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(Dix heures douze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): En tant que
présidente de la commission de l'aménagement et des
équipements, je déclare la séance ouverte. Le mandat de la
commission, pour cette séance, est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 26, Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Transports.
Fonds du Service aérien gouvernemental
(suite)
Lors de l'ajournement d'hier soir, nous étions à l'article
2, c'est-à-dire... Pardon... C'est ça, l'article 2, le 12.14. On
était sur: "Le fonds est constitué des sommes suivantes, à
l'exception des intérêts qu'elles produisent:". Je ne me souviens
pas qui avait la parole à ce moment-là. Je crois que c'est le
député de Lévis. On avait eu une réponse du
ministre, et j'avais ajourné.
M. Garon: Ah oui! On avait ajourné parce que le ministre
voulait regarder quelque chose avant de donner une réponse. J'avais
demandé pourquoi c'est marqué "à l'exception", les fonds
"à l'exception des intérêts qu'elles produisent". Il avait
dit à ce moment-là: Eh bien, je veux m'informer avant de donner
une réponse plus complète. Quelque chose comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Elkas: Un peu comme l'article 12.18, le fonds consolidé
n'est pas censé faire des profits. Alors c'est pour ça, le fonds
spécial. Je veux dire... Tout l'intérêt et les surplus
devront aller dans le fonds consolidé; c'est un principe qui avait
été établi pour les autres articles. Alors, si on se
réfère à 12.18, puis c'est le même principe.
M. Garon: Alors, au fond, il s'agit en grande partie des sommes
qui ont été avancées par le ministre des Finances, et il
veut garder les intérêts sur l'argent pendant qu'il n'est pas
utilisé.
M. Elkas: Même s'il y a de l'argent accumulé, s'il y
a des intérêts provenant des fonds, ces
intérêts-là doivent aller au fonds consolidé.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12.13,
adopté. L'article 12.14: "1° les sommes perçues pour les
biens et services qu'il a servi à financer". M. le ministre, est-ce
qu'il y a des commentaires sur ça?
M. Elkas: Bien, on a fait le tour de la question, hier.
J'apprécie le geste qui a été posé hier par
le député de Lévis. C'est que, dans son préambule,
on a posé bien des questions qui touchaient l'ensemble des articles
qu'on avait à lire et puis... Non, c'est...
M. Garon: Vous n'avez pas voulu qu'on fasse trop le tour, par
exemple.
M. Elkas: On en a fait pas mal, au début. On a
peut-être passé tous les articles, au début, alors on a
répondu à quasiment tout ce qui est dans l'article 12.14.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, d'autres questions?
M. Garon: Là-dessus, non. Ça veut dire quoi, au
juste, les sommes perçues pour les biens qu'il a servi à
financer"? Ce sont des tarifs collectés? C'est quoi, au juste? C'est
drôlement dit, hein!" Les sommes perçues pour les biens et
services". Oui, mais est-ce que ce sera un tarif horaire? C'est quoi? C'est
drôlement dit.
M. Elkas: Est-ce que vous avez compris ou voulez-vous que je
répète? Non?
La Présidente (Mme Bélanger): Mais pour les besoins
du Journal des débats, M. le ministre.
M. Elkas: O.K. "1° les sommes perçues pour les biens
et services qu'il a servi à financer;". D'ailleurs, si on a
acheté... C'est sûr qu'il va falloir percevoir des fonds pour les
biens et les services qu'on va offrir.
M. Garon: C'est plutôt pour leur utilisation, vous voulez
dire. C'est drôlement dit. Les sommes perçues pour des biens...
C'est comme si vous vendiez des biens. Vous ne vendez pas des biens, vous
vendez des services.
M. Elkas: Le fonctionnement, l'utilisation et la capitalisation,
aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Elkas: C'est le même article qu'on retrouve à
l'article 17.3...
M. Garon: Je comprends ce que ça veut dire, mais ça
ne m'apparaft pas très élégant
comme formulation: "Les sommes perçues pour les biens et services
qu'il a servi à financer;". C'est plutôt l'utilisation des
biens.
M. Elkas: mme la présidente, c'est le même article
que l'on retrouve dans la loi modifiant la loi sur le ministère de
l'énergie et des ressources, à l'article 17.3.
M. Garon: Oui, mais dans ce cas-là, on fournissait
quoi?
M. Elkas: Prise de vue aérienne, cartographie,
géodésie, télédétection, arpentage,
cadastre. "Ce fonds est constitué des sommes suivantes, à
l'exception des intérêts qu'elles produisent: "1° les sommes
perçues pour les biens et services qu'il a servi à financer".
Même article. Ça fonctionne bien, et il ne semble pas y avoir de
confusion dans ce qui a été passé. C'est pour ça
qu'on ne veut pas réinventer la roue; mais, par contre, s'il y avait...
On est toujours flexibles pour changer des choses, si besoin est.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): "2° les avances
versées par le ministre des Finances en vertu du premier alinéa
de l'article 12.16". Est-ce qu'il y a des questions?
M. Garon: Est-ce que vous avez convenu du genre d'avances que
fait le ministre des Finances? Les avances correspondraient à quoi?
M. Elkas: Le montant d'argent?
M. Garon: Non, mais on dit. "Les avances". Je comprends que ce
sont des avances, mais c'est un paiement sur le fonctionnement. Les avances
doivent correspondre à quoi? Est-ce de la capitalisation, une forme de
capitalisation? Est-ce que ce sont des avances sous forme de remboursements que
vous aurez à faire sur les biens que vous allez utiliser pour rendre ces
services-là, comme les avions et tout ça? Dans les discussions,
actuellement... L'avance va correspondre à quoi, au fond? C'est ce que
je veux dire.
M. Elkas: M. Descôteaux va répondre à
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Descôteaux.
M. Descôteaux (André): Actuellement, le service
aérien gouvernemental est capitalisé, budgété au
programme 8 du ministère des Transports. Les fonds qui seront
avancés maintenant sur le Service aérien gouvernemental, parce
que ça devient extra-budgétaire... Par exemple, les inventaires
du service aérien gouvernemental, il va falloir qu'ils soient
évalués et ça, ça va devenir une avance du fonds
consolidé, parce que c'est lui qui les a payés actuellement.
M. Garon: Les?
M. Descôteaux: Les inventaires, pour donner un exemple du
service aérien gouvernemental, actuellement, c'est le gouvernement qui
les possède. Ils vont être prêtés au fonds, autrement
dit, par le fonds consolidé, avec une évaluation de masse
monétaire. À ce moment-là, le fonds va devoir rembourser
cette avance-là au fonds consolidé, au fur et à mesure.
Ça fait qu'ils deviennent des avances.
M. Garon: Si je regarde le budget, les avances, il n'y en avait
pas. Regardez, c'est marqué "Prêts, placements et avances".
M. Descôteaux: C'est différent. M. Garon: II
n'y en a pas.
M. Descôteaux: ce n'est pas ce type d'avance. c'est que
tout le programme 8 va disparaître dans le livre des crédits
l'année prochaine.
M. Garon: Oui. 90 % du montant des traitements...
M. Descôteaux: Oui, et la capitalisation, le restant.
M. Garon: Elle ne paraît pas.
M. Descôteaux: C'est parce que là...
M. Garon: Capital: 253 000 $.
M. Descôteaux: Mais regardez la référence
1989-1990. Vous allez voir plus clairement le montant sur une base annuelle.
C'est que le budget, cette année, eu égard à la
création future du fonds, le budget était accordé; sauf
pour les traitements, où le budget est accordé, dans ce cas,
suivant la base de l'année, parce que ce sont des gens permanents et
ainsi de suite. Mais tous les autres "items", c'est calculé sur trois
mois d'opération.
M. Garon: L'équipement, en 1989-1990, c'était 902
500 $.
M. Descôteaux: Cette année, c'est divisé
à peu près par quatre, autour de 200 000 $.
M. Garon: C'est ça, 253 600 $.
M. Descôteaux: Bon. C'est ça. Parce qu'on est
budgété cette année pour trois mois d'opération,
à cause de la création du fonds spécial.
M. Garon: Avril, mai, juin. Vous visez le
1 er juillet
M. Descôteaux: C'est pour... Le 1er juillet. C'est pour
ça qu'on vise le 1er juillet, avec la création du fonds.
M. Garon: Mais ce n'est pas beaucoup de capitalisation,
ça.
M. Descôteaux: Ce n'est pas beaucoup, parce que ce sont des
emprunts sur une base... C'est tant par mois. Si on prend, par exemple, le
Challenger: le capital, c'est 50 000 $ par mois qu'on donne, sur un emprunt.
Par contre, les intérêts sont beaucoup plus hauts, parce que, au
début de la période, les intérêts sont beaucoup plus
hauts, et ça s'en va en s'amenuisant. C'est pour ça que ce n'est
pas beaucoup, la capitalisation, en ce sens. En somme de paiement, c'est le
budget. Par contre, il y a les inventaires qui valent beaucoup plus cher que
ça, et dont tout l'estimé reste à faire, comme je vous ai
expliqué hier. À ce moment-là, ces inventaires qui vont
être transférés au fonds... Parce que c'est le fonds
consolidé qui les a payés à l'heure actuelle, le
gouvernement. À ce moment-là, ça va devenir une avance au
fonds et c'est ça qu'il va falloir rembourser, avec les années,
au gouvernement. Mais selon la valeur actuelle de ces inventaires.
