Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mercredi 10 mars 2021
-
Vol. 45 N° 74
Étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par
M. Caron (Portneuf) et Mme Richard (Duplessis), par M. Roy
(Bonaventure).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Suite à l'entente, j'aimerais préciser, là, suite à l'entente des
travaux parlementaires avec tous les leaders, lors du vote, la députée de Jean-Talon,
aujourd'hui, votera pour tous les membres du groupe parlementaire de la commission,
à l'exception du ministre, et le député de Nelligan votera pour tous les
membres de la commission du parti de l'opposition officielle. Je rappelle également
qu'il a été décidé hier que l'étude détaillée pour le projet de loi n° 59
se fera par sujet.
Alors, lors de l'ajournement de nos
travaux d'hier, nous avions entamé l'étude du deuxième sujet et nous en étions
précisément à l'article 38 de la section Soutien à la recherche d'emploi, du
plan du travail proposé par le ministre. Avant de poursuivre... Alors, nous
allons continuer les interventions, M. le ministre, et vous pourrez intervenir
un peu plus tard pour la demande que vous m'avez faite. Ça vous va? Je vous
ferai intervenir plus tard.
Alors, nous en étions à des interventions
sur l'article 38. Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour l'article 38?
Alors, on y va avec le député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Bon, lorsqu'on a regardé le libellé de cet article, nous avions des
craintes. On a quand même consulté certains groupes, qui nous ont dit que
peut-être qu'il n'y avait pas une problématique majeure dans cet article-là.
Par contre, j'aimerais encore entendre le ministre, bon, sur les mécanismes de
protection des travailleurs, entre autres, sur l'arrêt Caron. On nous a
signifié cette chose-là que l'arrêt Caron aurait... viendrait assurer la
protection des travailleurs. Donc, peut-être juste une dernière intervention à
ce niveau-là, M. le ministre, si vous pourriez juste nous en parler.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente...
M. Roy
: ...cette
chose-là que l'arrêt Caron aurait... viendrait assurer la protection des travailleurs.
Donc, peut-être juste une dernière intervention à ce niveau-là, M. le ministre,
si vous pouviez juste nous en parler.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Confirmer... en fait, ce que vous demandez, c'est de confirmer que
l'intervention de la CNESST va essentiellement être d'accompagner la personne,
en vertu de l'obligation d'accommodement, vers un retour dans un emploi
convenable, donc qui respecte sa capacité résiduelle. Oui, je vous le confirme.
Et hier, notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
me demandait si on avait un exemple, puis je vais vous lire un exemple qui va
mettre en lumière ce à quoi réfère cet article-là du projet de loi n° 59. Je regrette que notre collègue ne soit pas ici, d'Hochelaga-Maisonneuve.
Je pourrai le reprendre, à la limite, là, tout à l'heure. Donc, un homme de 54
ans qui est électricien de maintenance, droitier, il subit une brûlure
électrique aux deux mains menant à l'amputation de quatre doigts de sa main
droite. Considérant ses limitations fonctionnelles, il n'est plus capable
d'exercer son emploi d'électricien, et son employeur n'a aucun emploi
convenable à lui offrir. La CNESST entreprend donc des démarches afin de
déterminer, avec la collaboration du travailleur, un emploi convenable.
À la suite de cette démarche, un emploi
convenable de spécialiste en automatisation est déterminé et le travailleur
reçoit une formation. C'est une attestation d'études collégiales en
automatisation. C'est une formation de courte durée. Après cette formation, le travailleur
est référé à une ressource spécialisée en recherche d'emploi du secteur privé
pour bénéficier des services de soutien à la recherche d'emploi. Donc, comme je
mentionnais hier, rédaction du curriculum vitae, préparation d'une liste
d'employeurs potentiels, simulation d'entrevues, etc. Après deux mois de
démarches et recherche d'emploi actives, il trouve un emploi.
Puisque le revenu de l'emploi convenable
est inférieur à l'indemnité de remplacement de revenu auquel il a droit, il
bénéficie, comme j'expliquais aussi hier, d'une indemnité réduite de remplacement
de 5 000 $ par année, pour compenser l'écart de rémunération entre
son travail en automatisation et son travail d'électricien de maintenance,
qu'il faisait au moment de la survenance de sa lésion professionnelle.
Donc, c'est ce que j'appelle, moi, un
accommodement ou un… un accommodement raisonnable ou un accompagnement
personnalisé tenant compte de l'état spécifique de ce travailleur-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a...
M. Boulet : …au moment de la
survenance de sa lésion professionnelle. Donc, c'est ce que j'appelle, moi, un
accommodement ou un… un accommodement raisonnable ou un accompagnement
personnalisé tenant compte de l'état spécifique de ce travailleur-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 38? Député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente, et merci au ministre pour les clarifications. La seule chose qu'on
veut, et on l'a dit hier, c'est juste ne pas laisser tomber un travailleur,
surtout dans le contexte actuel, et le ministre le voit et il est très sensible
par rapport à cette question, donc, avec les programmes de requalification, je
le vois. Donc, on va se dire les vraies affaires, il y a une crainte qu'on
manque de main-d'oeuvre active, et les programmes que je vois, de toute façon,
c'est des programmes pour ramener et faciliter le retour de cette main-d'oeuvre
au travail. Ce qu'on n'aimerait pas, c'est, dans la catégorie où il y a des
lésions, où l'accompagnement, il est beaucoup plus complexe, que c'est plus
difficile, il faut prendre en considération l'état d'âme du travailleur, la
région… Si l'emploi n'est pas dans la région, est-ce qu'on va le faire
déplacer? En fait, ce qu'on veut et ce qu'on aimerait, et, je pense, c'est la
même chose que pour mon collègue et certains groupes qui nous ont sensibilisés,
notamment des groupes qui sont venus en commission parlementaire : c'est
quoi, le recours que… pour un travailleur que demain, les mesures
d'accompagnement, elles ne seront pas illimitées dans le temps? Est-ce qu'il y
a une durée? Est-ce qu'il doit tout accepter? Quelle offre il doit accepter?
L'idée de base, elle est bonne, et je
trouve même louable en tant que législateur qu'on ne laisse pas tomber un travailleur
qui souffre d'une lésion. Un, l'entreprise perd, la société perd. Mais est-ce
que ce qu'on se donne aujourd'hui et les moyens qu'on a à notre disposition, on
sera en mesure tous ensemble de ramener le plus tôt possible cet individu ou
cet employé qui souffre d'une lésion? Et, si on se donne les moyens, est-ce que
l'organisme qu'on va mandater a les moyens? Je ne pense pas que le classement,
c'est la mission de la CNESST. Corrigez-moi si je me trompe. C'est
Emploi-Québec, ce n'est pas la CNESST. O.K. Bon. Est-ce qu'il y a des liens?
C'est quoi, la nature de ces liens? C'est là où nous aimerions plus de
clarifications. L'idée de base me convient, je pense au contraire… c'est une
très bonne chose.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. C'est une excellente question et c'est au coeur de ce qu'on
considère comme étant un des objectifs fondamentaux du projet de loi,
c'est-à-dire de favoriser un retour prompt et durable en emploi. Et la problématique…
D'ailleurs, il y a un groupe au début de nos consultations qui avait obtenu un
rapport d'une firme d'actuaires — bon, c'est le Conseil du patronat
du Québec…
M. Boulet : ...un des objectifs
fondamentaux du projet de loi, c'est-à-dire de favoriser un retour prompt et
durable en emploi. Et la problématique... d'ailleurs, il y a un groupe, au
début de nos consultations, qui avait obtenu un rapport d'une firme
d'actuaires. Bon, c'est le Conseil du patronat du Québec qui avait obtenu le
rapport d'actuariat de Morneau Shepell, qui disait : La problématique en
santé et sécurité, au Québec, c'est que les gens sont trop... les travailleurs
accidentés restent trop longtemps à l'extérieur. Ils ne sont pas ramenés dans
le marché de l'emploi assez rapidement, que ce soit au sein de l'employeur au
service duquel il se trouvait ou plus tard.
Et vous allez voir un article qui suit
répond exactement à ce que vous proposez. Ce n'est pas dans l'expertise de la
CNESST de s'assurer du placement ou de la réintégration en emploi, on a des
conseillers et conseillères en réadaptation qui sont des ergothérapeutes, des
physiothérapeutes et autres, mais on va donner mandat à Services Québec maintenant
ou Emploi-Québec, là, mais maintenant c'est Services Québec, d'accompagner le
travailleur. Vous faisiez référence un peu au PARAF, là, le Programme d'aide à
la relance par l'augmentation de la formation. Et le cas ici... je ne sais pas
si vous me permettez de le rementionner pour le bénéfice de notre collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve parce que c'est lui qui me posait la question hier.
Vous avez eu un appel urgent, donc vous me demandiez de référer à un cas
spécifique hier.
• (11 h 40) •
Alors je le lis : Un homme de
54 ans, électricien de maintenance, droitier, subit une brûlure électrique
aux deux mains menant à l'amputation de quatre doigts de sa main droite.
Considérant ses limitations fonctionnelles, il n'est plus capable d'exercer son
emploi d'électricien et son employeur n'a aucun emploi convenable à lui offrir.
La CNESST entreprend donc des démarches afin de déterminer, avec la
collaboration du travailleur, un emploi convenable. À la suite de cette
démarche, un emploi convenable de spécialiste en automatisation est déterminé
et le travailleur reçoit une formation. C'est un A.E.C., là, une attestation
d'études collégiales en automatisation, là, une formation de 500 ou
600 heures. Après cette formation, le travailleur est référé à une
ressource spécialisée en recherche d'emploi pour bénéficier de services de
soutien à la recherche d'emploi, rédaction de curriculum vitae, préparation
d'une liste d'employeurs potentiels, simulation d'entrevues, etc. Après deux
mois de démarches et recherches actives, il trouve un emploi. Puisque le revenu
d'emploi convenable est inférieur à l'indemnité de remplacement de revenu
auquel il a droit, il bénéficie d'une indemnité réduite de remplacement de
revenu de 5 000 $ par année. Donc, ça, c'est l'indemnité réduite, là,
pour compenser l'écart de salaire entre son travail d'électricien...
M. Boulet : …est inférieur à
l'indemnité de remplacement de revenu auquel il a droit, il bénéficie d'une
indemnité réduite de remplacement de revenu de 5 000 $ par année.
Donc, ça, c'est l'indemnité réduite, là, pour compenser l'écart de salaire
entre son travail d'électricien et son travail en automatisation.
Ça fait que je reviens à notre... à la question.
Je vous dirais... Puis je peux faire la liste des services, là, mais il y a des
agents d'aide à l'emploi, dans tous les bureaux de Services Québec, qui sont là
au service des travailleurs. Il y a des conseillers en entreprise qui
accompagnent les entreprises. Et ces agents-là, ils ont les outils... puis là
je m'adresse au collègue de Nelligan... pour aider le travailleur à analyser
son profil, faire un diagnostic de ses besoins, de ses intentions, de ses
ambitions. Puis il se pourrait que l'emploi soit dans une autre région, puis
que ça implique des frais de déplacement, puis aller en entrevue. Ça va
vraiment être un parcours qui tient compte de sa réalité pas que physiologique,
mais aussi psychique.
Et il y a un inventaire de services, là,
qui est extrêmement élargi puis adapté. Puis ça, là, c'est nouveau avec la loi.
Donc, la loi va permettre à la CNESST de donner mandat à Services Québec pour
s'occuper d'un retour en emploi dans les meilleurs... prompt et durable, là.
M. Derraji : On s'entend sur l'objectif.
Et j'ai lu l'étude présentée par le Conseil du patronat. Et
je pense qu'on s'attaque à une problématique. Il faut le dire aujourd'hui, je
pense qu'on s'attaque à une problématique. Là, maintenant, il faut juste qu'on
s'entende sur les moyens. Quand je lis et je regarde l'ensemble des commentaires,
il y a des gens qui nous ont sensibilisés par rapport aux 55 ans et moins.
Je me rappelle, je pense que mon collègue
de Robert-Baldwin peut me corriger, il y avait toujours cette sensibilité,
comment ramener sur le marché du travail des personnes... on ne voulait pas
dire «âgées», on les dit expérimentées, hein? Je me rappelle de nos débats. À
l'époque, je n'étais pas élu, mais je me souviens de nos débats sur la disponibilité
de la main-d'oeuvre active. Donc, notre obsession, tous, c'est profiter de l'expérience
de ces travailleurs qui ont un certain âge, qui ont un certain bagage, mais là,
ce que vous ramenez avec le projet de loi que je trouve quand même une bonne
ouverture, une bonne idée, mais on doit prendre en considération que, parfois,
dans certains cas, et je dis «certains cas», je ne parle pas d'une bonne majorité,
mais dans certains cas, si c'est très complexe, si c'est très difficile, le
législateur doit prendre en considération des cas particuliers. C'est vrai
qu'on ne doit pas légiférer aujourd'hui pour des cas particuliers, mais prenons
le cas où les conditions ne sont pas idéales. Je comprends le fondement des
travailleurs de 55 ans, c'est une réelle problématique, s'attaquer à ça
aujourd'hui, je pense que c'était la bonne…
M. Derraji : …législateur doit
prendre en considération des cas particuliers. C'est vrai qu'on ne doit pas
légiférer aujourd'hui pour des cas particuliers, mais prenons le cas où les
conditions ne sont pas idéales. Je comprends le fondement des travailleurs de
57 ans… 55 ans, c'est une réelle problématique. S'attaquer à ça, aujourd'hui,
je pense que c'est une bonne chose, maintenant entendons-nous sur
l'accompagnement. L'idée, elle est bonne, entendons-nous sur l'accompagnement.
C'est quoi les limites de l'accompagnement, pour qu'on puisse donner à la
CNESST les moyens, donc pour qu'ils puissent répondre à certains cas, mais
aussi ne pas tomber dans l'extrême où il y a des cas, des cas particuliers qui
ne peuvent pas, par exemple, revenir au travail.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
C'est intéressant parce que, dans le rapport Morneau Shepell, ils disaient que
c'était une façon de diminuer les coûts du régime puis d'assurer une meilleure
santé aux travailleurs puis à leur famille, là, parce que, si ça ne devient pas
chronique, ça bénéficie à tout le monde. Il n'y en a pas de limite, en fait, à
la réalité propre et particulière aux travailleurs. C'est intéressant que vous
souleviez les travailleurs expérimentés parce que notre collègue de Robert-Baldwin
la connaît bien. Le taux d'emploi des personnes de 60 à 64 ans puis même
de 65 à 69 ans, au Québec, il est beaucoup plus bas qu'en Ontario. Puis
même quand on se compare avec les autres pays membres de l'OCDE, on tire de la
patte. Ça fait que ça faisait partie d'une de nos stratégies, à mon ministère,
d'accroître le taux d'emploi de ces personnes-là. Puis mon collègue aux
Finances, qui a succédé à notre collègue de Robert-Baldwin, a bonifié les
crédits d'impôt, là, pour les travailleurs expérimentés. Puis c'est vous qui aviez
mis ça en place, là — je m'adresse à l'ancien ministre des Finances.
Mais il n'y a pas qu'eux autres, là, il y
a toutes les clientèles sous-représentées dont les taux d'emploi sont plus
faibles : les personnes issues des premières nations, les personnes
judiciarisées, les personnes prestataires d'aide sociale, les personnes en
situation de handicap, les jeunes, les femmes. C'est tous des potentiels de
main-d'oeuvre et ça, à mon ministère, parce qu'on l'a mis en place dans ce
qu'on appelle un plan d'action de main-d'oeuvre, il y a même des subventions
salariales. Puis, bon, on parle de crédits d'impôt, là, mais ça varie, là,
d'une personne à l'autre. Mais les entreprises ont certains bénéfices à
procéder à l'embauche de personnes qui sont issues des groupes, ou des
potentiels de main-d'oeuvre sous-représentés, que je viens d'identifier.
Puis, je vais vous donner, juste pour
compléter ma réponse, un exemple d'une autre personne puis là, c'est plus de
nature psychique. C'est une femme de 50 ans qui est réceptionniste. Elle subit
une lésion psychologique chez son employeur menant à des limitations
fonctionnelles qui l'empêchent de retourner travailler sur son lieu de travail.
La CNESST entreprend alors des démarches, avec la collaboration de la travailleuse,
afin…
M. Boulet : …c'est une femme de
50 ans qui est réceptionniste. Elle subit une lésion psychologique chez son
employeur menant à des limitations fonctionnelles qui l'empêchent de retourner
travailler sur son lieu de travail. La CNESST entreprend alors des démarches
avec la collaboration de la travailleuse afin d'identifier un emploi
convenable. À la suite de ces démarches, un emploi convenable de commis de
bureau est déterminé. La CNESST réfère ensuite la travailleuse à un service
spécialisé de main-d'oeuvre afin qu'elle bénéficie des services de soutien à la
recherche d'emploi et qu'elle obtienne les outils nécessaires. La travailleuse
participe à des ateliers d'une durée de deux mois et réussit à trouver un
emploi à temps partiel d'abord puis à temps plein. Elle occupe actuellement un
emploi à temps plein et gagne un salaire équivalent à celui qu'elle avait avant
sa lésion.
Donc, c'est des exemples pratiques qui
démontrent que les solutions doivent être adaptées, puis ce que Morneau Shepell…
Excusez-moi de revenir là-dessus. Ils faisaient des comparaisons entre le
Québec puis les autres provinces du Canada, et la période d'absence en raison
de lésions professionnelles de même nature au Québec était nettement supérieure
à celle, notamment, de l'Ontario, qui met un accent particulier pour un retour
en emploi, et évidemment les coûts du régime sont aussi en conséquence, sont
plus bas. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je partage, encore
une fois, et j'aurais aimé entendre un exemple de moins de… C'est un exemple de
moins de 55 ans. Mais, moi, je veux juste qu'on me rassure et qu'on le rassure
pour les exemples… plus de 55 ans. J'ai lu l'étude de Morneau Shepell. Moi, je
pense, l'étude nous démontre clairement, si on veut agir en tant que
législateur, là où il faut agir. Là, là, on s'entend. Le fait de comparer avec
deux autres provinces, c'est aussi une très bonne mise en scène de là où le
législateur peut agir. Pourquoi? Pour éviter, bon, c'est pourquoi la cascade
des demandes des gens, l'arrêt de travail, le long retour au travail. La
situation, elle est très bien décrite. Là, maintenant, c'est les moyens qu'on
va utiliser pour penser à… pas à 55 ans et moins, là où on a de la misère, et,
corrigez-moi si je me trompe, vous avez plus les statistiques, c'est 55 ans et
plus. Donc, ça, là, si on se dit : On s'entend sur la problématique, elle
est très bien définie, le rapport Morneau Shepell l'a très bien expliquée.
Agissons pour que l'employeur gagne, l'employé gagne, et au bout de la ligne
c'est la disponibilité de la main-d'oeuvre active qui va aider notre économie.
Au bout de la ligne, on s'entraide tous dans cette action, et vous avez
l'ensemble des leviers et des plans d'action.
Donc… Et c'est là où j'aimerais voir
qu'aujourd'hui, le message qu'on va envoyer aux 55 ans et plus, il est
rassurant : On va prendre soin de vous, on comprend la problématique des
lésions, les groupes présents sont stabilisés : prendre en considération
le rapport Morneau Shepell, comparatif avec les autres provinces. Agissons.
M. Boulet : Oui, très bien
compris. Si vous me…
M. Derraji : ...aujourd'hui, le
message qu'on va envoyer aux 55 ans et plus, il est rassurant : on va
prendre soin de vous, on comprend la problématique des lésions, les groupes
nous ont sensibilisés, prendre en considération le rapport Morneau Shepell,
comparatif avec les autres provinces, agissons.
M. Boulet : Oui, très bien
compris. Si vous me permettez, avec votre accord, qu'on prenne quelques minutes
de suspension, je veux juste faire une vérification.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pas de problème.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 3)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. M. le ministre, vous vouliez compléter votre réponse.
M. Boulet : Bien, simplement
dire qu'effectivement dans nos services publics d'emplois, on a des mesures
pour favoriser le retour en emploi des travailleurs, travailleuses expérimentés
sur le marché. Puis il y a des moyens, il y a des actions concrètes pour leur
permettre de s'adapter, d'améliorer l'organisation du travail pour répondre
notamment à leurs besoins, parce que c'est souvent les horaires de travail,
hein. Ce qu'on m'a souvent dit, c'est que les personnes, à un certain âge,
veulent travailler à temps partiel, donc il y a des mesures pour améliorer la
flexibilité des aspects concernant non seulement l'organisation du travail,
mais les horaires, les mesures aussi pour favoriser la conciliation travail et
vie personnelle.
L'adoption de mesures, bon, pour la prise
de la retraite progressive puis, bon, des subventions salariales pour les
entreprises, particulièrement celles qui sont en pénurie de main-d'oeuvre, pour
les travailleurs, travailleuses expérimentés, il y a des crédits d'impôt, mais,
quand on aura adopté l'article qui concerne le mandat qui sera confié par la
CNESST à Services Québec, bien, toutes ces mesures-là et ces programmes-là vont
permettre au travailleur expérimenté de revenir en emploi le plus rapidement
possible.
Ça fait que, si c'est une déclaration de
principe que vous souhaitiez m'entendre dire, bien, je le confirme. Les
travailleurs expérimentés, c'est un des potentiels de main-d'oeuvre que nous
avons non seulement pour le retour en emploi suite à des lésions
professionnelles, pour les personnes qui sont atteintes de limitations
fonctionnelles, mais aussi pour répondre aux besoins de notre économie.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Mais, sérieux, mon but, ce n'est pas d'avoir une déclaration. Je
pense qu'on est au-delà de juste une déclaration. Moi, je pense qu'on s'entend
sur le fond. L'étude Morneau Shepell nous a dévoilé une réelle problématique.
La réelle problématique, le ministre et moi, nous sommes d'accord, le problème
et les craintes soulevés par les groupes font état des accidents, des lésions
des 55 ans et plus, qui sont nombreux.
Le portrait qu'on a… Le portrait que vous
venez de présenter, c'est pour des personnes de 55 ans et plus qui ne sont
pas lésionnées. J'achète l'idée que, rendu à l'étape où ont va s'assurer que la
CNESST avec Placements Québec vont avoir l'ensemble des moyens pour accompagner
les 55 ans et plus et les 55 ans et plus lésionnés… Pourquoi?
Qu'est-ce qu'il nous dit le rapport Morneau Shepell? C'est là où il y a une
perte énorme, et si on s'en occupe, bien, il va y avoir un gain d'efficacité au
niveau de la CNESST. Moi, je pense, là, on…
M. Derraji : ...pour
accompagner les 55 ans et plus et les 55 ans et plus lésionnés. Pourquoi? Qu'est-ce
qu'il nous dit, le rapport Morneau Shepell? C'est là où il y a une perte
énorme, et si on s'en occupe, bien, il va y avoir un gain d'efficacité au
niveau de la CNESST. Moi, je pense, là, on ferme la boucle.
La seule chose, ce n'est vraiment pas la
déclaration, c'est juste... je ne veux pas qu'en tant que législateurs on
laisse tomber des groupes qu'on a besoin d'eux, pas uniquement les groupes
expérimentés de 55 ans et plus. Je parle de 55 ans et plus lésionnés, qui
souffrent d'une lésion. C'est à eux que je m'adresse. La même chose pour les
handicapés. Quand j'entends l'ensemble des groupes représentant le patronat,
qu'est-ce qu'ils disent? Ils veulent une meilleure inclusivité de tout le
monde, de plusieurs groupes et sous-groupes représentés. Donc, ça, c'est la
demande du patronat. Le rapport Morneau Shepell insiste aussi sur si on
travaille davantage... le gouvernement travaille davantage sur le retour de
cette personne, c'est toute l'économie qui gagne, et en plus, au niveau de
l'indemnisation, bien là, c'est là où il y a une source, on va aller chercher
le plus d'argent.
Donc, assurons-nous... Moi, je ne sais pas
comment on va la faire et comment on va la formuler, que cette personne peut
bénéficier de l'indemnisation en remplacement du revenu, l'accompagnement... Si
le ministre me confirme, Mme la Présidente, qu'on va attaquer ce volet dans le
prochain article, je n'ai aucun problème, on parle de placements Québec, on
parle du lien entre la CNESSST et placements Québec. Mais il ne faut surtout
pas, surtout pas sous-estimer que dans ce groupe, c'est là où il y a le plus de
lésions, et on va en parler, des lésions.
Donc, si on veut répondre vraiment à la
demande de l'étude de Morneau Shepell, je pense qu'on aune occasion en or de
s'attaquer au fond du problème, et vous l'avez très bien dit à plusieurs
reprises. Est-ce qu'on agit sans laisser tomber aucun groupe? C'est là la
question que je me pose et...
M. Boulet : Tout à fait, puis
j'ai demandé un article...
M. Derraji : O.K. Aucun
problème.
M. Boulet : Oui. Je reviens
sur les travailleurs expérimentés puis les travailleurs en situation de
handicap. C'est un autre des avantages du projet de loi puis de l'article qui
va suivre, c'est de pouvoir les faire bénéficier, ces personnes-là qui ont été
lésionnées, comme vous dites, de tous les services publics d'emploi pour leur
permettre de revenir en emploi. Les travailleurs expérimentés, je l'ai
mentionné un peu plus tôt, les travailleurs en situation de handicap, ils vont
pouvoir bénéficier de ce qu'on appelle les contrats d'intégration au travail
puis les subventions aux entreprises adaptées.
Puis il y a l'article 19 du projet de loi
qui y réfère spécifiquement. Je ne sais pas si on peut l'inclure ou si...
L'article 19, là, réfère aux personnes âgées de 60 ans et plus qui sont
victimes de lésion professionnelle, puis qu'en raison de cette lésion-là ils
ont une atteinte permanente...
M. Boulet : ...19 du projet de
loi qui y réfère spécifiquement. Je ne sais si on peut l'inclure ou si... L'article 19,
là, réfère aux personnes âgées de 60 ans et plus qui sont victimes de lésion
professionnelle, puis qu'en raison de cette lésion-là ils ont une atteinte
permanente, soit à leur intégrité physique ou psychique, sont incapables de
reprendre leur emploi, bien, on dit jusqu'à quand ils ont droit à l'indemnité
de remplacement de revenu. Puis, bon, on réfère à ces personnes-là qui vont
pouvoir bénéficier des services aussi de réadaptation, et ça, c'est nouveau, parce
que c'était limité dans le corpus actuel. Donc, ça va, je pense, interpeller
plus précisément encore ce que vous me mentionnez.
M. Derraji : Donc, l'article
actuel, tel qu'il est modifié, n'enlève pas le droit aux 55 ans plus?
M. Boulet : Non, non. Au
contraire, l'article...
M. Derraji : Est-ce qu'on peut
juste le relire? Désolé, là, on va juste le relire une dernière si ça ne vous
dérange pas. Là, on parle toujours de...
• (12 h 10) •
M. Boulet : 160... L'article 38?
M. Derraji : Oui. Tel que
modifié, hein?
