Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Vingt heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, mesdames et
messieurs.
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
est réunie pour étudier les crédits du Conseil
exécutif, plus particulièrement le programme 8, la direction et
la gestion de l'Office des personnes handicapées du Québec.
Les membres de la commission pour la séance de ce soir sont: MM.
Bédard (Chicoutimi), Gendron (Abitibi-Ouest), Landry
(Laval-des-Rapides), Lazure (Bertrand), Levesque (Bonaventure), Lévesque
(Taillon)...
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, M. Levesque (Bonaventure)...
Le Président (M. Bordeleau): On va faire des
remplacements, j'ai l'impression.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on peut les faire
immédiatement.
Mme Lavoie-Roux: II est remplacé par Lavoie-Roux
(Bonaventure).
Le Président (M. Bordeleau): M. Levesque (Bonaventure) est
remplacé par Mme Lavoie-Roux...
Mme Lavoie-Roux: Bonaventure.
Le Président (M. Bordeleau): Non, Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), à moins que vous ne décidiez de changer de
comté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, pour l'été.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'il y a d'autres
remplacements?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Les autres...
Mme Lavoie-Roux: II doit y avoir M. Rivest quelque part.
Le Président (M. Bordeleau): J'ai MM. Marx, Ryan et
Scowen.
M. Marx (D'Arcy McGee) est remplacé par M. Lincoln...
Mme Lavoie-Roux: De Nelligan.
Le Président (M. Bordeleau): (Nelligan).
Mme Lavoie-Roux: M. Sirros remplace M. Ryan.
Le Président (M. Bordeleau): M. Ryan (Argenteuil) est
remplacé par M. Sirros (Laurier); M. Bédard (Chicoutimi) est
remplacé par M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); M.
Gendron (Abitibi-Ouest) est remplacé par M. Dupré
(Saint-Hyacinthe); M. Landry (Laval-des-Rapides) est remplacé par M.
Baril (Arthabaska).
Les intervenants sont: MM. Brouillet (Chauveau), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Doyon (Louis-Hébert), Dussault (Châteauguay),
Gratton (Gatineau), Guay (Taschereau); Mmes Harel (Maisonneuve), Lavoie-Roux
(L'Acadie) on peut annuler - MM. Paquette (Rosemont), Payne (Vachon) et Rivest
(Jean-Talon).
Il faudrait nommer un rapporteur.
Mme Lavoie-Roux: Savez-vous, M. le Président, je propose
un vote de blâme contre le gouvernement.
Le Président (M. Bordeleau): C'est votre droit, madame,
vous le pourriez.
M. Lazure: Je demanderais l'ajournement.
Le Président (M. Bordeleau): Vous pourriez le faire, M. le
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais on peut commencer, on va nommer le
ministre. Cela va faire du nouveau, on va nommer le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, il semble que M.
Dupré (Saint-Hyacinthe) sera ici dans quelques minutes.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. On ne pourrait pas nommer quelqu'un de
l'Opposition?
Le Président (M. Bordeleau): Si vous voulez lancer un
débat, madame, vous le pouvez.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais il n'y a
personne; le député de Nelligan ferait très bien
cela. Vous n'êtes pas d'accord? Vous êtes d'accord, M. le
ministre?
M. Lazure: On peut faire un compromis, les députés
de Saint-Hyacinthe et Nelligan, les corapporteurs.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, deux rapporteurs, parfait.
M. Lazure: On va innover.
Mme Lavoie-Roux: Oui, les deux.
Le Président (M. Bordeleau): II n'y a pas de "s" dans mon
texte au mot "rapporteur".
Mme Lavoie-Roux: Vous savez comment cela se fait un "s", c'est
consommé maintenant.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on s'entend pour M.
Dupré (Saint-Hyacinthe)?
M. Lazure: Je vais demander l'opinion de mes
collègues.
Mme Lavoie-Roux: Non, M. Dupré et M. Lincoln, on a
décidé cela. On n'a même pas de rapporteur, c'est le
député de Nelligan qui fait cela.
M. Lazure: Le député de Saint-Hyacinthe
accepte-t-il l'aide du député de Nelligan pour la
rédaction de son rapport?
Mme Lavoie-Roux: II l'accepte.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, on nommera un
adjoint, s'il le faut.
Mme Lavoie-Roux: On ne nommera pas d'adjoint, tous les
députés sont sur le même pied.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, mais ça prend
seulement un rapporteur, Mme la députée, seulement, on ne peut
pas en nommer deux.
M. Lazure: Alors, je propose que ce soit le député
de Saint-Hyacinthe, avec le concours et l'appui du député de
Nelligan.
Mme Lavoie-Roux: Parfait.
Le Président (M. Bordeleau): C'est un bon compromis.
Alors, sur le programme 8,
M. le ministre, vous avez des remarques préliminaires.
Exposé général M. Denis
Lazure
M. Lazure: Rapidement, M. le Président, le programme 8 tel
qu'on le voit dans le livre des crédits touche essentiellement l'Office
des personnes handicapées du Québec. On doit aussi inclure, dans
l'étude de ces crédits, le secrétariat du ministère
d'État au Développement social. Je pourrais peut-être
commencer par le deuxième volet, le secrétariat du
ministère d'État au Développement social.
Essentiellement, les principaux travaux du secrétariat dans les
derniers mois, depuis environ un an, portent sur certains mandats qui lui ont
été confiés par le Conseil des ministres, par exemple, le
mandat d'élaborer une politique de la famille, le mandat
d'élaborer une politique de la population et de l'immigration, le mandat
de proposer des réformes aux régimes de rentes, autant le
régime de rentes public que les régimes privées.
Je vous rapporte, M. le Président, que les travaux en cours sont
avancés dans chacun de ces domaines. Autrement, à l'Office des
personnes handicapées, durant la dernière année en cours,
à part les activités régulières de l'office qui
peuvent se diviser en certains secteurs comme l'intégration de la
personne handicapée au travail comportant deux volets principaux: les
contrats d'intégration professionnelle en milieu de travail
régulier avec appui financier de l'office et, deuxième volet, la
création ou la mise sur pied de centres de travail adaptés. Il y
a aussi, évidemment, toujours dans l'intégration sociale au sens
large du mot de la personne handicapée, les efforts de promotion et de
développement du transport pour les handicapés que l'office a
exercés durant tous ces mois et qui ont donné des
résultats fort intéressants.
Il y a aussi, troisième aspect, les plans de services
personnalisés. À la demande d'une personne handicapée,
l'office, de par la loi 9, peut l'aider financièrement qu'il s'agisse
d'aménagement de son logement, de sa maison ou qu'il s'agisse de son
transport au travail ou de ses études. Et comme autre activité
importante - ce n'est pas exhaustif, j'en pointe quelques-unes - il y a le
support aussi bien technique que financier des organismes de promotion des
personnes handicapées. Plusieurs centaines d'organismes de promotion des
droits des personnes handicapées existent maintenant au Québec et
la majorité d'entre eux sont aidés par l'office.
Alors, voilà, en gros les activités. Je pense que le plus
simple serait que Mme Robillard, la présidente de l'office, qui est
à mes côtés, et moi, on s'efforce de répondre le
mieux possible aux questions des membres
de l'Opposition et du gouvernement aussi, s'il y en a.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Mme la
député de L'Acadie.
Le revenu minimum garanti
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président.
Évidemment, le ministre d'État au Développement social
doit coordonner les efforts de différents ministères et doit
aussi avoir comme préoccupation particulière le
développement social et les problèmes sociaux qui peuvent
être abordés d'une façon plus globale. La première
question que j'aimerais lui poser, c'est: Où en sont les
réflexions du gouvernement sur sa politique de revenu minimum garanti
qui, je pense, est un engagement de sa formation politique?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, tout le concept de revenu
minimum garanti est extrêmement vaste, évidemment, et touche
toutes les catégories d'âge dans la société. Le
gouvernement dans le premier mandat a amélioré non seulement les
revenus, mais -et de façon indirecte, cela touche les revenus par la
fourniture de nouveaux services - le bien-être des citoyens et des
citoyennes du Québec par diverses mesures. Les plus jeunes, ce sont les
services de garde. Dans la mesure où un gouvernement, au lieu de
dépenser 3 000 000 $ ou 4 000 000 $ par année pour les services
de garde comme c'était le cas jusqu'en 1976, en dépense
au-delà de 30 000 000 $ quatre ou cinq ans plus tard, il est
évident que c'est de nature à améliorer la
sécurité du revenu, par exemple, du jeune ménage ou de la
jeune femme qui veut ou qui doit travailler et qui a un jeune enfant. Donc,
c'est un exemple de mesures qu'on peut appeler sectorielles très
spécifiques qui ont été de nature à
améliorer la sécurité du revenu.
