(Dix heures trois minutes)
La
Présidente (Mme Tremblay) : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Alors, je déclare
la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte.
Alors, la commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder à l'interpellation du député de Taschereau à la ministre des Transports et de la Mobilité durable
sur le sujet suivant : À quand la mise en oeuvre du tramway de Québec?
Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Blouin (Bonaventure) est remplacée par M. Asselin (Vanier-Les Rivières); M. Lemay
(Masson) est remplacé par Mme Guillemette (Roberval); M. St-Pierre
Plamondon (Camille-Laurin) est
remplacé par M. Paradis (Jean-Talon).
La
Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Conformément à l'entente prévue pour...
voyons, la 43e législature, l'opposition officielle interviendra
lors des deuxième, quatrième et sixième séries d'interventions. Et le député de
Jean-Talon interviendra lors de la cinquième série d'interventions.
Alors, je vous rappelle qu'à moins de... le
débat ne peut, à moins d'un consentement, dépasser midi. On a déjà quelques
minutes de retard, donc on débute à 10 h 04. Alors, je vous demande
votre consentement pour que les travaux se poursuivent au-delà de midi, soit
jusqu'à 12 h 04.
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Parfait. Excellent. Alors, nous allons débuter par
les déclarations d'ouverture. Alors, M. le député de Taschereau, vous
avez 10 minutes pour prendre la parole.
Exposé du sujet
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Salutations, Mme la ministre, qui a accepté d'être présente aujourd'hui
pour discuter de l'enjeu du tramway de Québec. Salutations à mes collègues
également de la banquette gouvernementale, député de Vanier-Les Rivières,
député de Roberval, bonjour, merci d'être là. À mon collègue de...
Une voix : Nelligan.
M.
Grandmont : Nelligan, merci pour le rappel, merci d'être là.
Et évidemment, salutations aussi à mon collègue de Jean-Talon, qui est
présent aujourd'hui.
Oui, c'est un
enjeu important, puis je tenais à ce qu'on puisse discuter, là, aujourd'hui, à
plusieurs, sur l'enjeu du tramway de Québec. Je me permettrai d'abord par
commencer par faire un petit rappel historique d'une chronologie du
tramway du Québec. Il y a plusieurs éléments, plusieurs jalons, en fait, qu'on
a traversé. Ça me permettrait aussi de démontrer
que ce projet-là est attendu depuis longtemps. C'est un projet dont on discute
depuis longtemps dans la grande région de Québec et c'est un projet qui
est, donc, important.
En mars 2003, ça remonte à si... à aussi
longtemps, Mme la Présidente, en fait, on en parlait déjà dans les années 90, et, à l'époque, pour toutes sortes
de raisons, on avait décidé plutôt d'y aller pour un projet de voies réservées
sur ce qu'on connaît comme étant les lignes
Métrobus 800 et 801, avec des autobus qui, par la suite, se sont
améliorés. On a augmenté la capacité de ces autobus-là en achetant des
articulés pour les faire circuler. Ça, c'était plutôt en 2008. Mais le tramway, à proprement parler, la première
étude sérieuse de ce projet-là, c'était en 2003. Donc, il y a déjà assez
longtemps, plus de 20 ans déjà. Le
réseau de transport de la capitale avait fait faire une étude qui permettait
d'identifier que le tramway, c'était
le meilleur mode pour la ville de Québec et que, au coût de
650 millions de dollars sur six ans, on arriverait à remplacer les
Métrobus entre la Haute-Ville et les banlieues de Charlesbourg et de Beauport,
donc sur les parcours 800, 801. Donc, déjà on était déjà sur ces
tracés-là, là, qu'on discute encore aujourd'hui avec le projet de tramway qui est
sur la table. Et le maire de l'époque, Jean-Paul L'Allier, se donnait quatre
ans pour le faire financer par Québec et
Ottawa. M. L'Allier, le maire, n'a pas pu mener à terme son projet, il a
pris sa retraite, il a été remplacé par
Andrée Boucher qui, elle, n'était pas favorable au projet de tramway,
malheureusement, ce n'est pas faute d'avoir essayé de la convaincre à l'époque. Cela dit, l'opposition, qui était
dirigée par Anne Bourget, a milité pour la réalisation de ce projet-là. Donc, c'est demeuré dans l'espace
public, on a continué à en parler et on s'appuyait sur l'étude de 2003
qui avait été commandée par le réseau de transport de la capitale.
En 2007, le
décès subit de la mairesse, avec l'élection partielle, a amené finalement le
maire Labeaume au pouvoir, qui avait
remporté, donc, l'élection. Pendant la campagne, le projet de tramway, on en a
parlé aussi. Le maire Labeaume, au départ, a été
opposé à ce projet-là. Cela dit, on estimait, en 2009, qu'un projet tramway à
1,5 milliard de dollars pour 28.6 kilomètres pourrait voir le
jour. Et donc ce projet-là continuait de vivre dans l'espace public.
En 2010, à la faveur d'une réflexion, d'un grand
débat sur la question de la mobilité durable à Québec, donc le plan de mobilité
durable, dont les consultations se sont étalées de 2009 à 2011, on a identifié
le tramway comme étant... encore une fois,
il revenait dans l'actualité, on l'a identifié comme le moyen utilisé pour se
déplacer adéquatement et rapidement,
efficacement dans la ville de Québec. Cela dit, le tracé était différent, on
passait par le boulevard Charest. Les
libéraux de Jean Charest ont proposé... ont financé une étude de faisabilité
sur deux ans sur le projet et le projet a donc pu être étudié.
En 2015, le gouvernement du Québec, donc, libéral,
a proposé de remplacer le projet de tramway, jugé trop coûteux, par un projet
de service rapide par bus. On se rappellera que c'était Sam Hamad qui était
responsable de la Capitale-Nationale à l'époque. Donc on a enlevé, finalement,
l'idée d'un tramway à Québec pour le remplacer par un projet de SRB.
En 2017, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier,
annonçait qu'il renonçait au projet de SRB du côté de Lévis. Le chant des sirènes du troisième lien s'était
fait sentir du côté de la Rive-Sud. Le maire Lehouillier, le maire de Lévis,
a décidé d'aller sur un projet autoroutier, donc du... pour faire du
déplacement interrives, et a abandonné le projet, ce qui a effectivement non seulement mis un frein ou même tué le projet de
SRB entre Québec et Lévis, mais ce qui a permis une relance vers un
projet, un meilleur projet, donc peut-être à un retour vers un meilleur projet.
En automne 2017, Régis Labeaume a défendu
l'idée d'un réseau structurant en campagne électorale. Il a été réélu et, en 2018, la ville de Québec et le
gouvernement Couillard a présenté un projet de tramway sur un parcours qu'on
connaît aujourd'hui, puisque c'est le projet
qui a été déposé par la CDPQ Infra, donc, un projet qui part de Sainte-Foy et
qui se rend jusqu'à Charlesbourg en passant par le centre-ville de Québec. On
parlait d'un projet, là, qui avait aussi une ligne de trambus qui
empruntait le chemin du boulevard Charest, qui, donc, permettait de relier
Saint-Roch au secteur de l'Université Laval, et cet... donc, on avait une enveloppe
aussi, fermée, de 3,3 milliards de dollars, et ce projet-là prévoyait une ouverture du réseau
partielle en 2025 et une ouverture complète en 2026. J'en ai parlé, dans une
question récemment, donc, dans deux ans, on aurait pu normalement avoir un tramway
à Québec.
• (10 h 10) •
Qu'est-ce qui
est arrivé entre-temps? Bien, d'abord, l'élection de la CAQ en 2018. Ensuite de
ça, en juin 2020, on a axé
vraiment beaucoup, au gouvernement du Québec, sur l'idée qu'on devait respecter
l'enveloppe de 3,3 milliards de dollars, sachant très bien que de respecter une enveloppe fermée dans
des projets d'infrastructure majeurs au Québec, c'est quelque chose...
même dans la plupart des pays industrialisés, c'est clairement impossible ou,
en tout cas, c'est extrêmement rare. Donc, on a coupé certaines portions du
projet, notamment toute la desserte des banlieues et également aussi, là, tout
ce qui touchait le trambus qui circulait sur le boulevard Charest. Au Bureau
d'audiences publiques en environnement...
suite, en fait, au Bureau d'audiences publiques en environnement, la CAQ a
réclamé un changement de tracé. En février, mars 2021, le gouvernement a
imposé un changement — le
projet devait aller vers Charlesbourg, comme
je le disais tantôt — pour
l'envoyer plutôt vers D'Estimauville. Il y a eu un grand débat sur ce que
c'est, la banlieue. Mais là, clairement, on
était dans un mode où on était en mode ingérence, c'est-à-dire que,
normalement, le tracé est déterminé
par la municipalité qui porte le projet et le gouvernement du Québec, dans le
fond, se retrouve à être, dans le fond, le subventionneur, le bailleur de
fonds, mais la compétence, normalement, du projet, de la gestion du projet
relève de la municipalité. Et là, donc, on a forcé le déplacement de la branche
qui devait aller vers Charlesbourg vers D'Estimauville. Première
ingérence quand même assez importante, et retard, évidemment, aussi dans le
projet.
En mars 2021, le projet a été reporté à cause du
manque de soumissionnaires, manque de soumissionnaires qui peut être alimenté,
évidemment, aussi par le fait qu'il y avait une... de... un climat politique
très tendu, des doutes qui étaient émis par le gouvernement de la CAQ dans
l'espace public. Évidemment, rien pour rassurer le marché et les éventuels
soumissionnaires au projet.
Deuxième ingérence du gouvernement en mars 2022,
quand la ministre annonce qu'elle ne veut pas de rues partagées sur René-Lévesque, à l'intersection de la rue Cartier. On est
vraiment rendu en... dans de l'ingérence de coins de rue, là, on est clairement dans le domaine du
municipal. Et je cite la ministre qui disait : Qu'est-ce qu'ils vont
répondre aux gens de
Saint-Apollinaire, de Saint-Michel-de-Bellechasse, de Saint-Agapit, de
Cap-Santé, de Neuville, de Pont-Rouge? Qu'est-ce
qu'ils leur répondent, aux périphéries de la ville de Québec? Encore une fois,
donc aussi des ralentissements.
En novembre 2023, le gouvernement du Québec
reprend le contrôle du projet et le donne à la Caisse de dépôt et placement du
Québec pour évaluer les meilleures options de mobilité pour Québec. Encore une
fois, des délais de six mois, au terme duquel, cela dit, en juin, donc, la CDPQ
dévoile son projet, sa proposition, dans laquelle on a effectivement un projet de tramway qui reprend essentiellement le tracé
initial, Charlesbourg, centre-ville, Haute-Ville et jusqu'à Sainte-Foy. Et engagement, le 13 juin 2024, du premier
ministre pour la réalisation de la première phase du projet par la CDPQ
Infra. C'est une bonne chose.
Cela dit, le 20 septembre dernier, ça a fait
100 jours que le premier ministre s'est engagé à réaliser la phase I
du tramway de Québec. Donc, si on est ici aujourd'hui, c'est parce que ça fait
quand même déjà 100 jours qu'on a eu cet
engagement-là. On n'est toujours pas rendus à la signature. Puis, vous l'avez
entendu, on est... j'ai questionné la CDPQ Infra récemment, lors des
audiences du projet de loi n° 61, sur Mobilité Infra Québec. La CDPQ Infra
est intéressée à réaliser ce projet-là. Elle
y croit. Elle a très, très hâte que la signature arrive rapidement, même chose
du côté de la ville de Québec :
on est très, très prêt à réaliser ce projet-là. On demandait et je pense qu'on
demande toujours une signature provisoire d'une entente entre le
gouvernement du Québec et la CDPQ Infra pour que le projet aille de l'avant.
Donc, moi, ce
que je veux savoir, après cette longue introduction, c'est qu'est-ce qui fait
que ça bloque. Pourquoi on n'a toujours pas cette signature-là? On a un
projet très solide. On a la CDPQ Infra. On a la ministre qui a dit qu'effectivement on n'attendrait pas la CDPQ Infra... on
n'attendrait pas l'agence puis on irait de l'avant. Donc, j'aimerais savoir
pourquoi ça bloque et quand est-ce qu'on peut s'attendre à avoir une signature.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Merci beaucoup. Alors, je cède maintenant la parole à la ministre, également
pour une période de 10 minutes.
Réponse de la ministre
Mme Geneviève
Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Salutations
à vous. Salutations à votre équipe. Salutations à tous les collègues ici
présents en ce beau vendredi matin.
Quelle meilleure façon de finir la semaine et de
débuter la fin de semaine que de venir passer deux heures ici pour pouvoir explorer convenablement un sujet, un
sujet d'intérêt! Je le dis souvent, c'est comme les motions du mercredi
après-midi, ça nous permet de pouvoir parler très, très longtemps d'un même
sujet, qui, pourtant, en l'occurrence, dans
le cas du tramway, est déjà abondamment traité, quant à moi, au quotidien
chaque semaine. Mais, ici, on a le temps d'en parler exhaustivement puis de pouvoir échanger, de présenter les
différents points de vue en dehors, comme je dis souvent, des mêlées de
presse ou des périodes de questions, où on est cantonnés dans des périodes de
45 secondes, une minute, deux minutes. Donc, là, ici, on a le temps d'en
parler longtemps.
C'est drôle, je vous dis ça, mais, en même
temps, j'ai l'air ironique, là. Mais c'est sûr que le tramway, c'est un sujet
qui revient souvent, là. Moi, depuis les six ans que je suis... en fait, ça
fait sept ans que je suis élue et j'ai l'impression
que ça fait sept ans que je parle du tramway, probablement... possiblement...
fort probablement à chaque semaine, donc... Mais prenons ces deux heures
aujourd'hui, Mme la Présidente, puis ça va me permettre de clarifier certaines choses, parce que, sur le tramway comme dans
plusieurs autres sujets, des fois j'entends des choses de la part de mes collègues qui... pas nécessairement... ne
sont pas nécessairement inexactes, mais, disons, évacuent certains éléments de
la réalité qui est pourtant une évidence, là, quand on se penche convenablement
et de manière lucide sur la réalité des choses.
Je vais
commencer en disant que, parce qu'on parle du tramway aujourd'hui, le projet de
tramway, c'est un projet que le
gouvernement de la CAQ a toujours soutenu, qu'on soutenait, d'ailleurs, dans
l'opposition, parce qu'en campagne électorale, en 2018, c'était dans
notre plateforme. Je ne l'ai pas ici avec moi, là, mais c'est facile de
retrouver la plateforme électorale de
l'époque, tout comme celle de 2022, d'ailleurs, l'élection suivante. La CAQ
appuyait un projet de transport structurant pour notre Capitale-Nationale. Ça a
été dit pas seulement par nous, par plusieurs, puis je pense qu'on va tous
s'entendre ici cet après-midi là-dessus : on a besoin, dans notre
Capitale-Nationale, d'avoir un projet de transport collectif structurant, d'envergure, comme toutes les belles
grandes villes du monde. Alors, c'est pour... c'est la raison pour
laquelle on a toujours soutenu le fait d'avoir un tel projet.
Maintenant, une fois que c'est dit sur le
principe, Mme la Présidente, il faut comprendre que ces projets-là, c'est
complexe. Mes collègues savent que le premier projet ou la première idée ou...
oui, le premier projet qui a été... qui a été déposé en 2018, à l'époque du
précédent maire de Québec, à l'époque du précédent gouvernement aussi, c'est-à-dire le gouvernement précédent... le
précédent de l'actuel était nous-mêmes aussi, mais donc précédant la CAQ,
le gouvernement libéral, le dernier gouvernement libéral, donc, premier projet,
avril 2018, si ma mémoire est bonne, qui avait été présenté, un projet qui
était évalué à l'époque à 3 milliards, et donc, c'est ça, avec le tracé,
là, bon, je ne reviendrai pas sur toutes les versions du tracé qui ont été présentées
au fil des discussions, des articles dans les journaux et tout ça, mais il y a
eu un premier tracé. Ensuite de ça, il y a eu des variations. Ensuite de ça,
nous, on est arrivés, plusieurs rencontres avec la ville de Québec, avec
toujours la même volonté assumée, affichée, partagée de tout le monde d'avoir un projet de transport collectif structurant. Une
évolution du tracé, comme je l'ai dit, parce qu'il y a des... il y avait des
réalités budgétaires. Là, on était rendus à 3,3 milliards dans ce temps-là,
3,3 milliards, et donc, c'est ça.
