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(Dix heures une minute)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements entreprend ses travaux afin de
procéder à l'interpellation adressée au ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche par la députée de
Johnson sur le sujet suivant: Le financement des loisirs et des sports.
Organisation des travaux
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente, M.
Charbonneau (Saint-Jean) est remplacé par M. Fradet (Vimont), M. Maltais
(Saguenay) est remplacé par M. Poulin (Chauveau) et Mme Pelchat (Vachon)
est remplacée par Mme Bégin (Bellechasse).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. À moins d'un consentement, le débat ne peut
dépasser 12 heures quelle que soit l'heure du début des travaux
de la commission. Si l'un des intervenants d'un groupe désigné ne
prend pas ou n'écoule pas totalement les périodes de cinq minutes
qui lui sont allouées, cela ne réduit pas pour autant la
durée de l'interpellation. Alors, Mme la députée de
Johnson.
Exposé du sujet Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci, Mme la Présidente. Vous comprendrez
avec quelle hâte j'avais envie et j'avais le goût de venir faire
cette interpellation-là, compte tenu de la situation qui se
détériore constamment au ministère du Loisir et compte
tenu des compressions drastiques que les organismes du loisir ont dû
subir ces derniers jours.
L'interpellation que nous avons ce matin n'est pas un exercice vain,
puisqu'il faut faire toute la lumière sur les récentes coupures
annoncées le 25 avril par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, coupures qui, rappelons-le, touchent 19 organismes nationaux de
loisir cette année, mais qui, d'ici trois ans, s'appliqueront à
tous les organismes nationaux de loisir qui verront leur subvention au
fonctionnement abolie au profit d'un mode de financement à la
pièce, les subventions pour des projets spécifiques.
La tradition libérale veut qu'avant d'aller plus loin dans le
débat, il faut faire le point sur la philosophie du gouvernement
libéral: une philosophie de désengagement de l'État au
détriment de ceux qui sont démunis et pour qui l'aide
financière est nécessaire à la survie; une philosophie
aussi basée sur un discours de performance, quand ce n'est tout
simplement pas une philosophie de commanditaire. Pour bien illustrer ces
propos, rappelons l'évolution des paiements de transferts pour les
loisirs et les sports depuis 1985-1986. En 1985-1986 les sports et loisirs
recevaient des paiements de transferts de 57 111 000 $. En 1990-1991, croyez-le
ou non, Mme la Présidente, des transferts de 54 665 000 $. Ça,
c'est 3 000 000 $ en deçà des transferts de 1985-1986, et on ne
parle pas de l'indexation non plus, ce qui fait que si on ajoutait l'indexation
du coût de la vie à ces 3 000 000 $, en argent d'ajourd'hui,
ça ferait un joli paquet d'argent.
Les organismes nationaux de loisir qui ont eu à subir ces
coupures ont dû faire face à l'attitude pour le moins scandaleuse
du ministre. En décembre 1989, il y a eu des négociations avec le
ministère pour revoir la politique de reconnaissance des organismes
nationaux de loisir. En mars 1990, le sous-ministre adjoint, M. Gaston Plourde,
annonçait aux organismes que, faute d'entente, la politique actuelle
serait reconduite. Je vous ferai remarquer, Mme la Présidente, que
c'était en mars 1990. En avril 1990, le ministre annonce un nouveau
contrat en choisissant d'abandonner d'ici trois... Le ministre a
annoncé, durant l'avant-midi, son énoncé de politique sur
l'ensemble des organismes de loisir et de sport. Après son
énoncé de politique, il est allé donner la main aux
personnes qui étaient dans la salle en leur demandant de quel organisme
ils provenaient, de quelle fédération, s'ils étaient des
bénévoles, et ainsi de suite. Pas un mot, pas un mot, de
l'avant-midi, Mme la Présidente, sur les 19 organismes qui devaient
être coupés quelques heures après. Il l'avait dans sa
poche, mais il avait fermé sa poche et il n'a pas dit un mot à
personne durant l'avant-midi. Dans l'après-midi, M. Gaston Plourde, son
sous-ministre, est allé faire le joyeux message aux 19 organismes
nationaux de loisir en leur disant que leur subvention était
coupée de moitié pour cette année. Je pense que le
ministère mériterait un prix spécial pour le
caractère démocratique de son processus de prise de
décision.
En mars, on annonce qu'on reconduit la politique. En avril, on annonce
des coupures. Je pense que, quand on a annoncé en avril qu'il y avait
des coupures, tous ces organismes de loisir avaient déjà
préparé leur année budgétaire pour leur
organisation qui devait se maintenir durant l'année. Je trouve
indécent et irresponsable de la
part d'un ministre du Loisir d'attendre à la fin d'avril pour
annoncer à ces organismes-là qu'ils n'auraient plus l'argent
nécessaire sur des engagements qu'ils avaient déjà pris
pour l'année en cours. Indécent, je trouve ça
indécent.
La récente décision du MLCP nous fait aussi craindre quant
à la politique de financement des conseils régionaux de loisir.
Tout le monde s'inquiète. Le ministère honorera-t-il sa politique
de financement pour 1990-1991 pour les conseils régionaux de loisir? Et,
après 1992, date finale, semble-t-il, qu'est-ce qui va arriver au sujet
de nos conseils régionaux de loisirs? Est-ce que le même
scénario des coupures de têtes des 19 organismes nationaux de
loisir va arriver pour les conseils régionaux de loisirs? C'est une
question à laquelle on s'attend, ce matin, à avoir des
réponses.
Pour les organismes en sport, pour le moment, le ministère n'a
pas annoncé de mauvaise nouvelle aux organismes du sport, mais c'est
parce que la réunion ne s'est pas tenue encore. Elle aura lieu,
d'après ce qu'on a lu dans le journal, le 16, c'est-à-dire
mercredi prochain. Je pense que les organismes de sport ont aussi les oreilles
aux aguets. Ils sont très inquiets de voir la façon dont le
ministre a procédé avec les organismes de loisir et, dans une
lettre du 8 mai dernier, les inquiétudes qui ont été
témoignées au ministre sont très grandes. Les
fédérations sportives connaîtront-elles le même
traitement que les organismes nationaux de loisir? C'est une question qu'il
faut se poser.
Le programme d'aide aux équipements de loisir, les PADEL. On n'a
pas eu encore le montant, sauf que, dans les crédits, on s'est rendu
compte qu'il n'y aurait là aussi pratiquement pas d'argent pour les
régions. Je comprends, les sommets ont ramassé la plupart des
montants d'argent qu'il y a dans les programmes PADEL Donc, il ne reste que des
grenailles, et, quand tu dis qu'une région peut recevoir 50 000 $, la
mienne, ma région, où il y a huit comtés en Estrie, si
elle reçoit 50 000 $ pour les huit comtés. Où voulez-vous
qu'on aille avec nos bottines de feutre?
C'est un scandale. C'est rire du monde, leur faire préparer des
formulaires, passer des heures et des heures à évaluer le dossier
en question, le présenter correctement selon les critères et
avoir, pour toute réponse, une fin de non-recevofr. C'est inacceptable
de rire des gens de cette façon-là.
Les conseils régionaux de l'âge d'or, Mme la
Présidente. Les coupures annoncées aux organismes de loisir
laissent craindre aussi que le MLCP va donner d'ici peu la mission du loisir...
J'ai dit les organismes de loisir, hein? Je ne me suis pas trompée?
C'est parce que j'avais les organismes de l'âge d'or aussi.
En ce sens, le programme d'aide aux conseils régionaux de
l'âge d'or serait-il également touché? Ça nous
inquiète, et nous souhaite- rions, dans les 10 minutes du ministre,
avoir des réponses.
Les Jeux du Québec. Ça ne fait pas longtemps qu'ici
même en Chambre, j'ai questionné le ministre sur la
probabilité de la tenue des Jeux du Québec. À la
réponse qu'il m'a faite, Mme la Présidente, il ne semblait pas
s'inquiéter du tout. Il y en avait des villes pour faire tenir la finale
des Jeux du Québec. Bien, je ne pense pas qu'il y en ait tant que
ça, Mme la Présidente. Après ce qu'ils ont fait aux
municipalités, je ne suis pas sûre qu'il va y avoir des villes qui
vont se pointer pour faire organiser les Jeux du Québec sur leurs bras,
ne sachant toujours pas quels seront les montants qui pourront être
versés pour l'organisation de ces jeux. On sait qu'organiser les Jeux du
Québec, ça coûte très cher. Ça coûte au
bas mot 1 000 000 $. Ce n'est pas.
Il faudrait peut-être demander au ministre si Roberval s'est
pointée pour organiser les jeux...
Une voix:...
Mme Juneau: Oui? Vous leur avez tordu les bras? En tout cas, j'ai
hâte de savoir, Mme la Présidente, si le ministre a
vraisemblablement une liste, parce qu'il semblait me répondre, lors de
la période de questions, que la tenue des Jeux du Québec, ce
n'était pas un problème, ça s'est toujours fait depuis 20
ans, que ça va se faire encore, et qu'il avait des réserves dans
sa poche. J'ai hâte de voir quelles réserves il va sortir de sa
poche, Mme la Présidente. Mais je sais pertinemment bien que des villes
comme Sherbrooke, qui ont été approchées, parce que c'est
dans ma région Sherbrooke, je sais pertinemment bien que Sherbrooke
s'est désistée à cause de l'offre qu'on lui avait faite et
de l'évidence que le ministre nous a dit: Ils vont passer par PADEL, pas
d'autre chose, pas d'aide supplémentaire. C'est inacceptable quand on
croit, comme il nous l'a dit, à la tenue des Jeux du Québec pour
nos jeunes Québécois, nos jeunes sportifs, nos jeunes
athlètes. Quand on croit ça, Mme la Présidente, on fait en
sorte qu'il y ait un volet spécial pour l'organisation des Jeux du
Québec. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche.
Réponse du ministre M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
d'abord commencer par remercier la députée de Johnson de me
fournir l'opportunité de faire le bilan de ce que le gouvernement du
Québec fait en matière de loisirs. Je pense que l'occasion
qu'elle me donne est extrêmement
importante. Les gens vont être en mesure de comprendre que la
philosophie que nous développons et que nous sous-tendons dans les
gestes que nous posons est celle de bons gestionnaires de l'État,
gestionnaires des deniers publics. Et cette responsabilité, nous ne
voulons la nier en aucune façon. Nous voulons, au contraire, l'assurer
ou l'assumer pleinement.
Au fil des années, les interventions de l'État,
particulièrement dans les domaines du loisir et du sport, ont
été nombreuses. Ces interventions, pour la plupart, se sont
ajustées au rythme de la transformation de nos institutions en suivant
également la courbe des demandes, qui, vous en conviendrez, ont
été considérables. Elles se sont accrues, comme s'est
accru d'ailleurs le nombre d'organismes, leurs besoins ainsi que leurs
dépenses administratives. En 15 ans, ces mêmes dépenses ont
subi une hausse constante et considérable. Ainsi, en 1978, lorsque
l'ensemble des partenaires du sport ont consenti à dresser un bilan de
leur situation, ils ont remarqué que la part de dépendance
financière des organismes à l'endroit de l'État
excédait 80 %. Il fut noté que l'État avait
privilégié la mise en place d'organismes, de regroupements et de
services dont les coûts doublaient d'une façon constante par
période de quatre ans. Ils ont également souligné
l'absence d'une politique cohérente, des difficultés de
concertation entre les organismes eux-mêmes, puis entre l'État et
ses partenaires du milieu, le tout procédant d'un cloisonnement
évident et d'un rendement insuffisant sur le terrain, eu égard
à l'importance du financement gouvernemental.
Permettez-moi une rapide démonstration de l'affirmation que je
fais. De 1980 à 1986, le ministère a versé 119 000 000 $
à des organismes s'occupant de sport à divers titres. Mais 22 %
de ce financement est allé directement à des fonctions de
regroupement administratif; 25 % sont allés au fonctionnement des
fédérations sportives; et seulement - c'est très important
de le prendre en considération - 7,5 % ont été
versés aux clubs sportifs. Dans le cas des clubs sportifs, qui sont
plusieurs centaines dans toutes les régions du Québec, il
s'agissait d'une diminution de 11 % par rapport à la période
allant de 1973 à 1979. En somme, nous nous trouvions devant un constat
évident de bureaucratisation du loisir et du sport, une situation
où, dans des mots simples, l'argent se faisait de plus en plus rare sur
le terrain pour les clientèles. C'est sur la foi de ces constats, dans
les différentes sphères dont nous avons la responsabilité,
que nous avons décidé qu'il fallait opter pour un meilleur
rendement de nos investissements, une accessibilité accrue pour la
pratique et le pratiquant, et une démarche marquée par la
concertation et la clarté de nos intentions. (10 h 15)
Dès février 1986, notre gouvernement a annoncé ses
couleurs en matière de loisirs et de faune, comme il l'avait fait
précédemment en 1964 en créant le premier bureau
gouvernemental en loisir et en sport et, en 1970, en dotant le Québec de
l'institution des Jeux du Québec - dont se préoccupe la
députée de Johnson - de la permanence des services
administratifs, de Mission Québec 76 qui fut le précurseur de la
politique de l'excellence sportive, des protocoles d'entente scolaire
municipaux et du modèle des clubs sportifs. C'est donc en février
1986, sur la foi d'un bilan de 10 années, que nous nous sommes
engagés à rapprocher nos actions des citoyennes et des citoyens.
Nous nous sommes entendus, en premier lieu, sur la tenue d'un sommet
québécois sur le loisir, que les organismes du milieu
réclamaient déjà depuis 1982. ce sommet a
été tenu dès mars 1987 sous le vocable de
"conférence nationale du loisir".
