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Étude du projet de loi 95
(Vingt heures quatorze minutes)
Le Président (M. Cardinal): À l'ordre,
messieurs!
Je m'excuse pour ma voix et c'est vraiment par dévouement que je
viens vous aider.
Comme nous commençons la première séance de cette
commission de la Justice sur l'étude du projet de loi no 95, je dois
appeler les noms et demander un rapporteur.
Sont membres de cette commission: M. Alfred (Papineau), M. Bédard
(Chicoutimi)...
M. Bédard: Présent, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): M. Blank (Saint-Louis), M.
Charbonneau (Verchères), M. Clair (Drummond)...
M. Brassard: M. le Président, je le remplace.
Le Président (M. Cardinal): M. Brassard (Lac-Saint-Jean)
remplace M. Clair (Drummond); M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaillancourt (Jonquière). Ce sont là les membres.
M. Ouellette : M. le Président, je remplace M.
Vaillancourt (Jonquière).
Le Président (M. Cardinal): Adrien Ouellette
(Beauce-Nord).
Les intervenants sont: M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine), M. Marois (Laporte), M. Pagé (Portneuf), M.
Roy (Beauce-Sud), M. Tardif (Crémazie).
Deuxième procédure, un rapporteur. Est-ce qu'on peut avoir
des suggestions?
M. Brassard: Le membre permanent de la commission?
M. Bédard: M. Lacoste.
Le Président (M. Cardinal): M. Lacoste (Sainte-Anne),
rapporteur.
M. Lacoste: On va faire un miracle, on va finir tôt ce
soir.
Le Président (M. Cardinal): D'accord!
Il s'agit d'étudier, article par article, le projet de loi no 95,
Loi favorisant la libération conditionnelle des détenus. Selon
l'usage...
M. Bédard: ... M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): ... je vous donne la parole,
M. le ministre.
M. Bédard: ... nous n'avons pas l'intention de revenir sur
les commentaires généraux que nous avions faits lors de
l'étude du projet de loi en deuxième lecture. Alors, il s'agirait
de procéder article par article.
Le Président (M. Cardinal): Dans ce cas, à moins
que... D'accord? J'appelle l'article 1.
M. Bédard: C'est a), b), c), d). Cela consiste à
définir le mot "commission", définir le mot "détenus" et
donner une définition de ce que nous entendons dans cette loi par
"établissements de détention".
Le Président (M. Cardinal): Est-ce qu'il y a une
modification de proposée à l'article 1, alinéas a), b),
c), d), e)?
M. Blank: Le seul commentaire que j'aie à faire ici, c'est
que la personne qui est éligible à la libération
conditionnelle, c'est seulement celle qui est condamnée à six
mois ou plus. On me dit que c'est seulement 9% de la population des prisons
provinciales.
M. Bédard: Sauf, qu'il faut remarquer que les autres sont
couverts par la politique d'absence temporaire...
M. Blank: Le congé temporaire.
M. Bédard: ... dont il est fait mention dans le
présent projet de loi.
M. Blank: Est-ce vrai...
M. Bédard: Un appel est prévu du comité qui
a à rendre une décision; au niveau de la décision
concernant l'absence temporaire, il y a un appel de prévu à la
commission des libérations conditionnelles.
M. Blank: Est-ce que le pourcentage donné par la
Commission des droits de la personne pour les gens qui sont en prison pour six
mois ou plus comprend seulement 9% de la population
incarcérée?
M. Bédard: 13% de la population. M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'article 1 en entier est
adopté.
M. Bédard: Sauf que, comme je l'ai dit, l'autre partie des
détenus est couverte par la politique d'absence temporaire où il
est prévu un appel de la décision de la Commission des
libérations conditionnelles.
Le Président (M. Cardinal): L'article, dans chacun de ses
sous-alinéas, est adopté. J'appelle l'article 2.
Constitution de la Commission québécoise
des libérations conditionnelles
M. Bédard: À l'article 2, l'organisme est
institué sous le nom de Commission québécoise des
libérations conditionnelles. Cet article a pour objet d'instituer la
Commission québécoise des libérations conditionnelles.
M. Fontaine: Adopté. M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'article 2,
adopté.
M. Bédard: L'article 3 prévoit la composition de la
commission de cinq membres à temps plein, dont un président un
vice-président et un membre à temps partiel par région
déterminée par règlement...
Le Président (M. Cardinal): Article 3.
M. Fontaine: M. le Président, à l'article 3, on
fait référence aux régions. Or, ces régions, si on
regarde l'article 49-A, où on détermine les régions
nécessaires à l'application de la loi, est-ce que le ministre
pourrait nous dire quels sont les critères qui guideront le gouvernement
pour les désigner? Est-ce qu'on suivra les régions
économiques ou les districts judiciaires?
Le Président (M. Cardinal): Je comprends que c'est par
règlement, M. le ministre?
M. Bédard: Surtout par les localisations de prisons.
M. Fontaine: Est-ce qu'on pourrait être plus précis,
est-ce que cela implique un certain nombre de personnes à temps partiel
à la commission? Cela pourrait nous donner une indication sur le nombre
de personnes dont pourrait être composée la commission.
M. Bédard: Est-ce que vous pourriez
répéter?
M. Fontaine: Si on détermine le nombre de personnes qui
feront partie de la commission par le nombre de régions qu'il y aura, si
le ministre nous donnait un peu plus d'explications, on pourrait savoir combien
il y aurait de personnes à la commission, ou à peu
près.
M. Bédard: Comme vous le mentionnez, cet article, dans un
premier temps, établit le nombre de membres de la commission, leur mode
de nomination, cinq membres à temps plein, dont un président et
un vice-président, au moins un membre à temps partiel par
région administrative...
M. Fontaine: La région administrative.
M. Bédard: La région est déterminée
par règlement pour permettre au gouvernement de décider de la
répartition la plus appropriée. La région pourra
être selon le district judiciaire où la personne a
été condamnée ou selon les neuf localités dans
lesquelles il y a des établissements de détention.
M. Fontaine: Vous avez répondu à ma question. C'est
par région administrative.
M. Bédard: C'est cela.
M. Fontaine: Alors, il y aura dix régions, dix
représentants à temps partiel.
M. Bédard: Neuf. Je pense que ce qui importe, c'est qu'au
moins un des membres qui siège soit un résident de la même
région que le détenu dont le cas est étudié, pour
assurer une meilleure compréhension toutes les fois que la commission
siège.
M. Fontaine: Ce n'est pas mentionné dans la loi, par
exemple.
M. Bédard: Non, la région, tel que je l'ai dit tout
à l'heure, est déterminée par règlement. Du point
de vue de...
M. Fontaine: Mais qu'il y ait un membre de la région qui
siège pour entendre un cas d'une région donnée, ce n'est
pas mentionné dans la loi.
M. Bédard: Ce n'est pas mentionné dans la loi. Ce
sera mentionné dans les régions. Ce qui est mentionné dans
la loi, c'est qu'on s'engage à ce qu'il y ait un membre à temps
partiel pour chacune des régions qui vont être
déterminées par règlement. Je pense qu'on peut, sans
être plus spécifique qu'il ne le faut au moment où on se
parle, penser comme point de référence à la région
administrative ou au district judiciaire. Je pense bien que ce sont deux points
de référence qui vont nous permettre de donner l'assurance aux
membres de l'Opposition que toutes les régions du Québec seront
touchées.
M. Fontaine: Ce que le ministre veut, c'est qu'il y ait un membre
de la région qui siège à la commission pour entendre un
cas d'une région donnée. C'est cela?
M. Bédard: C'est cela.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre est conscient que, dans le
cas d'une révision, cela ne pourra pas se faire?
M. Bédard: De ce côté, c'est assez normal
que, peut-être au niveau de la révision, il n'y ait pas de
possibilité de représentation d'un membre de la région. Je
pense que ce qui est important, c'est que, dans une première
évaluation du cas, on ait l'assurance qu'il y ait une
représentation de la région où le détenu est
incarcéré ou a à purger sa peine.
M. Fontaine: Est-ce que cela entrait dans le secret des dieux,
est-ce que le ministre a déjà commencé à sonder le
terrain pour trouver les personnes qui vont siéger à la
commission, autant à temps plein qu'à temps partiel?
M. Bédard: Vous pouvez voir que le projet de loi
prévoit qu'il y aura application, à un dernier article, il y aura
entrée en vigueur qui se fera sur proclamation des différents
articles pour nous permettre justement non seulement plus de latitude et plus
de souplesse, mais nous donner aussi le temps, au niveau du ministère,
de trouver les personnes les mieux préparées pour assumer ces
responsabilités. Je dois vous dire très sincèrement, au
moment où on se parle, que je n'ai pas d'idée très
précise.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: Nous sommes à...
Le Président (M". Cardinal): L'article 3 est-il
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 4.
M. Bédard: C'est la durée des nominations, M. le
Président.
M. Fontaine: II n'y a pas de minimum prévu?
M. Bédard: Les membres à temps plein sont
nommés pour une période qui ne peut excéder cinq ans et
les autres membres pour une période qui ne peut excéder deux
ans.
M. Fontaine: Ce n'est pas un minimum, c'est un maximum.
M. Bédard: Je pense que c'est très clair, il n'y a
pas de minimum.
M. Fontaine: Parce que, de temps à autre, on dit: Au moins
deux ans et, au plus, cinq ans.
M. Bédard: Oui, mais nous sommes quand même au
début d'une nouvelle expérience. Je crois qu'il faut se garder la
possibilité du plus de souplesse possible.
M. Fontaine: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 4. Adopté.
Article 5.
M. Fontaine: Adopté.
M. Bédard: Les structures trop rigides...
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Cardinal): Article 5. Adopté.
Article 6. Adopté. Article 7.
M. Blank: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 8.
M. Bédard: II dit que la qualité de membre à
temps plein est incompatible avec l'exercice d'une autre fonction. Je pense que
cela s'impose.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 9.
M. Bédard: II prévoit qu'il y aura, au cas
d'incapacité...