D'autres exemples peuvent être cités pour les personnes
âgées, qu'il s'agisse de médicaments gratuits pour les
personnes âgées, qu'il s'agisse du programme de Logirente pour les
personnes âgées, plusieurs mesures ont été prises
qui ont fait en sorte - des mesures fiscales aussi - d'alléger le
fardeau fiscal des personnes âgées de façon assez
remarquable. Une des dernières mesures, quand on parle de fardeau fiscal
et de revenu, c'est l'allocation de disponibilité qui a comme avantage,
évidemment, d'aider surtout les jeunes ménages ayant de jeunes
enfants. Le dernier pffort en marche pour améliorer la
sécurité du revenu pour un groupe précis de citoyens
concerne justement le groupe de retraités. À l'occasion du
débat sur la loi no 15, la loi qui abolissait la retraite obligatoire,
j'avais eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que notre
gouvernement préparait une législation qui allait non seulement
consolider le système public de rentes, le Régime de rentes du
Québec, mais aussi bonifier les prestations de l'ensemble des personnes
retraitées.
Alors, c'est un projet de loi qui devrait être
déposé très bientôt et qui va être de nature
à améliorer de façon notable la sécurité du
revenu des personnes âgées.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre a fait état de certaines
mesures qui contribuent à l'amélioration de la
sécurité du revenu, mais ma question précise était:
Est-ce que vous avez mis de côté l'objectif d'un revenu minimum
garanti? Il ne m'a pas répondu directement à cette question. Mais
à la suite de ses remarques, je lui signalerai que s'il est vrai que le
fardeau fiscal a été exempté du point de vue, par exemple,
de l'élévation de l'exemption de base pour l'impôt, les
tables n'ont pas été indexées, et quand on fait
l'équilibre entre les deux, il ne s'agit pas d'une augmentation de
revenu si on compare à d'autres provinces où on a l'indexation
des tables d'impôt elles-mêmes.
Quant aux médicaments gratuits, si, d'une part, on les a
étendus aux gens du troisième tiers, comme on les appelle, on a
commencé à en retrancher une partie quand même assez
importante et qui, celle-là, vient toucher aux plus faibles revenus. Je
pense que les gens qui étaient du troisième tiers peuvent
continuer de se payer les médicaments qui sont obtenus sans ordonnance,
selon la dernière mesure qui est prise. Enfin, ce sont des choses qu'on
donne et qui, finalement, sont retranchées un peu plus tard,
jusqu'à un certain point, pas d'une façon totale.
Maintenant, pour ce qui est du cas de Logirente, le ministre est sans
doute au courant également. Je pense que c'est une mesure positive que
déjà d'autres provinces avaient; pas toutes mais certaines. Cette
année, il y a eu une révision des échelles si bien que,
par exemple, les chambreurs - et il y a un grand nombre de personnes
âgées qui vivent en chambre - se trouvent pénalisés,
compte tenu que ce qu'ils retirent de Logirente est moins élevé
qu'avant. Cela, c'était en réponse à ses
réflexions.
Quant à une politique de revenu minimum garanti, plus
précisément...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: La réponse, c'est non. Le
gouvernement n'a pas abandonné l'objectif ultime d'instaurer un
régime de revenu annuel garanti pour l'ensemble de la population. On a
constaté cependant, en étudiant cette question, que c'est un des
cas où le mieux peut être l'ennemi du bien, c'est-à-dire
qu'à vouloir préparer et présenter d'un seul coup une
politique d'ensemble de revenu minimum garanti pour tous les citoyens, cela
devient extrêmement complexe et cela peut être extrêmement
long. On a cru qu'il était plus responsable de commencer par des mesures
très précises et spécifiques. J'en ai
énuméré un certain nombre, j'en donne un autre exemple:
c'est le supplément au revenu du travail qui est déjà
instauré depuis trois ans environ.
Mme Lavoie-Roux: Qui a un succès relatif.
M. Lazure: Relatif comme toute tentative d'instaurer des nouveaux
programmes. Les premières années, cela obtient un succès
relatif. La dernière fois où j'ai vu des statistiques,
c'était environ 26 000 ou 27 000 ménages qui touchent en moyenne,
je pense, environ 700 $ ou 750 $ par année du supplément au
revenu de travail. Cela, c'est pour des gens qui travaillent au salaire minimum
ou autour du salaire minimum et qui ont droit à cette somme
additionnelle de 700 $, de 800 $ et, dans certains cas, à un montant
plus élevé.
Quand je parlais des personnes âgées, il s'agissait de
soulager le plus vite possible certaines clientèles, certains groupes.
Ceci n'exclut pas, encore une fois, l'objectif ultime d'en arriver à une
formule de revenu annuel garanti pour l'ensemble de la population.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre signale le supplément de
revenu garanti. En fait, c'était peut-être la mesure qui
s'approchait le plus d'un jalon d'une politique de revenu minimum garanti.
M. Lazure: De supplément au revenu du travail.
Mme Lavoie-Roux: Oui, de supplément au revenu de travail.
Pour des raisons que le ministre du Travail a de la difficulté à
identifier, cela ne donne pas les résultats qu'on croyait. En tout cas,
je ne veux pas m'étendre sur cela.
Ma deuxième question est celle-ci. Il reste un groupe
extrêmement fragile qui ne sera pas touché; ce sont les personnes
entre 55 et 65 ans - d'ailleurs, celles de 65 ans et plus parce qu'il faut
parler d'étapes dans toutes ces choses - qui ne sont pas sur le
marché du travail et qui ont même des revenus inférieurs
aux personnes qui ont la sécurité de la vieillesse, le
supplément de revenu garanti et d'autres bénéfices sociaux
qui leur sont accordés. Ces personnes se trouvent dans une situation
extrêmement vulnérable. Souvent, ce sont des personnes seules, qui
n'ont jamais été sur le marché du travail et qui ne
pourront pas s'intégrer au marché du travail. Est-ce qu'il n'y a
pas des mesures de transition? Il y a une étude du ministère des
Affaires sociales qui porte, justement, sur les personnes de 55 ans à 65
ans qui vient de paraître. Je n'ai pas eu le temps d'en prendre
connaissance et je n'en connais pas les recommandations. C'est un groupe
particulièrement vulnérable pour qui toutes les autres mesures ne
s'appliquent pas.
M. Lazure: Lors de la campagne électorale il y a à
peine un an, notre parti politique a pris l'engagement de fournir aux
travailleurs et aux travailleuses de 60 à 65 ans - j'en prends une
tranche, dans vos 55 à 65 ans, je m'arrête au groupe de 60
à 65 ans - qui ont une invalidité partielle, que ce soit à
la suite d'un accident de travail ou d'une maladie, peu importe - quelle que
soit la cause pourvu qu'ils souffrent d'une invalidité partielle, on a
dit, de 25% et plus - une rente d'invalidité totale et non pas
partielle. Cet engagement, on a toujours l'intention de le respecter. Dans le
projet de loi qui est en préparation pour améliorer le
Régime de rentes du Québec, nous en profitons pour introduire,
comme cela a été dit aussi lors de la discussion de la loi no 15,
une clause qui va permettre aux personnes de 60 à 65 ans, surtout
à celles qui ont eu à faire des travaux pénibles, de se
retirer à 60 ans avec la même pension que si ces personnes avaient
65 ans, en d'autres termes.
Quant aux autres, plus jeunes, de 55 ans et...
Mme Lavoie-Roux: Ceux ou celles qui n'ont jamais
été sur le marché du travail, généralement
celles. (20 h 45)
M. Lazure: C'est cela, celles. J'arrivais à celles. Dans
ma tête, c'est associé aux veuves de la Beauce parce qu'il y a
quelques années j'avais eu l'occasion de rencontrer une association
bénévole extrêmement dynamique qui s'appelait les veuves de
la Beauce, des personnes d'au-delà de 50 ans, entre 50 et 65 ans. Dans
le projet de loi que nous préparons pour la réforme du
Régime de rentes du Québec, j'espère que nous pourrons
avoir une disposition qui va bonifier la rente des conjoints survivants de 55
ans et plus. Théoriquement, cela va s'appliquer aux hommes et aux
femmes, mais on sait qu'en pratique, les rentes actuelles de conjoints
survivants qui ont plus de 55 ans s'appliquent à des femmes dans une
proportion de 95%. La rente actuelle qui existe à la RRQ est
insuffisante, c'est clair,
un peu comme la rente d'invalidité partielle est insuffisante.
Alors, on va tenter - et je pense qu'on va réussir - à
améliorer de façon appréciable la rente de conjoints
survivants, ce qui va vouloir dire, en pratique, la veuve de 55 ans
jusqu'à 65 ans aura une rente qui sera sensiblement la même que si
elle avait 65 ans.
Politique de la famille
Mme Lavoie-Roux: II restera toujours le groupe des femmes qui ne
sont pas veuves, mais on y reviendra une autre fois.
J'aurais deux autres questions précises, une sur la politique de
la famille. J'ai pris connaissance du rapport et du Conseil des affaires
sociales et de la famille qui a été rendu public. Ces derniers
ont invité le gouvernement à être modeste dans
l'élaboration de leur politique. Est-ce que le ministre peut commenter
là-dessus? Le ministre peut-il nous dire quand ce projet sera
prêt? Est-ce qu'il entrevoit des consultations et ainsi de suite?
M. Lazure: Oui. À la suite du mandat qui m'avait
été confié l'été dernier, un comité
interministériel a été mis sur pied et il a
commencé à travailler dès l'automne dernier. Nous avons
aussi identifié un certain nombre d'organismes familiaux qui ont
été consultés et qui continuent d'être
consultés. Au lieu d'attendre que nous ayons un projet de texte - un
livre blanc ou un livre vert -et aller les consulter à ce
moment-là, nous avons cru qu'il serait plus utile pour tout le monde de
les consulter dès le départ.
