(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en sommes à la rubrique de la déclaration
des députés, et je cède la parole à M. le député de Mégantic.
Rendre hommage aux
intervenants qui ont sauvé la vie
de Mme Diane Robitaille à Saint-Isidore-de-Clifton
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Ce matin, je souhaite souligner le travail remarquable d'une équipe de
sauveteurs qui, ensemble, ont sauvé la vie d'une dame.
Le
23 mars dernier, Mme Diane Robitaille se dirigeait vers
Saint-Isidore-de-Clifton lorsque son véhicule a plongé dans un ruisseau. Sa voiture s'est retrouvée sur
le capot et immergée. Rapidement, après l'avoir extirpée du véhicule, les manoeuvres de réanimation ont débuté, et, malgré
de longues minutes sans pouls, les sauveteurs ont poursuivi les manoeuvres
pendant près d'une heure.
Ces personnes, je tiens à les nommer, il s'agit
de MM. Daniel Fortier, Christian Labranche, Ghislain Labrie, Simon
Lafrenière, Gaétan Perron, Alain Pouliot, Bruno Rouleau, Réjean Ruel, David
Valcourt et Yann Vallières. L'intervention
de ces hommes, pour la plupart des pompiers de la municipalité,
lui a permis de s'en sortir avec de très légères séquelles. On reconnaît
dans cet événement tout le sens de la communauté et de l'engagement citoyen de
nos premiers répondants. Félicitations!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Mégantic.
M. le député d'Abitibi-Ouest
et vice-président de l'Assemblée nationale.
Saluer les lauréats du gala de
la Fondation de l'Université
du Québec en Abitibi-Témiscamingue inc. et
la création du Fonds Gérard-Saucier
M. François Gendron
M.
Gendron : M. le
Président, merci. Le 12 avril
dernier, la Fondation de l'Université
du Québec en Abitibi-Témiscamingue reconnaissait la réussite et l'engagement de ses étudiants. C'est près de 200 bourses qui ont été
remises lors du prestigieux gala, qui se tenait à Rouyn-Noranda.
Aujourd'hui, je tiens à souligner la
persévérance de tous les lauréats. Je ne peux passer sous silence la grande
générosité des donateurs, sans qui la Fondation de l'UQAT ne pourrait jouer son
rôle.
Je me réjouis particulièrement d'un nouveau
partenariat rendu possible grâce à la famille Saucier. La création récente du Fonds Gérard-Saucier, un grand
bâtisseur de l'Abitibi-Témiscamingue dans le domaine forestier, permettra de récompenser ces étudiants inscrits au programme
de doctorat en sciences de l'environnement. J'en profite pour féliciter
les quatre premiers récipiendaires d'une bourse de 7 000 $.
L'UQAT et sa fondation jouent un rôle
fondamental en région. Je remercie tous les acteurs qui investissent et
s'investissent dans la formation de la main-d'oeuvre, le développement des
talents et la reconnaissance de la réussite académique. Un merci plus spécial à
la famille Saucier. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de D'Arcy-McGee.
Rendre hommage à M. Victor Chartier,
ex-lieutenant-colonel du Black Watch,
régiment royal écossais du Canada
M. David Birnbaum
M. Birnbaum : Merci, M. le Président.
J'ai l'honneur de m'adresser à cette Chambre ce matin pour rendre hommage à M.
Victor Chartier.
Victor Chartier was a community leader,
a former churchwarden, a business executive, lieutenant colonel — retired — of The Black Watch Royal Highland Regimentof Canada, community leader, devoted husband of more than 60 years, loving father, grandfather and great-grandfather. He passed away in his
82nd year recently.
I joined many, many others
as Father Peter Laviolette presided over a celebration of Victor's life at St.
Richard's Parish, in
Côte-Saint-Luc. His casket was escorted into the church by his beloved Black
Watch Regiment to the rousing reverie of bagpipes.
As former MNA and longtime friend
Clifford Lincoln noted in one of the many moving eulogies, Victor truly was, quote, «an officer and a gentleman».
My
sympathies to his wife, Doreen, to family and many friends. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de D'Arcy-McGee. M. le
député de Deux-Montagnes.
Féliciter
Mme Stéphanie Leblanc, lauréate
d'un prix Hommage bénévolat-Québec
M.
Benoit Charette
M.
Charette : Merci, M. le Président. La récente Semaine de l'action bénévole a permis de faire la lumière
sur l'immense contribution de Mme Stéphanie Leblanc dans la communauté
eustachoise.
Récipiendaire
du prix Hommage bénévolat-Québec, une reconnaissance qui récompense les efforts
déployés ainsi que la promotion de l'engagement
bénévole, Stéphanie Leblanc est reconnue pour sa riche implication chez Les
Petits Frères de Saint-Eustache, un
organisme accompagnant les personnes âgées seules et vivant de l'isolement. Mme
Leblanc consacre hebdomadairement de
son précieux temps pour effectuer du bénévolat, en plus de travailler à temps
plein et de compléter un baccalauréat en gestion et intervention
psychosociale.
Elle est une réelle
source d'inspiration dans la région. En effet, organisation d'événements,
coordination de collectes de fonds,
recrutement de bénévoles, recherche de partenaires et développement des médias sociaux, rien n'est à l'épreuve de Mme Leblanc.
Ainsi,
M. le Président, c'est avec une immense fierté que je salue
l'implication de cette citoyenne passionnée et dévouée.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Deux-Montagnes. M. le
député de Papineau.
Rendre
hommage à Mme Lise Desjardins
pour son engagement bénévole
M.
Alexandre Iracà
M. Iracà :
Merci, M. le Président. Mme Lise Desjardins, une résidente de la municipalité de Plaisance, est une bénévole extraordinaire. 2007 est l'année
du début de l'implication de Mme Desjardins dans sa communauté.
Elle
débute à titre de ministre de la communion pour la paroisse de Plaisance.
Ensuite, elle prépare et rencontre les familles, organise les
funérailles, elle s'engage même à trouver les lecteurs et les servants de
messe. Elle occupe différentes tâches, comme
faire le ménage de l'église, et plusieurs autres. En 2016, elle est promue au comité de
liturgie. Mme Desjardins
fréquente l'église à tous les dimanches, elle en profite donc pour s'assurer
que tout va bien. Elle visite la
sacristie, elle voit à ce qu'il ne manque pas de personnel. Mme Desjardins
s'implique également avec le Club de l'amitié de Plaisance. Elle a occupé le poste d'administratrice durant trois ans. Elle a été
élue présidente, poste qu'elle a occupé pendant plusieurs années encore.
Mme Desjardins
est une personne généreuse et attentionnée envers tous. Toute la
population de Plaisance gagne à côtoyer une personne aussi disponible et
merveilleuse. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Papineau. Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner
le 40e anniversaire du Centre de
la petite enfance La Ruche
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. J'ai l'immense plaisir de
souligner les 40 ans d'existence du CPE La Ruche, situé dans
Hochelaga-Maisonneuve.
La halte-garderie La
Ruche est née en 1975, desservant les femmes qui fréquentaient le Pavillon
d'éducation communautaire. En 1998, La Ruche devient CPE. L'esprit communautaire et éducatif de La Ruche vont de pair
avec un solide sens de
l'entrepreneuriat social. Récemment propriétaire de son bâtiment, La Ruche est
en processus d'ouvrir une seconde
installation à proximité de la nouvelle coopérative d'habitation familiale
Petits et grands. L'énergie incroyable des fondatrices est encore aussi
inspirante, et le CPE a toujours la cote chez les parents de notre quartier.
Bravo
au CPE La Ruche pour ses 40 ans! Longue vie! Et, au nom des citoyens et
des citoyennes et des enfants d'Hochelaga-Maisonneuve, merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député de Charlesbourg, pour
votre déclaration.
Saluer M. Philippe Michaud, participant
au
programme Jeunes explorateurs d'un jour
M.
François Blais
M. Blais :
Merci, M. le Président. J'aimerais souhaiter la bienvenue à l'Assemblée
nationale à un étudiant de Charlesbourg
présentement en quatrième secondaire à l'école Saint-Jean-Eudes,
M. Philippe Michaud. Philippe est en stage à mon bureau de circonscription grâce à Jeunes explorateurs d'un
jour, un organisme engagé dans la persévérance et la réussite scolaires.
Jeunes
explorateurs d'un jour permet à des élèves de quatrième et cinquième secondaire
de vivre une journée dans un milieu
de travail dans lequel ils voudraient évoluer plus tard. Près de
300 métiers et professions à explorer sont offerts. Philippe fait
donc partie aujourd'hui des 2 500 étudiants à travers la province qui
réaliseront ce stage d'un jour. Cette expérience
a pour objectif d'aider nos jeunes dans leur cheminement de choix de carrière.
Elle leur est proposée à une étape de leur vie où ils ont des choix
parfois difficiles à faire concernant leur orientation scolaire et
professionnelle.
Philippe
envisage de travailler en géographie ou en politique. Il s'intéresse
particulièrement au travail d'un
député. Comme il aime suivre l'actualité, et relever des grands défis,
et débattre avec les autres sur différents sujets, il peut certainement
considérer la politique après avoir terminé ses études, M. le Président. Je lui
souhaite bonne chance.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Charlesbourg. Mme la députée d'Arthabaska, pour votre
déclaration.
Souligner
le 50e anniversaire de l'École
nationale
du meuble et de l'ébénisterie
Mme
Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : Alors, je veux saluer l'école du meuble, qui,
fondée en 1965, célèbre maintenant son 50e anniversaire,
et je tenais à le souligner en cette Chambre. Le meuble a beaucoup évolué
depuis. Les dirigeants des entreprises de bois ouvré de mon comté ont
uni leurs forces au milieu des années 60 afin d'inciter le ministère de
l'Éducation du Québec à ouvrir un centre de formation.
