Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
vendredi 3 décembre 2021
-
Vol. 46 N° 6
Étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l’application des lois en matière d’environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures et quarante-sept minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, à l'ordre, s'il vous
plaît! La Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission est réunie afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de loi numéro 102, Loi visant
principalement à renforcer l'application des lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à
mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant
les véhicules zéro émission.
Monsieur le secrétaire, y-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lamothe, Ungava est remplacé par M. Provençal Beauce-Nord; M.
Fortin, Pontiac, est remplacé par M. Benjamin, Viau; et M. Arsenault, Îles-de-la-Madeleine,
est remplacée par M. Gaudreault, Jonquière.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le secrétaire. Lors
de l'ajournement de nos travaux hier, le débat portait sur l'article 15 de
la nouvelle loi édictée par l'article 1 du projet de loi. M. le ministre
avait déjà lu l'article. Est-ce qu'il y a des membres qui souhaitent
intervenir? Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Charette : Nos collègues,
et je les en remercie, nous ont fait réfléchir après la séance d'hier. On se le
rappelle, on est dans une procédure d'enquête administrative. Le collègue de
Jonquière demandait à juste titre quelle est la reddition de comptes ou qu'est-ce
qui est prévu en termes de transparence par rapport au rapport des résultats
qui peut en découler. En toute honnêteté, on regardait s'il n'y avait pas lieu
de bonifier l'amendement pour assurer une meilleure transparence. Et c'est là
où je me sens privilégié d'être bien entouré de gens qui s'y connaissent en
matière juridique, notamment. C'est qu'on est à une étape qui n'est pas finale
au niveau de la procédure, et ce rapport-là... de ce rapport-là pourrait
découler des poursuites. Donc, si on publie le rapport avant même que la
procédure soit complétée, on vient vulnérabiliser le principe de la présomption
d'innocence. Donc, c'est la raison pour laquelle c'est un rapport qui ne peut
pas être publié à ce moment-ci. Mais, ceci dit, ce qui est rassurant, à partir
du moment où l'entreprise, je dis l'entreprise, ou l'individu, peu importe,
serait reconnu responsable de l'infraction, là, ce sera... c'est déposé, les
rapports, en quelque sorte. En fait, la condamnation, elle est rendue publique
à travers le registre. Là, j'y vais au plus simple dans mon dans mon
explication, mais je suis très bien entourée, si mes collègues souhaitent avoir
plus de précisions à ce niveau-là. Mais je voulais quand même réitérer aux
collègues qu'on s'est penchés sur la question hier soir et que malheureusement,
là, ce serait difficile à cette étape-ci de publier un rapport qui ne mette pas
fin à la démarche elle-même.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Verdun.
• (11 h 50) •
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Moi, ce que j'ai besoin, dans le fond, de comprendre ou surtout de
savoir, c'est qu'actuellement, il n'y a pas d'endroit dans un rapport annuel ou
dans...
Mme Melançon : ...sur le site
internet du ministère, où on a la liste justement pour faire la reddition de
comptes, donc, de ces enquêtes administratives?
M. Charette : Si je fais
erreur, mes collègues me corrigeront assez rapidement, ce que je comprends, c'est
que c'est rendu public une fois que la condamnation, elle est reconnue. Mais je
peux...
Mme Melançon : Rendue
publique où?
M. Charette : Je vais laisser
aux collègues le soin de donner les détails.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement... oui. Et donc je vous invite
à vous présenter, s'il vous plaît.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Karine Grignon, avocate au ministère de la Justice. En fait, la condamnation...
l'enquête administrative ne servira pas à accumuler de la preuve pour un
éventuel constat d'infraction. Donc ça va juste allumer des lumières, ça fait
la lumière sur une situation et ça va peut-être justement recommander de faire
une enquête pénale sur une situation donnée. Donc, si on s'en va vers là, il y
a une enquête pénale en bonne et due forme qui va être complétée, une poursuite
et éventuellement une condamnation.
Donc, s'il y a effectivement condamnation,
il y a actuellement un registre qui est prévu à la Loi sur la qualité de l'environnement
pour ce genre de déclaration de culpabilité là. Donc, c'est publié sur le site
internet du ministère. C'est l'article 118.5.1.2... 118.5.1.1, dans ce coin-là.
Mme Melançon : Tout ça par
coeur. Formidable! Parce que, dans le fond, quand on parle d'une reddition de
comptes, on veut rendre des comptes aux citoyens, dans le fond, aux
administrés. Et dans le registre, parce que j'ai vérifié rapidement, hier, je
vous le dis, là, c'était rapidement, parce qu'à l'heure où on sait, on s'est
quittés... j'ai dormi aussi. Et donc je voulais juste voir, parce que je ne l'ai
pas trouvé facilement puis, pour moi, reddition de comptes, il faut quand même
qu'il y ait une certaine facilité. Puis là je comprends, hein, tout le concept
de la présomption d'innocence là. Moi, là-dessus, il n'y a pas de problème,
parce que ce qu'on ne veut surtout pas, c'est d'empêcher justement la justice
de pouvoir aller de l'avant.
Cependant, ce que je trouverais
intéressant, pour le rendre public du moins, puis je ne sais pas, là, même dans
le rapport annuel de gestion, si on n'est pas capable d'avoir un encadré
quelque part du ministère, en disant que, justement, toutes ces enquêtes
administratives là, ils vont pouvoir la retrouver avec un lien facilement
identifié ou identifiable. Je pense que c'est par transparence qu'on en a
besoin. Parce que je vous le dis, là, hier, j'ai tenté d'aller voir, puis ce n'est
pas facile à trouver. Donc, je pense qu'on pourrait faire un petit exercice
pour que ça s'appelle véritablement une reddition de comptes publique, plus
ouverte aussi, probablement, pour les citoyens et les citoyennes.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Désolé pour le
petit délai, je voulais me quérir de l'état de situation. Dans le rapport
annuel de gestion, c'est tout à fait possible de retrouver cette
information-là. Là, je vous rappelle uniquement, on est à l'article 15, qui
traite de l'article 14, qui nous ramène à l'article 14, mais on évoque une
possibilité, mais il n'y a pas eu de cas de cette nature-là jusqu'à maintenant.
Donc, si jamais il y avait une enquête administrative, si jamais on passait aux
étapes suivantes... bref, on prévoit ce qui est possible d'arriver, mais on n'a
pas eu de cas de figure encore de cette nature-là. Et encore là, je veux juste
m'assurer que je dis vrai. Parfait. Donc, c'est le cas. Mais oui, le rapport
annuel de gestion peut donner ce genre d'informations. Et à partir du moment où
on complète la procédure que la juriste nous a expliquée, ce sera aussi au
registre s'il y avait condamnation à la toute fin.
Mme Melançon : Simplement,
hier, j'avais pris une petite note, parce que vous nous aviez dit ici, dans le
micro, que les documents étaient disponibles par demande d'accès à l'information.
Un, est-ce que c'est toujours le cas? Deux, est ce que c'est avant qu'il y ait
eu une condamnation? Parce que... est-ce qu'on peut mettre à mal, encore une
fois, la présomption d'innocence si jamais il y a...
Mme Melançon : ...demande d'accès
à l'information qui est faite.
La Présidente (Mme
Grondin) :Peut-être juste avant de
poursuivre, je voudrais juste vous rappeler... moi, j'entends la vibration d'une
sonnerie, donc je vous rappelle juste d'éteindre, s'il vous plaît, vos
appareils électroniques, merci! Allez-y, maître.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, comme il n'y a pas eu de cas ou de situations de plainte utilisés, en
vertu de l'article 14, donc il n'y a pas eu de demande d'accès, là, évidemment.
Donc, c'est plus difficile de répondre en raison de ça. Donc, il n'y en a pas
eu de demande d'accès actuellement.
Mme Melançon : Je vais
reformuler ma question, Mme la Présidente, si vous permettez. Si, par exemple,
il y avait un cas et qu'il y avait une demande d'accès à l'information, j'imagine
que, si le cas... on est dans les «si», là, on comprend, mais s'il y a un cas
et que c'est devant les tribunaux, j'imagine que la demande... Parce que, hier,
vous nous avez parlé de demande d'accès à l'information, que c'était par
demande d'accès à l'information. On n'était pas du tout dans le rapport annuel.
J'imagine qu'on a regardé les «si», durant la nuit, de votre côté. Mais, moi,
ce que j'ai besoin de savoir, c'est est-ce qu'il y a oui ou non possibilité de
demande d'accès à l'information? Et j'imagine que, s'il y a une demande d'accès
à l'information, elle est refusée si c'est toujours devant les tribunaux pour
éviter, justement, de compromettre la présomption d'innocence. J'imagine que c'est
le cas.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
Oui, effectivement, ça doit être pris en considération. En fait, ils vont
analyser tous les impacts possibles avant de donner accès aux documents.
