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Version préliminaire

42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)

Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.

Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions

Le mardi 3 mai 2022 - Vol. 46 N° 31

Étude des crédits budgétaires du ministère des Transports, volet Transports (ministre déléguée)


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Journal des débats

10 h 30 (version non révisée)

(Onze heures)

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, bonjour à vous tous et à vous toutes. Nous avons le quorum, maintenant, donc je déclare la séance de la Commission des transports ouverte.

La commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Transports pour l'exercice financier 2022-2023. Une enveloppe de 1 h 30 a été allouée pour l'étude de ces crédits. Monsieur le secrétaire, il y a t il des remplacements?

Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par Mme Guillemette (Roberval); Mme Tardif, (Laviolette-Saint-Maurice) est remplacée par M. Lemieux (Saint-Jean); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda–Témiscamingue) est remplacée par M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et M. Arseneault, (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Bérubé (Matane-Matapédia).

La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, nous allons procéder à une discussion d'ordre général par bloc d'environ 20 minutes, incluant les réponses et les questions. Je vous dis aussi que je vais calculer les questions, les réponses, en termes de temps, là, pour que vous ayez un équilibre entre les questions et les réponses. Alors, M. le député de Pontiac, vous avez la parole.

M. Fortin :Merci, Mme la Présidente. Bonjour. Ça va bien?

Des voix : ...

M. Fortin :Bon, très bien. Peut-être, d'entrée de jeu, peut être, Mme la ministre, après les salutations habituelles à tout le monde qui est ici, peut être pouvez-vous nous présenter les gens qui sont immédiatement avec vous, là, qui pourraient vous aider ce matin?

Mme Rouleau : Oui, avec plaisir. Je suis, d'abord, accompagnée de ma directrice de cabinet, Catherine Émond; directeur adjoint du cabinet, Mario Lapointe; spécialiste en maritime, Mélissa Laliberté; attachée de presse, Catherine Boucher, Vicky Courchesne, qui s'occupe de ce qui s'appelle... bien, de ce qui s'appelle, de ce qui est la métropole; Carole Tremblay, adjointe; nos sous-ministres, M. Jérôme Unterberg; M. le sous-ministre Frédérick Bouthillette; et madame Valérie Maltais, avec tous les titres qui leur sont dévolus parce qu'ils occupent des fonctions, là, qui touchent tout le transport, l'électrification, les travaux routiers, etc.

M. Fortin :Vous avez une équipe très expérimentée. Nous, on nous avait confirmé que les gens de la CDPQ Infra étaient ici ce matin avec vous.

Mme Rouleau : Les gens de la CDPQ Infra ne sont pas avec nous ce matin.

M. Fortin :Et pourquoi?

Mme Rouleau : Ils ne sont pas là.

M. Fortin :Mme la Présidente, dans le cadre de nos travaux, nous avions prévu que les gens de la Caisse de dépôt Infrastructures seraient ici, ce matin, pour l'étude de crédits. Alors, je ne sais pas comment on peut se gouverner en conséquence, mais ça nous avait été indiqué lors du partage des temps crédits, et ce matin, on était préparés à poser des questions assez serrées aux gens de la CDPQ Infra suite aux décisions qui ont été prises hier. Je vous avoue que ça m'apparaît non pas un simple oubli, mais ça m'apparaît particulièrement problématique que les gens ne soient pas ici, aujourd'hui, ce matin.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce que vous permettez à M. le député de Matane de dire quelque chose?

M. Fortin :Bien sûr.

M. Bérubé : Mme la Présidente, dans la même veine que mon collègue de l'Outaouais, nous avions prévu poser des questions. Il est habituel que toutes les organisations apparentées à un ministère soient présentes, donc ils ont peut être fait le choix de ne pas venir ou on leur a demandé de ne pas venir, mais en ce qui me concerne, je vais proposer que l'étude des crédits se tienne à un autre moment, quand ils seront là. Alors, en conséquence, je vais quitter cette salle, Mme la Présidente, et je vais refuser de participer aux crédits.

Mme Rouleau : Mme la Présidente, juste...

La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme la ministre.

Mme Rouleau : Juste vous mentionner que les gens de CDPQ Infra sont actuellement avec la session dédiée aux Finances et seront, cet après, avec le ministre des Transports.