Maintenant appelée
l'École nationale du meuble et de l'ébénisterie, elle a traversé les époques en
s'adaptant continuellement. Aujourd'hui, les employeurs de partout s'arrachent
les gradués des programmes professionnels et techniques élaborés au campus de Victoriaville, où
a été fondée l'école. Je profite de l'occasion pour inviter les gens de partout à venir admirer les réalisations des
étudiants et des finissants lors de la 46e édition de l'expo du meuble
annuelle, qui se tiendra le 23 et le 24 avril.
Bravo! Longue vie et
bon 50e anniversaire à l'école du meuble et de l'ébénisterie de
Victoriaville.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée d'Arthabaska. M. le député de Roberval et premier ministre du
Québec, à vous la parole.
Féliciter Mmes Émilie Émond et Yolande Pilote,
lauréates de prix Hommage bénévolat-Québec
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup de plaisir que
je félicite Mmes Émilie Émond et Yolande
Pilote, toutes deux récipiendaires d'un prix Hommage bénévolat-Québec 2016.
Évidemment, c'est important de
souligner la contribution exceptionnelle de l'ensemble des bénévoles honorés le
12 avril dernier, et je suis particulièrement
fier de saluer l'engagement exemplaire et inspirant de ces deux bénévoles de ma
région, du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Émilie
Émond a reçu un prix dans la catégorie Jeune — Prix Claude-Masson. Émilie est âgée de
16 ans et elle s'engage
bénévolement, depuis 10 ans, auprès de la Fondation Jean-Allard. Elle aide
aussi ses grands-parents au tournoi de
golf annuel qu'ils organisent au profit de l'autisme et de La Maison
Notre-Dame, prépare les fêtes d'Halloween et de Noël pour les enfants de
l'aile pédiatrique de l'Hôpital de Chicoutimi.
La
seconde lauréate, Mme Yolande Pilote, a reçu une distinction dans la catégorie
Bénévole. Elle est engagée auprès de plusieurs causes et organismes de
la municipalité de Saint-Nazaire. Sa sensibilité et son humanisme lui ont permis de reconnaître le besoin des aînés
vulnérables dans son milieu, et, depuis plusieurs années, elle s'implique
auprès d'eux.
Ces lauréates ont
contribué de manière remarquable au mieux-être de notre communauté.
Félicitations, Émilie Émond et Mme Pilote.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Roberval. Enfin, M. le député de Marie-Victorin, à vous la parole.
Souligner
le 10e anniversaire de l'organisme Autisme Montérégie
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le Président, j'aimerais
souligner un événement d'importance, le 10e anniversaire d'Autisme
Montérégie, rendre hommage à vous qui soutenez, accompagnez et formez avec
passion les familles et les personnes atteintes
du trouble du spectre de l'autisme.
Vous qui les... qui les aidez, dis-je bien, à trouver en elles-mêmes les outils
pour affronter les étapes et les épreuves de
la vie, au fil des ans vous êtes demeurés fidèles à vos valeurs :
l'entraide, le soutien, le partenariat et l'acceptation des différences.
À Longueuil,
ce dimanche, j'invite les gens à se joindre à moi, à se joindre à nous et à
participer au Rendez-vous pour l'autisme. Vous y découvrirez des gens de
coeur, des êtres dévoués qui oeuvrent pour que chacun puisse grandir et
faire son chemin dans la vie.
Bon 10 ans à toute l'équipe d'Autisme
Montérégie et aux familles qui profitent de votre amour! Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Marie-Victorin.
Cela met un terme à la rubrique Déclarations de
députés, et je suspends les travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président : Mesdames
messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Vous pouvez vous asseoir. Oui, oui, oui,
les dames aussi, les dames aussi.
Alors, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M.
Fournier : Oui,
excusez, M. le Président. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions présentées par le député de Sanguinet le
9 mars et par le député de Beauharnois le 17 mars 2016.
Décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale
Le
Président : Alors, ces
documents sont déposés. Pour ma part, je dépose trois décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, Mme la députée
de Laporte.
Doter le Québec d'une
politique publique contre
la pollution sonore et mettre en place les
moyens pour la faire respecter
Mme Ménard : C'est à moi?
Le Président : Oui, c'est
vous.
Mme Ménard : Excusez. Excusez,
M. le Président. Alors, bonjour. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale, signée par 3 394 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que plus de
640 000 personnes au Québec souffrent de la pollution sonore produite
notamment par les activités de transport, les activités industrielles, les
loisirs motorisés et les événements festifs extérieurs;
«Considérant que la pollution sonore a un impact
reconnu sur la santé et peut entraîner de graves problèmes tels : troubles
du sommeil, stress, difficultés d'apprentissage scolaire, pertes auditives et
maladies cardiovasculaires;
«Considérant que les coûts sociétaux des effets de ces nuisances sonores, devenues
source majeure de plaintes et de
poursuites, s'élèveraient à près de 680 millions
de dollars par année au Québec, tel qu'estimé dans le récent rapport
de l'Institut national
de santé publique intitulé Avis sur une politique québécoise de lutte au
bruit environnemental qui a été produit à la demande du ministère de
la Santé et des Services sociaux;
«Considérant
que le Québec fait figure de parent pauvre en comparaison des autres pays
occidentaux en matière de législation sur le bruit;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec, par un effort conjoint des
ministères pertinents :
«De
reconnaître le bruit environnemental comme un "polluant" ayant des
effets nuisibles sur la santé publique et la qualité de vie de la
population;
«De convenir
de valeurs guides et de normes réglementaires couvrant toutes les sources de
bruit, sur tout le territoire du Québec, autant urbain que rural;
«De doter le Québec d'une politique publique
contre la pollution sonore, mettre en place une surveillance adéquate et les
moyens appropriés pour la faire respecter.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Financer adéquatement les
groupes
d'alphabétisation populaire
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 395 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'au Québec 19 personnes sur 100
ne savent pas bien lire et écrire et que le gouvernement a reconnu que c'était
grave, dans une motion [de] l'Assemblée nationale, le 15 septembre 2015;
«Considérant que, dans les groupes
d'alphabétisation populaire, les adultes viennent apprendre à lire, à écrire et
à calculer;
«Considérant
qu'ils apprennent aussi à communiquer [et] à se débrouiller dans la vie de tous
les jours et à défendre leurs droits;
«Considérant que [...] les groupes
d'alphabétisation populaire, on donne le temps aux gens d'apprendre;
«Considérant qu'on leur donne une autre chance
dans la vie;
«Considérant qu'on peut apprendre à tout âge et
qu'on apprend toute notre vie;
«Considérant
que les groupes d'alphabétisation populaire sont nécessaires, mais qu'ils n'ont
pas assez d'argent;
«Considérant que les groupes sont inquiets pour
leur avenir;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport de
donner assez d'argent aux groupes d'alphabétisation populaire pour
qu'ils puissent continuer leur travail.»
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé. M. le député de Borduas.
Transformer les commissions
scolaires en centres de services dédiés
aux écoles et donner la responsabilité des infrastructures
scolaires aux municipalités régionales de comté
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 62
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que les commissions
scolaires sont des structures
désuètes et qu'elles occasionnent d'importants coûts pour le Québec;
«Considérant que les nombreuses compressions budgétaires
faites en éducation ont pour effet d'affecter les services aux élèves;
«Considérant que la bureaucratie est lourde au
sein des commissions scolaires;
«Considérant [que] les dépenses importantes
reliées aux frais administratifs;
«Considérant que les services aux élèves ne
représentent qu'une faible partie des dépenses effectuées par les commissions
scolaires;
«Considérant le faible rapport de force du comité de parents
auprès du conseil d'administration des commissions
scolaires;
«Considérant que la commission scolaire est
autonome sur le plan de ses décisions et qu'aucun processus d'appel externe n'y
est possible, notamment dans le cas des demandes de scolarisation
extraterritoriale;
«Considérant que de nombreux employés diplômés, engagés par
les commissions scolaires, ne sont pas affectés dans des postes directement
reliés à leur champ d'études, mais plutôt dans des postes de type administratif;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec :
«De transformer les commissions scolaires en
centres de services dédiés aux écoles;
«Que ces centres offrent des services selon les
besoins des élèves;
«De transférer les budgets
des commissions scolaires directement aux écoles;
«De donner la responsabilité des infrastructures
scolaires aux municipalités régionales de comté.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai reçu de
la part de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques une demande pour un dépôt d'une
pétition qui est non conforme. Est-ce
que j'ai un consentement? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, c'est à vous, la parole.
Étudier la possibilité pour la
CNESST de rétablir l'indemnité
de remplacement du revenu pour les travailleurs
accidentés de 65 ans et plus
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 479 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que les accidentés du travail de
65 ans et 68 ans sont privés, depuis 1986, de leur indemnité de
remplacement de revenu versée auparavant à vie sous prétexte qu'ils
[s'enrichissent] en vieillissant;
«Considérant
que, [...]l'accusé de réception du 7 août 2015, le ministre de l'Emploi et
de la Solidarité sociale se disait sensible à la réalité des
travailleurs accidentés de 65 ans et plus;
«Considérant que les accidentés du travail se
sont appauvris suite aux effets de cette loi et se voient affectés [normalement], physiquement et monétairement par
les diverses coupures [...] et doivent parfois hypothéquer leurs biens
au détriment de leur santé pour se faire reconnaître;
«Considérant
que tout travailleur, aussitôt qu'il est victime d'un accident du travail, est
pénalisé de sa retraite en perdant d'emblée un minimum de 10 % de
son revenu ainsi que ses avantages sociaux;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, citoyens et citoyennes du Québec, demandons au gouvernement d'étudier la possibilité pour la CNESST de rétablir la
pension à vie aux accidentés, en déduisant le montant de la Régie des rentes du Québec et de la pension de
vieillesse, pour corriger cette injustice
qui perdure depuis longtemps. Il doit envisager que tous les accidentés qui ont
perdu leurs indemnités de 65 et
68 ans retrouvent leurs indemnités à vie à partir du 1er janvier
2016, en tenant compte de leurs revenus
avant l'âge de 65 ans. L'accidenté pourrait au moins se payer des soins
adéquats et vivre et mourir dans la dignité.»
