Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 7 mai 2025
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Vol. 47 N° 97
Étude des crédits budgétaires du ministère des Transports et de la Mobilité durable, volet Transports
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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St-Louis, François
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Derraji, Monsef
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Guilbault, Geneviève
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Montigny, Yves
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Montigny, Yves
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Derraji, Monsef
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St-Louis, François
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Guilbault, Geneviève
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Grandmont, Etienne
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St-Louis, François
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Guilbault, Geneviève
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Derraji, Monsef
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Arseneau, Joël
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St-Louis, François
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Montigny, Yves
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Derraji, Monsef
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Guilbault, Geneviève
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Maccarone, Jennifer
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Derraji, Monsef
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Guilbault, Geneviève
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Grandmont, Etienne
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Maccarone, Jennifer
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Guilbault, Geneviève
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Grandmont, Etienne
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Derraji, Monsef
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Arseneau, Joël
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Guilbault, Geneviève
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Arseneau, Joël
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Maccarone, Jennifer
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Nichols, Marie-Claude
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Derraji, Monsef
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Derraji, Monsef
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Guilbault, Geneviève
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Maccarone, Jennifer
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Grondin, Agnès
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Maccarone, Jennifer
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Guilbault, Geneviève
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Derraji, Monsef
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Grandmont, Etienne
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Guilbault, Geneviève
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Grandmont, Etienne
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Maccarone, Jennifer
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Derraji, Monsef
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Arseneau, Joël
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Arseneau, Joël
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Guilbault, Geneviève
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Maccarone, Jennifer
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Derraji, Monsef
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Montigny, Yves
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Maccarone, Jennifer
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Guilbault, Geneviève
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Montigny, Yves
11 h (version révisée)
(Onze heures dix-sept minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Transports des crédits budgétaires du portefeuille
Transports et Mobilité durable pour l'exercice financier 2025-2026. Une
enveloppe de 5 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est remplacé par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit ce soir, vers 18 h 45.
Transports
Discussion générale
Je suis donc maintenant prêt à reconnaître
une première intervention de l'opposition officielle pour un bloc d'échange. M.
le député de Nelligan, la parole est à vous, vous disposez de 17 min 5 s.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Bonjour, Mme la ministre. Mes salutations à
l'ensemble des personnes qui vous accompagnent. Bonjour, chers collègues de la
banquette ministérielle.
Première question, Mme la ministre, c'est
concernant la panne <d'aujourd'hui...
M. Derraji :
...
Première question, Mme la ministre, c'est concernant la panne >d'aujourd'hui :
Avez-vous parlé avec la SAAQ pour comprendre le pourquoi de la panne?
Mme Guilbault :Oui. Bien, je vais juste me permettre : salutations,
moi aussi, évidemment, à tout le monde, à M. le président, à l'équipe, à mes
collègues de la banquette gouvernementale, à mes collègues des oppositions,
puis, vous voyez, à l'ensemble des gens qui m'accompagnent aujourd'hui, là,
donc mes équipes du ministère, mes équipes de la SAAQ, justement, de la STQ
aussi, qui sont ici, qui sauront nous éclairer, fort probablement, au fil des 5 h 30 min
qu'on va passer ensemble. Alors, merci à tout le monde pour leur présence. Mon
cabinet aussi, bien sûr, qui m'accompagne.
Donc, oui, j'ai eu des échanges avec la
SAAQ, à l'évidence, comme j'en ai très régulièrement, d'ailleurs. Notre dernier
texto, à M. Ducharme et moi, date de 10 h 05 précisément, sachant que de
toute façon on serait dans la même salle par la suite.
M. Derraji : ...questions à
M. Ducharme aujourd'hui?
Mme Guilbault :Bien là, j'ai eu des échanges, là, tu sais, je veux dire,
c'est sûr que c'est un échange privé, mais essentiellement ça portait sur qu'en
est-il des pannes et qu'en est-il des plans de contingence dans ce genre de
situation là.
Et, juste pour le contexte, j'aimerais
rappeler que ce n'est pas SAAQclic qui est en panne mais bien Microsoft. Donc,
ça dépasse la SAAQ puis ça dépasse un seul système informatique. Alors, on doit
composer avec une panne supra, si on veut, là, chez Microsoft, donc on est en
train de travailler, d'heure en heure, pour pouvoir rétablir le service le plus
rapidement possible. Puis, comme je l'ai dit, les gens de la SAAQ sont présents,
d'ailleurs, si on veut avoir des informations plus précises sur les actions.
M. Derraji : Mais, en tout...
en tout respect, Mme la ministre, je vais vous référer à un appel d'offres
lancé par la SAAQ, remporté par la compagnie NOVIPRO. L'appel d'offres, je
l'ai, et il porte le numéro CW87053, 48 millions de dollars pour les
serveurs de la SAAQ, et c'est pour les serveurs de CASA. J'aurais aimé que vous
posiez la question suivante aujourd'hui : Est-ce que c'est normal, pour
une transformation numérique extrêmement importante qui nous a coûté déjà
500 millions de dollars, il n'y a pas un site de relève fonctionnel?
Donc, ma question : Est-ce que, oui ou non, il y a un site de relève
fonctionnel? C'est votre société d'État qui a lancé l'appel d'offres. Je l'ai,
l'appel d'offres, et j'ai le détail de l'appel d'offres, et j'ai le nom de la
compagnie. Est-ce qu'aujourd'hui on peut me confirmer que, la SAAQ, dans sa
gestion de CASA, il n'y a pas un site de relève fonctionnel?
• (11 h 20) •
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, M. le Président, j'ai posé la question
suivante : «Est-il normal qu'il n'y ait pas de plan de contingence ou de
plan B en cas de panne?» Alors, je pense que c'est pas mal la même chose que ce
que vient de dire mon collègue. Et j'ai ajouté : «Question que je me pose.»
Alors, moi, je l'ai toujours dit, ma
priorité, c'est le service aux citoyens. Or, quand les services ne fonctionnent
pas, à l'évidence, ça altère le service aux citoyens, donc, oui, ça me dérange.
Et mon collègue ministre du
Cybernumérique, qui a d'ailleurs répondu à une question à la période de
questions, d'où on arrive tous, parlementaires ici présents, a lui aussi
confirmé qu'il travaille de près avec la SAAQ. Parce que ça reste une question
de système informatique. On parle de Microsoft, donc ça dépasse SAAQclic.
Alors, mon collègue ministre du Cybernumérique travaille là-dessus et travaille
plus globalement, comme ça a déjà été dit, à une souveraineté numérique qui
ferait en sorte que le gouvernement pourrait s'affranchir de sa dépendance,
éventuellement, à des compagnies comme Microsoft pour qu'on puisse se sortir de
ce genre de problème là.
M. Derraji : Mme la ministre,
je viens de vous dire : La SAAQ a lancé un appel d'offres de
48 millions de dollars, j'ai le descriptif de l'appel d'offres. Dans
l'appel d'offres, il y avait deux choses : il y avait l'hébergement — donc,
c'est bien beau, mettre la faute sur Microsoft — mais il y avait
aussi un site de relève fonctionnel à Montréal. Ma question : Est-ce que
le site de relève fonctionnel à Montréal est fonctionnel? Parce que la panne,
ça fait partie du quotidien de n'importe quel hébergement. Donc, aujourd'hui,
ma question à vous : Est-ce que vous avez posé la question à la
SAAQ : Il est où, le site de relève fonctionnel? Est-ce qu'il est
fonctionnel? Et comment ils ont dépensé 48 millions de dollars sans
avoir un site de relève?
Mme Guilbault :Je réponds : oui, ça fait partie des échanges. Et les
derniers textos que j'ai échangés avec M. Ducharme, P.D.G. de la SAAQ ici
présent, portaient précisément sur le centre à Montréal et ce dont parle le
député. Et, à ce moment-ci, je proposerais de donner la parole à M. Ducharme,
qui va être capable de répondre très précisément à ce que soulève mon collègue.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
j'ai besoin du consentement des membres de la commission <pour ce faire.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Merci...
Le Président (M. St-Louis) :
...
Alors, j'ai besoin du consentement des membres de la commission >pour ce
faire.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Rapidement, je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Ducharme (Éric) : Oui.
Bonjour. Éric Ducharme, président-directeur général de la Société de
l'assurance automobile du Québec.
Bon, il y a deux choses. Le CTI avec le
contrat dont vous faisiez référence, c'est le CTI pour CASA et l'ensemble des
systèmes et serveurs, pour permettre l'ensemble du... des transactions
numériques, des transactions en centre, par rapport à l'immatriculation, les
plaques et tous nos services CASA. Il y a redondance dans ce centre-là, à
Montréal, et on peut basculer, il y a des tests qui sont faits, ça fonctionne.
Notre problème depuis hier, c'est des serveurs Microsoft, où il y avait
redondance entre les serveurs, les 12 serveurs qu'on avait, et les 12 ont
arrêté. Et on est en discussion et on travaille en équipe...
M. Derraji : ...la redondance
du système est fonctionnelle, selon vous?
M. Ducharme (Éric) : Bien, la
redondance CASA est fonctionnelle, et là c'est les serveurs de mission qui
hébergent le wifi, qui hébergent l'ensemble de nos ordinateurs et qui
permettent également aux ordinateurs de nos centres de service... Et CASA
passait par là. Et ce qui est vendu par Microsoft, c'est que les serveurs ont
une redondance entre eux et, s'il y a un enjeu avec un des serveurs, c'est les
11 autres qui prenaient la relève.
M. Derraji : Oui. Je reviens
à l'appel d'offres, M. Ducharme. L'appel d'offres stipulait un site de
relais fonctionnel à Montréal et un site au siège social. Vous me confirmez
cette information?
M. Ducharme (Éric) : Je vous
le confirme, mais c'était pour les serveurs IBM pour CASA.
M. Derraji : Oui, donc...
M. Ducharme (Éric) : Là, on
est dans les serveurs Microsoft pour nos services internes de mission.
M. Derraji : Je comprends, je
comprends, je comprends. Ma question est la suivante : Est-ce normal, une
panne, sachant que vous avez déjà lancé un appel d'offres à 48 millions de
dollars pour justement éviter ce genre de panne aujourd'hui?
M. Ducharme (Éric) : Je
répète, l'appel d'offres lancé l'automne dernier et l'ensemble des dépenses
sont terminés. Le CTI est fonctionnel à Québec et Montréal, avec des nouveaux
ordinateurs, des nouveaux serveurs. Et ces serveurs-là n'hébergent pas
Microsoft, ils hébergent SAAQclic.
M. Derraji : Donc, la panne
est normale?
M. Ducharme (Éric) : Non, la
panne n'est pas normale. D'ailleurs, on en est désolés, on s'excuse auprès de
l'ensemble des clientèles. C'est quelque chose qui ne pouvait pas arriver. Et
Microsoft est avec nous. On a eu des topos à toutes les heures, depuis hier, 5 heures,
avec les équipes et les équipes de Microsoft, de façon à trouver une solution, et
Microsoft a mis les équipes d'expertise les plus importantes sur les...
M. Derraji : Merci, M.
Ducharme. Merci, M. Ducharme...
M. Ducharme (Éric) : ...sur
les fuseaux horaires pour pouvoir nous aider là-dedans.
M. Derraji : Merci, M. Ducharme.
Merci, M. Ducharme. Mme la ministre, le siège social de la SAAQ est en
rénovation. Le contrat que nous avons entre les mains estimait les travaux, je
ne sais pas si vous vous souvenez, à 89 millions de dollars. C'est
bon? Nous avons fait une demande d'accès, et, en date d'aujourd'hui, il y a un
contrat qui a été donné, de 97 millions de dollars, pour ce siège, il
y a un autre contrat à 10 millions, on est déjà à 107 millions de
dollars, l'édifice vaut 57 millions, il va coûter 90 millions de
dollars en rénovations. Est-ce que vous êtes au courant de ces chiffres?
Mme Guilbault :Je suis au courant qu'il y a des rénovations, et
l'objectif, normalement, des rénovations est d'être capable d'aller tirer des
revenus de location et de prêt des locaux pour aller tirer des nouveaux...
chercher des nouveaux revenus.
M. Derraji : O.K. Ce n'est
pas encore terminé, et on est à 107 millions de dollars, et il y a
d'autres contrats qui n'ont pas été lancés. Est-ce normal?
Mme Guilbault :
Bien, est-ce normal dans le...
M. Derraji : Parce que vous
n'arrêtez pas de dire qu'on n'a pas d'argent, le gouvernement n'a pas d'argent...
Mme Guilbault :
Bien, exactement.
M. Derraji : Et je vais juste
vous dire ce qu'on a eu comme réponse. Sur le SEAO, il y avait deux contrats octroyés
qui dépassent de 17 millions de dollars l'estimation du coût initial
du projet. Le coût initial était de 89. Ce n'est pas encore terminé, on est
déjà à 107 millions, donc... Et je vous rajoute la deuxième question. L'édifice
vaut 57 millions, et on va investir 90 millions. Et on n'est pas à
90, on est à 107 millions, Mme la ministre. Vous trouvez ça normal? C'est
une bonne dépense?
Mme Guilbault :Bien, c'est des choses qui étaient prévues depuis
longtemps. Maintenant, le fait qu'on aille tirer des revenus à même des locaux
qui autrement ne seraient probablement pas occupés, parce qu'on sait que,
depuis la pandémie, en plus, les locaux sont moins occupés qu'ils l'étaient...
M. Derraji : Donc, vous
êtes...
Mme Guilbault :Je pense que c'est une bonne chose de <vouloir aller...
Mme Guilbault :
... l'étaient...
M. Derraji :
Donc,
vous êtes...
Mme Guilbault :
Je pense que c'est une bonne chose de >vouloir aller tirer des nouveaux
revenus.
M. Derraji : Vous avez
dit : C'était prévu. Donc, les dépassements de coûts, c'était prévu aussi?
Je vous dis que le coût initial était à 89 millions. On est à
107 millions, Mme la ministre, en date d'aujourd'hui. Ce n'est pas terminé
encore. Donc, vous justifiez le dépassement de coûts.
Mme Guilbault :Non. Ce que j'ai dit, ce qui était prévu, c'était la
rénovation des locaux. Maintenant, sur le contrôle des coûts, le député sait
probablement que, dernièrement, j'ai demandé à la nouvelle présidente du
conseil d'administration, Mme Savoie, de jouer un rôle encore plus actif
et proactif dans la surveillance des contrats. Il y a un comité qui existe, au
sein du C.A., qui s'appelle le Comité des projets majeurs pour les contrats
au-dessus de 2 millions, donc, alors ça fait partie des suivis rigoureux
et consciencieux qui vont être faits par le conseil d'administration. Parce que
je suis d'accord avec lui qu'il faut encadrer les dépenses. Les sociétés d'État
font... gèrent leurs crédits eux-mêmes, comme toutes les autres sociétés
d'État.
M. Derraji : Mais, Mme la
ministre, moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est : Qu'est-ce que vous
avez fait avant l'arrivée de Mme Savoie? Je répète ma question. Le coût estimé
des travaux de la SAAQ était de 89,7 millions. En date d'aujourd'hui,
c'est 107 millions, ce n'est pas encore terminé. L'édifice vaut, je viens
de vous le dire, 57. C'est la réponse de la SAAQ dans les crédits. Donc, j'ai
un édifice qui, techniquement... il vaut 57, la SAAQ a autorisé 90 millions
de rénovations, on est déjà à 107 millions. La SAAQ, dans le contexte
actuel, Mme la Présidente... Mme la ministre, je n'ai pas besoin de vous
rappeler comment ça marche au niveau de l'opinion publique, mais est-ce que
vous êtes vraiment fière aujourd'hui de voir ce dépassement de coûts pour une
rénovation d'un siège social?
Mme Guilbault :Absolument pas, je ne suis pas fière, non. Et, comme je
disais, contrairement à d'autres projets où il y a des coûts qui sont associés,
là, celui-là, on va aller tirer des revenus. Ça, je pense que c'est la chose
prioritaire à mentionner. Et là mes collègues pourraient donner plus de détails
sur le montage financier puis les bénéfices éventuels du projet, mais donc
l'idée, c'est d'aller chercher des revenus.
• (11 h 30) •
M. Derraji : Donc...
Mme Guilbault :Mais je reviens sur le rôle du C.A., là. Parce que le... je
pense que mon collègue a siégé, d'ailleurs, sur des C.A., il sait comment ça
fonctionne et il sait comment fonctionnent les sociétés d'État. Donc, la
manière dont on peut s'assurer d'un contrôle le plus rigoureux possible des dépenses,
c'est à travers le conseil d'administration, qui est nommé par le gouvernement,
et c'est exactement ce qu'on fait, M. le Président.
M. Derraji : Oui, mais, Mme
la ministre, c'est un peu trop tard. Mais je comprends que vous êtes... je ne
peux pas dire fâchée, mais vous ne comprenez pas, comme moi, pourquoi il y a ce
dépassement de coûts. Et j'espère qu'on ne va pas lancer le message :
C'est parce qu'il va y avoir des revenus, on peut autoriser n'importe quels
dépassements de coûts. Les Québécois ne veulent pas ça, ils veulent que leur
gouvernement gère très bien. Et je vais vous rajouter une autre, pour savoir
est-ce que ça marche à l'intérieur de la SAAQ, encore une fois : Sept
rencontres de lac-à-l'épaule qui ont coûté 100 000 $, trouvez-vous ça
normal? Question 58.
Mme Guilbault :Pardon, sept...
M. Derraji : La
question 58 dans le livre des crédits : sept rencontres lac-à-l'épaule
qui ont coûté 100 000 $. Vous savez, c'est une année très difficile.
L'image est très importante, qu'on doit envoyer aux Québécois qu'on gère très
bien leur argent. 100 000 $ pour un lac-à-l'épaule, un dépassement de
coûts pour un siège social, une panne informatique... qui ne marche pas. Je
vais utiliser le mot que vous utilisez souvent : chacun doit gérer sa
fougère. Pensez-vous que la SAAQ gère bien sa fougère?
Mme Guilbault :Je pense que j'ai souvent répondu à des questions sur la
SAAQ depuis deux ans et demi. Quand je suis arrivée, on déployait SAAQclic, on
déployait SAAQclic suite à, entre autres, un contrat qui a été signé par le
parti politique de mon collègue de Nelligan, qui devait coûter, selon le
précédent ministre des Transports, Robert Poëti, du Parti libéral,
200 millions. 200 millions, le contrat signé par les libéraux et qui a
fini, on le sait, à...
M. Derraji : Ma question...
Mme Guilbault :...à plus de 600 millions, donc...
M. Derraji : Ma question, Mme
la ministre... Madame, la question...
Le Président (M. St-Louis) :
...s'il vous plaît!
M. Derraji : Madame, la
question, c'est sur 100 000 $, lac-à-l'épaule. Si vous voulez qu'on
parle d'autre chose, je n'ai pas de problème, acceptez ma demande de commission
parlementaire. Ma question est très simple : Êtes-vous à l'aise que la
SAAQ a dépensé 100 000 $ pour un lac-à-l'épaule?
Mme Guilbault :Non, mais la prémisse fait partie de la réponse, parce que
je présume que le député libéral de Nelligan n'est pas à l'aise qu'un contrat
que ses collègues ont estimé à 200 millions...
M. Derraji : M. le Président,
ce sont des crédits.
Mme Guilbault :...finissent à plus de 600 millions.
M. Derraji : Mme la ministre,
ce n'est pas une commission d'enquête. Si vous voulez une commission d'enquête,
acceptez ma demande. Je répète ma question, elle est très claire. Je vois que
vous êtes mal à l'aise. Dites-le. Sept rencontres qui ont coûté 100 000 $,
trouvez-vous, ça, que c'est normal?
M. Montigny : ...ministre,
mais il faut passer par...
M. Derraji : Mais quel
article, M. le Président, quel article? Et je veux récupérer mon temps.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député, ça va. Je vous invite à vous adresser à la présidence. Mme la
ministre, des <réponses...
>
11 h 30 (version révisée)
<17923
M.
Derraji :
...que c'est normal?
M. Montigny :
...ministre,
mais il faut passer par la...
M. Derraji :
Mais
quel
article,
M. le Président, quel
article? Et je veux
récupérer mon temps.
Le Président (M. St-Louis) :
M.
le député, ça va. Je vous invite à vous adresser à la présidence. Mme la
ministre, des >réponses courtes et succinctes, s'il vous plaît. M. le
député.
M. Derraji : Je vais répéter
ma question : Elle trouve ça normal, 100 000 $, lac-à-l'épaule,
pour la SAAQ?
Mme Guilbault :Bien, si mon collègue me laisse le temps de finir la phrase, j'y
viens. J'ai dit : De la même façon que je crois que le député libéral n'est
pas à l'aise...
Le Président (M. St-Louis) :
Attendez, je veux juste mettre une chose au clair...
Mme Guilbault :
...avec un contrat libéral qui a triplé, moi aussi, je me pose des questions
sur certaines...
Le Président (M. St-Louis) : Il
n'appartient pas à la présidence d'apprécier ni la question ni la réponse. Donc,
si vous voulez reformuler votre question, M. le député, je vous invite à le
faire.
M. Derraji : Oui. J'en ai un
autre, M. le Président. 60 cadres de plus à la SAAQ, est-ce qu'elle trouve ça
normal... 75 cadres de plus à la SAAQ, elle trouve ça normal?
Mme Guilbault :Oui. Alors, M. le Président, le député va pouvoir me
décliner l'entièreté des indicateurs qui sont contenus dans le dernier rapport
annuel de l'année 2024, puis on peut avoir une discussion sur chacun. J'ai
déjà répondu souvent, globalement, que je ne suis pas satisfaite de la qualité
des services qui sont rendus aux citoyens. Ça s'améliore, ceci dit, mais
certainement pas dans le cadre du déploiement de SAAQclic. J'ai dû gérer cette
situation-là moi-même, sept jours sur sept. Encore aujourd'hui, je dois
régulièrement m'assurer de certaines choses avec la SAAQ pour que les choses
continuent de s'améliorer. J'ai renforcé le rôle du conseil d'administration, j'utilise
tous les moyens à ma disposition, comme ministre, pour une société d'État qui
est gérée selon la Loi de la gouvernance des sociétés d'État, qui relève du
ministre des Finances. Je prends tous les moyens à ma disposition pour
renforcer l'encadrement autour de cette société.
M. Derraji : Mais, Mme la
ministre, c'est un bar ouvert, à la SAAQ, et c'est vous, la ministre
responsable de la SAAQ, ce n'est pas quelqu'un d'autre, vous êtes la
responsable de la SAAQ. Tout ce que je viens d'énumérer, à part les pertes
financières, vous êtes la responsable. N'essayez pas de me dire que Mme Savoie
va tout régler. Mme Savoie a commencé au mois de janvier...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Malheureusement, ceci met fin au premier bloc d'échange. Je cède
maintenant la parole au député de Taschereau. Vous disposez de 17 min 5 s.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup, monsieur... 17 minutes, vous m'avez dit?
Le Président (M. St-Louis) : 17.
M. Grandmont : 17. Parfait.
Merci, M. le Président, puis merci aussi de voir au bon ordre de nos
conversations, de nos travaux et à la proportionnalité des questions et des
réponses. Salutations, évidemment, à la ministre et aux personnes qui vous
accompagnent. Salutations aux collègues des oppositions et aux collègues de la
banquette gouvernementale. Merci aussi aux gens la technique d'être ici et de
rendre tout cela possible.
Mme la ministre, troisième lien. Depuis le
début, là, du projet, de la mise sur pied d'un bureau de projet, là, on a à peu
près autour de... là, je ne veux pas m'obstiner sur les chiffres, là, mais
autour de 200 millions de dollars qui a été investi, qui a été mis dans le
projet de troisième lien. On est actuellement à une étape où on a cinq
corridors, cinq assez flous, là. C'est-à-dire on a vu... j'ai été, moi aussi,
au salon du troisième lien, là, à Sainte-Foy, et il y avait donc cinq corridors
qui étaient mis de l'avant. On est à peu près à la même position qu'en 2018,
sous l'ancien gouvernement, qui avait aussi cinq corridors. Qu'est-ce qui s'est
passé en sept ans, sur le projet de troisième lien, pour qu'on soit exactement
à la même place?
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Qu'est-ce qui s'est passé? Bien, en fait...
M. Grandmont : ...en 2018?
Mme Guilbault :Non, bien, pas du tout. Puis je pense que j'ai eu l'occasion
de le dire à mon collègue de Taschereau dans une question au salon bleu, mais
incessamment je pourrai annoncer à nos citoyens de la Capitale-Nationale, et de
Chaudière-Appalaches, et de tout le Québec le corridor qui va être retenu pour
construire le troisième lien entre Québec et Lévis. Alors, il y a... Et ça, le
député va le comprendre, ce sont des décisions et des travaux qui prennent du
temps, qui sont complexes. Peu importe où on installe un lien interrives, dans
la vie, là, ça implique de la complexité. Alors, ce n'est pas quelque chose qu'on
peut faire expéditivement. Mais le corridor s'en vient. Je sais que plusieurs l'attendent,
y compris mon collègue, apparemment.
M. Grandmont : Donc, vous me dites
que, pour la première fois en sept ans, dans le fond, il y aura une vraie autre
étape qui va être franchie?
Mme Guilbault :
Oui, bien, le collègue va se souvenir qu'il y a déjà eu un
projet de tunnel centre-ville à centre-ville, qui est très complexe.
M. Grandmont : Bien oui, on a
plusieurs versions, oui.
Mme Guilbault :C'est ça. Et là ce corridor-là, qui est le trois, là, dans
notre zone d'intervention, dans les cinq corridors, a été exclu, on l'a dit aux
portes ouvertes, tout ça. Alors, maintenant, il reste quatre corridors. Et,
sous peu, on va pouvoir confirmer à nos citoyens lequel des quatre corridors
sera celui retenu. Le corridor, à noter, et non pas le tracé. Le tracé devra
être redéfini, mais au sein d'un corridor qui va être plus spécifique.
M. Grandmont : Les portes
ouvertes, là, vous vous en parlez, mais combien ça a coûté, ça, comme opération
de marketing?
Mme Guilbault :On va le valider, là. Je n'ai pas le chiffre en tête comme
ça, mais ma collègue va le...
M. Grandmont : Je crois avoir
entendu «autour de 20 000 $»?
Mme Guilbault :Oui, bien, on va juste s'assurer du chiffre avant de le...
M. Grandmont : D'accord. Vous
avez dit aussi que le projet serait tellement avancé d'ici 2026 qu'il serait
rendu <irréversible...
M. Grandmont :
...
dit aussi que le projet serait tellement avancé, d'ici 2026, qu'il serait rendu
>irréversible. En quoi il serait, selon vous, irréversible, alors que
vous l'avez reversé quand même pas mal de fois vous-même, là?
Mme Guilbault :
Bien, écoutez, on ne peut pas présumer de la suite des... des... Excusez, là,
c'est que, là, on a le chiffre : 29 415 $ pour les portes
ouvertes.
M. Grandmont : Ça, ça
comprend Québec et Lévis?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Grandmont : Oui,
d'accord.
Mme Guilbault :
Donc, deux journées portes ouvertes où on a eu combien? 10 000, 9 000...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Ah! 500? C'est 500 citoyens qui sont venus.
M. Grandmont : 500. Puis
ça, ça ne comprend pas les ressources humaines qui ont été déployées pendant
ces journées-là. Ce n'est pas les salaires, c'est la location...
Mme Guilbault :Bien, ces gens-là... Non, mais...
M. Grandmont : ...c'est la
technique?
Mme Guilbault :Non, mais c'est ça, ces gens-là, c'est des salariés réguliers,
dans le sens que c'est les heures ouvrables normales pendant lesquelles ils
travaillent.
M. Grandmont : Donc, des
employés, dans leurs heures normales, qui doivent faire la promotion du
troisième lien dans un kiosque, dans un... dans les portes ouvertes?
Mme Guilbault :
C'étaient des projets... des experts d'un projet d'infrastructure majeur, au
ministère des Transports, qui venaient répondre aux questions légitimes des
citoyens de Québec et Lévis, oui.
M. Grandmont : D'accord.
Et qu'est-ce qui rendra, donc, irréversible ce projet, selon vous?
Mme Guilbault :
Bien, il faut voir comment... les étapes à venir du projet. On a rendu,
d'ailleurs, un échéancier avec des étapes très claires, là, dont on parlait,
justement, hier, parce qu'on va le bonifier pour la prochaine annonce, où les
étapes et les marqueurs de temps sont très clairs, là. Donc, prochaine étape,
printemps 2025, ça va être l'annonce du corridor, ça s'en vient. Par la
suite, il va y avoir le dépôt de l'avant-projet au ministère de l'Environnement,
à la...
M. Grandmont : Oui, je...
Mme Guilbault :...bien, milieu de l'année. Bref, ces étapes-là vont suivre
leur cours et en... Ah! c'est ça que je disais, on ne peut pas présumer du
résultat de la prochaine élection. Donc, en se disant, d'ici
l'automne 2026, quelles étapes vont être franchies, les étapes qui vont
être franchies vont être tellement significatives et importantes, on va être
rendus au terme d'une démarche de qualification de gens sérieux,
d'entrepreneurs, de consortiums intéressés à faire un troisième lien entre
Québec et Lévis. Alors, si quelqu'un, après... en ne présumant pas du résultat
de l'élection, mais si quelqu'un, après ça, va venir dire à tout ce
monde-là : Vous avez travaillé, mis des ressources pour vous qualifier
pour venir construire un troisième lien ici, et finalement on décide de ne pas
le faire...
M. Grandmont : D'accord.
Mme Guilbault :Je pense qu'il en va aussi un peu de la crédibilité du gouvernement
du Québec.
• (11 h 40) •
M. Grandmont : Oui, je
comprends. Donc, ce n'est rien de légal, rien de... comme des pénalités, c'est
simplement les étapes, symboliquement on a avancé, il ne faudrait pas revenir
en arrière.
J'aimerais vous amener sur un autre sujet,
les projets qui ont été coupés dans la grande région de Québec, le garage
Newton, notamment, qui est un projet qui sert, finalement, à entretenir et
recharger les bus électriques qui sont prévus. Là, il n'y a pas de bus hybrides
qui peuvent être financés, actuellement, par les programmes qui sont sous votre
gouverne. Donc, si ce n'est pas un garage... Vous les avez retournés à la table
à dessin. Donc, quelles sont les options auxquelles vous vous attendez,
finalement?
Mme Guilbault :
Bien, le garage Newton, je l'ai dit, est passé d'un projet d'autour de
200 millions à 647 millions. Alors, moi...
M. Grandmont : Comme
plusieurs projets d'infrastructure, oui.
Mme Guilbault :
Bien, moi, puis je l'ai dit très ouvertement sur des tribunes à Québec, sur des
radios à Québec, j'ai dit : Est-ce que les gens qui nous écoutent
considèrent qu'en ce moment, tu sais, vu, justement, ce qu'évoque mon collègue,
là, les contraintes budgétaires avec lesquelles on doit vivre, les choix
difficiles qu'on doit faire, la priorité à certains projets d'infrastructure
qui vont de soi... est-ce que les gens considèrent que c'est le temps de mettre
647 millions dans un garage pour des autobus, incluant certains
aménagements qui ne sont peu- être pas absolument nécessaires pour les autobus
comme tels? Parce qu'il faut comprendre qu'il y a certains...
Le Président (M. St-Louis) :
Je vous invite à répondre de façon plus succincte, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Je fais
des questions courtes... Je fais des questions courtes, on n'a pas beaucoup de
temps, vous le savez, Mme la ministre. Le projet du tunnel... du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine,
il y a eu des augmentations de coûts. De quel ordre?
Mme Guilbault :
Autour... entre 250 et 300 millions.
M. Grandmont : D'accord.
Donc, il y a des projets pour lesquels c'est possible d'augmenter sans problème
les budgets, mais il y a d'autres projets pour lesquels... Ça augmente partout
en construction en ce moment, là.
Mme Guilbault :
Bien, c'est parce que, là, le collègue compare un projet qui est en réalisation
au moment où on se parle. Tu sais, le tunnel est en travaux, on vient de
changer le tube dans le tunnel Hippolyte-La Fontaine, on ne va pas arrêter
un chantier. Puis, il faut comprendre, les dépassements de coûts sont rattachés
à des imprévus qu'on à découverts. Les infrastructures datent toutes de 1960 à
1980, puis on découvre souvent, à même un chantier, des choses qui n'étaient
pas prévues. Il faut s'adapter, il faut s'ajuster.
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
Mme Guilbault :
Donc, on ne peut pas arrêter le chantier du tunnel Hippolyte-La Fontaine, donc
je pense que mon collègue va être d'accord.
M. Grandmont : Donc, si
ce n'est pas des garages, si vous retournez les sociétés de transport, la
société de transport, la RTC, à la table à dessin, est-ce que des marquises,
selon vous, ça peut être quelque chose d'envisageable?
Mme Guilbault :
Bien, ça fait partie des possibilités qui existent ailleurs, qu'on est en train
de regarder. Parce que les sociétés de transport et nous sommes d'accord sur le
fait qu'il faut revoir l'ensemble de l'opération d'électrification, notamment
pour les autobus urbains, parce que ça implique des infrastructures qui sont
très, très coûteuses à la fois pour eux et pour nous, mais surtout pour nous,
parce qu'on paie l'essentiel, donc... Et c'est une demande qui vient d'eux, il
le sait très bien. Donc, on est en train de voir ça et quel pourrait être le
type d'installations qui pourraient satisfaire, pour les autobus <électriques...
Mme Guilbault :
... et quel pourrait être le type d'installation qui
pourraient satisfaire, pour les autobus >électriques, tout en étant
moins coûteuses pour les contribuables.
M. Grandmont : Vous savez
qu'il y a une étude qui a été commandée par le ministère des Transports, là,
réalisée par Ingérop, qui parle justement des marquises puis qui conclut que
les marquises, ce n'est pas l'idéal parce que recharger des véhicules quand il
fait moins 10°, en bas de moins 10°, en fait, ça recharge moins bien, donc
c'est potentiellement moins de bons services pour les gens. Puis je ne sais pas
si vous pouvez imaginer aussi, là, des gens qui font de la mécanique sur des
autobus à moins 20°, à moins 10°, ce n'est sûrement pas la même capacité à
travailler rapidement aussi. Donc, est-ce que les marquises, c'est quelque
chose que vous envisagez pour vrai?
Mme Guilbault :Bien, comme je l'ai dit, ça fait partie des choses qui sont...
qui doivent être évaluées. Il faut trouver une façon que les choses coûtent
moins cher.
M. Grandmont : Bien là, vous
avez une étude qui dit que ce n'est pas bon, là.
Mme Guilbault :Puis, dans le rapport auquel réfère mon collègue, aux pages 12
et 13, notamment, on fait état de la situation à divers endroits, en
Scandinavie, en Ontario, etc. Il y a des endroits où ça fonctionne, des
endroits où ça a moins bien fonctionné. Mais, si on regarde l'exemple au
Québec, on parle aussi de contraintes liées aux relations de travail puis à de
l'opposition syndicale. Donc, il faut voir : Est-ce que c'est au
gouvernement de financer des locaux pour répondre à des demandes syndicales
d'une municipalité? C'est ce genre d'équilibre là qu'il faut trouver, là, au
bénéfice du contribuable québécois.
M. Grandmont : L'électrification
des services de transport collectif, c'est une exigence du gouvernement du
Québec. Vous êtes d'accord avec ça?
Mme Guilbault :Bien, c'est-à-dire que le transport collectif se déroule
sur le territoire des municipalités, mais, oui, les municipalités doivent
organiser le transport collectif, à leur propre demande.
M. Grandmont : Non, ce n'est
pas ça, la question. L'électrification du parc d'autobus au Québec, les
autobus.
Mme Guilbault :Ah! l'électrification.
M. Grandmont : L'électrification,
c'est une exigence du gouvernement du Québec.
Mme Guilbault :Les cibles ont été établies par le gouvernement du Québec,
oui.
M. Grandmont : Parfait. Donc
là, pour l'instant, les sociétés de transport, à... Québec, par exemple, n'a
pas de garage, mais il ne peut pas acheter autre chose que des bus électriques.
C'est correct, on a la même situation, on voit les choses de la même façon?
Mme Guilbault :Bien, il y a des éléments, là, qui ont été... depuis la
signature du contrat avec Nova Bus, qui est le contrat d'un maximum de 1 229 autobus,
d'un minimum de 368? 328? 329?
Des voix : ...
Mme Guilbault :334. Bref, c'est comme ça qu'on acquiert... qu'on bâtit et
qu'on acquiert les autobus électriques, dans les sociétés de transport,
actuellement. Et pourquoi je disais ça?
M. Grandmont : Ma question,
en fait, c'est...
Mme Guilbault :C'est ça. Et donc... mais là l'objectif, c'est de pouvoir
faire en sorte de, oui, électrifier, mais surtout de ne pas avoir de rupture de
service. Donc, on a fait certains aménagements qui permettaient de continuer à
financer des hybrides en attendant que tout le monde soit prêt à accueillir les
électriques. Donc, on n'a pas laissé les gens en plan, la, dans une situation
intenable.
M. Grandmont : Vous me
confirmez, actuellement, que les sociétés de transport peuvent acheter et se
faire subventionner des bus hybrides? Parce que ce n'est pas l'information que
j'ai.
(Consultation)
Mme Guilbault :Oui, c'est ça, c'est que, depuis la signature du contrat,
il y a eu des assouplissements qui ont été faits pour pouvoir continuer de
faire des hybrides, mais le but était d'assurer une transition. C'est parce que
je validais juste les dates de décrets, là, avec mon collègue, pour être sûre.
Donc, c'est ça, le but était d'assurer une période de transition où Nova Bus,
le constructeur québécois des autobus électriques urbains, pourrait avoir le
temps d'organiser sa production 100 % électrique avec une capacité de
livrer, tout en n'ayant pas de rupture de production, en n'ayant pas à faire de
mises à pied, etc. Donc, on a permis qu'ils produisent encore certains
hybrides, mais actuellement, au moment où on se parle, effectivement, il
produit seulement des électriques.
M. Grandmont : Donc, il
produit seulement des électriques. Donc, les sociétés de transport ne peuvent
pas acheter d'hybrides, actuellement, et sont donc obligées, parce qu'ils n'ont
pas les infrastructures pour être capables de les entretenir puis de les faire
recharger convenablement... elles sont obligées d'étirer la durée de vie des
autobus hybrides. Est-ce qu'on ne pourrait pas autoriser les sociétés de
transport, momentanément... Vous avez montré de l'ouverture à apporter certains
correctifs, à temporiser l'application de l'électrification des transports
collectifs. Est-ce qu'on ne pourrait pas autoriser les sociétés de transport à
acheter des bus hybrides et qu'ils soient aussi subventionnés par les mêmes
programmes du ministère des Transports?
Mme Guilbault :Bien, c'est ce que je dis, on dit un peu la même chose,
dans le sens où...
M. Grandmont : Je ne suis pas
sûr, moi.
Mme Guilbault :...les sociétés de transport et nous, et peut-être les
collègues autour de la table, on veut revoir l'ensemble de l'opération
d'électrification, comment est-ce qu'on s'assure de maintenir l'objectif
d'électrifier, à terme... bien, électrifier, en fait, l'ensemble des transports
au Québec puis de l'économie au Québec, là...
M. Grandmont : Je parle juste
du transport collectif.
Mme Guilbault :...mais d'une manière réaliste, entre autres, d'un point de
vue budgétaire puis d'un point de vue des investissements en infrastructures
que ça nécessite. Donc, on travaille, là, au moment où on se parle, avec eux,
là, c'est quelque chose qu'on discute chaque semaine avec l'ATUQ, l'Association
du transport urbain, notamment, pour trouver une nouvelle façon de garder les
cibles mais d'atténuer la pression financière que ça amène.
M. Grandmont : Ce qui est
important, ce n'est pas simplement de lisser, c'est de permettre aux sociétés
de transport d'acheter des bus et d'être subventionnées, des bus hybrides.
Le 22 avril, là, les présidents des
sociétés de transport ont fait une sortie spécifiquement sur l'électrification
des bus urbains qui allait dans le sens de ce que je vous parle aujourd'hui.
Est-ce que vous les avez rencontrés, les présidents ou l'ATUQ, depuis le 22 avril?
Mme Guilbault :Depuis... Je les <rencontre le 20 mai, mais...
M. Grandmont :
...présidents
ou l'ATUQ, depuis le 22 avril?
Mme Guilbault :
Depuis... Je les >rencontre le 20 mai,
mais, peu de temps avant, le 22 avril, je les avais déjà rencontrés.
M. Grandmont : Mais donc,
depuis leur sortie, vous ne les avez pas rencontrés. Moi, ce qu'ils me disent,
c'est que le... au mois de mai, c'est trop tard, ils voudraient une rencontre
plus rapidement. Parce que les réponses que vous donnez actuellement ne sont
pas celles auxquelles elles s'attendent, et il y a des risques de fiabilité du
réseau de bus, actuellement, parce qu'ils sont en train d'obliger d'étirer la
durée de vie des bus hybrides.
Mme Guilbault :Oui, mais je veux juste signaler à mon collègue, là,
l'ATUQ, on leur parle très régulièrement, mon cabinet...
M. Grandmont : Pas depuis
le 22 avril.
Mme Guilbault :Et, depuis le 22 avril, j'ai rencontré moi-même des
élus municipaux, des mairesses, des maires, le maire de Québec, la mairesse de
Longueuil, qui sont à la tête, ultimement, de sociétés de transport. Donc,
c'est des discussions que j'ai couramment. J'ai rencontré l'ARTM la semaine
passée ou il y a deux semaines, avec qui on a parlé d'électrification. Donc, il
ne faut pas penser que ce n'est pas un sujet qui est omniprésent.
Mais le député dit : L'important,
c'est les hybrides. Oui, ça fait partie des choses, mais je lui ai dit tout à
l'heure : Il faut aussi regarder les infrastructures d'accueil,
d'entreposage et de réparation des autobus, qui coûtent une fortune. Est-ce que
lui, il trouve ça normal de mettre 647 millions dans un garage, dans la
situation budgétaire qu'on connaît? Donc, il faut aussi revoir comment est-ce
qu'on peut avoir le même...
Le Président (M. St-Louis) :
...s'il vous plaît, rapidement.
Mme Guilbault :...bien, obtenir la même capacité de mettre des autobus
mais que ça coûte moins cher aux contribuables.
M. Grandmont : Moi, ce
que je veux, c'est que ça serve, effectivement, à amener plus de gens dans le
transport en commun, qu'on n'ait pas de rupture de service. Il faut se rappeler
que l'électrification des transports collectifs, c'est une exigence du
gouvernement du Québec et que ça contribue... Actuellement, le parc d'autobus,
au Québec, ne contribue que pour 0,4 % de l'ensemble des émissions de gaz
à effet de serre, au Québec, 0,4 %. Et, pour ça, on est en train de mettre
une pression énorme sur les sociétés de transport, dont la construction de
garages qui, effectivement, coûtent cher, je suis d'accord avec vous, mais
c'est une exigence du gouvernement du Québec, pour une cible de réduction des
GES qui est particulièrement faible, 0,4 %.
Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on ait
plutôt pris cet argent-là pour investir dans les transports collectifs, pour
inciter les gens à rentrer dans le bus. Des bus hybrides, ça émet très, très
peu de gaz à effet de serre, ça aurait permis d'inciter des gens, avec une
amélioration de service... Comme on a fait entre 2006 et 2011 : des cibles
ambitieuses qui ont permis d'augmenter et l'offre de service, ce que vous vous
refusez à faire, et qui aurait permis aussi une offre plus grande, donc une
plus... un plus grand achalandage au niveau des usagers du transport collectif.
Ça avait bien fonctionné entre 2006 et 2011. La ministre refuse de le faire.
Même l'année passée, ça avait donné cette phrase célèbre où... maintenant
célèbre, où on dit, du côté de la CAQ, que le transport en commun, ce n'est pas
la responsabilité de l'État québécois.
Donc, est-ce que vous maintenez toujours
que, dans le fond, l'offre de service, ce n'est pas de la responsabilité de
l'État québécois?
• (11 h 50) •
Mme Guilbault :Bien, M. le Président, là, je l'entends dire : Ah!
j'aurais aimé ça qu'on mette l'argent dans le transport collectif. Je n'ai pas
le choix, là...
M. Grandmont : Je parle
de service, hein, je parle de service.
Mme Guilbault :Oui, oui, mais ça, ça inclut tout. Et 880 millions...
Est-ce que le député a vu passer la mise à jour budgétaire, l'automne dernier?
880 millions. Quand je suis arrivée aux Transports, j'ai dit : On va
régler le problème de financement puis de déficits annuels récurrents, les
psychodrames de fin d'année des sociétés de transport collectif. Mon collègue
ministre des Finances et moi, on a annoncé 880 millions, un cadre
financier que toutes les sociétés de transport et tous les élus municipaux
concernés, incluant la CMM, ont appuyé par résolution. Ce qui fait que, d'ici
2028, ils ont une prévisibilité. On fait le retour à l'équilibre budgétaire,
notamment à la lumière des recommandations de Grant Thornton, qui a déposé ses
audits, pour lesquels il y avait des taux de réserves très variables, en
passant. Il me dit : Ça prend des autobus, c'est urgent. Il y a des
sociétés de transport qui ont des taux de réserves beaucoup plus élevés que le
20 % de référence. Alors, on peut en profiter aussi pour donner suite aux
recommandations des audits, dont tout le monde a reconnu que c'est un travail
qui était bien fait, auquel il faut donner suite, incluant les sociétés de
transport.
Donc, comme je lui explique, il y a
plusieurs éléments à prendre en compte, mais on travaille tous en collaboration
pour faire avancer les choses, toujours avec le contribuable comme premier
souci.
M. Grandmont : Le projet
de voies réservées, qui faisait partie de l'annonce du gouvernement de la CAQ, le
fameux REC, là, le Réseau express de la Capitale, il y avait 840 millions
qui étaient prévus pour les voies réservées, pourquoi, tout d'un coup, ça, ça a
disparu? Les gens de la banlieue de Québec n'ont pas le droit à des
alternatives de transport intéressantes pour se déplacer vers le travail ou
vers les études?
Mme Guilbault :Bien, au contraire, monsieur...
Le Président (M. St-Louis) :
En 15 secondes, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Les gens de Québec ont droit à 7,6 milliards de
dollars pour la phase I du tramway, un troisième lien qu'on est en train de
réaliser.
M. Grandmont : Les
banlieues?
Mme Guilbault :Il n'y a jamais eu autant d'argent à Québec. S'il habite à
Québec depuis aussi longtemps que moi, il le sait très bien.
M. Grandmont : Mais les
banlieues, elles n'ont plus rien...
Le Président (M. St-Louis) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Ceci met fin au second bloc d'échange.
Avant de procéder au troisième bloc, comme nous accusons un peu de retard, j'ai
besoin du consentement des membres de la commission pour dépasser le temps
prévu. Consentement? Merci. Donc, je cède maintenant la parole au député de
Nelligan. Vous disposez de 17 min 5 s.
M. Derraji : Merci, M.
le Président. Mme la ministre, est-ce que vous êtes responsable de la Société
des traversiers du Québec?
Mme Guilbault :C'est une société d'État qui relève de ma responsabilité,
oui.
M. Derraji : Excellent.
En 2019... Je vais vous lire l'énoncé suivant : «La STQ s'est engagée à
transformer la <STQ en une...
