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(Seize heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la commission du revenu ouverte. La commission a comme
mandat d'étudier article par article le projet de loi no 98, Loi
modifiant diverses dispositions législatives d'ordre fiscal.
Les membres de la commission sont: M. Assad (Papineau), M. Blais
(Terrebonne), M. Blank (Saint-Louis), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M.
Desbiens (Dubuc), M. Dubois (Huntingdon), M. Lachance (Bellechasse), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet) M. Maciocia (Viger), M. Marcoux (Rimouski), Mme Juneau
(Johnson).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. French
(Westmount), M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Lafrenière (Ungava),
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Mailloux (Charlevoix),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Perron (Duplessis), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
À ce moment-ci, il faudrait qu'on me suggère quelqu'un
comme rapporteur.
M. Lachance: Je suggère le député de
Montmagny-L'Islet.
Le Président (M. Paré): II n'y a pas d'objection?
D'accord, alors le rapporteur sera...
M. Marcoux: Si ses impôts sont à jour, il n'y a pas
de problème!
Le Président (M. Paré): ... M.
LeBlanc...
M. Blank: II a reçu une cotisation récemment; deux
cotisations, pas une, deux!
Le Président (M. Paré): ... le député
de Montmagny-L'Islet.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires à
faire?
M. Marcoux: Non, vu que la deuxième lecture a eu lieu
aujourd'hui même et que, dans le cadre de ce discours, on a parlé
sur des points précis.
M. Blank: II n'y a pas de presse ici!
M. Marcoux: Non, ce n'est pas une question de presse ou pas. Si
cela faisait quelques jours qu'on avait adopté la deuxième
lecture, j'essaierais de faire le portrait, mais je pense qu'on peut
directement passer à l'article 1, si le député de
Saint-Louis est d'accord.
Le Président (M. Paré): D'accord. J'appelle
l'article 1.
Modifications à la Loi sur les droits
successoraux
M. Marcoux: L'article 1 vise à permettre que, dans le
règlement des droits de succession, puissent être donnés en
paiement des biens culturels. Cela a simplement pour but de faciliter le
règlement des droits de succession et, deuxièmement c'est une
façon de protéger nos biens culturels.
M. Blank: Je n'ai aucune objection à approuver cet
article, sauf que le ministre, dans son discours de deuxième lecture, a
dit que c'est la Commission des biens culturels qui fixe la valeur. Où
est-ce dit?
M. Marcoux: Non, pas la valeur.
M- Blank: Mais qui va fixer la valeur?
M. Marcoux: Le courtier pourra déduire des droits qu'il
doit payer la valeur marchande du bien que le ministre avait
déterminée aux fins du calcul de la valeur de la succession.
Alors, dans la succession, s'il y a une peinture qui est évaluée
à 50 000 $, la valeur du bien n'est pas établie par la Commission
des biens culturels. Ce que la Commission des biens culturels établit,
c'est si c'est un bien qui a suffisamment d'importance pour qu'il soit
considéré comme un héritage culturel.
M. Blank: D'accord. Est-ce que le ministre a le droit d'accepter
ou de refuser ce bien culturel?
M. Marcoux: Oui. Le ministre a le droit d'accepter ou de refuser
sur recommandation de la Commission des biens culturels.
M. Blank: La raison pour laquelle je pose cette question, c'est
parce que je vois une façon - je ne veux pas utiliser le mot "fraude" -
de faire des arrangements. S'il y a un bien culturel et que la personne en
fait
une évaluation beaucoup plus élevée que ce que cela
vaut, si vous acceptez cela, vous l'acceptez à ce prix. Est-ce que la
Commission des biens culturels du Québec va prendre en
considération la valeur en argent ou la valeur culturelle?
M. Marcoux: La valeur culturelle.
M. Blank: La valeur culturelle. Cela veut dire que, si un objet a
une valeur culturelle, le prix va être fixé par le
bénéficiaire qui peut élargir le prix un peu.
M. Marcoux: Oui, mais la base étant la valeur marchande.
C'est le ministre qui détermine.
M. Blank: II n'y a pas de valeur marchande pour les biens
culturels.
M. Marcoux: Oui, on peut savoir que telle peinture valait 3000 $
il y a dix ans et qu'aujourd'hui sa valeur est rendue à 30 000 $ ou 40
000 $.
M. Blank: Qui va fixer ce prix comme valeur marchande?
M. Marcoux: Le ministère du Revenu peut demander des
avis.
M. Blank: Cela veut dire que c'est vous qui allez changer ce
qu'il a mis dans son rapport.
M. Marcoux: Cela se fait comme cela. La succession fait sa
déclaration de succession, établit une valeur et le ministre
révise cette valeur, s'il n'est pas d'accord, à l'aide d'experts
en évaluation. Si les parties ne s'entendaient pas - parce qu'on
émet un avis de cotisation par la suite - le contribuable peut en
appeler, faire opposition et aller devant les tribunaux. Le juge, à
l'aide d'experts, va statuer sur la valeur. Donc, la valeur sera toujours
établie selon les règles de l'art.
M. Blank: Oui.
M. Marcoux: Je m'excuse. J'ai oublié de vous
présenter M. André Saint-Jean, qui est sous-ministre à la
législation, que vous connaissez sûrement depuis quelque temps. Je
m'excuse de ne pas l'avoir fait plus tôt.
M. Blank: Je vois ici un jeu possible sur la valeur.
M. Marcoux: Ce n'est pas possible. Le contribuable aurait
peut-être intérêt, pour défrayer les droits
successoraux, de surévaluer son bien, mais, s'il le surévalue, il
est plus taxé.
M. Blank: Oui.
M. Marcoux: Donc, il n'a pas avantage à le faire.
M. Blank: S'il a quelque chose qui en vaut la moitié, et
que la taxe le fait monter de 25%, cela vaut pour lui. Mais, si le juge le
descend, ce n'est pas dans son intérêt de vous le donner. Il va le
garder.
M. Marcoux: II sera trop tard à ce moment.
M. Blank: Pourquoi?
M. Marcoux: Le contribuable offre de payer avec le bien.
M. Blank: Oui.
M. Marcoux: Lorsqu'il offre de payer les droits avec le bien, la
valeur du bien culturel est déjà établie et la cotisation
est déjà émise.
