Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mardi 10 novembre 2020
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Vol. 45 N° 84
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 71, Loi sur les véhicules hors route
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Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Bonnardel, François
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Arcand, Pierre
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
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Grondin, Agnès
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Bonnardel, François
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Reid, Claude
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Campeau, Richard
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Arcand, Pierre
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Ghazal, Ruba
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Ghazal, Ruba
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Grondin, Agnès
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Arseneau, Joël
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Bonnardel, François
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Reid, Claude
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Campeau, Richard
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Arcand, Pierre
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
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St-Pierre, Christine
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Bonnardel, François
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Reid, Claude
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Campeau, Richard
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Arcand, Pierre
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Arcand, Pierre
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St-Pierre, Christine
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
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Bonnardel, François
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Bonnardel, François
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St-Pierre, Christine
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Reid, Claude
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Campeau, Richard
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Arcand, Pierre
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Charbonneau, Francine
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
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St-Pierre, Christine
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Bonnardel, François
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Bonnardel, François
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Arcand, Pierre
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Ghazal, Ruba
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Arseneau, Joël
10 h (version révisée)
(Dix heures quatre minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à des auditions publiques dans le cadre des consultations particulières sur le projet
de loi n° 71, Loi sur les véhicules hors route.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Non, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci. Y a-t-il des droits de vote par
procuration?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Reid (Beauharnois) dispose d'un droit de vote par
procuration au nom de M. Lamothe (Ungava) et de M. Caron (Portneuf);
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont) dispose, quant à lui, d'un droit de vote
par procuration au nom de M. Benjamin (Viau).
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la secrétaire. Je
vous rappelle que tous les votes se tiendront par appel nominal.
Cet avant-midi, nous allons débuter par
les remarques préliminaires puis nous entendrons la Fédération québécoise des
clubs quads et la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.
Remarques préliminaires
Je cède maintenant la parole au ministre
des Transports pour ses remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez
de six minutes.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel
: Merci,
Mme la Présidente. Salutations aux collègues. Très heureux de vous revoir.
Salutations à la Fédération québécoise des clubs quads, qui nous regarde. Je
vais essayer de faire ça rapidement.
Le but principal de cette réforme… de
cette loi est, nécessairement, la sécurité. Il faut savoir que, comme je l'ai déjà
mentionné... qu'on a eu plus de… près de 600 morts dans les 10 dernières
années, en VTT et en motoneige, et, pour moi, les circonstances étaient toujours
tristes de voir ces accidents. Et aussi, malheureusement,
un effet qui était non négligeable, c'est l'alcool, l'alcool était partie
prenante pour à peu près 60 % des accidentés graves, légers, morts. Sur
ces 60 %, il y avait 40 % qui avaient un taux d'alcoolémie au-dessus
de la moyenne. Donc, il fallait agir, il fallait que cette réforme se fasse
aujourd'hui. <Et je pense…
M.
Bonnardel
:
...e
t aussi,
malheureusement
, un effet qui était non
négligeable, c'est l'alcool, l'alcool était partie prenante pour
à peu
près
60
% des accidentés graves, légers, morts. Sur ces
60 %, il y avait 40 % qui avaient un taux d'alcoolémie au-dessus de
la moyenne. Donc, il fallait agir, il fallait que cette réforme se fasse
aujourd'hui. >Et je pense humblement que nous avons trouvé un bel
équilibre, dans cette loi, pour être capables d'assurer la pérennité de ce
sport, si je peux le dire ainsi, qu'est le VTT, le VHR et la motoneige, et la
sécurité des usagers.
Donc, sans surprise, le premier axe de la
réforme concerne la sécurité lors de la conduite d'un véhicule hors route. C'est
l'enjeu numéro un pour moi. L'une des mesures-phares qui lui est associée est
sans contredit l'exigence de détenir un permis de conduire valide afin de
pouvoir circuler en sentier sur les terres publiques ou sur les terres privées
d'une municipalité. Cette mesure est centrale. Elle permet de s'assurer d'une
formation minimale des conducteurs, notamment pour la compréhension de la
signalisation, et elle donne plus de poids aux sanctions qui pourront désormais
avoir un impact réel et plus important que par le passé. En effet, elles
pourront être attachées au permis de conduire, celui-là même qui permet de
circuler non seulement en véhicule hors route, mais également sur le chemin
public avec son véhicule routier.
Par ailleurs, afin de renforcer la
sécurité des conducteurs de véhicules hors route et celle des personnes qu'ils
croisent, les dispositions du Code de la sécurité routière encadrant la
conduite avec les capacités affaiblies par l'alcool ou la drogue s'appliqueront
désormais aussi dans les sentiers. La conduite d'un VHR avec les capacités
affaiblies par l'alcool ou la drogue pourra se solder par une amende et à
l'application de sanctions pénales et administratives, en particulier la
suspension et la révocation de permis.
Ainsi, il incombera au locateur de
véhicule hors route de s'assurer que le conducteur ait 18 ans et qu'il
soit titulaire d'un permis de conduire lui permettant de conduire au Québec. Il
sera de sa responsabilité de le faire bénéficier d'une formation lui permettant
de bien comprendre le fonctionnement de son véhicule et les règles de sécurité
à respecter.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à rapprocher votre micro.
M.
Bonnardel
:
Bien oui, Mme la Présidente. Désolé, il était parti par là. De plus, si cette
location mène à l'utilisation des services d'un guide d'excursion, celui-ci
devra avoir terminé avec succès une formation reconnue par la ministre du
Tourisme. Chaque guide devra avoir été formé en fonction de l'une de ces
formations. Il s'agit là, nous semble-t-il, une garantie minimale que nous
devions offrir aux touristes étrangers qui viennent découvrir le Québec en VHR.
Le deuxième axe du projet de loi vise à
établir une meilleure cohabitation entre les amateurs de VHR et les autres
utilisateurs du territoire. L'objectif de cette recherche d'une position
équilibrée est d'assurer la pérennité de la pratique récréative, des retombées
qui en découlent, tout en tenant compte du respect des milieux naturels et de
l'acceptabilité sociale.
Dorénavant, le conducteur d'un véhicule
hors route et ses passagers devront éviter d'accomplir tout acte de nature à
perturber la quiétude qui règne dans un milieu naturel, à déranger le
comportement des animaux sauvages, à nuire à l'écoulement des eaux ou aux interactions
entre les animaux, les végétaux et leur habitat. Sur les terres publiques, des
zones plus fragiles ou sensibles pourront être délimitées. La circulation hors
piste pourra y être interdite. Les systèmes antipollution devront être
maintenus en bon état de fonctionnement.
Comme vous le savez, le
1er janvier 2021, prendra fin ce qu'on a appelé le régime de
l'immunité contre les recours en vigueur depuis près de 20 ans. Il est
important pour nous de prévoir cette après-immunité de manière à y rétablir le
droit des citoyens à profiter pleinement de leur bien tout en garantissant le
droit aux amateurs de véhicules hors route de pratiquer leur activité
lorsqu'ils le font en respectant les lois <en vigueur...
M.
Bonnardel
:
...comme vous le savez, le 1er janvier 2021, prendra fin ce qu'on a
appelé le régime de l'immunité contre les recours en vigueur depuis près de
20 ans. Il est important pour nous de prévoir cette après-immunité de
manière à y rétablir le droit des citoyens à profiter pleinement de leur bien
tout en garantissant le droit aux amateurs de véhicules hors route de pratiquer
leur activité lorsqu'ils le font en respectant les lois >en vigueur. Ainsi,
la nouvelle mouture de la loi stipule plus clairement que les conducteurs ont l'obligation
d'éviter toute vitesse excessive et tout comportement susceptible de générer
des inconvénients qu'ils seraient en mesure d'éviter pour les milieux
avoisinants.
• (10 h 10) •
En contrepartie de cette conduite
responsable, les voisins de sentiers légalement aménagés seront, pour leur
part, tenus de tolérer les inconvénients résultant de la circulation de
véhicules qui respectent les normes législatives et réglementaires applicables.
Les mesures proposées éviteront de permettre que soient considérées comme un
abus de voisinage les caractéristiques intrinsèques des VHR, s'ils circulent
dans le respect de la loi et des règlements applicables.
Par exemple, le calcul des distances
séparatrices minimales entre les sentiers et les habitations a été précisé. Les
normes que les sentiers devront respecter sont donc ainsi plus clairement
définies et expliquées. Comme certains sentiers structurants pour les
déplacements interrégionaux sont exploités de longue date, leur présence sera
confortée par une présomption de conformité d'aménagement. Cette présomption
sera clairement établie par un ensemble de cartes représentant le réseau de
sentiers composant finalement l'ossature de notre produit touristique.
De plus, il est impossible de parler
d'acceptabilité sociale sans évoquer les particularités des communautés
autochtones par rapport à l'utilisation des VHR. L'actualisation de la loi
offre ainsi l'occasion d'établir un véritable dialogue avec les communautés. Le
projet de loi prévoit ainsi la possibilité de conclure des ententes qui
mettront fin à une logique mur à mur de la loi actuelle. Ces ententes
permettront de considérer les particularités des communautés autochtones sur
leurs territoires tout en continuant d'assurer la sécurité de toute la
population.
Enfin, le troisième axe de cette réforme
porte sur l'actualisation des mesures de contrôle et d'application de la loi.
Les mesures que nous proposons doivent avoir la force de leur ambition, c'est
pourquoi nous avons souhaité renforcer les pouvoirs des personnes appliquant la
loi, mais aussi le financement de ces mesures. Ainsi, la loi portera plus
généralement sur l'ensemble des véhicules hors route, sans limites de poids ou
de taille, comme c'était le cas auparavant. Cela permettrait à certains
véhicules d'échapper à tout contrôle. Cette vision plus englobante
s'appliquerait aussi aux véhicules d'entretien.
Il était aussi important, dans la
délimitation du champ d'application de la loi, de bien définir les exclusions
liées notamment aux VHR utilisés dans le cadre d'un travail. Je pense ici
notamment au monde agricole, qui a ses contraintes et qui, majoritairement, ne
sera pas visé par la Loi sur les véhicules hors route.
Dans la loi actuellement en vigueur, la
responsabilité des conducteurs de moins de 16 ans était également soumise
à un certain flou. Dans le projet de loi n° 71, la
circulation des personnes de moins de 18 ans non titulaires d'un permis de
conduire et d'un certificat de formation sera limitée aux terres privées, sous
la responsabilité et la surveillance des parents, de la personne qui en a la
garde ou à celle d'un membre de la famille. Par ailleurs, les jeunes
conducteurs de moins de 16 ans, s'ils circulent exclusivement sur une
terre privée, ailleurs que sur un sentier, donc, seront clairement exclus des
mesures de la loi. De 16 à 18 ans, ils pourront néanmoins se doter d'un
permis de conduire et suivre une formation additionnelle qui leur permettra
d'utiliser un VHR en dehors des terres privées, de la même manière que les
adultes.
Enfin, nous avons souhaité renforcer le
contrôle de l'application de la loi. Ainsi, des dispositions viendront
clarifier, délimiter plus clairement les pouvoirs des agents de la paix et des
agents de surveillance de sentiers. Cette bonification des pouvoirs confiés aux
agents de surveillance de sentiers favorisera, selon nous, l'adoption de
comportements sécuritaires <par les utilisateurs...
M.
Bonnardel
:
...
en dehors des terres privées, de la même manière que les adultes.
Enfin, nous avons souhaité renforcer le
contrôle de l'application de la loi. Ainsi, des dispositions viendront
clarifier, délimiter plus clairement les pouvoirs des agents de la paix et des
agents de surveillance de sentiers. Cette bonification des pouvoirs confiés aux
agents de surveillance de sentiers favorisera, selon nous, l'adoption de
comportements sécuritaires >par les utilisateurs de véhicules hors route.
Mais le renforcement du pouvoir de contrôle doit aller de pair avec un
refinancement des efforts déployés pour assurer la sécurité des usagers. Or, ce
n'est pas un secret que le milieu des véhicules hors route bénéficie de peu de
revenus, depuis des années, notamment liés à leur entretien et à la réfection
des infrastructures. De fait, le réseau québécois ne tient que parce qu'il est
géré et entretenu par des bénévoles qui passent des milliers d'heures à s'en
occuper.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, je dois...
M.
Bonnardel
:
J'ai terminé. Bien, j'avais terminé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M.
Bonnardel
: Alors,
Mme la Présidente, je suis très heureux de déposer cette loi... et très hâte
d'entendre et de travailler avec mes collègues de l'opposition.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. J'invite maintenant le porte-parole
de l'opposition officielle en matière de transport, le député de Mont-Royal—Outremont,
à faire ses remarques préliminaires. M. le député, vous disposez de
quatre minutes.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand
:
Combien?
La Présidente (Mme
Grondin) : Quatre minutes.
M.
Arcand
:
Quatre minutes. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. Essentiellement,
ce que... Je salue d'abord, premièrement, évidemment, les intervenants, aujourd'hui,
les représentants de la Fédération québécoise des clubs de quads, qui sont ici.
Bonne journée à tout le monde, M. le ministre, les représentants de l'opposition
officielle, également.
J'ajouterai simplement que nous avons voté
en faveur du principe du projet de loi sur les véhicules hors route. Comme l'a
dit le ministre, on est d'accord sur une chose, en commençant, c'est qu'il
était temps que ce projet de loi se fasse, particulièrement... Je pense que la
population a particulièrement été touchée lors du décès des touristes français,
au mois de février dernier. Donc, il est clair qu'un encadrement était
nécessaire à ce niveau-là.
Moi, je parlerais essentiellement de trois
choses importantes dans ce dossier-là. La première chose, c'est, évidemment,
l'efficacité. On va poser des questions, comme opposition officielle, sur
l'efficacité de ce projet de loi, parce qu'évidemment c'est une chose de faire
un projet de loi, c'est parfois une autre chose de l'appliquer correctement.
Alors, c'est sûr qu'il y aura certainement des questions à ce niveau-là.
Le deuxième élément, c'est sur la
précision. Bien sûr, on ne peut pas tout couvrir, dans un projet de loi, mais
il y a beaucoup de choses qui vont être faites par règlement pour la suite des
choses. Donc, on voudra avoir en commission parlementaire, quand même... avoir,
de la part du ministre, quand même, une certaine... une plus grande précision,
je dirais, sur les orientations qu'il veut apporter.
Et je vous dirais également que le
troisième élément, pour moi, qui est important aussi, c'est une question de
justice. Il y a des amendes, pas mal, dans ce projet de loi, il faut juste que
les amendes soient justes dans... Et on pourra demander, à ce moment-ci, au
ministre, là, qu'est-ce qui les a guidés, au ministère des Transports, à ce
niveau-là.
Alors, ce sont les éléments qui, pour
nous, sont importants. <On va discuter...
M.
Arcand
:
...i
l y a des amendes, pas mal, dans ce projet de loi, il faut juste que
les amendes soient justes dans... Et on pourra demander, à ce moment-ci, au
ministre, là, qu'est-ce qui les a guidés, au ministère des TransportsT, à ce
niveau-là.
Alors, ce sont les éléments qui, pour
nous, sont importants. >On va discuter aussi, bien sûr, des différents
véhicules. Parce que, même si je ne suis pas un adepte de la motoneige et des
VTT non plus, je dois dire qu'il y a beaucoup, maintenant, de types de VTT, puis,
dans les commentaires des citoyens jusqu'ici, ce qu'on a compris, c'est que la
loi ne couvrait pas nécessairement tous les types de véhicules. Alors, je pense
qu'on va vouloir, de ce côté-là, avoir des précisions.
Il y a évidemment l'enjeu qui touche les
communautés autochtones. Je dirais, également, en ce qui concerne les communautés
autochtones, ce qu'il est important de voir, c'est surtout là où les
communautés autochtones et les municipalités autour vivent un peu en
cohabitation. Alors, la question va être comment on va gérer ces éléments-là. Et,
bien sûr, sur la question de la présence policière, c'est un élément également
qui, pour nous, sera aussi un élément important. Il y a également des sentiers
de motoneige dans des milieux plus urbains, comme par exemple à Laval. Alors,
on verra. Je sais que ma collègue de Laval risque de venir poser des questions
également en ce sens-là. Et toutes les questions qui vont toucher également la
formation, les guides, comment est-ce qu'on va former les guides, comment les
gens vont gérer ces éléments-là, ce qu'on fait au niveau du tourisme, par
exemple. Ce sont des questions qui sont très pertinentes.
Et je terminerai simplement, donc, en
disant que nous sommes ici dans un climat de collaboration avec le ministre
pour essayer de faire la meilleure loi possible dans les circonstances. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. J'invite maintenant la
porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière des transports, la
députée de Mercier, à faire ses remarques préliminaires. Mme la députée, vous
avez une minute.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Salutations aux membres de la commission, M. le ministre, notre
invité de la Fédération québécoise des clubs quads.
Bien, c'est la même chose, en fait, tous
les objectifs qui ont été énoncés par le ministre, notamment pour réduire les
accidents... 10 000 accidents, ce n'est pas rien, c'est vraiment...
Tout le monde est d'accord avec ça, ça, c'est sûr, il y a des améliorations à
apporter de ce côté-là.
Moi, je veux remercier le ministre d'avoir
tenu parole de mettre fin à cette politique des moratoires à perpétuité.
D'ailleurs, c'était une des conditions qu'on avait placées, à Québec solidaire,
lors de l'adoption du projet de loi n° 54, de reconduire le moratoire
jusqu'à ce qu'un nouveau cadre législatif soit mis sur pied, et c'est ce que le
ministre a fait. Parce que le problème, c'était vraiment que ça empêchait, à
répétition, tout citoyen d'avoir des recours juridiques contre ceux qui ne
respectaient pas les règles, et ça, c'était insoutenable, <il fallait
que...
Mme Ghazal : ...
ce
qu'un nouveau cadre législatif soit mis sur pied, et c'est ce que le ministre a
fait. Parce que le problème, c'était vraiment que ça empêchait, à répétition,
tout citoyen d'avoir des recours juridiques contre ceux qui ne respectaient pas
les règles, et ça, c'était insoutenable, >il fallait que ça cesse, et on
y arrive.
On va aussi s'assurer que, dans le cadre législatif,
ça va permettre un équilibre des droits qui soit juste et équitable. Et on va
travailler dans un esprit de collaboration, M. le ministre. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Je sais que c'est très court,
une minute. Donc, j'invite maintenant le porte-parole du troisième groupe
d'opposition en matière de transport, le député des Îles-de-la-Madeleine à
faire ses remarques préliminaires. Vous aussi, M. le député, vous disposez
d'une grosse minute.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on a également accueilli favorablement le dépôt de ce projet
de loi. Les questions de sécurité qui sont au coeur du projet de loi, bien, ça
nous rejoint, évidemment, de baliser les limites de vitesse, la formation, tout
l'aspect mécanique de ces véhicules hors route, la question des permis ou de la
conduite en état d'ébriété, je pense qu'il y a plusieurs éléments sur lesquels
on sera tous d'accord.
On a une préoccupation concernant l'utilisation
des véhicules hors route pour des fins utilitaires, par opposition à des fins
récréatives ou touristiques. Je représente une région éloignée, plusieurs de
mes collègues également ont des préoccupations à cet égard-là, dans tout le Québec,
des régions... Et ces véhicules-là sont largement utilisés par l'ensemble des
familles, souvent. Alors, on va avoir des préoccupations à cet égard-là, et
toute la question de la cohabitation des utilisateurs.
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Je suis désolée de vous couper.
Auditions
Donc, je souhaite maintenant la bienvenue
au représentant de la Fédération québécoise des clubs de quads, M. Danny
Gagnon. Donc, je vous rappelle, M. Gagnon, que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé, et par la suite nous allons procéder aux échanges avec les
différents membres de la commission. Je vous invite toutefois à vous présenter
avant de débuter votre exposé.
Fédération québécoise des clubs quads (FQCQ)
(Visioconférence)
M. Gagnon (Danny) : Bonjour.
Bonjour. Danny Gagnon, directeur général de la Fédération québécoise des clubs
quads. Chers membres de la commission, c'est avec grand plaisir que nous vous
présentons les commentaires de notre fédération concernant le projet de loi n° 71 sur la réforme de l'encadrement des véhicules hors
route présentée dans la législature actuelle par M. Bonnardel, ministre des
Transports.
La Fédération québécoise des clubs quads
est un organisme sans but lucratif qui a pour but de développer et promouvoir
la pratique sécuritaire de l'activité quad et d'en faire la promotion
touristique. Le fondement de notre activité se trouve dans le dévouement de
milliers de bénévoles pour assurer le respect de la loi, de la pratique
sécuritaire de l'activité du quad.
La FQCQ compte, et en est fière, sur la
collaboration de 1 016 agents de surveillance de sentiers répartis en
trois catégories, soit les agents de surveillance de sentiers de club, les
agents spécialisés et les agents <provinciaux...
M. Gagnon (Danny) :
...le respect de la loi, de la pratique sécuritaire de l'activité du quad.
La FQCQ compte, et en est fière, sur la
collaboration de 1 016 agents de surveillance de sentiers répartis en
trois catégories, soit les agents de surveillance de sentiers de club, les
agents spécialisés et les agents >provinciaux, les deux derniers groupes
étant formés par l'École nationale de police. Ce sont ces bénévoles qui
patrouillent un réseau de sentiers de 30 000 kilomètres. De plus, la
FQCQ peut compter sur près de 1 566 travailleurs bénévoles dévoués à
leur activité, oeuvrant à l'entretien et à l'installation de la signalisation
sur l'ensemble du réseau de sentiers.
Tout a commencé en 1985, lorsque des
bénévoles se sont alliés à des voisins dans le but d'aménager un sentier dans
leur localité et d'encadrer la pratique quad dans leur localité, un peu partout
au Québec, et ce, même... le dépôt de la première version de la Loi sur les
véhicules hors route. Pour eux, il fallait agir tout de suite pour protéger
l'environnement et limiter les impacts sur les citoyens.
La solution : aménager des sentiers
sécuritaires, qui diminueraient les impacts sur l'environnement tout en
respectant les normes d'aménagement, le principe, pour assurer la pérennité de
la pratique du quad en harmonie avec les citoyens, étant de regrouper les
utilisateurs à l'intérieur d'un réseau de sentiers dédié et encadré par notre
fédération.
Les clubs de la fédération ont comme
mission d'encadrer, d'assurer la sécurité de 404 000 véhicules hors
route de type quad en circulation sur le territoire du Québec. En 2020,
pratiquement personne ne peut circuler en quad sans passer dans nos sentiers,
exception faite, bien entendu, de nos agriculteurs qui contribuent grandement à
l'activité en autorisant des droits de passage à nos clubs. La pratique de
l'activité connaît actuellement une progression annuelle constante.
Maintenant, entrons dans le vif du sujet.
Le projet de loi n° 71 se veut une réforme dans l'encadrement de la
pratique des véhicules hors route. Dans l'ensemble, la fédération est
satisfaite. Nous avons tout de même quelques suggestions à faire afin de
bonifier ce projet et de contribuer à l'amélioration de la sécurité en fonction
de notre expertise sur la pratique actuelle.
Il y avait... on a l'article 4.9.
Nous recommandons de ramener l'âge minimum de conduite à 14 ans, avec
obligation d'avoir suivi la formation de conduite et obtenu un certificat
d'aptitude. Ces jeunes ont déjà un permis de cyclomoteur délivré par la Société
de l'assurance automobile du Québec. Nous croyons indispensable d'avoir la
possibilité de leur inculquer la bonne pratique et la bonne technique de
conduite d'un véhicule hors route dès cet âge, auquel ils sont très réceptifs.
Nous croyons de plus qu'il n'est pas réaliste de compter sur la surveillance
constante d'un adulte lorsqu'ils ont atteint cet âge. Nous considérons
toutefois qu'il est nécessaire de préciser que le type de véhicule soit adapté
à leur âge. La FQCQ recommande que cet article porte sur les jeunes de moins de
14 ans puisque cela représente ce qui correspond le mieux à la réalité.
L'article 15. L'administration de la
fédération est satisfaite de l'article 13 et 14. Toutefois, nous croyons
que l'article 15 devrait faire l'objet de précisions pour y intégrer
l'obligation d'un promoteur d'obtenir un engagement écrit et signé de la part <des
participants...
M. Gagnon (Danny) :
…
ce qui correspond le mieux à la réalité. L'article 15.
L'administration de la fédération est satisfaite de l'article 13 et 14.
Toutefois, nous croyons que l'article 15 devrait faire l'objet de
précisions pour y intégrer l'obligation d'un promoteur d'obtenir un engagement
écrit et signé de la part >des participants financiers potentiels à un
projet. Ce type d'engagement est parfois pris à notre insu par des tiers qui
devraient avoir la transparence pour nous de... pour ne pas dire la décence de
nous consulter avant d'engager des fonds. Ces fonds sont... dédiés à d'autres
projets et... notre organisme, auxquels il faudra renoncer.
De plus, notre fédération souhaiterait
être consultée dans l'analyse des demandes de programmes d'infrastructure Faune
et MTQ. Notre organisme est déjà sous-financé par les programmes d'aide, ce qui
implique que nous... qu'au moins, bien que moins nantis... et disposons de
moins de ressources financières que certains autres organismes qui n'opèrent
que trois mois par année, seulement 25 % de nos opérations.
L'article 16. Nous sommes satisfaits
que le permis de conduire soit obligatoire et que le CSR soit applicable aux
sentiers. Nous tenons à souligner que les jeunes de 14 ans peuvent obtenir
un tel permis. Nous aurions d'ailleurs aimé voir le retour de l'autorisation de
conduite pour ces jeunes, conditionnellement, bien entendu, à l'obtention d'un
certificat de formation.
L'article 21. Notre seul commentaire
est que nous réitérons notre recommandation, tel qu'indiqué à l'article 4.9
du présent règlement… de la présente loi, c'est-à-dire.
L'article 24. L'obligation de détenir
un certificat de guide touristique hors route est une excellente décision.
Toutefois, cet article suscite beaucoup de questionnements chez nos clubs
fédérés qui organisent occasionnellement des activités guidées avec leurs
membres. Par exemple, lors de jamborees ou de randonnées, l'imposition d'une
formation, alors qu'ils ne font rien d'autre que de promouvoir, d'encadrer
l'activité, les inquiète au plus haut point. C'est pourquoi nous aimerions que
le terme «guide» soit remplacé par «guide touristique» ou «guide d'entreprise
de forfaits touristiques».
Le programme d'assurance. Ceci nous amène
au constat d'une problématique persistante. Tous les ans, notre fédération
collabore avec l'AMF afin d'ajuster le mode d'achat des droits d'accès de nos
sentiers. Le processus de distribution a constamment évolué afin de répondre
aux demandes de l'AMF, principalement en ce qui a trait au libre choix.
Différentes approches ont été préconisées au fil du temps, et nous avons
procédé aux ajustements requis à chacune des occasions.
Malheureusement, dans le contexte de ces
ajustements visant à faciliter davantage la résiliation des polices, nos agents
de surveillance constatent, depuis deux ans, une recrudescence importante du
taux de délinquance relative à l'absence d'assurance de responsabilité civile.
En effet, avec l'arrivée de la technologie Internet, devant la facilité
déconcertante de se procurer un droit d'accès sans assurance, il nous est de
plus en plus difficile de vérifier la validité des certificats d'assurance,
d'autant plus que nos bénévoles et employés ne sont pas formés pour le faire. <C'est
sans compter…
M. Gagnon (Danny) :
…en effet, avec l'arrivée de la technologie Internet, devant la facilité
déconcertante de se procurer un droit d'accès sans assurance, il nous est de
plus en plus difficile de vérifier la validité des certificats d'assurance,
d'autant plus que nos bénévoles et employés ne sont pas formés pour le faire.
>C'est sans compter sur le temps nécessaire et les coûts administratifs
importants associés à notre opération quotidienne pour satisfaire les exigences
sans cesse grandissantes de l'AMF.
Bref, nous sommes convaincus que la façon
actuelle de faire aura, à court terme, un impact négatif important sur notre
programme et qu'elle entraînera, à terme, une importante érosion de l'adhésion
et son corollaire, une augmentation substantielle des primes engagées dans une
telle spirale. Notre programme est menacé de disparaître, ce qui nous replacera
dans le contexte déplorable des années 90, caractérisé par le taux de
délinquance exorbitant et des primes d'assurance que nos clubs ont... en mesure
de supporter.
L'article 42. La demande d'une
autorisation écrite du ministre pour la tenue de certains événements a suscité
beaucoup de questionnements de la part de nos clubs. Il faut savoir que ceux-ci
ont déjà l'autorisation de circuler, et ils ont des sentiers. Ils se
questionnent à savoir s'ils devront dorénavant demander une telle autorisation
au ministre pour la tenue de leurs activités de collecte de fonds ou caritatives
comme les rallyes poker, les journées d'essai de véhicules, en collaboration
avec les concessionnaires, et dans d'autres activités de club. Il s'agit de
randonnées et non d'activités de performance. Pouvez-vous éclaircir ce point?
L'article 54. Les véhicules de type
autoquad suscitent un intérêt grandissant, et certains modèles ont déjà atteint
le poids de 852 kilos. C'est pourquoi nous vous demandons de porter le
poids maximum à 950 kilos. Nous vous demandons de remplacer la mesure de
1,62 mètre, pour une largeur maximum de 1,67, soit 66 pouces de
largeur hors tout, excluant les rétroviseurs. Cela cadrera davantage avec la
réalité actuelle du marché.
La puissance de ces véhicules devrait
aussi être réglementée en maximum de chevaux-vapeur, plutôt qu'en nombre de cc,
qui, pour sa part, est beaucoup… laisse beaucoup de latitude pour l'augmentation
de la force moteur. Cette industrie de haute technologie est très compétitive
pour augmenter sa part de marché.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. Gagnon, il vous reste à peine
45 secondes.
M. Gagnon (Danny) : Ayoye! Je
ne me rendrai pas à la fin, M.. M. le ministre, nous vous demandons que tous
les sentiers sur terres publiques et faisant partie du réseau structurant
soient associés d'une autorisation de tarification. Il en va de la survie des
clubs en région qui ont besoin de la contribution de nombreux utilisateurs de
sentiers pour pouvoir les maintenir en bon état et sécuritaires pour tous. Nous
n'en pouvons plus de dépendre du pouvoir et de la timidité des fonctionnaires
du ministère concerné qui font traîner ces dossiers et demandes des clubs
depuis plusieurs années et qui, en conséquence, ne respectent pas les consignes
de leur centrale. On va arrêter là.
• (10 h 30) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Parfait. Bien, <vous allez…
>
10 h 30 (version révisée)
< M. Gagnon (Danny) :
...de dépendre du pouvoir et de la timidité des fonctionnaires du ministère
concerné qui font traîner ces dossiers et demandes des clubs depuis plusieurs
années et qui, en conséquence, ne respectent pas les consignes de leur
centrale. On va arrêter là.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Merci. Parfait. Bien, >vous allez
pouvoir répondre à certaines questions, M. Gagnon. Donc, merci pour votre
exposé. On va commencer la période d'échange. M. le ministre, la parole est à
vous. Vous avez 16 min 30 s.
M.
Bonnardel
:
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Gagnon. J'espère que vous allez
bien.
M. Gagnon (Danny) : Oui, oui.
Bonjour.
M.
Bonnardel
:
Très déçu de ne pas vous avoir ici avec nous, là, mais vous comprenez la
situation, je l'espère. Je suis accompagné de mes collègues, mon adjoint
parlementaire, le député de Beauharnois et le député de Bourget, qui sont avec
moi. Donc, je vais vous poser quelques questions, puis mes collègues aussi vont
prendre la balle au bond pour évaluer votre mémoire.
Premièrement, merci de l'avoir préparé
rapidement. Je sais que vous avez eu un court laps de temps, là. Pour ceux qui
vont nous déposer leurs mémoires d'ici à demain, là, ce fut quand même assez
rapide.
Et ma première question, c'est votre recommandation
de ramener l'âge de conduire de 16 à 14 ans. Vous n'êtes pas sans
savoir... Puis je vais vous demander pourquoi vous voulez retourner là. Vous le
savez, pour moi, c'est important, la sécurité. Je vous ai... j'ai mentionné en
préambule puis souvent dans les entrevues qu'il y a eu trop de décès, trop
d'accidentés graves, d'accidentés légers, et la part de ces accidents pour les
jeunes... Parce que vous vous souvenez qu'avant, si je ne me trompe pas, c'est
2006, le 14 ans était là. Vous vous en souvenez. Puis, en 2006, on a
monté ça à 16 ans. Mais de... je ne veux pas me tromper, de 2011 à 2016,
la proportion de ces décès, accidentés, était de 5,6 % pour les motoneiges
puis de 11,2 % pour les VTTV. Donc, c'était non négligeable, quand même,
de voir qu'une grande proportion de ces jeunes faisait partie des statistiques.
Puis vous avez dit tantôt, là : Bien,
à 14 ans, on a un permis de cyclomoteur. Vous n'avez pas tort. J'ai eu un
cyclomoteur et j'ai eu des motoneiges, j'ai eu des VTT. Puis, pour moi, un
cyclomoteur, c'est le fun, c'est la liberté. On a 14 ans, on part, on
apprend à conduire un petit peu. Puis il y a un monde de différence entre être
sur un cyclomoteur puis d'embarquer sur une motoneige.
Puis, vous le savez, oui, à 14 ans,
c'est sûr qu'on essaie de ne pas donner la bombe à notre enfant. Puis je vais
nommer le modèle Tundra de Bombardier qui est un petit 250, mais il reste
quand même que c'est des motoneiges qui sont lourdes, qui avancent peut-être un
peu moins vite que celles qu'on pourrait connaître, là, avec des cc ou
chevaux-vapeur x. VTT, même chose, un enfant de 14 ans qui tombe sur
le côté, qui chavire...
Je trouve ça un peu particulier, votre
demande, puis c'est pour ça que je veux juste comprendre. Pour vous, est-ce que
c'est parce qu'on souhaite amener plus de gens à aimer le sport à partir de <14 ans...
M.
Bonnardel
:
…VTT, même chose. Un enfant de 14 ans qui tombe sur le côté, qui chavire…
Je trouve ça un peu particulier, votre
demande, puis c'est pour ça que je veux juste comprendre. Pour vous,
est-ce
que c'est
parce qu'on souhaite amener plus de gens à aimer le sport à
partir de >14 ans?
Vous le savez, j'ai déjà acheté, moi aussi,
des petites motoneiges électriques, petits VTT à mon garçon, puis, bon, on lui
apprend à conduire un peu là-dessus. C'est pour ça, un petit peu, là, que je
suis un peu curieux de savoir. Puis j'ai été un peu surpris, un petit peu, de
voir pourquoi vous souhaitiez ramener ça à un si bas âge, surtout dans les
circonstances où les statistiques, malheureusement, démontrent qu'il y a quand
même une proportion non négligeable de jeunes qui ont des accidents.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. Gagnon.