M. Derraji :
... En
2019... Je vais vous lire l'énoncé suivant : «La STQ s'est engagée à
transformer la >STQ en une société d'État performante et innovante prête
à assumer les défis des prochaines années et surtout axée sur les services aux
citoyens.» Mme la ministre, je vais vous partager l'analyse de sept derniers
rapports annuels de la STQ et j'aurais une petite question à la fin :
Est-ce que vous partagez que c'est une bonne société d'État bien gérée?
Je commence : le coût des transports,
augmentation, en sept ans, de 70 %; coût d'exploitation des traversiers du
Québec, augmentation de 76 %; coût d'administration, Société de
traversiers du Québec, augmentation de 126; 649 employés en 2018, maintenant
759, une augmentation de 110; coût d'entretien de la Société des traversiers du
Québec, augmentation de 160 %; total des dépenses avant la participation
du gouvernement, regardez, Mme la Présidente... Mme la ministre, augmentation
de 76 %. Maintenant, subvention du gouvernement du Québec pour les
opérations de la STQ : on passe de 11 millions à 24 millions. Et
la cerise sur le gâteau, le déficit annuel : on passe de 3 millions à
53 millions.
Ça, là, Mme la Présidente, Mme la
ministre, c'est l'analyse de sept ans, sept ans de la STQ. Comment vous
qualifiez la performance de la STQ, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Comment est-ce que je qualifie... Bien, écoutez, M. le
Président, là, je n'ai pas le choix de mettre en contexte. Puis est-ce qu'il
pourrait juste me rappeler l'année de référence? Ça part de quelle année? 2019?
M. Derraji : 2018-2019...
Mme Guilbault :Bon...
M. Derraji : Et par la suite
la STQ... — si vous voulez, je peux vous donner le rapport annuel,
aucun problème — la STQ s'est donnée...
Mme Guilbault :Non, non, mais pour son tableau au député.
M. Derraji : Ah! je peux vous
donner tous mes tableaux.
Mme Guilbault :Je parle du tableau du député. La colonne de gauche, là, de
ma gauche, elle part de quelle année? J'ai mis mes lunettes, mais il était trop
tard pour moi.
M. Derraji : Ah! pas de
problème. En fait, c'est pour... tout ça, c'est les rapports des sept dernières
années. Donc, année après année, ce sont les paramètres de la STQ. Ils font...
Mme Guilbault :Oui, mais la première année du tableau du député, c'est
quoi?
M. Derraji : 2018-2019,
2018-2019.
Mme Guilbault :Bon, 2018-2019. Alors, 2018-2019, M. le Président, c'est
l'année où on est arrivés, et depuis, là, il y a eu beaucoup d'enjeux avec les
traversiers, de pannes et de problèmes. Mais pourquoi est-ce que c'est arrivé,
M. le Président? Les traversiers, c'est des actifs comme n'importe quel autre
actif du gouvernement... comme n'importe quelle infrastructure, et le déficit
d'entretien des navires de la STQ, pendant des années... Parce que, justement,
les libéraux ne mettaient pas d'argent, puis pas de déficit, pas de problème,
pas de coûts d'exploitation, parce qu'on ne les entretient pas. Comme les
ponts, l'Île-aux-Tourtes, qui tombent en ruines, comme le pont de l'Île-d'Orléans
qui tombe en ruines, qu'on est obligés de reconstruire, c'est la même situation
avec les actifs, les 22 traversiers de la STQ.
Donc, on arrive en 2018, et ça se met à
tomber en panne. Et là, moi, première chose que j'ai faite, avec monsieur... Il
y avait un P.D.G. quand je suis arrivée, mais il a quitté son poste,
littéralement, au moment où je suis arrivée. Donc, on a nommé Mme Bédard,
et j'ai dit : Il nous faut un plan pour éviter ces situations-là où les
libéraux disaient : On repoussera ça, on repoussera ça, on repoussera ça,
puis un jour, bien, quelqu'un s'arrangera avec ça. Un jour, c'est maintenant,
là. Alors, maintenant, on a un plan sérieux où on a des cales sèches
préventives, des entretiens réguliers de nos traversiers pour éviter des
situations où tout va tomber en panne en même temps, héritage qu'on a eu du
précédent gouvernement. Je suis obligée de le dire, M. le Président. Qui pense
que tout est tombé en panne en même temps par hasard, en 2018-2019? C'est parce
que ça n'a pas été entretenu avant, M. le Président.
M. Derraji : Mme la ministre,
excusez-moi, là, mais, vraiment, c'est une... Je ne peux pas juger de votre
réponse, mais je laisserai les analystes juger de la performance de la STQ. Je
vous ai présenté tous les indicateurs en sept ans. C'est très simple, lisez les
rapports annuels, vous allez arriver aux mêmes constats. Pire encore, c'est
plus d'employés. Vous voulez qu'on parle de la subvention du gouvernement? Elle
a doublé entre 2018 et aujourd'hui, la subvention du gouvernement a doublé, le
déficit a explosé, moins de services fiables et une plus grande frustration de
la clientèle. La STQ n'atteint pas ses propres cibles pour offrir des services
fiables, la STQ n'atteint même pas ses cibles pour la satisfaction de la
clientèle. Ce n'est pas moi qui le dis, Mme la ministre, c'est dans les
rapports annuels.
C'est là où je vous repose la
question : Êtes-vous fière du bilan de la STQ, sachant que ce n'est pas
vous, c'est votre <ex-collègue...
M. Derraji :
...
question : Êtes-vous fière du bilan de la STQ, sachant que ce n'est pas
vous, c'est votre >ex-collègue des Transports qui s'est donné cette
mission pour bien gérer une autre société d'État? On ne parle plus de la SAAQ,
Mme la Présidente, ce sont les indicateurs de la Société de traversiers du
Québec. Question très simple : Êtes-vous fière du bilan de la STQ
aujourd'hui?
Mme Guilbault :Alors, M. le Président, la satisfaction de la clientèle,
qui est toujours mon obsession numéro un, ça vaut pour la SAAQ, ça vaut aussi
pour la STQ, est directement liée à la fiabilité des traversiers, donc à la
fiabilité du service et à la disponibilité de traversiers opérationnels pour
assurer le service en question. Or, quand la capacité d'opérer des traversiers
est abruptement rompue, en 2018, en 2019, pour plus d'un traversier, est-ce que
mon collègue de Nelligan est d'accord que c'est forcément dû à un déficit
d'entretien qui date de plusieurs années auparavant? Est-ce qu'il pense
sérieusement que des traversiers ont des problèmes tous en même temps, par
hasard, en 2018, en 2019, en 2020? Est-ce qu'il convient avec moi que c'est à
cause d'un déficit d'entretien cumulé, notamment, des 15 années où son
parti a été au gouvernement?
M. Derraji : Mme la ministre,
vous pouvez continuer à parler de 15 ans jusqu'à la fin de votre mandat, je
vais juste vous référer à un tableau très simple : Offrir des services
fiables, taux de réalisation de traversées prévu, c'est la STQ qui dit ça, la
cible : 99,5 %. Qu'est-ce qu'ils ont marqué? «Cible non atteinte, 94,3 %».
C'est le constat. La STQ, c'est quoi, sa mission? Pourquoi vous avez doublé
l'argent à la STQ? C'est pour offrir des services de qualité. La STQ elle-même
a dit : Cible non atteinte. Pourtant, la subvention a doublé, du
gouvernement. Donc, si on veut comparer des pommes avec des pommes... Vous,
vous vous êtes donné une mission de rendre la STQ performante. Je vous ai posé
tous les indicateurs. Il n'y a aucun indicateur qui est bon. Donc, aujourd'hui,
vous me dites : Non, ça va bien, je suis contente de ce qui se passe à la
STQ. C'est ça, votre réponse, Mme la ministre?
• (12 heures) •
Mme Guilbault :Bien, mon collègue peut insister sur le «cible non
atteinte», mais honnêtement, 94 %, ça pourrait être pire. Ça pourrait être
mieux, mais, 94 %, je pense qu'on est sur une bonne tangente. Le but,
c'est d'atteindre la cible de 99 %, mais à 94 %... Mais chaque client
non satisfait est un client non satisfait de trop. Et pourquoi les subventions
augmentent? Pourquoi les coûts d'exploitation augmentent? Pourquoi les coûts
d'entretien augmentent? Parce qu'il faut rattraper des années où les
gouvernements n'ont pas entretenu les navires, ne se sont pas occupés de la
Société des traversiers, et là on se ramasse avec ça aujourd'hui. Comme ils ne
se sont pas occupés du pont de l'Île-aux-Tourtes, malgré qu'il est dans le West
Island...
M. Derraji : Ce n'est pas ma
question, Mme la ministre. Je peux vous rajouter l'autofinancement...
Mme Guilbault :...comme ils ne se sont pas occupés du pont de l'Île-d'Orléans.Donc, on doit compenser le déficit d'entretien...
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous invite à...
Mme Guilbault :...des précédents gouvernements.
Le Président (M. St-Louis) : ...s'il
vous plaît, à bien écouter la réponse et bien écouter la question et à vous
adresser à la présidence, s'il vous plaît.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Vous me parlez des navires. Je peux vous parler de
l'autofinancement. Je vous le dis encore une fois, je vous réfère, Mme la
Présidente... Mme la ministre, à lire les rapports annuels. Mais je laisse les
experts analyser ces rapports. L'autofinancement, s'autofinancer, à la STQ,
c'est en baisse.
Mais, Mme la ministre, on a parlé des
indicateurs, moi, je pense que j'ai eu votre réponse. Je veux vous parler des
salaires des hauts dirigeants. Pendant que vous doublez la subvention, on est
passé de 746 000 $, en 2018-2019, à 1,1 en 2023-2024. Donc, c'est
normal que le salaire des cinq plus... dirigeants continue d'augmenter malgré
que la situation ne s'améliore pas? On charge aux contribuables
30 000 $ pour un autre lac-à-l'épaule. Les frais de transport, et
d'hébergement, et de repas de la STQ ont atteint, cette année, 1,8 million,
contrairement à 600 000 $ l'année dernière, question 11. Je ne
vais pas parler des primes de départ de 218 000 $, probablement,
c'est une bonne raison, question 36.
Donc, Mme la ministre, quand on vous dit
qu'on analyse une société d'État, vous êtes responsable, vous avez vos
paramètres pour juger une société d'État. À date, je n'ai rien entendu de votre
part, que «ça ne va pas, je vais m'en occuper, j'avais la SAAQ cette année,
probablement, je n'ai pas eu le temps de m'occuper davantage de la STQ». Mais
trouvez-vous que c'est normal, ces augmentations de salaire des hauts
dirigeants? Trouvez-vous normal un autre lac-à-l'épaule à 30 000 $? Trouvez-vous
normal que les frais de transport ont explosé de 600 000 $ en un an? 600 000 $,
pas 100 000 $, pas 200 000 $, 600 000 $.
Question 11, fiche crédit,
renseignements généraux. C'est ça, la bonne gouvernance, Mme la ministre? Comment
justifiez-vous ça maintenant, pendant que le Québec enregistre le plus grand
déficit de 13 milliards?
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la <ministre...
>
12 h (version révisée)
<17923
M.
Derraji :
…fiche crédits, renseignements généraux. C'est ça, la
bonne gouvernance, Mme la ministre. Comment justifiez-vous ça maintenant, pendant
que le Québec enregistre le plus grand déficit de 13 milliards?
Le Président (M. St-Louis) :
Mme
la >ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, il y a plusieurs choses, là, je vais essayer d'y
aller rondement, là. Quand il me parle des salaires des cinq plus hauts
dirigeants, j'imagine que c'est ceux de la STQ? Bon. Alors, les salaires ne sont
pas fixés… ce n'est pas moi qui fixe les salaires, là, alors, ça, c'est les Emplois
supérieurs, et tout ça, donc il faudrait voir les règles, comment ça
fonctionne, les barèmes sont fixés, donc c'est des choses qui relèvent… Puis
les négociations de convention collective, les échelles salariales, c'est des
choses qui relèvent, comme il le sait, des négociations qui sont faites par le Conseil
du trésor. Donc, sur les salaires, c'est le maximum où je peux aller.
Sur les lacs-à-l'épaule, et tout ce genre…
tu sais, il y a des déplacements, il y a des coûts liés à des déplacements et des
choses comme ça qui sont nécessaires dans le cadre des opérations. Puis
évidemment, pour une société d'État qui dessert une grande partie des régions
du Québec, notamment des régions éloignées, on parle de traversiers qui sont
des services essentiels, entre autres sur la Côte-Nord, en Gaspésie, etc., on s'attend
à ce qu'ils doivent se déplacer régulièrement dans ces régions-là. On ne veut
pas des gens déconnectés dans des bureaux à Montréal ou à Québec. Donc, il y a
une partie de tout ça qui est légitime.
Pour ce qui est des lacs-à-l'épaule, les
frais de repas et ces affaires-là, puis ça vaut pour la SAAQ puis pour l'ensemble
des gens de la fonction publique, on s'attend à une certaine frugalité, oui. Si
je regarde, nous, en tout cas, comment on se comporte dans mon cabinet ou, moi,
ce que je génère comme dépenses puis ce que je ne réclame pas, même si j'aurais
le droit de le réclamer, on s'attend à de la frugalité, conformément à la
rigueur qu'on s'impose dans la gestion des fonds publics, M. le Président. Alors…
Et, quand il dit : Je n'ai rien entendu, j'ai dit que ma priorité numéro
un, c'est le service aux Québécois. Ça vaut pour toutes les sociétés d'État,
évidemment celles qui relèvent de ma responsabilité…
M. Derraji : …la ministre, on
partage...
Mme Guilbault :
…mais la STQ doit composer avec le déficit…
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous invite à écouter la réponse, M. le député, qui est proportionnelle à votre
préambule et à votre question. Donc, poursuivez, Mme la ministre.
M. Derraji : …
Le Président (M. St-Louis) :
Vous êtes satisfait? Merci, M. le député.
Mme Guilbault :Mais est-ce que je peux quand même terminer ma phrase?
Parce que…
Le Président (M. St-Louis) : S'il
vous plaît, allez-y.
Mme Guilbault :Donc, il faut quand même que la Société des traversiers compose
avec le fait… et notamment Mme Bédard qui est arrivée en 2019… 2020… oui,
2023, je suis arrivée en 2022. Bon, bref, il faut qu'elle compose avec l'héritage
d'actifs mal entretenus par les précédents gouvernements. On est arrivés en
2018, M. le Président, ce qui s'est passé avant ou ce qui ne s'est pas fait
avant ne peut pas nous être imputé, quand même.
Le Président (M. St-Louis) : Rapidement,
Mme la ministre, s'il vous plaît. Merci.
M. Derraji : Mme la ministre…
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y.
M. Derraji : Mme la ministre,
vous me parlez des objectifs. C'est le rapport de la STQ : offrir des
services fiables, non atteint; offrir des services de traversier de qualité,
non atteint. Donc, pour les… pour les objectifs, s'il vous plaît, là, je vous
invite juste à faire vos devoirs, il est dans le rapport annuel. Mais ce que je
vous demande aujourd'hui : On a 13,6 milliards de dollars de déficit,
vous êtes à l'aise de voir une société d'État, une autre sous votre
responsabilité, où il y a une explosion des salaires des hauts dirigeants, qu'on
dépense 30 000 $ pour un lac-à-l'épaule, qu'il y a une explosion des
frais d'hébergement et de repas à la STQ, et vous êtes à l'aise, vous êtes à l'aise
de dire aux contribuables que ça va bien, moi, là, je n'ai pas de problème, en
tant que ministre responsable de la STQ, de voir ce genre de dépenses? Est-ce
que c'est vos… ce que vous êtes en train de dire aux Québécois : C'est
normal, ce genre de dépenses?
Mme Guilbault :M. le Président, là, le collègue met des mots dans ma bouche
qui sont… qui ne sont pas ceux que j'ai prononcés. J'ai dit que je m'attends de
la part des sociétés d'État et de l'ensemble de la… des dirigeants de la
fonction publique, d'ailleurs, à de la frugalité, «frugalité», c'est le terme
que j'ai employé et que je maintiens. Je m'astreins moi-même à de la frugalité
avec mon équipe au cabinet et je m'attends à ce que tout le monde fasse de même
dans un contexte de gestion rigoureuse des fonds publics. Maintenant, pour
le détail des lacs-à-l'épaule, des repas qui ont été consommés, etc., peut-être
que les dirigeants en question pourraient répondre. Mais je veux revenir sur le
94 %, parce qu'encore là il me fait dire quelque chose que je n'ai pas
dit. Il dit : Elle a dit «tout est satisfaisant, tout est beau». Ce n'est
pas ce que j'ai dit, M. le Président. J'ai dit que 94,33 %, précisément, c'est
quand même une note respectable, bien qu'imparfaite. La perfection, c'est
100 %. Et, dans l'ensemble des traverses exploitées, si on prend la cible
du nombre de traversées prévues versus celles effectivement réalisées, les taux
de réalisation pour huit… pour sept d'entre elles, sur neuf, sont de 98 %,
99 %, 101 %, 100 %, 92 %.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
Mme Guilbault :Alors, c'est quand même des indicateurs qui sont positifs
pour plusieurs.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci.
M. Derraji : Mme la ministre,
Mme la ministre, ce ne sont pas mes objectifs. La STQ elle-même s'est donné ces
objectifs. Donc, ça sert à quoi maintenant, se donner un objectif et ne pas l'atteindre?
Et, en contrepartie, on continue à demander des subventions au gouvernement.
C'est de ça je vous parle. Vous-même, votre <propre…
M. Derraji :
...des
subventions au gouvernement. C'est de ça je vous parle. Vous-même, votre >propre
gouvernement s'est donné un objectif de la rendre performante. Force est de
constater que, sept ans plus tard, ça ne marche pas. Et, Mme la ministre, quand
vous dites que c'est à eux de gérer ça, moi, je pense que c'est un bar ouvert,
ce qui se passe dans les sociétés d'État où vous êtes responsable, parce que,
pendant que votre propre gouvernement gèle l'embauche, c'est la consigne du Trésor,
ce que je vois, que ce soit à la SAAQ ou à la STQ, bon : augmentation
salariale, c'est correct, des lacs-à-l'épaule à 30 000 $,
100 000 $, ce n'est pas grave. Mais vous êtes responsable de quoi,
Mme la Présidente, si vous laissez les sociétés d'État faire ce qu'elles
voulaient... ce qu'elles veulent? Quelle consigne vous envoyez quand vous
entendez que votre propre gouvernement demande à ce qu'on resserre les dépenses,
ou bien, pour vous, c'est le bar ouvert aux sociétés d'État?
Une voix : ...
M. Derraji : Quel article, M.
le Président, quel article?
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Je vous remercie. Je vous remercie. Je vous ai...
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Non,
non, je suis le seul qui parle présentement, O.K.? Je vous remercie infiniment
tous les deux. Poursuivez, s'il vous plaît.
M. Derraji : J'ai posé ma
question.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, dans les discussions que j'ai avec les dirigeants
de mes deux sociétés d'État, puis là il s'agit de celle des traversiers, puis
Mme Bédard, la P.D.G., pourra en convenir, là, ça teinte l'ensemble de nos
discussions, l'évidence qu'on ne peut pas aller chercher de l'argent à
l'infini, on ne peut pas avoir des projets d'infrastructure. On en a beaucoup,
de besoins, à la STQ aussi, oui, les traversiers, mais il y a les quais qui
vont avec. Donc, combien de fois on a eu des rencontres sur des projets dont on
se disait : Ça n'a pas de bon sens, les coûts, les coûts sont trop élevés
pour les contribuables, donc on va retourner, comme on dit, l'expression
consacrée, à la planche à dessin, on va revoir le projet, on va revoir les
besoins, on va revoir la priorisation...
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, Mme la ministre.
Mme Guilbault :...dans un contexte où on n'embauchera pas plus de
ressources.
Le Président (M. St-Louis) : Ceci
met fin au troisième bloc d'échange. Donc, je cède maintenant la parole au
député des Îles-de-la-Madeleine. Vous disposez de 17 min 5 s.
• (12 h 10) •
M. Arseneau : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, je salue mes collègues parlementaires, bien évidemment
Mme la ministre et ses équipes. Je constate d'ailleurs que la ministre a, comme
l'an dernier, amené son sac à main, dans lequel elle puisera sans doute toutes
les réponses aux questions que l'on posera aujourd'hui, du moins on l'espère.
Je vais commencer avec SAAQclic et la
panne actuelle, là, les services sont toujours paralysés, aux dernières
nouvelles. On nous a expliqué que le système de redondance était lié à
12 serveurs qui sont reliés entre eux. Est-ce qu'il faut comprendre que
ces serveurs-là fonctionnent dans un environnement fermé et qu'eux-mêmes
n'avaient pas de service de redondance? Le cas échéant, est-ce que c'est une
faille que l'on va corriger? Je ne sais pas si la ministre veut répondre ou si
le P.D.G. de la SAAQ serait mieux placé pour le faire. Comment...
Mme Guilbault :Je propose M. Ducharme, oui, pour aller directement au
but, pour sauver du temps.
Le Président (M. St-Louis) : On
a déjà le consentement, donc...
M. Ducharme (Éric) : Bien,
deux choses. Je ne suis pas un expert en technologies, c'est les gens qui... de
Microsoft et mes équipes, actuellement, là, qui mettent tous les efforts pour
corriger la problématique. Après ça, on fera une analyse approfondie de ce qui
s'est passé. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a 12 serveurs qui
sont... qui sont en redondance, donc qui doivent s'épauler l'un et l'autre s'il
y a des problématiques particulières. Il y a un serveur de relève à Montréal
pour ces serveurs-là, mais il ne peut pas être activé en remplacement immédiat,
c'est vraiment plus comme une copie de sauvegarde qui peut être utilisée pour
pouvoir repartir ces serveurs-là. Ça fait qu'actuellement on est à décider,
dans les prochaines minutes, si on utilise la copie de sauvegarde ou encore
qu'on continue à travailler à repartir les 12 serveurs et leurs disques...
et les disques durs d'information.
M. Arseneau : Ce que j'essaie
de comprendre, M. le Président, c'est... qu'on ait des appareils de... dans un
système de redondance, des appareils principaux, ça, ça, pour moi, ça va de
soi, mais ça va de soi si on a des problèmes de nature informatique. Mais,
lorsqu'on regarde les règles de cybersécurité en ce qui concerne des appareils
ou des systèmes stratégiques, souvent on va avoir le déploiement de serveurs ou
d'unités de service qui sont déployés à divers endroits sur le territoire, par
exemple, pour éviter non seulement les cyberattaques, mais pour éviter des
attaques <physiques...
M. Arseneau :
...
territoire,
par exemple, pour éviter
non seulement les cyberattaques, mais
pour éviter des attaques >physiques sur les lieux. Est-ce que je dois
comprendre que les serveurs sont dans le même environnement, parce que vous
parlez de Montréal, donc non seulement, là, aujourd'hui, ils plantent tous les
uns après les autres à peu près en même temps, mais qu'ils sont également
situés au même endroit et, s'il y avait eu ou s'il survenait un jour une
attaque ou un incendie, bien, on aurait le même résultat?
M. Ducharme (Éric) : On est
sur plus d'un site, par rapport à nos équipements. Pour SAAQclic, on a un site
de relève miroir qui est ailleurs au... bien, il y en a... à Québec et à
Montréal, donc là... puis c'est la dépense qui a été faite l'automne dernier,
le contrat pour avoir un nouveau CTI. Donc, pour ce qui est de SAAQclic et
l'ensemble des serveurs, les milliers de serveurs qui le composent, on est en
redondance parfaite et on peut habilement, là, basculer d'un à l'autre si
jamais il y a un enjeu.
Là, on est dans un univers Microsoft, qui
est des systèmes de mission de la SAAQ, et là il y a redondance aussi, mais pas
redondance parfaite avec bascule. Les serveurs, comme ils se... il y avait
redondance entre les serveurs, ils sont capables, eux, de s'appuyer par rapport
à une panne, bien, on n'avait pas besoin d'avoir un site miroir. C'est ce que
Microsoft proposait dans ces installations-là. Mais on a quand même des
capacités de redondance à Montréal, où on peut faire copie des dernières
informations pour repartir tout ça.
M. Arseneau : Mais, juste
pour bien saisir, là, vous avez dit : On est sur plusieurs sites, mais pas
pour ce qui est des 12 serveurs. Les 12 serveurs sont concentrés au
même endroit.
M. Ducharme (Éric) : Oui.
M. Arseneau : Et on vous a...
Microsoft vous a dit : On n'a pas besoin d'un site miroir. Mais là,
aujourd'hui, on s'aperçoit que l'absence d'un site miroir fait en sorte que le
système ne fonctionne pas depuis déjà 18 à 24 heures.
M. Ducharme (Éric) : Oui. Peut-être
juste pour précision, ce n'est pas un bris mécanique, c'est un bris de
paramétrage des serveurs entre eux.
M. Arseneau : Est-ce qu'on
peut nous dire, à l'heure actuelle, là, quelles sont les ressources qui sont
déployées à l'intérieur soit du ministère ou de la SAAQ pour tenter de trouver
des solutions à la situation actuelle?
M. Ducharme (Éric) : Oui. Je
n'ai pas le nombre exact, mais je peux vous dire que Microsoft a l'ensemble de
ses équipes qui sont sur des fuseaux horaires depuis hier, en soirée, avec...
on a escaladé jusqu'au plus haut niveau des ingénieurs informatiques de
Microsoft par rapport à notre problématique. Et j'ai des équipes, là, à la
SAAQ, qui s'occupent...
M. Arseneau : Mais, dans tous
les cas...
M. Ducharme (Éric) : Mais je
pourrai vous donner le chiffre, là, dans les prochaines minutes, là.
M. Arseneau : Oui, mais c'est
que, dans tous les cas... En fait, ma question, c'est : Dans tous les cas,
ça va coûter de l'argent à la société d'État, ça coûte de l'argent, évidemment,
aux contribuables, ces attentes-là, puis l'absence de services, puis... Est-ce
qu'il y a une clause... S'il n'y avait pas de clause de redondance optimale,
visiblement, parce que le système est en panne, est-ce qu'il y a des clauses
qui nous permettent d'imaginer que la compagnie en faute va faire les
dédommagements nécessaires à la société d'État?
M. Ducharme (Éric) : Bon,
deux choses. Dans le contrat lié avec Microsoft, il y a des frais de service
qui sont inclus par rapport à ce type d'anomalie là ou de panne. Donc, ça, ils
sont en support avec nous dans le contrat de base. Par ailleurs, on va regarder
dans les heures qui viennent, une fois qu'on aura corrigé la problématique, qu'on
sera rassurés par rapport à donner les meilleurs services comme d'habitude on
le fait à l'ensemble de la population, à voir dans nos contrats s'il y a des
pénalités, là, qui peuvent s'appliquer par rapport à tout ça.
M. Arseneau :
Mais
vous ne pouvez pas nous confirmer qu'actuellement il y a un processus qui nous
permet de réclamer un dédommagement s'il y a des pénalités qui peuvent être
infligées.
M. Ducharme (Éric) : Il y a
des pénalités possibles, mais la priorité des équipes était, ce matin et cette
nuit, de corriger la problématique, là, et après on pourra vous valider, là.
M. Arseneau : Je comprends.
D'accord. Mais on pourrait infliger des pénalités, mais on ne sait pas
actuellement. La priorité, c'est de rétablir le service, on le comprend. Merci
à vous.
Toujours sur le... sur SAAQclic, mais de
façon plus large, mon collègue député de Jean-Talon, la semaine dernière, a
révélé, en période de questions, les liens entre le directeur des enquêtes de
la commission Gallant, Robert Pigeon, avec le ministère de la Sécurité
publique, lorsqu'il était sous la responsabilité de la ministre actuelle des
Transports, un contrat de gré à gré qui a été signé pour une durée de
24 mois à 120 $ de l'heure. J'aimerais savoir, parce que ça a un lien
avec SAAQclic et avec le scandale, et le dépassement de coûts, et l'enquête
qu'on fait <aujourd'hui...
M. Arseneau :
...avec
le scandale, et le dépassement de coûts, et l'enquête qu'on fait >aujourd'hui,
quels sont vos liens, Mme la ministre, avec M. Pigeon.
Mme Guilbault :Actuellement... Bien, d'abord, le collègue fait bien de
relever que, oui, il y a une commission d'enquête publique sur la SAAQ, à la
demande notamment des oppositions et à la volonté du gouvernement. Donc, on va
pouvoir faire toute la lumière sur l'ensemble de toute l'affaire, qui part du
début de CASA, il y a plus de 10 ans.
Donc, mes liens actuellement avec M. Pigeon
sont inexistants, sont inexistants depuis que j'ai quitté le ministère de la
Sécurité publique. Et, même à la toute fin de mon mandat en Sécurité publique,
donc à l'été 2022, avant l'élection de 2022, oui, on lui a donné un mandat
pour donner suite au rapport de mon comité consultatif sur la réalité policière
que j'avais mis en place, mais ce n'est pas quelqu'un avec qui j'avais des
liens au quotidien, là. Il en avait avec mon ministère, qui était... qui était
responsable de tout ça, mais ils sont inexistants complètement, mes liens avec
lui.
M. Arseneau : Mais là,
lorsqu'on parle d'un contrat de gré à gré avec une personne qui est maintenant
chargée de faire enquête et vraisemblablement d'interroger les gens qui sont
intervenants dans le dossier, notamment, vraisemblablement, les ministres,
est-ce que vous concédez avec nous que la population est en droit de se
demander s'il n'y a pas là une faille en matière de conflit d'intérêts?
Mme Guilbault :Bien, il y a deux éléments ou deux niveaux à la question,
puis je vais répondre très précisément à la question de mon collègue, mais la
première chose, la raison pour laquelle M. Pigeon a été embauché pour
travailler sur les suites du rapport sur la réalité policière, c'est parce
qu'il a une expertise en affaires policières. Moi, je l'ai connu parce que,
quand je suis devenue ministre de la Sécurité publique, il était directeur de
police au Service de police de la ville de Québec. Donc, il était déjà en
fonction, moi, quand je suis arrivée. Il a terminé son mandat, il a quitté pour
la retraite ou, en tout cas, il a arrêté de faire cette fonction-là. Et ensuite
on lui a donné un mandat parce que c'est un expert en affaires policières, donc
en sa qualité d'expert en affaires policières. La première chose.
• (12 h 20) •
La deuxième, son embauche récente sur la
commission d'enquête relève du commissaire Gallant, qui, lui, est souverain
dans l'embauche de ses équipes, décide comment il forme ses équipes, qui il
embauche, comment il organise le travail, etc. Et ce n'est pas à nous, je
pense, de porter un jugement là-dessus, sinon pour dire qu'il a toute notre
confiance, c'est une personne compétente, capable d'embaucher les équipes adéquates.
Et là, si... puis on revient au même débat, si le Parti québécois juge que le
commissaire Gallant n'est pas un professionnel à la hauteur de sa tâche, c'est
une chose, mais nous, on estime qu'il a les compétences et l'intégrité
nécessaires pour faire adéquatement son travail, incluant l'embauche de ses
équipes.
M. Arseneau : Alors, Mme la
ministre parle de compétences et d'intégrité, qu'en est-il de l'impartialité?
Parce que c'est de ça qu'il s'agit et c'est là où le public peut perdre confiance
si l'enquêteur en chef de la commission a des liens financiers, c'est-à-dire
de... par contrat ou a eu des liens sur une période de deux ans. Est-ce que
vraiment un enquêteur peut faire son travail de façon impartiale? En quelque
sorte, peut-il mordre la main qui l'a nourri?
Mme Guilbault :Mais l'impartialité, c'est comme l'objectivité, c'est
l'intégrité, ce sont des valeurs que des professionnels doivent avoir dans
l'exercice de leurs fonctions. Et, pour ce qui est de juger ou d'apprécier de
ces qualités ou de ces caractéristiques-là chez une personne, comme je disais,
il y a peut-être une différence... probablement une différence entre le Parti
québécois et nous. Mais nous, on estime que le commissaire Gallant est une
personne intègre, compétente, objective, impartiale. Et c'est à lui que revient
la tâche de choisir son équipe, dont on présume qu'il la choisit sur la base de
ces mêmes qualités. En tout cas, nous, c'est le postulat qu'on fait. Si le Parti
québécois veut remettre en question la pertinence du choix du commissaire
Gallant ou la capacité du commissaire Gallant à bien faire son travail, il peut
le faire, mais ce n'est pas notre avis à nous.
M. Arseneau : J'apprécie le
ton de nos échanges, Mme la ministre. Je voulais juste voir si... En
complément, est-ce que vous vous attendez à comparaître, à être interrogée dans
le cadre de cette enquête?
Mme Guilbault :Bien, si on me demande d'y aller, évidemment, moi, je vais
offrir toute la collaboration nécessaire, quelle que soit la manière dont on me
demande de collaborer. Et déjà il y a eu des demandes à mon ministère, là, de
transmission d'information, et tout ça, et on le fait avec diligence.
M. Arseneau : Quand le dépôt
du rapport de la Vérificatrice générale a été fait, plusieurs ministres du
gouvernement ont déclaré avoir été bernés, ne pas avoir été mis au courant des
faits qui étaient révélés dans le rapport. On a appris, par la suite, que la
ministre des Transports avait eu un état des lieux le 2 novembre 2022.
Comment réconcilier le fait que vous ayez été mise au <courant...
M. Arseneau :
...eu un
état des lieux le 2 novembre 2022. Comment réconcilier le fait que vous
ayez été mise au >courant de l'état des lieux à ce moment-là et,
ensuite, les déclarations à l'effet que vous êtes les premiers surpris d'avoir
été bernés?
Mme Guilbault :Bien, la première chose, c'est que le fait que j'ai
rencontré le P.D.G. de la SAAQ le 2 novembre 2022... peut-être que la date
du 2 novembre, précisément, n'avait pas été mentionnée, mais moi, j'ai vu
passer dans les médias, dernièrement, un extrait de mon étude de crédits de
2023, il y a deux ans, qui a été rapporté par un journaliste de La Presse,
où je disais : J'ai rencontré le P.D.G. de la SAAQ à mon arrivée, il m'a
exposé... Il faut dire que, quand je suis arrivée, ça devait être déployé à
Noël, et je suis arrivée le 20 octobre, je l'ai rencontré le
2 novembre, ça devait être déployé dans le temps des fêtes. Donc, je veux
dire, moi, je suis arrivée, le processus était fait, on était au déploiement,
donc... Alors, ce n'est pas... ce n'est pas une surprise, ce n'est pas une
cachette, là. J'ai toujours dit que j'avais rencontré le P.D.G., qui avait
aussi rencontré le ministre du Cybernumérique et qui avait aussi obtenu l'aval
du secrétaire général du gouvernement. Parce que moi, venant d'arriver, on
parle d'un projet informatique qui se travaille depuis 10 ans, je n'ai pas
la prétention, comme personne non experte en informatique, de pouvoir apprécier
la maturité d'un projet informatique quand ça fait 13 jours que je suis
là. Alors, je pense que c'était la chose à faire.
Mais donc il n'y a pas de secret. Oui, je
l'ai rencontré le 2 novembre, et, par la suite, le 6 janvier 2023, si
ma mémoire est bonne, on a... Parce que nous, on a accès aux mêmes
procès-verbaux caviardés, là, comme je l'ai toujours expliqué, on n'a pas les
procès-verbaux des conseils d'administration de la SAAQ. Et, dans un procès-verbal
d'un conseil d'administration spécial, spécial ou non, mais, je pense, spécial,
du 6 janvier 2023, il est dit clairement que les indicateurs sont au vert,
les choses sont prêtes à aller de l'avant, et tout ça. Alors, ça, c'est juste
sur la séquence, là, entre mon arrivée et le déploiement fin janvier.
Et donc, pour ce qui est d'être bernée,
bien, écoutez, moi, je prends les propos du rapport du Vérificateur général, j'ai
confiance en le Vérificateur général du Québec. Et, quand on prend son rapport,
c'est très clairement indiqué, notamment... là, j'oublie le numéro de la page,
je pense, c'est la page 16...
Le Président (M. St-Louis) : ...Mme
la ministre.
Mme Guilbault :...le tableau de redéfinition du projet, en septembre 2020,
où il est dit très clairement que les véritables montants n'ont pas été
transmis, puis ça excluait, entre autres, les coûts d'exploitation.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. le député.
M. Arseneau : La ministre
s'est présentée comme l'apôtre de la frugalité. Les Québécois aimeraient
évidemment adhérer à cette vision-là, mais, lorsqu'on voit le dépassement de
coûts de l'ordre d'un demi-milliard, on reste pantois. Et là vous venez de
mentionner le fait que vous prenez pour acquis que les informations du
Vérificateur général sont justes. Les observations, vous les faites vôtres. Le
premier ministre lui-même a semblé mettre en doute le fait que l'on aurait un
tel déficit ou un tel coût de l'ordre de 1,2 milliard. Est-ce que vous
êtes au diapason du premier ministre, qui, lui, semble dire que le vrai
scandale, les vrais dépassements de coûts n'atteindront pas 1,1,
1,2 milliard?
Mme Guilbault :Bien, M. le Président, j'apprécie, moi aussi, le ton des
échanges, parce que ça nous permet d'être très factuels sur les chiffres. Et je
crois que, les chiffres que je vais nommer, mes collègues les ont, là,
probablement, dans les questions-réponses des crédits. Et on parle d'un contrat
qui a été signé, à l'origine, qui devait coûter 458 millions de dollars,
mais... Et là je me permets de le dire, parce que c'est important, là, ça
remonte à avant la CAQ, cette affaire-là, là. On a ici Robert Poëti, un
ministre libéral en 2015...
Le Président (M. St-Louis) : Ce
n'est pas permis, ce n'est pas un tableau. Merci.
Mme Guilbault :Non, je l'ai... je l'ai redéposé.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Mme Guilbault :Vous avez raison, M. le Président. Mais donc on a un
ministre libéral en 2015, au Conseil des ministres du Parti libéral de 2015,
qui prétendait que ça coûterait 200 millions, incluant les ressources
internes, 200 millions. Finalement...
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous invite à conclure, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, et donc les libéraux ont fini par signer le contrat,
en 2017, à 458 millions, qui finalement coûte 648 millions. Donc, le
1,1 milliard, il inclut ce contrat-là, finalement, qui était plus du
triple...
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup. Malheureusement, ceci conclut ce bloc d'échange. Nous allons
poursuivre, en toute collégialité, avec le prochain bloc. Je cède la parole au
député de Nelligan. Vous disposez de 17 min 5 s.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Mme la ministre, dans un exercice de crédits, c'est important, pour
l'opposition, savoir ce qui se passe dans une société d'État.
Question 249, pour aider M. Lapointe, question 249, nous avons
demandé à la STQ de nous fournir la liste des contrats de plus de 25 000 $.
Je vais vous référer à la réponse : ils nous ont référés au site de SEAO.
Moi, j'ai le goût aujourd'hui de faire
avec vous un test. Prenez votre iPad, j'ai le goût de vous donner du temps,
cherchez-moi un dépassement de coûts, un <contrat...
M. Derraji :
...iPad,
j'ai le goût de vous donner du temps, cherchez-moi un dépassement de coûts, un >contrat
de 25 000 $ et plus à la STQ. Il y a des journalistes en arrière, je
les laisse le soin de faire le calcul, si vous allez y arriver.
Mme Guilbault :Bien, juste pour bien comprendre, le député veut que je
fasse une recherche sur le SEAO?
M. Derraji : C'est sur votre
ordinateur, parce que ça a été la réponse d'une société d'État. La STQ m'a
répondu, à ma question sur les dépassements de coûts et sur les contrats de 25 000 $ :
M. le député, référez-vous au site SEAO. Je me suis dit : Probablement, ni
moi ni ma recherchiste... on est incapable. Je vous soumets la réponse de la
STQ. Pouvez-vous nous éclairer? Et de fait, même, je pense, les journalistes
seraient intéressés à savoir qu'est-ce qui se passe avec les contrats de 25 000 $
et plus à la STQ. Je vous attends, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Mais les contrats sont effectivement sur le SEAO, le système
électronique d'appel d'offres. Et c'est comme ça que, d'ailleurs, nos
collègues, des journalistes sont capables de voir qu'il y a des contrats qui
sont attribués pour le troisième lien, parce que le troisième lien avance...
M. Derraji : Je ne parle pas
du troisième lien.
Mme Guilbault :...et l'ensemble des divers contrats qui sont attribués.
M. Derraji : Mme la ministre,
je ne parle pas du troisième lien. Je sais que vous aimez très bien le
troisième lien. Je reviens à ma question. J'ai posé une question très simple,
249, à la STQ, et il me dit... Je voulais savoir la date du contrat, une courte
description du contrat, le montant prévu au contrat, la date de la fin du
contrat, si une prolongation a été autorisée, veuillez nous l'indiquer en
expliquant les raisons de cette prolongation, le montant final versé. Je
voulais jouer mon rôle. J'étais incapable. Pouvez-vous m'éclairer, Mme la
ministre, comment je peux obtenir ces informations? Faites le test comme moi, j'ai
essayé de le faire, et je n'ai pas réussi.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, mais c'est que l'utilisation, la centralisation des
contrats... des appels d'offres, en fait, sur le SEAO est une réalité habituelle
et connue. Ça fait que je ne suis pas certaine de comprendre ce que veut...
Est-ce qu'il veut que je fasse une recherche sur le SEAO puis que j'utilise son
temps pour faire ça?
• (12 h 30) •
M. Derraji : Ah! je n'ai
aucun problème parce que...
Mme Guilbault :J'essaie de voir son enjeu précis, là.
M. Derraji : Ah! non, non, je
vais la répéter. Mon rôle de contrôleur de l'action gouvernementale... Je ne
suis pas satisfait de la réponse que j'ai reçue à ma question 249. La STQ,
au lieu de me répondre et me donner l'ensemble des contrats pour que je puisse
juger leur performance, si, oui ou non, il y a un dépassement de coûts, ils
m'ont répondu : Vas-y, sur le site de SEAO. Quoi bon de... vous utiliser
aujourd'hui, si vous le permettez, et leur dire que, la prochaine fois, ils
doivent nous répondre au lieu de me référer au SEAO. Et je vous le dis, je n'ai
pas de problème, prenez mon temps. J'aimerais bien savoir si vous allez arriver
ou si vous allez réussir à avoir une réponse. Prenez le temps que vous voulez.
Mme Guilbault :Mais, M. le Président, les contrats sont publics dans un
système de diffusion d'information qui est public. Je ne comprends pas, là. Le
député a accès à cette information-là dans un système qui est précisément fait
puis mis en place pour diffuser les contrats du gouvernement. Et là, il me dit,
il n'est pas satisfait parce qu'il se fait dire d'aller chercher lui-même au
lieu qu'on... Dans le fond, il aurait voulu qu'on lui écrive la liste
nous-mêmes puis qu'on lui envoie plutôt qu'aller chercher lui-même, c'est ça
que je comprends. Puis il veut que je donne l'instruction à la STQ de faire la
recherche à sa place la prochaine fois. Est-ce que c'est ça que je comprends?
M. Derraji : Mais ce que
j'aime avec vous, là, c'est que vous avez bien compris, Mme la ministre. C'est
parce que je n'ai pas de réponse de la STQ, même après faire des demandes
d'accès, et c'est rare que je vais le faire. Le service de l'accès à l'information
de la STQ doit apprendre de la SAAQ que je tiens à remercier aujourd'hui. C'est
parce que, si je mets sur la table l'ensemble de la documentation qu'on me
refuse, sachant que je l'ai eue de la SAAQ, je vais commencer à me poser des
questions. Et, oui, Mme la ministre, dans un exercice de reddition de comptes,
je m'attends à une réponse. Et je vous ai lancé un défi, Mme la ministre :
Prenez le temps que vous voulez, si vous arrivez, au bout de 10, 15 minutes,
à trouver un seul contrat de la STQ de 25 000 $ et plus rapidement.
Mme Guilbault :Mais, M. le Président, on respecte la loi d'accès à
l'information. Je tiens à être claire, là, parce que je ne sais pas exactement
ce que mon collègue veut insinuer, mais la STQ a répondu à sa demande d'accès
en vertu de la loi. Et on a préparé des cartables, pour les collègues des
oppositions, d'environ... au moins, probablement, 1 000 pages, 750 questions
auxquelles mes équipes se sont astreintes à répondre pour fournir de
l'information à mes collègues de l'opposition. Ça fait que, quand il dit :
C'est un exercice de reddition, puis on s'attend à ce qu'on nous donne de l'information,
M. le Président, on passe des heures, et des heures, et des heures à
confectionner des cartables pour le bénéfice de mes collègues de l'opposition,
qui ont effectivement un travail à faire, et on les aide à le faire.
M. Derraji : Mme la ministre,
Mme la ministre, je n'ai pas de réponse par rapport aux contrats de 25 000 $
et plus, je veux faire mon rôle, est-ce que, oui ou non, il y avait un
dépassement de coûts, la durée du contrat. Au lieu de me l'envoyer, on nous
réfère au site. <Normalement...
>
12 h 30 (version révisée)
<17923
M.
Derraji :
...est-ce que, oui ou non, il y avait un dépassement
de coûts? La durée du contrat, au lieu de me l'envoyer, on nous réfère au site.
>Normalement, il y a un tableau. Ils ont réussi à nous envoyer 25 000 $
et moins, mais pourquoi, pour 25 000 $ et plus, ce n'est pas le cas?
Et je vous ai dit... je vous ai lancé le défi. Vous ne voulez même pas le
faire. Faites-vous l'exercice.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous invite à vous adresser à la présidence, s'il vous plaît, M. le député.
Merci. Un appel au règlement, M. le député? Lequel?
M. Montigny : Oui, l'article 35.6°,
pour refuser d'accepter la parole d'un collègue.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie, M. le député. Je vous invite à poursuivre, M. le député de
Nelligan.
M. Derraji : Sérieux. Sérieux.
Sérieux. M. le Président, ce n'est pas grave. Je comprends que Mme la ministre
va avoir la même difficulté que moi. Je laisse les journalistes dans la salle
faire l'exercice, et ils vont savoir si c'est possible ou pas.
Maintenant, Mme la ministre, je vais vous
référer à un autre dossier, c'est la traverse de Rivière-du-Loup. Je me
rappelle, au mois de décembre, je vous ai annoncé que la traverse sera
délocalisée à Cacouna, et vous m'avez dit : Comment vous avez eu cette
information? Ce n'est pas encore décidé. Bon, une semaine plus tard, vous avez
décidé la même chose et vous avez fait la même annonce. Je vais répéter la
question des gens de Rivière-du-Loup : Est-ce que vous allez dévoiler les
études et analyses à ce sujet? Pourquoi le déplacement à Cacouna? Est-ce que
vous allez les rendre publiques?
Mme Guilbault :Oui. M. le Président, je veux juste... parce que je n'ai
pas eu l'occasion de répondre à sa dernière question sur les contrats. J'ai,
ici, les 46 pages de contrats de la STQ sur le système électronique d'appel
d'offres.
M. Derraji : Sauf... Mais ça,
il faut...
Mme Guilbault :Donc, mon collègue peut tout simplement faire la recherche puis
aller consulter les 46 pages.
M. Derraji : ...
Mme Guilbault :
Alors, toute insinuation comme quoi on chercherait à cacher de l'information ou
qu'on ne l'aurait pas suffisamment aidé...
M. Derraji : Mais il n'y a
pas... Non, non. Mais je n'ai pas insinué.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député, pouvez-vous laisser terminer...
M. Derraji : ...
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous invite à la prudence, s'il vous plaît. Mais je vous... j'aimerais aussi
que vous puissiez écouter les réponses, parce que je pense que Mme la ministre
écoute bien les questions. Merci.
Mme Guilbault :C'est simplement pour montrer l'aisance avec laquelle on a
accédé aux 46 pages de contrats de la STQ.