La consultation avec les organismes familiaux, il y en a du
côté francophone près d'une quarantaine qui sont
engagés, et du côté non francophone il y en a une bonne
vingtaine. La consultation avec ces groupements d'organismes familiaux se fait
depuis l'automne dernier aux deux paliers, au palier des fonctionnaires, le
comité interministériel. Les deux groupes d'organismes familiaux
francophones, non francophones se sont désigné des porte-parole
pour les fins de la relation et du lien de travail avec les fonctionnaires.
Cela c'est le premier palier.
Au deuxième palier, j'ai moi-même rencontré,
à trois reprises, ces groupes d'organismes familiaux, à trois ou
quatre reprises, c'est trois reprises, je crois. On a comme objectif de
terminer le projet de texte dès le mois de septembre. Après
l'approbation par le Conseil des ministres d'un projet gouvernemental de
politique de la famille, il y aura, à ce moment-là, une
consultation plus formelle à l'automne, à travers le
Québec. Je dois dire que...
Mme Lavoie-Roux: Mais pas en commission parlementaire.
M. Lazure: Ce n'est pas exclu. Ce n'est pas sûr que cela
doive déboucher sur un projet de loi, peut-être que oui,
peut-être que non. Un gouvernement peut se donner une politique sans
nécessairement passer par un projet de loi, mais ce n'est pas exclu non
plus. S'il y avait un projet, très probablement, qu'à ce
moment-là il y aura une commission parlementaire.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Les régimes de rentes
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une dernière question à
poser au ministre à propos des projets touchant les régimes de
rentes, la rente anticipée, les régimes supplémentaires de
rente, la RRQ, etc. Le ministre m'a déjà donné son
échéancier, je ne lui demande pas de revenir là-dessus. Il
y a une seule question sur la transférabilité des rentes. Il y a
passablement d'inquiétude selon laquelle le gouvernement
s'apprêterait à songer à une centralisation des
régimes supplémentaires de rentes pour assurer leur
transférabilité c'est-à-dire d'être l'agent, si je
peux dire. Est-ce qu'il y a un fondement à ceci ou si...?
M. Lazure: Bon, d'abord, on avait espéré
présenter, dans un même projet de loi, la réforme du
régime de rentes du Québec et la réforme des règles
gouvernant les régimes supplémentaires de rentes. On s'est rendu
compte, il y a déjà un certain temps, qu'il était plus
fonctionnel, plus efficace de séparer les deux, d'en faire deux projets.
Le projet que nous nous apprêtons à déposer touche la
Régie des rentes du Québec. À l'automne, nous allons
déposer un autre projet de loi qui va toucher les régimes
supplémentaires de rentes. Ensuite, on arrive à la
transférabilité. Quand on lit le rapport COFIRENTES Plus,
publié en 1977, on se rend compte qu'il recommandait, pour assurer une
bonne transférabilité des 5000 régimes de rentes
privés, la création d'une caisse centrale. C'est écrit en
toutes lettres, je l'ai vérifié encore tout récemment.
Nous disons - c'est probablement cela qu'on va présenter lors des
consultations quand on rendra public le projet de loi sur les régimes
supplémentaires de rentes - que c'est l'une des formules possibles. Il y
en a d'autres, y compris une formule qui serait exclusivement dans le domaine
privé. Je pense que plusieurs personnes dans le secteur des affaires ont
mal interprété les remarques que j'ai pu faire ou que d'autres
représentants du gouvernement ont pu faire là-dessus. On a
toujours dit: II y a un éventail de façons de rendre les fonds de
retraite prfvés transférables. L'une des façons, c'est
celle
que COFIRENTES proposait: une caisse centrale gouvernementale. Les gens
du monde des affaires que j'ai rencontrés récemment, en
particulier les assureurs, prétendent qu'ils sont en train
d'aménager un système qui permettrait la
transférabilité des régimes dans le secteur privé.
Tant mieux, s'ils peuvent le réussir. Il y a des formules
intermédiaires entre les deux. En Europe, il y a des formules de caisses
centrales qui ne sont pas gouvernementales, mais qui sont administrées
par des organismes paritaires, entre patrons et employés. Alors, c'est
une formule intermédiaire, si l'on veut. Notre option n'est certainement
pas arrêtée à ce stade.
Mme Lavoie-Roux: Mais aucune n'est exclue?
M. Lazure: Aucune n'est exclue.
Mme Lavoie-Roux: Ce projet de loi viendra à l'automne.
M. Lazure: C'est cela, oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Je pense que ce qui a alerté le régime
privé - j'ai reçu des lettres, il y a des gens qui m'ont
téléphoné - c'est la possibilité que cette caisse
centrale gouvernementale serait un contrôle, une espèce de caisse
de dépôt, avec ses fonds contrôlés par le
gouvernement. Si les régimes privés peuvent vous assurer de la
transférabilité des fonds en établissant eux-mêmes
une caisse centrale ou un autre mécanisme à eux, est-ce, dans
votre optique, le choix no 1, au lieu d'aller tout déranger dans les
systèmes privés pour aller créer une caisse centrale
gouvernementale? Sûrement qu'il y a des options optimales et des options
minimales.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: On ne s'attendra pas que j'établisse mon choix
no 1 ce soir là-dessus. Je dis que toutes les options peuvent être
envisagées. Quant à moi, si le secteur privé, en plus de
nous faire la preuve qu'il peut mettre sur pied une
transférabilité complète, accepte aussi de changer
certaines règles du jeu... parce qu'il ne s'agit pas simplement de
rendre les plans privés transférables, il s'agit aussi de faire
participer les employés à la gestion de ces fonds. Le fonds de
retraite privé n'appartient pas au patron.
M. Lincoln: D'accord, oui.
M. Lazure: Vous êtes d'accord avec cela, M. le
député de Nelligan. Dans le moment, on sait que beaucoup de fonds
privés sont administrés par la partie patronale, comme si
c'était ses fonds. Je donne une réponse nuancée à
votre question. Je dis: Oui, on sera prêt à considérer un
système hypothétique venant du privé, administré
par le privé, dans la mesure où en même temps cette gestion
pourra assurer une participation des employés et assurer aussi une plus
grande transparence - ça va un peu avec la participation des
employés -à la gestion de ces fonds-là.
M. Lincoln: Mais peut-être faudrait-il avant coup que vous
établissiez un petit peu plus clairement vos critères par rapport
à l'industrie privée pour que ces gens sachent où ils s'en
vont. Maintenant il y a un grand malaise parce qu'on ne sait pas, après
les déclarations que vous avez faites, quel genre de formule vous
envisagez. Peut-être que si vous établissiez les critères
de base que vous voulez voir respecter ils auraient plus de travail d'avance au
lieu d'attendre que votre projet de loi...
M. Lazure: Ils le savent fort bien, ils le savent depuis au moins
1977, parce que le rapport COFIRENTES était très éloquent
à cet égard-là. Il décrivait bien les nouvelles
règles du jeu qu'on devrait retrouver dans les régimes
supplémentaires de rentes, mais il faut avouer que le secteur
privé n'a pas montré beaucoup d'enthousiasme pour suivre ces
recommandations du rapport COFIRENTES.
Je dois admettre cependant que depuis un an, un an et demi, il semble
beaucoup plus intéressé à réformer ces
régimes-là. On a eu des consultations, je l'ai dit tantôt,
au niveau des fonctionnaires. Moi-même j'ai rencontré des groupes
privés. Les consultations vont continuer. Il y a un comité plus
formel qui est en voie d'être mis sur pied avec des représentants
du ministère au Développement social aussi bien que du
ministère des Finances et des groupes patronaux; ce comité va
commencer à fonctionner au cours de l'été. Ils vont donc
être amplement consultés. Il y aura aussi, dans le cas du projet
de loi touchant les régimes supplémentaires de retraite, comme
pour le RRQ, plusieurs mois qui vont s'écouler entre le
dépôt de la loi et l'adoption; par conséquent, commission
parlementaire et tout le mécanisme habituel de consultation.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: II y avait juste l'échéancier du
projet de loi sur la RRQ d'ici au mois de juin, et l'autre sera
déposé à l'automne, je crois?
M. Lazure: C'est cela, le premier, on espère toujours,
ça semble toujours réalisable, malgré que ce ne soit pas
certain à 100%, le déposer avant l'ajournement de
l'été.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: L'autre sera déposé à l'automne
quelque part autour du mois d'octobre.
Mme Lavoie-Roux: La retraite anticipée serait avec
le...
M. Lazure: La retraite anticipée va être avec le
Régime de rentes du Québec, avec celui du mois de juin.
Mme Lavoie-Roux: Ces deux premiers là.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je vous remercie, le reste on en
discutera lorsque vos projets arriveront, M. le ministre, sauf que mon
collègue de Laurier a une question.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Je voudrais savoir, quand vous parlez d'une politique
de la famille, si vous parlez en même temps d'une politique de la
population. Est-ce que c'est la même chose?
