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Etude des crédits du ministère des
Transports
(Dix heures six minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs! La
commission permanente des transports est à nouveau réunie pour
étudier les crédits du ministère des Transports. Au moment
où nous nous sommes quittés, nous étions au programme 3.
M. le député de Charlevoix.
Construction du réseau routier (suite)
M. Mailloux: M. le Président, j'ai deux autres questions
sur lesquelles je voudrais entendre le ministre. Lors d'une visite dans la
Beauce, le ministre des Transports a fait certaines déclarations
relativement à la prolongation de l'autoroute de la Beauce qui
était commencée. Je voudrais qu'il nous dise de quelle
façon son ministère entend poursuivre les travaux.
Le deuxième volet, sur lequel je voudrais qu'il nous parle
également, concerne la région de Rimouski, le prolongement de la
Transcanadienne; est-ce qu'on l'a mis en suspens vers Rimouski?
M. Lessard: En ce qui concerne le projet de la Beauce, nous avons
étudié différentes possibilités. Il y avait trois
choix possibles avec des coûts différents. Nous avons
décidé, j'ai décidé de prendre le projet
intermédiaire qui nous permettrait de prolonger l'autoroute à
deux voies jusqu'à Saint-Georges, en présumant que nous devrons
construire deux autres voies à plus ou moins brève
échéance, de telle façon que nous allons prévoir
les structures nécessaires pour y ajouter deux autres voies. Il me
semble que de $80 millions, ça tomberait à $45 millions à
peu près. $80 millions, c'est selon le premier choix, à savoir
construire quatre voies de front. Cependant, les budgets étant ce qu'ils
sont, ce projet à quatre voies de front, aurait pris certainement plus
de temps on aurait pu faire autant de routes avec le même montant
d'argent alors, nous avons choisi d'y aller avec les structures pour
deux voies et de se rendre jusqu'à Saint-Georges.
M. Mailloux: Si je comprends bien, de Sainte-Marie à
Saint-Georges, vous allez exproprier une emprise qui pourrait
éventuellement recevoir une autoroute à quatre voies
séparées?
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: Sauf que, dans un premier temps, vous iriez vers la
construction de 50% de cette autoroute et ça veut dire quoi comme
échéancier? Est-ce que les plans et devis... est-ce que, d'abord,
on garde le tracé qui avait été retenu après les
études des différents ministères? Est-ce que les plans
sont déposés?
M. Lessard: On a fait une imposition de réserves. Il n'y a
pas eu d'expropriation comme telle; le tracé est là. On
n'envisage pas de problème de l'environnement concernant le tracé
et on est en train actuellement de préparer des plans
préliminaires. J'avais précisé, à ce moment qu'on
espérait pouvoir aller en contrat en 1980.
M. Mailloux: Malgré les critiques d'un certain curé
après d'autres études.
M. Lessard: J'ai rencontré les deux curés.
M. Mailloux: II y en a un qui était bien favorable, mais
l'autre m'avait déjà promis d'écrire mon nom en lettres
d'or et quand il s'est aperçu que ce n'était pas son tracé
qu'on choisissait, j'étais devenu un bandit public.
Il ressort que les études, qui avaient été faites
dans le temps par des fonctionnaires, sont encore retenues. Même si le
tracé semblait plus dispendieux, il demeure que les infrastructures qui
auraient nécessité l'apport des municipalités...
M. Lessard: A la suite du député de Charlevoix,
j'ai eu des pressions justement, étant donné qu'il y avait
des changements pour reconsidérer toute cette question.
Après avoir lu les mêmes dossiers que ceux que vous avez lus
particulièrement le dossier de l'OPDQ j'en ai conclu que
le tracé qui avait été choisi n'était pas
celui-là.
M. Mailloux: Est-ce que j'ai bien compris le ministre quand il
disait qu'il n'y aurait pas de travaux exécutés sur l'une des
deux voies avant 1980 ou 1981?
M. Lessard: En 1980. On espère aller en soumissions et
commencer les travaux en 1980. En fait, que tous les plans et devis seraient
terminés en 1980 et qu'on pourrait aller en soumissions.
M. Mailloux: Les demandes de soumissions seraient faites en 1980,
en partie?
M. Lessard: C'est ce qu'on espère, mais, vous savez, on
dit toujours: C'est ce qu'on espère.
M. Mailloux: Oui, j'avais cru remarquer une certaine
réserve lors de la déclaration du ministère; s'il y avait
des retards supplémentaires, ça comprendrait certaines directives
de l'environnement ou d'autres problèmes techniques qui pourraient
survenir en cours de route.
M. Lessard: Vous savez, j'hésite toujours je pense
que le député de Charlevoix en a un peu l'expérience
à m'engager sur un échéancier très fixe,
parce que je constate que, parfois, ça ne va pas nécessairement
selon les volontés du ministre ou du ministère, parce qu'il y a
d'autres intervenants dans certains dossiers. Il est toujours
difficile de déterminer un échéancier fixe. Mais,
quant à nous, nous avons donné des commandes pour faire en sorte
que, du côté du ministère des Transports, si on n'avait pas
de pépins ou d'interventions extérieures, on devrait aller en
soumission pour l'année 1980.
M. Mailloux: Quant à la Transcanadienne, en allant vers
Rimouski, j'avais compris que c'était mis de côté pour un
certain temps.
M. Lessard: J'ai eu des discussions à ce sujet avec le
maire de Rimouski et le maire de Mont-Joli dernièrement, ainsi qu'avec
les deux députés de la région, le député de
Matapédia et le député de Rimouski. Nous envisageons
différentes solutions, mais, pour le moment, en ce qui concerne le
prolongement de l'autoroute telle qu'elle a été planifiée,
à moins qu'il n'y ait entente entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec, le gouvernement du
Québec n'envisage pas, à brève échéance, le
prolongement de cette autoroute. Cependant, on m'avait indiqué ou on
laisse entendre, ces temps-ci, au cours des campagnes électorales, qu'il
y aurait $100 millions ou $150 millions disponibles. Dans les circonstances, si
c'était exact tel qu'on l'a laissé entendre, il y a
quelques semaines qu'il y aurait $150 millions disponibles du
côté du gouvernement fédéral, le gouvernement du
Québec est prêt à considérer la participation du
gouvernement fédéral à ce projet.
M. Mailloux: Pourriez-vous m'informer du taux de circulation
entre Rivière-du-Loup et Rimouski? 2500, 3000, 4000?
M. Lessard: C'est en se basant sur le taux de circulation qu'on
ne voit pas une véritable nécessité de construire, selon
les plans, une autoroute à quatre voies.
M. Mailloux: Quels sont les taux de circulation et de
fréquentation?
M. Lessard: Entre Rimouski et... M. Mailloux:
Rivière-du-Loup.
M. Lessard: On va l'obtenir, on a une carte qui nous
précise les taux de circulation. Nous pourrons vous fournir ces
informations au cours de la journée.
M. Mailloux: Merci.
M. Lessard: Je ne les ai pas en mémoire, mais c'est en me
basant sur le taux de circulation que la décision a été
prise de ne pas prolonger, pour le moment, cette autoroute.
M. Mailloux: Si on recherche les taux de circulation,
voudrait-t-on me dire de manière assez récente, soit en
1978 quels sont les taux de circulation du boulevard Talbot? Quels
seraient les taux de circulation de la route 138 et de la route... (10 h
15)
M. Lessard: De mémoire, l'autoroute 138, disons, parce
qu'il y a différents tronçons de l'autoroute 138...
M. Mailloux: II y a Sainte-Anne, il y a la Malbaie, mais...
M. Lessard: De mémoire, elle traverse Tadoussac et
Sainte-Catherine. De mémoire, c'est environ 2500 par jour. Je pense
qu'avec ce qu'avait déjà envisagé le député
de Charlevoix, on a concrétisé... avec deux
débarcadères supplémentaires, on devrait régler le
problème de la circulation.
M. Mailloux: On en reparlera, mais je suis pleinement
d'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, j'aurais des questions, une
en particulier, qui est générale. Est-ce que le ministre a dit
qu'il diminuait les montants qu'il dépensait pour la construction des
grands tronçons d'autoroute? Il semblait laisser l'impression que
c'était plutôt marqué. Il ne semble pas y avoir une
diminution permanente. C'est plutôt une continuation des projets qui
étaient déjà commencés?
M. Lessard: Même si on a mis en veilleuse un certain nombre
de projets, il y avait des projets qui nous apparaissaient également
prioritaires et qu'il fallait terminer. C'est le cas, par exemple, de
l'autoroute 40. A cause de ce que j'ai expliqué, c'est-à-dire de
toute la circulation qui provient de la Côte-Nord, de la région de
Charlevoix, qui doit utiliser les deux ponts de Québec, l'autoroute 20
et, par la suite, revenir à l'île de Montréal, il faut
quand même, si on ne veut pas avoir à envisager la construction
d'autres ponts à Montréal et peut-être d'un pont à
Québec ou encore, de ce que le député de Bellechasse
soulevait hier, la construction d'une jetée du côté nord de
l'île d'Orléans et ensuite d'un tunnel, il faut
décongestionner la circulation de la rive nord vers la rive sud et
essayer d'utiliser au maximum la rive nord. Dans le cadre du programme OSE,
l'an dernier, nous avons dû investir considérablement sur les
structures de l'autoroute 40. C'est pourquoi, dans l'ensemble, nos structures
sur l'autoroute 40 sont à peu près terminées. Nous
commençons le déboisement entre Donnacona et
Trois-Rivières. Cela veut donc dire qu'il y a un peu un
déplacement. Il y a des autoroutes qui ont été mises en
veilleuse, mais il y a un déplacement vers l'autoroute 40 pour terminer
cette autoroute qu'on prévoit finir pour 1984.
M. Russell: En ce qui concerne les engagements globaux
financiers, ils demeurent à peu près les mêmes. C'est un
déplacement de projets ou de priorités, si on veut.
M. Lessard: Je n'ai pas les chiffres, mais il reste que, depuis
1976, il y a eu une diminution
constante pour la construction d'autoroutes, puisqu'il y en avait qui se
terminaient... si vous voulez vérifier, cet après-midi, je
pourrais vérifier dans les crédits de 1976/77.
M. Russell: On pourrait reprendre les réponses plus tard.
Je serais intéressé de savoir celles qui ont été
mises de côté ou qui ont été retardées, comme
la partie de l'autoroute 55 qui a été mise de côté,
si je comprends bien.
M. Lessard: L'autoroute dont on parlait tout à l'heure
entre Bic et Mont-Joli, la 73, a été modifiée dans le sens
que j'indiquais. L'autoroute 640, qui était parallèle au
boulevard Charest pour aller se relier à l'aéroport de
Québec, a été retardée. L'autoroute 640
étant parallèle au boulevard Hamel et au boulevard Charest, j'ai
calculé, dans la région de Québec, que le boulevard
Charest n'avait pas une congestion énorme, de même que le
boulevard Hamel. Cependant, il faut quand même envisager une meilleure
liaison entre l'aéroport de Québec et le centre-ville de
Québec et, dans ce sens, on est en négociation actuellement avec
la ville de Sainte-Foy pour améliorer et prolonger le boulevard
Duplessis, qui est mis de côté pour le moment. Mais on
améliorerait la route existante en l'élevant au-dessus du chemin
de fer et en donnant un meilleur accès à l'aéroport de
Québec.
Est-ce qu'il y en a d'autres que j'aurais oubliées? Oui, la 51
vers Victoriaville; la 116 de Richmond vers Victoriaville ne sera pas une
autoroute. On prévoit un échéancier concernant
l'amélioration et avoir des trois voies pour la circulation lente,
là où il y a des pentes.
M. Russell: Le projet d'autoroute est mis de côté
pour le moment.
M. Lessard: II y a la 50 aussi, de Masson à Lachute, qui
fait partie de nos projets. Cependant la A-5 vers... c'est-à-dire, non
il y a la 50, de Masson à Lachute, qui est retardée. Il reste que
de Masson à Hull, il y a des projets concernant l'autoroute 50 et, pour
ce qui est de la A-5 dans la région de Hull, qui se dirige vers le nord
dans une région touristique, son prolongement a été mis en
veilleuse, mais nous analysons des projets pour prolonger sur quatre voies vers
Maniwaki. On regarde si on ne pourrait pas prolonger jusqu'à Wakefield,
mais, ensuite, pas de prolongement sur quatre voies.
M. Russell: En ce qui concerne les réseaux routiers qui
entourent Mirabel, est-ce qu'il y en a plusieurs qui ont été mis
en veilleuse?
M. Lessard: Oui, pour moi, la A-13 n'est pas du tout une
priorité. C'est probablement un intérêt bien particulier
d'un certain député du coin, parce que c'est plus court
d'utiliser la 15 pour se rendre de Montréal à Mirabel que la A-13
actuellement ou encore la 640 et la 15. Il y a déjà un
accès à l'aéroport de Mirabel qui n'est pas du tout con-
gestionné, qui est sous-utilisé. Je ne vois pas pourquoi on irait
dépenser $50 millions... par l'autoroute 15...
M. Russell: Les Laurentides.
M. Lessard: C'est cela, l'autoroute des Laurentides. Je ne vois
pas pourquoi on irait encore dépenser, tant et aussi longtemps qu'on ne
prendra pas des décisions en ce qui concerne l'aéroport de
Mirabel, $50 millions sur une autoroute qui serait plus ou moins
utilisée. D'autant plus qu'on sait très bien que la 15,
l'autoroute des Laurentides, n'est pas congestionnée.
M. Russell: Est-ce qu'il est question d'améliorer les
services publics entre Mirabel et Montréal?
M. Lessard: On en a discuté un peu hier de cela. J'ai dit
que tout cela devait s'intégrer dans une discussion
fédérale-provinciale, à un moment donné, concernant
l'avenir de l'aéroport de Mirabel. Il y a quand même une
possibilité que j'ai indiquée, à savoir si on va du
centre-ville vers Sainte-Thérèse; il y a des décisions qui
seront prises d'ici quelque temps. Nous aurons une réunion de
comité de développement économique, à laquelle je
présenterai un certain nombre de projets concernant l'intégration
de l'ensemble du transport en commun à Montréal et des
décisions devront être prises en relation avec le rapport du CTRM
et le rapport de BAREM, le Bureau d'aménagement du réseau express
Montréal-Mirabel. Il est certain qu'on devra envisager des
décisions à ce sujet. Mais pour ce qui concerne le REM,
centre-ville-Mirabel, j'attends toujours les décisions du gouvernement
fédéral.
M. Russell: II n'y a pas de danger que le métro monte
jusque là pour le moment.
M. Lessard: Non, on étudie d'autres possibilités
actuellement parce que le coût du métro, à $40 millions et
probablement à $50 millions du mille, est très
élevé. Dans tous les grands centres internationaux que j'ai eu
l'occasion de visiter, pas beaucoup mais quelques-uns, il y a toujours une
intégration, que ce soit celui de Paris, c'est un peu la même
chose, que ce soit celui de Munich, des métros et des autobus et aussi
des chemins de fer pour éviter des coûts astronomiques.
C'est bien beau de créer un métro dans l'ensemble de
l'île de Montréal, mais, actuellement, je ne pense pas qu'on ait
les moyens et la ville de Montréal, surtout actuellement... Parce que,
même si on paie l'intérêt de la dette, la ville de
Montréal, chaque fois qu'elle fait un investissement pour le
métro, constate aussi des augmentations dans le taux de taxation.
M. Russell: II n'est pas question, actuellement, de faire
d'autres ponts pour la rive-sud.
M. Lessard: C'est justement pourquoi il faut essayer de
développer le transport en commun,
particulièrement entre la rive sud et l'île de
Montréal, parce que, d'après les estimations que nous avons, des
estimations très préliminaires, un pont entre la rive sud de
Montréal et l'île de Montréal coûterait... A la
CTRSM, on parle de $500 millions. C'est pour cela que, sur le pont Champlain
et on l'envisage sur le pont Mercier on a ouvert une voie
réservée à contresens de la circulation, et on l'envisage
actuellement sur le pont Champlain.
M. Russell: M. le Président, en ce qui concerne les
autoroutes, je n'ai pas tellement de questions. Je reviendrai sur les routes
régionales tout à l'heure. Je vais passer mon tour. Il y a
seulement une question que je me pose. Les montants qu'on indique ici, comme
pour Omerville-Sherbrooke, on parle de $7 300 000. Est-ce qu'il s'agit du
montant de l'engagement ou du montant qui va être dépensé
dans l'année en cours?
M. Lessard: Le montant de l'engagement. M. Russell: Pour
l'année en cours?
M. Lessard: On termine cette année... J'ai honte,
mais...
M. Russell: Le contrat est en cours actuellement.
M. Lessard: Tous les contrats sont donnés sur les
autoroutes 10 et 55 de Omerville à Sherbrooke, les contrat sont tous
donnés.
Mais remarquez que ce seront les derniers. C'est la fin de la fin.
M. Russell: Mais est-ce que les contrats...
M. Lessard: II reste jusqu'à Richmond, la liaison.
M. Russell: La fin de ces contrats, c'est 1980, à partir
de Richmond.
M. Lessard: II demeurera environ $4 600 000 de dépenses
dans les années ultérieures, soit l'embellissement, la
signalisation, ainsi de suite. Mais tous les contrats sont donnés.
Et, à ce moment-là, l'autoroute pourra être
utilisée.
Sur les contrats donnés, il va rester $4 600 000 à
dépenser dans les années ultérieures.
M. Vaillancourt (Orford): Sur les contrats donnés, il va
rester $4 600 000 l'an prochain.
M. Lessard: En 1980/81. Pour des améliorations
extérieures à l'autoroute comme telle.
M. Russell: M. le Président, en ce qui concerne les
autoroutes, je ne sais pas s'il y a des questions...
Le Président (M. Jolivet): Avant de donner la parole
à une autre personne ou de continuer, parce que vous avez la
possibilité de continuer sur l'ensemble des programmes...
M. Russell: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Avant de continuer, parce que
j'ai fait une erreur, pour les besoins du journal des Débats, je
voudrais nommer les membres de la commission, parce que c'est une nouvelle
session ce matin.
Donc, M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M.
Lessard (Saguenay), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Mailloux (Charlevoix), M. Marquis (Matapédia), M. Perron (Duplessis), M.
Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Verreault
(Shefford).
Il y a un intervenant: M. Vaillancourt (Orford). Comme on l'a entendu
hier, le député de Montmagny-L'Islet aura le droit de parole.
J'ai, à la suite du député de Brome-Missisquoi, les
députés de Rouyn-Noranda, Matapédia, Orford et
Montmagny-L'Islet.
M. Chevrette:... remplace M. Verreault pour la matinée. Il
aura le droit de parole, d'intervention, etc.
Le Président (M. Jolivet): D'une façon ou d'une
autre, on s'est entendu dès le départ.
M. Samson: Pour les crédits, il a le droit quand
même...
M. Russell: M. le Président, une dernière question
sur les autoroutes. Les autoroutes, ce ne sont pas seulement les autoroutes
à péage. Il y a des autoroutes qui ne sont pas à
péage. Actuellement, on en voit sur la Transcanadienne et on voit que,
sur certaines autoroutes, on a commencé à faire des haltes
routières. Je sais qu'on en a fait deux à l'entrée de
Joliette qui se sont terminées il n'y a pas tellement longtemps. Est-ce
que c'est une pratique qu'on veut appliquer sur toutes les autoroutes,
c'est-à-dire faire des haltes routières? Si oui, est-ce que les
montants prévus pour cela, les plans...
M. Chevrette: On pourrait revenir à l'information, parce
que cela a été un projet contesté à Joliette, parce
que c'était à l'entrée de la ville. Je voudrais vous
donner les dates et les montants. Le contrat a été signé
le 12 novembre 1976, quelque chose comme trois jours avant...
Une Voix: Avant quoi?
M. Chevrette: ... les travaux ont débuté le 19, se
sont terminés le 20 décembre 1978. Le coût du marché
était de $754 061.45...
M. Russell: ... du contrat. (10 h 30)
M. Chevrette: ... et cela s'est terminé, le coût
final des travaux, à $788 914.45. L'entrepreneur était SINTRA. Le
problème, c'est que c'était situé à environ un
arpent et demi à deux arpents de la
ville de Joliette, sur l'embranchement allant à l'autoroute 40.
C'est bien évident qu'à proximité de la ville, tel que
c'était, la majorité des gens a dit que cela n'était pas
fonctionnel. Si cela avait été situé à mi-chemin au
moins entre l'autoroute et la ville, cela aurait eu un certain sens. Mais
à proximité de la ville comme c'est là...
M. Russell: Peut-être que le député qui a
visité les lieux pourrait nous dire quels services sont procurés
par cette halte routière?
M. Chevrette: II y a eu un petit protocole d'entente entre le
ministère du Tourisme et le ministère des Transports pour
permettre de donner une information touristique, l'été. Il y a un
homme d'entretien qui lave les toilettes, c'est à peu près
tout.
M. Lessard: Jusqu'à 16 heures, je pense. M. Chevrette:
Quelque chose du genre. M. Lessard: Jusqu'à 16 ou 17
heures.
M. Russell: Cela a coûté tout près d'un
million de dollars?
M. Chevrette: Tout près d'un million de dollars, oui.
M. Russell: Est-ce que cela comprend...
M. Chevrette: On aurait pu faire un très beau viaduc sur
cette route.
M. Giasson: Cette halte routière est-elle belle?
M. Chevrette: Mon prédécesseur l'a qualifiée
de la plus belle halte routière au Québec. Je vous dis que c'est
la plus chromée sûrement, mais la moins utilisée.
M. Lessard: Concernant la politique que vous demandiez,
normalement, sur les autoroutes en relation avec le taux de circulation,
puisqu'on tient compte quand même du taux de circulation quand on
fait des autoroutes c'est en relation avec le taux de circulation
normalement on essaie de faire une halte routière, selon les sites que
nous avons parce qu'il va y avoir une coordination avec le
ministère du Tourisme, le ministère des Affaires culturelles
concernant les haltes routières, et une meilleure utilisation
à tous les trente milles. Quand je parle d'une meilleur utilisation, on
envisage même, avec le ministère de l'Agriculture, que les haltes
routières soient peut-être utilisées pour faire la
démonstration de la production locale.
M. Russell: Actuellement il y a une halte routière en
construction sur l'autoroute de la rive-nord, avant d'arriver à
Joliette, à la sortie de Joliette...
M. Lessard: A Deschambault?
M. Chevrette: Ce que je ne comprends pas là-dessus, si le
député me permet, c'est que c'est entre les deux voies, en plein
entre les deux voies, c'est une route à quatre voies. C'est la
première fois que je vois cela, est-ce que c'est usuel? Est-ce que c'est
nouveau? Ce serait peut-être bon d'avoir des renseignements.
M. Lessard: Si vous me permettez, je suis un peu comme le
député de Charlevoix.
M. Chevrette: C'est sur la 40, c'est situé passé le
premier poste de péage, vers Montréal.
M. Lessard: C'est l'Office des autoroutes du Québec. On
m'indique qu'il ne s'agit pas d'une halte routière. Il s'agit de la
construction d'un restaurant, un peu comme la Porte-du-Nord, et non pas une
halte routière. La concession a été donnée
après soumissions.
M. Vaillancourt (Orford): Une station-service et restaurant comme
il en existe sur les autoroutes aux Etats-Unis? C'est entre les deux voies,
c'est pour donner un service...
M. Lessard: C'est qu'on fait les aménagements comme
convenu dans le contrat qu'on a signé avec la compagnie qui nous a
donné à ce moment la plus haute soumission, dans le sens...
M. Vaillancourt (Orford): ... de concessionnaire. Mais il
était censé en avoir une sur l'autoroute des Cantons de l'Est,
entre Magog et Montréal, est-ce que cette affaire est encore en
marche?
M. Lessard: Je ne sais pas quel terme je vais utiliser, c'est en
suspens. Mais on m'indique que cela n'est pas définitif, qu'il n'y a pas
de décision définitive non plus.
M. Vaillancourt (Orford): Cela n'est pas sur les tablettes.
M. Lessard: Non, ce n'est pas sur les tablettes, c'est un petit
peu à côté. Ce n'est pas une décision
définitive, ni négative, ni positive, mais le dossier est
actif.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a une décision
qui est à la veille de se prendre?
M. Lessard: Je n'ai pas vu le dossier.
M. Vaillancourt (Orford): Si le dossier est actif.
M. Lessard: Non, cela devrait être soumis à une
réunion régulière de l'Office des autoroutes, d'ici deux
ou trois mois.
M. Russell: M. le Président, je comprends que pour celle
qui est en cours présentement, les con-
trats sont terminés, sont signés. Donc, il ne serait pas
trop de demander au ministre s'il peut nous dévoiler l'information
à savoir si le coût de la location va représenter au moins
le coût de l'aménagement de la forme de l'entrée.
M. Lessard: Cette...
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins du journal des
Débats, il faudrait entendre.
M. Lessard: Pour cette concession on pourrait obtenir les papiers
de l'Office des autoroutes immédiatement. Le prix de location, l'Office
des autoroutes est assuré d'un revenu minimum par année et d'un
pourcentage de l'excédent de ce revenu minimum par rapport au
concessionnaire. C'est une firme de Marieville. On est prêt à
déposer le contrat.
M. Russell: D'accord, je sais que ça fait plusieurs
années que ça se discute. On arrivait toujours avec des prix qui
représentaient moins que l'immobilisation qui était faite par le
gouvernement. C'est à savoir...
M. Lessard: II semble que ce ne soit pas le cas. On va
déposer le contrat, on va demander le contrat à l'Office des
autoroutes.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, on a parlé hier de
l'autoroute 117. Je voudrais y revenir. Le ministre, en 1978 si je me
rappelle bien, c'était en janvier ou février avait
déclaré dans la région je pense que c'était
à Malartic; j'étais là à ce moment que
c'était l'intention du ministère de procéder à la
construction de l'autoroute 117 entre Saint-Jovite et Val-d'Or sur une
période de cinq ans, les travaux devant commencer autant que possible en
1978. D'après ce qu'on a déposé hier, il y a eu des
travaux faits en 1978. Il avait également déclaré que ce
genre de travaux pourraient coûter entre $140 millions et $150 millions
sur cette période d'environ cinq ans.