Effectivement.
Mme Melançon : Parfait.
Parfait, merci.
La Présidente (Mme Grondin) :Ça va? Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de
Jonquière?
M. Gaudreault : Oui. Je
comprends les... Bien, d'abord, merci, Mme la Présidente. Puis bonjour à tous
et à toutes. Je comprends les enjeux juridiques reliés à la preuve, puis au
respect de la preuve, puis aux principes de justice naturelle pour les
personnes qui sont, qui soient morales ou physiques, mais qui sont dans un
processus de... judiciaire. Puis évidemment ça vaut autant aussi pour préserver
la preuve du gouvernement. Alors, je pense que c'est important qu'il y ait
reddition de comptes après le processus, c'est ce que je comprends, qu'il sera
possible de faire. Donc, je suis heureux que le ministre ait pu expliquer aussi
à micro ouvert ce contexte-là pour que ça puisse rester... qu'on laisse des
traces là, dans le Journal des débats. Alors, ça va aller pour moi, Mme
la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Parfait. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 15? Donc, est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Nous poursuivons avec l'article 16. Et, M.
le ministre, je vous invite à vous rapprocher de votre micro.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, article 16 : «Pour la conduite d'une enquête
administrative, le ministre et la personne nommée pour mener l'enquête
administrative sont investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires
nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, sauf le pouvoir d'ordonner
l'emprisonnement.»
Donc, le commentaire : Cet article
prévoit des pouvoirs accordés à l'enquêteur administratif.
Les pouvoirs prévus par la Loi sur les
commissions d'enquête concernent notamment le pouvoir d'assigner quelqu'un à
comparaître pour recueillir son témoignage, celui de contraindre une personne à
déposer des documents pertinents ou celui de contraindre une personne à
répondre à des questions.
Le contenu de cet article n'est pas
nouveau. Il est déjà prévu dans certaines des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera d'ailleurs proposée plus tard.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions sur l'article 16? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Donc, je
comprends qu'au fond c'est l'atterrissage dans la loi qu'on est en train d'adopter,
de ce que nous disions hier, concernant les pouvoirs du commissaire d'enquête
en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête. Point. Je n'ai rien d'autre à
dire que ça.
M. Charette : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article
16. Ça va? Donc, est-ce que l'article 16 est adopté?
Une voix : Adopté.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. L'article 16 est adopté.
Nous poursuivons avec la section 4, avis d'exécution...
12 h (version non révisée)
La Présidente (Mme
Grondin) :...le 17. M. le ministre.
M. Charette : Merci. Donc,
article 17, Mme la Présidente : «Une personne désignée par le ministre
peut, pour assurer le retour à la conformité des manquements à la présente loi
ou aux lois concernées constater lors d'une inspection ou d'une enquête pénale
ou administrative, dans le délai et selon les conditions qu'elle fixe :
«1. exiger que cesse le rejet d'un
contaminant lorsque le rejet menace la vie, la santé, la sécurité, le bien être
et le confort de l'être humain, menace la vie, la santé et la sécurité des
autres espèces vivantes ou risque de causer des dommages aux écosystèmes ou aux
biens;
«2. exiger l'arrêt d'un appareil ou d'un
équipement;
«3. interdire la vente ou l'utilisation d'un
produit, d'un appareil ou d'un équipement;
«4. exiger des mesures correctrices à l'égard
des manquements constatés;
«5. lorsque le manquement constaté
concerne le défaut avant la réalisation d'une activité, d'avoir obtenu une
autorisation requise par l'une des lois concernées :
«a) exiger le paiement de la compensation
financière qui aurait été exigée en vertu de cette loi pour la délivrance de
cette autorisation selon les règles de calcul prévues à cet effet par règlement;
«b) exiger le paiement des frais exigés
par règlement pour une telle demande d'autorisation;
«6. prendre toutes mesures qu'elle juge
nécessaires pour favoriser l'exécution d'un acte visé au présent article,
notamment :
«a) exiger la tenue de registre sur toute
question pertinente;
«b) exiger de l'intéressé qu'il lui fasse
périodiquement part, c, exiger de l'intéressé qu'il lui transmettre les
renseignements et les documents qu'elle précise, énoncer les mesures que l'intéressé
doit prendre à l'égard de toute question qu'elle indique.
«Les actes visés au premier alinéa sont
modifiés à la personne intéressée par un avis d'exécution écrit ou, dans le cas
du paragraphe 5, par un avis de réclamation conforme à l'article 61.
«L'avis d'exécution s'applique jusqu'au retour
à la conformité ou jusqu'à l'application d'une autre mesure à l'égard de la
personne intéressée.
«En cas de défaut d'une personne de se
conformer à un avis d'exécution dans le délai imparti selon les conditions
fixées, le ministre peut le faire exécuter aux frais de cette personne.
«Malgré le premier alinéa, seuls les
pouvoirs prévus au paragraphe 4 et 6 s'appliquent pour veiller à l'application
de la loi visant l'augmentation du nombre de véhicules zéro émission au Québec
afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.»
Et le commentaire qui est presque aussi
long. Cet article prévoit un nouveau pouvoir de contrôle qui pourra être
appliqué si un manquement à la nouvelle loi ou aux lois concernées est constaté
à la suite d'une inspection ou d'une enquête. Il vise à assurer un retour
rapide à la conformité environnementale. Le pouvoir ne sera pas exercé par les
inspecteurs et les enquêteurs eux-mêmes, mais le sera par des personnes
désignées spécifiquement par le ministre à cet égard. Il s'agira
essentiellement de personnes en situation d'autorité, à l'instar de la décision
d'imposer une sanction administrative pécuniaire. Les décisions prises dans le
cadre d'un examen... plutôt d'un avis d'exécution pourront faire l'objet d'un
réexamen interne par le bureau de réexamen.
Le premier alinéa de cet article énumère
les décisions qui pourront être prises dans le cadre de l'exercice de ce
nouveau pouvoir. Il permettra notamment d'exiger le paiement de certaines
sommes d'argent qui auraient dû être payées si une amende... une demande d'autorisation
avait été valablement transmise aux ministres, notamment la compensation
financière pour l'atteinte des milieux humides et hydriques.
Le deuxième alinéa de cet article précise
les modalités applicables à la transmission des décisions qui seront prises. Il
exige notamment un avis écrit ou un avis de réclamation en bonne et due forme
lors... Lorsque la décision vise la réclamation d'une somme due.
Le troisième alinéa de cet article prévoit
la durée des décisions qui seront prises, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il y ait
retour à la conformité ou jusqu'à l'application d'une autre décision envers la
personne concernée, par exemple une ordonnance du ministre.
Le quatrième alinéa de cet article prévoit
la possibilité pour les ministres de faire exécuter l'avis d'exécution aux
frais de la personne, à défaut de le respecter.
Et le cinquième alinéa de cet article
apporte une limite aux avis qui pourront...
M. Charette : ...peut-être
transmis dans le cadre de l'application de la loi visant l'augmentation du
nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les
émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, merci M. le ministre. Je
vous invite à prendre une gorgée d'eau. Y a-t-il des interventions sur cet
article? Mme la députée de Verdun et par la suite, M. le député de Jonquière et
M. le député de Viau.
Mme Melançon : Simplement
pour pour la meilleure compréhension possible, au départ, lorsqu'on parle de la
personne désignée par le ministre qui peut, pour assurer le retour à la
conformité des manquements à la présente loi, exiger que ne cesse... Dans la
note explicative, il est dit dans le fond que le pouvoir ne sera pas exercé par
les inspecteurs et les enquêteurs, mais que ce sera par des personnes désignées
spécifiquement par le ministre. À cet égard, je veux juste, pour ma
compréhension, là, de qui s'agit-il?
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, je vous invite... Y a-t-il consentement pour que M.
le sous-ministre...
Mme Melançon : Consentement,
bien sûr.
La Présidente (Mme
Grondin) :Oui.
M. Rousseau (Michel) :...Rousseau, sous-ministre adjoint. Exactement comme on l'a
fait pour les sanctions administratives pécuniaires, le pouvoir d'émettre une
sanction administrative du niveau du directeur, en montant, c'est-à-dire
directeur, directeur général, sous-ministre adjoint, c'est la même chose qui va
s'appliquer dans le cas des avis d'exécution. Donc, ce n'est pas un pouvoir qui
est donné directement à l'inspecteur, c'est vraiment une décision qui doit être
prise par le gestionnaire après une analyse de toute la situation. Et c'est le
même principe qu'on a pris pour les sanctions administratives, c'est-à-dire s'assurer,
justement, qu'il n'y aura pas de décisions arbitraires, qu'il y a vraiment un
encadrement qui fait que cette décision-là est prise par quelqu'un qui a l'imputabilité
et la responsabilité pour la prendre.