M. Gagnon (Danny) : Bien, je
salue votre question, M. le ministre. Effectivement, on a déjà eu les jeunes de
14 ans avant. Ce n'était pas une clientèle problématique puis c'était une
clientèle, vraiment, de formation. Par contre, ce qu'on constate, malheureusement,
là, c'est que les accidents avec des véhicules hors route concernant des
jeunes, O.K., se produisent avec des véhicules d'adulte, donc des véhicules
beaucoup trop lourds pour ces jeunes-là. C'est pour ça qu'on demande de ramener
ça à 14 ans avec un véhicule conçu pour leur âge, avec une cylindrée
limitée pour leur âge aussi. Donc, de cette façon-là, on s'assure de la
sécurité puis on s'assure de la relève de l'activité pour le futur.
Mais il ne faut pas oublier que les
accidents, actuellement, qu'on a avec des jeunes, ce sont tous… Puis même
l'industrie au complet a fait une campagne de sécurité là-dessus pour
dire : Blâmez pas Jacques, là, qu'il s'appelait, blâmez pas Jacques, pour
signifier aux utilisateurs et aux gens qu'un enfant sur un véhicule d'adulte ce
n'est vraiment pas sécuritaire. Donc, c'est pour ça qu'on demande que ça soit
avec des véhicules adaptés.
Puis c'est sûr que, mon fils ou mon
petit-fils, à trois, quatre ans, s'il conduit un véhicule électrique ou
que s'il a un VTT en bas âge, je vais m'asseoir sur le balcon, je vais le
surveiller, même, je vais essayer d'être sur le terrain avec. Mais, à
14 ans, là, je n'irai plus m'asseoir sur la galerie, là. Ça fait que c'est
pour ça qu'on dit : assurer la relève de l'activité et assurer la venue de
nouveaux bénévoles aussi. C'est pour ça qu'on demande cet âge-là, le retour de
cet âge-là, parce que ce n'était pas une clientèle qui était problématique à
l'époque.
M.
Bonnardel
:
Oui, je vous écoute, je vous suis, là, mais vous ne pensez pas… Puis je connais
un peu plus la marque Bombardier, là, puis, en tout respect pour ceux qui
aiment Arctic Cat, Polaris et les autres, là, mais, à 14 ans, les
véhicules d'entrée, là, pour Bombardier… Corrigez-moi, là, mais, que je me
souvienne, encore aujourd'hui, le petit modèle Tundra, là, c'est une machine
qui pèse 450, presque 500 livres. 14 ans, tout dépend comment tu
grandis, quelle grosseur que tu as, ça reste, pour moi, une machine d'adulte quand
même, parce qu'il y a un monde de différence entre une machine d'enfant… Puis
là on ne pourrait même pas aller dans les sentiers avec. C'est pour ça que j'ai
de la misère à voir, là, que présentement… Dans ce que les compagnies proposent
à ces jeunes, je ne pense pas qu'il y a une motoneige, selon moi, qui est… puis
encore moins, selon moi, de <VTT, qui…
M.
Bonnardel
:
...monde de différence entre une machine d'enfant… puis là on ne pourrait même
pas aller dans un sentier avec.
C'est pour ça que j'ai de la misère à
voir, là,
présentement... Dans ce que les compagnies proposent à ces
jeunes, je ne pense pas
qu'il y ait une motoneige, selon moi, qui est
très... puis encore moins, selon moi, de >VTT, qui, pour la plupart,
sont aussi hauts qu'une motoneige.
En tout cas, je prends votre point comme
analyse. Mais, vous savez, votre réflexion, j'ai la même pour le permis de moto
puis je me questionne, avec la SAAQ, en me disant : Pour moi, c'est
indéniable qu'un jeune de 16, 17 ans, 18 ans qui va chercher son
permis de moto puis qui embarque directement sur un GSX 1100, un Ninja 1000
qui a 175 chevaux-vapeur, ça ne marche pas, ça ne marche pas, là. Il doit
y avoir une progression. J'en conviens, que vous êtes un peu sur cet angle. Mais
on va devoir l'évaluer fortement, là, pour être capable de voir quelle sorte de
marché, quelles sortes de machines les concessionnaires puis les compagnies
proposent. Corrigez-moi, là, si je suis dans le champ, là, mais...
M. Gagnon (Danny) : C'est sûr
que le quad et la motoneige, c'est deux véhicules vraiment différents. Je
suis content de voir que vous connaissiez bien votre marché, parce que vous
connaissiez les motos, puis tout ça. Mais l'industrie, là, peut offrir facilement
des véhicules de 250 cc à des poids très convenables pour des jeunes
utilisateurs, là. Tu sais, il y a déjà eu, dans le passé, des véhicules de 200,
250 cc qui pourraient permettre la randonnée pour des jeunes, des
véhicules qui sont beaucoup plus petits, qui sont mieux adaptés à leur âge.
Donc, l'industrie a un vaste choix, c'est juste d'ouvrir la porte au niveau de
la loi, puis je pense que le marché va s'ajuster puis les fabricants vont
s'ajuster. Bombardier a déjà un véhicule VTT... a déjà eu un véhicule VTT de
200 cc, là, qui était le Rally, qui était un véhicule léger adapté pour
des jeunes.
M.
Bonnardel
:
Bien, j'ai deux autres questions pour vous, avant de passer la parole à
mon collègue, à mon adjoint. L'article 24, vous parlez que le terme
«guide» soit remplacé par «guide touristique» ou «guide d'entreprise». Vous
voyez un problème dans la sémantique ou la définition, juste, de «guide»?
M. Gagnon (Danny) : Oui, parce
que j'ai des clubs, là, qui m'ont envoyé des grands sémantiques en disant...
avec les définitions du dictionnaire sur le mot «guide», puis ça les inquiète beaucoup.
Parce qu'eux, quand on fait des événements au travers le Québec, souvent, les
randonnées sont guidées pour éviter aux gens de se perdre, puis avoir une
journée agréable. Mais on parle de l'ordre de 50, 60, 80 personnes dans
des activités courantes de club, là, puis qui sont encadrées par des agents de
surveillance de sentier. Donc, ça, c'est vraiment une inquiétude de la part des
clubs, de dire : Aïe! il va-tu falloir qu'on ait une formation pour faire
des activités à l'interne au niveau de nos clubs? Donc, c'est vraiment un
élément qui est assez important pour les clubs, là, beaucoup de questionnements
là-dessus.
M.
Bonnardel
:
Dernière question, M. Gagnon. À l'article 54, vous souhaitez qu'on amène
ou qu'on porte le poids maximal des véhicules hors route à 950 kilos, la
largeur maximale de ces machines à <1,67...
M. Gagnon (Danny) :
...
beaucoup de questionnements là-dessus.
M.
Bonnardel
:
Dernière question, M. Gagnon. À l'article 54, vous souhaitez qu'on
amène ou qu'on porte le poids maximal des véhicules hors route à
950 kilos, la largeur maximale de ces machines, à >1,67.
Expliquez-moi pourquoi. Est-ce que c'est parce que les concessionnaires ou les
compagnies font de plus grosses machines ou plus fortes, puis c'est là que vous
voulez suivre le marché? Est-ce qu'on n'endommagera pas plus le réseau, si
c'est comme ça, les ponts, les petits viaducs que nous faisons? Encore une
fois, corrigez-moi.
• (10 h 40) •
M. Gagnon (Danny) : C'est ça.
C'est sûr que... Premièrement, les véhicules, là, les manufacturiers, malheureusement,
ont respecté la règle de 64 pouces, mais ce qui arrive, c'est que, de la
façon que c'est écrit, les véhicules, ils ne mesurent pas 64 pouces, les
véhicules, ils mesurent 65 et 66. Si on prend la carrosserie...
M.
Bonnardel
:
Quand vous dites 64, 65, c'est les VTT ou c'est les... Ce n'est pas les
motoneiges, là?
M. Gagnon (Danny) : Non, les
autoquads...
M.
Bonnardel
:
Les autos, c'est ça.
M. Gagnon (Danny) : Les côte
à côte, O.K.? Puis ils veulent... Ça fait que, là, tu sais, comme là, il y a un
fabricant, Yamaha, qui vient d'introduire un nouveau véhicule. Bon, il mesure
64 pouces. Mais, quand on le met au sol, il mesure 66 parce que le
ballonnement des pneus l'amène à 66. Ce n'est pas... ça fait que... Puis ça,
là, c'est une réalité dans le marché, ça fait depuis 2014 que des
véhicules de ce type-là, où des problématiques liées aux suspensions, liées aux
pneus... sont sur le terrain déjà, là. Les clubs, ils les ont déjà. Donc, si on
les amène...
Moi, j'ai une résolution de mon conseil
d'administration pour les amener à 66 pouces maximum, sans tolérance. Puis
on va aviser tous nos gens, là, que, tout ce qui excède 66 pouces, il va y
avoir un constat, là. On veut vraiment que le marché s'adapte à ça. Et on a eu
des discussions avec l'ensemble des fabricants aussi à ce niveau-là, et la
tendance mondiale sur la fabrication de ces véhicules-là est de 65 pouces.
M.
Bonnardel
: O.K.
Puis dernière question. Vous voulez qu'on réglemente par chevaux-vapeur au lieu
d'un nombre maximal de cylindrées. C'est une nouvelle approche, ça?
M. Gagnon (Danny) : Oui. Bien,
c'est une nouvelle approche... ce n'est pas la première fois qu'on le demande,
là. On l'a demandé dans plusieurs mémoires, là, ça n'a jamais été retenu. Mais,
vous savez, on est dans une industrie de haute technologie, là. Les moteurs de
VTT, aujourd'hui, puis les moteurs de motoneiges quatre temps, là, c'est
des moteurs de formule 1 au niveau de la technologie, là. C'est des
moteurs très avancés en technologie. Et, 1 000 cc, là, on est déjà
rendu à 185 forces de moteur dans des côte à côte. Donc, à un moment donné,
il faut arrêter. Puis 1 000 cc... Les formules 1, ils ont
1 500 et ils ont 900 forces de moteur. Ça fait que 1 000 cc,
là, dans une industrie de haute technologie comme celle-ci, là, on ne vient pas
limiter la puissance des moteurs, on vient limiter la cylindrée, mais on
continue à être en hausse de performance pour ces types de véhicules là.
M.
Bonnardel
:
M. Gagnon, je vais laisser la parole à mon adjoint. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, le député de
Beauharnois. M. le député, il reste 4 min 50 s.
M.
Reid
: Merci,
Mme la Présidente. M. Gagnon, bonjour. Merci <d'être là...
M. Gagnon (Danny) :
...la cylindrée, mais on continue à être en hausse de performance pour ces
types de véhicules là.
M.
Bonnardel
:
M. Gagnon, je vais laisser la parole à mon adjoint. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, le député de
Beauharnois. M. le député, il reste 4 min 50 s.
M.
Reid
:
Merci, Mme la Présidente. M. Gagnon, bonjour. Merci >d'être là en
virtuel. Écoutez, moi, j'aimerais vous entendre, à la section III,
article 25, où vous parlez d'un programme d'assurance menacé, où vous
parlez de libre choix, puis vous dites : «...depuis deux ans, [il y a]
recrudescence importante du taux de délinquance relativement à l'absence
d'assurance de responsabilité civile.» Et là vous dites que le programme est
menacé. Je ne suis pas familier avec votre industrie puis j'aimerais un petit
peu plus de détails à ce niveau-là. Qu'est-ce que vous entendez par ce qui est
écrit dans ce paragraphe-là?
M. Gagnon (Danny) :
Bien, c'est qu'on veut... puis ce qu'on demande, là, vraiment, là… L'élément clé,
là, c'est que présentement l'AMF nous demande de laisser le libre choix, donc
on laisse le libre choix, les gens, ils l'achètent, puis on rembourse, s'ils
sont... s'ils fournissent une preuve d'assurance, on les rembourse, on leur
rembourse 42 $. On a négocié un programme avantageux pour l'ensemble des
membres du Québec, et ça aussi, ça contribue, quant tu as... Plus qu'on a de
membres d'assurés avec l'assureur, avec le programme, bien, ça contribue à
payer la prime d'assurance, aussi, des clubs. Donc, vraiment, ça redonne
500 000 $, environ, dans le milieu.
Et là, bien, avec le... Ce qu'on demande,
nous, c'est que, lorsqu'un assureur… lorsqu'un utilisateur cancelle sa police
d'assurance, on demande que la compagnie d'assurance de cet assuré-là nous
avise que l'assurance n'est pas valide, nous avise que l'assurance n'est pas
valide, de façon à vraiment maintenir l'avantage du programme en place puis maintenir
le support aux clubs que ce programme-là amène.
Parce que, là, avec le libre choix, on a
de plus en plus de résiliations. Tu sais, motoneiges, dans le temps, il y avait
comme 3 000 résiliations par année; je pense qu'ils sont rendus à
10 000, 15 000. Nous, on est à 10 000, 15 000, aussi, de
résiliations. Donc, à un moment donné, l'assureur va dire : Non, non, on
revient à l'ancienne formule, puis là, bien, les clubs vont repayer de
l'assurance, puis ça va leur coûter entre 500 000 $ et
600 000 $, 700 000 $. Ça fait qu'on…
M.
Reid
:
Mais, à travers ça, vous dites qu'il y a une délinquance, en fait, au niveau de
l'absence d'assurance responsabilité civile, c'est-à-dire qu'ils ne s'assurent
pas, carrément?
M. Gagnon (Danny) : Oui.
Il y en a qui ne s'assurent pas, carrément, là. La recrudescence, elle est là
de plus en plus. Puis aussi, bien, vu qu'on n'est pas formés, on reçoit des
papiers qu'il y a n'importe quoi, là. Tu sais, quand les gens demandent la
résiliation de leur police, bien, ça, c'est directement avec l'assureur, ce
n'est pas nous qui faisons le remboursement. Mais ça amène une augmentation de
gens qui circulent en sentier sans être assurés.
M.
Reid
:
Parfait, merci. Je vais céder la parole à mon collègue.
La Présidente
(Mme Grondin) :...nous poursuivons avec
le député de Bourget. M. le député, il reste deux minutes.
M. Campeau : Bonjour, M. Gagnon.
Dans le même ordre d'idées, qu'est-ce que vous faites, qu'est-ce que votre
association fait pour les délinquants? Est-ce qu'il y a moyen de les dénoncer?
Est-ce qu'il y a moyen de les arrêter sur place? Est-ce qu'il y a quelque chose
que vous pouvez faire?
M. Gagnon (Danny) :
Présentement, on a des agents de surveillance de sentiers, on a deux catégories
d'agents de surveillance qui sont <formés par...
M. Campeau : ...M. Gagnon.
Dans le même ordre d'idées,
qu'est-ce que vous faites,
qu'est-ce
que votre
association fait pour les délinquants?
Est-ce qu'il y a
moyen de les dénoncer?
Est-ce qu'il y a moyen de les arrêter sur place?
Est-ce
qu'il y a
quelque chose que vous pouvez faire?
M. Gagnon (Danny) :
Présentement, on a des agents de
surveillance de sentiers, on a
deux
catégories d'agents de
surveillance qui sont >formés
par l'École nationale de police, donc qui sont habilités à appliquer la loi.
Puis on salue la décision de permettre à ces agents-là de vérifier le permis de
conduire. Donc, on est capables d'émettre des constats et on est capables aussi
de... Puis on a une entente de partenariat avec la Sûreté du Québec. Au lieu
que les constats soient directement émis journalièrement, on a un délégué dans
chacun des postes du Québec, à la Sûreté, qui va émettre les constats pour nous
dès qu'on remet notre rapport.
M. Campeau : Autre question,
très générale, c'est : Est-ce que vous avez des craintes que... ou, en
fait, que ce soit pour, en faveur ou contre, là, par rapport au tourisme? Ce projet
de loi là, voyez-vous que ça va aider le tourisme, nuire au tourisme ou... Comment
vous voyez ça?
M. Gagnon (Danny) : Bien, ça
peut aider le tourisme parce que ça va les sécuriser. Parce que, vous savez,
être un guide de montagne, en Europe, là, c'est quasiment un an d'études,
là. Ça fait qu'être un guide de motoneige, ce n'est pas bien, bien d'études, ou
un guide de quad, ce n'est pas beaucoup d'études, c'est : Regarde, le gaz
est là, le brake est là.
Ça fait que c'est sûr que nous, on va...
Moi, d'ailleurs, je vais siéger sur ce comité-là. Nous, ce qu'on va préconiser,
c'est une légère formation de conduite, pour bien comprendre le comportement
des véhicules, et aussi un léger encadrement sur la loi, expliquer la loi, sur
des détails qui ne sont pas nécessairement expliqués aux touristes. Moi, j'ai déjà
été guide touristique, ça fait que je le sais. Et aussi aider les guides à
faire de la gestion de groupe. Parce que tu as beau être guide, là, s'il y en a
un qui a payé 4 000 $ pour faire son voyage de motoneige puis qui a
décidé de dépasser le guide, là, tu es dans le trouble. Ça fait que ça, c'est
des éléments qu'il faut améliorer au niveau de la formation des guides, de la
gestion des groupes.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. Gagnon. Nous allons poursuivre les
échanges avec l'opposition officielle. M. le député de Mont-Royal—Outremont,
vous avez 11 minutes.
M.
Arcand
:
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Gagnon, c'est un grand plaisir de vous
recevoir aujourd'hui. Vous dites, dans votre document, que vous avez 404 000 véhicules,
qu'il y a 404 000 véhicules hors route de type quad en circulation.
Si on regarde l'état actuel, il y a combien de… à votre avis, chez... il n'y a probablement
pas de statistique précise, là, mais des jeunes de 14 à 16 ans qui en
utilisent, est-ce que c'est un grand nombre, actuellement, d'après ce que vous
savez?
M. Gagnon (Danny) : Bien, actuellement…
Ah! il n'y a pas vraiment de statistique, mais à l'époque, là, quand on
était... on donnait à des jeunes de 14 ans, on donnait aux alentours de 4 000 cours
de conduite par année à des jeunes de 14 ans, là. Là, maintenant, on
donne... ce n'est plus des jeunes de 14 ans, là, maintenant, ce qu'on
donne comme formation, c'est des adultes qui conduisent un quad modifié pour
transporter un passager, on en donne 2 500 par année.
Mais <c'est sûr...
M. Gagnon (Danny) :
...aux alentours de 4 000 cours de conduite par année à des jeunes de
14 ans, là. Là,
maintenant, on donne... ce n'est plus des jeunes de
14 ans, là, m
aintenant, ce qu'on donne comme formation, c'est des
adultes qui conduisent un quad modifié pour transporter un passager, on en
donne 2 500 par année.
Mais >c'est sûr que les jeunes,
là, ils les utilisent pareil, les VTT. Allez dans les campings, allez partout,
l'été, vous allez les voir circuler. Ils circulent pas de casque, ils n'ont
jamais été sensibilisés à la sécurité de ces véhicules-là, ils n'ont pas de
connaissances sur le comportement des véhicules. Vous savez, un véhicule hors
route, là, quand on freine, là, avec un VTT, là, il faut freiner avec les roues
droites. On ne peut pas freiner avec le guidon tourné. Ça, c'est des techniques
qu'on met en scène, on leur fait pratiquer en formation de conduite. C'est des
éléments qui contribuent à améliorer la sécurité. Parce que, dès qu'on freine… freinage
d'urgence avec le guidon tourné, on capote. Donc, c'est toutes des... ça
contribue à l'amélioration de développer des réflexes naturels.
Puis, vous savez, au Québec — malheureusement,
c'est le Québec, là — les jeunes de 10 ans, ils conduisent des
tracteurs sur les fermes, ils conduisent tout. Ça fait que, nous, ce qu'on
veut, c'est améliorer le bilan de sécurité sur les jeunes. C'est pour ça qu'on
demande que ce soit avec un véhicule adapté, parce que les accidents sur les
jeunes, c'est avec des véhicules d'adultes, qui ne sont pas conformes, en lien
avec le poids du jeune puis le poids du véhicule. Parce que les véhicules tout-terrain
qui sont munis de pneus à basse pression, le comportement du conducteur est
pour 80 % de la stabilité du véhicule. Donc, c'est très, très important
d'avoir une bonne formation puis de connaître les déplacements de poids sur le
véhicule afin d'influencer le comportement.
• (10 h 50) •
M.
Arcand
:
O.K. Est-ce que je vous cite correctement en disant que... Ce que je comprends
de ce que vous nous dites, c'est que, compte tenu que les deux causes
principales, c'est toujours la vitesse puis c'est l'alcool, que ce n'est pas
nécessairement le problème majeur, de 14 à 16 ans, que ça peut... que
c'est souvent plus... des jeunes qui sont plus âgés, disons, qui... c'est plus
entre 16 et 24, probablement, que les accidents se font plus. Est-ce que c'est
un peu ça qui est derrière votre pensée actuellement?
M. Gagnon (Danny) : ...il y a
très, très peu d'accidents avec des jeunes, là, de moins de... de 14 ans,
là, il y a très peu d'accidents. Malheureusement, quand il y en a un, on en
entend parler plus parce que c'est vraiment un jeune, puis tout, un jeune, là.
Mais il y en a peu, là, d'accidents, avec des jeunes, là. Si vous prenez les
statistiques, ce n'est pas à cet âge-là qu'il y a des accidents. Les
statistiques démontrent très clairement que c'est en haut de 25 ans et
plus, là, puis c'est surtout vitesse, et alcool, et non-port des équipements
obligatoires, là, dans le cas des VTT, beaucoup le non-port des équipements
obligatoires, les gens, ils circulent sans porter de casque, tu sais?
M.
Arcand
: O.K.
Mais je vois que le ministre n'est pas nécessairement prêt à, nécessairement,
changer actuellement cela. On verra, lors de l'étude du projet de loi en
détail. Mais est-ce <qu'il y a une...
M.
Arcand
:
...
O.K. Mais je vois que le
ministre n'est pas nécessairement
prêt à, nécessairement, changer actuellement cela. On verra, lors de l'étude du
projet de loi en détail. Mais est-ce >qu'il y a une recommandation
supplémentaire que vous feriez? Admettons que, demain matin, on dit :
Écoutez, on laisse aux jeunes de 14 ans, est-ce qu'il y a un encadrement
supplémentaire que vous suggérez?
M. Gagnon (Danny) : On
pourrait mettre un encadrement supplémentaire au niveau des agents de
surveillance de club, tout ça. Puis, bien, les jeunes, peut-être aussi
l'obligation de circuler avec un adulte, là, tu sais, circuler avec un adulte,
là, de façon à ce que l'activité se pratique en famille mais se pratique de
façon sécuritaire, avec des jeunes de 14 ans, dans un réseau de sentiers
encadré, où on a prévu les courbes, on a signalisé les courbes, les pentes, donc
vraiment de quoi de plus sécuritaire.
M.
Arcand
:
Donc, si je vous comprends bien, en fait, s'il y avait quelqu'un qui
accompagnait, finalement, ce jeune-là, c'est ça? C'est un peu ce que vous nous
dites actuellement?
M. Gagnon (Danny) : Oui. Un
accompagnateur adulte.
M.
Arcand
:
Parfait. Merci. Sur la question de l'assurance, je veux juste que vous me
réexpliquiez un peu l'enjeu. Vous dites que les gens n'ont pas beaucoup... en
fait, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas d'assurance sur la responsabilité
civile, entre autres. Est-ce que c'est ça qui est le principal problème? Est-ce
que vous verriez que ce soit quelque chose d'obligatoire? Ou comment vous...
M. Gagnon (Danny) :
...obligatoire au niveau de la loi, mais bien des gens disent : Ah! c'est
un véhicule hors route. Il y a eu aussi beaucoup de désinformation, là, au
niveau des assureurs. Il y a des assureurs et des gens d'assurance qui
informaient... Déjà, j'ai déjà vu, moi, même au cabinet du ministre, un
courtier d'assurance dire au ministre : Bien, les VTT, ils n'ont pas
besoin d'être assurés, ils sont assurés avec le cabanon. Non, non, les VTT, ce
n'est pas assuré avec le cabanon, là, ça prend une police d'assurance
responsabilité civile. Ça fait qu'il y a beaucoup de gens que leur véhicule de
VTT, il n'est pas assuré.
Puis nous, dans le cadre du programme, le
droit d'accès est obligatoire à l'achat du droit d'accès. Donc, les gens, ils
l'achètent puis ils le paient, au coût de 42 $, mais ils le résilient, il
y a la possibilité de le résilier, donc, puis c'est superfacile à résilier, là,
ça se fait en ligne. Donc, vraiment, ce qu'on demandait, nous autres, c'est que…
dans les règles de l'AMF, c'est que, oui, vous voulez avoir le libre choix, on
est d'accord avec ça, mais, dès qu'une personne résilie ou résilie sa police
d'assurance, on veut être avisés. Ce qui n'est pas le cas, là, de tous les
assureurs. On voudrait que l'ensemble des assureurs avisent, nous avisent que
tel client a résilié sa police d'assurance ou est arrivé sa date de fin, il n'a
pas renouvelé, de façon à limiter la délinquance au niveau de l'assurance.
M.
Arcand
:
O.K. La question aussi, c'est… vous parlez des agents de surveillance, là on
parle, évidemment, d'amendes qui vont être plus importantes. Vous parlez des
agents de surveillance, vous <parlez...
M.
Arcand
:
…
O.K. La
question aussi, c'est… vous parlez des agents de
surveillance, là on parle,
évidemment, d'amendes qui vont être plus
importantes.
Vous parlez des agents de surveillance, vous >parlez des trois catégories,
là, qui existent, les agents spécialisés, les agents de surveillance. Par
rapport à la situation actuelle que l'on vit, et si on prend pour acquis qu'éventuellement
ce projet de loi là risque d'être adopté dans les semaines qui viennent, est-ce
que ça change la vie des agents de surveillance de façon importante? Vous ne
semblez pas réclamer plus de pouvoirs de la part des agents de surveillance,
vous… Est-ce que ça complique un peu la vie? Est-ce que ça leur donne des
outils? Comment vous évaluez ces éléments-là? Est-ce que vous prenez pour
acquis qu'il y a à peu près juste les agents de la Sûreté du Québec ou, enfin,
les gens… les policiers vont être en mesure de donner les amendes comme telles?
Est-ce que vous voyez beaucoup de différences par rapport à ce qui existe actuellement?
M. Gagnon (Danny) : Bien,
nous, on a comme peut-être prévu le coup, là, parce que, voilà deux ans,
on a fait une réforme sur les agents, on a fait une étude sur le profil des
agents. Donc, vraiment, la catégorie 1, qui est l'agent de club, c'est une
personne qui va être plus dédiée à la sécurité des utilisateurs, indiquer les
défauts de signalisation, les trous dans le sentier, être un ambassadeur de son
club, informer les gens. Ça, c'est la catégorie des clubs.
Et les agents spécialisés, c'est des
agents qui sont formés pour l'application de la Loi sur les véhicules hors
route. Donc, eux, ils sont formés par l'École nationale de police. On a créé un
partenariat avec l'École nationale de police. Parce qu'avant ça tu allais
suivre ton cours d'agent de surveillance de sentiers puis tu étais accepté.
Maintenant, avec l'École nationale de police, pour les deux catégories...
bien, les catégories 2 et 3, bien, si le gars, il ne passe pas l'examen de
l'École nationale de police, il ne devient pas agent de surveillance de sentiers.
Puis les gens qui s'inscrivent à la
formation spécialisée ou provinciaux, ce sont des gens qui ont un profil
psychologique ou un profil d'application de la loi, donc on est… Puis, avant ce
dernier projet de loi là, ils n'avaient pas le droit de demander un permis de
conduire, donc ils n'avaient pas le droit d'avoir une identification formelle
des contrevenants. Maintenant, avec le nouveau projet de loi, ce qui change
leur vie, c'est qu'ils ont accès au permis de conduire, donc ils vont être
capables d'émettre… de faire émettre des constats.
Et l'autre élément aussi qui est
important, c'est... Nous, on encadre un réseau de sentiers. Des fois, on voit
un délinquant, à côté du sentier ou dans un champ où... — on a des
problématiques un peu partout au Québec — on ne pouvait pas
intervenir, on n'avait pas le droit d'intervenir. Donc, ça, c'était une
problématique importante. Parce que, des fois, on a des propriétaires terriens
qui nous disent : Bien là, moi, j'ai de la délinquance sur ma propriété,
mais pas dans le sentier, elle est ailleurs sur ma ferme, elle est ailleurs,
sur mon… tu sais, ils vont à ma cabane à sucre ou ils vont ça. Puis on ne
pouvait pas y aller, avant. Ça fait <que ça…
M. Gagnon (Danny) :
...on
n'avait pas le droit d'intervenir. Donc, ça, c'était une
problématique importante. Parce que, des fois, on a des propriétaires terriens
qui nous disent : Bien là, moi, j'ai de la délinquance sur ma propriété,
mais pas dans le sentier, elle est ailleurs sur ma ferme, elle est ailleurs,
sur mon… tu sais, ils vont à ma cabane à sucre ou ils vont ça. Puis on ne
pouvait pas y aller, avant. Ça fait >que ça, pour les agents
provinciaux, c'est un changement important parce qu'on va pouvoir contribuer à
aider nos cédants de droits de passage à encadrer mieux les délinquants puis à
intervenir.
M.
Arcand
:
Est-ce que vous pensez que ça va prendre plus de monde, éventuellement, pour
faire régner l'ordre une fois que le projet de loi sera adopté?
M. Gagnon (Danny) : Bien,
éventuellement, ça va prendre...
La Présidente (Mme
Grondin) : M. Gagnon, je vous invite à répondre, il vous
reste à peine 30 secondes.
M. Gagnon (Danny) : Effectivement,
éventuellement, ça va prendre plus d'agents. Mais la formation est continuelle.
Là, présentement, on est un petit peu arrêtés à cause de la... ralentis à cause
de la COVID, là, mais, vraiment, oui, on va avoir plus d'agents. Puis il y a
plus d'agents qui sont intéressés à l'application de la loi aussi.
M.
Arcand
:
J'ai peut-être le temps, vite. La fédération des motoneiges demande une largeur
de 1,28 mètre. BRP ont la même position que vous, ils disent
1,68 mètre. Est-ce qu'il faudrait préciser, dans le projet de loi, les
types de véhicule ou dans un futur règlement? En tout cas, est-ce que vous
voyez ça d'une façon positive?
M. Gagnon (Danny) : Oui,
c'est positif. Puis il faut préciser dans le type de véhicule.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci beaucoup, M. Gagnon.
Merci beaucoup. Donc, nous poursuivons les échanges avec la deuxième opposition.
Mme la députée de Mercier, vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : Merci, Mme
la Présidente. Merci beaucoup, monsieur, pour votre présentation. J'aimerais
que vous m'expliquiez un peu mieux, à l'article 15, ce que vous dites dans
votre mémoire, parce que je ne connais pas très bien ça. Vous dites qu'il
faudrait qu'il y ait une modification à cet article-là, qu'il y ait des
précisions pour y intégrer l'obligation du promoteur d'obtenir un engagement
écrit et signé. Puis vous dites que ce type d'engagement est parfois pris à
votre insu par des tiers qui devraient avoir la transparence, pour ne pas dire
la décence, de vous consulter avant d'engager vos fonds. Peut-être m'expliquer
par un exemple concret, c'est quoi, la problématique qui est là.
M. Gagnon (Danny) :
Bien, je vais vous donner un exemple. C'est que les clubs de quad ou les clubs
de motoneige, les municipalités, les MRC peuvent faire des demandes d'aide
financière au programme du ministère des Transports, le programme MTQ faune infrastructures,
et ils doivent, quand ils déposent leur projet, déposer un montage financier. Ça
fait que, là, ils ne nous appellent pas puis ils disent : O.K. La fédération
des clubs quads, elle va mettre 25 000 $, tu sais?
• (11 heures) •
Puis là, justement, tout récemment, j'ai
ville de Forestville qui ont été accordés pour un projet de
500 000 $. Moi, je ne suis pas au courant. J'ai une rencontre avec la
mairesse, elle dit : Là, vous autres, les quads, il faut que vous potez
50 000 $. Dans ça, on a mis votre montant à 50 000 $. Les
deux clubs de motoneige, ils mettent 25 000 $, puis, vous, vous
devez mettre 50 000 $. Donc, moi, là, je ne suis pas au courant, donc,
puis là, bien, quand j'arrive à mon C.A. avec ça, il dit : Là, crime, on
n'est pas pour passer pour des tatas. Ça fait qu'on va le mettre, le
50 000 $, mais là, crime, <on est pris...
>
11 h (version révisée)
< M. Gagnon (Danny) :
...votre montant à 50 000 $. Les deux clubs de motoneige, ils
mettent 25 000 $, puis, vous, vous devez mettre 50 000 $.
Donc, moi, là, je ne suis pas au courant, donc, puis là, bien, quand j'arrive à
mon C.A. avec ça, il dit : Là, crime, on n'est pas pour passer pour des
tatas. Ça fait qu'on va le mettre, le 50 000 $, mais là, crime, >on
est pris à supprimer des projets dédiés pour la fédération pour supporter nos clubs.
Puis ça, c'est de même dans tous les cas, là, que ça soit un club de motoneige
qui fasse une demande de subvention sur ce programme-là... il met une cote et,
s'il décide que le club met 20 000 $, ils mettent 20 000 $
pour le quad puis ils ne nous en parlent jamais. À un moment donné, ça ne
marche pas, là.
Mme Ghazal : Mais vous
finissez par payer quand même? C'est ce que je comprends.
M. Gagnon (Danny) : On
finit par payer, mais on n'a pas d'argent pour payer. Ça fait qu'on paie, là,
mais on affecte d'autres projets, là, tu sais?
Mme Ghazal : O.K. Donc,
vous voulez que ça soit mieux précisé dans la loi. Je ne sais pas si j'ai le
temps pour une...
La Présidente (Mme Grondin) :Il reste 30 secondes.
Mme Ghazal : O.K. Puis je
voulais savoir, est-ce qu'il y a comme des cas où c'est possible... Est-ce que,
par exemple, vous auriez une ouverture pour que, dans ce type de sentier là, il
y ait des endroits où des piétons peuvent traverser, parce qu'en ce moment c'est
totalement interdit, totalement, et de baisser la vitesse pour permettre...
pour toutes sortes de raisons que je n'aurai pas le temps d'expliquer, que des
piétons puissent traverser puis qu'on abaisse la vitesse? Est-ce que c'est
quelque chose pour laquelle vous auriez une ouverture ou vous, vous voulez que
ce soit interdit totalement, à jamais?
