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Etude des projets de loi nos 16, 17 et 18
(Quinze heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente du travail et de la main-d'oeuvre est
réunie pour faire l'étude article par article du projet de loi no
16, Loi modifiant la Loi des électriciens et installations
électriques et la Loi sur la qualification professionnelle des
entrepreneurs de construction, du projet de loi no 17, Loi modifiant la Loi des
mécaniciens de machines fixes, du projet de loi no 18, Loi modifiant la
Loi des mécaniciens en tuyauterie et modifiant de nouveau la Loi sur la
qualification professionnelle des entrepreneurs de construction.
Les membres de la commission sont: M. Belle-mare (Johnson), M. Bisaillon
(Sainte-Marie) remplacé par M. Lefebvre (Viau); M. Chevrette
(Joliette-Montcalm) remplacé par M. Laplante (Bourassa); M. Forget
(Saint-Laurent), M. Gravel (Limoilou), M. Johnson (Anjou), M. Lavigne
(Beauharnois), M. Pagé (Portneuf), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt
(Jonquière).
Les intervenants sont M. Blank (Saint-Louis), M. Brochu (Richmond), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Jolivet (Laviolette)...
M. Blank: Je suis un intervenant?
Le Président (M. Marcoux): Oui. M. Paquette (Rosemont), M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Je proposerais comme rapporteur le député de Limoilou.
Cela va?
M. Laplante: Adopté.
M. Gravel: Un bon petit homme.
M. Bellemare: Ah oui!
Projet de loi no 18
Le Président (M. Marcoux): On analyse d'abord le projet de
loi no 18?
M. Johnson: Oui, si vous permettez, M. le Président,
d'abord, de façon préliminaire, je voudrais simplement assurer
les membres de l'Opposition que j'avoue tout de suite mon absence de
connaissances très profondes pour des choses aussi techniques que le
raccordement électrique, le raccordement de la tuyauterie et les
machines fixes. Je présume que je partage cette carence dans ma
formation générale, comme la plupart des membres de cette
commission. Vous comprendrez donc pourquoi j'ai demandé au sous-ministre
et à nos fonctionnaires, dont le directeur général de
l'inspection et le sous-ministre adjoint responsable de l'inspection de nous
accompagner, si vous avez des questions précises à ce sujet.
J'appellerais donc, M. le Président, si vous le permettez, le
projet de loi no 18, pour commencer, celui touchant la Loi des
mécaniciens en tuyauterie.
Une Voix: Pourquoi pas 16?
Le Président (M. Marcoux): Alors, est-ce que...
M. Johnson: C'est parce que nous aurons, en cours de route, un
papillon à faire sur le no 17 et possiblement sur le no 16
également. Le no 18 devrait se lire tel qu'il est là, à
l'exception, cependant, de l'article concernant l'entrée en vigueur, que
je suggérerai de remplacer par un article qui prévoit
l'entrée en vigueur à la promulgation, par le
lieutenant-gouverneur en conseil, plutôt qu'à la sanction par le
lieutenant-gouverneur, pour des raisons que je pourrai expliquer à ce
moment-là.
Le Président (M. Marcoux): Sur le projet de loi no 18,
d'abord, M. le ministre.
M. Johnson: Le projet de loi no 18, comme le disent les notes
explicatives, vise essentiellement à moderniser, comme les deux autres
projets, la Loi des mécaniciens en tuyauterie qui remonte à 1933.
Je suis prêt à entamer les dispositions immédiatement.
L'ensemble des modifications touche l'application de la loi et les
modifications toucheront également les pouvoirs, la capacité de
procéder à des échantillonnages au niveau de l'inspection
et une régularisation de la question des honoraires d inspection,
l'élargissement du champ d'application, les modifications des amendes
qui sont des montants particulièrement dérisoires en 1978. On
parle de $10 d'amende pour des infractions, ce qui n'est pas très
incitatif. Finalement, on soustraira selon certaines conditions l'application
de la loi par règlement de certaines municipalités et autres
groupes visés par les différents articles.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas de discours
d'introduction éloquent ou même non éloquent sur le sujet
qui nous est soumis. J'ai eu l'occasion, avant le dépôt des
projets de loi, de prendre connaissance des mémoires de la Corporation
des mécaniciens en tuyauterie qui ont fait des représentations au
gouvernement pour qu'il élimine l'exemption des municipalités de
moins de 5000 âmes. Je prends note qu'il a donné droit, dans une
large mesure, à leurs demandes à ce sujet. C'est probablement
dans l'ordre des choses que les conditions jugées nécessaires
pour la salubrité des installations et la sécurité des
installations de tuyauterie soient d'application générale. Donc,
je pense que c'est le seul changement de substance que l'on trouve dans ce
projet de loi.
Je crois qu'il fait suite à un voeu. Je souhai-
terais, cependant, sans m attendre à grand-chose après
l'énoncé de ce voeu, que lorsqu'on aborde des modifications
législatives de ce genre, on puisse avoir au niveau des
législateurs j'ai l'impression que cela n'est même pas
disponible au niveau du gouvernement, je le dis sans reproche au ministre
une évaluation de l'impact économique et social de mesures
comme celles-là.
On se rend compte souvent, lors des conversations à bâtons
rompus avec des gens, en particulier dans l'industrie de la construction, que
telle ou telle réglementation gouvernementale apparaît, aux yeux
des gens du métier, dans des circonstances particulières, comme
proprement dérisoire, et on a souvent l'embarras, surtout quand on est
membre d'un gouvernement, d'apprendre que, par inadvertance ou autrement, on a
concouru à l'adoption de certains règlements. Je le dis parce que
c'est certainement une expérience qu'un certain nombre de personnes
autour de la table ont eue de se trouver bouche bée devant des
objections extrêmement pratiques exprimées par des gens du
métier disant: Le gouvernement oblige qu'on fasse telle et telle chose
et cela n'a aucun sens pour telle et telle raison. C'est bon pour tel genre
d'édifice public ou tel genre d'utilisation. Cela n'a aucune
espèce de sens. Quand les législateurs doivent approuver cela,
ils le font, dans le fond un peu les yeux fermés et on pourra se
demander, par exemple, dans le cas de normes plus sévères, dans
le cas des petites municipalités, quelles difficultés, quelles
hausses de coûts dans les frais de construction déjà
élevés ceci peut impliquer, jusqu'à quel point, dans le
fond, on ne créera pas des problèmes pour des gens qui sont dans
des milieux ruraux et qui autrement, pouvaient se construire peut-être
à bon compte mais devront payer les taux du comité paritaire pour
des installations qu'ils pouvaient peut-être faire à la bonne
franquette. Dans le fond, ces normes servaient les fins pour lesquelles elles
étaient destinées. Je pense qu'il y a cette préoccupation
d'avoir des normes mais, d'un autre côté, comme on a pu l'observer
dans un certain nombre de secteurs, on doit se rendre compte qu'on ne peut pas
être à l'heure de New York absolument dans toutes les petites
communautés rurales qu'on retrouve sur le territoire, qu'il y a des
normes qui sont très bonnes pour Montréal, Québec,
certains centres urbains mais qui n'ont pas de sens quand elles sont
appliquées dans d'autres milieux.
C'est une préoccupation que j'aimerais pouvoir documenter.
Malheureusement il n'y a pas moyen avec les ressources de recherche qu'on a
à I' Assemblée nationale, de jeter même un début de
lumière là-dessus. Ce n'est qu'une inquiétude que j'ai. Je
présume, j'espère que le ministre y est sensibilisé
également, et qu'il tiendra compte de cela lors de l'application de la
loi. J'espère qu'en adoptant cette loi on ne pose pas de geste
irrémédiable que nous pourrions regretter. Encore une fois, on
doit le faire un peu à l'aveuglette et je le regrette.
La deuxième considération générale et
cela vaut pour les trois projets de loi c'est l'extrême importance
de la réglementation. Je deviens per- sonnellement extrêmement
indisposé, je dois le dire, lorsque je vois des lois qui s'appliquent
à la discrétion du Conseil des ministres, sans balises, sans
indication des circonstances qui peuvent justifier des exemptions. Cela devient
du droit discrétionnaire, ça devient de la législation par
décret dans le plus mauvais sens du mot.
Tout à l'heure, à l'Assemblée nationale, dans un
autre contexte, le ministre responsable du développement social parlait
d'une loi-cadre sur les conditions minimales de travail. C'est une expression
qui est un peu galvaudée, je pense, la question de loi-cadre. Si la
définition de loi-cadre est toute loi qui comporte des pouvoirs
réglementaires", je pense qu'on n'a rien d'autre que des lois-cadres, ou
à peu près. Si, au contraire, dans loi-cadre, on indique un
cadre, essentiellement, pour l'exercice du pouvoir réglementaire, un
pouvoir réglementaire peut être plus large que dans d'autres cas,
mais justement avec un cadre.
Mais, à ce moment-là, il y a deux ingrédients
essentiels; il faut qu'il y ait un pouvoir réglementaire, des articles
qui disent: Le lieutenant-gouverneur peut faire des règlements sur tel
et tel sujet et aussi, il faut qu'il y ait le cadre dans lequel ce pouvoir
réglementaire peut être exercé.
J'ai souvent l'impression qu'on ne précise pas le cadre, on ne
donne que le premier ingrédient, le pouvoir réglementaire, et
après, on dit: C'est à la discrétion du Conseil des
ministres de décider de telle ou telle façon. Or, on sait
très bien que c'est une discrétion qui n'est pas exercée
vraiment par le conseil des ministres; dans la réalité des
choses, c est un pouvoir qui est délégué beaucoup plus
bas, dans la préparation des règlements, et surtout, quand
ça devient technique.
Quand il va s'agir du diamètre des tuyaux et des histoires dans
ce genre, ne nous faisons aucune illusion, ce seront deux ou trois
fonctionnaires du ministère du Travail qui vont légiférer,
dans le fond, pour l'ensemble du Québec, sur un sujet
déterminé. On ne leur fournit, comme législateurs, aucun
cadre précis, c'est-à-dire qu'on ne circonscrit pas leur
discrétion. Il me semble qu'un pouvoir réglementaire, dans des
domaines comme ceux-là, devrait être circonscrit, à plus
forte raison puisque I'Assemblée nationale ne dispose pas encore d'un
mécanisme adéquat d'examen de la législation
déléguée.
Alors, je n'insisterai pas là-dessus. Je me fais un devoir,
chaque fois qu'on nous soumet une loi avec des pouvoirs réglementaires,
de faire une petite dissertation sur le sujet, parce que je m'en voudrais qu'on
oublie cette préoccupation; la réglementation est devenue un
cauchemar. Dans nos bureaux de comté, nous recevons tous les exemplaires
de la Gazette officielle. Le problème n'est même pas de les lire,
il est presque de trouver de la place pour les mettre. Cela indique un peu les
dimensions du problème et tout ce qu'on pourrait faire pour restreindre
l'envergure du phénomène. Il ne faut pas se faire d'illusion, les
gens ne passent pas leur journée à lire la Gazette officielle.
Cela devient absolument impératif qu on fasse un effort de ce
côté-là.
C'est un peu dans ce sens-là que les quelques
remarques que nous avons à faire seront de tenter d essayer,
quand c'est possible, de préciser dans la loi les choses qui sont
faciles à préciser, et d'avoir un seul texte de
référence pour réglementer la tuyauterie,
l'électricité, etc., plutôt que d avoir une série de
textes, la loi, les règlements. On ne sait jamais si on a la copie
à jour des règlements ou s'il ne faudra pas faire deux ou trois
appels téléphoniques pour vérifier s'il n'y en a pas
d'autres publiés la semaine avant, ou des histoires dans ce
genre-là. Cela devient énervant de respecter les lois dans un
contexte comme celui-là.
M. le Président, je suis disposé à commencer
l'étude article par article. J'ai l'intention, il va sans dire, de
procéder de la façon la plus expéditive possible.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Johnson.
M. Bellemare: M. le Président, depuis quelques
années, on a eu recours à l'autorité par
délégation. Le ministre nous avait dit qu'il y avait, à ce
sujet... On procède présentement, comme d'autres l'ont dit, par
réglementation. C'est une loi par réglementation. Le ministre
nous avait dit qu'il insisterait énormément, en 1978, pour que la
surveillance déléguée soit véritablement
réformée à l'ensemble de ces lois qui sont hors du
contrôle du ministre.
Je suis sûr et certain, M. le Président, qu'en faisant
partir la partie des trois membres, qui nous oblige... âgés d'au
moins 25 ans et ayant une connaissance théorique et pratique dans
certains travaux, à l'article 3... A l'article 2, je pense que c'est
bien normal aussi, quand quelqu'un refuse de réparer, de se rendre
à la requête qui lui est accordée, que l'entrepreneur
refuse de corriger une installation qu'il a faite, contrairement au
règlement. On va y pourvoir, parce qu'on pourrrait même aller
jusqu'à révoquer sa licence. C'est encore dans le domaine de la
réglementation.
Il y a aussi que le lieutenant-gouverneur en conseil peut établir
des règlements encore par règlement pour les
honoraires, le permis, le renouvellement de la licence, les honoraires
d'inspection, les méthodes de calcul pour établir les honoraires
d'inspection.
C'est donc une délégation, une réglementation
plutôt qu'une loi véritable. N'a-t-on pas abusé de cette
loi depuis qu'elle est en vigueur en faisant certaines parcimonies
vis-à-vis d'un jeune, par exemple, qui peut se présenter dans la
carrière, dans la profession après avoir suivi des cours dans les
écoles privées ou les écoles techniques? Est-ce qu'on
n'apporte pas certaines objections qui viennent de la réglementation,
qui font qu'on cause des préjudices énormes à des jeunes
qui pourraient travailler, qui seraient engagés par un entrepreneur
mécanicien en tuyauterie ou en chauffage, mais qui ne peuvent parfaire
leur travail, parce qu'ils n'ont pas leur permis, à cause d'une foule de
réglementations auxquelles ils sont astreints pour avoir du travail?
Dans une période troublée comme la nôtre, je pense
que ce serait bien plus simple de réglementer tout cela d'avance afin de
savoir où l'on va.
Le Président (M. Marcoux): Avant vos propos de
réplique, M. le député de Bourassa avait des... Par la
suite...
M. Laplante: Je pense que M. le ministre pourrait répondre
à peu près à l'ensemble de ces questions. Je me pose une
question lorsque vous créez l'obligation d'avoir une licence pour chaque
entrepreneur. Est-ce que cette licence est valide pour chaque
municipalité ou à l'intérieur de chaque
municipalité l'entrepreneur est-il encore obligé de lever un
permis?
M. Johnson: La réponse à la question très
précise du député de Bourassa, où je reconnais
qu'il a fait ses devoirs, c'est que la licence donne, et par définition
de ce qu'est une licence, permet à l'entreprise de faire affaires
partout sur le territoire québécois. Cependant, il doit obtenir
un permis au niveau de chacune des municipalités, parce que nos
municipalités ont elles-mêmes un pouvoir de réglementation,
celui d'octroyer des permis pour les fins de faire des travaux. C'est le
même principe qu'un permis de construction.
M. Laplante: Dans ce sens, M. le ministre, je ne sais pas s'il y
aurait une possibilité, soit au ministère du Travail ou ailleurs,
d'uniformiser cette émission de permis. Si on s'en va dans une
municipalité, elle peut exiger $25, l'autre municipalité peut en
exiger $100. En somme, c'est toujours le consommateur qui paie.
Disons qu'un entrepreneur de Montréal va à Laval ;
souventefois, c'est seulement pour un raccordement ou une réparation
quelconque. Il est obligé de facturer à son client le prix du
permis par exemple, si cela lui coûte $100 avant de
commencer les travaux qu'il a à entreprendre. Je ne sais pas s'il n'y
aurait pas la possibilité, par cette loi, de réglementer les
municipalités aussi sur l'émission d'un permis à prix fixe
pour tout le monde.
M. Johnson: Je pense que la question que le député
de Bourassa pose est relative, en fait, à la Loi des cités et
villes et aux pouvoirs, non seulement de réglementation pour des fins
administratives, qu'une municipalité peut adopter mais également
aux pouvoirs de taxation indirecte, comme on le sait où, en fait, cela
devient presque de la taxation directe. Il faudrait plutôt adresser cette
requête au ministre des Affaires municipales dans le cadre d'une
modification de la Loi des cités et villes. Maintenant, je n'ai pas de
peine à croire que cela soulèverait sans doute un tollé
considérable que d'imposer une standardisation des montants qui sont
exigibles pour les permis dans le secteur de la construction ou de n'importe
quelle activité reliée à la construction, y compris, par
exemple, raccordement, etc. Je pense qu'il n'appartient pas au ministère
du Travail, finalement, de le faire à travers ses lois d'inspection. Il
appartient beaucoup plus aux municipalités d'essayer de standardiser
leurs nor-
mes et, deuxièmement, les montants exigés. Finalement,
s'il y a une solution, elle est bien plus au niveau d'un consentement des
municipalités, ou encore, de l'intervention du ministre des Affaires
municipales par la Loi des cités et villes.
M. le Président, si vous permettez... Oui? (16 h 15)
M. Bellemare: Dans l'article 3, paragraphe 5, vous allez voir
qu'il y a un changement qui, contrairement à l'ancienne loi, fait que
nul ne peut faire affaires on vous l'avait dit dans les
municipalités où il existe un égout public à moins
d'avoir obtenu du bureau des examinateurs une licence et que cette licence soit
en vigueur par le remplacement du deuxième alinéa suivant:
"Nonobstant le premier alinéa, la licence est requise dans tous les cas
où un entrepreneur..." C'est pour que l'entrepreneur puisse montrer
qu'il est véritablement un homme de métier, un homme de
profession.
M. Laplante: On fait référence aussi aux
municipalités de 5000 âmes ou plus et aux autres
municipalités qui possèdent déjà un égout
public. Cela n'exclut pas encore le double permis que l'entrepreneur est
toujours obligé de payer, et, pour ma part, cela me paraît injuste
actuellement, de la part du consommateur.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais simplement
revenir, peut-être rapidement, puisque j'ai l'impression que c'est
là que se seront situés, à la fin de cette commission, les
échanges réels entre l'Opposition et celui qui vous parle, aux
quelques remarques du député de Saint-Laurent quant à
l'impact. Je dois lui dire que, même si je considère que nous ne
sommes pas pourvus, au niveau de l'Assemblée nationale, j'en conviens,
d'instruments très efficaces pour évaluer l'impact de telle
réglementation, telle législation, au ministère, au mois
de février, au moment où nous étions à la phase
finale de la préparation de ces projets, j'ai demandé à la
direction générale, au sous-ministre adjoint, de faire quelques
études, entre autres, au sujet de l'extension du service aux
municipalités de moins de 5000 habitants. On estime qu'il y a 338
municipalités où demeurent 539 000 personnes qui seraient
désormais couvertes par l'article 5 de la Loi des mécaniciens en
tuyauterie, si le champ d'application s'étendait à toutes les
municipalités desservies par un égout public.
Selon ces mêmes estimations, il y aurait 384 municipalités
de villes et de villages de moins de 5000 âmes, pour une population de
587 000 âmes. On a une idée de ce que cela représente.
Cependant, il faut dire que, dans le cas de cette loi des mécaniciens en
tuyauterie, la Loi créant la corporation professionnelle des
maîtres mécaniciens prévoit déjà qu'ils
avaient cette juridiction. Finalement, c'est beaucoup plus une
harmonisation...
M. Bellemare: Ils avaient quoi? M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: Ils avaient... je n'ai pas compris...
M. Johnson: Ils avaient déjà cette juridiction sur
ces municipalités, de fait, au niveau de la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie, c'est beaucoup plus, d'une
certaine façon, une concordance, sur le plan administratif, pour nous,
la conséauence, c'est au niveau de l'inspection. Or, ils avaient la
juridiction; ils l'exerçaient. Maintenant, nous aurons le pouvoir
d'inspection de ce travail dans ces municipalités.
Finalement, je pense que l'impact n'est pas dramatique et ne devrait pas
bousculer trop de choses. Mais il normalise une situation. Cela n'empêche
pas, je pense, que la question de fond que pose le député de
Saint-Laurent sur tout le pouvoir réglementaire de l'Etat reste
entière. Nous avons tenté, et celui qui vous parle tentera,
à travers les différents projets de loi qu'il aura à
présenter devant cette assemblée et qui comportent des pouvoirs
réglementaires, de faire le plus possible en sorte qu'il y ait quand
même une possibilité d'implication des intéressés.
C'est pour ça qu'on a l'article 14 du projet de loi, qui prévoit
qu'à partir du moment où les fonctionnaires du ministère,
comme le disait le député de Saint-Laurent, ont établi et
ont rédigé des normes, il faut d'abord tenir compte du fait qu'il
existe un comité permanent de révision de la législation
déléguée dans le cas des tuyauteurs, et que ce
comité permanent, siègent non seulement les fonctionnaires du
ministère, mais également les principaux
intéressés, les délégués de l'industrie dans
ce secteur. Au départ, je pense donc qu'il y a une implication de ceux
qui sont les premiers impliqués.
Deuxièmement, nous prévoirons dorénavant, par
l'article 29 de la loi, une fois qu'elle sera amendée par l'article 14
du projet de loi, qu'un projet de nouveau règlement devra être
publié dans la Gazette officielle. Toute personne aura 30 jours pour
réagir à ce projet de règlement. On n'est pas encore
allé devant le lieutenant-gouverneur en conseil, et le ministre pourra
ordonner toute étude ou enquête sur le bien-fondé de toute
objection formulée à l'égard du règlement. Par la
suite, une fois l'enquête complétée ou le délai
expiré sans qu'il n'y ait eu d'objection, on procède à
l'adoption par le lieutenant-gouverneur en conseil et, finalement, à la
publication et à la mise en vigueur du règlement en fonction de
la date prévue dans la Gazette officielle ou au moment de la
publication.
Je pense qu'il y a déjà quand même une
amélioration honnête de l'implication des principaux
intéressés au niveau de la réglementation.
Le Président (M. Marcoux): J'ai appelé l'article 1
du projet de loi no 18. Article 1. Adopté?
M. Forget: Adopté. Il s'agit simplement d une correction
de langue.
M. Johnson: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Article 2.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 3.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 4.
M. Forget: Adopté. Je croyais avoir passé...
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 5.
M. Forget: Ici, il semble qu'on ait des modifications de fond.
Par exemple, le paragraphe a) du nouvel article 16 prévoirait
l'établissement d'un horaire pour inspection des travaux. Quand on
examine l'ancien article 16, on voit qu'il y a des possibilités d'avoir
des tarifs d'honoraires payables pour l'octroi et le renouvellement des
licences.
Il y a donc une nouvelle mesure parafiscale, si l'on veut, qui est
instaurée par ce nouveau paragraphe a). A-t-on une idée de
l'importance qu'on veut donner à ce genre de prélèvement?
Est-ce que ce sont des honoraires qui seraient payés pour chaque travail
inspecté, quel serait le niveau approximatif de tels honoraires? Est-ce
qu'en conséquence, les honoraires pour l'émission des permis
diminueraient?
M. Johnson: L'objectif du paragraphe a) de ce que deviendrait
l'article 16 de la loi, après les modifications apportées par
l'article 5 du projet, est en fait de permettre l'étalement parafiscal,
si on veut, des coûts de l'inspection alors qu'avant, les coûts de
l'inspection se retrouvaient entièrement à la charge de ceux qui
devaient obtenir un permis ou une licence.
Dorénavant, on pourra procéder par nombre d'inspections,
établir des honoraires sur la base du nombre d'inspections et je pense
qu'éventuellement, cela pourrait même conduire, à moins que
je ne me trompe et que le sous-ministre ne me corrige, à faire en sorte
que là où l'inspection sera, à cause possiblement de
l'incurie de celui qui ne respecte pas les directives ou les suggestions de
l'inspection... En fin de compte, c'est à lui que cela coûtera
plus cher si on est obligé, constamment, d'inspecter ses installations,
si on facture des honoraires pour chacune des inspections.
M. Bellemare: Pourquoi établir des honoraires?
M. Johnson: Parce qu'il faut bien payer le service d'inspection.
Ultimement, la question qui se pose est la suivante: Est-ce l'ensemble des
contribuables au Québec qui devrait supporter le coût de
l'inspection en matière de tuyauterie alors que je comprends que
l'ensemble des contribuables techniquement, on pourrait faire ce
procès pour bien d'autres législations et bien d'autres mesures
fiscales peut en profiter techniquement, mais c'est un domaine quand
même relativement spécialisé que les
intéressés...
