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(Quinze heures une minute)
Liste des députés
M. LE SECRETAIRE: J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de la
Chambre une liste certifiée des députés qui ont
été élus aux dernières élections
générales.
M. BOURASSA: J'ai l'honneur d'informer la Chambre que l'honorable
lieutenant-gouverneur l'autorise à élire un président.
Election du président M. Robert
Bourassa
M. BOURASSA: Le député de Laval est, je pense, bien
préparé pour remplir les fonctions de président de notre
Assemblée. Agé de 42 ans, le député de Laval a une
longue expérience de la vie politique, tant au niveau municipal que
provincial. En effet, dès 1954 il devenait échevin de la ville de
L'Abord-à-Plouffe, et maire de cette municipalité en 1958.
Après la formation de la ville de Chomedey, il en devint le
premier maire en 1961. A la suite de la fusion de quatorze municipalités
de l'île Jésus, il fut appelé à mener les
destinées de cette nouvelle ville en 1965 en qualité de
maire.
Son entrée sur la scène provinciale date de 1960 alors
qu'il fut élu député. Il fut réélu
successivement par la suite en 1962, 1966 et 1970. Il fut président du
comité des comptes publics de 1960 à 1966 dans le gouvernement
Lesage. Je suis donc persuadé que Me Lavoie, alliant l'expérience
à la jeunesse, saura présider nos travaux avec
impartialité et jugement.
En tant que président, Me Lavoie sera le gardien des droits et
privilèges de l'Assemblée et de tous et chacun de ses membres. Il
est clair que la présente composition de laChambre compliquera quelque
peu, à l'occasion, le travail de notre Assemblée. Mais
étant convaincu que les membres de l'Assemblée nationale
accordent au président leur appui entier, ce dernier saura faire
progresser nos travaux avec célérité et efficacité
tout en garantissant à tous la liberté d'expression
nécessaire pour bien représenter nos électeurs.
J'ai l'honneur de proposer, appuyé par M. Bertrand, chef de
l'Opposition et député du district électoral de
Missisquoi, que M. Jean-Noël Lavoie, député du district
électoral de Laval, soit élu président de la Chambre et
prenne place au fauteuil en cette qualité.
M. Jean-Jacques Bertrand
M. BERTRAND: J'appuie, M. le secrétaire, avec plaisir, la motion
qui vient d'être présentée par le premier ministre.
Le député de Laval nous quittait en octobre 1967 et je ne
sais trop pour quelle raison, sans doute est-ce dû à l'ennui, il
est revenu à une carrière provinciale. Il possède une
bonne expérience parlementaire. C'est un homme charmant, intelligent,
travailleur. Je le sais capable d'objectivité et d'impartialité.
Il devient, à cause de l'assentiment unanime de cette Chambre je
n'en ai aucun doute le gardien de nos libertés parlementaires. Je
lui souhaite, au nom de l'Opposition, de mes collègues en particulier,
une présidence fructueuse et agréable. Il peut compter sur notre
coopération pour que les débats de cette Chambre soient
marqués au coin de l'ordre et de l'efficacité. En retour, nous
lui demanderons de sauvegarder les libertés et les prérogatives
parlementaires qui sont inhérentes à l'Opposition, une Opposition
où l'on compte maintenant trois formations politiques qui croient, elles
aussi, représenter une énorme partie de la collectivité
québécoise. Bonne chance au nouveau président.
M. LE SECRETAIRE: J'ai l'honneur de proclamer que M. Jean-Noël
Lavoie, député de la circonscription électorale de Laval,
est élu président de la Chambre à l'unanimité.
M. Jean-Noël Lavoie
M. LAVOIE (président): Madame, messieurs, chers collègues.
Je suis honoré de la confiance que vous m'avez témoignée
en m'élisant président de l'Assemblée nationale. Mes
remerciements s'adressent au proposeur et au secondeur de la nomination, les
honorables premier ministre et chef de l'Opposition. Ils s'adressent
également aux chefs des partis créditiste et
québécois qui y avaient préalablement souscrit pour
qu'elle soit unanime. Enfin, ils s'adressent à vous tous, membres de
cette Assemblée.
Les règlements qui nous régissent, la coutume et les
auteurs ont bien défini le rôle que vous me confiez, celui de
présider aux délibérations et d'être le
représentant et le porte-parole de l'Assemblée.
J'entends bien respecter ces directives. En retour, je me permets de
souligner que le président n'est pas seul à être soumis
à des instructions sévères. Vous tous, parlementaires, en
votre qualité de participants premiers, êtes te-
nus encore plus que le président, qui a un rôle de
modérateur, à respecter les règles qui nous
gouvernent.
Je serai donc appelé à intervenir dans vos débats
pour faire observer les règlements, maintenir l'ordre et les
privilèges de la Chambre et de ses membres. J'aurai à rendre des
décisions qui, dans la chaleur des débats, pourront parfois
déplaire à l'un ou à l'autre côté de la
Chambre ou à une partie d'un côté de la Chambre. Soyez
assurés, cependant, que la seule ligne de conduite qui me guidera en
sera une d'équité, d'impartialité et de liberté de
parole dans les limites permises par nos règlements.
Le présent Parlement est composé d'éléments
jeunes, éclairés et dynamiques à l'image du peuple que
nous représentons, et nous devons agir avec efficacité et
célérité. Depuis les toutes dernières sessions, nos
règlements ont fait l'objet d'amendements sessionnels qui ont
accéléré la législation en général et
l'adoption des crédits. Nous devons songer à prévoir la
permanence de ces amendements par une refonte complète des 812 articles
de notre règlement.