M. Blank: À quel moment fait-il cette offre?
M. Marcoux: Une fois que la cotisation des droits est
émise. On lui donne un avis de paiement. Il peut nous offrir de payer
avec un bien. Tout le monde sait quelle valeur a été
attribuée au bien. Comme il ne sait pas à l'avance si on va
accepter son bien comme mode de paiement, à ce moment, il ne peut pas
avoir intérêt à fausser. De toute façon, on peut
toujours demander l'avis d'experts, comme on le fait dans d'autres
domaines.
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Paré): Article 1?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
2?
M. le ministre.
Modifications à la Loi concernant l'impôt
sur la vente en détail
M. Marcoux: En fait, c'est un article d'harmonisation sur la
définition. Cette modification fait suite à la nouvelle
définition de vente en détail adoptée par la loi 39, le 18
mars dernier. Cette nouvelle définition faisait disparaître toute
référence aux achats pour fins de consommation ou d'usage. Il y
avait donc lieu d'harmoniser certaines définitions de la loi avec celle
de la vente au détail. C'est une harmonisation.
M. Blank: On a déjà trop parlé sur le bill
39.
M. Marcoux: C'est cela.
Le Président (M. Paré): Article 2,
adopté?
M. Blank: Adopté. M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
3?
M. Marcoux: C'est l'augmentation de la taxe de vente à
9%.
M. Blank: J'ai déjà parlé de cette taxe
temporaire en haut. Je ne me répéterai pas. Adopté.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Paré): Article 3,
adopté.
M. Blank: Sur division, celui-là.
M. Marcoux: Cela a failli!
Le Président (M. Paré): Article 4?
M. Marcoux: Sur les intérêts capitalisés,
vous l'avez adopté, pas sur division. J'ai oublié de le dire
tantôt en haut.
M. Blank: Lequel? Oui.
M. Marcoux: Article 4. Cette modification fait suite à
certains jugements des tribunaux qui entraînent des conséquences
graves à l'application de la loi. Si on se fie aux jugements, l'actuel
article 7 souffrirait d'une imprécision dans l'imposition de la taxe,
car il ne précise pas quelle est la taxe applicable et, d'autre part,
fait appel à la notion d'achat hypothétique du bien. Dès
lors, il manquerait un élément essentiel à l'imposition.
La modification proposée précise donc que la taxe applicable sur
les biens qui sont apportés au Québec est celle que
prévoit l'article 6 de la loi, soit actuellement 9%, et que cette taxe
se calcule sur la valeur du bien. Cette valeur est précisée par
la suite à l'égard des différentes situations qui peuvent
survenir. Or, l'article, c'est d'abord pour préciser la valeur du
bien.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Marcoux: Article 4, adopté. L'article 5 permet de faire
en sorte que les ventes de gaz naturel ne soient pas assujetties à la
taxe de vente.
M. Blank: Je vais seulement répéter que
j'espère...
Le Président (M. Paré): Adopté?
M. Blank: ... qu'on va faire de même pour
l'électricité. Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 5, adopté.
Article 6?
M. Marcoux: C'est parce qu'on ne peut pas supprimer du jour au
lendemain toutes les taxes que vous avez imposées aux
Québécois durant tout le règne de l'Opposition. (17
heures)
M. Blank: Vous avez déjà eu six ans pour le
faire.
M. Marcoux: On le fait progressivement.
M. Blank: II y a quelques taxes qui sont plus importantes que les
autres. N'oubliez pas que l'électricité est aussi
nécessaire que l'eau. On ne taxe pas l'eau dans la maison; pourquoi
taxe-t-on l'électricité? Je ne comprends pas cela.
Modifications à la Loi concernant l'impôt
sur le tabac
M. Marcoux: Article 6. C'est l'article qui hausse l'impôt
sur le tabac de 45% à 50% du prix de vente au détail.
M. Blank: J'espère qu'on va trouver une autre façon
d'arrêter les gens de fumer que d'augmenter les taxes.
M. Marcoux: Cela ne nuit pas, cependant.
M. Blank: Si on voulait adopter le projet de loi que j'ai
déposé au cours des cinq dernières années...
M. Marcoux: Vous dites cela en fumant. M. Blank: En
fumant, oui.
M. Marcoux: Je pense que c'est important que tous les auditeurs
le sachent.
M. Blank: C'est cela parce que le projet de loi que j'ai soumis
en haut réglementera le droit de fumer dans les places publiques.
M. Marcoux: D'accord. C'est une place publique, ici.
M. Blank: Ce côté de la Chambre n'est pas public;
l'autre côté est public.
M. Marcoux: Mon Dieu, Seigneur! Il faudrait définir cela
dans la loi; ça va prendre dix règlements.
M. Blank: Oui, c'est ça.
M. Marcoux: Ce projet de loi que vous avez proposé sera
celui qui aura le plus de règlements.
M. Blank: Je ne pense pas, c'est déjà défini
dans le projet de loi.
M. Marcoux: D'accord.
M. Blank: Quand je présente un projet de loi, j'y inclus
les règlements.
M. Marcoux: Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 6 est
adopté. Article 7.
M. Marcoux: C'est l'article qui réduit de 30% à 27%
la portion de la taxe sur le tabac qui va au fonds spécial
olympique.
M. Blank: Cela veut dire que le montant...
M. Marcoux: Identique.
M. Blank: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
Modifications à la Loi sur les
impôts
M. Marcoux: L'article 8 touche la Loi sur les impôts. Ces
trois articles ont trait au calcul du revenu de certains
Québécois employés à l'étranger, tels ceux
de Bell Canada. Il était donc nécessaire de modifier la
définition de "traitement ou salaire" afin de prévoir les cas
couverts par ces nouveaux articles. En fait, cela fait suite à notre
politique de clarification face aux impôts.
M. Blank: Cela fait suite à la demande du
député d'Outremont d'enlever cette section-là.
M. Marcoux: Vous êtes d'accord? M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M. Marcoux: La modification proposée vise simplement
à prévoir qu'un puits de gaz constitue l'établissement
d'un contribuable aux fins de calcul de son revenu, comme, un bureau, une
succursale, une mine, un puits de pétrole constituent un
établissement.
M. Blank: Pourquoi a-t-on fait cela pour les deux puits de gaz
dans le comté de
Bellechasse? Je pense qu'il n'y a que deux puits de gaz dans tout le
Québec.
M. Marcoux: Oui. C'est parce qu'on prévoit qu'il y en aura
beaucoup à l'avenir; alors, on prévient.
