Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 7 décembre 2021
-
Vol. 46 N° 7
Étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l’application des lois en matière d’environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission
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10 h (version non révisée)
(Dix heures cinq minutes)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de loi no 102, Loi visant
principalement à renforcer l'application des lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à
mettre en œuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030
concernant les véhicules zéro émission.
M. le Secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente, M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Boutin
(Jean-Talon); M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Benjamin
(Viau); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault
(Jonquière).
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le secrétaire. Lors de l'ajournement de nos
travaux la semaine passée, le débat portait sur un amendement proposé par le
ministre introduisant l'article 18.1 à la nouvelle loi édictée par
l'article 1 de ce projet de loi. Est-ce qu'il y a des interventions sur
cet amendement? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. Ça me fait plaisir de vous retrouver en ce mardi matin,
lendemain de pluie ou selon... de neige, selon les régions. Alors, heureuse de
vous retrouver, heureuse de retrouver aussi le ministre ainsi que les collègues
de la banquette ministérielle ce matin.
On avait débuté les discussions sur le
18.1 la semaine dernière. J'avais posé la question pour voir comment
fonctionnaient, là, les appels d'offres, dans le fond, si c'était le plus bas
soumissionnaire. On m'a répondu que oui. C'était pour... On m'a aussi dit que
ça prenait certaines qualifications, là, bien entendu, donc, auxquelles... Moi,
je cherche tout simplement à savoir : Pourquoi est-ce qu'on est arrivés
avec le 18.1 à ce moment-ci? Juste pour bien comprendre. Parce qu'au 18, là, on
dit : "Une personne visée par un avis d'exécution peut, par écrit,
demander au bureau..." C'est-u... c'était simplement un oubli quant à
l'exécution? Est-ce que c'est ce que je comprends bien?
M. Charette : ...consentement,
On pourrait laisser la parole à Me Grignon.
Mme Melançon : Avec
consentement, bien sûr.
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, peut-être juste avant, Me Grignon, j'aurais besoin
d'un consentement pour qu'on puisse dépasser l'heure d'à peu près sept minutes,
donc 12 h 6. Ça vous convient? Consentement? Merci. Donc, je vous
invite à vous présenter. Merci.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Alors, Karine Grignon, avocate au ministère de la Justice. En fait, comme c'est
une mesure en lien avec les inspections et les enquêtes, c'est en continuité,
donc c'est après...
Mme Grignon (Karine) : ...La
constatation d'un manquement suite à une inspection ou une enquête. Donc, on
devait placer cette obligation-là, là, à l'intérieur de ce chapitre-là, là,
donc d'où la création d'une nouvelle section 4.1, tout juste avant la
nouvelle section qui va être proposée, là, un petit peu plus tard, la
section 5 sur l'immunité. Donc, on termine le chapitre avec une série
d'obligations avant d'en arriver à l'immunité pour tous ces gens-là.
Mme Melançon : Parfait.
Et on va reprendre, puis on l'a vu, là, avec les inspecteurs, les enquêteurs,
lorsqu'on parle d'exhiber le certificat signé par le ministre, donc, ce que je
comprends bien, c'est que, si par exemple on est avec un sous-traitant parce
que, la semaine passée, on était un peu là-dedans, là, parce que souvent, ce
n'est pas le ministère qui doit exécuter des travaux, on va demander à un
sous-traitant d'y aller après qu'il y ait eu appel d'offres, après qu'on ait pu
ouvrir les enveloppes pour voir qui est le plus bas soumissionnaire et la
personne qualifiée pour donner le contrat. Et à partir du moment où le contrat
est octroyé, si je comprends bien, le ministre ou le sous-ministre, bien sûr,
on va pouvoir signer un certificat attestant sa qualité? Est-ce que je
comprends bien?
La Présidente
(Mme Grondin) :Donc, je vous invite
à vous présenter, s'il vous plaît.
• (10 h 10) •
M. Rousseau
(Michel) :Oui, Michel Rousseau, sous-ministre
adjoint. Non, effectivement, le contractant... on va préparer un document qui
va être signé probablement par le sous-ministre, dans ce cas-là, là, qui a les
pouvoirs du ministre pour ce genre de signature là et il pourra le présenter au
besoin.
Mme Melançon : Parfait.
Et dernière question. Quand on marque «celui qui, à titre de propriétaire, de
locataire, ou à quelqu'un... d'autres titres... ou à quelque autre titre que ce
soit», qu'est-ce qu'on veut dire par «quelque autre titre que ce soit»?
La Présidente
(Mme Grondin) :Oui, en fait, c'est
la personne qui va être présente sur les lieux, là, donc doit donner l'accès à
la personne qui va se présenter pour faire les travaux, là. Donc, on a voulu
énumérer toute la série de personnes qui pouvaient être sur place, là, donc le
«quelque autre titre que ce soit», c'est ce que ça vise.
Mme Melançon : Ça peut
être un gardien, par exemple, qui garde tout simplement le terrain.
Mme Grignon (Karine) : Exact.
Mme Melançon : Puis
j'imagine, quand ça arrive, là, va prendre le téléphone, va appeler le
propriétaire ou le locataire pour dire : Bien là, je suis en face de
quelqu'un qui m'exhibe un certificat, est-ce que je peux le laisser entrer?
Mais là, ce n'est même pas «est-ce que je peux», c'est «je dois le laisser
entrer»?
La Présidente
(Mme Grondin) :Tout à fait. C'est
une obligation qui existe déjà, là, en matière de sols contaminés, là, donc on
a repris les mêmes termes qui étaient déjà utilisés dans la Loi sur la qualité
de l'environnement.
Mme Melançon : Parfait.
Ma prochaine question est vraiment d'ordre... Je juste veux bien comprendre la
séquence, dans le fond. À partir de quel moment est-ce que le ministre va
autoriser à ce qu'on exécute les travaux qui n'auront pas été faits au
préalable par le propriétaire? Jusqu'où on se rend? Dans le fond, ma question,
c'est... puis on l'a vu dans d'autres cas où là, on n'était pas nécessairement
exactement dans le même... dans du passif environnemental nécessairement, là,
mais quand j'ai en tête passif environnemental, on se rend, à un moment donné,
jusqu'à une certaine limite pour dire : Bon, bien, là, là, on va demander
à ce que soient faits les travaux puis on enverra la facture. Là, quel est,
dans le fond, l'ordre de marche pour arriver jusque-là?
M. Charette : ...Députée,
les collègues pourront commencer... continuer, c'est-à-dire. On connaît les
étapes qui sont déjà en vigueur, qui sont déjà applicables : l'avis
préalable, il y a ensuite l'ordonnance, naturellement, et c'est là où on aura
des outils supplémentaires à notre disposition.
Puis pour ce qui est de l'application, je
regarde mes deux collègues, je ne sais pas lequel ou laquelle...
M. Rousseau.
M. Rousseau
(Michel) :La question est intéressante
parce que, souvent, la perception est que quand un dossier est au passif
environnemental, on va rapidement aller faire les travaux. Mais avant tout, le
ministère a le devoir de faire tout ce qui est possible pour que le
contrevenant le fasse lui-même. Des fois, ça fonctionne. J'ai en tête le
dossier Reliance, entre autres, à Montréal où récemment, avec plusieurs
ordonnances, ils ont fini par eux-mêmes faire la décontamination.
Donc, dans la séquence, oui, il y a
l'ordonnance du ministre, ça pourrait être une injonction de la cour, mais il y
a toujours un geste qui est posé, fort, juridique ou administratif, qui va
venir dire à la personne qui est responsable de la contamination : Tu dois
récupérer, tu dois ramasser. Parfois, il n'y a personne au bout du fil, là...
M. Rousseau
(Michel) :...des fois, c'est des
faillites et tout ça, et, si la personne n'agit pas, c'est là qu'on va lancer
la séquence de travaux avec les appels d'offres et tout ça. Mais, une fois les
travaux réalisés, on recogne à la porte avec d'autres pouvoirs pour se faire
rembourser. Parfois, ça fonctionne, d'autres fois, bien, quand, effectivement,
il y a faillite et autres, on est en ligne avec d'autres créanciers. Donc,
c'est un peu ça, la séquence. Mais il y a toujours une volonté... On va
toujours jusqu'au bout pour ramener le contrevenant à lui-même faire des
travaux, donc on ne tombe pas, je dirais, dans la facilité, dire : On va y
aller puis on se fera payer. Il faut... On fait les démarches pour qu'il se
corrige avant.
Mme Melançon : Donc, si je
comprends bien, il y a l'avis d'exécution. C'est... Le premier pas, là... Dans
le fond, moi, je veux juste connaître, tu sais, de A, B, C et D, si vous me
permettez, là, juste pour bien l'avoir en tête.
M. Rousseau (Michel) :Généralement, on va dire, c'est l'avis de non-conformité.
Un dossier qui va, mettons, qui va durer quelques années, là, ça va être un
avis de non-conformité. Souvent, il peut y avoir une sanction administrative
pécuniaire ou une enquête, tout dépendant de la gravité. Avec le nouvel outil
d'exécution, probablement que ces cas-là vont avoir des avis d'exécution, sauf
les cas où il serait vraiment complexe, de nature plus d'ordre du ministre, où
là on irait vers une ordonnance. Mais, d'abord, dans la séquence, c'est avis de
non-conformité et sanctions, enquête, en espérant qu'avec ça les gens vont se
corriger. Sinon, bien là, on doit demander d'exécuter puis de demander si ça
peut se faire de plusieurs façons, dont l'avis d'exécution, l'ordonnance, l'injonction.
C'est une gradation. Dans le fond, il y a toujours une gradation dans... C'est
comme dans à peu près n'importe quoi, là, il y a toujours une gradation, dans
les sanctions, pour amener la personne à avoir plusieurs occasions de
s'amender. Et, à la fin, bien, les outils sont plus corsés un peu.
Mme Melançon : Ça me
convient. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, il n'y a... j'imagine
qu'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, il est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 19. C'est bien ça, monsieur secrétaire? On avait
l'article 18. O.K. Donc, je vous invite à lire l'article 19. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, article 19 : «Un inspecteur, un enquêteur pénal ou toute
personne chargée de l'assister ou de l'accompagner ne peut être poursuivi en
justice pour un acte accompli ou omis de bonne foi dans l'exercice de ses
fonctions.
«Il en est de même de toute personne
autorisée par le ministre en vertu du deuxième alinéa de l'article 4 et de
l'article 17 pour un acte accompli ou omis en vertu de la présente loi et de
tout fonctionnaire ou membre du personnel du ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs pour un acte accompli ou omis à des
fins de recherche, d'étude, d'analyse, d'inventaire, d'expertise, de
connaissance ou de suivi.»
Le commentaire : L'article 19 prévoit
l'immunité de poursuite pour les personnes qui y sont énumérées, lorsqu'elles
agissent dans le cadre de leurs fonctions.
Une telle immunité est déjà prévue dans
les lois concernées. L'abrogation des articles concernés sera d'ailleurs
proposée plus tard lors de l'étude détaillée. Et un petit peu plus bas, on
retrouve les articles existants, là, présentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Vous proposez un amendement, M.
le ministre, à l'article 19?
M. Charette : Merci de me le
rappeler. C'est exact. Merci, Mme la Présidente. Donc, voilà, ce serait de
remplacer le deuxième alinéa de l'article 19 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages proposé par l'article 1 du projet de loi par le suivant :
«Il en est de même de toute personne visée
au deuxième alinéa de l'article 4 ou à l'article 17, de toute personne
autorisée par le ministre à exécuter des travaux en vertu de la présente loi ou
d'une disposition des lois concernées et de tout membre du personnel du
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs pour un
acte accompli ou omis à des fins de recherche, d'étude, d'analyse,
d'inventaire, d'expertise, de connaissance ou de suivi.»
Le commentaire : Cet article est en
un de concordance avec le pouvoir proposé par le nouvel article 18.1. Il vise à
prévoir une immunité pour les personnes tenues de réaliser des travaux au nom
du ministre puisque ces personnes n'agissent pas à titre d'inspecteurs à cet
égard.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, y a-t-il des commentaires
sur l'amendement? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, c'est
plutôt des questions, Mme la Présidente. Avant d'arriver à l'amendement, parce
que j'aurai des questions sur l'amendement, mais sur l'article 19, là on n'est
pas dans les méthodes...
Mme Melançon : ...d'enquête,
parce qu'on avait déjà parlé des méthodes d'enquête la semaine passée, qui
disaient qu'un enquêteur peut y aller avec... Bien, en tout cas, une nouvelle
méthode d'enquête qui va nous permettre justement d'aller contre le règlement
ou, en tout cas... Je ne me rappelle pas les termes exacts, mais... Oui, c'est
ça, exactement. Merci, M. le sous-ministre. Donc j'imagine qu'on n'est pas tout
à fait là-dedans. On n'est pas dans de la méthode d'enquête, nécessairement,
quoiqu'on parle d'un inspecteur puis d'un enquêteur pénal. Mais pourriez-vous
simplement me faire la distinction entre ce qu'on a adopté la semaine dernière
et l'article 19?
M. Charette : ...mais au
niveau de l'amendement, on est réellement en lien avec l'ajout du 18.1. Donc,
pour couvrir...
Mme Melançon : ...M. le
ministre à ce moment-ci. Je parle vraiment de l'article 19.
M. Charette : Parfait. Donc,
peut-être, Mme Grignon, s'il vous plaît?
• (10 h 20) •
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Alors, effectivement, c'est vraiment une fois que les personnes sont mandatées
pour effectuer un travail, que ce soit en inspection ou en enquête ou pour des
travaux, on veut garantir que quand ils exécutent de bonne foi leur travail,
bien, ils ne puissent pas se faire poursuivre, là, parce qu'ils accomplissent
des fonctions dans le cadre d'un mandat précis, là. Donc ça sert à ça. C'est
ça, vraiment, la distinction par rapport aux méthodes de travail comme tel, là,
que c'est plus détaillé, là, dans la façon dont ils vont exécuter le travail.
M. Charette : Peut-être un
petit complément. On retrouve des articles semblables avec l'énumération, là,
qui est faite à l'article 19 en guise de commentaire, mais convaincu que
la collègue... sur bien d'autres projets de loi, on voit régulièrement ce type
de précision là pour éviter, là, des recours qui seraient injustifiés et qui
remettraient en cause l'autorité de la personne qui pose le geste et pourquoi
elle est légitimée de le poser.
Mme Melançon : Merci, merci
beaucoup. Et on voyait, donc, à l'article neuf, pour l'enquêteur pénal... je
veux juste revenir un peu en arrière, là, pour les enquêteurs. O.K.. Parce que
dans l'article 19, je m'excuse, je vais juste y revenir, là. Donc, on
parle des inspecteurs, des enquêteurs puis là on va parler de contracteurs, là,
avec l'article, avec l'amendement, là, dans le fond. Donc on protège tout le
monde, y compris les gens, les membres du personnel du ministère. C'est ce que
je comprends à ce moment-ci, avec l'immunité. Non, je pense que ça fait le
tour, là. Moi, j'avais pris des notes, justement, à l'article 19, à la
lecture de ce qu'on avait fait. Donc, ça me convient très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, est-ce que l'amendement à
l'article 19 est adopté?
M. Charette : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc l'amendement est adopté.
Nous revenons à l'article 19 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires? Non, ça va. Donc, est-ce que l'article 19 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Adopté. Nous poursuivons avec
l'article 20, M. le ministre.
M. Charette : ...Présidente.
Donc, chapitre trois. Sanctions administratives pécuniaires. Article 20.
Le ministre élabore et rend public un cadre général d'application des sanctions
administratives et pécuniaires en lien avec l'exercice d'un recours pénal et y
précise notamment les éléments suivants : Un. Les objectifs poursuivis par
ces sanctions, notamment inciter la personne à prendre rapidement les mesures
requises pour remédier aux manquements et en dissuader la répétition. 2. Les
catégories de fonctions dont sont titularisées les personnes désignées pour les
imposer. Trois. Les critères qui doivent guider les personnes désignées
lorsqu'un manquement est constaté, notamment les prises en compte de la nature
de ce manquement, de son caractère répétitif, des avantages tirés de ce
manquement ou de la gravité de l'atteinte ou du risque d'atteinte qui en
résulte et des mesures prises par la personne pour remédier au manquement.
Quatre. Les circonstances dans lesquelles le recours pénal sera priorisé. Cinq.
Les autres modalités relatives...
M. Charette : ...à
l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que celle-ci soit précédée
de la notification d'un avis de non-conformité.»
Le commentaire : ce chapitre prévoit
les règles applicables à tout régime de sanctions administratives pécuniaires
prévu par les lois concernées. Les règles sont calquées sur le régime prévu à
cet effet par la Loi sur la qualité de l'environnement. L'abrogation de
certaines dispositions relatives au régime existant sera d'ailleurs proposée
plus tard.
L'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire vise à pouvoir intervenir rapidement pour assurer un retour rapide à
la conformité. L'imposition d'une telle sanction contribue à sanctionner des
manquements mineurs et constitue ainsi un outil supplémentaire visant à assurer
un meilleur respect de l'application de la loi tout en ayant un effet dissuasif
pour les contrevenants. Il s'agit donc d'un régime distinct du régime de
sanctions pénales, tant par les objectifs recherchés que par les moyens
employés pour l'administrer.
Plus spécifiquement, l'article 20
prévoit qu'un cadre d'intervention devra être élaboré par le ministre pour
établir les balises applicables à l'imposition des sanctions administratives
pécuniaires et qu'un tel cadre devra être rendu public.
La Présidente
(Mme Grondin) :Donc, merci, M. le
ministre. Donc, commentaires ou questions sur l'article 20. Mme la députée
de Verdun.
Mme Melançon : Bon,
bien, on y est, là. On est là où on donne un cadre général à la loi, mais je
comprends que tout le détail va se retrouver à l'intérieur du règlement.
M. Charette : En fait,
pas tout le détail, parce que là, on débute un nouveau chapitre. Donc, dans les
prochains articles, on aura déjà un certain nombre d'indications, là, qui
viendront guider la rédaction des règlements qui vont en découler.
Donc, on permet justement, là, d'aborder
ces questions-là avec un nouvel angle. Mais déjà les prochains articles amènent
des précisions assez importantes, là, sur ce que devra être la réglementation,
là, qui va en découler.
Mme Melançon : Est-ce
que... Parce qu'on a déjà des sanctions administratives pécuniaires au
ministère de l'Environnement, est-ce qu'on garde la même vision pour les SAP?
Là, je comprends... Puis lorsqu'on a eu le breffage technique, on voyait les
augmentations puis on va pouvoir y venir, là, dans les articles suivants, parce
qu'on commence à parler justement des montants des sanctions puis de
l'augmentation des sanctions, là, qui passe d'un montant à un autre, si on regarde,
là, pour les prochains articles.
Cependant, moi, ce que j'ai envie de vous
poser comme question, c'est : Est-ce qu'on reste dans la même logique que
ce qui avait été adopté, il y a de ça une dizaine d'années, pour les SAP? Donc,
c'est dans cette volonté justement de dissuader, hein, parce qu'on est pas mal
là-dedans, là, lorsqu'on parle de sanctions administratives pécuniaires. Et
j'ai envie de demander au ministre, comment est-ce qu'on... Comment est la
lecture du ministre pour savoir est-ce qu'on a le droit d'augmenter ça comme on
veut une sanction administrative pécuniaire? Est-ce que vous avez le droit
dire : Bien, on passe de - je ne sais pas moi - 500 $ à 3 000 $
pour une sanction. Comment est-ce qu'on fixe les sanctions?
M. Charette : En fait...
Je vais pouvoir commencer, peut-être le sous-ministre adjoint pourra poursuivre
par la suite, mais on appréhende avec la même philosophie, oui, mais on vient
étendre le cadre d'application. Mais pour ce qui est des SAP elles-mêmes, ce
n'est pas aléatoire, là. On ne peut pas, du jour au lendemain, modifier quelle
était... quelle est la sanction qui est applicable. Tout ça est régi à travers
la réglementation. Et même dans les commentaires, là, je parlais justement, là,
des éléments qui composeront la réglementation. Ultimement, il y a un cadre qui
se doit d'être public, donc ce n'est pas aléatoire. Tout ça est très bien
encadré, et c'est assez précisé dans le cadre en question. Et si on veut
changer les montants ultimement, ça nécessiterait aussi une modification au
niveau législatif.
Mais pour le volet plus général que vous
vous demandiez, là, un petit peu dans quelle perspective on se place avec ces
nouvelles dispositions là puis leur application en quelque sorte sur le terrain
et ce que ça va nous permettre de faire, peut-être le sous-ministre adjoint
pourrait compléter, là...
M. Charette : ...concrètement.
M. Rousseau
(Michel) :Oui, avec plaisir. Ce matin, je
crois qu'il a été déposé, à la commission, trois documents. Je ne sais pas
si...
M. Charette : En fait, on
attendait... Pas encore, parce que le collègue de Jonquière...
M. Rousseau
(Michel) :Ah! excusez. Je suis un peu
d'avance. On a préparé trois documents...
M. Charette : Oui,
effectivement. On peut déjà les... déjà donner l'explication. C'était à la
demande du collègue de Jonquière, mais pour le bénéfice de tout le monde un
petit peu, le napperon qui va expliquer la portée, la séquence qui maintenant
sera rendue possible. Donc c'est trois documents, là, qui seraient versés au
secrétariat pour le bénéfice de tout le monde. Mais non, ce n'était pas fait
encore.
• (10 h 30) •
M. Rousseau
(Michel) :Désolé.
La Présidente (Mme
Grondin) :...est maintenant disponible
sur le Greffier.
M. Rousseau (Michel) :Donc, en fait, dans ces documents-là, c'était préparé
surtout pour expliquer de quelle façon l'avis d'exécution va s'imbriquer dans
tout le reste. Mais à la question : Est-ce que... Qu'est-ce que ça change
vraiment dans l'approche?, disons, les documents l'expliquent bien, mais, de
façon générale, pour ce qui est des sanctions administratives puis des
enquêtes, il n'y a pas vraiment de changement, dans le sens que le cadre, la
directive... Parce que la loi réfère à un cadre obligatoire, qui est mis sur
Internet, un cadre de plus de dix pages qui explique vraiment, tout le monde,
comment... dans quelles circonstances on peut avoir une sanction
administrative, qu'est-ce qui peut déclencher ou non une telle sanction. Donc,
tout ça, ça ne changera pas. Les cas, ce qu'on appelle, modérés, à gravité
modérée et les cas mineurs avec facteurs aggravants, donc, par exemple,
quelqu'un qui a répété le même manquement plusieurs fois, c'est des cas qui
vont vers les sanctions administratives. Et les cas graves, complexes vont
aller vers les enquêtes pour des amendes. Donc là, on est dans le punitif, pour
les amendes, puis dans la tentative de changer le comportement ou d'éviter la
récidive, dans les SAP.
Ensuite, l'avis d'exécution, lui, vient
s'ajouter, mais, dans la même philosophie, il vient s'ajouter à un pouvoir
qu'on n'avait pas, au pouvoir, du ministre, d'ordonnance, pour pouvoir avoir un
moyen supplémentaire. C'est bien beau de faire une sanction ou de faire une
amende, mais on voulait un moyen supplémentaire pour exiger des correctifs.
Donc, l'avis d'exécution, dans le même principe, il va être utilisé pour des
cas qui sont... dont la façon de se corriger est bien connue, les règles de
l'art sont assez standards, des cas qui sont moins complexes, tandis que, si
c'est des situations plus complexes qui nécessitent une ordonnance, bien, on va
encore utiliser les ordonnances. Mais l'avis d'exécution va venir s'ajouter à
ça.
Donc, je dirais, la philosophie ou la
façon de traiter les manquements ne change pas vraiment. Les cas qui allaient
en SAP vont continuer d'aller en SAP. Les cas qui allaient en enquête vont
continuer d'aller en enquête. Mais, avec l'avis d'exécution, il y a un petit
supplémentaire qui arrive.
Et je terminerai en disant que le cadre
dont on parle dans cet article-là et une directive qui en découle, qui est plus
détaillée, sont des documents qui sont largement utilisés par le bureau de
réexamen des sanctions, par le tribunal administratif, évidemment, par nos
équipes, par les avocats des entreprises. Donc, c'est un cadre qui ne change
pas souvent, qui doit être assez stable et... pour faire, justement, en sorte
que les gens savent à quoi s'attendre. Donc, c'est l'objectif de définir ce
cadre-là. Puis, à l'époque, quand il a été demandé, c'était justement pour
éviter que les sanctions administratives soient émises de façon un peu
subjective. Donc, le cadre, il vient empêcher ça, il vient dire : Bien,
voici, de façon objective, comment il faut fonctionner. Et ça va être pareil
pour les avis d'exécution. Je ne sais pas si c'est clair, là.
Mme Melançon : Oui, oui, oui,
c'est clair. Moi, justement, c'est là où j'en venais, justement, pour la
question de la subjectivité. Parce qu'on dit, premièrement, que «les objectifs
poursuivis par ces sanctions, notamment inciter la personne à prendre
rapidement les mesures requises pour remédier au manquement ou en dissuader la
répétition». Mais c'est le «notamment». Moi, j'aimerais ça savoir, les autres
objectifs, c'est quoi? Parce que si c'est notamment d'inciter à ce qu'on puisse
remédier au manquement rapidement puis éviter, comme vous le disiez tout à
l'heure, M. le sous-ministre, d'éviter la répétition... Parce que, souvent,
c'est... dans les manquements mineurs, là, il peut y avoir une répétition,
puis, à un moment donné, on veut casser ce cycle-là. Mais c'est le «notamment».
Qu'est-ce qu'il y a d'autres comme objectifs?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, c'est peut-être... J'ai
oublié de remettre mon masque. Les deux principaux sont vraiment les deux qui
sont énumérés là. Nécessairement, il y a des effets corollaires, dans le sens
que la personne va être quand même... avoir, je dirais, entre guillemets, une
tache à son dossier. Donc, il y a des gens...
10 h 30 (version non révisée)
M. Rousseau
(Michel) :...les gens vont savoir, c'est
possible d'avoir cette information-là. Il y a un registre. Donc, les gens
savent qu'il y a eu cette sanction-là. Donc, un peu comme une amende, c'est
public. Donc, ça atteint l'objectif quand même de publiciser le fait que cette
personne-là, à un moment donné, dans sa vie d'entreprise, a eu des manquements.
Donc ça, c'est quand même un objectif. Ce n'est pas le premier. C'est des
objectifs qui sont habituellement visés. On appelle ça le stigmate social, là,
visé par les amendes. Mais nécessairement, quand la SAP est publique, on a
aussi cet objectif-là. Mais je dirais que la... vraiment l'objectif de la SAP,
là, c'était d'agir vite, de l'émettre rapidement pas dans trois ans comme une
amende, pour que les gens se corrigent rapidement, puis n'aient pas le goût de
recommencer.
Mme Melançon : Dans le fond,
on veut savoir si on fait affaire aussi avec un bon citoyen corporatif. C'est
un peu ce que vous me dites à ce moment-ci. Si c'est... c'est rendu public à
quel endroit les SAP?
M. Rousseau
(Michel) :Il y a un registre des
sanctions administratives qui existe, comme le registre des amendes.
Mme Melançon : Merci. Donc,
ça répond, là. C'était juste le «notamment», là. Je voulais juste savoir s'il y
avait autre chose qui pouvait... en tout cas, qu'on recherchait comme objectif
à ce moment-là. Donc, je comprends bien, c'est surtout le dissuader puis faire
connaître, là. Ça, je le comprends bien.
Les catégories de fonctions dont sont
titularisées les personnes désignées pour les imposer. Ça, on revient aussi un
peu à ce qu'on avait discuté, là, la semaine dernière, à savoir que ce n'est
pas n'importe qui à l'intérieur de la hiérarchie qui peut justement être
désigné pour imposer une sanction administrative pécuniaire. Est-ce qu'on peut
ici répéter qui sont ceux qui seront autorisés?
M. Rousseau
(Michel) :Donc, les gens qui sont
autorisés à signer les sanctions administratives sont les mêmes qui sont
autorisés à signer les avis d'exécution, c'est-à-dire le directeur, directeur
général et sous-ministre adjoint, essentiellement, là. Puis la majorité du
temps, c'est les directeurs. Et comme on expliquait, en son absence, bien, il y
a des... le directeur général peut suppléer ou un directeur d'une autre région.
Mme Melançon : Ou encore le
sous-ministre adjoint?
M. Rousseau
(Michel) :Oui.
Mme Melançon : Parce que vous
l'avez déjà fait. C'est ce que vous nous...
M. Rousseau
(Michel) :je l'ai déjà fait. Et je dirais
que dans la mesure du possible, on tente de garde ça au niveau des directeurs
régionaux ou généraux qui eux ont une connaissance fine du dossier. Et les
quelques fois que j'ai eu à le faire, bien, j'ai pris le temps de quand même d'analyser
le dossier, de me le faire expliquer. Donc, lorsqu'on émet une sanction
administrative, il faut savoir exactement les détails du dossier, parce que c'est
le directeur en bout de ligne qui prend la décision. Et pour prendre la
décision, bien, il faut s'accaparer le dossier. Il faut l'apprivoiser. Donc, c'est
pour ça qu'on tend, de plus en plus, à laisser ça au niveau régional. Mais au
besoin, je le fais, puis je m'assure de prendre la décision en connaissance de
cause.
Mme Melançon : Je vais
revenir avec quelque chose qui a quand même été dit lorsqu'on a reçu les gens
lors des consultations particulières. Je crois même que c'est l'UPA, là, qui
faisait mention, puis là je ne veux pas... si je fais erreur, là, je sais que
mon sous-ministre en titre va pouvoir me réécrire directement, mais qui disait
que d'une région administrative ou d'une direction régionale à une autre,
parfois, bien, on n'applique pas nécessairement de la même façon. Puis tout à
fait normal, parce qu'on a une lecture différente d'une personne à une autre
face à un règlement ou face à une loi. On parlait justement tout à l'heure de
donner un cadre pour que ce soit plus objectif, pour que ce soit moins
subjectif, justement. Et là, on nous dit quand même que c'est le directeur d'une
région qui peut prendre la décision. Comment est-ce qu'on peut éviter que ça
devienne justement subjectif, puisque c'est différentes directions régionales?
Puis, on le sait, là, que ce n'est pas... on le sait qu'il y a des... je vais
le dire comme ça, là, puis je ne veux vraiment pas blesser personne, mais on
sait qu'il y a des directions qui sont plus strictes, plus sévères que d'autres
directions à travers le territoire québécois. Comment est ce qu'on fait
justement pour encadrer tout ça?
M. Rousseau
(Michel) :J'aime beaucoup cette
question-là, parce que c'est probablement un des éléments sur lesquels... en
tout cas, personnellement, puis je pense, l'équipe est plus fière depuis l'entrée
en vigueur des sanctions. Je répète souvent que ce soit au bureau des plaintes,
chez nous, Protecteur du citoyen, des plaintes pour non-uniformité d'application
des sanctions administratives, on n'en a pas. Et c'était effectivement une
préoccupation majeure, parce que les individus sont tous différents et c'est un
pouvoir quand même important. Le directeur peut donner jusqu'à 10 000 $
de sanctions...
M. Rousseau
(Michel) :...il y a plusieurs façons. La
principale, je dirais, le guide... pas le guide, la directive et le cadre
obligent à être très rigoureux là-dedans, sinon nos sanctions administratives
vont être infirmées par le bureau de réexamen, et on a eu. Même chose par le
tribunal administratif. Et on a créé rapidement un bureau, qui est le bureau du
support aux opérations et aux sanctions administratives, qui est un bureau qui
est au Saguenay, à Jonquière, pour lequel, maintenant, ce n'est pas toutes les
SAP, mais avant c'était toutes les SAP, là, donc toutes les SAP ou celles
maintenant qu'on décide qui vont passer là, parce qu'avec le temps il y a moins
de besoins, sont évaluées par une équipe, toujours la même, et qui s'assure,
justement, que le cadre de la directive est respecté. Donc, les possibilités
que quelqu'un, parce qu'il a une firme environnementale différente d'une autre,
émettre plus ou moins de sanctions est, à toutes fins pratiques, éliminée
là-dedans. Puis, la preuve, je dirais, c'est : on n'en a pas, de cette
situation-là.
• (10 h 40) •
Si c'était le cas, bon, ce qui a pu être
amené, c'est certain que c'est un discours, moi, ça fait longtemps que je suis
en région, qu'on entend depuis longtemps, on le disait dans les autorisations.
Mais les émissions de sanctions administratives, j'ai envie de dire que ce
n'est pas le cas. Puis ça a été même reconnu, il y a prix de la fonction
publique qui a été donné au ministère pour l'application des sanctions
administratives, et, un des principaux critères, c'était celui, la façon qu'on
a réussi à le rendre objectif. Puis ça demeure une préoccupation de tout le
monde. Il n'y a pas un directeur qui veut être associé à celui qui est plus
permissif, ou celui qui l'est moins, ou celui qui est plus zélé, il n'y a
personne qui est dans ce mode-là, puis il ne pourrait pas vraiment.
Et je finis là-dessus, on analyse à chaque
année. Moi, j'analyse avec mon équipe les données d'émission des SAP, combien
il y en a par région. Et, s'il y avait des écarts, bien, on les questionne.
Donc, c'est comme ça que c'est assuré. Puis j'ai envie de dire, ça donne des
résultats.
Mme Melançon : Parfait.
Je vous posais notamment la question parce que je me rappelle d'avoir eu des
discussions avec vous, à l'époque, exactement là-dessus, puis je pense que
c'est important qu'on puisse le rappeler. Donc, vous nous dites qu'il y a eu
zéro plainte, dans le fond... Non, mais directement... C'est parce que vous
avez dit...
M. Rousseau
(Michel) :Je n'ai pas un souvenir, tu
sais, il n'y a pas une association qui a appelé, fédération de l'UPA, puis
dire : Ça n'a pas de bon sens, les SAP dans telle région. On n'a pas ça.
Puis, dans les plaintes au service à la clientèle, on n'a pas de quoi comme ça
de dire : Telle région... Mais oui, dans les dossiers particuliers, on a
des plaintes, des fois, dire : Ah! ça n'a pas de bon sens. Mais souvent
c'est parce que la personne ne la veut pas, la sanction, là. Mais il n'y a pas
de représentation organisée par rapport à ça, là. Honnêtement, ce n'est pas...
Je ne dis pas qu'il n'y en a pas qui le pensent, là, mais ce n'est vraiment pas
quelque chose qui est porté à notre connaissance comme on peut avoir dans d'autres
sujets où le ministère est critiqué parfois sur certaines choses. Là-dessus, ce
n'est pas le cas. Puis j'ai envie vous dire dans les médias non plus, là.
Mme Melançon : Parfait.
Donc, Carl me rappelle avec justesse que le Conseil du patronat a aussi
mentionné qu'il souhaitait, dans le fond, avoir un peu plus d'explications,
puisqu'on utilise, là, les mêmes terminologies pour le respect des règles
d'équité procédurale, là. Ce que, dans le fond, demandait le Conseil du
patronat en environnement, c'était d'avoir des avis plus détaillés, plus
étoffés pour bien comprendre, notamment, ce qui leur est reproché. Est-ce que
c'est prévu dans le prochain règlement, justement?
M. Charette : C'est une
démarche sur laquelle on insiste beaucoup, sur laquelle on a mis beaucoup
d'emphase, là, au cours des dernières années, tout le volet cocréation. Ce sont
des règlements qui sont réellement préparés avec le milieu. Et je me souviens,
Mme Lauzon, lorsqu'elle disait que ça faisait beaucoup, ce n'était pas une
façon de se plaindre. Au contraire, je pense qu'ils sont très sollicités et ils
apprécient. Cependant, je comprends que c'est très, très demandant. Au cours
des dernières années, il y a eu plusieurs modifications réglementaires sur
différents enjeux qui touchent directement leurs membres. Et il y a beaucoup,
beaucoup de tables de cocréation qui les mettent à l'avant scène, donc, oui,
c'est exigeant pour eux. Mais, en même temps, ils sont contents, parce que la
réglementation qui est mise sur la patinoire après publication, c'est une
réglementation dans laquelle déjà ils se retrouvent en partie. Je ne dis pas
qu'ils sont d'accord avec tout. C'est là où la période de consultation,
ensuite, permet de bonifier le projet de règlement.
Mais le conseil de l'environnement... le
Conseil du patronat, voilà, en environnement est largement sollicité et partie
prenante, là, de chacune de ces étapes-là. Ils ont été d'un précieux secours.
On a travaillé ensemble quelques dossiers majeurs, que ce soit...
M. Charette : ...consigne,
que ce soient, même, matières organiques, que ce soit traçabilité des sols, que
ce soit... ce sont des règlements qui, dans certains cas, continuent de se
préparer. Dans le cas de la consigne, dans les prochaines semaines, en début d'année,
on devrait prépublier. Et je rassure la collègue, l'engagement qui avait été
pris d'informer les oppositions, de faire un briefing avec les oppositions
avant la consultation publique sera respecté. Et le Conseil du patronat, entre
autres, mais bien d'autres aussi, on peut parler de l'UPA, on peut parler
d'autres associations, le CETEQ est souvent interpelé, donc ce sont des gens
qui travaillent avec nous pour préparer la réglementation pour que la période
de consultation qui s'ensuit soit encore plus proactive, en quelque sorte.
Mme Melançon : Dans le
fond, ce que j'ai envie de demander, à ce moment-ci, au ministre, et je l'ai
glissée déjà à quelques reprises, cette volonté-là, c'est pour bien comprendre,
bien sûr, où on s'en va avec les règlements, que ce soit pour l'UPA, que ce
soit pour, justement, les entreprises... le côté... le Conseil du patronat en
environnement, que ce soit du côté des municipalités aussi. J'ai quand même
soulevé à quelques reprises l'idée d'avoir un guichet unique pour pouvoir
répondre directement pour éviter de passer d'une direction à une autre, chose
qui arrive, malheureusement, de façon...
Puis c'est vrai que c'est complexe, là, on
va se le dire, là, les règlements, surtout lorsqu'il y a des modifications.
Puis, on le sait, il y a eu la modification pour la LQE, notamment, pas
uniquement, mais notamment. Et là ils arrivent avec un nouveau cadre puis là,
parfois, ils ne savent plus où appeler.
Est-ce qu'à ce moment-ci le ministre est
assez ouvert à peut-être mettre en place une forme de guichet unique?
M. Charette : Je
comprends parfaitement le sens du principe, et on travaille dans cette
perspective-là, mais ce n'est pas un guichet unique en ce sens: Appelez tel
numéro et vous aurez réponse à toutes vos questions. Au cours des dernières
années, on a fait un travail, je pense, colossal au niveau de la réglementation
sur les procédures d'évaluation, sur les procédures d'acceptation des
autorisations, aussi, la réforme du REAFIE... dans notre jargon... Et ça, je
pense que ça a été grandement salué par tous les acteurs et actrices qui ont à
interpeler ou qui ont à transiger avec le ministère de l'Environnement. Il
fallait faire un travail au niveau de la réglementation.
Et on a eu l'occasion par le passé de réitérer
l'approche client. Je sais que le terme avait questionné notre collègue de
Québec solidaire à l'époque, mais faut pas le voir de façon péjorative.
L'approche client, ce n'est pas de donner tout ce que le demandeur ou le
promoteur exige ou souhaiterait, mais c'est réellement s'assurer qu'il a
l'encadrement, qu'il a l'accompagnement nécessaire pour bien comprendre ce qui
est attendu de lui. Et le REAFIE nous aide à ce niveau-là. Les directions
régionales nous aident beaucoup à ce niveau-là. Il fallait aussi, à travers
tout ça, augmenter le nombre de ressources dans les différentes directions
régionales, ce qu'on a pu faire en grande partie aussi. Donc, sans dire qu'il y
aura un numéro de téléphone où toutes les questions pourront être répondues, il
y a réellement une emphase particulière qui est mise sur l'approche client pour
s'assurer qu'il ne soit pas dépourvu.