Ainsi, je proposerai, en collaboration avec les chefs des partis, que le
comité de refonte des règlements puisse siéger avec
diligence afin d'accélérer et de compléter son travail
dans un délai déterminé. Egalement, dans le but de rendre
nos travaux plus efficaces et faciliter une participation plus active, je
prendrai contact sans délai avec les whips des différents partis
pour organiser, à l'intention des députés
intéressés, des séances d'information sur la
procédure parlementaire et le droit constitutionnel.
Avec votre permission, je sollicite dès maintenant le concours du
secrétaire de l'Assemblée nationale et de ses adjoints, concours
qui nous sera indispensable. Celui qui vous parle peut en témoigner.
Je puis vous assurer que les deux notaires qui ont la
responsabilité du bon fonctionnement de la Chambre, le président
et le secrétaire, secondés par un avocat, le
vice-président, s'efforceront de faire régner l'ordre et la
sérénité.
Permettez-moi, en terminant, de remercier mon épouse qui m'a
toujours secondé dans ma carrière politique, ainsi que mes
électeurs du comté de Laval qui m'ont accordé leur
confiance depuis dix ans.
Madame, messieurs, je vous réitère mes remerciements et
j'espère mériter votre confiance. Offrons au Québec un
Parlement sérieux, efficace et moderne.
La séance est suspendue à loisir.
M. LE PRESIDENT: L'honorable lieutenant-gouverneur va faire son
entrée. Voudriez-vous vous lever, s'il vous plaît?
Son Excellence le lieutenant-gouverneur
M. LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR: Madame et messieurs de l'Assemblée
nationale Madam and Gentlemen of the National Assembly en ouvrant
la première session de la vingt-neuvième Législature, le
gouvernement entend accorder la priorité aux problèmes
immédiats du Québec. Non pas qu'il estime que ses perspectives
doivent nécessairement être limitées aux seules exigences
de l'heure, mais, tout simplement, le gouvernement croit qu'il y a un certain
nombre d'urgences qui, de toute évidence, ne peuvent attendre.
Placé sous le signe de l'efficacité et de la
productivité, le travail législatif de la nouvelle
Législature proposera des solutions pratiques et réalistes aux
problèmes politiques, économiques et sociaux des
Québécois et de l'ensemble des régions du
Québec.
The work of the new Legislature will be carried on in an efficient and
productive atmosphere and will thus offer practical and realistic solutions to
the political, economic and social problems facing the Quebec people and the
several regions of the Province.
Sans doute, tous les parlementaires apporteront aux travaux de
l'Assemblée nationale, comme à ceux de ses commissions,
l'intérêt, l'ardeur et la compétence qu'exige le bien de la
population québécoise.
Madame, Messieurs de l'Assemblée nationale, je prie Dieu de vous
éclairer et de répandre ses bénédictions sur le
Québec et sur ceux qui l'habitent.
Madam and Gentleman of the National Assembly, I pray God to enlighten
you and to bestow His blessings on Quebec and all who live here.
Le lieutenant-gouverneur se retire.
Bill 11re lecture
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'appelle l'article 7 du
feuilleton. J'ai l'honneur de proposer la première lecture du bill no 1,
Loi modifiant la loi de la Législature. Ce projet de loi a pour but
principal d'accorder une indemnité additionnelle de $3,000 par
année et une allocation supplémentaire de $1,000 par année
à chaque
député qui dirige, à l'Assemblée nationale,
un parti de l'Opposition dont l'effectif reconnu comprend au moins douze
députés et qui y dirigent un parti de l'Opposition, dont
l'effectif comprend moins de douze députés mais qui a obtenu 20%
des votes dans l'ensemble du Québec aux élections
générales.
L'article 1 du bill prévoit que cette indemnité et cette
allocation ne sont pas des causes d'inhabilité à siéger
comme député à l'Assemblée nationale. L'article 2
réalise l'objet principal du bill en ajoutant que cette indemnité
et cette allocation ne s'ajouteront pas à celle que reçoit
déjà le député qui occupe le poste reconnu de chef
de l'Opposition dans l'Assemblée nationale.
L'article 3 prévoit que cette indemnité pourra servir de
base aux calculs de la pension du député qui la reçoit,
pourvu qu'il verse les contributions afférentes.
M. LE PRESIDENT: Cette motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture à la prochaine
séance.
