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(Seize heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Garon): La lumière rouge
étant allumée, on vient d'avoir le signal qu'on peut ouvrir le
débat. Si vous voulez, pour bien s'entendre, comme on commence avec un
peu de retard - je ne blâme personne, je sais comment ça marche et
tout ça - est-ce qu'on pourrait s'entendre pour dire qu'on ajoute une
demi-heure à la fin? Ou bien 25 minutes? Ma montre prend toujours un peu
d'avant. Je lui laisse prendre de l'avant pour ne pas être en retard.
M. Ryan: Au service de la commission.
Le Président (M. Garon): C'est-à-dire qu'on a
commencé à 16 h 55, on pourrait aller jusqu'à 18 h 55.
D'accord? Nos deux heures seraient finies et on aurait couvert l'année
1990. Êtes-vous d'accord?
M. Ryan: Le témoin est à votre service.
Le Président (M. Garon): Et tous les
députés?
Une voix: C'est logique.
Le Président (M. Garon): Alors, la parole est... Je
rappelle le mandat de la commission qui est de procéder à la
vérification des engagements financiers relevant du ministre des
Affaires municipales pour le secteur de l'habitation pour l'année
1990.
Je demande au secrétaire de la commission d'annoncer les
remplacements s'il y en a.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Carrier-Perreault (Chutes-de-la-Chaudière) est remplacée par M.
Paré (Shefford) et M. Charbon-neau (Saint-Jean) par M. Khelfa
(Richelieu). On a des dépôts de réponses.
Réponses déposées
Le Président (M. Garon): Alors, je vais demander au
secrétaire de la commission de déposer les réponses, s'il
y en a.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Les
réponses à la dernière séance de
vérification du 27 février.
Le Président (M. Garon): Elles sont
déposées? Alors, nous sommes rendus à l'étape des
remarques préliminaires sur les engagements financiers, s'il y en a. M.
le ministre.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Quelques brèves remarques, M. le
Président. Tout d'abord, je voudrais signaler que, parmi les initiatives
du ministère des Affaires municipales en matière d'habitation qui
m'ap-paraissent relever de la compétence de cette commission, il y a
principalement les initiatives émanant de la Régie du logement.
Il y a toute une série d'engagements financiers de la Régie du
logement qui ont été portés à votre attention. J'ai
à mes côtés la présidente de la Régie, Mme
Louise Thibault, qui se fera un devoir agréable de répondre
à toutes les demandes d'information ou d'explication que voudraient lui
soumettre les membres de la commission.
En ce qui touche la Société et l'autre volet de
l'activité du ministère en matière d'habitation, c'est
l'activité de la Société d'habitation du Québec
dont le président, M. Jean-Paul Arse-nault, est à ma droite. M.
Arsenault est accompagné, de même que Mme Thibault, de
quelques-uns de leurs collaborateurs et collaboratrices respectifs à
l'arrière. Il n'y a pas d'autres activités du ministère
des Affaires municipales comme telles.
En ce qui touche la Société d'habitation du Québec,
je prenais connaissance d'une lettre qui était adressée le 30
mars 1989 au président de la commission de l'aménagement et des
équipements du temps, M. Jean-Guy Parent, lettre qui me paraît
toujours actuelle et dont je voudrais vous rappeler la teneur pour qu'on sache
exactement à l'intérieur de quel cadre s'engage cet
échange. Je tiens à vous confirmer que la Société
d'habitation du Québec n'est plus assujettie à la directive no
480 du Conseil du trésor depuis le 1er avril 1987. La Loi modifiant la
Loi sur la Société d'habitation du Québec,
sanctionnée le 26 mars 1987 et en vigueur depuis le 1er avril 1987,
suite à l'adoption du décret 486-87, est venue modifier notamment
le mode de financement de la Société.
Depuis le 1er avril 1987, le budget de la Société
d'habitation du Québec n'émarge plus directement aux
crédits votés par l'Assemblée nationale. Le gouvernement
contribue à son financement au moyen d'une subvention d'équilibre
budgétaire au même titre que d'autres sociétés
d'État telles, notamment, Radio-Québec et les musées
nationaux. Or, comme la directive no 480 ne s'applique qu'aux ministères
et organismes du gouvernement dont les crédits de fonctionnement
apparaissent sous ce titre, dans les prévisions budgétaires
soumises à l'Assemblée nationale, les engagements financiers de
la Société d'habitation du Québec pris après le 1er
avril 1987 ne sont
plus transmissibles à la commission de l'aménagement et
des équipements depuis cette date, selon les indications qui m'ont
été fournies avant les travaux de cette commission. La directive
à laquelle je viens de faire allusion ne fait l'objet d'aucune
modification depuis son adoption par le Conseil du trésor le 26
août 1980.
Voilà un contexte que je tenais à rappeler. C'est pour
ça que les députés n'auront pas à s'étonner,
par conséquent, de n'avoir point reçu la documentation pertinente
sur les engagements financiers de la Société d'habitation du
Québec.
Cela étant dit, M. le Président, je suis à la
disposition des députés pour tenter de répondre au mieux
aux questions qu'ils voudront bien soulever.
Le Président (M. Garon): Vous avez des remarques
préliminaires, M. le député de Shef-ford?
M. Roger Paré
M. Paré: Merci, M. le Président. Ça va
être très rapide et dans le même sens. Effectivement, si on
se fie à la loi, au règlement et spécialement à la
lettre à M. Parent, dont vous venez de faire mention, on serait
très restrictifs et très limités dans nos échanges
cet après-midi. À cause de ce qui apparaît comme
engagements financiers, c'est réservé au volet Régie du
logement puisque tout l'autre volet, suite à la loi 137, à
l'abolition du ministère, avec ce qu'on y retrouve, eh bien...
Effectivement, comme il y a un budget qui est voté, ça veut dire
que ça nous enlève presque une série d'occasions annuelles
de pouvoir faire le tour du secteur habitation au Québec et d'y aller
seulement sur le volet Régie du logement.
Ce qui est arrivé dans le passé, jusqu'à la lettre
que vous venez de citer, c'était l'occasion, les engagements financiers,
de pouvoir parler de l'habitation dans son ensemble. On faisait le tour, parce
qu'il y avait quand même le montant de la subvention donnée a la
Société d'habitation du Québec qui apparaissait dans les
engagements financiers alors que, maintenant, ça n'y apparaît
plus. Donc, on pourrait ne pas en discuter et je pense que je n'aurais rien
d'autre à dire que de me plaindre, par exemple, et de dénoncer,
sauf que la réalité est comme ça et que légalement,
de façon légale et réglementaire, c'est comme ça.
On l'a débattu au moment du dépôt de la lettre puis
ça a été maintenu. Je ne sais pas comment vous voyez le
débat. Si vous dites que vous êtes ouverts aux questions des
membres de la commission, est-ce que vous êtes ouverts, de façon
générale, à ce qu'on regarde l'habitation d'une
façon générale, tout en vous disant que, tel qu'on en
avait parlé la dernière fois qu'on s'est retrouvés en
commission, on va commencer d'abord par la Régie du logement parce que
ça a toujours été gardé pour la fin et qu'on n'a
jamais été capables d'aller au fond des choses.
Possiblement que ça va nous ouvrir toutes les portes et que
ça va même prendre tout le temps, sauf qu'il est question de
savoir si les députés, de part et d'autre de la table ici,
peuvent vous questionner sur l'ensemble des dernières décisions
qui ont été prises et qui concernent des choses importantes. Je
pense juste ici au nouveau programme de relance économique où on
retrouve un volet important par rapport à la construction. Je pense
à la réglementation qui a été
déboutée en cour. Ce sont toutes des choses d'actualité
qui, à mon avis, méritent réponse. On n'a pas beaucoup
d'occasions parce que, si on se fie à la loi, on a une occasion par
année de façon statutaire, c'est-à-dire aux crédits
seulement. Je pense que l'habitation est trop importante comme sujet pour
être traitée pendant quelques heures seulement lorsqu'on
étudie les crédits du ministère.
Donc, moi, je vous dis: Oui, j'ai l'intention de me tenir le plus
possible dans le cadre du règlement, de commencer et peut-être
même de me limiter à la Régie du logement tout en
débordant finalement parce que la Régie du logement touche
l'ensemble du secteur de l'habitation. Ce que je vous demande comme question:
Est-ce que vous êtes disponible et allez-vous accepter qu'on
déborde et qu'on aille aussi dans l'autre secteur qui est le volet
Société d'habitation du Québec, même si, au niveau
réglementaire, vous n'y êtes pas tenu?
Le Président (M. Garon): La question est au ministre.
M. Ryan: Je n'osais parler avant d'avoir votre permission. Ce qui
a été proposé par le député de Shefford me
convient tout à fait. Je souhaiterais que nous commencions par la
Régie du logement. Les députés soulèvent les
questions qu'ils voudront bien soulever, des deux côtés, et, s'il
nous reste du temps pour déborder sur l'activité de la
Société d'habitation au sens large, l'activité du
gouvernement dans le domaine du logement, nous le ferons volontiers.
M. Paré: Merci beaucoup. Je vais même essayer
d'être assez rapide pour qu'on ait le temps de faire le tour le plus
possible en ce qui concerne la Régie du logement, par des questions
courtes, en tout cas, pour commencer.
Le Président (M. Garon): Auparavant, je voudrais demander
s'il y a des questions supplémentaires sur des engagements financiers
vérifiés à une séance antérieure, ou s'il
n'y en a pas.
M. Paré: Non.
Le Président (M. Garon): II n'y en a pas?
M. Paré: Non.
Le Président (M. Garon): Alors, allons-y.
Engagements Régie du logement
M. Paré: Ma première question est très
simple et elle est, de toute façon, plutôt matérielle.
Donc, ce n'est pas au niveau des principes. Si je regarde, et j'ai fait une
recherche avant de partir, le dernier rapport annuel que j'ai eu de la
Régie du logement remonte à 1988. Est-ce que je me trompe? Si
oui, comment expliquer qu'on n'ait pas encore celui de 1989 alors qu'on est en
1991?
M. Ryan: La question est bonne, M. le Président, parce que
je l'ai cherché moi aussi, hier, et je me demandais si je l'avais
égaré. J'ai demandé à mes collaborateurs de le
chercher ce matin, mais je pense que la présidente a la réponse
ici. Il serait présentement à l'impression. Pourriez-vous me
fournir des explications sur les délais qui sont intervenus dans la
production de ce document?
Mme Thibault (Louise): C'est tout simplement qu'on a un retard
dû à un changement de personnel au niveau de la Direction des
communications. Il y a deux professionnels, alors les deux professionnels sont
partis et ont été remplacés, ce qui a
entraîné du retard dans la préparation du rapport annuel,
retard qu'on compte bien rattraper cette année.
M. Paré: Je trouve ça quand même
spécial. C'est une occasion ou un moyen de vérification et de
contrôle qui est le meilleur, finalement, en plus de l'échange
qu'on a ici lorsqu'on vérifie les engagements financiers et les
crédits. Là, on se ramasse avec un retard, qui est, à mon
avis, très grand. Habituellement, c'est déposé...