Alors, ce qui a été déposé hier me
démontre qu'au 31 mars 1979 il y aurait eu $6 743 000
dépensés, et qu'en 1979/80 on prévoit $12 102 000, et le
reste pour des années ultérieures. Ce que j'aimerais savoir,
compte tenu du fait qu'à la fin de l'exercice financier 1979/80, il y
aura eu $18 millions dépensés sur une nécessité
d'environ $150 millions, est-ce que ça veut dire que le montant qui
devra être dépensé pour terminer ça,
c'est-à-dire environ $130 millions, le serait sur une période de
trois ans?
M. Lessard: Pour corriger je ne sais pas si ça
correspond exactement; je n'ai pas vérifié les
déclarations que j'ai faites on m'indique, on estime le
coût des travaux, le total à $125 millions. Il est certain que
lorsque nous avons intégré l'autoroute 117 à
l'intérieur des axes routiers prioritaires, les plans et devis
n'étant pas prêts, ça veut donc dire que les
premières années, ça va moins vite pour dépenser
l'argent. Nous avons dans l'entente concernant la réfection de la route
117 de Saint-Jovite à Louvicourt, nous avons $36 millions dans l'entente
axe routier prioritaire, ce qui veut dire que le reste devrait être
compris dans les budgets réguliers du ministère.
M. Samson: D'abord est-ce que...
M. Lessard: À moins qu'on ouvre l'entente par la
suite.
M. Samson: Je n'ai aucune objection à ça. Est-ce
que le ministre a des objections à déposer l'entente?
M. Lessard: Ces ententes? Je n'ai pas d'objection, mais il me
semble... je me demande si ça n'a pas été
déposé à l'Assemblée nationale. C'est toujours
déposé; c'est l'entente qui a été
signée.
M. Samson: Mais ça peut avoir été
déposé dans les paquets de papier.
M. Lessard: Cela a été déposé en
1977.
M. Samson: Est-ce qu'on pourrait avoir seulement ce qui regarde
ça, les détails de l'entente je ne veux pas avoir les
signatures et ces choses-là les détails de l'entente,
particulièrement sur la route 117?
M. Lessard: Nous avons ici, en ce qui concerne la révision
au 7 décembre 1978, des projets concernant le ministère des
Transports et je n'ai pas d'objection à déposer le document que
j'ai.
M. Samson: Sur une possibilité, que vient de nous annoncer
le ministre, de $125 millions nécessaires pour la réfection de
cette route, il y a une entente de $36 millions. Cela veut dire que la
différence, à moins qu'il y ait d'autres ententes possibles,
viendra du budget du ministère.
J'aimerais savoir, que ça provienne d'un budget ou d'un autre,
compte tenu du fait qu'on ne dépensera pas plus de $18 millions sur une
période de deux ans, pas plus et peut-être beaucoup moins, parce
que les derniers $12 millions de l'exercice financier 1979/80, on verra,
à la fin de l'année, s'ils auront été
dépensés... Il reste encore environ $100 millions; est-ce que le
ministre peut me dire s'il prétend respecter l'échéancier
de cinq ans?
M. Lessard: On espère être capable de respecter
l'échéancier que nous avons défini à ce sujet en
faisant des efforts particuliers sur les tronçons prioritaires.
L'ensemble du coût de la réfection complète de la route 117
serait de $125 millions. Cependant, si on considère les tronçons
véritablement prioritaires, ce serait environ $75 millions, dont $36
millions sont compris dans l'entente.
M. Samson: Qu'est-ce que je dois comprendre? $75 millions, $125
millions, prioritaires, non prioritaires?
M. Lessard: Cela veut dire que la réfection
complète... Il y a encore des bouts de la route 117 qui peuvent
être utilisés en améliorant les couches d'usure; il y a des
tronçons... parce qu'il faut quand même éviter la
construction parallèle de routes qui sont encore en bonne condition.
Donc, ce ne sont pas tous les tronçons de la route 117 que nous devons
corriger, il y a des tronçons que nous pourrons utiliser.
Si nous envisagions la reconstruction complète de la route 117,
le coût total de cette reconstruction serait de $125 millions. Si, par
exemple, en relation avec les budgets du ministère des Transports qui
nous seront alloués, nous envisageons les tronçons prioritaires,
les tronçons où il y a des problèmes très
sérieux qui nécessitent la reconstruction, la somme totale de ces
projets serait d'environ $75 millions, dont $36 millions sont prévus
dans l'entente.
C'est donc dire que ce que nous essayons de respecter comme je
l'ai indiqué depuis le début de cette commission parlementaire
nous essayons de répondre aux besoins prioritaires dans les
régions. Si nous constatons qu'en faisant de la réfection, en
faisant du pavage supplémentaire, nous sommes capables d'utiliser ces
tronçons sans risque d'accidents et en tenant compte de l'ensemble des
priorités de tout le Québec, nous allons répondre aux
besoins réellement prioritaires, c'est-à-dire $75 millions.
M. Samson: Le projet est une période...
M. Lessard: Un peu comme nous l'avons fait... Tout à
l'heure, on parlait du parc; on m'a demandé le taux de circulation, mais
dans le parc, entre Québec et Chicoutimi, nous avons quand même
utilisé une partie de la route existante et nous avons
amélioré certains tronçons.
M. Samson: Le projet, qui a été annoncé
comme devant se faire sur une période de cinq ans, ce n'est pas un
projet de $125 millions, c'est un projet de $75 millions. Est-ce que c'est bien
ça?
M. Lessard: Cela peut être un projet de $75 millions pour
répondre aux besoins prioritaires.
M. Samson: Ce n'est sûrement pas $125 millions; si je
comprends bien, ça peut être $75 millions.
M. Lessard: Cela va être possiblement j'aime mieux
m'engager en disant "possiblement" $75 millions.
M. Samson: Oui, j'aime mieux que le ministre me dise $75
millions, si c'est $75 millions; je ne veux pas avoir de "balloune".
M. Lessard: Les $75 millions vont à la reconstruction des
tronçons prioritaires, mais il va falloir quand même mettre un
certain montant d'argent pour l'amélioration des tronçons que
nous utiliserons. Cela veut dire que ça peut dépasser $75
millions.
M. Samson: Est-ce que je dois comprendre que les plans ne sont
pas encore prêts au ministère?
M. Lessard: C'est-à-dire que nous avons
actuellement...
M. Samson: Est-ce que je dois comprendre qu'au ministère
on ne sait pas encore ce qu'on fera sur cette période de cinq ans?
M. Lessard: Oui, on sait ce qu'on va faire. Nos plans concernant
la désignation des tronçons prioritaires, nous les avons.
M. Samson: Ceux-là sont faits.
M. Lessard: II s'agit de circuler sur la route 117 pour voir la
désignation.
M. Samson: D'accord, décortiquons, si l'on veut. Vous avez
déterminé quels sont les tronçons prioritaires et ces
tronçons prioritaires, faisables sur une période de cinq ans,
coûteront $75 millions. Cela, vous êtes disposés à le
faire, si je comprends bien.
M. Lessard: C'est ça.
M. Samson: La différence possible de $50 millions serait
soumise à l'urgence des besoins. (10 h 45)
M. Lessard: C'est ça, aux besoins et aux autres...
M. Samson: Alors, si je comprends bien, il faudra revenir l'an
prochain pour savoir ce que vous ferez avec la différence;
présentement vous n'êtes pas sûr.
M. Lessard: Non, ça va aller plus loin... M. Samson:
Sous un autre gouvernement.
M. Lessard: Je ne sais pas si ça va aller sous un autre
gouvernement.
Une Voix: C'est plus loin, c'est sans importance!
M. Samson: Je n'ai pas dit sous un autre parti, j'ai dit sous un
autre gouvernement. Vous voyez que je ne suis pas trop dur pour vous autres
quand même!
M. Chevrette: Vous voyez loin, M. le député de
Rouyn-Noranda!
M. Samson: Je ne suis pas trop dur, mais c'est que j'ai du temps
pour me reprendre!
M. Lessard: Vous avez peut-être une information...
M. Chevrette: Ne prenez pas trop vos désirs pour des
réalités, vous non plus!
M. Lessard: Je ne sais pas si ça répond à
votre question, mais on a discuté des montants d'argent. Cette
année, comme vous le constatez, par exemple, dans le comté
d'Abitibi-Est, de Lou-vicourt au lac Boyer, le contrat est donné; du lac
Boyer, sur une distance de six milles au-delà du lac Boyer, le contrat
va se donner en 1980, l'an prochain.
M. Samson: Oui, sur une période de deux ans, ça
fait une douzaine de milles. Une douzaine de milles sur 250 à 300,
ça ne fait pas beaucoup.
M. Lessard: II faut y aller par tronçon, on ne peut pas y
aller sur l'ensemble de la route.
M. Samson: Non, je comprends ça et je ne ferai d'ailleurs
pas de grief au ministre là-dessus. Il faut quand même qu'on
comprenne qu'il faut que ça se fasse physiquement; on n'a pas
qu'à y mettre des sous, il faut y mettre autre chose.
M. Lessard: Les députés de la région ainsi
que le ministre d'Etat à l'aménagement, M. Jacques
Léonard, qui est responsable de la négociation, sont bien
conscients que la route 117 doit se faire.
Quant à moi, je pense...
M. Samson: C'est surtout la population qui en est bien
consciente.
M. Lessard: ... qu'on fait des efforts très
sérieux, qui sont démontrés par le budget de cette
année qui le seront par celui de l'an prochain.
M. Samson: Oui, évidemment, je voudrais souligner au
ministre que...
M. Lessard: Si tout les députés étaient
ici...
M. Samson: ... nous apprécions les efforts sérieux
qui se feront. Je dis bien: Qui se feront, parce que ça fait longtemps
qu'on en parle, on n'a pas commencé à parler de ça l'an
passé.
M. Lessard: Je pourrais bien parler de la route 138 aussi,
moi.
M. Samson: Oui, je n'ai rien contre ça; je ne veux pas
vous enlever votre route pour arranger celle de l'Abitibi-Témiscamingue,
mais peut-être pourrait-on enlever un mille d'autoroute à quelque
part pour nous aider à aller plus loin.
M. Lessard: C'est ce que je conseille de faire.
M. Samson: Je pense que là-dessus, on est d'accord avec la
philosophie du ministère, il y a certaines autoroutes qu'on peut
peut-être modérer et aller donner des services à des
populations qui en ont réellement besoin et qui n'en ont pas eu depuis
longtemps.
Y a-t-il autre chose que le ministre veut me dire au sujet de la route
117?
M. Lessard: Non, mais je pourrais donner une information. Tout
à l'heure, je pense que c'est le député de
Brome-Missisquoi qui me posait la question concernant les budgets de
construction d'autoroutes qui ne semblaient pas baisser.
En 1975/76, le budget de construction d'autoroutes était de $256
millions; en 1976/77, de $204 millions; en 1977/78, de $166 millions; en
1978/79, de $178 millions ça, c'est à cause du programme
de création d'emplois que nous avons utilisé pour faire les
structures sur l'autoroute 40 et, en 1979/80, de $263 millions.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je peux continuer
maintenant? Pas de problème?
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Samson: Je voudrais maintenant parler au ministre du
problème très sérieux d'un pont sur la route 117 encore
une fois. Il s'agit du pont sur la rivière Kinojévis.
On nous a informés, en date du 13 mars dernier, en provenance du
cabinet du ministre, que le directeur général du génie
préparait un rapport et que le rapport devait faire état des
échéances prévisibles, que ce rapport devait être
disponible dans les jours suivants et que la prise en considération
devait se faire par le ministre des Transports et ensuite par le Conseil des
ministres. Une décision devait être prise dans les jours ou les
semaines qui devaient suivre.
Est-ce que le ministre est en mesure de me dire, aujourd'hui, où
en est rendu ce dossier?
M. Lessard: Le dossier du pont sur la rivière
Kinojévis est un dossier ouvert au sein du ministère
actuellement. Il n'y a pas de décision finale de prise, il n'y a pas de
décision concernant l'échéancier; une décision
devrait être prise au cours de l'année financière 1979/80.
Mais je suis conscient, comme le souligne le député de
Rouyn-Noranda pour avoir vu un certain nombre de photos, mais aussi pour
avoir circulé sur le pont qu'il s'agit d'un pont très
dangereux. Il s'agit d'un point noir, comme les points noirs au Québec
et nous allons essayer de prévoir des budgets pour cela et, d'ici
quelque temps, une décision sera prise.
M. Samson: Est-ce que le rapport qui devait être fait par
le directeur général du génie a été
déposé? Ce rapport a-t-il été pris en
considération et par le ministre et par le Conseil des ministres?
M. Lessard: Je n'ai pas eu le rapport sur mon bureau. J'ai
reçu des informations; on en a
discuté. Il n'a pas été pris en
considération par le Conseil des ministres. C'est une décision de
planification du ministre, soumise au Conseil du trésor et qui est
globalement soumise au Conseil des ministres. C'est l'ensemble du budget, alors
la décision concernant la programmation relative à la
construction des ponts ou la construction des routes, normalement,
relève du ministre. Donc, je n'ai pas à faire approuver projet
par projet comme tel, sinon au Conseil du trésor. Mais une fois que la
programmation globale est acceptée, comme c'est le cas cette
année, au Conseil du trésor, je n'ai pas à retourner au
Conseil des ministres.
M. Samson: M. le Président, le ministre va comprendre que
si je lui pose la question de cette façon, c'est que c'est de cette
façon qu'on m'a donné l'information de son cabinet.
M. Lessard: Oui, d'accord, mais c'est bien normal que...
M. Samson: Je n'ai pas d'objection que vous puissiez en
décider chez vous, je pense que c'est normal.
M. Lessard: ... un chef de district ou un représentant du
gouvernement, le représentant d'un ministère ne connaisse pas
tous les labyrinthes de la procédure administrative du gouvernement.
M. Samson: On ne se chicanera pas longtemps là-dessus.
J'aimerais, cependant, demander au ministre s'il ne pourrait pas être un
petit peu plus spécifique dans sa réponse, quant à la
possibilité d'un échéancier pour la remise de sa
décision. Je souligne au ministre...
M. Lessard: Modérez vos transports. Cela va venir en temps
et lieu.
M. Samson: Peut-être que vous me demandez de les
modérer, mais moi je vous demanderais d'accélérer les
vôtres. On ne peut pas les stopper. Ce sont des choses qui ont
été discutées l'an passé, ça
apparaissait...
M. Lessard: J'attends les coûts...
M. Samson: ... sur le triennal l'an passé. Le
sous-ministre, M. Morissette, à qui cela a été
présenté, évidemment, vous allez comprendre, comme ce
n'était pas tout à fait le genre de projet qui allait dans le
triennal, nous a demandé de le placer de côté. On a cru
interpréter ses signes de tête comme voulant dire qu'en le mettant
de côté, ça pourrait aller plus vite. J'aimerais bien
savoir de quelle façon je peux les interpréter maintenant?
M. Lessard: Possiblement qu'avant le 1er juillet, on va
être capable de prendre une décision à ce sujet.
M. Samson: Au moins j'ai une partis de réponse. C'est plus
vite qu'avant la fin de l'année. Je verrai à...
M. Lessard: Cela ne veut pas dire que ça va être
positif ou négatif. Mais vous aurez une décision.
M. Samson: Je suggérerais fortement que ce soit positif,
parce que j'ai l'impression que, même au ministère, tout le monde
en reconnaît la nécessité.
M. Lessard: On m'indique que le rapport est proche de mon
bureau.
M. Samson: Le rapport est proche du bureau du ministre. C'est une
bonne chose, M. le Président. Je suis persuadé qu'il va sauter
sur l'occasion pour le rapprocher davantage et se rapprocher aussi. M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait maintenant me dire s'il y a
des possibilités envisagées pour en arriver à
régler cette question qu'on discute depuis fort longtemps aux
crédits, de permettre des chemins raisonnables pour les sorties de
paroisses qui sont encore non pas sur du gravier, mais sur de la glaise dans
plusieurs cas? Je parle, évidemment, du comté de Rouyn-Noranda,
mais je n'ai aucune objection à vous signaler, en même temps, que
toute la région de l'Abitibi a le même problème,
l'Abitibi-Témiscamingue.
M. Lessard: Comme on le soulignait, avec le nombre, la
quantité de milles que nous avons en routes principales, secondaires,
marginales et tout ce que vous voudrez, on ne peut entrevoir sur une
brève période de pouvoir complètement revêtir de
béton bitumineux l'ensemble des routes du Québec. Il y a un
budget quinquennal, les grands projets, il y a un budget triennal sur les
projets régionaux et il y a l'amélioration du réseau
municipal dont on pourra parler tout à l'heure. Il y a d'autres besoins.
Je comprends qu'à un moment donné chacun des
députés de l'Opposition va dans différentes commissions
parlementaires et critique énormément le fait que les budgets ne
sont pas augmentés considérablement dans chacun des
ministères, mais, globalement, il faut bien tenir compte qu'on ne peut
pas investir seulement dans les routes et qu'il y a d'autres besoins. C'est
certain que le ministère des Affaires culturelles en demande de plus en
plus, l'environnement en demande de plus en plus etc. Tous les
ministères sont préoccupés d'améliorer leur budget.
Dans le comté de Rouyn-Noranda, le budget triennal sera connu d'ici
quelque temps. Je pense que dans le cadre du programme triennal, nous
envisageons cette année, si ma mémoire est bonne, le recouvrement
entre Cléricy et Mont-Brun, je pense, puisque le député de
Rouyn-Noranda m'en avait parlé.
M. Samson: Cela n'est pas une nouvelle, c'est
décidé depuis trois ans cette affaire. Cela a été
retardé.
M. Lessard: Pas à ma connaissance.
M. Samson: Bien oui, fouillez un petit peu dans vos archives,
vous allez retrouver cela. Cela
n'est pas ce dont je vous parle. Si cela est décidé, je
n'en parle pas de celui-là.
M. Lessard: Si j'avais...
M. Samson: Je parle de choses qui ne sont pas encore
décidées.
M. Lessard: Si j'appliquais la théorie du Crédit
social, je pourrais peut-être bien en multiplier de l'argent, mais je
n'en ai pas.
M. Samson: Je ne voudrais pas que le ministre des
Transports...
M. Chevrette: C'est une théorie démocrate.
M. Samson: ... abuse de son titre pour charrier.
M. Chevrette: II ne charrie pas.
M. Samson: Ce que je demande, cela n'est rien qui va bousculer
tellement ses crédits non plus. Il m'apparaît que c'est absolument
raisonnable, cela n'est rien d'extraordinaire et cela nous a été
déjà dit plusieurs fois...
M. Lessard: ... Duplessis.
M. Samson:... le programme de sorties de paroisses. Cela n'est
pas l'ensemble des chemins. Je vais vous donner un exemple dans un comté
qui est le plus petit de la région que je représente,
Rouyn-Noranda c'est le plus petit comté. On a 550 milles de
routes. C'est évident qu'on n'oserait pas vous demander 550 milles
d'asphalte. Jamais de la vie! On en a à peu près 100 milles en
tout et ce, sur les grandes routes. Mais je pense que les résidents des
paroisses sont en droit d'avoir au moins une route qui les conduise à la
ville. C'est cela qu'on demande. Cela ne veut pas dire des crédits
extraordinaires. Cela ne veut pas dire de bâtir des structures
extraordinaires. Cela ne veut pas dire de bâtir des autoroutes.
On a dit je pense que c'est à bon escient que le ministre
en a parlé hier d'ailleurs qu'on pourrait utiliser dans certains
cas comme ceux-là la structure existante, une amélioration qui
coûte moins cher. C'est cela qu'on demande. Je n'ai pas d'objection, si
le ministre me dit: Demandez au député de Duplessis. Bien
sûr, si le député de Duplessis a les mêmes
problèmes, je n'ai pas d'objection que vous lui donniez les mêmes
remèdes. Je n'ai rien contre le député de Duplessis. Je
comprends que ces problèmes existent. Je comprends que les
régions périphériques ne sont pas proches de la ville et
n'ont pas d'autoroute qui passe devant la maison. Je comprends cela. On devrait
comprendre, aussi, quand on reste à Montréal ou à
Québec, que quand les gens sont pris dans le nord,
éloignés, ils ont aussi certains besoins.
On nous a dit cela en 1975 qu'il y aurait un programme de sorties de
paroisses. Je ne dis pas que c'est l'ancien ministre qui l'avait dit, c'est le
sous-ministre qui avait dit cela à l'occasion du triennal. Cela a
commencé là. On est revenu à la charge
régulièrement depuis ce temps. Il me semble que cela n'est pas un
fait nouveau et que cela ne devrait pas tellement surprendre le ministre qu'on
réclame cela. Je voudrais qu'on me dise s'il y a une possibilité
d'envisager que cela finisse par se faire.
M. Lessard: Cela se fait toujours en relation avec les
disponibilités financières qui nous sont données. Je suis
bien prêt à construire des routes, il n'y a pas de
problème. Les ingénieurs sont là. Il n'y a pas de
problème d'en construire des routes. Mais l'argent, je ne le multiplie
pas. Les besoins que vous exprimez, M. le député de
Rouyn-Noranda, pourraient être exprimés autour de la table par
tous les députés et par au moins une soixantaine de
députés de tout le Québec. Quand vous regardez, par
exemple, la région de Lotbinière, quand vous regardez la
région de Johnson, quand vous regardez tout le secteur sud de
Québec, quand vous allez aussi dans la région de la
Gaspésie, Montmagny-L'Islet, je pense qu'il y a aussi des
problèmes sérieux etc; je pense que je ne peux que
répondre prioritairement aux besoins qui me sont soumis en relation avec
les disponibilités financières qui me sont données. On ne
peut pas tout faire en même temps. (11 heures)
M. Samson: Je suis bien d'accord qu'on ne peut pas tout faire en
même temps.
M. Lessard: Mais si je donne tout le budget, par exemple,
à un comté...
M. Samson: Ce n'est d'ailleurs pas ce qu'on réclame; on
n'embarquera sur ce terrain, ce n'est pas ce qu'on réclame. On
réclame des choses que les paroisses qui n'ont pas encore une sortie
vers les villes ont besoin et c'est une nécessité. Si on me dit
que c'est parce qu'on n'a pas les crédits, on a les possibilités
physiques de le faire, mais c'est parce qu'on n'a pas les crédits. A ce
moment, je pense qu'il est raisonnable que je puisse plaider au moins sur un
point qui est le suivant. C'est que, quand vous arrivez à la fin de
l'année et que vous retournez au ministre des Finances, des
crédits périmés, je peux vous dire que si vous les aviez
utilisés pour les sorties de paroisses, ça aurait fait longtemps
que ça serait fait. Les crédits périmés de l'an
passé vous auraient permis de faire presque toutes les sorties de
paroisses de la province.
M. Lessard: La discussion des crédits
périmés se fait en relation aussi avec l'ensemble du budget du
gouvernement.
M. Samson: Quand on étudie un budget, quand on nous
présente un budget, on se fait fort de nous annoncer tant de millions
cette année pour la voirie de la part des Transports. Si on nous annonce
tant de millions, il me semble que ce
n'est pas illégitime que d'aspirer à ce que ces millions
soient utilisés. Ce qui arrive et ce qui est arrivé l'an
passé, c'est une quarantaine de millions qui n'ont pas été
utilisés comme ça. Cette quarantaine de millions qui n'ont pas
été utilisés, ce que nous réclamons pour les
paroisses qui sont défavorisées, ça aurait pu être
fait avec ça. Je souligne que ça ne prend pas tellement de plans
et devis d'avance pour faire ce genre de choses. Cela peut se faire par les
services du ministère assez rapidement, parce que les chemins sont
existants, sauf qu'ils sont abominables et en utilisant la structure, ça
pourrait être fait. C'est ce qu'on demande. Je le fais à tous les
ans et c'est bien de valeur, mais même si on me trouve
désagréable, je ne fais que mon devoir, et je veux continuer
à le faire aussi longtemps qu'on n'aura pas les solutions qui sont
apportées là-dessus. Je ne le fais pas seulement au nom de mon
comté. Je ne veux pas être taxé d'égoïsme
à ce point. Je suis conscient que le même problème existe
dans d'autres comtés et je ne m'opposerai pas à ce que vous
régliez les problèmes des autres comtés non plus, au
contraire. Mais annoncez-nous au moins que vous allez faire un effort.
Ce que le ministre vient de me dire me déçoit
énormément, le ministre me dit: Bien oui, mais il faut penser
à d'autres choses, etc. Cela fait assez longtemps qu'on pense à
d'autres choses et qu'on oublie ce monde-là, qu'on oublie ces
paroisses-là. Il me semble que c'est le temps qu'on leur dise qu'on va
penser à eux autres et je viens de vous dire que vous avez les
possibilités de le faire. C'est ça que j'admets.
M. Lessard: M. le Président, je prends en
considération les remarques du député de Rouyn-Noranda,
cependant, comme je le soulignais tout à l'heure, les besoins
étant ce qu'ils sont, il faut tenir compte des priorités
existantes. Quant à moi, j'ai eu l'occasion de refuser un certain nombre
de projets dans mon comté en disant, par exemple, qu'il fallait mettre
l'accent sur la route 138. Le député de Charlevoix me disait, il
y a quelque temps, qu'il voulait que l'accent soit placé sur la route
138, les routes principales. Que voulez-vous? Le député de
Rouyn-Noranda nous demande, aujourd'hui, de construire des routes, mais demain,
il va être aux Affaires sociales et il va demander l'augmentation des
montants d'argent qu'on doit verser aux bénéficiaires de l'aide
sociale et il y a d'autres ministères. Alors, c'est un arbitrage qui se
fait dans la préparation des budgets, en tenant compte de l'ensemble des
besoins du Québec et en tenant compte aussi du taux de taxation de
l'ensemble des Québécois.
M. Samson: Si je voulais être malcommode, je rappellerais
au ministre que j'ai siégé à ses côtés dans
l'Opposition, ce qu'il me reproche de faire aujourd'hui, il faisait et je pense
qu'il le faisait très bien. Je pense qu'il est mal venu de me reprocher
de réclamer pas des choses exorbitantes et pas des choses
extravagantes non plus un minimun, un minimum décent. C'est
ça que je réclame pour ces paroisses. Il semble qu'on ne doive
pas me faire grief de ça, au contraire. Si le ministre n'a pas les
crédits, je suis bien d'accord, il n'a pas les crédits. Mais je
lui dis: vous allez avoir encore des crédits périmés.
Pensez donc à ces paroisses.