M. Derraji : Oui. Merci aux
fonctionnaires qui vous accompagnent qui l'ont trouvé. J'attends qu'ils nous
envoient la liste. C'est bon? Ça va être plus facile. Envoyez-nous la liste
parce que ça va nous économiser du temps. Merci d'avoir fait la recherche.
Déposez-la, s'il vous plaît, en commission parlementaire.
Mme Guilbault :Et, sur le site Internet de la STQ, dans la section
Contrats, il y a un hyperlien vers le service électronique d'appel d'offres.
Alors là, je pense qu'en 2025 tout le monde est capable d'aller sur Internet,
puis de cliquer sur un lien, puis de faire des recherches.
M. Derraji : Oui, oui, avec
les dépassements de coûts? Avec les dépassements de coûts?
Mme Guilbault :Mais non, mais le collègue peut voir l'ensemble des
contrats, de 46 pages de contrats. Alors, je pense que...
M. Derraji : Mme la ministre,
Cacouna...
Mme Guilbault :En tout cas, je ne sais pas s'il veut qu'on continue à
parler de ça, là, mais...
M. Derraji : Non, non, madame...
Le Président (M. St-Louis) : Je
vais vous inviter à vous adresser à la présidence, s'il vous plaît, M. le
député.
M. Derraji : Oui. Pour
Cacouna, vous avez déplacé la traverse à Cacouna, et l'ensemble des acteurs du
milieu veulent et vous demandent de dévoiler les études et les analyses à ce
sujet. Est-ce que vous allez les rendre publiques?
Mme Guilbault :
Oui, bien, le collègue connaît bien le dossier, ce sont des... le comité en
question... Là, il me parle du comité qui a évalué les soumissions?
M. Derraji : Non, non, non.
Vous avez pris une décision de déplacer la traverse à Cacouna. Vous avez dit qu'il
y avait des études, des analyses. Est-ce que vous allez les rendre publiques?
Mme Guilbault :Bien, encore là, c'est une question de documents puis de
loi d'accès à l'information. Puis c'est des documents de la STQ, donc peut-être
que je peux passer la parole à Mme Bédard, de la STQ.
Le Président (M. St-Louis) : ...consentement
de la commission, s'il vous plaît.
M. Derraji : Non. Non. Mme la
ministre, vous vous êtes déplacée à Rivière-du-Loup pour leur dire que la
traverse est déplacée à Cacouna et vous avez dit publiquement que vous vous
êtes basée sur des études. Pouvez-vous dévoiler publiquement les études qui
vous ont poussé à prendre cette décision?
Mme Guilbault :Je veux juste voir l'information qui a été répondue à mes
collègues dans notre cartable pour être sûre qu'on part tous de la même base de
ce qu'on leur a répondu.
M. Derraji : En attendant...
Mme Guilbault :Mais exactement... Non, mais c'est parce que j'aurais
répondu à peu près la même chose qui est écrite là, moins les articles de loi,
que je n'ai pas par coeur, là. Mais donc c'est en vertu d'un certain nombre d'articles
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics.
Encore une fois, M. le Président, c'est
comme si on nous reproche de respecter la loi d'accès à l'information. À chaque
fois qu'ils font une demande d'accès à l'information et que la réponse ne fait
pas leur affaire, ils disent que ça n'a pas de bon sens. Et là, tout à coup, il
faudrait contrevenir à la loi pour leur faire plaisir. Mais, le jour où on ne
la respecterait pas et que ça ne ferait pas leur affaire, ils diraient que ça n'a
pas de bon sens de ne pas la respecter.
Donc, nous, on a une seule règle de
conduite, M. le Président — et, quand je dis «nous», j'inclus les
sociétés d'État, parce que je m'attends à ce qu'on respecte, tous, les lois au
gouvernement — on fonctionne avec la Loi d'accès.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
On demeure prudents. On ne prête pas d'intentions, s'il vous plaît. Merci.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. J'ai l'habitude. Ce n'est pas grave. Je vais répéter ma <question...
M. Derraji :
...M.
le Président. J'ai l'habitude. Ce n'est pas grave. Je vais répéter ma >question.
Vous avez annoncé aux citoyens de Rivière-du-Loup que vous avez pris la
décision de déplacer la traverse à Gros... à Cacouna. Sur quoi vous vous êtes
basée? Vous avez dit que vous avez vu les études, mais pourquoi vous refusez de
dévoiler les études publiquement?
Mme Guilbault :Bien, M. le Président, j'ai répondu, là. Ma dernière
réponse était exactement la réponse à la question qu'il vient de poser à
nouveau, mais je vais la répéter. Il y a une demande qui a été faite, mais on a
quand même... Non, je vais ajouter, en vertu de la Loi d'accès, donc, on
protège certains documents, puis tout ça, puis c'est connu, des documents de travail,
et tout. Mais on a fait un briefing technique, c'était le 19 décembre, je
crois, qu'on a fait l'annonce à Rivière-du-Loup, et on a fait un briefing
technique, comme on appelle, pour les journalistes.
Évidemment, nous, on a parlé beaucoup avec
les élus, les élus... La STQ a rencontré les élus, l'ensemble des intervenants
aussi qui sont dans la communauté locale, que ce soit Cacouna ou
Rivière-du-Loup, ont été mis au courant aussi, mais les journalistes aussi, qui
étaient présents, avec une quantité d'informations, je ne sais pas si mon
collègue l'a vue, là, la présentation, donc une quantité d'informations qui ont
été données à l'appui du fait qu'on devait prendre la décision... là, je veux
juste m'assurer que j'ai la bonne différence, 500 millions, environ, de
différence, parce qu'ultimement, aussi, il y a les coûts. On en parlait tout à
l'heure, là. Le contribuable québécois... Puis, quand je disais, d'ailleurs... Avec
la STQ, j'ai souvent des discussions sur la nécessité d'avoir des projets qui
sont réalistes en termes de coûts pour les contribuables, etc., on en a
exactement un exemple... avec la traverse.
Le Président (M. St-Louis) :
En conclusion, Mme la ministre.
Mme Guilbault :...avec la traverse.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. Derraji : Vous avez pris
la décision, pour le port de déménagement... le projet de déménagement de la traverse
de Rivière-du-Loup, de construire un quai temporaire au port du Gros-Cacouna.
Combien ça va coûter, ce quai temporaire?
Des voix : ...
M. Derraji : Oui, bien, je
vais répéter ma question.
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : Vous avez pris
la décision de déménager la traverse de Rivière-du-Loup au Gros-Cacouna. Et
vous avez pris la décision de construire un quai temporaire. Quel est le coût
de ce quai temporaire?
• (12 h 40) •
Mme Guilbault :Je ne l'ai pas par cœur ici, mais là je proposerais
peut-être qu'on passe la parole à Mme Bédard, si le collègue est d'accord.
M. Derraji : Si la réponse...
Mme Guilbault :
Ou, sinon, il peut attendre que je le trouve moi-même.
M. Derraji : Non, non, mais,
si la réponse... pour nous donner le coût, oui, je n'ai aucun problème.
Rapidement.
Le Président (M. St-Louis) :
Est-ce que j'ai le consentement de la commission?
M. Derraji : Oui, consentement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Madame.
Mme Bédard (Greta) : Bonjour.
Alors...
Le Président (M. St-Louis) :
Je vous invite à vous...
Mme Bédard (Greta) : Oui.
Alors, c'est à même l'enveloppe de 171 millions. Alors, dans le 171 millions
réservé, il y a aussi le maintien du service à Cacouna. La priorité qu'on a
actuellement, c'est faire une bonne transition entre le service actuel, alors
on a prévu un... Parfait.
M. Derraji : ...répéter la
question, si ça ne vous dérange pas, Mme Bédard. Le coût du quai
temporaire? Juste le coût du quai temporaire. Et vous allez comprendre pourquoi
par la suite.
Mme Bédard (Greta) : Je n'ai
pas le détail précis.
M. Derraji : Vous ne l'avez
pas. Merci beaucoup.
Mme Bédard (Greta) : C'est à
même l'enveloppe de 171 millions.
M. Derraji : Merci,
Mme Bédard. Ma question, Mme la ministre...
Mme Guilbault :...encore, ça fait que ce n'est pas public, là.
M. Derraji : ...Mme la
ministre, Mme la ministre, vous n'avez pas d'idée sur le coût temporaire. Ça a
été confirmé par Mme la P.D.G. Je veux un coût... le coût du quai temporaire,
sachant que le quai de Rivière-du-Loup peut continuer à être opéré. Donc, il y
a un quai qui peut continuer à fonctionner. Vous transférez ça au quai
temporaire et vous n'avez aucune idée sur le coût de ce quai temporaire?
Mme Guilbault :Mais, comme l'a dit Mme Bédard, à qui je proposerais
de repasser la parole, parce qu'elle semble avoir quelque chose à ajouter, mais,
de toute façon, le projet... tu sais, l'enveloppe... l'enveloppe a été rendue
publique, le 171 millions, puis la ventilation, puis, à mesure qu'on va
raffiner le projet, puis éventuellement le dossier d'affaires, puis qu'on va
être en réalisation, on aura plus de détails. Mais, madame... Puis là, bien, si
mon collègue est d'accord, je peux passer la parole à Mme Bédard.
M. Derraji : Non, madame...
Non, M. le Président. Non. Non. Non, pas besoin. Vous savez que ce dossier a
vraiment fait mal à Rivière-du-Loup. Vous avez dit publiquement : C'est
quelques personnes. Mais, je tiens à vous rassurer, ce n'est pas quelques
personnes, c'est des milliers de personnes. C'est minimum
9 000 personnes qui ont signé la pétition. Aujourd'hui, avec le
recul, est-ce que vous regrettez la façon avec laquelle ce dossier a été géré à
Rivière-du-Loup?
Mme Guilbault :Le dossier du déménagement de la traverse est un dossier
sensible, et, quelle qu'aurait été la décision qui aurait été prise, ça aurait
été sensible d'une manière ou d'une autre. Ça fait partie des dossiers qui sont
complexes parce qu'il y a des réalités locales, il y a, comme je l'ai dit, une
sensibilité. Et ce n'est pas pour rien que cette décision-là a longtemps <été...
Mme Guilbault :
...une sensibilité. Et ce n'est pas pour rien que
cette décision-là a longtemps >été repoussée, notamment, je suis obligé
de le dire, là, par mes prédécesseurs, mais il fallait, un jour, que quelqu'un
prenne la décision puis qu'on puisse aller de l'avant et de le faire de la
façon la plus rigoureuse possible, comme on dit, une autre expression consacrée
qu'on entend souvent, retourner toutes les pierres. Et ma collègue la députée
de Rivière-du-Loup–Témiscouata–Les Basques — on a déposé le
projet de loi ce matin pour confirmer — a fait un travail très
consciencieux dans ce dossier-là, a rencontré les gens plusieurs fois, les gens
de la STQ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Guilbault :...ont rencontré les gens plusieurs fois, mais...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député.
M. Derraji : Mme la ministre,
vous avez lancé un comité pour justement pallier à cette mauvaise décision qui
affecte les citoyens et la ville de Rivière-du-Loup. Vous avez dit qu'il y a de
l'argent. Combien d'argent vous avez réservé pour ce comité?
Mme Guilbault :C'est un comité qui permet aux gens de la communauté locale
que j'évoquais tout à l'heure de nous déposer un projet, s'ils le souhaitent.
M. Derraji : Et je tiens à
vous...
Mme Guilbault :Puis on souhaite qu'ils le souhaitent, donc. Et, quand on aura,
déjà, des rencontres de ce comité-là, parce qu'à date il y a des enjeux, là,
donc, là... Et ma collègue me disait, justement, cette semaine, que les gens de
la communauté qui sont tout près ont décidé de devenir porteurs du projet. Mais
enfin elle travaille avec eux de près, puis on espère, oui, que la communauté
sera en mesure de nous déposer un projet.
M. Derraji : Mais il y a
eu...
Mme Guilbault :
Et, au moment où on aurait des projets...
M. Derraji : Il n'y a eu que
des désistements, Mme la ministre, dans ce comité. Le comité ne veut plus... Il
n'y a personne qui veut être membre de ce comité. Il n'y a personne qui veut
être membre de ce comité, Mme la ministre.
Le Président (M. St-Louis) : ...secondes,
s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Alors donc, c'est ça. Donc, on est en train... Bref,
je vais le résumer comme ça, là, parce que je ne veux pas donner trop de
détails si ce n'est pas public, mais donc ma collègue travaille pour qu'on ait
un porteur de projet dans la communauté locale.
M. Derraji : Il n'y a
personne qui est membre de ce comité. Tout le monde se désiste et quitte.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup. Malheureusement, ceci met fin à ce bloc d'échange. Nous allons
poursuivre avec le prochain bloc, et je cède la parole au député de René-Lévesque.
Vous disposez de 17 min 5 s, M. le député. La parole est à vous.
M. Montigny : Merci. Merci,
M. le Président. D'abord, d'entrée de jeu, je veux vous dire : Si vous
voulez finir à l'heure, M. le Président, là, je n'ai pas d'objection à amputer
le temps de la banquette gouvernementale. C'est selon votre gestion du temps.
Je sais qu'il y a un Conseil des ministres, ça fait que je vous laisse ça.
Simplement, d'abord, merci, tout le monde.
Ça me fait plaisir d'intervenir ici. On se souvient... Je vais parler d'abord
d'un premier sujet qu'on a parlé aussi l'année dernière, ici même, pour l'étude
des crédits, vous savez, puis il y a eu du chemin de fait pas mal par le
gouvernement là-dedans. Alors, j'aimerais vous entendre, là-dessus, Mme la
ministre. Une première question très courte. Je lisais un article de Radio-Canada
le 26 avril dernier. Le titre de l'article de Radio-Canada Côte-Nord était Explosion
du nombre de passagers sur les vols en Basse-Côte-Nord. Qu'est-ce
qui pourrait expliquer ça, Mme la ministre, qu'on a une explosion du nombre de passagers
dans les vols aériens en Basse-Côte-Nord?
Mme Guilbault :Oui, bien, M. le Président, bien, on n'en voudra quand même
pas à notre collègue de René-Lévesque de mettre en relief la popularité de sa
région. Je pense qu'on fait tous pareil. En tout cas, normalement, un député
vante sa région puis dit que sa circonscription est la plus belle. Ça vaut pour
Louis-Hébert puis ça vaut sans doute pour l'ensemble de
ceux autour de la table.
Donc, oui, M. le Président, mais, au-delà
de ça... Puis là, évidemment, tu sais, mon collègue de René-Lévesque, je pense
que c'est bien connu, est mon adjoint gouvernemental, travaille avec moi sur
différents dossiers, mais beaucoup, beaucoup sur le dossier du transport
aérien. Et, l'an dernier, ou peut-être il y a deux ans, mais probablement l'an
dernier, c'est un sujet qui avait été évoqué, le PAAR, le Programme d'accès
aérien aux régions, qui est un programme qui avait été mis en place en juin
2022 pour relancer l'industrie, et tout ça, postpandémie, relancer l'industrie
aérienne, qui a été, évidemment, extrêmement affectée parce qu'en pandémie, on
le comprend bien, les gens ne voyageaient pas, et là qui, au fil du temps, bien
que, je pense, on reconnaissait tous la noblesse de la volonté derrière ça,
avait des imperfections puis des choses qu'on voulait améliorer.
Donc, je disais à mes collègues... Puis il
me semble que mon collègue des Îles-de-la-Madeleine en avait parlé. Encore là,
je ne sais pas si c'était l'année dernière, ou il y a deux ans, ou peut-être
les deux années. Puis c'est un dossier avec lequel on avait discuté, qui le
préoccupe, lui étant aussi des Îles-de-la-Madeleine, dont il nous dira
peut-être que c'est là la plus belle circonscription. Mais donc les députés qui
sont dans des régions où le transport aérien est crucial, c'est un dossier qui
les préoccupe beaucoup. Donc, on en avait discuté. Et donc les collègues,
plusieurs collègues des régions nous avaient fait des recommandations ou, en
tout cas, des suggestions, nous avaient partagé des opinions, la réalité qui
était vécue chez eux, etc., pour qu'on en vienne à un certain consensus sur les
améliorations qu'on devait faire.
Tout ça s'est cristallisé au sein d'un
comité que j'ai mis en place très rapidement, là, après mon arrivée aux
Transports et dont j'ai confié la gestion à mon collègue de René-Lévesque.
C'est lui qui a piloté, sans jeu de mots, ce comité-là sur le transport aérien,
qui l'a très bien fait, avec l'ensemble des partenaires concernés de
l'industrie, et tout ça, qui ont vraiment bien participé, d'ailleurs. Ça prouve
l'intérêt puis l'appétit des gens pour avoir une industrie aérienne, qui, oui,
était déjà... était déjà <adéquatement...
Mme Guilbault :
...puis l'appétit des gens pour avoir une industrie
aérienne, qui, oui, était déjà... était déjà >adéquatement soutenue, mais
pour pouvoir parfaire notre action gouvernementale à l'endroit de l'industrie
aérienne, qui est essentielle dans un grand territoire comme le Québec.
Donc, un certain nombre de consensus qui
se sont dégagés, alors on a été capables de travailler. Et, avec mon collègue,
encore une fois, là, qui a vraiment bien travaillé, en décembre dernier, on a
pu annoncer une version améliorée du Programme d'accès aérien aux régions, qui
a été applaudi, là... Tu sais, bon, il n'y a jamais rien de parfait, là, mais
je pense que la plupart des gens dans les régions principalement concernées ont
applaudi cette nouvelle version là du programme, qui venait répondre à des
demandes.
Quand je vous parle de demandes
consensuelles, et je crois bien que c'en était une, d'ailleurs, du collègue des
Îles-de-la-Madeleine, mais il me corrigera, au besoin, là, je ne veux pas lui
mettre des mots dans la bouche, mais admettre les OSBL pour qu'ils puissent
acheter des billets... parce qu'on a vu des histoires, là, d'enjeu de tournoi
de sport ou des jeunes qui voulaient se déplacer, et tout ça. Donc, les sorties
scolaires, culturelles, sportives seront désormais admises au programme.
On a aussi fait en sorte que les gens,
déjà, peuvent acheter directement leurs billets avec le rabais appliqué plutôt
que de se faire rembourser après. Ça, ça générait aussi des délais, là, tu
sais, bon, un enjeu de liquidités, si je peux m'exprimer ainsi, pour le citoyen
contribuable. On a fait en sorte qu'au lieu d'avoir deux programmes, donc le
PAAR à 500 $ et un autre programme pour certaines régions où il y avait un
remboursement rétroactif, on a une seule et même façon de fonctionner puis que,
dans l'ensemble, ça coûte moins cher ou, en tout cas, c'est un prix raisonnable
pour tout le monde.
Puis aussi, puis ça, c'est très important,
on a fait en sorte que le transport interrégional est désormais admis au
programme. Puis, ça, c'est très important. Puis ça explique peut-être la
recrudescence de popularité pour certains coins. Avant, il fallait passer par
Québec ou Montréal, et maintenant on peut se déplacer d'une région à une autre
sans passer par Québec ou Montréal, ce qui vient répondre à une demande qu'on
recevait de plusieurs personnes. Parce que ce n'est pas vrai que tout le monde
a besoin d'aller à Québec ou à Montréal dans la vie. Alors... Alors donc, c'est
ça.
Et là je m'étais sorti... mais je ne veux
pas prendre tout le temps, parce que, peut-être, sans doute, mon collègue a
d'autres choses à dire, là, puis je pourrais en parler longtemps, mais, tu
sais, les statistiques augmentent, là. Je viens de recevoir celles de mars
2025, parce que, là, le temps qu'on fasse la reddition de comptes avec les
compagnies aériennes, et tout ça, il y a un petit délai, mais donc la vente
augmente, de billets. Et donc la popularité de certains coins aussi augmente en
conséquence. Alors, c'est une très bonne nouvelle pour nos régions du Québec,
bien sûr, pour nos Québécois qui en profitent.
• (12 h 50) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Montigny : Oui, tout à
fait. Justement, pour faire du pouce sur les statistiques, là, vous parliez de statistiques
toutes récentes, les destinations populaires, là, qui ont une augmentation, je
pense justement... en tout cas, moi, j'entends entre les branches : les Îles-de-la-Madeleine
s'en sort très bien, là, j'ai cette impression-là. C'est ça que les gens me
disent. Est-ce que vous avez quelque chose là-dessus dans vos statistiques, par
rapport aux Îles-de-la-Madeleine?
Mme Guilbault :Oui. Bien, les Îles-de-la-Madeleine étaient déjà premiers
dans l'ancienne version, ça fait qu'en ce sens-là, peut-être, probablement qu'ils
vendent encore plus de billets pour les Îles-de-la-Madeleine. Mais déjà, les Îles-de-la-Madeleine,
bien, j'ai tendance à penser, puis, encore là, c'est une pure hypothèse de
citoyenne de Louis-Hébert basée sur rien d'autre que mon
opinion, que, même s'il n'existait pas de programme, les Îles-de-la-Madeleine
seraient populaires quand même. Mais, comme je vous dis, c'est une hypothèse de
citoyenne de Louis-Hébert.
Donc, alors, les Îles-de-la-Madeleine, Sept-Îles,
effectivement, maintenant Sept-Îles est deuxième, Fermont, qui était aussi très
populaire, peut-être à la suite d'une... il y a eu une émission de télévision
qui a mis Fermont en vedette, j'ai l'impression que peut-être... encore là
comme hypothèse de citoyenne de Louis-Hébert, la Basse-Côte-Nord,
Rouyn-Noranda, Val-d'Or, Gaspé, Schefferville, Bonaventure, Chibougamau,
Port-Menier, Baie-Comeau, Saguenay-Bagotville, Eeyou Istchee Baie-James, Natashquan,
Havre-Saint-Pierre, Mont-Joli. Donc, c'est une liste, je pense, là... puis, en
particulier pour mes collègues qui viennent de ces régions-là, qui connaissent
bien la réalité, de penser que les gens ont davantage accès à ces coins-là à un
prix qui est plus raisonnable pour leur portefeuille, je pense que c'est
vraiment une bonne nouvelle pour les Québécois.
M. Montigny : Merci. M. le
Président, on me dit qu'il y a clairement une belle augmentation, là, de
l'achalandage quand on compare, par exemple, le mois de mars 2025 versus le
mois de mars de l'année précédente, là, qu'il y aurait comme une bonne
augmentation. Ça fait que, peut-être, vous avez peut-être quelque chose
là-dessus, là. Moi, ce qu'on me dit, c'est plus que 70 % d'augmentation en
vente de billets au Québec. C'est... Ça veut dire que, le programme, là, si mon
interprétation est bonne, Mme la ministre... ou M. le Président, c'est une
belle augmentation, là. Autour de 70 %, c'est quand même considérable.
J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Guilbault :Bien, oui, effectivement, vous êtes bien informé. Bien, le
député est bien informé, M. le Président. Je vais m'adresser à vous. Non, mais
c'est normal qu'il soit le principal informé. Il est peut-être même informé
avant moi, au minimum en même temps que moi, mais avant moi parce que c'est son
dossier. Puis, comme je disais, sans jeu de mots, il le pilote très bien. Mais
oui. Puis, tu sais, nous, on suit beaucoup nos choses, on suit nos programmes,
on suit nos affaires. Puis, quand on dépose une nouvelle version, comme en
février, on est très avides de savoir comment les choses... la tendance que ça
va prendre.
Puis, par rapport à <mars 2024...
Mme Guilbault :
...ça va prendre.
Puis, par rapport à >mars 2024, donc,
qui était l'ancienne version du programme, une croissance de 70,8 %,
2 924 billets aller-retour. Ça fait que, tu sais, 2 924 billets
aller-retour, M. le Président, là, ça, là, c'est... il y a peut-être des gens
qui en ont acheté plus qu'un là-dedans, là, vous me direz, mais c'est plusieurs
centaines de Québécois de plus qui ont acheté des billets. Donc, là-dedans, il
y en a peut-être qui l'auraient acheté de toute façon, mais il y en a sans
doute qui l'ont acheté parce que le programme est plus avantageux ou qu'il leur
permet d'aller d'une région à l'autre sans passer par Québec ou Montréal.
Alors, vraiment, là, c'est... tu sais, pour la vitalité, le dynamisme, le
tourisme de nos régions, l'occupation de notre territoire puis l'accès à notre
beau et grand territoire, c'est vraiment une très bonne nouvelle.
M. Montigny : Merci. M. le
Président, pour... il me reste du temps encore, hein?
Le Président (M. St-Louis) : Oui,
vous disposez encore de 6 min 30 s.
M. Montigny : Merci. Sans
problème. Mme la ministre, avant de revenir sur... parce que je ne voudrais pas
manquer de temps pareil, là, mais je voudrais aller sur... toujours sur le
transport aérien, mais particulièrement pour les régions plus éloignées,
notamment chez les gens qui habitent le Nord-du-Québec. Alors, est-ce qu'il y a
quelque chose de particulier, Mme la ministre, qu'on a fait, là, qui permet
d'améliorer, là, les liaisons avec tout le secteur du Nord-du-Québec?
Évidemment, ces gens-là, souvent, n'ont pas accès aux grands centres aussi
facilement que les gens qui habitent, là, je dirais, dans les territoires plus
près, là, des grands centres urbains. Alors, souvent, ils sont... le lien de
transport aérien pour eux, je dirais, est très important pour avoir accès à
différents services. Alors, ces gens-là peuvent profiter de transport aérien
régional pour être capables d'avoir accès aux grands centres. Et évidemment,
bien, j'aimerais ça savoir, là, par rapport à tout l'accès aux vols aériens
pour les communautés nordiques, là, s'il y a eu des choses spécifiques qui ont
été faites, là, par le gouvernement dans les dernières années.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Excusez. C'est parce que je cherche. Je veux avoir...
m'assurer d'avoir les bons noms des bons endroits. Mais on a des
investissements qui s'en viennent dans certains aéroports du Nord-du-Québec. On
a aussi un soutien annuel qu'on offre à Air Inuit pour être en mesure d'offrir
un service aux communautés concernées, donc une subvention récurrente. Donc, on
porte un soin particulier. Parce que c'est sûr qu'en termes d'accès, eux, pour
certains citoyens du Nord-du-Québec, c'est la seule manière, là. Il y a des
endroits où il n'y a pas de route, alors c'est important de les soutenir
adéquatement.
Puis on était, d'ailleurs, mon collègue et
moi, au congrès de l'Association québécoise du transport aérien la semaine
dernière, puis j'en ai fait état, de ça aussi, tout comme de l'ensemble des
investissements qu'on met pour soutenir notre industrie aérienne québécoise
puis, j'ai envie de dire, notre industrie aérienne régionale québécoise. Parce
que, l'aérien, oui, les Québécois ont besoin de voyager ailleurs qu'au Québec,
comme tout le monde, puis on a besoin des grands transporteurs pour aller en
Europe ou ailleurs, mais on a besoin, au quotidien, de pouvoir se déplacer à
l'intérieur du Québec, d'une région à l'autre.
Puis, plus globalement, l'aérien, on est
le troisième pôle ici en aéronautique, mondialement, là, donc là on dépasse la
question du PAAR, mais c'est une industrie qui est déjà stratégique pour nous.
Comme je disais, on est un des trois pôles, avec l'Europe et avec Seattle, donc
on est... C'est une industrie qui est appelée à devenir de plus en plus
stratégique avec tout ce qu'on entend en ce moment, mondialement, dans le
contexte de M. Trump, les choix, les priorités d'investissement de
plusieurs nations qui sont en train d'être redéfinies, on entend beaucoup de
choses sur certains investissements, entre autres en Europe. Alors, bref,
l'industrie aérienne...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Vous voyez que j'ai gagné du temps. Bon. Parfait. Mais c'est...
c'était très pertinent au sujet aussi.
Mais je voulais, c'est ça, sortir mes
projets : donc, rechargement de la piste de l'aéroport à Aupaluk;
installation de caméras de vidéosurveillance à Matagami; à Puvirnituq,
rechargement de la piste; Chibougamau, installation d'une clôture; à Quaqtaq
aussi, on a un projet; deux projets à Salluit, réparation de ponceaux,
réparation d'une section de la clôture, donc... puis, globalement aussi, les
investissements dans le Nord-du-Québec qui ont augmenté, qui sont, en fait,
supérieurs à la proportion de la population, donc qui sont avantagées comme
régions dans la programmation qu'on a annoncée ce printemps. Bref, on investit
beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Montigny : Merci. Pour une
autre question, en fait, vous avez parlé, madame... bien, en fait, M. le
Président, Mme la ministre a parlé de rencontres avec les gens dans le domaine
aérien, entre autres au congrès de l'AQTR, en fait, pour le transport aérien
régional. Je voyais aussi, là, dans un article à Radio-Canada qu'un des
transporteurs observe, là, une hausse considérable du nombre de billets vendus
sur les <vols...
M. Montigny :
...qu'un
des transporteurs observe, là, une hausse considérable du nombre de billets
vendus sur les >vols interrégionaux et intrarégionaux. Le porte-parole
de la compagnie, là, disait comment le nouveau programme avait augmenté, là, de
70 % à 80 % au cours des dernières semaines puis qu'il prévoyait,
évidemment, là, un été intéressant, là, pour... à la fois pour les gens qui
vont visiter les régions et pour les gens des régions qui veulent aussi aller
vers les grands centres ou même dans d'autres régions du Québec qui n'étaient
pas accessibles avant, hein? On se souviendra qu'avant, dans le PAAR, on ne pouvait
pas aller, par exemple, de la rive nord du Saint-Laurent à la rive sud du
Saint-Laurent, dans l'Est du Québec. C'est... maintenant, ces vols
interrégionaux là sont disponibles. C'est aussi le cas intrarégionaux. Je
pense, par exemple, à un vol de Sept-Îles vers Blanc-Sablon, hein? Ce n'était
pas possible dans le programme PAAR. Ça l'est maintenant.
Alors, j'aimerais ça, revenir sur les
éléments, là, qu'ont pu partager les personnes que vous avez rencontrées dans
le domaine. Notamment, lors du congrès de l'AQTR, les personnes vous ont
mentionné quoi par rapport, là, à ces ajustements qu'on a faits à notre
programme aérien puis comment ça a été reçu parmi les transporteurs ou les gens
du domaine?
Le Président (M. St-Louis) :
En 40 secondes, s'il vous plaît, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, je dirais, en gros : Très positif. Puis il
faut dire que ça avait été convenablement convenu avec eux, là. Tu sais, le
député de René-Lévesque, quand on a proposé la nouvelle mouture, on savait que
l'industrie était derrière les changements qu'on apportait, tout comme les gens
des régions concernées, donc vraiment une réponse très positive. Mais c'est sûr
qu'à l'usage... là, ça fait juste deux mois. À l'usage, on va être en mesure
d'avoir une appréciation plus... plus complète des effets de la nouvelle
version du programme. Encore bravo à mon collègue de René-Lévesque.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Il reste à peine 10 secondes. Donc, je vous remercie tous et
toutes pour votre collaboration.
La commission suspend ses travaux jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 05)
La Présidente (Mme Maccarone) : Bon
après-midi. Nous allons reprendre nos travaux. Je vous rappelle que la
commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Transports des
crédits budgétaires du portefeuille Transports et Mobilité durable pour l'exercice
financier 2025‑2026.
Puisque nous avons débuté nos travaux avec
un 15 minutes de retard...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...cinq minutes de retard, oui, merci, je souhaite savoir si on a le
consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue jusqu'à cinq
minutes après.
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Alors, nous sommes maintenant rendus au bloc d'intervention de l'opposition
officielle. M. le député de Nelligan, la parole est à vous.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, on va continuer dans la même logique des dépassements
de coûts de Mme la ministre. Et j'ai devant moi l'ensemble des projets d'infrastructure
que votre propre ministère gère. Vous avez... Grâce au Trésor, j'ai répertorié
187 projets sur le tableau de bord. Il y a 116 projets au niveau du
réseau routier, il y a 46 projets transport collectif et il y a 25 projets
transport maritime, aérien, ferroviaire, et autres. Notre première analyse de l'ensemble
de ces projets : on s'est... on avait un focus sur 23 projets et, sur 23 projets,
Mme la ministre, nous sommes à constater un dépassement de coûts qui dépasse
850 millions de dollars. Trouvez-vous ça normal?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Guilbault :Oui. Merci. Bien, il faudrait que mon collègue soit plus
précis, là. Il parle... Qu'est-ce qu'il entend par dépassements de coûts? Il
compare quel chiffre à quel chiffre? Et il parle de quel tableau exactement? Juste
pour qu'on sache bien.
M. Derraji : O.K. Bon. Je ne
sais pas si M. Lapointe peut aller chercher les projets d'infrastructure
en transport. Il y a un tableau au... de suivi, il y a 187 projets. C'est
très simple. Celle-là, ça n'a rien à voir avec le SEAO. C'est très simple, une
minute, même pas. Vous serez capable d'aller chercher. On peut vous envoyer
même... On peut vous l'envoyer, l'e-mail. Parce que moi, j'ai cru que vous suiviez
les projets, Mme la ministre. Normalement, c'est à vous de me dire si c'est bon
ou pas.
Donc, je prends, par exemple, l'autoroute 15.
C'est votre région, probablement, Mme la députée. Il y a une hausse de 24,7 millions
de dollars du projet qui a été autorisée. Au début, c'était 30 millions. Maintenant,
c'est 54 millions. Vous me suivez, Mme la ministre?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Derraji : O.K. Vous voulez
que je vous donne un exemple? L'autoroute 15 des Laurentides,
Saint-Jérôme, réfection : hausse de 24,7 millions de dollars.
Initialement, le projet était de 30 millions, le coût maintenant est de 54 millions,
une hausse de 24 millions. Vous voulez une autre? Autoroute 15 des
Laurentides, direction nord, entre Boisbriand et Mirabel, voie réservée,
aménagement : augmentation de 100 millions. Autoroute 35, entre
Saint-Sébastien et Saint-Armand, phase III, construction : augmentation
de 20 millions.
Tout ça, Mme la ministre, sont dans votre tableau
de bord. J'ai fait la compilation de l'ensemble des projets gérés par votre
ministère et j'arrive à la somme suivante : une
augmentation, en date d'aujourd'hui, de 900 millions de dollars.
Ma <question...
M. Derraji :
...arrive
à la somme suivante : une augmentation, en date d'aujourd'hui, de 900 millions
de dollars.
Ma >question est très simple :
Trouvez-vous que c'est normal, cette augmentation?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Excusez. C'est juste que je veux m'assurer... Parce
que moi, vous comprenez, moi, j'ai mes propres tableaux puis mes propres outils
de travail puis de référence. Il y a ceux qui sont dans le cahier des crédits
qu'on a confectionné pour les collègues puis il y a ceux qui sont sur les sites
Internet pour le grand public. Donc, ce n'est pas qu'on ne suit pas, là. Moi,
je suis parfaitement au courant de nos projets.
M. Derraji : Bien, vous
voulez que... vous voulez que je vous partage?
Mme Guilbault :C'est que je veux être sûre qu'on a le même outil...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Guilbault :
C'est que je veux être sûre qu'on a le même outil de référence. Je pense que
c'est important qu'on parle des mêmes affaires. Puis tant mieux si, depuis le
dîner, il a pu retrouver le lien du SEAO puis aller consulter les projets de la
STQ... depuis ce matin.
M. Derraji : Non, non, non,
ce n'est pas...
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, on va laisser la ministre terminer, s'il vous plaît.
M. Derraji : Mais ce n'est
pas le SEAO, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends, mais on va la laisser terminer, à moins qu'elle souhaite vous céder
la parole.
Mme Guilbault :Vous présidez bien, Mme la Présidente. Donc, alors, oui, ce
n'est pas un secret, vous savez qu'il y a certains projets... en fait, oui, il
y a certains projets d'infrastructure, pas seulement en transport, mais parlons
du transport, c'est le propos cet après-midi, ce n'est pas un secret qu'il y a les
projets... des projets qui coûtent plus cher que l'évaluation initiale. C'est
même loin d'être un secret. C'est une des raisons pour lesquelles, entre
autres, mon collègue des Infrastructures, le ministre de l'Infrastructure, l'an
dernier... et le député de Nelligan a même siégé sur la commission
parlementaire du projet de loi n° 62, qui est devenu
une loi n° 62, qui nous permet de faire des modes
collaboratifs. Et j'ai avec moi la meilleure personne ici, qui gère les projets
majeurs au ministère, pour vous vanter les vertus de ces nouveaux modes, qui va
nous permettre, en réponse à cette situation-là... parce que, depuis la
pandémie puis dans les dernières années, beaucoup de hausses de coûts de
projets, de hausses de coûts des matériaux, des... évidemment, des perturbations
des chaînes... des chaînes d'approvisionnement, des hausses de coûts de main-d'oeuvre,
etc., qui, ultimement, font en sorte que les projets coûtent plus cher. Alors,
qu'est-ce qu'on a fait, comme gouvernement? On a adopté une loi pour ajuster
l'action gouvernementale puis essayer d'avoir des projets qui coûtent moins
cher et qui sont livrés plus vite.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Je tiens à
rappeler que c'est des crédits, madame...
La Présidente (Mme Maccarone) : Tout
à fait. Puis c'est question de proportionnalité. Je regarde l'horloge avec
beaucoup d'intérêt.
M. Derraji : Oui, pas de
problème. Je vous invite à le faire. Merci, Mme la Présidente.
Je vais répéter ma question. Sur 23 projets,
il y a un dépassement de coûts de l'ordre de 900 millions de dollars. Vous
n'arrêtez pas de dire publiquement qu'on n'a plus les moyens et qu'on a perdu
le contrôle des finances publiques. Je vous repose la question. Vous êtes responsable
de 187 projets au moment où on se parle : 116 projets routiers, 46 projets
transport collectif, 25 projets ferroviaires. Vous, aujourd'hui, vous êtes
responsable d'un dépassement de coûts de 839,5 millions de dollars. Vous
confirmez ce dépassement de coûts aujourd'hui. Ce sont vos chiffres sur le lien
du Conseil du trésor. Et je tiens juste à rectifier, parce que je n'ai pas pu...
le temps tout à l'heure à le confirmer, je ne parle pas du SEAO, c'est sur le
site du tresor.gouv.qc.ca, Infrastructures. Ça n'a rien à voir avec le SEAO.
Donc, sur le site du Trésor, nous avons répertorié l'ensemble des projets. Ma
question est très simple : Vous confirmez ce dépassement de coûts
aujourd'hui?
Mme Guilbault :Bien, premièrement, je veux rectifier les propos du député
de Nelligan, qui prétend que j'aurais dit qu'on a perdu le contrôle des
finances publiques, et c'est faux, je n'ai jamais dit ça. C'est le député de
Nelligan qui prétend que j'ai dit ça, mais je n'ai jamais dit ça.
La deuxième chose : je n'ai pas non
plus confirmé les chiffres qu'il a avancés tout à l'heure dans ses calculs
maison, là, parce que moi, je n'ai pas fait... je ne sais pas exactement
comment il a fait son calcul. On pourrait en discuter longtemps, mais je ne pense
pas qu'il veut passer tout son temps à m'expliquer l'arithmétique de ça.
Ce que j'ai dit et que je maintiens, c'est
qu'il n'y a aucune révélation cet après-midi dans le fait de dire : Les
projets d'infrastructure, notamment en transport, coûtent plus cher qu'ils ont
déjà coûté à une autre époque. Premièrement, il y a l'inflation, donc les
choses coûtent plus cher aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Je pense que je
n'apprends rien à personne. Il y a une hausse du coût des matériaux, il y a une
hausse du coût de la main-d'oeuvre. Il y a la pandémie qui a eu une influence,
il y a eu la guerre en Ukraine. En ce moment, on est dans une situation
difficile avec les États-Unis, donc... Alors, c'est ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Vous voulez que... J'ai le temps, parce que, pour moi, je trouve ça
anormal. Votre propre gouvernement a perdu le contrôle des finances publiques,
13,6 milliards. Je pense qu'en tant que ministre vous pouvez dire que vous
avez... vous avez perdu le contrôle des finances publiques. Vous voulez un
exemple? Pas de problème. Prenons le temps. Vous avez vos équipes.
Autoroute 15 des Laurentides,
direction nord, entre Boisbriand et Mirabel, voie réservée, aménagement.
J'aimerais bien qu'on se parle de ce projet de... de ce projet, je vais vous
dire pourquoi. Je veux savoir pourquoi 100 millions d'augmentation,
100 millions de dépassement de coûts. Je vais vous donner le numéro :
le numéro 322. Faisons l'exercice ensemble. Expliquez aux Québécois
pourquoi il y a un dépassement de 100 millions. J'en ai une... J'en ai une
<liste...
M. Derraji :
...faisons
l'exercice ensemble. Expliquez aux Québécois pourquoi il y a un dépassement de
100 millions. J'en ai une... J'en ai une >liste de 23.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Mais, en fait, c'est ça, c'est que là, je pense, ce
serait peut-être le temps d'amener une nuance entre une hausse de coûts...
parce que là, ici, on parle d'une hausse de coûts. Il y a des hausses de coûts
et il y a des dépassements de coûts, tu sais. Alors, quand on signe... quand on
présente un dossier d'affaires, là, dans la trajectoire d'un projet majeur puis
qu'on présente un dossier d'affaires au Conseil des ministres, bien, on fait approuver
un certain coût, puis là, bien, on part le projet, c'est... le projet tombe en
réalisation, donc là on peut réaliser le projet, mais il arrive, des fois, que
le projet coûte plus cher puis qu'on doive... qu'on doive revenir pour faire
ajuster le coût du projet. C'est différent d'un dépassement de coûts, où,
finalement, à la fin, on se retrouve avec un dépassement qui n'avait pas été
prévu à l'origine. Tu sais, c'est différent. Venir demander, par exemple, au Conseil
des ministres... venir faire autoriser une hausse de coûts, c'est différent que
se retrouver avec un dépassement qui n'aurait pas été prévu, alors qu'une
hausse de coûts est autorisée en bonne et due forme.
M. Derraji : O.K. O.K. Excellent.
Bon, initialement, ce projet a été prévu à 191 millions, Mme la ministre.
Le coût maintenant est de 292 millions. Quel qualificatif vous donnez à
ça? Je vais répéter. Le coût prévu pour ce projet était de 191 millions. Aujourd'hui,
et ce n'est pas terminé, le coût est de 292 millions. Ça, comment vous l'expliquez?
Mme Guilbault :Mais, vous voyez, pour ce projet-là en particulier, les
éléments qui expliquent la hausse de coûts, c'est des travaux qui se sont
ajoutés entre-temps. Il y a eu une grève, aussi, des ingénieurs qui fait en
sorte qu'il y a des chantiers qui ont été retardés, ça fait qu'ultimement ça a
repoussé... ça a modifié des coûts, mais ça a aussi repoussé des échéanciers,
des prix qui ont été ajustés au marché, parce que, je l'ai dit, dans les
dernières années, il y a eu des perturbations particulièrement marquées, puis
des acquisitions supplémentaires dans le cas de ce... Parce qu'évidemment, dans
les projets aussi, il y a toujours une partie de l'enveloppe qui est liée aux
acquisitions qui sont nécessaires, des fois par expropriation, mais grande
majorité du temps en acquisition.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Guilbault :Donc, des fois, c'est plus complexe que prévu.
M. Derraji : Oui. J'aurais
aimé avoir tout le temps, mais je vous ai dit : 23 projets où il y a un
dépassement de coûts. Vous confirmez que, ce projet, 100 millions, c'est à
cause de la grève des ingénieurs? La hausse a été faite en juillet 2024. Est-ce
qu'il y avait une grève des ingénieurs?
Mme Guilbault :Elle était en 2022, mais, somme toute, il y a une incidence
de neuf mois, environ, qui peut être attribuable à certains projets. Puis,
juste pour être sûre... parce qu'il faut quand même que je corrige, Mme la
Présidente, quand il y a des choses inexactes, je n'ai pas attribué l'entièreté
de la hausse de coûts à la grève des ingénieurs, c'est une des quatre raisons
qui expliquent la hausse de coûts.
M. Derraji : O.K. Donc, pour
vous, aujourd'hui, le bilan des projets d'infrastructure sous votre
responsabilité, de 839 millions, vous l'attribuez à ces quatre choses :
les ingénieurs, la grève des ingénieurs, l'inflation... C'est quoi, les deux
autres que vous avez mentionnés?
Mme Guilbault :Des travaux qui s'ajoutent et des acquisitions. Mais,
encore une fois, je dois corriger, là, les quatre éléments que j'ai nommés sont
spécifiques au projet de la 15, qui était l'objet du député... de la question
du député au départ. Là, il semble extrapoler à 23 projets, alors... tu
sais. Puis là, encore là, on n'a pas le temps. On pourrait y aller projet par
projet puis expliquer, là, mais ça ne veut pas dire que ces quatre raisons-là
se retrouvent dans les quatre projets, il peut y en avoir d'autres, il peut y en
avoir certaines qui ne sont pas applicables à d'autres projets, etc.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député.
M. Derraji : Oui. Vous savez,
Mme la ministre, aujourd'hui, le Québec vit une décote. Il y a une crise dans
les finances publiques. Vous, au sein de votre ministère, ou bien, comme vous l'appelez
vous-même, votre fougère, est-ce que vous avez un tableau de bord que vous
suivez? Et, si jamais on vient vous demander une autre augmentation, un
dépassement de coûts, sur quelle base vous l'autorisez? Ou bien c'est un feu
vert : dépassement de coûts, ce n'est pas grave, on doit aller de l'avant,
une augmentation, bien, ça fait partie de la vie? À quel moment vous dites :
Non, non, arrête, là, ça, on ne peut pas, là, on n'a plus les moyens?
Mme Guilbault :Bien sûr, les projets, on les suit sans arrêt. On a des
rencontres à chaque semaine, qui, des fois, durent particulièrement longtemps,
avec mes sous-ministres principalement concernés, notamment les deux à ma
gauche, ici, sur nos projets. Et je trouve ça ironique, la question du député
de Nelligan, en revenant cet après-midi, parce que, pas plus tard que ce matin,
on parlait précisément d'un... de deux exemples de projets : le garage
Newton à Québec, où on n'a pas autorisé... je n'ai pas présenté le dossier
d'affaires au Conseil des <ministres...
Mme Guilbault :
...de projets : le garage Newton à Québec... où on
n'a pas autorisé, je n'ai pas présenté le dossier d'affaires au Conseil des >ministres
parce que, quand on me le présentait à 647 millions, je disais : Ça
n'a pas de bon sens que ça ait plus que triplé pour un garage. Alors, on n'est
pas allés en réalisation. Et c'est la même chose la décision de la traverse à Rivière-du-Loup.
Un des paramètres décisifs de la décision, c'est le coût pour les contribuables
québécois.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Derraji : Merci, Mme
la Présidente. Ce n'était pas le sujet de ma question. Je vais la répéter.
Aujourd'hui, vous êtes responsable du suivi de 187 projets. Vous... C'est
des projets qui sont en cours de réalisation, et vous avez déjà atteint
839,5 millions de dollars de dépassement. Je vais répéter ma question.
Trouvez-vous ça normal qu'on a un dépassement de coûts qui frôle le
1 milliard pour uniquement 23 projets? Il y a 187 projets.
Mme Guilbault :D'abord, oui... Puis il y a des rapports sommaires d'état
d'avancement. Tu sais, il y a toute une procédure pour un projet majeur, là. Donc,
oui, on rend compte à moi, mais, nous, il faut rendre compte aussi au Trésor.
Donc, il y a toute une mécanique autour de ça.
