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Etude du projet de loi no 85
(Vingt heures onze minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de la justice est réunie pour étudier
article par article le projet de loi no 85, Loi modifiant la Loi de la
probation et des établissements de détention. Les membres de la
commission sont M. Alfred (Papineau), M. Bédard (Chicoutimi), M. Ciaccia
(Mont-Royal) remplace M. Blank (Saint-Louis); M. Charbonneau
(Verchères), M. Clair (Drummond), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M.
Lacoste (Sainte-Anne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaillancourt (Jonquière).
Les intervenants sont M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Duhaime
(Saint-Maurice), M. Lavigne (Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M.
Marois (Laporte), M. Pagé (Portneuf), M. Roy (Beauce-Sud), M. Tardif
(Crémazie).
Y a-t-il un rapporteur?
M. Clair: Je suggère le député de
Jonquière.
Le Président (M. Boucher): M. Vaillancourt
(Jonquière) sera rapporteur. M. le ministre.
Programmes d'activités
rémunérées
M. Bédard: Nous allons procéder article par
article. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de recommencer
l'essentiel des représentations que nous avons faites lors du discours
de deuxième lecture.
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc l'article 1.
M. Bédard: Par rapport au texte de la loi, l'amendement
que nous proposons c'est simplement... Le texte reproduit le texte actuel, sauf
qu'on y enlève les mots "d'exercer un emploi régulier". Cette
partie de l'article actuel est reportée à l'article 19a que nous
proposons afin d'être intégrée dans les programmes
d'activités rémunérées. On va retrouver...
M. Ciaccia: Vous vous référez, M. le
ministre...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous vous référez à l'article
19c? C'est un amendement à l'article 19c?
M. Bédard: C'est cela.
M. Ciaccia: Avant d'arriver à l'amendement de 19c,
à l'article 19b on parle de la rémunération due à
une personne détenue, etc. Et, au troisième alinéa, on dit
que "le solde de la rémunération est déposé dans
une institution financière et porté à un compte au
crédit de la personne détenue à moins d'une convention
contraire autorisée par le directeur général". Ne
serait-il pas approprié d'ajouter que la convention devrait être
signée par le détenu, qu'elle ne devrait pas être une
convention unilatérale par le directeur général? Je ne
voudrais pas en faire une motion spécifique, mais une suggestion pour
que cela soit clair.
M. Bédard: Une convention écrite peut-être
que cela pourrait répondre à votre demande.
M. Ciaccia: Oui, une convention écrite. Je suppose qu'une
convention présuppose qu'il y a deux... Oui... que ce soit
écrit... qu'il y ait deux parties.
M. Bédard: Pour qu'elle ait une certaine valeur, il faut
nécessairement qu'elle soit signée et qu'il y ait deux
parties.
M. Ciaccia: J'aurais préféré
spécifier que la convention devait être signée par le
détenu pour qu'il n'y ait pas de doute, que ce soit seulement...
M. Bédard: Le mot "convention" implique
nécessairement que les deux parties doivent signer. Une des parties,
dans le cas présent, est le détenu.
M. Ciaccia: Oui, une convention écrite... M.
Bédard: Une convention écrite.
M. Ciaccia: ... et autorisée par le directeur
général. (20 h 15)
M. Bédard: Alors l'amendement serait "à moins d'une
convention contraire écrite et autorisée par le directeur
général."
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Bédard: M. le Président, je conçois que
c'est adopté.
M. Ciaccia: Seulement une autre petite remarque sur 19c.
M. Bédard: 19a?
M. Ciaccia: Non, 19 et 19a...
Le Président (M. Boucher): Si vous le voulez, vous pouvez
discuter sur tout l'article premier et on l'adoptera globalement
après.
M. Ciaccia: A 19c, ne trouvez-vous pas que c'est un peu vague
lorsque vous dites qu'un fonds au bénéfice des personnes
détenues peut
être constitué..." Vous ne spécifiez pas de quelle
façon il peut être constitué. En plus, dans les
deuxième et troisième alinéas, vous présupposez
qu'il peut y avoir un pourcentage enlevé du fonds, lequel va être
fixé par règlement. Est-ce que ce n'est pas comme une taxe sur ce
fonds?
M. Bédard: Nous avons justement un amendement qui peut
peut-être répondre à cette préoccupation à
laquelle vous faites allusion.
Le Président (M. Boucher): Le troisième
alinéa...
M. Bédard: Le troisième alinéa de l'article
19c proposé serait remplacé par le suivant: "Les sommes
versées au fonds sont utilisées pour le bénéfice
des personnes détenues dans l'établissement ou pour
rémunérer une personne détenue employée dans un
programme d'activités rémunérées établi au
bénéfice des autres personnes détenues."