M. Blank: Adopté.
M. Bédard: ... ou d'absence temporaire...
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Bédard: ... un mode de remplacement.
Le Président (M. Cardinal): Article 10.
M. Bédard: Cet article est important pour éviter
les conflits d'intérêts qu'il pourrait y avoir entre un
détenu et un membre de la commission. Ce sont les mêmes motifs
qu'on retrouve à l'article 234 du Code de procédure civile.
M. Fontaine: Cela me semble fort justifié. Le
Président (M. Cardinal): Adopté? M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 11. Il y a un petit
problème technique.
M. Blank: Vous avez un amendement?
M. Bédard: M. le Président, ce n'est pas un
problème technique, c'est un petit amendement.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que c'est un amendement
ou un nouvel article?
M. Bédard: C'est un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Cardinal): À l'article 11, il y a
une proposition d'amendement par le ministre.
M. Bédard: Pardon, M. le Président. Il s'agit de
remplacer l'article 11 par le suivant: Le quorum de la commission est
fixé par règlement, mais comprend au moins un membre à
temps plein.
Le Président (M. Cardinal): Ce n'est pas un amendement,
c'est un nouvel article.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que, de consentement,
on est prêt à ce qu'il n'y ait pas
d'amendement et qu'on remplace l'article 11 imprimé par un nouvel
article?
M. Blank: Oui, mais je veux discuter de l'article.
Le Président (M. Cardinal): Là, on peut discuter du
nouvel article.
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Avec un nouvel amendement, je comprends que le
quorum...
Le Président (M. Cardinal): Un nouvel article.
M. Blank: Avec le nouvel article, je comprends que le quorum peut
être de un.
M. Bédard: Pardon?
M. Blank: Le quorum peut être d'une personne?
M. Bédard: Le quorum de la commission est fixé par
règlement, mais comprend au moins un membre à temps plein.
M. Blank: Mais le règlement peut le fixer à un
également? Dans l'ancien article 11, vous aviez un minimum de deux.
Maintenant, vous avez fixé un minimum de un.
M. Bédard: Pour ce qui est du quorum nécessaire,
nous nous en tenons aux normes qui sont édictées par le
fédéral. Le quorum sera le même que dans les
règlements qui sont prévus par le gouvernement
fédéral où le quorum est fixé comme suit: pour un
détenu qui a une peine de dix ans et plus, le quorum est de cinq; pour
un détenu qui est condamné entre cinq et dix ans, le quorum est
de trois membres; pour un détenu condamné à cinq ans et
moins, le quorum est de deux membres.
Le quorum ne pourra jamais être d'un membre seulement. Notre
réglementation reproduira ces normes fédérales, puisque,
selon l'article 9, le paragraphe 3 de la Loi fédérale sur la
libération conditionnelle des détenus, notre règlement ne
peut être incompatible avec cette loi ou un règlement
adopté sous son empire. Nous sommes obligés, autrement dit, de
suivre... Il faut que notre réglementation, sur cet aspect, soit
compatible avec la réglementation fédérale.
M. Blank: Au fédéral, on ne parle pas du quorum. Le
président peut à tout moment, avant que la modification ne soit
adoptée, ordonner que le nombre de membres de la commission
désignés...
M. Bédard: Vous citez la loi fédérale, mais
c'est au niveau des règlements.
M. Blank: Oui, on parle des règlements, mais on dit que le
nombre de membres, au pluriel... Si on lit l'article fédéral,
c'est plus d'un. Si on lit cet article, même si mon français n'est
pas le meilleur du monde, cela peut être un, au moins un. (20 h 30)
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre.
M. Bédard: II me semble que la nouvelle rédaction
de l'article laisse entendre qu'il y a plus d'un membre pour former le quorum,
parce qu'on dit que le quorum de la commission devra comprendre au moins un
membre à temps plein.
Le Président (M. Cardinal): M. le député
de...
M. Bédard: ... et non pas "peut être composé
d'un membre à temps plein".
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Ouellette: Je pense, M. le Président, que le mot
"comprend"...
Une voix: Beauce-Nord.
Le Président (M. Cardinal): Beauce-Nord.
M. Ouellette:... indique qu'il y a au moins plus d'une personne.
Sans cela... Il comprend plusieurs personnes dont au moins une qui doit
être membre permanent.
M. Blank: Pas nécessairement.
Le Président (M. Cardinal): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Si on lit l'article tel que remplacé, il
pourrait y avoir un règlement qui serait adopté fixant le quorum
à un membre à temps plein, de sorte qu'on aurait un membre de
moins que ce qui était fixé par l'ancien article 11.
J'avais des représentations à faire. Je me demandais
pourquoi ce ne serait pas plus de deux. On sait qu'il y aura cinq membres
à temps plein et qu'il y aura également des membres à
temps partiel. Je me demande pourquoi le quorum ne serait pas plus
élevé. Il me semble que si on laisse cela tel quel... je veux
bien croire qu'on veut suivre la loi fédérale, mais, encore
là, on sera obligé de faire confiance à la
réglementation, si cela n'est pas inscrit dans la loi.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre.
M. Bédard: Du point de vue de la réglementation, on
est obligé de faire confiance du fait qu'on est dans
l'impossibilité d'avoir une réglementation qui ne soit pas
compatible avec celle du fédéral. En vertu de l'article 9, le
paragraphe 3 de la loi fédérale sur les libérations
conditionnelles, nous sommes obligés d'ajuster notre
réglementation sur la loi fédérale. La
réglementation fédérale dit au moins deux membres, pour
les individus...
M. Fontaine: Vous avez mentionné tantôt, dans la loi
fédérale, cinq membres pour plus de dix ans, trois membres entre
cinq et dix ans et deux membres pour moins de cinq ans.
M. Bédard: Deux membres.
M. Fontaine: Au provincial, il n'est pas question de cela, c'est
deux ans et moins.
M. Bédard: Non, mais cinq ans et moins. Au provincial,
c'est cinq ans et moins.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: À ce moment, on ne peut pas avoir moins
de deux membres pour former le quorum, dans notre réglementation.
M. Fontaine: Pourquoi ne les mentionnez-vous pas dans votre
article en disant que le quorum de la commission est fixé à deux
membres?
M. Bédard: C'est parce qu'on est conditionné par
les changements qui peuvent survenir au niveau de la réglementation
fédérale. Si, demain, le fédéral change sa
réglementation, étant donné l'obligation que nous avons de
nous ajuster à cette réglementation, nous serions obligés
d'ajuster notre réglementation. C'est plus facile d'ajuster notre
réglementation que de venir devant l'Assemblée nationale pour
demander un amendement à la loi.
M. Fontaine: Pourquoi ne dites-vous pas au moins deux membres,
à ce moment, pour ajuster...
M. Bédard: On pourrait peut-être, au moins deux...
Le quorum de la commission est fixé par règlement, mais comprend
au moins un membre à temps plein et ne peut jamais être moins de
deux membres. Est-ce que cela...
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que c'est une
motion?
M. Fontaine: Ce serait acceptable.
Le Président (M. Cardinal): Si c'est une motion,
j'aimerais l'avoir par écrit, s'il vous plaît!
M. Bédard: Si vous n'y voyez pas d'objection...
M. Fontaine: On va suspendre.
M. Bédard: ... je pense qu'on s'entend sur l'esprit de
l'amendement à apporter, du but qu'on poursuit. Les légistes vont
essayer de le rédiger.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Nous pourrions suspendre
pendant quelques minutes le nouvel article 11 pour que le président
reçoive le nouveau texte. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Fontaine: Consentement.
Le Président (M. Cardinal): Article 11, suspendu. Article
12?
M. Bédard: À l'article 12, c'est la localisation du
siège social, tel que cela s'exprime dans toutes les lois.
Le Président (M. Cardinal): Adopté? Non?
M. Fontaine: Non, j'aurais quelques représentations
à faire là-dessus. Je me demande pourquoi on ne mentionne pas
dans la loi où on va faire le siège social. On parle souvent de
décentralisation. Probablement que le ministre va nous dire que c'est ce
qu'il veut faire, que cela va être dans une région ou dans une
autre. On a eu la même réponse lorsqu'on a étudié la
Loi de l'assurance automobile. On nous avait dit que ce serait probablement
à Trois-Rivières, mais on n'a jamais vu la Régie de
l'assurance automobile à Trois-Rivières.
M. Bédard: II s'agit d'une clause usuelle permettant au
gouvernement de déterminer, par arrêté en conseil, le
siège social d'un organisme.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre a des indications à
nous donner? Est-ce que ça va être à Québec,
à Montréal, à Chicoutimi?
M. Bédard: Très sincèrement, je n'ai pas
d'indications à vous donner. Les études appropriées
pourraient se faire et nous aurons à étudier des
recommandations.
Le Président (M. Cardinal): Article 12, adopté?
M. Bédard: Je suis un de ceux qui sont bien favorables
à la décentralisation. Aucun doute là-dedans.
M. Fontaine: Oui, on nous dit ça chaque fois. On est tous
favorables à la décentralisation...
M. Bédard: Oui, mais là, on est...
M. Fontaine: ... quand on arrive avec le siège social, il
est toujours à Québec ou à Montréal.
M. Bédard: Mais vous serez peut-être à
même de faire ces remarques lorsque, par arrêté en conseil,
on aura désigné à quelle place se trouve le siège
social, mais, pour le moment, c'est tout simplement... On consigne dans la loi,
disons, la clause usuelle qu'il faut...
M. Brassard: Fort-Chimo, est-ce que ça vous
conviendrait?
Le Président (M. Cardinal): À l'ordre! Cela va bien
jusqu'à présent. Article 12, adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 13, M.
le ministre.
M. Blank: Adopté.
M. Bédard: L'article 12 est adopté, si je comprends
bien, avec une recommandation, une incitation du représentant de l'Union
Nationale...
Le Président (M. Cardinal): C'est ça. C'est
noté au journal des Débats.