Mais est-ce que le député est en train de
dire qu'on devrait renoncer à un projet à partir du moment où il y a un dépassement
de coûts? Il y a des projets qu'on n'a pas le droit... qu'on n'a pas le choix
de faire parce que les citoyens en ont besoin, et il faut vivre avec la réalité
d'une conjoncture sur laquelle on n'a pas de contrôle à 100 %. Les chaînes
d'approvisionnement mondiales, la guerre en Ukraine, M. Trump qui est
arrivé au pouvoir, c'est des choses que le Québec ne contrôle pas. Mais, là où
on a du pouvoir, par contre...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
...on a agi avec la loi n° 62.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
M. Derraji : Mme la
ministre, j'essaie de vous suivre. Je vais répéter ma question. Sur votre
propre tableau de bord, vous avez 187 projets. Une équation très simple de
suivi de gestion de projet, je vous dis, je vous informe aujourd'hui que
l'ensemble des projets que j'ai regardés avec une augmentation, ça dépasse
839 millions. Je vous ai posé juste une question très simple : Comment
vous vous assurez à bien suivre les projets dont votre ministère est
responsable? Parce que, si aujourd'hui on est rendu à 839 millions, est-ce
que le bar va être fermé à 1,5 milliard, à 2 milliards,
3 milliards? Je n'ai pas fait la genèse de l'ensemble des 187 parce qu'il
y a de l'information qui manque. C'est ça, ma question. Je ne parle pas des
autres sujets, je parle uniquement de ces dépassements de coûts dans les
projets que vous avez devant vous.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, c'est ça. Bien, c'est un peu le fond de
l'affaire. Comme je disais tout à l'heure, je ne sais pas exactement quels
calculs il a faits. Il parle de 23 projets, on ne sait pas exactement
c'est lesquels. On ne sait pas comment il a fait ses calculs puis on n'a pas le
temps de rentrer dans le détail. Donc, je réponds de manière générale sur le
fait que, oui, on suit les projets rigoureusement, mais je suis obligée aussi
de ramener la nuance, là. Lui, volontairement, ça va de soi — on a
déjà été dans l'opposition, on sait comment ça fonctionne — fait le
choix de confondre hausse de coûts et dépassement de coûts. Donc...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...attention de prêter les intentions, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Bien, disons que, si un député de l'opposition faisait ça,
on comprendrait pourquoi il le fait, mais la réalité, c'est qu'une hausse de
coûts est différente d'un dépassement de coûts. Puis ça arrive, oui, qu'un
projet, au départ, est évalué à un certain coût, mais, dans l'expérience de la
réalité, quand on avance dans la planification puis, éventuellement, la
réalisation, des éléments s'avèrent plus complexes que prévu. Je parlais tout à
l'heure de l'exemple des acquisitions immobilières. Bien, une grève, par exemple,
c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas non plus. Donc, oui, on doit ajuster
les montants.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
M. Derraji : Bien,
voilà, Mme la Présidente. Donc, je peux conclure qu'on peut continuer à la
nommer hausse de coûts ou dépassement de coûts. Mais vous voulez savoir comment
je l'ai faite? C'est très simple. Si vous voulez la suivre, je n'ai aucun
problème. Prenez la liste des projets, les 187, mettez ça sur un fichier Excel,
mettez le coût initial et le coût présentement s'il est... dans quelle phase, une
simple règle de soustraction, et vous allez savoir qu'en date d'aujourd'hui il
y a une augmentation. L'ensemble de ces 23 projets me donne
839,5 millions de dollars, en date d'aujourd'hui, d'augmentation. En tant
que gestionnaire responsable, je m'attendais à ce qu'au moins vous leviez le
drapeau que ça n'a aucun bon sens qu'on continue à gérer les projets
d'infrastructure de cette façon, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Non, mais c'est ça, je comprends qu'il a fait une
arithmétique, mais, comme je... comme je lui expliquais, il y a des éléments
circonstanciels, objectifs et, pour certains, hors de notre contrôle qui
expliquent les hausses de coûts de certains projets, et ces projets-là, ils
sont nécessaires pour les Québécois, alors...
M. Derraji : Donc, c'est bon,
les augmentations de coûts. On doit les <tolérer...
Mme Guilbault :
...alors...
M. Derraji :
Donc,
c'est bon, les augmentations de coûts. On doit les >tolérer.
Mme Guilbault :Ce n'est pas que c'est bon, c'est que, des fois, il y a des
éléments qu'on n'a pas le choix de prendre en compte, comme une grève, par
exemple, qui retarde de neuf mois des acquisitions ou des travaux...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Ceci met fin au premier bloc. Nous allons poursuivre avec le député de
Taschereau.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Content de vous voir, d'ailleurs. Mme la ministre, on va poursuivre
sur les... On est d'accord, là, on parle de la même conversation. Là, il y a
des augmentations de coûts, évidemment, sur... dans le milieu de la
construction. Évidemment, ça amène à faire des choix. Le 29 avril dernier,
vous avez... vous vous êtes engagée, vous vous êtes dite prête à débourser
4,2 milliards pour la construction d'un pont sur... au-dessus du Saguenay.
C'est exact?
Mme Guilbault :Ce que j'ai dit, c'est qu'on allait effectuer une sorte de
recensement des types de... des projets de type similaire au genre de pont
qu'on devrait construire éventuellement, qui serait la première fois qu'on
construirait un pont comme ça au Québec...
M. Grandmont : Parfait.
Mme Guilbault :...de voir la façon dont ça s'est fait...
M. Grandmont : D'accord.
Merci.
Mme Guilbault :
...en utilisant les modes collaboratifs, qui sont nouveaux au Québec.
M. Grandmont : D'accord. Mais
donc on est prêt à envisager dépenser 4,2 milliards de dollars. Puis
j'aimerais rappeler qu'en 2018 l'estimation du coût était à 300 millions.
Le pont de l'Île-d'Orléans, on en a déjà
parlé, vous êtes... on est en train de construire le pont... le nouveau pont de
l'Île-d'Orléans pour 2,7 milliards de dollars. En 2018, l'estimé était de
400 millions. Donc, on a choisi d'aller quand même de l'avant pour réaliser
ce projet-là.
Je reviens sur le garage Newton, là, 647 millions
de dollars. Pourquoi refuser de faire ce projet-là? Il y a une augmentation de
coûts, on est d'accord, là, mais pourquoi autoriser, pourquoi embrasser
d'autres projets, deux ponts, puis le garage Newton, ça pose problème, alors
que c'est une obligation, c'est une exigence du gouvernement du Québec que de
faire l'électrification des transports? Où est la logique?
Mme Guilbault :Bien, la logique, pour moi, elle est flagrante : un
pont, de l'île d'Orléans, donc des insulaires pour qui c'est la seule manière
de traverser le fleuve, d'avoir un pont. Et le précédent pont... en fait, le
pont actuel, qui n'est pas encore démantelé, était à la veille de devenir
dangereux, parce que le gouvernement libéral avait commencé à esquisser un
projet mais l'a laissé en suspens par la suite, parce que ça ne lui tentait pas
de le refaire. Donc, on s'est retrouvés à être obligés de le faire presque en
urgence avant qu'il devienne dangereux puis qu'on le ferme en urgence comme le
pont de l'Île-aux-Tourtes, qui a aussi été négligé... tiens donc, la députée de
Vaudreuil est là pour entendre, qui a aussi été négligé par les libéraux. Alors
donc, je ne pense pas qu'on puisse comparer la nécessaire reconstruction d'un
pont, qui est le seul lien pour les insulaires...
M. Grandmont : Merci.
Mme Guilbault :
...avec un nouveau garage pour des autobus.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Grandmont : Merci. Puis
les gens, là, qui prennent l'autobus actuellement, là, et qui, parce que le
gouvernement empêche les sociétés de transport d'acheter des bus hybrides ou
d'avoir des garages électriques, vont se retrouver avec des bus plus vieux sur
le réseau routier et donc avec plus de pannes, est-ce qu'ils ne comptent pas
dans la logique d'offrir un service fiable de transport collectif?
Mme Guilbault :Le RTC dispose déjà d'une flotte d'autobus et de garages et
offre déjà un service de transport collectif, ajoute des Flexibus, il y en a
même chez nous, dans Louis-Hébert. Je veux dire, il y a
des vélos, il y a toutes sortes... Il développe son offre de transport
collectif. Donc, je ne pense pas qu'on puisse comparer un garage électrique, à
ce jour inexistant, mais la Terre continue de tourner, à un pont qui permet à 7 000,
8 000 personnes, là, dépendant des saisons ou de... ça peut aller
jusqu'à 11 000 l'été, en saison touristique...
M. Grandmont : C'est une
belle comparaison.
Mme Guilbault :...de traverser le fleuve.
M. Grandmont : C'est une
belle comparaison. Bien, merci.
Mme Guilbault :Effectivement, c'est une étrange comparaison.
M. Grandmont : Mais on
comprend qu'effectivement il y a des choix qui sont faits par le gouvernement
et que ce n'est évidemment pas en faveur du transport collectif.
J'aimerais vous amener sur le PQI. On a
souvent eu des discussions sur la répartition des investissements entre le
transport routier puis le transport collectif. On est à 70 %
d'investissement dans le transport routier, 30 % dans le transport
collectif. Dans le Plan pour une économie verte, on disait vouloir atteindre
l'équilibre, 50-50. Est-ce que c'est toujours l'objectif que vous poursuivez?
Mme Guilbault :Pour le routier et le transport collectif dans le...
M. Grandmont : Oui, les deux,
l'un comparé à l'autre.
Mme Guilbault :Oui, bien oui, on tend vers ça. Quand on regarde, je pense
qu'on est à 50 %, même, cette année. Bien, il y a peut-être un 200,
300 millions de différence, mais on est à 50-50, à peu près.
M. Grandmont : C'est parce
que ça fait depuis... Le Plan pour une économie verte a été adopté en 2023.
Mme Guilbault :Ah! je pensais le PQI. Excusez.
M. Grandmont : Bien, c'est le
PQI, évidemment, c'est au PQI. C'est-à-dire, dans le Plan pour une économie
verte, l'objectif, c'est 50-50, puis, au PQI, depuis toujours...
Mme Guilbault :C'est ça. Oui, oui, exact.
M. Grandmont : ...on est à
70-30. Donc, moi, ma question, c'était : Est-ce qu'on vise encore, tel
qu'inscrit dans le PEV, 50-50 au PQI?
Mme Guilbault :Oui. Non, mais en ramenant les investissements puis en
incluant les voies réservées dans le transport collectif, parce qu'elles sont
faites... Il est où, mon chiffre? Je l'avais en bas d'une feuille.
M. Grandmont : Non, vous les
avez enlevées, les voies réservées, partout à Québec et à Montréal.
Mme Guilbault :
Ah! oui, je l'ai ici...
M. Grandmont : Ça fait que
c'est un argument qui ne tient malheureusement pas la <route...
M. Grandmont :
...partout
à Québec et à Montréal.
Mme Guilbault :
Ah! oui, je l'ai ici...
M. Grandmont :
Ça
fait que c'est un argument qui ne tient malheureusement pas la >route.
Mme Guilbault :Oui, bon, c'est ça.
La Présidente (Mme Maccarone) : On
va laisser la ministre répondre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Alors...
M. Grandmont : J'avais un
petit moment, j'avais comme un petit...
Mme Guilbault :Non, mais c'est correct, ça me laissait le temps de trouver
ma feuille, là.
M. Grandmont : Exact.
Mme Guilbault :Donc, effectivement, on est à 50 %. Réseau routier
excluant les voies réservées et les mesures préférentielles pour autobus — parce
qu'on les classe dans le transport collectif, ça tombe sous le sens — et
transport collectif incluant les voies réservées et les mesures préférentielles
pour autobus, on est à 50 %.
M. Grandmont : Eh bien! C'est
drôle, ce n'est pas la lecture que j'en fais, parce que, de toute façon, en
plus... non seulement c'est 70-30, ce n'est pas 50-50, mais, en plus, les
projets de voies réservées, vous les avez à peu près tous annulés au grand... sur
le complet... le Québec au grand complet.
Mme Guilbault :Les voies... Bien, voyons, Mme la Présidente!
Une voix : ...
M. Grandmont : Ah oui! Il
reste à Lévis, évidemment.
Mme Guilbault :Mme la Présidente, là, regardez, écoutez ça, là, bon,
réalisé, en cours... ou en cours, depuis 2020, dans la région de Montréal, qui
est la région qui intéresse le plus mon collègue...
M. Grandmont : On parle du
PQI, hein? On parle du PQI?
Mme Guilbault :...malgré qu'il est élu à Québec...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
M. Grandmont : Non, mais je
pose des questions, je veux avoir les réponses.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Je comprends.
Mme Guilbault :Donc, réalisé : des UAB sur l'autoroute 10, sur
l'autoroute 20, sur l'autoroute 30, la 13, deux fois la 13, la 25, la
640, deux fois la 13 encore, la 40, la 13... là, je ne donne pas les détails, Est,
Ouest, tout ça, pour gagner du temps, là, mais, bon, la 112, la 15, la 148.
Réalisé, voies réservées : la 20 Est, la 20 Ouest, la R-125 pour le SRB
Pie-IX.
M. Grandmont : Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Guilbault :Mais, en tout cas, je pourrais continuer, mais, tu sais, je
veux dire...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Je comprends.
M. Grandmont : Bien oui, on
pourrait continuer longtemps comme ça...
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député.
M. Grandmont : ...on pourrait
continuer longtemps comme ça, c'est des projets qui sont réalisés.
Mme Guilbault :Ou en cours.
M. Grandmont : Moi, je parle
du PQI depuis tantôt. Je ne sais pas pourquoi la ministre décide de ne pas
répondre sur la question sur le PQI.
Je vais aller sur un autre angle : le
maintien des actifs. J'espère que Mme la ministre m'écoute bien. Sur le
transport routier, 85 % du budget PQI va en maintien d'actif. Dans le
transport collectif, c'est seulement 21 % du budget transport collectif
PQI qui va en maintien. Pourquoi on n'investit pas plus que ça dans le maintien
d'actif en transport collectif, Mme la ministre?
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Guilbault :Oui. Bien, Mme la Présidente, là, c'est parce qu'il dit «le
transport collectif», je suis obligée, à ce stade-ci... parce que c'est
important de l'avoir en tête pour la bonne conduite des travaux. Ça, c'est
le... Non, mais il me dit : Elle ne veut pas répondre sur le PQI. Le
voilà, le PQI, Mme la Présidente, du transport collectif. Là, j'espère que mon
collègue est en train de regarder, là, parce que je ne sais pas... si c'est le
volume VI du PQI, c'est page A.31, si c'est ça qu'il a dans les
mains. Alors, vous voyez ici? Je ne sais pas comment ça peut être plus clair,
parce qu'il me pose la même question depuis deux ans et demi, puis c'est les
mêmes colonnes bleues puis rouges depuis deux ans et demi.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Grandmont : Mme la
Présidente, moi, je réfère tout simplement au document du ministre des
Finances, le PQI.
Mme Guilbault :Le volume VI, exact.
M. Grandmont : Voilà. Page B.34,
transport collectif. Total : 14,5 milliards de dollars. Bonification
du parc : 79 %. Maintien du parc : 21 %. Donc, 21 % en
maintien. Je ne peux pas être plus clair que ça, là. Si elle pense que les
chiffres du ministre des Finances ne sont pas bons, qu'elle aille lui dire.
Pourquoi seulement 21 %, alors que c'est 85 % pour le routier?
Mme Guilbault :Pour maintien versus bonif? O.K. Bien oui, mais ça,
c'est... encore là... O.K. Mais le maintien... Puis c'est drôle, hier j'avais
une conversation... La proportion en maintien des actifs dans le routier est de
85 %, il vient de le dire, et ça, c'est très important, parce qu'on a un
enjeu de chaussée, si quelqu'un comptait l'aborder, là, donc, alors... Donc,
sur le 56,1 milliards total du PQI en transport, on a 35,8 milliards
en routier, puis là-dessus 85 % qui est en maintien. On a
14,5 milliards en transport collectif, cette colonne-là ici, là, vous
voyez? Je veux dire, il n'y a jamais eu autant d'argent en transport collectif.
M. Grandmont : Ce n'est pas
ça, ma question, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Et, oui, la proportion est de 21 % en maintien.
M. Grandmont : Pourquoi?
Mme Guilbault :Mais c'est normal que, pour des infrastructures de
transport collectif qui sont plus... Ce n'est pas comme notre... C'est comme...
Ce n'est pas comme le réseau routier de — 107 plus 31 — 138 000 kilomètres...
M. Grandmont : Merci, Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
...supérieur et municipal.
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député.
M. Grandmont : La station Peel :
classée E; la station De l'Église : classée E; la station Champ-de-Mars :
classée D; station Parc : classée D. Ce n'est pas compliqué, là, Mme la
ministre, l'ensemble des actifs, qui a une valeur de 46 milliards, là...
le métro de Montréal, il faut se... il faut se le rappeler, c'est quand même
important. 46 milliards. Les tunnels du métro en 2025... 2024‑2025,
c'était 95 % qui étaient en état A. Ils ont fait une... ils ont refait une
évaluation, et c'est 1 % seulement qui est en état A, de catégorie A,
1 %. Les stations, c'est 44 % des stations du métro qui sont en
mauvais état. Il y a un article pas plus tard que ce matin. J'ai posé ma
question là-dessus, ce matin, à Mme la ministre.
Comment ça se fait qu'elle me parle de
vétusté des infrastructures quand c'est en transport routier, puis, qu'évidemment
on arrive à 85 % de maintien je peux le <comprendre...
>
15 h 30 (version révisée)
<19267
M.
Grandmont :
...en transport... transport routier, puis qu'évidemment
on arrive à 85 % de maintien, je peux le >comprendre, mais pourquoi,
dans le transport collectif, alors que la vétusté, elle est immense, immense,
on a seulement 21 % d'engagement du gouvernement du Québec dans le
maintien des actifs du métro de Montréal, par exemple?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Attends, je voulais lui faire un pourcentage, mais
vous voyez, là, l'enveloppe Répartition des sommes... Attends, c'est-tu mon...
parce que je veux avoir ma somme totale. C'est ici, ça? C'est parce que j'ai
tellement de tableaux. Mais, bref, la très, très grande majorité de l'enveloppe
totale du maintien d'actif va déjà à la STM. Elle a augmenté depuis l'année
passée. Et, je dirais, globalement, au-delà du maintien, l'enveloppe du
transport collectif, qui est plus élevée que jamais, une grosse partie va à la
STM.
Et savez-vous qu'est-ce que ça permet de
financer, Mme la Présidente? Le prolongement de la ligne bleue à Montréal. Et,
depuis deux ans et demi, jamais, jamais je n'entends Québec solidaire, qui, en
général, parle de Montréal, mais jamais je ne les entends féliciter le fait qu'on
prolonge la ligne bleue à Montréal. Mais, Mme la Présidente, on sait tous
comment ça fonctionne, si on fait le prolongement de la ligne bleue, c'est
aussi à la demande puis selon la volonté de la ville puis de la STM. Alors,
pourquoi il ne s'en réjouit pas?
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Grandmont : Mme la
Présidente, j'ai présenté ce tableau-là à quelques reprises à Mme la ministre, c'était
pour rappeler que la STM demandait, pour le maintien de son métro, de notre
métro, hein, ça lui appartient aussi, ça appartient aux Québécois, aux
Québécoises... il y avait un besoin de 585 millions de dollars de plus
pour les trois prochaines années. Qu'est-ce qui s'est passé? Pour les trois
prochaines années, dans le PQI, le ministère des Finances a réduit... le PQI a
été réduit pour l'entretien du métro de Montréal, en fait des infrastructures,
du maintien des infrastructures.
Alors, j'aimerais savoir, je reviens à la
question, parce qu'elle n'y a pas répondu, pourquoi le pourcentage d'investissement
dans le maintien des actifs est aussi faible, avec ce gouvernement, pour le
transport collectif, 21 % comparativement aux routes à 85 %. C'est la
même vétusté. Les besoins sont immenses en transport collectif. Pourquoi si peu
d'investissement dans le maintien? Si le métro ferme, là, si la ligne orange,
si la ligne verte ferme, là, les conséquences pour le Québec sont immenses.
Mme Guilbault :Bien oui, mais l'enveloppe de maintien... de maintien d'actif
en transport collectif a augmenté de 600 millions...
M. Grandmont : Sur 10 ans.
Mme Guilbault :...par rapport à l'année passée, 600 millions. Et,
dans la répartition de ce 600 millions là, la... c'est parce que j'ai
juste... je veux être sûre de donner le bon pourcentage, mais ça doit être
79 %, à peu près, qui va à la STM. Mais, 79 %, je vais le vérifier.
Une voix : ...
Mme Guilbault :70 %. C'est ça? En tout cas, bref, la grande majorité
va à la STM pour le maintien des actifs. Mais, Mme la Présidente, je dois
compléter, là, parce que, quand je dis qu'il n'y a jamais eu autant d'argent en
transport collectif puis que l'essentiel va à la STM, le reste de l'enveloppe
de la STM, il sert à payer le prolongement de la ligne bleue, qui est rendu évalué
à 7,6 milliards, pour lequel le fédéral n'a toujours pas confirmé par
écrit son engagement de payer 40 %. Il devrait nous aider à aller chercher
de l'argent au fédéral aussi de temps en temps.
M. Grandmont : Évidemment que
la STM s'accapare la plus grosse portion du budget de maintien. Évidemment, le
métro, c'est l'infrastructure de transport la plus achalandée au Canada. Là, il
y a des stations qui ferment, Mme la ministre, il y a des stations qui sont en
train de fermer, il y en a d'autres qui sont à risque de fermer. Les besoins en
maintien sont nécessaires maintenant. Il y a une augmentation du maintien, c'est
vrai, vous avez raison, sur les 10 prochaines années. Mais, dans les trois
prochaines années, là, ce sont des compressions. Les besoins sont maintenant,
et le PQI a été réduit pour les trois prochaines années. Ça, ça veut dire qu'à
court terme il y a moins d'argent pour entretenir nos infrastructures de
transport. Est-ce que vous l'aviez réalisé, ça?
Mme Guilbault :Bon, Mme la Présidente, c'est ça, j'ai les chiffres que je
voulais, là. Donc, au PQI 2025‑2035, qui vient d'être déposé, 7 947 000 000 $.
Donc, 8 milliards, je pense qu'on peut presque arrondir à 8 milliards,
ont été octroyés à la STM. 8 milliards de dollars, c'est beaucoup d'argent,
ça fait que, donc... Puis, oui, il faut le répartir entre la bonification puis
le maintien, mais est-ce que le député de Taschereau est en train de dire...
Parce qu'il y a une grosse partie qui va en bonification pour payer la ligne
bleue, c'est ce que je dis depuis tantôt, puis le prolongement du SRB Pie‑IX.
Donc, est-ce que le député de Taschereau considère qu'on devrait annuler le
prolongement de la ligne bleue, prendre cet argent-là et rénover le métro
plutôt? Est-ce que c'est ça que je comprends?
M. Grandmont : On entend
souvent ça de la bouche du premier ministre, Mme la Présidente, nous
présenter... dans le cas du <dossier...
M. Grandmont :
...souvent
ça, de la bouche du premier ministre, Mme la Présidente, nous présenter... dans
le cas du >dossier HMR, par exemple, de nous présenter un faux choix. Mais
le choix, là, les engagements à 4,2 milliards pour aller réaliser un pont
au-dessus de la rivière à Tadoussac, un troisième lien dont on n'a même pas
besoin, puis la CDPQ Infra n'arrête pas de nous dire... a dit dans son rapport
que c'était un projet qui était inutile, qui ferait juste déplacer les points
de congestion, des projets comme celui de... c'est ça, comme on a entendu
tantôt, là, une mauvaise gestion au niveau de la gestion des projets
d'autoroute, des dépassements de coûts qui n'en finissent plus, c'est peut-être
ça, le problème, en fait, qu'on a au Québec.
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, à 7,6 milliards, ce n'est pas
un faux choix. Il faut avoir géré des budgets puis géré des projets puis des
ministères pour comprendre comment ça fonctionne. Les choix sont difficiles. Le
collègue de Nelligan qui disait : Gouverner, c'est choisir. Ce n'est pas
un faux choix. Mais, Mme la Présidente, le député me liste toute une série de
projets routiers qui, eux, seraient inutiles, dans son esprit, puis, à la
place, on devrait mettre cet argent-là uniquement sur le métro de Montréal. Alors
là, nous, on n'est pas d'accord, ça prend des routes au Québec, je l'ai souvent
dit, ça prend des ponts aussi, entre autres quand tu habites sur une île puis
que tu as besoin d'un pont pour traverser le fleuve.
M. Grandmont : D'accord. D'accord.
Et donc, selon vous, là, s'il y a d'autres stations qui ferment à Montréal,
quelles seraient les conséquences de ça? Puis comment le gouvernement compte
maintenir ces actifs-là qui sont drôlement importants pour la métropole, mais
pour tout le Québec? C'était très clair ce matin, l'article, là, il y a des
stations qui sont à risque de fermeture. Comment vous comptez intervenir pour
éviter que ça arrive? Ça, c'est à court terme, là. Revenez-moi pas avec le
10 ans de PQI, avec les sommes qui sont dévolues au maintien des actifs,
là. À court terme, qu'est-ce qu'on fait?
• (15 h 40) •
Mme Guilbault :Bien, à court terme, on investit plus, on investit de plus
en plus à chaque année...
M. Grandmont : Pas en
maintien.
Mme Guilbault :...dans le maintien, on a des programmes, il les connaît, Réno-Systèmes,
etc., et la STM gère ces enveloppes-là, mais on aura quand même prolongé la
ligne bleue. Puis, tu vois, malgré... vous voyez, malgré toutes les tentatives
que j'ai faites, je ne l'ai toujours pas entendu se réjouir du fait qu'on
prolonge la ligne bleue dans l'est de Montréal. Je trouve ça incroyable. Puis
je lui ai dit tout à l'heure : Est-ce qu'il... est-ce qu'il considère
qu'on devrait annuler le prolongement de la ligne bleue pour mettre cet
argent-là dans la rénovation du métro?, et il n'a pas répondu.
M. Grandmont : Moi, je... Mme
la Présidente, je lui pose des questions, c'est un petit peu...
Mme Guilbault :Mais il n'est pas obligé de répondre, remarquez.
M. Grandmont : ...c'est un
petit peu... c'est un petit peu n'importe quoi, je lui pose des questions,
c'est un exercice de reddition de comptes, on pose des questions pour essayer
de comprendre la logique derrière les chiffres qui nous sont donnés, des chiffres,
d'ailleurs... Les cahiers, là, qu'on a reçus lundi, là... tu sais, vous disiez
tantôt que c'était comme des milliers de pages qui nous ont été données, on les
a reçus lundi, soit deux jours avant l'exercice d'aujourd'hui. Je me demande à
quoi ça sert de poser ces questions-là puis de faire travailler tout le monde
que vous avez autour de vous pour nous donner des réponses comme ça à la
dernière minute, ce qui nous laisse deux jours pour analyser des milliers de
pages, je me demande quelle est la logique derrière ça.
Mais, d'autre part, moi, là, depuis
tantôt, je lui pose des questions sur le maintien des actifs, puis elle me
donne des réponses sur les projets qui sont en cours de réalisation ou qui
seraient à venir. Moi, ce que je veux savoir, c'est comment, elle, comme
ministre, elle peut rassurer les Montréalais et les Montréalaises pour éviter
que des stations ferment.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Et ça ira au prochain bloc pour la réponse. Alors, nous revenons à deputé... au
député de Nelligan. La parole est à vous.
M. Derraji : Oui, merci, Mme
la Présidente. On va parler du garage Newton, Mme la ministre. J'ai beaucoup de
lettres envoyées par votre propre ministère, adressées à la RTC, où vous
confirmez, mois après mois, année après année, des montants importants pour le
garage Newton. Je pense que je n'ai pas besoin de les lire. 13 janvier
2022, 27 juillet 2023, 9 juillet 2024, et les trois, je pense que
vous avez déjà des copies, confirment le montant et envoient un signal positif
à... au RTC par rapport au garage Newton. Votre propre ministère, malgré les
études du RTC, a demandé une étude à une firme externe pour analyser le dossier
d'affaires. La firme...
Mme Guilbault :...
M. Derraji : Oui, la firme
s'appelle Ingérop. Vous avez commandé cette étude. Combien vous avez payé pour
faire cette étude, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Combien ça a coûté, l'étude?
M. Derraji : Oui, c'est ça,
parce que vous m'avez dit que vous m'écoutez.
Mme Guilbault :Oui, oui, j'écoutais.
M. Derraji : Oui, combien
l'étude, oui.
Mme Guilbault :Bien, je n'ai pas le...
M. Derraji : Pas de problème.
Mme Guilbault :
...montant en tête, il faudrait que je vérifie, là. J'imagine qu'on peut
vérifier.
M. Derraji : Oui, pendant
qu'elle vérifie... Je peux? Merci, Mme la Présidente. Pendant que vos collègues
vérifient le coût de cette étude, vous avez demandé... je l'ai, l'étude, hein?
Ingérop, analyse du dossier d'affaires pour le dépôt de bus électriques Newton
pour le RTC à Québec. Est-ce que vous avez lu cette <étude...
M. Derraji :
...électriques
Newton pour le RTC à
Québec.
Est-ce que vous avez lu cette >étude?
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : Quelle est la
conclusion?
Mme Guilbault :Puis j'ai même référé aux pages 12 et 13, 12 et 13 de
l'étude, ce matin.
M. Derraji : Oui, c'est quoi,
la conclusion, Mme la Présidente... Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien là, en résumé, la conclusion, c'est que le projet...
le choix du terrain était un bon endroit puis qu'utiliser des... Bien, en fait,
il y a différents exemples de garages où il y a des autobus électriques, dans
le monde, entre autres au Danemark, et ailleurs, où on utilise ces
infrastructures-là. Et, pour certains, ça a été positif, pour d'autres, moins,
pour d'autres, c'est mitigé. Il y a aussi l'exemple de Longueuil, qui est ici,
au Québec, aux pages 12 et 13, pour lesquels, comme je le disais ce matin,
c'est essentiellement des considérations syndicales qui font en sorte qu'ils ne
sont pas allés vers les abris extérieurs ou, en tout cas, couverts mais non
fermés, là.
M. Derraji : Mais on se
comprend, Mme la ministre, que cette étude que vous avez commandée, où
j'attends avec impatience le coût de cette étude, confirme, confirme que le
coût du garage Newton est conforme à l'étude du RTC. C'est ce que cette étude
dit. Elle ne dit pas que le coût est exagéré. Cette étude confirme que c'est
béton, l'étude du RTC. Sur ce point, on est d'accord.
Maintenant, à part les 200 millions
que le fédéral a réservés pour ce projet, est-ce que vous pouvez me confirmer
aujourd'hui la conclusion de la SQI en lien avec le garage Newton, en lien avec
le dossier d'affaires?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
M. Derraji : ...de m'écouter.
Mme Guilbault :Oui, s'il peut juste répéter rapidement la question.
M. Derraji : C'est la
deuxième fois, madame.
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que je cherche l'information, aussi,
qu'il m'a donnée.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends. Mais c'est parce que c'est une perte de temps. Répétez, s'il vous
plaît, M. le député.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente, vous faites ça très bien. Je vais répéter ma question. La SQI,
est-ce qu'elle a fait un dossier d'affaires pour Newton, oui ou non?
Mme Guilbault :Bien, la SQI... c'est parce que normalement c'est nous
qui... je veux juste valider, là.
Des voix : ...
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, c'est parce que la SQI ne fait pas de
dossier d'affaires pour des projets qui sont portés par nous, mais ils
commentent le dossier d'affaires puis ils sont impliqués dans le processus
parce que, là, en l'occurrence, il s'agit d'un bâtiment, en plus.
M. Derraji : Excellent. Je
vous confirme que la SQI a travaillé dans le dossier, c'était un mandat
d'accompagnement du gouvernement, la SQI. Et est-ce que vous pouvez nous
confirmer si la SQI l'a fait gratuitement ou bien elle a facturé un coût? Et,
si c'est oui, quel est le coût?
Mme Guilbault :Oui. Bien, en général, ils nous facturent, puis, tu sais,
on s'interfacture dans le gouvernement, ce qui fait qu'au final l'argent reste
dans le gouvernement, mais oui.
M. Derraji : Est-ce que vous
pouvez publiquement, aujourd'hui, consulter vos collègues et nous dévoiler le
montant qui a été facturé par la SQI pour confirmer ce que cette étude disait,
de l'Ingérop, pour confirmer que le ministère a bien fait son travail dans le
garage Newton?
Mme Guilbault :On n'a pas ce montant-là sous la main, mais mon collègue va
vérifier si on peut le trouver à court terme.
M. Derraji : Je peux les
aider, et je vais le dévoiler, et je m'attends à ce qu'ils confirment, il nous
reste une dizaine de minutes...
La Présidente (Mme Maccarone) : 12.
M. Derraji : ...12 minutes.
Parce que c'est quand même énorme, Mme la ministre. Et vous savez pourquoi je
vous pose cette question. On parle beaucoup d'efficacité gouvernementale. J'ai
une étude que j'attends déjà le prix, s'il vous plaît, et j'espère qu'ils l'ont
trouvé, de l'Ingérop, c'est très, très important. Je veux savoir combien ça a
coûté aux contribuables, cette étude qui arrive à la même conclusion que le
ministère, qui arrive à la même conclusion que la SQI. Je vous informe, Mme la
ministre, en attendant vos collègues, que la SQI va facturer au ministère pour...
dans le cadre du projet Newton, 891 644 $, à l'exclusion des taxes
applicables et des frais indirects de gestion de projet. Et, en date du
31 décembre 2024, je vous informe, Mme la ministre, que la facture était
de 412 000 $, 412 000 $ plus les taxes applicables. Est-ce
que votre ministère peut <confirmer...
M. Derraji :
...412 000 $,
412 000 $ plus les taxes applicables. Est-ce que votre ministère peut
>confirmer l'information que je viens de vous partager?
(Consultation)
Mme Guilbault :Alors là, pour la SQI, on va valider parce qu'on ne l'a pas
sous la main. Et, le rapport d'Ingérop, c'est 73 000 $.
M. Derraji : Merci, Mme la
ministre. Donc, ça a coûté aux contribuables 73 000 $ pour arriver à
la même conclusion que le RTC, on est d'accord. Maintenant, ma question... Oui,
on peut aller? Excellent.
Mme Guilbault :Bien, attendez, il met des mots dans ma bouche. J'ai résumé
tout à l'heure...
M. Derraji : Non, non, je...
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, on va laisser répondre.
Mme Guilbault :J'ai fait le résumé tout à l'heure de l'essentiel du propos
du rapport d'Ingérop, qui dit, en soi, que le choix du site est bon et qui fait
état de projets comparables ailleurs dans le monde pour essayer de voir les
possibilités. Parce qu'on le disait ce matin, il faut que les projets coûtent
le moins cher possible et il faut, avec les sociétés de transport, revoir la
stratégie d'électrification, à leur demande notamment, et ça inclut avoir des
garages qui coûtent moins cher pour les contribuables québécois.
M. Derraji : Mme la ministre,
je l'ai, le rapport. Le rapport, j'ai réussi à l'avoir. Je ne veux pas passer
une commission sur ce rapport, mais ça dit clairement que c'est conforme aux
conclusions du RTC.
Ma question, maintenant, c'est concernant
la SQI. Est-ce que la SQI a recommandé, oui ou non, le dossier d'affaires de
Newton?
Mme Guilbault :...mais c'est qu'ils l'ont commenté, la SQI a commenté le
dossier d'affaires, ils n'ont pas fait de dossier d'affaires, donc ils... puis
ils ne font pas de recommandation non plus, là. Le dossier d'affaires est porté
par le ministre des Transports, puis éventuellement, s'il doit être déposé au
Conseil des ministres, ce qui n'a pas été le cas dans le garage Newton, mais si
ça l'avait été, c'est la ministre des Transports qui le dépose.
• (15 h 50) •
M. Derraji : Mme la ministre,
ils ont travaillé pour 891 644 $ ce dossier d'affaires. Ces frais
seront payés par qui, RTC ou vous, pour un garage que vous avez arrêté, hein,
«by the way»?
Mme Guilbault :Bien, comme je disais tout à l'heure, c'est de
l'interfacturation à l'intérieur du gouvernement. D'ailleurs, je pense, c'est
étrange un peu, mais, en tout cas, au final, c'est de l'argent qui est payé à
un autre ministère, bien là, en l'occurrence, à la SQI, mais qui reste donc
dans le giron du gouvernement.
M. Derraji : O.K. Je peux? Je
suis désolé, je suis obligé de corriger les propos de la ministre. Je peux le
dire comme ça?
La Présidente (Mme Maccarone) : Tu
peux dire que c'est inexact.
M. Derraji : Oui, je n'irai
pas là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Vous
pouvez dire...
M. Derraji : Je vais vous
lire la demande d'accès que j'ai entre mes mains, Mme la ministre. Et, s'ils
veulent prendre le temps, mais... juste, je ne veux pas le... J'ai une réponse,
Mme la ministre, pour vous. Frais payés par la STQ à la SQI pour le dossier de
garage Newton. Actuellement...
Une voix : ...
M. Derraji : Oui, la SQI.
Frais payés par le RTC à la SQI pour le dossier du garage Newton. Actuellement,
le RTC n'a payé aucune somme. La SQI, cependant, selon la dernière version de
l'entente de rémunération avec SQI, qui est toujours en attente de signature,
les coûts pour l'ensemble de la prestation de SQI pour... dans le projet Newton
sont estimés à 891 644 $, à l'exclusion des taxes applicables et des
frais indirects de gestion de projet. Et je vais vous dire pourquoi. C'est
parce que la SQI a accompagné le ministère dans le dossier d'affaires et a été
recommandé.
Ma question aujourd'hui : Qui va
ramasser cette facture, sachant que, le dossier, vous l'avez arrêté? Je veux
juste savoir, cette facture, qui va la payer, parce que la SQI ne travaille pas
gratuitement, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, je veux juste... Parce que, là, il y a eu un peu de
confusion, il a parlé de la STQ. Là, il me parle d'une...
M. Derraji : SQI, SQI, oubliez
STQ.
Mme Guilbault :Est-ce que c'est un déboursé? Qui a chargé, qui a payé, et
de quel montant précisément il s'agit?
M. Derraji : Je vous dévoile
le montant. Vous êtes la ministre, vous avez vos équipes. Je vous ai posé une
question très simple, Mme la ministre. La SQI...
Mme Guilbault :Mais ce n'était pas clair, l'élaboration de la question.
M. Derraji : Non, pas de
problème, je vais encore une fois élaborer. Parce que vous avez vos
sous-ministres, ils parlent avec la SQI et ils sont au courant comment ça
marche avec la SQI. Je ne vais pas commencer à dévoiler tout, ils savent et ils
savent qu'on leur a imposé la SQI. Ça, vous le savez, Mme la ministre. Mais
moi, ce que j'aimerais savoir, les contribuables, à part qu'ils ont payé pour
cette étude 70 000 $ à Ingérop, là, il y a une facture, je veux juste
savoir qui va la payer, 891 644 $. Et à noter que le montant relatif
au travail effectué et qui sera payable à la SQI en date du 31 décembre
2024 était de 412 000 $. On est passé de 412 000 $ à
891 000 $, <l'équivalent...
M. Derraji :
...31 décembre
2024 était de 412
000 $. On est passé de 412
000 $
à 891 000
$, >l'équivalent de 900 000 $ en
frais d'accompagnement. Et vous savez pourquoi je vous dis ça. Toutes ces
personnes arrivent à la même conclusion : le centre Newton, avec 2 000 forages...
le prix est exact et conforme. On ne peut pas faire moins. Mais moi, je ne veux
même pas... c'est votre décision, tirer la plug. Ce n'est pas ça, ma question.
Ma question, je veux savoir... votre gouvernement a exigé l'accompagnement du
SQI, la SQI maintenant va facturer, je veux savoir est-ce que c'est vrai, ce
montant que j'ai, 891 644 $. J'ai une demande d'accès, Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, les montants facturés par la SQI sont payés par
le ministère, par le ministère des Transports. Donc, ça, je l'ai dit tout à
l'heure. Ce qui fait que, du point de vue du contribuable québécois, cet argent-là,
oui, est déboursé par un ministère dans le gouvernement, mais s'en va dans une
autre entité du gouvernement. Donc, c'est de l'argent qui reste ici, ce n'est
pas un déboursé extérieur au sens d'en dehors du gouvernement. Et, Mme la
Présidente, il me dit, tu sais, bon, le garage Newton, et tout ça, ça fait
quand même un nombre considérable de minutes qu'il passe à parler de ça, donc
est-ce que je comprends que lui juge qu'à 647 millions on devrait réaliser
le garage Newton dans le contexte budgétaire actuel? Il n'est pas obligé de
répondre, évidemment, mais je lance la question.
M. Derraji : En 2026, quand
je serai ministre des Transports, je vais répéter. Malheureusement,
aujourd'hui, vous êtes là pour répondre à nos questions. C'est ça, la game, Mme
la ministre. Je vais répéter ma question. Cette étude Ingérop a coûté aux
contribuables 73 000 $. Elle confirmait le montant. Vous l'avez
commandée, vous avez commandé une étude qui confirme que le choix, il est bon,
le coût, il est bon. Vous avez décidé, votre propre gouvernement, à faire
ajouter la SQI dans le dossier d'affaires pour le déposer au Conseil des
ministres. J'ai vos lettres, signées par vos sous-ministres, qui confirment les
montants octroyés au RTC. J'ai la SQI qui dit que c'est bon et qui facture. Là,
je dois comprendre que ce n'est pas le RTC qui va payer 800 000 $.
Une voix : ...
M. Derraji : Ce n'est pas le
RTC. Merci. Maintenant, est-ce qu'on peut confirmer que c'est 891 000 $
qui a été facturé par la SQI pour faire la même chose qu'Ingérop?
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, je l'invite à se pratiquer parce
qu'au rythme où les choses vont il y a des bonnes chances qu'en 2026, quand il
va être ministre des Transports, il se retrouve avec des collègues qui sont en
faveur du troisième lien. Ça fait que, déjà, il faudrait qu'il adapte son
discours. Puis la deuxième chose, je l'ai dit, c'est le ministère qui paie la
facture.
M. Derraji : Donc, c'est
normal que le ministère paie 800 000 $ pour un projet où vous avez
imposé la SQI dedans. C'est normal?
Mme Guilbault :Non, mais c'est ça, ce qu'on me précise, c'est que le
montant que le député nous dit, parce que, là, nous, il faut explorer à mesure
les chiffres qu'il nous lance comme ça, là, parce qu'on n'a pas son document
devant nous, le 891 000 $, c'est le montant de l'entente. Mais,
ensuite de ça, le déboursé, c'est au fur et à mesure des heures qui sont utilisées
pour ledit accompagnement. Donc là, la facture sur le budget cible ou le budget
maximum de 891 000 $, là, c'est ça, on est en train de vérifier.
M. Derraji : Ah! non, pas...
Je l'ai. Je peux vous aider, aucun problème. En date du 31 décembre, je
vais vous confirmer le montant, c'est 412 000 $. Moi, je voulais
juste savoir parce que je n'arrive pas à comprendre. Vous avez commandé une
étude d'une firme privée, vous avez envoyé des lettres qui confirment le garage
Newton et, du coup, vous avez rajouté la SQI dans le dossier, qui arrive à la
même conclusion que c'est bon, le dossier d'affaires, et on se ramasse avec une
facture, en date du 31 décembre, de 412 000 $, et moi, je vous
ai même annoncé les autres horaires qui vont se rajouter, ça va monter à
891 000 $, expliquez aux Québécois la logique dans tout ça, pour
tirer la plug par la suite. C'est beaucoup d'argent dépensé et un gaspillage de
fonds et de ressources humaines. La SQI a travaillé fort pour qu'elle facture
891 000 $. Je comprends que vous dites que c'est... ça va rester
entre nous, à l'intérieur. Ces gens-là, on aurait dû les utiliser sur autre
chose, pas sur un projet où vous avez tiré la plug, Mme la ministre. Est-ce que
vous comprenez le sens de ma question?
Mme Guilbault :Oui. Bien, Mme la Présidente, ça fait plusieurs fois qu'il
prononce, puis il vient de le faire : facture 891 000 $, puis
c'est ça depuis le début, là, alors qu'il vient d'admettre que la réelle
facture, c'est de 400 quelques mille. Alors, je pense, c'est important
qu'on fasse la différence, quand <même...
Mme Guilbault :
...400 quelques mille. Alors, je pense, c'est
important qu'on fasse la différence, quand >même, parce qu'il y a une
différence d'à peu près 400 000 $, là. Donc, c'était : l'entente
maximum à 891 000 $, mais la facture est de 492 000 $...
412 000 $? 412 000 $, bon. Alors, déjà, je pense qu'il faut
être précis puis factuel, d'une part.
Et, d'autre part, comme je l'ai dit à
plusieurs reprises, je ne sais pas si c'est un oubli volontaire ou
involontaire, cet argent-là reste dans le gouvernement. C'est comme si je donne
à M. Lapointe 20 $ puis qu'il me... puis que, bon, bien, ça reste
dans le cabinet. On peut le voir comme ça, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Bien, merci.
Vous avez confirmé 800 000 $. Je tiens à vous rappeler, Mme la
ministre, c'est l'argent des contribuables québécois.
Mme Guilbault :Exactement, d'où l'importance de souligner...
M. Derraji : Mais je n'ai pas
terminé.
Mme Guilbault :
...qu'il reste dans le gouvernement puis qu'il va pouvoir être réutilisé par...
M. Derraji : Mais je n'ai pas
terminé.
Mme Guilbault :
...pour des services publics.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Bien, vous
pouvez appliquer la même règle.
La Présidente (Mme Maccarone) :
23 secondes, allez-y.
M. Derraji : Oui. Donc, vous
avez confirmé 891 000 $, et, je tiens à vous rappeler, au 31 décembre
2024, c'est 412 000 $. Donc, vous confirmez ces montants. Je tiens
juste à vous dire que c'est de l'argent des...
Mme Guilbault :On le valide.
M. Derraji : ...l'argent...
bien, je n'ai pas terminé, Mme la Présidente. Je n'ai pas terminé. C'est
l'argent des contribuables, Mme la ministre. Et pourquoi je vous dis ça, c'est
parce que...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Nous poursuivons maintenant avec le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais aborder la question des projets accélérés dans le cadre
de la loi n° 66 qui a été adoptée, vous vous en
souviendrez, en 2020. La dernière reddition de comptes, du 30 novembre
dernier, nous indique que deux projets ont été retirés, cinq seraient toujours
à l'étude, 22 sont en planification, 23 en réalisation. Durant la dernière
année, seulement deux projets, selon ce qu'on peut lire, qui relèvent du
ministère des Transports sont passés de la planification à la réalisation, et
aucun n'a été terminé en quatre ans. J'aimerais savoir quel bilan la ministre
fait. Est-ce qu'il s'agit d'un bilan positif d'un projet d'accélération qui
voit, essentiellement, les chantiers se prolonger sur des années et des années,
alors que beaucoup ne sont même pas en réalisation?