M. Bellemare: Cela ne s'est jamais fait avant.
M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: Cela ne s'est jamais fait avant.
M. Johnson: Dans le cas de l'inspection en tuyauterie, non. Dans
le cas des autres, je ne pourrais vous dire. Je vais vérifier
immédiatement. C'est le cas de l'électricité, par
exemple.
M. Bellemare: L'électricité, d'accord. En vertu des
règlements de la corporation...
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: C'est très bien. Mais la plomberie
devrait...
M. Johnson: Dans le cas de la plomberie, c'est la première
fois effectivement.
M. Bellemare: Vous avez copié la loi des
électriciens.
M. Johnson: On s'est inspiré de la loi des
électriciens.
M. Forget: Cette charge pour l'inspection serait-elle
tarifée, imposée aux constructeurs, à l'entrepreneur en
tuyauterie? N'y a-t-il pas un danger que...
M. Bellemare: Dans la loi, c'est marqué par
l'entrepreneur.
M. Forget: Cette charge qui était anciennement
supportée par l'entrepreneur comme faisant partie de ses frais
généraux, puisqu'il fallait bien qu'il ait un permis pour pouvoir
opérer, ne risque-t-elle pas d'être passée au client en
disant: Ecoutez, nous avons notre contrat et on fait une installation de
plomberie dans une nouvelle construction, mais il y a un honoraire de $50 ou
$75 pour l'inspection? Evidemment, c'est l'inspection de votre maison, de votre
installation; vous allez devoir payer cela en plus du contrat.
On risque, avec ce mécanisme, de voir une partie des frais
généraux, des sommes qui se retrouvraient dans les frais
généraux des entrepreneurs en plomberie se retrouver
désormais comme un compte à l'utilisateur des services. Je suis
sûr que les tarifs de plombiers facturés dans le contrats ne
diminueront pas pour autant. Est-ce que cela ne peut pas contribuer à
une hausse des coûts de construction, dans le fond? On fournirait
l'excuse facile de dire: Regardez, c'est le compte que j'ai payé, c'est
l'inspection tel numéro de rue. C'est bien chez vous. Ce n'est pas
à moi à payer cela, c'est le gouvernement. Vous savez comme cela
se fait souvent. Est-ce qu'il n'y a pas un danger que dans le fond on se fasse
tous passer un sapin?
M. Johnson: II faut bien voir quel est le champ d'application de
la loi. Il ne s'agit pas de dire que chaque fois qu'un plombier ou un tuyauteur
met les pieds dans une maison, il est susceptible d'une inspection pour
laquelle il va être tarifé d'un montant qui peut être
n'importe où entre $10 et $95 ou $100. Pour le raccordement des
égouts dits publics, tels que définis dans nos autres lois, il
s'agit pour chaque maison d'une inspection. Ce montant peut, je pense,
difficilement excéder $100. En général, c'est plutôt
autour de $50 qu'on le retrouve. Il est à peu près
évident, je pense, que l'entrepreneur va refiler le coût au
consommateur, mais qu'est-ce que cela représente, finalement, un
coût d'inspection de $50 sur une maison qui en vaut $26 000? C'est quand
même plus marginal. Finalement, celui qui bénéficie du
service de l'inspection, c'est effectivement le consommateur qui se fait faire
une maison, un bungalow de $27 000. Au bout du compte le taux est très
marginal.
M. Forget: Oui, je veux bien croire que c'est l'utilisateur qui
en bénéficie, mais je dois dire que l'utilisateur aussi paie un
certain coût qu'il n'a pas le choix d'éviter pour s'adresser
à des gens que le gouvernement certifie comme étant
qualifiés. S'il y avait un marché libre pour qui veut faire des
travaux de plomberie, il est probable que les tarifs de plomberie seraient
inférieurs à ceux que l'on observe. C'est un marché
protégé et la justification du marché
protégé, c'est que le gouvernement donne une garantie de
qualité.
M. Johnson: Voilà.
M. Forget: II est normal que le gouvernement assure l'inspection
de sa garantie. Cela ne devrait pas être l'utilisateur, qui a
déjà payé un honoraire supplémentaire au plombier
parce qu'il fait prétendument affaires avec des gens qualifiés,
à payer pour le service gouvernemental qui correspond à une
garantie que le gouvernement lui donne: Engagez ces gens-là et vous
allez avoir du bon travail. Après cela, on lui dit: Payez pour parce que
vous en avez bénéficié. Il dit: Je l'ai déjà
payé parce que je paie plus cher pour cet homme-là que pour un
journalier.
M. Johnson: II paiera juste légèrement plus cher
que plus cher en ce sens que le gouvernement, pour donner cette garantie que le
travail va être exécuté en fonction de normes de
qualité déterminées, est obligé de prendre des
moyens et un des moyens c'est l'inspection. Il faut bien quelque part faire
payer l'inspection par quelqu'un, à moins de la faire supporter par
l'ensemble des contribuables.
C'est ce qu'on met en question,la tarification,les honoraires
établis pour l'inspection des travaux qui, encore une fois, sont des
honoraires quand même relativement minimes et qui, dans l'ensemble, pour
l'Etat, représentent des frais considérables, compte tenu du
nombre d'inspection qu'il peut y avoir.
Au niveau du consommateur, c'est vrai. Si on vivait dans une
société où il n'y avait pas de qualification
professionnelle, où il n'y avait pas de contrôle sur I'acte de
tuyauteurs, pas plus que sur l'acte médical ou autre, peut-être
serait ce moins cher, mais on aurait peut-être des égouts qui
donneraient dans les étangs publics, dans le milieu des parcs aussi. Je
ne le sais pas.
La société en 1933, au Québec, a
décidé de se donner un code d'inspection dans le cas des
tuyauteurs et on peut présumer que cela correspondait à un besoin
à l'époque. On peut sûrement affirmer que cela correspond
à un besoin, aujour-d'hui, particulièrement si on a pris
connaissance des journaux de ce matin, où, en matière, par
exemple, de construction domicilaire, la Société centrale
d'hypothèques et de logement du gouvernement fédéral, a
décidé unilatéralement de n'octroyer les sommes qu'elle
octroie ou de ne consentir aux prêts hypothécaires que dans la
mesure où il y avait un plan de garantie par l'entrepreneur, pour
malfaçon. (16 h 30)
Je pense que ça fait partie d'un "pattern", si on me passe
I'expression, de réglementation dans notre société.
Personnellement, je n'y vois pas en soi une vertu, je pense que c'est un
moindre mal au bout de la ligne, il faut que le gouvernement finance cette
garantie qu'il donne. Sa façon de le financer, c'est de tarifer
l'inspection.
M. Forget: M. le Président, je ne veux pas faire une
guerre de religion là-dessus, mais il reste que je n'ai jamais
argumenté que l'inspection devait être supprimée. Ce que je
veux signifier, c'est que, par des tarifs plus élevés pour ces
gens que pour les journaliers, le consommateur paie déjà pour la
qualité présumée qu'il reçoit. Quand on
décide de charger sur l'inspection, on décide de voir porter le
coût de l'inspection sur le consommateur plutôt que sur celui qui
bénéficie, comme professionnel protégé, de cette
protection. Actuellement, il défraie ça avec ses frais
généraux, à même la rente économique, si on
veut employer une expression technique, que lui procurent la protection de son
marché, la fermeture du marché, la restriction de la concurrence,
il paie ça à même cette rente économique, ses
profits, si on veut, dans un modèle de tarification basé sur
l'inspection.
C est non plus le tuyauteur qui va la payer, tout probablement, ce sera
le consommateur. Le consommateur, à mon avis, étant donné
le système d'inspection et de qualification professionnelle paie
déjà la note, il n'a pas besoin de la payer deux fois. A ce point
de vue, je pense que c'est un développement, sur un plan technique,
celui de permettre peut-être c'est un raisonnement que j'aurais
peut-être pu admettre à de petits entrepreneurs de payer
relativement moins cher qu à de gros entrepreneurs. Mais il y a d'autres
moyens de tenir compte de ça.
On va permettre une plus grande concurrence, etc., encore que ça,
ça devient un peu hypothétique. Mais j'ai l'impression qu'on a un
impact sur le consommateur, c'est ce que je voulais signifier quand je parlais
de l'impact social et économique de mesures législatives.
Cela risque d'apparaître comme une nouvelle taxe du gouvernement
et, à ce moment-là, je ne voudrais pas donner l'impression que
nous concourons à cette nouvelle taxe.
M. Bellemare: D'ailleurs, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Une seconde. M. le
député de Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, je pense qu'on s'est un peu
inspiré de la réglementation en ce qui a trait à
l'électricité, de l'inspection qu'on fait au niveau des
installations électriques Quand l'inspecteur électricien passe
faire la vérification d'une bâtisse qui vient de recevoir le
filage, les prises de courant, tout ça, qui paie l'inspecteur au niveau
de l'électricité? Est-ce qu'on ne pourrait pas s'inspirer de
ça? Cela semble bien fonctionner. Pour quelle raison est-ce qu'on
n'utiliserait pas cette façon de faire pour ce qui est de l'inspection
de la tuyauterie?
M. Bellemare: II y a une réponse à cela dans le
projet de loi no 16 qu'on va étudier dans quelques minutes.
M. Lavigne: Si cela était bon...
M. Bellemare: II est dit, dans le projet de loi no 16, "que les
honoraires exigibles de cet employeur ou de cet entrepreneur électricien
peuvent être fixés selon un montant annuel fixe auquel est
ajouté un montant variable établi à partir d'un
pourcentage de la masse salariale annuelle distribuée par cet employeur
ou entrepreneur à des personnes affectées à des travaux
d'installation électrique". Cela va beaucoup plus loin.
Oui, c'est ça qu'on va avoir...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires sur l'article 5? Adopté?
M. Forget: Sur division, M. le Président. M. Johnson:
Ils sont contre les taxes. M. Forget: La taxe, contre les taxes.
Une Voix: Directes ou indirectes.
Le Président (M. Marcoux): Article 6. Est-ce que vous
voulez étudier cet article paragraphe par paragraphe?
M. Johnson: Ce sont les infractions.
M. Bellemare: Ce sont les infractions, ni plus ni moins, qui sont
haussées, M. le Président, dans chacun des cas?
M. Johnson: C'est-à-dire qu'on définit ce qu'est
une infraction aussi, mais on élargit le champ de ce que sont les
infractions.
M. Bellemare: On dit que, dans chacune des infractions commises,
ce sera tel montant aussi.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Forget: M. le Président, juste une minute, j'essaie de
me retrouver dans mes notes, c'est assez technique, ces histoires, je me trompe
de paragraphe. Juste par faveur... Ah, Seigneur!
M. Johnson: II n'y a pas de nouvelles infractions. Ce qu'il y a,
cependant, c'est un regroupement des infractions à un même
article. La chose nouvelle, c'est l'argumentation des amendes pour les
infractions.
M. Bellemare: Mais on définit aussi une infraction. Par
exemple, dans le cas d'un individu qui attaque un entrepreneur...
M. Johnson: Qui moleste un inspecteur.
M. Bellemare: Qui moleste un inspecteur. C'est une
définition qui n'existait pas.
M. Johnson: Elle existait déjà à l'article
19.
M. Bellemare: Et à l'article 7, on va la faire
disparaître, on dit: Ladite loi est abrogée.
M. Johnson: C'est cela. On regroupe, en fait, les
différentes infractions qui étaient prévues. Sous un
même article, c'est beaucoup plus simple pour les contrevenants.
M. Bellemare: Et l'article 7, qui réfère à
l'article 19, est enlevé.
M. Forget: Est-ce que la procédure est la même, la
façon de faire la preuve est la même? Ou est-ce qu'on ne s'est pas
inspiré de certains règlements municipaux relatifs, par exemple,
au Code de la route, ou quelque chose dans ce genre-là, pour
accélérer le processus?
M. Johnson: L'article 18c, en effet, prévoit maintenant
non pas à l'article 18, paragraphe c), mais bien l'article 18c
que le contrevenant pourra se libérer des poursuites s'il paie,
sur un avis préalable, le montant de l'amende.
M. Forget: Tout comme payer une contravention.
M. Johnson: C'est le même principe que la contravention.
Cela évite des recours judiciaires inutiles où, finalement,
techniquement, le ministère était dans la situation où il
était obligé de poursuivre alors que la personne était
prête à procéder au règlement.
L'objectif de cela est de permettre un règlement plus rapide et
diminuer les frais judiciaires chez les contrevenants qui ont accepté de
payer l'amende.
M. Bellemare: Cela va éléminer les poursuites?
M. Johnson: Cela va éliminer les poursuites. Cela fait
moins de travail pour les avocats.
M. Forget: C'est une procédure expéditive. M.
Johnson: Oui.
M. Forget: On peut comprendre qu'une contravention, c'en est
rendu au point où le prix des stationnements est tel que les gens
calculent la probabilité d'un billet, à comparer au coût
certain d'un stationnement. Je ne dis pas que je le fais, parce que je
n'utilise pas de voiture. Mais j'ai entendu dire que ces calculs se font. Dans
le cas du stationnement, on gêne un peu la circulation, c'est une
gêne, il n'y a rien de grave.
Mais dans le cas, soit de la Loi sur les électriciens ou de la
Loi sur la plomberie, il y a des questions de salubrité, ou même
de risques d'incendie. Est-ce qu'il est sage, pour une raison de
décongestionner les cours, de rendre aussi expé-ditif, aussi
routinier, le problème des infractions? En somme, un entrepreneur
pourra, lui aussi, se livrer au calcul. Combien cela me coûte-t-il de
prendre un tel ou tel raccourci, par rapport à la réglementation?
Et quelle est la probabilité que je me fasse prendre en défaut un
certain nombre de fois? Comme, de toute façon, il n'a pas de temps
à perdre, il n'est pas question d'aller en cour, il va dire: Je n'ai
qu'à payer si je me fais prendre en défaut, et, dans l'ensemble,
au bout de l'année, je vais être gagnant de quelques milliers ou
de quelques centaines de dollars. Je ne sais pas quel pourrait
être...
M. Bellemare: M. le Président, c'est prévu aux
articles c) et d).
M. Johnson: Sur la question de la récidive, on
prévoit cette procédure expéditive et on peut
présumer qu'il peut y avoir négligence mineure, omission par
paresse, etc.
M. Bellemare: Ou entêtement.
M. Johnson: Ou entêtement, par exemple. Le
député de Johnson a trouvé le bon mot. Cependant, dans !e
cas de la récidive, on prévoit que I'avis préalable n'est
pas requis, en ce sens qu'à partir des problèmes que
soulève le député de Saint-Laurent, on les rencontrera
sans doute chez ceux qui voudraient trafiquer et faire des calculs de
probabilité, mais dans le cas de la récidive, ils sont sujets
à une poursuite sans avis préalable. Cela devient finalement une
façon de régler les "petits cas" qu'on pourrait avoir
dépistés. Cela n'empêche pas qu'on se donne les moyens de
procéder à des poursuites précises, en vertu du code, avec
preuves, etc., dans le cas de la récidive. On verra, dans le cas de la
récidive, que les amendes sont considérables.
M. Blank: II y a seulement une petite chose. Je constate qu'il y
a un paragraphe où vous avez oublié l'avis. A la page 11,
l'omission de donner l'avis requis, etc.
M. Johnson: Oui. "L'omission de donner l'avis requis par le
présent article ne peut être invoquée..."
M. Blank: Le sans par ailleurs", c'est très bon, sauf
qu'on a oublié que même si le monsieur est condamné
à seulement $10 et a déjà dû passer une
journée à la cour et peut-être engager un avocat. Je ne
sais pas pourquoi on y a mis cela. S'il n y a pas d'avis, il n'y a pas de
condamnation. L'avis, c'est seulement pour la première offense, c'est
seulement pour des gens qui, occasionnellement, peut-être une fois dans
leur vie, une fois dans deux ou trois ans, commettent une infraction. Ici, on
les punit plus que vous voulez, parce qu en fait, vous ne voulez pas les
pénaliser plus que les gens qui ont reçu un avis.
M. Laplante: La récidive, c'est pire que cela. Le gars va
être tenté de calculer une fois, mais il ne sera peut-être
pas tenté de calculer deux fois.
M. Blank: La récidive c'est une autre affaire. C'est la
première fois.
M. Bellemare: Ces avis qu'ils peuvent recevoir sont seulement
annuels, cela ne peut pas dépasser un an. Une poursuite ne peut
être intentée pour une infraction à la loi après un
an.
M. Johnson: Je comprends les préoccupations du
député de Saint-Louis. Peut-être que si le texte disait:
"La non-réception de l'avis requis par le présent
règlement" ...
M. Blank: D'accord.
M. Johnson: ... ce serait différent de "L'omission de
donner l'avis" dans le sens que la personne ne peut pas invoquer le fait
qu'elle n'a pas reçu l'avis parce qu'elle était aux Barbades ou
qu elle n'était pas chez elle.
M. Blank: D accord.
M. Johnson: Est-ce que cela irait?
M. Blank: Oui, parce que cela donne au moins I'obligation au
ministère d'envoyer cet avis.
M. Johnson: On conserverait l'obligation au ministère de
faire parvenir l'avis. Je vais trouver la formule juridique. "Le défaut
de réception de I'avis requis par le présent article ne peut
être invoqué". Est-ce que cela irait?
L'amendement serait: "Le défaut de réception de l'avis
requis..."
M. Laplante: Le cinquième paragraphe de I'article 18c,
est-ce que c'est cela?
M. Johnson: Oui.
M. Laplante: De l'article 6.
M. Johnson: C'est cela, il s'agit de l'article 6
du projet de loi introduisant l'article 18c à la loi. Au
cinquième paragraphe, remplacer les mots "L'omission de donner l'avis '
par "Le défaut de réception de lavis requis par le présent
article, etc." Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): L'amendement, c'est pour
ajouter "Le défaut de réception de" à la place de
"L'omission de donner l'avis". Est-ce que c'est adopté?
M. Laplante: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 6 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
M. Laplante: Article 7, l'abrogation.
Le Président (M. Marcoux): Article 7, adopté?
M. Johnson: C'est concordant.
M. Bellemare: Oui. De concordance.
Le Président (M. Marcoux): Article 8?
M. Forget: Les articles 7, 8 et 9 ne posent pas de
problèmes, mais notre service de recherche nous fait observer que les
notes explicatives ne sont pas exactes. On y fait référence
à la loi alors qu'on devrait faire référence au projet de
loi.
M. Johnson: On est d'accord.
M. Laplante: Le projet de loi à l'article 9?
M. Forget: Les notes explicatives pour les articles 7, 8 et 9
sont incorrectes.
M. Laplante: "dudit projet de loi".
M. Johnson: Ce sont les notes explicatives qui sont
inexactes?
M. Forget: Oui.
M. Bellemare: C'est un projet de loi.
M. Johnson: Les articles 7, 8 et 9 doivent se lire tels qu'ils
figurent en ce moment?
M. Forget: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Article 10?
M. Johnson: II s'agit d'uniformiser... Cela va?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 11?
M. Bellemare: A l'article 11, M. le Président, y a-t-il
une raison pour enlever "dûment qualifiés comme compagnons"? La
suppression, dans les septième et huitième lignes, des mots
"dûment qualifiés comme compagnons", pourquoi est-ce qu'on
enlève cela?
M. Laplante: Dans le projet de loi 16, vous parlez aussi des
compagnons. (16 h 45)
M. Johnson: M. le Président, l'objet de la suppression des
mots "dûment qualifiés comme compagnons" dans la ioi
elle-même de l'inspection en tuyauterie, c'est de permettre l'engagement
d'inspecteurs qui ne soient pas nécessairement des personnes
dûment qualifiées comme compagnons, ce qui n'empêche
aucunement, cependant, qu'on procède à l'engagement de
techniciens qui ont une compétence équivalente ou même
supérieure à celle des compagnons. Cela peut être des
ingénieurs, par exemple. En fait, l'effet de la loi
empêchait...
M. Bellemare: C est bien rare que cela arrive...
M. Johnson: ... l'engagement d'ingénieurs comme
inspecteurs.
M. Bellemare: Oui, mais c'est bien rare qu'on va prendre un
ingénieur pourêtre...
M. Johnson: Cela dépend. Si vous voyiez les statistiques
du travail des ingénieurs de ce temps-ci et du chômage...
M. Bellemare: Ah oui!
Le Président (M. Marcoux): Article 11, adopté?
M. Bellemare: Comme il va y avoir des médecins qui vont
être boulangers bientôt.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 12?
M. Johnson: Ou des députés à la
retraite.
M. Bellemare: Oui, mais ce n'est pas une profession reconnue que
d'être député.
Le Président (M. Marcoux): Article 12, adopté?
M. Forget: Ici, M. le Président, on a un exemple de
réglementation, on fait allusion à bien des règlements. On
a des règlements dans les travaux visés par la présente
loi ou les règlements à l'article 23a. A 23b, on parle des cas
prévus par règlement, l'entrepreneur doit transmettre au bureau
des examinateurs les pians et devis d'un nouveau système de tuyauterie.
On ne donne aucune restriction. Le lieutenant-gouveneur en conseil peut faire
n'importe quel règlement sur n'importe quels travaux. On ne donne pas de
catégorie ou d'importance minimale pour que cette exigence puisse
s'appliquer. "Ces plans et devis doivent contenir les renseignements
exigés par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil". Cela
peut être n'importe quoi.
II y a aussi, à l'article 23c, le délai établi par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil. L'inspecteur peut
ordonner, et le délai est établi de façon arbitraire
là aussi. Ce ne serait pas la fin du monde d'imaginer pour ces cas un
délai dans la loi qui soit mandatoire. Ce n'est pas non plus la fin du
monde, par un certain effort d'imagination, de dire: Est-ce qu'on veut vraiment
exiger n'importe quoi comme renseignement? Je suis sûr qu'avec
l'expérience de plusieurs dizaines d'années dans l'inspection des
travaux, il serait possible de fai re la liste dans la loi des renseignements
qu'on peut exiger. Il serait également possible d'indiquer que certaines
des demandes des plans et devis ne doivent pas être exigées pour
tel ou tel type de construction, ou, au contraire, doivent l'être
seulement pour tel ou tel type.
Je suis sûr qu'on ne tirera pas cela du néant, le lendemain
de l'adoption de la loi. Les fonctionnai res du ministère savent
déjà ce qu'ils veulent. On pourra dire: II faut de la
flexibilité, mais cela ne change quand même pas si souvent que
cela. Il y a une question de certitude pour celui qui est sujet à la
loi, qui impose des infractions: il veut savoir à peu près
exactement ce qu'on peut exiger de lui.
Si, un jour, il est besoin de modifier... finalement, on va adopter les
trois lois probablement en l'espace de deux heures. On sera probablement
capable d'adopter une modification pour ajouter un renseignement ou une
catégorie de construction aux types qui peuvent susciter des demandes de
plans et devis. C'est quand même des exigences assez lourdes.
M. Bellemare: M. le Président, pourquoi n'a-t-on pas
explicité d'une manière plus concrète là où
c'est nécessaire d'obtenir un permis et là où ce n'est pas
nécessaire d'en avoir?
M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: C'est la même chose que disait le
député.
M. Johnson: Le même objet, oui.
M. Bellemare: Pourquoi établir des règlements
généraux plutôt que d'en établir des
spécifiques où le règlement est nécessaire et
là où ce n'est pas nécessaire?
M. Johnson: Je suis d'accord avec l'argument de la
flexibilité que le député de Saint-Laurent va entendre
dans la bouche de celui qui vous parle à l'occasion d'un autre projet de
loi bientôt. L'argument de la flexibilité peut être servi un
peu facilement, mais très concrètement, quand on pense à
l'inspection. Il peut arriver, par exemple, que l'entrepreneur, pour se
conformer à la réglementation et à la loi elle-même
en matière d'inspection de tuyauterie, a besoin de passer une nouvelle
commande de matériaux, par exemple, je ne sais pas, moi, les joints qui
permettent le raccordement de deux édifices de telle nature sont
inadéquats. Il est possible qu'il soit obligé de faire venir ces
joints d'un endroit qui est loin et on peut dire: C'est 30 jours dans la loi,
sauf que, si l'expéditeur des joints, qui est aux
Etats-Unis, en Alabama, dit: Moi, je peux livrer en 60 jours, il faut
permettre au service d'inspection de donner des délais. D'ailleurs,
j'aimerais simplement, bien que, théoriquement... Il n'y a pas de
garantie à cet effet, quand on regarde le texte de loi, mais, en
général, les délais jouent en faveur, justement, des
entrepreneurs, en ce sens qu'on essaie de leur faciliter la vie. Ce n'est pas
pour établir des délais arbitraires de 24 heures et les rendre
coupables d'infraction. C'est au contraire une flexibilité qui joue dans
le sens de tenir compte de la réalité de ce que
représentent des choses sur le plan technologique, les dates de
livraison, etc.
