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(Seize heures trente-six minutes)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance de la commission de la
présidence du conseil et de la constitution ouverte. La commission a
comme mandat d'étudier le projet de loi no 96 article par article.
Les membres de la commission sont: M. Bédard (Chicoutimi), M.
Fallu (Groulx), M. Lachance (Bellechasse), M. Dussault (Châteauguay), M.
Mailloux (Charlevoix), Mme Lachapelle (Dorion), M. Rochefort (Gouin), M.
Gratton (Gatineau), M. Morin (Sauvé), M. Paquette (Rosemont), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
Les intervenants à cette commission sont: M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Brouillet (Chauveau), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Ciaccia (Mont-Royal), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Guay
(Taschereau), Mme Harel (Maisonneuve), M. Payne (Vachon), M. Rivest
(Jean-Talon), M. Saintonge (Laprairie).
À ce moment, il faudrait que quelqu'un me propose un
rapporteur.
M. Fallu: On pourrait proposer Mme Lachapelle.
Le Président (M. Paré): Tout le monde est d'accord
pour Mme Lachapelle?
M. Bédard: Tout le monde est d'accord.
Le Président (M. Paré): Donc, le rapporteur de la
commission sera Mme Lachapelle, députée de Dorion. Avez-vous
quelques commentaires préliminaires?
Remarques préliminaires
M. Bédard: M. le Président, je n'ai pas de
représentations spéciales à faire au début des
travaux de cette commission. Comme vous l'avez dit, nous avons pour mandat
d'étudier article par article le présent projet de loi et non pas
de recommencer le discours de deuxième lecture où je crois que
chacun de nous a eu l'occasion d'exprimer son point de vue, et d'autant moins
de recommencer le discours de deuxième lecture que j'ai cru percevoir
que, sur les principes du projet de loi, l'Opposition et le côté
ministériel se rejoignent. Il s'agit de faire le travail le plus
efficace pour que le projet de loi rejoigne les effets pour lesquels nous avons
à l'étudier.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Bellechasse.
M. Lachance: J'aurais une demande de directive, M. le
Président. Je vois dans la salle ici que nous avons la présence
des directeurs que nous avons eu l'occasion de rencontrer il y a environ une
dizaine de jours, je pense bien. Je me pose la question et je vous la pose
surtout, M. le Président: Les personnes qui sont ici pourraient-elles
être appelées à prendre la parole lors de cette commission,
si le besoin s'en faisait sentir?
Le Président (M. Paré): M. le député
de Bellechasse, si j'ai bonne mémoire, lors de la dernière
rencontre où il y avait eu des auditions, on avait demandé que
les gens soient présents et qu'ils puissent effectivement
répondre à des questions s'il y avait des questions de part et
d'autre, si les deux partis sont d'accord pour que les gens puissent
intervenir.
M. Bédard: II avait été convenu, lors de la
commission parlementaire convoquée, que nous pourrions, lors de
l'étude de la loi article par article, consulter ou poser des questions
sur certains articles. Nous avons notre travail à faire et je pense que
c'est à nous de le faire, sauf que, si certains points cruciaux,
importants, surgissent où on croit devoir demander un éclairage
aux différents directeurs qui sont ici, on peut le faire.
Le Président (M. Paré): Avez-vous des remarques
préliminaires?
M. Mailloux: Non.
M. Gratton: Le ministre a souligné que chacun avait eu
l'occasion de s'exprimer en deuxième lecture. J'irai même plus
loin, certains ministériels ont prétendu que j'avais même
abusé de la deuxième lecture. Quoi qu'il en soit, je pense que le
député de Charlevoix et moi-même, ainsi que les
collègues qui viendront nous rejoindre, avons l'intention de
procéder le plus rapidement possible. Quant à nous, nous sommes
prêts à aborder l'article 1.
Étude article par article
Le Président (M. Paré): Donc, nous allons commencer
par le chapitre I, Dispositions concernant l'intégration de
l'administration du financement des partis politiques, section I, article
1.
Modifications à la Loi
régissant le financement
des partis politiques
M. Bédard: Cet article dit bien ce qu'il doit dire.
Puisque la décision est indiquée dans le projet de loi de
regrouper nos organismes électoraux sous la responsabilité d'une
personne désignée, l'article 1 indique qui est la personne
désignée, qui sera, en l'occurrence, le Directeur
général des élections. Il aura donc à surveiller
l'application de la présente loi qui intègre les organismes
électoraux qui existaient et qui existent encore jusqu'à
l'adoption du projet de loi, à savoir le financement des partis
politiques et la représentation électorale.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau? Non. M. le député de Charlevoix.
M. Mailloux: L'article abolit dans les faits le poste de
Directeur général du financement des partis politiques et en
confie les fonctions au Directeur général des élections.
Durant la commission, il a été question des 253 personnes que
comprenaient les trois directions et je pense que le Directeur
général des élections a dit que cela pourrait être
ramené à environ 160 personnes. Je voudrais dire au ministre que
je conviens que la complexité des lois québécoises est
telle que, pour aller plus en profondeur dans le fait qu'on engage le moins de
monde possible, tout en faisant exécuter le travail requis, il faudra
peut-être avoir un amendement important aux cinq lois électorales.
Malgré la complexité, si on ramène le personnel à
160 personnes - il y aura une partie du personnel permanent qui sera
transférée à la fonction publique, j'imagine - il ressort
que 160 personnes, c'est encore considérable à nos yeux, en
comparaison avec d'autres provinces et le Canada. C'est une réflexion
que je voulais faire. Je conviens que le Directeur général des
élections aura le mandat de faire en sorte que les lois continuent
d'être appliquées efficacement, mais, devant la crise actuelle,
s'il était possible de garder moins de 160 personnes, quitte à ce
que les autres soient retournées à la fonction publique, c'est un
voeu exprimé par différents groupes de la population.
M. Bédard: Oui, et un voeu exprimé, je crois, par
tous les parlementaires des deux côtés de la Chambre. Je suis
convaincu que le Directeur général des élections aura
comme préoccupation première de faire les analyses
nécessaires afin de continuer le travail efficace accompli par
l'ensemble des organismes, avec le moins d'effectifs possible. Je crois qu'il
ne serait pas très raisonnable pour nous, et ce n'est pas notre
intention, de fixer dès maintenant le nombre, mais, puisque le Directeur
général des élections a, comme nous tous, assisté
à la commission parlementaire, je pense qu'on a été en
mesure de constater jusqu'à quel point la commission parlementaire
pouvait être un instrument capable d'aller au fond des choses. Ce point
exigera sûrement une discussion approfondie avec le Directeur
général des élections lorsque cette commission sera
convoquée conformément à cette loi-ci, de manière
à étudier l'ensemble des prévisions budgétaires, y
compris les effectifs.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre responsable de la
réforme électorale répondrait à la question
suivante? C'est environ 50% du travail qui est effectué actuellement
dans l'intégration des trois directions. Est-ce que, dans les mois qui
ont précédé, le ministre responsable de la réforme
électorale a fait préparer des travaux relativement à une
meilleure intégration des cinq lois électorales? Il y a
l'ensemble des cinq lois qui régissent le financement, le fonctionnement
des partis politiques. Est-ce qu'il y a des études qui ont
été faites dans ce sens-là? Si oui, est-ce que ces
études pourraient être déposées à
l'Assemblée nationale de manière que les parlementaires puissent
en prendre connaissance, advenant qu'un projet de loi soit
présenté dans le sens d'une intégration des lois
également?
M. Bédard: II n'y a pas d'étude approfondie qui est
faite au moment où on se parle, mais je suis en mesure de vous dire que,
en fait, j'ai demandé qu'on aille de l'avant avec la possibilité
d'une amélioration de l'ensemble de nos lois électorales. Elles
sont diverses souvent. Il y aurait sûrement avantage à ce qu'on en
arrive à une certaine uniformité. Je puis assurer le
député qu'un des dossiers sur lesquels je vais m'attarder, c'est
celui-là en particulier, de manière à en arriver,
peut-être, à la possibilité de la confection d'un code
électoral.
M. Mailloux: J'ajouterais simplement ceci à ma question.
J'ai mauvaise souvenance: Est-ce que ce n'est pas le Directeur
général des élections qui m'a dit que, dans le rapport
qu'il nous avait produit, il y avait quand même, à
l'intérieur des cinq lois électorales, des impératifs qui
commandaient des dépenses assez
considérables? Est-ce qu'il n'y aurait pas, de la part de la
Direction générale des élections, des études qui
sont déjà faites à ce sujet?
M. Bédard: En fonction d'un code électoral
éventuel, je ne le crois pas. Je puis vous assurer que c'est un dossier
sur lequel, celui-ci étant réglé, on va se pencher pour
essayer d'aboutir à ce qui pourrait être un code électoral
qui permettrait d'uniformiser le plus possible nos lois électorales, de
les rendre plus compréhensives. Peut-être, au bout du compte, que
cela représenterait aussi des économies de système.
M. Mailloux: Ce sera un code électoral; ce ne sera pas le
registre des électeurs?
M. Bédard: Non, non. Ce sont deux choses bien
différentes.
Une voix: Heureusement.
M. Bédard: II y a plusieurs dossiers à la
réforme électorale. Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas de bruit
que cela n'avance pas. Il y en a un autre concernant - cela, tout le monde le
sait - la réforme du mode de scrutin.
M. Gratton: En fin de compte, loin de nous l'intention de
reprocher au ministre de faire trop de bruit. Au contraire, quand il s'agit du
code électoral ou des lois électorales, on lui demanderait de
faire le plus de bruit possible pour mieux renseigner la population.
M. Bédard: Je vais prendre cela en note. Par la force des
choses, je pense bien que, quand nous serons capables de déposer un
projet de code électoral à être adopté par
l'Assemblée nationale, étant donné l'importance du sujet,
il est clair que la population ne pourra pas ne pas être au courant.
M. Gratton: M. le Président, on sait -le ministre l'a dit
et d'autres députés l'ont dit également - que la raison
principale pour laquelle on procède à l'intégration des
divers organismes électoraux, c'est un souci d'économie. On sait
aussi, de par les témoignages des trois directeurs qui sont venus
témoigner en commission il y a quelques jours, qu'on pense qu'on va
éliminer un nombre de postes permanents; c'est quelque chose de l'ordre
de 90 postes. Cela se fera sur une période qui n'est pas limitée
dans le temps, puisqu'on va aussi procéder à l'intégration
du personnel des trois directions sous le Directeur général des
élections. On sait également que le Directeur
général des élections a fait quelques suggestions sur la
façon dont on pourrait réaliser des économies. Est-ce
l'intention du ministre ou du gouvernement de donner un mandat, un peu comme le
suggérait le Directeur général du financement des partis
politiques, pour étudier en priorité les autres
possibilités d'économies qu'il pourrait y avoir à
effectuer?
M. Bédard: Sûrement, ce sera une de mes
préoccupations personnelles et on va trouver le moyen de faire en sorte
que la réflexion continue. Une fois le projet de loi adopté, tout
n'est pas réglé, loin de là. Le projet de loi
prévoit une commission parlementaire. Avant que cette commission
parlementaire ait lieu, je pense qu'il y a lieu d'approfondir également
des avenues qui pourraient représenter des économies et de les
faire connaître au Directeur général des élections
qui pourra porter un jugement de valeur. Si l'Opposition nous fait des
suggestions aussi, on sera réceptif.
M. Gratton: En fait, je serais quasiment tenté de dire que
l'Opposition va s'interroger là-dessus et qu'on pourrait peut-être
faire un certain nombre de suggestions, mais on sait fort bien que ce n'est pas
comme cela que cela se passe, malgré les bonnes intentions qu'on peut
avoir de part et d'autre. J'imagine que la première séance de
cette commission, soit ad hoc ou autre, devrait se tenir incessamment, au cours
des prochains mois. Il y a des articles qui disent que le Directeur
général des élections devra fournir au plus tard le 1er
avril de chaque année ses prévisions budgétaires. Avec
l'adoption du projet de loi no 96, est-ce qu'on pourra s'attendre que,
dès le 1er avril prochain, 1983, on pourra recevoir les
prévisions budgétaires et, donc, nous réunir en commission
parlementaire?
M. Bédard: C'est exact. Dès le 1er avril prochain,
conformément à la loi. Le Directeur général des
élections nous fait signe que c'est ce à quoi il s'attendait. Il
a les délais nécessaires pour produire les prévisions
budgétaires en conséquence.
Pour ce qui est de l'autre partie de la question de mon collègue
de Gatineau, de s'interroger sur l'à-propos d'un code électoral
ou sur l'à-propos d'autres mesures qui pourraient être de nature
à représenter des économies, je voudrais simplement faire
remarquer que j'ai proposé, dans le discours de deuxième lecture,
la mise en place d'un comité bipartite où chacun des partis
serait représenté, qui pourrait avoir comme travail de
réfléchir sur des suggestions qui seraient de nature à
diminuer le coût et à améliorer l'ensemble du
fonctionnement de notre système électoral. Il pourra aussi
réfléchir sur ce que serait un éventuel code
électoral. J'espère que cette suggestion que j'ai faite au moment
de la deuxième lecture sera
accueillie favorablement par l'Opposition parce que, jusqu'à
maintenant, je pense que ce genre de comité a déjà
donné d'excellents résultats. Qu'on se rappelle simplement la
nouvelle Loi électorale que nous avons adoptée en 1979.
C'était quand même le fruit d'une collaboration entre les membres
du gouvernement et les membres de l'Opposition. Cette collaboration nous a
menés à l'adoption à l'unanimité de la Loi
électorale qui constituait une nette amélioration par rapport
à l'ancienne.
M. Gratton: M. le Président, quant à cela, je pense
que le passé est garant de l'avenir. Le Parti libéral, le
ministre l'a souligné, a toujours...
M. Bédard: Oui, oui.
M. Gratton: .... collaboré à ces travaux. Je peux
me prononcer à titre personnel aujourd'hui, mais je m'engage
à...
M. Bédard: À pousser l'idée.
M. Gratton: ... faire en sorte que l'Opposition...
Une dernière question sur l'article 1. On a parlé du code
électoral et cela entraîne l'idée de l'office des
électeurs d'une certaine manière. Est-ce que le ministre
entrevoit l'intégration du projet de loi no 96 simplement comme une
étape dans le processus général? Est-ce que sa
réflexion est assez avancée pour nous dire que d'ores et
déjà - on sait que son sous-ministre est un des ardents
défenseurs ou promoteurs de la création d'un office des
électeurs - on peut s'attendre à se diriger dans cette
direction?
M. Bédard: Au moment où l'on se parle, ceci
représente un choix par rapport à ce que pourrait être un
office des électeurs qui peut, à mon humble opinion, devenir
rapidement une sorte de "monstre administratif". On verra quels seront les
résultats de l'opération que nous faisons aujourd'hui.
Législativement parlant, je suis convaincu que ceci donnera d'excellents
résultats qui ne nous amèneront peut-être pas à nous
poser d'autres questions.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert avait demandé la parole.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je voudrais savoir du
ministre s'il entrevoit la possibilité de réconcilier les
objectifs qui sont les nôtres, c'est-à-dire d'assurer à
l'Assemblée nationale un contrôle plein et entier sur la personne
désignée et, en même temps, de s'assurer que les fonds
publics sont administrés avec toute l'économie possible et,
j'irais même plus loin en pesant mes mots, avec toute la parcimonie
possible. Je pense qu'il faut aller jusque-là dans les circonstances
actuelles. Cela peut paraître des objectifs difficiles à
concilier, mais il va falloir faire des tentatives dans ce sens. Je voudrais
savoir du ministre si, dans un premier temps, il serait prêt à
considérer -on en avait discuté la dernière fois qu'on
s'est réuni, mais il faudrait peut-être aller plus loin que la
réponse qu'on avait eue à ce moment-là - la
possibilité de soumettre, sauf exception, le Directeur
général des élections aux règles administratives
gouvernementales.
Je comprends qu'il puisse y avoir un problème, sauf que je ne
vois vraiment pas de raison, à l'exception d'une situation d'urgence
qu'il faudra établir... On en a déjà discuté et
cela s'est déjà fait dans des questions comme les frais de
voyage, la rémunération du personnel - apparemment, la fonction
publique s'en occupe - la location d'espaces à bureaux. Je ne vois pas
pourquoi on ne pourrait pas s'en remettre à des normes administratives
gouvernementales à ce sujet. Pourquoi le Directeur général
des élections ne pourrait-il pas être soumis aux règles
générales du ministère des Travaux publics en ce qui
concerne, par exemple, la location d'espaces à bureaux? Je pense, par
exemple - il m'en échappera sûrement - à toute la question
du stationnement des voitures automobiles, à leur utilisation. Ne
serait-il pas normal que des gens qui travaillent dans les bureaux du Directeur
général des élections aient des conditions de travail, en
ce qui concerne les paiements qu'ils ont à faire pour le stationnement,
etc., qui ressemblent à ce qui se passe ailleurs dans la fonction
publique?
Je pense, par exemple, à tout ce qui touche la question de
l'ameublement de bureau. Les normes qui sont satisfaisantes pour
l'administration de l'appareil gouvernemental, qui dépendent de
l'exécutif, ne pourraient-elles pas aussi être appliquées
en ce qui concerne le Directeur général des élections? Je
pense à toute la question de l'équipement de bureau,
photocopieurs, etc. J'imagine qu'il peut y avoir des dérogations, mais
ça doit demeurer des situations exceptionnelles.
M. Bédard: Après tout ce que vous avez dit, je me
demande ce qu'il reste d'exceptionnel.
M. Doyon: II pourrait y avoir une règle
générale pour que ces règles soient appliquées sauf
dans des cas exceptionnels, dans des cas d'urgence, des cas de mandats
spéciaux de la part de l'Assemblée nationale, etc. Il pourrait y
avoir diverses situations.
M. Bédard: On pourrait peut-être
discuter plus profondément du sujet lorsque viendront les
articles qui s'y réfèrent concernant le contrôle. Je pense
avoir déjà dit là-dessus que je n'ai pas l'intention du
tout de faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement. Je crois
que l'indépendance du Directeur général des
élections, avec l'ensemble de la responsabilité que nous lui
octroyons présentement concernant le fonctionnement de notre processus
électoral, doit, de fait, très clairement être
protégée et pas seulement en paroles.
Le Directeur général des élections, concernant
certains des exemples que vous avez évoqués, nous a dit sa
préoccupation régulière de s'inspirer et même, dans
certains cas, d'aller plus loin que les politiques administratives
gouvernementales déjà connues. Je pense que nous aurons un forum
particulier très indiqué, à savoir la commission
parlementaire prévue à ce projet de loi, pour pouvoir, à
ce moment-là, poser toutes les questions nécessaires au Directeur
général des élections sur les éléments que
vous avez mentionnés à bon droit, pour avoir les réponses
et pouvoir se faire une idée très nette sur l'administration de
l'ensemble de notre système électoral. (17 heures)
M. Doyon: Je comprends très bien la préoccupation
du ministre. D'ailleurs, j'avais pris la peine de signaler qu'il y avait
certainement des difficultés...
M. Bédard: C'est cela.
M. Doyon: ... d'adaptation ou d'exercice de ces règles
administratives. Je réalise très bien cela. Je me demande, dans
les circonstances, si le ministre serait prêt, par exemple, à ce
que, tout en préservant l'indépendance du Directeur
général des élections, il contracte, toujours
vis-à-vis de l'Assemblée nationale une obligation de nous tenir
au courant d'un certain nombre de choses. Je pense qu'à ce moment on
pourrait porter un jugement au fur et à mesure que les choses se
passent. Il faut réaliser qu'on a quand même ici en gestation un
organisme.
M. Bédard: M. le Président, j'aurais une question
de règlement parce que je voudrais quand même qu'on procède
tous de la même façon. Je pense que le député de
Louis-Hébert conviendra que les questions qu'il pose avec beaucoup
d'à-propos peuvent se situer plus valablement dans les articles
concernant le contrôle.
M. Doyon: J'y reviendrai.
Le Président (M. Paré): L'article 1 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): D'accord. Article 2?
Une voix: Adopté.
M. Gratton: Adopté, quant à nous. C'est de
concordance.
Le Président (M. Paré): Article 2, adopté.
Article 3?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Mailloux: Adopté également.
Le Président (M. Paré): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Mailloux: Est-ce que le ministre responsable de la
réforme électorale ne devait pas déposer des amendements
avant que commence la commission? Il n'y a aucun amendement.
M. Bédard: Non, nous avons une dizaine d'amendements.
D'ailleurs, j'ai déjà indiqué un peu la nature de ces
amendements à mes collègues de l'Opposition.
M. Mailloux: Article 5, adopté.
Le Président (M. Paré): Article 5, adopté.
Article 6?
Une voix: Adopté aussi.
Le Président (M. Paré): Article 6, adopté.
Article 7?
M. Mailloux: Également.
Le Président (M. Paré): Article 7, adopté.
Article 8?
M. Mailloux: Également.
Le Président (M. Paré): Article 8, adopté.
Article 9?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Mailloux: Également.
Le Président (M. Paré): Article 10, adopté.
Article 11?
M. Mailloux: Un instant.
M. Bédard: Nous aurions un amendement à l'article
11, M. le Président:
Supprimer dans les quatrième et cinquième lignes des
deuxième et quatrième alinéas les mots "et de travailler
à son bureau principal". Avez-vous des copies? Nous allons faire
distribuer des copies.
Le Président (M. Paré): L'amendement à
l'article 11: Supprimer dans les quatrième et cinquième lignes
des deuxième et quatrième alinéas les mots "et de
travailler à son bureau principal". L'amendement est recevable. Est-ce
qu'on adopte l'amendement?
M. Bédard: Peut-être quelques commentaires sur
l'ensemble de l'article?
Une voix: Oui.
M. Bédard: L'article a pour but de prévoir ce qu'il
advient du personnel à l'emploi du Directeur général du
financement des partis politiques lors de l'entrée en vigueur de la
présente loi. Premièrement, les membres permanents - je dis bien
permanents - du personnel du Directeur général du financement des
partis politiques sont intégrés pour une période de trois
mois au personnel du Directeur général des élections.
Pendant cette période, les membres du personnel continuent d'être
rémunérés selon les termes du contrat de travail qui les
liait au Directeur général du financement des partis politiques
et de bénéficier des autres avantages qui étaient
reliés à cet emploi. Ils doivent choisir, dans le délai
imparti, premièrement, entre devenir membres permanents du personnel du
Directeur général des élections, donc de la fonction
publique, ou accepter une indemnité de départ
déterminée par le Directeur général des
élections après avoir requis l'expertise nécessaire. Le
Directeur général des élections devra, par ailleurs,
déposer après l'opération un rapport à
l'Assemblée nationale du Québec. Deuxièmement, à la
fin de cette période de trois mois, les personnes qui auront choisi de
devenir membres permanents de la Direction générale des
élections verront la Loi sur la fonction publique leur devenir
applicable. En fait, c'est un article qui suit les précédents
survenus en ce sens antérieurement et plus particulièrement celui
des membres de l'ancienne Commission permanente de la réforme des
districts électoraux lors de la création de la Commission de la
représentation.
J'ajoute des renseignements. Parmi ces personnes, il y en avait
déjà qui étaient dans la fonction publique
québécoise et qui l'avaient quittée pour aller chez le
Directeur général du financement des partis politiques. Il y en
avait au moins neuf qui appartenaient auparavant à la fonction publique
québécoise. Il y en avait deux qui appartenaient à la
fonction publique municipale. Il y en avait un également qui appartenait
à la fonction publique fédérale.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Charlevoix.
M. Mailloux: Dans les différentes options qui sont
offertes au personnel permanent de la direction qui est fusionnée
à la Direction générale des élections, pour trois
mois, ils sont rattachés au bureau du Directeur général
des élections aux mêmes conditions qui étaient les leurs
auparavant. J'imagine qu'en ce qui concerne certains employés de
Montréal qui, forcément, auraient à travailler dans la
région de Québec il serait possible, à ce
moment-là, que certains employés permanents puissent continuer
à être intégrés à la fonction publique, mais
dans d'autres directions que la Direction générale des
élections. Le ministre pourra me dire si c'est dans ce sens-là,
étant donné qu'il y aura une réduction de 253 à 160
ou moins, si c'est possible. L'autre question que je voudrais poser est la
suivante...
M. Bédard: À votre première question, c'est
oui, ils vont être intégrés à la fonction publique,
mais je pense qu'à un moment donné, s'ils choisissent cela ou si
leurs services sont requis dans d'autres secteurs d'activités de la
fonction publique, il peut en être ainsi. Le Directeur
général des élections nous transmettra un rapport
dès le mois d'avril.
M. Mailloux: La deuxième question que je voudrais poser
est la suivante. Je pense que la loi dit que c'est le Directeur
général des élections qui choisit ses deux adjoints. Ne
serait-ce pas logique que ce soit l'Assemblée nationale qui, encore aux
deux tiers, accepte les suggestions que ferait le Directeur
général des élections? Est-ce que ce ne seraient pas les
deux tiers de l'Assemblée nationale qui devraient étudier les
suggestions qui seraient faites par le Directeur général des
élections et qui devraient accepter de les entériner?
M. Bédard: On ne peut pas dire que ce n'est pas une
solution possible, parce qu'on a déjà connu cela pour d'autres
organismes, mais je pense que nous avons, de part et d'autre, fait un peu notre
choix concernant le principe même de ce projet de loi qui est de
regrouper l'ensemble des services sous la responsabilité d'une personne
désignée qui, elle, par la force des choses, s'adjoindra ses
principaux collaborateurs aux fins d'administrer le tout.
M. Mailloux: Je ne veux pas en faire un débat fondamental,
M. le Président. J'ai
écouté l'autre jour le Directeur général des
élections; ses propres mots, c'est qu'il était le patron des 122
employés qui sont membres de l'Assemblée nationale et que c'est
à ceux-là qu'il doit faire rapport et s'expliquer. Comme cela est
arrivé chaque fois qu'il y a eu de telles nominations, je me demande
pourquoi, si ce sont ces 122 qui sont les patrons, ça ne serait pas
encore ceux-là qui devraient entériner au moins des suggestions
que lui devrait faire à l'Assemblée nationale, pour savoir si
l'Assemblée nationale est quand même au deux tiers satisfaite des
choix qu'il fait. Ce n'est pas parce que je veux mettre en doute la valeur des
choix que le directeur général voudra faire. Je pense bien que ce
sont des choix que les membres de l'Assemblée nationale aimeraient bien
entériner.
M. Bédard: Oui, mais on risque de revenir encore, à
ce moment-là...
M. Mailloux: Quand il y a eu de bons choix...
M. Bédard: ... à des choix qui peuvent risquer
d'être politiques, on le sait bien. Il me semble que c'est un principe
fondamental, à partir du moment où on veut qu'une personne
désignée ait la responsabilité de l'ensemble du
fonctionnement de notre système électoral, à partir du
moment où l'on dit à cette personne: II y a un mécanisme
de prévu dans la loi où vous aurez à répondre de
l'ensemble de votre administration. En termes d'efficacité, je pense
qu'il y a toujours avantage à savoir qui on a à blâmer. Je
dis cela sans référence à qui que ce soit, mais quand on
veut que cela fonctionne, il faut savoir qui on a à blâmer ou qui
on a à féliciter et le système d'une personne
désignée ou d'une personne qui a l'entière
responsabilité et qui doit en répondre me semble être le
plus efficace. Cela ne veut pas dire que les autres suggestions n'ont pas leur
côté positif, mais je pense que c'est un choix qu'on doit
faire.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: Si on abordait la question de l'amendement
proposé par le ministre d'abord...
