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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président: Mmes, MM. les députés!
À l'ordre, s'il vous plaît.
Nous allons nous recueillir quelques instants. Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Présence de ministres des Provinces
atlantiques,
MM. Walter Bradley, Jim Barkhouse et Walter
Carter
J'ai le très grand plaisir de souligner la présence, dans
les tribunes, du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et des
Forêts de l'île-du-Prince-Édouard, M. Walter Bradley;
également, du ministre des Pêches de la Nouvelle-Ecosse, M. Jim
Barkhouse; du ministre des Pêches de Terre-Neuve, M. Walter Carter.
Présence du consul général du
Japon,
M. Shunichi Satoh, et du consul général
de
la République du Venezuela, M. Simon
Faraco
J'ai également le grand plaisir de souligner la présence
du consul général du Japon, M. Shunichi Satoh. Enfin, j'ai le
grand plaisir de souligner la présence du consul général
de la République du Venezuela, M. Simon Faraco.
Affaires courantes
Nous allons maintenant procéder aux affaires courantes.
Déclarations ministérielles. Il n'y a pas de
déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
Présentation de projets de loi. M. le leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Je
vous demanderais d'appeler l'article aa du feuilleton.
Le Président: Alors, l'article aa du feuilleton. Est-ce
qu'il y a consentement, puisque c'est en nouveau préavis? Il y a
consentement? Alors, consentement.
Projet de loi 391
En conséquence, M. le député de Jeanne-Mance,
vice-président de l'Assemblée nationale, présente le
projet de loi 391, Loi sur l'Amicale des anciens parlementaires du
Québec. M. le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, ce projet de loi institue
l'Amicale des anciens parlementaires du Québec. L'Amicale a notamment
pour objet de regrouper les anciens parlementaires qui ont été
membres du Parlement du Québec à titre de député ou
de conseiller législatif.
Des voix: Bravo! Bravo!
Mise aux voix
Le Président: Alors, est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
Dépôt de documents
Maintenant, dépôt de documents. M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
Actes du Colloque sur l'utilisation des
médicaments chez les personnes âgées
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. J'ai l'honneur de déposer le document des actes du
Colloque sur l'utilisation des médicaments chez les personnes
âgées, tenu le 27 mai 1993. (10 h 20)
Le Président: Alors, ce document est déposé.
Maintenant, M. le ministre responsable de l'application des lois
professionnelles.
Rapport annuel de l'Ordre des podiatres du
Québec
M. Savoie: Oui, M. le Président. J'ai l'honneur de
déposer le rapport annuel 1992-1993 de la corporation professionnelle de
l'Ordre des podiatres du Québec.
Le Président: Alors, ce document est déposé.
Maintenant, au nom de Mme la ministre de l'Éducation et ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science, M. le leader du
gouvernement.
Rapport annuel de l'Université du Québec
et des établissements du réseau
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Conformément à notre règlement, je dépose le
rapport annuel 1992-1993 de l'Université du Québec et des
établissements du réseau.
Le Président: Alors, ce document est
déposé.
Maintenant j'apprécierais avoir l'attention des collègues,
s'il vous plaît.
Dépôt de rapports de commissions
Alors, dépôt de rapports de commissions. Mme la
Présidente de la commission des affaires sociales et
députée de Taillon.
Étude détaillée du projet de loi
110
Mme Marois: Merci, M. le Président. J'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission des affaires sociales qui a
siégé le 15 décembre 1993 afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 110, Loi modifiant la
Loi sur les allocations d'aide aux familles. Le projet de loi a
été adopté.
Étude détaillée du projet de loi
115
J'ai l'honneur de déposer le rapport de la commission des
affaires sociales qui a siégé aussi le 15 décembre 1993
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 115, Loi modifiant la Loi sur le ministère de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle. Le projet de loi a été adopté.
Le Président: Alors, ces deux rapports sont
déposés.
Dépôt de pétitions
Maintenant, dépôt de pétitions. M. le
député de Bertrand.
Maintenir le service de prélèvements
sanguins
au CLSC des Seigneuries, à
Sainte-Julie,
Saint-Amable, Varennes et Verchères
M. Beaulne: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 59 pétitionnaires, citoyens et citoyennes de
Boucher-ville, dans le comté de Bertrand. Les faits invoqués sont
les suivants: «Attendu qu'à partir du 22 novembre 1993 le service
des prélèvements sanguins offert par le CLSC des Seigneuries
à Sainte-Julie, Varennes, Saint-Amable et Verchères est
transféré et centralisé dans les locaux du CLSC à
Boucherville; «Attendu que ce transfert de service fera subir aux
patients du CLSC des Seigneuries à Boucherville le contrecoup de cette
mesure; «Attendu qu'au moment de l'annonce de cette décision les
délais d'attente au point de service de Boucherville étaient
déjà de neuf semaines et que ces délais ne font
qu'augmenter;»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous soussignées et soussignés prions l'Assemblée
nationale d'intervenir auprès du ministre de la Santé et des
Services sociaux pour que le service de prélèvements sanguins
soit maintenu au point de service de Sainte-Julie, Saint-Amable, Varennes et
Verchères du CLSC des Seigneuries.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Le Président: Alors, votre pétition est
déposée, M. le député. Je comprends que vous avez
une autre pétition. Alors, allez-y.
M. Beaulne: Oui, M. le Président, je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 1301 pétitionnaires, citoyens et citoyennes de
Sainte-Julie, dans le comté de Bertrand. Les faits invoqués sont
les suivants: «Attendu qu'à compter du 22 novembre 1993 le service
des prélèvements sanguins offerts par le point de service du CLSC
des Seigneuries à Sainte-Julie sera transféré et
centralisé dans les locaux du CLSC à Boucherville; «Attendu
que ce transfert de service occasionnera de nombreux inconvénients pour
la population de Sainte-Julie, entre autres des dépenses de transport
importantes pour les personnes qui n'ont pas de voiture; «Attendu qu'il
n'existe pas de service de transport public entre Sainte-Julie et Boucherville
et que le coût moyen d'un aller-retour en taxi est d'environ 25 $;
«Attendu que les délais d'attente sont déjà de neuf
semaines au point de service de Boucherville et que le transfert n'est
même pas encore en vigueur;»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous soussignées et soussignés prions l'Assemblée
nationale d'intervenir auprès du ministre de la Santé et des
Services sociaux pour que le service de prélèvements sanguins
soit maintenu au point de service du CLSC des Seigneuries à
Sainte-Julie.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Le Président: Cette pétition est également
déposée.
Il n'y a pas d'intervention portant sur une violation de droit ou de
privilège ou sur un fait personnel.
Questions et réponses orales
Nous allons procéder à la période de questions et
réponses orales. Je reconnais en première question principale, M.
le député de Rouyn-Noranda? Témiscamingue.
Universalité du régime
québécois de soins de santé et de services sociaux
M. Trudel: M. le Président, le ministre de la Santé
et des Services sociaux et député de Charlesbourg va se
retrouver, d'ici quelques jours, sous d'autres cieux professionnels. Les
électeurs de Charlesbourg, ayant toujours eu la perspicacité et
l'intelligence dans les choix
de leurs représentants de l'Assemblée nationale, ont
été bien servis par leur député, et nul doute
qu'ils le seront...
Des voix: Bravo!
M. Trudel: ...et nul doute qu'ils seront bien
représentés par son successeur dans Charlesbourg.
Le dernier mois nous a démontré, cependant, que notre
système de santé et de services sociaux peut être
très fragile et être facilement la cible d'attaques qui menacent
son intégralité. Encore ce matin, c'est les médecins de
l'hôpital de Saint-Eustache qui refusent de collaborer à
l'implantation des projets-pilotes pour la reconnaissance de la pratique des
sages-femmes. En fait, la générosité et la
solidarité des Québécois nous permettent, ce matin, non
seulement de souhaiter bonne chance à Marc-Yvan Côté, mais
aussi de lui demander ce qu'il nous laisse pour nous assurer que la pratique
des sages-femmes soit enfin reconnue, en particulier dans la région de
Québec aussi? Qu'est-ce qu'il nous laisse pour que les médecines
douces ou les thérapies alternatives soient enfin encadrées au
Québec? Ou encore, qu'est-ce qu'il nous laisse sur l'idée qu'un
sommet de la santé nous permettrait de mobiliser le personnel de
soutien, les professionnels, les cadres et les médecins, pour sauver
l'intégralité de notre régime de santé et de
services sociaux au Québec?
Le Président: M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
aurez compris que c'est une question qui solliciterait certainement votre
patience pendant une heure afin qu'elle reçoive une réponse
adéquate.
M. le Président, à n'en point douter, dernière
journée de session, c'est très certainement la dernière
occasion que j'ai de répondre à une question à cette
Assemblée, pour mon deuxième retour en politique,
évidemment... sans présumer du futur lointain...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...et c'est peut-être
à cela que mon collègue de Rouyn-Noranda?
Témiscamingue faisait allusion quand il disait que Charlesbourg pourrait
avoir un bon député dans le futur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je le remercie de sa
question parce qu'elle est très sympathique. Il est clair
qu'après avoir passé 20 ans, M. le Président, au
Parlement... Parce que je n'ai pas besoin de vous rappeler que ma
première élection est survenue le 29 octobre 1973; 26 ans,
célibataire, candidat contre l'establishment du parti à
l'époque. C'est un message en même temps...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...à tous les jeunes
qui veulent faire de la politique: même si les autorités
politiques vous voient trop jeunes, allez-y. C'est comme ça qu'on
réussit à faire de la politique. Je me suis, je pense, davantage
illustré à l'époque par certains talents qu'on me
reconnaissait comme organisateur, et l'organisateur a suivi le
député, le ministre, le militant et le recherchiste tout au cours
de ces 20 années.
Le premier ministre actuel du Québec, M. Bourassa, a pris de
grandes chances en 1985 en me confiant des responsabilités
ministérielles. Mais j'ai toujours tenté d'assumer au meilleur de
ma connaissance mes responsabilités, en me disant qu'après 1976
ce que les gens souhaitaient comme homme politique, c'est quelqu'un qui soit
direct et qui ne cherche pas à passer par la porte d'en arrière,
mais par la porte d'en avant, avec mon style, qui a très certainement,
à l'occasion, pu bousculer des personnes, choquer des personnes. Mais je
m'étais dit que, dans la mesure où j'aurais des
responsabilités, je tenterais de faire avancer les choses. Ça a
été le cas dans le transport où on a fait des choses.
Ça a été le cas au niveau de la Société de
l'assurance automobile où la sécurité routière a
toujours prédominé. Ça a été le cas au
niveau du développement régional où on a vécu des
années extraordinaires avec les sommets de l'ancienne
génération avec une première politique de
développement régional.
Ça a été le cas à la Santé aussi,
dossier extrêmement fragile sur le plan de l'opinion et des acquis de la
population. Je suis arrivé en 1989, et un sous-ministre m'avait dit,
quand je lui ai dit: Je vais entrer à l'Assemblée comme ministre
de la Santé et des Services sociaux avec le dossier des sages-femmes
? je l'avais fait volontairement pour démontrer qu'il fallait que
le système de santé prenne un virage ? il m'avait dit
à l'époque: C'est un beau dossier pour sortir! J'avais raison et
il avait aussi raison! M. le Président, le dossier sages-femmes, pour
prendre celui-là... Aujourd'hui, je vais rendre publics les quatre
dossiers de sages-femmes qui sont retenus pour compléter les huit
projets-pilotes. Ce sera l'un des derniers gestes que je poserai comme ministre
de la Santé et des Services sociaux, mais en vous disant qu'il nous faut
aller de l'avant; c'est une volonté souhaitée par des femmes
à travers le Québec et par un courant qui est venu parce que les
médecins n'ont pas su s'adapter à cette réalité, un
peu partout à travers le Québec, de la volonté au niveau
des femmes. (10 h 30)
Au niveau des médecines douces, je vous y reviendrai, mais la
réforme de la santé et des services sociaux demeure une acquis
extraordinaire, qui va permettre aux Québécois et
Québécoises de passer à travers la crise que nous avons
actuellement des finances publiques et qui implique définitivement la
santé et les services sociaux.
Le seul message que je pourrais passer à ce moment-ci, M. le
Président ? parce que je vois que
votre patience a des limites ? c'est que le citoyen doit toujours
être au centre de nos préoccupations...
Une voix: Bravo!
M. Côté (Charlesbourg): ...et, en terminant, je
voudrais dire à tous mes collègues, députés de la
majorité et à tous les ministres que j'ai côtoyés au
Conseil que ça a été des années extraordinaires,
exceptionnelles, dire à Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, qui a été ma première critique, M.
le député de Lévis, le deuxième par la suite, le
député de Joliette, le député de
Rouyn-Noranda?Témiscamingue et le député de La
Prairie, que j'ai toujours apprécié le travail d'équipe
fait en commission parlementaire pour bonifier ce que nous faisions, toujours
avec l'intérêt supérieur de tous les citoyens.
Je veux vous dire que le militant, aujourd'hui, prend sa retraite,
l'organisateur, le recherchiste, le député, le ministre, mais pas
le citoyen. Et j'invite tous les jeunes à travers le Québec
à faire de la politique en respectant les régions, en respectant
ceux qui ont de la misère dans la société, M. le
Président, et en retenant une chose pour la presse: comme citoyen,
demain, je ne lirai pas les journaux et je ne prendrai pas les nouvelles de la
même manière que je l'ai fait auparavant. Avec l'expérience
que j'ai vécue, je lirai et j'écouterai avec beaucoup
d'attention, mais, avec le passé que j'ai connu, avec, certainement,
à l'occasion, une certaine méfiance quant aux propos qui sont
écrits et aux propos qui sont dits.
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député de Lac-Saint-Jean et whip de l'Opposition.
Orientation du gouvernement en matière
constitutionnelle
M. Brassard: M. le Président, moi, je voudrais souhaiter
bonne chance et bonne route à mon vis-à-vis, le ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes,
qui, hier, à l'occasion de l'étude d'un projet de loi, a fait un
long bilan de son passage au gouvernement. Or, curieusement, dans son testament
politique, le ministre n'a entonné aucun couplet sur la question
constitutionnelle. Il n'a pas dit un mot. Il y a de quoi s'étonner pour
le moins quand on sait qu'il a consacré une bonne partie de son temps et
de son énergie comme ministre à ce dossier. C'est vrai que
ça s'est soldé par deux échecs retentissants qui tiendront
sans doute une place importante dans l'histoire du Québec: Meech et
Charlottetown, mais enfin!
Comme le futur nouveau premier ministre doit bientôt rendre public
un document d'orientation de son gouvernement ? ça devait
être déjà fait au début de décembre, puis on
a vu qu'on ne peut pas se fier à son lieutenant, le ministre de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, pour connaître
ses orientations...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: ...et comme, par ailleurs, le nouveau premier
ministre s'est défini comme Canadien d'abord et avant tout, j'aimerais
savoir si le ministre des Affaires intergouvernementales peut nous dire s'il a
été mis à contribution sur le volet constitutionnel du
document d'orientation. Si c'est oui, comment l'a-t-il conseillé? Si
c'est non, bien, le ministre peut commencer à douter de sa
modernité!
Le Président: M. le ministre délégué
aux Affaires intergouvernementales canadiennes.
M. Rémillard: M. le Président, je remercie le
député de Lac-Saint-Jean de me poser cette question, la
dernière question à laquelle j'aurai le plaisir de
répondre ? peut-être que j'en aurai d'autres en ce qui
regarde la Justice ? en ce qui regarde les Affaires canadiennes.
Le député de Lac-Saint-Jean l'a posée dans le style
auquel il m'a habitué pendant toutes ces années, et je veux le
remercier d'avoir joué ce rôle de vis-à-vis d'une
façon aussi correcte ? j'ai eu l'occasion de le dire d'ailleurs en
commission parlementaire ? avec toute la compétence qu'on lui
reconnaît dans son domaine. On ne partage pas les mêmes options
politiques, mais je respecte ses options.
J'ai eu l'occasion de suivre son évolution, l'évolution de
sa pensée... qui a évolué. Qui a évolué,
oui, et largement. Avant d'être «bouchardiste», il a quand
même été «johnsonniste», et puis... Il a
évolué.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Je l'ai suivi de très près
? ce n'était pas toujours facile ? et j'ai eu l'occasion, M.
le Président... À ma première journée en cette
Assemblée, M. le Président, j'ai eu l'occasion, et le premier
ministre s'en souviendra, il l'observait à ce moment-là, d'avoir
une question de M. Pierre Marc Johnson, qui était à ce
moment-là le leader de l'Opposition. Et je lui avais simplement
répondu, en fonction de mes convictions profondes, que je crois à
la place du Québec dans la Fédération canadienne. Et j'ai
eu l'occasion de le dire, hier. Le député de Lac-Saint-Jean m'a
fait l'amabilité de m'écouter, hier, si je comprends bien, mais
pas tout à fait. Je comprends qu'il a pu être distrait. Comme
quelquefois quand je réponds aux questions, il peut préparer son
autre question. Mais cette fois-ci, il a manqué un petit bout de mon
discours, où j'ai bien dit hier, M. le Président, et je termine
là-dessus, je m'en excuse, que, plus que jamais, je crois que la place
du Québec, c'est dans la Fédération canadienne. Et je
crois que maintenant, avec un moment historique qui vient de se passer, le
GATT, avec l'ALENA, la place du Québec au sein de la
Fédération canadienne, la place du Canada sur l'échiquier,
tant au niveau Amérique qu'au niveau international, c'est une place de
dynamisme, de détermination et c'est un défi qu'on doit relever
comme Québécois à l'intérieur de la
Fédération canadienne.
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député de Montmorency.
Mesures pour contrer la contrebande du tabac
M. Filion: Merci, M. le Président. Tout d'abord,
j'aimerais, moi aussi, me joindre à mes collègues pour
féliciter le ministre du Revenu, député d'Abitibi-Est,
pour le travail accompli, M. le Président.
Malgré ce travail soutenu, le ministre nous laisse avec une
économie au noir et souterraine d'une ampleur inadmissible pour notre
société, et qui contribue largement au déficit annuel
record de 5 000 000 000 $ du gouvernement du Québec.
Ma question, M. le Président. On sait que, ce matin, se tient
encore une manifestation au sujet de la contrebande du tabac à
l'extérieur. Est-ce que le ministre est toujours d'accord avec les
mesures répressives contenues dans le projet de loi 90 pour contrer la
contrebande du tabac? Et est-ce qu'il croit que son gouvernement agira seul
pour réduire les taxes afin que prenne fin définitivement, d'une
façon durable, cette contrebande du tabac, M. le Président?
Le Président: Alors, M. le ministre du Revenu.
M. Savoie: II semble qu'il se développe une tradition,
aujourd'hui, à cette période de questions, de saluer les
départs. Ha, ha, ha! Il semble que c'est une occasion pour le faire. Ha,
ha, ha!
Je peux vous dire que, malgré le fait qu'il y a, finalement, un
certain intérêt à rester et à continuer à
travailler au sein de l'Assemblée nationale, il y a aussi un
intérêt certain pour travailler également à
l'extérieur du contexte politique.
Le dossier de la contrebande, M. le Président, a bien
animé plusieurs périodes des questions au cours des deux
dernières années. Certainement que tant que les taxes seront
aussi élevées sur le tabac, je crois que tout cela va se
maintenir. On est en voie d'adopter ces jours-ci, à l'Assemblée
nationale, on travaille dans ce sens, un projet de loi qui devrait renforcer le
pouvoir d'intervention de la Sûreté du Québec, des corps
policiers municipaux, de la police du tabac, de permettre finalement un plus
grand champ d'intervention de ces corps dans le dossier de la contrebande.
Ça devrait grandement faciliter la tâche.
Pour ce qui est de l'intention du gouvernement, je pense qu'au moment
où elle le jugera opportun la ministre des Finances fera connaître
les intentions du gouvernement. Et, d'ici à ce temps-là, je pense
qu'il est de notre devoir de continuer à maintenir nos efforts dans le
but de réduire cette contrebande, comme le démontre le travail
que nous avons fait hier soir jusqu'à minuit et vingt. Merci, M. le
Président.
Le Président: En question principale, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, on me permettra sans doute
de souligner la présence, dans les galeries, du député de
Laval-des-Rapides élu lundi soir, M. Serge Ménard.
Des voix: Bravo!
M. Chevrette: M. le Président, Mme la ministre de
l'Énergie et des Ressources aura, jusqu'à la dernière
minute, tenté de travailler à la modernité des structures
d'Hydro-Québec. Étant donné qu'elle a pris une
décision ferme de ne pas revenir en Chambre, je voudrais, à cette
occasion-ci, parce que j'ai été son vis-à-vis pendant de
nombreuses années, je voudrais lui souhaiter le plus franc des
succès dans sa réorientation, dans les futurs défis
qu'elle aura à relever, et lui souhaiter plein succès. Je n'ai
pas de question.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Je conçois que la question était
posée au gouvernement comme tel, et je réponds...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: ...je vais répondre, M. le
Président... J'ai communiqué hier avec la ministre de
l'Énergie et vice-première ministre. Vous pouvez être
assuré que je partage totalement les propos du leader parlementaire sur
l'exceptionnelle contribution qu'elle a faite à la politique
québécoise, avec beaucoup de détermination, beaucoup de
générosité et beaucoup de talent. Je ne sais pas si le
leader parlementaire voudrait que j'élabore sur la Régie comme
telle.
Une voix: Non.
M. Bourassa: Non? Merci. Alors...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: ...je lui suis bien redevable de me donner
l'occasion de rendre hommage à une de mes meilleures amies, qui m'a
toujours appuyé et qui a fait beaucoup pour le Québec.
Des voix: Bravo! (10 h 40)
Le Président: En question principale, M. le
député de Westmount.
Diminution des transactions à la Bourse de
Montréal
M. Holden: M. le Président, je veux joindre ma voix et mes
meilleurs voeux à ma vis-à-vis, la ministre
déléguée aux Finances, et, si elle n'avait pas
décidé de
partir, je n'aurais peut-être pas eu une question ce matin.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: Alors, très bien. Vous pouvez
poursuivre, M. le député de Westmount.
M. Holden: merci, m. le président. la ministre doit
être au courant que la part de la bourse de montréal a
chuté cette année, des valeurs mobilières canadiennes, de
21 % à 14 %, et que le président de la bourse de montréal
s'inquiète et soupçonne que les firmes de courtage nationales
rattachées aux banques nationales font en sorte que les achats sur le
parquet de toronto sont privilégiés par ces courtiers. et
ça, ça serait en contravention avec l'article 235 des
règlements de la commission des valeurs.
Alors, je demande à la ministre si la Commission des valeurs va
faire une enquête sur cette chute de valeurs sur le parquet de la Bourse
de Montréal, et si elle est au courant de cette situation. Merci, M. le
Président.
Le Président: Mme la ministre
déléguée aux Finances.
Mme Robic: M. le Président, j'aurais voulu faire mes
propres annonces. C'est le député de Westmount qui décide
pour moi, de mon avenir.
M. le Président, c'est bien sûr qu'aujourd'hui c'est une
journée spéciale, et je voudrais rendre hommage au premier
ministre du Québec, M. Robert Bourassa, avec qui j'ai servi pendant huit
ans, et le remercier de son appui pendant ces huit années, et souhaiter
le meilleur des succès à son successeur, le député
de Vaudreuil-Soulanges et président du Conseil du trésor. Je
serai toujours, M. le Président, une militante libérale et
j'appuierai le nouveau chef et je serai là quand le nouveau gouvernement
sera formé, pour l'appuyer.
Des voix: Bravo!
Mme Robic: M. le Président, la Bourse de Montréal
a, grâce à de nouveaux produits, augmenté sa part de
marché depuis quelques années. Même cette année, M.
le Président, la Bourse de Montréal a atteint un seuil de
transactions record. C'est bien sûr que les marchés étant
ce qu'ils sont, nous devrons faire des efforts additionnels pour s'assurer que
la Bourse de Montréal continue à prendre des parts de
marché avec des produits qui sont tout à fait particuliers, des
nouveaux produits. Et d'ailleurs, avec mon document, le rapport quinquennal sur
les valeurs mobilières ? je m'excuse, M. le Président,
ça ne sera pas long ? qui sera connu d'une journée à
l'autre, vous verrez que nous avons des programmes qui feront en sorte
d'augmenter l'activité à la Bourse de Montréal.
Le Président: Alors, en question principale, M. le leader
adjoint de l'Opposition et député d'Abitibi-Ouest.
Remboursement d'indemnités de départ au
ministère des Forêts
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je voudrais, tout comme
mes collègues, offrir mes meilleurs voeux à la
réorganisation de carrière du ministre des Forêts, et lui
souhaiter la plus heureuse des retraites politiques. Et je suis...
Des voix: C'est la meilleure prime de séparation!
M. Gendron: Et je suis convaincu que mon collègue de
Laviolette se joint certainement à moi; il vous dira lui-même, M.
le ministre, à la fin de la période de questions, pourquoi il n'a
pas pu le faire ce matin.
Mais avant de partir, ce serait intéressant de nous replacer dans
le dossier des indemnités de départ versées par le
ministre des Forêts à M. Mario Simard, 150 000 $, et à M.
Jean-Louis Bazin, 71 000 $. On sait aussi que l'enquête de M.
Benoît Morin a révélé au grand jour les actes
illégitimes posés dans le cas de M. Simard et la
nécessité de rembourser 75 000 $ des 150 000 $ reçus,
même si cela a nécessité une mise en demeure pour le forcer
à un remboursement.
La question que je voudrais poser, M. le Président, au ministre
des Forêts aujourd'hui, c'est: Où en est-on rendu dans le
traitement de ce dossier? Est-ce que le ministre peut nous indiquer si M.
Simard va finalement rembourser les sommes dues, et le ministre peut-il nous
indiquer également si c'est REXFOR ou M. Simard lui-même qui
paiera les frais d'avocats?
Le Président: M. le ministre des Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, quant au préambule du député
d'Abitibi-Ouest, je lui dirai tout simplement que je prends avis de la
question. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je ferai part
de ma décision à qui de droit en temps et lieu, M. le
Président.
Maintenant, quant à «l'affaire Mario Simard», comme
on l'appelle, c'est entre les mains des procureurs du ministère des
Forêts et du ministère de la Justice, et l'affaire suit son cours,
M. le Président.
Le Président: En question principale, M. le
député d'Arthabaska.
Commercialisation agricole québécoise
dans le cadre des ententes du GATT
M. Baril: Oui, M. le Président. Suite à l'entente
signée après les négociations du GATT, le Canada a obtenu
la permission d'imposer d'importants tarifs pour limiter l'importation de
certains produits, ce qui protégerait momentanément nos offices
de commercialisation. Pour le gouvernement fédéral, c'est une
victoire qui, pour moi, est bien éphémère, puisque ces
tarifs restent à négocier entièrement entre les pays.
Ma question au ministre de l'Agriculture, qui, selon la rumeur, quitte
lui aussi la vie politique...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: ...je dois lui dire que sans doute mes collègues
de cette Chambre s'ennuieront de ses interventions marquées d'humour,
mais, avant de partir, est-ce que le ministre de l'Agriculture pourrait nous
dire quel héritage, quelle garantie il va laisser aux producteurs et aux
productrices agricoles, et que, lors de la négociation de ces tarifs
avec les États-Unis, entre autres, ils ne se feront pas avoir à
l'avantage des producteurs céréaliers de l'Ouest?
Le Président: M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Picotte: M. le Président, je reconnais bien mon
collègue d'Arthabaska. Il a toujours posé ses questions en
fonction des rumeurs et ça ne s'est jamais avéré...
vrai!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Mais, effectivement, il a raison, je pars. Je pars
pour Ottawa bientôt...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: ...pour aller à une conférence
fédérale-provinciale...
Des voix: Ha, ha, ha!
(10 h 50)
M. Picotte: ...où on veut discuter justement des nouvelles
propositions que le gouvernement fédéral veut nous faire et veut
faire à la classe agricole du Québec, suite à la signature
du GATT. Je pense, M. le Président, qu'on aura l'occasion d'en discuter
amplement. Moi, pour un, je suis persuadé... Il faut bien faire la
distinction entre les quotas de production qui existent au Québec
présentement, et qui vont continuer d'exister, et les quotas
d'exportation. En ce qui concerne les quotas d'exportation qui sont de moindre
valeur, vous en conviendrez, comparativement à tout ce qu'on appelle
l'ensemble des quotas, M. le Président, je suis persuadé qu'avec
ce qu'on aura comme tarifs d'imposition ? on parle de entre 200 % et 300 %
d'imposition de tarifs ? ça va équilibrer les prix à
ce moment-là. et on aura l'occasion, je pense, durant la période
de six ans de transition, de trouver des façons pour sécuriser
l'agriculture et continuer de développer notre agriculture au
québec. donc, il ne faudrait pas prendre panique immédiatement.
et j'aurai l'occasion, n'en déplaise à mon collègue, d'y
travailler encore pour un certain bout de temps.
Le Président: En question principale, M. le
député de Gouin.
Élaboration d'une politique
québécoise en matière de communications
M. Boisclair: M. le Président, j'aimerais, à mon
tour, m'associer aux collègues de l'Opposition, en particulier au nom de
mon collègue, le député de Pointe-aux-Trembles, pour
saluer le départ du député de La Peltrie et ministre des
Communications, en rappelant que le mandat du gouvernement aura permis à
deux députés d'occuper le poste de ministre des Communications.
En 1989, c'est la députée de Marguerite-Bourgeoys, qui, au nom de
son gouvernement, nous annonçait l'arrivée prochaine d'une
politique des communications.
Plus tard, c'est le député de La Peltrie qui a pris la
relève et qui a eu, lui, le mérite de trouver un titre à
cette politique, «D'abord, récupérer les pouvoirs»,
sans toutefois répondre aux exigences de la modernité et rendre
publique cette politique. Alors, avant de quitter, M. le Président,
est-ce que le ministre des Communications peut nous dire et faire le point sur
cette politique et aussi sur le démantèlement annoncé de
son ministère?
Le Président: M. le ministre des Communications.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Je voudrais, à
mon tour, profiter de l'occasion pour remercier publiquement le premier
ministre du Québec, qui m'a fait confiance depuis plusieurs
années maintenant, d'abord à titre de personnel dans son cabinet,
et puis plus tard à titre de député et ministre dans son
cabinet ministériel.
Je voudrais aussi, M. le Président, remercier les critiques qui,
tout au long de ces trois dernières années, m'ont alimenté
de questions bien intéressantes, comme la question que le
député de Gouin vient de me poser, surtout au niveau des
revendications historiques que le Québec a toujours eues en
matière de communication et de télécommunication.