M. Fontaine: Cela ne pèsera pas lourd dans la balance,
mais...
M. Bédard: ... à décentraliser. M. Blank:
Article 13.
Le Président (M. Cardinal): Oui. Article 13, M. le
ministre.
M. Bédard: Article 13, je ne sais pas s'il y en a qui ont
des remarques.
M. Blank: Article 13, adopté. Article 14...
Le Président (M. Cardinal): Article 13, adopté.
M. Blank: Adopté.
Une voix: II n'y a rien là.
Le Président (M. Cardinal): Je reconnais bien M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que vous voulez que je
suggère, comme je l'ai déjà fait, que, sauf les articles
contentieux, on les adopte tous?
M. Blank: Oui, mais...
M. Fontaine: On va les passer un par un.
M. Blank: On n'a pas la même...
Le Président (M. Cardinal): ... longueur d'ondes. Article
14.
M. Blank: ... longueur d'onde, je ne sais pas.
M. Ouellette: Les oppositions seraient moins divisées.
Le Président (M. Cardinal): Article 14, s'il vous
plaît!
M. Fontaine: On n'a pas eu de caucus conjoint.
Le Président (M. Cardinal): Article 14? M. Blank:
Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Blank: Article 15, adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 15?
M. Blank: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Fontaine: Article 16, adopté.
M. Blank: Article 16, adopté.
Le Président (M. Cardinal): Un instant, s'il vous
plaît! Article 16, adopté. Article 17?
M. Fontaine: Article 17? Oui. M. Blank: Article 17,
adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 18?
M. Fontaine: À l'article 18, M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine:... est-ce qu'on n'avait pas l'habitude, il me
semble, lorsque c'était une révision par la Cour d'appel, de
demander deux juges de la Cour d'appel?
M. Bédard: Nous avons mis un juge parce qu'à deux
juges, on peut aboutir dans une impasse. Si vous avez deux juges avec des
opinions différentes, vous n'êtes pas plus avancé.
M. Fontaine: Mais, habituellement, c'était comme ça
qu'on procédait.
M. Blank: Je veux seulement lire un petit paragraphe d'un
très éminent juriste je ne le nomme pas ici...
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: ... avec un commentaire, ce qu'il pense de cet article;
il dit et je cite: "Je désire signaler mon opposition à l'article
18. Les rédacteurs de lois ont la manie de vouloir faire
disparaître les recours des articles 834 et 850 du Code de
procédure civile. Il ne faudrait pas se surprendre si, demain, on
propose de faire sauter le code lui-même, au mépris du "due
process of law". C'est-à-dire qu'on commence à trouver ça
dans chaque loi, chaque commission, partout. Le gouvernement dont je fais
partie était responsable lui aussi. Chaque fois qu'on crée une
commission, on la protège jusqu'à la fin et, quand on
protège les commissions... Peut-être que celle-ci...
M. Bédard: Cette commission est différente...
M. Blank: ... est un peu différente des autres,
mais...
M. Bédard: ... si on veut en arriver à une certaine
efficacité.
M. Blank: Oui, mais en général, on prive les
citoyens de tout droit de regard ou d'appel des décisions du tribunal
administratif. Ici, on fait la même chose.
Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 18, adopté.
Octroi de la libération
À l'article 19, je souligne un autre point technique. Il y a un
remplacement, cela peut être un amendement ou un remplacement. Si, de
consentement, c'est un remplacement, c'est beaucoup plus simple.
M. Bédard: C'est un remplacement.
M. Blank: Est-ce qu'on peut m'expliquer comment il se fait qu'on
soit rendus maintenant à plus de deux ans?
Le Président (M. Cardinal): Un instant! Avant de savoir
cela, est-ce que vous acceptez tous que l'article 19 est un nouvel article?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Cardinal): C'est donc une motion
principale. M. le ministre. Le nouvel article 19.
M. Blank: Pouvez-vous m'expliquer comment il se fait qu'on soit
rendus...
M. Fontaine: ... compétence fédérale.
M. Bédard: Oui. Est-ce que vous me permettez, pour les
fins du journal des Débats...
Le Président (M. Cardinal): S'il vous plaît, cela
allait très bien! Pour les fins du journal des Débats,
premièrement, je demanderais que les gens approchent leur micro. J'ai
déjà suffisamment de difficulté avec ma voix que je veux
aider ceux qui sont à la console.
Deuxièmement, il n'y a pas d'amendement, c'est un nouvel article.
C'est le ministre qui a la parole.
M. Bédard: Alors, il s'agirait, M. le Président,
avec le consentement de l'Opposition, de remplacer l'article 19 par...
Le Président (M. Cardinal): C'est déjà
fait.
M. Bédard: ... le suivant: "Un détenu est
admissible à la libération conditionnelle: a) après avoir
purgé sept ans d'emprisonnement, dans le cas d'une peine
d'emprisonnement à perpétuité imposée comme peine
maximale; b) après avoir purgé la moitié de la peine
d'emprisonnement imposée par le tribunal ou sept ans, selon la
période la plus courte dans le cas d'une peine d'emprisonnement d'au
moins cinq ans pour une infraction qui le rend passible d'un emprisonnement
d'au moins dix ans et par laquelle la conduite du prévenu a mis
gravement en danger la vie ou la sécurité d'autrui, a
entraîné des sévices graves ou a causé des dommages
psychologiques importants; ou, c) après avoir purgé le tiers de
la peine d'emprisonnement imposée par le tribunal ou sept ans, selon la
période la plus courte dans les autres cas.
Dans le calcul du délai prévu par le paragraphe a) est
comprise toute période passée en détention pour cette
infraction depuis l'arrestation jusqu'à la sentence.
M. Fontaine: Vous voulez faire votre petit Jean Chrétien,
vous entrez dans un domaine de compétence fédérale.
Le Président (M. Cardinal): La pertinence du
débat.
M. Bédard: En aucune façon. Cet article est
simplement pour couvrir le cas de toutes les femmes qui sont
présentement à la prison Tan-guay. Alors...
M. Blank: Est-ce qu'elles ne sont pas à la prison Tanguay
par entente spéciale? Sont-elles considérées comme des
prisonnières provinciales, nonobstant le fait qu'elles viennent d'un
pénitencier fédéral?
M. Bédard: C'est cela.
M. Fontaine: Est-ce qu'il ne devait pas y avoir une entente avec
le fédéral pour régler cette question?
M. Bédard: Dans le cas des femmes, c'est fait. Dans le cas
de transfert d'autres détenus francophones qui sont dans d'autres
provinces et qui peuvent vouloir venir ici au Québec, il y a une
politique fédérale qui est en oeuvre à l'heure
actuelle.
M. Blank: Je me demande...
Le Président (M. Cardinal): Un à la fois. M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Je me pose la question; nonobstant le fait que le
fédéral donne par la loi aux provinces le droit d'avoir une loi
semblable, est-ce que, pour ces prisonniers, la loi fédérale
s'applique aussi? N'y a-t-il pas une juridiction conjointe?
M. Bédard: Dès qu'ils sont dans des prisons
provinciales, ils sont complètement sous la juridiction provinciale, de
par la loi.
M. Blank: C'est par la loi fédérale? M.
Bédard: Par la loi.
M. Blank: Est-ce que quelqu'un peut me donner le numéro de
l'article?
Le Président (M. Cardinal): Non, on va le chercher. M. le
ministre.
M. Blank: On apprend des choses.
M. Bédard: Dans le bill C-51, à l'article 4,
paragraphe 3, de la section sur les prisons et maisons de correction, il est en
effet stipulé dans la loi fédérale: "Est
réputée légale la détention d'un détenu dont
le transfèrement a été effectué conformément
au présent article ou en vertu de tout autre accord dûment
autorisé. Le détenu est alors soumis aux lois, règlements,
règles et ordonnances applicables dans la prison où il est ainsi
écroué ".
Le Président (M. Cardinal): Ce mot,
"transfèrement", satisfait toute la commission?
M. Bédard: Alors, il en résulte que les quelque 33
femmes condamnées à plus de deux ans et présentement
détenues à la maison Tanguay à Montréal entrent
dans cette définition et que l'éventuelle commission des
libérations conditionnelles du Québec aura juridiction sur elles
de même que sur la dizaine de détenus masculins
transférés du pénitencier en vertu du même accord et
qui purgent leur sentence dans un établissement relevant de la
juridiction du Québec.
Le Président (M. Cardinal): Adopté? Non, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Au paragraphe c), il y a eu une modification par
rapport à l'ancien article 19 où on disait: "Un détenu est
admissible à la libération conditionnelle s'il a purgé le
tiers de la peine d'emprisonnement prononcée par le tribunal". Ici on a
changé pour "imposée par le tribunal". Est-ce que cela ne veut
rien dire? (20 h 45)
M. Bédard: Non.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Nouvel article 19
adopté.
M. Fontaine: Adopté. M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Est-ce que nous
pouvons revenir à l'article 11 ou si le texte n'est pas prêt?
Est-ce que je peux revenir à l'article 11?
M. Fontaine: Certainement.
Le Président (M. Cardinal): J'aimerais avoir le texte,
s'il vous plaît.
M. Bédard: Alors, M. le Président, je vous en donne
une copie, de même qu'une pour chacun des membres de l'Opposition.
Le Président (M. Cardinal): Merci. Alors, voici l'article
11 nouveau, M. le ministre, je vous donne...
M. Bédard: Je fais motion, avec le consentement des
membres de l'Opposition, pour remplacer l'article 11 par le suivant: "Le quorum
de la commission est fixé par règlement, mais comprend au moins
deux membres, dont un à plein temps".
Le Président (M. Cardinal): D'abord, une question. Ce
n'est pas un amendement. C'est un deuxième remplacement.
M. Fontaine: On remplace le remplacement de tantôt.
Le Président (M. Cardinal): D'accord. Alors, l'article 11
est remplacé, si vous permettez, M. le ministre... Un instant! Si vous
permettez, on oublie le premier remplacement, on simplifie tout et on dit que
l'article 11 qui apparaît au projet de loi est remplacé par cet
article. Est-il adopté?