M. Blank: On a fait des recherches, on a gaspillé de
l'argent avec SOQUIP et on ne trouve rien. Ici, on taxe les deux pauvres petits
puits de gaz qu'on trouve dans le comté de Bellechasse. D'accord,
adopté.
M. Marcoux: Adopté?
Le Président (M. Paré): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Marcoux: C'est pour corriger une inexactitude...
M. Blank: Je ne comprends pas cela.
M. Marcoux: ... qui s'était glissée en 1979 dans le
calcul du revenu d'un contribuable. C'est le chapitre 18 des lois de 1979 qui a
remplacé le sous-paragraphe ii) du paragraphe b) afin de prévoir
les pertes admissibles à l'égard d'un placement dans une
entreprise. C'est un article qui vise à nous harmoniser avec la loi
fédérale.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 11 est
adopté.
M. Marcoux: L'article 11, c'est...
M. Blank: C'est le changement du mot "assurance-maladie"...
M. Marcoux: ... la Loi sur la Régie de
l'assurance-maladie.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): J'appelle l'article 12.
M. Marcoux: L'article 12, c'est sur la déduction
supplémentaire maximale de 2000 $ pour le REEL.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Marcoux: L'article 13 permet aux membres de l'exécutif
de la CEQ, de la CUM, de la CTCUQ et des autres organismes supra-municipaux de
faire en sorte que leur allocation de dépenses ne soit pas
considérée comme un revenu.
M. Blank: Jusqu'à un montant équivalent à
50% de leur salaire.
M. Marcoux: C'est cela. La même règle que pour les
autres élus.
M. Blank: Pourquoi ne fait-on pas de même pour les
députés de l'Assemblée nationale?
M. Marcoux: C'est un cas particulier. Vous savez que les
députés constituent toujours un cas particulier.
M. Blank: On est tellement généreux ici parce que
cela ne touche pas beaucoup d'argent.
M. Marcoux: Vous finirez par avoir une demande analogue pour les
sous-ministres adjoints. C'est pour cela.
M. Blank: Je pense que les sous-ministres n'ont pas cela; ils ont
un compte de dépenses.
M. Marcoux: Oui, mais il n'est pas égal au montant.
M. Blank: Ici, on n'a pas besoin de facture. D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Marcoux: L'article 14 vise à supprimer un renvoi
inutile à une autre loi. C'est tout.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Marcoux: L'article 15 consiste à hausser de 24 000 $
à 35 000 $ la table prescrite par règlement, ce qui facilitera le
travail de ceux qui seront cotisés.
M. Blank: Oui, c'est bon, mais encore des règlements.
M. Marcoux: Non. C'est le même principe.
M. Blank: Ici, on prend quelque chose de la loi...
M. Marcoux: Au lieu qu'au-delà de 24 000 $ il soit
obligé de faire un calcul particulier...
M. Blank: 24 000 $ à 35 000 $, oui.
M. Marcoux: ... on hausse cela à 35 000 $, ce qui
épargnera peut-être un quart d'heure ou une demi-heure à
chaque citoyen qui préparera sa déclaration d'impôt. Est-ce
que vous êtes contre cela?
M. Blank: II gagne cela.
M. Marcoux: Jusqu'à 35 000 $.
M. Blank: Ces gens-là engagent des comptables.
M. Marcoux: II y a encore plusieurs citoyens qui font leur
déclaration d'impôt et qui gagnent entre 24 000 $ et 35 000 $.
M. Blank: II n'y en a pas tellement.
M. Marcoux: Un contribuable a, d'ailleurs, le choix de ne pas se
servir de cette table-là et de faire le calcul au long, s'il le
veut.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 16?
M. Marcoux: II y a autre chose à l'article 15 qui est bon.
Encore là, cela va raccourcir nos tables de moitié. Au lieu de
faire des écarts aux 20 $, on va les faire aux 10 $. Cela simplifie.
Le Président (M. Paré): L'article 16?
M. Marcoux: L'article 16 a encore trait au REEL, au régime
enregistré d'épargne-logement. La modification proposée
donne suite à une nouvelle politique du gouvernement concernant les
régimes enregistrés d'épargne-logement, telle
qu'annoncée dans le discours de M. Parizeau.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 16 est
adopté. L'article 17?
M. Marcoux: Cette modification remplace la
référence à l'article 952 de la loi par un texte similaire
à celui de cet article. Cette modification est nécessaire compte
tenu du fait qu'aucune déduction ne sera plus accordée à
l'égard d'une prime
versée à un régime après 1982 et que ces
régimes continueront d'exister aux fins de la déduction
accordée à la loi fédérale.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 17 est
adopté. L'article 18?
M. Marcoux: L'article 946 de la loi précise que, lorsqu'un
régime est révoqué, le bénéficiaire doit
inclure dans son régime la juste valeur marchande des biens du
régime. Toutefois, puisque les primes versées après 1982
ne seront plus déductibles, il serait injuste de taxer les contribuables
sur ces montants. Alors, la modification proposée prévoit donc
qu'en cas de révocation d'un régime le contribuable n'inclura pas
dans son revenu les primes versées après 1982 en regard du
régime enregistré d'épargne-logement.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 18 est
adopté. L'article 19?
M. Marcoux: Évidemment, encore là, cela donne suite
au budget concernant le régime enregistré
d'épargne-logement.
L'article 952 de la loi permet à un particulier de
déduire, dans le calcul de son revenu, la prime qu'il verse dans
l'année au régime jusqu'à concurrence de 1000 $. Alors, il
n'y aura plus de déduction possible du régime enregistré
d'épargne-logement du revenu imposable à partir du 1er janvier
1983.
M. Blank: Adopté sur division. M. Marcoux: Mon
Dieu, Seigneur!
Le Président (M. Paré): L'article 19 est
adopté sur division.
M. Blank: Quand cela coûte de l'argent au contribuable, je
vote contre.
M. Marcoux: Oui?
Le Président (M. Paré): L'article 20?
M. Marcoux: C'était beaucoup plus une fuite fiscale
qu'autre chose.
M. Blank: Ce n'est pas une fuite fiscale.
M. Marcoux: La modification proposée est de concordance
avec celle qui prévaut à l'article 16 du projet de loi. Elle
ajoute, dans l'article 953 de la loi, une référence à un
logement neuf et la période de 120 jours qui s'applique dans un tel
cas.
M. Blank: Adopté.
M. Marcoux: C'est le temps qu'un citoyen a pour occuper le
logement neuf qu'il vient d'acheter pour bénéficier de tous les
avantages du programme Corvée-habitation.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 20 est
adopté. L'article 21?