M. Lessard: On a formé un comité pour
éviter, justement, le blocage entre différents ministères,
un comité qui regroupe au sein du Conseil exécutif un certain
nombre de ministres pour éviter qu'il y ait du blocage et avertir le
ministre lorsque, par exemple, du côté de l'environnement ou du
côté de l'agriculture, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas
ou que les permis ne sont pas sortis. On espère, avec ça pouvoir
accélérer les travaux. Ce que je peux dire, c'est que le
directeur régional de votre région a tenu compte, dans
l'élaboration de son programme triennal, des sorties de paroisses.
M. Samson: A ce moment, on va en discuter. C'est une
réponse qui me donne plus d'espoir que celle que je viens d'avoir il y a
quelques minutes.
M. Lessard: J'en ai donné une tantôt qu'on
réalisait et encore là, vous n'êtes pas satisfait, puisque
vous dites que ça fait trois ans.
M. Samson: Attention, M. le Président, le ministre m'a
coupé de $50 millions sur la 117 d'un coup sec et il me blâme de
ne pas être satisfait. Voyons donc!
M. Lessard: Pas cette année; $50 millions sur une
période de cinq ans.
M. Samson: Vous aviez annoncé $140 millions à $150
millions; j'étais là dans la salle, voyons!
M. Lessard: De coûts complets, de reconstruction
complète.
M. Samson: Entre ce que vous avez annoncé que vous
étiez pour faire et ce que vous venez de me dire ce matin, il y a $50
millions de différence. Je ne vous en tiens pas grief, mais je pense
qu'il faut commencer quelque part; mais ne me tenez pas grief non plus de
réclamer pour des gens qui sont dans le besoin.
Je voudrais, en terminant, demander au ministre de me dire... On m'a dit
hier qu'un certain montant d'argent serait utilisé pour la route 395.
Sur quelle partie de la route 395 cela sera-t-il fait? Ce n'est pas
nécessairement dans mon comté, mais c'est dans ma
région.
M. Lessard: C'est un contrat qui devrait sortir cette semaine
pour l'accès à l'aéroport d'Amos. C'est cela?
M. Samson: Entre Sainte-Gertrude et Amos?
M. Lessard: Dans le canton de Villemontel. Je vous avoue
que...
M. Samson: Vous n'êtes pas du tout sur la partie de la
route 395 que je réclamais hier.
M. Lessard: Là, un instant.
M. Samson: Vous êtes sur une partie qui était
décidée avant.
M. Lessard: On va s'ajuster. Je suis bien sur la route 395.
M. Samson: A quelle place? Au nord d'Amos ou au sud?
M. Lessard: Vous avez Amos et Sainte-Gertrude-de-Villeneuve, dans
ce tronçon.
M. Samson: C'est là que vous dépensez $140 000?
M. Lessard: C'est cela.
M. Samson: Que faites-vous avec $140 000?
M. Lessard: On fait la route. C'est une réfection
sur...
M. Samson: Répondez-moi au moins comme un cantonnier le
ferait.
M. Lessard: Justement, je n'ai pas été
cantonnier.
M. Samson: Quelle sorte de travaux faites-vous?
M. Lessard: On fait la réfection sur environ 3,5
kilomètres.
M. Samson: 3,5 kilomètres.
M. Lessard: On fait du gravelage et le pavage vient
après.
M. Samson: Ce n'est pas du tout ce qui avait été
réclamé par tous les députés de la région
l'an passé. Je tiens à le dire. On a tenté hier de me
donner une réponse en disant: C'est à peu près cela que
vous aviez demandé; ce n'est pas du tout ce qu'on avait demandé.
C'est la route qui relie...
M. Lessard: II n'y a pas seulement chez vous que je dois
couper.
M. Samson: Ecoutez, ne me commencez pas cela. Vous n'avez pas
besoin de nous couper, ça fait assez longtemps que vous nous coupez.
Entre Amos et la route 117 près de Cadillac, c'est une route qui relie
la région de Rouyn-Noranda à la région d'Amos, c'est une
route importante qui peut être utilisée également pour du
trafic lourd et qui est abominable. Quand prévoit-on pouvoir envisager
des travaux sur cette route? Ne me parlez pas de $140 000, c'est une pinotte
pour nous faire taire.
M. Lessard: M. le Président, c'est un commencement et il
faut toujours commencer quelque part.
M. Samson: Quand allez-vous continuer?
M. Lessard: Si on commence avec les 60 députés
à parler de tous les petits tronçons de route à cette
commission parlementaire, on n'en sortira pas.
M. Samson: M. le Président, je m'excuse, question de
règlement.
M. Lessard: M. le Président, je réponds, les plans
et devis se préparent sur la route 395 actuellement...
M. Samson: M. le Président, c'est une question de
règlement. Quand on fait l'étude des crédits, chaque
député qui siège a l'Assemblée nationale est en
plein droit de venir poser toutes les questions qu'il veut et je n'accepterai
pas du ministre, sous aucune maudite considération, qu'il vienne me dire
quelle sorte de questions poser ici. Je voudrais que ce soit bien clair. C'est
moi qui déciderai de mes questions; s'il ne veut pas répondre,
qu'il ne réponde pas, mais qu'il ne vienne pas dire quelle sorte de
questions poser.
M. Lessard: C'est cela.
M. Samson: C'est mon droit de les poser, à part cela.
M. Lessard: M. le Président, je lui dis que c'est un
commencement, que les plans et devis se préparent pour les
tronçons menant jusqu'à Cadillac et, en temps et lieu, le
député connaîtra les investissements que nous envisagerons
concernant la route 395.
M. Samson: Quels sont les projets du ministère, M. le
Président?
M. Lessard: J'ai annoncé le projet du ministère de
$140 000 cette année qui iront en soumission. En ce qui concerne le
reste, M. le Président, nous sommes actuellement à
préparer les plans et devis pour améliorer cette route et nous
mettrons les sommes nécessaires selon les disponibilités
financières que nous aurons l'an prochain.
M. Samson: Quels sont les délais pour que le ministre
puisse faire connaître ses projets?
M. Lessard: En temps et lieu.
M. Samson: Est-ce qu'en temps et lieu veut dire au cours du
présent exercice ou au cours des années qui vont suivre?
M. Lessard: J'ai dit que pour le moment il n'y avait pas de
décision prise concernant le reste de la route. Nous préparons
les plans et devis, nous connaîtrons l'échéancier en temps
et lieu.
M. Samson: Est-ce qu'on peut demander au ministre s'il a
été informé du fait que les travaux nécessaires sur
ce tronçon pourront être discutés au cours du triennal qui
aura lieu au mois d'août?
M. Lessard: Exactement.
M. Samson: Merci, c'est une réponse qui a du bon sens.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: Toujours dans les projets de réfection de
routes principales, au sujet de la 132, d'après un document qu'on vient
de nous remettre, ce sont des travaux évalués à $148
millions selon une entente sur les axes routiers prioritaires. Entre 1975 et
1978 on aurait dépensé $18 728 000. On prévoyait
dépenser au cours du dernier exercice financier $25 millions et $104
millions durant les trois ou quatre prochaines années. Ma question est
pour savoir si, en 1978/79 on a pu dépenser les $25 millions et, selon
l'avancement des travaux préliminaires, de la préparation des
plans, vous croyez qu'il doit être possible de respecter
l'échéancier. Est-ce que la route 132 sera terminée en
1982 à peu près.
M. Lessard: II s'agit de faire le point sur les travaux de la
132. L'an passé il y a eu plus de $25 millions dépensés,
soit environ $26,5 millions dépensés. Donc, nous avons
respecté notre échéancier en ce qui concerne la 132. Je
voudrais souligner que le coût total comme vous le voyez est de $148
millions, la participation du MEER n'est que de $25 millions; le gouvernement
du Québec devra investir $123 millions. Normalement nous
prévoyons être capables de respecter puisque nous les avons
respectés en 1978/79 les échéanciers pour 1979
1982.
M. Marquis: Mais y a-t-il une raison particulière pour
laquelle il y a une note en bas le MEER n'investit que 17% du
montant à 40% pour toutes les autres routes qui sont dans le projet?
M. Lessard: C'est-à-dire que c'est une entente 60-40, mais
sur... Cela ne couvre jamais l'ensemble des montants des ententes des axes
routiers prioritaires. Même si on parle de 60-40, ça ne correspond
jamais à 60-40... C'est la seule où il n'y a pas eu participation
à 60-40.
M. Marquis: Une dernière petite question là-dessus.
Est-il possible je ne le demande pas ce matin d'avoir
l'échéancier pour les prochaines années avec les
tronçons qui sont prévus? Je parle aussi au nom de mes
collègues parce qu'on est cinq députés des
différents Partis qui sont concernés. Est-ce qu'il existe un plan
détaillé où on peut voir à peu près
l'échéancier pour les prochaines années?
M. Lessard: Oui, il existe en fait quand on parle d'un
plan quiquennal un échéancier au ministère
concernant les différents tronçons. Ce qui ne veut pas dire pour
autant que tous les plans et devis sont nécessairement
préparés, mais il existe un échéancier...
M. Mailloux: ...
(11 h 15)
M. Lessard: Justement. Cet échéancier peut
être discuté lors de la rencontre avec le sous-ministre, et
celui-ci, lors de la tournée des différentes régions,
pourra faire état de l'échéancier prévu pour la
route 132 en indiquant les tronçons.
M. Marquis: Une autre question concernant la route 195. Vous
savez que chaque année, depuis les dernières années, cette
route, à la hauteur de Saint-René, dans le comté de
Matane, est coupée par la crue des eaux, par les inondations. Cette
année, la vallée a été complètement
isolée, les trois routes pour sortir de la vallée étaient
coupées par les inondations. La route 195 est-elle à
l'étude au moins pour le tronçon qui est submergé
régulièrement?
M. Lessard: Des études sont préparées
actuellement pour améliorer ce tronçon de route. Il faut toujours
souligner que les inondations, comme je le disais, comme le soulignait une
caricature, je ne les contrôle pas. Je ne peux pas demander, comme
Moïse, que les eaux se retirent du Québec. Il reste, pour
répondre...
M. Giasson: ...
M. Lessard: ... on m'indique qu'au service du génie il y a
des études qui se préparent pour l'amélioration de la
route 195.
M. Marquis: Merci, M. le Président.
M. Chevrette: Parlant de Moïse, c'est quasiment injuste, M.
le Président, lui, il a parlé de Dieu et il a eu un
procès, et il y en a qui parlent de la main de Dieu et ils n'ont
rien.
Une Voix: Ils sont élus.
Le Président (M. Jolivet): Le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, pour revenir
aux routes dans la région de l'Estrie, j'aimerais savoir du
ministre...
M. Lessard: ... je vais amener une immense carte...
M. Vaillancourt (Orford): ... si les $2 400 000 pour la route
122, c'est pour compléter la route entre Saint-Albert et la route
20?
M. Lessard: Oui, actuellement, on raccorde. M. Vaillancourt
(Orford): II y avait eu le...
M. Lessard: Le tronçon n'est pas terminé
actuellement, celui qui raccorde Saint-Albert à l'autoroute 20, il ne
manque que le pavage.
M. Vaillancourt (Orford): Mais les $2 400 000, c'est
pourquoi?
M. Lessard: Actuellement, les travaux de terrassement et de
gravelage sont en cours et le contrat de pavage sera donné au mois de
septembre.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour compléter le
terrassement, le gravelage et le pavage.
M. Lessard: C'est ça.
M. Vaillancourt (Orford): ... de Saint-Albert...
M. Lessard: II y aura un contrat de pavage additionnel à
donner de l'ordre de $350 000.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il est inclus dans les $2 400
000.
M. Lessard: C'est ça.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va compléter la route
à partir de Saint-Albert jusqu'à l'autoroute 20, la
transcanadienne.
M. Lessard: C'est ça.
M. Vaillancourt (Orford): Toutes les structures sont faites, je
pense.
M. Lessard: Oui. A Sainte-Eulalie...
M. Vaillancourt (Orford): A Sainte-Eulalie.
M. Lessard: Cela a coûté assez cher, il faut
l'utiliser maintenant. En fait, ça va rejoindre Victo-riaville,
Saint-Albert et Sainte-Eulalie.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que l'échan-geur est
complété?
M. Lessard: L'échangeur? C'est en grande partie
complété.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a quelque chose au
budget?
M. Lessard: II y a un contrat de pavage de l'ordre de $400 000
à donner cette année.
M. Vaillancourt (Orford): II est inclus dans les $2 400 000.
M. Lessard: Non, c'est l'autoroute 55, ça. Les contrats
inférieurs à $500 000 n'apparaissent pas tels quels dans la liste
que vous avez.
M. Vaillancourt (Orford): Cela n'apparaît pas dans cette
liste.
M. Lessard: Non.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne les autoroutes 10 et
55, tout à l'heure, vous disiez que les contrats étaient tous
donnés...
M. Lessard: Omerville.
M. Vaillancourt (Orford): ... c'est-à-dire entre Omerville
et Sherbrooke. Est-ce que les soumissions sont demandées pour la route
410? La route 410, c'est le contournement de la ville de Sherbrooke?
M. Lessard: En fait, il y a un contrat qui vient d'être
accordé à la firme Komo, pour l'entrée de Sherbrooke, par
la 410, pour rendre opérationnelle l'autoroute 55 qui entre à
Sherbrooke par la 410. C'est un contrat de l'ordre de $5 millions ou $6
millions.
M. Vaillancourt (Orford): Cela part de quel endroit?
M. Lessard: De l'autoroute 55, à l'entrée de
Sherbrooke...
M. Vaillancout (Orford): A l'entrée de Sherbrooke, dans
Rock Forest ou dans Sherbrooke?
M. Lessard: Dans Sherbrooke.
M. Vaillancourt (Orford): C'est dans Sherbrooke même.
M. Lessard: C'est pour relier l'université, je crois.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour compléter cette
section...
M. Lessard: C'est pour que l'autoroute soit fonctionnelle, pour
l'entrée de Sherbrooke.
M. Vaillancourt (Orford): De l'université à
l'autoroute 55.
M. Lessard: C'est déjà construit.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a un bout de construit.
M. Lessard: C'est cela. C'est le bout restant pour relier
l'autoroute.
M. Vaillancourt (Orford): C'est au bout de ce qui est construit
pour aller à l'université.
M. Lessard: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la 410. Maintenant, la A-55,
c'est quoi? C'est où?
M. Lessard: Cela part de la frontière
américaine...
L'autoroute 10 et la 55, c'est la même désignation de la
route...
M. Vaillancourt (Orford): La 55, je sais ce que c'est, mais la
A-55, c'est quoi?
M. Lessard: C'est l'autoroute 55? A pour autoroute et 55 pour le
numéro.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas la 55-A, que l'on
appelle?
M. Lessard: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Je pensais qu'il y avait un autre petit
bout de route qui pouvait s'appeler la A-55.
M. Lessard: II y a la A-10, la A-30, la A-55.
M. Vaillancourt (Orford): Quand prévoyez-vous la
terminaison de ces tronçons de route, l'ouverture officielle?
M. Lessard: Pour 1980 ou 1981. Il y aura possiblement des
tronçons prêts à la fin de 1979/80.
M. Vaillancourt (Orford): Entre Richmond et Drummondville, c'est
la 51.
M. Lessard: Les contrats sont donnés.
Il y aura des contrats de travail qui seront donnés cette
année, sur certains tronçons de la 51 et de la 55, entre
Drummondville et Sherbrooke.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour la 51. Mais, pour la 55,
entre Richmond et Sherbrooke, il y en a un bout qui n'est pas ouvert encore,
à partir de Windsor Mills à Richmond.
M. Lessard: Le contrat de pavage sera donné cette
année.
Le contrat est donné.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela va ouvrir à
l'automne?
M. Lessard: S'ils peuvent raccorder la route à la route
116 et ouvrir le tronçon actuel, qui est déjà
terminé. Même si le pavage est prêt, cela ne donnera aucun
avantage à l'automobiliste? Il faut raccorder à la route 116,
plus haut. Peut-être que le contrat de terrassement ne sera pas
terminé à temps pour ouvrir...
M. Vaillancourt (Orford): Pour ouvrir à l'automne. Cela
irait à l'automne 1980.
M. Lessard: Ou à l'été 1980.
M. Vaillancourt (Orford): Ou à l'été 1980,
pour ouvrir le tronçon complet, à partir de la 51, de
Drummondville à Richmond et de Richmond à Windsor Mills.
M. Lessard: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): L'autre partie est ouverte. Pour la
partie d'Omerville à Sherbrooke, vous prévoyez les travaux...
M. Lessard: Certains tronçons pourront être ouverts
cet automne et d'autres en 1980 ou 1981.
M. Vaillancourt (Orford): Prévoyez-vous qu'à
l'automne 1980, tout le tronçon, à partir d'Omerville
jusqu'à la Transcanadienne, la 55 et la 51, cela va être
complet?
M. Lessard: A l'automne 1980, possiblement. On disait tout
à l'heure qu'il est possible qu'il y ait des tronçons qui ne
puissent être ouverts qu'en 1981. On espère. Les contrats sont
donnés.
M. Vaillancourt (Orford): Les contrats sont donnés au
complet?
M. Lessard: Tous les contrats sont donnés pour terminer
cette route pour 1980. Tous les contrats sont donnés actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): Tous les contrats sont donnés.
Merci.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Montmangy-L'lslet.
M. Giasson: Merci, M. le Président. M. Lessard: On
change de comté.
M. Giasson: A l'automne 1978, le directeur de la région
Chaudière adressait un communiqué aux divisionnaires de sa
région, afin de les informer qu'au-delà du catalogue
décrivant le programme triennal régional, des possibilités
nouvelles seraient créées pour l'obtention de crédits pour
des projets. Le directeur de la région chaudière.
M. Lessard: Comment s'appelait-il?
M. Giasson: Jean Normand. Cela vous place? Cela vous situe?
M. Lessard: Oui.
M. Giasson: II confirmait aux divisionnaires que si,
au-delà du programme triennal pour les routes régionales, les
municipalités, dans le cas de réseaux routiers qu'il leur
apparaissait urgent de rénover, acceptaient de procéder à
l'expropriation ou à la concession d'emprises nécessaires pour la
réfection et la rénovation de ces routes, une priorité
particulière serait accordée à ces projets, au-delà
de ce que le cahier ou le catalogue du programme triennal avait
établi.
Effectivement, le divisionnaire chez nous n'a pas trop pu
préciser l'affaire, mais, dans les rencontres que nous avons avec les
municipalités, nous avons fait état de la pauvreté des
projets de terrassement-gravelage que nous avions au programme triennal, et
également du manque de crédits pour mettre à
exécution le contenu du programme triennal. On sait que c'est un gros
catalogue mais que, lorsqu'il y a discussion chaque automne, on stoppe cela
bien rapidement, on arrête cela très vite en disant: C'est le
mieux qu'on peut faire pour l'instant.
On a donc dit aux divisionnaires que les municipalités qui
voulaient procéder à l'expropriation
seraient considérés au-delà des prévisions
du programme triennal. Les conditions posées, c'était que la
municipalité se portait acquéreur des terrains
nécessaires. Le coût du déplacement des infrastructures,
comme le réseau d'aqueduc et d'égouts, demeurait à la
charge desdites municipalités. Par contre, les frais de
déplacement d'immeubles qu'on pouvait retrouver à
l'intérieur des lisières dont les municipalités se
portaient acquéreurs seraient à la charge du ministère des
Transports, ainsi que le déplacement des services d'utilité
publique.
Or, les municipalités, pour un certain nombre chez nous,
désireuses d'obtenir la réfection de certains tronçons, se
sont mises à l'oeuvre. Elles ont contacté les
propriétaires, et un certain nombre d'entre elles disposent
présentement de lisières de terrains en bordure de certains
tronçons. Ceci permettrait à ces municipalités, selon les
modalités et critères déterminés dans la lettre du
directeur régional, d'être admissibles à des budgets,
puisqu'elles ont rempli toutes les conditions posées par le directeur
régional. Ce que j'aimerais savoir, c'est si, effectivement, cette
nouvelle directive ou cette nouvelle proposition du directeur
général va se traduire par des engagements de la part du
ministère des Transports.
M. Lessard: M. le Président, nous essayons actuellement,
dans le cadre d'accélération des travaux et pour éviter
des expropriations et éviter en fait tous les problèmes
reliés aux expropriations, d'intégrer ou d'associer les
municipalités au gouvernement et même d'aller jusqu'à
envisager peut-être la possibilité que les municipalités
puissent être le maître-d'oeuvre de certains travaux qui devraient
être normalement la responsabilité du ministère des
Transports. C'est dans ce cadre qu'il y a eu discussion avec les directeurs
régionaux et les chefs de districts pour préparer, en fait
demander aux municipalités qui voulaient tout simplement accepter de
faire de l'expropriation, de s'engager à donner les services, de nous
soumettre un certain nombre de projets qui seraient des projets en banque pour
répondre, comme je le soulignais un peu au début des
crédits, à des possibilités de retard de certains travaux
à la suite de discussions avec le ministre de l'Agriculture, la
Commission de protection des territoires agricoles ou encore le
ministère de l'environnement, et de nous soumettre une banque de
projets. Il est certain que les municipalités qui accepteront de faire
l'expropriation et de la faire très clairement, parce qu'il y a des
problèmes... On a essayé et, à des endroits, un, deux ou
trois propriétaires refusaient ou encore où les titres
n'étaient pas clairs. Nous comme ministère des Transports, on ne
peut pas quand même risquer des poursuites par la suite. Il faut donc que
les titres soient très clairs quant aux terrains qui sont
concédés. (11 h 30)
II y a une autre limite, c'est qu'il faut que ces cessions aient
été faites avant le 9 novembre, c'est-à-dire avant
l'application de la Loi sur la protection du territoire agricole.
M. Giasson: Si vous me permettez, M. le ministre, c'est seulement
requis dans la zone provisoire.
M. Lessard: Oui, d'accord.
M. Giasson: Nous ne sommes pas encore touchés par le
zonage agricole.
M. Lessard: II y a une autre chose aussi.
M. Giasson: Tout de même, c'est une nuance qui vaut le
coup. Dans le cas de mes municipalités, elles ont
procédé...
M. Lessard: II reste ceci, c'est qu'en dehors quand même du
territoire de la zone verte, il arrive que nous consultions, lorsqu'il y a trop
d'objections de la part des agriculteurs, mon collègue du
ministère de l'Agriculture pour avoir un avis.
Une autre chose aussi que nous...
M. Giasson: Pas de problème du côté des
agriculteurs, pas de problème.
M. Lessard: Un autre élément...
M. Giasson: Ils veulent des routes, M. le ministre; ne vous
cassez pas la tête là-dessus.
M. Lessard: Cela ne veut pas dire qu'on va les faire toutes, par
exemple.
M. Giasson: Non, mais je veux savoir ce qui va être
fait.
M. Lessard: Maintenant, un autre critère aussi sur lequel
nous nous basons pour accélérer un certain nombre de travaux.
Lorsqu'une municipalité doit faire nécessairement des travaux
d'aqueduc et d'égouts et que le ministère des Affaires
municipales a accepté de verser la subvention prévue par le
programme PAIRA, à ce moment, pour éviter que la
municipalité... Si nous devons faire des travaux à ces endroits,
pour éviter d'être obligés de reprendre par la suite, nous
essayons de coordonner nos actions entre le ministère des Affaires
municipales, que ce soit vice versa entre le ministère des Affaires
municipales et le ministère des Transports, parce que si nous faisons
les travaux sans tenir compte que des travaux devraient être faits dans
une période de deux ans dans cette municipalité, cela veut donc
dire que tout notre revêtement bitumineux va être à
reprendre par la suite ou à corriger à nouveau.
M. Giasson: M. le ministre, je comprends les
considérations que vous venez de nous étaler mais, dans le cas
des municipalités qui ont procédé à l'acquisition
de terrains dans mon comté, cela ne pose aucun problème
vis-à-vis des infrastructures existantes. Il n'y en a pas aujourd'hui.
Ce sont des chemins qui sont situés dans des rangs pour la plupart.
Est-ce qu'on peut croire qu'à la suite de l'action posée par cinq
municipalités de mon comté, qui ont acquis des lisières de
terrains nécessaires à la construction d'une nouvelle
infrastructure sur ces projets, est-ce qu'on peut compter qu'effectivement cela
va déboucher par une affectation de crédits à ces
projets?
M. Lessard: On va certainement en tenir compte, lors de la
discussion du programme triennal. Il y a des priorités qui seront
établies à cela, à ce moment.
M. Giasson: Les municipalités consacrent du temps à
ces travaux, engagent des crédits. Il y a des contrats à passer
avec chacun des propriétaires expropriés.
M. Lessard: On va en tenir compte très
sérieusement.
M. Giasson: Les municipalités vont le faire en vue de
répondre aux attentes des citoyens de la région qui utilisent ces
routes, que ce soit ceux qui habitent en bordure des routes ou ceux qui ont
à utiliser ces routes.
J'aimerais savoir, dans un deuxième temps, quel est le nombre des
projets de terrassement, de gravelage prévus dans les
municipalités du comté de Montmagny-L'Islet pour l'année
1979/80.
M. Lessard: Le programme triennal vous sera soumis après
l'étude des crédits. Il sera envoyé à chacun des
députés, parce qu'on a les budgets au niveau des régions.
Comme on le fait habituellement et, à ma connaissance, cela a toujours
été comme cela; nous faisons la redistribution, à un
moment donné, comté par comté, circonscription
électorale par circonscription électorale. Nous faisons parvenir,
en fait, ces budgets aux députés.
M. Giasson: Est-ce qu'il faut croire que ce qui a
été retenu lors de la rencontre qui se fait à chaque
automne au niveau de chacune des divisions, que ce qu'on nous a servi là
ce n'est pas la réalité, ce n'est pas ce qui va se traduire dans
la réalité au cours de la saison qui débute?