M. Gagnon (Danny) : Non,
non, nous, on n'a jamais voulu que ça soit interdit...
La Présidente (Mme Grondin) :
M. Gagnon, je suis désolée, on doit passer à la troisième... au troisième
groupe d'opposition, pardon. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez
2 min 45 s.
M. Arseneau : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, M. Gagnon. Très intéressant, votre présentation.
Je ne rentrerai pas avec vous, là, sur les détails des cylindrés et puis de la
puissance des machines, ce n'est pas mon domaine d'expertise, c'est, à
l'évidence, le vôtre. Je voudrais parler de l'âge. Dans votre mémoire, à la
page 3, vous parlez de ramener l'âge minimum de conduite à 14 ans,
mais vous référez à l'article 4.9, là, page 7 du projet de loi, où,
en fait, on dit que, sur des terres privées, le règlement ne s'applique pas.
Donc, ce n'est pas ce à quoi vous faites référence, vous faites vraiment
référence à l'âge minimum, à l'article 16 qui dit que c'est 16 ans
avec un permis de conduire? C'est bien ça que vous voulez?
M. Gagnon (Danny) :
C'est ça.
M. Arseneau : Vous voulez
permettre aux jeunes de 14 ans de circuler sur les sentiers?
M. Gagnon (Danny) : Oui.
Exactement. C'est ça.
M. Arseneau : C'est bien
ça. Et le type de formation... parce que vous avez un argumentaire qui me
semble fondé à l'effet que les bonnes pratiques, les bonnes techniques de
conduite peuvent être inculquées aux plus jeunes et être durables dans le
temps, là, il vaut mieux apprendre avec les bonnes façons de faire. Est-ce que
vous avez déjà ce type de formation là qui est donnée? Et puis en quoi ça
consiste, si c'est le cas?
M. Gagnon (Danny) : O.K.
Bien, déjà, on a déjà ce type de formation là. Nous, on est certifiés par
l'American Safety Institute. Donc, on a eu des instructeurs qui ont été en
Californie suivre leur formation. Ça comprend, à partir du début, le démarrage,
la connaissance des équipements, comment aborder les virages, les freinages
d'urgence, comment aborder les pentes, <comment faire...
M. Gagnon (Danny) :
...ce type de formation là. Nous, on est certifiés par l'American Safety
Institute. Donc, on a eu des instructeurs qui ont été en Californie suivre leur
formation. Ça comprend, à partir du début, le démarrage, la connaissance des
équipements, comment aborder les virages, les freinages d'urgence, comment
aborder les pentes,> comment faire un... mettons qu'on est dans un... si
on était dans un pit de sable, comment faire un virage en U de façon à ce que
ça soit sécuritaire, ou comment... s'il n'y a pas possibilité de faire aucun
virage, de comment s'en sortir de façon sécuritaire sans mettre notre vie en
danger puis sans risque.
M. Arseneau : Est-ce que
c'est une formation qui est de longue durée?
M. Gagnon (Danny) : Ça
dure huit heures.
M. Arseneau : Huit heures?
M. Gagnon (Danny) : Ça
dure une journée.
M. Arseneau : D'accord.
Une petite... Est-ce que vous êtes en mesure de faire une comparaison avec la
réalité, la conduite des véhicules hors route à l'extérieur du Québec, ailleurs
au Canada?
M. Gagnon (Danny) :
Bien, ailleurs au Canada, c'est comme «free-lance», là, c'est 12 ans, six
ans, c'est... l'âge est beaucoup plus bas que tout le Canada au complet, là. Nouveau-Brunswick,
c'est 12 ans, en Ontario, c'est 12 ans, en Alberta, c'est six ans. On
est les seuls à 16 ans, là, dans tout le Canada.
M. Arseneau : Puis est-ce
qu'à votre connaissance il y a davantage d'accidents ailleurs?
M. Gagnon (Danny) : Je n'ai
pas de statistique sur les accidents ailleurs. Par contre, je sais qu'il y a
plusieurs années, en Alberta, ils ont fait une étude sur les jeunes qui avaient
suivi une formation, pour les suivre dans le temps, avec la Santé publique,
pour voir s'il y avait des accidents, puis le taux d'accidents était
pratiquement...
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M.. Merci beaucoup, M. Gagnon. Donc, je vous remercie pour la
contribution à nos travaux.
Je suspends quelques instants afin de
permettre aux représentants de la fédération des clubs de motoneiges du Québec
de prendre place. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 05
)
(Reprise à 11 h 08)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, bonjour. Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite maintenant la bienvenue aux
représentants de la fédération des clubs de motoneiges du Québec. Je vous
rappelle, Mme et M., que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, et
par la suite nous allons procéder à la période d'échange avec les membres de la
commission. Je vous invite à vous présenter, chacun d'entre vous. Merci.
Allez-y, la parole est à vous.
Fédération des clubs de motoneigistes du Québec
(FCMQ)
(Visioconférence)
Mme Krim (Nacéra) :
Bonjour. Nacéra Krim, de la fédération des clubs de motoneiges.
M. Garneau (Michel) :
Bonjour. Michel Garneau, de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.
La Présidente (Mme Grondin) :
...commencer.
Mme Krim (Nacéra) :
Merci. M. le ministre des Transports, Mme la Présidente, chers parlementaires
de la commission, nous souhaitons tout d'abord vous remercier de nous accorder
l'opportunité de nous exprimer lors de ces consultations particulières de ce projet
de loi. Notre fédération est très honorée d'avoir participé à l'élaboration de
la refonte de la loi VHR au même titre que de nombreux partenaires que vous
avez consultés.
Nous accueillons donc très favorablement
ce projet de loi dans sa globalité. À <cet effet...
Mme Krim (Nacéra) :
…de nous exprimer lors de ces
consultations particulières de ce
projet
de loi. Notre fédération est très honorée d'avoir participé à l'élaboration de
la refonte de la loi VHR au même titre que de nombreux partenaires que vous
avez consultés.
Nous accueillons donc très
favorablement ce
projet de loi dans sa globalité. À >cet effet,
permettez-nous de partager avec vous quelques recommandations.
• (11 h 10) •
M. Garneau (Michel) :
Sécurité des utilisateurs, recommandation 1 : nous vous recommandons
de retirer le mot «concessionnaire» à la fin du premier paragraphe du premier
alinéa de l'article 4 du projet. Le fait que les concessionnaires puissent
se soustraire des exigences de la nouvelle loi, lors d'une démonstration ou
d'un essai, est problématique, pour nous. Plus précisément, cela ouvre la porte
à des pratiques qui pourraient s'avérer dangereuses. Les démonstrations et
essais doivent se faire en plein respect de l'encadrement légal prévu.
Recommandation 2 : nous vous
recommandons de statuer la largeur maximale d'une motoneige afin qu'elle soit
limitée à 1,28 mètre. Dans le premier paragraphe du premier alinéa de
l'article 54, on indique que «la largeur maximale d'un véhicule hors route
ne doit pas excéder 1,62 mètre», une mesure qui est nettement supérieure à
la limite actuelle de 1,28 mètre. Nos sentiers sont aménagés en fonction
de la limite actuelle. La possibilité de permettre la circulation de véhicules
d'une largeur nettement supérieure... (panne de son) ...pour les utilisateurs
de nos sentiers.
Recommandation 3 : nous vous
recommandons de statuer que la largeur maximale d'un véhicule d'entretien soit
haussée légèrement à 3,7 mètres. Actuellement, certains de nos clubs
utilisent des grattes d'une largeur de 12 pieds ou 3,66 mètres et la
modification proposée permettrait d'accueillir nos équipements actuels.
Recommandation 4 : nous vous
recommandons de faire des «snowbikes» une catégorie unique de VHR. Dans le
projet de loi actuel, aucune précision quant aux classifications des types de
véhicules n'est élaborée. Ceci soulève une préoccupation, pour nous, en raison
d'un type de véhicule communément connu sous le nom «snowbike». Conçus
principalement pour une utilisation hors-piste, leurs caractéristiques de
conduite font en sorte qu'ils ne sont pas compatibles au partage des sentiers
avec des motoneiges. Aujourd'hui, puisque ceux-ci sont immatriculés en tant que
motos, nous pouvons leur refuser l'accès aux sentiers. Toutefois, si un
fabricant réussissait à en faire homologuer un en tant que motoneige, nous
perdrions la possibilité de les interdire.
Mme Krim (Nacéra) :
Recommandation 5 : nous recommandons de mettre en place un règlement
qui permettrait de limiter le type de véhicules circulant sur les sentiers de
motoneige localisés dans les emprises des chemins multiusages. L'article 67
de ce projet de loi spécifie que «sur les terres publiques, la circulation des
VHR est permise, sous réserve des conditions et restrictions imposées» par un
ensemble de lois. L'objet de cette recommandation est basé sur la Loi sur
l'aménagement durable du territoire <forestier…
Mme Krim (Nacéra) :
...
l'article 67 de ce projet de loi spécifie que «sur les terres
publiques, la circulation des VHR est permise, sous réserve des conditions et restrictions
imposées» par un ensemble de lois. L'objet de cette recommandation est basé sur
la Loi sur l'aménagement durable du territoire >forestier. Plus
précisément, le premier alinéa de l'article 42 a pour effet de permettre
la circulation de tout type de véhicule sur les chemins multiusages.
L'article 42 se poursuit avec
l'alinéa suivant, qui indique que «le ministre peut, pour des raisons d'intérêt
public, restreindre, aux conditions qu'il détermine, l'accès à un chemin
multiusage ou en interdire l'accès». À cet effet, à des fins de sécurité, nous
souhaiterions que le gouvernement mette en place un règlement qui permettrait
de limiter le type de véhicule circulant sur les sentiers localisés dans l'emprise
des chemins multiusages en dehors de la chaussée.
Nos sentiers sont aménagés, comme l'a
rappelé mon collègue, en fonction de pouvoir accueillir deux motoneiges
circulant en sens inverse. La possibilité de nous y... que nous y retrouvions
un véhicule d'une largeur supérieure ou encore aux caractéristiques de conduite
dramatiques différentes met la sécurité de tous les utilisateurs en danger. Une
collision entre une motoneige et un véhicule de largeur et de poids nettement
supérieurs pourrait facilement être fatale pour les motoneigistes.
Sécurité du réseau. Les sentiers demeurent
actuellement l'endroit le plus sécuritaire pour la pratique de la motoneige. Il
faut donc être en mesure de pouvoir continuer à offrir un réseau de sentiers
qui est sécuritairement aménagé, signalisé et entretenu. Il faut ainsi prévoir
un niveau de financement adéquat pour son entretien et son maintien.
Recommandation 6 : nous
recommandons que seuls les programmes d'aide financière visant l'assistance des
clubs d'utilisateurs de véhicules hors route, le développement et l'entretien
des infrastructures pour ces véhicules ou la protection de la faune et des
habitats fauniques soient financés par le FARR, et ce, dans les proportions
actuelles.
Recommandation 7 :
nous recommandons que les programmes d'aide financière à l'abandon des
véhicules hors route non performants sur le plan environnemental ou
encourageant le remplacement à l'acquisition de véhicules plus performants sur
le plan environnemental soient financés par le fonds électrique et de
changements climatiques.
Recommandation 8 : nous
recommandons que les deux programmes nommés aux troisième et quatrième
paragraphes du premier alinéa de l'article 15 devraient être financés par
une majoration sur la ponction faite sur les droits perçus sur
l'immatriculation des VHR. Nous appuyons les deux programmes cités ci-dessus.
Toutefois, pour des raisons indiquées précédemment, le financement de ceci ne
doit pas compromettre les investissements sur le réseau. Une majoration sur la
ponction permettrait de financer lesdits programmes.
Enfin, pour revenir brièvement à la
problématique liée au premier alinéa de l'article 42 de la LADTF, l'accès
universel à un chemin multiusage <empêche les clubs...
Mme Krim (Nacéra) :
...
investissements sur le réseau. Une majoration sur la ponction
permettrait de financer lesdits programmes.
Enfin, pour revenir brièvement à la
problématique liée au premier alinéa de l'article 42 de la LADTF, l'accès
universel à un chemin multiusage >empêche les clubs de tarifer les
utilisateurs des sentiers qui s'y retrouvent. Rappelons que les coûts
d'aménagement et d'entretien de ces sentiers représentent des dépenses majeures
pour les clubs en question, le tout sans en retirer un bénéfice financier. En
outre, dans de nombreux cas, si l'entretien de certains chemins forestiers historiquement
non déneigés n'était pas assuré par... (panne de son) ...l'accès pour les
autres utilisateurs... (panne de son) ...impossible.
Alors qu'un important travail a été fait
par le MFFP, ces deux dernières années, afin de permettre de tarifer sur
certains chemins multiusages en fonction de leur classe, nous comptons toujours
plus de 2 500 kilomètres de sentiers sur lesquels nous ne pouvons pas
tarifer les motoneigistes qui les utilisent.
M. Garneau (Michel) :
Recommandation 9 : nous recommandons que la prochaine LVHR fournisse tous
les outils nécessaires à nos agents de surveillance et aux agents de la paix
afin d'assurer que les systèmes d'échappement modifiés puissent être éliminés
de nos sentiers.
La sécurité à long terme de notre réseau
comporte des éléments non monétaires. Nous parlons ici de la préservation des
droits de passage, qui sont accordés par des propriétaires fonciers généreux,
lesdites permissions nous permettant d'y aménager des sentiers. Avec plus de 16 000 kilomètres
de sentiers situés sur des terres privées, le maintien de ces droits de passage
est un élément critique à sa pérennité ainsi qu'à notre industrie.
Depuis de nombreuses années, la rétention
et l'obtention des droits de passage sont de plus en plus problématiques, et
ce, en grande partie dû à la nuisance causée par les niveaux sonores excessifs
produits par certaines motoneiges. La source du problème est l'utilisation de
systèmes d'échappement modifiés. Ceux-ci n'ayant pas à respecter des normes
sonores, comme c'est le cas avec les systèmes d'origine, sont bruyants à un tel
point qu'ils briment la qualité de vie des propriétaires fonciers et autres
riverains. Il faudra donc prévoir la mise en place d'un encadrement légal qui
est à la fois efficace et simple à utiliser. En absence d'une résolution
positive de cet enjeu, la pérennité à long terme de notre réseau est vouée à
l'échec. Tout aussi important, la qualité de vie et la quiétude des citoyens
continueront à être brimées.
Sécurité de l'environnement. La sécurité
de l'environnement est un autre enjeu crucial. Dans les faits, la superbe
opportunité d'interagir de façon intime et personnelle avec l'environnement
motive bon nombre de motoneigistes à pratiquer ce loisir. Il va de soi que la
préservation de notre faune et flore est l'un des éléments que nous aimerions
voir renforcir davantage.
Recommandation 10...
La Présidente (Mme Grondin) :
Je vous invite... M. Garneau, je vous invite à terminer. Il vous reste 30 secondes.
M. Garneau (Michel) :
Nous recommandons que la sanction liée à la contravention du premier... du
deuxième alinéa de l'article 47 soit augmentée. Et enfin, notre... Deux
autres. Nous recommandons que les sanctions <pénales...
La Présidente (Mme Grondin) :
...je vous invite... M. Garneau, je vous invite à terminer. Il vous reste
30 secondes.
M. Garneau (Michel) :
Nous recommandons que la sanction liée à la contravention du premier... du
deuxième alinéa de l'article 47 soit augmentée. Et enfin, notre... Deux
autres. Nous recommandons que les sanctions >pénales monétaires que l'on
retrouve dans le projet de loi, notamment dans les articles 111 à 113,
soient transférées au règlement.
Et la toute dernière : nous
recommandons que l'expression «qu'elle porte les plaques d'immatriculation
valides de ce lieu» soit retirée du quatrième paragraphe du premier alinéa de l'article 14
du Règlement sur l'immatriculation des véhicules routiers. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci. Merci beaucoup, Mme Krim, M. Garneau. Nous allons amorcer la
période d'échange avec le ministre. M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bonjour. Merci, Mme la Présidente. Bonjour à vous deux. Merci d'être là. Vous
avez fait ça de façon très concise. Je commencerais par... Encore une fois, je
suis accompagné de mes collègues, je vais leur laisser la parole aussi, là, mon
adjoint parlementaire et le député de Bourget.
Mon premier point, puis un qui
m'interpelle énormément, c'est le bruit excessif. Quand je dis «bruit excessif»,
c'est tuyau d'échappement. J'ai été très souvent en sentier, j'ai vu beaucoup
de motoneiges et de VTT qui ont des tuyaux d'échappement modifiés. Ici, cela
apporte beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes pour ceux qui habitent
proche, que ce soit quand on est couché à 10 h 30 le soir, puis on
entend quelqu'un arriver à trois kilomètres parce que le tuyau d'échappement
est modifié. Bien, la nuisance, là, le principal problème, selon moi, c'est ça.
Vous dites, dans votre recommandation 9 :
«...[fournit] tous les outils nécessaires [aux] agents de surveillance». Je
pense que vous avez vu, dans la loi, que je souhaitais que nous soyons le plus
sévères possible. On a augmenté les amendes. On donne la possibilité à l'agent
de la paix, en vertu de l'article 63, d'exiger que le véhicule soit
conduit dans un endroit convenable et retenu aux frais du propriétaire jusqu'à...
la situation ait été corrigée. On donne des amendes aux réparateurs qui
contreviennent à l'article 63, des amendes, comme je le mentionnais, donc,
au propriétaire, au conducteur qui contrevient à l'article 63.
• (11 h 20) •
Est-ce que je n'en fais pas assez, selon
vous, là, ou... Quand vous dites «fournir tous les outils», je pense que je
vais assez loin, parce que, pour moi, ça reste le principal fléau dans nos
sentiers, au Québec, tuyau d'échappement modifié, que ce soit ceux qui les
vendent en magasin ou ceux qui les commandent sur Internet puis qui les
installent eux-mêmes. Il faut mettre fin à ça, le plus possible, en tout cas.
Donc, est-ce que j'oublie quelque chose?
M. Garneau (Michel) :
Dans un premier temps, nous souhaitons vous remercier pour votre
conscientisation de la problématique. C'est beau de voir quelqu'un qui
reconnaît l'ampleur du problème. C'est certain que c'est un enjeu sérieux pour
nous.
Pour répondre à votre question, on a
discuté de la chose avec des gens... de nos patrouilleurs, de nos agents de
surveillance, et il y a une certaine inquiétude au niveau de l'application de
la loi. Là, je ne suis pas un juriste, nous ne sommes pas des juristes.
Toutefois, on a certaines craintes qui nous ont été exprimées au <niveau
de...
M. Garneau (Michel) :
...on a discuté de la chose avec des gens... de nos patrouilleurs, de nos
agents de surveillance, et il y a une certaine inquiétude au niveau de
l'application de la loi. Là, je ne suis pas un juriste, nous ne sommes pas des
juristes. Toutefois, on a certaines craintes qui nous ont été exprimées au >niveau
de l'application de la loi, en ce sens de faire coller les infractions en cour.
C'est certain que, nous, dans le fond, ce
qu'on vous demande, on vous fait confiance, hein, vous avez déjà fait un bon
bout de chemin pour nous, on veut juste s'assurer que tous les angles vont
avoir été étudiés pour s'assurer qu'on va détenir les outils nécessaires. On
veut absolument se débarrasser de ces systèmes-là, ça ne donne pas une bonne
image à l'activité, ça nuit à la quiétude des gens. Nous, on veut être des
citoyens responsables. Donc, ce qu'on vous demande, c'est de... le vieux truc
du menuisier, de mesurer deux fois et de couper une fois afin de s'assurer
qu'on va avoir les bonnes mesures et que toutes les charges qui vont être
appliquées vont coller en cour. On ne veut pas laisser de porte de sortie à ces
gens-là.
D'ailleurs, j'aimerais préciser aussi
qu'il faudrait retirer du Règlement de la motoneige certains articles de loi
qui donnent, justement, comme c'est là, des portes de sortie en douceur pour
certains motoneigistes. Avec la loi actuelle, on émet des charges, sous l'article 6,
et malheureusement le Bureau des infractions choisit, eux, d'émettre des
constats selon, là, si je ne me m'abuse pas... je pense, c'est l'article 45
du Règlement sur la motoneige, donc l'amende passe de 275 $ à 125 $.
On fait plus ou moins rire de nous. Donc, on veut s'assurer, nous, que cette
brèche-là va disparaître. On veut vraiment que ces gens-là paient. On ne veut
plus avoir d'échappements modifiés dans nos sentiers.
M.
Bonnardel
:
Bien, je suis content de vous l'entendre dire. Merci des précisions. Vous
pouvez être certains que l'équipe du ministère a pris bonne note de vos
recommandations.
Je vais faire un petit peu de pouce, là, on
parle de tuyaux d'échappement : votre recommandation 4, les «snowbikes».
J'ai connu, dans les sentiers, les Snow-Hawk d'AD Boivin. J'ai déjà roulé
avec... bien, roulé, j'ai déjà, oui, fait de la motoneige avec ces Snow-Hawk,
puis on recule, là, voilà bien des années, mais ces machines... Puis là je fais
un petit clin d'oeil à Patrick Trahan, M. Trahan qui m'a envoyé... , qui
nous a envoyé un mémoire, qui demande lui aussi de reconnaître les Snow-Hawk.
Mais un Snow-Hawk, à la base, là, c'est un motocross — vous me corrigerez
à chaque fois, là — puis un motocross, ça ne circule pas dans les
sentiers. La plupart du temps, les motocross, tuyaux d'échappement sont
modifiés parce que c'est des machines de course.
Vous ne voyez pas, là, une incongruité
là-dedans, là, de permettre les «snowbikes», puis d'avoir un permis spécifique,
puis de leur permettre de rouler? Parce qu'en sentier un «snowbike»,
corrigez-moi, mais ça ne peut pas rouler parce que la neige est aplatie. Il
faut rouler en hors sentier, en tout cas, la plupart du temps, là. Les plus
habiles, peut-être, vont le faire en sentier, mais en hors sentier, c'est plus
le fun. Est-ce que j'ai tort?
M. Garneau (Michel) : Si
vous me permettez. Nous, on demande justement de ne pas les avoir en sentier.
Comme vous, j'ai essayé le Snow-Hawk, j'ai écrit des articles sur le véhicule,
je le connais <très bien...
M.
Bonnardel
:
…il faut rouler en hors sentier, en tout cas, la plupart du temps, là. Les plus
habiles, peut-être, vont le faire en sentier, mais en hors sentier, c'est plus
le fun. Est-ce que j'ai tort?
M. Garneau (Michel) :
Si vous me permettez. Nous, on demande justement de ne pas les avoir en
sentier. Comme vous, j'ai essayé le
Snow-Hawk, j'ai écrit des articles
sur le véhicule, je le connais >très bien, et justement c'est à cause de
la dynamique de conduite. Comme vous savez, c'est un véhicule qui doit pencher
pour prendre les virages, ce qui ouvre à la possibilité de dérapage, ce qui
fait en sorte que le véhicule peut déborder dans la trace de la motoneige.
C'est un véhicule qui est conçu, à la base, pour faire du hors-piste. C'est
pourquoi ce véhicule-là est très populaire, entre autres, dans l'Ouest
canadien, dans l'Ouest américain. Nous, on ne s'oppose pas à l'utilisation de
ces véhicules-là, on veut juste ne pas les avoir dans nos sentiers.
Actuellement, les véhicules qui sont des «snowbikes»,
c'est comme vous dites, c'est soit des motocross ou des motos d'enduro de
compétition. Souvent, dans le cas des motocross, ils n'ont pas à respecter des
normes sonores, hein, ça, on s'entend là-dessus. Mais, mis à part cet
aspect-là, c'est certain que c'est un véhicule que la popularité est en hausse,
ces temps-ci, et notre crainte, c'est que, si on les permet dans les sentiers,
je pense, ça ne serait pas exagéré de dire qu'on va être envahis, et là ça
risque d'amener toute une foule de problèmes et pas juste pour les
motoneigistes, mais également pour les utilisateurs de Snow-Hawk.
Donc, ces gens-là, je ne veux pas être
plate, là, mais, à un moment donné, là, s'ils sont assez nombreux, qu'ils se
prennent en main, puis qu'ils se développent un réseau de sentiers, et puis ils
pourront s'amuser, là, du matin au soir.
M.
Bonnardel
:
O.K. Je termine juste en vous disant que présentement vous avez le pouvoir de
les exclure des sentiers, ces Snow-Hawk.
M. Garneau (Michel) :
Comme c'est là, oui, parce que c'est des véhicules qui sont immatriculés comme
des motos. Là, je peux vous dire que, dans le passé, il y a quelques années
passées, le fabricant Arctic Cat avait commencé à développer un «snowbike» en
vue de le faire homologuer pour l'utilisation des sentiers. Finalement, ils ont
lâché le morceau. Notre crainte à nous, c'est que, si un fabricant choisissait
de compléter le travail qui a été débuté par Arctic Cat et que ce véhicule-là
soit homologué, à ce moment-là, on n'aurait plus cette portion-là. Avec le
libellé de la loi, tel qu'il existe actuellement, on aurait l'obligation de les
accepter dans nos sentiers, chose qui ne serait pas souhaitable du point de vue
sécurité.
M.
Bonnardel
:
O.K. Merci.
M. Garneau (Michel) :
Donc, advenant le cas qu'il y ait des véhicules qui vont se faire homologuer,
on veut une catégorie distincte.
M.
Bonnardel
:
O.K. Merci. Je passe la parole à mon adjoint parlementaire, le député de…
La Présidente (Mme Grondin) :M. le député de Beauharnois, il reste
5 min 30 s.
M.
Reid
: Mme
la Présidente, merci beaucoup. Bonjour à vous deux. Merci d'être là en mode
virtuel. Ce n'est pas évident pour nous non plus, mais merci d'être là.
Écoutez, rapidement, il est question de la
fin d'immunité, dans le projet de loi, qui prévoit différentes mesures qui vont
contribuer à favoriser, comme vous le savez, une cohabitation harmonieuse entre
la pratique récréative des VHR, et avec les activités des autres usagers du
territoire, ainsi qu'avec les voisins des sentiers légalement aménagés.
Bon, il y a eu plusieurs histoires dans le
passé. On entend, par les journaux, il y a eu des problèmes, ainsi de suite. Mais,
selon vous, là, ces mesures-là, est-ce qu'elles vont être efficaces et est-ce
qu'elles vont permettre d'éviter des recours excessifs? Est-ce <qu'on
peut…
M.
Reid
:
...avec les
voisins des sentiers légalement aménagés.
Bon, il y a eu plusieurs histoires dans
le passé. On entend, par les journaux, il y a eu des problèmes, ainsi de suite.
Mais, selon vous, là, ces mesures-là, est-ce qu'elles vont être efficaces et
est-ce qu'elles vont permettre d'éviter des recours excessifs? Est-ce >qu'on
peut... Vous avez entendu, oui?
La Présidente (Mme Grondin) :
Avez-vous bien entendu la question?
M. Garneau (Michel) :
Non. Malheureusement, non. Pouvez-vous répéter, s'il vous plaît?
M.
Reid
:
En fait... D'accord, merci beaucoup. C'est sur la fin de l'immunité. Je voulais
vous entendre là-dessus, en fait, avec ce qui est proposé. Puis, selon vous,
les mesures proposées vont-elles être efficaces et permettront-elles d'éviter
des recours excessifs?
La Présidente (Mme Grondin) :
Vous n'entendez pas bien la question?
M. Garneau (Michel) :
Malheureusement, on ne vous a pas plus entendu.
M.
Reid
:
Je vais vous envoyer un texto.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M.
Reid
: Est-ce
qu'il y a un problème de son?
La Présidente (Mme Grondin) :
Est-ce que... M. le député de Beauharnois...
M. Garneau (Michel) :
Pas en conduisant, par exemple.
La Présidente (Mme Grondin) :...voulez-vous... est-ce que vous souhaitez que, peut-être,
je...
M.
Reid
: Peut-être,
allez-y, oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, votre question était...
M.
Reid
: C'est
sur l'immunité.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, c'est sur l'immunité. Est-ce que vous, vous m'entendez lorsque je parle?
M. Garneau (Michel) :
Oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui? Donc, le député de Beauharnois vous posait une question sur l'immunité.
M.
Reid
: Est-ce
que les mesures vont être efficaces?
La Présidente (Mme Grondin) :Est-ce que les mesures, selon vous, vont être efficaces...
M.
Reid
:
Et vont éviter des recours excessifs.
La Présidente (Mme Grondin) :
...et vont peut-être éviter des recours excessifs?
M. Garneau (Michel) :
Suite à notre analyse des solutions proposées, on croit que ça devrait nous
permettre de maintenir la pérennité de notre réseau. L'autre chose qu'il faut
comprendre aussi, c'est que le domaine de la motoneige a beaucoup évolué, hein,
les motoneiges qui circulaient en 2004 n'existent plus aujourd'hui. Les
motoneiges modernes sont beaucoup plus silencieuses, beaucoup moins polluantes,
émettent beaucoup moins d'odeurs. Donc, forcément, la raison même, si on veut,
pour... les problèmes de nuisance ont largement été réglés sur le plan technologique.
Donc, l'autre élément, c'est qu'on voit,
comme on a eu... suite à la discussion avec le ministre, que toutes les mesures
vont être prises pour enlever les gens, les délinquants qui choisissent de
rajouter... de tourner le fer dans la plaie, si on veut, avec les échappements
modifiés. Donc, dans l'ensemble de tout, nous croyons que les protections qui
sont offertes dans le projet de loi vont nous suffire. Donc, merci pour ça, en
passant.
M.
Reid
:
Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Il reste trois minutes. M. le député de Bourget, vous avez sûrement des
questions?
M. Campeau : J'en ai tout
le temps.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, je vous invite...
M. Campeau : Bonjour à
vous deux. Dans votre première recommandation, vous parlez de retirer le mot
«concessionnaire». Je pense comprendre, là, mais j'aimerais ça avoir un exemple
de ce que ça va faire, selon vous, s'il vous plaît.
• (11 h 30) •
M. Garneau (Michel) :
Bien, si on regarde, avec l'application du mot «concessionnaire», ça soustrait
les concessionnaires de la Loi sur les véhicules hors route. En d'autres mots,
pour revenir, entre autres, aux «snowbikes», hein, il y a des concessionnaires
qui <vendent des «snowbikes»...
>
11 h 30 (version révisée)
<17843
M.
Campeau : ...faire selon vous, s'il vous plaît.
M. Garneau (Michel) :
Bien, si on regarde, avec l'application du mot «concessionnaire», ça soustrait
les concessionnaires de la Loi sur les véhicules hors route. En d'autres mots,
pour revenir, entre autres, aux «snowbikes», hein, il y a des concessionnaires
qui >vendent des «snowbikes». Avec le libellé qui existe actuellement,
malgré le fait que ces véhicules-là ne sont pas permis dans le sentier, le fait
qu'une démonstration organisée par un concessionnaire soit soustraite de la
loi, ça ouvre la porte à l'utilisation de ces véhicules-là dans nos sentiers.
Donc, c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas.
L'autre chose, c'est que, s'il y a des
véhicules qui sont modifiés, bien... Dans le fond, toutes les contraintes, tout
l'encadrement qui est prévu dans la loi, justement, pour rendre la pratique
sécuritaire sont suspendus par l'ajout de ce mot-là. Donc, nous, ce qu'on veut...
on n'est pas contre les essais, on n'est pas contre les démonstrations, on veut
que tout se fasse conforme à la loi. Nous, on a à coeur la sécurité de nos
membres et des utilisateurs des sentiers et on croit que la meilleure façon d'y
arriver, c'est que tout le monde qui va emprunter les sentiers respecte
l'encadrement légal.
M. Campeau : Ce qui veut dire
qu'il y a des gens qui pourraient choisir d'utiliser cette faille-là pour... de
façon abusive et trop fréquemment à ce moment-là, si je comprends bien?
M. Garneau (Michel) : Vous
avez tout compris, vous avez tout compris.
M. Campeau : O.K. Recommandation 9...
La Présidente (Mme Grondin) :
1 min 30 s, M. le député.
M. Campeau : ... — merci — d'avoir
tous les outils nécessaires pour les agents de surveillance. Bizarrement, les
deux présentations qu'on a eues ce matin, il n'y a personne qui nous parle
de vitesse. Est-ce que vous comptez insister sur la baisse de vitesse aussi?
M. Garneau (Michel) : Bien, actuellement,
à toutes fins pratiques, la limite de vitesse dans les sentiers du Québec est
déjà 70 kilomètres à l'heure. On avait seulement deux clubs, au Québec,
qui avaient choisi d'exercer, si on veut, l'option de mettre des panneaux de
90. Donc, à toutes fins pratiques, la limite est déjà 70 au Québec. Donc, on ne
s'objecte pas à la chose.
M. Campeau : C'est la preuve
que je ne connais pas beaucoup la motoneige. Mais, entre le panneau qui dit 70
et la vérité, je crois comprendre qu'il y avait pas mal de délinquants par
rapport à la limite maximale.
M. Garneau (Michel) : Il y en
a, tout comme sur les routes puis partout ailleurs, hein, les gens... On parle
de limite de 100 kilomètres à l'heure sur l'autoroute, puis je vous lance
un défi de rouler à cette vitesse-là, voir combien de temps avant que vous vous
fassiez dépasser.
M. Campeau : Je me fais
dépasser tout le temps, là, je vous... je suis d'accord avec vous là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il reste 10 secondes à peine.
M. Campeau : Bon, bien, merci
bien de votre présentation.
M. Garneau (Michel) : Merci à
vous.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. Garneau, Mme Krim,
nous allons poursuivre les échanges avec l'opposition officielle. M. le député
d'Outremont—Mont-Royal... Mont-Royal—Outremont,
un ou l'autre, Mont-Royal—Outremont, donc, 11 minutes.
M.
Arcand
:
Merci infiniment, Mme la Présidente. Bienvenue, M. Garneau, Mme Krim.
<Merci pour...
La Présidente (Mme
Grondin) :
…poursuivre les échanges avec l'
opposition
officielle.
M. le député d'Outremont
—Mont-Royal...
Mont-Royal—Outremont, un ou l'autre, M
ont-Royal—Outremont, donc, 11 minutes.
M.
Arcand
:
Merci infiniment, Mme la Présidente. Bienvenue, M. Garneau, Mme Krim.
>Merci pour votre présentation. Juste revenir un peu sur la question des
concessionnaires. J'essaie de comprendre ce que les concessionnaires font
exactement. Il me semble qu'ils ont une responsabilité d'avoir… de faire des
tests avec de futurs acheteurs. Pouvez-vous m'expliquer un peu plus en détail
la problématique de ça?