M. Fortin :Mme la Présidente, l'entente qui a été négociée avec tout le monde, c'est que les gens de la Caisse de dépôt, c'est-à-dire M. Émond, son équipe de direction serait avec les gens des Finances, et que les gens de la CDPQ Infra seraient ici, aux crédits Transports. Alors, Mme la Présidente, si ce n'est pas le cas, on pourra trouver un autre moment, mais c'est entièrement inapproprié que les groupes négociés ne soient pas ici ce matin, alors que c'est le plus gros dossier dont tout le monde parle en ce moment...


 
 

11 h (version non révisée)

La Présidente (Mme St-Pierre) : ...Mme la ministre, est-ce que vous aviez confirmé que le CPDQ Infra allait être présent ce matin? Est-ce que c'était dans l'avis?

Mme Rouleau : Ça avait été confirmé, mais ils ne sont pas là.

M. Fortin :Bien, ce n'est pas une négociation ici, sur la place publique, en commission, là, c'était l'entente qui était négociée. Je seconde l'action de mon collègue de Matane, nous ne pouvons pas participer à l'étude des crédits dans ces conditions.

La Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de Beauharnois.

M. Reid : ...l'autre session sur les transports, la CPDQ Infra va être présente cet après-midi.

M. Fortin :Ce n'est pas l'entente négociée, Mme la Présidente.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, ce qui avait été convenu, c'est que la Caisse de dépôt et placement du Québec serait présente lors de cette étude de crédits. Je vais suspendre quelques instants pour avoir quelques consignes de la part du secrétariat, s'il vous plaît.

(Suspension de la séance à 11 h 5)

(Reprise à 11 h 6)

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, compte tenu de la situation, nous allons maintenant procéder au bloc qui a été prévu pour le gouvernement. Alors, vous avez, au gouvernement, 14 min 40 s. Je cède la parole à M. le député de Beauharnois.

M. Reid : Merci, Mme la Présidente. Je vais saluer mes collègues de la partie de l'opposition. Chers collègues et toute l'équipe qui est présente, merci d'être là. Je ne pensais pas prendre la parole si rapidement. Habituellement, la table est mise puis on part les discussions. Mme la ministre, bien entendu, on va parler d'un dossier qui m'est cher. Puis on en a parlé quelques fois, donc on va parler de vision maritime du Québec.

On a travaillé ensemble à préparer un beau projet qui s'appelle Avantage Saint-Laurent, qui s'inspire, en fait, du livre qui a été publié par le premier ministre en 2013, qui était Cap sur un Québec gagnant qui s'intitule Le Projet Saint-Laurent. Et, à travers ça, bien entendu, le premier ministre nous présente sa vision du Québec, nous présente sa vision de ce qu'est le Saint-Laurent, de ce que représente cet outil stratégique, pour le Québec, pour son développement. Puis, bien entendu, le Québec, comme on le sait aujourd'hui, s'est développé grâce à ce magnifique fleuve qui traverse le Québec au complet.

On a lancé, en juin 2021, avec quelques mois de retard, donc, qui ont été causés par ce que l'on appelle la pandémie, on a lancé l'Avantage à Saint-Laurent. On était tous fébriles de voir enfin apparaître ce beau projet, donc, auquel j'ai participé avec certains collègues qui sont présents, dont mon collègue ici. Et elle était attendue par les acteurs du milieu, par la communauté maritime du Saint-Laurent. Et, bien entendu, depuis juin 2021, les choses ont évolué, ont avancé, je l'espère. Est-ce que vous pouvez nous présenter un bilan du déploiement de la stratégie Avantage Saint-Laurent, de l'état d'avancement des travaux, ce qu'elle contient, donc nous dresser un portrait du projet, donc, du projet d'Avantage Saint-Laurent, mais également d'où on en est actuellement en 2022?

Mme Rouleau : Bien, merci beaucoup. Merci infiniment, M. le député. Puis je salue mes collègues qui sont ici aujourd'hui. Merci de votre présence, de votre travail constant au sein des commissions. Puis, effectivement, on a eu le plaisir, avec certains d'entre vous qui avez des comtés, des circonscriptions qui longent le fleuve, d'avoir de nombreuses rencontres dans l'élaboration de cette vision maritime qu'est Avantage Saint-Laurent.