Parce que c'est vrai que ça peut être très
étourdissant pour un promoteur de dire... et souvent le promoteur, ça peut être
une ville. Puis, même au niveau des villes, on a des villes, on le sait, de
différentes grandeurs, dont certaines qui sont très bien outillées au niveau de
leur fonction publique, donc qui sont de plus petite taille, qui n'ont pas
forcément cette expertise-là. Donc le mot d'ordre, en quelque sorte, a été
donné de sorte que l'accompagnement soit le plus complet possible, le plus
direct possible. Et ça, c'est pour le ministère de l'Environnement. Mais même,
je vous dirais, au cours des dernières années, avec d'autres ministères
partenaires, les collaborations se sont aussi multipliées. Il y a beaucoup de
dossiers, par exemple, qui vont toucher tantôt Agriculture et Environnement. Et
on veut s'assurer que les promoteurs ne soient pas laissés à eux-mêmes,
frappent tantôt à la porte de l'environnement, tantôt à la porte du MAPAQ,
l'Agriculture. Je pourrais vous donner d'autres associations de cette
nature-là, Environnement...
M. Charette : ...versus
ressources naturelles, donc, oui, au niveau de notre propre réglementation, au
niveau de notre propre dotation, de notre propre façon de travailler au niveau
des directions régionales, mais également avec les autres ministères, pour
faciliter la tâche du promoteur. Et, on l'a vu dans certains projets, ce n'est
pas toute demande qui est répondue favorablement, mais le but, c'est que cette
réponse-là parvienne au promoteur le plus rapidement possible et que, le plus
rapidement possible, il sache ce qui est attendu de lui, et ça, c'est quelque
chose qu'on se répète régulièrement, là, au sein des ministères partenaires,
mais au sein du ministère de l'Environnement en particulier.
• (10 h 50) •
Mme Melançon : Juste pour que
je comprenne bien, donc, il y a une forme d'intérêt du côté du ministre, mais
on va devoir... Moi, j'aimerais juste qu'on aille un petit peu plus loin dans
la réflexion, parce que, comme vous le dites... Puis pour moi, là, ce n'est pas
de... puis je vais reprendre les propos mêmes du ministre, là... ce n'est pas
de faciliter la tâche, nécessairement, moi, du promoteur, que ce soit une
ville, que ce soit un agriculteur, que ce soit une entreprise. C'est vraiment
sur la compréhension. Et je pense que, plutôt que de parler de facilité...
Parce que, quand on dit «faciliter la tâche du promoteur», je trouve que ça fait,
bien, «oui, on va accepter votre truc». Moi, c'est plus... Quand on fait des
règlements, c'est qu'on veut qu'ils soient respectés, et pour les respecter, il
faut bien les comprendre. C'est vraiment dans la saisie, je dirais, plutôt, de
ce qui est exigé par le gouvernement et par le ministère de l'Environnement.
Justement, vous donniez l'exemple des
municipalités, et pour moi, là, ça, c'est tellement important, parce qu'on a
des... puis je le dis avec plein d'amour, là, je suis une fille qui vient de région,
donc je ne veux pas qu'on voie là quoi que ce soit, mais on a des
micromunicipalités, puis on a des villes plus imposantes, qui ont, justement,
du personnel hyperqualifié en environnement, avec des directions, avec,
parfois, même... en tout cas, mieux dotées que certaines directions dans le
ministère de l'Environnement même. Donc, pour moi, ce qui est important, c'est
que nos municipalités puissent voir clair, puissent bien comprendre. Puis, tu
sais, à un moment donné, là, quand un directeur général, bien, c'est un
généraliste, mais il n'est pas capable de rentrer dans toute, toute, toute la
compréhension puis tout le détail des règlements du gouvernement du Québec.
Donc, moi, ce que j'aimerais quand même, à
ce moment-ci, c'est avoir une certaine assurance que le ministre souhaite quand
même pouvoir y aller... Puis là je parle d'un guichet unique. C'est juste pour
qu'on ait la même compréhension, tout le monde ensemble. Mais je pense qu'il
serait vraiment intéressant qu'on puisse regarder pour pouvoir donner une
opportunité aux municipalités, aux entreprises, aux agriculteurs de pouvoir
lever... Parce qu'à un moment donné oui, il y a la direction régionale, là,
mais on le sait aussi que les directions régionales sont souvent, bien, très en
demande, on va dire ça comme ça, puis à un moment donné, ta question, tu veux
avoir une réponse rapidement, tu veux avoir une explication. Moi, j'aimerais ça
qu'on puisse vraiment se pencher... puis avoir quand même une assurance ici,
là, du ministre d'aller en ce sens-là.
Je pense qu'avec toutes les
transformations, disons ça ainsi, là... Puis il y en a eu, de la
transformation. Il y a des transformations sur lesquelles j'ai moi-même
travaillé, là, en 2017, 2018, puis à un moment donné, c'est long, là, on le
sait, quand on pense aux voies réglementaires, puis qu'on veut faire de la
cocréation, comme le ministre le disait tout à l'heure. À un moment donné, on
arrive à des finalités. Mais on a quand même transformé le paysage
environnemental du Québec au cours des cinq, six, sept dernières années, puis à
un moment donné, bien, tout le monde a besoin d'un répit puis d'une bonne
compréhension du règlement.
Et, je le répète, ici, pour moi, ce n'est
pas uniquement de faciliter la tâche, mais c'est bien d'aller dans la compréhension,
pour éviter qu'on puisse laisser sous-entendre ici qu'on veut rendre ça facile,
puis qu'on peut faire n'importe quoi avec l'environnement, alors que ce n'est
pas le but que nous visons, là.
M. Charette : ...déjà
rassurer la collègue, on travaille dans ce sens-là. Et je n'ai pas de misère à
employer le mot «faciliter». On veut faciliter la tâche du promoteur, mais en
disant ça, c'est uniquement dans l'optique qu'il ait, le plus rapidement
possible, une...
M. Charette : ...Ces questions.
Ce n'est pas dans l'optique d'alléger les exigences environnementales, on n'est
pas là du tout, du tout, mais on veut faciliter sa compréhension. Et la
collègue parlait à juste titre des municipalités qui sont des partenaires de
premier plan du gouvernement du Québec. Et pas plus tard, là, je perds la
notion du temps un petit peu, je pense, c'est lundi ou mardi, j'étais avec les
préfets de la FQM ici, qui... ils étaient réunis ici à Québec en congrès. On a
eu beaucoup, beaucoup de questions et réponses sur différents enjeux, mais la
trame derrière tout ça, je pense que c'était une trame d'appréciation du
REAFIE. C'est notre... même moi, là, l'acronyme exact m'échappe, mais c'est la
révision de la réglementation sur les procédures d'évaluation qui rentrait en
vigueur. Ça a été travaillé avec l'UMQ et la FQM, donc, pour nous, ce sont
aussi des porte-voix. À partir du moment où on a une modification, on s'assure
de courroies de transmission. L'UMQ a travaillé de façon formidable à cet
effet-là, la FQM aussi pour que leurs membres, c'est-à-dire l'ensemble des
municipalités du Québec, aient aussi des relais en matière d'information. Mais
la réglementation elle-même a été travaillée avec l'UMQ et la FQM. Pour ce qui
est du... et merci, Monsieur Courtemanche, l'acronyme du REAFIE :
Règlement sur l'encadrement d'activités en fonction de leur impact sur
l'environnement, donc c'est l'acronyme, REAFIE. j'ai développé une petite
paresse intellectuelle, avec les mois, en l'appelant tout bonnement le REAFIE,
mais ça vise ça, justement : s'assurer qu'on a une compréhension plus
facile de ces procédures-là qui attendent les promoteurs.
Sinon, au niveau du concept plus général
de guichet unique, il faut aussi prendre en compte que notre collègue ministre
au niveau de la stratégie numérique doit déposer, là, j'ai le nom aussi, là
aussi, je me serais perdu dans les acronymes, la stratégie de transformation
numérique gouvernementale. Donc, ça va aider, ça va donner un certain cadre,
là, pour les prestations de services qui sont en ligne.
Mais ultimement, j'insiste, je reviens au
REAFIE, je vous disais qu'il entrait en vigueur en janvier dernier, mais
rapidement, il y a un volet numérique aussi qui va se développer. Les
formulaires, les réponses et tout ça seront toujours plus facilement
accessibles, là, pour les différents promoteurs. Donc, on travaille réellement,
là, dans cette perspective-là.
Et, encore une fois, la réponse à la toute
fin ne sera pas tout le temps oui. Il y a des projets qui sont appelés à ne pas
se conformer parce que la... Ne pas se conformer à la réglementation
environnementale, parce que trop impactants, justement, sur l'environnement,
mais si on doit dire non à un promoteur, il faut lui donner la réponse le plus
rapidement possible et non pas le laisser travailler pendant des années sur un
projet. Donc, c'est dans cette perspective-là que le ministère a évolué, là, au
cours des récentes années.
Mme Melançon : Bien,
j'entends le ministre nous parler notamment de la FQM. Ils sont quand même
venus nous dire ici qu'ils s'y perdaient, aussi, puis que ça allait rapidement,
puis qu'ils sont pas... ils n'ont pas des directions complètes, là, justement,
pour faire les analyses.
Vraiment j'invite le ministre à réfléchir
pour qu'il y ait des améliorations. Parce que, tu sais, on nous dit : Oui,
on travaille là-dessus, moi, j'invite vraiment, vraiment, vraiment le ministre,
avec l'équipe, là, à tenter de voir si on n'est pas capables, justement, d'y
aller de façon simple, je vais dire ça comme ça, simple. Parce que souvent,
dans la machine gouvernementale, il n'y a rien de simple. Donc, d'avoir,
justement, une entrée où on peut déposer une question, où on peut rapidement
avoir un retour pour fins de meilleure compréhension, je pense que c'est vraiment
nécessaire. Je continue à vous dire, là, avec la FQM, ce qu'on nous
disait : c'est qu'il y avait beaucoup de modifications réglementaires, que
les municipalités avaient de la difficulté à répondre à l'ensemble des
demandes, qu'on nous demandait justement une simplification et un
accompagnement pour les municipalités directement pour répondre aux exigences
réglementaires, un guichet unique était vraiment bienvenu. C'est ce qu'ils nous
ont dit lorsqu'on les a entendus. Même chose...
Mme Melançon : ...des
agriculteurs, et je me rappelle d'avoir aussi entendu madame Lauzon nous dire
la même chose. Donc, si ça revient comme ça de façon sporadique puis lorsqu'on
pose les questions aux groupes qui viennent en consultation particulière, c'est
aussi à ça qu'il faut faire écho, à ces demandes-là, parce que tout le monde
veut, bien sûr, dans une large proportion, je vais dire ça comme ça, répondre
aux exigences, mais encore faut-il bien comprendre quelles sont ces exigences
et, je le répète, pour avoir moi-même eu le grand bonheur d'être titulaire du
ministère de l'Environnement, à un moment donné, une chatte peut y perdre ses
chatons assez facilement. Donc, je pense qu'on devrait quand même aller encore
plus loin que ce que le ministre nous mentionne ce matin et faire une
véritable... une petite révolution, je vais appeler ça comme ça, à l'intérieur,
bien sûr, du ministère, là, parce que je pense qu'on peut offrir encore un
meilleur soutien surtout lorsqu'on parle de transformation des règlements.
• (11 heures) •
Même chose ici, là, avec ce qu'on est en
train de faire, puis c'est un mammouth, là, ça fait que là on vient toucher
plein de trucs, là, on est simplement dans le premier bloc, Mme la Présidente,
mais vous allez voir qu'on va aller dans toutes les directions dans peu de
temps. Et je pense surtout qu'avec une nouvelle loi, comme on est en train de
le faire, puis par la suite, avec le mammouth, je pense qu'on va avoir besoin
de se retrouver, de pouvoir aider ceux et celles qui souhaitent faire affaire
avec le gouvernement du Québec sur le territoire du Québec, mais que ce soit
encore plus simple, plus facile, plus efficace, moi, je vais y aller beaucoup
avec l'efficacité. Et, moi, j'entendais bien, là, tout à l'heure, le ministre,
je veux juste le rassurer, là, quand on parlait de faciliter la tâche au
promoteur, là, je comprenais bien, moi, qu'on parlait de compréhension, c'était
juste pour essayer d'atténuer certaines lectures que font d'autres collègues de
d'autres formations politiques. Et j'étais, en tous points, d'accord avec ce
que le ministre mentionnait tout à l'heure, mais j'aimerais ça qu'on puisse
s'engager là-dessus parce que... et je vous le redis, Mme la Présidente, au
risque, au grand risque de me répéter, là on commence... là on va voir, là, que
ça va s'en aller à l'intérieur des règlements. Et, comme je le mentionnais au
début de l'étude du projet de loi, pour moi, ce qui est important, c'est que
les règlements, on ne les verra pas comme législateurs et, à un moment donné,
c'est du côté du ministère où ça se travaille, où ça se joue.
Et moi, j'ai une difficulté à me dire... à
un moment donné, nous, on pose des questions sur ce qu'on voit, mais je ne peux
pas poser des questions sur ce que je ne verrai pas, qui seront faites à l'intérieur
du ministère, c'est-à-dire les règlements qui seront applicables pour
l'actuelle loi. Et, à un moment donné, il arrive des questions puis des
questions qui sont tout à fait à propos de la part de ceux et de celles qui
vivent avec ce règlement-là au quotidien, parce qu'il y en a que c'est au
quotidien. Puis il y en a, à un moment donné, qui disent : Moi, il y a
trois ans, on faisait ça comme ça, ou, il y a un an, on faisait ça comme ça,
puis eux autres, ils ont l'ordre... a, b, c, d, c'est comme qu'on le fait dans
la municipalité, puis, woup, du jour au lendemain, woup, ça s'est transformé.
Il faut que ça se rende jusqu'aux municipalités, il faut que ce soit clair
jusqu'où ça se rend. Le collègue de Jonquière, la semaine passée, demandait
justement le napperon, c'était pour une meilleure compréhension aussi.
Alors, je pense qu'on peut, entre nous, se
dire qu'il faut que ce soit plus clair, plus facilitant, bien sûr, dans la
compréhension des promoteurs, vers quoi on s'en va dans les règlements. Mais, comme
je vous le dis, moi le règlement, là, je ne le verrai pas, je ne sais pas
comment il va être écrit, je ne sais pas comment il va être perçu, je ne sais
pas comment il va être accueilli, et ce que je sais encore moins, c'est combien
y en aura-t-il de règlements qui vont venir, qui vont venir appuyer la présente
loi. Donc, en ce sens là, moi je souhaiterais que nous puissions aller beaucoup
plus loin, parler d'un guichet unique enfin, c'est quelque chose qui est
demandé, qui est à répétition. Et je veux juste vous rappeler...
11 h (version non révisée)
Mme Melançon : ...c'est dans
un... on dépose un règlement puis on a 45 jours, dans le fond, de
consultations. Est-ce que le cadre régional... pas régional, mais le cadre
général sera lui aussi déposé par règlement? Là, je sais qu'il y a plein de choses,
dans tout ça, là. C'est ça, un mammouth, aussi.
M. Charette : De façon
générale, la collègue nous appelle à une mini révolution. Je pense qu'elle est
en marche, cette mini révolution là. Je ne compte plus... Et ça se compte en
dizaines et possiblement en centaines de rencontres de cocréation avec les
différents groupes qui se sont tenues au cours des dernières années. Et, en
même temps, autant le ministère que le cabinet demeurent toujours disponibles
et disposés à éclaircir certains enjeux, là, pour lesquels des questionnements
devaient persister. Et tous les groupes qu'on a nommés, que ce soit UPA, FQM,
UMQ, Conseil du patronat en environnement, tous, je ne veux pas parler en leur
nom, mais je suis convaincu qu'ils pourraient ouvertement dire qu'on demeure
extrêmement disponibles pour les accompagner dans ces transformations-là.
Et, en même temps, on le dit, hein, la
place de l'environnement, elle est plus importante que jamais. Donc, à ces
groupes-là, on leur dit, et ils en sont conscients : On ne ralentira pas
la cadence. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire. Cependant, on se doit
d'être là pour les accompagner. Et je pense que cet accompagnement-là est d'une
très, très grande qualité. Et moi, quand j'écoutais Mme Lauzon ou l'UPA, ce n'était
pas tant un reproche que de dire : Ça en fait beaucoup, il arrive qu'on
soit même essoufflé. Mais ce n'était pas dans l'optique de dire qu'on n'était
pas en continuelle communication avec eux. C'est juste qu'il y a beaucoup,
beaucoup d'impacts sur la réglementation. Mais à chacune des fois, ils sont
intimement impliqués à chacune des étapes et collaborent avec nous pour la
rédaction des règlements.
Et c'est la seule façon qu'on va y
parvenir, mais on fait une réglementation pour qu'elle puisse être appliquée,
et pour qu'elle le soit, il faut qu'elle soit bien connue. C'est là où on a
tous les relais terrain, là, avec ces différents groupes là. Mais que ce soit
webinaires, que ce soit rencontres en personne, avant la pandémie, et même là,
on peut recommencer certaines rencontres en personne, bref, les efforts ne sont
pas du tout ménagés à ce niveau-là.
Mme Melançon : À la question,
j'entends le ministre, donc je comprends que l'idée de guichet unique, ce n'est
pas... on ne l'attendra pas pour la prochaine année. Ce que j'aimerais savoir,
c'est est-ce que le cadre général va faire partie de la prochaine consultation?
M. Charette : En fait, à
partir du moment o il y a une loi qui est adoptée, hein, on va souhaiter que le
projet de loi n° 102 franchisse cette étape-là, dès qu'on commence à
construire, que ce soit la réglementation, lorsque... En fait, le cadre général
sera quand même très largement défini avec les articles qui vont suivre. Mais,
à partir du moment où on se rapproche d'une application, c'est certain que les
partenaires sont impliqués ou au premier niveau.
La chose que l'on ne souhaite pas... si,
par exemple, on a un projet de règlement qu'on prépublie, la chose qu'on veut
éviter à tout prix, c'est que, suite à la consultation, on soit obligé de
rappeler ce projet de règlement là tant il est incompatible avec les attentes
des partenaires. Et, pour éviter ça, justement, dès les premières étapes, il
faut travailler avec les groupes qui sont interpellés pour être bien certains
qu'ils vont se retrouver. Encore une fois, je ne dis pas que la mouture qui
sera mise sur la glace sera en tout point conforme avec leurs attentes, mais il
faut éviter qu'ils ne s'y reconnaissent pas du tout, au point où les
recommandations de modification soient tellement nombreuses qu'on doive non
seulement retarder l'adoption du règlement, mais carrément le rappeler pour le
retravailler. Mais, pour ça, ça nécessite une collaboration, là, de tous les
instants.
Mme Melançon : J'entends donc
le ministre. J'aurai une proposition à faire dans quelques secondes si vous me
le permettez. J'aimerais arriver aux critères qui doivent guider les personnes
désignées, donc au troisièmement, Mme la Présidente, juste pour qu'on se
retrouve bien, les critères qui doivent guider les personnes désignées. Donc,
on a parlé tout à l'heure des personnes désignées...
Mme Melançon : ...avec le
sous-ministre notamment, lorsqu'un manquement est constaté, notamment la prise
en compte de la nature de ce manquement, de son caractère répétitif, des
avantages tirés par ce manquement, de la gravité de l'atteinte ou du risque
d'atteinte qui en résulte et des mesures prises par la personne pour remédier
au manquement. Ces critères-là vont aussi se retrouver, donc, à l'intérieur du
cadre qui sera discuté avec les différents groupes, c'est ce que je comprends?
M. Charette : Ils se
doivent d'être informés, naturellement. Lorsqu'on veut corriger une situation,
on n'a pas à attendre qu'ils soient d'accord avec la finalité. Nous, on n'a pas
d'autre mesure que... c'est-à-dire d'autre objectif de s'assurer d'un retour à
la conformité. Mais oui, ce sont des éléments qui, en guise d'information, sont
transmis aussi aux partenaires. On veut... nous, le plaisir du ministère n'est
pas de donner des SAP, le ministère n'a pas aucun plaisir non plus à
sanctionner qui que ce soit. L'idéal, ce serait qu'on n'ait pas à corriger de
comportements déviants. Et, pour nous donner de meilleures chances à ce
niveau-là, il faut s'assurer que les conditions, les règlements soient bien
reçus et bien compris par les gens, par les personnes qui sont affectées par
cette réglementation-là.
• (11 h 10) •
Mme Melançon : D'accord.
Au 4° : «les circonstances dans lesquelles le recours, le recours pénal,
bien sûr, là, c'est là-dedans où on est, sera priorisé», j'aimerais ça
connaître les différentes circonstances. Comment, justement, on fait le choix
d'aller ou d'avoir un modèle pour pouvoir dire : Bien, on le priorise ou
on ne le priorise pas? C'est quoi, les circonstances?
M. Rousseau
(Michel) :En fait, je vais commencer dans
mes mots, puis après ça je vais vous lire rapidement les extraits du cadre, ça
donne une bonne idée. Mais essentiellement... J'aime ça travailler avec des
exemples, là. Supposons qu'on est face à un cas où il y a des déchets qui ont
été déposés sur un terrain. Bien, selon l'ampleur, la quantité de déchets,
est-ce que c'est près d'un cours d'eau, est-ce que ce qu'on appelle le risque
d'atteinte à l'environnement est élevé ou pas, c'est ce qui va nous dire si le
manquement est mineur, modéré ou grave. Donc, dans des cas extrêmes où les
déchets, à la limite, sont dans l'eau, il y en a une grande quantité, puis ça
continue à rentrer, on va être dans le grave et on va aller vers enquête. Et,
quand on est dans le modéré, bien, on va aller vers les SAP.
Et les objectifs aussi des amendes ou du
pénal sont différents quand même. C'est des objectifs plus punitifs. Je parlais
tantôt de réprobation sociale. Donc, quand qu'on va vers les amendes, c'est
vraiment dans cette optique-là. Puis c'est aussi une décision qui est prise par
les tribunaux. Mais essentiellement, ce qui guide le directeur lorsque vient le
temps, et son équipe, là, de décider si un dossier va aller sanction ou en amende,
c'est la gravité objective, c'est-à-dire : Est-ce que c'est un cas... Pour
la même infraction, dans ce cas-là, j'ai parlé de déchets, ça pourrait être
épandage trop près de... épandage de fumier excessif, bien, tout dépendant de
l'ampleur, on a déjà vu des cas, puis heureusement on n'en voit plus, mais ça
peut toujours arriver des gens qui vident leur fosse, qui font exprès, avec un
tuyau, et tout ça, qui font déborder, on est dans les cas graves. Il peut y
avoir des cas où il y a un dépassement des doses, mais que, bon, il y a un
impact, mais c'est modéré, donc ça va être plus une sanction. C'est vraiment
beaucoup la gravité objective qui va guider si c'est une sanction ou une
amende.
Et les objectifs sont légèrement
différents parce que les sanctions administratives ne sont pas du pénal
déguisé, là, ce qui était un peu une préoccupation en 2011, là...
M. Charette : ...aux
partenaires. On veut... nous, le plaisir du ministère n'est pas de donner des
SAP, le ministère n'a pas aucun plaisir non plus à sanctionner qui que ce soit.
L'idéal, ce serait qu'on n'ait pas à corriger de comportements déviants. Et,
pour nous donner de meilleures chances à ce niveau-là, il faut s'assurer que
les conditions, les règlements soient bien reçus et bien compris, là, par les
gens qui... par les personnes qui sont affectées par cette réglementation-là.
Mme Melançon : D'accord.
Au quatrièmement, les circonstances dans lesquelles le recours, le recours
pénal, bien sûr, c'est là-dedans où on est, sera priorisé. J'aimerais ça
connaître les différentes circonstances. Comment, justement, on fait le choix
d'aller ou d'avoir un modèle pour pouvoir dire : Bien, on le priorise ou
on ne le priorise pas? C'est quoi, les circonstances?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, en fait, je vais
commencer dans mes mots puis, après ça, je vais vous lire rapidement les
extraits du cadre, ça donne une bonne idée. Mais essentiellement... J'aime ça
travailler des exemples, là. Supposons qu'on est face à un cas où il y a des
déchets qui ont été déposés sur un terrain. Bien, selon l'ampleur, là, la
quantité de déchets, est-ce que c'est près d'un cours d'eau, est-ce que ce
qu'on appelle le risque d'atteinte à l'environnement est élevé ou pas, c'est ce
qui va nous dire si le manquement est mineur, modéré ou grave. Donc, dans des
cas extrêmes où les déchets, à la limite, sont dans l'eau, il y en a de grandes
quantités puis ça continue à rentrer, on va être dans le grave et on va aller
vers enquête. Et, quand on est dans le modéré, bien, on va aller vers les SAP.
Et les objectifs aussi des amendes ou du pénal sont différents quand même,
c'est des objectifs plus punitifs. Je parlais tantôt de réprobation sociale.
Donc, quand qu'on va vers les amendes, c'est vraiment dans cette optique-là, puis
c'est aussi une décision qui est prise par les tribunaux.
Mais essentiellement ce qui guide le
directeur, lorsque vient le temps de... et son équipe, là, de décider si un
dossier va aller en sanction ou en amende, c'est la gravité objective, c'est-à-dire :
Est-ce que c'est un cas... Pour la même infraction, dans ce cas-là, j'ai parlé
de déchets, ça pourrait être épandage trop près de... épandage de fumier
excessif, mais tout dépendant de l'ampleur. On a déjà vu des cas, puis
heureusement on n'en voit plus, mais ça peut arriver, des gens qui vident de
leur fosse, qui font exprès avec un tuyau, et tout ça, qui font déborder, on
est dans les cas graves. Il peut y avoir des cas où il y a un dépassement des
doses, mais que, bon, il y a un impact, mais c'est modéré, donc ça va être plus
une sanction. C'est vraiment beaucoup la gravité objective qui va guider si
c'est une sanction ou une amende. Et les objectifs sont légèrement différents
parce que les sanctions administratives ne sont pas du pénal déguisé, là, ce
qui était un peu une préoccupation en 2011, là, les gens ne voulaient pas que
ça soit une façon de donner des amendes détournées, et ce n'est pas ça, c'est
les objectifs qui sont différents.
Mme Melançon : Je suis
en train de regarder dans la LQE, actuellement, là, il y a la section 3,
où il y a les sanctions administratives pécuniaires. Et c'est indiqué, dans le
fond : «Ce cadre général doit présenter la catégorisation des sanctions
administratives et pénales telles que définies par la loi ou ses règlements. Ce
cadre général doit donc présenter la catégorisation des sanctions
administratives. Le cadre...» Bon, là, je suis en train de me répéter parce que
ça se répète. Mais actuellement, là, dans l'article 20, on n'a pas ça, on
n'a pas comme dans la LQE où on dit que le cadre général doit présenter la
catégorisation des sanctions administratives ou pénales telles que définies par
la loi, les règlements. J'imagine, donc... Dans le fond, j'ai une question en
deux temps, là. Est-ce donc dire que le cadre général qu'on a là est publié une
fois que les règlements le sont aussi?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
en fait, la catégorisation, ça n'a pas été repris, là. Je vais essayer de faire
un petit historique, là. Le cadre actuel qui a été publié en vertu des
dispositions que vous lisez, là, de la Loi sur la qualité de l'environnement
est actuellement sur Internet. Donc, tout le monde peut y accéder. Il y a tous
les éléments, là, dont on a discuté auparavant, les personnes qui sont
désignées, tout ça. Mais il y a aussi une catégorisation, effectivement, des
manquements, en fait, selon la gravité. Donc, il y a des catégories a, b, c, d,
donc il y en a quatre principalement, et ça apparaît dans ce cadre-là qui est
publié sur Internet actuellement.
Pourquoi on n'a pas repris? Parce que ça
déborde un petit peu...
Mme Grignon (Karine) : ...des
sanctions administratives pécuniaires, donc on va un petit peu dans tous les
champs, au niveau pénal aussi, ça sert à faire la catégorisation des
infractions pénales, ça sert à faire la priorité aussi pour les outils plus
administratifs comme l'ordonnance, les avis d'exécution, tout ça. Donc, la
catégorisation est un petit peu plus générale et déborde le cadre des SAP.
Donc, on ne l'a pas mise spécifiquement dans le cadre d'application du régime
des SAP, mais ça se retrouvera dans un document administratif, une directive
qui sera publiée sur Internet, là, ça n'apparaît pas dans le texte
actuellement.
Mme Melançon : Je trouve ça
quand même particulier parce qu'on le retrouve aussi dans la Loi VZE puis qu'on
ne le retrouve pas dans la nouvelle loi, est-ce que... il me semble qu'il y
aurait, je ne sais pas, là, parce qu'il doit y avoir une catégorisation, on a
quand même bien compris ça, mais qu'on n'en fasse pas mention du tout, moi, je
trouve qu'on laisse un vide. Puis je vous entends, là, quand on s'est dit...
justement, mais je vais aller plus loin. Quand je dis, là : À un moment
donné, une chatte en perd ses chatons, là, bien, on a un exemple tout à fait concret,
là, de dire : Bien non, ce n'est pas dans la loi, mais on va le retrouver
ailleurs. Est-ce qu'on n'est pas capable de tout centrer à l'intérieur de la
loi à ce moment-ci? Je pense qu'il y a une petite omission qu'on pourrait
immédiatement régler, je pense que ce serait une bonne idée de l'ajouter à ce
moment-ci, parce qu'on le retrouve, je vous le dis, à l'article 21 de la Loi
sur les véhicules zéro émission, la LVZE. Tout à l'heure, le ministre
parlait... des autres, on est un peu là-dedans, mais je crois sincèrement qu'à
ce moment-ci... parce que sinon, même moi, là, si je pose la question puis que
ce n'est pas clair, j'imagine que ça ne devient pas clair non plus.
M. Charette : Je vais essayer
de répondre à la collègue mais, pour certaines lois, le cadre général
d'application reste... n'est pas affecté par la présente modification
législative que l'on présente, donc certaines lois vont continuer d'avoir leur
propre cadre général d'application. Mais là, on est réellement dans un esprit
beaucoup plus large, à ce moment-ci, de ces articles-ci, mais les lois qui ont
leur cadre d'application vont continuer à en avoir un, donc il n'y a pas de
changement à ce niveau-là, et ce sont des cadres qui sont publics, ils sont
tous publics, là, pour chacune des lois concernées.
Mme Melançon : Bien, quand je
parle justement d'essayer de faciliter la vie puis l'application, dans le fond,
d'une loi, d'un règlement, moi, j'en suis...puis j'ai entendu le ministre, on a
eu un court échange sur le sujet, sur l'idée aussi d'avoir une forme de guichet
unique, là, mais je comprends et j'entends, mais le cadre général d'application
vient changer, à ce moment-ci, non, avec les nouvelles sanctions.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, pour assurer une continuité, le cadre actuel va demeurer applicable, ça,
on va le voir un petit peu plus loin dans les dispositions transitoires à
l'article 91 de la nouvelle loi, donc on vient affirmer que le cadre actuel va
s'appliquer pour l'ensemble des lois qui sont concernées jusqu'à son
remplacement. Donc, évidemment, ça va être revu pour prendre en considération
tous les paramètres de chacune des lois éventuellement.
Mme Melançon : D'accord.
Donc, dans le fond... O.K. c'est ce qu'on me glissait à l'oreille, là, on va
l'abroger à l'article 115.13, c'est ce que je comprends.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
exactement. C'est un cadre unifié pour les lois, mais, pour le moment, les
cadres actuels qui sont publiés sur Internet, pour chacune des lois, vont
demeurer applicables.
La Présidente (Mme
Grondin) :Je vous propose de prendre une
pause, deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 20)
(Reprise à 11 h 24)
La Présidente (Mme
Grondin) :Nous reprenons nos travaux.
Nous sommes toujours à l'article 20. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Dans le fond, là, ce qu'on est en train de regarder et de fouiller,
nous, de notre côté, et là, j'ai vraiment des questions, puis probablement pour
la légiste qui nous accompagne aujourd'hui, là, mais le cadre général
d'application, ce qu'on voit...
Mme Melançon : ...qu'il va
être abrogé à l'article 69.5 et à l'article 115.13. Donc, pour
l'article 15 puis l'article 97. Mais pour l'article 21 de la
loi, là, DZE, est-ce qu'il est abrogé?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
ils sont tous abrogés, en fait, la totalité. La nouvelle habilitation, si je
peux m'exprimer comme ça, ça va devenir l'article 20 de la nouvelle loi
pour l'ensemble des lois concernées au début, là, à l'article 1. Par
contre, à l'article 91 qu'on va étudier un petit peu plus loin, là,
dans les dispositions transitoires, il y a comme un maintien. Malgré leur
abrogation, là, les cadres qui ont été pris en vertu de ces articles-là qui sont
abrogés demeurent applicables, là. Donc, on va continuer à les appliquer tel
quel jusqu'à ce qu'il y a une révision plus complète du cadre pour prendre en
considération l'ensemble des six lois, là.
Mme Melançon : Et si j'ai
bien compris ce que le ministre m'a dit tout à l'heure, c'est que le cadre,
lui, sera étudié par règlement, puis qu'on va s'asseoir, dans le fond, avec les
différents groupes.
M. Charette : C'est discuté,
mais ce n'est pas établi par règlement. Le cadre, il demeure public. Il demeure
applicable. Cependant, ce que... c'est ce dont on parlait pendant la pause, le
projet de loi n° 102 nous permet de le faire maturer en quelque sorte. Le
cadre tel que vécu actuellement, il a comme un peu mal vieilli. Il y a des
sections qui sont très utiles, qui sont très appréciées des interlocuteurs,
parce que c'est une source importante d'information. Mais lorsqu'on tombe dans
la catégorisation, il suscite plus de questions que de réponses. La loi et la
réglementation est plus précise que le cadre tel que pensé actuellement. C'est
pour ça que c'est un exercice qui va nous être utile pour le moderniser et
s'assurer qu'on ne suscite pas plus de questionnements à travers le cadre qu'on
réponde à des questions. Mais le cadre n'est pas déterminé par un règlement,
là, si c'est la question précise de la collègue.
Mme Melançon : Alors, il est
défini comment?
M. Charette : Au niveau des
étapes, je pourrais laisser... je ne sais pas qui... peut-être M. le
sous-ministre adjoint.
M. Rousseau (Michel) :En fait, le cadre, comme vous voyez, est obligatoire par la
loi. Donc, il doit toujours en avoir un qui existe. Et quand il évolue, ce
cadre-là est autorisé par le ministre, le sous-ministre en l'occurrence, quand
il y a des modifications. Historiquement, on n'a pas fait bouger beaucoup ce
cadre-là, sauf lorsqu'il y a des lois qui s'ajoutent ou des choses comme ça.
C'est un cadre qui... puis comme dit le ministre, qui est très bon, sauf pour
une section, la fameuse section des catégorisations où, avec le temps, on se
rend compte que d'essayer de résumer les catégories, de les expliquer, de les
vulgariser, bien, ça peut amener de la confusion. Et les gens ont appris à
aller voir directement dans lois et règlements c'est quoi la sanction qui s'applique.
Mais c'est vraiment un cadre qui est signé par le sous-ministre, dans ce
cas-ci, lorsqu'il évolue. Et c'est un cadre qui est à peu près le même depuis
le début, et qui est... j'ai envie de dire qui n'est pas appelé à changer dans
ses grands principes, là. C'est ça. Et il y a une directive aussi qui
accompagne le cadre, là, qui est plus détaillée, qui elle est... c'est une
directive qui vient aider, là, plus à l'interne, mais qui est aussi maintenant
connue et publique, puis qui vient encore donner plus de détails que le cadre.
Donc, tout ça mis ensemble, les gens savent assez bien à quoi s'en tenir, là,
par rapport au traitement, là, pour arriver à des sommes.
Mme Melançon : O.K. Donc, le
sous-ministre vient de nous dire : Il doit toujours y avoir un cadre
existant. On ne peut pas ne pas avoir de cadre. Ça veut dire que le cadre
actuel va être... on va être en continu. On va trouver. Puis à un moment donné,
on va le transformer, puis ça, c'est fait par signature du sous-ministre.
Grosso modo, c'est un peu ce que je comprends à ce moment-ci. Donc, je vous
dirais que c'est presque, puis je vais le dire comme ça, là, c'est encore plus
donné dans le ministère qu'un règlement lui-même qui, minimalement, lui
vient... bien, en tout cas, pour un 45 jours. Mais une fois que le nouveau
cadre est donné, il est juste transmis, puis c'est tout. C'est ce que je
comprends aussi?
• (11 h 30) •
M. Rousseau
(Michel) :Il est rendu public…
11 h 30 (version non révisée)
M. Rousseau
(Michel) :...effectivement, puis la
clientèle en est informée. Je dirais aussi, ce qui fait la force ou qui donne
la crédibilité de ce cadre-là, c'est le test des tribunaux, et je dirais, c'est
ça qui fait que ce cadre-là doit... il ne peut pas, du jour au lendemain,
évoluer de façon, j'ai envie de dire, contradictoire, là, parce que les
dossiers, au niveau du tribunal ou ailleurs, avaient de sérieux problèmes.
Donc, c'est un cadre qui a été prouvé, depuis dix ans, là, au niveau des
tribunaux. Et c'est pour ça que, quand il évolue, c'est pour des changements...
comme dans ce cas-là, c'est les catégorisations là, mais c'est des
changements... je n'ai pas envie de dire mineurs, mais qui ne viennent pas
changer l'esprit, là, du cadre. Mais, oui, c'est rendu public, et, dès que c'est
un nouveau cadre, là, il faut informer clientèle.
Mme Melançon : Mais c'est
encore moins public qu'un règlement, parce que là on ne va pas en
prépublication ou quoi que ce soit. Dans le fond, le cadre général, lui, est
déposé et puis il est applicable.
M. Charette : Peut-être un
petit élément à ce niveau-là, il ne va pas en prépublication comme le règlement
parce que le cadre vise à définir la réglementation, à expliquer la
réglementation, à définir la réglementation. Donc, le cadre, il s'adapte aux
changements législatifs, le cadre s'adapte à la... c'est-à-dire répond à la
réglementation, mais on ne peut pas prépublier autant le cadre que la
réglementation.
Mme Melançon : Alors, si je
comprends bien le ministre, le cadre sera rendu public avant les règlements.
M. Charette : Bien, ça dépend
lesquels. Parce que, lorsqu'on regarde le projet de loi, il y a plusieurs
règlements qui vont en découler, qui n'interviendront pas tous au même moment,
qui n'entreront pas en vigueur tous au même moment, mais c'est le cadre général
d'application-cadre qui... peut évoluer. Et, lorsqu'on a voulu être plus précis
ou trop précis au niveau de la catégorisation, c'est là où on suscitait encore
peut-être plus de questions que de réponses. Donc, ce n'est pas un document,
là, qui change continuellement, c'est l'esprit, l'esprit général.
Mme Melançon : Mais, quand
même, le ministre nous a quand même dit que c'est le cadre qui va définir les
règlements. Donc, moi, ce que je m'attends, dans le fond, c'est que les
règlements vont être définis par le cadre.
M. Charette : En fait, le
cadre général reprend l'esprit de la réglementation, mais le détail n'est pas
dans le cadre, il est dans le règlement. C'est pour ça qu'au niveau des SAP on
le voit, là, à l'usage, c'est encore plus simple pour le demandeur, le
défendeur ou le promoteur de regarder directement dans la loi et dans la
réglementation plutôt que dans le cadre général, là, d'application.
Mme Melançon : O.K. Parce
que, quand on nous indique, le «cadre général doit présenter la catégorisation
des sanctions administratives ou pénales telle qu'est définie par la loi ou ses
règlements.», puis que là on décide de l'enlever, moi, je trouve que c'est un
gros morceau, heureusement qu'on pose certaines questions à ce moment-ci, je
trouve... Mme la Présidente, je pense que vous allez comprendre ce vers quoi je
veux aller, mais moi, déjà, quand c'est un mammouth, puis déjà, quand je ne
vois pas les règlements, ça ne me fait pas plaisir. Mais là, en plus de savoir
que le cadre peut être transformé, il peut y avoir des modifications dans le
cadre puis qu'on nous annonce que non seulement ce n'est pas fait comme les
faits un règlement, mais que c'est vraiment fait à l'intérieur d'un bureau, du
bureau du sous-ministre, puis qu'à un moment donné c'est rendu public, ça m'inquiète
d'autant plus. C'est pour ça que j'essaie de comprendre pourquoi on le fait
comme ça. Puis c'est pour ça aussi que je veux savoir : Est-ce qu'on aura
le cadre avant même les règlements? Ma question, je pense... Puis à quel moment
est-ce qu'on entend rendre public ce cadre-là?