M. le Président, je pense qu'il est tout à fait normal
d'insister, comme mon prédécesseur l'avait fait, la
députée de Marguerite-Bourgeoys, et comme tous ceux qui ont eu
à exercer cette fonction de ministre des Communications, d'insister,
particulièrement dans un monde qui évolue rapidement au niveau
des communications, d'avoir de plus en plus d'influence, d'avoir de plus en
plus de responsabilités dans ce secteur-là. Et je
souhaite, M. le Président, et je suis convaincu que, s'inspirant
de ce que nous avons fait comme collectivité par le passé, cela
nous permettra de nous amener, de nous conduire, vers un avenir meilleur.
Merci.
Le Président: En question principale, M. le chef de
l'Opposition.
Entente fédérale-provinciale sur le
programme d'infrastructures municipales
M. Parizeau: M. le Président, si vous m'y autorisez,
j'aimerais, avant de m'adresser au premier ministre, offrir à tous ceux
qui siègent dans cette Chambre mes meilleurs voeux à l'occasion
des fêtes et les offrir aussi, au nom de ma formation politique, à
toute la population du Québec à travers ses représentants
ici.
M. le Président, je voudrais saluer, alors qu'il passe sa
dernière journée avec nous dans cette salle, le premier ministre
du Québec. Il va ainsi terminer presque une trentaine d'années au
service du Québec, dans ce service public souvent décrié
à notre époque et qui, pourtant, porte des responsabilités
souvent très difficiles à porter et qu'il a souvent
assumées au cours de cette période.
Évidemment, nous n'avons pas toujours été d'accord;
habituellement, nous ne sommes pas d'accord. Mais, au moment où le
premier ministre du Québec se retire, comme on dit, des affaires, je
voudrais simplement mais chaleureusement lui offrir mes meilleurs voeux.
Et, puisqu'il reste toujours un peu de choses sur la table à
régler, je voudrais lui poser une dernière question.
Une voix: En souhaitant une réponse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parizeau: Dois-je dire, M. le Président, que je
souhaiterais une réponse?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parizeau: Je comprends que le Conseil des ministres, hier,
dans sa grande sagesse, a décidé, d'une part, de signer l'entente
sur les infrastructures avec le gouvernement fédéral, mais
d'autre part, n'a pas pu s'entendre sur la façon de dépenser
l'argent ? ce qui paraît une façon un peu curieuse de
procéder, mais cela étant dit, est-ce que... Et on comprend aussi
que le débat serait entre certains ministres qui veulent garder une
bonne partie de l'argent pour leur ministère et d'autres ministres qui
voudraient que ça aille surtout aux municipalités.
Est-ce que le premier ministre, avant de partir, pourrait exercer
l'autorité morale considérable qu'il a encore pour arbitrer ce
conflit et faire en sorte que, quand ce sera signé, ses ministres, ceux
qui sont encore aujourd'hui ses ministres, s'entendent sur la façon de
dépenser l'argent?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Je veux m'associer au chef de l'Opposition
évidemment pour souhaiter mes meilleurs voeux à l'ensemble de la
population et à tous les membres de cette Assemblée nationale. Je
veux remercier le chef de l'Opposition qui m'a posé une question avec la
classe qui le caractérise si bien. On connaît mon attachement
à l'Assemblée nationale et l'attachement ou le fait que, dans
l'exercice de mes fonctions, j'essaie toujours, dans cette période de
questions, d'associer le réalisme avec un minimum de sens de l'humour,
étant donné que ça peut paraître pertinent
très souvent.
Je garderai un excellent souvenir de cet exercice quotidien. Quand la
session siège, je l'admets volontiers, c'est peut-être une des
parties de ma fonction qui me manquera de temps à autre, ces questions
qui m'étaient posées, et, sur le plan personnel, j'en garderai un
souvenir, par les membres de l'Opposition, notamment le chef de l'Opposition,
le leader parlementaire, le député d'Abitibi-Ouest et,
évidemment, le député de Lac-Saint-Jean. Et
j'espère bien que je pourrai, de l'extérieur...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: J'ai dit tout le monde, M. le Président. Ha,
ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: Je n'ai fait aucune exception, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: J'essaierai ce matin d'employer un style
feutré, de manière à éviter des mouvements divers
chez mes opposants préférés.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: je veux m'associer au leader parlementaire pour
féliciter le nouveau député de laval-dès-rapides,
qui était un candidat vedette du parti québécois. mais,
comme j'ai essayé de le dire hier, je veux également
féliciter, c'est normal, le candidat libéral, m. monette, qui a
quand même obtenu près de 43 % des voix. je veux dire, c'est... m.
le président, au terme de deux mandats, après plusieurs
années d'austérité, obtenir près de 43 % des voix,
dans les démocraties évoluées, m. le président,
pour les gouvernements en place, c'est un record. et ça permet
évidemment de rebondir. ça permet évidemment de rebondir
avec un plancher très solide. (11 heures)
Je veux, M. le Président, remercier le chef de
l'Opposition pour sa question sur les infrastructures. Je souhaitais une
question sur l'économie ? nous nous étions un peu entendus
sur la formule de ce matin; je trouve que nous avons innové et je suis
bien d'accord avec cette formule ? parce que les statistiques ont
été bonnes, les 62 000 nouveaux emplois qu'on a
créés, de novembre à novembre...
Une voix: C'est pour ça qu'il n'y en a pas!
M. Bourassa: Sur la question des infrastructures, je veux le
rassurer. Je veux le rassurer sur la solidarité totale du Conseil des
ministres. Il n'y a pas eu de division; le chef de l'Opposition a
été mal informé, ça arrive à tout le monde.
Il n'y a pas eu de division au Conseil des ministres sur cette
question-là. Mon successeur, le président du Conseil du
trésor, aura la responsabilité, mardi prochain, de faire valoir
le point de vue du Québec.
M. le Président, c'est assez difficile en quelques secondes
? oui, je comprends votre indication ? de résumer 15 ans
d'administration comme premier ministre, ou près de 15 ans. On
connaît les objectifs que j'ai toujours poursuivis, et j'ai suivi en cela
la tradition des premiers ministres, tous ceux qui ont occupé mes
fonctions. Tous ceux qui ont occupé le siège que j'occupe
actuellement ont toujours fait preuve d'un dévouement sans limite,
inconditionnel aux intérêts du Québec.
De ce côté-ci de la Chambre ? et je respecte l'opinion
du Parti québécois, de ceux qui sont en face de nous ? nous
croyons que le développement du Québec, le progrès du
Québec peut se faire plus facilement sans désintégrer une
Fédération dont des liens très étroits ont
été tissés depuis plus d'un siècle. Nous croyons
que le Québec, qui a un statut d'État français en
Amérique du Nord, le seul État français, nous croyons que
cet État, cette société peut se développer à
l'intérieur de la Fédération canadienne, et c'est ce
pourquoi nous combattons de ce côté-ci de la Chambre, et c'est ce
en quoi nous croyons avec la plus grande détermination.
Alors, c'est sur cela que je voulais terminer, M. le Président,
en disant que, d'une façon inconditionnelle, totale, absolue, j'ai
toujours voulu servir les intérêts des Québécois, en
protégeant leur avenir, et je suis convaincu que mes successeurs agiront
de même, particulièrement celui qui va me succéder
immédiatement, le président du Conseil du trésor, qui,
comme je le disais hier, va conduire le Québec à l'an 2000.
Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Alors, chers collègues...
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Alors, chers collègues, nous allons
suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 5)
(Reprise à 11 h 14)
Le Président: Alors, chers collègues, s'il vous
plaît. Mmes, MM. les députés, s'il vous plaît. Mmes,
MM. les députés, je vous invite à prendre place, s'il vous
plaît. Asseyez-vous.
Je voudrais, à ce moment-ci, me joindre à l'ensemble des
collègues et peut-être résumer un peu les propos de chacun
en remerciant et en félicitant le premier ministre pour le travail
exigeant qu'il a pu accomplir pour le Québec au cours des
dernières années et en lui souhaitant la meilleure des chances
pour l'avenir.
Également, je voudrais souhaiter à tous les
collègues dont on a souligné le départ la meilleure des
chances dans l'avenir, et les remercier également du travail accompli
à l'Assemblée nationale. Et vous avez constaté ce matin
que nous avons déposé un projet de loi pour créer
l'Amicale des anciens parlementaires. Ça pourra sûrement servir
à plusieurs, je pense. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, à vouloir bien faire
les choses, des fois on en oublie. Je voudrais également transmettre les
voeux de l'Opposition à M. le ministre Robert Dutil.
Le Président: Alors, M. le ministre des Approvisionnements
et Services.
M. Dutil: M. le Président, ce sera certainement la
question la plus facile à laquelle il m'aura été
donné de répondre. D'ailleurs, vous savez que le succès
dans le poste que j'occupe, c'est justement de ne pas faire parler de soi,
puisque la transparence pour le gouvernement est un point important, et chaque
fois que l'Opposition se lève, c'est parce qu'il y a un manque de
transparence, quand on pose des questions au ministre des Approvisionnements et
Services. Alors, je suis fort aise de pouvoir dire que mon record
là-dessus est à peu près impeccable.
Des voix: Ha, ha, ha! Des voix: Bravo! Bravo!
M. Dutil: Alors, ça me fait plaisir de saluer tout le
monde d'une façon bien officielle. J'ai annoncé que je quittais
et que je quitterai bientôt. Donc, probablement, je ne ferai pas de
retour en Chambre à la prochaine session. Alors, à tous, de
bonnes fêtes et, pour ceux qui ont le courage de continuer, bravo!
Le Président: Merci, M. le ministre. Alors, nous
poursuivons la période des questions. Pour une question principale, M.
le député de Duplessis.
Admissibilité des pêcheurs
québécois au programme d'aide aux travailleurs d'usine
(PATU)
M. Perron: Alors, merci, M. le Président. Puisque, dans le
cas du ministre délégué aux Pêcheries, il
n'y a pas de rumeurs, il n'y a pas de démission en vue ou quoi
que ce soit, je vais m'adresser au ministre en retournant au préambule,
l'habitude que nous avons à l'Assemblée nationale, ainsi qu'aux
questions.
M. le Président, depuis des mois, voire des années, le
gouvernement parle aux pêcheurs québécois de la
possibilité de les rendre admissibles au programme d'aide aux
travailleurs d'usine, le PATU, leur permettant ainsi de prendre une retraite
à l'âge de 50 ans. Cette mesure fait d'ailleurs partie des
recommandations du récent rapport Cashin sur l'avenir des
pêcheries, puisqu'elle favorise une diminution volontaire du nombre de
pêcheurs.
Or, la situation actuellement catastrophique dans laquelle se trouvent
actuellement les pêcheries maritimes, et particulièrement dans le
secteur du poisson de fond, fait que de très nombreux pêcheurs
comptent sur ce programme pour quitter définitivement le métier.
Cependant, la seule réponse que les pêcheurs ont reçue
à date, jusqu'à présent, est que le MAPAQ est en
discussion avec Ottawa.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner des informations, à
savoir ce qui arrive avec le programme PATU?
Le Président: M. le ministre responsable des
Pêcheries.
M. Vallières: Oui. Alors, M. le Président, depuis
déjà un bon moment, effectivement, des discussions sont en cours,
plus particulièrement avec le ministère des Pêches et
Océans, afin de pouvoir adapter son programme d'aide aux travailleurs en
usine. Je dois vous indiquer qu'à ce jour les efforts du Québec
afin d'en arriver à une entente sur des critères
d'admissibilité qui seraient davantage adaptés au contexte
québécois des pêches n'ont pas donné les
résultats escomptés. Le député de Duplessis est
très certainement informé que nous rencontrons aujourd'hui le
Conseil des ministres des pêches de l'Atlantique, qui est
présidé par M. Brian Tobin, le ministre des Pêches et
Océans Canada, et il ne fait pas de doute que cette question sera
abordée lors de mes discussions avec lui. Je veux immédiatement
indiquer au député de Duplessis que je rejoins l'objectif qu'il
poursuit aussi, c'est-à-dire élargir suffisamment la base de ce
programme afin qu'il s'adresse à une clientèle beaucoup plus
importante que celle à laquelle le programme PATU actuel s'adresse,
puisqu'il ne toucherait, selon les critères actuels
d'admissibilité, que 25 à 30 individus, ce qui nous paraît
complètement décroché de la réalité par
rapport au contexte qu'on connaît actuellement, ici, dans la province de
Québec.
Le Président: Pour une question complémentaire, M.
le député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, est-ce que le ministre
délégué aux Pêches a établi un
échéancier en rapport avec le programme en question face aux
décisions qui devront être prises dans l'avenir? Et est-ce que le
ministre peut nous confirmer que l'application intégrale des
recommandations du rapport Cashin signifierait la perte de plus ou moins 2400
emplois dans le domaine des pêcheries?
Le Président: M. le ministre.
M. Vallières: M. le Président, le programme PATU
auquel on fait allusion devrait normalement être conclu avant le 31
décembre de la présente année. Il va de soi que, si les
propositions qui ont été faites ne sont pas retenues, nous aurons
à obtenir un délai additionnel afin de pouvoir se
prévaloir quand même du programme ultérieurement à
cette date. J'ai également indiqué au député de
Duplessis, M. le Président, que l'une des revendications majeures que
moi-même et l'ensemble de mes collègues des provinces atlantiques
feront aujourd'hui à M. Tobin, c'est, entre autres, de reconduire ces
mesures d'aide, qui devraient prendre fin le 15 mai 1994, au niveau de
l'ensemble du secteur maritime de l'Est canadien. (11 h 20)
Pour ce qui est des données que recherche le député
de Duplessis sur l'impact comme tel de l'application du rapport Cashin, comme
on le sait, c'est plus d'une quarantaine de propositions qui sont contenues
dans ce rapport. Nous sommes actuellement à les étudier, à
en prévoir l'impact et à se positionner, et cette position du
MAPAQ devrait venir quelque part au cours du mois de janvier, lors de
rencontres avec nos partenaires et, également, avec M. Cashin, nous
l'espérons, au cours du mois de janvier.
Le Président: C'est la fin de la période de
questions.
Il n'y a pas de votes reportés.
Motions sans préavis
Aux motions sans préavis, M. le ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche.
Féliciter Mme Sylvie Frechette,
médaillée d'or aux Jeux de Barcelone
M. Blackburn: Alors, M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante: «Que cette assemblée félicite Mme Sylvie
Frechette pour la médaille d'or olympique qui lui a été
remise officiellement hier quant à sa performance en nage
synchronisée lors des Jeux de Barcelone.»
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement à ce
que nous débattions de cette motion? Consentement. Donc, vous avez la
parole, M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: M. le Président, hier, effectivement,
j'étais présent à cette manifestation puis pour la remise
officielle, par le Comité olympique, de cette médaille d'or
à Sylvie Frechette, notre grande championne, cette grande dame du
Québec qui nous a fait honneur, bien sûr, lors des Jeux de
Barcelone. Toute cette retombée extrêmement importante sur
l'ensemble de la population du Québec bien sûr, mais sur
l'ensemble des jeunes. Je le disais hier soir, combien Sylvie était
belle en dehors mais combien aussi Sylvie Frechette est belle en dedans. C'est
une personne qui, à travers toute cette période d'attente qu'elle
a eu à subir ? 18 mois, ce n'est pas peu dire ? a su quand
même démontrer sa grande dignité, cette grande
qualité qu'elle a, qui est extrêmement importante et qui fait
qu'elle est un modèle non seulement pour les jeunes athlètes,
mais pour l'ensemble des jeunes sur le territoire du Québec.
C'est important de le dire parce que, à quelque part, de ces
modèles, nous en avons besoin dans notre société. Et c'est
pour ça qu'hier j'étais heureux de participer à la remise
officielle de cette médaille d'or, mais en même temps aussi
d'officialiser qu'elle devenait, par le fait même, représentante
du gouvernement du Québec au conseil d'administration de Québec
2002. Ça viendra, bien sûr, en même temps, rehausser ce
conseil d'administration, crédibiliser la démarche que
Québec entreprend pour que, d'ici 1995, Québec soit reconnue
comme la ville hôtesse des Jeux olympiques de 2002.
Encore là, hier soir, M. le Président, il y a eu de ces
témoignages qui ont été rendus par la ville de
Montréal, qui faisait effectivement la nomination de cette piscine
olympique qui va maintenant s'appeler la piscine Sylvie Frechette, où
des jeunes athlètes vont pouvoir continuer de s'entraîner. Il y
avait aussi, bien sûr, des représentants du gouvernement
fédéral, M. Dupuy, le ministre du Patrimoine. Donc, beaucoup de
personnes, au-delà de 3000 personnes qui se sont unies dans un mouvement
unanime pour faire que Sylvie Frechette reçoive, de façon
très digne, cette médaille d'or qui est extrêmement
importante pour elle.
J'avais l'occasion de lui dire encore justement avant cette
cérémonie, lorsqu'on était dans les salons... Il y avait
sa grand-mère qui était là, il y avait sa mère qui
était là, il y avait son frère, donc, tous les parents qui
étaient avec elle et aussi les jeunes athlètes qui regardaient
Sylvie avec beaucoup d'admiration. Et j'ai rencontré aussi d'autres
athlètes qui avaient eu à subir une situation un peu
préjudiciable, juste il y a quelques semaines, vous savez, ces jeunes du
groupe CAMO. Ce que j'espère, comme ministre des sports au
Québec, c'est que cette situation soit réglée le plus
rapidement possible, que ces jeunes qui aspirent à devenir des Sylvie
Frechette éventuelles puissent avoir ces privilèges et ces droits
de s'entraîner avec des entraîneurs compétents qui vont leur
permettre d'atteindre ces hauts standards olympiques.
Alors, certainement que Sylvie Frechette, dans toute cette dynamique,
non seulement sur le sport de la nage synchronisée, mais sur l'ensemble
du sport au
Québec, est un modèle qu'on voudra continuellement
perpétuer, qu'on voudra continuellement démontrer qu'à
quelque part, les jeunes du Québec font une performance extraordinaire
lors de ces différents Jeux olympiques. Et à quelque part,
Sylvie, on se doit de te dire, au nom du gouvernement du Québec, au nom
de la population du Québec: Merci, bien sûr pour ce que tu as
été, merci à tous ceux qui t'ont encadrée dans ta
démarche pour atteindre ces si hauts niveaux. Merci surtout à tes
parents, ta mère qui t'a supportée dans toute cette
démarche. On sait combien de sacrifices elle a dû faire pour
arriver à te donner cette possibilité d'atteindre ces hauts
nivaux. Il est bien sûr important de dire que tu as des qualités
fondamentales qui sont extrêmement présentes chez toi, qui sont
à l'intérieur de toi.
J'avais l'occasion de rencontrer aussi ces commanditaires qui me
disaient combien ils étaient heureux de t'avoir comme porte-parole pour
leur institution. À quelque part, c'est tout simplement une
cohérence d'événements et c'est un cheminement dans ta vie
qui est extrêmement important.
Par le passé, tu as démontré tes qualités et
je suis convaincu que dans l'avenir tu vas continuer. Alors, merci pour ce que
tu es et bonne chance dans ton futur, c'est extrêmement important pour
toi, et c'est extrêmement important pour l'ensemble de la population
québécoise. On va continuer de te regarder aller.
Le Président: Merci, M. le ministre. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Dubuc.
M. Gérard R. Morin
M. Morin: Merci, M. le Président. Ça me fait
plaisir, au nom de l'Opposition, de me joindre aux propos du ministre afin
d'appuyer la motion et de féliciter Sylvie Frechette pour, bien
sûr, cette médaille d'or qu'elle a reçue plusieurs mois
plus tard.
Évidemment que l'événement d'hier, la remise de
médaille, nous permettra de nous remémorer quelque peu les grands
moments que nous a fait vivre Sylvie lors des Jeux olympiques. Bien que, en ce
qui concerne la médaille d'or, je suis convaincu que dans le coeur des
Québécois et des Québécoises nous la lui avions
décernée depuis fort longtemps.
Mais, M. le Président, je voudrais faire mention du fait que ces
cérémonies, cette remise de médaille un peu sur le tard
nous permet de prendre davantage conscience de quelle détermination et
de quel acharnement a pu faire preuve cette femme, autant en dehors de la
piscine que ce qu'elle avait démontré dans la piscine. Et aussi,
M. le Président, cette cérémonie nous a permis de prendre
davantage conscience jusqu'à quel point cette femme avait fait preuve
d'une très grande force de caractère, de maturité
intellectuelle, qui lui a permis, à travers toutes ces
difficultés, de conserver, de maintenir un très grande
sobriété dans ses propos. On conviendra, M. le Président,
qu'à travers une telle épreuve il eût été
facile, avec une telle frustration qu'a pu provoquer ce refus de
reconnaître son excellence, c'eût été facile de
sombrer dans des critiques acerbes qui auraient peut-être pu lui
fermer la porte définitivement à ce qu'on a fait hier, soit la
remise de médaille.
Un autre élément que je me permets de souligner, M. le
Président, c'est que cet événement fait aussi la
démonstration que, lorsqu'un ou une des nôtres subit un
préjudice ou est victime d'injustice, la solidarité des
Québécois et des Québécoises est toujours là
pour appuyer les nôtres qui doivent faire face à des défis
de taille. C'est aussi, M. le Président, un exemple de courage envers
tous les jeunes et les moins jeunes du Québec, à l'effet que,
même lorsqu'on est en face du succès, ce succès n'est
jamais acquis pour la vie.
En terminant, M. le Président, je voudrais conclure en ces
termes, en disant que la fierté que nous avons ressentie devant
l'excellence de Sylvie en nage synchronisée aux Jeux olympiques n'aura
eu finalement d'égale que l'admiration que nous éprouvons envers
cette femme qui a su garder dans l'adversité un synchronisme sans
faille. Bravo, Sylvie!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Est-ce que la motion suivante: «Que cette Assemblée
félicite Mme Sylvie Frechette pour la médaille d'or olympique qui
lui a été remise officiellement hier quant à sa
performance en nage synchronisée lors des Jeux de Barcelone», est
adoptée?
Des voix: Adopté.
(11 h 30)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Les avis touchant les travaux
des commissions, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui. Allez-y, M. le
leader.
Avis touchant les travaux des commissions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'avise donc cette
Assemblée qu'aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et, si nécessaire, de 15 heures à 18
heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau, la commission de
l'aménagement et des équipements poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi 119, Loi modifiant la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives.
À la salle Louis-Hippolyte-LaFontaine, la commission de la
culture poursuivra l'étude détaillée du projet de loi 135,
Loi sur le Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec.
À la salle du Conseil législatif, la commission du budget
et de l'administration poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi 90, Loi modifiant la Loi concernant l'impôt sur le tabac,
la Loi sur le ministère du Revenu et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. leader du
gouvernement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
Affaires du jour. M. le leader du gouvernement, quel article du
feuilleton, s'il vous plaît?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 14, M. le
Président.
Projet de loi 110
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 14 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission des affaires sociales sur le projet de loi 110, Loi modifiant
la Loi sur les allocations d'aide aux familles. M. le ministre... Y a-t-il
consentement pour déroger à l'article 253 de notre
règlement?
Une voix: Oui.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Consentement. M. le
ministre de la Main-d'oeuvre, pas d'intervention? Oui?
M. Bourbeau: M. le Président, je propose qu'on passe
à l'étape suivante, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le rapport de
la commission des affaires sociales portant sur le projet de loi 110...
Une voix: On fait la prise en considération...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, alors je
procède à l'adoption de l'étape puisqu'il n'y a pas
d'intervention. On est sur la prise en considération, M. le leader.
Ça va?
Une voix: ...
Mise aux voix du rapport
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Ça va? Alors,
est-ce que le rapport de la commission des affaires sociales portant sur le
projet de loi 110, Loi modifiant la Loi sur les allocations d'aide aux
familles, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, à ce moment-ci, je
vous demanderais d'appeler l'article 15 du feuilleton, M. le
Président.
Projet de loi 115
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 15 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission des affaires sociales sur le projet de loi 115, Loi modifiant
la Loi sur le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle. Y a-t-il
consentement pour déroger à l'article 253 de notre
règlement?
Une voix: Consentement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Consentement. Y a-t-il
des interventions?
Une voix: Au niveau de cette étape-ci, non.
Mise aux voix du rapport
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Le rapport de la
commission des affaires sociales portant sur le projet de loi 115, Loi
modifiant la Loi sur le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement... M. le leader adjoint.
M. Cannon: Je vous demanderais, M. le Président, d'appeler
l'article 26 du feuilleton.
Projet de loi 134 Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 26 de
notre feuilleton, Mme la ministre des Finances propose l'adoption du projet de
loi 134, Loi modifiant la Loi sur l'administration financière. Mme la
ministre, pas d'intervention?
M. Chevrette: M. le Président, moi, je vais demander la
suspension des travaux pour une minute.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je suspends les
travaux de l'Assemblée pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 34)
(Reprise à 11 h 39)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Nous reprenons les
travaux de l'Assemblée. À la suspension des travaux, nous
étions à l'article 26 de notre feuilleton où on propose
l'adoption du projet de loi 134, Loi modifiant la Loi sur l'administration
financière.
Mme la ministre des Finances, pas d'intervention? M. le leader de
l'Opposition officielle, pas d'intervention?
Mise aux voix
Est-ce que le projet de loi 134, Loi modifiant la Loi sur
l'administration financière, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement. (11 h 40)
M. Cannon: L'article 25, s'il vous plaît, M. le
Président.
Projet de loi 124 Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): L'article 25 de notre
feuilleton. Mme la ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration propose l'adoption du projet de loi 124, Loi modifiant la Loi sur
le ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Pas
d'intervention, Mme la ministre? M. le leader?
Mise aux voix
Est-ce que le projet de loi 124, Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Cannon: Oui, M. le Président, je vous prierais de
suspendre les travaux de cette Chambre jusqu'à 15 heures, s'il vous
plaît.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je suspends les
travaux de l'Assemblée jusqu'à 15 heures cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 11 h 41)
(Reprise à 15 h 6)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes, MM. les
députés, nous reprenons les travaux de l'Assemblée.
Nous sommes à l'étape des affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement, quel article du feuilleton, s'il vous plaît?
Dépôt de rapports de commissions
M. Cannon: M. le Président, je vous prierais de demander
aux gens qui représentent les différentes commissions d'appeler
les rapports des différentes commissions qui ont siégé ce
matin.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Dans un premier temps, je
vais inviter M. le président de la commission de la culture et
député de Louis-Hébert. Allez-y, M. le
député.
M. Doyon: Merci, M. le Président. J'ai donc l'honneur...
Je demande le consentement de cette Chambre pour déposer le rapport de
la commission de la culture qui a siégé les 7, 8, 9, 13, 15 et 16
décembre 1993 afin de procéder à la consultation
particulière et à l'étude détaillée du
projet de loi 135, Loi sur le Conservatoire de musique et d'art dramatique du
Québec. Le projet de loi a été adopté avec des
amendements. Alors, j'aimerais avoir le consentement pour déposer ce
rapport.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): II y a consentement? Il
n'y a pas de consentement, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: II n'y a pas de consentement!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le
député de Lévis m'indique qu'il n'y a pas de consentement
de son côté.
M. Garon: Bien, du côté de l'Opposition
officielle.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Et de l'Opposition?
M. Garon: Officielle.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, il n'y a pas de
consentement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Cannon: Le projet de loi 90, M. le Président?
Le Vice-Président (M. Lefebvre): II y a également
M. le député de Prévost.
Étude détaillée du projet de loi
90
M. Forget: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission du budget et de l'administration qui
a siégé les 15 et 16 juin et les 15 et 16 décembre 1993
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 90, Loi modifiant la Loi concernant l'impôt sur le tabac,
la Loi sur le ministère du Revenu et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal. Le projet de loi a été
adopté avec amendements.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Prévost. M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a
consentement quant au dépôt du rapport que M. le
député de Prévost vient de nous indiquer? M. le
député de Lévis, il y a consentement?
M. Garon: Oui, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le
député de Lévis, allez-y.
Étude détaillée du projet de loi
119
M. Garon: M. le Président, je demande le consentement pour
déposer le rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements qui a siégé les 10, 15 et 16 décembre
1993 afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 119, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec et d'autres dispositions législatives. Le projet de loi a
été adopté avec des amendements.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Y a-t-il consentement
pour le dépôt de ce rapport amendé?
M. Cannon: Consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Consentement. Merci, M.
le leader adjoint du gouvernement. Article du feuilleton, M. le leader.
M. Cannon: Oui, M. le Président. Je vous prierais
d'appeler l'article 28 du feuilleton.
Projet de loi 147 Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 28 de
notre feuilleton, M. le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie propose l'adoption du projet de loi 147, Loi sur la
Société Innovatech Québec et
Chaudière-Appalaches.
M. le député de Louis-Hébert, étant
donné que nous sommes à l'étape de l'adoption, vous avez
droit à une intervention de 10 minutes. Allez-y.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Merci, M. le Président. Tout d'abord, vous me
permettrez de me réjouir d'avoir le
consentement pour pouvoir m'adresser à cette Chambre, compte tenu
du refus que je viens de recevoir concernant une loi très importante sur
les conservatoires de musique. Il est regrettable que je n'aie pas pu obtenir
le consentement dont je jouis actuellement et qui me permet de m'adresser
à vous.
Toutes proportions gardées, pour la région de
Québec, le projet Innovatech est aussi important que l'est pour les arts
dramatiques et les arts musicaux le projet de loi 135, Loi sur le
Conservatoire, qui vient d'être refusé et dont je n'ai pas pu
faire le dépôt du rapport. C'est malheureux, M. le
Président, parce que je m'imagine que, dans les circonstances, on aurait
refusé le projet Innovatech et j'aurais été aussi
affecté que peut l'être actuellement la ministre de la Culture en
ce qui concerne le projet de loi qu'elle a débattu pendant des jours et
des jours en commission et que, en tant que président de la commission
de la culture, j'ai réussi à faire adopter.
Chose curieuse, M. le Président, chose curieuse, on se
retrouverait dans la même situation que si le projet Innovatech avait
été adopté, avait franchi toutes les étapes en
commission parlementaire et qu'on arrivait ici...
M. Gendron: M. le Président, question de
règlement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, merci. Oui, oui,
oui, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je m'excuse du retard, mais, là, ce que
j'apprends, c'est que le député de Louis-Hébert parle sur
quelque chose qui n'a rien à voir, je veux dire, en termes du
règlement, c'est très clair que nous sommes parfaitement à
l'intérieur des règles du règlement de refuser notre
consentement. Alors, depuis quand quelqu'un ? j'arrive ici, en Chambre
? peut parler puis parler sur le refus d'un consentement,
conformément à nos règles parlementaires. Alors, d'aucune
façon il me semble que le droit de parole ne devrait être au
député de Louis-Hébert. Alors, expliquez-moi pourquoi il
parle. (15 h 10)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors...
