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Etude des crédits du ministère des
Transports
(Dix heures six minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des transports est réunie pour
étudier les crédits du ministère des Transports. Le
rapporteur est M. Marquis du comté de Matapédia.
Les membres de cette commission sont: MM. Baril (Arthabaska), Chevrette
(Joliette-Montcalm), Lessard (Saguenay), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Mailloux (Charlevoix), Marquis
(Matapédia), Perron (Duplessis), Russell (Brome-Missisquoi), Samson
(Rouyn-Noranda) et Verreault (Shefford).
La parole est à vous, M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Lucien Lessard
M. Lessard: M. le Président, je suis heureux de commencer
l'étude des crédits ce matin. Je voudrais vous présenter
d'abord les fonctionnaires du ministère des Transports qui sont ici.
Vous avez M. Morissette, sous-ministre, M. Michaud, sous-ministre adjoint
vous le connaissez bien M. René Vincent, direction
maritime-aérien, M. René Blais, qui est aux opérations, M.
Tessier, qui est au génie, M. Laflamme, BVA, M. Louis Lachappelle, qui
est au transport terrestre, direction, M. Baril, sous-ministre adjoint au
personnel, M. Poirier, qui est aux relations interministérielles et M.
Matte...
Une Voix: M. Demers.
M. Lessard: D'accord, M. Demers.
M. le Président, j'ai le plaisir de vous présenter les
crédits budgétaires du ministère des Transports pour
l'année 1979/80. Ce budget totalise $1 217 046 500. Il s'agit d'une
légère augmentation de 3% par rapport au montant de l'an dernier
qui était de $1 181 000 628. Le budget du ministère
représente 8,1% du budget total du Québec qui est de $14 960 000
000. Parmi les 26 ministères québécois, il est le
troisième en importance. Vous serez donc appelés à
approuver des crédits ventilés dans les neuf programmes du
ministère qui, eux-mêmes, s'insèrent dans les trois grandes
missions gouvernementales. La mission économique comprend sept
programmes reliés au transport terrestre, au transport maritime et
aérien et le budget est de $1 135 000 000, par rapport à $981 441
500 en 1978/79, soit une augmentation de 1,9%.
La mission gouvernementale et administrative est composée d'un
programme, le service aérien gouvernemental avec un budget de $10 334
900. Le budget du service aérien gouvernemental était, en
1978/79, de $10 342 800.
Finalement, la mission éducative et culturelle est
également composée d'un seul programme, soit celui du transport
scolaire, avec un budget de $206 576 600, par rapport à $189 843 700 en
1978/79, ce qui représente une augmentation de 8,8%.
Le nombre total des effectifs permanents du ministère,
initialement prévu pour l'année qui vient, est de 10 922
fonctionnaires. De ce chiffre, il faudrait retrancher 1%; les autorités
du ministère ont, en effet, voulu profiter de la récente
réforme administrative pour prendre les devants et réduire
immédiatement de 1% les effectifs permanents. Il sera ainsi plus facile
de nous conformer à la requête du Conseil des ministres et du
Conseil du trésor en vue d'atteindre une réduction totale de 2,5%
de nos effectifs pour le 1er avril 1980. C'est dire que, d'ici cette date, je
compte réduire de 1,5% les effectifs permanents du ministère.
Avant de commencer la discussion des crédits par programmes et
éléments de programmes, j'aimerais, tout comme l'an passé,
dégager les grands thèmes qui ont influé, de façon
pratique, sur les activités du ministère, au cours de l'an
passé, et sur celles qui, je l'espère, seront menées
à terme, au cours de l'année 1979/80.
Dans la perspective d'une meilleure gestion des ressources humaines et
administratives au ministère des Transports, nous avons effectué
une réorganisation administrative majeure, ce qui a conduit à
l'entrée en vigueur en octobre dernier d'un nouvel organigramme qu'on
devrait normalement vous distribuer ou qu'on vous a distribué, je
pense.
Une Voix: On va le distribuer.
M. Lessard: D'accord. Alors, si les membres de la commission
désirent obtenir des informations supplémentaires à ce
sujet, je pourrai les leur donner ou, encore, mon sous-ministre pourra
répondre à ses questions. Néanmoins, je voudrais tout de
même vous dire quelques mots sur ce que j'appellerais plus
particulièrement une rationalisation administrative du ministère
des Transports du Québec. Je me permets d'insister que même s'il
s'agit d'un genre d'activités qui ne fait pas nécessairement les
manchettes des journaux, la rationalisation des activités du
ministère a fait partie de mes préoccupations durant les deux
dernières années. Nous avons déployé
énormément d'efforts afin de trouver un meilleur équilibre
entre les divers champs d'activités dans le domaine des transports et
une meilleure intégration de tous les éléments du
ministère. Nous l'avons fait sans trop créer trop de remous ni
d'insécurité au sein du ministère.
C'est ainsi qu'à la direction générale de la
planification et du développement, anciennement système de
transports, nous avons regroupé, au sein d'une même équipe,
toutes les responsabilités relatives à la planification et au
développement des transports, de telle sorte que l'action de cette
direction s'étend à tous les services et à toutes les
infrastructures de transport sans égard au mode: terrestre, maritime et
aérien.
Par ailleurs, dans nos efforts de rationalisation de l'appareil
administratif du ministère, nous avons accordé une attention
spéciale aux modes de transport qui, à toutes fins utiles, ont
été négligés dans le passé. Ici, je pense
plus particulièrement au transport maritime et fluvial et au transport
aérien. J'aurai l'occasion de revenir sur cette
question, mais je dois dire dès maintenant qu'il était
illusoire de tenter de concevoir et d'élaborer des politiques
d'intervention dans le domaine de l'aérien et du maritime sans
s'être donné de soutien administratif requis. Le maritime et
l'aérien sont trop importants dans l'ensemble de l'économie des
transports du Québec pour que l'on succombe à l'improvisation
dans ces domaines.
Avant d'aborder le thème de la sécurité et de la
prévention dans les transports, je voudrais souligner que, dans le cadre
de la rationalisation administrative du ministère, nous avons
regroupé au sein de la nouvelle direction des acquisitions, trois
services qui ont des affinités étroites, c'est-à-dire
l'arpentage foncier, les expropriations et les utilités publiques. Nous
avons aussi créé, à l'intérieur de la direction
générale du génie, un service de l'environnement
regroupant une équipe multi-disciplinaire qui nous permettra de mieux
prévoir les interventions du ministère en fonction du respect du
milieu de vie.
Grâce à l'expertise développée au sein de ce
service, nous pourrons nous ajuster, dans la réalisation de nos projets
routiers, aux impératifs de la Loi de la qualité de
l'environnement. On sait que cette loi devient de plus en plus
sévère. En effet, un nouvel esprit anime le ministère des
Transports et les agents de mon ministère sont de plus en plus
conscients de la nécessité d'intégrer pleinement nos
projets à l'aménagement du territoire et de préserver
notre environnement au même titre que notre patrimoine culturel, agricole
et touristique.
Au cours de la dernière année, nous avons dû
déplorer un nombre trop grand d'accidents de la route, impliquant aussi
bien des véhicules de promenade, des camions, que des autobus. Il est du
plus haut intérêt pour l'ensemble de la société
québécoise que s'effectue une mutation des mentalités
quant à la sécurité routière. Dans ce sens, mon
ministère s'emploie à agir sur les mentalités, à
modifier certaines attitudes au moyen de programmes éducatifs et j'aurai
l'occasion de vous en reparler dans quelques minutes, lorsque j'aborderai le
programme no 2, information et contrôle et sécurité et de
répondre à vos questions sur un certain nombre de réformes
que nous avons entreprises ou d'autres que nous avons l'intention, en fait, de
réaliser d'ici quelques semaines.
Par ailleurs, au sujet du transport par autobus, je n'ai pas à
vous rappeler les circonstances qui m'ont amené à nommer Me
Robert Jodoin, commissaire-enquêteur sur la sécurité et le
bien-être des usagers du transport par autobus. Avant de nous quitter
tragiquement, Me Jodoin nous a laissé un rapport d'enquête que je
considère être un instrument de travail indispensable pour
l'amélioration des conditions de sécurité dans le domaine
du transport par autobus.
Nous avons déjà entrepris des consultations avec les
ministères et organismes concernés sur les recommandations du
rapport Jodoin, afin d'évaluer les implications des changements
proposés. Pour ma part, j'entends rendre publiques sous peu un certain
nombre de mesures éner- giques qui iront dans le sens des
recommandations de Me Jodoin. (10 h 15)
Ces mesures s'ajouteront à celles que j'ai déjà
annoncées et porteront, entre autres, sur la vérification
mécanique, la formation des chauffeurs d'autobus, l'intensification des
mesures de surveillance routière et ce, en collaboration avec mon
collègue de la Justice. Si mon ministère peut établir des
normes strictes en vue d'éviter le plus possible que se produisent des
tragédies routières, il n'en reste pas moins que nous n'avons pas
l'intention de nous substituer à chaque transporteur et chaque chauffeur
d'autobus. Les gens qui transportent des milliers de citoyens sur les routes du
Québec ont des responsabilités et ils devront les prendre.
D'autre part, lorsque la société IDEACOM Inc. m'a remis, il y a
quelques mois, l'étude que je lui avais commandée sur les jeunes
Québécois et les accidents de la route, j'ai pris connaissance de
données qui m'apparaissent d'une certaine façon, terrifiantes.
C'est ainsi que les accidents de la route sont la principale cause de
mortalité des jeunes gens de 15 à 25 ans du monde
industrialisé.
Les jeunes forment relativement en leur nombre et en chiffres absolus,
le groupe d'âge comptant le plus de victimes de la route. L'ampleur de ce
phénomène ne peut nous laisser indifférents et c'est
pourquoi nous avons déjà adopté plusieurs mesures en
matière de sécurité routière, destinées
directement à cette jeune population. Il n'est pas excessif de dire que
l'obtention d'un permis de conduire n'est pas un droit mais un
privilège. C'est pourquoi le premier permis de conduire ne sera plus
permanent mais sera valide pour une période d'environ deux ans.
A la suite de cette période, le jeune conducteur ou le nouveau
conducteur sera soumis à un nouveau contrôle visant davantage
à jauger l'attitude en plus de l'aptitude. Lors de ce contrôle,
nous examinerons le dossier du conducteur au niveau des points de
démérite.
Enfin, je voudrais terminer mes commentaires sur la
sécurité et la prévention dans le domaine des transports
pour rappeler que j'entends déposer à l'Assemblée
nationale, au cours de la présente session, un projet de loi visant la
refonte du Code de la route. Ce projet de loi qui contiendra pas moins de 300
articles nous permettra de moderniser le Code de la route et d'en ajuster les
dispositions en regard de l'évolution constante de la circulation
routière. Ce projet de loi sera d'ailleurs étudié en
commission parlementaire au cours de la présente session.
L'an passé, lors de l'étude des crédits de mon
ministère, j'avais fait mention de la loi 73 concernant les corporations
municipales et intermunicipales des transports. J'avais, d'ailleurs,
rappelé la création, en février 1978, de la Corporation
intermunicipale du Saguenay, laquelle regroupe les agglomérations de La
Baie, Chicoutimi et Jonquière. Depuis ce temps, deux autres corporations
de transport ont été constituées, soit la Corporation
municipale de transport de Sherbrooke, en sep-
tembre 1978 et en décembre 1978, la Corporation intermunicipale
de transport de la Rive-Sud, regroupant les municipalités de Lauzon,
Lévis, Saint-David de l'Auberivière et Saint-Romuald d'Etchemin.
Je tiens à aborder de nouveau cette question, cette année, pour
souligner qu'en plus des contributions financières importantes que le
gouvernement accorde à différentes commissions de transport du
Québec, près de $55 millions pour le dernier exercice financier,
nous entendons accorder notre appui aux villes à densité moyenne
qui désirent offrir un service de transport en commun qui réponde
le mieux possible aux besoins de leur population. La nécessité
d'assurer le développement de réseaux de transport en commun
demeure un objectif fondamental du gouvernement et c'est pourquoi j'ai
acquiescé à la formation de la Corporation municipale de
Sherbrooke et de la Corporation intermunicipale de la Rive-Sud de
Québec.
Il faut se rappeler que la Rive-Sud de Québec connaît un
état de crise dans le domaine des transports en commun depuis 1974 et
que les services ont été maintenus à partir de cette date,
surtout grâce à des subventions à l'entreprise
privée, venant du gouvernement du Québec et des
municipalités directement impliquées. La Corporation
intermunicipale des transports de la Rive-Sud de Québec poursuit des
discussions avec les Autobus Lévis Inc. en vue de l'achat de gré
à gré de cette entreprise. Si, pour une raison ou pour une autre,
les discussions devaient achopper, la corporation pourrait se prévaloir
des dispositions de la loi de l'expropriation.
Pour ce qui est de Sherbrooke, cette municipalité devait
subventionner l'entreprise privée à partir de septembre 1976 pour
maintenir un service de transport en commun à ses contribuables. La
Corporation municipale de transport de Sherbrooke a acquis de gré
à gré l'entreprise du transporteur local de manière
à trouver une solution définitive au problème du transport
collectif dans cette municipalité.
La constitution de corporations municipales ou intermunicipales de
transport m'apparaît donc un instrument qui permet de régler les
problèmes de transport en commun dans les municipalités
concernées puisqu'il s'agit, en fait, d'organismes
spécialisés en transport en commun dont les services peuvent
s'étendre à la charte-partie, au service touristique et au
transport scolaire.
Je voudrais maintenant aborder la question de la modernisation des
trains de banlieue de la région de Montréal. Vous vous
rappellerez que lors de l'étude des crédits l'an passé, je
vous ai fait part des discussions que j'avais eues avec le ministère
fédéral des Transports, avec le ministre fédéral
des Transports, M. Otto Lang, sur la question du financement du déficit
des trains de banlieue de la région de Montréal. M. Lang avait
refusé de participer à ce financement en faisant valoir que
c'était un domaine qui relevait de l'autorité des provinces,
puisqu'il s'agissait de transport urbain.
Je n'ai pas cessé de dénoncer cette attitude du
fédéral que je considère tout à fait
malhonnête lorsqu'on connaît l'état de vétusté
dans lequel se trouvent les trains de banlieue et en particulier ceux du CN, du
Canadien National. Nous savons, par les études du Conseil des transports
de la région de Montréal, le COTREM, qu'il en coûterait, en
1979, pas moins de $95 millions pour moderniser les principales lignes.
Malgré l'attitude intransigeante du fédéral, j'ai
persisté à vouloir négocier pour en venir à une
solution équitable pour toutes les parties dans ce dossier. Il a fallu
neuf mois, et qui sait, l'imminence des élections
fédérales pour que le gouvernement du Canada daigne bien ouvrir
un peu la porte à une négociation avec le Québec.
Ainsi, le fédéral nous offrait, en décembre 1978,
de transférer les $30 millions de l'entente sur les axes routiers
prioritaires prévus pour le prolongement éventuel de l'autoroute
13 au nord de l'autoroute 640 jusqu'à l'entrée ouest de
l'aéroport de Mirabel. De plus, Ottawa, nous suggérait à
nouveau d'utiliser des fonds non engagés du programme d'aide au
transport urbain, "le PATU".
J'ai déjà indiqué que le prolongement de la route
13 n'était pas une priorité pour le Québec, car il est
très facile et moins long de se rendre à Mirabel par la 640 et
l'autoroute des Laurentides. Néanmoins, un engagement clair et
définitif du gouvernement fédéral à l'égard
du transfert des vols de Dorval vers Mirabel serait considéré
comme un élément fondamental dans la réévaluation
de l'ensemble de ce dossier. Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas obtenu
les garanties suffisantes, promises par M. Lang le 11 avril 1978 pour le 30
décembre 1978, au sujet du transfert de vols.
Quant au programme PATU, qui est en fait un vieux programme d'aide
à l'étagement des traverses de chemin de fer, je vous rappellerai
qu'il a été victime des coupures de M. Chrétien, si bien
que les $12,5 millions par année durant cinq ans de ce programme pour le
Québec ont été réduits à $2,3 millions l'an
passé et à $8,6 millions pour cette année. Au
départ, nous sommes peu disposés à utiliser ces fonds
déjà chétifs pour une vocation autre que celle pour
laquelle ils avaient été accordés, c'est-à-dire la
sécurité des citoyens aux passages à niveau.
Néanmoins, je suis prêt à poursuivre les
négociations avec le gouvernement fédéral pour obtenir une
participation substantielle de sa part au programme d'investissement relatif
à la modernisation des trains de banlieue dans la région de
Montréal. D'autre part, j'ai déjà annoncé que le
gouvernement du Québec était prêt à étudier
sérieusement l'hypothèse d'intégrer le déficit
d'exploitation des trains de banlieue au déficit général
du transport en commun à condition que les municipalités
concernées fassent de même. Si nous voulons trouver une solution
valable au sujet des trains de banlieue de la région de Montréal,
il faudra que les différents niveaux du gouvernement concernés
prennent leurs responsabilités et s'impliquent sur des bases
véritables. Quant à nous, nous sommes disposés à
examiner toutes
les hypothèses de négociations sérieuses qui nous
permettront d'envisager une saine gestion des dépenses publiques.
Un autre aspect important de nos actions dans le domaine du transport en
commun des personnes fut la création du Conseil des transports de la
région de Montréal. Le COTREM se veut une structure souple,
composée de fonctionnaires de l'Etat et des présidents des trois
commissions de transport de la région de Montréal, soit la
Commission de transport de la Rive-Sud de Montréal, celle de la
communauté urbaine de Montréal et celle de Laval. Le COTREM a
comme objectif de s'occuper de l'intégration du transport intermodal et
interzonal. C'est en ce sens qu'il doit prendre action dans un certain nombre
de situations dont les trains de banlieue.
Avant de passer à un autre sujet, je voudrais dire quelques mots
sur la réforme du système de subventions aux transports
collectifs et sur le transport des handicapés.
Dans le discours du budget, le ministre des Finances, M. Parizeau, a
fait mention du réaménagement des subventions au transport en
commun. Je voudrais tout simplement ajouter qu'en plus d'assurer un meilleur
contrôle de la croissance des coûts de transport en commun, cette
réforme devra permettre de maintenir dans les agglomérations
urbaines des conditions privilégiant le transport en commun comme
principal mode de déplacement. De plus, cette réforme tend
à respecter le principe de la responsabilité locale en ce qui a
trait au service de transport en commun et ce, en conformité avec les
orientations du gouvernement touchant la revalorisation du pouvoir municipal et
la réforme de la fiscalité.
Pour ce qui est du transport des handicapés, j'aimerais rappeler
que la loi 9 assurant l'exercice des droits des personnes handicapées
oblige les organismes publics de transport à mettre sur pied un service
de transport adapté aux besoins de ces personnes. Au cours du dernier
exercice financier, nous avons consacré plus de $1 million à
l'aide au transport des handicapés. Nous entendons poursuivre nos
efforts pour assurer à ces personnes des services de transport qui
correspondent le mieux possible à leurs besoins.
A la suite de ma nomination comme ministre des Transports, j'ai aussi
clairement indiqué mes intentions quant au développement du
transport maritime et aérien au Québec et nous avons
consacré énormément d'efforts dans ce sens au
ministère au cours des deux dernières années. Comme je
l'ai dit précédemment, le maritime et l'aérien nous
apparaissent trop importants pour qu'on se permette d'improviser dans ces
secteurs.
Pour ce qui est de l'aérien, j'entends déposer d'ici peu,
un plan d'action sur le transport aérien au Québec, mais
dès à présent, je tiens à rappeler les deux grands
objectifs qui vont guider nos interventions futures dans le domaine du
transport aérien au Québec. Premièrement, assurer à
tous les Québécois, indépendamment de l'endroit où
ils résident, des chances égales d'être transportés
à un coût équivalent, et deuxièmement,
accroître le contenu québécois des transports, de
façon que les retombées de cette activité profitent au
maximum aux Québécois et à leur économie.
Dans le domaine de l'aérien comme dans d'autres, nous entendons
être maîtres chez nous et occuper toute la place qui doit nous
revenir. C'est d'ailleurs, dans cet esprit que j'ai accordé mon appui au
regroupement des transporteurs aériens du Nord-Ouest
québécois. Nous sommes prêts à garantir
l'implantation d'une telle entreprise et à y participer
financièrement si nécessaire. Voilà pourquoi je suis
intervenu auprès de la Commission canadienne des transports qui
étudie actuellement deux demandes de modification de permis de transport
aérien dans le Nord-Ouest québécois. J'ose espérer
que la décision de l'organisme fédéral ne viendra pas
anéantir toute perspective de développement des entreprises
québécoises dans cette région. Soyez assurés que
dans ce cas, comme dans celui de Nordair, nous allons prendre tous les moyens
à notre disposition pour assurer la défense et le respect des
intérêts du Québec.
Au sujet de Nordair, je voudrais dire ceci: nous favorisons l'achat de
cette compagnie par des capitaux québécois dans le cas d'une
association avec notre province voisine, l'Ontario. Nous avons mis de l'avant
une solution que nous jugeons la plus rationnelle et la plus rentable en termes
économiques. Celle-ci permettra de plus, aux Québécois,
d'être maîtres chez eux dans le domaine de l'aviation du
deuxième niveau. Nous entendons par conséquent, prendre tous les
moyens financiers, politiques et légaux pour que cet objectif se
réalise.
Dernièrement, j'ai suggéré la création d'un
Conseil général de l'aviation du Québec qui regrouperait
le monde aérien québécois, public ou privé,
propriétaires de compagnies aériennes ou travailleurs de ce
secteur. Ce conseil général de l'aviation civile au Québec
me semblerait un excellent outil qui nous permettrait de voir à la
réorganisation de l'ensemble du transport aérien au
Québec.
Dans le domaine du transport maritime, nous avons déployé
là aussi, énormément d'efforts au cours des deux
dernières années. Ainsi, à l'avenir, le ministère
des Transports entend assurer lui-même l'expédition de
marchandises, par voie maritime, entre Montréal et les quatorze postes
du Nouveau-Québec. Par les années passées, c'est le
gouvernement fédéral qui voyait à l'organisation du port
maritime pour desservir le Nouveau-Québec. En prenant charge de ce
service, mon ministère entend affirmer sa juridiction dans ce
domaine.
Le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement verra
à l'opération terrestre de ce pont maritime. Enfin, je voudrais
tout simplement souligner que pour la première fois, le Québec
assure la maîtrise d'oeuvre de la desserte maritime de la Moyenne et de
la Basse-Côte-Nord. Le gouvernement du Québec a accordé un
contrat de
$14 990 100 pour une durée de cinq ans à l'agence Maritime
Inc., en guise de subvention d'appoint de cette desserte maritime. Il s'agit,
en quelque sorte, d'un premier pas vers une implication plus ferme et plus
globale du Québec dans le secteur maritime.
Cependant, les négociations à ce sujet se continuent et
nous ne doutons pas, en fait, de la participation du gouvernement
fédéral au maintien de ce service.
Dans le domaine de la recherche, je voudrais souligner la
création dû comité permanent de l'économie
d'énergie en transport. Ce comité s'est donné un plan de
travail dans le but d'améliorer le transport en commun, de favoriser des
transports semi-collectifs, de modifier la composition du parc automobile et de
rationaliser la consommation de l'énergie au sein du ministère
des Transports. Compte tenu de la dépendance du Québec au domaine
des approvisionnements en hydrocarbure, vous conviendrez avec moi que
l'économie d'énergie en transport mérite toute notre
attention. Ainsi, une économie de 1,5% de l'énergie directement
utilisée par les systèmes de transport au Québec en 1976
aurait eu des retombées de l'ordre de $32 millions, au point de vue de
la vente au détail de l'essence.
Je dois dire que parallèlement aux études du comité
permanent de l'économie d'énergie en transport, nous
procédons déjà à des actions immédiates qui
auront pour but une économie substantielle d'énergie. Ainsi, nous
voulons rationaliser la consommation d'énergie dans l'éclairage
routier, en fonction d'une norme minimale. Les expériences que nous
faisons dans ce domaine, nous permettront d'économiser 35%
d'énergie et d'étudier le comportement des automobilistes sous
diverses intensités d'éclairage.
Au chapitre du transport par véhicules-taxis, le centre
d'études en relations humaines, le CERHU, m'a remis il y a quelques
semaines, le rapport que je lui avais commandé en relation avec la
problématique du taxi au Québec. 52 ligues de taxis du territoire
québécois ont été consultées et j'entends
rendre public ce rapport sous peu. Nous verrons, alors, quelles modifications
il y aura lieu d'apporter au règlement 6 sur le transport par
véhicule-taxi afin de l'adapter aux besoins d'aujourd'hui.
A la suite de la publication du rapport "Les jeunes
Québécois et les accidents de la route" que le ministère
avait commandé à la firme IDEACOM, plusieurs recommandations ont
été proposées afin d'enrayer la croissance des accidents
chez les 16-25 ans, qui détiennent 20% des permis de conduire et qui
sont impliqués dans 35% des accidents survenus au Québec. C'est
ainsi qu'à partir du mois de juin, le permis provisoire sera valide pour
deux ans. (10 h 30)
Durant l'année 1978/79, on a amorcé la révision du
processus d'obtention d'un permis de conduire et tous les apprentis conducteurs
doivent maintenant subir les examens préparés par le
ministère des Transports, le système d'échantillonnage
ayant été aboli. De plus, les examens pratiques et
théoriques ont également subi des modifications puisqu'ils sont
maintenant conçus en fonction de chaque catégorie de
véhicule, que ce soit une motocyclette, un véhicule de promenade,
un camion lourd ou un autobus. Par ces mesures, on vise à mieux
préparer les futurs automobilistes devant leur responsabilité de
conducteur, ce qui permettrait éventuellement de réduire le taux
de croissance des accidents.
Au chapitre de la sécurité, une importante campagne de
sensibilisation à la prudence sur les routes a été
lancée dans les écoles. A cette fin, 21 500 jeux de bingo "SAGIX"
ont été expédiés dans les écoles primaires
afin d'initier les jeunes à la signalisation routière. Cette
campagne avait été précédée d'une
tournée scolaire sur la sécurité à bord des autobus
d'écoliers. L'avènement du bingo "SAGIX" réalisé
conjointement avec le ministère et la ligue de sécurité du
Québec a soulevé l'enthousiasme de quelque 475 000
élèves de cinq à douze ans. A la suite des
résultats obtenus, le bingo "SAGIX" a repris en 1979 et deux autres jeux
s'y sont ajoutés, soit "MAXI-100" et "SAGIX s'apprend". Par sa campagne,
le ministère atteindra les jeunes de la maternelle jusqu'au
collégial.
Un contrat de publicité a également été
octroyé à la Fédération québécoise de
Cyclo-tourisme pour l'amélioration d'un cours sur la prudence à
bicyclette, présenté à 100 000 enfants
québécois de quatrième année.
Par ailleurs, le ministère a lancé la revue trimestrielle
"Sécurité transport" qui est venue s'ajouter aux divers
périodiques qu'il édite déjà soit: "Les bulletins
routiers régionaux", "Information taxi", "Nouvelles en vrac" et le
bulletin "L'Equipe", qui s'adresse au personnel du ministère. La
nouvelle revue renseigne le public sur les interventions gouvernementales en
matière de sécurité dans les transports et sur
l'évolution et l'orientation de la législation dans ce domaine.
Elle est notamment distribuée aux corps policiers, aux écoles de
conduite, aux municipalités et aux média d'information.
En ce qui concerne la construction du réseau routier, je dois
mentionner la nouvelle approche du ministère qui consiste davantage
à la consolidation du réseau routier existant plutôt qu'au
développement de nouvelles infrastructures. Dans ce sens, nous entendons
faire porter nos efforts tout particulièrement au niveau de la voirie
régionale. A titre d'exemple il m'apparaît plus utile de
procéder à l'élargissement ou à la réfection
d'une route existante afin de la rendre plus sécuritaire et mieux
adaptée aux besoins des mouvements de circulation d'une région
donnée que de se lancer dans un projet de construction d'une route
superéquipée qui risquerait fort d'être
sous-utilisée.
D'autre part, j'ai donné des directives bien claires aux
gestionnaires de mon ministère afin qu'aucun appel d'offres ne soit fait
par le ministère sans que les permis exigés par les services de
protection de l'environnement n'aient été obtenus au
préalable.
De plus, je tiens à ce que les interventions de mon
ministère se fassent en fonction de la préservation et de la mise
en valeur de notre patri-
moine. Il y a eu des consultations à ce sujet entre mon
ministère, les Affaires culturelles et le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, à l'effet d'ajuster nos normes en vue
de permettre une meilleure signalisation de certaines activités de
caractère touristique, de caractère culturel ou historique. De
plus, nous entendons conserver ces mêmes préoccupations de
conservation du patrimoine québécois lors du tracé de
nouvelles routes.
Les crédits du programme IV, "Conservation du réseau
routier", ont été portés à plus de $300 millions,
soit une augmentation de $17 millions sur l'année
précédente.
A chaque année, je demande prioritairement au Conseil du
trésor les crédits nécessaires pour entretenir et
conserver d'une façon adéquate le réseau routier du
Québec.
D'une part, j'ai demandé aux responsables de ce secteur
d'utiliser le plus efficacement possible les crédits alloués.
Ainsi, devant l'augmentation des coûts de revêtement bitumineux
reliée à la hausse des produits pétroliers
nous envisageons d'intensifier un programme de recyclage des vieux pavages. Une
expérience pilote, effectuée l'an passé près de
Mont-Laurier, a donné des résultats positifs.
D'autre part, un effort de rationalisation a été fait en
établissant, selon l'importance des routes, les niveaux de service pour
l'entretien d'été et d'hiver.
Au sujet de la Commission des transports du Québec, comme vous le
savez, j'ai rendu publique l'étude de la firme CEQIR sur le
conditionnement et le rôle de la commission. Comme je l'ai
déjà indiqué, les recommandations de l'étude CEGIR
sont fort nombreuses et appellent des modifications fondamentales de la
structure et du perfectionnement de la Commission des transports du
Québec. Voilà pourquoi j'ai indiqué que je n'entendais pas
mettre en oeuvre les recommandations de l'étude CEGIR avant qu'une
commission parlementaire ne les ait étudiées.
Comme je l'ai indiqué précédemment, le
ministère est intervenu auprès de la Commission canadienne des
transports pour appuyer les entreprises québécoises qui
réclament de nouveaux permis de transport aérien. Nous
interviendrons auprès de la CCT autant de fois qu'il le faudra pour
défendre les intérêts du Québec dans le domaine de
l'aviation, mais je vous avouerai qu'il n'est pas facile d'assurer la
défense des intérêts des citoyens du Québec dans le
domaine de l'aviation, surtout face au gouvernement fédéral qui a
de plus en plus la mauvaise habitude de ne pas respecter ses engagements.
Je prends, par exemple, le programme fédéral d'aide
financière aux aéroports locaux. Ainsi, alors que le gouvernement
du Québec a accordé sa collaboration au gouvernement central dans
le cadre de ce programme d'aide et ce, même si les besoins du
Québec demeurent loin d'être satisfaits, voilà qu'Ottawa
décide, sans aucun préavis de sa part, de mettre fin à ce
programme.
Cette décision unilatérale d'Ottawa risque d'avoir des
effets néfastes sur la qualité et l'offre de services
aériens dans des régions du Québec souvent fort
démunies sur le plan des transports. Une fois de plus le Québec
devra assumer une part plus grande des coûts d'infrastructures
nécessaires au développement du transport aérien dans une
matière où il n'aura pas établi au premier chef ses
priorités.
D'autre part, pour les neuf pistes qui sont de sa juridiction exclusive,
mon ministère a effectué des contrôles de qualité.
De plus, des déboursés de $144 000 ont été
affectés à l'amélioration des aéroports municipaux
de La Sarre et de Roberval, pour l'hydrobase de La Tabatière ainsi que
pour la reconstruction d'un hangar à Longue Pointe de Mingan.
Au chapitre du secteur maritime, après l'ouverture du service de
traversier-rail Matane et Baie-Comeau, le ministère a examiné la
possibilité d'étendre ce service à Sept-lles et à
Port-Cartier. J'ai déjà donné mon accord de principe
à une contribution du gouvernement du Québec pour la construction
d'un débarcadère pour un traversier-rail à Port-Cartier.
Mais il faudra que le fédéral fasse aussi sa part.
Au programme VIII, le service aérien gouvernemental a poursuivi
sa mission de transporter l'exécutif et certains fonctionnaires en cas
d'urgence, d'éteindre les feux de forêts et de servir aux urgences
médicales.
Par ailleurs, un comité interministériel comprenant des
représentants du ministère des Transports et du ministère
des Affaires sociales a été constitué en vue de faire une
étude et de présenter des recommandations sur des normes de
transport aérien des malades.
Enfin, au programme IX, vous remarquerez une augmentation de $16,7
millions. En fait, il s'agit avant tout d'un accroissement de 8,9% des
dépenses de transfert et ce, en conformité avec les exigences du
règlement 11 sur le transport des écoliers. Antérieurement
cette hausse annuelle était de l'ordre de 10%.
Je vous transmets de plus, afin de faciliter votre travail, un cahier
contenant les crédits budgétaires du ministère des
Transports ainsi que les explications sommaires.
Je vous remercie de votre attention.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Raymond Mailloux
M. Mailloux: M. le Président, mon laïus sera de
courte durée. Je m'efforcerai de donner le plus de temps possible
à tous mes collègues qui voudront intervenir.
C'est la troisième fois que le ministre des Transports nous
présente son budget depuis l'avènement du gouvernement du Parti
québécois. Sa déclaration d'ouverture a rejoint
sensiblement celle que nous avions entendue en 1977 et en 1978. Je constate en
l'écoutant qu'il y a beaucoup d'intentions dans ce qu'il vient de nous
dire. Mais
cela reste toujours des intentions. On a de la difficulté
à comprendre la concrétisation des gestes qu'il indique à
la population, qu'il veut poser.
En l'écoutant, j'ai été également surpris de
constater le très court passage où l'on fait
référence à l'importance qu'avait dans le passé le
ministère de la Voirie comparativement à la section transports et
ce n'est que par deux courts alinéas qu'il a fait
référence et à la construction et à l'entretien du
réseau routier. C'est un changement d'attitude et un changement de
direction assez profonds de ce ministère où l'importance est
accordée principalement au transport des personnes, des marchandises,
aérien et maritime, ou en tout cas aux intentions qu'on semble vouloir
manifester.
On avait promis, je pense au-delà d'une année, de
déposer un livre vert mentionnant la politique du ministère, d'un
livre vert on nous annonce plutôt des feuilles de route. On a hâte
quand même de connaître les véritables intentions dans
toutes les activités dont vient de nous parler le ministre des
Transports.
Je voudrais d'abord faire référence à une entrevue
qu'accordait, récemment, le ministre des Transports à un
journaliste du Soleil je pense, que tous mes concitoyens ont pu en
prendre connaissance en fin de semaine où il disait au
journaliste que quand il est arrivé à ce ministère,
c'était un peu la pagaille, la confusion qui existait à tous les
paliers du ministère des Transports et qu'avant de prendre en main ce
ministère, il a fallu forcément faire sauter certaines
têtes, apporter une coordination qui n'existait pas. C'est
réellement une philosophie tout à fait différente puisque
j'ai eu à oeuvrer moi-même, il en nomme un dans son article, M.
Rouleau, qui était le sous-ministre principal, j'ai eu à oeuvrer
avec ce fonctionnaire pendant quelques années. Je connais l'importance
qu'il a eue au ministère des Transports et je ne sache pas avoir
été un "yes man", cependant que j'ai toujours respecté la
compétence des hauts fonctionnaires qui m'ont donné leurs
conseils et donné leur appui. La différence fondamentale que l'on
rencontre actuellement en saluant les officiers que nous a
présentés tantôt le ministre des Transports, j'offre
également ma sympathie à tous ces officiers parce que la latitude
qui leur était accordée sous mon mandat devant les
spécialités que chacun avait acquises, je pense que j'ai
donné assez de latitude à ces fonctionnaires pour qu'ils puissent
oeuvrer dans des domaines où chacun a pu se faire valoir avec toute la
compétence que je leur reconnaissais.
C'était le droit du ministre des Transports de changer le
fonctionnaire principal qui était au ministère des Transports. En
cela, je pense que personne ne peut lui nier ce droit. Il y avait
peut-être des raisons politiques à l'arrière de cette
démission, de ce renvoi. Il y a d'autres renvois, par contre, où
j'ai eu de la misère à accepter qu'on limoge d'un geste assez
révoltant des fonctionnaires tel le sous-ministre, M. Charland, que je
n'ai jamais connu comme un homme politique, dont je ne connaissais même
pas l'allégeance politique. C'est un spécialiste, je pense, dans
le domaine des transports, des personnes et des marchandises. C'était le
droit du ministre, forcément, de mettre de côté des gens
qui ne partageaient pas son option, mais ce que je trouve déplorable au
ministère des Transports actuellement, comme, d'ailleurs, dans d'autres
ministères du gouvernement, c'est que toutes les décisions qui
sont prises au ministère des Transports ne sont plus entre les mains des
fonctionnaires, des hauts fonctionnaires, quelle que soit la compétence
qu'on puisse leur reconnaître. Toutes les décisions sont prises,
en définitive, au niveau du bureau politique du ministre. C'est nocif,
je pense, pour l'administration du ministère. Les élections
partielles qui viennent de passer devraient faire comprendre au ministre que
l'homme politique, c'est un employé très temporaire et que le
fonctionnaire est un employé permanent qui doit donner un
continuité à l'action gouvernementale et ce serait
peut-être une indication qui devrait permettre au ministre, à
l'avenir, de juger, de donner plus de confiance à ses hauts
fonctionnaires.