Et, si on
reprend, à l'origine — je
me souviens, là, je viens de penser à ça en vous en parlant — à
l'origine, les conditions d'appui au
projet étaient respect des coûts, étaient une connexion avec la Rive-Sud et une
desserte adéquate des banlieues. C'étaient les trois conditions que la CAQ
avait évoquées pour soutenir un projet de transport. Et, quand on approchait de l'annonce qui a été faite en mai
2021, toujours de mémoire, le 17 mai 2021, je crois, on a fait l'annonce
du REC, vous vous souvenez peut-être, Mme la Présidente, le Réseau express de
la Capitale, avec M. Labeaume, à l'époque, qui était le maire de Québec,
avec mes collègues aussi, qu'il avait quatre éléments, le Réseau express de la
Capitale : il y avait le projet de transport structurant, il y avait le
lien interrives, le troisième lien, il y avait aussi des voies réservées et il
y avait une connexion avec la Rive-Sud. Et ça, ce projet de Réseau express de
la Capitale... et aujourd'hui on a un petit
peu son équivalent avec le projet CITE, mais je vais y revenir, de toute façon,
on a beaucoup de temps pour parler
aujourd'hui, parce que c'est ça, on parle, on parle, finalement, le temps
avance, mais donc, à l'origine, le Réseau express de la Capitale, il y
avait les quatre éléments qui, pour nous, venaient répondre aux conditions
d'appui, au moins pour la desserte des banlieues, au moins pour la connexion
avec la Rive-Sud, et, pour ce qui est du respect des coûts... bien là,
évidemment, l'avenir nous a prouvé que, puis là, là-dessus, je suis d'accord
avec mon collègue, des budgets dans des enveloppes fermées, en pensant que le
prix ne va pas augmenter ou ne va pas, disons, fluctuer, mais c'est rare que c'est à la baisse, mais, disons, fluctuer,
ce n'est pas réaliste, raison pour laquelle on s'est ramassé avec un
projet à plus de 8 milliards quand il a avorté, quand personne n'a voulu
soumissionner dessus. Mais donc...
Alors, il y avait ces conditions-là qui, pour
nous, étaient importantes. Et je les maintiens aujourd'hui, Mme la Présidente,
parce que la question des coûts, disons qu'elle est question à part entière,
qu'on pourra traiter dans un autre bloc, peut-être, ou,
enfin... mais la desserte des banlieues, des banlieues de la Rive-Nord et la
connexion avec la Rive-Sud, pour nous, ça demeure une grande source de
préoccupation dans le cadre d'un projet structurant. Parce que même si on parle d'un projet, un tramway de
Québec puis de la ville de Québec, très, très rapidement, quand on est réaliste puis qu'on a une vision régionale puis
une vision métropolitaine... Parce qu'on a une communauté métropolitaine.
Souvent, métropolitaine, on associe à la CMM et à Montréal, mais on a deux
communautés métropolitaines au Québec, une à Montréal, la CMM, et une à
Québec, la CMQ. Alors, si on veut avoir une vision régionale qui déborde la
limite administrative de la ville de Québec
et avoir une vision métropolitaine à Québec, très rapidement, on doit tenir
compte de la Rive-Sud de Québec, de
la ville de Lévis et des environs de la ville de Québec, même de
l'agglomération de Québec, et on le sait...
• (10 h 20) •
D'ailleurs, cette semaine, il y avait, je pense,
un article ou quelque chose sur la CMQ qui parlait de transport collectif. Donc, la CMQ, c'est quoi? C'est la ville de
Québec, c'est Lévis, c'est le reste de l'agglo, donc, Saint-Augustin,
L'Ancienne-Lorette. On a l'île d'Orléans, on a la Côte-de-Beaupré. Alors, ces
gens-là aussi ont voix au chapitre et ont un intérêt, en 2024 pour la question
du transport collectif. C'est pour ça que ça nous prend vraiment un projet à vision et à portée régionale. Et c'est pour ça
qu'à l'origine, nous, la CAQ, souhaitions la prise en compte de la desserte
des banlieues et la prise en compte d'un lien adéquat avec la Rive-Sud, en termes
de transport collectif. Bon, alors... Et là
il nous dit : Qu'est-ce qui est arrivé? Parce que là, il nous dit, il y
avait un tramway, et là ça aurait pu, là... Des fois, j'ai l'impression de l'entendre que, par magie, ça
aurait pu arriver du jour au lendemain puis, aujourd'hui, le tramway
serait construit au complet si la CAQ n'était pas arrivée. Évidemment, ça n'a
pas de sens, Mme la Présidente.
Donc,
qu'est-ce qui est arrivé, entre autres choses? En novembre 2023, à la suite
d'un long processus, puis là je pourrai revenir sur le détail des étapes, parce
que, depuis notre arrivée en 2018, plusieurs fois... Il y a eu, évidemment,
plusieurs étapes. Il y a eu un appel de qualification au départ. On se
souvient, à l'origine, le précédent maire de Québec
décidait d'y aller en bloc, de faire un premier appel de qualification sur
conception, réalisation, matériel roulant, infrastructures, tout ça en même
temps dans un seul lot, dans un seul lot, pas nécessairement dans le sens des
lots en termes de réalisation, mais
dans un seul bloc, faire un appel de qualification, éventuellement, un appel de
propositions, puis éventuellement un
appel d'offres, pour tout ça en même temps. L'avenir lui a fait réaliser que ce
n'était probablement pas à son avantage, parce qu'il y avait un seul
soumissionnaire, limite la concurrence, pas nécessairement sain d'un point de vue budgétaire parce que l'argent est
rare partout. Alors, le précédent maire de Québec avait décidé de refaire
le processus en le scindant en deux : d'une part, faire un appel sur le
matériel roulant, d'autre part, faire un appel sur les infrastructures. C'est
ce qu'il a fait. Le processus du matériel roulant a eu lieu.
On se
souvient, Alstom a remporté... bien, remporté, c'est-à-dire, c'est Alstom
finalement qui a été retenu pour la
construction du matériel roulant, qui a obtenu le contrat. Et, par la suite...
Puis il faut dire aussi que le gros morceau dans le budget du tramway...
Puis, en parallèle de tout ça, les coûts augmentaient sans arrêt, là, mais
comme j'ai dit, j'aurai l'occasion de revenir sur les coûts, mais le gros
morceau des coûts était associé à l'infrastructure plus qu'au matériel roulant.
Et donc l'appel d'offres sur l'infrastructure allait être très, très, très
déterminant dans la suite des choses pour ce
qui est de la réalisation du projet de transport structurant à Québec. Et quel
a été le dénouement de l'appel d'offres sur les infrastructures? Parce
que ça, c'est un élément qui est, comme je l'ai dit, extrêmement déterminant pour la suite, mais jamais je n'entends le député
de Taschereau, qui parle de transport collectif très, très régulièrement et
du tramway régulièrement, jamais je ne l'entends nommer cette réalité-là, Mme
la Présidente. Donc, moi, je vais la nommer — ma minute achève — puis
je vais y revenir plus tard, parce que c'est très déterminant dans le destin de
ce projet-là : aucune entreprise, aucun consortium n'a soumissionné sur
l'appel d'offres pour l'infrastructure dans le projet de tramway, tel qu'il
était en date de novembre, tel qu'il était envisagé à l'automne 2023,
aucune soumission, aucune. Ça, ce n'est pas
la faute de la CAQ, ce n'est pas Geneviève... ce n'est pas la députée de
Louis-Hébert, ce n'est pas... ce
n'est pas le député de Taschereau, ce n'est pas le maire de Québec, c'est la
réalité du marché. C'est... Ça, c'est la
vraie vie, Mme la Présidente, là, la vraie vie, là, personne ne soumissionne.
Alors, selon mes collègues, qu'est-ce qu'on aurait dû faire? Si on avait laissé ça comme ça, aujourd'hui, on serait
en train ici juste de dire : Bon, bien, personne n'a soumissionné,
qu'est-ce qu'on fait avec ça? Qu'est-ce qu'on fait?
Une semaine
plus tard, on confiait un mandat à la CDPQ Infra, sachant sa capacité de
réalisation, parce qu'ils sont en train de faire le REM. Et puis, là,
mon temps achève, donc je vais y revenir plus tard, mais donc, grâce à ça, six mois plus tard, dans le respect du six mois
qu'on avait dit, en juin, ils ont déposé un rapport avec un très beau projet
à portée régionale.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Merci
beaucoup. Alors, nous allons maintenant débuter la période d'échange. Donc, M.
le député de Taschereau, vous avez la parole pour une période de cinq minutes.
Argumentation
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. D'abord, revenir sur la
réalité de la vraie vie, là, on va parler de ça pour commencer. La ministre pose une bonne question. Tout d'abord, il y
en avait des... il y en avait des soumissionnaires qui étaient en... qui
étaient... qui voulaient soumissionner sur le projet, excusez-moi. Il y en
avait qui étaient... qui voulaient aller
jusqu'au bout du projet. Ce qui arrive aussi, dans ce genre de contexte dans
lequel on est actuellement, c'est que la réalité politique fait que ça
crée des incertitudes. On l'a déjà dit, là, déjà, en partant, chaque année de retard, c'est 100 millions de dollars
qu'on perd juste par l'inflation. Puis ça, c'est une estimation du vérificateur
général de la ville de Québec, il y a
longtemps, lors des premières années, des retards qui s'accumulaient, là, au
niveau du tramway. Avec l'inflation qui a suivi,
on peut certainement estimer que ce 100 millions de dollars par année
là a dû augmenter beaucoup. Donc, déjà, ça, c'est une cause de l'augmentation
des coûts, la première des choses.
La deuxième
des choses, c'est que, quand on crée un climat d'incertitude, on envoie des
signaux très, très clairs au marché.
On le voit dans le cas de d'autres projets. Si le gouvernement est très
favorable puis dit : On va de l'avant, on va être là, on va être
présents pour financer le projet, les investisseurs sont beaucoup plus rassurés
d'investir puis aller de l'avant dans un
projet. Puis c'est exactement la même chose qu'on remarque dans les sondages
aussi. N'eût été du ralentissement causé par l'ingérence, par les doutes
émis par le caucus caquiste de la région de Québec, n'eût été de cela, l'appui
au projet serait peut-être resté en haut de 50 % tout le temps. Il y a un
rôle politique important dans ce genre de projet là et la ministre ne peut pas
l'ignorer.
Mme Guillemette : ...faire attention
avec le mot «ingérence» pour ne pas porter d'intentions.
M. Grandmont : Si... si une
ministre... Je vais répondre, quand même, parce que si la ministre décide
d'aller discuter de ce qui se passe au coin de la rue Cartier et René-Lévesque,
on n'est clairement pas dans son champ de compétence. Le...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...
M. Grandmont : Merci beaucoup. Merci
beaucoup. L'autre chose, on a eu beaucoup de ralentissements dans le projet, soi-disant parce que le projet ne
répondait pas à une desserte des banlieues. J'ai cité à la ministre tantôt, ça
me fait toujours rire... bien rire cette citation-là : «Or, le
gouvernement, le premier ministre, aujourd'hui — pas aujourd'hui, mais en juin — a
décidé d'appuyer la phase I proposé par CDPQ Infra en excluant la partie
SRB de cette phase-là.» La partie qui
justement aiderait à desservir les banlieues et Lévis, l'autre côté du fleuve.
Il y a comme un deux poids, deux mesures, une forme d'incohérence dans ce qui
est dit sur ce qu'on voulait à l'époque et ce qu'on veut réaliser
aujourd'hui.
Mais moi,
j'aimerais aller sur un autre sujet, la question du fédéral. D'abord, j'espère
que Mme la ministre sera à nos côtés pour se battre pour qu'on aille
chercher l'argent du fédéral, notre argent à nous, d'abord, garantir le
40 % sur le premier montant de 4 milliards qui avait été prévu au
départ, mais ensuite aussi, peu importe la couleur du prochain gouvernement,
s'assurer qu'on ira chercher l'argent qui doit nous revenir, qui nous permettra
d'améliorer la mobilité ici, à Québec. Mais j'aimerais aussi entendre la
ministre sur la déclaration sur la motion proposée par le premier ministre la
semaine passée. En gros, sa motion disait d'appuyer un gouvernement en
particulier, à faire tomber... Le gouvernement Legault, sachant très bien que
les sondages indiquent tout à fait que, si on a une élection à courte échéance, c'est un gouvernement
conservateur qui serait en place, on a Pierre Poilievre qui est à la tête de ce
parti politique là, Pierre Poilievre
est clairement plus anti-tramway qu'Éric Duhaime, qui est notre champion
anti-tramway ici, au Québec, donc,
j'aimerais savoir, la ministre, est-ce qu'elle est d'accord avec la motion qui
a été déposée par son premier ministre? Est-ce qu'elle est d'accord avec
la motion, donc? Est-ce qu'elle est d'accord pour dire ou... si elle est d'accord, finalement, pour dire que, si c'est
un gouvernement conservateur, elle va se battre pour aller chercher l'argent parce
que là, pour l'instant, là, ce qu'on remarque, c'est qu'il y a toutes les
chances que ça soit un gouvernement conservateur
qui se retrouve au gouvernement, si les souhaits du premier ministre se
réalisent, et on risquera d'avoir de la
difficulté à réaliser le tramway. Donc, est-ce qu'elle est d'accord avec la
motion déposée par le ministre... le premier ministre la semaine dernière? Et est-ce... Qu'est-ce qu'elle va faire de
cette situation-là si jamais le Parti conservateur du Canada venait au
pouvoir?
Moi, c'est une question qui me... m'obsède ces
temps-ci, puis j'espère que ça la préoccupe grandement, elle qui veut réaliser
le tramway, elle qui veut améliorer la fluidité ici, dans la grande région de
Québec. On se retrouve avec un parti qui
appuie ouvertement un parti anti-tramway au fédéral. Je sais qu'on a des
discussions puis qu'on a des visions
différentes des fois sur ce que le fédéral apporte ou n'apporte pas dans le
projet de tramway. J'ai passé le message aussi au ministre, maintenant au nouveau lieutenant québécois, pour
s'assurer que l'argent soit au rendez-vous. J'espère que Mme la ministre
fera la même chose.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Donc, je cède maintenant la parole pour une
période de cinq minutes à Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, il y a tellement de
choses à dire, là. Je voulais aborder
certaines choses, mais, je pense, je pourrais faire le cinq minutes au complet
juste sur le revirement de Québec solidaire
à propos de la réalité, encore une fois, vraie vie, réalité du financement du
fédéral, parce que — vous
assistez comme moi à la période de
questions à tous les jours — combien
de fois on l'a vu se lever ici en achetant aveuglément la position du
fédéral, de certaines personnes du gouvernement libéral fédéral actuel qui
prétendaient dans les journaux être au
rendez-vous? Ça, c'est leur formulation consacrée : On est au rendez-vous.
Bon, mais qu'est-ce que ça veut dire dans la vraie vie?
Moi, pour moi, un rendez-vous, c'est de
l'argent. Or, tu peux dire aux journalistes que tu es au rendez-vous, mais,
après ça, moi, dans la vraie vie, je négocie avec eux, je fais mes demandes et
j'attends le chèque, et le chèque, il
n'arrive pas. Ça, c'est la différence entre se baser sur les articles de
journaux et sur ses propres idées et se baser sur la réalité de ce qui
se passe. Et donc le député de Taschereau se levait ici... Puis là, dans le
temps, le fédéral avait une formulation
vague sur le tramway, tu sais, c'était... c'est ça, c'étaient toujours les
mêmes... On est là, au rendez-vous. Ça fait que,
là, ça insinuait qu'ils mettaient quasiment 4 milliards à eux seuls sur le
projet. Et mon collègue achetait ça puis il
se levait ici. Puis j'allais le voir, je lui expliquais : Ce n'est pas ça,
voyons... Penses-tu qu'ils sont... Pensez-vous... Pense-t-il que, si on
avait 4 milliards du fédéral, on serait encore en train d'en parler puis
de courir après l'argent? Ça n'a pas de bon sens, voyons! Le fédéral ne met pas
4 milliards sur le tramway. Mais eux, ils pensaient ça.
Mais là je suis contente parce que tout ça, ça
fait des mois, puis on a plusieurs tribunes, on a été aussi en commission
parlementaire ensemble, on est dans différentes occasions, et j'ai
l'impression, peut-être aussi avec mon collègue
de Nelligan, qui, lui, a l'air de comprendre qu'on manque d'argent du fédéral
puis qui m'appuie aussi là-dedans, peut-être
qu'il a fini par comprendre, lui aussi, que l'objectif, quand tu sièges au
Parlement du Québec, ce n'est pas de venir
défendre le fédéral à l'encontre de la réalité contre le gouvernement du
Québec, c'est de te joindre au gouvernement du Québec pour le bien des Québécois, qui paient des taxes puis des
impôts, et de demander de l'argent au fédéral. C'est comme ça que ça
devrait fonctionner ici.
Alors là,
tant mieux, tant mieux si avec le... Puis, en plus, il faut bien le dire, là,
le ministre fédéral des Transports... Je n'ai pas mon article ici. C'est
parce que je n'ai jamais mes... je n'ai jamais rien avec moi, mais, en tout
cas, le ministre fédéral, celui qui était ministre fédéral des Transports
jusqu'à tout récemment, M. Rodriguez, on peut le nommer, on peut le nommer ici, M. Rodriguez, tu sais, lui-même dans
les... dans un journal de La Presse... un article de La Presse
a reconnu : Il faudrait devancer le financement du transport collectif
parce que c'est vrai qu'il n'y a plus de programme puis c'est vrai que ça ne
fonctionne pas. Tu ne peux pas avoir, comme je disais, la parole verte et le geste gris. Et donc j'espère qu'avec mes amis
libéraux il va... il va transposer la même philosophie dans le cadre, du moins,
de la course à la chefferie. On verra qui la remportera.