M. Charette : En fait, la
collègue demandait, avec une image qui est très, très juste, d'aider une chatte
à retrouver ses chatons, là. C'est essentiellement ça qu'on fait. Parce qu'actuellement
on perd davantage la... Je ne veux pas transposer tout avec cette analogie-là,
mais comment dire, actuellement, le cadre général, il est plus confondant au
niveau de la catégorisation, pas l'ensemble du document. L'ensemble du document
est quelque chose d'apprécié, mais, au niveau de la catégorisation, trop
simplifier nous enlevait le détail que la réglementation et la loi eux-mêmes...
M. Charette : ...elle-même
apporte. Donc, on aide les gens à mieux s'y retrouver... Et le cadre... et il
ne faut pas confondre, là, ce qu'est, là, j'ai une petite ligne qui va
peut-être m'aider à expliquer ce qu'est un cadre général d'application, c'est
davantage à expliquer ce qui mène à la décision d'émettre ou non une SAP. Ce
n'est pas l'entièreté de l'application d'une loi qui se retrouve dans le cadre
général d'application. Donc, c'est un volet, là, qui est encore pertinent pour
aider à comprendre le processus qui mène à émettre ou non une SAP. Mais de ce
cadre-là, ce qui était le moins performant ou ce qui aidait le moins, c'était
une surventilation, une surexplication des catégories elles-mêmes.
Et j'ai sous les yeux, là, l'évolution. Ce
n'est pas constant, là, ça n'arrive pas à tous les mois, là. Là, je comprends
qu'il y a eu une première version en 2012, une autre en 2013, ensuite en 2018,
donc pas de changement, une stabilité pendant quelques années, ensuite, une
mise à jour en 2021. Donc, ce n'est pas quelque chose qui se fait à tous les
mois, à tous les jours et même pas à tous les ans, mais c'est réellement un
document qui aide à mieux comprendre le processus de décision d'aller vers une
SAP ou pas. Et ça, c'est... on le maintient, là. C'est uniquement le volet
catégorisation qui a mal vieilli et qui apportait plus de questions que de
réponses.
Mme Melançon : J'ai envie de
demander au ministre peut-être des exemples concrets de catégorisation qui ont
mal vieilli.
M. Charette : C'est la
surexplication qui suscite plus de questions que de réponses, peut-être, si le
sous-ministre adjoint souhaite compléter à ce niveau-là, qu'est-ce qui... ou le
genre de questionnement que ça génère.
M. Rousseau
(Michel) :En fait, si on regarde dans le
fameux cadre, les catégories, là, qui vont de A+ jusqu'à E, on dit, par
exemple, je vais essayer d'en prendre un, là, C+, dispositions relatives à des
conditions liées à des approbations, ta, ta, ta, et après ça, on parle s'il y a
des conséquences sur le bon fonctionnement d' instruments économiques. Donc, on
essaie de résumer tous les articles de lois et de règlements qui ont été
évalués à C+. Mais en faisant ça, c'est très difficile, d'autant plus qu'il y a
plus de lois qu'il y a des sanctions administratives, là, ça devient très
difficile de résumer, dans cette catégorie-là, tous les articles de loi qui ont
été évalués à un niveau C+. C+ étant un montant de sanction qui est de
3 500 $ pour une personne morale.
Donc, en voulant résumer, en voulant
expliquer ce qu'il y a dans la loi puis dans les règlements dans ces
catégories-là, bien, on peut amener en erreur les gens qui veulent savoir à
quoi ils s'exposent, donc, tandis que quand ils ont un article précis dans un
avis de non-conformité, cet article-là est très clair. Dans l'avis de
non-conformité, on lui dit de se référer à la loi, et c'est exactement le
montant de sanction qu'il peut avoir.
Donc, c'est l'approche qui était au début.
Vu qu'il y avait seulement que la Loi sur la qualité de l'environnement, c'était
plus facile de résumer les catégories par des grands principes. Mais là on se
rend compte que ça devient risqué, parce qu'on peut amener les gens en erreur.
Ils vont lire le résumé, puis ils vont dire : Ah! bien, je ne me retrouve
pas là-dedans. Alors, c'est vraiment dans cet esprit-là, parce que le reste du
cadre, c'est vraiment des principes qui guident à la décision, et ça, c'est
super important. Puis même le bureau de réexamen, chez nous, là, qui est,
disons, notre chien de garde, c'est lui qui nous qui nous évalue un premier
pour voir, est le premier a suggérer cela, parce que l'objectif du bureau de
réexamen, c'est que l'application soit la plus objective possible, qu'il n'y
ait pas de place à interprétation. Donc, en ayant des catégories qui, de plus
en plus, sont difficiles à résumer, on nous demande de référer direct aux lois
et règlements. C'est vraiment ça qui a amené à cette décision-là. Ça ne servait
pas bien la clientèle et, non plus, ça enlevait un peu de prévisibilité, je
dirais.
Mme Melançon : Je comprends
bien. Merci pour l'explication. Est-ce que, donc, à ce moment-ci, on peut se
dire que le cadre ne bougera pas du tout, sauf la catégorisation?
• (11 h 40) •
M. Charette : Le cadre est
évolutif, comme je le mentionnais avec quelques dates importantes, mais ça ne
change pas à tous les ans ou régulièrement. Donc, je ne peux pas dire : Le
cadre ne changera plus jamais, mais on veut simplifier, on veut aider la chatte
à retrouver ses petits en disant : Pour le régime... en fait, pas régime
de sanctions, mais pour le détail des sanctions, référez-vous davantage...
M. Charette : ...au règlement
et à la législation, qui vont vous orienter directement au bon endroit.
Mme Melançon : Mais que nous
ne verrons pas, comme législateurs.
M. Charette : C'est à dire,
vous allez les voir, assurément. À partir du moment où il y a une
prépublication, il y a une consultation qui s'ouvre. Les législateurs, les
oppositions peuvent participer à ce processus-là et ça laisse place à une
bonification, par la suite, là, selon les commentaires recueillis.
Mme Melançon : Non, mais ce
que je veux dire, c'est qu'on n'étudie pas, comme législateurs, les règlements.
Alors là, moi, qu'on veuille y aller par mammouth, je n'ai pas de problème,
qu'on y aille avec une nouvelle loi. Vous voyez, on est très ouverts puis on
essaie juste d'améliorer le tout.
Moi, ce que je veux savoir, c'est que, là,
on a un cadre qui, en plus... le cadre général, là, qui... on se fait
dire : Là, finalement, le cadre général, là, il va bouger. Puis on ne le
bouge pas souvent. Puis savez-vous quoi, Mme la Présidente? On va le changer,
mais on va le changer dans le bureau du sous-ministre, même pas par règlement
puis il n'y aura pas de prépublication. Puis on nous dit : Puis, pour le
reste, bien, ça va être à l'intérieur des règlements, qu'on n'étudiera pas,
comme législateurs.
Moi, ce que je voulais avoir, ici, comme
assurance, c'est que le cadre qui sera rendu public, la seule chose qui va changer
dans le cadre, ce sera la catégorisation. Sans quoi, je vais avoir beaucoup,
beaucoup de questions, puis, avec raison. Le cadre, c'est ce qui nous donne,
justement... C'est ce qui vient... ça le dit, là, c'est ce qui vient encadrer,
dans le fond, pour le reste. Donc, moi, ce que j'ai besoin de savoir, c'est
est-ce que, dans le prochain cadre qui sera rendu public, c'est uniquement la
catégorisation qui aura été changée?
M. Charette : Le cadre sert à
aider à comprendre le processus de décision, mais le processus de décision, il
est largement expliqué dans la loi, dans les lois. Il est largement expliqué
dans les règlements. Donc, il faut voir le cadre comme étant un outil qui aide
à comprendre un petit peu le processus de décision. Moi, je ne peux pas
dire : Il ne changera jamais. Si jamais, avec le temps, on s'entend ou on
réalise qu'une formulation de phrase ou d'explications n'atteint pas son
objectif, n'aide pas à la compréhension, on va le changer. Mais comme je vous
dis, ce n'est pas un document qui est en constante évolution. Il y a une
stabilité parce qu'il y a une stabilité dans nos lois. Mais le détail, il est
dans la loi. Le détail, il est dans la réglementation.
Puis je comprends le point de la collègue,
lorsqu'elle parle que les règlements ne sont pas discutés ici. Ça peut être
frustrant, oui, mais ce serait absolument impossible de tout faire, tous les
règlements en commission parlementaire. C'est un travail qui... Une commission
parlementaire ne serait pas suffisante pour répondre à tous ces enjeux là. Mais
la démarche, elle est quand même largement publique, avec une prépublication,
une consultation.
Puis le collègue de Jonquière le dit
souvent dans ses propos : En jasant, on aide à interpréter, ultimement, la
loi qui est étudiée. En jasant entre nous, on aide aussi à développer la
réglementation qui va découler de cette loi-là. Mais c'est absolument
impossible de penser et même souhaiter que la réglementation pourrait être
abordée en commission parlementaire. Et j'en veux pour preuve... Puis ce n'est
pas méchant, puis ce n'est pas parce que ça se faisait par le passé qu'il faut
continuer dans cette voie-là, mais tous les gouvernements procèdent de cette
façon-là et le gouvernement actuel ne le fait pas plus que les précédents. Et ça,
les exemples peuvent le démontrer, le démontrer aisément. Parce que c'est un
travail à temps complet, en soi, que de travailler à l'élaboration des
règlements. Mais, en termes de transparence, en termes de communication avec
les parties intéressées, avec les collègues parlementaires aussi, il n'y a rien
qui n'est pas... il n'y a pas de mur opaque, là, au niveau de ce travail-là,
c'est bien tout le contraire.
Mme Melançon : Il me reste
combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) :Continuez, je vais vérifier. Je
vais aller à l'information.
Mme Melançon : Merci. Vous
êtes gentille. Parce que ce qui me dérange, ici, c'est qu'on l'avait à
l'intérieur des autres lois, là...
Mme Melançon : ...comme j'en ai
fait la démonstration tout à l'heure sur le cadre général qui doit présenter la
catégorisation des sanctions administratives ou pénales telles que définies par
la loi ou ses règlements, ça, c'est dans la LQE. Comme je le disais tout à
l'heure, bon, là ici, il va y avoir transformation, on va... on vient enlever
la catégorisation. Moi, ce que je veux surtout m'assurer, c'est qu'on n'ait pas
de surprise majeure dans le cadre qui pourrait nous amener à un règlement qu'on
ne peut pas voir venir à ce moment-ci. C'est ça, l'assurance, dans le fond, que
je cherche à avoir du ministre. Moi, ce que je comprends, là, c'est que le
cadre, il est important, bien sûr, pour la compréhension, puis je comprends,
là, que le ministre dit : Bien, on peut toujours aller se référer au
Journal des débats. Je vous dirais que ce n'est pas ce qu'on souhaite, hein, on
veut être le plus clair possible à l'intérieur de la loi, à l'intérieur des
règlements, et à l'intérieur aussi, bien sûr, du cadre général.
Moi, ce qu'on me demande ici, c'est de
dire : Bien, on va y aller avec l'article 20, on va tenter de
l'adopter ainsi, puis après ça, bien, le cadre peut vraiment changer, être
transformé. Puis j'entends le ministre, là, qui dit : Ça n'a pas tellement
bougé, là, en 2012, en 2013, en 2018 et là, en 2021. Mais quand même, s'il y
avait une transformation complète du cadre général, on pourrait avoir quand
même des surprises. Et moi, comme législatrice, bien entendu, j'ai envie
d'avoir le plus d'assurance possible. Parce que, là, on va me demander... tout
à l'heure, vous allez nous demander, Mme la Présidente : Est-ce que cet
article est adopté? Et là on va devoir dire : Adopté ou sur division ou
bref, on va pouvoir aller dans plein de sens. Moi, ce que j'ai de besoin, dans
le fond, à ce moment-ci, c'est de savoir : Est-ce que le cadre général
d'application va être transformé à un point tel qu'on va pouvoir aller mettre
de nouveaux règlements dans tout ça? Règlements qui, je vous le rappelle, vont
être écrits pour être, bien sûr, prépubliés et avec lesquels, nous, comme
législateurs, on n'a pas le loisir ou de peaufiner ou d'améliorer. Là, le
ministre va dire : Bien oui, ça peut être un exercice, vous pouvez le
faire à temps perdu, quoiqu'on n'a pas beaucoup de temps perdu, hein, vous le
savez, vous, vous êtes aussi élue comme nous.
Alors, pour moi, c'est quand même
questionnable. Et c'est pour ça que moi, j'aimerais, minimalement, avoir cette
assurance de savoir que le cadre général... Moi, si on me dit : Le cadre
va bouger, puis c'est pour la catégorisation avec ce que le sous-ministre
adjoint m'a expliqué, moi, ça, je pense que je peux vivre avec ça, surtout si
on est dans la catégorisation en train d'échapper ou de donner pas tout à fait
l'information juste, en tout cas, de pouvoir envoyer, malheureusement, des
signaux contradictoires. Ça, je suis prête à vivre avec ça, mais si on est pour
aller jouer dans le reste du cadre, c'est là où je voudrais qu'on puisse avoir
cartes sur table et savoir c'est quoi, l'intention, actuellement, du gouvernement.
• (11 h 50) •
M. Charette : Je vais essayer
de rassurer, avec des mots différents, là, la collègue. Il faut voir le cadre
pour ce qu'il est. C'est un outil de vulgarisation. Le cadre n'établit pas les
balises, les balises, elles sont dans la loi, le cadre est dans la
réglementation. Donc, il faut voir le cadre comme un outil de vulgarisation qui
explique le processus. En fait, c'est une aide à la décision, en quelque sorte,
donc un outil de vulgarisation. Mais ce n'est pas le cadre qui détermine ce qui
est possible ou pas de faire. Ça, c'est dans la loi, c'est dans la
réglementation. Et là, je comprends, on est à l'article 20, mais la
collègue va pouvoir, dès les articles suivants, voir ce que sont les éléments
qui constituent le cadre. Si on regarde, on est à l'article 20, mais si on
regarde les sous-sections, si on regarde, éventuellement, les articles qui vont
suivre, c'est ce qui sera et c'est ce qui est dans le cadre. Et c'est les
critères minimaux, en quelque sorte, sinon, il faudrait changer la loi
elle-même. Le cadre ne peut pas aller en deçà de ce qui est proposé dans la
loi. Le cadre reflète la loi, devient un outil...
M. Charette : ...vulgarisation
devient un outil de communication essentiellement, mais ce n'est pas le cadre
qui va venir dire qu'est-ce qui est possible ou pas de faire. Ça, c'est la loi
et la réglementation. Et les sous-sections, l'article 20, je pense, le
démontrent... sous-sections, mais le chapitre lui-même, les articles qui vont
suivre vont déjà apporter des réponses, là, à ce niveau-là.
La Présidente
(Mme Grondin) :...minutes.
Mme Melançon : Je vous
le dis à l'avance, M. le ministre, je ne prendrai pas ces 86 minutes.
M. Charette : Ce que je
lui aurais dit, c'est qu'elle n'est pas obligée de les prendre non plus, ces
86 minutes-là.
Mme Melançon : Ce n'est
vraiment pas l'intention, M. le ministre, je tiens à vous le dire. Cependant,
moi, j'ai quand même une proposition parce que je pense que le ministre
comprend quand même mon inquiétude et je ferais la proposition suivante parce
que je sais qu'il y a 7 ou 8 articles suivants, là, où on est directement
dans le cadre. Si c'était possible, donc, de suspendre cet article pour aller
étudier les prochains, qui vont sans doute venir sécuriser la députée que je
suis. Et on pourrait y revenir par la suite parce que, comme vient de le
mentionner le ministre, c'est les prochains articles qui vont nous donner quand
même l'ordre de marche à l'intérieur de tout ça. Donc, si on était en mesure de
suspendre, qu'on aille faire les 7 ou 8 articles suivants, puis qu'on y
revient une fois que tout ça est bien compris et bien conclu.
M. Charette : Consentement.
Mme Melançon : Merci, M.
le ministre.
La Présidente (Mme Grondin) :Donc, il y a consentement. Donc, nous allons revenir, si
j'ai bien compris la proposition. Nous suspendons l'article 20 pour faire
les articles de 21 à 29. Et après, on revient à l'article 20. Ça vous
convient?
M. Charette : Oui. Ça
serait... Est-ce que ça répond au souhait de la collègue?
Mme Melançon : Oui, tout
à fait. Il y a une chose, cependant. Tout à l'heure, la légiste m'a même
envoyée vers l'article 93, je crois.
Une voix : ...
Mme Melançon : 91? 91,
donc... Là, je ne la... je ne connais pas l'article par coeur, donc il faudrait
regarder, là. Mais commençons comme ça, puis peut-être je verrai, là, pour le
91, si on a besoin de l'article 91, justement, pour pouvoir nous référer à
l'adoption de l'article 20.
La Présidente
(Mme Grondin) :...consentement pour
suspendre l'article 20. Nous poursuivons avec l'article 21. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. À L'article 21 : «Une sanction administrative
pécuniaire est imposée par une personne désignée par le ministre à cet égard.
Cette personne doit notifier sa décision par un avis de réclamation conforme à
l'article 61.
«Il ne peut y avoir cumul de sanctions
administratives pécuniaires à l'égard d'une même personne, en raison d'un
manquement ou à une même disposition, survenu le même jour et fondé sur les
mêmes faits. Dans le cas où plusieurs sanctions seraient applicables, la
personne qui impose la sanction détermine celle qu'elle estime la plus
appropriée compte tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par de
telles sanctions.»
Le commentaire : le premier alinéa de
cet article prévoit que le ministre désigne des personnes pour imposer une
sanction administrative pécuniaire. Il prévoit également la manière dont une
telle décision doit être communiquée à la personne visée, c'est-à-dire par la
notification d'un avis de réclamation. Le contenu de cet avis de réclamation
est prévu à l'article 61.
Le deuxième alinéa prévoit que des
sanctions administratives pécuniaires ne peuvent être cumulées à l'égard d'une
même personne, en raison d'un manquement à une même disposition, survenu le
même jour et fondé sur les mêmes faits. Cette mesure permet de s'assurer que
ces sanctions soient appliquées de façon juste et équitable. Ainsi, si un
manquement constaté donne ouverture à l'imposition de plus d'une sanction
administrative pécuniaire, la personne désignée par le ministre devra choisir
celle qui est la plus appropriée compte tenu des circonstances et des objectifs
poursuivis par ces sanctions.
Le contenu de cet article n'est pas
nouveau et se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard. Et on voit, un petit peu plus bas,
les articles existants. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le
ministre. Y a-t-il des questions ou commentaires? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc la vraie question, c'est... À un moment donné on
va avoir...
Mme Melançon : ...un jeu
de cartes, là, dans le fond, le directeur régional ou encore le sous-ministre.
Bref, la personne qui sera désignée pour émettre la sanction aura différents
choix. Puis, à un moment donné, il est possible que nous arrivions avec des
contrevenants qui ont l'habitude, malheureusement, de faire affaire, pour les
mauvaises raisons, avec le ministère de l'Environnement. Qu'est-ce qui nous...
Qu'est-ce qui va diriger, dans le fond, la décision d'y aller soit avec la
sanction administrative pécuniaire de... parce qu'il y a différentes
possibilités à un moment donné, là. Puis on le dit ici, dans l'article, là.
Donc, dans le jeu de cartes, là, qu'est-ce qui va faire qu'on va y aller avec
celle qui est à 500 dollars, celle qui est à 5 000 dollars ou
celle qui est à 25 000 dollars? Parce qu'on va avoir différentes
possibilités. Moi, je veux juste savoir, parce que la façon dont ça nous est
expliqué à ce moment-ci, là, je comprends qu'elles ne peuvent pas être
cumulées, qu'il peut y avoir des manquements, mais qu'on doit s'assurer que
cette sanction soit appliquée de façon juste et équitable. Moi, c'est sur le
juste et équitable que je pose simplement la question. Parce qu'on le sait, là,
il y en a qui sont des abonnés. On va... hein, on va se le dire comme ça.
Malheureusement, là, il y en a qui sont des abonnés. Puis il y en a que ça ne
leur dérange pas de payer la sanction administrative plutôt que de se plier aux
exigences du ministère. À un moment donné, moi, ce que je veux savoir, c'est
juste et équitable, là, en fonction de quoi? Qu'est-ce qui va, dans le fond,
nous diriger, ou qui va diriger le directeur, la directrice ou le sous-ministre
adjoint, justement, dans l'application de la sanction? Sur quoi est-ce qu'on va
se baser?
Une voix : ...
Mme Melançon : Oui.
M. Rousseau
(Michel) :Dans un cas comme celui-là, il
arrive quand même assez fréquemment... puis là, encore une fois, je vais
essayer de prendre des exemples, là... On va... On constate un manquement. Par
exemple, il y a une émission dans un cours d'eau d'un produit contaminant x.
Cette émission-là peut être en contravention avec son autorisation,
c'est-à-dire qu'elle ne respecte pas les conditions de son autorisation, c'est
pour ça que ça arrive. Ça, c'est un article qui donne... Qui mène à un
manquement. On peut aussi utiliser l'article 20, qui est un article
général, qui dit que personne ne peut contaminer l'environnement. Dans ce
cas-là, les sanctions ont des montants très différents. Ça peut être
10 000, dans l'autre cas, 5000 $. Donc, ce qui va guider pourquoi on
prend tel article plus que tel autre, je dirais, un des éléments, c'est la
preuve aussi. Parce qu'il faut être capable de démontrer, donc, démontrer qu'il
ne respecte pas son autorisation; il y a certains éléments de preuve qui sont
utilisés pour ça, démontrer qu'il contamine l'environnement. Avec
l'article 20, bien, c'est des preuves qui sont parfois un peu plus
difficiles à faire. Donc, la première question, c'est : est-ce que, pour
tel article, j'ai une preuve suffisante, une preuve prépondérante qui va faire
que, si mon dossier est contesté, bien, il va être solide? Et je dirais que,
par la suite, le... souvent, ce qui va guider, c'est le manquement qui va mener
à une sanction plus sévère. C'est souvent comme ça que ça va se faire. Donc...
Et ça arrive quand même souvent qu'il y a plusieurs articles, donc ça va être
le plus sévère dans la mesure où la preuve est solide, et tout ça est apprécié,
encore une fois, par le directeur. Donc, ça peut arriver que, oui, un
article 20 pourrait être un avis de non-conformité, mais on va choisir de
prendre le non-respect de l'autorisation parce que la preuve est claire, solide
et... voilà.
Mme Melançon : Dans le
fond, ce que je comprends de l'explication du sous-ministre adjoint, ici,
c'est : on y va avec les objectifs qui sont à l'intérieur du cadre.
Ça va? J'imagine que... est-ce que...
parce qu'on... À l'article 20, là, puis ce n'est pas une petite chose,
c'est pour ça que je voulais arriver, dans le fond, aux articles
suivants : «Les objectifs poursuivis par ces sanctions, notamment inciter
la personne à prendre rapidement les mesures requises pour remédier au
manquement et en dissuader la répétition.» Donc, je vais reposer la question
comme ça : J'imagine que c'est en fonction des objectifs fixés dans le
cadre qu'on va aussi fixer les sanctions?
• (12 heures) •
M. Rousseau
(Michel) :Oui, tout à fait. Le directeur,
dans son évaluation, c'est sûr qu'il ne peut pas jouer sur le montant des
sanctions, puis c'est bien que ce soit comme ça, donc ces montants-là sont
fixes dans la loi. Par contre...
12 h (version non révisée)
M. Rousseau
(Michel) :...le directeur évalue si le
geste qu'il va poser en émettant la sanction administrative a des bonnes
probabilités de dissuader la répétition du manquement. C'est une appréciation
qu'il va faire. Et, dans certains cas, ça pourrait amener à dire, bien, à
choisir d'aller en enquête à la place parce qu'on pense que ce n'est pas
suffisant. Donc, oui, ça fait partie de... une des... lorsqu'on émet une
sanction administrative, il faut que le directeur ait la conviction que ça va atteindre
un des deux objectifs principaux, dissuader la répétition du manquement,
notamment.
Mme Melançon : Donc, si je
comprends toujours bien, on y va avec l'objectif et, à un moment donné, s'il y
a eu répétition. Par exemple, là, disons qu'on a devant nous, là, une
entreprise qui est réfractaire, là, au ministère de l'Environnement, puis il y
en a, on le sait qu'elles existent, puis qui ont une première sanction
administrative, puis une deuxième sanction administrative parce qu'il y a
répétition, et une troisième... Bien, là, à ce moment-là, si à chaque fois on a
été capable de cumuler de la preuve, parce que, pour pouvoir aller avec la
sanction, ça nous prend quand même des preuves, on est capable de cumuler de la
preuve qui peut nous amener par la suite à l'enquête?
M. Rousseau
(Michel) :Oui, ça peut amener enquête.
Puis je dirais que c'est une des raisons, là, le scénario que vous amenez, pour
rajouter les avis d'exécution. En fait, c'est ce qu'on se rend compte.
Plusieurs, en ayant une sanction, vont réagir, puis ils vont se corriger, puis
vont comprendre qu'à l'avenir ils n'en veulent pas d'autres. Mais l'avis d'exécution
pourrait permettre, pour quelqu'un qui, malgré une sanction, n'a pas agi, avant
de retourner en enquête ou même une ordonnance, d'avoir un avis d'exécution
puis lui dire : Bon, bien, tu dois te corriger. Et, s'il ne se corrige
pas, bien, là, il est en infraction non seulement avec l'article de base, mais
aussi avec le fait de ne pas respecter l'avis d'exécution. Donc, c'est
vraiment... c'est dans cet esprit là que ça a été ajouté, pour avoir... comblé
ce vide-là. Mais oui, il y a des cas qui, lorsqu'ils se multiplient, se
ramassent aussi en enquête. Mais l'enquête, tu sais, il faut rappeler que c'est
des enquêteurs, des procureurs, ultimement, un juge, donc c'est un système qui
est quand même assez lourd, il faut le dire, qui mène à des amendes plus
élevées. Donc, d'avoir un outil plus agile, comme des avis d'exécution, ça va
permettre d'éviter... on pense que la répétition de SAP, là, va... dans
plusieurs cas, ça va se corriger.
Mme Melançon : On ne peut pas
cumuler les SAP, ça, je le comprends, mais on peut cumuler la preuve.
M. Rousseau
(Michel) :Oui, mais la même journée, on
ne peut pas avoir... mais pour plusieurs journées, on peut avoir des SAP.
M. Charette : Juste pour
dire, complément d'information, parce que Monsieur Rousseau est l'incarnation
même de la maîtrise du dossier, mais l'article précise quand même pour une même
journée, donc si l'infraction est répétée le lendemain, il peut y avoir une
nouvelle sanction. Donc, l'article 21, c'est réellement dire : Il y a un
constat qui est fait une journée x, et on va déterminer la sanction pour cette
journée-là, mais s'il y a répétition dès le lendemain, s'il y a mauvaise foi
dès le surlendemain... c'est là où l'article précise bien, là, que c'est dans
une journée, on évalue le portrait, on sanctionne en fonction du portrait de la
journée x, mais si la faute est répétée dès le lendemain, ça ouvre la
possibilité de sanctionner de nouveau.
Mme Melançon : Bien, merci,
merci de cet ajout. C'est vrai, je n'avais pas vu survenu le même jour.
Cependant, s'il y a un bris, je ne sais pas, là, je n'ai pas d'exemple, comme
monsieur Rousseau, qui me vienne aussi facilement en tête, mais si c'est un
bris qui peut prendre quelques jours en réparation, là, j'imagine que c'est
laissé au bon vouloir, à la bonne compréhension du directeur de dire :
Bien, là, ça se peut, là, qu'on ait deux ou trois jours de déversement, prenons
l'exemple malheureux d'un déversement dans un cours d'eau, mais on va y aller
simplement avec une sanction administrative à ce moment-là ou, si on est en
infraction, on l'applique au jour le jour?
M. Rousseau
(Michel) :Dans la pratique, que ce soit
en situation d'urgence ou encore d'inspection, le premier objectif de l'inspecteur
qui se présente... puis en urgence, quand il y a des déversements, c'est de
corriger la situation. Donc, souvent, ça va être la première chose qui va être
demandée et la sanction va venir par après. Puis il n'y a pas... dans la mesure
où la personne...
M. Rousseau ...il veut corriger la
situation, mais qu'il y a des faits qui fait que ça peut prendre deux jours ou
trois jours, dans la pratique, il n'y aura pas trois sanctions pour trois
jours, parce que ce n'est pas nécessaire pour atteindre l'objectif qu'on veut,
c'est-à-dire d'éviter la répétition du manquement, par exemple. Donc, ça ne
sera pas le cas. Mais s'il arrivait que quelqu'un sciemment... ça fait trois
fois qu'on fait les inspections dans le même mois puis c'est toujours le
même... et, oui, il pourrait y arriver... Mais, en général, on va autour d'une
sanction, mais on va utiliser plus des outils... mais, comme l'avis
d'exécution, comme l'ordonnance, pour l'obliger à corriger, que de cumuler les
sanctions administratives. Dans le concret, c'est comme ça que ça se passe.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, si ça vous convient,
compte tenu de l'heure, on arrêterait les discussions maintenant. Et donc je
vous remercie de votre collaboration. Et la commission ajourne ses travaux,
sine die...
(Suspension de la séance à 12 h 06)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 09)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît. La Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois en
matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion
responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du Plan pour
une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, la discussion portait sur l'article 21 de la loi édictée à l'article
1 du projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la
députée de Verdun.
• (15 h 10) •
Mme Melançon : Merci, Mme la Présidente.
Heureuse de vous retrouver. Alors, oui, en effet, nous étions à l'article 21,
et je demandais donc, à ce moment-là, au sous-ministre, si, dans le fond, les
sanctions étaient en fonction des objectifs...
Mme Melançon : ...fixé à
l'article 20, parce que ce qu'on apprenait à l'intérieur de l'article 21, dans
le fond, c'était qu'il ne peut pas y avoir un cumul des sanctions
administratives pécuniaires à l'égard d'une même personne en raison d'un
manquement à une même disposition survenue le même jour et fondée sur les mêmes
faits. Le sous-ministre nous disait, en effet, là, qu'on s'était doté justement
d'avis d'exécution, justement, pour pouvoir nous donner des poignées
supplémentaires.
Et là où je m'en allais, dans le fond,
c'était de savoir, est-ce qu'on va... s'il y a plusieurs possibilités pour la
sanction administrative pécuniaire, est-ce qu'on va aller à la plus chère dès
le départ ou est-ce qu'on va y aller avec la minimale? Donc, dans le fond,
c'était un peu ça, là, tout à l'heure, ma question. Le sous-ministre avait
commencé, mais à cause de l'heure, là, on a été arrêtés dans les travaux.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le sous-ministre.
M. Rousseau
(Michel) :Bien, en fait, je dirais, il y
a deux principaux critères. Effectivement, la plus chère ou celle qui est la
plus chère est toujours reliée à la conséquence plus importante. Donc, souvent,
c'est celle-là qu'on va tenter de sanctionner. Mais il y a aussi l'obligation
d'analyser comme il faut le dossier puis la preuve qui est présentée. Donc, si
la prépondérance de preuve est plus au niveau d'une sanction qui serait un
petit peu moins chère, mais pour laquelle le constat est clair et que les
risques de contestation sont moindres, bien, c'est possible qu'on aille vers
celle-là aussi. Donc, c'est ces deux critères là mis ensemble, la prépondérance
de preuves et la gravité. Mais, généralement, oui, ça va être la plus élevée
des deux.
Mme Melançon : Donc, dans le
cas où le constat est clair puis la prépondérance aussi, bien, on va aller avec
le plus cher, même si c'est une première infraction.
M. Rousseau
(Michel) :Oui. Oui. Par contre, il n'y
aura pas de sanction si ce n'est pas évalué à modéré. Il faut se rappeler que
ce qui déclenche la sanction, sur les, je vais dire, 4000 avis de
non-conformité qui sont émis... il y a 500 sanctions administratives, il y en a
plusieurs qui ne vont pas en sanctions administratives parce que c'est
considéré mineur. Et il y a des mineures avec facteur aggravant, c'est quand ça
fait plusieurs fois que ça arrive. Donc, quelqu'un que c'est la première fois
que ça arrive et que sa conséquence n'est pas un niveau très élevé, que c'est
un manquement mais qu'il n'y a pas une grande conséquence sur l'environnement,
il y a de bonnes chances qu'il n'y ait pas de sanction administrative aussi.
Donc, c'est ça.
Mme Melançon : Et tout à
l'heure le sous-ministre nous parlait, justement, là, des circonstances dans
lesquelles le recours pénal sera priorisé, partant de modéré jusqu'à grave. La
répétition est donc un facteur aggravant?
M. Rousseau
(Michel) :Oui, le facteur de répétition
est un facteur aggravant. Puis, en plus, lorsqu'on tombe dans le pénal, il y a
d'autres articles, là, que je ne connais pas par cœur, mais sûrement que Me
Grignon les connaît, qui sont des articles qui obligent le juge à considérer,
lorsqu'il y a récidive, la possibilité de doubler ou de tripler les amendes.
Donc, si, par exemple, quelqu'un est déjà passé au pénal, il repasse une
deuxième fois, pour la même infraction, l'amende va être plus élevée.
Au niveau des SAP, la répétition du
manquement, c'est ce qui va parfois faire la différence entre l'avis de
non-conformité ou une sanction administrative, parfois, ça va être la
répétition. Si on a un cas qui est dit mineur, c'est-à-dire quelqu'un n'a pas
fournir tel rapport, bon, fournir un rapport, c'est souvent considéré comme
mineur, dans un premier temps, mais si ça fait plusieurs fois qu'il ne fournit
pas le même rapport, qu'il a fait d'autres manquements sur d'autres choses,
bien là, c'est des facteurs aggravants qui vont faire qu'on va y aller avec une
sanction administrative. Donc, il y a deux éléments qui font que la répétition
peut être sanctionnée davantage, soit au niveau des SAP ou au niveau des
amendes. Et à ce moment-là, les amendes, c'est prévu clairement dans la loi
puis ça doit être apprécié par le juge.
Mme Melançon : Est-ce que
c'est la même chose, parce que lors du breffage technique, Mme la Présidente,
on a eu... on a quand même eu des tableaux, là, dans lesquels on voyait
l'harmonisation des amendes dans les lois sectorielles. Ce dont... Ce à quoi se
réfère le sous-ministre, actuellement, est-ce que c'est à ces tableaux-là,
parce que je pense qu'on y vient un peu plus loin, là, où on va voir
l'augmentation quand même des montants, une augmentation assez importante? Mais
à partir du moment où... puis là, probablement, je ne suis pas dans le bon,
mais ce n'est pas grave, l'exemple est bon quand même, à partir du moment où l'amende
minimale...
Mme Melançon : ...de x
montant, puis on l'a augmenté, le juge peut... puis si, par exemple, ce qui est
proposé, c'est d'aller avec le maximum de l'amende, est-ce que le juge peut,
encore une fois, doubler, voire même tripler cette amende-là?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, deux choses, au niveau de
la Loi sur la qualité, l'environnement, les amendes ont été ajustées à la
hausse, donc l'amende minimale, en 2011-2012, dans les règlements aussi, a été
ajustée à la hausse. Une des choses que le projet de loi va faire, on va le
voir, c'est qu'il va hausser l'amende pour les pesticides, la Loi sur la
sécurité des barrages, des lois pour lesquelles l'ajustement du montant n'avait
pas été fait. Donc, ça, une fois ça dit, on va le voir plus tard, mais les
amendes vont augmenter pas nécessairement au niveau... de l'environnement parce
qu'elle est à jour là-dessus. Après ça, quand vient le temps d'imposer
l'amende, c'est le procureur qui décide du montant qu'il va demander. Ça
commence toujours par le minimum, mais il peut décider de demander un peu plus,
et honnêtement, c'est assez rare qu'il va demander le maximum en partant. Mais
s'il demande, par exemple, 50 000 de plus que le minimum, 80 000, il peut aussi
évoquer... le procureur va dire : À cause de tels facteurs aggravants, je
pense qu'il mérite plus, et là, le juge doit le considérer, mais il pourrait
décider de laisser ça au minimum ou pas. Par contre, s'il y a eu récidive, bien
là, l'article de loi est clair là-dessus.
Donc, c'est vraiment deux choses, il y a
les lois qu'on va regarder pour laquelle l'amende minimum devait être augmentée
parce qu'elle n'est pas à jour. Et, après ça, le mécanisme d'augmenter l'amende
avec des facteurs aggravants, bien, c'est le mécanisme qui est prévu dans la
loi pour... puis ça va s'appliquer à toutes les lois aussi, là.
Mme Melançon : Et c'est
plutôt déterminé par le juge ou par le procureur.
M. Rousseau
(Michel) :Toutes les amendes pénales,
ultimement, c'est le juge qui a le dernier mot là-dessus. Le procureur... nous,
le rapport d'enquête est remis au procureur puis le procureur décide,
lui : Est- ce que je demande le minimum? Il est obligé de demander, au
moins, le minimum, ou est-ce que je demande un peu plus, je le justifie puis, après
ça, c'est le juge qui apprécie tout ça, le juge pourrait donner plus. Donc,
c'est comme ça que ça se passe au niveau des amendes. Au niveau des sanctions,
bien là, c'est différent, parce que le montant est fixe, le gestionnaire doit
s'en tenir au montant qui est là. C'est deux mécanismes très différents, là.
Mme Melançon : Merci. Ça va,
pour le moment, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. Bonjour, membre de la commission. Donc, très content de
pouvoir rejoindre ma collègue la députée de Verdun et tous les membres de la
commission, évidemment, pour cette étude détaillée dans le cadre de ce projet
de loi. Sur l'article 21, Mme la Présidente, j'aimerais poursuivre dans la
foulée la dernière question de ma collègue la députée de Verdun, les sanctions,
comment ça fonctionne pour les sanctions, c'est-à-dire, une fois que la
personne désignée donne une sanction, cette sanction-là peut être contestée ou,
du moins, c'est... comment ça fonctionne, M. le sous-ministre?
M. Rousseau
(Michel) :La sanction administrative est
signifiée par un avis de réclamation, la personne est informée qu'elle peut la
contester au bureau de réexamen, le bureau de réexamen qui est un bureau
indépendant qui relève directement du sous-ministre, qui peut... à ce
moment-là, revoit le dossier et juge si la décision qui a été prise par le
directeur est adéquate. Et, si c'est le cas, bien, il va confirmer la sanction,
il va informer l'entreprise de la personne, et la personne peut toujours, après
ça, contester encore devant le TAQ, le tribunal administratif, en fait, la
décision du ministère et celle du bureau de réexamen si jamais les deux ont
confirmé la sanction administrative. Donc, il y a quand même un bon filet, là,
pour que la personne morale puisse faire valoir son point à deux instances qui
sont indépendantes des gens de mon équipe qui émettent des sanctions. Donc
c'est des gens qui regardent ça avec un regard objectif puis distant des
opérations.
M. Benjamin : Merci. Dans
l'article qu'on a devant nous, au deuxième paragraphe, deuxième ligne, on parle
d'un manquement et même une disposition survenue le même jour et fondée sur les
mêmes faits. J'ai vu... j'ai bien lu les commentaires, mais j'aimerais
peut-être que, M. le ministre, je ne sais pas si vous pouvez peut-être
m'expliquer, en fait, c'est surtout sur «survenu le même jour» que j'aimerais
bien comprendre.
• (15 h 20) •
M. Charette : J'ai eu
l'occasion d'élaborer, ce matin, sur cet aspect-là, peut-être mentionner au
collègue qu'à partir... en fait, à l'article 26, on va aussi préciser la règle
de l'infraction distincte chaque jour. Effectivement, une infraction qui est
commise un jour x ne peut pas faire l'objet d'un cumul de sanctions. Mais dès
le jour suivant, c'est un autre jour, et là, il y a possibilité de poursuite de
nouveau si jamais...