M. Garon: Est-ce que le ministre des Finances a l'intention de...
Comme il y a des avions pour la protection des forêts et pour encore
toutes sortes de choses que vous avez mentionnées hier, est-ce qu'il a
l'intention de vous demander de le financer, ou il va vous les passer libres de
dettes? Parce que là, vous dites que Challenger, il y a des
remboursements... Mais on voit que, comme ça prend 1 000 000 $ par
année, ça veut dire c'est 50 000 $ par mois pour le Challenger,
600 000 $.. Il n'en reste pas beaucoup pour le reste; Ça veut dire
qu'à toutes fins pratiques, l'avion du gouvernement prend 60 % du budget
de l'équipement.
M. Descôteaux: Au niveau du service actuel, lorsqu'on parle
de la flotte des CL-215, la flotte pour la protection de la forêt, c'est
une flotte qui est quand même d'un certain âge, qui est
déjà amortie.
M. Garon: Oui.
M. Descôteaux: Donc, il reste à avoir des ententes
avec le ministère des Finances, à savoir combien on va imputer au
fonds pour le coût théorique, pour l'inventaire de ces appareils.
Ça reste une décision du gouvernement: il va décider
d'imputer au fonds un montant x pour la flotte des CL-215. Dans le fonds
renouvelable, actuellement, cette partie-là fait déjà ses
frais.
M. Garon: Est-ce que ces avances vont paraître. Si elles ne
paraissent pas dans le programme 8, elles vont apparaître où?
C'est budgétaire ou extra-budgétaire?
M. Descôteaux: Extra-budgétaire.
M. Garon: Ça ne paraîtra pas dans les crédits
comme tels.
M. Descôteaux: Non. Mais il faut que ce soit
autorisé, quand même, les budgets, par le Conseil du
trésor.
M. Garon: Bon.
Le Président (M. Maltais): Ça va?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Maltais): Adopté. On va passer au
paragraphe 3 de l'article 12. 14. M. le ministre.
M. Elkas: Les sommes versées par le ministre des
Transports à même les crédits alloués à cette
fin par le Parlement... Alors, comme il a été mentionné.
Pardon?
M. Garon: Pas "à même". On n'a pas le même
texte. Ce que vous venez de dire: Les sommes dans la loi... C'est marqué
ici: "les sommes versées par le ministre des Transports et
prélevées sur les crédits alloués à cette
fin par le Parlement. " Vous avez dit "à même", vous, "à
même les crédits alloués à cette fin par le
Parlement". Vous n'avez pas dit la même chose que ce qui est dans
l'article.
Une voix: II y a une erreur, ici. Une voix: O. K. J'ai
ça, moi aussi.
M. Elkas: Les sommes versées par le ministre des
Transports et prélevées sur les crédits alloués
à cette fin par le gouvernement.
M. Garon: par le parlement. la question, c'est: de quoi
s'agit-il... de quoi s'agit-il, ici? parce que vous avez dit que nous n'auriez
plus de budget pour ça.
M. Descôteaux: C'est que lors du démarrage... On
dit: Le fonds est constitué des sommes suivantes.
M. Garon: Oui, oui.
M. Descôteaux: Donc, lors du démarrage, il va y
avoir ce qu'on a expliqué hier: le transfert d'une base qui est
déjà dans le fonctionnement du service aérien...
M. Garon: Seulement cette année.
M. Descôteaux: C'est ça. Après ça,
cette base va devenir le fonds. Et le fonds va être récurrent
chaque année, parce qu'on fait approuver le budget du fonds par le
Conseil du trésor, de façon extra-budgétaire, mais
ça va être le même fonds qui se continue.
M. Garon: Oui, mais cette somme provenant du ministère des
Transports, c'est seulement pour cette année. C'est ça que vous
me dites?
M. Descôteaux: Comme c'est le ministre qui est responsable
du fonds, théoriquement, s'il avait besoin d'un ajout, d'une
capitalisation extraordinaire, à un moment donné...
M. Garon: Oui, oui.
M. Descôteaux: Prenons le cas, que vous connaissez
probablement, de la remotorisation de toute la flotte des CL-215. À ce
moment-là, le fonds consolidé pourrait donner une somme d'argent
au ministère des Transports, qui la verserait au fonds spécial
pour sa remotorisation, ses frais, ses coûts. Donc, l'article de loi
prévoit que le ministre des Transports peut accorder des sommes d'argent
au fonds spécial.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
12.14 est adopté. J'appelle l'article 12.15.
M. Elkas: "La gestion des sommes constituant le fonds est
confiée au ministre des Finances. Celles-ci sont versées à
son crédit et déposées auprès des institutions
financières qu'il détermine. "La comptabilité du fonds et
l'enregistrement des engagements financiers qui lui sont imputables sont,
malgré l'article 13 de la Loi sur l'administration financière,
tenus par le ministre des Transports. Celui-ci certifie, de plus, que ces
engagements et les paiements qui en découlent n'excèdent pas les
soldes disponibles et leur sont conformes".
M. Garon: Oui, celui-là, on va y aller paragraphe par
paragraphe. Premier paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Premier
alinéa.
M. Garon: ouais, premier alinéa. alors, le ministre des
finances ne vous fait pas confiance, m. le ministre. il donne de l'argent et il
le garde.
M. Elkas: II fait la gestion des placements, comme tout autre
ministère.
M. Garon: Non, non. "Constituant le fonds". M. Elkas:
Oui.
M. Garon: "La gestion des sommes constituant le fonds est
confiée au ministre des Finances". Comment est-ce qu'il va faire
ça? Si tout le fonds est confié au ministre des Finances,
allez-vous à chaque fois demander la permission au ministre des
Finances, quand vous avez un paiement à faire? Comment ça va
marcher?
M. Descôteaux: M. le député...
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Descôteaux.
M. Descôteaux: ...actuellement, un budget
ministériel est au niveau des transferts des sommes d'argent, toujours
tirées sur le ministère des Finances...
M. Garon: Oui.
M. Descôteaux: ...à l'ordre du ministre des
Finances. Lorsqu'un citoyen fait un chèque au ministère, il le
fait à l'ordre du ministre des Finances, au fonds consolidé.
Lorsqu'on fait un paiement du personnel, c'est le ministre des Finances.
Lorsqu'on paie les frais d'administration au ministère, c'est le
ministre des Finances. Ce n'est pas parce que c'est un fonds spécial que
ça change. C'est encore le ministre des Finances et le contrôleur
des finances qui contrôle...
M. Garon: C'est encore le contrôleur des finances.
M. Descôteaux: C'est encore le contrôleur des
finances - la même chose qu'avant - qui voit à la
régularité des paiements. C'est tout.
M. Garon: Sous forme de C.T. ou sous forme de...
M. Descôteaux: Même chose qu'un ministère
ordinaire. Ce n'est pas parce que c'est un fonds spécial que la Loi sur
l'administration financière ne s'applique plus. Ce sont exactement les
mêmes effets, les mêmes normes, les mêmes
réglementations pour payer, les mêmes vérifications et
contrôles par les organismes centraux, qui sont le contrôleur des
finances, le Conseil du trésor, le Vérificateur
général. Ça reste exactement le même "pattern", si
vous voulez, que l'on retrouve pour un budget actuel du gouvernement, pour
assurer l'intégrité des fonds versés au fonds
spécial.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Adopté, pour le premier alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Premier
alinéa, adopté.
M. Elkas: Le deuxième alinéa proposé fait
exception à l'article 13 de la Loi sur l'administration
financière, en confiant au ministre des Transports la tenue de la
comptabilité du fonds et de l'enregistrement des engagements financiers
imputables au fonds. Cela veut dire que les fonds vont avoir leurs propres
états financiers. C'est un peu ce dont on discutait hier. On a un
rôle à jouer, là-dedans.
M. Garon: Oui, mais un rôle...
M. Elkas: On a fait référence à ça,
hier, quand vous l'avez demandé...
M. Garon: Un rôle de teneur de livre. M. Elkas:
...au niveau de l'article 12.13.
M. Garon: Allez-vous acheter des casquettes vertes?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Allez-vous acheter des casquettes vertes? Les gens,
autrefois, quand ils tenaient les livres, ils avaient des casquettes vertes
pour ne pas se faire éblouir par la lumière de la lampe qui les
éclairait.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Avec la petite lampe de banquier qu'ils vendent
maintenant chez Pascal.
M. Elkas: Ça vient avec, ça. Une voix:
Ça revient à la mode. M. Elkas: À la mode.
Une voix: Ou avec.
Une voix: Ils vendent ça chez Pascal, des
casquettes...
M. Garon: Pas les casquettes, ils vendent des lampes. Ils
appellent ça des lampes...
Une voix: Oe signalisation?
M. Garon: Non, des lampes genre Orient-Express, style banquier.
Vous voyez deux sortes de lampes, avec un dessus vert. En tout cas. "La
comptabilité du fonds et l'enregistrement des engagements financiers qui
lui sont imputables..." Mais là, le contrôleur des finances,
qu'est-ce qu'il va faire? Est-ce que c'est le ministre des Transports, ou si le
contrôleur des finances va être là quand même, mais
ça va être imputé par le ministre...?
M. Elkas: La gestion du fonds, c'est nous. Et au niveau du
contrôleur, c'est lui qui s'assure qu'on suit les normes établies
par le gouvernement.
M. Garon: Avez-vous l'article 13 de la Loi sur l'administration
financière?
M. Elkas: Cet article a aussi été inspiré du
texte de l'article 17.5, édicté par l'article 2 de la Loi
modifiant la Loi sur le ministère de l'Énergie et des Ressources.
On retourne encore...