M. Lazure: Non, il s'agit de deux mandats différents. Ce
que je décrivais tantôt pour la politique de la famille,
essentiellement, c'est le même mécanisme que celui que j'ai mis
sur pied pour la politique de la population et de l'immigration.
Politique de la population
M. Sirros: Vous pouvez peut-être expliciter un peu les
objectifs visés par une politique de la population?
M. Lazure: Les objectifs visés, c'est d'abord de faire le
bilan de ce qui existe, notamment, au ministère de l'Immigration,
évidemment, mais une politique de la population déborde du
ministère de l'Immigration, bien sûr; de faire le bilan de la
situation démographique du Québec non seulement ces
années-ci, un bilan courant, mais aussi par voie de projection sur ce
à quoi nous devons nous attendre, compte tenu des tendances actuelles.
C'est là une première prise de connaissance de la situation avec
une prospective.
Deuxièmement, dans le cas, par exemple, pour être plus
précis et donner des exemples, où un ménage au
Québec a l'intention ou veut contribuer à changer la tendance
démographique - on la connaît -elle est à la baisse par
rapport au renouvellement de la population - veut concrètement avoir
trois enfants au lieu d'un enfant ou de deux enfants, nous voulons nous
assurer, en tant que gouvernement, que ce ménage ne sera pas
pénalisé. En d'autres termes, il ne s'agit pas pour le
gouvernement d'édicter des règles quant à la façon
de peupler le Québec, mais il s'agit de s'assurer que le ménage
qui va prendre des décisions libres, démocratiques quant à
la procréation ne sera pas pénalisé, ni
financièrement, ni autrement. (21 heures)
Alors, il existe dans plusieurs ministères des politiques
favorisant la population. Et cela, c'est en réponse à des
demandes de groupes qui jusqu'ici ont dit: Vous n'avez pas de politique de la
population et de l'immigration comme les groupes familiaux disaient: Vous
n'avez pas de politique de la famille. Donc, on répond à un
besoin exprimé par des groupes.
M. Sirros: Quels sont-ils, ces groupes-là? Juste comme
exemple des genres de groupes qui voudraient avoir une politique de la
population.
M. Lazure: D'abord, au point de vue de l'immigration, il y a
plusieurs groupes, à partir du comité consultatif qui avise le
ministre de l'Immigration. Ce groupe a fait valoir au ministère de
l'Immigration, depuis quelques années, qu'il serait utile que le
Québec ait une politique de l'immigration. Quand on veut se donner une
politique de l'immigration, on débouche nécessairement sur une
politique de la population parce qu'on ne peut pas faire de l'immigration sans
se prononcer sur l'ensemble du développement démographique d'un
pays ou d'une province. Alors, dans la mesure où le besoin était
clairement exprimé pour une politique de l'immigration - et c'est de
là qu'est partie la demande, si vous voulez - à ce moment, il
paraissait inévitable et souhaitable aussi qu'on se donne, en même
temps, une politique de la population.
M. Sirros: Encore une fois, pourrais-je avoir quelques exemples
de groupes qui ont appuyé cela? Vous avez mentionné tout à
l'heure que, comme il y a des groupes familiaux qui voudraient voir une
politique familiale, il y a des groupes qui veulent voir une politique de la
population. Vous avez mentionné le Comité consultatif de
l'immigration, qui, finalement, n'est pas un groupe, mais des gens
nommés par le ministre de l'Immigration, qui a recommandé une
politique de l'immigration. De là, vous
semblez dire que, si on veut avoir une politique de l'immigration, ce
serait logique d'avoir une politique de la population. Cela dépend de ce
qu'on vise comme objectifs. C'était la question que j'avais posée
au début et je n'ai pas eu de réponse claire, vraiment.
M. Lazure: Vous n'avez pas de réponse claire parce qu'il
n'y a pas de but précis quant à ce que sera la politique de la
population en 1984 ou en 1983. C'est une politique qui est ouverte à
toutes les options, un peu comme on parlait d'options tantôt
vis-à-vis de la transférabilité.
Si vous voulez avoir des noms plus précis d'organismes, je ne
suis pas en mesure de vous les donner ce soir. Je vais parler à mon
collègue de l'Immigration, mais les demandes émanaient
principalement du ministère de l'Immigration et le ministre le
l'Immigration, à son tour, a fait la demande au Conseil des ministres
pour qu'on se donne une politique de l'immigration et, par ricochet, une
politique de la population. Je pourrai vous donner des noms de groupements.
M. Sirros: Voici ce à quoi je veux en venir. Est-ce que,
par exemple, pour vous, une politique de la population, cela pourrait aller
aussi loin que de préciser le pourcentage de francophones souhaitable au
Québec ou le pourcentage d'anglophones souhaitable?
M. Lazure: Je ne le pense pas.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, un petit message?
Mme Lavoie-Roux: Non, je veux simplement m'excuser et remercier
le ministre. Mes collègues vont continuer pour l'Office des personnes
handicapées.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, madame.
M. Lincoln: Est-ce qu'on peut passer peut-être à
l'Office des personnes handicapées?
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan, sur le programme 8 plus particulièrement.
Direction et gestion de l'Office des personnes
handicapées du Québec
M. Lincoln: Tout d'abord, M. le ministre, le budget global. Je
vois que le budget est pratiquement le même, globalement, que
l'année dernière, c'est-à-dire que, compte tenu de
l'inflation, c'est un recul, en fait, du total. Pouvez-vous, par exemple, nous
expliquer comment les programmes vont fonctionner avec un montant
réduit, en fait, parce que, si on tient compte de l'inflation à
10% ou 11%, en fait à 10%, c'est un recul?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: II faut tout de suite faire la correction,
c'est-à-dire qu'il y a une mise au point à faire dans le livre
des crédits; évidemment, à la colonne 1981-1982, on voit
le chiffre 20 475 300 $ et, dans 1982-1983, on voit 20 488 300 $, d'où
la remarque du député de Nelligan. Cependant, les sommes
allouées pour 1981-1982 n'ont pas été
dépensées à 100%; il y a eu plus exactement 19 400 000 $
de dépensés, donc, à toutes fins utiles, 1 000 000 $ qui
ont été périmés. Et cela, on peut vous donner les
explications tantôt, on pourra y revenir.
Par conséquent, les 20 488 000 $ pour 1982-1983
représentent par rapport aux dépenses réelles de
1981-1982, une augmentation de 1 000 000 $, donc une augmentation d'environ 5%.
Je dois ajouter cependant qu'il y a des discussions en cours qui nous
permettent d'espérer que l'Office des personnes handicapées,
surtout dans le cadre de la création d'emploi pour personnes
handicapées, qu'au cours de la semaine prochaine, on ait des nouvelles
à rendre publiques selon lesquelles on ajoutera une certaine somme aux
crédits des 20 488 000 $ dans le contexte d'un programme plus global
annoncé par le premier ministre au cours de la semaine prochaine sur la
création d'emploi. En résumé, il y a de façon
effective une augmentation d'environ 5% par rapport aux sommes
dépensées l'an passé.
C'est certain que ce n'est pas suffisant, mais je n'ai pas besoin de
faire de longs discours pour expliquer que dans les circonstances
économiques actuelles, même une augmentation de 5% est
déjà difficile à réaliser compte tenu des
difficultés financières et budgétaires du
gouvernement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Mais est-ce que 5% n'est pas en dessous de la norme,
en dessous du barème. Hier, le ministre des Finances nous parlait dans
son ministère d'un minimum de 7% qui était
considéré comme un minimum. Je me rends compte qu'il n'y a pas de
chiffres fixes, mais 5% me paraît bien faible compte tenu de la teneur du
programme pour les handicapés, compte tenu que le budget total n'est pas
tellement immense comparé au déficit total du budget des Affaires
sociales.
M. Lazure: Bien, c'est une des raisons pour lesquelles il est
très probable que l'office aura des crédits additionnels.
Précisément parce que l'augmentation apparaissant au livre des
crédits n'est que de 5%.
Deuxième explication: à la lumière des
crédits périmés de 1 000 000 $, je pense que c'est une
mesure habituelle de prudence administrative gouvernementale que de limiter
l'augmentation annuelle, quitte à ce qu'au cours de l'année,
à l'occasion du budget supplémentaire, que le gouvernement
présente chaque année - et c'est normal - il y ait, en examinant
le rythme de dépenses effectives de l'office parce que justement,
étant un office jeune, il était difficile - cela devient de moins
en moins difficile - de prévoir dépenser à 100% les
crédits qui étaient alloués.
D'une part, nous avons espoir que, dès la semaine prochaine, il y
aura de nouveaux crédits d'annoncés qui seront affectés
à l'Office des personnes handicapées et, d'autre part, si le
rythme de dépenses dans les six mois qui viennent laisse entrevoir qu'il
n'y a pas de crédits périmés et que les besoins continuent
de grandir, à ce moment, nous sommes toujours en mesure d'aller vers un
budget supplémentaire. Troisième explication: dans le budget
1981-1982, il ne faut pas oublier qu'il y a une somme de 500 000 $ qui
n'était pas récurrente et qui était consacrée
à des projets spéciaux pour l'année internationale de la
personne handicapée. Si on veut avoir une idée du budget "normal"
pour 1981-1982, il faudrait enlever 500 000 $, à part la somme de 1 000
000 $ qui a été périmée.