M. Ciaccia: Cela voudrait dire que le fonds pourrait être
au bénéfice de tous les détenus, mais qu'il ne serait
perçu des sommes que de ceux qui ont un contrat ou qui travaillent.
M. Bédard: En partie, parce que vous allez avoir les
sommes de la cantine, c'est-à-dire les profits de la cantine et de tout
ce que les détenus y achètent, comme les cigarettes, les boissons
gazeuses. Les profits entrent dans le fonds. Vous avez ensuite les dons faits
de l'extérieur qui vont rentrer là. Vous avez aussi une partie
qui va être retirée de la paie des détenus, de leur
rémunération. Il ne s'agit pas d'une taxe. Il s'agit d'une
convention entre le comité et les détenus, de façon que
cet argent revienne au bénéfice des détenus. A
l'intérieur, il va falloir occuper, comme c'est indiqué ici,
certains détenus.
Par exemple, vous avez quelqu'un qui entre en prison. Cette personne n'a
pas d'argent et elle veut avoir des cigarettes. Actuellement, où prendre
l'argent? Vous la faites travailler, par exemple, à couper le gazon ou
à nettoyer. Il y a des ouvrages spécifiques comme cela. La
personne va être payée à même le fonds des
détenus, pour le bénéfice des détenus.
M. Ciaccia: Oui. Ce qui n'est pas clair, à l'article 19,
c'est si, premièrement, le fonds qui sera créé sera
alimenté d'autres sommes que les pourcentages enlevés sur la
rémunération de ceux qui travaillent. Alors, ce n'est pas clair
que ce fonds va être alimenté par d'autres sources.
M. Bédard: Ici? Non. En fait, nous ne le disons pas. Si
vous regardez, c'est écrit ceci: "Un fonds au bénéfice des
personnes détenues peut être constitué dans un
établissement de détention en la manière prévue par
règlement."
M. Ciaccia: Autrement dit, en lisant l'article 19c, on pourrait
être porté à croire que le fonds sera créé
seulement par les sommes qui vont être retenues des
rémunérations de ceux qui travaillent, ce qui voudrait dire
premièrement, que ceux qui n'ont pas d'emploi pourraient profiter de ce
fonds qui ne serait alimenté que par une catégorie de ceux qui
sont détenus.
M. Bédard: C'est cela.
M. Ciaccia: Deuxièmement, c'est un peu vague de dire: Un
certain pourcentage fixé par règlement. Il ne semble pas y avoir
de limites.
M. Bédard: II va y avoir une limite au niveau du
règlement, d'autant plus que cela va être le comité,
composé de détenus et de membres de l'extérieur, qui va
fixer le pourcentage. Le pourcentage n'est jamais élevé.
Actuellement, nous retirons un pourcentage et c'est aux environs de 5% ou 10%.
Tout dépend de la décision des détenus.
Il me semble que l'amendement que nous proposons...
M. Ciaccia: Je vais relire l'amendement, peut-être que ce
sont des sommes...
M. Bédard: ... répond à cette
préoccupation que vous avez que ceci n'a pas pour effet de
prélever une taxe, je pense.
M. Ciaccia: Cela ne répond pas vraiment. De quelle
façon pensez-vous que cela répond aux deux questions que j'ai
soulevées: que le fonds est alimenté par d'autres sommes que
celles des pourcentages des sommes de ceux qui sont
rémunérés, et deuxièmement, un genre de limite au
pourcentage qui serait perçu? Je pense que votre amendement
répond à la question: Pourquoi prendrait-on ces sommes? Pourquoi
taxe-t-on? Là votre amendement répond à cela. Vous
spécifiez pour quelles fins les sommes sont versées, mais vous ne
dites pas dans votre article que vous allez percevoir ces sommes d'autres
sources que seulement les sommes des pourcentages de ceux qui sont
rémunérés.
M. Bédard: La source principale va être la
rémunération au niveau de la constitution de ce fonds, mais on ne
veut pas empêcher la possibilité qu'il y ait des dons qui puissent
être versés au fonds des personnes détenues.
M. Ciaccia: Mais supposons que vous ayez seulement un pourcentage
de détenus qui travaillent, qui sont rémunérés,
cela veut dire que le fonds pour le bénéfice de tous les
détenus, d'après la rédaction de l'article 19c, viendra
seulement de ceux qui sont rémunérés. Où dites-vous
qu'il y aura d'autres sources? Ce serait une certaine discrimination envers
ceux qui n'ont pas de rémunération et qui
bénéficient de ces fonds.