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, quel bilan... Il faut se remettre dans le
contexte. En quelle année a-t-elle été adoptée? C'était fin de la pandémie,
2020, probablement? C'est ça, bon, 2020, donc, la LCACPI, la Loi
concernant l'accélération de certains projets d'infrastructure. Et
là-dedans il y avait des projets en transport, puis il y en a, là, tu sais...
notamment, on parle souvent du pont de l'Île-aux-Tourtes puis du pont de
l'Île-d'Orléans, ces projets-là faisaient partie, donc ont bénéficié de mesures
d'accélération. Il y a plusieurs projets qui ont bénéficié de mesures
d'accélération. Il y en a certains, oui, qui sont encore en planification,
parce qu'après ça on connaît... les aléas de la vie font en sorte... puis on le
voit en ce moment, là, on est en pleine gestion de PQI dans un contexte
budgétaire difficile, notamment la pandémie, les choix qu'on a fait de donner
des augmentations salariales aux infirmières et aux professeurs, malgré que le
PQI n'a jamais été aussi élevé. Donc, tout ça pour dire que le bilan que j'en
fais, forcément, est positif, parce qu'on se donnait des moyens pour pouvoir
accélérer certains projets. Alors, c'est difficile de tirer un autre bilan que
de dire que c'était une bonne chose de le faire.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. M. le député.
M. Arseneau : Oui, mais, en
fait, je ne comprends pas comment on peut tirer un bilan positif d'un projet de
loi qui avait pour vue d'accélérer des projets puis pour lequel plus de la
moitié des projets n'ont pas dépassé le stade de planification, d'autres sont
en réalisation.
Mais j'aimerais attirer l'attention aussi
sur le fait qu'on a à la fois voulu les accélérer mais on a... en fait, pour
certains d'entre eux, on semble voir des dépassements de coûts, mes collègues
en ont parlé tout à l'heure, de façon importante. Est-ce que vous avez une
évaluation de l'ensemble des dépassements de coûts pour l'ensemble de ces
projets qu'on a voulu accélérer? Est-ce qu'il y a une corrélation qu'on peut
faire entre la volonté du gouvernement d'accélérer certains projets et
l'explosion des coûts des projets?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien là, premièrement, il faudrait prendre chaque projet
dans la LCACPI, voir où il en est, les sommes qui ont été engagées versus
déboursées, versus provisionnées. Alors là, non, on n'a pas fait cet
exercice-là, qui est très... qui est une demande très personnalisée, là, du
député. Alors, ce n'est pas dans les cahiers, là, donc c'est quelque chose
qu'on n'a pas sous la main, là.
M. Arseneau : Mais je vous
suggère humblement que ce serait éclairant, en termes de reddition de comptes,
si... après tout le tapage qu'on a fait autour de la volonté du gouvernement
d'accélérer les projets, de pouvoir dire, d'une part : Est-ce qu'on a eu
raison de le faire? Comment ça s'est fait? Et est-ce que ça a coûté les sommes
qui étaient dévolues aux projets à l'époque ou est-ce qu'on a dépassé les <coûts...
>
16 h (version révisée)
<17947
M. Arseneau :
...et est-ce que ça a coûté les sommes qui étaient dévolues au
projet à l'époque ou est-ce qu'on a dépassé les >coûts? Et on essaie de
savoir... en fait, c'est un peu la question que tout le monde se pose, c'est :
Pourquoi, à chaque fois qu'on met un projet en place, bien, on sous-évalue les
coûts qui finissent par être encourus et, évidemment, là, transmis aux
contribuables? C'est ça, le fond de la question. Si tous les projets qu'on veut
mener à bon port subissent des augmentations de 100 %, 200 % ou
600 %, puis qu'en plus, bien, c'est parce qu'on a voulu les accélérer, il
faudrait le savoir.
Mme Guilbault :Bien, je dirais, Mme la Présidente, que c'est plutôt l'inverse,
là. En général, plus un projet est repoussé ou étiré, plus il a tendance à
coûter cher. On le voit avec le pont de l'Île-aux-Tourtes puis le pont de l'Île-d'Orléans,
que le gouvernement libéral n'a pas reconstruits en temps opportun, ça fait qu'aujourd'hui
ils nous coûtent respectivement 2,3 milliards et 2,8 milliards. Ça
aurait sans doute coûté moins cher avant.
Et la deuxième chose, c'est que le
principe de la LCACPI, c'était d'accélérer et donc de permettre à certains
projets d'avancer plus vite qu'ils avanceraient dans la trajectoire normale d'un
projet majeur, selon la directive des projets majeurs. Par exemple, des fois,
il n'y avait pas de BAPE. Donc, il y a diverses mesures comme ça qui ont permis
d'accélérer. La loi le dit, là, c'était pour accélérer certains projets d'infrastructure.
Donc, logiquement, si on accélère un projet, il va coûter moins cher, en plus
de prendre moins de temps. Et, si on prend le pont de l'Île-aux-Tourtes, le
fameux pont de l'Île-aux-Tourtes, on a gagné 18 mois, on évalue qu'on a
gagné 18 mois sur la réalisation du pont de l'Île-aux-Tourtes grâce à LCACPI.
Ça fait que c'est quand même... on peut en parler aux citoyens de Vaudreuil
puis de Soulanges, là, je pense que c'est une bonne chose.
M. Arseneau : Donc, on a accéléré
de 18 mois. Et le dépassement de coûts est de quel ordre, en pourcentage,
par rapport à ce qui avait été évalué au début?
Mme Guilbault :Bien là, on revient dans une précision des notions de hausse de
coûts puis de dépassement de coûts. Qu'est-ce que mon collègue entend par «dépassements
de coûts»? Parce que, par exemple, si on met un projet dans la LCACPI, mais qui
n'est pas encore rendu au dossier d'affaires, ce qui était le cas,
essentiellement, des projets qui étaient dans la LCACPI, on voulait faire en
sorte de se rendre plus vite au dépôt du dossier d'affaires, donc à l'étape de
la réalisation, et c'est à cette étape-là qu'on a une évaluation plus concrète
du coût d'un projet... Donc, on ne peut pas inscrire un projet, dans la LCACPI,
qui n'est pas encore... pour lequel on n'a pas encore de dossier d'affaires...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. M. le député.
M. Arseneau : Oui...
Mme Guilbault :...puis de dire, finalement : C'est quoi, la différence
avec le dossier d'affaires? Ça ne fonctionne, comme, pas dans le temps, là,
dans la chronologie.
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. le député.
M. Arseneau : D'accord. J'aimerais
aborder certains dossiers qui sont importants pour les citoyens qui nous
regardent et qui ont subi un peu, là, le couperet du gouvernement lors du dépôt
du dernier budget. Je pense, par exemple, au projet de prolongement de la route 170.
Vous le savez, ça fait partie des nombreux projets qui ont été mis sur pause,
en quelque sorte. Ils sont inscrits au PQI, mais, on le sait, le PQI est devenu
un peu le cimetière des projets de tout acabit. On a parlé à de nombreuses
reprises des projets en santé, mais c'est aussi le cas dans les projets d'infrastructure
en transport. On a fait des campagnes électorales là-dessus, la CAQ a beaucoup
promis. Qu'en est-il du projet de loi... de l'autoroute 170? Qu'est-ce que
vous pouvez dire aux gens qui s'attendaient à ce que les pépines arrivent, là,
au cours de la prochaine année puis qui se voient promettre plutôt le projet
pour 2030 ou dans les années suivantes?
Mme Guilbault :Oui. Bien, la route 170, c'est un projet qui est très
important au Lac-Saint-Jean, qui est très important pour nous. Il est dans le
PQI, mais la prochaine... L'étape actuelle, indépendamment du PQI qu'on vient
de déposer, on était déjà en train de faire une étude d'impact sur la 170. L'an
dernier, il a fallu, bien, disons, comment on pourrait dire, refaire certaines parties
ou parfaire des bouts de l'étude qui avait été faite sur la 170, pour qu'on ait
vraiment une étude de qualité, à la hauteur des attentes du milieu. Donc, on
devrait recevoir l'étude d'impact à la fin du mois et par la suite, évidemment,
on va devoir en prendre connaissance, s'assurer de sa qualité satisfaisante, la
présenter aux élus, etc., la présenter à mes collègues, bien sûr, de la région
du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Mais le projet, il avance, je m'en occupe
personnellement. Mes collègues, ici, pourraient en témoigner, on en a parlé
encore hier soir dans mon bureau.
M. Arseneau : Mais quel
serait l'échéancier de réalisation que vous pourriez nous donner aujourd'hui
pour un projet comme celui-là, compte tenu du stade d'avancement actuel?
Mme Guilbault :
Bien, c'est que le dépôt de l'étude d'impact... la teneur d'abord, le contenu
de l'étude d'impact, et sa présentation aux parties prenantes, va avoir une
incidence sur la suite du projet. Parce que, si le député connaît le projet, puis
c'est probablement le cas, il y a eu, évidemment, des enjeux autour du tracé. Le
<choix du tracé...
Mme Guilbault :
... probablement le cas, il y a eu, évidemment, des
enjeux autour du tracé, le >choix du tracé, il a été fait, mais donc il
faut quand même présenter l'étude d'impact, parce que, ça le dit, là, étude
d'impact, ça a des impacts, alors les parties prenantes vont en prendre
connaissance, et, en ensuite de ça, on va s'assurer de faire cheminer le projet
à la lumière des retombées de l'étude d'impact.
M. Arseneau : Mais, si on
prend un autre exemple, là, puis je vais faire un parallèle, vous me direz
jusqu'à quel point on peut faire des liens, le pont de Tadoussac, la démarche a
été essentiellement la même, il fallait faire des études. Ça fait depuis 2018
que l'on multiplie, là, les déclarations comme quoi le projet avance, on fait
des études, elles seront révélées, elles seront révélées la semaine... l'année
prochaine, dans deux ans, elles seront révélées bientôt. Et au final, à l'heure
actuelle, on sait qu'il y a une étude, elle a été présentée en cercle
restreint. Et, si on fait le calcul, suite à l'annonce qui a été faite début
janvier, c'est que non seulement on aura pris sept ans pour faire les études,
mais on reporte à 2030 la mise en œuvre du projet. Est-ce que c'est ce qui va
arriver avec le projet de loi n° 170... l'autoroute 170?
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, je suis obligée de corriger mon
collègue, là. En cercle restreint qu'on aurait présenté le résultat des études,
il y a eu deux études pour le pont de Tadoussac, il y avait, dans mon cabinet,
évidemment mes collègues de la région, dont mon ami de René-Lévesque, mais il y
avait aussi tout le comité de liaison, si le député est familier avec le
projet, là. Donc, il y avait la coalition, il y avait la Société du pont, il y
avait les élus concernés, il y avait tous ceux qui sont concernés de près ou de
loin, qui suivent ce projet de loi depuis le tout début, qu'on tient au courant
régulièrement de l'avancement du projet... étaient là. Il y a eu un communiqué
de leur part, il y a eu une mêlée de presse de notre part. Alors, je ne pense
pas qu'on peut qualifier ça de communication restreinte. La première chose.
La deuxième chose, mon collègue des
Îles-de-la-Madeleine, est-ce qu'il considère que ça fait longtemps qu'on veut
un pont à Tadoussac?
• (16 h 10) •
M. Arseneau : Bien entendu.
Et ça fait longtemps et à de nombreuses reprises que vous avez non seulement
dit que vous alliez faire les études, mais que vous alliez aussi les rendre
publiques. Une motion a été adoptée à l'Assemblée nationale il y a quelques
semaines à peine. Aujourd'hui, là, est-ce qu'un citoyen ou un parlementaire
peut obtenir copie de l'étude, et la lire, et en prendre connaissance? Est-ce
que c'est possible aujourd'hui? Est-ce que l'étude est rendue publique?
Mme Guilbault :Bien, aujourd'hui, un citoyen de la Côte-Nord ou de
Baie-Sainte-Catherine peut se dire qu'enfin, enfin, un gouvernement, un parti
politique a inscrit noir sur blanc le pont dans un PQI. Le Parti québécois a
été au gouvernement, il ne l'a jamais mis au PQI. Et il vient de convenir avec
moi que ça fait très longtemps qu'on parle de ça et il ne l'a jamais mis au
PQI. Alors, la CAQ a inscrit ce projet-là au PQI et nous le faisons avancer.
Quand on a rencontré les gens du comité de
liaison, ils ont convenu avec nous que l'évaluation à 4,2 milliards, à peu
près, c'est un prix qui est très élevé et que, oui, tout en continuant de faire
avancer le projet, parce qu'il faut continuer de documenter bien des choses
dans ce genre de projet là, c'est intelligent d'aller voir comment se sont
faits ce genre de ponts là ailleurs et sous quelle forme contractuelle, pour avoir,
une fois qu'on a dit : Oui, c'est un bon projet... Parce que c'est
important, ça, Mme la Présidente, la conclusion des études, c'est de confirmer
que c'est un bon projet.
M. Arseneau : Comment savoir,
puisque vous cachez cette étude-là? Pourquoi...
Mme Guilbault :Et maintenant...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Et maintenant...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Arseneau : Le problème,
c'est qu'il faut vous croire sur parole. Vous nous avez promis de travailler
sur le pont, vous nous avez promis de le faire avancer et de le réaliser, et
actuellement, le pont, ce n'est que du vent. Nous n'avons aucune preuve du
chiffre que vous avancez, nous n'avons aucune information sur ce que contiennent
ces études-là. Et vous avez adopté une motion comme quoi vous alliez le rendre
public. Est-ce que vous pouvez vous engager aujourd'hui à rendre publique
l'étude, pour qu'on constate la véracité de vos propos et la validité des
chiffres que vous nous avancez aujourd'hui pour dire que, véritablement, ce
projet-là avance?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien, ce projet-là avance. Les projets majeurs fonctionnent
tous de la même façon, ou à peu près, au PQI, «à peu près» dans le sens que
ceux qui étaient sur LCACPI, ça a été un peu différent. Au début, il faut une
étude d'opportunité, une étude du besoin, une étude des solutions. Il y a eu aussi
une étude socioéconomique pour la région puis il y a eu une étude sur l'impact
sur la traverse. Tout ça a été fait, puis les gens du milieu étaient d'accord
que c'est des choses qui étaient nécessaires. Une fois que tout ça est fait,
qui est une étape obligée, de toute façon, dans un projet majeur, on conclut
que c'est un bon projet, on a une évaluation très approximative au niveau du
coût et là on dit : Maintenant, il faut choisir le meilleur mode de
réalisation. C'est une chose de se dire, ici : Bien, parfait,
construisons-le. On fait quoi? On engage qui? On fait... Je veux dire, qui va y
aller, là? Il faut trouver le meilleur mode de réalisation.
Et je le maintiens, Mme la Présidente, il
n'y a rien de secret là-dedans. J'invite le collègue à parler à ces gens-là
directement, qui étaient dans mon cabinet il y a deux semaines, puis à leur <demander...
Mme Guilbault :
… directement, qui étaient dans mon cabinet il y a deux semaines, puis à leur
>demander si c'est secret puis si c'est abstrait...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci…
M. Arseneau : Madame...
Mme Guilbault :
Ils ont tous vu les…
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre.
M. Arseneau : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui,
merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Arseneau : Mme la
Présidente, une étude qui a été réalisée sur une période de trois, quatre ou
cinq ans... en fait, des études qui ont été payées avec l'argent des
contribuables, est-ce que vous ne jugez pas que c'est votre devoir moral et
votre responsabilité de déposer cette étude-là, lorsque vous dites qu'on va
reporter le projet aux calendes grecques, à 2030, puis que vous nous avancez
des chiffres puis vous n'êtes pas capable de démontrer, preuve à l'appui, que
ces chiffres-là vous ont été fournis par des experts? Pourquoi cette culture du
secret, Mme la Présidente? Pourquoi cacher l'information qui est maintenant
disponible et pour laquelle vous vous étiez engagée à livrer la marchandise?
Une voix : …
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Merci, M. le député. Nous allons faire attention à nos propos, on ne va pas
prêter les intentions. On fait attention aux mots qu'on utilise ici. Mme la
ministre, on attend la réponse, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, je considère que, malgré qu'il
trouvait que le ton des échanges était intéressant, depuis que j'ai mis en
relief le fait que le Parti québécois n'a jamais inscrit le pont au PQI, son
ton a radicalement changé. Moi, ce n'est pas de ma faute à moi si le Parti
québécois n'a pas mis le pont dans le PQI, là. Nous, on l'a fait. Alors, si ça
le choque, il faudrait qu'il en parle à son chef actuel.
Deuxième chose…
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre, attention, on revient à la question, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Deuxième chose, il n'y a rien de secret dans les études.
Vous demanderez à mon collègue, dans mon cabinet, j'ai une grande salle, là,
elle était pleine, la table, puis on avait des gens en Teams, ma collègue ici
était présente, ils étaient tous là. On a passé, quoi, 1 h 30 min
ensemble, au moins, c'était supposé durer 45 minutes, on a répondu à
toutes leurs questions. Ils sont même venus avec nous, ce n'était pas prévu,
ils étaient avec nous quand on a fait la mêlée de presse, la ministre de la
Côte-Nord et moi, ils étaient à côté de nous. On a convenu ensemble que la
prochaine étape nécessaire et intelligente, c'est le choix du meilleur mode de
réalisation, parce que c'est un coût élevé. Alors, je ne sais pas la source de
l'insurrection soudaine de mon collègue, sinon peut-être son regret de ne pas
l'avoir fait lui-même, mais le projet avance, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) :
…merci. M. le député.
M. Arseneau : Écoutez, Mme la
Présidente, je trouve ça amusant, l'interprétation de la ministre, parce qu'ici
j'ai une liste, j'ai deux pages de citations du député de René-Lévesque, de la
ministre, du ministre précédent, qui, à tour de rôle, nous disent : Nous
réalisons l'étude et nous la publierons. Les dates ont changé, c'était plus
tôt, c'était plus tard, c'était bientôt, c'était tantôt. Et aujourd'hui la
raison pour laquelle on me pardonnera d'être déçu, voire un peu plus insistant,
c'est par le fait qu'aujourd'hui on nous dit : L'étude est terminée, elle
est entre nos mains, nous l'avons partagée avec un certain nombre de personnes
membres de comités, mais on ne souhaite pas la déposer, alors qu'elle a été
réalisée avec des fonds publics et qu'il me semble que c'est tout simplement
répondre aux engagements de la députation caquiste que de révéler la teneur de
l'étude, tout simplement. Alors, s'il y a une chose qui peut être effectivement
frustrante, c'est de voir qu'aujourd'hui la ministre semble dire : Nous
avons adopté une motion à l'Assemblée nationale, comme quoi nous rendrions
l'étude publique, mais aujourd'hui je n'ai aucune intention de le faire.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, Mme la Présidente, je l'ai dit, il n'y a rien de
secret. Et en plus on va ravoir une rencontre technique avec le comité,
probablement fin mai, là, ou, en tout cas, au mois de mai. Et, d'ici juin, il y
aura les résultats de l'étude qui vont être rendus publics à la suite de cette
prochaine rencontre là. Parce que l'engagement qu'on a pris, c'est d'abord de
la présenter aux gens du comité de liaison, avec qui on a toujours travaillé.
Puis je l'invite pour vrai à appeler ces gens-là, là, parce qu'il n'a pas l'air
au courant de comment ça se passe pour vrai dans la vraie vie, là. La façon
dont ça se passe... Bien, enfin, je lui donne le portrait de comment ça se
passe dans la vraie vie. Mon collègue de René-Lévesque et moi le savons, là,
c'est nous qui le pilotons, le dossier, avec la ministre de la Côte-Nord. Et je
l'invite à parler, entre autres, à nos amis… je ne veux pas dire un nom
inexact, là, mais Guillaume et Marjorie, mon député de… mon ami de
René-Lévesque, donc, alors, tu sais, qu'il leur pose la question : Est-ce
que c'est secret? Est-ce que vous avez vu les études?
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci…
Mme Guilbault :
Est-ce qu'on répond à vos questions? Est-ce qu'on est…
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. Merci beaucoup. Votre micro est coupé. Nous poursuivons avec
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Salutations à vos équipes. Mme la
ministre, vous le savez, hein, il y a des problèmes de congestion majeurs dans
le comté de Vaudreuil et dans le comté de Soulanges, puis ça a des conséquences
sur la qualité de vie des citoyens du comté de Vaudreuil, du comté de
Soulanges, mais aussi des enjeux au niveau de la livraison commerciale.
L'autoroute 40, l'autoroute 20 sont parallèles. Notre région est
enclavée. Il y a des solutions qui existent, qui font consensus dans la région,
<entre autres…
Mme Nichols :
...
enclavée. Il y a des solutions qui existent, qui font consensus dans la région,
>entre autres l'autoroute 20, il y a une voie de contournement qui
a été proposée. À chaque année, je viens à la période de crédits déposer le
schéma pour la voie de contournement de l'autoroute 20. Je rappelle que
l'autoroute 20, c'est la seule autoroute, en Amérique du Nord, qui a des
feux de circulation, donc on doit arrêter. Présentement, avec le pont de
l'Île-aux-Tourtes, bien, pas besoin de vous dire qu'il y a des kilomètres
d'attente sur l'autoroute 20. On a déposé une pétition, il y a 7 000 personnes
qui ont signé la pétition, ils sont venus ici, à l'Assemblée nationale, la
déposer. La voie de contournement de l'autoroute 20, est-ce qu'il y a une
ouverture?
Bien, avant ça, je vais vous dire, il y a
une lettre qui a été envoyée, dont vous êtes en copie conforme, là, il y a une
lettre des 23 maires de Vaudreuil et Soulanges qui a été envoyée au
premier ministre, qui est une demande de rencontre, justement, pour parler de
cette voie de contournement. Le premier ministre connaît bien la région, il l'a
dit la semaine passée, là, qu'il est né à Sainte-Anne-de-Bellevue, qu'il
connaît bien la région, donc je présume qu'il va avoir, justement, une
ouverture pour qu'on regarde ensemble, avec les 23 élus de
Vaudreuil-Soulanges, la voie de contournement proposée?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, pour la réponse.
Mme Guilbault :Oui. Alors, comme ma collègue le sait probablement, on a
fait une étude des besoins, qui a été complétée, qui a été présentée. Je
présume qu'elle était présente à la rencontre en question. Et là... Puis c'est
comme je disais tout à l'heure, là, on parlait je ne me souviens plus de quels
projets, en tout cas, l'étude — bien, le pont de Tadoussac — l'étude...
les études d'opportunité, c'est une étape dans n'importe quel projet. Donc, on
étudie les besoins, puis, ensuite de ça, il faut étudier les solutions
potentielles, et là on est rendus là. Puis éventuellement ça va être...
Mme Nichols : Mais on
demande... la question des élus, c'est : Est-ce qu'il y a une ouverture
politique à venir les rencontrer puis parler avec eux de la voie de
contournement de l'autoroute 20?
• (16 h 20) •
Mme Guilbault :Bien, les élus politiques, on les rencontre
continuellement. On a des rencontres régulières sur le pont de
l'Île-aux-Tourtes...
Mme Nichols : Bien, je parle
de l'autoroute 20, je ne parle pas du pont de l'Île-aux-Tourtes...
Mme Guilbault :J'imagine qu'aujourd'hui elle va aussi applaudir qu'on met
2,3 milliards pour refaire le pont de l'Île-aux-Tourtes...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la députée, on va juste la laisser répondre, s'il vous plaît.
Mme Nichols : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Nichols : La question,
c'est sur la voie de contournement de l'autoroute 20. Ce n'est pas sur le
pont de l'Île-aux-Tourtes, la question, c'est sur la voie de contournement pour
l'autoroute 20. C'est parallèle. Il y a l'autoroute 40 puis il y a
l'autoroute 20. La 20 et congestionnée, la 40 aussi. Les maires proposent
une voie de contournement. Les terrains sont expropriés. Les municipalités sont
prêtes à prendre en charge la réalisation des travaux. Il y a une lettre qui a
été envoyée au premier ministre, la ministre est en copie. Est-ce qu'il y a une
ouverture à venir rencontrer les élus municipaux pour qu'on s'assoie puis qu'on
regarde ensemble la possibilité de faire une voie de contournement sur
l'autoroute 20?
Mme Guilbault :Bien oui, c'est deux projets différents, mais c'est quand
même important de dire qu'on refait le pont de l'Île-aux-Tourtes. Et ce qu'ils
ont en commun, ces deux projets-là, c'est que la députée et son parti
politique, pendant les 15 ans qu'ils étaient au gouvernement, n'ont pas
fait ni l'un ni l'autre. On en revient toujours à ça. Tu ne peux pas arriver,
aujourd'hui, dire : Comment ça que les choses ne se sont pas faites quand
c'était le temps?, quand tu a été 15 ans au gouvernement. Il faut quand
même que tu en tiennes compte.
Ceci étant dit, le député de...
c'est-à-dire le maire de L'Île-Perrot était à mon annonce, le 15 avril... le 16
avril dernier, de la programmation en Montérégie, il était là, je l'ai vu, j'ai
vu d'autres élus de son coin. Alors, ces élus, je les rencontre
régulièrement...
Mme Nichols : Oui, mais ce
n'est pas ça, la question. Ce n'est pas sur la question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Maccarone) : Si
on peut revenir pour la réponse à la question, Mme la ministre.
Mme Nichols : La question,
c'est l'autoroute 20, c'est la voie de contournement de l'autoroute 20,
pas...
Mme Guilbault :Bien oui, mais elle me demande si je veux rencontrer ses
élus. Je les ai déjà rencontrés dernièrement, c'est ça que je lui dis. Je ne
sais pas si elle est au courant, elle n'était pas présente à l'annonce.
Mme Nichols : Mme la
Présidente, rapidement, parce que je sais qu'il me reste juste quelques
secondes...
La Présidente (Mme Maccarone) : Il
ne reste plus de secondes, Mme la députée, je suis désolée. Nous allons
poursuivre avec le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. On va revenir à la panne qui est devenue le symbole de l'échec
de la SAAQ, encore une fois. On vient de savoir que les contrôleurs routiers et
les policiers sont paralysés. On vient de savoir, les contrôleurs routiers et
les policiers sont affectés par la panne informatique. Quelle est votre réponse
avec cette saga, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien là, comme, moi, je suis aux crédits depuis tout à
l'heure, je n'ai pas pu voir l'information, là. Je vais regarder mon téléphone
puis je vais en prendre connaissance.
M. Derraji : Mais aucun
problème. Je peux répéter, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y.
M. Derraji : Vu la panne,
parce que moi aussi, je suis aux crédits... vu la panne informatique, les
contrôleurs routiers et les policiers ne peuvent pas travailler aujourd'hui, vu
la panne électrique.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, je le vois ici, puis même il y a l'air d'y avoir aussi
un enjeu à l'Université Laval.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci...
Mme Guilbault :Non, mais on va en prendre connaissance. Mais là,
évidemment, tout le monde est en train de travailler là-dessus. C'est une panne
de Microsoft, là, alors on travaille avec Microsoft, là, ça <dépasse la
SAAQ...
Mme Guilbault :
... panne de Microsoft, là, alors on travaille avec
Microsoft, là, ça >dépasse la SAAQ. Alors, il faudrait voir, là, si on
parle... Contrôleurs routiers, c'est chez nous aussi. La SQ, c'est à la Sécurité
publique. Alors, à l'évidence... Puis mon... puis c'est beaucoup mon collègue
le ministre du Cybernumérique qui est là-dessus, parce que c'est vraiment un
enjeu très, très informatique, très technique de serveurs, et tout ça, alors il
est très mobilisé. Depuis hier soir, moi, que je suis en... depuis hier...
bien, toute la journée que je suis en communication avec lui.
M. Derraji : Oui, mais ce
n'est pas la SAAQ qui a sous sa responsabilité l'hébergement de ces sites? Je
ne comprends pas le lien avec votre collègue. Vous, vous n'avez aucun enjeu
avec cette... la panne? Vous n'êtes pas responsable de la panne?
Mme Guilbault :Si moi, je suis responsable de la panne?
M. Derraji : Non, vous avez
dit que c'est votre collègue qui cherche les solutions. Mais votre collègue
n'est pas responsable de la SAAQ. C'est vous et c'est la SAAQ.
Mme Guilbault :Non, mais le ministre du Cybernumérique gère et a, sous son
espèce de parapluie ministériel, tous les projets informatiques du
gouvernement. C'est ce que je disais, quand je suis arrivée, moi, au ministère
des Transports, sur le déploiement de SAAQclic, je me suis assurée qu'il
obtienne l'autorisation du ministre du Cybernumérique. On crée un ministère du Cybernumérique,
c'est bien pour s'occuper des projets informatiques. Oui, la SAAQ relève de ma
responsabilité, mais ce n'est certainement pas moi qui vais régler une panne de
serveur chez Microsoft, là. Alors, mon collègue le ministre actuel du Cybernumérique
est en train de travailler aussi avec la SAAQ pour voir de quelle façon on
peut, bien, régler ça au plus vite. Mais là, comme on disait, comme M. Ducharme
le disait, ça nous dépasse, là, c'est une question... ce n'est pas SAAQclic, la
panne, c'est Microsoft...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci...
Mme Guilbault :...puis aussi, pour la suite, pour les plans de contingence.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député. Merci.
M. Derraji : Oui, mais quel
est votre message aujourd'hui aux contrôleurs routiers qui voient leur travail
paralysé, et les policiers?
Mme Guilbault :Bien, mon message pour l'ensemble des gens touchés, mais
notamment ceux qui font des interventions puis des interventions d'urgence,
comme les policiers, c'est que tout le gouvernement, en ce moment, est mobilisé
pour... avec Microsoft, pour régler cette panne-là au plus vite, là. On parle
de gens qui offrent des services d'urgence, ce n'est pas juste des services
publics, des services d'urgence. Alors, c'est la priorité numéro un en ce
moment, et tout le monde est mobilisé là-dessus, là. Moi, je suis ici, enfermée
dans cette salle-là, dans un exercice démocratique obligé et très pertinent,
alors je ne peux pas être à deux places en même temps, là.
M. Derraji : Oui, je vous
comprends.
Mme Guilbault :Mais j'ai plusieurs messages que je reçois, puis tout le
monde est en train de travailler là-dessus, à l'évidence, puis je veux
confirmer à tous ceux qui nous écoutent que toutes les personnes concernées par
ce problème-là sont en train de travailler à le résorber au plus vite. Mais on
compose avec Microsoft, tu sais, alors...
M. Derraji : Donc, le
problème, vraiment, selon vous, c'est Microsoft, ce n'est pas les serveurs de
la SAAQ, y compris le site de relève qui est à Montréal? Vous confirmez cette
information, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien là, c'est parce que l'information dont on parle, en ce
moment, c'est les ajouts, là. La panne de la SAAQ était déjà connue ce matin.
Là, c'est qu'il y a des... la panne affecte d'autres clientèles, d'autres
systèmes. C'est de ça qu'il s'agit là.
M. Derraji : Oui, mais vous
le savez, Mme la ministre, que, le site d'hébergement qui est au siège social
de Québec, il y a un autre site, normalement, qui, en cas de panne, doit
fonctionner, ce site n'est pas fonctionnel, c'est pour cela qu'il y a... tout
est en panne. Donc, vous confirmez que c'est uniquement... le problème, il est lié
à Microsoft, il n'y a pas un autre problème, il n'y a pas un problème de
serveur de dépannage?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :...c'est un problème informatique qui touche plusieurs
systèmes, maintenant, pas juste la SAAQ. Alors, moi, je ne suis pas le ministre
du Cybernumérique, je ne suis pas en charge des serveurs gouvernementaux, je
n'ai pas la réponse, comme spontanément, à cette question-là. La démarche
intelligente, en ce moment, c'est de valider avec mon collègue ministre du Cybernumérique,
qui, lui, sans doute, déjà, est, en ce moment, en train de répondre à des
questions là-dessus, parce que sans doute que ça génère plusieurs questions un
peu partout puis de l'inquiétude, à juste titre. Alors, je veux, encore une
fois, rassurer les gens que mes collègues du Cybernumérique puis l'ensemble...
La Présidente (Mme Maccarone) : C'est
parfait. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Derraji : Oui. Mme la ministre,
Nicolas Lachance, le 25 février 2025, nous a informés que la
vice-présidente à l'intérieur de la SAAQ disait : «Plus de la moitié des
projets informatiques de la société, de la SAAQ, ont pris du retard, un an
après qu'une architecte de la SAAQ, de SAAQclic, a été promue patronne de la direction
numérique.» Ça, ça a été décembre 2024. Je vais répéter ma question...
Mme Guilbault :Non, mais c'est parce que je pense qu'il faudrait passer la
parole à M. Ducharme, parce que, tout ce qui découle des enjeux qui touchent la
SAAQ, lui pourrait répondre plus en détail que moi, là.
M. Derraji : Mais
malheureusement, Mme la ministre, c'est à vous que je m'adresse. M. Ducharme,
avec tout le respect que j'ai pour lui, il n'est pas ministre. C'est un
exercice où on vous pose des questions. L'article, il est déjà public, et je
vais vous le <relire : «En date...
M. Derraji :
...
vous pose des questions. L'article, il est déjà public, et je vais vous le >relire :
«En date de décembre 2024, une vice-présidente a informé ses collègues qu'ils
n'ont pas atteint 50 % des projets informatiques.» C'est terminé en
décembre. On est au mois de mai. Normalement... Est-ce que vous avez posé la
question sur l'évolution de ces projets informatiques? Parce que c'était déjà
dans les médias. Moi, j'utilise juste l'article de Nicolas Lachance. L'article
de M. Nicolas Lachance nous informe que 50 % des engagements n'ont
pas été atteints. L'article, il est public depuis février. J'en suis sûr et
certain, que votre bureau fait une revue de presse. Est-ce que vous avez posé
la question, après la fin de ce cycle, à la SAAQ, s'ils ont atteint les
résultats? Si c'est oui, est-ce qu'on peut nous partager le chiffre...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
M. Derraji : ...d'atteinte
des résultats?
Mme Guilbault :Oui. Donc... Mais, quand je proposais de passer la parole,
c'est parce que je pensais qu'on était encore sur les questions de systèmes
informatiques, là. Alors, la mécanique des systèmes informatiques des serveurs
de la SAAQ, la SAAQ est mieux habilitée que quiconque ici, je pense, pour
répondre de ça.
Sur le suivi des contrats informatiques,
bien sûr, Mme la Présidente, je l'ai dit, là, je rencontre régulièrement la
SAAQ, on échange aussi des appels, des messages. J'ai mon collègue du cabinet
qui est continuellement en communication, aussi, avec la SAAQ. Je parle
beaucoup avec la présidente du conseil d'administration de la SAAQ. Il y a un
comité, au sein du C.A., qui a pour mandat le... En fait, il y a deux comités, il
y a le CTIC, le comité des technologies de l'information, et il y a le comité
des projets majeurs, entre autres comités, il y en a d'autres aussi, il y a un
sur la gouvernance, etc. Et donc ces comités-là ont le mandat de suivre les
contrats, strictement. Et moi, je m'informe régulièrement, je fais le suivi
régulier...
La Présidente (Mme Maccarone) : En
conclusion.
Mme Guilbault :C'est parce que je ne sais pas comment il veut d'autre que
je réponde...
La Présidente (Mme Maccarone) : Bien,
on va le laisser poser une question qui sera plus claire. Merci.
Mme Guilbault :Je veux dire, il me dit : Est-ce que vous suivez les
contrats informatiques? La réponse, c'est oui, à l'évidence, puis...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
• (16 h 30) •
M. Derraji : Mme la ministre,
je ne voulais pas vous arrêter par respect à la présidente. Je vais répéter ma
question. Je ne parle pas des projets des contrats informatiques. Je vais vous
lire le texte de M. Nicolas Lachance... «Les résultats de fin de
cycle 2024 vous ont été partagés. Vous avez sans doute remarqué que,
globalement, la vice-présidente a reporté plus de 50 % de ses engagements.
Malgré l'indication de certaines causes et les efforts réalisés jusqu'à
maintenant pour diminuer le nombre d'engagements de cycles, il reste
certainement des zones à explorer pour suivre... à explorer pour suivre notre
travail collectif de manière efficace.» Ça, ça a été l'e-mail envoyé de Mme Foldes-Busque,
Caroline, à l'ensemble des employés de la SAAQ.
C'est ma question, c'est par rapport à ça.
Les livraisons, c'est 50 % des engagements, au cycle qui se terminait au
mois de décembre 2024, hein? On est au mois de mai. Est-ce que vous pouvez
répondre à la même question que M. Nicolas Lachance s'est posée?
Aujourd'hui, le cycle, il est terminé. Et ça ne me dérange pas si... vous
pouvez poser la question au P.D.G. de la SAAQ si vous n'avez pas l'information.
Est-ce qu'aujourd'hui ces engagements ont été dépassés, atteints ou pas?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien oui, effectivement, je passerais la parole au P.D.G.
de la SAAQ, qui gère ses vice-présidents puis qui est au courant des opérations
et des suivis contractuels.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Oui. Merci.
On termine la... bon, 2024, on était en retour à la mise en place de projets à
l'interne. Par exemple, la taxe sur l'immatriculation des véhicules a été
réalisée pour plusieurs villes qui s'étaient inscrites à l'automne dernier.
Donc, ça, ça a été une réalisation à 100 %. Par ailleurs, les équipes en
technologies de l'information s'étaient donné beaucoup trop de choses à
réaliser, et c'est des équipes qui commencent à faire des nouveaux projets, donc
il y avait un ajustement à faire par rapport à ce qu'ils se donnaient comme
capacités à réaliser. Et c'était dans ce sens-là, le message qui a été envoyé.
Pour la première partie de
l'année 2025 puis pour nos réalisations de l'année 2025, on est au
bon endroit par rapport à l'évaluation des travaux qui sont en cours. On a fait
les ajustements. Puis le message de Mme Caroline Foldes-Busque était en
lien avec...
La Présidente (Mme Maccarone) : En
conclusion.
M. Ducharme (Éric) : ...une
session Lean avec ses principaux collaborateurs pour déterminer les meilleures
façons de réaliser les projets.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Merci, M. Ducharme. M. le député.
M. Derraji : Ce 50 % est
rendu à combien, ce premier cycle de 2025 qui s'est terminé le 31 mars? J'en
suis sûr et certain, que vous le savez.
M. Ducharme (Éric) : Ce que
je peux vous dire, c'est que ce qui est planifié à réaliser dans l'année va se <réaliser...
>
16 h 30 (version révisée)
<
M. Derraji :
...qui
s'est terminé le 31 mars. J'en suis sûr et certain, que vous le savez.
M. Ducharme (Éric) :
Ce
que je peux vous dire, c'est que ce qui a... ce qui est planifié à réaliser
dans l'année va se >réaliser comme on... comme on le pense, les
engagements qu'on a pris.
M. Derraji : Je vais répéter
ma question, M. Ducharme. Je ne parle pas de l'année. Je parle du premier
cycle, qui s'est terminé le 31 mars 2025.
M. Ducharme (Éric) : Je n'ai
pas la donnée pour l'instant. On la demande, puis je pourrai vous revenir.
M. Derraji : O.K. Est-ce que
vous vous engagez à envoyer cette information aux membres de la commission, s'il
vous plaît?
M. Ducharme (Éric) : Oui. Oui.
M. Derraji : Du moment que je
vous ai, vous avez maintenant deux systèmes informatiques, parce que la
livraison 2 s'est arrêtée. Quel est le coût de l'entretien de l'ancien
système en termes d'argent, en termes d'individus et biens?
M. Ducharme (Éric) : Là, on
parle de... le système pour l'indemnisation...
M. Derraji : Oui.
M. Ducharme (Éric) : ...qui
restait la livraison 3 à réaliser. On parle d'une dizaine de millions par
année en termes de maintien de ce système-là.
M. Derraji : Oui. 10 millions de
dollars pour l'entretien?
M. Ducharme (Éric) : Oui.
M. Derraji : Oui. J'ai une
autre question, M. Ducharme. SAP arrête tout l'année prochaine. Je pense
que vous suivez... Ils arrêtent complètement le système. Je ne sais pas si vous
avez eu un arrangement avec SAP de continuer à recevoir le service même après
la fin de l'accompagnement. Et ça s'appelle SAP Commerce, «formerly known as
hybris version 2205». Je pense que vous êtes familier avec ça. J'ai un
communiqué de presse qui dit... qui confirme que la maintenance se termine le
31 juillet 2026. Est-ce que vous confirmez cette information?
M. Ducharme (Éric) : Bien, il
y a des discussions actuellement où les... une ancienne version, comme
Microsoft qui met à jour des versions de leurs logiciels. Donc, il y a des nouvelles
versions disponibles, et on doit les adopter ou encore valider avec eux au
niveau du suivi qu'ils peuvent nous accorder. Mais on a des licences avec SAP,
actuellement, jusqu'en 2027 et on a même encore l'argent pour les renouveler d'ici
là. Ça fait qu'il n'est pas question qu'ils nous laissent tomber, là.
M. Derraji : Oui. Mais il y a
le bon vouloir, M. Ducharme, et, comme P.D.G. chevronné... le communiqué
de presse, il est public, c'est de SAP. Je l'ai cherché, ça prend deux secondes.
Et, je vais vous dire : L'arrêt de la maintenance au 31 juillet 2026.
Ma question : Est-ce que votre organisation a prévu quelque chose? Et, si
c'est oui, est-ce qu'il y aura un coût supplémentaire, du moment de l'arrêt de
la maintenance? Et de ce qu'on entend, SAP était pas mal, pas mal, pas mal adapté
à la réalité de la SAAQ. Donc, clairement, il y aura d'autres coûts engendrés
par la suite.
M. Ducharme (Éric) : Bien, on
est en discussion avec la firme SAP sur les options qui sont convenues dans
notre contrat actuel, et les licences et les impacts de leur nouvelle version
du logiciel.
M. Derraji : Oui. Donc, vous
confirmez qu'on parle avec une firme privée, M. Ducharme. Quand on parle
avec une firme privée, qui dit engagement dit coûts supplémentaires. Donc,
est-ce qu'aujourd'hui vous confirmez que les contribuables ne payeront rien
après le 31 juillet 2026, à la fin de la licence et du service offert par
SAP?
M. Ducharme (Éric) : Je ne
peux pas vous confirmer ça aujourd'hui. Les discussions sont en cours, et nos
licences sont valides jusqu'en 2027.
M. Derraji : O.K. Mme la
ministre, avec la paralysie... Merci, M. Ducharme. Avec la paralysie d'aujourd'hui,
avec le coût de rénovation de la SAAQ, le lac-à-l'épaule, la mauvaise presse la
dernière année, et je sais que la SAAQ fait un travail phénoménal pour redorer
l'image, vous, en tant que ministre responsable de la SAAQ, êtes-vous...
êtes-vous fière de voir tout ce scandale qui touche la SAAQ sous votre
responsabilité? Quelle est votre part de responsabilité?
Mme Guilbault :Je tiens quand même à rappeler qu'au moment où je suis
arrivée c'était le déploiement qui avait été mal planifié. Donc, c'est toute la
planification de ça et toute la... Toute l'élaboration de CASA, et tout ça, les
10 années avant, je n'étais pas responsable de la SAAQ à ce moment-là.
Mais, quand on a déployé le <système...
Mme Guilbault :
...je n'étais pas responsable de la SAAQ à ce
moment-là. Mais, quand on a déployé le >système, il y avait deux volets :
il y avait l'aspect purement informatique et il y avait l'aspect de la
planification. Et manifestement ça avait été mal planifié. Fermer les
bureaux... Puis je le dis, puis ils sont là, puis ils entendent là. J'ai
toujours dit ça. Ils le savent. Ils étaient avec moi sur les Teams sept jours
sur sept, ils le savent. Donc, fermer trois semaines puis ne... avoir prévu de
manière insuffisante la recrudescence d'achalandage dans les points de service,
ça a été un problème pour les...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Merci, Mme la ministre. Merci.
M. Derraji : Mme la ministre...
Oui. Excellent. Mme la ministre, vous parlez des 10 dernières années. Dans
les 10 dernières années, il y avait quatre ans de votre collègue
ex-ministre des Transports, ministre actuel de la Sécurité publique. J'imagine
que vous parlez de lui aussi.
Mais ma question est la suivante. Je vous
ai parlé du siège social. Je n'ai pas envie de faire un parallèle avec HMR
aujourd'hui, où le premier ministre peine à trouver 90 millions. C'est
sous votre responsabilité, l'octroi du contrat du projet d'agrandissement et de
rénovation du siège social. Les Québécois ne trouvent plus l'argent maintenant.
Vous-même, vous le dites sur toutes les tribunes. Est-ce normal, en date
d'aujourd'hui, qu'on est rendu à un dépassement de coûts de 17 millions et
qu'on rénove un siège social de 90 millions? Ça, ce n'est pas les libéraux
qui sont responsables, même pas votre collègue, c'est vous. C'est sous votre
responsabilité. Que dites-vous aujourd'hui aux Québécois qui nous observent,
qui nous regardent en train de gérer leur argent, qu'on n'a pas d'argent pour HMR,
où il y a des chauves-souris et des fourmis, et on trouve de l'argent pour un
siège social?
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Merci, M. le député. Avant de passer au prochain bloc, je comprends qu'il y a
donc un engagement à transmettre un document, selon la réponse de
M. Ducharme, mais alors je vous invite à le faire parvenir à la commission
avant la fin de la commission, s'il vous plaît. Mme la députéed'Argenteuil,
la parole est à vous.
• (16 h 40) •
Mme Grondin : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bonjour, Mme la députée.
Mme Grondin : Salutations à
vos équipes. Je sais que les études... la période d'étude de crédits, c'est
toujours un travail très, très... très difficile, dans le sens où il y a
beaucoup de travail qui se fait. Donc, je remercie l'ensemble de vos équipes
pour répondre à ces différentes questions qui sont posées et vous préparer, en
fait, vous, Mme la ministre.
J'ai trois questions. Puis, on verra, j'en
ai peut-être même quatre, on verra combien de temps il nous reste pour
échanger. En fait, la première, je constate que... En fait, c'est... Une étude
de crédits, si on ne parle pas du troisième lien, Mme la ministre, je pense
qu'on passe à côté de quelque chose. Donc, je sais que vous avez échangé avec
mon collègue député de Taschereau sur cette question-là, mais j'avais envie de
savoir s'il y avait autre chose. Vous avez dit qu'il y aurait le dévoilement
bientôt du corridor qui sera sélectionné, mais, si jamais vous souhaitiez
ajouter d'autres éléments sur le troisième lien, je vous donne la parole.
Mme Guilbault :Oui. Bien oui. Tout à fait. Puis ma collègue a raison de
souligner qu'une étude de crédits des Transports sans parler du troisième lien,
ce serait... ce serait bizarre, d'une certaine façon, parce que c'est un des
projets importants parmi les nombreux, nombreux projets et les nombreux
dossiers qu'on gère.
C'est un des projets très, très
importants. On est ici, dans la Capitale-Nationale, aujourd'hui, donc c'est un
projet qui est cher aux gens de la Capitale-Nationale, aux gens de
Chaudière-Appalaches aussi, et donc qui est attendu depuis longtemps.
Effectivement, on va annoncer bientôt le choix du corridor, mais aussi, surtout,
ce que j'ai envie de remettre en lumière, parce que c'est très important, on
connaît les tribulations qu'a connues ce projet-là et, dans les derniers mois,
pour ne pas dire années, là, ça fait un an et demi, deux ans... en tout cas,
moi, j'avais dit aux gens : Regardez-nous aller, on va franchir des étapes
dans le projet, on va faire des communications régulières pour mettre à jour le
projet à mesure qu'on franchit des nouvelles étapes, des nouvelles étapes dans
le processus qui avance, mais aussi des nouvelles étapes dans le sens des
étapes qui n'avaient jamais été franchies depuis toutes les années dont on
parle du troisième lien. Encore une fois, un projet qui aurait pu être fait par
nos prédécesseurs des autres gouvernements, mais qui en ont juste parlé sans le
faire, donc, alors, des étapes qui n'avaient jamais été franchies.