M. Bellemare: C'est ma question de tout à l'heure: Quels
sont les travaux qui ne requièrent pas de permis? Votre
réglementation est générale.
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: Obtenir un permis du bureau des examinateurs...
Tout entrepreneur doit, avant de commencer des travaux visés par la
présente loi ou les règlements... Quels sont les travaux qui
nécessitent un permis et quels sont les travaux qui n'en
nécessitent pas?
M. Johnson: Pardon? L'ensemble des travaux. M. Forget: Ce
ne sont pas les travaux...
M. Johnson: Tous les travaux touchant les é-gouts
publics.
M. Forget: C'est la transmission des plans et devis.
M. Johnson: Oui.
M. Forget: La réponse du ministre...
M. Johnson: Oui.
M. Forget: ... si vous me permettez, parce que je pense qu'on
parle sur trois sujets.
M. Johnson: ... de trois sujets, peut-être...
M. Bellemare: En réponse à l'article 23c... Il a
répondu à l'article 23c.
M. Forget: Non, je pense que la réponse du ministre
s'applique au dernier alinéa de l'article 23b...
M. Johnson: Oui, c'est ça.
M. Forget: ... la discrétion donnée au bureau des
examinateurs et, sur ça, je suis tout à fait d'accord, il leur
faut quand même un peu de marge de manoeuvre dans des cas particuliers,
des cas d'espèces. Mais, ma question et, je pense, la question du
député de Johnson portaient sur les règlements
adoptés par le lieutenant-gouverneur qui, eux, ne sont pas des cas
d'espèces, qui vont être, dans le fond, presque aussi rigides que
la loi et qui
vont prévoir que, dans certains cas, il y a des plans et devis
qui doivent être, par exemple des devis électriques ou des devis
de tuyauterie, dans ce cas-ci, transmis au bureau des examinateurs avant de
commencer le travail. Ils ont dit: Les cas où ça va être
exigé vont être précisés par règlement.
La question qui se pose, c'est: Pourquoi le gouvernement, qui sait
déjà la réponse à la question... Parce qu'il a 20
ans, 30 ans ou 40 ans d'expérience dans l'examen des travaux de
tuyauterie, il sait très bien dans quel cas, dans quelle
catégorie il a besoin des plans et devis; pourquoi ne pas le mettre dans
la loi plutôt que d'en faire un pouvoir réglementaire?
Une Voix: A cause des changements technologiques...
M. Bellemare: C'est exactement ça.
M. Johnson: Et la réponse que les gens de l'inspection me
donnent et qui est celle que j'attendais, c'est évidemment à
cause de l'évolution sur le plan technologique, en somme, de ces choses.
On a peut-être l'impression que la plomberie et la tuyauterie,
finalement, ce sont des tuyaux en étain ou en cuivre, mais c'est un peu
plus compliqué que ça. Il existe des modifications
considérables. Il y a eu des changements technologiques. Il y en a qui
apparaissent, si je ne m'abuse, de façon régulière dans
cette industrie...
M. Bellemare: ... dans son dossier...
M. Johnson: ... et c'est pour tenir compte de ça...
M. Bellemare: Est-ce que le ministre a dans son dossier une
acceptation de ces changements par le bureau des mécaniciens en
tuyauterie? Est-ce qu'ils ont été consultés?
M. Johnson: Le bureau des examinateurs est composé de
fonctionnaires et, comme ça vient des fonctionnaires, je présume
qu'ils sont d'accord.
M. Bellemare: Non, mais le ministre n'a pas, dans son dossier,
une réponse selon laquelle tous les amendements qu'il souhaite voir
adopter ont été, d'emblée, acceptés, par le bureau
des mécaniciens.
M. Johnson: Par la corporation? M. Bellemare: Par la
corporation.
M. Johnson: Par la corporation, non pas par le bureau. Bien oui!
La corporation a été consultée, et il semble que, de
façon générale, cette loi, pour une large part, donne lieu
à des revendications de la corporation elle-même.
M. Bellemare: L'acceptation se lit comment? M. Johnson:
Pardon?
M. Bellemare: L'acceptation se lit comment?
M. Johnson: Au niveau du Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre, le comité... Je ne me souviens pas, le comité no
13 s'est réuni pour discuter de ces questions et cela a fait
l'objet...
M. Bellemare: Ils n'ont pas fait de suggestions autres que
celles-là, de modification, d'acceptation?
M. Johnson: Ecoutez! Malheureusement, je dois vous avouer que je
suis incapable de répondre de façon spécifique; est-ce
que, oui ou non, les deuxième et troisième paragraphes de
l'article 23b répondent à l'assentiment de la corporation? Je ne
pourrais pas vous le dire, au moment où je vous parle. On pourrait
peut-être essayer de déterrer ça dans notre masse de
documentation. J'ai tenu pour acquis que cela devait y répondre
largement, dans la mesure où cela a fait l'objet d'une consultation
importante, ce projet de loi, au niveau du comité no 13 du CCTMO.
M. Forget: II s'agit de droit nouveau. On n'a pas d'article
équivalent dans l'ancienne loi qui exigeait le dépôt
préalable des plans et devis de tuyauterie.
M. Johnson: Absolument.
M. Forget: Donc, il n'est pas possible de préciser combien
il y a eu de changements dans le passé, dans ces exigences, puisqu'on ne
les a jamais exigées.
Si je comprends bien, on présume qu'il y aura des
changements.
M. Johnson: Non. Je suis d'accord que c'est du droit nouveau,
mais on sait que les plans et devis... c'est ainsi que je l'interprète.
Je présume que si on avait à refaire l'édifice dans lequel
nous siégeons en ce moment, la tuyauterie serait sans doute fort
différente. D'abord, il y aurait probablement des tuyaux en
propylène. Il y aurait probablement des types de joints flexibles qui
n'existaient pas en 1882. C'est en termes d'analyse de ces changements
technologiques qu'on peut avoir la volonté d'être saisi des plans
et devis avant que ne commencent et que ne soient exécutés les
travaux.
C'est en même temps, je présume, avec l'expérience
de la division de l'inspection au ministère, à partir de
difficultés très précises qu'a connues le service
d'inspection au sujet de tel type de raccordement ou de tel type de
problème en matière de tuyauterie qu'ils ont dit que
dorénavant l'entrepreneur devrait soumettre dans tel type, à
déterminer par règlement, j'en conviens, de devis de
construction, des plans et devis pour approbation et là, on peut
être alerté avant qu'il n'y ait des problèmes, que non tel
type de joint ne fonctionne pas dans tel type...
Je ne sais pas. A Sept-lles, l'hiver est plus rigoureux qu'ailleurs.
Cela peut être pour des
choses aussi concrètes que celles-là. Ce qu'on
recherche...
M. Bellemare: ... dans quels cas particuliers, à part
Sept-lles, où cela se serait présenté.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Non, c'est parce que je veux qu'il attende...
M. Johnson: C'est bien cela...
M. Laplante: En attendant que le député de Johnson
revienne...
M. Johnson: Oui.
M. Laplante: ... j'aurais une question à vous poser. On
dit souvent que devant les tribunaux, on se sert du journal des Débats
pour essayer de comprendre dans quel esprit un article de loi a
été adopté. Cela nous a été dit à
différentes commissions parlementaires, ici. Je voudrais vous faire
éclaircir ceci. A l'article 12, le 23a, deuxième paragraphe,
qu'entendez-vous par force majeure?
M. Johnson: Ah mon Dieu! La force majeure, c'est une notion
juridique qu'on retrouve dans notre jurisprudence du droit civil on me
corrigera qui correspond à la notion de Act of God en anglais.
C'est l'expression classique du Code civil tel qu'interprété par
la jurisprudence depuis 1866 au Québec. La force majeure peut être
un tremblement de terre, de toute évidence, une guerre civile,
probablement un incendie imprévisible, une détérioration
au niveau de l'environnement qui est parfaitement imprévisible. Ce sont
les critères classiques de ce qu est la force majeure; sauf que les
tribunaux, de façon générale, apprécient dans
chaque cas, si oui ou non, tel événement qu'on qualifie parfois
de Act of God " doit être considéré comme un
événement de force majeure.
Cependant, dans le cas de l'application de 23a, on aime
présupposer que cela ne se rendra pas devant les tribunaux civils, mais
on dit, en règle générale, qu'il faut obtenir le permis
avant. Il peut arriver qu'un cas de force majeure empêche le tuyauteur
d'obtenir un permis. Par exemple, si un tuyau se met à crever dans un
édifice public, cela exige une réfection immédiate, on
peut présupposer qu'à une heure du matin, il ne pourra pas
téléphoner au ministère du Travail pour avoir un permis.
(17 heures)
M. Bellemare: Dans un éboulis où tous les
égouts sont emportés.
M. Johnson: Ou dans un éboulis ou n importe quoi. Pour
essayer de revenir un peu à la question du député de
Johnson tout à l'heure, dans les cas d application, l'objet de ce type
de réglementation confirme, je pense l'attitude... Je dois dire que je
pense que le service d'inspection du ministère du
Travail bénéficie d'une réputation enviable quand
je le compare à celui d autres institutions qui font de l'inspection. Je
pense entre autres à la Société centrale d
hypothèques et de logement, à la Société d
habitation du Québec, à l'OCQ, etc. Je pense que le
ministère du Travail bénéficie d'une bonne
réputation, parce qu'il a une attitude très...
M. Bellemare: ... qui est moins bon.
M. Johnson: Je pense qu'il a une attitude très pragmatique
de la part du service. La raison pour laquelle on veut avoir des plans et devis
dans certains cas, c est que c est fort utile de les avoir pour y amener les
corrections que la direction de I'inspection y voit comme nécessaires si
on veut éviter, à un moment donné, d'être
obligé d'imposer à un entrepreneur de refaire quelque chose. Cela
nous permet entre autres d'anticiper et c est cela l'intérêt de la
notion de dépôt de plans et devis.
M. Forget: Oui, mais, écoutez...
M. Bellemare: Vous n avez pas du tout répondu à ma
question.
M. Forget: ... quand vous faites I'imposition nouvelle d'une
inspection préalable des plans et devis, vous soulevez toutes sortes de
problèmes, d'abord de responsabilité. Jusqu' à quel point
le ministère du Travail devient-il en quelque sorte coentrepreneur parce
que non seulement il a à faire une inspection sur un travail pour juger
de sa conformité ou de sa non-conformité, mais il sera
amené inévitablement à intervenir dans la conception d'un
système...
M. Johnson: C'est une intervention en termes de qualification. Il
ne faut pas oublier que cette loi est une loi de qualification.
M. Forget: II y a déjà des gens qui ont le droit de
faire du travail, qui ont des licences pour le faire. Dans le cas de plans et
devis, ce sera le travail d ingénieurs qui sont également
qualifiés par la corporation professionnelle. Si c'est utile, c'est
parce que les normes du ministère quant à I'utilisation de
certains joints ou de certaines qualités ou de certaines
épaisseurs de tuyau ou Dieu sait quoi ne sont pas suffisantes, parce que
ou les normes sont respectées ou elles ne le sont pas. Si elles ne le
sont pas, c'est la responsabilité de I'entrepreneur de reprendre le
travail une fois que I'inspection se fait. Si elles le sont et que,
malgré tout, le ministère du Travail intervient dans la
conception du système, comment se fera le partage du coût
additionnel qui va résulter d'une conception qui va être
suggérée? Evidemment, il y a la force morale de fonctionnaires du
ministère du Travail qui ont dit: On a inspecté vos plans et
devis et tout est formellement conforme. Si ce n'était pas conforme, de
toute façon, j'imagine que les plans ne seraient pas soumis et on
n'aurait pas besoin d'une législation additionnelle pour soumettre les
plans d'avance. C'est formellement conforme et notre expérience nous
enseigne que,
parce que c est tel genre de construction, vous seriez mieux... On
devient des ingénieurs conseils. Le gouvernement devient un
ingénieur conseil en tuyauterie ou en installation de peut-être un
système de vapeur ou Dieu sait quoi, et cela implique dans la conception
du système, cela implique donc, dans tout un réseau contractuel
entre I'entrepreneur et le client, des complications, cela va créer des
coûts additionnels. Si le gouvernement veut à tout prix et
à tout crin défendre une telle option, qui est du droit nouveau,
au moins devrait-il dire dans la loi: On va l'exiger pour les edifices publics,
on va I'exiger pour les édifices de plus de dix étages, on va
l'exiger dans des circonstances bien prévues dans la loi, mais on ne
laissera pas cela au jeu libre d'une réglementation qui se fait
poussailler d'un bord et de l'autre et sur laquelle, de toute façon, les
consommateurs n'ont pas grand-chose â dire. Dire que c'est le Conseil
consultatif du travail dont tous les membres sont des gens de l'industrie,
c'est le "lobby " de l'industrie qui est institutionalisé, cela tout le
monde le sait, c'est toujours la même chose dans la
réglementation; c'est lui qui va décider qu'il vaut mieux
augmenter les coûts de la construction en se pliant à toutes
sortes d'exigences et que les entrepreneurs eux-mêmes vont avoir
intérêt à impliquer le ministère du Travail au
moment de I'étude des plans et devis, parce qu'en l'impliquant à
un stade préliminaire, ils diminuent leurs propres
responsabilités. Il ne faut donc pas s'attendre à beaucoup de
contestation dans ce forum; dans le fond, les consommateurs sont ceux qui vont
payer pour cela.
M. Johnson: Qu'est-ce qui arrive quand les plans et devis sont
déposés au ministère? Ils peuvent être
déposés parce que l'entrepreneur a décidé de les
déposer, ce qui arrive, si je comprends bien, fréquemment, ou
parce qu'il les dépose parce que la loi en fait une obligation dans
certains types d'édifices, etc. La loi en ferait une obligation
maintenant. Concrètement, les services d'inspection vérifient la
conformité de ces plans et devis avec les normes établies. C'est
cela l'objet de I'intervention du ministère. Ce n'est pas de dire: on va
vous suggérer d'utiliser des tuyaux de 6 " de diamètre par 8" de
long. C'est dire: Est-ce que, oui ou non, vos plans et devis sont conformes aux
normes édictées par le ministère? C'est un jugement de
conformité et il permet, avant que les travaux ne soient
exécutés, que des corrections soient amenées. On peut fort
bien les laisser aller dans la nature et après ça faire une
inspection, ouvrir un mur, se rendre compte que ce n'est pas conforme aux
normes et les faire refaire. Je ne suis pas sûr qu au bout du compte, ou
l'entrepreneur, ou le consommateur y tire son avantage. Le but, c'est de
vérifier la conformité des plans et devis avec les normes
édictées par le ministère.
M. Bellemare: Pour les grands travaux, je pense que cela se fait.
Pour les travaux de moindre importance, pas du tout. Pour les petits travaux
journaliers d'une municipalité, encore moins.
M. Blank: Est-ce que la ville de Montréal n'exige pas le
dépôt des plans pour avoir un permis? Est-ce qu'il ne peut pas y
avoir un conflit: le monsieur doit aller à deux endroits et avoir deux
décisions différentes?
M. Johnson: La ville de Montréal est exclue de
l'application de la loi.
M. Bellemare: II reste un fait certain, c'est que toutes les
autres municipalités ont des lois aussi qui viennent en conflit
souvent... Pour les grands projets, d'accord, c'est fait. Mais pour les petits
et les moyens, non, ce n'est pas fait. C'est à ça que vous allez
les astreindre maintenant, parce qu'il n'y a aucune délimitation quant
à l'émission des permis.
M. Johnson: La réponse à cela, c'est qu'il y a
treize autres municipalités, en plus de celle de Montréal, qui
sont exclues de l'application du code et toute municipalité peut faire
la demande pour être exclue de l'application, dans la mesure où
elle a...
M. Bellemare: Celles qui ne l'ont pas vont l'avoir.
M. Johnson: Celles qui n'ont pas de réglementation
municipale dans ce secteur sont soumises au code et celles qui veulent en avoir
peuvent faire la demande au ministère pour être soustraites
à l'application du code. C'est le cas des quatorze municipalités
de l'île de Montréal qui en sont exemptes parce qu'elles ont leur
propre code.
M. Bellemare: Supposons que demain...
M. Johnson: II n'y a pas de danger de conflit.
M. Bellemare: ... celles qui ne le sont pas vont être
exclues après l'adoption de la loi.
M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: Celles qui ne sont pas obligées, qui n'ont
pas demandé d'être exclues, vont l'être après
l'adoption de la loi.
M.Johnson: Oui.
M. Bellemare: Ah, ah, ah!
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauharnois.
M. Bellemare: C'est ça qu'est la queue du chien.
M. Johnson: C'est ce qu'on a visé, entre autres, par
l'article 5, qu'on a adopté tout à l'heure.
M. Lavigne: J'aimerais poser une question ici, M. le
Président, à savoir si on ne vient pas, jusqu'à un certain
point, pas dans tous les cas, mais ceux qui se prévalent des services de
la Société centrale
d'hypothèques... Elle fait déjà une inspection, je
pense. Je décide de me bâtir un bungalow et je suis financé
par la Société centrale d'hypothèques. Elle va accepter de
me prêter à la condition que je réponde à certaines
normes. Je présume que c'est déjà là une
inspection.
Est-ce que la loi va passer derrière l'inspection faite par la
Société centrale d'hypothèques dans un cas aussi
précis que celui-là?
M. Bellemare: La loi sur les hypothèques a des normes qui
sont dictées par un autre gouvernement.
M. Johnson: Entre autres, cela soulève le grand
débat de fond.
M. Bellemare: Oui, c'est sûr, c'est là que va le
député.
M. Johnson: Au-delà du "Grand" débat, (avec un
grand G"), il y a la question des normes du côté
québécois, ce vers quoi nous nous dirigeons, entre autres, en
termes d'inspection de bâtiments. Ce n'est pas nécessairement
applicable pour les tuyau-teurs, c'est une harmonisation du Code du
bâtiment avec les règles édictées par la SHQ.
Restera le problème, cependant, de la relation entre la
Société centrale d'hypothèques et ce code unifié
québécois.
Dans le cas qui touche la tuyauterie, on me dit que la
Société centrale d'hypothèques et de logement a
effectivement des normes, mais pas nécessairement en matière de
tuyauterie. Cela touche d autres aspects. C'est vrai que ça fait une
inspection de plus, mais il n'y a pas, je pense, de réglementation
concurrente en matière de tuyauterie. Il n y en a pas.
M. Bellemare: Est-ce qu'il n'y a pas eu des conflits avec le
ministère du Travail et la Société centrale
d'hypothèques jusqu'à maintenant? Des cas spécifiques.
M. Johnson: On en a tous les jours.
M. Bellemare: Vous en avez tous les jours, mais il n'y en a pas
un en particulier qui est arrivé dernièrement avec le
ministère...
M. Johnson: Je l'ai évoqué tout à I'heure.
Ce n'est pas en matière d'inspection, c'est en matière de
garantie des entrepreneurs. Il y en a un là...
M. Bellemare: Oui, c est ça, il est encore en conflit.
M. Johnson: On aura quelque chose à dire là-dessus
bientôt. Pardon?
M. Bellemare: II est encore en conflit actuellement.
M. Johnson: Oui. Je pense qu'un journal titrait: Les desseins
noirs de M. Ouellet contre le gouvernement du PQ. C'est un journal du matin.
Alors...
M. Bellemare: Ecoutez un journal, il n'y a pas de fumée
sans feu.
M. Johnson: C'est vrai.
M. Bellemare: II y a certainement un petit brasier quelque
part.
M. Forget: M. le Président, juste un dernier point. Le
ministre dit: Si on demande des plans et devis dans un système de
tuyauterie, c'est pour éviter d'avoir à recommencer une
construction, une installation déjà faite.
M. Johnson: Qui ne serait pas conforme aux normes.
M. Forget: Qui ne serait pas conforme aux normes, fort bien.
Mais, dans le fond, quel est le problème qu'on veut résoudre?
Combien y a-t-il eu de systèmes qui ont été refaits, parce
que non conformes aux normes? Il faudrait comparer ce coût qui a
été encouru par des gens qui étaient coupables, dans le
fond, d'une infraction à d'autres règlements qui existent
déjà, avec le coût qu'on va désormais imposer
à tout le monde, dans les catégories qui vont être
déclarées par règlement comme devant se soumettre à
cette exigence.
Tout le monde va être pénalisé parce qu'il va devoir
fournir des plans et devis, attendre un certain délai pour
l'approbation, alors qu'on a peut-être une poignée de gens qui ont
commis des infractions. Au lieu de faire porter le poids, comme dans le moment,
seulement sur ceux qui commettent des infractions, c'est maintenant tout le
monde qui va être pénalisé, avec une formalité de
plus, des coûts additionnels. Cela ne me semble pas raisonnable.
M. Laplante: Est-ce que je peux me permettre une question au
député de Saint-Laurent?
M. Forget: Oui.
M. Laplante: II y a 13 municipalités qui sont exemptes du
programme gouvernemental; elles ont leur propre système et sont
obligées d'aller présenter leurs demandes, leurs plans. Je suis
d'accord avec cet article, parce que cela protège ceux qui ont du
travail à faire et qui ne sont pas préservés par leur
municipalité. Actuellement, c'est le gouvernement qui joue le rôle
de ces municipalités. Je pense qu'on protège automatiquement le
consommateur. Du moment qu'une ville veut l'avoir, probablement qu'elle a aussi
des normes à suivre; elle doit apporter la preuve qu'elle est capable de
respecter ces plans, avec des normes acceptables, selon ce que le gouvernement
veut avoir. Moi, j'y vois une protection du consommateur sur toute la ligne.
Les municipalités ne peuvent pas le faire.
M. Forget: M. le Président, le député de
Bourassa a bien raison. Tous peuvent assurer leur vie pour $1 million ou
même $10 millions et mieux se protéger avec une police d
assurance-vie de $10 millions que sans police d'assurance ou avec une police de
$5000. C'est clair, mais on risque de payer une prime plus
élevée. C'est tout le problème. Est-ce qu'on risque une
prime plus élevée de protection en obligeant tout le monde
parce que la porte est ouverte à la moindre construction
résidentielle? Pour construire une grange, pour construire n'importe
quoi, il faut soumettre des plans préparés par un
ingénieur, s'il vous plaît, d'un système de tuyauterie. Il
n'y a rien qui soit exclu de cela.
Ce qu'on demande au ministre, c'est si c'est absolument
nécessaire d'avoir une inspection préalable de plans et devis. Il
en faut des plans et devis. Ce n'est pas n'importe qui qui peut faire les plans
et devis d'un système de tuyauterie. Il va falloir, avec les lois
professionnelles, que cela soit fait par des gens compétents. Il faut
faire la copie, attendre les délais; attendre les délais sur un
chantier, on sait ce que cela veut dire. Cela ne veut pas simplement dire
attendre, cela veut dire payer les intérêts sur les emprunts
temporaires pendant qu'on attend l'autorisation.
Tout cela coûte de l'argent. Il faudrait savoir si on peut exclure
certains types de constructions, parce qu'on ne peut pas nécessairement
payer l'assurance et la protection maximales à tout le monde et tout le
temps.
M. Johnson: Tout en étant conscient que, dans la remarque
que je vais faire, je donne un peu d'eau au moulin du député de
Saint-Laurent, je dois lui dire qu'il existe, depuis de nombreuses
années au ministère une réglementation en cette
matière.
M. Bellemare: ...
M. Johnson: Non, il existe une réglementation.
M. Bellemare: Oui, je suis d'accord.
M. Johnson: Peut-être qu'on a pris cette loi, qui devait
être modifiée depuis dix ans, et qu'on n'a jamais réussi
à modifier, pour la moderniser. La réglementation, sans dire
qu'elle a outrepassé ce qui lui permettait la loi, est là, dans
la nature, et elle est respectée. Cette réglementation
prévoit des catégories qui sont exclues de telles dispositions.
Pour caricaturer je dis bien que c'est une caricature et une
sursimplification cet article vient en fait confirmer la
légitimité de la réglementation qui existe depuis de
nombreuses années.