Mme Melançon : Simple
question, comme c'est clair comme de l'eau de roche, est ce que ce n'est pas
possible de parler de qui est la personne désignée parce qu'actuellement c'est
peu plus complexe que ça, de la façon dont c'est libellé. La personne désignée
par le ministre peut, bla bla bla, on comprend. Hier, je parlais justement de
hiérarchisation. Je ne sais pas si vous vous souvenez? Mais il me semble que ce
n'est pas du tout nommé dans l'article, dans aucun cas, dans le fond, que la
personne qui sera désignée doit être un gestionnaire. Minimalement, j'ai comme
un sentiment où on a évité de le mentionner, mais je pense que ce serait
intéressant de pouvoir d'abord mieux le laisser entendre, parce que, merci pour
la note, puis le commentaire, mais je pense que le commentaire du sous-ministre
adjoint est beaucoup plus clair quand on sait que c'est un gestionnaire. Et ça
s'avère aussi être rassurant.
M. Charette : En même temps,
c'e nest pas le genre de détails qu'on peut inscrire dans le projet de loi, c'est
une détermination de responsabilité qui se fait de façon administrative et à
partir du moment où on préciserait par exemple le titre ou l'autorité qui est
en cause, on s'en parlait hier, justement, souvent, l'organigramme est appelé à
changer, sinon le type des responsabilités est appelé à changer. Donc, on ne veut
pas qu'à travers le projet de loi, là, donner ce genre de détails-là. Mais
clairement, lorsqu'on dit que c'est par l'entremise du ministre, et on
comprend, là, qu'une délégation d'autorité ici, que la décision est prise, c'est
clair, là, que c'est sur une base, là, selon les besoins qui se présentent.
Mais on ne pourrait pas dire, par exemple, c'est le directeur ou la directrice
de tel service, ou le directeur ou la directrice de tels enquêteurs, c'est là
où on se perd dans une éventuelle réforme d'un organigramme ou des changements
de titre. Mais on est réellement, là, dans cet ordre de figure là.
Mme Melançon : est-ce que, et
là, je m'adresse un peu plus à la légiste, dans le fond, est ce que le ministre
pourrait désigner quelqu'un d'autre qu'un gestionnaire, tel que c'est libellé
actuellement dans l'article 17?
La Présidente (Mme
Grondin) :Maître.
• (12 h 10) •
Mme Grignon (Karine) : C'est
sûr que c'est l'arche, toute personne, effectivement, là, mais c'est le...
Mme Grignon (Karine) :
...uniformité, en fait, c'est le libellé utilisé aussi pour les SAP, donc à l'article
21, c'est large aussi, là, c'est le ministre peut désigner toute personne pour
imposer des SAP. Donc, par uniformité, il faut traiter les deux dispositions
comme de la même façon aussi. Ce que je comprends, c'est que tout ça est
déterminé dans un cadre plus spécifique, à l'article 20, si on y va pour les
SAP. Donc, c'est dans ce cadre-là qu'on voit les catégories de fonctions. Le
cadre peut bouger un petit peu plus facilement, là, ce n'est pas encadré dans
la loi, ça n'implique pas nécessairement de modifier la loi pour venir changer
un titre de fonction.
Mme Melançon : C'est parce
que la seule chose qui me dérange, à ce moment-ci, c'est qu'on nous dit que ça
peut juste être un gestionnaire, donc un directeur, un directeur général, un
sous-ministre ou un sous-ministre adjoint. C'est ce qu'on vient nous dire. Mais
dans l'article 17, on dit une personne désignée. Et quand je vous pose la
question, vous me dites : En effet, le ministre pourrait désigner toute
personne. Donc, ça peut devenir au choix du ministre.
M. Charette : ...juriste le
mentionnait, ce n'est pas le genre de détail qu'on intègre dans un projet de
loi, pas uniquement celui-ci, là, dans le corpus législatif de façon générale,
mais c'est clair que, même à travers la délégation d'autorité, c'est la bonne
personne qui va être désignée. Encore une fois, on revient à ce qu'on se disait
hier, on veut se donner toutes les chances de succès, donc c'est clair que c'est
la bonne personne, là, la bonne procédure, surtout, qui sera retenue, et la
bonne démarche, ultimement. Mais ce n'est pas le genre de détail qu'on intègre
dans le projet de loi.
Mme Melançon : Vous savez, Mme
la Présidente, dans l'actuel projet de loi que nous étudions, il y a beaucoup,
beaucoup de pouvoirs qui reviennent vers le ministère et vers le ministre
aussi. Moi, je n'ai pas envie nécessairement qu'on puisse... Parce que les
ministres passent, les gouvernements passent, et quand je pose la question à la
légiste, qui me dit : En effet, ça pourrait être une personne désignée par
le ministre sans que ce soit au niveau des gestionnaires, moi, ça me cause un
problème. Parce qu'on me dit, du côté du ministère et avec le sous-ministre
adjoint, que ce doit être un gestionnaire qui va poser les gestes, mais on ne l'écrit
pas.
Moi, j'ai besoin juste de comprendre un
peu plus pourquoi, en fait, un moment donné, on pourrait dire aussi :
Bien, on n'est même plus obligé de marquer que c'est une personne, puisque c'est
un être vivant. Puis, je trouve qu'un moment donné, à vouloir en enlever, on n'a
plus d'assurance, ni même dans la loi, quant à l'application de ce qui sera
fait dans le ministère. Si l'article 20, on s'en va dans la même direction,
bien, moi, je dirais bien, c'est bon, on s'en va là après. Moi, j'ai besoin de
comprendre le cadre de gestion dans cet article est là, parce que, là, je suis
quand même... je me pose des questions. «Une personne désignée par le ministre
peut», ça veut dire qu'il peut nommer la personne qu'il veut. C'est ce que je
viens de comprendre, et de la légiste, mais on me dit, au ministère, que ce n'est
vraiment pas ça, ce n'est pas comme ça. Qu'est ce qu'on fait pour faire
atterrir une décision qui va à la fois reprendre ce que le sous-ministre
adjoint me dit et ce que la légiste me dit aussi, pour nous assurer qu'on
veuille bien faire comprendre ce que le législateur souhaite ici, puis ce qu'on
souhaite, dans le fond, c'est que ce n'est pas toute personne désignée par le
ministre, ce n'est pas une personne désignée par le ministre, c'est une
personne qui, dans la hiérarchie, est un gestionnaire qui peut appliquer dans
le fond les SAP.
M. Charette : Deux choses à
ce sujet-là. On n'enlève strictement rien, là. La collègue mentionne, on enlève
une information. Un, on ne l'enlève pas, on vient l'uniformiser à travers
quelque chose qui s'applique déjà. Et c'est là où il faut aussi respecter le
fonctionnement ou, je dirais, l'intelligence de...
M. Charette : ...il y a des
directives administratives qui sont qui sont claires. Moi, je vois les
informations, là, qui défilent sous mes yeux, c'est clairement précisé, à
travers des directives administratives, que ça ne peut pas être n'importe
quelle orientation, là, qui peut être retenue, donc la séquence est très bien
établie. Mais le détail ou la directive administrative n'est pas précisée dans
la loi, alors c'est l'organisation qui développe justement ces façons de faire
pour arriver au meilleur résultat possible. Donc, juste corriger, là, quand la
collègue dit on enlève, on n'enlève strictement rien. On vient uniformiser. C'est
le but du projet de loi. Et au niveau administratif, il n'y a rien qui est
laissé au hasard. Et non, le ministre, peu importe qui occupe la fonction, ne
retiendra pas l'avenue qui est la plus adéquate dans telle ou telle
circonstance.
Mme Melançon : En tout
respect, quand on dit qu'on vient uniformise, puis qu'on n'enlève rien, on est
en train d'uniformiser sans rien écrire. Donc, je comprends qu'il n'y a pas d'ouverture
de la part du ministre, dans le fond, d'établir la séquence établie et
nécessaire à l'intérieur du projet de loi pour donner une flexibilité, là. Je
comprends, en même temps, c'est pour offrir une flexibilité dans le ministère.
Ça, je le comprends.
Mais en même temps, on est en train d'écrire
une nouvelle loi. Moi, j'ai besoin de savoir si la personne désignée par le
ministre peut donc assurer le retour à la conformité des manquements, tu sais,
ce n'est pas une petite affaire, là. Ça fait que là, pn est en train de nous
dire dans le fond que cette personne là désignée par le ministre... on revient
un peu à ce qu'on se disait hier, là, des fois, à force de ne pas nommer des
choses, on laisse un petit peu de brouillard, puis ça, c'est un petit peu
tannant, surtout dans une nouvelle loi qu'on en train d'écrire ici.