Puis je veux revenir sur l'automne
dernier, l'appel d'intérêt qui a été fait, parce que ça, c'est très, très
important. Encore une fois, c'est un projet que je travaille avec ma collègue
ici, Mme Maltais. On a fait un appel d'intérêt international pour sonder
l'intérêt du marché sur le projet de troisième lien, qui, en plus, va être
notre tout premier projet en mode collaboratif de A à Z. Comme je le dis
souvent, on parlait des modes collaboratifs ce matin, mais le temps nous est
toujours trop court, là, mais je sens que ma collègue va me laisser un petit
peu de latitude pour redire que l'adoption de la <loi n° 62...
Mme Guilbault :
...ma collègue va me laisser un petit peu de
latitude pour redire que l'adoption de la >loi n° 62, les modes
collaboratifs, c'est un outil qu'on s'est donné. Tu sais, je parlais beaucoup
du contexte. Souvent, là, pour les hausses de coûts de projet, c'est des
conjonctures sur lesquelles il y a plusieurs... dans lesquelles il y a
plusieurs paramètres sur lesquels on n'a pas de contrôle. Mais il y en a, des
paramètres, sur lesquels on a du contrôle, et les gains d'efficacité, les
vecteurs contractuels, comme on dit, avec lesquels on réalise nos projets
d'infrastructure, ce sont des exemples de paramètres sur lesquels on a du
contrôle. Alors, on a agi.
Quand je suis arrivée, il y a deux ans et
demi, puis avec mon collègue du Trésor, on a dit : Ça n'a pas de bon sens,
tout ça, ça coûte cher. Qu'est-ce qu'on peut faire? Et, entre autres, les modes
collaboratifs, c'est quelque chose vers quoi on voulait aller. Et là, maintenant,
c'est fait. Donc, le troisième lien va se faire en mode collaboratif.
Donc, l'automne dernier... je reviens à
mon appel d'intérêt international, où là non seulement on allait dire aux gens
pour la première fois : On a ici, à Québec, un projet de troisième lien
entre Québec et Lévis, qui serait intéressé à travailler avec nous sur ce
projet-là... Puis ça, c'est un sondage qu'on lançait un peu dans l'univers, là,
bien, littéralement dans l'univers, en fait sur la planète, pour voir qui est
intéressé par ce beau projet de troisième lien et, en plus, du même coup,
envoyer le signal aussi aux marchés que, maintenant, nous aussi, on fait du
mode collaboratif. Et donc c'est un projet dans lequel on se lance d'une
manière nouvelle par rapport à la façon dont on faisait des projets auparavant.
Donc, il y avait comme un double... un double avantage à cette démarche-là.
Mais, quand tu fais ça, tu ne sais jamais
quelle sera la réponse. Et finalement la réponse a été très bonne. Ma collègue,
ici, pourra valider que, parmi les autres appels d'intérêt qu'on a faits pour
ce genre de projet là, c'est la fois où on a eu le plus de gens intéressés,
d'entreprises intéressées, 23, qui a fini à 22, en fait, il y en a un... bien,
en fait, non, 23, c'est juste qu'il y en a un qui n'a pas... c'est ça,
23 entreprises, donc. Puis on a publié, même, la liste en février, je
pense, la liste des entreprises, puis, quand on regarde la liste, toutes les
entreprises qui nous viennent à l'esprit, naturellement, dans ce genre de
marché là sont là. Alors, les gens prennent ce projet-là au sérieux et, en
plus, ont le goût de le faire avec nous. Donc, ça, c'est très intéressant puis,
pour nous, c'est très excitant. Ça fait que ça, c'était une étape qui n'avait
jamais été franchie, sortir le projet du ministère des Transports, le sortir du
gouvernement du Québec ou d'un simple discours puis le présenter au marché puis
à d'éventuelles gens qui pourraient travailler concrètement dessus.
À la suite de ça, on a fait des portes
ouvertes début de cette année. Encore une fois, on sort le projet du ministère.
Puis, cette fois-là, on l'avait déjà fait auprès du marché des entreprises, et
là, maintenant, auprès des citoyens. C'est quand même les citoyens les premiers
concernés. Non seulement c'est eux qui vont le payer, mais c'est surtout eux
qui le veulent, qui le souhaitent, qui l'attendent puis qui vont l'utiliser. Donc...
Alors, on a fait les portes ouvertes, une à Québec, une à Lévis. Donc, on le disait,
autour de 500 personnes qui sont venues, beaucoup de questions qui ont été
posées, puis tout ça, un exercice qui, je pense, a été... a été populaire,
mais, tu sais, salutaire pour les gens, parce qu'encore une fois c'était une
nouvelle étape qui était franchie.
Puis, par la suite, bien là, nous, on
continuait de documenter les corridors. Les corridors en question ont tous été
présentés aux portes ouvertes. Donc, c'est la carte, là, qu'on a... que tout le
monde a vue. Et, sur la base de cette carte-là, pour laquelle il y avait déjà
un des cinq corridors qui a été écarté, on le sait, là, le 3 au centre-ville, on
continue de documenter les autres corridors. Et la prochaine étape, d'ici juin,
ce sera l'annonce du corridor qui va être retenu pour le troisième lien. Puis
ça, ce n'est pas banal, parce que, quand on parle d'une nouvelle étape,
celle-là va être quand même très, très importante, là, parce que les gens,
désormais, surtout ceux qui habitent ici, sur la rive sud, ou ici, sur la rive
nord du fleuve, vont se rattacher dans leur tête... tu sais, ils vont pouvoir
se conceptualiser à peu près l'endroit. Encore une fois, comme je le disais, ce
n'est pas le tracé qui va être annoncé, c'est un corridor, mais ils vont
pouvoir se conceptualiser dans l'espace-temps, un peu, là, l'endroit où va se
trouver le troisième lien. Puis, bon, par la suite, on va franchir les étapes
en vue de réaliser ce troisième lien entre Québec et Lévis.
Mme Grondin : Merci. Je
trouve ça intéressant comme... toute la partie projet en mode collaboration, donc
une étape importante qui, espérons, va pouvoir être pour d'autres projets au
Québec. C'est votre souhait aussi.
Ma deuxième question est plus sur le
maintien de notre réseau routier. Attendez, là, je... On a un réseau routier,
hein, Mme la ministre, de 31 000 kilomètres, là, hein? Ce n'est pas
petit. Québec est grand. Il y a un rapport de la VG, en 2023, je pense, qui
nous disait qu'elle était... que l'état de notre réseau routier était en
mauvais... n'était pas intéressant, dans le fond. La... Une grande majorité de
notre réseau routier était en mauvais état. On le comprend, hein? C'est... Une
grande partie de notre réseau routier date des années 60, 70. Donc, nos
infrastructures sont vieillissantes.
Je ne sais pas si vous vous rappelez, l'an
dernier vous étiez venue dans mon comté, Mme la ministre, sur le chemin
Harrington. Vous vous rappelez, hein, l'état de la chaussée sur le <chemin...
Mme Grondin :
...sur
le chemin Harrington. Vous vous rappelez, hein, l'état de la chaussée sur le >chemin
Harrington, sur un territoire où il n'y avait pas encore de cellulaires, donc
c'est encore plus préoccupant, surtout si on tombe en panne puis on ne peut
même pas rejoindre personne, là, parce qu'il n'y a pas de couverture cellulaire,
mais en fait.
Donc, ma question pour vous à ce
niveau-là, c'est... Attendez, là, je vais... J'essaie juste de... Bon. Je ne
suis pas capable de le rejoindre. Mais ma question pour vous à ce niveau-là,
pour... pouvez-vous me dire, en fait, quels sont les investissements, là? Parce
que, bon, on a un rapport de la Vérificatrice générale. Puis comment vous voyez
ça? Qu'est-ce qu'on investit dans notre réseau routier supérieur? Je sais qu'il
y en a certains qui nous disent, tu sais : Il faudrait mettre plus
d'argent dans le transport collectif, mais on réalise que le réseau routier, le
maintien de nos actifs routiers, est très, très, très important, là, question
d'accessibilité et de développement économique aussi dans nos régions. Puis
est-ce que vous avez des objectifs au niveau de la chaussée, en termes
d'améliorer l'état de la chaussée?
Mme Guilbault :Oui. Bien, merci, madame... Combien il nous reste de temps
pour ce bloc-là?
La Présidente (Mme Maccarone) : À
peu près neuf minutes.
Mme Guilbault :O.K. Bon. Parce que je sais que ma collègue a trois, sinon
quatre questions. Parce que je pourrais parler longtemps des chaussées, là.
Puis là j'ai un tableau. Je vais commencer avec ça. Parce qu'elle me dit :
C'est quoi, les investissements, qu'est-ce que vous faites?, et tout ça. Parce
qu'elle a raison, elle fait référence au rapport du VGQ de novembre 2023, si ma
mémoire est bonne. Mais ça, ici, c'est les investissements en transport routier,
alors je pense que peut-être que ma collègue saisit mieux le concept des
colonnes que le député de Taschereau, mais on voit bien que les investissements
n'ont jamais été aussi élevés dans le routier, tout comme c'est le cas pour le
transport collectif, tout comme c'est le cas pour les autres modes. J'ai des
tableaux qui déclinent chacun des... chacune des sous-enveloppes de l'enveloppe
globale du PQI. Alors, on n'a jamais mis autant d'argent dans le routier.
• (16 h 50) •
Et, sur l'enveloppe de 35,9 milliards
de cette année, sur le PQI total de 56,1 milliards des transports, on a
85 % qui va dans le maintien des actifs, donc le maintien des routes. Puis
là je fais le lien avec l'autre question : Qu'est-ce que vous faites? Parce
que le rapport du VGQ, qu'est-ce qu'il nous disait : En 2023, on est à
51 % des chaussées... Parce ma collègue l'a dit, on a
31 000 kilomètres à entretenir et 107 000 kilomètres de
réseaux municipaux, imaginez-vous. Ce n'est pas le gouvernement qui les
entretient, malgré qu'on donne du PAVL puis des programmes pour les aider à
entretenir leurs routes, parce que, pour eux aussi, c'est un grand réseau à
entretenir. Puis, dans Argenteuil, chez ma collègue, effectivement, il y a des
endroits qui en ont besoin. Alors donc... donc, c'est ça.
Alors, beaucoup de milliers de kilomètres
à entretenir sur un beau et vaste territoire comme le Québec, où on
s'enorgueillit d'occuper nos 17 belles régions administratives, donc ça
prend des investissements. Mais, dans le rapport du VGQ, en 2023, quand on a 40...
51 % des chaussées considérées en mauvais état, ça, qu'est-ce que ça veut
dire? C'est selon l'indice d'état gouvernemental. Donc, c'est des chaussées
considérées mauvais état ou très mauvais état, qui ont la lettre D ou E, par
rapport à 49 % qui ont A, B ou C. Et ça, c'est en 2023.
Mais ce qui est intéressant de constater,
puis là je n'ai pas le choix, parce que, tu sais, il faut être logique dans la
vie, là, quand on parle d'infrastructures de transport, ce n'est pas vrai
qu'une... Bien, oui, ça peut arriver qu'une infrastructure routière se dégrade
du jour au lendemain parce qu'il arrive quelque chose. On le sait, quand la
neige fond, il y a des nids de poule qu'on voit, on les... bon, on les comble,
et tout ça. Mais l'ensemble du réseau des chaussées au Québec ne s'est pas
dégradé de 2022 à 2023 ou de 2018, à l'arrivée de la CAQ, jusqu'en 2023. Alors,
moi, je trouvais ça intéressant puis j'ai dit : Allons voir. Et, quand on
est arrivés, nous, en 2018, quel était le pourcentage des chaussées qui avaient
D ou E? Parce qu'en 2023 c'était 51 % des chaussées qui avaient D ou E. En
2018, donc, nous, on venait d'arriver, ça fait que, là, on sortait de
15 ans d'entretien de routes libéral : 50 %. Donc, oui,
51 % en 2023, mais, en 2018, 50 % des chaussées avaient déjà D ou E,
2017, 50 %, 2016, 50 %, 2015, 47 %. Donc, on était pratiquement
au même résultat, dont a osé s'insurger, en plus, le Parti libéral au dépôt du
rapport du VGQ, alors que, du temps des libéraux, c'était exactement, ou à peu
près, à 1 % près, le même constat qui s'imposait sur les chaussées. Et
nous, la CAQ, on est arrivés en 2018. On n'a jamais été là avant. On est
nouveaux, là. On n'existait même pas. Donc, ça, c'est l'entretien des routes du
Parti libéral et du <Parti...
Mme Guilbault :
...nouveaux, là. On n'existait même pas. Donc, ça,
c'est l'entretien des routes du Parti libéral et du >Parti québécois, en
alternance, qui nous conduit, en 2018, à l'arrivée de la CAQ, à déjà la moitié
de nos chaussées qui ont D ou E. Ça, c'est l'héritage libéral, péquiste. Et
donc, là, nous...
Puis ça ne s'est pas détérioré beaucoup
davantage depuis qu'on est là, parce que, vous voyez, là, les investissements
routiers, avec une proportion croissante, là, depuis les dernières années, pour
le maintien des routes... Parce qu'avant d'en construire des nouvelles on se
dit : Il faut rénover, il faut faire la réfection de celles qui en ont
besoin actuellement. Mais c'est fou de constater ça, Mme la Présidente, là. Encore
le déficit d'entretien des routes du Parti libéral et du Parti québécois qui
nous conduit à ça, le même déficit, la même négligence qui nous a obligés à
fermer le pont de l'Île-aux-Tourtes en urgence, la même négligence et la même
procrastination qui nous... a fait en sorte qu'on est obligés de reconstruire
le pont de l'Île-d'Orléans en urgence parce qu'il va devenir dangereux. 2015,
déjà, on avait statué sur la solution, le pont à haubans...
Des voix : ...
Mme Guilbault :
...ou 2017, mais, 2015, déjà, on parlait de la solution pour le pont de l'Île-d'Orléans.
De toute façon, que ce soit 2015 ou 2017, c'était le même gouvernement libéral.
Ils savaient qu'il fallait reconstruire le pont de l'Île-d'Orléans, la solution
avait même été retenue, puis ils l'ont laissé en suspend parce qu'ils ne
voulaient pas payer pour ça. Et là nous, on est obligés de le faire en urgence.
Donc, c'est le même principe.
Le seul gros projet de transport qu'ils
ont fait dans le dernier gouvernement libéral, c'est quoi? C'est le REM dans le
West Island. Donc, pendant ce temps-là, tout le reste, les chaussées, et
compagnie, ont continué d'avoir un entretien déficient, ont décliné en qualité.
Et là nous, en 2018, on a ramassé ça, avec des PQI qui n'arrêtent pas
d'augmenter en transport, malgré que les besoins sont énormes, parce qu'il faut
résorber le déficit de maintien des actifs notoire du gouvernement libéral, pas
juste en transport, d'ailleurs, on le voit en santé et ailleurs, et il y a
quand même aussi, malgré tout, à côté de ça, des besoins pour des nouvelles
infrastructures qui sont légitimes dans diverses régions. Donc, il faut aussi
mettre de l'argent dans des nouvelles routes, dans des nouveaux chemins de fer,
dans du nouveau transport collectif.
Donc, l'équilibre est complexe, mais,
chose certaine, notre gouvernement est engagé plus que n'importe quel autre
avant nous dans le financement de nos infrastructures, notamment dans le
financement de nos infrastructures de transport.
Mme Grondin : Merci, Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Trois
minutes.
Mme Grondin : Trois minutes?
Donc, je vais y aller rapidement. Dernière question, finalement, sur le
transport collectif. Dans... Lors de la mise à jour, en novembre dernier, on a
annoncé, vous en avez glissé un mot, avec 10 sociétés de transport, un
cadre financier, hein, pour les soutenir, donc cadre financier qui était
prévisible jusqu'en 2029.
Mme Guilbault :2028.
Mme Grondin : O.K. Dans un
des communiqués, d'ailleurs, le D.G. de l'ARTM avait salué cette
prévisibilité-là — merci, Mme la ministre — qui... à long
terme, on connaît les conditions de financement. Donc, si je ne me trompe pas,
la somme octroyée à ce moment-là était de 880 millions. Vous en avez parlé
tantôt. Moi, je rajoute un 2,4 milliards que le gouvernement du Québec
octroie depuis 2020 pour assurer la continuité des services de transport
collectif et adapté, ce qui porte à un total, pour les 10 sociétés de
transport, à 3,3 milliards dans le transport collectif.
Moi, j'ai envie de vous demander... Parce
que, là, on parle des centres urbains, ici, mais il y a aussi des organismes de
transport collectif et adapté. Et, chez nous, dans un milieu plus rural, c'est
très important, notamment, le transport adapté. Est-ce que nos organismes de
transport collectif municipaux en région vont aussi recevoir une aide
financière? Et ça va être de quel ordre?
La Présidente (Mme Maccarone) : À
peu près une minute, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oh mon Dieu! Bien, oui, oui, effectivement. Bien là, il y a
plusieurs choses. Dans les aides d'urgence, notamment en pandémie, puis tout
ça, oui, il y a eu une enveloppe, il y a eu une enveloppe aussi pour les OMIT,
de 3 millions, dans le cadre financier qu'on a déposé pour retourner à
l'équilibre budgétaire avec les sociétés de transport.
Puis, sur le transport adapté, que ma
collègue a mentionné, parce que c'est très important, entre autres, dans nos
milieux ruraux et régionaux, la semaine dernière, avec mon autre adjoint, le
député de Drummond—Bois-Francs, qui a travaillé sur le nouveau programme du
transport... de soutien ou transport adapté, le PSTA, on a annoncé une nouvelle
version qui a été très appréciée par les organismes qui organisent, justement,
le transport adapté dans les milieux éloignés, avec des nouvelles fourchettes
de remboursement qui tiennent compte des milieux à faible densité. Donc, quand
tu n'es pas à Montréal ou dans un centre urbain très dense, ça coûtait plus
cher. Alors, on a adapté les fourchettes, on a fait en sorte aussi que ça
réponde mieux aux besoins des entreprises qui emploient des gens qui ont des
contraintes, et tout ça, alors, <bref...
Mme Guilbault :
…aux besoins des entreprises qui emploient des gens qui ont des contraintes, et
tout ça, alors, >bref, un nouveau programme de soutien en transport
adapté qui répondait à une demande de longue date des milieux des… soit des
organisations qui représentent les personnes handicapées ou même des milieux
d'affaires, les entreprises qui emploient ces personnes-là, pour avoir une réforme,
premièrement une tribune pour discuter des enjeux, ce que j'ai mis en place, et
un nouveau programme, ce qu'on a annoncé la semaine dernière.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Nous poursuivons avec le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, je ne veux pas, aujourd'hui, vous poser la
question : Pourquoi vous avez enlevé les voies réservées? J'ai une
question très précise, parce que je n'ai pas beaucoup de temps. Le réseau de
transport de la Capitale-Nationale a déjà engagé beaucoup d'argent, et vous
savez très bien que le RTC n'a pas reçu encore de montant. Et je veux juste
vous faire la genèse de ce qui a été fait. Pour 2025-2026, le RTC a des
engagements financiers de près de 10 millions de dollars pour le
projet des voies réservées. Vous savez très, très bien que le règlement
d'emprunt du RTC fait approuver des projets dont les budgets évoluent. Le
gouvernement s'avance alors sur un pourcentage de financement qui est versé
lorsque le projet est final.
Ma question est très simple. Je sais que
vous avez arrêté les voies réservées. Là, le RTC a déjà engagé de l'argent.
Est-ce que vous allez les payer? Est-ce qu'ils seront remboursés?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Des voix : …
Mme Guilbault :
C'est ça, c'est parce que je veux juste être sûre de bien comprendre, là.
Est-ce que le député fait référence à une enveloppe de 144 millions qui a
été…
M. Derraji : Oui. Oui, bien,
en fait…
Mme Guilbault :…comme réservée dans le projet d'origine du Réseau express
de la Capitale, qui est maintenant le nouveau projet Plan CITÉ, donc qui a
changé, donc pour lequel on travaille avec la ville de Québec pour redéfinir
les voies réservées en fonction du tramway?
• (17 heures) •
M. Derraji : Bon, je pense
qu'on parle de la même chose. La seule chose, c'est que, le RTC, son
engagement, c'est pour les voies réservées. Vous avez changé, parce que vous
voulez aller avec le Plan CITÉ, mais les voies réservées, c'est pour connecter
les banlieues avec la colonne vertébrale qui est le tramway.
Maintenant, la question, elle est simple.
Le RTC a déjà engagé de l'argent par rapport à ces voies réservées. Donc, ce
que je comprends aujourd'hui, que l'enveloppe de 144 millions...
D'ailleurs, j'ai un e-mail de votre sous-ministre qui confirme que c'est dans
le PQI. Ils peuvent… La ville peut l'inscrire. Je veux juste que vous
confirmiez aujourd'hui que la ville va recevoir son… l'argent engagé.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est ça, c'est que les études qui ont été faites pour les projets
de voies réservées, premièrement, il faut… Les voies réservées demeurent, même
mon collègue lui-même l'a dit. Ça va prendre des voies, ça va prendre une
desserte périphérique pour se rabattre sur la colonne vertébrale qui est TramCité,
le tramway entre Le Gendre et Charlesbourg. Alors… Mais, à la lumière du
nouveau projet, on est en discussion tant avec le RTC qu'avec la STLévis sur
quelles devraient être, selon eux, les voies réservées, de quelle façon ils
voient ça.
Par rapport aux études, il me parle
d'études qui auraient déjà été faites, ou de sommes, ou de travaux, bon, c'est
peut-être des études, c'est peut-être autre chose. Ils vont nous déposer des
demandes de remboursement, le cas échéant, comme c'est le cas dans chaque
projet qu'on… pour lesquels on finance des projets avec une ville, ou une
société de transport, en l'occurrence, mais il demeure que ça va prendre du
transport périphérique autour de la colonne vertébrale du tramway, sur la rive nord
et sur la rive sud.
M. Derraji : Merci, Mme la
ministre. C'est parfait. Probablement, on partage la même chose. Donc, vous
confirmez aujourd'hui que l'enveloppe de 144 millions, ce n'est pas… ce
n'est pas un enjeu aujourd'hui. Ça va demeurer que la ville…
Parce que vous comprenez la différence
entre les voies municipales et les voies provinciales. Je ne parle pas des
autoroutes, je parle des routes qui sont sous la responsabilité de la ville
pour ramener les gens sur les voies provinciales, pour pouvoir aller sur la
colonne vertébrale. Donc, aujourd'hui, vous confirmez que l'enveloppe de
144 millions n'est pas touchée, elle est là pour la ville.
Mme Guilbault :Ce que j'ai dit, c'est que, quels que soient les travaux de
la ville auxquels le collègue fait référence, qui ne sont pas précisés, là... Il
me dit : Le RTC a fait des choses sur des voies réservées. Bon. Mais, tu
sais, je ne sais pas exactement il s'agit de quoi, je ne sais pas si ça touche…
est-ce que ça touche le réseau local ou le réseau supérieur, je ne sais même
pas, là. Ce que je dis, c'est qu'on travaille avec le RTC comme on travaille
avec la STLévis.
Puis, il faut dire qu'on finance déjà des
projets. Je prends l'exemple de Lévis. Je sais qu'il me parle de Québec, mais
c'est la même logique. On finance, par exemple, des voies réservées sur
Guillaume-Couture, on met 82 millions, de mémoire, 82,1… en tout cas,
82 millions, à peu près. Donc…
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Derraji : Je parle de
Québec parce que c'est important, les voies réservées à Québec. Je ne vais pas
vous apprendre ça. Et la question, elle est précise, Mme la ministre. Il y a
une enveloppe de 144 millions. Le RTC a déjà engagé des projets pour <l'année...
>
17 h (version révisée)
<17923
M. Derraji :
...Il y a une enveloppe de 144 millions. Le RTC a déjà engagé
des projets pour >l'année financière 2025‑2026, de l'ordre de 10 millions.
Ce que je comprends aujourd'hui est que vous n'êtes pas fermée aux voies
réservées parce qu'elles vont aider le futur développement du tramway à Québec.
Donc, aujourd'hui, je ne peux pas conclure que vous êtes contre le 144 millions.
Ça va demeurer. Donc, pas d'inquiétude par rapport au futur des voies
réservées.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Ce que je dis, c'est qu'on travaille avec le RTC pour
développer les... poursuivre le développement de voies réservées en périphérie de
la colonne vertébrale qui est le tramway, mais dans le contexte d'un nouveau
projet, qui est le projet TramCité. Alors, on travaille avec la ville de
Québec, avec le RTC. Et, s'ils ont des projets, s'ils ont des sommes engagées,
s'ils ont des demandes à nous faire, ils savent comment ça fonctionne, ils ont
un excellent D.G. à la ville de Québec, ils vont nous déposer tout ça, et on va
l'analyser, comme on fait toujours.
M. Derraji : Excellent. Merci,
Mme la ministre. Je vais parler de la tête des ponts, la phase II. Est-ce
qu'aujourd'hui vous pouvez nous dire combien de dollars vous allez investir
pour les cinq prochaines années, pour la phase II, pour la tête des ponts,
pour la tête des ponts, la phase II?
Mme Guilbault :Bien là, actuellement, on termine la phase I. C'est la
logique des choses. Je ne sais pas si mon collègue... Bien, oui, forcément, il
passe dans le coin du pont Pierre-Laporte quand il retourne à Montréal, chez
lui, mais il doit voir qu'on a un chantier en cours dans le coin de l'Aquarium,
et tout ça. Donc, on est en train de finaliser. Il va terminer 27...
Une voix : Oui.
Mme Guilbault :
En 2027, on va terminer ce chantier-là puis, en parallèle, on est en train de
revoir... C'est sûr qu'avec tous les projets qui se dessinent aussi ici, bien, il
faut voir, à la lumière du reste, quelle sera la prochaine étape. Mais
évidemment il y aura une prochaine étape par la suite. Mais pour l'instant on
termine la phase I.
M. Derraji : Je parle de
la phase II. Je voulais savoir combien d'argent va être investi par année,
pour les cinq prochaines années, pour la phase II. Est-ce que c'est déjà
planifié ou pas?
Mme Guilbault :
Bien, ce que je lui dis, c'est que, là, on va terminer la phase I. Et on
est en train, à la lumière des projets qui se dessinent... Puis là je l'invite
à suivre aussi ce qui va se passer dans les prochains mois en termes de projets
à Québec. Déjà, on a annoncé le TramCité. Alors, il y a beaucoup de choses qui
se passent à Québec. Il faut arrimer les chantiers, premièrement, on ne peut
pas tout mettre en chantier en même temps, je pense qu'il comprend. Puis,
deuxièmement, il faut être cohérent dans l'ensemble de notre vision de la
mobilité.
M. Derraji : Mme la
ministre, qu'est-ce qui se passe avec le pont à étagement à Lebourgneuf?
Mme Guilbault :Sur le pont... Bien, ça, on en a parlé souvent. On en a parlé
souvent. Le pont d'étagement à Lebourgneuf est un projet intéressant qui, comme
plein d'autres projets à Québec, fait l'objet de discussion et qui va continuer
de faire l'objet de discussion, là. Alors, tu sais, c'est... Mais ça demeure
que mon collègue a déjà prétendu qu'il était retiré du PQI. Il était... ce n'était
pas une ligne au PQI, le pont d'étagement. C'est un projet d'intérêt à Québec
pour lequel on a eu énormément de discussions, pour lequel je dirais même qu'il
y a des réflexions communes qui ont lieu et qu'on va continuer de prendre en
compte.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
M. Derraji : Donc, est-ce
que vous confirmez que le pont de Lebourgneuf à étagement est au PQI?
Mme Guilbault :
Non, je viens de préciser qu'il n'était pas au PQI. Donc, si quelqu'un, sans
prêter d'intentions à quelqu'un qui serait assis autour de la table, si quelqu'un
affirmait qu'il a été retiré du PQI, ce que je dis, c'est qu'on ne peut pas
retirer du PQI quelque chose qui n'était pas dans le PQI.
M. Derraji : En octobre 2024,
Radio-Can, je viens de le trouver, il y avait des appels d'offres pour la
préparation d'un avant-projet préliminaire de réaménagement de cette
intersection encombrée où circulent plus de 70 000 voitures par jour.
Pourquoi, alors, lancer un appel d'offres par le ministère en 2024 s'il n'est
pas dans le PQI?
Mme Guilbault :Bien non, mais c'est ce que je dis, il y a plusieurs projets d'intérêt
qui ne sont pas encore au stade... Premièrement, dans le PQI, ce n'est pas tous
les projets qui sont là. Les projets qui coûtent moins cher sont dans les
enveloppes territoriales puis ils n'apparaissent pas... il n'y a pas une ligne,
au PQI, pour ces projets-là. Alors, ce projet-là, actuellement, on n'est pas en
mesure de dire combien il coûterait. Donc, est-ce qu'il serait dans le PQI ou
non, on ne le sait pas. Puis, deuxièmement, je l'ai dit, c'est un projet d'intérêt
à Québec, c'est un projet d'intérêt, donc c'est normal, comme d'autres projets
d'intérêt, qu'on commence à se pencher là-dessus puis qu'on puisse vouloir
recueillir de l'information là-dessus.
M. Derraji : Excellent.
Merci, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Puis donc c'est ce qu'on a fait.
M. Derraji : Oui. Mme la
ministre, je sais que vous avez à coeur le troisième lien. Je ne négocie pas
aujourd'hui, c'est votre point de vue, et je le respecte. Ce qui m'intéresse, ça
fait plusieurs années que vous utilisez le troisième lien comme enjeu, et
vous-même, vous avez fait une <conférence...
M. Derraji :
...vous
utilisez le troisième lien comme enjeu, et vous-même, vous avez fait une >conférence
de presse, avec des grands cartables, pour retirer le troisième lien. Je veux
juste confirmer : En date d'aujourd'hui, combien d'argent public a été
dépensé pour les études avant-projet et les études lancées pour le troisième
lien depuis 2018?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :C'est ça, c'est parce qu'il y a «dépensé», «engagé», on
veut être sûrs d'avoir le bon...
Des voix : ...
M. Derraji : En attendant que
vos collègues...
Mme Guilbault :36 millions.
M. Derraji : En quelle année?
Des voix : ...
M. Derraji : Ça, c'est juste
2025. Moi, je vous demande de reculer à 2018. J'en ai, quelques chiffres. Il y
a déjà un 59 millions, il y a un 36 millions, il y a un
44 millions, et, cette année, il y a un 61 millions. Moi, j'arrive à
120 millions, jusqu'à maintenant.
Des voix : ...
Mme Guilbault :Donc, c'est ça, dépensé, 36 millions.
M. Derraji : Quelle année?
Mme Guilbault :Depuis 2018.
M. Derraji : Et engagé?
Des voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça, engagé, 106,4 millions.
M. Derraji : Donc,
106 millions engagés dans le cadre du troisième lien.
Mme Guilbault :...ça, c'est des contrats, par exemple, qu'on signe avec
une valeur, mais ça n'a pas été encore décaissé.
M. Derraji : Donc,
142 millions de dollars en études, depuis 2018, pour le troisième lien.
Mme Guilbault :Non, non, non, le 36 fait partie du 106.
M. Derraji : Fait partie
du... Oui, c'est ça, nous, on arrive à... O.K., donc 106 millions depuis
2018 pour...
Mme Guilbault :Engagés.
M. Derraji : Oui, engagés.
Mme Guilbault :Mais dépensés, 36. Donc, il y a 70 millions de
différence qui est encore disponible pour des services pour lesquels on
paierait, éventuellement.
• (17 h 10) •
M. Derraji : Mais, en date
d'aujourd'hui, vous avez réussi quand même à aller chercher 106 millions
pour des études pour le troisième lien.
Mme Guilbault :Bien, oui, pour des contrats qu'on a signés pour différents
travaux, oui.
M. Derraji : Oui, c'est bon,
ça répond à ma question. Maintenant, dans le cadre de vos analyses par rapport
au troisième lien, est-ce que vous avez fait une étude d'impact sur le port de
Québec?
Des voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça, bien, il va y avoir une étude d'impact tout
court, là, puis... Mais, sauf que là, je... Bien, le port de Québec, je veux
dire, c'est un partenaire, puis on leur parle souvent dans différents projets,
puis c'est sûr que, dépendant, tu sais... parce que, je veux dire, le port de
Québec, il est localisé à un certain endroit, là, ça fait qu'il faut voir aussi
dépendant quel sera le corridor du troisième lien.
M. Derraji : Mais vous savez
qu'il y a un projet de QSL, de conteneurs, et je ne vous apprends pas que le
premier ministre a... disait publiquement : «Ça nous tente, un pont à
l'est.» Et je ne vais pas vous apprendre aujourd'hui qu'il y a un terminal de
conteneurs qui risque d'être proche du port. Donc, ma question : Dans vos
pourparlers, dans l'éventuelle annonce du troisième lien, et, éventuellement,
on va supposer qu'il est à l'est, est-ce que vous avez déjà engagé ou commencé
des pourparlers avec le port de Québec? Et est-ce qu'il n'y aura pas un impact
sur QSL, qui vise à faire un grand projet de conteneurs à Québec?
Mme Guilbault :Bien là, il faut faire la différence entre le projet... je
ne sais pas s'il réfère au projet Optimus ou, enfin... Tu sais, on est très
conscients qu'il y a des activités, au port de Québec. Il y a des activités
actuelles, entre autres des croisières, et il y a des activités futures, sous
réserve, parce qu'il y a des enjeux avec le fédéral. Il faut rappeler que le
port est fédéral, et, pour certains projets, ils ont besoin d'autorisations
fédérales. Donc, dans le projet en question, il y a cet enjeu-là aussi. Mais
tout ça pour dire que, oui, à l'évidence, c'est pris en compte, et tout ça,
c'est ça, est pris en compte.
M. Derraji : O.K. Et les
discussions vont bien avec le port, qu'il n'y aura pas d'impact sur les
activités du port de Québec avec votre vision sur le troisième lien.
Mme Guilbault :Les discussions vont très, très bien avec le port de
Québec. J'ai vu que lui-même a rencontré, je pense, la nouvelle P.D.G., alors
ils sont dans...
M. Derraji : Oui, c'est dans
le cadre de mon travail, je fais du terrain, Mme la ministre. J'adore faire le
terrain.
Mme Guilbault :Bien non, mais exactement, donc il doit savoir qu'elle est
en train de travailler sur différents projets. Et on collabore, on espère qu'il
y aura un projet qui va voir le jour au port de Québec, comme on a eu l'occasion
d'en financer dans d'autres ports.
M. Derraji : Oui, mais je
parle de l'impact du troisième lien sur le port, je ne parle pas du projet.
Mais, du moment que vous me donnez l'occasion, parlons du port.
Mme Guilbault :C'est important, les projets.
M. Derraji : L'impact des
croisières, les bateaux, vous avez vu qu'il y a 150 000 visiteurs et
un chiffre d'affaires de 106 millions de dollars. J'étais un peu choqué,
je veux vous le dire, de voir votre refus de donner suite à une demande du port
de Québec pour un quai pour les futurs bateaux <électriques...
M. Derraji :
...suite
à une demande du port de Québec pour un quai pour les futurs bateaux >électriques.
Vous savez très bien que l'industrie de croisière change beaucoup. Pourquoi
vous avez refusé de donner suite à l'appel du port de Québec, sachant que le
fédéral a dit oui?
Mme Guilbault :Bien, d'une part, on n'a pas refusé, on leur a dit de nous
envoyer une demande, parce qu'il y a eu une transition, là, à la direction, il
y a eu un changement de P.D.G., et tout ça. Alors donc, on leur a dit de nous
documenter la chose.
Et, pour ce qui est des contributions du
fédéral, mon collègue sait ce que j'en pense. À une époque, il déclarait qu'il
allait m'aider à aller chercher de l'argent du fédéral, et, comme c'est à
nouveau ses collègues libéraux qui sont au gouvernement, je m'attends à ce
qu'il conserve sa promesse.
Et, d'autre part, on a financé 12 quais.
J'y vais de mémoire, là, j'avais ma liste des projets au port de Québec. On a
financé 10 ou 12 quais, mais je suis pas mal sûre que c'est 12 quais.
Entre autres, c'est pour rénover des infrastructures portuaires, et tout ça. Et,
pour plusieurs, en tout cas pour un certain nombre des 12... non, mais c'est
important, ce que je vais dire, là, pour un certain nombre des 12, le fédéral
ne mettait même pas d'argent, Mme la Présidente, alors que c'est un port
fédéral.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme Guilbault :Ça fait que je pense que le Québec fait plus que sa part.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Je vais répéter
ma question. J'aurais aimé avoir une bonne annonce pour le port de Québec, et
j'en suis sûr et certain, que vous et moi... vous mesurez l'impact d'avoir un
port dans notre Capitale-Nationale. Il demande 21,5 millions de dollars.
Mme la ministre, Ottawa a déjà répondu oui, ils ont déjà donné 22,5 millions
de dollars. La question est très simple : Est-ce qu'aujourd'hui je
comprends que vous allez répondre oui à la demande du port de Québec, de 21 millions?
Le Québec... le fédéral a déjà dit oui. Si le fédéral n'a pas dit oui, je suis
prêt à aller avec vous à Ottawa demander le 22,5 millions. Maintenant, la
question : Et vous, allez-vous dire oui à la demande du port de Québec
pour l'électrification d'un quai? C'est nécessaire. Sinon, on va laisser sur la
table 22,5 millions du fédéral. Pas sûr que vous voulez ça.
Mme Guilbault :Bien, j'ai des idées où ils pourraient le réorienter, puis
je vais y venir. Mais là, d'abord, le projet du port, on a un programme qui
s'appelle le PIIM, et qui s'est terminé, et la demande du port n'a pas été
déposée dans les délais du PIIM. On les avait avisés, et là, finalement, la
demande était rentrée trop tard. Mais, de toute façon, je veux dire, nous, on
est à l'écoute, on est ouverts, je parle régulièrement avec le port de Québec,
et, quand ils auront un projet à nous déposer, ils vont le faire. Alors, les
liens sont très bons.
Mais, sur l'argent du fédéral, je rappelle
à mon collègue qu'il y a eu un refus maintenu du gouvernement libéral fédéral,
notamment du député ici, le ministre Duclos, de s'engager par écrit à respecter
le 40 % de contribution sur le tramway de Québec. Est-ce qu'il pense...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme Guilbault :...qu'on devrait aller chercher...
M. Derraji : Ce n'est pas le
même sujet.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme Guilbault :...
M. Derraji : Ce n'est pas... ce
n'est pas le même sujet.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Derraji : Je vais revenir
au...
Mme Guilbault :...c'est des fonds fédéraux pour le transport à Québec.
M. Derraji : Non, je parle
du...
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre, c'est M. le député qui a la parole.
M. Derraji : Je reviens aux
21,5 millions. Donc, le seul problème, le port n'a pas déposé au bon
moment. Mais j'ai cru comprendre entre les lignes... vous êtes d'accord de
financer ce quai, vous êtes pour, il faut juste qu'il dépose dans le
prochain... la prochaine ouverture. Donc, c'est un oui pour le 21,5 millions
de dollars pour le port de Québec.
Mme Guilbault :J'ai dit qu'on attend le dépôt du projet.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. Nous devons poursuivre au prochain bloc, et je cède la parole
au député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être une petite question rapide, là, les... dans les cahiers
de réponses qu'on obtenait, il y avait 40 millions, à peu près, là, qui
étaient réservés pour les... l'étude sur les MR-73, le remplacement des MR-73
au métro de Montréal. Est-ce que c'est de l'argent qui est prêt à être utilisé
dès maintenant? La réponse n'était pas claire, là, on plaçait ça sur un horizon
de 10 ans.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Je vais avoir besoin peut-être de valider, là, la...
l'organisation du montant.
M. Grandmont : Parfait. Je
vais vous poser une autre question en même temps, pendant qu'on attend... en
attendant la réponse, une autre question en lien avec le pont-tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Je me souviens que, quand les travaux ont
été... Ça a été une de vos... un de vos premiers gros dossiers, là, quand vous
êtes arrivée comme ministre, là.
Mme Guilbault :Le premier, oui...
M. Grandmont : Le premier.
Mme Guilbault :...11 jours plus tard.
M. Grandmont : Vous aviez été
très satisfaite, et à juste titre, je pense, là, des mesures de mitigation qui
ont été mises en place, c'est-à-dire tout le transport collectif qui a été mis
en œuvre pour donner des solutions aux gens pendant la fermeture partielle, là,
du pont-tunnel. Quelles mesures qui ont été mises en place à l'époque vont être
conservées dans l'avenir? Est-ce qu'il y en a ou si on les enlève toutes?
Mme Guilbault :Bien, une mesure de mitigation, par définition, c'est pour
mitiger une situation qui est temporaire. Quand le chantier va être fini, on va
revenir avec un écosystème de mobilité qui était pareil comme avant le tunnel.
Mais, de toute façon, on va voir, rendu là. Mais, pour l'instant... Puis le
député salue les mesures de mitigation, mais je lui ferai remarquer que c'est
nous qui les avons mises en place et qui les finançons. Je me souviens, entre
autres, des lignes qu'on a ajoutées pour le métro Radisson...
M. Grandmont : Là, je parle
du tunnel.
Mme Guilbault :...pour des gens qui avaient des... certains pôles
générateurs de déplacements pour l'emploi. Alors, je le remercie du compliment.
M. Grandmont : Mais donc vous
me... Oui, bien, c'est parce que c'étaient des <bonnes...
Mme Guilbault :
...pour l'emploi. Alors, je le remercie du
compliment.
M. Grandmont :
Mais
donc vous me... Oui, bien, c'est parce que c'étaient des >bonnes
mesures. Mais souvent, quand des bonnes mesures fonctionnent, on peut les
maintenir par la suite. C'est souvent le cas de choses qui ont été mises en
place dans la région montréalaise, entre autres. Donc, je m'attendais à ce
qu'on maintienne des services de transport collectif plutôt que de juste
revenir à la normale, finalement, qui était du transport automobile seulement.
Mais vous me confirmez que, dans le fond, on en revient à la... comme ça
prévalait avant.
Mme Guilbault :Non, mais, ce que je dis, c'est que, par définition, c'est
des mesures qui sont temporaires, donc ce n'est pas des mesures qui sont là
pour rester nécessairement.
M. Grandmont : Non, je
comprends, c'est assez clair.
Mme Guilbault :Mais on est en discussion avec l'ARTM pour voir est-ce
qu'il y aura des mesures qui pourraient être conservées, si oui, lesquelles, et
surtout quand et... qui et comment on va payer pour ces... pour cette nouvelle
offre de transport, finalement.
M. Grandmont : Parfait.
Mme Guilbault :Parce qu'il faut comprendre que les choses ont un coût, évidemment.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Grandmont : Donc, on
comprend qu'il y a des discussions avec l'ARTM. Et on pourra avoir un retour,
un suivi là-dessus, éventuellement, sur les mesures qui pourraient être
conservées.
Mme Guilbault :Sur la première question, le 40 millions?
M. Grandmont : Sur les
mesures de mitigation qui pourraient être conservées.
Mme Guilbault :Oui, oui, oui, c'est ça.
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que, là, le projet va se terminer. Donc,
à la fin du projet, on va voir ce qu'il en est.
M. Grandmont : Est-ce que
vous avez un retour pour les MR-73? Sinon, je vais enchaîner sur une autre
question, là.
Des voix : ...
M. Grandmont : C'est un petit
peu long.
Des voix : ...
Mme Guilbault :Oui, c'est ça. En fait, c'est précisément 39,6, mais, si on
arrondit...
M. Grandmont : Oui, oui, oui,
c'est ça. Exact. Mais, je veux savoir c'est quand...
Mme Guilbault :Bon. C'est ça. Mais ça va faire partie du plan qu'on
donne... Parce que les sommes qui sont réservées aux sociétés de transport sont
prévues dans un plan annuel qu'on va partager avec elles sous peu. À chaque
année, c'est la même chose. Et l'organisation de cette enveloppe-là va être
prévue dans ce plan-là, pour lequel on a des discussions avec eux, évidemment,
puis ça va être sous peu, d'ici l'été.
• (17 h 20) •
M. Grandmont : Bien là, vous
me dites que ces sommes-là pourront être engagées par la STM rapidement?
Mme Guilbault :Ce que je dis que... ce que je dis, c'est que l'utilisation,
la cadence d'utilisation, en tout cas, la façon de prévoir l'utilisation de
l'enveloppe va être dans le plan en question, qui, lui, va être déposé. Ce
n'est pas... ce n'est pas quelque chose dont on peut parler publiquement en ce
moment. Même eux n'ont pas encore vu leur plan, là. Alors, dans les prochaines
semaines...
M. Grandmont : Moi, je vous
incite... Parfait. Bien, je comprends...
Mme Guilbault :...le plan va leur être transmis. Puis je suis certaine
qu'il va pouvoir y avoir accès aisément une fois qu'il sera transmis.
M. Grandmont : Je comprends
que vous ne pouvez pas me donner la réponse maintenant, ici maintenant, mais je
veux vous faire remarquer que, si on retarde trop le plan de remplacement des
MR-73, là... 73, c'est un plan qui s'échelonne sur 12 ans. Dans
12 ans, les MR-73, ça va être les rames de métro les plus vieilles au
monde. Donc, j'espère que ce sera rapidement qu'on pourra utiliser ces
sommes-là.
Mme Guilbault :Oui. Mais moi, j'espère que mon collègue salue les
40 millions qu'on a dégagés à la demande de la STM. Parce qu'il faut
commencer quelque part, là, il vient de le dire, ça prend du temps. Donc là, on
va être capable d'étudier, pour la ligne verte et la ligne jaune, l'étude
éventuelle du remplacement des wagons.
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
Mme Guilbault :Encore une fois un geste qu'on pose.
M. Grandmont : Merci. Le...
Mme Guilbault :Je le remercie de le saluer.
M. Grandmont : Prochaine
question : Vous avez parlé du projet Optimus, à quoi vous faites référence,
en lien avec le port?
Mme Guilbault :Bien, encore une fois, je vais laisser au port le soin de
présenter son projet, là, ils sont en train de travailler un projet. Et...
M. Grandmont : Parce que...
Mme Guilbault :C'est parce que, là, moi, je ne sais pas. Puis là il y a
une nouvelle administration, là. Alors, je vais les... Ce n'est pas à moi de
présenter pour eux le projet. Je l'invite à les rencontrer, si ce n'est pas
déjà le cas. En plus, ça doit être dans sa circonscription. Ah! non, ça doit
être dans Jean-Lesage, peut-être.
M. Grandmont : Oui, c'est
dans ma circonscription. Non, non, non, c'est dans ma circonscription. Bien, ça
dépend...
Mme Guilbault :Bon, bien, raison de plus pour aller les rencontrer puis en
savoir plus.
M. Grandmont : ...si c'est un
projet du port, si c'est un projet... En tout cas, il y a une démarcation, mais
tout ça... tout ça pour dire que le projet Optimus, en fait, on dirait que vous
l'avez échappé, parce que...
Mme Guilbault :Bien non, je ne l'ai pas échappé. Il peut googler...
M. Grandmont : En tout cas, on
n'avait jamais entendu parler de ça.
Mme Guilbault :Il peut googler «Optimus, port de Québec», il va tomber
sur, entre autres, un article de Radio-Canada. Ça fait qu'il peut aller le
consulter.
M. Grandmont : Parfait.
Excellent. On ira voir ça. Plan de mobilité durable de votre ministère. Il y
avait un plan d'action 2018‑2023... 2018‑2023. Comment va l'élaboration du
prochain plan de... prochain plan d'action?