M. CHOQUETTE: Je propose que la prise en considération du
discours d'ouverture ait lieu à la présente séance.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Règlements de session
M. CHOQUETTE: J'ai l'honneur de proposer que les amendements
apportés aux règlements de l'Assemblée nationale au cours
des sessions précédentes soient adoptés de nouveau par
cette Chambre afin que nos travaux au cours de la présente session
soient régis par cesdits amendements et que ceux-ci soient inscrits in
extenso au procès-verbal.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Commissions permanentes
M. CHOQUETTE: J'ai l'honneur de faire motion pour que les commissions
permanentes suivantes soient instituées: 1) commission de la
présidence du Conseil; 2) commission du Travail et de la Main-d'Oeuvre;
3) commission du Revenu; 4) commission des Transports; 5) commission des
Travaux publics; 6) commission des Institutions financières, Compagnies
et Coopératives; 7) commission des Terres et Forêts; 8) commission
de la Voirie; 9) commission des Richesses naturelles; 10) commission de la
Santé; 11) commission de la Famille et du Bien-Etre social; 12)
commission du Tourisme, Chasse et Pêche; 13) commission des Affaires
culturelles; 14) commission de l'Agriculture et de la Colonisation; 15)
commission des Affaires intergouvernementales; 16) commission de l'Industrie et
du Commerce; 17) commission des Affaires municipales; 18) commission de
l'Education; 19) commission de l'Administration de la justice; 20) commission
des Finances; 21) commission de l'Immigration; 22) commission de la Fonction
publique; 23) commission des Communications; 24) commission des Bills
privés et des Bills publics; 25) commission des Comptes publics; 26)
commission de l'Assemblée nationale; 27) commission de la Constitution;
28) commission des Engagements financiers, et que chacune de ces commissions
soit autorisée à délibérer et à
s'enquérir de toutes les affaires et de toutes les matières que
la Chambre lui aura renvoyées ou qui sont de sa compétence,
à faire de temps à autre des rapports exprimant ses observations
et ses vues sur ces affaires et ces matières, et à envoyer
chercher les personnes, les pièces et les dossiers dont elle aura
besoin.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Commission de l'Assemblée nationale
M. CHOQUETTE: M. le Président, je propose que MM. Bertrand,
Brown, Lacroix, Laporte,
Laurin, Lavoie (Laval), Parent, Paul, Pinard, Samson et Simard
(Richelieu) forment la dite commission de l'Assemblée nationale.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Débat sur le discours d'ouverture
M. Robert Bourassa
M. BOURASSA: M. le Président, mes toutes premières paroles
seront pour vous féliciter de votre élection à la
présidence de notre Assemblée. Votre tâche n'est pas
facile. Elle commande que vous sauvegardiez, à la fois, la
liberté d'expression des hommes que le peuple a choisis pour le
représenter et les plus hauts intérêts de l'Etat auxquels
nous sommes tous commis, quelles que soient les étiquettes sous
lesquelles nous nous sommes engagés à servir nos concitoyens.
Je vous assure de la collaboration de notre groupe parlementaire dans
l'exercice de vos fonctions. Je suis certain que, sous votre présidence
éclairée, nos travaux sessionnels gagneront en efficacité
et que, sans rien sacrifier à la pleine liberté d'expression de
ses membres, cette Assemblée deviendra le laboratoire de notre avenir et
un instrument approprié du mieux-être de tous les
Québécois.
Il y a quelques semaines, au terme d'une élection qui offrit aux
citoyens du Québec un nombre sans précédent de choix,
d'options et de formations politiques, l'équipe que j'ai l'honneur de
diriger se vit confier la responsabilité d'administrer nos affaires
publiques. Ce rôle, notre équipe a l'intention de l'assumer
pleinement en plaçant toujours l'intérêt collectif
au-dessus des intérêts particuliers et des calculs
électoraux, car il ne suffit pas qu'un nouveau pouvoir s'installe aux
commandes de l'Etat pour qu'automatiquement il devienne un pouvoir nouveau, un
levier vraiment moderne du progrès collectif. Le Québec a besoin
d'hommes qui le feront avancer dans le concret des choses, des hommes plus
intéressés à là substance des problèmes
qu'à leur forme, pour qui un gain acquis est toujours
préférable à un profit annoncé.
C'est dans cette perspective que je n'ai cessé de
répéter, au cours des derniers mois, que l'avenir du
Québec se pose moins en termes de structure que dans la qualité
et la compétence de ses dirigeants. Les plus beaux modèles, les
institutions les plus raffinées, les constitutions les plus savantes
deviennent inefficaces lorsque leurs animateurs sombrent dans la médio-
crité ou l'impuissance. La perfection des régimes ne veut pas
dire le régime de la perfection.
Le gouvernement que je dirige risquera, s'il le faut, l'accusation
passe-partout de manquer de visions, dites globales, du projet
québécois mais il aura en revanche la détermination
farouche de mettre de l'ordre dans les affaires publiques et d'appliquer
à leur gestion les critères de compétence,
d'efficacité et de modernité désormais indispensables au
progrès de toutes les collectivités humaines. C'est comme cela
que nous entendons servir le Québec, c'est comme cela que nous le
servirons.
J'ai la conviction que la marche en avant de la société
québécoise passe nécessairement par la relance
économique, l'efficacité administrative, la modernisation
accélérée de nos instruments et de nos techniques
étatiques. Cela explique l'accent presque obstiné que notre
équipe a mis, au cours des derniers mois, sur la notion
d'efficacité des politiques de l'Etat. C'est que non seulement il lui
paraissait y avoir de graves lacunes de ce côté, mais c'est
surtout parce qu'elle avait la certitude que le Québec devait, à
la suite des autres Etats modernes, bâtir son programme d'action autour
de cette notion.
Nous savions que, pour une société aussi
traditionnellement juridique et culturelle que celle du Québec, le
thème de l'efficacité pouvait comporter un certain nombre de
risques. Le plus évident résidait dans le contenu en apparence
aride d'une telle approche des problèmes québécois. Nous
mesurions, en outre, le danger de paraître, aux yeux de certains de nos
concitoyens, comma des techniciens sévères de la chose publique,
reléguant à l'arrière-plan de nos préoccupations
les difficultés réelles mais non pas insurmontables de notre
Identification culturelle à l'intérieur du Canada et à
proximité du géant américain. Je reviendrai sur cette
question dans quelques instants, en abordant le problème
linguistique.
Je voudrais quand même souligner immédiatement qu'il est
dans le double intérêt du Québec et du Canada que notre
personnalité culturelle trouve son plus large épanouissement
à l'intérieur de l'ensemble fédéral. Le Canada sera
vraiment canadien dans la mesure où le Québec épanouira
pleinement les traits dominants de la culture qui lui est propre et de sa
personnalité francophone.
A cette fin, le gouvernement du Québec recherchera, avec la
collaboration du gouvernement central, les moyens les plus efficaces de
maintenir et d'élargir l'ouverture au monde qui parle sa langue et
procède de mêmes valeurs. Nous dissiperons le climat de
méfiance qui a
trop longtemps prévalu autour de ces questions et, sans rien
céder de nos compétences constitutionnelles, nous
négocierons de bonne foi avec le gouvernement fédéral les
harmonisations nécessaires au bon fonctionnement de nos deux
gouvernements.