M. Lessard: Pas nécessairement. C'était la
même chose, je pense, entre 1970 et 1976. Lorsque le sous-ministre fait
le tour des régions pour aller consulter les députés avec
les représentants régionaux, c'est que nous estimons à ce
moment-là parce que le budget n'est pas préparé
des besoins régionaux. Nous allons voir quelles sont les
priorités qui sont déterminées au niveau des
régions. Cependant, lorsque la décision se prend, par la suite,
à un moment donné, concernant la répartition du budget,
nous tenons compte des recommandations que nous avons reçues, mais nous
ne pouvons pas nécessairement répondre à toutes les
demandes, puisque c'était toujours fait en fonction d'une estimation
budgétaire. C'est certain que si mon estimation budgétaire est de
$1 milliard pour la construction des routes, là, je peux répondre
beaucoup plus aux besoins qui sont demandés par les
députés et par la population. Cependant, comme il est assez rare
ce n'est pas le cas cette année qu'on ait $1 milliard de
route, parce que les besoins globalisés, pour l'ensemble des
régions et l'ensemble des comtés, sont bien souvent
supérieurs à l'assiette budgétaire qui m'est
accordée, en tenant compte de l'ensemble des autres budgets, par le
Conseil des ministres.
M. Giasson: En ce qui touche le comté de
Montmagny-L'Islet, face à l'examen qui a été mené
l'automne dernier, au cahier triennal, pour les projets qui y apparaissent,
vous n'auriez pas besoin de milliards, ni de $100 millions, ni de $10 millions.
En matière de projets de terrassement et de gravelage, c'est
zéro, M. le ministre. C'est zéro dans mon comté. Vous
auriez zéro et ça ne changerait pas la situation, à la
suite de l'étude qu'on a menée l'automne dernier.
M. Lessard: De quoi?
M. Giasson: C'est que je n'ai pas de projets de terrassement et
de gravelage qui apparaissent au cahier triennal dans la prospection de
construction en 1979/80. Il y avait un petit projet qui était au cahier
et il a été exécuté l'automne dernier, en 1978.
M. Lessard: La détermination des priorités est
faite régionalement. Si vous apparaissez en 48e et on a
déterminé régionalement que le budget ne pouvait se rendre
qu'à la 28e, là, c'est le problème qui se pose.
Peut-être est-ce possible aussi qu'il y ait du pavage. Je n'ai pas
regardé tous les programmes triennaux comme tels, un par un.
M. Giasson: Effectivement, dans ma circonscription, il n'y a
aucun projet au cahier triennal exécutable au cours de la
présente année. Il y a un petit peu de pavage, fort
limité.
Maintenant, sur la question de pavage, puisqu'on l'aborde,
j'aimerais...
M. Lessard: Probablement que vous avez été bien
servis de 1970 à 1976.
M. Giasson: Comme tous les autres collègues, à peu
près dans des proportions semblables. Je n'ai pas eu de faveur
particulière... Je ne crois pas avoir eu de faveur particulière.
Je crois avoir été traité équitablement.
M. Lessard: Je le dis dans le sens suivant, à savoir qu'il
y a peut-être d'autres comtés où les priorités ont
avancé par rapport aux priorités de votre comté.
M. Giasson: Comment dites-vous ça?
M. Lessard: Je veux dire qu'il y a peut-être des
priorités au niveau régional, étant donné qu'on a
peut-être satisfait, de 1970 à 1976, un certain nombre de vos
priorités, parce qu'on tient compte du taux de circulation et d'un
certain nombre de critères techniques. Donc, il y a peut-être des
comtés où les priorités, les endroits ou les
tronçons de route sont en plus mauvais état que chez vous et,
dans ce cadre-là, ils sont classés par le chef divisionnaire ou
le chef de district en premier lieu.
M. Giasson: C'est peut-être possible dans certains cas,
mais on va aller du côté pratique. On va prendre deux
comtés voisins, Montmagny-L'Islet et Kamouraska-Témiscouata. J'ai
vu de quelle façon on avait traité Kamouraska-Témiscouata
de 1970 à 1976. Il a eu sa part dans une répartition qui m'est
apparue équitable. Mais, est-ce qu'on va retrouver à peu
près une égalité de traitement pour les années qui
viennent de s'écouler, les années immédiates ou les
années à venir?
M. Lessard: Cela dépend des priorités qui sont
établies.
M. Giasson: Les priorités se ressemblent
énormément dans les deux comtés que je viens de citer. Les
priorités sont à peu près semblables.
M. Lessard: Oui, mais ça dépend comment elles sont
désignées au niveau de la discussion.
M. Giasson: Mais qui désigne ça?
M. Lessard: La désignation se fait, à un moment
donné, si tu veux, d'abord...
M. Giasson: Oui, mais quelles sont les personnes...
M. Lessard: ... lors de la discussion avec le sous-ministre et
des recommandations me sont faites. Je pense qu'il m'appartient, comme
ministre, de prendre des décisions concernant la répartition des
budgets.
M. Giasson: Je suis entièrement d'accord.
M. Lessard: Comme il appartenait à l'ancien ministre, le
député de Charlevoix, de prendre des décisions concernant
la répartition des budgets, auparavant.
M. Giasson: Je suis entièrement d'accord avec cela, c'est
vous qui êtes le ministre, c'est vous qui avez la décision
finale.
En ce qui a trait au pavage, est-ce que, pour l'année en cours,
le pavage qui va se faire dans mon comté va se faire à partir
d'appels de soumissions publiques ou par contrats négociés?
M. Lessard: Cela dépend. Nous avons les procédures
suivantes, qui, d'ailleurs, ne sont pas nouvelles puisqu'elles avaient
été établies par mon prédécesseur, le
député de Charlevoix, afin de pouvoir maintenir des plans
d'asphalte au niveau d'un certain nombre de régions et d'éviter
la création d'un monopole et que les municipalités soient
obligées de négocier strictement avec un entrepreneur. Nous
négocions lorsqu'il s'agit de contrats de $300 000 et moins et lorsqu'il
y a un seul plan d'asphalte dans la région.
Lorsqu'il y a deux plans d'asphalte, nous négocions à
partir des distances. On paie le coût, c'est nous qui fournissons le
ciment asphaltique; ensuite, on paie le transport, en plus. Il faut donc tenir
compte du coût du transport comme tel.
Lorsque dans une région donnée, prenons la
Côte-Nord, il n'y a qu'un seul plan d'asphalte même si le
contrat... nous avons quand même des preuves selon lesquelles nos prix
sont inférieurs à ceux de l'Ontario. Actuellement, par exemple,
quand nous acceptons de négocier, il est arrivé un cas où
nous avons négocié, soit un contrat d'au-delà de $1
million, de mémoire, je pense que c'est Labrador... mais, normalement,
au-delà de $300 000, quand il y a plusieurs plans d'asphalte, nous
allons en soumission.
M. Giasson: J'aurais un dernier point. Sur la route 204 dans le
comté de L'Islet, pour le tronçon qui se situe entre Saint-Damase
et Saint-Pamphile, on a toujours connu des problèmes très aigus
quant au comportement de cette route vis-à-vis de l'opération de
la gelée. Le ministère a tenté régulièrement
d'apporter des correctifs à cette situation, il a fait des travaux
d'entretien courant, il a même posé des couches d'usure, mais
l'assiette de cette route semble avoir des défauts très grands.
Chaque hiver et chaque printemps, c'est toujours la même situation. Il
s'agit d'une route qui reçoit une très forte circulation de
camions, c'est la seule sortie qu'il y a pour toutes les entreprises de sciage
que nous comptons dans le haut du comté de L'Islet.
Les municipalités comme Saint-Pamphile, Sainte-Perpétue et
Tourville se sont plaintes régulièrement, chaque saison, du
très mauvais état de la route 204; je ne parle pas du
tronçon de Saint-Damase-Saint-Jean, il est mieux construit, mais de
celui de Saint-Damase-Saint-Pamphile.
Est-ce qu'au ministère on a mené des études? Est-ce
qu'il y a possibilité d'espérer une reconstruction de ce
tronçon de la route 204?
M. Lessard: Comme il s'agit d'un projet régional, au
niveau du ministère comme tel... au niveau de la région, il est
possible qu'on puisse faire des études actuellement sur la route 204,
mais je ne peux pas vous donner de réponse aujourd'hui. Ce sera
certainement un projet qui pourra être discuté lors de la
rencontre que vous aurez prochainement avec le directeur régional et le
sous-ministre. On m'indique que c'est possible qu'il y ait des études au
niveau de la région comme telle concernant la route 204.
M. Giasson: Enfin, revenant à ce qui a fait l'objet de mes
premiers commentaires, les municipalités qui ont
procédé...
M. Lessard: Est-ce que c'est sur ce...
M. Giasson: C'est l'expropriation faite par les
municipalités, suite...
M. Lessard: D'accord, mais est-ce que c'est sur la route 204?
M. Giasson: Non, ce sont des chemins non numérotés
de la voirie secondaire.
M. Lessard: Ah! ce sont des rangs! (11 h 45)
M. Giasson: Est-ce que ces municipalités peuvent
espérer que le travail qu'elles ont mené dans ce sens va se
traduire à très brève échéance par des
engagements financiers du ministère ou si ça va être
reporté... Quel est l'échéancier prévisible pour
les municipalités qui ont décidé de procéder?
M. Lessard: M. le Président, chacun des projets nous sera
soumis. L'analyse du coût des projets sera faite et des décisions
se prendront en fonction des priorités. Cependant, je tiens à
dire au député de Montmagny-L'Islet que, comme les
municipalités font un effort spécifique dans le cadre de ce qui
avait été annoncé, le ministère en tiendra compte
sérieusement.
M. Giasson: Elles peuvent espérer que des crédits
pourront être affectés à ces projets?
M. Lessard: On va voir les crédits à notre
disposition, on va voir aussi le coût. Si chacun de ces projets est d'un
coût élevé, normalement, ce coût n'est pas
astronomique, lorsqu'il s'agit de projets de rangs et on utilise je le
soulignais au début de cette commission parlementaire autant que
possible l'infrastructure existante. Dans ce cadre, ce ne sont pas des projets
très coûteux et on en tiendra compte. Mais j'ai aussi, dans
d'autres régions du Québec, des municipalités qui ont fait
la même chose. Il est possible que l'on prévoie un genre de
programmes pour répondre aux besoins de ces municipalités, mais
selon les disponibilités budgétaires, et on ne pourra
certainement pas répondre à tous les besoins.
M. Giasson: Jusqu'à présent, mon expérience,
c'est que les municipalités ne se sont pas lancées dans des
projets sur de longs parcours, mais des projets d'un ou deux milles au maximum.
Ce ne sont pas des choses qui peuvent engager des sommes fort importantes.
C'est pour couvrir des besoins qui existent depuis des années. Les
municipalités, soucieuses de faire un effort, de collaborer avec la
politique nouvelle qu'on leur a soumise, ont décidé d'engager des
sommes dans cette opération. Elles le font avec l'espoir que ça
se traduise par des faits.
M. Lessard: Tout ça s'inscrit dans le cadre de projets que
nous avons demandés aux chefs de district et aux chefs régionaux
pour répondre à des modifications que nous devrions envisager
à nos programmes, à la suite de difficultés qui pourraient
s'élever entre le ministère de l'environnement et la Commission
du territoire agricole le ministère de l'Agriculture mais
surtout le ministère de l'environnement, si ce n'est pas situé
dans la zone verte. Nous avons demandé cela à tous nos chefs de
district. C'est probablement dans ce cadre que le chef régional a
communiqué avec les municipalités. Ceci nous fera des projets
auxquels nous pourrons répondre très vite, si nous sommes
obligés de modifier notre programmation, car il arrive que nous devions
modifier notre programmation, et nous avons les banques de projets
nécessaires.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. J'ai plusieurs
questions à poser au ministre des Transports en rapport avec certains
projets du comté de Duplessis, projets en vue et d'autres en marche au
moment où l'on se parle. Ma première question est en rapport avec
l'entente auxiliaire sur les axes routiers prioritaires, l'entente
Canada-Québec, et se rapporte au code 113402 où il y a des
investissements globaux prévus qui étaient prévus
de l'ordre de $24 175 000 en rapport avec la 138 entre Port-Cartier et
Sept-lles. Il y a déjà un montant qui a été
dépensé sur la route en question. Dans cette entente, est-ce
qu'était prévue la continuation de la route là où
elle se termine au moment où l'on se parle, en direction de l'est, soit
vers Port-Cartier, en incluant, bien entendu, le viaduc.
M. Lessard: Le viaduc, non, je pense que ce n'était pas
compris. Les montants de l'entente sont déjà
dépensés. Nous devons donc aller dans le budget régulier
du ministère pour terminer les travaux. Cette année, nous
demanderons des soumissions pour le viaduc de la rivière au
Rocher...
M. Perron: A partir de la voie ferrée?
M. Lessard: A partir de la voie ferrée vers
l'entrée est de Port-Cartier.
M. Perron: Si j'ai bien compris, les soumissions...
M. Lessard: ... millions je pense.
M. Perron: Est-ce la réfection quant aux plans et
devis...
M. Lessard: ... le contournement de Port-Cartier.
M. Perron: Non, d'accord, c'est la route 138 elle-même.
Est-il prévu de refaire complètement ce qui est à l'est de
la voie ferrée?
M. Lessard: C'est-à-dire qu'il va y avoir la continuation.
En fait, je pense que le tronçon pour lequel nous allons en soumission,
est un tronçon de continuité. La partie à l'ouest de la
voie ferrée et une partie à l'est de la voie ferrée,
probablement jusqu'à l'entrée ouest de Port-Cartier. Si je me
situe bien, l'entrée ouest de Port-Cartier est de l'autre
côté de la voie ferrée, du côté est de la voie
ferrée. Là je me démêle mieux que dans
Montmagny-L'Islet.
M. Perron: Oui, d'accord. Maintenant, M. le ministre, cela donne
une longueur de combien, en
kilomètres, ce qui doit être fait? Quant au projet, vous
allez aller en soumission.
M. Lessard: 3,5 kilomètres.
M. Perron: 3,5 kilomètres. Merci. Maintenant, une autre
question qui se rapporte à la route 139. Il y a un projet qui est
à l'étude depuis plusieurs années, 4 ou 5 ans si ma
mémoire est bonne. On sait qu'il y a une partie de la route 138 qui a
été faite dans la ville de Sept-lles même, soit à
partir du parc Ferland jusqu'à la rue Ratté. A partir de la rue
Ratté en direction de l'aéroport, la route est
énormément dangereuse; d'ailleurs, il y a plusieurs accidents. Je
voudrais remercier le ministre des Transports ainsi que les fonctionnaires pour
avoir travaillé sur le fameux viaduc, où effectivement cela a
réglé énormément de problèmes, depuis au
moins une année, en tout cas.
M. Lessard: ...
M. Perron: C'est très bien quand même. Quant
à ce projet, où en est-il et est-ce qu'on entend appeler des
soumissions cette année?
M. Lessard: Je ne l'envisage pas cette année, mais c'est
un projet qui entre dans les préoccupations du ministère.
M. Perron: Est-ce que les plans et devis sont
préparés au moment où on se parle?
M. Lessard: Pas complètement. Je sais qu'il y a un
problème d'égouttement, je sais que la ville de Sept-lles,
c'est-à-dire certains... en tout cas, j'ai eu des communications, je ne
sais pas si c'est avec un industriel, concernant l'égouttement, tout
près du passage à niveau, alors on me demande
d'accélérer... ou la continuité du réseau
d'acque-duc ou d'égouts, dans ce coin, je sais qu'il y a des
problèmes. On m'a demandé d'accélérer. Je sais que
pour aller à l'aéroport, il y a une courbe très dangereuse
aussi. Les plans et devis ne sont pas terminés mais, étant
donné le taux de circulation, il va falloir envisager des travaux. Mais
je ne peux pas vous déterminer, un peu comme je le disais au
député de Rouyn-Noranda, je ne peux pas vous déterminer
l'échéancier actuellement.
M. Perron: Merci. Une troisième question se rapportant
à la route 138 entre Québec et Sept-lles. Les $9 500 000
prévus comprennent quoi exactement entre Québec et Sept-lles?
M. Lessard: Disons qu'il y a $3 500 000 dans Charlevoix, mais le
contrat est donné. Il y a possiblement $500 000 je les donne de
mémoire à Forestville, Sault-au-Cochon, à la
rivière Sault-au-Cochon, débuts de travaux. Il y a possiblement
des montants d'argent qui sont prévus à la côte
Jean-Raymond jusqu'aux feux de circulation des quatre chemins. Il y a ensuite
tout le secteur de Rague-neau où des contrats ont été
donnés à la municipalité de Ragueneau, c'est-à-dire
un protocole d'entente pour $1 million, réseau d'aqueduc, $563 000, ...
$1563 000. Il y a un contrat de $2 500 000 qui a été donné
à Morin, en tout cas un entrepreneur de Ragueneau jusqu'au pont de
Papinachois, dans ce coin-là. Il y a la fin, le parachèvement des
travaux qui est commencé.
Chez vous, je vous ai donné cela. Dans la Basse-Côte-Nord,
c'est-à-dire dans la moyenne Côte-Nord, on avait envisagé
l'utilisation de l'infrastructure telle qu'on l'avait discutée, M. le
député l'utilisation de l'infrastructure, tel qu'on en avait
discuté, l'utilisation de l'infrastructure existante, pour éviter
la reconstruction complète de la route. On envisageait une somme de $2
millions, un peu plus, je pense, pour le gravelage, etc. Maintenant, nous
devons aller au ministère de l'environnement pour demander des permis,
ce qui veut dire que je ne peux pas m'engager, c'est très risqué
que le montant de $2 millions puisse être dépensé l'an
prochain. D'ailleurs, j'ai évité de le mettre dans la
programmation, puisque j'ai demandé à tous les fonctionnaires du
ministère, étant donné certaines critiques que nous avons
eu à subir de la part du ministère de l'environnement, de ne pas
engager de sommes d'argent tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas les
permis du ministère de l'environnement. Et il y aura aussi cela
est commencé depuis un certain temps un effort particulier dans
la Basse-Côte-Nord cette année, soit Blanc-Sablon, Old Fort, et
les entrées de villages que nous avons... Beaver devrait terminer son
contrat cette année pour les entrées de villages, contrat qui a
été donné l'an passé.
M. Perron: Lorsque vous parliez des problèmes que vous
avez avec l'environnement, vous disiez que vous ne vouliez pas vous engager en
rapport avec le montant de $2 400 000. Je crois que c'était plutôt
en rapport avec la nouvelle route forestière qui se dirigerait vers
Aguanish.
M. Lessard: C'est cela.
M. Perron: Havre-Saint-Pierre-Aguanish.
M. Lessard: C'est cela.
M. Perron: Quant à l'autre projet que vous avez
mentionné...
M. Lessard: Beaver a un contrat sur cela... M. Perron: Sur
une partie du réseau.
M. Lessard: Entre Havre-Saint-Pierre et Sheldrake, le pavage doit
être donné.
M. Perron: Est-ce qu'on va faire un peu de réfection de
route en même temps, cette année?
M. Lessard: On fait un coussin seulement.
M. Perron: Un coussin seulement. C'est entre les villages,
n'est-ce pas?
M. Lessard: II y a la côte à Malek que j'ai
oubliée aussi.
M. Perron: La côte à Malek, j'allais justement vous
en parler, M. le ministre.
M. Lessard: Entre Havre-Saint-Pierre et Sheldrake, on met une
couche de pavage.
M. Perron: Entre les villages, en plus de ce qui est en train de
se faire au moment où on se parle, en ce qui a trait aux villages
eux-mêmes?
M. Lessard: Oui. M. Perron: D'accord.
M. Lessard: J'espère qu'on ne fait pas de fausses
promesses.
M. Perron: Maintenant, la côte à Malek, qu'en
est-il, M. le ministre?
M. Lessard: II n'y a pas de problème, c'est
réglé. Est-ce que les plans et devis sont prêts? D'ici
à deux mois, cela devrait être en soumission.
M. Perron: Pour que les travaux se fassent cette
année?
M. Lessard: C'est cela.
M. Perron: Pour en revenir à la route 138...
M. Lessard: Si vous n'aviez pas un si grand comté
aussi.
M. Perron: On verra cela à la réfection de la carte
électorale.
Pour en revenir à la route 138, entre les villages de Sheldrake
et de Longue-Pointe-de-Min-gan, c'est prévu pour cette année
aussi? Puisqu'on parle de gravelage et de pavage.
M. Lessard: On fait du gravelage, il n'y a pas de terrassement.
On utilise, comme je l'ai dit, l'infrastructure existante, sinon on sait
combien coûterait la construction complète de toute cette route.
On fait du gravelage et du pavage.
M. Perron: Merci. Ma dernière question, M. le ministre. En
rapport avec la route 138 de la rivière Moisie à
Havre-Saint-Pierre, le montant de $3 500 000 qui est inscrit là, c'est
effectivement ce que vous venez de mentionner, je crois.
M. Lessard: Oui, c'est cela.
M. Perron: C'est l'enveloppe globale pour ce coin-là.
M. Lessard: Oui. M. Perron: Merci.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je regardais...
M. Perron: Excusez-moi, M. le Président, j'aurais une
autre question à poser. Je l'avais complètement oubliée.
Elle concerne la route 389, dont le député de Charlevoix a
sûrement eu l'occasion de discuter dans son ministère à
plusieurs reprises, Manic-Gagnon. Qu'en est-il cette année de ce projet,
M. le ministre?
M. Lessard: Concernant la route 389, encore une fois, comme je
l'ai indiqué, il était difficile d'envisager de construire une
route selon les critères et les normes du ministère des
Transports, puisque l'estimation de la construction entre Manic 5 et Gagnon
était aux alentours de $190 millions, je crois. (12 heures)
Nous avons tenté de négocier avec le gouvernement
fédéral la possibilité de considérer cette
route-là comme route d'accès aux ressources naturelles.
Malheureusement, nous n'avons pas réussi à obtenir
d'autorisation, à obtenir l'accord de ministre responsable du MEER, M.
Marcel Lessard, quoiqu'il y ait encore des possibilités, mais nous
verrons après le 22 mai.
Etant donné que le ministère des Transports ne pouvait pas
la placer, étant donné les critères et les normes que nous
avons, sur son budget, puisque cela aurait coûté
énormément cher, nous avons décidé d'en faire une
route forestière classe 1. Le ministère des Terres et
Forêts est maître-d'oeuvre de la concrétisation de cette
route en relation avec des budgets qui nous sont transmis par le Fonds de
développement régional. Nous avons, en fait,
défriché, l'an dernier, je pense, 52 milles de route. Il reste 60
milles environ de défrichement. Au ministère des Transports,
notre étude d'impact sur l'écologie devrait...
Nous espérons justement, cette année, dépenser et
continuer le projet pour être capable de déboiser les 60 autres
milles qui restent. Comme je l'ai dit tantôt, c'est Terres et
Forêts qui paie. J'ai bon espoir d'avoir un peu plus que l'an dernier sur
cette route-là.
M. Perron: Est-ce qu'il n'est pas question en plus de
déboisement?
M. Lessard: Comme député, vis-à-vis du
ministre des Terres et Forêts, je vais aller à l'étude des
crédits du ministère des Terres et Forêts, s'ils ne sont
pas adoptés, pour aller en discuter justement. Malheureusement, c'est
fait, je n'ai pas eu le temps. Vous en avez parlé? Je vous remercie.
M. Perron: N'est-il pas prévu, en rapport avec la 389,
comme vous venez de le mentionner, M. le ministre, cette année, de
continuer aussi la construction de routes? On sait qu'il y a 32 milles à
peu près de faits, au moment où on se parle, de routes
forestières.
M. Lessard: Vous parlez entre Wabush, Labrador City...
M. Perron: Non, je ne parle pas de cela, je parle toujours de la
389, Manic-Gagnon.
M. Lessard: Oui, il y a 52 milles de
défrichés...
M. Perron: Si je comprends bien, il faudrait que je pose la
question au ministre des Terres et Forêts.
M. Lessard: Non, je suis quand même le dossier de
près. Il y a 52 milles de défrichés, non pas 32 milles. Il
y a, actuellement, 52 milles de défrichement de faits et il reste 60
milles à faire et on devrait avoir les budgets du ministère des
Terres et Forêts pour y faire des travaux cette année, en
collaboration avec le Fonds de développement régional.
M. Perron: Lorsque j'ai parlé des 32 milles, M. le
ministre, j'avais mentionné justement que c'était de la
construction routière et non pas du déboisement seulement. Il y a
52,4 milles de déboisés, mais il y a aussi 32 milles de faits.
Donc, il y a eu 25 milles qui ont été faits depuis 1977, en 1977
et en 1978. Il y avait 5 milles qui existaient antérieurement.
M. Lessard: C'est exact. M. Perron: Merci.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, d'une façon
très brève, j'ai examiné un peu les crédits, au
programme 3, autres que ceux des autoroutes, lorsqu'on parlait de construction
de routes principales, de routes régionales. On inscrit: Autres routes.
Quand on regarde ce que cela représente, si on compare avec les
années passées, si on prend l'ensemble des programmes, c'est
à peu près le même chiffre à l'exception de quelques
milliers de dollars. Mais si on fait des déductions et si on regarde
simplement le montant qui est dépensé comme immobilisations
directes, ce ne sont pas $300 millions, ce sont $200 millions qu'on va
dépenser en immobilisations. Je me pose des questions si
réellement on a augmenté les montants pour ces travaux-là
ou si on les a baissés. J'ai plutôt l'impression et je
pense qu'on peut faire la preuve assez facilement que même pour
les routes régionales, principales et les autres les routes
locales je suppose, qui sont désignées par cette expression
si on va dépenser moins d'argent dans le fait si on enlève
les services, parce qu'il y a un point bien important à regarder cette
année, les 8% qui seront payés sur...
M. Lessard: Si vous calculez les routes régionales pour
$63 107 000, la construction d'autres routes, ce sont des routes
régionales aussi, $109 millions, vous arrivez à $172 millions par
rapport à $166 millions, l'an passé.
J'ai expliqué au début, en fait on a expliqué
d'ailleurs, le député de Charlevoix m'indiquait qu'il
était entièrement d'accord avec cela, en ce qui concerne les
constructions de routes régionales, routes de rang et autres, petites
routes que nous allons diminuer les critères, que ce ne sera pas
des expropriations sur une emprise de 150 pieds ou de 105 pieds; les
expropriations seront beaucoup moindres. En diminuant les critères, nous
espérons être capables de faire la même quantité de
travaux.
M. Russell: Est-ce qu'on a tenu compte du 8% de taxe qu'on va
être obligé de payer maintenant, qu'on ne payait pas dans le
passé? De quelle façon va-t-on l'appliquer? Est-ce qu'on va payer
cela simplement sur le gravier ou sur le gravier et le tansport?
M. Lessard: Nous avons tout simplement l'intention de faire une
demande comme cela n'était pas prévu dans le budget
au Conseil du trésor à ce sujet.