M. Bédard: Oui.
M. Gratton: ... parce que j'aurai d'autres questions sur le texte
tel qu'il existe. Je présume que, si le ministre présente son
amendement, c'est qu'on a dû constater qu'il y avait des problèmes
quant à l'intégration des employés qui sont
présentement rattachés au bureau de
Montréal du Directeur général du financement des
partis politiques.
M. Bédard: Oui et cela pouvait représenter un
traitement difficile à accepter, assorti de cette condition d'être
obligé de venir travailler au bureau du Directeur général
des élections, d'autant plus que c'étaient des permanents. Je ne
parle par des gens à temps partiel, parce que, pour ce qui est des
personnes qui travaillent à temps partiel tant au niveau du Directeur
général du financement des partis politiques qu'au niveau du
Directeur général des élections, il n'y a pas
d'intégration à la fonction publique. Il peut sans doute y avoir,
selon que le Directeur général des élections le juge
à propos, la possibilité de retenir pour un certain temps leurs
services, si c'est nécessaire, mais en qualité d'employés
à temps partiel et non pas en qualité de membres de la fonction
publique. Tous ces choix-là, le Directeur général des
élections, en termes administratifs, aura à nous en faire
rapport. Autrement dit, ce n'est pas aux membres de l'Assemblée
nationale de faire l'intégration. C'est à nous de dire: II faut
que cela soit. Nous nommons une personne, qui est le Directeur
général des élections, pour procéder à cette
intégration avec les objectifs que nous avons mis de l'avant,
économies au niveau du système et ensuite, autant
d'efficacité et même plus, si c'est possible. Dans une
période de mutation, dans une période de transition, il faut
quand même que l'Assemblée nationale donne à la personne
désignée la possibilité de faire les choix les plus
indiqués dans les circonstances, une certaine souplesse qui lui
permettra, après cela, d'en arriver au résultat qui nous sera
présenté lors de l'étude des crédits du Directeur
général des élections en commission parlementaire,
où on aura l'occasion de poser toutes les questions appropriées
sur les gestes posés ou les décisions prises par le Directeur
général des élections pour mener à bien cette
intégration en ayant à l'esprit les objectifs que nous avions
fixés.
M. Gratton: Je pense qu'on parle, sauf erreur, d'une trentaine
d'employés.
M. Bédard: 26 employés, moins de 30.
M. Gratton: Ils sont tous chez le Directeur général
du financement des partis politiques.
M. Bédard: C'est cela.
M. Gratton: J'imagine qu'on ne peut pas présumer que c'est
l'ensemble de ces 26 employés qui ne pourraient pas
déménager à Québec. Est-ce que l'on a
chiffré ce que cela représente? On sait que le but principal,
je le répète, de l'intégration, c'est de
réaliser des économies. On a parlé d'environ 2 000 000 $
comme économies possibles. A-t-on chiffré ce que
représente le fait de permettre maintenant à cette trentaine
d'employés, 26... (17 h 15)
M. Bédard: Ce sont des économies de 2 500 000 $. Je
voudrais bien qu'on se comprenne. Même si on les intègre à
la fonction publique pour les raisons que j'ai dites tout à l'heure
concernant le fait qu'elles étaient permanentes et que, même,
certaines de ces personnes étaient déjà dans la fonction
publique québécoise, municipale ou fédérale
auparavant, avant d'aller travailler dans cette structure, cela ne veut pas
dire nécessairement que toutes ces personnes seront affectées
à ce genre de travail chez le Directeur général des
élections. Le député de Charlevoix disait tout à
l'heure qu'il peut arriver que certaines des personnes, qui, pour un moment, se
voient intégrées, voient leurs services requis dans d'autres
secteurs d'activités de la fonction publique, si ieur utilité
n'est clairement pas nécessaire pour faire fonctionner l'ensemble du
système. Vraiment, une vision de ce que cela peut représenter,
nous l'aurons lorsque l'intégration effective et non législative
aura été faite par le Directeur général des
élections.
M. Gratton: C'est peut-être au Directeur
général des élections que je devrais adresser ma question,
M. le Président. A-t-on l'intention de continuer à faire
l'ensemble des activités qui touchent le financement à partir du
bureau de Montréal ou si ce seront seulement certains cas? Est-on rendu
aussi loin que cela dans la réflexion, ou pas? C'est le genre de
questions, je pense, qu'on doit poser à ce moment-ci.
M. Bédard: Je ne sais pas où en est rendu M. le
Directeur général des élections dans sa réflexion.
Je crois avoir compris, à partir des questions qui lui étaient
posées à ce sujet par le député de Gouin lors de la
commission parlementaire, que le Directeur général des
élections tiendrait compte de la clientèle que peut
représenter le fait de desservir Montréal et son
environnement.
M. Gratton: C'est parce qu'il y a un autre
élément...
M. Bédard: Ceci laisse croire qu'il n'y a pas un
déménagement total des effectifs maintenant à
Montréal à Québec.
M. Rochefort: D'autant plus - si vous me le permettez, sur cette
question - qu'à la suite de la commission parlementaire j'ai eu
l'occasion de rencontrer des gens de la permanence nationale du Parti
québécois qui me faisaient remarquer, finalement, que les
permanences des deux principaux partis politiques au Québec sont
à Montréal et que, régulièrement, elles ont
l'occasion de régler beaucoup de problèmes avec les gens de la
Direction générale du financement. Cela se fait presque par des
rencontres régulières entre les gens, parce qu'ils sont sur place
à Montréal. Déménager tous ces gens à
Québec, cela pourrait poser des problèmes de relations qui
feraient qu'il faudrait accumuler un certain nombre de cas avant d'avoir
à rencontrer les gens de la Direction générale du
financement, à Québec.
M. Bédard: Si vous me le permettez, je l'ai dit:
Législativement, on dit ce qu'on désire qui soit fait pour
atteindre certains objectifs précis. Je ne voudrais pas non plus, par
mes paroles, placer dans le ciment celui qui aura effectivement et
administrativement à mener à bien cette intégration.
Peut-être serait-il opportun, s'il le juge à propos, que M. le
Directeur général des élections nous dise quelques mots
à ce sujet...
M. Gratton: Je pense que ce serait utile.
M. Bédard: ... tout en étant conscient qu'on peut
comprendre que sa réflexion ne soit quand même pas rendue à
terme, le projet de loi n'étant même pas adopté au moment
où on se parle.
Le Président (M. Paré): M. le directeur.
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président,
effectivement, la réflexion a ce sujet n'est pas complètement
terminée. Nos intentions sont les suivantes: premièrement,
l'intégration du système électoral; en fait, c'est l'objet
de la loi. Nous avons l'intention de regrouper les principaux services à
Québec. C'est le premier élément de base et je pense que
c'est le premier élément d'économie. Cependant, la
remarque que vient de faire M. Rochefort est très pertinente, à
savoir qu'il ne faut pas oublier, non plus, que Montréal constitue une
partie importante de la population tant électorale que sur le plan du
nombre des circonscriptions électorales. À cet égard, j'ai
déjà un bureau à Montréal. Mes employés
à Montréal, on les taquine, parce qu'on appelle cela le pied
à terre. Ils n'aiment pas cela, parce qu'ils considèrent qu'on ne
les traite pas sur un pied d'égalité. On appelle cela un
pied-à-terre, mais c'est beaucoup plus qu'un pied-à-terre. C'est
effectivement un lieu de communications et de relations avec les
éléments avec lesquels nous travaillons à Montréal.
En ce qui concerne les employés du financement des partis politiques,
nous
avons l'intention d'en avoir quelques-uns -cela va de soi - qui seront
rattachés au bureau que nous avons déjà à
Montréal.
L'autre remarque que je me faisais là-dessus, pour rassurer les
personnes qui travaillent de façon constante avec les partis politiques
sur le plan du financement en particulier, c'est que la distance entre
Québec et Montréal n'est pas très longue et que nous avons
surtout, nous, l'intention de la franchir plutôt que de leur demander
à eux de venir constamment à Québec. Nous avons
l'intention d'aller très régulièrement à
Montréal rencontrer les personnes responsables, de maintenir ces
contacts. Je considère que cette façon de procéder va
certainement être moins coûteuse que d'entretenir une
deuxième administration à Montréal puisque le but de
l'intégration c'est de n'en avoir qu'une seule.
M. Gratton: M. Côté, si je comprends bien ce que
vous me dites, c'est que les employés qui sont présentement au
service de la Direction générale du financement des partis
politiques qui devront continuer à travailler à Montréal
travailleront à partir du bureau que vous avez déjà pour
la Direction générale des élections.
M. Côté: Sur le boulevard Henri-Bourassa, oui.
M. Gratton: Ce sera donc un nombre plutôt limité et
les autres qui voudront bien s'intégrer viendront occuper les locaux ici
à Québec.
M. Côté: Prenons juste une hypothèse, si vous
le permettez. L'alternative est la suivante. Il y a 26 employés.
Supposons que, sur les 26 employés du Directeur général du
financement des partis politiques, il y en ait 6 qui désirent continuer
à travailler directement pour le Directeur général des
élections, et supposons que, sur les 6, il y en a 4 qui voudraient venir
travailler à Québec, deux qui voudraient venir travailler
à Montréal - je vous donne des chiffres hypothétiques pour
les fins de la discussion -il en reste une vingtaine d'autres qui pourront
trouver du travail et être en disponibilité dans d'autres domaines
de la fonction publique. Évidemment, tout ceci va se faire de
façon très graduelle et en tenant compte du cas de chacun des
employés. Ce n'est pas pour rien que la période qui est
suggérée est de 90 jours. Parfois même, cela peut
paraître un peu court, parce qu'il faut vraiment étudier à
son mérite le cas de chaque employé, rendre justice à
chacun pour que chacun puisse soit accepter l'indemnité, l'allocation de
départ qui est proposée, soit être employé de la
fonction publique, soit venir travailler à Québec ou, pour
quelques-uns, travailler à Montréal. Il s'agit d'avoir la
possibilité de vraiment étudier chacun des cas afin que chacun
soit traité équitablement.
M. Gratton: Dans combien de temps pensez-vous qu'il sera possible
pour vous d'arriver à régler tout cela?
M. Côté: Ce qu'on a estimé équitable
pour laisser un temps de choix aux 26 employés en question, cela a
été une période de 90 jours, disons, trois mois. Moi, je
pense que, dans une période de trois mois, on devrait être en
mesure de faire l'évaluation, de voir quelles sont les hypothèses
pour chacun. Une des raisons pour lesquelles cette période de 90 jours
est proposée, c'est que ceux qui, pour différentes raisons, ne
continueront pas à travailler dans ce secteur du financement des partis
politiques, il va falloir les remplacer et en initier d'autres. Il faut qu'une
collaboration s'établisse entre ceux qui vont partir et ceux qui vont
arriver.
M. Bédard: Est-ce que cela répond aux questions
pour l'amendement?
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Gratton: Non, j'aurais d'autres questions.
M. Bédard: On vient de m'informer que je dois aller
à l'Assemblée nationale pour le discours de deuxième
lecture du projet de loi no 101, ce qui ferait que nous pourrions reprendre nos
travaux à 20 heures.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Paré): Les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 24)
(Reprise de la séance à 20 h 13)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de la présidence du conseil et de
la constitution reprend ses travaux pour étudier le projet de loi no
96.
Nous étions rendus à l'article 11. La parole était
au député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, dans le deuxième
alinéa de l'article 11, on voit
d'abord que les employés permanents pourront demeurer
fonctionnaires, c'est-à-dire demeurer dans la fonction publique,
à moins d'opter pour une prime de séparation. C'est le DGE, le
Directeur général des élections, qui déterminera
l'ampleur de la prime de séparation. Je me demandais si le gouvernement
avait l'intention de fixer des barèmes quelconques quant aux primes de
séparation que le Directeur général des élections
pourrait verser ou si ça sera laissé uniquement à sa seule
discrétion.
M. Bédard: Non, cela va être laissé à
la discrétion du Directeur général des élections,
qui pourra sûrement recevoir l'avis de son conseil consultatif.
M. Gratton: Est-ce comme cela que M. Côté
l'entrevoit?
M. Côté: Oui, mon intention était d'essayer
de trouver quelles étaient les coutumes à cet égard dans
les conventions collectives qui existent présentement, d'une part, et,
d'autre part, peut-être de m'inspirer - mais je n'ai pas eu le temps de
la voir à fond - de la loi qui vient d'être déposée
quant aux compensations à l'égard des députés, la
nouvelle Loi sur l'Assemblée nationale. Je voulais également
demander l'avis du conseil consultatif à cet égard.
M. Gratton: Cela me tenterait presque de faire une boutade, de
dire qu'on va y déléguer le député de
Maskinongé d'office comme conseiller.
M. Bédard: Comme l'opération sera normalement
terminée pour avril, pour le moment où on aura la commission
parlementaire qui est prévue dans la loi, à ce moment-là,
le Directeur général des élections sera en mesure de
répondre aux membres de la commission sur tous les critères ou
sur l'évaluation qui a été faite.
M- Côté: Comme le dit l'article également, il
conviendra de faire appel, car je pense bien que cela va être difficile,
à des experts en la matière pour être le plus
équitable et le plus juste possible à l'égard de tout le
monde.
M. Gratton: On sait qu'à la commission, la première
surtout, en avril 1983, il s'agira des prévisions budgétaires
pour l'année à venir. Cela n'inclura pas nécessairement
les primes de séparation qui auraient pu être payées
l'année suivante. Si on avait l'assurance qu'effectivement le Directeur
général des élections entend, à cette
première commission, nous fournir les détails de cela, je pense
que cela pourrait aller. Cela règle possiblement le problème des
employés permanents. J'aimerais demander à
M. Côté comment il entrevoit disposer des employés
temporaires. Sûrement que le but visé est de ne pas retenir
l'ensemble des employés temporaires présentement en poste dans
les trois directions différentes. Comment entend-il procéder
à ce sujet?
M. Côté: Je vais apporter certaines distinctions
là-dessus et on pourra peut-être me corriger. À
l'égard des employés temporaires du DGFPP, si je ne me trompe
pas, il y en a cinq ou six présentement. Est-ce exact? Il y en a quatre
dont le mandat est fixé. Je pense que le contrat du dernier des quatre
se termine au mois de mai ou de juin. Enfin, l'intention vis-à-vis de
ces quatre personnes est de respecter le contrat qui les concerne. Mais,
l'autre point que je voudrais vous préciser - et je suis content que
vous me posiez la question - c'est le problème des employés
temporaires qui sont à mon bureau. Là, je vais vous demander deux
minutes de patience, si vous m'accordez du temps. Je pense que ce serait
important que je vous donne un tableau exact de la situation pour que, lorsque
je vais revenir au mois d'avril ou à une autre commission, on ne me dise
pas: Eh! Comment se fait-il que vous ne m'ayez pas raconté ou dit telle
chose? Il faut que je vous dise qu'actuellement j'ai à mon emploi 76
employés permanents. Si j'avais suivi la procédure normale au
cours des deux dernières années dans le sens suivant, si j'avais
comblé les effectifs auxquels je croyais avoir droit pour remplir mes
obligations, remplir les devoirs de ma charge, j'aurais augmenté ce
chiffre de 76 de 45. Je ne l'ai pas fait pour deux raisons: la première,
c'est parce que j'avais trop de travail au bureau pour enclencher tout ce
processus d'engagement de 45 nouveaux employés, mais la deuxième,
c'est par mesure de prudence et d'économie, parce qu'avant de me lancer
dans l'aventure d'ajouter 45 postes nouveaux je voulais quand même en
arriver à une situation de stabilité un peu plus grande que celle
qu'on vivait. Je vous ai expliqué, lors de mon premier mémoire,
que depuis trois ans les événements se succèdent sans
arrêt.
À l'égard de ces 45 employés, il y en a 37 qui sont
à mon emploi depuis au-delà de deux ans.
M. Gratton: Avez-vous dit 36?
M. Côté: 37 employés sont à mon emploi
depuis 24 mois et plus. Il y en a 28 depuis 30 mois et plus, 36 depuis onze
mois et plus et une personne depuis 40 mois et plus. Alors, une des choses que
j'aurais aimé faire, mais que je comprends qu'on ne puisse faire
présentement, cela aurait été de dire tout simplement: Les
45 personnes temporaires que vous avez à votre service,
incluons-les, tout simplement, dans la fonction publique comme on le
fait pour les 26 employés du Directeur général du
financement des partis politiques. Or, je pense que la situation n'est pas, ni
légalement, ni formellement, la même. Pour le personnel du
Directeur général du financement des partis politiques, les 26
employés dont on parle dans l'article 11, il y a eu des engagements de
pris de la part du Directeur général du financement des partis
politiques, disant à ces personnes: Vous êtes engagées
à titre permanent. Le caractère de permanence, même si on
n'est pas dans la fonction publique, existe. Je crois que c'est une question
d'équité de continuer à observer ce caractère de
permanence et à les inclure dans la fonction publique.
À l'égard des 45 ou 37, peu importe, selon la façon
dont on le considère de mon côté, je me dis: C'est
difficile de dire de les intégrer, d'autant plus que la situation
actuelle le permet difficilement et que le gel des effectifs est en cours.
Cependant, je me sens mal à l'aise vis-à-vis de cette question,
vis-à-vis de mes employés qui ont acquis de l'expérience
et sur qui je peux compter. J'ai pensé peut-être à adopter
la solution mitoyenne suivante. C'est là-dessus que je voudrais
être bien clair avec vous pour qu'on ne me dise pas, au mois d'avril ou
dans quelques mois: Ecoutez, vous n'avez pas été clair. On vous a
mal compris.
Sur les 37, je ferais une analyse très serrée du personnel
le plus compétent et le plus nécessaire dont je pourrais avoir
besoin. Supposons, par hypothèse, que je me dise: J'en aurais besoin
d'une vingtaine sur les 37, cette vingtaine de personnes, j'envisagerais de
continuer à les garder à mon service à titre de
temporaires. Je vous signale qu'il y a une distinction importante à
faire entre des employés temporaires et des employés
occasionnels. Ce n'est pas du tout la même chose en vertu de la Loi
électorale. Je dirais à une vingtaine d'employés
temporaires: Je continue à retenir vos services pendant une couple
d'années avec un contrat à long terme d'une couple
d'années.
Pendant cette période, je pourrais vous donner les chiffres, je
pourrais vous dire à combien cela me mènerait, parce que j'ai
toujours, comme objectif global, 161. Si vous le permettez, je vais faire une
parenthèse et je vais donner les calculs sur les 161, pour vous montrer
comment j'inclus mes vingt employés là-dedans. Donc 161 moins 20
temporaires à long terme, qui ont un caractère quasi permanent,
mais qui, cependant, ne bénéficient pas de tous les avantages des
employés permanents de la fonction publique - donc, c'est une
économie pour l'État dans son ensemble, parce que tous les
avantages sociaux, ils ne les ont pas; par ailleurs, je bénéficie
de leur expérience et de leurs connaissances - cela me donnerait 141
postes. Comment ces postes se répartissent-ils? Les 76 postes permanents
que j'ai présentement, les 28 que je viens chercher à la
Commission de la représentation envisageant aussi, d'après les
renseignements qu'on a présentement, de pouvoir en avoir six du
côté du Directeur général du financement des partis
politiques, cela me donne un total de 110 postes qui seraient occupés et
comblés sur les 141. Les 141 postes dont je vous ai parlé
tantôt - les 161 moins les 20 à long terme - moins 110, il me
resterait à trouver 31 postes vacants à combler, que j'irais
chercher dans la banque de disponibilité par voie de mutations.
Cependant, je vais vous dire en toute franchise que ceci est une
estimation. Je ne trouverais pas correct de vous dire dès ce soir que le
chiffre, par exemple, de 161 plus 13 occasionnels est un chiffre
définitif. Je ne le saurai qu'au moment où j'aurai terminé
l'étude de l'intégration poste par poste, fonction par fonction,
avec ce que cela va comporter de diminution, avec l'objectif d'une
administration la plus rigoureuse possible.
Vous voyez à ce moment-ci quelle est l'importance que j'attache
à la commission permanente devant laquelle je vais me présenter
pour l'étude de mes crédits. Quand je vais arriver au mois
d'avril pour l'étude de mes crédits, je vais vous dire:
J'envisage tant de postes. Tant de postes, cela veut dire tant de dollars. Il
va falloir que je vous dise: J'envisage tant de postes pour faire telle ou
telle fonction avec des descriptions de fonctions. Vous pourriez me dire
à ce moment: Non, tel poste n'a pas d'allure, telle autre chose n'a pas
de bon sens. Pourquoi ne vous orientez-vous pas différemment?
L'échange va se faire et on va arriver ensemble à des compromis
et à une façon de procéder qui va pouvoir satisfaire tout
le monde et surtout qui va fournir les renseignements nécessaires sur le
bon fonctionnement de l'administration des lois.
Parallèlement à ce travail, il y a un autre travail qui,
j'espère, va pouvoir se faire par le conseil consultatif. C'est pour
cela que, l'autre jour, je disais que les deux sont complémentaires. Le
conseil consultatif va m'aider à dire: Que penseriez-vous si... Ou je
pourrais même suggérer au conseil consultatif - c'est
peut-être mieux de faire cela - si telle partie de la Loi
électorale, on l'envisageait différemment, si on envisageait de
l'administrer différemment. Prenons un exemple un peu farfelu, juste
pour les fins de mon exposé, que j'achève, car je le trouve un
peu long. Si on envisageait de dire: Les représentants des candidats, au
lieu de les payer plein prix, payons-les moitié prix, on vient
d'épargner 1 500 000 $. Supposons cela. À ce moment, le conseil
consultatif fait la recommandation. Cela se
traduit dans la législation. La conséquence, qui va
être automatique, s'il y a plusieurs exemples comme celui-là,
c'est que cela va se traduire par une diminution de personnel chez moi, parce
qu'on va avoir moins de travail, puisqu'on va avoir moins de
responsabilités. Vous voyez la relation que je vois entre les deux.
C'est pour cela que je trouve si précieux pour moi le bon fonctionnement
et la consultation constante et fréquente du conseil consultatif et de
la commission permanente pour l'étude des crédits, qui a un
caractère tout à fait particulier et innovateur qui, pour moi,
est très précieux et qui sera un guide indispensable.
M. Gratton: M. le Président, les explications me
satisfont. En fait, s'il n'y avait pas cette commission parlementaire qui est
inscrite dans la loi, j'imagine qu'on aurait beaucoup plus de réticence,
parce qu'on réalise fort bien qu'il en ira uniquement de l'intention
clairement exprimée du Directeur général des
élections de réduire le personnel le plus possible de
façon à réduire les coûts. On sait qu'il le fera de
la façon la plus rigoureuse possible. C'est en lui faisant confiance
qu'on adopte l'article 11, parce que, finalement, il n'est pas question, pour
personne ici autour de la table, d'aller conseiller ou même indiquer,
donner des directives au Directeur général des élections
sur la façon de le faire. Ce qui nous importe, c'est de nous assurer -
je pense, qu'on en a l'assurance ce soir - que le Directeur
général des élections a l'intention d'y procéder
avec célérité et avec toute la rigueur voulue. C'est avec
plaisir qu'on en discutera à nouveau avec vous à la prochaine
occasion, c'est-à-dire après le 1er avril. Quant à nous,
l'article 11 peut être adopté, M. le Président.
Le Président (M. Paré): L'article 11 tel
qu'amendé est adopté.
M. Gratton: Je m'excuse, je pense qu'il y a un autre
amendement.
M. Bédard: Nous aurions un amendement qui serait 11.1.
Alors, l'article 11 est adopté, cela va. L'amendement, 11.1, aurait pour
effet d'ajouter l'article suivant: "Le Directeur général du
financement des partis politiques et ses adjoints peuvent choisir de devenir
membres de la fonction publique ou accepter une indemnité de
départ déterminée par le gouvernement. Si l'une de ces
personnes choisit de devenir membre de la fonction publique, la Loi sur la
fonction publique lui devient applicable sans autre formalité. Si l'une
de ces personnes est avocat ou notaire, elle est intégrée dans le
corps d'emploi des avocats et notaires de la fonction publique. Le gouvernement
détermine à quel endroit, dans quelle mesure et selon quelle
modalité doit s'effectuer l'affectation de cette personne et le
gouvernement exerce, à l'égard de cette affectation, tous les
pouvoirs accordés à un ministre en vertu de la Loi sur la
fonction publique."
M. le Président, j'ai eu l'occasion de discuter quand même
très rapidement avec les trois personnes qui sont concernées par
cet amendement. En ce qui regarde M. Vincent, celui-ci m'autorise à dire
que son intention était de quitter le 27 avril, c'est-à-dire
à la fin de son mandat, tel que stipulé dans la loi. En
conséquence, il s'agira, dans son cas, d'une indemnité de
départ qui restera à déterminer et qui, je peux vous le
dire au moment où on se parle, ne l'est pas. Pour ce qui est de M.
Boucher et de M. Sheehan, les deux sont avocats et la loi prévoit non
seulement leur intégration dans la fonction publique, mais
également l'endroit où, en fait, ils seraient
affectés.
Le Président (M. Paré): L'article 11.1 est
adopté. Article 12?
Modifications à la Loi électorale
M. Bédard: Adopté.
M. Mailloux: On pourrait y aller pour les articles 12, 13, 14 et
15. Il y a de la concordance dans les quatre autres.
Le Président (M. Paré): Article 12, adopté.
Article 13, adopté. Article 14, adopté. Article 15,
adopté. Article 16?
M. Bédard: À l'article 16, M. le Président,
j'aurais peut-être quelques remarques. Cet article reprend la substance
des dispositions contenues actuellement dans les articles 183 de la Loi
électorale et 16 de la Loi régissant le financement des partis
politiques. Comme il aurait été trop long et fastidieux de
reproduire toutes les fonctions et tous les devoirs du DGE dans un même
article, il nous est apparu préférable de les scinder en
plusieurs afin d'en faciliter la compréhension. L'article 183 indique
que le Directeur général des élections est chargé
de voir à l'application de la Loi électorale, de la Loi sur les
listes électorales et de la Loi régissant le financement des
partis politiques. L'article 183.1 énonce les principales fonctions du
Directeur général des élections à l'égard de
la Loi électorale et de la Loi sur les listes électorales.
L'article 183.2 reprend les fonctions qu'édicte l'article 16 de la Loi
régissant le financement des partis politiques. L'article 183.3
édicte dans un article spécifique les différentes
responsabilités du Directeur général des élections
en ce qui a trait à l'information du public. Il reprend les dispositions
que l'on
retrouve à ce sujet aux articles 183 de la Loi électorale
et 16 de la Loi régissant le financement des partis politiques.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, l'article 183 élargit
de beaucoup les pouvoirs qu'avait jusqu'à maintenant le Directeur
général des élections de faire des études ou de
faire effectuer des recherches. Il le fait de deux façons. Dans un
premier temps, on étend ces pouvoirs qu'il avait de faire des
études sur les mécanismes électoraux à la Loi sur
le financement des partis politiques. En plus, les pouvoirs qu'avait le
Directeur général des élections s'appliquaient uniquement
à ce qui avait trait à l'information du public, alors que,
maintenant, c'est en regard de l'ensemble des lois qu'on lui confère ces
pouvoirs. J'aimerais, dans un premier temps, savoir pourquoi on a senti le
besoin d'élargir autant lesdits pouvoirs.