Normalement, celui de 1990 devrait être déposé au cours de
1991, dans les prochaines semaines ou les prochains mois. Là on se
ramasse... C'est quand même plus d'une année. Je sais qu'à
un moment donné on avait dit et on avait demandé qu'il y ait plus
de budget à la Régie parce qu'on n'était pas en mesure de
donner tous les services. On a eu des commentaires qui allaient un peu dans
l'autre sens parce que, effectivement, on pouvait très bien vivre avec
les budgets qu'on avait. Là, on a plus d'une année de retard dans
le rapport. Est-ce que là on a suffisamment de personnel et les moyens
pour être capables de donner les services et, en même temps, suivre
les obligations qui nous sont données légalement au moins dans la
production des rapports annuels? Si celui de 1989 est pour sortir au cours des
prochaines semaines, qu'est-ce qu'on peut attendre comme délai par
rapport au rapport de 1990? Est-ce que les deux vont sortir de façon
rapprochée et simultanée?
Mme Thibault: Le prochain va sortir d'ici quelques semaines, le
suivant devrait suivre dans quelques mois. Maintenant, ce qui est
arrivé, c'est qu'on a surtout mis l'accent pendant cette période
de temps pour revoir notre système d'information et de gestion qui ne
nous permettait pas d'avoir toute l'information dont on avait besoin pour bien
gérer l'information et les causes. Alors, l'accent a été
mis là-dessus. Le prochain rapport annuel qu'on va produire, vous allez
déjà voir qu'il y a des changements dans la façon de
fournir l'information, sur les types de demandes qu'on a à la
Régie, qui fait les demandes à la Régie? Donc, on a
attendu d'avoir notre système d'information refait pour pouvoir
insérer cette information-là dans le rapport annuel. Celui qui va
suivre ensuite, lui aussi, va être de nouveau modifié pour que
l'information soit plus pertinente que ce qu'on avait à date.
M. Paré: Un rapport, on peut penser que ce n'est pas la
fin du monde, sauf que c'est un outil important. La preuve, c'est qu'on
retrouve à l'intérieur de ça tout ce qui se passe à
l'intérieur de la Régie du logement. Il doit y avoir, je suppose,
une loi ou un règlement qui oblige la parution du rapport à une
date fixe ou à un certain moment dans l'année, soit
financière ou soit administrative. J'ai l'impression que chaque rapport
doit sortir à un moment précis; sinon, il doit y avoir avis, mais
je ne le sais pas, je pose la question. Là où je trouve que c'est
important, le rapport - et ça va m'amener à ma deuxième
question - c'est que pour être capable d'évaluer si les besoins
sont comblés ou pas, si les budgets sont suffisants ou pas, s'il y a
suffisamment de personnel ou non et s'il y a utilité ou pas de maintenir
des bureaux, il faut être capable de se baser sur des chiffres. Les
chiffres, vous pouvez les avoir sur ordinateur, vous pouvez les avoir
comptabilisés à la Régie, sauf que nous, à part
poser des questions, on veut avoir des réponses, si on regarde dans le
rapport annuel. On nous a annoncé, au cours des derniers mois, la
fermeture de bureaux de la Régie du logement. On se fie sur ce qu'on
nous dit, mais on n'est pas capable d'aller voir si c'est justifié par
rapport aux demandes de la clientèle et aux besoins, puisque les
chiffres qui sont essentiels, qui sont utiles, on les retrouve dans le rapport
annuel et là, on n'en a pas. Donc, on nous dit et on veut nous justifier
un plan de fermeture par rapport à des chiffres qui ne sont pas
disponibles en même temps.
Ça m'amène à ma deuxième question: II a
été annoncé et presque confirmé la fermeture de
bureaux de la Régie du logement dans les régions. La
dernière fois qu'on s'est parlé, malheureusement, on était
sur la fin de la commission, ça voulait dire qu'on n'avait pas le
temps d'aller au fond des choses, mais on nous disait: II n'y a pas de
problème, c'est justifié, on va fermer des bureaux. Il y a un
plan de fermeture proposé. J'aimerais savoir si le plan a
été déposé depuis, quels bureaux ont
été fermés, qu'est-ce qui est proposé par rapport
à la fermeture de bureaux de la Régie du logement, si la
décision a été changée et, finalement, s'il n'y en
aura pas.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Garon): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je vais répondre à la première
partie de l'intervention et Mme Thibault répondra à la
deuxième partie. En ce qui touche le rapport annuel, en
général, c'est prévu dans la loi constitutive d'un
organisme qu'il doit soumettre chaque année un rapport annuel de ses
activités. À l'article 25 de la Loi sur la Régie du
logement, on trouve le passage suivant: "La Régie transmet au ministre
désigné, au plus tard le 30 juin de chaque année, un
rapport de ses activités pour l'exercice financier
précédent. Ce rapport est, dans Les trente jours de sa
réception, déposé devant l'Assemblée nationale",
etc. Ça veut dire que... Là, le dernier rapport, Mme la
Présidente, c'était pour 1988-1989; il serait en
préparation actuellement?
Mme Thibault: Je pense que c'est exact.
M. Ryan: Ça veut dire que, là, nous sommes en
retard d'un an.
Mme Thibault: C'est ça.
M. Ryan: Le député a raison, il faut lui donner
raison; la loi lui donne raison. Il faudra qu'on corrige ça
incessamment. Même si vous n'avez pas le temps de le faire imprimer,
envoyez-le-nous quand même, on s'arrangera. Ce n'est pas l'impression qui
compte, c'est le contenu. Il faudrait qu'on l'ait le plus tôt possible,
hein. Je le transmettrai immédiatement aux députés de la
commission...
M. Paré: Merci.
M. Ryan: ...quitte à le déposer à
l'Assemblée nationale dès les premiers jours qui suivront la
reprise des travaux sessionnels, le mois prochain. Étant donné le
retard, s'il n'est pas imprimé, je pense que ça va sauver de
l'argent à la princesse.
M. Paré: La deuxième partie de la question, sur le
plan de fermeture des bureaux.
Mme Thibault: II y a eu effectivement quatre bureaux qui ont
été fermés le 1er août dernier. Ce sont: Aima,
Chicoutimi, Victoriaville et Sorel. Les bureaux qui ont été
fermés desservaient des bassins de logements de moins de 12 500 et
étaient situés... À moins qu'ils n'aient servi des plus
petits bassins de logements, mais qu'Us aient été situés
à plus de 100 kilomètres du bureau le plus rapproché. Si
le bureau était situé à plus de 100 kilomètres du
bureau le plus rapproché, on le gardait ouvert. Il y en a eu quatre de
fermés et c'est les seuls, il n'y a pas d'autres bureaux qu'on
prévoit fermer. Le bureau de Chicoutimi était situé juste
à côté du bureau de Jonquière, alors c'est
maintenant le bureau de Jonquière qui s'occupe des deux
municipalités et des municipalités environnantes. En ce qui
concerne Aima, il était situé tout près du bureau de
Roberval, alors c'est le bureau de Roberval qui dessert à la fois
Roberval et Aima. Pour Victoriaville, c'est le bureau de Drummondville qui
dessert Victoriaville. Et pour Sorel, c'est Longueuil. (17 h 15)
M. Paré: Là, si je comprends bien, il y en a eu
quatre de fermés et il ne devrait pas y en avoir d'autres. C'est les
quatre qui ont été fermés le 1er août 1990 et, selon
le plan ou selon vos prévisions, il ne devrait pas y avoir d'autres
fermetures.
Mme Thibault: En région, il n'y a pas d'autres fermetures
de bureau de prévues.
M. Paré: Quand vous dites "en région", "c'est-u"
parce que ce serait possible qu'il s'en ferme dans les villes?
Mme Thibault: Non. Pour l'instant, le travail est fait.
M. Paré: Là-dessus, je dois vous dire... Je vais
répéter ce que j'avais dit au moment où il y avait menace
de fermeture. Je comprends qu'on doive faire des économies, sauf
qu'encore une fois on le fait, on fait des économies sur les gens qui
sont souvent les plus mal pris. Je dois vous dire que je ne partage pas du tout
la décision qui a été prise. Je ne suis pas d'accord. Je
l'avais dit avant et je vais continuer à le dire après.
Possiblement que, oui, il y a 12 500 citoyens, il faut tenir compte d'un bassin
de population, sauf que quand je regarde la population de Sorel-Tracy et des
environs, c'est une population qui est plus importante que 12 500 citoyens. Les
100 kilomètres, 60 milles, ce n'est pas là fin du monde, vous
allez me dire, sauf que les gens qui font affaire avec la Régie du
logement - vous êtes bien placée pour le savoir - c'est souvent,
en tout cas dans la majorité des cas, des locataires qui n'ont pas les
moyens d'être propriétaires, qui vont même contester des
augmentations de loyer parce qu'ils n'ont pas les moyens de les payer, donc,
c'est les plus démunis, c'est les gens pauvres, dans la
majorité des cas. Ils n'ont pas de voiture puis on leur dit,
encore une fois, à eux autres: Si vous voulez avoir des services, ils
vont être plus loin. Sans vouloir citer de ville ou faire des
comparaisons de richesse collective par rapport à d'autres, on
connaît quand même des situations économiques et de
pauvreté dans certaines de ces municipalités qui nous disent
qu'elles ont besoin de services semblables, d'aide, d'information, de
soutien.
Quand on sait qu'en Montérégie on a dépassé
les 13 % de chômage; on nous parle de 17 % dans certains coins du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, puis à Victoriaville aussi il y a un
problème de chômage assez élevé. Donc, normalement,
là où il y a du chômage, il y a plus de misère, il y
a plus de pauvres, donc des locataires et des gens qui exigent des services, et
là, on éloigne les services. Ça veut dire que les gens de
Sorel qui doivent aller à Longueuil, je dois vous dire que ce n'est
pas... C'est peut-être un avancement au niveau fonctionnel, administratif
et d'économie, mais certainement pas quand on parle de services à
la clientèle, et la même chose à Victoriaville. Il y a eu
tellement de plaintes. Je sais que vous en avez reçu, M. le ministre,
puis vos prédécesseurs aussi, du bureau de Victoria-ville
où les gens s'adressaient à d'autres régions puis
même spécialement à Québec, à un moment
donné, et les gens ont de la difficulté parce que... Vous allez
me dire qu'il peut y avoir itinérance, que les responsables peuvent se
déplacer en région pour audition, qu'ils peuvent avoir la ligne
1-800, mais quand on vit dans les régions - et je pense que mes
collègues vont être d'accord avec moi - les fameuses lignes 1-800,
des fois, ça n'a pas de bon sens, puis des fois il faut garder le sang
froid pour ne pas se retenir de signaler. C'est toujours occupé,
ça prend toujours du temps puis, au bout du fil, quand on parle de
problèmes qui sont nos problèmes personnels de logement, des
chicanes qu'on a avec notre propriétaire ou notre locataire, c'est le
genre de dossier qu'on n'a pas le goût de traiter au
téléphone. On préfère avoir les gens en face.
Donc, moi, je trouve que cette décision-là, c'est encore
un recul par rapport à une société qui se dit prête
à aider ses gens. Quand on sait que la Régie du logement, c'est
là justement pour ça. C'est un service par rapport à la
conciliation, à la médiation, pour essayer de favoriser
l'entente. C'est un service pour régler des problèmes, essayer
d'enlever les problèmes quand il y en a et c'est aussi un service de
prévention et d'information. Ce service-là, il est bon en autant
qu'il est disponible, et la disponibilité c'est aussi de l'avoir sur
place. On s'est assez battus, et je pense que tous les membres de la table sont
prêts à le dire, pour avoir sur place le maximum de services pour
notre clientèle, notre population. Là, c'est un recul parce qu'on
éloigne les services et les services qui sont éloignés,
ça va probablement justifier tantôt qu'il y ait moins
d'utilisation. Je serais curieux de regarder, surtout...