M. Bédard: Vous avez les dons, les profits de la
cantine.
M. Ciaccia: II n'y a pas une obligation du gouvernement de mettre
un montant équivalant à ce que vous allez
récupérer; c'est juste une autre suggestion.
M. Bédard: En fait, l'idée en arrière de
toutes ces choses, c'est de se servir de ce tonds comme un instrument
éducatif. On voudrait que les détenus deviennent maîtres,
si vous voulez, de leur argent. Lorsqu'on dit que l'argent va revenir aux
détenus, cela va revenir par diverses sources. Nous le faisons
actuellement, vous avez une partie qui peut aider aux détenus
eux-mêmes. Je vais vous donner un exemple que nous avons eu la semaine
dernière. Un entrepreneur de Chicoutimi est venu à la prison et
il voulait avoir quatre personnes pour aller travailler dans le bois. Il leur
promettait d'aller travailler pendant quatre semaines. Ces gens n'avaient pas
de scie, ils n'étaient pas habillés pour aller travailler dans le
bois; donc l'argent a été pris à même le fonds. Ce
sont des détenus qui ont aidé d'autres détenus et les
détenus, après, vont remettre l'argent au fonds. C'est un moyen
de pouvoir les aider et surtout de s'auto-suffire.
M. Ciaccia: Je ne mets pas en doute l'utilisation une fois que
vous l'avez, mais ne pensez-vous pas que vous allez créer un conflit
possible si vous ne spécifiez pas ici que le fonds va venir d'autres
sources? D'après l'article 19, une fois que cela va être
administré, la loi, vous pouvez vous limiter seulement aux fonds de ceux
qui sont rémunérés. Après un bout de temps, il va y
avoir seulement ces gens qui vont payer.
M. Bédard: Ce n'est pas le sens de l'article 19c. On dit:
Un fonds au bénéfice des personnes détenues peut
être constitué dans un établissement de détention en
la manière prévue par règlement. "Si un tel fonds est
constitué, l'administrateur de rétablissement de détention
retient de la rémunération due à une personne
détenue le pourcentage fixé oar règlement et il verse au
fonds la somme ainsi retenue."
A I'autre alinéa, on ne dit pas: Les sommes versées ainsi
qui proviennent nécessairement de l'alinéa 2: on dit: "Les sommes
versées au fonds", d'une façon générale, en ce sens
qu'il peut y avoir d'autres sources que celles qui viennent des
rémunérations, des pourcentages qui sont pris sur les
rémunérations.
M. Ciaccia: Mais il n'y a pas une obligation, à l'article
19, d'en avoir d'autres sources. Vous pourriez vous limiter seulement aux
sources de ceux qui sont rémunérés, qui travaillent. S'il
n'y a pas d'autres sources, je crois que cela pourrait créer un genre de
conflit possible entre ceux qui ne contribuent pas, qui ne travaillent pas, et
ceux qui travaillent. Ce sont seulement eux qui contribuent au fonds et
l'argent est utilisé pour le bénéfice de tous, sans qu'il
y ait d'autres sources d'alimentation du fonds. C'est juste une suggestion.
M. Bédard: Oui, mais je ne peux quand même pas
créer une obligation dans une loi afin que d'autres sources viennent
alimenter le fonds, d'autres sources extérieures au pourcentage
gardé sur les rémunérations de ceux qui travaillent.
M. Ciaccia: Mais vous forcez ceux qui travaillent à
contribuer pour le bénéfice de tous les autres.
M. Bédard: Oui, mais dans la mesure où ils
acceptent. C'est sur consentement.
M. Ciaccia: Bien non, même s'ils ne l'acceptent pas, le
règlement peut l'exiger.
M. Bédard: Oui, mais le règlement, ils vont
l'accepter. Le détenu qui a à travailler va quand même
avoir la connaissance du règlement, il va avoir l'utilisation qui peut
être faite d'une certaine partie de la rémunération qu'il
peut obtenir de son travail. On ne le surprend pas, à ce
moment-là.
M. Ciaccia: II pourrait être surpris. La seule chose
à laquelle il devra donner son consentement, c'est à l'article
19b, parce qu'il y a une convention et il faut que ce soit écrit. Une
fois qu'il travaille, les règlements peuvent changer et son pourcentage
peut changer. La façon par laquelle il sera appelé à
fournir peut être changée, ce sera hors de sa volonté, mais
selon celle du directeur général.
M. Bédard: II me semble que c'est implicite dans la loi.
Il y aurait peut-être lieu, pour répondre à votre
préoccupation, de repréciser la nécessité d'avoir
le consentement du détenu qui travaille. Est-ce cela que vous aimeriez
voir spécifier?