Bon, il me reste quand même deux minutes. Donc,
c'est ça. Alors là, je vais tenir pour acquis que tout le monde... je ne sais
pas, le Parti québécois, ils en sont où, eux autres, dans ces affaires-là,
mais, au moins, on est trois maintenant ici à dire que le fédéral ne peut pas
laisser un trou dans le financement du transport collectif de trois ans, entre le 31 mars 2023 et 2026, tout en ayant
des grands discours comme quoi ça prend du transport collectif et tout en
refusant de payer pour des routes. Je
reviens toujours là-dessus, là. Le fédéral paie un sixième lien en Outaouais,
puis ça, ça ne les dérange pas, puis
là, ici, il y aurait un problème à en payer un à Québec. Tu sais, alors, à un
moment donné aussi, il faut être cohérent.
Bref, je vais revenir aussi sur Lévis, il me
reste le temps de faire un point sur Lévis, puis je reviendrai sur le reste dans les autres blocs, parce qu'il me dit...
Nous, on s'est engagés à réaliser la phase I, donc la partie tramway entre
Le Gendre et Charlesbourg, qui n'est pas tout à fait le même Charlesbourg
que le projet d'origine, mais donc qui arrive
à Charlesbourg. Et il me dit : exclu, le SRB. Mme la Présidente, là, je
vais être claire. Pour nous, l'interconnexion avec la Rive-Sud, elle est cruciale. Pour nous, c'est une évidence. Il
faut le faire en collaboration avec les élus. Alors, je ne sais pas si mon collègue de Taschereau a
l'habitude de parler avec la ville de Lévis. Nous, on leur parle régulièrement,
encore hier, on leur a parlé. Je l'invite à leur... à lui poser... à leur poser
la question : Veulent-ils le SRB tel que prévu par la caisse? Est-ce que c'est absolument ce projet-là qu'ils veulent
ou est-ce qu'ils souhaitent au contraire qu'il y ait des discussions
puis qu'on arrive avec le meilleur projet? Parce que nous, le gouvernement du
Québec, encore une fois, on met 82 millions
dans des voies réservées sur Guillaume-Couture. Je ne sais pas s'il va à Lévis
des fois, mais, quand tu arrives dans le coin des Galeries Chagnon,
c'est déjà très congestionné. Il y a un gros chantier. Donc, il y a déjà des choses qui se font, là, sur Guillaume-Couture.
Alors, je l'invite juste à avoir la discussion avec la ville de Lévis, puis,
après ça, on pourra s'en reparler, peut-être ailleurs qu'ici, là, mais la ville
de Lévis souhaitait même être rassurée à l'effet
qu'on aura des discussions avec eux et qu'on va faire le projet ensemble, un
projet qui convient à tout le monde. Et donc c'est exactement ce qu'on
fait, Mme la Présidente. Donc, on va de l'avant, encore une fois, avec un
projet à portée régionale, dans le respect de tous les élus locaux.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Je cède maintenant la parole pour cinq
minutes à la députée de Roberval.
Mme Guillemette : Bonjour, Mme la
Présidente, salutations aux collègues. Merci d'être ici aujourd'hui. Moi, je viens de Roberval, du comté de Roberval.
Vous savez que le tramway, c'est loin de chez moi, mais, par contre, je
suis très heureuse d'être ici aujourd'hui, parce que j'en apprends plus sur ce
dossier-là. Puis, comme citoyenne, à quelques jours par semaine, de Québec, et
demeurant dans le coin de l'Assemblée nationale, bien, pour moi, là, c'est important d'être ici puis de bien comprendre.
Donc, merci au député de Taschereau d'avoir initié cette interpellation-là ce
matin. Donc, comme je le dis, je suis heureuse d'être ici pour discuter d'un
projet qui façonnera l'avenir de la belle ville de Québec — c'est
vrai que Québec, c'est vraiment une belle ville — mais qui va aussi améliorer la qualité de vie
des citoyens et des citoyennes de Québec.
On a entendu les critiques de l'opposition, leur
empressement à remettre en question l'échéancier du projet, puis je les comprends, il faut... pour eux, ça ne
va jamais assez vite. Pour nous, ça ne va jamais assez vite non plus, mais
je pense qu'il faut prendre le temps de bien faire les choses, parce que c'est
important de répondre aux préoccupations avec
clarté, rigueur et pragmatisme. L'impatience des partis d'opposition semble
souvent, peut-être, un peu en dehors de la réalité d'un projet d'une
telle envergure. Le tramway, c'est une infrastructure majeure, c'est une
infrastructure complexe et importante qui demande une planification
minutieuse...
M.
Derraji : ...prêter des intentions aux oppositions par
rapport au troisième lien. Vous pouvez rester au tramway...
La
Présidente (Mme Tremblay) : O.K. Je vais juste vous inviter, là, à la prudence
dans les propos, puis on revient à l'interpellation. Merci.
Mme Guillemette : Désolée,
je fais attention, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Mme Guillemette : Donc, ça demande
un dialogue puis une planification minutieuse, un dialogue constant avec toutes
les parties prenantes, la ministre vient de le dire et de donner des bons
exemples également, là. Donc, gouverner,
c'est aussi savoir tempérer l'impatience avec la responsabilité. C'est un
projet qui est vraiment attendu par l'ensemble
de la population. Ça symbolise non seulement une avancée en termes de mobilité
durable, mais également une réaffirmation de notre engagement envers la
modernité de nos infrastructures et la lutte contre les changements
climatiques. Parce que, oui, ça aura un impact majeur, on le souhaite, sur les
changements climatiques.
Depuis
plusieurs années, on constate que la congestion routière à Québec, ça ne cesse
de croître. Les automobilistes perdent un temps précieux dans les
embouteillages, ce qui affecte non seulement leur productivité, mais aussi leur
qualité de vie. Comme on le sait, le transport, c'est l'un des secteurs les
plus polluants au Québec. C'est responsable de
40 % de nos gaz à émission... gaz et... avec émissions de... les GES, et
il est donc impératif de repenser notre matière de... notre manière de
nous déplacer. Puis le tramway, bien, ça constitue une bonne réponse à cette
problématique-là. Donc, en réduisant le
nombre de véhicules sur nos routes puis en encourageant un mode de transport
plus propre, nous faisons un pas important vers la réalisation de nos
objectifs communs au niveau des changements climatiques. En misant sur un réseau de transport structurant
comme le tramway, on propose... on pose un geste fort en faveur de la mobilité durable,
qui témoigne de notre volonté de laisser aux générations futures une planète
plus saine et un environnement préservé. Je pense qu'ici on a toute cette
préoccupation-là pour avoir une planète plus saine et laisser aux générations
futures un environnement meilleur.
Le tramway,
ça ne se limite pas à être un simple projet de transport, c'est un levier de
développement urbain qui est inclus dans le projet de Réseau express de
la Capitale. Ce projet améliorera l'accès à certaines zones. Il permettra
d'attirer de nouvelles entreprises, d'encourager le développement immobilier et
de favoriser la création d'emplois. De plus,
il facilitera les déplacements pour les travailleurs, les étudiants et les
familles en renforçant l'attractivité du Québec en tant que lieu où il
fait bon vivre, travailler et étudier.
On vit à une époque où le cynisme politique se
répand rapidement. Donc, dans ce contexte, il est crucial d'encourager une
approche constructive des débats publics. Le tramway de Québec offre une belle
occasion pour tous les partis politiques de
collaborer afin d'assurer sa réussite. C'est important pour nous, c'est
important pour les gens de Québec. Le tramway, c'est un projet qui appartient
aux citoyens de Québec et c'est pour eux que nous nous engageons à le
mener à bien. Le gouvernement prendra le temps nécessaire pour s'assurer que ce
projet soit un succès sur toute la ligne,
qu'il respecte les standards de qualité attendus et qu'il contribue à la
prospérité de la magnifique ville de Québec. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Tremblay) : C'est terminé? Parfait. Merci. Alors, je vais
maintenant passer la parole, pour cinq minutes, au député de Nelligan.
• (10 h 40) •
M.
Derraji : Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour, chers
collègues. Mme la ministre, vous êtes une personne très compétente,
studieuse, et je vous reconnais ces qualités. Je vais vous demander, s'il vous
plaît, si vous avez le temps de
prendre un stylo, de noter mes questions. Je ne vais pas refaire le passé. Je
tiens juste à rappeler à la charmante députée
de Roberval que c'est l'ex-député de Roberval qui a signé l'entente sur le
tramway. Ça serait une fierté aussi pour la nouvelle députée de
Roberval.
Mme la ministre, on ne va pas refaire le passé.
Vous avez fait perdre six ans à la population de la ville de Québec. Il n'y a pas de tramway et il n'y a pas de
projet initié. Ce ne sont pas uniquement mes propos, ce sont les constats.
Maintenant, on va se projeter dans le futur,
quitte à prendre les cinq minutes à répéter la même question. Mais, s'il vous plaît, Mme la Présidente,
j'aimerais bien que Mme la ministre nous réponde. Pourquoi? La population
nous écoute et veut savoir nous sommes
rendus où. Il y a des journalistes dans la salle; eux aussi, ils ont des
questions. Et la question qui tue, Mme la Présidente : À quel
moment ça sera signé, votre entente avec la Caisse de dépôt?
Et je n'ai pas de problème à ce que vous
puissiez me corriger sur les hypothèses que j'ai. On m'a dit que ça tarde parce
que la caisse est en train de négocier avec vous. La caisse, ce n'est pas un
organisme à but non lucratif, on le sait,
vous le savez mieux que moi, Mme la ministre. Votre ministère a arrêté des
chantiers, votre ministère a coupé dans des programmes. Vous êtes en
train de livrer la marchandise au ministre des Finances, parce qu'il y a un
trou budgétaire de 11 milliards et il y a une mise à jour économique qui
s'en vient au mois de novembre. La question qu'on
veut savoir : À quel moment vous prévoyez qu'on va passer à un chantier?
Donc, quitte à répéter mes questions pour les cinq minutes, je veux
absolument avoir ces réponses.
Si aujourd'hui on ne peut pas refaire le passé...
mais Mme la ministre est responsable du futur. Et de quoi elle est responsable
aujourd'hui? À quel moment l'entente sera signée, l'entente intérimaire avec la
Caisse de dépôt? Parce que si l'entente
n'est pas signée, nous sommes en train de perdre un temps énorme qui va coûter
aux contribuables de l'argent. Donc,
à quel moment, selon ses prévisions, l'entente sera signée? Le maire de Québec
a demandé fin septembre. Et quand on va sortir des travaux préparatoires
pour passer à un véritable chantier? Aujourd'hui, je vais applaudir Mme la
ministre, elle va me dire : M. le député de Nelligan, chantier lancé en
2026.
Je vais répéter mes questions : À quel
moment la ministre aujourd'hui s'engage à signer l'entente avec la Caisse de dépôt? C'est ça qui bloque. La Caisse de
dépôt est en train de négocier avec le ministère pour une somme pour
qu'ils puissent commencer le travail. C'est là le nerf de la guerre. C'est un
élément important.
Deuxième élément : À
quel moment la ministre prévoit qu'on va passer à un véritable chantier? Est-ce
que, selon ses propres calculs aujourd'hui,
le chantier sera lancé en 2026, en 2027, en 2028? C'est quoi, la date du
lancement du chantier?
Donc, je répète, deux questions : À quel
moment l'entente sera signée avec la Caisse de dépôt? On entend toutes sortes
de choses, et Mme la ministre est au courant, elle sait qu'il y a eu beaucoup
d'enjeux sur le terrain par rapport à des coupures de programmes, mais ce que
je veux savoir aujourd'hui : À quel moment l'entente sera signée avec la
Caisse de dépôt? À quel moment on prévoit passer à un chantier? Et êtes-vous
capable de vous engager publiquement pour 2026? Est-ce qu'aujourd'hui, la
ministre est prête à confirmer que le chantier du tramway serait lancé en 2026? Donc, à quel moment l'entente sera
signée? À quel moment on prévoit passer à un chantier? Et est-ce que
vous êtes capable aujourd'hui de vous engager avec une date précise pour 2026?
Alors, Mme la
Présidente, j'ai été très précis dans mes propos. J'ai trois questions. Mme la
ministre a cinq minutes. Elle a le
verbe, elle est très bonne à faire ça, mais, s'il vous plaît, j'ai trois
questions, il y a des gens qui vous écoutent, il y a des journalistes qui vous
écoutent, ces trois questions, tout le monde au niveau de la Capitale-Nationale
se pose les mêmes questions. J'en ai
uniquement trois. J'espère que je vais avoir les réponses par rapport à mes
trois questions. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Mme la ministre, vous avez maintenant cinq minutes.
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je vais aller sur un autre
point. D'abord, simplement dire, finalement,
je l'ai, mon article. Regardez ça ici, là. M. Rodriguez qui dit que ça
prend... «Il faut devancer le financement fédéral. Une chose est sûre on n'arrêtera pas de financer des projets de
transport collectif, c'est trop important.» Alors, on souhaite vraiment,
là...
Des voix : ...
Mme Guilbault :
Non, mais c'est parce que c'est important. Ils me disent : C'est quand, un
chantier, puis tout ça? Il va falloir que les gens engagent des sommes parce
que ce n'est pas la ville qui va être capable de tout payer puis ce n'est pas le gouvernement du Québec qui va être capable de
tout payer. Et tout cela survenait alors que les sociétés de transport — Toronto,
Montréal et Vancouver — ont
réclamé à Ottawa de devancer le financement promis dans le nouveau fonds permanent pour le transport
en commun. C'est comme je le disais tantôt, à part Québec solidaire et le députée de Taschereau, tout le
monde avait compris qu'il y a un trou dans le financement du transport
collectif, et les sociétés de transport elles-mêmes réclament qu'on
devance le financement fédéral. Donc...
Des voix : ...
Mme
Guilbault : Bien, Mme la Présidente, je pense que j'ai le
droit de dire ce que je veux, non? Bon, toujours est-il que... Élément
important, puis je voulais en parler, puis là je pense que, justement, ça va
avec un peu ce que mon ami... mon...
voyons, le député de Nelligan nous dit. Je pense que, pour rassurer tout le
monde, et là j'ai pris les dates, là, tu
sais, je n'irai même pas de mémoire, là, j'ai les dates, là, comme ça, ici,
parce que le rapport a été déposé le 19 juin ou, en tout cas, autour du 19 juin, là, mais
donc le 19 juin, officiellement, les travaux commençaient. Parce que les
suites du rapport, puis pour la
partie pour la partie tramway, pour le projet CITE, c'est de le faire avancer,
c'est de faire avancer. Puis là, bien, évidemment, il y a une structure
de gouvernance, il y a différents comités techniques, exécutifs, etc., mais il y a des rencontres de travail, là,
toujours dans la vraie vie, là, tu sais, la vraie vie au quotidien, il y a des
rencontres de travail qui se font. Évidemment, les trois principaux
joueurs sont mon ministère, la Caisse de dépôt et la ville de Québec, notamment via son bureau de projet. Donc,
19 juin, 19 juin, il y a eu une rencontre entre les trois pour
organiser la suite du projet à court terme. Il y a un comité de
transition formelle qui a été formé, et tout ça. Et ce comité de transition là
s'est rencontré le 3 juillet, le 17 juillet, le 20 août et le
24 septembre. On est quelle date aujourd'hui, le 25, 26? En tout cas, ça
ne fait pas longtemps, ça, là, c'est cette semaine. Cette semaine, le comité de
transition s'est rencontré. Tu sais, c'est important que les gens sachent ça,
là, parce qu'en dehors du Parlement, il y a des choses qui se passent. Et le projet, il avance. Le comité
s'est réuni le 24 septembre et, en parallèle du comité de transition, il y
a des ateliers de travail entre les
trois, la caisse, le ministère, la ville. Donc, ateliers de travail :
3 juillet, 10 juillet, 2 ateliers; 17 juillet, 2 ateliers; 18 juillet,
24 juillet : 2 ateliers; et 24 septembre, encore une fois,
aujourd'hui... cette semaine. Donc... et, à travers ça, plein d'autres
rencontres, discussions, évidemment, à toutes sortes de niveaux. Moi, j'ai
beaucoup de rencontres, on a tous beaucoup de rencontres, mes sous-ministres et
tout ça. Donc, avec aussi... parce qu'il y a des partenaires, là, c'est sûr,
par exemple, l'Environnement, le Trésor, et tout ça. Donc, il y a des gens qui
doivent aussi faire partie de ces travaux-là avec lesquels on a des rencontres,
en plus de ce que je vous décris là, qui sont vraiment des ateliers de travail
et des rencontres des divers comités, avec les trois principaux partenaires du
projet.
Donc, pour le
bénéfice de tout le monde, là, les derniers ateliers de travail et les
dernières rencontres du comité de transition, 24 septembre, il y a
deux jours ou trois jours.