Bon, en tout cas, quand on aura les rapports annuels de ce qu'il y avait
comme achalandage, comme demandes d'information, comme demandes de
règlement, comme demandes de toutes sortes, puis tel que vous me le
dites, je suis convaincu qu'on va avoir un rapport qui va être
intéressant à lire, dans le sens qu'il va être très
descriptif, très détaillé, où on va retrouver le
nombre de demandes, les raisons, si c'était bien institué et
combien on a pu en régler. On pourrait faire une comparaison: 1989,
1990, 1991 et ensuite 1992 et s'apercevoir peut-être, qu'il y a moins de
demandes, moins de dossiers, moins de visites, effectivement, parce qu'il y
aura moins de gens qui pourront y avoir accès. C'est facile de faire
parler des chiffres, sauf qu'étant un député de
région, comme la plupart des gens qui sont ici à la table,
dès qu'on éloigne un service, c'est l'accessibilité qui
est compromise, c'est l'utilisation du service et ça fait moins d'aide
à une clientèle qui n'est pas la plus favorisée, mais, au
contraire, qui est la moins favorisée.
Les 100 kilomètres, pour moi, ce n'est pas psychologique parce
qu'on fait tellement de millage quand on est en région pour aller aux
bureaux régionaux, venir à Québec, puis aller à
Montréal pour des colloques, on est toujours sur la route. C'est une
chose pour nous les 100 kilomètres et c'est quelque chose pour les
fonctionnaires aussi quand on est payé au kilométrage pour se
déplacer. Mais, le citoyen, on l'utilise assez comme discours, peu
importe où on se trouve, sur n'importe quel siège à
l'Assemblée nationale, le service au citoyen, c'est toujours ce qu'on
dit qu'on veut favoriser et aider. Mais le citoyen, pour lui, 60
kilomètres pour un service, c'est loin. À preuve, c'est que
même à Montréal ou dans les grandes villes on va en ouvrir
plusieurs, parce que, là, c'est des coins de rue et là on se dit:
II faut être proche de la clientèle. Pourquoi un quartier à
Montréal et à Québec, c'est important, et que 60
kilomètres pour des gens des petites municipalités, des
régions, c'est peu important? Je dois vous dire que si j'étais
à Sorel, j'ai l'impression que j'aurais une réaction assez
violente.
Je ne suis pas touché directement, mais il y a des citoyens qui
le sont et je ne peux faire autrement que de dire que je suis contre et de
dénoncer cette décision d'avoir fermé des bureaux. Sans
vouloir en privilégier un par rapport à l'autre, je vais vous
dire que Victoriaville et Sorel sont les places que je connais le plus.
Spécialement Sorel, qui est dans la Montérégie, et je sais
que ce n'est pas une population riche. Vous n'avez qu'à regarder les
chiffres et vous allez vous en apercevoir. C'est un service qu'on vient
d'éloigner des gens. Je suis content d'apprendre qu'il n'y aura pas
d'autres coupures. C'est déjà quelque chose, mais je suis
très déçu qu'on en ait fermé quatre. Ça, je
tenais à le dire et j'espère qu'il n'y aura pas d'autres
coupures.
M. Morin: M. le Président.
Le Président (M. Garon): Oui, M. le député
de Dubuc.
M. Morin: Une petite question: Tout à l'heure, madame nous
a donné les critères qui étaient à la base, disons,
des bureaux qui ont dû être fermés. Pour ce qui est de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean où il y demeure deux bureaux,
est-ce qu'elle peut me dire si la proportion du nombre de bureaux versus la
population au Saguenay-Lac-Saint-Jean est à peu près la
môme que celle des autres régions, du moins des régions
périphériques? Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il demeure deux
bureaux pour une population de 300 000 environ. Est-ce que c'est à peu
près la même proportion qu'on retrouve dans les autres
régions? Est-ce qu'elle a les statistiques pour répondre à
cette question?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Pensez-vous les avoir ici à la portée de
la main, Mme Thibault?
Mme Thibault: Possiblement, oui.
M. Ryan: Regardez, on va vérifier si on a ces
statistiques-là à portée de la main, puis on vous donnera
la réponse à cette question un petit peu plus tard, pendant
l'échange.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Montmagny.
M. Ryan: Maintenant, je pense bien que la question est tout
à fait pertinente. On va essayer d'y apporter une réponse. Si on
ne l'avait pas aujourd'hui, on vous l'enverra ces jours prochains, vous
l'aurez. Maintenant, je souligne que dans le cas de la région du
Saguenay il faut bien parler de deux régions et non pas d'une. Deux
sous-régions: Saguenay et Lac-Saint-Jean, à moins que j'ignore la
géographie, à tel endroit.
M. Morin: Non, non, il y a seulement une région.
M. Ryan: Vous savez que j'ai déjà vécu
là-bas. Faites attention à ce que vous allez dire.
M. Morin: On a assez de difficulté à faire passer
que c'est seulement une région.
M. Ryan: Oui, oui. Mais, regardez, pour la partie du Saguenay en
tout cas, pour la partie du
Saguenay on a le bureau qui est à Jonquière. Je pense bien
que tout le monde convient que ce n'est pas nécessaire d'en avoir deux
à ce moment-là, à Chicoutimi et à
Jonquière.
M. Morin: Oui. Mais, M. le Président, ma question ne dort
pas sous-entendre un jugement... Je n'ai porté aucun jugement. Je veux
tout simplement, de façon objective, avoir l'information si les normes
au Saguenay-Lac-Saint-Jean ressemblent à celles des autres
régions, sans plus.
M. Ryan: Regardez, c'est parce que je répondais à
des propos que j'ai entendus antérieurement aussi.
M. Morin: Ah bon!
M. Ryan: Je voulais rétablir les choses. Ce n'était
pas du tout une réponse à ce que vous avez dit. Vous avez
parfaitement raison.
M. Morin: O.K. Ça va.
M. Ryan: Dans le cas de Sorel, le député de
Shefford a souligné qu'il y a une difficulté plus
considérable, c'est vrai. De Sorel à Saint-Hyacinthe, de Sorel
à Longueuil, ce n'est pas très loin non plus, puis la
majorité est appelée à faire ce trajet-là assez
souvent. Mais, évidemment, il eut été
préférable en soi que nous conservions tous les bureaux qui
existaient et, même, que nous en ajoutions un certain nombre. C'est
toujours le problème, quand il faut faire des compressions à
l'intérieur du gouvernement, c'est très difficile de trouver des
endroits où il n'y a pas certaines raisons de conserver au même
niveau les services existants. Et, si on suit ce raisonnement sur toute la
ligne, on finit par ne rien faire, on laisse empirer la situation
financière du gouvernement.
Alors, ça, c'est le genre de coupure pénible qu'il a fallu
faire dans ce cas-ci, mais je suis content de pouvoir donner l'assurance, avec
la présidente, que dans les régions du Québec où on
observe le facteur distance de manière sensible il n'y a aucun projet de
suppression de postes actuellement.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Montmagny-L' I slet.
M. Gauvin: m. le président, un peu dans le même
ordre d'idées, est-ce que la région de la
chaudière-appalaches a un bureau régional de la régie?
c'est-à-dire la rive sud de québec, je m'explique, pour 350 000
de population.
Une voix: 360 000.
M. Gauvin: 360 000, excusez-moi. Je vous suis.
M. Ryan: Mme la présidente m'a donné le chapelet
des bureaux régionaux de ce côté-là du
territoire.
M. Gauvin: O.K. J'ai porté récemment à votre
attention, M. le ministre, un problème que la région de Montmagny
vit, et plusieurs personnes m'en ont fait part. J'en profite pour vous faire
part aussi, publiquement, que les gens ont beaucoup de misère à
rejoindre la Régie à partir de notre région. Par
téléphone, c'est comme inaccessible. Nous l'avons
vérifié à partir de nos bureaux.
M. Ryan: Regardez, il y a deux choses que je dirais
là-dessus. Tout d'abord, le bureau le plus proche pour les personnes de
Montmagny, je pense qu'il est soit à Lévis... C'est Lévis
qui est le plus proche. Ou il y a encore Rivière-du-Loup.
Rivière-du-Loup, c'est quand même à une centaine de
kilomètres si mes souvenirs sont bons, hein? C'est beaucoup, vous avez
raison. Lévis est quand même moins éloigné.
Proportionnellement, c'est un peu du même ordre que Sorel par rapport
à Saint-Hyacinthe.
M. Gauvin: J'aimerais être rappelé à l'ordre,
mais j'ai comme l'impression, M. le ministre, que la région de la
Chaudière-Appalaches de 360 000 de population doit se rapporter à
Québec. Si je me trompe, je m'en excuserai.
M. Ryan: Très bien. Non. Vous avez raison. Non, non. Vous
avez raison là-dessus. Est-ce qu'on interdit de prendre des dossiers
à Rivière-du-Loup qui seraient en provenance, par exemple, de La
Pocatière?
Mme Thibault: on prend des demandes de n'importe où dans
n'importe quel bureau de la régie. à ce moment-là, on les
transfère au bureau où la cause doit être entendue. mais on
ne refuse jamais un client où que ce soit.
M. Ryan: Maintenant, à propos du deuxième volet de
votre intervention, M. le député de Montmagny-L'Islet, la
réception des appels téléphoniques. Un très grand
nombre d'interventions se font auprès de la Régie par
téléphone. Depuis l'année dernière, un
système de vérification des appels a été
implanté. On a constaté qu'il y a un volume très
élevé d'appels qui sont rejetés par le système
parce qu'on n'a pas assez d'équipement ou de personnel pour les
accepter. Vous soulevez un problème très réel. La
présidente m'a saisi de ce problème là il y a
déjà quelque temps. La Régie doit me remettre
prochainement un rapport des vérifications qu'on a faites à
l'aide de compteurs installés dans le système de réception
des appels. Il y a un problème sérieux qui se pose de ce
côté-ci auquel nous avons l'obligation d'essayer de trouver des
solutions. Toute correspondance que vous pourriez acheminer à des
instances appropriées du gouvernement pourrait être utile. (17 h
30)
Le Président (M. Garon): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Toujours par rapport à ça,
ça veut dire que, finalement, on a décidé de coupures sans
nécessairement s'assurer que la mesure alternative soit très
facilement accessible. Là, on nous dit qu'il va falloir corriger
ça. On voit aussi dans les engagements financiers des équipements
qu'on va devoir payer pour être capable de répondre parce que
ça prend aussi du monde pour répondre et il y a les longues
distances. On évalue à combien l'économie de la fermeture
des quatre bureaux?
M. Ryan: Je vais laisser la réponse à Mme la
présidente.
Mme Thibault: L'économie en postes, je crois, était
de quelque chose comme quatre employés. Il y a eu des économies
évidemment en termes de loyer pour chacun de ces bureaux-là qui
ont été fermés. Si vous voulez, je peux vous donner le
montant des loyers de chacun des bureaux. Pour Sorel c'était de 10 319
$; pour Aima, 14 378 $; pour Victoriaville, 11 209 $ et Chicoutimi... pour
ça je n'ai pas le loyer parce que c'est dans un immeuble, un palais de
justice je pense. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas le loyer ici là.
C'est sans doute autour de 15 000 $.