Quand on nous parle de décentralisation dans ce gouvernement,
qu'on veut renvoyer vers les régions les décisions
administratives, je me demande qu'est-ce qu'on veut dire exactement quand on ne
fait même pas confiance aux hauts fonctionnaires qui nous entourent.
C'est assez difficile pour ces gens de pouvoir travailler efficacement quand
ils ne savent jamais si le pouvoir politique viendra contrecarrer leur action.
Je ne nie pas, à ce moment, le droit au ministre et à ses
fonctionnaires politiques de prendre certaines décisions parce qu'il
appartient quand même au gouvernement en place d'établir les
politiques qu'il veut voir appliquer. Je suis cependant contre le fait
qu'à chacune des décisions, le pouvoir politique intervienne
à chacune des occasions.
M. le Président, lorsque M. Parizeau a présenté le
budget des Transports en Chambre, j'ai offert quelques minutes après mes
sympathies au ministre des Transports. Tantôt, il nous parlait d'une
légère augmentation du budget de la voirie. C'est une diminution
tragique au ministère des Transports qu'on contaste dans le budget
actuel. L'augmentation mineure dont il nous parle, quand on constate
l'augmentation automatique du transport des personnes dans le domaine des
subventions au transport des personnes, quand on constate l'augmentation de
l'indexation des transports scolaires, quand on constate l'indexation des
coûts de l'entretien d'hiver, quand on constate la diminution profonde de
la construction des autoroutes, quand on constate la diminution sur l'ensemble
des grandes routes de la province et quand on constate que le budget
d'entretien, au lieu d'avoir une augmentation est réduit
également, je me demande où va le réseau routier du
Québec. (10 h 45)
On nous a, tantôt, beaucoup parlé de sécurité
routière. Je pense que je ne voudrais pas charrier
et blâmer forcément le ministre de ne pas avoir une action
de tous les jours dans ce domaine, parce que c'est d'une importance capitale au
ministère des Transports, d'avoir la protection du public à
l'esprit à tous les moments.
Si la réforme de l'assurance automobile peut donner des
résultats favorables, si des mesures de sécurité
routière ont été mises en place avec le concours des
fonctionnaires qui entourent encore le ministre, c'est dû, en majeure
partie, à l'action du gouvernement qui a précédé
d'abord, qui, depuis 1960, au moment où un gouvernement acceptait avec
le gouvernement fédéral de construire la transcanadienne et de
mettre à la disposition des Québécois un réseau
d'autoroutes qui, dans tout le Québec, fait qu'aujourd'hui, quelle que
soit son allégeance politique ou ses croyances ou ce qu'on peut penser
du réseau routier, et quels que soient forcément les bris qu'on
ait pu faire de l'environnement, de l'écologie qui sont davantage
présents à l'esprit de chaque citoyen, aujourd'hui... Je pense
que cela a pu être une erreur de certains concepteurs du réseau
routier; quand on parle de sécurité routière, il faudrait
avoir à l'esprit et je pense qu'il y a des hauts fonctionnaires
qui sont en mesure d'approuver une telle affirmation qu'il y a environ
75% du volume du trafic qui, à longueur de journée, empruntent un
réseau routier qui s'appelle le réseau d'autoroutes du
Québec. Ces 75% de volume entraînent moins de 5% de tous les
accidents routiers du Québec.
Si le ministre, tantôt, veut détruire cet argument, si le
réseau d'autoroutes n'était pas en place, il faudrait le mettre
en place, parce que 75% du volume l'empruntent tous les jours, et cela
n'entraîne que 5%, au maximum, des accidents du Québec. Quand on
pense que dans les dix dernières années, 2000 personnes par
année sont mortes sur les routes du Québec et 55 000 ont
été accidentées, cela fait pas mal de monde. Je me demande
quel taux d'accident on aurait eu dans le Québec, quel taux de
mortalité, si le gouvernement qui a précédé, le
gouvernement de l'UN qui, pendant trois ans, a continué l'action,
n'avait pas mis en place le réseau d'autoroutes qui, aujourd'hui,
dessert très bien tous les Québécois.
Que le ministre regarde sur les routes secondaires quel est le taux
d'accidents; quand il met fin à la construction des autoroutes dans le
Québec, il devrait quand même penser que s'il n'était pas
en place, celui-là, il faudrait le mettre en place.
C'était, relativement à la construction, une constatation
que je voulais faire que dans le volume d'argent qui est donné au
ministère, si l'on constate l'augmentation des coûts des
matériaux, si l'on constate l'augmentation des coûts de la
main-d'oeuvre, toutes les augmentations inhérentes, machinerie et
autres, c'est un volume d'environ $100 millions de moins en construction que
verra le Québec en 1979, alors qu'il y en avait déjà moins
l'an passé.
Je voudrais bien, tantôt, que le ministre me donne une
réponse. Quel est le montant des crédits périmés
que le ministre des Finances est venu lui demander en fin d'année, et
n'est-ce pas principalement au poste 3 qu'il est venu chercher ces
crédits? J'espère que le ministre, en fin d'année, n'aura
pas à donner encore pour couvrir les déficits que rencontrera la
province, de $75 millions à $80 millions que M. Parizeau viendra, encore
en fin d'année, demander au ministre de réserver pour
tâcher d'éviter des emprunts trop importants.
M. le Président, le ministre a beaucoup parlé de transport
maritime et aérien. Je pense que le ministre avait dit l'an passé
que, comme ressources humaines, le ministère était un peu
désemparé. Je pense qu'il y avait une faille de ce
côté, principalement dans le transport maritime et aérien.
Je dois confesser que, en dehors d'un fonctionnaire que je reconnais ici, M.
Vincent, qui est devenu sous-ministre, et d'autres qui l'accompagnaient, nous
étions assez pris à l'improviste devant les salaires payés
par la fonction publique et devant les demandes que nous faisions de certains
spécialistes. J'espère que, tantôt, le ministre nous dira
quels spécialistes il est allé chercher dans le transport
maritime et aérien, quel salaire on a pu leur verser pour qu'ils
puissent venir épauler ceux qui ont à oeuvrer dans ces deux
secteurs dont nous parle beaucoup le gouvernement du Parti
québécois.
Je voudrais quand même que le ministre, en dehors des affirmations
selon lesquelles le gouvernement veut donner le plus d'emphase possible aux
transports maritime et aérien, nous dise ce qu'il a fait de tellement
radical que cela ait modifié ce que nous connaissions dans le
passé. Est-ce que le ministère, qui avait promis d'abord de
prendre en charge le service des traversiers du Québec, est rendu
beaucoup plus loin qu'en 1976? Je sais que la traverse de Berthier a
été achetée depuis ce temps et je pense que c'est tant
mieux, c'était une épine que nous avions dans le pied. J'ai cru
comprendre récemment que le ministre des Transports avait affirmé
qu'il n'était pas question que le gouvernement mette la main sur le
service des traversiers de Saint-Siméon-Rivière-du-Loup,
probablement en raison du service qui est donné là-bas et des
coûts que cela entraînerait pour le ministère.
Est-ce que le ministre des Transports va mettre en veilleuse un peu la
prise en charge devant les résultats assez décevants que nous
avons eus, devant des nationalisations que j'ai commandées
moi-même telles celle de Matane-Godbout où nous avons subi des
arrêts de travail très longs? Nous constatons, chaque fois que le
gouvernement prend en charge ou nationalise quelque chose, que les
revendications deviennent presque inacceptables. Est-ce que le gouvernement
veut poursuivre dans ce sens?
J'aimerais que le ministre nous dise aussi, dans le secteur maritime, ce
qu'il advient des rampes supplémentaires qu'on devait mettre en place
pour élargir le service du traversier-rail aux discussions desquelles
j'ai participé. Quels sont les résultats qu'on obtient
là-bas?
Est-ce que le ministre des Transports voudra également, dans le
cours de la discussion on pourra peut-être attendre d'être
rendus à la section maritime nous expliquer de manière
profonde le choix qu'il a fait de la construction des navires dans un chantier
qui appartient également au Québec? Ce sont des questions
auxquelles je voudrais que le ministre nous donne une réponse en cours
de route.
Dans le secteur aérien, on attend beaucoup de déclarations
de la part du ministre de ce temps-ci; on en attend d'ailleurs depuis un
certain temps. Cela vient quand même en contradiction avec le principal
transporteur du Québec, Québecair, et je ne sache pas que M.
Hamel se soit déclaré tellement d'accord avec les vues du
ministre qui semble vouloir placer dans les frontières d'un
Québec séparé un autre Air Canada qui deviendrait Air
Québec. J'aimerais bien que le ministre nous dise tantôt de quelle
façon réagissent les compagnies en question ou le principal
transporteur en question. Ce sont des points sur lesquels je voudrais que le
ministre, tantôt, nous dise ce qu'il en pense.
Il y a un problème je vois des gens de l'autre bord de la
barricade qui intéresse également les gens. L'an
passé, dans le domaine du transport des marchandises, le ministre des
Transports a amené le règlement 112; ce règlement devait
permettre aux postes d'affectation d'être habilités à
plaider devant la Commission des transports pour l'obtention de modifications
aux tarifs ou d'autres avantages. Le jugement du juge Bouchard, je pense, a
été assez clair, à savoir que la charte, non pas telle que
promise, mais telle qu'accordée aux postes d'affectation, permettait
à ceux-ci d'agir comme témoins et non pas comme corps
susceptibles de plaider. Il me semblait que le ministre avait promis que cette
charte serait modifiée.
Ce que je voudrais demander au ministre, c'est ceci: Actuellement, dans
ces postes d'affectation, dont le ministre dit qu'ils vont bien mais
nous avons des sons de cloche différents: la roue tourne avec quelques
essieux cassés, semble-t-il il y a une association qui,
forcément, peut plaider devant la Commission des transports, l'ANCAl,
qui semble réclamer de tous les membres d'autres associations, pour les
frais juridiques, un montant de $150 par camionneur. Ce montant de $150 est le
montant de la cotisation des membres de l'ANCAl qui est exigée aux
autres essentiellement pour les frais juridiques.
Est-ce que les postes d'affectation seront habilités pour
représenter tous les membres qui font partie d'un poste à plaider
devant des postes d'affectation sans que tous les autres membres qui ne font
pas partie de l'ANCAl soient libres de leurs actions et libres de confier au
poste d'affectation la défense de leurs droits devant la Commission des
transports ou est-ce qu'ils seront assujettis à une formule Rand
déguisée où ils doivent payer une double cotisation, soit
$150 pour les frais juridiques et la cotisation qu'ils doivent payer
également à leurs membres?
Il y a d'autres sujets sur lesquels je reviendrai en cours de route.
C'étaient quelques commentaires sur les déclarations
préliminaires que je voulais faire, M. le Président. Je me
réserve le droit à chacun des éléments du budget de
parler davantage sur chacun des postes budgétaires.
Le Président (M. Jolivet): M. le député
de
Brorne-Missisquoi.
M. Armand Russell
M. Russell: M. le Président, vous me permettrez, au
début de l'étude de ces crédits 1979/80 du
ministère des Transports, de faire quelques remarques.
D'abord, je voudrais saluer d'une façon bien particulière
les fonctionnaires, les proches collaborateurs du ministre auxquels je dis en
même temps merci pour la collaboration qu'ils nous apportent à
l'accomplissement de nos fonctions, même si des fois on n'est pas
toujours sur la même longueur d'onde lorsqu'il s'agit de discuter de
montants et de travaux qu'on voudrait accomplir chacun dans notre
région.
On sait maintenant que le ministère des Transports fait partie
depuis quelques années du club des milliardaires. Il a rejoint le
ministère des Affaires sociales, le ministère de l'Education et
le ministère des Finances, quoique je ne veuille pas reconnaître
le ministère des Transports comme un ministère d'assistance
sociale. Je crois que son apport économique est beaucoup plus important
que cela, quoique depuis le 15 novembre 1976, il semble y avoir une certaine
inertie à l'égard de ce ministère en ce qui concerne la
relance économique du Québec. Il y a eu des cas bien particuliers
dont on a discuté, comme la grève des camionneurs qui a fait
éclat à ce moment-là, il y a eu la discussion de
"arrêts-stop" qui a fait la manchette des journaux.
Je ne veux pas faire de reproche au ministère, je voudrais
simplement dire je m'arrête moi-même là-dessus
que malgré sa performance au plan économique et sa
difficulté nettement perceptible de pouvoir se définir des
objectifs dans différents domaines, il semble bien que, depuis le
début de l'année 1979, le ministre ait pris de bonnes
résolutions. En effet, quand on suit quotidiennement les
activités du ministère, on s'aperçoit nettement qu'il
semble avoir une attitude bien différente que celle qu'il a eue par les
années passées et surtout dans des domaines bien particuliers,
entre autres le transport aérien et le transport maritime. On semble
avoir là une attention bien particulière. Je voudrais faire part
au ministre qu'il est nettement important aussi de regarder le transport
terrestre de façon bien particulière. Je sais qu'il est restreint
par des contraintes financières mais il y a une chose qui est assez
importante et je le répète cette année, je crois pour la
troisième fois, qu'en ce qui concerne l'entretien du réseau
routier que nous avons actuellement, c'est une détérioration
constante, accélérée, d'année en année, et
je ne sais pas si
on pourra trouver les moyens, y apporter les crédits
nécessaires ou faire les changements nécessaires à
l'administration pour pouvoir rattraper le temps perdu. (11 heures)
Je ne sais pas si on se mettait à faire des recherches
intensives si ce n'est pas l'erreur des gouvernements passés qui
ont trop voulu se lancer dans de grands projets, mettre trop d'argent dans de
grands projets et négliger les réseaux routiers existants. Je
peux vous dire que dans la région que je représente et dans
d'autres régions que j'ai pu visiter à d'autres occasions, les
réseaux routiers commencent déjà à faire
pitié à un point tel que demain il sera peut-être trop
tard. Cela coûtera énormément cher pour en faire la
réparation, lorsqu'on constate les augmentations de coûts
d'entretien et de réparation. Plus on le néglige, plus cela
coûtera cher. Cette année, il semble y avoir une augmentation,
mais l'augmentation est tout simplement apparente parce que cela ne
représente même pas les augmentations des coûts
d'entretien.
M. le Président, je ne voudrais pas m'étendre trop
longtemps sur l'effort que fait le ministre. Il a parlé de
préservation dans le domaine énergétique du
ministère des Transports. Je sais qu'il y a là beaucoup d'efforts
qui pourraient être faits. Je sais qu'actuellement, dans le transport
terrestre, le transport par camion, on fournit un effort très
concentré, mais cela semble surtout être dans la surveillance du
transport par camion. On a augmenté le personnel, à mon sens,
d'une façon marquée. Au moins, on les voit sur les routes plus
qu'on était habitué de les voir. Je ne sais pas si c'est le
nombre d'employés le ministre pourra répondre à ces
questions tout à l'heure qui a augmenté. Je ne sais pas si
on est en train d'avoir une police bien particulière au ministère
des Transports autre que la Sûreté du Québec. Le ministre
pourra tout à l'heure nous donner les réponses en
répondant à plusieurs des questions lorsqu'on passera les
crédits par le détail.
M. le Président, il y a à peine quelques semaines, le
ministre, lors d'une allocution au congrès de l'Association des gens de
l'air, définissait les grands objectifs que le gouvernement du
Québec entend poursuivre au cours des deux prochaines années.
C'est, premièrement, assurer à tous les Québécois
des chances égales d'être transportés à un
coût équivalent quel que soit l'endroit où ils demeurent.
J'aimerais, à ce niveau, avoir des explications. Cela coûtera-t-il
le même prix de Montréal à Québec que de
Montréal à Sept-lles? Je ne sais pas si c'est l'optique que le
ministre entretient, mais je suis convaincu que, dans ce domaine, il aura des
explications à donner.
Il parle aussi d'accroître le contenu québécois du
transport afin de pouvoir bénéficier des retombées du
transport aérien pour les Québécois. Je pense que si on
s'attarde à ces choses, on va dépenser beaucoup d'argent et on
n'atteindra peut-être pas l'objectif visé. Je crois que le
gouvernement peut peut-être avantager les compagnies
québécoises, mais j'espère qu'il n'a pas dans son optique
l'intention d'embarquer lui-même dans le domaine du transport
aérien. On sait ce que cela coûte actuellement pour la navigation,
les traver-siers. Il semble là-dessus que le gouvernement s'en occupe
mais, dans mon optique, cela semble coûter beaucoup plus cher. Si on
embarque dans le transport aérien, on trouvera les moyens et cela
coûtera plus cher encore là aussi. Donc, tout à l'heure,
j'ai bien l'intention de questionner le ministre sur ce sujet et
j'espère qu'il aura les réponses à ces questions parce que
cela semble inquiéter bien des gens. Je fais allusion aux
déclarations qui ont fait la manchette des journaux.
Il y a aussi toutes les déclarations qui ont été
faites pour ce qui concerne la sécurité dans le domaine du
transport en commun, par autobus et autrement. Bien des déclarations ont
été faites. Un rapport a été déposé.
Le ministre y a fait allusion tout à l'heure. J'espère qu'on
pourra tenir une commission parlementaire si c'est nécessaire et
étudier en profondeur les mesures que le ministre a l'intention
d'appliquer en vue de s'assurer que ces mesures ne seront pas très
coûteuses et qu'elles rapportent très peu par rapport au
coût que cela peut représenter pour les
Québécois.
Il est bon de parler de mesures. Il est bon de se lancer dans des
énoncés de nouvelles politiques. Mais il est important aussi de
s'assurer que cela ne coûte pas plus cher que cela vaut, un peu comme une
politique qui a été lancée par le gouvernement actuel dans
le domaine de l'isolation. On s'aperçoit que cela a coûté
plus cher pour la publicité que les sommes d'argent qui ont
été données pour aider à l'amélioration de
l'isolation de bâtisses. Je ne voudrais pas qu'on tente à votre
ministère de faire la même chose.
M. le Président, je vais terminer mes remarques à ce
sujet. Je pourrais continuer longuement sur plusieurs sujets, mais on aura la
chance d'y revenir, sujet par sujet, tout à l'heure. Le ministre a
parlé de sommet économique. J'espère qu'on aura tous la
chance de participer à ce sommet économique. Pourquoi ne pas
faire ce sommet économique immédiatement lors de l'étude
des crédits? Ou qu'on fasse une commission parlementaire afin qu'on
puisse tous y participer. Il ne faut pas que ce soient des spécialistes
rangés quelque part dans un grand hôtel de la province et qu'on
discute théoriquement de grands projets et que ceux qui sont
réellement dans le milieu n'aient pas la chance d'y participer et de
pouvoir apporter leur connaissance et leur expérience.
M. le Président, je ne veux pas passer pour un spécialiste
du domaine, mais je sais que plusieurs personnes de régions comme la
mienne pourraient vous apporter de l'aide en ce qui concerne les
problèmes quotidiens auxquels font face les hauts fonctionnaires de
votre ministère. En somme, je voudrais simplement... On parlait
d'augmentation de coûts tout à l'heure. Je sais qu'en ce qui
concerne l'entretien des chemins l'hiver les prix qui sont déjà
payés, à mon sens, selon ma conception je n'aurais pas
peur d'en faire la preuve sont un peu élevés et
entraînent automatiquement des coûts additionnels pour les
municipalités qui ont à observer des contrats d'entretien
de chemins l'hiver. Ce sont des coûts qui sont beaucoup trop
élevés. Les normes qui sont utilisées pour la construction
de routes, à mon sens, sont encore beaucoup trop rigides pour les
besoins d'un réseau routier dans bien des domaines.
M. le Président, toutes ces choses-là, j'espère
qu'on pourra en discuter tout à l'heure, sujet par sujet, et y aller
bien objectivement sans que le ministre se sente toujours visé et prenne
à son compte les reproches qu'on peut faire sur l'ensemble de
l'administration de son ministère. Si on le fait, c'est bien
objectivement. On veut apporter notre part des critiques qui sont toujours
nécessaires à une saine administration. J'espère que les
fonctionnaires, les hauts fonctionnaires qui entourent le ministre le
comprendront de cette façon-là et qu'on pourra s'entendre et
continuer à faire un effort concentré pour l'amélioration
de nos réseaux routiers aussi bien que pour les autres grandes
entreprises que le ministre vise actuellement.
Je voudrais terminer sur le transport en commun. On a eu de grandes
déclarations et le ministre y a fait allusion tout à l'heure.
J'aurai des questions assez marquées sur la question du transport en
commun dans la région métropolitaine. Pourquoi
procède-t-on actuellement à pas de tortue, à des
coûts assez effarants pour la population? Il y a peut-être une
façon, si on a tellement de difficulté avec le
fédéral, de trouver un raccourci sans parler de séparation
et sans faire de politique avec un problème aussi ce n'est pas le
terme qui me venait à l'idée malicieux que celui qui
existe actuellement. Les gens en banlieue de Montréal sont placés
dans une situation très difficile au point de vue du transport en
commun. Si vous avez simplement tenté d'entrer dans la ville de
Montréal, de la rive sud à la ville de Montréal, le matin,
je trouve que c'est affreux. Je pense qu'on pourrait dépenser quelques
millions de dollars pour améliorer cette situation, même si le
fédéral ne veut pas collaborer au plan que le ministère
détient actuellement.
M. le Président, ces questions, nous les prendrons une à
une tout à l'heure. Nous tâcherons d'y apporter toute notre
expérience, toute notre connaissance, toute notre collaboration et nous
ferons en sorte qu'on sorte d'ici en pensant que le ministre se sent
appuyé et sent qu'il a obtenu les crédits pour répondre
aux désirs de tous les gens de la commission permanente des
transports.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Samson: M. le Président...
M. Chevrette: C'est vrai, c'est à votre tour.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: Merci, M. le Président. J'ai remarqué,
comme tout le monde sans doute, que le ministre nous a informés des
intentions du gouvernement du Québec de s'impliquer dans le transport
aérien. Je vous avoue, M. le Président, que je n'ai rien contre
cela, sauf que je me demande si on ne devrait pas demander plutôt au
ministre de commencer par régler nos problèmes sur terre avant de
trop se lancer dans les airs, car on a encore passablement de problèmes
en ce qui concerne l'état de nos routes.
Je remarque à la page 22 du discours du ministre qu'il nous dit,
et je le cite: "Nous entendons faire porter nos efforts tout
particulièrement au niveau de la voirie régionale." J'ai presque
envie, M. le Président, d'utiliser la devise qu'on retrouve sur les
plaques d'immatriculation du Québec: Je me souviens. Ce genre de
déclaration a été fait à peu près
régulièrement lors de l'étude des crédits des
Transports depuis environ cinq ans. Je me rappelle fort bien qu'on nous a dit
à un certain moment, en 1974, je pense, pour la première fois,
que les infrastructures, les grandes routes qui coûtent extrêmement
cher, on cesserait un peu d'en faire pour mettre un peu d'argent dans la voirie
régionale et pour permettre aux régions éloignées
de pouvoir, elles aussi, avoir un moyen de sortir vers les grands centres.
Evidemment, cela ne pouvait pas commencer en 1974, parce qu'il y avait
encore à ce moment-là beaucoup de travaux en chantier mais je
pense qu'étant donné que la promesse a été
répétée régulièrement, aujourd'hui, au
moins, on ne devrait pas être obligé de refaire cette promesse.
Cela devrait normalement avoir été corrigé.
Je disais, l'an dernier, en plaidant en faveur des régions
périphériques et en plaidant spécialement en faveur de la
région que je représente, l'Abitibi-Témiscamingue, qu'on
saurait bien se contenter, dans cette région, en ce qui concerne les
routes régionales, de l'équivalent d'un mille d'autoroute de
Québec, par exemple. Quand on pense que cela peut coûter autour de
$20 millions le mille pour certains bouts d'autoroute dans la région de
Québec, on se serait contentés facilement de l'équivalent
d'un mille d'autoroute par année; cela nous aurait rendu service. On n'a
jamais eu cela.
Je discutais dernièrement avec un journaliste d'un grand journal
de Montréal qui est originaire du Lac-Saint-Jean, qui venait justement
visiter notre région et qui a eu le malheur de le faire en automobile,
de faire le trajet Montréal-Rouyn-Noranda en automobile. Il m'a dit:
Vous autres, dans l'Abitibi, vous avez des gens d'un très bon
caractère, parce que si ce genre de route qui est la seule qui
pénètre dans votre région venant des grands centres
existait encore dans notre région, vous auriez vu des gens sortir pour
bloquer la route et pour rouspéter, ce que vous n'avez pas encore fait
chez vous.
Evidemment, M. le Président, je ne crois pas et je n'ai jamais
cru que les meilleures façons de
faire comprendre nos problèmes étaient de bloquer les
routes, et je ne suggère pas au ministre que j'ai l'intention de le
faire non plus, ni de le suggérer à personne d'autre, mais je
pense qu'à l'occasion de l'étude des crédits, comme
aujourd'hui, c'est un bon temps pour le rappeler encore une fois. J'ai eu
l'occasion de faire dernièrement ce trajet et je peux vous dire qu'il
ressemble à certaines autres routes provinciales qui vont vers les
régions mais il est peut-être un peu pire de ce temps-ci. Quand on
sait qu'il y a un développement et cela, je pense, que c'est un
développement unique au Québec de par les temps qui courent,
celui de la baie James. Or, la seule route qui est utilisée possiblement
pour se rendre dans cette région est la fameuse 117, que le ministre
connaît bien; je lui en ai parlé souvent; je lui ai sûrement
cassé les oreilles avec cela, mais, aussi longtemps que cela ne sera pas
réglé, mon devoir est de revenir à la charge.
Comme le sous-ministre, l'an dernier, à l'occasion du triennal, a
fait le trajet Chibougamau vers la région de
l'Abitibi-Témiscamingue et qu'il a lui-même pris une route
extrêmement mauvaise, il est en mesure de témoigner du fait que ce
n'est pas toujours par plaisir qu'on réclame mais souvent c'est
le cas présentement par nécessité, surtout quand on
rencontre par exemple, sur un trajet comme celui de Val-d'Or à
Saint-Jovite, quelque chose comme 60 camions qui transportent des maisons par
sections, qui sont des charges extrêmement larges qui vous obligent
à débarquer du pavage, quand vous les rencontrez, ce n'est pas
tellement intéressant. En plus d'avoir une route extrêmement
mauvaise, c'est une route qui devient extrêmement dangereuse à
cause de ce transport lourd que nous connaissons. Cela, en plus,
évidemment, des charges d'acier que j'ai rencontrées, du bois,
etc. On ne peut pas empêcher les gens de transporter; on a des besoins de
transport et il faut que ces besoins soient satisfaits. Je pense qu'il nous
faut absolument en arriver à des conclusions, et pas en 1983, des
conclusions qui vont commencer à donner des résultats très
bientôt. (11 h 15)
Je regardais ce que vous avez distribué tantôt. Quelqu'un
m'avait parlé d'environ $30 millions à dépenser cette
année sur $717 millions, sur un projet de $150 millions à peu
près en cinq ans. Je regarde dans ce que vous nous avez distribué
tantôt, je n'ai pas retrouvé plus qu'environ $12 millions. De
toute façon, ce ne sont pas les millions qui m'impressionnent, ce sont
les travaux qui m'intéressent. Même si on mettait comme le
disait tantôt l'honorable député de Charlevoix un
certain nombre de millions et qu'à la fin de l'année on se
retrouvait avec des crédits périmés, cela ne règle
pas nos problèmes.
M. le Président, j'aimerais qu'à l'occasion de ces
crédits on prenne conscience de ce problème, que l'on prenne
conscience également que, sur cette même route qui mène
vers Rouyn-Noranda, il y a spécifiquement un pont qui est
extrêmement dangereux dont on a parlé souvent, le pont de
Kinojévis. Je voudrais tout simplement signaler, en passant, que
quand je dis dangereux, je vous souligne qu'à titre d'exemple, en 1975,
sur ce pont, il y a eu neuf accidents, dont un mortel; en 1976, huit accidents,
dont un mortel; en 1977, deux accidents; en 1978, huit accidents, dont un
mortel. Je pense qu'on a pas besoin d'aller plus loin que cela et d'en dire
plus pour faire comprendre l'urgence de régler ce problème.
Il y a un autre pont sur la rivière Thompson, qui a aussi un
problème semblable. Je pense qu'on n'a peut-être pas
été tellement à l'affût du ministère des
Transports dans le passé, on leur a donné une chance. Il y avait
de grands réseaux routiers à faire, il y avait des
infrastructures durant les années des Olympiques, durant les
années de l'Expo. On a compris cela. Mais, maintenant, je pense que
c'est le temps qu'on en arrive à mettre en pratique ce qu'on appelle la
priorité vers les routes régionales.
Je me rappelle aussi, cela fait déjà plusieurs
années de cela encore, qu'on nous disait: Vous aurez un programme de
sorties de paroisses. Dans notre région, il y a encore des paroisses,
figurez-vous, et plusieurs paroisses qui n'ont pas encore une route
pavée pour sortir vers les villes. Je pense que c'est aussi le temps
d'en arriver à des conclusions de ce côté. Depuis 1975
qu'on nous dit: Vous allez avoir un programme de sorties de paroisses. Cela n'a
pas sorti bien fort. J'ai l'impression qu'on a encore oublié cela. Il
faudrait que l'on pense à ces gens. Cela n'est pas parce que c'est une
région éloignée qu'elle ne fait pas partie du
Québec. Il faudrait quand même qu'on finisse par le comprendre. On
a oublié trop souvent cette région, comme on a oublié
d'autres régions éloignées. Bien sûr, ces gens sont
des Québécois au même titre que les autres. Ils paient
leurs taxes au même titre que les autres. Ils ont droit au même
titre que dans d'autres régions d'être bien servis et cela n'est
pas le cas présentement.
Or, il y a un autre point de vue qui a été souligné
quand l'honorable sous-ministre est venu faire un tour pour l'étude du
triennal, c'est la route 395 entre Preissac et Amos, nous avons souligné
cela avec force à ce moment et l'honorable sous-ministre et tous les
députés de la région étaient d'accord pour
souligner la même chose. Cela a été bien reçu, je ne
peux pas dire qu'on ne nous a pas écoutés. On nous a bien
écoutés, mais il n'y a pas eu de suite de donnée. Comme
par coïncidence, parce que, cette journée, on réclamait des
travaux pour la route 395 et qu'au moins deux députés avaient
à passer par cette route pour se rendre à Amos, le "grader" a
passé deux fois la même journée sur cette route, alors que,
généralement, il ne passe pas une fois par semaine. Je pense
qu'il ne faudrait quand même pas qu'on nous prenne pour des poires, on
est capable de voir ce qui se passe et on l'a vu. Mais même si, pour
certaines circonstances, on peut passer le "grader" deux fois dans la
même journée pour nous empêcher de voir les trous, il reste
une chose, c'est que, sur la 117, on n'est pas sur la gravelle et ce n'est pas
avec un "grader" que vous allez régler le problè-
me, même si vous pensez qu'il va y passer plusieurs
députés ou même des ministres. Cela ne vous donne rien
d'envoyer le "grader", je vous avertis. J'invite le ministre à aller
faire un tour avec sa limousine. Il va voir que ce que je dis là, ce
n'est pas du charriage, c'est sérieux, c'est extrêmement
sérieux.
M. le Président, il y a également, dans ma région
comme ailleurs si je donne ma région comme exemple, vous ne m'en
voudrez pas, M. le Président; c'est juste et raisonnable que quelqu'un
vienne réclamer pour cette région il y a des
problèmes au niveau du transport, notamment le transport en vrac. Ce
qu'a souligné l'honorable député de Charlevoix
tantôt existe aussi chez nous comme problème. Il n'est
peut-être pas facile pour nous, n'ayant peut-être pas toutes les
données du problème, recevant, si vous le voulez, des
argumentations d'un groupe et recevant d'autres argumentations d'un autre
groupe, il n'est pas facile pour nous de nous porter en juges. Mais il reste un
fait qui existe, qui est bien clair à mon esprit, c'est que, dans le
domaine du transport en vrac, il existe une mésentente. Il y a un
problème là. Il y a une association, il y a une autre
association, il y a les postes d'affectation. Il semble qu'il y ait une seule
chose qui fasse l'unanimité dans tout ça, c'est que tout le monde
est insatisfait.
Alors, je me demande, sans vouloir accuser le ministre là-dessus,
s'il n'y aurait pas un moyen pour qu'on prenne ce problème en haute
considération, en allant chercher les données du problème
là où elles sont et en tentant... Peut-être qu'une
commission parlementaire pour écouter ces gens pourrait être
utile. Je ne dis pas que c'est la meilleure façon. Cela pourrait
être utile, mais une chose qui est sûre, c'est qu'il faut en
arriver à régler ce problème une fois pour toutes. Il ne
faut pas laisser ce domaine comme ça. Cela va nous mener à
l'anarchie.
Il y a également un autre problème qui est porté
à mon attention. Vous savez que notre région est située
sur la frontière de l'Ontario et qu'en plus du transport qui vient des
grands centres vers la région, du transport de la région vers les
grands centres, il y a également le transport interprovincial: le
transport qui vient de l'Ontario et qui va vers l'Ontario. Il me semble exister
un problème qui est le suivant: un manque de surveillance du transport.
J'ai des informations, d'ailleurs c'est plus général, si
vous le voulez selon lesquelles, dans le domaine de la surveillance du
transport pour l'ensemble du territoire du Québec, il y a seulement 129
inspecteurs. Il me semble que ça répond à la question
qu'on se pose. Comment se fait-il qu'on se fasse briser tellement nos routes et
qu'il n'y ait pas suffisamment de surveillance? Quand on voit qu'il y a
seulement 129 inspecteurs pour le Québec, je pense que ça
répond à notre question, quand on sait que, pour la région
de l'Abitibi-Témiscamingue, ils sont cinq. Ils sont cinq pour une
région qui est immense. C'est un tiers de la province de Québec
et il y en a cinq. Si je fais une comparaison, par exemple, avec le
Saguenay-Lac-Saint-Jean où ils sont une quinzaine environ, on a beaucoup
plus de territoire dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue.
C'est beaucoup plus grand que l'autre région. Cela ne veut pas dire
qu'il y en a trop au Lac-Saint-Jean. Au contraire, j'ai l'impression qu'il n'y
en a pas trop. Mais c'est une figure de style pour démontrer qu'au
moins, il n'y en a pas assez dans notre région.
Quand je regarde les effectifs, je m'aperçois que ce n'est pas la
seule région qui est comme ça. Je m'aperçois, par exemple,
que, dans la région du Bas-Saint-Laurent, ce n'est pas suffisant non
plus; dans la région de Rivière-du-Loup, ce n'est pas suffisant
non plus. Je m'aperçois que, dans les Cantons de l'Est, ce n'est pas
extraordinaire non plus et on en arrive à la région de l'Abitibi;
là, ils sont cinq. Il y a des problèmes qui doivent être
considérés pour apporter des correctifs.
Alors, l'augmentation des effectifs me semble importante. Egalement, on
a porté à mon attention que le système des communications
pour ces effectifs n'est pas adéquat, ils sont reliés au
système de la voirie, alors que ce sont des surveillants, au même
titre que les officiers de la Sûreté du Québec. Il me
semble qu'il devrait y avoir une considération pour que les
communications de ce genre de surveillants, qui ont souvent à demander
l'aide de la Sûreté du Québec, soient plutôt
reliés au réseau de la Sûreté du Québec que
reliés au réseau de la voirie. En tout cas, je lance cette
idée, ce n'est peut-être pas le meilleur moyen, mais il me semble
que ce n'est pas le meilleur moyen, non plus, de les relier au réseau de
la voirie. Il n'est pas nécessaire pour un surveillant routier, qui doit
surveiller le transport interprovincial, il n'est pas nécessaire qu'il
écoute les conversations d'employés de la voirie qui parlent de
réparation de trous dans un tel rang, ça ne les intéresse
pas plus qu'il le faut.
Je pose en même temps une question, je n'ai pas été
plus loin que ça dans mes études sur le sujet, mais je pose en
même temps une question et on pourra peut-être me répondre
là-dessus tantôt: Y a-t-il une raison spéciale pour
laquelle ces surveillants routiers, à travers le Québec
qui, me dit-on, ont dû subir la même formation que les agents de la
Sûreté du Québec ne sont pas comme les agents de la
Sûreté du Québec, puisqu'ils doivent faire un travail qui
est pas mal semblable sur les routes? Pourquoi ne sont-ils pas armés?
Pourquoi doivent-ils se promener non armés le soir, la nuit et, bien
sûr, s'exposer? Je pose la question, j'imagine qu'on me donnera une
réponse et qu'on me dira pourquoi ça ne se passe pas comme
ça.
Il y a plusieurs autres choses, M. le Président, mais j'imagine
que, comme tous les autres, on pourra, à l'occasion de certains
programmes, revenir sur les sujets, mais j'aimerais bien que ce soit
c'est en terminant que je vous le dis la dernière année
qu'on nous fasse la promesse qu'on mettra la priorité sur le
réseau de voirie régionale. J'aimerais bien que, l'an prochain,
il y ait eu des choses concrètes de faites, de sorte que le ministre
n'ait plus à nous promettre ce genre de chose et qu'il puisse faire
autre chose.
Je voudrais aussi que mes remarques ne soient pas prises comme une
critique voulant débâtir le ministère, mais, au contraire,
les gens qu'on représente ont le droit de se faire entendre par notre
voix; que ce soit pris comme des remarques positives parce que, si on en arrive
à des conclusions positives, ça va aider finalement tout le
monde. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, j'avais le goût de
débuter par une boutade, j'avais le goût de dire... Le
député de Charlevoix, tantôt, a tenté de
démontrer qu'il n'avait jamais fait de choses comparables à
celles que fait le ministre actuel et le député de Rouyn-Noranda
s'empresse de dire, au départ, que plus ça change, plus c'est
pareil. Cela démolit un peu la thèse du député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Ce n'est pas moi qui ai dit ça, c'est lui qui
dit ça!