M. Boulet : Oui, je peux le
relire : «Lorsqu'aucune mesure de réadaptation ne peut rendre le
travailleur capable d'exercer son emploi ou un emploi équivalent et que son
employeur n'a aucun emploi convenable disponible, ce travailleur peut
bénéficier de services d'évaluation de ses possibilités professionnelles en vue
de l'aider à déterminer un emploi convenable qu'il pourrait exercer chez un
autre employeur — et attendez.
«Cette évaluation se fait notamment en
fonction de la scolarité du travailleur, de son expérience de travail, de ses
capacités fonctionnelles et du marché du travail.»
M. Derraji : Mais il n'y a pas
d'âge.
M. Boulet : Non, effectivement.
Il n'y a pas de limite.
M. Derraji : Oui, mais c'est
ça. O.K., donc il n'y a pas... Mais, O.K. Mais, si on prend en considération
fonction de scolarité, expérience, capacités fonctionnelles du marché de
travail, on peut aussi parler de l'âge dans ce cas. Si on inclut l'ensemble de
la population, encore une fois, prenons en considération le groupe expérimenté qu'on
veut ramener sur le marché de travail et non pas vivre avec une chronicité ou
être exclu du marché de travail.
M. Boulet : Non, tout à fait.
M. Derraji : Moi, c'est juste
ça, là.
M. Boulet : Ah! puis c'est
très clair.
M. Derraji : Et vous avez les
leviers.
M. Boulet : Puis vous allez
voir, l'article 19 auquel je vous réfère, là, ça permet dorénavant aux
travailleurs expérimentés... Avant, c'était limité à 55 ans, cher collègue,
dans la loi actuelle. Alors, on repousse ça à 59 ans. Puis ça, c'est au moment
de la survenance d'une lésion, il pourra donc bénéficier des services de
réadaptation ou d'un conseiller, conseillère en réadaptation et des services
publics d'emploi lui permettant de revenir au travail. C'est, selon nous, là,
une avancée considérable et complètement compatible avec les conclusions du
rapport auquel vous référez, là, de Morneau Shepell.
M. Derraji : Oui. Est-ce que,
je vous soumets l'idée, on prend en considération la...
M. Boulet : …en réadaptation et
des services publics d'emploi lui permettant de revenir au travail. C'est,
selon nous, là, une avancée considérable et complètement compatible avec les
conclusions du rapport auquel vous référez, là, de Morneau Shepell.
M. Derraji : Oui. Est-ce que,
je vous soumets l'idée, on prend en considération la scolarité, très bien,
expérience, très bien, capacité fonctionnelle, excellent, et du marché de
travail? Est-ce qu'on peut amender l'âge, aussi, dans cet article? Comme ça, on
est sûrs qu'on ne va pas laisser tomber aucun groupe. Encore une fois, pensons
à l'état actuel, où on a besoin surtout des groupes de 55 ans et plus et, quand
on lit l'étude Morneau Shepell, il insiste sur ça. Donc, si on veut réduire,
bien, il faut qu'on s'en occupe de ce groupe, mais ce groupe, c'est l'âge.
Quand je parle de tout ça, là, c'est excellent, donc ce qui est mis sur la
table, c'est bon. Mais peu importe l'âge de l'employeur, là… de l'employé,
désolé, c'est ce qui manque dans les critères que j'ai devant moi, le critère
d'âge, il n'est pas là.
M. Boulet : Oui. En même
temps, je ne veux pas tomber dans le panneau de la discrimination fondée sur
l'âge. Il faudrait voir comment c'est libellé, là, mais cette évaluation se
fait «notamment», «notamment», c'est parce que ça dit : notamment en
fonction de la scolarité, expérience, capacité, et du marché du travail. Ça
pourrait être ou de d'autres circonstances pertinentes, là, mais je veux juste
éviter le panneau, là, de dire, tu sais, on ne peut pas dire : en tenir
compte du statut civil, ou tenir compte de l'orientation… tu sais.
M. Derraji : Ce n'est pas… je
ne parle pas de ça, je n'ai même pas parlé de ça. Moi, je dis : Écoute, je
me base… de ma lecture, je me base sur l'étude Morneau Shepell. Qu'est-ce qu'il
nous dit? C'est 55 ans et plus.
M. Boulet : «Notamment». Oui.
M. Derraji : «Notamment»,
voilà. Mais c'est là où le bât blesse, comme on dit. Est-ce qu'on va s'attaquer
à la problématique ou on va rester vague, est-ce que c'est 55 ans et plus?
Bien, donnons-nous les moyens qu'on s'en occupe.
M. Boulet : Bien, c'est pour ça
que l'article 19 du p.l. 59, moi, je suis prêt à ce qu'on en discute, là, de
façon spécifique, là…
M. Derraji : Qu'on va parler
de 19, c'est…
M. Boulet : …mais ça amende
l'article 53, puis ça repousse l'âge. L'article 19 du p.l., qui modifie
l'article 53, puis ça repousse l'âge de 55 à 59 ans pour donner accès à des
mesures de réadaptation, pour permettre à un travailleur expérimenté, lésionné,
de bénéficier des services publics d'emploi. Je préfère lire ces articles-là
les uns par rapport aux autres plutôt que de rajouter des facteurs dans
l'article 171, parce que, tu sais, on peut mettre scolarité, mais il faut qu'il
tienne compte, évidemment, de son orientation, de son statut civil et autre,
mais moi, ça m'apparaît assez complet, là. Évidemment, je ne refuserai pas de
lire un amendement si…
M. Derraji : Non, non. Mais au
fait, vous savez comment je fonctionne, c'est plutôt…
M. Boulet : Oui, je comprends.
M. Derraji : Je préfère… Je ne
suis pas là à proposer un amendement…
M. Boulet : ...son orientation,
de son statut civil et autres. Mais, moi, ça m'apparait assez complet, là. Évidemment,
je ne refuserais pas de lire un amendement si...
M. Derraji : Non, non,
mais en fait vous savez comment je fonctionne, c'est plutôt...
M. Boulet : Oui, je
comprends.
M. Derraji : Je préfère... je
ne suis pas là pour proposer un amendement pour...
(Consultation)
M. Derraji : En fait,
pourquoi je le ramène? Vous avez tous les leviers au ministère. Quand je prends
ça bloc par bloc, vos programmes et les programmes du ministère, notamment de
la CPMT ou autres, prennent en considération les groupes d'âge, prennent en
considération la scolarité. Il y a beaucoup de programmes que vous financez
présentement, l'ajout d'âge, vous le faites déjà dans les programmes, donc
l'ajouter ici c'est juste un renforcement positif du message qu'on s'en occupe.
L'étude nous l'a démontré, c'est une problématique ne laissant pas à la
discrétion de la CNESST choisir quel groupe qu'elle doit prioriser. Peu importe
les groupes, on a besoin de l'ensemble des travailleurs, qu'ils reviennent
d'une manière sécuritaire sur le marché du travail.
M. Boulet : Et quand on
dit : «se fait notamment en fonction de la scolarité, de son expérience de
travail», évidemment l'expérience de travail tient compte de ses années sur le
marché, il y a un lien quand même avec l'âge. Mais ce qui vous préoccupe, c'est
les travailleurs expérimentés à compter,bon...
M. Derraji : Et c'est ça
qui est soulevé par l'étude. Moi, là, je vous le dis, écoute, je préfère en
discuter que déposer un amendement et le débattre. Je discute l'idée avec vous
aussi, ça vous arrange de l'écrire, je vais suivre votre proposition. C'est
juste attaquons à la source du problème. On n'a pas de problème avec deux,
trois groupes. Le problème, on l'a avec un groupe. Donnons-nous les moyens, et
que ça ne soit pas à la discrétion de la CNESST, mais plus au législateur.
M. Boulet : Avec votre
permission, on va suspendre quelques minutes. Je vais juste faire une
réflexion.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons suspendre quelques instants,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 27)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons. M. le ministre.
M. Boulet : Je comprends tellement
bien l'objectif visé par mon collègue de Nelligan, puis je suis totalement d'accord.
Mais, quant aux moyens, c'est difficile de l'écrire ici, parce qu'on réfère à
une évaluation qui tient notamment, notamment en compte la
scolarité, l'expérience, les capacités des marchés du travail. Puis si on
réfère à l'âge, j'a une appréhension que ça puisse contrevenir à l'article 10,
là, de la Charte des droits et libertés de la personne, là, où…
M. Boulet : …parce qu'on réfère
à une évaluation qui tient notamment, notamment en compte de la scolarité,
l'expérience, les capacités puis le marché du travail. Puis si on réfère à
l'âge, j'ai une appréhension que ça puisse contrevenir à l'article 10, là,
de la Charte des droits et libertés de la personne, là, où on dit :
Discrimination interdite, là, quand il y a une référence à l'âge, au sexe, à la
couleur, à l'orientation sexuelle, à l'état civil, et autres.
J'aimerais mieux proposé… puis là ça
serait plus pratique, on va parler, un peu plus… dans deux articles, de
l'entente entre le METSS puis Services Québec, et là on réfère à des parcours
individualisés, puis on pourra le prévoir l'entente qu'il faut que ça tienne
compte de la réalité qui est particulière à la personne, si elle judiciarisée,
si elle est en situation de handicap et si c'est une travailleuse ou un
travailleur expérimenté, et autres. Je pense que c'est une façon plus pratique
d'atteindre notre objectif que d'écrire l'âge dans un article de loi, là. Et
j'ai l'impression que j'aurais une réserve importante, là, du comité à la
législation, là.
M. Derraji : …je ne suis pas
avocat. Je ne sais pas c'est quoi l'élément sur lequel le ministre s'est basé
pour dire que c'est à l'encontre de la charte.
M. Boulet : Ça pourrait être
perçu…
M. Derraji : O.K. Mais ça
pourrait, donc on ne règle pas le problème… parce qu'il y a beaucoup de
critères que je peux considérer que… puisque l'expérience travail, scolarité,
ce n'est pas des critères d'exclusion. Moi, je ne pense pas qu'à la lecture de
l'article c'est écrit «termes d'exclusion».
L'idée de base, c'est de ne pas laisser
tomber… et je pense que, sur le fond, le ministre l'a très bien dit, il est
d'accord, mais comment on répond aujourd'hui à la préoccupation numéro un
soulevée dans le rapport Morneau Shepell des travailleurs à 55 ans, et d'autres
groupes qui l'ont soulevé, sur la notion de l'accompagnement.
C'est vrai, je ne veux pas parler
d'accompagnement, on va en parler à l'article 39, 173 de la LATMP, on
parle de fourniture de services de soutien en recherche d'emploi lorsque le
travailleur ne peut revenir chez son employeur. Je sais, j'en conviens, mais
dans cet article, on ne dresse pas la problématique, on la laisse très vague.
Moi, je ne veux juste pas que demain, au
niveau de… que ce soit à la discrétion de la CNESST. Si ce n'est pas limité,
est-ce qu'on va commencer à choisir des groupes, ou des personnes, ou des
sous-groupes? Vous avez pris la décision de parler de la scolarité, de
l'expérience de travail, des capacités fonctionnelles et du marché du travail.
C'est excellent, mais je ne règle pas la problématique des 55 ans et plus
lésionnés.
• (12 h 30) •
M. Boulet : Mais il n'y a pas
de changement à la loi. C'est ce qui était déjà prévu dans la loi. Puis il y a
une section dans la Loi sur les accidents de travail…
12 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...de
l'expérience de travail, des capacités fonctionnelles et du marché du travail.
C'est excellent, mais je ne règle pas la problématique des 55 ans et plus,
lésionnés.
M. Boulet : Mais il n'y a
pas de changement à la loi. C'est ce qui était déjà prévu dans la loi. Puis il
y a une section dans la Loi sur les accidents de travail et maladies
professionnelles qui traite des mesures de réadaptation, bon, des mesures
sociales, de réintégration sociale, professionnelle, mais à chaque fois un
réfère à un plan individualisé de réadaptation qui tient compte de toutes les
caractéristiques qui sont propres à la personne. Ici, c'est simplement un guide
général, mais je ne crois pas que ça serait opportun d'écrire dans la loi tous
les critères. Je pense que ça va plus se faire dans la pratique, dans
l'exécution.
Et je vous rassure, si la CNESST faisait
des actions en matière de réadaptation qui ne respectent pas les motifs de
discrimination qui sont prévus à l'article 10 de la Charte des droits et
libertés de la personne ce serait attaquable. Ce serait potentiellement
attaquable. Évidemment, ça dépend des circonstances, mais, moi, je vous
rassure. Puis la Charte des droits et libertés de la personne, c'est quand même
une loi prépondérante qui s'impose dans l'application notamment de nos lois en
matière de santé et sécurité. Donc, en tout cas, je vous rassure qu'il n'y a
pas d'appréhension raisonnable à cet égard là, que les travailleurs
expérimentés... Puis au contraire, avec l'article 19 qu'on va
éventuellement discuter, on va repousser l'âge de 55 à 59 ans donnant
accès à des mesures de réadaptation qui sont prévues dans la loi.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci.
M. Derraji : Oui. La
crainte que j'ai toujours, c'est l'indemnité en remplacement du revenu. Donc,
encore une fois, les mesures de réadaptation, pratico-pratique, c'est une
politique de la CNESST pour la réadaptation. Et la façon avec laquelle la
CNESST va prendre en considération de tout, c'est l'appréhension qui vient de
la combinaison de l'ensemble de ces articles. Je sais que, dans le prochain
article on va parler, parler de la fourniture de services. Nous sommes au début
du projet de loi, surtout dans un bloc extrêmement important, où le ministre
n'a pas arrêté de dire que la problématique soulevée par plusieurs groupes,
notamment dans l'étude faite par Morneau Shepell, c'est les 55 ans et
plus.
On veut se donner les moyens que ces groupes,
un, pris en charge, parce que si le Québec ou la CNESST s'en occupe, c'est le
régime qui va en bénéficier, premièrement, parce qu'il y a un effet direct sur
l'indemnisation, mais aussi sur le retour du travailleur actif. Mais n'oublions
pas qu'il y a aussi l'indemnité en remplacement du revenu. Il y a des cas et
des scénarios, je ne veux pas aller dans...
M. Derraji : …qui vont en
bénéficier, premièrement, parce qu'il y a un effet direct sur l'indemnisation,
mais aussi sur le retour du travailleur actif, mais n'oublions pas qu'il y a
aussi l'indemnité en remplacement du revenu. Il y a des cas et des scénarios,
je ne veux pas aller dans des cas hypothétiques, mais je ne comprends pas
pourquoi on ne veut pas parler de ces groupes sachant que c'est la
problématique qui a poussé le ministre à avoir la réflexion de rédiger même le
p.l. 59.
Les faits sont là, les 55 ans et
plus, le nombre de lésions. Je ne veux ramener le cas des personnes
handicapées, mais essayons de se mettre dans la peau de quelqu'un handicapé qui
a 55 ans et plus. Je ne vais pas commencer à faire un jugement. Qui va le
prendre? Qui va… tu sais, il y a beaucoup de scénarios et j'en suis sûr et
certain que le ministre est au courant de tout cela. Donc, voilà. Je pense que
j'ai tout dit par rapport à ce point, madame…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait
M. Boulet : Ce sur quoi
j'aimerais faire des commentaires c'est que les mesures de réadaptation ce
n'est pas dans une politique de la CNESST. Tout est encadré de façon extrêmement
minutieuse à partir des articles 145 et suivant de la loi et on réfère à, notamment,
le fait que c'est un plan individualisé qui doit répondre aux besoins du
travailleur, à ses circonstances qui lui sont propres, que ça doit être fait en
collaboration avec le travailleur, puis que le plan peut être modifié.
Puis, quand on parle de réadaptation
physique, là, on réfère même à des soins à domicile d'un infirmier, d'une
garde-malade auxiliaire, d'une aide-malade, de remboursement de coûts de soin.
Puis, quand on réfère à la réadaptation sociale, il y a des services
professionnels d'intervention psychosociale.
En fait, c'est tellement microprogrammé
dans la loi que tout le monde est filtré. On réfère à des frais d'aide
personnelle à domicile, des frais de garde d'enfants, des moyens pour procurer
au travailleur un domicile et à un véhicule adapté à sa capacité résiduelle, le
coût des travaux d'entretien, l'adaptation du domicile, des frais de
déménagement quand c'est requis, l'adaptation du véhicule.
Il y a, puis là… il y a plusieurs
articles, là, quand on parle de réadaptation professionnelle, là, c'est plus
pour le retour en emploi, un programme de recyclage, service d'évaluation des
possibilités professionnelles, de la formation professionnelle, support en
recherche d'emploi, les subventions pour l'embauche du travailleur qui a subi
une atteinte permanente, l'adaptation d'un poste de travail, le paiement des
frais pour explorer, le paiement des… pour explorer le marché de l'emploi,
subvention au travailleur, il y a plein de… mais en fait, puis de mesures de
réadaptation…
M. Boulet : ...travailleur qui
a subi une atteinte permanente, l'adaptation d'un poste de travail, le paiement
des frais pour explorer, le paiement des... pour explorer le marché de
l'emploi, subvention au travailleur. Il y a plein, en fait, puis... de mesures
de réadaptation, service d'évaluation, programme de formation, service de
support, et ça s'applique à toutes les catégories de personnes. En fait, là, je
vais... c'est : travailleurs, travailleuses, indépendamment de leur âge,
de leur orientation x, de leur statut civil, de leur expression ou, peu
importe, là. Mais c'est vraiment...
Puis là je ne peux qu'inviter les membres
de la commission à revoir ces articles-là, c'est les articles 145 à 178.
Donc, il y a 23 articles, puis il y a des articles où c'est extrêmement
détaillé, ce à quoi une personne a accès, là, comme mesure de réadaptation qui
réponde véritablement à son état, incluant l'âge, bien sûr. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 38?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je voulais bien
confirmer que la webdiffusion est recommencée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que la webdiffusion est recommencée?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il n'a pas eu de nouvelles.
M. Leduc : Est-ce qu'on peut
juste suspendre quelques instants pour vérifier?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants. Ah! est-ce que vous l'avez?
Une voix
: Moi, mes
gens me confirment qu'ils ont accès maintenant.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, on vient de nous confirmer qu'eux, ils ont... C'est beau.
Alors, la parole est au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. Moi, j'avais
toujours une question, là, sur l'article 38 en question. Puis je recule
pas mal à plusieurs minutes précédentes, là, quand le ministre parlait de
l'IRR, indemnité de remplacement de revenu qui peut venir combler un écart
entre un salaire d'un ancien travail et le nouveau travail. Est-ce que cette
IRR-là prend en compte, prend charge des assurances collectives et des fonds de
retraite? Si, dans l'emploi a qu'on doit quitter vers l'emploi b, s'il y avait des
fonds de retraite et des assurances dans l'emploi a, est-ce que l'IRR contribue
s'il n'y en a plus à l'emploi b?
Parce que quand même, encore une fois, là,
on ouvre une grande porte ici, là, en disant : C'est l'ensemble du marché
du travail qui peut recevoir ce nouveau salarié-là. Je réitère ma crainte
d'hier que ça peut faciliter ou précariser l'exercice du maintien en emploi. Ça
peut faciliter la vie de certains employeurs qui n'ont pas envie de faire trop
d'efforts. Et si, en plus, il y avait des très bonnes conditions de travail
pour un salarié dans l'employeur a, notamment, donc, des assurances collectives
et un fonds de retraite, et qu'il n'y en a plus dans l'emploi b, évidemment
qu'il y perd au change. Là, je comprends que l'IRR s'applique pour le
salaire...
M. Leduc : …de faire trop
d'efforts et si, en plus, il y avait des très bonnes conditions de travail pour
un salarié, d'un employé, l'employeur a notamment donc des assurances
collectives et un fonds de retraite et qu'il n'y en a plus dans l'emploi b, évidemment,
il perd au change. Là, je comprends que l'IRR s'applique pour le salaire, c'est
une bonne chose, mais est-ce que ça prend en compte… est-ce qu'il y a une
bonification qui est faite dans le salaire si, dans l'emploi b, il n'y a pas d'assurance
collective et de fonds de retraite?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Boulet : Oui. Il faudrait… Mme
la Présidente, là, je révise l'article sur le calcul spécifique, là, de
l'indemnité réduite de remplacement de revenu, mais je revérifiais l'article
67… là, puis il y a un autre article qui dit que l'indemnité réduire de remplacement
de revenu, c'est 90 % du revenu net retenu, puis on explique la méthode de
calcul. Puis il y a l'article 67, là, qui dit comment on calcule le revenu brut
d'un travailleur, c'est ce qui est prévu à son contrat de travail, et ça tient
compte des pourboires dans le cas où c'est pertinent, puis il peut inclure, là,
des bonis, des primes. Mais je ne veux pas me prononcer, là, mais il faudrait
que je le vérifie puis je pourrais revenir avec une réponse spécifique à cette
question-là qui est intéressante, là, mais on en tient compte. Il y a des
coefficients de calcul, là, ou une façon de calculer certainement qui tient
compte de la rémunération globale, là, mais, encore une fois, je le dis sous
réserve.
Parlant de ça, je vais revenir à votre
question d'hier, le salaire de la présidente-directrice générale, actuellement,
est de 230 091 $, et la personne qui est, je n'aime pas ça dire au
bas de l'échelle, là, mais qui a le salaire le moins élevé, c'est au poste
d'agent de bureau, c'est 35 357 $, ce qui fait qu'elle gagne 6,5 fois
le salaire de cette personne-là. Donc, on est nettement à l'intérieur, là, de ce
que vous proposiez comme amendement, là, mais vous m'aviez posé la question,
là, ça fait que vous avez ma réponse.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci pour les deux réponses. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 38? Oui. Est-ce que…
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : La question donc
des assurances et du fonds de pension, dans le calcul d'IRR, me semble assez
importante. Je comprends qu'on n'a pas nécessairement l'information directement
là. Est-ce que le ministre serait ouvert, plus tard, dans un autre article…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…Oui. Alors, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : La question, donc,
des assurances et de… du fonds de pension dans le calcul… me semble assez
importante. Là, je comprends qu'on n'a pas nécessairement l'information
directement, là. Est-ce que le ministre serait ouvert, plus tard, dans un autre
article j'imagine, je n'ai pas le numéro en tête, à le rajouter, s'il ne l'est
pas?
M. Boulet : Bien, dans un
premier temps, il va falloir que je vérifie. Puis deuxièmement, il faudrait
qu'éventuellement, il y ait un article qui permet de faire un amendement. Puis
enfin, il faudrait voir l'impact, aussi, financier d'une… d'un… d'une telle…
d'un tel ajout, là. Mais je ne peux véritablement pas répondre à ce stade-ci
avant de vous donner une réponse qui est plus précise, là.
M. Leduc : Il faudrait retourner
devant le Conseil des ministres, à ce moment-là, avec un nouvel amendement, si
je comprends bien la méthode qui nous est proposée.
M. Boulet : Peut-être qu'un
jour, vous le comprendrez.
M. Leduc : Je le comprends
déjà, un jour, je le vivrai.
M. Derraji : Il l'a déjà dans
la tête.
M. Leduc : Un jour, je le
vivrai.
M. Derraji : …Il se prépare
déjà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, c'est bien.
M. Leduc : Je prends plein de
notes, hein? M. le ministre, je prends plein de notes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 38?
M. Leduc : Une dernière,
Mme la Présidente, une dernière. Cette idée-là, donc, d'élargir à
l'ensemble du marché du travail, est-ce que c'était un consensus du CCTM?
Est-ce que c'était une idée qui vous est venue d'une association patronale,
syndicale?
Une voix
: …
M. Leduc : C'est une idée qui…
vous êtes… vous est venue de vous, une bonne idée qui vous est venue de
vous-même.
M. Boulet : …comme ça, mais il
fallait le préciser parce que ce n'était pas clair. Ça, ça fait partie d'un des
ajouts au projet de loi n° 59 qui vise à dire clairement l'orientation
qu'il faut prendre. Évidemment, c'est joint à ce qui va suivre, les articles
qui vont suivre, parce que ça s'imposait encore plus d'aller ailleurs sur le
marché de l'emploi. Parce que, dorénavant, le travailleur, travailleuse va
pouvoir bénéficier des services publics d'emploi, ça fait que… et ça, c'est
partout au Québec où il y a des emplois qui respectent la capacité résiduelle
de la personne.
M. Leduc : Est-ce que, dans
les avantages, inconvénients de cette mesure-là, il y a une certaine
reconnaissance de… du ministère que dans les potentiels inconvenants, ça serait
une… il y aurait une certaine précarisation des salariés qui vivent une lésion?
M. Boulet : Puis là, c'est une
opinion, là, mais c'est une des constatations qui est faite par ceux qui font
des analyses fines du fonctionnement de notre régime. C'est qu'il y a des
personnes qui sont un peu laissées pour compte, puis je pense que l'UTTAM en
avait fait état lors des consultations particulières, des personnes qui sont
laissées à elles-mêmes, qui ne sont pas accompagnées et qui ne bénéficient
d'aucun service leur permettant de réintégrer le marché de l'emploi. Ce qui
fait que ces personnes-là, oui, se précarisent…
M. Boulet : …je pense que
l'UTTAM en avait fait état, lors des consultations particulières, des personnes
qui sont laissées à elles-mêmes, qui ne sont pas accompagnées et qui ne
bénéficient d'aucun service leur permettant de réintégrer le marché de
l'emploi. Ce qui fait que ces personnes-là, oui, se précarisent, entre
guillemets, ou leurs situations personnelles se chronicisent, et c'est des
personnes qu'on perd. Puis ça, c'est au détriment des familles en plus des
travailleurs puis des travailleuses qui sont laissées à elles-mêmes. Ça fait
que, ça, oui, ça fait partie de la philosophie, qui nous a guidés dans
l'élaboration du projet de loi n° 59, est aussi compatible avec ce que le
collègue de Nelligan soulignait à fort juste titre, là, en référant au rapport
de Morneau Shepell. C'est une des problématiques de fond du régime
actuel : on ne ramène pas au travail assez rapidement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il… Oui.
M. Leduc : Juste… peut-être
conclure, Mme la Présidente, en disant : Moi, je vais quand même
m'abstenir sur cet article-là parce que j'ai des craintes assez fortes. Si ça
avait été un projet pilote ou un truc qu'on… on se donne un plan sur quelques
années pour en faire l'étude, j'aurais été, peut-être, plus sympathique à
l'idée de voter pour l'amendement… pour l'article, pardon. Mais j'ai vraiment
une crainte — puis on l'a évoqué hier — sur le fait que ça
risque de lever une certaine pression sur l'obligation d'accommodement des
employeurs. Et c'est ça qui va me pousser à m'abstenir, Mme la Présidente, sur
le présent article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…merci. Alors, y a-t-il d'autres interventions? s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 38.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Alors, l'article 38 est adopté. Je crois que nous avons un amendement.
Nous allons recevoir… ou il est déjà sur le Greffier. Alors, nous allons
suspendre quelques instants, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 12 h 49)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement qui propose un nouvel article, de la part
du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je vais vous inviter à le lire et à
l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Si je le veux?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
S'il y a lieu.