Alors, ça,
qu'est-ce que ça veut dire, Mme la Présidente? Puis, vous remarquez, les dates
que je vous donne, là, des dates en juillet, des dates au mois d'août,
il y a des dates en septembre, des mois qui, des fois, on peut penser, tu sais,
les gens ont tendance à prendre des vacances, puis tout à fait sain et normal,
j'en ai pris aussi, j'espère que vous aussi,
Mme la Présidente, mais ça n'a pas empêché que les choses avancent, tu sais,
parce que nous, quand on a reçu le rapport de la Caisse, le signal a été
envoyé très clairement, et le premier ministre, la même chose aussi : on
veut que les choses
avancent. Là, on a eu le rapport de la Caisse en juin. On ne veut pas qu'après
ça, jusqu'en mois de septembre, il ne
se passe rien, en disant : On va prendre nos vacances, puis on regardera
ça en revenant, là, tu sais. Alors, les choses ont continué d'avancer
tout l'été, continuent d'avancer actuellement.
Ça fait que je pense que ça répond et... Puis,
une date de chantier, je pense que, là, le collègue, ou, en tout cas, il parlera à ses collègues libéraux qui
étaient là à l'époque où ils ont lancé le REM avec la CDPQ Infra, au début d'un
projet comme ça, c'est insensé de penser
qu'aujourd'hui je peux lui donner une date de début de chantier ou de fin de
chantier sur la phase I du tramway. Ça n'a pas de sens, Mme la Présidente.
Donc...
Mais ce qui est important, c'est que les choses
avancent. Et c'est en faisant avancer les choses, en ayant des rencontres, des... je n'ose pas dire «doer» ici,
là, mais, en même temps, c'est ça, là, les gens qui vont le faire, le projet,
tu sais, qui vont le faire avancer, qui vont nous permettre, après ça,
éventuellement, d'aller dans les appels, les appels de qualification, les appels d'offres, et tout ça, pour avoir des gens,
puis signer des contrats, puis aller de l'avant avec le projet, puis avoir un chantier. Il faut que ces
choses-là se passent. Et ces choses-là se passent à toutes les semaines depuis
le dépôt du rapport de la Caisse.
• (10 h 50) •
La
Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. J'invite maintenant le député Vanier-Les Rivières
à prendre la parole pour cinq
minutes.
M. Asselin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, moi aussi, je salue mes collègues pour participer à cette
interpellation-là. Salutations, Mme la ministre. Alors, on va parler un peu de
transport et de mobilité durable dans le Québec.
Je suis heureux de participer à ces débats-là. J'aurai l'intention de parler du
dépôt du rapport du CDPQ Infra, qu'on
a... disons, qui a été lancé le 20 novembre et accepté dernièrement.
Alors, je suis très content de pouvoir en parler.
Moi-même, à titre de député de Vanier-Les Rivières,
je suis très heureux puis je porte intérêt à ce projet-là parce que le circuit intégré de transport express appelé
CITE, bien, il va comprendre éventuellement une antenne dans Lebourgneuf, qui est dans mon comté. Alors,
j'espère que cette prise de position là ne constitue pas de l'ingérence. J'ai trouvé
le terme un peu excessif tantôt. Mais je dis que je suis content de ça.
Il est primordial que le choix du mode du
transport, tout comme son implantation, puisse s'intégrer de façon harmonieuse
au milieu traversé, tout particulièrement si l'on considère le riche patrimoine
historique et culturel de la ville de
Québec. Donc, également, les solutions qui ont été proposées, bien, ça
contribue à l'atteinte des politiques et des objectifs du gouvernement.
Puis je vais les énumérer parce qu'il semble que, souvent, on les oublie dans
le débat qui nous occupe. La réduction de la congestion routière et
l'augmentation de l'adhésion au transport actif, collectif, le gouvernement y
croit, M. le député. La lutte aux changements climatiques, la réduction des
émissions de gaz à effet de serre et
l'électrification des transports conformément au Plan pour une économie verte
de 2030, PEV, donc, ça aussi, on y
croit. Le respect de la planification et de la législation existantes en
matière d'aménagement et de développement du territoire, on y croit
également.
Donc, la CDPQ Infra a effectué une analyse
comparative de plusieurs modes de transport en prenant en compte les critères suivants : la capacité du
mode, la vitesse commerciale et maximale comme telle, l'insertion urbaine,
la compatibilité avec le climat québécois, les contraintes techniques, l'évolutivité,
les coûts, le caractère structurant du mode. Donc, tous ces critères-là ont été
pris en compte par le CDPQ Infra, et puis on en a pris acte. Plusieurs modes de
transport ont été analysés, tels le métro, le métro léger, le tramway ou le
tram-train, le service rapide par bus, le
SRB, les services rapides d'autobus express et les lignes de bus à haute
fréquence. Il est entendu, pour respecter nos objectifs en matière d'électrification des transports, tous les
modes analysés ont été alimentés par l'électricité. Donc, déjà, à la prise en charge du mandat, CDPQ Infra a
adopté une approche collaborative avec les divers partenaires pour répondre aux mandats dans les... importants. Je
parle ici du RTC, du MTMD, du bureau de projet du tramway de Québec.
De plus,
donc, le CDPQ Infra a installé un programme de rencontres et d'échanges entre
les parties prenantes de tous les secteurs, parmi lesquels on retrouve
des élus, des groupes économiques, environnementaux et des transports, des
représentants des générateurs de déplacements, tel que la discussion a porté,
puis CDPQ Infra a pu constater la diversité
des besoins, des objectifs et des préoccupations. Dans certains cas, des
documents contenant des renseignements et des techniques ont été
transmis, ce qui a permis l'analyse.
Donc, j'y reviendrai dans mon deuxième bloc pour
expliquer pourquoi est-ce que le tramway a été privilégié comme moyen de
transport structurant pour la ville de Québec.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Alors, je cède maintenant la parole pour
cinq minutes au député de Taschereau.
M.
Grandmont : Merci, Mme
la Présidente. Bien, je suis content
d'entendre le député de Vanier-Les Rivières avoir autant d'enthousiasme
pour la mobilité durable dans la grande région de Québec. En même temps, je ne
peux pas m'empêcher de me poser la question sur les informations qu'il a en sa
possession. Il se dit enthousiaste par rapport au projet déployé, parce
qu'évidemment, il y a une antenne qui est prévue pour desservir Lebourgneuf;
d'un autre côté, moi, j'ai écouté la
conférence de presse du premier ministre qui était accompagné du ministre
responsable de la Capitale-Nationale
et de la ministre responsable des Transports et de la Mobilité durable, puis il
n'y a pas eu d'engagement pour Lebourgneuf, il n'y en a juste pas eu. On
n'a même pas eu un engagement complet sur la phase I proposée par la CDPQ Infra. Donc, peut-être a-t-il accès à des
informations que nous n'avons pas de notre côté, mais pour l'instant,
moi, je n'ai pas entendu le gouvernement du Québec annoncer qu'il allait
desservir, bien que moi, je le souhaite personnellement,
mais desservir Lebourgneuf avec une ligne de transport collectif à haute
fréquence et à haute capacité. C'est quand même un noyau de la ville de Québec
important, le troisième, troisième lieu de destination quand on regarde
les Enquêtes origine-destination, troisième lieu d'importance dans la ville de
Québec après le centre-ville puis le secteur
Laurier. Je ne comprends pas pourquoi on ne planifie pas déjà, on ne s'engage
pas déjà dans une perspective de développer le transport collectif de manière
continue, comme on le fait dans les meilleurs endroits, dans les meilleures
villes, dans les meilleurs États à travers
le monde, planifier le transport collectif pour sa réalisation en continu. On
n'a pas eu cet engagement-là
publiquement, du moins. Alors, peut-être qu'on pourra parler ou peut-être que
le député, qui réinterviendra plus tard tantôt, pourra nous dire un peu
quels sont les engagements de son gouvernement par rapport à Lebourgneuf. Nous,
on n'a pas eu cette information-là.
Je n'ai pas pu... Je ne peux pas m'empêcher de
remarquer que, pendant les cinq minutes qui ont suivi ma dernière... ma
dernière prise de parole, la ministre n'a jamais parlé de la motion du premier
ministre. Jamais elle n'a abordé cet
élément-là dans son... dans son bloc de cinq minutes. Elle n'a jamais parlé du
fait... elle n'a jamais parlé de cette motion-là. Elle n'a jamais parlé
du fait que le... la motion était une invitation à faire tomber le gouvernement
fédéral en place, celui de M. Trudeau, et que, par le fait même, bien, ça
venait supporter, en fait, l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement qui est
profondément anti-tramway.
Donc, moi je suis content, hein? Déjà, d'une
part, ça a servi à ça quand même, les questions qu'on pose en Chambre. Ça a
servi à ça aussi les sorties médiatiques qu'on a faites. Ça a servi à ça,
l'interpellation aujourd'hui, ça nous a
permis d'avoir des dates sur des rencontres qui ont eu lieu, sur des ateliers
de travail qui ont eu lieu récemment. On
n'avait pas cette information-là, ce n'était pas public. Donc, moi, je suis
très content de voir que le travail qu'on met de l'avant permet aux citoyens de Québec d'avoir accès à cette
information-là, là. Autrement, aujourd'hui, on n'aurait jamais eu cette
information-là. Donc, déjà, c'est une bonne affaire, une bonne nouvelle. On
avance.
On avance, mais moi, j'aimerais ça qu'on aille
encore plus loin. Je n'ai pas eu de réponse tout à l'heure sur la question de la motion. Est-ce que la ministre...
Je la repose : Est-ce que la ministre est consciente qu'en déposant cette
motion-là le premier ministre met à risque, met à risque le projet de tramway?
Puis je n'ai pas eu non plus, puis mon collègue de Nelligan aussi a posé la
question, et je veux bien que la ministre m'entende, on n'a pas eu la réponse à
l'autre question : Quand cette entente
provisoire ou intérimaire, appelez-la comme vous voulez, quand est-ce que cette
entente-là va être signée? C'est important.
Puis, par extension, aussi, bien, j'irais de l'avant aussi avec la même demande
que mon collègue : À quand on estime le démarrage du chantier ou le
redémarrage du chantier, parce qu'il y a des travaux préliminaires qui avaient
été effectués dans la ville de Québec. Donc, la question est très, très
simple : À quand une signature d'une entente provisoire avec la CDPQ Infra
pour le démarrage? Puis est-ce que la ministre est consciente que la motion du
premier ministre est un risque important pour le tramway? Ce sera mes deux
questions.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci,
Mme la ministre, pour cinq minutes.
Mme Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, je veux juste revenir,
le collègue dit : Vous voyez grâce à...
ce matin, là, grâce à l'exercice, on a eu les dates des rencontres des comités,
des ateliers de travail, sinon, on ne l'aurait pas su. Mais, Mme la
Présidente, il suffit de me poser la question. Moi, je ne me rappelle pas que
quelqu'un m'ait posé cette question-là, là. Si... Tu sais, puis le député, des
fois, il se lève à la période de questions, il pourrait me le demander. Il ne me l'a pas demandé. On passe des heures en
commission parlementaire ensemble. Il aurait pu me le demander. Il ne me l'a pas demandé. Il peut me
texter, il peut... Il y a toutes sortes de façons, moi, de... je suis quand
même assez facile à trouver, là. Et jamais on ne m'a posé la question. Bien, si
on m'avait posé la question, j'aurais répondu.
Donc, alors, c'est ça, juste le rassurer là-dessus, sur ma grande transparence
et ma proactivité en communication en
général. Évidemment, des fois, je ne peux pas donner certaines informations,
pour des raisons évidentes quand on est dans le gouvernement, mais, dès
que je peux... et, comme je dis, des fois, j'essaie de ne pas trop parler pour
rien dire. Quand je le fais, encore une
fois, c'est parce que je n'ai pas le choix, mais, en général, j'essaie de
répondre aux questions.
• (11 heures) •
Et un autre point aussi intéressant qu'il a dit,
la planification du... il souhaite, tu sais, c'est ça, qu'on devienne un
endroit aussi où qu'on... où on aura de la planification du transport collectif
pour sa réalisation continue. Il faisait référence à l'éventuelle phase de
Lebourgneuf, et tout ça. Bien, Mme la Présidente, encore une fois, alléluia!
Eurêka! Je ne sais pas c'est lequel qu'il faut dire. Eurêka, c'est les
sciences, peut-être, je ne sais plus, en tout cas, mais c'est la même chose
pour nous. C'est pour ça qu'on est en commission parlementaire sur le projet de
loi n° 61, pour créer Mobilité Infra Québec puis se sortir de la logique
de fixation sur la CDPQ Infra, qui, actuellement, est notre seule possibilité
pour réaliser des projets. On le voit bien, là : Combien de fois elle a
été nommée, ce matin, la CDPQ Infra ici,
parce qu'elle est avec nous dans le tramway? Puis on est heureux de ça, là,
comprenez-moi bien, je veux être très claire, là, tout ce que je dis, moi, est positif à propos de la caisse, de la
CDPQ Infra. Je l'ai souvent dit, les libéraux, à leur époque, auraient
pu faire ce que moi, je suis en train de faire avec mon projet de loi, ce que
nous, on est en train de faire, la CAQ, pour l'avenir puis le destin du
transport collectif au Québec. Ils ont choisi de procéder en contournant d'une
certaine façon, en créant une filiale à la Caisse de dépôt, qui, elle, aurait
les coudées franches pour être agile puis pouvoir réaliser des projets. Et moi,
je le dis, ça a été une bonne chose, parce que le REM est en train d'être
livré, six, sept ans après le début de la
construction, quand même. Tu sais, 67 kilomètres de REM, ce n'est quand
même pas rien, là. Alors, ça a été une bonne chose, et ça a été une
bonne chose d'un point de vue de capacité de réalisation d'un premier projet
d'envergure depuis le métro de Montréal, mais, d'un point de vue de vision...
Parce qu'on nous parle toujours de vision,
ici, la vision, la vision, puis, quand je leur dis : Bien, qu'est-ce que
ça veut dire pour vous la vision? Puis
ce que je suis en train de faire avec Mobilité
Infra Québec, ce qu'on est en train
de faire avec... Ah! Puis mon tableau, il
faudra bien que je montre mon tableau au moins une fois aujourd'hui, en termes
d'investissements. C'est ça, une vision. C'est ça,
un leadership en transport, en mobilité, Mme la Présidente. Ça fait qu'eux,
oui, tu crées ponctuellement une filiale qui
va être capable de réaliser ponctuellement un projet dans le West Island, parce
que tu es dans le Parti libéral, puis c'est ça qui t'intéresse, mais ce
n'est pas une vision, parce que ça nous condamne à dépendre systématiquement
d'une filiale de la Caisse de dépôt pour la réalisation de nos projets. Et là
il me parle de la lettre, elle va être signée quand,
la lettre. Bien, c'est sûr que, quand tu fonctionnes avec la CDPQ Infra, ça
prend un mandat, ça... Tu sais, l'entente cadre, elle est... on peut...
elle est publique, je pense bien. En tout cas, encore une fois, s'il me la
demande, je pourrai lui montrer.
L'entente d'origine, 2015, quand ça a été créé
pour éventuellement... C'est tout prévu, là, on peut leur donner certains
mandats. Après ça, s'ils vont dans la réalisation, bien là, il faut s'entendre
sur les modalités de réalisation. Si finalement ils ne réalisent pas, on peut
racheter les études qu'ils ont faites, les compenser pour le travail qui a été
fait, c'est tout prévu dans l'entente-cadre.
Alors... Pourquoi je disais ça, donc? En tout cas, bref. Non, non, mais ce n'est
pas que c'est pour ne pas répondre, Mme la Présidente. Il insinue que je suis
en train de perdre du temps ici, là, mais moi,
je pense que tout ce que je suis en train d'expliquer là, ce n'est pas
forcément tout le monde qui est au courant de ça. C'est quand même
hermétique comme contenu, des ententes-cadres d'une filiale de la Caisse de
dépôt puis le gouvernement du Québec, là.
Mais je pense que les citoyens ont intérêt à comprendre comment ça s'est fait à
l'époque. À l'époque des libéraux, ils ont créé ça ponctuellement pour
réaliser politiquement un projet dans l'ouest de Montréal, le West Island, comme j'aime le dire, parce que
peut-être, des fois, ils comprennent mieux en anglais qu'en français, mais,
en dehors de ça, pas de vision. Ça fait que,
là, nous, on dépend d'une filiale de la Caisse de dépôt. Or, la Caisse de
dépôt, elle a des besoins de rentabilité. Tu ne peux pas dire : La
Caisse de dépôt, fais... fais ta job gratuitement à l'année longue, là. Qu'est-ce que vous pensez qu'il va
arriver après ça avec leurs déposants? Donc, on est dans une logique de rentabilité forcée en dépendant de la Caisse de
dépôt. Alors, il faut se donner nos propres moyens. Pour ça, j'ai besoin
de Mobilité Infra Québec. J'ai besoin du projet de loi n° 61.