Et, effectivement, après une...

Mme Rouleau : ...c'est fait tout le long du Saint-Laurent dans chacune des zones portuaires longeant le Saint-Laurent et rencontre avec toutes les parties prenantes. On a créé cette vision maritime qui est Avantage Saint-Laurent, je pense que le nom est bien choisi aussi, qui est constitué globalement d'un budget, là, sur cinq ans de 926 millions de dollars, près de 1 milliard de dollars, qui se déploie en trois grandes orientations et en douze mesures. On a voulu quelque chose, là, qui soit bien organisé, qui fasse en sorte que, vraiment, le fleuve Saint-Laurent puisse être un puissant vecteur de développement économique, social et environnemental.

Alors, parmi ces trois grandes orientations, on veut doter le fleuve Saint-Laurent d'infrastructures portuaires modernes et compétitives. On veut assurer sur le Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, c'est quelque chose de très important, et d'offrir aux communautés maritimes toutes les possibilités de développement qui sont prometteuses et durables par le fleuve Saint-Laurent.

• (11 h 10) •

Alors, dans ces trois grandes orientations, on a donc 12 mesures. Dans cette orientation de doter le Saint-Laurent d'infrastructures portuaires modernes et compétitives, on a notamment un budget conséquent de 300 millions de dollars dans le PQI, 100 millions servant un programme et 200 millions pour la relance économique, dont 55 millions qui ont été attribués au Port de Montréal, à la Société portuaire de Montréal, pour le développement, là, le premier coup d'envoi du port de Contrecoeur, donc l'agrandissement du port de Montréal.

On a aussi déjà annoncé 22,5 millions de dollars pour le port de Trois-Rivières pour la création d'un nouveau quai des améliorations portuaires. Puis, il y a plusieurs projets, là, qui sont actuellement en analyse dans le cadre de la relance pour... d'assurer sur le Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse des écosystèmes. On investit dans le corridor économique intelligent. C'est le cœur de cette stratégie maritime, de cette vision maritime d'avoir le fleuve Saint-Laurent doté d'outils efficaces pour la protection de l'écosystème et améliorer toutes les activités maritimes et portuaires qui font partie de... qui sont un élément de richesse du Québec, et aussi de s'assurer de cette protection de l'écosystème en investissant auprès d'organisations comme l'INRSS, l'Institut national de recherche scientifique de Sept-Îles, ou encore Fondaction Saint-Laurent pour mettre en place des programmes, là, d'atténuation, ou encore avec Québec Maritime, qui regroupe les chercheurs des différentes universités, pour s'assurer de la protection du fleuve et de l'interaction entre les activités maritimes.

Et puis, finalement, bien, assurer sur le Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse, bien, c'est aussi d'investir dans les biotechnologies marines parce que le fleuve Saint-Laurent regorge de richesses qu'on peut développer, qui permettent à nos régions d'avoir du développement économique durable qui va servir à ces régions.

M. Reid : ...économique intelligente, quelque chose d'extrêmement intéressant. Vous l'avez mentionné, mais, en gros, qu'est ce que ça signifie? Qu'est-ce que ça représente? On parle actuellement des voitures autonomes, donc qui n'a pas de conducteur. Est-ce qu'on se dirige vers... Là, c'est ça qu'on fait, on va dans l'avenir. Est-ce qu'on se dirige éventuellement vers les bateaux où il n'y aura plus de pilote? Qu'est-ce que c'est derrière...

M. Reid : ...le corridor économique intelligent, qu'est-ce que ça représente en termes de développement prochain et futur ?

Mme Rouleau : Bien, là, aujourd'hui, on est à constituer cette organisation du corridor économique intelligent avec les différentes parties prenantes. Il y a eu des consultations importantes. Et le corridor économique intelligent, c'est une gouvernance multipartite. Donc l'industrie et le gouvernement en font partie. Et ce que... Ce qui est souhaité, c'est ce que vous avez nommé. On est rendu, là, avec les voitures autonomes. Bien, à un moment donné, c'est ce qu'on aura. Ce sont des navires qui seront autonomes, qui seront donc guidés par, par exemple, des bouées intelligentes et sur tout le parcours Saint-Laurent, mais en lien avec d'autres grands ports européens ou américains par exemple. Parce qu'il y a ce travail qui se fait avec les différentes instances aussi. C'est vraiment de manière mondiale. On s'en va dans cette direction. Puis nous, au Québec, bien, on est un leader dans cette avancée.