M. Forget: Ce n'est pas un fait sans précédent, M.
le Président. Je pense bien que si on examinait soigneusement notre
réglementation, il y en a de bons grands morceaux qui tomberaient, parce
qu'illégaux ou ultra vires. Raison de plus, comme te ministre
l'indiquait, pour inscrire tout de suite dans la loi les catégories qui
sont exclues depuis des années par la réglementation, de
manière à introduire un élément additionnel de
certitude.
(17 h 15)
M. Johnson: II peut y avoir, malgré tout, cette
réglementation. J'ai eu à signer plusieurs arrêtés
en conseil depuis les neuf mois que je suis au ministère. Cette
réglementation évolue. Je ne sais pas, peut-être que les
gens du service d'inspection pourraient me dire qu'il y a certaines
catégories manifestes qui sont soumises à cela, mais il y a quand
même des zones grises. Ces zones grises, si on va inclure dans la loi des
exceptions, elles sont dans la loi. Comme cela a pris dix ans à faire
une refonte importante de cette loi, enfin une remise à jour importante
de cette loi, cela a pris dix ans avant que cela finisse par pouvoir aboutir au
Parlement, parce que ce n'est jamais considéré comme prioritaire
et que, cette année, on a décidé de faire un effort de ce
côté, je me dis que si jamais on allait inclure dans la
législation une exception qui serait susceptible de causer beaucoup
d'ennuis au ministère sans modifications à la loi, je ne sais pas
si on rendrait un service.
Evidemment, on rendrait un hommage à une philosophie du droit
réglementaire, etc., mais je ne suis pas sûr qu'en pratique on
réglerait les problèmes. Comme je le dis, cette modification est
là depuis un bon bout de temps. Cette réglementation, même
si, pour une bonne partie, était sans doute ultra vires, ou possiblement
ultra vires, devrais-je dire, est modifiée de façon
fréquente à cause des nouvelles situations, à cause de
l'évolution technologique, à cause d'un tas de facteurs et
de...
M. Bellemare: ... que c'est du droit nouveau, ce n'est pas du
droit ancien.
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: Du droit nouveau qui concerne quoi?
Une Voix: C'est une réglementation.
M. Bellemare: Est-ce qu'on va véritablement couvrir les
exceptions maintenant? Quelles sont les exceptions? Par exemple, un garage, une
maison unifamiliale construite par un propriétaire, ajuster un
deuxième loyer parce qu'il y en a de la tuyauterie dans cela...
M. Johnson: L'exemple qu'on me donne, c'est qu'en
général, les édifices publics et les établissements
commerciaux sont sujets à cette réglementation.
M. Bellemare: On est convaincu de cela, tout le reste, par
exemple, n'est pas couvert.
M. Johnson: On est convaincu de cela. Le reste, en pratique, ne
l'est pas.
M. Bellemare: Non.
M. Johnson: Mais il y a un double problème
qui se pose. Si on décidait de mettre dans la loi tout ce qui
n'est pas établissement commercial ou édifice public n'est pas
soumis à l'obligation du dépôt des plans et devis
c'est le genre de truc qu'on met dans la réglementation cela
voudrait dire qu'on serait empêché, comme cela a été
le cas récemment, comme on me le souligne... On a modifié
récemment la réglementation pour faire en sorte que chaque fois
qu'il y a 25 unités de raccordement de drainage, cela devient soumis
à l'inspection pour des raisons qui peuvent apparaître
peut-être un peu plus évidentes. On a vu certains cas, le
développement champignon dans la région de Montréal
où il y a eu des problèmes considérables à cause de
cela.
Par règlement, on soumet maintenant à l'inspection ce type
d'installation. Si on avait une exception dans la loi et si on avait une
exclusion spécifique dans la loi de ce qui n'est pas
établissement commercial et industriel, on serait dans une situation
où il serait impossible de réglementer les cas de 25
raccordements?
M. Bellemare: Vous admettez qu'il y a une section qui est
couverte?
M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: Vous admettez qu'il y a une obligation qui a
toujours existé de couvrir, par exemple, les édifices publics?
Vous admettez cela, mais tout le reste...
M. Johnson: Les édifices publics et les
établissements industriels et commerciaux, en
général...
M. Bellemare: Cela, c'est correct. M. Johnson: ... sont
soumis à cela. M. Bellemare: Le reste?
M. Johnson: Les catégories exclues, ce sont donc les
autres. Cependant, ce qui n'est pas édifice public ou commercial peut
faire l'objet à un moment donné d'une réglementation qu'il
soumet. Par exemple, 25 unités de logement unifamilial raccordées
à un système de drainage central, pour des raisons de protection
des citoyens, cela devient important.
M. Bellemare: D'accord.
M. Johnson: Si on le met dans la loi, on ne peut pas le couvrir.
Dans le sens contraire, il est possible que certains édifices
considérés comme établissements commerciaux soient
également exclus par la réglementation. Si on allait mettre dans
la loi que nécessairement ils sont soumis au dépôt, cela
veut dire que l'épicier du coin qui est peut-être exclu en vertu
de notre réglementation sera obligé de les soumettre. C'est cela,
le problème. Cela pose tout le problème de fond de ce qu'est la
législation déléguée.
M. Bellemare: C'est-à-dire que vous allez avoir un lot
de...
M. Johnson: Si on y avait un rythme d'adoption et de modification
des lois dans ce Parlement au Québec je me souviens d'un discours
extrêmement intéressant que le député de
Saint-Laurent a fait, en comparant, entre autres, notre institution à
celle de l'Allemagne fédérale, l'efficacité
législative des Parlements j'aurais peut-être un peu moins
d'hésitation, mais le député de Saint-Laurent et le
député de Johnson avoueront avec moi que prendre dix ans pour
finir par faire adopter des modifications aux lois d'inspection, c'est pas mal
symptomatique du type de système dans lequel on vit.
M. Bellemare: Oui, mais cela...
M. Johnson: Cela peut être assez paralysant, à un
moment donné.
M. Bellemare: Cela fait deux fois que vous employez cet argument.
Cela ne colle pas.
M. Johnson: Je ne dirai pas dix ans pour ne pas couvrir
l'époque du député de Johnson. Je dirai neuf ans ou huit
ans plus précisément.
M. Bellemare: Cela ne colle pas du tout parce que vous allez
avoir l'obligation, pour tous les petits qui ne sont pas couverts, de le
faire.
M. Johnson: On peut les exclure par règlement, mais c'est
cela, la réglementation en ce moment. Elle les exclut, la
réglementation.
M. Forget: Depuis combien de temps la réglementation en
question est-elle en vigueur?
M. Johnson: Depuis 1946 approximativement.
M. Forget: Cela veut dire que, depuis trente ans, on a une
réglementation couvrant le dépôt préalable des plans
et devis et qu'on n est pas capable, après trente ans, de
préciser à quelle catégorie on a décidé
d'appliquer ces exigences et à quelle catégorie on a
décidé de ne pas les appliquer. Il est bien clair que si,
après trente ans, on n'a rien appris, cela va nous prendre un autre
trente ans.
M. Bellemare: Au début...
M. Forget: Je ne suis pas convaincu par l'argument de
flexibilité. C'est un argument qui est trop facile. On ne peut pas avoir
des lois et être capables de tout faire à la fois.
M. Johnson: Cela a évolué depuis trente ans.
M. Forget: Ce sont deux conceptions différentes. Combien
de fois y a-t-il eu des changements dans les catégories soumises ou non
soumises à cette exigence de dépôt préalable des
permis? En
trente ans, combien y a-t-il eu de modifications à cette partie
du règlement?
M. Johnson: On me dit à peu près une demi-douzaine
de fois, mais avec un réaménagement majeur en 1972, qui
était une refonte importante.
M. Forget: Donc, une moyenne d'une fois à tous les cinq
ans.
M. Johnson: Oui, en moyenne.
M. Forget: On change les lois plus souvent que cela, M. le
ministre.
M. Bellemare: Eh bien! Qualis magister talis discipulus.
Le Président (M. Marcoux): Article 12, adopté?
M. Forget: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): Adopté? M. Forget: D'accord.
M. Bellemare: Cela ne changera rien. M. Forget: Cela ne change
rien.
M. Johnson: C'est un avant-goût d'un autre
débat.
Le Président (M. Marcoux): Article 13?
M. Forget: Peut-être. Article 13, adopté. On n'a
pas... C'est la même chose, mais c'est plus acceptable, sauf une chose,
vraiment, qui fait dresser les cheveux sur la tête, c'est le paragraphe
i) de l'article 28. C'est l'ancienne clause d'imprévoyance
gouvernementale. On dit: Si on n'a pas, après huit ou neuf paragraphes,
précisé ce qu'on voulait, si jamais on a oublié quelque
chose, on veut avoir le droit de faire n'importe quoi.
M. Bellemare: C'est cela.
M. Forget: Vous n'aviez qu'à prendre l'article i),
à le laisser là tout seul et à supprimer tous les autres,
et vous seriez aussi avancés. Vraiment, après trente ou quarante
ans d'utilisation d'une loi...
M. Bellemare: II y aurait bien moins de problèmes...
M. Forget: ... si on a encore le front de nous présenter
une histoire comme cela, je n'en reviens pas.
M. Bellemare: C'est un chèque en blanc qu'on donne au
ministre ou aux fonctionnaires.
M. Forget: Vous n'avez pas besoin de cela. Les nouvelles lois ne
sont pas rédigées avec cette clause. Regardez, dans un tas de
nouvelles lois, vous n'avez plus cette clause. C'est une façon ancienne
de rédiger un projet de loi. Cela n'a aucun bon sens. On a le droit de
tout faire, on a oublié de le dire.
M. Johnson: Cet article existe déjà dans la loi
actuelle...
M. Forget: Une loi de trente ans.
M. Johnson: ... 1941, modifiée en 1969, le
député de Johnson va s'en souvenir.
M. Bellemare: Oui, dans le temps, peut-être que
c'était à la mode, mais, aujourd'hui, "other days other ways". La
transparence du gouvernement, cela devrait être cela, contrairement
à ce que j'ai fait.
M. Forget: Un bon mouvement, M. le ministre, et vous supprimez ce
paragraphe.
M. Bellemare: Otez-le donc! Pourquoi le laisser là, si le
ministre dit que moi, j'aurais dû l'enlever? C'est une loi pour couvrir
les péripéties de l'avenir.
M. Johnson: M. Quimper, du contentieux, me dit que... Je suis un
peu d'accord, je pense qu'analogiquement on pourrait... C'est un peu la clause
de "peace, order and good government" de la constitution canadienne.
M. Bellemare: C'est ça.
M. Johnson: II n'y a pas grand-chose que le gouvernement
fédéral peut faire en vertu de "POGG", mais dans la
théorie du pouvoir ancillai-re, dans la théorie du champ
je ne me souviens pas de mon vocabulaire constitutionnel... Bon! On peut se
servir de façon accessoire du "POGG" pour justifier quelque chose qui
est assis sur quelque chose qui est comparable ou analogue à a) à
h) inclusivement, mais je pense que bien mal venu serait le gouvernement qui
voudrait édicter un règlement en vertu de i) seulement.
M. Bellemare: Non, mais ce n'est pas ça qu'on dit.
M. Johnson: Par exemple, étirer le sens de f), soustraire
aux conditions qu'il détermine en totalité ou en partie, etc., et
devant la Cour supérieure dans une querelle pour demander de
déclarer une réglementation ultra vires, on pourrait invoquer en
même temps i). Je pense que c'est la clause habituelle qui donne une
certaine...
M. Forget: Plus maintenant. M. Johnson: Moins
maintenant.
M. Forget: Plus maintenant. Cela n'apparaît pas dans les
nouvelles lois.
M. Bellemare: Les juristes en cour, aujourd'hui, s'en servent
bien moins. D'accord.
Le Président (M. Marcoux): i) est-il biffé?
M. Bellemare: On l'enlève, M. le Président? Je
propose qu'on enlève i). Biffer i) pour être véritablement
dans le ton de la législation transparente du gouvernement.
M. Johnson: L'exemple d'utilisation de i), M. le
Président, que j'aurais de la peine à faire soustraire du projet
de loi... Par exemple, si le lieutenant-gouverneur en conseil décidait
d'imposer aux entrepreneurs un formulaire très précis pour
l'obtention de la licence, est-ce que ce n'est pas justement adopter une mesure
nécessaire pour la mise en exécution de la présente loi,
au chapitre, par exemple...
M. Bellemare: II a tous les pouvoirs avant ça. M.
Johnson: ... de l'obtention de la licence?
M. Bellemare: II a les pouvoirs avant ça. Ils lui sont
conférés, mon cher monsieur, par les autres articles.
M. Forget: C'est un peu indécent de dire: On ne va pas
respecter la loi dans ses autres dispositions, mais on a une porte de sortie.
Le législateur ne peut pas faire ça. Ecoutez! Ou c'est
sérieux ce qu'on fait, ou ça ne l'est pas.
M. Johnson: Oui, sûrement! M. Bellemare: Bien
oui.
M. Johnson: C'est très sérieux, ce qu'on fait. La
preuve, c'est que ça fait bien des années qu'on veut modifier
cette loi et on finit par la modifier.
M. Bellemare: Vous avez le paragraphe f), M. le Président,
qui dit: ... soustraire, aux conditions qu'il détermine...
M. Johnson: Non...
M. Bellemare: ... "en totalité ou en partie, de
l'application de la loi et d'un règlement les travaux effectués
sur le territoire d'une municipalité où est en vigueur un
règlement municipal au moins équivalent à un
règlement adopté en vertu de la présente loi".
M. Forget: C'est du caoutchouc synthétique.
M. Bellemare: Ce n'est pas de la transparence, c'est de I
élasticité que de pouvoir, au filet, prendre tous ceux qui vont
passer entre les mailles.
M. Laplante: C'est une moyenne prise de conscience.
M. Bellemare: Oui, oui. J'espère que vous allez être
aussi parcimonieux avec la constitution canadienne.
M. Johnson: Je reviens au paragraphe i). Je ne pense pas que i)
puisse être interprété par nous, même si je n'ai pas
de jurisprudence récente à l'esprit, comme étant la base
de réglementation ou de disposition normative quant à
l'application de la loi. Je pense, cependant, que c'est ce qui permet de
prendre des dispositions administratives. C'est une distinction importante,
puisque ne dit-on pas à i): "adopter toute mesure nécessaire pour
la mise à exécution de la présente loi"?
La notion de mise à exécution, c'est quelque chose qui n'a
pas trait, je pense, à la substance de la loi, à la dimension
normative de ce qui découle de la loi et du pouvoir de
réglementation spécifié de a) à h) inclusivement et
partout ailleurs dans la législation. C'est beaucoup plus au niveau du
fonctionnement de ces choses, comme adopter des règlements qui touchent
les formulaires. Est-ce que le lieutenant-gouverneur en conseil, à un
moment donné, ne verrait pas avantage à avoir une fusion des
formulaires issus de la SHQ et du service d'inspection et d'autres organismes
qui s'occupent d'inspection de bâtiments? En vertu de quoi pourrait-il le
faire? Est-ce que ce ne serait pas utile qu'il puisse le faire en vertu d'une
disposition comme 28 i)?
M. Forget: II a le pouvoir de le faire en vertu des autres
articles.
M. Bellemare: Bien oui, il l'a. (17 h 30)
M. Forget: Au tout début.
M. Bellemare: Dans la loi elle-même.
M. Johnson: Ah oui! D'accord. C'est intéressant! Si on
lisait, par exemple, 28i en concordance avec l'article 6 du projet de loi qui
introduit 18c à la page 11 de votre projet de loi en ce
qui a trait aux frais: "Le montant des frais prévu au premier
alinéa est déterminé par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil. Les articles 29 et 30 ne s appliquent pas
à ce règlement".
Il y aurait, en fait, deux dispositions habilitantes au
lieutenant-gouverneur pour procéder à l'adoption d'un
arrêté en conseil fixant par règlement quels sont les frais
prévus au premier alinéa, c est-à-dire la question des cas
de récidive, etc.
Cela ne prend-il pas, d'une part, le principe qui est établi
à lavant-dernier paragraphe de I'article 6 et le pouvoir de le faire n
est-il pas 23i? Cela ne prend-il pas deux dispositions habilitantes? Je vous
pose la question. On a un énoncé de principe à I'article 6
et ce qu'on a, c'est un pouvoir à 28i.
M. Bellemare: Cela ne change pas.
M. Forget: II donne le droit... C est fixé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Blank: La raison de cet article est que vous
ne voulez pas de discussion publique sur les frais. C'est pour cela que
vous dites que les articles 29 et 30 ne s'appliquent pas.
M. Forget: Pas de contestation des frais. M. Bellemare: Oui.
M. Johnson: M. le Président, pourrait-on suspendre...
M. Forget: D'accord.
M. Johnson: ... cet article? On y reviendra.
M. Bellemare: Pour autant qu'il y a le ferme propos de ne plus
pécher.
M. Johnson: Oui, sûrement. L'article 13 est-il
adopté?
M. Bellemare: Moins le paragraphe i).
M. Forget: II est suspendu.
M. Bellemare: Oui, c'est cela.
M. Johnson: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 14.
M. Forget: A l'article 14, la seule remarque que j'ai à
faire est qu'une période de 30 jours me semble courte. Dans d'autres
lois, on a 90 jours. Le délai de publication et le délai
d'expédition par la poste est tel que les 30 jours sont souvent
écoulés quand les intéressés vont en prendre
connaissance. Il y a certaines lois qui prévoient 90 jours, un assez bon
nombre de lois, d'autres lois prévoient 60 jours. Il y en a
peut-être qui prévoient 30 jours, mais je ne m'en souviens pas
à première vue.
M. Bellemare: Dans le Code du travail, il y a une
spécification particulière pour que les 90 jours soient
respectés à cause de la publication dans la Gazette
officielle...
M. Johnson: Pour expliquer, on s'est inspiré, en
fait...
M. Bellemare: Le processus est trop...
M. Johnson: ... de la loi de la qualification
professionnelle...
M. Bellemare: ... trop court.
M. Johnson: ... et comme cette loi est une loi qui touche la
qualification professionnelle, finalement, on s'est inspiré des
dispositions qui existaient déjà dans la loi de la qualification
professionnelle ou de la main-d'oeuvre et qui prévoient un délai
de 30 jours.
Il est vrai que d'autres lois prévoient 60 ou 90 jours, mais il
semble que, la loi de la qualification. qui est celle de la qualification de la
main-d'oeuvre, prévoyant 30 jours, on se soit inspiré de cela.
Evidemment, ce qui n'empêche pas, par définition, le ministre de
donner un délai additionnel si c'est nécessaire, mais on va me
dire que ce n'est pas un argument.
M. Bellemare: Mettez-le au moins à 45 ou 60 jours.
M. Johnson: Puis-je régler cela pour 32? M. Bellemare:
30 jours, c'est trop court.
M. Johnson: 45 jours. Je n'aurais pas de difficultés
à mettre 45 puisque c'est un chiffre que je connais, mais pas 290 jours,
M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Non, ce n'est pas 69 non plus.
Le Président (M. Marcoux): Alors, article 14
adopté?
M. Bellemare: Car, 290, je le connais. Une Voix: Article
14 amendé, 29... M. Laplante: 45 au lieu de 30.
M. Forget: II y a 60 jours et 90 jours dans d'autres lois.
M. Johnson: Mais on a 30 dans la qualification
professionnelle.
M. Bellemare: II y a les difficultés de la poste, le
député de Saint-Louis...
M. Johnson: Moi, j'irais pour 45. C'est un peu arbitraire, mais
on a de nombreuses lois qui touchent le travail, entre autres la loi des
décrets, ce qui touche la construction, ce qui touche la qualification
de la main-d'oeuvre, où c'est 30 jours, c'est le délai auquel on
est surtout habitué au ministère.
M. Bellemare: Pas de discussion. Est-ce que le ministre accepte
45 jours?
M. Johnson: Moi, j'accepterais 45 jours, si cela sied à
tout le monde.
M. Bellemare: Tout le monde est d'accord.
M. Johnson: Alors, M. le Président, 45 jours au premier
paragraphe de 29, à la place de 30.
Le Président (M. Marcoux): Article 14 adopté avec
amendement.
M. Blank: Adopté.
M. Forget: De 15 à 22, c'est de concordance, me dit-on.
Adopté, quant à moi.
M. Bellemare: C'est de la concordance, en vertu de la loi de
qualification professionnelle.
M. Johnson: II y a l'article 23. Articles 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21, 22. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 16 adopté; 17,
adopté.
M. Bellemare: 18, 19, 20, 21, 22, 23.
Le Président (M. Marcoux): Article 19, adopté.
Article 20, adopté. Article 21, adopté. Article 22
adopté.
M. Laplante: Article 22, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 22, adopté.
M. Johnson: A l'article 23, M. le Président, j'aurais un
amendement à faire. L'article 23 actuel précise que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction à
l'exception des articles 15 à 22, qui entreront en vigueur à
l'entrée en vigueur des articles 106 à 125 de la Loi sur la
qualification professionnelle des entrepreneurs en construction. Mon amendement
serait à l'effet de remplacer l'article 23 du projet de loi par le
suivant: "Article 23. La présente loi entrera en vigueur à la
date qui sera fixée par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil
à l'exception des articles 15 à 22, qui entreront en vigueur
à la date d entrée en vigueur des articles 106 à 125 de la
Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs en construction.
"
La raison de cette modification, en fait, c'est de faire en sorte qu'on
puisse préparer la phase transitoire. Elle doit donner lieu, je pense,
aux modifications qu'on apporte et aux nouvelles obligations qu'on impose.
C'est d'ailleurs à la demande des principaux
intéressés.
M. Bellemare: De quelle sorte de délai avez-vous
besoin?
M. Johnson: Cela peut être variable, je pense que c'est une
affaire de quelques mois. C'est cela, en fait on publierait les
règlements tels que modifiés et "légalisés"
après la sanction. On pourrait faire l'ensemble de la publication du
règlement et la proclamation de la loi. Je pense que c'est une technique
assez courante et dont le but est d'essayer de ne pas trop ennuyer les
citoyens.
M. Bellemare: L'article 13 est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Marcoux): L'article 23 est adopté
avec amendement. A l'article 13, est-ce qu'on biffe l'article i)?
M. Johnson: De toute façon, M. le Président, est-ce
que nous devons reprendre nos travaux à 20 heures pour voir les autres
lois?
Le Président (M. Marcoux): Sûrement. Vous souhaitez
qu'on y revienne plus tard?
M. Johnson: Je préférerais qu'on revienne à
l'article 13 à 20 heures, quitte à commencer un projet, si nos
collègues de l'Opposition n'ont pas d objection.
Projet de loi no 16
Le Président (M. Marcoux): Projet de loi no 16, Loi
modifiant la Loi des électriciens et installations électriques et
la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs en construction.
M. le ministre.
M. Johnson: Un instant! Il s'agit, M. le Président, d une
loi qui a à peu près les mêmes objectifs que la
précédente, donc une mise à jour, pour rendre plus
conforme aux exigences de la réalité, une loi qui remonte
à 1918. Alors, il s'agit en fait...
M. Bellemare: La loi qui a formé la corporation, ce n est
pas en 1918, c'est en...
M. Johnson: Ce n'est pas la corporation, c'est la Loi des
électriciens et installations électriques, ce n est pas la Loi
sur la corporation des maîtres électriciens.
Cette loi remonte donc à 1916; en 1933, elle a changé de
titre, elle a été modifiée également en 1964.
L'objectif premier de cette loi est d'assurer la sécurité des
personnes et des biens en ce qui a rapport à l'utilisation de
l'énergie électrique. Les moyens mis de l'avant par cette loi
pour atteindre ces objectifs sont, en résumé, les suivants: le
contrôle de la qualification et de l'émission des licences des
entrepreneurs, l'émission des permis d'installation aux
détenteurs d'une licence et l'obligation à ces derniers de
déclarer tous leurs travaux, la réglementation des normes
d'installation, l'approbation des plans, le contrôle par I'inspection de
l'application de ces normes, l'obligation de vendre et d'utiliser que des
appareils électriques portant une certification reconnue et des
pénalités pour certaines infractions.
La responsabilité de voir à ce que la loi soit
respectée est confiée au Bureau des examinateurs, composé
de trois examinateurs auxquels viennent s'ajouter des ingénieurs et un
personnel de soutien de quelque 200 inspecteurs. Cet effectif est
réparti dans quinze bureaux établis dans les différentes
régions du Québec.