M. Fontaine: Consentement, adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 11 adopté.
Article 20.
M. Bédard: À l'article 20, les membres de la
commission sont informés qu'il y a une modification qui aurait pour
effet d'ajouter à l'article 20 l'alinéa suivant: "La commission
peut, sur demande, examiner le cas d'un détenu dont elle a
déjà refusé ou révoqué la liberté
conditionnelle. Toutefois, elle n'est pas tenue d'examiner une demande de
libération conditionnelle présentée dans les six mois qui
suivent la décision de refuser ou de révoquer la
libération par un détenu dont la peine d'emprisonnement est
inférieure à deux ans, ni une demande présentée
dans les deux ans de cette décision, par celui dont la peine est d'au
moins deux ans".
Le Président (M. Cardinal): Je m'excuse, pour les fins
techniques, je vais procéder rapidement, c'est un amendement cette
fois-ci.
M. Bédard: C'est ça, M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que l'article 20...
M. Bédard: Comme commentaire, disons que comme en Ontario,
la commission québécoise sera saisie automatiquement du dossier
d'un détenu,
à moins que celui-ci n'y renonce. Cette procédure
simplifie le mécanisme de la libération. Tous les détenus
auront donc égalité d'accès à la commission. En
contrepartie, la commission devra étudier plus de dossiers. On estime
à plus de 1000 par an le nombre de dossiers qu'elle devra analyser. La
modification de cet article a pour but d'offrir une soupape à la
commission.
Étant donné la courte période d'emprisonnement dans
le cas de sentence inférieure à deux ans, il est impensable
d'obliger la commission à l'échelle provinciale à entendre
à répétition des demandes de libération
conditionnelle, lorsqu'elle a sérieusement analysé un cas, tant
en première instance qu'en révision. Par contre, elle aura le
pouvoir de le faire dans les cas qu'elle jugera opportuns.
Lorsque la peine d'emprisonnement est supérieure à deux
ans, ce délai qualifié d'attente est porté à deux
ans, encore là, la commission a le pouvoir de renoncer à ce
délai pour considérer toute nouvelle demande.
Le Président (M. Cardinal): Cet amendement est-il
adopté?
M. Blank: Pas encore.
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Je voudrais discuter de l'article principal et de
l'amendement en même temps.
Le Président (M. Cardinal): Bien...
M. Blank: Ce n'est pas l'amendement, on ajoute un paragraphe, on
ne change pas le premier paragraphe.
Le Président (M. Cardinal): Non, mais quand même...
Écoutez, si j'ai le consentement de la commission pour qu'on
étudie l'article 20 tel qu'amendé...
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): ... d'un seul trait, je suis
d'accord.
M. Fontaine: Consentement, M. le Président.
M. Blank: Consentement. La question que je pose, je constate une
différence entre notre loi et celle du fédéral. Ici, dans
notre loi, on dit que "la commission est saisie de plein droit de son dossier,
à moins que..." Mais il n'y a aucune exigence que la commission
étudie ce dossier. Au fédéral, il y a une obligation
d'étudier ce dossier. Ici, vous dites qu'on saisit le dossier, mais vous
ne dites pas ce qu'on va faire avec le dossier. Seulement quand il y a le
refus, le détenu peut demander qu'on le regarde. Mais s'il n'y a pas de
refus, pour la première fois que la commission va étudier le
dossier, il n'y a aucune obligation, selon l'article 20, qu'on l'étudie.
À l'article 20, on dit seulement qu'on est saisi. Si on regarde
l'article 8 de la loi fédérale, on voit qu'on doit examiner.
C'est une différence, peut-être une nuance.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre.
M. Bédard: On peut faire la correction à cet
égard, parce qu'à partir du moment où la commission est
saisie du dossier...
M. Blank: Oui, je suis certain que c'est ce que vous voulez dire,
mais ce n'est pas dit.
M. Bédard: ... il est assez impensable qu'elle ne
l'étudie pas.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que j'ai un amendement
à l'amendement?
M. Bédard: Disons: "La commission est saisie de plein
droit de son dossier et doit l'examiner, à moins qu'il n'y renonce par
écrit."
M. Blank: Doit l'examiner au moment prescrit par le
règlement, parce qu'on ne veut pas... Je pense que les mots dans la loi
fédérale sont très bons, les deux premières lignes.
La commission doit, aux époques prescrites par le règlement. Si
on ajoute, est saisie de plein droit de son dossier et doit l'examiner aux
époques prescrites par le règlement...
Le Président (M. Cardinal): Motion de sous-amendement.
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que je peux avoir le
texte des sous-amendements?
M. Blank: Les légistes vont le faire.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que je peux suspendre
quelques minutes, pas la commission?
M. Bédard: M. le Président, ce sera simplement une
affaire de quelques secondes.
M. Blank: Si vous voulez prendre plus de temps, prenez-le.
Le Président (M. Cardinal): Je vous laisse
réfléchir quelques secondes.
M. Bédard: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Je veux un texte quand
même.
M. Blank: Vous voulez un texte?
Le Président (M. Cardinal): S'il vous plaît!
M. Bédard: Pour une fois que...
M. Blank: Je vais vous exiger des honoraires. Après les
mots "de son dossier", il doit...
M. Bédard: Je pense que cela va.
Le Président (M. Cardinal): C'est pourquoi je veux un
texte.
M. Bédard: "La commission est saisie de plein droit de son
dossier et l'examine aux époques fixées par règlement."
Cela va?
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que je peux avoir le
texte, s'il vous plaît? Je m'excuse. Nous faisons de la
législation.
M. Bédard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): J'attends le texte.
M. Bédard: On veut vous donner un texte très
clair.
M. Fontaine: On pourrait peut-être aborder une autre
question en attendant que le texte soit rédigé.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que vous voulez que je
suspende l'article 20 pendant quelques minutes?
M. Fontaine: Non, c'est sur l'article 20. Le Président
(M. Cardinal): Suspendu.
M. Blank: Non, il veut parler sur l'article 20, le
deuxième paragraphe.
M. Fontaine: On va attendre.
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui le rédige?
Le Président (M. Cardinal): Article 20, amendement et
sous-amendement suspendus. Article 21.
M. Fontaine: Amendement et sous-amendements suspendus?
Le Président (M. Cardinal): Oui, parce qu'il faut
commencer par le sous-amendement.
M. Fontaine: Mais, sur la partie qui n'est pas amendée, on
peut parler?
Le Président (M. Cardinal): Non, il faut attendre le
sous-amendement, je regrette.
M. Bédard: On a l'amendement, voilà.
Le Président (M. Cardinal): "Article 20. Dès qu'un
détenu est admis dans un établissement de. détention, la
commission est saisie de plein droit de son dossier et l'examine aux
époques fixées par règlement, à moins qu'il n'y
renonce par écrit." C'est le sous-amendement. Est-ce que le
sous-amendement est adopté?
M. Blank: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'amendement, c'est le
deuxième alinéa. Est-il adopté?
M. Fontaine: M. le Président, sur l'amendement, cela
implique qu'il n'y a pas de changement sur la demande de révision. La
commission, lorsqu'elle aura entendu un dossier, en vertu des articles 34 et
suivants, pourra réviser le dossier sur la demande du détenu.
À l'article 20, le paragraphe qu'on a ajouté ne change rien
à cela.
M. Bédard: Non, il n'y a pas de problème. Il
s'agira d'une nouvelle demande.
M. Fontaine: D'accord. Pourquoi veut-on indiquer dans cet article
20, premier paragraphe: "À moins qu'il n'y renonce par écrit." Je
me demande à quoi ça sert. Il me semble que cela pourrait
être mal interprété qu'un détenu renonce à
ses droits par écrit.
M. Bédard: Aussi surprenant que cela puisse être, il
y a des détenus qui peuvent préférer faire leur temps
plutôt que d'être l'objet d'une libération conditionnelle
pour garder leur libération conditionnelle pour un cas plus grave, je ne
sais pas.
M. Fontaine: Cela obligerait la commission à
étudier le dossier.
Le Président (M. Cardinal): Dans ce cas-là... Oui,
M. le député de Saint-Louis. Est-ce que le sous-amendement...
M. Bédard: II me semble que c'est tout à fait
indiqué.
M. Blank: Oui, je comprends.
Le Président (M. Cardinal): Pardon!... l'amendement et la
motion principale sont adoptés?
M. Fontaine: Je me pose toujours des questions.
Le Président (M. Cardinal): Allez-y.
M. Fontaine: À un moment donné, cela peut arriver
qu'un détenu ait des conflits avec un gardien et qu'il soit amené
à signer un document qu'il ne voulait pas signer.
M. Bédard: C'est comme tout article de loi qui peut
être violé par n'importe quel citoyen. S'il fallait qu'un gardien
de prison ou qu'un codétenu exerce des sévices à
l'égard d'un détenu ou des menaces pour lui faire signer une
renonciation de son dossier révisé par la Commission de
libération conditionnelle, à ce moment-là il s'agirait de
sévir en conséquence.
M. Blank: II me semble que dans la loi fédérale on
donne une deuxième chance au détenu. S'il y a renoncé par
écrit, il peut retirer son avis et donner un autre avis. A-t-on les
mêmes droits ici?
M. Bédard: Oui, il me semble que c'est implicite. Si
l'individu peut renoncer par écrit à voir son cas
étudié, par un autre écrit il peut indiquer sa nouvelle
intention de voir examiner son cas.
M. Blank: Je constate que c'est dit dans la loi
fédérale.
M. Bédard: Je crois que c'est implicite. On parle pour ne
rien dire.
M. Fontaine: Y aura-t-il des formules toutes faites pour que le
détenu renonce ou devra-t-il lui-même rédiger son avis de
sa main?