M. Charette : ...La
situation n'était pas en voie d'être corrigée. Et à l'article 26, on y
revient, là, pour préciser la règle, encore une fois, de l'infraction distincte
pour chaque journée différente.
M. Benjamin : Merci.
Donc, est-ce que je dois comprendre, donc, à partir de ce que vous venez de me
dire, M. le ministre, qu'une infraction commise, peu importe le type
d'infraction, c'est-à-dire que ce soit un cas urgent ou pas, on ne peut pas...
la personne désignée ne peut pas constater de récidive le même jour, c'est ça?
M. Charette : Le
sous-ministre adjoint l'avait bien expliqué ce matin. À partir du moment où il
y a une infraction qui pourrait faire l'objet de différentes sanctions, on va
déterminer laquelle est la plus représentative de l'infraction commise, on va
déterminer laquelle est supportée par la preuve la plus probante, et c'est
cette infraction-là qui sera signifiée. Et le lendemain, bien, c'est un nouveau
jour avec la possibilité d'une nouvelle sanction s'il n'y avait pas un
processus de correction d'entamé.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Simplement
pour savoir, parce que dans le commentaire, dans le deuxième paragraphe, là, on
indique, dans le fond, que la personne désignée par le ministre devra choisir
celle qui est la plus appropriée compte tenu des circonstances et des objectifs
poursuivis par ces sanctions. Une fois qu'on a compris ça, et à la lecture de
ce qui est dit depuis le début de l'étude ici, j'aimerais connaître le
processus d'une personne qui serait... bien, qui voudrait aller en appel, dans
le fond. Est-ce qu'on peut juste connaître comment est-ce qu'on peut... comment
une entreprise qui ne serait pas d'accord avec une sanction administrative
pécuniaire, là... comment c'est fait actuellement à l'intérieur du ministère?
Et comme on laisse ça un peu... Oui, on a les objectifs, mais, oui, il y a les
facteurs aggravants. Je trouve qu'il y a un peu de liberté, là, dans tout ça,
mais je comprends le pourquoi, là, je tiens à le mentionner. Mais il doit y
avoir un processus d'appel pour quelqu'un qui ne serait pas d'accord avec la
sanction administrative pécuniaire. Et comme on comprend ici la volonté du
législateur, si on ne l'indique pas directement, là, en disant que la sanction
est déterminée selon ce qu'elle estime le plus approprié, là, moi, c'est sur
l'estimation où je trouve qu'on est un peu lousse. Je vais le dire comme ça.
J'imagine que c'est écrit comme ça ailleurs aussi, là. Peut-être est-ce qu'on
pourrait me conforter dans tout ça? Et j'aimerais connaître le processus
d'appel, s'il vous plaît.
M. Rousseau
(Michel) :...la sanction administrative
est mise dans l'avis de réclamation, il y a un paragraphe, là, que j'ai sous
les yeux, là, qui... puis on pourrait aussi vous faire parvenir une sanction
administrative type, là, dénominalisée, vous allez voir, là-dedans, c'est écrit
clairement le réexamen de la décision. On explique que les gens peuvent faire
une demande de réexamen, qu'ils ont 30 jours pour le faire. Il y a un lien
directement sur le formulaire pour faire la demande, il y a un lien courriel et
les coordonnées du bureau de réexamen. Et on explique aussi qu'il peut
éventuellement contester devant le tribunal administratif et on donne le numéro
du bureau de réexamen. Donc, dès que la personne a cette... peut rapidement
contacter le bureau de réexamen, si elle n'est pas à l'aise avec le formulaire
ou quoi que ce soit pour faire sa demande, et dès que la demande est faite, le
bureau de réexamen considère que le 30 jours est respecté.
Et là se déclenche le processus de
révision qui, dans le fond, est très indépendant. Donc, les gens du bureau de
réexamen vont entendre les arguments de la personne morale, personne physique.
Ils vont vérifier auprès de la région, s'ils veulent vérifier des choses, parce
qu'ils ont tout le dossier entre les mains, et ils vont rendre une décision
ensuite, puis ils vont nous en informer, et ils vont informer aussi le
demandeur. Donc, ça, c'est pour la partie bureau de réexamen.
Je dirais, quand même, c'est quand même utilisé
beaucoup, là, je vous dirais... des chiffres en tête, là, mais on a frôlé le...
Tu sais, c'est gratuit, donc il y a beaucoup de gens qui demandent cette
révision-là. Avec le temps, aussi, puis les décisions qui sont prises, les gens
comprennent, aussi, qu'il y a certains arguments qui, malheureusement, n'auront
jamais d'écoute au bureau de réexamen, donc ils finissent par ne plus faire de
demande pour ça. Je vais vous donner un exemple : quelqu'un qui s'est
corrigé entre-temps, bien, ce n'est pas un argument pour annuler la sanction
administrative. Donc, au début, on avait beaucoup de ces arguments-là, je dis
«on», là, au bureau de réexamen, mais par les décisions qui se sont accumulées
disant : Non, ce n'est pas un argument, bien, les gens ne feront plus de
demande de réexamen là-dessus. Donc, c'est vraiment ça, le processus, donc tout
le long, là, la personne qui...
M. Rousseau
(Michel) : ...sa sanction peut clairement faire valoir son
point, en commençant par le bureau de réexamen puis ensuite, s'il n'est pas à
l'aise avec la décision, il peut aller au tribunal administratif, ce qui se
fait aussi dans certains dossiers, là. Et tout ça est très clair - excusez -
dans l'avis de réclamation, là... Puis l'avis de réclamation, pour finir, le
libellé a été, j'ai envie de dire, testé dans les tribunaux, puis, entre
guillemets, sanctionné par le tribunal administratif qui confirme, autant pour
l'avis de non-conformité que l'avis de réclamation, que ça respecte les règles
de justice administrative normales. Parce que, lorsqu'on émet une sanction à
quelqu'un, il faut lui donner certaines informations. Donc, on est contents de
savoir maintenant que nos libellés ont passé le test du tribunal administratif,
là, des tribunaux.
Mme Melançon : Très
bien. Donc, j'irai en trois temps, si vous me permettez, Mme la Présidente.
D'abord, je pense que ce serait intéressant, en effet, de recevoir l'exemple
d'avis de réclamation, dont parlait le sous-ministre, pour la commission. Je
pense que ça va nous éclairer. Je pense que c'est une bonne idée. Ça, c'était
premièrement.
Deuxièmement, le bureau de réexamen,
est-ce que c'est au tribunal administratif? Est-ce que c'est ce que je
comprends? Ou c'est, dans un premier temps, le bureau de réexamen, il est où,
pour aller au tribunal administratif?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, le bureau de réexamen
relève directement du sous-ministre du ministère de l'Environnement, comme dans
tous les autres bureaux de réexamen qui existent, je dirais, au gouvernement
dans différents ministères. C'est lorsqu'on a... je dis «on», encore une fois,
puis c'est vrai que ça exclut la personne qui parle parce que je n'ai pas eu à
travailler sur le bureau de réexamen compte tenu que c'est... Mais, lorsque la
sous-ministre de l'époque a créé ce bureau-là, le modèle qui existait ailleurs
a été pris. Donc, c'est des gens qui relèvent directement du bureau du
sous-ministre.
Et le tribunal administratif, bien là,
c'est un tribunal en soi qui entend les causes en environnement. Toutes les
décisions qui peuvent être prises comme celle-là, ou encore un refus d'émettre
une autorisation, tout ça, c'est des décisions qui peuvent aller au tribunal
administratif. Et là il y a des commissaires, et c'est des juges administratifs
qui sont là.
Donc, eux, c'est vraiment un bureau qui ne
relève pas du ministère de l'Environnement, mais le bureau de réexamen relève
du sous-ministre directement.
Mme Melançon : Juste
pour bien m'expliquer, là, dans le fond, c'est au bureau du sous-ministre de
l'Environnement, bureau de réexamen. Si quelqu'un, si une entreprise, par
exemple, veut aller au bureau de réexamen, est-ce qu'il aura accès à tout son
dossier à ce moment-là?
M. Rousseau
(Michel) :Oui. À ce moment-là, il peut
faire une demande pour avoir accès à l'ensemble de son dossier. Il arrive que
ça doit passer par la loi d'accès, mais dès que la personne a fait sa demande
de réexamen, elle est considérée reçue. Donc, après ça, il y a le temps
d'obtenir l'ensemble de son dossier. La mécanique fine, comme je ne travaille
pas à ce bureau-là, je vous dirais, je ne l'ai pas en détail, là. Mais c'est
sûr que c'est une préoccupation des réexaminateurs chez nous, que jamais ils ne
vont prendre une décision sans qu'il y ait eu toute l'information, mais sans
que l'autre partie aussi n'ait pas eu l'information. Donc, c'est sûr et certain
que cette information est là. Il y a... Souvent, c'est une demande d'accès qui
va être faite, mais leur droit est préservé dès qu'ils font la demande de
réexamen, là.
Mme Melançon : Bien là,
justement, là, qu'est-ce qui fait... Là, je m'excuse parce que je vous pose la
question, parce c'est vous qui êtes devant nous aujourd'hui, puis, s'il faut
aller chercher la réponse, je nous invite à... puis j'imagine que l'armée, du
côté du ministère de l'Environnement, là, est à l'écoute. Mais le bureau de
réexamen, là vous me dites : C'est le bureau... Dans le fond, tout ça se
passe à l'intérieur du ministère de l'Environnement. Vous me dites, parfois, il
faut passer par la loi d'accès à l'information. Qu'est-ce qui fait qu'on doive
passer ou non par la loi d'accès à l'information?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, je dirais que, dès qu'ils
veulent plus que les documents qu'ils ont pu obtenir, c'est-à-dire l'avis de
non-conformité, l'avis de réclamation. Parfois aussi les entreprises ont déjà,
par demande d'accès, obtenu un rapport d'inspection. Il y a des documents
qu'ils peuvent eux-mêmes avoir fournis qu'ils ont déjà. Mais je dirais, de
façon générale, s'ils veulent un dossier complet, ils vont passer
nécessairement par la demande d'accès. C'est la mécanique qui est utilisée par
le bureau de réexamen, là, systématiquement. Mais, souvent, les entreprises ont
déjà un dossier de monté parce qu'ils ont eu un avis de non-conformité puis ça
se peut que, cet avis-là, ils l'ont eu voilà deux mois puis qu'ils ont eu...
ils ont demandé une copie du rapport d'inspection, donc ça dépend vraiment de
ce qu'ils ont entre les mains. Mais, par demande d'accès, ils vont avoir accès
à ce qu'ils ont besoin dans les règles de l'accès, évidemment, en enlevant le
nominatif, ces choses-là.
Mme Melançon : Et on...
M. Rousseau
(Michel) : Juste finir.
• (15 h 30) •
Mme Melançon : Oui,
pardon.
M. Rousseau
(Michel) :C'est les demandes qui sont...
15 h 30 (version non révisée)
M. Rousseau
(Michel) :...aussi des demandes d'accès
pour... la collègue qui est à l'accès... ils en ont, vous vous rappelez
probablement, là, on parle de plus de 11.000, demandes d'accès par année au
ministère. Donc, c'est énorme. Mais il y a des demandes comme celles-là qui
sont priorisées, justement, donc, en bon français, ça ne traîne pas.
Mme Melançon : Bien, c'est
exactement là où je m'en allais, donc vous m'avez coupé l'herbe sous le pied,
mais c'est parfait ainsi, là, parce que, dans le fond, parfois, on a le 21
jours, là, pour répondre, puis là, tout à l'heure, on parlait du 30 jours pour
pouvoir aller, donc je voulais juste m'assurer que les demandes d'accès
pouvaient être priorisées lorsqu'on veut aller au bureau de réexamen. Et pouvez-vous
simplement me réexpliquer, parce que vous l'avez dit au départ, là, mais qu'est-ce
qui fait que ça s'en va au Tribunal administratif?
M. Rousseau
(Michel) :C'est vraiment si la décision
du bureau de réexamen ne fait pas l'affaire de la personne morale ou personne
physique qui a fait valoir son point. Malgré tout, le bureau de réexamen
maintient la sanction, confirme que ce qu'on a fait est correct puis il y a une
décision, là, qui est quand même assez étoffée, là, de quelques pages qui fait
valoir tous les arguments, bien, ils peuvent décider qu'ils vont continuer,
parce que, je veux dire, un peu comme n'importe quel principe de tribunaux,
puis d'aller faire une étape de plus au tribunal administratif. Et à ce moment-là,
bien, la décision qui est contestée, en gros, c'est la décision du bureau de
réexamen parce que c'est la dernière, là. Et le Tribunal administratif va
entendre les parties puis il va faire son évaluation. C'est possible qu'il
renverse la décision du bureau de réexamen, comme c'est possible qu'il la
confirme, comme tout tribunal de type appel, si on peut dire.
Mme Melançon : Dans le fond,
le TAQ devient la Cour suprême, là, pour le SAP comme ça. Est-ce que vous avez
une idée, en chiffre, de combien de ces avis-là qui passent vers le bureau de
réexamen s'en vont vers le TAQ? Est-ce que c'est un gros pourcentage ou ce n'est
que quelques cas?
M. Rousseau
(Michel) :J'ai eu les chiffres il n'y a
pas longtemps. Je ne l'ai pas sous les yeux. Si vous me donnez quelques minutes,
je vais les avoir.
Mme Melançon : Bien sûr.
Quand vous l'aurez, là. Je pense qu'on peut le prendre simplement, comme ça, en
avis. Parce que vous le disiez tout à l'heure, M. le sous-ministre, il n'y a
pas beaucoup de gens qui sont heureux de recevoir une sanction administrative
pécuniaire comme ça. Donc, j'imagine qu'il y en a qui veulent aller un peu plus
loin. Ah! vous l'avez. Allez-y donc.
M. Rousseau
(Michel) :Donc, on part d'une sanction
administrative émise par les directeurs chez nous. Il y en a 34%, donc le
tiers, en moyenne, qui vont être contestées au bureau de réexamen. Donc, le
tiers de ces demandes vont être envoyées au bureau de réexamen. Sur sur 500
sanctions administratives, en moyenne, bien, il y en a 170, à peu près, 175 qui
vont être envoyées au bureau de réexamen. Parmi toutes les décisions qui sont
prises par le bureau de réexamen, parce que sur ces 175 là, il y a un autre...
c'est la règle du tiers, là, il y a un autre tiers qui va être envoyé au TAQ
pour contestation. Donc, c'est à peu près... c'est moyenne qu'on me donne, là,
évidemment, là, c'est la moyenne actuelle depuis quelques années. Ça se tient,
quand même, ça se maintient quand même pas mal. Donc, le tiers de nos sanctions
vont être contestées au bureau de réexamen et le tiers des décisions du bureau
d'examen vont être contestées au TAQ.
Mme Melançon : Et comme on
est dans quelque chose de complètement nouveau, avec l'avis d'exécution, parce
que ça, donc, à l'article 17, c'est totalement nouveau, là, ce que nous avons
adopté la semaine dernière, je crois, ou c'était ce matin, là moi-même, je m'y
perds... donc, avec l'avis d'exécution... Est-ce qu'on pense qu'on va avoir
plus de cas qui seront amenés à cause de l'avis d'exécution? Et, si oui, je me
rappelle que la semaine dernière, là, on était capable de dire : Bien,
environ x nombre, parce que je veux continuer à faire la règle du tiers pour
aussi m'assurer, parce que le Tribunal administratif n'est pas sous l'égide du
ministre de l'Environnement et... Juste pour nous assurer que le flot
supplémentaire puisse être pris par le tribunal.
M. Rousseau
(Michel) :Donc, l'avis d'exécution, là,
qui était l'article 17, je pense qu'il a été suspendu, là. On parlait d'une
centaine par année. Évidemment, là, quand on commence avec des nouveaux outils
comme ça, on y va au meilleur de notre expérience. On peut penser que la
première année, ça va faire comme ça a fait pour les sanctions, c'est-à-dire qu'il
va y avoir plus de demandes de contestation jusqu'à tant qu'il y ait une
certaine jurisprudence qui s'établisse puis que les gens réalisent qu'il y a
des arguments pour contester qui ne tiennent pas.
La règle du tiers risque de s'appliquer
dans un régime... en tout cas, si j'avais un chiffre à donner, personnellement,
j'irais avec la règle du tiers. Les gens du bureau de réexamen savent que ça s'en
vient, ça, pour eux, ça ne pose pas d'enjeu...
M. Rousseau
(Michel) :...et ils ont des liens,
justement, avec le Tribunal administratif. On avait fait aussi cet exercice-là
avec le tribunal administratif, à l'époque, pour lui dire : Bien là, il va
y avoir des SAP qui vont être contestées, donc c'est... Et j'ai envie de dire,
là... puis je ne travaille pas au Tribunal administratif, mais les
vérifications qu'on a faites, ça ne pose pas de problème de volume, alors que,
quand on a introduit les sanctions, c'était quand même plus important. Puis le
bureau de réexamen, c'est une des raisons pourquoi, aussi, on y tenait, parce
que, sinon, tous les dossiers auraient été directement au TAQ, ce qui aurait
été, à mon avis, une mauvaise façon d'utiliser l'administration publique, là.
Donc, on peut penser que la règle du tiers va s'appliquer encore une fois, là,
dans ça. Mais pour la capacité de recevoir, ça, je n'aurais pas d'inquiétude.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Jonquière, aviez-vous une intervention? Non?
M. Gaudreault : ...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention à
l'article 21... Oui, M. le ministre.
M. Charette : Pour le
bénéfice du collègue de Jonquière, ce matin, on a déposé les documents
d'information qui avaient été demandés la semaine dernière, le tableau qui
explique le cheminement, le processus décisionnel. Donc, juste pour informer le
collègue que c'est maintenant à la disposition de tous.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
l'article 21 est adopté. M. le ministre, l'article 22, s'il vous
plaît.
M. Charette : Oui.
Alors, en vous précisant, Mme la Présidente, qu'il y aura un dépôt
d'amendement, qui est déjà disponible aussi pour les collègues. Donc,
article 22. Une sanction administrative pécuniaire d'un montant de
500 dollars dans le cas d'une personne physique ou de
2 500 dollars dans les autres cas peut être imposée à quiconque
empêche un inspecteur, un enquêteur pénal, toute personne chargée de l'assister
ou de l'accompagner ou toute personne autorisée par le ministre, en vertu du
deuxième alinéa de l'article 4 ou du premier alinéa de l'article 17,
d'exercer les pouvoirs qui lui sont conférés par la présente loi ou les lois
concernées, lui nuit ou néglige d'obéir à tout ordre qu'une telle personne peut
donner en vertu de la présente loi ou des lois concernées.
Le commentaire. L'article 22 prévoit
la sanction administrative pécuniaire qui peut être imposée dans les cas qui y
sont énumérés. La gravité correspond à la catégorie C du cadre général
d'application diffusé sur Internet.
Et je ferais la lecture de l'amendement,
si vous me permettez. Merci. Donc, ce serait de : Remplacer
l'article 22 de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, proposé par
l'article 1 du projet de loi, par le suivant :
«22. Une sanction administrative pécuniaire,
d'un montant de 500 dollars dans le cas d'une personne physique, ou de
2 500 dollars dans les autres cas, peut être imposée à quiconque
empêche l'une des personnes énumérées ci-après d'exercer les pouvoirs qui lui
sont conférés par la présente loi ou les lois concernées, lui nuit ou néglige
d'obéir à tout ordre qu'une telle personne peut donner en vertu de la présente
loi ou des lois concernées :
«1) un inspecteur, un enquêteur pénal ou
toute personne chargée de les assister ou de les accompagner;
«2) toute personne autorisée par le
ministre en vertu du deuxième alinéa de l'article 4 ou désignée par le
ministre en vertu du premier alinéa de l'article 17;
«3) toute personne autorisée par le
ministre à exécuter des travaux en vertu d'une disposition de la présente loi
ou des lois concernées.».
Le commentaire. Cet article... Cet
amendement, plutôt, en est un de concordance avec le pouvoir proposé par le
nouvel article 18.1. Il vise à prévoir une sanction pour les personnes qui
ne collaborent pas avec les personnes tenues de réaliser des travaux au nom du
ministre.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Commentaires? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : J'essaie
simplement de comprendre, là. Parce qu'à l'article 22, avant l'amendement,
là, dans le commentaire, «l'article 22 prévoit la sanction administrative
pécuniaire qui peut être imposée dans les cas qui y sont énumérés. La gravité
correspond à la catégorie C.» Mais là, on n'aura plus de catégorie, on se
comprend bien? Et le commentaire existait malgré le fait que nous ayons déjà, à
l'article 20, décidé de ne plus avoir de catégories. Je veux juste essayer
de comprendre, là, pourquoi.
• (15 h 40) •
Mme Grignon (Karine) : En
fait, les catégories vont demeurer. Les cadres actuels vont demeurer
applicables tant et aussi longtemps qu'ils ne seront pas remplacés par un
nouveau cadre...
Mme Grignon (Karine) : ...et
les catégories, en fait, servent d'éléments subjectifs que vous parliez tout à
l'heure, là, servent à déterminer, quand on rédige la loi ou règlement, à venir
catégoriser c'est quelle... quelle est la bonne sanction applicable, donc quel
est le montant qu'on doit fixer à l'intérieur de la loi ou du règlement. Donc,
il faut quand même y avoir des balises qui vont être déterminées, là, fort
probablement maintenant dans un document peut être plus administratif, là, qui
va être en dehors du cadre dans un avenir ultérieur parce que le cadre actuel
va demeurer en vigueur, probablement. Donc, les catégories demeurent
applicables.
Mme Melançon : Tant et aussi
longtemps qu'ils ne seront pas remplacés, comme on le disait tout à l'heure,
parce qu'on ne peut pas ne pas avoir de cadre général, ça, j'ai bien compris,
et donc... et lorsqu'il y aura un nouveau cadre général, on reverra si ça
s'appelle encore catégorie C ou si on n'y va plus avec les catégories A, B, C,
D jusqu'à E, là, je crois, de mémoire, tout à l'heure, c'est ce qu'on se
disait.
Le montant, là... ici, on marque :
Une sanction administrative pécuniaire d'un montant de 500$, dans le cas d'une
personne physique ou de 2500$ dans les autres cas, peut être imposée à
quiconque empêche l'une des personnes énumérées ci-après d'exercer le pouvoir
qui lui sont conférés par les présentes lois bla bla bla. Est-ce que ces
montants-là sont similaires à ce que nous avions préalablement quand il y
avait, par exemple, quelqu'un qui ne voulait pas, pour une raison X, Y ou Z,
là, laisser entrer un représentant de l'État sur un terrain?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
en fait, c'est les mêmes catégories, donc autant pour les infractions. Donc, la
catégorisation actuelle sert autant pour les sanctions pécuniaires que pour les
infractions. Donc, il y avait actuellement une infraction, notamment dans la
Loi sur la qualité de l'environnement, pour l'entrave au travail d'un
inspecteur. Et c'était la catégorie C, effectivement, qui était prévue à la
LQE, avec les mêmes montants, là, que vous voyez là.
Mme Melançon : Avec les mêmes
montants.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
pour la... c'est les mêmes montants qui correspondent à la catégorie C, là, à
l'intérieur de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Mme Melançon : Parfait. Et je
me posais simplement la question, parce que le premièrement, c'est : Un
inspecteur, un enquêteur pénal ou toute personne chargée pour les assister ou
les accompagner;
2. Toute personne autorisée par le
ministère en vertu du 2e alinéa de l'article 4, ça, on vient d'en parler, et;
3. Toute personne autorisée... ah! pour
exécuter les travaux. D'accord. Donc, ça reprend chacun de nous chacun des
objectifs de tout à l'heure. Parfait pour moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, ma question concerne... Je vois qu'ici il y a une
distinction qui est faite au niveau du montant de l'amende entre les personnes
physiques et les autres cas. Quand on dit les autres cas, on fait référence à
quel autre cas?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, ça peut être une association, une société en commandite, donc c'est
toutes les autres personnes, dans la définition de «personne» qu'on a vue au
tout début, là, à l'article 1, qui ne sont pas une personne physique. Donc, les
autres cas, c'est toutes ces autres possibilités-là.
M. Benjamin : Donc, les
autres cas, c'est les autres... O.K., entités. Ma question pour le
ministre : Pourquoi, à l'article 21 qu'on vient d'étudier, il n'y a pas
cette distinction qui est faite pour ce qui est de... en fait, du manquement?
Et ici, quand vient le temps de parler du montant de pénalité, il y a une
distinction. Pourquoi? Pourquoi ne pas l'avoir fait aussi à l'article 21, cette
distinction-là?
M. Charette : Je veux juste
être bien certain de vous comprendre. L'article qui a été adopté, l'article 21
précédemment?
M. Benjamin : Oui,
absolument. À l'article 21, si vous permettez, M. le ministre, il est
dit : «Il ne peut y avoir cumul de sanctions administratives pécuniaires à
l'égard d'une même personne».
M. Charette : Oui, tout
simplement parce que, dans le cas d'une personne en général, ça implique les
deux possibilités physiques et morales. Donc, la personne désignée, qu'elle
soit morale ou physique, a un recours à cette disposition...
M. Benjamin : Excellent.
Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je suis désolé d'avoir été absent ce matin. La
température n'était pas clémente dans la réserve faunique des Laurentides,
alors on pourrait faire un troisième lien entre Laterrière et Charlesbourg. Ça
pourrait être... Ça serait bien.
Donc, moi, je voudrais savoir est-ce qu'on
a une évaluation. Parce que je comprends que c'est... Pour ce qui est des
sanctions administratives pécuniaires de 500 dollars dans le cas d'une
personne, 2 500 dollars dans le cas d'une entreprise, par exemple,
quand on empêche une personne d'exercer un pouvoir, là, c'est-à-dire un préposé
de l'État d'exercer un pouvoir, est-ce qu'on sait si c'est suffisant? Dans le
fond, l'objectif, c'est quoi? C'est de faire en sorte de dissuader, tu sais.
Moi, je connais des personnes, là, que je ne nommerai pas ici, Mme la
Présidente, mais qui ont décidé, là, d'inclure les pénalités du ministère de
l'Environnement, dans leurs pertes, pour se construire un mégachalet sur le
bord d'un lac puis de raser la flore, là, sur le bord du lac puis de couper les
arbres pour avoir une vue sur le lac. Les pénalités, on va mettre ça dans nos
pertes puis on va le financer à long terme.
Alors, 500 dollars pour une personne
physique... Alors, quand on connaît, par exemple, le type d'entreprises qui ont
détourné des sols contaminés en Ontario ou dans des champs dans Lanaudière ou
dans les Laurentides, 500 $, tu sais, ce n'est pas grand-chose. Alors,
est-ce qu'on a une évaluation de ça? Ou peut-être la première question c'est,
est-ce que, un... Moi, je présume que c'est conforme, dans les autres lois
pénales en d'autres matières, dans le corpus législatif du gouvernement du
Québec. Un, est-ce que c'est conforme, ou est-ce qu'on est plus bas? Deux,
est-ce qu'on a une étude pour savoir si c'est encore suffisant pour dissuader?
Et, trois, ça fait combien de temps que c'est à 500 $, puis à
2 500 $? Est-ce qu'on... Quand on voit l'inflation, là, nos tarifs
d'Hydro vont monter de quasiment 3 %, là. On pourrait peut-être penser à
une inflation aussi des pénalités, là, des sanctions administratives et
pécuniaires pour des infractions, en tout cas, au moins à cet égard-là.
M. Charette : C'est des
questions bien, bien légitimes. Et déjà peut-être faire la distinction entre
les... et le pénal.
M. Gaudreault : Oui.
M. Charette : Les... de
nature générale, là, les montants en cause sont beaucoup moins élevés. Et le
500 dollars versus le 2 500 dollars, c'est uniquement pour
empêcher l'inspecteur d'accéder sur le site. Ce n'est pas pour corriger la
situation elle-même.
Donc, on va voir dans les articles
suivants une certaine gradation de responsabilités. Et si jamais cette
personne-là effectivement empêchait l'inspecteur, ou qui a la légitimité de se
rendre sur place, vous pourriez vous assurer qu'on ne s'arrêtera pas là. Le
lendemain, sinon la journée même, les inspecteurs seront accompagnés de la
police, ils vont... Donc, ça, c'est uniquement la sanction pour la personne qui
empêche ou qui souhaiterait empêcher l'inspecteur de faire son travail. Mais
pour ce qui est de l'historique, la hauteur des sanctions, c'est peut-être le
sous-ministre adjoint qui serait le plus à même de répondre à la question.
• (15 h 50) •
M. Rousseau
(Michel) :Oui. C'est un sujet qui est
important. Il y a deux façons de sanctionner la personne qui fait entrave. Il y
a par les sanctions administratives, et on va le voir plus tard, là,
l'article... Il ne faut pas que je me trompe. C'est-u... 41, qui peut être
aussi par amende. Évidemment, l'amende, on va le voir, est plus élevée. C'est
un minimum de 2 500. Qu'est-ce qui va faire que parfois, on va aller en
sanctions administratives ou en amende? C'est le caractère répété. La même
personne qui, par exemple, a eu une sanction de 500, que ça ne fait pas, elle
peut aller en enquête. Ce qui est important... Je dirais qu'historiquement les
cas de sanction, là - puis j'ai les chiffres devant moi, là - ça varie entre 6
et 3 par année, des cas de sanctions administratives pour entrave. La plupart
de ces cas-là, les gens comprennent vite que ce n'est pas payant de faire
entrave. Un, il y a le 500 dollars, c'est sûr... ou souvent aussi ça va
être l'entreprise parce qu'il l'a fait au nom de son entreprise. Mais c'est
sûr...
M. Rousseau
(Michel) :...sûr et certain qu'on va
aller faire l'inspection. Et là on y retourne. Puis la procédure est assez
standard : on va y retourner à deux inspecteurs, on va avoir la police
avec nous, on va rentrer et on va faire le tour. Et ça ne peut pas être une
façon de... Ça a déjà été une époque où les gens disaient : Ah bien, ils,
sont venus chez nous, je les ai revirés puis ils ne reviendront pas, puis j'ai
eu la paix. Là, c'est : Ils sont venus, ils sont revenus, puis je pense
que j'aurais été mieux, le premier coup, de les laisser passer. C'est vraiment
une approche où, oui, il va y avoir une sanction, mais il va aussi y avoir une
inspection complète qui va se faire. Donc, je dirais, les montants sont
suffisants dans ce sens-là, dans la mesure où on ne s'arrête pas à sanctionner
l'entrave.
Puis pour les clientèles dont vous avez
parlé, souvent, c'est... Bien, les cas d'entrave, oui, mais souvent, ça va être
plus en termes d'ordonnances et d'autres mesures beaucoup plus musclées ou des
enquêtes vraiment plus élaborées qu'on va avoir du succès là-dessus. Mais, en
général, les sanctions administratives pour l'entrave à l'inspecteur, ça fait
le travail.
Je dirais, lorsque c'est un enquêteur qui
se fait faire entrave, ce qui est beaucoup plus rare, là, ça va être
directement au pénal. Mais il va y arriver que, l'inspecteur qui se fait faire
entrave, on va aller au pénal aussi, parce que ça fait deux fois, puis on
connaît le client. Mais ce n'est jamais payant, là, puis c'est sûr et certain
qu'il va avoir droit à l'inspection. Et les policiers collaborent très bien
dans ces moments-là puis, je dirais, ils s'assurent qu'on va prendre le temps
de tout faire les vérifications bien comme il faut.
M. Gaudreault : Merci.
Ça répond en partie, parce qu'il reste que je voudrais savoir est-ce que c'est
conforme dans d'autres lois où il y a des sanctions pour entrave à un
inspecteur. Je ne sais pas, je n'ai pas d'idée en tête, là, mais, j'imagine, en
affaires municipales, sécurité publique, ça doit exister, est-ce que c'est
conforme? Et ça fait combien de temps qu'on est au niveau de 500 et 2500? Puis
je vais avoir une autre question encore après.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, au niveau de l'uniformité entre les différentes lois, je vous dirais
qu'il n'y en a pas, là. il y a eu des projets pour rendre tout ça uniforme, là,
autant au niveau d'une modification au Code de procédure pénale, mais ça varie
en fonction des régimes de sanctions qui sont propres à chacun des ministères,
chacun des domaines gérés par les ministères, là. Mais grosso modo, ça tourne
autour, effectivement, des montants qui sont... qui apparaissent. En fait, ce
que vous voyez là, en fait, je vous dirais que c'est les plus élevés, ceux qui
apparaissent dans la Loi sur la qualité de l'environnement et qu'on reprend
ici, là, dans la nouvelle loi.
M. Gaudreault : O.K.
Donc, on est... les plus élevés sont à la LQE.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
exact.
M. Gaudreault : O.K.,
ça, c'était une autre question que j'avais. Et quand on... Le sous-ministre
nous disait : On peut envoyer, par exemple, deux inspecteurs. Peut-être
une question niaiseuse, là : «Une sanction administrative pécuniaire d'un
montant de 500 dollars dans le cas d'une personne physique peut être
imposée à quiconque empêche une des personnes», s'il y en a deux qui y vont
puis le proprio délinquant empêche les deux, c'est-u 1000 $ ou c'est
500 $? C'est-u 500 $ par tête de pipe d'inspecteur ou c'est...
mettons qu'il y a deux inspecteurs, paf, c'est 1000 $? Aussi bien, la
deuxième fois, d'en envoyer dix, inspecteurs, ça va lui coûter 5000 $. En
tout cas, je ne sais pas, là, mais...
M. Rousseau
(Michel) : On a prévu beaucoup de questions, celle-là... Non,
c'est une seule entrave, à ce moment-là, puis quand je dis...
M. Gaudreault : C'est
une entrave, donc c'est par entrave.
M. Rousseau
(Michel) :Oui.
M. Gaudreault : O.K.
M. Rousseau
(Michel) :Et quand on retourne à deux,
c'est que souvent... En fait, rapidement, on a une politique pour la clientèle
dite agressive, là. Donc, dès que quelqu'un a manifesté des propos qui
empêchaient de faire le travail, dans nos fichiers, il y a une référence et
chaque fois qu'on va retourner à cet endroit-là, on va être deux inspecteurs;
s'il faut, on va prévenir la police d'avance. Donc, quand ils retournent à
deux, généralement, c'est parce que c'est par sécurité puis on veut être sûrs
de pouvoir rentrer, puis bien faire comprendre qu'on s'en vient faire le
travail. Puis parfois, assez souvent, la police va nous accompagner. Mais non,
l'entrave, c'est... ça va être pour une situation.
M. Gaudreault : O.K. Je
pense que ça fait le tour, pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Juste
pour faire du pouce sur la dernière question du député de Jonquière. À partir
du moment où il y a entrave, vous avez dit tout à l'heure : Là, on va envoyer
deux personnes, puis comme vous le disiez, à un moment donné, c'est une
question de sécurité, et si on y retourne à 2, là, il va y avoir inspection qui
n'était peut-être pas... Ou du moins, en tout cas, je pense que là, c'est
encore plus clair, là, on va chercher... on va vouloir trouver, je pense que
c'est comme ça que je devais le voir. Ça, c'est ma première question.
Et vous disiez tout à l'heure : Si,
par exemple, c'est un enquêteur pour qui il y a entrave, là, ça s'en va
directement au pénal, j'ai bien...
Mme Melançon : ...O.K.,
parfait. Mais, si on envoie un inspecteur, habituellement, c'est pour faire
inspection, non?
M. Rousseau
(Michel) :Oui.
Mme Melançon : Mais lorsque
vous dites : Là, on va y aller à deux, puis là il va vraiment y avoir
inspection, on revient au même, mais, dans le fond, ça coûte juste plus cher au
ministère. Parce que, dans le fond, là, c'est deux personnes qui sont payées
pour faire un même boulot. Puis là je comprends toute l'idée de la sécurité,
là, comprenez-moi bien. Cependant, à partir du moment où on doit y aller une
deuxième fois, puis je le dis comme ça, là, parce qu'on est un peu aussi dans
la reddition de comptes, en même temps, moi, de savoir que quelqu'un fait
entrave puis que, là, parce qu'il a fait entrave, parce qu'il est fautif, oui,
il va y avoir une sanction administrative pécuniaire d'entre 500$ et 2.500$, je
ne pense pas que ça fasse les frais, quand même, pour le ministère, non?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, il y a plusieurs cas
d'espèce. Je dirais, ce qui arrive le plus fréquemment, quand les personnes ne
veulent pas qu'on rentre, souvent, en argumentant, ils vont finir par accepter.
Ça arrive quand même assez fréquemment que l'inspecteur va se retirer, il va
appeler son chef d'équipe puis il va dire : Regarde, on prend contact si
les policiers sont disponibles, puis parfois on finit l'inspection la journée
même, il arrive un policier, l'inspecteur le fait tout seul avec le policier,
puis ça fait le travail. Chose qui est certaine, si on n'a pas, dans cette
journée-là, pu faire le travail et on pense que c'est une infraction... bien,
en fait, on, quand on est en inspection, on va faire des vérifications, mais si
on pense qu'il y a un manquement qui est là puis qui pourrait disparaître, il
ne sera pas tard qu'on va y retourner. Ça peut être le lendemain, le
surlendemain. Et, à ce moment-là, oui, on y va différemment parce qu'on a une
clientèle qui l'exige.
Et j'ai envie de dire, dans l'histoire, la
plupart des gens qui en ont fait entrave ou qui ont eu des propos déplacés...
en même temps, il y a aussi une lettre du directeur qui est envoyée, la
majorité ne le refont pas. Souvent, ils vont même s'excuser puis réaliser que
c'était peut-être bon, dans une autre époque, mais qu'aujourd'hui ce n'est plus
à la mode de faire ça. Des fois, ils ont toutes sortes de propos, là, par
rapport à la diversité, et tout, là, donc. Mais je vais vous dire, ça se
corrige assez vite, puis surtout lorsqu'on se représente avec les policiers.
Mais oui, on va le faire avec cette
procédure-là parce que la sécurité est quand même en tête de liste, là, des
priorités de nos inspecteurs. Dans la formation, c'est la première chose qu'on
leur enseigne, parce qu'il y a des gens qui peuvent aller aussi au bout de
leurs commentaires, là. On a déjà eu des situations où il y a des gestes qui
sont posés... Et à deux, puis avec les policiers, ça évite ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 22... Est-ce que je dois faire...
rafraîchissez-moi la mémoire, est-ce que je dois faire un appel, un vote sur un
amendement? Non. Alors, est-ce que... Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, l'amendement à l'article 22 est adopté.
Maintenant, nous avons l'article 22 tel
qu'amendé, mais l'article 22 remplace... L'amendement remplace l'article 22.
Maintenant, éclairez-moi, M. le secrétaire, est-ce que je dois faire un vote?
Je pense que oui. Voilà. Alors donc, est-ce qu'il y a des interventions à
l'article 22 tel qu'amendé? Donc, nous allons procéder au vote... Ah! pas
besoin? Est-ce que l'article 22, tel qu'amendé, est adopté? Je n'ai pas besoin de
faire de vote. O.K.. Parfait. On continue. On devient un petit peu rouillé. M.
le ministre, l'article 23, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc 23 :
«Une sanction administrative pécuniaire
d'un montant de 1000$ dans le cas d'une personne physique ou de 5000$ dans les
autres cas peut être imposée à quiconque fait défaut ou néglige de respecter un
avis d'exécution transmis en vertu de l'article 17. L'article 23 prévoit la
sanction administrative pécuniaire qui peut être imposée pour le non-respect
d'un avis d'exécution. La gravité correspond à la catégorie B du cadre général
d'application diffusé sur Internet.»
Il s'agit d'une nouvelle sanction
administrative pécuniaire puisque l'avis d'exécution est un nouveau pouvoir
introduit par la nouvelle loi. Et ce que j'ajouterais, comme commentaire, ça
fait suite un petit peu à l'échange de ce matin, lorsqu'on disait que la loi et
le règlement va arriver avec un détail ou un degré de détail encore plus... non
pas général, mais encore plus précis que le cadre général. Donc, on en voit
l'illustration, comme 22 l'était aussi, précédemment.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Mme la députée...