Ça fait que j'espère que mes collègues ne nous
garderont pas en commission parlementaire jusqu'à la fin des temps, parce qu'à
chaque... autant de semaines et de mois qu'on retarde, c'est autant de semaines
et de mois qu'on retarde un éventuel premier mandat à Mobilité Infra Québec,
qui pourrait faire un projet dans l'Est de Montréal. Et je signale à mes trois
collègues en face qu'ils ont chacun au moins un député dans leur caucus qui est
élu dans l'Est de Montréal, donc devraient
tous avoir le goût qu'on aille enfin de l'avant avec un projet dans l'Est de
Montréal, ce qui n'a jamais été fait
par les libéraux, alors que nous, malgré qu'on n'a pas Mobilité Infra Québec,
on réalise enfin le prolongement de la ligne bleue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Maintenant, à la députée de Roberval de prendre la parole pour cinq minutes.
Mme Guillemette : Merci, Mme la
Présidente. Bien, moi, je relève la grande transparence de la ministre à partager les informations qu'elle a, puis j'invite
les collègues à discuter, là, avec elle. C'est sûr que ce matin, c'est une
belle occasion pour le faire, pour l'interpellation, mais, outre les
interpellations, j'invite les collègues à questionner la ministre. Donc...
Puis je suis à la même place que le député de
Taschereau. Je pense qu'on va tous être fiers ici quand cette entente-là va
être signée, tous les collègues, là. Je pense que même... même... comme moi,
qui n'est pas de la région de Québec,
originaire de la région et vivant à Québec, je vais être très fière puis très
heureuse parce qu'on est fiers de notre capitale nationale.
Je vous ramène sur le Plan directeur de la
mobilité de la Communauté métropolitaine de Québec, CMQ. Ça a été déposé le
11 juin 2024 par CDPQ Infra. Il s'agit d'un rapport de 140 pages qui
identifie les principaux besoins de mobilité à Québec mais aussi dans toute sa
périphérie. Il est évident... il met en évidence la nécessité de renforcer les
infrastructures de transport en commun et particulièrement dans l'axe... dans
l'axe est-ouest de la ville. Le rapport souligne
aussi la nécessité d'améliorer le transport dans la... dans la banlieue nord de
Québec mais aussi de Lévis afin de répondre à la croissance
démographique et aux besoins de déplacements dans les pôles structurants.
Tel que l'a mentionné mon collègue tout à
l'heure, bien, il y a plusieurs modes de transport qui ont été étudiés pour
répondre aux différents besoins dans la région. Si on parle du tramway, du
service rapide par bus, qu'on appelle le SRB, lignes d'autobus plus fréquentes,
les traversiers, les liens interrives, le tramway, c'est considéré comme la colonne vertébrale du réseau pour les
corridors principaux à Québec tandis que les lignes de service rapide par bus,
bien, elles seront proposées pour des corridors plus périphériques.
Le plan CITE,
le plan circuit intégré de transport express repose sur un réseau structurant
composé de deux lignes de tramways totalisant 35 kilomètres et de
deux réseaux de SRB totalisant 30 kilomètres, et 30 kilomètres de
voies réservées pour améliorer la fluidité
du transport par autobus. Ça va faciliter le transport pour nous, les
parlementaires, pour les citoyens, pour les étudiants, pour les familles. Puis,
comme je le disais tout à l'heure, ça va grandement aider à diminuer nos GES.
Le plan a
pour objectif d'améliorer la connexion entre les pôles économiques des villes
de Québec et de Lévis, avec des infrastructures flexibles qui pourront
s'adapter à la croissance démographique. Il faut penser pour l'avenir aussi, il ne faut pas le faire juste pour
maintenant. Donc, c'est des infrastructures qu'on fait à longue haleine, pour
plusieurs années, donc il faut penser à notre croissance démographique.
Il faut aussi mentionner que ce plan s'inscrit dans une vision à long terme qui vise à réduire la congestion, améliorer
l'attrait des transports collectifs et diminuer les gaz à effet de serre. Effectivement, bien, si on veut que les
gens prennent le transport collectif, oui, ça nous prend quelque chose qui
est fluide puis qui est intéressant pour la population.
Selon
le rapport, il est estimé aussi que le plan CITE permettrait une réduction des
temps de déplacement jusqu'à 50 % dans certains secteurs, tout en retirant
environ 30 000 voitures du réseau routier par jour. C'est assez considérable. Le rapport propose aussi une
transformation majeure du réseau de transport collectif de Québec et de Lévis
à travers un plan par phases qui répond aux besoins de mobilité actuelle, mais,
comme je l'ai dit, futurs. Puis, si on pense à la phase I du plan CITE, on
peut voir que cela représente une avancée concrète et stratégique pour répondre
aux besoins. Il offre des solutions
modernes, écologiques et économiques, Mme la Présidente, qui vont contribuer à
faire de la région un modèle en matière de transport collectif.
En
soulevant la première phase... en soutenant la première phase du plan CITE,
notre gouvernement démontre à quel
point il est engagé à bâtir un futur plus vert et plus prospère pour que les
citoyens de la communauté Communauté métropolitaine de Québec puisse
circuler écologiquement et plus rapidement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Nelligan pour une période de
cinq minutes.
M. Derraji : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je m'adresse encore une fois à Mme la ministre. On
avance. Elle a dit qu'elle a répondu. Donc, il n'y a pas d'entente intérimaire
signée. Donc, je pense que le... On peut faire la conclusion aujourd'hui. L'interpellation de mon collègue confirme :
Mme la ministre dit qu'il y a toujours des négociations en cours. Il n'y a pas d'entente encore signée
avec la Caisse de dépôt. C'est du temps précieux qu'on perd. Ça, là, c'est
la première conclusion. Deuxième conclusion,
il n'y a aucune date sur le début de chantier. Il n'y a pas de date, il n'y a
pas d'engagement ferme. Et, troisièmement, aucun engagement ferme pour 2026. Je
pense que j'ai eu les réponses que je voulais.
Donc, aujourd'hui, le
tramway, il est presque à la même place qu'au mois de juin, encore une fois, et
on est à l'aube d'une élection fédérale. On est à l'aube d'une élection
fédérale, et Mme la ministre, je pense qu'elle sait très bien où il loge, le
futur premier ministre souhaité par le premier ministre du Québec.
Mais,
Mme la Présidente, aujourd'hui, Mme la ministre, est-ce qu'elle est fière de
son bilan à la tête du ministère du Transport? Elle parle beaucoup de la ligne
West Island, la ligne du Parti libéral. Je ne sais pas, quand elle parle du
Parti libéral, est-ce qu'elle enlève le moment où il était, 2006 à 2008, avec
mon collègue Jacques Dupuis ou bien c'est-tu cette partie... elle était une
partie très bonne, où, à l'époque, travailler pour le Parti libéral dans un
cabinet était la bonne chose à faire? Vous venez aujourd'hui critiquer la Caisse
qui a livré un projet d'une manière rapide, fonctionnelle, un projet libéral.
Et j'ai cru
comprendre entre les lignes : Si les oppositions ne me donnent pas mon
agence, c'est qu'on va compromettre les futurs projets. Un instant, Mme la
Présidente, je veux absolument que la ministre nous confirme ce qu'elle vient
de nous dire. Est-ce que, oui ou non on a besoin absolument de l'agence pour
faire le tramway? Il faut absolument qu'on
clarifie cela, Mme la Présidente. S'il y a une question que j'aimerais bien
avoir une réponse... Parce qu'elle l'a dit...
• (11 h 10) •
Une voix :
...
M. Derraji :
...c'est l'habitude — elle
l'a dit — je
peux même l'attendre — et
je vais reposer ma question. Ce qu'ils ont dit publiquement : Il y a une
entente en cours, intérimaire, en négociation avec la Caisse. Mais, Mme la Présidente, j'ai beaucoup, beaucoup d'inquiétudes.
Je décortique entre les lignes : elle a besoin du fédéral pour l'argent,
mais j'espère qu'elle ne va pas me sortir son tableau. Je suis un peu écoeuré
de ce tableau, je le connais par coeur. Ma question, ma question est très
simple. On est venus ce matin. Votre temps, Mme la ministre, est très précieux,
le nôtre aussi. J'ai une seule question. On sait qu'il n'y a pas d'entente
intérimaire signée en date d'aujourd'hui. On sait qu'il n'y a pas de date ou
d'engagement pour le chantier du tramway. On sait qu'il n'y a aucun engagement
ferme. Aujourd'hui, les gens qui nous écoutent et les journalistes qui suivent
les travaux l'ont très bien entendu. On est encore à la case du départ, ce qui
se rajoute dans le contexte, contexte financier extrêmement dur, et elle a
commencé à couper dans son propre ministère, et, du coup, on cherche à mettre
le fardeau sur le gouvernement fédéral pour qu'il avance des sommes.
Ce
que je veux aujourd'hui, c'est qu'elle confirme aux Québécoises et aux
Québécois, et surtout ceux et celles qui
vivent au niveau de la Capitale-Nationale : il n'y a pas d'enjeu
financier, l'entente est en cours de signature et qu'elle n'a pas besoin de l'agence du transport pour le tramway.
Parce que, si c'est le cas, nous sommes en train de perdre beaucoup de monde, Mme la Présidente. Mettre en place une agence,
on parle déjà de l'année prochaine. La caisse attend la signature maintenant. La ville de Québec attend la signature.
Alstom attend. Il y a beaucoup de contrats signés, d'engagements dans ce
sens.
Alors, Mme la
Présidente, ma conclusion, elle est faite : pas d'entente intérimaire
signée, pas d'engagement ferme pour le début
de chantier, aucun engagement ferme pour 2026, et mes inquiétudes sont
amplifiées aujourd'hui. Je décortique
entre les lignes, avec les coupures déjà annoncées dans son propre au ministère,
qu'il y a un enjeu d'argent et c'est ça qui bloque la signature de l'entente
intérimaire avec la caisse. Donc, est-ce que, oui ou non, il y a un enjeu
financier qui empêche Mme la ministre
d'aller de l'avant et donner le go à la Caisse de dépôt? Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Merci. Mme la ministre, à votre tour.
Mme
Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente.
Bon, là, il y a tellement de choses. Mon Dieu! si je pouvais avoir plus... Je
pense que je serais même prête à ce qu'on extensionne bien au-delà de midi,
tellement je trouve qu'on a des choses à dire.
Une voix : ...
Mme Guilbault : Bien, je m'en vais visiter la Davie, après, par exemple. Je
ne peux pas être en retard, évidemment. Mais
c'est ça. De toute façon, on aura l'occasion de s'en reparler, certainement.
Mais là je... C'est ça, je vais...
Là, il y a
plusieurs choses. Premièrement, mon collègue dit : Là, elle cherche à
mettre le fardeau sur le financement du fédéral. Bien, Mme la Présidente,
puis je prends à témoin mon ami de Taschereau, en commission parlementaire cette semaine, dernièrement, en consultations
particulières, c'est lui-même qui se vantait de joindre sa voix à la
mienne : C'est vrai que ça n'a
pas de bon sens, le fédéral, c'est vrai qu'il faut qu'il mette plus d'argent.
Puis là, aujourd'hui, on dirait qu'il
est en train de dire : Bien là, finalement, ce n'est pas la faute du
fédéral, ou on dirait qu'il est comme moins de bonne humeur aujourd'hui. Ça fait que... En tout cas, je ne sais pas,
là. Mais regardez, là, regardez ici, là, madame...
M. Derraji : ...je peux répondre
très rapidement. Elle me prête des intentions. Oui, pour l'argent du fédéral.
Ce n'est pas ça, ma question. Ce n'est pas ça, ma question, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Bon, on doit s'adresser à la présidente. Je vous
appelle à la prudence, puis on va poursuivre.
Mme
Guilbault : Oui, mais c'est lui qui a parlé de l'argent du
fédéral dans ses cinq dernières minutes. Ça fait que là, moi, je fais juste répondre aux questions qu'on me pose.
Alors... Puis quant à lui prêter l'intention d'être moins de bonne
humeur, je suis désolée, c'était une perception, peut-être. Bref, tout ça pour
dire que c'est quand même important,
l'argent du fédéral. Je lui réitère, aujourd'hui même, j'ai eu, ce matin, des
discussions avec Sean Fraser, là. Tu sais, les ententes
d'infrastructures, c'est au fédéral, c'est chez M. Fraser. Alors, tu sais,
moi, là, dans la vraie vie, encore une fois, j'essaie de faire avancer les
affaires, puis d'obtenir l'argent du fédéral, avec des modalités qui vont convenir à...
comment dire... à
la manière dont on veut gérer notre argent sur notre propre territoire, et
j'espère que, là aussi, les collègues sont d'accord.
Autre chose, il a dit que j'avais critiqué la
caisse. Et là, pourtant, là, la dernière fois que j'ai été au micro, j'ai dit
très clairement, là : Je veux être bien claire, Mme la Présidente, c'est
une bonne chose, la CDPQ Infra, c'est une bonne chose, leur capacité de
réalisation. Et donc c'est une bonne chose, puis ce n'est pas... La raison pour
laquelle... Ce n'est pas pour rien que c'est
eux qui sont sur le tramway, là. Puis il me disait : Est-ce qu'on a besoin
de l'agence pour le tramway? Est-ce
qu'on va faire niaiser le tramway tant qu'on n'a pas l'agence? Ça n'a aucun
rapport. Je ne fais pas de chantage
sur mon p.l. n° 61 en utilisant le tramway, là. Instrumentaliser à des fins
politiques, c'est plutôt le... c'est plutôt les habitudes de mon
collègue d'en face, de Nelligan...
M. Derraji : ...
La
Présidente (Mme Tremblay) : Oui, oui, oui, j'ai bien entendu. Je vous demande
de poursuivre puis de porter attention. C'est bien?
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
prends la parole...
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
beau, M. le député. Donc, je vous demande de la prudence dans vos propos.
Merci, juste poursuivre.
Mme Guilbault : ...Mme la Présidente, sans même que vous ayez à me le
demander.
Alors, c'est ça. Donc, non, moi, je ne fais pas
ce genre de chantage là. C'est pour ça que la caisse est déjà sur le tramway. Donc, ce n'est pas la question. Ce que
je disais, c'est que je vais avoir besoin de MIQ, Mobilité Infra Québec,
pour un projet dans l'Est de Montréal. Et c'est ça qui me surprend, Mme la
Présidente, parce qu'ils ont réglé l'Ouest de
l'île, mais c'est comme si... on dirait qu'ils sont indifférents à l'Est de
l'île. Je n'arrête pas de leur dire que le premier projet que je veux
donner à Mobilité Infra Québec, c'est l'Est de Montréal, et les trois partis
ont au moins un député dans l'Est de Montréal. Donc, je ne comprends pas cette
apparente indifférence à l'urgence de trouver un porteur de projet pour l'Est
de Montréal. Tu sais, sa collègue de Jeanne-Mance—Viger, là, qui nous chantait des
chansons, et tout ça, «paroles, paroles,
paroles», bien, je trouve que c'est plutôt à mon collègue de Nelligan qu'elle
devrait la chanter, la chanson. Parce
que moi, j'essaie de faire avancer les affaires, et lui, il n'a pas l'air de
s'intéresser à ça, tu sais. Alors, je trouve ça étrange, Mme la
Présidente, d'autant plus qu'ils ont été là 15 ans, ils auraient pu porter
la ligne bleue en réalisation, les cinq
nouvelles stations. Ils ne l'ont pas fait, ils ne l'ont pas fait, mais moi, je
le fais, Mme la Présidente. Donc...
Et il me dit
aussi : Est-ce qu'elle est fière de son bilan? Il a dit ça, là, tout à
l'heure. Parce que, tu sais, il amène des
sujets, dans son cinq minutes, puis, après ça, il n'est pas satisfait du fait
que je réponde à ces sujets-là, qu'il a lui-même amenés. Mais là, Mme la
Présidente, peut-être qu'il devrait mieux réfléchir à ses prochaines cinq
minutes, s'il lui en reste, puis ne pas m'amener sur d'autres sujets qui ne
l'intéressent pas, parce que... Il me demande si je suis fière de mon bilan. Ça
fait que, Mme la Présidente...
Puis
il a même dit : J'espère qu'elle ne va pas me sortir son tableau, je suis
écoeuré de son tableau. Premièrement, je trouve, c'est limite élégant.
Puis, deuxièmement, bien oui, je l'ai, mon tableau, Mme la Présidente. Parce
qu'il me dit qu'il est écoeuré de le voir. Je comprends. Moi aussi, je serais
écoeuré, à sa place. Regardez-moi la différence des colonnes entre les libéraux et la CAQ. Donc, est-ce que je suis fière
d'investir énormément plus d'argent que les libéraux, à leur époque — oui — en
soutien aux opérations? Est-ce que je suis fière que, depuis que la CAQ est là,
le PQI... J'ai le PQI ici, là. Regardez-moi ça. 2015‑2025, c'était les
libéraux. En Routier, tiens, hein? Jamais clair s'il aime les routes ou non ou
s'il est conscient que ça prend des routes ou non, je ne sais pas, parce que
des fois, il oscille entre QS puis, des
fois, une parcelle de réalité, mais, tu sais... Réseau routier, 2015‑2025,
16,6 milliards, les libéraux. Le PQI d'après, 2016‑2026,
17 milliards. 2017, 17,9 milliards, mettons 18. La CAQ on est à
34,5 milliards. Transport collectif, l'époque des libéraux, 7,2,
l'époque de la CAQ, 13,8. On a investi le double précisément ou à peu près le
double des libéraux en routier et en transport collectif. Donc, oui, Mme la
Présidente, je suis très fière de notre bilan en mobilité.