M. Reid : Merci beaucoup pour ce point. Bien entendu, dans Avantage Saint-Laurent, il y a beaucoup d'argent qui est investi, et vous l'avez mentionné, qui est prévu pour ce magnifique projet. On sait qu'au Québec il y a une vingtaine de ports, là, qui sont répartis tout le long du Saint-Laurent. Je ne les nommerai pas. Vous les connaissez probablement plus que moi. Chacun à leur façon, ils font une différence, permettent de développer la chaîne d'approvisionnement. On en parle énormément actuellement avec tout ce qui s'est passé au cours des 24 derniers mois. Ce sont des ports de juridiction fédérale, provinciale, privée et même municipale, comme le port de Valleyfield qui est unique en son genre. Il est de juridiction municipale, et je me permets de faire une petite publicité, c'est le plus grand des petits ports. C'est son thème.

Ceci dit, écoutez, l'an dernier, on parle de tout près de 900 000 tonnes de marchandises manutentionnées seulement qu'au port de Valleyfield, à peu près 120, 125 navires par année qui y accostent. Et en 2019 on a annoncé un investissement de 36 millions de dollars, là, qui est une entente tripartite entre le fédéral, le provincial et le municipal pour l'agrandissement des quais parce que cet investissement-là était nécessaire parce que les bateaux, actuellement, sont plus grands qu'ils étaient. Mettons que ça prend plus... plus de place pour faire en sorte d'accueillir ces bateaux-là, mais faire en sorte que le port soit plus compétitif.

Au niveau des autres ports, des infrastructures portuaires, bien entendu, on a investi des sommes importantes dans plusieurs ports au Québec pour assurer la chaîne d'approvisionnement, comme je l'ai mentionné, pour être davantage compétitif. La compétition, elle est sur la côte est américaine. Elle est dans les Grands Lacs en partie. De quelle façon Avantage Saint-Laurent peut nous aider à répondre à ces besoins à court, moyen terme ?

Mme Rouleau : Bien, ce qui est certain, là, c'est qu'on a un fleuve Saint-Laurent et différents... différentes zones portuaires, des régions portuaires avec des ports. On a une vingtaine de ports qui ont des activités importantes. Tout le long de cette consultation qui a eu lieu en 2009, mais qui... Ce qui persiste, c'est la synergie et la complémentarité entre les différents ports qui ont développé des expertises pour plusieurs et qui peuvent, en fait, offrir... Le fleuve Saint-Laurent peut offrir toute une gamme de services portuaires par rapport à nos compétiteurs. On est aussi en lien avec les Grands Lacs. On travaille aussi avec les Grands Lacs parce qu'en fait dans notre zone, on parle du Saint-Laurent et des Grands Lacs qui sont... qui représentent, là, une force économique extrêmement importante.

Alors, le fleuve Saint-Laurent et les ports, toute cette industrie maritime et portuaire, autant en termes de navigation que d'activités de logistique, est en train de se redévelopper, je dirais, par les investissements. Puis je voudrais donner comme exemple l'acquisition des quatre ports du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, des parcs qui appartenaient au gouvernement fédéral et qui ont été cédés au Québec, où on a créé la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent...

Mme Rouleau : ...Gaspésie, quatre ports qui auraient pu agir chacun de manière autonome et individuelle, mais, par la création de cette société, ils joignent leurs forces ensemble pour doter le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie d'une nouvelle offre, de nouveaux services qui, assez rapidement, vont porter fruit pour cette région et qui viennent s'ajouter à la force maritime du Saint-Laurent.

M. Reid : Une autre idée originale, là, d'Avantage Saint-Laurent, qui existe déjà, mais le but, c'est de le favoriser, de développer davantage, c'est de favoriser l'accès au fleuve grâce aux transports collectifs, on parle beaucoup de transport collectif actuellement, des personnes par voie maritime. On sait que ça existe déjà à Montréal. Mais on oublie que le Québec s'est construit à partir et autour du fleuve, comme je le mentionnais en introduction, puis que Montréal est une île comme Salaberry-de-Valleyfield est une presqu'île, est une île. Là, ici, on va parler de navette fluviale.