Mme Guilbault :Bien, on est en préparation d'une formule renouvelée, dans
le sens où ce n'est pas nous qui l'avons fait, le plan de mobilité durable, on
s'entend, c'est les libéraux, et donc on...
M. Grandmont : 2018‑2023, là.
La Présidente (Mme Maccarone) : ...on
va laisser la ministre répondre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Pardon?
M. Grandmont : Non. Je m'excuse.
Je me suis échappé.
La Présidente (Mme Maccarone) : Continuez,
Mme la ministre.
Mme Guilbault :C'est ça. Non, non, mais... Non, non, mais, effectivement,
mon collègue a raison, c'est en 2018. Puis, comme il y a eu un changement de
gouvernement en 2018, on pourrait peut-être penser que c'est nous qui l'avons
fait, mais non. Puis, quand on la regarde, la PMD, probablement que mon
collègue l'a sur son bureau à portée de main en tout temps...
M. Grandmont : Toujours.
Mme Guilbault :...c'est bien la photo du député de Pontiac qui est dedans,
qui était à l'époque ministre des Transports. Donc, alors, c'est ça. Donc,
c'était le choix des libéraux de faire ça avec des éléments là-dedans pour
lesquels ce n'est pas nous qui les avons décidés. Rétrospectivement, on regarde
ça, est-ce que c'était réaliste dans son ensemble ou, en tout cas, est-ce que
c'était optimal dans son ensemble. On l'aurait probablement fait différemment
si ça avait été nous, mais on a vécu avec. Et là, maintenant, on travaille sur
une manière renouvelée de présenter la vision du gouvernement en matière de
mobilité au Québec, en matière de <priorité...
Mme Guilbault :
...renouvelée de présenter la vision du gouvernement
en matière de mobilité au Québec, en matière de >priorité à la mobilité,
aux investissements en mobilité, au meilleur projet au meilleur endroit pour
tous...
La Présidente (Mme Maccarone) :
En conclusion.
Mme Guilbault :
...les modes de transport, qui sont importants pour toutes les régions du Québec.
M. Grandmont : Et ça sort
quand, normalement, à peu près?
Mme Guilbault :On est en train de le travailler.
M. Grandmont : O.K. Mais donc
ça fait deux ans qu'on n'a pas de plan de mobilité durable, de plan d'action,
mais vous travaillez sur quelque chose, puis on ne sait pas quand on va
l'avoir.
Mme Guilbault :Mais, comme je disais, bien, c'est ça, par défaut, c'est
reconduit. Les plans d'action qui ne sont pas redéposés...
M. Grandmont : D'accord.
Mme Guilbault :...en nouvelle version sont comme reconduits par défaut.
Mais... mais je tiens à le préciser, là, on travaille sur une formule
renouvelée...
M. Grandmont : Parfait.
Mme Guilbault :...renouvelée...
M. Grandmont : On a bien
entendu.
Mme Guilbault :...de la vision et surtout des actions concrètes, argent à
l'appui, pas juste des souhaits puis des cibles théoriques...
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
Mme Guilbault :...pour dans 10 ans, là, quelque chose de concret
appuyé sur des chiffres.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Grandmont : Merci. Pont de
Québec, La Société des ponts vous a demandé de revoir la forme de... les
plans du tablier. Où est-ce qu'on en est dans l'échéancier pour une réfection
du pont, du tablier du pont?
Mme Guilbault :Bien, il faudrait davantage leur poser la question. Nous,
on avait un plan qui était...
M. Grandmont : C'est votre
responsabilité, je m'excuse.
Mme Guilbault :Non, non, mais je parle du pont de Québec. Eux arrivent et
nous disent... Le plan que nous, on avait, qui était prêt ou, en tout cas, qui
était très avancé pour refaire le tablier ne leur convient pas. Alors là, nous,
on est en discussion avec eux pour voir de quelle façon on peut trouver une
façon de travailler où on va retarder le moins possible le chantier.
M. Grandmont : D'accord.
Mme Guilbault :Alors que nous, on était prêts.
M. Grandmont : Parfait.
Mme Guilbault :Puis comment on va collaborer dans tout ça...
M. Grandmont : Parfait. Donc,
ce qui était sorti, c'était que...
Mme Guilbault :Avec toujours la sécurité des citoyens comme critère numéro un,
je tiens à le dire.
M. Grandmont : Ce qui était
sorti comme information, c'est que c'était un pont en béton trop lourd pour la
structure du pont de Québec. Est-ce que, donc... dans votre nouvelle réflexion
à venir puis dans les discussions, est-ce que vous envisagez abaisser, finalement,
le tablier du pont pour permettre le passage de transport collectif et de
camions, éventuellement, sur le pont de Québec?
Mme Guilbault :Si la question du collègue est de dire : Est-ce qu'on
peut faire passer les camions sur le pont de Québec, parce que, selon lui, on
n'a pas besoin de troisième lien?, je peux tout de suite dire que la réponse
est non. Donc, on travaille avec le gouvernement fédéral. Il faut comprendre
qu'avant que le gouvernement fédéral finisse par racheter le pont, on
fonctionnait avec le CN. Donc, pour avoir accès à des données sur le pont comme
tel, c'est complexe.
M. Grandmont : Correct, j'ai
ma réponse.
Mme Guilbault :Et là... Bon, parfait.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. La phase II, donc elle est, pour l'instant, justement, suspendue,
là, pour la réfection de la tête des ponts, la phase II est suspendue. On
est d'accord là-dessus?
Mme Guilbault :Elle est en train d'être réévaluée...
M. Grandmont : Réévaluée.
Mme Guilbault :...à la lumière des nouveaux... des projets qui vont... qui
ont lieu à Québec.
M. Grandmont : Est-ce que...
est-ce que la tête des ponts, la refonte de la tête des ponts, la partie
autoroutière, donc la phase II, est essentielle à la mise en place d'un...
d'une voie réversible sur le pont Pierre-Laporte?
Mme Guilbault :Est-ce que la phase...
M. Grandmont : Je reprends ma
question : Est-ce qu'une voie réversible sur le pont Pierre-Laporte, c'est
une voie que vous envisagez?
Mme Guilbault :Cette question-là nous a déjà souvent été posée, puis on a
déjà dit que ce n'était pas possible pour toutes sortes de raisons.
M. Grandmont : D'accord.
Donc, la réponse, c'est non. On en vient maintenant au troisième lien.
Mme Guilbault :Bien, cette question... je veux dire, la voie réversible,
là, moi, je parle de la voie réversible, qui nous a été posée.
M. Grandmont : Oui, oui, oui,
c'est ça, exactement.
Mme Guilbault :O.K. Parfait. Excusez.
M. Grandmont : On en vient
maintenant au troisième lien, parce que je voulais quand même en parler avec
vous aujourd'hui. La notion de sécurité économique, est-ce que vous avez des
études sur la sécurité économique qui vient supporter votre argumentaire en
faveur du troisième lien?
Mme Guilbault :Bien, c'est une évidence que, pour sécuriser...
M. Grandmont : Non, je veux
des... je parle d'études.
Mme Guilbault :Bien, dans l'ensemble des 8 000 pages, c'est en
filigrane à plusieurs endroits, là. Je veux dire, la marchandise ne peut pas
passer sur un autre pont que le pont Pierre-Laporte. Et, quand on parle, entre
autres, aux entreprises de la région, pour plusieurs, c'est une évidence aussi.
M. Grandmont : Donc, c'est
une évaluation empirique...
Mme Guilbault :Je n'en dis pas plus pour l'instant.
M. Grandmont : C'est une
évaluation empirique que vous faites. Il n'y a pas d'étude. Dans l'ensemble des
contrats que vous avez donnés, vous n'avez pas donné aucun contrat qui
viendrait justifier, appuyer l'argument de la sécurité économique. C'est ce que
je comprends.
Mme Guilbault :C'est une évidence.
M. Grandmont : C'est une
évidence...
Mme Guilbault :C'est une évidence, sauf pour Québec solidaire, là.
M. Grandmont : ...mais c'est
une évidence que vous n'avez pas...
Mme Guilbault :C'est une évidence, la sécurité commerciale.
La Présidente (Mme Maccarone) : Une
personne à la fois, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui, merci. Je
m'excuse. Je pensais qu'elle terminait, parce que vous parliez... Mais donc
c'est une évidence que vous n'avez pas mandaté une firme pour étudier la
sécurité économique.
Mme Guilbault :Mais, dans l'ensemble des études qu'on a, c'est nommé à
plus d'une reprise que la marchandise, que les camions peuvent juste passer sur
un pont en ce moment.
M. Grandmont : Dans l'étude
de la CDPQ...
Mme Guilbault :Donc, dans... Puis la sécurité commerciale est mentionnée
aussi dans l'étude du...
M. Grandmont : Ça fait
l'objet d'un paragraphe.
Mme Guilbault :...dans le rapport, oui, c'est ça. Bien, c'est parce qu'il
y a...
M. Grandmont : C'est ça. O.K.
Parfait.
Mme Guilbault :...une courte section sur le troisième lien. Le mandat
principal portait sur le tramway. Donc, oui, c'est évoqué aussi dans le rapport
de la caisse, mais c'est surtout une évidence généralisée pour la majorité des
citoyens de la capitale et de <Chaudière-Appalaches...
Mme Guilbault :
...évidence généralisée pour la majorité des
citoyens de la capitale et de >Chaudière-Appalaches.
M. Grandmont : Et donc je
vous rappellerai, Mme la ministre, ce que la CDPQ Infra dit dans son rapport,
que ce n'est pas son mandat de l'étudier. Et donc vous, de votre côté, vous
n'avez pas mandaté de firme pour étudier la sécurité économique. Il n'y a pas
eu de mandat.
Mme Guilbault :Mais je ne comprends pas ce que le député... On a fait...
on a 36 millions de déboursés pour des études. Alors, ça a fait partie... Si
vous regardez, entre autres, des études, là, on reprend les trois objectifs
qu'on avait depuis le début, depuis 2018 : optimiser le transport des
marchandises, la fluidité, etc. Alors, optimiser le transport des marchandises,
c'est de la sécurité économique. C'est un synonyme...
M. Grandmont : Parfait. J'ai
eu ma réponse.
Mme Guilbault :
...et c'est partout dans les études. Alors, oui, c'est omniprésent dans toutes les
études.
M. Grandmont : Merci. Vous
avez souligné tout à l'heure que c'était historique, là, ce n'est peut-être pas
exactement vos mots, là, mais que 23 entreprises ont participé à l'appel
d'intérêt intergalactique, là, que vous avez lancé pour le troisième lien.
Mme Guilbault :
Universel.
M. Grandmont : Universel.
J'aimerais juste vous rappeler quand même qu'il y a 121 entreprises qui
ont participé à l'appel d'intérêt pour le tramway, puis c'était juste un appel
d'intérêt planétaire, donc c'est cinq fois plus.
Mme Guilbault :Et quelle est la question?
M. Grandmont : Est-ce que
vous trouvez ça réjouissant pour le tramway de Québec?
Mme Guilbault :Mais c'est deux projets importants. Ce n'est pas... Moi,
j'ai comparé l'engouement pour le troisième lien aux autres projets majeurs
pour lesquels le ministère a fait des appels d'intérêt. Le tramway, le maître
d'oeuvre, c'est la Caisse de dépôt. Mais, oui, ce sont deux bonnes nouvelles.
• (17 h 30) •
M. Grandmont : C'est juste
que vous ne l'avez pas beaucoup souligné pour le tramway. Je voulais vous
l'entendre dire.
DMA, déficit de maintien d'actif,
22,5 milliards de dollars pour les routes, on le sait, c'est énorme. Ça,
on est tous d'accord avec ça, il y a un gros rattrapage à faire, évidemment,
évidemment. Et là vous voulez ajouter un troisième lien puis un pont à
Tadoussac, rajouter encore plus d'infrastructures de transport. Dites-moi
comment c'est logique, dans une perspective d'avoir des bonnes infrastructures
sécuritaires, de rajouter des infrastructures dans un contexte où le déficit de
maintien d'actif est très difficile à supporter.
Mme Guilbault :Mais c'est pour ça que je le disais tout à l'heure, il faut
trouver l'équilibre entre le maintien et la bonification. Actuellement, dans
l'enveloppe globale du routier, on est à 85 % dans le maintien, donc la
grande, grande majorité de l'argent dans le maintien. Mais, ceci dit, et je
pense que je l'ai dit en réponse à ma collègue d'Argenteuil, on ne peut pas
écarter ou faire fi de manière dogmatique de tout nouveau besoin routier. Ce
n'est pas vrai, là. Je veux dire, il y a du développement qui se fait, il y a
du développement économique qui se fait, du développement démographique. Il y a
plus de citoyens aujourd'hui qu'il y en a eu à l'époque. Il y a beaucoup de
nouveaux arrivants, on le sait, ça fait l'objet de beaucoup de... Alors, il y a
plus de gens au Québec qu'il y en avait à une autre époque puis il y a des
besoins industriels aussi à travers ça. Alors, c'est sûr qu'il y a des besoins
pour des nouvelles structures.
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
Mme Guilbault :Il faut juste trouver l'équilibre entre les deux.
M. Grandmont : Il y a combien
de personnes à l'ouverture de votre... du futur troisième lien, là, qui vont
utiliser le troisième lien à l'ouverture? Combien de déplacements enregistrés
par jour, selon les études que vous avez actuellement?
Mme Guilbault :C'est que... oui, parce que, là, on va annoncer sous peu le
choix du corridor et, une fois qu'on aura le choix du corridor, on va pouvoir
raffiner les études, entre autres les patrons de déplacement, puis tout ça, sur
le corridor en question, ce qui va nous permettre de raffiner notre
approximation de l'achalandage anticipé.
M. Grandmont : O.K. Donc,
vous dites, dans le fond : On va procéder par trouver un corridor en
premier, puis après ça on va raffiner les études pour savoir à quels besoins ça
va répondre. C'est ce que vous dites.
Mme Guilbault :Non. Ce que je dis, c'est que, sur... les corridors actuels
sont documentés en fonction de plusieurs critères, et donc, c'est ça, pour
faire le choix, entre autres le coût, et les risques, et les contraintes de
construction. On comprend que, quand on construit un lien interrives, les coûts
puis les risques de construction, c'est un paramètre qui est très, très, très
important.
M. Grandmont : Je comprends.
Merci.
Mme Guilbault :
Non, mais c'est... Mais, Mme la Présidente, il faudrait...
La Présidente (Mme Maccarone) :
...M. le député, vous posez des très bonnes questions, on va laisser la
ministre répondre.
Mme Guilbault :
Donc, alors, les coûts et les risques de construction dans un projet comme ça
sont un paramètre très important, ça fait partie de ceux à la lumière desquels
on évalue les quatre corridors restants. Et, une fois que le corridor va être
choisi, on va pouvoir le documenter davantage. Et, parce qu'il y a un souci
logique aussi, on ne va pas raffiner jusqu'au bout les études pour chacun des
quatre corridors, alors qu'il y en a trois sur quatre qui ne seront pas
retenus.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Donc, quand on fait des grands projets d'infrastructure, puis je sais
que vous êtes familière avec les grands projets, vous avez lu là-dessus,
évidemment, puis vous en gérez, on commence toujours par une étude de besoins.
Il y a un besoin qui s'exprime. Après ça, bien, l'étude d'opportunité nous
donne le projet, nous donne la solution qui va répondre aux besoins.
Donc, je répète ma question, qui devrait
être la première question à laquelle on répond : Combien de personnes vont
emprunter un troisième lien, dès son ouverture, par jour?
Mme Guilbault :
Bien, je viens de répondre à ça, Mme la Présidente.
M. Grandmont : Bien non, je
n'ai pas eu de <réponse...
>
17 h 30 (version révisée)
<19267
M.
Grandmont :
...son ouverture, par jour?
Mme Guilbault :
Bien, je viens de répondre à ça, Mme la Présidente.
M. Grandmont :
Bien
non, je n'ai pas eu de >réponse.
Mme Guilbault :Le choix du corridor va nous permettre de raffiner les
études sur l'achalandage éventuel de ce corridor-là. À date, le seul corridor
pour lequel on avait fait davantage d'études précises, c'était le corridor
centre-ville à centre-ville, qui ne sera pas le corridor retenu. Mais, sur l'étude
des besoins, des études d'opportunité, il y en a, là. Je le réfère à notre site
Internet, les 8 000 pages, là, dont on parle souvent, il y en a, des
études d'opportunité là-dedans.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
M. Grandmont : Merci.
Mme Guilbault :J'en ai lu, moi, plusieurs. Alors, il va en trouver.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Grandmont : Donc, voilà. Je...
Vous voyez que... le ridicule de la situation dans laquelle la CAQ nous met, on
veut pousser un projet sans savoir si ça répond à un réel besoin. On fait les
choses à l'envers, Mme la Présidente. On a décidé de regarder à quel corridor
on va... quel corridor on va utiliser pour faire passer une infrastructure sans
savoir si ça répond à un besoin. C'est bien ça que la ministre a dit,
finalement.
Moi, ce que j'ai compris de l'échange, si
vous me permettez, pour terminer, peut-être, notre échange aujourd'hui, c'est
que la ministre, évidemment, a expliqué pendant les dernières heures combien on
était pris à la gorge, que les finances publiques, c'est serré, qu'il faut
faire des choix. Mais ce qu'on comprend aussi, c'est qu'il y a des choix qui se
font en faveur du transport routier au Québec, malheureusement, et on néglige
le transport collectif, à preuve l'article, ce matin, qui est sorti sur les
stations de métro. On est en train de perdre complètement le contrôle au niveau
de l'entretien de ces stations-là. Et, malgré le fait que c'est l'infrastructure
la plus utilisée au Canada et que Montréal est quand même un acteur économique
important, on est en train de laisser se dévitaliser l'infrastructure la plus
importante qu'on a au Québec. Moi, je trouve ça très dommage, Mme la Présidente.
Je me serais attendu à des réponses... à d'autres réponses de la part de la
ministre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
M. le député. Nous poursuivons avec le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Un autre dossier. Il date quand même de votre prédécesseur. Je vais
juste vous citer l'article de M. Charles Lecavalier en date du 25 novembre
2022, à la veille de... oui, vous étiez ministre des Transports. Ça touche, Mme
la ministre, le programme FORT, que vous connaissez très bien.
Mme Guilbault :Le fonds, vous voulez dire?
M. Derraji : Oui, le FORT,
oui. Le fonds, le FORT, oui.
Mme Guilbault :Mais ce n'est pas un programme, c'est un fonds qui finance
les...
M. Derraji : Le fonds, le
fonds, le fonds. Le Fonds des réseaux de transport terrestre. Où on est aujourd'hui?
Mme Guilbault :Pardon?
M. Derraji : Où on en est
aujourd'hui par rapport à ce fonds, la situation de ce fonds?
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, juste pour situer les gens, c'est un fonds
qui sert à financer nos travaux. Alors, ce n'est pas un programme qui a un
début puis une fin, là. Mais donc aujourd'hui... Attendez, j'ai mes... j'ai mes
chiffres quelque part, là. Ah! Bon. Je veux juste être sûre d'avoir les bons
chiffres. Mais, en fait, qu'est-ce qu'il veut dire par : Où on en est?
Juste pour comprendre la question, là.
M. Derraji : Ah! oui, parce
que...
Mme Guilbault :Le montant? Les revenus?
M. Derraji : Bien, est-ce que
le fonds est excédentaire? Est-ce qu'il est déficitaire? S'il est déficitaire,
de combien? Bien, vous maîtrisez mieux que moi vos dossiers, Mme la ministre. C'est
un fonds que vous connaissez par cœur.
Des voix : ...
Mme Guilbault :Oui, bien, les revenus, voyez, on a des revenus...
Des voix : ...
Mme Guilbault :Ah oui! O.K., excusez. C'est parce que j'étais projetée en 2029‑2030
dans mon tableau, c'est pour ça. Bon. Mais, cette année, 2025‑2026, c'est ça,
effectivement, j'ai 1,8 million... milliard, en fait, c'est ça, c'est en
millions... c'est en milliers, 1,8 milliard excédentaire.
M. Derraji : Cette année, le
fonds, il est excédentaire de 1,8 milliard?
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : Le fonds le FORT?
Mme Guilbault :Le FORT, oui.
M. Derraji : Oui. Il est
excédentaire de 1,8 milliard?
Mme Guilbault :Bien oui, en 2025‑2026.
M. Derraji : O.K. Pouvez-vous
déposer cette information, s'il vous plaît, aux membres de la commission?
Des voix : ...
Mme Guilbault :Vous l'avez possiblement, même, le tableau, dans vos
cahiers.
M. Derraji : Non. Non, et je
peux vous référer...
Mme Guilbault :Bien, enfin, oui, oui, oui, on peut le...
M. Derraji : ...je peux vous
référer à... Non...
Mme Guilbault :Parce que ça, ça doit être au budget quelque part, là. Je n'ai
pas la page par cœur, mais, c'est sûr, c'est au budget, le tableau du FORT.
La Présidente (Mme Maccarone) : Alors,
juste pour confirmer, vous confirmez que vous allez envoyer les informations à
la secrétaire, s'il vous plaît, avant la fin de la commission? Merci.
Mme Guilbault :Les informations sur la situation financière du FORT, oui,
on va les envoyer.
M. Derraji : O.K. Oui. Surtout
que vous avez dit que, maintenant, il est excédentaire de?
Mme Guilbault :1,8 milliard.
M. Derraji : 1,8 milliard,
l'excédent, en cette année, du programme du FORT, le fonds FORT. Il n'est pas
déficitaire, le fonds FORT? Le fonds n'est pas déficitaire?
Mme Guilbault :
Non, non. 1,808 milliard.
M. Derraji : Excédentaire?
C'est un <excédent...
M. Derraji :
...le
fonds n'est pas déficitaire?
Mme Guilbault :
Non, non. 1,808 milliard.
M. Derraji :
Excédentaire? C'est un >excédent?
Mme Guilbault :Excédentaire. Oui.
M. Derraji : O.K. Je vous
réfère, Mme la ministre, au cadre financier, parce que je ne sais pas où vous
avez trouvé ça, mais, en 2023‑2024, dans le plan budgétaire, on savait déjà que
le FORT serait déficitaire, notamment en raison de ce que vous connaissez, mais
je ne vois nulle part qu'il est excédentaire.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, oui. Non. Mais, oui, il est excédentaire. Mais,
excusez, j'ai manqué... C'est parce que j'essaie de... Je veux juste être sûre
de pouvoir donner le maximum d'information qui est publique versus ce qui n'est
pas public. Parce que, moi, dans ma tête, c'est public, ça. Je ne sais pas s'il
a regardé le budget qu'on a déposé, mais c'est quelque chose qui est au budget.
Donc, je suis comme surprise par les questions. Ça fait que j'essaie de voir
s'il y a quelque chose qui devrait être public puis qui ne l'est pas, mais, non,
c'est tel quel.
M. Derraji : Ah! bien, c'est
un fonds qui est public. Il doit l'être, Mme la Présidente... Mme la ministre.
C'est pour cela que je vous ai posé la question. Depuis 2019‑2020, on sait que
les dépenses du FORT ont augmenté cinq fois plus vite que les sources de
revenus autofinancées. Les sources de revenus — vous les connaissez
par cœur, il y a les droits et permis, taxes sur les carburants, transferts du
FECC, revenus de péage — sont indisponibles. Et on a déjà... dans le
calcul qu'on a, il n'est pas excédentaire. Donc, c'est pour cela que je suis
surpris. J'aimerais bien que vous déposiez l'information, qu'on puisse la
vérifier avec vous. Et, même dans le document synthèse du chantier de la
mobilité durable, page 6, ça dit que le fonds est déficitaire.
• (17 h 40) •
Des voix : ...
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, exactement, il est en surplus.
M. Derraji : Il est en
surplus en cette année?
Mme Guilbault :Oui.
M. Derraji : O.K. Les
prévisions pour les prochaines années et l'année dernière?
Mme Guilbault :Bien, c'est ça que j'essaie de voir, qu'est-ce qui est
public ou pas, parce que je n'ai pas le budget avec moi. Ça fait que je ne sais
pas, là, ce qui est public dans le budget...
M. Derraji : Bien, c'est un
fonds qui est public, madame...
Mme Guilbault :
...je ne l'ai pas par coeur.
M. Derraji : ...c'est un
fonds qui est public, Mme la... Il n'y a pas quelque chose de caché...
Mme Guilbault :Bien oui, mais, tu sais, je veux dire...
M. Derraji : C'est un fait
public, là.
Mme Guilbault :
...je pense, le député comprend qu'il y a des données financières qui sont...
qui ne sont pas publiques actuellement parce... pour toutes sortes de raisons,
que ce soient des projections ou autres, là. Ça fait que je vais juste le
valider comme il faut, ce qu'on peut donner et ce qu'on ne peut pas donner.
La Présidente (Mme Maccarone) : Poursuivez,
M. le député.
Mme Guilbault :Mais, si j'avais un budget à portée de main, je pourrais le
comparer avec le document public du budget, mais je ne l'ai pas ici.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Oui. Mais, Mme
la ministre, on sait très bien... et, depuis... je vous ai mentionné :
depuis 2022, on le voit dans ce tableau, ça, c'est le tableau de Charles
Lecavalier, revenus et dépenses du Fonds des réseaux de transport terrestre, on
voit très bien que les dépenses sont plus élevées que les revenus. La
répartition des dépenses du Fonds de réseaux de transport terrestre, on voit
aussi. Ma question : Je veux juste savoir, les dépenses versus les
revenus, est-ce que vous êtes arrivés au point de l'équilibre que vous êtes en
mesure aujourd'hui de déclarer qu'il y a un excédent de 1,9 milliard.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien là, le tableau de l'article de Charles
Lecavalier, je ne l'ai pas avec moi, là, ça fait que je ne sais pas c'est quoi.
Je ne vois pas le titre, je ne vois pas la légende, c'est trop loin, ça fait
que je ne peux pas le comparer avec ce qu'on a ici, mais...
M. Derraji : Oui, mais le
cumul... le surplus que vous avez dit aujourd'hui, c'est un cumul, c'est un
cumul de plusieurs années. Mais, cette année, est-ce que le fonds... est-ce que
le fonds a réalisé un déficit ou bien un excédent?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :...mais là c'est parce que, dans le fond, moi, je suis sur
l'année en cours... Mais non, c'est ça, l'année... On est en 2025‑2026, ça fait
que c'est correct, c'est public, l'année en cours. Ça fait que, oui, c'est ça.
Mais c'est parce que c'est l'excédent cumulé aussi, là. Nous, on fonctionne
avec l'excédent cumulé, qui est à 1,8 milliard. Mais cette année, il y a
un déficit de 96,7... bien, 96,8 milliards... millions.
M. Derraji : Bien, voilà,
c'est ça. Là, maintenant, on s'entend. Parce que vous avez dit que, cette
année, c'était un excédent. Ce n'est pas un excédent. Ma question, elle était
par rapport à cette année. Cette année, c'est un déficit. Vous m'avez
répondu...
Mme Guilbault :Ah! bien oui, cette année... oui, c'est l'excédent...
M. Derraji : Mais je n'ai pas
terminé, je n'ai pas terminé, je n'ai pas terminé.
Mme Guilbault :
Ah! oui, parfait. Excusez.
La Présidente (Mme Maccarone) : On
va juste laisser le député terminer sa question.
M. Derraji : Je veux juste
terminer. J'ai posé la question par rapport à cette année : Est-ce que,
oui ou non, il y avait un déficit? Vous m'avez répondu avec un surplus cumulé.
Ce surplus cumulé est de combien d'années?
Mme Guilbault :Le surplus est... Bien, de combien d'années? Depuis 2021.
M. Derraji : Mais c'est
depuis la création du fonds, j'imagine.
Mme Guilbault :
La création du... Bien, donc...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Oui, c'est... Le fonds...
M. Derraji : Bien, parce que
je veux juste <comprendre...
M. Derraji :
...mais
c'est depuis la création du fonds, j'imagine.
Mme Guilbault :
La création du... Bien, donc...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Oui, c'est... Le fonds...
M. Derraji :
Bien,
parce que je veux juste >comprendre comment vous faites votre calcul.
Mme Guilbault :
Le fonds, il date de...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
...2010.
M. Derraji : Excellent.
Mme Guilbault :C'est vous qui l'avez créé.
M. Derraji : Oui. Maintenant,
cette année, on vient de s'entendre qu'il y a un déficit. Les dernières années
aussi, il y avait un déficit. Les projections futures, c'est aussi...
Mme Guilbault :Bien, deux dernières.
M. Derraji : Les deux
dernières, c'est des déficits. Cette année, c'est en déficit. Les projections
pour les prochaines années, je les ai, c'est aussi des déficits. Je peux même
vous les partager. Vous projetez, en 2026‑2027, 970 millions. 2027‑2028,
on parle de 2,6 milliards cumulés. Déficit de l'année : 1,7 milliard.
Vous avez, sur votre table, un rapport du chantier sur le financement des
réseaux de transport. Est-ce que vous allez le rendre public?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :C'est ça. Bien, est-ce qu'il fait référence à une étude de
Raymond Chabot avec huit sujets?
M. Derraji : Je fais
référence à l'étude du chantier de la mobilité durable. C'est un document... Je
vais vous le dire exactement. C'est : «Des solutions sont [...] discutées dans
le Chantier sur le financement de la mobilité durable, commencé depuis 2019,
qui a mené à un document synthèse en 2021 et puis à un rapport de
recommandations en 2024.» Ce rapport n'a jamais été rendu public. Comptez-vous
le rendre public?
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que... Je ne sais pas s'il veut me
montrer le document. Parce que moi, j'ai lu une étude et je sais qu'il y a
quelque chose qui a été rendu public, là, il y a eu un chantier de... sur le
financement de la mobilité durable, ou quelque chose comme ça. Je pense, c'est
mon prédécesseur qui avait fait ça.
M. Derraji : ...
Mme Guilbault :C'est ça, exact.
M. Derraji : ...
Mme Guilbault :Mais il y a quelque chose qui a été rendu public à la suite
de ça.
M. Derraji : Non, non, c'est
un document synthèse en 2021.
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, je vous invite à revenir à votre siège.
Mme Guilbault :Ah! bien, c'est moi qui l'avais invité, à sa décharge.
La Présidente (Mme Maccarone) : Si
vous souhaitez déposer le document, avec plaisir, nous pourrons faire peut-être
une copie.
Mme Guilbault :C'est moi qui l'ai invité.
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends. Revenez, s'il vous plaît. C'est votre temps qui est en train
d'écouler. Il vous reste 7 min 50 s.
M. Derraji : ...oui, le
document, ce n'est pas vous, Mme la ministre, c'est un document synthèse en
2021. Et il y avait un rapport de recommandations, mais ça, c'est vous, c'est
2024, mais il n'a pas été rendu public. Le premier, ce n'est pas vous, mais le
deuxième, les recommandations, c'est vous, c'est 2024. Ma question :
Est-ce que vous allez le rendre public?
Mme Guilbault :Bien là, c'est ça, il faudrait l'analyser. C'est
probablement le même document, là, dont... que j'ai en tête, là, mais, enfin...
De toute façon, on va l'analyser. Il faudrait que... Ça fait un bout de temps,
là, que je l'ai lu. J'ai en tête les huit sujets, mais il faudra qu'on
l'analyse. De toute façon, moi, les... je l'ai dit, là, on respecte les lois,
puis les critères, puis tout ça, de loi d'accès, puis tout ça. Alors, les
professionnels du sujet vont se pencher sur l'opportunité de la diffusion, en
tout ou en partie, du document dont il est question.
M. Derraji : Mais, Mme la
ministre, vous savez très bien que le gouvernement doit respecter la Loi sur
l'administration publique — là, écoutez bien ce que je vais vous dire — qui
prévoit que le FORT devrait être autofinancé par ses revenus propres. On n'est
pas là, Mme la ministre, il n'est pas financé par les fonds propres, ni la taxe
sur les carburants, ni les droits et permis, ni les transferts du FECC. Et vous
avez entre vos mains un excellent document, que j'ai déjà lancé un avis de
recherche parce que je ne le trouve pas. Lancez le document publiquement, ayons
une discussion publique, parce que, probablement, les gens vont vous aider à
trouver la meilleure solution pour équilibrer. Je vais vous dire pourquoi. Je
sais que vous comme moi, on est sensibles aux impôts des citoyens québécois.
Maintenant, on comble le déficit avec l'argent des contribuables québécois, on
pige, dans le fonds consolidé, de l'argent pour financer le programme, le fonds
FORT. Est-ce qu'on est d'accord, Mme la ministre?
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
Mme Guilbault :Bien, le député me dit : Il pourrait y avoir des gens,
autour de la table, qui pourraient l'aider à aller chercher de l'argent. Puis,
ensuite, il me dit : On est sensibles aux impôts que paient les Québécois.
Bien, dans les deux cas, Mme la Présidente, j'ai une manière de lui proposer
lui-même de m'aider puis d'être sensible aux impôts que les Québécois envoient
au gouvernement fédéral : de solliciter davantage d'appuis.
Ce n'est pas un secret qu'il nous révèle
aujourd'hui, là. Ça coûte cher, les transports, ça coûte cher, les
infrastructures. Le gouvernement fédéral s'est désengagé des infrastructures.
On s'attend à ce que le nouveau gouvernement remette des programmes
d'infrastructure. On a besoin d'aide du fédéral. Les impôts des Québécois qui
nous écoutent, ils vont aussi au fédéral, puis ces mêmes Québécois là, ils ont
besoin de routes, n'en déplaise à Québec solidaire, là. On a, <entre autres...
Mme Guilbault :
...ces mêmes Québécois là, ils ont besoin de routes,
n'en déplaise à Québec solidaire, là. On a, >entre autres, besoin de
routes, puis le FORT, il finance, entre autres, les routes.
Puis l'autre élément sur le FORT comme
tel, mais parce que c'est important : Quand on a des excédents, là... Tu
sais, des fois, je parle, entre nous, du «sleeping money», là, l'argent
dormant. Donc, quand on a un excédent, c'est normal de le réutiliser l'année
d'après. On ne va pas laisser gonfler des excédents juste pour des excédents. Tu
sais, oui, il y a des questions, des fois, de fructification, mais c'est normal
d'utiliser l'argent qu'on a...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci.
Mme Guilbault :
...malgré les déficits.
M. Derraji : Mme la ministre,
je vous ai posé une question très simple : Est-ce que vous allez rendre
public le rapport de recommandations de 2024?
Mme Guilbault :J'ai répondu tout à l'heure. J'ai dit que, conformément à
la loi d'accès à l'information et aux documents des organismes, là, cette
loi-là, on va étudier l'opportunité de le rendre public ou non, en tout ou en
partie.
M. Derraji : Je suis dans la mesure
de vous contredire, ça n'a rien à voir avec la loi à l'accès à l'information.
C'est un document synthèse de 2021. Il y avait des travaux menés dans le cadre
du Chantier sur le financement de la mobilité durable et, par la suite, il y
avait un rapport avec des recommandations, que vous refusez de dévoiler depuis
2024. Le fonds est déficitaire, Mme la ministre. Le fonds, il est déficitaire.
Il est payé par l'argent des contribuables parce que le fonds n'arrive pas à
s'autofinancer et il ne respecte même pas la Loi sur l'administration publique.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
M. Derraji : Il ne respecte
pas la Loi sur l'administration publique.
Mme Guilbault :Oui. Bien, Mme la...
La Présidente (Mme Maccarone) : Allez-y.
• (17 h 50) •
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, c'est parce qu'on respecte la Loi
d'accès que je dis aujourd'hui... Il me pose cette question-là, là, il y a 10 minutes.
Bon. Alors, moi, je lui réponds qu'on en prend acte, de la question. Je connais
le document en question, donc... Mais, au-delà de moi, mes équipes, qui sont
spécialisées de ça, là... Des documents, on en diffuse. Moi, j'ai toujours un a
priori pour diffuser les choses quand c'est possible, là, je n'ai rien à
cacher, puis tout ça, mais, bon, on fonctionne avec les règlements. Alors, on
va évaluer le document à la lumière de la demande qui nous a été formulée,
encore une fois, il y a maximum 15 minutes, et on va prendre une décision
en fonction des lois et règlements quant à la diffusion.
M. Derraji : Je tiens à vous
rappeler, Mme la ministre, que j'ai le document Étude externe sur les outils de
financement. Le contrat a été accordé en janvier 2023, début des travaux en
février 2023, les résultats attendus : automne 2024. Il y avait les
effets de l'application des huit outils identifiés par le chantier sur
l'environnement socioéconomique du Québec, et vous avez pris la décision de ne
pas dévoiler les conclusions. Est-ce que... parce que les conclusions ne font
pas affaire à votre vision d'aller trouver l'équilibre et le manque à gagner
dans le fonds FORT?
Mme Guilbault :Non, mais, Mme la Présidente, au-delà de l'étude à laquelle
il fait référence, pour laquelle j'ai répondu, je pense, trois fois, là, la
question est excellente, puis le sujet, il est pertinent puis il est très
complexe : le financement de la mobilité, dans un territoire de
1,6 million de kilomètres carrés, à 9 millions de personnes pour
payer pour tout ça. Je l'ai souvent dit, je le dis sans arrêt. Sûrement, sur nos
commissions parlementaires, je l'ai dit aussi. Et la réflexion, elle est
nécessaire. Il y a des éléments sur lesquels on a du contrôle, entre autres des
gains d'efficacité. Ce n'est pas compliqué, un fonds : soit tu augmentes...
soit tu réduis tes dépenses, soit tu augmentes tes revenus quand tu as un
déficit. Donc, il faut, oui, agir sur les revenus, mais sur les dépenses.
Et, la loi n° 62
qu'on a adoptée, ce n'est pas anodin, être capables de faire nos projets
d'infrastructure puis que ça coûte moins cher. Et la contribution du fédéral,
ce n'est pas anodin non plus. Je pense que mon collègue comprend que, si tu
ajoutes de l'argent fédéral dans un montage financier pour un projet, tu réduis
la dépense du gouvernement du Québec d'autant. Alors, c'est très... Si ça
l'intéresse pour vrai, ce sujet-là...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme Guilbault :
...surtout qu'il compte être ministre des Transports l'année prochaine...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci, Mme la ministre. Merci.
Mme Guilbault :...je l'invite à se joindre à nous pour...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Derraji : ...j'irai avec
vous réclamer l'argent au fédéral si j'ai un engagement aujourd'hui que, les
200 millions que vous avez pour garage Newton, vous n'allez pas la laisser
sur la table. C'est dans les deux sens, Mme la ministre. Vous avez déjà 200 millions,
hein, pour le garage Newton. On n'en parle plus, il est enterré.
Je vais revenir au FORT, Mme la ministre.
Vous savez très bien qu'il est déficitaire. Vous cherchez de l'argent dans le
fonds consolidé. Dans le fonds consolidé, il y a de l'argent du fédéral. Ma
question est très simple. Vous ne respectez pas la Loi sur l'administration
publique. Le fonds, il est déficitaire. Quelle est votre solution? Je sais que
vous n'allez pas rendre publiques les conclusions. Quelle est votre solution
pour que le fonds respecte la Loi sur l'administration publique?
Mme Guilbault :Bien, Mme la Présidente, je tiens à dire qu'il n'y a jamais
d'argent fédéral qui reste sur la table. Est-ce que le député libéral de
Nelligan est d'accord avec moi que le gouvernement du Québec devrait décider
lui-même des projets qu'il souhaite financer, a besoin du soutien du fédéral et
devrait pouvoir décider à quoi ça devrait servir? Et,
quand le fédéral veut décider à notre place et éviter de <financer...
Mme Guilbault :
...à quoi ça devrait servir? Et, quand le fédéral
veut décider à notre place et éviter de >financer un projet qui est une
priorité du gouvernement...
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Merci, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
...ce n'est pas idéal.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Nous allons poursuivre maintenant avec le prochain bloc. M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
la parole est à vous.
M. Arseneau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais aborder la question du transport aérien
avec Mme la ministre. L'an dernier, au budget de mars 2024, on avait inscrit un
montant supplémentaire à celui du PAAR, donc un montant de 9 millions de
dollars sur trois ans, pour un total de 27 millions, qui devait permettre
d'améliorer la desserte aérienne dans nos régions. On n'a jamais eu
connaissance du lancement d'un programme ou d'une affectation de cette somme-là
pour quoi que ce soit. Est-ce que le montant a été utilisé ou il a été retransféré
au fonds consolidé du gouvernement du Québec?
Mme Guilbault :
Oui, oui, oui, il a été... il a été inclus, en fait, dans l'enveloppe du... Là,
je cherche mon... H.1. Bon. C'est qu'en fait, quand on regarde les montants du
PAAR, je ne sais pas si je l'ai dans ma fiche, là... Bien, de toute façon, il
peut le voir, là, aussi dans le budget. Je ne l'ai pas. Il est où, mon
montant...
M. Arseneau : Cette
année, il y a un budget qui est de l'ordre de 59 millions.
Mme Guilbault :
C'est ça.
M. Arseneau : L'an dernier,
le budget était de 48 millions pour le PAAR et 9 millions pour un
autre programme qu'on imaginait qui serait mis en place pour soutenir les
dessertes, mais on n'a jamais vu la couleur de cet argent-là. Est-ce qu'il a
été dépensé, cet argent-là? Est-ce qu'il a été investi?
Mme Guilbault :
Bon. Enfin... Oui, oui, l'argent est dépensé, mais, de toute façon, le député
l'a dit lui-même, là, on était à 50... à 48 millions et on est à plus 9,
ce qui fait 57, et là on est à 59. Donc, globalement... mais c'est juste que,
oui, on a une seule et même enveloppe, sauf que c'est quand même plus
d'investissement dans l'aérien. Puis, il faut dire, à travers ça, on l'a dit ce
matin, on a bonifié l'enveloppe du... on a bonifié le programme du PAAR, le
PAAR comme tel, et donc il y a plus de billets qui se vendent. Donc, on offre
un service accru et un nombre accru de dessertes à nos citoyens.
M. Arseneau : Mais, l'an
dernier, sur les 48 millions plus le 9 millions, ce n'est pas la
totalité des sommes qui ont été employées pour le programme PAAR, puisqu'il
n'avait pas été révisé à l'époque. Il y a eu un surplus, si on veut, qui n'a
pas été dépensé, j'imagine, du 9 millions, plus probablement de 12 à
15 millions sur le programme PAAR. Est-ce que mes chiffres sont proches de
la réalité?
Des voix : ...
Mme Guilbault :...les sommes ont été dépensées.
M. Arseneau : Toutes les
sommes, l'an dernier, ont été dépensées, et le 48 millions et le
9 millions, pour le programme PAAR?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Arseneau : Alors, si
on a bonifié le programme, comment est-ce qu'on peut entrer dans la somme de
59 millions cette année?
Mme Guilbault :
Non, mais c'est-à-dire que le PAAR... sur l'enveloppe totale, il y a une partie
qui était pour le PAAR, il y a un 4 millions qui est allé à... pour Air
Inuit, dont on parlait ce matin, à qui on donne une subvention, il y a une
subvention aussi... il y a pour ARVO, l'Aéroport régional de Val-d'Or, à qui on
a donné 3,8 millions pour son projet de piste.
M. Arseneau : Ah bon!
Puis le 4 millions pour le... Air Inuit, c'est à quelle fin?
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Bien, c'est pour... C'est ça, parce que lui, il n'est pas accessible au
programme PAAR. Donc, il fallait pouvoir assurer à la clientèle de ces
secteurs-là un accès à des prix raisonnables aussi. Puis même que c'est
renouvelé cette année.
M. Arseneau : Donc, c'est
un soutien direct à l'entreprise, une subvention de 4 millions, pour
permettre d'opérer et vraisemblablement de tenir des tarifs plus bas, c'est ça?
Une voix : ...
Mme Guilbault :
On la donne au Nunavik? C'est ça, on la donne au Nunavik, qui est le...
M. Arseneau : D'accord.
D'accord. Donc, le programme PAAR a été, effectivement, renouvelé à compter du 1er
ou du 3 février dernier. L'annonce avait été faite en décembre.
Évidemment, c'est depuis le lancement du programme qu'on demandait qu'il soit
révisé, parce qu'on voulait qu'il soit ouvert aux OBNL, ce que vous avez fait,
et on vous en remercie, que les remboursements soient immédiats pour tout le
monde, ça a été fait également, qu'on puisse, et ça, c'était une tare, on l'a
reconnu, là, à un moment donné, du programme... qu'on puisse, si c'est un
programme régional, voyager d'une région à une autre, on a corrigé le tir. On
aurait aimé, j'ai fait souvent la proposition, qu'on puisse soutenir le
développement de l'offre, parce que ce n'est pas parce qu'on remplit les avions
qui circulent présentement sur les routes actuelles qu'on va nécessairement
augmenter l'offre. On peut augmenter le profit des entreprises, pas
nécessairement diversifier ou augmenter l'offre. Mais ça, je vous poserai la
question tout à l'heure.
Là où on a été extrêmement surpris, puis
je veux savoir pourquoi vous avez pris cette décision-là, Mme la ministre,
c'est de ramener les deux catégories de clientèle visée, et donc de besoins
auxquels on répond, au sein d'une seule et même <catégorie...
M. Arseneau :
...c'est
de ramener les deux catégories de clientèle visée et donc de besoins auxquels
on répond au sein d'une seule et même >catégorie, à savoir qu'il
existait un programme de remboursement des tarifs aériens, depuis 35 ans,
qui était destiné à soutenir les gens qui vivent dans des régions éloignées
pour contrer le surcoût lié à l'éloignement. Aujourd'hui, tout le monde a accès
au même programme, au même rabais mais pas pour les mêmes fins. Ceux qui font
du tourisme, qu'ils viennent du Québec, de Toronto, du Japon, vont avoir accès
à 50 % à 85 % de rabais financé par le gouvernement du Québec au même
titre que les gens qui habitent les régions, les Îles-de-la-Madeleine, la Côte-Nord.
Pourquoi les fonds du gouvernement du Québec servent-ils à financer le voyage
des visiteurs au même titre que les résidents des régions éloignées qui ont
besoin d'un transport aérien et de se déplacer souvent pour des raisons liées à
la santé, à la famille, au travail, et ainsi de suite?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Bien là, je m'essaie, mais en tout respect, puis ça va être
correct quelle que soit la réponse, mais j'aurais envie de proposer que mon
collègue député de René-Lévesque puisse répondre, étant donné que c'est
vraiment son dossier, mais je vais respecter la réponse de mon...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...
Mme Guilbault :C'est ça, c'est pour ça que je le propose.
M. Arseneau : Mais j'aimerais
juste continuer avec Mme la ministre, en tout respect. C'est parce que la
décision a été prise au ministère. Puis on a fait plusieurs plaidoyers, le
maire des Îles-de-la-Madeleine avait fait la même chose, parce que... je vais
vous dire la crainte à l'heure actuelle, c'est que le programme qui a pour but
de stimuler l'achalandage dans le transport aérien, c'est bien, mais, un
programme qui avait pour but de soutenir les populations qui vivent dans une
situation d'isolement ou d'éloignement, ça, il faut qu'il soit pérennisé, il
faut qu'il soit pérenne, et la crainte qu'on a, c'est de savoir jusqu'à quel
point on va soutenir le transport aérien à hauteur de 60 millions de
dollars pour le restant de nos jours une fois qu'on aurait stabilisé l'offre de
transport aérien, hypothétiquement. Est-ce que, en d'autres mots, soutenir,
subventionner le billet d'avion pour tout le monde, tous ceux qui veulent
voyager, peu importe d'où ils viennent et peu importe la raison pour laquelle
ils veulent faire du transport aérien, donc prendre l'avion pour aller en
région... est-ce que ce programme-là est soutenable pour les 35 prochaines
années, comme il l'avait été pour les 35 dernières années, en matière de
soutien à l'équité, en matière de mobilité pour les gens qui habitent les
régions?