M. Russell: Qui va payer la taxe? M. Léonard: On
verra.
M. Russell: Est-ce que ce seront les entrepreneurs à
l'avenir, à partir de l'annonce du budget? Est-ce qu'on va payer
simplement sur le matériel ou si on va payer sur le
matériel-transport, tel que la loi l'indique actuellement? On serait
obligé de payer sur le matériel-transport déposé
sur la route, si on se rapporte à la loi d'urgence.
M. Lessard: Cela dépend qui achète les
matériaux. Si c'est nous qui achetons les matériaux, normalement,
cela devrait être nous qui payons la taxe. Si c'est l'entrepreneur qui
achète les matériaux... J'aimerais mieux que le sous-ministre
adjoint...
Actuellement, il y a des discussions qui se tiennent entre le
ministère des Finances, le ministère du Revenu et les principaux
ministères concernés. Lors du dépôt de la loi et des
règlements en Chambre, je pense que la lumière sera faite
là-dessus, à savoir qui va payer la taxe.
M. Russell: Actuellement, cela n'affecte pas les contrats en
cours.
M. Lessard: Ce ne sont surtout pas les entrepreneurs. C'est
plutôt les travaux en régie du ministère qui pourraient
être affectés par la taxe, à savoir si un artisan paierait
les 8%.
M. Russell: Est-ce qu'on doit comprendre que les entrepreneurs
qui, actuellement, sont à exécuter les contrats, ne paieront pas
la taxe?
M. Lessard: Ce n'est pas un contrat sur un achat. On paie la taxe
sur un achat, pas sur un contrat de construction. Ils paient la taxe, de toute
façon, mais pas sur les matériaux fournis par le
ministère.
M. Russell: Disons que cela va se clarifier cette question, mais
on a discuté, j'ai déjà soulevé le point dans le
passé. Je voudrais le ramener encore, c'est la question de pavage
bitumineux actuellement dont le coût est rendu très
élevé. Dans la région de chez nous, on a utilisé
beaucoup de "low cost", je ne sais pas si le ministre comprend exactement
à quoi je veux référer. Je ne sais pas s'il y a un autre
terme technique pour le désigner, mais je sais que c'est beaucoup moins
coûteux.
M. Lessard: Je vous comprends.
M. Russell: Est-ce qu'on a discontinué l'utilisation de ce
système ou si on va l'utiliser d'une façon plus
accélérée?
M. Mailloux: Est-ce que le député parle des pavages
à froid ou...
M. Lessard: A froid.
M. Russell: C'est du "low cost"; c'est de la granulation... avec
de l'asphalte.
M. Mailloux: C'est de l'huile mélangée avec de la
pierre.
M. Lessard: C'est de l'huile combinée avec... M.
Mailloux: Roulée.
M. Lessard: Oui, l'asphalte en canne qu'on avait chez nous dans
le temps.
M. Mailloux: Non, c'est de la pierre roulée avec...
M. Lessard: Avec de l'huile? M. Mailloux: ... de
l'huile.
M. Lessard: On m'indique que non. On m'indique qu'il s'en fait
très peu actuellement. Le ministère de l'Environnement n'est pas
d'accord.
M. Mailloux: On a eu des répercussions de la part des
automobilistes qui disent que cela brise les automobiles...
M. Lessard: Oui. Vous dites du recouvrement...
M. Mailloux: L'asphalte à froid a été
discontinuée également; l'asphalte qui était faite par
Moto Paving, anciennement. Cela a été discontinué, je
pense.
M. Lessard: Oui, parce qu'on m'indique que cela coûte
presque aussi cher.
M. Mailloux: Presque aussi cher avec des résultats assez
différents d'un endroit à l'autre.
M. Russell: Peut-être pas avec l'autre système.
L'autre système coûte environ le tiers.
M. Lessard: Avec l'autre système, il y avait des
problèmes considérables, l'environnement, les automobilistes. M.
Blais pourrait donner des...
Cela coûte peut-être le tiers, mais cela n'a pas le tiers de
l'épaisseur.
M. Russell: D'accord. Il faut dire que dans des régions
comme les Cantons de l'Est et la Mauricie, il y a bien des rangs doubles. Il y
a beaucoup de cultivateurs. Quand il n'y a pas de pavage, il y a une
poussière qui s'étend dans les champs, qui affecte les
récoltes. C'est affreux! La circulation n'est pas tellement
élevée dans ces rangs. Si on avait l'utilisation de ce
système, cela pourrait répondre aux besoins, cela serait
satisfaisant. Je peux vous indiquer des routes qui ont été
faites, il y a déjà dix ou douze ans, et qui sont encore assez
bonnes. Dans quelques années, on pourra peut-être mettre un pouce
ou un pouce et demi de pavage. Cela va faire une route complète,
à condition que la forme de la route soit bonne. Je comprends mal qu'on
refuse de l'utiliser, parce que la preuve, lorsque c'est bien posé...
C'est là le grand secret, c'est de la poser comme il faut. Je ne vois
aucunement comment cela peut affecter l'environnement. Ils peuvent venir se
mêler de cela. Cela ne "dérive" pas de la route. Il ne faut quand
même pas perdre la tête avec cela, l'environnement.
M. Lessard: Oui, on m'indique qu'on ne l'a pas
arrêté complètement, mais on ne l'a jamais utilisé
sur une grande échelle et ça ferait partie des moyens
économiques qu'on envisagerait dans le triennal pour répondre aux
besoins des gens et à des coûts moindres.
M. Russell: II y a des municipalités, M. le
Président, qui sont prêtes actuellement à faire des travaux
qui sont déjà à l'entretien du ministère, à
condition qu'on puisse obtenir de l'aide du ministère pour faire le
pavage. Elles seraient prêtes à accepter même ce
système de pavage. Dans la région chez nous, il y a plusieurs
demandes et c'est pour tâcher de régler un problème.
L'entretien de la route est assez coûteux actuellement pour le
ministère. Ce qui affecte les cultivateurs, c'est la poussière,
parce que la circulation commence à être assez
élevée. On ne peut pas retourner 20 ans en arrière alors
qu'il y avait encore moins de circulation et où on se promenait encore
en voiture. Est-ce qu'on a un programme d'organisation pour essayer de
régler, de résoudre ces problèmes ou si on va continuer
à les remettre aux calendes grecques à peu près tout le
temps?
M. Lessard: Oui, on va en tenir compte. Si, par exemple, dans le
triennal, vous faites valoir que vous seriez prêts à
accélérer les projets et à avoir ce type de
revêtement bitumineux, on en tiendra compte.
M. Russell: C'est un système que j'aime bien, le triennal.
On reçoit le ministre avec ses fonctionnaires, très
gentils...
M. Mailloux: Avec trois ans de...
M. Russell:... et posés. On examine, on fait les
nôtres. Il nous prend avec un grand sourire. J'ai assisté depuis
une couple d'années. Mais là, c'est pour couper des demandes qui
étaient au programme. On ne fait que les couper; on n'en redonne pas
d'autres. Je viens d'apprendre que même ceux qui ont été
coupés ne seront peut-être pas exécutés.
M. Lessard: Ils ne sont pas...
M. Russell: Oui, parce qu'on a un paquet d'excuses dont on se
sert maintenant. Là, c'est l'environnement. Anciennement, c'était
l'expropriation qui était l'excuse classique. L'expropriation
n'était pas réglée. Maintenant, on est rendu avec
l'environnement. Je pense que l'autre excuse...
M. Lessard: J'ai expliqué ça tantôt au
député de Montmagny-L'Islet...
M. Russell: Oui, d'accord.
M. Lessard: ... si tu veux que...
M. Russell: Non, je ne veux pas embarquer dans le... Je tente
d'exposer le malaise que ça crée avec ces routes qu'on a promises
il y a deux, trois, quatre ans.
M. Lessard: A l'avenir, je vais vous en donner moins. Donc, je ne
vous couperai pas. Quand je vais préparer mon budget, je vais donner les
ordres au sous-ministre, à savoir que ce sera région par
région et les budgets vont être assez limités. Donc,
peut-être que vous ne serez pas coupés, mais il n'y aura pas de
chiâlage ensuite. Tandis que ce que je voulais avoir, justement, c'est
une estimation des projets les plus prioritaires et comme, globalement,
lorsqu'on faisait la totalité de l'ensemble des projets, ça
dépassait considérablement les budgets, il fallait couper.
M. Russell: M. le Président, je veux simplement que le
ministre comprenne la situation dans laquelle on se trouve placé.
M. Lessard: Je comprends assez que l'année prochaine,
ça ne se passera plus.
M. Russell: Peut-être qu'on veut essayer de faire un cri
avec une affaire... On se retournera vers un député ou se venger
parce qu'on crie, mais il y a des demandes qui sont au triennal actuellement
depuis quatre à cinq ans dans la région chez nous.
M. Lessard: ... dix ans.
M. Russell: D'accord. Les gens ont de l'espoir depuis quatre ou
cinq ans et même plus souvent, dans bien des cas. ... on a dit: Oui,
c'est au programme. Cela s'en vient. C'est inscrit au triennal. On est mieux de
dire: On ne peut pas les faire. C'est fini, cette affaire, de les placer de
cette façon.
M. Lessard: C'est ça qui va être fait.
M. Russell: Parce qu'on se fait reprocher ça constamment.
On se le fait crier dans les oreilles. Il y a des programmes, aujourd'hui... On
a des programmes qui sont censés être exécutés. On
vient de m'apprendre que l'environnement a des objections.
M. Lessard: Là, je viens de vous dire ceci: II n'y a pas
de projets qui vont aller en soumissions, préparation, etc., sans avoir,
au préalable, le permis de l'environnement. On va savoir exactement
où on va avec l'environnement avant de s'engager dans des projets.
Que voulez-vous que je fasse? Il y a des lois gouvernementales et tous
les ministères du Québec doivent, je pense, s'y soumettre les
premiers et ces lois-là étant ce qu'elles sont, il faut justement
en tenir compte.
M. Russell: M. le Président, la région chez nous,
je pense bien, avec l'environnement dans la partie du comté de Brome, si
je veux simplement regarder une région de laquelle je suis très
près, je pourrais prendre d'autres comtés aussi de la même
région. Ce sera l'environnement partout parce qu'on a des gens, ce qu'on
appelle des naturalistes, même des journalistes naturalistes qui
demeurent dans le comté de Brome. Là, il n'y a pas moyen de
toucher à quoi que ce soit pour déplacer la nature. On ne fera
pas de route, parce qu'ils vont écrire à pleines pages et si je
regarde dans l'autre comté, le comté de Missisquoi, c'est le
zonage agricole. Eux, il ne faut quand même pas prendre la terre propre
à la culture et faire des routes avec, ce n'est pas possible; on passera
là où on pourra. C'est là l'autre objection; ça
vient régler tous les problèmes des routes du comté de
Brome-Missisquoi, pour ne mentionner que ce comté. (12 h 15)
C'est le contexte dans lequel on est placé; d'un
côté, les gens se plaignent parce qu'ils veulent obtenir des
travaux qui, à mon sens, sont bien raisonnables. Il y a des
municipalités qui ont déjà fait des travaux à leurs
frais sur des chemins qui dépendaient du gouvernement, avec une entente
quasi tacite qu'on aiderait, à l'aide de subventions, à faire le
pavage. Ce n'est pas fait, ça traîne et on ne répond pas
actuellement.
Je vous dis ça, M. le Président, pour tâcher de vous
démontrer le contexte dans lequel on est situé. Je pense bien que
c'est au ministre de le régler; il n'est pas tellement
considérable à régler.
M. Lessard: Je dois dire que nous avons quand même
constitué un comité, il y a eu des
réunions entre les deux sous-ministres, le sous-ministre de mon
ministère et le sous-ministre de l'environnement. Nous avons
essayé d'aplanir les difficultés qui se présentaient sur
les projets qui sont actuellement en discussion. Nous prévoyons, comme
on l'a dit au début de l'étude de ces crédits, être
capables de dépenser les sommes qui sont prévues. Maintenant, il
va falloir s'habituer à fonctionner avec l'environnement, avec
l'obligation de respecter notre entourage. Quand on fait des ponts sur une
rivière à saumon, il faut faire l'analyse des saumons. Je suis
d'accord avec ça, je trouve que dans le passé on a trop
entre un extrême et l'autre, nous allons essayer de trouver un juste
milieu construit de routes sans tenir compte de notre environnement et
sans tenir compte de nos ressources naturelles, de nos ressources fauniques,
etc.
Il y a un ministère qui est responsable de la surveillance du
territoire et, en collaboration avec ce ministère et en collaboration
avec d'autres ministères, nous avons l'intention, en tant que
ministère des Transports, de dépenser notre argent j'en
conviens mais de le dépenser parfois ça ne fait pas
plus mal en tenant compte du milieu naturel que nous devons respecter;
on n'est quand même pas pour tout détruire non plus.
M. Russell: M. le Président, je suis bien d'accord avec le
ministre au sujet des rivières à saumon; il faut en tenir compte.
Mais, dans les Cantons de l'Est, sur les rivières à perchaude, je
ne pense pas que ça dérange beaucoup.
M. Lessard: Dans le comté de Joliette-Montcalm, il y avait
un ruisseau et un lac à foin...
M. Chevrette: Je dois vous dire que, sans tomber
complètement d'accord avec le député de Brome-Missisquoi,
je trouve...
M. Russell: Mais pas en désaccord.
M. Chevrette:... qu'à certaines occasions, il y a
nettement de l'exagération. Si les fonctionnaires de l'environnement
étaient allés voir le lac à foin, sur la route 125, ils se
seraient aperçu qu'il n'y a même pas une bibite qui vit là
et que le calcium ne peut pas être mortel; il peut tuer les mauvaises
herbes et ce ne serait qu'une bonne chose.
M. Russell: M. le Président, je souligne que c'est un
problème qui n'est pas facile à régler; je sais que le
ministre est pris avec le problème, mais je veux qu'il comprenne le
contexte dans lequel on est obligé de travailler et de vivre, ainsi que
les reproches qu'on reçoit à droite et à gauche.
Etant donné que le ministre est conscient que c'est à lui
à régler le problème, je vais accepter les crédits.
Je devrais peut-être les accepter sur division parce que je ne suis pas
d'accord qu'il y a assez de crédits pour répondre aux besoins
régionaux et locaux.
M. Lessard: Lors du discours du budget, vous auriez dû nous
dire: Le gouvernement du Québec aurait dû emprunter plus, aurait
dû taxer plus les citoyens, etc., parce que, justement, il faut tenir
compte de la situation économique du Québec et du taux de
taxation.
M. Russell: M. le Président, à l'occasion du
discours du budget, j'ai dit ceci: II faudrait prendre les moyens pour freiner
la suradministration qu'on a actuellement et il resterait plus d'argent pour de
l'immobilisation, pour des travaux qui sont rentables, pour de la
capitalisation. Là-dessus, je suis d'accord, mais je ne suis pas
d'accord qu'on doive faire ce qu'on fait actuellement, emprunter et payer pour
de l'administration complètement inutile.
M. Lessard: Actuellement, on emprunte pour de l'investissement.
Quand vous parlez d'administration inutile... Au ministère des
Transports, on réduit de 100 postes cette année et on va
réduire de 150 postes l'an prochain. J'ai déjà
expliqué l'utilisation rationnelle des ressources qu'on veut faire et
aussi, en même temps, les nouvelles normes de construction qui allaient
nous permettre, non pas d'investir plus d'argent, mis de faire autant ou plus
avec ce qu'on a.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Lessard: II faut éviter d'avoir du chromé; le
chromé, on peut le laisser faire.
M. Chevrette: Si le député de Charlevoix a une
proposition à faire, avant; allez-y.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, sur l'ensemble du budget de
la voirie, forcément on va en soumissions publiques. Est-ce que dans le
cours de la dernière année il est resté un pourcentage de
travaux faits en régie par les forces du ministère sur des routes
très secondaires? Quel est le pourcentage? Est-ce qu'il y a eu 2%, 3% ou
5% du budget qui ont été faits en régie? Si on n'a pas la
réponse, qu'on me donne un aperçu.
M. Lessard: C'est plutôt au niveau des
régions...
M. Mailloux: Ce que je veux savoir, c'est s'il reste encore
certains travaux en régie qui sont faits quand les normes de
construction respectent simplement l'amélioration d'une route.
M. Lessard: II y a sûrement $25 millions à $30
millions de travaux en régie qui sont faits par le ministère.
M. Mailloux: En raison des grands travaux qui sont
peut-être moins importants qu'il y a trois ou
quatre ans, on sait qu'à chaque demande de soumissions publiques
pour des travaux il y a une multitude de soumissionnaires. Je voudrais savoir
si dans le cours de la dernière année, pour les contrats que vous
venez de demander, normalement, en raison de cette multitude de
soumissionnaires, on constate de plus en plus on appelle cela aller dans
leurs poches que les entrepreneurs vont en bas des coûts
estimatifs révisés du ministère avant la demande de
soumissions. Ils vont encore en bas des coûts.
M. Lessard: J'ai plusieurs cas...
M. Mailloux: ... le coût estimatif à peu
près.
M. Lessard: Non, actuellement...
M. Mailloux: Ah bon!
M. Lessard: J'ai vu un contrat qui est sorti de chez nous pour
lequel il y avait une dizaine de soumissionnaires et ils sont allés
passablement en bas de l'estimation du ministère. Cela dépend de
l'envergure, mais là c'était un contrat d'environ $300 000 et il
y avait dix soumissionnaires, dont des soumissionnaires de Montréal.
C'est un soumissionnaire de Montréal qui l'a obtenu à prix
très très bas.
M. Mailloux: Quant au problème des revêtements
bitumineux...
M. Lessard: ... en faire plus.
M. Mailloux: Quant au problème des revêtements
bitumineux... Cela n'est pas pour la meilleure santé financière
des entrepreneurs. Quant au problème des revêtements bitumineux,
que ce soit dans le domaine de la construction ou de l'entretien...
tantôt le ministre a expliqué qu'il continuait à
négocier jusqu'à concurrence de $300 000 avec les entrepreneurs.
Je n'ai rien contre cela pour les raisons qu'on a déjà souvent
mentionnées. Est-ce que malgré cela... On avait l'habitude,
lorsque j'étais à ce ministère, d'aller, au moment
où on négociait des prix avec les entrepreneurs d'asphalte, prix
à accepter entre les deux parties, on cherchait à faire une
expérience de quelques contrats d'importance pour voir si les prix
offerts étaient de beaucoup dépassés ou coupés lors
d'appels de soumissions publiques. Il est arrivé quoi dans vos derniers
appels? S'il y en a eu.
M. Lessard: On continue de faire cette surveillance...
M. Mailloux: Oui, mais ce n'est pas là le sens de ma
question.
M. Lessard: Oui, je comprends, mais est-ce que des
conséquences...
M. Mailloux: Est-ce qu'il y a eu des appels de soumissions
publiques pour du simple revêtement bitumineux dans les derniers
mois?
M. Lessard: C'est-à-dire que le programme actuel de
revêtement bitumineux n'est pas démarré à 100%.
M. Mailloux: L'an passé on va retourner d'une
année pour avoir la même réponse est-ce qu'au
début de l'année il y a eu quelques demandes de soumissions
publiques simplement pour des revêtements ou tout a-t-il
été négocié? C'était toujours en bas de $300
000.
M. Lessard: Oui, on a eu plusieurs...
M. Mailloux: Sur la transcanadienne, entre autres, il y a eu des
contrats...
M. Lessard: La grande majorité de nos soumissions...
Il y en a eu l'an passé et il y en a eu beaucoup en 1977. On est
pratiquement allé en soumission pour le tiers des contrats de travail.
L'an passé, un peu moins mais il y a deux ans, cela avait
été plus. On voulait faire la preuve de prix récemment
négociés avec l'association.
M. Mailloux: Est-ce que cette preuve faite l'an passé a
rejoint à peu près les prévisions du ministère?
M. Lessard: Oui, en 1977, c'était sorti à 98 et une
fraction de nos estimations, pour la construction et l'entretien. L'an
passé on l'a répété un peu, mais on s'est rendu
compte que cela ne servait à rien de mettre en compétition les
usines en place. On a gardé comme critère d'aller en soumissions
publiques quand il n'y a pas d'usine dans le banc où doit être
exécuté le travail.
M. Mailloux: Dans un autre ordre d'idées, est-ce que le
ministre me dirait je conviens qu'avant mon départ du
ministère on avait déposé quantité de plans
si, entre le volume d'expropriation qui était dû aux citoyens du
Québec et le volume actuel, il y a eu réduction de la note ou nos
engagements à l'endroit des Québécois sont-ils aussi
élevés?
M. Lessard: Oui, il y a eu d'abord un effort très
sérieux de fait pour régler un certain nombre de dossiers qui
étaient là depuis assez longtemps dans le secteur de Rimouski et
dans différentes régions du Québec. Nous sommes
actuellement, étant donné que nous avons défini un certain
nombre de priorités à remettre aussi des terrains qui
étaient compris dans les expropriations qui avaient été
faites en 1975.
Le plus gros des expropriations est d'environ $100 millions, dû
aux expropriés. Plusieurs de ces cas sont devant le tribunal
d'expropriation et ce sont des cas qui sont plus vieux. Chaque année, on
dépose pour $20 millions à $25 millions de nouvelles
expropriations.
M. Mailloux: M. le Président, la dernière question
que j'aurais relativement au domaine de la construction, cela pourrait
rejoindre également
le programme maritime, je pense qu'on pourrait passer à travers.
Le ministre avait donné, l'an passé, c'était de bonne
guerre, cela concernait le comté de Saguenay et le comté de
Charlevoix, une étude de faisabilité à Lalonde et Valois
d'un pont éventuel sur la rivière Saguenay. On me donnait
tantôt les chiffres de la circulation. Je suis d'accord pour la
construction de deux débarcadères supplémentaires et de
deux navires. C'est un pont flottant qui répondra, pour plusieurs
années, aux besoins du trafic là-bas et surtout avec les deux
débarcadères, il n'y aura plus de coupure de la route comme il
arrivait précédemment. Est-ce que l'étude de
faisabilité de Lalonde et Valois a été
déposée? Si oui, est-ce que dans cette étude de
faisabilité il y avait également une étude des coûts
et qu'est-ce que cela donne?
M. Lessard: En fait, le mandat qui avait été
donné à la firme Lalonde, Girouard et Letendre, était
strictement en vue de voir la faisabilité d'un pont sur le Saguenay et
les endroits où ce pont pourrait être construit. C'est une
étude de $150 000. Ce n'est donc pas une recherche exhaustive de tous
les problèmes que pourrait soulever la construction d'un pont sur le
Saguenay.
M. Mailloux: Est-ce que le rapport est déposé?
M. Lessard: J'ai un rapport préliminaire et je pense que
M. Lalonde serait prêt à me rencontrer, d'ici un mois, je pense,
pour déposer le rapport.
M. Mailloux: Quand le rapport sera déposé, il
faudra le rendre public.
M. Lessard: Je déposerai le rapport. Quand je suis
arrivé au ministère, je me suis intéressé à
ce projet, même si cela reliait le comté de Charlevoix au
comté de Dubuc, plutôt que le comté de Saguenay, mais j'ai
relu...
M. Mailloux: ... et Duplessis.
M. Lessard: ... tout le dossier de l'ingénieur Monty, qui
était plutôt une recherche de thèse. Cela n'avait pas
été, non plus, une recherche exhaustive comme telle,
c'était une recherche qui avait été faite dans le cadre
d'une thèse de doctorat.
On sait que l'étude qui a commencé en 1974 où
l'évaluation était de $56 millions à ce moment-là,
a été reprise vers 1976, et l'évaluation était de
$76 millions. Mais parce qu'il n'y avait pas eu d'étude d'analyse de
site comme telle, j'ai voulu, pour répondre aux questions des citoyens
cela ne veut pas dire qu'on va s'en aller dans la construction d'un pont
sur le Saguenay à très brève période...
Mais j'ai quand même voulu, pour répondre aux besoins des
citoyens, avoir une étude technique pour voir les différents
emplacements de faisabilité. Je pense, comme le soulignait le
dépu- té de Charlevoix, qu'avec le système que nous avons
développé, soit en ajoutant deux bateaux qui viendront en
fonction en février ou mars l'an prochain, et deux
débarcadères de plus, les bateaux n'auront plus à
s'attendre dans le milieu de la rivière comme c'est le cas actuellement
et on pourra répondre de façon satisfaisante au taux de
circulation qui existe actuellement, parce qu'il faut quand même penser
qu'on ne fait pas, non plus, de routes pour des périodes de pointe, le
1er juillet et le 24 juin. On fait des routes pour l'ensemble de l'année
et ce que cela prendra probablement à ce moment-là c'est d'avoir
ce genre de restaurant de chaque côté de la rivière
où les gens pourront prendre un café dans une atmosphère
un peu améliorée et je pense bien que cela va satisfaire la
population pour une période de temps assez... (12 h 30)
M. Mailloux: Notre collègue de Bellechasse posait une
question hier relativement à un pont entre Beaumont et l'île
d'Orléans. Je suis de ceux qui croient que les deux ponts actuels qui
desservent la rive sud et la région de Québec ne sont pas
utilisés plus qu'à 60%, j'imagine, actuellement? Est-ce qu'on me
donnerait le chiffre approximatif de l'utilisation des ponts?
M. Lessard: Parce que ce n'est congestionné...
M. Mailloux: A peu près 60%, la capacité de ces
ponts.
M. Lessard: Le pont Pierre-Laporte, c'est 54 000 en
période estivale, 48 000 le reste du temps. Le vieux pont de
Québec est de 14 000.
M. Mailloux: On a dit quoi pour le pont Pierre-Laporte?
M. Lessard: 54 000.
M. Mailloux: 54 000, alors qu'à Montréal, on
reçoit presque 100 000 sur le tunnel Hypolite-Lafontaine, le pont dans
le quartier Champlain.
M. Lessard: II n'y a pas de congestion très importante en
période régulière.
M. Mailloux: Est-ce que l'entretien du pont de l'île
d'Orléans est encore très, très onéreux? Il est
toujours sécuritaire, j'imagine. Est-ce qu'il est encore très,
très onéreux.