Le Président (M. Paré): M. le ministre.
M. Bédard: Disons que c'est la même formulation en
ce qui regarde les mécanismes électoraux.
M. Gratton: Non, même pas.
M. Bédard: "À l'égard de ces lois, il peut
procéder à l'étude et à l'évaluation des
mécanismes électoraux."
M. Gratton: Même pas. En prenant strictement la Loi
électorale...
M. Bédard: C'est un mécanisme de votation.
M. Gratton: ... c'était seulement en ce qui avait trait
à l'information du public que le Directeur général des
élections pouvait faire procéder à l'étude et
à l'évaluation des mécanismes électoraux.
M. Bédard: Non. On disait, à l'article 184, que "le
directeur général peut faire l'essai lors d'une élection
partielle de nouveaux mécanismes de votation, après entente avec
les chefs des partis autorisés représentés à
l'Assemblée nationale du Québec". Cela suppose qu'il doit quand
même avoir procédé à une étude avant de les
proposer, j'imagine. C'est ce qui me fait dire qu'il n'y a peut-être pas
d'élargissement par rapport aux mécanismes électoraux,
mais effectivement par rapport au financement des partis politiques.
M. Gratton: Restons-en au cas de la Loi électorale. Je
parle de l'ancien article 183. L'article 183 dit que "le directeur
général a pour fonction de veiller à l'application de la
présente loi; il est notamment chargé: 2° en ce qui a trait
à l'information du public: c) de procéder à l'étude
et à l'évaluation des mécanismes électoraux". C'est
strictement en ce qui a trait à l'information du public.
M. Bédard: Effectivement, on élargit. Dans
l'article 183, ce n'était qu'en regard de l'application de la Loi
électorale tandis que, maintenant, il va y avoir le financement; donc,
on applique la même règle. Cela ne répond pas?
M. Gratton: Non, on ne suit pas. Dans les deux lois, dans la Loi
électorale aussi bien que dans la Loi sur le financement des partis
politiques, le directeur général de chacun des deux organismes
avait ces pouvoirs, mais seulement en ce qui avait trait à l'information
du public. Lisez l'article 183 de la Loi électorale.
M. Bédard: Au 2°.
M. Gratton: Oui, 2°, "en ce qui a trait à
l'information du public: c) de procéder à l'étude et
à l'évaluation des mécanismes électoraux". On
retrouve exactement le même texte dans la Loi sur le financement des
partis politiques, alors que dans ce projet de loi-ci, on le met au tout
début et cela s'applique non seulement à l'information du public,
mais à l'ensemble des deux lois. Et la question que je pose, c'est
pourquoi?
M. Bédard: II faudrait que cet article soit
précédé de "en ce qui a trait à l'information du
public".
M. Gratton: À l'article 183.3, on a "en ce qui a trait
à l'information du public". Une façon de le faire serait
d'ajouter un septième alinéa et d'y parler des études et
des recherches. Quant aux recherches, on y reviendra tantôt, mais
là, ce sont les études. Je pense qu'il est inutile
d'insister...
M. Bédard: Si vous le permettez, nous avons un
légiste ici. Je ne pense pas que, de leur propre chef, ils aient voulu
donner plus d'amplitude à ce qui existait déjà.
Peut-être que certaines explications peuvent être
nécessaires.
M. Gratton: Pendant qu'on y songe, il y a deux
éléments: d'abord, on le fait porter sur l'ensemble des lois
plutôt que strictement sur la partie qui a trait à l'information
du public. Il y a aussi l'ajout des deux dernières lignes au
deuxième alinéa de l'article 183, où on dit: "ainsi
qu'effectuer ou faire effectuer toute recherche qu'il juge utile". Alors, si
vous voulez qu'on le suspende, on pourrait peut-être continuer sur le
reste, en attendant
de trouver les réponses.
M. Bédard: Cela va. L'article 17 est de concordance.
Le Président (M. Paré): D'accord. L'article 16 est
suspendu. Article 17?
M. Gratton: Oui, M. le Président, on va suspendre
l'article 16 au complet.
Le Président (M. Paré): Oui, l'article 16 est
suspendu au complet. Nous sommes rendus à l'article 17.
M. Bédard: L'article 17 est de concordance.
M. Mailloux: Les articles 17, 18 et 19, cela pourrait aller.
Le Président (M. Paré): Article 17, adopté.
Article 18, adopté. Article 19, adopté. Article 20?
M. Gratton: Un instant.
M. Bédard: À l'article 20, nous aurions un
amendement. Ajouter, après le deuxième alinéa de l'article
190.1: "II peut déléguer les pouvoirs que lui confère
l'article 44 de la Loi régissant le financement des partis politiques
à toute personne qu'il désigne à cette fin". C'est la
reprise de l'article 16.1 de la Loi régissant le financement des partis
politiques où on disait que le directeur général peut
déléguer les pouvoirs que lui confère l'article 44
à toute personne qu'il désigne par écrit à cette
fin.
M. Gratton: Pourquoi le deuxième alinéa ne nous
permettait-il pas de faire cela?
M. Bédard: Parce que c'était à ses adjoints
simplement.
M. Gratton: Alors, cela pourrait être une troisième
personne.
M. Bédard: C'est ça. Comme c'était le cas en
vertu de l'article 16.1 de la Loi régissant le financement des partis
politiques. C'était tellement le cas que, dans l'article 16.1 de la Loi
régissant le financement des partis politiques, cette
responsabilité avait été déléguée au
directeur du scrutin, donc, à une personne autre que les deux adjoints
nommés par l'Assemblée nationale. D'accord?
Le Président (M. Paré): M. le député
de Charlevoix.
M. Mailloux: J'ai déjà posé la question. Le
ministre n'a pas semblé accepter la suggestion que je faisais quant aux
deux adjoints. On a parlé, cet après-midi, d'une
possibilité que le choix des deux adjoints soit soumis au vote des deux
tiers de l'Assemblée nationale. Si, par hasard, le ministre ne souscrit
pas à une telle obligation de la loi, est-ce à dire que les
concours vont être demandés de la même façon qu'ils
sont demandés par la fonction publique?
Le Président (M. Paré): Est-ce que vous pouvez
répondre, M. Côté?
M. Côté: Je m'excuse mais...
M. Mailloux: Pour les deux adjoints en question, cet
après-midi, on a dit que l'Opposition aurait
préféré que le choix soit soumis, comme suggestion, au
vote des deux tiers de l'Assemblée nationale, tel qu'on l'a vu dans le
passé. Si, par hasard, le gouvernement décide de ne pas souscrire
à cette façon de faire est-ce à dire que vous
procéderez par une nomination pure et simple suivant le choix que vous
ferez des personnes en question ou si vous appellerez des concours, comme ceux
de la fonction publique, pour de tels postes?
M. Côté: Mon intention est de procéder selon
la première partie de votre question.
M. Mailloux: Aux deux tiers de l'Assemblée nationale?
M. Côté: Non. Disons, alors, selon la
deuxième partie de votre question.
M. Mailloux: Selon la deuxième partie.
M. Côté: De procéder selon un choix pur et
simple. Pour moi, la raison est la suivante: c'est que je crois que le choix
des adjoints dans l'accomplissement des nouvelles responsabilités que
j'aurai est tellement important que je dois pouvoir les choisir en toute
liberté, avoir des personnes en qui j'ai entière confiance et
avec qui je pourrai procéder à l'intégration très
rapidement. L'intégration devra se faire rapidement. Dans le contexte
dans lequel on est, je ne dispose pas de plusieurs semaines et de plusieurs
mois pour faire l'intégration, parce qu'on ne sait jamais à quel
moment il peut y avoir un événement électoral.
Procéder par voie de concours de la fonction publique me semble une
procédure très longue et pas souhaitable dans les
circonstances.
M. Mailloux: Je n'insiste pas davantage.
Le Président (M. Paré): D'accord. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
M. Gratton: J'ai juste une question: Ce
pouvoir qu'avait le Directeur général du financement des
partis politiques de désigner une personne pour le remplacer, c'est
relativement nouveau. La loi a été amendée en 1982, si je
ne m'abuse.
M. Bédard: C'est un pouvoir nouveau, mais qui existait
dans toutes les lois semblables.
M. Gratton: Oui, mais par rapport à la Loi sur le
financement des partis politiques? On l'a adoptée et on l'a
amendée seulement en 1982. C'est ce que je voulais savoir.
M. Bédard: C'était effectivement un des nouveaux
pouvoirs...
M. Gratton: Cela faisait partie de ce que le conseil consultatif
avait...
M. Bédard: ... recommandés à ce moment.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Paré): D'accord. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 20 est
adopté tel qu'amendé?
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 21?
M. Mailloux: Un instant'. M. le Président, cela semble
être de la concordance. Il y a, cependant, un doute: il ne semble pas que
le droit de grève quant au personnel du Directeur général
des élections soit indiqué. L'amendement proposé au Code
du travail ne fait que dire que les employés du directeur
général ne sont pas des salariés au sens du Code du
travail, mais il n'interdit pas l'exercice du droit de grève. Pourquoi
ce changement d'attitude?
M. Bédard: M. Côté nous a fait certaines
représentations.
M. Côté: Ce que j'ai compris des explications qu'on
m'a données, c'est qu'en ayant des employés qui ne sont pas
syndiqués, par voie de conséquence, ils n'ont pas le droit de
grève et il fallait faire disparaître cet article. Si on me dit
que, n'étant pas syndiqués, ils auront quand même le droit
de grève, je pense qu'il faudrait maintenir l'article.
M. Mailloux: Je ne suis pas un juriste, ni un spécialiste
des relations de travail, mais est-ce qu'il ne serait pas plus prudent que ce
soit ajouté? Parce que je vois mal ce qui arriverait si, en
période électorale, il y avait un déclenchement de
grève; on aurait de drôles de conséquences et cela
coûterait pas mal cher à la société.
M. Côté: Ce serait impossible de tenir le
scrutin.
M. Mailloux: Bien oui.
M. Gratton: J'ai déjà passé par là de
faire deux élections en un mois et il n'y a rien de bien drôle
là-dedans. C'est moins grave quand on les gagne toutes les deux que si
on les perd les deux, bien sûr.
M. Mailloux: Dans mon cas, ils n'ont pas fait de grève,
mais ils ont brûlé mes bulletins.
M. Bédard: Le droit de grève n'existe que si vous
êtes syndiqué.
Une voix: Non. Je ne crois pas.
M. Doyon: Mon impression, en tout cas, c'est que le Code du
travail spécifie certaines conditions aux personnes syndiquées
pour exercer le droit de grève, c'est-à-dire qu'il y a des
délais, un certain nombre de procédures à respecter.
Cependant, il n'y a rien, à titre d'exemple, qui empêcherait des
gens qui ne sont pas syndiqués, comme les cadres, de débrayer,
ensemble, d'un commun accord, ce qui ne ferait pas effectivement une
grève, mais qui en aurait l'effet pratique. Peut-être que cela ne
serait pas une grève au sens du Code du travail, mais...
M. Mailloux: Ce serait un arrêt de travail.
M. Ooyon: ... ce serait un arrêt de travail, quand
même. (20 h 45)
M. Mailloux: Avec les conséquences que cela
entraînerait.
M. Doyon: Ils ne sont pas syndiqués pourtant.
M. Mailloux: II n'y a pas beaucoup de difficultés à
ce que vous vous protégiez davantage.
M. Bédard: Les explications qui m'ont été
données sont que c'est une protection aussi grande que celle qui
existait auparavant. On va demander des explications au légiste qui est
avec nous parce qu'effectivement je tiens à ce qu'il n'y ait pas
d'ambiguïté et que ce soit très clair que la grève
est interdite, parce qu'on peut facilement imaginer quels seraient les dommages
si une telle grève pouvait se
présenter à l'occasion d'élections.
En vertu du Code du travail le droit de grève est
conféré à des moments très particuliers, à
l'échéance de la convention ou lors du renouvellement d'une
convention. En dehors de ces moments-là, la grève est
illégale. Maintenant, qu'on laisse 191 ne donne pas plus d'argument en
droit parce qu'on ne peut empêcher aucun groupe de faire la grève
illégalement. C'est ce que viendrait tout simplement soulever 191, si on
le gardait.
M. Doyon: Ce qu'il faut peut-être comprendre
là-dedans, M. le Président, avec votre permission, c'est qu'il
est possible qu'un débrayage concerté prenne l'allure d'un
manquement à son contrat. À ce moment-là, les moyens qui
existeraient pour faire cesser ce manquement au contrat, ce sont les moyens
ordinaires prévus en exécution d'une contrepartie d'un contrat.
Cependant, on s'embarque dans de drôles de procédures à ce
moment-là. En tout cas, cela vaut la peine de souligner que...
M. Bédard: Plus particulièrement, s'il y avait une
grève illégale, dans la mesure où on intervient pour
particulariser le fait qu'ils n'ont pas le droit de se syndiquer, à ce
moment-là, on demanderait tout simplement une injonction au Tribunal du
travail et on nous donnerait l'injonction pour interdire la grève.
L'injonction ne serait pas donnée en vertu de 191, mais en vertu de
l'article qui vient modifier le Code du travail, parce qu'à ce
moment-là ces personnes, n'ayant pas un droit de grève reconnu en
vertu du Code du travail, feraient une grève illégale.
M. Mailloux: En espérant qu'elles respecteraient
l'injonction si jamais cela arrivait. On va loin.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Doyon: Je demeure quand même sceptique, M. le
Président. Je le souligne, mais je pense que le ministre est satisfait
des explications de son légiste. Je n'ai pas d'objection à ce que
l'on passe à d'autre chose.
Le Président (M. Paré): D'accord! L'article 21 est
adopté. L'article 22?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 22,
adopté.
M. Gratton: C'est tout le titre du conseil consultatif. C'est
essentiellement tout ce qu'on retrouvait déjà dans la Loi
régissant le financement des partis politiques, qu'on a abrogée
tantôt, sauf qu'on augmente de deux à trois le nombre des
représentants de chaque parti.
M. Bédard: Alors, effectivement, cela reprend
essentiellement les dispositions concernant le conseil consultatif qui se
retrouvaient dans la Loi régissant le financement des partis politiques.
Le rôle du conseil est élargi de manière à lui
permettre de donner son avis sur toute question relative aux lois dont le
Directeur général des élections a la charge. La
représentation des partis politiques est aussi augmentée de deux
à trois membres et la majorité des membres forme le quorum du
conseil.
M. Gratton: Oui. Au moment de la révision de la Loi
électorale, on avait proposé, du côté de
l'Opposition, qu'une disposition semblable à celle qu'on retrouve
à 215.10 puisse s'appliquer quant à la nécessité
que le directeur général aura de soumettre préalablement
au conseil "toute directive qu'il est autorisé à émettre
en vertu de la Loi régissant le financement des partis politiques". On
avait suggéré que cela pourrait être valable aussi pour la
Loi électorale et la Loi sur les listes électorales. Le Directeur
général des élections avait fait valoir à ce
moment-là que ce n'était pas toujours possible, faute de temps,
de le faire. Il y a quand même certaines directives qui ne sont pas
émises nécessairement en période électorale.
J'entends par là des directives générales qui sont
données au directeur de scrutin pour le recensement annuel, les
années où on le fait, ce genre de choses.
Je me demande, dans l'esprit d'ouverture qu'on veut tous avoir quant
à l'implication du conseil consultatif dans tout le processus, s'il n'y
aurait pas lieu de le formuler de la façon suivante: Lorsque les
circonstances le permettent, le directeur général soumet
préalablement au conseil toute directive qu'il est autorisé
à émettre en vertu de la présente loi et de la Loi sur les
listes électorales. Cela voudrait dire que, bien sûr, quand le
temps ne le permet pas, quand les circonstances ne le permettent pas, il n'a
pas à soumettre ces directives au conseil consultatif. Par contre, quand
il s'agit du cours normal des choses, pourquoi ne pas soumettre ces directives
au conseil consultatif de la même façon qu'on le fait dans le cas
du financement des partis politiques? J'aimerais savoir si M. Côté
aurait des objections sérieuses à voir inclure cela dans la loi
actuelle.
M. Côté: J'apporterais peut-être une nuance
à ce qui est suggéré. Je pense qu'il faut distinguer la
raison pour laquelle, dans le projet de loi, il est prévu que des
directives qui ont trait au financement des
partis politiques sont soumises selon les dispositions de l'article 32
actuel. "Il doit soumettre préalablement au conseil toute directive
qu'il est autorisé à émettre en vertu de la
présente loi." La première distinction qui s'impose, je pense,
c'est de bien voir qu'il s'agit de deux clientèles différentes.
La clientèle du financement des partis politiques, c'est la
clientèle des partis politiques; la clientèle qui se rapporte aux
directives que j'émets, c'est le personnel électoral. C'est en
vertu de l'article 183 et également en vertu de l'article 196 de la Loi
électorale qui dit que le personnel électoral doit se conformer
aux directives du Directeur général des élections. Ceci
pour permettre au Directeur général des élections, lors
d'un scrutin, d'avoir la liberté d'action nécessaire pour faire
fonctionner la loi effectivement. Je pense qu'il faudrait distinguer deux
choses: que les directives que j'émettrais fassent l'objet
d'études du conseil consultatif, je pense que cela va de soi, mais il
faudrait quand même distinguer que cela ne pourra pratiquement jamais se
produire, lors d'une période électorale proprement dite. Je pense
qu'il faudrait bien faire cette distinction.
M. Bédard: Vous voulez dire que cela répondrait
peut-être à vos représentations si on indiquait "sauf lors
d'une période électorale".
M. Côté: Oui, il faudrait être très
clair, dire que, lors d'une...
M. Bédard: Parce que je conçois très bien
qu'à l'occasion d'une période électorale les consultations
peuvent devenir plus difficiles.
M. Côté: Oui, il faudrait que ce soit à
l'occasion d'une période électorale et également à
l'occasion d'un recensement annuel, par exemple. Je veux dire que, pendant la
période où l'événement a lieu, il faut
procéder souvent très rapidement, ce qui, je vous le signale, ne
m'a pas empêché dans le passé de recourir aux conseils des
partis politiques. Vous vous souvenez, par exemple, de l'exemple des
étudiants de Louis-Hébert, que je vous ai signalé l'autre
jour, lors des dernières élections partielles. Il fallait que
j'émette une directive; j'ai demandé conseil aux deux partis et
nous en sommes arrivés à une entente. Mais, d'avoir l'obligation
stricte de le faire avant d'émettre les directives à un moment
crucial, je pense que ce serait pratiquement impossible de fonctionner.
M. Gratton: Non. Ce n'est, d'ailleurs, pas ce qu'on vise, non
plus. Quand on regarde l'article 183.1, 3° on y dit que le Directeur
général des élections, en ce qui a trait à la Loi
électorale, doit notamment "émettre des directives devant servir
à l'application de ces lois". Alors, pour nous, ce sont les directives
d'ordre général. Ce n'est sûrement ni en campagne
électorale ni en période de recensement qu'on s'attendrait que le
conseil consultatif soit réuni pour étudier des projets de
directives, loin de là. C'est pour cela qu'il me semble que la
formulation que j'ai lue et que je peux relire: Lorsque les circonstances le
permettent... cela voudrait dire à la discrétion du Directeur
général des élections, bien sûr.
M. Côté: D'après ce que je comprends, votre
idée, si on la pousse jusqu'au bout, ce serait l'article 215.10. Est-ce
que cela ne se rapporterait pas uniquement à la loi sur le financement
ou non?
M. Gratton: On ajouterait un alinéa après l'article
215.10 tel qu'il existe et qui couvre la partie du financement. L'alinéa
se lirait comme suit: Lorsque les circonstances le permettent, le directeur
général soumet préalablement au conseil toute directive
qu'il est autorisé à émettre en vertu de la
présente loi - qui est la Loi électorale - et de la Loi sur les
listes électorales.
M. Bédard: Ou est-ce que vous préférez qu'il
soit stipulé "sauf lors d'un recensement ou lors d'une période
électorale"?
M. Côté: Cela semblerait plus clair que si vous
dites seulement: Lorsque les circonstances le permettent.
M. Bédard: Le danger, c'est qu'on puisse faire un
procès d'intention régulièrement. Chacun a sa
manière d'évaluer "lorsque les circonstances le permettent". Si
on veut permettre que justement, dans une période où des
décisions doivent être prises, qu'elles soient prises rapidement
en termes d'efficacité, on doit quand même en donner les moyens au
Directeur général des élections.
M. Gratton: Est-ce que vos légistes pourraient formuler
quelque chose?
M. Bédard: Oui, on va rédiger quelque chose dans le
deuxième sens.
M. Côté: D'accord.
M. Rochefort: Je préférerais une formulation dans
le sens de celle du député de Gatineau. Je me dis qu'elle
s'applique aussi à une période électorale. Il n'est pas
dit qu'à l'occasion, en période électorale ou en
période de recensement annuel, on ne puisse pas se rencontrer. Le
directeur général nous en a donné un exemple la
semaine dernière ou il y a deux semaines -je ne sais plus quand
on s'est vu avec nos sessions intensives - en disant que, lorsque est
arrivée la question des étudiants pendant l'élection
partielle de Louis-Hébert, il a tenu une réunion avec les
représentants des différents partis. Il ne s'agirait pas
d'exclure automatiquement la possibilité qu'en période
électorale ou de recensement, donc, d'événements
importants, le directeur puisse le faire.
M. Bédard: Une formulation...
M. Côté: Non, je comprends très bien, M.
Rochefort. Ce que je veux dire, c'est que si je lis l'article actuel: "Le
directeur général soumet préalablement au conseil
consultatif", ce que je veux souligner, c'est que lors d'un
événement, un scrutin ou un recensement, je ne pourrai pas
toujours les soumettre préalablement au conseil. Dans toute la mesure du
possible, c'est dans mon intérêt de le faire, parce que, si
j'émets une directive sur laquelle je n'obtiens pas de consensus
préalable, je ne serai pas capable de la faire appliquer. Cela a
été ma façon de procéder dans le passé.
M. Rochefort: C'est pour cela que je pense qu'il est
préférable qu'on dise qu'exceptionnellement vous pouvez ne pas
consulter le conseil ou que, lorsque c'est possible, vous consultez le conseil,
plutôt que de dire qu'en période électorale vous pouvez ne
pas le faire. Il me semble que c'est moins...
M. Côté: C'est une question de terminologie, pourvu
qu'on respecte cet...
M. Rochefort: Oui, écoutez, je ne suis pas...
M. Bédard: Quand on emploie l'expression "sauf lors du
recensement ou en période électorale", cela n'empêche pas
la possibilité que le conseil consultatif soit consulté si les
circonstances le permettent.
M. Côté: C'est cela. Sauf que cela me permet
d'émettre des directives sans en être blâmé si je
n'ai pas pu le consulter.
M. Bédard: Lorsque les circonstances le permettent, s'il y
a avantage à consulter le conseil consultatif, c'est peut-être
pendant ces périodes...
M. Côté: Juste entre parenthèses, si vous me
permettez, M. le ministre.
M. Bédard: ... connaissant votre prudence.
M. Côté: Je ne le raconterai pas, mais je pourrais
parler, à titre d'exemple, d'un événement qui s'est
produit le soir d'un scrutin assez important où j'ai dû
émettre une directive - les bureaux de scrutin fermaient à 20
heures - à 19 heures alors que je n'avais pu consulter personne
préalablement c'est bien évident.
M. Bédard: On peut vous donner quelques instants. On
reviendra sur le libellé. Je pense qu'on s'entend sur le contenu, sur ce
qu'il doit être, ce qui ne nous empêche pas de continuer.
L'amendement pourrait se lire comme suit, M. le Président, si
j'ai l'attention de mes collègues: Ajouter un alinéa à
l'article 215.10, qui se lirait comme suit: Le directeur général
soumet aussi préalablement toute directive qu'il est autorisé
à émettre en vertu de la Loi électorale, sauf en
période électorale et en période de recensement.
M. Gratton: J'ajouterais seulement: "la Loi électorale et
la Loi sur les listes électorales". (21 heures)
M. Bédard: Peut-on passer à un autre article? Nous
allons le suspendre pour nous donner le temps de...
Le Président (M. Paré): D'accord. L'article 22 est
suspendu temporairement.
M. Bédard: ... prendre toutes les précautions dans
la rédaction de l'amendement.
Le Président (M. Paré): On va passer à
l'article 23.
M. Bédard: M. le Président, l'article 23
prévoit la mise en place d'un mécanisme qui permettra à
l'Assemblée nationale, seule habilitée à le faire,
d'exercer un contrôle sur les dépenses reliées à
l'administration du système électoral. Dans
l'établissement d'un mode de contrôle réel, la
nécessité de maintenir l'autonomie et l'indépendance de
l'institution face au pouvoir exécutif doit être gardée
à l'esprit. Le respect de ce principe exclut les modes de contrôle
habituels que le gouvernement applique à ses ministères et
organismes, ce qui n'enlève pas la pertinence et la
nécessité d'un contrôle adéquat. C'est en tenant
compte de cette réalité que l'article 232.1 prévoit que
les sommes requises pour l'application des lois dont le Directeur
général des élections a la charge sont prises à
même le fonds consolidé et que les articles qui suivent indiquent
quel mode de contrôle sera exercé sur les dépenses du
Directeur général des élections. Tout en favorisant la
transparence de l'administration du système électoral, ce
mécanisme assure un contrôle réel dans le
respect du principe de la nécessaire indépendance de
l'institution vis-à-vis du gouvernement.
M. Gratton: M. le Président, si on pouvait procéder
alinéa par alinéa, 232.1 pourrait être adopté.
M. Bédard: Avant de terminer, il y a un amendement que je
voudrais apporter au paragraphe 232.4, qui aurait pour effet d'ajouter au
paragraphe 232.4 l'alinéa suivant: "La commission peut requérir
l'expertise qu'elle juge nécessaire."
M. Gratton: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Paré): Amendement
adopté.
M. Gratton: Mais on y viendra quand on arrivera là.
M. Bédard: Parce que c'est revenu souvent dans les
débats, la question de l'expertise. C'est pour que ce soit très
clair; c'était presque acquis en fonction de nos règlements de
l'Assemblée nationale, mais c'est peut-être mieux d'être
plus explicite.
M. Gratton: Alors, paragraphe 232.1, adopté.
Le Président (M. Paré): Paragraphe 232.1,
adopté.
M. Gratton: Au paragraphe 232.2, j'ai une question. Quand on dit
à la dernière phrase: "Ce rapport doit également
comprendre un rapport financier", je présume que ce serait le rapport
financier de l'exercice financier se terminant le 31 mars
précédent. Est-ce cela?
M. Bédard: C'est cela.
M. Gratton: Quant à moi, cela peut être
adopté.
Le Président (M. Paré): D'accord, le paragraphe
232.2 est adopté. Paragraphe 232.3?
M. Bédard: Paragraphe 232.3. Ah non, c'est 4. Je n'ai pas
de remarque. C'est le 1er avril que le Directeur général des
élections remet ses prévisions budgétaires.