M. Garneau (Michel) : Bien,
comme je vous ai dit, un des exemples, c'est la question des «snowbikes», par
exemple, hein? C'est des véhicules, la popularité est en hausse. Actuellement,
avec l'encadrement légal, ils n'ont pas le droit de circuler dans le sentier.
Toutefois, en faisant une exception pour les démonstrations et les essais aux
concessionnaires, ça veut dire qu'un concessionnaire qui vend ces véhicules-là,
grâce à cette porte de sortie là, si on peut l'appeler ainsi, peut mener des
excursions, des essais à certains clients, sur les sentiers de motoneige, de
«snowbikes». On a d'autres instances qui nous ont été partagées par nos
patrouilleurs où il y a des concessionnaires qui utilisent des motoneiges sous
guise d'essais qui sont, dans le fond, des locations cachées. Donc, c'est
toutes des situations…
Puis il faut comprendre, l'autre élément
dans tout ça, aussi, c'est, compte tenu le fait que la personne n'est pas
contrainte à la Loi sur les véhicules hors route, là, tu
as toute la question de l'assurance qui entre en jeu aussi, là. Donc, la
personne qui circule avec ces véhicules-là n'est pas requise à détenir une
police d'assurance en responsabilité civile. S'il y avait un accident, là, le
motoneigiste, en principe, lui, il a sa police d'assurance, la loi lui oblige,
elle vient avec son droit d'accès. Mais, s'il y a une collision, puis qu'il
frappe quelqu'un d'autre qui n'est pas assuré, cette personne-là va faire quoi?
Donc, encore là, c'est toujours le
principe qu'on fait des lois puis on bouche des trous pour le 2 % de la
population qui ne savent pas respecter les règles, le grand bon sens. Mais
voilà qu'il y a une brèche, et on aimerait qu'elle soit colmatée.
M.
Arcand
: Le
concessionnaire, lui, il n'a pas une responsabilité dans tout ça? Si, demain
matin, il décide de vendre, il doit, j'imagine, quand même ne pas envoyer
n'importe qui n'importe où ou n'importe comment.
M. Garneau (Michel) : Il faut
comprendre qu'on ne parle pas de la majorité des concessionnaires, là, mais
c'est toujours… comme dans tous les autres aspects de la vie, il y a toujours
des gens qui abusent des choses et qui n'exercent pas nécessairement un bon
jugement. Et nous, on ne veut pas que nos membres soient exposés à ces
mauvaises décisions là.
M.
Arcand
: J'ai
entendu tout à l'heure la discussion sur les systèmes d'échappement modifiés, j'ai
même entendu le ministre de dire que c'est un des enjeux les plus importants. Y
a-tu des cas où un <système…
M. Garneau (Michel) :
...à ces mauvaises décisions là.
M.
Arcand
:
J'ai entendu tout à l'heure la discussion sur les systèmes d'échappement
modifiés, j'ai même entendu le ministre de dire que c'est un des enjeux les
plus importants. Y a-tu des cas où un >système d'échappement modifié
peut se faire?
M. Garneau (Michel) :
Regardez, comme c'est là, toutes les motoneiges qui sont fabriquées...
M.
Arcand
: Ma
question, c'est : Pourquoi on n'interdit pas ça, tout simplement?
M. Garneau (Michel) : Bien,
c'est justement. Il y a un marché pour ça. Puis il faut comprendre qu'à la base
il y a certains de ces systèmes-là qui sont conçus pour des applications de
compétition. Ça, dans un circuit fermé, dans des circonstances de course, on ne
s'oppose pas nécessairement à ça. Ce qu'on ne veut pas, par exemple, c'est que
Pierre, Jean, Jacques et tout le monde roule avec ça en sentier, puis que ça
nous fasse perdre des droits de passage, et aussi que ça vienne irriter les
riverains. Nous, on veut coexister en paix avec ces gens-là, c'est nos
partenaires, c'est nos voisins, et on veut que la motoneige se fasse de façon
responsable, de sorte à ne pas brimer la qualité de vie des riverains. Puis malheureusement
ces systèmes d'échappement là sont conçus... ils ne respectent aucune norme
sonore. Donc, forcément, ils font des bruits... des niveaux sonores excessifs
qui viennent, par définition, brimer la quiétude des gens. Donc, on veut se
débarrasser de ça, on veut agir en bons citoyens.
M.
Arcand
:
Donc, ce que vous me dites, c'est : À moins d'être dans des compétitions
très... dans un endroit très ciblé, il n'y a aucune justification d'avoir des systèmes
d'échappement de ce type-là.
M. Garneau (Michel) : Tout à
fait. C'est exactement ce qu'on vous dit.
M.
Arcand
:
Bon, bien, merci, merci, c'est très clair. Dans votre document, il y a beaucoup
de demandes de budgets. Vous demandez d'avoir des budgets, il y a différents
endroits… Puis je ne veux pas entrer dans le détail, là, sur tel fonds, tel
programme, et ainsi de suite, mais, si j'avais à vous demander, peut-être... Parce
que, dans plusieurs de vos recommandations, vous demandez d'avoir des budgets supplémentaires,
et, si j'avais à vous demander de me cibler les trois priorités, pour vous,
en termes de budgets, qu'est-ce que vous réclameriez à ce niveau-là?
M. Garneau (Michel) :
Pardonnez-moi, la seule chose... On ne demande pas nécessairement de l'argent supplémentaire,
on veut s'assurer, dans un premier temps, de ne pas perdre l'argent qu'on a.
Les coûts d'entretien et d'aménagement de notre réseau sont très importants,
donc on veut s'assurer qu'on ne viendra pas piger dans cette enveloppe
budgétaire là pour fournir des fonds à d'autres programmes. Et là je vais
passer la parole à ma collègue, qui est plus futée, là, dans les chiffres, et
tout ça.
Mme Krim (Nacéra) : Je vous
ramènerai, comme, deux toutes petites informations. En 2018‑2019, on a
investi plus de 27 millions dans le réseau, en termes de <signalisation...
M. Garneau (Michel) :
...à
d'autres programmes. Et là je vais passer la parole à ma collègue,
qui est plus futée, là, dans les chiffres, et tout ça.
Mme Krim (Nacéra) :
Je vous ramènerai, comme, deux toutes petites informations. En 2018‑2019,
on a investi plus de 27 millions dans le réseau, en termes de >signalisation,
entretien, réalisation d'infrastructures. L'année dernière, ça a augmenté un
petit peu plus, 29 millions. Et on avait fait... on a fait l'exercice de
voir combien ça nous coûterait si on veut garder et maintenir notre réseau à un
bon niveau sur le plan réglementaire, c'est-à-dire signalisation,
reconstruction d'infrastructures, etc. Ça nous coûterait, dans un horizon de
cinq ans, à peu près 40 millions. Et ça, ça servirait... Et ce qui
vient gonfler ça, surtout, c'est le fait que, comme je vous avais parlé tantôt,
des chemins multiusages. Il y a des chemins non classés, classe 1,
classe 2, les gens du MFFP savent… C'est eux qui ont mis ces
classifications. C'est le réseau stratégique. Si on devait sortir de ce
réseau-là, ça nous coûterait excessivement cher.
• (11 h 40) •
Pas seulement ça. Si je prends, par
exemple, aussi, la région de la Côte-Nord, par exemple, il y a énormément de...
Comme vous le savez, géographiquement, il y a beaucoup de fleuves, beaucoup de
cours d'eau qui nécessitent des infrastructures très coûteuses, parce qu'elles
sont larges. Et c'est des ponts qui vont être longs pour enjamber, donc, les
cours d'eau. Et ça aussi, ça coûte excessivement cher. Ça, je vous parle de...
À peu près, pour un seul club, le club qui me vient à l'idée, le club... par
exemple, Matagami, il y a trois ou quatre rivières à traverser. Et ça, ça
peut dépasser facilement les 2 millions. Donc, il y a des besoins au
niveau du réseau.
On va vous, encore, rappeler le fait qu'on
gère 33 000 kilomètres, 33 000 kilomètres de sentiers et
dans différents contextes, dans différentes régions. Et les besoins se font
ressentir, parce qu'on ne construit pas une seule fois, et ça s'arrête là. On
construit et on met à jour les ponts pour des raisons d'intempéries, de
vieillissement, disons. Et donc les besoins se font ressentir régulièrement. Et
nous, on veut garder le réseau qui aurait… une référence au niveau
international. Parce qu'il est reconnu, à travers l'Amérique du Nord et même à
travers l'Europe, comme étant un réseau interconnecté bien signalé qui permet
de découvrir le Québec d'une manière... C'est un bel outil de promotion, je
vous dirais, notre réseau de motoneige.
M. Garneau (Michel) : J'aimerais
rajouter un élément, aussi, c'est que la saison hivernale ne dure pas à l'année
longue, malgré ce que certaines personnes semblent penser, et les
investissements qu'on fait en infrastructures servent à <d'autres
groupes...
Mme Krim (Nacéra) :
…d'une
manière... C'est un bel outil de promotion, je vous dirais, notre
réseau de motoneige.
M. Garneau (Michel) :
J'aimerais rajouter un élément, aussi, c'est que la saison hivernale ne dure
pas à l'année longue, malgré ce que certaines personnes semblent penser, et les
investissements qu'on fait en infrastructures servent à >d'autres
groupes d'utilisateurs hors saison. Donc, on parle des cyclistes, des
randonnées pédestres, des clubs…
Puis il y a une statistique, justement, il
y a une étude qui avait été faite, en 2010, par le conseil national des
sentiers, qui démontrait qu'au Québec, si je n'abuse pas, je crois que c'est...
42 % de tous les sentiers récréatifs sont entretenus par la communauté
motoneigiste. Quand on fait des ponts puis des ponceaux, là, on les laisse hors
saison à d'autres utilisateurs. Ce n'est pas un investissement. Les
investissements qu'on demande ne servent pas uniquement à la communauté
motoneigiste.
M.
Arcand
:
J'essaie juste de comprendre vos craintes par rapport à ce projet de loi.
Quelles sont vos craintes de ne pas avoir nécessairement le financement futur,
là?
M. Garneau (Michel) : C'est
que, dans une enveloppe fixe… hein, le FORT, comme c'est là, c'est une
enveloppe fixe. Donc, c'est certain que, si on va piger dedans pour d'autres
programmes, forcément, les programmes qu'on a actuellement vont être
sous-financés. Donc, on n'est pas contre l'idée, entre autres, du programme
d'échange de véhicules. C'est une très belle initiative. Mais on a un fonds, au
gouvernement, qui est déjà prévu à ça, ce qui était anciennement le Fonds vert,
qui est maintenant le FECC. Donc, c'est déjà prévu à des utilisations comme ça.
Et, pour ce qui est des deux autres
programmes, le troisième et quatrième paragraphe de l'article 15, on
ne s'oppose pas à ça, mais, encore là, à ce moment-là, ça… l'argent qui est
retenu sur la plaque pour financer ultérieurement ces différents projets-là.
Donc, en d'autres mots, ne venez pas piger dans nos fonds d'opération actuels,
mais allez chercher de l'argent supplémentaire pour financer ces nouvelles
initiatives.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Oui, donc, merci beaucoup. Nous
poursuivons nos échanges avec la députée de Mercier, deuxième groupe
d'opposition. Vous avez 2 min 45 s, Mme la députée.
Mme Ghazal : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Merci pour votre présentation. J'avais un peu la même
question que mon collègue : Pourquoi est-ce que vous demandiez que
l'argent soit pris du FECC? Financer, mais là…
(Interruption)
Mme Ghazal : Est-ce que vous
m'entendez? Est-ce que vous m'entendez? Ah! il ne répond pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous entendez la députée de Mercier?
M. Garneau (Michel) : Non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, en fait, la question est : Pourquoi vous
souhaitez prendre l'argent du Fonds d'électrification et des changements
climatiques pour…
Mme Ghazal : Oui, bien, en
fait, bien, j'avais la même question que mon collègue, vous y avez répondu
partiellement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous l'entendez?
Mme Ghazal : Non, non, ils ne
m'entendent pas. Ils ne m'entendent pas, ils ne réagissent pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous n'entendez pas la députée de Mercier?
Est-ce que vous <souhaitez…
La Présidente (Mme
Grondin) :
...pour...
Mme Ghazal : Oui, b
bien, en fait, bien, j'avais la même question que mon collègue, vous y avez
répondu partiellement.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Est-ce que vous l'entendez?
Mme Ghazal : Non, non, ils
ne m'entendent pas. Ils ne m'entendent pas, ils ne réagissent pas.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Donc, vous n'entendez pas la députée de
Mercier? Est-ce que vous >souhaitez, Mme la députée, que je fasse le
messager?
Mme Ghazal : Bien oui, juste
poser la même question, reposer la même question, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, la même question. Donc, Mme la députée
souhaiterait que vous expliquiez davantage pourquoi vous souhaitez que le Fonds
d'électrification et de changements climatiques soit le fonds nécessaire
pour...
Mme Ghazal : Financer le programme
de retrait.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...financer le programme.
Mme Ghazal : De retrait.
M. Garneau (Michel) : Si on
retourne à la base, quand le Fonds vert avait été lancé, en 2006, si je me
souviens bien, ce programme-là était prévu, justement, à des initiatives
vertes, dont le rachat de véhicules. Je sais qu'en 2010 on avait eu des discussions
avec des représentants du gouvernement, à l'époque, qui nous avaient justement
proposé cette possibilité-là comme une utilisation des fonds. Donc, nous
croyons que, puisqu'à la base le remplacement de véhicules qui sont moins
performants va avoir des bénéfices pour la société, au niveau de rendre l'air
plus propre et de réduire les gaz à effet de serre, c'est vraiment des
bénéfices sociétaux, donc... nous croyons qu'un fonds qui a été prévu à ça, que
ça serait plus ou moins logique qu'il serve précisément à ça.
Mme Ghazal : Je suis juste
curieuse de savoir c'est combien, l'argent qui est donné.
La Présidente (Mme
Grondin) : Combien ça coûterait?
Mme Ghazal : Oui, c'est ça, c'est-à-dire...
La Présidente (Mme
Grondin) : Combien est estimé à un remplacement d'un véhicule, par
exemple?
Mme Ghazal : Oui, c'est ça,
puis l'argent qui est reçu, comme, en subvention. Tu sais, on connaît le crédit
pour les voitures électriques sur les routes normales, mais...
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce que vous pourriez nous donner
plus d'information concernant l'aspect économique ou monétaire? Combien, à
l'heure actuelle...
Mme Krim (Nacéra) : On ne
vous entend plus.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous n'entendez plus?
M. Garneau (Michel) : C'est vraiment
le fun, ça.
Mme Ghazal : Mais nous, on
vous entend — c'est ça qu'il ne sait pas, il faut qu'il fasse
attention.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous ne nous entendez plus, donc on va
suspendre les travaux. Donc, est-ce que...
M. Garneau (Michel) : Vous
pouvez nous envoyer les questions par courriel, si vous le souhaitez, puis on
peut vous les répondre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, mais ça... pour le moment, ça va aller. Il
restait deux minutes avec...
Mme Ghazal : ...mais je veux
dire, c'est... Il me reste deux minutes?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mais je pense qu'ils...
Mme Ghazal : Mais ils
n'entendent plus, de toute façon.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ils ne nous entendent plus, donc,
ça ne donne rien.
Mme Ghazal : L'intérêt, c'est
de le faire publiquement, ce n'est pas par courriel, là, ça... On pourra le
faire aussi, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous sommes désolés, là, la communication est
difficile. Nous, on vous entend, mais vous, vous ne nous entendez pas.
Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 48)
(Reprise à 11 h 53)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous poursuivons
avec la députée de Mercier. Il vous reste 1 min 16 s.
Mme Ghazal : Bien, écoutez, je
vais aller sur un autre sujet, rapidement. Nous, on a, à Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
où il y a un club de motoneigistes, là, donc, probablement, qui est membre de
votre fédération... qui nous a contactés pour dire qu'il faudrait qu'il y ait… contrairement
à ce qui est marqué à l'article 33 de la loi, qui interdit tout passage
autre qu'un véhicule hors route dans des sentiers déterminés à l'article 15,
etc.
Est-ce que, par exemple, il y a des citoyens
qui ont besoin de passer à pied parce que c'est plus sécuritaire pour eux? Est-ce
que ça, c'est quelque chose auquel vos membres vous parlent et qui pourrait
être changé dans la loi, pour permettre, par exemple, de réduire la vitesse des
véhicules qui circulent, pour permettre à des piétons, sur des tronçons plus
petits, de passer, puis garder les multiusages et la sécurité de tout le monde?
Est-ce que c'est quelque chose auquel vous êtes familiers ou c'est la première
fois que <vous...
Mme Ghazal : …dans la loi,
pour permettre,
par exemple, de réduire la vitesse des véhicules qui
circulent, pour permettre à des piétons, sur des tronçons plus petits, de
passer, puis garder les multiusages et la sécurité de
tout le monde?
Est-ce
que c'est
quelque chose auquel vous êtes familiers ou c'est
la première
fois que >vous en…
La Présidente (Mme
Grondin) : …secondes.
Mme Krim (Nacéra) : Je
pourrais vous répondre là-dessus. Effectivement, il y a une signalisation qui
pourrait être mise en place. Actuellement, la loi parle de 30 kilomètres,
quand il s'agit des zones résidentielles, et un maximum de 70. Mais, dans
certains cas…
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme Krim.
Mme Krim (Nacéra) : …quand il
y a des problèmes de sécurité des usagers…
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. On doit… Malheureusement, le temps
est écoulé pour la députée.
Donc, juste avant de poursuivre avec le
député des Îles-de-la-Madeleine, j'ai besoin d'un consentement pour qu'on
puisse poursuivre, là, pour les trois minutes qui nous restent à peu près,
là. Est-ce qu'il y a consentement? Parfait. Donc, M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
vous avez 2 min 45 s.
M. Arseneau : Oui. Mais
peut-être que vous pourriez terminer votre phrase, Mme, on vous a interrompue,
pour compléter la réponse peut-être, d'abord.
Mme Krim (Nacéra) : Merci.
Effectivement, pour reprendre juste… on peut signaler à 10kilomètres à l'heure
dans des cas très particuliers. Donc, oui, c'est possible. Nous, ce qui nous
importe, c'est la sécurité des usagers. Merci.
M. Arseneau : Parfait. La
sécurité des usagers, bien entendu. Et je pense aussi que, je dirais, la
réputation de la pratique de la motoneige vous tient à coeur, au regard de
plusieurs de vos recommandations. Je voudrais revenir sur la question des
systèmes d'échappement. Lorsque vous dites que vous voulez que les agents aient
de bons outils, est-ce que vous pensez à des outils légaux? À quoi pensez-vous
plus précisément?
M. Garneau (Michel) : Ce qu'on
veut, dans le fond, c'est la mise en place de procédures qui vont nous
permettre de retirer ces systèmes d'échappement là. On ne veut pas se rendre à
l'idée des sonomètres ou des choses comme ça. L'article 6 que nous
avons, actuellement, dans la loi à VHR nous permet d'identifier les
échappements modifiés et de faire émettre des constats, et généralement ceux-ci
sont respectés en cour, et les chargent collent, comme on dit, là.
Et notre crainte, c'est que, justement, si
on dévie trop de ça ou bien qu'on élabore différents systèmes... c'est qu'après
ça ça risque de boguer en cour, et on peut se retrouver dans des situations où est-ce
que, pour des raisons administratives, on va être incapables de faire retirer
ces systèmes d'échappement là. Nous ne pouvons pas mettre assez d'emphase sur
le danger que ceux-ci représentent pour l'activité. C'est un fléau, et il faut
absolument qu'on ait les moyens de s'en débarrasser.
M. Arseneau : Merci. Et, à
l'heure actuelle, dans le texte, dans le libellé actuel du projet de loi, vous
n'avez pas ces garanties-là que vous cherchez?
M. Garneau (Michel) : On
n'est pas 100 % certains. On a discuté avec différents corps policiers,
avec différentes instances, et actuellement, comme <je vous…
M. Garneau (Michel) :
...un fléau, et il faut absolument qu'on ait les moyens de s'en débarrasser.
M. Arseneau : Merci. Et, à
l'heure actuelle, dans le texte, dans le libellé actuel du projet de loi, vous
n'avez pas ces garanties-là que vous cherchez?
M. Garneau (Michel) :
On n'est pas 100 % certains. On a discuté avec différents corps policiers,
avec différentes instances, et actuellement, comme >je vous dis, on
n'est pas des juristes, donc je vous dirais qu'il y a une petite incertitude
qui plane concernant l'application. Donc, c'est pour ça qu'on demande d'affiler
vos crayons et de regarder davantage, d'assurer qu'il n'y ait pas de brèche et
qu'on va être capables de faire coller les infractions que nous allons émettre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 15 secondes.
M. Arseneau : D'accord. Bien,
je vous remercie beaucoup. Les 15 dernières secondes... J'apprécie la recommandation 10,
là, concernant l'augmentation des amendes pour qui voudrait effrayer, pourchasser
ou mutiler des animaux. J'aurais aimé vous demander si c'était une pratique
courante, mais je pense que vous n'avez pas le temps. Est-ce que c'est une
pratique courante? Oui? Non?
M. Garneau (Michel) : Non, c'est
vraiment à l'exception, mais on sait...
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Merci beaucoup. Je suis désolée de vous
couper. On va suivre les règles. Donc, M. Garneau, Mme Krim, merci
beaucoup pour la contribution que vous apportez à nos travaux.
Je suspends donc ces travaux jusqu'aux
affaires courantes. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 24)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
S'il vous plaît! La Commission des transports et de l'environnement reprend ses
travaux. Je vous demande de bien vouloir éteindre la sonnerie de vos appareils
électroniques.
Nous poursuivons les auditions publiques
dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 71, Loi sur les véhicules hors route.
Cet après-midi, nous entendrons l'Union des municipalités du Québec, Mathieu
Santerre et Bombardier Produits récréatifs.
Alors, nos invités sont déjà en ligne.
Donc, je souhaite la bienvenue aux représentants de l'Union des municipalités.
Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes... je pense que vous
connaissiez bien la formule, vous disposez de 10 minutes pour votre exposé,
puis nous procéderons, comme à l'habitude, à la période d'échange avec les
membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter ainsi que les
personnes qui vous accompagnent et à procéder à votre exposé. La parole est à
vous.
Union des municipalités du Québec (UMQ)
(Visioconférence)
M. Côté (Daniel) : Merci, Mme
la Présidente. Distingués membres de la commission. Merci beaucoup de recevoir
les commentaires de l'Union des municipalités du Québec. Je m'appelle Daniel
Côté. C'est en ma qualité de premier vice-président de l'union, mais aussi à
titre de maire de Gaspé, que je prends la parole aujourd'hui devant vous. Je
suis accompagné du président du caucus des municipalités locales de l'UMQ et
maire de Saint-Dona, M. Joé Deslauriers, qui prendra aussi la parole.
D'abord, et au bénéfice des parlementaires,
j'aimerais rappeler que, depuis plus de 100 ans maintenant, l'UMQ
rassemble les gouvernements de proximité de toutes les régions du Québec afin
de mobiliser l'expertise municipale, accompagner les membres dans l'exercice de
leurs compétences et valoriser la démocratie municipale. Nos membres, qui
représentent plus de 85 % de la population et du territoire du Québec,
sont regroupés en caucus d'affinité : la municipalité de centralité, il y
a des cités régionales, comme chez nous, à Gaspé, il y a des grandes villes,
des municipalités de la métropole et également des municipalités locales, comme
c'est le cas pour Saint-Dona, mon collègue, Joé, et quelques centaines de municipalités
un peu partout, au Québec, qui sont concernées directement par ce projet de loi
qui... Et ces municipalités-là vivent énormément de l'apport économique des VHR,
qui ont alimenté... Ces municipalités-là ont alimenté le mémoire que nous avons
déposé.
Donc, premier aspect de notre mémoire...
Pardon, je me suis fourvoyé, ce n'est pas là où j'étais rendu. Je voulais simplement,
d'abord, dire que l'UMQ accueille favorablement le projet de loi n° 71,
la Loi sur les véhicules hors route. C'est une pièce
législative qui répond à la plupart des préoccupations manifestées par l'UMQ en
ce qui concerne la modernisation de l'encadrement législatif des véhicules hors
route. Également, les modifications s'inscrivent en continuité avec les
orientations du cadre d'intervention en sécurité routière, qui fait partie
intégrante de la Politique de mobilité durable. Enfin, le projet de loi
maintient la capacité réglementaire des municipalités pour agir sur le terrain,
tout en clarifiant les règles pour une cohabitation harmonieuse entre les
utilisateurs du réseau de sentiers et les résidents <avoisinants...
M. Côté (Daniel) : ...
en
continuité avec les orientations du cadre d'intervention en sécurité routière
qui fait partie intégrante de la Politique de mobilité durable. Enfin, le
projet de loi maintient la capacité réglementaire des municipalités pour agir
sur le terrain, tout en clarifiant les règles pour une cohabitation harmonieuse
entre les utilisateurs du réseau de sentiers et les résidents >avoisinants.
Vous reconnaissez ainsi le principe de subsidiarité et le rôle primaire des
municipalités, acteurs de premier plan sur le terrain, comme gouvernements de
proximité.
Alors, aujourd'hui, nous allons formuler
quelques pistes de réflexion supplémentaires, concernant la modernisation de la
loi, en nous concentrant sur quatre aspects, soit le dynamisme économique des
régions, la consolidation du réseau, les services d'urgence et la
signalisation.
Donc, premier aspect... Je m'occupe du
premier aspect; mon collègue Joé prendra la relève pour les trois autres
aspects. Donc, le premier aspect, le dynamisme économique des régions. Vous le
savez, les activités liées aux véhicules hors route sont très prisées par les
Québécoises et les Québécois dans toutes les régions du Québec. Elles
contribuent significativement au dynamisme économique de plusieurs communautés
et stimulent l'industrie touristique. Elles créent des retombées importantes
pour nos commerçants, hôteliers et restaurateurs. Je pense notamment à l'industrie
de la motoneige, qui génère à elle seule des retombées économiques de près
3,3 milliards de dollars dans l'économie du Québec chaque année.
Ces retombées-là sont importantes, surtout
pour des régions qui dépendent d'un ou de quelques secteurs d'activité.
D'ailleurs, de façon générale, après consultation auprès de plusieurs
municipalités rurales, dont celle du caucus présidé par mon collègue de
Saint-Donat, la cohabitation entre les activités de VHR et les autres usages
sur le territoire se fait de façon très harmonieuse, de nos jours. Ça n'a
peut-être pas toujours été le cas, historiquement, mais les machines sont de
moins en moins bruyantes, et la cohabitation se fait de mieux en mieux sur le
territoire, pour ne pas dire qu'on entend très, très peu de problèmes, de nos
jours, sur cette cohabitation-là.
Donc, aujourd'hui, le projet de loi, ce
qu'on comprend, c'est qu'il vient confirmer l'importance que jouent les VHR
dans l'économie des régions, en prévoyant plusieurs dispositions pour maintenir
et déployer le réseau de sentiers, notamment celles assurant que les
propriétaires de terrain sur lesquels passent ces sentiers-là ne puissent pas
être visés par des actions en justice pour un préjudice lié à la présidence...
à la présence — pardon — même de ces sentiers-là. Donc, non
seulement ça rassure les propriétaires, mais ça protège également le réseau,
qui est le nerf de la guerre pour continuer de développer cet axe touristique
là. Donc, tout ça, c'est une excellente nouvelle. Et je cède la parole à
M. Deslauriers pour la suite des choses.
• (15 h 30) •
M. Deslauriers (Joé) :
Alors, merci, cher collègue, M. Côté, maire de Gaspé. Bonjour, Mme la
Présidente, chers membres de la commission. Alors, à mon tour, en tant que
président du caucus des municipalités locales de l'union, je salue également le
dépôt du projet de loi n° 71.
Donc, le deuxième aspect, la consolidation
du réseau. Alors, l'UMQ salue la position faisant en sorte que les personnes
immatriculant leur VHR contribuent maintenant au Fonds des réseaux de transport
terrestre, communément appelé le FORT. L'UMQ considère qu'il est tout à fait
raisonnable de demander une contribution des utilisateurs de VHR pour favoriser
le développement et l'entretien du réseau de sentiers, mais aussi assurer une
qualité des infrastructures. Avec cette forme de redistribution, les clubs les
moins populeux, et qui détiennent moins de ressources, et <qui souvent...
>
15 h 30 (version révisée)
< M. Deslauriers (Joé) : ...
tout
à fait raisonnable de demander une contribution des utilisateurs de VHR pour
favoriser le développement et l'entretien du réseau de sentiers, mais aussi
assurer une qualité des infrastructures. Avec cette forme de redistribution,
les clubs les moins populeux, et qui détiennent moins de ressources, et >qui
souvent détiennent beaucoup de kilomètres de sentiers pourraient compter sur
une aide provenant de l'ensemble des personnes contribuant au FORT.
À cette fin, pour éviter des disparités
régionales, l'UMQ propose qu'un programme d'aide au maintien et au développement
de sentiers soit mis en place, soit bien financé... (panne de son) ...avec une
formule de redistribution liée directement à l'adhésion au club. Cependant... (panne
de son) ...dans la redistribution des sommes. On souhaite un partage équitable,
évidemment, entre le nombre... (panne de son) ...et aussi...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Deslauriers. M. Deslauriers...
M. Deslauriers (Joé) :
...services d'urgence. À ce sujet, l'UMQ souhaite connaître l'étendue... (panne
de son) ...du présent projet...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Deslauriers... Je pense qu'il ne m'entend pas.
M. Deslauriers (Joé) : Au sens
du projet de loi...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Deslauriers, on a des petits ennuis de son. Je vais vous demander
d'arrêter un petit peu pour voir si on est capables de corriger ou peut-être de
votre côté, parce que le son coupe, puis c'est difficile.
M. Deslauriers (Joé) :
...m'entendez?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Dites donc quelque chose. Il ne m'entend pas?
Des voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Essayez encore. Et vous, M. Côté, est-ce que vous m'entendez?
M. Côté (Daniel) : Oui. Moi,
je vous entends très bien. Et vous, vous m'entendez bien également?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Attendez un petit peu, je vais demander. Qu'est-ce que vous proposez?
Voulez-vous qu'on continue avec M. Côté, puis on attend de voir si on est
capables de brancher comme il faut M. Deslauriers?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Pour qu'il puisse se reprendre? O.K. M. Côté, on a des difficultés
avec le son, pour votre collègue de Saint-Donat. Alors, si vous pouvez
continuer, puis, si on réussit à se rebrancher correctement, on pourra revenir
à lui. D'accord?
M. Côté (Daniel) : Pas de problème,
j'ai son allocution sous les yeux.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez bien des choses à dire, j'imagine.
M. Côté (Daniel) : En tout cas,
j'ai une partie de son allocution sous les yeux. Donc, je vais y aller du mieux
que je peux.
Donc, nous étions au niveau de la
redistribution des ressources dans le programme FORT. Donc, on recommandait, en
quelque sorte... à cette fin, on disait : Pour éviter les disparités
régionales, l'UMQ propose un programme d'aide au maintien et au développement
du réseau, pour qu'il soit bien financé et qu'il soit stable, avec une formule
de redistribution liée directement à l'adhésion à un club.
Et là on tombait sur le troisième aspect,
je crois que nous étions rendus à peu près là, donc, sur la question des
services d'urgence. Donc, à ce sujet, au sujet des services d'urgence, l'UMQ
souhaite connaître l'étendue de l'article 60 du projet de loi en ce qui a
trait spécifiquement à la définition d'une fonction en matière de sécurité. Au
sens du projet de loi, est-ce qu'une personne utilisant un VHR dans le cadre
d'une intervention de service d'urgence en milieu isolé sera considérée <en
fonction...
M. Côté (Daniel) : …des services
d'urgence. Donc,
à ce sujet, au sujet des services d'urgence, l'UMQ
souhaite connaître l'étendue de l'article 60 du projet de loi en ce qui a
trait spécifiquement à la définition d'une fonction en matière de sécurité. Au
sens du projet de loi, est-ce qu'une personne utilisant un VHR dans le cadre
d'une intervention de service d'urgence en milieu isolé sera considérée >en
fonction…
(Interruption)
M. Côté (Daniel) : ...est
considérée comme une fonction en matière de sécurité et pourra utiliser des
gyrophares ou des feux clignotants? Par exemple, est-ce qu'un pompier municipal
ou est-ce qu'un sauveteur municipal en milieu isolé pourrait utiliser les
gyrophares et les feux clignotants au sens de l'article 60 du projet de
loi? C'est une question qu'on se posait parce que ce n'était pas tout à fait
clair dans le projet de loi.
Donc, c'est important pour nous de ne pas
oublier les particularités des services préhospitaliers d'urgence dans les
régions excentrées, dans les régions plus éloignées des grands centres urbains,
surtout pour des milieux qui sont peu ou pas desservis par un réseau routier.
Dans le cas, par exemple, de… C'est le cas, par exemple, d'une grande partie de
la Gaspésie, de l'Abitibi, de la Mauricie, de la Côte-Nord, même dans
Lanaudière, chez mon ami Joé, qui, je pense, reprend… Son problème de son
semble peut-être résolu. Bref, dans l'immensité du territoire du Québec
forestier que l'on connaît, il y a une… en fait, on veut s'assurer que nos
pompiers, sauveteurs et autres intervenants municipaux pourront aussi avoir les
bénéfices de l'article 60.
Est-ce que, Joé, ça fonctionne bien
maintenant?
M. Deslauriers (Joé) : Bien,
moi, est-ce que vous m'entendez bien?
M. Côté (Daniel) : Très bien.
Donc, tu pourrais peut-être poursuivre avec le quatrième volet du mémoire.
M. Deslauriers (Joé) : Bien
oui, bien oui, évidemment. Le quatrième, et non le moindre, qui est très, très,
très important, par rapport à la signalisation. Donc, désolé, problème
technique.
Cet aspect me tient vraiment
particulièrement à coeur puisque des vies peuvent être sauvées. Alors, comme
vous le savez, la sécurité des personnes circulant sur les VHR et sur les
routes est la première préoccupation des municipalités... Attendez un petit peu.
Bon, je reviens. En ce moment — pardon — la signalisation à
l'approche des croisements de routes est installée par des bénévoles qui font
leur gros possible avec les moyens et les ressources techniques et financières
dont ils disposent. Souvent, la visibilité et l'installation des panneaux ne
sont pas optimales et mettent ainsi à risque les utilisatrices et les
utilisateurs des VHR lors de la traversée. Nous pensons que des panneaux
d'arrêt devraient être installés par l'équipe du ministère des Transports, au
même moment qu'est installée la signalisation annonçant la présence d'une
traverse de VHR sur le réseau routier du ressort du ministère.