J'aimerais savoir... Je vais aller un peu
plus loin, si vous me permettez. J'imagine que en cas de défaut, une
personne... De se conformer à un avis d'exécution dans le délai imparti et
selon les conditions fixées, le ministre peut le faire exécuter aux frais de
cette personne, j'imagine qu'on a en tête un peu ce que nous avions fait à
Trois-Rivières avec certains sites qui avaient été laissés par des compagnies
qui s'étaient sauvées comme des voleurs, puis qui n'avaient pas décidé de
décontaminer les sites puis qu'à un moment donné, il y a des ministres qui se
fâchent puis qui disent bien, on va faire exécuter les travaux, puis on va
faire suivre la facture. C'est de ça dont il est question ici, j'imagine?
M. Charette : Je veux juste
revenir sur le point précédent avant parce qu'il y a des conclusions, là, qui
ne me... je vais le dire gentiment, là, auxquelles je n'adhère pas du tout, là,
par rapport aux propos de la collègue. On ne minimise strictement rien, mais il
y a un principe, que ce soit en droit ou dans la vie de tous les jours, on ne
répare pas ce qui n'est pas brisé. Et la procédure qui est proposée dans l'article
actuellement est adéquate compte tenu qu'elle rend bien les usages, là, qu'elle
doit assumer. Donc, seul élément que je dirai.
Pour ce qui est des cas de figure, pour ce
qui est de l'expérience de terrain, avec la permission des collègues, je m'en
remettrais au sous-ministre adjoint, là, qui pourrait davantage expliquer l'application,
là, sur le terrain.
La Présidente (Mme
Grondin) :Allez-y, M. Rousseau.
M. Rousseau (Michel) :Bien, pour le premier point par rapport aux signatures,
déjà sur le site internet du ministère, il y a une directive qui s'appelle
Directive sur le traitement des manquements. C'est une directive qui est
utilisée par tout le monde dans le domaine environnemental, autant les
fonctionnaires chez nous, les entreprises, les avocats d'entreprise, le bureau
de réexamen et le tribunal administratif. Et cette directive-là explique
clairement le cheminement, par exemple pour mener à une sanction administrative,
qui doit la signer et tout ça. Donc, tout ce qu'il y a en lien avec l'avis d'exécution
va être introduit dans cette directive-là, évidemment, et on se doit de le
respecter. Puis on se doit aussi d'avoir, c'est toujours le même principe, un
niveau de signature qui est adéquat, un processus qui est assez rigoureux,
sinon devant le TAQ, devant le... même le Bureau de réexamen ou devant les
tribunaux, ça ne tient pas. Donc, on va nécessairement calquer ou copier ce qui
se fait dans les... Parce que ça fonctionne bien, cette directive-là, c'est
reconnu par tout le monde maintenant et ça nous oblige, nous autres, à une
certaine rigueur, puis il faut nous-mêmes la respecter, mais les entreprises
aussi savent à quoi s'en tenir, elles savent qui va...
M. Rousseau (Michel) :
...et ça va être... pour l'avis d'exécution, ils savent qu'est-ce qui peut
conduire à une SAP. Donc, c'est cette approche administrative là, mais qui est
publique, qui est sur Internet et qui nous avait été demandée lors de la revue
des SAP, et avec raison, un peu pour les mêmes raisons... qui a été évoquée
actuellement.
• (12 h 20) •
Mme Melançon : Mais je
vais me permettre un commentaire ici. Merci. Parce que ça, ça n'avait pas été
dit. Et ça, c'est important de savoir que le processus, donc, il est connu puis
qu'il est clairement affiché à quelque part. Déjà, ça, c'est un plus que je ne
connaissais... que je ne savais pas. Alors, je tiens, dans un premier temps, à
remercier le sous-ministre adjoint pour cette importante mise au point.
Concernant les défauts des personnes de se conformer aux avis d'exécution, M.
le sous-ministre, c'est bel et bien ce dont on parlait, là, ce dont je parlais
tout à l'heure, donc j'imagine que c'était un article similaire, hein, qui
devait être déjà existant?
M. Rousseau
(Michel) : En fait, oui, il y a plusieurs façons d'exiger à
quelqu'un de faire quelque chose. Actuellement, dans la loi, de façon générale,
lorsque quelqu'un est en manquement et refuse de décontaminer son terrain ou
refuse de bien entreposer ses pesticides, tous les exemples qu'on peut
imaginer, systématiquement, c'est un avis de non-conformité qui lui dit :
Bien, un, tu as un manquement. Ça pourrait conduire à une sanction ou une
amende, tout dépendant de la gravité. Et tu dois fournir un plan correcteur ou
tu dois faire tel geste. La majorité des gens, avec l'avis de non-conformité,
ils vont se conformer. Parfois, bon, la sanction administrative va être
suffisante pour éviter qu'ils le refassent et pour emmener la correction, mais
il y a des gens pour qui ils peuvent payer la sanction et décider que, non, ils
ne mettent pas en place le plan correcteur.
La façon qu'on a puis qu'on a utilisée
dans certains dossiers, c'est, des fois, les ordonnances du ministre, des
injonctions de la cour. Évidemment, ces cas-là sont réservés pour les cas
majeurs, les cas complexes et les cas d'envergure, j'ai envie de dire, d'un
ministre. Et on parle de 10 à 15 cas par année. Et il y a comme un trou
pour les cas de... moyens cas, où les gens ne se conforment pas, où, avec un
tel avis, signé par un gestionnaire, là, comme on a dit tantôt, ferait en sorte
que c'est l'équivalent, je dirais, d'une ordonnance du ministre, mais au niveau
de l'ampleur d'un dossier de... Donc, c'est un peu comme les amendes puis les
sanctions administratives. Quand on introduit les sanctions administratives, on
regarde les amendes, les gros cas, les cas graves, mais, avec les sanctions, on
va faire du volume puis on va... on a amené 500 personnes à se corriger
avec 500 SAP.
Donc, c'est le même principe que l'avis d'exécution,
c'est un outil plus flexible, administratif, mais qui va être réservé pour des
cas, je dirais, dont la façon de se corriger est connue, c'est simple, et on n'a
pas besoin de monter ça à un niveau ministre, ordonnance, avec tout ce que ça
implique, et une vingtaine de pages pour expliquer ce qu'il faut faire pour se
corriger. Donc, c'est vraiment un outil plus flexible, mais qui va être limité
pour ce genre de cas là. Et ça va permettre de régler beaucoup de cas. Et, si
la personne ne conforme pas à l'avis d'exécution, bien là, il y a d'autres
sanctions qui arrivent. Ça fait qu'à un moment donné l'étau se resserre, là, et
puis c'est l'objectif dans ça, là. Je ne sais pas si c'est clair, là, mais...
Mme Melançon : Non, c'est
très, très clair. Puis je vois bien la différence entre... dans le fond, entre
l'ordonnance avec l'amende, le SAP. Merci beaucoup. Ça va pour le moment.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui,
merci. C'est quand même des gros amendements qu'on apporte dans la Loi sur la
qualité de l'environnement, entre autres. Moi, je veux bien comprendre,
justement, la mécanique avec les articles qui existent déjà, puis la procédure,
puis le processus qui existent déjà en vertu de la LQE. Parce qu'il y a eu un
autre projet de loi, 102, puis je me souviens que Me Grignon a été très, très
présente avec Me Lessard, dans une époque de négociation des juristes de l'État,
au projet de loi no 102. Et on l'a modifié de fond en comble. Je pense que
le sous-ministre était présent aussi à ce moment-là. Puis là je retournais dans
la Loi sur la qualité de l'environnement, section III, les articles 115.13
et suivants. On parle des sanctions administratives pécuniaires. Bon, là, j'aurais
mille questions, mais je vais commencer par une, là. "Des sanctions
administratives pécuniaires peuvent être imposées par les personnes désignées
par le ministre." Ça, c'est ce que dit déjà l'article 115.13...
M. Gaudreault : première
question : Est-ce que les personnes désignées par le ministre à 115.13,
LQE, sont les mêmes que la personne désignée par le ministre à 17, qu'on est en
train d'étudier? La réponse, c'est oui. O.K. Et ces personnes désignées par le
ministre, présentement, quelles sont-elles? Et je reprends un peu les questions
de ma collègue de Verdun est ce qu'on peut... tu sais, je veux qu'on remettre
chaque morceau à sa bonne place, là.