M. Gratton: À quel moment le ministre prévoit-il
demander au leader de convoquer la commission parlementaire? Parce qu'il ne
faudrait quand même pas que ce soit huit mois plus tard.
M. Bédard: Cela doit être dans un délai qui
doit s'apparenter au délai qui est imparti pour l'étude des
crédits.
M. Gratton: Mais, n'y aurait-il pas lieu de...
M. Bédard: Les crédits, c'est quoi? D'avril
à juin; alors, il faut que ce soit à l'intérieur de cette
période.
M. Gratton: Ne pourrait-on pas insister pour que ce soit au
début plutôt qu'à la fin?
M. Bédard: Absolument.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Si on se comprend bien, c'est que, techniquement,
cela se ferait avant l'étude en commission des crédits du
ministre d'État à la Réforme électorale.
M. Bédard: En tout cas, ce n'est pas nécessaire que
cela se fasse en même temps.
M. Rochefort: Non, mais, techniquement, cela doit être fait
avant.
M. Bédard: Normalement. Je ne pense pas qu'on nous demande
de fixer un moment très précis, sinon que cela doit se faire dans
un délai très raisonnable, puisque, dans certains cas, il peut y
avoir une demande de faite au sujet d'une expertise qui est nécessaire
avant l'étude des crédits du Directeur général des
élections. Cela peut, à ce moment-là, demander un certain
délai. Dans d'autres cas, s'il n'y a pas d'expertise qui est
demandée, on peut procéder très rapidement.
M. Gratton: D'accord, M. le Président.
M. Mailloux: La procédure telle qu'amendée
améliore forcément ce que l'Assemblée nationale peut
étudier dans le rapport qui est soumis. Il est dit dans la loi: "Le
Directeur général des élections dépose son rapport
à l'Assemblée. L'Assemblée nationale étudie le
rapport et l'adopte." Je pense bien que cela n'implique pas que
l'Assemblée nationale n'ait d'autre choix que de l'adopter. La seule
chose, en raison de l'indépendance qui est attachée au poste, ce
sont les suggestions dont pourrait tenir compte le Directeur
général des élections. Il est difficile de parler devant
un poste forcément aussi indépendant que celui-là. Mais il
y a une question que je me pose. Vous ajoutez une étude par la
commission de l'Assemblée nationale. Le Vérificateur
général du Québec, c'est aussi un poste
indépendant. C'est indépendant du gouvernement,
indépendant de l'exécutif et il ne puise pas au fonds
consolidé. Son budget est adopté par l'Assemblée nationale
lui
aussi.
M. Bédard: Ce que l'on a de nouveau, c'est que M.
Bérubé a indiqué qu'il y avait des études qui se
faisaient là-dessus pour peut-être, apporter certains
amendements.
M. Mailloux: Au poste du vérificateur?
M. Bédard: Oui, dans tout ce qui relève des
pratiques administratives concernant tous les organismes relevant du fonds
consolidé.
M. Mailloux: C'est parce que le président du Conseil du
trésor a maigri depuis quelques semaines. Il a payé la note. Il
sursaute chaque fois.
M. Bédard: Je pense qu'il s'impose que cela soit fait
d'une façon générale. Je dois dire que, à la
commission parlementaire que nous avons eue, il a été loisible
à chaque parlementaire de poser un nombre assez intéressant de
questions et d'aller au fond des choses sur certaines questions
administratives. Je pense que nous avons fait presque la démonstration,
lors de la dernière commission parlementaire, qu'une telle commission
pouvait aller au fond des choses.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: J'ai fait valoir c'est-à-dire en
deuxième lecture que nous trouvions que c'était une nette
amélioration que de demander au Directeur général des
élections de soumettre ses prévisions budgétaires à
une commission parlementaire et, pour la commission parlementaire, de les
adopter après étude. J'ai, cependant, fait valoir qu'il
s'agissait là strictement d'un droit de surveillance et non pas d'un
contrôle quelconque. Loin de nous l'idée de vouloir porter
atteinte à l'indépendance que doit avoir le Directeur
général des élections. Mais il me semble que
l'élément de contrôle qui pourrait exister pourrait
peut-être provenir d'une meilleure information du public quant aux
intentions du Directeur général des élections et quant
à ses prévisions budgétaires pour l'année à
venir.
À ce moment-là, si on parle d'une simple commission
parlementaire, je vais prendre strictement l'exemple de celle qu'on a eue il y
a deux semaines ici où on a quand même déposé des
rapports fort substantiels sur un dossier qui avait capté l'attention
des médias d'information au cours des semaines
précédentes, puisqu'on avait parlé de sommes mirobolantes,
qui ont été expliquées à la satisfaction presque
complète de la commission. Le fait demeure que ce qui en est ressorti au
point de vue de l'information du public, c'est que cela n'a pas
été ce qu'il y a eu de plus complet.
Compte tenu de ce qui se passe à l'Assemblée nationale en
fin de session ou même à n'importe quelle période de
l'année, on doit compter sur la collaboration des journalistes qui,
comme les députés, n'ont pas toujours seulement une commission
à couvrir et ce n'est souvent que par hasard que l'on retrouve dans les
médias le lendemain des informations rapportant les
délibérations qui peuvent avoir lieu en commission.
Je disais donc en deuxième lecture que, s'il y a un
élément de contrôle, c'est peut-être par le biais de
la population qui, étant bien informée des intentions du
Directeur général des élections, pourrait se faire une
idée sur le bien-fondé de telle ou telle dépense qui est
proposée ou qui est projetée. C'est dans ce sens que j'ai
émis l'opinion qu'il me semble qu'il pourrait être très
utile, à ce point de vue, que les travaux de la commission soient suivis
d'un débat limité dans le temps s'il le faut, mais d'un
débat à l'Assemblée nationale sur le rapport de la
commission qui aura étudié les prévisions
budgétaires, exactement de la même façon, d'ailleurs, que
la Loi sur la représentation électorale le prévoit. On
sait - c'est d'ailleurs à notre demande que cela avait été
inclus - que, dans le cas de la Commission de la représentation, tout le
débat se fait en commission parlementaire et on a l'article 31 de la Loi
sur la représentation électorale qui édicte qu'un
débat doit avoir lieu à l'Assemblée nationale, un
débat limité à cinq heures.
C'est dans ce sens que j'aimerais faire une motion d'amendement à
l'article 23 qui se lirait comme suit: Que l'article 23 soit modifié en
ajoutant à la fin le paragraphe suivant - et là, je vous dis tout
de suite que c'est exactement le même texte que l'on retrouve à
l'article 31 de la Loi sur la représentation électorale - "Dans
les cinq jours suivant ce dépôt, ce rapport fait l'objet d'un
débat limité à cinq heures et qui doit se tenir dans la
même séance ou dans deux séances consécutives
à l'Assemblée nationale; si celle-ci n'est pas alors en session,
ce débat, sujet aux mêmes limites de temps, a lieu à la
commission permanente de l'Assemblée nationale dans les dix jours
suivant le dépôt du rapport visé dans le premier
alinéa et tous les députés sont membres de la commission
pour les fins de ce débat. "Aucune motion sauf celle d'ajournement et de
suspension ne peut être présentée pendant ce
débat."
M. Bédard: Vous pouvez nous donner peut-être une
copie de l'amendement, nous permettre d'y réfléchir. Je
suggérerais, comme il y a un ou deux articles qu'on a reportés
à plus tard, de continuer...
M. Gratton: D'accord.
M. Bédard: ... et on pourrait terminer par ces
articles-là.
M. Gratton: M. le Président, malheureusement, nous,
à cause de notre souci de l'économie, on en a fait seulement
cinq.
M. Bédard: II ne faut pas que ce souci de
l'économie en vienne à brimer l'accès à
l'information.
Le Président (M. Paré): En attendant qu'on fasse
faire des copies pour tous les membres de la commission, on va suspendre
l'article 23.
M. Gratton: Je m'en excuse auprès des membres de la
commission.
M. Bédard: C'est peut-être une bonne raison pour le
suspendre. On y reviendra avec les deux ou trois articles qui sont
suspendus.
Le Président (M. Paré): D'accord, l'article 23 est
suspendu. Article 24?
M. Bédard: Bien, pas tout l'article 23, là.
Le Président (M. Paré): D'accord, on peut
continuer.
M. Doyon: II y a un certain nombre de remarques que j'avais
commencé à faire, M. le ministre, tout à l'heure, vous
vous en souviendrez, concernant la possibilité de...
M. Bédard: Je m'excuse. Pour se comprendre, là on
procédait, à la suggestion même de l'Opposition, avec
chaque article. L'amendement qu'on vient de nous proposer se situe à
l'article...
M. Gratton: 232.7 deviendrait 232.8.
Le Président (M. Paré): Donc, si on continuait.
M. Bédard: Je comprends que tous les autres avant cela
sont adoptés?
Le Président (M. Paré): Un instant, on va faire le
point. On avait accepté 232.1, 232.2. On était rendu à
232.3 au moment où l'amendement est arrivé. Est-ce que 232.3 est
adopté?
M. Gratton: Quant à moi, oui.
Le Président (M. Paré): D'accord, 232.4,
l'amendement qu'on a apporté tantôt qui...
M. Gratton: Je m'excuse. C'était une motion
prématurée.
Le Président (M. Paré): Bon, d'accord. Alors,
l'article 232.4 où on ajoute l'alinéa suivant: "La commission
peut requérir l'expertise qu'elle juge nécessaire".
M. Gratton: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Paré): L'amendement est
adopté et l'article aussi. (21 h 15)
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Paré): Article 232.5?
M. Bédard: Je pense que cela ne pose pas de
problème.
M. Doyon: Sur cet article, M. le Président...
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: ... avec votre permission. Ce sur quoi je veux porter
l'attention du ministre - je ne sais pas si cela irait vraiment à cet
article - c'est la possibilité de faire une obligation au Directeur
général des élections, de procéder à une
information moins ponctuelle et moins ramassée dans le temps, des
membres de l'Assemblée nationale. On a pu se rendre compte,
jusqu'à un certain point, du problème auquel on avait à
faire face, à la dernière séance à laquelle on a
assisté.
La commission est saisie d'un rapport très considérable
d'informations qu'il nous faut digérer, soupeser et analyser très
rapidement. Il est vrai qu'avec l'amendement que vous proposez à
l'article 232.4, la commission pourra avoir recours à l'expertise de
certains fonctionnaires. C'est exact. Cependant, je vous soumets que ce serait
peut-être désirable et de nature à aider nos travaux, si le
Directeur général des élections faisait une information
continuelle de certaines activités qui se passent dans le temps. Je
m'explique. Si on indiquait que le Directeur général des
élections doit tenir les membres de la commission au courant de
certaines choses, par exemple, des directives qui ne sont pas soumises au
conseil consultatif et, ce à quoi je faisais allusion tout à
l'heure, des directives administratives concernant la location d'espaces,
l'ameublement, la rémunération du personnel, le remboursement des
frais de voyage, ceci nous permettrait de faire une analyse comparative, si
besoin en est, en tenant compte des explications que pourrait adjoindre
à ce moment-là le Directeur général des
élections. Ceci nous permettrait aussi, en commission parlementaire,
quand
viendra le moment, de faire une appréciation plus adéquate
de certains gestes posés par le Directeur général des
élections.
On pourrait aussi concevoir très facilement que le Directeur
général des élections informe les membres de
l'Assemblée nationale quand il a à procéder à
certaines dépenses plus importantes les unes que les autres, par
exemple. Je pense qu'il serait peut-être normal et intéressant,
dans le cas d'un achat d'immeuble de 3 000 000 $, de 3 500 000 $, pour les
membres de l'Assemblée nationale, d'apprendre ces choses en même
temps que la transaction est en train de se faire. Pas que nous ayons le
désir, ou le pouvoir ou même l'ambition de nous y opposer, mais
tout simplement pour que nous puissions analyser la transaction, la
dépense elle-même, nous préparer pour la commission
parlementaire éventuelle et tenir compte, parce que le Directeur
général des élections pourra le faire à ce
moment-là, des explications qu'il pourrait nous faire valoir au moment
où ces choses arrivent.
Le problème auquel on a à faire face est le suivant: II
est vrai que la commission parlementaire pourra poser toutes les questions du
monde au Directeur général des élections qui sera
sûrement prêt à y répondre. Mais, est-ce qu'on peut
espérer que, dans un laps de temps très court, on puisse avoir
l'occasion et le temps de fouiller les questions et de procéder à
une analyse rationnelle de ces rapports ou prévisions budgétaires
ou encore des dépenses qui ont déjà été
faites? Est-ce qu'on pourrait obvier à ces difficultés
jusqu'à, un certain point en demandant au Directeur
général des élections, comme cela se fait dans certains
cas ou comme cela pourrait se faire, en tout cas, qu'il veuille bien nous
informer, au fur et à mesure que les choses se passent, nous fournir les
renseignements que je mentionne ici? Est-ce quelque chose d'absolument
impensable?
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le ministre, préférez-vous parler
maintenant?
M. Bédard: Ce serait simplement une remarque.
Effectivement, on a été à même de constater, lors de
la commission parlementaire, que le Directeur général des
élections, comme d'autres directeurs généraux dans les
circonstances, pouvait se présenter à la commission avec une
masse de documents très importante. Il pouvait être difficile
d'étudier tout cela rapidement ou de le digérer. Maintenant, il
faut bien penser que le mécanisme que l'on introduit fait que, chaque
année, le Directeur général des élections va avoir
à se présenter devant la commission parlementaire, ce qui
n'était pas le cas auparavant. Quand on regarde l'ensemble du rapport
qui nous a été fait lors de la commission parlementaire, il y a
certains éléments, même dans les questions qu'on a
posées, qui remontaient à deux ou trois ans. Ce sont des choses
qui ne se représenteront plus dans l'avenir, puisque chaque
année, sur une période bien déterminée et
relativement courte quand même, les membres de la commission
parlementaire seront en mesure d'étudier et, après cela, de
passer leurs remarques en ayant l'expertise nécessaire.
J'ai été très sensible - je dois le dire -aux
représentantions faites par le député de
Louis-Hébert concernant sa préoccupation d'un plus grand
contrôle et c'est en ayant cela à l'esprit que j'ai apporté
l'amendement à l'article précédent qui permet aux membres
de la commission parlementaire de requérir une expertise. Je crois
qu'avec ces éléments, tenant compte qu'on aura à
s'interroger simplement sur un an d'exercice et non sur quatre ou cinq ans,
comme on peut le faire pour les crédits, on peut le faire pour les
crédits provisoires du Directeur général des
élections. Peut-être que ce sera une première
expérience qu'on pourra faire, toute loi étant perfectible
à partir des expériences qu'on peut faire.
Sachant que le député de Louis-Hébert a aussi
très à coeur la nécessité de préserver non
seulement le plus possible, mais intégralement l'indépendance du
Directeur général des élections, il me semble qu'on pourra
y aller avec cette première expérience quitte, après cela,
à avoir chacun nos suggestions ou nos remarques une fois
l'expérience faite. J'aurais peur qu'on n'en arrive à une
commission ou les membres de la commission en seront à scruter chaque
geste du Directeur général des élections au cours du... Je
sais que ce n'est pas le but que poursuit le député de
Louis-Hébert. Je lui demande tout simplement s'il ne croit pas que, dans
les circonstances, de par l'amendement qu'on a apporté à
l'article 232.4, on se donne suffisamment de garantie. À partir du
moment où on a confiance dans une personne quand même, il faut lui
laisser une certaine latitude.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, très rapidement. Le but de mon intervention
n'était aucunement de manifester quelque manque de confiance que ce soit
envers le Directeur général des élections.
M. Bédard: Je le sais.
M. Doyon: C'était tout simplement de chercher un moyen
d'actualiser le contrôle
de l'Assemblée nationale. Je me disais que -et je n'insiste pas -
un de ces moyens - et j'en cherche d'autres, il y en a peut-être d'autres
aussi - c'était de saisir. On sait comment cela se passe à
l'Assemblée nationale. Vous êtes ici depuis tellement plus
longtemps que moi, vous le savez encore mieux que moi. Il y a tellement de
sujets qui sollicitent notre attention. Si, simplement une fois par
année, on est saisi de rapports et tout cela, on se dit: Bon, là,
on regarde cela parce que c'est le temps et il faut passer à travers, il
faut le faire. Cela risque d'être quelque chose qu'on oublie une fois
qu'on l'a fait, tandis que, la nature humaine étant ce qu'elle est, je
pensais qu'une façon d'actualiser les choses était de dire: Le
Directeur général des élections juge bon de nous saisir de
cela. Cela attire notre attention et cela nous oblige à songer que cette
personne dépend uniquement et directement de nous.
M. Bédard: Je comprends très bien vos
préoccupations. Si le député de Louis-Hébert est
d'accord, on pourrait tenter une première expérience, quitte
après cela à voir jusqu'à quel point il y a lieu
d'améliorer le mécanisme.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le paragraphe
232.5 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le paragraphe
232.6 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le paragraphe
232.7 est adopté?
M. Bédard: Suspendu. On y reviendra après les
autres.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le paragraphe
232.7 était un nouvel alinéa?
M. Bédard: Bien, on verra. Comment est-ce que...
M. Gratton: En fait, c'était probablement ajouté au
paragraphe 232.7. Suspendons, M. le Président.
Le Président (M. Paré): D'accord, le paragraphe
232.7 est suspendu. Article 24.
Modifications à la Loi sur la
représentation électorale
M. Mailloux: On pourrait y aller pour les articles 24, 25, 26 et
27, à moins que...
Le Président (M. Paré): Les articles 24, 25, 26 et
27 sont adoptés. Article 28.
M. Bédard: Article 28. Cet article précise, dans
l'esprit d'un regroupement cohérent et efficace, que le Directeur
général des élections assume la présidence de la
commission qui se complète de deux autres membres. Je n'ai pas d'autres
remarques. Il s'agit de la Commission de la représentation
électorale.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: Quant aux autres 13 et 14, cela pourrait aller.
Est-ce que l'on peut d'abord me dire à combien équivaut 1% du
traitement minimal que reçoit annuellement un administrateur classe
5?
M. Bédard: C'est 1% du minimum d'administrateur classe 5
pour chaque jour de séance, cela représente environ 355$. Cela
représente 355,88 $.
M. Gratton: Est-ce qu'on a une idée...
M. Bédard: On avait pensé à fixer une limite
pour les montants versés aux commissions, mais...
M. Gratton: Cela, ce sont les deux commissaires.
M. Bédard: ... on a changé, on n'a pas retenu cette
possibilité-là parce que ce serait peut-être limiter
l'action et l'indépendance de la commission. Cela pourrait
représenter une sorte de manque de confiance envers une commission dont
la crédibilité est basée sur la confiance que lui porte
l'Assemblée nationale elle-même. Ce serait probablement oublier,
ce serait sûrement oublier que l'actuelle commission a été
loin d'exagérer quant aux nombre de séances depuis sa
création puisque, en 1980-1981 - en 1980, c'était l'implantation,
c'est évident, il y a eu 48 séances - en 1981, il y a eu 30
séances et en 1982 seulement 11 séances.
Est-ce que ça va?
M. Gratton: Oui. M. le Président, je comprends qu'on ne
veuille pas fixer un salaire annuel, parce qu'il y a des années
où il n'y aura pas suffisamment de travaux et d'autres années
qui...
M. Bédard: On en a la meilleure illustration dans le
nombre des séances, qui a diminué chaque année, et d'une
façon très remarquable pour la dernière année.
Alors, pour qui tient compte...
M. Gratton: Est-ce que c'était la façon de
rémunérer les membres de la commission actuelle?
M. Bédard: Oui.
M. Gratton: Dans le cas du président, ce sera maintenant
le Directeur général des élections.
M. Bédard: Pour être très clair, cela a
été 300 $ jusqu'à présent.
M. Gratton: C'était quand même 1%, c'était la
même formule.
M. Bédard: C'est cela.
M. Gratton: Dans le cas du président de la commission, qui
est le Directeur général des élections, à compter
de l'adoption du projet de loi, on parle d'une rétribution annuelle
égale à 25% de ce traitement minimal, est-ce que c'est le
même traitement dont on parle plus haut?
M. Bédard: Oui. C'est le même traitement
minimal.
M. Gratton: Pour la classe 4 ou la classe 5?
M. Bédard: Oui, classe 5.
M. Gratton: Parce que, présentement...
M. Bédard: La situation présente, c'est que, comme
commissaire de l'actuelle commission, M. Côté reçoit une
rémunération additionnelle qui a été votée
le 21 décembre 1979 par l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Qui est un montant fixe?
M. Bédard: C'est cela. Le projet n'ajoute rien de nouveau,
si ce n'est que la rémunération est établie dans la loi
plutôt que par une motion de l'Assemblée nationale. Avec les
responsabilités additionnelles que lui confie le projet, il serait, je
pense, inconvenant de ne pas reconduire la situation actuelle.
M. Gratton: Adopté, M. le Président. M.
Bédard: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 15 adopté.
Article 16.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
17.
M. Gratton: 16, 17, 18...
Le Président (M. Paré): Article 16, adopté.
Article 17, adopté. Article 18, adopté. Article 19.
M. Lachance: M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: Comme le président de la commission sera le
Directeur général des élections...
M. Bédard: Je m'excuse, l'article 19, c'est simplement de
la technique, je ne suis pas à l'article 19.
Une voix: On n'est pas à 19 encore?
Le Président (M. Paré): C'est toujours le
paragraphe 19 de l'article 28.
M. Bédard: Au niveau de l'autre...
Le Président (M. Paré): On est toujours à
l'article 28, paragraphe par paragraphe.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, peut-être pour me
rassurer un peu sur le rôle éventuel du président de la
commission de représentation qui dorénavant, avec l'adoption de
cette loi, sera le Directeur général des élections,
j'aimerais savoir de M. Côté s'il entend donner à la
Commission de la représentation électorale toute l'importance
qu'elle a eue jusqu'à ce jour, parce que, je vous assure que j'ai
peut-être une crainte, c'est qu'à travers tout le dédale de
la direction des élections, j'ai peur un peu que la commission de la
représentation se perde à l'intérieur de cela. Je ne sais
pas si M. Côté pourrait me rassurer. (21 h 30)
M. Bédard: Cela va lui faire plaisir de
répondre.
Le Président (M. Paré): M. Côté.
M. Côté: Je ne vous cache pas que votre question me
surprend un petit peu, parce que j'étais membre de la Commission de la
représentation électorale actuelle depuis les trois
dernières années. Je n'ai manqué aucune des
séances. J'ai pensé de
façon fort active aux travaux de la commission, c'est le moins
que je puisse dire. Je crois que cette commission a tellement d'importance que
je vais m'y consacrer avec le plus d'énergie que je pourrai
déployer, parce que pour moi, c'est primordial. Je ne sais pas si cela
répond à votre question, si je l'ai bien comprise.
M. Lachance: Oui, M. le directeur. Il y a plusieurs aspects
là-dedans. Évidemment, il y a l'aspect qui nous concerne
précisément à l'échelle de l'ensemble du
Québec pour les lois électorales du Québec, mais il y a
aussi l'autre aspect de la commission qui a des pouvoirs sur la
délimitation des quartiers du coté municipal et son rôle
qui va se poursuivre, je pense. Est-ce que cet aspect est également dans
vos préoccupations, M. le directeur?
M. Côté: Assurément. Je pense que c'est
complémentaire. C'est un tout. Évidemment, vous voyez, dans les
différentes dispositions... On verra plus loin dans les autres
dispositions de la loi qui se rapporte aux modifications apportées
à la Loi sur la démocratie municipale, les élections dans
certaines municipalités, qu'il y a possibilité de
délégation de certaines responsabilités. La
délimitation du territoire, tant sur le plan des circonscriptions
électorales pour la détermination des représentants de
l'Assemblée nationale d'une part, et la délimitation du
territoire pour les districts électoraux municipaux, je dirais
jusqu'à un certain point, d'une égale importance sur le plan de
la représentation, sur le plan de l'importance du travail qu'il y a
à y faire, qu'il y a à y accomplir et de respecter
scrupuleusement les dispositions de la Loi sur la représentation
électorale ou de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités.
M. Lachance: Je suis rassuré, M. le directeur.
Le Président (M. Paré): L'article 19 est
adopté.
M. Bédard: Je pense que M. le directeur
général peut dire qu'il a été épaulé
dans cette préoccupation par M. Lemieux, qui a rendu des services
très louables et qui mérite une mention spéciale
concernant l'ensemble des travaux effectués par la Commission de la
représentation électorale.
M. Côté: Si vous permettez, M. le ministre,
d'ajouter un mot à cet égard. Je suis très heureux que
vous le souligniez, M. Lemieux, qui a agi comme directeur et président,
a été d'un apport tellement précieux que je tiens à
ce qu'il - vous allez voir par d'autres articles - continue à servir
dans ce domaine et que sa grande compétence dans ce domaine soit non
seulement reconnue, mais maintenue. Je le considère comme étant
un élément indispensable dans les travaux qu'aura à
accomplir la future commission.
Le Président (M. Paré): D'accord. Toujours à
l'article 19. L'article 19.19 est adopté.
M. Bédard: L'article 19 est adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 19.20 est
adopté. L'article 19.21 est adopté. L'article 19.22 est
adopté. L'article 19.23 est adopté. L'article 19.24 est
adopté.
M. Gratton: À l'article 19.23... D'ailleurs, si on ne dit
mot, c'est qu'on reprend là le texte de la loi actuelle.
M. Bédard: C'est exact.
M. Gratton: Dans le cas de l'article 19.23, le président
est assisté d'un adjoint. Cela veut donc dire que c'est obligatoire que
le DGE se nomme un adjoint à la représentation.
M. Bédard: Qu'il y ait un adjoint à la
représentation électorale, d'ailleurs, pour y garder d'une
certaine façon son indépendance et une préoccupation
particulière.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: C'est la première fois que la question me
vient, mais en lisant l'article, je me dis: Comment va-t-on faire la
démarcation du rôle de l'adjoint du Directeur
général à la représentation par rapport au
rôle des deux autres commissaires qui seront nommés par
l'Assemblée nationale? Je ne sais pas si je devrais vous adresser la
question ou la poser au directeur général, mais je pense que
c'est une question qui se pose.
M. Bédard: Leur mandat va...
M. Côté: Je m'excuse, mais je ne saisis pas
très bien.
M. Rochefort: D'une part, la loi vous nomme président de
la commission de la représentation. Dans un deuxième temps, la
loi prévoit la nomination de deux autres commissaires pour un mandat de
cinq ans par un vote des deux tiers de l'Assemblée nationale. À
l'article 28.23 qu'on étudie actuellement, il est prévu que vous
allez vous nommer un adjoint à la représentation
électorale. Je m'interroge pour la première fois sur le
rôle de cet adjoint par rapport à vous et par rapport aux deux
autres
commissaires qui seront nommés, eux, par l'Assemblée
nationale du Québec.
M. Côté: Par analogie, je dirais que le râle
de cet adjoint sera semblable à celui des deux autres adjoints que
j'aurai comme Directeur général des élections;
première partie de la réponse. D'autre part, il est prévu
un peu plus loin, je ne sais plus dans quel article, que je pourrai
déléguer des pouvoirs à - je pense que c'est dans
l'article qui se rapporte aux élections dans certaines
municipalités - une personne pour déterminer les
délimitations des districts électoraux municipaux pour les
municipalités de 1000 à 20 000 habitants. Dans mon esprit, cette
fonction devrait être normalement dévolue à cet adjoint. En
somme, la structure est la suivante: II y a une commission composée de
trois commissaires qui ont la responsabilité entière, ultime et
définitive de déterminer les circonscriptions
électorales...