M. Garon: Quand vous dites: "Celui-ci - le ministre des
Transports - certifie, de plus, que ces engagements et les paiements qui en
découlent n'excèdent pas les soldes disponibles et leur sont
conformes", habituellement, c'est le contrôleur des finances qui fait
ça. Dans les ministères, c'est le contrôleur des finances
qui le fait, il me semble. Je ne comprends pas. Dans les ministères,
c'est le contrôleur des finances. Le contrôleur des finances va
être là, comme d'habitude. C'est écrit ici. "Le
contrôleur des finances doit tenir la comptabilité du
gouvernement." C'est l'article 13. "Il doit aussi, conformément à
la présente loi, enregistrer les engagements financiers imputables sur
les crédits et voir à ce que ces engagements et les paiements qui
en découlent n'excèdent pas ces crédits et leur soient
conformes. Il accomplit aussi les autres fonctions qui lui sont dévolues
en vertu de la loi." Dans les ministères, habituellement, c'est le
contrôleur des finances. Là, vous dites qu'il va être
là, mais, par ailleurs... Là, je ne comprends pas trop. Il va
être là, mais il ne fera rien. (10 h 30)
Une voix: Sa fonction, c'est de certifier que les
engagements...
M. Garon: Ça donne quoi, ça, au juste? Ça
donne quoi, ça?
M. Elkas: Ça prend des gestionnaires pour gérer le
fonds et, évidemment...
M. Garon: Je comprends ça. Mais dans les
ministères, vous avez un service de comptabilité. Au fond, il est
là.
M. Elkas: S'assurer que...
M. Garon: C'est comme votre contentieux. Ce ne sont pas vos
employés, ça. Le contentieux qui est ici, ils sont à votre
ministère, mais ce sont des employés du ministère de la
Justice. C'est la même chose dans le secteur de la comptabilité
des ministères. Les gens sont là. Ce ne sont pas vos
employés, ce sont les employés
du ministre des Finances.
M. Elkas: Oui, ils s'assurent qu'on suit les normes.
M. Garon: Pour vous surveiller. M. Elkas: C'est ça.
Vous aimez ça.
M. Garon: Mais là, ce que je ne comprends pas...
M. Elkas: C'est seulement juste.
M. Garon: ...c'est qu'ils vont faire la job... Mais maintenant,
c'est tenu par le ministère des Transports plutôt que par le
contrôleur des finances. Je ne comprends pas trop l'astuce,
là.
M. Elkas: On aurait un système pas mal lourd si le ...
M. Garon: Non, c'est la même affaire...
M. Elkas: ...ministère des Transports pouvait tout
faire.
M. Garon: ...sauf que le gars n'a pas la même calotte.
M. Elkas: II va nous confier...
M. Garon: II va faire la même chose. C'est la même
obligation qui est reproduite ici.
M. Elkas: II va nous confier des responsabilités.
M. Garon: Sauf qu'il va avoir une calotte "ministre des
Transports" plutôt que-Une voix: Salut!
M. Garon: ... - salut! - plutôt qu'une calotte
"contrôleur des finances". Je ne vois pas c'est quoi, l'affaire.
M. Elkas: Dans les cas où il y a un fonds spécial,
on nous confie cette responsabilité-là.
M. Garon: Mais quel est le pourquoi? Le savez-vous? Si vous ne le
savez pas...
M. Elkas: Oui. C'est parce que, comme ça devient...
M. Garon: Je comprends M. Elkas, il arrive. Il n'est pas familier
avec la routine habituelle d'un ministère. Mais là, je ne...
M. Elkas: Comme ça devient extra-budgétaire, le
contrôleur des finances vérifie, il certifie, il rend conforme,
ainsi de suite, tout ce qui est ministériel, tout le livre des
crédits. Quand ça devient extra-budgétaire, il dit: Moi,
comme contrôleur des finances, je confie au ministère, ce
secteur-là. O.K.?
M. Garon: Parce que c'est extra-budgétaire.
M. Elkas: C'est ça. Parce que c'est
extrabudgétaire, à ce moment-là, il confie les
responsabilités au ministre. Mais il confie les mêmes
responsabilités qu'il a comme contrôleur des finances dans le
ministère.
M. Garon: Est-ce que c'est toujours comme ça, quand c'est
extra-budgétaire?
M. Elkas: C'est toujours comme ça dans les fonds...
M. Garon: Dans les fonds... Mais ailleurs? M. Elkas:
...spéciaux. Dans les fonds... Une voix: Oui. M. Garon:
Quand ce ne sont pas des fonds?
M. Elkas: Je ne le sais pas. Je ne pourrais pas vous
répondre.
M. Garon: Adopté. Une voix: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12.15 est
adopté. Les deux alinéas?
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 12.16.
M. Elkas: "Le ministre des Finances peut avancer au fonds, sur
l'autorisation du gouvernement et aux conditions que celui ci détermine,
des sommes prélevées sur le fonds consolidé du revenu. "Il
peut, inversement, avancer à court terme des fonds au fonds
consolidé du revenu, aux conditions qu'il détermine, toute partie
des sommes constituant le fonds qui n'est pas requise pour son fonctionnement.
"Une avance versée au fonds spécial ou au fonds consolidé
du revenu est remboursable par le fonds qui l'a reçue."
C'est encore un article administratif qu'on retrouve dans l'article
17.10 édicté par l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Garon: Est-ce qu'on peut analyser l'article...
M. Elkas: C'est un changement, transfert de...
M. Garon: ...section, par section, alinéa par
alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Les conditions, là... D'après les
négociations, vos discussions avec les Finances, les conditions seront
fixées - et elles ne sont pas approuvées encore, vous m'avez dit,
parce que c'est un projet - par les Finances? Quand vous dites: "Le ministre
des Finances peut avancer au fonds, sur l'autorisation du gouvernement et aux
conditions que celui-ci détermine..." Alors, qui va proposer des
conditions au gouvernement? Est-ce qu'il y a entente, ou si ce sont des
conditions qui sont proposées par les Finances? Est-ce qu'on peut
vraiment dire que l'initiative vient du ministère des Finances qui dit:
Je vais t'avancer de l'argent mais à telles conditions, ou si vous avez
vraiment quelque chose à dire là-dedans?
Une voix: Moi, c'est le deuxième paragraphe qui me fatigue
plus.
M. Elkas: C'est eux qui gèrent, d'ailleurs, au
ministère des Finances. Le coût de l'argent, c'est à eux.
C'est leur propre initiative, mais il y a entente sur les montants.
M. Garon: oui, mais les conditions, ce n'est pas que... là
vous dites qu'actuellement, ça ne touche que le montant et les
conditions de remboursement?
M. Elkas: Les conditions... Ce sont des fonds seulement, pas de
matériel.
M. Garon: Non, non, c'est le fonds. C'est l'avance d'argent.
À quelles conditions? Mais en parlez-vous, actuellement?
M. Elkas: Mais c'est après entente. M. Garon: C'est
en discussion, ça? M. Elkas: Oui, il y a des discussions.
M. Garon: C'est quoi? Comment est-ce que ça va
fonctionner?
M. Elkas: C'est plutôt au niveau de l'évaluation que
c'est fait, dans le moment. Pour en venir au décret.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas la même chose.
M. Descôteaux: Qui va se transformer en avance de fonds,
par rapport aux évaluation des actifs. C'est ça? C'est que les
Finances nous donnent une flotte d'appareils. Ils vont peut-être dire,
par exemple: Ça, ça vaut 1 000 000 $. C'est comme si je
t'avançais 1 000 000 $. Et ça se transforme en argent, en
imputabilité.
M. Garon: Mais est-ce que c'est une façon pour le
gouvernement d'emprunter là-dessus? Est-ce que le gouvernement va
emprunter là-dessus?
M. Descôteaux: Pas à ma connaissance. M. Elkas:
Sur quoi? Pas qu'on le sache. Une voix: Dans le deuxième
alinéa, oui.
M. Garon: On dit "il peut avancer". Attends un peu, on est au
premier là.
Une voix: Bon, pas le premier.
M. Garon: Le ministre des Finances peut avancer au fonds, sur
l'autorisation du gouvernement et aux conditions que celui-ci détermine
des sommes prélevées sur le fonds consolidé du revenu."
Là, vous dites que ce sont des montants qui vont correspondre aux
inventaires.
M. Elkas: ...Au sujet des conditions, ça.
Explique-lui.
M. Descôteaux: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M.
Descôteaux.
M. Descôteaux: Le ministre des Finances peut avancer au
fonds, et la façon avec laquelle il peut avancer au fonds, c'est lorsque
l'évaluation des actifs, par exemple, qui va être faite... Comme
c'est le gouvernement qui les a payés, il peut dire au fond: Moi, je
t'ai avancé une somme d'évaluation X qui n'est pas encore tout
à fait déterminée. Donc, ça devient une avance, de
l'actif.
Il peut aussi avancer des fonds pour un achat d'appareils, un
financement sur les marchés étrangers, les marchés
canadiens, ainsi de suite. Pour l'achat d'un renouvellement de flottes, par
exemple. Il se trouve à avancer au fonds. Ce sont ces avances-là
qu'il fait au fonds, mais lui, son avance, c'est toujours en termes
monétaires. Donc, il y a des taux de change, des taux
d'intérêt, ainsi de suite. Ça, c'est fixé,
habituellement, c'est négocié par le ministre des Finances, par
sa Direction du marché des capitaux. C'est ça que ça veut
dire, que le ministre des Finances peut avancer au fonds, sous l'autorisation
du gouvernement. Parce que ca prend habituellement un décret, lorsqu'on
acquiert un projet majeur de remotorisation dont on a parlé
tout à l'heure, lorsqu'on acquiert un nouvel appareil ou ainsi de
suite. À ce moment-là, il faut que ce soit autorisé par le
gouvernement. Et aux conditions que le gouvernement détermine, parce
que, lorsqu'ils vont sur le marché des emprunts, là aussi,
ça prend un décret pour autoriser, l'emprunt. C'est pour
ça qu'il y a des conditions d'emprunt dans ça, et c'est ce qu'il
avance au fonds à ce moment-là. Tantôt, à l'autre
article, inversement, le fonds, il va falloir qu'il rembourse cette
avance-là.