M. Cannon: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): ...vous soulevez... Oui,
allez-y, M. le leader.
M. Cannon: Sur la même question de règlement, M. le
Président, j'ai bien écouté attentivement mon
collègue, le député de Louis-Hébert. Je vous ai
demandé d'appeler l'article 28 du feuilleton. Il s'agit du projet de loi
147. Mon collègue, le député de Louis-Hébert,
était à discourir sur le bienfait du projet de loi 147, alors que
le leader adjoint de l'Opposition l'a inter- rompu. Et j'espère que
cette période d'interruption ne sera pas chargée au compte de mon
collègue qui, pour le bénéfice de la région de
Québec, parle en bien du projet Innovatech.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je vous rappelle
tout simplement qu'à 256 on spécifie que «le débat
sur la motion d'adoption d'un projet de loi est restreint à son
contenu». Jusqu'à date, je pense que M. le député de
Louis-Hébert était pertinent parce que j'interprète aussi
son début d'intervention comme étant un préambule qui
faisait un peu relation à l'événement qu'on avait
vécu précédemment. Cependant, j'allais vous interrompre,
M. le député de Louis-Hébert, parce que j'ai besoin d'un
consentement pour que vous puissiez procéder à cette
étape, consentement requis en vertu de l'article 22 de notre
règlement. Est-ce qu'on a le consentement, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Non, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Je comprends que vous
refusez votre consentement pour que nous puissions débattre de la motion
proposant l'adoption du projet de loi 147, Loi sur la Société
Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches.
M. Gendron: M. le Président, non. Un instant, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): J'ai besoin d'un
consentement.
M. Gendron: Oui. Pour qu'un parlementaire parle sur le projet de
loi Innovatech, on- n'a aucun problème.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, vous donnez votre
consentement à ce qu'on débatte de la présente
étape?
M. Gendron: Bien sûr, M. le Président. Le
Vice-Président (M. Lefebvre): Ça va.
M. Gendron: Juste une seconde. C'est parce que je voulais en
profiter pour m'excuser, parce que, effectivement, quand j'ai interrompu le
député de Louis-Hébert, je ne croyais pas qu'il parlait
sur ce que le leader adjoint du gouvernement vient de m'indiquer. Comme
j'étais dans l'erreur, il a tout à fait raison d'intervenir et on
a donné le consentement. On est d'accord.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Très bien. J'étais surpris, connaissant
le député, de son intervention, M. le Président, parce que
ma motivation et les propos que je tiens ne visent
pas à mettre en question le droit absolu qu'a l'Opposition de
bloquer un projet de loi, alors que le consentement de l'Opposition est requis
pour le faire adopter. Je ne mets pas ça en question du tout.
Ce que je veux faire réaliser à cette Chambre, c'est que
l'importance du projet Innovatech est telle qu'elle se compare à
l'importance du projet de loi 135, dont nous ne pourrons pas débattre.
Je faisais un parallèle pur et simple, M. le Président. Mon but
n'est pas de mettre en question le droit dont dispose l'Opposition de bloquer
le projet de loi sur les conservatoires. C'est une conséquence du
pouvoir que leur accorde le règlement et qu'ils ont exercé, comme
ils ont parfaitement le droit de l'exercer. Ce que je disais, M. le
Président, avant d'être interrompu, c'est que, de la même
façon que nous nous retrouvons actuellement en adoption finale du projet
de loi qui va créer la Société Innovatech, nous pourrions
actuellement parler de la même façon du projet de loi qui va faire
adopter la Loi sur le Conservatoire.
La ministre de la Culture est ici. Je sais, pour avoir
présidé cette commission, jusqu'à quel point elle a
travaillé. Je sais aussi jusqu'à quel point le
député de Charlesbourg, ministre de la Santé et des
Services sociaux, a travaillé jusqu'à la dernière minute
pour arracher, à force de bras, à force de poignets, un projet de
loi dont la région de Québec a absolument besoin, qui met 65 000
000 $ à notre disposition pour créer des nouveaux emplois, pour
développer ce que nous pensons être notre force dans la recherche
et le développement technologique. De la même façon, je
regrette que la ministre de la Culture soit ici et soit témoin des
efforts qui ont abouti dans un cas puis qui viennent d'échouer dans
l'autre. Et je compare les effets pervers qu'aurait eu l'échec de la
Société Innovatech devant cette Assemblée avec
l'échec que nous venons de constater en ce qui concerne les
conservatoires de musique et d'art dramatique. Et je le dis à mon
regret, parce que, de la même façon que je me réjouis de
pouvoir mettre sous l'arbre de Noël de la population de Québec, et
plus particulièrement du comté de Louis-Hébert, ce
magnifique cadeau, ce magnifique présent de quelque 60 000 000 $ qui va
permettre aux sociétés qui oeuvrent dans le domaine de la haute
technologie la création d'emplois les mieux
rémunérés, qui va permettre à des étudiants,
des chercheurs et des gens qui en font profession d'aller trouver des nouvelles
solutions technologiques et de les appliquer d'une façon
concrète, de la même façon, j'aurais été
extrêmement peiné de me retrouver dans une situation où je
ne peux pas dire que ce projet de loi est adopté.
Comme président de la commission de la culture, M. le
Président, je ressens en même temps un regret profond d'avoir vu
la ministre de la Culture travailler comme elle l'a fait, d'une façon
aussi convaincante, d'une façon aussi ouverte et aussi
méthodique, de l'avoir fait de toute bonne foi et de se trouver prise en
otage par un système qui veut qu'on lui fasse payer à elle et aux
1000 étudiants des conservatoires qui ne pourront pas s'inscrire
à temps, qui ne pourront pas avoir l'assurance que leur diplomation va
être reconnue et qui vont finalement en payer le prix, alors qu'un simple
oui de l'autre côté, un oui qui aurait été un oui
généreux, un oui dans un esprit du bienfait attendu par la
collectivité, ce oui-là a été refusé. Je me
réjouis cependant que le projet Innovatech ne subisse pas le même
sort.
Mais, M. le Président, nous vivons des fins de sessions
difficiles où, finalement, nous sommes à la merci d'un oui et
d'un non, d'un consentement accordé puis d'un autre refusé.
Autant, pour la région de Québec, la Société
Innovatech va constituer un moteur important, essentiel, un moteur dont nous ne
pouvons pas nous passer, autant, pour les conservatoires d'art dramatique et de
musique, le projet de loi qu'a défendu la ministre de la Culture avait
la même importance.
Et pourquoi, aujourd'hui, nous trouvons-nous devant un oui pour le
projet Innovatech, dont je me réjouis mais dont j'ai cru jusqu'au
dernier moment qu'il ne nous serait pas accordé? Parce que cette
incertitude qui plane au-dessus de nos têtes tient à peu de chose;
elle tient à des sautes d'humeur, à des caprices, au fait qu'on
tire la courte paille, alors qu'on aurait dû tirer la longue paille et
qu'un projet de loi passe et qu'un autre ne passe pas. Pourquoi en est-il
ainsi, M. le Président? Parce que l'Opposition en décide.
Je voudrais qu'il soit bien compris qu'en même temps que le
gouvernement peut initier les projets de loi qui, d'après nous, sont
bénéfiques à la totalité, pour le bien-être
commun de la totalité des Québécois, en même temps
nous sommes à la merci d'une décision de l'Opposition qui va nous
refuser un consentement essentiel en cette dernière journée de
session, que nous obtenons parfois et que, parfois, nous n'obtenons pas. Le
passer sous silence, M. le Président, ce serait faire abstraction du
partage des responsabilités que la population doit faire
là-dedans.
Moi, ayant, pour la région de Québec, la
Société Innovatech, vous en voyez, M. le Président, un
député réjoui, heureux, un député qui
considère que, pour une fois, pour les milieux économiques, pour
le GATIQ ici, pour l'Université Laval, pour le Parc technologique du
Québec métropolitain, il va y avoir quelque chose de concret qui
va se passer prochainement, et ça va durer pendant cinq année; un
projet de loi qui permet de dépenser jusqu'à 5 000 000 $, qui
permet de prendre des décisions sans s'en référer aux
autorités supérieures, un projet de loi qui met au même
diapason la région de Québec avec la région de
Montréal. En même temps, je me vois frustré d'avoir des
étudiants dans les conservatoires qui sont de la région de
Québec, parce que le Conservatoire de musique et d'art dramatique, ici,
à Québec, est particulièrement important... je ne serai
pas capable de leur expliquer pourquoi eux n'auront pas leur part. Pourquoi on
pense aux autres et on ne pense pas à eux?
Moi, je propose à l'Opposition un moment de réflexion. Je
ne suis pas sûr que le refus de consentement qui a été
accordé, en ce qui concerne le projet de loi 135, la loi sur les
conservatoires, a été fait en pleine
connaissance de cause. Je fais appel à leur magnanimité,
je fais appel à leur sens du devoir vis-à-vis de l'ensemble de la
collectivité. Le prix que vous faites payer, vous ne le faites pas payer
au gouvernement, vous ne le faites pas payer au Parti libéral, vous ne
le faites pas payer à la ministre de la Culture, qui, finalement, n'a
rien à se reprocher là-dedans, vous le faites payer aux
étudiants et aux étudiantes, à ceux qui envisagent une
carrière dans les arts et qui, maintenant, se retrouvent dans
l'incertitude, dans les limbes.
Pourquoi en est-il ainsi? Essayons d'y penser calmement ensemble.
Donnons-nous un moment de réflexion. Demandons-nous en toute
vérité et en toute quiétude, dans le calme, si cette
décision que vous venez de faire, de rendre a du bon sens. Il ne s'agit
pas de céder pour des raisons à courte vue, qui font abstraction
de l'ensemble du dossier, à des règlements de comptes faciles,
mais essayons de voir s'il n'y aurait pas moyen de s'organiser pour que la
chose soit modifiée. Il est encore temps, nous sommes encore en train de
siéger. Que l'Opposition vienne le dire à la ministre, vienne le
dire au leader adjoint, qui est là, qui me permettra, avec vous, M. le
Président, de me lever et de faire une autre présentation du
rapport, je suis prêt à recommencer, je suis prêt à
faire revenir le rapport dont je viens de me départir pour le retourner
au Secrétariat des commissions en disant: Vous le remettrez en temps
utile. Je suis prêt à faire revenir ce rapport-là, et
à me relever, et à vous demander de nouveau votre consentement
pour que nous puissions franchir une étape supplémentaire.
Pensez-y deux minutes. Je vous demande de bien vouloir le faire, comme
vous venez de le faire pour la Société Innovatech. Le
consentement que vous venez d'accorder pour la Société Innovatech
est un consentement qui va dans le sens des intérêts collectifs de
la majorité de la région de Québec. Pourquoi deux poids,
deux mesures? Pourquoi une façon de faire les choses... C'est entendu,
nous reconnaissons d'emblée que, pour les projets de loi qui vont venir
maintenant, nous sommes à votre merci. Un oui ou un non de votre part en
décide. C'est comme ça. Mais, de même que le oui que vous
avez donné à la Société Innovatech nous permet de
faire un bout de chemin, donnez-nous un autre oui de façon à ce
que, le bout de chemin que nous faisons pour Innovatech, nous puissions le
faire pour les conservatoires. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Sur Innovatech, M. le député de Lévis. Vous
avez droit à une intervention de 10 minutes.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, nous sommes en troisième
lecture.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): 10 minutes.
M. Garon: O.K. M. le Président, alors nous avons concouru
à l'adoption du projet de loi 147 pour la raison... (15 h 20)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À moins que vous
interveniez comme représentant de votre groupe. Si c'est le cas, vous
avez droit, à ce moment-là, à 60 minutes.
M. Garon: C'est ça, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): C'est le cas?
M. Garon: Oui.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y.
M. Garon: Alors, M. le Président, d'abord, nous avons
concouru à l'adoption de la loi 147 pour la raison suivante. C'est que,
lors de l'adoption, en 1991, du projet de loi sur Innovatech Montréal,
vous aviez remarqué qu'il y avait quatre députés du parti
de l'Opposition qui avaient voté contre. Et la principale raison... Je
laisserai aux autres dire leurs raisons, elles peuvent varier d'une personne
à l'autre, mais, essentiellement, moi, quand j'avais voté contre,
la principale raison, c'est parce que je considérais qu'il devrait y
avoir un Innovatech aussi avec des procédures allégées
pour le reste du Québec également, et en particulier pour la
région de Québec.
C'est pour ça qu'aujourd'hui, quand, dans cette session-ci, le
projet de loi Innovatech Québec et Chaudière?Appalaches a
été déposé et qu'il devait y avoir des
consentements, quand on m'a demandé mon opinion, j'ai dit, à ce
moment-là: Comme c'est en fin de session et que nous n'aurons sans doute
pas le temps de refaire les deux lois au complet, le projet de loi devrait
être, à toutes fins pratiques, identique à celui qu'il y
avait pour la région de Montréal, ce en quoi le projet de loi 147
est parfaitement identique au projet de loi pour la région de
Montréal. Pourquoi? Parce que je savais que le gouvernement, dans les
derniers jours de la session, ne ferait pas la révision de tout le
projet de loi parce que le consensus aurait été trop long. Ce qui
était important, à ce stade-ci, c'est qu'il y ait les sommes
d'argent en recherche et développement qui sont nécessaires
à la grande région de Québec et en incluant les deux
rives, c'est-à-dire la rive nord et la rive sud, M. le
Président.
Je sais que, dans le projet de loi, il y a des dispositions pour
lesquelles nous n'étions pas d'accord, par exemple la possibilité
pour les municipalités de donner des subventions, pour la raison
suivante: par crainte d'une concurrence entre les municipalités,
c'est-à-dire de la même façon que, sur le principe d'avoir
une procédure accélérée pour Montréal,
c'était souhaitable, c'est souhaitable également d'avoir une
procédure accélérée pour la région de
Québec, mais aussi les autres régions du Québec...
M. Gendron: M. le Président, j'ai un problème,
là. Je suis proche de mon collègue. Je ne réussis pas
à l'entendre.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vous avez raison. Vous
avez raison, M. le député d'Abitibi-Ouest. Alors, j'invite les
collègues qui sont tout juste en face de moi, là, si vous voulez
continuer votre caucus, à le faire à l'extérieur, s'il
vous plaît. M. le député de Lévis, allez-y.
M. Garon: Alors, M. le Président, c'est pour ça que
le projet de loi 147, à toutes fins pratiques, comme fonds de 60 000 000
$ pour les régions de Québec et Chaudière?Appalaches,
il n'y a pas de désaccord sur l'objectif. Je mentionnais un point en
commission parlementaire: s'il y a un point de désaccord, au point de
l'objectif et du montant, c'est que le montant devrait être plus gros. Au
lieu d'être 60 000 000 $, ça devrait être 100 000 000 $,
mais, comme le projet de loi va être adopté ici avant Noël et
qu'il y aura des élections en 1994, il sera toujours temps pour les
candidats des régions, de la région de Québec, de prendre
des engagements pour le remonter à 100 000 000 $, le fonds.
Je peux vous dire d'avance que je vais souhaiter que le fonds de 60 000
000 $ devienne rapidement un fonds de 100 000 000 $. Pourquoi? Parce que, dans
la région de Montréal, il y a 3 000 000 de personnes. Dans la
région de Québec, il y a 1 000 000 de personnes. Et je pense
qu'il y aurait un équilibre si on avait un fonds de 100 000 000 $ dans
la région de Québec, comparé au fonds de 300 000 000 $
pour la grande région de Montréal. Pourquoi? Parce que je pense
qu'il est souhaitable, M. le Président, que, sur le plan de la recherche
et du développement, il n'y ait pas de concurrence déloyale ou
discriminatoire interrégionale. Il faut que les différentes
régions aient les mêmes possibilités, et je pense
qu'éventuellement également il devra y avoir les mêmes
possibilités par rapport au reste du Québec.
Et, aujourd'hui, ce que le gouvernement présente, c'est le projet
de loi 147, pour la région de Québec et
Chaudière-Appalaches, qui nécessitait l'appui de l'Opposition, et
nous l'avons donné dans ce sens-là, précisément.
Comme dans tout projet de loi, il y a des points sur lesquels nous
étions en désaccord. Nous étions en désaccord pour
la région de Montréal. Nous sommes en désaccord aussi,
concernant le projet de loi, pour différentes mesures qu'il y a dedans,
quelle que soit la région, parce qu'il y a une façon de faire qui
pourrait être meilleure que celle qu'il y a dans le projet de loi. Et, si
on avait fait un grand débat qui aurait dépassé Noël,
sur les modalités, il n'y aurait pas eu de fonds pour la région
de Québec à ce moment-ci. Le projet de loi n'aurait pas
été adopté avant Noël.
Or, M. le Président, dans la période de crise
économique dans laquelle nous vivons, la période
d'insécurité sur le plan économique dans laquelle nous
vivons et la période de chômage dans laquelle nous vivons, je
pense que l'essentiel c'était que le projet de loi soit adopté,
même s'il n'est pas parfait, pour que la région de Québec
dispose des montants d'argent qui sont contenus dans le projet de loi pour la
région de Québec. Et nous nous en sommes même
assurés en commission parlementaire en posant des questions. J'ai
posé des questions à ce point de vue au ministre responsable de
la région de Québec et député de Charlesbourg, s'il
y avait des fonds qui seraient éventuellement regroupés du Parc
technologique avec la Société Innovatech. Il m'a assuré
que non, que c'étaient des fonds différents. Les fonds qui
allaient dans le Parc technologique étaient pour le Parc technologique
et les fonds qui iraient dans Innovatech seraient des fonds additionnels, des
fonds nouveaux de 60 000 000 $ sur cinq ans, M. le Président.
C'était une interrogation. (15 h 30)
L'autre point, je dois dire à ce moment-ci que le
député de Charlesbourg a respecté entièrement ce
qui avait été la condition que je lui avais posée à
ce moment-là, d'avoir une loi identique à celle de
Montréal. C'est-à-dire que je pense que, quand on corrigera les
lois, on devra corriger les deux en même temps, que les modalités
qui sont dans les projets de loi devront être corrigées en
même temps.
On a permis, à l'article, si ma mémoire est bonne, c'est
32 ou 33, que les municipalités puissent verser ? 33 ? des
subventions. Évidemment, c'est une question d'opinion, mais il y a
toujours des dangers, quand on dit qu'une municipalité pourra verser des
subventions, de se retrouver avec une concurrence intermunicipale. Je ne pense
pas qu'il y aura d'investissement, d'enrichissement régional. Si, par
exemple, Québec, parce qu'elle veut avoir une entreprise de recherche
sur son territoire, dit: Je vais donner plus de subventions, mettons, que
Saint-Augustin ou que Lévis pour attirer l'entreprise sur mon
territoire, sur le plan régional, je pense que ça serait malsain
qu'il y ait une concurrence interrégionale entre les
municipalités pour que l'entreprise ou l'usine soit placée
à telle place plutôt qu'à telle place, alors
qu'essentiellement elle aura un effet régional.
Deuxièmement, M. le Président. Un point important,
ça va être la composition du conseil d'administration. Il y a
beaucoup de choses qu'on peut mettre dans les projets de loi, mais on ne peut
pas tout prévoir dans les projets de loi et la réglementation non
plus. Souvent, une des bonnes façons d'avoir une société
qui marche, et qui marche correctement, c'est d'avoir des bons administrateurs,
qui ont le sens de l'équité, qui ne sont pas susceptibles
d'être en conflit d'intérêts et qui ont une vision
d'ensemble, qui voient la forêt, qui ne voient pas seulement des arbres.
Si on a des gens qui voient seulement quelques arbres et qui ne voient pas la
forêt, on va manquer le bateau. Essentiellement, à ce
moment-là, c'est que la nomination des gens qui vont être sur le
conseil d'administration, les neuf membres du conseil d'administration devront
être des gens qui ont le sens régional, le sens du
développement régional et un équilibre dans leurs
compétences pour qu'on couvre le champ.
Je sais qu'il y en a ? et cela a été remarqué
en commission parlementaire ? qui disent: Est-ce qu'il ne devrait pas y
avoir une société comme ça par région? Je ne suis
pas certain, M. le Président. Pourquoi? Parce qu'il faut une masse
critique. La situation que nous allons vivre dans les prochaines années,
M. le Président, qui va être que nous allons être de plus en
plus en concurrence avec les États-Unis, avec le Mexique... À mon
avis, le traité de libre-échange Canada?États-Unis,
qui va devenir Canada?États-Unis?Mexique, d'ici cinq ans,
couvrira, dans mon esprit, toute l'Amérique centrale et toute
l'Amérique du Sud. Nous ferons partie d'un ensemble américain
qui, sur le plan du commerce... Je reprendrai la phrase qui avait
été bien mal interprétée, du
délégué du Québec à New York, quand il avait
dit: Nous allons devenir tous des Américains. J'avais compris, en lisant
l'article, mais il fallait lire l'article pour comprendre le titre. Il ne
voulait pas dire que nous allons nous annexer aux États-Unis. Nous
serons obligés, avec les traités de libre-échange qu'il y
a et qu'il y aura dans l'avenir, parce qu'on sait que le Chili et d'autres pays
veulent adhérer. Éventuellement, il couvrira toute
l'Amérique. Bien, nous allons devoir penser plus comme des habitants de
l'Amérique, comme les Européens d'aujourd'hui pensent davantage
comme des Européens à cause du traité du Marché
commun. Les Français ne cessent pas d'être Français en
étant Européen.
Nous, comme Québécois, à cause du traité de
libre-échange, nous allons être Québécois, mais nous
allons être aussi plus Américains, pas dans le sens
d'états-uniens, d'habitants des États-Unis, mais dans le sens
d'habitants de l'Amérique. On va le voir très rapidement avec
l'entente du GATT, qui vient d'être signée, qui va s'appliquer
incessamment. Dans le domaine agricole, par exemple, il va falloir que les gens
étudient l'interaction de l'entente du GATT qui a été
signée avec l'entente de libre-échange nord-américain, qui
est signé, qui est une entente particulière qui couvre le Canada,
les Etats-Unis et le Mexique.
M. le Président, dans cette perspective d'avenir, nos luttes
intermunicipales ont un certain degré d'insignifiance, puisque, vues de
Boston, qui est notre principal concurrent, les rivalités entre
Québec et Sainte-Foy ne font pas partie de l'enjeu. Dans l'avenir, nous
allons devoir davantage penser comme grande région de Québec,
comme les gens de Montréal vont penser plus comme grande région
de Montréal. Là, quand je dis ça, je ne parle pas des
structures. Les structures sont une autre affaire.
Je veux dire que c'est un état d'esprit, un état de
solidarité, une vision des choses. Moi, je me rappelle qu'au sommet de
Saint-Georges-de-Beauce, quand j'avais appuyé l'idée d'un
mini-centre de congrès à Montmagny, le maire de Montmagny, parce
que le projet flageolait, était venu me voir après et m'avait
remercié, et un peu surpris, parce qu'en plus d'être
libéral il était maire de Montmagny. Alors, je lui avais dit:
Tout ce qui est bon pour Montmagny est bon pour
Lévis, parce que je ne connais pas grand monde qui peut aller
à Montmagny sans passer par Lévis, indiquant que, dans ce
sens-là, au fond, il y a une solidarité
interrégionale.
Il ne faut pas être jaloux du succès d'un autre. Le
succès, par exemple, qu'il y a à Saint-Augustin, le succès
qu'il peut y avoir dans la Beauce ou le succès qu'il peut y avoir
à Beauport est aussi bénéfique à Lévis parce
qu'on fait partie d'un ensemble. Il n'y aura pas deux grands centres de
congrès dans la région de Québec. Il peut y en avoir des
petits, plusieurs petits, mais il y aura un grand Centre des congrès,
celui qu'on veut avoir à Québec, pour lequel le
fédéral taponne encore pour signer et faire son engagement.
Alors, le Centre des congrès qu'il y aura, le grand Centre des
congrès qu'il y aura à Québec, avec son agrandissement et
un investissement de plus de 80 000 000 $, va bénéficier à
l'ensemble de l'industrie touristique, hôtelière, de restauration
de la région de Québec. L'aéroport qui est à
Sainte-Foy, il est à Sainte-Foy. Il aurait pu être à
Saint-Jean-Chrysostome, mais il est à Sainte-Foy. Alors, on aura un
aéroport international ? il ne faudrait pas avoir rien qu'un
changement de pancarte ? bien on aura dans la région de
Québec sûrement un seul aéroport international. Nous
voulons tous avoir un aéroport international, mais, à ce
moment-là, l'aéroport international, il faut se sentir solidaire
de son développement.
Le port de Québec, on aura un port de Québec qui est
rapetissé par rapport à ce qu'il était au XIXe
siècle. Le port de Québec était plus important au XIXe
siècle parce qu'il couvrait entièrement les deux rives de la
région de Québec. Aujourd'hui, on a un genre de moignon de port
de Québec, qui ne prend pas toute sa dimension mais qui devrait la
prendre dans l'avenir avec le traité de libre-échange, puisque le
fleuve Saint-Laurent peut devenir la grande voie de pénétration
du continent nord-américain, mais à condition de se donner les
instruments et de penser comme région plutôt qu'être jaloux
les uns des autres, passer moins de temps dans des divisions intermunicipales
et dans les débats ou des chicanes intermunicipales dans lesquelles nos
médias se plaisent et se complaisent avec une jouissance, je vous
dirais, indécente. Nous avons besoin, au contraire, d'avoir davantage
l'esprit de solidarité dans la grande région de Québec
pour pouvoir avoir plus de force, être capables davantage de tirer notre
épingle du jeu et être davantage concurrentiel avec les ports de
l'Atlantique et les villes le long de l'Atlantique du côté des
États-Unis.
Nous sommes en concurrence, au fond, M. le Président, avec qui?
Avec Portland dans le Maine, avec Boston, avec New York, avec les
différentes villes importantes qu'il y a le long de l'Atlantique, parce
que nous sommes, dans la région de Québec, d'abord et avant tout
un port de mer. Trop l'ont oublié, M. le Président. Ça a
été trop longtemps oublié. On a trop pensé,
à un moment donné... Des fois, je me demandais si on était
à la veille de demander au Québec un programme de galeries, pour
pouvoir se faire bâtir des galeries pour pouvoir se bercer et regarder
passer les
bateaux des autres, alors que nous avons une vocation maritime
importante, à condition de l'assumer. Et ça veut dire des
choses.
Nous avons un endroit à développer en fonction de nos
ressources, et un projet de loi comme celui-là va contribuer à le
faire. C'est pour ça que l'Opposition l'a demandé constamment, je
dirais même, M. le Président, plus vigoureusement que les
organismes régionaux, depuis que le projet de loi a été
adopté sur Innovatech pour le Grand Montréal. Non pas parce qu'on
était jaloux de Montréal, au contraire. Je ne pense pas, moi non
plus, que ce qui est bon pour Montréal va être méchant pour
nous autres, à condition qu'on n'essaie pas de nous donner le même
habit, M. le Président. Quand on essaie d'habiller tout le monde de la
même façon, ça ne fonctionne pas. Mais, dans le cas
d'Innovatech, il fallait partir avec quelque chose et avoir quelque chose qui
fonctionne. (15 h 40)
Je sais aussi que ces entreprises-là doivent rendre compte
davantage aux organismes, pas aux organismes, aux commissions parlementaires ou
à l'Assemblée nationale, avec des obligations plus importantes,
plus exigeantes en termes de rendre compte à l'Assemblée
nationale et à la commission parlementaire dont relèverait
l'étude des rapports que va présenter la Société
Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches de même
qu'Inno-vatech du Grand Montréal, M. le Président. Mais il y
avait une possibilité d'adopter ce projet de loi là avant
Noël. Est-ce qu'on devait priver les citoyens de notre région, de
la grande région de Québec, d'une institution comme
celle-là pendant six mois, un an peut-être, étant
donné que ça va être une année électorale en
1994, alors que nous sommes dans une période de crise économique?
Moi, je dis non. Le Parti québécois dans son ensemble dit non.
Mais il y en a qui peuvent penser différemment. Je pense que, ce qui est
important, c'est que les gens aient les instruments, les outils pour essayer de
développer sur le plan technique nos entreprises, sur le plan de la
recherche. Et on sait qu'aujourd'hui c'est ce qui est le plus important.
Quand on regarde les Japonais, par exemple, M. le Président, les
Japonais n'ont pas de métaux, ils n'ont pas d'électricité,
ils n'ont pas de charbon, ils n'ont pas de céréales, ils n'ont
pas de forêts. Ils ont un territoire qui est tout petit; ils sont 110 000
000 sur le territoire. Mais, aujourd'hui, c'est le pays qui exporte un peu
partout dans le monde les produits les plus sophistiqués. Si vous aviez
dit, il y a 40 ans, quelques années après la guerre de
1939-1945... Quand on voyait un produit japonais, moi, je me rappelle, dans les
années cinquante, quelqu'un qui avait une petite caméra
japonaise, je me rappelle du commentaire de celui qui était là
quand le jeune développait son cadeau. L'autre lui disait: Si tu veux
que ta caméra dure jusqu'à Noël l'an prochain, ne prends pas
trop de photos. Parce que les gens se rappellent que les produits japonais
n'avaient pas une grande renommée à ce moment-là.
Si vous aviez dit il y a 40 ans qu'un jour le
Japon serait le plus grand vendeur d'automobiles en Amérique du
Nord avec la Honda, qu'il serait le plus grand vendeur de
télévisions, le plus grand vendeur de magnétoscopes, le
plus grand vendeur de caméras ou de produits électroniques,
personne ne vous aurait cru, M. le Président. Vous seriez passé
pour quelqu'un qui était déconnecté. Mais, aujourd'hui,
pourtant, c'est la réalité. Aujourd'hui, les produits les plus
sophistiqués sur le plan de l'électronique viennent du Japon. Et
les Japonais l'ont développé avec quoi? Pas avec des ressources
naturelles, ils n'en ont pas, mais avec la plus grande ressource qu'il y a au
Japon, les petits ordinateurs qu'il y a au-dessus des sourcils. Il y a au Japon
110 000 000 d'ordinateurs, d'une façon particulière le trois par
cinq ou le trois par six qu'ils ont entre les oreilles et au-dessus des yeux.