Ces choses doivent être soulignées, de sorte que l'on sache
bien que si les priorités gouvernementales vont visiblement à la
relance économique et à l'efficacité administrative, elles
n'altèrent en rien les politiques de promotion culturelle
amorcées au début des années soixante et
développées depuis lors.
Ceci étant dit, la situation actuelle commande que nous nous
attaquions d'urgence au problème de la relance économique. Notre
taux de chômage n'est pas un accident historique. Il découle d'un
état de fait qu'il importe de corriger. Non seulement nous ne
participons pas suffisamment à la croissance de notre propre
économie, mais celle-ci est déficiente. Nous n'avons pas
suffisamment d'industries de pointe. Notre niveau moyen d'éducation est
encore trop bas. Nous n'exploitons pas assez nos ressources physiques et
humaines. Nous ne connaissons pas assez nos marchés possibles. Les
coûts de production de nos produits ne sont pas toujours concurrentiels.
Notre agriculture n'a pas encore pu devenir une industrie rentable. Le taux de
croissance du secteur secondaire de notre économie est trop faible par
rapport à celui des services. Notre industrie manufacturière
n'est pas suffisamment centrée sur la technologie et le capital. Enfin,
il n'y a pas assez d'industries lourdes.
Dans bien des cas, la taille de nos entreprises est demeurée trop
petite alors que nous assistons de plus en plus à l'émergence
d'entreprises multinationales. Nos mécanismes d'aide à
l'industrie ne sont pas assez coordonnés ni assez sélectifs.
Notre planification économique fait défaut. Nous devons donc
susciter chez nous les qualités d'initiative et d'entreprise qui nous
ont trop souvent manqué.
Certes, la société québécoise de langue
française représente pour nous tous une valeur fondamentale de
civilisation, et c'est au gouvernement du Québec qu'il appartient en
premier lieu d'en assurer la permanence et l'épanouissement.
L'entité culturelle que nous formons ne réussira vraiment
à vivre que si elle est prête au moment de l'appel à entrer
dans la période postindustrielle qui est à nos portes.
Le Québec sera encore une fois absent de la course et
laissé pour compte s'il ne corrige au préalable la faiblesse
relative de ses revenus, le haut niveau de son chômage, la
disparité de ses régions, servitudes extrêmement nuisibles
à son progrès et à son développement. Nous avons
toujours été en retard d'un moment de l'histoire. Aujourd'hui
nous ne sommes plus isolés ni protégés par nos remparts
traditionnels. Nous sommes en plein courant. Il ne faut pas, dans une
réaction de crainte, jeter l'ancre et nous accrocher à des
certitudes dépassées. Les citoyens québécois
épaulant nos efforts, nous réussirons à être
présents dans le groupe des sociétés
développées qui profiteront demain des dividendes des temps
nouveaux.
Pour ce faire, il faudra mobiliser, dans un même projet collectif,
à la fois toutes les ressources de l'Etat, tous les efforts des citoyens
et tous les dynamismes d'une jeunesse qui rêve à bon droit
d'abolir les inégalités et de créer une
société utile. Il faudra travailler d'arrache-pied à des
projets précis: amélioration de la qualité de notre
système d'éducation, établissement d'un meilleur
équilibre entre les différents secteurs de notre économie,
renforcement de notre secteur secondaire, rentabilité de l'agriculture,
développement industriel de pointe, recherches scientifiques,
développement régional, accroissement de la productivité,
réforme radicale des méthodes administratives de l'Etat. Ces
tâches sont essentielles.
Sous nos yeux, les modes de production changent. L'entreprise est en
constante adaptation. La technologie transforme notre façon
d'être, nos habitudes, nos coutumes. L'avènement
généralisé des ordinateurs, des communications par
satellites, la rapidité et le volume accru des transports, la
cybernétique nous imposent l'innovation. Notre régime
d'éducation etl'orientation de nos jeunes auront à s'adapter
à de nouvelles exigences. Nous devrons obtenir notre part des industries
nouvelles et participer aux techniques de pointe qui permettront ce
développement technologique. Il ne suffira pas de tenter de le faire
lorsque tout sera accompli, mais d'entrer dès maintenant dans un monde
pour lequel nous sommes loin d'être, à l'heure actuelle,
suffisamment préparés.
Le Québec devra aussi faire face au problème des
inégalités. Le risque est grand pour que les citoyens ne
participent pas tous dans la même mesure aux avantages matériels
de la civilisation qui s'amorce. Malgré l'amélioration
prévisible de nos régimes de sécurité sociale, il
peut se maintenir une classe d'économiquement faibles dont il faudra
réduire le nombre par une politique sociale intégrée,
étendue et productive. Il y aura ceux dont l'emploi sera menacé
par la transformation technologique, ceux qui auront une, deux ou même
trois fois, au cours de leur vie, à se recycler, ceux qui n'accepteront
pas ce genre de civilisation et qui souffriront, si-
non de la nostalgie des époques révolues, du moins de
l'angoisse de vivre dans un monde de plus en plus complexe et peut-être
de moins en moins humain.
L'Inégalité n'existera pas seulement entre les citoyens et
les régions d'un même pays mais aussi entre les nations. Il en
résultera des mouvements économiques et sociaux qui ne pourront
nous laisser indifférents. Les idées circuleront librement et on
peut même dire qu'elles engendreront une sorte de contestation permanente
fondamentalement saine, par ailleurs, mais susceptible de cristalliser
davantage le pluralisme de la société
québécoise.