Mais ça, c'est... J'aimerais vous entendre sur... Bien entendu, on connaît le concept de navette fluviale. Mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus avec ça? Est-ce qu'on peut en faire davantage la promotion pour que ça s'étende à d'autres régions que Montréal? Puis en sous-question... Bien, je vais vous laisser répondre, puis je reviendrai en sous-question avec un autre projet qui ressemble à la navette fluviale.

• (11 h 20) •

Mme Rouleau : Bien, c'est... vous avez raison en disant que le Québec est né du fleuve. C'est une voie navigable très importante, qui a permis, là, de créer notre nation, créer le Québec. Et on l'utilise beaucoup pour le transport des marchandises, bien sûr, mais on a un peu oublié que le fleuve pouvait servir pour le transport des personnes, courtes distances, notamment. Et c'est pour ça que dans Avantage Saint-Laurent, on a intégré le chapitre sur les navettes fluviales et un budget afférent pour le développement et la réalisation des navettes fluviales, notamment dans la région métropolitaine, mais aussi pour le Québec. Il y a d'autres navettes fluviales de ce type qui peuvent être développées.

M. Reid : Est-ce qu'il me reste encore un peu de temps, Mme la Présidente, ou...

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, il vous reste 15 secondes, si vous voulez...

M. Reid : 15 secondes... Bien, écoutez, on va revenir sur d'autres sujets. Merci beaucoup.

Mme Rouleau : Merci beaucoup.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci. Alors, je cède la parole maintenant au deuxième groupe d'opposition, le député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, vous avez 12 min 13 s.

M. Leduc : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais d'abord être solidaire de mes collègues des autres oppositions et dénoncer l'absence de la CDPQ Infra aujourd'hui. C'est une décision assez étonnante de votre part, d'autant plus que la CDPQ siège dans la salle d'à côté et qu'on a appris ce matin une information qui n'était pas celle que le premier ministre nous a donnée hier, à savoir que les études du REM de l'Est qui allaient être transférées au gouvernement, il allait y avoir une facture qui est accompagnée de ça, de 100 millions. Hier, à la conférence de presse à laquelle vous assistez, Mme la ministre, le premier ministre a dit qu'il n'y avait aucun coût, là, qui était prévu pour le rapatriement dans le giron public du REM de l'Est. Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce que le premier ministre, hier, n'avait pas toutes les informations, nous a induits en erreur? Qu'est-ce qui se passe avec ces 100 millions là?

Mme Rouleau : Mais, vous le savez, le gouvernement a déjà... avait donné le mandat à la CDPQ d'évaluer la possibilité de... quelles étaient les options pour le transport collectif structurant dans l'est de Montréal. Il y a eu cette proposition intéressante du REM de l'Est. Des études ont été réalisées pour arriver à cette conclusion du REM de l'Est et toute la facture architecturale qui va avec les REM de l'Est, un projet qui demeure extrêmement important pour l'est de Montréal et la région métropolitaine. Ce qui a été annoncé hier, essentiellement, c'est que...

M. Leduc : Ce n'est pas ça, ma question, de ce qui a été annoncé hier, c'est pourquoi il n'était pas question d'avoir des sommes hier, puis là, aujourd'hui, on apprend qu'il y a 100 millions.

Mme Rouleau : Ce que le premier ministre a mentionné hier, c'est qu'il n'y avait pas de pénalité. Alors, il y a des études, il y a du travail qui a été effectué, et le gouvernement va acquérir l'ensemble de ces études, et de ces analyses, et de l'ensemble...

Mme Rouleau : ...de ce qui a été fait par CDPQ Infra pour le REM de l'Est. Alors, il y a déjà, dans les discussions entre le gouvernement et CDPQ Infra, et ça date de l'origine du REM, il y a, dans le transfert d'information, une facture, là, qui est associée, mais il n'y a pas de pénalité.