Une voix : ...
Mme
Massé : Pardon. Je certifie que cet extrait est conforme à l'original
de la pétition, oui. Pardon, M. le Président.
• (10 h 10) •
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Suites de la motion condamnant
les pratiques liées aux
paradis fiscaux et demandant la collaboration
fédérale-provinciale dans le cas de la Barbade
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, depuis que le gouvernement
libéral est au pouvoir, il a plongé le Québec
dans l'austérité. Le premier ministre n'est pas en mesure de comprendre qu'il y
a deux colonnes dans un compte d'exploitation :
il y a les revenus et les dépenses. Alors, il s'est concentré sur les dépenses
et il a coupé partout, mais il y a également une colonne qui s'appelle
les revenus.
Nous
avons interpelé le ministre des Finances récemment concernant le stratagème de
KPMG pour des contribuables qui
évitent de payer leurs impôts ici, au Québec. D'autres révélations nous ont
amenés à conclure que les fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada, fonctionnaires qui sont dorénavant ceux
chargés de récolter nos impôts parce que nous les avons sous-traités, bien se sont fait payer la traite, M. le
Président, par ces mêmes firmes-conseils. Il ne semble pas que le
premier ministre soit particulièrement ému.
Ici, en cette Chambre, nous avons voté une
motion à l'unanimité pour que cesse la convention fiscale entre le Canada et la Barbade. Alors, ma question est
simple, M. le Président, au premier ministre : Qu'est-ce qu'il entend
faire, le premier ministre, pour justement faire le suivi de cette
motion et de s'attaquer véritablement aux paradis fiscaux?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
compte tenu du préambule de la question, on me permettra tout d'abord de faire
quelques observations. La technique de
gestion des finances publiques de nos prédécesseurs, c'est d'augmenter les
dépenses tout en diminuant les
revenus, plongeant le Québec dans un déficit important qu'on a dû corriger. La
véritable définition de l'austérité,
M. le Président, ce sont les coupes massives des services publics effectuées
par le Parti québécois durant les
années 90. En fait, M. le Président, la seule formation politique qui a
plongé le Québec dans l'austérité, ce n'est pas celle qui occupe le gouvernement aujourd'hui, ce sont le Parti québécois
et nos prédécesseurs. Et ce sont eux qui ont réduit les budgets, non pas
diminué l'augmentation des budgets de services publics, réduit les budgets des
services publics, notamment en éducation, et malheureusement les faits sont là
pour le démontrer.
Maintenant, il faut absolument, effectivement,
travailler sur la colonne des revenus, ce qui indique qu'il faut garder une attitude favorable à l'accueil
d'investissements privés, ce qui, en passant, inclut la stabilité politique du
Québec, qui est un élément essentiel pour acquérir l'investissement
privé.
Pour ce qui est de l'évasion fiscale et de la
Barbade, mon collègue le ministre des Finances a eu l'occasion d'y répondre. On est en lien avec le gouvernement fédéral. On veut absolument avoir une action synergique avec les autorités
fédérales pour nous adresser à cet enjeu qui
est sérieux, M. le Président. Tout le
monde doit payer son impôt où
qu'il soit.
Le Président : Première complémentaire,
M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : Merci, M. le
Président. J'aimerais informer le premier ministre que le deuxième partenaire économique au Canada, ce n'est pas la Chine, ce
n'est pas la France, ce n'est pas la Grande-Bretagne, c'est la Barbade,
M. le Président. Donc, c'est un véritable problème, c'est un fléau.
Alors, je
réitère ma question au premier ministre : Est-ce qu'il entend continuer à
sous-traiter la récupération des impôts à l'Agence du revenu du Canada
ou il entend prendre les mesures nécessaires pour que nous ayons notre...
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le Président, dans l'univers imaginaire dans lequel le Parti québécois veut plonger les Québécois, le Canada est un pays étranger, les Québécois
sont, contre leur gré, des citoyens de ce pays, et ça n'a rien à voir avec nous. En fait, les Québécois
sont des Canadiens et ils en sont très heureux en grande majorité, M. le Président, plusieurs enquêtes d'opinion l'ont démontré, de sorte que la meilleure
façon de nous occuper de cet enjeu important, ce n'est
pas de pratiquer la chaise vide, ce n'est pas d'isoler le Québec,
qui est la façon coutumière d'agir du Parti
québécois, c'est, au contraire,
d'agir en synergie, en collaboration avec les autorités fédérales, non pas de
leur sous-traiter quoi que ce soit,
mais de travailler avec ces autorités de
façon à avoir le résultat le plus
efficace possible, tirant parti de leurs outils internationaux qui sont
plus importants que les nôtres...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...mais on veut
travailler avec eux, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Nous savons tous que la Caisse de
dépôt ne paie pas d'impôt. Ce n'est pas une raison, par ailleurs, d'encourager les investissements dans les
paradis fiscaux. Nous avons posé la question un peu plus tôt cette semaine au ministre des Finances
qui n'a pas été capable de répondre : Pourquoi la caisse détient
7 milliards directement dans les paradis fiscaux?
Alors, ma question est la suivante au premier
ministre : Est-ce qu'il considère que la politique de placement encourage les contribuables ainsi que les
entreprises à payer leur juste tribut pour que nous puissions financer nos
services publics?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, je vois
qu'on s'attaque maintenant à la Caisse de dépôt, du côté de l'opposition
officielle, c'est clair. Et je dois rappeler le principe...
Des voix : ...
M. Couillard :
M. le Président, je rappelle le principe essentiel d'indépendance de la Caisse
de dépôt. Ça fait plusieurs fois que le Parti
québécois, de façons multiples, essaie de mettre en péril cette indépendance.
Je lui expliquerais pourtant comment
nous voyons cette indépendance, par exemple en rappelant l'importante et
historique entente commerciale conclue
entre le gouvernement du Québec, notre gouvernement, et la Caisse de dépôt, qui
permet d'ajouter des milliards de
dollars d'investissement dans les infrastructures montréalaises. C'est ça, le
résultat du travail de la Caisse de dépôt, c'est le résultat également
qui leur permet d'avoir permis les meilleurs rendements des fonds de retraite
au Canada.
Moi, je suis assez content et fier, même, de la
performance de la Caisse de dépôt. Ils ont affirmé...
Le Président : En
terminant...
M.
Couillard : ...qu'ils
agissent en toute transparence et légalité. Il n'y a aucune raison de douter de
leur parole, M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. En plus du 7 milliards détenu par la Caisse de dépôt dans les
paradis fiscaux, ils détiennent également
8 milliards dans les banques canadiennes, qui ont toutes des
filiales, justement, dans les paradis fiscaux.
Or, ma question
est simple, M. le Président : Est-ce que le premier ministre est d'accord
avec le paradis fiscal de la Barbade et, plus généralement, est-ce qu'il
va prendre les mesures nécessaires pour combattre les paradis fiscaux?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : À cette dernière
question, certainement, oui, M.
le Président, on va agir avec vigueur
pour contrer l'évasion fiscale. D'ailleurs, le dernier budget de notre
collègue réserve 50 millions de dollars supplémentaires pour lutter contre
l'évasion fiscale. Et, parmi les mécanismes d'évasion fiscale, il faut citer
l'utilisation de juridictions étrangères qui
ne sont pas toujours illégales, mais qui peuvent l'être, là, si on
veut éviter de payer de l'impôt, M.
le Président, c'est bien connu. C'est la façon dont nous
envisageons, dont nous regardons la question, dont nous agissons sur la question.
Mais, encore une fois, on ne peut agir seuls
sur cette question, il faut agir conjointement non seulement
avec le gouvernement canadien
qui, ne lui en déplaise, est également son gouvernement, mais également avec
l'ensemble des autorités internationales qui
agissent sur cette question. C'est uniquement par la conjonction des actions
internationales de tous les acteurs...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...gouvernementaux
qu'on va y arriver, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Financement du programme Agir
autrement
Mme Nicole Léger
Mme Léger : Lors de l'étude de crédits, on a
appris que le gouvernement allait financer son pseudo-réinvestissement en éducation avec d'autres coupes ou, comme il
s'amuse à l'appeler, des mesures d'optimisation administrative. Et voici
une autre démonstration ce matin, une autre
brique vient de tomber sur l'éducation et l'avenir de nos jeunes : le
gouvernement décide de couper
25 % du budget du programme Agir autrement, la principale mesure
gouvernementale pour lutter contre le
décrochage scolaire. Il faut le faire! Il vise spécifiquement les milieux les
plus vulnérables et nos jeunes les plus susceptibles de décrocher. On parle de classes spécialisées, d'activités
parascolaires, d'activités sportives, bref, l'accompagnement de nos
jeunes à risque et l'aide à la persévérance.