M. Rochefort: Ces trois commissaires étant vous, ainsi que
les deux autres membres qui seront nommés par l'Assemblée
nationale.
M. Côté: C'est cela. Ces trois commissaires sont
assistés d'un adjoint qui est l'adjoint du président, mais qui
peut être effectivement l'aide, je dirais, exécutif des trois
commissaires et il y aura un secrétaire de la commission. Pour aider au
travail de cette commission, le personnel qui sera requis pour la commission
sera le personnel que devra lui fournir le Directeur général des
élections.
M. Rochefort: II y a quelques secondes, dans un autre article qui
devrait être étudié ultérieurement, vous avez fait
allusion à la possibilité que vous déléguiez un
certain nombre de vos responsabilités en matière municipale - et
quand on parle de matière municipale, on parle de délimitation de
quartiers municipaux, comme ce à quoi mon collègue de Bellechasse
faisait allusion tantôt à quelqu'un d'autre. Est-ce que je
comprends bien que cette délégation de pouvoirs pourrait
être faite à l'endroit de votre adjoint?
M. Côté: C'est l'hypothèse que j'envisage
pour le moment. Je ne voulais pas l'indiquer...
M. Rochefort: La question que je vous pose
précisément est: Cette personne qui sera votre adjoint à
la représentation électorale n'aura, de toute évidence,
pas la même légitimité que les deux autres personnes,
membres de la commission, qui auront été nommées par
l'Assemblée nationale du Québec à un vote des deux tiers.
Je m'interroge. C'est la première fois que cela me frappe.
M. Côté: Le rôle ne sera comme cela. Il faut
établir une analogie entre cet adjoint et les deux autres adjoints au
Directeur général des élections, à qui il est
prévu dans des articles que vous venez d'adopter, qu'il y aura aussi
possibilité de délégation de certains pouvoirs, pourvu que
ce soit publié dans la Gazette officielle. Vous vous rappelez quelques
articles précédents. Pour la même façon, pour cet
adjoint à la commission de la représentation, ce sera le
même genre de rôle mais, en plus, il est envisagé de pouvoir
confier, dans le cas de l'article 32, paragraphe 13.5, troisième
alinéa, à cette personne le soin de voir à
déterminer les districts électoraux municipaux pour des
municipalités qui ont de 1000 à 2000 habitants.
M. Gratton: C'est exactement le même système qui
existait avant, sauf que c'est maintenant...
M. Bédard: C'est cela. Il n'y a pas de
problème.
M. Gratton: ... le Directeur général des
élections qui est président de la commission alors qu'avant,
c'était le président de la commission qui était le
Directeur général des élections.
M. Côté: C'est cela.
M. Rochefort: Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre
intervention. Dans le passé, le président-directeur
général de la carte, qui avait été nommé par
l'Assemblée nationale, pouvait déléguer ses pouvoirs
à un adjoint.
M. Gratton: À un secrétaire; la commission nommait
un secrétaire.
M. Côté: Non, non, pas auparavant.
M. Rochefort: C'est cela. Non, non, non. Il n'y avait pas cela
dans l'ancienne loi.
M. Gratton: La commission avait un secrétaire.
M. Rochefort: La commission avait un secrétaire, mais il
ne devenait pas un adjoint à la représentation qui pouvait, entre
autres, aller siéger avec les deux autres commissaires pour
délimiter des quartiers électoraux municipaux.
M. Côté: Non; mais, avez-vous à l'esprit les
pouvoirs? Vous savez, le mémoire que j'ai présenté l'autre
jour, l'organigramme que j'ai suggéré et que j'envisage d'avoir,
je pense que cela aiderait. C'est que vous
verriez qu'il y a le Directeur général des
élections, le conseil consultatif et la commission de la
représentation. En dessous, il y a trois adjoints: Un adjoint au
scrutin, un adjoint au financement et un adjoint à la
représentation. En dessous de l'adjoint à la
représentation, il y a une autre boîte qui s'appelle la Direction
de la délimitation territoriale. Alors, tout cela forme un tout, parce
que la Direction de la délimitation territoriale aura comme
responsabilité de préparer le travail nécessaire qui sera
transmis à l'adjoint pour aider les deux autres commissaires qui, eux,
ne sont pas à temps plein, à effectuer leur travail.
M. Rochefort: Concrètement, est-ce que vous envisagez de
déléguer vos pouvoirs de siéger de plein droit à
cet adjoint à la commission de la représentation en compagnie des
deux autres commissaires qui auront été nommés par
l'Assemblée nationale?
M. Côté: Pas les cas de la détermination des
circonscriptions électorales provinciales.
M. Rochefort: Mais dans le cas des quartiers électoraux
municipaux, contrairement à ce qui existe actuellement, vous envisagez
la possibilité de les déléguer en votre nom pour faire
cela.
M. Côté: Pour la raison suivante: Dans le cas de la
délimitation des districts électoraux municipaux, il est
envisagé la constitution de bancs soit de un, de deux ou de trois
commissaires selon l'importance des municipalités. Dans le cas des
très petites municipalités, on s'est dit qu'il serait
peut-être moins coûteux et que cela pourrait se faire par
l'intermédiaire d'un adjoint qualifié de voir à faire ce
travail de la délimitation des districts électoraux municipaux
des petites municipalités quand cela se présente, mais c'est
l'exception.
M. Rochefort: Je comprends très bien ce que vous me dites,
mais... M. le ministre.
M. Bédard: ... une question... M. Rochefort: Non,
non, allez-y.
M. Bédard: Est-ce qu'il serait exact de dire que cet
adjoint aura principalement comme responsabilité d'aider le
président dans son administration générale de la
commission?
M. Côté: Vous le résumez exactement. Vous le
résumez très bien.
M. Bédard: Cela sera son rôle.
M. Côté: C'est son premier devoir.
M. Rochefort: Oui, sauf que, si je comprends bien votre
dernière intervention avant la réponse que vous venez de fournir
au ministre, vous évoquez la possibilité de permettre à
cet adjoint que vous allez désigner à la représentation
électorale de siéger sur un banc seul, à deux ou à
trois.
M. Côté: Je m'excuse. Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Il faudrait, M. le député, lire l'article 32...
M. Rochefort: C'est ce que je fais.
M. Côté: 13.5, troisième alinéa,
uniquement. Regardons seulement ce point. Cela ne veut pas dire
nécessairement que ce sera l'adjoint, mais regardons cela, je vous le
donne comme hypothèse: Dans le cas d'une municipalité qui a
adopté un règlement en vertu de l'article 1.4. Il s'agit des
municipalités qui ont de 1000 à 20 000 habitants. Il y en a
combien à peu près?
Une voix: Actuellement, M. le Président, il y aurait 58
municipalités...
M. Côté: De 1000 à 20 000 habitants, il peut
y avoir une cinquantaine de municipalités. C'est dans ces cas qu'on peut
dire que la commission peut déléguer l'exercice de ses devoirs et
responsabilités de la délimitation d'un district électoral
municipal à une personne qu'elle désigne. Dans mon idée,
pour le moment, cette personne serait l'adjoint, mais pas
nécessairement. Ce serait l'adjoint, parce que c'est la personne.
M. Rochefort: Ce serait l'adjoint préférablement
à une des deux personnes qui ont été nommées par
l'Assemblée nationale?
M. Côté: Cela peut être une des deux personnes
qui ont été nommées par l'Assemblée nationale,
c'est une question de partage de travail et de disponibilité des deux
autres. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on dise que cela soit une des
deux autres personnes. La seule idée qui a présidé
à cette suggestion a été de faciliter un peu le travail
des deux autres commissaires, qui vont être des personnes choisies en
dehors de la fonction publique, qui vont être des personnes qui vont
accomplir le travail en dehors de leurs fonctions régulières.
C'est pour leur faciliter le travail uniquement. Si vous arriviez à la
conclusion que cela devrait être de ces personnes, je...
M. Rochefort: C'est seulement que je me dis: Les deux personnes
nommées par l'Assemblée nationale comme vous sont des
détenteurs d'un pouvoir qui a été donné
directement par l'Assemblée nationale à trois personnes,
ce qui n'est pas le cas de votre adjoint; lui, il détient un pouvoir qui
vient de quelqu'un qui a été nommé par l'Assemblée
nationale, mais lui ne l'a pas été. Je me dis que cela peut poser
des problèmes de...
M. Côté: Vous avez une objection sérieuse.
Modifions l'article 13.5, troisième alinéa, si c'est comme cela
que vous croyez que cela devrait être fait.
M. Rochefort: Je suis le seul à m'interroger
là-dessus. Si je suis le seul...
Le Président (M. Paré): Est-ce que j'en conclus que
le point 23 de l'article 28 est adopté?
M. Bédard: Adopté. (21 h 45)
M. Gratton: Adopté.
M. Rochefort: Au minimum, M. le directeur général,
je souhaiterais que vous utilisiez votre adjoint pour exercer ces fonctions
uniquement dans des cas où les deux autres commissaires ainsi que
vous-même seriez absolument dans l'impossibilité d'exercer ce
rôle. Je pense qu'on se comprend bien, qu'il y a une question de
délégation de pouvoirs qui est bien différente de celle de
l'Assemblée nationale. Ici quelqu'un qui est nommé par
l'Assemblée nationale délègue à quelqu'un qui n'a
pas de compte à rendre d'aucune façon à des
élus.
M. Côté: Si je comprends bien, M. le
député, vous mettez l'insistance sur les mots "peut
déléguer".
M. Gratton: II est payé uniquement les jours où il
siège en commission.
M. Rochefort: Ce n'est pas seulement la question de payer, c'est
une question de mandat.
M. Gratton: On ne peut pas lui demander de travailler sans
être payé.
M. Rochefort: Non, mais ce n'est pas cela la question. On ne
parle pas de bénévolat. On parle seulement de
délégation directe de l'Assemblée nationale.
M. Bédard: ... un peu plus loin. Est-ce qu'il y a d'autres
représentations?
Le Président (M. Paré): Article 23, adopté.
Article 24.
M. Bédard: À l'article 24, pas de remarque
spéciale. C'est tout à fait normal que les gens dans l'exercice
de leurs fonctions ne soient pas...
Le Président (M. Paré): Article 24 adopté.
Article 24.1, adopté aussi. Donc, cela veut dire que l'article 28 est
adopté en totalité. On passe à l'article 29.
M. Gratton: On peut m'expliquer la signification de l'article
29?
M. Bédard: Pardon?
M. Gratton: Est-ce qu'on peut m'expliquer ce qu'on veut dire
quand on parle de la mutation, de l'affectation des membres du personnel de la
commission? Est-ce que c'est à l'intérieur du bureau du Directeur
général des élections ou vers la fonction publique?
M. Bédard: Ils font déjà partie de la
fonction publique. Il s'agit tout simplement de rattacher, aux fins de
l'intégration, le personnel de la commission au personnel du Directeur
général des élections.
M. Gratton: "Toutefois, le Directeur général des
élections peut, en vertu de l'article 55, déterminer dans quelles
mesures et selon quelles modalités doit s'effectuer la mutation et
l'affectation des membres de ce personnel. Est-ce qu'il s'agit à ce
moment d'ajustement de salaire ou de conditions de travail?
M. Bédard: À l'article 55, on va avoir à se
pencher sur les questions que vous nous posez concernant l'intégration,
les mutations, les mises en disponibilité.
M. Gratton: Je l'ai lu l'article 55. Est-ce que cela veut dire
que le Directeur général des élections aurait jusqu'au 30
septembre 1983 pour choisir le personnel qu'il veut garder parmi les membres de
la commission? Sûrement pas.
M. Bédard: Un des problèmes particuliers qui peut
être réglé par l'article 29, ce peut être le
dédoublement de fonctions. Évidemment, un exemple strictement
possible... En vertu des lois actuelles, chaque directeur est obligé de
maintenir un centre d'information. Évidemment, en vertu de chacune de
ces lois, actuellement, il y a un directeur de l'information. Ce que veut
l'article 29, c'est justement éviter qu'il y ait en même temps
deux ou trois directeurs de l'information. Cela donne la possibilité ici
d'affecter, selon les modalités, selon un classement donné, les
personnes à cet égard.
Le Président (M. Paré): Article 29,
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
30.
M. Bédard: À l'article 30, j'aurais un amendement:
Remplacer l'article 30 par le suivant: Le mandat des membres de la commission
de la représentation prend fin le (insérez ici la date
d'entrée en vigueur du présent article). Le Directeur
général de la représentation devient membre du personnel
du Directeur général des élections. La Loi sur la fonction
publique lui devient applicable sans autre formalité. De plus, le
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics est réputé lui avoir été applicable depuis
le 1er janvier 1980. Les autres membres de la commission reçoivent une
indemnité de départ déterminée par le gouvernement
sauf s'ils redeviennent membres de la commission.
En commentaires, comme on le sait, le mandat des membres actuels de la
commission se termine normalement en décembre 1984. Il s'agit
d'indiquer...
M. Gratton: En 1984?
M. Bédard: C'est ça. Il s'agit d'indiquer comment
se fait l'intégration prévue par le présent projet de loi.
Le premier alinéa du nouvel article, que je veux vous présenter,
prévoit que le mandat des membres actuels de la commission se termine
à la date de l'entrée en vigueur de l'article. Le deuxième
alinéa prévoit ce qu'il advient de l'actuel Directeur
général, M. Lemieux, de l'actuel Directeur général
de la représentation électorale qui était, avant
d'être nommé à ce poste par l'Assemblée nationale,
employé de la Commission permanente de la réforme des districts
électoraux. Il s'agit de préciser que la Loi sur la fonction
publique lui devient applicable et que le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics, le RREGOP, auquel il
a continué de participer sans y avoir droit, est réputé
lui avoir été applicable depuis le début de cette
période. Le troisième alinéa prévoit ce qu'il
advient des deux autres commissaires. M. Côté, actuel Directeur
général des élections, devient, selon la nouvelle
structure, président de la commission. Donc, pas d'indemnité de
départ. Me Drouin se verra indemnisé pour la fin
prématurée de son mandat. Ce qui est normal dans les
circonstances.
M. Gratton: Adopté. M. Bédard:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Donc, l'article 30
amendé est adopté. On passe maintenant au chapitre III,
dispositions concernant la division des districts électoraux et
municipaux. Oui, M. le député de Bellechasse.
M. Lachance: Si vous me permettez, avant de passer au chapitre
III, j'aimerais brièvement entendre l'actuel président de la
commission de la représentation, M. Lemieux. S'il peut venir à la
table, j'aurais peut-être quelques questions d'information à lui
poser. Merci, M. Lemieux. Nous avons vu, dans les journaux d'aujourd'hui,
enfin, quelques journaux, un encart publicitaire - en tout cas je peux le
qualifier de publicitaire d'information concernant la révision des
limites des circonscriptions électorales fédérales sur le
territoire du Québec. Je m'interroge en voyant cela, parce que cela
touche évidemment le même territoire sur lequel vous-même
avez eu à travailler au cours des années passées et dans
le présent également. Comme vous avez une excellente expertise du
territoire ou des modalités qui ont trait à délimiter les
circonscriptions électorales et que nous avons ici 75 circonscriptions
fédérales actuellement qui seront portées à 79 dans
le projet et que nous en avons 122 sur la carte du Québec, j'aimerais
savoir, M. Lemieux, s'il existe des échanges d'information ou un
dialogue. Je ne pense pas être en dehors du sujet. Est-ce qu'il existe
une collaboration ou des échanges entre le Québec et le
fédéral?
M. Lemieux (Jean-Luc): Pour répondre à la question
de M. le député de Bellechasse, je tiens à vous informer
qu'il n'existe pas d'échange, si vous voulez, entre l'actuelle
Commission de la représentation électorale et la commission
fédérale qui préside à la délimitation des
circonscriptions électorales fédérales. Il y a eu,
à un moment donné, une visite d'un haut fonctionnaire du bureau
du Directeur général des élections à Ottawa, M.
Hamel, qui est venu nous rendre une visite de courtoisie. Il nous a
demandé grosso modo comment on procédait pour établir la
délimitation des circonscriptions électorales du Québec.
Renseignement qu'il aurait pu obtenir en consultant le document qu'a produit,
en 1980, la commission de la représentation, document intitulé,
si vous vous rappelez bien, "Rapport de la Commission de la
représentation électorale", où on retrouvait à
l'intérieur de ce document les principales démarches qu'avait
entreprises la commission de la représentation. Il lui était
loisible aussi, à ce fonctionnaire, de consulter la Loi sur la
représentation électorale.
M. Lachance: M. Lemieux, est-ce que ce personnage vous a
rencontré dernièrement ou si cela remonte à assez
longtemps?
M. Lemieux: Si ma mémoire est bonne, il y a à peu
près 18 mois que ce monsieur
s'est amené pour faire une visite tout simplement, mais il n'y a
jamais eu d'échange, si vous voulez, de renseignements de quelque nature
que ce soit. D'ailleurs on sait très bien que la vocation des deux
commissions, leur constitution, et le but pour lequel on fait une
délimitation du territoire de la province de Québec sont
diamétralement opposés.
M. Lachance: M. Lemieux, sans vouloir vous mettre dans l'eau
bouillante ou dans l'eau froide - ce n'est pas du tout mon intention - est-ce
que vous pensez qu'il serait souhaitable, aussi bien pour l'organisme dont vous
assumez présentement la présidence que pour les gens qui
travaillent à l'autre niveau, qu'il y ait discussions, qu'il y ait
échanges?
M. Lemieux: C'est difficile de se prononcer sur une telle
question. Si vous permettez, je ferai un bref parallèle entre la
situation qui existe au fédéral et la situation qui existe au
Québec concernant la délimitation des circonscriptions
électorales. Primo, au Québec, la commission de la
représentation, comme vous le savez très bien, est un organisme
permanent; donc, il y a une permanence d'assurée à
l'intérieur de cette commission, alors qu'au fédéral, vous
avez une commission dite ad hoc qui est mise sur pied, qui est formée...
C'est une immense commission où on retrouve trois membres pour chacune
des provinces du pays. À cette commission ad hoc, les membres sont
nommés pour la durée du mandat. Au Québec, la Loi sur la
représentation électorale dit que la délimitation doit se
produire dans l'année qui suit les élections
générales. Au fédéral, la délimitation a
lieu tous les dix ans dans l'année qui suit ordinairement le recensement
décennal, c'est-à-dire le recensement de 1971-1981 par rapport au
recensement quinquennal.
Le nombre de circonscriptions au provincial, dans l'actuelle Loi sur la
représentation électorale, n'est pas déterminé. On
sait très bien que, comme je l'ai mentionné il y a huit ou neuf
jours devant cette commission, le législateur a cru bon de ne pas
inclure dans la présente loi de la commission de la
représentation un nombre fixe de circonscriptions. Au
fédéral, le nombre de circonscriptions est délimité
par un nombre moyen d'électeurs qu'on doit retrouver dans tout le Canada
et la proportion d'électeurs à travers chacune des provinces fait
en sorte qu'à un moment donné, le nombre de circonscriptions
électorales fluctue de dix ans en dix ans, d'une province à
l'autre. Par exemple, on sait très bien qu'actuellement, d'après
les renseignements que l'on détient, le nombre de députés
à Ottawa devra augmenter de 28; donc, un ajout de 28 circonscriptions
électorales et le Québec se voit ajouter 4 circonscriptions
électorales.
Autre chose: Au Québec, la loi fixe des critères à
caractère socio-économique; non seulement elle ajoute des
critères mathématiques, mais elle ajoute des critères
socio-économiques. Par exemple: homogénéité
socio-économique. On parle beaucoup de pôle d'attraction et ainsi
de suite, lorsqu'on tient le découpage et les gens sont très
sensibilisés à cet aspect. Or, au fédéral, je ne
voudrais pas porter de jugement, mais il semble que l'aspect
mathématique soit primordial.
Au provincial, c'est une commission indépendante qui prend ces
décisions. Au fédéral, c'est aussi une commission
indépendante qui est nommée, comme je l'ai mentionné tout
à l'heure, pour un mandat ad hoc, mais il n'en demeure pas moins qu'ici,
à l'Assemblée nationale du Québec, une fois que la
commission s'est prononcée sur un découpage, les membres de
l'Assemblée nationale ne peuvent en appeler par une loi quelconque
à moins de modifier la Loi sur la représentation
électorale pour changer les délimitations des circonscriptions
électorales. (22 heures)
Or, on sait très bien qu'au fédéral, un
député pourrait, par le biais d'un projet de loi privé,
essayer de modifier la délimitation d'une cisconscription
électorale. Autre caractéristique aussi: il est arrivé au
fédéral en 1971 que le découpage électoral ne
semblait pas faire l'unanimité de plusieurs personnes. Donc, on vous
demande humblement de demander aux commissaires de - excusez le terme, M. le
Président -refaire leurs travaux ou leurs devoirs sur la carte
électorale. Donc, ce sont plusieurs différences qui existent
entre le palier provincial et le palier fédéral. À ce
moment-ci, il devient très difficile de faire des comparaisons, mais
également il devient excessivement difficile de porter un jugement de
quelque nature que ce soit.
M. Lachance: Je vous remercie, M. Lemieux.
Modifications à la Loi sur les élections
dans certaines municipalités
Le Président (M. Paré): Merci, M. Lemieux. On passe
maintenant au chapitre 3, mais il y a un changement, remplacer le titre du
chapitre, au lieu de: "Dispositions concernant la division des districts
électoraux municipaux" par "Dispositions concernant la Loi sur les
élections dans certaines municipalités".
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
31.
M. Mailloux: Articles 31, 32, 33 et 34, adopté.
Le Président (M. Paré): Article 31, adopté.
Article 32, adopté. Article 33, adopté. Article 34,
adopté. Nous sommes maintenant rendus à l'article 35.
M. Bédard: À l'article 35, j'aurais un petit
amendement à l'effet de remplacer la première ligne de cet
article par la suivante: 35, l'article 34,1 de cette loi est remplacé
par les suivants...
M. Gratton: Si vous faites cela, M. le ministre, je vous
demanderais de revenir à l'article 28 alinéa 15, deuxième
alinéa du sous-article 15. C'est adopté votre affaire.
M. Bédard: Est-ce que c'est cela?
M. Gratton: Oui. C'est une faute d'orthographe. Il y en a une
autre au deuxième alinéa, la première ligne du
deuxième alinéa du sous-article 15 de l'article 28, page 13.
Quand on parle des allocations auxquelles, cela prendrait "les".
Le Président (M. Paré): Je pense qu'il n'y a pas
d'objections à changer à la page 13, article 15, première
ligne du deuxième paragraphe...
M. Bédard: C'est un amendement très substantiel que
nous adoptons à l'unanimité.
M. Mailloux: Un amendement du Conseil législatif.
Le Président (M. Paré): Le gouvernement
détermine les allocations auxquelles "les".
M. Bédard: Cela va coûter moins cher.
Le Président (M. Paré): Donc, cela veut dire que
l'amendement proposé à l'article 35 qui se lit: l'article 34,1 de
cette loi est remplacé par les suivants. Est-ce adopté?
Une voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 35?
Une voix: Adopté.
M. Gratton: Adopté.
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté tel
qu'amendé.
M. Gratton: Article 36 également.
Le Président (M. Paré): Article 36 adopté.
Article 37?
M. Mailloux: Un instant!
M. Gratton: Pourquoi abroge-t-on cet article-là, M. le
Président?
Le Président (M. Paré): M. le ministre. M.
Bédard: L'abrogation de...
M. Gratton: La suppression des exceptions des personnes qui ne
peuvent pas être vérificateurs.
M. Bédard: II est abrogé étant donné
que la seule personne maintenant visée par ce paragraphe-là est
déjà mentionnée au paragraphe a) de ce même article,
à savoir, le Directeur général des élections.
M. Gratton: II y avait tout cela simplement pour... On vient de
sauver une demi-page.
Une voix: Pour faire de l'argent.
Le Président (M. Paré): Article 37, adopté.
Article 38?
M. Mailloux: Un instant.
M. Gratton: On me permettra de lire les notes que j'ai ici.
M. Bédard: Ce sont des articles de concordance. La date de
remise du rapport a été modifiée de manière
à permettre au Directeur général des élections
d'inclure le rapport de ses activités, en vertu de la Loi sur les
élections dans certaines municipalités, au rapport annuel sur
l'ensemble de ses autres activités, qu'il doit remettre en vertu de
l'article 232,2 de la Loi électorale édictée par l'article
23 du présent projet de loi, le 30 septembre de chaque année.
M. Gratton: Le problème c'est qu'on n'a pas retenu le
deuxième alinéa de l'article de la loi actuelle qui disait que le
président de l'Assemblée nationale du Québec dépose
chaque rapport. Depuis l'obligation qui est faite de déposer le rapport,
est-ce que c'est un oubli ou si on veut réellement que les rapports ne
soient plus déposés à l'Assemblée nationale?
M. Bédard: 232.2. C'est prévu, au plus tard le 30
septembre de chaque année, le directeur général remet au
président de l'Assemblée nationale du Québec un rapport de
ses activités pour l'exercice financier précédent.
M. Gratton: Est-ce le même rapport?
Je ne pense pas. C'est le rapport annuel du directeur...
M. Bédard: ... le rapport...
C'est ce que visent l'article 122 et l'article 232.2; ce qu'on vient
préciser ici, c'est qu'il va remettre tout ce dont il a l'administration
en même temps, soit en vertu de l'article 232.2.
M. Gratton: En septembre?
M. Bédard: Si on lui impose l'obligation de faire un
rapport en vertu de cette loi et en vertu de l'article 232.2, son rapport va
contenir tout ce qui a été délégué par
l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Le problème, c'est qu'on n'aura jamais de
rapport financier pour un exercice financier complet. Au 30 septembre, il va y
avoir bien sûr un rapport financier de l'année
précédente. Est-ce cela que vous me dites, que le rapport
financier du Directeur générai des élections va être
déposé en septembre?
M. Bédard: Peut-être que M. Côté...
Le Président (M. Paré): Est-ce que vous pourriez y
répondre, M. Côté?
M. Bédard: Est-ce que le député de Gatineau
a à l'esprit le rapport des prévisions budgétaires au 1er
avril?
M. Gratton: À l'article 122, vous dites que le Directeur
général des élections et la commission de la
représentation doivent, au plus tard le 30 septembre de chaque
année, remettre au président de l'Assemblée nationale du
Québec un rapport de leurs activités respectives en vertu de la
présente loi pour l'année précédente. C'est en
même temps que le rapport dont il est question à l'article 232.2.
D'accord?
M. Bédard: C'est cela, les deux ensemble.
M. Gratton: Dans l'ancienne loi, c'était le 31 mars, mais
peu importent les dates, on spécifiait que le président de
l'Assemblée nationale du Québec devait déposer ces
rapports à l'Assemblée nationale. Pourquoi ne
spécifie-t-on pas cela ici? C'est sûr qu'on dit qu'ils doivent
être étudiés par une commission parlementaire, mais
sûrement qu'on ne veut pas dire par là que seuls les membres de la
commission parlementaire devraient en avoir une copie. C'est l'ensemble des
membres de l'Assemblée, j'imagine, qui vont être
intéressés.