Nous faisons, par ailleurs, la même lecture que la plupart des
intervenants engagés dans l'action, soit que l'argent que nous versions
sous forme de subventions était dirigé trop massivement, je le
répète, était dirigé trop massivement vers des
fonctions administratives au détriment des possibilités et des
nécessités sur le terrain. Dès lors, nous nous sommes
engagés à reconnaître et à garantir à tous
les intervenants en loisir et en sport, des services de base et un siège
social. Nous avons donc reconnu le Regroupement Loisir Québec comme
organisme qui assurerait les services techniques et professionnels propres au
fonctionnement normal de tout organisme de sport et de loisir. Mais, par la
même occasion, nous avons ramené cette subvention majeure à
de plus justes proportions. Nous avons réinvesti cette mesure
d'économie dans des enveloppes régionales, tels les clubs
sportifs, les associations régionales pour les handicapés et les
loisirs scientifiques.
Nous avons, depuis ce temps, fait passer l'enveloppe des clubs sportifs
de 978 000 $ à 2 300 000 $, soit 135 % d'augmentation en cinq ans.
Conscients de la marge de manoeuvre financière dans laquelle nous
devions vivre collectivement, nous avions également annoncé notre
volonté de voir les organismes accroître leur part
d'autofinancement. En 1986, 15 % des organismes de loisir et de sport
annonçaient un taux d'autofinancement inférieur à 30 %.
Qui plus est, le nombre d'organismes subventionnés par l'État
avait augmenté de 100 % entre 1977 et 1983. de tous ces organismes, la
part de subvention utilisée à des fins administratives
était en moyenne de 77 % de la subvention totale, soit 73 % pour les
organismes de sport, 85 % pour les organismes de loisirs socio-culturels, 79 %
pour le plein air, 80 % pour les programmes à la jeunesse et 69 % pour
les programmes municipaux.
Chiffres et analyses en main, nous aurions été
irresponsables de continuer notre démarche sans nous préoccuper
de redresser la situation en ayant comme premier souci le citoyen contri-
buable, celui qui paie des impôts. Nous avons donc pris
l'engagement de corriger le tir et de modifier les critères
d'admissibilité à la politique de reconnaissance et de
financement des organismes de loisir. Et nous avons mis cette
problématique sur la table lors de la Conférence nationale sur le
loisir en mars 1987. Vous savez tout comme moi, Mme la députée de
Johnson, qu'un accord de principe a été conclu entre les
ministères et les organismes du milieu quant aux modalités
éventuelles de financement gouvernemental. C'est le cap que nous avons
maintenu depuis 1987. Plus spécifiquement, nous nous étions
engagés à clarifier nos intentions et nos actions en
matière de sport. L'analyse qui fut faite en 1985 amenait le
gouvernement du Québec à constater que le secteur du sport
était très morcelé à travers une multitude de
structures, et qu'il y avait nécessité d'apporter
cohérence et complémentarité afin de maximiser les
retombées.
D'une part, nous avons bonifié la politique de
développement de l'excellence sportive, rendue publique en 1984. Les
chiffres du budget 1990-1991, que je commenterai dans les prochaines semaines,
en témoigneront éloquemment. D'autre part, nous avons mis de
l'avant une politique d'harmonisation des structures du sport qui nous a permis
d'atteindre un double objectif. D'abord, une plus grande
complémentarité entre les programmes des milieux de
l'éducation et ceux des fédérations sportives. Ensuite,
une redistribution des sommes jusque-là octroyées à des
fonctions administratives au profit des programmes directement reliés
à des pratiquants, des entraîneurs et des conditions
d'entraînement. Chiffres à l'appui, nous indiquons qu'en deux ans,
près de 1 000 000 $ ont été dégagés et
réinvestis, et, bien sûr, le plus près possible de
l'action. Nous nous sommes également engagés sur d'autres fonds
en faveur des parcs de plein air, par exemple, à l'endroit des jeunes,
des handicapés et des aînés, mais aussi par rapport
à des dossiers plus névralgiques, comme la promotion du ski
alpin, en intervenant avec vigueur pour doter les centres de ski
québécois d'infrastructures plus adéquates et, par
conséquent, les rendre plus concurrentiels à l'intérieur
du marché touristique nord-américain.
Au cours des cinq dernières années, j'estime que nous
avons relevé le défi le plus important qui nous confrontait avec
une conjoncture économique difficile et avec une demande sans cesse
croissante, celui du maintien des acquis et, en même temps, d'un virage
qui nous a amenés à tourner résolument vers le pratiquant.
Pour nous, en d'autres termes, c'est le client d'abord. En ce sens, j'ai le
sentiment du devoir accompli et de la promesse tenue. Nous nous sommes
engagés à ouvrir le grand livre et à nous donner des
orientations communes, ce que nous avons fait dès février 1987.
Nous avons résolu, d'un commun accord avec le milieu, de corriger le
flux monétaire en ramenant un plus juste équilibre entre la part
administrative et la part de l'action.
Nous tenons compte de la conjoncture et nous ne nous en servons pas
comme d'une excuse pour justifier un désengagement. Nous demeurons
présents, attentifs aux besoins de tous nos partenaires, mais plus
particulièrement à l'écoute des préoccupations
régionales et des besoins des plus démunis de la
société québécoise. Nous nous donnons comme mandat
de gérer l'essentiel encore mieux dans la seule perspective d'une
amélioration constante de...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Blackburn: ...la qualité de nos services et du
rendement de notre soutien financier.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Argumentation Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je sais que
le ministre du Loisir n'était pas élu lorsque s'est tenu le
sommet du loisir en 1987, mais je pense que ce n'est pas une excuse pour que le
ministre ne soit pas au courant. Je vois qu'il est très bien
entouré par, j'imagine, des gens très compétents qui
doivent le renseigner sur ce qui s'est passé avant qu'il soit le
titulaire du ministère du Loisir. Les gens qui l'entourent ont dû
l'informer du sommet et du consensus qui était parvenu lors du sommet de
1987. Mais les récentes décisions qu'il a prises ont fait en
sorte que ça a renié les plus importantes réalisations sur
la politique sur le bénévolat en loisir. En effet, cette
décision ne tient aucunement compte, Mme la Présidente, des
principes, des axes d'intervention privilégiés et des objectifs
retenus dans la politique. Comment peut-on croire que le gouvernement
libéral tient ses engagements alors que cette coupure remet
complètement en question une des importantes réalisations du
sommet de 1987?
En effet, les coupures annoncées par le ministère auront
des conséquences très très importantes sur la structure
organisationnelle des fédérations, structure qui, rappelons-le,
est le principal soutien des personnes bénévoles. Je ne sais pas,
M. le ministre, si on a pris le temps de vous montrer ce document qui avait
été produit après le sommet du loisir. Il est très
bien fait, il faut l'admettre. C'est un petit bijou de renseignements. Je suis
sûre que le ministre aurait intérêt à le relire parce
que les décisions que son ministère vient de prendre viennent
à rencontre tout à fait de l'orientation qui avait
été prise lors de ce sommet.
Est-ce que le ministre est au courant que ce sont 200 000
Québécois et Québécoises qui
donnent de leur temps chaque année, dont la contribution est
évaluée à 200 000 000 $? Ce qui se fait
bénévolement équivaut à 200 000 000 $. Je suis
sûre que le ministre n'aurait pas 200 000 000 $ à ajouter à
son ministère pour les organismes de loisir et de sport. Est-ce que ces
200 000 personnes verront tous leurs efforts reniés par des coupures
injustifiées? Les membres des conseils d'administration des
fédérations devront-ils, en plus de donner de leur temps, payer
tous les frais liés à leurs déplacements quand ils doivent
assister à des réunions du conseil d'administration? Les
bénévoles devront-ils faire le travail de la quarantaine de
permanents qui verront leurs postes abolis à cause des coupures?
Quand on sait, Mme la Présidente, qu'un permanent entraîne
des centaines de bénévoles, ça coûte beaucoup plus
cher que ce que le ministre a décidé de couper dans les
organismes de loisir. Si c'est un choix qu'il a fait, je pense que le ministre
a encore quelque temps pour réviser son choix. Il va perdre
énormément plus que ce qu'il croit retenir comme montants
d'argent, qui sont de petits montants d'argent pour lui, mais d'énormes
montants que va représenter la perte de tous nos
bénévoles.
J'aimerais simplement, Mme la Présidente, lui faire remarquer les
objectifs qui sont inscrits dans le livre "Politique sur le
bénévolat en loisir". Les objectifs sur le
bénévolat sont: promouvoir l'importance du rôle social du
bénévole dans le loisir au Québec par une mise en
évidence de son action et de sa participation; s'assurer, en
concertation avec les partenaires concernés, que les
bénévoles aient accès à des moyens de formation
répondant à leurs besoins et susceptibles de les aider dans les
organismes de développement et dans leur secteur d'activité. Mme
la Présidente, on ne demandera pas à un bénévole
d'aller faire des budgets, d'aller faire de l'administration. Il ne le fera
pas, ça. Il va faire du bénévolat dans le sport, dans le
loisir qu'il a choisi. On va lui demander d'aller passer...
La Présidente (Mme Bélanger): ...Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: ...la gratte dans des pistes de ski, et il va y aller
avec plaisir, mais le permanent que vous allez leur enlever fera en sorte qu'il
n'y en aura plus de bénévoles.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le ministre.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Mme la Présidente, je veux simplement
rappeler à la députée de Johnson que, pour moi, quand on
regarde les gens qui sont autour de moi, ce sont des gens du ministère,
bien sûr, et des gens de mon cabinet. Ça démontre
l'importance de la démarche que nous faisons ce matin. Ce que je voulais
surtout, c'était par là signifier combien étaient grandes
les préoccupations du ministère et du gouvernement face à
l'ensemble de la problématique et des défis que nous avons
à relever. Vous savez, vous parlez du bénévolat, j'ai
été l'un de ceux qui en a fait et qui continue d'en faire, et
vous en avez probablement fait aussi. Le bénévolat est
extrêmement important pour le maintien des activités de loisir
à travers le Québec pour que, justement, les clientèles
qui en ont véritablement besoin puissent en avoir. Il faut donc que
cette implication de ces bénévoles continue d'être
supportée. Et quand je rencontre, à travers les démarches
que je fais et les rencontres d'organismes que j'ai, les athlètes, les
entraîneurs, les gens des régions, tous les gens sont unanimes et
ils nous appuient de façon enthousiaste. J'aimerais vous rappeler que,
lors du Défi sportif 1990, il aurait fallu que vous ayez eu l'occasion
de voir les athlètes que j'ai eu l'occasion de rencontrer. Et, encore
là, sur la question du bénévolat, j'aurai sûrement
l'occasion, lors des prochaines semaines, des prochains mois, à travers
cette nouvelle politique de reconnaissance et de financement, de faire cette
démonstration très évidente que le bénévolat
va être, non seulement maintenu, mais stimulé à travers
tous les milieux.
Je m'en voudrais de ne pas profiter de l'occasion pour parler de cette
nouvelle politique de reconnaissance et de financement des organismes de sport,
son importance, les objectifs que nous visions et ceux que nous avons atteints.
Cette politique, effectivement, n'a pas été le fruit d'un simple
exercice administratif. Sa mise en place a été
précédée de plusieurs études de besoins.
Dès 1986, une étude d'impact économique a
été réalisée, afin de connaître la
portée des dépenses des fédérations sportives dans
l'économie québécoise. La plupart des 53 organismes de
sports subventionnés ont collaboré aux travaux de recherche
menés conjointement avec le Bureau de la statistique du gouvernement du
Québec. Les études et l'analyse des états financiers
détaillés des organismes montraient alors un autofinancement de
15 % pour les programmes de soutien à l'excellence et de 57 % pour les
opérations régulières. Donc, un autofinancement global de
52 %. En tenant compte de la distribution financière des chiffres de
subvention et des dépenses, l'étude économique a
montré que le gouvernement dépensait 5 000 000 $ pour ces
organismes, ce qui générait, spécifiquement dans le cas du
sport, 4 200 000 $ d'impacts économiques directs et presque 4 500 000 $
d'impacts indirects. Donc, pour chaque dollar investi par le gouvernement pour
les fédérations sportives, il y avait une production
économique de 2,35 $. (10 h 30)
À cela s'ajoutait, dans le domaine du sport,
une contribution majeure du bénévolat, que vous soulignez
justement, qui représente, dans ce seul secteur, 76 % du temps
consacré aux loisirs en général. Les
fédérations sportives démontraient 15 500 000 heures de
bénévolat dont on estimait la valeur économique à
155 000 000 $. Enfin, le programme de soutien financier au secteur du sport
montrait un impact de 363 personnes-années et une masse salariale avant
impôt de 5 963 000 $, le tout permettant des retours en fiscalité,
parafiscalité et taxes indirectes d'au-delà de 2 000 000 $
auprès des gouvernements provincial et fédéral.
D'évidence, nous avons fait un choix qui découlait
à la fois d'un portrait des enjeux financiers et de la volonté
des milieux du sport d'encadrer les modalités et les conditions de
financement de l'État. Le ministère a alors entrepris une
démarche avec l'ensemble des fédérations, en 1988, visant
à revoir sa politique de reconnaissance et de financement. Cette
politique a permis de redistribuer d'une façon plus équitable
l'enveloppe budgétaire allouée pour le fonctionnement des
fédérations sportives subventionnées auparavant sur une
base historique. Les fédérations le seront dorénavant sur
la base de leur volume d'activités réalisé au cours de
l'année. Essentiellement, la nouvelle politique incite les dirigeants
des fédérations à augmenter le nombre de pratiquants et la
quantité de services offerts dans toutes les régions du
Québec; à améliorer l'encadrement direct des
athlètes en formant, à l'aide des programmes reconnus, un plus
grand nombre de cadres sportifs; à augmenter le nombre de
compétitions sportives régies dans la province; à
favoriser le développement du sport dans le réseau scolaire et
à favoriser le développement de l'excellence sportive. C'est
également cet outil qui nous a permis cette année de
reconnaître et de refinancer les six nouvelles fédérations
sportives pour personnes handicapées.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi.
Pardon.