M. Marcoux: C'est encore sur le même sujet, le
régime enregistré d'épargne-logement.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 21 est
adopté. L'article 22?
M. Blank: Adopté.
M. Marcoux: C'est encore sur le régime enregistré
d'épargne-logement. Cela donne suite à la même
idée.
Le Président (M. Paré): L'article 22 est
adopté. L'article 23?
M. Blank: Adopté.
M. Marcoux: C'est également sur le même
régime.
Le Président (M. Paré): L'article 23 est
adopté. L'article 24?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 24 est
adopté. L'article 25?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 25 est
adopté.
M. Marcoux: En fait, je constate que l'Opposition est remplie de
ferveur face au programme Corvée-habitation et à ses
éléments constitutifs.
M. Blank: Les parties qui font du bien aux citoyens, on est
toujours pour.
Le Président (M. Paré): L'article 26?
M. Marcoux: C'est un autre article qui fait en sorte que les
quelque rares banques qui ont refusé de participer au programme
Corvée-habitation seront replacées dans une situation
d'équité fiscale en haussant la taxe sur le capital de 0,9%
à 1,2%.
M. Blank: Sur division...
Le Président (M. Paré): L'article 26 est
adopté sur division. L'article 27?
M. Blank: ... pour faire suite à des commentaires du
député de...
M. Marcoux: Vous êtes obligé de les assumer, mais je
suis convaincu que vous êtes d'accord avec l'article.
M. Blank: Le député de quel comté? M.
Bélanger est député de quel comté?
M. Marcoux: Fabien Bélanger, c'est le député
de Mégantic-Compton.
M. Blank: Mégantic-Compton.
M. Marcoux: Je suis bien content que vous preniez vos distances
face aux déclarations de votre collègue.
M. Blank: Non, je suis d'accord avec lui. Quand on voit une
manière de chantage...
M. Marcoux: Ce n'est pas du chantage.
M. Blank: ... c'est une pensée un peu totalitaire.
M. Marcoux: C'est de la cohérence.
M. Blank: C'est cela. C'est parce qu'on force les gens à
faire partie de quelque chose dont ils ne veulent pas. Ils ne le doivent pas
s'ils ne le veulent pas. Les banques sont encore des entreprises privées
dans ce sens. Même si elles sont réglementées, elles ont le
droit de faire partie de la proposition ou non. Comme je le vois là, si
elles veulent me prêter de l'argent ou ne pas m'en prêter, je ne
peux pas les forcer à m'en prêter.
M. Marcoux: Même après l'adoption de ce projet de
loi, elles vont quand même demeurer des entreprises privées.
M. Blank: C'est cela. Mais ici vous les forcez à donner
des avantages à telle personne. Ce n'est pas une façon
d'agir.
M. Marcoux: L'article 27? Loi sur les licences
Le Président (M. Paré): L'article 26 est
adopté sur division. L'article 27?
M. Marcoux: Cela hausse de 1% la taxe pour ceux qui gagnent
à la suite des paris mutuels dans les courses.
M. Blank: Et ils vous donnent cela.
M. Marcoux: On donne le même montant.
M. Blank: Combien avez-vous perçu l'année
dernière?
M. Marcoux: 3 400 000 $.
M. Blank: Combien?
M. Marcoux: 3 400 000 $.
M. Blank: Combien donnez-vous?
M. Marcoux: Je pense que c'est le même montant. 2 200 000 $
ou 2 300 000 $?
M. Blank: Qu'est-ce qui arrive avec la différence? C'est
cela que je veux savoir.
M. Marcoux: On est censé transférer le montant au
complet.
M. Blank: Oui, au complet. Mais est-ce que, en fait, vous le
transférez au complet?
M. Marcoux: II faudrait que je vérifie. Nous allons
essayer de le vérifier d'ici la fin de la commission.
M. Blank: D'accord.
M. Marcoux: J'ai signé un CT et on en transfère
beaucoup. Le principe est...
M. Blank: Je suis d'accord avec le principe, mais...
M. Marcoux: ... qu'on transfère tout. M. Blank: ...
je voulais être certain.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Paré): L'article 27 est
adopté.
M. Marcoux: Article 28: L'article 50 de la Loi sur les licences
établit le montant de la remise annuelle qu'effectue au ministère
du Revenu la Société de développement de l'industrie des
courses de chevaux du Québec. Actuellement, cette remise est de 1,2% de
la valeur de la mise totale pour toutes les courses de chevaux tenues au
Québec pendant l'une ou l'autre des deux années
précédentes. À la suite de l'augmentation de 1% des droits
payables par un gagnant lors d'une course, la remise à SODIQ sera
augmentée en conséquence à compter de l'exercice
1982-1983. Cette remise passera
de 1,2% à 2,2%. Normalement, tout est là, selon la loi.
Alors, on va respecter la loi.
M. Blank: Oui, mais je veux m'assurer que le gouvernement
respecte la loi.
M. Marcoux: Je peux vous en assurer, on fait tout pour respecter
la loi.
Le Président (M. Paré): Article 28? M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Article
29?
M. Marcoux: À l'article 28, il y a une proposition
d'amendement.
M. Blank: Cela change quoi, l'amendement?
M. Marcoux: Cela ajoute, après le deuxième
paragraphe, le paragraphe suivant. C'est le dernier paragraphe qu'on ajoute:
"Un ministère ou organisme de la couronne prescrit par règlement,
qui administre un programme destiné à promouvoir et à
aider l'industrie des courses de chevaux au Québec, reçoit pour
l'exercice financier du gouvernement commençant après le 31 mars
1982, à même le montant de 2,2% mentionné dans le premier
alinéa, un montant que le ministre des Finances détermine."
Le ministère de l'Agriculture donne des subventions dans le cadre
d'un programme concernant les jeunes poulains. Ce programme relevait autrefois
de SODIQ, alors qu'il relève maintenant du ministère de
l'Agriculture. Sur les 2,2%, une partie va payer le programme du
ministère de l'Agriculture. Avant, cela relevait de SODIQ, donc, du
ministère des Finances.
M. Blank: Oui, mais avec cela, notre fameuse ferme de chevaux en
Floride doit être couverte aussi.
M. Marcoux: Cela ne change rien à cela.
M. Blank: Cela tombe sous ce paragraphe, maintenant.
M. Marcoux: Non, non, ce qui tombe sous ce paragraphe... On me
dit que la ferme en Floride a été vendue.