M. Samson: M. le Président, ce n'est pas tout à
fait ainsi que je l'ai dit; je n'ai pas dit que c'était pareil, mais je
n'ai pas dit que c'était mieux non plus.
M. Chevrette: De toute façon, ce n'est pas flatteur pour
le député de Charlevoix.
Une Voix: Ni pour vous.
M. Chevrette: Ah, je ne sais pas, vous verrez tantôt. Je
vais vous appuyer sur un point; ne vous arrangez pas pour vous contredire.
M. Samson: Je retire mes paroles dans ce cas-là!
M. Chevrette: Je suis passablement heureux, M. le
Président, de voir que le député de Rouyn-Noranda est
d'accord avec le développement routier régional. Pour moi, c'est
bien beau d'avoir un système d'autoroutes au Québec, où
circulent, en termes de pourcentage énormément de gens,
mais il n'en demeure pas moins qu'il y a des individus, dans leur propre
milieu, qui ne sont pas capables de sortir de chez eux sans arracher un
résonnateur pour bien parler français ou autre
chose.
Il était temps, je pense, qu'une priorité s'impose dans ce
domaine et qu'on pense à permettre aux gens d'avoir accès
à ces magnifiques autoroutes qui, je crois, constituent un réseau
valable, mais qu'il ne faut pas développer à outrance au
détriment, bien souvent, de la voirie régionale.
Là-dessus, je rejoins passablement le député de
Rouyn-Noranda qui ne fait qu'appuyer, en fait... Ce que le député
de Rouyn-Noranda fait, c'est qu'il craint que ça ne se réalise
pas, mais, dans les faits, il est d'accord avec l'exposé du ministre.
Là-dessus, il nous rejoint sûrement. (11 h 30)
Je pourrais vous donner mille et un exemples de mon propre milieu, mais
je vous en citerai un pour rattacher ça à l'intervention du
député de Charlevoix, qui semblait déplorer
énormément que les hauts fonctionnaires de l'Etat se soient vu
retrancher certains pouvoirs de décision, il n'est pas dans mon
intention d'essayer de démontrer que le ministre actuel a ou n'a pas
enlevé de pouvoirs de décision, mais je voudrais tout au moins
démontrer que certains pouvoirs de décision n'appartenaient
sûrement pas aux fonctionnaires de l'Etat, même sous le
régime du député de Charlevoix, au moment où il
était ministre. Je suis convaincu qu'il n'y a pas un haut fonctionnaire
de l'Etat qui a décidé de faire huit milles en plein bois,
à quatre voies, entre Chertsey et Saint-Donat, alors que la logique
voulait qu'on double la route en arrivant vers Montréal, là
où il y a congestion de la circulation. J'invite le député
de Rouyn-Noranda à venir voir cela. Une magnifique autoroute de huit
milles de longueur, en plein bois, où il passe environ une auto à
l'heure.
Je ne peux pas croire que ce soient les hauts fonctionnaires qui aient
conseillé le député de Charlevoix, dans le temps où
il était ministre, de faire cela, alors que vous vous promenez d'un trou
à l'autre, dans un labyrinthe épouvantable, passé ces huit
milles jusqu'à Saint-Donat. Huit milles qui ont coûté $15
millions aux citoyens québécois et, avec $5 millions, cette
année, on va en réussir 6,7 milles, avec probablement une somme
identique, pour finir la route une fois pour toutes. Je pense qu'il
était temps qu'il y ait une utilisation plus rationnelle des deniers
publics, plus intelligente.
Je ne peux pas croire non plus que ce soient les hauts fonctionnaires
qui conseillaient aux entrepreneurs de poser de l'asphalte le 15 novembre 1976,
alors qu'il tombait de la neige à plein temps. Cela sentait les
élections. Ce n'était sûrement pas les hauts
fonctionnaires, parce qu'ordinairement, ils nous conseillent très
sérieusement de ne pas poser d'asphalte à la minute que le gel
commence. Qu'on ne vienne pas dire que ce sont des décisions prises par
les hauts fonctionnaires de l'Etat; absolument pas. Ce sont des
décisions politiques qui se prenaient et on n'a pas eu à
déplorer ces faits depuis au moins deux ans et demi. Je pense qu'au
niveau des décisions des hauts fonctionnaires, c'est beaucoup plus de
savoir où ils vont, de savoir si on respecte des normes et de savoir si
c'est uniquement le pouvoir discrétionnaire du ministre qui s'applique
oui ou non. Quand un fonctionnaire sait où il va, il prend des
décisions en fonction des normes qu'on lui a dictées et tout
fonctionne.
Il n'était pas dans mon intention de me servir et je ne le
ferai pas non plus de mon immunité parlementaire pour parler de
certains hauts fonctionnaires qui, jadis, ont déjà
travaillé pour le ministère des Transports. Ce serait trop facile
pour moi et ce serait peut-être abuser d'un poste que j'ai occupé,
mais j'ose croire que cette
mentalité ne reviendra plus jamais s'installer au
ministère des Transports, ni dans aucun ministère gouvernemental.
Je pense qu'on ne doit pas mêler les choux et les carottes.
Je pense qu'il y a des décisions politiques formelles qui
s'imposent. Je pense qu'il y a des décisions normalement dévolues
à la structure administrative et executive qui s'imposent et chacun
respecte ces champs. Je ne pense pas qu'on puisse permettre que des actes
posés antérieurement se répètent; sinon, cela
pourrait faire l'objet d'une enquête merveilleuse à l'avenir.
J'aurais peut-être aussi un autre exemple à vous donner, au
bénéfice du député de Rouyn-Noranda. C'est toujours
rattaché à la question des décisions des hauts
fonctionnaires ou des fonctionnaires politiques. Je ne pense pas que ce soient
les hauts fonctionnaires qui aient conseillé au député de
Charlevoix, ex-ministre des Transports, de faire une grande courbe à
Saint-Pascal de Kamouraska pour aller rejoindre une usine de meubles, parce que
la logique d'un tracé, après avoir travaillé avec des
fonctionnaires, c'est que ceux-ci ne font pas des courbes pour rejoindre des
petits amis. Cependant, je ne voudrais pas m'éterniser là-dessus.
C'est une mise au point que je voulais faire. Je pense qu'elle s'imposait,
parce que cela pouvait laisser sous-entendre toutes sortes de choses et je
pense que c'était bon de replacer les choses dans leur contexte.
Je voudrais parler d'un autre sujet qui m'a frappé, c'est quand
le député de Charlevoix a également parlé des
engagements financiers des gouvernements quand ils étatisent des choses
et qu'ils se voient pris avec des conditions de travail ou des conditions
salariales exorbitantes de la part des groupes qui se syndiquent ou qui
étaient syndiqués. J'ai eu la chance, de par mon poste d'adjoint
au ministre des Transports, de négocier dans la plupart des conflits des
traversiers, à l'île aux Coudres, Berthier, Sorel et
Matane-Godbout, et je dois vous dire que c'est là que je me suis rendu
compte qu'un gouvernement ne pouvait pas effacer le passé. Quand on
entre au gouvernement, on hérite de l'actif et du passif. Quand j'ai eu
à travailler, en particulier sur le cas de la convention collective des
employés du traversier Matane-Godbout, je dois vous dire que c'est vrai
qu'il y a des exagérations. Je suis conscient de cela et je suis
d'accord avec le député de Charlevoix.
Mais les problèmes actuels ne sont que le reflet du passé
là-dessus et il est impensable je pense que le
député de Charlevoix va être d'accord avec moi
à l'intérieur d'une convention collective, de rectifier
l'ensemble des anomalies d'un contrat collectif, parce que la partie syndicale
invoque, à bon droit je crois que c'est son droit les
droits acquis. Mais pour rectifier le tir d'une convention collective, si je
pense au gîte et au couvert, en particulier, dans le cas de
Matane-Godbout, c'est presque excessif. Rien qu'à penser qu'un gars peut
partir de chez lui délibérément pour aller manger,
déjeuner sur le bateau aux frais de la reine, comme on dit si bien,
c'est vrai que c'est prohibitif, c'est exagéré, parce que
l'ensemble des travailleurs au Québec déjeunent chez eux et ils
vont travailler. C'est vrai que c'est prohibitif. Cela n'a pas
été un cadeau. Juste là-dessus, il y a eu une grève
passablement longue qu'on a eu à déplorer. Mais il ne faudrait
pas imputer c'est là-dessus que j'ai peut-être mal compris
le député de Charlevoix mais s'il a voulu imputer cette
faute au gouvernement actuel, je vais lui dire que la convention a
été signée avant qu'on arrive au pouvoir. J'ai eu à
travailler là-dedans passablement fort. Je me limiterai à
ça pour ce qui est des traverses, et je voudrais faire trois voeux en
terminant. Il y a trois aspects... J'ai eu la chance de rencontrer des
propriétaires de machinerie lourde parce que le premier ministre
du Québec m'a délégué j'ai eu
également la chance de remplacer le ministre des Transports devant les
camionneurs artisans et je leur ai parlé de la régionalisation,
justement, de la voirie, un plus grand effort de voirie régionale. Ces
gens se sont dits très heureux. Partout où j'en ai parlé
dans les municipalités ou dans des comtés semi-ruraux,
semi-urbains, ils se sont dits heureux de cette orientation gouvernementale, en
espérant, bien sûr, que ça se réalise dans les
meilleurs délais.
Mais il y a des choses qu'on m'a fait remarquer, qui m'ont frappé
et que je considère avec beaucoup d'attention le fait suivant: c'est que
les municipalités au Québec pensent, dans un élan de
prestige on s'est basé uniquement sur le prestige que le
fait de s'équiper pour grossir leur machinerie, nombre de leurs
engagés permanents, les aident sur le plan municipal. On a des exemples
concrets que je pourrais donner de municipalités qui sont
étouffées, à toutes fins utiles, par des dépenses
incompressibles, parce qu'elles se sont équipées en machinerie et
parce qu'elles ont une main-d'oeuvre permanente dans bien des cas
syndiquée qui leur coûte énormément de sous.
Ces dépenses incompressibles font en sorte que les budgets de
dépenses incompressibles augmentent chaque année, et, bien
souvent, pour des travaux qui diminuent, selon l'entretien qu'elles ont
à faire, alors que, bien souvent, avec des contrats à forfait, on
peut réaliser tout autant de travail, sans avoir ces dépenses
incompressibles annuelles. Je comprends que cela ne relève pas
directement du ministère des Transports, qui aurait probablement des
directives à donner par le ministère des Affaires municipales.
Mais il n'en demeure pas moins qu'il y a des municipalités qui sont en
train de se couler les pieds dans le ciment avec des dépenses
incompressibles, prohibitives pour la capacité de payer de leurs
contribuables.
Il y a un deuxième aspect que ces propriétaires me
soulignaient et qui m'a frappé, c'est que, de plus en plus, leur champ
de travail est limité, parce que, bien souvent, les agriculteurs comme
"sideline", se permettent de faire de l'excavation, du terrassement, et les
gens qui détiennent leur licence et qui ont l'équipement voulu
voient leur champ de travail diminuer de plus en plus, parce que c'est
effectué par des cultivateurs.
Là-dessus, je dois vous le dire je l'ai souligné au
ministre des Transports, je l'ai souligné à d'autres ministres
il nous faudra à moyen terme, tout au moins, à court
terme, faire des études très précises là-dessus,
voir s'il n'y a pas lieu d'apporter une réglementation.
Un dernier petit point, c'est que les propriétaires de
pépines pour m'exprimer clairement de mon coin m'ont
souligné la prolifération du nombre de permis de pépines
dans certaines régions, si bien qu'il sont tous en train de crever. Ils
nous demandaient s'il n'y avait pas lieu de réglementer
l'émission des permis d'une façon beaucoup plus
sévère, en tout cas dans certaines régions. Je sais que
c'est sur le point de se faire au ministère. Il y a eu une diminution
dans l'émission des permis, mais déjà dans certaines
régions il y a un nombre trop grand de permis permettant aux individus,
qui sont propriétaires, d'avoir un champ de travail qui peut leur
assurer un revenu décent.
Ce sont trois choses que je voulais souligner, à la suite des
rencontres que j'ai eues avec des groupes, et je reviendrai, moi aussi, lors de
l'étude point par point.
Le Président (M. Jolivet): M. le député
d'Orford.
M. Georges Vaillancourt
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'ai quelques
observations à faire au sujet de la réforme qui a
été demandée par l'ANCAl, la réforme au
règlement no 112. Je ne sais pas si le ministre a l'intention d'accepter
ou de recommander des amendements au règlement 112.
Premièrement, en ce qui concerne la région de l'Estrie et
plus spécialement dans le comté d'Orford, depuis
l'avènement de la nouvelle carte électorale, le poste
d'affectation de la région de l'Estrie ne reconnaît pas le
comté de Orford pour la distribution des travaux aux camionneurs de mon
comté. Actuellement, il y a des travaux qui se font sur l'autoroute des
Cantons de l'Est ainsi que sur la route 55 et tout le travail est donné,
en partie, à des camionneurs des comtés de Sherbrooke,
Saint-François et d'ailleurs.
Je comprends très mal que le poste d'affectation de la
région de Sherbrooke ne distribue pas le travail premièrement aux
camionneurs qui sont dans la circonscription électorale de Orford
plutôt qu'à ceux du comté municipal de Stanstead et du
comté municipal de Sherbrooke. Ce que je veux dire c'est que le poste
d'affectation est plutôt régional qu'à l'échelle du
comté. Les camionneurs de mon comté sont exclus des travaux qui
s'effectuent dans le comté de Orford. Je trouve que c'est dommage et
c'est pour cette raison que je demande au ministre s'il y aurait
possibilité d'amender le règlement 112 et que les travaux soient
donnés à l'échelle d'un comté plutôt
qu'à l'échelle d'une région. Peut-être cela ne
rencontre-t-il pas les dires de mes collègues mais, en ce qui concerne
les camionneurs de mon comté, c'est une deman- de qu'on me fait depuis
un an. On trouve malheureux que les camionneurs du comté d'Orford soient
exclus des grands travaux qui s'effectuent actuellement dans le comté
d'Orford. Je pense qu'il y aurait possibilité d'apporter des amendements
et de donner priorité aux camionneurs du comté d'Orford pour
permettre à ces camionneurs de gagner leur vie aussi bien que les
camionneurs des comtés environnants qui viennent chercher un travail sur
la construction des routes 5, 10 et 55. M. le Président, j'ai fait des
suggestions au ministre l'automne dernier. Je lui ai fait parvenir une lettre
qui donnant la liste des municipalités que comprenait le comté de
Orford. J'ai simplement reçu un accusé de réception et on
ne m'a donné aucune information positive que des amendements seraient
apportés pour remédier à ce problème. Aujourd'hui,
je fais appel au ministre à savoir s'il y a possibilité de se
pencher sur ce dossier et de rendre justice aux camionneurs du comté
d'Orford.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Lessard: Merci, M. le Président. Il y a pas mal de
questions. Je vais essayer quand même de résumer la réponse
ou les réponses que je peux donner à un certain nombre de
questions, quitte, par la suite, à préciser lorsque nous aurons
à étudier les programmes, programme par programme et
élément par élément.
D'abord je voudrais rectifier l'impression qu'a pu laisser le
député de Charlevoix concernant des décisions qui seraient
prises au niveau strictement politique plutôt qu'au niveau administratif.
Il faut quand même bien distinguer entre le secteur administratif et le
secteur politique. (11 h 45)
Je dois dire que je pense que les fonctionnaires du ministère des
Transports sont convaincus, actuellement, de l'appui que je leur ai
donné depuis que je suis ministre des Transports. Quant à moi, je
pense que même s'il y a eu certaines modifications, ceux qui sont
actuellement en poste ont obtenu mon appui et je ne pense pas qu'il y ait
puisque j'ai l'occasion de discuter avec les hauts fonctionnaires assez
régulièrement inquiétude actuellement, incertitude
actuellement au sein du ministère des Transports. Au contraire, je
consulte énormément mes fonctionnaires et il est certain que les
décisions doivent me revenir comme ministre. Si j'ai à refuser
une recommandation qui m'est faite par des fonctionnaires, je dois la
défendre et si j'ai fait une erreur, je n'ai pas à dire que c'est
de la faute de mes fonctionnaires.
Si, par ailleurs, j'ai à accepter ou je décide d'accepter
une recommandation qui m'est faite par les hauts fonctionnaires, m'appartient
à mon tour, puisque c'est moi qui ai à prendre la
responsabilité du ministère, de défendre les positions que
j'ai prises comme ministre, et non pas charger, comme tel, les fonctionnaires,
des responsabilités que j'aurais dû prendre moi-même. Il y
a
donc, depuis la réorganisation administrative, une meilleure
utilisation des ressources humaines au sein du ministère, une meilleure
rationalisation de ses ressources. Il y a eu certaines modifications, on a tenu
compte et il fallait le faire des réactions du milieu, on
a pris le temps nécessaire, justement, pour faire en sorte que les
fonctionnaires puissent s'ajuster à cette nouvelle réorganisation
administrative et je pense qu'actuellement, on peut dire qu'il y a une
meilleure intégration entre les différentes directions du
ministère des Transports. Cette réforme administrative a
été faite en collaboration, et je dis bien en collaboration avec
les fonctionnaires. Il y a eu consultation du sous-ministre avec l'ensemble des
directions du ministère des Transports et je n'ai pas reçu
d'écho, à moins que le député de Charlevoix n'ait
d'autres échos. Quant à moi, je n'ai pas reçu
d'écho qu'il existait un malaise au sein du ministère des
Transports, au contraire, même si pendant cette période de
réorganisation, il était normal qu'il y ait une certaine
insécurité, une certaine inquiétude au sein du
ministère, cette inquiétude est maintenant disparue. Je pense
bien que les fonctionnaires savent qu'ils ont ma confiance et nous sommes
capables de dire actuellement que les ressources humaines, et surtout
l'intégration de l'ensemble des directions, se fait beaucoup mieux
qu'elle pouvait se faire lorsque je suis arrivé au ministère.
En ce qui concerne certains changements au niveau des hauts
fonctionnaires, je pense que je n'ai pas de raison à donner ici. Les
raisons ont été données aux personnes concernées.
Je pense qu'il m'appartient, comme ministre des Transports, de prendre mes
responsabilités à ce sujet. Il m'appartient comme tel de voir si
des options, non pas seulement des options politiques, parce que je pense bien
que cela n'est pas en relation nécessairement avec des options
politiques que nous prenons nos décisions, mais en relation aussi avec
la meilleure gestion financière et administrative du ministère.
Lorsqu'un certain nombre ou certains fonctionnaires n'ont pas les mêmes
priorités que le ministre et ne veulent pas travailler dans le sens des
priorités élaborées par le ministre, nous n'avons d'autre
choix, dans les circonstances, que de déterminer nos objectifs et de
faire en sorte que les fonctionnaires respectent ces objectifs. L'ensemble l'a
fait avec confiance et, comme le soulignait d'ailleurs le député
de Charlevoix, vous ne pouvez pas remarquer quoiqu'il y ait eu des
modifications dans l'organigramme de grands changements au sein du
ministère. Ceux qui sont de grands changements dans le sens des
fonctionnaires, ceux qui sont montés à un poste supérieur,
viennent globalement ou généralement de la machine du
ministère.
Donc, de ce côté, je dois dire que des décisions
devaient être prises et je n'ai pas lorsque j'ai fait mon
interview chargé comme tel, M. Claude Rouleau. J'ai même
refusé de revenir en arrière. Cependant, j'ai même
souligné que M. Claude Rouleau était parti il y avait eu
une entente, d'ailleurs, entre nous en bonnes relations avec le ministre
des Transports et sans demander de salaire. Il aurait pu le demander,
étant donné qu'il avait acquis sa permanence, mais il est parti
sans demander de salaire au ministère des Transports ou au gouvernement
du Québec.
M. le Président, on soulignait la question du livre vert. Il est
exact que l'ancien ministre des Transports, le député de
Charlevoix, avait annoncé l'élaboration d'un livre vert. J'avais
confirmé, par la suite, que ce livre vert devait être
continué. Maintenant, lorsque je suis arrivé au ministère,
je pense bien, M. le Président, que j'ai eu l'occasion de constater que
le livre vert était très peu avancé, qu'il n'y avait
à peu près pas de livre vert, sinon des documents épars
que nous retrouvions de part et d'autre des différentes directions.
Cependant, M. le Président, il faut souligner ceci: Quand vous
regardez l'organigramme du ministère des Transports, vous constatez
qu'il s'agit là d'un secteur extrêmement complexe et je me suis
demandé si on pouvait se lancer dans l'élaboration d'un livre
vert qui touche l'ensemble des politiques de transport au Québec. J'ai
constaté que, si on se lançait dans cette direction, on pouvait
en avoir pour plusieurs années avant d'en arriver à des
décisions spécifiques, avant d'en arriver à des
déterminations d'objectifs.
J'ai donc décidé d'y aller par secteur plutôt que
d'y aller globalement et, comme vous le savez, vous êtes les premiers
à nous blâmer d'avoir énormément de livres verts et
de livres blancs de ce temps-ci. Alors, j'ai voulu, quant à moi,
être plus pratique, être plus réaliste et essayer justement
d'envisager, dans des secteurs bien spécifiques, des secteurs
particuliers, tels que l'aérien ou le maritime, un genre de plan
d'action plutôt que l'élaboration d'une grande politique
générale. Cela aurait pris plusieurs années avant d'avoir
élaboré l'ensemble des politiques de transport du Québec,
parce qu'il est assez difficile d'établir l'unanimité on
en parlera tout à l'heure sur le règlement 112 au sein de
tous les secteurs de transport au Québec.
C'est donc dire que, d'ici à quelques semaines, par exemple,
j'annoncerai j'ai déjà commencé à annoncer
les grands objectifs dans le secteur aérien ce que j'appellerai
le plan d'action. C'est un plan d'action qui sera basé sur le
réalisme, sur le pratique, sur ce que nous pourrons réaliser dans
le cadre constitutionnel actuel, parce que, M. le Président, je n'ai pas
besoin de vous dire que c'est d'abord la Commission canadienne des transports,
dans le secteur aérien, qui a à prendre les décisions et
le député de Rouyn-Noranda sera certainement très
intéressé, par exemple, par le dossier qui est actuellement entre
les mains de la Commission canadienne des transports concernant Air-Brazeau,
dont les conséquences sont importantes vis-à-vis des trois autres
transporteurs qui donnent des services dans la région du nord du
Québec. A ce sujet, le ministère des Transports du Québec
s'est déjà prononcé, il a donné son appui à
un transporteur québécois et nous avons l'intention
d'utiliser
au maximum, que ce soit sous forme de contrat, que ce soit sous forme de
poids économique, notre poids économique, ou le poids
légal, en fait, tous les instruments que nous possédons dans le
cadre constitutionnel actuel pour faire en sorte que ce soient des
Québécois qui assument la responsabilité du transport dans
la région du nord du Québec.
Je n'ai pas pour autant l'intention, M. le Président, d'impliquer
le gouvernement du Québec dans des sommes d'argent considérables.
Au contraire, je pense que ce que ça prenait, c'est plutôt un
appui, c'est plutôt une coordination, et c'est la même chose en ce
qui concerne le dossier Nordair-Québécair, la coordination du
ministère des Transports. Nous avons assumé cette coordination et
nous espérons, M. le Président, être capables d'influer sur
les décisions qui seront prises par la Commission canadienne des
transports. Cependant, la décision lui revient dans le cadre
constitutionnel actuel.
Le député de Rouyn-Noranda a souligné, à un
moment donné, qu'avant de s'occuper des airs, on devrait s'occuper du
terrestre, de la construction de chemins. Je pense que le secteur aérien
est un moyen d'intégration de l'ensemble des secteurs de transport au
Québec. Par exemple, il est important pour le Québec de pouvoir
influer dans des décisions concernant le transport aérien parce
qu'il y a des choix économiques à faire: Est-ce qu'on devrait,
par exemple, envisager la construction d'une route de Havre-Saint-Pierre
jusqu'à Blanc-Sablon avec des coûts astronomiques plutôt que
de prendre la décision de subventionner un meilleur service de transport
aérien pour relier ces différentes régions?
C'est donc dire qu'il est important pour le Québec d'avoir une
politique aérienne comme d'avoir une politique maritime afin, justement,
de pouvoir mieux intégrer l'ensemble des secteurs de transport au
Québec. On nous soulignait que le programme concernant la construction
routière avait diminué par rapport aux années
précédentes. Il faut quand même souligner ceci, c'est que
de plus la part de la construction diminuait sensiblement comparativement au
développement du transport en commun.
M. le Président, il faut quand même dire ceci. Comme vous
le constaterez au programme concernant le transport terrestre, cette
année encore, $753 743 700 seront consacrés à la
construction du réseau routier et à la conservation du
réseau routier. C'est donc plus de 50% du budget du ministère des
Transports qui est consacré au secteur routier. Je ne pense pas que ce
soit une diminution. Je pense que nous faisons encore des efforts
considérables et nous devrons faire des efforts considérables
pour améliorer le secteur routier dans les régions. Mais, il
fallait quand même faire des choix.
Lorsque je suis arrivé au ministère des Transports, j'ai
eu l'occasion de constater certaines anomalies dont a parlé tout
à l'heure le député de Joliette-Montcalm, mon adjoint
parlementaire, en ce qui concerne certaines autoroutes dans l'en- semble du
Québec. Il faut quand même faire attention, on ne peut pas se
permettre n'importe quoi au Québec. L'ère de
récréation, comme le disait M. Parizeau, il faut quand même
y mettre fin. Quand on pense, par exemple, sur la route 125, comme le
soulignait le député de Joliette-Montcalm, qu'on a
dépensé presque $2 500 000 le mille pour faire une autoroute en
pleine forêt. Suite à des rencontres que j'ai eues avec des gens
à ce moment-là, on a constaté que personne dans le milieu
n'avait demandé une autoroute à quatre voies. Ce qu'on demandait,
c'était une amélioration du réseau routier et je suis
convaincu, tel que j'en ai d'ailleurs discuté avec les gens du milieu,
que ces gens auraient été beaucoup plus heureux d'avoir une route
à deux voies et à trois voies, comme le député de
Charlevoix l'a fait dans son comté alors qu'il était ministre,
une voie pour circulation lente, que d'avoir quatre voies sur une longueur de
huit milles alors que, tout à coup, vous arrivez à la fin de
l'autoroute et vous constatez que la route 125 est dans une situation
déplorable.
Comme le soulignait tout à l'heure le député de
Joliette-Montcalm, avec $6 500 000 on va faire une amélioration sensible
à l'autoroute 125 et les gens vont être satisfaits, et avec $16
millions, on va faire deux fois plus que ce qu'on faisait sous l'ancien
régime.
M. le Président, il y avait aussi, par exemple, tout le secteur
de la région de Sherbrooke, l'autoroute 51 et l'autoroute 55. Il y avait
là deux autoroutes qui étaient en parallèle parce que,
selon les ministres... je rends quand même hommage au
député de Charlevoix, je pense qu'il en a donné plus
à des régions qui étaient déjà
suréquipées au point de vue autoroutes, comme la région de
Sherbrooke et autres mais, chez-lui, il a été beaucoup plus
réaliste; je ne sais pas par qui il a été
conseillé, mais en ce qui concerne son comté, il a
été beaucoup plus réaliste que cela a été le
cas dans la région de Sherbrooke.
Il est certain que j'ai eu des difficultés lorsque j'ai
annoncé qu'il fallait d'abord terminer ce qui était
déjà commencé. Comme on le soulignait tout à
l'heure, on ne peut pas mettre fin, du jour au lendemain, à des
programmes déjà engagés au ministère des
Transports; il faut faire des parachèvements. (12 heures)
Mais quand on regardait, par exemple, le réseau routier, tel
qu'il était planifié en 1976, on avait des morceaux d'autoroute
un peu partout, à travers le Québec. On se promenait en
hélicoptère et on voyait les structures qui n'étaient
aucunement reliées et il y avait des dix milles d'autoroute qui
n'étaient même pas utilisés, parce qu'elles
n'étaient pas ouvertes.
Il a fallu se dire, à un moment donné: Est-ce qu'on s'en
va, globalement encore, dans la construction telle que planifiée, des
autoroutes qui étaient là, ou des morceaux d'autoroute qui
étaient là, ou bien tente-t-on de rationaliser le système
en disant: On va, tout d'abord terminer ce qui est commencé et
répondre aux priorités du moment.
Et à la suite d'une consultation avec les chambres de commerce,
avec les gens et je pense que le député d'Arthabaska
pourra en parler concernant l'autoroute 55 à la suite d'une
consultation avec les gens, on a fait comprendre qu'il valait beaucoup mieux
améliorer la route existante de Richmond à Victoriaville et on
pouvait le faire beaucoup plus vite, que de penser à construire une
autoroute de Richmond vers Victoriaville, à des coûts
astronomiques.
On a vu, M. le Président, qu'on s'était engagé ici,
dans la région de Québec et je l'ai souligné, j'ai
eu des discussions avec mon collègue du ministère de
l'environnement sur des investissements d'une autoroute des battures de
Beau-port, de $22 500 000 le mille. On avait l'autoroute Est-Ouest, à
Montréal, qui nous coûtait $40 millions le mille.
Il fallait donc prendre une décision. Il fallait se poser des
questions, parce qu'il y avait des parachèvements. Si on continue les
parachèvements existants, je ne peux pas déplacer les budgets. On
peut bien dire, mais le budget du gouvernement du Québec ne peut
être consacré à 50% à la construction d'autoroutes.
Il y a d'autres besoins qui existent actuellement.
Il a fallu prendre des décisions. Il est certain qu'il y avait,
sur l'autoroute des battures de Beau-port, des engagements de $96 millions
à $100 millions. Il va falloir, comme on l'a annoncé, en
respectant l'environnement, terminer ce 0,7 mille qui reste à
construire, en collaboration avec le ministère de l'environnement.
Qu'est-ce qui restait? Il est certain qu'on ne peut pas mettre
complètement fin à la construction d'autoroutes. Cette
année, par exemple, vous constatez qu'il y a quand même $162 910
000, par rapport à $179 millions, l'an passé, pour la
construction d'autoroutes.
Il y a aussi des priorités. Je n'ai pas dit que je mettais fin
à la construction de toutes les autoroutes au Québec. J'ai dit,
par exemple, qu'il s'agissait de rationaliser. Il est certain que l'autoroute
40 et je pense qu'on est d'accord avec les énoncés qui
avaient été faits par le député de Charlevoix
à ce sujet pose un problème particulier, dans le sens
qu'il faut absolument essayer de décongestionner la circulation vers la
rive sud de Québec; tout le secteur de Charlevoix, de la
Côte-Nord, toute la circulation qui se fait via les deux ponts de
Québec, par exemple, et via l'autoroute 20, crée des
problèmes de congestion aussi, entre le sud de Montréal et
l'île de Montréal comme telle. Dans ce sens, l'autoroute 40 nous
apparaît prioritaire.
Nous avons accéléré l'avancement des travaux
à ce sujet, mais ceci ne veut pas dire que nous allons aller, comme nous
l'avons annoncé, concernant l'autoroute 73, immédiatement vers
des quatre voies. Peut-être pourrons-nous envisager la construction,
d'abord, à deux voies, avec les structures, parce que le taux de
circulation est quand même assez intense, avec les structures
prévues, et tout cela, en vue de pouvoir conserver une partie du budget
pour les régions périphériques du Québec.
Je veux dire au député de Rouyn-Noranda qu'en ce qui
concerne des régions comme l'Abitibi, en ce qui concerne des
régions comme la Gaspésie, comme aussi la Côte-Nord
et je ne m'en gêne pas et la région de Charlevoix, je n'ai
pas mis fin à la construction ou à l'amélioration de la
route 138 dans la région de Charlevoix, pour des raisons politiques. Je
pense que la route dans le comté de Charlevoix, ou la construction
routière dans le comté de Charlevoix se continue parce qu'il
s'agit d'une route pour les liaisons de régions
périphériques comme la Côte-Nord comme en fait la
région du comté de Duplessis, la région du comté de
Saguenay d'une route qui est nécessaire, qui doit être
améliorée, mais nous allons le faire selon des critères
réalistes, selon des normes réalistes, c'est-à-dire,
prévoir plutôt des trois voies avec une voie lente, plutôt
que de se diriger dans des investissements considérables qui
coûtent énormément cher le mille.
Les régions périphériques: Lorsque je suis
arrivé au ministère des Transports, nous avons eu, et là
le député de Charlevoix peut-être ne sera pas d'accord,
mais j'ai la confirmation à ce sujet du ministre responsable de la
négociation avec le MEER, M. Jacques Léonard, et nous avons en
fait, je pense que nous avons raison à ce sujet, c'est que la 117
n'était pas comprise dans les axes routiers prioritaires lors de la
première négociation. C'est à la suite de discussions que
nous avons eues avec M. Jacques Léonard, que nous avons modifié
en fait la négociation qui était déjà en marche
avec le gouvernement fédéral et que nous avons inscrit la 117
parmi les axes routiers prioritaires. Je n'ai pas fait le calcul, mais je peux
dire que, par exemple, je peux donner les contrats actuellement qui sont
déjà, les travaux qui sont en construction. Vous avez, par
exemple, la somme totale, si vous voulez. Je pourrais déposer le
document. C'est certain que ces dépenses ne seront pas faites
complètement cette année, mais la somme totale d'engagement qui
est pris actuellement au ministère des Transports sous forme de contrat:
dans le comté de Laurentides-Labelle, le contournement de Saint-Jovite,
14,8 kilomètres, $12 355 000 à la compagnie Miron Ltée; le
comté de Laurentides-Labelle, pont sur la rivière
Lelièvre, Lemay Construction, $2 625 000; comté Gatineau du lac
La Vieille à la barrière sud de la rivière, $4 245 000,
compagnie Corival; la route 117, comté Gatineau, contournement du
Domaine, $1 270 000; la route 117, comté Abitibi-est, de Louvicourt au
lac Boyer, Champoux Construction, $3 500 000 et, à venir, de La
Conception au sud de Labelle, 17,6 kilomètres, $5 500 000; de la
barrière sud à la route 105, Gatineau, Grand-Remous, 6,3
kilomètres, $7 500 000.
Donc, nous avons des engagements actuellement sous forme de contrat ou
nous aurons prochainement des engagements sous forme de contrat pour
actuellement, le contrat donné environ $24 millions et, à
venir, $36 millions. C'est donc dire, M. le Président, qu'un effort
très spécifique c'est-à-dire, qu'il y a $12 millions qui
vont être versés sur ces contrats cette année, en 1979/80,
exactement la somme de $12 000 102,
mais sur des engagements parce que, que voulez-vous, l'entrepreneur, il
faut lui laisser le temps de faire son chemin. Il y a des engagements pour $24
millions sous forme de contrat actuellement et, à venir, il y a $13
millions qui vont être donnés sur les deux derniers contrats dont
je viens de parler tout à l'heure.
Ne me demandez pas, je n'ai pas de baguette magique, à un moment
donné, de faire les routes du jour au lendemain. On a quand même
planifié nos ententes jusqu'en 1983 et nous avons l'intention
parce que je sais que c'est une priorité tout en conservant des
critères réalistes nous ayons l'intention d'essayer de respecter
nos priorités.
Il y a aussi toute la région de la Gaspésie sur la route
132, comme telle le député de Matapédia pourra en
parler à un moment donné où il y a des engagements
assez imposants, assez importants.
Il y avait la 55 que j'ai désignée comme axe routier
prioritaire. Je pense que c'était le temps justement qu'on arrête
de construire deux routes parallèles, 51 et 55, et qu'on termine la 55
pour avoir un lien qui soit satisfaisant. Donc, il est certain oui, on
va déposer que nous devons nous diriger vers une consolidation du
réseau existant et aussi éviter un certain nombre de choses que
j'ai pu voir dans le passé. J'ai réduit considérablement,
c'est-à-dire, j'ai réduit, j'ai demandé et cela a
passé, maintenant, je pense que c'est passé dans la machine
aux fonctionnaires régionaux du ministère d'essayer en
fait de diminuer un peu les normes de construction des routes
régionales.
Ce que les gens demandent, à la suite des consultations que j'ai
faites en ce qui concerne les routes régionales on l'a
souligné l'an passé ici, à cette commission parlementaire
ce ne sont pas des choses chromées, ils ne demandent pas
je pense à des rangs en particulier, à des rangs assez importants
des boulevards, mais ils demandent l'utilisation de l'infrastructure
existante, une amélioration de l'infrastructure existante. C'est dans ce
sens qu'on va essayer, peut-être avec les mêmes budgets dont le
dollar constant est un peu diminué, de donner autant de services aux
citoyens qu'on pouvait en donner en réduisant autant que possible les
normes et en essayant de consolider et même de diminuer le plus tôt
possible l'investissement considérable que nécessite la
construction des autoroutes en vue d'en donner plus aux régions. Je
pense que d'ici à une couple d'années, on sera capable
d'accentuer le développement des routes dans les régions
périphériques.
Les crédits périmés. L'an dernier, nous en avons eu
$52 millions dont $41 millions provenaient de la construction routière.