M. Rousseau (Michel) :
La question est pertinente. Puis je vais aller un petit peu plus
loin, même si, des fois, mes réponses sont peut-être trop longues, mais je veux
quand même prendre le temps de bien l'expliquer. Un avis de non-conformité, par
exemple, peut être signé par un chef d'équipe. Dans l'avis de non-conformité,
ça dit : Vous n'êtes pas conforme, vous vous exposez à des sanctions. Vous
devez vous corriger. Donc, c'est l'équivalent d'une lettre, mais avec un peu
plus de mordant. Et ça, on parle d'à peu près, je fais des chiffres ronds,
encore une fois, 4 500 par année. Sauf que, lorsqu'on arrive à la sanction
administrative, là, il y a un processus qui fait que le rapport d'inspection
est soumis aux chefs d'équipe, il est analysé et le chef d'équipe et
l'inspecteur font une recommandation. Ils disent : C'est un cas, il est en
infraction et il est d'un niveau modéré, la conséquence, c'est un jargon connu
aussi dans le milieu, donc on recommande une sanction. Le directeur, c'est le
niveau directeur régional en montant, généralement chez les directeurs
régionaux ou directeurs généraux, analyse le rapport, et, oui, signe une
sanction administrative ou non.
Le même principe dans l'avis d'exécution.
Donc, il va avoir eu un avis de non-conformité avant, et si le dossier ne se
règle pas, la personne ne fournit pas son plan correcteur et tout, un
inspecteur et le chef d'équipe vont recommander l'avis d'exécution, et c'est le
directeur, bien, après son analyse avec son équipe, qui va décider si, oui ou
non, il signe un avis d'exécution. Même principe que pour une sanction
administrative. Et tout ce processus-là est vérifié à la fois par le bureau de
réexamen et par le Tribunal administratif, et on s'est rendu compte de ça à
l'usage. Donc, on doit être rigoureux dans ce processus-là parce que sinon, ça
peut devenir une raison de casser la SAP ou l'avis d'exécution. Donc ça, c'est
le principe qui mène à des avis d'exécution ou à des sanctions administratives.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
les fameuses personnes désignées par le ministre, ils ont comme un statut
permanent de personnes désignées par le ministre. Ça veut dire que le ministre
désigne, disons, les tous les directeurs territoriaux du ministère dans chacune
des régions. Ou est ce que c'est des personnes désignées ponctuellement, à la
pièce, je dirais? Ou est-ce que c'est un mélange des deux? Est-ce que c'est
comme : dès que tu arrives comme directeur territorial du ministère, pouf!
tu es personne désignée, ou la désignation se fait au fur et à mesure, selon
les dossiers?
M. Rousseau (Michel) :
La désignation se fait... Lorsque la personne est nommée
directeur ne pourra pas émettre une sanction ou un avis, tant et aussi
longtemps qu'il n'y a pas une lettre en bonne et due forme, une note en bonne
et due forme, du ministre qui reconnaît son statut de directeur et sa capacité
d'émettre une sanction. Par la suite, c'est bon tant et aussi longtemps que le
statut ne change pas ou les choses ne changent pas. Ce n'est pas la pièce,
évidemment. Mais ça prend, en plus d'être nommé directeur, ça prend une
désignation formelle, papier ou numérique, qui permet de le faire.
M. Gaudreault : Qui sont
renouvelées à chaque nouveau ministre ou ça se poursuit, ça?
M. Rousseau (Michel) :
Ça se poursuit. C'est comme une délégation, là. À moins que
Karine me... Mais, tu sais, les délégations qui sont en faites sont réputées se
poursuivre, parce que c'est, comment dire, la bonne marche du...
M. Gaudreault : Donc, on a
une ancienne ministre ici, puis le ministre actuel. Il y a peut-être des
personnes désignées actuellement qui l'ont été par l'ancienne ministre, puis
peut être même par le prédécesseur de l'ancienne ministre, puis, ainsi de
suite. Mais il peut arriver aussi qu'il y a des personnes désignées
ponctuellement, tout dépendant des situations, qui n'avaient pas... je ne sais
pas, moi, le directeur ne peut pas, le directeur territorial, peu importe la
situation, là.
• (12 h 30) •
M. Rousseau (Michel) :
Bon, la question est bonne. On ne veut pas justement nommer
comme ça, ponctuellement. Donc, la façon dont ça se fait, le directeur
régional, il a son directeur général. Si le directeur régional, pour x raison,
est en maladie, est en congé, tout ça, il faut... ça pourrait être son
directeur général, ça pourrait être moi, comme sous-ministre adjoint, j'en ai
déjà signé, ou ça pourrait être un collègue directeur d'une autre région, mais
ça ne sera jamais des personnes qu'on voit nommées parce qu'ils font l'intérim
du directeur, un professionnel ou quoi que ce soit. C'est toujours quelqu'un
qui a le titre de directeur, qui a l'habileté, qui émet déjà des SAP, qui sait
comment ça fonctionne. Donc, généralement, on va privilégier un directeur d'une
autre région qui connaît bien la mécanique, qui a le jugement aguerri pour ça
et qui souvent... Mais, c'est ça, il n'y a pas de désignation cas par cas pour
justement éviter le subjectif...
12 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : ...sans fin des
personnes désignées ou...
Mme Grignon (Karine) : Oui. Puis
il faut que ça soit objectif. Il faut que l'analyse soit faite, là, avec
toujours le même raisonnement qui est... Donc, il ne faut pas multiplier non
plus les intervenants.
M. Gaudreault : O.K.
Bon. Donc, moi, je me souviens qu'on avait étudié tous ces enjeux, là. Quoi que
les dernières... Je regarde, là, sur la Loi sur la qualité de l'environnement,
les dernières modifications sur la section 3, sur les sanctions
administratives et pécuniaires, je suis à 115.13 et suivants, là, c'est 2011.
Alors, qu'est-ce qu'on vient modifier en créant ce nouveau droit, là? Parce que
vous le dites dans les commentaires, cet article prévoit un nouveau pouvoir de
contrôle. Moi, ça me fait peur un peu, là, qu'on perde de vue l'économie
générale de la Loi sur la qualité de l'environnement, ce qu'on a donné comme
moyen de contrôle à travers la Loi sur la qualité de l'environnement et que,
puis je veux faire attention aux mots, là, puis il ne faut pas le prendre comme
étant personnel ou une critique, mais que, sous prétexte de créer un tronc
commun dans une loi à part, bien là, finalement, on va venir changer quand même
le régime général ou l'économie générale de la LQE puis les processus de
contrôle puis les processus de sanction administrative pécuniaire.
Comment ça s'équilibre par rapport à un
système qui est quand même bien connu par les justiciables, par les
entreprises, par même les avocats spécialisés en droit de l'environnement? Et
là on s'en vient créer un nouveau système avec l'article 17 pour assurer
le retour à la conformité. Alors, l'équilibre avec la LQE, il est où là-dedans,
là?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, la question est bonne parce que l'idée...
M. Gaudreault : Je pose
toujours des bonnes questions.
Mme Grignon (Karine) : Oui. L'idée
n'est pas de justement... Ça a été quand même un défi de stabiliser tous ces
processus-là à partir de 2011 parce que les régimes de sanctions, c'était
vraiment quelque chose de nouveau pour tout le monde, y compris les
entreprises. Et on avait vraiment à coeur que ça soit toujours dans un contexte
objectif, uniforme entre les régions. On a créé d'ailleurs un bureau au
Saguenay qui fait cette coordination-là. L'avis d'exécution, c'est... Il faut
le voir comme étant un outil qui manquait, tout simplement, oui, tout
simplement. En fait, c'est que, déjà, quelqu'un qui était sanctionné, qui avait
une sanction administrative, la sanction administrative l'incitait à se conformer.
Mais même si on lui avait écrit dans une lettre, vous devez fournir un plan
correcteur, le fait de ne pas se conformer n'était pas sanctionnable.
Autrement dit, le manquement, c'est-à-dire
avoir mis des sols contaminés à un endroit, ça, ça pouvait avoir une sanction,
mais ne pas l'enlever, ce n'était pas sanctionnable. Tandis qu'avec cet
avis-là, si en plus on fait un avis d'exécution puis qu'il ne le fait pas, bien
là, c'est sanctionnable soit par une autre SAP, soit au pénal. Et auparavant,
pour faire la même chose, pour rendre le fait de ne pas se conformer
sanctionnable, il fallait aller directement à l'ordonnance du ministre, ce qui
faisait qu'on ne pouvait pas faire la majorité... Il y a plein de dossiers qu'on
ne pouvait pas faire parce qu'ils n'étaient pas de niveau ministre et ils
nécessitaient quand même un tour de roue de plus pour amener la personne à
déposer son plan correcteur ou à le réaliser.