Mme Juneau: Houp!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Benoit Fradet
M. Fradet: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais, dans mon
allocution, peut-être faire valoir une série d'actions entreprises
par le gouvernement libéral visant à améliorer les
conditions de pratique des jeunes sportifs et peut-être même
rassurer Mme la députée de Johnson.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la nouvelle politique du sport
rendue publique en 1987, le mlcp a mené une série d'actions
visant à améliorer les conditions de pratique. rappelons que l'un
des grands objectifs de cette politique était de recentrer l'action de
l'état vers le pratiquant et que le véritable
bénéficiaire devrait être le participant. pour y arriver,
la politique proposait trois actions majeures: apporter un meilleur support aux
clubs sportifs; deuxièmement, simplifier la structure de sport aux
paliers provincial et régional; et, troisièmement, favoriser une
meilleure harmonisation entre les différents partenaires, soit le
scolaire, le municipal et l'associatif.
Les clubs sportifs québécois constituent la principale
assise de développement de nos athlètes. Structure d'accueil du
participant, il est le lieu privilégié recouvrant tous les
aspects de la problématique du développement des jeunes,
accessibilité aux équipements, dépistage de talents,
intervention d'entraîneurs, évaluation de l'état
d'entraînement, etc. Pierre angulaire du développement de
l'athlète, le club sportif doit lui offrir les conditions essentielles
à son développement: des plateaux d'entraînement
adéquats et, surtout, suffisamment disponibles pour lui permettre un
volume d'entraînement qui lui convienne au niveau de la performance
où il est rendu; la possibilité de participer à des
compétitions relevées qui lui permettront de se mesurer
périodiquement à d'autres athlètes de sa catégorie;
et, enfin, la plus importante, la disponibilité d'un entraîneur
compétent qui saura lui planifier un programme annuel
d'entraînement personnalisé, fait sur mesure pour lui.
C'est précisément en fonction de l'importance reconnue au
rôle de l'entraîneur dans le développement des jeunes que le
programme de soutien aux clubs sportifs a été
réorienté ces dernières années. Les subventions
accordées dans le cadre de ce programme doivent désormais servir
à l'engagement d'entraîneurs, qu'ils soient à temps plein
ou à temps partiel. De plus, en 1988, le gouvernement libéral a
doublé le budget de ce programme qui est passé de 1 000 000 $
à 2 000 000 $. ces mesures traduisent bien notre volonté d'offrir
aux jeunes athlètes le meilleur encadrement possible et de
reconnaître l'importance du travail des entraîneurs dans les clubs
sportifs.
Au chapitre de la simplification des structures, notons qu'en avril 1988
un nouvel organisme, la Fédération québécoise du
sport étudiant, est né de la fusion des trois organismes
provinciaux du monde scolaire, soit universitaire, collégial, secondaire
et primaire. Également, en juillet 1988, la Corporation
Sports-Québec voyait le jour. Ce nouvel organisme, né de la
fusion de la Société des jeux du Québec et de la
Société des sports du Québec, chapeaute désormais
le
sport amateur au Québec.
En provoquant ces deux fusions majeures, le MLCP a réalisé
une économie de 500 000 $ annuellement, qui ont été
réinjectés dans les clubs sportifs, les bourses aux
athlètes et l'organisation d'événements sportifs au
Québec. À ce chapitre, la politique du sport propose aux
différents partenaires, soit municipaux, scolaires et associatifs, de
mieux harmoniser leurs actions. C'est ainsi que fut mis sur pied, en novembre
1988, une table provinciale d'harmonisation regroupant les trois grands
partenaires. Leur premier mandat était de travailler à
l'harmonisation des réseaux de compétition. Depuis quelques
années, on se questionnait sur la fréquence des
compétitions et sur l'incidence d'un calendrier désordonné
sur la performance des athlètes.
En octobre dernier, les partenaires de la table ont déposé
un projet d'harmonisation des occasions de compétition. Essentiellement,
on demandait au MLCP de reconnaître les Jeux du Québec et les
championnats scolaires. En novembre, le MLCP a reconnu les deux
événements.
Nous pouvons donc dire qu'au cours des deux dernières
années de nombreuses actions, comme l'augmentation du soutien aux clubs
sportifs et la rationalisation de certains organismes par la fusion et par
l'harmonisation de certaines actions, ont grandement contribué à
améliorer les conditions de pratique de tous les jeunes sportifs au
Québec.
Le gouvernement libéral considère que l'élite
sportive est une richesse, d'abord au plan de la réputation et de la
fierté du Québec, et, également, quant à l'effet
d'entraînement qu'elle exerce sur la population en général.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Vimont. Mme la députée de Johnson.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci, Mme la Présidente. Je reviens à
l'intervention du ministre. Il a fait une philosophie d'ensemble des raisons
pour lesquelles il avait pris cette décision-là. Il a dit - en
tout cas, ce qu'on en a compris, ce n'est peut-être pas les mots qu'il a
dit - que c'était peut-être un manque de performance, des
initiatives peu productives ou des choses comme ça. Mais, en tout cas,
ce que je veux savoir concrètement, Mme la Présidente, c'est
pourquoi le ministre, cette année, a choisi de couper la
Fédération québécoise de camping et de caravaning,
par exemple? Pourquoi celle-là plutôt qu'une autre? Je ne sais pas
si le ministre est au courant, mais la Fédération
québécoise de camping et de caravaning était le
maître d'oeuvre d'un congrès international à Bromont en
1992 et dont les retombées prévues sont de 10 000 000 $. Elle
perdrait deux permanents sur cinq. Bromont, c'est ma région, ça
aussi. Je ne sais pas si le ministre en veut à l'Estrie
précisément, mais camping et caravaning, ils vont faire quoi,
eux, avec l'organisation qu'ils avaient prise en charge et qu'ils devaient
mener à bien?
Est-ce que les gens de Bromont seront obligés de fermer boutique
parce que, là, le ministre a décidé que camping et
caravaning, c'était terminé? Est-ce que le ministre peut nous
expliquer la raison pour laquelle il a choisi la Fédération
québécoise de la marche? Pourquoi il a coupé Québec
à cheval? Quelles sont les raisons du Réseau plein air? Pourquoi
Réseau plein air à la place d'une autre fédération?
Pourquoi le ministre a coupé la Fédération des agricotours
du Québec? J'en ai, chez nous énormément, dans mon
comté. J'ai plusieurs fermes, plusieurs producteurs agricoles. Pourquoi
le ministre a-t-il coupé la Fédération de moto-tourisme du
Québec? Pourquoi a-t-il coupé Vacances-Familles au lieu d'une
autre précisément? Je sais bien que les autres attendent leur
tour, mais pourquoi, qu'est-ce qui a fait que le ministre a choisi ces
fédérations? Il a coupé aussi l'Association des artisans
de ceinture fléchée du Québec, la Société
des fêtes et festivals du Québec, l'Association pour le jeune
cinéma québécois - et on sait combien les jeunes
étaient friands de cette association-là - la
Fédération des loisirs-danse du Québec, Loisir
littéraire du Québec, la Fédération
québécoise du loisir photographique, la Fédération
québécoise de philatélie. Et, Mme la Présidente, je
ne sais pas si je vais vous apprendre quelque chose, mais la
Fédération québécoise de philatélie
était la seule fédération qui produisait un magazine en
français de toute l'Amérique du Nord. Si on leur coupe les
vivres, ça veut dire que ça va être les Américains
qui vont faire la pluie et le beau temps dans ça. C'est inacceptable. Je
voudrais savoir les raisons. Pourquoi a-t-il choisi ces
fédérations-là? Pourquoi aussi a-t-il choisi l'Association
nationale des téléspectateurs? Pourquoi le ministre a-t-il choisi
de couper la tête au Mouvement pour l'agriculture biologique? J'ai aussi
une petite démonstration à faire au ministre. Voici la
très belle revue il y a même votre collègue dessus -
produite par le Mouvement pour l'agriculture biologique, faite sur du papier
recyclé. Je ne suis pas sûr que ça ça, fait partie
de l'environnement, mais en tout cas, l'intérieur.
Pourquoi? Pourquoi? Je veux avoir, de façon concrète, les
raisons pour lesquelles vous avez coupé l'Association des groupes
d'astronomes, la Fédération des sociétés
d'horticulture et d'écologie du Québec, la
Fédération des familles-souches québécoises?
Donnez-nous des raisons concrètes. Pas de "philosophage", là.
Vous l'avez fait tout à l'heure. Le petit bout est fait, là.
Faites donc du concret. Dites-nous pourquoi à nous et en même
temps aux fédérations nationales du loisir, les raisons pour
lesquelles ces 19 organismes-là, cette année, savent que leurs
budgets ne sont
pas reconduits et que, d'ici quelque temps, tous les autres vont
connaître le même sort. Mais tous les autres, M. le ministre, ils
vont avoir le temps de voir venir un petit peu toujours.
Mais eux, leur budget est fait pour cette année. Ils avaient des
choses à rencontrer durant cette année, et on n'a jamais eu la
possibilité de reprocher à ces organismes de loisir de n'avoir
pas tenu leur engagement. Ce sont des organismes qui travaillaient très
bien et vous savez que, par le nombre de bénévoles qui
étaient inscrits à chacune de ces disciplines, à chacun de
ces volets-là...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Je veux juste dire
à Mme la députée de Johnson que ce n'est pas de la
philosophie qu'on fait, ce matin. Je pense bien que c'est un exercice qui est
extrêmement important. On explique et je pense que c'est important de
comprendre que ce que nous faisons comme démarche, c'est bien sûr
avec le souci de la transparence et des explications qui vont être
données. D'ailleurs, j'ai l'occasion de rencontrer les présidents
bénévoles de ces 19 organismes, dès la semaine prochaine,
pour leur expliquer. Vous allez convenir avec moi que c'est tout à fait
normal que, d'abord, je leur explique à eux le comment et le pourquoi
nous en sommes arrivés à cette conclusion.
Ce que je vous rappelle qui est fondamental, qu'il ne faut jamais
oublier, c'est que nos clientèles priorisées sont, les personnes
âgées, les personnes handicapées et les jeunes. Donc, ce
que ça sous-tend, c'est que ces 19 organismes répondaient moins,
au départ, à ces clientèles. Tout à l'heure, Mme la
députée, vous vous inquiétiez du bénévolat.
Je veux juste vous dire que, cette année, j'ai demandé à
mon ministère d'ajouter un montant de 150 000 $ pour soutenir le
bénévolat à travers différentes structures pour
que, justement, on soutienne et qu'on fasse la promotion du
bénévolat.
Vous vous inquiétiez pour les personnes handicapées. Je
veux simplement vous dire, et je vais vous en faire la lecture, les
orientations que nous prenons pour effectivement soutenir ces clientèles
spécifiques. Parmi celles-ci, nous comptons les personnes
handicapées, dont 75 % sont des personnes à faibles revenus. Vous
savez sans doute que le nombre de personnes handicapées au Québec
est de 700 000 environ, soit près de 11 % de la population
québécoise. Ce n'est pas de la philosophie, Mme la
députée de
Johnson. Au cours des cinq dernières années, le
gouvernement a maintenu son soutien à différents organismes dont
la mission principale était de promouvoir et de favoriser l'accès
à un loisir de qualité dans un cadre sécuritaire et
adapté pour cette clientèle.
En ce sens, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche subventionne déjà, depuis plus de cinq ans, 16
associations régionales de loisirs pour personnes handicapées,
ainsi que l'organisme provincial, soit l'Association québécoise
de loisirs pour personnes handicapées. Celle-ci regroupe près de
480 associations locales totalisant 200 000 membres. Plus de 4 000 000 $ ont
été attribués au cours de cette période et son
assistance financière s'est maintenue tout au cours de ces
années. Grâce à sa contribution, qui représente une
part importante de leur financement, ces organismes travaillent à
procurer à leurs membres des services de formation et, bien sûr,
d'éducation et de sensibilisation dans le but de favoriser la prise en
charge de leurs loisirs.
Ils collaborent avec ces associations de personnes handicapées
à favoriser le développement de leurs loisirs, la pratique
d'activités de plein air et de sports, et ceci contribue, vous en
conviendrez, à l'amélioration de leurs conditions de vie. Plus de
5000 bénévoles oeuvrent au sein de ces organismes. C'est une
force humaine importante, d'autant plus que ces personnes s'impliquent, lors
des manifestations d'envergure, notamment, Multi-sports, Défi sportif,
jeux régionaux, journées de sensibilisation et de promotion, et
j'en passe. Cette énergie investie par les bénévoles
assure un rayonnement appréciable dans le milieu. (10 h 45)
Dans le sens des orientations annoncées à l'égard
de cette clientèle, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a décidé, pour chacune des trois prochaines
années, d'injecter un montant additionnel de 300 000 $ visant le soutien
à des projets régionaux de loisir pour personnes
handicapées. Les objectifs qui étaient poursuivis étaient
de favoriser la promotion de l'ensemble des activités de loisir pour
personnes handicapées auprès des populations locales et
régionales, soutenir l'organisation et la réalisation de
manifestations régionales de loisir pour personnes handicapées,
favoriser la participation de celles-ci à des activités de loisir
adaptées à leurs besoins et développer leurs
compétences, identifier et mettre en oeuvre de nouveaux modes de
financement pour des personnes handicapées à des programmes de
loisir favorisant l'accessibilité à tous, susciter leur
intégration dans l'organisation de leurs loisirs et accentuer la prise
en charge par eux-mêmes de l'utilisation de leur temps libre.
Je tiens à préciser que cette décision
répond à des besoins clairement exprimés depuis plusieurs
années. Vous conviendrez du bien-fondé de cette décision
qui tient compte du
contexte social et qui vise, actuellement, à "prioriser" les
interventions du ministère de façon à répondre le
plus adéquatement possible aux besoins de cette clientèle. Le
ministère agit donc encore plus auprès de cette clientèle
cible spécifique. Il contribue davantage à améliorer
l'intégration des personnes handicapées dans la
société. Il maintient et développe, par
l'intermédiaire de ce réseau, l'expertise professionnelle et
technique en matière de loisirs pour personnes handicapées. Et,
bien sûr, Mme la députée, si c'est ça, la
philosophie, on n'a pas le même contenu au niveau du discours.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Louise Bégin
Mme Bégin: Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, vous devez sûrement savoir que les jeunes constituent
une clientèle privilégiée en ce qui concerne le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Celui-ci leur
accorde une attention tout à fait particulière. Dans le but de
poursuivre l'action du ministère auprès d'eux, il vient de
reconduire le programme d'assistance financière Chantiers de jeunes
bénévoles. Pour l'exercice financier 1990-1991, une enveloppe
budgétaire de 195 100 $ sera accordée pour sa réalisation.