M. Garon: En vertu de 12.13, qui dit: "II détermine
également la nature des biens et des services financés par le
fonds."
M. Descôteaux: C'est exact.
M. Garon: Là, d'après vos discussion, il en finance
pour combien, en vertu de cet alinéa-là, 12.16?
M. Descôteaux: Je ne le sais pas, actuellement. Ce n'est
pas rendu assez loin pour ça.
M. Garon: Vous n'avez aucune idée.
M. Descôteaux: Non, pas pour le moment. Non, parce que le
gros point, dans le fond, comme je le disais tantôt, c'est toute la
flotte des CL-215 qui, elle, est déjà amortie. À quel
point est-ce que ça va jouer dans la balance?
M. Garon: Elle est payée.
M. Descôteaux: Elle est payée.
M. Garon: Elle est payée. O.K.
M. Descôteaux: Mais ça vaut quand même quelque
chose.
M. Garon: Elle est payée ou... M. Descôteaux:
Elle est payée.
M. Garon: Donc, le ministre des Finances ne fait pas d'argent
dessus.
M. Descôteaux: Bien, c'est lui qui a avancé au
départ pour l'achat et ainsi de suite. C'est sur ça qu'il faut
s'entendre.
M. Garon: Oui, mais le fonds consolidé du revenu?
M. Descôteaux: C'est certain que pour nous autres, au
ministère, on va essayer de l'avoir à moindre coût. C'est
un avantage.
M. Garon: C'est les recettes et les dépenses de
l'année... " ...Que celui-ci détermine, des sommes
prélevées sur le fonds consolidé du revenu."
M. Descôteaux: Lorsque le ministère des Finances
avance quelque chose, c'est toujours prélevé sur le fonds
consolidé.
M. Garon: Oui.
M. Descôteaux: C'est pour ça que c'est marqué
comme ça.
M. Garon: Adopté, 12.16, le premier paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier paragraphe
est adopté. Premier alinéa. On passe au deuxième: "II
peut, inversement, avancer à court terme au fonds consolidé du
revenu, aux conditions qu'il détermine, toute partie des sommes
constituant le fonds qui n'est pas requise pour son fonctionnement."
M. Morin: M. le Président, moi, je ne le sais pas. C'est
le deuxième paragraphe...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Oui, merci. C'est le deuxième paragraphe qui me
fatiguerait, si j'étais ministre des Transports, contrairement au
premier paragraphe. C'est bien sûr qu'à partir du moment où
le ministère des Finances avance au fonds, qu'il ait l'autorité
pour déterminer les conditions, ça se conçoit. Mais
lorsque c'est le contraire - le deuxième - ça veut dire que le
ministre des Finances peut venir piger - c'est pas dit comme ça, c'est
pas écrit comme ça - de l'argent à même le fonds.
Parce que, selon sa propre analyse, il en arrive à dire: Je
considère que vous en avez un peu trop pour votre propre fonctionnement,
donc je viens en chercher et j'établis même les conditions. Je ne
le sais pas, mais le ministre n'aimerait-il pas mieux que ce soit vos propres
conditions, vu que vous êtes l'administrateur de ce fonds-là; que,
si le ministre des Finances a besoin d'argent, ce soit selon vos conditions
à vous pour sortir de l'argent? Parce que c'est l'inverse, là;
c'est vous qui lui en prêtez, là. Qu'est-ce que vous pensez
deçà?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Ça ne me dérange pas si ces sommes ne
sont pas requises par notre ministère.
M. Morin: Oui, mais ça ne vous dérange pas que ce
soit lui qui établisse les conditions non plus? (10 h 45)
M. Elkas: Bien coudon, les conditions, ça se
discute, ça.
M. Morin: Oui, oui, ça se discute, sauf que quand le
ministre... Moi, si j'étais ministre des Finances, je dirais: Je discute
bien avec toi, mais lis comme il faut la loi et après qu'on aura
discuté, je discuterai en fonction de la loi.
M. Elkas: Ce qu'on voit dans ça, c'est que le ministre
peut, à l'inverse...
M. Morin: C'est...
M. Elkas:... avancer au fonds consolidé du revenu toute
somme provenant du fonds spécial qui n'est pas requise pour son
fonctionnement.
M. Morin: Oui, bien sûr, mais qui n'est pas requise, c'est
selon l'analyse du ministre des Finances. C'est ça qui me fatigue. Je me
mets dans le peau du ministre. Je n'aimerais pas voir le ministre des Finances
dire: Bon, alors, ça n'a pas l'air utile pour vous autres, vous n'en
avez pas besoin, j'en prends tant et c'est selon telles conditions.
Si c'est comme ça que tous les fonds fonctionnent, je sais bien
que je parle pour ne rien dire, mais...
Une autre question, M. le ministre, si vous me permettez: Est-ce que
dans tous les autres fonds, le ministre des Finances peut aussi avoir la
même latitude?
M. Elkas: On le retrouve dans 17. 10.
M. Morin: Vous trouvez ça un peu partout, oui.
M. Elkas: Oui. Tant qu'il ne vient pas jouer dans notre fonds et
qu'il n'empêche pas le bon fonctionnement de notre service.
M. Morin: Bien, j'espère.
M. Elkas: Si ce sont des intérêts ou des affaires
semblables, des fonds qu'on n'a pas... Des surplus, des choses dont on n'a pas
besoin, pourquoi pas?
M. Morin: Vous dites ça, M. le ministre... Je ne veux pas
déplacer le débat, mais vous avez un ministre qui n'était
pas trop d'accord, qui était pour le respect du pacte avec les
municipalités. Ça a l'air qu'il y en a qui ont dit: Ce n'est pas
comme ça que ça marche mon petit frère. C'est
peut-être un exemple déplacé, mais c'est vous qui allez
être "pogné" avec.
M. Elkas: II va falloir être bons négociateurs, M.
le député. Ha, ha, ha!
M. Morin: En tout cas, je vous laisse faire ça, parce
que...
M. Elkas: Non, non. Je vois votre point de vue...
M. Morin: Tu sais, hein? O. K.
M. Elkas: Oui. Mais ce sont dès sommes qui ne sont pas
requises par nous, de la façon que ça a été
défendu.
M. Morin: D'accord, mais en tout cas, selon son évaluation
à lui, et pas selon la vôtre.
M. Elkas: Ah bien non! On va discuter, ce qu'on n'a pas
l'habitude de faire. Ha, ha, ha!
M. Morin: C'était le commentaire que je voulais faire,
sans plus.
M. Elkas: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour le deuxième alinéa?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le troisième
alinéa: "Une avance versée au fonds spécial ou au fonds
consolidé du revenu est remboursable par le fonds qui l'a reçue.
"
M. Elkas: Ça veut dire que celui qui a reçu, il
rembourse. Celui qui a versé...
M. Morin: Ça me paraissait implicite, mais là, si
on prend la peine de le mentionner, il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12. 16 est
adopté.
M. Morin: C'est bien sûr que celui-là qui...
M. Garon: Attendez un peu. "Une avance versée au fonds
spécial... "
M. Elkas: Ça répond, je pense, à la
préoccupation que vous aviez sur le deuxième.
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement. M.
Garon: Oui. Il y a une tautologie. M. Elkas: On va citer un
exemple.
M. Garon: Tautologie... Je ne vois pas à quoi ça
sert, ça.
M. Descôteaux: M. le député, je vais vous
donner un exemple. Dans un fonds spécial, il y a deux comptes de banque:
un d'opérations et un de gestion.
M. Garon: Oui.
M. Descôteaux: C'est avec celui d'opérations qu'on
fait affaire régulièrement. Disons qu'il y a un surplus. Il est
versé au fonds consolidé qui, lui, l'envoie dans un fonds de
gestion, avec des rendements à court terme, à moyen terme, ainsi
de suite. O.K? Et cet argent-là, quand même, qui est versé
au fonds de gestion opéré par le ministère des Finances,
il va revenir, à un moment donné, parce qu'il y a un remplacement
d'appareils, comme on disait. Donc, il y a de l'argent à aller
récupérer du ministère du Revenu, qui veut nous autoriser
à financer ce nouvel achat-là. En premier, il va prendre les
placements du fonds de gestion, il va les retourner au fonds
d'opérations pour qu'on puisse payer notre "down payment", par exemple,
ou ainsi de suite. C'est comme ça que l'argent reste quand même
attribuable au fonds. Parce que tantôt, ils savent bien qu'on va avoir
des besoins, ce qui est normal dans une opération d'envergure comme
celle-là, en termes de coût, ainsi de suite. Et de capitalisation,
d'achat de...
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12.16 est
adopté. J'appelle l'article 12.17.
M. Elkas: "La rémunération et les
dépenses...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...afférentes aux avantages sociaux et aux
autres conditions de travail des personnes affectées,
conformément à la Loi sur la fonction publique, aux
activités reliées au fonds sont défrayées par
celui-ci."
Tout ce que ça nous dit, ici, c'est qu'on doit payer les
dépenses reliées aux rémunérations, avantages
sociaux, aux personnes qui sont affectées aux services. Tout ça
vient du fonds. C'est bien normal. On retrouve ça dans l'article 17 9
édicté par l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Morin: Juste une question...