Alors, vous savez, les capacités
techniques et financières du MTQ seraient sans doute un complément intéressant
pour nos équipes locales, très souvent composées de bénévoles, et là, je le
répète, qui sont extrêmement dévoués et qui font tout leur possible pour agir
du mieux qu'ils peuvent, mais trop souvent avec des moyens limités. Alors,
l'intervention du MTQ permettrait assurément un rehaussement au niveau de la
sécurité et de tous les utilisateurs VTT, motoneiges, et, oublions-le pas, les
automobilistes, parce que, lorsqu'on croise une route numérotée, bien, je pense
que c'est important que la signalisation d'arrêt soit de bonne qualité. Alors,
merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez terminé <votre…
M. Deslauriers (Joé) : …
motoneiges,
et, oublions-le pas, les automobilistes, parce que, lorsqu'on croise une route
numérotée, bien, je pense que c'est important que la signalisation d'arrêt soit
de bonne qualité. Alors, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez terminé >votre présentation?
M. Deslauriers (Joé) : Oui,
oui. Et je vous dis merci pour votre écoute, Mme.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bravo! Alors, nous allons passer à l'échange avec les membres de la commission,
commençant par M. le ministre des Transports. M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Merci,
Mme la Présidente. M. Deslauriers, M. Côté, bienvenue. Encore une fois, on
aurait aimé ça vous avoir en présence, mais, dû à la situation... Vous êtes
bien au fait. Alors, merci d'être là, merci d'avoir répondu rapidement par le
mémoire que vous nous avez écrit. Pour moi, c'est un projet de loi, une réforme
qui est importante, vous l'avez bien mentionné. Et vous êtes un acteur non
négligeable, partout au Québec, pour bien mesurer jusqu'à quel point je l'espère
avoir trouvé un équilibre.
Quand je dis «équilibre», bien, j'ai une
première question, c'est sur l'immunité de poursuite. C'est indéniable que,
depuis 20 ans... Puis, je l'avais promis aux oppositions, pour moi, il
était hors de question de reconduire cette immunité de poursuite pour la
prochaine année, sans être capable de déposer un projet de loi qui allait
chercher, encore une fois, cet équilibre de la protection, de la nuisance, de
dire aux gens qui… aux riverains qui sont près d'un sentier : Bien, on vous
donne des éléments, oui, s'il y avait nuisance additionnelle, s'il y avait
vitesse, une trop grande vitesse sur les sentiers, s'il y avait du bruit
incessant, là, avec les motoneiges modifiées, parce qu'on en parlait ce matin...
Est-ce que vous trouvez qu'on peut encore améliorer ce processus d'équilibre
d'immunité de poursuite, ou vous trouvez qu'on a trouvé un bon moyen d'être
capable de pérenniser, encore une fois, cette industrie qui est importante, vous
le savez, là, en grande partie dans les régions, l'hiver, une industrie avec énormément
de voyageurs, de touristes, un petit peu moins cette année, j'imagine, mais de
gens qui viennent d'un peu partout pour visiter notre province dans tout le territoire?
Donc, comment vous évaluez notre projet de loi sur ce côté qui était, pour moi,
non négligeable, là, face à 20 ans, là, d'immunité qu'on lève avec ce projet
de loi là?
M. Côté (Daniel) : Bien, merci,
M. le ministre, pour votre question. En fait, la notion de l'immunité et la
manière dont vous l'apportez dans le projet de loi n° 71, c'est une
excellente nouvelle pour le milieu municipal en particulier. On considère,
d'une part, que ça vient responsabiliser les usagers, qui sont, d'abord et
avant tout, responsables de leur sécurité et de ce qu'ils font sur les
sentiers. D'autre part, ça vient enlever aussi un risque qui pèse sur les
épaules des propriétaires de terrain et aussi des municipalités qui sont
souvent les propriétaires de ces terrains-là.
Donc, en enlevant ce risque-là, ça vient,
à quelque part, comment je dirais... D'une part, ces propriétaires terriens là
ont l'amabilité de laisser les VHR passer sur leur terrain, donc, si ça peut…
si on leur enlève un risque sur les épaules, ça peut faciliter la pérennisation
des deux réseaux de sentiers, au Québec, et, à quelque part, aussi renforcer
tous les impacts économiques qu'il y a <là-dessus…
M. Côté (Daniel) : ...
d'une
part, ces propriétaires terriens là ont l'amabilité de laisser les VHR passer
sur leur terrain, donc, si ça peut… si on leur enlève un risque sur les
épaules, ça peut faciliter la pérennisation des deux réseaux de sentiers, au
Québec, et, à quelque part, aussi renforcer tous les impacts économiques qu'il
y a >là-dessus. Donc, pour nous, c'est une bonne nouvelle. De la manière
que vous l'apportez, je pense que vous avez trouvé le juste équilibre. Peut-être
que mon collègue, Joé, pourrait compléter la réponse.
• (15 h 40) •
M. Deslauriers (Joé) : Bien,
en fait, je pense que vous avez dit les mots justes, M. Côté. Effectivement,
comme propriétaires terriens, souvent, ces propriétaires-là, qui laissent
passer les véhicules hors route, là, que ce soient VTT ou motoneiges,
l'inquiétude qu'ils avaient, bien là, je pense qu'avec le projet de loi ça
vient faire en sorte que les utilisateurs et utilisatrices des sentiers seront
mis... Vraiment, c'est eux, les responsables. Et je pense que l'essence du
projet de loi... Je ne peux que saluer le projet de loi, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Merci pour votre... vos commentaires. Je veux vous rassurer sur deux
recommandations, là, que vous avez indiquées dans votre mémoire. Le 2, là, pour
l'utilisation des VHR dans le cadre d'un service médical d'urgence, je vous
confirme, dans l'article 60, on va répondre à cette recommandation que
vous avez, pour être capables de donner, encore une fois, la possibilité et les
ajustements nécessaires, là, pour que ces véhicules aient les gyrophares, les
lumières adéquates, là, pour aller sauver des vies en sentier. Et la
recommandation n° 4 aussi, là, je prends bonne note, là,
puis on est certainement capables, là, d'avoir des normes d'aménagement,
probablement, qui existent déjà, mais de s'assurer aussi, là, qu'on pourrait travailler
à une meilleure uniformisation, là, de ces pratiques au sein de nos différentes
directions.
Je vous pose une dernière
question avant de laisser la parole à mes collègues. On a eu une situation,
depuis que je suis arrivé en poste, là, de municipalités qui désirent autoriser
la circulation de VHR sur l'ensemble de leur territoire, on va dire, leur
ville, mais sans que ces municipalités aient accès à des sentiers. Comment vous
trouvez ces positions? Vous savez peut-être de quoi je parle, là. Mais il y a
des municipalités qui permettent... qui voulaient permettre à des VTT, des VHR,
des motoneiges de circuler sur certaines rues, quand ces municipalités ne sont
pas connectées à un réseau fédéré. Pour moi, c'est un peu particulier. J'ai eu
à réagir puis à prendre position, dans la dernière année, pour une
municipalité. Il y en a qui le permettent, mais il faut comprendre qu'ils ont
accès à un sentier fédéré ou ils sont à moins de 500 mètres ou à moins
d'un kilomètre, là, d'un sentier, mais il y en a d'autres qu'il n'y a pas du
tout, du tout de sentier. Comment vous trouvez ces décisions, là, qui
pourraient être prises par vos confrères un peu partout au Québec ?
M. Côté (Daniel) :
Bien, M. le ministre, d'abord, je salue votre ouverture, sur l'article 60.
Excellente... c'est une excellente réponse. Dans une autre vie, je suis aussi
pompier volontaire qui est appelé à faire des sauvetages en forêt, donc votre
ouverture pour les pompiers et les services locaux, excellent, on le salue, on
vous remercie.
Sur la question des
municipalités dont vous nous faites part, honnêtement, ce n'est pas une
question qu'on a reçue de façon très précise. <Par contre...
M. Côté (Daniel) : ...
60. Excellente... c'est une excellente réponse. Dans une autre vie, je
suis aussi pompier volontaire qui est appelé à faire des sauvetages en forêt,
donc votre ouverture pour les pompiers et les services locaux, excellent, on le
salue, on vous remercie.
Sur la question des
municipalités dont vous nous faites part, honnêtement, ce n'est pas une
question qu'on a reçue de façon très précise. >Par
contre, à la base, ce que l'UMQ prône toujours, c'est l'autonomie municipale.
C'est, dans le fond, que le gouvernement de... les gouvernements de proximité
que sont les municipalités puissent agir localement et prendre des décisions
sur des enjeux locaux. L'enjeu auquel on est confrontés, c'est peut-être que
les réseaux de sentiers ne sont peut-être pas assez développés pour rejoindre
l'ensemble des municipalités qui pourraient bénéficier des retombées associées
à cette industrie-là.
Donc, je repose un peu la... ou, en fait,
je reprends un peu votre question et je la reformule à l'envers, un peu, en me
disant : N'y verrait-on pas plutôt une opportunité de développer davantage
notre réseau de sentiers, au Québec, et faire profiter davantage les
municipalités des retombées des VHR? J'ajoute ça à la réflexion, tout
simplement.
M.
Bonnardel
:
Bien, vous amenez un bon point. On a des dizaines de milliers de kilomètres, au
Québec, pour les VTT, pour les motoneiges, c'est assurément le plus gros... le
plus grand circuit de motoneiges et de VTT au monde. Je pense qu'avec la carte...
je vais l'appeler le réseau supérieur, que l'on va dévoiler, et qui sera
protégé, puis qui est déjà, là, le réseau que tout le monde... tout le monde
connaît, grosso modo, un peu partout au Québec, j'en conviens qu'il y a
peut-être des villes, des villages qui souhaiteraient être connectés. Je sais
que les clubs travaillent fort pour étendre le réseau. Mais déjà c'est
difficile, avec les bénévoles, de l'entretenir, de s'assurer, encore une fois,
après une tempête de verglas, après une tempête x, là, d'être capable d'aller
réparer les sentiers, les coûts sont assez importants, les bénévoles, des fois,
ne sont pas là ou sont vieillissants, malheureusement.
Donc, je prends bonne note, je prends
bonne note. Mais, pour moi, c'était quand même particulier, c'est pour ça que je
vous posais la question. Vous savez sûrement, là, d'où je voulais aller, mais
je ne veux pas... je ne veux pas, encore une fois, là, créer de malaise. Mais,
pour moi, il y a une différence énorme entre amener des VTT, des VHR sur une...
dans une municipalité, quand tu n'as pas de connexion nulle part, outre que de
dire : Bien, je m'amuse avec mon VTT dans mon village. Bon, en tout cas,
il y a question à débattre, j'imagine. Puis là je ne veux pas embarquer
là-dessus trop longtemps avec vous, je laisserais peut-être mes collègues vous
poser des questions, là, pour d'autres sujets.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Beauharnois.
M.
Reid
:
Oui... Je pense, je vais m'approcher du micro, hein? Bonjour, M. Côté.
Vous allez bien?
M. Côté (Daniel) : Très
bien. Et vous aussi?
M.
Reid
:
Vous m'entendez? Oui? Parfait. Oui, écoutez, merci pour votre présentation. Une
première question, c'est en lien avec la recommandation sur la signalisation au
croisement des routes. En fait, vous demandez à ce que le MTQ installe lui-même
certaines signalisations sur les routes, en fait, qui sont de notre
juridiction. Mais, à partir du moment que le sentier traverse une municipalité,
est-ce que les municipalités s'engagent également ou pourraient s'engager à
faire de même, en fin de compte, plutôt que ce soient des bénévoles avec des
petites pancartes, comme il est mentionné dans le texte?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, écoutez, si tu permets, Daniel, je vais y aller.
Une voix : ...
M. Deslauriers (Joé) : Bien
oui, bien oui. Bien, évidemment, je pense que, si <l'initiative qu'on...
M.
Reid
: ...
est-ce
que les municipalités s'engagent également ou pourraient s'engager à faire de
même, en fin de compte, plutôt que ce soient des bénévoles avec des petites
pancartes, comme il est mentionné dans le texte?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, écoutez, si tu permets, Daniel, je vais y aller.
Une voix : ...
M. Deslauriers (Joé) :
Bien oui, bien oui. Bien, évidemment, je pense que, si >l'initiative qu'on
propose est accordée et que le MTQ fait sa part, je suis convaincu que
l'ensemble de mes collègues, les municipalités, vont faire leur part. Parce que,
vous savez, la traverse des chemins numérotés, un, c'est de plus grande
envergure. Et évidemment, sur notre réseau des sentiers plus locaux, bien, on
va faire notre part, je suis convaincu, évidemment. Parce que la sécurité... on
a à coeur la sécurité de... (panne de son) ...usagers de la route, que ce soient
VHR, que ce soient VTT, mais que ce soient aussi des automobilistes.
Et, vous savez, c'est un dossier qui me
tient à coeur parce que c'est un dossier qui m'a été présenté par
M. Petit, pour ne pas le nommer, Bob Petit, qui en fait un cheval de
bataille depuis des années. Et je salue l'ouverture du ministre, vraiment, parce
que, vous savez, il y a des pertes de vie associées à la signalisation, et on
souhaite... Et ce n'est pas d'alourdir le processus au niveau du MTQ, c'est vraiment
en installant l'affiche, la traverse du sentier VHR, bien, que le MTQ installe vraiment
le panneau d'arrêt. Et, s'il y a un protocole qui est fait par le MTQ, bien, évidemment,
les municipalités pourraient s'inspirer et en faire de même. Donc, la réponse à
votre question, c'est, évidemment oui, on serait vraiment à l'aise de faire
notre part par rapport à ça.
M. Côté (Daniel) : Si vous me
permettez peut-être de compléter, j'ajouterais simplement une petite nuance. C'est
que, la plupart du temps, le réseau primaire, le réseau routier primaire a été
sous la responsabilité du MTQ. Donc, souvent, c'est là où les véhicules
circulent à plus grande vitesse que sur le réseau municipal. Donc, la
problématique de sécurité, je crois qu'elle est plus pesante ou plus lourde sur
les routes du ministère des Transports qu'elle peut l'être sur le réseau
routier local municipal, d'où, je pense, les interventions de M. Petit
dont faisait allusion mon collègue. Je m'arrête là.
M.
Reid
: Bien,
écoutez, c'est... je comprends. Merci pour la réponse. Mais effectivement il
peut y avoir une divergence. Mais c'est juste une cohérence, aussi, entre les
deux, parce que, dans certains secteurs... Puis ça va être toujours, en fait,
le même débat : Qui paie? La municipalité va dire : Oui, oui, je vais
mettre les arrêts, mais, O.K., fournis-moi-les, ainsi de suite. Alors, c'est
pour ça que je voulais vous entendre là-dessus. S'il y a un engagement, on est
prêts à aller de l'avant, bien, écoutez, on va être bien contents de notre
côté. Rapidement, une autre...
M. Deslauriers (Joé) : Bien,
peut-être pour bonifier, si vous le permettez...
M.
Reid
: Oui,
allez-y, M. Deslauriers.
M. Deslauriers (Joé) : ...peut-être
juste bonifier. Au niveau de la cohérence, vous avez tout à fait raison, et mon
collègue en a fait mention, évidemment, bon, oui, la vitesse, oui, les risques,
et le flot de véhicules est beaucoup plus présent sur les routes numérotées,
donc la responsabilité du MTQ. Mais, sur nos routes municipales, s'il y a un protocole
que le MTQ met en place, bien, au niveau des affiches, pour suivre cette
cohérence-là, on devra faire partie de la solution, les municipalités.
M.
Reid
: O.K.
Parfait. Merci. Autre question en lien avec le financement, le fonds de... le
FORT, en fait, le fonds de réseau des transports terrestres, en fait, vous
saluez, en fait, l'initiative dans votre recommandation, la mise en place, là,
d'un programme-phare au maintien du développement du réseau de sentiers de VHR.
Puis vous dites, en finale <de ce point...
M.
Reid
: ...
en
lien avec le financement, le fonds de... le FORT, en fait, le fonds de réseau
des transports terrestres, en fait, vous saluez, en fait, l'initiative dans
votre recommandation, la mise en place, là, d'un programme-phare au maintien du
développement du réseau de sentiers de VHR. Puis vous dites, en finale >de
ce point-là : «À cette fin, il serait d'ailleurs intéressant de réfléchir
à une formule de redistribution liée directement à l'adhésion aux clubs, que ce
soit pour financer ce programme ou un autre mécanisme de distribution.» Il
serait intéressant de réfléchir, mais est-ce que vous avez commencé ou vous
avez déjà des solutions à nous proposer là-dessus?
M. Deslauriers (Joé) : Bien, écoutez,
c'est une grosse question, mais évidemment je ne veux pas rentrer dans les
détails, parce qu'on a quand même... bien, vous, on a, ensemble, deux grandes fédérations
nationales québécoises, qui est la fédération des clubs quadistes du Québec et
la Fédération des clubs motoneigistes du Québec, qui, je pense, à la lumière du
projet de loi, pourront aussi proposer des solutions. Parce que nous, ce qu'on
se fait dire aussi par certains clubs locaux, c'est que la difficulté de
financement... On parlait tantôt de sentiers, M. le ministre l'a mentionné, il
y a peut-être des municipalités pour lesquelles c'est plus difficile, qu'il n'y
a pas de lien. Mais, avec de l'aide ou des ressources financières externes, ça
peut peut-être les aider à créer des sentiers un petit peu plus pérennes dans
le temps, comme ça les bénévoles vont s'assurer d'avoir le financement. Et,
lorsqu'ils donnent du temps comme bénévoles, bien, ils ne le donneront pas,
comme on dit, dans le beurre, ils vont faire... ils vont donner du temps pour
réussir à monter un réseau un petit peu structurant. Puis il ne faut pas
oublier, pour les petites municipalités qui n'ont pas ces routes-là ou ces
chantiers-là, bien, l'activité ou les retombées économiques de la motoneige
sont très importantes, aussi, dans toutes les régions du Québec.
M.
Reid
:
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget, vous avez 3 min 20 s.
• (15 h 50) •
M. Campeau : Merci beaucoup.
Bonjour à vous deux. Dans une lettre qui a été envoyée au ministère des
Transports en mars dernier, j'ai comme information que l'UMQ demandait de
conserver le caractère facultatif de l'inscription des sentiers de VHR au
schéma d'aménagement. Est-ce que c'est toujours quelque chose que vous prônez
encore?
M. Côté (Daniel) : Cette
position-là n'a pas changé depuis l'avènement du projet de loi.
M. Campeau : Et pourquoi?
M. Côté (Daniel) : Bien, dans
le fond, le principe derrière tout ça... Nous, on prône toujours l'autonomie
municipale, on prône le principe de subsidiarité, c'est-à-dire que les
décisions locales doivent être prises d'abord par le palier local. S'il y a
lieu de les fédérer à l'échelle d'une MRC, on le fait, s'il y a lieu de les
fédérer à l'échelle provinciale, on le fait. Ça fait que c'est toujours en
suivant ce principe-là qu'on bâtit notre argumentaire. Dans ce cas-ci, bien, je
pense que ça vient répondre aussi à ce principe-là. Donc, tout ce qui peut être
décidé localement doit l'être, et ainsi de suite, à l'échelle municipale, MRC,
etc.
M. Campeau : Je comprends
votre point de garder le caractère municipal, et j'en suis, mais il me semble
que ça fait comme un avantage que ça fasse partie du schéma d'aménagement, mais
que vous, vous vous en occupiez, je le verrais d'une façon positive, mais que
ce soit fait. Il me semble que... il me semble que je vois un avantage, moi, à
ça.
M. Côté (Daniel) : Est-ce que,
M. Deslauriers, <vous voulez y aller...
M. Campeau : ...mais il me
semble que ça fait comme un avantage que ça fasse partie du schéma
d'aménagement, mais que vous, vous vous en occupiez, je le verrais d'une façon
positive, mais que ce soit fait. Il me semble que... il me semble que je vois
un avantage, moi, à ça.
M. Côté (Daniel) : Est-ce
que, M. Deslauriers, >vous voulez y aller?
M. Deslauriers (Joé) : Bien, écoutez,
on a la même position, M. Côté, on fait partie de la même union. Et je suis
d'accord avec Daniel que toutes les décisions, écoutez, doivent se prendre le
plus possible au niveau local et je suis d'accord avec la position de l'UMQ, évidemment,
M. le député.
M. Campeau : Par rapport à
l'ensemble du projet de loi, est-ce que vous voyez que ça va aider le tourisme
ou on va bloquer quelque chose en demandant plus de permis, plus de formation?
Est-ce que vous voyez ça comme un problème ou vous voyez ça comme juste une amélioration?
Il y a du pour, il y a du contre?
M. Côté (Daniel) : Bien, il y
a un couteau à double tranchant, ça, c'est certain, tu sais? D'un côté, c'est
certain que, si on demande plus de critères, plus de normalisation, etc.,
certains pourraient voir ça comme une problématique, mais, d'un autre côté, c'est
probablement une solution parce que, si on se retrouve avec des accidents parce
qu'on n'a pas respecté les critères élémentaires de sécurité, ça pourrait nuire
à l'image du Québec et de son réseau de sentiers, et ce n'est pas ça qu'on
veut.
Donc, si la sécurité... L'élément central
de ça, c'est la question de sécurité. Donc, si on est capables d'assurer une
meilleure sécurité, ça devrait transparaître sur l'image de tout notre... de
tout le réseau de VHR qu'il y a partout au Québec, donc ça devrait être positif,
au final. Mais je comprends que ça peut amener une certaine lourdeur temporaire
pour certains. Mais ajustons-nous. L'important, c'est le développement
socioéconomique du Québec dans son ensemble.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous restait six secondes. Nous allons procéder maintenant du côté de l'opposition
officielle. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand
: Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, M. Côté. Bonjour, M. Deslauriers, plaisir de vous
revoir. Il y a une chose qui... Quand je suis revenu tout à l'heure, après la
séance de ce matin, il y a des citoyens qui m'ont dit... qui m'ont écrit, qui
ont entendu, probablement, cette commission parlementaire et qui m'ont dit essentiellement de
faire appel au réalisme du gouvernement dans ce dossier-là.
Et, lorsqu'ils parlent du réalisme, ils
parlent, entre autres, de la vitesse, ils disent, écoutez... Et je vais juste
vous lire le texto que j'ai eu, ils disent : «Il ne faut pas se mettre la
tête dans le sable. Personne ne respecte cette limite de 70 kilomètres à
l'heure en motoneige. Je suis motoneigiste», bon, etc. Ce qu'ils suggèrent, c'est
d'avoir une limite de 90 kilomètres à l'heure, qui serait plus réaliste en
sentier; près des propriétés, 50 kilomètres à l'heure, et des sentiers
sinueux, 70 kilomètres à l'heure.
Vous n'en parlez pas <dans votre...
M.
Arcand
:
...c
e qu'ils suggèrent, c'est d'avoir une limite de 90 kilomètres à
l'heure, qui serait plus réaliste en sentier; près des propriétés, 50 kilomètres
à l'heure, et des sentiers sinueux, 70 kilomètres à l'heure.
Vous n'en parlez pas >dans votre
mémoire, mais une chose que vous dites, cependant, vous dites... et vous faites
référence à ça, entre autres, lorsque vous parlez de l'interdiction de circuler
hors des sentiers en terre publique, et vous dites, encore une fois, qu'il est
important d'être réaliste, et vous dites : «Les membres de l'UMQ tiennent
à souligner qu'une interdiction généralisée de circuler hors des sentiers ne
serait pas appliquée ni applicable sur le terrain, tellement le territoire
forestier québécois est vaste.»
Alors, au nom de ce réalisme-là, premièrement,
est-ce que l'UMQ a une opinion sur la question des limites de vitesse? Et, deuxièmement,
ce que vous suggérez en fait, c'est quoi, si ce n'est pas l'interdiction de
circuler hors des sentiers en terre publique?
M. Côté (Daniel) : Merci, M.
Arcand, pour votre question. En fait, sur la question des limites de vitesse,
on n'a pas nécessairement de position générale là-dessus, n'ayant pas non plus
l'expertise sur la totalité de tout ça. Par contre, on souhaite qu'il y ait une
autonomie municipale, quand on circule sur les territoires municipaux. C'est-à-dire
que, lorsqu'on arrive à proximité des résidences, etc., si une municipalité aimerait
ou croit que ce serait plus judicieux d'abaisser la limite de vitesse en
territoire résidentiel, par exemple, bien, qu'on ait une certaine souplesse au
niveau de ce que les municipalités peuvent faire. Pour tout le reste, dans les
sentiers sur les terres publiques, on va laisser le soin aux spécialistes des
ministères concernés de se pencher là-dessus et on ne se mouillera pas plus que
ça non plus. L'important pour nous, c'est la sécurité des usagers.
L'autre élément, vous faites allusion à la
question du réalisme sur le contrôle de la circulation hors piste.
Effectivement, on a l'impression que... En fait, il y a deux articles, dans le
projet de loi, l'article 48 et l'article 67, qui me semblent un peu
en opposition l'un avec l'autre. L'article 48 vient mentionner qu'on ne
pourra pas circuler hors piste, hors des sentiers, et l'article 67 vient
un peu dire le contraire. Donc, je ne sais pas quelle clause ou quel article
aurait préséance sur l'autre, mais c'est certain que, si on vient empêcher les
gens de circuler hors des sentiers, ça va être complètement inapplicable. C'est
impossible, avec l'immensité du territoire forestier québécois, qu'on applique
ça avec parcimonie.
C'est un peu la même chose pour les
limites de vitesse, mais... C'est moins pire pour les limites de vitesse parce
que c'est sur les sentiers que ça se passe, donc endroits circonscrits. Mais,
quand on sort des sentiers, contrôler tout ce qui se passe en dehors des
sentiers, c'est quasi utopique, là, parce que le territoire, eh bien, il est
immense, là, il est... Bref, c'est pratiquement inapplicable.
Je ne sais pas si M. Deslauriers veut
compléter, ou sinon je vais...
M. Deslauriers (Joé) : Bien, peut-être...
vous avez raison, peut-être bonifier, vraiment, sur les sentiers hors piste,
là. Effectivement, on a lu l'article 48 et 67, et vous savez, au Québec,
on a tellement de grands territoires, on a de grandes régions comme l'Abitibi,
comme, évidemment, la Gaspésie, où est-ce que les motoneiges hors piste
circulent sur les... Exemple, que ce soient les Monts-Valin ou qu'on en ait ici,
dans Lanaudière, Laurentides, Val-d'Or, <Abitibi...
M. Deslauriers (Joé) : ...on
a lu
l'article 48 et 67, et, vous savez, au
Québec, on a
tellement
de grands territoires, on a de grandes régions comme
l'Abitibi, comme,
évidemment, la Gaspésie, où est-ce que les motoneiges hors piste circulent sur
les... Exemple, que ce soient les Monts-Valin ou qu'on en ait ici, dans
Lanaudière, Laurentides, Val-d'Or, >Abitibi, je pense que c'est utopique
de penser que les gens, et surtout avec la vente grandissante des véhicules
hors piste... que les gens n'aient pas accès au territoire public. Je pense que
ça, ça va être difficile à contrôler, en tout cas.
Au niveau de la vitesse, écoutez, d'accord
avec mon collègue, les fédérations sont là pour aussi mettre leur grain par
rapport aux limites de vitesse. Donc, ça, pour ça, on va laisser les
fédérations s'en charger.
M.
Arcand
:
D'accord. L'autre question qui me préoccupe, évidemment, c'est que le ministre
a dit qu'il voulait signer des ententes avec les communautés autochtones, des
ententes particulières avec les communautés autochtones, et je pense que c'est
un des buts. Et, à partir du moment où la loi a un meilleur encadrement, plus
de dents, des sanctions pécuniaires, et ainsi de suite, est-ce que vous voyez
certains enjeux au niveau des municipalités, qu'il y ait des traitements
différents? Parce qu'il y a des municipalités... Dans la Gaspésie, vous avez
les Micmacs, puis dans d'autres municipalités, il y a d'autres communautés. À Sept-Îles,
vous avez les Innus, qui sont avec les communautés. Est-ce que vous voyez des
enjeux par rapport à ça, d'avoir deux poids, deux mesures?
M. Côté (Daniel) : Bien, en
fait, sur le principe de base, là, les municipalités prônent la réconciliation
avec les peuples autochtones, qui étaient ici bien avant nous qui sommes
généralement d'ascendance européenne. Donc, on reconnaît ce principe de base
là. Même, on est satisfaits de voir que les articles 6 à 9 du projet de
loi, qui viennent, dans le fond, consacrer, à quelque part, le fait que le ministre
peut signer des ententes directement avec les peuples autochtones... Je n'ai
pas souvent vu ça dans des projets de loi, mais, dans ce cas-ci, c'est
mentionné, on parle d'occupation du territoire ancestral de ces nations-là. On
respecte beaucoup le droit des Premières Nations.
Et, par-dessus tout ça, je me répète peut-être,
là, moi, je... à l'UMQ, on croit fondamentalement dans le principe de
subsidiarité, c'est-à-dire que les décisions locales doivent être prises par le
palier le plus proche possible de cette réalité terrain là. Que ce soit du côté
des nations autochtones ou du côté des municipalités, c'est un peu le même
principe de base qui doit s'appliquer : à palier local, décision locale.
Et, à ce moment-là, bien, ça donne des meilleures décisions pour tout le monde.
• (16 heures) •
M.
Arcand
: D'accord.
L'autre question était sur de la flexibilité. Il y a quelqu'un qui m'a écrit
également pour me dire : Dans plusieurs... dans certaines communautés, parce
qu'il y a eu un débat, aujourd'hui, sur les 14 versus 16 ans, au niveau de
ceux qui pouvaient conduire, entre autres, les motoneiges... Mais on me disait
que même certains jeunes se rendent à l'école, dans certaines communautés, là,
en motoneige. Et évidemment on parlait… <je pense qu'on...
>
16 h (version révisée)
<421
M.
Arcand
:
…débat aujourd'hui, sur les 14 versus 16 ans, au niveau de ceux qui
pouvaient conduire, entre autres, les motoneiges... Mais on me disait que même
certains jeunes se rendent à l'école, dans certaines communautés, là, en
motoneige. Et évidemment on parlait… >je pense qu'on faisait allusion à
Kegasta, là, sur la Côte-Nord, principalement, mais est-ce que ça existe
ailleurs ou c'est vraiment dans des cas extrêmement particuliers, ce genre de
situations là?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, écoutez, je pense, un peu comme dans le sens de mon collègue,
M. Arcand, évidemment, chacune des communautés ont leur réalité. Et je
pense, dans un principe de subsidiarité, on le dit, on le mentionne souvent, à
l'union, bien, je pense que les communautés, s'ils ont les moyens, avec le
ministre, de trouver une entente spéciale, à cause de leur réalité, bien, ça,
je pense que c'est salutaire.
M.
Arcand
:
Au sujet des budgets. Aujourd'hui, les gens de la fédération, entre autres, des
motoneiges nous ont demandé, évidemment, de dire : Écoutez, il faut qu'on
ait les moyens de fonctionner. Ils ont dit : Écoutez, on reçoit
27 millions — si ma mémoire est bonne — pour
l'entretien de ces routes, on aurait probablement plus besoin de
40 millions pour l'entretien des routes. Vous demandez également
vous-mêmes un programme-phare d'aide au maintien et au développement du réseau
des sentiers de VHR et avec un financement qui sera suffisant et stable, est-ce
que vous pourriez élaborer un petit peu plus là-dessus?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, écoutez, au niveau des sommes, évidemment, on pense que les fédérations,
M. Arcand, seront les mieux placées pour établir les budgets dont ils ont
besoin pour assurer de faire de la connectivité au niveau des sentiers. Ça, je
pense que je laisserais vraiment aux fédérations le soin de… Là, je pense que
mon collègue veut bonifier.
M. Côté (Daniel) : Bien,
en fait, peut-être une bonification à l'échelle très locale. On est en relation
ici avec nos clubs de motoneigistes et de VTT, et, dans la plupart des cas, le
financement est très difficile à attacher pour réparer, souvent, des structures
ou des infrastructures de base. Donc, c'est certain qu'une augmentation du
financement viendrait sécuriser les sentiers et viendrait les rendre plus
durables, plus pérennes. Donc, c'est certain que toute augmentation de
financement des clubs de motoneigistes pour de l'entretien, ou de réparation,
ou de bonification des sentiers sera toujours salutaire.
M.
Arcand
:
Est-ce que vous pouvez me dire c'est quoi, le problème avec les autorisations?
Vous semblez dire qu'il y a des difficultés au niveau des autorisations pour
les traverses de routes provinciales et vous allez même dire que certaines
recommandations techniques dépendent grandement du fonctionnaire qui traite le
dossier. Est-ce que je peux savoir de quoi il s'agit exactement?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, écoutez, au niveau du caucus des municipalités locales, hein,
c'est un caucus très nombreux au sein de l'union, et beaucoup de collègues de
l'ensemble des régions nous ont mentionné que, des fois, les consignes étaient
disparates en fonction des régions. Donc, on a voulu <souligner…
M. Deslauriers (Joé) :
...
au niveau du caucus des
municipalités locales, hein, c'est un
caucus très nombreux
au sein de l'union. Et beaucoup de collègues de
l'ensemble des régions nous ont mentionné que, des fois, les consignes étaient
disparates en fonction des régions. Donc, on a voulu >souligner que
peut-être qu'un protocole plus uniforme serait adéquat pour rassurer... pour
assurer aux clubs — pardon — les traverses.
D'autres nous ont mentionné aussi des
ententes qui sont plutôt faites annuelles, au lieu de, je ne sais pas, moi, des
ententes aux trois ans qu'il pourrait y avoir. Notamment, on a une
municipalité, pour ne pas la nommer, la municipalité de Saint-Côme, qui,
d'année en année, reconduit une certaine entente. Donc, pour les bénévoles, tu
sais, c'est toujours être sur le qui-vive en se disant : Est-ce qu'on va
toujours avoir cette autorisation ministérielle là ou ça ne serait pas plus
facile d'avoir une autorisation plus pérenne dans le temps, à savoir pour les
trois, quatre, cinq prochaines années? Donc, c'était plus à cet effet-là.