Rappelons que ce programme rejoint, annuellement, environ 300 jeunes,
répartis entre 30 et 35 projets de chantiers. En opération depuis
1982, le programme a généré 246 chantiers et
impliqué environ 2200 jeunes adultes.
La formule du programme Chantier de jeunes bénévoles est
originale, utile et reconnue internationalement. Elle permet à des
groupes de 8 à 12 jeunes de réaliser, sur une période
d'environ 4 à 12 semaines, un projet de travail qui doit produire,
naturellement, des résultats concrets. Les travaux sont principalement
d'ordre manuel: construction, rénovation, restauration ou
aménagement paysager; et ils ont toujours une incidence communautaire.
Plusieurs chantiers sont en opération actuellement et 18 autres
démarreront bientôt pour la période d'été.
À titre d'exemple, mentionnons la mise en place du Festival de
Baie-Comeau, l'aménagement de pistes cyclables à Mistassini.
Ce programme permet aux jeunes de faire des apprentissages utiles
à leur développement social et professionnel par un travail
bénévole dans le cadre d'une vie de groupe. Il permet la
création et l'amélioration d'infrastructures,
d'équipements et d'activités destinés au public. Les
valeurs d'entraide et de service à la communauté
véhiculées par la formule de chantiers correspondent à une
tradition de la collectivité québécoise.
Dans le but d'assurer une meilleure qualité de l'intervention
auprès des jeunes adultes, le ministère a majoré
substantiellement quelques postes de l'enveloppe budgétaire pour
l'année en cours. À cet effet, les budgets liés à
la structure d'accueil des jeunes, tels ceux pour la nourriture et le loisir
sur les lieux du chantier, ont été augmentés. De
même, le salaire des animateurs est également
réajusté, tenant compte qu'ils assurent une présence
active de 16 heures par jour, 7 jours par semaine. Le programme permet à
un groupe de jeunes, souvent défavorisés, de faire
l'expérience de la réussite, favorisant ainsi leur insertion
sociale. Il permet également de développer les infrastructures
locales en supportant le bénévolat de la communauté. Quant
au volet international du programme, il rapproche les cultures
québécoise, française, belge et d'autres
communautés ethniques qui y participent.
Vous me permettrez, Mme la Présidente, à ce stade-ci, de
dire quelques mots sur le Mouvement québécois des chantiers.
Celui-ci est un organisme à but non lucratif subventionné par le
MLCP et il a notamment pour mandat de faire la promotion des chantiers. Il agit
comme partenaire du MLCP dans la gestion du Programme d'assistance
financière au Chantier de jeunes bénévoles. Le mouvement
coordonne, entre autres, les activités promotionnelles, le recrutement
des jeunes, l'encadrement des animateurs et la sélection des projets de
chantiers. Il a pour objectif d'offrir aux jeunes l'occasion de jouer un
rôle actif dans la transformation d'un milieu de vie collectif. Le
ministère peut compter sur un partenaire dévoué, et ses
efforts pour faire avancer la cause des jeunes méritent toute notre
reconnaissance.
En terminant, soulignons que, malgré une période
d'austérité budgétaire, l'État doit poursuivre ses
efforts pour offrir des possibilités à des couches de jeunes qui
n'attendent que son appel pour manifester leur générosité
et leur enthousiasme, caractéristiques qui sont le propre de la
jeunesse. Je vous remercie beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Bellechasse. Mme la députée de
Johnson.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci, madame. Mme la Présidente, dans la
dernière intervention du ministre, j'ai l'impression qu'il était
une heure plus tard dans les Maritimes, parce qu'il m'a répondu sur le
bénévolat et sur son énoncé de politique, pendant
que je lui demandais concrètement quelles étaient les raisons
pour lesquelles il avait coupé les 19 organismes. C'était
ça la question. La seule question que j'ai posée
concrètement, c'est: Qu'est-ce que ça va faire et pourquoi vous
avez coupé ces 19 organismes-là? Il m'a dit aussi: Ça va
de soi que je leur en parle à eux. Il y a une rencontre de
prévue. Mais est-ce que le ministre ne pourrait pas, aujourd'hui,
comprendre qu'il aurait été préférable de leur
parler avant, de s'asseoir avec ses partenaires du loisir et de leur dire
pourquoi il avait choisi ces 19 organismes-là, pour commencer?
Mme la Présidente, je voudrais vous parler aussi d'un autre
dossier très important. Parce que le ministre, dans cette
révision qu'il a faite, il est clair qu'il abandonne le loisir
socioculturel, d'une part et qu'il laisse tomber aussi le Programme des
fêtes populaires régionales. Ça, ça coûtait
375 000 $ pour les deux programmes. C'étaient des programmes
extrêmement valables chez nous en Estrie. Je vais vous lire la lettre.
Elle est tellement éloquente que vous allez avoir toutes les
réponses dans ça. "La Corporation du village culturel de l'Estrie
est à préparer la 14e édition de cet
événement culturel régional majeur." Lequel aura lieu
cette année dans le beau comté de Mme la Présidente,
à Lac-Mégan-tic, du 28 juin au 1er juillet. "Vous n'êtes
pas sans savoir la situation des organismes sans but lucratif qui
dépendent souvent en grande partie de subventions gouvernementales pour
la réalisation de leurs activités. Le Village culturel de
l'Estrie n'y fait pas exception. Quoique autofinancé à
près de 85 %, le fonctionnement de notre organisme nécessite
aussi une certaine assistance gouvernementale essentielle à la
réalisation de la manifestation populaire annuelle qui consacre ia
poursuite de nos objectifs. Seul événement en son genre au
Québec - je le répète, Mme la Présidente, seul
événement en son genre au Québec - la réalisation
du Village culturel de 1990 de même que la poursuite des activités
de la Corporation sont pourtant compromises par la décision du ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de ne pas reconduire son Programme
d'assistance financière aux fêtes populaires régionales. En
effet, ce programme représentait un soutien vital à nos
activités. Le Village culturel de l'Estrie a toujours eu comme objectif
principal de favoriser, de promouvoir et de diffuser la pratique de
l'activité culturelle de loisirs telle que vécue en Estrie. Nous
adoptons cette année de nouvelles orientations dans l'organisation de
notre événement, lesquelles, nous le croyons, favoriseront
davantage l'atteinte de nos objectifs. Il nous semble toutefois évident
que l'application de ces orientations et la réalisation des
activités qui en découlent dépendent largement d'une
certaine assistance gouvernementale." On dit "certaine" parce que ça
s'autofinance à 85 %. Le Village culturel de l'Estrie regroupe quelque
500 artistes, artisanes et artisans et accueille près de 20 000
visiteurs chaque année. Ces personnes nous viennent de partout en
Estrie, et votre comté est toujours bien représenté, Mme
la Présidente, comme le mien et comme tous les autres comtés de
l'Estrie. "De plus, cet événement transcende largement les
limites géographiques des comtés et fournit une belle occasion de
souligner et de fêter l'unité et la spécificité des
gens de l'Estrie. Je désire vous assurer de notre grande reconnaissance
pour tous les appuis que vous pourrez nous apporter, espérant vous
accueillir à ce 14e Village culturel de l'Estrie à
Lac-Mégan-tic." Il demande l'appui autant de la présidente,
aujourd'hui, vu que c'est dans son comté, que celui de tous les
députés ici pour que puisse se continuer cette occasion unique en
Estrie et dans tout le Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le ministre.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Bien sûr que la députée de
Johnson arrive avec une inquiétude particulière pour une
activité de son comte et du comté de Mme la
Présidente.
Mme Juneau: Je m'excuse, ce n'est pas de mon comté, mais
de ma région.
M. Blackburn: Ce que je vous dis, c'est que, bien sûr, il
demeure encore des moyens d'avoir du financement à travers d'autres
structures, que ce soit à travers le budget opération
"comtés" ou même à travers d'autres moyens qui sont
disponibles et que tout le monde connaît.
Je veux juste vous rappeler, Mme la députée, que, tout
à l'heure, vous avez eu une inquiétude par rapport aux CRL et je
voudrais répondre à votre question. Vous dites: Un peu en retard.
Je pense que c'est important de vous l'expliquer. Les conseils régionaux
de loisirs se définissent comme des organismes de concertation et de
soutien en matière de loisirs. Ils travaillent en relation directe avec
la municipalité maître d'oeuvre du loisir, le réseau
scolaire et les organismes de loisir du type associatif; bien sûr, le
"membership" potentiel est constitué de 1500 municipalités, de
350 organismes scolaires et d'environ 1600 associations régionales de
loisirs. Leur existence remonte à la fin des années cinquante.
L'enveloppe budgétaire consacrée par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour eux est de l'ordre de 3 400 000
$ annuellement.
Lors du sommet du loisir, en mars 1987, les partenaires du loisir ont
fait consensus sur un ensemble de propositions relatives à la
reconnaissance et au financement des conseils régionaux de loisirs, des
CRL Les résolutions indiquaient, entre autres, que le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche reconnaisse le conseil
régional de loisirs comme l'instance régionale de concertation et
de soutien.
Il est entendu que, dans toutes les régions administratives du
Québec, il devra y avoir une structure régionale de concertation
et de soutien. Pour être reconnu comme une structure régionale
et de concertation, le conseil régional de loisirs devra
percevoir l'appui d'au moins 50 % des intervenants dans chacune des trois
catégories membres: les associations, les organismes et les structures
de service de portée régionale, les municipalités ou leurs
mandataires, les organismes scolaires, dans la mesure où ils respectent
les spécificités de chacun.
L'essentiel de la politique actuellement en force fut
agréé par nos grands partenaires du loisir, dont l'UMQ, l'UMRCQ,
la Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, le Regroupement Loisir Québec, Sports-Québec et la
Conférence des organismes régionaux de loisir du Québec.
Les nouveaux critères de reconnaissance et de financement des CRL se
résument à ceci. Pour être reconnu comme une structure
régionale de soutien et de concertation de loisirs, un CRL devra
recevoir l'appui d'au moins 50 % des intervenants dans chacune des
catégories suivantes: les municipalités, les organismes
scolaires, les associations et organismes de structure, de support de services
à portée régionale. De plus, les municipalités ou
leurs mandataires devront occuper la majorité absolue des sièges
au conseil d'administration de la structure régionale. Les CRL qui
seront agréés par les trois catégories de membres devront
l'être sur la base des nouvelles régions administratives
décrétées par le gouvernement du Québec en
1987.
Quant au modèle de financement des CRL, il a été
révisé en profondeur afin de normaliser les subventions. Il est
fondé sur les cinq variables suivantes, et les pourcentages se
réfèrent à la part de l'enveloppe globale qui y est
consacrée: la taille de la population, 25 %; la grandeur du territoire,
15 %; le nombre de municipalités, 30 %; l'indice de richesse
foncière, 15 %; et le nombre de membres affiliés, 15 %. Les
éléments de cette politique sont donc la résultante d'un
processus poursuivi avec les CRL, les partenaires et le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui visaient à introduire une
rationalisation au niveau des mécanismes de reconnaissance et
d'attribution de l'assistance financière des CRL (11 heures)
Dans le contexte d'un effort de rationalisation sans
précédent au Québec, le monde du loisir devait revoir ses
modes de fonctionnement dans le but de répondre aux besoins
exprimés par la base, tout en faisant face à certaines
restrictions budgétaires. Nos CRL étant situés au coeur de
l'action en région, il nous a été possible de maintenir
notre contribution financière tout en leur demandant de hausser leur
part d'autofinancement dans le but de faire face aux nouveaux besoins en
matière de loisirs. Cette consolidation de l'approche régionale
en matière de loisirs fut réalisée en très
étroite collaboration avec nos partenaires principaux. C'est dans cet
esprit que nous pouvons parler de nouveau départ pour ces derniers, dans
la mesure où l'effort de concertation au plan régional sera
décuplé avec la venue de nouveaux membres et le niveau de
concertation manifesté ces derniers temps. Un maillon de plus est
consolidé dans notre volonté de faire des régions du
Québec et des collectivités locales des partenaires à part
entière en matière de loisirs. Donc, j'espère que
ça vous rassure, Mme la députée de Johnson, sur nos
orientations en matière de financement au niveau des CRL
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Hull.
M. Robert LeSage
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. J'écoute
depuis environ une heure les allocutions de la députée de
Johnson. Il me semble que, pour la députée de Johnson, il y a
seulement une région au Québec. Je m'excuse, il y a plusieurs
régions au Québec. Je peux comprendre ses frustrations de voir le
ministère qui s'est donné de bonnes orientations, qui sait
budgéter, qui sait manoeuvrer dans le cadre des finances publiques, ce
que son parti politique n'a jamais su faire lorsqu'il était au pouvoir.
Moi, je me félicite. J'abonde dans le même sens que le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Dans ce sens-là, Mme la Présidente, j'aimerais vous
entretenir ce matin de la délégation de gestion dans les parcs.
En vertu de la politique sur les parcs, le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche s'est engagé à associer les
Québécoises et les Québécois au
développement et à la mise en valeur de leurs parcs. Il a
développé une très bonne expertise dans ce domaine. Depuis
quelques années, le ministère a accéléré la
délégation de gestion dans les territoires qu'il gère,
notamment dans les parcs. Parallèlement à ceci, d'autres formes
de partenariat ont aussi été encouragées par le
ministère. À titre d'exemple, la Corporation pour la mise en
valeur du lac Saint-Pierre a reçu depuis quelques années des
subventions totalisant la somme d'environ 3 000 000 $.