M. Bédard: II doit le signer, c'est clair. S'il y a une
renonciation de la part d'un détenu, le moins qu'on puisse demander,
c'est que cette renonciation soit signée par le détenu. On ne
peut quand même pas commencer à mettre des règlements pour
que l'avis soit écrit au long par le détenu. Je pense qu'on irait
un peu trop dans les détails. L'important, c'est qu'on ait l'expression
de son intention d'une façon très claire.
Le Président (M. Clair): Messieurs, sans brimer vos
droits, le sous-amendement est-il adopté? L'amendement, le
deuxième alinéa est-il adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'article 20, tel
qu'amendé et sous-amendé, est-il adopté?
M. Blank: Adopté.
M. Bédard: L'article 21, M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): Oui, et je l'appelle M. le
ministre. Je m'excuse, nous sommes à une commission de légistes
et il se trouve que c'est un notaire qui la préside. Vous pouvez vous
imaginer!
M. Bédard: Je comprends, M. le Président. Le
Président (M. Cardinal): Bon. Article 21?
M. Bédard: L'article 21, cette disposition accorde une
compétence à la commission d'accorder la libération
conditionnelle et d'en fixer les conditions. Elle établit
également le critère général de décision de
la commission. Ce critère s'inspire du rapport du groupe d'étude
sur la mise en liberté des détenus, le rapport Hugessen, novembre
1972, à la page 41. C'est une amélioration sur la loi
fédérale.
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 21, adopté.
Article 22?
M. Bédard: L'article 22 instaure un mécanisme de
consultation qui permettra à la commission de rendre une décision
plus éclairée.
Le Président (M. Cardinal): L'article 23; il ne s'agit pas
d'amendement, mais de remplacement.
M. Bédard: Exactement. Vous devinez tout.
Le Président (M. Cardinal): D'accord. M. le ministre.
M. Bédard: C'est pour une meilleure compréhension.
Alors, je ferais motion, avec l'accord de l'Opposition, pour remplacer
l'article 23 par le suivant: "En rendant sa décision, la commission
tient compte notamment de la personnalité et du comportement du
détenu, de son habilité à remplir ses obligations, de ses
projets, de ses relations familiales et sociales, de ses emplois
antérieurs, de ses aptitudes au travail, de son casier judiciaire ou de
sa conduite pendant une période d'absence temporaire accordée en
vertu de la Loi de la probation et des établissements de
détention ou pendant une période de détention ou de
libération conditionnelle". (21 heures)
Le Président (M. Cardinal): Des questions? M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Quelle est la différence... Quoi?
M. Bédard: On a ajouté, après "la Loi de la
probation et des établissements de détention", les mots "ou
pendant une période de détention ou de libération
conditionnelle".
M. Blank: Adopté. M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Le nouvel article est
adopté.
M. Bédard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Article 24? M. le
ministre.
M. Bédard: La libération conditionnelle
étant une mesure permettant à un détenu de purger le reste
de sa peine d'emprisonnement dans la société, sa durée
devrait comprendre le temps de réduction de peine dont le détenu
bénéficie pendant sa période de détention.
Le Président (M. Cardinal): Adopté? M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je me demande, après lecture, si
le mot "ajouté" ne devrait pas plutôt être
"soustrait"? Probablement que j'ai mal compris...
M. Bédard: Voici, M. le député. En vertu de
la Loi de la probation...
Le Président (M. Cardinal): Je m'excuse, mais vous parlez
au nom du ministre.
M. Bédard: ... et des établissements de
détention, le détenu mérite une certaine réduction
de peine. Elle lui est déjà accordée par cette loi et,
lorsqu'on octroie une libération conditionnelle, on lui ajoute ce temps
de réduction qu'il a déjà mérité en vertu
d'une autre loi. Alors, on ne peut pas la soustraire deux fois, parce qu'elle
est déjà soustraite de son temps en vertu de la Loi de la
probation et des établissements de détention. Ici, parce qu'on le
met en liberté durant cette période de détention, on lui
ajoute ce temps, de façon qu'il serve en période de
liberté jusqu'à l'expiration de sa sentence imposée par le
tribunal.
Le Président (M. Cardinal): Vous permettez, M. le
ministre, je n'ai pas le droit d'intervenir dans le débat, mais, en bon
français, deux négations valent une affirmation.
M. Bédard: L'important, c'est d'être compris. Est-ce
que l'Opposition a compris?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Bédard: L'article 25...
Le Président (M. Cardinal): L'article 25 est
remplacé. Est-ce qu'il y a consentement pour qu'il le soit? M. le
ministre.
M. Bédard: II s'agirait de remplacer l'article 25 par le
suivant: "Une personne condamnée à plus d'une peine
d'emprisonnement ou à une peine d'emprisonnement pendant une
période de détention, est censée purger une seule peine
qui commence le jour où la première de ses peines prend effet et
qui se termine à l'expiration de la dernière". C'est le texte de
remplacement. Pour uniformiser avec le régime...
Le Président (M. Cardinal): Questions?
M. Blank: Je pense que la loi fédérale dit que la
libération conditionnelle est révoquée. Ici, vous n'en
parlez pas. Est-ce que le détenu ne peut pas tenir pour acquis qu'il
fait seulement le temps supplémentaire et non pas la balance de sa
sentence? Parce que vous ne révoquez pas la libération ici,
à l'article 25. Dans la loi fédérale, à l'article
17, on révoque la libération et...
M. Bédard: C'est parce que, là, il s'agit de
légères sentences et il arrive très souvent qu'un individu
puisse se faire imposer d'autres légères sentences...
M. Blank: Oui.
M. Bédard: ... alors que, lorsqu'on a quelqu un qui est
condamné à deux ans et plus, à un moment donné,
ça fait un tout. C'est quelqu un qui règle tous ses
dossiers...
M. Blank: C'est possible qu'il manque quelque chose là,
mais c'est vous qui avez fait la loi. Enjoy yourselves".
M. Bédard: Mais, je crois que, effectivement, nous avons
apporté cet amendement pour uniformiser avec le régime
instauré par le gouvernement fédéral...
M. Blank: Oui, mais prenons un exemple concret. Quelqu un a 18
mois de prison. À un moment donné, après douze mois, on
lui donne une libération conditionnelle pour six mois. Après
trois mois, il a une autre sentence de six mois, d'accord? C'est-à-dire
qu'il a fait quinze mois. Avec l'article 25 aujourd'hui, c'est quinze mois plus
six mois. Avec la loi fédérale, c'est quinze mois, plus trois
mois, plus six mois. Mais ici, vous ne parlez pas de la révocation de la
libération conditionnelle à l'article 25.
M. Bédard: Ici...
M. Blank: Je ne sais pas quelle est l'intention du gouvernement,
mais si...
M. Bédard: C'est que l'intention...
M. Blank: ... votre intention est la même que pour le
fédéral, vous devez ajouter quelque chose à cet article
25.
M. Bédard: Disons que, pour uniformiser avec le
régime instauré par le gouvernement fédéral, il
convenait de laisser aux tribunaux la discrétion nécessaire pour
apprécier chaque cas au mérite; c'est pourquoi la modification
supprime l'obligation pour le tribunal d'imposer des peines
consécutives. Plusieurs sentences imposées sous plusieurs chefs
d'accusation ou dans plusieurs dossiers ne constitueront qu'une seule sentence
pour la computation de la réduction de peine et pour la computation de
la date d'admissibilité à la libération conditionnelle.
Ainsi, par exemple, un détenu qui reçoit une peine
consécutive de 18 mois, alors qu'il en purge déjà une de
six mois, sera censé purger une seule sentence de 24 mois. Il sera
admissible à la libération conditionnelle après huit mois,
si, par contre, la peine de 18 mois qui lui est imposée, est
concurrente. Il sera censé, à ce moment-là, purger une
peine de 18 mois et il sera admissible à la libération
conditionnelle après six mois de détention. C'est vraiment
l'équivalent de l'article 14 du fédéral, Loi sur la
libération des détenus.
M. Blank: Oui, je comprends, mais je me pose une question, sur un
aspect strictement technique.
Si, avec cet article-ci, qui vient avant la suspension et la
révocation de la libération, le monsieur en question est en
libération conditionnelle et reçoit une sentence, est-ce que la
sentence commence après sa sentence originale ou, à ce moment-ci
de sa libération conditionnelle, parce que ce n'est pas
révoqué à l'article 25? C'est ça que je me
demande.
Je suis d'accord, mais je veux seulement attirer l'attention sur le fait
que, possiblement, je ne suis pas certain, mais...
M. Bédard: C'est une présomption qui est
insérée ici pour faciliter le calcul de la période
d'admissibilité à la libération conditionnelle et aussi la
période de réduction de peine. Par exemple, un individu est en
libération conditionnelle, il purgeait déjà une sentence
de douze mois et reçoit une nouvelle peine d'emprisonnement, si le
tribunal l'impose concurrente, il purgera toujours une sentence de douze mois.
Si le tribunal l'impose d'une façon consécutive, par exemple, le
tribunal dit: Six mois consécutifs à l'autre peine, alors, le
prévenu serait censé purger une peine de 18 mois et sa nouvelle
période d'admissibilité à la libération
conditionnelle deviendra le tiers de 18 mois.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Le nouvel article 25, qui
remplace l'ancien, adopté. Article 26. M. le ministre.
M. Bédard: Cet article prévoit que si, durant la
période de libération conditionnelle, le détenu ne se
conforme pas à une condition imposée par la commission, un membre
de cette commission ou une personne qu'elle désigne par écrit
peut suspendre la libération conditionnelle, procéder à
son arrestation et à sa détention. Étant donné que,
dans ces circonstances, il faut agir dans le plus bref délai, je
pense que tout le monde le conçoit il n'est pas nécessaire
que la commission se réunisse. Une personne que celle-ci désigne,
ou un de ses membres, peut exercer le pouvoir de suspension.
Le Président (M. Cardinal): Questions? Amendement?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 27?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 28?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 29?
M. Fontaine: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Pardon, article 28, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: À l'article 28, on ne donne pas de
délai précis, on dit "dans le plus bref délai". Est-ce
qu'on ne serait pas mieux de mentionner un délai? Parce qu'un bref
délai, cela peut être long.