Comment le
gouvernement explique-t-il qu'il veuille lutter contre le décrochage et qu'il
coupe du même coup dans le principal
programme de persévérance scolaire? Allez-vous rétablir les sommes du programme
Agir autrement?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Merci, M. le
Président. D'abord, à l'étude des crédits, M. le Président, on a eu l'occasion
longuement de discuter de deux
choses : la première, du réinvestissement, mais également de la réussite
puis de la persévérance. Ce que j'ai dit aux collègues et ce que j'ai
dit à la collègue de Pointe-aux-Trembles, c'est... et j'ai rappelé qu'on a fait
beaucoup d'efforts en
matière de persévérance. Juste l'an dernier, M. le Président, c'est 215 millions
qui ont été investis dans la persévérance scolaire. C'est le sommet le
plus élevé jamais investi dans ce domaine.
Agir
autrement est un programme important, il y en a d'autres, M. le Président. On
agit auprès des enfants dans des
milieux défavorisés, on agit dans des projets particuliers dans les écoles. On
nous demande de la flexibilité, alors on va investir, oui, dans plusieurs programmes, M. le Président, mais on va
soutenir encore plus grâce au réinvestissement — parce que l'éducation, c'est notre priorité
cette année — qu'on
l'a fait dans les années passées.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme
Nicole Léger
Mme
Léger : Le gouvernement annonce des nouvelles sommes et, par la
porte en arrière, il fait d'autres coupures. Nous l'avons démontré à
l'étude de crédits, ces sommes sont financées à même les nouvelles coupures.
Imaginez.
Est-ce
que le gouvernement comprend que de couper dans la persévérance scolaire, c'est
le pire investissement qu'il pouvait
faire pour l'avenir du Québec? Est-ce que le gouvernement s'engage à rétablir
les sommes d'Agir autrement? C'est ça que je lui demande aujourd'hui, M.
le Président.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. M. le Président, le budget de l'éducation augmente cette année de
3 %. Il va augmenter de 3 % au
cours des trois prochaines années. On répond aux attentes en matière de
réinvestissement, on répond aux attentes en matière de prévisibilité, on
répond également aux attentes en matière d'investissement et de flexibilité.
Ce
que me demande la collègue de Pointe-aux-Trembles aujourd'hui, c'est de prendre
l'argent du gouvernement, de l'envoyer
dans les commissions scolaires, de la dédier directement dans des programmes et
de n'offrir aucune flexibilité. On a dit qu'on agirait auprès des
élèves en difficulté, on a dit qu'on agirait auprès de la persévérance et du
raccrochage scolaires, on a dit qu'on
agirait localement dans des programmes et dans des projets où il y a de la
flexibilité pour l'équipe-école de réaliser...
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
...des interventions sur les gens directement. C'est ce qu'on fait, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme
Nicole Léger
Mme Léger :
Depuis deux ans, M. le Président, c'est coupe par-dessus coupe. Le réseau de
l'éducation est asphyxié, et il vous implore
d'arrêter de couper, mais aujourd'hui le gouvernement choisit encore de couper
là où ça fait le plus mal : dans
les milieux défavorisés. Ce qu'on demande à ce gouvernement, c'est de faire
confiance aux milieux, ils vont faire des miracles.
Voulez-vous rétablir
le budget d'Agir autrement? C'est ce qu'on vous demande ce matin. Je n'ai pas
eu de réponse encore.
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Sébastien Proulx
M. Proulx :
M. le Président, je réitère : 3 % d'augmentation sur 3 ans,
1,2 milliard d'argent neuf dans le réseau. Hier, la commission scolaire de Montréal, M. le Président, après que la
députée de Pointe-aux-Trembles se soit inquiétée à plusieurs occasions, a dit : Les services
directs aux élèves — on a une
commission scolaire avec des élèves en difficulté, dans des milieux
défavorisés — seront
maintenus.
Pourquoi, M. le
Président? Parce que c'est un des exemples concrets du réinvestissement en
éducation qui va toucher la persévérance,
qui va toucher le groupe d'élèves vulnérables et qui va permettre localement
aux acteurs de l'école, qu'hier insultait le député de Chambly, de
travailler auprès des élèves.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Impact
des compressions budgétaires
sur la persévérance scolaire
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, lorsque j'étais ministre de
l'Éducation, je me suis rendu compte que les budgets sont beaucoup trop centralisés. Le choix des
moyens est beaucoup trop centralisé, soit au ministère ou dans les commissions
scolaires, alors que ceux qui connaissent le mieux les
meilleurs moyens, bien, ce sont les personnes qui sont dans les écoles.
C'est pour ça
que j'ai mis en place le programme... C'est moi qui ai trouvé le nom, là. J'ai appelé ça Agir autrement. M.
le Président, dans le programme Agir autrement, c'est justement pour avoir plus
de flexibilité. Le budget s'en va directement dans l'école, et c'est l'équipe-école qui choisit
les meilleurs moyens pour lutter contre le décrochage. Donc, ce n'est pas la commission scolaire, ce n'est pas le ministère, c'est
l'équipe-école. C'est un programme qui fonctionne
très bien.
Or, M. le
Président, on apprend que le gouvernement libéral a coupé 26 % dans le
programme Agir autrement. Vous allez comprendre que ça me touche
personnellement.
M. le
Président, depuis deux ans, on a un ministère de l'Éducation qui est à la
dérive. Il n'y a personne au Québec qui
appuie le gouvernement, à part le premier ministre puis ceux qui ont eu le
costume de l'Éducation, là, à répétition depuis deux ans.
M. le
Président, est-ce que le premier ministre trouve que c'est une bonne idée de
couper 26 % dans un programme de lutte au décrochage?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je commencerais mon intervention en disant que je suis entièrement d'accord
avec le préambule de la question de mon
collègue. Comme lui, nous constatons qu'il y a trop de rigidité dans
l'attribution des budgets aux écoles.
Comme lui, nous suggérons et nous allons proposer très concrètement, avant même
l'adoption du projet de loi, par les règles budgétaires qui seront
transmises aux commissions scolaires... nous suggérons que les sommes, notamment celles qui sont dédiées à la
réussite des enfants, soient envoyées directement dans les écoles, où les
meilleures décisions peuvent être prises.
Mais il y a également des budgets, on s'entend là-dessus, qui doivent être
gérés régionalement.
Je veux lui rappeler également qu'à même
l'investissement important qu'on a annoncé en éducation, qui est prévisible
pour les trois prochaines années — je pense que, comme ancien ministre de
l'Éducation, il doit apprécier l'importance
de la prévisibilité — il y a
des sommes importantes qui sont dédiées à la réussite scolaire, notamment aux
organismes qui s'occupent de persévérance
scolaire. Par exemple, chez nous, j'annonçais il y a quelque temps, quelques
jours, le renouvellement et l'augmentation du soutien au Conseil régional sur
la prévention de l'abandon scolaire, le CREPAS, qui est une excellente
organisation, de même que 12,8 millions pour tout le Québec.
Alors, il y a
plusieurs actions à prendre. Je veux assurer mon collègue, et tous les autres
collègues de l'Assemblée, et la
population que la réussite des enfants est primordiale pour moi et pour notre
gouvernement. On veut prendre tous les
outils possibles pour maintenir nos actions et même les augmenter. Les enfants
en difficulté ont besoin d'accompagnement, surtout dans les milieux
défavorisés. Je peux assurer cette Assemblée que mon collègue de l'Éducation
est plus que sensible à cette question, et
on va non seulement maintenir notre soutien, mais on va l'augmenter au cours
des trois prochaines années.
Pourquoi? Pourquoi? Parce qu'on a réussi à établir l'équilibre budgétaire, à
retrouver nos marges de manoeuvre, à atteindre
cet équilibre budgétaire que nos deux collègues nous demandaient — les deux partis politiques — d'atteindre. On l'a fait. Maintenant, on a les moyens de nos ambitions, on a les
moyens de réinvestir en éducation. On le fait cette année et on le fera
pour les prochaines années.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, depuis deux ans, le premier ministre ne sait pas quoi faire
avec les commissions scolaires. Il
change d'idée comme il change de chemise. M. le Président, le premier ministre,
par contre, est assez brillant pour
couper 26 % dans un programme décentralisé de lutte au décrochage. Qui
dirige le ministère de l'Éducation au Québec?
Je répète la
question : Est-ce qu'il va rétablir 100 % du financement du programme
Agir autrement, oui ou non?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
au-delà du programme lui-même, je veux assurer mon collègue que les sommes
qui sont utilisées, envoyées, dédiées aux milieux socioéconomiquement
défavorisés, notamment de Montréal, mais d'ailleurs
aussi, pour assurer la persévérance scolaire vont être maintenues et augmentées
au cours des prochaines années. Je l'assure que mon collègue de l'Éducation
regarde ça de façon très, très appropriée.
Maintenant,
je voudrais revenir brièvement — parce que le temps passe vite — sur les commissions scolaires. On a eu un Forum des idées sur le milieu de
l'éducation. En passant, je l'invite à participer à ces activités-là. Il y en a
une l'automne prochain. Et je
suggérerais qu'il regarde ce qui a été dit. En fait, les experts internationaux
nous ont suggéré de ne pas abolir les
organismes régionaux, de crainte d'atomiser les écoles et le réseau scolaire et
de mettre en péril nos petites écoles de région, notamment.
Le
Président : En terminant.
M.
Couillard : Alors, il faut maintenir un acteur régional, mais il faut
envoyer de l'argent...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, le ministère de l'Éducation, c'est
le plus beau ministère, c'est le ministère le plus important au Québec. L'éducation, ça m'a permis
d'être ici aujourd'hui. Mais le premier ministre ne montre aucune vision,
aucun leadership en éducation. Ça ne semble
pas l'intéresser. On sait tous que le premier ministre, là, est quelqu'un qui a
une grande culture, mais quand va-t-il montrer un petit peu de passion pour les
enfants?