Donc, c'est vraiment un élément qui, je
dirais, manquait dans la loi. On pourrait dire pourquoi on ne l'a pas mis en
2011? Je pense qu'en 2011, ça aurait été audacieux de mettre ça sans qu'on
apprivoise l'origine des SAP. Et aujourd'hui, on est assez confiant, puis même,
en tout cas, j'ose le dire, dans les consultations, on n'a pas vu tant de gens
préoccupés par ça parce que je pense qu'ils ont confiance, que ça va bien s'intégrer.
Et c'était déjà demandé de se conformer d'œuvres, de fournir un plan
correcteur.
Le problème, c'est quand on n'avait pas la
poignée pour ceux qui ne font pas ou qui déposent un plan puis qu'ils ne le
mettent jamais en vigueur. Ça, ça arrive. On est dans un milieu humide. Oui,
oui, je vais le restaurer, je vais faire ci, je vais faire ça. Puis ça fait
deux ans, puis ce n'est pas fait. Bien là, avec un avis d'exécution, il est
obligé de le faire. Puis si je peux me permettre en finissant, l'avis d'exécution,
il prévoit aussi de faire payer la compensation financière. Dans des milieux
humides où il y a une belle biodiversité, on pourrait amener les gens à payer
la compensation financière qu'ils n'ont pas lorsqu'ils ont fait, tu sais, à
cause qu'ils n'ont pas fait de demande de certificat autorisation. Et ça, c'est
vraiment un pouvoir qui est vraiment important actuellement parce que, tu sais,
ça serait trop facile de s'échapper en ne faisant pas de demande d'autorisation.
M. Gaudreault : Et pour
faire tout ça, parce que je comprends que dans le fond, l'article 17 va
venir créer tout le processus qui découle d'un avis, vous nous parlez d'un
avis...
M. Gaudreault : ...On n'a pas
besoin de venir amender la LQE pour que ça s'imbrique?
Mme Grignon (Karine) : Non.
En fait, la façon dont ça fonctionne, chacune des lois, là, les six lois
énumérées au tout début, on va conserver les sections particulières comme la
section qui traite de 115.13 et suivants et on va faire un lien vers la
nouvelle Loi, là, sur les mesures d'application. Donc, on va avoir dans la Loi
sur la qualité de l'environnement quand même une section sur les sanctions
administratives pécuniaires.
M. Gaudreault : Qu'on va voir
plus tard?
Mme Grignon (Karine) : Qu'on
va voir plus tard, effectivement. Il va y avoir les sanctions propres à la Loi
sur la qualité de l'environnement et il va y avoir un article qui fait un lien
vers la nouvelle loi pour toutes les règles de tronc commun qu'on retrouve à
cette loi-là. Et ça comprend l'avis d'exécution.
M. Gaudreault : O.K.
Question, parce que je sais que vous manquez d'ouvrage au ministère, puis moi,
je suis un visuel, vous me voyez venir gros comme un éléphant, là : Est-ce
qu'on peut avoir un tableau récapitulatif ou à avoir comme le nouveau
processus? Autrement dit, ce qui est dans la loi actuelle, ce qui est amendé,
bien, en tout cas l'ajout, puisque ça va donner... Est-ce qu'il y a moyen d'avoir...
je sais que dans les ministères, il y a une... Les napperons, là, on parle
toujours de ça, là, est-ce que ça existe, ça, ce processus-là, qu'on pourrait
déposer ou qu'on pourrait obtenir pour aider notre travail? Parce que je ne pense
pas, dans le briefing, je ne pense pas que dans le briefing, on avait une diapo
là-dessus, là. Et puis, pour moi, c'est parce que ça me paraît quand même assez
important comme changement de processus, là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Oui. On a, je
pense, une documentation, là, qui pourrait aider à ce niveau-là. On va tout
simplement la verser, là, le plus rapidement possible au secrétariat, là, si ce
n'est pas aujourd'hui, dans les prochaines heures, très certainement. Chose
certaine, pour la reprise de nos travaux la semaine prochaine, c'est une
documentation, là, qui sera déjà disponible.
M. Gaudreault : O.K. bon. L'autre
question que j'ai... bien, je ne sais pas si c'est une question ou une demande,
considérant ce que Mme Grignon nous a dit, bon, que le tronc commun doit s'adapter
aux lois ou plutôt les lois, les six lois devront s'adapter au tronc commun.
Puis là, on vient toucher au fond tout le processus des sanctions
administratives et pénales, notamment à travers la section 3 de la LQE.
Par prudence, est-ce qu'on est mieux d'attendre
un petit peu avant de l'adopter, final, l'article 17? Autrement dit, parce que
Mme Grignon nous dit : Ah, il y a d'autres articles qui viennent de plus
loin, on ne sait jamais, peut-être ça sera juste une formalité puis on adoptera
le 17 à ce moment-là, mais on dirait que j'aimerais mieux me garder une petite
gêne pour dire, quand on sera rendu aux articles qui vont faire le pont entre
le nouveau 17 et pour les faire atterrir dans la LQE puis dans les autres lois,
on est peut être mieux de regarder ça, là, de bien l'étudier rendu là, puis on
dit : Ah! bien, finalement, on n'a pas besoin de retourner dans le 17.
Mais on ne sait jamais, avec les questions qu'on a, là, en tout cas, moi, ça ne
nous empêche pas d'avancer, là, de dire : Bien, on attendra rendu là pour
adopter le 17, là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Pas de
problème. Ma seule crainte, c'est qu'on devient trop gêné, donc si c'est juste
une petite gêne pour cet article-là, O.K., mais en autant qu'on ne soit pas
gêné à tous les articles.
M. Gaudreault : Oui. Bien, je
ne suis pas de nature gêné mais, c'est ça. Je veux... puis on ne le sait pas,
des fois, on découvre au fur et à mesure aussi, là. Mais à date, on en avait un
autre article, là, qu'on avait gardé en réserve de la République. Celui-ci, on
pourrait le garder aussi en réserve de la République pour l'adopter peut-être
plus tard, tout dépendant de ce qu'on verra dans les pistes d'atterrissage dont
Mme la légiste nous a parlé, là.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, j'ai le député de Viau
qui souhaiterait intervenir. Par la suite, je vous demanderai un consentement
pour suspendre l'article. Ça vous convient? M. le député.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, en fait, comme le collègue de Jonquière, en fait, moi, je
veux m'arrêter aux commentaires aussi. En fait, ce que j'aimerais comprendre, M.
le ministre, est ce que...
• (12 h 40) •
M. Charette : Une petite
question de directive. Si on suspend...
M. Charette : ...c'est
préférable de garder la question pour lorsqu'on y reviendra, sinon on va faire
le même travail deux fois, là.
M. Benjamin : D'accord.
M. Charette : C'est simple
suggestion du collègue, si on suspend, aussi bien revenir avec l'intégralité de
l'article 17 par la suite.
M. Benjamin : Mais, écoutez,
moi, je n'ai pas beaucoup de questions, j'en ai deux. Donc peut être que ces
questions-là pourraient être aussi dans la mesure... si vous avez les réponses,
tant mieux, et si vous n'avez pas les réponses, ça permettrait peut-être, comme
vous aurez à suspendre, d'amener les éléments d'éclairage. Donc, qu'est-ce vous
en dites? Ça vous va? Parfait. Alors, en fait, ma première question, en fait, c'est
dans le segment commentaires, et l'article qu'on a devant nous quand on parle
de nouveaux pouvoirs, est-ce que je comprends que l'entièreté de l'article qu'on
a devant nous, c'est un nouveau pouvoir ou du moins, c'est en partie?
La Présidente (Mme
Grondin) :Maître, allez-y.
Mme Grignon (Karine) : Oui, c'est
complètement nouveau. Effectivement, ça n'existe pas actuellement.
M. Benjamin : Parfait. Dans
le même segment commentaire, il est dit, on serait à la quatrième ligne :
Le pouvoir ne sera pas exercé par les inspecteurs et les enquêteurs eux-mêmes,
mais par des personnes désignées spécifiquement par le ministre. J'aimerais
peut être que peut être que le ministre puisse illustrer le tout pour moi par
un exemple, sur l'application, par exemple, d'exiger l'arrêt d'un appareil ou d'un
équipement. Comment pouvez-vous l'illustrer pour moi? Mais en fait, moi, j'aimerais
comprendre.
M. Charette : Des applications
terrain avec votre consentement, là, j'aime mieux une explication encore plus
directe du sous-ministre adjoint...
La Présidente (Mme
Grondin) :Allez-y, M. Rousseau.