M. Ciaccia: Son consentement pour fournir au fonds?
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je comprends la question que
se pose le député de Mont-Royal, mais je pense que le
troisième paragraphe... Le député de Mont-Royal voudrait
que la loi dise en fin de compte comment le fonds est constitué, de
quelles sources il provient. Comme le ministre l'a dit, au troisième
paragraphe tel qu'amendé, on parle des sommes versées au fonds".
C'est extrêmement général, ce n'est pas limitatif au
deuxième paragraphe; donc, ce n'est pas limité au pourcentage de
la rémunération des détenus. Par exemple, si M. X de
Chicoutimi décide de donner $5000 au fonds des détenus de la
prison de Chicoutimi, je ne pense pas qu'on puisse, par une loi, de
façon précise obliger ces donations, mais on sait qu'en pratique
il y a des donations, des dons. On sait qu'ils existent en pratique même
si le fonds n'existe pas légalement. On sait que ces
dons se font soit à l'occasion des Fêtes ou à
d'autres occasions. Il y a toutes sortes de dons, soit en argent ou autrement.
Si le mot "ainsi" paraissait au troisième paragraphe tel
qu'amendé, là, vous auriez droit de vous poser de
sérieuses questions puisqu'on semblerait vouloir dire à ce
moment-là que le fonds est uniquement constitué des pourcentages.
En enlevant le mot "ainsi " et en disant "les sommes versées au fonds",
cela présuppose de façon implicite qu'il y a d'autres sources de
revenus qui ne sont pas limitatives; cela peut être des dons d'argent,
des dons de vêtements, des dons de toutes sortes de matériel.
C'est comme cela que je le comprends. Je pense que c'est l'esprit de la
loi.
M. Bédard: L'essentiel de ce qui doit ressortir de
l'article 19c cela répondra aussi à des interrogations que
le député de Portneuf avait posées c'est qu'on
reconnaisse bien dans la loi qu'un détenu n'est pas obligé de
participer à un programme d'activités
rémunérées et que, même s'il y participe, cela ne
veut pas dire qu'un fonds est nécessairement constitué. On ne
peut dire, selon l'esprit de la loi, que le détenu est forcé
d'alimenter le fonds et que, même s'il participe au programme et qu'un
fonds est constitué, il devra participer à ce fonds qui est
institué au bénéfice de la communauté des
détenus. Un fonds, s'il est constitué, sera administré
on le prévoit dans la loi par un comité où
des détenus siégeront. Le mode de nomination sera fixé
dans les règlements, mais comme, par exemple, la pratique actuelle pour
la gestion des fonds de cantine prévoit une élection à une
assemblée et que cela fonctionne bien, c'est tout simplement notre
intention de traduire cela dans la loi. (20 h 30)
M. Ciaccia: Une fois qu'un détenu est
rémunéré, il va être obligé de contribuer au
fonds, qu'il le veuille ou non, par règlement.
M. Bédard: Par règlement. Il y aura une
réglementation qui sera connue de tous les détenus qui seront
représentés à un comité qui a pour fonction
d'administrer le fonds. Donc, le détenu je pense que c'est cela
qui est important ne sera jamais pris par surprise en ce qui a trait aux
sommes qui pourraient être gagnées par son travail. Il saura
d'avance quelle affectation peut en être faite, les limites.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: D'ailleurs, M. le Président, je pense que,
dans le premier paragraphe de l'article 19c, on mentionne que le fonds va
être constitué de la manière prévue par
règlement. A ce moment-là, dans un règlement, on va
sûrement pouvoir mentionner d'où peuvent provenir les fonds. C'est
bien sûr.
Mais il y a d'autres questions qui me préoccupent un peu plus.
Justement, à ce premier paragraphe de l'article 19c, on peut, par
exemple, se demander qui va décider qu'un fonds soit cons- titué
et quelles sont les raisons qui vont motiver cette décision. Il me
semble que dans la loi, cela est laissé vague. On ne sait pas trop qui
va prendre les décisions. Cela n'est pas mentionné dans la
loi.
M. Bédard: C'est mentionné indirectement qu'un
fonds au bénéfice des personnes détenues peut être
constitué dans un établissement de détention à la
manière prévue par des règlements. Il va y avoir des
règlements qui vont prévoir les modalités de la
constitution du fonds.
M. Fontaine: On va prévoir qui va décider de la
constitution ou non d'un fonds et quelles sont les raisons qui vont motiver
cette décision?