Va-t-il rétablir le
programme Agir autrement pour aider nos jeunes...
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, ce n'est pas très aimable de la part de mon collègue
de mettre en doute le fait que je suis aussi passionné que lui. Et je
salue son dévouement envers l'éducation, la réussite de nos enfants. Il porte
des jugements de valeur sur les collègues,
qui sont à la fois injustes et mesquins, M. le Président. Il n'a pas besoin de
faire ça, il n'a pas besoin de faire ça pour ce débat-là.
On
est tous et toutes convaincus — et je crois que je peux le dire pour toute
l'Assemblée — que les
efforts budgétaires les plus importants du Québec doivent être dirigés vers le
secteur de l'éducation et de la formation, non seulement cette année, mais au
cours des prochaines années, et, je dirais même, au moins autant, que c'est
important pour le secteur de la santé, M. le Président, qui est également un beau ministère, en passant.
Il l'a occupé lui-même, je le sais, dans le cours de ses fonctions.
Une voix :
...
M.
Couillard : Et il dit : C'est moins beau.
Le Président :
En terminant.
M. Couillard :
Mais, M. le Président, au-delà du programme spécifique, on va regarder, on va
maintenir et augmenter notre...
Le Président :
Principale, M. le député de Lévis.
Allocations
professionnelles des pharmaciens propriétaires
M.
François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. Après avoir répété pendant des mois qu'il
respecterait l'entente signée en juin
dernier avec les pharmaciens, le ministre de la Santé vient de trahir sa parole
et celle du gouvernement du Québec.
Il est écrit noir sur blanc, au point 5 de
l'entente avec les pharmaciens, que les allocations professionnelles seront
déplafonnées pour trois ans. C'est tellement clair que les pharmaciens viennent
de recruter l'ancien premier ministre du Québec
M. Lucien Bouchard pour obliger le gouvernement à respecter sa signature. En plus des 1 000
emplois perdus, des heures déjà
coupées dans les pharmacies et la difficulté d'offrir des stages, la décision du ministre
va aussi coûter cher aux
contribuables. Selon les pharmaciens, le gouvernement devra leur
rembourser 50 millions, soit le montant des ponctions exigées
depuis septembre dernier.
Est-ce
que le ministre de la Santé reconnaît qu'une défaite probable
contre Lucien Bouchard va se traduire par une facture d'au moins 50 millions
pour les contribuables?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, il s'agit là d'un sujet assez complexe. D'abord, la complexité
provient du fait que — et
comme je l'ai dit précédemment ici, et c'est parfois difficile à suivre — il y a eu une entente et il y a eu un projet
de loi, le projet de loi n° 81, qui
vise à faire en sorte que la population qui paie des impôts et des taxes paie
moins cher ses médicaments, qui vise à faire en sorte qu'on ait des
appels d'offres pour l'achat de médicaments au Québec.
La collision
de ces deux éléments-là a fait en sorte que nous avons fait une pause dans
l'entente que nous avions convenue
avec les pharmaciens, mais une pause seulement, M. le Président. L'entente sera
menée à terme, tel que prévu.
Ceci
dit, M. le Président, ce qui, évidemment, n'est pas mentionné dans la question
du député de Lévis, l'enjeu qui
touche les pharmaciens propriétaires est beaucoup plus vaste et large que celui
du déplafonnement des allocations professionnelles, il touche leur mode de
rémunération. Ultimement, c'est quelque chose qui va être envisagé et qui est
souhaité par les pharmaciens propriétaires
qui, malheureusement, dans l'intermède actuel, se considèrent dans un certain
flou que j'essaie de leur clarifier. Mais, dans la période actuelle, M. le
Président...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...il faut vivre avec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lévis.
M.
François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Nous reviendrons sur la rémunération, M. le
Président, mais le ministre de la Santé a apposé quand même sa signature sur
cette entente avec les pharmaciens. Il s'est engagé au nom du gouvernement du
Québec, et aujourd'hui c'est Lucien Bouchard, un ancien premier ministre, qui
va lui rappeler qu'il faut respecter un contrat signé avec l'État. C'est comme avec Anticosti. Ça va coûter même 50 millions
aux contribuables, selon les pharmaciens, malgré les prétentions du ministre.
Peut-il nous dire
quelles sont les pénalités qu'il devra payer s'il perd en justice contre les
pharmaciens?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, j'ai rencontré récemment M. Bouchard, lors des funérailles de
M. Lapierre, et M. Bouchard me disait
lui-même d'entrée de jeu qu'il espérait ne pas aller à la cour. Alors, je pense
que M. Bouchard, lui aussi, espère qu'il n'y aura pas de pénalité. Mais
alors on voit là un homme d'État qui est responsable.
Ceci
dit, M. le Président, il n'en reste pas moins, M. le Président, que l'enjeu qui
est sur la table... et puisque le député
de Lévis insiste sur la nature contractuelle que nous avions dans l'entente,
l'esprit de l'entente va être respecté. Il y a une pause, il y a des paramètres
qui sont en place et qui seront honorés.
• (10 h 30) •
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
Une chose est certaine, M. le Président, au moment...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, un bon gestionnaire aurait évalué, comme le dit
le ministre de la Santé, les impacts économiques, même des règlements hors cours. Mais, au-delà de ça et à terme, parce qu'il l'a
abordé, il faudra possiblement abolir les allocations professionnelles
aux pharmaciens et revoir la manière dont ils sont rémunérés.
Si
le gouvernement abolissait ces allocations, il pourrait récupérer les sommes
chez les fabricants pour rémunérer les
pharmaciens. C'est une piste de solution. Le ministre, je répète, a-t-il évalué
les impacts économiques, même d'un règlement hors cours? Est-il d'accord
pour revoir en profondeur leur mode de rémunération?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bien là, M. le Président, on voit l'incohérence du raisonnement du député de Lévis, là, parce qu'il pose deux questions sur le respect d'une entente et il m'invite, à la
fin, à abolir les allocations professionnelles qui sont l'objet de ses deux
premières questions. Alors, un ne peut pas aller avec l'autre.
Par contre,
la somme de ces trois questions va très
bien avec mes deux premières
réponses. Il y a un enjeu qui est
plus grand que celui de l'entente, qui est celui, évidemment,
de la révision du mode de rémunération des pharmaciens, qui va se conjuguer au présent et au futur proche avec la démarche que
j'ai actuellement. Alors, M.
le Président, j'invite le député
de Lévis à me laisser faire mon travail.
Le Président :
M. le député de Groulx, en principale.
Dépassement de coûts pour le prolongement
de la route 138 sur la Côte-Nord
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, en juin 2014, le ministre des Transports
a affirmé que le prolongement de la route 138,
sur la Côte-Nord, jusqu'à Blanc-Sablon coûterait un total de 1 milliard de
dollars. Or, lors des crédits budgétaires la semaine dernière, le ministre des Ressources
naturelles nous a informés que le coût final, c'était plutôt de l'ordre de
1,5 milliard pour compléter la route.
Alors, pire encore, le sous-ministre nous a dit qu'il était incapable
d'expliquer cette augmentation de 50 %, qu'ils allaient découvrir
les coûts au fur et à mesure que les projets vont avancer et qu'ils ajusteraient alors les estimations. Autrement dit,
ça pourrait coûter encore plus cher. Deux tronçons sont à l'étude dans le PQI 2016‑2026, mais, clairement, le
gouvernement n'a aucune idée de ce que ce projet nous coûtera réellement au
final.
Le nouveau
ministre des Transports peut-il nous expliquer pourquoi le prolongement de la
138 est devenu un tel gouffre financier, M. le Président?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Écoutez, M. le
Président, hier, nous avons expliqué la priorité du gouvernement de pouvoir
poursuivre, à l'intérieur du Plan
Nord, le prolongement qui se fait par étapes, un prolongement qui doit se faire
par étapes pour ce qui est de la
route 138, qui, pour nous, est un élément extrêmement important. La
route 138 doit se poursuivre actuellement et ça fait partie,
évidemment, des priorités de notre gouvernement.
M. le
Président, il y a
une première évaluation qui a été faite pour une partie du prolongement
de la route 138, qui est évaluée à quelques centaines de millions. Pour la
suite des choses, M. le Président, nous allons travailler de concert avec les autorités, le ministre des Transports également, pour s'assurer que les coûts soient définitifs.
Le plan qui est devant nous, le plan
qui est devant nous, c'est un plan de cinq ans à l'intérieur du Plan Nord
et qui couvre une partie de la route 138; ce n'est pas le plan
définitif et total, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, donc, la façon de travailler du gouvernement, c'est : On
lance des travaux puis on verra
ensuite combien ça coûte, on le saura quand on sera rendus à Blanc-Sablon.
Alors, belle démonstration d'une gestion
rigoureuse et responsable des fonds publics, ça. Non, le ministre des Transports, c'est le ministère des
chèques en blanc. Il faudrait peut-être mettre une petite note de
montant limite sur le chèque, un cran d'arrêt, comme dit le gouvernement
libéral.
Le ministre
peut-il donc nous dire s'il trouve que c'est normal qu'en moins de deux ans les
estimations pour le prolongement aient augmenté de 500 millions, M.
le Président?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, ce
n'est pas du tout, du tout un chèque en blanc. J'essaie d'expliquer, encore une
fois, que, dans le cadre du Plan Nord, on y va étape par étape. On y va en deux
phases, dans un premier temps, parce qu'il y
a une route de Kegaska à Tête-à-la-Baleine et puis il y a un autre bout
également qui va jusqu'à Blanc-Sablon. Entre
les deux, il y a un certain nombre de difficultés. Il y a des évaluations qui
ont été faites, mais ce sont des évaluations, M. le Président, qui ne sont pas définitives. Ce sont des évaluations
qui sont faites, on va y aller étape par étape, c'est ce qui a été
décidé dans le plan d'action du Plan Nord...