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Vous allez
peut-être être surpris de mon commentaire, mais je m'attendais pour un avis d'exécution,
comme c'est nouveau, puis on disait quand même qu'on voulait avoir du mordant,
à partir du moment où quelqu'un refuse d'aller avec l'avis d'exécution, prenons
par exemple, comme le faisait le sous-ministre un peu plus tôt cet avant-midi,
un contrevenant qui... par exemple, il y a du déversement qui est fait dans une
rivière, puis là on demande l'avis d'exécution de façon urgente, puis la
personne refuse, parce qu'on est exactement là-dedans actuellement, là, néglige
de respecter l'avis d'exécution, 1 000 dollars, je ne sais pas, moi, je pensais
que c'était pour être plus costaud.
M. Charette : C'est une
première réponse générale, les collègues pourront compléter un petit peu, comme
je l'ai mentionné tout à l'heure, on est encore au niveau des SAP, des
sanctions administratives pécuniaires. C'est bien certain que, si c'est un
dossier qui va ensuite au pénal, l'ordre des amendes sera passablement plus
grand, donc une certaine gradation. Donc, j'irais de ce premier commentaire là
général, je ne sais pas si la collègue souhaite plus de précisions à ce
niveau-là.
Mme Melançon : Bien, c'est
surtout, parce que là je me réfère donc à l'article 17 puis aux discussions que
nous avions sur justement l'avis d'exécution, on se disait que c'était un
nouvel outil, que, maintenant, c'était sanctionnable, qu'on voulait aller se
donner, se donner plus de pouvoirs à la suite d'avis de non-conformité. Dans le
fond, s'il y a un avis de non-conformité et que ce n'est pas respecté, moi, je
veux juste connaître, là, dans le fond, est-ce qu'il peut y avoir... Mais non,
on disait tout à l'heure que les sanctions administratives pécuniaires ne
pouvaient pas être additionnées, bien, je trouve juste que ce n'est pas très
costaud, puis je veux juste savoir sur quoi on s'est basé, puisqu'on est dans
de la nouveauté, donc dans quelque chose de complètement nouveau, là, ici, sur
quoi est-ce qu'on s'est basé pour aller chercher... puis je fais bien la
distinction, je veux juste le dire au ministre, là, entre la section... entre
la sanction administrative pécuniaire et l'amende, j'ai très bien compris ça,
mais quand même, pour avoir un pouvoir d'exécution, parce que c'est de ça dont
il est question ici, je veux juste savoir sur quoi on s'est basé pour aller
donner les montants puisque c'est nouveau.
M. Charette : Alors, pour ce
qui est du pénal, à l'article 42, on aura l'occasion d'y revenir, mais déjà,
pour signifier la gradation pour une personne physique, on va parler, à ce
moment-là, de 5 000 à 500 000 dollars d'amende, et pour une personne morale de
15 000, je veux juste bien compter mes zéro, à 3 millions, donc on n'est pas du
tout dans le même ordre. C'est le principe de la gradation, et on ne peut pas
présumer non plus de la mauvaise foi de la personne et, dans la plupart des
cas, c'est suffisant pour entraîner le changement de comportement, là, qui est
souhaité. Donc, une SAP, dans un premier temps, et, ultimement, si on doit
recourir à la gradation qui est nécessaire, là, on voit que les montants, en
conséquence, en cause, sont nettement nettement plus importants. Mais la plupart
du temps, cette étape-là, elle est suffisante pour entraîner le changement de
comportement qui est souhaité.
Mme Melançon : Bien, c'est un
peu difficile à savoir si ce sera suffisant, puisque l'avis d'exécution, c'est
quelque chose de totalement nouveau, moi, je pensais très honnêtement qu'une
fois que l'avis d'exécution était refusé, on s'en allait directement vers l'article
dont vous faisiez mention. J'essaie juste de comprendre l'entre-deux et
pourquoi exactement, parce que vous venez de donner des montants, là, puis on
voit à quel point c'est beaucoup plus élevé. Donc, le 1 000 dollars, est-ce qui
va être dissuasif à ce moment-là, versus les montants dont vous avez parlé? C'est
juste là, et j'essaie juste de comprendre pourquoi on ne passe pas de l'avis d'exécution,
refusé, bien là, on s'en va de l'autre côté, probablement parce que l'enquête n'est
pas finalisée, j'essaie juste de comprendre, là.
M. Charette : ...
Une voix : Il y a plein d'exemples...
M. Rousseau
(Michel) :...si quelqu'un avait mis des
contaminants dans l'environnement, condamné à l'article 20, il pourrait avoir
eu une sanction administrative de 10.000 dollars au départ. Probablement
que, dans ce cas-là, c'est une gravité importante. Et, si l'avis d'exécution ne
le respecte pas, ça pourrait vraiment être un cas qui se retrouverait en
enquête avec des amendes plus élevées. On pense que dans les cas que l'avis
l'exécution valant sanctions administratives, c'est des gens qui vont avoir
déjà une sanction administrative, donc déjà eu un certain montant. Et l'avis
d'exécution, dans certains cas ou dans plusieurs cas, ce n'est pas urgent, on
lui demande de ramasser ses déchets, des choses comme ça. C'est comme si on
vient rajouter une autre sanction administrative par-dessus celles qui ont déjà
eues. Donc, l'accumulation de ces montants là, on pense que dans la majorité
des cas, là, va faire le travail. Et, si ce n'était pas le cas...
Puis tantôt, vous parliez de cas
d'urgence. C'est sûr qu'il y a toutes sortes de situations qui arrivent en
environnement, mais, si on arrive à l'endroit, puis qu'il y a une urgence, puis
que ça coule, il y a d'autres outils qui vont être pris, tout simplement. On
va, probablement, prendre, ce qu'on appelle dans le jargon, un 115.1. 115.1,
c'est un article qui dit : Dépêche-toi à ramasser, sinon le ministère va
le faire, va t'envoyer la facture. Donc, en urgence, ça arrive, ça arrive qu'on
fait les travaux. Une fois ou deux par année ou une fois aux deux ans, on fait
des travaux puis on envoie la facture, on ne laissera pas couler. Donc, ça...
Mais là on tombe dans un autre registre, on n'est plus dans... et la SAP va
venir après et tout ça.
Donc, l'avis d'exécution va être utilisé,
et moi, je pense, en cumulant avec d'autres sanctions qui vont avoir eues pour
le même manquement. Les montants qu'il y a là vont faire le travail dans la
majorité des cas et les plus récalcitrants, c'est comme toujours dans la
gradation, ils vont se ramasser aussi en enquête, et probablement qu'une
ordonnance du ministre, éventuellement, là, parce qu'il ne faut pas oublier que
l'ordonnance du ministre est toujours là pour les cas les plus complexes ou les
cas dont la gradation nous amène à cet endroit-là. Donc, c'est juste... Encore
une fois, là, j'espère d'avoir été clair, là, mais il n'y a pas de... Le
montant en soi, c'est une chose, mais il faut voir qui est déjà... On est déjà
dans un processus de dégradation où il y a déjà eu d'autres sanctions avant,
donc cette accumulation-là va finir par faire changer les comportements, on
pense, pour une bonne majorité.
Mme Melançon : C'est
probablement moi qui avais mal saisi tout à l'heure. Expliqué comme ça, je
comprends bien. Moi, tout à l'heure, ce que je comprenais, c'est que nous ne
pouvions pas additionner les SAP. Mais j'imagine que, comme il va y avoir eu un
avis, ça vient plus tard, donc ce n'est pas le jour même, c'est ça?
M. Rousseau
(Michel) :Ce n'est pas le même
manquement, parce que, dans un cas, c'est une sanction pour avoir enfreint un
article. Dans votre cas, c'est une sanction pour ne pas avoir respecté un avis
d'exécution. Donc, c'est deux manquements différents.
Mme Melançon : Bon, merci
beaucoup. Merci beaucoup, M. le sous-ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 23? S'il n'y a pas
d'autre intervention, l'article 23 est adopté. M. le ministre, l'article 24.
M. Charette : Merci. Mme la
Présidente, donc : «24. Aucune décision d'imposer une sanction
administrative pécuniaire ne peut être notifiée à une personne en raison d'un
manquement à une disposition de la présente loi ou des lois concernées
lorsqu'un constat d'infraction lui a été antérieurement signifié en raison
d'une contravention et la même disposition survenue le même jour et fondée sur
les mêmes faits.»
Cet article vise à empêcher qu'une
sanction administrative pécuniaire soit imposée à une personne si un constat
d'infraction lui a été signifié pour une contravention à la même position,
survenue le même jour et fondée sur les mêmes faits. Précisons toutefois que
cet article n'empêche d'aucune façon de délivrer un constat d'infraction à la
suite de la notification de la sanction administrative pécuniaire.
Le contenu de cet article n'est pas
nouveau et se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas... Oui, M. le député de Viau.
• (16 h 10) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Des fois, les articles, donc la formulation, nous incitent à y
réfléchir à deux ou trois reprises. J'aimerais... J'ai lu le commentaire, M. le
ministre, mais particulièrement, dans les deux premières lignes de l'article,
donc...
M. Benjamin : ...c'est un
peu confus pour moi. Pouvez-vous peut-être m'expliquer? Est-ce que ça a un
rapport avec les... Précédemment, on a vu, il y a deux ou trois... un article
auparavant. Est-ce que c'est... Il y a un lien? Donc, j'essaie de comprendre.
M. Charette : Pour que
la réponse soit la plus adéquate possible... Parce que j'ai eu essentiellement
le même questionnement, parce qu'il y a beaucoup de ressemblances entre cette
formulation-ci et celle retenue, là, deux articles plus tôt. Donc, avec
consentement, on pourrait laisser le soin à Me Grion... Grignon, voilà.
M. Benjamin : Merci.
Mme Grignon (Karine) : Donc,
ici, à l'article 24, c'est vraiment pour empêcher le cumul avec un constat
d'infraction qui a été signifié. Donc, si on a pris la décision d'aller en
enquête pénale et de produire un constat d'infraction, on ne pourra pas, par la
suite, émettre un avis de non-conformité pour imposer une sanction
administrative pécuniaire, là. Donc, on ne veut pas le cumul, là, encore là,
pour les mêmes faits, le même jour, mais par rapport à une infraction. Tandis
que l'article 21, c'était vraiment par rapport à différentes sanctions
administratives pécuniaires entre elles, là. Donc, on a les deux types, mais ça
revient à la même règle, là. On empêche le cumul.
M. Benjamin : D'accord.
Parfait. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est ce qu'il y a d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, l'article 24 est adopté. M. le ministre,
l'article 25.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, 25 : «Lorsqu'un manquement à une disposition de la
présente loi ou des lois concernées est constaté, un avis de non-conformité
peut être notifié à la personne en défaut afin de l'inciter à prendre sans
délai les mesures requises pour remédier aux manquements. Un tel avis doit
faire mention que le manquement pourrait notamment donner lieu à une sanction
administrative pécuniaire et à l'exercice d'une poursuite pénale.»
Le commentaire : Cet article prévoit
qu'à la suite de la constatation d'un manquement à l'égard de tout manquement à
la nouvelle loi, aux lois concernées ou à l'un de leurs règlements, un avis de
non-conformité peut être notifié dans le but d'informer le contrevenant des
conséquences potentielles et son manquement. Cet avis devra obligatoirement
mentionner que le manquement peut donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire ou à l'exercice d'une poursuite pénale. Le contenu de
cet article n'est pas nouveau et se retrouve dans plusieurs des lois
concernées. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Ici, est-ce que je dois comprendre, M. le ministre, que c'est
une... cet article-là repose entièrement sur la discrétion de la personne
désignée?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, oui, c'est une discrétion, parce que... là, on se rappelle, l'objectif
derrière les sanctions administratives pécuniaires, donc, c'est un retour
rapide à la conformité. Donc, la transmission d'un avis de non-conformité,
c'est quand le manquement est toujours présent. Donc, on va quand même laisser
la possibilité à la personne de remédier à son manquement. Donc, pour lui
donner la possibilité d'y remédier entre la constatation du manquement et la
transmission de l'avis de non-conformité, il faut quand même laisser cette
ouverture-là, cette marge de manœuvre là, là, de notifier, oui ou non, l'avis
de non-conformité.
M. Benjamin : J'essaie
de comprendre. En fait, l'inspecteur ou la personne désignée arrive et constate
un manquement. Donc, il décidera, donc... et c'est à sa discrétion de décider
est-ce qu'il donne un avis de non-conformité ou, du moins, c'est ce qu'il
impose, une pénalité. C'est ça?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
en fait, M. Rousseau pourra compléter, là, mais il peut y avoir
transmission d'informations le jour même de l'inspection, dire : Il y a
certains manquements, j'ai noté telle, telle chose qui ne fonctionne pas. Ça
fait que peut-être que la personne va remédier sur-le-champ aux différents
manquements. Et alors là, il n'y aura pas pertinence de transmettre un avis de
non-conformité, là. Mais je vais laisser M. Rousseau compléter.
M. Rousseau
(Michel) :Oui. Dès qu'il y a un
manquement connu, je dirais, dans la pratique... Puis le cadre, dont on a parlé
beaucoup, le cadre est très clair là dessus. Dès qu'il y a un manquement connu,
il y a systématiquement un avis de non-conformité qui est émis. Sauf dans une
situation assez évidente, c'est lorsqu'on n'a pas le «qui», c'est-à-dire qui a
fait la... lorsqu'on n'est pas sûr de qui a commis l'infraction. Ça arrive. Des
fois...
M. Rousseau
(Michel) :...on hésite entre deux, trois
entreprises ou deux, trois personnes. Dans ce cas-là, ça peut être des lettres
qui sont envoyées, mais... ou souvent le dossier va être envoyé en enquête.
Mais systématiquement, selon le cadre, il y a un avis de non-conformité qui est
émis dès qu'il y a un manquement.
Et, si on pousse un peu plus loin, à
l'article 20, paragraphe 5, là, on a bien mentionné aussi que, dès qu'il y a
une sanction administrative pécuniaire, il faut qu'il y ait eu un avis de
non-conformité avant. Donc, la personne n'aura pas une sanction monétaire si
elle n'a pas eu un avis de non-conformité au préalable.
Donc, les avis de non-conformité, c'est
systématique, mais on n'a pas le choix de mettre le «peut», en tout cas, pour
nous, à cause des situations où on ne connaît pas le «qui», dans notre jargon,
ce qui n'arrive pas souvent, mais il faut quand même le prévoir.
M. Benjamin : Donc, moi,
c'est sur le... justement, ma première question, donc, la question
discrétionnaire, c'est sur le «peut», justement, parce que j'ai l'impression
que, tel que formulé, ça donne une discrétion à l'inspecteur de pouvoir, oui ou
non, donner un avis de non-conformité, donc.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le sous-ministre...
M. Rousseau
(Michel) :Bien, en fait, comme je vous
dis, le «peut», à mon avis, juridiquement, on n'a pas le choix de le laisser,
pour la raison qu'il y a des situations où ce serait impossible parce qu'on n'a
pas clairement... Il y a un manquement, mais on ne sait pas clairement qui l'a
fait, ce manquement-là. Et, pour le déterminer, souvent, bien là, on va passer
par une procédure d'enquête. Les cas où ce dossier-là tombe en enquête, c'est
parfois quand on sait qu'il y a une infraction, on se doute c'est qui, mais on
n'a pas de preuves assez importantes pour pouvoir lui signifier un avis de
non-conformité. Mais ça demeure l'exception.
Sinon, tous les cas où la personne est
connue, ce qui est la plupart des cas, le cadre d'application, là, qui est
prévu dans la loi est très clair, c'est systématiquement un avis de
non-conformité.
Mais le «peut» doit être là pour la raison
que je vous dis. Sinon, on tomberait dans un peu l'absurde, là, parce qu'il y a
des cas où on ne connaît juste pas la personne, donc on ne peut pas signifier quelque
chose à quelqu'un qu'on ne connaît pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, pour
éviter, justement, le «peut», le «doit», le... Je comprends ce que mon collègue
de Viau, dans le fond, tente de souligner, là, mais je pense qu'on...
«Lorsqu'un manquement à une disposition de la présente loi ou les lois
concernées est constaté, un avis de non-conformité doit être notifié à la
personne en défaut», si elle est connue. Je pense qu'on devrait peut-être y
aller à l'inverse, dire qu'on le doit lorsque la personne est connue.
Parce que le «peut», tel que rédigé ainsi,
laisse véritablement une certaine latitude, puis ce n'est pas ce qu'on veut,
là, comme législateur, c'est bien ce que je comprends. Donc, «doit» être
notifié lorsqu'on connaît la personne, puis, à l'inverse, bien, ce n'est pas
«doit», parce qu'on ne connaît pas la personne. Mais c'est simplement que, tel
que rédigé, je ne pense pas que ça aille dans l'esprit de ce que veut le
législateur à ce moment-ci.
M. Charette : Je peux
rassurer la collègue, et je m'en suis informé, là, avant de donner
l'information, c'est exactement la même formulation dans tous les régimes de
SAP. Donc, c'est une formulation qui est éprouvée, qui n'engendre pas
d'incertitude, mais, en même temps, il y a une certaine uniformisation, là, qui
est faite, là, avec cette formulation-là qui est retenue.
• (16 h 20) •
Mme Melançon : Merci au
ministre. D'accord. Donc, si c'est déjà... On l'a vu, là, que le contenu de cet
article n'est pas nouveau puis se retrouve ailleurs, là, je comprends, mais
avec les nouveautés qu'on vient intégrer, je trouvais ça intéressant. Mais je
n'en ferai pas une bataille.
Cependant, simplement pour ma
compréhension, comme on a maintenant l'avis d'exécution, si, pendant
l'exécution, on envoie... Parce que j'imagine que ce doit être fait, là,
mais... Je parle terrain, je parle exemple, là. Si, par exemple, il y a eu,
donc... il y a un manquement, il y a eu un avis de non-conformité, il y a un
avis d'exécution qui est demandé, pendant l'avis d'exécution, est-ce qu'on peut
envoyer un inspecteur ou un enquêteur si, des fois, on a des doutes, là, que
les travaux, peut-être qu'ils peuvent être faits... En tout cas, on n'est pas
certain de comment ça va être fait. Et, pendant l'avis d'exécution, pendant
qu'on est en train, justement, de faire les travaux d'exécution, est-ce qu'on
peut ajouter un manquement...
Mme Melançon : ...là, je sais
que ça fait pas mal de couches, là, mais on le sait, là, qu'il y en a qui
sont...
M. Rousseau
(Michel) :Bien, lorsque la personne va
avoir eu un avis d'exécution, il y a des probabilités qu'il y ait eu aussi une
sanction administrative avant, pour le manquement. Si la personne fournit un
plan de correction, le met en œuvre, nous informe qu'il le met en œuvre, on
peut effectivement aller faire une inspection. Il faut juste faire attention,
lorsqu'on se présente sur le terrain... puis ça, nos gens sont aguerris
là-dessus, c'est le fameux arrêt Jarvis, là, où il ne faut pas envoyer un
inspecteur dans un contexte qui ressemble à de l'enquête, et ça, à chaque cas,
la question se pose.
Mais oui, on peut aller faire une
inspection. Puis, si on arrive à cet endroit-là, et il y a d'autres manquements
qui sont commis, des manquements différents, oui, ils pourraient être
sanctionnés ou ils pourraient être transférés aux enquêtes. La vérification du
respect de l'avis d'exécution, c'est sûr qu'il va se faire. Souvent, ça va être
après, là. Si la personne, disons, finit les travaux au mois de mai, bien,
c'est sûr qu'en juin il y a des bonnes chances qu'on aille voir si c'est fait.
Et si c'est fait, tant mieux. Si ce n'est pas fait, ça pourrait être un
non-respect de l'avis d'exécution, et là on pourrait tomber dans une autre
mécanique, qui... soit enquête, soit ordonnance, et autres.
Mais oui, dans nos inspections, il y a des
inspections qui sont systématiques, tout le traitement des plaintes, et le
suivi de tous les manquements. Donc, il n'y a pas un manquement qui va être
signifié sans qu'à un moment donné il y ait un inspecteur qui retourne voir,
donc, si ça, c'est... Sinon, ça ne donnerait rien de faire des... signifier des
manquements si on ne retourne pas constater. Ça se saurait assez vite.
Mme Melançon : Parce que,
quand même, Mme la Présidente, je veux juste qu'on se rappelle, là, qu'à
l'article 18... et je crois que c'était à 18.1, là... on parlait des
appels d'offres, tout à l'heure, lorsque c'est le ministère, dans le fond, qui
décide ni plus ni moins d'aller exécuter lesdits travaux si, justement, le
propriétaire, le locataire ou, en tout cas, celui qui est en manquement, là,
décide de ne pas aller de l'avant.
Mais contrairement au ministère, il y a
des propriétaires qui, bien qu'ils auront eu un SAP, n'iront pas nécessairement
avec du personnel qualifié, puis parfois, ça peut être du n'importe quoi, là.
Juste pour éviter ça, là, c'est pour ça que je posais la question. Donc, ce que
je comprends, c'est que non seulement on peut, lors de l'avis d'exécution, et
lorsque les travaux se font, envoyer un enquêteur, ou encore, un inspecteur
faire inspection, et si on voit que c'est fait de façon un peu trop artisanale,
je vais dire ça ainsi, on peut poursuivre et/ou l'enquête, ou encore, arriver
avec un nouveau manquement. Parfait. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
l'article 25 est adopté. M. le ministre, l'article 26.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente :
«26. Un manquement, susceptible de donner
lieu à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire constitue un
manquement distinct pour chaque jour durant lequel il se produit. Constitue
notamment un manquement quotidien distinct le fait, pour quiconque, de
poursuivre jour après jour l'utilisation d'une installation, ou d'une
infrastructure, ou l'exercice d'une activité sans détenir une autorisation requise,
sans obtenir une modification d'une autorisation délivrée ou sans avoir déclaré
une activité en vertu de l'une des lois concernées.»
Le commentaire. Cet article prévoit qu'un
manquement qui se poursuit sur plusieurs jours pourra donner lieu à l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire pour chacune des journées pendant
lesquelles le manquement s'est poursuivi. Le deuxième alinéa dénonce... énonce,
plutôt, d'une manière plus spécifique des exemples de manquements continus.
Le contenu de cet article n'est pas
nouveau. Il se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard. Donc, c'est le fameux
article 26 auquel on référait, là, un petit peu plus tôt.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions relativement à l'article 26? Est-ce que
l'article 26 est adopté?
M. Charette : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre, l'article 27.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«27. L'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire pour un manquement à une disposition de la présente
loi ou des lois concernées se prescrit par deux ans à compter de la date à
laquelle le manquement est constaté. La date du rapport d'inspection d'enquête
constatant le manquement constitue, en l'absence de toute preuve contraire, une
preuve concluante de la date à laquelle le manquement a été constaté...
M. Charette : ...le
commentaire. Cet article prévoit le délai dans lequel un avis de réclamation
doit être transmis pour être valable. Une fois ce délai passé, le manquement
sera considéré comme prescrit. Le deuxième alinéa de cet article prévoit
également une présomption pour utiliser la date figurant au rapport
d'inspection d'enquête en guise de date à laquelle le manquement a été
constaté, à moins d'une preuve contraire. Des articles similaires se retrouvent
dans plusieurs des lois concernées. La progression de ces articles sera
proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci,
Mme la Présidente. Juste pour être clair, là, on est bel et bien à
l'article 27?
M. Charette : Oui.
Mme Melançon : Est-ce
que je peux demander au ministre de reprendre le commentaire, le premier
paragraphe du commentaire, s'il vous plaît?
M. Charette : En fait,
entre la version du commentaire que vous avez et celle que j'ai, il y a deux
mots qui ont été changés, là, pour une meilleure précision. En fait, vous, vous
avez, sur la version antérieure, c'était de non-conformité... en fait, de
réclamation. Juste être certain de vous lire... Voilà, de réclamation. Donc, ça
a été changé par «de non-conformité».
Mme Melançon : Donc,
c'est l'inverse.
M. Charette : L'inverse.
«Avis de réclamation», c'est ce qui s'applique. Mais vous, vous avez
probablement «de non-conformité», au niveau de votre version à vous, et ensuite
«avis de non-conformité et le manquement». Mais c'est uniquement en guise d'explication,
là, ça ne change pas l'article lui-même.
Mme Melançon : Bien, je
voudrais juste avoir l'explication pourquoi, justement. Parce que, moi, là,
dans mon cahier, c'est marqué : «Cet article prévoit le délai dans lequel
un avis de non-conformité doit être transmis pour être valable.» Et, vous, ce
que vous avez, ce n'est pas tout à fait la même chose. Je veux juste saisir
quelle est la différence dans la mécanique.
M. Charette : Bien, en
fait, c'était pour être plus précis, mais, encore là, on pourrait se référer à
l'application, là, de cette disposition.
Mme Melançon : S'il vous
plaît.
M. Rousseau
(Michel) :En fait, c'est vraiment l'avis
de réclamation. Autrement dit, lorsqu'on impose une sanction administrative, on
l'impose par avis de réclamation. Donc, c'est la date de l'avis de réclamation
qui fait foi de la date, là, pour calculer la prescription ou non, et non pas
la date de l'avis de non-conformité, qui, lui, arrive avant, mais qui est un
geste qui ne donne pas de sanction, rien, qui est un geste administratif, là.
Alors, la sanction administrative... C'est pour ça que le terme «avis de
non-conformité» ne collait pas avec «sanction administrative». C'est le terme
«avis de réclamation» qui se colle avec «sanction administrative». Me Grignon,
c'est correct?
Mme Melançon : Mais je
comprends bien parce que, dans le fond, dans l'avis de non-conformité, on n'est
même pas à l'intérieur de la catégorisation. J'ai bien compris? Bon, parfait.
Bien qu'il n'y aura plus de catégorisation dans le plan général, O.K., bon, là,
je vous suis, je suis... c'est plus clair. Et je veux juste comprendre
pourquoi, à ce moment-là, l'imposition d'une sanction administrative, donc,
pécuniaire, le SAP à un manquement à une disposition de la présente loi se
prescrit par deux ans. Pourquoi par deux ans? Je veux juste comprendre.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
c'est des délais quand même assez standards, là. Il y a différents cas de
figure, là, on va en voir plus loin au niveau des infractions pénales. Là,
c'est deux ans parce que c'est au niveau de la constatation du manquement,
donc, et non pas de la commission du manquement lui-même, là. Donc, à partir du
moment où on en a connaissance, on peut transmettre un avis de réclamation dans
les deux ans qui suivent cette connaissance-là. Donc, c'est des délais assez
standards, là, on parle d'un an, deux ans, ça peut aller jusqu'à jusqu'à cinq
ans en matière pénale.
• (16 h 30) •
M. Charette : Donc, ce
que je comprends, dans le fond, c'est quelqu'un qui se fait prendre la main
dans le sac, là, je vais dire ça comme ça, reçoit un avis de non-conformité.
Et, de cet avis de non-conformité là, on se donne deux ans pour attribuer, dans
le fond, un avis de réclamation. C'est bien ce que je comprends? O.K. Et ce
deux ans-là est plus plutôt standard, donc. Mais quelqu'un peut avoir toute une
surprise en se disant, je donne un exemple, là : un puits artésien, par
exemple, là, puis ce serait un particulier qui se faire dire : Non, tu as
un manquement. Le commun des mortels ne sait pas exactement c'est quoi, le
montant, puis il connaît encore moins le...
16 h 30 (version non révisée)
1mel ...plan général et on l'invitera à
aller regarder ça sur Internet. Et, deux ans après les travaux, dans le fond, c'est
à ce moment-là où il va pouvoir recevoir son avis de réclamation avec le
montant. Donc, ça peut prendre jusqu'à deux ans avant de savoir, sa
contravention, elle est de combien.
0kgri Exact. Mais, c'est ça, il y a toutes
sortes de délais administratifs, là, qui sont inclus dans le processus jusqu'à
la transmission de l'avis de réclamation, là. Donc, c'est pour ça qu'on a un
délai de deux ans qui est fixé ici. Mais passé ce délai-là, c'est prescrit.
Donc, la personne, elle ne pourra pas avoir d'avis de réclamation concernant le
manquement qui avait été constaté.
1mel En moyenne, on est à combien de temps
habituellement pour avoir, justement, l'avis de réclamation?
0mrou Je vous dirais que pour un dossier
standard, là, qui ne nécessite pas un traitement en urgence, là, ce qui est la
majorité des dossiers, on va demander à l'inspecteur de faire son avis de
non-conformité en dedans du mois. Et la sanction administrative va suivre l'avis
de non-conformité un mois, deux mois, exceptionnellement trois mois, ce qui est
vraiment un gain important par rapport à avant, les amendes qui... je voyais
une condamnation, ce matin, là, qui est sortie, c'est quatre ans et demi. Donc,
c'est vraiment dans... ça se passe dans les mois qui suivent, là, pour la
sanction administrative. Mais en environnement, je pense que vous l'avez vu,
vous l'avez dit souvent, c'est complexe, il y a beaucoup de lois, il y a
beaucoup de règlements. Donc, avant de sanctionner, il faut avoir fait le tour
de la question, puis nos articles, même s'ils sont clairs, il y a souvent
beaucoup d'autres, tu sais, il y a souvent beaucoup de règlements, l'inspecteur,
il a une quarantaine de règlements à gérer, là. Donc, c'est pour ça que ces
délais-là sont quand même assez courts. Un inspecteur vous dirait que c'est le
minimum que ça lui prend donc, mais il s'est assuré que ça soit fait de façon
contemporaine. Mais c'est à peu près ça, les délais qu'on observe.
1mel Donc, on parle d'environ six mois,
plus ou moins six mois, pour obtenir donc cet avis de réclamation.
0mrou Oui, je dirais qu'en général, c'est
plus court que ça, mais c'est de l'ordre de quelques mois, je dirais, en
moyenne, là.
1mel Mais le deux ans, est-ce qu'on voit ça
souvent à votre souvenir?
0mrou Bien, en fait, le deux ans, il est
mis là, parce qu'avant c'était le deux ans où le manquement, je ne sais pas si
c'était deux ans, là... c'était deux ans aussi, où le manquement a été commis,
et un des changements importants, dans celui-là, c'est où on le constate, parce
que dans plusieurs dossiers, plusieurs dossiers, les sols contaminés, un
réservoir qui a fui, ou la personne a arrêté d'exploiter son entreprise puis
devait fournir un plan de caractérisation, ne l'a pas fait, et c'est arrivé en
2015, là on est en 2021, et on le constate maintenant, mais on ne pouvait pas
sanctionner, la prescription était déjà passée. Donc, en disant «à partir du
moment où le manquement est constaté», là, on en vient se permettre d'échapper
moins de dossiers, et le deux ans, je dirais, c'est parce que c'est un délai
habituel, comme disait maître Grignon. Mais c'est loin d'être un objectif pour
émettre les sanctions, les sanctions, si on se mettait à émettre des sanctions
après deux ans, on n'aurait pas le gain qu'on voulait lorsqu'on a créé ça,
parce qu'on voulait justement régler un des problèmes des amendes qui sont...
qui prennent un long délai pour des raisons judiciaires, tribunaux, et tout ça.
Donc, on ne vise pas le deux ans, ça, c'est sûr.
1mel Donc, là, on vient se donner
véritablement plus de dents, parce qu'en effet un manquement peut avoir été
fait il y a quelque temps, puis là on ne va plus là-dessus, on va justement à
partir du moment où il y aura eu l'avis de non-conformité, donc là, on vient...
en tout cas, ou on s'aperçoit qu'il y a eu un manquement. Donc ça, c'est la
première chose, donc je comprends pour le deux ans. Pour la date du rapport d'inspection
ou d'enquête, constatant... «le manquement constitue, en l'absence de toute
preuve contraire, une preuve concluante de la date à laquelle le manquement a
été constaté», donc ça, c'est justement... dans le fond, on vient de se mettre
ceinture, bretelles puis tout ce qui va avec?
0kgri C'est pour faciliter la preuve devant
le tribunal, justement, donc pour fixer le moment de départ, pour partir le
compteur, là, du deux ans, donc on vient faciliter la preuve, puis on vient
dire que c'est la date du rapport d'inspection, à ce moment-là, qui fait preuve
d'office.
1mel Là je vais vous poser une question,
bien, qui peut... parce qu'à un moment donné on va s'obstiner, puis tout à l'heure,
on en faisait justement mention, là, pour savoir, l'avis de non-conformité à
qui on doit le donner, puis avec qui on va s'obstiner à un moment donné. Mais
parfois, il arrive qu'il y a plusieurs propriétaires qui ont pu partager, par
exemple, des achats...
Mme Melançon : ...terrain. Si,
par exemple, on reprend l'exemple où il y a eu de l'huile ou, en tout cas,
quelque chose qui a coulé dans le sol, à partir du moment où on ne connaît pas
nécessairement la date de départ, là pour savoir à qui est-ce qu'on va envoyer,
justement, cet avis de réclamation là, c'est à quel propriétaire. C'est-u au
propriétaire de 1998, au propriétaire de 2003? À qui est-ce qu'on va l'envoyer?
Comment est-ce qu'on va faire, justement, pour... bien, pour savoir à qui on va
l'envoyer? Parce que, des fois, c'est difficile de savoir depuis combien de
temps un terrain peut être contaminé.
M. Rousseau
(Michel) :Bien, je dirais que, dès que le
«qui»... Souvent, hein, nos inspecteurs, on leur apprend, quand on fait
l'inspection, il faut aller chercher le qui, le quoi, le comment, le quand,
etc. Dès que le «qui» n'est pas bien connu, bien, on se doit de l'éclaircir,
et, souvent, ça va être par enquête.
Donc, dans ces cas-là, ou encore lorsqu'on
est en pouvoir d'ordonnance, bien, les procureurs qu'on a au dossier vont décider :
Est-ce qu'ils vont mettre solidairement les deux, trois responsables qu'on
pense, ou ils vont en choisir un? Mais, dans tous les cas, l'inspecteur...
C'est quand même assez rare, mais dès qu'on est dans une situation où on n'est
pas certain du «qui», bien, on se doit d'aller chercher... d'utiliser les
moyens qu'on a, puis l'enquête peut nous amener assez rapidement à trouver le
«qui».
Alors, c'est vraiment du cas par cas, là.
Mais, je dirais, de façon générale, c'est ça, la consigne, là. Si vous n'avez
pas un «qui» qui est solide... De toute façon, on arriverait au bureau de
réexamen puis on se ferait infirmer la décision, ou au TAQ, en disant... Alors,
on se doit d'aller chercher cette info-là, souvent par enquête.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 27 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Adopté. M. le ministre, l'article 28, s'il
vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. 28 : «La personne qui se voit imposer une sanction
administrative pécuniaire peut, par écrit, demander le réexamen de la décision
au bureau de réexamen dans les 30 jours de la notification de l'avis de
réclamation qui lui est transmis.»
Commentaires : cet article prévoit la
possibilité, pour une personne à qui un avis de réclamation relatif à une
sanction administrative pécuniaire a été notifié, de demander le réexamen de la
décision qu'il l'impose. La personne dispose alors d'un délai de 30 jours
pour ce faire.
Le contenu de cet article n'est pas
nouveau. Il se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : ...tout à
fait. Simplement, une sanction administrative pécuniaire est livrée comment à
un propriétaire? Parce qu'on n'envoie pas ça par la poste. J'imagine que c'est
envoyé peut être par...
M. Rousseau
(Michel) :Oui. En fait, c'est par
courrier. Il y a une disposition... Et là Me Grignon va m'aider, là, mais il y
a une disposition légale qui fait qu'est réputé avoir été remis, là, après un
certain temps, là, donc c'est remis par la poste. Il pourrait y avoir des cas
particuliers où c'est par courrier recommandé, par huissier, mais c'est
vraiment dans des cas particuliers, mais, généralement, c'est par la poste.
Puis je laisserais peut-être Me Grignon, là, parler de la disposition légale,
là, par rapport à «réputé reçu», là.
Mme Grignon (Karine) : C'est
ça. Dans le Code de procédure civile, en fait, il y a des définitions sur la
notification et sur la signification d'un document. Donc, la notification,
effectivement, c'est les règles de la poste avec une preuve de réception, là,
qui fait état du moment où la personne en prend connaissance. Donc, ces
règles-là sont prévues dans le Code de procédure civile.
Mme Melançon : Une
preuve de réception... Faites juste m'indiquer... Ça veut dire que...
Mme Grignon (Karine) : Souvent,
ça peut juste être l'étampe de Postes Canada, là, comme de quoi ça l'a été
posté ou...
Mme Melançon : Ah,
d'accord!
Mme Grignon (Karine) : Oui,
tout simplement.
Mme Melançon : O.K.,
O.K. Et non pas à l'arrivée, mais au départ.
Mme Grignon (Karine) : C'est
ça. La signification... C'est sûr qu'il y a une distinction entre la
notification et la signification. La signification, là, va exiger une signature
de réception, une preuve un petit peu plus formelle, là, comme de quoi la
personne l'a reçue, là, mais ici on est vraiment dans la notification.
• (16 h 40) •
Mme Melançon : Deuxième
question. À ce moment-là, donc... Par exemple, je suis en tort, je reçois une
sanction administrative pécuniaire. On me dit que je l'ai reçue par la poste.
Moi, je prétends l'inverse, je ne l'ai pas reçue. Est-ce qu'il y a un deuxième
avis qui est envoyé à l'intérieur des 30 jours?
M. Rousseau
(Michel) :En fait la... Et là si...
M. Rousseau
(Michel) :...la présomption de réception
est là, c'est-à-dire que s'il veut faire valoir cet argument-là au bureau de
réexamen, bien, il faut qu'il explique... il faut que lui-même fasse la preuve
qu'il ne l'a pas reçu. Et c'est des cas quand même qui arrivent, là, c'est des
défenses qui sont amenées et qui ont été testées. Encore une fois, je dis ça
souvent, mais c'est la réalité, depuis dix ans, on en a testé, des arguments
comme ceux-là, et ça a été reconnu, cette preuve de présomption de réception.
Donc, la personne ne peut pas évoquer les arguments un peu farfelus, mais, par
contre, il peut y avoir des cas où il dit : Bien, moi, j'ai été
hospitalisé pendant un mois puis j'ai une preuve que j'étais à l'hôpital et,
etc., là, puis là le bureau de réexamen va le prendre en compte. Mais si la
personne n'a pas des arguments solides, ça va être évalué par le bureau de
réexamen ou le TAQ, le cas échéant. Mais la présomption de réception va
demeurer, comme expliquait Me Grignon.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, j'ai bien entendu la réponse à la question posée par ma collègue,
la députée de Verdun, sur les vocations du Code de procédure civile, mais ce
que je me demandais dans l'article qui nous concerne ici précisément, en
attendant une modification du Code de procédure civile, est-ce que, par
exemple, est-ce qu'une demande de réexamen ne pourrait pas être transmise par
courriel, par exemple, par courrier électronique?
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Bien, en fait, le Code de procédure civile, ce qu'il vient définir, c'est la
distinction entre la notification de la signification, donc la procédure un
petit peu plus formelle. Mais ça n'empêche pas qu'il y a d'autres moyens qui
peuvent être pris pour transmettre des documents avec les nouvelles
technologies de l'information. En plus, c'est d'autres lois qui gouvernent ça,
là, notamment on a une loi-cadre, là, sur les technologies de l'information qui
permettent d'assimiler certaines transmissions par courrier ordinaire, là. On
peut aussi faire des transmissions courriel si on est capable de prouver la
réception, là. Donc, il y a ces règles-là qui existent déjà actuellement. Donc,
on pourrait effectivement transmettre par courriel.
M. Benjamin : Donc, je
comprends qu'actuellement les demandes de réexamen peuvent être faites aussi
par courrier électronique.
Mme Grignon (Karine) : Je
comprends que ce n'est pas la pratique, là. C'est-u la pratique? Oui?