M. Ryan: Pourriez-vous donner le nombre de postes qu'il y avait
dans chacun de ces bureaux régionaux qui ont été
fermés?
Mme Thibault: C'est-à-dire qu'il y a eu certaines
mutations d'employés et il y a eu des employés dans d'autres
bureaux qui étaient des employés occasionnels où on a
récupéré les postes. Je sais qu'il y en a eu deux à
Chicoutimi, un à Victoriaville et un à Sorel. C'est
ça.
M. Paré: Quand vous parlez de quatre postes, c'est quatre
postes en moins ou quatre postes transférés?
Mme Thibault: C'est-à-dire que c'est quatre postes qu'on
utilise ailleurs dans la structure.
M. Paré: Donc, les quatre personnes salariées
payées continuent à l'être ailleurs? Il n'y a pas
d'économies pour la Régie.
Mme Thibault: II n'y a pas d'économies en termes de
salaires récupérés parce que justement l'un des objectifs
de cette opération, c'était de pouvoir utiliser des effectifs
là où les besoins étaient plus pressants, entre autres, au
service téléphonique à Montréal et à
Québec. Alors, dès
qu'on a des effectifs qu'on peut utiliser quelque part, on essaie de les
utiliser là où le besoin est le plus pressant.
M. Ryan: Une chose que je voudrais signaler, c'est qu'au cours
des quelques dernières années il y a eu une augmentation
d'au-delà de 40 % du nombre des cas dont a été saisie la
Régie. Cette augmentation s'est surtout produite dans les grandes
régions métropolitaines.
M. Paré: Si vous avez décidé de fermer les
quatre le 1er août, est-ce que c'est parce que les baux se terminaient
à cette date-là, ou s'il y a encore des charges de loyer à
continuer même si le service est discontinué?
Mme Thibault: II est possible qu'on ait encore des charges de
loyer à payer pour quelques-uns de ces bureaux. Maintenant, je ne serais
pas en mesure cet après-midi de vous dire lesquels. Évidemment,
ce n'est pas la Régie qui administre ces baux-là, c'est la
Société immobilière du Québec. C'est elle qui
serait en mesure de fournir l'information; il faudrait que je vérifie
avec la Société immobilière.
M. Paré: Mais si on a pris la décision de fermer
par rapport à un plan, parce que c'est ce qu'on avait dit la
dernière fois: On va nous soumettre un plan de fermeture, le plan
devrait être en mesure de nous le dire et ça devrait se voir dans
les chiffres. Si on a décidé de fermer parce que c'est une
économie en partie et un meilleur service de l'autre côté,
est-ce qu'on est en mesure de dire que le plan de fermeture qu'on a
présenté va nous amener une économie appréciable ou
une économie qui est visible? Ou si on a... On voulait un meilleur
service, on a fait les transferts, mais, en bout de ligne, quand on va arriver
et qu'on va voir ce qu'on a dépensé par rapport à ce qu'on
avait prévu, on n'aura rien sauvé.
M. Ryan: Regardez, c'est bien clair. Avec l'augmentation de
volume de 40 % dont j'ai parlé, il ne pouvait pas être question de
couper les dépenses. Ce qu'on a sauvé avec la suppression de ces
quatre bureaux régionaux, comme l'a dit la présidente
tantôt, est utilisé ailleurs. Et même, on est en
deçà des ressources qui seront nécessaires, comme
l'illustrait l'exemple des appels téléphoniques tantôt.
M. Paré: Je suis content qu'on en vienne là-dessus,
l'augmentation des demandes, des besoins et je suis convaincu... Je ne le
souhaite pas, mais je constate que, probablement, avec l'augmentation de la
pauvreté et de la misère, il risque d'y avoir plus de
demandes.
Il y a une autre décision qui nous avait été
annoncée en même temps, comme quoi une mauvaise nouvelle est
toujours suivie d'une autre.
On nous avait dit: Fermeture de certains bureaux et un ticket
modérateur de 25 $ pour ouvrir des causes à la Régie du
logement. Là, c'est 25 $, probablement avec la TPS depuis le 1er janvier
et la TPS du Québec qui va s'ajouter le 1er janvier 1992, ça veut
dire, encore une fois pour les plus démunis, qu'ils vont devoir se
déplacer ou se contenter d'exprimer et d'expliquer leur problème
au téléphone. Bien là, s'ils ouvrent des causes, c'est 25
$ plus les 7 % et les 8 % qui s'ajouteront l'an prochain. Est-ce que le fait
d'avoir une charge a eu un effet sur le nombre de causes? Est-ce qu'on peut
déjà dire qu'il y a diminution par rapport aux mois qui sont
passés depuis que la décision a été prise?
M. Ryan: J'espère que le député de Shefford
ne souhaite pas qu'il y ait une augmentation continuelle. J'espère qu'il
sera content s'il pouvait y avoir une diminution dans le nombre de plaintes.
C'était un des objectifs aussi de cette contribution exigée de
ceux qui veulent ouvrir un dossier à la Régie, de dissuader ceux
qui n'ont pas d'affaire à aller là, qui y vont seulement pour
chialer des fois, et il y en a de ça. Il y en a de ça! Dans les
services gouvernementaux, on en a souvent. Alors, ce qu'on me dit, c'est que
depuis que le montant a été porté de 20 $ a 25 $ - je
pense que ça remonte à 1988 ou 1989 - il n'y a eu aucune
diminution dans le nombre de dossiers qui ont été soumis à
la Régie.
M. Paré: Sauf qu'avant c'était remboursable,
maintenant ça ne l'est plus. Donc, ça fait quand même une
différence.
M. Ryan: C'était remboursable dans les cas où il y
avait entente, me rappelle-t-on.
M. Paré: Oui. Mais maintenant...
M. Ryan: Là, ça ne l'est plus. Je pense que ce
n'est pas une tragédie. Je vous donne mon opinion bien franchement.
M. Paré: Oui. Je la respecte, mais je ne la partage pas et
je vais y revenir, toujours pour les mêmes arguments. On en mettra, des
tickets modérateurs, tant qu'on voudra. Quand c'est pour des
problèmes vécus par les plus pauvres, on a le droit de se
questionner comme société, à savoir si on est correct.
Remarquez, depuis une couple d'années, plus on fesse sur les pauvres,
plus il y a de misère. Plus il y a de misère, plus il y a de
pauvres. Je pourrais juste vous citer des documents qui sont "Deux
Québec dans un" ou le dernier document du Conseil des affaires sociales
sur les 31 % de pauvres à Montréal. C'a des effets de
société et je me demande... C'est pour ça que,
tantôt, je posais des questions sur des montants. Des fois, des
économies de bouts de chandelle, comme on dit chez nous, amènent
des
dépenses "mautaditement" plus grandes. Ce n'est peut-être
pas nous qui l'absorbons, ce n'est peut-être pas la Régie,
effectivement, mais ça va être le gouvernement. Ça peut
être le ministère de la Santé et des Services sociaux,
ça peut être le ministère de la Justice avec le record de
suicides, ça peut être n'importe quel autre ministère, mais
c'est nous quand même. Avant de prendre une décision comme
celle-là, est-ce qu'on a évalué autre chose que
l'économie en bas de la colonne dans laquelle on met des
dépenses, des entrées et des sorties d'argent? C'est les effets
des décisions qu'on prend. Vous dites: J'espère que le
député de Shefford n'espère pas qu'il va y avoir plus de
plaintes. Je rêve du jour où il n'y en aura plus du tout, sauf
que...
M. Ryan: Nous sommes parfaitement d'accord. Je n'en suis point
étonné.
M. Paré: Moi non plus, et ça ne me surprendrait pas
qu'on le soit sur bien des choses.
M. Ryan: Si ce n'était votre rôle...
M. Paré: Mais de là à souhaiter qu'il n'y
ait plus de plaintes et de travailler à ce qu'il n'y en ait plus,
ça dépend de l'objectif qu'on se fixe. Est-ce qu'on se fixe comme
objectif de donner un bon service pour régler les problèmes ou si
on se fixe comme objectif qu'il y ait moins de plaintes, parce qu'on va
empêcher les gens d'utiliser le service? C'est ça qu'il y a. On
règle le problème à sa source ou bien on cache la
réalité.
M. Ryan: Regardez, on pourrait disserter pendant 24 heures sur
l'augmentation de 5 $ survenue il y a trois ans, mais on va essayer de rappeler
certains éléments qui permettront de circonscrire le débat
à des dimensions plus réalistes. Tout d'abord, si la personne qui
ouvre un dossier est assistée sociale, elle est exemptée de cette
contribution. Par conséquent, ça fait ces larmes-là de
moins à verser ensemble.
Deuxièmement, le régisseur qui entend une cause a la
faculté de charger au propriétaire; s'il juge à la fin de
l'audition que le locataire avait raison de se plaindre, il peut décider
que les 25 $ vont être payés par le propriétaire. C'est une
autre protection, ça, qui est là.
Troisièmement, on m'informe que, pour l'année 1988, 87,4 %
des causes ont été déposées par des
propriétaires. Ça, c'était avant l'augmentation.
L'augmentation est survenue, je pense, vers le mois d'août 1988, le 1er
juillet 1988, 50-50. Alors, ça, ce sont toutes des choses qui sont
importantes à connaître, qui circonscrivent beaucoup la
portée de cette mesure. Les chances sont, par conséquent, que la
très grande majorité de ceux qui sont à très faible
revenu comme locataires, qui vont se présenter devant la Régie
pour des raisons sérieuses, vont voir leur cause entendue sans
être obligés de verser la contribution. Il y a des facteurs qui
viennent circonscrire l'obligation de la contribution d'une manière fort
raisonnable.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Richelieu.
M. Khelfa: Merci, M. le Président. C'est toujours sur le
bureau de Sorel.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Khelfa: Je trouve que c'est un peu surprenant. Le montant que
vous mentionnez, madame, c'est 10 000 $ d'économies. Êtes-vous
capable de me dire le nombre de bénéficiaires de ce bureau,
l'achalandage, par rapport à d'autres bureaux qui coûtent 10 000
$?
M. Ryan: Ça, c'était seulement le loyer. M.
Khelfa: Faire le parallèle...
M. Ryan: 10 000 $, c'était seulement le loyer. Il y avait
le personnel en plus...
M. Khelfa: Le loyer.
M. Ryan: ...les frais de communications et tout. C'est au moins
100 000 $.
M. Khelfa: Est-ce qu'on peut faire un parallèle avec
d'autres bureaux qui coûtent la même chose avec un
achalandage...
M. Ryan: Mme la présidente devrait être en mesure de
vous apporter les précisions que vous souhaitez.
M. Khelfa: J'espère, M. le ministre.
Mme Thibault: Alors, pour l'année 1989, il y a eu 363
demandes reçues pour Sorel; pour l'année 1990, 326.
M. Khelfa: Des demandes écrites, mais... Mme Thibault:
Oui.
M. Khelfa: ...combien de demandes
téléphoniques?
Mme Thibault: Juste un instant! Pour 1989, 2769; pour 1990, bien,
après une certaine date en 1990, les appels ont été
reçus à Montréal.