Pour en revenir à la délégation dans les parcs,
elle a pris plusieurs formes. Au cours de l'exercice financier 1989-1990, le
ministère a conclu 81 ententes contractuelles avec des tiers concernant
la gestion d'activités et de services dans les parcs, soit 24 contrats
de concession, 31 contrats de services, 6 contrats de location, 6 protocoles
d'entente, 12 baux et 2 conventions.
J'aimerais attirer votre attention, Mme la Présidente, sur une
forme particulière d'association du public à la vie des parcs. En
effet, de plus en plus de gens se joignent aux entreprises privées
traditionnellement impliquées dans les parcs via les concessions et les
contrats de services, d'autres partenaires tels les organismes sans but
lucratif, les établissements d'enseignement et des
bénévoles. Tout en maintenant des
liens privilégiés avec les premiers, le ministère
cherche actuellement à développer des moyens efficaces pour
améliorer et maintenir la collaboration de ces derniers partenaires. En
1989, près de 50 organismes différents sans but lucratif ont
participé à la vie des parcs du Québec. Plus de la
moitié de ces partenaires provenait de la région immédiate
de chacun des parcs.
Parmi ces organismes, il y a des groupes de pression ou de consultation,
bien sûr. Ils sont importants, car ils enrichissent les débats et
les réflexions d'un son de cloche parfois différent et apportent
des idées nouvelles ou des préoccupations régionales.
Cependant, l'ensemble de ces partenaires sans but lucratif interviennent
principalement dans la gestion des activités et des services.
D'une manière ou d'une autre, Mme la Présidente, le
ministère reconnaît l'apport indispensable de ces organismes dont
le dynamisme repose essentiellement sur le bénévole. Des
mécanismes sont d'ailleurs prévus à l'intérieur du
plan d'action de la politique sur le bénévolat récemment
déposé, afin de valoriser le travail des bénévoles
dans les parcs du Québec. Des rencontres d'information et des
mécanismes de reconnaissance seront initiés dès l'automne
1990 dans chacune des régions concernées. Ce sera l'occasion pour
échanger avec ces partenaires sur leurs besoins et les modalités
de collaboration et sur tout autre sujet qui pourrait favoriser une plus grande
participation du milieu à la vie des parcs dans le cadre du respect de
leur raison d'être.
Je rappellerai ici, Mme la Présidente, les principes que le
ministère tient à respecter ou à sauvegarder dans le cadre
de la délégation de gestion dans les parcs
québécois. Le ministère est responsable de la poursuite
des objectifs énoncés dans la Loi sur les parcs. À titre
d'exemple, le ministère est responsable d'assurer un
développement harmonieux et surtout d'intégrer des
activités et services offerts dans les parcs en subordonnant ceux-ci
à la préservation et à la conservation du milieu naturel.
L'identité du réseau gouvernemental des parcs doit être
maintenue, préservée et développée. Le
ministère continuera donc à viser le maintien des standards qu'il
a lui-même mis en place et développés au cours des
années dans ce réseau.
De façon générale, tous les Québécois
et Québécoises pourront bénéficier de
l'accès aux sites exceptionnels et aux milieux naturels de
qualité qu'offrent les parcs. De ce qui vient d'être
énoncé, les résultats concrets sont anticipés par
la délégation de gestion dans les parcs. J'en nommerai ici
quelques-uns: la rationalisation maximale des ressources qui sont mises
à la disposition du ministère; le maintien de
l'accessibilité aux territoires, aux activités et aux services
délégués; la satisfaction de la population en
général sur la délégation. Ce qu'H faut comprendre
ici, Mme la Présidente, c'est que le ministère ne privatise pas
ses territoires. Il ne le cède pas à d'autres. Il en demeure
propriétaire et est responsable de tout ce qui s'y passe. Le
ministère fixera les orientations, coordonnera et garantira la
qualité des activités et des services qui sont offerts dans les
parcs. À titre d'exemple, le ministère élabore les plans
de gestion...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull, malheureusement...
M. LeSage: ...et les partenaires doivent lui soumettre pour
acceptation leurs plans d'exploitation.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci, Mme la Présidente. Une simple petite
correction pour le député de Hull. Il dit que je parle seulement
de ma région. Premièrement, un député, c'est assez
fier pour parler de sa région et, deuxièmement, j'ai bel et bien
mentionné que le Village culturel de l'Estrie était le seul
événement du genre au Québec. Si les gens de l'Estrie sont
dynamiques plus que dans Hull, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
C'est ça la situation.
Mme la Présidente, le ministre ne m'a pas répondu tout
à l'heure sur la question que je lui ai posée. Il est en train de
prendre les mêmes tendances que son chef. On lui pose une question exacte
et précise sur un volet quelconque, il répond: II fait beau
dehors, il pleut, ou bien je vais sortir dans cinq minutes. Mais ce n'est pas
ça que je lui ai demandé. Je lui ai demandé si vraiment il
abandonnait totalement le loisir socioculturel, si vraiment il tiendrait sa
tête en fait d'abandonner le Programme des fêtes populaires
régionales. C'était 375 000 $ pour les deux programmes. Il ne m'a
pas répondu. Il a dit: Ils iront dans PADEL Belle affaire! Ils iront
dans PADEL. il n'y a presque rien dans PADEL Je le lui ai dit tout à
l'heure. Pour moi, il est nerveux et il ne comprend pas ce que je lui dis.
Mais, en tout cas, pour PADEL, il n'y a presque rien cette année. Le
ministre le sait très bien. Les gros montants de PADEL sont
passés dans les sommets, et encore, et les municipalités,
après le croc-en-jambe que le gouvernement libéral leur a fait,
je ne crois pas qu'elles puissent faire en sorte de faire vivre tous ces
organismes-là.
Le ministre a parlé aussi des budgets des conseils
régionaux de loisirs. Il nous a parlé de ce qui s'y passait
avant. On le sait, on le
connaît, on est tout à fait au courant. C'est une perte de
temps de nous avoir dit ça. On est tous au courant et les conseils
régionaux de loisirs sont tous au courant aussi de la politique. Mais il
s'est bien gardé de dire que c'était la politique après
1992. Moi, je ne l'ai pas entendu dire que c'était après 1992.
Les organismes régionaux de loisir, ils savent qu'il y a - je vais dire
le mot anglais, un "deadline" - une date précise de 1992. Ils ne savent
pas si ça va être la date sur leur épitaphe, parce qu'ils
vont mourir en 1992. C'est ça qui est la question. Est-ce
qu'après 1992, ces beaux critères-là qui existent
déjà, est-ce ça que vous allez leur demander après
1992? Est-ce qu'ils peuvent croire qu'après 1992, ils vont encore faire
en sorte de donner des services à la population parce que les conseils
régionaux de loisirs, c'est près de la population? Ce sont des
gens qui s'occupent de tout le monde dans le loisir. Ils sont près des
gens, ils sont près du peuple. Ils veulent savoir si, après 1992,
vous allez leur donner assez de financement pour continuer à oeuvrer
dans la population. C'est ça qu'ils veulent. Vous n'avez pas
répondu. Vous m'avez dit: Bon, c'est ça, c'est ça, c'est
ça. Je veux savoir aussi si la nouvelle politique énoncée
le 25 avril dont le ministre disait: On va y aller par projet... Combien de
projets va-t-il y avoir? Quelles en seront les modalités? Est-ce que les
bénévoles vont passer leur temps à remplir des papiers et
des formulaires et est-ce que ces fonctionnaires vont passer toute
l'année à étudier et à évaluer les projets
présentés par les gens du milieu? Vous n'avez répondu
à aucune de ces questions-là, aucune.
Je vous questionne sur une telle affaire et vous me répondez sur
toute autre affaire, sur des critères existants. Ça n'a pas de
bon sens. C'est un fouillis indescriptible. Vous ne répondez pas
à la question. Ce n'est pas drôle de faire une interpellation avec
un ministre qui se promène et qui valse de gauche à droite.
Ça n'a pas de bon sens.
Comment est-ce que ça va se faire? C'est ça qu'on veut,
des réponses précises. Est-ce qu'il y aura des
négociations? Est-ce que ça sera parce qu'un organisme est membre
du Parti libéral qu'il va avoir des subventions? Est-ce que ça va
se baser sur des projets? Est-ce qu'on va demander aux bénévoles
de ne jamais avoir la certitude que leurs projets vont être
acceptés? Est-ce qu'ils vont travailler comme ça sans jamais
savoir ce qui va leur pendre au bout du nez? Ça n'a pas de bon sens. Le
ministre disait: On veut avoir beaucoup plus de performance. Bien, ce n'est pas
de la performance qu'il va avoir comme ça; les gens vont passer leur
temps à remplir des formulaires et à préparer des projets
pour se faire dire: Ça ne fonctionne pas, ou bien on n'a plus d'argent.
Wo! Ce n'est pas ça qu'on veut savoir. On veut avoir des choses
concrètes.
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, Mme la
députée, vous avez dépassé de 22 secondes.
Mme Juneau: Oui, je vous remercie, Mme la Présidente. Je
m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, je voudrais juste
dire à la députée de Johnson que ce que j'espère et
ce que je souhaite, c'est d'être capable de durer aussi longtemps que mon
chef. Je pense que c'est important. Il a souligné ses 20 ans de vie
politique il y a une semaine ou deux, et c'est important de le rementionner ce
matin. J'ai raison d'être fier de lui.
Pour ce qui est des CRL, je pense que j'ai été très
clair et ce qui me surprend, c'est de voir la réponse de la
députée ou l'interprétation qu'elle en fait. Elle n'a pas
compris du tout, si je comprends bien, ce que j'ai dit tout à l'heure.
C'est que, pour les CRL, il y avait une politique qui était
établie jusqu'en 1992. Les CRL ont accepté - j'ai répondu,
mais là, je rajoute pour vous faire encore plus comprendre - en
assemblée générale, l'adoption de la nouvelle politique,
et, pour une première fois, les critères étaient clairs et
connus de tous. Je pense que ça peut difficilement être plus clair
que ça, Mme la députée de Johnson. Ce que nous faisons,
c'est que nous travaillons avec l'ensemble de nos partenaires.
J'aimerais revenir sur un élément important, je pense
bien. Tout à l'heure, mon collègue, le député de
Hull, est intervenu sur la question de la délégation de gestion
dans les parcs, et, moi, j'aimerais parler du développement que le
gouvernement va faire au niveau des parcs, comme activités
extrêmement importantes et accessibles au niveau des loisirs, pour les
familles, pour la majorité des Québécois. Donc, les
Québécois bénéficient actuellement d'un
réseau de 16 parcs qui sont naturels, bien sûr. Le moment me
semble particulièrement approprié pour faire le point sur le
développement de ce réseau extrêmement important.
La "priorisation" qui a été faite au cours de la revue de
programmes a permis de réallouer les ressources budgétaires. Un
des secteurs qui ont bénéficié de cette
réallocation est celui des parcs, secteur auquel notre gouvernement est
particulièrement sensible. Au niveau de la mise en valeur,
c'est-à-dire au niveau du développement, le budget
consacré aux parcs a connu une amélioration marquée,
dépassant d'environ 2 000 000 $ le niveau de participation de l'an
dernier. Cette augmentation permettra d'accélérer le rythme de
développement des parcs existants. Le parachèvement est
important, car le réseau
des parcs joue un rôle de premier plan au niveau des
régions, au niveau de la conservation du patrimoine naturel et de
l'éducation du milieu naturel. Il joue aussi un rôle majeur au
niveau du loisir de plein air, car il constitue le lieu
privilégié pour la pratique d'un grand nombre d'heures
d'activités récréatives dans un milieu naturel
protégé. Le réseau des parcs apporte également une
contribution importante au niveau du développement économique
régional. Vous êtes très sensible et on l'est aussi. Les
parcs, en effet, représentent des éléments significatifs
de l'offre touristique des diverses régions.
On peut enfin souligner aussi la contribution significative du
réseau des parcs au développement durable. En effet, la
Commission mondiale sur l'environnement et le développement insiste sur
la nécessité d'établir un réseau d'espaces
protégés. Voici quelques exemples parmi les plus importants des
travaux qui seront réalisés cette année dans les parcs. Le
parc du BIC. Le budget de cette année permettra de doter le parc d'un
équipement de première importance, soit le centre d'accueil et
d'interprétation; un budget de 700 000 $ a été
affecté à cette fin pour l'année 1990-1991. Cet
équipement majeur permettra d'assurer un accueil adéquat aux
visiteurs de ce parc situé dans un des principaux axes touristiques de
la province. Il permettra surtout de faciliter une meilleure connaissance des
ressources naturelles et historiques du parc et du fleuve Saint-Laurent en
bordure duquel il est situé. (11 h 15)
Avec ce centre d'accueil et d'interprétation,
l'aménagement du parc aura atteint une masse critique lui permettant de
jouer véritablement son rôle de parc provincial.
Au parc Miguasha, une somme de 1 000 000 $ permettra de compléter
dès cette année la construction d'un centre d'accueil et
d'interprétation. Cet équipement important est
particulièrement vital dans un parc comme celui de Miguasha, justement
où la vulgarisation scientifique joue un rôle
prépondérant. La dimension réduite du parc empêche,
en effet, la pratique de la panoplie d'activités de plein air que l'on
retrouve dans les autres parcs du réseau. Signalons enfin que le centre
d'interprétation sera ouvert à temps pour le congrès
mondial de la paléontologie qui se tiendra à Miguasha en
1991.
Le parc du Saguenay. Un budget d'environ 500 000 $ sera affecté
en 1990-1991 à l'aménagement du parc du Saguenay. Une partie de
ce budget sera affectée à l'amorce de la mise en valeur du
secteur Tadoussac, l'autre secteur majeur du parc, celui de la rivière
Éternité, étant déjà en bonne partie
aménagé.
On voit donc que le dossier des parcs progresse d'une manière
intéressante. L'importance accrue que prend aux yeux de la population en
général la protection du milieu naturel est donc prise en compte
et continuera de l'être au cours des années à venir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lotbinière.