M. Elkas: C'est une clause bien standard.
M. Morin: D'accord, mais quand même, je présume que
ça comprend la participation de l'employeur. Là, on parle des
avantages sociaux, mais aussi de la participation de l'employeur au niveau des
bénéfices marginaux.
M. Elkas: Oui.
M. Morin: On n'en fait pas mention. Est-ce que je dois
considérer que c'est implicite, là- dedans?
M. Elkas: C'est tout ce qui existe pour le moment.
M. Morin: Ça va.
M. Garon: Est-ce que ça veut dire que cette partie des
fonds de pension des employés va être payée par le
gouvernement? On sait que le gouvernement Bourassa, de 1970 à 1976, ne
les payait pas. Là, est-ce qu'il y a obligation de payer la part du
gouvernement des fonds de pension des employés?
M. Elkas: rien ne change. tout est conforme à la loi sur
la fonction publique. on le retrouve, que ce soit dans un fonds spécial
ou...
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12.17 est
adopté. J'appelle l'article 12.18.
M. Elkas: "Les surplus accumulés par le fonds sont
versés au fonds consolidé du revenu aux dates et dans la mesure
que détermine le gouvernement." Alors, on en a discuté à
fond. On le voit aussi dans l'article 17.7 édicté par l'article 2
de la Loi modifiant la Loi sur le ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Morin: Mme la Présidente, ça me fatigue un peu
quand on parle de surplus. Parce que, normalement, quand on dit qu'un fonds
doit s'autofinancer, il ne doit pas faire de déficit; il doit avoir les
revenus pour assurer les coûts réels: donc pas de surplus non
plus. Peut-être qu'il peut y avoir des surplus temporaires. C'est pour
ça que les autres clauses, on peut les voir assez bien, lorsqu'on dit
que le ministre des Finances peut venir chercher... Autant il peut faire des
avances dans le fonds, autant il peut aller en chercher; mais ça semble
être une mesure temporaire. Il peut y avoir, au niveau de
l'administration, des périodes où tu as moins de
déboursés, donc tu as un surplus. Ça va, mais ça me
semble être une mesure vraiment temporaire, alors que l'autre s'attaque
carrément à d'éventuels surplus permanents. Je vois mal
comment dans le cadre d'un fonds comme celui-là, qui a pour but de
vraiment isoler les dépenses d'un certain service et aussi d'assurer son
autofinancement, on puisse songer à d'éventuels surplus.
Contrairement aux autres qui ont leur place, l'article 12.18, ça fait
drôle.
M. Elkas: Je pense que, comme on l'a mentionné hier, on
n'est pas là pour faire des profits. C'est sûr que cet argent
devrait être mis dans le fonds consolidé, comme c'est le cas dans
les autres articles qu'on a vus au ministère de
l'Énergie et des Ressources, aussi au ministère de
l'Éducation. On n'est pas là pour faire des profits, alors on
prend le surplus et on le met dans le fonds consolidé. Si on planifie
l'achat des équipements, pour l'avenir, on va le prendre en
considération et on va le négocier.
M. Morin: M. le ministre, finalement, c'est que vous auriez trop
"chargé". Quand vous dites que vous n'êtes pas là pour
faire des profits, je le sais; mais si vous avez un surplus, c'est parce que
vous auriez "chargé" un peu trop pour le service que vous auriez
accordé aux différents ministères. Ah oui! Selon vos
prévisions qui étaient un peu trop conservatrices, dont ils ont
fait une surutilisation... Donc, vous avez plus de revenus que prévu.
Sauf que ce ne sont pas des profits, quant à moi: c'est un surplus
temporaire que, peut-être, le ministre des Finances peut venir chercher,
mais je ne peux pas considérer ça comme un surplus final et
permanent...
M. Elkas: Vous avez raison, mais par contre...
M. Morin: ...qui doit être quand même
réappliqué pour l'année suivante.
M. Elkas: ...on va baser nos prévisions sur nos chiffres
actuels de l'année. Alors, si on a des surplus, évidemment, on va
réduire les frais ou les tarifs affectés au ministère.
L'exemple de surplus peut être la vente d'un appareil - je viens
d'y penser - dont on n'aura pas besoin, d'ailleurs. Dans le cas du "jet
à Lesage", peut-être.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 12.18?
M. Garon: Attendez un peu. Quand on regarde les articles 12.18 et
12.19, où on dit que les articles 57 à 70 de la Loi sur
l'administration financière vont s'appliquer... L'article 58 n'est pas
marqué. Je pensais que c'était 57 à 70.
Moi, je me méfie de ça. Le ministère des
Finances... J'ai déjà vu une raffinerie de sucre...
C'était facile de dire qu'elle n'avait pas de profit. Elle a
été obligée de se capitaliser à 100 % par emprunt.
Il n'y avait pas une compagnie qui aurait réussi dans des conditions de
même. Après ça, les Finances arrivaient et disaient:
Regardez comment ça ne va pas bien. Moi, les analyses des Finances,
ça ne m'impressionne pas. Je les connais, les gars des Finances. Quand
vous arrivez ici, si vous n'avez pas de capitalisation dans votre service,
votre fonds et que vous marchez sous emprunt, c'est bien facile, on va vous
dire: Empruntez l'argent. Après ça, on va emprunter l'argent, on
va vous l'affecter, et il n'y aura aucune capitalisation. Sauf que
l'entreprise, dans le secteur de l'aviation, elle ne marche pas comme
ça, elle n'emprunte pas entiè- rement l'argent, il y a de la
capitalisation.
Aujourd'hui, je pense qu'une des plus grandes gaffes que le gouvernement
a faites, ce fut de dilapider la raffinerie de sucre. Aujourd'hui, quand on
voit ce qui est arrivé avec Steinberg, Lantic aurait pu être
regroupé avec la raffinerie de sucre, et aujourd'hui, c'est nous autres
qui aurions le contrôle du sucre au Canada. Avec une courte vue des hauts
fonctionnaires des Finances - qui ne connaissent rien là-dedans, je vais
vous dire bien franchement - on a réussi à dilapider un secteur
au Québec qui était important et qui créait beaucoup
d'emplois.
Là-dedans, je pense qu'ils vont avoir le même maudit
comportement. Que votre fonds soit bien administré, que lui, il montre
des rendements, ce n'est pas leur problème, eux autres. Eux autres, ils
sont dans une stratégie d'ensemble, et vous êtes un pion sur
l'échiquier. Si j'ai décidé de sacrifier un pion pour
manger une dame dans l'échiquier de mon jeu... Ça peut être
votre pion qui se fait manger pour que les autres aillent mieux. En passant, si
c'est vous qu'on décide de sacrifier pour faire bien paraître les
autres, vous allez avoir l'air d'un deux de pique.
M. Elkas: Par contre, s'il y a un déficit, c'est eux
autres qui vont venir nous sortir du trou.
M. Garon: Oui, mais le ministre des Finances, on le voit
actuellement... Regardez le ministre des Affaires municipales, s'il a du "fun".
Il tire au poignet avec le ministre de l'Éducation, et là,
actuellement, on voit, dans le journal, ce matin: "Menace de démission
de Picotte". Pourquoi? Parce que, au fond, on a décidé un peu de
dire: On va se financer de cette façon-là, et on sacrifie le
ministre. Si le gouvernement met en oeuvre ce qu'il veut faire aux Affaires
municipales, le ministre va passer au "cash", il va faire partie du passif.
Quand le ministre des Finances se garde tous les pouvoirs comme il les
garde là, au fond, ce n'est pas vrai que c'est administré comme
une entreprise. On met des coûts à part...
M. Elkas: On n'a pas dit que c'était une corporation, non
plus.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: C'est un outil pour une meilleure gestion. On a fait
les preuves dans le passé.
M. Garon: Une meilleure gestion financière, je n'en suis
pas sûr. Je suis loin d'en être sûr, je dirais même le
contraire.
M. Elkas: Je ne suis pas sûr. Mon expérience...
M. Garon: Dans la gestion administrative, possiblement qu'on va
réussir à isoler les coûts. On va isoler les coûts,
mais de quelle façon va-t-on fonctionner avec le financement des
appareils, le financement des biens importants? On n'est pas dans les
bâtons de "popsicle", on est dans les avions.
M. Elkas: Je pense qu'il a été prouvé, Mme
la Présidente, que les centres de coûts ont toujours
été pas mal plus efficaces que les fonds renouvelables, comme
ceux qu'on a dans le moment.
M. Garon: Vous n'avez pas de marge de manoeuvre. Je comprends que
le gouvernement, c'est lui qui doit décider, parce que c'est lui qui
mène l'ensemble du gouvernement. Sauf que, dans tout ça, c'est le
ministre des Finances qui mène, ce n'est pas vous.
M. Elkas: Ça dépend du négociateur, M. le
député.
M. Garon: Ouf, ouais...
M. Elkas: S'il est persuasif ou non, charmant ou non - ou
charmante ou non - comme vous l'êtes... Ça aide. (11 heures)
M. Garon: Bof! Vous allez vous faire passer la tasse. On ne peut
pas s'opposer à un article comme ça. C'est évident que
c'est le gouvernement qui doit déterminer, mais... Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12.17 est
adopté. J'appelle...
M. Elkas: C'est 12.18.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article
12.18, excusez-moi. L'article 12.18 est adopté. J'appelle l'article
12.19.
M. Elkas: "Les articles 22 à 27, 33, 35, 45, 47, 49, 51,
57 et 70 à 72 de la Loi sur l'administration financière
s'appliquent au fonds, compte tenu des adaptations nécessaires."