M. Khelfa: C'est 2000 plus les 360...
Mme Thibault: Donc, évidemment, le chiffre a
diminué: 1997 pendant la période où le bureau a
été ouvert. (17 h 45)
M. Khelfa: c'est environ douze clients par jour ouvrable;
c'était ouvert trois jours par semaine. ça fait que si c'est sur
cinq jours... m. le ministre, ma question est la suivante: est-ce qu'on peut le
comparer avec un autre? si on connaît un peu la géographie
régionale chez nous, là, vous nous demandez, vous demandez
à la clientèle de chez nous d'aller à longueuil prendre un
autobus, aller et retour, pour régler ses affaires, ce qui
coûterait à peu près 15 $ seufement pour des frais de
déplacement. vous nous avez mis une ligne directe à sorel, c'est
vrai, c'est bien beau, sauf qu'il reste quelque chose, le service n'est plus le
môme. j'aimerais savoir ce qui vous a incités, motivés,
amenés à prendre le bureau de sorel pour le fermer. en comparant
avec d'autres, je suis sûr et certain... j'ai les chiffres, je les ai
regardés, il y a d'autres chiffres, d'autres bureaux régionaux
que vous auriez pu jumeler avec d'autres sans provoquer une
nécessité aux contribuables de prendre un autobus et de
défrayer 25 $ dans une journée et perdre du temps. n'oublions pas
quelque chose, ces personnes qui sont en litige, je ne parte pas seulement des
propriétaires, je parle des locataires: eux autres, en
général, n'ont pas les moyens et ils n'ont pas le temps pour
aller perdre une journée aller et retour.
M. Ryan: II y a Saint-Hyacinthe qui est un élément
comparable.
M. Khelfa: II y a Saint-Hyacinthe, il y a Beauhamois, il y
a...
M. Ryan: Oui, mais prenons Saint-Hyacinthe, c'est dans la
même région, parce qu'on a fermé un bureau dans la
région. Saint-Hyacinthe, le nombre de...
M. Khelfa: M. Ryan, vous...
M. Ryan: Regardez, je vais finir la réponse et,
après ça, je vais subir toutes les épreuves de vos
questions. Saint-Hyacinthe, pour la même période, alors qu'on
avait 363 dossiers, à Sorel il y en avait 804 et à Beauharnois,
1448.
M. Khelfa: Oui, mais vous avez environ 2000.
Mme Thibault: Ça, c'est les demandes, les causes...
M. Ryan: Les appels téléphoniques.
Mme Thibault:... et les appels téléphoniques, vous
les avez ici.
M. Ryan: Les appels téléphoniques, vous en aviez
2769 à Sorel, Saint-Hyacinthe, c'est celui-ci: 4755; Beauhamois: 8676;
Sorel était le plus faible par une bonne marge.
M. Khelfa: Oui, mais il reste quelque chose, c'est une
économie de 10 000 pour un bassin de population de 60 000.
M. Ryan: Non. Il faut compter tous les frais du bureau. Vous
devez avoir ça ici, c'est au moins... Tous les frais du bureau,
c'était au moins 50 000 $, ça devait être entre 50 000 $ et
60 000 $. Vous divisez ça par 300 visites, ça coûte
cher.
M. Khelfa: 360 cas. M. Ryan: Oui.
M. Khelfa: Mais pas les visites, parce qu'il y a quelque 2000 de
visites et de téléphones. De toute façon, j'ai
contesté la décision, c'était il y a quelques mois et je
ne l'ai jamais acceptée encore.
M. Ryan: Évidemment, c'est une décision qui fut
prise sous le ministre précédent...
M. Khelfa: Oui.
M. Ryan:... dont je ne condamne aucunement ni ne juge la
conduite.
M. Khelfa: Mais je peux me permettre de ne pas l'accepter pareil
et de demander de pouvoir réviser en fonction du bien collectif.
M. Ryan: Magnifique! On examinera sûrement la question de
la répartition des bureaux régionaux. Le partage des ressources
entre ces bureaux fera l'objet d'un examen au cours des prochaines semaines,
peut-être en vue de l'examen des crédits au mois d'avril ou de
mai. On aura l'occasion de regarder ça attentivement, on pourra y
revenir.
M. Khelfa: Merci. M. Paré: Là-dessus...
M. Ryan: Oui.
M. Paré:... moi, j'aimerais dire... J'espère que,
dans votre vérification, ce serait juste pour rouvrir des bureaux, parce
que la première question qu'on a posée, c'est. Il n'en fermera
plus? Vous avez dit non. J'espère que, de ce
côté-là...
M. Ryan: Je voudrais mettre une précision
là-dessus, pour la région de Montréal. Là, l'autre
jour, j'ai rencontré la présidente et elle m'a informé
qu'il y avait une dispersion des ressources dans la région de
Montréal, qu'on devait examiner l'aménagement des ressources de
la Régie dans la région métropolitaine. Je compte qu'on me
soumettra un document à ce sujet-là
dans un avenir de quelques semaines. Je ne sais pas ce qu'il y aura dans
le document, ni les conclusions qui seront retenues. Alors je ne voudrais pas
que vous pensiez qu'un engagement ferme a été pris. Combien y
a-t-il de bureaux dans la région du Grand Montréal?
Mme Thibault: Sur 111e de Montréal, cinq.
M. Ryan: II y a cinq bureaux sur l'île de Montréal.
Je ne vous dis pas que, de toute éternité, il n'y en aura jamais
quatre ou six. Je ne le sais pas. Nous n'avons pas étudié ce
dossier-là et je voudrais que vous mettiez ça entre
parenthèses.
M. Paré: Ça va m'amener à deux, trois
questions qui vont peut-être être longues, mais ça vaut la
peine. Ça va être la mission et le rôle de la Régie,
la consultation et la table de concertation. Je commence par la première
parce que je trouve que c'est important pour ne pas, entre autres, que les
citoyens aient la mauvaise surprise, ni les députés, d'apprendre
qu'à un moment donné les services disparaissent. Ça,
à un moment donné, on n'acceptera plus ça et, moi, j'offre
ma collaboration au député de Richelieu. Je ne comprends pas
qu'on en perde un en Montérégie quand une population grandit. Je
suis prêt à me battre avec n'importe lequel pour qu'on n'en perde
plus et qu'on en ouvre plutôt que d'en fermer.
Je veux revenir à la Régie du logement. Son rôle et
sa mission, bien oui, c'est de régler des litiges, mais c'est aussi d'en
exempter. On parle de médiation, on parle de conciliation, mais quand on
regarde aussi les rapports annuels, quand on regarde la loi, quand on regarde
la documentation qui est très bien faite d'ailleurs, ça a une
mission d'information, et ça, il ne faudrait pas l'oublier. On a de la
prévention à faire, et la prévention, à mon avis,
ça ne se fait pas au téléphone ou, en tout cas, pas
facilement au téléphone, ça se fait sur place. Quand les
gens vont chercher l'information sur place, ils risquent de ne pas ouvrir de
cause. C'est même plus que ça. On a utilisé trop souvent -
je parle de nous ici, à l'Assemblée nationale - la Régie
du logement pour faire passer autre chose, pour se ramasser en bout de ligne en
n'ayant pas réalisé ce qu'on avait promis pour faire passer autre
chose. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on a un rôle, à
la Régie du logement, d'être accessible, disponible, d'informer
les gens et de les aider. Quand on dit que 80 % de ceux qui ouvrent des causes,
ce sont des propriétaires, il faut se poser des questions, à
savoir si on a réussi à bien remplir tous les volets qui nous
étaient impartis. Ceux qui en ont besoin aussi, ce sont les
communautés culturelles, ce sont les défavorisés, ce sont
les pauvres, et ils n'y vont pas. Il va falloir se poser des questions
là-dessus, et j'y reviendrai tantôt.
Dans les différents volets qu'on s'est donnés pour
être capables de remplir notre rôle à 100 %, l'information,
c'est important. Quand on a passé des lois, comme la fameuse loi 87,
ça a été demandé par tous les groupes en commission
parlementaire, je pense, sans exception. Le ministre qui était là
à ce moment-là a dit: Oui, effectivement - et ceux qui
étaient à la commission, vous vous en rappellerez - si on permet
la conversion en copropriété des logements locatifs il va falloir
donner plus de pouvoirs pour protéger les locataires. Plus de pouvoirs
à qui? À la Régie du logement. On va faire en sorte que,
dans les bureaux de la Régie du logement, il y ait des comptoirs, des
comptoirs particuliers, des guichets uniques spécialement pour les
personnes âgées et les personnes handicapées. Donc, on
pouvait s'attendre que la Régie du logement ait plus de bureaux ou, en
tout cas, ait des bureaux plus importants, plus de budget et plus de personnel.
C'était même dit comme ça par un de vos
prédécesseurs: II va falloir équiper et donner à la
Régie du logement les moyens d'être capable de remplir son
rôle à 100 %, son rôle de prévention, son rôle
d'aide, son rôle de suivi, son rôle - excusez l'expression, ce
n'est pas joli, mais on se comprend - de chien de garde aussi, par rapport
à ce que les municipalités et les promoteurs vont décider,
dans les municipalités où la conversion est possible. Donc,
suivre la conversion dans les municipalités où ils ont le droit
de le faire parce que la loi le leur permet et s'assurer que, pour les
locataires, il y ait un guichet d'information spécial à
l'intérieur de la Régie du logement pour les personnes
âgées et les personnes handicapées.
Là, dernièrement, encore une fois dans le règlement
qui est sorti au mois de mai, le règlement sur l'admission dans les HLM,
on a dit, en plus: On permet aux gens qui sont dans les HLM d'avoir
accès à la Régie du logement. Avant, ils ne le pouvaient
pas. Maintenant, les gens dans les HLM, qui se sentent lésés pour
toutes sortes de raisons, ont accès à la Régie du
logement. Donc, c'est encore un potentiel de 70 000 ménages qu'on vient
de rajouter. Un potentiel, en vous disant que j'espère que vous n'en
aurez pas, pas un, si possible. Mais il y a cette possibilité de
clientèle qui vient de s'ajouter, 72 000 ou 73 000 ménages. Donc,
il y a plus de gens qui ont accès à vos services, on vous a
donné plus de responsabilités par rapport à des groupes
précis de la population que sont les personnes âgées et les
personnes handicapées, conme un guichet unique qu'on devait voir
physiquement dans les bureaux, plus d'information, plus de protection et plus
de suivi par rapport à des cas où il peut se faire des
transformations, et il s'en fait déjà. Ça veut dire, le
suivi... Parce qu'il faut que les gens qui décident de transformer en
copropriété avisent la Régie qui doit surveiller ce qui se
passe. Imaginez-vous! C'est un gros boulot, c'est une grosse job
qu'on vous a donnée. Vous en avez beaucoup à faire, il
faut vous donner les moyens. Est-ce qu'en coupant comme ça des bureaux
et le fait de ne pas augmenter les budgets et de ne pas augmenter le personnel,
vous allez être en mesure de répondre aux nouvelles tâches,
aux nouvelles responsabilités, aux nouvelles charges qu'on vous impose?
Est-ce que, depuis la loi 87, entre autres, où on permet la conversion
en copropriété, on avait promis des guichets uniques à
l'intérieur des bureaux de la Régie du logement... Est-ce que
depuis qu'on permet aux gens, dans les HLM, d'avoir accès à la
Régie du logement on est en mesure, au moment où on se parle, de
dire qu'on a répondu à tout ce qu'on avait pris comme engagement?
Est-ce qu'avec le même personnel qu'on avait à peu près
à ce moment-là on est capable de répondre à toutes
ces nouvelles responsabilités?