M. Blank: Elle a été vendue?
M. Marcoux: Je n'y suis jamais allé.
M. Blank: Je n'ai pas entendu dire que cela s'était
vendu.
M. Marcoux: On me dit que cela ne s'applique qu'au Québec
maintenant. En fait, les subventions pour l'élevage, etc.,
relèvent maintenant du ministère de l'Agriculture alors qu'avant
elles faisaient partie du budget de SODIQ.
M. Blank: D'accord. Cela veut dire qu'avant c'était le
ministre de l'Agriculture qui donnait l'argent à ces gens.
M. Marcoux: Non, c'était SODIQ, avant. À l'avenir,
ce sera le ministère de l'Agriculture mais à l'intérieur
des 2,2%.
M. Blank: Mais l'argent vient de... M. Marcoux: Des
2,2%.
M. Blank: Mais avant, est-ce que la ferme de la Floride a
déjà reçu des subventions du ministre de l'Agriculture?
Non? Maintenant, elle va en avoir.
M. Marcoux: On me dit qu'il n'y a plus de ferme .en Floride.
M. Blank: II n'y a plus de ferme en Floride?
M. Marcoux: On me dit qu'il n'y a plus de ferme en Floride.
M. Blank: Si c'est vrai, j'en suis très heureux. La
Floride doit exister pour se faire bronzer, non pas pour faire l'élevage
des chevaux.
Le Président (M. Paré): D'accord. Est-ce que j'ai
bien compris? Est-ce le même article auquel on ajoute un paragraphe?
M. Marcoux: Oui, on ajoute le dernier paragraphe que je vais
relire: Un ministère ou un organisme de la couronne prescrit par
règlement, qui administre un programme destiné à
promouvoir et à aider l'industrie des courses de chevaux au
Québec, reçoit pour l'exercice financier du gouvernement
commençant après le 31 mars 1982, à même le montant
de 2,2% mentionné dans le présent alinéa, un montant que
le ministre des Finances détermine.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 28, adopté
tel qu'amendé. Article 29?
M. Marcoux: Les articles 79.1 à 79.17 de la Loi sur les
licences prévoient qu'aucun brasseur ou distributeur ne peut distribuer
de la bière ou des boissons gazeuses dans des contenants à
remplissage unique. C'est cet article qui va faire en sorte que les eaux
minérales, même si elles sont dans des contenants à
remplissage unique, ne seront
pas assujetties à la taxe. M. Blank: Pourquoi?
M. Marcoux: Parce que c'est considéré comme un
aliment plutôt qu'un...
M. Blank: Un aliment?
M. Marcoux: Une eau minérale n'est pas une eau gazeuse. On
ne taxe pas l'eau. On est d'accord avec vous pour ne pas taxer l'eau.
M. Blank: Oui, mais l'eau Perrier ne sera plus taxée?
M. Marcoux: Elle n'est pas taxée, l'eau Perrier. Elle n'a
jamais été taxée.
M. Blank: Oui, mais...
M. Marcoux: C'est une taxe sur le contenant.
M. Blank: Sur le contenant, oui. Mais les bouteilles d'eau
Perrier n'étaient pas utilisées deux fois.
M. Marcoux: Là, on parle des contenants à
remplissage unique, des canettes. (17 h 15)
M. Blank: Oui, mais ce ne sont pas seulement des canettes, il y a
des bouteilles aussi qui ne servent qu'une fois aussi.
M. Marcoux: C'est cela, mais en somme on dit: Qu'ils soient
à remplissage unique ou multiple, ils ne seront pas taxés.
M. Blank: Cela veut dire que maintenant l'eau Perrier n'est pas
taxée.
M. Marcoux: En vertu de la Loi sur les licences.
M. Blank: Avec cette définition, même dans les
canettes, le "soda water" n'est plus taxé, parce qu'il ne contient pas
de sirop, pas d'essence, il n'y a rien là-dedans.
M. Marcoux: Non, mais c'est considéré comme une
boisson gazeuse.
M. Blank: Pourquoi?
M. Marcoux: Cela n'entre pas dans le corps de la
définition.
M. Blank: Certainement, cela n'entre pas. Cela veut dire que le
soda n'est plus taxé. Ce sera une drôle de façon de
contrôler.
M. Marcoux: Boisson gazeuse, c'est "une eau
gazéifiée, additionnée d'une essence ou d'un sirop".
Alors, s'il n'y a pas d'essence et qu'il n'y a pas de sirop, ce n'est pas
taxé.
M. Blank: Oui, mais comment contrôlez-vous cela
auprès des compagnies qui fabriquent les deux sortes, le soda et
l'autre?
M. Marcoux: La compagnie a le devoir de remettre sa taxe. Donc,
à ce moment-là, c'est elle qui sait si elle fabrique une eau
gazéifiée additionnée d'essence ou pas.
M. Blank: Vous considérez cela comme une eau
minérale?
M. Marcoux: On faisait juste préciser la situation parce
qu'on ne les taxait pas. Mais, tel qu'interprété, en fait, on
remplit un trou juridique parce que les eaux gazeuses n'étaient pas
taxées, même celles à contenant unique. On ne les a jamais
taxées.
M. Blank: Elles n'ont jamais été taxées?
M. Marcoux: Non, c'est pour qu'il n'y ait pas de...
M. Blank: Cela veut dire que vous réglez une situation que
vous avez tolérée?
M. Marcoux: C'est cela.
M. Blank: D'accord, adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 29 est
adopté.
M. Marcoux: C'est ce que j'avais compris, mais avant de
l'affirmer...
Le Président (M. Paré): Article 30?
Modifications à la Loi sur le ministère
du Revenu
M. Blank: Je pensais que toutes les tolérances
s'étaient terminées avec Duplessis, mais il semble qu'il y en
avait d'autres.
M. Marcoux: On va y arriver à un moment donné.
L'article 30 permet au ministre de désigner le sous-ministre adjoint
pour agir...
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 30, adopté.
Article 31?
M. Marcoux: C'est pour que, lors de ce qu'on pourrait appeler des
transports de créances, si quelqu'un doit de l'argent à quelqu'un
qui nous doit de l'argent, il ne
puisse pas s'en départir avant qu'on ait perçu notre
dû. Je peux vous lire le texte: "L'article 15 de la Loi du
ministère du Revenu prévoit le cas de la saisie en main tierce.