M. Leduc : Est-ce qu'il y a d'autres surprises comme ça qui s'en viennent? Par exemple, qu'est-ce qui va se passer avec les réserves foncières qui avaient été bloquées par la Caisse de dépôt de placement? Est-ce qu'elles vont vous être transférées automatiquement ou est-ce qu'il va y avoir un coût? Parce que, là, dans le fond, la Caisse devenait, en quelque sorte, une propriétaire foncière. Est-ce qu'elle va vous facturer quelque chose? Est-ce qu'il y a d'autres coûts comme ça qui s'en viennent, qu'on n'a pas connaissance aujourd'hui?

Mme Rouleau : Il n'y a pas de surprise prévue, une surprise et souvent imprévue, mais il n'y a pas de surprise prévue, M. le député. Il y a eu, hier, une décision très importante de poursuivre les travaux pour que le REM de l'Est se réalise. Alors, c'est le REM de l'Est qui va se réaliser sur la base de ce qui a été déjà effectué, puis on poursuit le travail pour que le tracé soit finalisé.

M. Leduc : Je comprends. Et donc plus précisément, au-delà des surprises, qu'est-ce qui va se passer avec les réserves foncières qui avaient été prises par la Caisse de dépôt? Est-ce qu'elles vont, toutes les réserves foncières, être transférées automatiquement à la SQI, j'imagine, ou au gouvernement?

Mme Rouleau : Bien, tout va être analysé, mais je vous rappelle que, dans ce groupe de travail, qui a été constitué dès hier et qui s'est mis au travail dès hier, le ministère des Transports du Québec est présent et pourra prendre en charge des aspects, mais il faut d'abord voir l'ensemble du dossier puis faire les analyses. Mais le gouvernement est présent.

M. Leduc : Par exemple, les réserves foncières qui sont utilisées pour la portion qui est laissée tomber, là, la portion qu'on appelle «centre-ville», qui incluait, étrangement, Hochelaga-Maisonneuve, c'est toujours un peu étrange, là, est-ce qu'on est au centre-ville, est-ce qu'on est l'Est. Mais vous êtes bien au courant, Mme la ministre, du projet de Ray-Mont Logistiques qui soulève beaucoup de grogne dans mon quartier, et qui avait jusqu'à 35 % 40 % de son terrain qui était saisi par CDPQ Infra pour le projet du REM de l'Est. Est-ce que cette prise de position publique, cette possession publique du terrain ne pourrait pas être transférée au gouvernement pour essayer de faire un dénouement heureux au chapitre de Ray-Mont Logistiques?

Mme Rouleau : Bien, comme vous le savez, il y a plusieurs projets qui sont dans ce secteur, là, des projets importants, le REM de l'Est, Ray-Mont Logistiques, Hydro-Québec avec son poste de... j'oublie toujours le nom...

Une voix : Transformation.

Mme Rouleau : ...de transformation, merci, le poste de transformation d'Hydro-Québec, le prolongement de l'Assomption, le viaduc du Port de Montréal, il y a plusieurs projets dans le secteur. Puis ce qu'on cherche à faire, puis je suis certaine que nous allons obtenir votre appui là-dedans, c'est de faire en sorte que chacun de ces projets puisse bien atterrir, si je peux me permettre l'expression, et bien intégrer dans le milieu, évidemment, en collaboration avec la population. Et là, aujourd'hui, là où nous en sommes, par exemple, avec le REM, c'est le groupe d'action qui vient d'être constitué, qui est piloté par la RTM, avec le MTQ, avec la STM, avec la ville de Montréal, se sert de ce qui a été déjà réalisé. On enlève une partie qui ne fait pas consensus, on garde tout le reste, et là on va aller de l'avant. Alors, ces questions-là...

M. Leduc : Oui, mais ce n'est pas ça ma question, Mme la ministre.

Mme Rouleau : Ces questions-là, M. le député, seront analysées par le gouvernement pour s'assurer, là, que tout...

M. Leduc : Je vais reposer ma question de manière beaucoup plus pointue. Est-ce que c'est possible d'imaginer que la réserve de terrains qui avait été faite par la CDPQ Infra sur l'emplacement de Ray-Mont Logistiques puisse demeurer dans le giron public?

Mme Rouleau : Alors, vous me permettrez de vous dire, encore une fois, que c'est ce groupe de travail qui va faire les analyses puis les décisions seront prises. Mais ce qu'on cherche, ce qu'on veut, et ça a été spécifié hier aussi, c'est que, dans le secteur de... dans tout ce secteur, on veut la meilleure intégration possible.