Ça fait partie du fonctionnement. Les contrôles exercés
dans le moment s'appliquent à cette loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Elkas: Ça, on retrouve ça encore, les
mêmes articles, dans les autres projets de loi.
M. Garon: Quand je regarde les articles 70 à 72, encore,
les comptes vont être préparés... Ici, on dit:
"...s'appliquent au fonds, compte tenu des adaptations nécessaires." Or,
les comptes de ce fonds vont être préparés au
ministère des Finances. Je ne comprends pas trop comment ça va
être préparé au ministère des Finances et, en
même temps, que ce n'est pas...
M. Elkas: Comptes publics.
M. Garon: ...le contrôleur des finances...
M. Elkas: Comptes publics, M. le député.
M. Garon: Bien non, mais on dit ici: "...les articles 70 à
72 de la Loi sur l'administration financière s'appliquent au fonds,
compte tenu des adaptations nécessaires." Ailleurs, c'est le
contrôleur des finances qui est là. Vous, vous voulez dire que
votre employé va agir pour le ministre des Finances pour préparer
les comptes?
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Des-côteaux.
M. Descôteaux: Les comptes publics sont
préparés annuellement par le ministre des Finances.
C'est-à-dire le volume des comptes publics qu'on a; on ne parle pas des
crédits et on ne parle pas des états financiers. Les comptes
publics continuent à être préparés par le ministre
des Finances. Comme c'est un fonds spécial, là, ce qu'il dit,
c'est: aussitôt après l'expiration de chaque année
financière, dans la forme prescrite par le ministre,
préparé dans la monnaie du Canada. Autrement dit, ça ne
change pas, au niveau de la visibilité. Comme on ne les aura plus au
livre des crédits, il faut que ces fonds apparaissent quelque part au
niveau gouvernemental, et ça apparaît dans les comptes publics.
C'est juste ça que ça veut dire. À l'article 71, on dit ce
que les comptes publics contiennent, les actifs et les passifs, le fonds
consolidé, ainsi de suite.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): 12.19 est
adopté. J'appelle 12.20.
M. Elkas: "L'exercice financier du fonds se termine le 31
mars."
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle le 12.21.
M. Elkas: "Malgré toute disposition contraire, le ministre
des Finances doit, en cas d'insuffisance du fonds consolidé du revenu,
payer sur le fonds les sommes requises pour l'exécution d'un jugement
ayant acquis force de chose jugée contre la Couronne."
M. Garon: Qu'est-ce que c'est ça, cette affaire-là?
Au cas où le fonds consolidé manquerait d'argent, il utiliserait
le fonds.
M. Elkas: C'est une clause standard qu'on retrouve dans les
autres fonds. On la retrouve dans l'article 17. 12 édicté par la
Loi sur le ministère de l'Énergie et des Ressources. Et il y a
des cas, des exemples de cas contre la Couronne: Marcel Dugas versus le
Procureur général du Québec...
M. Garon: Adopté. M. Elkas: O. K.
La Présidente (Mme Bélanger): 12. 21 est
adopté. J'appelle... Pardon? L'article 2 au complet est adopté.
Alors, j'appelle l'article 3.
M. Garon: Attendez un peu, on avait voté...
La Présidente (Mme Bélanger): On a voté
paragraphe par paragraphe, et l'article 2 au complet est adopté. Nous
passons à l'article 3.
M. Garon: Attendez un peu, je veux voir si-La
Présidente (Mme Bélanger): A été adopté
tout...
M. Garon: On a adopté tous les articles? La
Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Garon: Aucun sur
division?
La Présidente (Mme Bélanger): II y en a deux ou
trois sur division...
M. Garon: Lesquels?
La Présidente (Mme Bélanger):... un sur
division.
Une voix: L'article 12. 11. M. Garon: O. K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté, dans son ensemble, sur division.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais il y a un
article, un paragraphe qui est sur division.
M. Garon: Sur division.
M. Elkas: L'article 3. "Les crédits alloués au
ministère des Transports pour le financement des biens et services
visés au paragraphe d de l'article 3 de la Loi sur le ministère
des Transports, édicté par l'article 1 de la présente loi,
sont, pour le premier exercice financier du fonds, transférés,
à la date du début des activités, aux ministères et
organismes publics bénéficiaires de ces biens et services, dans
la mesure déterminée par le gouvernement. "Il en est de
même des crédits alloués à l'Office des ressources
humaines, au titre des contributions d'employeur, pour le premier exercice
financier du fonds. "
C'est un exercice transitoire pour la première année,
comme on a discuté hier.
M. Garon: L'article 3d ne parle pas de biens et services. C'est
quoi, cette affaire-là? Il ne parle pas... "Fournir, sur demande et
moyennant considération, des services de transport... ". Il ne parle pas
de biens et services, il dit: fournir des services"; il ne parle pas de biens
et services d'aucune façon, l'article 3d. Ça n'a pas de bon sens.
Il manque une concordance, ça ne marche pas, là. "Fournir, sur
demande et moyennant considération, des services de transport
aérien, dans le cadre de fonctions ou de missions gouvernementales".
Là, vous dites: "Les crédits alloués au ministère
des Transports pour le financement des biens et services visés au
paragraphe d... ". Il y a quelque chose qui ne va pas, là.
M. Elkas: Ce sont seulement les services qui sont visés au
paragraphe d. Les mots visés au paragraphe d de l'article 3 s'appliquent
à "services".
M. Garon: Vous parlez du financement des biens et services
visés...
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Ça ne marche pas, ça.
M. Elkas: Le financement des biens et services visés au
paragraphe d.
M. Garon: Oui, il va falloir... Alors il faut que ce soit
rédigé pour que ce soit compris. Ce n'est pas... Parce que, quand
on dit: "... pour le financement des biens...
M. Elkas: "... et services visés au paragraphe d. "
M. Garon: Oui, mais vous auriez pu ne pas rédiger
ça de même: "... pour le financement des biens et des services...
"
M. Elkas: Mes légistes me disent que c'est difficile
à écrire, mais c'est la seule façon de le faire. Ha, ha,
ha!
M. Garon: C'est que c'est mal écrit. Pourquoi on marque
"ministères" au pluriel, aussi? "... Sont, pour le premier exercice
du
fonds, transférés, à la date du début de ses
activités, aux ministères - au pluriel - et organismes publics
bénéficiaires de ces biens et services..."
M. Elkas: C'est l'utilisateur.
M. Garon: Ah! oui. "...dans la mesure déterminée
par le gouvernement." Aïe, là, ça, mon vieux!
M. Elkas: C'est le décret d'application.
M. Garon: On va les étudier un par un, madame, s'il vous
plaît. On regarde le premier paragraphe, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier
alinéa.
M. Garon: Avec le transfert qu'on va faire dans les
ministères... Mettons, moi, que je suis le ministre de l'Agriculture et
des Pêcheries; c'est à peu près celui qui a le plus
à voyager, au Québec. Il ne voyage peut-être pas,
celui-là, mais normalement, s'il s'occupe, ça se passe partout:
en Abitibi... Wheian, c'est lui qui voyageait le plus, au
fédéral, puis, dans mon temps, c'était moi qui voyageais
le plus. Pourquoi? Pas pour aller en Europe ou en Floride. Mais en Abitibi -
Témiscamingue, le Nord, avec la pêche pour les Inuit, la Basse
Côte-Nord.
M. Elkas: Mais jamais dans le West-Island!
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Jamais dans le West-Island.
M. Garon: Bien, l'avion? Non. Avec l'avion? Parfois, mais
rarement.
Supposons, une minute, que vous établissez, que vous envoyez le
crédit au ministre. Vous, vous comptez qu'il va dépenser
ça pour utiliser vos services, puis que ça va vous financer comme
ça. Une fois qu'il a l'argent, il regarde vos tarifs, il se dit: Je suis
capable de faire mieux que ça. Puis il décide, au lieu d'utiliser
vos services, d'utiliser les services d'une entreprise privée.
Moi, si je m'en vais à deux - par exemple, souvent, le ministre
va être avec un de ses attachés politiques, s'il y a quelque chose
à faire, ou parfois avec un fonctionnaire... Il n'a pas besoin de
l'avion du gouvernement qui peut contenir, je ne sais pas combien, maintenant,
une dizaine de personnes. Il dit: Moi, je vais prendre un avion privé
parce que ça va me coûter moins d'argent. D'autant plus qu'en
même temps qu'on va passer l'argent au ministère, on va dire, au
ministère: Voici comment tel ministre voyage. Le ministre est pris pour
expliquer pourquoi il voyage. Alors, c'est compliqué, des fois. Si on va
dans la Basse-Côte-Nord, vous savez quand est-ce que vous y allez, mais
vous ne savez pas toujours quand est-ce que vous revenez, avec la brume qu'il y
a là. Peut-être que le ministre peut bien être porté
à dire: Au lieu de prendre l'avion du gouvernement, parce qu'on va dire
que je dépense trop, que ça coûte trop cher, je vais
prendre un petit avion privé. Votre service, là, vos coûts
d'opération, qui sont basés sur une utilisation des appareils
dans telle proportion, ils peuvent vraiment... C'est une nouvelle dynamique qui
va être générée. Avez-vous évalué
l'impact deçà?