Il y a une chose dont je vais parler un peu et on pourra répondre aux
questions à ce sujet-là. Il est certain qu'avec la loi 70, avec
aussi les normes et les critères du ministère de l'environnement,
cela va s'ajuster, cela s'ajuste car, cette année, je pense, on ne voit
pas de problème. Il est certain, par exemple... Pour le contrat de la
construction de l'autoroute 20, c'est quoi, c'est $6 millions que nous n'avons
pu l'an passé investir parce qu'on a décidé de retarder
les travaux pour préparer de nouveaux plans et devis en relation avec
les exigences du ministère de l'environnement. Pour la 125, par exemple,
des investissements devaient être faits l'an dernier. Maintenant, je
pense que nous avons le permis. A cause du ministère,
c'est-à-dire à cause des règlements je pense que le
gouvernement du Québec doit être le premier à respecter ses
règlements du ministère de l'environnement, ces
investissements ont dû être retardés.
Le transport en commun. Depuis deux ans, on a insisté je
l'ai souligné, je ne pense pas devoir le répéter à
nouveau on a fait un effort particulier pour favoriser le transport en
commun et cela en vue de quoi? Il est certain, par exemple, que les trains de
banlieue, dans le secteur de Montréal, nous paraissent quelque chose
d'important parce que si nous n'améliorons pas le transport en commun,
on devra probablement investir dans la construction d'autoroutes. C'est dans ce
sens que nous avons levé le moratoire, c'est dans ce sens que nous avons
désigné une voie réservée sur le pont Champlain
pour le transport par autobus. Nous avons fait et nous ferons des
améliorations cette année concernant les entrées sud et
nord du tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine. Nous avons constitué le
COTREM dont l'objectif est d'intégrer le comité de transport de
la région métropolitaine, d'essayer de trouver un moyen
d'intégrer le transport en commun dans le secteur de Montréal et
il y a d'autres projets qui sont actuellement en discussion au comité de
développement économique. Il reste une urgence, soit une entente
entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec
concernant le transport en commun, concernant les trains de banlieue,
dis-je.
Concernant la surveillance, je pense qu'il y a eu une
amélioration cette année. L'effectif, à la fin de 1978,
était de 172. Les postes à combler, en 1979, sont de 17.
Concernant le domaine maritime, on me posait des questions. Il est exact que
concernant et le maritime et l'aérien nous avons des problèmes de
recrutement de personnel. Justement parce que l'aérien a toujours
été de tradition, à cause du domaine militaire, etc., de
responsabilité fédérale. Les compétences sont
plutôt là où justement on s'occupe du secteur,
c'est-à-dire au gouvernement fédéral. (12 h 15)
Cependant, en 1978, dans le maritime, nous avions dix personnes. En
1979, nous en aurons 15, c'est-à-dire que, dans le moment nous avons ces
15 personnes. Dans l'aérien tout en respectant les normes de la
fonction publique en 1978, nous avions 8 personnes et, en 1979, nous en
aurons 12. Il est certain, comme je le soulignais, qu'une politique
aérienne ne peut pas s'élaborer si on n'a pas les
compétences nécessaires. Actuellement, nous avons un certain
nombre de personnes particulièrement, le nouveau directeur du
service aérien, M. Rivest, qui nous vient du gouvernement
fédéral qui étaient dans ce secteur; II y en a un
autre, dans le maritime, il s'agit d'un
jeune architecte naval qui travaillait à Transport Canada lui
aussi vous voyez qu'on n'est pas fanatique et qui
commencera...
M. Samson: Vous savez où sont les compétences!
M. Lessard:... qui a commencé il y a quelques jours.
Quant au règlement 112 et je vais terminer sur cela, M. le
Président il y a d'abord une chose qu'il faut quand même
souligner, c'est que des efforts je dois dire très particuliers ont
été consacrés au camionnage en vrac depuis deux ans. Je
pense que le député de Charlevoix connaît le dossier et
sait combien ce dossier était complexe. C'est lui-même, lors d'une
participation à un congrès de l'ANCAl en 1976, qui disait qu'on
ne pouvait plus continuer à donner exclusivement la clause 75/25
à un seul groupe de transporteurs québécois. De plus en
plus, dans le milieu, des protestations s'élevaient, des protestations
se faisaient connaître dans le sens que les petits entrepreneurs de deux
et trois camions demandaient aussi leur secteur de travail.
Je ne voudrais pas reprendre toutes les consultations qui ont eu lieu
avant d'élaborer ou d'établir le règlement 112; cependant,
il y avait un certain nombre d'ententes, un certain nombre de règles
unanimes sur lesquelles les différents groupes pouvaient s'entendre.
Mentionnons le regroupement des camionneurs et la disparition des clauses
artificielles du V-E et du V-A, soit le vrac artisan, qui était
défini comme étant propriétaire d'un seul camion et qui
conduisait son camion, et le V-E, qui était un petit camionneur comme
tel, qui n'était même pas un entrepreneur et qui pouvait avoir
deux ou trois camions. Il y avait aussi la régionalisation des permis de
transport en vrac. Il y avait encore la reconnaissance d'un permis de camion et
la création du poste d'affectation régionale.
M. le Président, à la suite d'une consultationet on
constate que ce n'est pas facile l'autre jour, j'ai eu l'occasion de
rencontrer une quarantaine de représentants de différents milieux
et de différentes régions du Québec, dont des
représentants du comté de Charlevoix et des représentants
de la région sud de Québec. Ils étaient à peu
près une quarantaine. J'ai discuté avec eux et, même
regroupés, car ils avaient eu une rencontre ensemble, avant de me
rencontrer, ils n'étaient pas d'accord sur les mêmes solutions,
c'est-à-dire qu'on ne prônait pas les mêmes solutions.
Il va falloir une chose, et je l'ai toujours dit aux camionneurs de
vrac, j'ai quand même fait un certain nombre de choses qui sont
importantes pour eux, comme par exemple le gel des permis. C'est la
première fois qu'un gouvernement du Québec décide de geler
les permis de vrac actuellement.
M. Mailloux: Ils étaient gelés depuis un bout de
temps.
M. Lessard: Ah! bien non, je regrette, le gel des permis a
été fait par le ministre actuel des Transports.
M. Mailloux: D'accord.
M. Lessard: II y a aussi, M. le Président, actuellement,
à la suite de négociations que j'ai avec différents
ministères, dont le ministère des Terres et Forêts
je pense qu'on souligne dans le dernier rapport que j'ai reçu de
l'Association nationale des camionneurs artisans, la collaboration du
ministère des Terres et Forêts à ce sujet tentative
cela ne se règle pas du jour au lendemain d'élargir
le secteur pour le transport de vrac. Je recevais dernièrement, par
exemple, du ministre délégué à l'Energie, M. Guy
Joron, la confirmation que l'Hydro-Québec passera maintenant par les
postes d'affectation.
Il y a aussi les municipalités. Il est certain qu'il y a une
autonomie des municipalités. Comme vous le savez, je ne peux pas imposer
comme tel aux municipalités, l'obligation de passer par le poste
d'affectation. Maintenant, de plus en plus je l'ai fait dans la
région de Deux-Montagnes j'ai émis dans la région,
par le biais d'une subvention que le gouvernement du Québec donnait
à une municipalité de Deux-Montagnes, une clause selon laquelle
la municipalité devrait passer par le poste d'affectation.
Mais, M. le Président, il y a une chose que les camionneurs
devront comprendre. Ce n'est pas le gouvernement du Québec, ce n'est pas
le ministre des Transports j'ai dit cela dès le début,
lors des rencontres que j'ai eues avec les camionneurs au mois de juin 1977
ce n'est pas le ministre des Transports c'est la même chose
pour le taxi qui va aller contrôler, au niveau des régions,
les postes d'affectation. J'ai donné un instrument régional aux
camionneurs, par l'intermédiaire d'un poste d'affectation. Les
camionneurs devront comprendre que le regroupement est la seule solution pour
eux de survivre, et il y aura, cependant, un certain nombre de modifications
que j'envisage à la suite, justement, de consultations que j'ai eues,
mais le poste d'affectation devra quand même être un organisme
régional et demeurer un organisme régional, quitte à
reconnaître cela n'est pas marqué dans le projet de loi
112, mais il n'y a pas d'objection; cela n'est pas marqué non plus qu'on
ne doit pas reconnaître une certaine autonomie à des secteurs non
pas limités au niveau des comtés, mais limités au niveau
de cadres géographiques qui leur permettent de faire vivre, par exemple,
un sous-poste d'affectation. Par exemple, dans la région de Sept-Iles,
je pense qu'on connaît la région et il faut que le poste
d'affectation accepte qu'il y ait une certaine autonomie administrative du
sous-poste sinon le poste d'affectation peut devenir une grosse machine
administrative qui peut bloquer l'initiative de secteurs ou de sous-postes qui
doivent quand même être capables d'avoir la possibilité de
négocier leur contrat et de pouvoir signer des contrats.
Donc, je sais que le problème n'est pas entièrement
réglé. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le problème du
camionnage en vrac existe. On a eu le rapport Lippé en 1965. Il y avait,
lorsque je suis arrivé au ministère, cette contestation, d'une
part, les V-A et les V-E, qui étaient dans l'air lorsque le
député de Charlevoix était ministre des Transports.
J'espère justement qu'à la suite d'une collaboration avec
l'ensemble des transporteurs, nous pourrons en arriver à des amendements
sur le projet de loi 112 pour donner au poste d'affectation la
possibilité de se présenter devant la Commission des transports
du Québec. En même temps, j'invite on va essayer de trouver
des solutions à cela les différents groupes qui sont en
confrontation actuellement, à tenir compte du fait qu'il y a une
liberté d'association pour les groupes et qu'on ne devrait pas forcer
indirectement par des résolutions majoritaires, prises majoritairement
au poste d'affectation, des gens qui ne veulent pas faire partie d'une
association à payer leur cotisation à cette association.
Cependant, M. le Président, j'ai toujours dit que le poste
d'affectation était autonome comme tel, qu'il devrait prendre ses
décisions et que, comme ministre des Transports, je dois quand
même respecter la majorité. Mais j'ai fait faire un sondage au
ministère des Transports au niveau des camionneurs artisans et ce
sondage nous prouve que, globalement, les camionneurs artisans et les petits
entrepreneurs sont d'accord avec le règlement 112. Il reste des
modalités d'application, mais il reste aussi, surtout, qu'ils devront,
en fait, collaborer, que les différents groupes devront collaborer si on
ne veut pas revoir des chicanes sur les chantiers comme celles qu'on a vues,
par exemple, à Sainte-Florence, où j'ai été
obligé presque d'aller négocier, ensuite, dans certains cas,
même d'annuler des contrats, parce qu'on ne pouvait pas s'entendre entre
deux ou trois groupes.
M. le Président, on fait actuellement tous les efforts
nécessaires pour trouver des moyens d'entente. Il est certain qu'on ne
pourra pas contenter tout le monde; il faudra prendre des décisions et
faire en sorte que les postes d'affectation comme ça fonctionne
dans certaines régions du Québec puissent bien fonctionner
et ça, à l'avantage de tous les camionneurs-artisans et des
petits entrepreneurs au Québec.
Voilà, M. le Président, j'ai déjà
été assez long. Je répondrai, en fait, aux questions des
députés. Je vous remercie.
Le Président (M. Jolivet): Avant, M. le
député de Charlevoix a quelques mots à ajouter.
Discussion générale
M. Mailloux: M. le Président, c'est suite aux remarques
qui viennent d'être faites, tant par le ministre, mais principalement par
l'honorable député de Joliette. Aux quelques commentaires
qu'avait faits mon collègue de Rouyn-Noranda, je voudrais ajouter
quelques mots. Je pense que je pourrai terminer avant la demie de l'heure.
Je voudrais d'abord rassurer le ministre, quant à ses hauts
fonctionnaires qui l'accompagnent, que je connais assez bien l'éthique
qu'on est obligé de suivre quand on a été à
l'administration comme titulaire d'un ministère donné et je ne
sache pas que dans les propos que j'ai tenus tantôt, à savoir
qu'il y avait un malaise quant au travail des hauts fonctionnaires versus le
pouvoir politique, je ne sache pas depuis que j'ai quitté ce
ministère, sauf pour avoir dit bonjour à un ou l'autre de
ceux-là sur la rue ou ailleurs, avoir communiqué d'aucune
façon avec personne du ministère, sauf avec le chef de cabinet du
ministre et le titulaire lui-même. Alors, je voudrais bien qu'il ne soit
pas trop inquiet des renseignements qui pourraient m'être donnés.
Je ne tiens pas à avoir des renseignements des hautes sphères du
ministère des Transports.
On a parlé de l'importance... Le député de
Rouyn-Noranda en a parlé qu'il est heureux d'apprendre pour la
nième fois qu'on parle de l'importance qu'on devra accorder au
réseau périphérique du Québec. Je voudrais quand
même vous ramener un peu les pieds sur terre, malgré les
déclarations d'intention qu'on vient de faire. Quand on regarde la
triste réalité des chiffres, si on vous fait miroiter
qu'après la construction de quantités d'autoroutes dans le
Québec on a dépensé des orgies, semble-t-il
on revient vers la périphérie de la province, vers les centres
plus marginaux qui ont également besoin d'artères et de
communications, on pourrait peut-être regarder ce que va vous donner le
budget de cette année, les intentions qu'on nous fait valoir,
comparativement à ce qui s'est dépensé dans ce
ministère dans les années précédentes sur les
routes secondaires.
Je mentionnerai peu de chiffres. Je voudrais dire quand même,
qu'alors que j'occupais les fonctions qu'occupe le député de
Joliette comme adjoint parlementaire à ce ministère de 1970
à 1973, les augmentations à ce ministère aux postes
d'évolution du ministère, ça avait été de
24,9% en 1970/71, de 28% en 1971/72, en 1973/74, 13,9%, en 1974/75, 23,4%,
1975/76, 24,8% et en 1976/77, c'était une année
électorale: cela avait été 1,2%. S'il se faisait de
l'asphalte, le 16 novembre, ce n'est pas parce qu'il y avait une
élection c'est parce que j'avais constaté dans les années
précédentes de l'asphalte, j'en ai vu faire aussi tard que
le 15 décembre qu'avec un programme de travaux de $550 millions
qui ne retournait aucun crédit au ministère des Finances, il
fallait le dépenser à partir des beaux jours du printemps jusque
tard l'automne.
Je pense que le sous-ministre se rappellera votre sous-ministre
à la construction que je m'étais informé à
savoir que s'il y a une route dont on terminait la structure en période
aussi tardive que fin de novembre et qu'elle devait passer l'hiver à
l'entretien de la voirie du ministre, mettre du calcium et du sel, quels
seraient les coûts de détérioration d'une telle route sur
quelques milles. Il avait été jugé
préférable au ministère de mettre au moins un
revêtement d'asphalte et une couche de base pour éviter un
entretien qui
avait coûté trois et quatre fois ce que nous coûtait
l'asphalte dans le temps.
Si le député de Joliette veut remarquer, il pourra
consulter les chiffres du ministère et il va voir une quantité de
contrats qui ont été exécutés non pas lors d'une
année électorale, mais un mois après la période
qu'il a mentionnée. (12 h 30)
M. le Président, on parle cette année, d'un budget pour
les routes régionales, de... On dit qu'on a diminué la
construction d'autoroutes de $16 millions, la construction de routes
principales de $14 millions; on met l'accent sur la construction de routes
régionales et d'autres routes.
Je voudrais tout simplement vous donner la dernière année
où il y a eu une décision par le gouvernement
précédent en 1976/77. Il se dépensait, à ce moment,
pour les routes régionales, $78 800 000, alors que cette année,
quand vous parlez des routes secondaires qui seront améliorées,
je pense que le dollar de 1979 ne vaut pas tout à fait le dollar du
temps, c'est à peu près 65% qu'il vaut et vous en aurez pour $63
millions, soit une diminution de $15 millions sur les routes régionales.
Quand vous allez à la construction d'autres routes, vous avez $109
millions, une augmentation de $1 million sur l'an passé, mais ça
fait une jolie diminution parce que, en 1976/77, il y en avait
déjà pour $103 millions.
Si vous espérez une amélioration sur les routes
régionales et les autres routes, détrompez-vous, c'est une baisse
de 30% à 35% que vous devrez subir dans le cours de l'année
actuelle.
Le député de Joliette-Montcalm a parlé d'une courbe
lamentable qui existerait dans Kamouraska.
M. Chevrette: Dans La Pocatière, je mexcuse; j'ai
vérifié auprès du député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Mailloux: Que ce soit dans un endroit ou l'autre, c'est une
courbe supposément dangereuse.
Je voudrais bien rassurer le député de Joliette-Montcalm,
mes moyens étaient très relatifs, au ministère des
Transports, comme titulaire du ministère, comme les moyens du ministre
actuel sont relatifs du côté génie. Je ne pense pas avoir
jamais, dans les dépenses de quelques milliards qu'on a faites lors de
la construction de réseaux routiers, être intervenu une seule fois
pour dire aux fonctionnaires, dont la compétence était,
semble-t-il, assez reconnue, bien qu'ils étaient sujets à erreur
comme tout le monde, qu'il y avait des courbes où il y aurait des
problèmes. Il n'y a aucun gouvernement qui va dépenser autant
d'argent et où il n'arrivera pas d'erreurs techniques à un
endroit ou l'autre. Quand je passe sur le boulevard de la Capitale, je vois
certaines sorties qui, comme profane, ne me satisfont pas; mais c'est
indiscutable qu'on ne peut pas en construire autant sans qu'il arrive des
choses semblables. Je ne pense pas qu'il appartienne au ministre des Transports
ou à son adjoint d'aller vérifier le bien-fondé d'un
tracé et que ça passe par une industrie ou l'autre; je n'ai
jamais indiqué qu'on devait tenir compte, dans la construction de
réseaux routiers, la seule intervention qu'on avait en tête,
c'était de desservir un grand public. Qu'il y ait eu des erreurs? Oui,
il y en a eu des erreurs. Tantôt, on a beaucoup parlé des
autoroutes. Je ne voudrais pas blanchir les administrations qui m'ont
précédé; je pourrais bien dire que je suis bien prêt
à accepter le blâme pour toutes les autoroutes qui ont
été continuées, si elles ne sont pas aussi
nécessaires que ça.
On a parlé de Saint-Donat, je n'ai jamais visité
l'endroit, mais peut-être y a-t-il eu une erreur; dans une densité
qui n'est pas assez forte, on a construit une autoroute, mais en 1973, quand je
suis devenu titulaire du ministère, il ne s'est jamais initié une
autoroute du temps où j'ai été titulaire du
ministère. J'ai eu à oeuvrer sur des autoroutes commandées
et commencées, comme le ministre, actuellement, doit oeuvrer sur des
autoroutes commencées ou continuées; il n'en a pas initié
et moi non plus. L'autoroute Est-Ouest, ce n'est pas le gouvernement actuel qui
l'a arrêtée, c'est celui qui vous parle qui l'a
arrêtée, après qu'elle a conduit, comme elle devait
conduire, au terrain de l'expo. Elle était complètement
arrêtée avant, sans aucun espoir de retour. C'est
catégorique aussi.
Certaines autoroutes, en milieu urbain, ont coûté
très cher? Oui. Celle dont les "oiseaulo-gues" de mon ancien
collègue de Beauport ont tellement parlé, ce n'est pas une oeuvre
de génie à mettre en rappel tout le temps, je suis bien
prêt à le dire. Ce n'était pas facile, par contre, pour
ceux qui en ont fait la conception. C'étaient les gens de l'Union
Nationale qui l'ont faite dans le temps; ce n'était pas facile de faire
passer une autoroute en milieu urbain sans sectionner le centre-ville de
Québec, avec la géographie qu'on connaît, la topographie du
terrain. Je pense qu'elle a été faite à un endroit
où ça brisait le moins et ceux qui hurlent sur les battures de
Beauport que le ministre décide, avec la protection à accorder
à la rivière de Beauport, de la contiuer, ça brise moins
là qu'ailleurs et qu'on ne nous fasse pas de drame avec les oiseaux
migrateurs, ils ont passablement de terrain pour se nourrir. Tous les
députés de la région de Québec en savent quelque
chose et les usagers qui vont vers Duplessis, Saguenay et ailleurs. Elle a
coûté cher l'autoroute? Elle va coûter cher à
terminer. On a hâte de s'en servir, nous autres, résidents de la
Côte-Nord.
Le ministre a parlé de la conception des fonctionnaires du
ministère. C'est une bataille qu'il entreprend actuellement sur les
critères de la construction des routes secondaires. C'est une bataille
que j'ai menée moi-même également. Profane qu'il est et
profane que j'étais, je pense que tous deux, on comprend qu'avec 44 000
milles de réseau de routes, le Québec n'aura jamais le moyen de
parfaire le réseau de route de l'Abitibi, du Lac-Saint-Jean ou de tous
les comtés ruraux du Québec, si on regarde les critères de
construction actuellement.
C'est vrai que ce n'est pas ça que les ruraux veulent, d'aucune
façon. Ce qu'ils veulent, c'est
une route bien égouttée, susceptible de recevoir des
revêtements bitumineux et respectant les critères de construction.
Quand un ministre passe dans mon comté, comme j'ai passé
peut-être que j'aurais dû intervenir et que je vois une
route de rang qui conduit vers quelques habitations et que l'emprise est de 150
pieds de large, je me demande pourquoi la route 138 a 65 pieds de plateforme et
l'autre en a 135 pour conduire dans les rangs. Ce sont des anomalies que j'ai
constatées, que j'ai dénoncées au ministère devant
l'ensemble des haut fonctionnaires réunis. Mais l'école de
pensée de tous ces spécialistes en génie, et la mienne
était différente. On nous disait que pour toutes sortes de
raisons, l'entretien d'hiver plus facile, tout ce que tu voudras, bien, il
fallait avoir des normes semblables. Mais il va falloir qu'on commence à
comprendre tantôt qu'il est indiscutable que si on veut donner des routes
acceptables aux régions en périphérie, qu'on se satifasse
des critères que ces gens ont dans l'esprit et je pense que les gens
n'en demandent pas davantage.
M. le Président, il y a peut-être d'autres points sur
lesquels on est intervenu tantôt, sur des routes parallèles qui
étaient commencées, route 51, route 55. Quand on sera rendu au
poste 3, on pourra revenir sur ça, si le député de
Joliette ou le ministre veut en parler. Mais, de toute façon, je
continue à redire au ministre que, comme il accepte actuellement la
responsabilité de ce qui se fait bien au ministère et de ce qui
se fait mal, pour ce qui s'est fait dans le passé je n'impute pas le
blâme à mes fonctionnaires. Quand je signe quelque chose, j'en ai
accepté la responsabilité avec ce qui était bien fait et
ce qui était mal fait. On a été jugé, je suppose,
on sera jugé de nouveau et les dernières élections
partielles m'indiquent qu'on ne sera pas mal jugé.
Le Président (M. Jolivet): Ajournement sine die, en
sachant qu'on revient après la période de questions
normalement.
Suspension de la séance à 12 h 40
Reprise de la séance à 15 h 35
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission est réunie pour étudier les
crédits du ministère des Transports.
Les membres de cette commission sont: M. Baril (Arthabaska); M.
Chevrette (Joliette-Montcalm); M. Lessard (Saguenay); M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata); M. Mailloux (Charlevoix); M. Marquis
(Matapédia): M. Perron (Duplessis); M. Russell (Brome-Missisquoi): M.
Samson (Rouyn-Noranda); M. Verreault (Shefford).
Nous en étions rendus à l'étude... Ce matin, je
pense avoir terminé les préliminaires sur l'ensemble du
ministère et nous devions... Oui, M. le député de...
M. Samson: M. le Président, s'il était permis...
Le Président (M. Jolivet): ... Rouyn-Noranda.
M. Samson: ... je pense que le ministre a oublié de
répondre à une question, je ne sais pas s'il
préfère le faire plus tard, concernant la surveillance
routière.
M. Lessard: La surveillance routière, oui, je
m'excuse.
M. Samson: Est-ce que vous préférez répondre
plus tard ou si vous préférez le faire tout de suite?
M. Lessard: Sur la surveilance routière, je l'avais
donné un peu ce matin. C'est que les effectifs, fin 1978: 172 postes
à combler en 1979: 17, ce qui veut dire que nous aurons 189. Les
nouveaux postes se répartiront: trois à Hull, un à
Gaspé, deux à Rimouski, deux à Montréal, un
à Longueil, un à Hauterive savez-vous, j'aime autant ne
pas les voir parfois un à Sept-lles, un à
Jonquière, un à New Carlisle, un à Val-d'Or, un à
Rouyn et deux à La Malbaie. Ce matin...
M. Samson: Ce sont des postes nouveaux? M. Lessard: Dans
les sept...
M. Samson: C'est cela qui se rendrait à 172 avec ces
nouveaux postes.
M. Lessard: Cela se rendrait à 189.
M. Samson: Vous n'en avez pas 172 présentement?
M. Lessard: 172 présentement...
M. Samson: 229 inspecteurs.
M. Lessard: ... en 1978.
M. Samson: Cela veut dire 175 en tout.
M. Lessard: C'est bien cela. On dit 171 postes comblés, 17
vacants, tel que je vous ai répondu tantôt, la répartition
se fera tel que je vous l'ai indiqué. Ce matin, vous me parliez des
communications entre ces inspecteurs routiers et le ministère des
Transports, plutôt que le ministère de la Justice... plutôt
que la Sûreté du Québec. La Sûreté du
Québec a ses principes à ce sujet. Il n'est pas facile
d'intégrer la Sûreté du Québec, puisque la
Sûreté du Québec doit voir à l'application du Code
criminel, alors que nos représentants, c'est-à-dire nos
employés doivent voir à l'application du Code de la route. La
Sûreté du Québec répond constamment qu'étant
donné qu'elle a appliqué le Code criminel, elle doit être
sur un réseau indépendant. Il y a aussi le fait que les
systèmes n'étaient pas terminés,
concrétisés, mais on avait déjà commencé
à les intégrer à
l'intérieur du ministère, aux réseaux du
ministère des Transports. Systèmes qui ont coûté
plusieurs centaines de milliers de dollars, alors on n'est pas pour changer.
Parce que le système que nous avons actuellement ne peut pas
s'intégrer avec le système de la Sûreté du
Québec. Les discussions que nous pouvons avoir avec la
Sûreté du Québec de ce côté s'avèrent
négatives. Je ne dis pas que cela ne pourrait être plus efficace,
parce qu'on pourrait au moins avoir un certain nombre de communications et
d'intégrations de l'ensemble des réseaux. Cela pourrait
être la même chose pour les agents de conservation, par exemple,
pour le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. On
m'indique qu'on est actuellement en discussion avec le ministère des
Communications pour un nouveau système de réseaux, parce que j'ai
reçu moi-même et j'ai pu vérifier plusieurs plaintes
d'agents de la route qui m'indiquent que leur système est absolument
inadéquat, surtout dans les régions du Lac Saint-Jean. Vous avez
des montagnes et aussitôt que vous avez laissé Chicoutimi,
dépassé dix milles, on m'indique qu'ils ne sont plus capables de
communiquer entre eux.
Il y a aussi des discussions avec le ministère de la justice
concernant les conséquences positives ou négatives concernant une
véritable patrouille routière à laquelle des
responsabilités très précises seraient données,
à savoir l'application du Code de la route, alors que la
Sûreté du Québec se dirigerait plutôt vers
l'application du Code criminel. Il n'y a rien de décidé à
ce sujet, c'est en discussion avec le ministère de la Justice.
M. Samson: Une autre question que j'avais posée est:
Quelles sont les raisons qui font que ces agents de la paix ne sont pas au
même titre que les autres, soit les policiers ou les agents de la faune,
munis d'armes défensives?
M. Lessard: D'abord, disons qu'ils ne suivent pas exactement les
mêmes cours, c'est-à-dire qu'ils vont à Nicolet, mais ils
ne suivent pas un cours aussi intensif que les agents de la Sûreté
du Québec. C'est une question de travail et, encore une fois, de
discussion avec le ministère de la Justice parce que vous savez qu'il y
a eu dans le passé des groupements privés qui fournissaient de la
main-d'oeuvre, des compagnies de sécurité qui fournissaient de la
main-d'oeuvre à des compagnies privées et il y a eu des
problèmes qui se sont soulevés. Jusqu'ici, de notre
côté quoiqu'il y ait des employés du
ministère qui m'en aient parlé il n'y a pas de
décision de prise, à savoir si on doit les armer ou pas. Il faut
dire une chose là je ne veux pas répondre au nom du
ministère de la Justice plus vous armez de monde, plus les
adversaires s'arment de l'autre côté. En Angleterre, les policiers
ne sont pas armés et il n'y a pas de conséquences aussi
négatives qu'ici. C'est une discussion qui se fait actuellement: Est-ce
qu'avec un bon système d'armement, de l'autre côté, on va
s'organiser pour faire face à la situation?
M. Samson: Je pense que de l'autre côté on ne vous
demande pas la permission pour s'organiser.
M. Lessard: Non, mais à moins qu'on me donne des
indications... Est-ce qu'il y a eu des problèmes très
sérieux M. Laflamme, si vous voulez donner des explications
concernant le fait que ces gens ne sont pas armés?
On est en train de discuter de ce problème et de faire des
recommandations sur ce point. Est-ce que tout ça se fait en
collaboration avec le ministère de la Justice?
D'accord, c'est en collaboration avec le ministère de la Justice,
parce que toute la question des armes, c'est le ministère de la Justice
qui en est responsable. Il y a aussi le gouvernement fédéral qui
vient d'adopter une loi sur le port des armes.
M. Samson: Vous le suivez toujours!
M. Lessard: J'ai une réponse concernant Villemontel, en
Abitibi-Ouest une question que vous posiez sur Pressac, je pense
dans un mois on devrait aller en soumissions pour $140 658, c'est-à-dire
pour une estimation.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, si mes collègues des
oppositions n'ont pas d'objection, je ferais d'abord la suggestion que, si le
ministre désire qu'un de ses conseillers donne des réponses
techniques, celui-ci répond en son nom; nous n'avons aucune
objection.
Deuxièmement, si mes collègues n'ont pas d'autres
questions préliminaires à poser, je serais d'accord qu'on mette
fin aux remarques préliminaires et qu'on passe au programme 1.
Le Président (M. Jolivet): D'accord? Programme 1,
élément no 1: Inventaires et recherches.
Systèmes de transports terrestres
M. Chevrette: M. le Président, à 17 h 40, on
pourrait suspendre les travaux, avant de monter voter en Chambre, pour discuter
d'une position qu'on a discutée ce matin quant à l'agencement de
l'horaire de la commission, à 17 h 40.
M. Lessard: A ce sujet, j'ai discuté avec le
député de Charlevoix et on pourrait commencer les travaux
à 9 heures plutôt qu'à 10 heures. On m'indique qu'on serait
peut-être mieux d'ajourner ce soir à 21 h 30 et d'envisager la
possibilité de siéger jusqu'à 19 heures demain soir. Si on
voyait que demain soir on est près de la fin, on pourrait rediscuter de
cette chose au niveau des membres de la commission. J'en ai parlé au
leader parlementaire; il n'y a pas de problème, on est maître de
la situation.
M. Chevrette: Tant mieux, ça n'arrive pas assez souvent
qu'on est maître. (15 h 45)
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Donc, inventaires et
recherches, M. le ministre.
M. Lessard: Tout simplement, vous avez dans le document que je
vous ai transmis: inventaires et recherches. Il s'agit de trois
éléments comme tels dans ce programme, les systèmes de
transports terrestres, à connaître et à améliorer
les systèmes de transports.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre accepterait que les questions
soient posées indifféremment à l'intérieur d'un
programme donné, qu'on l'accepte globalement? Parce qu'il y a des
chevauchements parfois qui arrivent en cours de route...
M. Lessard: Non, il n'y a pas de problème.
M. Mailloux: A présent, est-ce qu'on me dirait
immédiatement, advenant qu'on ait accepté un programme et qu'un
de nos collègues, d'un côté comme de l'autre, ait une
question à poser au ministre ultérieurement, est-ce qu'on
pourrait s'entendre comme l'an passé ou il y a deux ans, à savoir
que la question pouvait être posée sans discrimination à
l'endroit de quelqu'un qui siège ailleurs actuellement?
M. Chevrette: D'accord, avec la réserve de ne pas
recommencer la discussion globale.
M. Mailloux: Non, pas de... M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, donc on s'entend pour
dire qu'on étudie le programme, tous les éléments du
programme et on l'adopte en gros.
M. Lessard: Vous remarquez qu'en fait, pour 1979/80, la grosse
partie des dépenses, c'est surtout le transport des personnes, $142 298
900. En fait, c'est tout le programme de subventions à l'aide au
transport en commun. Alors, vous retrouvez à la page 6 de votre document
la distribution ou la ventilation des subventions dans le cadre de la politique
de subventions générales, soit 45% à 55%, selon
l'achalandage. Vous retrouvez la ventilation des montants d'argent 1978/79 et
1979/80.
M. Mailloux: Quant à la politique mise de l'avant par mon
collègue, M. Berthiaume, c'est encore celle-là qui prévaut
quant aux déficits que subissent les commissions de transport, que ce
soit une ou l'autre. C'est encore sur les mêmes barèmes que sont
versées les subventions?
M. Lessard: Oui, c'est encore sur les mêmes barèmes.
Cependant, vous avez dû remarquer que M. Parizeau, dans son discours du
budget, a annoncé ou a mis sur la table il faut bien être
précis pour les commissions de transport, une nouvelle
façon de subventionner les commissions de transport. Mais l'un des
principes, quand même, qui a été conservé dans le
discours du budget et qu'on a demandé, que j'ai personnellement
demandé, c'est que je pense bien que les usagers du transport en commun
ne doivent pas payer plus que le pourcentage qui est déjà
payé par les usagers, par exemple, qui utilisent le réseau
routier. Alors, il y aura donc une limite d'augmentation dans le cadre de la
nouvelle politique de M. Parizeau, une limite d'augmentation des tarifs pour ne
pas, quand même, pénaliser trop fortement les usagers du transport
en commun. Mais je dis bien qu'il s'agit d'une politique qui est
déposée et discutée avec les communautés
urbaines.
M. Mailloux: Je pense que le ministre des Finances acceptera que
le meilleur transport et au meilleur coût est celui qui est donné
actuellement par les automobilistes de la région de Québec qui
remplacent les...
M. Lessard: Ce ne sera pas ça l'année prochaine,
puisque le taux d'achalandage va augmenter.
M. Mailloux: Ce que je voudrais surtout demander au ministre
je pense que c'est à ce programme qu'on peut en parler il
y a eu des moratoires imposés à Montréal relativement
à l'extension du métro? Il y a eu un an ou deux, une extension
d'un des circuits. Est-ce que le moratoire gèle actuellement tout
avancement, tout prolongement du métro dans la région de
Montréal? J'aimerais que le ministre nous dise également, quant
au transport en commun... J'imagine que l'augmentation se situe principalement
au niveau de l'augmentation des coûts, de l'achalandage et ces
choses-là. Il n'y a pas de politiques nouvelles qui ont
été établies? Parce que sous le gouvernement
précédent, on m'a tellement parlé principalement
votre collègue de Lafontaine du métro de Montréal,
du transport en commun, et des priorités qu'il fallait accorder. Il y a,
en fait quoi? Il faudrait qu'on nous parle un peu de... Il y a des documents
d'abord que je voudrais faire déposer, quant au transport de banlieue,
la lettre que le ministre a écrit à M. Otto Lang le 21
décembre, si on pouvait en avoir le dépôt durant les
crédits, la réponse du ministre Lang à ce sujet, le texte
de M. Lalonde sur les $30 millions de l'autoroute 13 qui est en cause
là-dedans. Si le ministre voulait faire un tour d'horizon des
études qu'il a commandées, et des perspectives
peut-être pas pour l'année en cours mais pour les deux
années financières qui suivent.
Où en est-on rendu dans ces études? Quelles seront les
autorisations qui seront données peut-être à la ville de
Montréal ou à la Commission des transports de Montréal
devant le chômage qui persiste dans la région
métropolitaine de Montréal Est-ce que le gouvernement veut aller
de l'avant dans le prolongement du métro? A-t-il des fonds à
mettre en disponibilité à ce sujet? Dans le transport en commun
qui a été autorisé par la loi dont je ne me rappelle pas
le numéro pour les commis-
sions intermunicipales de transport, qui en a
bénéficié? Est-ce que c'est réglé dans la
région de Repentigny? Est-ce que dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean on a
progressé? Combien y a-t-il de commissions intermunicipales qui se sont
prévalues de la possibilité de ces lois? Faire un tour d'horizon,
si cela est possible, des problèmes de transport en commun.
M. Lessard: On va commencer par la fin, si vous me permettez. En
ce qui concerne la loi 73 de décembre 1977, il y a trois corporations
intermunicipales qui ont été constituées depuis. Il s'agit
de celle de Sherbrooke, celle de la Rive-Sud de Québec, celle du
Haut-Saguenay.
M. Mailloux: La Rive-Sud de Québec...
M. Lessard: Du côté de Lévis...
M. Mailloux: Lévis et Lauzon?
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: Et l'autre?
M. Lessard: L'Auberivière, le Haut-Saguenay.
M. Mailloux: Le Haut-Saguenay.
M. Lessard: En ce qui concerne Sherbrooke, l'expropriation du
transport privé est réglée. En ce qui concerne la Rive
Sud, je pense que c'est en négociation.
M. Mailloux: Sherbrooke, c'est réglé par le biais
de la municipalité qui s'est portée acquéreur...
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: ... suivant les possibilités de la loi.
M. Lessard: Dans le Haut-Saguenay, c'est encore en discussion, en
négociation puisque dans le Haut-Saguenay, il faisait à la fois
du transport scolaire et à la fois du transport en commun.
M. Mailloux: C'est encore le transporteur qu'il y avait là
dans le temps.
M. Lessard: Dans le Haut-Saguenay, la corporation intermunicipale
des...
M. Mailloux: S'est portée acquéreur.
M. Lessard: S'est portée acquéreur, à un
moment donné, et il y a des discussions entre la Corporation
intermunicipale du Haut-Saguenay et le ministère des Transports,
concernant les compensations à verser au transporteur privé.