Au cours de l'année, seulement pour vous donner quelques
idées du volume et de l'importance des activités de ce secteur de
l'inspection de l'électricité, nous avons émis 3500
licences dont 2000 à des entrepreneurs-électriciens et 1500
à des propriétaires d'édifices publics.
M. Bellemare: 3000.
M. Johnson: 3500. Nous avons émis 180 000 permis pour des
travaux de nouvelles instalations
électriques, vérifié 20 000 plans pour des travaux
effectués dans des édifices publics et effectué quelque
440 000 visites d'inspection, dont quelque 60 000 dans des édifices
publics et dans des établissements industriels et commerciaux.
Dans sa mise en application, la loi a démontré certaines
faiblesses qui, dans certains cas, sont une entrave aux objectifs visés,
entre autres, les modalités d'inspection, les exigences concernant
l'obligation de soumettre les plans, les pénalités qui sont
imposées. On retrouve là, finalement, le même type de
préoccupation que dans la loi précédente.
Il faut rendre à la population des services qui sont
particulièrement affectés par certaines des obligations qui sont
imposées par cette loi et en particulier lorsqu'il s'agit d'obtenir des
raccordements aux réseaux de distribution d'électricité.
Cette loi trouve ses origines dans les années vingt, je vous le
rappelle, et n'a pas subi de modifications majeures depuis ce temps. Elle a
grandement besoin d'être rajeunie, c'est le moins qu'on puisse dire.
Voilà, ce sont les quelques considérations
préliminaires. En terminant, je tiendrais à vous préciser
que les modifications qui sont proposées ont fait également
l'objet de discussions au niveau du comité no 13, toujours, du CCTMO, il
y a environ un an et demi.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Ah oui, c'est vrai. Je n'aurai pas de discours de
deuxième lecture. M. le Président, je vais passer
immédiatement à l'article 1, parce que les mêmes remarques
que j'ai faites tout à l'heure s'appliquent mot à mot.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous voulez qu'on
les renouvelle au journal des Débats?
M. Forget: Non, non.
M. Bellemare: Pour une fois, on va couvrir les édifices
publics.
M. Laplante: Dans l'ancienne loi, il y avait obligation de
procéder à une inspection annuelle.
M. Johnson: Oui.
M. Laplante: Je trouve curieux qu'on abolisse cela, plutôt
que de dire: On le fait au moins tous les cinq ans. Il pourrait y avoir une
obligation tous les cinq ans. On abolit complètement l'inspection alors
qu'il y avait une forte obligation tous les ans. Je trouve cela...
M. Johnson: Concrètement, il y avait une obligation
d'inspection annuelle, sauf qu'elle n'était pas respectée. Il
faut quand même se reporter en 1918, alors que le député de
Johnson, qui a connu l'époque de l''électrification rurale, au
Québec... (17 h 45)
M. Bellemare: Beaucoup plus. L'ancien député de
Bagot aussi.
M. Johnson: ... sait combien cette période a amené
des changements dans notre société qui ont fait qu'on a
été obligé de grossir les rangs de notre division de
l'inspection. Mais en 1918, prévoir une inspection annuelle, là
où il y avait de l'électricité, il y a au moins les trois
quarts du Québec qui étaient dans la noirceur ou dans l'huile
à lampe.
M. Bellemare: Qui les a mis dans la clarté?
M. Johnson: A partir de l'électrification rurale, on s'en
souviendra de la campagne de trente-six...
M. Bellemare: De quarante-six.
M. Johnson: De quarante-six, que dis-je? Cela a été
le début de la clarté au Québec.
M. Bellemare: Merci.
M. Johnson: Et donc le début de l'inspection...
M. Forget: ... M. le Président.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre veut dire qu'on est
retourné dans la noirceur depuis le 15 novembre?
M. Johnson: A partir de ce moment-là, pour répondre
à la question du député de Bourassa, comme la loi n'a pas
été modifiée, à toutes fins pratiques, depuis 1918,
il est bien évident que le nombre d'installations électriques ne
permet pas une inspection annuelle.
Ce qu'on dit, c'est que dorénavant, il y aura inspection sans
fixer de délai, ce qui n'empêche pas qu'elle puisse être
annuelle, pour des raisons que le ministère juge adéquates.
Deuxièmement, cela permet surtout l'inspection par
échantillonnage, qui, je pense, est une technique beaucoup plus
intéressante, où on fait entrer des notions de
probabilité, etc.
M. Laplante: Ce que je voyais là-dedans, ce sont des
édifices à logis multiples de 25 ou 30 ans, où les
systèmes électriques, souventes fois, font défaut. Cela
arrive assez souvent. Si on dit qu'il n'y a plus d'inspection dans ces
édifices, j'ai peur de cela.
Une Voix: ...
M. Laplante: Oui, mais la loi obligeait d'en faire, à ce
moment-là. Qu'on la mette à tous les cinq ans, mais qu'on en
fasse.
M. Johnson: On me dit qu'au ministère, on a fait
peut-être 4000 à 5000 visites annuelles dans ce type
d'établissement. En général, cela se fait sur demande du
service de la prévention des incen-
dies d'une municipalité, par exemple, ou à la suite d'une
plainte spécifique. Je pense que de spécifier un délai de
cinq ans, dans la loi, risquerait de produire le même genre de
problème qu'on a vécu avec cette loi à compter de 1946, je
présume, où l'inspection annuelle était devenue...
Finalement, on n'a pas respecté ia loi. Pourquoi est-ce qu'on ne laisse
pas aux services, la possibilité de se développer, au fur et
à mesure que les problèmes se posent, et à travers la
collaboration avec les institutions de type prévention d'incendie, etc.,
des municipalités.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Forget: M. le Président, j'ai une autre question, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Marcoux): Sur l'article 1?
M. Forget: Oui. Au paragraphe c), il y a une insertion d'une
discrétion gouvernementale ici aussi. On insère "ou à tout
autre endroit déterminé par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil". Qu'est-ce qu'on a à l'esprit?
M. Johnson: Les raccordements souterrains, entre autres.
M. Forget: Pourquoi ne pas le dire?
M. Johnson: Parce que, de plus en plus, pour des raisons
de...
M. Forget: Depuis 1918, on n'en a pas encore fait le tour?
M. Johnson: Cela peut varier d'un type de construction à
l'autre où les raccordements souterrains, je présume, varient
selon la profondeur et dans le type de raccordement qui existe.
Dans certains cas, cela peut même être des raccordements
aériens, je ne le sais pas. Attendez qu'on arrive avec l'énergie
nucléaire, l'énergie solaire, seulement pour simplifier les
affaires.
M. Blank: Pourquoi ne pas enlever tout le paragraphe et dire tout
endroit déterminé par règlement du lieutenant-gouverneur
en conseil et finir là?
M. Johnson: Je pense qu'on est encore dans le même
débat de tout à l'heure.
M. Forget: II ne s'évanouit pas le débat, il reste
là. Jusqu'à quel point les citoyens en prenant connaissance des
lois peuvent-ils s'attendre aux obligations auxquelles ils seront soumis? C'est
fondamentalement cela le débat.
Ce que vous nous dites, c'est qu'ils n'ont pas le droit de le savoir.
L'administration décidera à quel moment il y aura des obligations
et à quel moment il sera convenable qu'il y en ait. C'est une
philosophie de gouvernement qui pouvait être applicable en 1918, alors
qu'il n'y avait que douze lois dans les Statuts refondus, peut-être 22,
quand les gens avaient une vie très simple. De nos jours, il y a volume
après volume de lois et il y a des montagnes de réglementations.
Il semble que...
M. Bellemare: II y a des choses qui n'existaient pas dans le
temps.
M. Forget: II semble qu'il y a des choses qui n'existaient pas.
Maintenant, on peut essayer de faire un mouvement pour aider le citoyen
à se comprendre.
M. Johnson: Chose certaine, on me dit encore une fois que
l'Hydro-Québec peut fournir une sous-station. Qu'est-ce qui nous dit que
le raccordement va se faire au niveau du sous-sol, du rez-de-chaussée ou
du vingtième étage?
M. Forget: II va falloir que vous le sachiez pour faire des
règlements.
M. Johnson: C est cela. Avec I'expérience au niveau de la
réglementation, compte tenu du changement auquel on assiste et des
nouvelles techniques, etc. On a une réglementation qui peut en tenir
compte. Si j'avais vraiment à choisir entre les deux extrêmes, je
pourrais choisir de le faire par règlement et d'avoir simplement un
article qui dise: En matière d'installations électriques au
Québec, le lieutenant-gouverneur en conseil peut adopter les mesures
qu'il juge appropriées et nécessaires. Je choisirais cela
plutôt qu'une loi, objectivement, je pense, compte tenu de la
complexité technologique qui est impliquée et des questions de
principe qui peuvent être en jeu. C'est une affaire
d'efficacité.
Heureusement, on n'a pas à faire ce choix qui serait regrettable.
On a une loi. On prévoit aussi I'extension du pouvoir
délégué.
M. Forget: Les lois ne sont pas faites pour les fonctionnaires,
elles sont faites pour les citoyens.
M. Johnson: C'est vrai. Vous savez...
M. Forget: La façon dont on les rédige, c'est pour
la facilité et la commodité des fonctionnaires, non pour
l'information du citoyen, à savoir où sont ses protections,
où sont ses obligations, où sont ses devoirs. Pourtant, on lui
impose des amendes, s'il contrevient au règlement.
M. Johnson: D'où l'importance, à mes yeux, M. le
Président... Je pense que c'est une bonne occasion de dire au
député de Saint-Laurent que jamais comme avant, compte tenu de
l'importance de la législation déléguée, un
gouvernement serait aussi justifié de dépenser de l'argent dans
le secteur des communications. Je pense que c'est important que les citoyens...
Encore une fois, vous savez que les citoyens qui marchent sur deux pattes et
qui traversent des coins de rue, qui connaissent la loi de l'installation
électrique, il n'y
en a pas beaucoup. Mais il y a des citoyens impliqués
là-dedans, ce sont les entreprises. Cela peut être des
associations de consommateurs, dans certains cas. Ce sont les principaux
intéressés.
Je pense que le gouvernement a le devoir de rendre publiques ses
réglementations. Du côté du ministère, on fait un
effort depuis quelque temps de ce côté-là. On entend
fournir, d'une part, pat des amendements à la loi qui permettent une
intervention au niveau des délais en matière de
réglementation et d'intervention, groupes d'étude ou
d'enquête nommés par le ministre, et finalement, adoption du
règlement; première intervention. Deuxième intervention,
au niveau des communications, une fois que c'est adopté.
M. Blank: C'est indécent d'entendre le ministre du Travail
dire cela, parce que je suis bien d'accord avec lui sur la question de donner
de la participation au public pour les règlements, mais j'ai eu un avis
contraire, ce matin, du ministre de l'Industrie et du Commerce. Il a dit: Niet.
C'est nous autres qui l'avons fait, pas de délai, pas d'intervention,
pas d'étude, rien. C'est très intéressant de voir que dans
un même cabinet où on a des pensées...
M. Johnson: M. le Président, je pense que le ministre de
l'Industrie et du Commerce... Le député de Saint-Louis
réfère sans doute au débat sur la loi touchant la vente de
vins dans les épiceries. A ce que je sache, déjà une
commission d'enquête, du nom de la commission Thinel, avait fait une
étude exhaustive de ce problème.
M. Blank: Cela fait dix ans de cela. Sur la question des
règlements, ces règlements entrent en vigueur au moment de la
publication. Il n'y a aucun délai, aucun avis, aucune discussion. Il a
avoué ici, à cette Chambre, qu'il n'y a aucune loi où on
donne une chance à des citoyens de s'opposer aux règlements. Dans
ce projet de loi, c'est exactement le contraire. Cela dépend avec quel
ministère on fait affaires.
M. Forget: Ce n'est pas un gouvernement, c'est une coalition.
M. Blank: Oui, c'est cela.
M. Bellemare: Le ministre ajoute les paragraphes 10 et 11
à l'article 1.
M. Johnson: Où cela? Dans l'article 1?
M. Bellemare: Oui, l'article 2, de la Loi des
électriciens, et 1 du projet de loi, on ajoute les mots "constructions
préfabriquées fixes". C'est sûr qu'en 1918, cela n'existait
pas.
M. Johnson: C'est cela, voilà.
M. Bellemare: Les mots "chef, compagnon ", c'est sûr aussi
qu'en 1918, cela n'existait pas. Maintenant...
M. Johnson: C'est plus loin, je pense.
M. Bellemare: Non, l'article 1 en bas de la page. L'article 1a,
b, 2, le mot "propriétaire"...
M. Johnson: Je m'excuse, d'accord.
M. Bellemare: ... c, d, et 10 et 11, c'est nouveau. Cela
n'existait pas dans la loi, autrefois.
Le Président (M. Marcoux): Article 1, adopté? M.
Forget: Adopté, avec résignation. M. Bellemare:
Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 2? Adopté.
Article 3?
M. Bellemare: C'est la même chose que les plaintes qu'on a
portées sur l'autre loi.
M. Johnson: Article 4?
Le Président (M. Marcoux): Article 4, adopté.
M. Johnson: Article 5?
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 6?
M. Johnson: Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 7?
M. Bellemare: C'est là qu'on arrive, M. le
Président, à ce qu'on disait tout à l'heure, que
les...
M. Laplante: Les honoraires.
M. Bellemare: Pardon?
M. Laplante: Les honoraires.
M. Bellemare: Les honoraires, oui, on arrive à
ça.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? M. Forget:
8b, M. le Président. M. Bellemare: 8b.
M. Forget: II y a une autre intervention du
lieutenant-gouverneur...
M. Laplante: Une autre... Attendez, ce n'est pas fini.
M. Forget: II va être occupé, le
lieutenant-gouverneur. Il va siéger du lundi matin, 8 heures, au
vendredi, 7 heures du soir.
M. Laplante: C'est à peu près ça qu'on fait.
M. Bellemare: En commission.
M. Forget: Le lieutenant-gouverneur va déterminer les
honoraires, un taux d'intérêt applicable aux honoraires, ainsi
qu'un taux d'escompte sur les honoraires d'inspection payés avant
l'échéance. Vous ne me direz pas qu'il faut changer ça
tous les trois mois. Il me semble qu'on pourrait dire que c'est payable dans
les 30 jours et que si on paie d'avance, on va avoir un escompte au taux
prévu par la Loi du ministère du Revenu ou quelque chose de ce
genre. Ce serait réglé une fois pour toutes et on n'aurait pas
besoin de faire des règlements là-dessus.
M. Bellemare: C'est la même chose pour les
mécaniciens en tuyauterie en ce qui a trait à l'article 16, le
lieutenant-gouverneur.
M. Johnson: Est-ce que vous pourriez répéter la
formulation que vous suggéreriez?
M. Forget: La possibilité, c'est de dire que c'est payable
dans les 30 jours...
M. Johnson: Oui.
M. Forget: ... et que, pour ce qui est du taux d'escompte, c'est
le taux applicable par le ministère du Revenu, escompte avant le
trentième jour à 2% et intérêt après 30 jours
au taux déterminé par la Loi du ministère du Revenu,
quelque chose dans ce genre-là.
M. Johnson: Oui, mais...
M. Forget: Si c'est payé avant 30 jours, à un
escompte de 2%. Si c'est payé après, le taux
d'intérêt exigé par le ministère du Revenu.
M. Johnson: Ah bon! L'escompte, vous voudriez que ce soit 2%?
M. Forget: Enfin, c'est une suggestion...
M. Johnson: Non, mais c'est ça qui serait
différent, c'est-à-dire qu'il faudrait...
M. Forget: Si vous voulez 5%, on ne s'opposera pas.
M. Johnson: ... à vos yeux, fixer le taux? Evidemment, on
ne tiendra pas compte...
M. Forget: Etablir un règlement...
M. Johnson: Quand, dans trois ans, l'inflation sera rendue
à 1%, au Québec, au Canada...
M. Bellemare: Oh! Quel optimisme!
M. Johnson: Pour les fins du journal des Débats, entre
parenthèses, rires, fermer la parenthèse. Je pense que le
député de Saint-Laurent est bien conscient des difficultés
que représentait, entre autres, au niveau du Code de procédure
civile du Québec, la fixation d'un taux de 5% dans les
réclamations. Dans le cas du taux d'intérêt, on a
été obligé de le modifier par la suite...
M. Forget: Par référence à la Loi du
ministère du Revenu, qui a une formule variable.
M. Johnson: Oui, dans le cas du taux d'intérêt, mais
pas dans le cas du taux d'escompte, parce que je ne pense pas qu'il existe un
taux d escompte au ministère du Revenu.
M. Forget: Non, d'accord, mais là, ça s'applique
à ce qui est payé en dedans de 30 jours. De toute façon,
l'importance en dollars et en cents de ça, c'est une incitation.
Même si c'était 1%, 3% ou 4%, cela ne serait pas... Ce n'est pas
avec ça que vous allez faire des millions. Vous allez en perdre.
M. Johnson: Bien, le taux d'intérêt du revenu... Si
je ne me trompe pas, dans la Loi du ministère du Revenu le taux
d'intérêt est fixé par arrêté en conseil. Ce
n'est pas modifié par larrêté en conseil lui-même? Il
me semble que la Loi du ministère du Revenu prévoit que
dorénavant il y aura un réajustement qui pourra être fait
par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Laplante: ... sur les arrérages d impôt et de
telles choses.
M. Johnson: II est fixé par la loi? Il faut dire,
évidemment, que la plupart des lois du revenu sont modifiées
à peu près annuellement à cause du discours du budget.
M. Forget: Alors, vous pouvez légiférer ici par
référence. Vous avez une indexation automatique.
M. Johnson: Oui. Je ne sais pas si cela change quelque chose
à l'objet du débat lui-même en termes de taux
d'intérêt et de taux d'escompte. La notion de taux d'escompte
n'existe pas, je pense, en vertu de la Loi du ministère du Revenu.
Enfin, je ne le sais pas. Je ne l'ai pas à la portée de la main,
mais mes conseillers juridiques me disent...
M. Forget: ... un escompte. Si vous ne voulez pas en
donner...
M. Johnson: Oui, mais on pense que cela vaut la peine,
effectivement. Pour vous donner un exemple, en ce moment, on a $2 631 967.46 en
arrérages. Avec une formule de taux d'escompte dans certains cas, on
pense qu'on serait pris avec moins de comptes en arrérages. C'est de
l'argent. $2 600 000. Cela commence à être important dans un
budget d'un ministère qui en a $40 millions à $50 millions, bon
an mal an.
Je pense qu'il y a intérêt à fixer la notion d'un
taux d'escompte. Que le taux d'intérêt applicable
soit celui prévu par la Loi du ministère du Revenu, en
principe, je n'aurais rien contre, sauf que je ne connais pas les dispositions
législatives. Je ne sais pas si c'est fait par réglementation ou
par amendement à la loi seulement. Avant de dire oui à cela, je
préférerais qu'on suspende l'article.
Quant à la notion du taux d'escompte, je
préférerais, cependant, laisser les choses telles quelles et le
laisser déterminer par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Marcoux): L'article 7 est-il
suspendu?
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: Si vous le suspendez et que vous rendez une
décision, il faudra que cela soit en conformité avec le projet de
loi no 18 à l'article 16.
M. Forget: Oui, il y a la même disposition dans les trois
projets de loi.
M. Bellemare: C'est le même article qui s'applique.
M. Johnson: Cela serait très simple d'adopter
carrément...
Le Président (M. Marcoux): La commission du travail et de
la main-d'oeuvre suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 5
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs! La
commission permanente du travail et de la main-d'oeuvre est réunie pour
poursuivre l'étude des projets de loi 16, 17 et 18. Nous allons
continuer pour le moment l'étude du projet de loi no 16. Nous en
étions à l'article 7, nos travaux ayant été
suspendus ainsi que cet article à ce moment-là. Est-ce qu'on est
prêt à adopter l'article 7?
M. Johnson: L'article 7, M. le Président, c'est le
problème du lieutenant-gouverneur avec ses taux d'intérêt
et d'escompte. On a fait quelques vérifications avec la loi du revenu.
La Loi du ministère du Revenu nous dit bien que le taux
d'intérêt est fixé par règlement. Actuellement,
d'ailleurs, le règlement prévoit que l'intérêt est
de 10%. S'il devait y avoir un renvoi à la loi du revenu, on pourrait
dire... Je n'aurais pas d'objection que le taux d'intérêt soit
celui pour que ce soit uniforme fixé par la Loi du
ministère du Revenu, mais il faut qu'on soit bien conscient qu'il est
fixé par règlement en vertu de l'article 28 de la Loi du
ministère du Revenu, aux deux derniers paragraphes.
Alors, l'amendement se lirait comme suit: Le taux d'intérêt
applicable aux honoraires d'inspection prévus à l'article 8... Je
m'excuse, on recommence. C'est cela, cela pourrait être bonne fête
tout le monde...
Le taux d'intérêt prévu à l'article 28 de la
Loi du ministère du Revenu (LQ 1972, chapitre 22) est applicable aux
honoraires d'inspection prévus à l'article 8. Cependant, il reste
le taux d'escompte. Le lieutenant-gouverneur en conseil peut fixer un taux
d'escompte sur les honoraires d'inspection payés avant
l'échéance.
M. Forget: Excellent.
M. Johnson: Je pense finalement que... Cela vous va?
M. Forget: Cela nous va. On remercie le ministre de son noble
effort de codification.
Le Président (M. Marcoux): Vous allez le relire, s'il vous
plaît?
M. Johnson: Oui. Je relis. Il faudrait modifier l'article 7 du
projet de loi, au paragraphe intitulé "8b" afin qu'il se lise comme
suit: "Le taux d'intérêt prévu à l'article 28 de la
Loi du ministère du Revenu...
M. Bellemare: Article 28, oui.
M. Johnson: Le taux d'intérêt prévu à
l'article 28 de la Loi du ministère du Revenu...
M. Bellemare: De la Loi du ministère...
M. Johnson: ... du Revenu (LQ, Loi du Québec, 1972,
chapitre 22), est applicable aux honoraires d'inspection prévu à
l'article 8...
M. Bellemare: ... applicable aux honoraires prévus...
Le Président (M. Marcoux): Aux honoraires d'inspection
prévus...
M. Johnson: A l'article 8. M. Bellemare: A l'article
8.
M. Johnson: Point. Il est loisible au lieutenant-gouverneur en
conseil de fixer un taux d'escompte sur les honoraires d'inspection
payés avant l'échéance.
M. Bellemare: II est loisible au lieutenant-gouverneur en
conseil, après?
M. Johnson: Je m'excuse; ... de fixer par règlement,
évidemment. Il est loisible au lieutenant-gouverneur en conseil de fixer
par règlement un taux d'escompte sur les honoraires d'inspection
payés avant l'échéance.
M. Bellemare: Un taux...
M. Johnson: ... d'escompte sur les honoraires d inspection
payés avant l'échéance.
M. Bellemare: ... honoraires.
Le Président (M. Marcoux): Un taux d'escompte sur les
honoraires d'inspection payés avant l'échéance.
M. Johnson: C'est ça.
M. Bellemare: Sur les honoraires d'inspection...
Le Président (M. Marcoux): ... payés avant
l'échéance.
M. Johnson: ... payés avant l'échéance. Vous
retrouvez ça dans le texte, M. le député.
M. Bellemare: "Mautadit", on est parti avec mes livres.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel
qu'amendé?
M. Johnson: L'article 7 est adopté, M. le
Président. Article 8.
M. Forget: M. le Président, à l'article 8...
M. Bellemare: Me permettez-vous de poser une question? Est-ce que
vous faites la même chose pour le projet de loi 16?
M. Johnson: Celui-là est le numéro 16. Est-ce que
vous voulez dire le numéro 18? On pourrait peut-être y revenir,
parce que, de toute façon, on revient à 18.
Le Président (M. Marcoux): On y reviendra. Il faut y
revenir pour ce qui est suspendu.
M. Johnson: Article 8, M. le Président.
M. Forget: M. le Président, à l'article 8, le
deuxième alinéa du paragraphe 9, il y a là une mesure,
bien sûr, qui est reprise de l'ancienne loi qui voulait que les
compagnies de services publics ou les services municipaux doivent enlever leur
raccordement, sur l'ordre des examinateurs, de toute installation
électrique déclarée défectueuse.
Il faut bien se rendre compte qu'il y a des pénalités
prévues dans la loi, des recours possibles devant les tribunaux en cas
de non-concordance avec les normes publiées par le gouvernement. Dans
cet article, de façon assez exagérée il me semble, on
attribue à un inspecteur gouvernemental, ou à un bureau
d'examinateurs, ce qui revient au même, un pouvoir quasi judiciaire,
c'est-à-dire le pouvoir d'imposer, sur-le-champ, une sentence qui
consiste dans la coupure de courant.