M. Ryan: Tout d'abord, la question portait au début sur la
mission de la Régie. Le député a dit qu'il voulait nous
amener là-dessus, les grands objectifs de la Régie, la
manière dont elle conçoit son rôle. Le rôle de la
Régie est défini d'abord par le législateur dans sa loi
constitutive. La première fonction que le législateur a
donnée à la Régie, c'est la fonction de régler les
conflits susceptibles de survenir entre locateurs et locataires, premier point.
Deuxième point, il y a des objectifs plus larges qui ont
été attribués à la Régie, en particulier les
fonctions suivantes: renseigner les locataires et les locateurs sur leurs
droits et obligations résultant du bail d'un logement et sur toute
matière visée par la loi; deuxièmement, favoriser la
conciliation entre locateurs et locataires; troisièmement, faire des
études, établir des statistiques sur la situation du logement;
quatrièmement, publier périodiquement un recueil de
décisions rendues par les régisseurs.
Récemment, la présidente me remettait un document dans
lequel sont définies les priorités que la Régie veut se
définir pour les trois prochaines années. Ça va permettre
de faire le lien avec les choses que je viens de discuter. Le premier point, la
présidente me disait que, fondamentalement, la Régie avait mis
l'accent au cours des dernières années sur sa fonction
d'harmonisation des rapports entre locateurs et locataires; ça,
ça reste une toile de fond qui est toujours là. Elle me disait
que le premier objectif qu'elle poursuit au cours de la période qui
commence avec la présente année, c'est l'amélioration des
services à la clientèle, mais pas une amélioration dans le
sens de multiplier la propagande dans toutes les directions, une
amélioration dans le sens de fournir une information, un service-conseil
plus approprié, de manière que la clientèle soit de plus
en plus capable de se prendre en charge elle-même.
Il y a deux façons de concevoir un service public de cette
nature. Il y en a une qui consiste à dire: Ça ne marche pas avec
le propriétaire, venez nous voir, on va vous arranger ça, nous
autres; venez, ne vous gênez pas, on va en mettre en masse. Il y a
l'autre façon qui consiste à dire: Ça ne marche pas avec
votre propriétaire ou vos locataires, essayez donc de vous arranger,
parlez-vous un petit peu. Si on peut vous aider, en servant
d'interprète, on le fera, mais essayez d'éviter qu'on ne vienne
encombrer les officines de l'État, de manière à en faire
des espèces de monstres qui sont débordés par la
clientèle. Ça, j'apprécie énormément cette
orientation qui veut mettre l'accent sur la responsabilisation de la
clientèle.
À ce moment-ci, la conséquence qui en découle,
c'est l'obligation qu'on fait au personnel d'assister la clientèle dans
son apprentissage de nouvelles attitudes face à la solution des litiges
et de nouvelles attitudes pour parvenir à des solutions par le biais de
l'entente négociée de gré à gré. Ça
veut dire que, souvent, le personnel de la Régie va devoir se
transformer en personnel conciliateur, plutôt que celui qui va s'asseoir
sur le banc: Amenez-nous vos affaires et on va vous trancher ça, nous
autres. On aime mieux qu'il prenne l'autre attitude, c'est-à-dire:
Est-ce qu'on peut vous aider? Les amener, le plus possible, à
résoudre par eux-mêmes leurs problèmes. Ça,
ça entraîne, évidemment, différentes initiatives qui
vont permettre la réalisation de l'objectif. Ça veut dire que les
préposés aux renseignements, par exemple, au lieu d'être
des préposés plus ou moins mécaniques, vont prendre des
choses, référer ça à quelqu'un d'autre qui va
devoir appeler après, si on peut leur donner une meilleure formation, de
manière qu'ils puissent acheminer un problème vers une solution
tout de suite et ça va aller infiniment mieux. (18 heures)
Si on peut développer des rapports avec les citoyens, de
manière qu'ils connaissent mieux le rôle de la Régie et
qu'entre eux ils puissent déjà se communiquer de l'information,
ce n'est pas nécessaire d'avoir toujours de l'information à 1000
$ la page, il y a bien des façons de faire ce travail d'information de
la population. Je trouve que cette orientation fondamentale est dans la bonne
direction que veut essayer de développer le gouvernement actuel, qui
consiste à amincir la structure extérieure des organismes le plus
possible, de manière qu'ils aient toute la vigueur voulue pour aller au
devant des gens plutôt que d'attendre, assis dans leur bureau,
d'être débordés par les visiteurs ou les appels.
Vous me demandiez, fondamentalement... C'est comme ça que m'a
été présenté le rôle de la Régie.
Ça veut dire, à ce moment-là, qu'il faut que la
Régie mette l'accent sur des programmes de formation continue de son
personnel parce qu'il y a une tendance dans ces organismes-la - je ne veux pas
déplaire à Mme la présidente - à s'asseoir sur son
fauteuil. C'est toujours ça, dans les services publics. C'est un
phénomène
qu'on peut observer de manière assez répandue. Si on a des
initiatives pour animer continuellement le personnel, l'amener à se
dépasser en ayant une perception plus exigeante de sa tâche, je
pense que, là, on va dans une direction qui va permettre de rendre
l'appareil public plus dynamique. Alors, ce sont des éléments de
réponse que je voulais porter à l'attention du
député de Shefford en l'assurant que, personnellement, je
favorise tout ce qui est dynamique, puis immédiatement au service du
public, concret. Tout le reste, les grandes théories, je pense que, dans
ces questions-ci, elles sont de très peu d'utilité.
M. Paré: Je comprends, puis on peut parler d'objectifs
à atteindre. Tout le monde veut aller au ciel et personne ne veut
mourir. Ça, je suis d'accord avec ça, on peut vouloir atteindre,
puis quand vous dites que le but, c'est l'amélioration des services
à la clientèle, je suis tout à fait d'accord avec
ça et c'est pour ça que je vous dis que je suis prêt
à me battre avec mon collègue de Richelieu pour qu'on n'en ferme
plus puis pour qu'on se donne, à l'intérieur des structures
actuelles, le maximum de services. Le rôle premier de la Régie,
c'est d'abord de régler les conflits, oui, dans la loi constitutive.
Mais, moi, je me rappelle le discours de la loi 87, du début à la
fin, mais spécialement la conclusion où on a dit: II faut aussi
changer l'orientation. Il faut mettre l'accent encore davantage sur quelque
chose qui est majeur,' c'est-à-dire l'aide et l'amélioration des
services à la clientèle par des moyens.
Il ne faut pas oublier qu'il y a des clientèles qui sont
spécifiques, plus mal prises et avec lesquelles on doit avoir une
intervention particulière. Je pense aux personnes âgées, je
pense aux personnes handicapées et je pense à Montréal, au
groupe des communautés culturelles qui vivent davantage de
problèmes que les Québécois de souche. Donc, il y a des
clientèles spécifiques où il faut aussi, je pense,
investir. Moi, je ne mets pas en doute du tout la volonté, la
capacité des gens qui sont en place de donner le meilleur service, sauf
qu'il faut leur donner les moyens et les outils. Ça, c'est une autre
affaire. Sinon, quand on est toujours débordé puis quand on en a
beaucoup, effectivement, on fait ce qu'on peut. Mais ce que, nous, on demande,
c'est qu'on ne fasse pas ce qu'on peut mais qu'on fasse mieux, et ça,
c'est une autre affaire.
Ça m'amène justement à une autre question. Il y a
des groupes qui existent, les ressources alternatives, les groupes
communautaires, les associations de locataires, les regroupements, tous ces
gens-là qui, eux autres, effectivement, sont beaucoup plus
sollicités, probablement, par la clientèle locataire que la
Régie. Il y a une question de perception, il y a une question
d'accessibilité et il y a une question d'accueil, peut-être, mais
là je vais expliquer ce que je veux dire par là.
L'accessibilité, parce qu'ils sont dans les quartiers populaires,
là où les gens ont les plus grands besoins. Question d'accueil,
ce que je veux dire, c'est qu'il ne semble pas, quand ils vont voir une
association de locataires, que ce soit quelque chose de légaliste, comme
la Régie, parce qu'on donne souvent cette image-là. Même,
vous l'avez dit, le premier rôle, c'est de régler les conflits;
donc, c'est déjà un tribunal. Ils voient ça comme un
tribunal. C'est la réalité. On peut essayer de le modifier ou on
peut décider que non, mais la réalité est comme ça
et la perception est comme ça, alors que les associations de locataires,
elles, sont nées du milieu pour répondre aux besoins des gens qui
vont aller solliciter de l'aide. Donc, n'étant pas vu pareil...
Même, il y a des groupes qui nous disent - je pense que c'est vrai et
c'est correct que ce soit comme ça - il y a même des gens qui sont
référés par la Régie à des associations de
locataires pour remplir des formules ou certaines choses qui ne sont pas
nécessairement leur responsabilité. Les gens de la Régie,
finalement, préfèrent que ce soit fait comme ça, question
de temps, question de compréhension puis d'habitude pour les gens des
associations qui remplissent déjà des formules comme ça.
Les groupes sont là et ils fournissent une aide qui nous coûte
bien moins cher que n'importe quelle société ou régie
d'État. Pourtant, ces groupes-là continuent à demander,
depuis des années et des années, une aide gouvernementale qui
serait, à mon avis, pour cette fois-ci, non pas une économie de
bouts de chandelle, mais probablement une dépense de bouts de chandelle
pour des effets très importants. Ils demandent à peu près
le salaire d'un fonctionnaire pour être capables d'être à
l'année longue toute une équipe bénévole disponible
pour aider ces gens-là.
Pour la loi 87 aussi, on disait: Oui, on est prêts à
considérer une aide assez formelle et convenable aux associations. On
l'a répété depuis ce temps-là, puis même vous
la dernière fois, M. le ministre, vous avez dit: Je suis prêt
à regarder ça, comment on peut aider les groupes. J'espère
qu'à un moment donné on va passer aux gestes et qu'on va aider
ces groupes-là qui sont toujours disponibles, qui travaillent des heures
- je dois dire - qui sont longues de temps en temps parce qu'ils sont là
au moment où les gens en ont besoin. Comme il y a
complémentarité dans les services, sans rien enlever à la
Régie du logement, mais parce qu'il y a la perception, la
proximité et l'espèce de reconnaissance de ces gens-là
à l'intérieur du groupe, est-ce qu'il n'y a pas moyen de leur
dire finalement que non seulement on regarde, mais qu'on va prendre une
décision et qu'on va leur donner les deux choses qu'ils demandent, comme
tous les groupes communautaires, dans ce secteur-là comme dans les
autres: une reconnaissance et un financement adéquats? Est-ce qu'on est
en mesure de croire qu'en 1991 il y aura quelque chose de concret et
de tangible dans ce sens-là pour les groupes?
M. Ryan: Je pense avoir déjà expliqué au
député de Shefford, dans un échange antérieur, que
des représentants d'associations de locataires avaient soumis une
demande qui aurait comporté le versement de subventions statutaires
à travers les régions du Québec à des associations
de locataires. On demandait, si mes souvenirs sont bons, un montant statutaire
de 30 000 $ par année pour 12 à 15 associations ou structures
régionales, ce qui aurait comporté un budget de 350 000 $
à 400 000 $ par année. J'ai été obligé de
dire que je n'avais pas ce budget-là. Je vous le dis franchement, je ne
l'avais pas et je ne l'aurai pas pour la prochaine année. Alors, cette
demande-là, on y a déjà répondu et là, je
suis obligé de réitérer la réponse
déjà formulée.