M. Leduc : S'il y a lieu. Oui,
je le veux, Mme la Présidente. Oui, il y a lieu. Alors, l'amendement va comme
suit :
Insérer, après l'article 38 du projet de
loi, le suivant :
38.1. L'article 172 de cette loi est
modifié par la suppression, dans le premier alinéa, des mots «s'il lui est
impossible d'accéder autrement à un emploi convenable».
On parle bien sûr de la LATMP ici. Et pour
l'explication, c'est bien simple, la question des mesures de réadaptation est
assez cruciale dans cette commission, dans cet enjeu, et l'accès à des
formations d'emploi, ce qu'on nous explique, par les personnes du terrain, là,
c'est que c'est une minorité de personnes qui y ont accès, et quand elles y ont
accès, c'est des formations très, très courtes, des fois, sur quelques
semaines, quelques mois, deux ou trois mois. Souvent, c'est des organismes
privés qui les donnent. Ce n'est pas nécessairement des formations qui sont
reconnues par le ministère de l'Éducation, et ça ne permet pas, selon, donc,
les experts du terrain, un retour durable.
• (12 h 50) •
Parce qu'une fois qu'on a reçu la
formation, qu'on a potentiellement un emploi très rapide, bien, si pour x, y
raison, l'emploi de demeure pas ou la personne ne demeure pas à cet emploi-là,
après ça, elle se retrouve au point de départ. Et la microformation, la
nanoformation, comme disait le ministre hier, ne lui sert pas à grand-chose
parce qu'elle n'est pas reconnue sur le marché. Et là, un des enjeux, c'est
donc la question de s'il est impossible de trouver un autre emploi, qu'on nous
suggère de retirer, tout simplement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...possible, M. le député, d'Hochelaga-Maisonneuve, de lire l'article 172 au
complet...
M. Leduc : ...ne lui sert
pas à grand-chose parce qu'elle n'est pas reconnue sur le marché. Et là un des
enjeux, c'est donc la question de «s'il est impossible de trouver un autre
emploi», qu'on nous suggère de retirer, simplement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est possible, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, de lire l'article 172
au complet, si ce n'est pas trop long pour vous? C'est une demande que j'ai
reçue.
M. Leduc : L'article 172
de la LATMP, vous voulez dire?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. Oui.
M. Leduc : Bon.
Donnez-moi moi un instant.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Avec la modification que vous proposez, ça va
donner quoi.
M. Leduc : Alors : «Le
travailleur qui ne peut redevenir capable d'exercer son emploi en raison de la
lésion professionnelle peut bénéficier d'un programme de formation
professionnelle.» Point. Alors qu'auparavant ça disait : «s'il lui est
impossible d'accéder autrement à un emploi convenable».
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait, merci. Merci pour la lecture et
l'explication. M. le ministre. Alors, nous pouvons...
M. Boulet : Donc, c'est
l'article 172. Est-ce que vous pouvez relire avec votre suppression, s'il
vous plaît?
M. Leduc : Bien sûr, bien
sûr. Article 172 de la LATMP : «Le travailleur qui ne peut redevenir
capable d'exercer son emploi en raison de sa lésion professionnelle peut
bénéficier d'un programme de formation professionnelle.» Point.
On retire, dans le fond, la condition qui
était inhérente à ce programme, la condition qui disait : «s'il lui est
impossible d'accéder autrement a un emploi convenable».
M. Boulet : J'aurai
certainement, Mme la Présidente, besoin d'un peu de temps pour réfléchir à cet
amendement-là. Je veux bien en comprendre le sens et voir son impact aussi,
s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : D'accord. Alors, nous allons suspendre.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre, effectivement, jusqu'à 14 h 30. Ça vous va? Alors, je vais
vous souhaiter à tout le monde un bon dîner. Et, comme ça, au retour, vous
aurez votre réponse. C'est bien ça? Parfait. Merci. Merci, tout le monde. Bon
dîner.
(Suspension de la séance à 12 h 53)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 36)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'économie et du
travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité
du travail. M. le ministre, je crois que vous vouliez prendre la parole.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Avec consentement, je déposerais en bloc les amendements au projet
de loi n° 59 suite aux consultations particulières et tel qu'annoncé
précédemment à mes collègues. Et, avec le consentement aussi, je demanderais de
prendre la parole puis de faire une présentation sommaire des amendements qui
sont déposés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...consentement? Oui. Alors, allez-y, M. le ministre. ...Alors, nous allons
déposer... Ils sont arrivés, les documents sont-ils là? Alors, nous autorisons
le dépôt des documents. Parfait.
M. Boulet : Donc, c'est déposé
au greffe.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ils sont déjà accessibles au Greffier... Non?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ils vont être accessibles très bientôt, qu'on me dit. Ils vont être dans la
section... Quelle section?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, ils sont dans la section Amendements à venir et documents déposés.
Alors, pour ceux qui viennent d'arriver, nous avons le consentement pour
laisser la parole à M. le ministre concernant les documents que nous venons de
déposer.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, pour notre collègue de Bonaventure, les amendements sont
déposés en bloc, ils sont accessibles au Greffier.
Bon, vous le savez, il y a un certain
nombre de semaines, on a tous été ensemble à écouter des groupes, 30 groupes,
qui nous ont soumis des recommandations lors des consultations particulières.
Que ce soit seul à seul ou en groupe, j'ai souvent répété que je croyais
fondamentalement à l'utilité démocratique de ces consultations particulières.
On est en mode écoute, vous l'avez fait, vous continuez à le faire. On fait un
nouveau régime de santé et sécurité ensemble pour le bénéfice des travailleurs,
pour s'assurer que le nombre et la gravité des lésions professionnelles soient
en baisse et pour s'assurer que ce régime-là soit simple, efficace et protège
tout le monde évidemment du mieux qu'on le peut.
Donc, suite à cet exercice-là, on a
travaillé à préparer un certain...
M. Boulet : …et la gravité des
lésions professionnelles soient en baisse et pour s'assurer que ce régime-là
soit simple, efficace et protège tout le monde évidemment du mieux qu'on le
peut.
Donc, suite à cet exercice-là, on a
travaillé à préparer un certain nombre d'amendements. Évidemment, la porte
n'est pas fermée aux amendements, il y en aura d'autres lors de l'étude
détaillée, mais il y en a plusieurs, des amendements, dont je fais état cet
après-midi et qui sont déjà déposés au bureau du greffier, qui répondent à des
intérêts que vous m'aviez exprimés, soit suite à des recommandations de groupes
ou soit suite à vos préoccupations particulières.
• (14 h 40) •
Vous savez qu'un des objectifs de fond ce
projet de loi là, c'est de s'assurer que tout le monde soit protégé par des
mécanismes de prévention puis de participation. Prévention, c'est les
programmes de prévention puis santé, puis participation, c'est les comités puis
les représentants. Actuellement, il n'y a que 25 % de travailleurs au Québec
qui le sont. Pourquoi? Parce que tout était en fonction de six groupes
prioritaires, puis il n'y avait que les groupes prioritaires 1 et 2 où les
mécanismes s'appliquaient, prévention puis participation.
Puis là-dedans, bien, en 1979, quand on a
adopté la Loi santé et sécurité, c'était des jobs à prépondérance masculine,
dans les mines, dans la forêt et dans les autres. Sauf que dans les
groupes 3, 4, 5, 6… il y a 3, là, qui avait la prévention qui s'appliquait
mais pas la participation, mais dans tous ces autres groupes là, il y a toutes
les nouvelles fonctions, les nouveaux emplois qui découlent de la
tertiarisation de l'économie. En commerce de détail : rien. En
enseignement : rien. En santé : rien. En services sociaux :
rien. C'est la raison pour laquelle on dit : 25 % des travailleurs
seulement sont obligatoirement, en vertu de la loi, protégés par ces
mécanismes-là.
Et ça, pour moi, c'est fondamental, la
prévention. C'est le coeur du projet de loi. Il faut protéger nos travailleurs
contre les accidents graves, contre les maladies chroniques, contre les impacts
sur la famille, contre… à l'égard des retombées humaines, sociales et
économiques. Et ce qu'on avait prévu, dans le projet de loi, c'est que les
mécanismes allaient s'appliquer en fonction du nombre de travailleurs et d'un
niveau de risque.
Lors des consultations particulières, j'ai
réalisé certaines déficiences de la méthode de calcul ou la méthode de
détermination des niveaux de risque, notamment en santé, et ça a été souvent
repris, où il y a moins que 20 travailleurs, bon, parce qu'il y a un
phénomène de sous-déclaration à risque faible, donc moins de protection. Quoi
qu'il en soit, cet impact-là ou cette perception-là, qu'elle soit compatible ou
non avec la réalité, puis je ne vais pas embarquer dans l'argumentaire, m'a
convaincu, nous a convaincus d'éliminer complètement…
M. Boulet : ...il y a un
phénomène de sous-déclaration à risque faible, donc moins de protection. Quoi
qu'il en soit, cet impact-là, ou cette perception-là, qu'elle soit compatible
ou non avec la réalité, puis je ne vais pas embarquer dans l'argumentaire, m'a
convaincu, nous a convaincus d'éliminer complètement les niveaux de risque. Et
donc, dorénavant, les mécanismes de prévention de participation, ça va être en
fonction du nombre de travailleurs.
Quand il y a au moins 20 travailleurs,
tout s'applique : le programme de prévention, le volet santé, le comité
santé et sécurité puis le représentant en santé et sécurité. Quand on est dans
un établissement de moins de 20 travailleurs, parce que ça requiert une
application plus souple et ça, au Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre, il y avait aussi des discussions qui allaient dans cette
orientation-là, ça sera un plan d'action et un agent de liaison.
Donc, c'est un programme de prévention qui
devient un plan d'action, avec, essentiellement, dans son essence, les mêmes
caractéristiques, mais moins... moins important en termes de ramifications,
parce que l'organisation est plus petite. Mais ça peut varier aussi, là. Tu
peux avoir quatre travailleurs puis c'est plus sophistiqué que d'autres
entreprises qui en ont 12 ou peu importe, mais... Et l'agent de liaison qui va
s'assurer du suivi de l'information relative aux facteurs de risque, à la
prévention puis à la santé des travailleurs qui sont dans l'établissement.
Donc, il n'y aura plus de référence au
niveau de risque. Je vous dirais qu'un autre des guides qui nous inspire dans
ces amendements-là, c'est simplifions le projet de loi. C'est un projet de loi
qui est, selon moi, trop complexe puis on fait une modernisation pour qui? Pour
des travailleurs, pour des travailleuses puis des employeurs. Assurons-nous que
ce soit simple. Puis quand dit : Le coeur du projet de loi, c'est la
prévention, c'est ce qu'on fait avec ça. Ces amendements-là, en se départissant
des niveaux de risque, on simplifie, d'une part, puis deuxièmement, on s'assure
que ça s'applique partout équitablement. Puis les femmes sont à 50 % dans
les établissements de moins de 20 travailleurs, elles représentent à peu près
50 % de la main-d'oeuvre.
Donc, les hommes et les femmes sont
répartis équitablement dans les établissements, indépendamment du nombre. Donc,
il n'y a pas de risque, de biais sexiste, si je peux m'exprimer ainsi. Donc,
ça, c'est... J'essaie sur ce point-là, à peu près comme ça, là, mais les
autres, ça va être un peu plus rapide.
Il y a une deuxième série d'amendements
qui raffermit, je dirais, le rôle de la Santé publique. Bon, on a entendu... Je
pense que mon collègue de Nelligan m'a posé une question sur une lettre que je
n'avais même pas reçue pour les fins de la discussion...
M. Boulet : ...il y a une
deuxième série d'amendements qui raffermit, je dirais, le rôle de la Santé
publique. Bon, on a entendu... Je pense que mon collègue de Nelligan m'a posé
une question sur une lettre que je n'avais même pas reçue pour les fins de la discussion,
non, mais dans les amendements on s'assure que la Santé publique peut
intervenir en matière de prévention dans les milieux du travail, et pour
accompagner, bien sûr, l'employeur dans l'élaboration de son programme et du
volet santé de façon plus particulière. À la demande de la CNESST, la Santé
publique va pouvoir intervenir, et à la demande du directeur régional de santé
publique la Santé publique va pouvoir intervenir. Donc, je pense qu'on
dissipe... Puis je pense que notre collègue de Nelligan comprend bien ce que je
viens de présenter, mais donc le rôle de la Santé publique va être clairement
établi par le biais notamment des amendements.
Troisièmement, la violence conjugale. Bon,
vous savez, j'ai travaillé beaucoup, puis mon équipe, avec la professeure
Rachell Cox ou Rachel Cox, là, je pense que c'est Rachel, là, qui enseigne à
l'UQAM, qui est une sommité. Ceci dit, en passant, en matière de violence
conjugale, j'y ai parlé, j'ai donné une conférence à l'ordre des CRHA, puis
elle était présente, on s'est parlé puis elle était vraiment contente parce que
je m'inspirais de ses articles et de ses travaux dans ce qu'on a mis dans le
p.l. n° 59. Et vous l'avez entendu dans les consultations
particulières, c'est une avancée considérable pour les femmes, c'est salué
partout. Ce n'est pas reconnu dans beaucoup de régimes en santé et sécurité du
travail, mais quand j'ai dit que ce projet de loi là était perfectible, on l'a
bonifié aussi à cet égard-là en rajoutant les violences à caractère sexuel.
Puis là, je ne peux pas m'empêcher de
faire un petit clin d'oeil à mon collègue de Chutes-de-la-Chaudière qui est
V.-P. de l'Assemblée nationale, qui a travaillé — je ne peux pas le
nommer, hein, même s'il n'est pas ici, hein, non, désolé — mais qui a
travaillé avec votre équipe qui nous a précédés pour le projet de loi revisant
en profondeur la Loi sur les normes du travail, c'était le projet de loi
n° 178, et c'est mon collègue qui avait suggéré qu'on rajoute le
harcèlement, là, de nature sexuelle. Alors, je suis assez fier de rajouter les
violences à caractère sexuel. Puis je pense que ça s'impose dans la société
dans laquelle nous vivons.
L'expertise médicale, bon, je le
mentionne, là, assez rapidement, bon, les délais d'attribution des dossiers aux
membres du Bureau d'évaluation médicale, ça va être retiré. On va revenir à
une... à ce qui était avant, là, pour les exigences des examens, là, par des médecins
désignés par la CNESST. En ce qui concerne l'emploi convenable et
l'accommodement raisonnable, on en a parlé...
M. Boulet : ...du Bureau
d'évaluation médicale, ça va être retiré. On va revenir à ce qui était avant,
là, pour les exigences des examens, là, par des médecins désignés par la
CNESST.
En ce qui concerne l'emploi convenable et
l'accommodement raisonnable, on en a parlé ce matin, un travailleur qui est
consolidé, donc guéri, atteinte permanente, pas capable de refaire son travail,
on avait dit : La CNESST va déterminer l'emploi convenable et les mesures
d'accommodement raisonnable. Dans les amendements, vous allez voir que ça devra
être fait en collaboration avec le travailleur et l'employeur. Ça fait que pour
moi, c'est un développement nouveau qui est vraiment intéressant. Oui, on en
avait parlé de ça assez régulièrement lors des consultations particulières.
La notion de handicap.
M. Derraji : ...
M. Boulet : Bon, vous le
savez, ça, c'est l'article 329 de la loi, qui permet à l'employeur de
faire une demande de partage des coûts et d'obtenir une désimputation d'une
partie des coûts qui sont imputés à son dossier financier quand le travailleur
avait un handicap qui existait avant la survenance de la lésion
professionnelle. On avait défini la notion de handicap avec l'OPHQ en
s'inspirant d'une loi ou le handicap était défini. On a retiré ça complètement.
Donc, les demandes de partage de coûts en raison de handicaps préexistants vont
pouvoir continuer de la même manière qu'actuellement. Puis je sais que ça, particulièrement
au sein des associations patronales, c'était revendiqué. Or donc, ça fait
partie des amendements.
• (14 h 50) •
En ce qui concerne la notion de
télétravail, bon, vous vous souvenez, comité de vigie formé par le Comité
consultatif travail et main-d'oeuvre à ma demande. On avait conclu, après avoir
analysé les avantages et les inconvénients du télétravail, que les lois du
travail s'appliquaient au télétravailleur et à son employeur, ce n'était que le
lieu de travail qui était déplacé. Mais il n'y a aucun groupe qui en a parlé, en
tout cas, pas à ma souvenance, là. Mais Télétravail Québec est venu nous
dire : On ne peut pas, dans le contexte postpandémique, ne pas référer au
télétravail.
Et vous allez voir, dans les amendements,
il est proposé de prévoir explicitement que la loi s'applique au
télétravailleur et à son employeur en faisant les adaptations nécessaires et en
s'assurant que l'inspecteur sera encadré, là. Puis je pense que ça, c'est notre
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve qui m'avait intéressé à ce qui se faisait en Colombie-Britannique,
et c'est ce qui nous a inspirés. On s'est assuré, donc, qu'il y ait le consentement
du télétravailleur avant que l'inspecteur ne se déplace.
Puis ça, j'aimerais ça saluer mes collègues,
là, entre autres, là, du caucus gouvernemental, notamment ma collègue de Labelle,
qui était préoccupée aussi par le fait que...
M. Boulet : …en
Colombie-Britannique, et c'est ce qui nous a inspirés. On s'est assurés, donc,
qu'il y ait le consentement du télétravailleur avant que l'inspecteur se
déplace, puis ça, j'aimerais ça saluer mes collègues, là, entre autres, là, du
caucus gouvernemental, notamment ma collègue de Labelle, qui était préoccupée
aussi par le fait que nous devions mentionner que la loi s'appliquait dans un
contexte de télétravail.
Il y a les chantiers, en matière de
construction, il y a un certain nombre d'amendements, là, mais la valeur des
chantiers passe de 25 millions à 16 millions, le nombre d'heures de
formation, je pense que tous les groupes en construction sont venus nous
dire : Il ne faut pas que ça soit 120, mais 240 heures de formation, là,
pour les coordonnateurs. Ça aussi, ça fait partie des amendements. Donc, il y a
des amendements bénéfiques aussi pour ce secteur-là. Le programme de maternité
sans danger, on est venus préciser. Ça aussi, pour moi, ça va… il y a beaucoup
de groupes qui représentent, à prépondérance des femmes, qui sont venus nous
dire : Il ne faut pas que la Santé publique émette les certificats visant
le retrait préventif. Le protocole national, ils le comprennent, pour que
l'accès au PMSD, au retrait préventif, soit équitable partout au Québec, mais
que la personne, le ou la médecin qui fait le suivi de grossesse, qui connaît
bien les caractéristiques personnelles de la travailleuse enceinte, soit la
personne qui, ultimement, émette le certificat. Et ça, c'est précisé dans les
amendements, que c'est bien cette personne-là qui va émettre le certificat,
ultimement, pour s'assurer que la travailleuse enceinte puisse bénéficier du
programme de maternité sans danger.
Donc, je vous dirais, en gros, c'est ça.
Ceci dit, bon, j'ai eu des discussions avec vous autres, je sais que vous…
qu'il y a d'autres préoccupations, mais ça va venir en temps opportun, puis
vous travaillez extrêmement bien en équipe, puis je pense que c'est notre
collègue de Nelligan qui le mentionnait, on travaille bien les quatre ensemble
avec nos équipes respectives, avec nos collègues. Je pense qu'on est en mesure
de bâtir un nouveau régime de santé et sécurité qui va être bénéfique pour le
monde du travail au Québec, et qui va nous permettre de dire ensemble, puis
d'être associés tous les quatre, puis les quatre partis politiques à
l'Assemblée nationale, associés à la construction de ce que, moi, j'appelle un
régime qui est moderne et respectueux de ce que la santé et la sécurité des
travailleurs requièrent au Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre, pour les explications des documents déposés. On peut
prendre, si vous voulez, là, une minute ou deux, là, pour échanger. Alors,
député de Nelligan, vous vouliez la parole.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je viens de télécharger le document, il fait 102 pages. Donc, je
ne peux pas me prononcer à 100 % sur le contenu de 102 pages en cinq
minutes. J'aurais aimé, mais je ne suis pas encore rendu là avec mon cerveau…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...une minute ou deux, là, pour échanger. Alors, député de Nelligan, vous
vouliez la parole?
M. Derraji : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je viens de télécharger le document, il fait 102 pages,
donc je ne peux pas me prononcer à 100 % sur le contenu de 102 pages
en cinq minutes. J'aurais aimé, mais je ne suis pas encore rendu là avec mon
cerveau et mes 200 grammes que j'ai entre les deux oreilles. Je ne pense
pas que je peux aller plus vite, mais je vais...
M. Boulet : ...
M. Derraji : Oui. Mais je
vais quand même juger les amendements en fonction de ce que j'ai entendu de la
bouche du ministre. Il a tendance toujours à nous dire l'heure juste, même si
c'est... parfois ça fait mal, mais la tendance... et c'est très bien, c'est
très bien avoir cet esprit parce qu'il accepte d'une manière... vraiment avec
un esprit sportif aussi nos commentaires.
Je note l'ouverture du ministre par
rapport aux handicapés. J'aurais aimé entendre l'ADS, l'analyse différenciée
selon le sexe. Ça a été dit, et je l'ai mentionné. Je note aussi la notion des
risques. Je ne sais pas... je note qu'il a dit qu'il n'y a plus de notion de
risque telle qu'elle a été présentée au début du projet de loi.
Je note aussi une phrase que c'est la
première fois que je l'entends, c'est un projet de loi très complexe. Merci.
Moi, je l'ai vu au mois de... au dépôt. Oui, c'est très complexe, le projet de
loi, et je vous le dis, je suis très chanceux d'avoir une personne très
compétente, Me Viviana, avec moi. Mais vous avez une équipe aussi
extrêmement compétente avec vous, et c'est pour cela que je pense que, nous
tous, que ça soit mon collègue député de Bonaventure ou mon collègue député
d'Hochelaga, je pense qu'avoir le temps de bien faire les choses est
extrêmement important.
Et je ne vais pas revenir sur ce qu'on
s'est dit hier par rapport au dépôt des amendements et ce qu'on s'est entendu
par rapport pour la suite des choses, mais je pense qu'on a besoin...
personnellement, j'ai besoin d'un peu de temps pour digérer les 102 pages.
Même s'il y a de la concordance, même si c'est... mais on veut bien faire. Moi,
je pense que, parfois, il faut prendre le temps pour bien faire qu'aller vite
et ne pas bien faire les choses. Moi, j'en suis sûr et certain que je salue...
je salue le ministre qui a, premièrement, démontré de l'écoute au niveau des
groupes.
Au fait, le résumé de ce que vous venez de
dire a été pas mal mentionné par les groupes que nous avons entendus, et c'est
un bon signal qu'on envoie aux groupes qu'on les écoute et qu'on ramène leurs
préoccupations. Très content de voir qu'au niveau de la notion de handicap ça a
été retenu parce que, je me rappelle, ça a été une des questions soulevées
avant le temps des fêtes. Et, à l'époque, on m'accusait que j'ai fait une
mauvaise déformation de l'interprétation. Je suis content que vous retiriez
l'article. Donc, les gens qui ont fait des commentaires par rapport ça, ils
vont les retirer aujourd'hui.
Par rapport aux autres amendements, Mme la
Présidente, par rigueur et par respect, je vais prendre le temps avant de me
prononcer, mais j'invite le ministre à ce qu'on continue dans notre... je peux
dire «deal», ce n'est pas...
M. Derraji : ...donc, les gens
qui ont fait des commentaires par rapport à ça, ils vont les retirer aujourd'hui.
Par rapport aux autres amendements, Mme la
Présidente, par rigueur et par respect, je vais prendre le temps avant de me
prononcer, mais j'invite le ministre à ce qu'on continue dans notre, je peux
dire, deal... ce n'est pas un bon mot français... notre contrat moral pour bien
faire les choses. Je ne peux pas vraiment... J'irai me prononcer à 100 %
sur 102 pages. Ça va me prendre un peu de temps avant d'aller de l'avant. Mais
je tiens quand même à remercier parce que le ministre a respecté, je peux dire,
50 % de ce qu'il nous a dit. Les amendements sont là. Ça va nous faciliter
grandement la qualité de notre travail, à condition de nous donner le temps de
parler, et de revoir les amendements, et de parler avec les groupes.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Si vous me
permettez, oui, la notion de handicap, oui, ça avait engendré une perception
que ça pouvait nuire à l'embauche des personnes en situation de handicap, là,
d'avoir une définition, et ce n'était pas l'objectif, là. C'était d'encadrer la
façon dont... et le volume des demandes de partage des coûts.
Quant au temps, merci de vos commentaires,
hein? Puis je le dis aussi à quel point j'apprécie travailler avec vous. Le
temps, vous avez raison, il y a énormément de dispositions de concordance. Ce
qu'on avait convenu, c'est d'y aller avec la gouvernance, dans un premier
temps, l'indemnisation, et enfin la prévention. Et là on est en train
d'analyser encore des articles qui sont assez inhérents aussi à la gouvernance.
Les quatre articles, plus les sept articles que je vous ai proposés l'un après
l'autre ce matin, c'est des articles uniquement de fonctionnement
administratif, qui n'ont pas d'impact sur le coeur de l'indemnisation puis de
la réparation. Il n'y a aucun amendement, puis vous... on n'est pas plus prêts
l'un que l'autre.
Donc, moi, je suis tout à fait disposé à
ce qu'on continue à travailler, bien sûr, parce que la commission parlementaire
se poursuit jusqu'à demain, à 16 h 30... en fait, aujourd'hui jusqu'à
18 h 30, et demain jusqu'à 16 h 30. En fait, il y a peu
d'heures demain. Puis après ça, je comprends qu'on suspend jusqu'à mardi, la
semaine prochaine, donc ça va donner aussi amplement de temps pour approfondir,
comme le propose mon collègue de Nelligan, les amendements.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Alors, on va poursuivre juste... d'un court échange, là, sur le
dépôt. Alors, j'y vais avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (15 heures) •
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bien, salutations au ministre pour l'exercice, qu'il n'est pas
obligé de faire, hein, il faut le reconnaître. J'en ai fait, des projets de loi
à ce jour, puis ce n'est pas la norme. C'est l'exception de se faire donner les
amendements d'avance. C'est une exception qu'on apprécie, d'autant plus que
c'est un projet de loi très lourd et très compliqué. Vous avez raison, M. le
ministre, de dire qu'il est complexe. Moi, je me serais attendu à deux projets
de loi distincts. J'attendais...
15 h (version non révisée)
M. Leduc : …ce n'est pas la
norme, c'est l'exception de se faire donner les amendements d'avance. C'est une
exception qu'on apprécie, d'autant plus que c'est un projet de loi très lourd
et très compliqué. Vous avez raison, M. le ministre, de dire qu'il est
complexe. Moi, je me serais entendu à deux projets de loi distincts.