Le Président : En terminant.
M.
Arcand : ...et je
vais travailler avec le ministre des Transports sur ces questions-là, M. le
Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, le PQI 2016‑2026 nous montrait déjà
qu'il y avait une explosion des coûts de 240 millions pour les 10 prochaines années. C'est simple, le
MTQ, c'est un multirécidiviste des dépassements de coûts. Et maintenant on apprend que le prolongement de la
route 138 à lui seul va coûter 500 millions de plus que prévu, et le
compteur continue de tourner. Or,
contrairement à ce que dirait le ministre des Pinottes, 500 millions, ce
n'est pas des pinottes.
Le ministre peut-il expliquer, encore une fois,
pourquoi le prolongement de la 138 est devenu un tel gouffre financier?
Le
Président : On vient de créer un nouveau ministère, je ne sais
pas si c'est associé à l'agriculture, mais, comme vous le savez, on doit
toujours ici poser ses questions et parler de nos collègues en citant leur
titre. M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, encore une fois, j'ai eu l'occasion, cette semaine, de parler
au ministre des Transports sur la
question de la route 138. Et, dans notre plan d'action... on l'a dit, puis
je le répète encore une fois : C'est un plan d'action dans le cadre du Plan Nord, qui est un
plan d'action qui est sur cinq ans. C'est le premier plan d'action, et
certaines parties de la route 138 vont être finalisées. Alors,
c'est de ça dont on parle.
Quand on parle sur
une période de 10 ans ou de 15 ans pour compléter à 100 % la route,
évidemment, M. le Président, ce sont des
estimés. Ces argents-là n'ont pas encore été dépensés. Nous allons donc nous
assurer, M. le Président, que, pour la première partie...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :
...que nous allons faire, les coûts seront les bons, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Sanguinet
Perspectives de création d'emplois
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Desjardins a publié ses
dernières prévisions pour l'économie québécoise. On y trouve les
résultats, les prévisions sur la création d'emplois.
Résultat :
l'effet libéral, ça sera moins de 250 000 emplois, ça sera la moitié.
Selon Desjardins, d'ici 2018, on aura créé
121 000 emplois, M. le Président. Ça n'a aucun sens que l'économie
québécoise aille aussi mal. Le prix du baril de pétrole, le taux de
change sont à la baisse. Ça fait stimuler les exportations. L'économie
américaine s'est redressée. L'économie
canadienne performe mieux que prévu. L'effet libéral, c'est une entrave à notre
développement économique, M. le
Président. Au début, 250 000 emplois, c'était une promesse. Ensuite,
c'était devenu une cible. Ensuite, c'est devenu un objectif, finalement
un mythe, et aujourd'hui c'est une farce.
M.
le Président, je demande à la ministre de l'Économie : Est-ce qu'elle peut
nous dire qui a raison? Est-ce que Desjardins a raison pour dire que
l'effet libéral est une entrave au développement économique?
Le Président :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. Alors, j'aimerais inviter mon
collègue à regarder ce qui s'est passé un peu dans les deux dernières années. Au-delà de l'équilibre budgétaire,
il y a eu combien d'investissements dans les dernières années, M. le Président, dans les deux dernières
années, dans les 16 derniers mois du gouvernement libéral? Pas moins de 153 investissements ont été faits, M. le
Président. Ça, c'est une moyenne d'un investissement aux trois jours. Chaque
trois jours, on est capables d'annoncer
Pages Jaunes. Chaque trois jours, on est capables d'annoncer Bridgestone.
Chaque trois jours, on est capables
d'annoncer Pélican. C'est ça, la réalité, M. le Président, et les
investissements qui ont été faits, M. le Président, c'est plus de
6 milliards de dollars dans l'économie du Québec.
La
semaine dernière, M. le Président, je présentais trois plans, celui du CRIQ,
celui d'Investissement Québec et celui
de mon ministère. Et ce que je vais vouloir faire avec mon collègue, c'est
peut-être faire un peu de lecture parce que, suite au dépôt du plan,
voilà ce que je lis, moi : «Les trois plans stratégiques présentés
aujourd'hui [...] vont dans la bonne direction
et lancent un message très clair aux entreprises.» Qui dit ça? Le président de
la Chambre de commerce de Montréal.
«Le plan déposé aujourd'hui est la meilleure politique économique que le
gouvernement pouvait déposer en ce moment, et la plus porteuse dans les
circonstances»; les Manufacturiers et exportateurs du Québec.
Alors, je pense que
nous allons tout à fait dans la bonne direction et je pense qu'on devrait faire
un peu de lecture ensemble avec mon collègue de l'opposition.
Le Président :
En terminant.
Mme Anglade :
Merci, M. le Président.
Une voix :
...
Le Président :
Oui, oui, j'ai compris. Complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, les prévisions de Desjardins
confirment ce qui est écrit dans le budget du ministre des Finances, le Québec va créer moins que la
moitié de ce qui a été promis par le trio économique en campagne électorale.
On appelle ça un échec, hein? Et ça
s'explique comment? Ça s'explique par l'effet libéral qui est toxique pour
l'économie du Québec.
Or, ma question, elle est
très, très simple, au ministre des Finances, là : Est-ce qu'il est capable
de dire, sans rire — sans
rire — aux
Québécois : Nous allons créer...
• (10 h 40) •
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, ça se pourrait peut-être que le député de
Rousseau se trompe un petit peu dans ses propos. J'aimerais juste mentionner, M. le Président, que notre
engagement était 250 000 emplois sur cinq ans. Quand on regarde ce qui s'est passé pendant l'année 2015,
l'année 2015, de janvier à décembre, c'était à peu près 50 000 emplois,
48 000 et quelques, la plupart des emplois à temps plein et la plupart des
emplois créés par le secteur privé.
Alors, la
croissance économique, au Québec, se maintient à un niveau qui est acceptable,
étant donné les circonstances internationales...
Le Président : En terminant.
M. Leitão : Et oui, et oui, nous
allons atteindre notre engagement de...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rousseau.
Des voix : ...
Le Président : Il n'y a que le
député de Rousseau, ici, qui a un droit de parole. M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le
Président, dans la dernière année, il
s'est créé 300 emplois — 300
emplois — et
là le ministre des Finances nous dit : Regardez, on va prendre un horizon, espérer. Ils font ça à chaque année : à chaque
année, c'est le «limbo» dans les
promesses. C'est le «limbo» : on part à 2 %, croissance économique,
puis on finit à 1 %. Pour l'investissement, on commence à 5 %, on finit à moins 10 %. Chaque année, c'est
la même chose. Alors, M. le Président, moi, j'ai entendu quelqu'un ici
qui n'est même pas capable de dire clairement aux Québécois : Je vais
réaliser ce que j'ai promis.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le ministre des Finances, c'est à vous la parole.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Voilà, M. le Président, on devrait faire aussi un peu de lecture, comme ma
collègue l'a mentionné. Nous avons
déposé notre deuxième budget équilibré consécutif, M. le Président, et un cadre
financier équilibré pour les cinq prochaines années, pas seulement pour
une année.
Pour revenir
aux prévisions économiques — puisque le temps file — les collègues ont cité des prévisions économiques de Desjardins, très bien. Moi, je peux
vous citer des prévisions économiques de la Banque TD, par exemple, où
la Banque TD, par exemple, mentionne qu'en 2016 et en 2017 la croissance
économique au Québec va être aux alentours de 2 %. Alors, à la fin de
l'année, on verra bien; on verra bien qui aura raison, M. le Président.
Le Président : En terminant.
Principale, M. le député de Mercier.
Projet d'oléoduc Énergie
Est
M. Amir Khadir
M. Khadir : M. le Président,
le premier ministre a dit hier qu'au lieu de s'invectiver ici sur les millions
mal acquis durant la période Charest, il préférait
qu'on parle du présent et d'avenir. Je le prends au mot. J'aimerais qu'on parle
du pipeline de TransCanada, une menace
inadmissible à la sécurité de notre eau. La majorité des Québécois n'en veulent
pas, les maires de municipalités, le maire
de Montréal, le maire de Laval, les agriculteurs et Québec solidaire, on est du
même avis.
Est-ce que le
premier ministre sait que des firmes de pipeline encore sous contrôle d'Accurso
ont d'importants partenariats
d'affaires avec TransCanada et ont construit la plupart de leurs tracés? Est-ce
que le premier ministre sait qu'une firme d'avocats qui embauche
M. Charest a des contrats chiffrés en millions de dollars avec des
compagnies pétrolières d'Alberta?
Est-ce que le premier ministre est à l'aise avec
ça? Est-ce que ça ne le dérange pas qu'on laisse le pétrole le plus polluant du monde mettre à risque notre eau
potable au profit de TransCanada, au profit de M. Charest, au profit de
Tony Accurso et de ses compagnies?
Le
Président : M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Le député de Mercier tire des
conclusions très hâtives dans le dossier de TransCanada. Depuis novembre
2014, nous avons indiqué très clairement que nous allions appliquer toutes les
lois québécoises au projet, y compris les
lois environnementales, et c'est ce que nous avons fait, M. le Président. On a
établi sept conditions depuis 2014, certaines d'entre elles pour faire une
évaluation environnementale complète et indépendante du projet, de s'assurer que la sécurité des
personnes et la protection de notre environnement serait démontrée, qu'en cas
d'urgence, justement, s'il y avait une
urgence environnementale, que les ressources seraient là pour pallier à
n'importe quel type d'urgence
environnementale liée au pipeline, et il y avait, entre autres, aussi des
consultations des Premières Nations.