M. Bédard: On y réfère un peu plus loin,
mais déjà je pense que c'est bien spécifié à
l'article 19c que le fonds va être constitué selon la
manière prévue par les règlements.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: A l'article 2, paragraphe 3, il est
établi que le gouvernement peut fixer des normes de constitution et
d'administration d'un fonds au bénéfice des personnes
détenues. Il peut fixer le pourcentage de la rémunération
due à une personne détenue dans un établissement de
détention.
M. Fontaine: Je suis d'accord que le règlement va dire que
lorsqu'un fonds est constitué cela va procéder de telle ou telle
façon. Mais dans la loi on ne nous dit pas sur quoi on va se baser pour
dire que dans tel établissement il va y avoir un fonds, et que dans tel
autre il n'y en aura pas. Qui va prendre la décision?
M. Bédard: En fait, il va y avoir un fonds dans chaque
établissement. Les mesures sont déjà prises. Dès la
semaine prochaine il va y avoir une rencontre avec tous les directeurs. Il y a
déjà un volume qui a été décrit pour leur
dire comment bâtir ces comités. Il y a du travail dans tous les
établissements actuellement et cela créé un
problème sur le plan juridique.
M. Fontaine: Alors, il va y en avoir partout. La question se pose
moins s'il y en a partout, s'il y en a dans tous les établissements.
Maintenant, je comprends que ces fonds vont être administrés par
un comité.
M. Bédard: C'est cela. Où il y a une
représentation du public, des détenus et de l'administrateur de
la prison.
M. Fontaine: D'accord. Mais n'y aurait-il pas lieu, M. le
Président, de prévoir dans la loi que ces fonds puissent
être vérifiés annuellement par un vérificateur
comptable?
M. Bédard: Selon la loi, le Vérificateur
général peut aller vérifier. Tous les ans, il doit aller
vérifier.
Nous devons nous-mêmes aller vérifier, de façon que
tous nos dossiers soient à jour pour toutes les années. Cela va
être fait régulièrement toutes les années.
M. Fontaine: C'est le Vérificateur général
qui fait cela?
M. Bédard: Oui. De par la loi, il peut le faire.
M. Fontaine: Est-ce qu'il va y avoir un rapport de rendu public
à chaque année sur ces fonds?
M. Bédard: En fait, dans notre réglementation et
dans les notes que nous donnons au directeur, nous demandons que les livres
soient tenus à jour et qu'il nous fasse rapport à tous les mois
de façon à ce qu'on puisse aller vérifier.
M. Fontaine: D'accord pour cela, mais je parle du fonds
lui-même.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que... M. Fontaine:
A l'article 19e, au deuxième...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 19c est adopté?
M. Fontaine: Quant à moi, il est adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Allez-y, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: A l'article 19e, au deuxième paragraphe,
lorsqu'on dit, à la fin, "parmi d'autres personnes
intéressées à la réinsertion sociale des personnes
détenues", ne trouvez-vous pas que c'est un peu vague comme formulation?
N'y aurait-il pas lieu de préciser un peu pour savoir quelles personnes
on va demander pour faire partie de ce comité? Ou, qu'est-ce que le
ministre veut dire lorsque... non pas des noms, mais dans quel groupement
va-t-on aller chercher ces personnes?
M. Bédard: II me semble qu'il ne faut pas être trop
spécifique. Il faut quand même se permettre une certaine
flexibilité. Evidemment cela ne peut pas être ailleurs que dans
des mouvements qui ont une préoccupation tout à fait
spéciale en fonction de la réinsertion sociale, en fonction de
l'aide aux détenus, en fonction de les aider.
Je peux vous donner un exemple. A l'établissement de Hull, il y a
déjà un comité de formé. Vous avez un juge de
l'extérieur. Vous avez l'avocat de l'aide juridique. Vous avez un homme
d'affaires et vous avez aussi le surintendant de la capitale nationale. Ce sont
les quatre membres.
M. Ciaccia: ... dans certaines régions. Il doit y avoir
différents groupements dans différentes régions qui
s'intéressent d'aller chercher ces gens.
M. Bédard: Dans une région, cela peut être un
représentant de l'Office des droits des détenus.
Dans une autre région, cela peut être un
représentant du patronat qui est intéressé. On peut
difficilement être plus spécifique concernant les organismes qui
peuvent représenter le public.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Drummond.
M. Clair: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Rien. D'accord.
M. Bédard: Cependant, à l'article 19f, nous avions
deux...
Le Président (M. Boucher): Un amendement à
l'article 19f.