M. Bédard: Non, cela dit ce que cela doit dire: Dans le
plus bref délai.
M. Fontaine: Dans deux ou trois mois? Je comprends que cela peut
être difficile d'imposer à un tribunal administratif de rendre une
décision dans un délai fixé...
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Blank: Quel article 25 a-t-on adopté? Y avait-il un
amendement à l'article 25?
Le Président (M. Cardinal): L'article 25 a
été remplacé par un nouvel article qui a été
adopté.
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Nous en sommes rendus à
l'article 28.
M. Bédard: II va falloir mettre des délais un peu
partout.
M. Fontaine: Je n'y vois pas d'objection de principe, mais je me
posais la question.
Le Président (M. Cardinal): La question est posée.
L'article 28 est-il adopté?
M. Fontaine: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'article 29 est
remplacé, du consentement de la commission.
M. Fontaine: Consentement pour remplacer?
Le Président (M. Cardinal): Oui, uniquement cela.
M. Bédard: II s'agit M. le Président, de remplacer
l'article 29 par le suivant: "Le détenu dont la libération
conditionnelle est révoquée doit compléter la peine
d'emprisonnement qu'il lui restait à purger au moment de cette
libération à laquelle doit être ajouté le temps de
réduction de peine qu'il avait alors à son actif, moins a)le
temps passé en libération conditionnelle; b) le temps
passé en détention en raison de la suspension de la
libération conditionnelle; c) le temps de réduction de peine pour
la
période passée en détention en raison de cette
suspension".
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Bédard: Les notes explicatives sont: "La modification a
pour but de clarifier le texte en utilisant une terminologie analogue à
celle utilisée à l'article 24 sur le même sujet". Ainsi on
va éviter un problème d'interprétation. Cet article, tel
qu'on peut le constater, établit le calcul de la période de
détention, appelée remanet, que le détenu aura à
purger à la suite de la révocation de sa libération selon
l'article 28.
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Fontaine: Est-ce que vous pourriez nous donner un exemple
pratique?
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Si vous prenez une sentence de douze mois et
que vous avez une libération qui est octroyée après un
tiers, c'est-à-dire après quatre mois, conformément
à l'article 19, et prenons l'hypothèse selon laquelle le
détenu est en liberté un mois avant que la suspension de
libération ne soit ordonnée, alors il est un mois à
l'extérieur avant qu'on ne suspende sa libération. Une
supposition que le détenu soit un mois en détention avant que
n'intervienne le jugement de la commission ordonnant la révocation, donc
quatre mois déjà faits, un mois à l'extérieur avant
la suspension, plus un mois en détention avant la révocation.
Alors, si vous calculez ce qu'on appelle le remanet sur l'article 29, vous
allez avoir, à ce moment-là... Le remanet c'est le reste à
purger plus le temps de réduction de peine, alors c'est six mois qu'il
lui restait à purger, plus deux mois, donc huit mois, parce qu'il avait
quatre mois de faits.
M. Fontaine: II avait un an, au début?
M. Bédard: II avait un an. Alors il sort au bout de quatre
mois.
M. Fontaine: II restait huit mois?
M. Bédard: Au bout de quatre mois il avait
déjà deux mois de réduction de peine à son
crédit.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: Alors ces deux mois, on les ajoute aux six mois
qu'il lui restait à faire, donc le remanet était de huit mois
moins le temps passé à l'extérieur en période de
libération, moins un mois, moins aussi le temps qu'il a passé en
détention en attendant la décision de la commission, un autre
mois, moins les quinze jours de réduction de peine qu'il se
mérite pour le mois qu'il est en prison; alors il a deux mois et demi de
crédités. Donc, cela va faire huit mois moins deux mois et demi,
il va lui rester cinq mois et demi à faire. C'est comme cela que
l'article fonctionne.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. L'article 29,
nouveau, est adopté sans amendement. L'article 30, du consentement de la
commission qui est tellement bienveillante ce soir, est également
remplacé par un nouvel article. M. le ministre.
M. Bédard: II s'agirait de remplacer l'article 30 par le
suivant: "Malgré l'article 29, la commission peut faire
bénéficier le détenu dont la libération
conditionnelle est révoquée de la totalité ou d'une partie
du temps de réduction de peine qu'il avait à son actif au moment
de la libération".
Le Président (M. Cardinal): Malgré le nouvel
article 29.
M. Bédard: C'est cela, ce n'est pas un amendement.
Le Président (M. Cardinal): Le nouvel article 30 est
adopté?
M. Bédard: Ce n'est pas un amendement majeur.
Le Président (M. Cardinal): Ce n'est pas un amendement,
c'est un nouvel article.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
(21 h 15)
M. Bédard: Article 31.
Procédure devant la commission
Le Président (M. Cardinal): L'article 31 est
également remplacé.
M. Bédard: Remplacé. Il s'agit de remplacer
l'article 31 par le suivant: "La présente sous-section s'applique
à la procédure devant la commission, lorsque celle-ci rend une
décision en vertu des articles 19 à 30." La modification ou le
remplacement a pour objet de clarifier le texte. Cet article soumet la
commission, qui est un organisme exerçant des fonctions
quasi-judiciaires, aux règles de justice naturelle
énoncées aux articles 32 et 33.
Le Président (M. Cardinal): C'est ce qu'on appelle un
article de concordance.
M. Bédard: Exactement, M. le Président.
Adopté?
M. Fontaine: Cela ne s'applique pas aux cas de révision de
la procédure?
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre. En vertu de
l'article 145, il est présumé... Article 31. Adopté?
M. Fontaine: On n'a pas répondu?
Le Président (M. Cardinal): J'attends la réponse de
M. le ministre.
M. Bédard: Une seconde, M. le Président. Cela
s'applique à la suspension et à la révocation, mais pas
à la révision.
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Fontaine: Quelle procédure va-t-on adopter en
révision.
M. Bédard: Elle est déjà prévue.
M. Fontaine: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 32, tel
que présenté.
M. Bédard: M. le Président, il s'agit d'une
amélioration définitive sur la loi fédérale. On
prévoit qu'un détenu a le droit d'être présent et de
se faire entendre devant la commission, à moins qu'il n'y renonce par
écrit. Il a également le droit de se faire représenter
devant la commission par toute personne de son choix ou d'en être
assisté, sauf par un détenu incarcéré dans un autre
établissement de détention.
Le Président (M. Cardinal): C'est tellement clair
que...
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: ... sur la question de représentation, est-ce
que cela ne va pas à l'encontre de la Loi du Barreau, se faire
représenter par n'importe qui?
M. Bédard: C'est-à-dire que vous verrez un peu plus
tard que nous sommes, à l'article 44, dans l'obligation...
Le Président (M. Cardinal): la Charte des droits et
libertés de la personne.
M. Bédard: Cela ne va pas à l'encontre de la
Loi...
M. Fontaine: C'est un tribunal administratif, c'est une
commission. À ce moment-là, il me semble que normalement, on est
représenté par... on peut se représenter soi-même,
mais on peut également se faire représenter par un avocat
habituellement. Si on prend d'autres commissions, comme la Commission des
affaires sociales...
M. Bédard: II peut se faire représenter par un
avocat ou il peut se faire représenter par une autre personne.
M. Fontaine: Je comprends. Mais est-ce que c'est normal que
n'importe qui puisse le représenter?
M. Bédard: Je pense qu'il faut tenir compte un peu du
contexte de la loi que nous présentons, qui concerne quand même un
secteur particulier de citoyens qui ne sont pas tout à fait dans les
mêmes conditions que les autres. Il faut quand même trouver le
moyen de procéder dans le respect des droits des individus, mais avec
une certaine largeur de vue, pour en arriver aussi au fonctionnement le plus
rapide et le plus expéditif possible.
M. Fontaine: Je me demande si cela va l'aider ou si cela va lui
nuire.
M. Bédard: Je pense que l'application de la loi sera en
mesure de nous permettre de faire des évaluations. Cela permettra aussi
à chacun des détenus, selon qu'ils auront opté pour un
avocat ou encore pour être représentés par quelqu'un
d'autre, d'évaluer le degré d'efficacité. Ils pourraient
se faire représenter... Il s'agit d'analyse de dossiers il ne s'agit pas
de témoignages qui sont entendus.
M. Fontaine: II n'y aura pas de témoins devant la
commission?
M. Bédard: II s'agit à ce moment-là pour le
détenu d'évaluer le degré d'efficacité d'être
représenté soit par un avocat, un psychologue ou un travailleur
social.
M. Fontaine: Mais vous dites qu'il n'y aura pas de
témoignage devant la commission?
M. Bédard: Non.
M. Fontaine: II n'y aura pas de témoignage?
M. Bédard: Ce n'est pas un procès. Nous sommes
à examiner le cas de quelqu'un qui est déjà
condamné. Ce n'est pas un procès qu'on lui fait.
M. Fontaine: Si on veut appliquer les critères qu'on a
définis tout à l'heure quant à la personnalité de
l'individu qui veut être libéré, est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu, de temps à autre, de faire témoigner des gens à
ce sujet?
M. Bédard: II peut y avoir des rapports écrits de
médecins. Il peut y avoir des évaluations écrites de la
part de personnes qui peuvent être portées à l'attention
des membres de la commission.
La plupart du temps, la commission siège dans les
établissements de détention. C'est évident qu'on n'ait pas
à procéder avec le décorum d'une cour de justice.
M. Fontaine: Est-ce qu'on a pensé à la Loi de
l'aide juridique dans l'application de cette loi?
C'est bien sûr qu'un détenu va pouvoir se faire
représenter par un avocat, un permanent de l'aide juridique. Mais est-ce
qu'il va également pouvoir se faire représenter par un avocat de
la pratique privée qui pourra recevoir un mandat?
M. Bédard: Un mandat de l'aide juridique. M. Fontaine:
Est-ce qu'il y a un tarif prévu?