Voyant
l'inaction de TransCanada devant ces nécessités-là, nous sommes devant les
tribunaux au moment où on se parle,
M. le Président, pour faire respecter les lois du Québec et pour s'assurer
qu'on puisse quand même faire un travail malgré le manque de coopération de TransCanada. Nous avions mis en place
un BAPE en vertu de l'article 6.3 de la Loi sur la qualité de
l'environnement pour écouter les préoccupations des Québécoises et des
Québécois. Alors, ce que nous faisons, c'est s'assurer de prendre nos
responsabilités...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...et s'assurer que les lois du Québec soient suivies à la lettre dans ce
dossier, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, il y a plus troublant dans le dossier d'Énergie Est. Power
Corporation et ses filiales, dont IGM
financière, ont des projets dans les sables bitumineux qui se chiffrent en
plusieurs milliards de dollars et on sait
que leur investissement dépend grandement de l'acheminement du pétrole à
travers le territoire du Québec. Marc
Bibeau et Daniel Johnson siègent sur le conseil d'administration d'IGM.
Est-ce
que M. Johnson, M. Bibeau ou d'autres représentants d'IGM ont eu des
communications d'influence sur
le pipeline d'Énergie Est avec le premier ministre, ses ministres, son bureau
et ses associés?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, dans le dossier de TransCanada, les
audiences publiques du BAPE ont déjà commencé et elles reprendront. Elles ont été suspendues pendant quelques
semaines, elles reprendront la semaine prochaine. On va poursuivre à
travers le Québec la consultation publique; les groupes, les municipalités, les
MRC, les citoyennes et les citoyens vont
pouvoir s'exprimer. Il va y avoir un rapport du BAPE, on va continuer le
travail d'analyse du projet et on va s'assurer, encore une fois, que les
lois, particulièrement la Loi sur la qualité de l'environnement, soient suivies.
Et je rappelle
encore, M. le Président, que nous avons intenté un recours en injonction en
Cour supérieure, en février dernier...
Le Président :
En terminant.
M.
Heurtel : ...pour s'assurer que TransCanada respecte l'ensemble de nos
lois et se soumette à une évaluation environnementale complète.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
J'aime beaucoup ces réponses, mais mes questions étaient précises. Je vais en
poser d'autres.
Un
ex-chef de cabinet de Harper, Bruce Carson, faisait des démarches en 2014 pour
le compte d'un lobby pétrolier; la
GRC le poursuit actuellement pour trafic d'influence. Un ex-chef de cabinet de
M. Charest, Dan Gagnier, dirigeait ce lobby. Selon les documents de
la GRC, Carson et Gagnier faisaient un intense lobbyisme auprès de
M. Charest et de Mme Normandeau.
Est-ce que le premier
ministre, ses ministres ou leurs bureaux ont eu des communications sur le
pipeline Énergie Est avec Dan Gagnier et ses associés? Question...
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : M. le Président, je rappellerai que la formation politique
du député de Mercier nous accuse d'avoir tronqué le processus législatif en matière d'évaluation environnementale
de ce projet, et ce que je dis depuis deux questions et ce que je vais réaffirmer, c'est que notre
gouvernement applique nos lois. Nous sommes en action, justement, que ce
soit devant les tribunaux, que ce soit avec
le BAPE, en vertu de l'article 6.3, pour justement s'assurer qu'on a un
processus qui respecte en tous points les lois du Québec en matière
d'évaluation environnementale.
Alors, ce que dit le député de Mercier n'a aucun
fondement, en fait. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on applique nos lois. On est
en action pour faire respecter nos lois et on s'assure que les Québécoises et
les Québécois auront des réponses à leurs questions légitimes sur ce projet.
Le Président : Voulez-vous
faire un dépôt?
M. Khadir : Puis-je demander, oui, le dépôt de
tous les documents en appui à mes questions, les recherches...
Document déposé
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt?
Consentement pour le dépôt, M. le député de Mercier.
M. le député de Nicolet-Bécancour, en
principale.
Dépassement de coûts
dans la construction
d'un traversier par Fincantieri
M. Donald Martel
M.
Martel :
M. le Président, en 2012, la Société des traversiers a confié la construction
du nouveau bateau de la traverse
Matane—Baie-Comeau à
un chantier maritime italien. Ce bateau devait coûter 148 millions; il en
aura finalement coûté 175 millions, sans compter les bris majeurs
et d'autres dépenses supplémentaires.
Malgré ce
fiasco, l'ancien ministre de l'Économie et ancien P.D.G. d'Investissement
Québec a déclaré hier : Ce bateau-là,
«c'est un bon achat», «on l'a eu à rabais». Mais la perle : «L'Italie avait besoin d'ouvrage pour
ses travailleurs...» M. le Président, le député de Verdun n'est pas ministre
du développement économique italien, il est ministre des Transports
du Québec.
M. le Président, est-ce que le ministre des
Transports s'est trompé de parlement qu'il doit servir?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : M. le Président, on
a tronqué définitivement mes citations, mais, de toute façon, ça va, j'ai quand même un petit peu de temps pour
essayer de replacer les pendules à l'heure.
La
construction de ce bateau-là... C'est un bateau qui vaut plus cher que ce que
nous l'avons payé. Et il y a des juridictions
et il y a des entreprises, et le chef de la CAQ en est sûrement
bien conscient, il y a des entreprises qui, à certains moments, font des rabais parce
qu'ils veulent tenir leurs
travailleurs occupés. Dans le système de soumission qui a été mis en place, dans la façon où on a fait le processus,
il nous est apparu que le meilleur choix était celui de Fincantieri. Et nous savons que Fincantieri, dans un dossier
comme celui-là, ce n'était pas payant, mais, pour lui, c'était de tenir son
chantier vivant.
En ce qui concerne le bateau, je vous apprendrai peut-être, M. le
Président, que j'ai passé ma vie dans
des bateaux. Mon père fabriquait des
bateaux. Et un bateau, ce n'est pas une affaire qu'on fait en série; et, des
traversiers, on ne fait pas ça en
série. Alors, quand on décide de faire un traversier, bien, c'est, si vous
voulez, un véhicule unique et qui a besoin de certains ajustements. Et ces ajustements-là, ils sont à se faire, et,
pour les 25 prochaines années après, bien, on aura un bon outil.
Maintenant, on parle d'anomalies...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Daoust : ...qui ont été
corrigées. Et on l'a présenté lors des crédits budgétaires...
Le Président : En terminant.
M. Daoust : ...ces anomalies-là
seront aux frais du fabricant.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel : C'est un
peu le problème, M. le
Président. J'ai l'impression qu'on
nous mène en bateau. En 2012, le gouvernement a écarté le Chantier Davie pour la construction de ce navire avant même
le début des appels d'offres. Le
bateau devait coûter 148 millions, il en a coûté 175 avec tous les problèmes
qu'on connaît. En conséquence, ce contrat-là n'a pas été attribué au
plus bas soumissionnaire.
Comment
le ministre peut justifier la décision de la STQ d'avoir
oublié l'économie et les travailleurs du Québec?
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Jacques Daoust
M. Daoust :
On se rappellera, M. le Président, qu'à l'époque où la soumission a été faite
les chantiers Davie n'étaient pas nécessairement
dans une bonne situation financière. Et, à ce moment-là, il était aussi
périlleux de décider de confier au Chantier Davie... de confier la
construction de ce bateau-là ne sachant pas si on était pour le terminer.
Je vous ferai
remarquer par ailleurs qu'actuellement, de gré à gré, le gouvernement du Québec
a confié la construction de deux traversiers...
Et récemment, encore chez nous, on a dû intervenir. Et ce
n'est pas en Italie, c'est chez nous. On a eu à intervenir pourquoi? Parce
qu'il y avait des dépassements sur lesquels il y a un contentieux.
Dans la construction
de bateaux, je vous le répète, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
M. Daoust :
...dans la construction de bateaux, c'est la norme que d'avoir à s'ajuster au
début et...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel : M. le Président, on ne croit plus personne dans ce
dossier-là. Le P.D.G. de la Société des traversiers de la Société des
traversiers du Québec?
Le Président :
Ah! bien, tant que vous ne me prenez pas pour Gilligan, ça va être correct.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Jacques Daoust
M. Daoust :
M. le Président, je vous accuse de me voler mes punchs... la raison étant que
j'ai certaines prétentions en construction de navires. Et le président de la
Société des traversiers s'occupe de véhicules comme ça au quotidien. Et, dans la marine, ce n'est justement pas la coutume de
demander à Gilligan si la qualité du produit est là. Alors, je vous répète que ces ajustements-là, qui
ne sont pas très nombreux, qui ne sont pas très importants, sont à la charge
actuellement du chantier Fincantieri, et nous aurons, pour les 25 prochaines
années, un outil très performant dans la Société des traversiers du Québec, M.
le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Rosemont.
Financement des maisons Oxygène
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : M. le Président, dans huit régions du Québec, des pères
et leurs enfants en situation d'itinérance ou de vulnérabilité ont accès à une ressource extraordinaire, les maisons
Oxygène. Les représentants sont avec nous dans les tribunes. Ils ont accueilli, l'an dernier, une
centaine de pères et leurs enfants, ils ont soutenu 300 autres en soutien
externe.