M. Lessard: Cela coûte...
M. Mailloux: Cela irait peut-être à l'entretien.
M. Lessard: On a fait des réparations majeures l'an
dernier, parce qu'il y avait des rumeurs qui circulaient selon lesquelles le
pont de l'île d'Orléans était dans un état
dangereux. Nous avons fait des études et le député de
Montmorency s'inquiétait énormément. A la suite d'un
certain
nombre de communications, nous avons fait des études sur le pont
et on peut dire qu'il y a eu des réparations assez importantes qui ont
été entreprises l'an dernier. Nous estimons au niveau du
ministère qu'il n'y a aucun danger pour l'effondrement du pont de
l'île d'Orléans actuellement. Mais nous avons une étude
actuellement, l'étude Vandry, pour le lien rive nord-île
d'Orléans.
M. Mailloux: On parlait, à ce moment, d'une étude
concernant une jetée entre la terre ferme de la rive nord et l'île
d'Orléans?
M. Lessard: Oh, non, non, non.
M. Mailloux: Parce qu'à ce moment, les problèmes
d'environnement qu'on a eus avec Dufferin-Montmorency, là il y en aurait
eu des particuliers.
M. Lessard: II y a déjà eu un projet dont j'avais
pris connaissance concernant la jetée du côté nord pour
relier l'île d'Orléans et, ensuite, le tunnel. J'ai dit hier que
nous avons mis fin aux études actuellement.
M. Mailloux: Programme 3 adopté.
Le Président (M. Jolivet): Sauf qu'il restait une couple
de questions, à moins qu'elles soient... le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Cela va aller.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: II semble bien que l'an dernier, M. le ministre,
suite aux interventions du député de Brome-Missisquoi et aux
miennes, la répartition, quant au pavage bitumineux, a été
passablement bien faite puisqu'on a eu peu de revendications. Est-ce que le
ministère s'enligne sur le même fonctionnement que l'an
dernier?
M. Lessard: Je m'excuse...
M. Chevrette: Concernant le revêtement bitumineux.
M. Lessard: Oui.
M. Chevrette: Etant donné qu'il y avait des compagnies qui
installaient des sous-postes partout, près des...
M. Lessard: Vous voulez dire la forme de soumissions ou de
négociation?
M. Chevrette: Oui.
M. Lessard: Même chose.
M. Chevrette: Donc, il va y avoir possibilité d'une
répartition assez équitable, compte tenu des
capacités?
M. Lessard: Oui.
M. Chevrette: Parfait. Deuxième question, est-ce que vous
entendez utiliser le procédé du scalpage de revêtement
bitumineux en formation de la nouvelle machinerie qui est sur le marché
pour la récupération de l'asphalte?
M. Lessard: C'est-à-dire que j'ai dit qu'actuellement on
faisait des études à ce sujet. On y va sur un programme de $2
millions cette année. C'est-à-dire qu'on fait encore des tests.
Surtout à Mont-Laurier, on va en faire dans un...
Le Président (M. Jolivet): Les éléments 1,
2, 3 et 4 du programme 3 adoptés. Compte tenu du temps, il avait
été question de permettre...
M. Lessard: II ne faut pas attendre, quand on fait une route, que
les gens arrachent le pavage avant d'agir.
M. Chevrette: C'est ce que j'avais bien compris, mais il y a
aussi une question d'économie d'agrégats, de fournitures,
etc.
Une Voix: De réutilisation.
M. Chevrette: De réutilisation aussi.
M. Lessard: Le programme 3?
Le Président (M. Jolivet): II est adopté.
M. Lessard: On a pas mal fait le programme 4 aussi.
M. Mailloux: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: On pourrait peut-être, si mes collègues
ministériels ou de l'Opposition n'ont pas tellement de questions
à poser, espérer passer à travers le programme 4, mais il
y avait un ou l'autre de mes collègues qui avait une ou deux questions
à poser; si on l'adopte avant 13 heures, il faudrait quand même
leur permettre.
Conservation du réseau routier
Le Président (M. Jolivet): Oui, d'accord. Donc, le
programme 4...
Une Voix: ... on ne finira pas avant demain soir.
M. Mailloux: A l'entretien, M. le Président, je constate
je l'ai déjà dit qu'il y a une diminution assez
marquante à ce budget, parce que $112 millions par rapport à $114
millions; $114 millions étaient déjà insuffisants. Devant
l'augmentation des coûts, je me demande quelle sorte de cauchemar va
vivre le ministre des Transports
cette année pour entretenir un réseau routier, quand on
connaît les...
Nous dirait-on d'abord quelle est en la réalité,
d'après les négociations qui sont amorcées, l'augmentation
des coûts des revêtements bitumineux? Environ combien
d'augmentation? 10%, 20%, en raison de l'augmentation de l'huile et des
agrégats?
M. Lessard: Ce sera une composante assez importante du coût
de revêtement bitumineux. Les soumissions ont été ouvertes,
par le service général des achats, sur le ciment asphaltique et
on constate une hausse d'environ 50% sur le coût du ciment asphaltique.
L'an passé, nous avions obtenu des taux largement inférieurs aux
taux qui avaient été consentis en Ontario et même aux
Etats-Unis mais, cette année, le prix se rajuste et pour le ciment
asphaltique lui-même, nous avons des soumissions qui varient entre $109
et $112 la tonne métrique.
M. Mailloux: Cela voudrait dire que, comme cet
élément a subi une telle augmentation, sur un contrat de pavage
de $100 000, quels seraient les coûts supplémentaires que
ça entraînerait? C'est un des éléments. Pour un
contrat de $100 000, ça impliquerait une augmentation de combien?
M. Lessard: II y aura une augmentation du coût de
revêtement bitumineux d'environ 20%.
M. Mailloux: De 20% sur l'ensemble d'un projet?
M. Lessard: Sur l'ensemble d'un projet de revêtement
bitumineux.
M. Mailloux: Annuellement, à l'élément
entretien, je ne parle pas de l'élément salaire, sur les contrats
de programmes de pavage à combien se chiffrait annuellement l'ensemble
des contrats de pavage? En millions?
M. Lessard: Entre $25 millions et $27 millions. Le programme de
couches d'usure principalement.
Cela veut dire que ça nous coûterait environ $5 millions de
plus.
M. Mailloux: Plus que ça, $30 millions; ça ferait
$6 ou $7 millions.
M. Lessard: On parle de 20%; si on parle de $25 millions,
ça veut dire que ça irait à $30 millions.
M. Mailloux: Cela voudrait dire que le programme de pavage a
été considérablement réduit depuis deux ou trois
ans.
M. Lessard: On a des problèmes sérieux à ce
sujet, d'autant plus qu'on sait que... En tout cas, j'ai une étude, au
sein du ministère, classifiant les pavages en fait selon les
degrés d'usure: cinq classes A, B, C, D et E. Il est certain que lorsque
nous arrivons au niveau E, le revêtement bitumineux d'une couche
supplémentaire coûte passablement plus cher le mille que si nous
prévoyons plutôt faire les travaux au niveau C. Cette
étude... Il est certain qu'il va falloir faire des efforts
sérieux d'ici... J'espère aller chercher des budgets
supplémentaires, l'an prochain, à ce sujet, parce qu'il y a des
problèmes sérieux qui se posent et on devra avoir une discussion
sérieuse au Conseil du trésor à ce sujet.
M. Mailloux: Je comprends les problèmes budgétaires
du gouvernement, mais il ressort que, sur un réseau routier tel que
celui qu'on connaît, avec l'insuffisance des montants déjà
accordés, l'augmentation des coûts, ça va devenir un
cauchemar pour les automobiles. Avec les conditions climatiques que
connaît le Québec et le peu de durée du revêtement,
l'usure et ces choses, je pense bien que le réseau routier va s'en aller
dans un état déplorable si le ministre des Finances ne fait pas
un effort très valable pour ajouter de l'argent à ces
programmes.
M. Lessard: C'est certain que devant l'augmentation assez
importante qu'on constate actuellement dans l'achat de la matière
première, je devrais intervenir auprès du ministre des Finances
pour obtenir possiblement, parce qu'on vient de le constater...
M. Mailloux: On vient de nous annoncer une augmentation assez
importante de la Commission des transports quant au transport des
matières en vrac, m'a-t-on dit. Je ne sais pas de quel ordre, mais je
pense que le ministre pourrait me dire à quoi cela correspond. Qu'est-ce
que c'est l'augmentation des transports?
M. Lessard: Entre 10% et 12%.
M. Mailloux: Je pense que les autres députés
pourront poser des questions, je voudrais simplement poser des questions
générales. L'entretien d'hiver associé à
l'indexation de... Ce que je voudrais savoir c'est ceci. Cela n'est pas de
savoir qui entretient les routes, mais le fait que les changements de la
fiscalité municipale donnent de nouveaux revenus aux
municipalités. Il y a une quantité de routes données que
le ministère des Transports entretenait à 100%, d'autres, par
entente avec les municipalités, étaient entretenues à
subvention. Est-ce que j'ai été induit en erreur en pensant que
c'était l'intention du ministère, devant le changement des
ressources fiscales municipales, de s'apprêter à remettre à
des municipalités des routes sur lesquelles l'entretien était
fait à 100%?
M. Lessard: Voici, il y a quatre critères pour remettre
les routes aux municipalités. En ce qui concerne l'entretien des chemins
d'hiver, dans le discours du budget je ne crois pas que M. Parizeau ait
annoncé que ce programme devait disparaître.
M. Mailloux: Je voudrais savoir du ministre si, sur l'ensemble du
réseau provincial, le ministère prévoit renvoyer la
subvention des routes entretenues à 100% ou si, par l'ensemble du
circuit, on garde le statu quo?
M. Lessard: C'est en fonction des routes à savoir si ce
sont des routes strictement municipales ou des routes qu'on appelle
verbalisées. Jusqu'ici on fait l'évaluation cas par cas. Il n'y a
pas de changements qui sont envisagés. Cependant, j'ai demandé
une étude à un moment donné, à un comité,
qui a été constitué, concernant le partage des
responsabilités routières qui s'intitule: Propositions de
politiques de partage des responsabilités routières entre le
ministère des Transports et les instances légales du
Québec. Vous savez que cela pose... le député de
Charlevoix doit savoir que cela pose des problèmes très
sérieux lorsqu'il s'agit de faire en particulier des contournements de
villages, parce que ce que les municipalités nous disent c'est
qu'actuellement ces routes sont entretenues, les routes qui passent à
l'intérieur du village qui sont des routes provinciales sont entretenues
entièrement par le ministère des Transports. Ce qui n'est pas le
cas lorsque nous faisons le contournement, puisque nous remettons l'entretien
des routes à la municipalité, même si nous faisons des
travaux sur les routes municipales, puisqu'il s'agit d'une route
utilisée en grande majorité par les résidents de la
municipalité, excepté, par exemple, qu'en ce qui concerne les
subventions pour l'entretien des chemins d'hiver, l'entretien pendant la
période d'hiver demeure. Mais comme il y a des problèmes
très sérieux, j'avais demandé qu'on se penche sur ce
problème. Il n'y a pas comme tel... j'ai le rapport, il y a un
problème actuellement avec les municipalités, mais il faut dire
une chose c'est qu'il y a des municipalités dont le taux de taxation par
rapport à d'autres municipalités du Québec... Il faut bien
comprendre que les municipalités ont aussi des responsabilités,
mais étant habituées à voir la route entretenue
entièrement à 100% par le ministère des Transports, cela
pose des problèmes sérieux dans les territoires non
organisés. (12 h 45)
M. Mailloux: Entretien d'hiver, sur le programme...
M. Lessard: Le rapport est du 3 mai 1979. On est au 9 mai, je
n'en ai pas pris connaissance encore.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait si, quant au
boulevard Métropolitain à Montréal, il y a eu des travaux
exécutés l'an passé sur les structures? Est-ce que c'est
assez avancé pour que les sections les plus avariées soient
déjà réparées ou est-ce qu'il y a encore un
programme important en cause cette année?
M. Lessard: Cet été, un entrepreneur a un contrat
de $5 millions et il terminera la réparation de la voie
élevée du boulevard Métropolitain, du moins, au niveau des
poutres de rive, il restera possiblement les colonnes à faire un travail
par après, mais ceci n'empêchera pas la circulation de
fonctionner.
M. Mailloux: Dans un autre ordre d'idées, est-ce qu'en
raison de l'insuffisance du budget d'entretien, l'entretien des abords des
routes laissera à désirer ou aura-ton un programme? Devant
l'insuffisance du budget, je ne suis pas capable de concevoir comment le
ministre pourra... il pourra peut-être faire faucher les grandes
artères en période estivale. Si le député de
Beauce-Sud était ici, il nous parlerait de la route du
Président-Kennedy. Je pense bien que les aulnes vont continuer à
pousser.
M. Lessard: On les a coupées l'an dernier sur les abords
des routes, on a fait l'entretien des abords des routes, en tenant compte des
priorités budgétaires.
M. Mailloux: Où vous avez coupé les aulnes, vous
avez coupé le budget.
M. Lessard: On a réduit le budget, parce que ça se
faisait dans des comtés et ça ne se faisait pas dans
d'autres.
M. Mailloux: Je n'étais pas au courant. M. Lessard:
Mais j'étais au courant, moi.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, quoique la question ait
été posée, on a répondu un peu là-dessus, on
n'a pas encore répondu à ma satisfaction; c'est sur le budget
d'entretien et c'est plus sérieux qu'on le pense. Je crois
déceler que le ministre espérait que ça soit remis
totalement aux municipalités, que les municipalités ou les
comtés prennent la responsabilité de l'entretien des routes
régionales?
M. Lessard: Non, pas les routes régionales, les routes
municipales. C'est la politique actuelle, politique qui existe depuis assez
longtemps. C'est-à-dire que, lorsqu'il s'agit strictement, par exemple,
d'un tronçon de route qui n'est plus utilisé, eh bien, nous le
fermons. Lorsqu'il s'agit d'une route qui est utilisée, c'est un peu le
cas par exemple du boulevard Laurier, qui est considéré comme un
boulevard municipal, même si la ville de Sainte-Foy intervient
constamment pour essayer de demander au ministère d'y participer
en grande partie, par exemple, par les concitoyens, par les gens de la
municipalité, il appartient à la municipalité de faire
l'entretien pendant les périodes d'hiver et nous subventionnons à
tant le kilomètre les municipalités pour le faire. Notre
subvention correspond à peu près ça dépend
des régions et des négociations qu'il peut y avoir avec des
entrepreneurs à 70% du coût. Je dis bien à peu
près, parce que, dans certaines régions, c'est beaucoup
moins. Cela dépend des prix des entrepreneurs et c'est pour ça
c'est une indication que j'ai donnée à l'Association des
entrepreneurs de chemins d'hiver. S'il y a des municipalités je
réponds un peu au député de Joliette-Montcalm qui
cherchent actuellement à s'organiser pour entretenir leurs chemins
d'hiver, c'est parce qu'il y a des entrepreneurs qui cherchent souvent à
avoir des prix assez élevés avec les municipalités,
étant donné qu'il y a un genre indirectement de
monopole dans certaines régions, s'il n'y a qu'un seul entrepreneur.
C'est dans ce sens que, lorsque ça dépasse le coût
estimé par les municipalités, elles s'organisent pour ouvrir
leurs propres chemins.
Je ne peux pas vous donner les conclusions du rapport. J'avais
donné certaines indications, à un moment donné, en
fonction du taux d'utilisation des routes par d'autres secteurs de la
population que ceux de la municipalité. Je ne sais à quelle
conclusion on en arrive, mais le ministère devra aider les
municipalités à maintenir l'entretien.
M. Russell: Ces routes qu'on veut remettre ou qu'on remet aux
municipalités, dans bien des cas, sont dans un état un peu
pitoyable.
M. Lessard: Normalement, lorsque nous remettons une route
à une municipalité, à la suite d'un contournement, nous
faisons les travaux nécessaires pour que cette route soit dans un
état carrossable, dans un bon état.
M. Russell: Mais vous remettez des routes à des
municipalités, à des villages ou à des corporations, sans
que vous ayez fait de contournement. Il y a des routes qui étaient sous
la responsabilité de la province pendant nombre d'années et,
depuis quelques années, on les a remises...
M. Lessard: II restait des cas exceptionnels, par rapport
à l'ensemble de la politique du ministère des Transports, qui ont
été remis. Cela a été le cas dans Bonaventure, par
exemple, où nous l'avons remis cette année, parce que ce
n'était plus un lien. On fait toujours les sorties d'un village vers une
grande route; ça, c'est notre responsabilité, mais l'entretien du
village même est sous la responsabilité de la municipalité.
On ne peut pas, comme je l'ai déjà dit en Chambre, à la
suite d'une question du député de Bonaventure, avoir deux poids,
deux mesures. Ou bien on se dirige... C'est pour ça, qu'à la
suite des interventions que j'ai eues, j'ai demandé le rapport dont je
vous parlais tout à l'heure et qui m'a été remis en date
du 4 mai 1979.
M. Russell: En ce qui concerne l'entretien, M. le
Président?
M. Lessard: Je peux simplement vous dire ceci: je pense
qu'il n'y a pas de fuite là Je vais en prendre connaissance, mais
il reste que, dans le cadre de la loi 125 qui va complètement reformer
les comtés et remettre des budgets aux conseils de comté, cette
question va certainement être discutée.
M. Russell: Les routes qui existent actuellement et dont
l'entretien est sous la responsabilité de la province je vois par
le budget qu'on a actuellement c'est évident qu'elles ne seront
pas entretenues ou améliorées. Il ne s'agit pas de construction,
ici, mais d'une maintenance raisonnable.
J'aimerais que le ministre vienne faire une tournée dans la
région chez nous, on pourrait lui montrer des routes qui sont
entretenues d'une façon pitoyable. Je ne vise aucun fonctionnaire, je
constate les faits tels qu'ils sont. Cela va pour les chemins qui sont en
gravier, pas à l'entretien d'été. Je parle des chemins de
gravier aussi bien que des chemins d'asphalte. Si on continue à laisser
ces routes se détériorer, ça va coûter une fortune
pour les remettre en bonne condition. Cela dépend du drainage; dans bien
des cas c'est le drainage qui n'est pas fait convenablement. On devrait avoir
un budget supplémentaire pour faire d'abord le drainage, après
ça on a le recouvrement. Il y a eu tellement de négligence dans
ces cas que, du gravier, on n'en a plus, on est rendu sur la pierre dans bien
des cas et, chez nous, vous savez qu'on en a de la pierre, pas seulement dans
les chemins. L'asphalte, dans bien des cas, est complètement
brisée; quand l'asphalte est brisée, vous savez ce qui arrive
l'hiver avec la gelée; le printemps, vous avez les résultats;
ça se décolle par morceaux à la grandeur des routes. Cela
coûte une fortune à entretenir et ça ne donne rien de
refaire l'asphalte si on ne prend pas les dispositions pour faire le drainage
sur la route.
Je dis ceci pour que le ministre prenne des dispositions pour qu'il y
ait des correctifs qui se fassent dans ce domaine. Si on remet ces routes aux
municipalités, en vertu de la loi 125, ce seront des charges
énormes pour les municipalités et je pense qu'il va y avoir des
gens qui vont être un peu malheureux. Je ne crois pas que ce soit
nécessaire de les négliger à ce point.
Je me demande s'il y a une possibilité d'examiner le fait d'avoir
des crédits supplémentaires pour un programme de
réaménagement de nos routes actuellement?
M. Lessard: Comme je le disais tout à l'heure, à
cause des coûts qu'on vient de constater, il y aura une demande qui sera
faite au Conseil du trésor dans ce sens.
M. Russell: Oui, je comprends, mais ce sont des coûts
additionnels qui viennent d'arriver. Je répète exactement le
même chose cette année que j'ai dite l'an dernier et ça n'a
pas eu pour effet de faire accélérer les fonctionnaires et les
travaux d'entretien chez nous, c'est ce que j'ai dit. Je pense qu'il devrait y
avoir un programme plus énergique pour l'entretien des routes. On
devrait peut-être sacrifier de la construction, je serais
même prêt à sacrifier des montants qu'on
dépense dans la construction et tâcher de rétablir la
situation sur la routes existantes, avant de continuer à en faire
d'autres et de les laisser se détériorer.
M. Lessard: J'ai dit, dès le début de cette
commission parlementaire, lors de mon exposé préliminaire, que
des efforts seraient faits pour la consolidation du réseau routier cette
année, pour éviter de laisser détériorer le
réseau routier.
M. Russell: M. le Président, on a discuté l'autre
soir des essais qu'on a faits en isolant certaines routes, on en a
partiellement discuté. Je voudrais savoir si les résultats ont
été assez concluants pour continuer à
accélérer cette forme de construction.
M. Lessard: Pour l'utilisation de la scarification.
M. Russell: Non, de l'isolation pour éviter la
pénétration de la gelée.
M. Mailloux: En pays montagneux.
M. Lessard: En fait, c'est le coût de construction qui est
beaucoup plus cher. On m'indique la technique. Il faut mettre trois pouces de
plus d'épaisseur et c'est une question de coût de construction.
C'est là le choix. On peut construire des routes et c'est un peu le
choix qui était le sujet de discussions avec les ingénieurs.
Quand on me disait qu'on ne pouvait pas exproprier moins que 105 pieds, parce
que cela prenait des abords de route très larges et ainsi de suite,
c'est qu'on planifiait pour la construction de routes pour vingt ou vingt-cinq
ans. Je ne le sais pas, mais c'est toute une question. Est-ce qu'on veut
voyager en Cadillac? Je n'aurai jamais les moyens de voyager en Cadillac, je me
choisis une automobile d'un coût inférieur.
M. Russell: Je ne suis pas partisan de la Cadillac, mais je suis
partisan d'une construction convenable, qui va demeurer et qui va, à la
longue, revenir à meilleur marché.
M. Lessard: A la longue, sur une période de vingt ou
vingt-cinq ans.
M. Russell: Non, non.
M. Lessard: Comme disait King, on va tous être morts
à ce moment. J'ai un problème à régler à
Ragueneau-Ruisseau-Vert. C'est une infrastructure, un sous-sol très
glaiseux. Il aurait fallu mettre trois pieds de gravier de plus et de la roche,
mais à un coût supplémentaire très
élevé. C'est une question d'utiliser le budget, en se disant: On
va essayer de correspondre aux normes et aux besoins de la période dans
laquelle nous vivons. Mais on pourrait construire des routes pour cent ans
à venir.
Il faut dire qu'on ne vit pas en Floride. On vit au Québec. Le
climat étant ce qu'il est et la population étant ce qu'elle est,
il y aura toujours des demandes de modifications. Si on augmente les normes et
les critères de construction, on va en augmenter aussi le coût et
vous allez avoir moins de routes.
M. Russell: II ne s'agit d'augmenter les normes et les
critères; je veux, dans bien des cas, les diminuer, mais avoir des
normes pour établir des routes qui vont demeurer dans le contexte du
climat qui existe ici. C'est là la grosse question. Je n'étendrai
pas la discussion là-dessus, cela pourrait être très long,
je pense bien que le ministre comprend mon grief, et j'espère qu'on
prendra les dispositions pour avoir un programme d'entretien plus
énergique. Je n'ai pas fait toute la province, mais je ne parle pas
simplement de mon comté, je parle des Cantons de l'est et des
régions où j'ai eu l'occasion de voyager et je trouve que
l'entretien en est négligé actuellement. Je pense qu'on pourrait
consacrer un peu plus d'argent dans ce sens. De toute façon, M. le
Président, je vais conclure là-dessus en posant une
dernière question au ministre. On a reçu beaucoup de plaintes de
gens qui trouvent que le ministre ne devrait pas enlever l'éclairage qui
existe déjà sur les routes, comme cela semble être une
priorité, pour ménager l'énergie. Je voudrais savoir sa
politique dans ce sens.
M. Lessard: Quand je me promène entre
Trois-Rivières et Montréal, sur l'autoroute qui est la
responsabilité de l'Office des autoroutes du Québec, j'ai mon
voyage. J'ai mon voyage, parce qu'il y a toujours un bout... On ne peut quand
même pas se permettre de dépenser l'énergie à ce
point. C'est rendu qu'il y a des poteaux des deux côtés à
part cela. (13 heures)
II y a un comité concernant les parcs et l'énergie et
pendant ce temps-là on a des régions au Québec où
aussitôt qu'on veut mettre une lumière tout le monde crie. Il va y
avoir une politique d'économie de l'énergie. Les normes
d'entretien, les normes d'éclairage seront certainement diminuées
parce que je trouve cela absolument... Il me semble que quand on a des phares,
c'est pour les utiliser. Je trouve absolument exagéré quand on
sort de nos régions périphériques et qu'on a de la
misère à voir une petite lumière jaune des fois et qu'on
arrive sur les autoroutes, soit l'autoroute 10 entre Montréal et
Omerville, justement, ou encore l'autoroute de la Rive-Nord; je trouve cela
passablement exagéré. Alors, qu'on ne vienne pas se plaindre dans
ces régions-là. Il y a des régions probablement où
il y a des besoins, mais qu'on ne vienne pas se plaindre de la
possibilité de réduction de l'éclairage. Il faut dire que
pour l'énergie au Québec, il y a des problèmes très
sérieux. Il y a un déficit de $2 milliards. Je pense bien qu'il y
a du très grand luxe actuellement.
M. Russell: Est-ce que c'est dans le programme d'enlever ces
lumières qui existent actuellement?
M. Lessard: Comme je l'ai indiqué, le comité
responsable de l'économie de l'énergie fait des essais
actuellement. On va peut-être transférer quelques poteaux chez
nous.
Le Président (M. Jolivet): M. le député
de... Oui?
M. Russell: Je voudrais terminer là-dessus. J'ai quelques
questions sur les chemins d'hiver, le ministre en a parlé.
Le Président (M. Jolivet): Dans ce cas-là, nous
allons ajourner sine die, en sachant qu'on revient après la
période des questions.
M. Lessard: Une question concernant les chemins d'hiver. Je
pourrais déposer tout simplement le document concernant la
procédure qui est établie.
M. Russell: Mais c'est de la procédure que je veux
discuter.
Fin de la séance à 13 h 3
Reprise de la séance à 16 h 57
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue des transports qui a le mandat de faire
l'étude et l'adoption des crédits des Transports.
Sont membres de cette commission, M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mailloux (Charlevoix), M. Marquis
(Matapédia), M. Perron (Duplessis), M. Russell (Brome-Missisquoi), M.
Samson (Rouyn-Noranda) et M. Verreault (Shefford).