Dans d'autres contextes, par exemple les problèmes de comptes
d'électricité impayés, on a eu, fort heureusement, de la
part du ministre délégué à l'énergie, des
représentations auprès de l'Hydro-Québec, qui ont
amené cette société à réviser ses politiques
de coupures de courant, pour se faire justice elle-même.
Est-ce qu'il n'est pas un peu exagéré, pour mettre en
vigueur des dispositions réglementaires, conformité avec des
devis techniques, etc., de donner à des inspecteurs le pouvoir
d'appliquer la loi eux-mêmes, sans avoir recours au tribunal,
étant donné que, de toute manière, des procédures
très expéditives sont prévues pour l'imposition d'amendes?
Les seuls cas où ceci peut s'expliquer, mais ce n'est certainement pas
la seule occasion où un tel pouvoir pourrait être exercé,
ce sont des situations où le défaut de se conformer aux normes du
ministère crée un danger immédiat pour la
sécurité publique.
Cependant, de telles occurrences ne doivent pas être monnaie
courante. Il peut y avoir des défauts de conformité avec les
normes qui n'entraînent pas nécessairement de danger
immédiat, ni à plus forte raison de danger pour lequel le seul
remède consiste dans la coupure de tout l'approvisionnement en
électricité. On pourrait recommander... le bureau des
examinateurs pourrait enjoindre une partie défaillante, un utilisateur
défaillant d'interrompre certains circuits dans une installation sous
peine de pénalités additionnelles, si l'on veut, s'il ne s'y
conforme pas. (20 h 15)
Mais avec le chauffage à l'électricité, avec la
possibilité que l'électricité serve, de nos jours,
contrairement à 1918, à des fins véritablement
essentielles, il m'apparaît un peu exagéré qu'un inspecteur
puisse arriver et dire: Ce n'est pas conforme, on coupe le courant quelles que
soient les conséquences, surtout s'il n'est pas évident qu'il y a
un danger pour la sécurité publique. Après tout, il y a
des systèmes de sécurité minimaux sur la plupart des
installations électriques, des coupe-circuits, des fusibles, etc. Il y a
peu de circonstances où la non-conformité peut constituer un
danger immédiat absolument grave et surtout un danger tel que
l'utilisateur lui-même ne serait pas prêt à interrompre
l'approvisionnement de courant pour certains circuits, mais couper
entièrement I approvisionnement en électricité...
M. Laplante: Lisez le premier alinéa jusqu'au bout.
M. Forget: ... m'apparaît assez difficile.
Le premier alinéa dit qu'on peut ordonner au propriétaire
d'apporter des modifications sans délai, mais, outre cela, l'inspecteur
peut dire à l'Hydro-Québec de couper le courant. Il n'y a pas de
conditions additionnelles attachées à l'exercice de ce pouvoir.
C'est simplement sur le bon vouloir. Il se peut, par exemple, que l'inspecteur
ayant été sur les lieux ait eu une altercation avec le
propriétaire des lieux, qu'il se sente insulté, qu'il se dise:
on passera les mots sous silence Ce bonhomme va apprendre de quel
bois on se
chauffe au ministère du Travail. Je suis un inspecteur. Je ne me
laisserai pas bousculer comme cela. On va lui couper le courant et cela va lui
donner une bonne leçon. Ce genre de motivation qui n'est pas
écrit dans la loi et qui ne peut y être écrit, on sait que
cela peut se produire. Dans le fond, on donne à un inspecteur un pouvoir
presque dictatorial.
M. Johnson: M. le Président...
M. Bellemare: Un instant! J'aurais seulement une remarque.
Une Voix: Oui, pardon.
M. Bellemare: La comparaison qu'a faite le député
de Saint-Laurent s'applique aussi à un entrepreneur qui commence de
bonne foi une série de maisons. On vote pour faire le règlement,
puis il dit: Ce n'est pas conforme, et on ferme. On cause alors un
préjudice terrible sans aucun autre avis d'arrêter tous les
travaux, pour une coopérative ou une série de maisons qui sont en
construction.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais tout simplement
soulever quelques éléments. Tout d'abord, je n'irai pas demander
au député de Saint-Laurent si, à sa connaissance, il y a
eu des situations où de tels abus se sont produits dans le
passé.
M. Bellemare: II y en a certainement.
M. Forget: II ne faudrait pas me demander des détails sur
l'application de cette loi.
M. Johnson: Bien, voilà! Pas plus que moi, d'ailleurs. Je
pourrais en fournir plein mes tiroirs. Cependant, je voudrais souligner que le
premier paragraphe de l'article 9, tel qu'il se lirait, une fois modifié
par l'article 8 du projet de loi, transfère d'abord le pouvoir des
examinateurs aux inspecteurs, quant à la possibilité d'ordonner
à un entrepreneur de faire des modifications. Cela s'explique. Il y a
trois examinateurs au Québec, il y a 200 inspecteurs. La loi, au moment
où elle a été faite et modifiée en 1941,
prévoyait que ce pouvoir, c'était le bureau des examinateurs,
mais, en pratique, il y avait relativement peu de volume. Or, il est
très clair que, pour ordonner à un entrepreneur de faire des
modifications à cause d'un danger imminent, il faut que ce soit un
pouvoir qui soit le plus près possible de l'activité dans la
réalité. Or, c'est cela qu'on fait par un premier paragraphe,
essentiellement. Par le second paragraphe, cependant, ce qu'on introduit, c'est
la possibilité, encore une fois, pour le bureau des examinateurs, mais
c'est trois personnes au Québec et ce n'est pas un inspecteur dans le
champ qui peut avoir eu une altercation, c'est la possibilité, dis-je,
pour le bureau des examinateurs de demander à l'Hydro-Québec, par
exemple, ou à la ville de Sherbrooke, qui a son propre réseau
d'électricité, de cesser d'approvisionner en
électricité un endroit donné. Cela peut être par
circuit, parce que cela existe effectivement à cause du type de
disjoncteurs ou d'autres appareils du type de circuit breakers", mais ce
pouvoir, encore une fois, n'est pas entre les mains d'un inspecteur, il est
entre les mains du bureau des examinateurs. Finalement, je voudrais simplement
dire que c'est d'abord un pouvoir qui existe dans l'ensemble des lois
d'inspection, chez nos voisins et ailleurs, y compris, me disait-on tout
à l'heure, le Japon. Cela vise, comme le dit très bien le premier
paragraphe de l'article 9, les situations où il y a un danger imminent
et, encore une fois, c'est le bureau des examinateurs qui va être saisi
par un inspecteur qui, sur les lieux, dit: Je vous ordonne de cesser telle
activité ou de procéder à telle modification. Si la
personne refuse de le faire, le bureau des examinateurs peut entrer en ligne de
compte et demander au service public de cesser d'approvisionner en
électricité, mais, encore une fois, c'est dans le contexte de
l'alinéa 1, où on parle de défectuosités qui
présentent une source imminente de danger.
Je pense que c'est vraiment un pouvoir qui n'est pas abusif en soi.
C'est vraiment bien circonscrit par le premier paragraphe et par la pratique
aussi, et je pense que ce ne serait probablement pas très responsable de
se priver de ce pouvoir, si on voit un danger imminent. Je ne suis pas
sûr qu'un juge de la Cour supérieure, à 5 heures du
matin... Et on peut obtenir une injonction interlocutoire auprès de
l'Hydro-Québec pour faire cesser l'alimentation d'un chantier où,
effectivement, les fils utilisés sont susceptibles de causer un incendie
grave. Je pense qu'il faut donner ce pouvoir relativement expéditif qui,
encore une fois, est entre les mains d'un bureau d'examinateurs et ces trois
personnes sont au Québec. Ce n'est pas un des 200 inspecteurs.
M. Forget: Oui, je vois bien que ces trois personnes constituent
une espèce de tribunal administratif, si l'on veut, mais un tribunal qui
va entendre ex parte seulement l'inspecteur et va probablement entériner
les recommandations de l'inspecteur.
D'autre part, les causes qui peuvent amener une compagnie de service
public ou plutôt le bureau des examinateurs à ordonner à
une compagnie de service public d'interrompre l'approvisionnement ne sont pas
reliées simplement à des défectuosités qui
présentent une source imminente de danger, contrairement à ce que
le ministre prétend. Elles visent l'ensemble des éléments
du premier alinéa...
M. Johnson: Oui.
M. Forget: ... et il est possible que le découpage des
deux alinéas ne soit pas fait de façon à donner le sens
que le ministre voudrait donner, parce que l'interruption de service public
vise toute espèce de non-conformité avec les
règlements...
M. Johnson: Oui.
M. Forget: ... même des non-conformités qui
n'affectent pas la sécurité publique.
M. Johnson: Je comprends ce que vous...
M. Forget: II faudrait regrouper les phrases de façon que
la dernière phrase du premier alinéa devienne peut-être la
première phrase du deuxième alinéa et, à ce
moment-là.
M. Johnson: Oui.
M. Forget: ... en changeant les mots qui doivent être
changés...
M. Johnson: ... trois lignes...
M. Forget: ... dans les cas de dangers, ils doivent être
faits sans délai. Dans ce cas-là, le bureau des examinateurs peut
ordonner l'interruption du courant. Il me semble que ça respecterait
davantage l'explication qu'a donnée le ministre.
M. Johnson: C'est cela. Dans ce sens, d'accord, on se comprend.
Il faudrait, en fait, après les mots "du lieutenant-gouverneur en
conseil", aller à l'alinéa: "ces modifications doivent être
apportées sans délai lorsque les défectuosités
présentent une source imminente de danger", et un troisième
alinéa: "et une compagnie de service public ou un service municipal
doit, à la demande du bureau des examinateurs, suspendre l'alimentation
en énergie électrique d'une installation électrique
visée au deuxième alinéa." D'accord?
M. Forget: C'est cela.
M. Johnson: On se comprend bien là-dessus. Soit dit en
passant, en neuf ans, M. le directeur de l'inspection électrique me dit
qu'à sa connaissance c'est arrivé une fois.
Le Président (M. Marcoux): Pourriez-vous reprendre...
M. Johnson: M. le Président, l'article 8 du projet de loi
se lirait comme suit: "L'article 9 de ladite loi est remplacé par le
suivant: à la ligne 9. Un inspecteur peut ordonner par écrit au
détenteur d'une licence ou au propriétaire d'une installation
électrique d'y apporter les modifications nécessaires dans le
délai fixé par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil."
Le second alinéa: "Ces modifications doivent être
apportées sans délai lorsque les défectuosités
présentent une source imminente de danger."
Troisième alinéa: "Une compagnie de service public ou un
service municipal doit, à la demande du bureau des examinateurs,
suspendre l'alimentation en énergie électrique d'une installation
électrique visée au deuxième alinéa. " Donc,
remplacer le mot "premier" par "deuxième ".
L'article 8 est-il adopté?
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 9, M. le Président.
M. Forget: Les organismes visés, j'imagine qu'il s'agit de
l'ACNOR, essentiellement, mais qu'on ne veut pas la désigner
parce...
M. Johnson: ... qu'il pourrait y en avoir d'autres.
M. Forget: ... qu'il pourrait y en avoir d'autres. C'est
l'Association canadienne de normalisation Canadian Standard
Association.
M. Johnson: ULCCGA en est une autre.
M. Forget: Ah oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 9. Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Johnson: Article 10, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 11.
M. Johnson: De concordance. M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 12.
M. Forget: L'article 12 demanderait quelques explications du
ministre, s'il n'a pas d'objection.
M. Johnson: II arrive souvent qu'il est impossible d'avoir un
inspecteur disponible et cela, en particulier dans les régions
éloignées. La modification permettrait de désigner des
personnes autres qu'un fonctionnaire à exercer les pouvoirs
accordés aux inspecteurs afin d'offrir un meilleur contrôle sur
les exigences de la loi et des règlements. Exemple, si on pense à
la Côte-Nord, j'ai cru le voir, je ne sais pas si c'est dans le cas de
l'électricité, il peut arriver que pour une raison ou pour une
autre on n'a pas d'inspecteur alors que les trois inspecteurs de la
région sont en vacances, absents ou décédés, non
remplacés, et qu'il y a des besoins imminents ou que la situation le
justifie, parce qu'on attend toujours trois mois après le concours de la
fonction publique pour nommer un inspecteur, on pourrait désigner des
ingénieurs ou des techniciens qui pourraient faire office d'inspecteurs.
Il s'agit de donner les pouvoirs de le faire.
M. Forget: Ce sont des nominations temporaires.
M. Johnson: En principe, oui.
M. Forget: II ne s'agit pas, en cas de grève des
inspecteurs, de nommer des "scabs".
M. Johnson: Absolument pas. D'ailleurs déjà c'est
prévu par la loi 45, alors il n'y a aucun problème.
M. Bellemare: Alors, M. le Président, le premier
résultat est 1 à 0 pour le Canadien, et 1 Boston et 0
Philadelphie.
M. Johnson: Je pense que c'est zéro à zéro
ici.
M. Bellemare: C'est bien important, par exemple.
Le Président (M. Marcoux): Article 12, adopté sur
ces propos?
M. Forget: M. le Président, l'idée de nommer un
corps d'inspecteurs parallèle, ce n'est pas avec un débordement
d'enthousiasme qu'on le remarque. On a aussi ici un exemple d'une
rédaction assez floue, assez lâche. Quand le ministre en donne des
explications, c'est raisonnable, sauf qu'il donne des explications très
circonscrites en question de lieu, de moment, de durée du mandat, etc.
Quand il donne un pouvoir, par exemple, il ne manque pas son coup, il donne un
pouvoir de nommer un inspectorat parallèle, parce qu'il n'y a rien qui
l'empêche. Je comprends que ce n'est pas son intention, mais a priori, on
pourrait dire: La fonction publique, on est fatigué de cela, etc., on va
se nommer une série d'inspecteurs maison qui vont faire le travail et
ils vont être engagés à temps plein, des contractuels, ou
Dieu sait quoi. Il me semble qu'il y aurait lieu de circonscrire la
rédaction de cet article.
M. Johnson: Puisque cela rejoint également mes
préoccupations et qu'il ne faudrait quand même pas donner au
ministère le pouvoir de mettre sur pied un système d'inspectorat
parallèle, ce n'est pas mon intention et je ne pense pas que ce soit
l'intention de ceux qui viennent, mais puisque les lois sont là pour
demeurer et dans le cas de celle-ci elle remonte à 1918, si le
député de Saint-Laurent avait une suggestion quant à une
formulation de 17a, pour circonscrire cela dans le temps...
M. Laplante: ... de façon temporaire, peut-être. Je
ne sais pas si cela irait dans le texte de loi.
M. Johnson: Oui, on a déjà vu des gens se faire
renouveler, à titre d'occasionnels pendant huit fois durant une
période de six ans, alors...
M. Forget: Mais cela indiquerait l'esprit dans lequel c'est fait.
Enfin, je n'ai rien de précis à l'esprit, mais à moins que
les conseillers juridiques...
M. Johnson: Oui, peut, ou, quand les circonstances l'exigent, ou
quelque chose de semblable.
M. Forget: Quelque chose dans ce genre-là, de façon
temporaire.
M. Johnson: Le ministre peut, lorsque les circonstances
l'exigent, conférer temporairement à une personne autre qu'un
inspecteur nommé en vertu de, etc.
M. Bellemare: Le ministre peut, temporairement,
conférer... Ce serait bien mieux.
M. Johnson: Ou conférer à une personne,
temporairement...
M. Bellemare: Peut temporairement.
M. Johnson: Non, ce n'est pas "peut temporairement", c'est "que
la personne peut être nommée temporairement", parce qu'il peut
toujours, en vertu de l'article.
M. Bellemare: Qui peut conférer. C'est cela. Le ministre
peut conférer temporairement à une personne...
M. Johnson: Oui, peut-être. J'accepterais cela. Le ministre
peut conférer...
M. Forget: Temporairement.
M. Johnson: ... et insérer après le mot
"conférer" les mots "temporairement à une personne autre qu'un
inspecteur nommé en vertu de l'article 42, les pouvoirs accordés
à cet inspecteur en vertu de la présente loi". Adopté, M.
le Président, avec amendement.
M. Forget: Adopté.
M. Bellemare: Cela ne change pas grand-chose.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. M. Johnson:
Article 13, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 13? (20 h 30)
M. Johnson: Adopté.
A l'article 14, on a un changement...
M. Forget: II y a une question de langue là. On a fait
sauter les exigences linguistiques.
M. Johnson: Oui.
M. Forget: C'est conforme à la loi 101. M. Johnson:
C'est ça
Le Président (M. Marcoux): Article 14. Adopté?
M. Johnson: A l'article 14, M. le Président, j'aurais un
amendement à vous soumettre, on va vous le distribuer. Est-ce qu'il
serait possible, pour des fins de simplification de la discussion... Est-ce que
vous avez le texte?
Le Président (M. Marcoux): De l'amendement, non.
M. Johnson: Le texte de l'amendement de ce côté-ci,
s'il vous plaît.
Si on pouvait discuter...
Le Président (M. Marcoux): C'est un nouvel article.
M. Johnson: ... à partir du nouvel article que j'ai
soumis, ça sera beaucoup moins compliqué.
Le Président (M. Marcoux): D'accord? M. Forget:
D'accord.
M. Johnson: Est-ce que cela vous va? Alors, on oublie ce qui est
dans le projet...
Le Président (M. Marcoux): Article 14, nouvel article.
M. Johnson: Le nouvel article 14 modifiant l'article... L'article
14 du projet de loi modifie l'article 21 de la loi. Il se lirait donc comme
suit: "L'article 21 de ladite loi, modifié par l'article 2 du chapitre
52 des lois de 1965 (1re session) et remplacé par l'article 69 du
chapitre 51 des lois de 1969, est modifié: a) par le remplacement du
premier alinéa par le suivant: II y a quatre sortes de licences, soit
les licences "A", "B", "A-2" et A-3; b) " c'est le texte que vous avez entre
les mains, qui est: "b) par l'addition, après le troisième
alinéa si vous permettez, pour le journal des Débats, M.
le Président des alinéas suivants: La licence "A-2 " ne
peut être délivrée qu'à un chef compagnon qui a
exercé le métier de compagnon électricien pendant au moins
deux ans, qui a subi avec succès les examens prescrits pour I'obtention
de cette licence et qui a payé les honoraires prescrits.
La licence "A-2" n'est valide que pour les travaux d'installations
électriques exécutés sur des édifices publics pour
le compte d'un seul propriétaire et sous la responsabilité du
chef compagnon. Elle est également valide pour les travaux
d'installations électriques exécutés, sous la
responsabilité du chef compagnon, aux installations électriques
de ce propriétaire. "La licence "A-3" ne peut être
délivrée qu'à un chef compagnon qui a exercé le
métier de compagnon électricien pendant au moins deux ans, qui a
subi avec succès les examens prescrits pour l'obtention de cette licence
et qui a payé les honoraires prescrits. La licence "A-3" n'est valide
que pour les travaux d'installations électriques exécutés,
sous la responsabilité du chef compagnon, sur des constructions
préfabriquées fixes, pour le compte de leur fabricant. Elle est
également valide pour les travaux d'installations électriques
exécutés, sous la responsabilité du chef compagnon, aux
installations électriques dont ce fabricant est propriétaire"
Questions ou...
M. Bellemare: J'en aurais une, une question nature. Une compagnie
qui s'appelle Dorais, qui existe depuis 56 ans, fondée par le
père et c'est son fils, Yvon, qui possède une licence "A" pour
faire affaires avec la corporation. A un moment donné, Yvon
décide, parce qu'il y a eu une chicane de famille, d abandonner la
compagnie qui emploie 80 personnes et il se dit en possession de tous les
privilèges avec la corporation. Qu'est-ce qui arrive si Germain, son
frère, possède une licence du ministère et si ces gens
veulent continuer les activités du père et qu'il est là,
qu'il n'a pas sa licence...
M. Johnson: Sa licence "A-2 ".
M. Bellemare: ... "A-2" avec la corporation?
M. Johnson: D'abord, est-ce que je pourrais demander au
député de Johnson si le cas Dorais dont il parle est un...
M. Bellemare: Un cas d'espèce.
M. Johnson: ... un cas d'espèce. Ecoutez, comme je ne
connais pas le cas Dorais, à moins que les services d'inspection...
M. Bellemare: C'est un cas qui est bien connu...
M. Johnson: ... le connaissent de façon manifeste.
M. Bellemare: ... parce que c'est le seul électricien
à Acton Vale.
M. Johnson: Ah, Acton Vale!
M. Bellemare: Bien oui, certainement, c'est bien sûr qu'il
y a des réminiscences, mais...
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: Je pense que, pour ne pas déranger la
commission...
M. Johnson: Je pense qu'il s'agit d'un entrepreneur, M. le
Président...
M. Bellemare: Si vous me permettez, je vais faire affaire avec
votre sous-ministre, avec qui je vais essayer de démêler cela. Je
ne vous embêterai pas avec cela.
M. Johnson: Avec plaisir. Nous sommes à votre disposition,
M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Je pense bien qu'on doit pouvoir trouver une
solution.
M. Johnson: Je pense que le cas que vous soulevez soit le cas
d'une entreprise et ce n'est pas vraiment visé. Il s'agit d'une
entreprise. Il ne s'agit pas d'un chef compagnon.
M. Bellemare: Mais c'est une entreprise...
M. Johnson: Ce qu'on vise ici, ce sont les personnes, non pas
l'entreprise.
M. Bellemare: Mais je ne voudrais pas que des droits acquis par
un père de 56 ans soient tout abandonnés et qu'on laisse tomber
80 personnes parce qu'Yvon, qui est le fils, ne s'entend pas avec
l'organisation et qu'il s'en va fonder sa propre compagnie ailleurs. Je ne sais
pas si, dans la loi, on est capable de trouver...
M. Johnson: II ne faudrait pas qu'Yvon ne soit pas correct.
M. Bellemare: Pardon?
M. Johnson: C'est un gars correct, Yvon?
M. Bellemare: Yvon.
M. Johnson: Est-il correct? Non, il n'est pas correct
là-dedans. C'est Germain, le bon gars, si je comprends bien.
M. Bellemare: C'est Germain qui est là et qui y travaille
maintenant; il va prendre la place d'Yvon. Mais s'il n'a pas toutes ses
licences, qu'est-ce qui va arriver? Il y a 80 personnes.
M. Johnson: Cela nous fera plaisir de vous donner les
renseignements du cas d'espèce, dès que ce sera possible, M. le
député.
M. Bellemare: Je vais communiquer avec le sous-ministre, M.
Lapointe, que je connais assez bien.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que maintenant, on peut
adopter l'article 14, tel qu'amendé, avec le nouvel alinéa
b)?
M. Forget: Est-ce que je pourrais demander au ministre
pourquoi...
M. Johnson: Le changement? M. Forget: ... le
changement?
M. Johnson: J'ai pensé que j'éviterais la question
en disant qu'on ignorait le premier...
M. Forget: Vous étiez captivé par le cas
d'espèce du député de Johnson.
M. Johnson: Oui. En gros, ce que dit le texte final que je
propose...
M. Bellemare: C'est un seul propriétaire.
M. Johnson:... c'est que quelqu'un qui détient une licence
"A-2" c'est donc une personne, il ne s'agit pas d'une entreprise
qui est un chef compagnon, par exemple, qui est électricien pour
une municipalité. Dans le texte qu'on vous soumettait, d'une part, il
pouvait travailler pour plus d'un propriétaire. Cela faisait donc de
lui, en principe, en vertu du premier texte qu'on vous soumettait, quelqu'un
qui était presque un entrepreneur. Mais, pourtant, il ne respectait pas
les dispositions. Il obtenait une licence à titre de chef compagnon et
exerçait son travail comme entrepreneur, s'il faisait affaire avec plus
d'un propriétaire. On a donc changé cet aspect dans la version
finale qu'on vous donne.
L'autre aspect, c'est qu'on élargit cependant la
possibilité, pour celui qui détient une licence "A-2", qui est
l'invididu chef compagnon, on élargit son champ d'activité, en
vertu du premier texte. Autant c'était ouvert pour lui de faire affaire
avec plusieurs propriétaires, cependant, avec ces propriétaires,
il ne pouvait exercer son métier que dans la mesure où il
s'occupait d'un édifice public.