M. Lewis Camden
M. Camden: Merci, Mme la Présidente. Le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche intervient dans les réseaux
d'hébergement sociotouristiques pour assurer le maintien et le
développement d'un patrimoine qui contribue à rendre accessibles
à tous les groupes de la société ces lieux de plein air et
de vacances.
Le ministère supporte financièrement les réseaux
des camps de vacances pour jeunes et pour personnes handicapées, les
réseaux des camps familiaux, les bases de plein air, les auberges de
jeunesse. De 1984-1985 jusqu'en 1989-1990, 22 200 000 $ ont été
injectés dans les réseaux uniquement par le Programme de soutien
aux réseaux d'hébergement. Au cours de cette période, le
ministère a été constamment préoccupé par le
souci de s'acquitter de sa mission en ajustant ses interventions aux besoins du
milieu et à la conjoncture. Des efforts financiers et techniques,
conjugués à ceux des personnes des bases de plein air, ont permis
de mettre en place un réseau de 19 établissements dont la
qualité des immobilisations et des services est aujourd'hui reconnue
à travers tout le Québec et recherchée par les
Québécois et les Québécoises.
Pour y arriver, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a contribué pour presque 15 000 000 $ d'investissements dans
les immobilisations. Un programme de soutien au fonctionnement a
également été prévu jusqu'à ce que le
réseau ait atteint la maturité et la notoriété
nécessaires pour devenir autonome. Après une période de
discussions et d'ajustements, le ministère a trouvé un terrain
d'entente avec ses partenaires portant sur les modalités du retrait
graduel des subventions de fonctionnement.
L'an prochain, après une période d'ajustement de cinq ans,
les bases de plein air atteindront l'autosuffisance au plan des
opérations. Le gouvernement continue cependant à les supporter
dans leur développement par le biais du programme PADEL et,
également, en collaboration avec l'OPDQ dans le cadre des
conférences socio-économiques.
À l'époque où les auberges de jeunesse
étaient très populaires, le gouvernement du Québec a
supporté très généreusement leur mise en place,
aidant ainsi les organismes à acquérir des établissements
et supportant très largement leurs coûts d'opération. C'est
4 300 000 $ qui ont été versés par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche à ces établissements
pendant cette période. Après un certain temps, le
ministère a jugé nécessaire d'ajuster son
intervention au contexte, ce qu'il a fait encore une fois en concertation avec
ses partenaires. Vers le milieu des années quatre-vingt, l'aide au
fonctionnement fut graduellement modifiée pour être axée
sur les remboursements hypothécaires et la conformité aux normes
et, par voie de conséquence, à ses immobilisations. Chaque
année, une somme de 150 000 $ est réservée à cette
fin.
En regard de la mission ministérielle, les camps pour jeunes, les
camps pour personnes handicapées et les camps familiaux revêtent
une importance toute particulière. Ces réseaux
représentent plus de 250 établissements qui offrent, partout
à travers le Québec, des services d'hébergement, de
restauration, d'animation favorisant l'épanouissement personnel, la
détente et la découverte de la vie communautaire.
Les jeunes et les adolescents composent 70 % des clients des camps de
vacances. Le nombre de personnes âgées est en croissance et
atteint 5 % des usagers. Il y a 15 établissements qui accueillent des
personnes handicapées; ceci représente 8 % de l'ensemble de la
clientèle des camps de vacances. On dénombre enfin 27 camps
familiaux, dont 23 sont aidés financièrement par le
ministère. Cette clientèle familiale provenant de milieux
modestes, en très grande partie, représente 15 % de tous les
usagers des camps de vacances. Pour la période estivale seulement, ces
réseaux répondent aux besoins de presque 300 000 personnes, ce
qui représente 1 500 000 jours-activités. Ces
établissements génèrent des retombées sociales et
économiques très importantes. Leur chiffre d'affaires est
estimé à environ 50 000 000 $ pour l'été seulement,
et ils créent autour de 600 emplois permanents et plus de 6000 emplois
saisonniers, en grande partie occupés par des étudiants.
Dans 85 % des cas, ces établissements sont administrés par
des organismes sans but lucratif dont la moitié bénéficie
de subventions du ministère. En 1989-1990 seulement, ils ont reçu
1 600 000 $ à titre d'aide de fonctionnement: 1 400 000 $ pour des
travaux de mise aux normes et des immobilisations, et 200 000 $ pour la
préparation de plans directeurs. De concert avec ces
établissements, le ministère recherche les moyens qui seront les
plus efficaces pour assurer leur développement dans le respect de leur
mission auprès de leur clientèle. Le ministère collabore
de plus en plus à la réalisation et à la diffusion de
répertoires d'information et supporte, de diverses façons, des
opérations de promotion comme la participation à des expositions
de niveau national et régional. Il réalise également des
projets de recherche sur des sujets qui touchent directement
l'organisation.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lotbinière. Mme la députée de
Johnson.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, vous avez vu un bel exemple de la dernière
réponse du ministre à ce dont je vous avais fait part juste
avant. On le questionne sur quelque chose et il répond sur d'autre
chose. Je lui avais demandé quelles étaient les
modalités... Est-ce qu'il y aurait des négociations? Combien de
projets spécifiques? Et ainsi de suite. Il m'a répondu sur le
développement durable des parcs. Il faut le faire. Ça vous donne
exactement ce que je vous ai dit. Mme la Présidente, quand il parle de
développement durable, ça, ça en était un
développement durable. Ça faisait partie du Mouvement pour
l'agriculture biologique. Ça en était un développement
durable que vous avez mis à la poubelle. Ça n'a pas de bon sens.
La Fédération des sociétés d'horticulture et
d'écologie, ça fait partie de ce dont vous venez de faire un bel
éloge, et vous l'avez laissé tomber. Ça n'a pas de bon
sens.
Premièrement, vous ne répondez pas aux questions.
Deuxièmement, vous philosophez encore sur le développement
durable pendant que, d'une main, vous développez et, de l'autre main,
vous coupez le cou. Mme la Présidente, là, je vais lui parler de
Jeunes Volontaires. Je ne sais pas s'il va me répondre sur
l'évolution des jardins botaniques. Je ne le sais pas. En tout cas, je
vais vous parler de Jeunes Volontaires parce que les raisons pour lesquelles le
ministre a décidé de couper Jeunes Volontaires, il avait
annoncé... Sa sous-ministre, Mme Desrochers, avait écrit, dans un
premier temps, aux gens qui s'occupaient de Jeunes Volontaires, aux agents de
formation et à tout le monde qu'ils pouvaient aller de l'avant, que
c'était reconduit, et ainsi de suite.
Tout à coup, un revirement complet. Les raisons que le ministre a
invoquées, c'est qu'il y avait l'équilibre budgétaire et
qu'il y avait 45 % du budget qui servaient à l'administration. Je
voudrais qu'on se rappelle que le ministre comptabilisait, dans les 45 %, les
sommes allouées pour le travail des agents de formation. Les agents de
formation étaient considérés au même titre que les
crayons, les effaces et le papier. Il faut le faire. 45 %, ça englobait
tout ça. Ce sont les raisons pour lesquelles il dit... Je me souviens
très bien des questions qu'on avait posées en Chambre, où
le ministre disait: On va donner plus d'argent aux vrais, aux gens, aux jeunes
qui se prévalent du programme. On va mettre moins d'argent dans tout le
reste, dans l'administration, et ainsi de suite.
Premièrement, je pense que c'est insultant pour les agents de
formation de se faire considérer dans la même catégorie que
la papeterie et l'ensemble de ce dont peut avoir besoin un programme comme
celui-là. Et le ministre sait très bien combien le programme
Jeunes Volontaires a été positif. Et je me souviens aussi de
lui avoir dit qu'avant d'entrer en politique, c'était un homme
d'affaires et je pense que, quand il y a un produit qui se vend bien, tu ne le
retires pas de dedans ton magasin. Au contraire, tu le mets en évidence
et tu essaies de l'embellir et de l'offrir à la population. Mais non, H
n'a pas compris ça dans le même sens. le 19 avril, le ministre,
toujours bien, avec toute les pressions que les gens du milieu ont faites, a
décidé de remettre une "programmette". ça ne ressemble pas
du tout au programme jeunes volontaires qu'on connaissait bien et qu'on
appréciait aussi beaucoup. est-ce que vous croyez que ça a une
commune mesure, quand il y a une diminution de budget de 8 000 000 $ à 3
500 000 $? au lieu d'avoir 90 professionnels en formation, il va y avoir 16
"supermen", 16 superagents provenant probablement de ses fonctionnaires
ministériels. je ne dis pas que ce ne sont pas des gens
compétents, mais je dis que ça n'a pas de commune mesure avec ce
qu'on avait. 16 supercomités, à quatre rencontres par
année, qui remplacent 90 comités locaux de
bénévoles, avec 12 rencontres par année,
l'élimination, aussi, des 24 à 29 ans, soit 50 % de la
clientèle, l'abolition du volet "pré-entrepreneur-ship", et j'en
passe. mme la présidente, ça n'a pas de commune mesure avec le
programme jeunes volontaires. et le ministre sait très bien que le
programme jeunes volontaires était très efficace. nous avons
reçu des piles à peu près de cette hauteur-là. j'en
avais d'ailleurs amené aux engagements financiers. j'avais lu quelques
lettres de jeunes qui s'en étaient prévalus. et grâce
à ce programme de réinsertion sociale, les jeunes avaient repris
confiance en eux; ils étaient retournés sur le marché du
travail; ils avaient créé leur propre entreprise. ça n'a
pas de bon sens qu'on arrive avec une "programmette" comme celle-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le député de Chau-veau. Non,
excusez-moi. M. le ministre.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Est-ce que le
programme, Mme la députée de Johnson, était fait pour les
jeunes, oui ou non? Je pense que c'est important. J'ai confirmé, tout
à fait dernièrement - et vous êtes parfaitement au courant
- que le programme était maintenu, et non seulement maintenu, mais qu'on
en assurait maintenant la permanence, ce que vous n'aviez pas fait depuis 1982.
Je pense que c'est quand même important. Et j'aurai sûrement
l'occasion, lors de la défense des crédits, de vous donner encore
de plus amples informations. Je vous répète que ma
préoccupation première, c'était les jeunes d'abord parce
que c'est fondamental sur la réflexion que nous avons faite et le
cheminement que nous avons apporté. Je peux vous assurer que les jeunes,
dans le nouveau programme, dans le programme Jeunes Volontaires, vont avoir
l'encadrement qu'il faut pour pouvoir réaliser leurs objectifs.
J'aimerais revenir sur un élément important. Vous vous
souvenez qu'on parle des clientèles: les jeunes, les personnes
âgées et les personnes handicapées. J'aimerais souligner un
élément important d'un programme que nous allons non seulement
maintenir, mais promouvoir pour que, justement, les personnes
âgées puissent en bénéficier. Et je vous
répète, Mme la députée de Johnson, que toutes les
questions que vous pourrez me poser sur le programme Jeunes Volontaires
trouveront réponse en quantité et en qualité lors de la
défense des crédits; n'ayez crainte en aucune façon, Mme
la députée.
Alors, je viens sur la question de mon programme de soutien de la
pratique d'activités physiques pour les personnes aînées.
Le vieillissement de la population québécoise est une des
tendances sociales les plus importantes de notre époque. Actuellement,
le Québec compte 650 000 personnes âgées de 65 ans et plus,
soit 10 % de la population totale, et ce groupe d'âge augmentera de 15 %
encore, au tournant du siècle, et à 27 %, en l'an 2031. La
croissance rapide de la taille de la population âgée s'accompagne
de préoccupations grandissantes à propos des coûts des
soins de santé. En 1987, par la signature d'une convention, le
ministère de la Santé et des Services sociaux, l'Association des
hôpitaux du Québec et le réseau des 32 Départements
de santé communautaire s'associaient au ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche pour renforcer l'actuel programme
Kino-Québec. En 1988, le programme Kino-Québec cibla les
aînés comme clientèle prioritaire et décida de
s'attaquer au segment des aînés autonomes regroupés qui
représente environ 20 % de la population totale de 55 ans et plus, soit
250 000 personnes, un partenaire de choix.
La Fédération de l'âge d'or du Québec, la
FADOQ, inquiète, bien sûr, du niveau élevé de
sédentarité de ses membres, accepta de se joindre à
Kino-Québec pour élaborer, promouvoir et implanter le programme
Vie active auprès de ses 1800 clubs qui regroupent environ 180 000
aînés. Vie active est un programme d'activités physiques
qui se réalise en groupe, avec la possibilité d'un suivi
individuel. Ce programme se présente sous la forme d'une pause exercice
de 15 minutes animée par un ou plusieurs bénévoles
recrutés à même un groupe d'aînés, suite
à une formation de base et à une supervision continue par un
éducateur physique. Ces animateurs bénévoles offriront, au
moins une fois par semaine, la période d'activités physiques
auprès de leur groupe.
J'aimerais vous parler des résultats, bien sûr, de ce
programme Vie active. Deux ans après le début de l'implantation
du programme, et ce, sur une base volontaire des 32 DSC, le bilan est
impressionnant: 30 DSC sur 32 ont réussi à s'associer des
partenaires locaux pour implanter Vie active dans leur territoire; 90
conseillers Vie active ont été formés; 2000
aînés ont été formés et animent actuellement
le programme Vie active d'environ 800 regroupements d'aînés.
Environ 40 000 aînés bougent présentement au rythme de
musique de Vie active. Mais l'élément le plus important, le plus
impressionnant du bilan est, sans contredit, la quantité et la
qualité des partenaires locaux associés à Vie active dans
l'ensemble du Québec. (11 h 30)
Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, en
collaboration avec ses partenaires du monde de la santé, le
ministère de la Santé et des Services sociaux et, bien sûr,
l'Association des hôpitaux du Québec et le réseau des 32
participants de santé communautaire, poursuivra et intensifiera son
action auprès des clientèles des aînés. À cet
effet, Kino-Québec vient tout juste de déposer son plan d'action
triennal dans lequel on peut lire les deux objectifs d'impact suivants: d'ici
1993, rejoindre au moins 100 000 aînés, d'ici 1993, rejoindre au
moins 75 000 aînés autonomes non regroupés par des
programmes mis en place par Kino-Québec. Vivre en santé,
être autonome dans les gestes quotidiens et être utile à la
société, voilà les trois éléments essentiels
qui constituent la vie des aînés.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le ministre. M. le
député de Chauveau.