La
Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. Alors, je cède maintenant la parole au député de Vanier-Les Rivières.
M. Asselin : Alors, j'y reviens.
Donc, les informations que je détiens sont du rapport de CDPQ Infra. J'espère que le député de Taschereau l'a lu, parce
que je réagis à chaud aujourd'hui. D'ailleurs, j'ai l'impression que c'est
le sujet de l'interpellation. Alors, j'en ai profité pour dire ce que je pense,
basé sur ce rapport-là, puis je suis très fier de le redire : L'antenne
Lebourgneuf, je suis pour.
Une voix : ...
M. Asselin : «Good.» On s'entend.
Alors, la lecture du rapport, ça vaut la peine d'y revenir. Puis je voudrais ajouter que le tramway, ça faisait partie d'une
solution logique qui y est inscrite, et, pour la capitale nationale,
l'achalandage qui était envisagé sur les différents tronçons qui sont les plus
chargés, bien, ça a été réalisé afin de simuler les achalandages en fonction
des différents facteurs. Le transfert modal en provenance des stationnements
incitatifs... Le tramway ne peut pas se rendre, évidemment, partout dans la
grande région de Québec, c'est normal de devoir
mettre en place des espaces qui vont permettre aux usagers les plus éloignés du
réseau de se rapprocher en voiture et puis de monter à bord rapidement.
Le rabattement en autobus des usagers doit être simple, attractif. C'est toutes
des choses qui étaient inscrites dans le
rapport. Ces derniers doivent avoir une correspondance efficace et le service
doit être attractif. Donc, envisager des options de déplacements urbains en
fonction de la concrétisation possible à moyen et long terme et l'impact
du télétravail, c'est des choses qui ont été envisagées.
• (11 h 20) •
Donc, le
tramway ressort comme grande priorité dans les scénarios, c'est normal d'aller
dans ce sens-là. On trouve que le tramway aurait une incidence minimale
sur le réseau de transport actuel et aurait l'intégration urbaine la plus
harmonieuse possible.
Donc, j'aimerais peut-être dire aussi qu'il y a
d'autres beaux exemples ailleurs dans le monde, puis je vais terminer mon
intervention en les mentionnant. Plusieurs villes ont opté pour le tramway,
dans le passé, en prenant en compte des
coûts moins élevés de construction. Ces derniers peuvent atteindre, des fois,
le double de ceux de l'implantation de véhicules sur les rails. Donc, ça
a été un facteur important qui a été considéré. Par exemple, à Ottawa, à
Toronto, il y a eu beaucoup de préférence
pour ce mode-là. Edmonton, Calgary, Ottawa, donc, disposent également de
systèmes sur les rails qui fonctionnent bien. Un peu plus loin que nous,
il y a eu, de l'autre côté de l'Atlantique, en Europe, plusieurs beaux exemples de mobilité qui ont passé par les tramways.
Donc, je sais que les spectateurs qui nous regardent, disons, ont visité certaines villes européennes
puis ont pu profiter des joies du transport en tramway. Je suis convaincu
qu'ils sont eux aussi très fébriles à l'idée d'embarquer dans le futur réseau
qui sera implanté dans la ville de Québec.
Je veux citer l'étude de Eurogroupe Consulting,
qui analysait les trains légers sur rails, qui a publié, dans son palmarès...
puis Lyon est ressortie comme chef de file au niveau de la performance pour les
systèmes implantés dans les grandes villes.
Donc, le système original, développé en 1879, fonctionnait tout d'abord à la
vapeur, mais, pour l'instant... il est devenu électrifié à la fin de
1899. Donc, le tracé moderne du tramway de 2001, il s'étend sur
61 kilomètres et dessert
93 millions de passagers par année. Donc, c'est d'une taille comparable à
la première phase qui sera déployée. Il
y a Dijon, en France, qui circule sur 19 kilomètres et qui sort du lot
comme une... dans les catégories des villes moyennes. Un fait
intéressant, seulement quatre ans après sa mise en marche en 2012 à Dijon, il a
vu une augmentation de 40 % des utilisateurs. Donc, c'est notable. Un
dernier clin d'oeil à la Corée du Sud, qui a développé les travaux en 2023, qui
a ramené le mode de transport 125 ans après l'apparition du premier
tramway. Alors, merci de m'avoir écouté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
je cède maintenant la parole au député de Jean-Talon.
M. Paradis : Aujourd'hui, c'est un
moment pour connaître le vrai visage de la ministre et du gouvernement en ce
qui concerne le tramway. Quelles sont leurs véritables intentions, faire
avancer le projet ou encore mettre des bâtons dans les roues? Est-ce que c'est
encore le... un cas où le gouvernement dit une chose et fait le contraire?
Parce que des résultats, pour l'instant, il n'y en a pas. Tout le monde attend
le gouvernement.
Et comment le gouvernement gère ça? Voyons ce
qu'en dit le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal dans un rapport produit en 2024, en
mars 2024. «Des changements apportés aux projets de transport collectif
sont souvent liés à l'ingérence des politiciens.» C'est ce qu'on a vu avec le
tramway de Québec, page 26. Page 19 : «Le gouvernement
provincial est intervenu pour exiger des modifications.» Page 15 :
«Ce genre d'intervention va à l'encontre du modèle de
gouvernance généralement reconnu ailleurs dans le monde.» C'est HEC Montréal
qui le dit après avoir étudié comment a été
géré le tramway de Québec. En plus, il y a toute la question de la gestion des
deniers des Québécois :
613 millions déjà investis, qu'est-ce qui se passe avec cet argent-là?
Est-ce qu'on va capitaliser ou on l'a perdu?
Un gouvernement de structure et de bureaucratie.
La ministre nous dit aujourd'hui qu'on attend que l'agence Mobilité Infra
Québec soit créée pour avancer. Ça, c'est un gouvernement qui disait qu'il
voulait débureaucratiser. La ministre a commencé son intervention en
disant : J'ai l'air ironique. En effet, elle dit : On parle, on
parle. C'est ça qu'on fait aujourd'hui, alors qu'à Québec les gens sont
mobilisés, veulent que ça avance. Rapport de CDPQ Infra, page 47 : «Après 90 heures de
rencontres avec 172 acteurs régionaux et 1000 documents et études
analysées, CDPQ Infra constate une
mobilisation en faveur du déploiement d'un plan d'avenir en matière de
mobilité, et ce, dans les meilleurs délais.»
Pourquoi? Parce qu'un tel projet va contribuer à l'attractivité de la capitale
nationale, il va favoriser l'accès à la propriété, au logement, à la
création d'emplois, la rétention des jeunes et des expertises locales,
l'attrait de la région sur le plan
international, atténuer la pénurie de main-d'oeuvre. Et c'est la solution pour
décongestionner la circulation automobile. Qui a dit ça? Tous les
intervenants, les acteurs du monde... les développeurs immobiliers du monde des
affaires, les acteurs de la santé et de
l'éducation, les intervenants du milieu culturel et touristique, des
associations locales de commerçants, des institutions d'enseignement,
l'Université Laval, etc. Les parties prenantes à Québec sont prêtes, la ville est prête. CDPQ Infra est prête. Dans son
rapport, elle le dit : On peut commencer en 2024. Encore faut-il que le
gouvernement soit au rendez-vous. CDPQ Infra est venu ici le 12 septembre,
il y a quelques jours, en commission, pour nous dire que c'est urgent,
qu'elle est prête, qu'elle attend le gouvernement. Alors, on en a besoin pour
l'économie.
Il y a une
étude récemment qui a été publiée qui dit que la région de Québec, c'est
25 ans de croissance économique soutenue sans avoir eu l'impact des
deux dernières crises économiques. Et là on a remarqué un flottement dans la dernière année. Tous les intervenants du milieu
économique le disent : C'est parce que le projet locomotive qu'on attendait
a été bloqué, a été mis sur la glace par décision du gouvernement. Et là,
aujourd'hui, on a le rapport de CDPQ publié il y a plusieurs mois déjà. Le gouvernement avait dit qu'il a ralenti le
projet en envoyant ça à la CDPQ. Aujourd'hui, il a le rapport. Et puis, là, il
nous dit : Bien, on a toujours soutenu le projet, on veut que le projet avance.
D'accord, mais là, ce n'est pas de l'ironie qu'on veut voir, c'est du courage,
c'est de l'entrain, c'est du sourire. Je vois que la ministre, là, n'a pas l'air de trop, trop m'écouter, mais c'est
important, là, c'est ça dont on a besoin, du leadership, de la vision dont la ministre
nous parle, ça doit mener à des résultats. Ce n'est pas juste une intention. Le
gouvernement, il va être jugé sur ses résultats, pas sur ses intentions. Alors,
on demande au gouvernement et à la ministre de cesser d'utiliser ce projet-là qui est capital pour la région de la
Capitale-Nationale, justement, à des fins politiques, signer avec CDPQ Infra
qui attend le gouvernement, collaborer avec la ville et les parties prenantes,
pas seulement dire : On veut que le projet
avance, le faire avancer. Aujourd'hui, on attendait des réponses à ces
questions là. Mes collègues en ont posé aussi. Quel est l'agenda? Est-ce
qu'on va signer, là, dans les prochains jours, dans les prochaines semaines?
Est-ce qu'on va se remettre au travail avec le bureau de projet? Est-ce qu'on
va bientôt voir les travaux avancer pour livrer le projet de transport
collectif structurant que la capitale nationale mérite?
La Présidente (Mme Tremblay) : En
conclusion... Merci. Alors, je cède maintenant la parole à la ministre.
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, je vais revenir sur
certaines choses que j'ai dites, parce que
je ne sais pas si le collègue les a entendues, mais, de toute façon, c'est
toujours bon de répéter, en communication, c'est bien connu. Quand il me dit : Il faut que le projet avance,
donc, deux choses, Mme la Présidente : une que j'ai déjà dite plutôt puis l'autre que j'ai... je pense, je
n'ai pas encore dite, ça fait que je vais la dire. Je ne vais pas répéter toutes
les dates, parce que là j'aurais
l'impression de juste vouloir écouler le temps, là, mais plusieurs rencontres
du comité de transition depuis le 19 juin, des rencontres en
juillet, des rencontres au mois d'août, des rencontres en septembre, la dernière, il y a trois jours, il y a trois jours,
je ne sais pas si le collègue entend bien ce que je viens de dire, là, donc,
toutes ces personnes-là qui sont mobilisées puis qui se sont rencontrées
tout l'été, malgré que les gens aiment ça prendre des vacances, malgré qu'on veut voir nos enfants, malgré qu'il y a bien
d'autres... bien des raisons d'être ailleurs qu'au bureau l'été, là,
c'est comme ça au Québec, parce qu'on a un été... tu sais, l'été... l'été,
c'est l'été, bon, donc, les gens sont restés
au travail tout l'été pour faire avancer le projet de tramway, Mme la
Présidente. Alors, je répète, là : tout l'été, le comité de transition s'est réuni, ministère des
Transports, ville de Québec, CDPQ Infra, et tout l'été, il y a eu des ateliers
de travail entre le ministère des Transports, la CDPQ Infra et la ville de
Québec. Et, en parallèle de ça, avec divers partenaires,
je parlais de l'Environnement tout à l'heure, évidemment, l'environnement est
toujours très lié dans ce genre de projet là, plusieurs rencontres, on
en a eues au niveau politique évidemment, on en a eues avec les équipes
administratives des villes, ministères, et tout ça. Et je parlais tantôt à mon
ami qu'hier ou avant-hier on a parlé avec la
ville de Lévis, parce que, comme, tu sais, par extension, ça touche la ville de
Lévis aussi. On sait, la phase I, il y avait un aspect pour Lévis,
donc on les a assurés qu'on allait faire tout ça en collaboration, et c'était
leur souhait, la ville de Lévis, qu'on
tienne compte de leur opinion, qu'on ne leur impose pas un projet, etc. Alors,
toutes ces choses-là, elles avancent, Mme la Présidente. Donc, je trouve
ça très réducteur, de la part du député de Jean-Talon, d'insinuer que toutes
ces personnes-là ont perdu leur temps tout l'été, alors que, justement, il y a
eu plusieurs, plusieurs rencontres. Il y a
eu au moins quatre ou cinq rencontres du comité de transition, quatre
rencontres, et il y a eu 10 ateliers de travail depuis le
19 juin. Ça, c'est un rythme soutenu à l'échelle, tu sais, gouvernementale,
partenaires. On a quand même une ville, une
grosse ville, un gros ministère et la CDPQ Infra qui travaillent là-dedans, et,
malgré tout, tout l'été, ça a avancé.
Donc, moi, je pense que par respect pour ces gens-là qui font avancer le
projet... Eux, ils parlent juste de la lettre, mais je ne sais pas s'ils
comprennent exactement comment ça fonctionne, la préparation, la conception, la
réalisation d'un projet majeur. Il y a plusieurs choses
qui se déroulent en même temps, tu sais. J'aurais beau signer une lettre, qu'est ce que ça change, Mme la Présidente? Je
veux dire, l'important, c'est que les choses avancent puis que les travaux
se fassent.
• (11 h 30) •
Et
l'autre élément que je n'avais pas mentionné, la CAQ a autorisé des travaux
préparatoires pour le projet de transport structurant de la ville de
Québec, à l'origine, a débloqué des sommes importantes, des centaines de
millions de dollars, et ces travaux-là se sont continués pour certains, des
travaux soit qui étaient déjà en cours puis qu'on ne pouvait pas arrêter, puis,
de toute façon, qui devaient se faire, puis des choses aussi de la ville, là,
des... tu sais, des travaux qui relèvent
plus de la ville. Et ces travaux-là aussi se poursuivent, certains travaux, il
y a des articles des fois là-dessus,
il y a des choses, des expropriations qui sont en cours, des choses comme ça
qui se poursuivent aussi. Alors, dans la vraie vie, le projet, il
avance. C'est ça, la réalité, Mme la Présidente.
Donc,
peut-être... Tu sais, moi, je peux les rencontrer, mes collègues, en privé. Ils
m'appellent ici le vendredi matin, et moi, vous voyez, je prends plaisir
à ces exercices-là puis je trouve ça intéressant, mais s'ils veulent de la
réelle information puis vraiment comprendre
comment ça fonctionne, et où on en est, puis comment le processus avance, moi,
je peux les rencontrer aussi, mais, tu sais,
ils ne me le demandent pas. Encore une fois, si on ne me pose pas la question, moi, je ne peux pas y répondre. Tu sais, alors...
Bref, l'invitation est lancée pour mon nouveau collègue — bien,
de moins en moins nouveau, mais quand
même le plus récent collègue de Jean-Talon qu'on a ici, qui est mon voisin,
d'ailleurs, de Louis-Hébert.
L'autre chose :
le gouvernement dit une chose et fait le contraire. Mme la Présidente... Et là
il fait le lien aussi avec de l'ingérence.
Je ne sais pas si... il n'a peut-être pas dit le mot «ingérence», là, mais, tu
sais, «se mêle du projet», et tout
ça. Mme la présidente, s'il y quelqu'un ici qui défend le fait de se
mêler de ses affaires puis de gérer sa fougère, c'est bien moi. Puis de
l'ingérence, il n'y en a pas. J'ai parlé tout à l'heure de l'importance des
partenaires puis du travail qui se fait par chaque personne qui a besoin... qui
a quelque chose à faire, qui a une responsabilité pour faire avancer le projet
très, très, très concrètement, là. Moi, je n'ai pas la prétention d'être
ingénieure puis ce n'est pas moi qui va le décider, le tramway, là, tu sais.
Alors, c'est pour ça que je dis que, par respect pour toutes ces équipes-là... il y a beaucoup, beaucoup de gens qui sont
mobilisés sur le projet de tramway actuellement, là, dans la vraie vie, ça fait
que, je pense que, par respect pour eux, pour leur expertise, pour leur
professionnalisme, pour leur disponibilité pendant tout l'été, on
devrait saluer le travail qui avance et qui va permettre la réalisation d'un
tramway à Québec.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de
Roberval.
Mme
Guillemette : Merci, Mme la Présidente. Bien, moi, je les aime, les
tableaux, Mme la Présidente, de Mme la ministre. J'aime ça les voir puis je
trouve que c'est très bien, ça démontre très bien où on en est.