Très concrètement, on pouvait avoir des choses comme la
municipalité, qui a un chef compagnon "A-2", qui, d'ailleurs, ne se
serait pas prévalu, parce qu'il semble que, dans la majorité des
cas, ce n'est pas ce qu'ils font, de la possibilité de travailler pour
une autre municipalité. Il serait vraiment à l'emploi d'une seule
municipalité, mais ne pourrait pas, par exemple, réparer des
lampadaires, parce que ce n'est pas un édifice public.
Ce qu'on fait, c'est que, d'une part, on referme la possibilité
pour le chef compagnon de travailler pour plusieurs propriétaires, mais
on étend sa juridiction à toutes les installations
électriques de son propriétaire ou du propriétaire pour
lequel il travaille.
M. Forget: Les licences "A-2 " et "A-3" étaient
précédemment délivrées, mais en dehors de la
loi?
M. Johnson: Oui, c'est le fameux règlement dont on a
parlé un peu plus tôt.
M. Forget: On ne fait que légaliser ce qui s'est toujours
fait.
M. Johnson: Largement, on légalise une situation de
fait.
M. Forget: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 14 est adopté
avec le nouvel alinéa b). Article 15.
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 16.
Le Président (M. Marcoux): Article 16
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 17. C'est le même principe des
infractions qu'on a vu dans la loi 18, avec le regroupement.
M. Bellemare: Une minute...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Johnson: L'article 17 est adopté?
M. Forget: On peut dire qu'il fait assez chaud ici.
M. Johnson: On crève, M. le Président. Est-ce que
l'article 17 est adopté, M. le Président?
M. Forget: Oui.
M. Johnson: L'article 18. Concordance. Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Johnson: L'article 19.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Bellemare: C'est plus français, certificat " que
"permis "?
M. Johnson: Non, en fait, certificat et permis, ce sont deux
choses différentes.
M. Bellemare: Après le mot "certificat", on ajoute le mot
"permis".
M. Johnson: C'est cela, on ajoute le mot "permis".
M. Bellemare: Le mot "permis".
M. Johnson: Les certificats et les permis sont deux choses
différentes.
M. Bellemare: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 20?
M. Forget: II y a la même remarque que celle que mon
collègue de Saint-Louis a faite cet après-midi. Il y a
"L'omission de donner l'avis".
M. Johnson: Oui, il faudrait changer, M. le Président,
à l'article 20 du projet de loi modifiant l'article 40, par
l'introduction de l'article 40a, au cinquième alinéa, les mots
"L'omission de donner I'" par "Le défaut de réception de".
Le Président (M. Marcoux): Ah oui! "Le défaut de
réception... "
M. Johnson: "Le défaut de réception de l'avis
requis et évidemment il faut supprimer le "e " au mot invoqué",
puisqu'on fait une concordance. Ce n'est pas une concordance à part
cela, c'est seulement une correction du français.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, tel
qu'amendé?
M. Johnson: Adopté. Article 21?
Une Voix: Concordance.
M. Johnson: Concordance, oui. Adopté. Article 22?
Une Voix: Adopté.
M. Johnson: Adopté. Article 23?
Le Président (M. Marcoux): Article 23, adopté.
M. Forget: Le premier alinéa est d'une rédaction
savoureuse; il faut le lire pour le journal des Débats. "Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut déterminer par règlement ce
qui doit être déterminé par règlement en vertu de la
présente loi et faire tous autres règlements nécessaires
pour la mise à exécution de la présente loi",
sous-entendus même ceux qui ne sont pas déterminés par
règlement en vertu de la présente loi.
M. Johnson: Oui. J'ai un début d'explication à
donner au député de Saint-Laurent là-dessus. Nos
fonctionnaires ont travaillé très fort à l'heure du
dîner. Je vais donner quelques exemples. Dans le cas, par exemple, de la
Loi des électriciens, l'article 4 de la loi à l'origine
prévoyait qu'il fallait obtenir un permis.
Cependant, l'actuel article 47 du projet de loi ou celui que nous
proposons maintenant est nécessaire si on veut imposer un formulaire
précis pour l'obtention du permis. On m'a rappelé cela tout
à l'heure et on m'a soumis quelques arrêtés en conseil.
La formule pour la demande de permis doit faire l'objet d'une
approbation par le lieutenant-gouverneur en conseil. Sinon, à la
rigueur, elle pourrait être contestée par qui que ce soit pour des
raisons formelles.
Or, la disposition habilitante pour adopter et prescrire le type de
formule qu'il faudra remplir pour obtenir le permis, c'est celle de l'article
47. Cela ne peut pas être autre chose que l'article 47. En d'autres
termes, c'est tout autre règlement
nécessaire pour la mise à exécution de la
présente loi. C'est un exemple.
Un autre exemple. Dans le cas de la Loi de la tuyauterie qu'on a vue
tout à l'heure ou du Code de plomberie, l'article 12 du projet modifiant
l'article 23b) de la loi prévoit la transmission des plans et devis au
sujet de laquelle on a discuté à un moment donné.
Or, comment autrement que par une disposition habilitante du type de
l'article 28i), dont on a discuté tout à l'heure, peut-on adopter
une procédure exigeant qu'il y ait trois copies qui soient
déposées plutôt qu'une ou plutôt que quatre? Cela ne
peut pas être autrement que par une disposition habilitante du type "pour
la mise à exécution de la présente loi". C'est
effectivement cette raison. Encore une fois, cela revient à
l'argumentation que je tentais de donner cet après-midi au
député de Saint-Laurent, selon laquelle il ne s'agit pas dans le
cas de l'article 28i), pas plus que dans le nouvel article 47, de créer
les bases habilitantes à adopter des dispositions normatives, mais bel
et bien à procéder à des dispositions administratives pour
les fins d'application de la loi. Je pense, que les exemples qu'on m'a
donnés et que je viens de vous citer sont, quant à moi,
relativement concluants. (20 h 45)
II y en a un dernier que je pourrais donner, c'est l'inspecteur, en
vertu de l'article 23 dans le cas des tuyauteurs qui voit à
l'application de la loi. Or, comment l'inspecteur peut-il exiger un
préavis de l'entrepreneur pour qu'il arrive que ses travaux soient
prêts à être vérifiés pour les fins
d'inspection. Il faut adopter un règlement signifiant aux entrepreneurs
qu'ils doivent donner un préavis à l'inspecteur indiquant que
leurs installations sont prêtes pour inspection. Il faut une disposition
habilitante, et la disposition habilitante c'est la disposition de type 47, au
28i dans le cas de la loi 18.
M. Forget: C'est un remarquable effort, M. le ministre, mais des
exemples n'équivalent pas à une démonstration. Les
exemples que vous fournissez se retrouvent dans d'autres lois sous forme de
disposition législative. Il y a dans plusieurs lois, par exemple, une
indication que telle demande doit être faite sur des formules prescrites.
Cela est exigé dans la loi, la formule est prescrite. On le
définit dans l'article 1 de la loi, qu'une formule prescrite est une
formule prescrite par un règlement du lieutenant-gouverneur en conseil.
De la même façon dans plusieurs lois, y compris le Code du
travail, il y a des avis et des préavis qui doivent être
donnés en fonction de dispositions dans la loi. Tous ces exemples
justement sont des illustrations qu'on connait la réponse à la
question qui était posée, à savoir quels sont ces pouvoirs
que vous voulez vous donner par la réglementation et qui vous sont
essentiels. Vous faites une énumération de pouvoirs qui sont
faciles à formuler, dans un projet de loi, qui sont d'ailleurs
formulés dans d'autres projets de loi et une fois qu'on a réussi
à enligner des exemples, on a fait la démonstration qu'on n'a pas
besoin d'une clause omnibus pour le pouvoir réglementaire.
M. Johnson: Je comprends la valeur de l'argumentation du
député de Saint-Laurent, mais je veux bien l'apprécier.
Cependant, l'exemple le plus probant, pour moi, demeure celui du nombre de
copies de plans qui doivent être déposées. D'abord, que la
loi dise qu'il faut déposer en deux, trois ou quatre copies, cela
m'apparaît un peu aberrant, parce que je ne pense pas qu'au niveau du
législateur on soit vraiment habilité, en tout cas, dans un
contexte, ou on peut apprécier tout cela. C'est une chose
éminemment technique. Deuxièmement, est-ce qu'il faudrait mettre
à côté d'à peu près chaque article de la loi,
que le lieutenant-gouverneur en conseil peut adopter les règlements pour
les fins de l'application de tel article. C'est ce que l'on dit, à la
fin. Il y a un article omnibus, mais qui s'applique à l'ensemble des
articles de la loi, par définition. Un autre exemple que je donnais,
tout à l'heure, quant à l'inspecteur, quant aux préavis,
qui doivent être donnés. Va-t-on aller au niveau de l'article 23
de la loi des tuyauteurs de notre projet de loi 18, qui modifie l'article 23 de
la loi? Va-t-on ajouter à côté des pouvoirs
généraux des inspecteurs qui ont la responsabilité de
l'application, que les inspecteurs peuvent obtenir par règlements du
lieutenant-gouverneur en conseil, les règlements, quant à
l'exécution de leur fonction? Je ne pense pas. C'est pour cette raison
qu'il y a une clause omnibus. C'est pour permettre, effectivement, sur le plan
administratif, de sortir, d'une part, de la contrainte que
représenterait d'imposer au législateur de fixer et d'adopter ce
qui fait l'objet de cette réglementation, ce qui m'apparait aberrant et
je pense que le député de Saint-Laurent en conviendrait. D'autre
part, de faire en sorte qu'on soit, quand même habilité, justement
à adopter de tels règlements, au bout de la ligne, pour faciliter
la vie à ceux qui doivent subir les lois, faute de les endurer.
M. Bellemare: Dans l'autre loi, M. le Président, on avait
changé "30 jours " pour "45" jours.
M. Johnson: Oui.
M. Bellemare: Je ne sais pas si vous maintenez encore la
même chose?
M. Johnson: Oui, c'est la publication des règlements?
M. Bellemare: Oui, comme dans l'autre loi.
M. Johnson: On était rendu un peu plus loin; on passe
à un autre sujet, mais on pourrait peut-être y revenir.
M. Bellemare: Je n'ai pas d'objection.
M. Johnson: A priori, ce sera 45 jours, sûrement, par
concordance avec l'autre. Quant à
l'article omnibus, je maintiens ma position, dans le cas de l'article 47
de la Loi des électriciens, c'est-à-dire l'article 23 du projet
de loi no 16. Je n'ai pas l'intention de suggérer un amendement, non
plus, d'ailleurs, et je peux l'annoncer, dans le cas de l'article 28i de la Loi
des tuyauteurs, tel que modifié par l'article 23 je pense, du projet de
loi 18.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas l'intention
d'insister davantage. Je suis persuadé par expérience que, quand
on le veut, il est possible d'éliminer ces clauses et de permettre une
utilisation du pouvoir réglementaire circonscrite, cependant, par les
dispositions législatives. J'ai eu l'expérience d'efforts
législatifs où, dans la première version, il y avait des
pouvoirs réglementaires qui allaient de a) jusqu'à dd) et on a
fini par un pouvoir réglementaire en huit paragraphes cela avait
déjà l'air assez long, mais sans clause omnibus, et il n'y a
jamais eu possibilité d'imaginer un règlement qui n'était
pas couvert par ces huit paragraphes. Cela peut faire des règlements de
plusieurs centaines de pages effectivement, mais il y a quand même des
possibilités aussi d'être... Evidemment, il y a des contraintes
qu'il faut respecter, mais, encore une fois, c'est une question, je pense bien,
de philosophie de rédaction des lois et aussi d'expertise au niveau de
la rédaction de la loi. Je pense que ce n'est pas insurmontable sur le
plan technique; au contraire, cela a été surmonté souvent,
particulièrement depuis un certain nombre d'années. On ne
rédige plus les lois de cette façon, et je déplore que les
conseillers du ministre ne lui fournissent pas certaines options. Je pense
qu'il y a une bonne volonté de ce côté, mais je n'accepte
pas les explications qu'il me donne. Malgré tout, je suis prêt
à passer à l'adoption de l'article.
Le Président (M. Marcoux): Article 23 adopté tel
qu'amendé? "... 5 jours...
M. Johnson: Oui, il y a la question des 45 jours aussi, c'est
ça?
Le Président (M. Marcoux): Ah oui! Article 24,
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 25?
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Oui, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 25, adopté.
Article 26?
M. Johnson: 26? Concordance.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 27?
M. Johnson: D'accord.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 28?
M. Johnson: Concordance. Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 29?
M. Johnson: Article 29, concordance également.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 30?
M. Johnson: Concordance.
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 31?
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 32? Concordance. Adopté?
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 33? Concordance également, même
s'il a l'air très long, c'est pour faire la concordance.
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Article 34? Concordance. Adopté?
A l'article 35, j'ai un amendement de la même nature que l'autre,
quant à la mise en vigueur par proclamation. Vous avez le texte
avec...
M. Bellemare: Dernière page.
M. Johnson: L'article 35, M. le Président, du projet de
loi, se lirait comme suit...
M. Blank: Excusez-moi, M. le ministre... M. Johnson: Oui,
pardon!
M. Blank: On a l'air de passer les articles en vitesse...
M. Johnson: Je m'excuse, oui.
M. Blank: A l'article 33...
M. Johnson: Concordance, oui?
M. Blank: L'article 97 remplacé par larticle 39,
"lorsqu'un détenteur, etc.," on peut craindre la
suspension de la licence. Est-ce qu'il y a une enquête publique...
Est-ce qu'il peut se défendre, le monsieur qui est... Je sais
qu'à la Société des alcools, si on veut suspendre un
permis, on a au moins un petit procès pour que le gars puisse se
défendre avant la suspension ou l'annulation du permis.
M. Johnson: II n'y a rien de formel de prévu.
M. Blank: Ne pensez-vous pas que ce serait dans
l'intérêt de la liberté, la démocratie et la justice
c'est la dernière qu'on...
M. Forget: C'est son gagne-pain, malgré tout. M.
Lavigne: ... avant la suspension?
M. Blank: Oui, au moins... Peut-être que c'est une erreur,
et même une suspension d'une semaine...
M. Forget: On lui enlève son gagne-pain, c'est
sérieux.
M. Bellemare: Dans la Loi de la corporation des
électriciens, il n'y a pas un appel?
M. Johnson: C'est ça que je cherche.
A part les recours du droit commun, il n'y a pas de procédure
autre qu'un appel d'une décision déjà rendue, mais il n'y
a pas de possibilité, en principe, d'audition avant que la
décision ne soit rendue, j'en conviens.
M. Bellemare: Pourquoi le mot "doit" dans ce cas-là dans
la loi?
M. Johnson: Le mot "doit"?
M. Bellemare: "... le bureau des examinateurs doit, s'il s'agit
d'un entrepreneur électricien dûment qualifié par la
Régie instituée en vertu de la Loi sur la qualification
professionnelle des entrepreneurs..." "doit" C'est à la
troisième ligne de l'article 39.
M. Johnson: Ah oui! Il doit faire rapport à la
régie. Comme vous le savez, la régie des entreprises de
construction est responsable de la qualification professionnelle des
entrepreneurs. En fait, c'est parce qu'elle a les dossiers sur la qualification
de l'entrepreneur...
M. Blank: Je n'ai pas la loi de la régie devant moi, mais
dans les lois, c'est la coutume ici, depuis quelques années, quand on
crée une régie, qu'il n'y ait pas d'appel des décisions de
la régie. On enlève même le droit de certiorari, de
provisions, etc. Cela veut-il dire qu'on n'a pas de recours...? Normalement,
devant les tribunaux de droit commun... Devant la régie, a-t-on ce
droit?
M. Johnson: II faut bien se comprendre. Ici, on ne confère
pas de droit à la régie.
M. Blank: La régie peut suspendre la licence d'un
entrepreneur. Selon la loi de la régie, peut-il se défendre?
C'est la question que je me pose. Selon la loi de la régie, c'est
possible qu'on ait le droit de se défendre?
M. Johnson: D'accord. Je comprends ce que vous voulez dire. Ne
bougez pas. C'est cela. Il y a un droit de révision qui existe en vertu
de l'article 45 de la Loi de la régie. C'est un droit de
révision, sauf que cela comporte le problème qu'on connaît
et qu'on a connu dans d'autres régies aussi, la régie
elle-même qui va en révision de ses propres décisions.
M. Blank: Au moins, il y a quelque chose. M. Johnson: Au
moins, il y a quelque chose.
M. Blank: Le ministre peut y penser, avant la troisième
lecture, et trouver un article pour donner un droit de regard ou un droit de se
défendre devant le bureau ou devant la régie. Dans le
deuxième paragraphe, il est dit que "le bureau des examinateurs peut
suspendre ou révoquer la licence..." Ce sont eux-mêmes qui le
font.
M. Johnson: Oui. Je dois vous avouer qu'on n'a pas fait preuve
d'une imagination absolument furibonde...
M. Blank: On ne vous demande pas de le faire sur le coin de la
table, mais peut-être...
M. Johnson: ... on a pris l'article tel qu'il existait ce
pouvoir existait et finalement on l'a répété.
M. Blank: D'accord. On a ceci maintenant pour bonifier la loi.
Peut-être que d'ici la troisième lecture, on pourra revenir avec
un amendement.
M. Johnson: C'est cela. Si la commission était prête
à adopter l'article 33 tel quel, je promets au député de
Saint-Louis que nous ferons célérité pour essayer de voir
s'il est possible et souhaitable à nos yeux de prévoir une forme
audi alteram partem avant que la décision ne soit rendue.
On prend bonne note de cela.
Le président (M. Marcoux): 35, le nouvel article.
M. Johnson: Oui. le nouvel article se lirait comme suit
l'article 35 du projet de loi no 16 La présente loi entrera en
vigueur à la date qui sera fixée par proclamation du
lieutenant-gouverneur en conseil, à l'exception des articles 24 à
34 qui entreront en vigueur lors de l'entrée en vigueur des articles 83
à 99 de la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs en
construction." Adopté?
M. Forget: Adopté.
M. Lavigne: De construction, en construction ou de la
construction?
M. Johnson: Pardon?
M. Lavigne: De construction, en construction ou de la
construction?
M. Johnson: ... qualification professionnnelle des entrepreneurs
de construction, je crois, le nom de la loi?
M. Lavigne: C'est de construction? M. Johnson: De
construction. M. Forget: On soulève un point de forme. Le
Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Johnson: On était à 17, si vous me donnez deux
secondes. (21 heures)
M. le Président, j'aimerais faire un retour sur l'article 20 du
projet de loi et il faudra, par concordance, quand on arrivera à 18,
tout à l'heure, faire le même genre de correction. C'est au sujet
des dispositions soulevées par le député de Saint-Louis,
l'omission de donner par rapport au défaut de recevoir. On n'a pas fait
les concordances qu'il fallait faire à l'intérieur du texte.
Alors, à partir du moment où on dit: l'omission de donner, chaque
fois qu'on rencontre "donner", il faut peut-être le remplacer par un
concept qui se réfère à envoyer par rapport à
recevoir. Il faudrait finalement dire j'y vais brièvement,
ensuite je le répéterai pour les fins de I'amendement il
faudrait que l'article 20 se lise comme suit: Le défaut de recevoir
I'avis requis par le présent article ne peut être invoqué
à lencontre d'une poursuite pour infraction et il n est pas
nécessaire d'alléguer qu'il a été envoyé
et non pas donné ni d'en faire la preuve. Mais si
I'inculpé, lors de sa comparution, admet sa culpabilité et prouve
ensuite qu'il n'a pas reçu cet avis, il ne peut être
condamné, etc. D'accord? Alors, il faudra faire la même
concordance à 18 tout à Iheure.
Je reprends, M. le Président. L'article 20 du projet de loi se
lirait comme suit: Le défaut de recevoir l'avis requis par le
présent article ne peut être invoqué à l'encontre
d'une poursuite pour infraction et il n'est pas nécessaire
d'alléguer qu'il a été envoyé par opposition
à donné; d accord? ni d'en faire la preuve. Mais si
l'inculpé, lors de sa comparution, admet sa culpabilité et prouve
ensuite qu'il n'a pas reçu cet avis, il ne peut être
condamné à payer un montant... Donc, après le mot
"ensuite", on inclurait "qu'il n'a pas reçu cet avis" et on supprimerait
les mots "ne lui a pas été donné", évidemment.
D'accord? Cela va?
M. Blank: II y a une chose que le député de
Saint-Laurent veut...
Le Président (M. Marcoux): C'est la fin, le dernier
article, mettre au présent: "entre en vigueur" au lieu de "entrera en
vigueur ".
M. Johnson: Oui, 35?
Le Président (M. Marcoux): Les lois doivent être
rédigées au présent.
M. Forget: II semble que la rédaction habituelle soit
à I indicatif présent.
Le Président (M. Marcoux): Alors, vous êtes
d'accord?
M. Johnson: C'est parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a une
partie de la loi qui entre en vigueur seulement en 1980, à cause de la
loi de la régie des entreprises de construction.
M. Forget: Oui, mais peu importe...
M. Johnson: La présente loi entrera... Ah oui. entre en
vigueur, d'accord, je comprends. La présente loi entre en vigueur...
Le Président (M. Marcoux): Entre en vigueur à la
date qui sera fixée...
M. Johnson: ... à l'exception des articles...
Le Président (M. Marcoux): La présente loi entre en
vigueur à la date qui est fixée par proclamation. Il faut tout
mettre au présent, à ce moment-là.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Qui est fixée par
proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil, à l'exception des
articles 15 à 22, qui entrent en vigueur...
M. Johnson: Non, cela, c'est vraiment au futur parce que c'est en
1980, en vertu de la Loi de la régie des entreprises de construction.
C'est que la Loi des entreprises de construction prévoit
déjà que certaines de ses propres dispositions n'entreront en
vigueur qu'en 1980. En ce sens-là, on suit le libellé...
Le Président (M. Marcoux): Cela va. Le projet de loi no
18, adopté avec les amendements?
M. Johnson: Non, c'est 16. Il faut revenir au projet de loi
18.
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Johnson: On termine le projet de loi 18 avec les quelques
corrections qu'il fallait y faire et les choses qu'on avait gardées en
suspens. Ensuite, on revient au projet de loi 17. Pour le projet de loi 18. M.
le Président, on avait suspendu l'article 13 du projet de loi, au
paragraphe i). L'article 13 est-i! adopté. M. le Président?
M. Blank: Adopté. M. Johnson: Adopté.
M. Blank: Avec les réserves qu'on a déjà
exprimées.
M. Johnson: Oui. Maintenant, il y avait une correction de
concordance... ce que j'ai évoqué, c'est l'article 7. L'article
8. Non, ce n'est pas...
Le Président (M. Marcoux): Page 11, en haut, c'est
l'article 6. Le défaut de recevoir l'avis...
M. Johnson: C'est "Le défaut de recevoir l'avis requis par
le présent article ne peut être invoqué à l'encontre
d'une poursuite pour infraction et il n'est pas nécessaire
d'alléguer qu'il n'a pas été envoyé, ni d'en faire
la preuve. Mais si l'inculpé, lors de sa comparution, admet sa
culpabilité et prouve ensuite qu'il n'a pas reçu cet avis
on supprime les mots "ne lui a pas été donné " il
ne peut être condamné à payer."
Cela va?
Le Président (M. Marcoux): L'article 23, c'est "La
présente loi entre en vigueur à la date qui est fixée par
proclamation."
M. Johnson: C'est ça, etc.
M. Bellemare: Mais à l'article 5 de la loi 18, en
conformité avec la modification qu'on a apportée au
septième paragraphe de la loi 16, le taux d'intérêt
prévu...
M. Johnson: C'est ça exactement. M. Bellemare: Cela
n'a pas changé.
M. Johnson: C'est l'autre qu'il fallait faire, l'article 5...
M. Bellemare: C'est l'article 16, paragraphe b).
M. Johnson: ... modifiant l'article 16 de la loi, c'est à
peu près au quatrième, le paragraphe commence par "les honoraires
exigibles de cet entrepreneur peuvent être fixés selon un montant
annuel fixé auquel il est ajouté un montant variable
établi à partir d'un pourcentage de la masse salariale"... Cela
va, ça?
M. Bellemare: C'est l'autre.
M. Johnson: C'est l'autre.
M. Bellemare: C'est le 2 qui est changé.
M. Johnson: A 2, il faudrait lire comme suit...
Le Président (M. Marcoux): Le lieutenant-gouverneur en
conseil peut, par règlement, fixer...