M. Rémy Poulin
M. Poulin: Merci, Mme la Présidente. Je suis fier de me
joindre ce matin à mon ministre et à mes collègues
justement pour écouter ce que la députée de Johnson peut
nous dire. J'ai l'impression qu'elle sort du Pôle Nord après les
quatre mois de noirceur.
Quand on regarde ce matin l'interpellation et que j'écoute la
députée qui nous parle de performance, je voudrais juste vous
raconter une anecdote, justement, sur l'implication du gouvernement qui va
à la base et qui travaille avec les performants. En 1978 ou 1979, je ne
peux pas vous dire la date exacte, du temps, c'était le
haut-commissariat aux loisirs. On avait rencontré justement le ministre,
les simples bénévoles des régions. Et ce qu'on voulait,
c'est qu'on avait demandé justement, de nous donner de l'argent, mais
pas à la Fédération, à la base, à chaque
région. Et, du temps, on se souviendra ce que vous aviez fait, de votre
côté, c'est le haut-commissariat qui donnait à la
Fédération du hockey du Québec, mais pas à la base.
Il fallait aller demander nos budgets en haut. Quand vous parliez
d'administration tantôt, c'est ça qu'on veut vous dire. C'est
ça qu'on veut vous rappeler.
La députée voudrait que nous poursuivions une politique de
financement aveugle et sans égard aux besoins réels de nos
citoyens. C'est justement une analyse extrêmement serrée et
sérieuse des besoins des contribuables qui amène le gouvernement
libéral à nous dire aujourd'hui quand... La députée
de Johnson quand elle administre son discrétionnaire, avec toute la
sagesse que je lui dois, doit justement regarder ces organismes - parce que
vous en avez plusieurs dans votre comté, c'est un grand comté
comme le mien - et quand on regarde à qui on donne, on regarde les
performants. On regarde ceux qui sont dans le milieu, où ça
touche le plus de monde et on essaye de toucher à tous les groupes aussi
de nos citoyens. Mais je me demande si vous faites la même chose avec les
groupes anglophones que vous avez dans votre coin quand vous analysez le
discrétionnaire, madame. Non, non. On va parler de tous les groupes.
Quand on regarde les gens dans le milieu. Quand on regarde la
société québécoise.
Comment la députée de Johnson et ses collègue du
Parti québécois peuvent-ils s'opposer à ce qu'un
gouvernement responsable identifie les jeunes, les aînés de notre
société et les personnes handicapées comme étant
maintenant nos clientèles prioritaires et auxquelles nous allons
consacrer des budgets accrus? Comment nos amis de l'Opposition peuvent-ils
s'opposer à ce que, dorénavant, nous favorisions les
éléments les plus dynamiques, les plus performants du monde du
loisir et du sport amateur? Comment la députée de Johnson
peut-elle soutenir qu'il est incorrect de s'interroger sur la pertinence de
financer certaines structures administratives, alors que tout indique que le
financement par projet bénéficiera à un plus grand nombre
de citoyens? Au moment où nous devons être vigilants à
cause d'une conjoncture financière difficile et afin que les
générations qui nous suivent ne soient pas
hypothéquées, le gouvernement libéral prend ses
responsabilités. L'attitude de l'Opposition et, plus
particulièrement celle de la députée de Johnson, est tout
simplement irresponsable. Ce n'est pas parce qu'on est dans l'Opposition qu'on
a le droit de dire n'importe quoi à l'emporte-pièce et surtout
avec les prétentions de vouloir améliorer les conditions de la
pratique du loisir et du sport amateur au Québec.
Mme la Présidente, je me permets de rappeler à la
députée de Johnson que tout ce qu'elle vient d'écouter, ou
à tout le moins d'entendre, signifie une chose. C'est clair, net et
précis. Le gouvernement du Québec ne se désengage pas,
bien au contraire. Il bonifie le travail des meilleures structures
d'intervention en leur accordant plus d'argent. Nous allons garantir de cette
façon, à notre jeunesse, un appui solide et considérable
à sa volonté de se développer et à sa recherche de
l'excellence. Nous allons aussi permettre aux aînés de notre
société de demeurer actifs et en forme le plus longtemps possible
et de vivre le troisième âge dans la dignité avec
des moyens pour réaliser leurs projets. Ce que je comprends de la
députée de l'Opposition, c'est qu'elle n'est pas d'accord que
nous "priorisions" nos jeunes, nos personnes âgées et nos
personnes handicapées. Je me demande comment elle pourrait tenir une
telle position devant ces jeunes, les personnes âgées et les
personnes handicapées de son propre comté.
Quant à moi, je félicite sincèrement mon
collègue du Loisir qui, lui - justement, vous l'avez dit tantôt -
est un homme de commerce, c'est un homme qui a performé et qui est
capable aujourd'hui de nous donner et de nous aider à être les
plus performants. Et, tantôt, vous verrez, Mme la députée
de Johnson, qu'il aura raison. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Chauveau. Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez avoir
vos 10 minutes pour la conclusion, vous auriez à peu près trois
minutes.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Ah, mon Dieu! Mme la Présidente, si c'est de
se comporter en irresponsable que de défendre les gens du milieu, que de
défendre les organismes du loisir et du sport qui se sont fait couper,
que de défendre les intérêts des bénévoles,
que de défendre les intérêts des jeunes, que de
défendre les intérêts des personnes âgées dont
le ministre m'a invitée à parler, si c'est ça, être
irresponsable, Mme la Présidente, je souhaite rester irresponsable toute
ma vie.
Mme la Présidente, quand je lui ai parié de Jeunes
Volontaires, le ministre m'a parlé des conseils régionaux de
l'âge d'or. Je voulais lui en parler, j'espère que je vais avoir
assez de temps, sinon je me reprendrai dans mes 10 minutes. Les conseils
régionaux de l'âge d'or, eux aussi, ça fait un bon bout de
temps. En mars 1989, à votre prédécesseur, les conseils
régionaux de l'âge d'or avaient présenté une grille
pour que le ministre du Loisir puisse se baser pour l'application du
financement des conseils régionaux de loisirs - ça n'a pas encore
été fait - sur des critères établis de façon
égale pour tout le monde. L'attribution des subventions dans les
conseils régionaux de l'âge d'or se fait toujours comme ça,
sur décision du ministre, sans avoir au préalable... J'aimerais
présenter au ministre, je ne sais pas si le ministre a lu le document en
question, il y avait eu des critères qui avaient été
présentés à votre prédécesseur qui
était un critère de points, qui était pour tout le monde.
Le "membership" donnait 20 points; le territoire, 15 points; la
représentativité, structure et concertation, 10 points;
autofinancement, 10 points; formation, 20 points; soutien technique, 5 points;
promotion, information, 10 points; manifestation, 10 points. Ce qui
équivalait à une base tout à fait égale, juste et
équitable pour tous les conseils régionaux de l'âge d'or.
À ce moment-là, le ministre aurait pu facilement
réévaluer les sommes qui sont attribuées, parce que vous
comprendrez qu'un conseil régional n'a pas les mêmes distances que
chez vous, M. le ministre, à parcourir pour regrouper ses membres.
Beaucoup d'autres critères jouent lorsqu'on s'adresse à des
conseils régionaux de l'âge d'or qui sont dans les grands centres
urbains, et par rapport au nôtre ou au vôtre chez vous, ou des gens
des régions. Donc, il m'aurait fait plaisir d'étendre davantage
ce que je viens de vous dire, mais j'aurai peut-être l'occasion de
revenir un autre tantôt. Mais je souhaiterais, si le ministre veut que je
lui fasse une copie des critères dont je lui ai parlé, je suis
prête à la déposer, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le ministre, en conclusion. Vous avez 10
minutes.
Conclusions M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: J'aimerais juste revenir sur ce que la
députée de Johnson vient de soulever. On travaille, bien
sûr, avec ces partenaires pour que, justement... Auparavant, ça se
faisait, comme vous dites, "sur la gueule", maintenant, c'est le principe de
l'équité qui prévaut. Je peux vous dire que ces
critères qui sont établis, sont tout à fait correspondants
à cette réalité et que ce principe d'équité
va demeurer.
Alors, Mme la Présidente, pour l'avoir démontré
lors de mon message initial, le développement, l'organisation et la
promotion du loisir au Québec ne doivent pas être
considérés comme des interventions de luxe. D'ailleurs, cette
préoccupation majeure que nous avons aujourd'hui pour un domaine qui
concerne au premier titre la qualité de vie des
Québécoises et des Québécois n'est en somme qu'une
continuité de vision et d'engagement qu'ont entretenu tous les
gouvernements depuis 1960. C'est avec cette note historique comme toile de fond
que j'affirme que le loisir est un moteur de la culture, un acquis pour la
santé collective et un secteur important de l'économie
québécoise.
J'ai bien dit un secteur important, car le poids économique du
loisir est considérable. Au Québec, il représente, toutes
activités confondues, un marché annuel de plus de 7 000 000 000
$, soit 11 % des dépenses courantes des Québécoises et des
Québécois en 1989. Il se fabrique aussi pour 1 000 000 000 $ par
année d'équipements de loisir. Les municipalités du
Québec, quant à elles, consacrent annuellement
près de 10 % de leurs dépenses totales annuelles à
la consolidation et au développement, lorsque possible, de cette
ressource. 30 000 emplois sont maintenus grâce à ce secteur
d'activité de l'économie québécoise.
Depuis 25 ans maintenant, l'État québécois
participe grandement au développement du loisir. L'État a soutenu
le mouvement associatif, financé la permanence des services
administratifs, la mise en place d'un nombre impressionnant
d'équipements sportifs - dont plus de 400 arenas - et socioculturels,
tant scolaires que municipaux. L'État a démarré et
financé les Jeux du Québec. Il y a eu, depuis 1971,
au-delà de 25 finales provinciales. Il a maintenu des réseaux
d'hébergement, financé la professionnalisation des
entraîneurs de sport, crée le régime de bourses aux
athlètes, le concept de sports-études. L'État a
présidé à la création et à
l'aménagement de réseaux des parcs québécois pour
lesquels il continue de s'impliquer totalement.
En un quart de siècle, l'État québécois a
investi au-delà de 2 000 000 000 $ pour soutenir le développement
du loisir. Ce développement s'est fait de façon
accélérée, en mettant les bouchées doubles, avec un
objectif très clair, celui d'un rattrapage nécessaire. Car, il
faut l'avouer, le Québec accusait un net retard sur des provinces comme
l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique, un retard par rapport à
la moyenne canadienne, quant à la quantité et à la
qualité des équipements, la qualité des ressources
d'encadrement et d'animation, le taux de participation et l'indice de
santé et de forme physique. Sur tous ces fronts, nous avons
effectué un redressement spectaculaire. Nos équipements
municipaux et scolaires se comparent avantageusement aux meilleurs
équipements du genre dans la plupart des sociétés
modernes. Maintenant, 12 % de la population étudiante du niveau
secondaire participe de façon régulière à des
activités sportives interscolaires. 3 500 000 Québécoises
et Québécois s'adonnent au ski alpin, au ski de randonnée,
au tennis et au hockey. 18 sports sont présents dans toutes les
régions du Québec, au profit des Jeux du Québec. Plus de
la moitié des sports pratiqués au Québec ont entre 50 et
200 clubs répartis dans les diverses régions. 23 sports sont
présents et organisés dans plus de 100 municipalités de
5000 habitants et plus. Les quelque 25 000 000 $ que l'État a
versés depuis 1971 aux Jeux du Québec ont
généré des retombées économiques importantes
pour les municipalités, de l'ordre de 100 000 000 $, tout en constituant
un incubateur, bien sûr, d'initiation à la compétition
sportive pour plusieurs centaines de milliers de jeunes. Les
Québécoises et les Québécois consacrent près
de 9 000 000 de jours-activités à la fréquentation des
parcs et autres espaces aménagés du territoire public
québécois. Et pour le réseau d'hébergement
subventionné par le ministère, ils génèrent 5 000
000 de nuitées et assurent 6000 emplois saisonniers. C'est à
toutes ces réalisations que nous avons pensé lorsque nous avons
examiné le bilan des uns et des autres: le nombre de pratiquantes et de
pratiquants; les besoins fondamentaux des plus démunis,
c'est-à-dire les citoyens et les citoyennes en régions
éloignées ou encore handicapés; les athlètes
étudiants aux prises avec des régimes pédagogiques peu
compatibles avec les horaires et les exigences d'un entraînement de plus
en plus exigeant; les conditions difficiles des entraîneurs de sport
pourtant hautement qualifiés, sachant qu'en 1986, seulement 28 % des
entraîneurs de haut niveau du Québec étaient
employés à temps plein; l'accessibilité à des
équipements municipaux et scolaires et la salubrité des lieux
d'hébergement; la qualité des services et des sites à
l'intérieur des parcs québécois. Pour ne nommer que ces
quelques préoccupations. (11 h 45)
Notre conclusion s'imposait d'évidence. Les acteurs du loisir
québécois, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche en tête, ont consenti de remarquables efforts pour
répondre aux demandes multiples et souvent complexes. Mais l'essentiel
du redressement a été fait et l'intervention sur tous les fronts
n'est plus possible, ne serait-ce qu'en raison de la conjoncture
financière et des objectifs de rationalisation continus qu'annonce le
gouvernement. Bien sûr, l'argent est encore disponible, mais la
démonstration de sa pertinence doit être constamment faite et
refaite. L'argent est disponible, bien sûr, mais nous devons le mieux
répartir. C'est pourquoi j'ai annoncé le mois dernier que nous
avons fait des choix prioritaires, des choix inspirés par les
clientèles les plus en besoin par les facteurs d'accessibilité et
d'éloignement, par des préoccupations de qualité de
services, mais également par des préoccupations d'excellence.