Pourraient aussi intervenir: M. Bellemare (Johnson), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Grégoire (Frontenac), M.
La-montagne (Roberval), M. Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord) et M.
Vaillancourt (Orford).
M. Lessard: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Lessard: Vous venez d'annoncer ceux qui peuvent intervenir.
Cependant, M. le Président, étant donné les quelques
heures que nous avons consacrées, puisque c'est entendu qu'on faisait 12
heures Quant à moi, je n'ai pas d'objection à en faire 15
ou 20 et qu'il y a quand même d'autres crédits qui doivent
être étudiés, ce que je souhaiterais, vu que nous sommes au
programme 4, c'est que s'il y a d'autres intervenants, nous ne puissions pas
recommencer la discussion générale, comme nous avons fait au
début. Mais on s'est entendu. Pour vos collègues sur le programme
4; il n'y a pas de problème.
M. Mailloux: Votre chef de cabinet avec mes collègues de
l'Opposition se sont entendus pour finir demain à midi. Vous pouvez
ajouter quelques minutes, mais qu'on finisse à cette séance.
M. Lessard: Et en même temps...
M. Mailloux: Le leader parlementaire ministériel m'a
demandé que...
M. Lessard: ... je voudrais souligner, M. le Président, au
député d'Orford, en particulier, que le problème des
camionneurs, à la suite de discussions il y en a qui m'ont fait
des revendications hier entre les fonctionnaires du ministère des
Transports et des représentants de l'Association nationale des
camionneurs indépendants, est maintenant réglé, que la
salle s'est vidée et qu'il devrait y avoir une distribution
équitable du travail.
Cependant, il y a une chose, par exemple, que je dois dire, c'est qu'il
va quand même falloir que les camionneurs prennent leurs problèmes
en main et les solutionnent entre eux, parce que je pense bien que le ministre
des Transports et les fonctionnaires au ministère des Transports ne
peuvent pas régler tous les problèmes particuliers qui peuvent se
poser au niveau d'une région, même si nous sommes prêts
à accorder, comme nous l'avons fait dans le passé, toute notre
collaboration pour faire en sorte que les postes d'affectation puissent
fonctionner de façon la plus efficace possible. Il y a un protocole
d'entente qui devrait se signer ou qui est en train de se signer actuellement
selon lequel les camionneurs vont les camionneurs qui étaient ou
la partie des camionneurs qui étaient ici hier, qui étaient parmi
ce qu'on appelle les dissidents défrayer ou payer leurs
cotisations aux postes d'affectation et pourront avoir accès au travail.
(17 heures)
Cependant, il y a une chose. C'est sur cette courte intervention que je
veux terminer. Tant et aussi longtemps que les camionneurs ne décideront
pas d'embarquer ensemble à l'intérieur d'une même structure
et de respecter la réglementation qui est en relation avec le
règlement 112, tant et aussi longtemps que les camionneurs ne paieront
pas leur participation ou leur cotisation prévue au règlement, il
n'y a aucune obligation de la part du poste d'affectation régional
à répartir du travail à ces camionneurs. Il est certain
qu'il faut que les camionneurs comprennent que pour participer à la
répartition du travail, il faut aussi assumer des
responsabilités.
M. Vaillancourt (Orford): Les seuls qui sont prêts à
le faire... Merci, on va passer à autre chose.
Le Président (M. Dussault): Avant d'appeler le programme
4, quoique je ne sais pas si mon prédécesseur l'a fait.
M. Mailloux: On est au programme 3 encore.
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse. M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Au programme 4, seulement une question...
Le Président (M. Dussault): M. le député!
M. Samson: Oui.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous commencez
à poser des questions sur le programme 4.
M. Samson: Oui, on achève le programme 4.
Le Président (M. Dussault): Je n'aurais peut-être
pas dû m'abreuver de vos informations, M. le député de
Charlevoix. C'est que je voudrais informer la commission, si vous voulez, avant
de continuer nos travaux. Sur le programme 4, M. le sous-ministre m'a remis le
contrat qui a été demandé ce matin, semble-t-il, de
l'Office des autoroutes du Québec, en faveur des entreprises Laurin. Je
ne sais pas quelle entente est intervenue...
M. Lessard: ... du ministère.
Le Président (M. Dussault): Je lis ce qui est écrit
sur le contrat, M. le ministre. Je voudrais vous faire remarquer qu'à
une commission parlementaire, il ne peut pas y avoir de dépôt de
documents. Il n'y a pas de secrétariat à cet effet. On m'a fait
remarquer que le document était imprimé d'une façon qui
semblait insatisfaisante et on m'a demandé de vous faire le message que
les membres de la commission recevront ce document mieux imprimé
à leur bureau personnel. J'ai quand même le document ici, si on
veut le consulter, puisqu'il semble que ce soit la seule chose qu'on puisse
faire pour le moment. Il est à votre disposition.
Ceci dit, M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, j'ai une question à
poser au ministre. Cela fait suite à une question que je lui posais
à l'Assemblée dernièrement, relativement à la route
117. Cela s'inscrit dans la ligne de pensée d'une question
supplémentaire qui était posée par l'Honorable
député d'Abitibi-Ouest. Ce que le député
d'Abitibi-Ouest voulait savoir et je pense que la réponse ne se
prêtait pas facilement, compte tenu du fait que c'était à
l'Assemblée et qu'on était bousculé par le temps.
Il semble inquiet du fait que les sommes d'argent prévues pour
l'entretien pour ce tronçon de la route 117, ne soient peut-être
pas utilisées comme normalement, étant donné qu'il y a des
travaux de construction prévus. En fait, on aimerait se faire rassurer
de ce côté et c'est la question que le député
d'Abitibi-Ouest posait et que j'endosse parce qu'on aimerait savoir exactement
ce qu'il en est.
M. Lessard: Cela n'est pas parce qu'on construit des
tronçons de route qu'on ne fait pas l'entretien des tronçons qui
ne sont pas en construction. Les montants d'argent réguliers seront
prévus, il faut attendre le dégel naturellement, pour engager les
réparations nécessaires. Mais les montants d'argent seront
prévus sur les tronçons de route qui ne sont pas en construction,
comme cela a été fait l'an dernier. Je dois souligner que la
période et j'ai reçu des revendications un peu de toutes
les régions du Québec d'hiver que nous avons vécue
probablement autant dans le nord-ouest que sur la Côte Nord a
été particulièrement difficile cette année. Nous
avons des problèmes sérieux, mais les budgets pour l'entretien se
feront normalement.
M. Samson: M. le Président, je remercie le ministre, c'est
ce dont on voulait être sûr et je souligne à son attention
que si on a posé cette question, c'est parce qu'on avait eu des indices
sérieux que cela aurait pu se faire autrement. On est bien satisfait de
voir que cela va se faire normalement.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Quant à moi, avant de changer de programme,
il me restait une question à poser et je vais tâcher de la poser
le plus sérieusement du monde. A l'élément 3 du programme
4, il y a une augmentation de $3 millions. Cela concerne la signalisation
routière et les indications qu'on donne aux automobilistes. Est-ce que
ces $3 millions concrétisent le voeu du ministre des Transports de
changer le mot "stop" pour une autre appellation?
M. Lessard: M. le Président, je pense bien qu'on a
charrié passablement concernant les termes "arrêt" et "stop".
M. Mailloux: J'espère!
M. Lessard: Je dois dire que certains maires et certains
journalistes qui, à la suite probablement d'un petit voyage en France,
avaient constaté qu'on utilisait, à Paris, le terme "stop"... Les
coûts dont on parlait, à savoir $2 millions ou $3 millions,
n'étaient pas des coûts exacts, puisqu'on donnait quand même
la possibilité aux municipalités de remplacer graduellement leurs
panneaux de signalisation, je pense bien que chaque municipalité a
à remplacer ses panneaux de signalisation. Probablement que si j'avais
choisi "stop", on aurait eu le même problème, mais la
réaction aurait été différente, elle se serait
faite par un autre groupe que celui que nous avons entendu et qui avait
probablement un certain contrôle des media d'information et autres moyens
de publicité.
Cependant, M. le Président, ce n'est pas pour ces raisons qu'est
prévue une augmentation de
$2 600 000, mais bien pour l'amélioration des lignes jaunes et
l'augmentation du coût de l'électricité.
M. Mailloux: M. le Président, le programme 4 est
adopté quant à moi.
Le Président (M. Dussault): Le programme 4 est
adopté.
M. Russell: Seulement deux petites questions là-dessus, M.
le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, depuis quelques
années, on semble négliger pas mal l'entretien de ce qu'on
appelle l'emprise le long des routes, non pas simplement régionales,
mais locales...
M. Lessard: Des abords?
M. Russell: Des abords, oui. Comme dirait le député
de Beauce...
M. Lessard: Ce matin, le député de Charlevoix a
posé cette question et j'y ai répondu.
M. Russell: Ce n'était peut-être pas dans le
même sens. Je me demandais, si on laisse pousser le bois qui pousse
actuellement sur ces abords, pourra-t-on avoir un permis du ministère
des Terres et Forêts ou du ministère des Transports pour en faire
la coupe, plus tard?
M. Lessard: M. le Président, quant à moi j'ai eu
l'occasion de constater, dans le passé, dans ma région en
particulier, qu'il y avait très peu de coupes de bois qui se faisaient
ainsi que des coupes de foin. Il y avait certains comtés qui avaient cet
avantage, mais comme nous n'avions pas en priorité les sommes
nécessaires pour continuer l'amélioration des abords des routes,
nous l'avons fait là où il y avait véritablement des
justifications prioritaires. Là où il n'y a pas de danger
d'accidents, nous n'avons pas l'intention d'engager un programme important
cette année. Cependant, dans le cadre d'un programme... S'il arrivait un
programme de création d'emplois d'étudiants ou de création
d'emplois de bénéficiaires de l'aide sociale, le ministère
des Transports serait entièrement disponible pour répondre
à un tel programme.
M. Russell: M. le Président, ma dernière question
porte sur les chemins d'hiver, sujet qu'on n'a pas vidé ce matin.
Y a-t-il du vrai dans les rumeurs qui circulent selon lesquelles,
à l'avenir, l'entretien des chemins d'hiver va être accordé
par soumissions publiques, plutôt que d'être attribué
à des entrepreneurs sélectionnés?
M. Lessard: M. le Président, il y a déjà des
rumeurs qui ont circulé à ce sujet. Il y a eu discussion
concernant cette possibilité. Il n'y a jamais de fumée sans
feu!
Nous avons, au ministère des Transports, une méthode de
calcul des taux d'entretien des chemins d'hiver qui se fait selon cinq
critères, soit l'état de la route, la vitesse des vents, la
quantité de neige, les courbes et la circulation. Ce système est
assez bien établi, de telle façon que j'hésiterais
énormément à me lancer je ne dis pas que la
décision que j'annonce ne sera pas nécessairement
révisée quant à moi, dans des soumissions, parce
que l'expérience nous a prouvé que lorsque nous allions en
soumission à cause du fait, par exemple, que le nombre
d'entrepreneurs était assez limité en soumission les prix
au mille étaient supérieurs à nos négociations.
D'autre part, j'hésiterais aussi à aller en soumission
à partir des taux fixés par le ministère des Transports et
en considérant ces taux comme étant des maximums. Je craindrais
énormément que des gens... Il ne s'agit pas de fermer
complètement la possibilité à d'autres entrepreneurs
d'entrer dans le système, parce que jusqu'ici, j'ai refusé de
faire un règlement pour limiter l'entrée de tels entrepreneurs
à l'intérieur de la profession, mais j'hésiterais
énormément à considérer des soumissions en ayant
comme maximum le taux fixé par le ministère parce que, si au
ministère des Transports, nous estimons, par exemple, que le taux au
mille dans telle région donnée est d'un montant X, c'est donc
dire qu'il est basé sur la rentabilité moyenne d'une entreprise.
Je craindrais que des entrepreneurs puissent accepter de soumissionner à
des prix passablement inférieurs, soit 20% et 30%, à ceux
estimés par le ministère, et nous pourrions arriver dans le quart
de l'hiver ou le milieu de l'hiver avec des faillites d'entrepreneurs et
là, nous aurions la réaction du public qui serait, je pense,
très forte, à savoir soit qu'on réduise sur la
qualité de l'entretien parce qu'on est quand même
très exigeant et on fait de la surveillance, nos chefs de district et
nos gens responsables font la surveillance de façon
régulière au niveau des régions soit que
l'entrepreneur ne soit pas capable de répondre aux exigences du
ministère et à ce moment, ce serait la faillite des
entrepreneurs.
Pour le moment, M. le Président, nous n'envisageons pas de
changer le système et j'aurai l'occasion tout à l'heure, puisque
j'ai demandé des copies de la réglementation, de vous
déposer la réglementation qui a été adoptée
au Conseil du trésor, concernant le choix des entrepreneurs pour
l'entretien des chemins.
M. Vaillancourt (Orford): Les critères que vous utilisez
pour déterminer le choix des entrepreneurs... je vous avais
demandé ça.
M. Russell: M. le Président, tout en étant d'accord
avec le ministre, est-ce qu'il pourrait nous informer des raisons qui, depuis
un an ou deux, l'ont motivé à changer certains entrepreneurs qui
faisaient de l'entretien depuis un certain nombre d'années sur un
parcours donné, au sujet desquels on m'informe qu'il n'y avait
aucune
plainte au sujet de leur travail dans le passé. On leur a
enlevé sans aucune raison valable que je connaisse leur contrat pour le
donner à un autre, qui est l'objet de plaintes assez souvent à
propos du travail qu'il fait actuellement.
M. Lessard: M. le Président, lorsqu'un tronçon de
route s'ouvre pour l'entretien des chemins d'hiver, nous faisons un appel
d'offres de services dans les journaux et nous recevons, à ce moment,
les offres selon des critères qui sont déterminés et
chaque offre est analysée. Il y a une recommandation qui est faite par
les fonctionnaires du ministère où il y a trois
représentants, soit un représentant régional, un du
district et un du ministère. Des recommandations nous sont faites par
ces trois représentants et la décision est prise par la suite.
(17 h 15)
Alors, M. le Président, c'est certain qu'il y a eu des
changements d'entrepreneurs depuis deux ans, comme il y en a eu dans le
passé, comme il y a eu des entrepreneurs de l'Union Nationale qui ont
perdu des contrats en 1970 et qui en ont retrouvé depuis 1976.
M. Russell: II y en a qui ont des raisons valables à
présenter. Mais, M. le Président, je vais demander au ministre...
il me dit qu'il prend un appel d'offre...
M. Lessard: Je voudrais avoir des cas. Je ne peux pas
discuter...
M. Russell: Je ne veux pas prendre un cas en particulier. J'en
connais quelques-uns actuellement et je les donnerai au ministre. D'ailleurs,
il y a eu...
M. Lessard: Quand vous parlez de critique, ça
dépend à qui vous vous adressez. Nous, on se base sur des
rapports qu'on a également, parce que le ministre ne peut quand
même pas se promener dans toutes les régions du Québec pour
aller voir le travail qui a été fait. Je peux vous donner des
cas...
M. Russell: M. le Président...
M. Lessard: Un instant, je peux quand même répondre.
Je peux quand même vous donner des cas où il n'y a pas eu de
changement d'entrepreneur et l'entretien est bien fait. Il ne s'agit aucunement
de gens du Parti québécois. Maintenant, nous avons, nous nous
fions, quand même, aux rapports qui viennent du chef de district qui est
notre délégué dans cette région ou dans les
différentes régions et il y a un nombre de points, des
critères de sélection que j'aurais dû faire photocopier. Je
peux les donner. Vous avez 1 ) localisation physique de la firme offrant ses
services. A l'intérieur du circuit ou à proximité du
circuit. Alors, il y a des points qui vont de zéro jusqu'à 25.
Genre de travail demandé par la firme, expérience de travaux
similaires avec les ministè- res, avec des corporations municipales et
avec des organismes publics ou privés. 4) Matériaux requis pour
effectuer les travaux en tenant compte des matériaux utilisés
pour des travaux similaires.
Chaque entrepreneur doit fournir la liste de son matériel ou une
option sur le matériel exigé.
M. Russell: M. le Président, je ne ferai pas de
débat pour le cas particulier. Je veux tout simplement demander ceci au
ministre: au moment où on fait la preuve qu'il y a déjà
des plaintes faites sur le travail que ce nouvel entrepreneur a fait, donc le
divisionnaire a une copie, s'il n'a pas eu la plainte directement, je sais
qu'il en a copie. Est-ce qu'il y aurait moyen de reconsidérer ces
cas?
M. Lessard: Excusez?
M. Russell: Etant donné qu'il y a eu des changements, si
on fait la preuve qu'il y a un mécontentement général du
travail qui a été effectué par cet entrepreneur, je
présume qu'on pourra réviser ou demander au divisionnaire de voir
à ce que ça soit révisé.
M. Lessard: Je tiens à dire ceci: les contrats sont
signés pour un an, renouvelables pour une période de trois ans,
ce qui veut dire ceci: si des plaintes parvenaient au ministère des
Transports, concernant la qualité de l'entretien que fait un
entrepreneur et si des preuves nous étaient données selon
lesquelles la qualité de l'entretien est déplorable et ne
correspond pas aux exigences du ministère, nous avons la
possibilité de réviser les contrats. Je dois dire ceci: il y a
aussi une association des entrepreneurs de chemins d'hiver et les modifications
qui ont eu lieu dans certains cas, ont tenu compte des discussions que nous
avons eues avec les représentants de l'association.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'avais
demandé au ministre la semaine dernière s'il pouvait nous
déposer les critères qui avaient servi pour changer certains
entrepreneurs de chemins d'hiver. Il nous a dit qu'il était d'accord.
Mais, seulement, dans mon comté, il y a eu quelques entrepreneurs qui
ont été changés et...
M. Lessard: Quelques-uns?
M. Vaillancourt (Orford): II y en a quelques-uns.
M. Lessard: Ou un?
M. Vaillancourt (Orford): II y en a deux. Il y en a un surtout
qui a été changé et je me demande pourquoi, parce qu'il
avait plus d'outillage que celui qui a obtenu le contrat. Au point de vue de
vos critères, de vos pointages, il est arrivé plus
élevé, il a été recommandé par les
fonctionnaires, les inspecteurs et tous les fonctionnaires de la
région. Finalement, au bout d'un certain temps, il a perdu son
contrat quand même. Je ne veux pas faire un débat, mais je veux
tout simplement dire au ministre que je me suis rendu compte qu'il
s'était fait des changements comme dans le passé, comme nous en
avions fait avec l'Union Nationale, comme l'Union Nationale le faisait. Mais,
vous l'avez fait d'une manière, peut-être plus...
M. Russell: ...
M. Vaillancourt (Orford): Je suis prêt à l'avouer,
parce que ça s'est fait sous le gouvernement de l'Union Nationale,
ça s'est fait sous le gouvernement libéral et je peux dire que
ça se fait encore avec le gouvernement du Parti québécois,
mais d'une manière plus raffinée.
M. Lessard: M. le Président, ça ne s'est pas fait
dans plusieurs cas, mais ça s'est fait...
M. Vaillancourt (Orford): Vous êtes aussi bien de ne pas
trop parler là-dessus!
M. Lessard: II y a des décisions que, du côté
ministériel, nous avons à prendre dans le cas, par exemple, d'un
entrepreneur qui est là pour entretenir des chemins et nous ne devons
utiliser ces contrats pour faire autre chose qu'entretenir des chemins. Nous
avons eu des raisons c'est notre responsabilité, nous serons
jugés par la population de modifier ou d'opter peut-être
dans certains cas, qui sont assez rares... Lorsqu'il y avait une marge
très minime au point de vue nombre de points entre un premier ou un
deuxième entrepreneur, il est arrivé, dans certains cas, que nous
nous avons choisi le deuxième et ça, M. le Président,
ça a été notre responsabilité et nous l'avons
assumée dans certains cas. Généralement, nous avons
respecté les contrats et, dans ces cas, lorsque nous avons eu à
faire des modifications, il y a eu consultation avec l'Association des
entrepreneurs de chemins d'hiver.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne veux pas soulever de débat
là-dessus. Ce que je voulais dire, M. le Président, je l'ai dit
au ministre. Je voulais simplement vous dire que vous faites ce que les
gouvernements précédents ont fait.
M. Lessard: II y a une chose que nous devons faire, à un
moment donné. Ce n'est pas parce qu'un entrepreneur a fait des chemins
depuis 1966 que nous devons nécessairement interdire à tous les
autres la possibilité d'entrer dans ce secteur. Il n'y a pas de droits
acquis là-dedans et il n'y a pas de chasse gardée. Je peux vous
dire, par exemple pas de mémoire, mais j'ai quand même eu
à travailler sur ça et à prendre des décisions
que des entrepreneurs qui étaient très bien
organisés dans le passé ont perdu leur contrat et que ce ne sont
pas des péquistes qui les ont eus. C'était un entrepreneur qui
avait toute l'organisation et qui correspondait aux critères que nous
avions énumérés, c'était un ancien entrepreneur de
l'Union
Nationale et c'est lui qui a eu le contrat, parce que, à un
moment donné, on a jugé, selon les critères et les points
qui nous étaient donnés par l'analyse des fonctionnaires,
même si les deux étaient sur un pied d'égalité, que
c'était le temps que ça change, comme on le disait en 1960.
M. Vaillancourt (Orford): Et ça a changé!
M. Lessard: Dans certains cas, ça a changé, mais,
dans la majorité des cas, je peux vous dire qu'il n'y a pas eu de
modifications en ce qui a trait aux entrepreneurs. On en a même
discuté, dans un cas, avec le député de Charlevoix et,
dans la majorité des cas, lorsque le travail était bien fait,
l'entrepreneur conservait son contrat.
M. Vaillancourt (Orford): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le programme 4 est
adopté. J'appelle le programme 5: Gestion interne et soutien.
M. Mailloux: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Charlevoix.
Gestion interne et soutien
M. Mailloux: Quant au programme 5, le peu de questions que je
poserai concernent l'élément 4: "Aide à
l'amélioration du réseau municipal". Je sais que c'est un
élément assez politique. Je n'ai d'ailleurs pas envie de charrier
parce que je sais que c'est la responsabilité du ministre de prendre les
décisions comme il l'entend.
On constate que, à ce budget, comparativement au montant qui,
l'an passé, avait été accordé par le ministre des
Finances... L'an passé, il y avait $18 500 000, cette année,
c'est $16 500 000. Est-ce que le ministre voudrait nous dire combien d'argent
nouveau il y a dans les $16 500 000 et combien il y a de sommes qui sont
engagées pour des subventions qui sont accordées comme je
le faisais dans le passé sur une période de une, deux ou
trois années? Combien d'argent nouveau y a-t-il dans ces $16
millions?
M. Lessard: Concernant les $16 665 100, j'ai obtenu la
confirmation du Conseil du trésor que ce montant sera, cette
année, de $19 415 100.
M. Mailloux: II serait augmenté d'environ $3 millions.
M. Lessard: D'environ $3 millions, soit à peu près
le même montant que l'an dernier.
M. Mailloux: Cela donne combien d'argent en disponibilité
au ministre et combien y a-t-il d'engagements déjà?
M. Lessard: En disponibilité...
M. Mailloux: Des années budgétaires
antérieures.
M. Lessard: II y a environ $9 500 000.
M. Mailloux: Déjà engagés.
M. Lessard: Non.
M. Mailloux: De l'argent nouveau.
M. Lessard: Disponible cette année, plus $3 millions, ce
qui veut dire environ $12 500 000 disponibles comme paiement cette
année.
M. Mailloux: Si vous comprenez les $3 millions dont vous venez de
parler en supplément?
M. Lessard: Oui, si je comprends les $3 millions dont je viens de
parler.
M. Mailloux: Vous auriez $12 millions en disponibilité,
dont $3 millions qui s'adressent simplement à la réfection des
ponts et $9 millions en argent nouveau. L'an passé, lors de la
discussion des crédits, en date du 21 avril, le ministre avait dit ceci:
Nous avons demandé à un certain nombre de députés
d'étudier ce problème en vue d'élaborer un certain nombre
de critères qui pourraient être à la discrétion, par
exemple, on pourrait penser à certains critères suivants: la
population de la municipalité, superficie, budget de la
municipalité, besoin de la municipalité, nombre de routes qui
doivent être entretenues..." J'avais pris cette déclaration avec
un grain de sel parce que je sais que c'est un élément politique
du ministère et je ne conteste pas, d'ailleurs, cette possibilité
au ministre. Est-ce que le ministre pourrait me dire si ce comité de
députés a fonctionné et si oui, s'il a fait des
recommandations?
M. Lessard: Certains députés ont
élaboré un certain nombre de critères qu'ils ont
appliqué au niveau de leur région. Cependant, comme nous
étions à discuter de la réforme de la fiscalité
municipale, et qu'en fait, nous aurons cette année les mêmes
budgets que ceux de l'an dernier, il n'est pas assuré, étant
donné la fiscalité municipale, même si j'ai la
possibilité de verser sur une période de trois ans, soit $12
millions cette année, $4 millions l'an prochain et $1 million la
dernière année, il n'est pas assuré, étant
donné la fiscalité municipale, que ce programme sera
renouvelé. Nous ferons cette année ce que nous avons fait l'an
dernier, c'est-à-dire une répartition entre les
députés et les députés ont eux-mêmes un
certain nombre de critères pour faire participer les
municipalités au programme d'amélioration du régime
municipal.
M. Mailloux: M. le Président, je pense que ce serait
peut-être embarrassant, je n'aurais pas aimé une telle demande
alors que j'étais moi-même titulaire, mais est-ce que le ministre
voudrait, ou s'il préfère ne pas le faire, déposer la
liste de subventions qui ont été accordées l'an
passé, comté par comté? Est-ce que ce serait une chose
possible de la part du ministère, que ce soit déposé dans
les jours suivants? Cela a été publié?
M. Lessard: C'est justement ce qui a été le
problème, mais je pourrais, M. le Président, pour répondre
au député de Charlevoix, déposer plus que cela. Je serais
prêt à déposer la liste, comté par comté,
depuis 1970, de 1970 à 1973...
M. Mailloux: Je n'ai pas d'objection.
M. Lessard: ... la répartition du budget, des subventions
au réseau routier municipal, que j'ai ici, comté par
comté.
M. Mailloux: Je n'ai aucune objection. M. le Président,
j'avais une question supplémentaire.