J'attendais une réforme, à l'origine, sur la LSST d'abord, ça l'aurait été peut-être
plus léger si on avait fait ça. Peut-être que les arbitrages que le ministre
cherchait à faire auraient été plus complexes si on avait juste eu le paramètre
de la LSST, tandis que, s'il élargit son terrain de jeu, il peut plus facilement
faire des arbitrages. Vous voyez, je prends des notes, hein, Mme la Présidente.
Vous voyez que je prends des notes.
J'ai des questions, donc, pour bien
comprendre ce qu'il nous a présenté ce matin… cet après-midi. Bien sûr, là, on
va nous autres aussi, là, l'étudier en détail, puis on fera une réaction plus
globale dans un deuxième temps, mais vraiment pour précisément ce que le M. le
ministre a amené sur la table tantôt.
Est-ce que… Je comprends, donc, les
niveaux de risque sont rangés dans le grand tiroir des fausses bonnes idées,
pour le dire comme ça. Mais, comme je l'ai dit, pas plus tard qu'hier, en
ouverture, ce n'était pas tellement l'étiquette qui était le problème, c'était
les heures de libération. Est-ce que ça veut dire qu'en rangeant les niveaux de
risque dans le tiroir des bonnes idées, on revient aux heures de libération
initiale?
M. Boulet : …préciser quand on
sera rendu là.
M. Leduc : Quand on sera rendu
là, O.K. C'est beau.
M. Boulet : Mais, en haut de
20 travailleurs… On va en reparler.
M. Leduc : Oui, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…évitez d'avoir des questions précises parce qu'on va les revoir ces
articles-là.
M. Leduc : Je ne cherche pas à
débattre de ça en ce moment.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça.
M. Leduc : Je cherche juste à
comprendre ce qu'on nous a présenté…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, M. le député.
M. Leduc : …sans avoir à aller
lire l'article, en partie, mais la réponse me suffit amplement.
Puis l'autre question de compréhension que
j'ai aussi, quand le ministre faisait référence au rôle de la Santé publique,
il a nommé des éléments en lien avec la CNESST, mais est-ce que… La question de
la nomination du médecin chargé du travail et du maintien du programme de santé
spécifique, est-ce que ces deux choses là vont demeurer de manière paritaire ou
est-ce que ça inclut ça ce que vous avez mis sur la table?
M. Boulet : On va en reparler
de ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…C'est peut-être des questions précises.
M. Boulet : Oui, plus
pointues, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, c'est un peu… Vous allez avoir le temps de regarder le document, donc vous
pourrez…
M. Leduc : Bien, on peut me
dire oui ou non, puis on va en reparler pareil. Moi, ça ne me dérange pas, là.
M. Boulet : C'est quoi la
question?
M. Leduc : La nomination du
médecin chargé au travail, est-ce que c'était paritaire en ce moment? Je pense que
le projet de loi faisait que ça ne l'était plus.
M. Boulet : Non, pas à mon
souvenir, ce n'était pas le cas.
M. Leduc : Bon, on y reviendra
dans ce cas-là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, oui, s'il vous plaît.
M. Leduc : Puis, bien,
écoutez, j'aurais plein d'autres questions : Le multiétablissement, les
travailleuses domestiques, mais je comprends que, si ce n'est pas dans la… Il y
a peut-être d'autres éléments dans les amendements? O.K., c'est ça, ce n'est
pas exhaustif ce qu'on nous a présenté.
Une voix
: Non, non,
non.
M. Leduc : D'accord, parfait.
Bien, écoutez, on fera l'étude et on verra bien… On fera l'analyse complète,
merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous poursuivons. Je pense que le député, aussi, de Bonaventure
aimerait parler, c'est ça? Oui, allez-y.
M. Roy
: Bien, n'est-ce
que pour enlever mon masque, Mme la Présidente, encore une fois. Écoutez, je
viens de voir un article comme quoi que les amendements…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous poursuivons. Je pense que le député, aussi, de Bonaventure
aimerait parler, c'est ça? Oui, allez-y.
M. Roy
: Bien, n'est-ce
que pour enlever mon masque, Mme la Présidente, encore une fois. Écoutez, je
viens de voir un article comme quoi que les amendements sont publiés. Je me
demande s'ils ont été coulés avant que nous les ayons. Ça, c'est une question,
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On vient de les déposer en ligne. Lorsque le ministre a pris la parole…
M. Boulet :
Déposé au bureau du greffier à 2 h 30.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça, en même temps avec…
M. Roy
: O.K., donc,
on… nous assurer qu'ils n'étaient pas dans les médias avant. Je vous crois.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, oui, oui, ça s'est fait tous ensemble, tantôt, là. Oui, oui, oui.
M. Roy
: C'est bon.
Non, je viens de faire le saut, je viens de voir l'article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, non, on vient de tout faire ça ensemble.
M. Boulet : …je suis avec vous
autres, là, ça fait que je ne peux pas…
M. Roy
: Non, non,
c'est correct. Non, non.
M. Boulet : …mais les médias,
c'est accessible au public. Puis, là…
M. Roy
: Non, non,
c'est sûr. Écoutez, oui, on va prendre le temps de regarder tout ça, ce n'est
pas vrai que… j'ai de la misère à aller sur le greffier, là, ça fait que je
suis encore un peu… mais on va prendre le temps, puis il n'y a pas juste nous,
là. Je vais attendre que M. le ministre revienne.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre
Mme Roy
: Il n'y a pas
juste nous qui attendions les amendements, c'est tous les groupes qui se sont
présentés en commission et eux aussi vont avoir un point de vue sur les
modifications qui ont été faites. Donc, c'est sûr qu'on va entrer en
communication avec l'ensemble des groupes qui vont vouloir nous parler pour
avoir leur vision, parce que comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas un
spécialiste de la santé, de la sécurité au travail. Par contre, je me fis sur
l'ensemble des propositions pour arriver à une posture d'équilibre comme vous
cherchez à l'avoir aussi. Donc, voilà, on va réfléchir à tout ça, puis on va
revenir la semaine prochaine.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien, merci. Alors, je tiens quand même à préciser, là, que tout a été
fait dans les règles. Quand nous avons repris à 2 h 30, le ministre
nous a demandé la parole. Il nous a fait savoir qu'il voulait déposer le
document des amendements. Ça a été acheminé au greffier, enfin on devrait dire
merci à l'adjointe qui a été rapide, probablement, pour le mettre rapidement au
greffier. Donc, tout s'est fait dans l'espace d'une à deux minutes, c'est
bien ça? C'est ça, tout s'est fait en quelques minutes.
Alors, nous allons poursuivre. Lorsque
nous avons, ce matin, suspendu les travaux, nous avions tout juste reçu un amendement
d'un nouvel article, 38.1, du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Il nous avait lu
son amendement et avait donné quelques explications. Alors, est-ce que le
ministre est prêt? Est-ce que vous aimeriez une suspension, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, s'il vous
plaît. Je veux juste préparer le prochain article, s'il vous plaît, là, parce
qu'on n'avait pas fini la réflexion suite à…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait
M. Boulet : …la suspension de
ce matin. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, d'accord, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 06)
M. Boulet : …parce qu'on
n'avait pas fini la réflexion suite à…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : …la suspension de
ce matin. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, d'accord. Alors, nous allons suspendre quelques…
(Suspension de la séance à 15 h 6)
(Reprise à 15 h 17)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. M. le ministre, à vous la parole concernant l'amendement
du nouvel article 38.1 déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Évidemment, l'article 172 n'est pas un des articles qui fait
l'objet du projet de loi n° 59. Ceci dit, bon, quand
on tient compte du scope, là, ou de l'ensemble du projet de loi, je pense que
ça pourrait nous permettre de faire un amendement dans un autre article. Cependant,
sur le fond, j'ai vraiment besoin de précisions, parce qu'il y a quand même une
séquence...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...demanderais un petit peu de silence dans la salle.
M. Boulet : Il y a quand même
une séquence dans la...
M. Boulet : …dans un autre
article. Cependant, sur le fond, j'ai vraiment un besoin de précision, parce
qu'il y a quand même une séquence…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît! Je vous demanderais un peu plus de silence dans la
salle.
M. Boulet : Il y a quand même
une séquence dans le retour au travail d'une personne qui a subi une lésion
professionnelle.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
S'il vous plaît! Merci.
M. Boulet : Non, ça va. Tu
sais, tu étais absent en raison de ta lésion, le but premier, c'est que la
personne revienne à son travail. À défaut, qu'elle revienne à un emploi
équivalent, donc, qui lui permet… qui est compatible avec ses qualifications et
son profil. À défaut, c'est un emploi convenable, notamment ailleurs sur le
marché du travail. Convenable, ça veut dire que tu n'es plus affecté
physiquement ou psychiquement, puis on a besoin de te trouver un autre emploi.
Et, à défaut d'emploi convenable, c'est là qu'on fait le programme de
formation.
Il y a vraiment comme une espèce de
crescendo qui permet d'encadrer la personne dans tout son parcours. On
dit : Ton emploi, un emploi équivalent, un emploi convenable. Si ce n'est
pas possible, là on fait de la formation. Puis là ce programme de formation là…
même que l'amendement que vous proposez aurait pour effet de supprimer
complètement, selon moi, le deuxième paragraphe de 172, puis ça viendrait comme
un peu trahir le sens, ou l'intention, ou le but d'un programme de formation.
On dit, au deuxième paragraphe, que :
«Ce programme a pour but de permettre au travailleur d'acquérir les
connaissances et l'habileté requises pour exercer un emploi convenable et il
peut être réalisé, autant que possible… en établissement d'enseignement ou en
industrie.» Donc, c'est pour une personne, à l'égard de laquelle c'est
impossible d'accéder autrement à un emploi convenable. Ça fait que, là, on
aboutit au fond de l'entonnoir, puis on… on lui permet de bénéficier d'un
programme de formation. Et si on enlevait ces mots-là, bien, c'est comme si on
disait qu'il ne peut… qu'il n'est pas capable de refaire son emploi, il
peut bénéficier d'un programme de formation, et ce n'est pas le but du
programme de formation qui est exprimé au deuxième paragraphe.
Donc, pour ces motifs, je ne vois pas
comment on pourrait intégrer cet amendement-là, même si, sur le fond… sur la
forme, je ne m'y objecte pas, là, mais sur le fond, je pense que ce n'est pas
envisageable. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Mme la Présidente,
à ce moment-ci, j'aimerais pouvoir déposer une motion d'ajournement. Je voudrais
savoir d'abord si c'est recevable à ce moment-ci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est recevable à ce moment-ci?
Une voix
: Il peut
faire la demande.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va faire donc... on fait la demande. Est-ce qu'il faut y aller par le vote,
c'est ça?
M. Leduc : Oui, mais on peut
l'expliquer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, si vous voulez l'expliquer…
M. Leduc : ...pouvoir déposer
une motion d'ajournement, je voudrais savoir d'abord si c'est recevable à ce
moment-ci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est recevable à ce moment-ci? On va faire donc... on fait la
demande. Est-ce qu'il faut y aller par le vote, c'est ça?
M. Leduc : Oui, mais on peut
l'expliquer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, si vous voulez l'expliquer pour quelle raison? Parfait, merci. Oui,
allez-y, je m'excuse.
M. Leduc : On nous a déposé
donc tantôt une grande série d'amendements, on l'apprécie, il y en a presque
une centaine. On les attendait. Pour vous dire la vérité, on les attendait la
semaine dernière. Pour toutes sortes de raisons, de bonnes et de mauvaises
raisons, ça n'a pas été possible. Le ministre devait le présenter au Conseil
des ministres, on accepte cette réalité-là.
Cela dit, maintenant, on a donc compris un
peu sa situation puis là on aimerait qu'il comprenne la situation des députés
d'opposition. Nous, on travaille avec un projet de loi très complexe, le
ministre l'a reconnu lui-même tantôt, qui fera référence à plein d'articles de
lois, des règlements. Vous avez... tu sais, on a montré la grosseur du cahier
de ministre, de cahier de député tantôt. Et là ce qu'on nous reçoit... ce qu'on
envoie tantôt, dont l'objectif est louable, puis on le partage, c'est d'assurer
une meilleure communication, puis de montrer un peu où le ministre s'en va puis
atterri, puis espérer un relatif consensus. Là-dessus, on partage l'objectif,
ça, il n'y a pas de doute.
Maintenant, on se sent un peu coincés, Mme
la Présidente, parce que la philosophie qui est derrière la liasse
d'amendements qui est déposée par le ministre influence nécessairement notre
compréhension de l'économie générale du projet de loi et donc du futur régime
qui va être modifié par la loi. Et donc, à ce moment-ci, avant de continuer
dans d'autres articles, moi, en tout cas, je ressens le besoin de prendre une
petite pause, bien analyser ce qui nous est soumis, faire le tour de la
question et revenir avec un esprit clair le plus tôt possible. Évidemment, dans
mon idéal, ça ne serait pas aujourd'hui ni demain parce que c'est assez
intense, ce que nous a mis à l'origine puis ce qu'on nous remet aussi sur la
table, mais c'est mieux. Moi, j'ai besoin d'une pause.
Puis je ne suis pas tout seul, Mme la
Présidente, d'avoir besoin d'une pause pour bien analyser ça. Je reçois déjà
des textos de mon service de communication de l'aile parlementaire qui me
dit : Quelle est ta réaction aux amendements du ministre? Parce que là il
y a déjà des articles, hein? On verra s'ils ont été publiés à une heure
appréciable ou pas, ça sera un autre débat, mais il y a déjà des articles en
ligne sur les amendements du ministre, et là on me demande ma réaction. Quelle
est la réaction de Québec solidaire aux amendements du ministre? Bien, je ne
peux pas le dire, là.
J'ai eu une présentation globale tantôt
qui était intéressante, qui mettait quelques éléments sur la table. J'ai posé
des questions de précision. Puis à raison vous m'avez dit : Bien là, vous
allez un petit peu dans le détail, il va falloir qu'on y revienne un peu plus
tard. D'accord. Mais moi, pour aller faire une réaction, probablement une
entrevue avec des journalistes qui vont me demander puis qui... Vous connaissez
le système, Mme la Présidente, vous êtes députée comme moi, la réaction, ils la
veulent là, là, ils la veulent cet après-midi, ils la veulent pour la date de
tombée. Ils ne la veulent pas dans six heures, ils ne veulent pas demain, ils
la veulent là...
M. Leduc : …il va falloir qu'on
y revienne un peu plus tard. D'accord.
Mais moi, pour aller faire une réaction,
probablement une entrevue avec des journalistes qui vont me demander puis qui…
Vous connaissez le système, Mme la Présidente, vous êtes députée comme
moi, la réaction, ils la veulent là, là, ils la veulent cet après-midi, ils la
veulent pour la date de tombée, ils ne la veulent pas dans six heures, ils
ne la veulent pas demain, ils la veulent là. Moi, si je veux avoir la chance de
faire une réaction, il faut que j'aille le temps de digérer un petit peu
quelques articles, de parler aux groupes qui sont en train de le lire à vitesse
grand V, eux autres aussi.
Alors, pour le bien de cette coopération, qui
commence rondement, j'oserais dire, c'est la… ça serait la moindre des choses,
de nous laisser un peu de temps pour digérer ça. Puis je pense sincèrement que
c'est au bénéfice du ministre, je pense sincèrement que c'est au bénéfice du
parti, du parti gouvernemental, de la partie gouvernementale. Parce que la
suite des choses va dépendre, bien sûr, du contenu des amendements, puis ça, on
aura à en faire la… l'étude détaillée puis l'appréciation personnelle, tout un
chacun des différents partis puis des familles politiques qu'on représente,
mais la manière de travailler est importante, aussi.
Je sais que ça… c'est un souci du
ministre, d'avoir une belle manière de travailler pour s'assurer qu'on atteigne
le plus d'objectifs possible. Et une des démonstrations qu'il a déjà faites,
c'est de déposer en avance ses amendements. Puis comme je le disais, il y a
quelques instants, moi, je n'en ai pas vu d'autres, ministres… bon, je n'ai pas
150 000 ministres comme vis-à-vis, comme député de deuxième
opposition, on a plus qu'un dossier donc on voit plus qu'un ministre, mais moi…
c'est le seul ministre qui fait ça, les autres ne le font pas, pour toutes
sortes de bonnes et mauvaises raisons, j'imagine, ça leur appartient.
Mais donc, si on a fait ce bout de chemin
là, essentiel à notre exercice, bien, qu'on le fasse au complet, là, qu'on
laisse le temps à mes collègues du Parti québécois, du Parti libéral de digérer
ce qu'on vient de nous présenter. Autrement, c'est quasiment un cadeau… je
n'oserais pas dire un cadeau empoisonné mais c'est comme une patate chaude
parce que, là, on a ça, puis là, on reçoit plein de demandes texto, on reçoit
plein de gens… mais qu'est-ce que…
Puis en même temps, là, il faut que je me
concentre sur l'amendement que j'ai déposé puis les autres articles qui s'en
viennent. Il faut, comme, que je fasse… il faut que je sois à deux places en
même temps. Il faut que je sois ici, 100 % concentré, parce que c'est très
technique, très complexe, puis il faut que je sois en même temps en train de
répondre à ma… à mon service de COM, à mes alliés, aux groupes, puis me faire
une stratégie pour la semaine… pour demain, puis répondre aux journalistes.
Ce n'est pas possible, ce n'est juste pas
possible. On n'a pas… on ne peut pas se dupliquer, je ne suis pas sûr que ça
serait souhaitable. Ce n'est pas possible. Puis moi, en ce sens-là, je pense
qu'une motion d'ajournement, c'est la seule chose à faire, la seule chose
raisonnable à faire. Je comprends qu'on avait prévu du temps, aujourd'hui, pour
travailler, je… j'aurais aimé ça, en effet. On a travaillé un peu, hier soir,
pour aborder d'autres blocs, qu'on n'avait pas nécessairement prévus, on a
collaboré là-dessus. On l'a fait ce matin, encore. Mais là, à sa face même,
avec les 100… la centaine de pages qu'on a reçue, ça me semble la seule
chose à faire, d'ajourner, Mme la Présidente, pour nous laisser le temps
de bien travailler. Et je suis convaincu, profondément convaincu que c'est la
bonne chose à faire et que c'est la meilleure façon de s'assurer que la
coopération…
M. Leduc : …mais là, à sa face même,
avec la centaine de pages qu'on a reçue, ça me semble la seule chose à faire
d'ajourner, Mme la Présidente, pour me laisser le temps de bien travailler. Et
je suis convaincu, profondément convaincu que c'est la bonne chose à faire et
que c'est la meilleure façon de s'assurer que la coopération qui a bien
commencé perdure, perdure dans le temps, perdure pour la semaine prochaine.
C'est la bonne chose à faire pour les groupes qui nous écoutent, déjà, que ce
matin, la webdiffusion a eu des enjeux de connexion. Beaucoup de gens suivent
cette commission, beaucoup de gens attendaient les amendements, nous, les
premiers, bien sûr. Laissons-nous le temps un petit peu, là. Dans le fond, ce
qu'on demande, grosso modo, c'est quelques heures, hein, cet après-midi, puis
grosso modo, peut-être demain aussi. Ce n'est pas la mer à boire, ça ne
perturbe pas l'ordre fondamental des choses ici, à l'Assemblée nationale, puis
aux commissions.
Ça va aller, tout va bien aller, Mme la
Présidente, si on nous accorde cet ajournement, on va être capables de
continuer de travailler. Puis, nous, on va pouvoir continuer notre belle collaboration,
on va se sentir mieux équipés, on va se sentir moins pressés, on va se sentir
moins bousculés. Et je suis convaincu d'avoir un meilleur résultat d'équipe
avec cette façon-là de fonctionner. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il y a d'autres interventions? Le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. J'essaie de faire la somme des articles présentés, c'est presque
100 articles, c'est presque 100 amendements, on peut me corriger, si je n'ai
pas le bon chiffre. Le projet de loi, 293 articles, c'est presque le tiers…
plus que le tiers du projet de loi, corrigez-moi si je me trompe, j'ai 102
articles ou 100.
M. Boulet : Non, mais c'est
parce que la plupart, c'est des modifications de concordance, là, tu sais,
quand on élimine les niveaux de risque, il y a une succession d'articles
modifiés, là, ce n'est pas…
• (15 h 30) •
M. Derraji : O.K. Donc, ce
qu'on nous présente aujourd'hui, je l'ai dit au début, Mme la Présidente, c'est
tout à l'honneur du ministre et ce que je vais dire, je ne vise, en aucun cas,
le ministre. On avait une très bonne ambiance de travail, et ça a été toujours
l'élément central dans notre travail, trois partis de l'opposition, on
collabore et on a, au centre des intérêts, pour moderniser la loi. Le ministre,
lui-même, disait que c'est très complexe et qu'on va prendrele temps pour
travailler ensemble. On s'est entendu sur des blocs, mous avons échangé. Ce que
je trouve dommage aujourd'hui et, sérieux, je me sens très mal à l'aise
maintenant, parce que j'essaie de faire attention à ce que je vais dire, c'est
qu'on avait une entente de bonne foi de ne pas étudier article par article et
de s'entendre sur un plan de travail pour commencer avec la gouvernance, et je
fais toujours confiance au ministre comme les autres collègues de l'opposition.
Et je comprends que le fait de nous permettre de voir les amendements, c'est
une très bonne chose pour l'avancement des travaux du projet de loi, mais
sérieusement je ne pense pas…
15 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...un plan de
travail pour commencer avec la gouvernance, et je fais toujours confiance au ministre,
comme les autres collègues d'opposition. Et je comprends que le fait de leur
permettre de voir les amendements, c'est une très bonne chose pour l'avancement
des travaux et du projet de loi, mais sérieusement je ne pense pas que faire
abstraction de ce qu'on s'est dit, sur quoi on s'est entendu va avancer les
travaux. C'est quand même des amendements qu'on vient de recevoir.
Nous avons un devoir à faire. Au moment où
je vous parle, il y a des gens qui m'écrivent : Où je peux trouver les amendements
à part l'article qui est sur LaPresse? Les gens veulent
voir les amendements. On a un devoir à faire. On ne peut pas aller trop vite,
on ne peut pas aller plus vite que les gens qui sont venus en commission pour
nous présenter leurs points de vue. Et l'article, je l'ai vérifié, c'est à
14 h 26 qu'il a été publié, donc on n'était pas là, en commission
parlementaire, je tiens juste à le rappeler, l'artiste sur LaPresse
que mon collègue le député de Bonaventure mentionnait tout à l'heure, du
journaliste Hugo Larose, je pense, si je ne me trompe pas. On parle des amendements,
et là ça a fait un effet de boule de neige. Donc, Hugo Pilon-Larose, à
14 h 26. L'article, il est publié sur LaPresse,
où il parle qu'il retire entre autres la notion de niveau de risque. Bref, ça,
c'est un autre sujet.
Mais, je pense, nous avons très bien
commencé. Je pense même le ministre ne s'attendait pas à ce qu'on va...
terminer la gouvernance hier. Maintenons notre climat, on est les maîtres de la
commission, vous et les partis de l'opposition. Je ne vais pas parler des phénomènes
extérieurs de cette commission, j'ai beaucoup de respect au ministre, et j'ai beaucoup
de respect à vous, Mme la Présidente, et j'ai beaucoup de respect à nos collègues.
On est les maîtres de la commission, on ne reçoit aucun ordre, de personne, et
cette commission doit continuer dans un climat sain de travail. Si ça prend une
suspension pour qu'on en parle, prenons le temps de discuter ensemble entre
adultes et continuons le bon climat de travail que nous avons eu depuis hier.
Je ne vais pas revenir, Mme la Présidente,
sur mes questions d'hier, où le ministre lui-même s'est engagé sur un plan de
travail, sur un dépôt des amendements pour l'ensemble des blocs et qu'on
maintienne un climat sain de travail. Sérieusement, les gens qui pensent nous
coincer avec des stratégies, ça n'a pas sa place. Et encore une fois, j'ai beaucoup
de respect au ministre, je ne veux pas trop en dire. Si ce n'est pas lui, là,
c'est quelqu'un d'autre, probablement, je vais aller encore beaucoup plus loin.
Et je me permets parce que j'ai moi-même posé des questions hier, j'ai un engagement
sincère et je crois le ministre. Je vous le dis, là, je le crois. Je crois sa
bonne volonté. Je crois sa sincérité, comme je crois mes collègues qui veulent
bien faire les choses. Mais si on veut bien faire les choses pour un projet de
loi que le ministre lui-même avoue que c'est complexe, j'invite les gens qui
suivent la commission... qu'ils nous laissent travailler. Parce que ça ne sert
à rien de continuer dans un climat pareil, on ne va pas avancer...
M. Derraji : ...qui veulent
bien faire les choses. Mais si on veut bien faire les choses pour un projet de
loi que le ministre lui-même avoue que c'est complexe, j'invite les gens qui
suivent la commission... qu'ils nous laissent travailler. Parce que ça ne sert
à rien de continuer dans un climat pareil, on ne va pas avancer. On n'est pas
outillés de continuer le travail.
Encore une fois, Mme la Présidente,
j'invite le ministre, j'invite les membres de la commission de prendre un
moment de bien penser à comment on va continuer l'étude de ce projet de loi. On
vient d'avoir ces amendements, prenons le temps nécessaire de bien faire les
choses, n'écoutons personne, prenons le temps ensemble, comme ce qu'on a fait
depuis le début. Le ministre a la gentillesse, a la délicatesse, il comprend
comment ça marche. On s'est parlé, on s'est échangé, on s'est entendu. Bingo,
tout change.
Donc, moi, je pense qu'à a la lumière de
ces amendements, et je tiens à les rappeler, à rappeler une chose, c'est les
premiers amendements, j'en suis sûr et certain que le ministre l'a très bien
dit, il y aura d'autres. Moi, je pense, Mme la Présidente, nous sommes maîtres
de cette commission. On peut prendre le temps de bien faire les choses, en
concertation avec le ministre, pour le bon déroulement et pour la suite de nos
travaux. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci au député de Nelligan. Nous poursuivons avec le député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Il y a un philosophe grec qui disait que tout est dans l'un, l'un
est dans tout. Chacun des articles est important dans ce projet de loi là. Et
de ne pas être en mesure de prendre connaissance des amendements... Je vais
attendre que le ministre... M. le ministre.
M. Boulet : Excusez.
M. Roy
: Je peux vous
reciter Héraclite si vous voulez, là.
Non, écoutez, plus on avance, plus je
m'aperçois que... Et comme disait Héraclite, tout est dans l'un, l'un est dans
tout. Chaque élément est intégré à l'intérieur d'un tout. Donc, chaque article
dans le projet de loi est important. Là, on statue sur des éléments que vous
nous dites : Bon, ça ne touche pas les autres affaires, etc. Moi, je ne
suis pas capable de dire : Sylvain Roy, simple député de Bonaventure, si
oui ou non les articles ne sont pas interdépendants. Vous venez de déposer des amendements
qui, comme mon collègue vient de le dire, ont été publiés dans La Presse
à 14 h 10. Ça, ça veut dire que le journaliste a eu le temps de
l'écrire avant. Donc, ça, c'est un autre débat qui va se faire ailleurs, O.K.?