M. Bédard: ... la certitude que c'est déposé
devant l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Le deuxième alinéa de l'article 122
original disait: Le président de l'Assemblée nationale du
Québec dépose chaque rapport devant celle-ci, si elle est en
session, dans les 30 jours de la réception du rapport. S'il le
reçoit alors que l'Assemblée nationale du Québec ne
siège pas, il le dépose dans les 30 jours de l'ouverture de la
session suivante ou de la reprise des travaux, selon le cas. Mais là, il
faudrait faire les amendements de concordance, parce qu'on sait que la
commission pourrait se réunir...
M. Bédard: L'intention n'était pas de passer
à côté de cette obligation qui est faite au
président de l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Si on veut, on peut suspendre l'article 122 et
adopter l'article 122.1.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Paré): Est-ce que c'était
là-dessus, M. le député de Gouin?
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Paré): Cela va. Oui, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Simplement pour vous signaler, pour progresser, que
jusqu'à l'article 51 il n'y aura pas de question. D'ailleurs, à
l'article 51, il y a eu une réponse qui a été
donnée cet après-midi. On pourrait adopter les articles
jusqu'à l'article 51, s'il n'y a pas d'objection.
Modifications de concordance
Le Président (M. Paré): Les articles 39, 40, 41,
42, 43...
M. Mailloux: Qui sont de concordance, d'ailleurs.
Le Président (M. Paré): ... 44, 45, 46, 47, 48, 49,
50 - vous m'avez dit jusqu'à l'article...
M. Mailloux: On a eu une réponse à l'article
51.
Dispositions diverses et finales
Le Président (M. Paré): ... et 51 sont
adoptés.
Nous sommes rendus à l'article 52.
M. Bédard: À l'article 52, j'aurais un amendement,
à savoir de remplacer la première ligne de cet article par la
suivante, je cite: Les articles 205 et 206 de la Loi électorale sont
remplacés par les...
Simplement pour préciser que c'est bien la Loi électorale
qu'on modifie, c'est tout.
M. Mailloux: C'était l'observation qui y était
contenue.
M. Bédard: Cela va.
Le Président (M. Paré): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Mailloux: II semblerait y avoir le même problème
à l'article 53.
M. Bédard: Non.
M. Gratton: Est-ce que tout l'article 52 est adopté? Un
instant, M. le Président.
M. Bédard: C'est correct. À partir du moment
où on le spécifie dans l'article 52, cela va pour les autres.
M. Gratton: C'est à l'article 52 qu'on retrouve les
nouvelles dispositions pour la nomination des présidents
d'élection.
M. Bédard: Oui.
M. Gratton: Très bien.
M. Bédard: Voulez-vous que je mentionne que ceci
rejoint...
M. Gratton: C'est parce que quelqu'un me suggérait de
demander au Directeur général des élections de s'engager
à nous envoyer les notes, mais on ne le fera pas.
Le Président (M. Paré): J'en conclus donc que
l'article 52 est adopté.
M. Mailloux: C'est parce que les notes que j'avais en ma
possession - j'en ai déjà fait part à la commission - je
les avais ignorées également.
M. Gratton: Dans le passé, ce n'était pas le
Directeur général des élections qui ignorait les
notes.
Le Président (M. Paré): On passe à l'article
53.
M. Bédard: L'article 53 vise à permettre au
Directeur général des élections de destituer un directeur
du scrutin qui ne remplit pas les conditions d'exercice édictées,
etc.
M. Mailloux: Cela va.
Le Président (M. Paré): L'article 53 est
adopté.
Article 54.
M. Mailloux: Concordance.
M. Bédard: Article 54, concordance, certainement. J'aurais
un amendement à l'article 54, par exemple, qui se lirait comme suit:
"Ajouter après l'article 54 le suivant: 54,1. L'article 3 de la Loi sur
la représentation électorale est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: "3. Une circonscription
électorale est un regroupement de secteurs électoraux constituant
une communauté naturelle dont le nombre d'électeurs se rapproche
le plus possible de 36 000. Toutefois, la commission peut établir des
circonscriptions électorales dont le nombre d'électeurs peut
varier entre 27 000 et 45 000."
M. Gratton: Les chiffres étaient quoi, dans...
M. Bédard: Auparavant, les chiffres étaient 24 000,
34 000 et 40 000.
M. Gratton: 24 000...
M. Bédard: 34 000 et 40 000.
M. Gratton: 34 000 était la norme.
M. Bédard: C'est cela.
M. Gratton: Si je comprends bien, le but de cet amendement est de
limiter le nombre de comtés ou de circonscriptions électorales au
nombre actuel de 122.
M. Bédard: Pardon?
M. Gratton: Le but de cet amendement est de faire en sorte que la
redistribution de la carte électorale puisse se faire sans augmenter le
nombre de circonscriptions.
M. Bédard: En étant... On n'a pas à fixer,
on n'a pas à dire dans la loi que cela doit être exactement tel
nombre, mais on sait par les représentations qui nous ont
été faites qu'avec cet amendement qui permet de reprendre les
travaux de la commission dès le 1er janvier 1983, ceci n'amènera
sûrement pas une augmentation sensible du nombre de
députés.
M. Mailloux: Espérons-le.
M. Gratton: Dans le processus de refonte de la carte
électorale, en supposant... À quel moment commenceront les
travaux?
M. Bédard: Dès le 1er janvier 1983.
M. Gratton: Et quand la nouvelle carte pourrait-elle être
prête?
M. Bédard: Au mois d'avril. Le 13 avril.
M. Gratton: Pour le premier rapport préliminaire? Quels
sont les délais pour en arriver...
M. Côté: Un an.
M. Gratton: Un an après le 13 avril. C'est une date
fatidique, le 13 avril, en passant.
M. Bédard: On avait le choix entre laisser tels quels les
seuils inférieurs et supérieurs qui étaient dans la loi de
la représentation et risquer de se retrouver avec plusieurs
comtés en plus ou modifier les seuils pour éviter le plus
possible une augmentation de circonscriptions. On aurait pu également,
tout en modifiant les seuils, établir spécifiquement que le
nombre de comtés ne doit pas excéder 122. On a
préféré déterminer, pour permettre une souplesse,
quand même, au niveau des membres de la commission de la
représentation, une norme qui - nous le savons de par les
représentations qui nous ont été faites - permet
d'atteindre l'objectif qui, je pense, est celui de tous les membres de
l'Assemblée nationale de part et d'autre: que le nombre de
circonscriptions n'augmente pas sensiblement. (22 h 15)
M. Gratton: M. le Président, on me permettra de dire
d'abord que je n'ai pas d'objection sur le fond, s'il s'agit, en fait, de
tenter, autant que faire se peut, de limiter le nombre de comtés
à 122, comme il l'est présentement. Je réitère
cependant ce que j'avais dit au moment de l'étude du projet de loi no
10, qui a créé la Commission de la représentation
électorale, qu'il me semble qu'on procède à l'envers,
c'est-à-dire, en fixant des normes sur le nombre d'électeurs par
comté pour en arriver avec un nombre de comtés en fin de compte,
alors qu'il me semble, surtout dans le contexte actuel, qu'il serait beaucoup
plus sûr et efficace de fixer le nombre de comtés à un
maximum que je verrais même en bas de 122, mais cela, je n'oserai
même pas le...
M. Bédard: Ce serait un plus long débat.
M. Gratton: Bien oui, et c'est pour cela que je n'ai pas
l'intention de le proposer, M. le Président. Je désire le
répéter ici, parce que je l'ai déjà dit, et je
pense qu'il n'y a rien encore qui m'ait amené à changer d'avis
là-dessus. Cela étant dit...
M. Bédard: Je pense que les avis se rejoignent
sensiblement, car, en fait, l'objectif était de faire en sorte que, dans
le contexte économique actuel, on fasse en sorte qu'il n'y ait pas
d'augmentation sensible du nombre de députés. Ce que nous
proposons rejoint la suggestion qui a été faite par le
président actuel de la Commission de la représentation
électorale.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Est-ce que je comprends que les distorsions qu'on
maintient proportionnellement avec un minimum et un maximum d'électeurs
le sont toujours à l'avantage des circonscriptions rurales ou
semi-urbaines et au détriment des circonscriptions urbaines?
Une voix: Faites attention à ce que vous allez dire, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je n'ai pas dit que je
m'opposais à cela. C'est un constat.
M. Bédard: Posez la question au futur président
de...
M. Rochefort: Je n'ai pas d'opposition à cela. Oui.
M. Côté: ...
M. Rochefort: Bien, habituellement - je me demande si c'est dans
l'appendice de la loi qui l'avait précédée - je me
souviens que le minimum était plutôt applicable aux
circonscriptions rurales et semi-urbaines alors que le maximum de 40 000
était plutôt applicable aux circonscriptions urbaines. Ce qui me
fait dire que la distorsion qu'on maintient par cette décision est
plutôt à l'avantage des électeurs ruraux et semi-urbains
qu'à celui des électeurs urbains.
M. Côté: Je puis vous le donner par groupes
d'électeurs, si vous le voulez.
M. Rochefort: Ce n'est pas un procès d'intention que je
fais à quiconque. Je veux seulement qu'on se comprenne.
M. Côté: Très rapidement, par groupes
d'électeurs, moins de 30 000 électeurs, il y a 15
circonscriptions électorales et ce chiffre inclut, évidemment,
les Îles-de-la-Madeleine. De 30 000 à 38 000 électeurs, il
y a 58 circonscriptions électorales. De 38 000 à 40 000
électeurs, il y en a 24. De 40 000 à 45 000, il y en a 23. De 45
000 électeurs et plus, il y en a 2.
M. Rochefort: Comme je l'ai dit, ce n'est peut-être pas
dans la loi no 10, c'est peut-être dans la loi qui l'avait
précédée, mais je me souviens qu'il fut un temps où
le minimum était plutôt applicable aux circonscriptions rurales et
semi-urbaines, prétextant, avec raison je pense, que, dans les
comtés ruraux, les étendues étaient telles qu'on devait
avoir une moins grande concentration d'électeurs pour permettre à
un député de jouer son rôle aussi bien qu'un
député urbain qui lui, à cause de la petite étendue
de son territoire, pouvait se permettre d'avoir un plus grand nombre
d'électeurs dans sa circonscription. Ce qui fait, comme je l'ai dit
à quelques reprises tantôt, que cela crée une distorsion
électorale au profit des électeurs en milieu rural ou semi-urbain
et au détriment des électeurs en milieu urbain.
M. Côté: Jusqu'à un certain point de vue,
oui.
M. Rochefort: C'est là l'orientation qui serait
maintenue.
M. Côté: C'est la même orientation qui est
dans la la loi présentement, sauf que cela rejoint davantage la
réalité actuelle de la population électorale.
M. Rochefort: Merci.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: C'est simplement pour dire qu'il me semble que le
principe qui avait été retenu au moment de la loi no 10,
c'était le principe du "one man, one vote". Il y a bien sûr des
critères qui permettent à la commission de faire le genre
d'exercice que propose le député de Gouin, c'est-à-dire
que, à cause des secteurs électoraux et tout cela, c'est
généralement ce qui arrive aussi, que les comtés ruraux
sont moins populeux que les comtés urbains, mais, dans la limite du
possible, on tente toujours, j'imagine, de respecter ce principe du "one man,
one vote".
Le Président (M. Paré): M. le député
de Charlevoix.
M. Mailloux: J'ai une courte question. À l'exception des
Îles-de-la-Madeleine, vous avez mentionné, je pense, qu'il y avait
15 comtés qui avaient de la difficulté à atteindre les 30
000 électeurs en question. Ce sont principalement les comtés de
l'Est du Québec sur la rive sud du Saint-Laurent, j'imagine?
M. Côté: Je peux vous les énumérer
rapidement, si vous le permettez. De 0 à 27 000, il y a les
Îles-de-la-Madeleine évidemment, il y a Matapédia,
Papineau, Richmond. 25 000, 26 000 et 27 000 électeurs: Abitibi-Est,
Bellechasse, Bonaventure, Charlevoix, Gatineau, Huntingdon, Lotbinière,
Mégantic-Compton, Pontiac, Rivière-du-Loup et Ungava.
M. Mailloux: Votre recensement date de quand?
M. Côté: II est basé sur les chiffres de
l'élection du 13 avril 1981.
M. Bédard: Est-ce que vous pourriez nous dire ce que peut
représenter, en termes de coûts et d'ampleur des travaux, les
travaux qui devront être effectués en fonction de la confection
d'une nouvelle carte électorale.
M. Côté: Si les nouveaux critères qui sont
proposés sont adoptés, je ne peux parler qu'en termes de
prévision, à mon avis, ce que cela requerra, c'est un ajustement
de la carte actuelle plutôt qu'une nouvelle carte. C'est un ajustement
dans certains coins de la province où il faudra rejoindre les minimums
ou les maximums. Il ne s'agit pas de faire un travail d'envergure, loin de
là; il s'agira juste - excusez l'expression, ce n'est pas très
poli, mais c'est clair - de "patcher" ou de refaire les répartitions et
le découpage dans certains coins.
M. Bédard: En tenant compte des nouveaux
critères.
M. Côté: C'est cela.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement 54
est adopté?
M. Gratton: Une dernière question.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: Dois-je comprendre qu'en nous présentant cet
amendement le gouvernement indique ainsi qu'il abandonne toute
velléité de modifier le mode de scrutin comme l'avait promis le
premier ministre lors de son discours inaugural?
M. Bédard: C'est simplement de prévoir toutes les
éventualités.
M. Gratton: Est-ce qu'on m'indique par là que la
Commission de la représentation électorale fera possiblement tous
ces travaux pour rien?
M. Bédard: Je viens juste de poser une question sur ce que
pourraient représenter l'ampleur et les coûts. M. le Directeur
général des elections vient de nous dire que ce ne sont
pas des travaux comparables de quelque façon que ce soit à ceux
qui ont été effectués dans un premier temps par la
Commission de la représentation électorale et que les coûts
sont presque inexistants.
M. Gratton: Sont presque quoi?
M. Bédard: Ils sont presque inexistants.
M. Côté: II faut essayer de les limiter le plus
possible.
M. Bédard: Nous aurons une carte à jour. Si
d'autres...
M. Gratton: Les coûts inexistants avec un personnel
permanent de 28 personnes...
M. Bédard: Non, ne mêlons pas les choses.
M. Gratton: C'est donc possible qu'on modifie le mode de scrutin
avant la fin de la session?
M. Bédard: Pourvu qu'on s'entende à savoir quelle
session.
M. Gratton: La prochaine si vous voulez. On l'avait promis pour
cette session-ci.
M. Rochefort: M. le Président...
M. Gratton: On constate que cela ne se fera pas.
M. Rochefort: Là-dessus, on attend toujours les
réflexions du Parti libérai du Québec; le
député de Gatineau s'est engagé à soumettre un
document à ses collègues, le rendre public...
M. Gratton: Oui, d'ailleurs, on s'est engagé à
fournir nos réflexions une fois qu'on aura été
consulté, mais on attend toujours que le ministre nous invite à
lui fournir...
M. Rochefort: On a hâte de vous entendre là-dessus.
La dernière fois que vous avez eu l'occasion d'en parler vous avez
préféré nous parler des directeurs de scrutin. On a
été fort déçus, on est resté sur notre
appétit.
M. Bédard: Le député de Gatineau a une
certaine habitude de partir un débat et de poser la question à
savoir si on veut faire un débat. Enfin, je ne pense pas que ce soit la
place pour en faire un. Présentement au sujet de l'étude de ce
projet de loi, tout ce que je lui dis c'est qu'à sa question à
savoir si on avait mis fin à l'idée d'une réforme du mode
de scrutin, ma réponse est non. M. Gratton: Bon!
Le Président (M. Paré): Est-ce que j'en conclus que
les amendements à l'article 54 sont adoptés?
M. Bédard: Actuellement, il y a certaines
hypothèses qui sont déjà connues, qui ont
déjà même été commentées concernant la
représentation régionale, un système qu'on dénomine
comme étant la représentation régionale
modérée. Même le Parti québécois a
trouvé le moyen de proposer une solution qu'il aimerait voir mise de
l'avant ou étudiée en ce qui a trait à la réforme
du mode de scrutin. Je le dis parce que je l'ai dit à ce
moment-là, j'espère que le Parti libéral, s'il le juge
opportun, trouvera le moyen de faire connaître aussi son point de
vue.
M. Gratton: Le point de vue de l'Opposition n'y est pas pour
grand-chose quand on sait que le gouvernement n'a pas encore donné suite
aux intentions qu'il avait exprimées de consulter, d'informer les
parties sur les intentions du gouvernement. Le ministère de la
Réforme électorale ne relève pas de l'Opposition. S'il
relève du gouvernement et je n'en fais pas un reproche au ministre. Je
pose la question parce que je pense qu'on avait promis, dans le discours
inaugural de cette session, qu'on serait appelé à se pencher sur
une révision du mode de scrutin. Je constate avec le ministre que
ça ne sera pas le cas.
M. Bédard: Pour être exact, il avait
été annoncé qu'il y aurait quelque chose concernant le
mode de scrutin, mais pas nécessairement l'adoption d'un projet de loi
à l'intérieur de la présente session. Il faut croire que
l'autre session, si celle-ci est prorogée, commencera rapidement. Tout
est possible à partir de ce moment-là.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'aurais une courte
question à poser au député de Gatineau, sans vouloir
étirer le débat. Est-ce que je comprends bien de son intervention
qu'il n'est pas de l'intention des députés libéraux de
réfléchir sur cette question tel qu'ils l'avaient annoncé
il y a quelques semaines et de soumettre, eux aussi, comme le Parti
québécois l'a fait au plan de son aile militante, comme le
gouvernement l'a fait, comme moi je l'ai fait et comme d'autres l'ont fait, une
alternative de réforme du mode de scrutin?
M. Gratton: Au contraire, M. le
Président, la réflexion se poursuit. On en a même
fait l'objet d'un conseil général il y a de cela plus de trois
ans. J'invite le député de Gouin à lire ce que dit le
programme du Parti libéral en la matière. Vous allez voir qu'on
est aussi avancé que vous.
M. Rochefort: Donc, si je comprends bien la position actuelle du
Parti libéral, c'est votre programme d'il y a trois ans sur cette
question?
M. Gratton: Avec la réflexion qui s'est poursuivie
depuis.
M. Rochefort: Bon! on en prend bonne note.
M. Gratton: On est aussi avancé que le gouvernement,
n'est-ce pas?
M. Rochefort: On en prend bonne note. J'espère que votre
programme est encore disponible, qu'il vous en reste quelques copies.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Oui, bon, merci.
M. Gratton: On ne peut pas dire que les gens se le sont
arraché.
M. Rochefort: ... dans les autobus pour cela, hein?
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
à l'article 54...
M. Gratton: Une dernière réflexion. On n'avait pas
pris d'engagement, dans le discours inaugural, de présenter quelque
chose à l'Assemblée nationale.
M. Rochefort: C'est rare que vous preniez des engagements.
M. Bédard: Je pense bien que c'était difficile pour
l'Opposition de prendre un engagement lors du discours inaugural...
M. Gratton: C'est ce que j'essaie d'expliquer au
député de Gouin.
M. Bédard: ... puisque c'est au gouvernement à
faire le discours inaugural.
M. Gratton: Expliquez donc cela au député de Gouin
pour qu'il comprenne.
M. Bédard: Le député de Gouin me semble bien
avoir compris les choses, comme moi d'ailleurs.
M. Mailloux: Sauf que de 1970 à 1976, les six
députés qui étaient là étaient bien
conscients du vote qu'ils avaient obtenu, et que leur représentation
n'était pas assurée en Chambre. Ils en parlaient plus dans ce
temps-là qu'aujourd'hui, y compris le député de Chicoutimi
d'ailleurs.
M. Bédard: Je pense que tout le monde est conscient que ce
n'est pas une petite réforme que celle comportant une réforme du
mode de scrutin. Plus que très sérieusement, les études et
la réflexion se sont poursuivies. Ce n'est pas le temps pour le moment,
on est dans un autre projet de loi, mais peut-être que très
rapidement, après les fêtes, il y aura des
développements.
M. Gratton: Est-ce que le ministre s'est fixé un nouvel
échéancier?
M. Bédard: On n'est pas à l'étude des
crédits du ministère de la Réforme électorale.
M. Gratton: Quel beau sourire! Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement à
l'article 54 est adopté. L'article 54 est adopté. L'article
55?
M. Gratton: Cela va.
M. Maillux: Avec votre amendement?
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Paré): L'amendement à
l'article 55: Remplacer, dans la troisième ligne, les chiffres 27 par
les chiffres 29. L'amendement est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: ... au Directeur général des
élections.
M. Bédard: On n'a pas fini encore, il y a encore des
amendements.
M. Rochefort: Non, non, sur l'article 55. Ah! Il y a d'autres
amendements à venir sur l'article 55?
M. Bédard: Non, pas sur l'article 55.
M. Rochefort: Je veux juste savoir, de la part du Directeur
général des élections, si cet article pourrait faire en
sorte que des gens qui sont actuellement à l'emploi, de façon
permanente, du Directeur général du financement des partis
politiques, qui
auraient manifesté l'intention de travailler à l'un des
deux bureaux du Directeur général des élections, puissent
être l'objet de mutations ou d'autres procédures qui viseraient
plutôt à les faire travailler dans d'autres services
gouvernementaux que celui du financement chez le Directeur
général des élections.
M. Côté: Je ne saisis pas très bien quand
vous dites d'autres services gouvernementaux.
M. Rochefort: Si je comprends bien, l'article 55 vous permet de
muter des gens. Non? On dit: "... tous les pouvoirs accordés à un
ministre titulaire, à un ministre responsable d'un organisme, à
un sous-ministre ou à un dirigeant d'organisme en vertu de la Loi sur la
fonction publique". C'est cela, entre autres, non? Cela pourrait être
l'un des pouvoirs. (22 h 30)
Je voudrais savoir si cela permettrait au Directeur
général des élections d'indiquer, par une procédure
ou une autre, mais par une procédure que l'autorise à exercer
l'article 55, à une personne qui occupe actuellement un poste permanent
auprès du Directeur général du financement des partis
politiques et qui aurait manifesté son intention de travailler à
l'un des deux bureaux du Directeur général des élections,
selon l'article 11 qu'on a adopté précédemment si cela
vous permettrait, en vertu de l'article 55, de muter cette personne ailleurs
dans l'appareil gouvernemental parce que vous vous jugez que peut-être
ses services ne sont pas requis?
M. Côté: II faudrait d'abord que ce soit le
désir de cette personne en premier lieu, je pense bien.
M. Rochefort: Vous êtes certain de cela?
M. Mailloux: Par quelles prérogatives pourrait-il ordonner
à un ministère... C'est le gouvernement, à ce moment, qui
le met en disponibilité et il est couvert par la Loi sur la fonction
publique.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 55 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
56?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 56,
adopté.
M. Gratton: Article inutile quant à nous. Adopté
sur division.
Le Président (M. Paré): Sur division.
M. Bédard: Nécessaire, mais adopté sur
division.
M. Gratton: Tout à fait inutile. Cela fait plaisir aux
députés péquistes seulement.
Articles suspendus
Le Président (M. Paré): On revient à
l'article 16 qui avait été suspendu.
M. Bédard: Je crois que la formulation va répondre
à l'essentiel des remarques qui ont été faites. C'est
à l'article 22, paragraphe 215.10.
Le Président (M. Paré): D'accord. Allons à
l'article 22 qui avait été suspendu.
M. Bédard: C'est cela. L'amendement aurait pour effet
d'ajouter, après le premier alinéa, l'alinéa suivant: Le
directeur général soumet également préalablement au
conseil toute directive qu'il est autorisé à émettre en
vertu de la présente loi et de la Loi sur les listes électorales
sauf en période électorale et en période de recensement
annuel.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement est
adopté. Cela veut dire que l'article 22 amendé est
adopté.
M. Bédard: II y a également l'article 38...
Le Président (M. Paré): On revient à
l'article 38.
M. Bédard: ... sur le rapport à l'Assemblée
nationale. L'amendement a pour effet d'ajouter, après le premier
alinéa, le suivant: Le président de l'Assemblée nationale
du Québec dépose chaque rapport devant celle-ci, si elle est en
session, dans les 30 jours de la réception du rapport. S'il le
reçoit alors que l'Assemblée nationale du Québec ne
siège pas, il le dépose dans les 30 jours de l'ouverture de la
session suivante ou de la reprise des travaux selon le cas.
M. Gratton: Est-ce que c'est la même formulation?
M. Bédard: Même chose.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement
est adopté. L'article tel qu'amendé est adopté. On
revient à l'article 16 qui avait été suspendu.
M. Bédard: Concernant le deuxième paragraphe, M. le
Président, selon ce qu'on nous dit, cette partie de l'article 183
reprend vraiment les dispositions existantes. Il faut prendre les mots "en ce
qui a trait à l'information du public" dans un sens large et en tenant
compte de l'article 184. Cela n'était pas limitatif, l'article
184...
M. Gratton: Cela n'a rien à voir avec l'article 184.
À l'article 184, il s'agit de faire des essais lors d'élections
partielles.
M. Bédard: L'article 183, paragraphe 2, sous-paragraphe c)
de la Loi électorale était interprété dans la
mesure où l'article 184 donnait la possibilité d'essayer de
nouveaux mécanismes électoraux. Dans la mesure où il y
avait de nouveaux mécanismes électoraux, on devait
procéder d'abord à l'étude de ces nouveaux
mécanismes électoraux, à une évaluation. Dans la
mesure où on procédait à l'étude et que ces
mécanismes étaient possiblement acceptables, on passait à
l'article 184.
M. Gratton: Une suggestion qu'on pourrait faire - si c'est ce
qu'on veut réellement faire - serait de placer l'article 184 actuel
après l'article 183 et, comme le faisait le texte, employer exactement
le même texte. Je veux bien croire que l'interprétation pouvait
être très large. D'ailleurs, elle l'a été puisque,
dans le cas du registre des électeurs, on a dépensé 4 500
000 $, même s'il y avait une loi qui l'autorisait à un moment
donné, mais il me semble qu'on n'a absolument aucun intérêt
ou aucun avantage, surtout dans le contexte où on étudie un
projet de loi qui veut faire réaliser des économies de fonds
publics, à élargir ces dispositions.
M. Bédard: Je voudrais bien saisir l'objectif que poursuit
le député de Gatineau qui est probablement résumé
dans la dernière partie de sa phrase. Le député de
Gatineau veut-il éviter que se répètent des situations
qu'on a connues, par exemple, avec le registre?
M. Gratton: Ce qu'on ne veut pas faire... On trouve que la loi
actuelle donne suffisamment d'ouverture ou de latitude au Directeur
général des élections pour faire toutes les études
ou toutes les recherches qu'il veut bien faire. En vertu de l'article 183,
à un moment donné, il s'est senti obligé - le Directeur
général des élections - de demander à
l'Assemblée nationale de lui confier un mandat par le truchement de la
loi, je ne sais pas trop quel numéro, peut- être 123...
M. Bédard: Oui, la loi 123.
M. Gratton: ... en décembre 1978. Je trouve que c'est bien
que ce soit ainsi et le texte que nous propose le projet de loi no 96,
élargit, mais presque sans limites, ce qui existait dans la loi
précédente. Et on dit, si effectivement on parle d'un droit de
surveillance de l'Assemblée nationale sur les activités ou sur
les dépenses du Directeur général des élections, je
ne vois pas réellement comment on sert le principe même,
l'objectif du projet de loi en élargissant les pouvoirs du Directeur
général des élections à cet égard.