M. Bédard: Comme vous le savez, les tarifs sont en
négociation à l'heure actuelle. Ce sera peut-être un autre
élément de négociation.
M. Fontaine: On va le leur faire penser.
Le Président (M. Cardinal): Article 32, adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 33. M. le
ministre.
M. Bédard: Nous établissons que la commission doit
rendre avec diligence une décision écrite et motivée. Je
pense que c'est très important. C'est une amélioration
définitive, une amélioration très sensible sur la loi
fédérale.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): L'article 33 est
adopté. Article 34.
Révision
M. Bédard: Ce sont des mécanismes de
révision interne de décision qui sont prévus pour pallier
l'absence d'un appel.
M. Fontaine: Quant à moi, M. le Président, on
pourrait adopter les articles 34, 35, 36, 37, 38, 39.
Le Président (M. Cardinal): Un instant! Je serais
prêt à ce qu'on adopte les articles 34, 35, 36, 37.
M. Bédard: 37.
Le Président (M. Cardinal): D'accord?
M. Bédard: Une seconde! l'article 37 est
remplacé.
Le Président (M. Cardinal): Non, ce n'est pas cela,
pardon. Oui, jusqu'à l'article 36.
M. Bédard: Nous allons adopter les articles 34, 35,
36.
Le Président (M. Cardinal): Jusqu'à l'article 36.
L'article 37, par consentement unanime encore une fois, est
remplacé.
M. Bédard: Oui, M. le Président. Il s'agit de
remplacer l'article 37 par le suivant: "Le comité de révision
peut, après examen du dossier et des faits nouveaux, s'il en est,
confirmer ou infirmer la décision de la commission et, dans ce dernier
cas, rendre la décision qui aurait dû être rendue.
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Adopté.
Modification aux conditions
Le Président (M. Cardinal): Le nouvel article 37 est
adopté. L'article 38 est un article nouveau, du consentement de la
commission.
M. Bédard: II s'agit, à l'article 38, de remplacer
l'article 38 par le suivant: "Un membre à plein temps de la commission
ou une personne que la commission désigne par écrit peut
atténuer ou supprimer les conditions durant la période de
libération conditionnelle. "
En fait, c'est pour prévoir le cas où un individu a
été libéré sous certaines conditions. Des
changements dans son état ou dans sa situation font qu'il y a lieu
d'atténuer ou de changer ces conditions.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Je ne veux rien
brimer des droits d'aucun membre de cette commission. Puis-je dire que les
articles 39, 40, 41, 42, 43, jusqu'à la fin de ce chapitre, sont
adoptés?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Merci! Un instant, parce que
j'ai des notes à prendre. Article 44. M. le ministre.
Dispositions générales et finales
M. Bédard: L'article 44, M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): On en a parlé
tantôt.
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Bédard: "Sauf dispositions contraires de la
présente loi, le chapitre III a effet malgré les articles 23 et
34 de la Charte des droits et libertés de la personne..." Il y a
certaines décisions qui doivent être prises en matière de
libération conditionnelle qui commandent qu'on agisse avec
rapidité pour éviter que des délais soient trop longs,
notamment pour les sentences trop courtes, par exemple celles de dix mois,
qu'on écourte la
période de libération conditionnelle ou qu'on prive le
détenu d'une période de temps de liberté. Il faut noter
que les sentences les plus nombreuses sont de courte durée.
On a été informé officieusement de la part de la
Commission des droits et libertés de la personne qu'elle
n'apprécie pas tellement qu'on mette de côté certains
articles de la charte, mais, étant donné le domaine dans lequel
on doit agir, nous croyons que, si nous voulons être efficaces...
Le Président (M. Cardinal): Adopté? M. Fontaine:
Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 45, adopté?
M. Bédard: Article 45, adopté. M. Fontaine:
Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Article 46, adopté?
M. Fontaine: Articles 46, 47.
Le Président (M. Cardinal): Article 47, adopté.
Article 48?
M. Fontaine: L'article 48 visait également à
couvrir la question de la maison Tanguay.
M. Bédard: Oui, il s'agit de conférer au ministre
de la Justice le pouvoir de conclure une entente pour le transfèrement
dans un établissement de la province de personnes
incarcérées dans une prison ou dans un pénitencier, et
également, cet article est nécessaire pour apporter une
concordance aux récentes modifications à la Loi sur les prisons
et maisons de correction.
M. Fontaine: Transfèrement "...
M. Bédard: Oui, je me suis posé des questions sur
le mot exact. C'est vraiment "transfèrement" et non pas "transfert".
Le Président (M. Cardinal): C'est du jargon juridique,
malheureusement.
M. Bédard: "Transfèrement" est vraiment le terme
français qu'on doit employer. C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Article 48, adopté.
À l'article 49, je souligne un point. Il y a un amendement et non pas un
remplacement.
M. Bédard: C'est exact. Dans le but d'ajouter à
l'article 49 le paragraphe suivant: "d) fixer le quorum de la commission selon
la durée de la période d'emprisonnement du détenu et
déterminer le nombre de voix nécessaires à la commission
pour prendre une décision."
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que je pourrais
demander un autre consentement de la commission? Au lieu de faire des
procédures sur l'amendement et la motion principale, si tout le monde
veut parler, pour autant qu'on le veuille, sur l'amendement et la motion
amendée, je l'accepterais.
M. Fontaine: Certainement. Les discours ne seront pas longs.
M. Bédard: Nous prenons note de votre suggestion et nous
l'acceptons.
Le Président (M. Cardinal): Merci.
M. Fontaine: Cela ne modifie en rien l'amendement qu'on a
apporté tout à l'heure. Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Amendement et
motion amendée.
M. Bédard: À l'article 50, je ne crois pas qu'il y
ait de remarque particulière.
Le Président (M. Cardinal): Seulement un petit instant,
s'il vous plaît.
M. Bédard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): L'article 50 est
remplacé.
M. Bédard: C'est juste. Par le texte suivant: "Les sommes
nécessaires à l'application de la présente loi sont prises
pour les exercices financiers 1978/79 et 1979/80, à même le fonds
consolidé du revenu, et pour les exercices subséquents, à
même les sommes accordées annuellement à cette fin par la
Législature. "
Le Président (M. Cardinal): Adopté?
M. Fontaine: Quelle modification y a-t-il?
M. Bédard: On a ajouté simplement le mot "par",
à lavant-dernière ligne, afin de corriger une erreur de
composition. Cela aurait pu facilement être un simple amendement.
Le Président (M. Cardinal): Ce n'est même pas un
amendement, c'est une correction. Adopté? Article 50 corrigé,
adopté. Article 51?
M. Fontaine: Adopté.
M. Bédard: Article 52?
Le Président (M. Cardinal): Article 52?
M. Bédard: Article 53, adopté.
Le Président (M. Cardinal): Un instant! Article 52,
adopté. Article 53 est remplacé. (21 h 30)
M. Bédard: C'est juste. Il s'agit de remplacer l'article
53 par le suivant: "L'article 18 de ladite loi est remplacé par le
suivant: 18: Une personne incarcérée dans un établissement
de détention à la suite d'une condamnation en vertu d'une loi ou
d'un règlement a droit à la réduction de peine
jusqu'à concurrence du tiers de sa peine d'emprisonnement. Cette
réduction de peine est calculée à raison d'un jour sur
deux d'emprisonnement durant lesquels elle se conforme aux règlements et
aux directives. Une première réduction de peine est
attribuée au plus tard à la fin du mois qui suit celui durant
lequel cette personne a été admise dans l'établissement.
Ensuite, la réduction de peine est attribuée au plus tard
à tous les trois mois. Si cette personne ne se conforme pas aux
règlements et aux directives, l'administrateur de l'établissement
peut, dans la mesure prévue par règlement, ne pas lui attribuer
ou ne lui attribuer qu'en partie la réduction de peine. "
Le Président (M. Cardinal): Messieurs! M. Fontaine:
Vous avez modifié le...
M. Bédard: Ce n'était qu'une concordance, M. le
Président, avec l'ancien texte, au niveau du troisième
alinéa.
M. Fontaine: Le dernier paragraphe, M. le Président, ne
vous semble pas un peu exorbitant, non?
Le Président (M. Cardinal): Je ne peux pas me prononcer
sur le fond. M. le ministre.
M. Bédard: Non...
M. Fontaine: Pas vous, M. le Président, quand on parle, on
doit s'adresser à la présidence.
Le Président (M. Cardinal): Vous avez raison. M. le
ministre.
M. Bédard: Je ne crois pas que ce soit exorbitant. Ce sont
des pouvoirs qui existent déjà partout et c'est
conféré à l'administrateur de l'établissement qui a
à exercer son jugement le plus correctement possible.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 54.
M. Bédard: 54?
Le Président (M. Cardinal): Adopté.
M. Bédard: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Cardinal): À l'article 55, je vois
un petit problème, c'est qu'il y a une correction.
M. Bédard: C'est une faute de frappe, M. le
Président?
Le Président (M. Cardinal): C'est ça, oui. C'est
22c au lieu de 22.
M. Bédard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Est-ce que c'est
adopté? Il n'y a rien au fond. Posez vos questions quand même.
M. Fontaine: À l'article 22d... Il y a un autre article
à peu près semblable.
Le Président (M. Cardinal): C'est plus loin.
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Cardinal): C'est l'article 55.
M. Fontaine: À l'article 22d, on dit: "Pour des raisons
humanitaires...", et à un autre endroit on dit: "Pour des raisons
médicales...". Pourquoi...
Le Président (M. Cardinal): Justement, pour qu'on
s'entende. Est-ce qu'on peut étudier en même temps l'article 55 et
l'autre article 55, qui font deux corrections, l'une quant à l'article
22, qui est remplacé par 22c, et l'autre qui est remplacé par 22d
ou 22b? Ma feuille est très mal rédigée. C'est p),
bon!
M. Bédard: M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): Je pense qu'on peut
étudier les deux ensemble.
M. Bédard: L'article 22a demeure, M. le
Président.