Les problèmes urbains recevront au même titre l'attention
du gouvernement. De plus en plus les gens vivent en milieux urbanisés.
Le processus est déjà clairement en marche. Les villes croissent
et deviennent de plus en plus les centre nerveux de notre économie et
les centres culturels de notre société.
L'agglomération urbaine pose, de façon cruciale, des
problêmes aigus, ceux du transport urbain, de l'habitation, de la
criminalité, de la pollution, de l'entassement démographique et
de la proximité des personnes issues de milieux divers.
De la même façon, la civilisation des loisirs rendue
possible par une technologie avancée permettra une diminution des heures
de travail, une retraite anticipée, des avantages sociaux accrus. Tout
cela posera le problème de l'utilisation profitable de ses loisirs et de
là, tout le problème de la culture, dans son sens le plus large,
de l'éducation permanente, de la récréation en pein air,
du sport, du tourisme, en somme de l'équipement dont il nous faudra
continuer de doter le Québec.
Bien sûr, on attend d'un gouvernement efficace qu'il donne au
moins un début de réponse à ces questions. Dans les
semaines et les mois qui suivront, le gouvernement proposera à
l'adoption de cette Assemblée une série de mesures
inspirées de son programme d'action et de sa volonté de donner au
Québec une administration jeune, moderne et efficace.
Depuis le 29 avril, j'ai eu l'occasion de rencontrer un nombre assez
important d'investisseurs éventuels. Ces rencontres me laissent croire
que nous recevrons, des milieux du capital privé, la collaboration dont
nous avons absolument besoin pour relancer notre économie.
De plus, d'ici quelque temps nous avions parlé de six mois
de la prise du pouvoir nous mettrons en place les éléments
du programme intensif que nous avions évoqué. Ce programme, dans
le domaine de l'emploi, nous le mènerons à terme par tous les
moyens possibles; les 100,000 nouveaux emplois en 1971, nous les aurons parce
qu'ils sont essentiels au Québec.
Il ne suffit pas seulement d'accroître la richesse de la
collectivité. La croissance économique résoud bien des
problèmes mais elle n'apporte pas toutes les solutions. Un objectif de
développement économique comporte nécessairement ses
limites. Nous en sommes pleinement conscients.
Notre situation démographique et géographique est telle
que si nous ne devenons pas économiquement forts, nous sommes
condamnés à être culturellement faibles. La
société québécoise possède un instrument
privilégié d'action: son gouvernement, celui du Québec.
Ses institutions et les organismes qui en dépendent doivent jouer un
rôle de premier plan dans la poursuite de nos objectifs. Cet Etat doit
être efficace; le gaspillage des fonds publics et de l'énergie des
employés de l'Etat doit cesser. Autrement, il en résulte une
perte de confiance et un climat de doute quant à son aptitude à
résoudre les problèmes ou à faire preuve de dynamisme
devant des situations nouvelles.
L'Assemblée nationale elle-même se transformera; elle devra
devenir un véritable atelier de travail et cesser d'être le lieu
de rencontre périodique d'équipes adverses où les partis
se tendent l'un à l'autre des traquenards verbaux et se donnent
mutuellement l'occasion de remporter d'illusoires victoires. Nous entendons
bien, avec la collaboration de tous les députés de cette Chambre,
apporter un certain nombre de réformes à cet égard.
Il est devenu également essentiel que nous poursuivions la
réforme constitutionnelle déjà amorcée. Il faudra
qu'elle soit plus rapide. Les défis qui se posent au Québec sont
d'une dimension et d'une portée telles qu'il faut clairement savoir
quels gouvernements font quoi et à quel sujet. Le
fédéralisme ne signifie pas que n'importe quel gouvernement, par
exemple celui qui est momentanément le plus fort ou le plus riche,
puisse s'engager dans n'importe quelle activité, sous prétexte
que les citoyens se préoccupent peu de savoir qui fait quoi, pourvu que
quelque chose se fasse.
A la longue, toutefois, il en résulte une confusion
d'attributions qui, finalement, nuit aux citoyens. Les champs d'action des deux
ordres de gouvernement doivent être plus nettement clarifiés. Le
partage fiscal doit être conforme aux responsabilités des deux
ordres de juridiction. Il est dans la logique des choses que nous collaborions
avec les autorités fédérales, et cela dans un esprit
positif. Nous voulons pouvoir aussi assumer pleinement notre
responsabilité à l'égard des Québécois, car
les aspi-
rations de ceux-ci ne sont pas nécessairement identiques à
celles des autres Canadiens.
En outre, le français doit devenir au Québec la langue de
travail. Tous connaissent les faits apparents, surtout dans la région de
Montréal. Il est inadmissible que, dans un Québec dont la
population est en majorité francophone, il soit trop souvent impossible
d'utiliser le français comme langue de travail. Cette situation doit
cesser. J'ai exposé le problème à des investisseurs
américains. Je compte le faire à nouveau, d'ici quelques
semaines, auprès des grandes entreprises établies au
Québec. Je m'attends à la collaboration de tous. Nous n'exigeons
rien d'anormal, nous réclamons le respect d'un droit fondamental. Sur
cette question, le gouvernement sera vigilant et ferme, car la question
linguistique est présentement l'une des causes les plus évidentes
de mécontentement pour les Québécois, pour les jeunes,
surtout.
On ne pourra jamais expliquer, à ceux qui ne peuvent travailler
en français, que la langue dans laquelle ils ont étudié et
grâce à laquelle ils se sont formés, devient trop souvent
une langue seconde. Si on ne peut le leur expliquer, c'est qu'au fond ils ont
raison de vouloir que la situation change. Une tache à laquelle nous
allons attacher une attention particulière durant les années qui
viennent est celle de l'ensemble des problèmes sociaux des
Québécois: l'éducation, la qualité de notre
enseignement, le milieu scolaire, la jeunesse, la sécurité de
l'emploi et du revenu, les relations ouvrières, la santé, le
bien-être social et l'habitation, en somme, tout ce secteur de la vie
d'une collectivité qui touche le plus directement à l'humain.