Maintenant, ça n'interdit pas, comme je l'avais indiqué,
que nous considérions des demandes particulières de soutien
à certaines associations de locataires qui ont un travail particulier ou
un projet spécialement intéressant en marche. Je n'ai pas
fermé la porte à cette possibilité à même le
modeste budget discrétionnaire dont nous pouvons disposer à ces
fins. Mais nous ne serons pas en mesure d'instituer ce qu'on appelle un
programme en cette matière pour la prochaine année. Je veux
regarder ça de beaucoup plus près.
C'est facile de multiplier les organismes qu'on soutient
artificiellement à coups de subventions, mais il faut bien se rendre
compte qu'il y a des organismes déjà subventionnés. Par
ailleurs, et ça, le député est sans doute au courant - je
sais qu'il porte un certain intérêt aux questions
d'éducation - que dans les groupes populaires subventionnés
jusqu'à cette année par le ministère de
l'Éducation, il y en avait un grand nombre qui étaient des
associations de locataires. Elles étaient subventionnées en guise
de soutien au travail éducatif qu'elles accomplissaient auprès
des locataires. Je suis sûr que dans les organismes subventionnés
à titre d'organismes bénévoles par le ministère de
la Santé et des Services sociaux il y en a aussi un certain nombre qui
accomplissent un travail dans le domaine de l'habitation.
Alors, avant de penser tout de suite à instituer un nouveau
programme, il faut tracer un bilan sérieux de tout ce qui se fait et se
demander si on n'a pas déjà, à l'aide de tout ce qui se
fait, des réponses satisfaisantes à des besoins qui sont
réels, je ne le conteste point.
M. Paré: Par rapport à tout ça...
Tantôt, vous avez dit que vous étiez en train de regarder... et
les problèmes se présentent spécialement dans les grandes
villes, dont Montréal. C'est vrai que c'est là qu'il y a 75 % de
locataires et que c'est là que les problèmes des
communautés culturelles se retrouvent. Il y a tout un contexte. Mais il
y a des problèmes aussi ailleurs. Là, vous dites que vous
êtes en train de regarder la possibilité de regrouper, de fermer
ou d'ouvrir de nouveaux bureaux. Mais de regarder pour être capable de
répondre... Il y a cinq bureaux sur IHe de Montréal. Comment
peut-on aménager ça?
Vous avez probablement reçu, comme la majorité des
députés, des documents ou des pétitions venant des
associations de locataires qui demandent qu'il y ait une consultation sur
l'habitation. Il y a des pétitions qui vont être
déposées par à peu près tous les
députés à l'Assemblée nationale. Moi, je regarde,
j'en ai eu et plusieurs m'ont dit qu'ils en avaient reçu, des
pétitions demandant qu'on écoute les gens. S'il y a des
décisions qui sont prises, peu importe que ce soit la Régie du
logement ou l'ensemble de l'habitation, les gens demandent à être
consultés. Ce que dit la pétition, ce n'est pas bien
compliqué. Je n'irai pas avec tous les attendus, j'aime autant qu'on
aille plutôt à d'autres discussions entre nous. Mais, après
une foule d'attendus on dit: "Nous, soussignés, demandons que
l'Assemblée nationale exige du ministre des Affaires municipales et
responsable de l'habitation, la mise sur pied d'une commission parlementaire
sur le logement au Québec, qui aura pour mandat de faire état de
la situation sur le logement au Québec et de faire les recommandations
nécessaires au gouvernement."
Moi, je pense qu'il y a, effectivement, suffisamment de choses et que le
dossier est suffisamment important pour qu'on finisse par écouter ces
gens-là qui ne sont pas consultés et qui, finalement, subissent
les décisions dans un sens positif ou négatif, tout
dépendant des décisions qui sont prises, mais il n'y a pas de
consultation. Là, il y a eu des fermetures de bureaux, on l'a appris
parce que c'est un plan de fermeture qui a été
élaboré par la Régie. C'est son rôle, sauf qu'elle
le fait avec les connaissances qu'elle a, avec ses obligations et les mandats
qu'on lui donne. Mais ces gens-là aussi - moi, je le pense - auraient le
droit de se faire entendre. Ce serait normal, enfin, que les
représentants des groupes d'aînés de Montréal, des
personnes handicapées, des itinérants - parce que, eux aussi, ce
sont des gens qui sont mal pris et il y en a de plus en plus - et des
communautés culturelles - quand on les écoute en commission
parlementaire et elles vont y être encore la semaine prochaine... L'un
des facteurs les plus importants pour eux autres, c'est l'habitation, c'est le
logement à Montréal, parce que quand ce n'est pas du
harcèlement, c'est de la discrimination, parce qu'on leur refuse... Ils
aimeraient ça être consultés, je suis sûr. Ça
fait longtemps qu'on le demande, je ne suis pas le seul à le demander,
tous les groupes l'ont demandé, même la table de concertation a
demandé qu'il y ait une consultation. Là, ce sont les
pétitions.
Est-ce qu'on peut s'attendre, M. le ministre, à ce qu'à un
moment donné on accepte que, s'il n'y a pas de consultation
générale, il y ait,
dans le sens de la pétition qui est déposée, une
commission parlementaire où on pourrait regarder vers où on s'en
va en matière de logement social, en matière d'habitation au
Québec.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
Consultation sur les problèmes
d'habitation
M. Ryan: Oui, avec plaisir. Je dirai tout d'abord au
député de Shefford qu'une certaine prudence invite le
gouvernement à ne pas multiplier les initiatives de consultations "at
large" sur tous les sujets qui peuvent se présenter à son
attention. Je dis ceci sans aucune connotation de rejet ou de mépris
à l'endroit de ces initiatives qui sont très importantes.
Le danger que recèle une initiative de ce type, c'est celui de
créer des attentes auxquelles, ensuite, ne pourrait pas répondre
le gouvernement. Le gouvernement, lorsqu'il institue un groupe de travail ou
une consultation, doit déjà avoir une certaine assurance
implicite qu'il pourra traiter avec une efficacité minimale les
conclusions qui pourront ressortir de toutes ces enquêtes. S'il n'a pas
cette assurance implicite, je pense qu'il doit procéder avec les moyens
du bord, voir à s'assurer qu'il obtiendra la meilleure information
possible, mais ne pas faire exprès pour agiter des activités qui
feront naître dans les différents milieux des attentes auxquelles,
en bout de ligne, il serait obligé de dire: Votre affaire, c'est
très bien, mais je ne peux pas répondre.
Moi-même, j'ai fait une expérience, je vais vous le dire en
toute franchise. J'ai institué un groupe de travail sur les
bibliothèques scolaires il y a trois ans. Le comité a fait un
très bon travail. J'avais l'assurance, à ce moment-là,
intérieure, que nous trouverions les ressources nécessaires pour
donner suite aux recommandations. Le rapport, jusqu'à maintenant, n'a
reçu qu'une application très limitée parce que nous sommes
dans une période où les ressources gouvernementales sont
tellement restreintes que le gouvernement, dans sa sagesse, a jugé qu'il
ne pouvait pas appliquer de nouvelles ressources là-dessus. Les gens qui
ont fait partie du groupe de travail il y a trois ans se disent
inévitablement: Peut-être le ministre aurait-il été
mieux d'attendre un petit peu, d'avoir vérifié ses
arrières comme il faut, avant de faire ceci. C'est dans ce
sens-là que j'ai déjà dit au député de
Shefford, d'ailleurs, que je ne suis pas spécialement empressé
pour définir une grande politique ambitieuse d'habitation dont le
gouvernement et le Québec n'auraient peut-être pas les moyens
actuellement. J'avais dit à l'époque: J'aime mieux avoir des
programmes efficaces. J'espère que nous aurons un peu de temps pour en
discuter tantôt. Nous avons lancé de nouveaux programmes, cette
année. Nous faisons un effort considérable en matière de
promotion de l'industrie de la construction et de la modernisation de notre
parc de logements. Ça, c'est très important. J'aime mieux faire
ça, le faire concrètement, produire des résultats à
travers les différents points du territoire, que d'avoir un beau
document de 200 pages, dont le Conseil du trésor viendra me dire: Votre
affaire est bien belle, mais revenez l'année prochaine, aucune
initiative nouvelle cette année. (18 h 15)
Je vous donne ces points-là, ce sont des points de base. Cela
étant dit, je suis tout à fait sympathique aux deux idées
qui ont été mises de l'avant par le député et par
de nombreux groupes depuis quelque temps. L'idée d'une consultation
générale portant sur les problèmes d'habitation et
l'idée d'une commission parlementaire sur le logement sont deux
idées pour lesquelles, moi, j'ai éminemment de respect. Je pense
que si nous pouvions trouver des conditions propices, ça pourrait, en
effet, être très intéressant.
Maintenant, avant d'aller tout de suite aux conclusions, il faut se
rappeler certaines choses qui existent déjà. Mon
prédécesseur avait mis sur pied la table de concertation en
habitation, un organisme qui réunit justement des associations de
constructeurs, des représentants de différents intervenants en
habitation sociale, comme l'Association des groupes de ressources techniques,
la Confédération des coopératives d'habitation, le Front
d'action populaire en réaménagement urbain, l'Association des
offices municipaux d'habitation, l'Association provinciale des locataires de
logements municipaux, d'autres institutions, le Mouvement Desjardins, le monde
municipal, les deux unions de municipalités et la Société
d'habitation du Québec, évidemment. Cette table-là
réunit régulièrement, d'ores et déjà, les
principaux représentants des milieux concernés par les
problèmes d'habitation et je sais qu'elle doit me soumettre très
prochainement un rapport sur les coopératives d'habitation. Ça va
être sa première contribution, ça.
Pardon? Vous l'avez? Quand est-ce qu'il est arrivé?
Alors, ils ont adopté une série de recommandations
à mon intention, comme ministre, évidemment, le 17
décembre 1990. Ces recommandations-là ont été
transmises à mon cabinet. Moi, je ne les ai pas eues encore. Je vous dis
les choses en toute franchise. Vous voyez que ce sont toujours les
attachés politiques qui sont mieux renseignés que le
ministre.
Mme Blackburn: M. Ryan, je vous admire.
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Je vous admire.
M. Ryan: Ah! On les a reçues aujourd'hui, là.
Mme Blackburn:...
M. Ryan: Je suis content. Ça veut dire que l'essentiel,
c'est que mon système soit bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: O.K. J'étais étonné que ça
eût échappé à mon attention, mais vous avez
l'explication. Ça porte la date du 24 janvier 1991, et la poste
gouvernementale et autre a ses lenteurs qui vous sont familières. On a
des choses très intéressantes ici, dont j'aurai l'occasion de
discuter avec le député de Shefford et nos collègues du
côté ministériel au cours des prochaines semaines. Je
verrai avec mon adjoint parlementaire pour les questions d'habitation, M. le
député de Viger, ce que nous pouvons faire pour donner suite
à ceci. Il y a déjà quelque chose
d'intéressant.
Un peu plus tard, je serai volontiers disposé à examiner
la possibilité que la commission parlementaire reçoive un mandat
sur les questions de logement. Ça pourrait être très utile,
je le dis, sans aucune arrière-pensée. Mais, encore une fois, je
voudrai m'assurer qu'il y aura des lendemains parce qu'il n'y a rien de pire
pour un ministre que de se faire dire: Tu as utilisé une commission
parlementaire pendant trois mois et il n'en est rien sorti.