M. Lincoln: Pour ce qui est de l'élément:
'Direction et administration", l'an dernier, on vous avait demandé
d'expliquer la forte somme de 4 000 000 $ pour la direction de
l'administration. Vous nous aviez dit que cet article comprenait une aide
matérielle de près de 1 000 000 $. Est-ce que, cette
année, les chiffres comprennent une aide matérielle
quelconque?
M. Lazure: M. le Président, je vais demander à la
présidente de l'office, Mme Robillard, de répondre.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, Mme Robillard, au nom
du ministre.
M. Lazure: Quant à l'aide matérielle
dépensée pour l'exercice qui est terminé, il y avait 1 200
000 $. C'est un budget qui avait été modifié. On a
périmé environ 60 000 $ seulement sur ce budget. Ce qui est
prévu pour l'année 1982-1983 c'est 983 800 $ mais c'est un budget
qui est resté ouvert au Conseil du trésor, selon les demandes que
nous recevons. Dans les budgets de l'office, c'est vraiment celui-là qui
est peut-être le plus sensible à des besoins exprimés par
une clientèle comme la nôtre.
M. Lincoln: Pourquoi est-il nécessaire de mettre ce budget
d'aide matérielle au sein de la direction et de l'administration
plutôt que de le mettre, par exemple, dans le budget des services ou
séparément? Quelle est l'idée de le mettre dans la
direction et l'administration, cela ne me semble pas logique?
M. Lazure: J'avoue qu'il faudrait poser la question aux gens du
Conseil du trésor.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre vous avez la
réponse.
M. Lazure: Non. Je pense que la question du député
de Nelligan est très pertinente. Il faut réviser de temps
à autre ces espèces de classification budgétaire.
M. Lincoln: Vous nous aviez dit, l'année dernière,
que cela devait être révisé pour que cela soit plus logique
et que nous saurions mieux de quelle façon on place ces articles dans le
budget. Peut-être qu'on aurait pu prendre note de cela pour cette
année. Même si on ne tient pas compte de cela, si on soustrait ce
1 000 000 $, il vous reste 3 204 000 $ environ pour la direction et
l'administration. On compare cela au budget de l'administration de l'Office des
services de garde où l'administration est d'à peu près la
moitié: 1 754 000 $ on avait comparé les deux budgets. Est-ce que
3 000 000 $ n'est pas un budget très élevé pour l'office,
comparé à l'Office des services de garde? Pourriez-vous nous dire
par exemple pourquoi c'est au moins le double?
M. Lazure: Le budget de 3 000 000 $ comprend les postes de
l'office, 79 postes permanents plus 4 postes occasionnels remaniés selon
les barèmes. Il y a plus de personnel affecté à l'Office
des personnes handicapées parce qu'il y a plus de programmes à
administrer qu'à l'Office des services de garde, à ma
connaissance. Il y a aussi dans ce budget, notre budget de recherche et notre
budget de publicité et d'information. La loi nous donne des mandats
beaucoup plus larges d'information et les clientèles de l'Office des
personnes handicapées sont peut-être beaucoup plus
diversifiées en termes de cible de public à rejoindre.
J'ajouterais aussi qu'il y a nettement plus d'employés et de
personnel à l'Office des personnes handicapées qu'à
l'Office des services de garde.
M. Lincoln: Quand vous prenez le budget de fonctionnement,
lorsque vous
regardez les traitements pour 1982-1983 et pour 1981-1982, on va de 1
199 000 $ à 1 855 000 $. Si on regarde ces chiffres, cela fait une
augmentation de plus de 50%. En fait c'est presque 55%, 54,7%. Qu'est-ce qui
explique cela? Cela a l'air d'être fantastique lorsque vous regardez ces
traitements.
M. Lazure: Cette augmentation, c'est pour les postes que nous
avons négociés avec le Conseil du trésor. Nous avons
transformé des postes d'occasionnels spécifiques en postes
permanents. C'est pour nous permettre de répondre aux demandes de plan
de service où l'office accuse une liste d'attente et où des
dossiers sont en attente sur les demandes de plan de service et d'aide
matérielle qui sont très douleureuses à supporter, ce qui
fait d'ailleurs qu'on ne respecte pas les conditions de la loi dans le moment
et les droits des personnes handicapées qui nous font des demandes ne
sont pas respectés. On est passé de 56 postes permanents à
79. Comme vous le savez, le budget de fonctionnement... (21 h 15)
M. Lincoln: C'est 79.
M. Lazure: C'est cela. M. le Président,
essentiellement...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: ... c'est l'augmentation du personnel. L'office a
été mis sur pied en novembre 1978. Il devrait atteindre, c'est ce
qu'on avait prévu, dans l'espace d'à peu près cinq ans sa
vitesse normale de croisière. L'Office des services de garde a
débuté plus récemment; cela va faire bientôt quatre
ans pour l'Office des personnes handicapées et pour les services de
garde, c'est à peine deux ans. Donc, l'Office des services de garde n'a
pas atteint le niveau de développement qu'il aura dans deux ans. C'est
pour cela que, quand on fait la comparaison entre les deux, il faut tenir
compte de la date de création de ces deux offices.
M. Lincoln: À la super catégorie Fonctionnement,
catégorie Loyers, nous avons aussi une augmentation qui est quelque
chose comme 55%; on passe de 32 000 000 $ à 49 500 000 $.
M. Lazure: Forcément, quand on passe de 56 postes à
79, il faut loger le personnel. L'office a déménagé, il y
a eu aussi une augmentation du volume de notre "output" qui a
nécessité des changements d'équipement de photocopie, de
téléphone et un déménagement d'un local qui, aussi,
a augmenté cette catégorie. Il y a eu deux
déménagements, parce qu'il y a eu une certaine période
où l'office avait des locaux situés à deux endroits
différents. On a été regroupé dernièrement
dans une école que les Travaux publics ont
réaménagée pour nous.
M. Lincoln: L'élément Soutien aux organismes de
promotion a diminué de 500 000 $. Est-ce que cela s'explique justement
par l'année des handicapés?
M. Lazure: C'était une subvention spéciale pour
l'année des handicapés.
Centres de travail adapté
M. Lincoln: Si on passe aux centres de travail adapté,
dans votre rapport sur la situation des CTA, on mentionnait que sur les 23 CTA
que vous aviez, 5 semblaient laisser un bénéfice quelconque. Pour
les autres, certains avaient des déficits dans les environs de 100 000
$, certains avaient des emprunts à court terme et d'autres avaient un
fonds de roulement tout à fait négatif. Par exemple, il y avait
deux cas particulièrement frappants. Il y avait le Polyteck de
Sherbrooke et l'atelier Godendard, de Saint-Jérôme. Pour celui-ci,
je pense qu'on avait dépensé 60 000 $ pour l'aménagement
avec de l'argent qui devait servir à payer des salaires, d'après
ce que je comprends. Votre rapport suggérait que les CTA devaient
être - je pense que c'est le ministre lui-même qui a
suggéré cela -beaucoup plus rigoureux au point de vue du
fonctionnement, du traitement des fonds, etc. Est-ce que vous ne pensez pas
qu'il y aurait lieu de réévaluer le mode de financement des CTA
comme votre rapport l'indiquait? Où en sommes-nous avec cela? Est-ce
qu'on a fait quelque chose pour réévaluer toute la question?
M. Lazure: La question de l'administration de ce programme par
l'office est en réévaluation constante. C'est une
expérience quand même assez jeune, qui est inconnue dans d'autres
pays. Il y a eu des mesures correctives de prises, très draconiennes
pour certains CTA. L'un d'eux a été fermé parce qu'il n'y
avait aucune possibilité de le rentabiliser, mais les postes pour
travailleurs handicapés vont être sauvegardés. Polyteck,
pour ne pas le nommer, a corrigé sa situation déficitaire et
s'oriente vers un équilibre. C'est la même chose pour l'atelier de
réadaptation ARTB dans la Beauce. D'autres bénéficient
d'un service de consultation de l'office et de spécialistes. Plusieurs
ont rétabli leur situation, quelques-uns ont même un surplus.
M. le Président, je pourrais ajouter que, d'abord, le chiffre
évoqué par le député de Nelligan tantôt, ce
n'est pas 23, c'est 28 au total; c'est une correction. C'est maintenant
29. Je dois ajouter que l'office, en plus de fournir sa propre
expertise, utilise de plus en plus l'expertise du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. J'ai eu l'occasion récemment,
avec la présidente de l'office, de faire une tournée d'un certain
nombre de centres de travail adapté, accompagné par des hauts
fonctionnaires du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Nous avons de plus en plus un contrôle serré sur le fonctionnement
des CTA et nous bénéficions de plus en plus de l'aide technique
du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui nous aide,
au fond, à considérer et à traiter les CTA, à
toutes fins utiles, comme des petites ou des moyennes entreprises.
M. Lincoln: Pour faire suite à cette remarque, je pense
que, dans votre rapport qui est ici, vous aviez fait la suggestion, la
recommandation qu'une aide technique et professionnelle devrait être
donnée aux CTA. Est-ce dans ce sens que vous parlez? Est-ce que c'est un
programme précis, défini ou bien si c'est une aide ponctuelle qui
est donnée, par exemple, par le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme?