M. Rousseau (Michel) :Oui. En fait, l'exemple est bon, effectivement. Par exemple,
là., une carrière ou encore dans une entreprise où il y a un dépoussiéreur, on
voit ça parfois, c'est un équipement qui sert à capter la poussière avant que l'air
soit mis à l'environnement. Parfois, le dépoussiéreur ne fonctionne tout
simplement pas ou fonctionne mal, puis la poussière sort quand même. Donc, dans
un cas où on pourrait constater ça en inspection, faire un avis de
non-conformité, peut-être même envoyer une sanction administrative. Mais c'est
sûr qu'on demande à l'entreprise : Tu arrêtes ton dépoussiéreur, tu
arrêtes la production le temps de le réparer, etc. Et si elle ne le fait pas,
bien, le directeur pourrait obliger de cesser d'utiliser ce dépoussiéreur-là,
bien, sous-entendu, toute la manufacture qui est en dessous, qui produit de la
poussière, devrait cesser aussi. Donc, ça l'oblige rapidement à amener la
correction, ce qui est fait généralement par une simple lettre. Mais si la
personne s'entête à ne pas le faire, l'avis d'exécution permettrait de lui dire
clairement ce qu'il doit faire, c'est-à-dire cesser d'utiliser cet
équipement-là ou le réparer, ou tout dépendant de la circonstance, ou de
changer les filtres parce que des fois c'est les filtres qui sont brisés. Donc
ça serait une demande précise pour que la contamination cesse.
M. Benjamin : D'accord.
Merci. Par expérience, en fait, je suis très content, M. le sous-ministre, que
vous puissiez nous parler d'expérience. Donc, je comprends que l'inspecteur,
lui, il produit à ce moment-là un avis de non-conformité. Donc, c'est une autre
personne, une personne désignée par le ministre qui pourra, à ce moment-là,
exiger l'arrêt de cet appareil, de cet équipement. C'est bien ça? Maintenant,
toujours par... parlez-moi de votre expérience puisque, comme ici, l'article qu'on
a devant nous nous parle de menace à la vie, à la santé, à la sécurité, donc
les enjeux de diligence. Et en fait je fais intervenir les enjeux de diligence
à ce moment-là. En termes de ça prend combien de temps avant que cette personne
désignée là puisse intervenir pour faire exiger l'arrêt d'un appareil, d'un
équipement?
M. Rousseau (Michel) :Effectivement, il y a différentes situations, ou il y a des
situations où on peut faire un avis, par exemple de récupérer des sols
contaminés où on a plus de temps parce que les sols ne vont pas nécessairement
contaminer la nappe phréatique le lendemain matin, et il y a des cas où il faut
que l'avis soit plus rapide. Donc, dans le mécanisme, actuellement, si on
voulait faire quelque chose rapidement, souvent c'est une injonction de la cour
ou un ordre de la cour, ce qui est assez complexe à obtenir. Dans ce cas-ci, ça
serait pour les cas de l'article1, avec un... je vais vous dire un terme
anglais «fast track» là. Une façon plus rapide de traiter ces cas-là où le directeur,
rapidement suite à l'inspection, pourrait l'émettre dans les jours suivants,
comme on fait parfois dans certaines sanctions administratives...
M. Rousseau (Michel) :...c'est plus urgent. Mais la majorité des cas où on va
demander de corriger, souvent, la correction se fait dans un mois, quelques
semaines, ça fait le travail. Mais pour les cas exceptionnels où il faudrait le
faire maintenant, ça pourrait être un avis qui est utilisé. Il y a d'autres
avis aussi, évidemment, comme je dis, ça peut être une injonction de la cour,
quand c'est vraiment nécessaire, mais ça peut varier. Mais je dirais, en
moyenne, les sanctions administratives, c'est un mois, par exemple, avant d'émettre
une sanction. Mais il y a des cas particuliers où on va aller plus vite parce
que l'environnement est menacé, comme vous l'avez bien souligné. C'est
variable.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, monsieur? Oui, merci. Donc, j'aurais besoin d'un
consentement pour qu'on puisse suspendre l'article 17.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement. Nous poursuivons avec l'article
18. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«18. Une personne visée par un avis d'exécution
peut, par écrit, demander au bureau de réexamen institué par l'article 76, le
réexamen de l'avis dans les 30 jours de sa notification.»
Commentaire. Cet article prévoit la
possibilité de demander le réexamen d'une décision prise dans le cadre de la
transmission d'un avis d'exécution. À l'instar du réexamen de la décision d'imposer
une sanction pécuniaire, le bureau de réexamen sera chargé de réexaminer la
décision initiale, puisque ce bureau est constitué de personnes différentes de
celles responsables de rendre la décision initiale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Simplement, j'imagine qu'il en va... quand on a un avis de
non-conformité, j'imagine qu'on a le même processus, dans le fond, si on veut
avoir une demande de réexamen. Et j'imagine que c'est le même nombre de jours
aussi.
M. Charette : ...m'assurer de
la bonne réponse, mais effectivement c'est une procédure, là, qui est classique,
notamment dans le cadre des SAP, et, oui, on est dans l'ordre du 30 jours.
Mme Melançon : Et j'ai manqué
un petit bout, là, j'en suis vraiment désolée, mais je voulais juste savoir,
comme c'est du nouveau droit, parce que là, ça, c'est vraiment... quand on
parle de l'avis d'exécution, c'est quelque chose que nous n'avions pas, du côté
du ministère, comme outils... Des avis d'exécution comme ça, on pourrait en
avoir... est-ce qu'on a eu une idée de combien on peut faire d'avis d'exécution
dans une année? Même si c'est un nouvel outil, là, est-ce qu'on peut savoir à
peu près combien de cas on pourrait avoir, juste pour me donner l'idée? Parce
que, je m'excuse, là, j'ai manqué ce bout-là.
M. Rousseau (Michel) :
Un peu comme on l'a fait avec les sanctions quand on les a créées, on a dû
faire cet exercice-là, puis on ne s'était quand même pas trop trompé. On avait
dit, au début : On devrait en avoir une centaine, les premières années,
puis rapidement autour de 500. On pense, pour les avis d'exécution, qu'un
régime normal pourrait être une centaine par année. Maintenant, c'est sûr et
certain que ça reste que c'est par l'expérience qu'on fait ça, mais j'ai
tendance à penser que ça va être dans cet ordre de grandeur là. Peut-être, la
première année, un peu moins, parce qu'il va falloir roder les choses. Ensuite,
il y a toujours un pic, parce que, là, on a plusieurs cas, des fois, qui sont
en attente puis qu'on va être content de régler avec ça, et après ça, ça se
stabilise. Dans les SAP, c'est ce qu'on a vu. À un moment donné, ça a monté à
600, c'est revenu à 500, puis là on a comme un rythme de croisière à ce
niveau-là. On pense qu'autour de 100, c'est la meilleure prévision qu'on peut
faire pour le moment.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, vous souhaitez
compléter.
M. Charette : En fait,
surtout me confondre en excuses, Mme la Présidente, j'ai oublié de mentionner
qu'il y avait un amendement pour cet article-là, qui va donner des précisions.
En fait, il est disponible depuis depuis le début de nos travaux, mais juste
pour éviter, là, toute confusion, je pourrais en faire la lecture en même
temps. C'est mon erreur... entièrement.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...c'est bien ça, hein?
M. Charette : D'accord. Oui,
en fait, c'est 18, un ajout à 18. Donc, cette partie-là de la conversation peut
toujours tenir. Vous avez tout à fait raison. On va bonifier le 18 avec l'amendement
en question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article
18? Ça va? Donc, est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Adopté. Donc, M. le ministre, vous souhaitez
introduire un amendement.
M. Charette : À 18.1.
La Présidente (Mme
Grondin) : Pour introduire 18.1. Parfait.
• (12 h 50) •
M. Benjamin : C'est bien
gentil. Donc...
M. Charette : Après l'article 18
de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer des lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages proposés par l'article 1 du projet de loi, la
section qui suit, donc les travaux exécutés par le ministre, 18.1 : «Toute
personne autorisée par le ministre à exécuter des travaux sur un terrain du
domaine privé en vertu d'une disposition de la présente loi ou des lois
concernées peut pénétrer sur ce terrain et y exécuter les travaux requis. Cette
personne doit, sur demande, s'identifier et exhiber le certificat signé par le
ministre attestant sa qualité. Celui qui, à titre de propriétaire, de locataire
ou à quelque autre titre que ce soit a la garde du terrain, doit en permettre
le libre accès à toute heure convenable à la personne mentionnée au premier
alinéa.»