Après les efforts faits dans le domaine de l'investissement
scolaire et au moment où nous nous apprêtons à consacrer au
développement économique des énergies
considérables, il est temps que l'on donne un vigoureux coup de barre
afin d'apporter des solutions à l'ensemble des problêmes
sociaux.
Si nous devions négliger cette dimension importante de la
politique du gouvernement, nous nous exposerions à des
difficultés sociales très graves, difficultés dont nous
serions responsables dans une très large mesure. L'idée d'une
plus grande égalité des chances pour tous les citoyens du
Québec sera une des lignes majeures de la politique que nous entendons
suivre. Les inégalités, les injustices sociales, la
pauvreté, l'insécurité ne peuvent être
résolues simplement par la croissance économique.
L'expérience américaine, entre autres, en témoigne d'une
façon éloquente. Le fossé qui se creuse entre les riches
et les pauvres ne se comble pas de lui-même par un simple accroissement
de la prospérité du milieu. Tel est notre programme de
gouvernement, l'essence même de ce que nous avons proposé à
la population du Québec.
Les lois que nous présenterons au cours de la session qui
commence et celles qui viendront ultérieurement seront pour nous des
moyens d'atteindre les objectifs fixés. Les décisions
gouvernementales que nous prendrons seront orientées dans le même
sens. Nous sommes au début d'un nouveau régime et pas seulement
d'une nouvelle session. Il reste qu'à l'intérieur de notre ordre
de priorité des problèmes immédiats et nombreux se posent:
la relance de notre économie et la lutte au chômage, le
développement agricole, l'assurance-maladie, la fin du gaspillage, la
rentabilité du fédéralisme, les disparités
régionales, le financement scolaire, la carte électorale et les
fondements de notre régime représentatif.
A ce sujet, il est devenu évident qu'à cause de son
découpage actuel notre carte électorale reflète souvent
mal la réalité politique québécoise. Le
gouvernement proposera, d'ici quelques jours, la création d'une
commission parlementaire qui étudiera cette question. Nous en
profiterons aussi pour demander à cette commission de nous
présenter des recommandations sur l'ensemble de nos mécanismes
électoraux. Son mandat sera donc étendu, mais son rapport devra
nous être soumis dans un délai raisonnable. Le fonctionnement de
notre démocratie exige un système électoral qui permette
la juste expression de la volonté populaire. Certains de ces
problèmes ont déjà fait l'objet de décisions
gouvernementales. Les autres seront étudiés par
l'Assemblée nationale, et ce dans les tout prochains jours. En somme, il
s'agit d'orienter aujourd'hui le Québec vers des voies nouvelles, les
seules qui permettront vraiment aux Québécois d'être
économiquement prospères, culturellement forts et sûrs
d'eux-mêmes. Nous ferons en sorte que la vitalité et le dynamisme
du gouvernement impriment à la vie québécoise
l'élan qui lui a manqué au cours des dernières
années. L'action de l'Etat est certes importante, de même que
l'opportunité des politiques dont il se fait l'initiateur. La vie
québécoise risque pourtant de s'anémier si elle n'est pas
constamment regénérée par les efforts et le travail
productif de chaque citoyen.
Le Québec se met au travail, sur les acquis d'hier durement
gagnés par ceux qui ont été ses serviteurs loyaux,
à quelque formation politique qu'ils aient adhéré. J'ai
confiance que nous gouvernerons ensemble une société
prospère. Ensemble, c'est nous tous, membres du parti
ministériel et des oppositions, animateurs des mouvements de
pression et des groupes intermédiaires, syndicalistes et dirigeants
d'entreprises, fonctionnaires de l'Etat et travailleurs du secteur
privé. Tous engagés dans la même oeuvre de redressement
collectif et de progrès social. S'il est une chose dont nous sommes
solidaires malgré nos différences et nos affrontements,
malgré nos querelles sour l'efficacité de tel moyen par rapport
à un autre, c'est l'aboutissement heureux de l'aventure que nous vivons
ici depuis des siècles, une aventure qui n'a sans doute pas fini de nous
opposer, qui met de plus en plus en conflit les deux sociétés
québécoises, celle du progrès et celle de la tradition,
mais qui, en revanche, nous invite à réaliser ici un type
particulier et original de société.
Le Québec pourrait être une partie de la jeunesse du monde.
Il n'en tient qu'aux Québécois eux-mêmes, à leur
volonté d'enracinement et à la qualité des rapports qu'ils
souhaitent entretenir avec leurs concitoyens d'autres cultures. Le gouvernement
du Québec, pour sa part, épuisera à la limite les moyens
de son action et l'énergie de ses dirigeants de sorte que par
l'accès progressif à de meilleures conditions de vie
économique et sociale les tensions se relâchent entre les
oppositions d'intérêts et les groupes sociaux. Nous avons
confiance que la qualité de la vie de chaque Québécois
s'améliorera pour atteindre un niveau compatible avec sa dignité
d'homme et de citoyen. Nous n'avons d'autre objectif que celui-là et
nous invitons chaque citoyen à nous aider à le
réaliser.
M. le président, j'ai l'honneur de proposer, secondé par
M. Choquette, que l'adresse suivante soit présentée à
l'honorable lieutenant-gouverneur de la province de Québec: Nous, les
membres de l'Assemblée nationale du Québec, vous remercions pour
le discours d'ouverture qu'il vous a plu de prononcer.