M. Bédard: Vous avez le droit de penser qu'on les
élargit. Toutes les explications qui nous sont données sont dans
le sens contraire à partir du moment où on accepte l'article 183.
C'est interprété à partir du contenu de l'article 184
également.
M. Gratton: Qu'on reprenne dans la loi l'article 184, alors!
Qu'on indique, après l'article 183, qu'on intercale l'article 184 et
qu'on conserve le texte de loi qu'on avait précédemment, parce
que autrement on ne se référera pas aux débats de la
commission parlementaire pour juger de la portée de la nouvelle loi. On
va lire le texte et, en lisant le texte, on va s'apercevoir que le Directeur
général des élections a tous les pouvoirs pour
procéder à l'étude et à l'évaluation des
mécanismes électoraux à des études sur le
financement des partis politiques ainsi qu'effectuer ou faire effectuer toute
recherche qu'il juge utile en ce qui touche l'application de l'ensemble des
lois, alors que dans le texte de la présente loi, c'était
limité à ce qui avait trait à l'information du public en
donnant, bien entendu, la possibilité de roder un nouveau
mécanisme de scrutin au moment des élections partielles.
M. Bédard: En tout cas, je comprends très bien les
explications du député de Gatineau. Le but poursuivi est le
même que le nôtre, de toute façon. Nous avions prévu
que peut-être l'interprétation légaliste ne suffirait pas
pour y aller d'un amendement qui, peut-être, en fait, aura pour but de
rassurer. L'amendement aurait pour effet de remplacer le deuxième
alinéa dont on parle dans cet article - l'article 183 - par le suivant:
"À l'égard de ces lois, il peut procéder à
l'étude et à l'évaluation des mécanismes
électoraux, à des études sur le financement des partis
politiques. Pour effectuer ou faire effectuer toute autre recherche utile, il
pourra le faire après avoir requis l'avis du conseil consultatif."
M. Gratton: Voulez-vous répéter cela?
La dernière partie que vous remplacez "ainsi qu'effectuer...
M. Bédard: On remplacerait le deuxième
alinéa par le suivant: "À l'égard de ces lois - dont on
vient de parler dans le premier paragraphe - il peut procéder à
l'étude et à l'évaluation des mécanismes
électoraux, à des études sur le financement des partis
politiques. Pour effectuer ou faire effectuer toute autre recherche utile, il
pourra le faire après avoir requis l'avis du conseil consultatif,"
où, comme vous le savez, les deux partis sont
représentés.
M. Gratton: C'est une amélioration.
M. Bédard: Je suis toujours pour
l'amélioration.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bédard: Est-ce que ça va?
M. Gratton: Oui, dans la mesure où au conseil consultatif
on pourra poser toutes les questions pertinentes quant aux coûts, aux
prévisions de coûts.
M. Bédard: Comme on sait que les deux partis sont
représentés, je pense que c'est la meilleure des garanties qu'on
puisse se donner que cela ne va pas dans toutes les directions.
Le Président (M. Paré): Alors je relis l'amendement
qui est apporté à l'article 16.183: "Remplacer le deuxième
paragraphe par: À l'égard de ces lois, il peut procéder
à l'étude et à l'évaluation des mécanismes
électoraux, à des études sur le financement des partis
politiques. Pour effectuer ou faire effectuer toute autre recherche qu'il juge
utile, il pourra le faire après avoir requis l'avis du conseil
consultatif."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 16 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): On revient à
l'article 23 qui avait été suspendu.
M. Gratton: Est-ce qu'on me permettrait de revenir à
l'article 16 très brièvement? À 183.3, 6°. Quand on
dit que le Directeur général doit notamment faire toute
publicité qu'il juge nécessaire. N'y aurait-il pas lieu là
aussi d'assujettir cela à un avis du conseil consultatif?
M. Bédard: Je crois que le président aura à
rendre compte aux membres de la commission. À un moment donné,
à force de tout soumettre, cela commencera peut-être à
être difficile pour le président de fonctionner. Il me semble
qu'à partir du moment où on s'est donné un
mécanisme qui est l'Assemblée nationale qui va avoir à
étudier les prévisions budgétaires à
l'intérieur desquelles va se retrouver le poste publicité comme
tous les autres postes, je me dis: faisons un essai valable du mécanisme
quitte après cela, s'il y a lieu, d'apporter d'autres restrictions
à la marge de manoeuvre du Président général des
élections.
M. Gratton: Je n'insisterai pas mais, je vous prierais de noter
que nous voterons le paragraphe 183.3 sur division.
Le Président (M. Paré): À l'article 16, le
point 183.3 est adopté sur division.
On revient maintenant à l'article 23 qui avait été
suspendu. (22 h 45)
M. Bédard: M. le Président, il y aurait aussi la
proposition usuelle de renumérotation que nous faisons.
M. Gratton: Oui, d'accord. Est-ce qu'on est à l'article
23?
Le Président (M. Paré): Oui, on est à
l'article 23.
M. Gratton: M. le Président, j'ai proposé
tantôt, et le ministre a agréé, qu'on suspende l'article
23. Ce que je proposais c'était de faire suivre le dépôt du
rapport de cette commission qui étudiera les prévisions
budgétaires du Directeur général des élections d'un
débat limité à cinq heures, à l'Assemblée
nationale, sur le rapport. Le ministre, à moins que je ne m'abuse, n'a
pas l'intention de retenir ma suggestion.
M. Bédard: C'est exact, M. le Président. Je ne dis
pas que la suggestion ne recèle pas des éléments positifs.
Je crois qu'elle est faite, tel que l'a exprimé tout à l'heure le
député de Gatineau, dans un objectif louable. Je crois que si on
acceptait cela, on risquerait de revenir à un genre de débat qui
serait carrément partisan. En tout cas, le risque est là. Nous
avons la commission parlementaire et cela peut risquer aussi de diminuer
l'importance de la commission qui a, par la loi, l'obligation,
c'est-à-dire le devoir d'approuver...
M. Gratton: Pas d'approuver.
M. Bédard: ... les prévisions budgétaires ou
extrabudgétaires du Directeur général des
élections. Je crois qu'on s'est donné suffisamment de
mécanismes. Je ne dis pas
que c'est figé dans le ciment parce que, en fonction de l'avenir,
il n'y a rien qui dit qu'une telle proposition ne pourra pas présenter
plus d'attrait. En ce qui me regarde, au moment où on se parle...
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Je trouve que le ministre n'est pas très
loquace sur les raisons. D'ailleurs, les raisons qu'il invoque laissent
à désirer, à mon avis. On dit qu'on risque d'avoir un
débat partisan si on prévoit la tenue d'un débat
limité à cinq heures à l'Assemblée nationale.
Peut-être bien que ce sera un débat partisan, mais qu'y a-t-il de
si répréhensible à cela? Ce que l'on vise, et je
répète ce que j'ai dit plus tôt, ce que j'ai dit en
deuxième lecture, c'est qu'on n'a aucun contrôle, par le biais du
projet de loi no 96, sur les activités et sur les dépenses du
Directeur général des élections, sauf par le biais de
l'opinion publique. Présenter des prévisions budgétaires,
ici, à une commission parlementaire, le ministre disait que cela
pourrait minimiser l'importance de la commission qui doit approuver. Je lui
ferai remarquer que la commission n'approuve pas et ne désapprouve pas
les prévisions budgétaires ou le rapport du Directeur
général des élections. Elle les adopte. Le texte de la loi
dit: Elle les étudie et les adopte.
M. Bédard: Non. À 232.7, le texte dit: La
commission approuve les prévisions budgétaires et dépose
son rapport à l'Assemblée nationale du Québec.
M. Gratton: Je m'excuse. D'accord, elle les approuve.
M. Bédard: Bon.
M. Gratton: Mais elle les approuve comment? Avec une
majorité de députés qui disent oui et possiblement une
minorité d'eux qui disent non. Si c'est l'unanimité, il n'y a pas
de problème.
M. Bédard: Bon.
Motion proposant la tenue d'un débat à
l'Assemblée
sur le rapport du Directeur général des
élections
M. Michel Gratton
M. Gratton: Mais si, en fait, il y a un côté de la
commission qui n'est pas d'accord et qui pense qu'il y a des choses dans les
prévisions budgétaires qui méritent d'être
scrutées par la population, je ne vois pas pourquoi on aurait peur que
la population soit informée. Ce sont des deniers publics et c'est
d'autant plus valable de vouloir informer la population qu'une bonne partie de
la population est présentement sous l'impression, compte tenu des
reportages et de la publicité qu'on a faits autour des dépenses,
au cours des deux dernières années, de nos organismes
électoraux, qu'on lance l'argent par les fenêtres. Donc, il me
semble que si on recherche un élément de contrôle qui est
loin d'attaquer l'indépendance que doit avoir le Directeur
général des élections, mais si on veut un minimum de
contrôle, la seule façon qu'on pourra l'obtenir, c'est en alertant
l'opinion publique aux prévisions budgétaires qui pourraient ne
pas être justifiées dans l'esprit de certains membres de cette
commission parlementaire.
Loin de trouver cela négatif comme proposition, il me semble que
personne ne devrait s'opposer à informer la population. Je veux que cela
soit bien clair, cette disposition existe déjà, on a pris le
texte à l'article 31 de la Loi de la représentation
électorale datée du 1er novembre 1980. Si cela n'existe pas, je
voudrais bien qu'on me le dise. Quant à moi, cela existe
déjà, d'ailleurs on a eu le débat, si je ne m'abuse,
après l'adoption de la dernière carte électorale, ce
débat limité de cinq heures.
C'est exactement le texte que j'ai proposé et que je propose
formellement comme motion d'amendement que l'article 232.7 soit modifié
en ajoutant l'alinéa suivant: "Dans les cinq jours suivant ce
dépôt, ce rapport fait l'objet d'un débat limité
à cinq heures et qui doit se tenir dans la même séance ou
dans deux séances consécutives à l'Assemblée
nationale. Si celle-ci n'est pas alors en session, ce débat, sujet aux
mêmes limites de temps, a lieu à la commission permanente de
l'Assemblée nationale dans les dix jours suivant le dépôt
du rapport visé dans le premier alinéa et tous les
députés sont membres de la commission pour les fins de ce
débat. Aucune motion, sauf celles d'ajournement et de suspension, ne
peut être présentée pendant ce débat."
Je répète que c'est là le texte de l'actuelle loi
10 sur la représentation électorale. Je note en terminant que ce
n'est pas l'adoption de cet amendement qui risquerait de compromettre dans le
temps l'adoption par l'Assemblée des prévisions
budgétaires du Directeur général des élections. On
dit: dans les cinq jours suivant le dépôt, c'est un débat
limité à cinq heures. Bref, six jours plus tard le tout est
complété. Il y a peut-être des possibilités que la
population réagisse, mais, encore une fois, je pose la question:
Qu'est-ce qu'il y a de mal là-dedans? Je persiste à croire qu'au
contraire si on veut effectivement la plus grande transparence possible, si on
veut
réellement exercer un "contrôle" - et je le mets entre
guillemets parce que ce n'en sera pas un - mais tout au moins s'assurer que
l'opinion publique pourra se faire entendre, ce n'est pas en se limitant dans
une commission parlementaire où les moyens de diffusion sont fort
limités, c'est en ouvrant les portes toutes grandes et en se limitant
à cinq heures on n'exagère sûrement pas en tenant ce
débat à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Paré): II y a un amendement qui
est proposé, c'est d'ajouter ce qui vient d'être dit à
l'article 232.7.
Le débat a maintenant lieu sur l'amendement proposé.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: J'aimerais savoir de la part du
député de Gatineau à quel genre de débat il pense
quand il parle de la possibilité de tenir un débat de cinq heures
sur le parquet de l'Assemblée nationale à la suite du
dépôt du rapport de la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale qui aurait étudié les
prévisions budgétaires et le bilan financier du Directeur
général des élections pour l'année qui vient ou
pour l'année qui vient de s'écouler. À quel genre de
débat pensez-vous?
M. Gratton: Au même genre de débat qu'on
connaît au dépôt de n'importe quel rapport de n'importe
quelle commission parlementaire, sauf qu'il est limité à un total
de cinq heures. Finalement, chaque intervenant a droit à un temps
déterminé dans le règlement, c'est-à-dire 20
minutes pour le porte-parole de chaque parti, si je ne m'abuse, et 10 minutes
pour chacun des autres députés. C'est l'alternance. Bref, ce sont
les règlements normaux de l'Assemblée nationale qui s'appliquent
au moment de la prise en considération du rapport de n'importe quelle
commission parlementaire.
M. Rochefort: Mais c'est un débat qui porterait sur
quoi?
M. Gratton: Sur l'adoption ou pas de la...
M. Rochefort: C'est parce que je veux juste être sûr
de bien comprendre, là.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: C'est la commission qui approuve; donc, c'est
un débat de cinq heures qu'on nous propose alors qu'une commission a
déjà approuvé ou désapprouvé le rapport des
prévisions budgétaires ou extrabudgétaires
présenté par le directeur des élections. Si ce que nous
proposait le député de Gatineau représentait un autre
contrôle... Cela ne représente pas un autre contrôle, c'est
une discussion, point, qu'on s'accorde en plus des travaux qui,
préalablement, auront été faits par la commission
parlementaire. Or, ce qui nous a préoccupés jusqu'à
maintenant, c'est l'idée qu'il y ait un mécanisme de
contrôle des dépenses ou des prévisions budgétaires
du Directeur général des élections. Cette
préoccupation-là, nous y avons donné suite par un
instrument qui est prévu dans la loi et qui est la commission
parlementaire dont les membres pourront même - on l'a ajouté -se
prévaloir ou requérir les expertises nécessaires pour
faire la discussion en profondeur sur les prévisions
budgétaires.
Il me semble que déjà cette innovation représente,
j'en ai la conviction, un élément important qui, je le crois,
sera suffisant pour répondre à une préoccupation qui est
de surveiller l'utilisation des fonds publics. C'est d'ailleurs un devoir de
chaque membre de l'Assemblée nationale. En même temps, on doit
toujours avoir présent à l'esprit cet autre principe tout aussi
fondamental qui est celui de l'indépendance du Directeur
général des élections, indépendance que tous les
membres de l'Assemblée nationale ont le devoir, je pense, de
préserver. Ce débat additionnel, je ne vois pas en quoi il
ajouterait quelque chose de plus au niveau des contrôles, ce qui
représente notre préoccupation.
On dit que la commission parlementaire n'aura peut-être pas
suffisamment de publicité. Je ne partage pas cette opinion. La
dernière commission parlementaire n'a peut-être pas eu toute la
publicité que certains auraient voulu qu'elle ait. La raison est bien
simple, toute la publicité était presque sortie avant que ne se
tienne la commission parlementaire elle-même; on sait de quoi on parle.
Je suis convaincu qu'une commission parlementaire qui va avoir à
étudier les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections sera une commission parlementaire
très suivie qui, en plus de permettre à tous les membres de
l'Assemblée nationale de s'exprimer par la voie de leurs
représentants respectifs, permettra aussi de donner toute l'information
nécessaire aux journalistes, donc l'information nécessaire
à l'ensemble de la population.
Je n'ai pas dit, contrairement à ce qu'a laissé entendre
le député de Gatineau, que c'était purement
négatif, sa proposition, loin de là. Je comprends très
bien les buts poursuivis, les objectifs. Mais comme notre préoccupation
est fondamentalement de trouver une méthode de contrôle par
l'Assemblée nationale des prévisions budgétaires du
Directeur général des élections, comme nous nous sommes
donné dans la loi, je crois, un mécanisme qui sera efficace dans
ce sens-là, je ne vois pas, au moment où on se parle, la
nécessité d'ajouter un autre mécanisme qui, au dire
même du député de Gatineau, ne représente pas
un mécanisme additionnel de contrôle. (23 heures)
M. Michel Gratton
M. Gratton: Au contraire - et je voudrais que ce soit bien clair;
il me semble que ça l'était - de contrôle, il n'y en a pas.
Le député de Gouin me demandait ce que cela va faire. Je ne
m'attends pas que l'Assemblée nationale renverse la décision de
la commission parlementaire, ça ne s'est jamais vu. Si la
majorité ministérielle l'emporte en commission, je pense bien
qu'il y a de grosses chances qu'à moins que tout le monde s'absente,
l'Assemblée nationale donnera le même résultat. D'ailleurs,
il n'est même pas question de vote à ce moment. De la même
façon que dans le cas de la représentation électorale, on
a cru utile de renseigner la population sur les débats qui avaient eu
cours en commission parlementaire - parce qu'on sait qu'il y a une commission
parlementaire où la commission de la représentation entend les
députés sur les propositions de révision de la carte - de
la même façon, il me semblait que cela pouvait être utile
d'informer la population des prévisions budgétaires, des projets
que peut avoir le Directeur général des élections pour
l'année qui vient.
Il s'agit de ce qu'il y a de plus fondamental. Si le Directeur
général des élections, par exemple, se propose au cours de
l'an prochain d'étudier de nouveaux mécanismes de votation ou de
nouveaux mécanismes pour faciliter l'exercice du droit de vote, mon Dieu
Seigneur! qu'est-ce qu'il y a de mal à vouloir en informer la population
le plus tôt possible et lui faire connaître les deux points de vue
s'il s'adonne à y en avoir deux? Il n'y a rien de
répréhensible là-dedans. Il me semble qu'informer la
population, cela ne devrait chatouiller personne. Je ne dis pas que cela
chatouille le ministre de la Justice. Ce qu'il veut éviter, ce que le
parti ministériel semble vouloir éviter, c'est un débat
partisan. Un débat partisan, cela fait mourir qui? On en a tous les
jours à l'Assemblée nationale des débats partisans. Mais
cela risquerait d'alerter l'opinion publique. Prenons l'exemple du registre des
électeurs. Je suis bien sûr que s'il y avait eu un débat
limité à cinq heures là-dessus à l'Assemblée
nationale, on aurait pu éviter certains abus de ce
côté.
Le ministre me regarde avec de gros yeux parce qu'il aimerait donc que
je n'en parie pas.
M. Bédard: Je m'excuse... Quand même... Non,
non...
M. Gratton: Laissez-moi terminer, j'achève.
M. Bédard: Je m'excuse, là-dessus, il ne faudrait
quand même pas que le député de Gatineau en vienne à
interpréter la manière dont on le regarde. Je comprends qu'il
tient...
M. Gratton: II avait un si beau sourire tantôt, et
là il me regarde avec de gros yeux.
M. Bédard: II tient au bien-fondé de sa
proposition. Il a le droit de la défendre. On n'a pas dit que
c'était complètement négatif, loin de là.
M. Gratton: C'est assez négatif pour qu'on la rejette.
M. Bédard: Le député de Gatineau emploie des
arguments qui, à mon sens, ne tiennent pas. Si le Directeur
général des élections a des projets à faire
connaître, il y a bien d'autres manières qu'un débat de
cinq heures pour les faire connaître. Il y a bien d'autres
manières aussi d'informer la population. Il peut y avoir la
télédiffusion, par exemple, de la commission parlementaire qui
aura étudié les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections. Ce n'est pas inquiétant, la
population en sera informée.
M. Gratton: II peut aussi ne pas y en avoir.
M. Bédard: Les membres de la commission pourront y aller
de leurs suggestions.
M. Gratton: Les membres de la commission, c'est la
majorité ministérielle. Ce que je veux, c'est de m'assurer que le
texte de loi soit clair pour qu'au moins il y ait un minimum d'information
diffusé dans le public. Si vous me dites que la commission peut
décider de n'importe quoi, c'est bien sûr. Mais la commission va
décider ce que le gouvernement voudra bien décider de par sa
majorité. Il ne faut quand même pas non plus faire semblant qu'on
ne sait pas cela. C'est dans ce sens que je fais ma proposition et que je
demande à la commission d'en disposer ou d'en débattre.
M. Bédard: Le gouvernement tient compte des suggestions
qui sont très positives. La meilleure preuve en est que nous avons
adopté ce soir deux ou trois amendements qui sont venus de l'Opposition.
Cela ne nous a pas empêchés d'en reconnaître le
bien-fondé. À partir du moment où tous les membres de
cette commission seront très conscients qu'ils ont un travail, non pas
de démolition, mais d'information, disons: aller au fond des choses
concernant l'utilisation des fonds publics en ce qui touche le Directeur
général
des élections, je crois qu'ils auront tous les instruments qui
seront à leur disposition pour pouvoir faire leur travail et si une
demande de télédiffusion des débats est faite, qu'elle le
soit par le gouvernement ou par l'Opposition, si elle se révèle
nécessaire, à ce moment je ne vois pas pourquoi elle serait
refusée.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gouin, aviez-vous fini?
M. Jacques Rochefort
M. Rochefort: Non, tout de même. Je suis conscient qu'un
des objets importants du projet de loi actuel et du débat qu'on a depuis
quelques semaines sur la question des dépenses du Directeur
général des élections, sur celles du financement et de la
carte qui seront, éventuellement à la suite de la sanction de
cette loi, régis entièrement par le Directeur
général des élections, vise à permettre aux membres
de l'Assemblée nationale à la fois de réaffirmer
l'indépendance du Directeur général des élections
et, d'autre part, d'assurer que, tout en réaffirmant et en maintenant
l'indépendance que requiert la fonction de Directeur
général des élections, on puisse en même temps
s'assurer que l'Assemblée nationale du Québec, par le biais de
ses membres, ait l'occasion de jouer un rôle de contrôle des
dépenses budgétaires effectuées et des prévisions
de dépenses budgétaires pour l'année qui vient par le
Directeur général des élections dans l'application des
mandats qui lui sont confiés et que la loi générale lui
confie. Je crois qu'en ce sens il faut se féliciter d'avoir
réussi, jusqu'à maintenant, à trouver un certain nombre de
mécanismes qui permettront aux élus de l'Assemblée
nationale d'être en mesure non seulement de jeter un regard sur ces
questions, mais d'en discuter ouvertement, librement et sur la place publique
à l'occasion d'une commission parlementaire annuelle qui se tiendra
à la suite de la présentation du bilan et des prévisions
budgétaires par le Directeur général des
élections.
Toutefois, il faut qu'on soit en mesure de s'assurer que ce
débat, justement, M. le Président, qui vise à nous assurer
d'un bon contrôle, se déroule dans un contexte où on est en
mesure de faire plus qu'un débat, mais dans un contexte où on est
en mesure de comprendre ce dont il est question dans le bilan et dans les
prévisions budgétaires, un débat au cours duquel on sera
en mesure d'être informés du pourquoi des différentes
dépenses, un débat au cours duquel on sera en mesure d'entendre
le Directeur général des élections défendre
l'administration de ses services sur le budget qui lui aura été
octroyé l'année qui aura précédé, de
façon à s'assurer qu'on ne fait pas un débat pour faire un
débat, mais qu'on fait un débat pour assurer
véritablement, dans les faits, concrètement, un contrôle
des membres de l'Assemblée nationale sur les dépenses que doit
effectuer le Directeur général des élections ou que peut
ou qu'a effectuées le Directeur général des
élections. En ce sens, M. le Président, il me semble essentiel -
pas utile, mais essentiel - que ce débat se fasse non seulement en
présence de l'ensemble des parlementaires qui voudront participer
à une telle commission, mais en présence du Directeur
général des élections.
Rappelons-nous, M. le Président, le débat qui s'est
élevé au Québec avant la tenue de la commission
parlementaire qui a entendu les trois directeurs généraux
à l'occasion du dépôt du projet de loi 96. Il y a eu
différentes données qui ont été lancées dans
le public où on se retrouvait, finalement, avec une valse des millions
et où on ne savait pas trop, finalement, si cela coûtait 86 000
000 $ à toutes les deux années qui s'écoulaient, donc, 43
000 000 $ par année, si c'était relié à des
événements particuliers ou quoi, ce qui a fait qu'on a eu droit
à un débat public qui, vraiment, laissait croire à tout le
monde que l'administration des élections et des différentes lois
électorales du Québec amènent des dépenses
épouvantables par rapport à ce qui se faisait ailleurs en
Amérique et particulièrement au Canada. Toutefois -
malheureusement, il est absent, mais je pense que c'est important dans le
débat - lorsqu'on a ouvert cette commission, le porte-parole officiel du
Parti libéral, qui est le député de Charlevoix, est
arrivé et il a fait part d'un certain nombre de ses inquiétudes,
de ses interrogations, de ses surprises et même de ses insatisfactions
par rapport à ce qu'il avait lu, comme nous tous, par rapport aux
dépenses qu'avaient effectuées les trois directeurs
généraux qui s'occupent des lois électorales du
Québec. Après que le Directeur général des
élections, comme le Directeur général de la
représentation et celui du financement, mais particulièrement
celui des élections, parce qu'il était le plus directement
visé par ce débat ouvert, après que celui-ci nous eut
fourni plusieurs informations, plusieurs explications sur l'ensemble des
dépenses qui étaient contestées, le député
de Charlevoix, quand son tour est venu de reprendre la parole, a dit: M. le
Président - je ne cite pas au texte, je ne l'ai pas entre les mains,
mais c'est quelque chose qui voulait dire à peu près ceci - c'est
décevant qu'on n'ait pas eu l'occasion d'avoir ces renseignements quand
le débat s'est élevé, parce que cela nous aurait permis
immédiatement de se rendre compte qu'il y avait eu des contrôles
qui avaient été effectués et qu'il y avait eu
une gestion saine et rigoureuse des dépenses du Directeur
général des élections, contrairement à ce que le
débat nous avait laissé entendre.
M. le Président, je souhaite qu'on fasse ce débat chaque
année, mais justement, en présence du Directeur
général des élections, parce qu'il faut bien voir que
l'objet n'est pas de faire un "show" comme celui auquel on a assisté
à l'Assemblée nationale du Québec la semaine
dernière, où on était rendu que cela coûtait environ
14 000 $ par électeur au Québec pour faire de la publicité
au cours d'un recensement, des choses comme cela, alors que le Directeur
général des élections n'est pas membre de
l'Assemblée nationale et, donc, n'est pas en mesure de venir
répondre aux affirmations qui sont faites. Il faut bien voir que, parce
qu'on tient à maintenir l'indépendance du Directeur
général des élections, ce n'est pas au ministre pas plus
qu'aux ministériels à répondre en son nom sur les
dépenses qu'il a faites parce que ce ne sont pas des dépenses qui
ont été autorisées par le gouvernement, ce ne sont pas des
dépenses gouvernementales au sens strict du terme mais bien des
dépenses qui ont été faites par le Directeur
général des élections. Après avoir assisté
aux deux débats - celui en Chambre, en l'absence du Directeur
général des élections et celui en commission, en
présence du Directeur général des élections -entre
les deux, d'une part, pour assurer un excellent contrôle des
parlementaires des dépenses du Directeur général des
élections, pour assurer une excellente et complète information de
l'ensemble des citoyens du Québec par l'intermédiaire des
médias d'information et finalement pour s'assurer que l'Assemblée
fait une discussion constructive et rigoureuse de l'ensemble des
dépenses qui sont faites, entre les deux formules de loin je
préfère celle de la commission parlementaire.