Et le commentaire : Cet amendement
vise à reprendre le contenu de l'article 14 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, abrogé par les faits de
l'article 30 du projet de loi. Il permet ainsi de traiter distinctement
les personnes devant exécuter des travaux à la demande du ministre des
personnes autorisées par le ministre à exécuter des pouvoirs d'inspection dans
des circonstances exceptionnelles, en vertu de l'article 4 de la nouvelle
loi.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci Mme la
Présidente. Donc là, là, on est dans de la sous-traitance, parce que là, c'est
pour des travaux. Et là, on peut faire affaire avec des entreprises, dûment
qualifiées dans le fond pour aller exécuter des travaux. N'est-ce pas?
M. Charette : En fait, tout
dépendant comment on utilise le mot sous-traitance. Je ne voudrais pas qu'il y
ait une connotation péjorative ou négative, mais il y a certains travaux qui ne
sont pas faits effectivement par le Ministère et ses fonctionnaires, qui
doivent recourir, là, à une expertise et des services externes. Mais ne faut
pas le présenter, là, comme étant négatif.
Mme Melançon : Je ne pense
pas avoir été négative, là, Mme la Présidente.
M. Charette : Non, mais en fait,
je ne dis pas que vous l'avez fait, mais juste dans l'interprétation...
Mme Melançon : Mais non, pas
du tout, c'est parce que parce que, lors des auditions, hein, lors des
consultations, il y a des gens qui posaient des questions sur des possibles
sous-traitances. Mais là, là, ici, on est vraiment plus dans quelque chose,
dans un ordre qui ressemble à ça, parce que là c'est pour faire exécuter des
travaux. Et la plupart du temps, là, je dirais qu'on n'a pas nécessairement le
personnel pour exécuter les travaux à l'interne.
M. Charette : ...je ne pense
pas, dans les groupes qui nous ont partagé leurs valeurs, leur appréciation du
projet de loi, que ce volet a été abordé. Les craintes de sous-traitance
étaient beaucoup, on s'en souvient, là, au niveau du volet inspection, mais là
on est réellement pour corriger une situation qui est problématique et non, les
fonctionnaires, le ministère n'ont pas le mandat d'entreprendre un certain
nombre de travaux ou la possibilité de le faire, d'où le recours à des gens
habilités à le faire correctement.
Mme Melançon : On dit la même
chose, Mme la Présidente. Donc à ce moment ci, pour ce qui est... puisque ça
aussi, c'est totalement nouveau puisqu'on nous n'avions pas, je le répète, d'avis
d'exécution nécessairement, j'imagine qu'on est aussi calqués à ce moment-là...
Et tout à l'heure, je m'excuse, monsieur Rousseau, vous l'avez tellement bien
mentionné, puis je voudrais pas mal répéter ce que vous nous avez dit à l'article 17,
je crois, mais c'était pour les ordonnances du ministre. J'imagine que c'est un
article qui ressemble beaucoup à lorsque c'est une ordonnance de ministre
aussi, pour l'avis d'exécution?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. Rousseau? Allez-y.
Avez-vous...
Mme Melançon : Non, mais non,
je vais reprendre.
M. Rousseau (Michel) :J'ai manqué la dernière phrase. Excusez.
Mme Melançon : Il n'y a aucun
problème. C'est moi qui aurais dû, qui aurait peut être dû attendre. Dans le
fond, à l'article 18.1, j'imagine que le libellé doit ressembler
étrangement à ce que... est le libellé pour une ordonnance ministérielle,
justement, pour l'exécution des travaux?
M. Rousseau (Michel) :Oui, en fait, lorsqu'on en vient à autoriser quelqu'un à
faire des travaux, souvent, dans la séquence, c'est parce que souvent c'est des
terrains, il y a une entreprise qui était là ou qui est plus là, qui a fait
faillite ou encore qui refuse de faire les travaux. Et ultimement, c'est... Cet
article-là va être utilisé et presque...
M. Rousseau (Michel) :
...pour ce qu'on appelle les dossiers de passifs environnementaux, comme ceux
qu'on parlait tantôt. Donc, le ministère, l'État les prend en charge et décide
qui fait les travaux et, plus tard, va tenter de se faire payer.
Donc, quand on décide de faire les
travaux, bien là c'est appels d'offres. Il y a des entreprises. Parfois, c'est
de la décontamination sur place, parfois c'est de l'excavation, etc. Pour que
ces entreprises-là puissent exécuter les travaux, suite à un appel d'offres en
bonne et due forme, et tout, et tout, ce pouvoir-là va leur permettre d'être
sur le terrain, de faire le travail. Ce n'est pas... Ça ressemble un peu à l'article
4, mais on ne parle pas ici de pouvoir d'inspection, mais c'est le pouvoir de
faire les travaux.
Puis évidemment, ce genre de travaux là,
bien, ce n'est pas fait par le ministère directement, parce que souvent, c'est
du forage, du pompage. On parle de... Et il y a quand même pas mal de contrats
qui se donnent maintenant par année. Les dossiers de passifs environnementaux,
le Vérificateur général nous a demandé d'accentuer les travaux là-dedans. Ce
qui est fait au ministère s'est fait dans d'autres ministères aussi. Donc, c'est
un article qui va être très utile pour que les entrepreneurs puissent librement
aller faire leur travail lorsqu'on prend en charge ces terrains-là.
Mme Melançon : Et, juste pour
ma gouverne, j'imagine que, lorsqu'on exécute, on demande d'exécuter des
travaux comme ça, ça se fait par appels... des appels d'offres, là, ni plus ni
moins, qui sont faits pour les travaux. Puis comment est-ce que les gens sont
choisis? Est-ce que c'est le plus bas soumissionnaire qui gagne l'appel d'offres?
M. Rousseau (Michel) :
Bien, il y a différentes règles, là, mais de façon générale, il y a d'abord la
qualité. Il faut que les gens soient qualifiés pour, tout dépendant des
montants. Mais en général, oui, c'est le plus bas soumissionnaire, mais qui est
réputé qualifié, c'est-à-dire qui rencontre à la lettre toutes les exigences.
Puis là-dessus, je vous dirais que le travail s'est resserré beaucoup, là, dans
les dernières années, vous comprenez pourquoi, avec, justement, les gens qui
édictent ces règles-là. On travaille... On peut travailler aussi avec l'Autorité —
comment ils s'appellent, ceux qui surveillent les gens, là — des
marchés financiers.
Donc, on s'assure que tout ça est bien en
règle, et c'est par appel d'offres avec le plus bas soumissionnaire. Dans
quelques cas, ça peut être du gré à gré, quand c'est des petits montants, pour
aller faire des travaux, aller couper la pelouse pour entretenir, ou des choses
comme ça, mais là ce n'est pas nécessairement, là, de grosse ampleur. Mais en
général, c'est des appels d'offres, là, puis c'est ça.
Mme Melançon : Bien, c'est
ça. C'est bon, ça. Merci, M. Rousseau.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière, et par la suite, M. le
député de Viau.
M. Gaudreault : Meilleur
exemple, puis je pense que la députée de Verdun va s'en souvenir, Graphic
Packaging, été 2018. Et ce n'est pas la ministre qui est partie avec son
marteau pour aller démolir l'usine, même ses travaux exécutés par le ministre.
Alors, ça prenait des sous-traitants pour aller enlever l'amiante, faire sauter
la cheminée, puis, ainsi de suite. Donc, c'est dans des contextes comme ça où
là, on avait vraiment une entreprise archidélinquante. On s'en était parlé à
plusieurs reprises. Et il faut faire venir des spécialistes, là, des
entreprises spécialisées dans le désamiantage, etc., qui sont forcément, à ce
moment-là, une personne autorisée à entrer sur le site de Graphic Packaging...
je prends cet exemple-là, à Jonquière... pour sécuriser, démolir et réhabiliter
le site. Alors, on est dans ce type de scénario là. C'est ce que je comprends.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. M. le député de Viau, il reste à peine 40
secondes.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
je vais y aller rapidement. En fait, je voulais tout simplement comprendre. J'ai
bien lu les commentaires du ministre par rapport à l'article 18.1, mais je n'ai
pas tellement bien saisi pourquoi amener le 18.1 tout de suite après le 18. J'essaie
de voir le lien entre les deux. Est-ce qu'il y a un lien à faire pour... J'essaie
de comprendre pourquoi amener à ce moment-ci, donc, le 18.1.
M. Charette : Bien, très,
très simplement, c'est un outil pour nous permettre d'exécuter l'avis d'exécution,
donc c'est une suite logique. Je vois que le temps file. On pourra poursuivre
la prochaine fois, mais c'est l'outil pour permettre l'application du 18, en
quelque sorte.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons poursuivre les discussions sur l'article
18 la prochaine fois parce que, compte tenu de l'heure... Et avant, je vous
remercie, là, de votre collaboration.
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux au mardi 7 décembre, à 10 heures.
(Fin de la séance à 13 heures)