M. Lazure: C'est selon les besoins précis de chacune de
ces entreprises parce que la production est différente, l'organisation
du travail est différente. D'ailleurs, un spécialiste sera
ajouté aux effectifs de l'office qui développera pour nous une
meilleure connaissance de la possibilité d'adapter une tâche de
travail au potentiel et aux aptitudes spécifiques d'une personne
handicapée pour minimiser, dans la production et l'organisation de
travail, l'incidence du handicap le plus possible; une expertise dont, on
l'espère, pourront ensuite bénéficier les employeurs du
secteur privé.
M. Lincoln: Si je vous comprends bien, cela se fait à
titre de formation plutôt que...
M. Lazure: ... de contrôle.
M. Lincoln: ... de contrôle, après que le CTA s'est
embarqué dans une position défavorable financièrement,
etc.
M. Lazure: Selon la loi, l'office doit fournir aux centres de
travail adapté une aide technique et professionnelle. On a
développé des outils de gestion pour eux, on a exploité
toutes les ressources et tous les programmes disponibles, autant du MIC que
d'autres sources. Ce .support technique, qui est aussi un moyen de
contrôle, est continuel et nous amène aussi à
réévaluer constamment nos modes de financement; il y a des
évaluations. Pour nous, ce n'est pas un programme qui est figé
dans le béton, pas du tout.
M. Lincoln: Par exemple, dans ce rapport, vous mentionniez qu'il
y avait un déficit de l'ordre de 100 000 $, etc. Qu'est-ce qui arrive
avec ces déficits? Est-ce que c'est absorbé au sein de votre
budget ou bien si c'est financé dans l'espoir que cela va se
rétablir dans l'avenir? Qu'est-ce qui se passe avec cela?
M. Lazure: L'office n'a pas absorbé de déficits de
centres de travail adapté. Les Canots Tremblay a été
fermé, mais les autres sont en voie de mesures correctrices. Le
déficit de 100 000 $ peut paraître extraordinaire dans certains
cas, mais dans d'autres, quand le chiffre d'affaires est élevé,
ce n'est pas nécessairement un trou béant.
M. Lincoln: Vous parlez de chiffres d'affaires; est-ce que vous
pourriez me donner un barème quelconque?
M. Lazure: CAPEQ, par exemple, a un chiffre d'affaires de 1 500
000 $ par année. Il y a aussi de très petites entreprises avec
seulement une dizaine de travailleurs.
M. Lincoln: Mais si vous fermez un CTA qui produit des
déficits, ils doivent être absorbés quelque part. Est-ce
que cela revient à votre budget?
M. Lazure: L'office n'absorbera pas de déficit, mais
aidera l'entreprise à s'en sortir et à se rétablir
financièrement par des moyens techniques et des moyens de gestion.
M. Lincoln: Non, mais si un est fermé avec un
déficit?
M. Lazure: À ce moment-là, c'est évidemment
une perte. Il y en a un de fermé.
M. Lincoln: Et dont vous avez absorbé le déficit
dans votre budget.
M. Lazure: C'est-à-dire que dans ce cas
précisément, c'est la banque qui est propriétaire des
actifs.
Pour revenir à la question du député de Nelligan,
en général, chez les plus petits CTA, le chiffre d'affaires se
situe autour de 300 000 $ et les plus importants vont jusqu'à 1 200 000
$, 1 300 000 $. Si on veut parler de moyenne, c'est peut-être autour de
500 000 $ que ça se situerait.
M. Lincoln: Si je comprends bien, vous faites une tournée
de ces CTA en ce moment?
M. Lazure: C'est cela.
M. Lincoln: Pourriez-vous nous dire très brièvement
le genre de conclusion à laquelle vous êtes arrivé par
rapport au réseau de CTA, est-ce viable pour l'avenir? Est-ce que vous
considérez que c'est un programme qui devrait... Pour le moment,
comptez-vous déposer un rapport là-dessus pour nous donner vos
conclusions?
M. Lazure: C'est sûrement trop tôt pour arriver
à des conclusions, mais on en a vu de différentes sortes dans
différentes régions Montréal, Trois-Rivières,
Québec, et on continue dans d'autres régions; si on tient compte
que c'est une formule qui existe depuis à peine trois ans et que sur les
28, il y en a eu un seul qui a dû fermer ses portes, récemment, je
pense que l'expérience est assez favorable et concluante. Moi, j'ai
confiance que dans la mesure où chaque centre de travail adapté
accepte de modifier ses lignes de production périodiquement au besoin
pour répondre justement aux demandes du marché, dans la
même mesure je suis convaincu que c'est très rentable. Au
début, on a eu certaines difficultés parce qu'un certain nombre
de CTA étaient d'anciens ateliers protégés qui, depuis des
années, avaient le même type de production sans trop tenir compte
des besoins du marché. C'est là que l'expertise de l'office et du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a aidé
certains centres de travail adapté.
Un que j'ai visité, récemment, à
Trois-Rivières a modifié sa production et de plus en plus de CTA
acceptent de modifier, en cours de route, leur ligne de production selon les
fluctuations du marché. Cependant, il m'apparaît pas mal clair que
c'est une formule qui est prometteuse dans la mesure où on va toujours
s'assurer d'une gestion compétente et aussi d'une bonne mise en
marché.
Quant à la mise en marché, on doit avoir une rencontre
avec le ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement tout
prochainement, dans une dizaine de jours, pour faire en sorte que de plus en
plus de produits sortant des centres de travail adapté soient
utilisés. C'est déjà fait dans un certain nombre de cas,
ici dans la région de Québec, en particulier, mais il y a
constamment dans les PME privées, des études de mise en
marché qui doivent être faites, et cela, jusqu'ici, a
été un point plutôt faible qui est en train d'être
amélioré.
Dans l'ensemble, pour résumer, sur la question
générale à savoir si c'est rentable ou non, il y un autre
aspect qui est encore plus important, c'est que, jusqu'ici, les 1200 ou 1300
personnes handicapées qui travaillent dans les 28 CTA vivaient de l'aide
sociale jusqu'à il y a quelques années. Ce qui est très
important pour chacun de ces individus, pour leur famille, c'est que depuis
qu'ils sont dans cette nouvelle formule d'un centre de travail adapté,
ils vivent et ils sont traités comme des travailleurs à part
entière, des travailleuses à part entière et deviennent
des contribuables. Leur intégration à la société
est drôlement améliorée par rapport à leur statut
d'assisté social d'autrefois.
M. Lincoln: M. le ministre, je sais que Mme Robillard doit nous
quitter à 9 h 40, alors je voudrais vous dire un petit peu les questions
que j'aimerais poser; peut-être que nous pourrions passer à
certaines que vous voudriez que Mme Robillard... Je voulais vous poser une
question brièvement sur le Conseil des ministres qui avait donné
un mandat à l'office des personnes handicapées de mettre une
politique d'ensemble, je voulais parler de cela un petit peu.
Après cela, la question des communications, d'information, je
pense que le congrès de l'enfance exceptionnelle avait demandé un
bulletin pour tous les services qui ont trait aux handicapés, etc., je
voulais parler un petit peu de cela, la question de l'intégration des
personnes handicapées au travail selon la loi actuelle, les soins
à domicile... (21 h 30)
M. Lazure: Les soins à domicile, oui.
M. Lincoln: Oui, le programme AMEO. M. Lazure: Oui,
AMEO.
M. Lincoln: Ensuite, il y a certaines questions
spécifiques comme l'école Lanaudière et c'est à peu
près tout.
M. Lazure: Je pense qu'on peut les traiter avant votre
départ, finalement, si on les prend dans l'ordre, un par un.
M. Lincoln: D'accord, on va faire cela assez vite.
M. Lazure: Comme vous le savez sans doute, la conférence
socio-économique qui a été présidée par M.
Lazure en décembre était une phase de la politique d'ensemble. Il
y avait eu un travail de préparation de cueillette de données, de
consultation dans tout le Québec et l'office, dans un conseil
d'administration qui se tiendra du 16 au 19 juin, avec tous les
ministères concernés, étudiera les premiers textes d'un
document qui ira ensuite à une consultation restreinte, mais avec nos
interlocuteurs des secteurs de services et des consommateurs de services et
nous présenterons le travail à M. Lazure tôt à
l'automne de cette année. Certains des chapitres ont déjà
été présentés au ministère des Affaires
sociales, par exemple.
Le bottin des ressources est un travail qui est en préparation,
dont nous avions déjà plusieurs éléments. C'est
aussi une promesse
que M. Lazure a faite à la conférence
socio-économique. Ce dernier est intervenu auprès du ministre des
Communications récemment pour que les équipements du
ministère des Communications puissent aussi servir et rendre ce recueil
de ressources accessible partout au Québec. C'est un travail dont
certains éléments sont techniques. On peut prévoir encore
six à huit mois avant sa réalisation.
M. Lincoln: II sera réalisé dans six à huit
mois?
M. Lazure: Oui. Il y avait déjà des
éléments et cela découle aussi du mandat de coordination
de l'office. L'article 63, est-ce ce à quoi vous faisiez allusion?