Ils ont investi dans cet ordinateur-là, dans la formation technique,
dans des écoles avec des enfants qui ont beaucoup d'heures
d'enseignement par année, avec des centres de recherche pour
développer leur technologie et, aujourd'hui, ils sont les premiers au
monde.
Qu'on ne pense pas, nous autres, qu'on va être les premiers au
monde en pensant seulement en termes de richesses naturelles comme si on
était dans le XIXe siècle ou dans le XVIIIe siècle.
L'avenir va dépendre de la formation technique, de la formation
professionnelle, de la recherche et de la technologie. Et de plus en plus
aujourd'hui, quand on va regarder un produit qu'on va utiliser, la proportion
de ce produit-là sera de plus en plus grande en termes de valeur
ajoutée... la partie la plus grande, et de loin la plus grande,
ça sera la formation, la recherche technique et la technologie, M. le
Président. Les produits nécessaires pour fabriquer le produit
vont être de moins en moins importants.
L'avenir est dans ce sens-là. Et, avec l'ouverture des
marchés, avec les accords qu'on a signés avec les
États-Unis, qui est notre plus grand marché, avec l'entente qui
est signée avec le Mexique, où il y a un potentiel extraordinaire
à condition de l'occuper, et avec le reste de l'Amérique avant
longtemps, avec les accords du GATT qui viennent d'être signés
pour libéraliser les échanges, qu'on le veuille ou non, on n'aura
pas le choix d'être compétitifs, parce que, si on n'est pas
capable d'attaquer les marchés de l'extérieur et qu'on n'est pas
capable de conquérir nos propres marchés, les gens d'ailleurs
viendront vendre les produits à notre place. On ne peut pas attendre
là-dedans.
Et, là-dedans, quelques mois de retard, c'est important. Quand
les gens disent: On aurait pu prendre un an, deux ans de plus, M. le
Président, je dis qu'on a déjà deux ans de retard par
rapport à Innovatech du Grand Montréal, Innovatech
Montréal. On aurait dû avoir cette loi-là en même
temps que Montréal parce que, aujourd'hui, quand voit le bilan et qu'on
dit qu'on a 39 entreprises à Montréal grâce à
Innovatech Montréal, eh bien, nous autres on ne peut pas dire qu'on a
des entreprises à cause d'Innovatech Québec ou d'Innovatech
Chaudière-Appalaches, ça n'existait pas. C'est pourquoi il
était important que cette loi-là soit adoptée le plus
rapidement possible, M. le Président.
Je souhaite que cette loi-là contribue à créer une
solidarité régionale plus forte, parce que je ne pense pas qu'il
faille penser seulement en termes de parc technologique. On a un parc
technologique Québec?Sainte-Foy, bravo, excepté que, quand
on parle de Silicone Valley, on ne parle pas seulement d'un parc technologique,
on parle d'un corridor technologique de 30 milles de large par, je ne me
rappelle pas si c'est 90 milles ou 120 milles de long. Mais on parle d'un
corridor technologique.
Aujourd'hui, je pense que, avec une loi comme cette loi-là, il va
falloir penser aussi en termes de région technologique. Et je pense que,
quand la technologie se développe, par exemple, à Saint-Damien de
Bellechasse avec IPL, avec la famille Métivier puis tous ceux qui y
travaillent, on est dans la technologie, puis ce n'est pas situé dans un
parc; c'est dans une région où on ne s'attendrait pas à
voir une technologie aussi avancée et qui y a même une succursale
à Boston. On ne s'attendrait pas à ça. Quand
Prévost Car dans les autobus, par exemple, fait le développement
des autobus un peu partout en Amérique du Nord, il fait de la
technologie. Quand Labrie à Saint-Nicolas fait ses camions de vidanges
qu'il vend même à New York ou à Chicago, il fait de la
technologie pour vendre des produits à l'extérieur, M. le
Président.
Quand des entreprises de chez nous font du développement... Quand
aujourd'hui, par exemple, les chantiers maritimes de Lauzon, M. le
Président, ou de Lévis maintenant, font des sonars pour la marine
américaine, ils sont dans la technologie. Quand ils sont aujourd'hui
dans la fabrication de bateaux de plus en plus modernes, puis qu'il y a un
projet actuellement qu'on appelle un «smart ship», par exemple, un
bateau de support aux missions de paix, pour qu'on puisse trouver à bord
du bateau tous les approvisionnements et les services nécessaires
à une mission de paix dans un pays où souvent il n'y en a pas,
c'en est de la technologie qu'on pourrait exporter à l'extérieur,
à d'autres pays qui n'auront pas développé ce
créneau-là. Quand on voit, par exemple, le centre d'optique
à Québec, on est dans la technologie.
Il y en a dans toutes sortes de domaines, de la technologie, mais, de la
technologie, ça ne veut pas dire nécessairement qu'on est dans
des produits les plus sophistiqués. Ça peut être des
produits très simples où la recherche a fait en sorte que le
produit joue un rôle. Quand une entreprise de la rive sud a
développé, par exemple, le «gobe-cannes» ou le
«gobe» si vous voulez, l'appareil... Quand vous buvez une liqueur
dans un contenant en aluminium, on peut le mettre là-dedans, puis la
même machinerie peut faire taper les cannes ensemble pour en faire
simplement un petit carré, puis ça protège l'environnement
en même temps. C'en est de la technologie. La technologie peut prendre
toutes sortes de formes.
Moi, ce que je souhaite, M. le Président, c'est d'avoir un bon
conseil d'administration, mais que, autour d'une entreprise comme
celle-là, on essaie de développer une plus grande
solidarité régionale. Parce que là-dedans il est
très important qu'il y ait un état d'esprit, une façon de
voir les choses, une façon de faire, puis un peu, aussi, qu'on se sente
ensemble. Moi, je sens que, dans la région de Québec, notre sort
est lié ensemble. Je ne crois pas qu'il va y avoir une ville qui va
être prospère quand les autres vont crever. Ce n'est pas vrai. On
va développer nos choses ensemble à condition d'essayer de
travailler un peu ensemble, puis de mettre beaucoup moins d'énergie
à montrer nos différences intermunicipales qu'à travailler
sur nos ressemblances. Dans la région de Québec, je vais vous
dire une chose, il n'y a pas grand différence entre un citoyen qui
habite telle ou telle ville dans la région de Québec. Nous sommes
culturellement semblables, identiques, mais nous avons à
développer des atomes crochus sur le plan du développement
économique et, si nous ne le faisons pas, nous allons le payer
très cher, M. le Président.
C'est pourquoi nous n'avons pas voulu retarder d'un instant ce projet de
loi là, que nous avons demandé depuis que le projet de loi a
été adopté par Innovatech. Je me rappelle la
réaction lorsque les gens du Parti québécois avaient
voté en faveur d'Innovatech Montréal et qu'on était quatre
qui avions voté contre. J'avais entendu la réflexion de la
ministre, députée de Chomedey, Mme Bacon, qui avait dit ?
elle avait fait une remarque, je l'avais entendue de mon siège: Ce sont
les gens de Québec. Essentiellement, quand on avait voté contre,
elle avait vu que le Parti québécois avait voté pour, mais
on était quatre qui avions voté contre, plus le
député de Labelle. Elle avait dit: Ce sont essentiellement les
gens de Québec. Et elle avait saisi, au fond, que les gens de
Québec n'étaient pas contre Montréal, mais qu'ils
voulaient avoir la même chose pour Québec. (15 h 50)
C'est pourquoi, aujourd'hui, avec le projet de loi qui a
été déposé à l'Assemblée nationale,
je suis très heureux d'avoir contribué à ce que ce projet
de loi soit adopté, sachant qu'il y a des choses qui doivent être
changées, qu'il y a des choses qui doivent être
améliorées, mais il était important de mettre sur pied la
Société, d'avoir le fonds et que les gens commencent à
travailler immédiatement, M. le Président. Et c'est pourquoi j'ai
collaboré au maximum pour que ce projet de loi là puisse
être réalisé, en même temps sachant qu'il y a des
choses qui pourraient être améliorées et qu'on
améliorera, dans les deux lois ensembles, la loi pour Montréal et
la loi pour Québec et Chaudière-Appalaches, et ça, dans
l'avenir. Mais, au moins, on aura commencé à fonctionner
immédiatement, parce qu'il aurait été incohérent de
vouloir une loi pour Québec et, après ça, n'avoir pas
facilité son adoption dès son dépôt à
l'Assemblée nationale. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de La Peltrie,
ministre des Communications et leader adjoint du gouvernement, je vous
cède la parole.
M. Lawrence Cannon
M. Cannon: Merci, M. le Président. J'interviens en vertu
de 256.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors...
M. Cannon: Alors, si je déborde quelque peu, vous me
permettez, en vertu de cet article-là, de pouvoir le faire.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): ...vous intervenez comme
représentant de votre groupe, vous avez droit à 60 minutes.
M. Cannon: Merci, M. le Président. C'est avec plaisir que
j'interviens au moment de l'adoption de notre projet de loi 147. Je dis bien
«notre projet de loi 147», puisque, à écouter les
propos de mon collègue, le député de Lévis, j'ai
très rapidement compris que, du moment de la présentation
jusqu'à l'adoption finale, il y aurait une complicité
québécoise, entre guillemets, de la grande région de
Québec et la région de Chaudière-Appalaches pour que nous
puissions adopter ce projet de loi.
J'écoutais avec attention, M. le Président, les propos qui
ont été tenus par les collègues l'autre soir, à
l'occasion de la présentation, de même que les propos,
aujourd'hui, que j'ai entendus de la part des gens de l'Opposition. Et ce qui
me frappe singulièrement dans tous les propos que j'ai entendus, que ce
soit d'un côté de la Chambre comme de l'autre, c'est cette
complicité et cette volonté acharnée que nous avons tous,
membres de cette Assemblée nationale, à défendre les
intérêts de notre région, à faire en sorte que notre
région devienne économiquement plus forte qu'elle ne l'est,
qu'elle puisse répondre aux aspirations et qu'elle puisse faire face aux
défis du lendemain, particulièrement dans un monde qui devient de
plus en plus concurrentiel.
Nul n'est besoin de rappeler aux membres de cette Chambre, M. le
Président, que le Québec est une économie exportatrice de
produits et que c'est particulièrement ainsi dans la région de
Québec. Depuis les dernières années, nous avons
travaillé très fort au niveau de la diversification de notre
économie afin de permettre l'établissement d'entreprises
exportatrices de produits. Je dois vous dire, M. le Président, que, sur
le plan personnel, j'ai eu, durant les années quatre-vingt, la
possibilité et, je dirais, le très grand plaisir de travailler
à titre d'analyste financier à la Société de
développement industriel du Québec où, sur une base
quotidienne, j'avais le plaisir de côtoyer des hommes et des femmes de la
grande région, particulièrement ? puisque je vois le
député de Portneuf ? de la région de Portneuf, parce
que j'étais affecté dans la région de Portneuf en grande
partie, de rencontrer des hommes et des femmes, tantôt de
Sainte-Christine, tantôt de Cap-Santé, tantôt de Portneuf,
précisément pour les aider, au niveau de leurs entreprises,
à aller de l'avant, écouter leurs projets de développement
mais aussi, singulièrement, les aider, avec des programmes
gouvernementaux qui, à l'époque, étaient mis à leur
disposition, à pouvoir remplir les critères et les conditions
d'admissibilité.
M. le Président, depuis ce temps-là, depuis les
années quatre-vingt, nous avons évolué. Je me rappelle
qu'en 1985, à l'occasion de notre prise du pouvoir, il était
question de renouveler les ententes de la Société Inter-Port. Et
le caucus de la région de Québec, le député de
Limoilou, que je vois ici, et mes autres collègues ont demandé au
député de Taschereau et à moi-même de faire le tour
et de rencontrer les 29 municipalités et les intervenants
économiques de la grande région de Québec afin que nous
puissions décider ensemble, nous, comme gouvernement, donc à
titre d'actionnaire, mais eux aussi, à titre de partenaires, comment
nous devions, dans la grande région de Québec, procéder
à la promotion mais aussi à la cohérence de l'action de
promotion sur les marchés étrangers.
Le député de Lévis, à juste titre, y faisait
allusion tout à l'heure. Sur le plan mondial, les investisseurs... Ce
matin, on rencontrait, évidemment, et on écoutait ici, en
Chambre, des collègues applaudir et saluer le consul
général du Japon, qui est installé ici à
Québec. Nous le saluions. Je disais, l'autre jour, et le
député de Lévis le rappelait il y a quelques instants,
qu'au Japon, ou à Boston, ou à... peu importe le marché,
Chicago, ils ne savent pas, eux, la différence qu'il y a entre
Québec, Sillery, Cap-Rouge, la Pointe de La Martinière, les
Chutes de la Chaudière ou bien la Beauce. Pour eux, c'est une grande
région, c'est un marché. Depuis ces années, nous avons,
dans la région de Québec, fait preuve d'une grande force
économique. On a fait preuve d'une grande force économique quand
on a établi la Société de promotion, quand on a
établi, comme collectivité, notre parc technologique dans la
région de Québec. Parc technologique, pas parce que c'est tout
simplement et uniquement un endroit, mais parce que, dans la région de
Québec, nous possédons la capacité dans plusieurs centres,
capacité qui va chercher la région de Valcartier, qui va chercher
le centre de recherche Lévis-Lauzon, qui va chercher aussi les
chercheurs à l'Université Laval, plusieurs dans chacun de leur
domaine, et qui rassemble tous ces gens-là à l'intérieur
d'un seul endroit, qui est au niveau du Parc technologique.
Donc, quand on a constitué les conseils d'administration de ces
différents conseils, qu'il s'agisse de la Société de
promotion, qu'il s'agisse du Parc technologique, on a voulu aller chercher les
meilleurs éléments et créer une synergie, d'abord, entre
le milieu des affaires de la grande région de Québec et la
région Chaudière-Appalaches, mais aussi avec le milieu
universitaire, pour qu'on puisse amalgamer ça.
Je regarde mon ami, le député de Drummond, qui est un
industriel par ailleurs, qui connaît et qui comprend l'importance que
nous attachons tous à ce genre de travail, l'importance que nous
attachons pour qu'ensemble, de façon très concertée, on
puisse aller sur les marchés extérieurs.
Ce qui me conduit, M. le Président... J'interviens aujourd'hui,
puisque mon collègue, le député de Charlesbourg, qui a
proposé la motion, est affecté à d'autres tâches
aujourd'hui, et il doit, dans le cadre de sa responsabilité
ministérielle, être ailleurs. C'est en son nom aussi, un peu, que
j'interviens aujourd'hui pour faire le tour de ce dossier, pour vous parler des
bienfaits de la Société Innovatech que nous adoptons aujourd'hui
en cette Chambre.
La Société Innovatech, faut-il le rappeler, M. le
Président, c'est une société qui vise à
accroître la capacité d'innovation technologique du grand
Québec et Chaudière-Appalaches, et qui contribuera ainsi à
restaurer dans son économie le Québec, évidemment,
immédiat, ici, mais aussi le Québec dans son ensemble. Les
pouvoirs, on en a largement parlé en commission parlementaire. Les
moyens, mon collègue, le député de Louis-Hébert, en
a amplement parlé ? 60 000 000 $ sur une période de cinq
ans, 12 000 000 $ par année ? pour venir supporter, aider ces
entreprises, qui, sur le plan de l'innovation et sur la technologie, viennent
assurer des emplois stables, des emplois durables dans notre région.
C'est certainement ce que nous désirons, bien sûr.
Son fonctionnement: un conseil d'administration de neuf personnes,
conseil d'administration qui sera composé, souhaitons-le, d'hommes et de
femmes qui proviennent du milieu des affaires, qui représentent, bien
sûr, la région, mais qui, aussi, ont eu, eux, le goût et qui
ont toujours le goût d'aller de l'avant, de bâtir la région
de Québec, de donner à la grande région de Québec
et Chaudière-Appalaches le goût d'aller de l'avant, le goût
de se développer. Dans ce sens-là, M. le Président, nul
doute que le choix qui sera arrêté au niveau de ce conseil
d'administration reflétera ce que je mentionne au niveau de la
capacité des individus. (16 heures)
D'autres intervenants ont mentionné, bien sûr, que nous
avons, dans la grande région de Québec, une économie qui,
elle, est diversifiée. Oui, elle est diversifiée au niveau
manufacturier. Elle est diversifiée au niveau manufacturier, comme elle
est diversifiée au niveau géopolitique. C'est bien évident
que, quand on a créé la Société de promotion, on a
créé la Société de promotion avec
l'intérêt d'aller chercher des investisseurs sur le plan
international qui ne se souciaient pas nécessairement de l'endroit
où cet investissement ou cet investissement potentiel pourrait atterrir
dans la région de Québec, mais d'attirer davantage ou d'attirer
au niveau du premier plan les investissements ici.
Dans un deuxième temps, dépendant du type d'entreprise,
dépendant des besoins de l'industriel et de l'entreprise, nous
pourrions, à ce moment-là, répartir la compagnie ou
l'entreprise dans divers parcs. Et c'est la raison pour laquelle nous sommes
retournés à l'époque à un amendement qui avait
été apporté aux règlements et aux dispositions de
la Communauté urbaine de Québec et nous avons redonné
à ces municipalités le rôle de promotion de leur parc
individuel.
C'est sûr que, la ville de Sillery, elle n'aura jamais de parc
industriel, c'est une ville dortoir. La ville de Cap-Rouge n'aura pas de parc
industriel; elle aussi est une ville dortoir. Pointe de La Martinière,
avec ses caractéristiques géographiques, ne pourra pas devenir le
parc industriel de Saint-Augustin. La même chose pour le parc industriel
de Viau, il ne pourra pas devenir un parc industriel de Saint-Romuald.
Chaque parc industriel dans la grande région de Québec a
ses caractéristiques propres, qui lui sont propres et qui lui
appartiennent. Et, dans ce sens-là, lorsque nous mettons de
côté ces querelles stériles intermunicipales et que nous
regardons pour le plus grand bien de tous... Parce que la mobilité, M.
le Président, des travailleurs et des travailleuses dans la
région de Québec ne se limite pas à la localité
où ils travaillent. Je le dis bien, puisque, dans le parc industriel de
Saint-Augustin, il y a plusieurs travailleurs qui proviennent du comté
de Portneuf. Moi-même, personnellement, lorsque j'avais mon entreprise et
que cette entreprise était établie dans le parc Colbert, à
Sainte-Foy, la majorité de mes employés provenaient de
Cap-Santé et des environs. Donc, c'est pour vous dire qu'il y a
mobilité de personnel, il y a mobilité de travailleurs et de
travailleuses.
S'il y a cette mobilité au niveau des travailleurs et des
travailleuses, il doit inévitablement y aussi avoir mobilité en
termes de libre accès pour les différents parcs de la grande
région de Québec. Et, en ce sens-là, je rejoins, M. le
Président, le député de Lévis, qui, lui, dit
simplement: Mettons de côté ces chicanes stériles qui ne
mènent nulle part et qui ne nous aident pas à développer
notre grande région.
Alors, M. le Président, pour compléter, j'aimerais
à nouveau rappeler aux membres de cette Chambre l'importance que nous
attachons à ce projet de loi, la grande confiance que nous avons
ultimement, comme parlementaires, dans la capacité des hommes et des
femmes de la région de Québec de relever les défis
économiques qui leur sont propres. Et, en tout dernier lieu, je veux
remercier à nouveau, M. le Président, les gens de ma formation
politique, les gens de l'Opposition qui vont venir concourir, ainsi que mon
collègue, le député de Drummond, qui me fait signe et qui
me dit oui, parce que je connais son intérêt pour le
développement économique, remercier tous les parlementaires, M.
le Président, qui vont souscrire unanimement à ce
projet-là. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre des
Communications. M. le député de Portneuf, 10 minutes pour votre
intervention.
M. Roger Bertrand
M. Bertrand: Oui, M. le Président, mon intervention sera
brève. Je n'ai pas l'intention de reprendre en détail les
éléments déjà soulevés par mon
collègue, député de Lévis. J'aimerais simplement
ajouter peut-être un point, cependant, qui n'a pas été
couvert. Cette Loi
sur la Société Innovatech Québec et
Chaudière-Appalaches, effectivement, constitue un atout absolument
extraordinaire pour les régions de Québec et de
Chaudière-Appalaches, mais le projet de loi qui va être
adopté, par ailleurs, comporte, à l'exemple de la loi qui a
été adoptée en ce qui regarde Innovatech Montréal,
une caractéristique qu'on retrouve peu souvent dans le cas de telles
sociétés. On donne effectivement par ce projet de loi une
latitude très large aux administrateurs et aux gestionnaires
d'Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches, à l'image de
ce qui a été fait pour Innovatech Montréal. Exemple de
ça, M. le Président: le fait qu'on puisse, au niveau de la
Société, accepter une participation à des projets
jusqu'à une limite de 5 000 000 $. C'est une très grande
responsabilité qu'on octroie, à ce moment-là, aux
administrateurs de même qu'aux gestionnaires d'Innovatech Québec
et Chaudière-Appalaches ainsi que pour Montréal.
Je soumets à cette Assemblée, M. le Président, la
préoccupation suivante. On a, dans ce cas-ci, effectivement, à
adopter un projet de loi qui donne énormément de latitude. Et je
pense que, dans les mois et les années qui suivront, nous devrons, par
les mécanismes à la disposition de l'Assemblée nationale
? et j'en réfère ici, M. le Président, à la
commission compétente en cette matière, la commission de
l'économie et du travail ? nous devrons, via ces mécanismes,
faire en sorte d'inviter ou d'obliger lesdites sociétés à
venir faire rapport des résultats de leurs actions et des
décisions qui auront été prises et de la gestion que ces
sociétés-là auront faite de toute cette latitude qu'on
leur a consentie.
Alors, j'en appellerais, M. le Président, en temps et lieu,
à la collaboration probablement des deux côtés de la
Chambre et de la commission compétente pour faire en sorte qu'une telle
société, tout comme la Société, d'ailleurs,
Innovatech Montréal, via, par exemple, un mandat de surveillance de la
commission, puisse justement comparaître devant la commission et
expliquer quelle gestion elle aurait faite de ces montants-là, parce que
ce sont des montants quand même relativement importants.
Je vous rappelle, M. le Président, que de telles dispositions
existent pour d'autres organisations. On l'a fait, on l'a même
prévu dans la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, alors que les régies régionales de la santé et
des services sociaux doivent venir devant la commission parlementaire
concernée faire rapport de leur administration respective.
Je comprends qu'il ne s'agit pas là de budgets aussi importants.
On parle, dans le cas du réseau de la santé et des services
sociaux, M. le Président, d'un budget de l'ordre de 13 000 000 000 $. Il
ne s'agit pas de budgets aussi importants. On parle de 60 000 000 $ en ce qui
regarde les montants que peut affecter Innovatech Québec et
Chaudière-Appalaches et 300 000000$ pour Innovatech Montréal.
Mais la latitude beaucoup plus grande qui est donnée à ces deux
sociétés nous forcera très certainement, avec la
collaboration des deux côtés de la Chambre, à faire en
sorte d'être particulièrement vigilants et de recevoir, donc, les
explications des deux socié- tés. Et je suggérerais, M. le
Président, que plus ou moins à mi-mandat chacune de ces deux
sociétés-là vienne faire rapport, de même qu'au
terme des cinq ans prévus à chacune des deux lois.
Ceci étant dit, M. le Président, il me fera plaisir,
effectivement, d'appuyer le présent projet de loi au niveau de son
adoption. Je vous remercie.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député. Alors, nous poursuivons l'étude du projet de loi
147 quant à son adoption, Loi sur la Société Innovatech
Québec et Chaudière-Appalaches, et je reconnais M. le
député de Richelieu. Nous vous écoutons, M. le
député.
M. Albert Khelfa
M. Khelfa: Merci, M. le Président. Ça va être
une intervention rapide pour souscrire à ce projet de loi qui est
très important pour une région importante du Québec, la
région de la capitale, la région de Québec et
Chaudière-Appalaches. La loi 147 donne une sorte de dynamisme, donne une
sorte d'outil important pour pouvoir ramasser les forces, ramasser les
intervenants et les interventions pour permettre à notre économie
de se consolider et d'être en force vis-à-vis de nos adversaires,
ou nos collègues, ou nos partenaires à l'extérieur du
Québec et à l'extérieur du Canada, surtout à
l'intérieur de notre contexte actuel, le contexte de mondialisation des
marchés avec le libre-échange. (16 h 10)
Si on fait une analogie rapide avec la région de Montréal,
Innovatech de Montréal, on constate que, dans la région de
Montréal, à l'heure actuelle, on trouve des assises importantes
permettant à cette région, qui est la région de
Montréal, de se consolider vis-à-vis de la concurrence mondiale.
Les 60 000 000 $ prescrits à l'intérieur de la loi 147 sont
prescrits à l'intérieur de cette législation qui va
être adoptée, je suis sûr, unanimement en cette Chambre.
Ça va permettre, une fois de plus, à notre économie
d'être concurrentielle sur le marché international.
M. le Président, si je regarde les notes explicatives, on dit que
ce projet de loi est pour cinq ans, permettant au-delà de 60 000 000 $
d'intervention gouvernementale pour les entreprises, pour les intervenants,
pour consolider notre économie, la recherche et donner des outils
importants pour relever le défi de demain. On dit que cette
Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches,
elle va devenir un instrument, un outil qui aura pour mission de promouvoir et
soutenir les initiatives propres à relever la capacité
d'innovation technologique sur ce territoire, qui est un territoire important
pour l'ensemble de notre économie québécoise.
M. le Président, je vous remercie, et je vous souhaite et je
souhaite à l'ensemble de la population du comté de Richelieu,
comme à l'ensemble de la population du Québec, une période
des fêtes merveilleuse, et que 1994 soit la meilleure au niveau
économique, et qu'on continue de relever l'économie.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député. Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Denise Carrier-Perreault
Mme Carrier-Perreault: Oui, je vous remercie, M. le
Président. Nous en sommes donc rendus à la dernière
étape de l'étude du projet de loi 147 sur la
Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches.
La loi, dans quelques instants, sera adoptée des deux côtés
de cette Chambre. J'entendais le ministre des Communications,
député de La Peltrie, parler, tout à l'heure, de
complicité québécoise, entre guillemets, entre les
députés de la région de Québec, et, effectivement,
M. le Président, c'est qu'il y a eu une collaboration de l'Opposition
officielle pour qu'on puisse en arriver là, pour pouvoir, justement,
prendre connaissance, étudier article par article et se rendre à
l'adoption du projet de loi, puisque ce projet de loi avait été
déposé, comme on le sait, très tard, trop tard justement
et que, sans la collaboration de l'Opposition, le gouvernement n'aurait pas pu
avancer dans ses travaux. Quand je parle de collaboration, c'est évident
que ça prenait le consentement unanime de chacun des parlementaires de
cette Assemblée.
Alors, moi, M. le Président, j'ai des réticences majeures
quant aux modalités de fonctionnement de cette Société.
J'en avais fait état lors de l'adoption du principe, ici, en cette
Chambre, J'avais d'ailleurs voté contre le projet de la
Société Innovatech du Grand Montréal pour les mêmes
raisons. Alors, M. le Président, vous comprendrez que, oui, ces
réticences-là, je les avais, je les ai toujours malheureusement,
M. le Président, mais il reste que, de mon côté aussi, j'ai
quand même consenti à ce qu'on continue d'étudier le projet
de loi, d'avancer, à en discuter en commission parlementaire, pour
essayer d'améliorer, à toutes fins pratiques, cette espèce
de modalité, ces modalités-là qui sont tout à fait
déficientes à mon sens.
M. le Président, si, d'une part, j'étais contre le projet
de loi, mais que j'ai accepté de donner, moi aussi, à l'instar de
mes collègues, mon consentement pour qu'on continue l'étude tout
en sachant bien que le voeu de l'ensemble de l'Assemblée était
majoritairement en faveur de ce projet de loi, c'est bien sûr, M. le
Président, premièrement, parce que, d'une part, je
représente une circonscription électorale qui fait partie des
deux régions qui sont visées par le projet de loi et que je n'ai
pas l'âme assez basse, sûrement pas, pour priver la région
de Québec et la région de Chaudière-Appalaches d'une
possible injection de 60 000 000 $ sur cinq ans en vue du développement
technologique et, comme on le sait, avec les retombées
économiques que ça comprend.
Il y a une autre raison aussi, M. le Président, et je trouve que
c'est une raison importante, qui, pour moi, faisait en sorte que je puisse
donner mon consentement et aller de l'aval. C'est qu'on se souviendra que le
projet de loi 28, Société Innovatech du Grand Montréal,
créait en sorte un monopole en matière de développement
technologique dans la région de Montréal. Seule la région
de Montréal pouvait aller dans ce sens-là et
bénéficier de sommes, de subventions, de montants importants pour
faire du développement technologique. À mon sens, on ne peut pas
créer de monopole comme celui-là.
Donc, j'étais doublement contre ce projet de loi là, mais
le projet de loi qu'on a devant nous, à toutes fins pratiques, vient
ouvrir la porte à d'autres régions pour avoir des subventions
pour pouvoir faire leur propre développement technologique. On avait
seulement Montréal, maintenant on a Québec et
Chaudière-Appalaches, et, qui sait, peut-être
éventuellement d'autres régions pourront bénéficier
de ce genre de subvention pour faire avancer, tant au point de vue technologie,
les entreprises de leur régions et, en même temps, bien sûr,
avec les retombées économiques que cela comporte.
Alors, c'est pour ces deux raisons que, moi, je trouvais important de ne
pas refuser mon consentement à continuer l'étude et à
faire en sorte que ce projet de loi soit adopté. Malheureusement, comme
je vous le disais, M. le Président, les modalités de
fonctionnement sont, à mon sens, tout à fait déficientes,
peuvent causer des conséquences néfastes à court, à
moyen et à long terme surtout.
Parmi les points qui étaient les plus difficiles et qui sont
toujours les plus difficiles, ce que je ne comprends pas, c'est qu'on n'a pas
accepté non plus, M. le Président, en commission parlementaire,
en aucun temps on a accepté d'améliorer ou de corriger certaines
lacunes que contenait la loi 28, celle d'Innovatech Montréal. Tout ce
qu'on a dit en commission parlementaire: Le temps nous presse, on adopte
exactement le même modèle. Pourtant, M. le Président,
ça fait quand même un an que la Société Innovatech
fonctionne, on le sait, on a voté sur cette loi-là en juin 1992,
alors ça fait quand même un certain temps. Donc, les lacunes qui
avaient été identifiées, on peut en parler avec certaines
preuves à l'appui, maintenant.