Nous tenons compte de la transformation des mentalités, de l'impact de
la dénatalité, de celui du vieillissement de la population et,
donc, des changements dans les besoins exprimés par le plus grand
nombre.
Rappelons-le, dans dix ans, 14 % de la population aura atteint sinon
dépassé le cap des 65 ans. Les habitudes de travail changent. Les
activités populaires aujourd'hui ne le seront pas nécessairement
demain. Toutefois, nous devons affirmer que les tendances indiquent une plus
grande diversité dans les activités, de préférence
réalisées avec plus d'autonomie et dans un cadre moins
structuré. Et nous ne sommes pas les seuls à revoir les offres de
service et de soutien. Les municipalités doivent le faire, les
organismes doivent le faire aussi, sinon, ils risquent d'être
dépassés par l'ampleur des changements. L'heure est à la
prise en main accrue de l'organisation des loisirs par les citoyens
eux-mêmes. Ils devront prendre des initiatives, les encadrer et les
financer en partie. C'est de ce virage qu'il faut être conscients et,
disons-le, solidaires et
responsables. Il ne sert à rien d'interpeller l'État dans
la mesure où les citoyens eux-mêmes sont plus que conscients que
la capacité de payer de l'État-providence a atteint un seuil
critique. Il faut, au contraire, mettre l'accent sur un changement d'approche,
sur l'amélioration de la gestion des ressources disponibles, sur un
ciblage impeccable des besoins réels, sur une écoute attentive
des besoins exprimés par les clientèles les plus
vulnérables.
Je le répète, un des objectifs premiers est d'assurer
l'accès aux activités de loisirs aux moins favorisés de la
société québécoise. Un autre est de soutenir les
initiatives les plus productives. Un troisième est d'encourager
l'excellence sous toutes ses formes. Nous traduisons fidèlement ce que
nous ont dit les intervenants, mais aussi les citoyennes et les citoyens que je
côtoie régulièrement, quotidiennement. J'ai proposé
un nouveau contrat aux organismes de loisir, mais, au-delà de ces
institutions, ce contrat s'adresse à tous ceux et celles qui dynamisent
la qualité de vie de la société québécoise,
professionnels comme bénévoles. Un contrat qui recherche des
interventions orientées vers le plus grand nombre en même temps
que vers l'excellence, qui desservira le plus grand nombre de régions,
qui visera l'accessibilité des équipements déjà en
place, qui se préoccupera de la sécurité des pratiquants
et de la qualité des services, et qui s'adressera prioritairement aux
jeunes, aux handicapés et aux personnes âgées. Un contrat
qui assurera également l'exploitation du plein potentiel de la jeunesse
québécoise en proposant aux jeunes des défis d'excellence,
la prise en main de leurs activités de loisirs par les nouvelles
générations et la possibilité de mobiliser chez eux
l'esprit d'entreprise. Un contrat qui assurera la pérennité du
patrimoine naturel québécois dans un contexte où
l'environnement commande une implication responsable de chaque individu, la
concertation indispensable entre l'État et les divers agents
socio-économiques, afin d'en arriver à un nouveau partage de
l'effort financier face aux exigences des ressources du loisir de l'an 2000.
Nous avons fait des choix responsables. Après avoir examiné tous
nos programmes et analysé la conjoncture sociale, culturelle et
économique, nous avons conclu sans aucune hésitation qu'il
fallait une nouvelle distribution des ressources et que celles-ci devaient
coller aux nouvelles réalités. Nous sommes donc certains que nous
devons aller de l'avant avec les jeunes et avec les aînés. Ces
deux forces sociales représentent ensemble la somme de
l'expérience et le potentiel d'avenir.
Enfin, pour ce qui concerne le patrimoine naturel
québécois, nous nous donnons la consigne de la vigilance et nous
ne le prenons pas pour acquis. Une priorité est donc accordée aux
parcs québécois et au plein air. Nous allons renforcer l'image de
la qualité du réseau des parcs. Ces derniers continueront
d'être sous la respon- sabilité de l'État. Nous
continuerons également à déléguer la gestion de
certaines activités, non seulement à l'entreprise privée,
mais également à des organismes sans but lucratif. Notre premier
souci: la compétence et la qualité des services.
Voilà, Mme la Présidente. Je voudrais, bien sûr,
terminer en réaffirmant notre engagement face à la protection et
au maintien des acquis en matière de loisirs. Nous prenons pleine et
entière responsabilité de nos choix parce que nous croyons qu'ils
engagent l'avenir dans les meilleures conditions possible.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre. Mme la députée de Johnson, vous avez 10 minutes pour
conclure.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Merci, Mme la Présidente. Durant ces deux
heures, nous nous sommes rendu compte que ce sont des choix politiques et
économiques. C'est faux de prétendre que ce sont des choix
sociaux qu'ils ont faits. On comprend que le monde du loisir, parmi tous ceux
et celles, tous les Québécois et les Québécoises
qui pratiquent, soit un loisir ou un sport... Vous savez à quel point
les loisirs rendent service, et il est faux de prétendre que c'est un
choix social. Si c'est un choix social de faire perdre des emplois à des
personnes, si c'est un choix social de faire en sorte que des
bénévoles n'aient plus personne pour les encadrer et pour les
stimuler, je ne comprends pas quelle philosophie on a expliquée au
ministre.
Ça fait deux heures qu'on discute et que je pose des questions,
et le ministre s'en est tenu à ses textes. Il n'a répondu
à aucune question, sauf pour nous donner sa politique, les
critères existants. Ce n'est pas ce qu'on voulait savoir ce matin, les
critères existants avant que vous fassiez des compressions, avant que
vous coupiez, dès cette année, 19 organismes de loisir sans
raison. Vous ne leur avez pas demandé leur opinion sur les compressions
que vous leur avez faites. Vous avez dit: Cette année, 19 organismes de
loisir seront guillotinés et, d'ici trois ans, il n'y aura plus un
organisme de loisir qui sera subventionne. 19 organismes de loisir, je n'ai pas
rêvé, je l'ai lu dans les journaux. Il y a, pour le moment, 19
organismes de loisir qui ne vivent plus, et le ministre n'a pas
été en mesure de nous donner les raisons ou les critères.
Est-ce que le ministre a mis tous les organismes de loisir dans un chapeau, a
pigé et a dit: C'est lui, lui ou elle qui va se retirer des subventions
gouvernementales? Vous n'avez pas donné, vous ne vous êtes pas
assis avec vos partenaires du loisir pour leur demander, à eux, ce
qu'ils en pensaient. Et vous m'avez répondu en Chambre, lorsque je vous
ai questionné, que tout le monde était très heureux.
J'ai parlé aux organismes de loisir, Mme la
Présidente, et je ne sais pas où le ministre est
allé chercher ça que tout le monde était heureux. Tout le
monde est en furie de la décision du ministre. Et nous allons perdre des
années et des années d'expérience de ces gens qui sont
là, des techniciens en loisirs, des agents qualifiés pour
organiser du loisir au Québec. Ça fait des 10 ans, 15 ans qu'ils
sont là. Donc, ils sont en mesure de donner le maximum, et ils savent
très bien ce qui fonctionne bien dans l'ensemble de la population et ce
qu'ils doivent retirer. Ce sont des gens expérimentés. Le
ministre ne s'est pas assis. Il n'a pas eu confiance en ses partenaires du
loisir pour leur demander leur évaluation. Il a dit: Cette année,
ce sont 19 compressions, point à la ligne. Il n'a pas expliqué
pourquoi. Il dit: Je vais leur dire. Pourquoi ne pas s'être assis avant
pour leur demander quelle est, pour eux, l'amélioration qu'ils
pourraient faire s'ils veulent se rendre aux critères que le ministre
semble avoir en tête, mais juste dans sa tête à lui ou dans
la tête de sa sous-ministre, peut-être aussi? Est-ce que c'est un
désaveu finalement des organismes de loisir? Est-ce que c'est un
désaveu par rapport aux 19 organismes coupés? Il faudrait bien
que les gens le sachent. Pourtant, il se sont donnés corps et âme
depuis la formation de ces fédérations.
Est-ce qu'on a eu une réponse au sujet des conseils
régionaux de l'âge d'or? Est-ce que le ministre va
améliorer le système au sujet de l'âge d'or? Est-ce que le
ministre m'a donné une réponse sur les Jeux du Québec?
Est-ce qu'il l'a sa ville pour organiser les Jeux du Québec? J'ai
hâte d'avoir cette nouvelle-là. Il ne faut pas oublier qu'il nous
reste à peine une année pour l'organisation de ces
jeux-là, 13 mois à peu près? C'est en juin l'an
prochain.
Le ministre n'a pas mentionné non plus le fait que le programme
Jeunes Volontaires, de 14 000 000 $ qu'il était a baissé à
4 000 000 $ sous le règne libéral. J'ai entendu dire que, cette
année, ce ne serait pas 4 000 000 $ qu'il y aurait dans le programme
Jeunes Volontaires, mais 190 000 $. Je ne sais pas où va aller le
restant des 4 000 000 $. Probablement dans le fonds consolidé. J'ai
entendu parler de ça. Est-ce que les municipalités vont prendre
la relève, Mme la Présidente, après le croc-en-jambe que
le gouvernement libéral leur a fait avant le discours sur le budget, la
relève de l'organisation des loisirs au Québec pour que les
Québécois et les Québécoises puissent faire en
sorte de profiter de leurs loisirs? Je ne le crois pas, Mme la
Présidente.
Qu'est-ce qui arrivera après 1992 du sport et du loisir? On n'a
pas eu de réponse non plus. Est-ce que le gouvernement va tenir un
discours simplement de façon économique et que tout le reste,
ça n'a pas d'importance? Est-ce que les payeurs de taxes du
Québec, qui contribuent... Finalement, c'est eux le gouvernement. Est-ce
qu'on leur porte attention? Est-ce qu'on les écoute? Est-ce que leurs
revendications arrivent au bon endroit? Est-ce que les bénévoles
ont leur place ici? Je ne le crois pas, Mme la Présidente. Parce que les
bénévoles travaillent quand il y a une personne pour leur
demander de faire telle ou telle affaire. Si tu aimes à faire du
patinage ou du hockey, bien, tu vas faire du bénévolat. Tu ne
feras pas de la paperasserie. Ça prend une personne en tête pour
drainer ces gens-là qui souhaitent s'impliquer. Ce ne sont pas des gens
qui vont remplir des formulaires. Ce sont des gens qui veulent pratiquer un
sport ou un loisir qu'ils aiment. On n'a pas eu de réponse
là-dessus.
Est-ce que l'impact social, sur tout l'ensemble de votre
ministère, sur les décisions que vous avez prises à bien
des égards de façon unilatérale, sans vos partenaires...
Qu'est-ce qui va arriver de votre ministère? Êtes-vous en train de
faire du ministère du Loisir une coquille vide? C'est l'impression qu'on
a. Tout le monde est en train de dire ça. Est-ce que, finalement, le
ministre n'a pas assez de force pour soutenir ces programmes? C'est ça,
c'est la question que tout le monde se pose. Si le ministre n'a pas l'intention
de défendre les gens du milieu, il serait beaucoup mieux de demander
à son chef de le déplacer, de l'envoyer dans un ministère
qui n'a pas à craindre les résultantes qu'on va connaître
d'ici quelques semaines. Vous êtes en train de nous faire reculer, M. le
ministre, d'environ 20 ans. Ce n'est pas peu dire.
N'oubliez pas qu'il y a eu des sacrifices de faits. Il y a eu des gens
qui se sont impliqués corps et âme dans le monde du loisir et des
sports. Chez nous on dit "tête la première". Ça veut dire
que tu te donnes corps et âme. Ce sont des gens d'expérience que
vous allez laisser tomber. Et, en plus de ça, des milliers de
bénévoles qui vont faire en sorte qu'il n'y aura plus rien
d'organisé, rien de structuré. Ça va aller à la
va-comme-je-te-pousse. Qui va avoir la possibilité d'avoir un peu
d'argent pour tel ou tel projet? Quels seront les critères
d'évaluation? Qui va être accepté ou refusé?
Personne ne le sait. Est-ce que ça va valoir la peine de monter
programme après programme, dossier après dossier pour se faire
dire à la fin par les fonctionnaires qui évalueront les projets:
Je m'excuse, mais ça ne fonctionne pas? Combien ont-ils de reprises?
Est-ce que ça va être trois fois au bâton? Quatre fois au
bâton? Ou cinq fois? Après trois lancers, au baseball, ifs sont
"out", ils sont hors de circuit. Est-ce qu'ils vont avoir le droit d'avoir
deux, trois ou quatre tentatives avant d'être reconnus? Quels seront les
principaux critères d'évaluation qu'il va y avoir pour avoir le
droit de présenter, premièrement, un programme, un dossier
quelconque? Et combien de fois devront-ils répéter pour avoir le
droit d'avoir une subvention? À combien s'élèveront les
subventions? Est-ce que vous allez me répondre encore: Ils iront dans
PADEL? Ou bien:
Attendez aux crédits, vous allez tout savoir? Ça fait deux
fois que vous me dites ça: Attendez aux crédits, vous allez avoir
toutes les nouvelles.
Bien, je trouve que ça a coûté drôlement cher,
ce matin, pour avoir deux heures, une heure de questionnement et une heure de
propos valsants et de textes écrits par les attachés politiques
du ministre, sans réponse, absolument pas, à aucune des questions
inquiétantes que le monde du loisir, le monde du sport, les conseils
régionaux de loisirs, les conseils régionaux de l'âge d'or,
les Jeunes Volontaires ont posées et auxquelles ils auraient
souhaité avoir une réponse. Je regrette amèrement, le
ministre ne remplit pas les fonctions auxquelles le premier ministre l'avait
convié.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson.
La commission de l'aménagement et des équipements, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 heures)