Comme je l'ai
mentionné dans le bloc précédent, la phase I du plan CITE répond à
l'urgence d'agir pour améliorer la mobilité
dans les corridors névralgiques du territoire de Québec, les corridors
Sainte-Foy, Université Laval, colline Parlementaire, Saint-Roch, qu'on
appelle également le corridor central avec l'antenne vers Charlesbourg, ça se
trouve au coeur de notre phase I. Ça constitue l'axe le plus achalandé de
la région métropolitaine.
Les analyses
effectuées par le CDPQ Infra ont déterminé que la congestion dans ces secteurs
nuit beaucoup à la fluidité du transport, et ça freine aussi la productivité,
d'où le choix stratégique de ces points de convergence. Renforcer l'offre de transport en commun, comme le tramway, ça permettra
de réduire la dépendance à l'automobile. Et c'est important pour décongestionner nos routes, mais aussi pour
réduire, encore une fois, notre empreinte environnementale. On procure des... ça procure des alternatives
rapides, fréquentes et fiables, diminuant ainsi la préoccupation des citoyens
dans leur choix pour le déplacement, en ce
qui concerne un fardeau, pour plusieurs, dans la vie, qui est déjà très
occupée.
Un volet important
est également que le projet garantit une meilleure accessibilité pour les
personnes à mobilité réduite grâce à des infrastructures adaptées. Ça améliore
aussi, par le fait même, l'inclusion sociale, et c'est ce qu'on souhaite.
Également, une meilleure mobilité est accessible... est essentielle pour relier
les pôles d'emploi, d'éducation, de services
et favoriser la croissance des secteurs stratégiques névralgiques. Je le répète,
cette phase devrait permettre de
décongestionner rapidement ces secteurs par la mise en place d'un tramway sur
une ligne de 19 kilomètres, Mme
la Présidente. Cet axe est essentiel pour soutenir la croissance de la région
et assurer la fluidité des travaux subséquents.
Deux
réseaux SRB, totalisant 25,5 kilomètres et se concentrant au tramway sont
intégrés également à la phase I du plan CITE. Premièrement, une
ligne SRB à Québec, dans l'axe du boulevard Charest, sur 4,7 kilomètres,
qui sera en correspondance vers le tramway à
Saint-Roch, à l'est, et sur le boulevard René-Lévesque, à l'ouest, vers la Côte
de la Pente-Douce. Deuxièmement, une
première ligne SRB à Lévis, sur le boulevard Guillaume-Couture, sur
20,8 kilomètres, reliant le pôle Desjardins au pôle Sainte-Foy,
avec une correspondance vers le tramway.
Ce
n'est pas tout. Un ensemble de mesures préférentielles de voies réservées
unidirectionnelles et bidirectionnelles pour autobus express sur 30,5 kilomètres et une optimisation des
services traversiers seront appliquées pour améliorer la rapidité, la fiabilité et l'attrait des lignes
d'autobus fréquentes et express pour desservir la périphérie nord de Québec,
Lévis et aussi sa couronne sud, l'objectif étant d'offrir un service fiable,
fréquent et rapide aux citoyens dans le coeur de Québec.
Le
plan du tramway envisage une fréquence de passage aux quatre minutes pendant
les heures de pointe et aux 10 minutes en dehors de ces heures de pointe,
et un gain de cinq à 20 minutes pour les déplacements comparativement
au réseau de transport en commun. Donc,
selon le rapport, tous ces services seront offerts 20 heures par jour,
sept jours sur sept.
Somme toute, la phase I, ça comprend
75 kilomètres de moyens et de mesures pour améliorer la circulation dans les secteurs les plus mobilisés, les plus
animés de notre belle capitale. Le projet du tramway, ce n'est pas seulement
ambitieux dans son optimisation des déplacements dans la
ville, mais c'est aussi dans l'impact économique qui sera concrétisé grâce à son instauration. Avec
l'amélioration du potentiel de mobilisation dans la ville, les secteurs
culturels, scolaires, les loisirs
commerciaux et touristiques seront favorisés et élargis par le fait même. Il y
a un aspect très important de la
Capitale-Nationale, c'est sa vocation touristique. Le tourisme est un moteur
économique crucial pour notre région.
La Présidente (Mme Tremblay) : En
conclusion.
Mme Guillemette : Donc, nous aurons
été le gouvernement qui a le plus investi pour faire avancer le réseau de
transport collectif au Québec, et moi, j'en suis très fière. Soyons patients,
merci.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
C'est maintenant au tour du député de Nelligan, pour 4 min 15 s.
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente.
En ce beau vendredi, après deux heures d'échanges avec Mme la ministre, on peut conclure que, pour les gens de
la Capitale-Nationale aujourd'hui, c'est très clair, Mme la ministre, au
lieu de parler d'une date... une date de
signature d'entente avec la Caisse de dépôt, au lieu de parler d'une date de
début de travaux, au lieu de donner, d'une manière très ferme, le début
de chantier, elle ne parle que des gens. Ils ont eu un été rempli de rencontres,
et on continue les rencontres, et les rencontres, et les rencontres.
Je peux dire
que ça pourrait être une bonne ligne de communication, parler des rencontres,
mais Mme la ministre... Mme la Présidente, après six ans au pouvoir, le
bilan de la CAQ parle. La CAQ n'a, tout simplement, pas parti aucun projet de
transport collectif. Ils ont beau avoir coupé le ruban, malheureusement, la
seule réalisation où ils ont coupé le ruban est une réalisation libérale, et ça
se nomme le REM. Aucun projet de transport en commun structurant lancé par la CAQ, et ils sont toujours en
questionnement, à savoir s'ils vont le partir et le réaliser. Mme la ministre a
parlé du plan structurant de l'Est, c'est un plan qui est encore un
plan. Aucune vision en matière de transport collectif.
Malheureusement, aujourd'hui, pour les gens de
la Capitale-Nationale, j'ai le goût de vous dire que nous avons perdu plusieurs années précieuses, des
années où la CAQ a déchiqueté pas un plan, pas deux, ils ont aussi lié l'avenir
du tramway à l'avenir du troisième lien. Oh!
Mme la ministre a excellé dans les bonnes lignes de communication : un
bitube, un trois tubes, un quatre tubes, mais, Mme la Présidente, le résultat,
il est zéro.
• (11 h 40) •
Donc, aujourd'hui, elle peut nous critiquer, ça
fait partie de la game politique, mais, malheureusement, elle ne peut par contredire aujourd'hui qu'après six
ans de son gouvernement, après que son gouvernement a dilapidé les surplus
budgétaires, ils sont en déficit historique. Elle ne peut pas aujourd'hui me
contredire qu'elle même, la ministre, a commencé
à couper dans les budgets, l'écocamionnage, transport scolaire, des chantiers
fermés. Et aujourd'hui, malheureusement,
on fait face à un gouvernement qui a complètement perdu la boussole. Et pour
trouver des solutions, on annonce des agences après agences.
Alors, Mme la Présidente, dans peu de temps,
nous serons à la septième année de ce gouvernement caquiste, deux mandats
majoritaires, extrêmement majoritaires. Et, malheureusement, pour les gens de la
Capitale-Nationale, il n'y a aucun projet
qui a été annoncé, financé, complété. Aujourd'hui, les trois partis de
l'opposition, et je remercie mes collègues
qui font un travail exceptionnel aussi, le disent haut et fort : À quel
moment les gens de la Capitale-Nationale vont voir leur tramway? À quel
moment, on va lancer le chantier?
Je n'ai pas eu tout le temps, parce que j'ai
juste trois blocs : Comment ça va avec la ville de Québec? La dernière
rencontre avec le maire Marchand, remonte à quel moment, pour parler du suivi
par rapport au tramway? C'est un partenaire majeur au niveau de la
Capitale-Nationale.
Donc, Mme la Présidente, aujourd'hui, je fais le
triste bilan d'un grand zéro au niveau de la mobilité durable, au niveau de la
Capitale-Nationale. Nous avons eu la démonstration, Mme la ministre a eu
plusieurs minutes. Ses collègues lisaient
des notes. J'aurais aimé, j'aurais aimé, chers collègues, vous entendre parler
concrètement du début du commencement
de quelque chose. Malheureusement, après deux heures, les gens vont le
constater : Est-ce qu'aujourd'hui
les gens de la Capitale-Nationale vont avoir des réponses qui comptent? Non.
Est-ce que les gens de la Capitale-Nationale,
aujourd'hui, seront rassurés par rapport à l'évolution du tramway? Malheureusement,
non, Mme la Présidente.
Donc, encore une fois, on continue à... on
continue à attendre le fruit des rencontres et des rencontres, mais, malheureusement, le bilan après six ans au
pouvoir, c'est zéro, en matière de transport collectif. Merci, Mme la
Présidente.
Conclusions
La
Présidente (Mme Tremblay) : Merci. Merci. Nous en sommes maintenant aux
dernières interventions. Donc, je cède la parole à Mme la ministre pour
une période de 10 minutes.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Plusieurs
choses, encore une fois, que je pourrais
dire, mais là c'est mes dernières 10 minutes. Donc, il me parle des gens
de la capitale nationale. Mon collègue a
dit : Les gens de Québec, et tout ça... Bon, tout le monde sait que je
suis une élue de Québec, j'habite à Québec, en fait, dans l'agglomération, puis j'ai grandi sur la
Rive-Sud de Québec. Alors, je suis très, très attachée à ces deux régions-là,
je les connais très bien, je connais les
gens qui habitent là, j'ai grandi là, comme je l'ai dit, puis, maintenant,
j'habite là, j'élève
ma famille dans cette région-là. Alors, je les connais très bien et je connais
aussi les besoins des gens de Québec. Je connais leur volonté que les
projets avancent à Québec.
Puis, oui, ce matin, on parle du tramway, mais
je ne peux pas le... je ne peux pas... on ne peut pas parler du tramway sans parler aussi du nouveau lien
interrives. Et les gens de Québec savent aussi que mes trois collègues en face,
les trois autres partis, sont contre le
nouveau lien interrives. Or, quand on décide d'invoquer la voix des gens de
Québec ou la voix... Bien, dans mon
cas, je fais le lien, toujours, avec Chaudière-Appalaches parce que, pour nous,
Chaudière-Appalaches, c'est très
important aussi, puis, de toute façon, je l'ai dit, c'est la CMQ, tu sais,
c'est métropolitain, il faut avoir une vision qui est très régionale, cette
même voix là de ces mêmes citoyens là réclame un nouveau lien interrives. Je ne
sais pas si mes collègues, des fois, regardent... On a fait une consultation en
mobilité, dont le Parti québécois s'est moqué, mais il reste que les
gens, en grande majorité, souhaitent un nouveau lien interrives sur la
Rive-Nord, sur la Rive-Sud. Donc, quand on dit : Les gens de Québec
veulent un tramway, oui, mais ils veulent aussi un nouveau lien interrives. Donc, pour moi, il y a quelque chose
d'incohérent à se porter seulement à la défense d'un projet et à s'opposer à
l'autre projet. Pourquoi les mêmes personnes... bien, ce n'est peut-être pas
les mêmes, comme tel, mais pourquoi le fait d'avoir une proportion des gens de Québec et de la Rive-Sud de Québec
qui voudraient un certain projet, c'est important pour mes collègues au
point d'en parler des heures et des heures, mais qu'une grande proportion, puis
même une proportion encore plus grande des
gens de ces deux mêmes régions veulent un autre projet, et ça, il faut le
bannir, il ne faut pas en parler, il faut s'y opposer. Pour moi, il y a
quelque chose de très incohérent. Puis, vous voyez, la manière dont ils évitent
toujours de parler du... bien non, Québec solidaire est très à l'aise de dire
qu'ils sont contre le troisième lien, mais les deux autres, ce n'est pas clair,
tu sais. Je me souviens d'un article, là, le chef du PQ qui dit qu'il n'exclut
pas un lien autoroutier pour, après ça, dire : Non, non, finalement, je
n'en veux pas, ah! bien, là, finalement, il
faudrait que je consulte, tout en s'étant moqué du fait que nous, on a
consulté. Alors, vous voyez, Mme la Présidente, moi, quand on me dit : C'est important pour les gens de Québec,
moi, je travaille pour les gens de Québec et de Chaudière-Appalaches et je sais qu'ils veulent les deux projets.
Et c'est ça que la CAQ va faire, Mme la Présidente. Les deux projets
avancent.
Pour ce qui est du projet de tramway, puisque
c'est le sujet d'aujourd'hui, je l'ai dit, il y a eu des rencontres cet été, et on peut bien se moquer du fait qu'il y
ait des rencontres, mais comment vous pensez qu'on travaille quand on fait
avancer un projet? Je veux dire, à un moment donné, c'est comme ça que ça
fonctionne. L'important, c'est que le projet avance et que les travaux se font,
les travaux préparatoires, des travaux qui étaient déjà en cours par la ville de
Québec, les choses continuent d'avancer. Les enveloppes budgétaires avaient
déjà été rendues disponibles, de toute façon,
pour des travaux préparatoires. Donc, les choses, elles avancent, que ce soit
pour le tramway ou pour le nouveau lien interrives. Je ferai une mise à
jour bientôt, d'ailleurs, sur... Je sais que ça n'intéresse pas mes collègues,
mais les gens de Québec, dont ils me parlent
ce matin... Parce que c'est pour eux qu'on travaille, c'est eux qui paient nos
salaires, je le dis tout le temps. Moi, si je ne suis pas utile pour les
gens de Québec puis pour Chaudière-Appalaches, quant à ça, je vais aller faire d'autres choses ailleurs, tu sais. Et, comme je
suis aux Transports, pour moi, l'important c'est que ces deux projets-là
avancent, parce que je sais très bien, pour en parler souvent et pour en
entendre parler souvent quand je vais à l'épicerie, quand je vais partout, les
gens veulent un nouveau lien interrives et veulent un projet de tramway. Et ces
deux projets-là, Mme la Présidente, je les fais avancer.
Autre chose, le collègue dit : Il n'y a
aucun projet de transport collectif en réalisation avec la CAQ. C'est inexact,
Mme la Présidente. Et là je ne peux pas m'empêcher de trouver extrêmement
ironique que, continuellement, ils contournent eux aussi le prolongement... le
prolongement de la ligne bleue, qui est un projet que sa collègue de Jeanne-Mance—Viger
aurait tellement voulu avoir, mais qu'ils n'ont jamais porté en réalisation.
Ils n'ont jamais porté à réalisation, le
Parti libéral, le prolongement de la ligne bleue, bien qu'ils aient des
collègues, des députés dans l'Est de
Montréal, et bien que sa propre collègue n'arrête pas de se plaindre que le
prolongement de la ligne bleue n'a jamais été fait. Mais, heureusement, maintenant, grâce à nous, le prolongement
de la ligne bleue, j'ai passé le dossier d'affaires cet été, cet été, donc, avec le financement
fédéral, d'ailleurs, qui est toujours en discussion, mais, bref, donc le
prolongement de la ligne bleue à Montréal, projet de la CAQ.
Et Mobilité Infra Québec, vous savez, Mme la
Présidente, ils peuvent bien s'en moquer, mais la quasi-totalité des gens qui ont pris le temps de venir nous voir
en consultations particulières conviennent avec nous que c'est nécessaire
d'avoir une équipe capable de faire la
planification et la réalisation de transports collectifs d'envergure sur le
territoire du Québec en dehors de dépendre d'une organisation ou d'une
autre. Il faut prendre le contrôle du destin du transport collectif. Dans une nation comme le Québec, on ne
peut pas faire l'économie de ça en 2024. Et, vous savez, le routier est
arrivé avant le transport collectif dans l'histoire du... dans l'histoire des
sociétés, c'est ainsi. Mais là on est rendus à
l'étape où il faut mettre de l'avant des capacités, au sein même du
gouvernement, de développer le transport collectif, tout comme on l'a
fait dans le routier auparavant. On en est là.
Et, encore une fois, c'est la CAQ qui prend le
leadership de ça. Le Parti québécois, M. Gaudreault a essayé en 2012, 2013, il n'a pas réussi. Le Parti
québécois a échoué à mettre en place une équipe spécialisée pour réaliser des projets
d'envergure en mobilité. Mais, au moins, il aura essayé. C'est pour ça que moi,
je le salue, M. Gaudreault, et je
réitère toujours... Et d'ailleurs j'ai l'article, le fameux article du Devoir
ici, là, les propos de Sylvain Gaudreault, et moi qui dit : «La
construction d'infrastructures de transport collectif au Québec, c'est long, ça
coûte cher, c'est compliqué, notamment en raison du manque de compétence
institutionnelle en la matière.» Raison pour laquelle il faut se doter de cette compétence institutionnelle là, à mon
sens, raison pour laquelle j'ai fait le projet de loi n° 61. Et que dit
M. Gaudreault, qui était le ministre du Parti québécois? «Malheureusement,
c'est vrai. Elle a raison.»