M. Côté, vous étiez présent, je ne sais pas si vous voulez bonifier.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, c'est terminé pour cet échange. Je vais maintenant passer la parole à
Mme la députée de Mercier. Vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : Merci, Mme
la Présidente. Merci, messieurs, pour votre présentation. Dans votre mémoire,
vous l'avez dit, vous l'avez répété souvent que c'est important qu'il y ait
l'autonomie de réglementer des municipalités, et vous parlez notamment pour la
circulation hors sentier sur les terres publiques, vous saluez le fait que vous
puissiez réglementer ça, mais vous dites que la même attention doit être portée
à l'encadrement sur le reste des terres publiques. Donc, vous voulez que ce soient
les municipalités qui réglementent toutes les terres publiques?
M. Côté (Daniel) :
Peut-être pas nécessairement. En fait, les municipalités, on dit, devraient
avoir le plus de pouvoirs possible sur leurs territoires à eux. Toute la
question des terres publiques qui sont en dehors du cadre municipal ou en
dehors du cadre de juridiction des MRC, bien, à ce moment-là, ça incombe
davantage au gouvernement du Québec de s'en occuper. M. Deslauriers,
est-ce que peut-être que vous...
M. Deslauriers (Joé) :
C'est exactement ça.
Mme Ghazal : Donc, les
terres publiques qui traversent des municipalités, vous ne voulez pas que ça
soit le MTQ, mais les municipalités. Donc, ce n'est pas le cas, en ce moment,
selon ce qui est écrit dans la loi? Sur quel exemple, peut-être… Peut-être, si
vous avez des exemples concrets qui font... pour que l'on comprenne que ça
aurait été vraiment une bonne chose que ce soient les municipalités qui
réglementent, plutôt que le MTQ.
M. Côté (Daniel) : Bien,
peut-être, sans tomber dans des cas d'espèce qui ne... Ah! je regarde le regard
de mon collègue et j'ai le même regard que lui présentement, il ne nous en
vient peut-être pas à l'esprit, vite comme ça, en commission. Ceci étant dit,
je pense à des cas de figure, sans nommer rien, là, quand on approche de des
secteurs résidentiels, par exemple, où il passe des sentiers. On a des
sentiers, d'ailleurs, qui passent avec une excellente cohabitation, là, dans
nos périmètres urbains et même carrément dans des centres-villes, pour accéder
aux services de restauration, et d'hôtellerie, et tout ça. C'est certain que,
si c'est une norme générale qui s'applique à l'ensemble des terres de l'État,
qui s'applique à des secteurs à proximité des centres-villes, bien, ça ne
fonctionne pas. On ne pourrait pas permettre une limite de
70 kilomètres-heure à des véhicules hors route dans des zones où la
circulation automobile est limitée à 30 kilomètres-heure, par exemple.
Donc, vous voyez, c'est un peu le genre de dichotomie qu'on doit éviter.
Mme Ghazal : Est-ce que
vous trouvez que les <sanctions...
M. Côté (Daniel) : …à
l'ensemble des terres de l'État, qui s'appliquent à des secteurs à proximité
des centres-villes, mais ça ne fonctionne pas. On ne pourrait pas permettre une
limite de 70 kilomètres-heure à des
véhicules hors route dans des
zones où la circulation automobile est limitée à 30 kilomètres-heure,
par
exemple. Donc, vous voyez, c'est un peu le genre de dichotomie qu'on doit
éviter.
Mme Ghazal : Est-ce
que vous trouvez que les >sanctions sont suffisantes, les sanctions pour
ceux qui ne respectent pas la loi ou la réglementation?
M. Côté (Daniel) : Selon
ce qu'on a remarqué, oui. Bien, en fait, honnêtement, on n'a pas de commentaire
précis là-dessus, ça semblait correspondre aux attentes de nos membres.
Mme Ghazal : L'objectif
global, là, le principe de la loi, qu'il y a un équilibre entre les droits des
résidents et des utilisateurs des sentiers, est-ce que cet équilibre est atteint,
grosso modo?
M. Côté (Daniel) : Selon
ce qu'on comprend, oui...
Mme Ghazal : C'est un bon
équilibre, parce que… Oui?
M. Côté (Daniel) : Oui,
pardon. Oui, oui, on avait répondu tout à l'heure à un de vos collègues d'en
face. C'est drôle de dire «d'en face» à partir d'un écran, mais bon, je sais
qu'ils sont en face de vous. Donc, on avait un peu répondu, tout à l'heure, que,
oui, l'équilibre semble… nous paraît suffisant, nous paraît correct, enfin, parce
que ça n'a pas toujours été le cas, historiquement, mais cette fois-ci, je
pense qu'on a trouvé le juste équilibre.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : …c'est terminé pour cette portion. Maintenant,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, messieurs. Merci de votre présentation.
Évidemment, vous avez parlé de l'impact économique, et tout ça, et c'est très,
très important dans les régions que vous représentez. Maintenant, il y a
toujours la question de l'harmonisation, là, des usages dans les municipalités.
On est interpellés à arbitrer, souvent, des conflits.
Pour ce qui est de la question de la
circulation des véhicules hors route la nuit, par exemple, à l'article 74,
on parle d'une interdiction entre 6 heures et 24 heures… au-delà de
24 heures, entre 24 et 6 heures. Est-ce que ça vous convient ou vous
avez quelque chose à mentionner là-dessus?
M. Côté (Daniel) : Bien,
je peux peut-être y aller, et M. Deslauriers pourra compléter. Moi, ce que
j'ai entendu de la part de nos membres, c'est qu'il n'y avait pas
nécessairement un enjeu majeur à cet effet-là, ça semblait correspondre aux
attentes de nos membres.
Ce qu'il est important de savoir aussi,
c'est toute la question de la cohabitation. Il fut une époque où les véhicules
étaient beaucoup plus bruyants et causaient beaucoup plus de problèmes de
cohabitation que c'est le cas aujourd'hui. Un exemple très local, chez nous, à
Gaspé, depuis quelques années, il y a un sentier qui traverse directement une
rue résidentielle du centre-ville, et on s'attendait… quand on a ouvert ça, on
se disait : Ça va être les plaintes. On avait peur d'ouvrir ça. En cinq
ans, à peu près, aucune plainte reçue sur la cohabitation possible. Donc, c'est
signe que ça peut fonctionner, je crois. Puis c'est pareil, là, on a des
exemples similaires à Val-d'Or, à Mont-Laurier, à Saint-Côme, à Saint-Donat, un
peu partout.
M. Arseneau : Merci. Vous
parlez, dans votre mémoire, à la page 7, de la possibilité qui serait
offerte aux municipalités d'autoriser ou non la circulation de nuit. Est-ce que
vous vous référiez à une intention de certains de vos membres ou à des secteurs
en particulier?
M. Deslauriers (Joé) : Bien,
pour les municipalités, au niveau des services d'urgence, les services de
préhospitaliers, je pense que c'est nécessaire qu'on puisse être capable
d'intervenir s'il arrive un accident, <quelqu'un…
M. Arseneau : ...est-ce
que vous référiez à une intention de certains de vos membres ou à des secteurs
en particulier?
M. Deslauriers (Joé) :
Bien, pour les
municipalités,
au niveau des services d'urgence,
les services de préhospitaliers,
je pense que c'est
nécessaire
qu'on puisse être capable d'intervenir s'il arrive un accident, >quelqu'un
qui s'est perdu en forêt, quelqu'un qui est allé soit en ski de fond, qui...
Puis, tu sais, on a beaucoup de sentiers de longues randonnées, il y a des gens
qui se promènent dans la forêt puis, je présume, un petit peu partout au Québec,
et notamment à Saint-Donat, donc, oui, je pense qu'il faut qu'on soit capables,
au niveau des services municipaux... d'être capables d'intervenir.
M. Arseneau : Bon,
j'avais une question sur la vitesse, mais ça a déjà été mentionné.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste 20 secondes.
M. Arseneau : 20 secondes.
Est-ce que vous avez eu des représentations considérant... au sujet de l'âge
minimum pour pouvoir conduire un VHR?
M. Côté (Daniel) : Bien,
non, on n'a pas eu de discussion là-dessus, c'est un peu en dehors du cadre municipal.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vous remercie beaucoup pour votre contribution aux travaux de la commission.
Je vous souhaite une belle fin de journée dans vos régions respectives.
Et nous allons prendre quelques instants
pour accueillir notre prochain intervenant, M. Mathieu Santerre. Alors,
bonne fin de journée. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 16)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je souhaite la bienvenue à M. Mathieu Santerre. Je vous rappelle
que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à
la période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
vous présenter et ainsi que... Bien là, vous n'avez pas de personnes qui vous
accompagnent, mais normalement, quand il y a des personnes qui accompagnent, on
demande de se présenter également. Alors, vous êtes seul au micro, vous avez 10 minutes,
et ensuite il y aura un échange avec les membres de la commission. Vous avez la
parole.
M. Mathieu Santerre
(Visioconférence)
• (16 h 20) •
M. Santerre (Mathieu) :
Excellent, merci beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, bien, écoutez, merci à
tous de me permettre d'être ici avec vous aujourd'hui. Mon métier m'amène à
avoir le plus grand respect pour vos agendas respectifs, alors vous me
permettrez de faire ça de manière simple et efficace.
Je suis ici, évidemment, en tant que
citoyen. J'habite la municipalité de Saint-Alban, une municipalité d'un peu
plus de 1 000 habitants dans la MRC de Portneuf, une belle région.
Donc, je ne suis pas ici pour les dossiers de Mathieu Santerre, mais bien
davantage parce que je suis dans une région rurale. J'habite près d'un sentier
de motoneige, j'habite près d'un sentier de VTT, il y a un parc naturel
derrière chez moi, et puis j'ai été impliqué, là, de diverses manières pour les
enjeux de la sécurité et de la cohabitation, dans le fond, dans le passé, dans
mon coin. Donc, les recommandations auxquelles j'ai réfléchi devraient
normalement vous avoir été transmises, donc je suis ici pour tenter de vous les
expliquer.
D'entrée de jeu, je dois dire que je
trouve que ce projet de loi est une bonne chose, d'abord pour le volet
sécurité, bien sûr. Le ministère des Transports évoque, là, plusieurs décès,
dizaines de décès, centaines de décès qui s'accumulent avec les ans. Peut-être
ne l'aviez-vous pas remarqué, mais le jour même d'une inscription au feuilleton
de l'Assemblée nationale, le jour même de l'inscription du projet de loi n° 71 au feuilleton, un homme de Saint-Raymond, près d'ici,
est mort en VTT, sans casque, à Rivière-à-Pierre, pas très loin de chez moi.
Donc, pour ce qui est de la pertinence, je crois que c'est au rendez-vous, en
termes de projet de loi.
Bon, pour ce qui est du volet
cohabitation, je suis bien placé aussi, là, pour bien en cerner les enjeux,
mais j'aimerais mettre sur la table au moins un élément important. La
cohabitation, vous savez, ce n'est pas les gentils amateurs contre les méchants
voisins, c'est bien davantage, je dirais, ce qu'on pourrait dire, une
utilisation concurrentielle du territoire, dans le fond, de divers <usages...
M. Santerre (Mathieu) :
...pour bien en cerner les enjeux. Mais j'aimerais mettre sur la table au moins
un élément
important. La cohabitation, vous savez, ce n'est pas les
gentils amateurs contre les méchants voisins. C'est bien
davantage, je
dirais, ce qu'on pourrait dire, une
utilisation concurrentielle du
territoire,
dans le fond, de divers >usages. Si on prend, par exemple, un
parc naturel qui pourrait être forcé de laisser passer des véhicules
tout-terrain bruyants, bien, écoutez, le risque, c'est qu'il perde sa clientèle
de camping ou de randonnée pédestre, etc. Donc, ce sont des choix délicats à
chaque fois.
Mais, écoutez, de manière générale, j'en
viens, là, au point suivant, c'est que ça serait pertinent, en fait, à mon avis,
là, d'adopter le principe de ce projet de loi là mais surtout incluant toutes
les dispositions mises de l'avant par M. le ministre, notamment la détention
d'un permis, les règles concernant la consommation d'alcool, de drogues, évidemment,
la formation des guides, les amendes quand il y a des infractions, le volet fin
de l'immunité de poursuite, évidemment, les vitesses maximales et, je dirais,
jusqu'à la présomption d'acceptation que la circulation... d'acceptation de la
circulation par le voisinage — pardon — quand c'est fait
dans le respect du cadre en vigueur.
Il y a un élément aussi que je crois qui
est important, dans une zone agricole comme ici et comme dans bien d'autres,
c'est évidemment de permettre aux travailleurs de circuler sur les chemins
publics pour... sur une courte distance. On pense, par exemple, au secteur
agricole, le secteur... en acériculture, etc., il y a beaucoup de gens qui ont
besoin de passer sur les chemins publics. Alors, voilà pour cet aspect.
Maintenant, je note quand même deux problématiques,
là, notables, à l'intérieur du libellé actuel du projet de loi — puis
évidemment les remarques que je vais faire aujourd'hui sont strictement à des
fins de le bonifier, peut-être : la question des distances et des horaires
pour la permission de circuler avec des véhicules hors route. Il me semble que
les articles 93 et 94 du projet de loi, pour être très spécifique, là,
permettent en quelque sorte de faire un trou dans le projet de loi. C'est-à-dire
que c'est assez simple, si on le lit tel qu'il est présentement, de mener une assemblée
publique et de passer à peu près n'importe quoi comme règlement, dans le fond,
je vous dirais même à 180 degrés de ce qui est écrit noir sur blanc dans
un projet de loi qui est soumis à l'ensemble des parlementaires.
Vous savez, ça fait très, très bien, une consultation
perdue à la fin d'un projet de loi, mais, en même temps, je vais le dire comme
je le pense, dans la vraie vie, là, paqueter une assemblée dans une petite
municipalité, avec une gang de messieurs qui se présentent en masse, même s'ils
ne viennent pas de la place, qui fait en sorte que les gens s'expriment moins
qu'ils le pourraient, eh bien, ça existe, c'est <arrivé...
M. Santerre (Mathieu) :
…je vais le dire comme je le pense, là, dans la vraie vie, paqueter une
assemblée, dans une petite
municipalité, avec une gang de messieurs qui
se présentent en masse,
même s'ils ne viennent pas de la place, qui fait
en sorte que les gens s'expriment moins qu'ils le pourraient, eh bien, ça
existe, c'est >arrivé dans mon coin, j'ai assisté à ce type d'événement.
Donc, ce qu'on vous recommande, dans le fond, c'est autant que possible
de maintenir, dans le fond, là, les paramètres généraux qui sont dans le projet
de loi, sans nécessairement ouvrir la porte à des baisses de distance minimale
ou à l'étendue de l'horaire de circulation, tel que le permet, en fait, à
l'heure actuelle, les articles 93 et 94.
L'autre aspect à propos duquel je voulais
vous soumettre des observations, c'est la question des chemins publics,
c'est-à-dire… C'est compliqué, les chemins publics versus les véhicules hors
route, c'est-à-dire que la loi est comme ça, et le projet de loi reprend ces
dispositions-là : c'est interdit de circuler en véhicule hors route si on
est sur la route, hein, c'est interdit, sauf si une municipalité vous le
permet, sauf si le ministre ne vous désavoue pas. Donc, je vous dirais que même
certaines municipalités ont eu de la difficulté à s'y retrouver, dans le passé.
Moi, je l'ai vécu dans la région ici.
Donc, on vous recommande certains
éléments, en tout respect, là, mais de maintenir l'idée que, quand on permet à
des véhicules hors route de circuler sur la voie publique — oublions
les véhicules d'urgence, là — ...mais que ce soit strictement pour
rejoindre un sentier, une halte ou, je veux dire, un poste d'essence, un
restaurant, quoi que ce soit, ou pour les travailleurs. La façon dont vos… de
la façon dont les patentés légistes ont construit la question des vitesses
maximales fait en sorte, là, qu'à trois paliers ça peut être plus difficile de
s'y retrouver. Nous, on vous recommande que, dans les zones où on est
clairement près des résidences, ce soit écrit noir sur blanc que la limite,
c'est 30 kilomètres-heure, parce que, concrètement, l'effet du projet de
loi va dans cette direction-là, mais c'est à trois paliers, et, je vous dirais,
il y a beaucoup de gens sur notre terrain qui jouent parfois aux fins finauds
quand il s'agit de choses comme ça.
Et maintenant, de manière cohérente avec
l'approche générale du projet de loi, bien, on vous recommanderait que le
désaveu possible du ministre à l'égard d'un règlement municipal qui permettrait
la circulation des VTT sur la voie publique... que ce désaveu, bien, il ait des
critères, que ce ne soit pas un désaveu fondé sur uniquement l'expérience, mais
qu'il y ait des critères comme, par exemple, la sécurité, l'idée de
cohabitation harmonieuse et le respect de l'environnement.
Maintenant, j'attire votre attention, à
toute vitesse, sur l'article 74. Maintenant, la question, c'est les
horaires... les moments où c'est permis de circuler en VHR de <manière…
M. Santerre (Mathieu) :
...l'idée de cohabitation
harmonieuse et le respect de l'environnement.
Maintenant, j'attire votre attention, à
toute vitesse, sur
l'article 74.
Maintenant, la
question,
c'est les horaires... les moments où c'est permis de circuler
en VHR de >manière
générale. Écoutez, minuit, là, pour le dire en boutade, c'est l'heure de
fermeture des bars, en temps de pandémie, donc, si on se promène en VTT ou en
skidoo autour de ces heures-là, bon, écoutez, ce qu'on peut vous dire, c'est
que c'est dangereux de toute manière, à jeun ou pas, je vous dirais, parce que
c'est difficile parfois, en pleine nuit, d'acheminer des services d'urgence
loin dans des sentiers. Puis je vous dirais qu'il n'y a probablement pas
grand-chose de plus dangereux que de croiser une voiture, quand vous êtes en
VTT à la noirceur. Donc, voilà. Donc, on vous recommande de baisser cette
norme, si possible, à 22 heures plutôt que 24.
Et maintenant, une petite dernière qui
n'est pas humoristique, même si ça peut sembler. Bon, écoutez, on est tous
fiers de notre ministre qui montre l'exemple aux jeunes Québécois en circulant
à vélo le plus possible. J'attire votre attention sur l'article 31 du projet
de loi qui interdit clairement la circulation des véhicules hors route dans des
sentiers pédestres ou de ski, alors… de ski de fond, probablement. Donc, on
vous recommande tout simplement d'inclure les pistes de vélo dans le premier paragraphe
de l'article 31 pour, nommément, dans le fond, faire en sorte que les
pistes de vélo de montagne ou de «fat bike», qui commencent à se développer un
peu partout, bien, ça ne soit pas des endroits où les VTT circulent.
Alors, voilà. Donc, ça fait l'essentiel.
Je crois que mon temps est en train de s'écouler. Je crois que c'est dans
l'esprit du projet de loi, ce qui vous a été amené comme suggestion, puis j'ai
bon espoir que ça pourra vous être utile. Et je suis prêt à répondre à vos questions.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci beaucoup, M. Santerre. Alors, maintenant,
la parole est à M. le ministre des Transports.
M.
Bonnardel
:
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Santerre. Ça fait quand même assez
drôle de vous voir à l'écran après vous avoir côtoyé pendant des nombreux mois
pendant le projet de loi sur l'industrie du taxi.
Vous dites que vous êtes là simplement
comme citoyen. Tantôt, vous avez dit : J'habite près de sentiers, motoneige
et VTT. Je veux, avant d'aller plus loin, connaître un peu, si vous vivez près
de ces sentiers, c'est quoi, la cohabitation comme simple citoyen, là. Parce
que vous avez un privilège quand même important, aujourd'hui, d'être capable de
témoigner puis de nous amener des idées, là, ce que peu de citoyens ont la
chance de faire. Parlez-moi un peu de cette cohabitation, si vous êtes proche
de ces sentiers. Vous vivez à Saint-Alban depuis un certain nombre d'années. Comment
vous vivez ça, cet équilibre entre l'immunité de poursuite, avant, peut-être
des citoyens qui ne sont pas contents d'avoir des sentiers proches d'eux ou peut-être
même votre expérience à vous, là?
M. Santerre (Mathieu) :
Bien, écoutez... Oui, d'accord. Pour ce qui est de la motoneige... Parce
qu'évidemment les quads et la motoneige, là, parfois, c'est le même <monde...
M.
Bonnardel
:
...entre l'immunité de poursuite, avant,
peut-être des
citoyens
qui ne sont pas contents d'avoir des sentiers proches d'eux ou
peut-être
même votre expérience à vous, là?
M. Santerre (Mathieu) :
Bien,
écoutez... Oui,
d'accord. Pour ce qui est de la
motoneige...
Parce qu'évidemment les quads et la motoneige, là, parfois,
c'est le même >monde, mais ce sont deux mondes complètement différents.
Et il y a une piste provinciale, là, qui ne passe pas très loin. Je vous
dirais, c'est probablement le bout le plus simple, la cohabitation, à mon avis,
avec les gens qui pratiquent la motoneige.
Souvent, les pistes, c'est convenu avec
des producteurs agricoles qui sont, je vous dirais... on va le dire comme ça,
là, mais c'est souvent dans des zones plus reculées, dans des champs, etc.
Donc, en zone agricole comme ici, la motoneige... surtout que c'est plutôt rare
qu'on se tienne les fenêtres ouvertes l'hiver, par ici. En tout cas, écoutez,
la motoneige, c'est le bout qui est le plus facile en termes de cohabitation.
Puis écoutez, les véhicules eux-mêmes
sont, oui, de plus en plus performants, mais, je vous dirais, de plus en plus
silencieux aussi. Puis je présume qu'en termes d'émission, etc., puis au fur et
à mesure que l'électrique va avancer — on a déjà parlé, dans un autre
dossier, de la question de la mobilité électrique — donc, je présume
que ça va aller de mieux en mieux de ce côté-là. Donc, pour ce qui est de la
motoneige, je vous dirais, c'est plus simple.
Pour ce qui est des quads, c'est plus
complexe parfois. Bon, évidemment, pour les clubs, ça demeure un casse-tête que
de se trouver quelqu'un qui va accepter de laisser passer, dans le fond, là,
des véhicules, donc ils sont en quelque sorte prisonniers aussi de leur image
puis de leur réputation, localement. Le bout où c'est plus complexe, c'est, je
vous dirais, quand les VTT s'aventurent ou, enfin, ont besoin de s'aventurer à
l'intérieur des municipalités, donc, des villages, je vous dirais, là, les
résidents vont regarder ça d'un moins bon oeil. Moi, personnellement, je
n'habite pas dans un village, j'habite encore plus loin que ça, donc…
Puis pour le reste, bien, c'est le point
que je vous ai signalé tout à l'heure, c'est aussi la question de la
circulation sur les chemins publics. Donc, je veux dire, j'ai de l'empathie
pour les amateurs qui ont de la misère à se trouver quelqu'un qui va bien
vouloir les laisser passer, mais, je vous dirais, ça va aller… ça va à vitesse
variable selon les régions, là. Comme je le disais d'entrée de jeu, c'est
toujours un équilibre délicat à chaque fois. On vous a soumis des
recommandations pour essayer de résoudre certaines situations plus délicates,
justement.
• (16 h 30) •
M.
Bonnardel
:
Trouvez-vous que… Vous avez parlé d'équilibre, je l'ai mentionné souvent, le
point sur l'immunité de poursuite, qui avait été renouvelé année après année ou
presque, là, depuis les 20 dernières années, trouvez-vous que… Bien, en
tout cas, la plupart des organismes, des gens qui sont venus jusqu'à… depuis ce
matin nous disent que oui, pour prendre l'UMQ, tantôt. Trouvez-vous que cet
équilibre est sain pour assurer la pérennité du réseau mais aussi de
l'industrie, on va le dire ainsi, puis, de l'autre côté, de <permettre
aussi à…
>
16 h 30 (version révisée)
<11
M.
Bonnardel
: ...bien,
en tout cas, la plupart des
organismes, des gens qui sont venus jusqu'à… depuis ce matin nous disent que
oui, pour prendre l'UMQ, tantôt. Trouvez-vous que cet équilibre est sain pour
assurer la pérennité du réseau mais aussi de l'industrie, on va le dire ainsi,
puis, de l'autre côté, de >permettre aussi à des riverains, à des
résidents de dire : Bien là, j'ai quand même des outils, si je sentais
qu'il y avait abus?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
sincèrement, je crois, parce que... bon, d'une part, oui, la capacité de
poursuivre n'est pas là, mais à condition que ce soit fait à l'intérieur du
cadre en vigueur, c'est écrit noir sur blanc dans votre projet de loi. Puis il
y a toutes les dispositions de sanctions, qu'elles soient pécuniaires ou
pénales, dont vous vous dotez par ailleurs — je ne dis pas vous personnellement,
mais, bien sûr, comme représentant de l'État, là — donc, qui vont
venir, en fait, je crois sincèrement, dissuader peut-être certaines personnes
d'avoir certains comportements qui peuvent être soit pas sécuritaires, soit
nuisibles, soit dérangeants, là. Donc, je pense, pour ça, je veux dire, oui,
l'équilibre est là, à mon avis, là.
M.
Bonnardel
:
O.K. Qu'est-ce que... Je vais lire le deuxième picot de votre document à la
page 2, là, vous dites : «Les règles relatives à la circulation des
VHR sur les chemins publics, incluant une interdiction générale sur le
territoire, interdiction nuancée par la possibilité d'une permission
municipale, possibilité elle-même soumise à un possible désaveu ministériel,
demeurent complexes et parfois déroutantes». Qu'est-ce que vous proposez, vous?
M. Santerre (Mathieu) : Bon,
écoutez, vous avez bien fait le portrait, là. En partant, c'est compliqué. C'est
interdit, sauf si les municipalités le permettent, à condition qu'elles ne
soient pas désavouées par un pouvoir ministériel. Donc, les propositions qu'on
vous fait par rapport à ça, je veux dire, elles sont relativement simples. Je
vous les nomme.
D'une part, pour ce qui est de votre
pouvoir de désaveu, là, celui de la personne qui occupe le poste, la
recommandation qu'on vous fait, c'est qu'il y a des critères qui viennent avec
ça, c'est-à-dire que le désaveu vienne en fonction d'un problème de sécurité,
d'un problème de cohabitation ou d'un problème de respect de l'environnement,
tout simplement. Alors, de cette manière-là, vous forcez les personnes qui vont
proposer des règlements municipaux de s'assurer de respecter d'avance ces
critères-là parce qu'ils savent très bien qu'éventuellement, au bout de la
route, il se pourrait qu'ils subissent un désaveu. Alors, c'est toutes des
recommandations qu'on vous fait.
L'autre élément, pour ce qui est des
chemins publics, il a plus trait à un mélange de sécurité et, je vous dirais,
une nuisance, c'est de clarifier la question de la vitesse près des
habitations.
Et évidemment le dernier, c'est les motifs
pour lesquels on pourrait vouloir permettre la circulation sur des chemins
publics. Les sentiers, en théorie, sont là pour les véhicules hors route. Ça
s'appelle un véhicule hors route, on s'attend à ce que ce soit hors route. Ils
sont construits pour ça, donc pas nécessairement pour la route. Donc, <simplement
que...
M. Santerre (Mathieu) :
...pourrait
vouloir permettre la circulation sur des chemins publics.
Les sentiers, en théorie, sont là pour les véhicules hors route. Ça s'appelle
un véhicule hors route, on s'attend à ce que ce soit hors route. Ils sont
construits pour ça, donc pas nécessairement pour la route. Donc, >simplement
que la circulation sur la voie publique, que ce soit fait comme étant
l'exception, davantage. Parce que, là, je vous dirais, ce n'est pas de votre
faute à vous, la désuétude de la loi fait en sorte qu'il y a tout un paquet de
petites craques au travers desquelles on peut passer, là, avec l'ancien
libellé, là, puis la jurisprudence, etc.
M.
Bonnardel
: O.K.
Deux petites questions avant de laisser la parole à mes collègues. Je vais
faire du pouce, là, sur votre point 6, vous l'avez un petit peu soulevé,
là : «Qu'il soit précisé expressément que la vitesse maximale, dans le cas
d'une circulation éventuelle de VHR sur la voie publique dans une zone
comprenant des habitations en bordure de la route est de 30 km/h...» Donc,
vous, vous souhaitez qu'on soit uniformes partout, qu'on baisse ça à 30?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez, si j'ai bien compris le projet de loi, et vous me corrigerez si je me
trompe, je présume, mais, quand on est à moins de 30 mètres d'une
habitation, c'est 30 kilomètres-heure. Par définition, si vous circulez
sur une route bordée d'habitations, vous allez être à moins de 30 mètres,
sauf exception, là, de quelqu'un qui est très loin de la route, là. Donc, ici,
ce n'est pas une nouveauté. Dans les faits, je vous recommande simplement de le
préciser.
M.
Bonnardel
:
Oui, oui, O.K.
M. Santerre (Mathieu) : Parce
que, sur le terrain, les gens jouent sur les mots, là : Ta maison n'est
pas à 30 mètres.
M.
Bonnardel
:
Dernière question. Vous faites... Au point 10, vous parlez que la
circulation, pour vous, devrait, comme citoyen, se terminer à 22 heures.
L'UMQ, tantôt, je pense que c'est mon collègue des Îles qui a posé la question,
là, eux disent : Bien, on n'a pas majoritairement… ou de plaintes comme
telles ou de municipalités qui ont décidé d'aller à l'envers ou au contraire de
ça. Donc, pour vous, comme citoyen, 22 heures, c'est... Ça pourrait quand
même amener, selon moi, quand même, des enjeux non négligeables pour atteindre
un gîte. Ça se peut qu'il y ait des problèmes qui arrivent, qu'ils partent plus
tard, après le souper, peu importe les raisons, une tempête, et tout, et tout,
là. Pour vous, le 22, même si l'UMQ nous ont mentionné tantôt que, pour eux,
majoritairement, pour eux, le 24, le minuit n'est pas un problème, là.
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez, mon point, c'était une question de sécurité pour acheminer des secours
à l'extérieur, là, d'une zone facile d'accès ou encore d'éviter de croiser...
En fait, ce qui arrive, de ce côté-là, c'est bien davantage des gens qui font
de la course, la nuit, en skidoo dans les rangs. C'est ça qui se passe.
M.
Bonnardel
:
Oui, je suis bien au fait de ça. Merci. Je passe la parole à... Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Beauharnois.
M.
Reid
: Oui. Bonjour,
M. Santerre.
M. Santerre (Mathieu) : Merci.
Bonjour.
M.
Reid
: Merci
de votre présentation. En fait, brièvement, je vais vous… j'attire votre
attention sur le premier point, votre lettre qu'on a reçue, votre mémoire, où
vous parlez que les conseils municipaux pourraient contourner aisément les
règles relatives à la vitesse maximale ou aux distances <minimales.
Vous...
M.
Reid
: …Oui.
Bonjour, M. Santerre.
M. Santerre (Mathieu) :
Merci. Bonjour.
M.
Reid
:
Merci de votre présentation. En fait, brièvement, je vais vous… j'attire votre
attention sur le premier point, votre lettre qu'on a reçue, votre mémoire, où
vous parlez que les conseils municipaux pourraient contourner aisément les
règles relatives à la vitesse maximale ou aux distances >minimales. Vous
soulevez ça en première page de votre document, puis je voulais… Moi, je lis ça
comme ça. Puis «pouvoir être contournées très aisément par une simple réunion
municipale», est-ce que vous pouvez m'en dire un peu plus là-dessus? Puis est-ce
que vous avez des exemples, là-dessus, du passé ou quelque chose comme ça, là? Parce
que, moi, ça… j'ai l'impression, à lire ça, là, les conseils municipaux peuvent
faire à peu près tout ce qu'ils désirent.
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez, d'abord, merci, M. le député, pour la question. Bon, évidemment, ce
n'est pas un reproche ni un procès d'intention pour les élus municipaux, là, ce
n'est pas ça, là. Une réunion municipale, c'est un raccourci pour parler de la chose
suivante : l'adoption d'un règlement et la tenue d'une assemblée locale.
C'est les deux éléments qui sont prévus aux articles 93 et 94. Donc,
ma prétention, elle est toute simple, c'est que ce n'est pas très exigeant pour
passer un règlement qui permet de modifier la question des heures permises ou
des distances minimales ou maximales, peu importe comment… de quel côté vous le
regardez.
Et, pour répondre à votre question
d'exemples concrets, bien, oui, j'ai un exemple concret d'une assemblée municipale
dans ma région, à laquelle j'ai participé, et il y avait une majorité de gens
qui n'étaient pas de la région et pas les plus petits. Alors, je vous dirais,
une chance que je ne suis pas peureux, alors j'ai parlé quand même, mais
certaines personnes se seraient peut-être abstenues de parler dans un contexte
comme celui-là. Quand on habite en campagne, parfois, ça brasse un peu plus. Alors,
c'est pour ça que je vous dis qu'une assemblée locale, c'est bien, là, d'y
avoir pensé sur papier, là, puis d'avoir placé ça dans le projet de loi, je
comprends l'intention. C'est une protection, en théorie, mais, dans les faits,
je ne suis pas convaincu que ça va fonctionner.
M.
Reid
: Merci.
Maintenant, pour ce qui est du point 12, en fait, je ne sais pas si… Le
point 12, en fait, vous mentionnez qu'en lien avec la signalisation, là,
qu'elle devrait être à la charge des clubs d'utilisateurs. On discutait tantôt,
à la fois, d'une certaine cohérence entre le MTQ et les municipalités, la
difficulté que peuvent avoir certains clubs d'utilisateurs pour, à la fois,
l'installation et la recherche de bénévoles. Est-ce que vous pouvez m'en dire
un peu plus là-dessus? Pourquoi il faudrait que ce soit à la charge des clubs
d'utilisateurs? Pourquoi pas… pourquoi n'y aurait-il pas un partage équitable
entre les différents partenaires impliqués, que ce soient les municipalités,
que ce soit le MTQ?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez… D'abord, merci pour la question, encore. Dans les faits, il arrive
assez fréquemment, pour l'avoir vu, que des municipalités décident de
s'impliquer et de soutenir l'effort, qui peut être, en effet, difficile pour
certains clubs, c'est clair. Sauf qu'en même temps, en ne mettant pas ces travaux-là
à la charge directement, là, des utilisateurs de ces <infrastructures-là
ou, enfin…
M. Santerre (Mathieu) :
...de s'impliquer et de soutenir l'effort, qui peut être
en effet
difficile pour certains clubs, c'est clair. Sauf
qu'en même temps, en ne
mettant pas ces travaux-là à la charge
directement, là, des utilisateurs
de ces >infrastructures-là ou, enfin, des personnes qui en bénéficient,
bien, vous en transférez une partie du poids sur d'autres personnes concernées
qui n'ont pas eu l'opportunité de se prononcer sur cette question-là. Alors,
c'est simplement en vertu de ce principe. Mais je suis tout à fait conscient qu'il
y a des municipalités qui vont donner un coup de main, puis c'est bien parfait,
là.