Malheureusement,
ces maisons sont en situation financière précaire. L'avenir d'une maison à
Montréal est incertain, la fermeture
pure et simple menace les maisons de Sherbrooke, Baie-Comeau et Ville-Marie.
Depuis un an, ils demandent l'aide du
gouvernement et, pour l'instant, sans réponse. La ministre responsable
peut-elle s'engager, aujourd'hui, à faire en sorte qu'aucune de ces
maisons existantes ne fermera ses portes?
Le Président :
Mme la ministre responsable de la Réadaptation.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Merci, M. le Président. D'abord, saluer les gens qui sont dans les tribunes
pour les maisons Oxygène. Ils
accomplissent un travail important, c'est des partenaires essentiels.
Effectivement, ils donnent des services à des hommes qui ont certaines difficultés et qui ont besoin d'aide. Et je
veux vous dire que souligner leur travail, bien, c'est essentiel, je
pense.
Maintenant,
pour ce qui est du financement des maisons Oxygène, notamment celle de
l'Estrie, le CIUSSS travaille à trouver une solution à long terme avec eux. Je
veux rappeler ici, M. le Président, que le financement qui leur est offert... et ils sont soutenus par le ministère de la Famille en ce
moment. Alors, je sais qu'ils ont des
discussions avec les CISSS et CIUSSS,
et c'est ce que... j'encourage à poursuivre les discussions dans ce sens-là parce que
c'est en trouvant des solutions à long terme qu'on va arriver à les
aider. Mais je rappelle qu'il ne peut pas y avoir du financement de deux
ministères différents. Or, il faut qu'il y ait des discussions, qu'on ait une reconnaissance au PSOC, comme vous le
disiez, comme le disait le collègue de Rosemont. Mais, en ce sens-là, il
est important qu'il y ait les discussions appropriées aux bons endroits, et il
faut absolument...
Le Président : En terminant.
Mme
Charlebois :
...qu'ils puissent en arriver à des pistes de solution.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : Bien, ça fait un
an qu'ils leur demandent, au gouvernement, de se parler entre eux pour avoir
des solutions. Une des solutions qu'il y avait, c'étaient les CRE. Les CRE à Baie-Comeau, Joliette et Sept-Îles
faisaient partie du financement. Ce gouvernement a coupé les CRE, a
coupé leur financement.
Alors, la question est simple : Est-ce que
la ministre ou un autre ministre peut se lever puis dire : Je prends l'engagement
qu'aucune de ces maisons existantes ne va fermer, oui ou non?
Le Président : Mme la ministre
déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : M. le
Président, je prends l'engagement
ici de m'assurer que les centres intégrés de santé et services sociaux aient les discussions appropriées avec les
maisons Oxygène et je prends l'engagement qu'ils en arrivent à des solutions
pérennes, parce qu'en ce moment le financement qu'ils ont provient du ministère
de la Famille, de mon collègue ici, le
ministère de la Famille, et ce n'est pas comme ils ne sont pas soutenus, c'est
qu'ils désirent changer de ministère. On a entendu ça, puis il y a des
discussions en ce moment, mais il faut qu'ils aient une reconnaissance au Programme de soutien aux organismes communautaires,
et je travaille en ce sens-là avec les CISSS et CIUSSS, M. le Président.
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la
rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation de ces
motions, je vais reconnaître Mme la députée de Montarville, mais je vais
suspendre quelques instants pour permettre aux députés de quitter l'enceinte du
salon bleu.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
(Reprise à 10 h 58)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis. Je cède
la parole à Mme la députée de Montarville pour présenter sa motion.
Mme Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez ce qu'on dit : En politique,
il faut répéter. Alors, M. le Président, je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le leader de l'opposition
officielle et le député de Mercier :
«Que tous les
partis politiques représentés à l'Assemblée nationale
reconnaissent la nécessité de
déclencher, en collaboration avec le Directeur général des élections du
Québec, une enquête assortie de tous les pouvoirs et moyens nécessaires
concernant le financement des partis politiques au cours des années 1996 à
2011;
«Qu'ils
offrent toute la collaboration requise au bon déroulement de cette enquête et
s'engagent à rembourser toute contribution politique qui aurait été
versée illégalement au cours de la période visée;
«Que le
Directeur général des élections du Québec fasse rapport à l'Assemblée nationale
dans les plus brefs délais.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Montarville. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
Nos livres sont ouverts, M. le Président, pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement. Y
a-t-il une motion de la part des membres du gouvernement? Il n'y en a pas. Je me tourne maintenant vers Mme la
députée de Pointe-aux-Trembles pour sa motion sans préavis.
Mme Léger :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de Chambly et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de rétablir les sommes affectées
à la Stratégie d'intervention Agir
autrement, qui a été amputée de 12,3 millions et qui vise à lutter contre
le décrochage scolaire et à garder nos jeunes sur les bancs d'école.»
• (11 heures) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Sklavounos :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Massé : Merci, M. le Président. J'espère que je vais être applaudie
aussi chaudement. Permettez-moi de demander le consentement de la
Chambre pour présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de l'ampleur des projets de Power Corporation et de ses
filiales dans l'industrie des sables
bitumineux de l'Ouest canadien qui se chiffrent en milliards de dollars et dont
le succès dépend de l'acheminement du pétrole par le projet [du]
pipeline d'Énergie Est de TransCanada;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de dévoiler, par écrit,
l'ensemble des communications d'influence qui entourent le projet de
pipeline Énergie Est, effectuées au cours des deux dernières années par des
dirigeants, des avocats, des cabinets d'avocats, des lobbyistes-conseil ou des
lobbyistes d'entreprise représentant les
intérêts de TransCanada ou de Power Corporation et de ses filiales, notamment
[...] la financière IGM, auprès des cabinets ministériels;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de suspendre le contrat
controversé offert de gré à gré à la
firme Aviseo Conseil, en attendant de clarifier le rôle des lobbys d'affaires,
et plus particulièrement celui de Power Corporation dans la décision du
gouvernement de contrevenir à sa propre Loi sur la qualité de l'environnement,
en dispensant TransCanada de soumettre son projet de pipeline Énergie Est à une
évaluation par le BAPE.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement?
M.
Sklavounos :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement. Y a-t-il d'autres
motions sans préavis?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Y a-t-il d'autres motions sans préavis? Il n'y en
a pas.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous
passons maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. Merci, M. le Président. J'avise cette
Assemblée que la Commission des finances publiques entreprendra l'étude
des crédits budgétaires 2016‑2017 du ministère des Finances dès maintenant pour
une durée de deux heures et les poursuivra
le mardi 26 avril 2016, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Joseph-Papineau. Cette même commission
procédera à l'étude du volet Retraite Québec des crédits budgétaires 2016‑2017
du ministère des Finances aujourd'hui, de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
transports et de l'environnement poursuivra et complétera l'étude des crédits
budgétaires 2016‑2017 du ministère des
Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports dès
maintenant pour une durée de deux
heures et de 15 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Cette même commission procédera à
l'étude du programme 7, Affaires maritimes, et complétera l'étude des
crédits budgétaires 2016‑2017 du ministère du Conseil exécutif aujourd'hui, de
19 h 30 à 22 h 30, à la salle de l'Assemblée nationale;
La Commission de la santé
et des services sociaux, quant à elle, entreprendra l'étude des crédits
budgétaires 2016‑2017 du ministère de la Santé et des Services sociaux dès
maintenant pour une durée de deux heures et de 15 heures à 18 heures, ainsi que le mardi 26 avril 2016,
de 10 heures à midi, à la salle du Conseil législatif. Cette même
commission procédera et complétera l'étude du volet Santé publique des crédits
budgétaires 2016‑2017 du ministère de la
Santé et des Services sociaux aujourd'hui, de 19 h 30 à
22 h 30, ainsi que le vendredi 22 avril 2016, de
9 h 30 à 12 h 30, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2016‑2017
du ministère du Tourisme dès
maintenant pour une durée de deux heures, à la salle de l'Assemblée nationale.
Cette même commission procédera à
l'étude du volet Emploi et Solidarité sociale des crédits budgétaires 2016‑2017
du ministère du Travail, de l'Emploi
et de la Solidarité sociale le lundi 25 avril 2016, de 14 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
des institutions complétera l'étude des crédits budgétaires 2016‑2017 du
ministère de la Santé publique
aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures, à la salle de l'Assemblée
nationale. Cette même commission procédera à l'étude des crédits budgétaires 2016‑2017 du ministère des Relations
internationales et de la Francophonie aujourd'hui, de 19 h 30
à 22 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de la culture et de l'éducation complétera l'étude des crédits budgétaires 2016‑2017
du ministère de la Culture et des Communications aujourd'hui, de
18 h 30 à 22 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
de l'aménagement du territoire procédera à l'étude du volet Développement
régional et complétera l'étude des crédits budgétaires 2016‑2017 du
ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire le vendredi
22 avril 2016, de 9 h 30 à 12 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau; et finalement
La Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
procédera à l'étude du volet
Pêcheries des crédits budgétaires 2016‑2017 du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation le mardi
26 avril 2016, de 10 heures à 11 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Cette même commission entreprendra ensuite
l'étude du volet Agriculture et Alimentation des crédits budgétaires 2016‑2017
du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation le
mardi 26 avril 2016, de 11 heures à midi, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le leader adjoint du gouvernement.
Est-ce qu'il y consentement pour déroger à
l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire des travaux des commissions?
Des voix : Consentement.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Consentement. À la rubrique,
maintenant, des renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous
sommes à la période de l'étude des crédits budgétaires et que, conformément aux
dispositions de l'article 282 du
règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la séance,
et les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mardi 26 avril 2016, à
13 h 40. Merci. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 11 h 6)