M. Rousseau
(Michel) :Oui, c'est... comme
j'expliquais, il y a aussi un formulaire en ligne, là. Dès qu'ils reçoivent
l'avis de réclamations, il y a une adresse et les gens peuvent aller chercher
le formulaire en ligne et faire leur demande. Le bureau de réexamen, dès qu'ils
ont une demande, de quelque façon que ce soit, vont considérer qu'à cette date
là ils ont eu une demande et le support courriel va être utilisé. Et si jamais
ils veulent l'avoir par écrit, ils vont le demander, mais ce n'est pas une
contrainte pour faire une demande de réexamen, là, d'utiliser le courriel.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que je peux vous proposer une petite pause de dix minutes? Oui. Alors,
une petite pause de 10 minutes. Donc, on se revoit à 16h53.
(Suspension de la séance à 16 h 44)
(Reprise à 16 h 53)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, veuillez s'il vous plaît
lire l'article 29.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 29:
«Le gouvernement ou le ministre peut, dans
un règlement qu'il prend en vertu de la présente loi ou des lois concernées,
prévoir qu'un manquement à l'une de ses dispositions peut donner lieu à une
sanction administrative et pécuniaire. Il peut y prévoir des conditions
d'application de la sanction et y déterminer les montants ou leur mode de
calcul, lesquels peuvent notamment varier selon l'importance du dépassement des
normes qui n'ont pas été respectées.
«À moins d'une disposition contraire dans
la présente loi ou dans les lois concernées, les montants des sanctions
administratives pécuniaires prévues par un règlement visé au premier alinéa ne
peuvent excéder les montants maximaux suivants:
1° 2000 $ dans le cas d'une personne
physique;
2° 10 000 $ dans les autres cas.»
Commentaire. Cet article habilite le
gouvernement à prévoir que des manquements à des dispositions, des règlements
pris en vertu de la nouvelle loi ou des lois concernées pourront donner lieu à
l'imposition de sanctions administratives pécuniaires. Ces règlements pourront
prévoir des conditions d'application de ces sanctions ainsi que déterminer les
montants ou leur mode de calcul. L'article précise également que ces montants
ne pourront pas dépasser les montants énumérés, à moins d'une disposition
contraire dans les lois concernées. Le contenu de cet article n'est pas
nouveau, il se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, c'est là que vient un peu pour moi le nœud du problème de
l'article 20, dont on parlait tout à l'heure. À partir du moment...
Mme Melançon : ...où la
catégorisation ne se fera plus tel qu'on le voyait, donc, à l'article 20,
là, avec A+ à E, là, j'essaie simplement de voir comment est-ce qu'on va
arriver à cette catégorisation-là. Parce que là, c'est dans le cadre...
Habituellement, c'est dans le cadre qu'on se sera donné pour la meilleure
compréhension. Est-ce que c'est dans... est-ce que c'est par voie de règlement
où on va vraiment pouvoir y aller? Ou encore, comme on le disait, je reviens un
peu, là, je reviens derrière, permettez-moi, là, justement, là, dans... parce que
dans la catégorisation, avec le cadre général, là, on savait... mais là, je
comprends que ça pouvait induire des gens en erreur. Mais quand même, à partir
de quoi est-ce qu'on va pouvoir faire la catégorisation puis qu'on va savoir
que c'est maximum 2 000 dollars, qu'est-ce qui est à 500, qu'est-ce
qui est à 750, qu'est-ce qui est à 1 000, qu'est-ce qui est à 2000, même
chose pour... Dans les autres cas, où on pourra aller jusqu'à
10.000 dollars.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
en fait, on va se servir des sanctions qui existent dans les différentes lois,
donc celles dont... qu'on vient de voir, là, à l'article 22 notamment.
Mais aussi, dans toutes les autres lois qu'on va étudier un petit peu plus
tard, là, il va y avoir des sanctions différentes. À partir de cette
catégorisation-là, donc quand on va venir ajouter une nouvelle sanction dans un
règlement par exemple, on va se baser sur l'impact à l'environnement, en fait,
que le manquement va avoir, puis par rapport aux sanctions existantes, dans
quel type de catégorie pourrait être assimilé le nouveau manquement à la
disposition qu'on va créer dans un règlement, là. Donc, c'est vraiment par
rapport à ce qui est déjà prévu dans les lois et les règlements, ce qui nous
sert de balises, là, en fait, pour fixer les nouveaux manquements, les nouveaux
montants applicables, là.
Mme Melançon : Donc,
est-ce qu'on vient se rattacher au REAFIE? Est-ce que c'est ce que je
comprends, à ce moment-là?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
entre autres. En fait, c'est cet article-là... Si je reviens un petit peu en
arrière, là, l'article 29, c'est vraiment une habilitation pour permettre
d'inclure, à l'intérieur des différents règlements d'application de toutes les
lois, là, notamment, la LQE et là REAFIE, d'inclure dans ces règlements-là des
sanctions administratives pécuniaires pour lesquelles il y a un plafond, donc,
qui est fixé par l'article 29. Donc, on ne pourra jamais dépasser
2.000 dollars pour une personne physique, 10.000 dollars dans les
autres cas, mais on va se baser sur les autres manquements dans les lois
existantes pour fixer les montants qui vont être applicables. Peut-être qu'il
pourra y avoir une nouvelle catégorie, un B++ avec des montants un petit peu
différents selon la nature du manquement, parce que l'impact dans
l'environnement est un petit peu différent, là.
Mme Melançon : Mais on
comprend que le B++ va disparaître.
Mme Grignon (Karine) : Va
disparaître, mais c'est quand même une façon... Au niveau de la gravité
objective du manquement, on va le classer : si c'est transmission d'un
document, bien, c'est peut-être un petit peu moins grave que quelqu'un qui
rejette de l'eau usée directement dans un cours d'eau. Donc, je vous donne des
balises de ce genre-là. Donc, ça, ça va continuer à nous guider; quand on
rédige des lois et des règlements, on a toujours ces concepts-là en tête, là,
pour fixer les montants applicables.
• (17 heures) •
Mme Melançon : parce que
j'essaie simplement de bien comprendre. Parce que ce n'est pas fait de façon
aléatoire, là, ça, je le sais. Cependant, à partir du moment où vous nous avez
dit un peu plus tôt, donc, à l'article 20, que la catégorisation faisait
défaut parce qu'on avait voulu être peut-être trop pointus à un certain moment
donné, puis ça créait, dans le cadre général, un peu de confusion, je reprends
vos mots ici, là... Moi, ce que je veux bien comprendre, c'est : à partir
de quoi est-ce qu'on va... S'il n'y a plus de catégorisation aussi pointue,
qu'est-ce qui va déterminer... Puis, c'est parce qu'à partir du moment où la
catégorisation va tomber, puis on se l'est dit un peu plus tôt, il n'y aura pas
de vide. On veut éviter toute forme de vide. Moi, je veux juste savoir à quel
moment la catégorisation revue et corrigée sera établie, puis à quel moment le
plan va être établi, puis à quel moment le règlement va venir asseoir tout ça.
Dans le fond, là, je veux juste connaître la ligne de temps dans tout...
17 h (version non révisée)
Mme Melançon : ...comment
est-ce que ce sera fait et la catégorisation sera décidée par qui?
Mme Grignon (Karine) : Pour
ce qui est du cadre actualisé, je vais laisser M. Rousseau répondre, là, mais,
pour ce qui est des règlements, en fait, c'est en continu. Il y a plusieurs
types de règlements, ça se poursuit dans différents domaines, et on veut
maintenir la possibilité d'ajouter des sanctions administratives pécuniaires
dans ces différents règlements là qui vont être en consultations particulières
dans les semaines à venir ou ceux qui le sont déjà. Donc, on veut pouvoir être
en mesure d'ajouter ces sanctions administratives pécuniaires là, donc on a
besoin de l'article en question. Donc, c'est en continu, là, il n'y a pas une
ligne de temps fixée, là. À partir du moment où le gouvernement décide de
réglementer, il va pouvoir fixer, à l'intérieur de ce règlement-là, des
sanctions applicables pour les obligations qui se retrouvent à l'intérieur
dudit règlement. Donc, ça, c'est peut-être un petit peu plus difficile à
quantifier, au niveau de la ligne de temps, mais pour le cadre actualisé, je ne
sais pas s'il y avait une prévision à cet égard-là.
M. Rousseau
(Michel) :Je ne sais pas si ça va
répondre, mais comme Me Grignon l'expliquait, à chaque fois qu'il y a un
article qui peut porter un manquement, il faut évaluer quel niveau de gravité,
quel niveau d'amende ou quel niveau de sanctions qui va aller avec ça.
Historiquement, je peux utiliser ce... parce que ça fait un bout de temps que
je suis au ministère, lorsqu'il arrivait une nouvelle loi ou un nouveau
règlement, les amendes étaient définies, là, par les équipes, mais il n'y avait
pas vraiment de fil conducteur entre les règlements, entre les lois. Et
parfois, ça nous a amenés, puis on l'a vu en 2011-2012, à des règlements qui
avaient des amendes assez élevées et d'autres des amendes assez faibles.
Donc, aujourd'hui, par exemple, ce qu'on
cote b, là, lorsqu'il y a des travaux qui sont faits sans autorisation, bien, s'il
arrive un nouveau règlement et qu'il y a un article qui s'apparente à ça, comme
niveau de manquement, c'est ce niveau-là d'amende qui va être donné. Donc, il
va y avoir une cohérence dans les amendes et une cohérence dans les niveaux des
sanctions pour tous les règlements pour le même genre d'infraction. Donc, par
exemple, opérer sans autorisation ou sans permis, tout dépendant comment c'est
nommé dans les règlements, ça va être le même niveau, la même catégorie. Donc,
ces catégories-là vont continuer d'exister pour les gens qui doivent conseiller
nos légistes puis les légistes qui doivent l'écrire pour dire : Bon, bien,
cette sanction-là, il faudrait la mettre à tel niveau parce que, dans toutes
les autres lois et règlements, c'est dans ce niveau-là que se retrouve ce genre
d'infraction.
Ça amène vraiment... Et ce n'est pas
évident, parce qu'en environnement il y a beaucoup de lois, beaucoup de
règlements. Et ça, c'est quelque chose qui était vraiment voulu d'être corrigé.
Et donc les catégories existent encore. Ce qu'on disait tantôt, c'est que d'aller
les mettre dans un cadre, aujourd'hui, ça amenait plus de confusion. Mais
lorsque vient le temps d'écrire un règlement ou d'écrire une loi, c'est sûr que
cette réflexion-là par catégorie se fait, là.
Pour ce qui est du cadre, bien il va
être... dès que la loi va être adoptée, éventuellement, avec la date d'entrée
en vigueur, on va devoir avoir un cadre qui... Comme je dis, là, il n'y aura
pas de trou, là, s'il se passe une journée, ça va être beau, là, mais
immédiatement il y a un nouveau cadre qui va être en vigueur.
Mme Melançon : Et pour ma
gouverne, avec les règlements, parce que, là, on va entrer dans le reste du
mammouth un peu plus tard, on va avoir de nouveaux règlements qui seront donc
en transformation, puis ne serait-ce que le RAFI, lui-même va devoir être revu,
parce que le ministre le disait, tout à l'heure, ça a été... le RAFI est entré
en fonction en janvier dernier, je crois, là, donc on va devoir revoir
justement la catégorisation à l'intérieur de chacun des nouveaux règlements.
Est-ce que c'est ce qu'on est en train de faire? Non?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, c'est la même catégorisation qu'actuellement. Donc le RAFI a été fait sur
la base de la catégorisation actuelle en vertu de la LQE, puis ce qui a servi d'inspiration
pour la nouvelle loi, c'est le régime de la LQE, donc c'est les mêmes
catégories. Donc, au niveau de la classification, je vous dirais, des
manquements puis des infractions du RAFI, ça a été fait fort probablement
conformément à ce qu'on retrouve dans la nouvelle loi.
Mme Melançon : Là, je m'excuse,
probablement que j'ai besoin d'une Snickers, là, puis je ne comprends pas, là.
Je veux juste voir avec vous, là, parce que ce n'est pas la catégorisation,
alors, qui va changer.
Mme Grignon (Karine) : Certaines
lois, oui, parce qu'au niveau pénal, par exemple, dans la Loi sur les espèces
menacées et vulnérables, le régime était vieillissant puis les amendes qui
étaient prévues dans cette loi-là étaient inférieures...
Mme Grignon (Karine) : ...ce
que la nouvelle loi va prévoir en termes d'amendes, là, parce qu'on s'est basé
sur le régime de la LQE. Donc, là, oui, on est à la hausse, mais pour ce qui
est du régime LQE, on est au statu quo parce que c'est le régime qui a inspiré
la nouvelle loi. Donc, il n'y a pas de changement. C'est les mêmes montants.
C'est la même catégorisation. Au niveau des infractions, c'est les mêmes types
d'amendes aussi, là, qui sont prévus, là, par la nouvelle loi.
Mme Melançon : Donc, dans combien
de règlements on va devoir revoir la catégorisation?
Mme Grignon (Karine) : Je
vous dirais principalement ceux pour lesquels on ajoute un régime de sanctions
administratives pécuniaires, donc Loi sur les pesticides, loi sur les espèces
menacées vulnérables et Loi sur la sécurité des barrages où on va revoir en
même temps les montants des amendes aussi pour les infractions. Donc, il va y
avoir uniformisation.
Mme Melançon : Parce que dans
ces trois lois là, on a plusieurs règlements, là. On s'entend qu'il y a bon
nombre de règlements. Ça, ça va...
Mme Grignon (Karine) : Un peu
moins que la LQE.
Mme Melançon : Ça, c'est
possible. Mais est-ce qu'on a un chiffre approximatif? Puis combien de temps ça
va prendre, dans le fond, pour qu'on puisse remettre tout ça à jour?
Mme Grignon (Karine) : Au
niveau de l'échéancier, je ne pourrais pas vous dire, là, mais effectivement,
il va falloir faire un travail d'uniformisation de ces règlements-là, là. Si on
parle de la Loi sur la sécurité des barrages, il y a un seul règlement
d'application. Pesticides, il y en a deux, puis loi sur les espèces menacées
vulnérables, là, principalement un, là, qu'il va falloir faire effectivement
cette uniformisation-là pour ces règlements-là.
Mme Melançon : Mais est-ce
qu'on a une idée du temps qu'on veut y accorder? Tu sais, en combien de temps
on va avoir cet nouveau...?
M. Rousseau
(Michel) :Bien, peut-être... lorsqu'on a
fait la Loi sur la qualité de l'environnement, on parlait de plus d'une
quarantaine de règlements qu'il fallait harmoniser rapidement. Ça s'est fait.
C'est entré en vigueur un an plus tard. Donc, c'est vraiment... dans le cas des
trois lois, parce que la loi sur la conservation, la protection de la nature a
été débattue ici récemment, donc déjà l'harmonisation a été faite. Donc, il
reste, comme on disait, la loi sur les espèces menacées et vulnérables, la Loi
sur la sécurité des barrages puis la Loi sur les pesticides. Et on parle en
tout et partout de quatre règlements, là, qui supportent ces lois-là. Donc, ça
va être fait assez rapidement, parce que si on regarde l'exemple des
règlements, les 40 règlements qui allaient avec la LQE, là, c'est... ça a
quand même été rondement en quelques mois. Puis je dirais, avec l'expérience
qu'on a d'analyse des critères de gravité, je n'en suis pas inquiet que dès que
les lois vont être adoptées, le cas échéant, là, les règlements vont... dès que
les règlements vont être écrits, ça va être assez rapide, là, pour faire les
catégories. Donc, ça ne sera pas un élément limitant, je dirais, le délai pour
faire ça.
Mme Melançon : Bien, déjà, je
tiens à vous le dire, M. le sous-ministre adjoint, je pensais que c'était plus
de quatre règlements. Donc, déjà, là, avec cette lumière-là, je me sens déjà
plus rassurée. Alors, ça va pour moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, à titre d'information, j'aimerais savoir, je ne sais pas
si M. le ministre peut nous informer là-dessus. Comme ce qu'on a devant nous,
ce n'est pas une nouvelle loi, ce n'est pas un nouvel article. Est-ce que...
qu'est-ce qui existe actuellement en termes de montant maximum?
M. Charette : Me Grignon
l'indiquait, ça dépend. Vous parlez pour la LQE? Ou pour quel...
l'article 29 en particulier?
M. Benjamin : L'article 29
en particulier.
M. Charette : Donc, on est à
2 000 $ dans le cas des personnes physiques. 10 000 $ dans
les autres cas, un montant maximum, naturellement. Mais cette disposition-là,
on est dans les mêmes ratios, là. On est dans les mêmes montants.
M. Benjamin : O.K. Donc,
c'est... il n'y a pas de changement par rapport au montant qui est prévu.
M. Charette : Non, en fait,
là où il y aura des changements nécessaires, là, c'est pour les trois lois
qu'on mentionnait il y a quelques instants. Des lois dans les régimes de
sanctions datent d'une certaine, d'une certaine époque, et qui devront être
revues. Mais dans le cas, là, de celle-ci en particulier, là, on est au même
montant.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 29 est adopté?
M. Charette : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
M. le ministre, l'article 30, s'il vous plaît.
• (17 h 10) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. 30, donc, on est dans le chapitre IV, Refus, modification,
suspension, révocation et annulation d'autorisations...
M. Charette : ...et l'article
lui-même, le présent chapitre s'applique, en outre, de tout autre... s'applique
en outre, voilà, de tout autre pouvoir de même nature prévu à cette fin par les
lois concernées pour son application. Une déclaration de culpabilité, une
infraction criminelle n'est pas visée si la personne a obtenu le pardon pour
cet acte.
Et le commentaire. Cet article vise à
établir le champ d'application du chapitre 4, lequel regroupe différents pouvoirs
d'intervention du gouvernement et du ministre à l'égard d'autorisations. Ces
pouvoirs sont ceux prévus par les articles 115.5 à 115.12 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, avec quelques ajustements, pour lesquels
l'article 96 du projet de loi proposera leur abrogation.
Et l'article 30 précise notamment que
les pouvoirs prévus par le chapitre ne remplacent pas les pouvoirs plus
spécifiques prévus par les lois concernées, mais que ces pouvoirs s'ajoutent à
ceux déjà prévus. Le deuxième alinéa de l'article 30 précise par ailleurs
qu'une personne ayant obtenu un pardon à une déclaration de culpabilité pour
une infraction criminelle ne peut être considérée coupable pour l'application
du chapitre. On comprend qu'on débute un nouveau chapitre avec les articles qui
apporteront le détail pour ces différents éléments là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc là, je comprends bien qu'on entre dans le pénal, à ce moment-ci?
Une voix : Non, en fait,
c'est d'autres sanctions qui peuvent s'appliquer, donc des sanctions
administratives comme le refus d'autorisation pour certains motifs. Donc, on a
regroupé à l'intérieur de ce chapitre-là les articles de refus ou de modification
de suspension d'une autorisation qui pouvaient s'appliquer à l'ensemble des
lois toujours concernées, là, qui sont mentionnées à l'article 1. Parce
que la majorité de ces lois-là possèdent un régime d'autorisation à
l'intérieur, là, de son contenu.
Mme Melançon : J'essaie juste
de comprendre, là, peut-être y aller d'un exemple.
Une voix : Oui, bien, en
fait, on va le voir un petit peu plus spécifiquement à l'article 31, là.
Donc, si une personne a été condamnée à un certain type d'infraction
criminelle, ça pourrait devenir un motif de refus, si jamais elle fait une
demande d'autorisation au ministère de l'Environnement, donc, sur la base de
cette condamnation-là à une infraction, le ministre de l'Environnement va
pouvoir refuser la demande d'autorisation, en fait.
Mme Melançon : Mais s'il y a
eu un pardon?
Une voix : S'il y a eu un
pardon, comme l'indique l'article 30, ça ne pourra pas être considéré,
effectivement.
M. Charette : Peut-être en
guise d'application, là, de cet article-là, je vais référer à ma propre
frustration des dernières années. C'est de voir à quel point certains
délinquants notoires pouvaient repartir un projet, obtenir de nouvelles
autorisations sans qu'on puisse prendre en compte le passif ou à tout le moins
le passé de ce promoteur-là. Donc, c'est pour moi réconfortant et nécessaire,
en même temps. On ne peut pas, même si c'est un tout autre projet, on sait
que... on peut deviner que si le promoteur est pas généralement enclin à
respecter la réglementation, ça va sonner une cloche de plus pour s'assurer
que l'autorisation qui est donnée ou qui est refusée, soit en fonction, là, de
ce que l'on connaît, là, de la probité du promoteur en question. Je le résume,
là, mais à travers des expériences qu'on a vécues, là, ces dernières années.
Mme Melançon : Je pense qu'on
peut partager ça ensemble parce que c'est assez frustrant, en effet, que, dans
le fond, le dossier du promoteur ne suivait pas nécessairement ses tentatives,
je vais y aller comme ça, de pouvoir exercer ailleurs pour parfois des mêmes...
dans les mêmes sphères. Alors, ce que vous êtes en train de nous dire ici,
c'est qu'il y a un suivi qui est fait pour le promoteur. Donc, s'il y a un
promoteur, là, qui s'est fait prendre les deux mains dans le sac, bien, à
partir de ce moment-là, s'il vient à déposer un nouveau projet, bien, on
pourra, à ce moment-là, lui refuser un accès ou des autorisations par le
ministère. C'est ce que vous êtes... c'est ce que vous nous dites à ce
moment-ci.
M. Charette : Oui. Je ne sais
pas si vous souhaitez une application plus terrain ou plus...
M. Charette : ...concrète,
mais ça résume bien, effectivement, là, le dilemme devant quoi, en fait, la
réalité, là, qui nous rattrapait, là, dans certains cas de figure.
Mme Melançon : Parce que
là on vient quand même créer un nouveau... c'est quelque chose qui est tout à
fait nouveau à ce moment-ci?
Mme Grignon (Karine) : Non,
en fait, ça existait déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement, donc,
aux articles 115.5 et suivants, il y en a plusieurs dans ce chapitre-là.
Donc, c'est encore là notre source d'inspiration qu'on étend aux six lois
mentionnées à l'article 1.
Mme Melançon : Parfait.
Donc, dans le fond, on l'élargit, tout simplement. Mais les autres lois
n'étaient pas sous le parapluie, justement, d'un article comme celui-là.
Mme Grignon (Karine) : Exactement,
à une exception près, là, la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, qui
a été étudiée récemment, là, faisait une référence à ce régime-là, là, mais,
oui, effectivement, c'est nouveau pour la majorité des lois.
Mme Melançon : Juste
pour ma gouverne, est-ce qu'on sait à combien... Parce que je sais à quel point
ça peut être frustrant aussi de savoir, pour un inspecteur ou pour un
enquêteur, de dire : Bon, bien, lui, je l'ai pris, là, puis là il vient de
redéposer, puis on le sait comment ça va finir. Est-ce que c'est quelque chose
qui arrive fréquemment? Je sais qu'on a une expression qui dit : On vient
de repartir sur un nouveau nom, là, puis on sait à qui on a encore à faire,
puis c'est des compagnies à numéro souvent, puis il faut aller fouiller pour
savoir qui est en dessous de tout ça, là. Est-ce que ça arrive sur une base
fréquente?
M. Charette : Fréquemment,
je ne dirais pas parce que, bon, on reçoit plusieurs, plusieurs milliers, en
fait, au fil du temps, de demandes d'autorisation, et la bonne foi se présume
dans une très grande majorité de cas. Donc, fréquemment, non. À l'occasion, oui.
Mais ce n'est pas monnaie courante, et heureusement, là. La plupart des
demandeurs d'autorisation souhaitent, ils ne veulent que bien faire, là, donc.
Mais il faut quand même avoir des outils. Il faut avoir des moyens pour les cas
où, malheureusement, là, cette bonne foi là n'est pas confirmée.
Mme Melançon : C'est
parce que j'ai un exemple qui me vient en tête, mais je ne le mentionnerai pas
dans le micro, là, je ne veux pas qu'on n'inquiète personne. Mais on pourrait
presque nommer cet article-là au nom de quelqu'un, mais d'accord. Moi, je vais
m'arrêter ici avant d'aller trop loin.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci,
merci, Mme la Présidente. Je suis sur le commentaire, en fait, le dernier
paragraphe, M. le ministre. En fait, j'essaie de comprendre. En fait, quand on
parle d'une déclaration de culpabilité pour une infraction criminelle, ça
s'applique aussi bien à une personne physique qu'à une entreprise? À qui ça
s'applique?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
ça s'applique aux deux catégories, là. On va le voir plus loin quand on va
étudier les infractions et les amendes applicables, là. Donc, il peut y avoir,
effectivement, une amende pour la personne physique et une amende plus pour la personne
morale, donc ça s'applique aux deux cas, effectivement. Je réfère toujours à la
définition de personne au tout début, à l'article 1.
M. Benjamin : Et, pour
le bénéfice des millions d'auditeurs et de téléspectateurs, pouvez-vous, M. le
ministre, m'expliquer, nous expliquer, cet article-là, qu'est-ce qu'il exprime
véritablement? Donc, c'est...
M. Charette : C'est ce
qu'on a tenté de faire, au cours des dernières minutes, que de l'expliquer.
Comment dire? On se réserve la possibilité de refuser ou de considérer, à tout
le moins, un passif chez une personne, qu'elle soit physique ou morale, dans
l'octroi d'une autorisation qui est demandée? S'assurer que cet historique-là,
je ne veux pas le mettre de façon négative, forcément, mais que cet
historique-là puisse être considéré dans les éléments évalués pour déterminer
si on peut ou non autoriser le projet, là, qui est présenté.
• (17 h 20) •
M. Benjamin : Merci pour
la précision. Et est-ce que je dois comprendre...
M. Charette : Peut-être
juste un petit commentaire, ce n'est pas tant...
M. Charette : ...l'article
lui-même que le chapitre, parce que naturellement les articles suivants...
Parce que si on ne lit que 30, là, c'est l'ouverture du chapitre, mais les
articles suivants, là, nous permettront, là, d'incarner cet objectif-là.
M. Benjamin : Et quand
on parle d'une personne ayant obtenu un pardon, donc on obtient d'habitude...
En fait, moi, dans le langage commun, je comprends qu'on obtient le pardon une fois
qu'on a été reconnu coupable, qu'on a soit purgé sa peine, et là, on demande le
pardon. J'essaie de comprendre le lien quand vient le temps d'appliquer le
tout.
M. Charette : À partir
du moment où la personne, quelques années plus tard, a obtenu son pardon, cet
historique-là, auquel je faisais référence, ne pourra plus être pris en compte
dans la décision d'accorder ou non l'autorisation. Donc, c'est une tache au
dossier qui s'efface en quelque sorte, qui ne pourra plus être invoquée pour
refuser une autorisation.
M. Benjamin : D'accord.
Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Adopté. Donc, M. le ministre, prenez une petite
gorgée d'eau et lisez l'article 31, s'il vous plaît.
M. Charette : À voir sa
longueur, merci de vous soucier de mon bien-être. Et ce qui me rassure, ou
m'inquiète par moments, c'est que le commentaire est aussi long que... Mais là,
ce n'est pas le cas, le commentaire est plus succinct. Donc, merci, Mme la
Présidente.
«31. Le gouvernement ou le ministre peut
refuser de délivrer, de modifier ou de renouveler une autorisation requise en
application des lois concernées, la modifier, la suspendre, la révoquer ou
l'annuler, en tout ou en partie, ou s'opposer à sa cession si, selon le cas, le
demandeur ou le titulaire ou, s'il s'agit d'une personne morale, l'un de ses
administrateurs, dirigeants ou actionnaires :
«1 est le prête-nom d'une autre personne;
«2 a, au cours des cinq dernières années,
été déclaré coupable d'une infraction à une loi fiscale ou d'une infraction
criminelle liée à l'exercice d'activités visées par l'autorisation ou d'un acte
criminel aux articles 467.11 à 467.13 du Code criminel;
«3 a produit une déclaration, un document
ou un renseignement faux ou a dénaturé ou omis de déclarer un fait important
pour la délivrance, le maintien, la modification, le renouvellement ou la
cession de l'autorisation;
«4 a été déclaré coupable d'une infraction
à toute loi dont le ministre est chargé de l'application ou à l'un de ses
règlements :
«a) au cours des cinq dernières années si
le montant minimal de l'amende dont était passible le contrevenant pour cette infraction
était prévu à l'article 44;
«b) au cours des deux dernières années
dans les autres cas;
«5 est en défaut de respecter un avis
d'exécution transmis en vertu de l'article 17, sauf le cas prévu au
paragraphe 8 du présent article;
«6 est en défaut de respecter une
ordonnance rendue en vertu de toute loi dont le ministre est chargé de
l'application;
«7 est en défaut de respecter une
injonction rendue en vertu de toute loi dont le ministre est chargé de
l'application;
«8 est en défaut de payer une somme due en
vertu de toute loi dont le ministre est chargé de l'application ou de l'un de
ses règlements, y compris le défaut de payer une amende, une sanction
administrative pécuniaire et, dans les cas où une autorisation antérieure
aurait dû être obtenue et le paiement de la compensation et les frais afférents
effectué, une compensation financière ou les frais exigibles;
«9 est en défaut de respecter toute
disposition de toute loi dont le ministre est chargé de l'application ou de
l'un de ces règlements et n'a pas remédié aux manquements constatés lors d'une
inspection ou d'une enquête dans le délai ou les conditions impartis pour le
faire;
«10 a un lien de dépendance, au sens de la
Loi sur les impôts, avec une personne qui exerce une activité similaire alors
que son autorisation a été suspendue, révoquée ou annulée ou fait l'objet d'une
injonction ou d'une ordonnance à cet effet, sauf si la preuve est faite que
l'activité du demandeur ou du titulaire ne constitue pas la continuation de
l'activité de cette personne.
«Les paragraphes 7 et 8 du premier
alinéa ne peuvent s'appliquer qu'à l'expiration des délais suivants...
M. Charette : ...selon le
cas :
1. Il s'agit d'une somme due, le délai
prévu pour en demander le réexamen, en cas échéant;
2. Le délai prévu pour contester la
décision devant le tribunal compétent, et;
3. Après le 30e jour suivant la décision
finale du tribunal confirmant, en tout ou en partie, la décision.
Commentaire. Cet article reprend le
contenu de l'article 115.5 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il vise
notamment à prévoir différentes situations pour lesquelles le ministre ou le
gouvernement serait justifié de refuser une demande ou d'intervenir sur une
autorisation déjà délivrée.
La situation prévue par le paragraphe 5
est nouvelle pour assurer la concordance avec le nouveau pouvoir proposé par la
nouvelle Loi concernant l'avis d'exécution. La situation prévue au paragraphe 9
est aussi nouvelle pour permettre une intervention lorsqu'une personne ne
remédie pas aux situations de non-conformité législatives et réglementaires
constatées dans le cadre d'une inspection ou d'une enquête. Un tel pouvoir
pourrait être utile lorsque l'utilisation des autres sanctions n'est pas encore
amorcée ou ne constitue pas la bonne sanction appliquée pour ce genre de
situation.
Les situations prévues au paragraphe 3, 4,
6, 7 et 8 ont fait l'objet d'ajustements techniques. Il en est de même du
deuxième alinéa.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bon, là, on y
est, on est en plein coeur de tout ça et des nouveaux... bien, des nouvelles
poignées que le ministre pourra avoir. En faisant la lecture avec vous, M. le
ministre... Puis là j'ai en tête... mais je le sais qu'on n'est pas dans des
SAP nécessairement. Puis là, juste pour mon éclairage, là, est-ce qu'on est
toujours dans des sanctions administratives pécuniaires où on peut aller aussi
dans l'amende? Parce que, là, on parle d'ordonnances, ou si on va beaucoup plus
loin?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
oui, c'est plus large, là. Donc, en fait, c'est... À partir du moment où on a
une demande d'autorisation, on évalue tout ce qui a été donné comme sanction,
que ce soit au niveau des SAP, au niveau des amendes ou au niveau des
ordonnances. Donc, on a toute la panoplie, là, c'est pour ceux qu'il y a autant
de paragraphes, là, à l'article 31.
Mme Melançon : Parfait. Donc,
à partir du moment où, par exemple... Parce que, parfois, on a des entreprises
qui... bien, qui sont disparus un peu du radar puis pour lesquelles il y a pu y
avoir des ordonnances ou c'est le gouvernement du Québec qui a payé pour faire
exécuter les travaux. Ces entreprises là, habituellement, sont des entreprises
qui ont... plus que délinquantes, là. Il y en a... Je me rappelle que le député
de Jonquière, la semaine dernière, parlait d'une entreprise chez lui, mais je
sais qu'il y en a aussi, bien sûr, en Mauricie, pour lesquelles il y a eu des
ordonnances, et les ordonnances, c'est la fin, dans le fond, c'est le maximum
qu'on peut aller où c'est le ministre directement qui va signer. Mais là, ce
que je comprends ici à l'article, c'est qu'on repart du départ. Donc, ça peut
aller d'une sanction administrative pécuniaire jusqu'à l'ordonnance. Mais si on
a eu une problématique, par exemple, avec un individu, puis tout à l'heure, le
sous-ministre adjoint nous disait : Bien, il y en a, là, qui ne veulent
pas qu'on entre directement sur un terrain. Puis là, bien, si tel est le cas,
on va appeler la police. Puis, parfois, on peut arriver à deux inspecteurs.
Est-ce que ce genre de comportement là est aussi gardé à l'intérieur du présent
article?
• (17 h 30) •
Mme Grignon (Karine) : Bien,
en fait, il faut quand même une certaine procédure, là, qui a été accomplie,
là. Donc, c'est pour ça qu'on retrouve différents paramètres à l'intérieur de
31. Donc, le fait qu'il y ait une déclaration de culpabilité, donc ce n'est pas
juste de lui transmettre un constat d'infraction, il faut qu'il ait été déclaré
coupable. L'ordonnance, même chose, il faut que l'ordonnance ait été émise par
le ministre puis qu'il y ait eu transmission, en fait, de l'ordonnance avec les
conditions applicables. Donc, on voit pour, chaque article, là... pour chaque
paragraphe, en fait, il y a certaines balises. Puis quand...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Grignon (Karine) : ...On
ne se rend pas jusqu'à l'émission de la sanction, là. Je pense que c'est plus
le paragraphe 9, là, qui est un peu plus général. Puis on voit, là, que ça
demande quand même que la personne ait été informée qu'elle était en manquement
puis qu'elle n'a pas remédié à son défaut, là, donc on voit qu'il y a un petit
laisser-aller, là, de la part de la personne, là, en fait.
Mme Melançon : Parfait. À
l'article... bien, au troisièmement, dans le fond, là, «a produit une déclaration,
un document ou un renseignement faux ou a dénaturé ou omis de déclarer un fait
important», comment est-ce qu'on définit le fait important, à ce moment-là?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
selon la nature de l'information qui est demandée, là, pour savoir s'il y a eu
rejet de contaminants. Par exemple, donc, si on demande une information sur la
quantité, par exemple, de quelque chose qui a été rejeté à l'environnement,
donc par rapport à la dénaturation, là, du fait, là, on va considérer que ça
peut être un fait important parce que, selon l'information qu'il va nous
donner, ça va impacter l'impact à l'environnement, là, au niveau de la
quantité, par exemple, du rejet, là.
Mme Melançon : Mais un
fait important comme ça, c'est un peu subjectif, non?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
c'est sûr.
Mme Melançon : Oui,
hein?
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Mme Melançon : O.K.,
parce qu'à la lecture même, là, quand on arrive à dénaturer «omis de déclarer
un fait important», qui va évaluer le tout, si c'est un fait important ou non?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
c'est toujours toutes les mêmes personnes, là, qui évaluent la gradation des
sanctions applicables, là.
Mme Melançon : Les
directeurs et...
Mme Grignon (Karine) : Les
directeurs, c'est ça, par rapport aux obligations de la loi qui s'appliquent,
là, donc qu'est-ce qui constitue un fait important pour l'obligation en question,
dont ils sont allés faire l'inspection, par exemple.
Une voix : Oui, allez-y.
M. Rousseau
(Michel) :...les cas de refus, de
révocation, tout ça, vont être analysés souvent par un comité interne pour...
en vue de faire une recommandation au ministre. Parce que ça demeure quand même
un pouvoir exceptionnel, donc il faut le documenter comme il faut. Et les cas
de refus, justement, pour différentes raisons qui sont là-dedans, là, bien,
avant de les exercer, il y a une analyse qui est faite, là, puis c'est... Parce
que je dirais, le refus, c'est une chose, la révocation, c'est un peu la peine
ultime, parce que lorsqu'on révoque une autorisation, la personne ne peut plus
opérer son entreprise. Donc, on a des cas, là, récemment, où notre ministre a fait
les ordonnances puis le non-respect de ces ordonnances-là a mené à des
révocations. Mais à chaque fois, évidemment, l'analyse était faite par nos
équipes pour bien le conseiller là-dessus, parce que c'est des sanctions quand
même importantes lorsqu'on enlève le droit d'opérer. Mais ça s'est fait puis ça
ouvre la porte à ça, ces articles-là.
Mme Melançon : D'accord,
bien, je vais m'arrêter là, là. Je ne sais pas si les collègues ont certaines
questions. Puis j'ai d'autres questions à partir du quatrièmement, là, mais je
vais laisser les collègues pour le début aussi. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...Le député de Viau avait commencé en... avait demandé en premier puis il
y a M. le député de Jonquière.
M. Benjamin : Ah, vous
pourriez y aller, collègue.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Jonquière, allez-y.
M. Benjamin : Allez-y.
M. Gaudreault : ...là,
mais en fait, c'est plus un commentaire, pas éditorial, là, mais une réflexion.
Dans le sens que c'est quand même gros, là, parce qu'on fait basculer l'article 115.5
de la LQE en totalité dans la nouvelle loi. Je comprends, là, qu'on veut créer
une loi, un tronc commun sur les peines, les pénalités, l'aspect plus
administratif. Mais c'est parce que l'économie de la Loi sur la qualité de l'environnement
tourne autour des autorisations, des certificats... bien, sur plein de choses,
là, mais notamment sur les certificats d'autorisation, c'est quand même le
coeur. Donc, de dire : Bien, voilà comment un ministre peut accorder un
certificat d'autorisation, voilà comment il ne peut pas accorder un certificat
d'autorisation, pour quelles raisons, c'est quoi, tout le processus d'évaluation
environnementale conduisant éventuellement à un décret ministériel, bon, etc.,
c'est ça, la LQE. Puis là, on sort de ce principe important des autorisations
au cœur de la LQE pour le mettre dans une autre loi. Parce que l'article 31
nous dit...
M. Gaudreault : ...le
gouvernement ou le ministre peut refuser de délivrer, de modifier ou de
renouveler une autorisation requise en application des lois concernées. Je me
demande ce que ça peut avoir comme conséquence, dans l'ensemble de
l'application de la LQE, de dire qu'on sort une des raisons ou des raisons,
parce qu'il y a quand même plusieurs paragraphes, de ne pas accorder
d'autorisation si on le sort de la LQE. Pour moi, ce n'est pas un geste qui est
banal. Est-ce que ce volet... Parce que, quand on regarde dans les
commentaires, là, la table de concordance, ça ne touche pas d'autres lois, là.
Dans les 6 lois qui sont touchées par le fameux tronc commun, il n'y a que la
LQE qui est touchée. Est-ce qu'il n'aurait pas été préférable, considérant,
dans le fond, qu'on parle de ne pas accorder une autorisation, de le garder
carrément dans la LQE pour cet aspect-là? Alors, c'est mon point à ce stade-ci.
M. Charette : ...qui est
aussi très pertinent. En fait, c'est vrai que c'est un élément important de la
LQE, mais, en l'intégrant au tronc commun, ça va continuer à s'appliquer
intégralement à la LQE. Donc, la LQE ne perd pas de portée avec cette
modification-là. Et pour ce qui est du droit de refus, en quelque sorte, il va
rester aussi à l'intérieur de la LQE. Et, à ce niveau-là, la collègue juriste
serait plus à même de bien le vulgariser, mais ça n'altère rien de ce tronc-là
qui est très fort à la LQE, mais qui va être maintenant partagé dans la
nouvelle loi. Mais la collègue juriste va pouvoir y aller de façon plus
précise.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, pour répondre plus spécifiquement à votre question, c'est qu'il y a des
régimes d'autorisation aussi dans les autres lois. Donc, la Loi sur la sécurité
des barrages a un régime d'autorisation assez important. Même chose pour
conservation du patrimoine naturel, espèces menacées et pesticides, qui est
essentiellement un régime de permis et de certificats.