Ceci survient lorsqu'une personne qui doit de l'argent au ministère par
suite d'une loi fiscale doit recevoir de l'argent qui lui est dû par une
tierce personne. Dans un tel cas, le ministère peut expédier un
avis à cette troisième personne pour qu'elle lui verse le montant
qu'elle doit au débiteur fiscal, donc, à nous. Il en va de
même dans le cas des prêts ou des marges de crédit consentis
par une institution bancaire ou financière. Toutefois, lorsqu'une telle
personne, sur réception de l'avis du ministre, annule le prêt ou
la marge de crédit entièrement consenti au débiteur fiscal
ou refuse de payer le montant tant au ministre qu'au débiteur, la loi ne
prévoit aucun recours pour le ministre. La modification proposée
précise que, dans un tel cas, la personne est responsable
vis-à-vis du ministre de la même façon que si elle avait
payé sa dette ou sa contrepartie au débiteur. De plus, la
modification proposée ajoute un renvoi à l'article 1030 de la Loi
sur les impôts, cet article concernant le paiement d'une dette sur
réception d'un avis de cotisation à cet effet. Cet ajout corrige
une erreur commise lors de la modification antérieure de l'article 15,
laquelle avait omis cet article 1030."
M. Blank: J'étais contre l'article la dernière fois
et je suis encore contre.
M. Marcoux: D'accord.
M. Blank: Adopté sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 31 est
adopté sur division. Article 32?
M- Marcoux: Article 32: Cette modification fait suite à
certains jugements défavorables au ministère. Cet article, qui
existe dans l'ancienne Loi provinciale de l'impôt sur le revenu n'avait
pas été reproduit lors de la réforme de 1972. Une certaine
ambiguïté est donc apparue et a conduit au jugement que nous avons
connu. La modification proposée corrige cette situation. L'article se
lirait ainsi: "Lorsqu'un montant est déduit ou retenu aux termes d'une
loi fiscale, ce montant est réputé avoir été
reçu par le bénéficiaire du paiement ayant fait l'objet de
cette déduction ou retenue."
M. Blank: Je suis contre cet article. Adopté sur
division.
M. Marcoux: Vous êtes contre? Pourquoi?
M. Blank: Parce qu'il y a un jugement qui a dit que vous n'aviez
pas raison.
M. Marcoux: On avait raison avant 1972. C'est parce qu'on a
oublié de l'inclure dans l'autre loi. On le remet pour l'avenir.
M. Blank: Oublié ou...
M. Marcoux: Ce n'est pas rétroactif.
M. Blank: Je sais que ce n'est pas rétroactif, mais je ne
suis pas d'accord.
M. Marcoux: Vous n'êtes pas d'accord? Bon.
Le Président (M. Paré): L'article 32 est
adopté sur division. Article 33?
M. Marcoux: Article 33. La modification proposée
prévoit que, si un remboursement trop élevé a
été fait par le ministre et que cela n'est pas imputable à
la personne qui a reçu ce remboursement, aucun intérêt ne
peut être exigé de cette personne. Les contribuables n'auront donc
pas à payer pour les erreurs du ministère.
M. Blank: L'article est très juste, mais si vous avez
perçu des intérêts avant l'entrée en vigueur de la
loi, j'espère que vous les retournerez.
M. Marcoux: Non.
M. Blank: Pourquoi pas, parce que ce n'est pas la faute de...
M. Marcoux: Oui, pour les erreurs administratives, oui, je suis
d'accord.
M. Blank: Oui, c'est ce dont je parle: la question des
intérêts de 19% et 24% dont on a déjà parlé
en Chambre. Ce n'est pas nécessaire d'y revenir.
M. Marcoux: C'est ça. D'accord. Je ne vous ai pas
posé la question: Est-ce que vous êtes d'accord avec le
député de Hull?
M. Blank: Oui, mais ce qu'il a dit... M. Marcoux: II a dit
surtout si... M. Blank: Non, non.
M. Marcoux: Mais on a toujours émis les avis de
cotisation.
M. Blank: Ah! Mais je ne suis pas certain de ça.
M. Marcoux: Je n'ai pas encore eu un dossier...
M. Blank: Je ne suis pas certain de ça.
M. Marcoux: ... de député qui a montré que
la personne ou, à l'inverse, le ministère, n'a pas eu d'avis de
cotisation.
M. Blank: On doit être logique, d'accord? Disons qu'en
1970, il y a douze ans, la personne a fait sa déclaration d'impôt
et que, trois semaines après, elle a reçu un avis de cotisation
pour un petit montant, mais qu'elle l'a oublié. Douze ans après,
parce que c'est la faute du ministère qui n'a pas suivi l'affaire
pendant les années qui ont suivi - je ne parle pas seulement de votre
gouvernement, le nôtre aussi - on fait souffrir ces gens. Même
parfois, c'étaient des héritiers qui n'étaient pas au
courant.
M. Marcoux: Pendant ce temps-là, parce que les taux
d'intérêts au ministère du Revenu, vous le savez, ont
été très faibles pendant bien des années, ils
avaient intérêt à le placer. L'article 34?
Le Président (M. Paré): L'article 33? M.
Marcoux: L'article 33 est adopté.
M. Blank: Comme je pense l'avoir expliqué
déjà en commission, j'ai eu mon cas personnel qui était un
peu ridicule dans ce sens-là, mais j'ai été forcé
de payer. J'ai eu une cotisation pour 1967 et j'ai réglé
l'affaire avec le ministre du temps et je pensais que c'était fini. J'ai
eu d'autres cotisations, d'assez gros montants, et j'ai fait des ententes avec
le ministère et tout était payé. Dix ans plus tard, il
m'arrive avec la cotisation de 1967. Cela a l'air que le dossier a
été oublié dans le bureau du ministre. On l'a
trouvé douze ans après et on m'a exigé les
intérêts pour cette période. Si on m'avait cotisé
quand j'ai pris des ententes deux ou trois ans plus tard, j'aurais payé.
Mais voilà, ça fait douze ans.
M. Marcoux: J'espère que tout ça s'est passé
avant nous?
M. Blank: Voyant que j'étais député, je n'ai
pas fait de bruit sur ça. Mais c'est un peu ridicule. Quand un petit
contribuable a un problème de ce genre, on doit avoir une façon
d'être plus humain. Avec un député, on n'a pas besoin
d'être humain.
Le Président (M. Paré): L'article 33 est-il
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 34?