M. Bédard: Oui, un amendement à vous
présenter. L'amendement aurait pour effet de supprimer, dans les
quatrième et cinquième lignes du premier alinéa de
l'article 19f tel que proposé, les mots "à l'intérieur de
l'établissement" et d'ajouter, à la cinquième,
après le mot "rémunérées", le texte qui suit:
"à moins qu'une autre personne ne soit l'employeur de la personne
détenue lors de l'accident." C'est cela. C'est pour prévoir des
situations par rapport à l'application de la Loi des accidents du
travail.
M. Fontaine: ... travail à l'extérieur de
l'établissement.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Fontaine: M. le Président, avant que ce soit
adopté, je voudrais profiter de l'occasion je ne sais pas si
c'est exactement l'endroit, en tout cas, de toute façon pour
aborder immédiatement le problème. On sait que cette loi est
adoptée dans le but de faciliter la réinsertion sociale des
détenus. Il est intéressant aussi que ces détenus qui vont
travailler à l'extérieur des établissements ou même
à l'intérieur puissent, par le travail qu'ils vont faire, obtenir
des certificats de qualification dans différents domaines.
Est-ce que le ministre a discuté de ce problème avec le
ministre du Travail pour savoir s'il y aura des possibilités pour eux,
des facilités pour qu'ils puissent obtenir ces certificats de
qualification?
M. Bédard: Je perçois très bien la
préoccupation du député. Je dois dire très
honnêtement que je n'ai pas eu l'occasion d'en discuter
spécifiquement avec le ministre du Travail. On pourrait peut-être
porter votre suggestion à l'attention du ministre du Travail.
M. Fontaine: D'accord. Ce que je veux dire, M. le
Président, c'est qu'assez souvent les détenus,
même avec l'aide de cette loi, vont peut-être vouloir
s'amasser des fonds et, lorsqu'ils vont sortir de prison, ils vont avoir une
certaine somme d'argent. S'ils n'ont pas de métier pour travailler, ils
vont dépenser le fonds assez rapidement et ils vont peut-être
récidiver à ce moment-là.
M. Bédard: II faut avoir des qualifications reconnues. Je
dois dire que même actuellement nous avons des ententes avec les centres
de main-d'oeuvre en vertu desquelles certaines personnes peuvent sortir
à l'extérieur pour aller suivre des cours
rémunérés. Déjà, cela se fait actuellement.
Naturellement, il faut que les personnes soient qualifiées et il faut
aussi que ces personnes soient bien orientées. A ce moment-là, il
n'y a rien qui répugne. On doit en avoir à peu près une
vingtaine actuellement qui sortent de la prison, qui vont à
l'extérieur suivre des cours et qui reviennent le soir. Cela se fait.
Les ententes sont déjà faites avec des centres extérieurs
de main-d'oeuvre.
Malheureusement, la plupart de nos détenus ne sont pas
qualifiés, ne sont pas assez qualifiés. Ce sont simplement ceux
qui ont une certaine qualification qui peuvent en profiter.
M. Fontaine: C'est là-dessus que je voulais insister. Si,
par exemple, dans un établissement, on fait faire des travaux de
menuiserie à un détenu, il serait important que les heures qu'il
passe à effectuer ce travail puissent compter pour lui permettre
d'obtenir un certificat de qualification dans le domaine pour lequel il
travaille.
M. Bédard: C'est dans ce sens que j'ai fait ma
réponse au député, à savoir qu'il n'y a pas eu de
discussions spécifiques avec le ministre du Travail. Maintenant, on
pourrait rapidement acheminer cette préoccupation au ministre du Travail
pour voir ce qu'il peut en faire.
M. Fontaine: Merci.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
19f est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 1 est
adopté tel qu'amendé?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 2.
Pouvoir de réglementation
M. Ciaccia: La seule remarque que j'aurais à l'article 2.
c'est la même remarque que j'avais à l'article 19c et qui se
retrouve à l'article 23p où vous donnez par règlement le
droit de fixer le pourcentage de la rémunération qui va
être retenue. Vous donnez un pouvoir qui semble être un pouvoir de
taxation, il n'y a pas de limites. Je porte seulement cela à votre
attention parce que, dans l'administration de la loi, il pourrait y avoir des
abus, des difficultés, si un des détenus trouve que le
règlement lui enlève un peu trop sur sa paie. C'est vraiment un
pouvoir de taxation par règlement que vous faites. C'est en dehors des
impôts, en dehors des autres prestations qui vont être
enlevées. Je sais que c'est une difficulté. Il faut que cela soit
pratique.