M. Mailloux: On effectue les deux transports scolaires et
autres...
M. Lessard: Actuellement, non, c'est justement là
où est le litige. La loi nous le permettait, ou en a discuté;
c'est qu'on a exproprié le transport en commun et non pas le transport
scolaire.
Dans la région de Montréal, disons qu'on va essayer d'y
aller par projet. On va parler du corridor des Deux-Montagnes, pour les trains
de banlieue. Ensuite, il y a le possible REM Mirabel, le REM c'est
réseau express métropolitain vers Sainte-Thérèse et
ensuite, il y a la région de Repentigny vers l'est de Montréal,
Saint-Hilaire, Deux-Montagnes et Beloeil. En ce qui concerne les trains de
banlieue comme tels, je déposerai les documents qui m'ont
été demandés par le député de Charlevoix.
Disons que je recevais ce matin, parce qu'il y a eu des rencontres au niveau
des fonctionnaires du ministère des Transports et des fonctionnaires du
MEER et du ministère des Transports du Canada. Il y avait eu, à
un moment donné, une certaine interprétation concernant les $30
millions ou le versement des $30 millions.
J'ai donc réécrit à M. Otto Lang pour voir s'il y
avait véritablement confirmation des $30 millions. Ce matin je recevais
un télégramme me disant que les $30 millions étaient
confirmés, tel qu'annoncé publiquement, et que mon sous-ministre
pouvait communiquer avec Transport Canada pour engager une discussion pour
savoir de quelle façon devait se ventiler l'autre partie du budget. Je
vais lire le télégramme. On m'indique que je devrais toujours
utiliser le programme d'aide au transport urbain, soit le programme PATU. On
dit: "Suite à votre télégramme du 30 avril, soyez
assuré, tel qu'indiqué par mes fonctionnaires lors de la
réunion du 20 avril, que la somme de $30 millions de dollars
prévue pour l'autoroute 13 et faisant partie des fonds du
ministère de l'Expansion économique régionale est
disponible pour être affectée aux trains de banlieue, en plus des
$32 millions, déjà identifiés, venant de PATU. Faisant
suite à la récente discussion entre votre sous-ministre, M.
Morissette, et M. Giroux, de mon ministère, nous attendons le rapport
COTREM qui contient les détails et les coûts des
améliorations proposées aux réseaux de trains de banlieue.
Après réception de cette information, M. Giroux contactera M.
Morissette afin de poursuivre les négociations."
Nous sommes prêts, quant à nous, à accepter le
transfert des $30 millions qui étaient prévus pour la
construction de l'autoroute 13 et à discuter sur la partie qui reste.
Lorsqu'on m'indique, par exemple ce n'est pas la première fois
que ceci est discuté que je devrais utiliser le programme d'aide
au transport urbain, soit le programme PATU, qui est un ancien programme qu'on
a révisé il y a quelques années, il s'agit d'un programme
de $12 500 000 par année, sur une période de cinq ans, ce qui
veut dire $62 500 000 répartis sur une période de cinq ans. Ce
programme était utilisé pour le déménagement des
croisements des lignes de chemins de fer et l'étagement pour
améliorer...
M. Mailloux: ... des passages à niveau.
M. Lessard: C'est ça, améliorer la
sécurité routière. Actuellement, nous, au ministère
des Transports, notre planification est quand même faite pour essayer
d'utiliser au maximum parce qu'il y a danger, question de
sécurité ces montants. De plus, vous savez que le
programme a été réduit cette année, il a
été compris dans les coupures budgétaires et a
été réduit de telle façon que nous devons nous
contenter de $3 500 000 cette année et de $8 millions l'an prochain. Ce
n'est certes pas avec $3 500 000 cette année et $8 millions l'an
prochain que nous allons pouvoir améliorer les trains de banlieue...
Excusez-moi, ce n'est pas $3 500 000, mais $2 100 000 et $8 600 000.
On sait que depuis pratiquement 1928 le Canadien National n'a pas
amélioré ses trains de banlieue, particulièrement la ligne
de Deux-Montagnes; ce n'est pas le cas du Canadien Pacifique vers
Sainte-Thérèse. Nous avons l'intention d'exiger, de la part du
gouvernement fédéral, une participation plus importante à
l'amélioration des trains de banlieue parce que, comme je l'ai dit
à plusieurs reprises, ces trains ont été
délaissés dans le passé et nous croyons que le
gouvernement fédéral a des responsabilités, d'autant plus
qu'on vient de nous annoncer des profits de $300 millions pour le Canadien
National. Alors que, dans l'Ouest, on conserve les embranchements actuellement,
le gouvernement fédéral, par l'intermédiaire ce
sera leur décision soit du Canadien National ou du MEER, devrait
investir ou accepter de participer pour une part beaucoup plus importante qu'il
ne nous l'offre actuellement. Quant à nous, nous n'avons pas l'intention
c'est ça qui est l'objet de la discussion, sur la deuxième
partie du financement de ces travaux et nous ne pouvons pas utiliser le
programme PATU pour l'amélioration des trains de banlieue, dans le
corridor Deux-Montagnes ou dans le corridor Saint-Hilaire-Beloeil.
M. Mailloux: Est-ce que je comprends bien le ministre quand il
dit que le programme PATU, qui servait essentiellement à la construction
de viaducs, pour limiter les passages à niveau, que forcément le
programme de ces déplacements n'est pas terminé, que vous en avez
encore à déplacer dans la province.
M. Lessard: Je comprends, mais de toute façon on m'indique
comme on parle des trains de banlieue, des transports en commun
qu'il est compris dans le programme 3: Construction du réseau
routier.
M. Mailloux: Tantôt, vous avez mentionné l'entente
qui prévalait d'une trentaine de millions pour la
construction de l'autoroute 13. Est-ce que j'ai bien compris que le
gouvernement fédéral autoriserait le gouvernement du
Québec à se servir de cet argent pour oeuvrer sur
l'amélioration des trains de banlieue? (16 heures)
M. Lessard: Oui, j'ai accepté le transfert des $30
millions à la condition suivante, c'est-à-dire que
lorsqu'à la suite d'une décision dont on pourra parler tout
à l'heure, justement, de la question de Mirabel, lorsqu'à la
suite d'une décision du transfert des vols soit commerciaux, soit
internationaux, et lorsque le gouvernement fédéral prendra cette
décision et si le gouvernement fédéral met comme
condition, la consultation pour l'aménagement et l'amélioration
et passer à la deuxième phase de l'aéroport de Mirabel, la
construction de l'autoroute 13, eh bien, nous sommes d'avis et sur
ça, j'ai la confirmation de M. Otto Lang que les $30 millions
devront être réintégrés dans la négociation
pour la construction de l'autoroute 13.
M. Mailloux: Est-ce que j'ai bonne souvenance en me rappelant que
la route 13 a été construite dans une entente 60-40. Est-ce que
c'est cela qui existait dans le temps? Il y aurait eu une
échéance donnée quant aux transferts de certains vols qui
atterrissent à Dorval et qui doivent ultérieurement venir
à Mirabel? Est-ce qu'on me dirait les échéances qui
avaient été données comme transferts possibles et est-ce
qu'on me dirait également dans le même souffle de la route 13 qui
reste à construire, le coût des immobilisations à mettre en
place, si les plans étaient terminés? J'imagine que oui. Vous
aviez une banque de projets terminés dans ce coin. Quel est l'engagement
que ça prendrait pour se rendre à Dorval?
M. Lessard: D'abord, concernant l'échéancier du
déménagement des vols de Dorval vers Mirabel, selon le type de
vol parce que je pense bien que pour le gouvernement du Québec,
il ne s'agit pas de fermer complètement Dorval. Il y a quand même
moyen de spécialiser Dorval dans un secteur très
spécifique, quitte à, quand même, prendre des
décisions concernant Mirabel. Le 10 avril 1977, à la suite d'une
négociation qui avait eu lieu entre le sous-ministre de Transport
Canada, M. Cloutier, et le sous-ministre du Québec, du ministère
des Transports du Québec, M. Morisset-te, il y avait eu une certaine
entente de principe au niveau des deux sous-ministres, concernant
l'échéancier des transferts de vol. On devait au moins il
y avait un comité au moins qui devait se constituer pour... mais on
envisageait le 1er janvier...
Le plan de M. Lang pour le transfert devait être remis avant la
fin de décembre 1978.
Alors, on nous remettait le plan de l'échéancier et
ensuite, on se rencontrait par la suite, pour discuter, justement, des travaux
de construction. Or, comme je l'ai indiqué en Chambre à ce
moment, c'est que je ne sais pas s'il y a eu confusion au niveau de Transport
Canada, il s'agissait même d'un document qui avait été
préparé par Transport Canada que j'étais prêt
à signer le 10 avril 1977. Malheureusement, M. Otto Lang je ne
sais pas où a eu lieu la confusion a refusé, à ce
moment, de signer le protocole
d'entente entre le gouvernement du Québec et Transport Canada.
J'avais, quant à moi, un mandat du Conseil des ministres pour signer le
protocole d'entente que j'avais soumis au Conseil des ministres. Cela ne
semblait pas être le cas de M. Otto Lang, qui n'avait pas, justement, de
mandat pour signer un tel protocole d'entente.
M. Mailloux: Au départ, Mirabel devait servir aux vols
intercontinentaux, en laissant à Dorval, j'imagine les vols
continentaux. C'est cela?
M. Lessard: Frontaliers. C'est tout ce plan qu'on devait discuter
pour savoir ce qu'on ferait de Dorval. Parce qu'il y a quand même moyen,
je pense bien, de conserver Dorval en activité et, en même temps,
de prendre une décision concernant Mirabel. Parce que je présume
que vous avez déjà eu l'occasion de visiter cet aéroport,
ou encore, de constater d'abord que c'est un aéroport à peu
près vide actuellement, qui est très peu utilisé, mais qui
crée des inconvénients considérables concernant les
transferts de vols de Dorval à Mirabel. Vous avez un certain nombre de
vols qui partent de Mirabel, quelques vols internationaux et vous en avez qui
partent de Dorval. Il n'y a aucune intégration actuellement entre les
vols, ce qui mécontente les compagnies de transport aérien, les
compagnies aériennes de transport et il semble qu'on est dans une
période d'insécurité, à un moment donné,
concernant ces deux aéroports. Est-ce qu'on attend qu'il y ait une
décision concernant Pickering? Je ne le sais pas.
M. Mailloux: Montréal subit exactement les mêmes
contraintes que la région de Londres où on demande à Air
Canada d'aller se poser pas mal plus loin. Je pense que l'ensemble des maires
de la région et je pense que le maire de Montréal
était du même avis ont protesté un peu avec
véhémence contre le transfert vers Mirabel de quantités de
vols. Quelle est la position du ministre des Transports et du gouvernement
quant à... Est-ce qu'il y a une position qui a été
avancée devant Transport Canada?
M. Lessard: Non, voici, c'est que le comité devait
être constitué, l'échéancier devait nous être
remis pour le 1er décembre 1979 et il n'y a eu aucune proposition suite
au fait que le ministre de Transport Canada refusait de signer le protocole
d'entente. C'est qu'à ce moment on ne s'est pas engagé plus
longuement, comme tel, dans la question du transport de vols.
Il y a un problème qui m'apparaît assez fondamental et que
j'ai eu l'occasion de discuter avec certains spécialistes du transport
aérien. C'est qu'il va falloir qu'il y ait une coordination,
c'est-à-dire qu'actuellement il y a énormément
d'organismes qui sont impliqués dans toute la question de Mirabel, tant
le ministère de l'Industrie et du Commerce, ici au Québec, que le
ministère des Transports, Transport Canada ou autres organismes. Il va
falloir d'abord avoir la volonté du gouvernement fédéral
d'utiliser au maximum cet aéroport, parce que je dis quand même
que c'est le seul aéroport qui peut être utilisé 24 heures
par jour. On a exproprié passablement d'acres, 90 000 acres, il y en a
beaucoup trop actuellement. Mais il reste quand même que cet
aéroport étant là, il a coûté au gouvernement
fédéral $1 milliard et au gouvernement du Québec notre
participation a été de tout près $200 millions. Il y a un
investissement qui est considérable et qui dort. Alors, il faut qu'une
décision se prenne.
M. Desmarais, de la communauté urbaine, a préparé
un rapport qu'on a appelé le rapport Desmarais, concernant justement les
conséquences négatives du déménagement des vols de
Dorval vers Mirabel. Je pense qu'il y aurait moyen, si on veut se mettre
à la table et discuter, de trouver pour Dorval parce qu'Air
Canada, je pense, y a encore ses réparations là une
vocation qui permettrait à cet aéroport de conserver ses
activités, quitte à développer l'aéroport de
Mirabel.
Mais actuellement, on est dans une impasse. Il n'y a pas de
décision qui se prend. Vous me demandiez tout à l'heure si on
avait avancé quelque chose. Ce qu'on a avancé, tant et aussi
longtemps qu'il n'y aura pas une décision concernant l'utilisation
maximale de l'aéroport, concernant le déménagement des
vols dans un plan, dans un échéancier qui serait planifié,
le gouvernement du Québec peut difficilement s'engager dans d'autres
secteurs, je pense au transport en commun.
C'est que tout cela doit être... Encore là, lorsque le 10
avril 1977 j'ai discuté de la liaison Mirabel-centre-ville, M. Otto Lang
m'a encore dit: Ecoutez, prenez cela dans le programme d'aide au transport
urbain. Le programme d'aide au transport urbain, je n'ai rien dedans, je ne
peux rien prendre. Il y a déjà une programmation pour
l'utilisation de ces fonds, c'est la liaison directe ou la liaison du
réseau express métropolitain, par exemple, entre Mirabel et le
centre-ville en utilisant les lignes du CP, qui doit se discuter dans le cadre
d'une programmation et d'un échéancier au sujet de
l'aéroport de Mirabel. C'est le deuxième projet dont je voulais
parler. On aura d'ici quelque temps une réunion au niveau des ministres
à vocation économique où je soumettrai une certaine
programmation sur cela.
C'est certain qu'il y a deux hypothèses, soit qu'on envisage, par
exemple selon différents scénarios, parce que la ligne
directe centre-ville-Mirabel peut varier entre $60 millions et $326 millions.
Il y a environ cinq scénarios qui peuvent être envisagés,
mais encore là, à $326 millions, ça ferait environ $10
millions du mille, ce n'est pas encore considérable par rapport au
métro, mais l'hypothèse à savoir si le gouvernement du
Québec décide d'aller jusqu'à Sainte-Thérèse
ou encore, dans le cadre d'une planification des déménagements de
vols, qu'on fasse la liaison Mirabel-Sainte-Thérèse,
Sainte-Thérèse-centre-viIle. Mais tout ça doit être
dans le cadre d'une planification des déménagements des vols
parce que le gouvernement du Québec n'est quand
même pas pour investir des sommes considérables; il faut
d'abord savoir quels en seront les coûts et quelle sera la participation
du gouvernement fédéral puisque la décision de la
localisation de l'aéroport, vous le savez, a été prise par
le gouvernement fédéral. Quelle sera l'implication du
gouvernement du Québec, mais surtout est-ce que ces sommes qu'on va
investir vont être sous-utilisées? Je pense que c'est quand
même assez important de le savoir.
M. Mailloux: M. le Président, je ne veux pas
éterniser le débat, parce que je sais que mes collègues
ont d'autres questions à poser, mais, sur le transport en commun,
j'aurais encore deux questions dans deux ordres d'idées
différents.
Quant au métro, sur les prolongements sur lesquels il y a eu
arrêt; est-ce que, dans un avenir assez immédiat... Pour
l'année budgétaire en cours, je ne vois pas d'argent disponible
pour aucun prolongement. Est-ce que le ministère a pris certaines
décisions pour poursuivre certains travaux? Qu'arrive-t-il pour la
région de Repenti-gny? Ira-t-on en métro ou se servira-t-on des
lignes du CN en surface, malgré les conditions climatiques qu'on
connaît dans le Québec?
M. Lessard: D'abord, on a pris deux décisions en ce qui
concerne le métro; la levée du moratoire jusqu'à du
Collège. On se rappelle la discussion qu'il y avait eu avec...
M. Mailloux: Celle qui est complétée?
M. Lessard: C'est-à-dire qui n'est pas
complétée, c'était complété jusqu'à
Namur la fameuse discussion pour l'entrée de Blue Bonnets
et de Namur jusqu'à du Collège parce qu'il fallait aller
au-delà, à cause du boulevard Décarie et du boulevard
Métropolitain, du boulevard Métropolitain pour faire un
rabattement d'autobus, sinon la station de Namur se trouvait à
être au sud du boulevard Métropolitain. A ce moment, on
congestionnait totalement le carrefour du boulevard Décarie et la
levée du moratoire vers l'est, jusqu'à Saint-Michel.
Nous sommes en collaboration, actuellement, avec le Comité de
transport de la région métropolitaine pour considérer
justement différents choix parce que, comme le député le
soulignait tout à l'heure, il y a quand même des solutions qui
sont moins coûteuses que la construction exclusive du métro
souterrain. On ne peut quand même pas faire n'importe quoi de n'importe
quelle façon.
En ce qui concerne la ligne de Repentigny, c'est-à-dire la
liaison Repentigny, vendredi parce que dans le rapport du CTRM, on
indiquait que l'étude complète n'avait pas été
terminée en ce qui concerne la liaison Repentigny j'annoncerai,
je commanderai une étude la semaine prochaine, je vais déposer un
genre de mandat, de mémoire à ce sujet, lors d'une rencontre que
j'aurai avec les maires.
M. Mailloux: Pour l'année financière en cours, il
n'y a aucun crédit quant au prolongement du métro en surface ou
de manière souterraine?
M. Lessard: En ce qui concerne le prolongement du métro,
ce sont des investissements; nous, nous payons les frais de la dette et les
investissements de la ville de Montréal sont approuvés, comme
tels, par le ministère des Affaires municipales et en relation avec le
ministère des Transports en ce qui concerne le métro. Nous avons
approuvé, cette année, les deux réseaux dont je viens de
parler, à savoir jusqu'à Saint-Michel et jusqu'à du
Collège.
M. Mailloux: Quelle distance y a-t-il? (16 h 15)
M. Lessard: Ah! oui, c'est vrai. D'accord, le moratoire
était entre Bonaventure et du Collège. Namur était
creusée, mais on me dit que c'est à peu près $7000
à $8000.
M. Mailloux: C'est quoi aujourd'hui? $45 millions, $50 millions
le mille?
M. Lessard: C'est $45 millions, $50 millions le mille.
M. Mailloux: Quant au transport en commun sur la rive sud de
Montréal, est-ce qu'il y a eu des améliorations
d'apportées au pont Mercier, en raison... J'entendais tantôt une
question qui venait du député de Bellechasse relativement
à un lien supplémentaire dans la région de Québec.
On connaît les problèmes de densité aux heures de pointe
dans la région de Montréal, il y a un problème
particulier. Il était question que pour le pont Mercier, pour la
région de Brassard et compagnie, il y ait des améliorations
d'apportées pour permettre au transport en commun de pouvoir s'en servir
plus efficacement. Est-ce qu'il y a eu quelque chose de fait? Cet endroit du
Québec doit obtenir une priorité du budget du gouvernement.
M. Lessard: On a fait une expérience cette année
qui était extrêmement intéressante. Cela a
été la voie réservée à contre-courant,
à contre-circulation, la voie réservée sur le pont
Champlain, ce qui a permis d'augmenter on m'indique, on me parle de 55%
l'achalandage du transport en commun sur ce circuit. En ce qui concerne
le pont Mercier, actuellement, on est en train de considérer avec le
COTREM, de voir s'il n'y aurait pas lieu, justement, d'abord de faire des
améliorations et ensuite d'envisager la même chose qu'on a faite
pour le pont Champlain, à savoir une voie réservée pour
l'autobus.
M. Mailloux: Est-ce que c'est une erreur, on me dit que sur le
pont Champlain, suite à cette amélioration, il y aurait eu de
nombreux accidents?
M. Lessard: Non, il n'y a pas eu de nombreux accidents. Il y a eu
un accident mortel. Maintenant, il faut souligner d'abord je n'ai pas
reçu de rapport du coroner que nous avions pris toutes les
précautions nécessaires avec des indications très
précises. J'ai eu l'occasion de faire le tracé. On avait des
cônes rouges, tout était
indiqué; l'individu a dépassé les cônes et
s'est trouvé face à face avec un autobus. Il y avait eu de la
publicité, c'était très bien indiqué. Je pense que
de ce côté le ministère des Transports n'a rien à se
reprocher. Cela a été le seul accident que nous avons eu.
M. Mailloux: Relativement à un important contrat qui a
été accordé par le ministre des Transports à la
compagnie General Motors, j'ai déjà dit ma dissidence,
étant donné certaines constatations que j'avais faites dans un
contrat précédent accordé par la commission des transports
de Montréal. Quelques années auparavant, le vérificateur
de la province avait constaté que la compagnie General Motors ne
respectait pas le contenu québécois. On me permettra de
répéter que le gouvernement du Québec a manqué une
bonne occasion de permettre qu'une industrie essentiellement
québécoise, Bombardier, puisse s'implanter dans le Québec
avec une connaissance quand même très valable. De toute
façon, la décision est rendue. Ce que je voulais savoir, c'est
ceci: Est-ce que j'imagine que la fabrication d'autobus qui
s'échelonnait sur quelques années doit être
commencée on constate actuellement que les spécifications
exigées par le Québec je ne dirai pas est-ce que le
ministère constate mais est-ce que le vérificateur de la
province, qui a à payer, constate que le contenu québécois
est bien respecté cette fois?
M. Lessard: Nous avons eu...
M. Mailloux: Doit-on se servir forcément de ce qu'on met
dans d'autres autobus à réparer pour en arriver au contenu
exigé?
M. Lessard: C'est justement, il y a deux hypothèses. Vous
venez de soulever une des hypothèses, qui est celle de certaines
compagnies de transport. Nous avons eu, l'autre jour, à prendre une
décision concernant, justement, les subventions accordées aux
commissions de transport, excepté la Commission de transport de la
communauté urbaine de Montréal où il n'y avait pas de
précisions à ce sujet. Si on devait payer des subventions aux
commissions de transport, étant donné qu'il y a la
possibilité qu'on ne calcule pas dans la fabrication les produits qui
sont fabriqués ou les pièces qui sont fabriquées par la
compagnie GM, on pouvait arriver à un taux de production
québécoise de 32%.
M. Mailloux:... alors que 40% sont exigés.
M. Lessard: ... que 40% sont exigés. Mais dans le cadre de
l'autre hypothèse, à savoir qu'en calculant les pièces qui
sont fabriquées au Québec et en y ajoutant la fabrication
québécoise à celle de la compagnie, nous arrivions
à environ 41%, à 42%. Nous avons dû solutionner ce
problème en se disant, lorsqu'on a dû l'étudier au Conseil
du trésor, qu'il y avait eu quand même non pas mauvaise foi des
commissions de transport, ni de GM mais que ces deux hypothèses
n'avaient pas été précisées dans le premier contrat
que nous avions eu avec GM.
Dans le contrat qui a été accordé concernant les
1200 autobus à GM, c'est très précis, c'est beaucoup plus
clair dans le contrat qui a été signé, de telle
façon qu'il appartient au ministère de l'Industrie et du Commerce
j'ai eu des communications avec mon collègue à ce sujet
de bien vérifier le respect des 41%. D'après les
indications qu'on m'a fournies puisque j'ai dû poser des questions
lorsque j'ai eu à proposer au Conseil du trésor le versement de
subventions à la commission de transport, j'ai bien
vérifié si du côté de GM il y avait une
spécification précise et un contrat beaucoup plus précis,
c'est le cas. On m'indique au ministère de l'Industrie et du Commerce
que c'est la deuxième hypothèse, à savoir les 41%
fabriqués en usine qui devront être respectés.
M. Mailloux: Si je comprends bien le ministre, dans le premier
contrat, il y a quelques années, comme la spécification
n'existait pas, le vérificateur pour rejoindre le quota
québécois demandé avait dû inclure les pièces
vendues sur d'autres véhicules en circulation pour obtenir ce
pourcentage. Alors on avait joué sur les mots. Je vous avais
spécifié dans le dernier contrat que le contenu
québécois par autobus fabriqué devrait y être sous
peine de ne pas verser la subvention et vous affirmez que la compagnie General
Motors, pour ce qui est livré jusqu'à ce jour, le respecte
intégralement.
M. Lessard: D'après les informations quand je dis
que j'affirme qui me sont données par le ministre de l'Industrie
et du Commerce et qui nous ont été données au Conseil du
trésor, il semble que le contrat est beaucoup plus précis et
qu'on doive respecter les 41% dans ce secteur. Vous conviendrez avec moi que ce
que j'ai fait dans cette affaire a été de regrouper l'achat de
1200 autobus et il appartient au ministère de l'Industrie et du Commerce
de superviser justement...
M. Mailloux: Lors du contrat précédent donné
également par les commissions de transport que le gouvernement avait
autorisé par la suite, comme votre gouvernement a autorisé le
dernier contrat donné également à la commission de
transport, on nous avait fait les mêmes affirmations et on s'est
aperçu par la suite qu'on avait joué sur les mots, et je voudrais
bien m'assurer cette fois que le Vérificateur général, la
General Motors ne jouera pas une deuxième fois sur les mots étant
donné que la concurrence de Bombardier est disparue. Ils en ont pour
quelques années à être tranquilles.
M. Lessard: II semble que dans le contrat avec GM tout a
été très bien précisé.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, toujours dans le
système des transports terrestres, puisqu'on le discute globalement, en
ce qui regarde le transport des marchandises, j'aurais une question ou deux
à poser au ministre relativement est-ce que je suis dans l'ordre?
au transport en vrac. Est-ce que le ministre peut me dire s'il a
été envisagé au ministère des Transports la
possibilité que soient créés d'autres je parle des
postes d'affectation si vous voulez sous-postes à raison de
quelque chose comme un par comté provincial? Est-ce que cela a
été envisagé?
M. Lessard: II faut faire attention sur cela, c'est que lorsqu'on
se dirige... Un des problèmes qui avait été
dénoncé par le rapport ou qui avait été noté
dans le rapport Lippé en 1965, je pense si je ne me trompe pas,
c'était justement que les camionneurs étaient trop limités
au comté, de telle façon que lorsqu'ils avaient du travail dans
un comté et qu'à ce moment il n'y avait pas de gel de permis
comme tel, les camionneurs s'achetaient beaucoup de camions, puisqu'il y avait
du travail dans ce comté, et par la suite, lorsque le travail
disparaissait ou diminuait, les camionneurs restaient sans travail avec des
camions qui étaient inutilisés.
C'est pourquoi on a tenté je pense que ça a
commencé du temps du député de Charlevoix
d'envisager la régionalisation des travaux, parce qu'il faut bien dire
une chose: de temps en temps et il y a des camionneurs ici les
travaux du ministère des Transports ne se font pas toujours aux
mêmes endroits. Quand une route est finie, on va un peu plus loin. Alors,
il est certain qu'actuellement, j'ai de fortes pressions d'un certain nombre de
comtés où il y a beaucoup de travaux qui se font actuellement et
ils voudraient garder, justement, la part du gâteau pour eux et ne pas
régionaliser comme tels, les travaux du ministère des Transports
ou d'autres travaux, en fait, concernés. Donc, il faut conserver une
certaine régionalisation et un certain contrôle aussi sur
l'émission des permis pour éviter qu'on ait une multiplication
des transporteurs de vrac au Québec et permettre à ces gens
d'avoir un secteur à l'intérieur duquel ils pourront vivre
même si on ne peut quand même pas leur assurer un revenu minimum
garanti.
La division au niveau des comtés, c'est beaucoup plus
j'envisage actuellement le maintien des postes d'affectation je pense
que c'est une régionalisation qui s'avérerait nécessaire.
D'après, comme je le soulignais ce matin, les sondages que j'ai eus
auprès des camionneurs, ils seraient d'accord pour maintenir ce poste
d'affectation régionale, tout en considérant, quand même,
le fait que le poste d'affectation détermine des sous-postes, parce que
dans une région, par exemple, comme la région no 2 dans laquelle
je suis, vous avez la région no 2, couverte jusqu'à Blanc Sablon,
de Tadoussac à Blanc-Sablon. C'est donc un territoire immense et il faut
bien envisager la création d'un certain nombre de sous-postes qui est
déterminé, qui doit être déterminé par le
poste d'affectation, les administrateurs du poste d'affectation comme tel.
D'autre part, est-ce que ces sous-postes devraient être
limités aux comtés? Bien, vous savez qu'en vertu de la loi, quand
même, concernant la division des comtés, que les comtés
peuvent changer, à un moment donné, politiquement, que les
comtés peuvent changer à tous les quatre ans. Ce qui est
important, je pense bien nous considérons actuellement, parce que
je pense bien que le projet de loi 112 n'est pas gelé dans le ciment; je
l'ai toujours indiqué qu'il s'agit de trouver des mesures souples
pour être capable de faire fonctionner et de faire travailler les
camionneurs. Alors, nous envisageons une certaine détermination de
secteurs qui comprendrait un nombre de camions assez important pour pouvoir
permettre à ces postes d'affectation d'être financièrement
rentables et, en même temps, d'avoir une certaine autonomie sur la
répartition du travail au point de vue du secteur, et lorsque le secteur
a placé l'ensemble de ses camions, il va faire appel au poste
d'affectation.
Alors, nous sommes prêts mais ça fait, quand
même, assez longtemps, ça fait plus d'un an qu'on discute
il va falloir véritablement, parce qu'on m'apprend qu'il y a
déjà des chantiers, des petits chantiers qui commencent à
fermer dans le Québec, suite à des chicanes entre
différents groupes de camionneurs. Il va falloir, justement, que les
camionneurs, comme tels, se disent que c'est vraiment en tant que camionneurs
qu'ils doivent discuter et collaborer entre eux. Sinon, ce n'est pas en fermant
des chantiers qu'on va régler le problème et que ces gens vont
pouvoir travailler. C'est pour ça, d'ailleurs, que l'an passé, on
a été obligé de reconsidérer le règlement
12, parce qu'on ne pouvait plus s'entendre sur les chantiers et chaque groupe
fermait les chantiers selon la force du nom. A la suite de discussions que j'ai
eues avec des entrepreneurs, c'est qu'étant pris entre différents
groupes, soit des dissidents, soit de l'ANCAl, soit de la Coop et il
n'appartient pas au ministre de décider si c'est la Coop ou les
dissidents qui sont les meilleurs, etc. Seulement, s'ils n'ont pas d'entente,
à ce moment, c'est la chicane sur les chantiers et le travail ne se fait
pas.C'est certain qu'il va falloir ce n'est pas le ministre qui va aller
régler comme tel, le ministre va donner un instrument comme l'ancien
ministre leur a donné un instrument, un instrument qui va leur permettre
de négocier des contrats de travail mais, cependant, ce n'est pas moi
qui vais aller diriger les postes d'affectation et faire la répartition
équitable du travail entre les différents transporteurs. (16 h
30)
M. Vaillancourt (Orford): Là où il n'y a pas
d'entente, par exemple, est-ce qu'il ne serait pas possible d'avoir un
mécanisme quelconque, un tribunal pouvant prendre des
décisions...
M. Lessard: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): ... comme il existe actuellement dans
l'Estrie: le cas que je vous rapportais ce matin où tous les camionneurs
de l'ancien comté électoral de Stanstead ne sont pas
demandés pour aller travailler à des travaux qui se font
actuellement dans le nouveau comté électoral de Orford.
Là, je trouve qu'il y a de la discrimination. Cela ne peut pas se
régler localement et je pense que le ministre devrait penser à
avoir un mécanisme pour trancher la question. C'est dans des cas
semblables qu'arrivent des arrêts de travail, parce que les camionneurs,
qui ne sont pas demandés pour aller travailler, arrêtent les
chantiers et c'est la pagaille.
M. Lessard: Disons que...
M. Vaillancourt (Orford): C'est ce qui va arriver, si les cas ne
sont pas réglés pour chez nous et ailleurs.
M. Lessard:... normalement, ces problèmes... L'une des
fonctions du poste d'affectation, c'est de voir à la répartition
équitable du travail; lors d'une première instance si je
peux m'exprimer ainsi c'est que le poste d'affectation pourrait
intervenir au niveau du secteur pour voir à ce que la répartition
du travail se fasse mieux et équitablement.
J'entrevois la possibilité d'une instance supérieure,
c'est-à-dire que dans la réforme qui sera entreprise je
comprends que ça ne viendra pas tout de suite dans quelques mois
concernant la Commission des transports, il est possible un genre de
Cour de petites créances, quelque chose de très simple que
la Commission des transports puisse intervenir et agir comme arbitre. Mais il
est certain que ça ne peut pas être tout le temps le ministre qui
agira comme arbitre. Comme ministre, je ne peux quand même pas
continuellement surveiller strictement et exclusivement ce dossier pour
régler un problème d'une région et un problème
d'une autre région, etc. Il faut quand même que les camionneurs
apprennent à se parler et constatent je sais que ça prend
de la bonne volonté qu'en n'ayant pas de critère de
répartition de travail équitable pour l'ensemble des membres du
poste d'affectation, ça va créer des problèmes
sérieux. Si vous avez des solutions, je suis...
M. Samson: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Vaillancourt (Orford): J'admets...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Orford, je m'excuse, mais la parole est au député de
Rouyn-Noranda, à moins qu'il ne vous le permette.
M. Samson: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, je
reviendrai plus tard.
Le Président (M. Jolivet): D'accord.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministre dit que ce n'est pas
à lui d'aller régler les problèmes sur place, ça ,
je l'admets. Je suis bien d'accord avec vous, M. le ministre, que ce n'est pas
au ministre d'aller régler un problème sur place, mais c'est au
ministre de voir à créer un organisme ou quelque chose pour
trancher la question lorsqu'il y a conflit dans une région
donnée. S'il n'y a pas de mécanisme ou de tribunal
appelez-le comme vous le voudrez pour régler le problème,
pour trancher la question, on va avoir des problèmes
continuellement.
M. Lessard: J'ai formé, temporairement, ce que j'appelle
et que j'ai appelé le comité de surveillance du 112. Maintenant,
ce comité de surveillance du 112 doit fonctionner avec les
différentes associations en collaboration, c'est-à-dire que le
comité de surveillance du 112 n'a pas les pouvoirs d'imposer des
décisions comme telles. Même s'il les avait, je trouverais
ça regrettable au niveau du ministère des Transports, parce que
le ministère des Transports n'est pas un organisme pour trancher les
conflits entre les différents groupes. Il est là pour essayer de
donner une structure qui leur permet de bien fonctionner, mais actuellement,
malheureusement, je pense et je dois le dire que les camionneurs n'ont pas
essayé de régler je n'accuse aucun organisme, aucun groupe
en particulier les problèmes entre eux. Il reste que que
ce soit dans le taxi, que ce soit dans le camionnage, par exemple l'Association
du camionnage du Québec ou que ce soit dans le transport de vrac
le ministre ne peut pas être là continuellement pour régler
les problèmes journaliers et les problèmes administratifs.
D'ailleurs, les camionneurs me l'ont indiqué dès le début
qu'ils n'entendaient pas revenir à la situation où c'était
le gouvernement du Québec qui tranchait constamment les litiges. Ils
veulent régler leurs problèmes eux-mêmes, mais c'est
certain que cela n'est pas toujours à l'avantage de tous.
M. Vaillancourt (Orford): J'admets que le ministre ne doit pas
aller régler les litiges, mais je pense que c'est votre devoir de
créer un mécanisme, et j'y tiens énormément. Le
mécanisme doit être créé dans le plus bref
délai possible, parce qu'actuellement les travaux commencent. S'il n'y a
pas de mécanisme pour trancher les questions, les litiges qui vont
exister dans les différents postes d'affectation, cela va être des
problèmes que vous allez avoir à affronter dans un avenir
très prochain et plusieurs cas vont vous demander des entrevues. Vous
allez avoir à trancher la question de quelque façon que ce
soit.
M. Mailloux: Si le ministre me le permettait, nonobstant les
revendications que fait mon collègue d'Orford pour un problème
assez particulier, je ne suis pas prêt à souscrire
forcément à la demande qu'il a faite ce matin, soit de revenir
à l'échelle du comté, ayant vécu le cauchemar
moi-même un bon moment. Je pense que les postes d'affectation à
l'échelle régionale devaient être
créés, les six postes également, étant
donné l'étendue de certaines régions. L'an passé,
il y a quand même eu, si les renseignements qui m'ont été
fournis sont assez valables, un partage assez équitable qui s'est fait
à l'intérieur des postes d'affectation. Je conviens que cela n'a
pas été la justice de Salomon, cela a quand même
été une expérience valable.
Il y a par contre un problème qui vient d'une erreur faite au
moment où le règlement 112 a été voté, La
charte des postes d'affectation devait habiliter ces derniers à agir
pour et au nom de l'ensemble des camionneurs appartenant à plusieurs
associations pour un poste d'affectation. On a parlé ce matin du juge
Bouchard qui... Dans l'interprétation, mais quand même... Je ne
voudrais pas porter de jugement sur aucun jugement, mes connaissances
légales sont à ce point réduites que je ne m'avancerais
pas sur un terrain semblable. Mais dans le jugement du Juge Bouchard, il
ressort clairement qu'en interprétant la charte on est forcé
d'admettre avec lui que la charte des postes d'affectation n'habilite pas ces
derniers à agir pour et au nom des camionneurs d'un poste d'affectation
donné devant la Commission des transports. Ils n'ont droit d'agir que
comme témoins donnés, mais non pas comme association. Ils ne sont
pas habilités par la charte. D'où l'urgence pour le ministre des
Transports de solliciter de son collègue des Institutions
financières une modification à la charte permettant à
chaque poste d'affectation de se faire représenter ou de faire des
représentations devant la Commission des transports pour des
augmentations de tarifs, des modifications et autres. Je pense que c'est
d'abord un outil qui devait être donné et qui ne l'a pas
été. Dans mon esprit, c'est assez clair. On avait affirmé
que le poste d'affectation serait habilité à intervenir et
actuellement il ne peut agir que comme témoin.