Et moi, j'acquiesce aux propos de mes collègues, qu'il faut qu'on prenne le
temps de bien faire les choses. Oui, ça va bien, on a quand même adopté
27 articles, là. Ce n'est pas rien. Vous allez me dire : Ce sont des
articles... Oui, mais on les a adoptés pareil, ça fait que ça allait rondement.
Sauf que là... Et c'est sûr que vous nous avez dit : Bon, O.K., on peut...
vous aviez pris un engagement, on peut arrêter les...
M. Roy
: …on a quand
même adopté 27 articles, là. Ce n'est pas rien. Vous allez me dire :
Ce sont des articles… Oui, mais on les a adoptés pareil. Ça fait que, ça allait
rondement. Sauf que là… C'est sûr que vous nous avez dit : Bon, O.K., on
peut — vous aviez pris un engagement — on peut… arrêter les
travaux le temps que vous regardiez les articles. Et effectivement vous avez
sûrement des pressions externes qui font en sorte qu'il faut poursuivre les
travaux. Ça, c'est un projet de loi qui aurait dû être modernisé depuis un bon
bout de temps. Et le feu n'est pas pogné dans la cabane, là. On peut prendre le
temps d'aller prendre connaissance des différentes… des amendements que vous
avez proposés et de se faire une tête et surtout de consulter ceux et celles
qui en connaissent pas mal plus que nous là-dessus. Ça fait que, ça allait
bien, mais là, avec ce qu'on voit, et de la manière que c'est en
train — je dirais — de… Je veux faire attention à mes mots,
mais il ne faut pas que ça — excusez mon chinois — que ça
shire. Parce que là, il ne faut pas qu'on se braque. On veut travailler avec
vous, on a confiance en vous. Et comme mon collègue de Nelligan disait :
Nous sommes indépendants, ici, je pense là. On est capable de… Bien, c'est sûr
vous êtes le gouvernement puis vous pouvez voter contre nos propositions, mais
nous, on peut en déposer des amendements aussi, là. Ça fait que, si on tombe
dans une ritournelle d'amendements jusqu'à la fin des temps, ça n'ira pas
mieux, là. Ça fait que, moi, je pense que ça serait une bonne idée d'aller
consulter, peut-être, votre leader ou… pour justement nous donner le temps de
prendre connaissance des amendements, de revenir avec une tête, qui serait plus
claire, de l'ensemble de l'oeuvre et poursuivre les travaux avec efficience,
efficacité. Des fois, prendre un petit peu de recul, c'est pour prendre l'air.
Mais, si vous voulez nous tenir dans un… une imprévisibilité, parce qu'on vient
de le vivre, puis… Écoutez, on s'est parlé. Moi, je vous dis : Il n'y a
pas de problème. Sauf que là, de la manière que ça va, je m'aperçois que… non.
Puis nous, on va subir des pressions immenses. On en subit déjà, là : bon,
un collègue, des journalistes sont après lui. Nous, les groupes commencent à
nous interpeller, là. Ça fait que, faisons ça comme il le faut, comme c'était
bien enclenché, prenons un recul, allons voir nos amendements, revenons avec efficacité,
efficience au bon moment, puis tout va bien aller. Sauf que là, j'ai un petit
doute sur la suite. Ça fait que, voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Alors qui intervient… qui veut intervenir?
M. Boulet : Mme la Présidente,
un, je comprends le mérite des propos de mes trois collègues. Je suis, sur le
fond, tout à fait compréhensif de la situation. Il y a des amendements, mais il
faut mentionner qu'il y a beaucoup plus de dispositions de concordance en
raison de l'élimination des niveaux de…
M. Boulet : ...des propos de
mes trois collègues. Je suis, sur le fond, tout à fait compréhensif de la
situation. Il y a des amendements, mais il faut mentionner qu'il y a beaucoup
plus de dispositions de concordance en raison de l'élimination des niveaux de
risque. Et je ne veux pas non plus être pénalisé parce que je dépose mes amendements
en liasse, alors que, comme disait mon collègue de Nelligan, les autres
déposent ça à la graine. J'essaie de travailler en équipe.
• (15 h 40) •
Puis, ceci dit, on avait convenu d'un plan
de travail, mais je n'ai jamais eu la compréhension qu'on annulait la commission
parlementaire ou on hypothéquait la commission parlementaire. Mais c'est la
raison pour laquelle j'ai parlé à mes trois collègues ce matin pour dire :
Il y a des articles. Mais je comprends le temps que vous avez besoin, mais la commission
parlementaire, c'est du temps. Je pense qu'il faut... On peut s'assurer de
continuer avec une certaine efficacité. On a identifié des articles purement de
fonctionnement qui peuvent être facilement rattachés à la gouvernance. Et il
n'y a pas rien... il n'y a pas d'enjeu. Puis les amendements, je le dis mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, ne font que raffermir l'économie générale de la loi,
ça n'a pas d'impact sur les objectifs ni sur les intentions exprimées.
Puis les textes, moi, je... ils ont été
accessibles à 14 h 30 aux parlementaires d'abord et avant tout. Puis
ça, le reste, je ne peux pas... Les textes, ils sont devenus publics à
14 h 30. Mais je ne veux pas être victime d'une situation
pénalisante.
Mais je veux surtout vous dire que je
comprends ce que vous me dites. Je le comprends puis vous me comprenez. Alors,
à ce stade-ci, c'est tout ce que je peux dire. Je pense que ma collègue
voulait...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
En principe, c'est un seul représentant par groupe parlementaire. Alors, je ne
sais pas si vous voulez poursuivre votre 10 minutes, M. le ministre, mais
on ne peut pas faire intervenir une autre personne du groupe.
M. Boulet : Donc, moi, encore
une fois, je vous assure de ma plus entière coopération. Les articles à venir, ça
va être bénéfique de les travailler. C'est des articles qui n'ont pas d'enjeux
significatifs sur le fond et les...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va laisser continuer le ministre, mais peut-être vous expliquer, là, c'est
une motion d'ajournement, et, selon les règles que je reçois, c'est qu'il y a
un représentant par chaque groupe parlementaire qui a droit à 10 minutes
et vous n'avez droit qu'à une seule intervention. Donc, ce n'est pas, là, un
jeu de «je réponds, puis on questionne», là. Alors, votre intervention, vous
l'avez faite déjà, pour les autres parties. Alors, c'est pour ça que, M. le
ministre, si vous voulez poursuivre, vous aviez... Là, je viens de vous gober
un 15, 20 secondes, là. Alors, si vous voulez poursuivre, vous avez droit
à 10 minutes. Il vous en reste six.
M. Boulet : Non. Puis
simplement j'essaie de faire...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...une seule intervention. Donc, ce n'est pas, là, un jeu de «je réponds, puis
on questionne», là. Alors, votre intervention, vous l'avez faite déjà pour les
autres partis. Alors, c'est pour ça que, M. le ministre, si vous voulez
poursuivre, vous aviez... Là, je viens de vous gober un 15, 20 secondes,
là. Alors, si vous voulez poursuivre, vous avez droit à 10 minutes. Il
vous en reste six.
M. Boulet : Non. Puis simplement
j'essaie de faire tout de la manière la plus ouverte possible. C'est la raison
pour laquelle je vous ai parlé tour à tour ce matin pour vous exposer comment
on pouvait utiliser le temps restant de la commission parlementaire cette
semaine. Puis il me semblait, de nos échanges, qu'il n'y avait rien de
contraire à ce que nous avions convenu comme plan de travail. Mais, bon, vous
aviez besoin de réflexion. J'ai entendu vos réactions. Et c'est tout, ça
complète ce que j'avais à dire, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, comme tous les partis ont pu
intervenir, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, la motion d'ajournement est
rejetée.
Donc, nous poursuivons. Nous étions...
Lors de la demande de la motion, nous étions rendus à discuter, effectivement,
de l'amendement...
M. Derraji :
...suspension, s'il vous plaît, juste pour quelques minutes.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. Alors, on va... On nous demande une
suspension.
Nous allons prendre une suspension, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 44)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on revient. Comme il a été entendu, nous allons avoir un échange sur les
documents déposés par le ministre cet après-midi. Cependant, avant, nous étions
à discuter sur un amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Alors, je vous demande si on peut avoir le consentement pour le suspendre.
Une voix : Consentement…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous avons un consentement. Donc, nous suspendons l'amendement au nouvel
article 38.1. Maintenant, je veux savoir si nous avons le consentement pour
continuer cet après-midi sur l'échange du dépôt du document du ministre
concernant les amendements du projet de loi. Est-ce que j'ai votre
consentement? Alors, nous avons votre consentement, nous pouvons y aller.
Qui… Est-ce qu'il y a des interventions?
Qui prend la parole en premier? Est-ce que c'est M. le ministre… que vous
aimeriez intervenir en premier?
M. Boulet : Non, non. Je fais
attention pour aller lentement, mais sûrement. Donc, je vais utiliser le
document que vous avez en main. Donc, les amendements sont par ordre numérique.
Donc, là, j'ai le premier, les autres vont suivre.
Donc, ce que vous avez devant vous, c'est
l'article 10, amendement. C'est simplement une correction de français, parce
que c'était exactement dans le p.l. n° 59.
C'est :
Remplacer, dans l'article 31.1 de la
LATMP, proposé par l'article 10 du projet de loi, «est réputé» par «sont
réputés».
Parce que c'était…
M. Derraji : …sur deux blocs à
chaque fois, si ça ne vous dérange pas. Ça va nous faciliter, si c'est
possible, le suivi. Je ne sais pas si… C'est le bloc de…
M. Boulet : Indemnisation ou
prévention? 6.
M. Derraji : Oui, si c'est
possible, parce que, là, et juste pour qu'on se retrouve…
M. Boulet : On va prendre deux
blocs?
M. Derraji : Oui.
(Consultation)
M. Derraji : À moins que, si ça
va vous prendre du temps, vous pouvez nous remettre une liste avec tous les amendements
où il réfère la page et le bloc, si c'est trop long pour maintenant, si ça
peut… On peut la recevoir par la suite, 6. Si ça peut faciliter le bon
déroulement, discutons le fond des amendements maintenant, mais, si c'est un
peu plus tard recevoir la liste où ça indique, si ça fait votre affaire, moi,
ça fait notre affaire…
M. Derraji : ...avec tous les amendements,
où il réfère, la page du bloc. Si c'est trop long pour maintenant, si ça
peut... on peut la recevoir par la suite si ça peut faciliter le bon
déroulement. Discutons le fond des amendements maintenant, mais si c'est un peu
plus tard, recevoir la liste, où ça indique. Si ça fait votre affaire, moi...
ça fait notre affaire.
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que vous avez...
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que vous avez besoin... Alors, nous pouvons poursuivre?
M. Boulet : Donc, à la question
du collègue de Nelligan, on va le préparer, on va préparer un document puis
dire, chaque amendement, si c'est indemne ou prévention, puis on va travailler
le plus rapidement possible pour vous le fournir.
M. Derraji : Merci.
M. Boulet : Donc, le premier amendement,
c'était simplement un accord au pluriel plutôt qu'un accord au singulier. Ça
va?
O.K. Donc, le deuxième, c'est l'article 15
du projet de loi, qui réfère à 43 de la LATMP, on remplace l'article 15 du projet
de loi par le suivant :
L'article 43 de cette loi est modifié par
le remplacement de... Bon, là, on remplace un certain nombre d'articles.
L'explication. L'amendement proposé est
requis afin de permettre à la CNESST de transmettre le dossier d'un travailleur
aux comités des maladies professionnelles pulmonaires ou aux comités des
maladies professionnelles oncologiques lorsque l'un d'eux doit produire un
rapport médical en lien avec la réclamation de ce travailleur.
Cet amendement concorde avec ceux des
articles 226 et 233.1 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles proposés respectivement par les articles 71 et 73 du projet de
loi.
Je vais donner d'autres explications, là.
Comme vous savez, on crée un comité des maladies professionnelles oncologiques,
comme le comité des maladies professionnelles pulmonaires. Là, ici, ça prévoit
que la CNESST peut transmettre à ce comité-là le rapport d'un... relativement à
un travailleur qui est victime de maladie professionnelle pulmonaire ou
oncologique. Et on prévoit aussi que ces comités-là peuvent se prononcer sur
les aspects médicaux...
M. Boulet :
...transmettre à ce comité-là le rapport relativement à un travailleur qui est
victime de maladie professionnelle pulmonaire ou oncologique. Et on prévoit
aussi que ces comités-là peuvent se prononcer sur les aspects médicaux sur
dossier plutôt qu'examiner le travailleur s'ils ne le jugent pas opportun. Généralement,
ils doivent l'examiner, mais pour des fins d'efficacité et de diligence, des
fois, les comités disent : On peut se prononcer sur le diagnostic, on n'a
pas besoin d'examiner le travailleur sur la date de console, la nature, la
durée et la suffisance des traitements, l'atteinte puis les limitations. Donc,
en gros, les amendements concernant le comité des maladies professionnelles
oncologiques s'articulent autour de ça.
Le troisième, puis vous m'excuserez, hein,
si je ne suis pas tout le temps hyper rapide, là, parce que ce n'est pas moi
qui a écrit les textes, puis il y a tellement de références puis de concordances.
L'article 17 en rapport avec l'article 48 et l'ATMP, on dit supprimer
le paragraphe...
Une voix
: ...
M. Boulet : Je n'ai pas
14.
Une voix
: ...
M. Derraji : L'article 27?
Parce que j'ai entendu...
Une voix
: ...
M. Boulet : C'est 17.
M. Derraji : Oh! Oui,
c'est ça. Mais c'est ça que j'ai pensé.
(Consultation)
M. Derraji : Bon. L'article 17,
il est complètement supprimé de la loi... Qui correspond à l'article 48 de
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
M. Boulet : En fait, l'article 17
du projet de loi, on supprime le premier paragraphe de cet article-là.
M. Derraji : O.K. O.K.
C'est bon.
M. Boulet : Puis cet article-là
prévoyait... En fait, je vais donner l'explication. L'amendement vise à retirer
le texte qui disait «la décision de la Commission concluant à l'absence de
contrainte excessive pour l'employeur à réintégrer le travailleur» de la liste
des événements dont la survenance met fin à l'indemnité de remplacement de
revenu à laquelle un travailleur peut avoir droit, là, pendant un an à compter
de laquelle il devient capable d'exercer son emploi. Bon. Donc, ça, ça donnait
le droit à la commission d'arrêter le versement de l'IRR dans le cas de
non-acceptation par le travailleur d'un...
M. Boulet : … à laquelle un
travailleur peut avoir droit, là, pendant un an à compter de laquelle il
devient capable d'exercer son emploi. Bon, donc, ça, ça donnait le droit à la
commission d'arrêter le versement de l'IRRdans le cas de non-acception par le
travailleur d'un emploi convenable en vertu du devoir d'accommodement de
l'employeur s'il n'y avait pas de contraintes excessives. Ça, on a balayé ça
dans l'article 17, puis ça permet d'éviter qu'un travailleur, dont
l'employeur refuse de le réintégrer contrairement à une décision de la
commission, se retrouve sans revenu et doive soumettre une plainte à la
commission ou recourir à la procédure de grief.
• (16 h 40) •
Donc, c'est plus dans le cas où la
commission, en tout cas, la commission déterminait un emploi convenable qui
respectait la capacité du travailleur puis disait à l'employeur : Il n'y a
pas de contrainte excessive. Parce que l'employeur, il peut refuser son devoir
d'accommodement raisonnable en plaidant qu'il y a une contrainte excessive,
comme l'état de la jurisprudence le prévoit. Puis, ça, ça donnait le pouvoir à
la commission de cesser le versement au travailleur de son indemnité de
remplacement de revenu dans l'année de recherche d'emploi, et ça s'est enlevé
et ça, c'est au bénéfice, bien sûr, des travailleurs pour éviter qu'un
employeur décide unilatéralement, puis sans que ça constitue une contrainte
excessive, de ne pas permettre le retour au travail du travailleur. Ça va?
Et je veux juste vous rappeler que lors
des consultations particulières, il a été souligné que cet article, tel que
proposé par le projet de loi, créait une situation d'injustice pour le
travailleur dont l'employeur a refusé de le réintégrer malgré le fait que la
commission ait conclu à l'absence de contrainte excessive pour l'employeur à le
réintégrer. Est-ce que ça va? Est-ce qu'il y a des…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, est-ce qu'il y a des questions? Il y a des interventions?
M. Boulet : …parce que cela
était quand même plus…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pas d'interventions. Donc, est-ce qu'on laisse le ministre continuer? Parfait,
alors vous pouvez continuer, M. le ministre.
M. Boulet : Donc,
l'article 27 qui réfère à l'article 145.1 de la LATMP :
«Remplacer l'article 145.1 de la LATMP, proposé à l'article 27 du projet
de loi par le suivant :» Et, là, vous avez le texte, mais ça vise
uniquement, selon moi, là, à renuméroter la disposition de 145.2 qui devient
145.1. Ça fait que ça permet, essentiellement…
M. Boulet : ...de la LATMP
proposé par l'article 27 du projet de loi, par le suivant, et là vous avez le
texte. Et ça vise uniquement, selon moi, là, à renuméroter la disposition de
145.2 qui devient 145.1. Ça fait que ça permet essentiellement d'assurer la
cohérence dans la structure... (Interruption) ...dans la structure des
dispositions...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...tout le monde a bien fermé votre cellulaire au cas où?
M. Boulet : Non, mais moi, je
ne condamnerai pas personne, ça m'est déjà arrivé puis ça m'arrive encore, ça
fait que...
Donc, ça permet, cet amendement-là,
d'assurer la cohérence dans la structure des dispositions de la loi. Voilà,
c'est tout pour cet amendement.
Donc, l'article 27, qui réfère à
145.2, LATMP : Remplacer l'article 145.2 de la LATMP par l'article 27 du
projet de loi par le suivant :
«La Commission doit, avant d'accorder ou
de mettre en oeuvre une mesure de réadaptation en vertu de la présente section,
soumettre celle-ci au professionnel de la santé qui a charge du travailleur,
sauf si cette mesure n'a aucun effet sur l'état de santé de ce dernier.
«Le professionnel de la santé approuve la
mesure qui lui est soumise s'il est d'avis qu'elle est appropriée à l'état de
santé du travailleur.».
Explication. Cet amendement vise à élargir
à toutes les mesures de réadaptation que la commission accorde avant la
consolidation de la lésion, à moins qu'elle n'ait aucun effet sur son état de
santé, l'obligation que celle-ci soit soumise à l'approbation du professionnel
de la santé qui a charge du travailleur, et non plus seulement celle qui visait
à favoriser la réinsertion professionnelle de ce dernier.
Donc, cet amendement-là, il concorde avec
le précédent et prévoit également la renumérotation de cet article. Donc, ça...
Ça, ça fait partie... Oui?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Ah! je ne voulais
pas interrompre.
M. Boulet : Non, ça va.
M. Leduc : C'est bon. J'essaie
de comprendre. Pouvez-vous nous expliquer ce qui était dans le projet de loi,
là, 145.2, puis là ce qui vient changer le projet de loi?
M. Boulet : Bien, ça
réhabilite la prépondérance de l'opinion du médecin traitant, alors que, dans
le projet de loi, c'était prévu quand c'était pour favoriser la réinsertion
professionnelle de ce dernier. Là, c'est plus élargi.
M. Leduc : Et c'est là qu'il y
avait des groupes qui avaient la crainte qu'un retour du médecin d'entreprise
puisse profiter de...
M. Boulet : Tout à fait. Alors
que là ce que ça dit, c'est que pour toutes les mesures de réadaptation que la
commission accorde, avant la consolidation, là, consolidation égale guérison, à
moins qu'il n'y ait aucun effet sur la santé...
M. Boulet : ...c'est plus
élargi.
M. Leduc : Et c'est là qu'il y
avait des groupes qui avaient la crainte qu'un retour du médecin de l'entreprise
puisse profiter de...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Alors que là, ce que ça dit, c'est que pour toutes les mesures de réadaptation
que la commission accorde avant la consolidation, là... consolidation égale
guérison... à moins qu'il n'y ait aucun effet sur la santé, la commission va
devoir obtenir... l'obligation d'obtenir l'approbation du médecin, du professionnel
de la santé qui a charge du travailleur.
M. Leduc : «Charge», c'est ça,
le mot-clé. C'est la charge.
M. Boulet : C'est champion, O.K.
Ça, c'est noté, champion, hein?
M. Leduc : Moi, je suis un
champion?
M. Boulet : Non, non, mais
c'est ce que j'ai compris...
M. Leduc : Ah! non, j'ai
dit : Le mot-clé, c'est «charge».
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est «charge».
M. Boulet : J'ai compris
«champion».
M. Leduc : Bien, je vous
apprécie, M. le ministre, mais de là à vous appeler un champion, je ne sais pas.
M. Boulet : Non, l'article.
M. Leduc : Ah! O.K. Mon
champion.
M. Boulet : Non, je n'ai pas
cette prétention-là. Je suis loin d'être un champion.
M. Leduc : Est-ce que votre
conjointe vous appelle comme ça ou...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : C'est-u votre petit
mot d'amour, ça, M. le ministre?
M. Boulet : Ah! pas à tous les
jours.
M. Leduc : Pas à tous les
jours.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Sûrement pas
aujourd'hui.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : ...on va s'acheter
un panneau-réclame. «Mon champion», «hashtag» «Mon champion».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...interventions?
M. Leduc : Alors, oui, bien,
je pense... j'ai l'impression que ça va être bien reçu, là, cet amendement de
l'article du projet de loi, parce que, quand on parlait du médecin traitant qui
était remis en question par certains articles, là... je ne me rappelle plus
s'il y en avait... il y en avait probablement d'autres, mais il y avait
celui-là probablement aussi. Ça fait que, mettons, la Fédération des médecins
spécialistes, des omnipraticiens aussi, qui ont soulevé ça, ils vont être
heureux, vous pensez?
M. Boulet : Effectivement. Je
suis totalement d'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions. Non? Député de Nelligan.
M. Derraji : Non, non,
j'essaie juste de... je relis le 145.2, version originale, et je suis dans la
même logique que mon collègue, de voir juste les mots... parce que... qui ont
changé. Donc, c'est le dernier... le dernier... «Le professionnel de la santé
approuve la mesure qui lui est soumise s'il est d'avis qu'elle est appropriée à
l'état de santé du travailleur.» C'est ça qui a été ajouté. Le début, c'est
presque... «doit, avant d'accorder»... Non, non, c'est quand même tout un
changement. Désolé, je retire ce que j'ai dit. C'est tout un changement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon?
M. Derraji : J'ai essayé juste
de comparer la version 145.2 initiale avec la nouvelle, mais c'est vraiment...
ce n'est pas la même chose que ce qu'on avait avant.
M. Boulet : Oui, puis moi, je
les apprivoise aussi, là, quant à leur libellé, là. Ça fait qu'on va
tranquillement se mettre là-dedans. Puis je pense que ça va être bénéfique pour
nous tous.
M. Derraji : Oui. 145.3, il
reste... Parce que là, on parle des mesures de réadaptation. Ça, ça ne s'enlève
pas. Il reste.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Donc, la date de
consolidation de la lésion, la date à laquelle les mesures sont réalisées, la
date à laquelle la commission détermine que les mesures ne sont plus nécessaires
ou appropriées, ça, ça reste par la suite.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Derraji : C'est juste le...
en fait, l'article qui... bien, en fait, l'article...
M. Derraji : ...145.3, il
reste parce que, là, on parle des mesures de réadaptation. Ça, ça ne s'enlève
pas, il reste.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Donc, la
date de consolidation de la lésion, la date à laquelle les mesures sont
réalisées, la date à laquelle la commission détermine que les mesures ne sont
plus nécessaires ou appropriées. Ça, ça reste par la suite.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Derraji : C'est juste
le... en fait l'article qui... bien, en fait, l'article du milieu, le 145.2 qui
change. Ah, non! excusez-moi, il y a le 145.3, il y a le 145.4 puis le 145.5.
M. Boulet : Ils sont
inversés. Donc, 145.1 puis 145.2 sont inversés.
M. Derraji : Donc, on
commence avec le 145.2 qu'on a maintenant.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Et le 145.1
qu'on avait, il devient 145.2.
M. Boulet : Exact. C'est
ça, tout à fait.
M. Derraji : Voilà. Mais,
désolé, là, je... vous... là, je suis mêlé, là.
M. Boulet : Non, mais il
est meilleur que moi. Tu sais, moi, je ne l'aurais pas.
M. Derraji : Non, non, tu
es meilleur. Non, non, non, ne me donne pas des fleurs, là.
M. Boulet : Mais c'est
Anne qui est...
M. Derraji : Non, non, O.K.,
O.K. là, j'ai devant moi...
Des voix : …
M. Derraji : Là, j'ai
devant moi... bien là, c'est parce qu'il y a un petit problème. Là, j'ai
145 2, 145.2 que j'ai dans votre amendement, il remplace 145.2.
Mme Racine (Anne) : Oui.
M. Derraji : Mais il
devient 145.1. 145.1, il devient quoi?
Mme Racine (Anne) :
145.2.
M. Derraji : O.K. Mais,
désolé, il faut changer 145.2. La numérotation, elle n'est pas bonne parce que
si 145.2 remplace 145.2, mais...
Mme Racine (Anne) : Non,
145.2, dans l'amendement, remplace 145.1.
M. Boulet : Donc, le
145.1 devient 145.2, et le 145.2 qu'on a là c'était le 145.1.
M. Derraji : Mais ce que
j'ai, c'est «remplacer l'article», à moins... juste pour vous suivre, est-ce
qu'on peut le remettre? Oui, excellent. Oui, oui, oui, c'est excellent.
«Remplacer l'article 145.2 de la loi» et là ça marque «145.2». Il est où
le 145.1? Je l'ai dans la loi. Je l'ai dans la loi. Mais si on inverse, bien,
il faut le marquer, non? Désolé, hein, je...
• (16 h 50) •
Mme Racine (Anne) : Oui,
mais c'est écrit à l'autre article.
M. Boulet : L'autre
article avant. Tu sais, l'autre article avant qu'on a vu, c'était 145.1 qui
était l'ancien 145.2.
M. Derraji : Ah! voilà.
Mille mercis. Oubli. M. le ministre, c'est bon.
M. Boulet : Non, c'est
parfait, parfait, parfait. Ça me permet de me démêler aussi.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, pas d'autre intervention sur cet article?
Nous pouvons poursuivre? Nous poursuivons. M. le ministre.
M. Boulet : L'article 33
qui concerne l'article 167 de la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles :
Remplacer dans le paragraphe 1° de
l'article 33 du projet de loi, «notamment comprendre » par «comprendre
notamment».
Donc, c'est requis afin de corriger une
erreur de retranscription. L'expression... bien, c'est ça, on remplace «peut
comprendre notamment» par «peut notamment comprendre». Puis tout le reste, là,
comme… c'est ça, demeure…
Une voix
: …
M. Boulet : Exact, tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, pas d'intervention? Excellent. M. le ministre...