M. BERTRAND: Je demande l'ajournement du débat. Je viens
d'apprendre une nouvelle qui nous consternera tous. Je m'expliquais mal
l'absence du leader parlementaire du gouvernement, M. Pierre Laporte. Je viens
d'apprendre qu'elle est due au décès de son frère, ce
matin. Je suis sûr de me faire l'interprète de tous les membres de
cette Chambre et en particulier de ceux de l'Opposition en offrant à
Pierre Laporte, notre collègue, et à toute sa famille
l'expression de notre plus profonde sympathie.
M. BOURASSA: Le leader parlementaire m'a appris ce matin qu'il devait
être absent pour les jours qui viennent à cause de cette
tragédie survenue dans sa famille. Les membres du cabinet ont
observé une minute de silence ce matin et nous lui avons exprimé
toute notre sympathie pour l'épreuve qui l'afflige.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que la motion d'ajournement du débat est
adoptée? Adopté.
M. PAUL: Avant que la motion d'ajournement du débat soit
adoptée, est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir du leader du
gouvernement si, demain, l'Assemblée nationale doit se réunir
pour la constitution des différentes commissions de
l'Assemblée?
M. CHOQUETTE: J'étais pour proposer que la réunion de la
commission ait lieu tôt mardi matin étant donné l'absence
du leader du gouvernement.
M. PAUL: Bien.
M. CHOQUETTE: Alors, M. le Président, je propose l'ajournement de
la Chambre à demain matin, dix heures. Quant à nos travaux,
demain, nous poursuivrons le débat sur le discours inaugural. Nous
aurons le plaisir d'entendre le chef de l'Opposition ainsi que les leaders des
autres formations politiques,
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
La Chambre ajourne ses travaux à demain matin, dix heures.
(Fin de la séance: 15 h 55)
MEMBRES DU CABINET PROVINCIAL A L'OUVERTURE DE LA
29e LEGISLATURE
M. Robert Bourassa Premier ministre et Ministre des Finances
M. Pierre Laporte Ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre Ministre de
l'Immigration
M. Bernard Pinard Ministre de la Voirie
M. Gérard-D. Levesque Ministre de l'Industrie et du Commerce
Ministre des Affaires intergouvernementales
Mme Claire Kirkland-Casgrain Ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche
M. Claude Castonguay Ministre de la Santé Ministre de la Famille
et du Bien-Etre social
M. Jérôme Choquette Ministre de la Justice Ministre des
Institutions financières, compagnies et coopératives
M. Guy Saint-Pierre Ministre de l'Education
M. Raymond Garneau Ministre de la Fonction publique et Adjoint au
Ministre des Finances
M. Maurice Tessier Ministre des Affaires municipales Ministre des
Travaux publics
M. William Tetley Ministre du Revenu
M. Normand Toupin Ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
M. Gilles Massé Ministre des Richesses naturelles
M. Kevin Drummond Ministre des Terres et Forêts
M. Georges-E. Tremblay Ministre des Transports
M. François Cloutier Ministre des Affaires culturelles
M. Jean-Paul L'Allier Ministre des Communications Responsable du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports
Chargé de l'Office Franco-Québécois
M. Oswald Parent Ministre d'Etat
M. Gérald Harvey Ministre d'Etat à la Famille et au
Bien-Etre social
M. Victor-C. Goldbloom Ministre d'Etat
M. Claude Simard Ministre d'Etat à l'Industrie et au Commerce
M. Robert Quenneville Ministre d'Etat à la Santé
ADJOINTS PARLEMENTAIRES A L'OUVERTURE DE LA
29e LEGISLATURE
MM.
COITEUX, Henri-L............... Terres et Forêts
VAILLANCOURT, Georges......... Agriculture et Colonisation
CADIEUX, Gérard............... Travail et de la Main-d'Oeuvre et
Immigration
MAILLOUX, Raymond ............ Voirie
THEBERGE, Gilbert.............. Tourisme, Chasse et Pêche
HOUDE, Gilles................. Communications, responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports et à
l'Office franco-québécois
PERREAULT, Jean .............. Richesses naturelles
DEPUTES DE L'ASSEMBLEE NATIONALE A L'OUVERTURE DE LA
29e LEGISLATURE
Affiliation
District électoral
Nom
Profession
politique
Abitibi-Est Ronald Tétrault Industriel R.C.
Abitibi-Ouest Aurèle Audet Gérant R.C.
Ahuntsic François Cloutier Médecin psychiatre Lib.
Argenteuil Zoël Saindon Médecin chirurgien Lib.
Arthabaska J.-Gilles Massé Administrateur Lib.
Bagot Jean-Guy Cardinal Notaire U.N.
Beauce Fabien Roy Gérant de caisse R.C.
Beauharnois Gérard Cadieux Commerçant Lib.
Bellechasse Gabriel Loubier Avocat U.N.
Berthier Guy Gauthier Médecin U.N.
Bonaventure Gérard-D. Levesque Avocat et commerçant
Lib.
Bourassa Georges-E. Tremblay Marchand industriel Lib.
Bourget Camille Laurin Médecin P.Q.
Brome Glendon Pettes Brown Professeur et cultivateur Lib.
Chambly Pierre Laporte Avocat Lib.
Champlain Normand Toupin Administrateur Lib.
Charlevoix Raymond Mailloux Homme d'affaires Lib.
Châteauguay George Kennedy Comptable agréé Lib.
Chauveau André Harvey Publicitaire Lib.
Chicoutimi Jean-Noël Tremblay Professeur U.N.
Compton J.-Orner Dionne Cultivateur Lib.
D'Arcy-McGee Victor-C. Goldbloom Médecin Lib.