• (16 h 40) •
M.
Reid
: Merci.
Merci, M. Santerre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. L'Union des municipalités, ce matin, nous parlait de l'autonomie
municipale. Puis, si je résume une bonne portion de ce que vous avez dit, vous
craignez un peu que, si on laisse trop d'autonomie municipale, on se ramasse
avec pas mal de trous dans la loi et que ça devienne inapplicable. Je pense
que... Est-ce que je résume bien ce que vous avez dit?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
vous le résumez à votre manière. Écoutez, c'est clair que les articles 93
et 94 permettent de faire beaucoup de choses. Bon, on s'entend, c'est sur des
objets quand même assez précis : on parle de distance, on parle d'horaire.
Donc, je veux bien, là, l'autonomie municipale, là, c'est un beau principe. Il
faut voir, là, de quelle manière on vient faire un équilibre avec les questions
de sécurité, ici, puis voir aussi la différence entre ce qu'on écrit sur le
papier et comment ça va se passer concrètement sur le terrain. Je crois que
c'est surtout ça ici.
La suggestion, ici, c'est de tenter... Je
vous dirais, comme les règles sont quand même assez claires puis que ce sont
des règles qui seront éventuellement édictées par le Parlement du Québec, elles
peuvent très bien être d'application pour tous, sans qu'on ait ces articles-là
ou, en tout cas, que, minimalement, puis c'est là que je vous amène à mon plan B...
mais que le pouvoir de désaveu du ministre, dans ces deux articles là,
soit, je vous dirais, là, doté de critères qui permettront peut-être d'empêcher
des gestes qui, théoriquement, restent possibles et qui pourraient peut-être se
révéler négatifs. Donc, voilà.
M. Campeau : Il reste combien
de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Une minute.
M. Campeau : Je voudrais, bon,
revenir sur ce que vous avez dit au début, en réponse à d'autres questions.
Votre expérience personnelle, la vitesse sur les sentiers, comment vous la
voyez, tout près de chez vous? Est-ce que c'est bien respecté?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez, la vitesse sur les sentiers, évidemment, là, encore là, il faut le
prendre de deux manières différentes. Les motoneiges puis les quads et les
côte à côte, là, sont deux mondes complètement différents. La vitesse,
c'est sûr que, pour les <motoneiges...
M. Santerre (Mathieu) :
...Bien, écoutez, la vitesse sur les sentiers,
évidemment, là, encore
là, il faut le prendre de deux manières différentes. Les motoneiges puis
les quads et les côte à côte, là, sont deux mondes
complètement
différents. La vitesse, c'est sûr que, pour les >motoneiges, je présume
que, pour quelqu'un qui a un tempérament sportif, ça peut être une tentation
intéressante, que de faire de la vitesse en motoneige. On est dans un environnement
ouvert depuis... Les machines sont extrêmement puissantes, et, je veux dire, je
n'ai pas de radar implanté dans mes lunettes, mais je peux vous garantir que ça
roule à plus de 70 en arrière de chez moi.
Bon, cela étant dit...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Monsieur, je vais devoir vous interrompre ici, parce que je dois passer du côté
de l'opposition officielle.
M. Santerre (Mathieu) : Oui.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand
:
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, M. Santerre. Merci pour vous impliquer de la
façon dont vous le faites. Je pense que c'est important d'avoir, justement,
votre appréciation de ce qui se passe. Et je voudrais peut-être continuer sur
la lancée de mon collègue de Bourget et parler, justement, de la vitesse. Vous
dites : Écoutez, c'est clair qu'on ne respecte pas, actuellement. Dans ce
que vous voyez, sans même avoir un radar quelconque, vous voyez que les gens roulent...
un peu comme sur nos routes, au Québec, roulent beaucoup plus que le 100 kilomètres
en général, et, dans le cas des motoneiges, entre autres, c'est la même chose,
d'après ce que vous me dites.
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
dans le fond, c'est plus facile de faire de la vitesse en motoneige. Alors, les
faits sont conséquents : il y a plus de vitesse... enfin, de visu, pour
quelqu'un qui est à côté, plus de vitesse en motoneige.
Vous savez, en matière de transport, de
plus en plus, à des carrefours, on ramène les trottoirs pour réduire la largeur
de la route parce que c'est démontré que, quand la route est large, on a
tendance naturellement à aller plus vite. Alors, imaginez, dans un immense
champ blanc, c'est quoi, l'effet. Les gens vont plus vite. Donc, je pense que
les dispositions qui limitent la vitesse puis qui vont permettre des amendes ou
des sanctions sont appropriées de ce côté-là.
Pour ce qui est des quads et de cette
famille de machines, bien, évidemment, c'est plus difficile de faire de la
vitesse en zigzag dans un... carrément dans le bois, mais il y a quand même de
la vitesse qui se fait dans des chemins de bois aussi, là, et sur des chemins
publics. Et donc il y a des gens qui s'amusent bien avec leur mécanique puis
qui rincent le moteur assez fréquemment, c'est clair.
Encore là, comme je vous dis, je ne
dispose pas des mêmes instruments que la SQ, donc je ne peux pas vous amener un
rapport documenté, mais, pour y baigner, c'est bien clair. Et ce serait
possible, je veux dire, de pratiquer ces <activités-là...
M. Santerre (Mathieu) :
...comme je vous dis, je ne dispose pas des mêmes instruments que la SQ, donc
je ne peux pas vous amener un
rapport
documenté, mais, pour y
baigner, c'est bien clair. Et ce serait possible de,
je veux dire, de
pratiquer ces >activités-là, je veux dire, sans aller à cette
vitesse-là, puis avoir du plaisir quand même, mais, en tout cas, je le présume.
M.
Arcand
:
Et est-ce que vous croyez qu'à partir du moment où on encadre et que ça devient
beaucoup plus serré comme encadrement, des sanctions pécuniaires, etc., là,
avec tout ce qui s'en suit... est-ce que, d'après l'expérience que vous avez,
nous sommes équipés, au Québec, pour faire appliquer les pénalités ou les
sanctions qui pourraient survenir dans ce que vous voyez actuellement sur le
terrain, comme on dit?
M. Santerre (Mathieu) :
Bon. De ce côté-là, évidemment, ma réponse va devoir se limiter à l'expérience
que j'en ai dans la région de Portneuf. C'est vraiment tributaire de la
disponibilité, dans le fond, des forces policières, entre autres. C'est-à-dire
que vous comprenez que, si quelqu'un a fait un accident sur l'autoroute, bien,
les policiers vont peut-être abandonner leur poste de surveillance proche d'une
zone reculée pour aller pallier à une urgence immédiate, là. Donc, ça peut
arriver qu'on manque de ressources, oui. Est-ce que les personnes qui vont
oeuvrer comme gardiens du côté des sentiers ne pourraient pas faire un peu de sensibilisation,
par-dessus le marché, pour essayer d'améliorer les choses? Bien, je crois que
oui. Ça fait aussi partie du document qui a été transmis, même si j'ai omis de
le mentionner d'entrée de jeu.
M.
Arcand
:
Et ce que vous nous dites, c'est que l'application va être, disons, délicate
et, peut-être dans certains cas, difficile?
M. Santerre (Mathieu) :
Bien, je ne veux pas faire de jeu de mots là, mais ça va être à vitesse
variable, disons ça comme ça.
M.
Arcand
:
C'est bon. C'est bon. J'ai une dernière question, parce que ma collègue aussi a
des questions pour vous. Juste me rappeler, effectivement, pourquoi vous voulez
que ça arrête à 22 heures et non pas à 24, comme c'est spécifié dans le projet
de loi.
M. Santerre (Mathieu) : Écoutez,
c'est une suggestion que je vous ai soumise humblement, 22 heures. Si je
le prends sur le bout que je connais davantage, moi, Mathieu Santerre, croiser
un VTT à la noirceur, c'est dangereux pour le VTT, pour moi aussi, là, mais beaucoup
plus pour le VTT.
Puis, pour ce qui est des questions de
motoneige, bien, je veux dire, je comprends très bien qu'il faut être capable
de se rendre à un refuge pour ne pas geler dans le bois, là, je le concède.
Sauf qu'en même temps plus vous êtes loin, plus c'est difficile d'acheminer des
services d'urgence si jamais vous avez un pépin. Et puis, écoutez, au fil du
temps, les gens pourraient finir par apprendre à se gérer et à gérer leur temps
ainsi que les distances qu'ils font avec leur machine, tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais <garder cette...
M. Santerre (Mathieu) :
...d'acheminer des services d'urgence si
jamais vous avez un pépin. Et
puis, écoutez, au fil du temps, les gens pourraient finir par apprendre à se
gérer et à gérer leur temps ainsi que les distances qu'ils font avec leur
machine, tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais >garder cette lancée-là parce que je
suis très intriguée par l'application. Puis je vous lance un peu la question. Puis
vous avez l'air à avoir des gens qui passent sur votre terrain ou pas loin de
votre terrain. Peut-être que vous n'avez pas de radar dans votre lunette, mais peut-être
que vous allez pouvoir m'informer un peu plus. Mais, chez nous, là, et j'habite
à Laval, à 7 heures, il fait aussi noir qu'à 22 heures, qu'il fait aussi
noir qu'à minuit. Donc, quand vous me dites : La noirceur peut être un
élément... Mais, en même temps, la question que je vous poserais, c'est :
À deux heures du matin, est-ce qu'il y a quelqu'un qui pourrait faire une
contravention dans un champ parce que quelqu'un passe en véhicule hors route?
M. Santerre (Mathieu) : Bon,
bien, merci pour la question. Je vous rassure, personne ne se promène sur mon
terrain, tout va bien. Je ne suis pas dans une zone affectée directement, pour
le dire comme ça, je suis dans une municipalité où il y a des permissions à
divers endroits.
Pour ce qui est de la question de la
noirceur, je vous avoue bien franchement que je me demandais si la question
allait m'être posée. Donc, écoutez, il y a une chose dont je suis certain,
c'est qu'entre 22 et 24, d'habitude, il fait noir, ça, c'est... d'habitude.
Mais, bon, je comprends ce que vous dites. En fait, pour ce qui est d'appliquer
des sanctions au beau milieu de la nuit, vous avez raison, ça peut être
difficile. Sauf que c'est un problème réel, là. Il y en a, des gens qui font de
la vitesse la nuit, là, ça existe, ça, ça existe beaucoup.
• (16 h 50) •
Puis là, je vous dirais, vous me ramenez
au temps où j'ai travaillé comme stagiaire à la sécurité publique. Quand on
parle de dissuasion, bien, on regarde les chances de se faire pincer versus la
hauteur de l'amende. Bon, là, le projet de loi amène des sanctions, c'est déjà
ça. Donc, il faut travailler sur l'équilibre entre le risque d'attraper un
contrevenant versus la hauteur de l'amende, pour avoir un effet.
Mme
Charbonneau
:
Une dernière. Vous semblez avoir une inquiétude par rapport aux pouvoirs d'application
entre le ministre et les villes. Par contre, à votre recommandation 12 et
13, puis ça vient rejoindre mon collègue de Bourget, vous semblez vouloir
donner des responsabilités aux organisations, aux différentes organisations,
pour pouvoir mettre en place le respect des normes, pour mettre en place du
visuel, pour qu'on puisse établir les responsabilités qui favorisent la
sécurité et la cohabitation. Par contre, la plupart de ces clubs ne sont pas nécessairement...
leurs coffres ne sont pas nécessairement bien garnis. C'est souvent des gens
qui font du bénévolat, c'est des gens qui nettoient et qui font de la
signalisation, un peu, à partir du bon vouloir du regroupement. Vous voyez leur
implication de quelle façon, à partir du moment où vous leur donnez des
responsabilités?
M. Santerre (Mathieu) : Merci
pour la question. Bon, <écoutez...
Mme
Charbonneau
:
…c'est souvent des gens qui font du bénévolat, c'est des gens qui nettoient et
qui font de la signalisation, un peu, à partir du bon vouloir du regroupement.
Vous voyez leur implication de quelle façon, à partir du moment où vous leur
donnez des responsabilités?
M. Santerre (Mathieu) :
Merci pour la question. Bon, >écoutez, à l'heure actuelle, quand il y a
un règlement qui permet, par exemple, que des VHR circulent sur la voie
publique, il y a un plan de signalisation qui doit être soumis par le club.
Alors, je ne vois pas pourquoi on retirerait cette obligation en adoptant le projet
de loi. Je le prends plus à l'envers, là, dans ce sens-là.
Et puis vous avez tout à fait raison de
dire que ça fonctionne sur une base de bénévolat, souvent, et que c'est
difficile d'aller chercher du monde. Mais n'oubliez pas que ce besoin-là est
aussi reconnu par des gens comme le ministère des Transports, qui a de beaux
programmes de subvention, ainsi que les municipalités du Québec, qui
soutiennent à l'occasion, dans le fond, les clubs, là. Donc, je comprends votre
point, mais, en même temps, à l'heure actuelle, il y a une responsabilité du
côté de l'affichage. Je comprends mal pourquoi l'utilisateur, soudainement,
devrait être déchargé des responsabilités qui viennent avec… appelez ça son
loisir ou son industrie, là, peu importe.
Maintenant, pour ce qui est de leur donner
des responsabilités, bien, écoutez, l'idée, c'est plus en mode sensibilisation,
ici, là. Est-ce que ces clubs, est-ce que leurs gardiens, ce sont seulement des
policiers ou ce sont des gens qui vont, de manière diffuse, en discutant avec
leurs membres, etc., avoir à l'esprit non seulement la sécurité, mais l'idée
d'une cohabitation harmonieuse puis le respect de l'environnement? Je ne pense
pas vivre dans le pays des licornes en espérant que ça soit le cas.
Mme
Charbonneau
:
Je ne pense pas que vous vivez dans le pays des licornes non plus, à moins
qu'il faille que je déménage et que j'amène ma petite-fille à Saint-Alban pour
lui montrer que ça existe pour de vrai. Donc, ne vous inquiétez pas.
La vitesse est venue, à plusieurs
reprises, dans les conversations. De la vitesse, on en fait en voiture, on peut
en faire aussi dans des véhicules hors route, vous le dites bien, on en fait
aussi avec du bateau. Par contre, la réglementation peut être différente à
certains endroits. Je fais la route au moins une fois par semaine pour venir à Québec
et j'avoue — et j'espère que le ministre ne sera pas offensé — que
je ne suis pas toujours à 100. Des fois, je suis à 115, ça dépend.
Mais vous voyez l'application des amendes
de quelle façon? Est-ce que vous le voyez par une application, ce que
j'appellerai la police municipale, un regroupement qui pourrait se porter
bénévole pour faire une application, pour pouvoir porter des amendes aux gens
qui dépassent? Vous percevez ou vous le voyez comment, vous, comme citoyen…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Malheureusement, vous n'aurez pas de réponse à votre question, Mme la députée
de Mille-Îles, à moins que Mme la députée de Mercier vous la laisse. Mme la
députée de Mercier, vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : Oui. Bonjour,
M. Santerre. Merci beaucoup pour votre présentation. Bien, moi, j'avais
une question par rapport aux vélos. C'est-à-dire que… Est-ce que vous avez un
exemple qui <montre que…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...réponse
à votre question, Mme la députée de Mille-Îles, à moins que
Mme la députée de Mercier vous la laisse. Mme la députée de Mercier, vous avez
2 min 45 s.
Mme Ghazal : Oui. Bonjour,
M. Santerre. Merci beaucoup pour votre présentation. Bien, moi, j'avais
une question par rapport aux vélos. C'est-à-dire que… Est-ce que vous avez un
exemple qui >montre que, finalement, les VHR peuvent circuler aux mêmes
endroits que le vélo? Parce que vous êtes inquiet qu'on ait mis à
l'article 31 «randonnée pédestre» et «ski de randonnée», mais pas «vélo».
M. Santerre (Mathieu) : Oui,
la montagne de la Tour, dans le parc régional de Portneuf, oui, où il y a deux sentiers,
un pour les VTT puis un pour les autres. Et les VTT, les motocross foncent
là-dedans avec la plus grande joie, sans doute, d'amateurs, mais ce qui fait en
sorte que... Bien, quand je vais là avec ma petite fille, c'est plus risqué que
s'ils s'en tenaient au sentier qui leur est réservé.
Mme Ghazal : Parce que vous
dites que c'est pourtant une priorité ministérielle, donc ce n'est pas... Ici,
on aurait pu penser que c'est un oubli, mais peut-être parce qu'il y a une
volonté de ne pas empêcher les VHR de venir sur ces sentiers-là. Ça fait que
vous, vous avez été, comme citoyen, témoin de situations où ça aurait pu… il
aurait pu y avoir... c'est dangereux, que c'est dangereux?
M. Santerre (Mathieu) : Tout
à fait, c'est clair que c'est dangereux. Puis, si vous regardez un petit peu
plus bas dans le même article, bien… et il y a l'idée de devoir céder le
passage à des véhicules non motorisés. Ça, ça veut dire, entre autres, des
vélos. Alors, je vous dirais, ce n'est pas incohérent avec l'allure du projet
de loi, je crois, ce n'est pas incohérent avec l'orientation qui est là. Simplement
que, si ce n'est pas permis dans les pistes de ski de fond, ce n'est pas permis
dans les... je vous dirais, là, dans les sentiers de randonnée pédestre, ça ne
devrait pas l'être non plus dans les sentiers de vélo de montagne puis de «fat bikes»,
parce que ça coûte très cher construire, aussi. Soit dit en passant, les dégâts
que font des pneus de VTT dans ces sentiers-là sont assez importants. Donc,
voilà, c'est par cohérence, en fait, que ça vous est suggéré.
Mme Ghazal : Parfait, merci.
Puis, dans le fond, est-ce que vous trouvez aussi que le projet de loi donne
beaucoup de pouvoirs aux municipalités d'elles-mêmes réglementer puis que ça
pourrait aller à l'encontre de l'esprit de la loi?
M. Santerre (Mathieu) : Bien,
écoutez, mon commentaire, c'est surtout que la loi devrait établir un minimum
au-delà duquel on ne peut pas aller. Puis, pour le reste, que les municipalités
décident ce qu'elles souhaitent décider.
Mme Ghazal : Très bien, merci.
Et je ne sais pas s'il nous reste du temps pour répondre à la question, je ne
sais pas si vous vous en rappelez encore, de ma collègue.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 10 secondes. Je pense que...
Mme Ghazal : C'est bon. Merci
beaucoup. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez la parole.
M. Arseneau : ...Mme la
Présidente. Merci, M. Santerre, de votre présentation et surtout d'avoir
pris le temps de lire et d'analyser le projet de loi en tant que citoyen. C'est
intéressant parce que souvent on a des groupes d'intérêt, et, bon, on va avoir
des entreprises, et ainsi de suite, donc le point de vue d'un citoyen, si je
comprends <bien...
M. Arseneau :
...surtout d'avoir pris le temps de lire et d'
analyser le
projet
de loi en tant que
citoyen. C'est
intéressant
parce que
souvent
on a des groupes
d'intérêts, et, bon, on va avoir des entreprises, et
ainsi
de suite, donc le
point de vue d'un
citoyen, si
je
comprends >bien, non utilisateur de véhicule hors route, donc, votre
biais est peut-être sous-jacent à votre intérêt pour la cause.
Je voulais savoir, lorsqu'il est question
des heures de circulation qui vous préoccupent, ce que vous dites, essentiellement,
c'est qu'entre six heures et minuit c'est à maintenir, mais, si on pouvait
réduire à 22 heures, ce serait encore mieux. C'est pour un point de vue de
sécurité, dites-vous. Est-ce qu'il n'y a pas aussi un élément de quiétude qui
vous préoccupe là-dedans?
M. Santerre (Mathieu) :
...votre question. C'est sûr que, je veux dire, si tous les autres paramètres
étaient respectés, il n'y aurait pas de préoccupation de quiétude ou de
nuisance à avoir en lien avec ça. Mais on sait très bien que tout le monde
roule un petit peu plus vite, un petit peu plus proche, et ainsi de suite, là.
Donc, l'idée est tout simplement, là, d'aller... je vous dirais, de le rendre
encore un petit peu plus serré mais sans exagérer.
Puis, pour répondre à votre point, effectivement,
je suis un utilisateur de «fat bike» principalement.
M. Arseneau : D'accord.
Vous avez des préoccupations quant à la signalisation. J'aimerais que vous y
alliez de façon plus précise. Est-ce que vous estimez qu'à l'heure actuelle
elle est insuffisante?
M. Santerre (Mathieu) :
Bien, en fait, ma préoccupation, c'était que les clubs ne soient pas dispensés
de s'impliquer dans l'affichage. À l'heure actuelle, sans le projet de loi, là,
les règles actuelles, sans l'adoption du projet de loi n° 71, elles
sont... les clubs doivent être impliqués. Ma recommandation, c'est de maintenir
cette implication-là avec l'adoption du projet de loi. Donc, là, moi, je vois
des plans de signalisation de la part de divers clubs, etc., là. Donc, c'est
ça, la préoccupation.
M. Arseneau : Merci.
M. Santerre (Mathieu) :
Je ne sais pas si vous m'entendez, cela dit.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour cette portion. Alors, je vous remercie beaucoup,
M. Santerre, d'avoir participé à nos travaux.
Nous allons prendre quelques instants de
suspension pour accueillir nos prochains invités. Merci. Bonne fin de soirée.
(Suspension de la séance à 17 heures)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 09)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux.
Et je souhaite la bienvenue aux représentants
de Bombardier Produits récréatifs, M. Alexandre Borduas et M. Marc
Larouche. J'espère que vous nous entendez et que nous allons vous entendre.
Est-ce que vous nous entendez bien?
Bombardier Produits récréatifs inc. (BRP)
(Visioconférence)
M. Borduas (Alexandre) :
Oui.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous entendez bien? D'accord. Bon, alors, je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la période d'échange
avec les membres de la commission.
Je vous invite donc à vous présenter et
ensuite prendre la parole, faire votre présentation. Et je demande aussi aux membres
de la commission un consentement pour pouvoir poursuivre après 18 heures,
parce que nous avons pris un peu de retard. On va le prendre sur votre temps, M.
le ministre? D'accord. Alors, voilà, vous avez la parole.
M. Borduas (Alexandre) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi d'abord de me présenter. Mon
nom est Alexandre Borduas, je suis conseiller principal, Affaires publiques et
affaires gouvernementales pour l'Amérique du Nord, chez BRP. Je suis accompagné
au téléphone par mon collègue Marc Larouche. Marc est chef de service, Conformité
de produits.
M. le ministre, membres de la commission,
mesdames et messieurs, bonjour. Dans un premier temps, nous tenons à remercier
le gouvernement du Québec et les membres de cette commission de tenir ces
consultations publiques et de nous y avoir invités. Dans les prochaines
minutes, nous allons vous faire part de la position de BRP concernant le projet
de loi n° 71.
Avec des retombées économiques annuelles
d'environ 4,5 milliards de dollars, ce qui inclut les retombées générées
par BRP et son réseau de concessionnaires, et d'un réseau de plus de
33 000 kilomètres de sentier de motoneige et plus de 25 000 kilomètres
de sentier de quad, la pratique de la motoneige et les véhicules hors route au
Québec est définitivement une industrie de premier plan pour le développement
économique et touristique au Québec.
Le succès que l'on connaît aujourd'hui
serait impossible sans le dévouement et la passion de milliers d'adeptes qui
travaillent bénévolement à développer et à entretenir le réseau de sentiers.
Ces bénévoles méritent d'être soutenus et leur travail reconnu. Il faut aussi souligner
la grande collaboration, dont font preuve des milliers de propriétaires
terriens. Chaque année, ces propriétaires accordent des droits de passage sur
leurs terres, leur collaboration est essentielle, ils contribuent à l'essor
économique des régions souvent les plus éloignées et méritent également d'être
reconnus.
À titre de manufacturier, certaines
recommandations proposées dans le projet de loi n° 71 nous touchent plus
directement que d'autres. Nous vous ferons part de nos commentaires sous peu,
mais, au préalable, permettez-moi de vous dire quelques mots sur notre société.
BRP est un chef de file mondial dans
l'industrie des véhicules de sport motorisés, des systèmes de propulsion et des
bateaux. Notre succès repose sur plus de 75 ans d'ingéniosité. Notre gamme
de produits comprend les marques que vous connaissez bien aujourd'hui,
notamment les motoneiges Ski-Doo, les motomarines Sea-Doo, les véhicules hors
route et sur route de marque Can-Am. De plus, dans les dernières années, les <bateaux…
M. Borduas (Alexandre) :
...repose sur plus de 75 ans d'ingéniosité. Notre gamme de produits comprend
les marques que vous connaissez bien
aujourd'hui, notamment les
motoneiges Ski-Doo, les motomarines Sea-Doo, les véhicules hors route et sur
route de marque Can-Am. De plus, dans les dernières années, les >bateaux
Alumacraft Manitou, Quintrex, Stacer et Savage sont venus compléter notre portfolio
de produits. Avec des ventes annuelles de 6,1 milliards de dollars
canadiens provenant de plus de 120 pays, BRP compte près de 12 600 employés
à travers le monde.
Au Québec, BRP a fait de nombreux
investissements, confirmant ainsi le rôle stratégique de l'Estrie pour sa
croissance globale. Pour ne citer que quelques exemples, BRP a investi plus de
10 millions de dollars dans ses nouveaux bureaux de Sherbrooke, près de
100 millions de dollars pour moderniser ses installations de Valcourt, et,
en collaboration avec l'Université de Sherbrooke, a créé le Centre de
technologies avancées, le CTA, qui se retrouve sur le campus de l'université.
En date d'aujourd'hui, BRP compte près de 3 000 employés au Québec,
répartis entre ses sites de Valcourt, Sherbrooke et Montréal.
Permettez-moi maintenant de commenter le
projet de loi. Comme mentionné un peu plus tôt, nos commentaires se limiteront
aux recommandations qui nous touchent plus directement, soit celles concernant
le projet de règlement, la largeur et le poids des véhicules hors route
autorisés dans les sentiers ainsi que la formation envisagée pour... les 16-17 ans — pardon — et
pour ceux qui désirent opter pour la location de véhicules hors route.
De façon générale, BRP est en faveur des
orientations proposées par le gouvernement dans son projet de loi. Ce projet de
loi devrait avoir des effets positifs sur notre industrie, notamment en ce qui
a trait à la sécurité de nos clients et à la cohabitation harmonieuse entre ces
mêmes clients et les autres usagers du territoire.
Pour ce qui est du projet de règlement,
maintenant, BRP est favorable à ce que le gouvernement du Québec envoie
certains éléments de la Loi sur les véhicules hors routedans un projet de règlement. En effet, certains aspects du
projet de loi, comme par exemple le calcul du poids ou la prise de mesure des
véhicules hors route, sont très techniques et pourraient, au cours des années,
être amenés à évoluer. Dans cette perspective, BRP souhaite participer, dans
les prochains mois, aux consultations sur le projet de règlement du ministère.
Nous croyons que la présence de BRP et de son expertise, notamment avec ses
équipes d'ingénieurs et spécialistes dans les domaines tels que la sécurité de
produits, sera essentielle afin d'apporter le point de vue du manufacturier
lors des discussions avec le ministère des Transports.
Concernant la largeur et le poids des
véhicules hors route, en tant que manufacturier, nous sommes assujettis aux
demandes constantes des consommateurs quant à leurs besoins. C'est d'ailleurs
l'une des raisons pour lesquelles nos véhicules et leurs utilisations sont
constamment en évolution. Dans cette optique, plusieurs États américains avec
des sentiers similaires aux sentiers du Québec acceptent maintenant des
véhicules hors route dont la largeur peut atteindre <environ...
M. Borduas (Alexandre) :
...
d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nos
véhicules et
leur utilisation sont constamment en évolution. Dans cette optique, plusieurs
États américains avec des sentiers similaires aux sentiers du Québec acceptent
maintenant des véhicules hors route dont la largeur peut atteindre >environ
1,70 mètre ou 67 pouces, avec un poids qui peut aller jusqu'à
2 500 livres, soit environ 1 130 kilogrammes.
Dans la réalité manufacturière où
l'harmonisation des règles d'utilisation de nos véhicules est critique, nous
sommes d'avis que la largeur et le poids maximal suggérés dans le projet de loi
n° 71 sont inadéquats si nous les comparons aux poids et aux mesures
actuellement en vigueur dans l'industrie. Tel que notamment suggéré, un peu plus
tôt aujourd'hui, par la Fédération québécoise des clubs quads, nous croyons
qu'une largeur maximale de 1,68 mètre ou 66 pouces, et un poids
maximum... maximal — pardon — de 950 kilogrammes ou
environ 2 100 livres représentent les réalités du marché actuel du
véhicule hors route.
Enfin, comme souligné précédemment, la
sécurité des utilisateurs de nos produits étant une priorité pour BRP, nous
accueillons favorablement les orientations prises par le gouvernement en ce
sens. Les formations envisagées pour les 16-17 ans et pour les gens qui
désirent opter pour la location de véhicules hors route sont des éléments
importants en la matière. Nous croyons qu'il est primordial d'avoir une
formation adaptée aux véhicules hors route, mais qui soit conviviale et accessible
tant en termes de contenu que de coût, afin de nous assurer que tous les
utilisateurs qui y seront assujettis s'y soumettent. Et nous ne voulons pas
décourager les gens qui désirent expérimenter pour une première fois la
pratique du véhicule hors route sur les sentiers du Québec. Comme indiqué
précédemment, BRP souhaite ainsi pouvoir participer aux consultations sur le
projet de règlement qui en définira les modalités.
Avant de conclure, j'aimerais aviser les
membres de cette commission que nous avons également énuméré un certain nombre
de recommandations, dans notre mémoire, d'ordre plus technique. Nous les
passerons en revue... nous ne les passerons pas — pardon — en
revue à ce moment-ci. Par contre, si vous avez des questions, n'hésitez pas à les
poser.
En conclusion, nous réitérons, de façon
générale, que nous sommes en faveur des orientations du projet de loi
n° 71. Nous sommes d'avis que le gouvernement du Québec va dans la bonne
direction pour assurer la pérennité et la croissance du réseau de sentiers au
Québec. BRP continue et va continuer à s'engager à travailler conjointement
avec tous les intervenants et parties prenantes, notamment lors des prochaines
consultations pour le projet de règlement. Merci de votre attention.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci. Vous avez encore deux minutes. Est-ce
que M. Larouche avait quelque chose à dire lors de votre exposé ou on
passe à la période de questions? On peut passer...
M. Borduas (Alexandre) :
On peut passer à la période de questions.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci beaucoup. Alors, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, messieurs. Merci d'être là, et d'avoir, donc,
envoyé ce mémoire, et d'être présents pour nous faire valoir un peu les points
de BRP.
Ma première question, je reviens à un
point de la Fédération québécoise des clubs quads. Là, je semble voir, je pense
que c'est peut-être juste une erreur de frappe ou... vous <dites...
M.
Bonnardel
:
...
Mme la Présidente. Bonjour, messieurs. Merci d'être là, et d'avoir,
donc, envoyé ce mémoire, et d'être présents pour nous faire valoir un peu les
points de BRP.
Ma première question, je reviens à un
point de la Fédération québécoise des clubs quads. Là, je semble voir, je pense
que c'est peut-être juste une erreur de frappe ou... vous >dites, donc,
que le 1,68 mètre et le 950 kilogrammes comme poids maximal, c'est
pas mal ce que vous... les réalités du marché. C'est les termes que vous avez utilisés.
La fédération des clubs quads parle de 1,67 mètre, donc on est... c'est peut-être...
On va prendre 1,68 mètre?
M. Borduas (Alexandre) :
Oui. On parle de 66 pouces, comme mentionné par la fédération des clubs
quads ce matin.
M.
Bonnardel
:
O.K. Quelle est votre analyse face à la demande de la fédération des clubs
quads... Bien, non, je ne la poserai pas parce que vous êtes... Bien, vous êtes
quand même, dans un... vous en avez quand même. La réglementation en maximum de
chevaux-vapeur — parce qu'on pourrait l'appliquer autant pour la
motoneige — la réglementation en termes de chevaux-vapeur versus en
nombre maximal de cylindrés, c'est quoi, votre opinion là-dessus?
M. Borduas (Alexandre) :
Je vais répondre pour la partie, là, véhicule hors route et je laisserai mon collègue,
Marc Larouche, préciser davantage.
Pour ce qui est des véhicules hors route,
il faut comprendre qu'aux États-Unis comme au Canada nous sommes... nous avons
une exigence de l'industrie qui nous limite à 1 000 cc, et ça, c'est...
et tous nos produits hors route sont limités à 1 000 cc, qui limite
effectivement le nombre de HP possible. Il y a toujours des améliorations, et
nos équipes travaillent toujours d'arrache-pied pour améliorer la performance
des véhicules, mais le 1 000 cc nous limite, d'une certaine façon, à
augmenter le nombre de HP de façon indéfinie. Ça, c'est premièrement.
Et, deuxièmement, il y a également une
limitation de vitesse que vous avez mise en place, que nous... ne questionnons
pas — pardon — avec les infractions et les conséquences que
ça peut avoir si une personne désire aller au-delà de la vitesse permise. Et on
croit que ces deux éléments-là sont assez restrictifs. Et limiter le HP
amènerait aussi l'industrie vers une autre... on serait aux prises avec une
nouvelle norme. On est une grande industrie, mais on n'est pas si grand que ça
et on suit déjà des normes américaines et canadiennes assez sévères. Donc, je
laisserais peut-être mon collègue, Marc Larouche, s'il veut compléter la
réponse.
• (17 h 20) •
M. Larouche (Marc) :
Bonjour. J'espère que vous m'entendez. Oui? Donc, écoutez, la réponse est
bonne, là, je suis en support à 100 % avec mon collègue Alexandre, là. En
fait, là, je pourrais rajouter que ce 1 000 cc a été écrit dans des
normes à un temps où est-ce que les autoquads étaient des véhicules deux
places. Maintenant, on retrouve beaucoup de quatre places, il y a même des six
places, les véhicules grossissent, donc c'est un peu pour suivre le marché,
tout ça, là.
Au niveau de la sécurité, je pense qu'il
est difficile de faire un lien entre les HP et la sécurité, là, je pense que
vous avez fait un bon travail avec la <limitation...
M. Larouche (Marc) :
...on
retrouve beaucoup de quatre places, il y a même des six places,
les véhicules grossissent, donc c'est un peu pour suivre le marché, tout ça,
là.
Au niveau de la sécurité, je pense
qu'il est difficile de faire un lien entre les HP et la sécurité, là, je pense
que vous avez fait un bon travail avec la >limitation de vitesse, là…
M.