• (18 heures) •
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, juste dire : Ce n'est pas parce que je ne
voulais pas répondre, là, c'était par déférence pour mon collègue qui s'occupe
du dossier, donc... Mais déjà il n'y avait pas de distinction. Pour les
compagnies aériennes, c'était difficile de faire la distinction entre les
résidents puis les non-résidents, ça fait que ce n'était déjà pas une
distinction comme telle ou un souci qui trouvait réponse dans l'ancienne
version du programme. Donc, maintenant, là, les résidents ont un accès illimité,
et les non-résidents du secteur ont une contrainte à cinq, je crois... en tout
cas, on le valide pour le cinq, mais les non-résidents ont une contrainte, puis
les résidents ont un accès illimité. Ça fait que je pense qu'on continue de
répondre aux besoins, en priorité, des gens des secteurs, parce qu'on comprend
bien que c'est ça, l'objectif numéro un, mais c'est quelque chose qui, de toute
façon, est difficilement...
Une voix : ...
Mme Guilbault :C'est six, six billets, ou trois allers-retours, mais six
passages.
M. Arseneau : Oui. Mais, à
l'heure actuelle, puisque les deux... en fait, les deux... les deux besoins, qui
sont, selon nous, diamétralement différents et voire opposés, ceux qui veulent
visiter, faire du tourisme en région et ceux qui vivent en région puis qui
doivent pouvoir compter sur un transport aérien pour des besoins essentiels, à
partir du moment où on les met ensemble, est-ce que vous pouvez nous garantir
que ce programme-là, qui a été lancé en 2022, qui se voulait une espèce
d'impulsion au transport aérien régional... qu'il va demeurer dans votre esprit
pour toujours?
Mme Guilbault :Bien là, «pour toujours»... C'est comme quand on est en
commission parlementaire puis qu'on veut me faire prendre des engagements pour
les siècles et des siècles, là. Je dis toujours : Tu sais, soyons
réalistes, puis, un jour, il y aura des gens après nous. Donc, pour l'instant,
il est là. Alors, moi, je ne peux pas, là... je ne peux pas savoir dans
20 ans, 30 ans, quand il y aura d'autres ministres des Transports,
mais je comprends, je pense... je décode, je pense, à travers la question du
collègue, qu'on veut quand même s'assurer que les gens qui ont vraiment des
besoins, tu sais, des réels besoins de déplacement pour des raisons sérieuses
de santé ou autres, ils continuent d'avoir une place puis qu'on n'arrive pas
dans une situation où on a écoulé l'enveloppe puis qu'on dit : Ces gens-là
ne peuvent pas avoir de billet. Mais, avec les enveloppes qu'on a à date, on a
été capables de répondre à la demande. Donc, au besoin, dans le futur, on verra
si on a besoin d'ajuster, mais, pour l'instant, tout le monde peut avoir son
billet.
M. Arseneau : Le programme
actuel, il est financé pour combien <d'années...
>
18 h (version révisée)
< 16885
Mme
Guilbault :
...mais pour l'instant
tout le monde peut avoir son billet.
M. Arseneau :
Le
programme actuel, il est financé pour combien >d'années? Pour cette
année, bien entendu. Pour l'année suivante également. Est-ce qu'on peut compter
sur le même montant?
Mme Guilbault :Il finit en 2027, si ma mémoire est bonne.
Une voix : ...
Mme Guilbault :
2027, mais on va juste le valider... Oui, 2027.
M. Arseneau : On aura l'occasion
d'y revenir. Je voudrais savoir également... Lorsqu'on a fait les améliorations
au programme que j'ai nommé tout à l'heure, là où on a été vraiment surpris, c'est
lorsqu'on a appliqué... plutôt que d'avoir des billets à 500 $ plafonnés,
on a appliqué une nouvelle grille de rabais par pourcentage du prix de l'entreprise
de transport aérien, jusqu'à 85 % de rabais, notamment, là, pour la Basse-Côte-Nord,
ce qui est une excellente nouvelle pour eux. Quelle ne fut pas notre surprise
de se rendre compte que la seule destination où on avait déjà des pourcentages
appliqués, avec le programme de réduction des tarifs aériens de 30 % à
60 %, là, le seul endroit où le pourcentage n'était pas majoré, c'étaient
les Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi a-t-on pris cette décision qui fait
augmenter le coût du tarif aérien pour tous les Madelinots? Et qui a pris la
décision?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Ça, c'est parce que c'est par groupes... Juste voir, parce
qu'on avait des sous-groupes de pourcentages par rapport à l'éloignement, je
pense, ou par rapport... On a eu comme une classification. Parce que l'objectif
de ça, là, puis les deux dernières questions vont un peu dans ce sens-là, puis
je pense que je ne l'ai pas dit, c'était de simplifier. Parce que là, le député
l'a dit, il y avait deux programmes. Des fois, tu achetais un billet à 500 $,
qui, en plus... tu étais remboursé par la suite, là, puis il y avait un
taponnage administratif pour le citoyen, puis il y avait le programme de remboursement
de certaines régions éloignées. Là, on voulait une seule et même façon de
fonctionner, tout le monde fonctionnait avec la même affaire : tu achètes
ton billet, tu le paies déjà à un prix réduit. Mais il fallait quand même
trouver une façon de l'organiser puis que ce ne soit pas juste aléatoire, comme
ça, selon l'humeur du jour. Alors donc, on avait... on a trois sous-groupes de
classement qui ont été faits. C'est juste...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Un peu plus. Je ne me rappelle pas par coeur, je n'ai pas la feuille ici, mais,
bref...
M. Arseneau : Oui, mais...
La Présidente (Mme Maccarone) : M.
le député, on va laisser terminer...
Mme Guilbault :Mais les Îles-de-la-Madeleine, en tout cas, sauf erreur, ne
sont pas désavantagées. D'ailleurs, ça demeure la population... la destination
la plus populaire.
M. Arseneau : Bien,
justement, c'est probablement parce qu'on est en milieu insulaire et parce qu'on
est davantage dépendants du transport aérien qu'évidemment le transport est
davantage achalandé, et on est aussi une destination touristique. Mais, en
fait, ce que je veux dire, c'est que, que ce soit Baie-Comeau, Bonaventure,
Chibougamau, partout, les pourcentages de rabais, le programme de réduction des
tarifs aériens, ont été augmentés de 30 % à 60 %, de 60 % à
85 %, de 40 % à 50 %. Quand on regarde pour les
Îles-de-la-Madeleine, 60 %, avant, 60 % après. Mais, lorsqu'on
calcule la nouvelle façon, le nouveau mode... quand on utilise le nouveau mode
de calcul, on se rend compte qu'en fait les prix ont augmenté, aux
Îles-de-la-Madeleine, de 12,5 % à 25 %.
Alors, la question qui s'est posée, la
question, je vous la pose : Pourquoi faire payer les Madelinots, qui ont
besoin des transports aériens, pour financer le voyage touristique de tous ceux
qui veulent venir nous visiter ou visiter les autres régions du Québec? Les
tarifs, je vais vous le dire : un billet, là, c'est 1 150 $, c'est
le billet le moins cher pour aller aux Îles-de-la-Madeleine. Quand on appliquait
le 60 %, on avait un billet qui nous revenait à 460 $. Si on avait le
billet à 500 $ planifié... c'est-à-dire plafonné, bien, c'était ça, le
tarif. Aujourd'hui, il n'y a pas de billet en bas de 560 $, ça veut dire
une augmentation de 22,4 %. C'est un peu la même chose à Gaspé, également.
Il y avait des billets accessibles à 500 $. Aujourd'hui, en bas de
650 $, on ne peut pas en trouver.
Donc, pourquoi faire payer les gens des
Îles-de-la-Madeleine et, accessoirement, marginalement, ceux de Gaspé pour
élargir le programme pour tous ceux qui veulent visiter nos régions? C'est un
programme touristique ou c'est un programme qui soutient les gens qui habitent
les régions et qui ont besoin d'un transport aérien?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, mais l'objectif, comme je le disais, c'était
d'avoir un programme plus simple. Puis, il faut dire aussi, on est parti du
programme fixe à 500 $ avec, à côté, un autre programme qui dépendait...
avec des pourcentages qui dépendaient, là, selon diverses situations, et là on
a une nouvelle formule unique mais qui, comment je dirais... qui vise une
fourchette cible de prix raisonnables. C'est sûr que, par rapport aux 500 $,
il y a eu aussi l'inflation, et tout ça. On ne pouvait pas rester à 500 $
universel, uniforme, éternel, donc on visait autour d'un 600 $. Ça fait
que, déjà, il y a une sorte d'indexation du programme, à travers ça, mais pour
plus de destinations. Donc, comme je le disais, là, on a organisé ça avec des
espèces de sous-groupes. Mais c'est sûr qu'il peut y avoir une petite <variation...
Mme Guilbault :
... avec des espèces de sous-groupes. Mais c'est sûr
qu'il peut y avoir une petite >variation puis c'est certain que, Les Îles
étant tellement populaires... Encore là, tu sais, il y a le prix de base aussi.
Nous, on a un pourcentage de remboursement, mais ça dépend du prix de base du
transporteur. Puis il y a, typiquement, des saisons où ça coûte plus cher, des
situations de la dernière minute, ou autres, qui peuvent coûter plus cher.
Alors là, oui, ça peut fluctuer un peu.
M. Arseneau : Mais, juste en
complément, je vous affirme, et j'ai des preuves à l'appui, que les Madelinots
ont été désavantagés par cette réforme-là. Et je continuerai de dire que ce
n'est pas aux contribuables, en général, du Québec de financer le transport des
visiteurs, peu importe d'où ils viennent, aux dépens des citoyens des régions
qui ont besoin d'un transport aérien le plus accessible et le plus abordable
possible.
Maintenant, je voudrais juste aborder
rapidement la question de la Société des traversiers du Québec. Mme Bédard
est ici, je suis sûr qu'elle démange de répondre à nos questions. Dans les
trois minutes qu'il me reste, Mme la Présidente, j'aimerais savoir...
Premièrement, après avoir pris connaissance d'un appel d'offres de la Société
des transports qui ouvrait la possibilité pour des contracteurs, des
entreprises de faire des travaux de maintenance sur les bateaux de la STQ, donc
de l'avoir ouvert jusqu'au chantier maritime du Nord des États-Unis, de la côte
Est des États-Unis, l'analyse qu'on en fait, dans le milieu, c'est qu'on n'a
pas besoin de donner aux États-Unis des contrats lorsqu'on investit des sommes
publiques du gouvernement du Québec, surtout dans une guerre... une période de
guerre tarifaire. Pourquoi l'avoir ouvert aux États-Unis, à ce moment-là?
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
Ducharme.
Mme Bédard (Greta) : Bédard.
M. Arseneau : Bédard.
La Présidente (Mme Maccarone) : Ah!
excusez-moi, Mme Bédard, excusez-moi. Allez-y.
• (18 h 10) •
Mme Bédard (Greta) : Bien,
écoutez, on a... Bien, on a le souci d'aller chercher le meilleur prix. Là, je
comprends la préoccupation par rapport aux États-Unis, mais ouvrir le marché,
c'est aussi aller dans les Provinces maritimes, où il y a beaucoup de chantiers
disponibles. On avait un souci aussi de disponibilité de chantiers au Québec à
certains moments puis également de coûts qui ont grimpé beaucoup. Alors,
c'était dans une espèce d'optique de saine gestion et d'avoir le meilleur prix
pour nos cales sèches. On en a eu beaucoup cette année, on a eu plus de cinq
cales sèches. Alors, c'était plus dans cet esprit-là, la réflexion.
M. Arseneau : Mais est-ce
que... est-ce que la STQ a une stratégie qui peut... ou pourrait développer une
stratégie qui vise à favoriser d'abord et avant tout les chantiers québécois et
toute la chaîne d'approvisionnement, évidemment, qui en dépend?
Mme Bédard (Greta) : Absolument.
On veut et on travaille beaucoup avec les entrepreneurs québécois. Par contre,
vous serez d'accord avec moi que, si je n'ai pas de disponibilité de chantier,
bien, j'ai l'obligation d'ouvrir le marché un petit peu plus large au niveau
des Maritimes pour m'assurer d'avoir les cales sèches au moment où c'est
nécessaire pour nos activités. Alors, c'était l'intention qu'on avait, d'aller
ouvrir un petit peu le marché, voir s'il y avait d'autres disponibilités.
M. Arseneau : J'aimerais
aborder... Je n'ai presque plus de temps?
La Présidente (Mme Maccarone) : 25 secondes.
M. Arseneau : 25 secondes.
Qu'est-ce qui explique que, quand on met un nouveau navire en cale sèche, là, comme
sur l'Ivan-Quinn, à l'Île d'Entrée, où on prévoit sept semaines de travaux,
bien, ça peut en durer 13 puis que l'autre, le Joseph-Savard, bien, on y va
pour huit mois, et ça dure cinq ans? C'est quoi, le problème?
Mme Bédard (Greta) : Bien, je
vais répondre l'Ivan-Quinn précisément. Alors, quand on rentre en cale sèche
réglementaire, comme l'Ivan-Quinn, l'objectif de sortir le navire de l'eau...
La Présidente (Mme Maccarone) : ...je
suis désolée de vous couper.
M. Arseneau : Merci.
La Présidente (Mme Maccarone) : Nous
poursuivons avec le dernier bloc de l'opposition officielle. M. le député de
Nelligan, la parole est à vous.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, j'ai une information, maintenant, et j'aimerais
bien la vérifier avec vous. Je suis obligé de revenir au pont à étagement et
j'aimerais bien... Est-ce que vous allez confirmer cette information? Nous
avons été informés par une firme que l'appel d'offres de l'automne dernier a
été annulé, par rapport au pont à étagement. Est-ce que vous confirmez cette
information?
Mme Guilbault :Qu'une firme a été... Oui.
M. Derraji : Qu'il est annulé?
Donc, vous confirmez que le pont à étagement a été annulé et que ça va sortir
dans le...
Mme Guilbault :Mais l'étude de la firme à laquelle le député fait
référence a été annulée. C'est ça, la question?
M. Derraji : Non, je ne parle
pas de l'étude, je parle de l'appel d'offres.
Mme Guilbault :Oui, oui, l'appel d'offres, oui, oui, il est annulé.
M. Derraji : L'appel d'offres
est annulé? O.K. Donc, le pont... le projet de pont à étagement est annulé?
Mme Guilbault :J'ai dit tout à l'heure, et je vais essayer de reprendre
les mêmes mots exacts, que le pont d'étagement sur Lebourgneuf est un projet
d'intérêt à Québec, continue de l'être. C'est un projet pour lequel il y a déjà
eu certaines études, certains travaux qui ont été faits, il nous en a fait...
il lui a fait... il leur a fait référence un peu plus tôt. C'est un projet dont
on continue de discuter et donc c'est un projet qui est d'intérêt à Québec.
M. Derraji : Oui. J'essaie de
vous suivre, Mme la ministre. Tout ça, c'est beau, ce que vous venez de dire.
Il est annulé. Et on ne peut pas dire qu'il est <d'intérêt...
M. Derraji :
...
c'est beau, ce que vous venez de dire. Il est annulé. Et on ne peut pas dire
qu'il est >d'intérêt et qu'on va continuer à parler : il est
annulé. Moi, je veux juste savoir : Le projet est annulé, il n'y aura pas
de pont à étagement?
Mme Guilbault :L'appel d'offres auquel le député fait référence est
annulé, mais le projet continue d'être un projet d'intérêt. Et, comme plusieurs
projets au Québec, dans nos 17 belles régions administratives, plusieurs
sont d'intérêt. Certains, on a fait certains travaux, comme pour le pont
d'étagement, certains sont à l'étude au PQI, certains sont en planif au PQI,
certains sont en réalisation. C'est une roue qui tourne. Un PQI, vous savez,
c'est dynamique, Mme la Présidente, à chaque année, on en dépose un nouveau. L'année
prochaine, il va y en avoir un autre.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. le député.
M. Derraji : Malheureusement
pour la Capitale-Nationale, le PQI est devenu statique et non pas dynamique.
Parlant de PQI, projet du grand Sud-Ouest, qui est retiré du PQI, mon collègue
député de Marquette, avec raison, vous pose la question suivante : Les
mesures de mitigation du trafic associées à la réfection de l'échangeur Saint-Pierre — il
y avait des heures supplémentaires — seront-elles prévues pour le
transport collectif, c'est-à-dire pas seulement la réorientation de routes,
mais l'ajout de services?
Mme Guilbault :Oui. Mme la Présidente, il a terminé sa dernière... il a
commencé sa question en faisant référence à la Capitale-Nationale, ça fait que
je me permets de commencer ma réponse en répondant sur la Capitale-Nationale,
parce que c'est très important, là. Ce qu'il a dit est tout à fait inexact. Ça,
c'est les investissements pour la Capitale-Nationale — peut-être que,
s'il est allé voir les crédits de mon collègue de la Capitale, il s'est fait
présenter le même tableau — ça, c'est l'ensemble des infrastructures.
Regardez les colonnes bleues, les colonnes rouges. À moins d'être vraiment
daltonien, là, c'est assez flagrant, Mme la Présidente. Et donc, sur la... et
sur l'ensemble de ces projets d'infrastructure... Et là je sais qu'il n'habite
pas à Québec puis qu'il... c'est ça que... je pense qu'il est loin d'avoir déjà
habité à Québec, sauf peut-être un appartement en ville, ici, mais à Québec...
M. Derraji : J'ai... j'ai...
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Maccarone) : Je
comprends...
M. Derraji : Oui, oui, mais
c'est très personnel, mais, si ça peut la rassurer, j'ai...
La Présidente (Mme Maccarone) : On
souhaite une réponse à la question, s'il vous plaît.
M. Derraji : Non, mais, si ça
peut la rassurer, j'ai habité Québec pendant deux ans, à l'université.
Mme Guilbault :Ah oui? Bon, bien, tant mieux! Bien, à ce moment-là, il va
peut-être pouvoir...
M. Derraji : Ça change votre
perception, oui.
Mme Guilbault :Ah! bien, il va peut-être pouvoir... C'est encore mieux
parce que, de mémoire, là... Et je dis la même chose au maire de Québec, j'ai
dit la même chose au député de Taschereau ce matin, pour des gens qui habitent
à Québec depuis longtemps, et c'est mon cas, vous rappelez-vous d'une période,
à Québec, où il y a eu au minimum 10,4 milliards d'investissement, 7,6 milliards
pour un tramway, 2,8 milliards pour le pont de l'Île-d'Orléans? Dans la
région de Québec...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci...
Mme Guilbault :...on est à 10,4 milliards, plus le troisième lien,
plus tout le reste. Jamais...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Merci, Mme la ministre. M. le député, continuez avec votre question. Merci.
M. Derraji : Mme la ministre,
je laisse les Québécois de la Capitale-Nationale juger vos actions. Écoutez,
j'étais obligé aujourd'hui de faire 40 minutes sur la Capitale-Nationale.
La somme des projets annulés est énorme. Mais, vous savez quoi, je vous ai posé
une question sur Montréal, où j'habite : projet du grand Sud-Ouest, vous
l'avez retiré du PQI. Je vous ai posé la question, mon collègue de député
Marquette veut savoir s'il va y avoir des mesures de mitigation
supplémentaires. Le projet a été déjà retiré. Est-ce que vous allez faire
quelque chose?
Mme Guilbault :C'est ça, on n'est pas encore rendus au dossier
d'opportunité, donc, quand on franchira les prochaines étapes, on sera en
mesure de préciser les mesures.
M. Derraji : Mais on parle
des mesures de mitigation.
Mme Guilbault :Oui. Il me parle du projet de l'échangeur Saint-Pierre?
M. Derraji : Le projet du
grand Sud-Ouest.
Mme Guilbault :Du grand Sud-Ouest? Ah! Je pensais qu'il me parlait du...
M. Derraji : Non, non, non. Voilà.
Mme Guilbault :Bien, il a parlé de l'échangeur Saint-Pierre, Mme la
Présidente, vous êtes témoin, là?
La Présidente (Mme Maccarone) : Oui.
Mme Guilbault :Bon, bien, c'est ça, alors il faudrait juste être clair sur
le...
M. Derraji : Je parle du
projet qui a été retiré du projet... du PQI, le projet du grand Sud-Ouest.
Mme Guilbault :Bien, pourquoi il me parle de mesures de mitigation, à ce
moment-là?
M. Derraji : Parce qu'on
parle du trafic associé à la réfection, notamment, de l'échangeur Saint-Pierre,
mais il y a le projet qui a été retiré. La première question était sur le
projet Sud-Ouest, qui a été retiré.
Mme Guilbault :En tout cas, je ne comprends toujours pas le lien entre les
mesures de mitigation... Mais, oui, effectivement, il a été retiré.
M. Derraji : Pouvez-vous...
Mme Guilbault :Le grand Sud-Ouest, pas l'échangeur Saint-Pierre.
M. Derraji : Oui, oui. Non,
je parle du grand Sud-Ouest. Pourquoi vous l'avez retiré du PQI, Mme la ministre?
Mme Guilbault :Bien, je l'ai dit tout à l'heure, j'ai même cité le député
de Nelligan : Gouverner, c'est choisir. On a des décisions à prendre, il
faut... il faut, comment dire, faire une gestion rigoureuse des fonds publics,
alors... Puis ça, c'est quand même ironique, aussi, parce que le même député
qui critique la décote passe son temps à dire qu'on devrait ajouter puis
laisser de plus en plus de projets dans le PQI, qui est déjà à 164 milliards,
une des raisons pour lesquelles on s'est fait décoter. Mais ça, c'est quand tu as
le luxe de pouvoir dire des choses contradictoires, quand tu ne gouvernes pas.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci,
Mme la ministre. Si je vous coupe, ce n'est pas par gaieté de coeur, c'est pour
avoir une fluidité de la conversation. Je n'aime pas ça parler par-dessus vous.
M. le député.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Vous faites ça <très bien...
La Présidente (Mme Maccarone) :
vous. M. le député.
M. Derraji :
Merci,
Mme la Présidente. Vous faites ça >très bien. Appliquez la même règle
avec le siège de la SAAQ, qui a explosé de 10 millions de dollars. Mais,
du moment qu'on est sur les échanges, aussi, avec la SAAQ, je peux poser une
question au P.D.G. de la SAAQ?
Mme Guilbault :
Bien, vous pouvez poser la question, puis on va voir, mais, a priori, oui, moi,
je n'ai aucun problème.
M. Derraji : Je peux?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Derraji :
M. Ducharme, votre société d'État a émis un avis sur l'alcool au volant où
vous recommandez les mesures administratives. Vous pouvez nous en parler, s'il
vous plaît?
La Présidente (Mme Maccarone) :
M. Ducharme.
Mme Guilbault :
Vous pouvez... vous pouvez... Oui, on a confirmé, j'ai même rendu moi-même
public un document, à la demande... dans le respect de la Loi d'accès, en
m'assurant que ça respectait la Loi d'accès, j'ai rendu publique une étude de
la SAAQ sur le 0,05.
M. Derraji : ...le
rendre public. (panne de son)... parler avec le P.D.G. de la SAAQ?
Mme Guilbault :
Bien là, il y a une question qui a été posée. On va le laisser répondre à la
question puis on verra, à la prochaine question, qui répondra, dépendant du
sujet, évidemment.
M. Derraji : C'est sur
l'alcool au volant, j'aimerais bien m'entretenir avec le P.D.G. qui représente
une société extrêmement importante, où il y a des accidents liés à l'alcool au
volant.
Mme Guilbault :
Oui. Non, mais c'est correct, c'est juste qu'un peu plus tôt, aujourd'hui, je
proposais que le P.D.G. réponde...
La Présidente
(Mme Maccarone) : C'est... la ministre décide à qui elle va céder
la parole.
Mme Guilbault :
Exactement. Mais je veux quand même dire en introduction que, plus tôt
aujourd'hui, je proposais que le P.D.G. de la SAAQ réponde à une question qui
touchait la SAAQ, et là le collègue a refusé. Alors, je trouve juste que c'est
très discrétionnaire comme logique.
La Présidente
(Mme Maccarone) : Est-ce que nous pourrions poursuivre avec la
réponse de M. Ducharme?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, en ce qui me concerne, oui.
• (18 h 20) •
M. Derraji : Oui.
M. Ducharme (Éric) : Oui,
c'est notre rôle de faire de l'éducation, et de faire certaines études, et
relever les études, un peu partout, qui sont publiées par rapport à l'alcool au
volant, et de faire des dépôts de ces résultats-là auprès des autorités.
M. Derraji : Mais
permettez-moi, M. Ducharme, de vous adresser mes félicitations au nom des
familles endeuillées qui ont trouvé ça très bien qu'une société d'État se
prononce. On sait très bien que l'étude a été pas mal caviardée, la ministre a
été obligée de la décaviarder et la rendre publique. Donc, au nom de ces
personnes... Parce que je sais, la ministre, où elle loge par rapport aux
mesures administratives. Mais, avec les conclusions de votre étude, vous êtes
pour les mesures administratives entre 0,05 et 0,08?
M. Ducharme (Éric) :
C'est une prérogative du gouvernement. Nous, on ne porte pas de jugement par
rapport à cet élément-là. Notre étude fait état de faits. Par ailleurs, on
reconnaît l'ensemble des mesures qui sont en place, aussi, qui ont été mises en
place, par rapport à l'alcool au volant. Il y a des mesures par rapport aux
motocyclistes et la consommation d'alcool, les nouveaux permis, aussi, au
niveau... j'y vais de mémoire, aussi au niveau des conducteurs de camion
également, avec des règles.
M. Derraji : Merci,
M. Ducharme. Mon but, c'est de ne pas vous rendre mal à l'aise. Combien
d'argent versé chaque année... verse la SAAQ à des personnes qui ont subi ou
causé des blessures alors qu'elles étaient sous l'influence de l'alcool?
M. Ducharme (Éric) : Je me
rappelle d'avoir vu le tableau qui a été déposé dans les questions, là, qu'on
vous a transmises. Une trentaine de millions, je crois, là.
M. Derraji : Non, je
parle des personnes qui étaient en état d'ébriété.
M. Ducharme (Éric) : Oui,
oui.
M. Derraji : Pas celui
que vous avez répondu. Ça, on l'a bien reçu. Et encore une fois je tiens à vous
remercier et remercier le service d'accès à l'information à la SAAQ. Ça, je
tiens à le dire haut et fort, ça va très bien, et on a toujours les bonnes
réponses par rapport à nos questions. Mais, en attendant votre réponse — prenez
votre temps — Mme la ministre, est ce que je peux dire aujourd'hui :
Bonne nouvelle! par rapport à l'alcool au volant, qu'il va y avoir un dépôt de
projet de loi?
Mme Guilbault :
Oui, bien, Mme la Présidente, j'ai déjà répondu, je ne sais pas combien de fois,
à cette question-là et je suis obligée de faire référence ici à quelque chose
que je vais reposer tout de suite, parce qu'on ne peut pas l'exhiber, mais
c'est un article de La Presse, 25 janvier 2018, alors que le député
de Pontiac était ministre des Transports, le gouvernement libéral était au
gouvernement, je viens de le dire, et qu'est-ce que ça dit, l'article? Ce n'est
pas la CAQ qui dit ça, c'est La Presse : Alcool au volant :
le 0,05 suggéré à la Justice, mais rejeté aux Transports. Donc là, non
seulement les libéraux ne l'ont pas fait quand c'était le temps, mais il y
avait même une chicane entre deux ministres. Nous, Mme la Présidente, on est
cohérents, on a une nation qui est la plus sévère au Canada, en matière de
conduite avec les facultés <affaiblies...
Mme Guilbault :
... la plus sévère au Canada, en matière de conduite
avec les facultés >affaiblies, on a ajouté des mesures dans le dernier
projet de loi sur la sécurité routière, où a siégé le député de Nelligan, donc
il le sait.
La Présidente (Mme Maccarone) : Parfait.
Merci, Mme la ministre.
M. Derraji : Mme la ministre,
j'ai cru que c'est une réponse plantée. Est-ce que je dois vous rappeler que la
SAAQ vient d'émettre un avis? C'est votre P.D.G. d'une société d'État. Entre
l'article que vous venez de citer et aujourd'hui, il y a la SAAQ, avec un
nouvel avis, il y a les coroners.
Mais, vous savez, j'ai une demande d'accès
à l'information et je veux vous la partager : «Nous ne pouvons donner
suite à votre demande. Les versions préliminaires aux projets de textes
législatifs ou réglementaires sont protégées en vertu de l'article 36 de
la Loi sur l'accès, tout comme les documents appartenant au cabinet ministériel,
qui sont protégés.» Vous savez c'est quoi... c'était quoi, la demande? On
demandait les notes, les avis, analyses, études, de tout autre document produit
par le ministère de la Justice concernant l'alcool au volant.
Donc, est-ce que vous pouvez nous
confirmer aujourd'hui que le ministère de la Justice travaille sur un projet de
loi sur l'alcool au volant? Est-ce que vous êtes au courant? C'est ce que la
demande d'accès nous informe aujourd'hui. Ils ne peuvent pas dévoiler, parce
qu'il y a un projet de loi en cours et des notes, et ils ne peuvent pas donner
suite à notre demande, vu le caractère de la rédaction d'un projet de loi.
La Présidente (Mme Maccarone) : Mme
la ministre.
Mme Guilbault :...à quel moment il a fait la demande d'accès pour...
M. Derraji : Le
18 décembre 2024.
Mme Guilbault :Bien, enfin, moi, là, je ne sais pas à quoi ça fait
référence, ça fait qu'il faudrait que je valide avec mon collègue de la
Justice. Mais c'est comme quand il nous sort le... Tu sais, moi, je... on ne
peut pas être au courant de l'ensemble des documents ou des études qui se font
ou des rencontres qui se font dans tous les ministères. Comme quand il m'est
arrivé en disant : Savez-vous que la SAAQ a fait des études sur le 0,05? Comment
ça qu'elle n'est pas au courant de ça? Bien, Mme la Présidente, il y a probablement
plein de gens dans le gouvernement, en ce moment, qui font plein d'études sur
plein de choses, puis, non, je ne suis pas personnellement au courant. Mais, si
on me le dit, j'en prends acte.
Puis après ça, pour ce qui est de la
Justice, je vais valider. Mais, à ce moment-là, quand il nous est arrivé comme
si c'était une grande révélation : la SAAQ travaille sur des affaires de
sécurité routière... Bien, tu sais, bienvenue dans... bienvenue dans le monde
normal! Et ensuite on l'a rendue publique, pour le bénéfice du collègue.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
M. Derraji : Vous l'avez
rendue publique avec une pression des journalistes. Mme la ministre, je n'ai
pas le goût de vous rappeler cet épisode, là, et vous rappeler Infoman
et tous ces épisodes. C'est un peu difficile, vous croire aujourd'hui, Mme la
ministre. Mais je vais revenir sur l'alcool au volant. Est-ce que vous avez
pris le temps de lire le dernier rapport du coroner? Vous savez très bien c'est
quoi, l'institution du coroner. Est-ce que vous avez lu la recommandation du
coroner?
Mme Guilbault :Oui, je sais qu'il y a un rapport du coroner qui a été
déposé. On m'a questionné, et j'ai maintenu, évidemment... en saluant le
travail des coronaires, le député l'a dit, j'ai un grand respect pour cette
institution-là, et j'ai rappelé qu'on est la juridiction la plus sévère en
matière de conduite avec les facultés affaiblies. Il ne faut pas perdre ça de
vue, Mme la Présidente, là, c'est ça, le cœur de l'affaire. Et, comme le Parti
libéral, quand il a eu l'occasion, a refusé d'imposer le 0,05, mais que, là, le
député de Nelligan en fait un combat personnel...
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci.
Mme Guilbault :Je continuerai à la prochaine...
M. Derraji : Mme la ministre,
Mme la ministre, vous êtes une femme très intelligente. Je viens de vous dire :
Entre 2018 et aujourd'hui, l'INSPQ, la SAAQ, les coroners, l'association de
santé publique, les familles endeuillées, la Sûreté de Québec, ils ont tous,
tous fait des sorties pour vous réclamer des mesures administratives. CAA
Québec, une lettre ouverte la semaine dernière, deux décès, deux jeunes,
Rouyn-Noranda et...
Une voix : ...
M. Derraji : ...non, pas
Portneuf... Oui... Non, ce n'est pas ça, désolé. Non, c'est... Le dernier
décès... Donnacona. Et l'alcool au volant était la cause. Mme la ministre, je
sais que c'est pour une décision politique. Moi, je vous ai posé la
question : Est-ce que vous êtes au courant qu'au ministère de la Justice
ils sont en train de préparer un projet de loi sur l'alcool au volant?
Mme Guilbault :Bien, j'ai déjà répondu sur le ministère de la Justice, je
vais valider de quoi il s'agit, parce que je ne le sais pas, je ne vois pas la
feuille et je ne sais pas à quoi il fait référence. Deuxièmement... Et ce n'est
pas mon ministère, là, donc je ne suis pas dans la conduite interne des
affaires quotidiennes du ministère de la Justice. Et, deuxièmement, parce que
c'est très important, Mme la Présidente, là, chaque décès est une tragédie, et
la sécurité routière, ça me tient à cœur, ça me tenait à cœur quand j'étais en Sécurité
publique puis ça me tient encore à cœur quand je suis ministre des Transports,
raison pour laquelle j'ai déposé un plan d'action en sécurité routière, très
rapidement après mon arrivée, et j'ai déposé un projet de loi pour donner suite
à ce plan-là puis renforcer encore davantage les mesures de sécurité routière
pour nous assurer qu'on protège adéquatement les gens sur notre réseau. Et on a
<notamment...
Mme Guilbault :
... assurer qu'on protège adéquatement les gens sur
notre réseau. Et on a >notamment ajouté des mesures, dans le projet de
loi, qui touchent l'alcool au volant.
M. Derraji : ...après votre projet
de loi sur la sécurité routière, Mme la ministre, en tout respect, j'ai devant
moi la conclusion du coroner qui vous demande... Pas un coroner, pas deux, pas
trois, quatre coroners. Le quatrième, il vous le demande directement. Plus
direct, je n'ai jamais vu un communiqué de presse pareil d'un coroner. Vous
savez très bien, un coroner ne parle pas ce langage. Il était très direct, il
vous demande de mettre en place des mesures administratives. Je ne veux même
pas utiliser la science ou même votre propre P.D.G. de la SAAQ, qui ont rédigé
des recommandations positives pour les mesures administratives. Je vais répéter
ma question : Quelle suite allez-vous donner au dernier rapport du
coroner?
Mme Guilbault :Les rapports de coroner sont envoyés aux destinataires de
recommandations. Donc, en l'occurrence, on l'a reçu, je l'ai vu, il m'a posé la
question, j'ai confirmé que je l'ai vu, et il va être traité et analysé, et on
va prendre acte des recommandations, comme on le fait pour tous les rapports de
coroner pour lesquels il y a des recommandations qui s'adressent au ministère
des Transports. Je l'ai dit, la sécurité routière, c'est très important, on est
déjà extrêmement sévères en matière de conduite avec les facultés affaiblies,
pas juste l'alcool, mais aussi la drogue. On a ajouté des mesures dans un
projet de loi que j'ai déposé et que j'ai fait adopter à ma volonté. Il a
participé, d'ailleurs, à ces travaux-là. Et je réitère que les libéraux
auraient pu le faire, ne l'ont pas fait non plus. Mais, comme il en fait un
combat personnel, je ne sais pas qui il appuie dans la course à la chefferie de
son parti, mais j'imagine qu'on va retrouver ça dans la plateforme électorale 2026
du Parti libéral.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Merci. Merci. 33 secondes.
• (18 h 30) •
M. Derraji : Mme la ministre,
ça coûte 5 $, si ça vous intéresse, la course à la chefferie. D'ailleurs,
vous étiez une bonne libérale, dans un bon cabinet libéral. Ça, vous ne parlez
pas beaucoup, là, dans votre... dans vos interventions au Parlement, mais vous
avez passé quand même des bonnes années avec l'équipe libérale au Parlement. Ceci
étant dit, je reviens avec ma question : Quelle suite allez-vous donner
aux recommandations du coroner? C'est le quatrième coroner. Qu'attendez-vous?
Un autre rapport, un cinquième rapport?
La Présidente (Mme Maccarone) : Et
je suis désolée, le temps est écoulé. Nous poursuivons avec le dernier bloc,
avec un membre du gouvernement. M. le député de René-Lévesque, la parole est à
vous.
M. Montigny : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je vous annonce tout de suite : je ne
prendrai peut-être pas tout mon temps, il sera probablement reconnu comme étant
utilisé, je crois. Par contre, Mme la Présidente, j'aimerais revenir sur un
enjeu extrêmement important pour les gens de la Côte-Nord, pour les gens de ma
circonscription de René-Lévesque et aussi pour les citoyens de ma collègue députée
de Duplessis, un enjeu extrêmement important abordé par deux collègues ici
aujourd'hui, et j'aimerais voir si Mme la ministre, évidemment, pense aussi
comme ça puis voudrait ajouter quelque chose.
Vous savez, le Parti québécois a été 40 ans
présent sur la Côte-Nord, élu. Est-ce que le PQ a lancé l'étude d'opportunité
quand il était au pouvoir? Jamais. Jamais, Mme la Présidente. Qui a mis le
projet au Plan québécois des infrastructures? La CAQ, Mme la Présidente. Les
élus de la région demandent au fédéral de s'engager financièrement. Les préfets
ont voté une résolution. Est-ce que le Parti québécois et ses amis du Bloc vont
nous aider à trouver du financement fédéral pour ce beau projet que les
Nord-Côtiers demandent depuis longtemps? Merci, Mme la Présidente. J'aimerais
peut-être voir si Mme la ministre a quelque chose à ajouter en lien avec ça, si
elle le souhaite. Sinon, j'ai d'autres questions.
Mme Guilbault :Bien, mon Dieu! je ne peux qu'appuyer avec véhémence l'élan
patriotique de mon collègue, à la fois quand il a réitéré que... Puis notre
collègue des Îles-de-la-Madeleine qui s'époumonait tantôt sur le supposé
caractère secret des études, à qui j'ai dit : Si c'est si important puis
qu'on en parle depuis si longtemps, pourquoi le Parti québécois — puis
je n'avais pas en tête qu'il a été là 40 ans, mais c'est vrai — ne
l'a jamais mis au PQI? Ça fait qu'on était loin d'une étude, puis on était loin
de rendre une étude publique, puis on était loin de tout, là, tu sais? Alors,
première chose.
Et, deuxième chose, le fédéral,
effectivement, toujours la même chose. C'est le Bloc québécois dans la
Côte-Nord, ça fait que j'espère que leurs... bien, amis... En fait, l'amitié a
l'air fragile, par périodes, entre le Parti québécois puis le Bloc québécois,
mais j'espère que cette amitié-là va être mise à profit puis que ça va aller
nous chercher un appui au fédéral pour des infrastructures importantes, pas
juste sur la Côte-Nord, d'ailleurs, mais dans l'ensemble du Québec. On a besoin
du soutien fédéral. Et je vais laisser mon collègue continuer.
La Présidente (Mme Maccarone) :
...
M. Montigny : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais ça aller sur Avantage Saint-Laurent — La
vision maritime du Québec. Vous savez, les grands ports du Québec sont
extrêmement importants, particulièrement dans le contexte actuel où on vit une
situation, là, qui a changé avec nos voisins américains. Vous savez, notre
Saint-Laurent est vraiment une porte d'entrée ou une porte de sortie, une voie
navigable exceptionnelle pour nous relier avec l'Europe. Vous savez, il y a
plein de potentiel économique en lien avec ça, on l'a vu avec le port de
Montréal, des investissements qui ont été annoncés par Mme la ministre, mais
aussi par notre premier ministre, à <Contrecoeur...
>
18 h 30 (version révisée)
<19279
M.
Montigny :
...en lien avec ça. On l'a vu avec le port de
Montréal, des investissements importants qui ont été annoncés par Mme la
ministre, mais aussi par notre premier ministre, à >Contrecœur, des
investissements importants avec une entreprise, QSL, à Sorel, des
investissements importants à Forestville, c'est plus de 5,5 millions
investis, puis 17,5 millions investis au Port de Baie-Comeau, dans ma
circonscription, tout récemment annoncé pour se déployer, notamment pour
travailler davantage avec l'Europe, notamment pour les minéraux critiques et
stratégiques, Mme la Présidente.
Alors, tout cet effort-là pour déployer
cette vision maritime du Québec qu'on fait actuellement, j'aimerais entendre Mme
la ministre là-dessus, expliquer davantage comment tous ces investissements qu'on
a réalisés nous permettent de bénéficier vraiment, de déployer cette force que
nous avons, au Québec, qui est le fleuve Saint-Laurent.
La Présidente (Mme Maccarone) :
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis merci à mon
collègue. Il m'amène sur le maritime, mais je vais utiliser l'occasion, parce
qu'on n'en parle pas souvent, là, les gens, on parle souvent des mêmes affaires
puis on ne parle pas souvent de ce que nous, on appelle... Parce que, dans le PQI,
tu as le PQI total de 56,1 milliards, mais tu as le routier, tu as le
transport collectif, ça, on en parle souvent, de l'un et l'autre, mais tu as ce
qu'on appelle les autres... vous avez ce qu'on appelle les autres modes. Et là-dedans
il y a, entre autres, le maritime, il y a les chemins de fer, il y a les
aéroports.
Puis donc j'ai mon tableau, évidemment,
pour l'enveloppe des autres modes. Et là ça me permet d'exhiber ce tableau-là.
Voyez, Mme la Présidente, 5,7 milliards. Voyez, ici, là, mon collègue
libéral, regarde, ces colonnes rouges, ici, là, 3,1 millions... milliards,
la dernière année, on est à 5,7. Alors, tu sais, les... Puis, c'est vrai, tous
les tableaux, les colonnes rouges sont tellement petites comparées aux colonnes
bleues, sur tous mes tableaux, les investissements en transport n'ont jamais
été aussi élevés. Ils ont explosé, je me… je me permettrais de dire, Mme la
Présidente.
Ça fait que, donc, cette grosse colonne là
de 5,7 milliards inclut, entre autres, des projets maritimes. Effectivement,
on avait Avantage Saint-Laurent, notre stratégie qui nous a permis de financer
une foule de beaux projets. Puis je vais reprendre les exemples que mon
collègue a donnés, là. On pourrait ajouter Saguenay aussi, mais il y en a des...
C'est lequel, donc, l'autre qu'on a fait l'autre fois? En tout cas, c'est ça,
alors... mais c'est de très beaux projets. Et, notamment sur la Côte-Nord, effectivement,
Forestville, c'est en 2023, je pense, à l'automne 2023 que, mon collègue,
on a mis 5,4 millions, je pense, et la mairesse qui se réjouissait à
Forestville, et tout ça. Alors, très important chez lui.
Port de Baie-Comeau aussi, où je suis allée
avec lui aussi. C'était fin de l'année passée? Début de cette année, début de
cette année. Bref, et vraiment, là, c'est très... les communautés sont très
mobilisées pour ces projets-là. En tout cas, sur la Côte-Nord, pour les deux qu'on
vient de nommer, les communautés sont heureuses, ça propulse le développement
économique. C'est vraiment des projets qui sont extrêmement porteurs, de très,
très beaux leviers pour les régions en question. Alors, ce sont de beaux
projets.
Sorel-Tracy, 7,6 millions, je suis
allée, l'autre fois, avec mon collègue député de Richelieu, pour la zone
industrialo-portuaire… portuaire à Sorel-Tracy, donc, encore là, communauté
très mobilisée, très heureuse. Saguenay, c'était 20 millions aussi. Donc,
on est allés à Saguenay, en 2023 aussi, je pense, avec ma collègue la ministre
responsable du Saguenay, puis aussi on avait le député de Dubuc qui était avec
nous. Alors, de très beaux investissements.
Et, Contrecœur, c'est un 130 millions.
Puis Contrecœur, là, tu sais, on parle souvent du fédéral, Contrecœur, c'est un
projet dont on parle depuis longtemps pour l'expansion du port de Montréal,
pour pouvoir se développer sur la Rive-Sud, donc sortir le trafic puis la
congestion du port de... qui, de toute façon, là, à un moment donné, c'est… l'espace
n'était pas infini. On sait où est situé Le Vieux-Port de Montréal
actuellement, donc son expansion sur la Rive-Sud. Et ça, c'est un projet dont
on parle depuis longtemps, je l'ai dit, quand je suis arrivée au ministère des
Transports, on attendait encore après la confirmation du fédéral, parce que c'est
un projet qui, comme plusieurs projets, a eu une hausse de coûts. Donc, il
fallait adapter le montage financier. Déjà, dès le départ, nous, on était au
rendez-vous avec 55 millions, dans l'Avantage Saint-Laurent, et là il y a
eu une hausse de coûts, donc on nous demandait une contribution supplémentaire.
Et là on a dit : Il va falloir que ce soit conditionnel à la participation
du fédéral, parce que, comme certains projets au port de Québec, ces ports-là
sont fédéraux, et on se retrouve, nous, à financer davantage ou à financer même
seul, des fois, certains projets dans des ports fédéraux. Quand je vous parle d'un
désengagement du gouvernement fédéral, quand on paie des quais au port de
Québec puis le fédéral ne met pas un sou là-dedans, est-ce que c'est normal? Je
ne pense pas.
Alors, Contrecœur, avant d'ajouter de l'argent,
alors qu'on en mettait déjà, on a dit : Il faut que le fédéral... Et donc,
là, finalement, le fédéral a embarqué. Alors, on a été capables de faire l'annonce,
l'autre fois, avec le premier ministre, une belle annonce qui nous permet de
faire avancer le projet, la mairesse de Contrecoeur était présente. Mais c'est
vraiment des projets... c'est des projets de développement <économique...
Mme Guilbault :
...de faire avancer le projet, la mairesse de
Contrecoeur était présente, mais c'est vraiment des projets... c'est des
projets de développement >économique. Oui, c'est dans des ports puis,
oui, c'est du transport, mais c'est surtout du développement économique, et on est
un gouvernement de développement économique dans nos régions. Vous notez bien
que, même pour le projet à Montréal, c'est une expansion sur la Rive-Sud de
Montréal, donc c'est dans nos régions, ces retombées-là, c'est dans nos régions
qu'on fait ce développement-là, qu'on a ces leviers de développement économique
là. Alors, c'est très excitant. Mais je vais laisser du temps à mon collègue
pour s'emballer à nouveau avec nous.
M. Montigny : Merci. Bien,
merci. Merci, Mme la ministre. Merci, Mme la Présidente. Compte tenu de
l'heure, là, honnêtement, je vous laisse aller.
La Présidente (Mme Maccarone) : Merci
beaucoup. Alors, le temps alloué à l'étude du volet Transports des crédits
budgétaires du portefeuille Transports et Mobilité durable étant presque
écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Adoption des crédits
Le programme 1, intitulé
Infrastructures et systèmes de transport, est-il adopté?
Des voix : …
La Présidente (Mme Maccarone) : Adopté,
sur division. Le programme 2, intitulé Administration et services
corporatifs, est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Maccarone) : Adopté,
sur division.
Adoption de l'ensemble des crédits
Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Transports et Mobilité durable pour l'exercice
financier 2025‑2026 est-il adopté?
Des voix : …
La Présidente (Mme Maccarone) : Adopté,
sur division.
Document déposé
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Ayant accompli son mandat, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup, collègues.
(Fin de la séance à 18 h 40)