Donc, ce qui a été déplacé dans le tronc
commun, donc les articles 115.5 et suivants, ce sont des articles très généraux
par rapport à des situations qui peuvent s'appliquer à l'ensemble de ces
lois-là. Par contre, à l'intérieur de chacune des lois particulières, notamment
la LQE, il va demeurer des pouvoirs spécifiques de refus pour des motifs
environnementaux, notamment. Puis là je vous nomme celui qui a été notamment
édicté, là, adopté en 2017, là, par le premier projet de loi n° 102, l'article
31.0.3, là, qui est le pouvoir de refus plus général qui est utilisé par le
ministère de l'Environnement. Donc, lui va demeurer dans la LQE et va demeurer
appliqué par rapport au régime d'autorisation plus spécifique, là, de la Loi
sur la qualité de l'environnement.
M. Gaudreault : Donc, on
déplace, dans le tronc commun, que le refus d'autorisation qui est relié,
comment je pourrais dire, à des documents faux ou à des déclarations de
culpabilité, à une infraction, à avoir utilisé un prête-nom, le défaut de
respecter une ordonnance... J'y vais en cascade, là, un peu en survolant
l'article. Donc, on déplace, dans le tronc commun, vous me direz si je comprends
bien, là, avec 31, on déplace, dans le tronc commun, que les refus
d'autorisation en vertu de la LQE associés à des vices de forme ou à des
déclarations, justement, de culpabilité, bon, qui font partie des vices de
forme, si on veut, là... et non pas sur des enjeux de fond. Est-ce que je dis
bien la bonne chose en disant ça?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
oui, tout à fait. Donc, c'est plus par rapport au comportement d'un demandeur,
donc par rapport à ce qu'il a fait antérieurement, donc dans les situations qui
sont énumérées à 31 notamment. Effectivement, ça, ça peut s'appliquer de
manière générale. Mais, pour les questions de fond en lien, par exemple, avec
le rejet de contaminants, là, ça va demeurer encadré par la loi particulière
qui est la Loi sur la qualité de l'environnement.
• (17 h 40) •
M. Gaudreault : O.K. Puis
vous avez dit que... Pour les autres lois, vous avez parlé de la Loi sur les
pesticides, vous avez parlé de la Loi sur la sécurité des barrages, quelle est
la mécanique qui fait que 31 s'applique, pour bien comprendre? Parce que...
M. Gaudreault : ...quand
on fait la table de concordance, il n'est nommé que la LQE. Je voudrais juste
bien comprendre, là, par quel tour de passe-passe on est capable, par 31, de
toucher aussi les autres lois, là?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
bien, on revient en arrière, donc c'est vraiment les articles du début, là,
l'article 1 qui vient dire que la loi, la nouvelle loi s'applique aux six
lois. Donc, tout le contenu, y compris, là, les articles 31 et suivants
vont s'appliquer à ces six lois-là.
M. Gaudreault : Est-ce à
dire...
Mme Grignon (Karine) : Généralement,
vous allez le voir plus tard, là... Excusez-moi, là. Généralement, vous allez
le voir plus tard, dans chacune des lois, il va y avoir un chapitre où on va
dire, par exemple : Inspection et enquête, j'ai un chapitre, allez voir la
Loi sur les mesures d'application pour le détail.
M. Gaudreault : Est-ce à
dire que ces possibilités de refus d'autorisation reliées à des vices de forme,
ça, on reprend notre expression, n'existaient pas dans les autres lois, à part
la LQE, au moment où on se parle?
Mme Grignon (Karine) : Exact.
La seule loi où il y avait un renvoi, en fait, il n'y avait pas le libellé
exactement, mais il y avait un renvoi vers la LQE, c'était dans la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel.
M. Gaudreault : O.K. Ça
veut dire que, par exemple, sur la sécurité des barrages, au moment où on se
parle, avec la loi qui est actuellement en vigueur, on ne peut pas refuser une
autorisation en vertu de cette loi-là pour un vice de forme? Bien, si on prend
les 10 picots, là, qui sont là, là, puis qu'on les appelle des vices de
forme, on ne peut pas, en vertu de la Loi sur la sécurité des barrages,
présentement, refuser une autorisation si la personne, disons, a utilisé un
prête-nom?
Mme Grignon (Karine) : Exactement,
ce n'est un pas prévu actuellement.
M. Gaudreault : Donc,
dans ce sens-là, on vient rendre plus sévères les cinq autres lois, outre la
LQE.
Mme Grignon (Karine) : Tout
à fait. On étale le régime à ces cinq autres lois là, là, de manière très, très
spécifique.
M. Gaudreault : O.K. Ça
va aller pour l'instant, Mme la Présidente.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Ma première question. J'ai déjà étudié d'autres projets de loi
dans lesquels on commence l'article par «le ministre», tout simplement.
Pourquoi ici on formule en commençant par «le gouvernement ou le ministre»?
Est-ce que c'est...
M. Charette : ...la
collègue pourrait répondre.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, c'est vraiment, dans les différentes lois, les pouvoirs d'autorisation
sont attribués soit au gouvernement soit au ministre. Donc, pour prévoir tous
les cas de figure, on a commencé par «le gouvernement ou le ministre» ici, là.
Ça réfère, entre autres, au régime d'autorisation qui découle de la procédure d'évaluation
et d'examen des impacts, qui est un régime d'autorisation.
M. Benjamin : Ce que je
comprends dans cet article qu'on a devant nous, c'est un article qui vient
donner des garde-fous, qui vient donner au ministre le pouvoir d'intervenir pour
refuser, délivrer, etc. Quand on regarde le paragraphe, le deuxièmement, qui
dit : «a été déclaré coupable d'une infraction à une loi fiscale ou une
infraction à un acte criminel», par rapport aux lois fiscales, est-ce que...
pourquoi ne parle-t-on pas d'avoir commis une infraction aux lois fiscales
plutôt de reconnaître et est reconnu coupable à une loi fiscale?
M. Charette : Je ne suis
pas juriste, mais, a priori, la personne qui a été déclarée coupable, c'est
parce qu'elle a commis cette infraction-là. Donc, on veut s'assurer qu'elle ait
eu son recours ou sa possibilité d'appel. Donc, on attend ou on souhaite qu'il
y ait eu une déclaration de culpabilité en bonne et due forme. Encore une fois,
je ne suis pas juriste, j'ai droit aux coups de pied, là, si jamais mes
explications ne sont pas adaptées à la réalité.
M. Benjamin : En fait,
cette question-là, je la pose, en fait, c'est en me référant de mémoire à une
des interventions du sous-ministre en lien avec l'impôt, parce que... Est-ce
qu'il y a un chantier? Est-ce que je comprends qu'il y a actuellement un
chantier entre le ministère de l'Environnement et l'Agence du revenu, donc, au
niveau des entreprises par à des... qui connaîtraient des accrocs, soit à des
différentes lois applicables par votre ministère ou du moins sur la Loi sur
l'impôt? Est-ce que je comprends qu'il y a un chantier en cours, actuellement,
là-dessus?
M. Rousseau
(Michel) :Dans cet article-là, là, une
déclaration de culpabilité à l'impôt, ou à autre, c'est public, donc...
M. Rousseau
(Michel) :...un renseignement clé que les
gens au ministère qui ont évalué si cet article-là s'applique ont en leur
possession.
Par rapport strictement aux revenus, il y
a des discussions, au Revenu, régulièrement, notamment pour des mauvais payeurs
ou encore, j'expliquais, l'autre fois, dans le cadre de certains dossiers où on
peut échanger de l'information avec eux parce que les gens qui commettent des
infractions commentent aussi des infractions à la Loi sur l'impôt. Mais là on
sort de l'article 31, mais spécifiquement pour l'article 31, ça prend
effectivement, comme dit le ministre, une déclaration de culpabilité, parce
qu'on ne peut pas présumer qu'il est coupable. Et ça, c'est des documents qui
sont quand même publics et accessibles. Donc, les liens avec le ministère du
Revenu sont faits lorsque c'est requis, là.
M. Benjamin : Donc, on
comprend que, par exemple, quelqu'un qui serait... une entreprise qui serait un
mauvais payeur à l'impôt, ce ne serait pas suffisant, donc ça prend une
déclaration de culpabilité au sens de la Loi sur l'impôt.
M. Rousseau
(Michel) :Pour refuser une autorisation,
c'est comme ça que c'est libellé. Mais quand je parlais de mauvais payeurs, on
peut se servir du revenu pour faire du recouvrement, là. Il y a des ententes
qui peuvent se faire avec eux, dans des cas exceptionnels, mais là, on n'est
pas dans les autorisations, on est dans...
M. Benjamin : Donc, c'est
seulement pour faire du recouvrement, donc, et non pas dans l'octroi d'une
autorisation.
M. Rousseau
(Michel) :Pour l'octroi d'autorisation,
c'est vraiment une déclaration de culpabilité, comme il est inscrit à
l'article.
M. Benjamin : Le ministre a
souligné tout à l'heure, avec raison, d'ailleurs, c'est un long article avec
plusieurs paramètres qui vient donner, à ce moment-là, l'autorisation au
ministre de pouvoir refuser de délivrer, ou modifier, ou renouveler, ou
autoriser, etc. Je pensais au... Et comme l'éventail qu'on a, le spectre qu'on
a devant nous est quand même assez large, je pensais, entre autres, aux
municipalités, M. le ministre, donc. Il y a des entreprises qui sont installées
dans des municipalités et qui sont en constante infraction à des règlements
municipaux. Est-ce qu'elles pourraient peut-être prévoir aussi que ça pourrait
devenir aussi un élément qui permettrait au ministre de pouvoir soit ne pas
renouveler ou, du moins, de modifier une autorisation?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, les infractions qui sont énumérées ici, il faut quand même que ça ait un
certain lien avec l'environnement, là. Donc, à l'époque, quand ça a été
introduit à la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est parce qu'il y avait
des tractations, là, au niveau du crime organisé, pour les sols contaminés.
Donc il y avait certaines ramifications, là, au niveau des lois fiscales, au
niveau des infractions qui sont énumérées, là, 467.11 à 467.13, là. C'est des
infractions criminelles très, très précises par rapport au crime organisé, là.
Donc, c'est vraiment en lien avec ça, il faut que ça ait un lien aussi, comme
je vous dis, avec l'autorisation qu'on va émettre, là, parce que la personne,
elle a quand même un droit de travailler, un droit de déposer des demandes
d'autorisation sans que ça traîne toujours en arrière d'elle, là, cette
déclaration de culpabilité qu'elle a eue pour d'autres choses. Donc, il faut
quand même avoir une certaine clémence envers des mauvais comportements dans
d'autres domaines que la personne a pu avoir, là. Donc, c'est par rapport à ces
garanties-là, au niveau des droits protégés par la charte, là, qu'on vient
circonscrire le type d'infraction qui est visé pour pouvoir émettre un refus
ici.
• (17 h 50) •
M. Benjamin : Je ne pense pas
me tromper en affirmant que la majorité des municipalités au Québec ont à coeur
beaucoup d'enjeux environnementaux, les enjeux environnementaux, et ont décidé,
au cours des dernières années, que ce soit, par exemple, à travers l'Union des
municipalités du Québec ou encore de manière autonome ou de manière concertée,
développé des politiques, des actions fortes et même une réglementation en lien
avec la question environnementale. Et je ne pense pas me tromper non plus si
j'ose affirmer que je pense qu'il y a des...
M. Benjamin : ...qui sont...
qui peuvent ou qui sont, même, en infraction par rapport à ces orientations
municipales en matière environnementale. Alors, est-ce qu'il y a... Et d'autant
plus que de fois j'ai entendu affirmer la volonté de reconnaître les
municipalités comme des gouvernements de proximité. Je pense que là, il y a une
opportunité concrète, tangible, de pouvoir l'affirmer, donc, cette
reconnaissance-là, par rapport aux orientations en matière environnementale des
municipalités.
M. Charette : Je veux être
certain de bien comprendre. Et si c'est le cas, je pense pouvoir rassurer le
collègue. L'entreprise qui fait des travaux sur le territoire d'une
municipalité doit quand même se conformer à la réglementation. En fait, il est
tributaire de la réglementation environnementale québécoise. Donc, même si
c'est sur le territoire d'une municipalité que la faute est commise, elle le
serait, en toute vraisemblance, par rapport à l'autorisation qui a été donnée
par le gouvernement du Québec. Donc, le mauvais joueur, je vais l'appeler
ainsi, qui commet une faute sur un territoire d'une municipalité x, le fait en
vertu d'une réglementation ou d'une loi québécoise. Donc, c'est pris en compte
par la force des choses, là. L'autorisation, elle est... C'est certain qu'il y
a une réglementation municipale qui s'applique au niveau de la protection de
l'environnement, au niveau de la LQE, c'est le ministère de l'Environnement.
C'est donc le gouvernement du Québec qui va donner son autorisation et non pas
la municipalité. Je ne dis pas que les municipalités n'ont pas une
réglementation qui va obliger le promoteur à se conformer d'une façon ou d'une
autre. Mais l'autorisation, elle est donnée par le gouvernement du Québec, par
le ministère de l'Environnement si c'est en lien avec la Loi sur la qualité de
l'environnement.
M. Benjamin : Là-dessus, je
vous entends, M. le ministre, mais vous savez, en fait, actuellement, quand je
regarde l'article qu'on a devant nous, on parle de toutes sortes d'infractions,
diverses sortes d'infractions, mais il y a aussi des entreprises qui sont
installées dans différentes municipalités, qui peuvent aussi commettre des
infractions répétitives, constantes par rapport à la municipalité aussi, et en
contravention avec beaucoup de règlements municipaux. C'est là que je pense
qu'il y aurait lieu de voir, dans cet article-là, une fenêtre par rapport aux
règlements municipaux aussi.
M. Charette : En fait, comme
l'indiquait Me Grignon, les impacts d'une... Les impacts d'un mauvais
comportement qui peut être noté par le chapitre chapitre 4, ça doit être un
lien avec l'environnement. Donc, une compagnie peut être en défaut par rapport
à une réglementation municipale, que ce soit, je ne sais pas, moi, par rapport
à la nuisance, par rapport à... Mais si ça ne touche pas l'environnement, ça va
être difficile de noter ce comportement-là dans l'évaluation d'une autorisation
qui, elle, est de nature environnementale. Mais si l'infraction est de nature
environnementale, si elle a nécessité un certificat d'autorisation, bien, elle
a nécessité auprès du ministère de l'Environnement, donc c'est ce type de
comportements là qui pourraient être pris en compte. Une entreprise, là, ça
peut être tellement vaste, qui enfreint la réglementation municipale, par
exemple, elle construit un élément de son installation en dehors des zones
permises par la municipalité. S'il n'y a pas de lien avec l'environnement, s'il
n'y a pas d'impact au niveau de l'environnement, ce n'est pas le genre de
comportement, là, qui serait pris en compte pour l'évaluation d'une demande
d'autorisation à venir. Si le lien avec l'environnement n'est pas présent, ça
va être difficile de le tenir... d'en prendre dans l'évaluation.
M. Benjamin : Je vais
commencer par remercier notre recherchiste. Carl, qui m'a... Carl Fillion, qui
m'a amené un élément de plus dans l'argumentaire. Donc, si tant est... donc,
j'ai besoin encore d'argumenter pour faire comprendre, en fait, le point de
vue. En fait, en vertu de la Loi sur les compétences municipales, M. le ministre,
les municipalités, elles peuvent adopter...
M. Benjamin : ...et les
règlements et mettre en place des actions sur les sujets suivants, sur les
parcs, sur l'utilisation de l'énergie qu'elle produit, soit la salubrité, soit
les nuisances, sur la sécurité, sur le transport, sur l'alimentation en eau
potable, l'élimination et la valorisation des matières résiduelles. À titre
d'exemple, et cette compétence générale des municipalités, en matière
d'environnement, a permis justement à certaines d'entre elles, à certaines
municipalités, d'adopter des règlements pour protéger, par exemple, les prises
d'eau potable donc. Et justement il y a des règlements municipaux qui existent,
et, moi, je verrais très bien donc que vous puissiez, dans cet article-là, prévoir
aussi, donc prévoir que l'accroc à ces règlements-là, des règlements, on
s'entend, qui vont dans le sens de la protection de l'environnement, donc
peuvent aussi devenir des motifs pour refuser ou pour renouveler des permis ou
pour même en octroyer.
M. Charette : ...à la
collègue juriste.
Mme Grignon (Karine) : En
fait, au niveau municipal, généralement, ils ont leur propre régime de permis,
un permis municipal qui va s'ajouter, en fait, à l'autorisation
environnementale délivrée par la ministre ou le gouvernement. Donc, peut-être
que les municipalités pourraient prévoir ce même genre de pouvoir là à l'égard
de leur propre permis, là, ce serait beaucoup plus direct, là, on s'entend. Il
faut vraiment que, comment je vous dirais, que l'infraction, par rapport à un
règlement municipal qui peut être de manière générale, soit liée à la demande
d'autorisation, parce qu'on est vraiment dans un article où on fait un accroc,
c'est un pouvoir exceptionnel, on fait un accroc aux droits protégés par la charte.
Donc, il faut vraiment circonscrire adéquatement cette intrusion-là dans les
droits garantis par la charte.
Donc, on ne peut pas aller largement dans
toutes les directions et prévoir toutes les infractions à n'importe quelle loi,
là. Donc, il faut quand même permettre à ces gens-là d'avoir une certaine
latitude, quand ils font des demandes d'autorisation, on leur permette
d'exercer un emploi, un exercice d'activité quelconque, là.
M. Benjamin : J'entends,
j'entends votre explication, mais en même temps aussi, je vais ramener à vous,
M. le ministre, ce que nous avons souvent entendu ici, lors des consultations
particulières, sur différents projets de loi. Ce qu'ont plaidé souvent les
municipalités du Québec, l'enjeu de cohérence, l'enjeu de cohésion, et cet
enjeu de cohérence fait en sorte que, des fois, sur certaines applications, les
municipalités ont les mains liées, et c'est là que je trouve... je comprends
très bien ce que maître, excusez-moi, votre... Grignon, Me Grignon, je
comprends très bien l'explication de Me Grignon, mais je continue à plaider, à
vous dire, M. le ministre, qu'il y a là... je pense que c'est une loi trop
importante pour qu'on reste sourd aux préoccupations environnementales des
municipalités donc.
M. Charette : ...le temps
file, on pourrait y revenir ce soir. On ne réécrira pas le droit municipal à
travers l'article... du projet de loi n° 102, mais, encore une fois, c'est des
projets qui impliquent la réglementation québécoise en environnement, souvent,
il y a une incidence au niveau municipal, et dès que ça touche la
réglementation, la législation québécoise, ça nous donne une portée, mais on ne
peut pas, à travers cet article-là, réécrire le droit municipal, ce n'est pas
la bonne occasion de le faire.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de l'heure, la commission va ajourner ses travaux jusqu'à 19 h 30.
Je vous souhaite bon appétit.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 32)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, à l'ordre s'il vous plaît, la Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une
gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du
Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Lors de la suspension de nos travaux cet
après-midi, la discussion portait sur l'article 31 de la loi édictée à l'article 1
du projet de loi. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. En fait, au moment de nous quitter, donc, j'en étais aux
échanges avec le ministre. Donc, après une heure et demie de pause, je me
demandais s'il avait eu le temps de cheminer avec moi dans le sens de mes
interventions.
M. Charette : J'ai
cheminé dans l'espoir de convaincre le collègue. Dans les faits, comme on le
mentionnait tout juste avant la pause, les municipalités ont naturellement
leurs propres réglementations qui, dans certains cas, peuvent toucher l'environnement.
Ceci dit, lorsqu'il s'agit d'enjeux qui se réfèrent à la Loi sur la qualité de
l'environnement, la demande d'autorisation, le certificat d'autorisation doit
aussi émaner du gouvernement du Québec, du ministère de l'Environnement. Ce qui
nous donne une prise pour appliquer l'article 31 tel qu'il est proposé.
Sinon, si les municipalités ont certaines doléances à l'égard de certains
entrepreneurs, certains promoteurs qui exercent sur leur territoire, comme le
mentionnait et le suggérait la juriste Mme Grignon, les municipalités
seraient tout à fait en droit d'inclure dans leur propre réglementation des
modalités semblables à celles contenues dans le projet de loi n° 31. Donc,
ce serait de leur propre chef qu'elle le ferait. Mais nous, à travers un projet
de loi comme celui-ci, on ne peut pas commencer à légiférer sur les compétences
municipales. Ce n'est pas du tout, du tout l'objet, là, du projet de loi, et on
déborderait largement de notre mandat.
M. Benjamin : En fait, Mme
la Présidente, je n'ai pas demandé au ministre de légiférer sur les compétences
municipales. En fait, voyez, ce que je trouve intéressant dans cet article qu'on
a devant nous, c'est un article qui donnerait, en fait, si nous l'adoptions tel
quel, qui donnerait au ministre le pouvoir de refuser de délivrer, de modifier,
de renouveler une autorisation requise, de la modifier, de l'annuler, de la
révoquer en tout ou en partie, de s'opposer à ça, à toute cessation. Si, et je
vais évoquer seulement au moins un argument, si l'entreprise est déclarée
coupable...
M. Benjamin : ...d'une
infraction aux lois fiscales. Je ne pense pas que le ministre est en train de
jouer dans la Loi sur l'impôt, donc en mettant en place ici une pareille
balise. S'il y avait aussi une infraction criminelle, je ne pense pas que le
ministre touche au Code criminel, c'est-à-dire en mettant ici de pareilles
balises. Ce que je lui dis, c'est que pour un enjeu de cohérence et de cohésion
sur nos actions en matière environnementale, il y a des municipalités, il y a
beaucoup de municipalités au Québec qui ont des compétences municipales, et
dans certaines orientations environnementales, et même aussi en matière
d'urbanisme, en matière de zonage aussi. Et il y a… Évidemment, ce sont des
sections de territoire et de compétence municipale. Il pourrait y avoir, et je
parle au conditionnel, Mme la Présidente, je dois même parler au présent, il y
a des entreprises qui sont sur le territoire de certaines municipalités au
Québec, qui sont en contravention avec ces municipalités-là par rapport à...
sur des axes reliés à l'environnement. Parce que je pense que l'argument que
maître Grignon évoquait tout à l'heure, c'était l'argument par rapport à des
activités en lien avec l'environnement. Mais justement, c'est de cela dont il
s'agit.
Donc, je ne demande pas au ministre de
refaire, d'aller jouer dans les platebandes des lois des municipalités. Ce que
je lui dis, c'est d'en prendre... d'en tenir compte, c'est d'en tenir compte,
justement, au moment, pour lui, de refuser de délivrer, de modifier, tout comme
il tient compte aussi... et de plusieurs lois qui ne relèvent pas de ses
compétences, mais qu'il les utilise comme levier pour mieux faire, pour mieux
agir sur les enjeux environnementaux au Québec. Donc, je lui demande de faire
la même chose. Ce n'est que cohérence et de cohésion à ce niveau-là.
M. Charette : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
allez-y.
M. Charette : Oui? Je voulais
être certain d'avoir votre consentement. Bien, en fait, on peut avoir la
discussion, mais, à partir du moment où ça se rapporte à la réglementation, la
législation québécoise, en matière d'environnement, même si la problématique
est vécue sur le territoire d'une municipalité X, ça relève de la compétence et
de la réglementation québécoise, donc là, il y aurait une possibilité de prise.
Mais ce que je veux surtout mentionner, si l'infraction est sans égard à la
réglementation québécoise, à la législation québécoise, mais qu'elle enfreint
une norme municipale, c'est là où la municipalité pourrait convenir d'une règle
semblable à celle que l'on propose à l'article 31, c'est-à-dire, dorénavant,
pour que la municipalité puisse accorder un permis ou une autorisation à cette
entreprise-là, elle devra se conformer ou au contraire une autorisation
pourrait lui être refusée si jamais son passif était trop important aux yeux de
la municipalité. Mais on ne peut pas juger sur un comportement qui n'est pas en
lien avec notre propre réglementation et avec notre propre législation.
Encore une fois, je le dis une dernière fois, au
niveau environnemental, souvent, ça va concerner les deux. Donc, à partir du
moment où ça concerne le gouvernement du Québec, le ministère de
l'Environnement, là, c'est un élément qui pourrait être pris en considération
pour octroyer ou non une nouvelle autorisation pour un nouveau nouveau projet.
M. Benjamin : Alors, à ce
moment-là, donc, est-ce que c'est possible de le voir paraître ici, dans
l'article, donc, vous, ce que vous évoquez là, M. le ministre?
M. Charette : Je veux dire,
c'est déjà le cas. Il n'y a pas d'amendement à nos yeux, là, qui serait
nécessaire. À partir du moment où ça touche la réglementation et la législation
québécoise, c'est déjà pleinement pris en compte par l'article 31 que l'on
propose. On pourra, justement, se pencher sur tel ou tel élément. Il y a quand
même plusieurs volets à l'article 31. On pourra dire, par exemple : Je
prends le... Peu importe, là, il y a quand même plusieurs possibilités. Donc,
dès qu'il y en a un qui toucherait la réglementation, la législation
québécoise, même si ça enfreint, en même temps, une réglementation municipale,
nous, ce serait notre élément sur lequel on pourrait miser. Mais en dehors de
ça, c'est de la compétence de la municipalité, d'établir son propre cadre
d'application réglementaire et d'imposer des limitations à une entreprise qui
n'aurait pas respecté sa réglementation.
• (9 h 40) •
M. Benjamin : Est-ce qu'il
pourrait arriver que...
M. Benjamin : ...et je pense
que c'est sûrement déjà arrivé qu'une entreprise soit en contravention avec la
réglementation municipale en matière environnementale et que la municipalité se
retrouve dans la seule situation d'aller par-devant les tribunaux.
M. Charette : ...là, il
faudrait être peut-être un petit peu plus précis. De quels types d'infractions
environnementales? Parce qu'encore une fois, il y a des chances que cette
infraction-là soit... se résulte aussi au niveau de la réglementation du Québec
ou de la loi québécoise. Mais, sans plus de précision, je ne serais pas en
mesure de répondre à la question du collègue.
M. Benjamin : J'ai évoqué
tout à l'heure, au niveau de la Loi sur les compétences municipales, les zones
de compétence des municipalités sur lesquelles les municipalités peuvent agir
et agissent, d'ailleurs, beaucoup de municipalités agissent en ce sens-là.
Souvent, quand... lorsqu'une municipalité... lorsqu'il y a une infraction par
rapport à une réglementation municipale, la municipalité se voit à ce moment-là
dans deux situations possibles, deux scénarios possibles, soit de resserrer sa
réglementation encore, ou encore, pour faire respecter sa réglementation,
d'aller par-devant les tribunaux pour forcer une entreprise. Bon. Et ce que
nous disent les municipalités, c'est que nous avons besoin d'avoir, sur ces
enjeux-là, puisqu'il y a des sphères... Vous savez, quand on parle de la
qualité de l'air, M. le ministre, quand on parle de la qualité de
l'environnement, les municipalités sont des acteurs de premier plan à ce
niveau-là. Je veux bien que la loi soit une loi québécoise, mais il y a aussi
toute la réglementation municipale qui peut être... qui est en écho avec cette
loi aussi. Et pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on ne tient pas compte, justement,
des leviers municipaux et de la nécessité de faire entendre... Moi, c'est ce
que je plaide, je plaide l'idée de faire entendre à travers ce projet de loi là
les leviers municipaux, les leviers d'action des municipalités en matière
d'environnement.
Donc, moi, je pense que ce serait un autre
outil que vous pourrez donner à la municipalité... aux municipalités en leur
disant: Bien oui, il y a la réglementation municipale qui existe, il y a les
tribunaux qui existent, mais aussi on vient renforcer la loi pour dire que les
réglementations municipales aussi en matière environnementale aussi, nous
aussi, on les considère aussi comme importantes, comme des gestes importants à
poser en matière environnementale.
M. Charette : Naturellement,
on accompagne les municipalités, ce sont des partenaires de premier plan, on
respecte les principes d'autonomie municipale. Mais je ne vois pas de lien avec
l'article 31, et, à ma connaissance, sauf erreur, il n'y a aucun groupe qui
s'est présenté devant nous en disant: L'article 31 n'est pas conforme à la
vision que nous avons de la relation entre le gouvernement du Québec et les
municipalités. Les principes auxquels le collègue fait référence, j'y crois,
mais ce n'est pas le bon projet de loi pour incarner un renforcement, là, de
l'autonomie des municipalités, et encore moins le bon article pour y parvenir.
Moi, ce que je pourrais proposer au
collègue, s'il le souhaite, c'est de proposer un amendement en bonne et due
forme pour qu'on ait quelque chose, là, de tangible et concret à discuter.
Mais, autrement, je ne pense pas que ce soit le bon article pour aborder ces
questions-là.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je n'ai pas dit que cet article-là n'était pas conforme. Les
échanges que j'essaie d'avoir avec le ministre, c'est pour voir comment est-ce
qu'on peut bonifier l'article, comment est-ce qu'on peut bonifier l'article en
lien avec les prérogatives municipales.
Prenons une loi... une autre loi. J'ai
parlé de la Loi sur les compétences municipales tout à l'heure. Prenons une
autre loi, qui est la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. C'est une loi où
les municipalités disposent d'un pouvoir en matière d'urbanisme et
d'aménagement, et il y a beaucoup d'éléments. Prenons par exemple: restreindre
par zonage l'excavation du sol, le déplacement de l'humus, la plantation et
l'abattage d'arbres et tous travaux de déblai ou de remblai. C'est des gestes
qui sont de compétence municipale, mais pour lesquels... qui ont un lien direct
avec l'environnement, avec la protection de l'environnement aussi. Alors, moi,
tout ce que je dis au ministre, c'est qu'il y a tout simplement intérêt...
M. Benjamin : ...ce qu'on
pense, au gouvernement de proximité, que sont les municipalités, qui
travaillent aussi sur des actes... à la protection de l'environnement et qui
ont parfois des entraves avec des entreprises qui sont celles qui se retrouvent
sur leur territoire, en matière de respect de la réglementation. C'est ce que
je plaide. Mais je comprends que le ministre n'est pas intéressé à parler du
rôle des municipalités à ce niveau.
M. Charette : ...je vais
inviter le collègue à la prudence à ne pas me prêter d'intentions. Je dis que
l'article 31 n'est pas celui qui permet ce genre de précision, mais j'ai pris
quand même soin de rassurer le collègue, il y a plusieurs règlements qui sont
appliqués par les municipalités. Et dans son propre exemple, le collègue
mentionnait tout ce qui est remblais, tout ce qui est excavation. Il y a de
bonnes chances que ce soit couvert par la réglementation québécoise. Donc c'est
là notre entreprise. Notre emprise est sur ce qui est de compétence ou qui
relève du gouvernement du Québec. La juriste l'a bien mentionné, on vient déjà
restreindre passablement les droits avec cet article-là. On ne peut pas jouer
avec un concept aussi fondamental que les droits reconnus sans qu'on s'y soit
penché. Donc, moi, je ne peux pas interdire à un promoteur de réaliser un
projet si je n'ai pas de motif en lien avec l'environnement, ce n'est pas du
ressort du ministère de l'Environnement.
Mais là où le collègue peut être rassuré,
si la municipalité a des difficultés avec un promoteur en particulier qui se
voit enfreindre constamment une série de règlements municipaux, la municipalité
pourrait très bien adopter un règlement semblable à notre article qui lui
permettrait de retirer des autorisations ou de ne pas accorder des
autorisations à l'avenir à ce promoteur-là. Mais moi, je dois y aller selon la
compétence du ministère de l'Environnement. Je dois y aller selon la compétence
du gouvernement du Québec. Donc, ce n'est en rien un désaveu à l'égard des
municipalités. Au contraire, on leur dit : Vous, vous avez la possibilité
de le faire aussi dans votre propre réglementation si vous le souhaitez. Mais
en toute honnêteté, je ne vois pas quel est le type d'amendement qui nous
permettrait de rallier un petit peu ou de concilier les inquiétudes du collègue
avec les limites du ministère de l'Environnement par rapport à ses propres
compétences.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...le débat fait peut être large, en effet, dans une étude article par article,
mais vous devez aussi rester en lien avec l'article 31. Je fais juste une
petite mise au point, là, pour...
M. Benjamin : Je suis sur
l'article 31, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord.
M. Benjamin : J'ai écouté
avec beaucoup d'attention le ministre parler des compétences de son ministère.
Aux dernières nouvelles, Mme la Présidente, le Code criminel n'est pas de
compétence québécoise, encore moins de compétence du ministère de
l'Environnement. Et pourtant, on fait référence au code. Moi, tout ce que je
demande, tout ce que je plaide, Mme la Présidente, les entreprises
délinquantes, lorsqu'elles sont délinquantes aux yeux du gouvernement du
Québec, il y en a aussi qui peuvent l'être aussi sur les territoires de nos
municipalités. Moi, ce que je demande au ministre, c'est de donner un levier
aux municipalités aussi, à travers ce projet de loi là, donner un levier aux
municipalités pour combattre les entreprises délinquantes qui sont sur leur
territoire. C'est ce levier-là que je demande à travers cet échange que j'ai
avec le ministre. Mais je comprends que le ministre ne veut pas donner ce
levier-là aux municipalités pour lutter contre les entreprises délinquantes qui
sont sur le territoire de la municipalité.
• (9 h 50) •
M. Charette : Il comprend que
sa compréhension n'est tout simplement pas exacte. Les municipalités ont déjà
ce levier-là, elles l'ont si elles veulent adapter la réglementation et elles
sont tout à fait en droit de le faire. Le collègue dit : Le ministère de
l'Environnement n'est pas responsable du Code criminel, c'est vrai, mais il
faut se souvenir de ce qu'on se disait avant la pause. Toutes les infractions
qui peuvent être notées au dossier ou qui pourraient influencer l'octroi ou la
reconnaissance d'une autorisation doivent être en lien avec l'environnement.
Donc, il peut y avoir des infractions criminelles qui ont un impact au niveau
environnemental. Donc, c'est là, le...
M. Charette : ...qu'il
faut établir. Donc, ce n'est pas le Code criminel en général, ce n'est pas les
lois fiscales en général, ce n'est pas les lois sur le revenu en général, c'est
par rapport au domaine de l'environnement. Et c'est là, et je ne le répéterai
plus par la suite, c'est là aussi le lien, souvent il est connexe entre une
infraction environnementale qui est identifiée sur un terrain municipal ou sur
le territoire d'une municipalité, la réglementation québécoise. Donc, on a une
emprise réelle, mais, si ça ne touche pas l'environnement, ça ne pourra pas
être réglé à travers le projet de loi n° 102 et encore moins à travers
l'article 31.
M. Benjamin : Une
dernière intervention, Mme la Présidente, je vous l'annonce, c'est une
dernière.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...que vous voulez, je vous ai juste fait un
petit recadrage.
M. Benjamin : Non, mais,
vous savez, j'écoute avec beaucoup d'attention le ministre qui nous parle
d'infraction au Code criminel où il y a l'environnement? Mais il y a aussi des
infractions municipales où il y a l'environnement aussi. Et, moi, c'est sur cet
aspect-là que je dis. S'il y a des infractions au Code criminel reliées à
l'environnement, il y a aussi des infractions municipales reliées à
l'environnement aussi. Et, à ce niveau-là, je crois qu'on aurait intérêt à se
pencher sur cet enjeu-là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui,
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Là, je
comprends que le ministre, il l'avait annoncé, là, qu'il ne voulait plus aller
dans la direction proposée par le député Viau, qui, somme toute, amène quand
même un point intéressant lorsqu'il parle, justement, des règlements municipaux
où il y a des entreprises qui pourraient être en contravention avec des
règlements municipaux qui ne sont pas nécessairement juxtaposés avec la loi
québécoise. J'ai une question. Lorsqu'on parle de personne morale, est-ce qu'on
peut parler des municipalités lorsqu'on parle de personne morale?
Mme Grignon (Karine) : En
fait, une municipalité, oui, c'est une personne morale de droit public. Par
contre, il y a certaines obligations, là, qui ne s'appliquent pas de la même
façon à cette personne morale spéciale là, là. Donc, il y a certaines règles,
par exemple la Loi sur les compagnies, qui ne s'appliqueront pas nécessairement
aux municipalités.
Mme Melançon : Je pose
une question, puis, très, très honnêtement, souvent on pose des questions, on
connaît déjà les réponses, et là je ne connais vraiment pas la réponse. Mais
est-ce que c'est déjà arrivé que des municipalités étaient en infraction auprès
du ministère de l'Environnement?
M. Rousseau
(Michel) :La réponse est oui. Quand même
un certain nombre de sanctions administratives qui sont émises par année, et même
des condamnations pénales. Donc, oui.
Mme Melançon : Donc, si
une municipalité a une condamnation pénale, c'est donc dire qu'une municipalité
pourrait se voir... Parce qu'on est toujours dans le tronc commun avec nos six
lois, on se rappelle de tout ça, là. Donc, s'il est reconnu coupable et s'il y
a... Bon, la municipalité pourrait ne pas pouvoir déposer une nouvelle demande
au ministère de l'Environnement.
Mme Grignon (Karine) : Théoriquement,
oui, effectivement, c'est visé dans le terme «personne». Donc, si cette
situation s'applique à la municipalité, effectivement, on pourrait se retrouver
dans cette situation-là, là. Mais la municipalité n'a pas nécessairement le
rôle d'exécutant de travaux, là, c'est dans certains contextes très, très
circonscrits en vertu de la Loi sur les compétences municipales, vous l'avez
dit, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme aussi, là. Donc, ils vont faire
des travaux dans un cadre très, très précis en vertu de ces lois-là, là.
Mme Melançon : Bien, je
pose la question parce qu'à partir du moment où on voit ici, au quatrièmement,
«a été déclaré coupable d'une infraction à toute loi dont le ministre est
chargé de l'application, donc, au cours des cinq dernières années si le montant
minimal de l'amende était donc passible, le contrevenant pour cette infraction
étant prévu à l'article 44, au cours des deux dernières années, dans les
autres cas». Ça veut dire qu'une municipalité pourrait se voir refuser une
demande d'autorisation par le...
Mme Melançon : ...pour
une durée de cinq ans.
M. Charette : ...une
réponse générale, dans un premier temps. Naturellement, ça ne serait pas toutes
les demandes d'autorisation d'une municipalité. On comprend que les
municipalités ont aussi un devoir à l'égard de leurs citoyens, donc on ne veut
pas que les citoyens soient ultimement pénalisés, mais on va vouloir s'assurer
que les travaux sont faits convenablement. Donc, une municipalité aurait
peut-être potentiellement plus de difficultés à obtenir un type particulier
d'autorisation pour des travaux particuliers, plus spécifiques à l'infraction
qu'elle n'arrive pas à corriger, mais pourrait être autorisée à conduire des
travaux d'un autre ordre, pour un autre type de projet.
Mme Melançon : Ah bien,
vous voyez, c'est un éclairage intéressant. Parce que, donc, ça veut dire
qu'une compagnie qui aurait eu par exemple condamnation pourrait déposer une
demande d'autorisation autre que ce pourquoi elle a été reconnue coupable,
c'est ce que je comprends? Moi, je pensais que c'était beaucoup plus large. De
la façon dont le député de Jonquière d'ailleurs avait posé la question, tout à
l'heure, moi, je pensais que c'était quelqu'un qui se voit rendu... bien, qui
est reconnu coupable, je vais tenter d'utiliser les bons termes juridiques, là,
qui est reconnu coupable ne pourrait plus demander d'autorisation au Ministère.
Donc, c'est juste des... il va pouvoir demander des autorisations au ministère,
autres que ce pour quoi il a été reconnu coupable?