M. Leduc : Parfait, c'est clair. 

Mme Rouleau : Alors, on pourra répondre plus tard à cette question-là, mais aujourd'hui, on veut laisser... je veux laisser ce groupe...

M. Leduc : La marge de manœuvre.

Mme Rouleau : ...faire son travail.

M. Leduc : Parfait, bien compris. Dans l'annonce d'hier, ce qui était clair, donc, c'était à partir de Dickson, là, que le projet jusqu'au centre-ville était laissé de côté. Pour le reste, on le gardait à peu près tel quel puis on prolongeait. Vous le savez, les gens dans Bourget, une circonscription qui est entre nos deux circonscriptions, dans l'Est, étaient particulièrement inquiets parce qu'ils avaient un...

M. Leduc : ...problème du tracé aérien sur Sherbrooke que la Caisse avait descendu sur Souligny. Ça demeurait un problème de tracé aérien. Et là, ça repasse dans le giron public. Très bien. Mais est-ce qu'on a encore un problème de tracé aérien? Est-ce que dans votre lecture de ce qui s'en vient, une fois que ça revient dans le giron public, il y aura encore un tracé aérien sur l'avenue Souligny et du Buisson, un quartier purement résidentiel?

Mme Rouleau : Bien, les quatre objectifs qui ont été spécifiés par le premier ministre, hier, et par la mairesse aussi pour... dans la reprise du leadership pour la réalisation du REM de l'Est, c'est que le REM de l'Est soit bien connecté au réseau structurant actuel, qui s'appelle le métro, qu'il y ait une très bonne intégration du REM de l'Est dans Mercier, notamment, dans Mercier-Est, qu'il y ait l'évaluation de la prolongation vers Lanaudière et l'évaluation de la prolongation vers Laval. Ce sont les quatre éléments qui ont été...

M. Leduc : Mais ma question, c'est l'aérien. Est-ce que l'aérien demeure dans Bourget?

Mme Rouleau : Bien, encore là, je vais me permettre de vous dire à l'heure actuelle, là, ce que le groupe d'action utilise, c'est le tracé qu'on a, c'est le REM de l'Est...

• (11 h 30) •

M. Leduc : Donc, oui, l'aérien demeure pour l'instant la principale...

Mme Rouleau : Oui. Le REM de l'Est, il est aérien.

M. Leduc : Bon, bien, j'espère que les gens de Souligny et de du Buisson en prennent bonne note.

Mme Rouleau : Mais il y a une partie souterraine aussi, qui est prévue.

M. Leduc : Bien sûr, qui fait moins de chicanes, je pourrais le dire, mais la partie aérienne, donc, est toujours un problème sur Souligny, c'est bien noté.

Dernière question peut être, dans le temps qui m'est imparti, si on fait l'analyse collective et surtout la vôtre que la Caisse de dépôt n'est pas le bon acteur pour mener à terme le projet du REM de l'Est, n'est non plus, donc, par définition, pas le bon acteur pour le mener à Lanaudière, pas le bon acteur pour le mener à Laval, pourquoi diantre est-il le bon acteur pour le prolonger à Longueuil?

Mme Rouleau : Dans cette décision qui a été prise, il était impératif que les parties prenantes soient vraiment bien arrimées ensemble. Il appert qu'il y a 85 % du tracé qui fait consensus. Il y a une partie qui est... qui causait énormément de préoccupations, de désagréments, de discussions, de frictions. C'est la partie centre-ville et la partie dans votre comté. Alors, n'allant plus au centre-ville, la Caisse de dépôt dit : Pour nous, là, ça ne marche plus sur le plan d'affaires, le plan d'affaires de la Caisse de dépôt, ça ne fonctionne plus, donc on préfère ne pas poursuivre cette démarche-là. Nous, on reprend la démarche entièrement. Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal, conjointement, disent : Nous prenons le REM de l'Est et nous poursuivons le travail.

M. Leduc : Donc, vous avez pleinement confiance à la caisse pour prolonger le REM jusqu'à Longueuil?

Mme Rouleau : Et la caisse va poursuivre son travail avec le REM de l'Ouest, qui est presque en...