M. Lincoln: Oui, l'article 63. Comme vous le savez, il y a eu des
réserves émises par le patronat, le 1er juillet 1982. Il faudra
présenter un programme d'ensemble avant 1983 pour être mis en
vigueur en 1984, en fait. Je pense que...
M. Lazure: Le 1er juillet 1984, c'est la dernière date
où tous les employeurs devront avoir présenté les plans
d'embauche et l'office a un an pour approuver après. Cela fait trois ans
en tout.
M. Lincoln: Est-ce selon la loi? C'est cela que je voudrais
éclaircir. La loi disait: Tout employeur ayant un personnel de 50
salariés doit, dans l'année qui suit la date en vertu de
l'article, en collaboration... Il me semblait que c'était un an
après l'entrée en vigueur qu'on avait à présenter
un plan.
M. Lazure: C'est-à-dire que c'est réparti. De
l'entrée en vigueur jusqu'au 1er juillet 1984, tous les employeurs
seront contactés et, au moment où ils seront contactés,
ils auront un an pour présenter le dernier plan d'embauche qui sera
approuvé par l'office au 1er juillet 1985. C'est pour traiter cela par
tranches, pour toutes sortes de raisons, dont certaines sont administratives,
pour des mesures d'économie aussi et pour mieux sensibiliser les
employeurs.
M. Lincoln: Cela va être en vigueur en 1985, en fait.
M. Lazure: Mais dans la loi... C'est cela. Il y a une
étude de règlements, un projet de règlements qui est dans
le moment dans la machine gouvernementale. On prévoit juillet ou
août pour la publication des règlements. Les réserves du
Conseil du patronat touchaient surtout l'opportunité d'avoir une telle
loi, mais tout le travail de l'office a été fait de par la
composition de notre conseil d'administration, de très près en
consultation avec les employeurs et avec la participation du Conseil du
patronat. Le Conseil du patronat nous a offert un colloque pour sensibiliser
l'entreprise et le secteur privé à l'automne. La collaboration
avec le Conseil du patronat est très étroite. Il y a aussi un
projet de recherche de l'office qui touche les centrales syndicales. Les
syndicats participeront aussi à la mise en oeuvre de ces articles de
loi.
M. Lincoln: Si je comprends bien la déclaration du
ministre de la Fonction publique, cela va aller plus vite. On a parlé de
la fin de 1982 pour en embaucher environ 2%. Savez-vous si ce programme est en
voie de réalisation?
M. Lazure: II y a effectivement un programme
d'égalité des chances, une politique d'égalité en
emploi du ministère de la Fonction publique qui est en voie de
réalisation dans le moment. Ce programme, les plans d'embauchage des
employeurs du secteur de la fonction publique, ça deviendra un seul plan
et il sera soumis au conseil d'administration de l'Office des personnes
handicapées incessamment.
M. Lincoln: Dans le cadre de l'article 63, va-t-il y avoir un
service de placement que vous allez mettre en place pour les personnes
handicapées?
M. Lazure: L'Office des personnes handicapées ne
développe pas de réseaux parallèles. Ce serait une
façon d'accroître la fonction publique...
M. Lincoln: Pas pour la fonction publique, mais pour...
M. Lazure: C'est le ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre qui va nous assurer des points de contact avec les employeurs
dans les régions du Québec. Les employeurs ont de l'information
et un outil de travail qui les mettra en contact. L'office approuve les plans,
mais l'office ne fait pas le placement. L'office va aussi développer et
former les services de placement à s'acquitter de leurs
responsabilités vis-à-vis des personnes handicapées.
M. Lincoln: Oui.
M. Lazure: C'est là aussi un rôle de
coordination.
M. Lincoln: D'accord. Il y avait aussi des organismes pour les
handicapés qui avaient suggéré, par exemple, que pendant
la période d'intégration au travail il y ait un suivi
assumé par l'office, une période où on suivrait les gens
dans le travail.
M. Lazure: Cela fait partie de la politique et de ce qu'il faut
faire pour que l'embauche soit vraiment assurée. Ce qu'on demande aux
employeurs, c'est aussi de s'impliquer à développer
"l'employabilité" des personnes handicapées, ce qui est un besoin
important. Toutes les personnes handicapées ne sont pas prêtes
à assumer un travail.
M. Lincoln: Dans ce sens-là, est-ce qu'il y aurait une
coordination entre l'Office des handicapés et le ministère de
l'Éducation, par exemple, pour la formation professionnelle ou
technique, pour augmenter le potentiel?
M. Lazure: Oui, d'ailleurs, on a demandé au
ministère de l'Éducation de changer ses priorités.
L'intégration des enfants handicapés à
l'élémentaire et au secondaire est assurée. À tout
le moins, il y a une politique très bonne qui est en oeuvre, qui
progresse et qui se réalise. On a demandé que les
priorités aillent maintenant à l'éducation permanente et
à la formation professionnelle. Certaines recommandations
précises à ce sujet, qui seront dans la politique d'ensemble que
l'office présentera, sont élaborées avec le
ministère de l'Éducation dans le moment.
M. Lincoln: Pour ce qui est de la fonction publique, pensez-vous
que les 2% sont réalistes et réalisables?
M. Lazure: Je pense que quand on verra le plan d'embauche, on en
aura une meilleure idée. Cela amène les employeurs de la fonction
publique à faire un inventaire déjà de leurs effectifs et
à examiner ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant pour les
personnes handicapées, à se fixer des objectifs quantitatifs.
Il y a certains ministères ou certaines régies... Entre
autres, la Régie de l'assurance-maladie, depuis déjà
quelque temps, a dépassé ce pourcentage de 2% qui avait
été fixé comme minimum. J'avais eu l'occasion, à
l'époque, aux Affaires sociales, avec le ministre de la Fonction
publique, M. Gendron, d'annoncer cette politique des 2% dans tout l'appareil
gouvernemental. C'était évidemment en bonne partie pour donner
l'exemple à l'entreprise privée et faire nous-mêmes ce
qu'on demandait aux autres de faire.
Sur cette politique d'embauche de la personne handicapée dans
l'entreprise privée, je voudrais simplement mettre l'accent encore une
fois sur le caractère incitatif qu'on veut mettre en relief. Certaines
entreprises privées, c'est de moins en moins le cas, ont eu des craintes
exagérées sur la façon de procéder. Nous donnons un
délai qui est très raisonnable. Il faut quand même
reconnaître que la loi est adoptée depuis 1978 et que la limite
est maintenant 1985. Les entreprises privées, connaissant la loi, auront
donc eu sept ans pour se préparer à présenter un plan
d'embauche. Chaque entreprise, dans son plan d'embauche, aura un pourcentage
variable de postes réservés aux handicapés, qui va tenir
compte évidemment des conditions locales de chaque entreprise.
Soins à domicile
M. Lincoln: Est-ce qu'on peut parler des soins à domicile?
Par exemple, vous vous souviendrez...
M. Lazure: Je préférerais faire une
précision. Il s'agit de services de maintien à domicile qui
peuvent être de plusieurs natures.
M. Lincoln: Oui, mais si on parle globalement du principe de la
chose...
M. Lazure: Oui.
M. Lincoln: ... par exemple, ce qui m'avait frappé,
c'était la question du CRSSS MM où il y a des handicapés;
on dit qu'il y a 2 000 000 $ qui n'ont pas servi aux soins à domicile
mais qui sont allé dans d'autres programmes, etc. Quand on compare les
chiffres que nous avions, quelqu'un qui restait à domicile et qui avait
des services de soutien coûtait à l'État quelque chose
comme 15 000 $, comparé à 58 000 $ pour quelqu'un dans un centre
d'hospitalisation prolongée et à 26 000 $ ou quelque chose comme
cela, pour quelqu'un en centre de réadaption. Pouvez-vous nous dire si
cette politique évolue pour essayer, justement, de mettre plus l'accent
sur les soins à domicile pour permettre cette réadaption dans le
milieu résidentiel?
M. Lazure: Je ne peux pas vous donner une réponse absolue.
Les politiques des services à domicile découlent du
ministère des Affaires sociales, comme vous le savez. L'office a fait
des recommandations; l'office a aussi fait des projets pilotes et a fourni, par
notre budget d'aide matérielle, des services à des personnes qui
ne pouvaient en obtenir des budgets existants. Dans certains cas, les CRSSS
s'engageaient dans l'exercice financier suivant à continuer à
soutenir cette personne et l'office se retirait de ces budgets. Mais le travail
que nous avons fait est un travail, dans le cadre de notre mandat, d'influence
des politiques autant des conseils régionaux de la santé et des
services sociaux que du ministère des Affaires sociales. Nous avons - et
c'est l'un des chapitres de notre politique d'ensemble -présenté
à notre conseil d'administration, où siège le
ministère des Affaires sociales, une
politique de l'office qui est le fruit d'une consultation des personnes
handicapées qui y ont beaucoup participé. Nous croyons que cette
politique de l'office va influencer celle que le ministère des Affaires
sociales est à élaborer. Cela nous a permis d'analyser les
difficultés inhérentes à la politique que le
ministère des Affaires sociales appliquait depuis 1979.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Lazure: J'ajouterais que, tout dernièrement, à
la mi-mai, mon collègue des Affaires sociales a rencontré,
à ma suggestion, les groupes de personnes handicapées de la
région de Montréal qui avaient fait état, il y a quelques
mois, de leur insatisfaction. Le ministre des Affaires sociales les a
rencontrés et les a assurés que les budgets de maintien à
domicile allaient être protégés et que certains
déplacements, certaines modifications ou certaines utilisations de ces
sommes pour d'autres fins - toujours des fins nobles, mais quand même
d'autres fins - ne seraient plus possibles dans l'avenir.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, Mme la
présidente de l'office. Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Lincoln: Oui, je vais finir avec le ministre. J'ai deux ou
trois questions de plus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan, allez-y.