M. Elkas: Justement, comme on l'a mentionné hier, il faut
être concurrentiels. L'évaluation a été faite et les
tarifs établis, puis on est des concurrents très proches. Les
tarifs vont être... Puis le fait qu'on peut, comme vous le dites, aller
chercher la personne puis revenir à des heures qui, normalement, ne sont
pas offertes par d'autres services... Sauf si on va chez du privé puis
on laisse l'avion là, parce que c'est toujours le temps de
disponibilité qui est très dispendieux. Puis ça, ils le
prennent en considération. Si vous êtes là pendant trois ou
quatre heures, ils vous le "chargent* aussi: "waiting time".
M. Garon: Mais justement, ça dépend de l'appareil
qui attend. Si l'appareil qui attend, c'est un dix passagers... Le Challenger,
je ne l'ai pas vu, je ne sais pas comment... Ça coûte cher l'heure
à attendre. Si vous avez un petit avion...
M. Elkas: C'est l'avion-ambulance, ça, hein? Ce n'est pas
la même chose.
M. Garon: J'en ai pris assez souvent, moi, des petits avions;
j'ai eu peur souvent, à part ça. Traverser le fleuve à
vue; je vais vous dire une chose, j'ai moins perdu la rive de vue que le
pilote.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On était deux: il y a en a un qui regardait la
rive d'un bord, puis l'autre, la rive de l'autre bord. À un moment
donné, on ne voyait plus aucune des deux rives. Mais nous autres, on
savait où elle était, encore plus que le pilote.
M. Elkas: Où, ça, à Salluit?
M. Garon: Non, non, au fleuve Saint Laurent. La brume, elle
lève vite. Des fois, tu pars et la brume n'est pas levée; et,
sacrifice, tu n'es pas rendu dans le milieu du fleuve, la brume est
levée et tu ne vois plus l'autre bord. C'est surprenant!
Moi, j'ai l'impression que ça va créer une dynamique bien
différente. Parce que... Prenez le
ministère des transports. quand je vois ça... je comprends
que les règles sont comme ça, des contrats négociés
et des affaires de même. moi, j'avais ça aussi, au
ministère de l'agriculture. j'ai demandé une dérogation
pour aller toujours par appel d'offres. pourquoi? parce que je me suis
aperçu qu'on économisait à peu près 25 % à
30 % quand on allait par appel d'offres. j'ai demandé une
dérogation pour dire: on va toujours par appel d'offres, par le biais
des annonces dans les journaux. mais je savais qu'on faisait plus de travaux
avec l'argent qu'on avait. on ne faisait pas une dérogation pour ne pas
aller par appel d'offres, c'était une dérogation pour y aller de
façon systématique. tu as peut-être bien plus la paix,
quand il y a eu des appels d'offres. tout le monde a eu la chance de
soumissionner. même si vous avez des contrats négociés de
400 000 $ à 500 000 $, je ne suis pas convaincu que vous auriez des
meilleurs prix si vous n'alliez pas par appel d'offres. je suis même
convaincu du contraire.
Mais là, avec la dynamique nouvelle;..
M. Elkas: On va s'assurer, monsieur...
M. Garon: je ne dis pas que c'est mauvais, mais j'ai l'impression
que vous vous fixez un barème d'opération qui va être
complètement... Qui peut être différent, parce que... Il va
être utilisé... Évidemment, au Québec, on ne fait
pas ce qu'ils font à Ottawa. Quand on voit le Gouverneur
général qui va au mariage de son fils, à Paris, avec
l'avion du gouvernement... Nous autres, en tout cas, dans notre temps,
ça ne se faisait pas. Mais là, l'utilisation de l'avion... Ce
n'est pas ça, ce sont les... Je ne dis pas le gaspillage; ce n'est pas
ce que je veux dire. Vous allez fixer un coût et je me demande, selon les
types d'utilisation, si vous allez vraiment être compétitifs dans
tous les cas; et si, dans les cas où vous ne l'êtes pas, à
ce moment-là, le ministre ne sera pas tenté de dire: Moi, je ne
prends pas l'avion du gouvernement dans tous les cas où j'ai un meilleur
tarif. Et là, ça va bousiller votre projection. Je peux me
tromper, mais mon sentiment, c'est que ça va générer une
dynamique nouvelle au point de vue de l'utilisation de l'avion du gouvernement.
Parce que lorsque le ministre prend l'avion du gouvernement, il ne sait pas
exactement comment ça coûte. Je pense bien que tous les ministres
ne le savent pas. Demandez à tous les ministres: Combien ça
coûte, pour prendre l'avion du gouvernement pour aller à telle
place? Je suis à peu près convaincu que neuf ministres sur dix ne
le savent pas. Bien là, ils vont le savoir, et ça va leur donner,
peut-être... En tout cas, si j'avais été ministre à
ce moment-là, je vais vous dire une chose, la première chose que
j'aurais faite, sortir des prix d'ailleurs, des compagnies. Si les prix sont
meilleurs... Moi, j'ai mon budget, et mon problème n'est pas de faire
vivre l'avion du gouvernement, c'est d'utiliser mon budget aux meilleurs
coûts possible.
M. Elkas: Le gros gagnant, c'est le contribuable.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Le gros gagnant, c'est le contribuable.
M. Garon: Pas nécessairement, parce que, comme service,
dans l'ensemble, si, à un moment donné, vous n'avez pas... C'est
comme l'avion d'Inter ou d'Air Canada qui voyage entre Québec et
Montréal. Ils offrent le service. Mais ils l'offrent même s'il y a
trois passagers ou s'il y en a 30 dans l'avion, ou s'il est plein à
pleine capacité.
M. Elkas: Mais s'il était toujours comme ça, je
vous dis que les tarifs changeraient en maudit!
M. Garon: Oui, et c'est pour ça que je dis... M. Elkas:
Vous avez un exemple... M. Garon: Oui...
M. Elkas: Quand on va aux Iles-de-la-Madeleine, on ne peut pas
faire atterrir des avions qui contiennent 150 personnes; on est limités
à 70 personnes.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Je dois vous dire que ça coûte cher.
M. Garon: Je sais.
M. Elkas: II y a une qualité de services qu'on offre
aussi. Ça, c'est une autre affaire à examiner.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc?
M. Morin: Mme la Présidente, on voudrait revenir à
la question de départ, sur la formulation de l'article 3. Pourquoi n'y
aurait-il pas lieu de faire référence au paragraphe 12. 12, de
l'article 2, plutôt que de faire référence à
l'article 1. Il me semble, à ce moment-là, que-Quand vous faites
mention, évidemment, du financement des biens et services, pourquoi ne
diriez-vous pas "visé" au paragraphe 12. 12? Parce que, effectivement,
on parle de financement du coût des biens et services et que, dans ce
même paragraphe-là, on fait allusion... On dit: "... fournis par
le ministre conformément au paragraphe d de l'article 3". Même
dans l'article 12. 12, on fait référence à l'article d. Il
me semble que ça
aurait prêté moins à équivoque de faire
référence à l'article 12 qui, lui, fait
référence au paragraphe d de l'article 1. En tout cas, je vous le
suggère parce que, effectivement, comme l'a soulevé le
député de Lévis, l'article d ne fait pas mention de biens,
mais seulement de services.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme De-Champlain.
Mme De-Champlain (Francine): Je pense que la question... Pour
répondre à votre question, c'est que c'est au paragraphe d qu'on
modifie, dans la Loi sur le ministère des Transports. C'est là
qu'on établit, justement... On parle de services, je suis d'accord avec
vous, et puis, c'est la meilleure façon de référer. Ce
sont plutôt les services qui sont visés à d, mais par
ailleurs, on parle aussi du financement des biens du service
aérien...
M. Morin: Pas dans d. On ne parle pas des biens, on parle
seulement des services dans d.
Mme De-Champlain: Oui, je suis d'accord avec vous.
M. Morin: Oui, mais là dans l'article 3, vous parlez des
biens et services.
M. Elkas: Non.
Mme De-Champlain: Ce sont les biens et services visés au
paragraphe d.
M. Morin: Oui, mais là, vous avez admis que
c'était... C'est bien mal écrit, si c'est ça que vous
voulez dire.
Mme De-Champlain: C'est ça qui...
M. Morin: Si vous tenez absolument à le garder comme
ça puis référer à l'article d, il va falloir que
vous l'écriviez autrement. De la façon que c'est écrit
là, "des biens et services visés au paragraphe d", venez pas me
faire accroire qu'en français, ça veut dire, d'une part, "des
biens du fonds et les services visés au paragraphe d".
M. Elkas: C'est le financement des biens.
M. Morin: Oui.
M. Elkas: Et services visés...
M. Morin: Mais écrivez ça autrement. Ce n'est pas
en français, ça. Voyons donc. Quand même que vous diriez
que ça veut dire autre chose...
M. Garon: C'est l'article 12.12 qui parle du financement du
coût des biens et des services...
M. Morin: Moi, je dis que si vous voulez laisser votre paragraphe
de même... Il reste que vous . avez pas le choix de référer
à l'article 12.12 qui, lui, réfère, après
ça, au paragraphe d.
Une voix: C'est ça.
M. Morin: Mais si vous voulez le garder comme ça et
référer au paragraphe d, moi, je vous suggère de marquer,
je ne sais pas, "pour le financement des biens du fonds et des services
visés au paragraphe d de l'article 1". Là, ce serait correct.
Enfin, selon ce que vous nous dites. Mais, comme des lois, il faut que ce soit
contesté, restez-là, gardez-la de même.
M. Elkas: On va le rédiger, puis... Une voix:
O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 25)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, si
vous voulez bien lire l'amendement.
M. Elkas: "L'article 3. Remplacer, dans la deuxième ligne,
après le mot "bien", le mot "et", par ", ainsi que"."
Une voix: ".ainsi que des".