Ceci dit, des problèmes semblent exister depuis le début
des travaux de cette année. On semble constater, il y a une exigence qui
est faite par l'association majoritaire: pour participer aux travaux d'un poste
d'affectation, on doit payer une contribution de $150 par année. Le
problème chez nous, c'est que des 96 camionneurs qui appartenaient
à une association donnée, il n'y en a que onze qui ont
payé leur contribution. Il est exigé, actuellement, des artisans
faisant partie d'autres associations une contribution de $150 s'ils veulent
être en règle avec le poste d'affectation. Mais la protestation
est la suivante: Si cela coûte $50, $75 ou $150 pour des frais de
défense juridique, que le poste d'affectation soit habilité
à faire les dépenses dont on parle et qu'au prorata des membres
d'un poste d'affectation on exige le montant requis pour payer ces frais.
Actuellement, seule l'ANCAl peut, avec ses procureurs, aller devant la
Commission des transports et parler au nom de tous, d'où son exigence de
verser les $150 et quand on parle d'une formule Rand déguisée,
C'est un peu la plainte qui est faite, à savoir que des gens qui paient
déjà à l'Association des transporteurs en vrac ou à
une autre association, je ne pense pas faire erreur en disant que c'est une
formule Rand déguisée. Ils paient une double cotisation en
disant: Les $150 qu'on verse ou que verse un membre de l'ANCAl, on nous oblige
à verser le même montant, sans devenir membre, simplement pour les
frais juridiques. Je pense que c'est le noeud du problème
maintenant.
Je ne conteste pas l'action du ministre l'an passé, parce que
lors du dernier congrès auquel a assisté l'adjoint parlementaire,
j'ai dit forcément que les étapes qu'on avait franchies au
départ en privilégiant l'association de l'ANCAl comme le seul qui
pouvait recevoir des travaux du ministère des Transports, au-dessus de
la ligne d'infrastructures ou dans les travaux d'entretien, que c'était
appelé à être dépassé et qu'aujourd'hui, on
devrait aller vers d'autres transporteurs. Les autres qui avaient
été laissés pour compte je dis devant tous les
membres de l'ANCAl que forcément, on en était rendu là, et
c'était justice un peu pour tous ce sont les observations que je
voulais faire. Je ne veux pas donner de directives au ministre, mais je pense
que si la charte, tout d'abord, des postes d'affectation n'est pas
modifiée, c'est un sujet de troubles constant et il faudrait
peut-être vérifier avec l'ANCAl la raison de son exigence d'une
somme de $150, alors que d'autres membres de l'association s'objectent à
payer un tel montant.
M. Lessard: Oui, c'est un problème qui s'est
soulevé dans la région concernant les $150 dans plusieurs
régions du Québec. D'abord, concernant le premier point qui a
été soulevé par le député de Charlevoix,
à savoir la décision du juge Bouchard, disons que je n'ai pas
à interpréter moi non plus la décision du juge Bouchard
qui a été rendue. Nous devrons tester à nouveau devant la
commission des transports et si notre règlement n'est pas clair, nous
allons le rendre plus clair. On m'indiquait que comme le
député de Charlevoix, je ne suis pas avocat quant à
nous, nous pensions que le règlement 112 donnait la possibilité
aux postes d'affectation de faire des représentations directes puisqu'il
s'agissait justement d'une structure régionale qui avait
été constituée par le ministre, un juge en a
décidé autrement. Est-ce que ça fait jurisprudence? Je ne
le sais pas si ça fait jurisprudence.
M. Mailloux: ... en appel?
M. Lessard: Mais si un nouveau problème se soulève,
nous devrons envisager de colmater, justement, cette faille du règlement
112 pour faire en sorte que les postes d'affectation soient habilités
à se présenter devant la commission des transports pour faire
valoir les revendications régionales des camionneurs-artisans.
M. Mailloux: Mon collègue a une question à vous
poser.
M. Vaillancourt (Orford): Je voulais vous demander si vous
étiez d'accord avec le jugement du
juge Bouchard? Sinon, est-ce que vous allez aller en appel?
M. Lessard: Non, je ne peux pas... je ne suis pas capable d'aller
en appel; mon tribunal est illégal. C'est inconstitutionnel.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, il y a pas mal de questions
que j'avais en tête qui ont été posées ou auxquelles
on a répondu au cours de cet entretien. C'est seulement une
précision que je voudrais faire apporter ici. Il y a une rumeur qui a
circulé à un moment donné, à savoir que devant tous
les problèmes qui étaient soulevés dans ce domaine, qu'il
y aurait peut-être quelqu'un, quelque part au ministère ou au
gouvernement qui pensait à la "déréglementation". Je
voudrais faire préciser au ministre ses intentions là-dessus.
M. Lessard: II faut faire attention quand on parle de
"déréglementation", "dérégulation" ou tout ce que
vous voudrez, tous les termes juridiques qu'on peut utiliser. L'un des
objectifs de la réglementation a été d'assurer à
l'ensemble des régions du Québec, des services de transport de
marchandise ou de transport de vrac ou autre et, en même temps, assurer
à ces transporteurs une certaine rentabilité. Il est certain, par
exemple, que des pays comme l'Australie, actuellement, ont
"déréglementé". Maintenant, sans être allé
déjà en Australie, on m'indique mon sous-ministre est
géographe; peut-être qu'il pourrait donner plus de
précisions que la concentration de la population, quand
même, est assez forte en Australie, ce qui n'est malheureusement pas le
cas au Québec. Vous pourriez peut-être avoir, dans le cadre d'une
déréglementation dans le secteur de Montréal, des services
correspondant à ce qui existe actuellement, mais ce ne serait
certainement pas la même chose pour, par exemple, des régions
comme l'Abitibi, la Côte-Nord etc., où la rentabilité du
transport de marchandise n'est pas aussi claire que ça peut l'être
dans le cadre d'une ville comme Montréal. (16 h 45)
Nous tentons, actuellement, de simplifier la réglementation et
d'éviter la multiplication de ces réglementations, mais nous
n'envisageons pas aux Etats-Unis on a commencé dans le secteur
aérien et c'est une discussion qui n'est pas finie, c'est une discussion
qui suscite beaucoup de contestation, on suit le dossier de près aux
Etats-Unis actuellement il n'est pas encore dans les objectifs du
ministère d'envisager une déréglementation complète
du secteur. Quoique, ce matin, on m'indiquait que, plutôt que de ne pas
s'entendre, on est aussi bien de tout "déréglementer". J'ai
l'impression que ceci ne serait pas favorable aux transporteurs sur une longue
période, même sur une moyenne ou une courte période.
M. Samson: M. le Président, j'ai l'impression que c'est
peut-être difficile, pour le ministre de nous répondre clairement,
mais je ne suis pas tout à fait satisfait de la réponse quand je
saisis à travers sa réponse qu'il n'est pas encore en faveur
d'une "déréglementation" complète. Est-ce que ça
veut dire qu'il a quand même l'intention, qu'il se retrouve vers une
possibilité de "déréglementation", ou si le ministre est
en mesure de me dire qu'il n'est pas question de
"déréglementation"?
M. Lessard: Oisons que nous suivons ce dossier de près
actuellement. Il y aura une commission parlementaire sur le rapport CEGIR, de
la Commission des transports du Québec. Si vous avez pris connaissance
du rapport CEGIR, on y parle d'une certaine "dérégulation" dans
le sens qu'on simplifierait passablement les procédures à la
Commission des transports du Québec. C'est dans ce sens qu'on envisage
des réformes.
Comme je l'ai indiqué, les recommandations du rapport CEGIR
seront analysées en commission parlementaire et tous les transporteurs
du Québec pourront s'y présenter et nous faire... Ce serait un
genre de commission sur les problèmes du camionnage en même temps
que sur les problèmes que vivent les camionneurs ou les compagnies en
relation avec la Commission des transports du Québec. On sait, comme un
certain nombre de députés l'avaient indiqué, l'an dernier,
qu'il y a eu beaucoup de critiques sur la Commission des transports du
Québec, etc., la complexité de la réglementation,
l'obligation pour les camionneurs d'avoir constamment un avocat,
complexité concernant, par exemple, le fait que la Commission des
transports est obligée, actuellement, de déterminer ou de fixer
les taux. Il y a un certain nombre de mesures telles que le dépôt
des taux plutôt que d'exiger de la Commission des transports de
prendre une décision à ce sujet mais dépôt
des taux en autant que ça ne va pas à l'encontre de
l'intérêt public. La Commission des transports aurait quand
même la possibilité de déterminer des taux, mais pas
nécessairement; déterminer, si nécessaire, mais non pas
nécessairement.
M. Samson: Votre affaire est pas mal claire!
M. Lessard: Pardon?
M. Samson: C'est clair pas mal; plus vous parlez, plus c'est
embrouillé!
M. Lessard: Vous savez ce qu'est la réglementation? C'est
l'ensemble des règlements, que ce soit le 112, que ce soit le
règlement...
M. Samson: Si vous le voulez, peut-être peut-on vous aider
à nous répondre plus clairement. Parlons du 112.
M. Lessard: Oui.
Une Voix: Prenez-les un par un.
M. Samson: Prenez-les un par un, donnez-nous le 112. Est-il vrai
la rumeur voulant qu'on songe au ministère, relativement
au 112, à la "déréglementation"?
M. Lessard: Je pourrais vous dire qu'une
"déréglementation" complète, non.
M. Samson: Partielle, peut-être? M. Lessard:
Simplification, oui.
M. Samson: Ce n'est pas satisfaisant, M. le Président.
Simplification; tout le monde est pour la simplification des choses
c'est tellement compliqué aujourd'hui mais ce que je veux
savoir...
M. Lessard: Ce n'est pas aussi simple que ça, M. le
député.
M. Samson: II a couru une rumeur assez sérieuse voulant
que, devant des problèmes qui sont connus je ne veux pas me faire
le juge de ces problèmes ça pourrait entraîner une
"déréglementation" relativement au 112. C'est ce que je veux
savoir.
M. Lessard: C'est certain que s'il n'y a pas moyen, dans les
régions, de trouver des accords entre les différentes parties, on
devra envisager des mesures pour qu'il y ait entente entre les camionneurs.
Est-ce que cela devait être la "déréglementation"
complète? Quand on parle de "déréglementation"
complète, faites attention. C'est le "free for ail" qui existait en 1965
pour les camionneurs. C'est-à-dire que chacun s'achète un camion
et là chacun...
M. Samson: Avant 1970...
M. Lessard: En 1965, avant 1970, avant le règlement 12.
Alors, cela veut donc dire qu'il va se créer un surplus de camions et la
bataille va reprendre.
M. Samson: Alors, vous, si je comprends bien...
M. Lessard: C'est-à-dire...
M. Samson: ... vous ne favorisez pas cette forme de solution.
M. Lessard: Pour les camionneurs de vrac, comme pour d'autres
transporteurs publics, je pense qu'une "déréglementation" absolue
serait défavorable aux intérêts des camionneurs.
M. Samson: Au ministère, vous ne favorisez pas cela
ou...
M. Lessard: Pas pour le moment, à moins que cela
devienne...
M. Samson: A moins que vous ne puissiez pas faire autrement.
M. Lessard: ... la seule solution.
M. Samson: C'est cela que je comprends.
M. Lessard: Oui, à moins que cela ne soit que la seule
solution.
M. Samson: Si vous ne pouvez pas faire autrement, vous allez
être obligé d'y aller. Si vous pouvez faire autrement, vous ne le
favorisez pas.
M. Lessard: Je pense qu'on peut faire autrement.
M. Samson: Merci, M. le Président.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
M. Lessard: Je veux tout simplement dire ceci, je pense que le
député de Charlevoix pourrait... Cela ne réglera pas le
problème, la "déréglementation".
M. Vaillancourt (Orford): Le problème qui existe
actuellement dans l'Estrie, de quelle manière croyez-vous possible de le
régler? Au mois de juillet l'an passé, on a envoyé tous
les camions de l'ancien comté, qui s'appelait le comté d'Orford.
Il y a environ 75 camions qui ne sont plus demandés pour aller
travailler dans le nouveau comté d'Orford. Il y a des travaux pour
environ $20 millions à $25 millions qui vont se faire là pendant
les trois prochaines années. Actuellement, les camionneurs du
comté de Stanstead, l'ancien district électoral, ne sont pas
demandés pour aller travailler là. C'est depuis le mois de
juillet l'an passé. Cette année les travaux ont
recommencé. Il y a environ une centaine de camions qui travaillent sur
ce chantier. Les camionneurs de l'ancienne circonscription électorale,
qui s'appelait Stanstead dans le temps, ne sont pas redemandés. De
quelle manière y a-t-il possibilité de régler un tel
problème?
M. Lessard: Si je comprends bien, c'est qu'on a défini le
secteur, le sous-poste comme couvrant...
M. Vaillancourt (Orford): II a été
fermé.
M. Lessard: ... tel territoire et une partie du territoire de
l'ancien comté de Stanstead qui n'aurait pas été compris
comme tel dans le secteur du sous-poste d'affectation. C'est bien cela?
M. Vaillancourt (Orford): Je pense qu'il n'existe pas de
sous-poste d'affectation dans le moment. C'est un poste d'affectation
régional. L'ancien district électoral qui s'appelait Stanstead
est compris dans ce poste d'affectation régional, mais celui qui
a...
M. Lessard: A distribuer le travail.
M. Vaillancourt (Orford): ... à distribuer le travail ou
à remplir les réquisitions qui sont faites
par les entrepreneurs ne demande pas les camionneurs de l'ancien
comté qui s'appelait Stanstead. Je trouve qu'il y a de la
discrimination. Je voudrais que le ministre se penche sur ce problème et
qu'il essaie de trouver une solution pour essayer d'aider ces 70 ou 75
camionneurs qui n'ont absolument aucun travail depuis le mois de juillet
1978.
M. Lessard: Je comprends qu'il ne semble pas que ce soit une
question de sous-poste, c'est une question de poste d'affectation bien
régional et les camionneurs sont membres de ce poste d'affectation
régional qui doit couvrir... parce que les régions sont
déterminées actuellement et les limites géographiques des
régions n'ont pas été changées. Tous les
camionneurs qui sont membres de cette région ont le droit d'avoir une
distribution équitable du travail.
Cependant, il y a une chose que je dois dire aux camionneurs. C'est
qu'il y a quand même des normes et des critères qui ont
été établis concernant la participation aux postes
d'affectation. Je comprends qu'il y ait des inquiétudes qui se
soulèvent dans chacune des têtes des camionneurs et qu'il y a eu
des batailles entre les différentes associations, mais s'ils veulent
avoir accès à la distribution du travail, avant d'en arriver
à faire des critiques et dire: On ne participe pas à la
distribution du travail, il faut qu'ils soient quand même en règle
avec le poste d'affectation.
M. Vaillancourt (Orford): Ils sont prêts à
être en règle.
M. Lessard: Alors, c'est la même chose dans une autre
région du Québec que je ne nommerai pas. Les camionneurs viennent
constamment me voir en me disant: On n'acceptera jamais d'être en
règle avec cette association parce qu'on n'est pas majoritaire. Que
voulez-vous? Il y a une majorité et il y a une minorité et il
s'agit pour les camionneurs, de faire valoir leurs revendications à
l'intérieur du cadre que nous avons établi. Cet
après-midi, j'ai demandé justement à des
représentants, ici, de rencontrer M. Larue, M. Simon est responsable de
la direction du transport terrestre, mais de rencontrer M. Larue. Il semble
qu'hier ce sont des indications que j'ai eues à midi il y
aurait eu une offre faite pour essayer de régler le problème. Je
ne suis pas au courant de l'offre comme telle, mais il y a des rencontres
actuellement je ne sais pas si c'est terminé entre M.
Larue et les représentants de la région, et on va avoir il
n'est pas revenu un rapport de M. Larue à ce sujet. Mais il faut
quand même que les gens acceptent de jouer, de participer aux
règles du jeu. Sinon, je ne peux pas condamner un poste d'affectation de
ne pas faire la distribution du travail si les membres n'ont pas payé
leur cotisation.
M. Mailloux: M. le Président, étant donné
que les activités du ministère des Transports sont nombreuses, je
voudrais, si on me le permet, que l'on change de sujet. Dans le domaine du
transport en commun, il y a une mention...
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui me concerne, j'ai fini. Je
voulais tout simplement dire au ministre qu'il y avait un problème. Le
ministre est au courant qu'il existe un problème. Tout ce que je lui
demanderais c'est de mandater quelqu'un pour essayer de le régler dans
le plus bref délai possible.
M. Lessard: Des fois, je voudrais bien être Salomon, mais
je ne le suis pas.
M. Mailloux: J'imagine qu'on aura d'autres occasions,
forcément, de revenir sur un problème qui... J'espère
qu'il ne restera pas éternel, mais qui va durer un certain temps. Sans
oublier ce problème, il y a une mention dans le transport en commun
relativement au transport des handicapés. Vous avez, je pense, ici, un
organisme dans la région de Québec qui est subventionné
par le ministère des Affaires sociales et possiblement, par le
ministère des Transports. Ce que je voudrais surtout savoir du ministre,
c'est ceci...
M. Lessard: Au début, on avait commencé une
participation 50/50 avec le ministère des Affaires sociales. L'an
dernier on nous a transféré le tout.
M. Mailloux: Ce que je voudrais savoir du ministre, c'est ceci.
Il y a quand même de nombreux handicapés physiques dans le
Québec. Je dois confesser... Je ne dirais pas ma négligence, mais
le problème s'accentue quand même d'année en année.
Je vois une association comme celle que j'ai dans Charlevoix qui a près
de 500 handicapés physiques qui sollicitent du ministère des
Transports, comme d'autres régions doivent solliciter pour leurs
membres, des facilités à même les transports en commun.
Est-ce que le ministère des Transports dans sa politique
générale pour l'année qui s'en vient et les années
qui s'en viennent, ira de l'avant pour tâcher de faciliter le transport
des handicapés qui peuvent encore oeuvrer avec le peu de santé
qui leur reste. Quelles sont les intentions du ministère des Transports,
en deux mots, dans le domaine du transport des personnes qui sont
désavantagées?
M. Lessard: En vertu de la loi 9, la Loi sur les
handicapés, le ministère des Transports est responsable,
actuellement, de l'élaboration d'une politique de transport des
handicapés dans le cadre de cette loi. J'ai justement, ici, un
mémoire qui devrait être présenté au Conseil des
ministres pour approbation, dans lequel on élabore la politique du
transport pour handicapés. Les commissions de transport qui sont
actuellement ou qui seront obligées, ainsi que les corporations
intermunicipales de transport, en vertu de la loi 9, je pense, de
présenter leurs plans de transport pour handicapés avant le 1er
avril 1980. Les commissions de transport et les corporations intermunicipales
de transport devront nous présenter leurs plans et le gouvernement du
Québec va présenter lui-même au Conseil des ministres un
projet où nous devrons participer au financement du trans-
port des handicapés pour une somme, une participation et un
pourcentage assez importants.
M. Mailloux: Ce sont des critères que vous
établirez dans le temps.
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: A présent, voici la question
supplémentaire que je voulais poser. Forcément, tout le
Québec n'est pas couvert par des commissions de transport. Quant
à la province, pour les milieux ruraux où il y a quand même
des handicapés physiques assez nombreux, est-ce que
peut-être pas demain matin mais en collaboration avec le
ministère de l'Education, par le biais du transport scolaire qui est
organisé par les commissions scolaires et payé encore par le
ministère des Transports, en collaboration avec ces ministères,
le ministère des Transports et le ministère des Affaires
sociales, est-ce qu'on ne devrait pas envisager dans les prochains mois que
certains transporteurs scolaires dans des régions où les
handicapés physiques sont nombreux, certains autobus je conviens
des difficultés de techniques que ça va apporter, étant
donné la façon dont est construit un autobus scolaire
est-ce qu'on ne pourrait pas, quand même, regarder attentivement si
certains véhicules qui font du transport scolaire ne pourraient pas
également servir au transport d'handicapés d'un endroit à
l'autre de ces comtés? C'est un problème qui prend de l'ampleur
depuis quelques années. Cela est arrivé au moment où
j'étais titulaire du ministère. Je sais que le ministre doit
avoir des doléances actuellement. C'est un problème qui va en
s'ac-centuant et je pense bien que pour une collectivité
désavantagée, il va falloir qu'on se penche avec attention sur ce
qui pourrait être fait dans les transports existants là où
il n'y a pas de commission de transport.
M. Lessard: Pour cette année et les quelques années
à venir... il reste que nous aurons certainement des revendications, et
j'en ai déjà, venant de régions comme la vôtre et
comme la mienne. Nous avons l'intention d'élaborer un plan qui va
couvrir un certain nombre de municipalités à densité de
population moyenne, parce que vous conviendrez que ce n'est pas facile
d'organiser le transport pour les handicapés dans des régions
comme les nôtres. Les handicapés ne sont pas vraiment
concentrés dans des limites géographiques restreintes et
précises.
Nous allons devoir répondre d'abord aux besoins premiers
un certain nombre de villes seront couvertes par la politique que je soumettrai
au Conseil des ministres... Dans le cadre de votre suggestion, c'est que,
d'abord, il y a des problèmes. On avait envisagé, par exemple,
lorsqu'on est allé en soumissions avec GM pour les 1200 autobus,
d'utiliser ou d'avoir un peu le genre d'autobus qui existent aux Etats-Unis: le
parapet peut se baisser, etc. Techniquement, on m'indiquait qu'ici, avec le
climat qu'on a, c'est extrême- ment difficile. D'ailleurs, vous devez en
être informé.
Alors, on va avoir un plan qui va couvrir les régions à
moyenne densité, mais des municipalités pourront y avoir
accès. Ce sera fait dans le cadre, quand même, d'une étude
de nécessité. On devra répondre aux besoins les plus
stricts, sinon vous savez très bien que les coûts vont devenir
exorbitants.
M. Mailloux: M. le Président, quant au programme 1, il me
reste un dernier sujet à traiter qui n'est pas un sujet mineur. C'est le
problème du taxi qui est essentiellement du transport en commun
également. Est-ce que les dernières lettres qui ont
été envoyées au ministre je ne voudrais pas les
lire, parce qu'il y a des commentaires qui ne sont pas élogieux... A
l'arrière de l'une, on m'a écrit une déclaration qui avait
été faite avant que le Parti québécois arrive au
pouvoir. C'est un de vos collègues qui l'avait faite. Il a un langage
bien châtié, c'est notre leader parlementaire ministériel.
Il avait dit ceci: En avril 1970, M. Claude Charron aurait
déclaré, au 14110, Beaudoin, Montréal: "On connaît
vos problèmes, on connaît vos problèmes. Laissez-nous
prendre le pouvoir et vous allez voir qu'on va régler ça vite".
Depuis le 15 novembre, tout ce qu'on a eu, c'est la déclaration du
ministre Lessard: "Je n'ai pas été nommé ministre pour
régler vos maudits problèmes ".
Qu'est-ce que le ministre des Transports aurait réellement
à dire quant au règlement du problème du taxi? Nie-t-il
cette déclaration et la déclaration précédente de
son honorable collègue?
M. Lessard: Je dois d'abord nier avoir fait une telle
déclaration. Je ne me souviens...
M. Mailloux: ... nier.
M. Lessard: C'est ça; je ne me souviens pas d'avoir...
D'ailleurs, vous conviendrez avec moi que ça ne correspondrait pas du
tout à la réalité. Comme je connais le milieu du taxi
actuellement, leur avoir affirmé une telle chose, j'aurais eu des
réactions très fortes de leur part.
Une Voix: Vous allez avoir des problèmes pour avoir des
taxis.
M. Lessard: Là, je vais avoir des problèmes pour
avoir des taxis!
Disons que c'est exact qu'il y a un problème très
sérieux; on a quand même pris des mesures. D'abord, il y a un
problème de discussion et de dialogue, c'est-à-dire que si vous
regardez la période moyenne d'un administrateur, en fait des ligues,
particulièrement la ligue de Montréal, je pense que c'est entre
trois et quatre mois, de telle façon qu'on ne sait pas trop qui sont les
véritables représentants des taxis actuellement. Les ligues de
taxis, dans la région de Montréal, vivent des problèmes
internes il faut quand même le souligner très
sérieux.
Nous avons demandé à une firme, le Centre des ressources
humaines, la firme CERHU, de faire une consultation de l'ensemble des ligues
qui fonctionnent dans tout le Québec. J'ai ce rapport, je le rendrai
public d'ici quelque temps. J'aurai des contacts avec différentes
ligues. On pourra peut-être, à la suite du rapport CERHU,
envisager la convocation d'une commission parlementaire, comme je l'avais
mentionné en Chambre, mais je me demande si ce serait là une
véritable solution, puisque chacune des ligues a été
consultée par le Centre des ressources humaines. Il y a des
recommandations qui nous sont faites dans ce rapport. On se demande si on ne
devrait pas, plutôt qu'une commission parlementaire, passer
immédiatement aux actes et présenter des amendements au
règlement 6.
M. Mailloux: Je suggère au ministre des Transports de
consulter son collègue psychiatre, M. Camille Laurin, qui avait onze
points par lesquels il pouvait régler tout le problème du taxi.
Cela pourra peut-être aider à la solution d'un problème
difficile.
M. Lessard: Je vais vérifier ça.
Le Président (M. Jolivet): D'autres questions? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Dans le transport des marchandises, il y a la
question des balances et des policiers, si on peut les appeler ainsi. Peut-on
en discuter ou si ça peut aller à l'élément 2?
M. Lessard: Le contrôle du transport, c'est programme 2,
élément 3.
M. Russell: On peut aller à 2; d'accord on attendra.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 1,
éléments 1, 2 et 3 sont adoptés. Le programme 2. M. le
ministre, avez-vous des déclarations à faire?
Information, contrôle et
sécurité
M. Lessard: Oui, ce matin j'ai souligné l'importance de la
sécurité routière. Je pense que depuis deux ans
cette année et l'an dernier un effort a été fait au
ministère des Transports, à la suite de problèmes
soulevés, particulièrement lors de l'accident d'Eastman et
à la suite du rapport de IDEACOM. Nous avons dû envisager des
mesures pour améliorer la sécurité routière au
Québec.
Il faut souligner ceci c'est quand même important
c'est que nous avons le plus haut taux d'accidents dans l'ensemble du monde
entier. Notre première cause d'accidents chez les jeunes de 15 à
24 ans, est justement les accidents automobile. C'est pourquoi nous avons
modifié l'émission du permis de conduire. Le permis sera
maintenant provisoire pour deux ans. S'il y a des questions, je pourrai vous
expliquer ce qui se passera après deux ans, c'est-à-dire
renouvellement automatique ou encore tests d'aptitudes etc. Cela, non seulement
pour les jeunes, mais pour l'ensemble des citoyens, des nouveaux
conducteurs.
Nous avons dû, aussi, prendre des mesures énergiques
concernant les examens qui ont été modifiés. Surtout que
maintenant, au lieu de faire un échantillonnage pour faire passer
l'examen, par exemple, à un par cinq, tous les étudiants qui
sortent des écoles de conduite devront maintenant passer des examens
d'école de conduite du bureau des véhicules automobile.
Nous envisageons aussi des mesures très importantes concernant le
transport en commun, en fait le transport par autobus, nous avons
déjà modifié les permis de conducteur d'autobus. Nous
avons maintenant trois catégories de permis de conducteur d'autobus.
Nous avons aussi, dans le cadre d'améliorations de la
sécurité routière parce que nous pensons qu'il faut
absolument intéresser le jeune à la sécurité
routière élaboré tout un programme de jeux qui
commence à la maternelle, qui va jusqu'au collégial; jeux que
j'ai annoncés ce matin: "Sagix", "Maxi-100" etc., pour faire
connaître aux jeunes la signalisation routière. J'ai eu l'occasion
de constater avec mes jeunes qu'ils connaissent mieux la signalisation que je
la connais parfois moi-même. Je pense que cela a vraiment eu une
influence marquée chez les jeunes au Québec, parce qu'on nous en
parle dans les écoles.
Il y a d'autres mesures. Je ne suis pas préparé, mais cela
résume à peu près. C'est certain qu'il y a eu une
augmentation du budget. "Tout le monde s'attache au Québec", sur la
ceinture de sécurité, il y a eu cette année aussi, par
exemple, en collaboration avec le ministère de la Justice, des
infractions concernant le fait que certaines personnes ne portaient pas la
ceinture de sécurité. Nous voulons faire une analyse actuellement
d'ailleurs elle est commandée pour savoir pour quelles
raisons véritablement les gens ne bouclent pas leur ceinture de
sécurité. Nous avons l'intention d'accentuer encore ces
programmes, parce que c'est un problème très sérieux au
Québec.
Cela résume un peu. Si vous avez d'autres questions, je suis
à votre disposition.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Cela n'est pas mon intention de charrier sur un
phénomène sur lequel j'ai été assez attentif au
moment où j'ai été présent au ministère des
Transports. Je sais qu'on part dans le Québec de très loin dans
la conduite automobile et je pense qu'on peut quand même féliciter
ceux qui s'occupent de sécurité routière au
ministère des Transports, parce qu'avec un tel record et les gains quand
même qu'on connaît depuis qu'on a apporté une attention plus
particulière à tous les problèmes de
sécurité routière et toute l'invitation
qui a été faite au public, il y a quand même une
certaine amélioration qui s'est produite devant la tragédie. On
peut quasiment appeler cela la tragédie nationale des
Québécois, quand on constate que dans les dix dernières
années, on m'avait déjà dit que c'était une
vingtaine de mille morts et près d'un demi-million de blessés;
c'est un peu fantastique comme coûts sociaux et comme coûts
économiques. Cela n'a aucun bon sens. Un avion va tomber et cinq
personnes vont mourir, tous les journaux vont avoir des manchettes en
première page. Dix, quinze ou seize personnes vont se tuer toutes les
fins de semaines, et c'est comme si quelques souris avaient été
écrasées dans la rue, excusez l'expression. C'est à peu
près de cette façon qu'on réagit dans le public.
J'encourage le ministre des Transports et son ministère à
poursuivre ce que j'avais tenté de commencer dans des situations
difficiles. (17 h 15)
Je voudrais que le ministre me dise, quant à la loi 13 qui avait
été adoptée, qui m'avait été
sollicitée par la Chambre... Il y avait d'abord une obligation qui avait
été faite aux conducteurs, qui pour des raisons de santé
ou de nervosité ne voulaient pas s'attacher, d'obtenir des certificats
médicaux faisant la preuve d'obésité, de maladie nerveuse,
etc. Je voudrais qu'on me dise tantôt si certains médecins ont
abusé du certificat type qui était mis entre leurs mains à
l'endroit de certains de leurs patients, les dégageant trop facilement
de l'obligation et, s'il n'y a pas eu de tels abus, est-ce que c'est parce que
les corps policiers que je ne blâme pas parce qu'ils
obéissent quand même à des ordres semblent depuis
quelques mois mettre un peu plus l'accent sur l'obligation que fait la loi de
porter la ceinture de sécurité? N'y a-t-il pas une
tolérance qu'on a sentie dans le public, un laisser-aller des corps
policiers quant aux obligations de la loi? Je pense que s'il y a eu dans
d'autres pays, dans d'autres provinces, des gains considérables, on doit
quand même ne pas laisser à la légère ces
obligations-là.
Je voudrais qu'on me donne tantôt le nombre de certificats
médicaux qui ont pu être émis par des médecins et
qu'on me dise si on a constaté des abus. Je voudrais qu'on me dise
également, quant à la ceinture de sécurité, quelle
est la graduation qu'on peut constater dans les infractions. Egalement,
je vais poser toutes mes questions d'un trait le ministre a parlé
de plusieurs campagnes de sensibilisation à l'endroit des jeunes, des
écoliers et d'autres. Il semblerait y avoir un décalage entre les
montants mentionnés pour les différentes campagnes et les
chiffres que donnent les engagements financiers. Cela totaliserait environ $1
160 000, alors que la nomenclature donne à peu près $782 000.
D'où vient une telle différence?
M. Lessard: Vous avez là...
M. Mailloux: II y a des campagnes qui sont
mentionnées.
Une Voix: C'est le numéro de l'engagement.
M. Mailloux: Je ne voudrais pas donner le numéro de
l'engagement. Je pourrais donner 202, Cossette et Associés, $40 000;
engagement 300, Cabana, Séguin Inc., $300 000.
M. Lessard: Vous dites que...
M. Mailloux: Cela totaliserait $782 000, alors que les
engagements financiers disent qu'il s'est dépensé un montant
d'environ $1 100 000.
M. Lessard: Est-ce que vous avez l'entente avec la ligue de
sécurité?
M. Mailloux: ... Québec, $637 000, oui. 137, $110 000, la
Fédération québécoise de cyclo-tourisme; Les
Productions La Fabrique, $25 000.
M. Lessard: D'abord, pendant qu'on va vérifier cela, je
dois dire que M. Laflamme, le directeur du Bureau des véhicules
automobiles, pourra répondre aux questions précises. On vient de
me donner les informations et il est certain qu'il faut avoir la collaboration
du ministère de la Justice et du ministère des Transports
concernant l'application des mesures de sécurité. Cette
collaboration doit même s'élargir au ministère de
l'Education et à différents organismes tels que l'Office de la
protection du consommateur, particulièrement, concernant la Régie
de l'assurance automobile. Alors, j'envisage de recommander, un peu comme cela
se fait en Belgique, la constitution d'un comité interministériel
avec un genre de secrétariat qui aurait justement pour objectif de
coordonner, dans le sens du rapport Jodoin, l'ensemble des ministères
pour en arriver à une meilleure application des règlements de la
route et à une meilleure connaissance et à un meilleur
enseignement de la conduite automobile. Je pense que chacun prend conscience
maintenant, mais, malheureusement, comme le disait le député de
Charlevoix tantôt, assez peu vite puisqu'il est exact que, quand on
parle, par exemple, de quinze décès les fins de semaine, cela ne
fait pas tellement les grosses manchettes de journaux... Il va falloir que les
media d'information traitent beaucoup plus de la sécurité
routière qu'on le fait actuellement.
Concernant maintenant les informations que me demandait le
député de Charlevoix, en 1978 il y aurait eu 48 000 infractions
enregistrées par la Sûreté du Québec seulement
contre des individus qui ne portaient pas la ceinture de
sécurité. En fait, on n'a pas de chiffres des communautés
urbaines mais, par la Sûreté du Québec, 48 000
infractions.
Il y aurait eu environ 50 000 certificats émis par des
médecins entre 1976 et 1978 et les plus fréquentes raisons
seraient les cas post-opératoires, la claustrophobie et les
infirmités.
M. Mailloux: Sans avoir décelé d'abus flagrants de
la part de certains médecins.
M. Lessard: On m'indique qu'on n'a pas fait d'analyse
systématique mais, quand j'envisage 50 000, je ne trouve pas cela
tellement excessif par rapport aux 3 500 000 permis que nous émettons
chaque année.
Pour la publicité, voici le résumé des
dépenses pour 1978/79: placement d'annonces payées directement,
journaux, radio et TV: $107 169.37; contrats d'agences: $600 717.83; deux
films, l'Or bleu du Québec: $60 000 c'est le fleuve Saint-Laurent
et Attachons-nous: $15 000; ce qui fait une somme totale de $782
887.20.
Maintenant, dans les publications du ministère: $960 597.90; cela
comprend le guide de l'automobiliste, les cartes routières, etc. Je
pourrais vous donner la liste des publications du ministère si vous le
jugez à propos, et les services professionnels divers: $101 571.16; ce
qui fait un grand total de $1 845 056.26.
M. Mailloux: Quand on constate une baisse de $108 000 dans les
montants accordés cette année malgré l'augmentation des
coûts de la sécurité routière, je ne voudrais pas
accuser le ministre d'avoir apporté moins d'attention mais est-ce que
c'est parce qu'il y a eu des engagements antérieurs et que
l'année apportera moins de dépenses? Qu'est-ce qui se
produit?
M. Lessard: II y a une question de transfert. En 1978/79, on
avait pour les chemins des subventions aux clubs de motoneige de $750 000; on
prévoit cette année $500 000; ce qui veut dire $250 000 de
moins.
M. Mailloux: Est-ce qu'il y a moins de clubs de motoneige ou
est-ce qu'il y en a moins qui se sont qualifiés?
M. Lessard: Avec le temps, je pense que les clubs
agréés deviennent moins nombreux ou les clubs à
agréer deviennent moins nombreux.
M. Mailloux: Est-ce que l'on me dirait également quant aux
limites de vitesse qui ont été réduites un peu partout,
est-ce que vous constatez, année après année, qu'il y a
amélioration ou si le nombre d'infractions indique que les gens
continuent à violer systématiquement la loi et qu'ils ont
difficilement accepté des contraintes telles que celles apportées
sur une autoroute comme la Transcanadienne?
M. Lessard: Est-ce que vous permettez que M. Laflamme
réponde?
M. Mailloux: D'accord, en votre nom.
M. Lessard: C'est une évaluation globale que je vais
apporter. Le nombre d'infractions globalement a continué à
être sensiblement le même sauf que la vitesse excédentaire
à la vitesse permise a continué d'être à peu
près la même. Si on excédait en moyenne de 15 milles
à l'heure la vitesse permise, on continue d'excéder d'à
peu près 15 milles à l'heure la vitesse permise sauf qu'en ayant
diminué les limites de vitesse, objectivement... Autrement dit, si la
limite de vitesse était 70 milles à l'heure, on dépassait
de 15 milles à l'heure donc 85, alors que la limite de vitesse
étant de 60 maintenant, on fait du 75.