M. Bédard: II faut dire que c'est dans un contexte bien
particulier aussi. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'il nous a fallu si on
veut mener à bien notre expérience mettre de
côté l'application de certaines lois, sinon nous manquerions de
réalisme. Il s'agira, en fait, que la réglementation soit
très bien acceptable par les détenus qui pourront profiter d'une
rémunération. (20 h 45)
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, à l'article 2, est-ce
qu'on a bien la bonne numérotation des sous-paragraphes? En effet, si on
regarde le projet de loi 95, à l'article 56 où on amende
l'article 23, on revient avec les sous-paragraphes n) o) p) qui
réfèrent aux mêmes amendements ici. Je ne sais pas si on
vous a déjà fait la remarque, mais, à l'article 2 qui
modifie l'article 23, on revient encore avec la même
numérotation.
M. Bédard: Disons que nous allons faire la concordance
lorsqu'il y aura l'étude de la loi 95, parce qu'on ne sait pas laquelle
des deux sera adoptée en premier, à savoir la loi des
libérations conditionnelles ou la loi concernant le travail
rémunéré. La concordance se fera en
conséquence.
M. Fontaine: D'accord. Maintenant, concernant le paragraphe q),
je me demande pourquoi on procède par règlement pour
"déterminer le nombre et le mode de nomination des membres, ainsi que
les fonctions et les pouvoirs respectifs du comité". Je me demande si on
ne devrait pas plutôt penser à inclure cela dans la loi. On en est
rendu à faire de la législation déléguée
à pleines pages. En fait, on est ici et on ne vote pas grand-chose. On
donne des pouvoirs à l'administration simplement. Ce serait certainement
possible de mettre ces dimensions dans la loi, de dire quel sera le nombre de
personnes qui feront partie du comité, le mode de nomination. Il me
semble que ce n'est pas trop compliqué de mettre cela dans la loi et le
législateur aurait au moins un certain contrôle
là-dessus.
M. Bédard: Nous voyons des expériences qui se font
à l'heure actuelle d'un établissement à l'autre.
Même si tous ceux qui travaillent dans le sens d'aider le détenu
le font avec la même intention, on s'aperçoit, d'un
établissement à l'autre, que ce sont des situations
différentes. C'est dans ce sens qu'on croit que, dans un premier temps,
on est mieux de se garder une flexibilité qui nous permet
de mieux faire face à la réalité qui peut exister
d'un établissement à l'autre, qui peut n'être pas la
même.
M. Ciaccia: Tout en étant flexible, ne pensez-vous pas que
ce serait souhaitable, pour éviter des difficultés, d'inclure
qu'il y aura dans le comité des représentants des détenus
au moins, sans fixer de nombre? Est-ce que c'est inclus? C'est
déjà inclus qu'il va y en avoir.
M. Bédard: A 19e, 2e paragraphe. C'est déjà
acquis dans la loi qu'il va y avoir des personnes détenues qui vont
être représentées au niveau du comité. Maintenant,
pour ce qui est du nombre, il me semble...
M. Fontaine: Cela veut-il dire que le nombre va varier à
chaque institution, que le mode de nomination va varier et que les fonctions et
les pouvoirs du comité vont varier dans chaque institution?
M. Bédard: Pas nécessairement. Le
Président (M. Boucher): Non.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je parlais de la
différence entre la prison d'Orsainville et de Chicoutimi, par
exemple.
M. Bédard: Si on prend cet exemple, au niveau du nombre
des représentations dans le comité, c'est clair que cela va
varier selon qu'on est dans une institution ou dans un établissement
où il y a cent personnes détenues par rapport à un
établissement où il y en a 300 ou 500.
M. Fontaine: Chaque fois qu'on a une loi à voter, on
arrive avec des règlements et, en fait, nous autres, on est ici
quasiment pour rien. On approuve tout simplement.
M. Bédard: Vous avez approuvé une chose qui me
semble très importante. C'est le principe du travail
rémunéré pour des détenus, ce que vous avez
accepté en deuxième lecture.
Maintenant, on est tous conscients et même l'Opposition en
a fait état qu'il s'agit quand même d'un terrain assez
nouveau sur lequel on s'aventure, avec une préoccupation qui nous anime
tous, qui est la même, celle d'aider les détenus en fonction de la
réinsertion sociale. Maintenant, nous sommes conscients aussi que d'un
établissement à l'autre, les réalités ne sont pas
toujours les mêmes, et de cela il faut tenir compte.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, je voudrais savoir du ministre
s'il considère que les dispositions actuelles de la loi, relativement
à l'information du détenu quant à ses droits et
obligations, en fonction des amendements apportés, sont suffisantes. Je
pense qu'il est important pour le détenu de savoir clairement,
dès son entrée, ses droits et obligations quant à ces
amendements qui sont importants.