Bonnardel
:
O.K. Merci. Je vous pose la question parce que vous dites être d'accord avec la
limite de 70 kilomètres-heure. Vous le savez peut-être, là, on s'est déjà
rencontrés, je suis un adepte de la motoneige, j'ai fait du VTT, je sais jusqu'à
quel point vos produits, puis pas juste les vôtres, tous les produits qui sont
vendus, on va vite, on peut aller vite dans les sentiers. Puis là vous semblez d'accord
avec le fait qu'on abaisse… Parce que, premièrement, il y avait juste deux
clubs sur 148, au Québec, qui se sont prévalus de monter la vitesse à 90 kilomètres-heure.
Peut-être particulier, mais il y en avait juste deux. Là, on dit : C'est
70 maximum. Vous dites : On est régis par le 1 000 cc. Mais,
avec le 1 000 cc puis les techniques, là, vous avez mis au monde un
turbo sur vos motoneiges, cette année, la puissance sera toujours là.
Puis là je ne veux pas aller en vous
disant : On va limiter la vitesse puis le nombre de HP. Mais il reste quand
même qu'il y a des particularités qui sont bizarres un peu, dans le sens où, si
on limite la vitesse, vous semblez être d'accord, vous dites que vos
concessionnaires, pour la plupart, disent : Oui, on peut aller là. Puis
les machines sont toujours plus performantes, plus performantes, puis j'ai
besoin d'avoir un réseau sécuritaire, je veux baisser le nombre de décès, je
veux moins de blessés graves.
Jusqu'à quel point l'industrie, pas... Je
ne veux pas mettre un frein, parce que la technologie, l'innovation est toujours
là, puis vous êtes une société qui... Puis majoritairement les gars qui
achètent des motoneiges, bien, veulent de la performance, veulent que ça avance.
Mais, quand je leur dis... Puis le député de Mont-Royal vient de signaler un
courriel d'un monsieur qui lui a écrit en disant : Ce n'est pas réaliste.
Bien, ce n'est pas réaliste... C'est sûr que, si tu as un Summit ou tu as un
Renegade dans les mains, puis qu'il peut rouler 140 kilomètres-heure, 0-100
en trois secondes et demie, avec une chenille, imaginez...
L'industrie, jusqu'à quel point on peut
continuer, selon vous, à avoir des machines qui sont aussi fortes pour, même,
des jeunes de 16-17 ans qui vont avoir une formation? Et là on me
dit : Bien là, vous allez trop loin. Les fédérations me disent :
Ramenez ça à 14 ans. Puis je regarde les machines encore, là, je venais
juste, juste de regarder sur votre site ce qu'il y a à vendre pour un jeune. À
part le petit Skandic, là, qui existe aujourd'hui, parce que le Tundra n'existe
plus, là... mais il n'y a pas grand-chose pour un jeune, là, de 14-15 ans
pour être capable de m'assurer qu'il va être dans un sentier de façon
sécuritaire, même s'il a son permis de cyclomoteur. Question large, là, je
sais, là, mais, à quelque part, je veux votre analyse, votre point de vue, là.
M. Borduas (Alexandre) :
Juste pour répondre, là, pour les véhicules, on n'a pas... on n'a aucune proposition
à abaisser l'âge moyen. Nous sommes également d'accord à la formation. Effectivement,
sur le point de vue de la motoneige, on a énormément de produits <disponibles...
M.
Bonnardel
:
...je veux votre
analyse, votre
point de vue, là.
M. Borduas (Alexandre) :
Juste pour répondre, là, pour les véhicules, on n'a pas... on n'a aucune
proposition
à abaisser l'âge moyen. Nous sommes
également
d'accord à la
formation.
Effectivement, sur le
point de vue de la motoneige, on a
énormément
de produits >disponibles, des moins puissants et des plus puissants. Mais
je voulais juste m'assurer que vous soyez conscients qu'on n'est pas ici pour
recommander l'abaissement de l'âge moyen. Et en plus, dans notre guide
d'utilisateur pour les jeunes de 16 et 17 ans, il est suggéré toujours
d'être accompagné par quelqu'un de plus âgé que 18 ans, justement, notamment
pour le respect de la réglementation en sentier. Je laisserais peut-être Marc,
mon collègue, Marc Larouche, finaliser la réponse, notamment sur la question du
turbo.
M. Larouche (Marc) : En
fait, juste apporter quelques clarifications. Sur la limite de vitesse à 70 kilomètres-heure,
on parle motoneige. Pour les VTT, en fait, les motoquads et les autoquads, là, on
parle de 50, là. Juste pour être clair sur ça.
Et puis concernant les turbos, là, il faut
faire attention, il y a certaines technologies qui n'apportent pas
nécessairement de la puissance. Le dernier turbo qui a été introduit sur une
motoneige était pour compenser pour une perte de puissance en altitude, donc
cette motoneige-là n'est pas plus puissante que les anciens modèles auparavant,
là. Donc, juste une petite clarification là-dessus.
Puis concernant les... pour les plus
jeunes, il y a de la technologie… De nos jours, il y a peut-être moins des
petits véhicules qu'on connaissait, il y a 20 à 30 ans, mais il y a de la
technologie du type... Nous avons des clés à puce, donc les consommateurs peuvent
acheter... ces clés-là limitent la vitesse, l'accélération, la puissance. Donc,
si on a de la visite ou si on a des jeunes qu'on fait peut-être moins confiance,
malgré certains cours de formation, là, il y a des outils qui existent pour
limiter, là, ces véhicules un peu plus puissants, là.
M.
Bonnardel
:
Je vais vous poser quand même la question, même si elle me chicote, là : Est-ce
qu'on devrait y aller de façon progressive pour ceux qui... Même si on demande
le permis de conduire obligatoire, là, il reste que, qu'on ait 40 ans, 30 ans,
on décide de s'acheter une nouvelle motoneige sport, que ce soit la vôtre, que
ce soit Arctic Cat, Bombardier, puis je vous le disais jusqu'à quel point la
vitesse de ces machines est assez impressionnante, est-ce qu'on ne devrait pas
y aller de façon progressive pour ces nouveaux consommateurs?
Puis là je vous dis ça parce que j'ai la
même réflexion du côté des motos. Autant j'ai un bilan désastreux du côté de
ceux qui ont des motos sport, autant, quand je regarde le bilan des 10 dernières
années, bien, je suis inquiet. Puis j'espère, je suis persuadé que la loi va
nous permettre d'améliorer ce bilan.
Est-ce qu'on ne devrait pas y aller de
façon progressive — puis, quand je dis «progressive», bien, je pense cc
ou je pense force moteur — pour être capables de dire, bien… Un
nouvel acheteur se dit : Bien là, moi, je vais m'acheter une motoneige x.
Bien, tu ne peux pas dépasser, avant un an ou deux, cette motorisation, parce
que je veux que tu sois capable de bien conduire ta moto en sentier ou avoir
une formation. Est-ce que je vais trop loin ou c'est, pour vous, peut-être une
formation qui devrait être donnée de façon additionnelle à ces <nouveaux...
M.
Bonnardel
:
…se
dit : Bien là, moi, je vais m'acheter une motoneige x. Bien, tu
ne peux pas dépasser, avant un an ou deux, cette motorisation, parce que je
veux que tu sois capable de bien conduire ta moto en sentier ou avoir une
formation. Est-ce que je vais trop loin ou c'est, pour vous, peut-être une formation
qui devrait être donnée de façon additionnelle à ces >nouveaux
acheteurs, ces nouveaux consommateurs qui souhaitent avoir un «thrill» puis
avoir du plaisir en sentier, là?
M. Borduas (Alexandre) :
Bien, je pense que, comme étant la nature du projet de loi actuel, il y a énormément
d'éléments qui devront être définis dans le projet de règlement. Je crois qu'il
y a une discussion à avoir, justement, sur la formation. Vous précisez la formation
pour les 16-17 ans et pour ceux qui désirent faire la location, effectivement,
on pourrait avoir la discussion à déterminer l'expérience du motoneigiste ou du
quadiste, on a eu des discussions avec les deux fédérations, on devra avoir la
discussion avec les gens de votre ministère, à savoir la ligne s'arrête où lorsqu'on
parle d'un motoneigiste ou un quadiste expérimenté versus quelqu'un qui
s'initie à la pratique.
Le message que je ferais, de façon
générale, c'est qu'il faut trouver le juste milieu entre la sécurité... Puis il
faut rendre ça… il ne faut pas que ça devienne un trop gros obstacle pour
ramener du monde dans cette activité qu'on trouve formidable. Je pense qu'il y
a un moyen de rendre cette formation, je vais utiliser un terme anglais, «user
friendly», à la fois pour les gens qui s'occupent de la location et également
pour les concessionnaires, également pour BRP. Donc, je pense que c'est une
discussion à avoir avec vos fonctionnaires, en 2021, lors de la rédaction du règlement.
M.
Bonnardel
:
Merci pour votre réflexion. Une dernière question. La technologie a énormément
évolué, là, qu'on retourne avec mon ancien Tundra, mon Skandic, le Summit MXZ
que j'avais… Mach 1 à aujourd'hui, avec les injections directes. Qu'est-ce
qui s'en vient pour BRP, dans les prochaines années, pour ne pas dire l'électrification?
Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que le marché ou vous-mêmes ayez 50 % de
motoneiges qui soient complètement électriques, dans les prochaines années?
C'est quoi, la vision que Bombardier peut avoir pour, encore une fois…
Parce que je vous pose cette question... La
nuisance, c'est le bruit, la nuisance, ce sont les anciennes motoneiges, dans
une certaine mesure, mais... pas les anciennes, mais ceux qui modifient leur
motoneige, qui mettent des tuyaux d'échappement puis qui font énormément de
bruit, qui roulent à 22 heures ou à 23 heures, encore, le pouce au
fond sur la poignée puis… Qu'est-ce qui s'en vient pour Bombardier? Est-ce
qu'on peut s'attendre à ce que la motoneige soit encore plus propre — puis
j'ose croire que oui, là — d'ici les quatre, cinq prochaines années?
• (17 h 30) •
M. Borduas (Alexandre) :
Oui. Bon, je vais répondre à la question de la motoneige. Il est clair qu'on
investit en recherche et développement à tous les ans, essentiellement, en
Estrie, là, soit sur nos installations de Sherbrooke ou de Valcourt, et on va toujours
travailler sur la performance mais la performance et également question environnementale.
Et ça, c'est pour la question des <motoneiges.
Sur la…
>
17 h 30 (version révisée)
< M. Borduas (Alexandre) :
...en
recherche et développement à tous les ans, essentiellement, en
Estrie, là, soit sur nos installations de Sherbrooke ou de Valcourt, et on va
toujours travailler sur la performance mais la performance et également
question environnementale. Et ça, c'est pour la question des >motoneiges.
Sur la question de l'électrification,
maintenant, notre P.D.G., en septembre 2019, a mentionné devant public que
nous avions... que nous étions en train — pardon — d'explorer
les différents projets d'électrification des transports. On regarde les
différentes options. Nous avons dévoilé des concepts de véhicules pour
plusieurs de nos produits actuels. À ce jour, par contre, il est encore trop
tôt de vous donner un peu l'information sur le dévoilement des produits. On est
vraiment encore à... on est encore en processus de tester les différentes
technologies. Et d'ailleurs, pour confirmer cet intérêt-là, si vous allez voir
sur notre site d'emploi, on a énormément d'emplois à pourvoir en
électrification des transports dans la région de l'Estrie. Donc, c'est un
message à tous.
M.
Bonnardel
:
Vous l'avez fait. Je vais passer, Mme la Présidente, la parole à mon collègue.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. M. le député de Bourget.
M. Campeau : Je trouve ça
assez spécial de voir que le ministre est capable de nommer les machines,
double injection, et tout. Moi qui ai une auto électrique, là, je vois que je
n'ai pas... je ne connais pas grand-chose là-dedans.
Quand je vois le poids des machines, les
dimensions, je me pose la question un peu à l'envers : Si on limite
vraiment la vitesse sur les routes, sur les... bien, sur les routes… hors route
à 70, voyez-vous votre gamme de produits changer?
M. Borduas (Alexandre) :
Non. Comme vous le savez, la limitation de vitesse, pas nécessairement.
Premièrement, le 70 kilomètres-heure, c'est pour les motoneiges
uniquement, 50 kilomètres-heure pour les quads. Il y a effectivement des
créneaux, sans les nommer parce qu'il n'y a pas encore... On peut... C'est
difficile à dire actuellement, en date d'aujourd'hui, de donner certains
créneaux. Mais il y a certains véhicules que nous fabriquons qui sont faits
pour les sentiers et il y a certains véhicules qui ne sont pas faits pour les
sentiers.
Je vais vous donner un exemple avec les
véhicules de type quad, de type côte à côte. On a des véhicules beaucoup plus
larges et beaucoup plus puissants mais qui ne sont pas destinés aux sentiers,
qui sont destinés aux lieux ouverts, là, au sens... — j'ai juste le
terme anglais — les dunes, je pense que c'est en français, les dunes
de sable. Donc, on a ce type de véhicules là mais qui est vraiment destiné à
une clientèle très précise, plutôt dans le Sud-Ouest américain. Donc, non, je
ne crois pas, on a des produits pour tout le monde.
M. Campeau : On a...
Juste par curiosité dans ce cas-ci, vraiment. Vous devez avoir des... (Interruption)
Excusez. Mais vous devez avoir des critères de bruit, que vous respectez ou que
vous vous <donnez...
M. Borduas (Alexandre) :
...Donc, non, je ne crois pas, on a des produits pour tout le monde.
M. Campeau : On a...
Juste par curiosité dans ce cas-ci, vraiment. Vous devez avoir des...
(Interruption)
Excusez. Mais vous devez avoir des critères de bruit, que vous respectez ou que
vous vous >donnez lors de la construction d'un modèle. J'imagine que
vous avez une conformité par rapport à ça?
M. Borduas (Alexandre) : Je
laisserais mon collègue, Marc Larouche, répondre, si possible.
M. Larouche (Marc) : Oui,
bien, en effet, il y a des normes d'industrie. On peut parler de la motoneige, il
y a des normes qui s'appliquent pour le Canada, les États-Unis, la Russie, bien,
les pays scandinaves, dont toutes nos motoneiges sont conformes, là — on
parle toujours du bruit. Pour les autoquads et les motoquads aussi, nos
véhicules vendus au Québec sont conformes à une norme volontaire qui est
utilisée par tous les fabricants, là, au Canada. Et cette norme-là suit la
norme américaine. Donc, oui, en effet, là, tous ces véhicules que nous vendons,
autoquads, motoquads et motoneiges, nous sommes conformes à des normes
internationales.
M. Campeau : Alors, les gens
qui modifient leurs tuyaux d'échappement, ce ne sont pas des pièces que vous
fournissez?
M. Larouche (Marc) : Oui, en
effet, là, c'est clair, chez BRP, les pièces que nous vendons en accessoires ne
brisent jamais la conformité. Elles ont peut-être une esthétique différente
mais sont toujours… elles maintiennent le véhicule conforme.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici.
M. Campeau : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand
: Merci,
Mme la Présidente. Bonsoir, M. Borduas, et bonsoir, M. Larouche.
Grand plaisir de vous retrouver. Je veux juste savoir, en commençant, quelques
éléments, je dirais, de nature technique. Les ventes que vous avez chez BRP, de
vos différents produits, représentent à peu près... Est-ce qu'il y a un
pourcentage par rapport à ce que vous vendez ailleurs dans le monde, aux
États-Unis? Les ventes au Québec, quel est le pourcentage, à peu près, de
ventes que vous avez?
M. Borduas (Alexandre) : Bon,
c'est sûr que, là, étant une société publique, on est un peu limités dans la
précision de l'information qu'on doit vous donner. Mais on ne vous cachera pas
que, par exemple, l'industrie de la motoneige au Québec... le Québec est le
marché numéro un mondial. Pour ce qui est des quads, là, c'est un peu plus dans
la moyenne nord-américaine, là. Mais c'est vraiment au niveau de la motoneige
qu'on est numéro un en termes de ventes, là, c'est vraiment au Québec.
M.
Arcand
:
Maintenant, si je vous demandais : Est-ce que le consommateur québécois,
dans vos différents produits, par rapport à ce qui existe ailleurs, a des
exigences, a des caractéristiques spéciales? Est-ce qu'il est différent du
consommateur américain ou différent des autres?
M. Borduas (Alexandre) :
Généralement, c'est le même type d'utilisateur. Il y a peut-être une <caractéristique...
M.
Arcand
:
...qui existe ailleurs, a des exigences, a des
caractéristiques
spéciales.
Est-ce qu'il est différent du consommateur américain ou
différent des autres?
M. Borduas (Alexandre) :
Généralement, c'est le même type d'utilisateur.
Il y a
peut-être
une >caractéristique qui diffère ou qui est peut-être plutôt canadienne
qu'américaine, c'est que les motoneigistes québécois sont, essentiellement,
souvent des grands rouleurs, donc c'est des gens qui vont faire de longues
randonnées, donc, avec un type de motoneige un peu différent, là. Souvent, les
motoneiges... Là, je pourrais peut-être laisser Marc Larouche expliquer un peu davantage
les motoneiges pour les grands rouleurs, là.
M. Larouche (Marc) : Peut-être
plus les motoneiges de type «touring», là, qui sont plus confortables, avec des
appuie-dos et puis les sièges un peu plus confortables. Mais oui, en effet. Il
y a aussi des situations du type les montagnes dans l'Ouest, qui apportent beaucoup
de neige, qui font qu'il y a peut-être certains styles de véhicules, là, plus,
de neige profonde, qui sont vendus dans l'Ouest du pays versus ici, là.
M.
Arcand
: Très
bien. Maintenant, la question est la suivante, aussi. On vit actuellement dans
une période de pandémie, les gens demeurent plus chez eux, voyagent moins. Est-ce
que c'est bon pour vos ventes?
M. Borduas (Alexandre) : Je
ne vous le cacherai pas que le phénomène du «staycation», étant donné que les
gens sont obligés de rester chez eux, a eu un effet positif, dans les derniers
mois, chez BRP. Vous avez probablement vu, dans les nouvelles, dans les
derniers mois, l'augmentation des ventes au niveau des motomarines, de nos
motos trois roues, de nos bateaux. On croit fortement que les skidoos vont
également se vendre très bien cette année, étant donné de ce phénomène de
«staycation».
M.
Arcand
:
Donc, on peut s'attendre à des croissances importantes... — et
j'imagine que vous faites des projections pour les prochaines
années — on peut s'attendre à des croissances assez importantes, dans
l'industrie de façon générale, pas juste chez BRP, mais dans l'industrie de
façon générale, on peut s'attendre à ce qu'il y ait encore plus de motoneiges,
plus de VTT, plus de quads, etc., qui vont être utilisés au Québec?
M. Borduas (Alexandre) : Bon,
c'est sûr qu'on se souhaite toujours une certaine... une croissance. Mais je
vous dirais aussi qu'il y a un certain équilibre qui peut se faire entre les
différents véhicules qu'on propose : augmentation des ventes de véhicules
côte à côte, diminution possible des ventes de véhicules de type VTT.
Pour ce qui est de la motoneige, c'est
plus, effectivement, un marché qui est assez mature, donc on ne s'attend pas
non plus à une croissance infinie. Les belles années des motoneiges, c'étaient
les <années 70...
M. Borduas (Alexandre) :
…diminution possible des ventes de véhicules de type VTT.
Pour ce qui est de la motoneige, c'est
plus,
effectivement, un marché qui est assez mature, donc on ne s'attend
pas non plus à une croissance infinie. Les belles années des motoneiges,
c'étaient les >années 70 avec, je crois, si je me rappelle bien,
plus de 200 manufacturiers de motoneiges à cette période-là. On est loin
de ça avec les quatre manufacturiers, actuellement, là.
M.
Arcand
: Et
moi, je reviens à la question que le ministre a posée tout à l'heure, qui était
une question, je pense, très intéressante. C'était sur la vitesse. Parce
qu'encore une fois vous maintenez, évidemment, la norme du 70 kilomètres à
l'heure. Est-ce que la tendance du consommateur, c'est toujours d'avoir des
moteurs de plus en plus puissants?
• (17 h 40) •
M. Borduas (Alexandre) : Bien,
pas nécessairement, là. Comme indiqué par M. Larouche, un peu plus tôt, il
y a également la question de confort, dépendamment du type d'utilisateurs, une
grande majorité des utilisateurs québécois cherchent le confort avant tout; consommation
d'essence, également, fort importante. Je n'irais pas à dire qu'on cherche
systématiquement des machines plus puissantes parce qu'il y a différents types
de motoneigistes.
Pour ce qui est… Je ne sais pas si, Marc,
tu voulais rajouter quelque chose à ça, mais…
M. Larouche (Marc) : Bien oui,
je pourrais rajouter que, dans les derniers deux ans, les nouvelles
motorisations pour les skidoos ont été, comme on parlait tout à l'heure, un
turbo qui aidait à compenser une perte de puissance, et puis nous avons
remplacé notre plus petit moteur dans notre «lineup» de véhicules. Donc, ce
n'est pas toujours à la hausse, là. On travaille pour améliorer les
motorisations avec le cc et les HP que nous avons déjà.
M.
Arcand
: Et
enfin sur le plan électrique ou, enfin… Est-ce que vous avez des moteurs
hybrides? Est-ce que vous… Ça existe-tu, l'hybride rechargeable, dans ce
domaine-là?
M. Borduas (Alexandre) :
Encore, pour revenir un peu à la réponse d'un peu plus tôt, c'est sûr que
notre… on explore différentes avenues. L'avenue de l'hybride rechargeable, le
plus gros problème est dans l'espace. Vous avez vu nos véhicules, la motoneige
étant le véhicule avec le plus petit espace, la moto trois roues, peut-être,
avec le plus grand espace. Nécessairement, on est un peu limités avec ça, donc
on explore toutes les avenues. Mais, bon, l'électrification 100 %
semble prendre un peu moins d'espace que l'hybride ou les motorisations
hybrides. Mais, comme je disais un peu plus tôt, on explore toutes les avenues,
et c'est plutôt… la question, ce n'est pas si on va en électrique, c'est plutôt
quand.
M.
Arcand
:
D'accord. Ma question porte sur votre volonté d'avoir… de participer de façon
importante au règlement. Ma première question par rapport à ça... J'imagine que,
quand vous avez vu le <projet de loi n° 71…
M.
Arcand
:
...d'accord. Ma question porte sur votre volonté d'avoir… de participer de façon
importante au règlement. Ma première question par rapport à ça... J'imagine
que, quand vous avez vu le >projet de loi n° 71, vous l'avez un peu
comparé à ce qui se fait ailleurs, sur les projets de loi qui se font ailleurs.
Comment vous caractérisiez ce... Comment vous pouvez caractériser ce projet de
loi par rapport aux États américains, par rapport aux autres? Est-ce qu'on est
plus exigeants, moins exigeants, à peu près pareils? Comment vous l'évaluez
comme tel?
M. Borduas (Alexandre) : Bon,
généralement, c'est sûr que la Loi sur les véhicules hors route
est, à l'international — moi, je gère surtout l'Amérique du Nord,
donc je vais vous donner une réponse pour l'Amérique du Nord — ...est
la loi la plus complète, celle qui va définir le plus d'éléments. Parce
qu'évidemment, certains États américains, il y a des États mieux organisés que
d'autres, où également l'activité du véhicule hors route est moins importante
que d'autres ou moins réglementée, par choix. Vous savez, les orientations
politiques de certains partis au sud de notre frontière... Donc, pour nous...
et la Loi sur les véhicules hors route, c'est la loi la plus complète.
On a eu des discussions avec d'autres juridictions,
à l'international, qui s'intéressaient à mettre en place... qui voulaient
mettre en place un réseau de sentiers, et la Loi sur les véhicules hors route a
toujours été présentée comme étant un exemple des bonnes pratiques pour bien
encadrer, là, puis c'est... Ça a été une demande qui a été faite, et on leur a
renvoyé un extrait du projet de loi, là... l'extrait de la loi — pardon — à
travers le monde, là. On a fait ça à plusieurs reprises.
M.
Arcand
:
Vous voulez, actuellement, être fortement impliqués dans la rédaction du règlement
qui va suivre. Qu'est-ce que vous craignez par rapport à la rédaction de ce règlement-là...
M. Borduas (Alexandre) : On
n'a pas... on n'a pas de craintes comme telles. C'est que plusieurs éléments du
projet de loi actuel, qui renvoient au projet de règlement… On comprend la
logique derrière l'écriture d'un projet de règlement qui est plus flexible. Il
y a des éléments qui peuvent changer, des éléments qui pourront être ajoutés
dans le futur, et de les envoyer dans le règlement nous apparaît également la façon
la plus flexible à faire.
Bon, clairement, on a une expertise, puis
on a un point de vue manufacturier, et on voudrait que ça soit considéré lorsqu'on
écrit un règlement. Donc, on comprend que notre industrie est une industrie
assez niche et spécialisée, et nous avons une expérience québécoise. On a beaucoup,
beaucoup d'ingénieurs, la plupart de nos ingénieurs sont basés à Valcourt, qui
pourront donner leur avis professionnel et technique sur plusieurs éléments. On
a également beaucoup de spécialistes, tels que des gens en sécurité de produits,
notamment, sur l'équipement, qui peuvent venir en aide aux fonctionnaires du
ministère des <Transports...
M. Borduas (Alexandre) :
...on a
également
beaucoup de spécialistes, tels que des gens en
sécurité de produits,
notamment, sur l'équipement, qui peuvent venir en
aide aux fonctionnaires du
ministère des >Transports.
M.
Arcand
:
O.K. Et est-ce que les normes des autres de vos concurrents, je dirais,
seraient sensiblement les mêmes que ce que vous recherchez, là, au niveau du
règlement? Autrement dit, est-ce que le ministère des Transports devrait aussi
consulter vos concurrents?
M. Borduas (Alexandre) :
Bien, si je ne m'abuse, on a collaboré avec l'association... là, j'ai juste
l'acronyme, là, COHV, qui est l'association canadienne des véhicules hors
route, on a collaboré avec eux, et je crois qu'ils ont déposé un mémoire sans
nécessairement participer aux consultations particulières. Nous allons
continuer la collaboration, je...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici parce que nous devons passer à Mme la députée de
Mercier.
M. Borduas (Alexandre) :
Oh! Parfait.
Mme Ghazal : Très bien.
Merci. Merci pour votre présentation. J'ai 2 min 45, je pense, secondes.
Donc, si je comprends bien, il n'y a pas de véhicules électriques en ce moment
sur les routes du Québec... de motoneiges électriques, en ce moment, il n'y en
a pas. De chez vous, il n'y en a pas, mais de... Il y en a?
M. Borduas (Alexandre) :
Non. Je ne pourrais pas répondre pour d'autres joueurs, mais ma compréhension,
c'est qu'il y a un autre joueur, dans le monde de l'électrique, qui...
Mme Ghazal : Taiga.
M. Borduas (Alexandre) :
Exactement. Donc, pour nous, c'est toujours comme je vous disais, on est
toujours en train d'évaluer les différentes options. Et on va éventuellement
annoncer nos lancements de produits, comme tels, électriques, si on veut
vraiment aller de l'avant, là.
Mme Ghazal : Puis moi, je
ne connais rien à ce plaisir-là. Est-ce que c'est aussi plaisant de conduire un
véhicule... un VHR ou une motoneige électrique qu'à essence pour vos clients?
Vous le faites parce que c'est bien vu ou parce que les clients en demandent?
M. Borduas (Alexandre) :
Bien... bon, ça fait partie de la réflexion. Clairement, il y a une demande. Il
y a clairement une demande à ce type de produits. Malheureusement, personnellement,
je n'ai pas eu la chance encore d'essayer nos concepts de véhicules qu'on a
annoncés en septembre 2019.
Mme Ghazal : Ni celles
des concurrents?
M. Borduas (Alexandre) :
Non.
Mme Ghazal : Il y a... Ah oui!
Puis est-ce que vous... est-ce que les normes pour les véhicules à essence, les
VHR à essence qui seront les plus vendus, les motoneiges, par exemple, ou... est-ce
que c'est aussi sévère que... les émissions, là, les particules, que pour les
véhicules normaux, à essence? Parce que, même si on parle de l'électrique aujourd'hui,
ça va prendre du temps, là, avant de transformer tout le parc des motoneiges en
motoneiges électriques. Est-ce que les normes sont aussi sévères que pour les
voitures à essence...
M. Borduas (Alexandre) :
Je laisserais peut-être Marc...
Mme Ghazal : ...pour les
émissions de normes?
M. Borduas (Alexandre) :
Oui, je laisserais peut-être Marc Larouche donner en détail un peu les normes
qu'on doit suivre, là.
M. Larouche (Marc) : Bien, il
faut comprendre que c'est... il y a quand même une complexité, là, dans la
comparaison, là, puis notamment au niveau de combien de kilomètres que vous
faites avec les véhicules, par année. Donc, ce n'est pas tout à fait, là,
pour... C'est difficile, très difficile à comparer, là, notamment au nombre de
kilométrages qu'on peut faire.
Mme Ghazal :
...j'entends, c'est que ce n'est pas… ça n'a pas été mis à jour depuis très,
très longtemps. Donc, on comprend qu'on s'en va vers l'électrique, mais est-ce
que vous serez ouverts, par exemple — je ne sais pas si c'est
l'intention du <gouvernement...
M. Larouche (Marc) :
...kilomètres
que vous faites avec les véhicules, par année. Donc, ce
n'est pas tout à fait, là, pour... C'est difficile, très difficile à comparer,
là, notamment au nombre de kilométrages qu'on peut faire.
Mme Ghazal :
...j'entends, c'est que ce n'est pas… ça n'a pas été mis à jour depuis très,
très longtemps. Donc, on comprend qu'on s'en va vers l'électrique, mais est-ce
que vous serez ouverts, par exemple — je ne sais pas si c'est
l'intention du >gouvernement — de rendre les normes des
émissions de particules des motoneiges à essence plus sévères? Est-ce qu'il y
aurait une ouverture de votre part, en attendant que tout le parc devienne
électrique? Parce que les voitures sur les routes normales ne le sont pas
encore, là, puis ça va prendre des années.
M. Borduas (Alexandre) : Bon,
il faut comprendre que les normes par rapport aux particules, ce sont... il y a
des normes canadiennes que nous suivons. Effectivement, le gouvernement
canadien peut décider de restreindre davantage. On est en discussion toujours
pour s'améliorer. Nous, un de nos vecteurs de recherche et développement, c'est
d'améliorer pas juste la performance, là, mais également la performance
environnementale de nos véhicules. Que ce soit le gouvernement américain ou le
gouvernement canadien, on n'a aucun problème.
Mme Ghazal : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Alors, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je vais continuer sur la même thématique, parce que ça
m'étonne un peu, sachant que, dans le domaine de l'automobile, les leaders dans
le domaine ont développé des prototypes, ça fait une vingtaine d'années, une
quinzaine d'années. Leaders dans votre domaine, des véhicules hors route,
comment se fait-il que ça date de l'année passée seulement que vous commencez à
penser à réfléchir à développer quelque chose qui serait davantage vert ou qui
soit plus sain pour l'environnement?
• (17 h 50) •
M. Borduas (Alexandre) : Je
dois peut-être faire une petite nuance. C'est qu'on a annoncé notre intention
formelle d'explorer l'électrique. Par contre, notamment avec les travaux du
Centre des technologies avancées, avec l'Université de Sherbrooke, et les
travaux qu'on fait à Valcourt depuis plusieurs années, ça fait presque 10 ans,
c'est un peu plus que 10 ans, qu'on explore différentes options, que ce
soient les hybrides rechargeables ou que ce soit l'électrique. Ça fait
longtemps qu'on explore.
Il faut comprendre, par contre, qu'un
véhicule... et les gens sont toujours un peu surpris, un véhicule hors route,
en général, c'est assez difficile de l'électrifier. Ce n'est pas simplement de
prendre la technologie, par exemple, automobile et de la transférer dans un
véhicule hors route. Un véhicule hors route est sujet à des chocs assez
importants, est sujet à tous les éléments, neige, froid, bouette, là, désolé du
terme, eau. Et on doit retrouver ce juste milieu entre la performance, et la
sécurité, et... là, j'ai juste le terme en anglais, je m'en excuse, mais le
«range anxiety», donc le nombre de kilomètres qu'on peut... avec lequel on peut
parcourir, le véhicule électrique. Il faut aussi comprendre qu'il y a des
différences au niveau de la température, qui peut avoir un impact sur la
performance.
M. Arseneau : Donc, pour
résumer ce que vous nous dites, c'est que c'est plus complexe que pour les
voitures. C'est ça? Ce qui expliquerait le retard.
M. Borduas (Alexandre) : C'est
un niveau supplémentaire de complexité pour notre industrie, oui.
M. Arseneau : Maintenant, je
voudrais juste revenir sur une <suggestion...
M. Borduas (Alexandre) :
...différence
au niveau de la température, qui peut avoir un impact sur
la performance.
M. Arseneau : Donc, pour
résumer ce que vous nous dites, c'est que c'est plus complexe que pour les
voitures. C'est ça? Ce qui expliquerait le retard.
M. Borduas (Alexandre) :
C'est un niveau supplémentaire de complexité pour notre industrie, oui.
M. Arseneau : Maintenant,
je voudrais juste revenir sur une >suggestion que nous a faite le club
quad, ce matin, concernant l'âge minimal pour conduire un véhicule hors route.
On parlait de rabaisser ça à 14 ans puis on semblait dire que des
véhicules... les accidents qu'on voit aujourd'hui, par les jeunes, c'est parce
qu'ils utilisent des véhicules qui sont plus gros que désiré. Est-ce que vous
avez une gamme de véhicules qui serait adaptée pour une clientèle de 14 à
16 ans? Et est-ce que ça existe déjà? Est-ce que c'est un marché à
développer?
M. Borduas (Alexandre) : Le
seul véhicule, actuellement, que BRP... et je parle juste pour BRP ici, c'est
les VTT ou les quatre-roues, communément appelés, qui ont, je crois, si je ne
m'abuse, six, 10, 12 et 14 ans. Les critères pour définir ces âges-là ne
sont pas juste pour l'âge, c'est la masse. Parce que, ces véhicules-là, il faut
comprendre que la masse est très importante, donc, la masse et également le
développement intellectuel. Donc, il faut comprendre que plus qu'on avance dans
l'âge, plus que les véhicules peuvent être puissants.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je vous remercie, c'est tout le temps que nous avions. Donc, je vous
remercie pour votre contribution à nos travaux.
La commission ajourne ses travaux au
mercredi 11 novembre, après les affaires courantes. Bonne soirée, merci.
(Fin de la séance à 17 h 52)