Le Président (M. Cardinal): Oui.
M. Bédard: 22b également. C'est 22c qui est
remplacé.
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Cardinal): Oui.
M. Bédard: Alors, est-ce qu'on procède à
I'adoption, paragraphe par paragraphe, ou d'une façon globale?
M. Fontaine: D'une façon globale, mais je me demande
pourquoi on a mis dans 22d "pour des raisons humanitaires" et dans l'autre
article "pour des raisons médicales". Pourquoi n'a-t-on pas mis cela
ensemble? Cela aurait fait juste un paragraphe et cela aurait été
réglé.
Le Président (M. Cardinal): Considérez cela comme
un amendement, s'il vous plaît, quant à 22c) et 22b).
M. Bédard: L'article 22a est adopté?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: L'article 22b est adopté?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: À l'article 22c, il s'agit de remplacer
l'article 22c proposé par l'article 55 par le suivant: Un détenu
est admissible à l'absence temporaire s'il a purgé Je tiers de la
peine d'emprisonnement imposée par le tribunal." C'est
adopté?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: Alors, 22d est-il adopté?
M. Fontaine: Les articles 22d et 22m.
M. Bédard: L'article 22m?
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Cardinal): L'article 22e?
M. Fontaine: Un instant, M. le Président, je voudrais
qu'on regarde les deux articles en même temps.
Le Président (M. Cardinal): Aucune objection, c'est le
même article.
M. Fontaine: Pourquoi a-t-on fait deux paragraphes?
M. Bédard: On pourrait parler de raisons médicales
ou humanitaires et faire seulement un article...
M. Fontaine: Je le pense, oui.
M. Bédard: ... qui pourrait être 22d.
Le Président (M. Cardinal): ... suspendu.
M. Bédard: M. le Président, l'article 22d pourrait
se lire comme suit: "Malgré l'article 22a, le directeur
général peut, pour des raisons médicales ou pour des
raisons humanitaires, aux conditions qu'il détermine, autoriser un
détenu à s'absenter temporairement, quelle que soit la
durée de son emprisonnement, même si la condition de l'article 22c
n'est pas respectée."
Le Président (M. Cardinal): Un instant! Je veux bien
comprendre. Je lis 22d: "Malgré l'article 22a, le directeur
général peut, pour des raisons humanitaires ou
médicales,..." C'est cela?
M. Bédard: C'est cela, virgule.
Le Président (M. Cardinal): ... aux conditions, etc...
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Cardinal): L'amendement est
accepté?
M. Fontaine: Accepté.
Le Président (M. Cardinal): À "médicale", je
mets un "s".
M. Bédard: Vous êtes très
prévoyant.
M. Fontaine: Vous avez un flair incroyable.
Le Président (M. Cardinal): Laissez faire. C'est moi qui
vous ferai les compliments après. 22e, 22f.
M. Bédard: e), f), une seconde.
Le Président (M. Cardinal): Vous revenez sur un
amendement?
M. Bédard: Une seconde. M. le Président, je sais
que la suggestion du député de l'Opposition était faite
dans un but très positif, même que nous l'avions acceptée,
sauf que je crois, après réflexion, qu'il y aurait
peut-être avantage à garder l'article 22d sans amendement et 22m
tel que rédigé.
Le Président (M. Cardinal): Je ne rendrai pas une longue
décision, mais...
M. Fontaine: II va peut-être nous expliquer pourquoi.
Le Président (M. Cardinal): D'accord.
M. Bédard: Une des raisons, c'est qu'il y a un autre
article 22e qui spécifie quand même la durée d'une absence
temporaire; on y spécifie que, pour une absence pour raisons
humanitaires, cela ne peut pas dépasser quinze jours et que, pour une
absence pour raisons médicales, cela peut dépasser quinze jours;
entre autres, si l'individu est un mois à l'hôpital, il faut en
tenir compte nécessairement. Alors, si l'Opposition était
d'accord, avec les explications...
Le Président (M. Cardinal): Cela prend le consentement de
toute l'Assemblée...
M. Bédard: ... avec ces explications, nous reviendrions
à la formulation première.
M. Fontaine: L'Opposition, M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): Pour des fins de pureté
et de procédure, comme on ne peut, dans une même séance,
revenir sur un même sujet, du consentement de tous, je
considérerai que l'amendement n'a jamais été
proposé.
M. Fontaine: M. le Président, vous avez le consentement
unanime de l'Opposition.
M. Bédard: Article 22e.
Le Président (M. Cardinal): II est adopté.
M. Bédard: Article 22...
Le Président (M. Cardinal): 22f.
M. Bédard: 22f, 22g, 22h.
Le Président (M. Cardinal): 22g.
M. Bédard: 22i.
Le Président (M. Cardinal): 22h, 22i, 22j...
M. Fontaine: 22k, 22l, 22m, 22n.
Le Président (M. Cardinal): 22k, 221, 22m...
M. Fontaine: 22m, 22n.
Le Président (M. Cardinal): 22n, 22o, 22p, il y a
là un changement.
M. Fontaine: M. le Président, n'est-ce pas là, aux
articles 22o et 22p...
Le Président (M. Cardinal): C'est à l'article 22p
qu'il y a un changement, oui.
M. Fontaine: ... qu'il y aurait une modification à faire
en rapport avec la loi 85 qu'on a adoptée au début de la
semaine?
Le Président (M. Cardinal): La réponse est au
ministre.
M. Fontaine: Est-ce qu'il n'y a pas une concordance à
faire?
M. Bédard: On me dit que, dès que les sanctions
sont faites, le greffier en loi a ce pouvoir de faire les concordances qui sont
nécessaires. Il a été informé en
conséquence.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Cardinal): C'est exact, M. le ministre.
J'aimais mieux que vous le disiez vous-même.
M. Bédard: Je suis très heureux d'être
entériné par une autorité telle que la vôtre.
Le Président (M. Cardinal): Au paragraphe p), il y a une
modification.
M. Bédard: À 22p, il s'agit de remplacer l'article
22p proposé par l'article 55 par le suivant: "22p. Une personne
condamnée à plus d'une peine d'emprisonnement ou à une
peine d'emprisonnement pendant une période de détention, est
censée purger une seule peine qui commence le jour où la
première de ces peines prend effet et qui se termine à
l'expiration de la dernière."
M. Fontaine: Concordance.
M. Bédard: Cet article est l'équivalent de
l'article 25.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article
22q.
M. Fontaine: Article 22q.
M. Bédard: Sûrement pas d'objection.
Le Président (M. Cardinal): Si j'avais
étudié chez les soeurs, je dirais "que"... Article 56?
M. Fontaine: Je n'ai rien. Adopté.
Le Président (M. Cardinal): Adopté. Article 57?
Adopté. Article 58?
M. Fontaine: Avec réticence, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Vous voulez dire sur division?
Non?
M. Bédard: Je remarque que le représentant de
l'Opposition l'a dit avec le sourire, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): M. le ministre, auriez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Bédard: L'article 58 étant adopté, je
n'ai rien à ajouter, M. le Président.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Cardinal): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Je veux remercier l'Opposition de son travail
constructif.
M. Fontaine: M. le Président, sur le titre de la loi, il y
aurait peut-être...
Le Président (M. Cardinal): Justement, j'attendais
cela.
M. Fontaine: Ah?
Modification au titre du projet de loi
Le Président (M. Cardinal): Je vous remercie. M. le
député de Nicolet-Yamaska. La tradition, le règlement et
la loi veulent que le titre et le préambule soient adoptés
à la fin. Or, comme il y a eu des amendements au projet de loi, en vertu
de l'article 65 du règlement, le président peut d'office
suggérer une modification. Je suggérerais que le projet de loi no
95 s'intitule: "Loi favorisant la libération conditionnelle des
détenus et modifiant
la Loi de la probation et des établissements de
détention."
Est-ce que c'est accepté? J'attends. On ne l'a pas encore
adopté. Ce n'est qu'une suggestion. Vous la prenez?
M. Bédard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Cardinal): Le titre et le
préambule...
M. Fontaine: J'allais vous le suggérer, alors...
Le Président (M. Cardinal): Motu proprio, j'ai le droit de
le faire.
M. Fontaine: Certainement.
Le Président (M. Cardinal): Donc, j'appose mes
initiales.
M. Bédard: Je dois vous informer, M. le Président,
que dans la refonte des lois que nous attendons, cette suggestion très
valable de votre part disparaîtra. (21 h 45)
Le Président (M. Cardinal): Je suis d'accord, mais pro
tempore.
M. Bédard: La loi est la loi.
Le Président (M. Cardinal): Si vous le permettez, un
dernier mot. Je ne pensais présider que quelques minutes. Cela m'a fait
un plaisir immense de présider une commission de la justice avec mon
aimable collègue de droite à l'Assemblée, le
député de Nicolet-Yamaska, le député de Saint-
Louis qui a dû s'absenter et tous les autres collègues du
côté ministériel. À tous, merci de votre
collaboration.
M. Bédard: M. le Président...
M. Fontaine: Je voudrais ajouter, M. le Président...
M. Bédard: Si vous voulez me permettre quelques mots,
j'aimerais vous remercier d'avoir accepté d'être disponible
malgré vos lourdes tâches comme vice-président de
l'Assemblée nationale, afin de venir présider cette commission
parlementaire. C'est un honneur pour chacun des membres de cette commission,
connaissant jusqu'à quel point votre autorité en la
matière est reconnue.
Le Président (M. Cardinal): Je vous remercie.
M. Fontaine: M. le Président, je voudrais tout simplement
ajouter un mot pour vous dire combien nous avons aimé travailler avec
vous et vous dire également combien toutes et chacune de vos remarques
étaient opportunes et appropriées.
Le Président (M. Cardinal): Le président n'a pas le
droit d'agir autrement. Sur ce...
M. Bédard: II n'a pas le droit de se féliciter, M.
le Président.
Le Président (M. Cardinal): ... les travaux de cette
commission sont terminés.
(Fin de la séance à 21 h 47)