M. Boulet : …on remplace «peut
comprendre notamment» par «peut notamment comprendre». Puis tout le reste, là,
comme… c'est ça, demeure…
Une voix
: …
M. Boulet : Exact, tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, pas d'interventions? Excellent. M. le ministre, article 36,
s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci. Qui réfère
à 170, LATMP. Remplacer, dans l'alinéa proposé par le paragraphe 1° de
l'article 36 du projet de loi, «s'il y a un emploi convenable disponible
chez l'employeur» par «avec la collaboration du travailleur et de l'employeur
s'il y a un emploi convenable disponible chez ce dernier».
Donc, ça, c'est un amendement dont je vous
ai parlé, là. Ça précise que c'est avec la collaboration du travailleur et de
l'employeur que la commission déterminera s'il y a un emploi convenable
disponible chez ce dernier. Puis ça vise à mettre une emphase ou un accent
plutôt, c'est plus français, sur l'implication des parties à cette démarche de
détermination d'un emploi convenable. Ça, bien sûr, aussi, ça avait été soulevé
par un certain nombre de groupes pendant les consultations particulières, des
groupes tant patronaux que syndicaux.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, j'essaie toujours
de penser deux, trois coups plus loin. Est-ce qu'il n'y a pas un certain flou
avec le terme «collaboration»? Parce qu'est-ce que ça sous-entend une forme de
droit de veto? Est-ce que ça sous-entend une approbation? Collaboration, c'est
somme toute assez large. On a eu… on a une belle collaboration ici, pour la
présente commission, mais ce n'est pas nous qui décidons si on siège ou pas, par
exemple, pour prendre un exemple au goût du jour.
M. Boulet : Oui, moi, je pense
que l'emploi convenable doit être déterminé avec la collaboration des parties.
Comment l'exprimer? Je pense que, dans les décisions des tribunaux, on réfère à
ce mot-là. D'ailleurs, souvenez-vous qu'il y a été une époque où la
détermination de l'obligation d'accommodement raisonnable, c'était une affaire
qui appartenait à l'employeur. Puis de plus en plus, les tribunaux, ils
disent : Non, non, non, il faut que le salarié contribue puis qu'il
participe puis qu'il collabore. Il me semble, c'est le terme utilisé.
Mais moi, je ne serai pas fermé, là, je
vous le dis, là, à ce que ce soit, à la limite, un autre terme. Ce qui est
important, c'est que ça reflète bien la collaboration des parties. Tu ne peux
pas déterminer un emploi convenable sans qu'il y ait l'input d'un et de
l'autre. Puis, encore une fois, ça n'ouvre pas la porte à ce qu'un refuse de
façon déraisonnable ou l'autre. Mais on travaille en équipe, puis le but, c'est
de permettre un retour prompt et durable au travail, tu sais, il faut que ce
soit bénéfique.
M. Leduc : Parce qu'il y a quand
même, c'est ça… Des fois, c'est salutaire…
M. Boulet : ...puis, encore une
fois, ça n'ouvre pas la porte à ce qu'un refuse de façon déraisonnable ou
l'autre. Mais on travaille en équipe puis le but, c'est de permettre un retour
prompt et durable au travail. Tu sais, il faut que ça soit bénéfique.
M. Leduc : Parce qu'il y a quand
même, c'est ça, un... Des fois, c'est salutaire d'ailleurs d'avoir un peu
d'espace puis une définition un peu plus large. Puis, tu sais, je prends mon
expérience en droit du travail, M. le ministre a eu l'expérience similaire,
mettons, sur le droit... l'obligation de négocier, là, des deux parties pour ne
pas se faire accuser de négo de mauvaise foi. Bien, tu peux te présenter à une
rencontre pendant 10 minutes, échanger quelques minutes sur un article
puis dire : Bon, bien, je vais aller en caucus, partir, puis ne plus se
revoir de la journée, puis vous avez rencontré vos obligations minimales pour
ne pas vous faire accuser de négo de mauvaise foi, même si, dans les faits, je
veux dire, ça devient une forme de... ce n'est pas très sérieux comme démarche.
Mais ce que je veux dire par cet exemple-là,
c'est jusqu'où la... En tout cas, puis j'ai toujours de la crainte quand, comme
législateur, on met un terme qui laisse place à beaucoup d'interprétation d'une
partie ou de l'autre, hein, autant le salarié que l'employeur, puis qui peut
générer des attentes. Ça fait que peut-être, que quand on sera arrivé à l'étude
précise de cet article-là, pour dégager l'intention du législateur — vous
me connaissez bien, M. le ministre — je vous soumettrai plusieurs exemples
où vous aurez à commenter, ce qui, éventuellement, aidera peut-être les
tribunaux à circonscrire ce mot-là, qu'est-ce qui voudra avoir, ou peut-être
qu'on trouvera un autre mot plus clair qui laissera moins de place à
l'interprétation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci.
M. Boulet : Totalement
d'accord.
M. Leduc : Donc, on pourra
collaborer là-dessus, si je comprends bien.
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non. Alors, M. le ministre,
nous pouvons poursuivre avec l'article 42.
M. Boulet : Oui.
L'article 42, qui réfère à 179, LATMP :
Remplacer, partout où ceci se trouve dans
l'article 42 du projet de loi, «médecin» par «professionnel de la santé».
Bon, ça, ça concorde avec les modifications
apportées à la LATMP, remplaçant le terme «médecin» par «professionnel de la
santé», par la Loi modifiant la Loi sur les infirmières et les infirmiers, que
vous connaissez, et d'autres dispositions afin de favoriser l'accès aux
services de santé, lesquelles sont entrées en vigueur le 25 janvier 2021,
là. Il n'y a pas que le médecin, il y a d'autres professionnels de la santé,
là, dépendamment... il y a les dentistes, entre autres, peut-être... Les
autres, c'est qui donc?
Une voix
: Les
ophtalmologistes.
M. Boulet : Les ophtalmos, il
y en a quelques-uns, là. Alors, voilà, c'est un article...
M. Derraji : ...juste pour que
je puisse suivre l'ajout. Parce que là, je le lis, je prends juste un
bout : «Un employeur ne peut assigner temporairement un travail à un
travailleur si le médecin qui a charge du travailleur n'a pas consigné son avis
favorable sur le formulaire prescrit par la commission.» Là, ça devait être
«professionnel de la santé»? Mais on s'entend qu'ici...
M. Derraji : …je prends
juste : «Un employeur ne peut assigner temporairement un travail à un
travailleur si le médecin qui a à charge du travailleur n'a pas consigné son
avis favorable sur le formulaire prescrit par la commission.» Là, ça devrait
être «professionnel de la santé»? Mais on s'entend qu'ici, c'est le médecin qui
va… qui est en charge du travailleur, ce n'est pas quelqu'un d'autre qu'à part
le médecin. Je ne sais pas si c'est valable, changer «médecin» par
«professionnel» tout… partout, ou bien dans des cas spécifiques. L'avis
favorable du médecin, genre à la fin, si le travailleur n'est pas d'accord avec
l'avis favorable du médecin.
M. Boulet : Mais c'est
simplement pour éviter qu'il aille voir son médecin après avoir consulté un
dentiste ou un ophtalmologiste. Donc, le terme «professionnel de la santé», il
est plus englobant puis respectueux de la loi, là, sur les infirmières et les
infirmiers, là, qui a été piloté par ma collègue.
M. Derraji : Mais non, je
comprends vraiment votre argumentaire, il est très juste. Je vous dis juste, je
vous lis le texte, et corrigez-moi si je me trompe : «Un employeur ne peut
assigner temporairement un travail à un travailleur si le médecin qui a à
charge du travailleur n'a pas consigné son avis favorable.» Mais ça, l'avis,
c'est le médecin, ce n'est pas uniquement… à part le médecin, ce n'est pas
uniquement… On peut suspendre un peu si vous voulez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Est-ce que…
M. Boulet : Oui. Je vous
écoute, excusez-moi.
M. Derraji : Non, non, non, ce
n'est pas grave, prenez votre temps, mais on discute, on discute ensemble.
Quand je lis les autres paragraphes, parce que votre amendement, il dit :
On remplace, là où il y a «médecin», par «professionnel de la santé». Comment
je lis le contenu, il y a des endroits où c'est très difficile de laisser «at
large» le professionnel de la santé, à moins que si l'idée, derrière le
législateur, c'est qu'il veut ouvrir l'intervention aux professionnels, au
pluriel, et non pas au médecin. Ce n'est pas un acte réservé au médecin, mais
c'est un acte qui est réservé aux professionnels. Ça, c'est une autre
interprétation. Encore une fois, je ne suis pas avocat, je pose juste les
questions. Quand je regarde l'acte du médecin, c'est le médecin qui a cet acte,
on doit le préciser que c'est le médecin qui a à charge… qui est à charge du
travailleur, indique aussi que sur ce formulaire. C'est le médecin qui indique
sur le formulaire, ce n'est pas un autre professionnel. Sur certains endroits,
vous avez raison de changer «médecin» par «professionnel». Vous avez le droit,
c'est… je le comprends, l'idée. Mais il y a d'autres actes, c'est réservé au
médecin, pas à un autre professionnel de la santé. Vous comprenez, hein?
• (17 heures) •
M. Boulet : Mais… Je pense que
je vais avoir une… tu sais, dans la loi n° 6, là, c'est prévu, puis on se
soumet à ce qui est prévu dans la loi n° 6, là, sur les infirmières et les
infirmiers, puis c'est partout dans les lois du Québec, où on réfère au
médecin. Il faut que ce soit changé par «professionnel de la santé». Puis même
en matière d'assignation temporaire, oui, un travailleur qui consulte un
ophtalmologiste ou un dentiste, une assignation temporaire, c'est juste :
T'as fait une réclamation, puis…
17 h (version non révisée)
M. Boulet : …du Québec où on
réfère aux médecins, il faut que ce soit changé par professionnels de la santé.
Puis, même en matière d'assignation temporaire, oui, un travailleur qui
consulte un ophtalmologiste ou un dentiste, une assignation temporaire, c'est
juste tu as fait une réclamation… Puis l'assignation temporaire, Monsef,
c'était vraiment une prérogative patronale, puis les employeurs, bien, ils
veulent faire l'assignation temporaire, c'est ce qu'on appelle un travail
léger, le plus rapidement possible, et c'est bénéfique pour les employeurs qui
veulent faire des assignations temporaires que ça ne soit pas limité juste au
médecin. Tu sais, si quelqu'un a eu un accident de travail, puis il s'est fait
défaire la mâchoire ou qu'il y a… il s'est fait crever un oeil, ça pourrait
être l'opinion d'un professionnel de la santé qui détermine si le travailleur
accepte l'assignation temporaire ou non, c'est-à-dire s'il peut faire le
travail, puis patati, si c'est bénéfique pour sa réadaptation. Moi, je pense
que c'est concordant.
M. Derraji : Non, je comprends
votre explication. Ça fait du sens. Je vous dis juste une chose, reprenez le
temps de lire le paragraphe où ils parlent… le médecin qui est à ta charge… du
travailleur, là, est-ce que c'est le cas où un travailleur est suivi par un
médecin précisément, qu'on remplace avec le professionnel de la santé?
M. Boulet : Ça peut être un
professionnel. Le professionnel de la santé, il inclut le médecin, mais je peux
peut-être lire l'article tel que modifié, là, je ne sais pas si…
M. Derraji : C'est vraiment…
pas besoin. Tu sais, non, pas besoin.
M. Boulet : O.K. Non, mais au
moins…
M. Derraji : Je voulais juste
comprendre si votre… l'idée derrière ce changement, c'est se donner plus de choix,
et je comprends la logique que, parfois, c'est un dentiste qui t'intervient
dans le cadre d'un accident de travail, ou autre, bien, c'est un dentiste.
C'est une infirmière clinicienne…
M. Boulet : Donc, dans la loi,
c'est défini, le professionnel de la santé, qu'on me confirme, c'est limité à
l'IPS, l'infirmière praticienne spécialisée…
M. Derraji : Oui, c'est ça,
l'infirmière praticienne, oui.
M. Boulet : Le dentiste,
l'ophtalmologiste et le médecin. Et c'est cette définition-là qui est exportée
dans les autres lois du Québec. Ça fait que, si jamais il y a d'autres
questions, on pourra en discuter.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 42? C'est
bien. Est-ce que, M. le ministre, on peut poursuivre avec l'article 43?
Merci.
M. Boulet : Donc, l'article 43
réfère à 180, LATMP…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…M. le ministre. On peut poursuivre avec l'article 43. Merci.
M. Boulet : Donc, l'article 43
réfère à 180 LATMP. Bon. Vous l'avez, là : Remplacer, dans le quatrième
alinéa de l'article 180 de la LATMP, proposé par l'article 43 du projet de loi,
«pour les heures payées mais non travaillées, jusqu'à concurrence de 90 %
du salaire net versé pour celles-ci» par «correspondant au salaire net versé
pour les heures payées mais non travaillées, jusqu'à concurrence du montant de
l'indemnité de remplacement du revenu auquel le travailleur aurait droit n'eut
été de cette assignation».
L'amendement proposé précise le montant — ça,
c'est mon explication, là — précise le montant maximal pouvant être
remboursé à l'employeur pour combler la différence entre les heures réellement
travaillées, pendant une assignation temporaire, et les heures payées. Bon.
L'amendement est requis afin d'assurer que de tels remboursements ne puissent
pas excéder le maximum annuel assurable. Donc, l'article 180 est quand même
assez long, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…des interventions? Pas d'intervention. Parfait. Alors, M. le ministre, nous
pouvons poursuivre avec l'article 44.
M. Boulet : Remplacer dans l'article — c'est
pour ça qu'il va y en avoir beaucoup, là — «médecin» par
«professionnel de la santé», parce que cette loi-là est entrée en vigueur ou
elle a été adoptée fin janvier, hein, c'est ça que j'ai mentionné, fin janvier
2021, là, ça fait que c'est sûr que ça a imposé beaucoup d'amendements. Donc,
cet amendement concorde avec les modifications apportées par la LATMP,
remplaçant le terme «médecin» par «professionnel de la santé» par la Loi
modifiant la Loi sur les infirmières et les infirmiers et d'autres dispositions
afin de favoriser l'accès aux services de santé, lesquels sont entrés… bien,
c'est ça, le 25 janvier 2021. Le reste, la loi existante… la loi actuelle est
inchangée.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il y a des interventions? Non. Alors, M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 47.
M. Boulet : L'article 47, ça
réfère à 182.1, c'est : Remplacer le premier alinéa, par le suivant :
«La commission et le ministre concluent
une entente de collaboration relativement aux services publics d'emploi
relevant de la responsabilité de ce ministre qui sont dispensés aux
travailleurs victimes d'une lésion professionnelle afin de favoriser leur
retour au travail. Cette entente peut prévoir les montants payables par la
commission pour ces services, les délais pour les dispenser et les rapports qui
doivent être produits à la commission.»
Puis on supprime, dans le deuxième alinéa,
«détenus par la commission et le centre local d'emploi au sujet des…
M. Boulet :
...travailleurs victimes d'une lésion professionnelle afin de favoriser leur
retour au travail. Cette entente peut prévoir les montants payables par la commission
pour ces services, les délais pour les dispenser et les rapports qui doivent
être produits à la commission». Puis on supprime dans le deuxième alinéa
«détenus par la commission et le centre local d'emploi au sujet des
travailleurs».
Donc
là, il fallait actualiser afin de prévoir plus largement tous les services
pouvant être offerts par le ministre dans le cadre des responsabilités qui lui
sont attribuées par la loi, car les services pouvant être accordés au
travailleur ne sont pas tous fournis par des centres qui oeuvrent sous
l'appellation CLE, les centres locaux d'emploi, en raison, notamment, de l'intégration
progressive de l'application bureaux Services Québec
. Selon moi, il y en a plus de centres locaux
d'emploi...
Des voix
: ...
M. Boulet : ...depuis fin
mars. Ils ont tous été convertis en bureaux Services Québec. Puis évidemment,
plus largement, il y a des services qui relèvent de mon ministère qui sont
dispensés au sein d'OBNL, là, des organismes sans but lucratif avec lesquels on
a une entente en fonction de la nature du programme ou la mesure d'aide à
l'emploi. C'est des organismes en employabilité. Donc, il y a donc lieu de ne
pas limiter l'appellation «centres locaux d'emploi», les services pouvant être
offerts aux travailleurs et corriger la disposition proposée.
Donc, on adapte, de CLE à Services Québec,
puis on élargit la gamme des services qui vont être à la disposition des
travailleurs, donc, pas uniquement les services de mon ministère, mais les
services qu'on peut mettre à la disposition du travailleur par le biais des organismes
en matière d'employabilité avec lesquels mon ministère a des ententes.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a
des interventions à l'article 47? Parfait. Alors, nous poursuivons avec l'article 63.
(Consultation)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 63, qui réfère à 218.1 de la LATMP... on retire l'article 63.
Et ça... bon.
M. Derraji : ...bien, que
le ministre m'explique, parce que, là, c'est tout un virage, je peux dire, très
gauche... ou très droite, ça dépend de ce que vous voulez. Prenez le virage que
vous voulez. Prenez le virage que vous voulez.
M. Boulet : Ah!
Alexandre, ce n'est pas moi qui l'a dit.
M. Derraji : Là, je vais
juste vous dire... Non, non, mais écoute, il est libre, il peut prendre
n'importe quel virage, je n'ai rien dit de mal, là. Je n'ai rien dit de mal...
M. Derraji : ...je peux dire
très gauche, ou très droite, ça dépend de ce que vous voulez. Prenez le virage
que vous voulez, prenez le virage que vous voulez.
Là, je veux juste vous dire...
M. Boulet : ...ce n'est pas moi
qui l'a dit.
M. Derraji : Non, non, mais
écoute, il est libre. Il peut prendre n'importe quel virage. Je n'ai rien dit
de mal, là.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Je n'ai rien dit
de mal. Mais écoutez...
Une voix : …
M. Derraji : Hein? Bien, c'est
ça, écoute. Il est centriste, lui.
M. Boulet : Non, mais...
M. Derraji : Non, moi, j'ai lu
l'explication. J'ai lu l'explication, je l'ai lue. Là, vous ne voulez plus
intervenir dans le BME, le Bureau d'évaluation médicale?
• (17 h 10) •
M. Boulet : Non, c'est
qu'avant, là, bon, puis je vais l'expliquer à ma façon. Avant, quand il y avait
un désaccord entre le médecin du salarié puis celui de la CNESST, ou celui du
médecin désigné de l'employeur, le désaccord était réglé par une demande de
référence au BEM, le Bureau d'évaluation médicale, qui est comme un arbitre.
Puis là, on disait dans le projet de loi n° 59 que si ce n'était pas
entendu ou référé au BEM dans les 90 jours, ça revenait à la CNESST. Quand il y
avait un désaccord entre le médecin du travailleur puis celui de la CNESST, la
CNESST rendait une décision compatible avec les conclusions du médecin de la
CNESST. Et ça, ça a été décrié par certains groupes, là, qui ont dit :
Arrêtez-moi ça, là, vous ramenez le pouvoir à la CNESST.
Ceci dit, sur le fond, je partage ce point
de vue là et donc, on a enlevé cette possibilité-là, on a enlevé le délai, là,
qui était prévu dans le p.l. 59. Moi, je pense que c'est une avancée aussi qui
est intéressante. En fait, je vous dirais que c'est les groupes qui nous ont
aidés à cheminer là-dedans, parce que moi, les recommandations, encore une
fois, je les ai prises au sérieux puis c'est une des retombées des
consultations particulières. Est-ce que c'est à gauche ou à droite?
M. Derraji : Non, non, je
salue, au contraire. Je salue que le ministre a bien écouté les groupes, mais
moi, la question demeure la même : L'arbitrage, on fait quoi?
M. Boulet : Bien, il va y
avoir... le Bureau d'évaluation médicale... En fait, avant, ça s'appelait
Arbitrage médical. Maintenant, ça s'appelle Bureau d'évaluation médicale...
M. Derraji : Oui...
M. Boulet : Et celui qui va
être là, on a un certain nombre de médecins, là, qui sont au BEM et il va
décider qui a raison. Il va conclure sur le désaccord quant aux simples
aspects, là, médicaux, là : le diagnostic, la date de consol, les
traitements, l'atteinte puis les limitations. Ça fait qu'il va être un arbitre
médical.
M. Derraji : Oui. Et ça, la
loi ne touche pas à cet arbitre, hein? Parce que je pense que si vous avez eu
l'idée, je ne vais pas dire s'immiscer dans cet aspect, c'est que vous avez
déjà eu lecture au préalable. Je vous lis les groupes. Je reviens au début de
la rédaction du projet de loi. Il y avait une problématique soulevée par...
M. Boulet : C'étaient les
délais...
M. Derraji : Moi...
M. Boulet : C'étaient
essentiellement les délais.
M. Derraji : Oui, mais c'est
ça qui m'intéresse. O.K., bon. Les délais restent, ils ne vont pas disparaître.
Je vous remercie pour...
M. Derraji : ...j'oublie les
groupes, je reviens au début de la rédaction du projet de loi. Il y avait une
problématique soulevée par...
M. Boulet : C'étaient les
délais...
M. Derraji : Moi...
M. Boulet : C'étaient essentiellement
les délais.
M. Derraji : Oui, mais c'est
ça qui m'intéresse. O.K., bon. Les délais restent, ils ne vont pas disparaître.
Je vous remercie pour le fait de l'enlever, mais est-ce qu'on règle les délais?
Si on ne règle pas les délais, comment on s'assure qu'on va régler les délais?
C'est quoi, les mécanismes qu'on va mettre? Je comprends qu'on doit reculer par
rapport à ça, mais ne faisons pas le problème de...
M. Boulet : Il faut dire qu'on
avance, pas qu'on recule, qu'on avance, oui.
M. Derraji : Oui, mais au
niveau des délais, comment on va les régler?
M. Boulet : Ah, ça... Moi, je
peux peut-être... on peut peut-être suspendre quelques minutes, je vais
vérifier avec...
M. Derraji : Oui, s'il vous
plaît, parce que ça m'intéresse. Parce que, là, l'idée même, elle est bonne,
mais ça m'intéresse de voir le point de départ et comment on va vous aider pour
le régler, là.
M. Boulet : Tout à fait, O.K.
Avec votre permission...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...suspendre. Oui, nous allons suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 19)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Robert-Baldwin, attention, nous reprenons. Donc, M. le ministre…
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…nous en étions à l'article 63.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, par les commentaires du collègue de Nelligan, on voit son
esprit d'affaires.
Quelques points à souligner. On m'informe,
au Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, que déjà ils se sont
mis en action puis qu'ils auraient recruté près de 20 nouveaux médecins. Parce
que, souvent — c'est l'offre et la demande, hein? — on
manque de médecins, il y a une pénurie de personnes qui peuvent agir à titre de
membres du Bureau d'évaluation médicale. Ça, c'est le premier point. Savez-vous
quoi? On avait une petite problématique au comité consultatif : tu sais,
ce n'était pas toujours facile, là, de s'entendre sur le profil des médecins.
Mais je pense qu'on a fait un grand pas en avant.
• (17 h 20) •
Deuxièmement, il y a de la
déjudiciarisation dans notre projet de loi qui permet à quelqu'un… Plutôt que
d'aller en révision administrative, il pourrait opter — puis là c'est
un choix soit du travailleur ou de l'employeur — d'aller soit en
révision administrative ou au TAT pour une affaire médicale ou pour une affaire
de financement. Et donc, pour les affaires médicales, le délai dont on parlait
de 90 jours, il perd un petit peu de son importance, parce que, pour les
travailleurs ou pour les employeurs qui veulent aller direct au TAT, cette
mécanique de déjudiciarisation va aider.
Troisièmement, il y a aussi la
possibilité, par règlement…
M. Boulet : …90 jours, il
perd un petit peu de son importance parce que, pour les travailleurs ou pour
les employeurs qui veulent aller direct au TAT, cette mécanique de
déjudiciarisation va aider.
Troisièmement, il y a aussi la possibilité,
par règlement, à la CNESST de rajouter les IPS. Parce que, bon, les dentistes,
les médecins, les optométristes puis les pharmaciens sont des médecins ou… Et,
donc ils peuvent être membres du bureau d'évaluation médicale. Mais, donc il y
a ça que la CNESST exprime la volonté de faire. Puis je veux reprendre ce que
j'ai dit, là, la liste en vertu de la loi 6, j'ai dit «les
ophtalmos », mais je me suis trompé, c'est les optométristes. Puis j'ai
oublié les pharmaciens, pharmaciennes, puis ma conjointe est pharmacienne. Ça fait
que c'est un oubli qui n'est pas pardonnable. C'est pour ça que je ne pourrai
pas être celui auquel référerait le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc,
c'est les optométristes, les dentistes, les médecins, les pharmaciens ainsi que
les IPS. Donc, c'est les solutions que… d'affaire, là, qu'on peut mettre de
l'avant.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Premièrement, merci d'avoir fait les vérifications parce que je
pense que c'est une réelle problématique. Là, maintenant, vous nous dites qu'il
y a quand même un certain nombre de professionnels disponibles pour la commission
pour pouvoir faire l'arbitrage, donc ça veut dire qu'aujourd'hui la question ne
se pose plus ou ne se posera plus.
M. Boulet : Elle va se poser
de moins en moins, de façon aiguë, puis, tu sais, des fois, quand on rencontre…
si vous avez des références à faire à la CNESST, je vous dirais que c'est un
processus qui n'est pas simple de recruter des médecins qui veulent agir à
titre d'arbitre médical. Mais, ceci dit, le CCTM met beaucoup d'énergie, puis
là ils sont en train de régler, en bonne partie, cette problématique-là.
M. Derraji : Je fais confiance
au CCTM, ça, je pense que je l'ai dit à plusieurs reprises. Je reviens à la question,
et je vois toujours le fameux document de la CPMT des 500 professions, et on
voit la répartition régionale des professionnels, il en manque dans plusieurs
régions. Et aujourd'hui vous êtes sûr et certain de dire que la répartition
régionale et de la disponibilité de ces professionnels, à travers l'ensemble
des régions du Québec, est uniforme, ou bien est-ce que c'est centralisé,
l'appel à l'arbitrage au niveau du BEM? Ça veut dire, j'habite Saguenay, je
n'ai pas besoin d'un arbitrage local, l'arbitrage, il est centralisé à Québec
ou centralisé au niveau de la CNESST…
M. Derraji : ...régions du Québec
est uniforme ou bien est-ce que c'est centralisé, l'appel à l'arbitrage au
niveau du BEM? Ça veut dire j'habite Saguenay, je n'ai pas besoin de
l'arbitrage local, l'arbitrage, il est centralisé à Québec ou centralisé au
niveau de la CNESST.
M. Boulet : Je peux vous dire,
en pratique, à Trois-Rivières, là, c'est très rare que l'arbitrage se faisait à
Trois-Rivières. Mais la CNESST paie tous les frais de déplacement des travailleurs.