M. Mailloux: II faut que les conducteurs dépassent
à peu près toujours du même pourcentage les limites
permises.
M. Lessard: On peut conclure que les limites de vitesse ont
été, effectivement, baissées. Quand je dis effectivement,
je dis dans la réalité, légalement...
M. Mailloux: Les limites de dépassement ont
été maintenues.
M. Lessard: Les limites de dépassement ont
été maintenues.
M. Chevrette: II y a un principe qui disait que les policiers
laissaient passer à peu près une vitesse de dix milles à
l'heure. Je crois que les gens s'en tiennent au dicton populaire.
M. Mailloux: Je pense que ce n'est pas un principe. C'est pour
quantité de facteurs où avant d'aller faire la preuve devant un
tribunal, un certain bénéfice du doute est accordé.
M. Chevrette: De bouche à oreille, ils disent toujours la
police permet dix milles.
M. Vaillancourt (Orford): Ils toléraient, disons, dans une
zone de 70 milles, ils toléraient jusqu'à 79 milles à
l'heure. Aujourd'hui, c'est en kilomètres. C'est 100
kilomètres.
M. Lessard: 100 kilomètres, ce qui fait environ 62
milles.
M. Vaillancourt (Orford): Ils doivent tolérer
jusqu'à combien?
M. Lessard: Ils tolèrent 112. M. Vaillancourt (Orford):
112?
M. Lessard: C'est sûrement une question de preuve de
lecture à leur équipement.
M. Mailloux: Est-ce qu'on me dirait les dernières
statistiques du BVA? Elles ne sont pas encore à la disposition du
public, je pense, pour la dernière année. Cela se compile
quelques mois après, à moins que je n'en aie pas pris
connaissance; ce que je veux savoir, en deux mots, est-ce que quant aux
mortalités et quant aux accidentés, aux humains, je ne parle pas
de la quantité d'accidents, je sais que malgré la diminution du
parc automobile, elle a tendance un peu à progresser. Est-ce qu'on
constate que la diminution qu'on remarquait depuis les contraintes se
maintient?
M. Lessard: D'après les chiffres que je possède,
depuis particulièrement 1974, je pense, il y a eu une diminution de
2000. Cette année, on serait autour de 1600, je pense, alors, M.
Laflamme pourrait donner plus d'explications.
En fait, il y a une diminution presque... On est parti en 1973 de 2200
et on a diminué régulièrement. L'année
dernière, on était à 1556. Cette année, les
statistiques officielles ne sont pas encore disponibles à cause des
délais de compilation de ces centaines de milliers de rapports. On
constate qu'on a frappé une nouvelle pente. On doit remonter de quelques
dizaines. On doit être autour de 1600.
M. Mailloux: Quant aux blessés, de 55 000 qu'on avait
atteint dans le Québec annuellement, il y avait eu une baisse d'environ
8000 après la loi 13. Est-ce que cela se maintient ou s'il y a
augmentation des blessés également?
M. Lessard: La tendance est générale et elle est
générale non seulement au Québec, mais dans toutes les
provinces et dans tous les états américains. J'ai fait faire une
étude pour tâcher de découvrir pourquoi cela recommence et
je n'ai pas eu de réponse.
Autrement dit, il n'y a pas de baisse sensible au niveau du nombre de
blessés.
M. Mailloux: M. le Président, c'était le dernier
commentaire que je voulais faire parce que je pense que l'assurance automobile
et les réductions de primes qu'on pourra obtenir sont directement
assujetties au nombre d'accidents.
La dernière question que je voulais poser est la suivante: Est-ce
qu'on me dirait ce que vous versez aux caisses populaires quant à
l'immatriculation? Est-ce que c'est un dollar par émission
d'immatriculation? La commission? Précédemment, ils avaient $0.50
par immatriculation. Ils avaient demandé au moins $1. Je ne sais pas si
cela leur a été accordé ou si cela l'était, mais
les caisses populaires, je pense qu'il leur est versé $1.
M. Lessard: En fait, c'est selon la complexité des
enregistrements. C'est $1 ou $1.50.
M. Mailloux: Si c'est un véhicule de promenade, cela peut
être $1. Si c'est davantage.
M. Lessard: C'est cela. Si c'est transfert de permis, c'est $1.
C'est cela. Renouvellement et transfert, $1.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, mes questions sont relatives
aux gardiens de sécurité je ne sais pas si on les appelle
les policiers habillés en bleu, les autos bleues qui font la
surveillance du poids des camions. Les camionneurs les appellent "les bleus",
on va les appeler "les bleus" dans ce cas. Quel est le nombre? Est-ce que le
nombre a été augmenté depuis le dernier budget?
M. Lessard: 179, c'est-à-dire 171 comblés et 17
à combler, pour 1979.
M. Russell: Est-ce que ce sont les mêmes postes qui
existaient l'an dernier? L'an dernier, on avait 171 en 1978 et cette
année, 1979/80, on a 17 postes à combler. En fait, par rapport
aux années antérieures, l'an dernier, on a obtenu l'autorisation
du Conseil du trésor d'ajouter globalement une cinquantaine de... (17 h
30)
M. Russell: Est-ce que ces gens sont obligés de suivre les
mêmes examens?
M. Lessard: Pas exactement les mêmes cours...
M. Russell: Les mêmes cours.
M. Lessard: Que la Sûreté du Québec? Non, pas
exactement les mêmes cours; je pense que la période est moins
longue.
M. Russell: Elle est moins longue.
M. Lessard: Oui, et ils ont une formation
spécialisée.
Dans ce sens, c'est plus complexe que pour la Sûreté du
Québec, parce que ces gens ont une formation vraiment
spécialisée sur l'application du Code de la route,
particulièrement, de la Loi des charges axiales.
M. Russell: On reçoit beaucoup de plaintes de la part des
camionneurs pour ces costumes bleus qui se promènent avec des petites
balances et qui pèsent une roue à la fois. Est-ce que le ministre
juge que cette façon de procéder est adéquate et
raisonnable?
M. Lessard: Je pense qu'il faut quand même j'ai
modifié les amendes à la Loi des charges axiales en
décembre 1978 bien comprendre une chose, c'est certain que c'est
un peu comme les gens de la Sûreté du Québec qui ne sont
pas particulièrement aimés quand ils nous collent une infraction
au Code de la route. Alors, c'est un peu la même chose concernant la Loi
des charges axiales. Nous avons fait des balances pour vérifier si la
Loi des charges axiales était appliquée. Vous conviendrez avec
moi j'ai déjà donné des statistiques en
décembre 1978 que la construction des routes coûte de plus
en plus cher et qu'il faut faire en sorte qu'on respecte la Loi des charges
axiales ou le règlement des charges axiales.
Mais ce que je peux dire, par exemple, c'est qu'au Québec,
malgré le climat on m'a déjà demandé
d'augmenter la possibilité du poids total en charge on est
déjà au-dessus de toutes les provinces canadiennes. Il faut donc
prendre des mesures. Comme la sécurité routière, c'est en
vue de la protection du réseau routier qui coûte quand même,
comme on l'a vu et comme on le verra, à entretenir près de $300
millions. Il faut quand même prendre en considération la
conservation du réseau et prendre les mesures nécessaires
pour protéger notre réseau, sinon c'est l'ensemble des
citoyens qui devront payer.
Maintenant, selon le nouveau système d'amendes que j'ai fait
adopter par l'Assemblée nationale, maintenant on paie
véritablement selon les dommages faits au réseau routier, alors
qu'avant le petit camionneur devait payer passablement cher. D'ailleurs,
à plusieurs reprises, le député de Charlevoix a dû
intervenir pour corriger la situation.
M. Russell: Ma question est celle-ci: Plusieurs se plaignent que
ces balances ne sont pas adéquates pour justifier une amende dans bien
des cas. Est-ce qu'il y a eu des causes qui ont été
plaidées et a-t-il été prouvé que ces balances
étaient justes?
M. Lessard: Oui, il y a eu des causes. Je pense qu'il y a eu une
cause, mais on m'indique qu'on est en train, avec le Centre de recherche
industrielle du Québec, le CRIQ, d'analyser une nouvelle technique ou
d'expérimenter une nouvelle technique de pesée. Je pense qu'il y
a eu une cause. M. Baril.
La balance comme telle est juste, il y a un coefficient d'erreur de
moins de 1%, ce qui est reconnu comme étant juste dans les
capacités d'un devis technique pour pesée. Par contre, ce qui a
amendé des poursuites contre le ministère, c'est que ces balances
n'avaient pas été calibrées par les poids et mesures du
gouvernement fédéral qui doit calibrer ces balances. Cette
situation se corrige, parce qu'on aura au Québec un ensemble
d'étalons de mesures qui servira à calibrer les balances qui sont
utilisées par le ministère et ces poids seront à leur tour
calibrés par les poids et mesures du gouvernement fédéral.
C'est de cette façon que le ministère s'oriente.
M. Russell: II y a beaucoup de difficulté, surtout pour
les transporteurs en vrac lorsqu'ils transportent du gravier et qu'ils
empruntent les routes du gouvernement, si on peut dire, à peser une roue
à la fois. C'est évident que ce n'est pas facile de charger de
façon juste et égale.
M. Lessard: Avec notre nouveau règlement, maintenant, ce
n'est plus dans ce sens que cela se dirige, on tient compte de l'ensemble des
essieux maintenant. On pèse le premier essieu, le deuxième...
M. Russell: Est-ce que le ministre a l'intention d'augmenter le
nombre des balances sur les routes pour pouvoir avoir un meilleur
contrôle?
M. Lessard: On m'indique actuellement qu'on aurait 200 balances.
Il y a eu des plaintes selon lesquelles des régions étaient
vraiment balancées et que d'autres régions ne l'étaient
pas de telle façon que, quand on voyageait d'une région à
l'autre, particulièrement ici dans la région de Québec,
à ce moment-là, on pouvait être arrêté ou ne
pas l'être quand on n'avait pas de balance dans les régions. On
envisage d'augmenter les balances fixes. Il faut faire une distinction, ce
n'est pas... Le dynamomètre, c'est la balance manuelle. On augmenterait
de 20 les balances fixes.
M. Mailloux: Le ministre affirme qu'il va augmenter les balances
fixes de 20 durant l'année fiscale?
M. Lessard: Je ne sais pas, un instant. On va demander
l'augmentation de 20 balances fixes. Cela dépend. Comme cela
amène des amendes, le ministre des Finances peut peut-être les
accepter.
M. Russell: Est-ce que réellement cela amène
beaucoup d'amendes ou si la situation se stabilise dans le Québec, que
les gens sont plus prudents?
M. Lessard: J'ai eu l'occasion de constater, comme d'autres l'ont
fait avant moi, lorsque j'ai reçu des plaintes de certaines
régions du Québec que, selon un rapport qui m'a été
remis au ministère des Transports, la multiplication des amendes par
individu n'était pas aussi importante qu'on le pensait mais, que de
façon systématique, des compagnies ou des transporteurs je
pense que le député de Charlevoix a eu à faire les
mêmes constatations que moi ne respectent pas la Loi des charges
axiales. Dans un cas en particulier, c'était vraiment
systématique, cela devenait de la mauvaise foi.
Au niveau du ministère de la Justice, quand il y a un
léger décalage, même si un agent routier arrête
quelqu'un pour une infraction, à cause justement de ce pourcentage de 1%
qui peut jouer sur les dynamomètres et aussi parce que l'infraction
n'est peut-être pas tellement importante, au ministère de la
Justice, bien souvent, on retient ces infractions qui ne sont pas très
importantes. Il reste que nous disons à nos agents: Vous devez faire
respecter la Loi des charges axiales parce que si on tolère cela, c'est
tout le réseau routier qui va y goûter.
M. Russell: En ce qui concerne l'émission des permis par
les caisses populaires, est-ce que ceci va entraîner une diminution du
personnel au ministère des Transports?
M. Lessard: On ne peut pas dire que ceci a entraîné
une réduction du personnel au ministère des Transports puisque le
Bureau des véhicules automobiles a dû donner des services
supplémentaires; particulièrement toute la perception des primes
d'assurance automobile relève maintenant du Bureau des véhicules
automobiles. En même temps, on était, dans certaines
régions du Québec, passablement en retard sur les examens de
conduite automobile. Et à cause de la sécurité
routière, le Bureau des véhicules automobiles prend de plus en
plus de responsabilités. Cela n'a pas augmenté, ce serait
plutôt un déplacement. C'est-à-dire qu'on s'en tient
cela a été une augmentation d'effectif d'à peu près
zéro au même nombre d'employés, mais c'est un
déplacement;
les employés prennent des responsabilités nouvelles.
M. Russell: Est-ce que le nombre de permis émis par les
caisses populaires comparativement à ceux émis
préalablement a augmenté de beaucoup?
M. Lessard: En fait, les caisses populaires émettent deux
fois plus de permis que sous l'ancien système privé. Disons que
les caisses populaires émettent 39% des permis pour un total de $1 461
201 ; les émissions postales régulières, environ 9%; les
bureaux du gouvernement, $982 000. En fait, il y a eu des bureaux privés
qui ont été conservés jusqu'au 1er avril pour une
émission de $655 758.
Donc, les caisses populaires, 39% si je résume les
bureaux du gouvernement, 26% et, l'an passé, les bureaux privés,
qui n'existent plus maintenant, 17,7%. C'est pour 1978.
En 1979, les caisses populaires ont émis 56% des permis; les
émissions postales, 13%; les bureaux du gouvernement, 22%; les
commerçants, les garages, 1% et les bureaux privés, à peu
près zéro. Il n'en existe plus.
Le Président (M. Jolivet): Donc, compte tenu qu'il y a un
vote, nous allons ajourner à 20 heures ce soir.
Une Voix: Le programme 2 est-il adopté?
Le Président (M. Jolivet): Non, il y a encore des
questions.
M. Mailloux: II reste trois ou quatre questions seulement.
Suspension de la séance à 17 h 42
Reprise de la séance à 20 h 9
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs! La
commission permanente des transports se réunit à nouveau pour
continuer l'étude des crédits du ministère des Transports.
Nous en étions au programme 2. Il restait une couple de questions de la
part du député de Rouyn-Noranda, je pense, et du
député de Charlevoix. Nous allons commencer par le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Au programme 2, M. le Président, pour ne pas
que ce soit trop long, apparemment, il y a une partie de hockey qui
intéresse pas mal de monde...
Une Voix: Y compris le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Oui, cela m'intéresse aussi, M. le
Président. Je plaide coupable. Je voudrais demander au ministre,
relativement à la sécurité dans les transports...
j'imagine qu'on pourrait, à ce moment-ci, poser une couple de questions
sur le rapport Jodoin. Dans les recommandations du rapport Jodoin, à la
recommandation no 2, l'implantation d'un programme d'inspection obligatoire,
j'aimerais savoir du ministre si on prévoit que cette recommandation
sera mise en application et vers quelle date.
M. Lessard: Je devrais rendre public, d'ici à quelques
semaines, un ensemble de mesures assez énergiques concernant le
transport par autobus en relation avec les recommandations du rapport Jodoin.
Ce ne sera pas nécessairement exactement les recommandations du rapport
Jodoin. Cela va tenir de l'esprit du rapport Jodoin, cela va respecter l'esprit
du rapport Jodoin. La vérification sera nécessaire, une
vérification tous les trois mois, mais ce ne sera pas comme tel le
ministère des Transports qui va faire faire la vérification. On
va prendre les mesures nécessaires afin que les transporteurs soient
dans l'obligation de faire au moins une vérification tous les trois mois
et les amendes, lorsqu'on constatera que ces vérifications n'auront pas
été faites, existeront, parce qu'actuellement, même si on
n'a pas ses papiers on a fait cela un peu pour répondre à
un besoin urgent il n'y a pas d'amende comme telle. On peut seulement
prendre l'autobus et le retarder, des fois, de 24 heures, etc.
Il y aura donc des mesures qui vont prévoir des
conséquences économiques pour le transporteur si ces
vérifications ne sont pas faites tous les trois mois avec la
responsabilité d'avoir un mécanicien compétent. Cependant,
ce n'est pas nécessairement une solution que les vérifications
soient faites seulement tous les trois mois. Il faut quand même
conscientiser le transporteur dans le sens qu'il est possible qu'il y ait eu
vérification, par exemple, au cours d'une journée ou d'une
période donnée, mais que, trois ou quatre jours après, il
y ait des bris importants et dangereux au véhicule et que l'autobus soit
aussi dangereux, trois, quatre ou cinq jours après la sortie du garage
qu'après trois mois. Dans ce sens, il va falloir aussi conscientiser,
par des moyens que je présenterai au Conseil des ministres bientôt
disons que nous avons un résumé de ces moyens actuellement
afin que le transporteur soit sensibilisé, comme on le fait au
niveau de la Commission de transport de la CUM, au niveau de l'ensemble des
commissions de transport et au niveau aussi des grandes compagnies. Vous
verrez, dans le rapport Jodoin, que la moyenne d'accidents, au niveau des
commissions de transport et au niveau des grandes compagnies je ne
donnerai pas de nom le taux d'accidents est très faible parce
qu'il y a une vérification journalière des autobus. Le conducteur
doit faire cette vérification journalière et il y a aussi un
système d'entretien mécanique assez important.
Il y aura donc des mesures, non pas pour faire en sorte que le
gouvernement prenne la responsabilité des transporteurs, parce que
ça pourrait se
faire; on va avoir des équipes volantes pour constater s'il y a
vérification ou pas des autobus, en collaboration avec le comité
qui sera le comité interministériel que je proposerai, quand je
le recommanderai... On va avoir la collaboration de la Sûreté du
Québec, mais le gouvernement du Québec n'a pas l'intention
d'engager 200 autres vérificateurs qui vont se promener sur les routes,
parce que ça deviendrait astronomique. Il faut dire que la
responsabilité de la sécurité, dans le transport par
autobus scolaire ou autrement, doit relever d'abord du transporteur. (20 h
15)
II y a aussi une autre chose que constate le rapport Jodoin, c'est
qu'une grande partie des accidents sont dus non pas nécessairement aux
questions techniques ou mécaniques, mais à l'erreur humaine. Je
ne veux pas reprendre un certain nombre de choses, mais il y a eu la côte
aux Ebou-lements, par exemple, il y a eu Eastman. C'est pourquoi on a fait
trois types de permis, parce que quelqu'un qui passait un examen pour obtenir
son permis de conducteur d'autobus, sur un autobus à manutention
automatique, n'était pas nécessairement prêt à
conduire un autobus à manutention manuelle, ce qu'on appelle le fameux
système de double "clutch"...
Une Voix: En français, c'est "embrayage".
M. Lessard: Double embrayage; je sais que, dans le rapport, on
utilise...
M. Chevrette: Embrayage non synchronisé.
M. Lessard: En tout cas, je sais que, dans le rapport Jodoin, on
utilise un terme très spécifique, mais il m'échappe.
Cela a été des causes d'accidents, donc, on va avoir trois
types de permis, les permis 1-1, 1-2 ou 1-3, trois types de permis de
catégorie 1. La catégorie 1 s'applique aux permis de chauffeurs
d'autobus, et, toujours en descendant, le 1-1 couvre le 1-2 et le 1-2 couvre le
1-3. C'est-à-dire que le permis 1-1 sera celui... L'individu devra
passer un examen dans un autobus à manutention fixée,
c'est-à-dire que le permis 1-1 à manutention manuelle
s'appliquera à un autobus de 24 passagers et plus. Le permis 1-2 sera le
permis à manutention automatique, pour un autobus de 24 passagers et
plus. Le permis 1-3 s'appliquera aux autobus de 24 passagers et moins.
Il y aura donc trois catégories de permis, mais encore là,
et en terminant parce que je ne voudrais pas... Il y a beaucoup de choses, mais
surtout la vérification mécanique... La recommandation
n'était pas exactement celle du rapport Jodoin, mais je ne voudrais pas
expliquer, parce que cela se dirigeait plutôt vers les chauffeurs
d'autobus de type urbain, interurbain et de type scolaire. Sur cela je
n'étais pas d'accord dans le sens qu'il peut y avoir un chauffeur
d'autobus de type scolaire qui puisse très bien conduire un autobus de
type urbain. L'important, c'est justement l'embrayage. Ensuite, j'ai
parlé ce matin du comité interminis- tériel de la
sécurité. Il y aura donc des mesures assez sévères
qui permettront d'améliorer la situation. C'est certain, c'est comme un
avion, on ne peut pas faire en sorte qu'on puisse éviter tous les
accidents. L'erreur humaine étant ce qu'elle est...
M. Samson: La vérification mécanique, sans que je
demande au ministre d'aller dans les détails, parce que s'il y a un
document qui doit être déposé bientôt, je suis bien
prêt à attendre le document et qu'on l'étudie à ce
moment, mais j'attache une grande importance à cette question de la
vérification mécanique. Que ce soit sous la forme
suggérée par le rapport Jodoin ou sous une autre forme, je ne
m'attache pas tellement à l'histoire de la forme et je ne favorise pas
non plus cette histoire d'avoir 200 ou 300 inspecteurs sur la route. Cela n'est
pas ce qui va régler le problème. Ce qui, à mon sens, peut
apporter une grande amélioration à ce problème du danger,
parce qu'il y a un danger qui existe, c'est prouvé... Il n'y a
peut-être pas eu suffisamment dans le passé de normes que les
transporteurs devaient respecter. Je pense que les transporteurs sont
parfaitement capables, à condition qu'on établisse un pro forma
d'inspections à faire, exactement comme les détaillants de
voitures automobiles sont obligés de faire rapport aux compagnies
fabricantes de l'inspection de livraison. Ils n'ont pas le choix, quand ils
font l'inspection de livraison. Ils ont une liste de choses à
vérifier, ils sont obligés de cocher les vérifications
faites et de signer les rapports, de sorte que cela permet à la
compagnie qui fabrique de savoir que l'inspection a été faite de
telle et telle façon. S'il y a un bris quelconque au cours de la
période de garantie, je peux vous dire qu'il y a des discussions assez
sérieuses qui se font entre le détaillant et la compagnie
à ce moment.
Ainsi cette formule me semble être une formule qui pourrait
être utilisée par le ministère avec ces compagnies de
transport et les obliger à vous fournir ces rapports, que le
mécanicien qui fait les vérifications signe de son permis de
mécanicien, comme c'est le cas dans d'autres secteurs. Bien sûr,
il pourrait y avoir des vérifications occasionnelles par le
ministère pour voir si cela s'est bien fait selon les normes que vous
avez soumises. Il me semble que ce serait une grande amélioration.
M. Lessard: Vous avez d'ailleurs, dans le rapport Jodoin, la
formule type qui est utilisée pour la Commission de transport de la
communauté urbaine de Montréal qui comprend environ 28 points de
vérification...
M. Samson: C'est à peu près le genre que je
suggère.
M. Lessard: ... et c'est exactement dans ce sens que nous nous
dirigeons.
M. Samson: Comme les avions, évidemment, ont des
systèmes qui les obligent à être très
sévères, même si le besoin ne se fait pas toujours sentir,
il y a quand même des questions automa-
tiques. C'est dans ce sens qu'on pourrait peut-être arriver
à modifier la situation pour l'améliorer sensiblement. Je suis
satisfait de cela, M. le Président, compte tenu du fait que le ministre
va bientôt déposer des propositions.
M. Lessard: Voici, il faut d'abord que je dépose le
mémoire préparé au Conseil des ministres et ensuite je
ferai connaître...
M. Samson: C'est en fonction de cela que je suis disposé
à ne pas aller plus loin là-dedans parce qu'on va attendre ce que
vous avez à dire et on en discutera à ce moment-là.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je veux juste ajouter
à ce que disait le député de Rouyn-Noranda, en ce qui
concerne ce que disait le ministre la multiplication des permis
de conduire. Je peux dire que je ne suis pas tout à fait d'accord. Je
pense que quelqu'un qui va conduire un autobus, où il y a des gens
impliqués dans le public, devrait obtenir un permis A-1 pour conduire un
autobus. Ce n'est pas parce qu'on a une transmission automatique ou une
transmission manuelle qu'on peut faire la différence.
M. Lessard: Lisez l'enquête du coroner.
M. Russell: On peut lire l'enquête du coroner mais c'est un
domaine où j'ai vécu, que j'ai connu et je peux vous dire une
chose: Une personne qui peut conduire un automatique devrait être capable
de conduire à vitesses, avec une "clutch" comme vous dites.
M. Lessard: Ah! les deux. M. Russell: Oui, les deux. M.
Lessard: Ah! d'accord.
M. Russell: Parce que ce n'est pas cela qui fait la
différence, ce n'est pas cela qui fait le jugement. Si vous arrivez
près d'un accident, le gars qui peut conduire un autobus à
"clutch" il va savoir quoi faire avec l'autre aussi. Et l'inverse n'est pas
vrai. Donc, on ne devrait pas accepter d'émettre un permis à
quelqu'un qui ne peut pas conduire un autobus avec une "clutch", pas plus qu'on
va accepter un chauffeur de camion qui ne peut pas conduire avec une
"clutch".
M. Lessard: Seulement, l'individu qui va passer son examen sur
une transmission automatique, n'aura pas le droit de conduire sur une
transmission manuelle. L'individu qui passe son permis sur une transmission
manuelle, lui, aura la possibilité de conduire sur...
M. Russell: M. le Président, le ministre va prendre ses
responsabilités face aux recomman- dations de ses fonctionnaires. Je
voulais simplement émettre mon opinion...
M. Lessard: D'accord.
M. Russell: ... et je suis complètement en
désaccord avec cette formule. Je pense que quelqu'un qui va conduire un
autobus devrait être capable de conduire un autobus de tout
modèle, de tout type et être capable de le conduire et non se
laisser conduire par l'autobus. Je suis en plein accord avec ce que disait le
député de Rouyn-Noranda en ce qui concerne les inspections. Vous
avez des avions, vous avez le système de "logbook" qu'on avait dans
l'armée, vous avez le système que bien des compagnies de
transport utilisent, un livre pour le camion et les rapports sont faits soit au
rnillage ou au mois. Toutes les inspections sont rapportées dans ce
livre; un inspecteur peut en tout temps arrêter le camion, prendre le
livre et vérifier si les rapports sont faits convenablement. C'est la
façon de suivre et je pense que c'est peut-être le meilleur
système à installer. Comme disait le député de
Rouyn-Noranda, cela ne prendra pas une armée d'inspecteurs.
M. Lessard: C'est exactement dans ce sens qu'on se dirige.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Oui, dans le même sens, M. le Président,
que le député de Brome-Missisquoi quant au permis de chauffeur
d'autobus. Juste pour souligner peut-être que s'il n'y avait qu'une forme
de permis, c'est-à-dire celui qui est capable de conduire toutes les
catégories d'autobus, je pense que ce serait l'idéal. Vous seriez
sûr d'avoir toujours un chauffeur apte à conduire le
véhicule concerné. Ce qui pourrait être un
inconvénient, avec la formule à trois catégories que vous
nous avez suggérée, c'est que cela n'élimine pas la
tentation qui est bien évidente lorsqu'il s'agit d'une flotte d'autobus
et qu'il manque un chauffeur ou deux sur des trajets où on utilise un
autobus à conduite manuelle et qu'il n'y a pas de chauffeur disponible
de cette catégorie, il y a toujours cette tentation d'utiliser le
chauffeur qui est disponible au risque de ne pas se faire prendre.
J'ai la nette impression que dans ce domaine, compte tenu des
difficultés et des dangers qui existent, il ne faudrait pas prendre de
chance. Il vaut mieux et je pense que ce n'est pas plus difficile pour
quelqu'un qui veut devenir un chauffeur d'autobus, ce n'est pas tellement plus
long apprendre à changer de vitesses sur un autobus de type
à transmission standard que d'apprendre à manoeuvrer son
véhicule même avec une transmission automatique. Cela ne fait pas
tellement de différence pour celui qui aura à demander son
permis. Je vous assure que si vous exigez qu'il soit capable de manoeuvrer une
transmission de type
régulier pour lui donner son permis, il apprendra facilement. Il
trouvera quelqu'un qui le lui apprendra. Je pense qu'on doublerait nos
garanties de sécurité si on allait vers ce type de permis
plutôt que le type à trois catégories ou la
troisième catégorie, dans le cas de celui qui a un permis en sa
possession pour conduire un véhicule de type transmission automatique
moins 24 passagers qui serait tenté, quand il y a un besoin et que cela
presse, de sauter dans l'autre et d'apprendre aux frais des passagers.
M. Lessard: Seulement pour répondre à cela, dans
l'aviation, il y a aussi des classes de permis. Il y a différentes
classes de permis. D'autre part, il faut tenir compte à un moment
donné d'une certaine période de transition. Je suis certain qu'il
faut être sévère quant à la sécurité,
mais il ne faut pas non plus éliminer complètement tous ceux qui
ne peuvent pas conduire tous les différents types d'autobus. J'ai
l'impression qu'avec le temps, chacun prendra un permis de classe 1-1, mais il
y aura des exigences. On pense avoir, de concert avec le ministère de
l'Education, des cours non seulement de conduite de véhicule automobile
qu'on a déjà, mais des cours de conduite d'autobus. Les exigences
seront plus sévères pour un permis de classe 1,
c'est-à-dire qu'il faudra plus d'années d'expérience comme
conducteur, parce qu'on ne devient pas conducteur d'autobus du jour au
lendemain. A l'examen pour l'obtention d'un permis, par exemple, de classe 1-1,
les exigences seront plus sévères que pour l'obtention d'un
permis de classe 1-2, c'est-à-dire en ce qui a trait à
l'expérience de l'individu.
M. Samson: Peut-on me dire combien, sur l'ensemble des permis
utilisés pour les fins de conduite d'autobus aujourd'hui, il y a de
chauffeurs qui ne sont pas capables de chauffer un autobus ordinaire?
Combien?
M. Lessard: Le problème... M. Samson: Pas beaucoup.
M. Lessard: ... c'est que le...
M. Samson: Peut-être qu'à l'avenir, avec vos trois
catégories, vous en arriverez à former des chauffeurs de calibre
moins élevé.
M. Lessard: ... problème qui peut se poser, c'est que
l'individu qui ne fait que conduire parce qu'il aura des rappels
à un moment donné sur les examens continuellement sur un
véhicule à manutention, à embrayage automatique en arrive
à perdre l'expérience ou l'habileté à conduire un
véhicule à manutention manuelle.
M. Russell: Mais là n'est pas le problème. Ce n'est
pas le changement de vitesse qui est le problème. Le problème
quand il arrive, c'est dans un autobus aussi bien qu'un camion, aussi bien
qu'un avion. Quand l'avion va bien et qu'on veut faire atterrir l'avion c'est
une affaire de rien faire voler un avion, presque tout le monde peut
faire voler un avion le problème c'est pour savoir quoi faire...
C'est exactement la même chose pour un chauffeur d'autobus ou de camion.
Quand arrive un problème dans une descente, dans une courbe ou sur une
route glissante, il faut savoir exactement quoi faire pour contrôler le
véhicule. C'est là qu'arrivent la plupart des accidents. Je
pourrais me référer à celui d'Eastman. C'était dans
une côte et je suis convaincu qu'il y a peut-être eu là
je n'ai pas eu les détails de l'autobus mais cela a
peut-être été un manque d'expérience. On aurait
peut-être pu passer à travers et éviter l'accident. Mais
c'est là l'important. Ce n'est pas la question de changer les vitesses.
Cela s'apprend dans une demi-journée.
M. Lessard: Justement, en descendant une côte... Il y a
peut-être d'autres solutions aussi concernant notre signalisation. Le
député de Charlevoix soulignait à un moment donné
la nécessité de pouvoir indiquer dans notre signalisation le
degré de la pente. (20 h 30)
Mais il reste ceci. Un individu qui n'est pas capable d'embrayer, par
exemple, la vitesse lente lorsqu'il est sur un véhicule à
manutention manuelle, si les freins il y a deux systèmes de
freins manquent, il n'est pas capable d'utiliser sa
décélération. C'est donc extrêmement important
d'être capable d'utiliser la décélaration à
manutention manuelle, c'est justement le système du double embrayage ou,
comme le dit le député de Rouyn-Noranda, de l'embrayage
synchronisé... pas synchronisé, ce n'est pas exactement la
même chose, l'embrayage synchronisé.
M. Samson: C'est quand ce n'est pas synchronisé qu'il faut
faire "double clutch", quand ça l'est, on n'a pas besoin de le
faire.
M. Lessard: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je ne voudrais pas
éterniser la discussion qui a cours actuellement, je sais que c'est un
problème très vaste, et autant il y a d'intervenants, autant il
peut y avoir d'opinions différentes suivant l'expérience de
chacun, suivant la région que chacun représente.
Je suis quand même tenté de suivre l'opinion du ministre
pour une raison. Ayant vécu dans la Suisse du Québec depuis un
bon bout de temps je ne voudrais pas dire mon âge et ayant
oeuvré sur différents types de véhicules, même sur
des camions, que ce soit dans les côtes à Godin,
Saint-Joseph-de-la-Rive ou ailleurs, ce ne sont pas les plus faciles du
Québec, surtout en période automnale, ce qu'on constate dans les
autobus, on le constate également chez le camionneur. Les camionneurs
qui vont dans la région de la Côte-Nord ou dans la région
de Chicoutimi-Lac-Saint-
Jean, c'est assez rare que ces gens ont des accidents, parce qu'ils
connaissent les conditions du terrain et ils savent se servir d'un
véhicule dans des situations difficiles. Quand on a des accidents
extraordinaires dans les côtes, chez nous, c'est normalement un
conducteur qui est habitué de voyager en terrain planche et qui
connaît mal l'importance des compressions à donner et de la
"double clutch" à faire au moment voulu et, au moment où il
attend, il est trop tard et il n'est pas capable de changer assez sa l'
évolution et c'est l'accident qui arrive.
Je touche du bois, mais, quand je regarde les conducteurs d'autobus
scolaires, chez nous, vivant dans un terrain donné qui est un des plus
accidentés du Québec, avec des charges importantes, ils ne
prendraient pas le risque d'avoir un véhicule en mauvais état
sachant qu'eux-mêmes seraient les premiers à se casser la gueule
et ce serait la tragédie pour ceux qu'ils transportent. Alors, ils ne
prennent pas de chance.
Je suis en contradiction, malgré que je respecte leur
décision, avec certains jugements qui ont été rendus par
les coroners à l'endroit du ministère des Transports, parce
qu'avec toute la sagesse que je reconnais à ces honorables juges, il
ressort que le ministère des Transports ne pourra jamais, avec les
moyens à sa disposition, faire en sorte que le réseau routier du
Québec soit partout aussi "planche" que la table qui est devant nous.
C'est une condition qu'il faut d'abord réaliser.
Quand on me dit que, dans la côte de Saint-Joseph-de-la-Rive, il
aurait fallu que le ministère des Transports fasse le nécessaire
pour en amoindrir la pente et qu'on a 21, 22 ou 100 pieds, vous avez beau
tenter de l'amoindrir, en dépensant quelques millions, vous allez vous
retrouver avec 15 ou 20 pieds. Vous partez d'un point donné et, à
trois quarts de mille de distance, vous avez descendu une pente d'une altitude
de 3600 pieds; il ne faut tout de même pas rêver en couleur en
pensant qu'on va faire disparaître la montagne.
On parle beaucoup de l'inspection des véhicules. Comme le disait
le ministre tantôt, je suis un de ceux qui croient, de
l'expérience de fonctionnaires avec qui j'ai vécu,
l'expérience que j'ai eue moi-même au ministère des
Transports, ce que j'en connais, qu'il y a forcément des vices dans les
véhicules. Il ressort que, dans la majeure partie des cas, on constate
que c'est l'erreur humaine qui, trop souvent, est la raison principale d'un
accident. Je ne voudrais pas mentionner des cas particuliers de
véhicules, de transporteurs par autobus qui ont eu des accidents
déplorables, de véhicules inspectés presque dans les
heures précédentes. Inspectez le véhicule que vous
voudrez, qu'il soit dans la meilleure condition possible, si le conducteur ne
connaît pas les dangers inhérents à une route donnée
et qu'il abuse d'un véhicule pendant une heure ou deux dans des
descentes où cela semble facile, à un moment donné, la
tragédie est à quelques pieds devant soi. A ce moment-là,
ce n'est plus le temps de penser si on aurait dû se servir des
compressions requises et on a les résultats qu'on a connus.
Tantôt vous parliez des différents types de permis qui
pouvaient être accordés. Il est indiscutable qu'à mon sens
un conducteur de camion qui connaît bien les doubles pédales
d'embrayage et le conducteur qui se sert d'un véhicule à
changement manuel, ces gens-là sont normalement plus efficaces, et de
beaucoup, que ceux qui utilisent un véhicule à transmission
automatique. On peut bien faire référence sans insulter la
gent féminine à une femme qui apprend à conduire.
Si vous avez un véhicule à embrayage manuel, elle va
hésiter un certain temps en disant: J'espère que tu vas modifier
ton véhicule, que tu vas le changer parce qu'il est plus facile de
conduire un véhicule de ce type-là. Le véhicule à
embrayage manuel, même un transporteur scolaire, surtout sur terrain
plat, qui n'a jamais employé la double "clutch" et qui n'est pas
familier avec ça, ne peut l'apprendre du jour au lendemain. C'est une
école qui vient de jour en jour et les camionneurs qui font du transport
en montagne savent pertinemment qu'ils ne doivent pas mettre leurs camions dans
les mains de n'importe qui sans que les gars soient habitués sur des
terrains semblables, avec des charges correspondantes à la
capacité des véhicules.