M. Bellemare: Non, non...
M. Johnson: Le nouveau texte sera...
Le Président (M. Marcoux): Je vais vous lire le nouveau
texte, "le taux d'intérêt prévu à l'article... Mais
là, c'est différent, l'article 28 de la Loi du ministère
du Revenu (LQ-1972, chapitre 22) est applicable aux honoraires d'inspection,
à l'article 8.
M. Johnson: Prévu à l'article 8, s'agit-il de
l'article 8 dans notre cas aussi?
Non, il s'agit de l'article... C'est du présent article de toute
façon.
M. Laplante: Article 16.
Le Président (M. Marcoux): Est applicable aux honoraires
d'inspection prévus au présent article?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Marcoux): II est loisible au
lieutenant-gouverneur en conseil de fixer, par règlement, un taux
d'escompte sur les honoraires d'inspection payés avant
l'échéance.
M. Johnson: Voilà.
M. Bellemare: Nous voici rendus comme disait M. Duplessis
à faire des lois sur le bout de la table.
M. Johnson: Pardon?
M. Bellemare: Nous voici rendus comme disait M. Duplessis,
à faire des lois sur le bout de la table.
M. Johnson: ...
M. Bellemare: Oui, et j'ai prospéré. J'ai appris
quelque chose, par exemple.
M. Johnson: ... l'ancien député. M. Bellemare:
L'ancien. Je l'espère.
M. Johnson: Remplacé d'ailleurs par un fonctionnaire du
ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, Mme Payette.
Une Voix: Comme candidate.
M. Blank: Comme candidate.
Projet de loi no 17
Le Président (M. Marcoux): Pendant ce temps-là, M.
le ministre, est-ce que vous pourriez faire vos remarques d'introduction sur le
projet de loi no 17?
M. Johnson: Oui, sur la loi 17.
La loi 17, M. le Président, touche les mécaniciens de
machines fixes. C'est une loi, qui, pour sa part, remonte à 1925. Comme
on le voit, c'est la cadette de nos lois d'inspection. Les activités
reliées à l'application de la loi et des règlements qui en
découlent sont à peu près les suivantes: La qualification
des mécaniciens de machines fixes il y en a environ 13 000 qui
détiennent des certificats au Québec, qui subissent annuellement
quelque 2100 examens la classification des installations de machines
fixes, les inspecteurs qui sont sous le contrôle des examinateurs et
établissent cette classification en fonction du type et de la
capacité des machines.
Les principales modifications proposées traitent du champ
d'application qui est élargi dorénavant, afin d'assujettir la
couronne. La définition des mots "machines fixes" est modifiée,
pour y inclure les chaudières à eau chaude, les chaudières
à liquide thermique, les générateurs de vapeur et d'autres
appareils qui peuvent présenter certains dangers pour la
sécurité publique.
Le règlement en exécution de la loi permet au Bureau des
examinateurs d'émettre des certificats aux mécaniciens
détenteurs d'un certificat délivré par le gouvernement
d'une autre province. Un amendement est prévu afin de préciser
ces pouvoirs dans la loi. Le pouvoir de s'adapter à une technologie en
constante évolution.
C'est vraiment, je pense, une des lois qui touche le domaine qui est le
pius marqué par les changements technologiques.
Modifier, afin d'accorder au lieutenant-gouverneur en conseil, des
pouvoirs de réglementation additionnels pour déterminer les
divers modes de surveillance et assujettir d'autres machines fixes, si les
conditions l'exigent.
Le mode de surveillance est dorénavant déterminé
par règlement, où on tente de permettre aux
intéressés de formuler des objections, s'ils le jugent
nécessaire, par la procédure qu'on a déjà vue dans
les deux autres lois. En vertu de la loi actuelle, les poursuites sont
intentées par le procureur général. L'inspecteur pourra
dorénavant initier de telles poursuites.
Nous avons également cherché à uniformiser les
procédures dans les poursuites afin de les rendre plus conformes
à d'autres lois du ministère, de façon à les rendre
plus souples et efficaces. Les pénalités sont
modifiées.
En bref, ce sont des amendements qui permettent une plus grande
flexibilité, encore une fois, de l'application de la loi.
M. Bellemare: J'aurais une question, si le député
de Saint-Laurent me le permet. Est-ce que le réseau des inspecteurs de
machines fixes qui existait au ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre disparaît, réseau qui était
présidé, dans mon temps, par M. Bourque?
M. Johnson: Non. En fait, ce qu'on va faire par la loi, c'est de
permettre, en pratique, l'élimination de la nécessité
prévue par la loi de 1925, d'avoir des opérateurs de machines
fixes en surveillance. Je m'explique. Si je ne me trompe les techniciens
me corrigeront par exemple, dans les appareils de
réfrigération, jusqu'à il y a 40 ans, il y avait des
appareils de réfrigération qui émettaient des gaz toxiques
dangereux qui exigeaient une surveillance constante de 24 heures par jour. On
sait aujourd'hui que la plupart des appareils de réfrigération
n'utilisent pas de telles substances toxiques. Pourtant, les entreprises sont
soumises, d'après la loi, à l'obligation d'avoir quelqu'un 24
heures par jour, qui regarde le tout fonctionner.
D'autre part, nous allons cependant étendre à de nouveaux
appareils qui n'existaient pas au moment de la promulgation de la loi et
même des règlements qui en découlaient, le champ
d'application de cette loi. L'effet le plus important, c'est évidemment
qu'on est susceptible d'affecter 13 000 travailleurs qui sont des
opérateurs et des surveillants de machines fixes. Les pourparlers qu'on
a eus, les espèces d'études d'impact qu'on a pu faire, avec les
moyens qu'on avait, nous permettent de considérer que c'est vrai qu'il y
aura fin d'emploi pour certaines personnes qui fixent des machines fixes 24
heures par jour, alors qu'elles n'ont pas besoin de l'être. Cependant
l'extension à d'autres types de machinerie devrait globalement produire
une activité qui sera aussi constante. (21 h 15)
M. Bellemare: Prenez le cas particulier d'un hospice ou d'un
hôpital.
M. Johnson: ... Dorais.
M. Bellemare: ... non. Dorais, c'est autre chose. Prenez le cas
particulier d'un hôpital ou d'une institution hospitalière
où il y a des fournaises pour lesquelles cela prend absolument un
mécanicien de machines fixes. Cela va disparaître"
M. Johnson: Qu'est-ce qui va disparaître? Dans les
hôpitaux?
M. Bellemare: Dans les hôpitaux, quand on a des bouilloires
à surveiller, le mécanicien de machines fixes va
disparaître?
M. Johnson: Non, par la loi, on ne le fera pas, c est clair. Par
la loi, on ne supprime pas la surveillance, parce que, de toute façon,
c'était par règlement dans la plupart des cas. Il y en a
certaines...
M. Bellemare: Vous avez des. .
M. Johnson: Je m'excuse, on va étendre les pouvoirs de
réglementation par la loi. La loi n'aura pas d'effet à ce niveau,
c'est au niveau de la réglementation. Cependant, dans le cas
spécifique que vous soulevez, j'ai l'impression que c'est plutôt
le contraire qui va se produire. Dans le cas des bouilloires...
M. Bellemare: Prenez la Reynolds... M. Johnson:
Pardon?
M. Bellemare: La Reynolds chez nous où il y a trois
équipes, trois mécaniciens de machines fixes qui surveillent des
bouilloires, qui sont là. Il y a 850 employés qui travaillent
là.
M. Johnson: Des bouilloires... M. Bellemare: Des
bouilloires.
M. Johnson: Oui, mais ce sont des bouilloires. Est-ce Reynolds
Aluminium?
M. Bellemare: C'est une compagnie d'aluminium, la Reynolds
Aluminium. Il y a de grosses bouilloires qui fournissent la vapeur, enfin tout
le système sous pression. Qu'est-ce qui arrive à ces trois
messieurs qui sont là? Ils vont perdre...
M. Johnson: La loi n'aura aucun effet quant à cela et la
réglementation envisagée normalement non plus, dans ce
cas-là.
M. Laplante: Sur quoi la loi va-t-elle avoir effet?
M. Johnson: Surtout sur les petites machines fixes.
M. Laplante: Donnez-moi un exemple.
M. Johnson: Dans la réfrigération.
M. Bellemare: II y avait dans la
réfrigération...
M. Johnson: Le petit système frigorifique à basse
pression.
M. Laplante: Je vais vous donner un exemple.
Métro-Richelieu a un entrepôt de viandes fraîches, de gros
entrepôts frigorifiques, est-ce que cela peut l'attaquer?
M. Johnson: Cela dépend du type de machinerie qu'elle a.
C'est cela. Vous parlez de Métro-Richelieu. C'est assez récent la
fusion de Métro-Richelieu. Je présume que cela doit être de
l'appareillage assez neuf.
M. Laplante: Non, cela fait au moins une dizaine
d'années...
M. Johnson: C'est récent, comparativement à une loi
qui remonte à 1925; c'est très jeune, dix ans.
M. Laplante: Ce que je regarde, ce sont les systèmes
Coplan O Matic, des systèmes de pression à eau,... qui peuvent
avoir... vous parliez tout à l'heure de 25 forces qui peuvent employer
20 kilowatts... avec un fréon aussi, ce qui donne le système de
réfrigération d'un entrepôt comme celui-là. Je sais
qu'on fait de l'entretien là-dessus. Est-ce que cela peut toucher
cela?
M. Bellemare: Au ministère, M. le ministre, il y avait des
examens de première, deuxième, troisième classe.
M. Johnson: Si c'est seulement 25 forces, on me dit que c'est
susceptible de réduire le personnel exigé.
M. Bellemare: Avec la passation des examens qu'on exigeait des
ingénieurs de machines fixes, quatrième classe, troisième
classe, deuxième classe, première classe, cela n'existera
plus?
M. Johnson: Oui, cela demeure. M. Bellemare: Cela
demeure.
M. Johnson: Oui, mais pas sur de petites machines de 25 forces,
par exemple.
M. Bellemare: Comment expliquez-vous cette disparition de 13 000
emplois?
M. Johnson: Non! M. le Président, avant qu'on ait une
motion d'urgence, demain, du député de Johnson qui nous demande
de cesser de créer du chômage, je n'ai jamais affirmé qu'il
y aurait 13 000 emplois...
M. Bellemare: Oui, vous nous avez dit qu'il y aurait 13 000
emplois qui vont...
M. Johnson: Non, j'ai dit qu'il y avait 13 000 mécaniciens
de machineries fixes au Québec.
M. Bellemare: Qui vont disparaître?
M. Johnson: Non, qui sont susceptibles d'être
affectés...
M. Bellemare: Ah bon!
M. Johnson: ...de façon positive ou négative par la
réglementation découlant des amendements que nous apportons
à ce projet de loi.
M. Bellemare: Positive, cela veut dire qu'ils vont
disparaître.
M. Johnson: Dans certains cas, parce qu'on augmente la
juridiction, le champ d'application de la loi, il est possible même qu'on
crée de nouveaux emplois dans ce domaine. Mais, dans le cas, des
machines à basse pression de 25 forces à 25 kilowatts pour les
petits appareils de réfrigération, il est possible qu'on assiste
à un déplacement d'emplois vers d'autres machines qui, en ce
moment, ne sont pas couvertes par la loi.
M. Bellemare: Est-ce qu'il n'y aurait pas au ministère
deux sortes de mécaniciens de machines fixes, ceux pour les bouilloires
et ceux pour la réfrigération? Cela a existé depuis
toujours.
M. Johnson: C'est-à-dire que cela correspond... En tout
cas, ce que me dit le député de Johnson, cela correspond à
deux syndicats: les "boilers makers " et les gars de...
M. Bellemare: Je ne parle pas de syndicats, je parle des deux
secteurs qui existaient dans mon temps. Il y avait les machines fixes de...
M. Johnson: Cela existe toujours.
M. Bellemare: Cela va exister encore?
M. Johnson: Oui. Le sous-ministre adjoint et le responsable de
l'inspection des machines fixes me disent que cela existe toujours.
Le Président (M. Marcoux): L'article 1, adopté?
Article 2?
M. Forget: Adopté.
M. Bellemare: Adopté. C'est correct.
Le Président (M. Marcoux): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Blank: L'article 4, avec la même réserve de
pensée.
M. Bellemare: Oui, je voudrais avoir un rappel.
M. Johnson: De chercher le audi alteram partem
là-dedans.
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté.
M. Johnson: Une modification à l'article 5. C'est pour des
fins, tout simplement, d'une langue qui soit correcte. Il s'agirait de
remplacer: "b), assurer, lorsque requis par règlement, la surveillance
d'une machine en fonctionnement'. Alors, "requis par règlement" est un
anglicisme, il faudrait dire: "assurer la surveillance d'une machine fixe en
fonctionnement lorsqu'un règlement l'exige".
M. Bellemare: Oui, mais là, vous ajoutez dans votre
article: "cette surveillance seulement lorsqu'il en sera requis par
règlement". Cela est bien différent de ce que vous disiez tout
à l'heure.
M. Johnson: Non.
M. Bellemare: Oui, oui, la loi exige actuellement qu'une machine
fixe en fonctionnement soit tenue sous la surveillance d'un mécanicien
de machines fixes. La modification proposée a pour effet d'imposer
maintenant cette surveillance, seulement lorsqu'il en sera requis par
règlement. Cela fait une différence avec ce que vous disiez tout
à l'heure.
M. Johnson: Exactement. C'est exactement le sens de ce que je
disais tout à l'heure.
M. Bellemare: Le sens que vous y donniez tout à l'heure,
il y en aurait 13 000 qui ne tomberaient en chômage. La modification
proposée a pour effet d'imposer cette surveillance seulement lorsque,
mon cher, ce sera requis par le règlement.
M. Johnson: Voilà.
M. Bellemare: Voilà le plat mon cher monsieur.
M. Johnson: Le député de Johnson a très bien
compris.
M. Bellemare: J'ai vu la tête du chat, mais je ne voyais
pas la queue; là je les ai tous les deux.
M. Johnson: De toute façon, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): L'article 5...
M. Johnson: Est-ce que je peux faire l'amendement? Alors c'est
fait, pour les fins d'une langue correcte...
Le Président (M. Marcoux): Le nouvel article est
adopté.
M. Johnson: ... indépendamment du fond. Alors l'article 5
est-il adopté?
Le Président (M. Marcoux): Oui. L'article 6...
M. Bellemare: Quel est l'amendement que vous avez
apporté?
Le Président (M. Marcoux): C'est un nouveau texte que je
vais vous lire...
M. Bellemare: On ne l'a pas.
Le Président (M. Marcoux): Vous l'avez, je pense.
M. Bellemare: L'article 5: Assurer la surveillance...
Le Président (M. Marcoux): L'article 6
M. Bellemare: ... d'une machine fixe en fonctionnement, lorsqu'un
règlement l'exige." C'est cela la...
M. Forget: S il oublie de faire des règlements, il n'y
aura plus une seule machine qui va être surveillée.
M. Johnson: Tout à coup on oublierait de faire des
règlements.
M. Bellemare: Vous allez avoir une autre délégation
devant le parlement.
Le Président (M. Marcoux): Article 6, adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 7.
M. Forget: Je ne sais pas si le parlement serait qualifié
comme machine fixe.
M. Blank: ... 45 jours...
M. Bellemare: 45 jours, oui.
M. Johnson: 45 jours. A quel paragraphe, déjà?
M. Bellemare: A l'article 12a, dernière ligne. M.
Johnson: A l'article 12a, c'est cela.
M. Forget: On me signale qu'il y a une hérésie de
rédaction ici. Ce ne sont pas des sous-paragraphes, mais des
paragraphes. Par l'addition après le sous-paragraphe g du premier
alinéa, c'est après le paragraphe g du premier alinéa.
M. Johnson: II faudrait supprimer le mot "sous".
M. Forget: On me dit que selon la formulation juridique...
Le Président (M. Marcoux): Après le paragraphe
g).
M. Johnson: II faut toujours supprimer ce qui est "sous",
d'ailleurs.
M. Bellemare: Ce qui est "sous, ah! oui. Les envoyer à
Domrémy.
M. Johnson: L'article 6 est-il adopté, M. le
Président.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Johnson: L'article 7? Remplacer le mot "trente" par les mots
"quarante-cinq" au premier paragraphe de l'article 12a. L'article 7 est-il
adopté, M. le Président?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 8?
M. Johnson: Article 8?
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9? Adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 10?
M. Blank: ... changement dans ce paragraphe, mais je constate
quelque chose de très curieux ici...
M. Johnson: Oui.
M. Blank: ... qu'on a déjà vu dans les autres lois,
mais qu'on n'a pas constaté jusqu'à maintenant. C'est
intéressant de voir que, dans le quatrième alinéa,
responsabilité civile: Ce paiement ne peut cependant être
invoqué comme admission de responsabilité civile. D'accord, je
comprends le but de l'affaire, mais pourquoi ne donne-t-on pas le même
cadeau, si on peut dire, à des gens qui sont trouvés coupables ou
qui plaident leur cause? Parce qu'en lisant cet article, quelqu'un qui se
défend...
M. Johnson: Oui.
M. Blank: ... n'a pas le bénéfice de... M.
Forget: N'a pas le bénéfice du doute. M. Johnson: Oui,
d'accord.
M. Forget: Cela a l'air d'une incitation pour payer sans se
défendre.
M. Johnson: Est-ce que ce n'est pas parce qu'on ne traite que du
paiement dans l'article 7?
M. Blank: Oui, mais le paiement... On parle seulement de paiement
par avis, pas de paiement d'amende après avoir été
trouvé coupable...
M. Johnson: Ah bon!
M. Blank: ... ou plaidé coupable devant le tribunal.
M. Johnson: D'accord.
M. Blank: Le même gars peut aller devant le tribunal et
plaider coupable sans procès.
M. Johnson: Oui, je pense que c'est plein de bon sens, a
priori.
M. Blank: On peut l'améliorer en enlevant le paragraphe de
là et en mettant, en disant que "toute condamnation ou paiement de
cet...
M. Johnson: Non, je pense que l'objet recherché, c'est un
peu comme dans le Code de la route...
Une Voix: Oui.
M. Johnson: ... comme le souligne Me Filion. C'est une forme
soyons très concrets comme dans le Code de la route,
d'incitation au paiement, bon!
M. Blank: Dans le Code de la route, on ne donne pas cette...
M. Forget: C'est une exemption. M. Blank: ...
exemption.
M. Johnson: Bien oui, c'est-à-dire une infraction à
un règlement... Une infraction au Code de la route qui donne lieu
à un paiement instanter, sans passer par des procédures
judiciaires, n'est pas pour autant une admission pour les fins de la
responsabilité civile.
M. Blank: Ah oui! Pas en admission, mais c est une
présomption d'une admission. On peut plaider. Ici, on ne peut même
pas plaider. C'est devant le tribunal des Transports pour la question des
points.
M. Johnson: Oui.
M. Forget: Une personne qui se défend, mais qui a
peut-être plus de raisons de se disculper ou de chercher à se
disculper qu'une autre qui paie immédiatement, se voit
pénalisée par une présomption de responsabilité
civile, alors qu'elle ne l'a pas si elle paie immédiatement. Ce n'est
pas tout à fait raisonnable.
M. Johnson: Bon! D'accord, je vais tenter une autre explication
au député de Saint-Louis. Je ne sais pas si je vais être un
peu plus chanceux.
Prenons l'hypothèse d'une machine fixe qui explose, une
hypothèse aussi qu'il y a une infraction qui aurait été
commise, disons que des gens sont blessés, etc., le fait que la personne
visée ait procédé au paiement... Ce qu'on dit, par ce
dernier paragraphe, c est qu'on ne pourrait pas invoquer le fait qu'il ait
payé comme élément de preuve dans une cause de
responsabilité civile suite à l'explosion.
M. Blank: D'accord.
M. Johnson: C'est tout ce qu'on dit.
M. Blank: Mais le même gars qui ne paie pas ses $200...
M. Johnson: Mais, par contre, le fait qu'il ait été
condamné...
M. Blank: ... ou plaide coupable devant le tribunal...
M. Johnson: ... ou le fait qu'il ait plaidé
coupable...
M. Blank: Oui.
M. Johnson: ... on n'empêche pas que ce soit... Dans le cas
où, effectivement, il y a une condamnation, où il y a un
plaidoyer de culpablité, on ne fera pas en sorte que la partie civile
qui poursuit ne puisse pas l'invoquer dans sa cause. (21 h 30)
M. Blank: Pourquoi donne-t-on un bénéfice à
l'un et pas à l'autre? Est-ce seulement pour empêcher les gens de
se défendre?
M. Forget: Si l'individu se défend, c'est qu'il se sent au
moins moins responsable que s il ne se defend pas. Il perd tout de suite. Si
malgré tout, on juge contre lui, il est grevé d'une
pénalité en responsabilité civile.
M. Johnson: J'ai l'opinion d'un praticien qui me dit que c'est
pour empêcher les gens de nous amener a la Cour suprême.
M. Blank: Depuis l'adoption de la Loi de l'as-surance automobile,
je cherche du travail pour les avocats.
M. Johnson: Pardon?
M. Blank: Depuis l'adoption de la Loi de l'as-surance automobile,
je cherche du travail pour les avocats.
M. Lavigne: ... après vos interventions. M. le
député.
M. Blank: Franchement, ce n'est pas juste... Je pense que ce
n'était certainement pas les intentions des légistes et du
gouvernement de faire cela, mais cela se passe ainsi. La machine à
saucisse a produit cela.
M. Johnson: Est-il possible de le suspendre jusqu'à ce que
nous ayons terminé l'ensemble du projet de loi...
M. Blank: Oui. D'accord, parce que c est la même chose dans
les trois projets de loi.
M. Johnson: ... et on va remettre cela dans la machine. Alors, on
suspend l'article 10.
Le Président (M. Marcoux): On ne le suspend pas pour
longtemps.
M. Forget: Entre parenthèses, il y aurait aussi le
défaut de réception.
M. Johnson: Alors au paragraphe...
Le Président (M. Marcoux): C est remplacé par le
défaut de recevoir... qu'il a été donné, qu'il a
été envoyé et biffer "que cet avis ne lui a pas
été donné" et remplacer par "qu'il n'a pas reçu cet
avis' .
M. Johnson: C'est cela. Exactement. On ne peut rien vous cacher,
M. le Président.
M. Forget: On pourrait le laisser seul avec trois lois et il
pourrait en faire quelques autres.
Le Président (M. Marcoux): Je me dis que lorsqu'une loi a
pris dix ans de préparation, et il faut tant d'amendements, qu'est-ce
que c'est?
M. Johnson: L'article 11, M. le Président, est
adopté. C'est une concordance. Article 12.
M. Forget: Adopté.
M. Johnson: Même amendement qu'habituellement: "La
présente loi entre en vigueur à la date qui sera fixée par
proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil."
M. Forget: Oui, parfait.
M. Johnson: On revient à l'article 10.
M. Blank: Puis-je faire la même suggestion au ministre?
M. Johnson: De présenter un amendement
éventuellement en troisième lecture?
M. Blank: Oui, en troisième lecture pour donner une chance
aux légistes de trouver une meilleure formule pour arriver au même
but.
M. Johnson: C'est exactement ainsi dans le Code de la route,
selon ce qu'on me dit. Vous allez me dire que ce n'est pas une excuse. Le Code
de la route est abusif. Deux erreurs n'égalent pas une bonne chose.
M. Blank: Oui, on a eu ce problème devant le Tribunal des
transports, la question des points de démérite et cela a
nécessité des amendements. Cela a pris deux ans avant d'en
arriver à une solution, parce que le juge du Tribunal des transports a
décidé que le paiement n'est pas une admission et il a
annulé tous ces points de démérite. Cela vise un peu la
même chose ici, et si ceci est dans le Code de la route, on doit le
changer à la prochaine...
Le Président (M. Marcoux): Alors, la commission du travail
et de la main-d'oeuvre a complété l'étude article par
article des projets de loi 16, 17 et 18. 16 s'intitule: La Loi modifiant la Loi
des électriciens et installations électriques et la Loi sur la
qualification professionnelle des entrepreneurs de construction; la loi 17: Loi
modifiant la Loi des mécaniciens de machines fixes et la loi 18: Loi
modifiant la Loi des mécaniciens en tuyauterie et modifiant de nouveau
la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs de construction.
La commission demande au député de Limoilou de faire rapport
à l'Assemblée nationale que nous avons adopté ces trois
projets de loi avec amendements.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 34)