Je vous dirais que les... c'est surtout à Montréal, aussi à Québec, mais
principalement à Montréal. Mais ceci dit, même une personne de Saguenay
pourrait bénéficier de l'assumation de tous ses frais, puis les travailleurs en
général, ils se soumettent bien à ça puis ils fournissent les pièces
justificatives, puis ils vont se faire expertiser par le membre du BEM à Québec
ou Montréal.
M. Derraji : O.K. Excellent.
Dernière question, délai. Là, vous avez mentionné 90 jours, 120 jours entre le
délai... Ça, c'était l'ancien... là, on parle d'un article de loi qui n'existe
plus. Moi, c'est sur le fondement de la problématique où je veux vraiment faire
le 360°, et j'arrête les discussions pour ne pas vous faire perdre du temps.
Là, vous me confirmez que ce qui a été mis ici, 90 jours, 120 jours, qu'avec ou
sans cet article de loi ça va être respecté.
M. Boulet : Oh mon Dieu! Bien
oui, c'est le souhait fondamental de s'assurer que ce soit respecté. Puis j'ai
des assurances... je ne peux pas dire des assurances, là, mais une ferme
volonté du CCTM de recruter, de recommander, et de la CNESST de s'assurer de
respecter ces délais-là avec ce que je vous ai expliqué plus tôt. Oui, tout à
fait.
M. Derraji : Mais là je n'ai
aucun autre article qui parle de l'arbitrage dans le projet de loi.
Corrigez-moi, les gens qui l'ont écrit.
M. Boulet : À mon avis, il n'y
en a pas d'autre.
M. Derraji : O.K. Donc...
M. Boulet : ...le Comité des
maladies professionnelles pulmonaires, avec la possibilité de rendre une
décision sur dossier, ce que j'ai expliqué tout à l'heure. Mais les autres
articles du BEM, à mon souvenir, ne sont pas touchés.
M. Derraji : Oui.
(Consultation)
M. Boulet : Écoutez, il faut
que je me corrige. Avant, le BEM, à sa discrétion, pouvait se prononcer sur...
pas tous les cinq aspects médicaux. Tu sais, il y a l'article 212, la loi
actuelle, vous allez souvent m'entendre le dire, il y a cinq aspects
médicaux : le diagnostic, la date de consolidation, la nature, la durée,
la suffisance des traitements, l'atteinte permanente à l'intégrité physique,
psychique, puis les limitations fonctionnelles. Et là on demande au BEM, ça,
c'est un autre...
M. Boulet : ...il y a l'article 212
de loi actuelle, vous allez souvent m'entendre le dire, il y a cinq aspects
médicaux : le diagnostic, la date de consolidation, la nature, la durée,
la suffisance des traitements, l'atteinte permanente à l'intégrité physique,
psychique puis les limitations fonctionnelles. Et là on demande au BEM, ça,
c'est un autre bon point, de se prononcer sur l'atteinte permanente et les
limitations, de se prononcer sur les cinq aspects, pas de, à sa discrétion, se
limiter au diagnostic et à la date de... on veut tout avoir. Et ça, ça va
favoriser une meilleure célérité du traitement des dossiers.
M. Derraji : Et c'est là où je
veux en venir. Parce que, quand on dit que le but du projet de loi, c'est
s'attaquer là où on a — moi, je l'appelle l'embouteillage — l'embouteillage.
Je l'ai bien dit? O.K. J'avais l'impression que je l'ai mal prononcé. Bon, vous
comprenez ce que je veux dire. C'est fin de journée, je n'ai pas bu mon café.
Au niveau de l'arbitrage, et je reviens
encore une fois à l'article qui a été retiré, je ne pense pas que c'est un
hasard, ce qui a été écrit ici. Et je comprends ce que les groupes ont dit,
mais je ne pense pas que ce qui a été écrit ici ne répondait pas à une
problématique. J'ai entendu vos explications, je prends bonne note. Mais j'ai
l'impression, puis je ne sais pas c'est quoi votre ouverture, qu'on ne peut pas
passer à côté de l'arbitrage et qu'on le justifie ou qu'on l'explique, parce
que c'est bon et pour l'employeur, et pour le travailleur, et ça nous donne une
voie où on ne va pas allonger des délais sans aucune prise en considération des
interventions. C'est là où moi je veux que vous m'expliquiez la raison, la
logique derrière le fait qu'on retire ça. Je comprends, j'ai bien compris ce
que vous voulez dire.
Mais je reviens... Il n'y a personne, je
ne sais pas c'est qui qui a tout écrit, c'est qui qui a écrit ça, mais je ne
pense pas que la personne qui a rédigé cet article, il s'est réveillé un jour
et il a dit : Moi, j'écris le BEM, je mets l'explication au ministre 90
jours, 120 jours, et je donne une explication juste comme ça. Moi, j'en suis
sûr, si j'applique une logique, qu'il y a un problème qu'on veut résoudre.
Est-ce qu'on a utilisé les bons moyens pour résoudre le problème? Je me pose la
question, je lève un drapeau, numéro un. Nous avons assisté à une commission,
et il y a des groupes qui nous ont dit : Attention, ne touchez pas à ça
pour x, y raisons.
Puis je reviens à mon point de départ, la
personne qui a eu l'idée d'écrire ça, il y a une problématique. Je vous fais
confiance. Si on ne l'a pas réglée, je comprends retirer pourquoi, mais
attaquons la problématique pour ne pas qu'on retombe, surtout qu'on veut
moderniser, M. le ministre. J'en suis sûr et certain que vous avez aussi...
vous l'avez en premier, avant nous, parce que c'est votre projet de loi aussi,
moderniser. Mais assurons-nous qu'on règle la problématique de fond.
• (17 h 30) •
Probablement la manière, mais rendu là,
moi, je vais réfléchir, aussi, à la problématique. J'avais des questions par
rapport à cet article avant qu'on arrive là, mais je pense que... Donnons-nous
les moyens que...
17 h 30 (version non révisée)
Isa17923 M.
Derraji : …parce que c'est votre projet de loi aussi, modernisé, mais
assurons-nous qu'on règle la problématique de fond. Probablement, la manière,
mais rendu là, moi, je vais réfléchir, aussi, à la problématique. J'avais des
questions par rapport à cet article avant qu'on arrive là, mais je pense que…
donnons-nous les moyens que là où… s'il y a… là où il y a la problématique
mentionnée, qu'on trouve les éléments, probablement pas via cet article, mais
il me semble qu'on ne l'a pas réglé. Retirer, ce n'est pas régler, pour moi.
M. Boulet : Totalement. Je…
écoutez, je n'ai aucun commentaire à rajouter, Mme la Présidente, je suis
totalement d'accord avec vous. Il y a des pistes de solution que je vous ai
partagées puis il va falloir s'assurer que ça se fasse.
M. Derraji : On a le temps.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Derraji : Oui. On a le
temps, on a le temps. Merci. Bien gentil.
M. Boulet : Ah! bien non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, c'est bien. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions sur l'article 63?
M. le ministre ou…
M. Boulet : Donc, peut-être
qu'on peut les soumettre en bloc, là, 64, 67…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, nous passons. O.K.
M. Boulet : …68 puis 69. En
fait, les quatre suivants, c'est la mécanique de retour à la CNESST, quand les
délais ne sont pas respectés. Ça fait que je ne sais pas si vous tenez… Mais
c'est essentiellement ça. Je pense que ce n'est pas opportun que je m'y
attarde, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on les répète, le… l'article 64.
M. Boulet : 64, 67, 68 et 69.
Ça fait que c'est ce qu'on vient de discuter, essentiellement, suite au
commentaire du collègue de Nelligan.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Il y a le… entre ça, il y a le 66. Alors est-ce que tout le monde
est d'accord pour les quatre articles… les cinq articles qui viennent d'être
nommés? 64, 67. Est-ce qu'il y avait des interventions? 68 et 69. Il n'y a pas
d'interventions? Alors s'il n'y a pas d'interventions, M. le ministre,
nous allons passer au 66, c'est bien ça?
M. Boulet : 70.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Le 66. On le… il faisait partie du bloc de tantôt. Ah! d'accord, je
n'avais pas compris qu'il faisait partie du bloc de tantôt. O.K.
M. Boulet : Ah! je ne l'avais
mentionné, je ne l'avais pas. Oui. O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, c'est ça, hein? Il n'a pas été mentionné, en tout cas.
M. Boulet : Non, c'est vrai,
vous avez raison.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent.
M. Boulet : Mais il l'est.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il n'y a aucun souci. Donc, nous poursuivons maintenant avec l'article 70,
c'est bien ça?
M. Boulet : Oui. Donc, ça, on
en a parlé un peu plus tôt, c'est l'article 226 de la LATMP. Bien, c'est
un amendement qui concorde avec celui de l'article 230. En fait, ça vise à
permettre à la CNESST… à un comité de maladies professionnelles pulmonaires de
rendre un avis sur dossier quand il juge que l'examen du travailleur n'est pas
nécessaire et que ce dernier y consent. Je pense que c'est important de le…
M. Boulet : ...qui concorde
avec celui de l'article 230. En fait, ça vise à permettre à la CNESST, à
un comité de maladies professionnelles pulmonaires, de rendre un avis sur
dossier quand il juge que l'examen du travailleur n'est pas nécessaire et que
ce dernier y consent — je pense que c'est important de le mentionner — ou
lorsque le travailleur est décédé, bien sûr. Cette modification, à l'exigence d'un
examen, nécessite que le dossier de celui-ci puisse être transmis au comité.
Donc, ici, 226, c'est juste que, quand un
travailleur produit une réclamation à la commission et qu'il y a une maladie
professionnelle pulmonaire, c'est juste de prévoir la possibilité pour la
commission de transmettre le dossier du travailleur au comité des maladies
professionnelles pulmonaires. Ça fait que ça, c'est en concordance avec 230,
là, où on permet au comité de rendre une décision sur dossier.
Évidemment, ça, c'est une incidence de la
COVID. Ils ont réalisé durant la COVID que, bien, ces comités-là, là, de
maladies professionnelles, qu'ils pouvaient rendre... en fait, ils ne pouvaient
pas examiner le travailleur dans les... et qu'ils pouvaient rendre des
décisions. Ils ont rendu des décisions sur dossier. Et ça, ça confirme la
possibilité pour ces comités-là de rendre des décisions sur dossier. Mais
l'amendement dont je vous parle, c'est juste que la commission transmet le
dossier au comité des maladies professionnelles.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Et juste une
question, parce que... et vous pourrez me corriger par rapport à ça, quand on
parle maladies... soumettre le dossier, là, on parle... Désolé, je vais juste
revoir le comité. Là, on parle de maladies professionnelles pulmonaires, donc
radio pulmonaire, c'est un examen de médecin. Ce que vous venez de dire, c'est
que, vu le contexte de la COVID, ils n'ont pas eu le temps ou la possibilité de
voir le médecin. Mais de toutes les manières, il faut que la personne puisse
avoir ses radios pulmonaires et son examen... c'est un examen pulmonaire. Donc,
est-ce qu'on parle de la même chose ou bien on parle juste d'un consentement du
dossier?
M. Boulet : Non, mais ils ont
déjà les photos, les imageries, là, ils les ont dans le dossier. Donc, ils
n'ont pas besoin d'examiner. C'est quand ils décident que l'examen du
travailleur n'est pas nécessaire puis le travailleur y consent aussi ou s'il
est décédé, là, évidemment, là. Mais ça prend le comité qui dit : Ce n'est
pas nécessaire. Sur dossier, ils ont tout, les radiographies ont déjà été
faites, mais c'est fréquent... le dossier est monté. Tu sais, quand c'est des
maladies professionnelles pulmonaires ou oncologiques, ça s'échelonne sur un
paquet d'années et, souvent...
M. Derraji : Oui, et c'est là
ma deuxième question. Pourquoi on parle juste des maladies professionnelles
pulmonaires et non pas aussi oncologiques? Est-ce que c'est un autre article?
M. Boulet : Il y a d'autres
articles pour le comité oncologique. Ça, c'est nouveau.
M. Derraji : Donc, c'est la
même logique?
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : On cible les
maladies pulmonaires de la même façon que les maladies oncologiques, le
consentement du patient à... pas le patient, le consentement du travailleur à
transférer son dossier? C'est juste ça?
M. Boulet : Totalement.
M. Derraji : O.K.
M. Boulet : En fait, la
commission transmet le dossier, mais c'est fait sans examen quand le comité le
juge nécessaire puis avec le consentement du travailleur. C'est très, très...
M. Derraji : …oncologiques, le
consentement du patient à… pas le patient, le consentement du travailleur à
transférer son dossier. C'est juste ça?
M. Boulet : Totalement.
M. Derraji : O.K.
M. Boulet : En fait, la commission
transmet le dossier, mais c'est fait sans examen quand le comité le juge nécessaire,
puis avec le consentement du travailleur. C'est très, très… On a une
compréhension, c'est vraiment bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 70? C'est bon?
Nous poursuivons avec l'article 71, M. le
ministre.
M. Boulet : C'est en référence
à 229 à LATMP, puis là on remplace «radiographies des poumons que la commission
réfère à ce comité» par «une copie du dossier ou de la partie du dossier qui
est en rapport avec la lésion professionnelle du travailleur». Je peux vous
lire 229 tel que modifié, là, mais : «Dans les 10 jours de la demande
de la commission, un établissement au sens de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux transmet au président du comité des maladies professionnelles
pulmonaires une copie du dossier ou de la partie du dossier qui est en rapport
avec la lésion professionnelle du dossier». Donc, c'est l'ajout qui est fait
ici. On remplace «radiographies» par «dossier», en fait, pour résumer, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci.
M. Boulet : C'est vraiment…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des questions sur 71? Pas de question.
M. Derraji : …juste une
question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Allez…
M. Derraji : Encore une fois,
je vais revenir avec l'idée d'au-delà de la COVID. C'est quoi, l'élément… C'est
quoi, le constat de la commission par rapport à ça? C'est quoi, la
problématique que vous avez soulevée qui vous pousse à mettre… Moi, l'idée, je
l'aime, mais je suis juste curieux de savoir le pourquoi.
M. Boulet : … En fait, c'est
le respect des consignes sanitaires qu'il fallait s'assurer, là, puis la
distanciation, puis, ça, c'était un obstacle à la rencontre des médecins
spécialistes et des travailleurs. Puis il y avait aussi les déplacements
interrégionaux, les personnes de Trois-Rivières, ou de Saguenay, ou de
Sherbrooke qui doivent aller à Montréal ou Québec, alors que les déplacements
étaient non recommandés. Donc, ça, ça faisait partie de la dynamique, là, qui
empêchait les personnes…
M. Derraji : J'imagine que la
dynamique va rester même après la COVID, parce que c'est une très bonne chose.
Ce n'est pas limité dans le temps, c'est…
M. Boulet : C'est… Totalement.
C'est un excellent point, puis je pense que, ça, ça fait partie de ce qui
s'imposait.
M. Derraji : L'apprentissage
COVID, oui, oui.
M. Boulet : Oui, exact, de
l'apprentissage COVID, oui.
M. Derraji : O.K. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Pas d'autre commentaire pour l'article 71? Nous passons donc à
l'article 72.
M. Boulet : Donc, c'est un
enchaînement, là. En fait, ça réfère à l'article 230, puis, au lieu de… C'est
là qu'on prévoit, là, que ça vise à permettre à un comité de maladies
professionnelles pulmonaires de rendre son avis sur le dossier quand il juge
que l'examen…
M. Boulet : ...donc, c'est un
enchaînement, là. En fait, ça réfère à l'article 230 puis au lieu de...
c'est là qu'on prévoit, là, que ça vise à permettre à un comité de maladies
professionnelles pulmonaires de rendre son avis sur dossier quand il juge que
l'examen n'est pas nécessaire, que le travailleur y consent. Ça peut s'avérer
aussi nécessaire quand la condition de santé du travailleur est précaire puis
qu'il n'est pas capable de se déplacer pour subir un tel l'examen, là. Il
fallait que je le rajoute, là. Donc, essentiellement, c'est le but de cet amendement-là,
là. On tourne toujours autour du même sujet, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...Pas de commentaire pour 72? Nous y allons maintenant avec l'article 72.1.
M. Boulet : Donc là, c'est
uniquement... puis je ne lirai pas 231, là, mais c'est uniquement de la
concordance. C'est :
Modifier par le remplacement, dans le
dernier alinéa, de «deuxième» par «troisième».
Si vous voulez que je lise 231, c'est
la...
M. Derraji : ...une chose.
72.1, c'est l'article 231, c'est ça?
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : Mais moi, l'article 231,
je ne...
M. Leduc : ...
M. Derraji : Hein?
M. Leduc : ...
M. Derraji : Oui, oui, mais je
l'ai dans le document, mais je n'ai pas l'article...
M. Leduc : ...
M. Derraji : Ah! O.K., O.K.
M. Leduc : Ce n'est pas dans
notre cahier...
M. Derraji : O.K., merci...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des commentaires ou bien il y avait juste ça, député de Nelligan?
Vous ne l'avez pas, mais c'est correct.
M. Derraji : Oui, oui, c'est
bon. J'ai...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous pouvons poursuivre?
M. Derraji : Oui, oui.
M. Leduc : ...petite seconde.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : ...231.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste un petit deux
minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez, M. le ministre, je pense que le député d'Hochelaga-Maisonneuve a des
questions quant à l'article 72.1.
M. Leduc : O.K., c'est des
références internes, c'est bon, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon? Excellent. Alors, nous poursuivons avec l'article 73.
• (17 h 40) •
M. Boulet : Donc, ici,
l'article 73, c'est pour confirmer, là, c'est vraiment de concordance,
c'est la CNESST qui finance les activités du comité des maladies
professionnelles, mais il y a une entente qui est faite entre mon ministère et
la CNESST, parce que c'est mon ministère qui encadre ou qui supervise les
activités du comité, là, pour s'assurer de la pleine diligence de ces
activités-là. Donc, c'est un amendement de cette nature-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il y a des...
M. Boulet : …entente qui a est
faite entre mon ministère et la CNESST, parce que c'est mon ministère qui
encadre ou qui supervise les activités du comité, là, pour s'assurer de la
pleine diligence de ces activités-là. Donc, c'est un amendement de cette
nature-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il y a des interventions? Pas d'interventions. Nous
poursuivons donc avec… Oh! deux fois l'article 73… toujours à
l'article 73.
Des voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il un problème, Fanny, ici?
Une voix
: …
M. Boulet : Donc, les
quatre amendements qui suivent, là, c'est tout l'article 73 et ça
vient reprendre exactement ce qu'on vient de discuter, pour le comité des
maladies professionnelles pulmonaires, mais là, c'est pour le comité
nouvellement créé des maladies professionnelles oncologiques. Donc, je ne m'y
attarderai pas plus que ça, ça m'apparaît assez clair, là, puis c'est le même
titre d'article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Alors, nous poursuivons avec l'article 89.
M. Boulet : Ça, ce n'est rien
qu'une traduction en anglais. Ça a été proposé par la traduction, là, afin que
le texte anglais concorde avec le texte français.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent
M. Boulet : Donc… par
«enterprise».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Derraji : Doucement, parce
que, nous aussi, on vérifie… juste les… juste le débit.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, on va diminuer notre rythme.
M. Boulet : Oui, O.K., c'est
vrai que je vais vite, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous sommes toujours à l'article 89.
M. Derraji : Et juste… on
s'entend, s'il vous plaît, parce que, là, on vous suit dans les amendements,
qu'on a. Si ça ne vous dérange pas de recevoir la liste des amendements, le
bloc à quoi on fait référence, en fonction du bloc travail, ça va faciliter le
travail des gens qui nous aident, comme ça, on va aussi… tu sais, ça va nous
faciliter la tâche, si ça ne vous dérange pas. Donc, article à quel bloc? Quel
ordre?
M. Boulet : Est-ce qu'on
pourrait faire… Anne me propose… avec le plan de travail, on pourrait indiquer,
à côté de chaque article, là où il y a des amendements.
M. Derraji : Oui, et s'il y a
des ajouts, parce qu'on vient de me dire qu'il y a des nouveaux articles. Donc,
s'il y a des nouveaux articles, juste nous dire : Voilà, il y a un nouvel
article. On ne va pas se perdre dans… Écoute, moi, je commence, je veux être
très bien structuré, mais aidez-nous, si ça ne vous dérange pas.
Et ça, c'est excellent, comme plan de
travail, mais il faut le mettre à jour à la lumière des amendements qu'on a.
Donc, on va vous suivre dans la ligne du plan de travail et nos équipes, aussi,
peuvent suivre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Absolument. Je
pense que ça va être utile. En fait, là, puis je le dis au… pour le bénéfice de
tout le monde, plus nos outils de travail, à nous tous, dans cette salle,
seront conviviaux puis «user-friendly», là, excusez-moi l'expression anglaise,
plus ça va être efficace, sinon… Mais je pense qu'on se comprend bien, là, les
outils de travail, il faut que ce soit clair puis efficace.
M. Derraji : Mais vous savez
pourquoi vous n'avez pas le choix, vous êtes ministre du Travail, vous devez
être exemplaire, vous êtes ministre du Travail…
M. Boulet : ...être efficace
sinon on... Mais je pense qu'on se comprend bien, là.
M. Derraji : Mais vous
savez...
M. Boulet : Les outils de
travail, il faut que ce soit clair puis efficace.
M. Derraji : Mais vous savez pourquoi
vous n'avez pas le choix. Vous êtes ministère du Travail. Vous devez être
exemplaire.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Vous êtes ministère
du Travail. Vous devez prêcher par l'exemple. Je dirais même l'échelle
ergonomique, prendre des pauses, Mme la Présidente, c'est très bon pour le
cerveau. C'est très bon pour le cerveau et, je pense, nous sommes dus pour une
pause, Mme la Présidente. Ça roule bien. On est rendus à la page 28.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Puis avant de prendre une suspension, il faudrait aussi parler d'exemplarité,
là, parce qu'il y en a qui aspirent à cette fonction-là dans un certain nombre
d'années.
M. Derraji : Oui, oui.
M. Boulet : Ça fait que, lui,
il va s'inspirer. Ça fait qu'il faut être... Il faut faire attention.
M. Leduc : Il faut donner
l'exemple. Mais ce n'est pas mon propre mérite, parce que ce n'est pas juste
moi qui décide, là. Je peux être...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Alors, si vous
permettez, on pourrait peut-être suspendre quelques minutes...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va prendre une petite... On va faire... Vous avez besoin d'une pause. Alors,
nous allons prendre... Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 46)
(Reprise à 17 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. M. le ministre, nous étions rendus à l'article 89.
M. Boulet : O.K. L'article 96,
en référence à 328.1 LATMP, c'est simplement une erreur de numérotation, là,
«167.1 par 167.2». C'était une erreur.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article, 96? J'ai dit 89,
mais c'est 96, je m'en excuse.
M. Boulet : Ça, on va en
parler pendant quelques minutes. Le prochain, c'est l'article 97... ah! O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 97, M. le ministre.
M. Boulet : Ça, j'espère que
vous allez l'encadrer...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...96, je m'en excuse.
M. Boulet : Ça, on va en
parler pendant quelques minutes. Le prochain, c'est l'article 97... ah! O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'article 97, M. le ministre.
M. Boulet : Ça, j'espère que
vous allez l'encadrer.
M. Derraji : Mais non, écoute,
je vais l'encadrer, je vais aller chercher les messages du début. Quand j'ai
mentionné... Écoute, je vais tout faire. C'est pour ça.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Mais ce qui est
bien, avec le ministre, il sait très bien ce que je vais dire, donc il a donné
un sourire avant de lire l'article. Moi, qu'est-ce que j'ai fait... parce que
je ne connais pas par coeur, mais je me rappelle, 329, ça a été le premier
article décrié par le groupe. Là, je vois «dans le cas d'un travailleur déjà
handicapé», je dis : O.K., c'est bon, là, on va en parler.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, allez-y, M. le ministre.
M. Boulet : Non, mais quand
même, on voulait définir cette notion-là pour ne pas que la porte soit grande
ouverte pour les demandes de partage de coûts. Puis il y a des entreprises qui
en font beaucoup, de demandes de partage de coûts, puis quand ils l'obtiennent,
le partage, ils sont désimputés d'une partie des coûts, puis ça va tout au
fonds général, ça fait que c'est l'ensemble des employeurs... Puis il y a des
plus petites entreprises qui n'en profitent pas du tout.
Mais même la FCEI était d'avis qu'il
fallait ne pas définir la notion de handicap. Puis quand j'ai réalisé que... Il
y a un groupe, entre autres, qui disait que ça pouvait être perçu comme
limitant l'embauche des personnes en situation de handicap, juste la
perception, pour moi, ça faisait la job. Puis je ne veux pas que, peu importe
la manière dont on touche à cet article-là, ça ait un impact négatif sur les
personnes handicapées. Ça fait que... Puis ceci dit, oui, ça répond à beaucoup
de recommandations de beaucoup de groupes qui sont venus en commission
parlementaire.
M. Derraji : Et on va avoir le
temps, rendu à l'article 329... en parler, mais je vais prendre quand même quelques
minutes pour dire que... Bravo! Bravo! Parce que c'est vrai, il y avait des préoccupations
majeures. Je me rappelle que des groupes se demandaient, se posaient la question
sur le pourquoi de la définition.
Mais moi, j'étais très surpris, parce que
je sais qu'on veut bien faire. Je ne pense pas que l'idée derrière ou la
volonté du législateur, c'est empêcher, mais plutôt favoriser, améliorer. J'ai toujours
été de cet avis, qu'on va tout faire pour une meilleure inclusivité, qu'on ne
va pas... on va faciliter la vie du travailleur déjà handicapé. Donc, bravo!
Merci d'avoir retiré l'article 79 du projet de loi qui correspond à l'article
329 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Donc, bravo! Il
faut le prendre quand c'est fait. Et, écoute, on n'a pas tout... encore parlé
de tout, on n'a pas tout gagné, mais quand même, écoute, on avance bien. On
avance bien. Là, tu nous donnes le goût d'espérer à plusieurs autres
amendements. Je vois mon collègue d'Hochelaga, je pense, il a déjà rédigé...
M. Derraji : ...quand c'est
fait. Et, écoute, on n'a pas tout encore parlé de tout, là, on n'a pas tout
gagné. Mais quand même, écoute, on avance bien, on avance bien. Là, tu nous
donnes le goût d'espérer à plusieurs autres amendements.
Je vois, là, mon collègue d'Hochelaga, je
pense qu'il a déjà rédigé cinq ou six... Je le connais, parce que là, on
commence à se connaître. Il me laisse parler, hein, il me laisse la patinoire.
Merci, hein? Mais, j'en suis sûr et certain... Ah! non, non, lui, c'est comme
dans une école. On a toujours des gens très studieux, hein? Ils gèrent très
bien leur temps. C'est l'exemple parfait de l'étudiant, que j'ai très bien...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Non, non, je le
dis.
Des voix
: ...
M. Boulet : C'est lui, le
champion, oui.
M. Derraji : Oui, oui, il est
champion...