Mon collège de Portneuf parlait d'un problème qui nous
apparaissait, en tout cas, inquiétant, celui, justement, de la marge de
manoeuvre qui est donnée au conseil d'administration de la
Société. On a exactement, pour Québec et
Chaudière-Appalaches, la même marge de manoeuvre que celle qu'ont
les administrateurs de la Société Innovatech du Grand
Montréal. On parle de 5 000 000 $, M. le Président, de fonds
publics qui peuvent être alloués, là, jusqu'à 5 000
000 $ sans aucunement passer par le gouvernement.
On a discuté, bien sûr, de cette mesure-là en
commission parlementaire. On a parlé aussi de l'article 18, concernant
la possibilité, l'ouverture possible à des conflits
d'intérêts par rapport aux membres du conseil de direction qui
prennent des décisions concernant ces subventions-là. Alors
là, le ministre nous a expliqué qu'il y avait des restrictions,
qu'on avait des règles de fonctionnement, puisque, à l'article 18
du projet de loi, quand les décisions sont prises, au moment de la prise
de décision au conseil d'administration, l'administrateur qui
indirectement ou directement est en conflit d'intérêts
n'a pas le droit d'assister à la réunion. Autrement dit,
il se retire lors de la prise de décision, et, pour le ministre, c'est
la garantie qu'il n'y a pas de problème de conflit
d'intérêts.
Bien, malheureusement, M. le Président, je n'ai pas les
mêmes garanties. Je trouve que c'est un peu court comme raisonnement, et,
d'ailleurs, je partage entièrement les remarques du Vérificateur
général, qui, dans son dernier rapport, faisait justement
état que la Société Innovatech ne s'était pas
dotée de règles formelles quant à la forme et aux
modalités de sa participation financière. Certaines des
interventions autorisées par le conseil d'administration l'ont
été au bénéfice d'entreprises et d'organismes
liés à l'un ou l'autre des membres du conseil d'administration.
Et, évidemment, la recommandation du Vérificateur était de
recommander à la Société, justement, de se donner des
contrôles, des règles un peu plus restrictives, un peu plus
rigides. Alors, on n'a rien voulu entendre non plus, on a trouvé que
c'était suffisant, que l'article 18 était suffisant pour
empêcher les conflits d'intérêts. Je ne suis pas plus
convaincue aujourd'hui que je ne l'étais à ce moment-là,
M. le Président.
On avait aussi demandé une mesure à la fin de la
commission pour que justement la Société Innovatech... Compte
tenu que le gouvernement avait voté la loi 198 ? vous vous
souvenez, M. le Président, de la loi 198 ? concernant
l'imputabilité, bon, on avait demandé tout simplement que les
gens remettent des rapports ou viennent, finalement, discuter en commission
parlementaire. Là non plus, on n'a comme pas eu vraiment gain de cause.
Il y a eu certaines discussions. On a dit: Bon, on en reprendra
connaissance, on en rediscutera ultérieurement, et c'est tombé
à peu près comme ça.
Une autre mesure, aussi, M. le Président, qui est assez
inquiétante, et, moi, je ne peux pas du tout donner mon aval à ce
genre de mesure là, c'est l'article 33. L'article 33, M. le
Président, autorise les municipalités à déroger
à la loi d'interdiction de subventions municipales. On sait qu'il y a
une loi qui existe au Québec qui interdit, justement, aux
municipalités de subventionner des entreprises, peu importe la
façon dont elles peuvent s'y prendre, avec l'argent des contribuables.
Alors, M. le Président, avec le projet Innovatech Montréal on
donnait la possibilité à 137 municipalités de
déroger à cette loi-là d'interdiction municipale. Cette
loi-là qu'on a devant nous, la Loi sur la Société
Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches, vient donner cette
possibilité de dérogation à 273 municipalités de
plus; dans les deux régions concernées, il y a 273
municipalités. Alors, M. le Président, la possibilité de
surenchère avait déjà été
évoquée lors de la dernière commission parlementaire.
Cette possibilité-là existe encore, et on étend encore
plus, à plus de municipalités cette possibilité de faire
de la surenchère avec l'argent des contribuables. (16 h 20)
II y a un effet pervers aussi à tout ça, M. le
Président. Vous savez qu'on prêche beaucoup la collaboration, on
essaie d'encourager les gens à travailler en- semble plutôt
qu'à tirer chacun la couverte de leur bord. Alors, c'a commencé
déjà avec les MRC, la mise en place des MRC, on le sait, les
municipalités ont été un petit peu forcées de
s'asseoir et ont pris ? à certains endroits, en tout cas, ça
fonctionne même très bien ? les MRC ont pris l'habitude
maintenant de travailler ensemble. Donc, on fait l'aménagement d'un
territoire de façon plus cohérente. On se parle et on discute et
on s'entend, on collabore.
Au niveau régional, M. le Président, on essaie d'avoir
cette même collaboration, et Dieu sait si c'est difficile. On sait que
les gens ont beaucoup de difficultés à s'appuyer les uns sur les
autres. On a encore au Québec, à bien des endroits, cette
mentalité de tirer un petit peu la couverte de notre bord, toujours.
Alors, M. le Président, ce genre d'article là contribue
à défaire ce qu'on avait essayé de faire, à mon
sens. On va désolidariser, à toutes fins pratiques. Si chaque
municipalité, chacune des municipalités concernées
commence à y aller dans la surenchère, on voit ce que ça
peut donner comme portrait, on va revenir à la case départ,
à l'esprit de clocher développé de façon absolument
outrancière.
Alors, M. le Président, on a corrigé un seul article de la
loi de Montréal, même si ce n'était pas possible de changer
quoi que ce soit, semble-t-il, sur le modèle qui était
écrit devant nous. C'était calqué sur le modèle de
Montréal, mais, pourtant, à l'intérieur de ce projet de
loi là, on a réussi à corriger un des articles de la loi
sur Innovatech Montréal. Mais, malheureusement, je pense qu'on l'a
corrigée en diminuant la portée. Jusqu'à un certain point,
là, on a réussi à diminuer la portée de l'article
32 où on nous dit que la Société comme telle peut aussi
conclure des ententes avec le gouvernement du Canada et l'étranger,
selon la loi qui existait. Donc, on enlève la possibilité au
Conseil des ministres d'autoriser ce genre d'entente et on retourne tout
simplement vers le ministre des Affaires intergouvernementales. On a
profité pourtant de cet article-là pour corriger la loi. On
aurait vraiment pu en profiter pour la corriger, la bonifier, pour enlever,
justement, ces modalités qui, à mon sens, auront des
conséquences pour l'avenir. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, merci, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière. Alors, je suis
prêt à reconnaître un prochain intervenant sur le projet de
loi 147, quant à son adoption, M. le vice-président de la
commission de l'économie et du travail. M. le député de
Chauveau.
M. Rémy Poulin
M. Poulin: M. le Président, je vous remercie. Ce sera
très bref pour ce qui est du projet de loi 147 sur la création
d'Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches. J'écoutais
les propos de la députée des Chutes-de-la-Chaudière et
j'écoutais ses réticences, M. le Président, mais, quand on
regarde un dossier comme Innovatech,
c'est certain, M. le Président, que, dans la grande région
de Québec, quand on regarde les neuf dernières années, il
y a toujours de la déficience dans ce qu'on peut faire pour une grande
région comme celle-là. Mais, quand je regarde, d'un autre
côté, le député de Lévis, qui, lui, est
à peu près à 100 % pour Innovatech, je regarde sa grande
expérience aussi de la grande région de Québec, quand je
regarde un homme comme le député de Charlesbourg, ministre de la
Santé et des Services sociaux, c'est ça aussi l'importance d'une
grande région. Et on n'a pas, je pense, pour des grandes régions
comme la nôtre, autant sur la Rive-Sud que sur la Rive-Nord, dans des
projets comme celui-là, à ne regarder que les points qui sont
négatifs dans un projet de loi.
Et je me souviendrai du dossier de la Société de promotion
que mon collègue, le député de La Peltrie, ministre des
Communications du temps, a ramené en 1986 et 1987, où il y avait
deux sociétés de promotion. Et, aujourd'hui, elle est unique dans
la région de Québec, dans la grande région de
Québec. Et je pense que, plus on va y aller dans la grande région
de Québec, autant sur la Rive-Sud que sur la Rive-Nord, en pleine
concertation, c'est de même, de cette façon-là qu'on aura
des grands projets.
Je me rappellerai, moi, dans la région de Québec, pour
ceux qui ont été politiciens... Et je regarde le
député de Montmorency, qui, dans ce temps-là,
n'était pas encore député, mais qui s'intéressait
à la région de Québec. Je me souviendrai du Parc
technologique. Tout le débat autour du parc technologique de la
région de Québec, autant avec la ville de Sainte-Foy, autant avec
la ville de Québec, mais aussi avec la Communauté urbaine.
Ça nous a pris un sapré temps avant de faire l'unanimité
dans ce projet-là. quand j'écoutais mme la députée
des chutes-de-la-chaudière, m. le président... la technologie,
chez nous, on a compris ça, dans la région de québec,
dès 1986-1987, quand on a fondé le parc technologique. je sais
que rien n'est parfait en politique, que rien n'est parfait dans les projets de
loi, qu'il y a toujours des choses qui nous rattachent, qu'il y a toujours des
points qu'on voudrait avoir à 100 %, mais ce n'est pas dans ce genre de
débat... comme la députée a voté contre le principe
d'innovatech, pour des principes qu'on peut discuter dans une grande
région.
Ce soir, M. le Président, avec toute l'équipe de la
région de Québec... Cette fois, je suis obligé de nommer
et de citer le député de Lévis, qui n'a pas toujours un
caractère facile, mais qui, pour une fois... Pour la grande
région de Québec, Rive-Sud et Rive-Nord, on a acquis un projet
fort important, qui est le projet de loi 147 sur Innovatech.
M. le Président, au cours des années qui vont suivre, la
région de Québec, sans parler de nos fonctionnaires, sans parler
de la fonction publique, encore une fois, on va amener un projet qui va nous
distinguer dans la région, dans la capitale, du fait de la fonction
publique, du fait que la haute technologie aussi va prendre un marché
important, du fait aussi de Glaverbec et Laural- co. Tous ces
projets-là, M. le Président, ont été le fait d'une
concertation de la grande région de Québec, où on veut
développer des chemins pour l'avenir de nos jeunes, pour l'avenir de nos
jeunes qui sortent des universités, pour l'avenir de nos jeunes qui
sortent des cégeps, dans la formation professionnelle, M. le
Président.
J'espère qu'au cours des prochaines années les
politiciens, à chaque fois que ce sera rentable pour ces
jeunes-là, ne feront pas de guerre dans cette Chambre, ici, mais
régleront avec les intervenants du milieu pour tous ceux qui veulent un
bon sens et un bon avenir pour nos jeunes de la région de Québec,
mais aussi du Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député de Chauveau. Alors, sur ce même sujet, M. le
député de Montmorency. Je vous cède la parole, M. le
député.
M. Jean Filion
M. filion: Merci, M. le Président. Comme parlementaire de
la région de Québec, pour moi aussi c'est un plaisir et, je
pense, une certaine fierté, de participer en cette Chambre à
l'adoption finale de la Loi sur la Société Innovatech
Québec et Chaudière-Appalaches.
M. le Président, j'aimerais quand même situer le dossier
dans sa perspective, et revenir effectivement à Innovatech, lorsqu'on
l'a adoptée pour Montréal. Si, aujourd'hui, on est en cette
Chambre, avec la collaboration de l'Opposition officielle, c'est parce qu'il y
a eu quatre personnes qui se sont levées en cette Chambre pour,
justement, suite à une analyse critique du projet de loi Innovatech
Montréal, dire que, nous, on était contre. Pas parce qu'on
était contre le projet pour la région de Montréal, mais on
était contre qu'un tel projet soit ciblé uniquement dans la
région de Montréal. Si, aujourd'hui, on est ici en Chambre, tout
le monde, les parlementaires de la région de Québec pour en
discuter, c'est parce que l'Opposition officielle a fait son travail ? et
elle l'a très bien fait, M. le Président ? et qu'il y a eu
des oreilles attentives du côté du gouvernement ministériel
pour entendre ce qu'on avait à dire.
Le député de Charlesbourg, en ce sens, a fait un
travail... Je veux le saluer, parce que, effectivement, il a fait un excellent
travail pour qu'aujourd'hui on soit en cette Chambre pour discuter de ce projet
de loi fondamental et nécessaire à la grande région de
Québec, pour qu'on puisse, nous aussi, développer un secteur de
pointe dans l'économie, un secteur de développement
technologique, la recherche et le développement. (16 h 30)
Dans ce projet de loi, M. le Président, bien sûr qu'il y a
des choses qui vont devoir être revues dans le futur. Il y a un principe
de base avec lequel on va vivre, M. le Président, qui est les 60 000 000
$ accordés par le gouvernement. Inutile de vous dire que ces 60 000 000
$, M. le Président... Si vous vous en remettez à une
parité démographique avec Montréal, Québec
se retrouve perdante. Mais c'est évident, M. le Président,
que le but n'est pas de critiquer les 60 000 000 $, mais de dire que, dans un
avenir rapproché, on devra en cette Chambre revoir la parité
démographique d'un tel projet, pour que la région de
Québec puisse, elle aussi, bénéficier de sommes d'argent
équivalentes, pour qu'on puisse se développer au même
rythme que la région de Montréal. C'est évident que, si
vous investissez plus de capitaux dans une région donnée per
capita, ou par population, cette région-là vous lui donnez un
essor économique beaucoup plus grand. Par contre, si on veut s'assurer
que, au Québec, on se développe tout le monde en même
temps, pour qu'on puisse, tout le monde, assurer une qualité de vie
à l'échelle du Québec aux citoyens et citoyennes des
régions, aux citoyens et citoyennes des grands centres urbains, il faut
toujours penser en fonction démographique, en fonction de la
population.
Ce projet de loi, M. le Président, effectivement, 60 000 000 $,
il est bien accueilli; on est content. Mais je pense qu'on va devoir rapidement
revoir, en cette Chambre, la possibilité, comme on dit, de l'augmenter
en fonction d'une parité démographique. Et, normalement,
ça devrait être 100 000 000 $, si on se compare au projet
Innovatech Montréal qui a reçu 300 000 000 $ pour une population
de 3 000 000. Si on regarde la grande région de Québec, qui est
une population de 1 000 000, on aurait dû, par parité
démographique, recevoir, chez nous, également, dans ce projet de
loi, 100 000 000 $. On peut comprendre que, actuellement, on a des
difficultés financières, qu'on est face à une crise
économique sans pareille, M. le Président. Mais ce n'est pas
l'Opposition qui gère l'état des finances publiques, c'est le
gouvernement en place. Alors, inutile de vous dire que, dans une perspective de
redressement des finances publiques, la parité devra être revue
pour qu'on puisse, dans la région de Québec aussi,
bénéficier d'une somme d'argent équivalente, soit 100 000
000 $.
M. le Président, lorsqu'on a examiné ce projet de loi, moi
aussi, j'ai été un peu surpris de la mécanique de
fonctionnement, où on a formé des conseils d'administration et
où on n'a pas vraiment bien ciblé la réglementation des
conflits d'intérêts. Je pense que, ça aussi, devra faire
l'objet, dans un avenir rapproché, d'un réexamen pour s'assurer
que le fonctionnement que l'on remet entre les mains de l'entreprise
privée, parce que c'est l'entreprise privée qui va gérer,
à toutes fins pratiques, ces fonds-là... Il faudrait qu'on revoit
vraiment la façon de fonctionner pour s'assurer qu'on va se retrouver
dans une gestion de fonds publics avec des paramètres bien
précis, pour éviter, justement, que les fonds soient, à
toutes fins pratiques, utilisés dans des situations plus ou moins
correctes, où on pourrait se retrouver dans des situations de conflits
d'intérêts. Je pense que, à ce niveau-là, la
député des Chutes-de-la-Chaudière a tout à fait
raison de souligner cette partie du projet de loi.
M. le Président, je pense que c'est un projet, pour la
région de Québec, qui va nous permettre, à tout le monde,
les parlementaires de cette grande région, d'amorcer une espèce
de consensus régional où on va, ensemble, commencer à
travailler le développement de notre région. Le projet de loi,
qui nous est amené aujourd'hui, est un projet de loi qui est un
départ, qui, j'espère, va se traduire par une augmentation
importante des efforts de solidarité de la grande région de
Québec, pour qu'on puisse, dans la capitale nationale, aussi se
développer sur tous les plans économiques et, bien sûr, sur
le plan de la recherche et du développement.
Le Parc technologique, qui a été fondé en
1986-1987, c'était un départ, M. le Président. Mais on
sait que, actuellement, l'économie mondiale repose sur le
développement technologique, on sait que l'ère des ordinateurs a
transformé radicalement l'économie mondiale. Ce qu'on produisait,
anciennement, à coups de bras et d'interventions humaines physiques, M.
le Président, il y a eu un déplacement complet, mais complet, de
l'économie, où, maintenant, on travaille avec des ordinateurs, on
travaille avec des robots, on travaille avec une technologie toujours de plus
en plus poussée, ce qui fait que toutes les règles
économiques sont bouleversées. La population, une région,
une ville qui ne s'ajuste pas à ces développements technologiques
est une ville qui est vouée à une décroissance
économique automatique. dans cet esprit, m. le président, je
pense qu'in-novatech est un plus à la région de québec, et
innovatech est un projet de loi que l'opposition officielle endosse à
100 %. l'opposition officielle a été heureuse de participer, non
seulement à l'adoption, aujourd'hui, mais à la bougie d'allumage
du gouvernement ministériel qui a compris le message et qui nous
présente ce projet de loi aujourd'hui. ça nous fait plaisir, m.
le président, de participer à son adoption pour la grande
région de québec.
Le Président: Alors, merci, M. le député.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Il n'y a pas d'autres interventions.
Donc, ceci met fin au débat. Oui, M. le...
M. Gendron: Oui, il n'y a pas d'autres interventions, le projet
est adopté...
Le Président: ...leader adjoint de l'Opposition.
M. Gendron: ...mais ma collègue voudrait indiquer ce
qu'elle a indiqué.
Mise aux voix
Le Président: D'accord. Alors, la question: Est-ce que la
motion d'adoption du projet de loi 147, Loi sur la Société
Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches, est
adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président: Alors, adopté sur division. Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Oui, M. le Président. En vertu de
l'article 228...
Le Président: Un instant. Pas sur division?
M. Gendron: Non. Le projet de loi n'est pas adopté sur
division. Le projet de loi est adopté. Puis, en vertu de l'article, elle
va vous le dire.
Le Président: D'accord. Alors, j'entends et
j'écoute, à ce moment-ci, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, en vertu de
l'article 228 de notre règlement, et compte tenu des propos que je viens
de tenir, j'aimerais que vous enregistriez ma dissidence sur ce projet de
loi.
Le Président: D'accord. Donc, votre dissidence est
enregistrée et, en conséquence, le projet de loi est
adopté sur division. Alors, le projet de loi 147, Loi sur la
Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches,
est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: Oui, M. le Président. Je vous prierais
d'appeler l'article 14 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi 110 Adoption
Le Président: À l'article 14 du feuilleton, M. le
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle propose la motion d'adoption du projet de loi 110,
Loi modifiant la Loi sur les allocations d'aide aux familles.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 230 du
règlement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement. Est-ce qu'il y a des
interventions? Il n'y a pas d'interventions.
Mise aux voix
Est-ce que cette motion d'adoption du projet de loi 110 est
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Adopté. En conséquence, le
projet de loi 110, Loi modifiant la Loi sur les allocations d'aide aux
familles, est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: M. le Président, l'article 15 du
feuilleton.
Projet de loi 115 Adoption
Le Président: À l'article 15 du feuilleton, M. le
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle propose la motion d'adoption du projet de loi 115,
Loi modifiant la Loi sur le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 230 du
règlement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: Consentement. Est-ce qu'il y a des
interventions?
Mise aux voix
Est-ce que la motion d'adoption du projet de loi 115 est
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Adopté. Donc, le projet de loi 115,
Loi modifiant la Loi sur le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, est
adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: M. le Président, l'article aa du
feuilleton.
Projet de loi 391 Adoption du principe
Le Président: À l'article aa du feuilleton, M. le
député de Jeanne-Mance propose la motion d'adoption du principe
du projet de loi 391, Loi sur l'Amicale des anciens parlementaires du
Québec.
Alors, y a-t-il consentement pour déroger à l'article 237
du règlement? Consentement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement.
Mise aux voix
Est-ce que le principe du projet de loi 391, Loi sur l'Amicale des
anciens parlementaires du Québec, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Alors, M. le leader du
gouvernement.
M. Cannon: Je crois que vous avez des amendements, M. le
Président, à ça?
Le Président: D'accord. Donc, nous allons faire les
écritures. C'est ça? Donc, pour faire les écritures. Il y
a consentement pour procéder aux écritures? Cette motion est
adoptée?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: Alors, nous allons nous transformer...
Est-ce que la motion pour transformer en plénière est
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Commission plénière Étude
détaillée
Le Président: Adopté. Est-ce que l'article 1 du
projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Est-ce que l'article 2 du projet de loi est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Est-ce que l'article 3 du projet de loi est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Adopté. Maintenant, l'article 4 du
projet de loi. M. le député de Jeanne-Mance propose l'amendement
suivant. L'article 4 de la version anglaise du projet de loi est modifié
par le remplacement des mots «an executive committee» par les mots
«a board of management». Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Maintenant, l'article 5. M.
le député de Jeanne-Mance propose l'amendement suivant. L'article
5 du projet de loi est remplacé par le suivant: «Le premier
conseil d'administration dont le mandat des administrateurs ne doit pas
dépasser une année est composé de six anciens
parlementaires désignés par le Bureau de l'Assemblée
nationale.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président: Adopté. Maintenant, est-ce que les
articles 6 à 13 du projet de loi sont adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président: Adopté. Est-ce que le titre du projet
de loi 391, Loi sur l'Amicale des anciens parlementaires du Québec, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président: Adopté. Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 391 est adopté?
M. Chevrette: Adopté, M. le Président. Le
Président: Adopté.
Adoption du rapport
Est-ce que le rapport de la commission plénière est
adopté?
M. Chevrette: Adopté, M. le Président.
Le Président: Adopté.
Adoption
Maintenant, M. le député de Jeanne-Mance propose la motion
d'adoption du projet de loi 391, Loi sur l'Amicale des anciens parlementaires
du Québec.
Il y a consentement pour déroger à l'article 230 du
règlement?
M. Chevrette: II y a consentement.
Le Président: Consentement. Consentement pour
déroger également à l'article 22 du règlement?
M. Chevrette: Oui, M. le Président.
Le Président: Consentement.
Mise aux voix
Alors, est-ce que le projet de loi 391 est adopté?
M. Chevrette: M. le Président, il est adopté.
Le Président: Adopté. En conséquence, la
motion étant adoptée, le projet de loi 391, Loi sur
l'Amicale des anciens parlementaires du Québec, est
adopté.
Je vous remercie. Avant de procéder plus loin... Alors, je
remercie tous les parlementaires. Je pense que ce projet de loi sera
salué aussi avec enthousiasme par nos collègues, les anciens
membres de cette Assemblée. M. le leader adjoint de l'Opposition.
M. Gendron: Je veux juste vous dire que, compte tenu du projet de
loi antérieur... Si vous acceptiez de suspendre 30 secondes. On a une
vérification à faire, puis je ne voudrais pas la faire
après que vous aurez rendu votre décision.
Le Président: Parfait. Alors, nous allons suspendre les
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président: Alors, veuillez prendre place, s'il vous
plaît. Alors, simplement pour être très clair et pour
apporter une précision, là, pour l'information de
l'Assemblée et pour le Journal des débats, à
l'article 28 du feuilleton, au moment de l'adoption de la motion d'adoption du
projet de loi 147, Loi sur la Société Inno-vatech Québec
et Chaudière-Appalaches, le projet de loi a été
adopté avec une dissidence, soit celle de Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière, conformément à l'article 228
du règlement de l'Assemblée. D'accord?
Décision du président sur une demande de
directive formulée par la députée de Johnson
Maintenant, avant de procéder plus loin, je voudrais, ici, rendre
une décision qui avait été prise en
délibéré par la présidence. Alors, le 9
décembre dernier, avant que l'Assemblée n'entreprenne le
débat sur le principe du projet de loi 128, Loi modifiant la Loi sur la
sécurité du revenu, la députée de Johnson a
formulé une demande de directive à la présidence. Cette
demande visait à prévenir la situation ambiguë pouvant
découler du caractère plus ou moins exhaustif des notes
explicatives avec le contenu même d'un projet de loi. Des
conséquences résulteraient d'une telle situation, notamment lors
du vote que l'Assemblée est appelée à prendre à
l'étape de la présentation d'un projet de loi.
En demandant cette directive, la députée de Johnson
s'exprimait ainsi, et je cite: «Je sais fort bien que la jurisprudence
parlementaire ne confère pas à ces notes une valeur juridique et
qu'il ne s'agit pas d'un guide qui doit être d'une valeur informative
absolue. Cependant, leur contenu m'apparaît tout de même important
pour deux raisons: premièrement, c'est après avoir entendu la
lecture de ces notes explicatives que l'Assemblée décide de se
saisir ou non du projet de loi présenté par un ministre ou un
député, article 234; deuxièmement, le Répertoire
législatif de l'Assemblée nationale émis à chaque
année par l'Assemblée reprend intégralement, pour
décrire les projets, le contenu des notes explicatives. Si
imprécision, laconisme, fausseté il y a, ils seront
répétés dans ce recueil officiel qui relève de
l'Assemblée.» Fin de la citation.
C'est à l'article 233 de notre règlement que l'on retrouve
les dispositions régissant les notes explicatives d'un projet de loi
d'intérêt public à l'Assemblée nationale. Cet
article stipule ce qui suit, et je cite: «À l'étape
prévue des affaires courantes, le député présente
le projet de loi à l'Assemblée en donnant lecture des notes
explicatives qui l'accompagnent ou en les résumant. Celles-ci doivent
exposer sommairement l'objet du projet de loi et ne contenir ni argumentation
ni exposé de motif.» Fin de la citation.
Ce texte reprend en substance les dispositions réglementaires des
précédents règlements de l'Assemblée nationale.
Notons simplement que l'article 544 du règlement Geoffrion
prévoyait qu'un député qui présentait une motion
introductive d'un bill public expliquait succinctement sa portée
uniquement si l'un de ses collègues l'y invitait. L'obligation de donner
lecture de notes explicatives ou de les résumer fut introduite par
l'article 117 du règlement précédent le règlement
actuel.
Les seules obligations qui découlent de l'article 233 se
résument essentiellement à ce que les notes explicatives doivent
être brèves et dépourvues d'argumentation. Ces
caractéristiques sont reconnues par les auteurs en droit parlementaire.
Je vous réfère notamment à la dernière
édition de Erskine May aux pages 442, 470 et 471 ainsi qu'à la
sixième édition du volume de Beau-chesne à la note
632.
On peut ajouter sur ce point que le président Lamoureux, à
la Chambre des communes du Canada, a rendu le 17 janvier 1973 une
décision dans laquelle il confirme le principe à l'effet que les
notes explicatives doivent être brèves et ne pas avoir un
caractère polémique.
Ici, à l'Assemblée, je n'ai pu retrouver aucun
précédent traitant de cette question. On a recensé,
cependant, des cas où le président acceptait qu'un ministre ou un
député livre un abrégé des notes explicatives ou
même seulement une partie des notes explicatives. Je
réfère, dans ce dernier ça, à la séance du
20 avril 1983. On a également retrouvé un cas où,
exceptionnellement, un projet de loi d'intérêt public a
été présenté sans aucune note explicative.
C'était à la séance du 14 mai 1985.
Quant au libellé de ces notes, l'article 233 du règlement
stipule qu'elles doivent exposer sommairement l'objet du projet de loi. La
question que l'on formule à la présidence est liée
à cet aspect. Le président doit-il intervenir pour
vérifier si les notes résument bien l'objet du projet de loi? Je
ne le crois pas. Ce pouvoir n'est pas expressément conféré
à la présidence à l'article 233 et, si c'était le
cas, il y aurait lieu de prévoir un préavis plus long que celui
stipulé à l'article 232 pour accomplir une telle
vérification.
De plus, tout comme la véracité d'une motion sera
décidée par la Chambre, comme l'indique une annotation sur
l'article 150 du règlement Geoffrion, la vérification du
caractère plus ou moins exhaustif des notes explicatives avec le contenu
d'un projet de loi ne peut être du ressort de la présidence. Le
président, conformément à l'article 233 du
règlement, veillera à ce qu'un projet de loi
d'intérêt public comporte des notes explicatives, que celles-ci
exposent sommairement l'objet du projet de loi et ne contiennent ni
argumentation ni exposé de motif. Puisqu'il s'agit de fournir une
explication succincte, on doit s'attendre à ce que ces notes ne puissent
être complètes à tous égards.
Par ailleurs, la présidence, tout comme c'est le cas pour toute
motion présentée à l'Assemblée ou toute
intervention, se doit de tenir pour vrai le résumé exposant
l'objet du projet de loi que l'on retrouve dans les notes explicatives.
L'article 233 est partie intégrante du mécanisme de
présentation d'un projet de loi d'intérêt public. Il est
complété par l'article 234 qui édicté ce qui suit,
et je cite: «Le président met aux voix sans débat la motion
proposant à l'Assemblée de se saisir du projet de loi.» Fin
de la citation.
À la lumière de cet article, il ressort que la
présentation du projet de loi vise à saisir l'Assemblée du
projet afin qu'elle en fasse l'étude. À cette étape, les
parlementaires ne se prononcent pas sur la teneur du projet de loi. C'est lors
de l'adoption du principe que les députés voteront sur le contenu
du projet de loi. À l'étape de la présentation, les
députés acceptent tout au plus de se saisir du texte d'un projet
de loi qu'ils étudieront à des étapes ultérieures.
(16 h 50)
D'ailleurs, à la Chambre des communes du Canada, une motion
demandant la permission de présenter un projet de loi et la motion
relative à la première lecture sont présumées
adoptées. Il n'y a pas de débat, ni d'amendement, ni de mise aux
voix. En outre, les explications que peut donner un député qui
demande à présenter un projet de loi ne sont pas obligatoires.
Cela ressort des articles 68 et 69 du règlement de la Chambre des
communes du Canada. Les explications n'étant pas une exigence absolue,
cela démontre bien que l'objectif de l'étape de la
présentation semble consister essentiellement à déposer le
projet de loi pour le porter à la connaissance des membres du Parlement
et du public. Cela relève presque d'une simple formalité.