Bon, alors, si... si le député de Jean-Talon
n'est pas d'accord avec ça, il y en a d'autres qui le sont et il y en a beaucoup d'autres qui le sont, j'ajouterais, Mme
la Présidente, en dehors du Parti québécois ou d'un parti politique, là, dans la société civile, chez les sociétés de transport, chez
les municipalités, chez divers partenaires, chez les groupes amis de mon collègue de Taschereau, qui sont venus
aussi nous dire qu'ils appuyaient le projet de loi n° 61. Donc, l'appétit,
il est vaste, Mme la Présidente. Alors, il
nous restera à faire l'étude détaillée du projet de loi. Et j'espère une
adoption imminente, parce qu'ensuite,
évidemment, il faut la mettre en place, puis, bon, il faut qu'on... il faut
qu'on puisse en... lui confier éventuellement un premier mandat dans la
l'Est de Montréal, parce que c'est important.
Je
vais évidemment revenir au projet de Québec. J'ai commencé avec ça, je l'ai dit
et redit, et redit, et redit : C'est important de faire avancer les
projets à Québec, Mme la Présidente, mais, pour faire avancer des projets...
Puis je vais revenir sur le bilan, là, puis, je pense, ça va faire un bon...
M. Paradis : ...alors, par souci d'exactitude de ce que la ministre
dit, la citation exacte de M. Sylvain Gaudreault, Mme la Présidente, ce n'est pas ce qu'il a dit. Il
dit, je le cite : «J'appuie l'idée d'une agence des transports qui
dépolitise les travaux, pas le modèle que vous proposez dans le projet
de loi n° 61.» Ce sont les propos exacts.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
Tremblay) : O.K., c'est bon. Je vais redonner la parole à la ministre.
Merci.
Mme Guilbault : Bien, madame, je ne sais pas comment ça fonctionne. Moi, je peux déposer
ce document-là, parce que ce que j'ai dit est exact. Ça n'empêche pas
qu'il peut exister une autre citation ailleurs, mais moi, ce que j'ai dit, c'est exact. Donc, quand il dit que
c'est inexact, c'est inexact que c'est inexact. Alors, je ne sais pas comment
vous voulez gérer ça, mais moi, je ne me
ferai pas accuser de dire quelque chose d'inexact alors que ça vient du Devoir,
par respect pour le journaliste du Devoir qui l'a écrit, d'ailleurs...
Document déposé
La Présidente (Mme
Tremblay) : Vous pourrez déposer le document.
Mme
Guilbault : ...et c'est entre guillemets
ici.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Vous pourrez le déposer, le document.
Mme
Guilbault : Parfait, je vais le déposer.
Donc... Donc, c'est ça. Alors, toujours est-il que M. Gaudreault est d'accord avec moi sur le fait qu'on manque
d'expertise institutionnelle au gouvernement et qu'on a besoin de s'en
doter, et c'est le propos du projet de loi n° 61.
Donc, je reviens aux
gens de Québec puis je reviens au bilan en général. Puis aussi, souvent, une
autre chose que je dis souvent, c'est qu'un
gouvernement parle par ses choix d'investissements. Or, je vais revenir au PQI.
Parce que, quand on dit : Il faut faire avancer des projets, il
faut faire des projets, encore faut-il avoir de l'argent pour faire ces
projets-là. Puis là je vais laisser le fédéral de côté, je pense qu'on en a
parlé en masse. Les oreilles doivent leur siler, comme on dit en bon Québécois,
mais... D'ailleurs, j'ai parlé à la nouvelle ministre fédérale vis-à-vis, cette
semaine, et je lui ai réitéré, et tout ça. Bon, alors, tu sais, le PQI, Mme la
Présidente, le PQI, le Programme québécois des infrastructures, ça, qu'on a
fait augmenter à 153 milliards depuis notre arrivée, dans le PQI, environ
le tiers de ce montant-là, c'est pour la mobilité. Et les montants qu'on
choisit d'investir pour le transport collectif n'ont jamais été aussi élevés que depuis que la CAQ est au pouvoir.
Donc, tu peux vouloir faire un projet, puis, quand on fait un projet
avec la caisse, c'est hors PQI, c'est comme ça qu'ils ont procédé, c'est hors
PQI, ça fait que c'est pratique, oui, c'est pratique,
mais si tu veux pouvoir contrôler tes projets et les faire par toi-même, ça
prend... ça te prend du PQI, ça te prend de la disponibilité budgétaire.
Or,
quand je regarde, puis je vais faire le lien avec le routier, parce que c'est
important, là, en mobilité, jamais un parti politique n'a investi autant que la
Coalition avenir Québec. Donc, non seulement les investissements sont là,
non seulement le PQI est au rendez-vous, non seulement on a le projet de loi
n° 61, en combinaison avec le projet de loi n° 62... Tu sais, mon
collègue, au début, de Taschereau, disait, là : Il faut pouvoir... tu
sais, la réalité politique, des fois, ne
donne pas le goût aux gens de soumissionner, on ne sait jamais trop si le
projet va aboutir, puis tout ça, parce que je rappelle que personne n'a
soumissionné sur le tramway de Québec, c'est la raison pour laquelle on en est
là aujourd'hui d'ailleurs, alors, raison de plus pour se doter d'une équipe
spécialisée à qui on va confier des mandats puis qui va pouvoir le réaliser,
donc, Mme la Présidente, que ce soit de nous doter d'une réelle expertise en
transport collectif à l'échelle nationale, d'un réel contrôle sur le destin du
transport collectif à l'échelle de tout le territoire du Québec, de nous doter d'une capacité budgétaire
avec des intentions et des choix d'investissement très, très clairs, noir sur
blanc, volume six du dernier budget de la CAQ, que ce soit de la volonté
d'avoir des projets ailleurs que dans le West
Island, ce dont se sont contentés les libéraux, oui, le REM, on adore le REM,
moi, c'est un excellent projet, le REM, mais il y a d'autres choses que
l'Ouest de l'île de Montréal, notamment Québec, ici, le tramway, donc, la
volonté de vouloir faire le tramway de Québec, de vouloir avoir un projet dans
l'Est de Montréal, la volonté de vouloir développer
le transport collectif et de le financer adéquatement, c'est la Coalition
avenir Québec qui l'aura fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Merci. Je cède maintenant la parole au député de
Taschereau pour son intervention de 10 minutes.
M. Etienne
Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. Ce sera donc ma dernière
intervention. J'ai 10 minutes devant moi. Puis je commencerais par
revenir peut-être sur le rapport de la CDPQ Infra qu'a cité mon collègue de
Jean-Talon tantôt. Quand je l'ai... quand
j'ai vu ce rapport-là, quand j'ai vu la proposition de la CDPQ Infra, ça m'a
emballé. J'avais des doutes, puis,
finalement, j'ai trouvé que la proposition qui était faite était sérieuse,
était bonne, la consultation avait été bien menée. Offrir une vision de
développement de transport collectif pour la grande région de Québec en phases
jusqu'en 2035, ça me semblait être une vision porteuse, et c'est pour ça qu'on
a soutenu cette vision-là, déposée, déployée
par la CDPQ Infra. Alors je suis très content d'avoir pu entendre mes collègues
de Roberval puis de Vanier-Les Rivières aujourd'hui. Une chance
qu'ils étaient là pour rappeler, pour rappeler que c'est une vision d'ensemble
qui a été proposée par la CDPQ Infra. Une chance qu'ils étaient là, les deux
collègues, pour le rappeler, parce que l'engagement du premier ministre,
c'était une partie seulement de la phase I. C'était seulement ça à quoi il
s'était engagé lors de sa conférence de presse du 13 juin dernier. Alors,
moi, j'étais content de voir deux députés qui regardent
ça, là, soit en étant directement impliqués, là, en étant dans Vanier-Les
Rivières, au coeur de la... de ce projet de développement incroyable là
qu'on peut avoir, avec une branche qui peut aller vers Lebourgneuf.
Puis d'un
oeil un peu plus extérieur, quand même, j'ai beaucoup aimé l'intervention de la
députée de Roberval, avec son oeil extérieur, qui est résidente à temps
partiel, dans le fond, un peut adoptive, résidente adoptive de la ville
de Québec et qui regarde ça puis qui se dit : Ah! bien, ça, c'est une
vision d'avenir, c'est intéressant. Alors, je suis très heureux de voir ça de ce côté-là. Parce que moi, ce que j'ai vu de la
conférence de presse puis de ce que j'entends de la ministre,
c'est : On va faire une partie de la phase I puis on ne sait pas trop
quand est-ce qu'on va la démarrer.
La ministre nous a beaucoup parlé de plein de
sujets, hein? L'interpellation portait sur le tramway. Le sujet, c'était : À quand la mise en oeuvre du
tramway de Québec? On a parlé beaucoup d'autres sujets périphériques. On a parlé
beaucoup de PQI, le programme... le Plan
québécois des infrastructures. Puis j'étais content d'entendre, dans la dernière
intervention de Mme la ministre... elle a bien pris le temps de souligner que
c'étaient des intentions. Parce que, d'un côté,
elle dit : On n'a jamais eu un gouvernement qui a investi autant dans le
transport collectif, mais, en même temps, elle l'a dit aussi : Ce sont des intentions. On peut bien mettre
beaucoup de choses dans un PQI, on peut en mettre, du stock, on peut
mettre des projets là-dedans, mais, pour vrai, là, ce qui compte vraiment,
c'est ce qui est réalisé.
Or, force est de constater que le bilan de la
CAQ, malheureusement, dans les six ans au pouvoir, aucun projet initié et démarré et même livré par le
gouvernement du Québec, par le gouvernement de la CAQ. Aucun projet initié et livré — six
ans, on a le temps d'en faire des projets, d'habitude, six ans, on a le temps
de livrer — initié
par un gouvernement précédent.
Alors, le
PQI, c'est des intentions. On a beau sortir les tableaux, on a beau essayer de
mettre ça... d'enjoliver cette... ce
document-là, ça reste quand même que c'est une liste d'intentions. Ce n'est pas
la réalité, ce n'est pas ce qu'on voit, ce n'est pas ce qui est livré. Tu sais, il y a une expression québécoise
qui dit : Il faut que les bottines suivent les babines. Un PQI,
c'est les babines, ce n'est pas ce qui est livré.
Le PQI aussi montre que les intentions du
gouvernement de la CAQ, c'est d'investir deux fois plus dans le routier que
des... que dans le transport collectif. On est encore toujours à ce ratio-là.
C'est ça, la réalité aussi, les intentions.
Ce que la CAQ, ce que le gouvernement veut faire, c'est d'investir deux fois
plus sur les 10 prochaines années dans
le routier que dans le transport collectif. On aime ça se comparer à l'Ontario.
L'Ontario, c'est le rapport complètement inverse, deux tiers dans le transport collectif, Mme la Présidente, et
un tiers dans le transport routier. Le gouvernement s'est fixé des
cibles lui-même à travers le Plan pour une économie verte, 50-50. C'est ça,
l'objectif. C'est supposé être le plan qui
va nous permettre d'atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de
serre. Comment on peut arriver à cet
objectif-là, si, dans... si ça ne se reflète pas dans les intentions inscrites
dans le PQI? Moi, je pense que ça démontre que la CAQ ne veut pas nous envoyer dans la bonne direction. Il ne suit
même pas ses propres intentions inscrites dans le Plan pour une économie
verte. Puis, même ça, c'était critiquable, parce que, comme je vous dis, en
Ontario, on fait encore mieux. Puis on aime
ça se comparer à l'Ontario ici, là. Donc, il y a un enjeu là très important. On
parle beaucoup, mais on n'agit pas.
Le projet de
tramway, c'est lui qui nous attirait aujourd'hui. La ministre dit qu'on en
parle beaucoup, qu'on pose beaucoup
de questions, qu'on est exigeants. Bien, j'espère qu'on est exigeants.
J'espère, parce que ce projet-là, il est attendu.
Je me réfère encore au rapport de la CDPQ Infra.
Nombre de personnes, la très vaste majorité des gens qui ont été consultés par la CDPQ Infra, de toutes
sortes de milieux — le
collègue de Jean-Talon citait le milieu culturel, par exemple,
touristique — en
ont besoin. Je ne sais pas si vous avez déjà pris, par... pour le fun, un guide
touristique du Québec. Allez à... allez à la
section Transports, allez voir ce qui est écrit dans un guide Ulysse, ou peu
importe la marque, Transport, c'est
écrit : Louez-vous une voiture parce que, le transport collectif au
Québec, ça ne fonctionne pas. C'est aussi simple que ça. Donc, il faut
absolument avancer là-dessus.
Le projet est
attendu par toutes sortes d'intervenants, par toutes sortes de monde. Il est
attendu aussi par les gens. Mme la ministre fait référence souvent aux
gens de Québec. Les gens de Québec, là, moi, là, s'il y a une chose que je suis
sûr... dont je suis sûr, là, c'est qu'ils sont écoeurés de la congestion. Tout
le monde est tanné de la congestion. La meilleure façon de réduire la
congestion, ce n'est pas en ajoutant des nouvelles infrastructures
autoroutières, la science est très claire
là-dessus, c'est en augmentant l'offre de transport collectif et actif sur les
territoires où on veut agir. Le transport
interurbain, ça doit servir pour de l'interrégional. C'est ça, même, la
définition, à l'intérieur même... c'est la définition du MTMD lui-même. Donc, pour aller à Roberval, évidemment,
avoir une bonne desserte de transport en commun, ce serait bien, mais, s'il y a une autoroute entre les deux
villes, entre Québec puis Roberval, ce n'est pas illogique. Maintenant,
si des gens prennent une autoroute pour aller travailler le matin ou pour aller
à l'école le matin, il y a quelque chose qui fondamentalement ne fonctionne pas. On a échappé
quelque chose. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. On aurait dû
trouver les moyens, les déplacer autrement, en transport collectif ou en
transport actif.
C'est très attendu, on l'a vu dans le rapport.
Puis la ministre a aussi dit quelque chose d'important... En fait, non, j'irais sur les coûts du transport. C'est
très attendu des gens parce qu'ils veulent des solutions à la congestion et ils
veulent des solutions aussi parce que la vie coûte cher. Le CAA-Québec, je suis
sûr que Mme la ministre le sait très bien
aussi, évalue qu'une voiture — puis
on parle de Toyota Camry, là, la plupart des gens au Québec maintenant n'ont
plus des Toyota Camry, ils ont des véhicules
pas mal plus chers puis pas mal plus consommateurs de produits pétroliers — ça
coûte 10 000 $ par année, posséder un véhicule. La dépréciation, les
assurances, l'essence, l'entretien, les pneus, tout ça, ça coûte ça, 10 000 $ par année. Puis ça,
c'est des études qui commencent déjà à dater, là. Puis, je vous dis, c'est pour une Toyota Camry. Les gens se
serrent la ceinture. Puis le deuxième poste budgétaire... le premier, c'est
le logement, là, mais le deuxième poste budgétaire des familles québécoises,
c'est le logement. Si on leur offre une offre
de transport collectif et actif décente, efficace, rapide, confortable, on
vient de soulager leur portefeuille. C'est aussi direct que ça, c'est
aussi simple que ça, mais, pour l'instant, on n'a pas ces réponses-là puis on
n'a rien sur le terrain qui nous permet de leur donner cette solution-là.
• (12 heures) •
Le coût de la congestion, je prendrai aussi cet
exemple-là. On l'a vu pour la région de Montréal — Québec, c'est plus
difficile d'avoir des chiffres, là, à jour, ça fait longtemps qu'il n'y a pas
eu des études là-dessus, mais juste dans la
région de la Communauté métropolitaine de Montréal, on est rendus à
6 milliards en coûts de congestion pour la CMM, 6 milliards,
retards, essence, etc. 6 milliards. On ralentit. À ne pas faire de projets
de transport collectif au Québec, à retarder, à ne pas livrer, on retarde, on
étouffe notre économie. On l'étouffe.
Mme la
ministre dit : J'avance, on travaille, il y a des ateliers, il y a des
rencontres, ce n'est pas si important que ça, la signature d'une entente. Ça doit être quand même un peu
important, si la CDPQ elle-même le demande puis si la ville de Québec, elle
aussi, le demande. Puis on n'a pas eu la réponse là-dessus. Aujourd'hui, on n'a
pas eu de réponse sur la date de
signature d'une entente avec la CDPQ. Deux heures de discussion pour ne jamais
obtenir cette réponse-là, qui est pourtant fort simple. On n'a jamais eu
de réponse, là. Non, on a préféré parler de Mobilité Infra Québec, on a préféré
parler du troisième lien. Mes collègues nous ont emmenés en Corée, à Dijon.
C'est un beau voyage, c'est vraiment le fun,
mais ça ne répond pas à la question. On a parlé du PQI, on a parlé de ligne
bleue, on a fait un grand, grand, grand
détour, mais on n'a jamais réussi à voir la question principale, qui
était : Quand est-ce qu'on signe cette entente-là, provisoire, avec
la CDPQ?
Il y a des
journalistes qui nous écoutaient aujourd'hui. Je suis persuadé qu'ils vont bien
noter puis ils vont bien rapporter qu'on n'a jamais eu de réponse claire
de la part de la ministre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Compte tenu de l'heure, je lève la séance de la commission, ayant accompli son mandat. On ajourne jusqu'au mardi
1er octobre à 9 h 45, où elle entreprendra un nouveau mandat.
Merci. Bonne fin de semaine à tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 04)