M. Lincoln: Dans le cadre de ce même programme de services
à domicile, je pense que le CRSSS de Montréal
métropolitain avait suggéré que peut-être, quand des
bénéficiaires sont transférés d'un
établissement à l'autre, comme les subventions sont
données à l'établissement, parfois cela créait des
manques de fonds ou des fonds en surplus pour ce programme. Je pense que le
CRSSS lui-même avait suggéré que, peut-être, on
aurait dû identifier ces subventions au bénéficiaire
plutôt qu'à l'établissement lui-même. Est-ce que vous
savez si votre collègue...
M. Lazure: Écoutez, la chose se pratique
déjà dans certains CLSC, par exemple. Certains CLSC, à
même les sommes qui leur sont fournies par le ministère des
Affaires sociales, par le biais du conseil régional, choisissent de
donner des sommes aux personnes handicapées ou à des personnes
âgées et ces personnes peuvent acheter leurs services. C'est une
pratique qui, non seulement est permise, mais, dans certaines régions,
elle est en train de se développer.
(21 h 45)
Au sommet de la personne handicapée que nous avons eu en
décembre, à Montréal, plusieurs groupes de personnes
handicapées ont réclamé ce genre de latitude. Le ministre
des Affaires sociales en est bien conscient, encore une fois, et c'est une
pratique qui est appelée à se développer dans la mesure
où l'on peut s'assurer, que ce soit par le biais du CLSC ou du CRSSS,
que la personne handicapée ou la personne âgée recevant ces
sommes d'argent dépense vraiment cet argent pour les fins de l'aide
à domicile qui est indiquée.
C'est une pratique qui est appelée à se développer,
mais il y a quand même une certaine prudence à exercer pour que ce
ne soit pas tout simplement des sommes d'argent distribuées à des
personnes âgées ou des personnes handicapées qui pourraient
l'utiliser à d'autres fins que les fins d'aide à domicile.
Le programme AMEO
M. Lincoln: Deux questions sur le programme AMEO. L'an dernier,
il y avait eu une pétition de plusieurs personnes, 16 000 ou plus,
d'aveugles et d'amblyopes qui réclamaient que le gouvernement fasse des
modifications au programme. Par exemple, à un moment donné, on
avait recommandé que le programme couvre tous les handicapés
visuels, en 1979. Je pense alors que maintenant les seuls qui peuvent
bénéficier de ce programme doivent avoir moins de 35 ans. Est-ce
que vous pourriez nous dire, premièrement, s'il y a des modifications
qui seront apportées au programme, et dans ce sens, si, par exemple, on
n'a pas pu modifier le critère d'âge par un critère
socio-économique qui permettrait aux gens de tous les âges de
profiter de la subvention plutôt que d'appliquer un critère
simplement d'âge, les plus démunis quoi.
M. Lazure: L'idée de l'âge était
reliée à une couple de facteurs bien précis. D'abord,
parce qu'il s'agissait, dans bien des cas, de nouvelles instrumentations, de
nouveaux appareils optiques qui demandaient de l'entraînement.
Étant donné que le gouvernement avait à choisir et qu'il
n'avait pas les fonds suffisants pour rendre ces instruments accessibles
à toutes les personnes handicapées de la vue, le ministère
avait décidé, à l'époque - et les groupes
étaient d'accord aussi - de commencer par les plus jeunes parce qu'il y
avait beaucoup d'étudiants touchés qui pouvaient améliorer
grandement leur faculté d'apprendre en ayant accès à ces
instruments. Donc, il y avait une certaine logique en commençant par les
plus jeunes, la partie entraînement et la partie études.
Beaucoup de personnes plus âgées ont
développé des habitudes, des espèces de
comportements de compensation pour leur handicap visuel et utilisent d'autres
moyens que ces moyens très modernes. La demande était plus forte
de la part des groupes de personnes handicapées de la vue pour les
clientèles plus jeunes.
Il y a eu une légère modification en ce sens que les
personnes de moins de trente-cinq ans qui ont eu accès à ces
services-là -parce qu'il ne s'agit pas simplement de l'instrumentation,
il y a aussi un entraînement qui est inclus dans le programme. Supposons,
qu'une personne de trente-quatre ans qui se qualifiait pour le programme, il y
a quelques années, ait effectivement eu ces appareils, ce n'est pas
parce qu'elle a trente-sept ans ou trente-huit ans qu'elle cesse d'avoir
l'appareil. Elle continue d'y avoir droit. Il y a eu un certain assouplissement
du critère d'âge, si bien qu'aujourd'hui, il y a des personnes
handicapées de la vue de plus de trente-cinq ans qui ont les
appareils.
Il reste que j'ai bien hâte que la situation financière du
gouvernement permette d'étendre à tous les âges, aux
personnes de trente-cinq ans et plus, l'accès à ce programme
d'entraînement et d'appareils. Malheureusement, cela n'a pas
été possible encore cette année. Je suis en contact
constant avec mon collègue des Affaires sociales pour que ce programme
idéalement puisse être étendu aux personnes de tous les
âges l'an prochain, pour 1983-1984.
M. Lincoln: Est-ce qu'il y aurait quelque chose à faire en
ce qui concerne les appareils considérant la hausse des coûts?
Est-ce que vous avez pensé à une indexation quelconque.
M. Lazure: Pour la clientèle qui bénéficie
déjà, les moins de trente-cinq ans, il y a une pratique au
ministère des Affaires sociales et à la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, qui administre ces programmes, qui permet
de réviser les coûts des appareils. Je sais que lorsque
j'étais aux Affaires sociales, qu'il s'agisse de ces appareils ou
d'autres, orthèses, prothèses, dans d'autres domaines,
périodiquement, tous les deux ans, tous les trois ans, il y avait une
révision des coûts.
Je ne peux pas vous dire s'il y a eu une révision
récemment quant aux appareils visuels, mais c'est une pratique courante
qu'il y ait des révisions de coûts et des révisions de prix
évidemment payés par la Régie de l'assurance-maladie.
M. Lincoln: J'ai une dernière question qu'un de mes
collègues, le député de Berthier, m'a demandé de
vous poser. Il s'agit d'un cas spécifique dans son comté, que je
ne connais pas personnellement. Il s'agit d'une école, l'école
Lanaudière, qui reçoit les étudiants de déficience
mentale moyenne, âgés de plus de vingt et un ans. N'ayant pas
trouvé de débouché quelconque sur le marché du
travail, ou dans l'atelier de la place, soit l'atelier du "Filebois", lequel,
n'a pas suffisamment de places pour les jeunes de plus de vingt et un ans, elle
ne garde que des jeunes de dix-huit à vingt et un ans ensuite les autres
se trouvent sans possibilité.
Il souhaiterait un débouché quelconque de l'école
Lanaudière ou bien une extension. C'est un cas qui se présente
assez souvent. Moi-même, j'ai un fils qui est handicapé mental, il
a quinze ans maintenant. Je sais que dans mon comté, le même
problème existe, les gens vont à l'école locale qui
s'appelle John F. Kennedy. Lorsqu'ils arrivent à l'âge de quitter
l'école, il n'y a plus de place en atelier, les ateliers sont
complètement bloqués. C'est une espèce de cercle vicieux,
si les ateliers ne peuvent pas produire du travail pour ces jeunes;
espérons que le programme de l'article 63 aidera, mais cela n'est pas
pour demain. C'est cela qui, sans doute, arrive à cet endroit.
M. Lazure: II ne s'agit pas d'un centre de travail adapté,
dans le cas de l'école Lanaudière. Il s'agit très
probablement d'un centre de réadaptation pour adultes, un CRA.
M. Lincoln: Oui, c'est sûrement un CRA.
M. Lazure: Alors, les CRA relèvent du ministère des
Affaires sociales. Je veux bien prendre note de la question. On a pris note et
on connaît à peu près par coeur les vingt-huit CTA. C'est
un CRA, donc cela relève des Affaires sociales, mais je pourrai
communiquer avec mon collègue pour essayer d'avoir une réponse
à votre question.
M. Lincoln: Oui, si je pouvais avoir cela pour mon
collègue.
M. Lazure: Oui d'accord.
M. le Président, je veux remercier les membres de la commission
pour leur grande collaboration.
Le Président (M. Bordeleau): Je veux les remercier aussi.
Le programme 8 du Conseil exécutif qui a également comme
définition: Direction et gestion de l'Office des personnes
handicapées du Québec, est donc adopté...
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): ... ainsi que les
éléments 1, 2 et 3.
La commission parlemntaire ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 55)