D'ailleurs, ici, à l'Assemblée nationale, la
présentation d'un projet de loi d'intérêt privé ne
comporte pas non plus une lecture de notes explicatives. Cela illustre bien que
l'étape de la présentation consiste essentiellement à
saisir les membres de l'Assemblée du texte même d'un projet de
loi.
Relativement au Répertoire législatif de
l'Assemblée, il ne constitue qu'un document administratif. Il
présente un sommaire de l'activité législative de
l'Assemblée pour une année spécifique, et ce, depuis 1977.
Il est exact de dire que ce sont les notes explicati- ves du projet de loi qui
se retrouvent dans ce Répertoire sous la rubrique «objet du projet
de loi». On y apportera parfois des corrections pour les adapter et les
rendre conformes, s'il y a lieu, aux amendements qui auront été
adoptés lors du processus législatif. Il ne s'agit là
toutefois que d'un sommaire qui ne saurait dispenser de se
référer à la loi elle-même pour en connaître
la portée avec précision. Cette mise en garde fut inscrite par le
directeur de la législation dans le Répertoire de 1977.
Voilà donc les remarques que je voulais faire au sujet des notes
explicatives. Vous comprendrez qu'elles tiennent lieu davantage d'explications
que de directives.
Alors, sur ce, maintenant, nous allons poursuivre les travaux. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Je vous prierais
d'appeler l'article 17, s'il vous plaît.
Projet de loi 119
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Président: À l'article 17 du feuilleton,
l'Assemblée va maintenant prendre en considération le rapport de
la commission de l'aménagement et des équipements sur le projet
de loi 119, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec et d'autres dispositions législatives.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 253
du règlement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement. Est-ce qu'il y a des
interventions? Oui, M. le ministre des Affaires municipales.
M. Claude Ryan
M. Ryan: En adoptant le projet de loi 119, l'Assemblée
nationale accédera à un voeu émis par les
municipalités membres de la Communauté urbaine de Québec
au cours des derniers mois. Ces municipalités n'avaient pas
réussi à s'entendre, l'an dernier, sur la désignation d'un
président du comité exécutif de la Communauté. Il
avait été convenu entre elles et moi-même qu'elles
présenteraient une proposition de réaménagement des
structures de la Communauté qui lui permettrait de vaquer à ses
affaires d'une manière transitoire, en attendant qu'une étude
plus approfondie soit faite sur toutes les questions reliées à
l'exercice des fonctions municipales dans la grande région de
Québec.
Cette étude sera entreprise au cours de l'année 1994,
mais, en attendant, il s'impose que nous donnions à la Communauté
urbaine de Québec des structures appropriées pour qu'elle puisse
diriger elle-même ses affaires, par l'intermédiaire des
municipalités qui en font partie. Le projet de loi 119 répond
précisément à cet
objectif. Ces municipalités... certaines nous avaient fait part
de réserves à l'endroit d'un projet de loi qu'elles avaient
préalablement approuvé en principe. Après avoir
mûrement considéré l'ensemble du problème, le
gouvernement a conclu qu'il fallait procéder avec le projet de loi 119,
et je me réjouis de ce que les dispositions du projet de loi aient fait
l'objet d'une approbation unanime des députés des deux
côtés de la Chambre qui siégeaient à la commission
parlementaire des aménagements et des équipements.
Je recommande donc fortement l'adoption de ce projet, en étant
sûr que la nouvelle loi permettra à la Communauté urbaine
de Québec de résoudre dans l'immédiat les
difficultés auxquelles elle faisait face l'an dernier, de se donner une
direction qui assurera une représentation appropriée à
chacune des classes de municipalités qu'on y trouve; c'est-à-dire
à la ville de Québec, qui est la ville principale, aux villes
moyennes, que sont les villes de Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, et
ensuite à neuf autres municipalités, qui regroupent ensemble un
nombre important de personnes, mais qui ne peuvent quand même pas dicter
leur volonté à l'ensemble de la population de la
région.
Nous tenons compte d'un équilibre, je pense, qui me paraît
sain, et je suis très heureux à la pensée que nous
pourrons fort probablement adopter ce projet de loi à
l'unanimité.
Le Président: Alors, merci, M. le ministre des Affaires
municipales. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le leader adjoint de
l'Opposition.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, très rapidement, M. le Président.
J'ai accepté, comme porte-parole de l'Opposition, de concourir à
l'adoption du projet de loi, parce que je persiste à croire que ce n'est
pas un projet de loi parfait ? je n'en connais pas beaucoup qui sont
parfaits ? mais que c'était une étape nécessaire pour
raffermir trois éléments, rapidement. Moi, je ne suis pas de
Québec, mais ça fait assez longtemps qu'on vit proche de
Québec, et autour, pour avoir entendu et senti que la Communauté
urbaine de Québec avait besoin d'une nouvelle législation, d'une
nouvelle loi pour améliorer trois chapitres. Rapidement, il y avait des
critiques quant à sa représentativité, il y avait des
critiques quant à son efficacité et il y en avait quant à
son fonctionnement.
Est-ce que le projet de loi qu'on a adopté, M. le
Président, permettra, au chapitre de ces trois éléments
là, d'améliorer la situation? Moi, ma réponse, c'est oui.
Et, si la réponse avait été non, je n'aurais pas concouru
à l'adoption de ce projet de loi là.
Je ne veux pas en faire l'historique, on l'a fait, on est à la
dernière étape, mais j'en profite au moins pour dire que ce n'est
pas parce que je me considère insensible à la
réalité des petites communautés que j'ai donné mon
aval pour poursuivre l'étude. Parce que, à un moment
donné, il y a eu du flottement quant à la poursuite de ce projet
de loi là. Et, pas plus tard qu'il y a quelques minutes, il y a un
maire, deux maires même, des villes qu'on appelle les petites
communautés ou les petites municipalités autres que
Québec, Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, qui prétendaient
que concourir à l'adoption de la nouvelle loi concernant la
Communauté urbaine de Québec c'était implicitement
favoriser et faciliter la disparition de municipalités comme Vanier,
Saint-Emile, Val-Bélair, Loretteville, Sillery. Que des gens lisent
ça, c'est leur droit le plus strict, mais ce n'est pas ma lecture. Je ne
vois pas, dans ce projet de loi là, une ouverture à la fusion,
forcée ou pas, des petites communautés. Je pense que les neuf
villes autres que les quatre qu'on appelle les grandes, Québec et les
trois qui font partie d'un autre bloc, ont leur place. Je souhaite qu'elles
aient leur place, je souhaite qu'elles exercent toute leur place et qu'elles
participent aux commissions crées par la Communauté urbaine de
Québec.
Mais c'est uniquement en ayant ces convictions-là que je ne
posais pas un geste pour faciliter l'intégration, la fusion et pour que
Québec ait le monopole à la Communauté urbaine. Moi, je
n'ai pas senti, dans ce que j'ai adopté dans ce projet de loi là
? et les collègues qui étaient avec moi également, le
député de Portneuf ainsi que d'autres députés
? on n'a pas senti qu'on concourait, là, à faciliter et
à forcer des fusions volontaires, d'aucune façon, mais on a
amélioré le fonctionnement, la représentativité et
l'efficacité de la Communauté urbaine. C'était ça,
notre objectif.
Et ce n'est pas l'étape finale. Il y aura d'autres
réflexions à faire quant au rôle plus majeur, plus large
que doit jouer la Communauté urbaine. Mais, dans le projet de loi, je
pense qu'on a fait ce qu'on avait à faire, sans d'aucune façon
écraser ou atténuer la nécessaire
représentativité des petites villes au sein de la
Communauté urbaine de Québec, qui ont un rôle à
jouer, qui ont des services à recevoir et qui ont besoin
également d'avoir la capacité d'influencer un certain nombre de
décisions qui seront prises à la Communauté urbaine. Mais
je pense que les nouveaux mécanismes permettront à ces
petites-là de jouer leur rôle, et je souhaite que le projet de loi
contribue à réduire les tensions.
Voilà, M. le Président, les raisons qui m'ont
habilité pour donner mon accord à ce projet de loi là.
Le Président: Alors, merci, M. le leader adjoint de
l'Opposition. Je reconnais maintenant M. le député de
Portneuf.
M. Roger Bertrand
M. Bertrand: Oui, M. le Président. Quelques mots seulement
pour souligner l'importance de l'adoption de ce projet de loi là, parce
que je pense que, effectivement, les modifications qui y sont apportées
et qui touchent essentiellement le fonctionnement et la composition
également des instances, les simplifications qui sont apportées
permettront un fonctionnement beaucoup
plus, je dirais, efficace et efficient au niveau de la Communauté
urbaine de Québec.
Mais je souscris également à l'adoption de ce projet de
loi pour une autre raison, c'est que c'est pour moi l'amorce d'une seconde
étape aussi, alors que nous devrons probablement, dans la région
de Québec et à la CUQ, nous interroger sur des choses encore plus
fondamentales et qui toucheraient, à ce moment-là, le mandat
même de la CUQ et son rôle à l'intérieur de
l'ensemble de la dynamique socio-économique de la très grande
région de Québec. Et je m'explique, M. le Président. (17
heures)
Depuis la création de la CUQ il y a maintenant 20 ou 25 ans, le
portrait socio-économique de la région a changé, les
intervenants ont changé également, et je pense que la CUQ devra
trouver des adaptations, non seulement quant à son fonctionnement, mais
également quant à sa substance même, à son mandat et
peut-être aussi à la façon également de mieux jouer
son rôle avec d'autres partenaires qui deviennent de plus en plus
importants dans la dynamique socio-économique de la région. J'en
appelle, M. le Président, par exemple, à titre d'exemple,
simplement à l'existence maintenant d'un conseil régional de
concertation et de développement, qui, de plus en plus, joue un
rôle important. Alors, il y a des interfaces à revoir
éventuellement.
J'en appelle, finalement, à la collaboration de l'ensemble des
intervenants de la CUQ pour que, peut-être, on soit davantage
disposés à entrevoir que des changements puissent être
amenés dans l'intérêt de l'ensemble de la région. Et
c'est pourquoi, M. le Président, dans ce cas-ci, il me fera plaisir de
voter en faveur de l'adoption de la loi. Merci.
Le Président: Merci, M. le député de
Portneuf. Maintenant, je reconnais M. le député de
Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Oui, M. le Président, vous me permettrez
d'ajouter quelques mots à ce qui vient d'être exprimé aussi
bien de la part du ministre que des députés de l'Opposition.
Évidemment, le gouvernement était pris dans une situation
où nous avions devant nous un projet de loi qui était reconnu par
l'ensemble des représentants municipaux comme étant le reflet
parfait de ce qui avait été dégagé comme consensus,
qui avait fait l'objet d'un rapport. Maintenant, ce consensus s'est
désagrégé au fil des mois, et nous nous sommes
retrouvés dans une situation où un groupe de municipalités
ont exprimé leur désaccord. Et, d'un autre côté, ce
groupe de municipalités en désaccord s'est lui-même
désagrégé peu de temps après pour nous retrouver
avec un nombre plus limité de gens qui disaient: Maintenant, à
bien y penser, on ne devrait pas être dans le groupe des dissidents. On
est capables de vivre avec ça, compte tenu des assurances qui nous sont
données. On a agi peut-être sur la foi d'un malentendu. Nous avons
cru que la ville de Québec venait demander des amendements ou, dans son
optique à elle, des améliorations. C'est dans cet
esprit-là que maintenant nous nous dissocions du groupe auquel nous
avons momentanément appartenu.
Dans les circonstances, il appartenait au gouvernement, et l'Opposition
a concouru dans ce sens-là, de trancher le noeud gordien. On n'en
sortira jamais. Et, là-dedans comme dans d'autres choses, le meilleur
est parfois l'ennemi du bien. Et, à trop vouloir faire l'ange, on finit
par faire la bête et on ne peut faire l'affaire de tout le monde. Et,
dans les circonstances, le ministre a tranché dans un sens. Je pense que
l'expérience qui va être entreprise va être entreprise,
cependant, de bonne foi, en donnant la chance aux coureurs. Les
municipalités qui ont comparu en commission parlementaire ont fait
état de leurs réserves et, d'un autre côté, d'autres
municipalités d'une façon fort convaincante aussi ont fait valoir
les motifs qui faisaient qu'elles adhéraient au projet de loi qui
était présenté par le gouvernement.
Dans les circonstances, il faut considérer le projet de loi 119
comme étant une première étape qui s'inscrit dans un
processus qui va se continuer. La Communauté urbaine de Québec,
dans laquelle j'ai eu l'occasion d'oeuvrer pendant de nombreuses années
à titre de secrétaire général, même si
ça s'est mal terminé, je crois que c'est un organisme qui est
très utile. C'est un organisme qui a sa place, un organisme qui doit
coller à la réalité et répondre aux besoins locaux.
Et, dans les circonstances, je pense que le projet de loi 119 fait un bout de
chemin dans ce sens-là. Nous verrons comment va s'arrimer la
deuxième étape dans une perspective plus large qui englobera la
Rive-Sud, qui englobera possiblement d'autres parties qu sont maintenant
exclues de la Communauté urbaine de Québec, et ça devra se
faire dans une perspective plus globale.
Donc, dans les circonstances, sans vouloir lancer la pierre à
personne, ce que je lance comme appel, c'est un appel au consensus, un appel au
travail de bonne foi, dans les intérêts généraux de
la collectivité. Je pense qu'il y a moyen de faire ça et que le
projet de loi va être un instrument, bien sûr, imparfait, parce que
les instruments ne sont jamais parfaits, parce que nous aurions fermé
cette Assemblée il y a longtemps, parce que nous faisons toujours un
travail continuel. Le caucus des députés libéraux de la
région de Québec a accepté la proposition gouvernementale,
a été partie prenante à cette proposition-là. Nous
sommes satisfaits que ce qui est devant cette Assemblée va donner un
coup de pouce à ce dont la région a besoin actuellement. Et c'est
dans ce sens que nous agissons, étant bien sûrs qu'il y aura
d'autres étapes à franchir, que nous sommes prêts à
franchir en temps et lieu, et il y aura des débats qui sont à
venir et que nous ferons ouvertement, comme nous l'avons fait, justement, en
mettant à contribution le ministre des Affaires municipales. Et je
souhaite que le ministère, éventuellement, n'y aille pas par
quatre chemins. S'il doit nous présenter un livre blanc qui nous
expliquerait comment il voit la région de Québec et amener des
réactions plus immédiates de la part des partenaires municipaux,
que ce soit fait de cette
façon-là, moi, je n'ai aucune objection. Peut-être
qu'on épargnera du temps, on épargnera du cafouillage et du
pataugeage et on pourra aller directement vers des solutions plus
réalistes et plus rapides.
Alors, c'est dans ce sens-là que j'envisage l'évolution
des choses, et je suis heureux que nous en soyons rendus à l'adoption du
projet de loi 119 et j'y concours pleinement.
Le Président: Merci, M. le député de
Louis-Hébert. Je reconnais maintenant M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, brièvement, simplement
pour dire que mes propos vont dans le même sens que ceux des orateurs qui
m'ont précédé. Je pense que l'état d'esprit qu'on
sent à l'Assemblée nationale aujourd'hui, c'est que, par rapport
à la région de Québec, les gens pensent beaucoup plus dans
le sens d'un plus grand consensus. Je pense que les divisions intermunicipales
qu'il y a eu dans le passé, qui ont été accentuées
par nos médias, ne vont pas dans le sens du progrès de la
région de Québec. Et, aujourd'hui, il va falloir que les gens
sentent de plus en plus qu'on a besoin de plus de consensus.
Ça ne veut pas dire d'aller à la fine épouvante. Je
pense, comme le député de Louis-Hébert vient de le dire,
qu'il s'agit d'un pas de plus, un pas dans une direction, et que le pas dans la
direction... La preuve, c'est qu'à un moment donné il y en avait
un, consensus. Mais il est trop facile de défaire des consensus et d'en
refaire. Aujourd'hui, la région de Québec doit penser beaucoup
plus dans ce sens-là. Dans le cadre du libre-échange, dans le
cadre des grands ensembles au niveau local ou régional, il faut
être capable de plus de cohésion, autrement on va avoir des
problèmes. Si on passe le plus gros de nos énergies à se
chicaner plutôt qu'à être solidaires, on n'ira pas dans la
bonne direction.
Le projet de loi vise à aller dans une plus grande
solidarité, et je pense que ce projet de loi là peut y
contribuer. Maintenant, ceux qui vont l'administrer vont aussi, par leur
attitude, faire en sorte que les gens vont avoir envie d'aller davantage de
l'avant ou ne voudront pas aller de l'avant si on ne tient pas compte de la
façon de voir des différentes communautés. On a eu
beaucoup de divisions dans la région de Québec. Moi, je pense que
l'avenir n'est pas dans les divisions, il doit être dans un plus grand
consensus. Et, au niveau municipal, je pense que, dans le passé, il y a
eu trop de divisions intermunicipales.
Moi, je pense que le fleuve, comme citoyen de la Rive-Sud qui est
arrivé pensionnaire à Saint-Louis-de-Gonzague à sept ans
pour y faire des études pendant plusieurs années, ne doit pas
être vu non plus comme une barrière qui divise mais comme un cours
d'eau qui unit. Et, traditionnellement, le fleuve a été, entre
Québec et Lévis, une voie de passage 12 mois par année,
parce qu'on y pouvait faire du canot l'été pour traverser, puis,
l'hiver, on passait sur un pont de glace. C'était meilleur l'hiver que
l'été, même. Mais il a fallu aider Montréal, faire
en sorte que les embâcles ne se fassent pas en haut, et, comme on ne
voulait pas que les embâcles se fassent en amont, bien, nous, en aval, on
n'a pas pu garder notre pont de glace l'hiver, qui ne coûtait pas cher.
Mais je veux dire essentiellement, on parle de la Communauté urbaine,
mais, même dans la région de Québec, il ne faut pas voir le
fleuve comme un instrument de division mais, au contraire, dans un grand
ensemble régional, un magnifique cours d'eau qui nous traverse de part
en part. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président: Alors, merci, M. le député de
Lévis.
Mise aux voix du rapport
Est-ce que le rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements portant sur le projet de loi 119, Loi modifiant la Loi sur
la Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Cannon: Adopté, M. le Président.
Le Président: Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Cannon: Maintenant, nous avons fait la prise en
considération. Alors, je vous prierais de procéder à
l'adoption, M. le Président.
Le Président: Très bien, M. le leader adjoint du
gouvernement. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 230 du règlement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement.
Adoption
Alors, M. le ministre des Affaires municipales propose la motion
d'adoption du projet de loi 119, Loi modifiant la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec et d'autres dispositions législatives.
Mise aux voix
Est-ce que cette motion est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Donc, la motion d'adopter le
projet de loi 119 est adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement. (17
h 10)
M. Cannon: Oui, M. le Président. L'article 27 du
feuilleton.
Projet de loi 146 Adoption
Le Président: À l'article 27 du feuilleton, M. le
ministre des Affaires municipales propose la motion d'adoption du projet de loi
146, Loi modifiant de nouveau la Loi sur la fiscalité municipale et
d'autres dispositions législatives.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 22 du
règlement?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement. Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le ministre des Affaires municipales.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Le projet de loi 146 a pour objet de préciser la
nature des immeubles et équipements à vocation industrielle qui
pourront être portés au rôle d'évaluation
foncière des municipalités pour fins de taxation municipale. Ces
modifications législatives viennent mettre fin à l'incertitude
qui régnait dans les milieux municipaux par suite d'un jugement rendu en
juillet dernier par la Cour suprême du Canada dans la cause opposant la
firme Ciment Québec à la municipalité de Saint-Basile
village sud. Elle vise essentiellement à confirmer les pratiques suivies
depuis de nombreuses années par les évaluateurs professionnels en
matière d'évaluation des biens industriels pour fins de taxation
municipale tout en introduisant certains ajustements et précisions
découlant de consultations que nous avons faites avec tous les milieux
concernés, y compris les experts et les milieux d'entreprises.
Le gouvernement a voulu répondre ainsi à des attentes
formulées avec insistance par les milieux municipaux. La nouvelle loi
précise que ne seront pas portés au rôle
d'évaluation foncière pour fins de taxation les machines, les
appareils et leurs accessoires qui sont utilisés ou destinés
à des fins de production industrielle ou d'exploitation agricole, autres
que ceux d'une raffinerie de pétrole.
Par contre, les biens suivants devront être portés au
rôle d'évaluation et seront, en conséquence, taxables: les
constructions destinées à loger ou à abriter des
personnes, des animaux ou des choses; les terrains et ouvrages
d'aménagement de terrains, ainsi que les bases de béton sur
lesquelles des biens de production industrielle sont placés ou
destinés à l'être. Egalement: les immeubles, y compris les
systèmes mécaniques et électriques dont l'utilisation ou
la destination principale est non pas d'assurer la production,
c'est-à-dire la transformation de la matière, la production
industrielle, mais d'assurer plutôt l'utilité d'un autre immeuble.
Par exemple, un système électrique qui existerait surtout pour
éclairer ou chauffer l'ensemble des installations d'une entreprise ne
serait pas d'abord principalement destiné à la production
industrielle, donc il serait taxable. Mais, s'il s'agissait d'un système
électrique destiné à fournir principalement de
l'énergie à des équipements de production industrielle,
celui-là serait exempt de l'inscription au rôle et de la
taxation.
Par ailleurs, le projet de loi 146 ne traite pas de l'inscription au
rôle d'évaluation des équipements destinés à
la pollution dans les entreprises industrielles. Je vois que mon
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, fait toujours
irruption dès que ce sujet...
Une voix: Au bon moment!
M. Ryan: ...est au programme. Je précise une fois de plus,
M. le Président, que cette question complexe, qui ne pouvait pas
être réglée en quelques jours, sera l'objet de nouveaux
travaux entre le gouvernement, le monde municipal et les milieux
concernés au cours des mois à venir.
Le gouvernement, comme nous le savons, a décidé de
contester devant les tribunaux supérieurs une décision rendue au
cours de l'automne par un juge de la Cour supérieure de Montréal
concernant la surtaxe sur les immeubles non résidentiels. Je tiens
à indiquer que le gouvernement a décidé de maintenir cette
taxe. Nous avons porté la cause en appel, comme vous le savez. Nous
avons décidé, pendant que les procédures se poursuivront,
de maintenir la surtaxe sur les immeubles non résidentiels en
présumant, suivant la coutume, que cette taxe est valide et le demeurera
tant qu'elle n'aura pas été déclarée
inconstitutionnelle par le plus haut tribunal. Et, sans préjuger de la
décision de celui-ci, je veux rappeler que, si nous avons
décidé d'aller en appel, c'est parce que nous sommes convaincus
de la justesse et du bien-fondé de notre cause. Autrement, nous
n'emploierions pas à des démarches vaines les fonds publics.
Les municipalités qui avaient abandonné le rôle de
valeur locative et qui voudraient, pour plus de sécurité, revenir
à la taxe d'affaires, en tout ou en partie, pourront le faire à
l'aide des dispositions contenues dans le projet de loi. Par exemple, celles
qui avaient abandonné le rôle de valeur locative pour la
durée d'un cycle d'évaluation en cours ? vous savez que le
cycle d'évaluation dure une période de trois ans ? pourront
rétablir un rôle de valeur locative dès l'année 1994
et imposer la taxe d'affaires dans la mesure où elles le voudront.
Celles qui préféreront rester sous le régime de la
surtaxe, en tout ou en partie, pourront le faire également.
Ceci comporte évidemment un minimum de risques parce que nous ne
savons pas quelles seront les décisions ultimes des tribunaux, mais j'ai
déjà déclaré, et je le déclare de nouveau,
que le gouvernement sera toujours présent pour aider les
municipalités à faire face à la situation qui pourrait
éventuellement exister et que je n'anticipe point pour l'instant.
En matière de droit sur les mutations immobilières, la
nouvelle loi oblige l'officier de la publicité des droits à
obtenir des personnes, des parties impliquées dans une transaction
immobilière une copie de l'acte juridique constatant le transfert de ce
droit et à transmettre cette copie à la municipalité sur
le territoire de laquelle est situé l'immeuble affecté par un
transfert. La municipalité devra transmettre une copie de ce document
à l'organisme responsable de l'évaluation là où
cette responsabilité d'évaluation est assumée par un
organisme intermunicipal. Ainsi, pour exercer la responsabilité que la
Loi concernant les droits sur les mutations immobilières leur
confère, les municipalités disposeront de toute l'information
dont elles auront besoin, et ce, nonobstant l'entrée en vigueur du
nouveau Code civil, ce qui répond à une demande qui nous avait
été soumise avec insistance par les milieux municipaux.
Enfin, M. le Président, la loi 146 tient en outre compte de
certaines modifications que l'Assemblée nationale apportait il y a
quelques mois au régime de taxation des cours de triage du Canadien
National et du Canadien Pacifique situées dans des municipalités
de la Communauté urbaine de Montréal. Elle modifie les notions
d'évaluation foncière non résidentielle imposable et
d'évaluation locative imposable d'une municipalité locale,
lesquelles sont utilisées pour calculer le plafond de recettes provenant
de la surtaxe sur les immeubles non résidentiels ainsi que de la taxe
d'affaires. De cette manière, on pourra tenir compte du fait que seul un
taux de 40 % du taux de la surtaxe s'applique dans le cas des cours de triage
ou des voies ferrées situées dans une cour de triage du Canadien
National ou du Canadien Pacifique.
La loi prévoit en outre diverses mesures transitoires visant
à permettre aux municipalités de modifier, s'il y a lieu, leur
budget de 1994. Dans certains cas, il a déjà été
adopté pour tenir compte de ces changements qu'apportera la loi 146
dès qu'elle aura été adoptée.
Alors, je remercie les députés qui ont collaboré
à la préparation de ce projet de loi et je veux également
remercier les milieux municipaux, qui sont représentés
présentement par le président et le directeur
général de l'Union des municipalités du Québec, M.
Ulric Blackburn et M. Raymond L'Italien, de la vigilance avec laquelle ils ont
veillé au cheminement de ce projet de loi dont les dispositions, j'en
suis sûr, répondent à des attentes qui nous avaient
été formulées à maintes reprises par les milieux
municipaux. Et je remercie tous les députés, en particulier mon
collègue le député d'Abitibi-Ouest, de la collaboration
qu'ils ont apportée dans l'étude objective, impartiale et
orientée vers le bien public de cette mesure législative.
Le Président: Alors... Oui, M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'allais oublier de
déposer une proposition de modification que je vais vous communiquer
à l'instant. Je pense que le porte-parole de l'Opposition en est
déjà informé. Il s'agit d'une disposi- tion que nous avons
déjà adoptée lors de l'étude du projet de loi sur
la Communauté urbaine de Montréal.
Étant donné que nous avons attendu pour inclure cette
disposition dans la loi que soit adoptée la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec, étant donné l'excellent travail
accompli ce matin dans l'étude du projet de loi sur la Communauté
urbaine de Québec, nous introduisons un amendement qui permettra au
président du comité exécutif de la Communauté
urbaine de Québec, lequel doit quitter son poste à la fin du mois
de décembre, de toucher l'allocation de départ qui est
généralement accordée aux élus municipaux qui
quittent des fonctions semblables. Et, comme ce président était
un ancien maire qui a dû quitter sa fonction de maire pour devenir
président à temps complet, il aura droit à l'allocation
qu'il eût touché s'il était demeuré maire de sa
municipalité.
Le Président: Merci, M. le ministre des Affaires
municipales. Pourriez-vous nous transmettre copie de votre amendement, s'il
vous plaît? Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: M. le Président, je demande le consentement de
cette Chambre pour que nous pussions procéder aux écritures.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement à ce
que nous procédions aux écritures?
M. Gendron: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement. Donc, à ce
moment-là, est-ce que la motion de M. le ministre des Affaires
municipales proposant que l'Assemblée se constitue à partir de
maintenant en commission plénière est adoptée? (17 h
20)
M. Gendron: Adopté.
Commission plénière
Étude de l'amendement proposé par le
ministre
Le Président: Adopté. Alors, est-ce que je peux
avoir une copie de l'amendement, s'il vous plaît?
Alors, M. le ministre des Affaires municipales propose la motion
d'amendement suivante à l'article 2 du projet de loi 146:
L'article 2 du projet de loi 146 est amendé par l'insertion,
après le nombre «1993», de ce qui suit «et par
l'article (indiquer ici le numéro de l'article de la version
sanctionnée du projet de loi 119 de 1993 qui correspond à
l'article 115 de la version de présentation de ce projet) du chapitre
(indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 119 dans le recueil
des lois du Québec de 1993) des lois de 1993».
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Adopté. Alors, est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Adoption du rapport
Le Président: Maintenant, de retour en Assemblée.
Est-ce que le rapport de la commission plénière est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Reprise du débat sur l'adoption
Le Président: Adopté. Alors, nous pouvons
maintenant poursuivre le débat sur la motion d'adoption du projet de
loi, et je reconnais M. le leader adjoint de l'Opposition.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, merci, M. le Président. Je veux indiquer
d'entrée de jeu que c'est évident que, si l'Opposition n'avait
pas collaboré étroitement, nous n'en serions pas rendus à
la dernière étape. Je dois rappeler cependant que je
réprouve, je dénonce énormément le carcan dans
lequel on m'a placé, on a placé l'Opposition pour discuter d'une
loi d'une telle importance. C'est inadmissible d'apporter des modifications
majeures à une loi juste sur l'ensemble des municipalités du
Québec, qu'on appelle la fiscalité municipale, et d'avoir
l'indécence de le faire en pleine nuit comme on l'a fait pendant trois
heures et demi de temps, en pleine nuit. Et je vois des faces... C'est des
gens, c'est normal, qui ont des réactions, ils n'ont pas entendu parler
de ça. Je comprends! On a voulu procéder de nuit sur des
modifications majeures à la fiscalité municipale. Je l'ai
dénoncé, je le fais à nouveau. C'est mon devoir de le
faire parce que, d'entrée de jeu, le porte-parole des Affaires
municipales avait eu la précision de dire combien il était
heureux de constater qu'on s'occupait dorénavant à F
avant-scène, disait-il, des questions fondamentales, y incluant de
nombreuses questions ayant trait aux affaires municipales.
Or, la fiscalité est fondamentale et on ne peut pas vivre dans
une société où, à tout bout de champ, on doit
toucher à la fiscalité et créer une
insécurité au niveau des municipalités, surtout pas
après le pelletage qu'elles ont hérité en ayant 300 000
000 $, 400 000 000 $ de responsabilités additionnelles à assumer
suite à du désengagement de l'État. Est-ce que nous
devions le faire ou pas? Je ne rappellerai pas toutes ces étapes, mais
c'est ça, la réalité.