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Enfin, il parle moins, mais il agit, ce qu'on pourrait dire. Alors, je laisse
la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : ...Mme la
Présidente.
M. Derraji : On t'aime tous...
M. Leduc : Il est tard, il est
tard, ça paraît. Ça paraît qu'il est tard.
Juste revenir, donc, sur le sujet en
question. Moi, je trouve ça intéressant, l'avancée qui est faite. Bon, est-ce
que ne pas reculer constitue une avancée? Ça, c'est une question rhétorique.
Mais, blague à part, il y avait quand même un danger sérieux de poursuites avec
cet article-là. On l'avait évoqué d'ailleurs pendant les audiences :
Est-ce que cet article-là serait contesté, en vertu de la charte, devant la
cour? Puis c'était une possibilité réelle. Après ça, on ne peut pas deviner de
la conclusion de cette éventuelle poursuite-là. Mais là en retirant l'article,
on s'épargne un calvaire, on s'épargne même peut-être un jugement qui n'aurait
pas été joli. Sur le fond, aller plaider...
Bon, bref, tout ça pour dire que tant
mieux. Sur le fond, on est contents, puis ça nous évite potentiellement une
poursuite.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Parfait. Nous poursuivons
avec l'article 106.
(Consultation)
M. Boulet : Donc, 106, c'est
en référence à 358. On retire 106, et donc ça permet aux travailleurs de
contester les mesures de réadaptation de la CNESST. Là, on est ici dans le
processus de réadaptation avant la consolidation. Donc, les parties... en fait,
ou l'employeur peut demander la révision de toute décision accordant une mesure
de réadaptation avant la consolidation, peu importe, là, ce que ça vise, là,
réinsertion sociale ou professionnelle, là, c'est...
Voilà. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Député d'Hochelaga... Oups!
M. Derraji : Oh! non, c'est
bon, c'est bon, vas-y, vas-y, vas-y...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pardon. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que ça, là,
M. le ministre, c'est toute la discussion qu'il y avait eue notamment avec le
président de la FTQ, là, sur la DRA, abolir, ou ne pas abolir, ou mettre des
superpositions de contestation qui ne servent à rien, là, selon ce qui était allégué?
Ce n'est pas la même chose?
• (18 heures) •
M. Boulet : Non, non. On va en
parler plus loin, là, mais ça, c'est la...
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que ça, là,
M. le ministre, c'était toute la discussion qu'il y avait eu notamment avec le
président de la FTQ, là, sur la DRA, abolir, ou ne pas abolir, ou mettre des
superpositions de contestation qui ne servent à rien, là, selon ce qui était allégué,
ce n'est pas la même chose?
M. Boulet : Non, non. On va en
parler plus loin, là, mais ça, c'est la déjudiciarisation. Tu sais, on avait
pensé, à un moment donné, abolir complètement la DRA, là, la Direction de la
révision administrative, mais ça ne pouvait pas s'envisager au plan pratique,
là. Ça aurait provoqué un «backlog» épouvantable au Tribunal administratif, et
le tribunal n'aurait pas eu les ressources pour gérer ça.
Donc, ils vont raffermir le processus de
médiation préaudience au Tribunal administratif du travail. Et on a donné
l'option aux parties, aux travailleurs puis aux employeurs, s'ils ne veulent
pas aller en révision administrative, mais aller direct au TAT, quand c'est une
affaire médicale ou une affaire de financement, ils pourront décider de la voie
qu'ils vont emprunter. Ils peuvent décider d'aller à la DRA, après au TAT, ou
ils peuvent ne pas aller à la DRA puis aller direct au TAT. Ça fait que ça va
limiter, c'est une déjudiciarisation, je vous dirais, là, progressive.
Et on va voir au fil des années, on va
faire un rapport, on va évaluer les impacts, puis la loi sera adaptée, là,
peut-être qu'on fera deux étapes de déjudiciarisation. Mais je pense que c'est
le compromis que je trouvais le plus intéressant, là, dans le contexte actuel.
M. Leduc : Puis, quand il n'y
aura pas entente pour faire l'un ou l'autre des chemins, qu'est-ce qui va
s'appliquer?
M. Boulet : Ah! il n'y a pas à
avoir entente, c'est toi qui décides. Si une décision rendue par la CNESST, par
exemple une décision sur un aspect médical qui fait suite au BEM ou suite à,
s'il n'y a de contestation au BEM, le médecin traitant, par exemple, le
travailleur, bien, plutôt que d'aller en révision administrative ou une affaire
de financement, celui qui conteste décide, celui qui conteste opte entre la
révision administratif puis le TAT quand c'est une des affaires qui est
déterminée, là, dans l'article qu'on verra plus loin, là, mais essentiellement,
c'est soit médical ou financement.
Parce que je vous dirais qu'en pratique
l'étape de la révision administrative n'est pas vraiment... n'a pas la même
utilité, disons, dans les affaires médicales ou de financement. Certains
disent : C'est plus du... Bon.
M. Leduc : ...dans les
audiences justement, là, que c'est peut-être presque toujours le même résultat.
M. Boulet : Exact. C'est plus
du «rubber stamping», là. Donc... Mais c'est la personne qui conteste qui va
opter.
M. Leduc : Donc, à défaut
d'abolir cette étape-là, ce que vous faites, c'est que vous limitez son
utilisation ou...
M. Boulet : Oui, oui, oui.
M. Leduc : C'est circonscrit un
peu plus.
M. Boulet : On limite. Je
pense que le terme est juste. Pour des affaires particulières, pour des
décisions dans des matières spécifiques, là, médicales et financement, la personne
va pouvoir décider de ne pas aller à la révision...
M. Leduc : ...si vous limitez
son utilisation ou... tu sais, c'est circonscrit un peu plus.
M. Boulet : Oui, oui, on
limite, puis je pense que le terme est juste, pour des affaires particulières,
pour des décisions dans des matières spécifiques, là, médicales et financement.
La personne va pouvoir décider de ne pas aller à la révision administrative et
directement au TAT.
M. Leduc : Est-ce qu'on sait
combien de... en pourcentage ça représente ces deux aspects-là sur l'ensemble
des décisions des RA actuels?
M. Boulet : Ah, mon Dieu! Oui,
j'ai déjà vu des statistiques là-dessus.
M. Leduc : Ou une idée, là, On
parle de...
M. Boulet : Oui. Je ne sais
pas si on l'a par coeur, là, mais je pourrai vous donner une réponse là-dessus.
M. Leduc : Oui, mais
significatif ou c'est...
Une voix
: Oui...
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Totalement, c'est
un...
M. Leduc : Pas marginal.
M. Boulet : Non, non, c'est
loin d'être marginal, là, au contraire.
M. Leduc : Parfait. Bien,
c'est intéressant.
M. Boulet : Oui, je pense que
oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous avons les statistiques, parfait. Je veux juste vous rappeler d'essayer
d'éviter, là, de prendre des acronymes, hein, le TAT, le tribunal
administratif, etc.
Est-ce que c'est tout pour
l'article 106? Donc, merci. M. le ministre, nous pouvons poursuivre avec
l'article 115.
M. Boulet : Oui, 115, c'est
454, puis ça, c'est une suppression, puis ça, c'est une concordance avec le
retrait de l'amendement à l'article 329 et LATMP. Il y avait un pouvoir
réglementaire qui y était associé. Donc, il est annulé, il est complètement
retiré.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire, pas d'intervention.
Alors, nous poursuivons avec l'article 127.
(Consultation)
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre quelques minutes, là, parce qu'on n'est pas sûrs du prochain, là...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
(Reprise à 18 h 11)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, attention! Nous sommes de retour en
ondes. Alors, M. le ministre, l'article 127.
M. Boulet : Donc :
Supprimer, dans l'article 127 du projet de loi, «230».
Donc, c'est un amendement qui concorde
avec celui visant l'article 230 de LATMP proposé par l'article 72 du projet
de loi qui prévoit une modification du texte anglais.
Ça va prendre des colonnes, ça, c'est... O.K.
Quand le plan de travail va être éclairci, ça va être plus convivial. Mais
c'est simplement une concordance, là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...merci. Pas d'intervention? Nous poursuivons
donc avec l'article 128.
(Consultation)
(Consultation)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, est-ce que le M. le ministre est prêt à
lire l'article 128? Est-ce que vous voulez qu'on suspende ou...
M. Boulet : Non. Moi,
j'ai l'article 27, pas 128. Je ne sais pas pourquoi c'est 128.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, vous avez...
Une voix
: Non, vous
êtes rendu dans...
M. Boulet : L'article 27.
Une voix
: Je me suis
trompée...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on l'a fait, 27, au tout début.
M. Boulet : Ah! O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On serait rendu à l'article 128. Puis je suis l'ordre du document.
Parfait.
(Consultation)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous...
M. Boulet : L'article 128,
c'est sur la définition de bâtiment, pour ajouter les bâtiments agricoles, donc
les bâtiments qui abritent des animaux.
M. Leitão : Ah! Les
animaux.
M. Boulet : Exactement.
M. Leitão : C'est comme...
les animaux. O.K.
M. Boulet : J'espère que
vous êtes sérieux, hein?
M. Leitão : Plutôt.
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous le lisez... C'est tout, là? Vous avez
terminé pour la...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 128?
C'est ça, il n'y en a pas? On poursuit donc avec l'article 129.1
M. Boulet : Bon, un autre
dont on a parlé un peu plus tôt, c'est sur le télétravail. L'article 129.1
où on dit que la loi est modifiée par l'insertion, après l'article 5, du
suivant :
«Sous réserve de toute disposition
inconciliable, notamment eu égard au lieu de travail, les dispositions de la
présente loi s'appliquent au travailleur qui exécute du télétravail et à son
employeur.»
Donc, il n'y avait rien dans le p.l. n° 59. Bon, puis les syndicats, puis les associations patronales
me disaient, Jean, dans les consultations, pas nécessaire. C'est juste un lieu
différent. Mais, bon, suite à... Je pense que Télétravail Québec, c'est notre
collègue de Nelligan qui voulait absolument que je les entende, ils ont fait
une recommandation. Puis je pense que de référer au concept de télétravail en
situation post pandémique, je pense que c'est... Ça précise, ça éclaircit.
Alors, je pense, c'est un amendement qui va en rassurer plusieurs, disons.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, je pense que vous voulez prendre la parole.
M. Leduc :
Oui. Oui, c'est une bonne nouvelle. Puis ce n'est pas cher payer de le
rajouter, même si c'était implicite, mais c'est encore tout le débat sur les...
M. Boulet : ...ça précise, ça
éclaircit. Alors, je pense, c'est un amendement qui va en rassurer plusieurs,
disons.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve, je pense que vous voulez
prendre la parole.
M. Leduc : Oui. Oui, c'est une
bonne nouvelle puis ce n'est pas cher payé de le rajouter même si c'était
implicite. Mais c'est encore tout le débat sur les tribunaux. Tu sais, est-ce
qu'on laisse les tribunaux avec la patate chaude ou on prend notre
responsabilité de législateur puis qu'on donne une orientation un peu plus
claire? Donc, je suis content de voir ce type d'amendement. Vous l'aviez
annoncé tantôt, de toute façon, là, en introduction.
Est-ce qu'il va y avoir aussi, plus loin,
sur le thème du télétravail, quelque chose avec les logiciels de
télésurveillance?
M. Boulet : On n'a pas... Ça,
là-dessus, l'état de la jurisprudence est assez clair. Si tu as des logiciels
de surveillance qui te permettent de surveiller la personne qui télétravaille
de façon constante pour t'assurer de la quantité de son travail ou de la
qualité de son travail, c'est prohibé, c'est contraire à la Charte des droits
et libertés de la personne, au Code civil du Québec et à la Loi santé-sécurité
du travail.
Si, cependant, tu as un logiciel pour
répondre à un besoin spécifique et que c'est convenu avec le travailleur, ou,
par exemple, tu sais, dans... je ne pense pas que ça s'applique, par exemple,
il y a des décisions de tribunaux qui disent : s'il y a des épidémies de
vols, s'il y a du trafic de stupéfiants, s'il y a des infractions criminelles
dans le milieu de travail, l'employeur a le droit de mettre des caméras de
surveillance, mais pas dans des endroits intimes comme les salles de bain ou à
la cafétéria... ils peuvent à la cafétéria, mais dans des endroits intimes, là,
à la salle de bain puis dans les vestiaires. Mais ils ne peuvent pas, même là,
s'il y a une épidémie de vols ou de trafic de stupéfiants ou infractions
criminelles, on ne peut pas avoir une caméra qui est braquée sur un
travailleur.
Et l'état de la jurisprudence n'est pas ni
dans la loi sur les normes ni dans le Code du travail, puis dans la loi
santé-sécurité non plus, on ne peut pas faire ou reprendre les critères
jurisprudentiels. Et ça, c'est en concordance avec les discussions que j'avais
eues au comité... avec le Comité consultatif travail et de la main-d'oeuvre. Ça
va être la même affaire. Puis à des conférences que j'ai données sur le
télétravail et que je vais donner, je répète toujours la même affaire : Si
un employeur fait ça, c'est de valeur, mais ça peut être contesté.
M. Leduc : Est-ce qu'il n'y a
pas une vertu pédagogique, j'oserais dire, de le mettre dans la loi? Parce que
je suis au courant de la même jurisprudence, là, que vous, que vous évoquez,
mais qui connaît ça, tu sais, la jurisprudence? Vous me direz : Qui connaît
le détail de la loi? Mais la loi est plus facile à trouver par une simple
recherche Internet, par exemple, que la jurisprudence. Si, en plus, vous me
dites : C'est déjà clair dans la jurisprudence, c'est un peu la même
philosophie qu'on est en train de faire... bien, en tout cas, qu'on va faire
plus tard avec l'article dont on jase, puis on pourra avoir la discussion plus
sur le fond quand on sera rendus là. Mais n'y aurait-il pas, donc, une même
logique de dire...
M. Leduc : ...la loi est
plus facile à trouver par une simple recherche Internet, par exemple, que la
jurisprudence. Est-ce que... Si, en plus, vous me dites : C'est déjà clair
dans la jurisprudence, c'est un peu la même philosophie qu'on est en train de
faire... bien, en tout cas, qu'on va faire plus tard avec l'article dont on
jase, puis on pourra avoir la discussion plus sur le fond quand on sera rendus
là. Mais n'y aurait-il pas, donc, une même logique de dire : Ce qui est déjà
dans la jurisprudence pour le télétravail et le logiciel espion, pourquoi ne
pas carrément l'interdire nommément dans la loi?
M. Boulet : Je comprends
le point, mais c'est difficile de légiférer des applications jurisprudentielles
qui sont vraiment du cas par cas. Puis, tu sais, ça gravite beaucoup
autour : Est-ce que tu as des motifs raisonnables, comme employeur, de
faire ça? Parce que, si tu violes le droit à la vie privée puis si tu violes le
droit au caractère privé de la personne ou à des renseignements personnels,
c'est vraiment du cas par cas, là, puis ils ont des grilles d'analyse de ce qui
est un motif raisonnable. Et ce serait vraiment présomptueux pour moi ou pour
nous de commencer à dire dans la loi...
Puis je ne veux pas donner l'idée aux
employeurs qu'ils peuvent le faire dans certaines circonstances. Ça, c'est
l'effet potentiellement pervers de se mettre à légiférer là-dessus. Je pense
que ça serait comme trop. Ça serait vraiment trop, là. Mon opinion, là, à
froid, là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait.
M. Leduc : Je préparerai
un amendement, et on en discutera, dans ce cas-là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, pas d'autre intervention sur l'article 129.1?
Nous poursuivons dans ce cas-là avec l'article 139.
M. Boulet : Donc, le
prochain article, qui est aussi... ça m'apparaît vraiment important, c'est le
certificat visant le retrait préventif, là, ce qui permet à la travailleuse
enceinte de bénéficier du programme de Maternité sans danger. Ça vient dire clairement,
parce que ça a été soulevé lors des consultations particulières, que c'est le
médecin qui fait le suivi de grossesse, là. Puis je pense que je l'ai dit moi-même,
là, c'était ma compréhension, puis j'étais même étonné lors des consultations
particulières que ça suscite, en tout cas, ces interrogations-là, là.
• (18 h 20) •
Mais minimalement cet amendement-là vient
confirmer que c'est délivré par le professionnel qui effectue le suivi de
grossesse après avoir évalué que les conditions du travail de la travailleuse
enceinte comportent des dangers physiques pour l'enfant à naître ou, à cause de
son état de grossesse, pour elle-même.
Donc, le PMSD, là, ça aussi, ça avait fait
l'objet... Tu sais, il y avait beaucoup de syndicats qui me disaient : On
ne veut pas, puis vous donnez ça en santé publique, puis, ceci dit, avec
respect, là. Puis le protocole... puis je pense que le protocole national,
finalement, tout le monde adhère à ça, que c'est une excellente idée pour
permettre un accès équitable partout au...
M. Boulet : …ça avait fait
l'objet… tu sais, il y avait beaucoup de syndicats qui me disaient : On ne
veut pas, puis vous donnez ça en Santé publique, puis, ceci dit, avec respect,
là, mais… puis le protocole… Puis, je pense, le protocole national, finalement,
tout le monde adhère à ça que c'est une excellente idée pour permettre un accès
équitable partout au Québec, là. Mais le certificat, maintenant, c'est clair
que c'est le professionnel qui fait le suivi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, le députée d'Hochelaga-Maisonneuve a une question.
M. Leduc : Oui. Mon collègue
de Nelligan faisait référence tantôt à cette toute première question poser sur
le sujet en Chambre, c'était la mienne, donc sur cet enjeu-là du PMSD, dans le
lendemain ou dans les jours qui ont suivi le dépôt du projet de loi. Puis je…
on s'inquiétait, à raison, je pense, à l'époque, parce que le texte était un
peu flou, à savoir est-ce que le cadre, le protocole qu'on propose est-il restrictif
ou est-ce que plutôt un guide à interpréter de manière libérale. Parce que ce
n'est peut-être pas du tout la même conséquence. S'il était restrictif, ça
transformait le médecin ou le professionnel de la santé en simple exécutant
d'une logique qui était décidée en quelque part, qui allait donc être forcément
déconnectée de la réalité de la salariée, de la travailleuse.
Et les questions qu'on avait posées au
tout début, la réponse qu'on avait eue, je pense que la fois où j'avais posé la
question, ce n'était pas le M. le ministre qui était en Chambre, c'était donc
sa collègue la ministre de la Condition féminine qui avait répondu, puis
peut-être maîtrisant un peu moins les fins détails de la santé et sécurité, on
était restés sur notre faim. Mais c'est vrai que pendant les audiences, pendant
les échanges, on pensait donc comprendre qu'on se dirigeait vers une
interprétation un peu plus libérale du fameux protocole, et non restrictive, et
là je comprends que c'est ce qu'on nous confirme, là, avec l'amendement.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Et en confirmant que c'est ce médecin-là qui délivre le certificat,
implicitement, ça reconnaît que le protocole national est un guide, comme vous
le mentionnez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Leduc : Moi, je peux juste
me réjouir d'avoir vu rapidement le mouvement féministe, le mouvement des
femmes, le mouvement syndical se lever d'un seul trait quand ils ont cru
comprendre… ou, du moins, qu'ils ont craint déceler un recul sur ce volet-là,
parce que vous vous rappelez, M. le ministre, on a siégé ensemble il y a
quelques mois sur la commission sur le RQAP, certaines organisations
patronales, des fois, nous arrivent avec des propositions surprenantes, hein,
des fois, on nous propose de socialiser, de rendre sur le RQAP, de complètement
se défaire de certains programmes. Et on l'a vu, hein, pendant les audiences,
il y a des organisations patronales qui sont venues nous demander de,
finalement, fermer les livres, hein, ou à peu près, d'encore une fois mettre ça
sur le dos de la société, le programme de maternité sans danger, soi-disant
parce que ça coûte trop cher.
Alors, sachant qu'il y a cette campagne,
cette cabale, que j'ose appeler, permanente de certaines organisations
patronales, c'était évident que d'aller jouer là-dedans avec des termes qui
étaient un peu flous, tout de suite, là, les gens sont montés aux barricades.
Mais l'important, c'est qu'on atterrisse à une belle place, et…
M. Leduc : ...alors sachant qu'il
y a cette campagne, cette cabale, que j'ose appeler, permanente de certaines organisations
patronales, c'était évident que d'aller jouer là-dedans avec des termes qui
étaient un peu flous, tout de suite, là, les gens sont montés aux barricades.
Mais l'important, c'est qu'on atterrisse à une belle place, et c'est ce que je
constate aujourd'hui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Non? Alors, nous
allons poursuivre avec l'article 140. M. le ministre.
M. Boulet : Donc, 140, c'est essentiellement
de la concordance avec l'article que nous venons de discuter. Donc, ça réfère à
«traitant ou de l'infirmière est chargée de la santé au travail» par «ou par le
professionnel qui a délivré», bon, ce sera le médecin traitant ou l'infirmière
et professionnel qui effectue le suivi de grossesse.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on a une intervention du député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le ministre,
attendez, sur l'article précédent, le député d'Hochelaga-Maisonneuve a une
question, une intervention.
M. Boulet : Oui, bien sûr.
M. Leduc : Sur la question,
donc, de changer le médecin pour professionnel de la santé, j'aurais pu la
poser plus tôt, mais elle se pose ici quand même, quand on va... Dans un cas de
contestation d'une lésion, d'une réclamation qui se ramène devant le TAT, par
exemple, il va donc pouvoir y avoir un cas où on va opposer l'opinion d'un
médecin de l'employeur, par exemple, à une professionnelle de la santé... mettons,
on l'appelle la super infirmière, des fois, de la salariée.
Est-ce que... je pose la question en toute
hypothèse, là, est-ce qu'on va s'assurer que la personne qui va être appelée à
entendre les deux opinions... Comment on va faire pour... comment je dirais ça?
Comment faire pour déconstruire collectivement cette espèce de prépondérance du
médecin dans sa fonction sociale, etc., versus la super infirmière ou un autre
type de professionnel qui pourra venir accompagner la salariée? Est-ce qu'il
comme une... est-ce qu'il y a une sensibilisation qui va être préparée auprès
des...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Par rapport aux infirmières praticiennes, oui.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
Comment on va faire pour déconstruire ça? Je ne dis pas que ça va
nécessairement arriver, mais c'est quand même nouveau.
M. Boulet : Mais c'est en
application du PMST, du programme de maternité?
M. Leduc : Ah non, de manière
plus large, là, en général.
M. Boulet : De manière plus
large, bon, je pense que c'est une expérience à développer. Je ne peux pas
m'exprimer sur la valeur probante des témoignages d'un médecin versus le
témoignage d'une IPS, par exemple. C'est difficile à... Mais ce n'est pas parce
que tu es nécessairement... Évidemment, ça va dépendre du cas, de la matière
qui est en litige, et, bien sûr, de l'évaluateur, puis de la façon dont les
arguments vont être présentés. Mais je pense que c'est une hypothèse, là, qui
est intéressante à soumettre, mais...
M. Boulet : ...tu es nécessairement...
évidemment, ça va dépendre du cas, de la matière qui est en litige et, bien sûr,
de l'évaluateur, puis de la façon dont les arguments vont être présentés. Mais
je pense que c'est une hypothèse, là, qui est intéressante à soumettre, mais je
ne serais pas en mesure de donner une opinion précise, là, scientifique, là, là-dessus.
M. Leduc : Oui, je
comprends, puis c'est une question de perception essentiellement.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Puis je le
soulève parce que je suis content, là, que les superinfirmières... puis qu'on
ouvre la porte, là. Dans la formation pratique, on y travaille depuis longtemps.
Ça fait que je ne remets pas ça en question du tout, juste pour que ça soit
clair.
M. Boulet : Non, non, je
comprends.
M. Leduc : Mais il y a quand
même cet aspect-là qui m'inquiète ou en tout cas qui me fait sourciller. C'est parce
que, quand il va y avoir quelqu'un qui va devoir trancher, puis qui va entendre
deux experts qui n'ont pas le même titre puis qui, historiquement, n'ont pas le
même poids...
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : ...dans la société,
symbolique, etc., est-ce que ça va venir jouer? Comment on... je n'ai pas la
solution magique. Est-ce que c'est une formation? Est-ce que c'est une note
interne au TAT pour que les décideurs aient une petite réflexion ou démontrer
que les superinfirmières ont telle, telle compétence, qu'elles sont parfaitement
habilitées, au même titre qu'un médecin, de venir représenter un salarié? J'ai
juste ce souci-là. Je vous le communique. Je ne sais pas si ça peut tomber dans
les bonnes oreilles pour qu'on garde à l'esprit que ce n'est pas parce que,
dans loi, on tranche quelque chose que la perception sociale se transforme
automatiquement.
M. Boulet : Ah! tout à
fait. Puis il y a tellement de critères que les tribunaux utilisent pour
déterminer la valeur du témoignage d'un expert. Tu sais, il y a la formation
académique, mais il y a aussi les qualifications, il y a l'expérience, la
nature du litige. Et moi, je pense qu'à la ligne de départ les personnes ont la
même valeur. Après ça, ça sera à un tiers qui est un arbitre médical, par
exemple, de déterminer... ou un juge du Tribunal administratif du travail, à
déterminer, là, en fonction de la crédibilité des témoins puis d'un certain
nombre de facteurs. Mais ça va être à suivre, ça. C'est une évolution à venir
qui va être intéressante.
M. Leduc : Pour faire
peut-être un court parallèle, tu sais, dans des tribunaux administratifs, on a
historiquement permis à ce que ça soit des non-avocats qui viennent plaider,
par exemple, en logement, par exemple, ou en droit du travail pour être plus
pointu.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Mais ça, ça
vient aussi avec un problème d'équité parce que souvent les employeurs qui ont
plus de ressources s'embauchent des bons avocats de gros cabinets tandis que le
salarié, lui, est représenté peut-être par un conseiller syndical. Puis, venant
du milieu syndical, je ne dis pas ça pour dénigrer, bien sûr, cette profession,
mais il peut y avoir un déséquilibre de représentation dû à la fonction de la
personne qui vient nous accompagner. Donc, je crains juste... et encore une
fois je vous le soumets, puis vous verrez ce qu'il est possible de faire avec
ça, mais je... il y a ce déséquilibre qui va être présent. Comment on peut
s'assurer qu'il n'influence pas négativement le décideur? À suivre.
• (18 h 30) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait, merci. Alors, en terminant, je dépose
un autre mémoire que nous avons reçu. Donc, je dépose le mémoire de l'Ordre des
chimistes du Québec.
Je vous remercie de votre belle
collaboration, et donnez-lui la définition que vous voulez à «collaboration».
Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
Merci. Bonne...
18 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...je dépose un autre mémoire que nous avons reçu. Donc, je dépose le mémoire
de l'Ordre des chimistes du Québec.
Je vous remercie de votre belle collaboration,
et donnez-lui la définition que vous voulez à «collaboration». Alors, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci. Bonne
soirée et bonne lecture.
(Fin de la séance à 18 h 30)