Loin de moi l'intention de cacher ce qui se passera, je serais
même prêt à suggérer au ministre d'État
à la Réforme électorale qu'on inscrive dans le projet de
loi que toutes ces commissions seront télédiffusées. Mais,
si on ne veut pas faire de la petite politique et qu'on veut réaffirmer,
ce que j'avais toujours compris que le projet de loi no 96 visait à
affirmer pour les deux partis qui sont représentés ici, si on
veut réaffirmer l'indépendance du Directeur général
des élections par rapport au gouvernement notamment et si en même
temps on veut trouver des mécanismes et en venir à avoir des
mécanismes qui permettent d'avoir un bon contrôle de ces
dépenses, il est évident que tous ceux et toutes celles qui sont
de bonne foi vont souhaiter que ce débat se fasse en présence du
Directeur général des élections dans un cadre où il
a le droit de parole, à chaque fois qu'il en sent le besoin ou qu'un
parlementaire lui adresse des questions.
En dehors de cela, ce qu'on veut faire c'est un "show" politique en
l'absence du principal témoin. Et cela, à la suite de ce à
quoi j'ai assisté depuis deux semaines à ce sujet-là,
jamais je n'accepterai qu'on fasse un débat comme celui-là en
l'absence de celui qui peut apporter les explications, les justifications et
les informations nécessaires pour que chacun puisse se faire une
idée sur ces questions.
Je veux en terminant rappeler ceci au député de Gatineau -
sauf erreur, parce que je n'étais pas membre de l'Assemblée
nationale à l'époque mais je me suis informé à
quelqu'un qui a suivi cela de près, qui est le député de
Châteauguay qui était président du comité bipartite
qu'on a appelé le comité Dussault - je veux qu'on comprenne bien
que le débat de cinq heures qui se fait à l'Assemblée
nationale à la suite du rapport de la commission de la
représentation se fait avant que la commission adopte
définitivement la nouvelle carte électorale, ce qui permet donc
aux parlementaires - et je pense que c'est un statut privilégié
qu'on a accordé aux parlementaires à l'occasion de cette loi 10 -
une dernière fois de tenter d'influencer au plan positif, au plan
constructif les membres de la commission de la représentation pour
qu'ils retournent, une dernière fois, revoir le rapport qu'ils ont
soumis à l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas le cas ici du
tout.
Je ne pense pas que dans l'esprit du député de Gatineau,
à la suite du débat de cinq heures qu'on ferait à
l'Assemblée nationale sur le rapport de la commission parlementaire qui
a étudié à la fois le bilan financier et les
prévisions budgétaires pour l'année qui vient, on puisse
demander au directeur de venir siéger en commission parlementaire pour
nous représenter une nouvelle proposition de dépenses
budgétaires pour l'année qui vient à la suite du
débat qui se serait effectué à l'Assemblée
nationale. Ce qui me fait donc conclure que c'est un "show" politique en
l'absence du principal intimé. Donc, par le fait même, on remet en
question l'indépendance qu'on a voulu affirmer jusqu'à maintenant
du Directeur général des élections dans ses
dépenses budgétaires par rapport au gouvernement.
Quand il n'y a que le gouvernement pour répondre des actes de
quelqu'un et qu'on fait, comme on l'a fait la semaine dernière, un
débat où on accuse le gouvernement d'avoir créé une
situation qui faisait en sorte que cela coûtait 86 000 000 $ par deux
ans, c'est vraiment faire fi de l'indépendance du Directeur
général des élections qu'on prétend, dans tous nos
discours, vouloir reconnaître par rapport aux influences que le
gouvernement
pourrait tenter d'avoir sur lui dans sa gestion financière.
Pour ces différentes raisons, je voterai contre l'amendement qui
est proposé par le député de Gatineau.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: L'argumentation du député de Gouin
rencontre une grande partie des arguments que je m'apprêtais à
faire valoir au ministre parce qu'une des préoccupations, des soucis que
nous avons ici - et le député de Gatineau a la même
préoccupation je suis convaincu - c'est de s'assurer d'une publicisation
de tout ce qui entoure les activités du Directeur général
des élections.
M. Rochefort: Est-ce que le député de
Louis-Hébert me permettrait une question là-dessus?
M. Doyon: Oui, oui.
M. Rochefort: Est-ce que vous ne voulez pas accepter de convenir
avec moi que les travaux que notre commission a effectués il y a deux ou
trois semaines à l'occasion de la rencontre avec les trois directeurs
généraux a eu une bien meilleure couverture pour les
différentes opinions qui ont été émises que les
travaux qu'on a effectués pendant une journée à
l'Assemblée nationale? On convient de cela ensemble que finalement,
comme moyen d'informer le public, les médias ont fait un bien meilleur
travail à partir de ce qui s'était produit en commission
plutôt que ce qui s'est fait en Chambre? (23 h 15)
M. Doyon: M. le Président, là-dessus, je suis
obligé de différer d'opinion parce que, en fait, les
médias d'information n'ont justement pas accordé toute
l'importance qu'ils auraient du aux travaux de notre commission. Mais, de toute
façon, là-dessus on peut différer d'opinion. Ce qui est
important, c'est de s'assurer que tout ce qui entoure les activités du
Directeur général des élections va faire l'objet de
publicité, c'est-à-dire que le public va connaître ce qui
se passe là-dedans. On avait pensé - et c'était l'objet de
la proposition d'amendement qu'on faisait - de consacrer, une fois par
année, cinq heures à l'organisme - si je puis l'appeler comme
cela - qui est le patron, et le directeur des élections le connaissait
lui-même quand il a comparu devant nous, il y a peut-être dix
jours. On avait pensé qu'il était peut-être normal que cet
organisme, que cette Assemblée nationale se retrouve et échange
ses points de vue sur ce qu'elle pensait des activités et de tout ce qui
concernait le Directeur général des élections.
Le député de Gouin fait un signe de rejet de cette
proposition. Elle a été faite dans ce but, quel que soit le signe
qu'il fait. Maintenant, il m'a pratiquement convaincu. Je pense que le ministre
a semblé convaincu, lui aussi, parce qu'il a dit que c'était
quelque chose de très acceptable, qu'une espèce de moyen terme,
acceptable pour tout le monde, serait d'inscrire dans la loi que les travaux de
la commission parlementaire qui siégera pour étudier les
prévisions budgétaires puissent nécessairement - et ce
serait une obligation inscrite dans la loi -être
télévisés. Je pense qu'on pourrait se rallier à
cela. Je pense qu'on pourrait, de cette façon, avoir la publication que
nous recherchons. Il est important de s'apercevoir que tous les travaux qu'on
peut effectuer n'ont finalement qu'un seul but, celui de joindre la population,
les électeurs et, jusqu'à un certain point, les mettre au courant
de la façon dont les deniers publics sont dépensés. On ne
peut pas le faire par la voie du contrôle préventif. On est
obligé de procéder par une commission parlementaire qui
étudiera les prévisions budgétaires.
Maintenant, il s'agit de trouver le moyen qui puisse donner lieu
à un débat public et qui puisse convaincre la population en
général que tout cela se passe dans l'ordre et qu'on joue notre
rôle de parlementaire et, finalement, de première personne
intéressée, bien sûr, avec les électeurs, les
contribuables, dans ce genre de projet de loi qui est actuellement devant nous.
La télévision pourrait probablement remplir une partie de cette
fonction et permettre aux députés de s'exprimer et de le faire en
présence du directeur général des élections,
puisqu'on semble y tenir. Je n'ai pas d'objection à cela. Je dis tout
simplement qu'on peut le faire dans ces circonstances-là. On le fera une
fois par année et on le fera publiquement, sans nécessairement
devoir dépendre de la disponibilité des médias
d'information. L'Assemblée nationale prendra elle-même les moyens
pour qu'on connaisse, pour ceux que cela intéresse, en regardant les
débats télévisés de cette commission parlementaire,
ce qui s'y passe.
C'est quelque chose qui pourrait, de notre côté, être
satisfaisant. Je ne sais pas si le ministre peut nous dire ce qu'il en pense.
Nous avons proposé ce débat de cinq heures, non pas pour faire de
la politique, parce que c'est là un procès d'intention et je ne
veux pas m'étendre là-dessus. C'est un procès d'intention
que le député de Gouin nous fait. Ce n'est pas parce qu'on
propose que l'Assemblée nationale débatte d'un certain nombre de
choses et que, finalement, on parle de millions et de millions de dollars,
qu'on peut comme cela, de but en blanc, dire: L'Opposition, qui propose
cette
chose, veut en faire un débat purement partisan - pour employer
le terme qu'il employait: un "show" politique. Ce n'est pas là notre
intention. Notre intention, c'est de s'assurer que le contrôle de
l'Assemblée nationale puisse être exercé de la meilleure
façon.
S'il y a une autre façon acceptable ou plus acceptable... La
meilleure façon pour nous aurait été celle-là, mais
on nous fait des procès d'intention. On n'essaiera pas de se
défendre. De toute façon, on dit tout simplement: L'autre moyen
proposé par le député de Gouin nous semble acceptable.
Essayons-le et je demanderai au ministre s'il est prêt à ajouter
quelque chose dans ce sens-là dans le projet de loi.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: J'aime bien qu'un débat soit
sérieux parce que c'est à partir de ce moment-là qu'il
peut déboucher sur des solutions sérieuses, en ne pensant pas
seulement aux intérêts des parlementaires mais également
aux intérêts de la population.
Si l'Opposition ne veut pas qu'on lui prête des intentions qu'elle
n'a pas, semble-t-il, lorsqu'elle demande un débat tel que soumis par la
proposition du député de Gatineau, il faudrait bien que l'inverse
soit vrai aussi, qu'on ne prête pas d'intentions au gouvernement de
refuser l'information au public lorsqu'on n'est pas d'accord avec la
proposition du député de Gatineau. Ce qui me choque vraiment,
c'est la manière de présenter les choses du député
de Gatineau qui laisse entendre que si on n'est pas d'accord avec sa
proposition, c'est que le gouvernement ne veut pas informer valablement le
public, ce qui est complètement faux. Je pense que les
différentes lois qui ont été adoptées et
présentées par le Parti québécois depuis qu'il
assume le pouvoir, concernant les organismes électoraux, concernant
l'ensemble du déroulement du processus électoral au
Québec, l'ont été dans un but de transparence qui
n'existait pas suffisamment par le passé.
Toutes ces réformes concernant le processus électoral que
le Parti québécois a proposées depuis qu'il est au
pouvoir, l'ont été dans le but d'améliorer justement le
processus démocratique. Il suffit de penser à la Loi
régissant le financement des partis politiques, à la
dépolitisation de la carte électorale par la mise sur pied de la
Commission de la représentation électorale. Je pense que si on y
ajoute la nouvelle Loi électorale qui est axée vers
l'électeur seul pour une meilleure connaissance de la Loi
électorale, pour un meilleur exercice de son droit de vote, toutes ces
lois ont été orientées en fonction d'une meilleure
information du public dans le sens de lui donner tous les moyens
nécessaires pour qu'il puisse exercer tous ses droits comme
électeur.
Je suis bien prêt à ne pas prêter de mauvaises
intentions à l'Opposition, mais de croire qu'on n'est pas d'accord avec
la proposition du député de Gatineau parce que nous ne voulons
pas informer la population, relève en ce qui me regarde de la
démagogie pure et simple. Ce n'est pas comme cela qu'on en arrive
à des solutions, au contraire. C'est bien beau d'être pour
l'indépendance d'une institution qui est fondamentale, celle du
Directeur général des élections, mais encore faut-il que
cela se retrouve dans la manière de traiter de l'ensemble de la
responsabilité que cette personne désignée a à
assumer.
Je pense que l'indépendance de nos organismes électoraux,
à moins que ce ne soient que des mots, commande nécessairement
une réserve dans les propos et une réserve aussi dans
l'évaluation des gestes qui sont posés par cette personne
désignée qui a le respect et la considération de
l'ensemble de l'Assemblée nationale parce qu'elle est nommée,
comme on le sait, aux deux tiers et d'une façon presque permanente, elle
est toujours nommée à l'unanimité de l'Assemblée
nationale.
Donc, il y a obligation de faire en sorte que les débats qui
portent sur sa manière d'assumer sa responsabilité, doivent
être quand même teintés d'une déférence
nécessaire, si on croit vraiment à l'indépendance de la
fonction qu'il occupe et si on veut que, non seulement au niveau de
l'Assemblée nationale mais également au niveau de la population,
la crédibilité de cette personne soit toujours sans reproche.
Quand on parle de l'administration du Directeur général des
élections, avec la responsabilité qu'il a et
l'impartialité dont il doit faire preuve, on ne doit pas analyser sa
manière d'assumer ses responsabilités avec une
désinvolture qui est trop souvent admise lorsqu'il s'agit de l'analyse
de d'autres situations. Par exemple, je ne l'ai peut-être pas dit dans un
premier temps, mais peut-être qu'une des principales raisons qui m'ont
amené à dire non à la proposition du député
de Gatineau, c'est justement la manière dont le débat a
été tenu à l'Assemblée nationale, concernant ce
projet de loi: on a fait état du coût du fonctionnement de notre
système électoral d'une façon, qu'on le veuille ou non,
qui était de nature à mettre en doute la manière
responsable des personnes - on dit bien des personnes parce qu'il y a plusieurs
organismes - qui avaient à en assumer la responsabilité.
Si ce n'est pas cela, M. le député de Gatineau, cela veut
dire que c'est de la démagogie pure et simple, puisqu'on a essayé
d'attaquer le Parti gouvernemental sans faire la nuance...
M. Gratton: Quel scandale!
M. Bédard: ... que l'ensemble de ces dépenses, on
le sait, ne relève pas de l'administration du gouvernement, mais
relève du Directeur général des élections à
même le fonds consolidé. Je prends juste un exemple. Je vais vous
en donner un exemple. Je n'ai peut-être pas eu l'occasion de le faire au
niveau de ma réplique, mais tout le débat a porté dans une
attaque sur les coûts des institutions dites chromées qu'a mises
en place le Parti québécois en ce qui a trait au processus
électoral et concernant les dépenses que cela a pu occasionner.
Il n'y a rien de plus faux que cela quand on regarde les chiffres.
Prenez seulement l'aspect de la publicité, par exemple. En 1970,
on remonte quand même assez loin, les dépenses publicitaires,
telles qu'elles apparaissent aux comptes publics, représentaient une
somme de 176 000 $ indexée à 10%. Cela peut vouloir dire 475 000
$. En 1973, les dépenses publicitaires se chiffraient à 547 000
$, indexées, cela représente 1 172 543 $. En 1976, on
n'était quand même pas là, nous, les dépenses
publicitaires, au niveau de l'institution de la direction
générale des élections, se chiffraient à 798 621 $,
indexées, ceci représente une somme de 1 218 000 $.
En 1981, vous savez le débat qu'on a eu à
l'Assemblée nationale comme si les institutions qui avaient
été mises en place, les réformes qui avaient
été mises en place avaient représenté un coût
additionnel énorme, malgré toutes les améliorations qui
avaient été apportées et qui sont d'importance. On le
sait, à part de cela. Contrairement à tout ce qui a
été dit et à tout ce que vous avez laissé
paraître dans le débat qui a été fait à
l'Assemblée nationale, en 1981, quand on regarde le dernier montant;
1976, 1 218 000 $, les dépenses publicitaires qui ont été
faites en 1981, représentent une addition de pas plus de 300 000 $. Pas
plus de 300 000 $. Ce n'est pas un chromage tel que certains ont essayé
de le faire croire au moment du débat. 300 000 $ de plus avec deux
autres institutions en place qui étaient nécessaires et qui, on
le sait, ont fait un très bon travail, avec une loi électorale
qui représentait des améliorations très importantes en
fonction de l'électeur, adoptée à l'unanimité des
membres de l'Assemblée nationale. Je vous assure que c'est vraiment le
débat qui a eu lieu à l'Assemblée nationale qui a
donné l'impression que cela coûtait énormément plus
cher sous un gouvernement péquiste, sur l'aspect des dépenses
publicitaires. Quand on regarde les chiffres très honnêtement et
très objectivement, on s'aperçoit qu'il est loin d'y avoir une
grosse différence entre les dépenses faites en 1981 et celles
faites en 1976, alors que nous n'assumions pas la responsabilité du
pouvoir. (23 h 30)
Même ceci étant fait, les corrections étant faites,
on sait que c'est le genre de débat qui n'est pas de nature, à
mon sens, à assurer un meilleur respect de l'institution, non seulement
pour les parlementaires, mais également pour l'ensemble de la population
qui regarde un tel débat fait sans nuance et sans objectivité,
sans aller au fond des choses parce que, après ce débat, nous
avons eu l'occasion d'entendre le Directeur général des
élections, le Directeur général du financement des partis
politiques et le Directeur de la Commission de la représentation
électorale. Ces derniers ont été en mesure de
présenter des explications qui, pour tout auditeur attentif, montraient
jusqu'à quel point il y avait eu de l'exagération dans les propos
tenus par l'Opposition, lors du débat de deuxième lecture de ce
projet de loi.
C'est parmi les raisons fondamentales qui m'amènent à dire
qu'on n'est pas obligés de se payer, on n'a aucun avantage à se
payer ce genre de luxe, ce genre de débat si, vraiment, on croit
à l'indépendance de la personne désignée qui a la
responsabilité de l'administration de l'ensemble du processus
électoral. Je suis quand même capable de comprendre les
préoccupations, ceci étant dit, qui animent... Je pars du
principe que ce sont des préoccupations très objectives qui
animent les membres de l'Opposition, et je crois que la proposition mise de
l'avant par le député de Gouin quant à prévoir,
dans la loi, que le débat de la commission parlementaire ayant à
se pencher sur les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections, soit public, est très
positive. Je suis prêt, si cela peut régler le débat,
à ce que cette disposition se retrouve dans la loi elle-même de
manière que cela puisse répondre aux préoccupations que
nous avons tous et dont nous pouvons discuter sans se prêter des motifs
non louables, si cette proposition agrée et peut représenter un
consensus au niveau de la commission parlementaire. Je suis prêt à
y donner suite. Cela pourrait se traduire... Pardon?
M. Gratton: Oui, allez-y donc.
Débat de commission
télévisé
M. Bédard: Cela pourrait représenter un amendement
à l'article 23 qui aurait pour effet d'ajouter l'article suivant: 232.8
Le débat de la commission concernant les prévisions
budgétaires est télévisé.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: Quant à moi, cela répond à tous
nos désirs. Ce qu'on recherchait, c'était d'informer la
population. Cela sera la meilleure façon. Cela répondra aux
objections qu'avait le député de Gouin de faire un débat
en l'absence du Directeur général des élections.
Vous me permettez, cependant, de revenir parce que le ministre a
insisté pour revenir sur le fond de la question, de lui dire que, quant
à moi, le débat que nous avons eu à l'Assemblée
nationale était loin d'être teinté de démagogie. Ce
que nous avons tenté de faire et, je pense, avec un certain
succès, c'est de démontrer que le choix que le gouvernement avait
fait en créant des institutions séparées et autonomes, au
moment de l'adoption des lois sur la représentation électorale et
de la Loi sur le financement des partis politiques, avait été
mauvais et que le gouvernement reconnaît lui-même, aujourd'hui, en
présentant le projet de loi no 96 visant à intégrer les
organismes administrant les lois électorales au Québec dans
l'unique but de faire des économies d'argent qu'on chiffre du
côté du gouvernement à quelque chose comme 2 000 000 $ en
salaires seulement. Donc, il y a eu exagération, il y a eu de mauvais
choix de faits dans le passé. Le ministre n'est pas d'accord avec moi,
mais j'ai quand même le droit d'exprimer mon point de vue. C'est tout ce
qu'on a fait en deuxième lecture. Lorsque j'ai exprimé le point
de vue que le gouvernement, dans le projet de loi no 96, confie maintenant au
seul Directeur général des élections le soin de nommer les
directeurs de scrutin dans les circonscriptions électorales, j'ai fait
valoir que c'était quelque chose qu'on avait souhaité. On avait
même présenté un projet de loi à cet effet, nous de
l'Opposition. C'est justement parce qu'on croit à l'indépendance
du Directeur général des élections, qu'on croit à
son impartialité, qu'on propose depuis longtemps qu'il soit le seul
à procéder à la nomination de ces directeurs de scrutin.
J'ai eu le malheur de mentionner que ce changement se fait après
qu'à peu près tous les directeurs de scrutin des 122
circonscriptions électorales aient été nommés par
le gouvernement à partir de critères bien plus partisans qu'autre
chose. Je le regrette, mais je le pense. Je le dis comme je le pense. Si c'est
cela de la démagogie, je pourrai vous donner les noms, les titres et les
qualificatifs qui entourent la nomination de ces personnes. Le ministre -je le
sais - n'aime pas que je lui en parle, mais c'est un fait. Si c'est cela de la
démagogie, eh bien, je le regrette.
Quant à nous, M. le Président, j'accepte volontiers au nom
de l'Opposition la proposition du ministre. On n'aurait pas pu la faire. On y
avait pensé nous-mêmes, mais on sait qu'il nous est impossible,
à titre de membres de la commission, de faire des propositions qui
engagent des fonds publics.
C'est avec plaisir qu'on accueille la proposition du ministre et qu'on
adopte immédiatement l'article 23. Si le ministre le veut, on pourra
passer tout de suite à l'article 57.
Le Président (M. Rochefort): II y avait les deux.
M. Bédard: M. le Président, il est évident
que chacun a droit à son opinion. Concernant le choix qui a
été fait par le gouvernement qu'il y ait des organismes
autonomes, ce n'est pas, à mon humble avis, un mauvais choix. Au
contraire, c'est une décision qui se devait d'être prise à
ce moment-là, puisque c'était la mise en place de réformes
très importantes et qu'il était normal qu'un organisme soit
chargé d'une façon tout à fait particulière de
sensibiliser la population; ce qui a été fait, ce qui a tellement
été bien fait, M. le Président, que...
M. Gratton: Cela a coûté pas mal cher.
M. Bédard: Non! Cela n'a pas... Quand le
député de Gatineau dit que cela a coûté pas mal
cher, il a l'air d'oublier que si cela n'avait pas été fait par
une commission autonome, cela aurait dû être fait à
l'intérieur de l'organisme de la Direction générale des
élections et cela aurait également amené des frais
supplémentaires.
M. Gratton: Y aurait-il eu trois directeurs d'information ou un
seul?
M. Bédard: Si vous prétendez que la seule
dépense additionnelle que cela a pu occasionner, c'est le fait qu'il y
ait trois postes de directeur général...
M. Gratton: Non, non! Il y a 2 000 000 $ en salaires que le
Directeur général des élections nous a dit qu'il va
épargner à compter de l'adoption de la loi; 2 000 000 $ par
année, cela fait 10 000 000 $, non?
M. Bédard: Non, non! Ce que vous oubliez - vous avez le
droit à votre opinion là-dessus - c'est que si le Directeur
général des élections avait eu la responsabilité du
financement des partis politiques, sûrement qu'il aurait eu l'obligation
d'ajouter d'autres personnes, à partir du moment où
c'était une réforme qui entrait à ce moment-là, qui
venait tout juste d'être votée, qui avait besoin qu'on y attache
une attention particulière et qu'il y ait une sensibilisation
particulière de la population, ce qui représente effectivement
des déboursés
additionnels, mais des déboursés additionnels qui sont
justifiés par l'ampleur de la réforme en question.
M. le Président, je ne veux pas reprendre le débat de
première lecture: À partir du moment où des suggestions
positives sont faites pour atteindre un but qui est d'en arriver à la
mise en place d'un mécanisme qui assure un contrôle des
dépenses en môme temps que le respect de l'indépendance de
l'institution électorale que nous avons établie par le projet de
loi que nous adoptons ce soir, eh bien, qu'on y ajoute l'obligation de
télédiffuser les débats de manière qu'on ait
l'assurance que le public soit au courant des discussions qui peuvent avoir
lieu en commission parlementaire: À ce moment-là, si cela
répond aux préoccupations de tout le monde, je pense que cela
pourrait, en même temps, clore le débat de l'étude article
par article de ce projet de loi.
M. Gratton: Cela va pour l'article 57. Motion
retirée
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
apporté à l'article 232.7 est retiré, M. le
député de Gatineau?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 23, le
point 232.7 est adopté?
M. Gratton: II se lit comment? Le Président (M.
Paré): C'est...
M. Gratton: L'article 232.7, oui, et l'amendement est 232.8.
Le Président (M. Paré): Maintenant, est-ce que
l'amendement à l'article 23 qui serait dans le sens d'ajouter l'article
suivant 232.8: "Le débat de la commission concernant les
prévisions budgétaires est télévisé."
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Est-ce qu'un
membre de la commission accepterait de faire...
M. Bédard: Une seconde, M. le Président. je pense
qu'il y avait des remarques aussi sur l'article 57.
M. Gratton: II y a l'article 57 qu'on n'a pas encore
adopté.
Le Président (M. Paré): Oui, j'y viens. Juste un
autre amendement et on va revenir à l'article 57. Est-ce qu'un membre de
la commission accepterait de faire une motion pour renuméroter le texte
de la loi en fonction des amendements apportés?
M. Bédard: Je l'avais fait tout à l'heure.
Le Président (M. Paré): D'accord. Est-ce que
l'article 57 est adopté?
M. Gratton: Vous dites qu'il y a un amendement?
Le Président (M. Paré): Avez-vous un amendement
à l'article 57?
M. Bédard: Non.
M. Gratton: À l'article 57, on constate qu'on pourrait
théoriquement avoir fait tout ce travail-là, aujourd'hui,
terminer la troisième lecture et cela n'entrerait jamais en vigueur. Je
demanderais au ministre s'il peut nous fournir un échéancier
assez détaillé au moment de la prise en considération du
rapport ou de la troisième lecture de ses intentions quant à
l'entrée en vigueur des articles? C'est sûr que l'ensemble de la
loi, de façon générale, va être promulgué
incessamment, mais c'est seulement en vertu de certains articles
spécifiques qu'on voudra en retarder l'entrée en vigueur. S'il
pouvait nous fournir cet échéancier sans s'engager, sans se
couler dans le ciment, pour qu'au moins on ait une certaine indication à
ce sujet-là avant l'adoption en troisième lecture.
M. Bédard: Si j'ai la possibilité de faire toutes
les consultations nécessaires avant la troisième lecture, je me
ferai un plaisir de fournir cet échéancier qui n'aura pas pour
effet de nous couler dans le béton comme le dit le député
de Gatineau, mais je pense que cela sera possible.
M. Gratton: Quant à nous, compte tenu...
M. Bédard: Je vais faire toutes les démarches
nécessaires pour présenter un échéancier.
M. Gratton: Compte tenu de cela, M. le Président, sans
faire plus de débat, on va adopter l'article 57 sur division, si vous le
voulez bien.
Le Président (M. Paré): L'article 57 est
adopté sur division. Est-ce que les notes explicatives sont
adoptées?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le titre...
M. Bédard: Je comprends que la division disparaîtra
si vous avez l'échéancier.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le titre du
projet de loi no 96, Loi sur l'intégration de l'administration du
système électoral est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté.
M. Bédard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Je demanderais à la
députée de Dorion, Mme Lachapelle, de rapporter à
l'Assemblée nationale dans les plus brefs délais les textes de la
commission.
La commission est ajournée sine die, ayant accompli son
mandat.
(Fin de la séance à 23 h 44)