Deux-Montagnes Jean-Paul L'Allier Avocat Lib.
Dorchester Florian Guay Gérant général R.C.
Dorion Alfred Bossé Conseiller technique Lib.
Drummond Bernard Pinard Avocat Lib.
Dubuc Roch Boivin Médecin U.N.
Duplessis Henri-L. Coiteux Ingénieur forestier Lib.
Fabre Gilles Houde Maître en éducation Lib. physique et
hygiène
Frontenac Paul-A. Latulippe Industriel R.C.
Gaspé-Nord François Gagnon Gérant U.N.
Gaspé-Sud J.-Arthur-Guy Fortier Médecin chirurgien
Lib.
Gatineau Roy Fournier Avocat Lib.
Gouin Guy Joron Agent de change P.Q.
Hull Oswald Parent Administrateur Lib.
Huntingdon Kenneth Fraser Cultivateur Lib.
Iberville Alfred Croisetière Expéditeur U.N.
Iles-de-la-Madeleine Louis-Philippe Lacroix Comptable Lib.
Jacques-Cartier Noël St-Germain Optométriste Lib.
Jeanne-Mance Aimé Brisson Comptable agréé Lib.
Jean-Talon Raymond Garneau Economiste Lib.
Joliette Robert Quenneville Médecin Lib.
Jonquière Gérald Harvey Commis Lib.
Kamouraska Jean-Marie Pelletier Aviculteur Lib.
Labelle Fernand Lafontaine Ingénieur U.N.
Lac-Saint-Jean Roger Pilote Administrateur Lib.
Lafontaine Marcel Léger Administrateur P.Q.
L'Assomption Jean Perreault Ingénieur Lib.
Laurier André Marchand Imprimeur Lib.
Laval Jean-Noël Lavoie Notaire Lib.
Laviolette Prudent Carpentier Surintendant Lib.
Lévis J.-Aurélien Roy Administrateur industriel R.C.
Limoilou Fernand Houde Comptable Lib.
L'Islet Julien Giasson Courtier d'assurances Lib.
Lotbinière Jean-Louis Béland Aviculteur R.C.
Louis-Hébert Claude Castonguay Actuaire Lib.
District électoral Nom Profession Affiliation
politique
Maisonneuve Robert Gordon Burns Avocat P.Q.
Marguerite-Bourgeoys Claire Kirkland-Casgrain Avocate Lib.
Maskinongé Rémi Paul Avocat U.N.
Matane Jean Bienvenue Avocat Lib.
Matapédia Bona Arsenault Homme d'affaires et Lib. journaliste
Mégantic Bernard Dumont Agent d'assurances et R.C. homme
d'affaires
Mercier Robert Bourassa Avocat et économiste Lib.
Missisquoi Jean-Jacques Bertrand Avocat U.N.
Montcalm Marcel Masse Professeur U.N.
Montmagny Jean-Paul Cloutier Licencié en sciences U.N.
commerciales
Montmorency Louis Vézina Avocat Lib.
Napierville-Laprairie Paul Berthiaume Conseiller en informatique
Lib.
Nicolet Clément Vincent Agriculteur U.N.
N.D.-de-Grâce William Tetley Avocat Lib.
Olier Fernand Picard Industriel Lib.
Outremont Jérôme Choquette Avocat Lib.
Papineau Mark Assad Professeur Lib.
Pontiac Jean-Guy Larivière Marchand Lib.
Portneuf Antoine Drolet Gérant de magasin R.C.
Richelieu Claude Simard Industriel Lib.
Richmond Yvon Brochu Psychologue R.C.
Rimouski Maurice Tessier Avocat Lib.
Rivière-du-Loup Paul Lafrance Chirurgien-dentiste Lib.
Robert-Baldwin Arthur-E. Séguin Administrateur Lib.
Roberval Robert Lamontagne Notaire Lib.
Rouville Marcel Ostiguy Industriel Lib.
Rouyn-Noranda Camille Samson Vendeur R.C.
Saguenay Lucien Lessard Professeur P.Q.
Sainte-Anne George P. Springate Homme d'affaires Lib.
Sainte-Marie Charles Tremblay Aide technicien, P.Q. syndicaliste
Saint-Henri Gérard Shanks Fonctionnaire Lib.
Saint-Hyacinthe Fernand Cornellier Gérant Lib.
Saint-Jacques Claude Charron Professeur P.Q.
Saint-Jean Jacques Veilleux Professeur Lib.
Saint-Laurent Léo Pearson Courtier en valeurs Lib.
Saint-Louis Harry Blank Avocat Lib.
Saint-Maurice Philippe Demers Vétérinaire U.N.
Saint-Sauveur Armand Bois Courtier d'assurances R.C.
Shefford Armand Russell Industriel U.N.
Sherbrooke Jean-Paul Pépin Représentant des ventes
Lib.
Stanstead Georges Vaillancourt Commerçant Lib.
Taillon Guy Leduc Puplicitaire Lib.
Témiscamingue Gilbert Théberge Dentiste Lib.
Témiscouata J.-Montcalm Simard Industrie] U.N.
Terrebonne Denis Hardy Avocat Lib.
Trois-Rivières Guy Bacon Agent de relations Lib. publiques
Vaudreuil-Soulanges Paul Phaneuf Administrateur Lib.
Verchères Guy St-Pierre Ingénieur Lib.
Verdun Lucien Caron Industriel Lib.
Westmount Thomas Kevin Drummond Administrateur Lib.
Wolfe René Lavoie Agent d'affaires U.N.
Yamaska Benjamin Faucher Vétérinaire Lib.
Lib. Libéral
R.C. Ralliement des créditistes
P.Q. Parti québécois
U.N. Union nationale