M. Elkas: ".ainsi que des". Excusez.
M. Morin: Là, ça dit ce que vous voulez dire.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
M. Garon: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Non, ce n'est pas l'article 3. C'est le premier
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier
alinéa?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
Deuxième alinéa. "Il en est de même des crédits
alloués à l'Office des ressources humaines, au titre des
contributions d'employeurs pour le premier excercice financier du fonds."
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 3 est
adopté, sur division.
M. Garon: Non, on vient de dire adopté pour le
deuxième paragraphe.
Une voix: Deuxième alinéa. M. Garon:
Deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Deuxième
alinéa, mais l'article 3 dans son ensemble est adopté sur
division.
M. Garon: Sur division, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 4,
il y a un amendement. "La présente loi entre en vigueur à la date
fixée par le gouvernement. "
M. Elkas: On a dû tenir compte de l'échange qu'on a
eu hier. On a remarqué que ce serait bien qu'on rencontre la date du
mois de juillet, ou à peu près. Ça va nous amener
à...
Une voix:... Entrée en vigueur... M. Garon:
Ça aurait pu être...
M. Elkas: Vous avez raison. Ça serait peut-être
mieux de fonctionner de cette façon-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi 26 est adopté?
M. Garon: Adopté..
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 26 est adopté, tel qu'amendé?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. M. le
député de Lévis, les remarques finales.
Remarques finales
M. Garon: Je n'ai rien de spécial à dire,
concernant le projet de loi. Je pense bien que, concernant l'étude en
commission parlementaire... Je pense que le ministre collaborait plus ce matin.
Dans l'étude des projets de loi, au fond-Une voix:...
M. Garon: Non, je pense que maintenant, il a décidé
de répondre davantage et d'écouter davantage les remarques de
l'Opposition. Notre rôle, ce n'est pas de féliciter le ministre
pour ce qui marche, c'est de dire ce qui ne marche pas. C'est ça, le
rôle de l'Opposition. Le grand Disraeli disait: The duty of the
Opposition is to oppose. " Alors, le rôle de l'Opposition c'est de
s'opposer à ce qu'elle pense qui n'est pas bon. Elle se fait juger
là-dessus. L'Opposition qui ne le fait pas suffisamment ne fait pas son
travail. Il arrive des cas, pour toutes sortes de raisons - je ne donnerai pas
d'exemple, mais j'en ai un qui me passe dans l'esprit - où le rôle
de l'Opposition n'est pas d'être d'accord avec le gouvernement le plus
possible, c'est au contraire d'essayer de leur montrer les
représentations de tous ceux qui pensent que quelque chose ne marche
pas. Pourquoi ça ne marchera pas. C'est ça, le travail. La
démocratie fonctionne bien. Je vous explique.
Il y a des nouveaux qui doivent se demander pourquoi ils font ça.
C'est ça, notre ouvrage: c'est de voir ce qui peut ne pas marcher dans
ce qu'il y a là. Ce qui peut ne pas fonctionner dans le projet de loi
qui est présenté. Quelle dynamique on pense que ça va
générer. Les dispositions. Je suis un de ceux qui aiment faire ce
travail là. Je suis un de ceux qui aiment travailler dans le domaine des
lois. Il y en a, des fois, qui ont des stratégies et qui disent: Passons
ça vite, ça ne marchera pas et le gouvernement écopera. Je
ne fais pas partie de ceux-là. Je fais partie de ceux qui pensent que le
travail en commission parlementaire, c'est de bonifier la loi au maximum. Ce
sont les citoyens, dans le fond qui nous ont élus. Notre système
parlementaire marche comme ça. J'aimerais mieux qu'il marche
différemment, remarquez. Le parlementarisme britannique, c'est une
formule. Il y en a d'autres. J'aimerais mieux une formule de type
américain, où un député est complètement
libre: qu'il vote pour ou contre son parti, le parti ne tombe pas. Il peut
voter comme il pense. Souvent, les députés sont pris pour voter
pour des choses qu'ils ne favorisent pas, dans le fond, parce qu'on est dans le
système de parlementarisme britannique qui n'est pas le meilleur
système en l'an 2000, en 1990. J'aime bien mieux le système
américain, où le député dit ce qu'il pense.
Même si des députés majoritaires votent contre leur parti,
il y a des procédures qui font que le gouvernement peut quand même
faire adopter ce qu'il veut faire adopter, parce que le gouvernement doit
gouverner, en même temps. Mais en même temps, les
représentants du peuple, les députés, peuvent faire valoir
leur point de vue, comme représentants du peuple.
Dans les nouvelles de ce matin, on voit, par exemple, que le roi de
Belgique a abdiqué parce qu'il ne voulait pas sanctionner un projet de
loi. Peu importe, on n'a pas d'affaire à être d'accord ou pas
d'accord, ce n'est pas ça. Mais
on ne trouve pas beaucoup de gens, aujourd'hui, dans notre
société, qui ont le courage d'exprimer leur opinion vraiment
jusqu'au bout. Et notre rôle n'est pas toujours agréable. C'est
plus facile d'être de bonne humeur, de dire que tout va bien et de ne
rien critiquer; mais si on faisait ça, on ne jouerait pas notre
rôle. Alors, je le dis au ministre. Je ne le dirais pas si c'était
un ministre ou un député qui a été dans
l'Opposition et qui a déjà fait ce genre de travail-là. Le
ministre peut trouver ça curieux, mais c'est notre travail de faire en
sorte que les sommes soient le mieux dépensées possible, et pour
ça, de montrer ce qui est le plus dangereux, ce qui d'après nous
n'est pas bon. Et une des périodes les plus saines au Parlement, c'est
la période des questions. Parce qu'un ministre, quand il entre à
la période de questions, il sait qu'à tous les jours il peut se
faire questionner sur n'importe quoi qui se passe dans son ministère. Et
ça oblige les gens qui ont un serment de loyauté envers lui,
comme ministre, à faire en sorte qu'il ne se sente pas obligé
d'être le dos au mur tout le temps parce qu'il vit dangereusement. Alors,
quand on a, dans un ministère comme le ministère des Transports,
des milliers d'employés, il faut pouvoir compter sur la loyauté
et les meilleurs services de ses fonctionnaires.
En même temps, le rôle de l'Opposition, c'est de faire la
critique, de faire en sorte que les fonds publics soient le mieux
utilisés possible, que les lois soient le mieux faites possible pour
qu'il y ait le moins de litiges possible, et que ce qu'on veut faire soit le
plus clair possible. Peu importe, on peut se tromper dans les choix. Il y a des
effaces au bout des crayons. Quand personne ne se trompera, il n'y aura plus
d'effacé au bout des crayons.
On peut se tromper. Je me rappelle que le père Lévesque,
quand il donnait son cours, disait: La prudence - j'ai suivi un cours avec le
père Lévesque: morale et technique de l'action. Il disait: Un
homme doit être prudent. Il disait: Être prudent, ce n'est pas ne
pas agir. Quelqu'un qui n'agit pas, ce n'est pas un homme prudent ou si on
veut, une personne prudente. Il a dit: Quand on agit, par ailleurs, il y a
certaines choses qu'il faut faire pour être certain qu'on a pris la
meilleure décision. Alors, Mme la Présidente, je sais qu'hier, le
ministre était surpris. Mais on a certaines interrogations et certaines
appréhensions concernant ce fonds particulier, le service aérien
gouvernemental, et c'est ce que nous avons voulu exprimer au cours de
l'étude de ce projet de loi. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Dubuc.
M. Morin: C'est simplement pour signaler que ça m'a fait
plaisir de travailler à cette commission. D'abord, ça m'a permis
de connaître le ministre. Je l'avais rencontré lors do
l'étude des engagements, mais un ministre, ce n'est pas tellement
intéressant - pas plus que personne - dans ces affaires-là, quand
ce sont des engagements qui datent d'un an...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: et que ce n'était même pas le ministre qui
était la. Alors, ça m'a donné l'opportunité de le
connaître. Et en même temps, écoutez, moi,
généralement, j'affiche assez bien mes couleurs; lorsque j'ai
à me battre contre le principe d'une loi, c'est annoncé
très tôt. Sinon, normalement, mes interventions se veulent
véritablement positives. J'ai senti qu'au début, vu que moi non
plus on ne me connaissait pas, on ne savait pas où je me dirigeais...
Mais, fondamentalement, si je n'ai rien contre le principe d'une loi, mes
propositions ou mes démarches visent véritablement à
bonifier et à travailler de façon positive. D'abord, j'ai un
petit faible au niveau des textes de loi, j'adore ça. Alors, je ne peux
pas faire autrement qu'essayer de les bonifier et de travailler pour que,
finalement, les textes rencontrent bien les objectifs qui sont fixés ou
qui sont recherchés par le ministre. Alors, cette fois, ça m'a
fait plaisir. On aura sans doute l'occasion...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je veux simplement vous dire
que j'ai trouvé l'exercice un peu pénible, hier, et avec raison.
J'étais nouvellement arrivé. Ce n'est pas tous les jours qu'on
fait face à des situations semblables. Au niveau municipal, on ne fait
pas face à un exercice semblable. Par contre, j'apprécie
énormément l'aide de mes collègues et les commentaires de
l'Opposition ce matin. D'ailleurs, on recherche tous la même chose:
rendre notre service aérien et le restant des ministères beaucoup
plus efficaces. Si, ensemble, on peut le faire, le gros gagnant, comme je l'ai
mentionné, c'est le contribuable. C'est pour cette raison qu'on est
là. Alors, Mme la Présidente, je vous remercie beaucoup. Merci,
messieurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci La commission
de l'aménagement et des équipements, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 36)