Et, à un moment donné, il nous est arrivé deux
jugements par la tête. Je ne referai pas l'historique, le ministre Fa
fait. Il nous est arrivé deux jugements par la tête. Il faut
respecter ça. Les citoyens ont le droit de contester, ils l'ont fait
pour une disposition concernant l'évaluation des immeubles industriels.
On appelle ça le fameux 65.1. Ça, c'est un volet de la
fiscalité. Et le ministre dit: Par ma loi 146, je restaure la
capacité de retourner à l'interprétation qu'on a toujours
donnée depuis une dizaine d'années à nos lois fiscales eu
égard aux dispositions de l'imposition des immeubles industriels. Il a
raison. Il a raison. Quant à moi, on n'a pas le choix, il faut le
faire.
Est-ce que j'aurais aimé prendre le temps d'en discuter plus
avant? Oui. Est-ce que je pense qu'on aurait fait un meilleur travail? Oui,
parce que, croyez-le ou non, à 17 h 20, encore là, je
reçois quantité de téléphones et de
télégrammes, mais je fais juste en citer un, puis le ministre le
sait. Une compagnie, par exemple, Hyundai, qui est importante, une compagnie
comme Hyundai, puis je pourrais en citer d'autres, là, Tuyaux Wolverine
Canada, puis d'autres, là, qui disent: M. le député,
maudit ? excusez ? on n'aime pas ça, on n'aime pas ça
que, rendu à cette étape-là... puis, là, je les
lis: «Suite au dépôt en Chambre du projet de modification de
l'article 65.1 de la Loi sur la fiscalité, nous vous informons de notre
profond désaccord à ce changement tel que formulée Ils ne
disent pas: On a quelques gugusses. Profond désaccord! «Ce
changement, en plus d'être difficile à interpréter, nous
apparaît comme un élargissement considérable de l'assiette
fiscale dont les conséquences économiques», et ainsi de
suite.
Ce n'est pas la version du ministre. Ce n'est pas non plus la mienne. Je
vous l'ai dit, j'y concours. Ce n'est pas pour rien. Mais c'est important
d'avoir l'occasion de l'expliquer. Puis, je ne pense pas que, quand on a
siégé de 1 heure du matin... Puis je suis sorti d'ici à 4
h 30 du matin, pas la nuit dernière, l'autre nuit. J'aurais aimé
ça le faire de jour, en plein jour. Ça aurait été
bien plus facile. Peut-être que j'aurais cinq, six
télégrammes de moins. Et c'est ça, le parlementarisme,
c'est ça, la démocratie, puis c'est ça qu'il est normal de
faire. Alors que, là, tous ces gens-là, sur la fiscalité,
pensent qu'on a procédé rapidement parce qu'on avait des choses
à cacher.
Sur 65.1, M. le Président, en ce qui me concerne, nous ne faisons
rien d'autre que ce qu'on a fait depuis 10 ans, c'est-à-dire donner une
même interprétation à la fiscalité sur
l'évaluation des immeubles industriels. Il y en a qui pensent autrement;
c'est leur droit le plus strict. Mais, moi, mon devoir, c'était de le
rappeler et de dire au ministre: Bien, vous voyez, là, il y a encore des
gens qui prétendent qu'on a élargi davantage l'assiette fiscale
pour permettre aux municipalités d'aller puiser plus de
fiscalité, plus d'argent pour faire ce qu'elles ont à faire, et
ça ne semble pas tout à fait être le cas. Premier
point.
L'autre point, cependant, je ne peux pas faire autrement que revenir et
dire au ministre... Après des semaines qu'on lui demandait d'apporter
les modifications, il ne touche d'aucune façon à ce qu'on a
appelé sa trouvaille du siècle, le père de la surtaxe, il
ne trouve
rien pour modifier la surtaxe sur les immeubles non résidentiels.
Et c'est confirmé par la ville de Québec, c'est confirmé
par d'autres municipalités, le projet de loi ne prévoit rien pour
régler l'instabilité financière créée dans
les municipalités par les réclamations des contribuables des
sommes payées au chapitre de la surtaxe sur les immeubles non
résidentiels pour les exercices financiers 1992-1993.
En termes clairs, M. le Président, ce qu'on nous dit, même
à cette étape-ci: Vous allez vivre avec une épée de
Damoclès au-dessus de la tête. Vous allez vivre avec une
épée de Damoclès au-dessus de la tête. Si vous
prenez la surtaxe et qu'à un moment donné un niveau de cour
confirme qu'effectivement la surtaxe demeure illégale,
inconstitutionnelle parce qu'elle est une taxe indirecte, nous aurons un
méchant problème sur les bras, M. le Président. Nous
allons créer un chaos fiscal à peu près dans tout le
Québec, et, moi, je ne suis pas un partisan du chaos fiscal. C'est trop
important, la fiscalité municipale, c'est trop important de
sécuriser l'avenir des municipalités sans poser un geste comme
celui-là. Mais on a décidé de le poser en pleine nuit, en
disant: Écoutez ? et je l'ai encore entendue, la phrase du ministre
? nous serons responsables de ce qui arrivera.
Mais, êtes-vous au courant ? et, je le disais comme ceci, M.
le Président, et j'y tiens ? qu'on a mis entre les mains du
ministre et du critique de l'Opposition, à 3 h 30 du matin, des enjeux
de milliards de dollars? Je n'avais qu'à me lever et à dire: Non,
nous ne procédons pas et, là, on aurait encore une patte en l'air
à deux niveaux pour des millions de dollars, comme s'il s'agissait
uniquement de choses secondaires. J'ai voulu concourir à réduire
les risques, mais il en reste encore beaucoup.
Des villes comme Québec, des villes comme Hull, M. le
Président, des villes comme Montréal, Sherbrooke,
Trois-Rivières, des villes où il y a un peu d'édifices
fédéraux, savez-vous quel choix elles auront avec la modification
qu'on apporte? Ou bien elles retourneront à l'usage de la taxe
d'affaires, en prenant, à ce moment-là, la chance de perdre,
encore là, des revenus, parce que, si elles retournent à la taxe
d'affaires, elles vont perdre les revenus des immeubles fédéraux.
Elles vont perdre les revenus des immeubles fédéraux en
retournant à la taxe d'affaires. Premièrement.
Deuxièmement, pour retourner à la taxe d'affaires, il y a
un coût parce qu'il faut réactiver les rôles
d'évaluation pour être capable de s'en servir. Et, ça,
c'est juste 500 000 $ à 1 000 000 $ de coûts inutiles,
complètement pour rien, pour les municipalités, parce qu'on est
assis entre deux chaises. C'est ça, le choix. Et, si elles ne font pas
ça, là, bien, elles vont être obligées de faire
comme la ville de Québec, dire: On va maintenir l'épée de
Damoclès au-dessus de nos têtes et on va espérer que le
gouvernement ait des bons plaideurs et que le gouvernement aille plaider
à tous les autres niveaux de cour pour que nous puissions avoir gain de
cause au niveau des cours afin de maintenir l'usage de la surtaxe sur les
immeubles non résidentiels.
C'est un risque majeur, et ce n'est pas pour rien que la ville de
Québec disait: Nous, on est contre, mais, au moins, on va demander, pour
ne pas pénaliser toutes les municipalités qui ont à faire
des budgets équilibrés... Et, en passant, les deux unions
étaient d'accord. Les deux unions disaient: On ne l'aime pas tout
à fait, le 146, dans la forme qu'il a, mais on veut l'avoir, on en a
besoin pour que, dès le 1er janvier 1994, les municipalités
soient en mesure de faire ce qui est de leur responsabilité de faire. Et
elles nous ont dit: Bon, bien, si vous ne donnez pas suite au 146, on est dans
le trouble. Ça ne m'intéressait pas de les mettre dans le trouble
davantage. Ça ne m'intéressait pas de dire: Écoutez, moi,
j'exerce ma prérogative de critique de l'Opposition officielle, parce
que le ministre s'est traîné les savates. (17 h 30)
Le ministre n'avait pas du tout... Il n'y avait rien qui justifiait
d'aller déposer ça, comme il l'a fait, à la
dernière minute, pour fonctionner avec un double consentement. Il a
décidé de choisir ça; j'ai décidé de
concourir à l'adoption, avec les risques que cela comporte, mais
c'était mon devoir de rappeler que j'aurais aimé mieux travailler
dans un autre contexte. Et c'est vrai que j'ai collaboré, et c'est vrai
que je vais continuer à le faire parce qu'on ne peut pas dire aux
municipalités: Arrangez-vous! puis leur pelleter une série de
responsabilités, comme on fait régulièrement, puis ne pas
leur permettre d'avoir la fiscalité que ça requiert pour
s'acquitter de leurs responsabilités. Les municipalités ont
besoin d'une fiscalité, puis elle a été tellement
rognée, réduite par toutes sortes de situations, y compris
l'économie difficile, y compris la crise économique et la
récession, qu'il fallait au moins leur permettre de s'assurer, pour
celles qui pourront retourner sur la taxe d'affaires, de le faire sans trop de
pertes financières.
Quant aux autres, je conclus, M. le ministre, et j'attire à
nouveau votre attention, je souhaite toujours que, dès le début
de l'année 1994, vous parliez haut et fort, que vous parliez
publiquement puis que vous vous engagiez, que vous vous engagiez formellement
à trouver une solution permanente à la difficulté qu'on a,
premier engagement; puis, deuxième engagement, que vous vous engagiez
à réformer complètement la fiscalité, parce que
là on l'a trop ébréchée, on a trop joué dans
la loi fiscale. Il y a toutes sortes de failles et de trous, puis il y a des
révisions à faire, puis il y a des discussions à faire
pour s'assurer que celles et ceux qui pensent qu'on en profite aujourd'hui pour
encore les clencher davantage, que ce ne soit pas le cas, et pour assurer plus
de sécurité à la fiscalité nécessaire aux
municipalités.
Je conclus, M. le Président, en disant que l'Opposition a
accepté de donner les consentements parce que les deux unions qui
représentent l'ensemble des municipalités ont souhaité que
le projet de loi 146 soit adopté. C'est dans ce contexte et, bien
sûr, en faisant notre travail, puis en regardant les conséquences,
je pense qu'il est exact qu'il y a beaucoup moins de
conséquences à vivre avec l'adoption du 146 que sans le
146, et c'est pourquoi on en a recommandé son adoption.
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, merci, M. le leader adjoint de
l'Opposition et député d'Abitibi-Ouest.
Mise aux voix
Alors, est-ce que la motion d'adoption du projet de loi 146, Loi
modifiant de nouveau la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres
dispositions législatives, est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président: Adopté. En conséquence, le
projet de loi 146 est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: Oui. M. le Président, je vous prierais de
suspendre les travaux pour quelques instants.
Le Président: Très bien. Alors, nous allons
suspendre les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 33)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président: Alors, Mmes, MM. les députés,
veuillez prendre place, s'il vous plaît. Alors, nous allons poursuivre
nos travaux. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Je vous prierais
d'appeler l'article 24, s'il vous plaît, du feuilleton.
Projet de loi 112 Adoption
Le Président: L'article 24 du feuilleton. M. le ministre
du Revenu propose la motion d'adoption du projet de loi 112, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et diverses dispositions
législatives. Alors, M. le ministre du Revenu.
M. Raymond Savoie
M. Savoie: Alors, M. le Président, nous voici rendus en
troisième lecture sur le projet de loi 112, projet de loi qui a
été soumis à l'Assemblée nationale le 11 novembre
1993, et qui a pour but principal de donner suite au discours sur le budget du
ministre des Finances du 20 mai 1993, ainsi qu'aux bulletins d'information
93.1, 93.2 et 93.4 émis par le ministère des Finances
respectivement le 23 avril 1993, le 28 juillet 1993 et le 8 octobre 1993, et
qui a été étudié en commission parlementaire, M. le
Président, le vendredi 10 décembre, et sur lequel il y a eu
acceptation du rapport dans la nuit de mardi à mercredi de cette
semaine, M. le Président.
M. le Président, avant de terminer mes commentaires sur le projet
de loi 112, je vous avise que j'ai un amendement à l'article 212
à apporter, M. le Président, un amendement qui a pour effet,
finalement, de retourner au texte original du projet de loi qui a
déjà été adopté en commission parlementaire,
et tout simplement en changeant l'intitulé du paragraphe qui
était un petit e à un petit d, et que je vous soumets, M. le
Président, pour lecture et examen alors qu'on se transforme en... pour
fin de lecture.
Le Président: Alors, vous demandez donc qu'on puisse
procéder à faire les écritures pour l'adoption de
l'amendement proposé. Très bien. Alors, est-ce qu'il y a
consentement à ce que nous procédions aux écritures pour
l'adoption de cet amendement.
Une voix: Consentement.
Le Président: II y a consentement. Merci. Alors, est-ce
que la motion de M. le ministre du Revenu proposant que l'Assemblée se
constitue à partir de maintenant en commission plénière
est adoptée?
Une voix: Adopté.
Commission plénière
Étude de l'amendement proposé par le
ministre
Le Président: Adopté. Alors, en commission
plénière, M. le ministre du Revenu propose l'amendement
suivant:
L'article 212 de ce projet de loi est modifié par le remplacement
du paragraphe 1 ° par le suivant: 212. 1. L'article 69.1 de cette loi est
modifié par l'addition, après le paragraphe c du deuxième
alinéa, du paragraphe suivant: «d) le ministre des Finances,
à l'égard des renseignements qui sont nécessaires à
l'évaluation et à la formulation de la politique fiscale du
gouvernement.»
Alors, est-ce que cet amendement proposé par M. le ministre du
Revenu est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Est-ce que l'article 212, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Maintenant, de retour à
l'Assemblée.
Adoption du rapport
Est-ce que le rapport de la commission plénière est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
Reprise du débat sur l'adoption
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur ce projet de loi, à
ce moment-ci? Il n'y a pas d'autres interventions? Pas d'autres
interventions.
Alors, est-ce que la motion d'adoption du projet de loi 112, Loi
modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et diverses dispositions
législatives, est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Avant de l'adopter, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Bien, j'ai droit à une intervention, M. le
Président.
Le Président: Oui, exactement, c'est ce que j'ai
demandé: Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Vous voulez
intervenir?
M. Filion: Je croyais que vous parliez de la motion, M. le
Président. (17 h 40)
Le Président: Vous voulez intervenir? Bon. Alors, si vous
voulez intervenir, je ne le déclare pas adopté à ce
moment. Donc, je retiens l'adoption. Je vous laisse intervenir avant la mise
aux voix de la motion d'adoption. Alors, pour une intervention au stade de la
motion d'adoption du projet de loi, M. le député de
Montmorency.
M. Jean Filion
M. Filion: Merci, M. le Président. M. le Président,
vous comprendrez bien que nous avons fait un travail, en commission
parlementaire, très constructif et très intéressant, et,
dans ce sens-là, je pense que ça devenait essentiel qu'on puisse
expliquer un peu à la population le travail qui a été fait
de façon constructive. M. le Président, encore une fois, on est
toujours en question d'adopter des mesures fiscales. Le projet de loi 112 est
un projet de loi encore aussi volumineux que les autres. On y est
habitués, d'ailleurs, M. le Président. Encore une fois, on a
exactement 200 pages, 197 pages de mesures très techniques.
M. le Président, l'analyse détaillée en commis-
sion parlementaire s'est faite par sujets, et j'aimerais commenter certains
sujets, pour les fins du présent projet de loi, qui sont quand
même des sujets très, très, très importants.
À travers ce projet de loi, on va se rendre compte qu'on est encore en
train de changer beaucoup de philosophie en matière de taxation et
beaucoup de mesures qu'on amène sur un plan technique, qui souvent nous
apparaissent très ardues. Mais, quand on fouille un peu les mesures
techniques, on se rend compte qu'on change les orientations de taxation.
M. le Président, un premier exemple que je veux citer à
cette Chambre, c'est la perception par le ministère du Revenu d'un droit
supplétif au droit de mutation prévu par la Loi concernant les
droits sur les mutations immobilières; vous savez, la taxe de bienvenue.
C'est là qu'on change une orientation fiscale que je considère
importante, M. le Président. Le ministère du Revenu intervient
auprès d'une loi municipale, une loi municipale qui est chargée
de prélever une taxe de bienvenue. On sait qu'il peut s'organiser des
planifications fiscales pour éviter ces taxes de bienvenue. Alors,
là, la loi du ministère du Revenu, la loi de l'impôt vient
s'ingérer dans cette gestion de taxation là, et dorénavant
le ministère pourra émettre des droits supplétifs face
à une organisation ou à une transaction qui aura
été planifiée dans le but d'éviter la taxe de
bienvenue. m. le président, c'est quand même une incursion assez
particulière, parce qu'on se demande: est-ce qu'on devrait continuer
à administrer cette loi-là au niveau municipal? est-ce que les
municipalités ont la compétence d'application de la loi de la
taxe sur la bienvenue ou bien si ça ne devrait pas être le
ministère du revenu qui, à toutes fins pratiques, devrait
être chargé de l'administration et de la perception? et là,
m. le président, on complique un peu les règles, et je pense que,
dans cet esprit-là, on vient changer l'orientation de taxation au niveau
municipal, au niveau de la taxe de bienvenue. c'est très simple, m. le
président, par cette façon de faire du ministère du
revenu, ils vont intervenir pour taxer la taxe de bienvenue, et on va se
prendre une cote. le ministère du revenu va se prendre une cote de 25 %.
alors, le ministère du revenu va augmenter ses revenus de 25 %. la taxe
de bienvenue qu'il va percevoir au nom de la municipalité, parce que lui
a l'information pour démasquer les planifications fiscales, il va
l'augmenter de 25 %, alors il va percevoir 125 % de la taxe de bienvenue, il va
garder 25 % dans ses poches, puis il va retourner aux municipalités 100
% de la taxe qui aura été évitée par un
stratagème fiscal.
M. le Président, c'est une orientation de la fiscalité
qui, encore une fois, déroge à des principes de base. Est-ce
qu'on va faire une administration fiscale au niveau de deux ministères
ou bien si on va chercher une administration fiscale au sein de un
ministère? M. le Président, c'est des questions fondamentales,
mais j'ai l'impression qu'on légifère sans se poser des questions
aussi fondamentales. Au fur et à mesure qu'on adopte des lois, on les
rend tellement complexes que, à un moment donné, on ne sait plus
qui fait quoi et que, à un
moment donné, on reçoit des cotisations du
ministère du Revenu face à une taxation municipale. m. le
président, je pense que cette orientation-là, bien sûr
qu'elle a été adoptée sur division, mais, moi, je pense
qu'on va devoir revoir en profondeur certaines mesures fiscales, dont, entre
autres, ce genre d'orientation où le ministère du revenu
perçoit des taxes municipales au nom de la municipalité et se
prend une cote de 25 % parce que c'est lui qui a fait le travail de perception.
alors, la taxe de bienvenue qui était prévue à 100 %
devient une taxe de bienvenue prévue à 125 %.
M. le Président, il y a une autre chose que je veux souligner et
qui est importante, qu'on a étudiée dans le projet de loi 112 et
qui change, encore une fois, M. le Président, toute la philosophie de
taxation. Je ne m'adresse pas en cette Chambre, M. le Président, pour
faire une espèce de discussion technique des mesures. Je pense que ce
n'est pas le moment de faire ça. Mais ce qu'il est important de faire,
c'est de souligner à la population qu'on est en train de changer nos
principes de base en matière de taxation. Et un autre principe qu'on est
en train de modifier, c'est celui de la politique d'indexation qui a
été suspendue pour un an. D'ailleurs, c'est venu du livre blanc
sur la fiscalité, en 1984, qui a été préparé
par le Parti québécois à l'époque. Dès le
moment où le Parti libéral a pris le pouvoir, il a fait sienne
cette recherche du livre blanc sur la fiscalité et a mis en application
ce qu'on appelle le concept des besoins essentiels de vie, c'est-à-dire,
M. le Président, que les gens ne paient pas d'impôt tant et aussi
longtemps qu'ils n'ont pas satisfait leurs besoins essentiels de vie.
M. le Président, ça, c'est important parce que,
imaginez-vous, quand on établit un seuil minimum, c'est-à-dire de
quoi j'ai besoin, moi, pour vivre, pour satisfaire mes besoins essentiels, et
quand on applique un fondement aussi important que celui-là en
matière fiscale, il faut continuer à le respecter. Mais, quand on
vient enlever l'indexation de ces besoins essentiels... M. le Président,
on a une indexation de 2 % environ au Québec. Alors, le dernier budget,
par mesure pour gratter des fonds de tiroirs, vient compromettre des principes
de base aussi importants que celui-là. Les 2 %, M. le Président,
pour le démuni qui en a besoin, c'est énorme. Et, quand on ne lui
donne pas son indexation de crédit d'impôt en fonction de ses
besoins essentiels de vie, bien, on vient tout simplement chercher dans les
mains de démunis une somme d'argent additionnelle qui, à toutes
fins pratiques, représente une somme énorme par rapport à
ceux qui sont mieux nantis dans notre société.
Et, quand on vient toucher à un principe comme celui-là,
on vient toucher justement à des principes fondamentaux en
matière de fiscalité, M. le Président, et il faut le
dénoncer. Il faut le dénoncer, parce que ce n'est pas dans cette
orientation-là que le gouvernement doit chercher son équilibre
budgétaire. Il doit le chercher dans des mesures où,
effectivement, il peut aller taxer des gens à des niveaux où on
peut aller chercher des sommes d'argent. Mais, quand on vient enlever le
phénomène d'indexation des besoins essentiels de vie, c'est qu'on
vient dire: Dorénavant, vous allez devenir taxables à un montant
inférieur par rapport à l'année précédente.
Et, ça, bien, ça vient toucher des personnes qui en ont
grandement besoin. Et, dans cet esprit-là, le projet de loi 112 vient
carrément compromettre cette philosophie de taxation qui avait
été adoptée par le gouvernement depuis 1985.
Et je pense, M. le Président, que, dans le prochain budget, on ne
devrait pas continuer dans cette voie-là. Ce n'est pas là qu'on
doit réajuster notre tir au niveau de la perception des deniers publics,
mais il faut vraiment y aller carrément au niveau des taux, au niveau
des cibles qui ont la capacité de payer, mais pas au niveau d'un
principe de base de besoins essentiels de vie. Les besoins essentiels de vie,
M. le Président, on doit les indexer. Les gens ont droit à cette
indexation-là à chaque année, et on ne devrait pas
compromettre ces principes-là qui font partie intégrante de notre
fiscalité, M. le Président, depuis maintenant plus de sept
à huit ans.
Une autre mesure qu'on a étudiée par sujets, M. le
Président, c'est la mesure de l'abolition de la déduction
générale pour emploi. M. le Président, je ne ferai pas un
grand discours à ce niveau-là, mais je pense qu'encore une fois
on a assisté, lors du dernier budget, à une politique d'aller
chercher des sommes d'argent partout où on pouvait. Et, quand on vient
toucher à l'abolition des déductions générales pour
emploi, M. le Président, on vient toucher à tous les travailleurs
du Québec. Et, si ça n'avait été que de cette
mesure-là, M. le Président, on aurait pu comprendre, mais on va
voir que le travailleur a été touché à bien
d'autres égards également. C'est comme si on s'était
acharné sur l'employé qui travaille, comme si on s'était
acharné à lui enlever tous ses avantages ou le peu d'avantages
qui lui restaient.
M. le Président, en matière fiscale, la fiscalité,
pour les autonomes, est très avantageuse. On le sait, ça. Les
gens, d'ailleurs, le reprochent souvent: Lui, il a une entreprise, il peut
déduire ses dépenses à gauche et à droite, il peut
aller chercher un paquet de déductions. Et l'employé, lui, se
sent coincé. Il se sent coincé parce que sa marge de manoeuvre de
déductions fiscales, il n'en a à peu près pas. Alors, M.
le Président, quand on vient enlever les quelques mesures fiscales qui
restaient pour avantager l'employé à son travail, M. le
Président, je pense qu'on vient simplement de créer un fardeau
fiscal additionnel important qui peut... Et je pense qu'il a, M. le
Président, des incitatifs beaucoup plus négatifs que positifs au
niveau de l'efficacité au travail et au niveau d'inciter les gens
à gagner un revenu via nos règles fiscales qui deviennent de plus
en plus difficiles et lourdes pour les travailleurs et les travailleuses du
Québec, M. le Président. Alors, cette abolition de la
déduction générale pour emploi, M. le Président,
est certainement l'abolition d'une mesure fiscale qui était rare au
niveau des gens qui travaillent. Ils n'en ont pas, de déductions
fiscales. Alors, là, on est allé leur enlever
un montant qui, à toutes fins pratiques, correspond à une
des rares déductions auxquelles ils ont droit. (17 h 50)
M. le Président, une autre mesure que nous avons discutée
en commission parlementaire, c'est celle sur laquelle le ministre vient
justement de déposer un amendement et qui, encore une fois, quant
à moi, M. le Président, m'a fait sursauter, parce que vous
remarquerez que j'ai commencé à faire la critique du projet de
loi sur des concepts de base, M. le Président, et sur des concepts de
base comme les besoins essentiels et des concepts de base, M. le
Président, comme j'en soulevais tout à l'heure au niveau de la
fiscalité municipale qu'on mélange avec le ministère du
Revenu. Et là, M. le Président, on venait enlever le secret
fiscal au ministère du Revenu par un amendement qu'on avait
déposé tardivement en soirée, vendredi dernier, qui venait
à toutes fins pratiques enlever le secret fiscal au ministère du
Revenu, et le ministère des Finances pouvait, suite à cet
amendement-là, aller chercher un paquet d'informations personnelles au
ministère du Revenu.
J'aimerais effectivement, M. le Président, féliciter le
ministre du Revenu d'avoir écouté attentivement les remarques.
Bien sûr que, nous, de l'Opposition, on en a fait, mais aussi le
président de la Commission d'accès à l'information en a
transmis au gouvernement, et je pense que c'est heureux qu'on ait
préservé ce secret fiscal là, afin justement de rassurer
la population, qui transmet un paquet d'informations au ministère du
Revenu. Je pense que, si la population avait senti que ce secret fiscal
là était brisé, bien, les gens se seraient sentis beaucoup
moins à l'aise de transmettre toutes ces informations personnelles au
ministère du Revenu.
Vous savez, M. le Président, le ministère du Revenu, c'est
une machine assez spéciale où, à toutes fins pratiques,
tout le monde conte sa vie, au ministère du Revenu. À partir du
moment où vous contez votre vie au ministère du Revenu, puis que
les gens auraient eu l'impression que ces informations-là auraient pu
être divulguées à gauche et à droite, à
travers d'autres organismes publics, je pense que ça aurait
touché considérablement les bases mêmes de notre taxation.
Alors, M. le Président, c'est heureux de voir que cette information
nominative là a été préservée et que nous
allons pouvoir, bien sûr, continuer à jouir de ce secret fiscal
là qui est très important.
M. le Président, également, un autre concept fiscal qui a
été remis en question dans ce projet de loi là et que je
veux souligner à l'Assemblée nationale, c'est concernant la
nouvelle cotisation des particuliers au Fonds des services de santé du
Québec. M. le Président, dans les années soixante-dix...
C'est important, M. le Président, qu'on le mentionne, parce qu'il faut
revenir dans une fiscalité où les gens vont sentir une
équité, vont sentir une fiscalité qui repose encore sur
des principes, et sur des principes compréhensibles par tous.
En 1978, vers la fin des années soixante-dix, M. le
Président, on avait, dans un calcul détaillé fiscal, un
calcul à part, où on allait calculer... Je me souviens,
c'était un pourcentage de RAMQ, à l'époque, où on
allait dans une grille à part; on faisait un calcul compliqué,
puis là on venait rajouter ça à notre déclaration
d'impôt. M. le Président, cette façon de faire, qui
était laborieuse et compliquée, a été à
toutes fins pratiques éliminée vers la fin des années
soixante-dix, au début des années quatre-vingt, je crois. On l'a
éliminée pour intégrer cette somme d'argent là
simplement à la grille des taux d'imposition. Alors, c'était
beaucoup plus simple. On augmentait le taux d'imposition d'un demi-point, d'un
quart de point, peu importe, et on venait régler ce calcul technique
qui, à toutes fins pratiques, ne fait que compliquer la vie des
contribuables.
Mais, là, imaginez-vous, M. le Président, le
législateur avait donné une orientation intéressante, et
là il vient changer sa façon de voir les choses et revient dans
un calcul aussi technique pour venir chercher encore une fois des sommes
d'argent qui sont attribuables au Fonds des services de santé du
Québec, pour venir financer, bien sûr, le monde de la
santé. Mais on revient dans une orientation technique compliquée
qui, à toutes fins pratiques, avait été corrigée.
Je pense que, dans cet esprit-là, M. le Président, il y a
vraiment un effort à faire au niveau des politiques fiscales.
Je sais que le ministre du Revenu doit exécuter, lui, avec
beaucoup de rigueur ce que les politiques fiscales ont demandé. Mais je
pense, M. le Président, qu'il faut sensibiliser ces gens-là
à éviter ce genre d'attitude là qui vient compliquer de
façon inutile. C'est déjà assez compliqué comme
ça, M. le Président, de faire un calcul d'impôt, que, si on
revient à des vieilles méthodes des années soixante-dix
qu'on dénonçait à l'époque, si on revient à
ces méthodes-là pour venir chercher des sommes additionnelles
pour financer la santé, bien, je pense que c'est la population en
général qui va en éco-per. Et c'est tout le monde, au
fond, qui va se retrouver dans un système fiscal qui,
déjà, M. le Président, n'a pas toute la confiance des
contribuables du Québec. Alors, je veux bien sûr mentionner ce
fait-là.
M. le Président, il y a une autre déduction qui a
été abolie et qui encore une fois vient créer chez
l'employé... lui enlever encore un avantage qu'il avait. Il en a
très peu, d'avantages. Après ce projet de loi là, M. le
Président, les employés, au Québec, vont être
taxés de façon directe, avec à peu près aucune
déduction fiscale. Il s'agit, bien sûr, de l'avantage fiscal
qu'ils avaient, c'est-à-dire que les primes d'assurance qui
étaient payées pour une assurance-vie, jusqu'à 25 000 $,
les primes qui étaient payées par l'employeur pour assurer la vie
d'un employé jusqu'à 25 000 $ d'assurance, ces primes-là
n'étaient pas taxables. Et là, M. le Président,
c'était un avantage quand même minime, mais encore une fois on va
chercher un fond de tiroir au niveau de l'employé. Puis c'est les rares,
rares avantages qui existent, M. le Président. On va chercher encore une
fois au niveau de l'employé une taxation qui vient désinciter
beaucoup plus l'employé, M. le Président, que quoi que ce soit au
niveau de la productivité de son emploi. M. le Président,
l'employé qui se retrouve, encore une fois,
dans cette situation-là, bien, il vient de perdre non seulement
sa déduction générale dont je parlais tout à
l'heure pour compenser les frais de déplacements, mais il vient de
perdre également l'avantage non taxable de sa prime d'assurance, allant
jusqu'à 25 000 $ d'assurance, M. le Président.