M. Charette : ...faire
une association aussi directe entre municipalité et entreprise privée. Une
municipalité a forcément des obligations à l'égard de ses citoyens. S'il y a
des travaux d'urgence, mais qui requièrent tout de même une autorisation qui
pourrait compromettre l'accès d'une partie de son territoire à ses citoyens, on
ne peut pas l'interpréter de la même façon ou pénaliser les citoyens parce que
la municipalité est en défaut sur un autre type de projet. Donc, il faut,
justement dans l'esprit du collègue de Viau, voir les municipalités pour ce
qu'elles sont, ce sont des gouvernements locaux, donc j'aurais de la difficulté
à faire un parallèle aussi direct. Mais oui, une municipalité qui a de la
difficulté à se conformer pour un type de projet en particulier, elle a un
passif ou un historique par rapport à la réalisation d'un type projet, il se
pourrait qu'elle soit encadrée ou il se pourrait qu'elle soit questionnée plus
longuement sur comment elle compte cette fois-ci se conformer à la
réglementation.
Mme Melançon : C'est
juste que tel que c'est, écrit, Mme la Présidente, moi, je ne fais pas la
distinction entre une personne morale, une municipalité, ou une personne morale
autre, je ne la vois pas, la distinction, à moins que la juriste puisse me dire
qu'on voit une distinction, tel qu'écrit actuellement.
Mme Grignon (Karine) : Non,
c'est ça, il n'y en a pas. On réfère encore à la définition de personnes au
tout début, là, à l'article 2, là, donc, elles sont traitées toutes de la
même façon effectivement.
Mme Melançon : Donc,
vous, vous me dites : Traitées toutes de la même façon, mais le ministre,
ce n'est pas ce qu'il me dit actuellement.
Mme Grignon (Karine) : ...au
niveau de la définition de personnes. Mais au niveau de l'article 31, ça
demeure un pouvoir discrétionnaire et le ministre va l'appliquer selon les
circonstances, en application. Et le fait, effectivement, que la municipalité
exécute des travaux pour le bien-être de ses citoyens, disons, va être pris en
considération dans l'exercice du pouvoir discrétionnaire, là, ce n'est pas un
automatisme.
• (20 heures) •
Mme Melançon : D'accord.
Donc, si je comprends bien... Puis, en quelque part, ça va répondre à mon
questionnement. Parce qu'à partir du moment où ça peut être 5 ans, s'il y
a une municipalité, par exemple... prenons l'exemple, là, où au mois de
septembre dernier, municipalité aurait été reconnue coupable d'un manquement,
donc reconnue coupable, ça veut dire, Mme la Présidente, que la municipalité ne
pourrait plus demander nécessairement d'autorisations, mais qu'il y a eu des
élections entre tout ça, changement d'administration en plus, donc, je
comprends qu'on ne veut pas pénaliser toute la population. Et je comprends
aussi qu'avec un changement d'administration on souhaite que certaines
municipalités peuvent se rattraper. Mais en même temps, on le sait aussi que
dans bon nombre de cas, avec les... Ce sont les fonctionnaires...
20 h (version non révisée)
Mme Melançon : ...municipaux,
je dirais, qui mène à bien plusieurs projets. Donc, juste m'assurer, puis pour
moi, c'est pourquoi c'est important, là, de faire la distinction. Donc, à ce
moment-ci, une municipalité pourrait aussi avoir certaines difficultés. Puis j'imagine...
puis là je pose la question encore une fois, je ne connais pas la réponse, mais
j'imagine que, s'il y avait vraiment une problématique, on pourrait aller
devant la commission des affaires municipales.
M. Charette : Le but n'est
pas de pénaliser la municipalité, le but est de s'assurer que la municipalité
se conforme à la réglementation. Parce qu'on le sait, ultimement, que ce sont
des citoyens qui pourraient écoper. Tout à l'heure, peut-être tout à l'heure ou
lors d'une séance précédente, on parlait, là, de la relation d'accompagnement,
comment accompagner les promoteurs qui sont souvent des municipalités. Le but
du ministère ne serait certainement pas de priver une municipalité de venir en
aide à ses citoyens. Cependant, on va s'assurer qu'elle le fasse de façon
conforme. Donc, ce n'est pas dans l'optique de la pénaliser, de lui taper sur
les doigts, mais clairement, de s'assurer que les travaux se fassent
convenablement. Oui, la loi nous donnerait des moyens encore plus forts pour s'assurer
d'un comportement adéquat par cette municipalité-là, mais on est réellement au
niveau d'une relation entre gouvernement et gouvernement, le gouvernement du
Québec avec un gouvernement local qui a des devoirs à l'égard de ses citoyens.
Mme Melançon : Et, lorsque...
Dans la première phrase, on dit que «le ministre peut refuser de délivrer, de
modifier ou de renouveler une autorisation requise». Qui sera votre principal
conseiller pour vous dire : C'est une bonne idée, oui ou non? Parce que...
Dans le fond, puisqu'on sait que c'est discrétionnaire au ministre, qu'est-ce
qui va guider le ministre dans l'octroi ou non d'une autorisation pour une
entreprise qui peut être... bien, qui est mise en cause puis qui ne répond pas
nécessairement aux lois?
M. Charette : Une entreprise
ou une municipalité?
Mme Melançon : Là, je reviens
à entreprise.
M. Charette : Aux
entreprises...
Mme Melançon : Parce que je
veux quand même voir... Parce qu'il y a quand même une largesse, je vais dire
ça comme ça, et je comprends pourquoi, mais je veux juste voir comment est-ce
que ça va s'appliquer dans le quotidien, qu'une municipalité... Parce que là on
traite «personne morale» de deux façons différentes, soit que ce soit une
municipalité ou que ce soit une entreprise. Alors, pour moi, je veux juste voir
la distinction. Puis je comprends, ce que le ministre dit, mais c'est parce que
ce n'est quand même pas écrit ainsi.
M. Charette : En fait, on
revient à des conversations passées au niveau du processus d'autorisation. C'est
certain que c'est une procédure qui est essentiellement administrative. Puis le
ministère lui-même a toute l'expertise et toute la compétence pour pouvoir se
pencher sur ces différents scénarios ou cas de figure là, mais ça peut monter
jusqu'au sous-ministre, ultimement. Et, si ce n'est pas nécessaire, sous-ministre
adjoint, si ce n'est pas nécessaire... Un lien qui est encore plus près de l'analyste
au dossier, en quelque sorte. Mais il faut réellement distinguer le cas de
figure d'une municipalité et d'une entreprise privée parce que la finalité n'est
pas la même, mais on a, malgré tout, des pouvoirs qui demeurent entiers à l'égard
d'une municipalité qui se montrerait réticente à se conformer à la
réglementation ou à la législation.
Mme Melançon : D'accord.
Donc, le Journal des débats, ici, fera foi de la volonté du législateur. Puisque
je comprends qu'on ne peut pas aller l'indiquer parce que... J'essaie de
trouver la poignée, là, comment aller indiquer la distinction, mais je
comprends que ça a dû être quand même observé.
M. Charette : Dans tous les
cas, on l'a vu avec les articles précédents, il faut se le rappeler, et c'est
la raison pour laquelle c'est une décision qui doit être raisonnée, une
décision qui doit être justifiée, n'oublions pas qu'il y a un processus d'appel
dans chacune des fois. Donc, c'est à la discrétion, peut être, mais ça ne peut
pas être de façon aléatoire, ça ne peut pas être de façon purement subjective,
parce qu'on a toujours en tête que, si on octroie un... c'est-à-dire si on
signifie un refus, bien, justement, il y a des procédures d'appel qui peuvent s'enclencher.
C'est vrai pour une sanction qui est accordée, mais un refus peut...
M. Charette : ...à un certain
moment aussi, être questionné, donc ça ne peut pas être des décisions qui sont
prises de façon subjective.
Mme Melançon : Parfait.
Justement, lorsqu'il est question, au cours des cinq dernières années, le
montant minimal ou au cours des deux dernières années dans les autres cas,
est-ce que c'est un copier- coller qu'on a ailleurs pour le cinq ans puis le
deux ans?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
effectivement, c'est assez standard, c'est ce qu'on retrouve, c'est le délai de
prescription aussi normal pour les infractions pénales, donc de remonter cinq
ans en arrière. Donc, c'est un petit peu la règle qu'on retrouve un petit peu
partout dans les lois québécoises effectivement.
Mme Melançon : Parfait. Ça va
pour moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Bon. C'est un article substantiel, l'article 31, on
en a déjà parlé, c'est le transfert de 115.5 et suivants... bien, en fait,
115.5 et ses paragraphes à l'intérieur de la Loi sur les... communs, ça vient
couvrir également les autres lois qui n'avaient pas de pareille disposition.
Est-ce que... puis là, je suis désolé, j'aurais pu aller dans la version
d'origine de la LQE, là, mais à quel moment ces dispositions-là avaient été
adoptées la première fois?
Mme Grignon (Karine) : C'est
en 2009, je ne sais pas la date d'adoption, c'est quand le régime de SAP a été
introduit, là.
M. Gaudreault : O.K. Puis
évidemment on l'a révisé dans le fameux projet de loi n° 102 de 2017.
Mme Grignon (Karine) : Exact.
M. Gaudreault : Est-ce que la
jurisprudence est quand même abondante en cette matière, sur les sur tous les
moyens qu'on a pour annuler ou ne pas renouveler une autorisation sur les
motifs qui sont là?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
pas à ma connaissance, en fait, ils n'ont pas été utilisés si souvent non plus,
ces articles-là, pour une jurisprudence abondante, non.
M. Gaudreault : Il n'y a pas
de jurisprudence abondante. O.K. Donc, évidemment, la jurisprudence existante
va transférer d'une certaine manière, les tribunaux vont en tenir compte le cas
échéant. Est-ce qu'on peut savoir, c'est, en général, quel motif qui est le
plus souvent invoqué pour utiliser cet article-là?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
peut-être au niveau statistique...
M. Rousseau
(Michel) :Dans le cas des refus, je
dirais, c'est les paragraphes 3 et 5 qui ont été le plus utilisés, «à défaut de
respecter l'injonction ou encore produire un document ou un renseignement faux
ou de raturé, etc.» Donc, pour les refus, là, c'est ce qui a été surtout évoqué.
Et, lorsqu'on fait des révocations d'autorisation, c'est souvent le non-respect
d'une ordonnance, et récemment, très récemment, la semaine dernière, il y a
même eu une suspension d'autorisation qui a été faite suite au non-respect
d'une ordonnance. Donc, dans les refus en amont, quand vient le temps
d'autoriser, les articles qui ont été les plus utilisés, c'est 3 et 5, puis je
crois qu'il y a eu 6 aussi, donc...
M. Gaudreault : Mais c'est
parce que, dans les commentaires, vous dites, le 5 est nouveau, donc c'était un
ancien 5.
M. Rousseau
(Michel) :Oui, en fait, c'est ça, bien,
je vais vous le lire, oui, parce que j'étais avec les anciens... excusez-moi.
C'était le fait de ne pas respecter l'injonction, il y a eu le cas aussi de ne
pas avoir payé une sanction administrative, des cas de fausses déclarations et
des cas de non-respect d'ordonnance. Je m'excuse d'avoir pris les anciens
paragraphes, là.
M. Gaudreault : O.K. Les
autres sont peu utilisés.
M. Rousseau
(Michel) :En fait, ils ne l'ont pas
été...
M. Gaudreault : Ah!
Carrément.
• (20 h 10) •
M. Rousseau
(Michel) :Oui, mais ils pourraient l'être
à tout moment, puis ils sont évalués, comme on disait tantôt, par... tu sais,
c'est du cas par cas puis c'est des cas quand même exceptionnels. Et puis,
c'est ça, il y a un comité aviseur, le ministre l'a expliqué, avant que ça
monte à lui, il y a une analyse pointue qui est faite, puis aussi avec les
juristes, pour s'assurer que c'est à propos, puis que ce n'est pas contestable
ou, à tout le moins, que...
M. Rousseau
(Michel) :...donc, c'est les... les cas
qu'on a pour les refus, c'est les cas je vous ai donnés.
M. Gaudreault : Quand on dit,
à la fin, ça se trouve à être le deuxième alinéa, là : «Les paragraphes 7
et 8 du premier alinéa ne peuvent s'appliquer qu'à l'expiration des délais
suivant :
1 selon le cas, s'il s'agit d'une somme
due, le délai prévu pour en demander le réexamen;
2 le délai prévu pour contester la
décision devant le tribunal compétent;
3 après le trentième jour suivant la
décision finale.» Parce que là, il y a des enjeux de, comment je pourrais dire,
quasiment de justice naturelle, là, de laisser des délais suffisamment longs
pour permettre soit de contester ou de s'apercevoir que... bien, de se revirer
de bord, comme on dit, là.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
En fait, c'est vraiment au niveau du caractère exécutoire, là, les décisions
auxquelles réfèrent ces paragraphes-là, c'est que l'exécution est suspendue
pendant l'appel. Donc, tant et aussi longtemps que la décision en appel n'est
pas rendue, là, il y a un délai applicable, là, et c'est ces situations-là qui
sont couvertes par le deuxième alinéa.
M. Gaudreault : O.K.. Si je
comprends bien ce que vous me dites, M. le sous-ministre, ça veut dire que
l'alinéa 1, paragraphe 1, le prête-nom, ça n'a jamais été utilisé.
M. Rousseau
(Michel) :Non.
M. Gaudreault : Pas en
matière, en tout cas, d'environnement, mais...
M. Rousseau
(Michel) :Pas pour refuser une autorisation.
Sans aller trop loin, je vous dirais que dans le cadre de certaines enquêtes,
c'est des phénomènes qu'on rencontre, là, qu'on doit tenir compte dans nos
enquêtes. Mais au niveau du refus de l'autorisation, il n'y a pas de situation
où ça a été évoqué, là, utilisé.
M. Gaudreault : C'est comme
si on n'avait pas besoin de se rendre là. Dans l'enquête, ça peut faire partie
des faits, mais le motif pour donner l'autorisation, il va se retrouver de
toute façon dans un autre motif, c'est un peu ça que vous nous dites d'une
certaine manière, où peut-être la démonstration du prête-nom est moins
évidente, là. Mais ce que je comprends, de toute façon, peut-être Me Grignon va
pouvoir nous éclairer, on avait déjà dit, je pense, avant la pause que c'est
quand même assez conforme à d'autres types de... dans d'autres lois, là...
Est-ce que c'est le cas? Le type de motif qu'on a pour refuser ou retirer une
autorisation, c'est ce qu'on retrouve dans d'autres lois du même genre?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
tout à fait. Pour ce qui est des infractions criminelles, en lien toujours avec
la demande d'autorisation, là, ça, c'est assez standard effectivement. Donc,
prête-nom, des choses comme ça, effectivement, là, ça, c'est des motifs assez
standards.
M. Gaudreault : C'est pour ça
que le prête-nom se retrouve là, peut-être. O.K. Ça fait le tour pour
l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 31? M. le député
de Viau.
M. Benjamin : À
l'article 31, donc...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
on est toujours à l'article 31.
M. Benjamin : Article 31.
Parfait. En fait, ma question, c'est le paragraphe qui commence... le 10,
j'aimerais peut-être que le ministre m'explique, quand on parle de lien de
dépendance au sens de la Loi sur l'impôt avec une personne qui exerce une
activité similaire, est-ce qu'on peut m'expliquer, donc, n'étant pas familier
avec la Loi sur l'impôt moi-même, donc.
M. Charette : Ce que je
souhaiterais, c'est qu'on tente de trouver un scénario probable d'application,
et dans cette perspective-là, si le sous-ministre adjoint pouvait tenter de...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...enlever
votre masque, s'il vous plaît.
M. Charette : C'est rendu que
ça fait partie de nos habitudes. Oui, effectivement, c'est plus clair sans
masque. Si on cherche une application précise ou un cas de figure possible, le
sous-ministre adjoint serait certainement mieux placé, là, pour répondre à la
question.
M. Rousseau
(Michel) :Je ne suis pas un spécialiste
de la Loi sur les impôts, mais un cas qui me vient en tête, là, rapidement,
c'est des conjoints, par exemple, qui qui partagent le même rapport d'impôt ou
des choses comme ça. Donc, et là, je dis ça comme ça, là, puis... mais, tu
sais, l'expression, souvent, il a mis ça au nom à sa femme, là, tu sais, on
avait ça des fois, là, mais ça peut être l'inverse aussi, mais ça peut couvrir
cet aspect-là. Donc, c'est pour faire en sorte que... tous ces articles-là sont
dans l'esprit de faire en sorte que le moins possible puisse se faufiler ou se
cacher à quelque part pour obtenir indirectement ce qu'on ne pourrait pas lui
donner directement. Donc, c'est l'exemple qui me vient en tête. Je ne sais pas
si, Me Grignon, vous en aviez d'autres, mais je pense...
Mme Grignon (Karine) : Non.
Effectivement, c'est un bon exemple. Mais il faut toujours garder en tête que
ces articles-là ont été introduits suite à la commission Charbonneau...
Mme Grignon (Karine) : ...à
la même époque, là. Donc, c'était vraiment pour contrer la fraude, les
activités liées avec l'organisation criminelle, là, donc tout ce qui permettait
de passer outre des lois en matière d'impôt, en matière fiscale ou en matière
de... en matière criminelle, en fait, là, a été évalué, là, pour être
introduit, là, à l'article qu'on étudie présentement.
M. Benjamin : Est-ce que
ce sont des cas auxquels... Peut-être... Je ferais peut-être référence au
sous-ministre, à son expérience de plus de 20 ans qu'il disait tout à
l'heure, je crois?
M. Rousseau
(Michel) :30.
M. Benjamin : 30.
Excusez-moi, je vous ai rajeuni.
Une voix : ...
M. Benjamin : Est-ce que
vous avez eu, au sein du ministère, à avoir des cas ayant apport avec ce
paragraphe-là?
M. Rousseau
(Michel) :À ma connaissance, non. Est-ce
qu'il y a eu des vérifications qui ont pu être faites dans des cas où on avait
des doutes, là? Je dirais, ça, c'est possible, là, mais à ma connaissance, non.
Il faut voir que ce n'est quand même pas simple, hein, comme article, là. Par
définition, quelqu'un qui… que ce soit un prête-nom ou que ça soit des... J'ai
envie de dire stratagèmes financiers comme ça, bien, c'est quelque chose qui
est de plus en plus pris en compte. Puis j'ai en tête - ça s'est passé dans le
monde municipal, là, mais - des gens qui, parce qu'ils avaient mis l'entreprise
au nom de son épouse, qu'ils ne lui ont pas donné les contrats. Donc, c'est une
sensibilité qui se développe de plus en plus, mais non, il n'y a pas de cas
concrets qui ont été faits. Je dirais, les gens... Juste le fait de mettre cet
article-là fait en sorte que les gens ne feront pas la demande, là, ou... En soi,
c'est dissuasif, j'ai envie de dire. Donc... Puis souvent on n'a pas besoin
d'utiliser l'article. Juste le fait qu'il est là, bien, les gens qui auraient
le goût d'utiliser ce stratagème-là vont dire : Bon, bien, je peux me
faire refuser. Ça fait que c'est probablement la raison qui fait qu'on n'en a
pas eu, puis aussi ce n'est quand même pas courant. La majorité des demandeurs
d'autorisation au Québec, là, sont conformes. Ce n'est pas des gens
criminalisés et autres, donc c'est des cas exceptionnels. Mais je pense que ces
articles-là en a dissuadé plusieurs.
M. Benjamin : Parfait.
Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 31? Donc, est-ce que l'article 31 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. le ministre, l'article 32.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Donc, 32 : «Le gouvernement ou le ministre peut refuser de
délivrer, de modifier ou de renouveler une autorisation requise en application
des lois concernées, la modifier, la suspendre, la révoquer ou l'annuler, en
tout ou en partie, ou s'opposer à sa cession si, selon le cas, le demandeur ou
le titulaire, ou s'il s'agit d'une personne morale, l'un de ses
administrateurs, dirigeants ou actionnaires a conclu pour le financement
d'activités visées par l'autorisation, un contrat de prêt d'argent avec une
personne et si cette personne, ou s'il s'agit d'une personne morale, l'un de
ses administrateurs, dirigeants ou actionnaires, a, au cours des cinq dernières
années, été déclaré coupable d'une infraction à une loi fiscale ou d'une
infraction criminelle liée à l'exercice d'activités visées par l'autorisation
ou d'un acte criminel prévu aux articles 467.11 à 467.13 du Code criminel.
«Pour l'application du premier alinéa, on
entend par «prêt d'argent» un prêt qui n'est pas consenti par les assureurs
visés par la Loi sur les assureurs, les coopératives de services financiers
visées par la Loi sur les coopératives de services financiers, les sociétés de
fiducie et les sociétés d'épargne visées par la Loi sur les sociétés de fiducie
et les sociétés d'épargne ni les banques figurant aux annexes 1 et 2 de la
Loi sur les banques, dans la mesure où ces institutions financières sont dûment
autorisées à agir à ce titre.»
Commentaires : cet article reprend le
contenu de l'article 115.6 et du paragraphe 2 de l'article 115.9
de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il vise notamment à prévoir une
situation pour laquelle le ministre ou le gouvernement serait justifié de
refuser une demande ou d'intervenir sur une autorisation déjà délivrée. Cette
situation concerne la conclusion d'un contrat de prêt d'argent avec une
personne déclarée coupable de certains types d'infractions criminelles.
• (20 h 20) • Le deuxième alinéa
précise d'ailleurs la définition utile de «prêt d'argent» pour l'application de
cet article...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...alors,
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Simplement
pour ma gouverne, cette définition de prêt d'argent, j'imagine qu'on l'a
prise... J'aimerais simplement voir exactement d'où elle provient, cette
définition, et si c'est de façon régulière comme ça qu'on le définit.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
en fait, bien, c'est un article existant, là, 115.6, évidemment, de la Loi sur
la qualité de l'environnement, et puis on réfère à des lois existantes, là,
pour ce qui est des concepts d'assureurs, effectivement, de coopératives de
services financiers. Donc, on est vraiment dans le milieu financier, là. Donc,
la définition est issue, peut-être pas textuellement, là, mais des concepts qui
apparaissent dans ces lois-là, là, effectivement, de définition de qu'est-ce
qu'on considère comme un prêt d'argent.
Mme Melançon : Très bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bon,
deux choses. Là, on dit, dans les notes : «Ça vise notamment à prévoir une
situation pour laquelle le ministre ou le gouvernement serait justifié de
refuser une demande ou d'intervenir sur une autorisation déjà délivrée.» Donc,
une autorisation déjà délivrée, c'est quand même gros, là, c'est... Tu sais, on
a délivré l'autorisation. Puis je veux juste bien comprendre ce qu'on est en
train de faire, là. Ça veut dire qu'une fois qu'on a émis un certificat
d'autorisation, là, on s'aperçoit qu'il y a eu un prêt d'argent qui n'est pas
conforme et on peut revenir en arrière pour retirer l'autorisation. Est-ce que
c'est ça?
Mme Grignon (Karine) : Non, pas
du tout. En fait, c'est vraiment en lien avec la demande qui va être déposée.
Donc, ça pourrait être une demande de modification d'une autorisation déjà
délivrée. Donc, on va intervenir effectivement sur la demande d'autorisation.
Il pourrait y avoir un renouvellement aussi, là, donc, dans ce qui est précisé.
Il y a aussi des possibilités de suspendre, révoquer une autorisation,
effectivement, là, pour une de ces considérations-là, là.
M. Gaudreault : Donc, c'est
ça. Dans le fond, on peut revenir en arrière. On peut la suspendre, la révoquer
ou l'annuler.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
M. Gaudreault : O.K. O.K.
Donc, je n'étais quand même pas trop dans le champ. On peut l'annuler. Mais
est-ce qu'on peut m'expliquer concrètement ça prend... C'est quelles
circonstances? Est-ce qu'on peut me donner un exemple, là, avec les prêts
d'argent qui ne sont pas des prêts en vertu des lois qui sont là, là?
J'aimerais ça bien comprendre, là, ce qui est le type de situation. Peut-être
le sous-ministre ou le ministre, en tout cas, peu importe, là, ou Mme Grignon,
là.
Mme Grignon (Karine) : Je
peux débuter. Là, on est toujours dans...
M. Gaudreault : Oui, oui, les
hypothèses.
Mme Grignon (Karine) : ...le
contexte de la commission Charbonneau, là. Donc, c'est vraiment pour lever un
petit peu le voile-écran, là, la possibilité que des entreprises soient créées
avec une nouvelle compagnie à numéro, mais que finalement soient financées par
une compagnie qui est en lien avec le crime organisé, là. Je reviens toujours à
ça, là, mais c'était ça, le contexte de l'époque, là. Donc, celle-là qui est
financée avec des prêts d'argent par rapport à des compagnies frauduleuses ou,
en tout cas, peu importe, là, qui était dans ce milieu-là, là. Donc, c'est ce que
ça vise, là, exactement. C'est ce type de prêt d'argent.
M. Gaudreault : O.K. Est-ce
que ça fait référence explicitement à une des recommandations de la commission
Charbonneau?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
tout à fait.
M. Gaudreault : O.K. On ne
sait pas laquelle, hein? Juste pour... à titre...
Mme Grignon (Karine) : Il
faudrait revoir...
M. Gaudreault : Il faudrait
revoir le rapport.
Mme Grignon (Karine) : ...les
débats du projet de loi n° 89 de l'époque, là.
M. Gaudreault : O.K. Et
j'imagine qu'une disposition pareille se retrouve dans d'autres types de lois,
parce que la commission Charbonneau visait large quand même, là.
Mme Grignon (Karine) : Il
faudrait voir, là. Je pense, la ligne qui avait été prise, à cette époque-là,
c'est, ponctuellement, quand les lois étaient modifiées, on introduisait ce
genre de dispositions. Mais je n'ai pas fait le décompte, là, je n'ai pas fait
la recherche, là, je ne pourrais pas vous dire.
M. Gaudreault : O.K. Ça va,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il... M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends que, quand on parle du contrat de prêt d'argent, donc,
ça doit être un contrat de prêt d'argent qui est relié à l'activité financière.
Donc, ce n'est pas n'importe quel contrat de prêt d'argent...
Mme Grignon (Karine) : ...en
fait, ça va être vraiment pour financer les activités de la nouvelle compagnie
créée, là, donc ça va être ce type de prêt d'argent là, là. Donc, le prêt
d'argent va être fait pour la nouvelle compagnie créée dans le cadre de ses
activités, dont celle qui fait l'objet de la demande d'autorisation, par
exemple.
M. Benjamin : Donc... parce
que l'exemple que j'avais en tête. En fait, j'ai quelques exemples en tête,
puis j'allais vous demander de me préciser : Est-ce que cet article-là couvre
ces exemples-là, par exemple? Un premier exemple, le demandeur de permis, il
avait obtenu un prêt, disons, en 2010, il avait obtenu un prêt en 2010 de la
part de la personne... de la part de l'entité X ou Y, et en 2017 donc, l'entité
X ou Y est déclarée... a été reconnue coupable d'un geste criminel. Mais au
moment où il a obtenu le prêt en 2010, donc, l'entité en question n'était pas reconnue
coupable d'actes criminels. À ce moment-là, est-ce que cet article-là
s'applique ou s'applique pas?
Mme Grignon (Karine) : C'est
un petit peu le même principe que tout à l'heure, là, c'est un pouvoir
discrétionnaire. Donc, chaque cas est un cas d'espèce, va être analysé, le lien
avec la demande d'autorisation, le lien avec la déclaration de culpabilité.
Est-ce qu'à l'époque, en 2010, c'était vraiment lié aux activités de
l'entreprise ou c'était plus circonstanciel, là? Tout ça va être analysé dans l'exercice
du pouvoir discrétionnaire. Ça fait que je vous répondrai que c'est quand même
une question de fait, ça dépend de chacune des situations, là.
M. Benjamin : D'accord.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 32? Est-ce que
l'article 32 est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Monsieur
le ministre, l'article 33, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. 33 : "Le gouvernement ou le ministre peut refuser de modifier
ou de renouveler une autorisation requise en application des lois concernées,
la modifier, la suspendre, la révoquer ou l'annuler en tout ou en partie ou
s'opposer à sa cession si, selon le cas, le demandeur ou le titulaire, ou s'il
s'agit d'une personne morale, l'un de ses administrateurs, dirigeants ou
actionnaires, a été dirigeant, administrateur ou actionnaire d'une personne
morale qui :
"1 : a été déclarée coupable d'une
infraction à toute loi dont le ministre est chargé de l'application ou à l'un
de ses règlements :
"a) au cours des cinq dernières
années, si le montant minimal de l'amende dont il était passible le
contrevenant pour cette infraction était celui prévu à l'article 44;
"b) au cours des deux dernières
années, dans les autres cas;
"2 a) au cours des cinq dernières
années a été déclaré coupable d'une infraction à une loi fiscale ou d'une
infraction criminelle liée à l'exercice d'activités visées par l'autorisation
ou d'un acte criminel ou aux articles prévus aux articles 467.11 à 467.13
du Code criminel."
Le commentaire. Cet article reprend le
contenu de l'article 115.7 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il
vise à prévoir différentes situations pour lesquelles le ministre ou le
gouvernement serait justifié d'intervenir sur une autorisation déjà délivrée.
Il se distingue de l'article 31 parce qu'il vise un dirigeant, un
administrateur ou un actionnaire d'une personne morale qui a été déclaré
coupable de l'une des infractions mentionnées. Cette personne morale n'est pas
nécessairement celle qui demande l'autorisation ou qui en est titulaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des commentaires? Monsieur le député de Viau.
M. Benjamin : Peut-être une
question pour vous... Merci, madame la présidente, une question peut-être pour
Me Grignon. Ici, dans le paragraphe... dans le deuxièmement, on parle
d'infractions criminelles et d'actes criminels. Est-ce qu'il y a une nuance à
faire, donc?
• (20 h 30) •
Mme Grignon (Karine) : Oui,
tout à fait, en fait, c'est à l'article 31, donc, on parle d'un acte
criminel pour les articles qui sont énumérés, là, 467.11 à 467.13. Sinon, les
infractions...
20 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …qui fait
notre affaire, puis l'inclure dans la loi, puis dire : En vertu de ça. Je
comprends que c'est plus compliqué que ça, mais moi non plus, je ne suis pas un
spécialiste, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...sur
le libellé d'un amendement, vous pouvez. On peut suspendre.
• (21 heures) •
M. Charette : Je pourrais
proposer, là, et on trouvera le bon emplacement.... Je comprends l'importance
que l'on accorde tous aux motifs d'intérêt public. Donc, ce serait justement de
préciser, là, et on travaillera le libellé, on pourra le faire ensemble,
volontiers. On spécifierait, là, directement, pour un motif d'intérêt public.
Parce que même dans les lois que vous
évoquez, l'exception peut demeurer pour un motif d'intérêt public. Donc, ce
serait juste de réitérer que ça ne se fait pas dans n'importe quelles
conditions, ça se fait dans l'intérêt public. Mais je serais très, très...
M. Charette : ...justement,
d'aller chercher ici et là des principes de d'autres lois qui incarnent ça,
dans le fond, l'intérêt public. Donc, on pourrait suspendre peut-être deux,
trois petites minutes.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
que... O.K. Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 21 h 2)
(Reprise à 21 h 18)
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...M.
le député de Jonquière, vous avez un amendement.
M. Gaudreault : Ah! C'est-u
moi? Attendez un peu, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non?
M. Gaudreault : Je ne suis
pas à jour.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ah!
C'est M. le ministre qui dépose l'amendement?
M. Charette : Parfait. Moi,
je n'ai aucun problème à ce qu'il soit présenté par le collègue de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien là, il
est marqué...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il est marqué Jonquière?
M. Charette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Voulez-vous
avoir la garde partagée, peut-être?
M. Charette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
que c'est M. le député de Jonquière ou M. le ministre qui dépose l'amendement?
M. Charette : Ça peut être au
nom du député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, il
faudrait que je le trouve d'abord, là, il est...
M. Charette : Bien, étant
donné que c'est de la cocréation, je peux en faire la lecture et ce sera au nom
du député de Jonquière. Comme ça, on va pouvoir avancer. Donc, c'est la
co-création dans toute sa splendeur : Insérer dans l'article 34 de la
Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, proposé par l'article 1 du
projet de loi, et après "peut", "pour un motif d'intérêt
public".
Donc, je lis quel serait l'article amendé,
donc : "Le gouvernement ou le ministre peut, pour un motif d'intérêt
public, refuser de délivrer, de modifier ou de renouveler une autorisation
requise en application des lois concernées, la modifier, la suspendre, la
révoquer ou l'annuler en tout ou en partie, ou s'opposer à sa cession si, selon
le cas, le demandeur ou le titulaire est inscrit au Registre des entreprises
non admissibles aux contrats publics tenu en vertu de l'article 21.6 de la
Loi sur les contrats des organismes publics."
Et étant donné que c'est un travail de
co-création, je laisserais le député de Jonquière, le commentaire sur
l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...commentaires,
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bien,
c'est ça, là, c'est parfait. Alors, c'est d'ajouter pour un motif d'intérêt
public. Alors, on vient au moins baliser le pouvoir discrétionnaire du
gouvernement ou du ministre. Ce n'est pas banal, quand même, la notion
d'intérêt public, on l'a déjà dit, ça s'interprète selon les circonstances de
chaque domaine, chaque secteur d'activité humaine. Mais évidemment, en faisant
référence ici à l'article plus loin, à l'article 22.6 de la Loi sur les
contrats des organismes publics, c'est évident que si jamais une procédure judiciaire
se doit d'interpréter ce qu'est le motif d'intérêt public, il va aller puiser
quand même son inspiration dans la Loi sur les contrats des organismes publics
pour essayer de comprendre un peu ce qu'on veut dire par là. Alors, je trouve
que c'est à la fois large et à la fois précis pour au moins venir baliser un
petit peu plus le pouvoir discrétionnaire du ministre. Moi, ça me convient tel
quel.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
• (21 h 20) •
Mme Melançon : Bien, j'irais
dans le même sens que ce que vient de dire le député de Jonquière puisqu'à
micro et à caméra fermés, c'est un travail d'équipe qui a été fait et je tiens
à souligner le travail de tous et de chacun ici. Mais en effet, on va plus loin
que ce que nous avions à l'article 34. Et lorsqu'il est question bien sûr
du motif d'intérêt public, on sait exactement ce à quoi nous référons et ça
nous met un petit peu moins dans le flou ou dans le mou, ça nous permet
justement de donner une direction dans le fond à ce qu'il y a derrière ce que
le législateur souhaite. Vous savez qu'un peu plus tôt ma...
Mme Melançon : ...Mme la
Présidente, on a adopté d'autres articles. Je cherchais simplement à vérifier.
Là, ici, on est vraiment dans du droit nouveau pour faire... Voyons, je vais
vouloir dire mon idée, je m'excuse, il est tard. Donc, à partir du moment où,
ici, on est dans du droit nouveau, est-ce que le ministre peut simplement
m'éclairer à savoir si nous devrons poursuivre avec le motif d'intérêt public dans
d'autres articles pour la suite des choses?
M. Charette : En fait, c'est
du droit nouveau en environnement, mais qui est déjà balisé dans d'autres lois,
notamment à travers le Conseil du trésor. Et une fois que c'est dit, ce n'est
pas nécessaire de le rappeler continuellement. Donc, il y a un principe qui est
réitéré, mais ce ne sera pas nécessaire de le répéter, là, à chacune des fois.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Est-ce que l'amendement à l'article 34 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 34 tel qu'amendé? Oui, M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si vous allez considérer ce commentaire, c'est un
commentaire, Mme la Présidente, et une question, donc, en rapport avec
l'article 34 amendé. En fait, c'est qu'en lisant... c'est en lisant l'article,
donc, on parle des contrats publics, et donc ça fait référence à un organisme,
qui est l'Autorité des marchés publics, donc, et je me posais la question, en
fait : Est ce que c'est... Il y a deux autorités, donc, l'Autorité des
marchés publics et l'Autorité des marchés financiers. Je me demandais, qu'en
est-il, par exemple... là, on conçoit que c'est pour les contrats publics,
qu'en est-il, par exemple, des individus qui se seraient retrouvés comme radiés
par l'Autorité des marchés financiers? Est-ce que ces individus-là peuvent se
retrouver actionnaires dans une entreprise demandant un permis par exemple...
par exemple... Autorité des marchés financiers, donc ça peut être des
investisseurs, etc.? Donc, voilà la question.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
En fait, c'est complexe, là. Comme j'ai dit, je ne suis vraiment pas une
spécialiste de la loi sur les contrats, mais il y a toute une mécanique du
pouvoir discrétionnaire d'inscrire des entreprises au registre, là, pour des
circonstances autres que celles des infractions mentionnées à l'annexe. Donc,
tout ça sera évalué, effectivement, par l'Autorité des marchés publics, selon
certaines balises prévues dans la loi sur les contrats.
Pour ce qui est des administrateurs, ça
peut être un petit peu plus compliqué, parce qu'il y a des liens de dépendance,
là, ça peut être extrême, en fait, de pénaliser une entreprise parce qu'un de
ses administrateurs a été déclaré coupable d'une infraction, en tout cas, peu
importe, là. Donc, ça peut quand même être extrême, là, ça fait qu'il faut être
prudent avec ces liens-là, là, au niveau des administrateurs. C'est pour ça que
c'est examiné de manière très attentive, là, par l'Autorité des marchés publics
avant de faire une inscription au registre.
M. Benjamin : Une question en
amène une autre, Mme la Présidente. Donc, au cours des dernières années, en
fait, on a vu souvent, dans les médias, des cas et un rapport à de la
malversation financière. Donc, des gens dont leurs activités relevaient
justement des compétences de l'Autorité des marchés financiers. Donc, je me
demande jusqu'à quel point on est en train de... que le législateur est
intéressé à se pencher sur cette question-là et à en tenir compte, justement.
Nous sommes en train de faire préparer une
loi de côté, de dire : Bien, écoutez, c'est un enjeu qui est important aussi
si on veut resserrer cette loi-là et faire en sorte que les enjeux de
probité... que nous soyons, passez-moi l'expression qui n'est pas
environnementale, que nous soyons béton par rapport à cette loi-là. Donc,
est-ce qu'il ne faudrait pas tout de suite aussi réfléchir sur cette
dimension-là? Je pense que, à mon sens, il m'apparaît important... Donc,
c'est-à-dire, celui des actionnaires ou des administrateurs d'une entreprise
qui demande un permis chez nous, et puis c'est un des administrateurs, donc...
M. Benjamin : ...quelqu'un aux
principaux actionnaires, c'est quelqu'un qui serait radié, ou du moins c'est...
qui se retrouve sur une liste quelconque de l'Autorité des marchés financiers.
Mme Grignon (Karine) : Bien,
comme je l'expliquais tout à l'heure, là, il y a un article, qui est 21.28, là,
de la Loi sur les contrats des organismes publics, qui vient expliquer un petit
peu c'est... qu'est-ce qu'on doit entendre par l'intégrité de l'entreprise. Il
y a différentes situations qui sont mentionnées à cet article-là, différentes
situations en lien aussi avec les actionnaires, là. Ça fait que je vous invite
peut-être à aller consulter l'article, là, il y a déjà des balises qui existent
pour l'application de la loi sur les contrats en matière de liens avec les
actionnaires.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 34 tel
qu'amendé? Donc, est- ce que l'article 34 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, l'article 35.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. 35:
«Le gouvernement ou le ministre peut, pour
tout ou partie d'un projet assujetti à une autorisation en application des lois
concernées, modifier cette autorisation, refuser de la modifier ou de la
renouveler, la suspendre, la révoquer ou l'annuler dans les cas suivants:
«1° le titulaire ne respecte pas l'une de
ses dispositions ou s'en sert à des fins autres que celles qui y avaient été
prévues;
«2° le titulaire ne respecte pas une
disposition de la loi ou du règlement en vertu de laquelle elle a été délivrée;
3° le titulaire n'a pas débuté une
activité dans le délai prévu à l'autorisation ou, à défaut d'un délai prescrit
dans l'autorisation, dans les deux ans de sa délivrance.»
Le commentaire: Cet article reprend le
contenu de l'article 115.10 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il
vise à prévoir différentes situations pour lesquelles le ministre ou le
gouvernement serait justifié d'intervenir sur une autorisation déjà délivrée.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, il ne reste qu'une minute à notre séance. Compte tenu de l'heure, je
pense que je vais suspendre... la commission va suspendre ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 29)