M. Lessard: Je pourrais maintenant, M. le Président,
étant donné qu'on a eu bien des discussions sur cela, parce que
le budget d'amélioration du réseau municipal n'est qu'un secteur
dans l'ensemble des budgets du ministère des Transports, déposer
la liste de 1976/77 des 20 premiers comtés au Québec qui ont tenu
les plus gros budgets globalement pour le ministère des Transports. Vous
constaterez d'abord que le comté de Saguenay n'apparaît pas dans
cette liste et que le comté de Charlevoix y apparaît à un
rang très avantageux.
M. Mailloux: II faudrait que le ministre des Transports
vérifie comme il faut à son ministère, parce que le
comté de Saguenay, annuellement, a toujours paru dans la liste des
subventions, contrairement à ce qui a déjà
été affirmé. Parce que je me rappelais de trois
municipalités en particulier qui avaient $150 000.
M. Lessard: M. le Président, je n'avais pas l'occasion de
participer quand même à la répartition, comme vous avez la
chance de le faire depuis 1976. Vous trouverez d'ailleurs ia répartition
du comté de Saguenay dans le document que je vais déposer, mais
je parle de l'ordre de grandeur en millions de dollars pour l'ensemble des
différents secteurs du ministère des Transports, et j'ai les
vingt comtés. En 1977/78, vous allez constater qu'il y a autant de
libéraux que de péquistes qui sont dans les vingt premiers
comtés. (17 h 30)
M. Mailloux: M. le Président, on ne se mettra pas à
se chicaner, parce que si le député de Saguenay prétend
qu'il n'a pas eu sa part dans le temps...
M. Lessard: On pourrait...
M. Mailloux: II y avait bien des maires de son comté qui
venaient solliciter des choses directement et qui avaient des réponses.
Je prendrai à témoin les députés de
Rouyn-Noranda...
M. Lessard: M. le Président...
M. Mailloux: ... ou d'ailleurs qui sollicitaient des choses et
qui avaient des réponses également. Ce que je voudrais demander,
c'est ceci: Nonobstant tout ce que voudra faire le ministre comme partage ou
tout ce que j'ai pu faire comme partage lorsque j'étais titulaire du
ministère, je n'ai jamais renvoyé la balle à la face d'un
député de l'Opposition en lui disant: II est capable à
l'intérieur de son budget de régler le cas. Je ne veux pas
blâmer votre chef de cabinet. Vous nous accordez annuellement je
ne conteste pas ça un montant X. Cela peut être $100 000
pour 25 ou 30 municipalités. Cela peut être $150 000, disons, un
montant.
M. Vaillancourt (Orford): $50 000 dans Orford.
M. Mailloux: Je sais qu'on a accordé $100 000 à
Charlevoix. Bien, c'est la décision du ministère. Vous connaissez
les demandes.
M. Lessard: Tel que vous me l'aviez dit, d'ailleurs, d'accorder
plutôt à la route 138 là, ce n'est pas la même
chose que de faire du triennal... c'est-à-dire que vous m'aviez
dit que la priorité pour vous, c'était la route 138.
M. Mailloux: Je n'ai aucune objection. Je reconfirme ça,
mais je ne parle pas des chemins de rangs, je parle des chemins municipaux.
Quand vous nous accordez tel montant, aucune objection dans ce sens. C'est
votre droit comme titulaire d'un ministère de donner les ordres pour que
chaque comté ait une distribution suivant les critères que vous
voulez établir. Mais nous recevons les demandes de chacune des
municipalités. Il peut en avoir pour $1 million, $1,5 million, $2
millions. Il y en a toujours dix ou vingt fois plus que ce qui est
accordé. Je n'ai pas d'objection à dire non, à
l'intérieur des $100 000 qui me sont accordés, à la
quantité de municipalités, et de leur dire: Je n'ai pas le volume
d'argent requis pour satisfaire à vos besoins. Il y a une ville en
particulier que je ne nommerai pas, mais quand vous donnez comme réponse
à votre ministère, après recherche effectuée au
sein de nos services à ce sujet: II semble que tel problème
puisse être réglé en ayant recours à votre
député, à l'intérieur de son budget, à ce
moment, si on parle d'un mur de soutènement ou d'une voirie municipale
qui s'est effondrée et qui coûte $100 000, quand même on
voudrait à l'intérieur de ce budget... je vais être
obligé de répondre immédiatement aux municipalités:
Si vous croyez que dans le partage des $100 000 qui sont accordés
à 26 municipalités, je suis en mesure de répondre à
ça, je ne suis pas capable. Je ne veux pas blâmer le chef de
cabinet, mais je dis qu'une telle réponse... on est obligé
honnêtement de dire à la municipalité: N'attendez pas un
règlement de votre problème dans ce sens, les $100 000
appartiennent à 30 municipalités, ils ne peuvent aller à
un seul cas particulier.
M. Lessard: M. le Président, c'est quand même un
programme d'amélioration du réseau municipal qui est
accordé, un peu comme les programmes du Haut-Commissariat à la
jeunesse aux loisirs et aux sports qui sont accordés aux
députés. Lorsque des demandes nous parviennent par
l'intermédiaire, bien souvent, des députés, nous recevons
copie, parce que nous avons dit: Quelle que soit la couleur du
député, nous avons dit aux municipalités de communiquer
avec leur député et, dans les circonstances, lorsqu'il s'agit
il peut y avoir des cas spéciaux comme il peut nous en être
soumis quelques fois d'améliorations du réseau municipal,
nous disons tout simplement qu'un budget est accordé aux
députés concernant l'amélioration du réseau
municipal et il leur appartient de déterminer les priorités.
C'est dans ce cadre qu'existe...
M. Mailloux: Est-ce que je peux faire une suggestion...
M. Lessard: ... depuis 1976, le programme d'amélioration
du réseau municipal.
M. Mailloux: ... au ministre? Je pense qu'elle sera quand
même objective pour les deux côtés.
M. Lessard: Le député de Charlevoix a toujours
des...
M. Mailloux: Est-ce que dans une réponse semblable, on ne
pourrait pas dire qu'à l'intérieur d'un budget de $100 000
accordé à votre député pour les besoins des
municipalités de Charlevoix...
M. Lessard: Parce qu'on ne le sait pas à ce moment.
M. Mailloux: Oui, mais à un moment donné vous savez
quel est le montant. Il est de $100 000 ou de $150 000. A l'intérieur
d'un budget, votre député peut faire une distribution, veuillez
réclamer. A ce moment, on va savoir de quel argent nous disposons. On ne
le sait pas et on se fait blâmer vertement qu'il y a un travail de $100
000 qu'on n'est pas capable, évidemment, d'exécuter en aucune
façon. Je pense que ce n'est pas une demande irréfléchie
que je fais là. Cela clarifierait simplement la situation des montants
que vous mettez à la disposition de tous les députés et
des possibilités qui s'offrent à eux.
M. Lessard: C'est que...
M. Vaillancourt (Orford): II y a certaines municipalités
qui demandent au-delà de $200 000.
M. Lessard: Le député de Duplessis n'est pas ici,
mais il m'a fait une demande de $1 500 000 pour une municipalité. Que
voulez-vous que je fasse?
M. Mailloux: Je me souviens que, pour le comté de
Châteauguay, j'en recevais pour $2 000 000 par année.
M. Lessard: Puisque ces demandes nous parviennent pendant toute
l'année, à ce moment,
nous ne sommes pas assurés du budget qui sera à notre
disposition et la répartition n'est pas faite. C'est pour ça
qu'il nous est difficile de préciser le budget aux municipalités.
Cependant, on peut certainement dire, à l'intérieur d'un budget
qui sera accordé à votre député: Veuillez faire les
demandes, mais je ne peux pas préciser. Même actuellement, si vous
me demandez de préciser le budget, je viens de le compléter pour
le Conseil du trésor, mardi de cette semaine, la répartition des
budgets n'est pas faite. Je ne peux pas dire aux municipalités que tel
député a tel budget.
M. Vaillancourt (Orford): Vous allez avoir $19 millions, si je
comprends bien?
M. Lessard: Oui, $19 millions, dont $9 millions seront
dégagés cette année, pour paiement immédiat au
cours de l'année, lorsque les travaux seront terminés. Nous avons
la possibilité étant donné les $2 700 000 qui nous
ont été accordés de donner le même montant
qui a été accordé l'an dernier et permettre aux
municipalités si le programme ne se renouvelle pas, étant
donné la fiscalité municipale de terminer un certain
nombre de travaux et de nous engager à verser des sommes
supplémentaires pour les années antérieures. Ce qui veut
dire que, cette année, j'ai au moins l'assurance d'avoir un budget
comparable à celui de l'an dernier, non pas plus élevé,
mais comparable. Si je n'avais pas eu ces $2 700 000, il y aurait certainement
eu des baisses dans la répartition des budgets. Cette année,
j'estime qu'on devrait maintenir le même rythme que l'an passé,
mais il n'y aura pas d'augmentation considérable.
M. Vaillancourt (Orford): Mais y aurait-il possibilité,
pour des comtés qui n'ont eu que $50 000, d'augmenter le montant? Pour
un comté de 20 municipalités et plus?
M. Lessard: Tous les députés me font des demandes
à ce sujet et on en tient compte.
M. Vaillancourt (Orford): Si on lit l'article de la Presse du 17
août, un montant de $12 700 000 sera distribué aux
municipalités d'ici 1981. Les trois quarts de cette somme seront
distribués au cours du présent exercice financier. De tous
les...
M. Lessard: La Presse de quelle date?
M. Vaillancourt (Orford): La Presse du 17 août 1978... "...
de tous les comtés québécois, c'est le Saguenay, avec des
subventions totalisant $505 800, qui est le plus choyé, la
deuxième place revient au comté du ministre d'Etat à
l'aménagement, M. Jacques Léonard, mais avec une somme de $351
000...
M. Mailloux: C'est dans la normale des choses!
M. Vaillancourt (Orford):... il arrive assez loin derrière
le Saguenay. Sept autres comtés, tous représentés à
l'Assemblée nationale par des députés du Parti
québécois, recevront $300 000 ou plus; Abitibi-Ouest,
Beauce-Nord, Duplessis, Frontenac, les Iles-de-la-Madeleine, Joliette-Montcalm
et Sherbrooke. A l'autre bout de l'échelle, seulement dix comtés
reçoivent $100 000 ou moins et sept d'entre eux: Charlevoix,
Maskinongé, Montmagny-L'Islet, Orford, Shefford, Gaspé et
Saint-Hyacinthe ont élu des députés de l'Opposition". Je
pourrais continuer, il y en a encore!
M. Lessard: M. le Président, j'attends parce que, je
soulignais, tout à l'heure, il ne faut quand même pas tenir compte
d'un seul secteur dans les investissements du ministère des Transports.
Vous aurez tout à l'heure des photocopies des documents dont je
parlais.
M. le Président, vous allez constater que, dans la
répartition de l'ensemble de l'assiette budgétaire du
ministère des Transports, il y a autant de députés et,
proportionnellement, il y a plus de députés libéraux, dans
la répartition, et là peut-être que ce sont mes
collègues qui vont réagir, il y a autant de députés
libéraux, je pense que c'est neuf... Proportionnellement, cela
correspond à un montant supérieur à celui qu'obtiennent
les députés du Parti québécois. M. le
Président, vous allez constater aussi que dans le comté de
Saguenay, dans le passé, il y a eu des budgets qui ont été
répartis, je n'en disconviens pas, sans la consultation du
député du comté, de ce temps-là, et il y a d'autres
comtés aussi qui ne recevaient pas les mêmes budgets aue les
comtés libéraux. M. le Président, je ne nie pas et je ne
l'ai pas caché, j'en ai même fait un comuniqué de presse,
que le comté de Saguenay ait reçu l'an passé $500 000,
mais ce que je peux vous dire, par exemple, c'est que globalement, parce qu'il
ne faut pas considérer seulement l'amélioration municipale, par
rapport à l'ensemble des secteurs d'investissement du ministère
des Transports, les comtés libéraux ont été aussi
bien considérés que les comtés du Parti
québécois. Il ne faudrait pas regarder ce budget de $12 millions
qui correspond à 1% du budget du ministère des Transports et
considérer exclusivement cela. Il faudrait aussi regarder les autres
projets qui se font dans d'autres comtés.
M. Vaillancourt (Orford): Remarquez, M. le
Président...
M. Lessard: On m'indique qu'on n'a pas arrêté la
construction de la 1055 parce qu'elle était située dans le
comté d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Je l'attendais celle-là.
Remarquez bien, M. le Président, que je ne critique pas le ministre
d'avoir dépensé dans son comté $500 000 et plus. Je pense
que...
M. Lessard: Je vous invite à venir visiter le comté
de Saguenay au point du vue de son réseau routier.
M. Vaillancourt (Orford): ... j'aurais peut-être fait la
même chose si j'avais été à sa place, mais je
demande au ministre s'il y aurait possibilité que ce budget soit
un peu mieux réparti, plus équitablement, entre tous les
comtés.
M. Lessard: C'est beau de faire des voeux quand on a
été favorisé pendant des années et des
années. Il faut dire une chose: J'invite le député
à venir visiter un peu le comté de Saguenay et à voir
l'état des routes. Vous allez constater que ce n'est pas du luxe.
M. Vaillancourt (Orford): Dans l'article ici, on dit qu'à
l'égard du comté du chef pénépiste, M. Fabien Roy,
de Beauce-Sud, en lui accordant $275 000 dans l'ensemble, il saute aux yeux que
les comtés représentés par les députés
ministériels ont eu la part du lion. Les comtés péquistes,
en effet, reçoivent en moyenne $217 000 contre $144 000 pour les
unionistes et seulement $116 000 pour les libéraux.
M. Lessard: Je vous donnerai, M. le Président, tout
à l'heure la répartition telle qu'elle a été faite
depuis 1970 et j'espère qu'on va en tenir compte. Si le journaliste de
la Presse en avait tenu compte, il aurait constaté que dans le
passé ce n'était pas $505 000 qu'on se donnait, mais
c'était bien, dans le comté de Montmorency, dans un autre
comté, au-delà de $1 million.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez, dans un
premier tour de parole, on tente de faire le tour...
M. Mailloux: Je voudrais simplement relever une affirmation qui
est exacte, d'ailleurs, que vient de faire le député de Saguenay,
pardon, le ministre des Transports. Il est exact...
Une Voix: II ne faut pas oublier cela.
M. Mailloux: ... que celui qui était à ce
moment-là député de Montmorency et adjoint parlementaire a
reçu, je pense, $1 million en subventions la même année, ce
qui était d'ailleurs beaucoup plus que le comté du ministre, le
comté voisin, mais il y avait une raison tout à fait
particulière, c'est que certaines routes remises dans un état
lamentable à la municipalité de Beauport ont dû être
subventionnées par le ministère des Transports pour que la ville
de Beau-port ne soit pas aux prises avec des problèmes de taxation
inacceptable. C'est un phénomène qu'on a rencontré
d'ailleurs dans quantité de comtés.
Je voudrais dire au ministre des Transports que, quand il était
député de l'Opposition, sa méthode de travail,
c'était de discuter aimablement en Chambre. Ce n'était pas le
type de député qui allait souvent voir le ministre des Transports
à son bureau. Je ne pense pas l'avoir reçu une seule fois. Par
contre, je connais de ses collègues, il n'y en avait pas beaucoup dans
le domaine rural, il y en avait un dans le domaine semi-rural, qui est
l'honora- ble ministre de la Justice aujourd'hui, il y avait le
député de Johnson et les autres, le député de
Rouyn-Noranda... la porte était ouverte à chacun pour accepter
les revendications de tous les députés. Je ne pense pas que
personne ait été lésé dans ses droits.
Que le comté de Charlevoix ait été favorisé
autant que le comté de Saguenay l'est aujourd'hui, je pense que
c'était souhaitable, d'abord, vu les besoins du comté, comme
c'est souhaitable pour le comté de Saguenay, je n'en fais pas grief au
ministre, et les remarques que j'ai faites tantôt n'étaient pas
des remarques désobligeantes. C'était simplement dans le but de
clarifier la situation, étant donné que vous avez habilité
les députés à faire la distribution pour qu'au moins les
municipalités sachent, dans un comté donné, de quel
montant dispose le titulaire pour répondre aux besoins qui sont trop
nombreux pour l'enveloppe. C'est simplement à titre d'observation que je
l'ai fait. (17 h 45)
M. Lessard: Sur ça, je pense bien que c'est un peu la
même chose. J'ai eu l'occasion de discuter avec beaucoup de
députés de l'Opposition; ma porte a toujours été
ouverte et la discussion a toujours été ouverte.
M. Mailloux: Je ne le nie pas.
M. Lessard: J'allais voir le "député" en Chambre et
il me disait d'aller rencontrer le sous-ministre. J'ai eu aussi à
régler des problèmes. Parfois, je dis aussi à mes
collègues d'aller rencontrer le sous-ministre pour discuter de la
répartition du budget.
M. Mailloux: J'imagine que le ministre est également
aidé de ses collègues.
M. Lessard: C'est ça.
M. Samson: On n'a pas à être gêné de
ça, M. le Président, c'est notre travail.
M. Lessard: Je comprends.
M. Samson: C'est absolument légitime et, d'ailleurs, c'est
mon intention de continuer.
M. Lessard: Je ne le conteste pas non plus.
M. Samson: Non, le ministre ne le conteste pas, mais je pense
qu'il est bon de déterminer qu'on n'a pas à se gêner de
revendiquer, quand on revendique au nom de nos concitoyens.
M. Lessard: M. le Président, pour l'information des
députés...
Le Président (M. Dussault): Les documents seront
distribués.
M. le député de Matapédia m'a demandé la
parole et, normalement, on fait le tour des partis...
M. Samson: II n'y a pas de problème, M. le
Président, sur ce programme, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: M. le Président, je voudrais simplement
apporter mon témoignage à la suite de l'intervention du
député de Charlevoix. Si lui éprouve certaines
difficultés à expliquer à ses 26 municipalités
qu'il n'a qu'un petit budget à leur consacrer, et bien ça se
produit également dans le cas des députés
ministériels, parce que dans mon comté il y a 36
municipalités donc ça se ressemble beaucoup et les
montants j'avoue, en passant, que la première année j'ai
été choyé; je pense que le plus fort montant au
Québec a été octroyé à mon comté,
mais il y avait des raisons à ça que j'ai déjà
expliquées...
M. Lessard: ... à expliquer?
M. Mailloux: Ce n'est pas parce que Bona n'en avait pas!
M. Lessard: Non, c'est que justement il avait fait tellement de
promesses pendant la campagne électorale, M. Bona Arseneault,
était vraiment mal pris, qu'il a fallu que je lui verse $700 000 pour
s'en sortir un peu, parce que les municipalités avaient fait les travaux
à la suite d'une lettre de M. Bona Arsenault.
M. Mailloux: C'est ça, c'est un comté qui en avait
besoin.
M. Marquis: Pour reprendre mon intervention, c'est que, comme
député ministériel, j'ai exactement les mêmes
problèmes; je dois m'expliquer à chaque municipalité que
je n'ai qu'un montant minime c'est minime pour tout le monde
à distribuer. Si on fait le compte des demandes, elles sont de plusieurs
millions dans un comté comme Matapédia. On vient de nous remettre
les documents je termine là-dessus et je m'aperçois
que le comté de Matapédia n'est pas parmi les 20 comtés
qui ont reçu le plus au cours des années 1976/77 et 1977/78. Les
besoins sont grands, un peu comme pour la région du Nord-Ouest et la
région de la Côte-Nord. Merci, M. le Président.
M. Vaillancourt (Orford): L'année 1978/79 n'est pas sur
cette liste?
M. Lessard: Non, pour l'année 1978/79, les chiffres n'ont
pas été complétés, puisque ceci avait
été préparé à la suite de l'article qui
avait paru dans la Presse. Comme je m'attendais à des questions de
certains de mes collègues, je m'étais préparé pour
répondre en Chambre à ce sujet, étant donné
certaines attaques que j'avais reçu de la part d'un de mes amis et
collègues dans une certaine région du Québec. J'avais
préparé ces chiffres, mais, pour 1978/79, les chiffres ne sont
pas compilés.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne le comté
d'Orford, pour 1978/79, c'est $50 000, comme pour 1977/78. Je parle des
subventions aux municipalités.
M. Lessard: C'est ça, j'ai considéré...
M. Vaillancourt (Orford): II ne faut pas oublier que pour la 1055
il y a une participation fédérale de 60%.
M. Lessard: Pour le comté d'Orford, en 1977/78,
dépenses: $11 848 000. Le comté est au sixième rang
parmi...
M. Mailloux: Est-ce que le ministre peut nous dire si dans les
millions dont il parle, pour 1977/78...
M. Lessard: Cela comprend globalement tous les...
M. Mailloux: Cela comprend toutes les dépenses en
salaires, subventions, contrats, pour le secteur maritime, et les autres.
M. Lessard: Non, non, non, ça comprend le réseau
routier. Cela comprend le réseau routier et les subventions, que ce soit
les protocoles d'entente, l'amélioration du réseau municipal,
etc.
M. Mailloux: Vous indiqueriez qu'en 1977/78, Charlevoix aurait
reçu $11 millions en travaux de toutes sortes. Bien, il faudra qu'on me
donne la liste.
M. Lessard: C'est la compilation qu'on a eue à ce sujet.
$10 980 000 en 1977/78, $11 millions, au huitième rang...
M. Mailloux: II y aurait des parachèvements...
M. Lessard: Je comprends!
M. Mailloux:... il pouvait y avoir $5 millions de l'année
financière précédente et il restait $100 000 à
dépenser ou $50 000. J'ai vu dans votre dépliant publicitaire que
le ministère des Transports indique, pour la 138 un montant de je
ne me le rappelle pas, c'était en 1977... Un tronçon de $5,5
millions apparaissait dans les dépenses, alors que ce qui restait
à effectuer, c'était $50 000 sur les $5,5 millions. Si on les
fait apparaître dans les $5,5 millions, ce n'est plus du tout la
même chose.
M. Lessard: Non, non, c'est de l'argent dépensé au
cours de l'année 1977/78. Nous n'avons pas calculé... c'est
l'argent payé sous forme de contrats en 1977/78 et qui comprend
l'ensemble des budgets, la compilation de l'ensemble des secteurs de tout le
ministère.
M. Mailloux: M. le Président, je dis au ministre que je
poserai une question en Chambre sur les dépenses pour la construction en
1977/78...
M. Lessard: ... construction et entretien.
M. Mailloux: Même l'entretien, $10 millions par
comté, il va falloir avoir des détails plus sérieux que
ceux-là.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez la construction et
l'entretien dans ces chiffres-là.
M. Lessard: C'est ça, tout est compris, l'ensemble des
dépenses du...
M. Vaillancourt (Orford): Chemins d'hiver sur...
M. Lessard: ... ministère des Transports dans c'est
ça, chemins d'hiver du ministère des Transports chacun des
comtés.
M. Mailloux: II y a l'entretien l'hiver, il y a tous les postes
budgétaires.
M. Lessard: Tous les postes budgétaires du
ministère des Transports sont compris dans cette compilation.
M. Russell: Sur la première page? M. Lessard: Sur
la première page.
M. Vaillancourt (Orford): Cependant, actuellement on discute du
programme 4, les subventions aux municipalités. Ce n'est pas la
même chose.
Une Voix: C'est le programme 5.
M. Lessard: Ce n'est pas la même chose. Ce que je veux
simplement souligner, c'est que des journalistes ont pris un secteur du
ministère des Transports. Ils auraient pu le faire pour certains
comtés de 1970 à 1976. Ils auraient pu démontrer
ils ont pris un secteur du ministère des Transports; ils auraient pu,
par exemple, le faire pour certains comtés de 1970 à 1976, si
vous me le permettez, M. le Président ils auraient
constaté que pour l'amélioration du réseau municipal dans
le comté de Duplessis il n'y avait pas beaucoup d'argent. Mais ils
auraient constaté également, en ce qui concerne l'ensemble de la
construction routière dans le comté de Duplessis que
c'était $30 millions, à la suite d'ententes avec le gouvernement
fédéral. M. le Président, quand on regarde des
investissements dans un milieu, il ne faut pas considérer un seul
secteur de la réalité du ministère des Transports, mais
l'ensemble des secteurs, et c'est ce que nous avons fait justement lorsque nous
avons compilé ces chiffres qui démontrent que dans les 20
premiers comtés le comté de Saguenay n'apparaît pas.
M. Vaillancourt (Orford): Je suis d'accord que, si on prend
l'entretien et tout ce qui est dépensé à tous les postes
budgétaires, ça augmente le montant considérablement. Mais
l'article qu'on discute actuellement...
M. Lessard: L'amélioration du réseau municipal,
c'est 1% de l'ensemble du budget du ministère des Transports. Or, ce
qu'on voulait vous démontrer, c'est comment se fait la
répartition globale de l'ensemble du ministère des Transports au
niveau de chacun des comtés.
M. Vaillancourt (Orford): C'est habile, je peux vous dire que
c'est très habile.
M. Samson: M. le Président, on a un vote.
Le Président (M. Dussault): Effectivement, la cloche a
sonné pour un vote. Oui, M. le député de Charlevoix.
M. Mailloux: Si vous me permettez avant qu'on parte... j'ai
terminé les questions au programme 5. Le député de
Brome-Missisquoi me dit qu'il a encore des questions. Alors, si j'étais
un peu en retard demain matin, que la commission commence de la même
façon sans difficulté. Lors du programme suivant de la commission
des transports, étant donné qu'on pourra revenir à la
charge ultérieurement ou lors d'un autre programme, je pourrai poser une
question pertinente sur la commission des transports, mais ne suspendez pas les
travaux, n'attendez pas à 10 heures demain matin, si on veut terminer
à 12 heures...
M. Lessard: On va suspendre tout simplement ce programme
jusqu'à votre arrivée.
M. Mailloux: Non, non, même là, adoptez-le, quitte
à ce que je pose...
M. Vaillancourt (Orford): II y a seulement 20 comtés
là-dessus.
M. Lessard: C'est-à-dire que j'ai donné les 20
premiers.
M. Russell: Voyez-vous comme je suis misérable, je ne suis
même pas là-dessus!
M. Lessard: Et moi?
Le Président (M. Dussault): Messieurs, je constate qu'on
ne peut pas adopter le programme 5, alors, j'ajourne les travaux jusqu'à
demain matin, 10 heures.
Fin de la séance à 17 h 55