M. Bédard: On me faisait remarquer que,
déjà, effectivement, des informations parvenaient au niveau des
administrateurs d'établissements. C'est évident que c'est une
nécessité que les détenus soient très bien
informés de la réglementation qui va être mise en vigueur
et de leurs droits.
M. Clair: Le sous-ministre pourrait peut-être m'indiquer,
parce que je n'ai pas le texte de la loi avec moi, si, effectivement, dans la
loi, il y a une obligation précise ou si c'est en vertu de directives
aux directeurs des établissements de détention. L'information se
fait en vertu de quoi? En vertu de la coutume, en vertu de directives ou en
vertu d'un article précis dans la loi?
M. Bédard: chaque fois qu'un détenu entre dans une
prison, nous lui remettons un livret d'information où sont
expliquées toutes les lois. Aussitôt que le projet de loi no 85
sera adopté, la loi lui sera expliquée. Mais en plus de cela,
vous avez, naturellement, les directives de régie interne. Les
directives de régie interne sont demandées par l'article 25 de la
loi et ces directives doivent être approuvées par le ministre. De
sorte que les directives qui vont gérer les comités vont
être approuvées par le ministre lui-même, de façon
à avoir l'uniformité et de façon aussi à s'assurer
qu'il y a justice égale dans tous les établissements, compte tenu
des différences qu'il peut y avoir.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: A notre demande, un fascicule a
été rédigé afin d'informer, à ce jour, les
détenus de tous leurs droits, de tous les privilèges dont ils
peuvent se prévaloir lorsqu'ils sont dans l'établissement de
détention.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je veux revenir sur la question des
règlements. Je suis d'accord sur ce que le ministre nous a dit, tout
à l'heure, on a approuvé un principe important. Je pense que ce
qu'on nous demande d'approuver, c'est toujours un principe. On fait des
espèces de lois-cadres avec toutes les lois qu'on nous présente.
Ce serait facile, avec la mise en application de cette loi, de fausser
complètement le principe qu'on a approuvé avec des
règlements que le législateur n'aurait pas approuvés. Je
ne dis pas que cela va se faire, j'espère que cela ne se fera pas non
plus.
M. Bédard: Non, c'est évident que cela ne se fera
pas...
M. Fontaine: Mais ce serait possible de le faire.
M. Bédard: ... parce que le principe et le but poursuivi
sont très clairs.
M. Fontaine: Oui, mais on est toujours obligé de prendre
la parole du ministre et la parole des fonctionnaires qui nous disent: On va
appliquer cela de telle façon, cela va être conforme à
l'esprit de la loi. On aimerait bien, nous, comme législateurs,
être capables de dire notre mot de temps en temps. On va voter pour la
loi quand même.
M. Clair: ... qui relèverait davantage de la
réforme parlementaire, s'il ne devrait pas y avoir une commission
parlementaire...
M. Bédard: Je crois que moins on aura de
réglementation, mieux ce sera. Mais, il reste quand même qu'on est
dans une expérience un peu nouvelle sur le contenu et l'application de
ce projet de loi.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je pense que les critiques du député de
Nicolet-Yamaska sont bien fondées. On donne un principe, mais il y a
tellement de règlements et certaines des prévisions sont pas mal
vagues. Si on revient à 19c, la question du fonds, comment sera-t-il
géré? Comment y investira-ton? Qui aura les droits dans ce fonds?
On n'en dit lien. On pourrait prévenir parfois beaucoup de
difficultés en étant plus précis dans la rédaction
des lois. Nous allons approuver le projet de loi, le principe est très
louable et acceptable et cela aurait dû être fait avant, mais on
devrait, dans certains cas, être un peu plus précis.
M. Bédard: La préoccupation du député
concernant la réglementation, nous la partageons. D'ailleurs, le
député de Nicolet-Yamaska est au courant que nous avons
présentement un projet de loi qui concerne les textes
réglementaires et nous voulons essayer de mettre de l'ordre
là-dedans. Nous prévoyons la possibilité que les
règlements soient soumis à l'Assemblée nationale pour
approbation...
M. Fontaine: Ce serait important.
M. Bédard: ... de manière qu'indirectement on ne
légifère pas dans tous les domaines via la
réglementation.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté? M.
Fontaine: Oui. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 3? M.
Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Le projet de loi
no 85, Loi modifiant la Loi de la probation et des établissements de
détention, est donc adopté tel qu'amendé. Je prie le
rapporteur, en l'occurrence le député de Jonquière, de
faire rapport à I'Assemblée nationale.
La commission de la justice ajourne donc ses travaux sine die.
Merci.
(Fin de la séance à 20 h 57)