M. Leduc : Malgré le cafouillage, là, sur le REM de l'Est?

Mme Rouleau : Il n'y a pas de cafouillage. Il n'y a pas de cafouillage. La Caisse de dépôt fait très bien son travail et réalise les projets qu'elle a réalisés. Là, il y avait... La Caisse de dépôt n'avait plus d'intérêt à poursuivre le travail, le travail du REM de l'Est, s'il ne se rendait pas directement au centre-ville, et ce que nous, nous décidons, ce que nous avons dit, c'est que le REM de l'Est va se connecter, on va s'assurer des meilleures interconnexions avec le réseau structurant actuel parce que ça manquait un peu. Là, ça ne manquera plus.

M. Leduc : Je comprends.

Mme Rouleau : On va bien brancher sur le réseau pour permettre la meilleure mobilité possible pour l'est de Montréal et la région métropolitaine.

M. Leduc : Il me reste peu de temps, je pense, Mme la Présidente?

La Présidente (Mme St-Pierre) : Il vous reste une minute...

M. Leduc : Une minute. Une dernière question, je vous laisserai élaborer, Mme la ministre, on va jouer à j'aurais dû donc dû. Sachant comment ça se termine, cette saga, si on vous replace il y a un an et demi, au moment de l'annonce du REM puis du mandat que vous donnez à la caisse, qu'est-ce que vous auriez fait différemment?

Mme Rouleau : c'était le 15 décembre, le quinze ou le 16 décembre...

M. Leduc : 2020, oui.

Une voix : ...

Mme Rouleau : Le 15 décembre 2020, c'était une très, très, très belle annonce que nous faisions pour l'est de Montréal. Il y a eu depuis énormément de travail, énormément de consultations, il y a eu beaucoup de discussions, il y a eu beaucoup d'adhésion aussi à ce projet qui est indispensable pour l'est de Montréal. Alors, aujourd'hui il y a une évolution : le gouvernement du Québec assure la population que le REM de l'Est sera réalisé conjointement avec la Ville de Montréal. Et je pense bien, vous avez vu la conférence de presse hier, la mairesse de...


 
 

11 h 30 (version non révisée)

Mme Rouleau : ...Montréal est vraiment engagé à ce que le REM de l'Est se fasse.

M. Leduc : Donc, aucune erreur de votre part. Tout s'est bien passé comme dans les plans?

Mme Rouleau : Il n'y a pas d'erreur. Il n'y a pas d'erreur.

M. Leduc : Vous feriez exactement la même chose dans la même séquence?

Mme Rouleau : Bien, il n'y a pas d'erreur. Il y a...

La Présidente (Mme St-Pierre) : Excusez-moi de vous interrompre. Alors, votre portion est terminée, M. le député.

M. Leduc : Merci.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Avant de suspendre, parce que je vais devoir suspendre, avant de suspendre, Mme la ministre, est ce que vous vous étiez engagée à ce que ces CPDQ Infra serait à cette commission ce matin?

Mme Rouleau : Ce n'est pas très clair qu'il y a eu cet engagement. Personnellement, je n'ai pas discuté avec la Caisse de dépôt pour leur présence. On m'a dit, à un moment donné : Peut-être qu'ils seront là, peut-être qu'ils ne seront pas là. Alors, pour moi, c'était dans l'ordre du peut-être.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, CPDQ Infra est à la salle d'à côté. Nous allons suspendre. Je vous invite à voir si vous pouvez les inviter.

Mme Rouleau : Mais, si je peux me permettre, puisqu'ils ne sont plus impliqués dans le REM de l'Est, peut-être est-ce la raison pour laquelle ils ne sont pas présents.

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre. Merci.

(Suspension de la séance à 11 h 35)

(Reprise à 11 h 42)

La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux. Donc, nous reprenons nos travaux, nous en étions à un bloc d'échange des oppositions. Comme je constate qu'aucun groupe d'opposition n'est présent et que l'entente de la 42ᵉ législature prévoit que le - et j'ouvre les guillemets: «Le temps non utilisé par un groupe parlementaire d'opposition est réparti parmi les autres groupes d'opposition en proportion de leur poids relatif au sein de la commission» - fermez les guillemets - le temps est donc réputé écoulé.

Je suspends donc les travaux jusqu'à 15 h 30 cet après-midi. Merci de votre attention.

(Suspension de la séance à 11 h 43)


 
 

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