Je voulais poser une question. Je me rappelle que dans les derniers
moments où j'étais à ce ministère-là, alors
qu'on pensait en fonction de dizaines et de dizaines de milliers de
véhicules de certains types qui, transportant des gens, devaient passer
des inspections plus fréquentes, on sait les dizaines et les dizaines de
milliers de véhicules que cela comprend... Jamais les forces du
ministère n'auront les moyens, je pense, à étape
régulière d'avoir tout l'effectif en place, avec les conditions
salariales qu'on connaît, pour inspecter tous ces
véhicules-là. Il avait été fortement question
ce n'est pas une cachette avec M. Ghislain Laflamme et d'autres
que l'on puisse habiliter des dépositaires autorisés à
travers le Québec à faire des inspections données
qu'aurait à solder le transporteur pour prouver que le véhicule
pour lequel il a un permis est en mesure de circuler avec toute la
sécurité. J'espère que le ministère a avancé
dans cette direction-là, pour autant qu'on impose les
pénalités requises aux garages d'inspection qui ne donneraient
pas, étant donné que ce seraient leurs clients, ou ne feraient
pas toute l'inspection voulue pour donner toute la sécurité au
public.
On pourra y revenir quand nous serons rendus au transport scolaire, mais
il ressort quand même que c'est un des transports où les passagers
sont des gens qui, étant jeunes, ne sont pas toujours en mesure d'exiger
du conducteur qu'il prenne toutes les précautions requises. C'est la
même chose dans le domaine du transport des handicapés et des
personnes âgées. Ces personnes ne sont souvent pas en mesure,
forcément, d'exiger certaines choses et le ministère doit prendre
toutes les précautions qui s'imposent.
Est-ce à dire que le ministère des Transports
s'apprête d'après ce que j'ai cru comprendre tantôt
à faire passer des examens? Ce n'est pas
possible que les membres de la commission connaissent le type d'examens
qui seront passés? Est-ce que ces documents sont secrets?
M. Lessard: Actuellement, l'examen qu'on fait passer c'est
l'examen pratique d'abord; M. La-flamme pourra parler de l'examen
théorique comme tel. L'examen pratique doit avoir lieu dans le type de
véhicule que devra conduire l'individu. On a actuellement beaucoup de
conducteurs, parce qu'il faut quand même tenir compte du fait qu'il y a
beaucoup de conducteurs qui ont passé leur examen dans des mini-bus...
On va donc faire les efforts nécessaires pour qu'ils soient dans
l'obligation de passer l'examen dans le type de véhicule qu'ils devront
conduire.
En ce qui concerne l'examen théorique, M. Laflamme pourrait
expliciter les modifications...
En fait, les modifications fondamentales qui apparaissent comme
l'a mentionné le ministre c'est qu'à l'avenir, dans le
domaine du transport par autobus, il faudra se présenter sur rendez-vous
pour passer son examen dans le type d'autobus qu'on veut conduire et faire la
démonstration qu'on est capable de conduire ce type-là.
Préalablement, il va falloir avoir satisfait aux critères
médicaux, qui n'ont pas vraiment changé parce qu'ils ont
été établis par les associations de
spécialistes.
Ce sont un peu les critères médicaux qui nous font penser
aux trois classes de permis plutôt qu'à deux classes ou une
classe, parce qu'en fonction de la dimension du véhicule, du poids du
véhicule, on peut imposer des conditions médicales plus strictes
ou moins strictes, je ne veux pas embarquer là-dedans. Mais les
médecins spécialistes ont déterminé des
critères, si bien qu'un véhicule de 24 passagers est accessible
à des gens qui ont une certaine condition physique et le véhicule
avec plus de passagers ne leur serait pas accessible. On s'est dit: Est-ce
qu'on doit leur interdire le marché du chauffeur de transport d'autobus
simplement à cause du fait qu'ils ne sont pas capables d'aller au
maximum.
Il y a cet examen pratique sur le véhicule approprié, il y
a des critères médicaux plus spécifiques, il y a un
questionnaire théorique qui se rapporte au genre... il est en deux
parties, le questionnaire général sur les règles
générales de la circulation et de la signalisation qui ne change
pas d'un type de véhicule à l'autre, une double ligne blanche,
qu'on soit à bord d'un véhicule autobus ou de promenade,
ça signifie la même chose, et un questionnaire spécifique
à la conduite du véhicule approprié.
M. Mailloux: II y a une question supplémentaire que je
voudrais vous poser, parce qu'elle m'a été posée par
quelques conducteurs dont je reconnais la compétence. On semble inquiet,
chez certains de ces gens qui ne possèdent pas le degré
d'instruction requis pour aller vers un questionnaire où ils auraient
à répondre par écrit, ne possédant pas le minimum
pour le faire. Je ne pense pas, pour autant que la personne en ques- tion soit
en mesure de démontrer qu'elle connaît la signalisation de
manière parfaite, qu'elle soit en mesure d'observer toutes les
règles d'une bonne conduite, j'imagine que le ministère sera
quand même indulgent sur les réponses que donneront les gens qui
n'ont pas les qualifications requises pour répondre aussi efficacement
que le voudrait le ministère.
M. Lessard: Ces personnes auront la possibilité d'obtenir
l'aide d'un examinateur et de passer l'examen oral plutôt que l'examen
écrit. Une autre chose en relation avec ce que le député
de Charlevoix disait tout à l'heure, je ne veux pas mésestimer la
connaissance des coroners et des juges, mais combien de fois, je pense
même du temps du député de Charlevoix, a-t-on
recommandé les ceintures de sécurité dans les autobus
scolaires? Combien de fois aussi a-t-on recommandé une brigade scolaire,
de même que l'amélioration des pentes, des courbes et des
côtes. Je comprends qu'avec un budget qui serait passablement plus
élevé pour la construction routière, etc., on pourrait
peut-être tout corriger au Québec. Mais comme le disait le
député de Charlevoix, quand vous arrivez dans la région de
Charlevoix où, comme on le soulignait, c'est un peu la Suisse du
Québec, ce sont des choses qui ne se corrigent pas du jour au lendemain.
C'est certain que c'est assez facile pour quelqu'un qui analyse les causes d'un
accident de dire: Le ministère des Transports aurait dû corriger
cette pente ou cette courbe depuis très longtemps. Mais on est
obligé de fonctionner avec des budgets.
La question des brigadiers scolaires. Il y a eu une expérience de
brigadiers scolaires, au niveau du transport scolaire. Mais justement, il y
avait des problèmes très spécifiques, c'est-à-dire
que ça dépend de quel type de brigadier. On a essayé de
former des brigadiers, des jeunes étudiants qui s'occupaient de la
brigade scolaire. Mais encore là, il n'y a jamais eu d'accident, mais il
y a eu des cas où le jeune brigadier devait presque se sauver, parce que
certains ne respectaient pas la circulation. Quand ce sont des jeunes de 12 ans
et 13 ans, il faut faire attention d'utiliser ces jeunes pour faire de la
circulation au niveau du transport scolaire. (20 h 45)
II y avait le coût, il y avait l'analyse aussi, et certaines
villes ont utilisé des brigadiers adultes. Mais à quel
coût? On paie déjà, dans le transport scolaire, $203
millions. J'ai essayé, en collaboration avec le Club automobile du
Québec, de considérer cela, mais, dans l'ensemble, on arrive
à des coûts astronomiques, d'autant plus que le transport scolaire
est déjà rendu à un coût très
élevé.
En ce qui concerne les ceintures de sécurité, comme il n'y
a pas d'hôtesses comme dans les avions, à part du Grand Express,
que nous avons ici, avec des ceintures de sécurité dans les
autobus scolaires, ce sont des jeunes qui sont dans ces autobus et il peut se
produire des blessures dues à du châmaillage entre les
étudiants.
Il y a une chose que le rapport Jodoin constate; c'est sous juridiction
fédérale, mais,
jusqu'à maintenant, il y a quand même un comité de
la sécurité, de même que le règlement 11 qui
concerne le transport scolaire, c'est l'utilisation de boulons pour bien fixer
les sièges au plancher. Il semble qu'il y avait là une faiblesse,
et c'est une autre mesure qu'on m'a demandé d'établir dans les
normes, pour que les sièges soient bien fixés au plancher. En ce
qui concerne le siège avant, celui du chauffeur et des premiers
passagers, le rapport Jodoin recommande de recouvrir la barre de fer en avant,
ou encore, la ceinture de sécurité.
Il y a bien des choses, comme cela, qu'on nous a recommandées. Il
suffit de lire le rapport Jodoin. Je dois quand même dire que M. Jodoin a
fait, en l'espace de quelques mois, un travail assez extraordinaire. Il a mis
en coordination tous les spécialistes des commissions de transport, pour
analyser tous les problèmes de transport. Je pense que le mémoire
qu'il nous a présenté est excellent, mais il évite de
créer des structures tellement lourdes.
Il est certain que je devrai envisager l'engagement d'autres
vérificateurs, parce que, actuellement, les responsabilités du
ministère des Transports du Bureau des véhicules
automobiles se sont élargies avec l'inspection des taxis, en plus
de l'inspection des autobus scolaires. Actuellement, c'est exact, avec le
nombre de personnes à notre disposition, le nombre de
vérificateurs, nous ne sommes pas capables de suffire à la
tâche et on devra procéder à l'engagement d'autres
personnes.
M. Mailloux: A la suite de ce que vient de dire le ministre
relativement au rapport Jodoin, dont je n'ai pas pris connaissance au complet,
je ne sais pas si M. Laflamme ou un autre spécialiste pourrait
s'informer.
La fabrication, précédemment, des autobus scolaires, quant
au plancher, en parlant de l'attache possible du siège, normalement,
jusqu'à maintenant, c'était sur un plancher de
contreplaqué à peu près. Il est impensable d'aller visser
un tel plancher sous les siège qui ne seraient pas retenus devant
n'importe quel impact. Cela amènerait des embêtements encore plus
considérables.
Le ministre vient de parler des coûts prohibitifs qu'il assume
déjà dans le transport scolaire, c'est déjà
au-delà de $200 millions. Et, à l'instant où on demandera
des véhicules de fabrication beaucoup plus dispendieuse, on sait la note
à payer pour l'Etat, avec la flotte considérable que cela
entraîne. Je me demandais je comprends que les normes de
fabrication sont de juridiction fédérale si, dans les
nouveaux modèles qui viendront sur le marché je dis cela
en passant, je ne voudrais pas qu'on me dise que je suggère une telle
chose devant l'obligation peut-être, un jour ou l'autre,
d'attacher les élèves à un siège qui serait retenu,
si cela demeurait un plancher de contreplaqué si le "frame", le
châssis, ne pourrait pas comprendre deux lames d'acier, de chaque
côté de l'autobus, où pourraient être retenus ces
sièges, par des boulons, sans que le coût devienne prohibitif.
Est-ce que cette carrosserie est agencée de telle façon que ce
serait possible, sans amener des coûts prohibitifs? Est-ce que ce
pourrait être suggéré dans les normes futures?
M. Lessard: Je ne sais pas. Peut-être que M. Laflamme
pourra expliciter tout à l'heure. Maintenant, il y a la question aussi
de la pesanteur et du coût d'énergie. Je ne sais pas, on est
peut-être en discussion avec des experts dans ce secteur.
C'est simplement à titre de renseignement. Le problème de
l'ancrage des sièges n'est pas unique au Québec; il est commun
à toutes les juridictions en Amérique du Nord. Le rapport Jodoin
fait allusion à des recherches qui ont été faites ailleurs
aux Etats-Unis et dans le reste du Canada pour trouver le moyen d'ancrer
différemment les sièges au plancher sans modifier
nécessairement le plancher. Il y a déjà une norme qu'on
est en train d'étudier avec Transports Canada, la direction de la
sécurité routière, à savoir qu'au lieu d'être
une vis, ce serait une vis avec des pattes de chaque côté qui
étendrait sous le plancher, le support, la superficie pour retenir le
siège.
M. Mailloux: Le plancher serait d'une épaisseur de
combien?
M. Lessard: L'épaisseur actuelle prévue.
M. Mailloux: C'est combien l'épaisseur d'un plancher
actuel d'un autobus scolaire?
M. Lessard: Je pense que c'est trois quarts de pouce.
M. Mailloux: Autant que cela.
M. Lessard: Je le pense simplement.
M. Mailloux: Peut-être.
M. Lessard: Ce ne serait pas d'augmenter l'épaisseur du
plancher, ce serait simplement d'augmenter la surface portante de...
M. Mailloux: Qui serait latérale au plancher.
M. Lessard: C'est cela. Les coûts là-dedans seraient
relativement...
M. Mailloux: Bénins.
M. Lessard: ... peu élevés. Cela permettrait une
ceinture de sécurité, si besoin est, mais surtout cela
éviterait aux sièges de se décrocher en série les
uns les autres et de coincer les passagers entre chaque siège.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Shefford.
M. Vaillancourt (Orford): Orford.
Le Président (M. Jolivet): Orford, c'est vrai,
excusez-moi.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, tout à
l'heure, M. Laflamme disait que les personnes qui vont passer des examens
doivent s'y rendre sur rendez-vous sur un véhicule approprié. Le
véhicule approprié est fourni par qui? Est-ce qu'il est fourni
par la personne qui va passer l'examen ou par le ministère des
Transports?
M. Lessard: Par le candidat.
M. Vaillancourt (Orford): Avez-vous pensé de changer cette
politique-là, étant donné que cela coûte
énormément cher au candidat qui doit s'y rendre assez souvent,
deux ou trois fois, avant de passer les examens? Vous savez qu'un jeune
chauffeur ne possède pas le véhicule approprié assez
souvent et qu'il est obligé de le louer à des prix très
onéreux l'heure, soit $20 ou $25 l'heure. S'il est obligé de
prendre trois, quatre ou cinq heures pour aller passer son examen, cela lui
coûte $100 ou $125.
Je peux vous dire que plusieurs personnes qui se sont rendues sur
rendez-vous comme cela à des examens m'ont fait cette plainte dans le
sens que cela coûtait extrêmement cher pour se faire qualifier
comme chauffeur. Je me demande si le ministère ne pourrait pas changer
sa politique et s'arranger avec des propriétaires de véhicules,
soit des compagnies de transport ou autres, pour les fournir gratuitement au
candidat qui doit aller passer des examens, étant donné que... Si
le ministère faisait cela, s'il centralisait ces examens-là par
région et selon des ententes avec certains propriétaires de
véhicules, ce serait beaucoup plus facile et beaucoup plus à
point, je pense, pour permettre au candidat d'aller passer des examens.
M. Lessard: Je pense que le député d'Orford vient
de soulever un problème très sérieux. Il est certain que,
d'abord, s'il n'a pas son permis classe 1-1, il ne peut pas venir passer son
examen avec l'autobus, à moins qu'il soit déjà
accompagné par quelqu'un qui a un permis. Il faudrait, à ce
moment-là, envisager la centralisation dans des bureaux
spécialisés en fait du ministère des Transports, du Bureau
des véhicules automobiles pour avoir à la disposition, pendant la
période peut-être non utilisée, l'autobus scolaire. Je
pense que c'est un problème sérieux. Je vous avoue que...
M. Vaillancourt (Orford):... que le ministère se penche
sur ce problème-là, étant donné que cela cause des
problèmes à plusieurs qui doivent aller passer des examens pour
se qualifier, pour avoir un permis.
M. Lessard: Une simple observation. En général,
cependant, l'individu qui veut avoir le permis d'une classe appropriée a
déjà un employeur en vue et a déjà commencé
à apprendre avec cet employeur en vue, et généralement
j'emploie à dessein le mot "généralement", parce
qu'il y a des exceptions c'est l'employeur qui envoie un de ses
véhicules avec le chauffeur qui a montré à conduire
à ce candidat. Lorsqu'on aura, avec le ministère de l'Education,
développé des cours de formation, il faudra avoir des
véhicules là-dessus et on pourra utiliser ces véhicules
pour vérifier les connaissances du candidat. La suggestion est
excellente d'avoir des accords du ministère avec certains
propriétaires de véhicules...
Il faut dire aussi qu'à la suite des discussions que j'ai eues
avec différentes associations, les transporteurs sont eux-mêmes
intéressés, à la suite de ce qui est arrivé,
à créer un climat de sécurité et dans le transport
scolaire et dans le transport public. Il va falloir envisager leur
collaboration, mais je pense que c'est un problème qui va mériter
notre attention.
M. Vaillancourt (Orford): J'en fais la suggestion.
J'espère que vous y donnerez suite.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, une dernière question
à ce sujet. Est-ce que les officiers du ministère ont
envisagé de recommander au ministre l'inspection obligatoire de tous les
véhicules qui circulent au Québec, comme on le fait dans certains
Etats américains, au moins une fois l'an?
M. Lessard: Encore là, il faut y aller graduellement dans
le sens que cela comporte des coûts. Nous allons avoir, comme je le
soulignais, je vais demander une augmentation des effectifs du ministère
pour la vérification à la foi des autobus scolaires et des taxis,
pour avoir au moins un contrôle sur la vérification. Cependant,
nous avons trois étapes là-dedans ou un certain nombre
d'étapes, M. Laflamme pourra continuer.
D'abord, tout véhicule qui entre de l'extérieur
parce que le Québec est le "dumping" de ce qu'on appelle les "minounes"
devra être inspecté. Par la suite, on va aller à la
deuxième étape, c'est-à-dire tout véhihule pour
lequel il y a un transfert entre individus. Ensuite, tout véhicule vendu
par un dépositaire. Graduellement, on veut en arriver à une
vérification mécanique des véhicules automobiles.
Il y a aussi la possibilité, dans le cadre du
développement des centres d'évaluation de l'assurance automobile,
d'utiliser ces centres pour faire faire la vérification. Cependant, la
Sûreté du Québec, actuellement, c'est la semaine de
sécurité, j'en ai reçu des échos tout à
l'heure fait aussi des vérifications sur les véhicules,
particulièrement les véhicules qui paraissent dans un état
non satisfaisant. Je recevais justement un appel téléphonique
tout à l'heure de quelqu'un dont on avait tout simplement fait remiser
le véhicule et qui protestait énergiquement du fait que son
véhicule avait été remisé par la
Sûreté du Québec. Maintenant, il faut bien comprendre une
chose. Je comprends bien la situation de l'individu qui m'expliquait qu'il
avait des enfants, qu'il devait se rendre à son travail pour ne pas
perdre son emploi, et ainsi de suite. Il faut quand même se dire une
chose dans
ce secteur, c'est que cela a certainement apporté des
réactions négatives. C'est la protection des zones et aussi la
protection de l'individu. C'est certain qu'on devra être beaucoup plus
sévères. D'ailleurs, une des conséquences de l'assurance
automobile a justement je ne sais pas si M. Laflamme peut donner un peu
l'estimation que nous avons apporté la conséquence
suivante, c'est-à-dire que, beaucoup de propriétaires de
véhicules, non pas à cause de l'obligation de prendre une
assurance automobile qui n'était pas obligatoire dans le passé,
n'ont pas renouvelé l'émission de leur plaque d'immatriculation
de leur vieux véhicule, de telle façon qu'on estime à 250
000 le nombre de véhicules qui auraient été retirés
de la circulation à cause justement de la nécessité de
s'assurer. Ces véhicules, en fait, ne sont plus en circulation
actuellement. (21 heures)
M. Russell: C'est simplement pour ajouter que, dans l'Etat de la
Floride, je crois, c'étaient des centres, mais le propriétaire de
l'automobile est obligé de payer pour faire faire son inspection. Donc,
ce n'est pas un coût tellement onéreux pour le gouvernement ou le
ministère. C'est l'individu qui est obligé de payer sa propre
inspection. Je pense que c'est $5...
Je n'ai pas autre chose.
Le Président (M. Jolivet): Eléments 1, 2, 3 du
programme 2 adoptés?
Programme 3, M. le ministre?
Construction du réseau routier
M. Lessard: M. le Président, j'ai eu l'occasion, dans mes
commentaires... Alors, s'il y avait des questions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Lessard: Vous avez d'ailleurs dans le livre que je vous ai
transmis la répartition de l'enveloppe des différents
éléments par région.
M. Mailloux: M. le Président, avant de poser des questions
sur la programmation de l'année financière en cours, est-ce que
le ministre voudrait m'informer... Il a mentionné cet après-midi
qu'aux crédits périmés au programme 3, il y avait eu $41
millions qui avaient été retournés au ministre des
Finances. Est-ce qu'on me dirait dans quelle région plus
particulièrement il y a eu des retards dans les travaux...
M. Lessard: Les crédits périmés par
élément de programme, disons, qui ont été au niveau
des autoroutes, de l'ordre de $6 millions principalement à l'autoroute
Dufferin, d'accord, et les principaux crédits périmés ont
été au programme 3, élément 2, routes principales,
de l'ordre de $25 millions.
M. Mailloux: Si je comprends bien, les crédits
périmés n'affectaient pas des travaux sur lesquels il y avait des
ententes fédérales-provinciales qui devaient se continuer pour
obtenir l'autre ordre de gouvernement...
M. Lessard: En 1970, il y avait des crédits de l'ordre de
$500 000, c'est ça. Il y a des travaux, disons, comme l'échangeur
Southwark dans la région de Montréal, des problèmes
d'expropriation et de déplacement des installations de certaines
compagnies ainsi de suite. Dans les routes régionales, il y a eu des
crédits périmés de l'ordre de $6 millions, et, dans les
autres routes, inférieurs à $3 millions, des travaux sur les
rampes.
M. Mailloux: Sur la programmation que le ministre a
déposée quant aux différentes régions,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, forcément, c'est la 132, sur les
programmes déjà commencés qui se continuent,
Saguenay-Lac-Saint-Jean, est-ce qu'il est, à l'intérieur de ce
montant, question de la route Alma-La Baie? Est-ce qu'il y a un début de
travaux? Probablement que...
M. Lessard: ... pour un montant de $600 000. C'est ça.
M. Mailloux: C'est ce qui est donné dans les pages
suivantes.
M. Lessard: C'est ça. En ce qui concerne la route Alma-La
Baie, ce qu'on appelle l'autoroute 70...
M. Mailloux: Sur l'entente
fédérale-provinciale.
M. Lessard: ... sur l'entente fédérale-provinciale,
nous venons d'avoir, c'est-à-dire que nous avons eu, il y a quelques
mois, l'acceptation. Sur le secteur de Chicoutimi-Jonquière, il y avait
des discussions, d'une part, entre le ministère de l'Agriculture et
particulièrement l'UPA régionale, et, d'autre part, la ville de
Jonquière. J'ai appris aujourd'hui qu'il y avait maintenant entente sur
le tracé. Alors, nous pourrons y aller. C'est certain que nous devons
faire les études nécessaires, mais nous espérons aller, le
plus tôt possible, en construction de la route Alma-La Baie, mais il nous
reste des expropriations à faire et, ensuite, la préparation des
plans et devis.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait si, de
manière générale, à l'intérieur du budget de
l'année financière en cours, en raison du gel des basses terres
du Saint-Laurent, la programmation qui est annoncée pourrait être
remise en cause ou est-ce que pour tous les plans déjà
déposés et terminés sur lesquels les utilités
publiques ont déjà été déplacées, il
n'y a aucun problème de retard aux travaux ou est-ce qu'il y a des
problèmes particuliers à quelques endroits?
M. Lessard: Sur les projets qui étaient déjà
commencés, où les travaux étaient avancés, il
n'y
a pas de problème qui se pose. Cependant, nous avons quand
même eu des communications avec le ministère de l'Agriculture,
comme le ministère de l'Environnement, pour accélérer
l'émission de permis, parce que particulièrement dans
l'environnement, vous savez que maintenant, on exige un permis sur la
programmation globale d'une route et non pas sur des tronçons. Nous
avons quand même demandé j'ai rencontré tous les
chefs de district avant Noël et nous leur avons demandé, pour
être plus prudents, de prévoir des genres de banques de travaux
pour être certains qu'on n'aura pas de problèmes pour
dépenser notre argent. Mais d'après ce qu'on m'indique
parce qu'on a eu l'occasion d'en discuter passablement avec les fonctionnaires
du ministère c'est que les problèmes sont en train de
s'aplanir actuellement et il y a une collaboration entre les trois
ministères de telle façon qu'on devrait être capable de
passer à travers. En tout cas, on souhaite être capable de passer
à travers l'ensemble de nos projets.
M. Mailloux: Quant à l'autoroute de la rive nord...
M. Lessard: L'autoroute de la rive nord entre Donnacona et
Trois-Rivières, nous avons obtenu il y a quelques semaines, deux mois,
le permis de déboisement, et les travaux de déboisement sont
actuellement commencés.
M. Mailloux: Je voulais demander au ministre quant à cette
route, quelle est l'importance des travaux qui restent à
compléter? Combien de dizaines de millions sont encore en cause et
quelle est l'échéance?
M. Lessard: Presque toutes les structures sont actuellement en
place: les viaducs et les ponts. Nous procédons cette année au
déboisement, sur toute sa longueur, ainsi qu'un tronçon de
l'autoroute 755, à partir de Trois-Rivières. Du pont de la
rivière Saint-Maurice à l'autoroute 40, sera donné en
terrassement et gravelage, un contrat de l'ordre de $6,5 millions et il y aura
aussi un contrat de drainage sur l'autoroute 40 pour le secteur de
Saint-Louis-de-France jusqu'au pont de la rivière Batiscan.
M. Mailloux: Mais en dehors de ces montants pour le
complément de la route...
M. Lessard: En dehors de ces montants, il restera un montant
global d'environ $80 millions donnés en contrats de terrassement et de
gravelage d'ici les quatre prochaines années.
M. Mailloux: D'Estimauville à Villeneuve, c'est le
complément de Dufferin-Montmorency, j'imagine? Avec des plans
révisés sur la rivière Beauport pour permettre...
M. Lessard: C'est-à-dire sur la rivière Beau-port,
le contrat comme tel est suspendu, si vous me permettez, est bloqué.
Oui, parce qu'en fait, il y a des négociations actuellement avec le
ministère de l'Environnement. Pour s'entendre sur les types de
structures que nous pourrions utiliser, à savoir est-ce que nous allons
y aller sur pilotis ou... ou encore, sur la terre ferme, en suivant
l'embouchure de la rivière Beauport.
M. Mailloux: Mais je ne comprends pas. Sur la terre ferme,
à un moment donné, il va falloir sauter la rivière?
M. Lessard: Non, c'est une possibilité que nous
considérons. Je ne trouve pas que ce serait, en tout cas, à
première vue, je ne peux pas comme le disait le ministre cet
après-midi, le député, je ne suis pas un ingénieur,
cependant c'est une alternative qui peut aussi être
envisagée ou encore, l'autre alternative, c'est d'utiliser des
pilotis.
On attend une esquisse d'ici une couple de semaines qui permettrait de
répondre à certaines exigences qui ont été
soulevées en audience publique à l'automne...
On termine d'ici deux à trois semaines les esquisses, qui
répondront à certaines demandes qui ont été
déposées devant les audiences publiques l'automne dernier,
demandes de la population qui voulait avoir accès au fleuve; donc on
essaie de trouver certaines techniques pour sauvegarder les battures de
Beauport qui restent à l'embouchure de la rivière Beauport. Ces
esquisses seront proposées au ministère de l'Environnement pour
son agrément.
M. Mailloux: Est-ce à dire que les $6 200 000 qui sont
indiqués sont paralysés par les études dont vous parlez?
Il faudrait attendre la décision avant que les travaux soient mis en
marche et que vous alliez en appel de soumissions?
M. Lessard: C'est-à-dire que de ce montant, il reste le
montant dépensé sur les contrats en cours...
M. Mailloux: A l'intérieur des $6 200 000?
M. Lessard: Et...
M. Mailloux: Sur les contrats déjà en cours?
M. Lessard: C'est cela et une partie pourrait permettre
l'amorce...
M. Mailloux: Pour l'initialer après la décision
rendue, mais qui pourrait être rendue tardivement cette année.
M. Lessard: Oui, mais on espère bien au début de
l'été.
M. Mailloux: Est-ce à dire que le ministre pense ne pas
pouvoir livrer cette autoroute avant un certain temps, je veux dire plus de
douze mois?
M. Lessard: C'est en fonction des discussions que nous avons avec
l'Environnement, si on réussit à s'entendre. Quant à nous,
nous sommes prêts à aller en construction. Cela peut retarder,
c'est certain que si on est obligé de changer nos plans et devis, les
repréparer, c'est certain que cela peut prendre un certain temps.
M. Mailloux: Cela ne s'appelle pas une tutelle?
M. Lessard: Non, je pense bien qu'il faut quand même
respecter les lois du ministère de l'Environnement et en même
temps on a révisé à la suite des audiences qui ont eu
lieu, et à la suite du fait que l'embouchure de la rivière
présentait des difficultés dans la construction telle qu'elle
avait été planifiée.
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est la distance...
M. Lessard: 0,7 mille, on va placer un hydroglisseur.
M. Mailloux: De Québec à Sept-lles, dans quelle
région plus particulièrement que se font ces travaux?
M. Lessard: 3-1, Québec-Côte-Nord.
M. Mailloux: Cela comprend le contrat des caps? Pour lequel je
remercie le ministre, car même si c'est dans un comté de
l'Opposition, c'est une route qui a besoin de l'attention du ministère.
Il n'y a pas eu de dépenses sur la 138 qui étaient
inconsidérées. Quant à la balance des $6 millions, il y en
a dans Ragueneau; est-ce qu'il y en a dans la région de Sept-lles
également?
M. Lessard: De Québec à Sept-lles, sur la route
138, il y a Ragueneau, c'est un commencement, Forestville...
M. Mailloux: On ne blâmera pas le ministre de mettre de
l'argent dans le Saguenay, parce qu'il en a besoin.
M. Lessard: Oui, parce que Ragueneau cela n'est pas un cadeau. Il
y a Port-Cartier, juste à l'entrée de Port-Cartier.
M. Mailloux: Mais dans Ragueneau on continue à avoir des
problèmes de fondation extraordinaires.
M. Lessard: Suite au problème qui s'est soulevé,
c'est le cas de le dire, que nous avons eu au cours de l'hiver, j'ai
demandé pour la deuxième étape du projet de
vérifier complètement pour éviter les conséquences
qu'on a eues au cours de l'hiver. Mais on a des problèmes de
fondation.
M. Mailloux: C'est un problème de gel ou si c'est un
problème d'égouttement qui n'est pas assez prononcé?
M. Lessard: Le terrain est constamment difficile, très
argileux; c'est un problème de drainage.
M. Mailloux: Mais cela n'est pas la gelée qui entre
profondément dans le terrain et qui amène ces problèmes.
C'est la nature du terrain qui vous amène des problèmes
particuliers.
M. Lessard: Evidemment, il faut surveiller le drainage qui est
fondamental.
M. Mailloux: Pendant que j'y pense, où en sont rendues les
constatations de l'expérience qui avait été tentée
en montant la petite rivière Saint-François, la couche de
"styrofoam" qui avait été placée sous deux ou trois pieds
de gravier, sous les revêtements. Est-ce que cela a donné les
résultats espérés? Est-ce que la gelée a
été coupée ou est-ce qu'on a arrêté les
expériences?
M. Lessard: On va continuer de suivre le comportement...
M. Mailloux: Est-ce qu'il est bon?
M. Lessard: C'est très bon. Les soulèvements ont
diminué de l'ordre de 75%.
M. Mailloux: Cela veut dire que, dans Talbot et dans ces places,
cela coûtait plus cher forcément à faire ces
tronçons. Mais la gelée est coupée d'autant, que vous
dites.
M. Lessard: L'entretien évidemment, parce qu'à
chaque année il y avait des soulèvements.
M. Mailloux: Diminuée d'autant.
M. Russell: ... trois pouces? (21 h 15)
M. Lessard: Le "styrofoam" est de deux à trois pouces.
M. Russell: De deux à trois pouces.
M. Lessard: Je dirais que c'est plus près de deux que de
trois pouces.
M. Russell: II y en a trois marques; quelle marque avez-vous?
M. Lessard: La marque de commerce, je ne la connais pas, mais ce
qu'il faut rappeler...
M. Russell: II y a trois densités.
M. Lessard: Oui, c'est ça, c'est en fonction de la
résistance...
M. Mailloux: Avez-vous des intérêts dans
l'affaire?
M. Russell: Non, je ne fais pas de "styrofoam ", c'est Dow
Chemicals, de Sarnia, qui fait ça.
M. Lessard: C'est choisi en fonction de la résistance aux
charges.
Une Voix: C'est du "styrofoam" bleu?
M. Russell: C'est du bleu, c'est ce qui lui donne sa valeur.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix, vous voulez continuer?
M. Mailloux: Oui, c'est que je viens de recevoir une note et je
voulais la montrer au ministre avant pour tâcher de m'entendre avec
lui.
M. Lessard: On peut s'entendre, on pourrait peut-être
terminer dans une dizaine de minutes, quitte, demain soir, à reprendre
le temps perdu ou s'entendre demain soir, selon les développements.
M. Mailloux: On décidera...
M. Lessard: C'est parce qu'on n'a pas d'ordre de la Chambre.
Le Président (M. Jolivet): On ne peut pas commencer avant
le temps.
M. Russell: Cela ne nous empêche pas, demain soir, si on
veut continuer.
M. Lessard: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): On va commencer, demain matin,
à dix heures précises.
M. Mailloux: Dans les autres grands projets, vous avez la
continuité des travaux sur la route 51, j'imagine, suivant l'entente
fédérale-provinciale, ce sont les $7 300 000 qui
apparaissent?
M. Lessard: Oui, c'est la route 55...
M. Mailloux: Sur la route 55, vous avez $6 900 000?
M. Lessard: C'est ça.
M. Mailloux: Dernière question sur les grands projets. Je
reste un peu en dissidence avec ce que votre collègue et vous-même
m'avez dit relativement au début de la négociation de la
dernière entente fédérale-provinciale. Probablement que
vos collègues vont pouvoir ou infirmer ma prétention ou la
confirmer. Il me semblait bien que, quant à la route 117, la
dernière fois que j'avais participé à une discussion avec
M. Pelletier, de l'Office de planification, et des fonctionnaires du MEER, on
avait retranché une route pour inclure la route 117, que tout le monde
jugeait prioritaire.
En parlant récemment avec je ne veux pas placer les
fonctionnaires dans un dilemme M. Léonard et le ministre, on me
disait qu'elle n'avait pas été retenue comme priorité. Je
me suis déclaré en dissidence en disant que la route 117 avait
fait l'objet de nos préoccupations, à ce moment-là, et
qu'une route je ne me rappelle pas si c'est la route 138 ou une autre
avait été éliminée pour faire place à
la route 117. Les négociations n'étaient pas terminées,
nous amorcions une négociation pour tâcher de faire inclure
certaines routes que nous jugions prioritaires comme...
M. Lessard: M. le Président, je me fie à M.
Michaud; il m'indique que, oui, la route 117 était partie de la
discussion.
M. Mailloux: Oui, partie de la discussion, il n'y a rien eu
d'entériné, c'est ce que j'avais dit devant le superministre et
devant mon collègue récemment. Je me rappelle que cela avait
été douloureux, parce qu'il me semblait qu'on voulait mettre des
sommes supplémentaires sur la route 138; on m'avait demandé de
tâcher d'accepter la priorité que tout le monde acceptait pour la
route 117.
En fait, pour la route 117 c'est la dernière question que
je poserai...
M. Lessard: Je m'en excuse auprès du député
de Charlevoix...
M. Mailloux: II n'y a pas de quoi.
M. Lessard:... mais on m'indique que la route 117 était
partie de la négociation, alors que j'avais...
M. Mailloux: La dernière question que je voulais poser,
quant à la route 117... Cette année, étant donné...
Je pense que mon collègue de Rouyn-Noranda reviendra sur le sujet...
Quels sont les montants qui, dans le cours de l'année actuelle, pourront
être dépensés sur la route 117, pour laquelle il n'y a plus
de problèmes d'environnement, de dépôt de plans, etc? Que
peut-on penser de la route 117 en fait de travaux pour l'année
financière actuelle?
M. Lessard: II y a un engagement...
M. Mailloux: II y a un montant indiqué, pour la route 117,
de...
M. Lessard: De mémoire, il y a un engagement de $36
millions...
M. Mailloux: Voilà.
M. Lessard: ... mais en réalité, il y a un
engagement, de $23 millions. A venir, un engagement je dis bien sur
l'ensemble il y a $13 millions qui devraient aller en soumissions, et
des dépenses...
Il y a des contrats, sur le tableau déposé ce matin, de
$37 millions qui auront été donnés à la fin de
l'année, dont $12 millions à donner, à part les deux
derniers contrats. Il y aura $12 millions plus des dépenses des
années antérieures de l'ordre de $6 millions qui ont
été faites.
M. Mailloux: A l'intérieur des $12 millions de contrats
qui seront donnés dans le cours de l'année actuelle, vous pensez
dépenser combien?
M. Lessard: II n'y a aucun problème sur une dépense
de $11 millions, d'accord? Pour l'autre million de dollars, il va falloir
surveiller les problèmes avec le ministère de l'Environnement et
je crois qu'il n'y aura pas de problème, parce que nous avons même
un permis pour un tronçon, car nous sommes sur les terres de la
couronne...
M. Mailloux: M. le Président, il me resterait des
questions à poser, mais je pense qu'il est 9 h 20. Je me demande
si...
Le Président (M. Jolivet): On pourrait ajourner les
travaux.
M. Mailloux: ... on ne devrait pas ajourner les travaux. A quelle
heure commence-t-on demain?
Le Président (M. Jolivet): A 10 heures demain matin.
Fin de la séance à 21 h 22