M. Marcoux: La modification proposée prévoit que
toute procédure peut être signifiée soit au bureau de
Montréal ou à celui de Québec. Toute signification au
ministre.
M. Blank: Je trouve cet endroit dans le projet de loi ici pour
soulever le sujet parce que c'est une question où on fait des
oppositions. J'ai reçu une copie des lettres qui vous ont
été envoyées le 3 décembre, avec copie à M.
Herb Marx, le député de D'Arcy McGee, à propos des
reçus officiels émis par des synagogues de Québec. J'ai
pensé que tout était réglé et il semble que cela a
recommencé. Une synagogue fonctionne d'une façon un peu
différente de celle d'une église. On n'a pas de quête parce
qu'on n'a pas le droit d'avoir de l'argent dans nos poches le jour du sabbat.
Cela veut dire que la seule façon dont on peut faire la synagogue, c'est
de faire des dons durant l'année et on a des reçus pour
ça. C'est la même chose que la quête où le
curé vous donne un reçu à la fin de l'année pour le
montant que vous avez donné. Je ne vois pas pourquoi - je ne veux pas
utiliser le mot discrimination dans ce cas-là - mais il semble qu'ils
ont recommencé à le faire. C'était réglé
à un moment donné et, après, on est revenu à la
mauvaise habitude de refuser les reçus.
M. Marcoux: Mais est-ce que c'est complètement
différent de la question des écoles?
M. Blank: Non, non. On parle des synagogues et non pas des
écoles.
M. Marcoux: D'accord.
M. Blank: La lettre que j'ai ici...
M. Marcoux: Je ne l'ai pas encore vue, je m'excuse. Mais j'ai vu
un dossier récemment...
M. Blank: Je vous en donne une copie. On ne parle pas des
écoles, on parle des synagogues.
M. Marcoux: ... où on donnait des reçus, mais, en
fait, c'était pour des frais de scolarité. Cela correspondait
à des frais de scolarité.
M. Blank: Cela date du 3 décembre. On parle des synagogues
seulement.
M. Marcoux: D'accord, on va la regarder.
M. Blank: Regardez ça, parce qu'il semble y avoir deux
poids, deux mesures.
M. Marcoux: Est-ce que l'article 34 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 34 est
adopté? L'article 35?
Modifications à laLoi sur le régime de
rentes du Québec
M. Marcoux: C'est pour permettre le remboursement à
l'employeur...
M. Blank: C'est une erreur qui s'est glissée.
M. Marcoux: C'est ça... qui a versé en trop
à la Régie des rentes du Québec.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 35 est
adopté. L'article 36?
Modifications à la Loi concernant la taxe sur
les carburants
M. Marcoux: L'article 36. Vous avez à la page 2
l'amendement. On modifie la fin du paragraphe vii: "achetée au
Québec par une personne qui exploite une entreprise a été
exportée et utilisée hors du Québec, sauf si elle a
été versée dans un réservoir alimentant - et on
ajoutait déjà - le moteur d'un véhicule de promenade ou
d'un aéronef". Là, ce serait, "sauf si elle était
versée dans un réservoir alimentant le moteur d'un
véhicule de promenade ou d'un aéronef". C'est pour permettre
à ceux qui font du transport international et interprovincial de
bénéficier d'un remboursement de taxe sur le carburant,
lorsqu'ils l'achètent au Québec, mais pour être
utilisé hors du Québec. Autrefois, ils n'avaient pas droit au
remboursement, mais à des crédits qui devenaient
périmés après 12 mois. Or, dans l'avenir, ils auront droit
à des remboursements.
M. Blank: Si on parle d'un aéronef, est-ce un avion?
M. Marcoux: Un avion.
M. Blank: Je crois que les avions commerciaux...
M. Marcoux: ... n'y ont pas droit de toute façon.
M. Blank: Ils n'y ont pas droit.
M. Marcoux: Non, présentement, ils n'y ont pas droit et,
dans l'avenir, non plus.
M. Blank: D'accord. Les véhicules de promenade n'ont
jamais eu ce droit, c'est-à-dire que c'est seulement pour les
transporteurs, pas les autres.
M. Marcoux: L'article vii.2, paragraphe a, se lira:
"Achetée au Québec par une personne qui exploite une entreprise a
été exportée et utilisée hors du Québec,
sauf si elle a été versée dans un réservoir
alimentant le moteur d'un véhicule de promenade ou d'un
aéronef."
M. Blank: Est-ce que ces gens sont exclus présentement? Ce
n'est pas du nouveau.
M. Marcoux: Non, ce n'est pas du nouveau. Présentement, il
n'y a personne qui ait droit à un remboursemenmt.
M. Blank: Personne n'a droit à un remboursement?
M. Marcoux: Non. Alors, maintenant, on fait en sorte que les
transporteurs interprovinciaux et internationaux aient droit au remboursement,
mais pas ceux qui ont un véhicule de promenade, ni les aéronefs.
Ceux-ci demeurent dans la même situation qu'antérieurement.
M. Blank: Je vois dans les notes explicatives que le mode
d'application prévoit que le délai alloué pour faire une
demande de remboursement des taxes...
M. Marcoux: Oui, mais c'est autre chose. On ne traite pas de ce
cas tout de suite. Vous êtes déjà à l'article 37
pour...
M. Blank: Non, je parle de l'article 36. À l'article 36,
le mode d'application prévoit le délai alloué pour faire
une demande.
M. Marcoux: C'est exact, parce qu'auparavant le délai
était dans le règlement...
M. Blank: Oui.
M. Marcoux: ... et les tribunaux ont jugé que le
délai doit être dans la loi.
M. Blank: Oui, d'accord, mais...
M. Marcoux: Alors, le projet de loi tel que rédigé
en premier lieu n'avait pour but que d'établir que le délai
pouvait être inscrit dans le règlement, mais, après, on a
décidé de corriger plusieurs problèmes en même temps
et de prévoir un mode de remboursement pour ces personnes.
M. Blank: Oui, mais vous me dites que c'est nouveau; donc, il y
avait déjà quelque chose dans la loi. Qu'est-ce que
c'était?
M. Marcoux: Les remboursements.
M. Blank: Quand je vous demande si c'est du nouveau pour les
avions et les voitures...
M. Marcoux: Non, cela n'est pas nouveau.
M. Blank: ... vous me dites que ce n'est pas nouveau...
M. Marcoux: C'est cela.
M. Blank: Mais vous dites qu'il n'y a rien dans la loi qui dit
que c'est nouveau pour les camions qui font le transport.