Alors, M. le Président...
Une voix: ...
M. Filion: Non! Je veux... Je veux, M. le Président...
Non, non, c'est important. Il y a des choses trop importantes dans ce projet de
loi là, M. le Président, pour ne pas sensibiliser les gens en
cette Chambre.
Toujours dans l'orientation des mesures qui viennent toucher les
employés, M. le Président, on a amené... Vous savez, quand
je vous dis que je veux commenter les principes fiscaux, M. le
Président, c'est ça que je tiens à commenter. Il y a un
autre principe qu'on est venu bafouer, puis que je trouve effrayant, M. le
Président. On avait assisté à de la surtaxation
jusqu'à maintenant, mais, là, on vient d'assister à de la
double surtaxation rétroactive. Un nouveau concept, M. le
Président, qui n'existait pas. On l'a apporté dans ce projet de
loi là. On est venu apporter un concept de double taxation
rétroactive. Il faut le faire! Il faut le faire, M. le Président.
quand on est rendu, comme gouvernement, qu'on va toucher les employés
avec de la double taxation rétroactive, m. le président, c'est
très grave. et, à ce niveau-là, je réfère
à la surtaxe applicable aux particuliers, m. le président: aux
premiers 5000 $ d'impôt, on vient ajouter 5 % sur les premiers 5000 $ et,
quand on continue jusqu'à 10 000 $, on ajoute encore 5 %. alors, un
double 5 %, et de façon rétroactive, m. le président, qui
a fait, bien entendu, sursauter à peu près tous les
québécois et québécoises au québec lorsque
le budget a été déposé en cette chambre au mois de
mai dernier.
Et, là, M. le Président, on vient d'adopter ce projet de
loi là où, à toutes fins pratiques, on vient de
reconnaître dans notre projet de loi fiscal de la double surtaxation
rétroactive. M. le Président, c'est grave. Comment voulez-vous
que les gens se sentent en sécurité dans une fiscalité
aussi arnaquée, M. le Président? On est en train de créer
une espèce de situation fiscale au Québec où les
principes, on ne sait plus s'il en reste, puis où on est en train de
mettre des mesures que les gens trouvent, à la face même, sans
étudier la façon technique, M. le Président...
Imaginez-vous, quand on dit à une population qu'on est rendu à
faire de la double surtaxation rétroactive, ça en dit long.
Ça en dit très long, M. le Président. Et, dans ce projet
de loi là, on est venu mettre ça en place, M. le
Président. On est venu mettre ça en place.
Et je pense, M. le Président, que le ministre du Revenu, lors de
l'étude en commission parlementaire, a compris beaucoup de messages.
Mais je pense que ça ne doit pas demeurer uniquement au niveau du
ministère du Revenu, il faut que ça aille aussi au niveau du
ministère des Finances. C'est important, M. le Président. On va
avoir à rééquilibrer bientôt un budget. Je sais que
le budget va être encore avec un déficit de 5 000 000 000 $, mais
il faut qu'on arrête de légiférer pour compromettre les
quelques principes fiscaux qui demeurent et qui sont équitables pour
tous les Québécois et toutes les Québécoises.
Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, le débat étant
terminé, est-ce que la motion d'adoption du projet de loi 112, Loi
modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et diverses dispositions
législatives, est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Président: Vote nominal. Vote enregistré? Alors,
qu'on appelle les députés. (17 h 59 - 18 h 8)
Le Président: Alors, Mmes et MM. les
députés, veuillez prendre place, s'il vous plaît! Alors,
Mmes et MM. les députés! Très bien, mesdames et
messieurs.
Mise aux voix
Alors, je mets maintenant aux voix la motion proposée par M. le
ministre du Revenu à l'effet que nous procédions à
l'adoption du projet de loi 112, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
impôts et diverses dispositions législatives.
Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien
se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Tremblay
(Saint-François), M. Ryan (Argenteuil), M. Bourbeau (Laporte), M.
Tremblay (Outremont), M. Savoie (Abitibi-Est), M. Rivard (Rosemont), Mme Robic
(Bourassa), M. Middlemiss (Pontiac), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cannon (La
Peltrie), M. Ciaccia (Mont-Royal), Mme Bleau (Groulx), M. Maltais (Saguenay),
Mme Trépanier (Dorion), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Chagnon
(Saint-Louis), Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata), Mme Bégin
(Bellechasse), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
MacMillan (Papineau), M. Thérien (Rousseau), M. Benoit (Orford), M.
Williams (Nelligan), M. Poulin (Chauveau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux (Vanier), M.
Charbonneau (Saint-Jean), M. Joly (Fabre), M. Camden (Lotbinière), M.
Gautrin (Verdun), Mme Hovington (Matane), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M.
Bordeleau (Acadie), M. Parent (Sauvé), M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M.
Després (Limoilou), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Khelfa
(Richelieu).
Le Président: Maintenant, que les députés
qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous
plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), M. Biais
(Masson), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril
(Arthabaska), M. Bertrand (Portneuf), Mme Caron (Terrebonne), M. Dufour
(Jonquière), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean),
M. Léonard (Labelle), M. Filion (Montmorency), M. Trudel
(Rouyn-Noranda? Témiscamingue), Mme Carrier-Perreault (Les
Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger (Anjou).
Le Président: Est-ce qu'il y a des abstentions? (18 h
10)
Le Secrétaire: pour: 40 contre: 15 abstentions: 0
Le Président: En conséquence, la motion est
adoptée, le projet de loi 112 est adopté.
Maintenant, est-ce qu'il y a consentement pour que nous puissions
poursuivre nos travaux?
M. Cannon: Consentement, M. le Président.
Le Président: Consentement. Alors, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Cannon: Oui, M. le Président, je vous prierais
d'appeler l'article 12 du feuilleton.
Projet de loi 90
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Président: L'article 12 du feuilleton.
L'Assemblée prend en considération le rapport de la commission du
budget et de l'administration sur le projet de loi 90, Loi modifiant la Loi
concernant l'impôt sur le tabac, la Loi sur le ministère du Revenu
et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 253 du
règlement?
Des voix: Consentement.
Le Président: Consentement. Est-ce qu'il y a des
interventions sur ce rapport? Il n'y a pas d'interventions.
Mise aux voix du rapport
Est-ce que le rapport de la commission du budget et de l'administration
portant sur le projet de loi 90 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Cannon: Oui, toujours sur le même projet de loi, pour
que nous puissions procéder à son adoption, M. le
Président.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement à ce
que nous dérogions à l'article 230 du règlement?
Des voix: Oui.
Adoption
Le Président: Consentement. Alors, M. le ministre du
Revenu propose l'adoption du projet de loi 90, Loi modifiant la Loi concernant
l'impôt sur le tabac, la Loi sur le ministère du Revenu et
d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le ministre du Revenu.
M. Raymond Savoie
M. Savoie: Très rapidement, M. le Président. Le
projet de loi 90 vient modifier diverses dispositions fiscales. Entre autres,
la Loi concernant l'impôt sur le tabac, où l'on procède
à un renforcement important au niveau des amendes, des mesures
d'opération que peuvent entreprendre, non seulement la
Sûreté du Québec, mais également les corps policiers
des municipalités, avec, en plus, M. le Président, des
dispositions nous permettant d'effectuer un traitement efficace au niveau du
tabac qui va être saisi, de sa vente, un traitement, également, au
niveau des véhicules que nous avons entreposés, de même que
les machines automatisées pour distribution de cigarettes.
Il apporte également des modifications à la Loi sur le
ministère du Revenu en introduisant la notion d'affectation de montants
au niveau des sociétés, puisqu'on a tenu compte des
recommandations de la Commission d'accès à l'information. Il
apporte également des modifications substantielles, M. le
Président, quant aux traitements divers, en ce qui concerne les
garanties que peut donner un individu, en ce qui concerne l'application
générale des lois sous la responsabilité du
ministère du Revenu. Finalement, M. le Président, il apporte des
modifications de concordance à la Loi concernant la taxe sur les
carburants.
Avant de quitter l'Assemblée, toutefois, je voudrais aviser que
ces modifications qui sont apportées au niveau de la loi sur
l'impôt sur le tabac sont des mesures qui peuvent faciliter le travail de
nos corps policiers, mais que ce ne sera pas suffisant, M. le Président,
et ni l'utilisation unique des corps policiers ne va permettre une
résolution de ce problème. Il est essentiel, pour résoudre
le problème de la contrebande du tabac au Québec... c'est une
réduction des taxes de la part des deux paliers de gouvernement, avec,
par la suite, les
interventions policières nécessaires pour éliminer
les réseaux qui se sont constitués. Sans ça, nous allons
léguer un héritage très lourd à ceux et celles qui
vont nous succéder. Merci, M. le Président.
Le Président: Alors, je reconnais maintenant M. le
député de Montmorency.
M. Jean Filion
M. Filion: Merci, M. le Président. M. le Président,
le projet de loi 90, je pense, est le résultat d'un choix politique du
gouvernement, qui a trouvé comme seule solution l'approche
répressive. Le projet de loi 90 a été déposé
en cette Chambre le 13 mai, M. le Président, et nous avons
étudié seulement hier l'analyse détaillée,
complété l'analyse détaillée du projet de loi, et
je peux vous dire, M. le Président, que le problème de la
contrebande du tabac est toujours très d'actualité.
Et ce projet de loi là a, entre autres, été
étudié avec beaucoup d'amendements; on a étudié 29
amendements au projet de loi déposé. Alors, c'a été
une étude systématique, article par article, M. le
Président, très constructive, et je pense que c'était
nécessaire et essentiel, parce que beaucoup de corrections ont
été apportées. Et une, entre autres, M. le
Président, que je veux souligner, parce que la population qui, demain,
saura que le projet de loi sur la contrebande du tabac a été
adopté doit savoir, M. le Président, qu'il y a une mesure
fondamentale qui a été corrigée.
Et la mesure fondamentale, M. le Président, elle est très
simple: c'est que ceux qui vont consommer du tabac, M. le Président, au
tout début, on avait prévu des pénalités. Celui qui
était pris en défaut de consommer un produit du tabac en
contrebande avait une pénalité qui pouvait aller de 200 $
à 1000 $. Alors, si un policier interceptait une personne qui
était en train de consommer un produit du tabac illégal, celle-ci
pouvait avoir une pénalité entre 200 $ et 1000 $.
M. le Président, après un débat laborieux, soutenu
de l'Opposition officielle, qui a commenté en commission parlementaire,
en juin dernier, toutes les problématiques que pouvait soulever une
telle application ? imaginez, M. le Président, comment vouliez-vous
qu'un policier puisse arriver à identifier que c'était une
cigarette en contrebande? ? alors, après toutes ces pressions, M.
le Président, le gouvernement a fini par comprendre qu'il était
peut-être souhaitable, effectivement, qu'on n'aille pas jusque-là
au niveau de l'application de telles mesures répressives.
Alors, on a étudié un amendement, M. le Président,
qui a suspendu la pénalité, c'est-à-dire les 200 $
à 1000 $. Maintenant, les gens peuvent fumer de la contrebande.
Ça demeure toujours un geste illégal, parce qu'on a maintenu
l'infraction dans la loi, à 9.2. Ça demeure un geste
illégal, mais pas un geste illégal qui va occasionner une
pénalité; un geste illégal où, à toutes fins
pratiques, le policier va arriver, va voir la personne qui fume de la
contrebande, va lui donner une tape dans le dos et puis va lui expliquer: Allez
et ne péchez plus. Alors, c'est ce qu'on a pris comme approche. Je pense
que c'était sage, parce que, à toutes fins pratiques, on n'aurait
pas pu arriver à contrôler ce genre de situation là.
M. le Président, le projet de loi 90, nous, on aurait
préféré, effectivement, qu'il soit retiré, parce
qu'il ne constitue pas ? et je pense que le ministre vient de le dire
lui-même il y a à peine deux minutes ? une solution durable,
et il reconnaît en même temps que son projet de loi ne permettra
pas de mettre fin à la contrebande du tabac.
Alors, M. le Président, on a adopté des mesures, bien oui,
des mesures qui vont jusqu'à 500 000 $ de pénalité pour
ceux qui font partie du réseau de la contrebande. Mais vous rendez-vous
compte de ce que ça va donner? Parce que je regarde le ministre de la
Sécurité publique; tout à l'heure il va avoir beaucoup de
travail, parce qu'on va se retrouver avec des situations où on va... Il
en a déjà beaucoup, effectivement, mais je pense qu'on va en
ajouter d'autres, parce que tout à l'heure on va intercepter
probablement des mineurs qui seront en façade du réseau de la
contrebande, des mineurs qui seront interceptés et qui se retrouveront
avec des pénalités qui peuvent aller jusqu'à 500 000 $.
Mais qu'est-ce qu'on va développer comme situation dans le domaine
judiciaire, M. le Président? Ça va être
phénoménal. Alors, tout à l'heure, on créera, dans
la mesure où effectivement on prend au sérieux le projet de loi
et qu'on y va de façon systématique, une politique, pas de deux
poids, deux mesures, une politique uniforme sur tout le territoire. On saisit
de façon systématique en réserves autochtones et on saisit
de façon systématique en dehors des réserves
autochtones.
M. le Président, vous pouvez être certain que le
réseau de la contrebande qui, actuellement, est très bien
implanté... On le sait, hein, c'est les parfums, c'est la boisson, c'est
à peu près tout, des bijoux. Actuellement, c'est tout ça
qui circule dans le réseau de la contrebande, et je pense que ce projet
de loi là, M. le Président, ce qu'il vient faire, c'est qu'il
vient donner du mordant, il vient donner des dents, c'est vrai. Mais, avec ces
dents-là, M. le Président, d'ores et déjà, je suis
sûr qu'on va se retrouver dans des situations où il y a beaucoup
de jeunes, au Québec, et beaucoup de personnes de qui, à toutes
fins pratiques, on ne pourra même pas percevoir les
pénalités, parce qu'il y a des gens, sur le plan monétaire
ou sur le plan du patrimoine personnel, qui n'auront rien à faire
saisir, si ce n'est le produit du tabac qui sera saisi ou les véhicules
qui seront saisis et qui seront vendus. (18 h 20)
M. le Président, je veux souligner un autre point. Je ne veux pas
être trop long, M. le Président, parce qu'il y a des gens, ici,
qui aimeraient peut-être qu'on passe à autre chose. Mais
j'aimerais souligner un autre point, M. le Président, et vous
remarquerez que depuis tout à l'heure je m'adresse sur des principes
fiscaux. Un
point que je veux souligner et qui est d'ailleurs au mérite du
ministre du Revenu, M. le Président, c'est que, dans la loi, on
introduit une nouvelle vision, une nouvelle vision qui va permettre que les
produits du tabac qui seront saisis pourront être vendus, bien sûr,
à la demande du ministre et suite à l'autorisation d'un juge, et
les profits découlant de cette vente du tabac pris en contrebande seront
distribués en faveur d'organismes communautaires dans le domaine de la
santé, M. le Président.
C'est intéressant, on va pouvoir récupérer des
sommes d'argent à même les produits saisis légalement pour
commencer à l'orienter vers les besoins de santé. Parce qu'on
sait, M. le Président, que la contrebande du tabac, on ne peut pas
chiffrer actuellement ce que ça va coûter au niveau de la
santé dans un an, deux ans, trois ans, quatre ans. Parce que vous savez
que nos jeunes actuellement, M. le Président, ils n'ont même plus
le mérite d'aller l'acheter au dépanneur, la cigarette, on vient
la livrer dans les cours d'école, puis on ne la fume pas pour eux puis
c'est juste.
Alors, M. le Président, il y aura des conséquences
majeures sur le plan de la santé avec tout ce fléau social
là et économique qu'on vit, d'ailleurs le pire fléau,
à mon point de vue à moi, des cinquante dernières
années. M. le Président, en 1951, pourtant, le
fédéral, M. le Président, était aux prises avec la
contrebande du tabac et il avait réduit ses taxes, M. le
Président. Et on se rend compte actuellement que le gouvernement en
place, qui croit toujours à la fédération, ça, je
le sais, le fédéral ne veut pas suivre l'orientation du
Québec, et ça nuit considérablement, M. le
Président, à nos politiques fiscales. Et tant qu'on n'aura pas
compris cette vision de réduction de taxes là à Ottawa, M.
le Président, on sera pris à adopter ce genre de projet de loi
là, mais qui ne nous mènera nulle part, M. le
Président.
Et je pense que ce qu'on doit reconnaître de ce projet de loi
là, M. le Président, c'est la vision que le ministre du Revenu a
acceptée, c'est-à-dire, que, enfin, on récupère des
sommes d'argent et qu'on les affecte là où vraiment ça va
faire mal dans la société, c'est-à-dire au niveau de la
santé, parce que, tout à l'heure, on aura une facture à
payer pour toute cette contrebande-là qui va se répercuter sur le
plan de la santé, M. le Président.
Alors, M. le Président, c'est bien sûr que j'aurais
beaucoup de choses à vous raconter de ce projet de loi là, mais
je pense que le projet de loi 90, personnellement, M. le Président, je
crois que ça ne réglera strictement rien. Les gens vont pouvoir
continuer à en fumer sans avoir de pénalité, parce que,
effectivement, on n'aurait pas pu arriver à réglementer
l'arrestation de gens qui fument de la contrebande, et tout ce que ça va
faire, M. le Président, c'est que ça va peut-être
créer un petit incitatif. Parce que, tant que le ministre de la
Sécurité publique ne voudra pas et ne mettra pas une
opération massive sur le terrain autochtone et ailleurs pour mettre fin
à ce problème-là, même si on pense qu'une
opération massive, à mon point de vue, M. le Président, ne
réglera rien, parce que ce sera à recommencer dans un mois, un
mois et demi... Moi, je pense, M. le Président, que ce projet de loi
là, on ne peut pas être pour. Il faut être contre parce
qu'il ne règle vraiment rien à la contrebande du tabac, M. le
Président, et c'est dans ce sens-là que je vais exprimer mon
vote, M. le Président. Merci.
Le Président: Alors, je cède maintenant la parole
à M. le ministre du Revenu pour l'exercice de son droit de
réplique.
M. Raymond Savoie (réplique)
M. Savoie: M. le Président, je voudrais tout simplement
remercier les gens du ministère du Revenu qui ont travaillé si
fort à la préparation de ce projet de loi, qui se sont
déplacés ici, de même que mes collègues de
l'Assemblée nationale et le député de Montmorency.
Le Président: Alors, le débat étant
terminé, est-ce que cette motion d'adoption du projet de loi 90 est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté sur...
M. Cannon: Un vote nominal, M. le Président.
Le Président: Pardon?
M. Cannon: Est-ce qu'on pourrait appeler les
députés?
Le Président: Vote nominal? M. Cannon: S'il vous
plaît, oui.
Le Président: Alors, qu'on appelle les
députés! (18 h 23 - 18 h 24)
Le Président: Veuillez prendre place, s'il vous
plaît.
Mise aux voix
Alors, je mets maintenant aux voix la motion d'adoption du projet de loi
90, Loi modifiant la Loi concernant l'impôt sur le tabac, la Loi sur le
ministère du Revenu et d'autres dispositions législatives d'ordre
fiscal, présenté par M. le ministre du Revenu.
Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien
se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Tremblay
(Saint-François), M. Ryan (Argenteuil), M. Bourbeau (Laporte), M.
Tremblay (Outremont), M. Savoie (Abitibi-Est), M. Rivard (Rosemont), M.
Middlemiss (Pontiac), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cannon (La Peltrie), Mme Bleau
(Groulx), M. Maltais (Saguenay),
Mme Trépanier (Dorion), M. Philibert (Trois-Rivières), M.
Chagnon (Saint-Louis), Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata), Mme
Bégin (Bellechasse), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis
(Matapédia), M. MacMillan (Papineau), M. Thérien (Rousseau), M.
Benoit (Orford), M. Williams (Nelligan), M. Poulin (Chauveau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Lemieux (Vanier), M. Charbonneau (Saint-Jean),
M. Joly (Fabre), M. Camden (Lotbinière), M. Gautrin (Verdun), Mme
Hovington (Matane), M. Bordeleau (Acadie), M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M.
Després (Limoilou), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Khelfa
(Richelieu).
Le Président: Alors, que les députés qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), M. Biais
(Masson), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril
(Arthabaska), M. Bertrand (Portneuf), Mme Caron (Terrebonne), M. Dufour
(Jonquière), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle),
M. Filion (Montmorency), M. Trudel (Rouyn-Noranda?Témiscamingue),
Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Président: Est-ce qu'il y a des abstentions?
Le Secrétaire: pour: 35 contre: 14 abstentions: 0
Le Président: Alors, la motion est adoptée et le
projet de loi 90, Loi modifiant la Loi concernant l'impôt sur le tabac,
la Loi sur le ministère du Revenu et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal, est adopté.
Bilan et voeux
Alors, je vais maintenant céder la parole à M. le ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique et président du Conseil du trésor. Alors, M. le
ministre.
M. Daniel Johnson
M. Johnson: Oui, M. le Président. Au nom de la
majorité ministérielle, j'aimerais d'abord offrir à tous
nos concitoyens nos meilleurs voeux à l'occasion de la Noël et du
Nouvel an.
Le temps des fêtes est un temps pour faire des bilans, mais c'est
surtout un temps qui nous permet de prendre contact avec notre entourage, avec
nos intimes, avec nos parents, et un temps pour planifier. C'est un moment
privilégié pour envisager l'avenir, et je pense qu'au
Québec nous avons des raisons, à ce moment-ci de l'année,
de nous sentir plus confiants. Nous avons, de quelque mesure qu'il s'agisse,
l'impression qu'il y a une reprise de l'emploi. Les chiffres des deux derniers
mois sont plus encourageants que nous ne l'aurions cru. Il m'apparaît
qu'on doive rappeler cette vérité à nos concitoyens avant
qu'ils ne s'enfoncent ou ne veuillent s'enfoncer dans la morosité. Je
pense qu'il est important d'avoir à l'esprit des bonnes nouvelles. Des
bonnes nouvelles: plus de 60 000 emplois en novembre cette année,
comparativement à novembre l'an dernier. Ça m'apparaît
important.
Des bonnes nouvelles, on s'en souhaite tous dans les effets concrets des
mesures de relance que le gouvernement a annoncées. Nos concitoyens
sont, à la télévision, les témoins de nos
débats, notamment de la période de questions, mais ils ne voient
pas soit le travail en commission parlementaire ou le travail qu'en caucus, de
part et d'autre, nous réalisons, ou bien la défense des
intérêts de nos commettants dans tous les comtés, ou alors
l'élaboration des politiques et des positions gouvernementales ou de
l'Opposition sur différents dossiers qui touchent l'ensemble de nos
concitoyens.
Nous avons choisi, nous avons pris le temps, de ce côté, de
mettre sur pied un ensemble de mesures souhaitées par l'ensemble des
députés, souhaitées par l'ensemble des électeurs
qui voulaient voir le gouvernement agir de façon précise dans le
relance de l'emploi. On peut espérer qu'il y aura des fruits à
ces annonces. Nous en sommes particulièrement convaincus et sommes
confiants qu'il y aura des résultats positifs dans toutes ies
régions du Québec. Il m'apparaît important, pour les
citoyens, que ceux-ci sentent que leur gouvernement, leurs institutions ne sont
pas paralysées, ne sont pas immobiles. En conséquence, on ne peut
que souhaiter pour l'ensemble de la population que ce lien de confiance soit
restauré par les résultats concrets des mesures que nous avons
annoncées. (18 h 30)
Je voudrais, au-delà des souhaits qu'on peut avoir pour nos
électeurs, remercier également tout le personnel de
l'Assemblée nationale et les différentes, je dirais,
émanations de l'Assemblée ou ses différentes composantes,
dans tous les services techniques de soutien à l'ensemble des
députés, de même que tous nos personnels dans nos
comtés qui sont, dans le fond, la permanence que nos électeurs
connaissent, dans la mesure où nous sommes retenus ici de nombreuses
journées, nombreuses semaines à chaque année.
En parlant de personnel, je voudrais également que nous nous
arrêtions quelques secondes avec quelque tristesse sur ceux d'entre nous
qui nous ont quittés ou qui nous quitteront. Je pense évidemment
à Gérard D. Levesque, député de Bonaventure pendant
37 ans, qui, le mois dernier, s'est éteint. Son souvenir demeurera
toujours parmi nous. Je pense également à ceux dont on a
souligné le départ imminent, à ceux de nos
collègues qui, dans cette très difficile profession, viennent
à plein temps représenter leurs concitoyens. C'est une profession
qui est décriée, on l'a souvent souligné, mais dont
nous pouvons très certainement restaurer la dignité par le
sérieux, la rigueur et la dignité que nous-mêmes pourrons
apporter à nos travaux.
Je voudrais, en terminant, réitérer, M. le
Président, à votre endroit et de vos collaborateurs, les
remerciements de toute la Chambre. Vous avez su, dans des circonstances
difficiles, maintenir la qualité de nos travaux. Nous vous en savons
gré, car très souvent, de toute évidence, on ne peut pas
se fier à nous pour assurer la qualité de l'humour et de la
sérénité qui régneraient dans cette Chambre.
À l'occasion du temps des fêtes, donc, M. le
Président, tous nos remerciements, et que nos meilleurs voeux vous
accompagnent à travers cette saison des fêtes.
Le Président: Alors, merci bien, M. le ministre.
Maintenant, M. le leader de l'Opposition officielle.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Oui, merci, M. le Président. M. le
Président, je voudrais également souhaiter les plus joyeuses
fêtes à nos concitoyennes et nos concitoyens et leur souhaiter que
1994 soit véritablement une année de changements, une
année qui apportera, j'espère en tout cas, des solutions à
leurs problèmes. Je le souhaite de tout coeur et je suis convaincu que
c'est le voeu unanime de cette Chambre.
Je voudrais, M. le Président, souhaiter à nos
collègues qui ont décidé de quitter pour des raisons qui
leur sont personnelles, je pense, le succès dans la réorientation
de leur carrière. Et à vous, M. le Président, qui avez
vécu, d'abord, des moments assez difficiles au cours de la
présente session ? je pense que vous avez eu une pression que
rarement certains présidents ont connue ? je voudrais vous dire
toute la satisfaction d'avoir travaillé correctement avec vos
collaborateurs, avec vous et avec votre équipe.
Et j'en profite, M. le Président, pour souhaiter aussi de
joyeuses fêtes et remercier tous les personnels du Parlement qu'on ne
voit pas, mais qui travaillent très fort, que ce soit le Journal des
débats, la radiotélévision des débats, que ce
soit tout le personnel du Parlementaire ou du restaurant, ce qu'on appelle en
bas le fameux Mini-Débat. Je voudrais souhaiter à tous un joyeux
Noël et une bonne année.
Et je voudrais également, M. le Président, en terminant,
formuler le voeu que l'année 1994 soit pour tous les parlementaires, eh
bien, une année de santé, une année de bonheur, une
année de succès.
Le Président
Le Président: Alors, merci, M. le leader de l'Opposition
officielle. À mon tour, je voudrais, à ce moment-ci, vous
remercier tous de la collaboration que vous offrez à la
présidence. On a parlé de garantir la qualité de nos
travaux, en espérant pouvoir compter en tout temps, et de plus en plus
fortement, sur votre appui afin d'assurer cette qualité de nos
travaux.
Je voudrais remercier mes deux collègues, vice-présidents,
le député de Jeanne-Mance et le député de
Frontenac, de leur soutien constant et de leur travail aussi constant. Vous
savez vous-mêmes que les soirées sont parfois longues, et les
vice-présidents s'occupent admirablement de cette tâche.
Je remercie également les collaborateurs immédiats: le
secrétaire général, le conseil en droit parlementaire, le
Secrétariat de l'Assemblée, le Secrétariat des
commissions, qui voit à ce que nos travaux ici, à
l'Assemblée et dans les commissions, se déroulent de façon
appropriée, les pages de l'Assemblée, les gens de la
sonorisation, de la télévision. On a mentionné le
Parlementaire, le Mini-Débat et tous les services administratifs et
techniques qui sont à notre disposition, l'accueil à
l'Assemblée nationale, la sécurité, les services
essentiels, afin que nos travaux puissent se dérouler de la meilleure
façon possible et conformément à nos règles de
procédure.
Je voudrais finalement aussi en profiter pour saluer nos fidèles
auditeurs qui sont avec nous constamment, et souhaiter à vous tous, aux
gens de l'Assemblée et à nos auditeurs, mes plus cordiaux voeux
pour un Joyeux Noël et une Bonne année! Donc, à tous, en
fait, un Joyeux Noël.
Je voudrais rappeler aussi que c'est une session assez
particulière qui, à mon sens, s'est déroulée, de la
mi-octobre jusqu'à maintenant, à la vitesse de l'éclair.
Je voudrais aussi souligner que certains de nos collègues vont quitter.
On a mentionné le premier ministre et certains ministres ce matin,
certains collègues également qui nous quitteront. Alors, je
voudrais quand même souligner que nous avons adopté cet
après-midi la Loi sur l'Amicale des anciens parlementaires. Je pense que
c'est une chose qui mérite d'être soulignée, puisque
c'était un voeu qui correspondait à... Plusieurs de nos
collègues se sont dévoués et ont siégé ici
pendant de nombreuses années à l'Assemblée, et ils portent
toujours un intérêt à l'Assemblée nationale et
à la promotion de la démocratie. Alors, je pense qu'en ce
sens-là c'est une loi qui pourra faire en sorte de maintenir ce flambeau
de la démocratie à travers le Québec.
Encore une fois, mes meilleurs voeux à tous, et, sur ce, je
cède la parole au leader adjoint du gouvernement et ministre des
Communications.
Ajournement au 8 mars 1994
M. Cannon: M. le Président, je fais motion pour que cette
Assemblée soit ajournée à mardi le 8 mars 1994, à
14 heures.
Le Président: Est-ce que cette motion est adoptée?
Adopté. En conséquence, nos travaux sont ajournés au mardi
8 mars 1994, à 14 heures.
(Fin de la séance à 18 h 37)