M. Marcoux: C'est exact.
M. Blank: Mais qu'est-ce qu'il y avait dans la loi auparavant, si
cela est nouveau? Qui était couvert avant?
M. Marcoux: Dans la loi auparavant, les gens pouvaient faire des
demandes de remboursement dans certaines circonstances, mais pas les personnes
qu'on touche présentement, d'autres personnes...
M. Blank: Ah! d'autres personnes.
M. Marcoux: Oui, oui, pour d'autres motifs.
M. Blank: Ah!
M. Marcoux: Cependant...
M. Blank: Vous parlez des agriculteurs...
M. Marcoux: ... le délai dans lequel ils doivent faire la
demande de remboursement n'était pas précisé. Or, les
tribunaux ont jugé que le délai devait être
précisé. Le but de l'amendement était de préciser
ce délai. C'était tout, mais, après, on a
décidé d'inclure dans la loi des modifications pour permettre le
remboursement aux transporteurs interprovinciaux et internationaux. C'est
pourquoi il y a une différence entre la loi de première lecture
et la proposition d'amendement.
M. Blank: Oui, je comprends, mais je ne sais pas si cela a
changé depuis, mais j'étais - je le suis encore, j'ai toujours la
licence, mais je ne fais pas de vol - pilote privé. Je me souviens que
j'avais une ristourne sur l'essence achetée à Québec et
utilisée dans son territoire. Est-ce que cela tient encore?
M. Marcoux: Non. On ne fait pas de remboursement.
M. Blank: Pas du tout? M. Marcoux: Non.
M. Blank: Je me souviens de cela, mais c'était dans les
années soixante, cela fait longtemps. Mais à qui est-ce qu'on
donne un remboursement de la taxe sur l'essence? (17 h 30)
M. Marcoux: On va en donner aux transporteurs.
M. Blank: Aux transporteurs, mais il y en a d'autres. Qui
sont-il?
M. Marcoux: Les autres sont ceux qui font du transport, de
l'importation au Québec ou de l'achat au Québec, mais dans des
réservoirs qui n'alimentent pas le moteur d'un camion. Alors, par
exemple, si j'achète au Québec 2000 gallons d'essence pour
l'expédier en Ontario, mais dans la citerne...
M. Blank: Oui.
M. Marcoux: ... ce type aura présentement droit à
un remboursement.
M. Blank: Ah! c'est de cela dont on parle, le délai.
M. Marcoux: Oui, c'est cela, le délai. Oui.
M. Blank: Je comprends. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement est que
l'article 36 de ce projet de loi est remplacé par le suivant: L'article
10 de la Loi concernant la taxe sur les carburants (LRQ, chapitre T-l) est
modifié, premièrement, par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe a par ce qui suit: "10. Toute personne,
pourvu qu'elle en fasse la demande dans le délai et selon les
modalités établis par règlement, a droit au remboursement
de la taxe qu'elle a payée"; deuxièmement, par le remplacement du
sous-paragraphe vii du paragraphe a par le sous-paragraphe suivant: "vii.
achetée au Québec par une personne qui exploite une entreprise a
été exportée et utilisée hors du Québec,
sauf si elle a été versée dans un réservoir
alimentant le moteur d'un véhicule de promenade ou d'un aéronef;"
et, troisièmement, par le remplacement du sous-paragraphe ii du
paragraphe b par le sous-paragraphe suivant: "ii. acheté au
Québec par une personne qui exploite une entreprise a été
exporté et utilisé hors du Québec, sauf s'il a
été versé dans un réservoir alimentant le moteur
d'un véhicule de promenade". Alors, l'article 36...
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): ... adopté.
M. Blank: Mais, comment allons-nous contrôler cela?
M. Marcoux: Par les vérifications sur place, dans les
livres d'une compagnie et ainsi de suite, et à même des
déclarations qu'on nous fait.
M. Blank: Oui, parce que c'est difficile. Il n'y a pas deux
moteurs qui ont le même millage d'essence...
M. Marcoux: Oui, il y a des normes, cependant.
M. Blank: ... les mêmes normes.
M. Marcoux: Oui, mais les experts ont établi des normes de
consommation par type de moteur de camion. Alors, quand une compagnie nous dit
qu'elle a fait, par exemple, 200 000 milles dans une année, compte tenu
du moteur du camion, on sait combien consomme le moteur en moyenne.
M. Blank: Je vous souhaite bonne chance.
Le Président (M. Paré): L'article 36 est
adopté tel qu'amendé. L'article 37?
M. Marcoux: En fait, c'est pour l'entente...
M. Blank: Adopté. Oui, vous avez expliqué cela en
Chambre.
M. Marcoux: ... de réciprocité pour les
remboursements.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 37 est
adopté. L'article 38?
Modifications à la Loi concernant la taxe sur
les télécommunications
M. Blank: Les mêmes objections que j'avais faites pour la
taxe temporaire.
M. Marcoux: C'est sur la taxe sur les
télécommunications qui est haussée de 1%.
Le Président (M. Paré): L'article 38 est
adopté.
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Paré): L'article 39?
M. Blank: Je suis contre l'article 39. Sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 39 est
adopté sur division. L'article 40?
M. Marcoux: Êtes-vous contre la constitution
canadienne?
M. Blank: Adopté.
M. Marcoux: Sans droit de veto?
M. Blank: Oui, oui, sans droit de veto.
M. Marcoux: Je ne comprends pas cela.
Le Président (M. Paré): L'article 40 est
adopté. Adopte-t-on le titre du projet de loi, Loi modifiant diverses
dispositions législatives d'ordre fiscal?
Des voix: Adopté.
M. Marcoux: Je voudrais répondre tout de suite à
une question du député de Saint-Louis. En fait, l'an dernier, en
1981-1982, on a versé 4 146 000 $ à SODIQ et, cette année,
selon nos prévisions, nous verserons 7 000 000 $. Alors, la
totalité va dépendre du rendement de la taxe sur le pari mutuel,
de la croissance, mais nous versons la totalité.
Le Président (M. Paré): D'accord. Les notes
explicatives sont-elles adoptées? L'ensemble du projet de loi est-il
adopté?
Des voix: II faut adopter les notes explicatives? Depuis quand?
Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc, je
demanderais au rapporteur, le député de Montmagny-L'Islet, de
faire rapport dans les plus brefs délais à l'Assemblée
nationale. Ayant rempli notre mandat, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 h 35)