Autre point. J'ajoute juste un élément. Après que
je fus entré en fonction, un groupe, le FRAPRUQ, hein?
Mme Blackburn: FRAPRU.
M. Ryan: Le FRAPRU m'a écrit et m'a fait écrire par
de nombreux organismes demandant qu'on fasse des consultations publiques
à Montréal. Il me disait: Nous autres, on va organiser une
réunion publique tel soir et vous, vous vous amenez là et vous
venez nous consulter. Je leur ai dit que ma conception de la consultation
n'était pas tout à fait celle-là. Je leur ai dit que
j'irais moi-même dans les milieux d'habitation populaire dès que
j'en trouverai le temps. Je ferai des coups de sonde à gauche et
à droite. Éventuellement, on organisera des forums plus larges,
mais je n'ai pas à me présenter comme une espèce de
traduit en cour devant des gens qui veulent me transmettre leur jugement. Ils
peuvent le faire par écrit, ils peuvent me demander des entrevues, je
serai à leur disposition pour ça. Mais je n'ai pas coutume de me
faire convoquer à une assemblée publique tel soir. Tu vas venir
sur la sellette, tu vas venir rendre des comptes, ce n'est pas ma conception du
rôle d'un ministre ou d'un député. Ça, je le leur ai
dit aussi simplement que j'en étais capable, mais...
Soyez assuré que j'aurai des contacts avec eux prochainement et,
si je ne l'ai pas fait avant ce jour, c'est parce que j'attendais que nous
eussions pris les décisions relatives au programme de logement pour
organismes sans but lucratif pour l'année 1991. Nous avons pris ces
décisions hier soir. J'en ai parlé avec le député
de Shefford ces jours derniers, d'ailleurs, et je communiquerai ces
décisions par des procédures appropriées au cours des
jours qui suivront, d'ici à une dizaine de jours, et, après
ça, je vais être mieux placé pour aller dans les milieux.
Parce que là, si j'étais allé - juste pour prendre un
exemple - dans Sainte-Anne, et que les gens avaient dit: Oui, oui, c'est bien
beau, vous vous intéressez, mais qu'est-ce que vous attendez pour
prendre des décisions? Vous savez comment c'est dans la vie publique, il
y a des journalistes qui sont là et qui disent: Le ministre est venu et
il n'avait rien à annoncer. Alors, on s'est dit: On va s'organiser pour
communiquer des bonnes nouvelles dès que les décisions auront
été prises et, en même temps, dans le sillage de ces
communications, nous commencerons le processus d'information et de consultation
dont vous avez parlé, quitte à le mener plus loin à mesure
que les étapes s'y prêteront.
M. Paré: Premier commentaire, je dois dire que je suis
heureux de voir l'ouverture du ministre par rapport à notre dernier
échange en matière d'habitation. La dernière fois,
c'était: II n'y a pas de politique d'habitation et il n'y en aura pas,
j'ai juste des programmes. Là, vous dites que vous êtes
prêt...
M. Ryan: ...ce que le Parti québécois
définit, donne à ce terme-là, c'est ce que je vous avais
dit. Vous avez abusé de ce mot-là au cours des années et
on est porté à une certaine prudence quand on a
hérité des conséquences.
M. Paré: En tout cas, il ne faut pas avoir peur des mots.
Il ne faut surtout pas avoir peur de la politique, on est dedans. Souvent,
c'est nous qui faisons peur aux gens avec les mots qu'on utilise ou on essaie
de donner un sens qui n'est pas son sens réel. Autant vous disiez qu'il
n'en était pas question, que ça irait par programme, que, pour la
consultation, vous préfériez aller rencontrer certaines personnes
individuellement et que vous aviez, de toute façon, la table de
concertation, maintenant, la possibilité d'une commission parlementaire
est là. Je dois dire que je suis bien content d'entendre ça. Une
politique qui pourrait suivre, on verra, mais ce n'est pas fermé, c'est
déjà beaucoup mieux que ce que c'était. Je suis content
d'entendre ça.
Par contre, j'ai quelques questions par rapport à la fameuse
table de concertation. Elle est là, la table de concertation, elle
existe, on l'a utilisée. Votre prédécesseur a dit que son
premier rôle - ce qu'elle devait faire, elle devait nous le
déposer à l'automne, mais ça n'a pas marché -
c'était de nous sortir, justement, un document qui serait
l'élaboration d'une politique
d'habitation. Ensuite, vous êtes arrivé en disant: Non, ce
n'est pas son rôle. Elle n'a pas à élaborer une politique.
Je la consulte et elle peut me donner des recommandations, des suggestions par
rapport à des programmes, par rapport à des situations
particulières en matière d'habitation. La table comme telle, moi,
j'aimerais ça savoir, à partir de ce que vous venez de dire,
qu'il y a une consultation possible et une commission parlementaire, la
façon dont elle fonctionne. Les commentaires que j'ai des gens et de
certaines personnes de la table... ils finissent même par se demander
deux choses. La première: C'est quoi leur mandat effectivement? Leur
existence? Est-ce que ça existe toujours? Le mandat en termes
très précis? Ces gens-là ont fait des recommandations dans
le passé et ils ont l'impression qu'elles n'ont pas été
écoutées et ne sont pas suivies. Vous dites, de toute
façon, que vous venez de recevoir les recommandations du 17
décembre. Donc, vous n'avez pas pu suivre les recommandations, mais il y
a des recommandations qui sont faites par ces gens-là...
Un ou deux exemples pour vous montrer à quel point ils ne se
sentent pas écoutés en même temps. C'est eux autres qui
ont, de façon presque unanime, demandé que dans les logements
sociaux, que ce soient les coopératives ou les HLM, il y ait une
certaine mixité de la clientèle, justement pour ne pas qu'il y
ait ghettoïsation de la population. Et pourtant, de moins en moins,
presque plus pantoute, on ne veut avoir la mixité, même s'il y a
des chiffres qui sont éloquents et inquiétants. Je pense, entre
autres, dans les HLM, quand on regarde par exemple... Je vous dis ça en
risquant de me tromper un peu, mais pas beaucoup. Je pense que le nombre de
travailleurs à salaire minimum ou à très bas salaire dans
les HLM - parce qu'il ne faut pas être riche pour avoir un loyer qui soit
abordable dans les HLM - est passé de 19 % à 7 %. Donc, il y a de
moins en moins de travailleurs dans les HLM. Eux autres, ils disent que
ça prend une mixité, justement, pour exempter de la
ghettoïsation. C'était comme unanime, et, pourtant, on n'en tient
pas compte.
Une autre des choses que les gens ont demandées à la
table, c'est qu'il y ait consultation et qu'il y ait une politique. Je crois
tellement que les gens sont arrivés à un consensus
là-dessus. Je ne dis pas unanimité, c'est possible qu'il y en ait
qui soient contre et peut-être même la Société
d'habitation du Québec. Évidemment, ce serait possible que ce
soit ça, mais les intervenants, même des gens, de façon
représentative, ont fait une sortie publique pour la demander.
L'Association des entrepreneurs en construction du Québec a même
demandé à plusieurs reprises une politique et une consultation.
Ils sont membres de la table en plus et ils l'auraient demandé là
aussi. Je ne dis pas que c'est eux autres qui m'ont donné l'information,
mais j'ai lu leurs documents, par exemple, et leur prise de position publique.
Donc, face à ça, étant donné que leurs
décisions ne sont pas toujours prises en considération, c'est
quoi le mandat, dans votre esprit, par rapport à l'ouverture que vous
faites d'une commission parlementaire possible maintenant? C'est quoi, dans
votre esprit, le mandat? Est-ce que son existence est assurée pendant un
certain temps?
M. Ryan: D'abord, je vous entendais parler d'une politique de
consultation, si j'ai bien compris? Vous avez mentionné ça vers
la fin de votre intervention, une politique de consultation.
M. Paré: Non, non, une politique d'habitation, mais ils
demandaient d'être consultés.
M. Ryan: Très bien, parce que je vous aurais
répondu, dans l'autre expression: Un ministre qui consulte n'a pas
besoin de politique de consultation. Tout le monde s'en aperçoit.
M. Paré: Non, si j'ai oublié un mot, c'est vraiment
une politique d'habitation...
M. Ryan: Très bien. C'est correct.
M. Paré: ...mais avec une consultation
générale.
M. Ryan: On se comprend très bien. À propos de la
table de concertation, le mandat est défini par écrit, d'une
manière qui me semble assez claire. Il se définit comme suit:
Conseiller le ministre sur les besoins, les priorités, les objectifs et
les orientations pour tous les secteurs de l'habitation au Québec. C'est
bien dit, le mot "politique" n'est pas là-dedans et on se comprend quand
même. Conseiller le ministre sur les besoins, les priorités, les
objectifs et les orientations pour tous les secteurs de l'habitation au
Québec; deuxièmement, promouvoir la concertation des initiatives
publiques et privées en matière d'habitation;
troisièmement, formuler des avis sur des problèmes
soulevés par le ministre ou un des membres. Il n'y a pas de limitation.
Par conséquent, le mandat est très large. On dit que la table est
avant tout un mécanisme de concertation qui permet aux parties
intéressées d'échanger de l'information et d'exposer leurs
vues respectives sur des questions d'habitation. Je ne sais pas s'il y a
d'autres précisions que l'on voudrait obtenir là-dessus. Je ne
dis pas que c'est l'alpha et l'oméga de toute forme de consultation.
C'est une forme de consultation qui demeure limitée parce que c'est un
travail qui s'accomplit en privé et non pas publiquement. Que certaines
formes publiques de consultation soient souhaitables, je le reconnais sans
aucune forme d'hésitation. Il s'agira de définir les
modalités et l'opportunité de recours à ces
consultations.
DU. Paré: Très rapidement, ça veut dire que
vous considérez que la table joue un rôle important...
M. Ryan: Oui.
M. Paré:... et vous voyez son existence assurée
pendant un bon bout de temps.
M. Ryan: Pour la prochaine année, il n'y a aucun
problème.
Règlement concernant les HLM
M. Paré: O. K. Merci pour les éclaircissements. Il
y a un dossier sur lequel je voudrais qu'on fasse un petit bout, soit le fameux
règlement dans les HLM. Je pense qu'on ne peut pas passer à
côté, et de toute façon, c'est probablement le temps de
passer aussi les commandes à la ftéflie du logement, étant
donné que, maintenant, eIle peut être directement
concernée, puisque les gens qui se sentent victimes, finalement,
pourront s'adresser à la Régie du logement. Donc, à mon
avis, c'est directement relié. Je me rappelle, il n'y a pas tout
à fait une année, lorsque le fameux règlement est
arrivé. Nous, on l'a dénoncé de deux façons: dans
la forme ou la présentation, et sur le contenu.
(18 h 30)
Dans la forme, on disait qu'on trouvait tout à fait inacceptable
qu'on publie une décision arbitraire dans la Gazette officielle
qui va toucher des centaines et des milliers de personnes sans même
qu'on puisse intervenir. On peut faire des commentaires, on peut réagir,
mais on ne pouvait pas discuter puisque c'était sans
prépublication. Donc, dans la façon, on l'avait
dénoncé en disant: Ça n'a pas de bon sens que ça
passe comme ça. Il faut absolument suivre la procédure normale,
la loi. À ce moment-là, on nous a dit: Non, tout a
été pris. On avait même, seton ce que nous dit le juge
Landry lui-même, utilisé un argument faux. Il n'y a pas 75 % des
'baux qui sont renouvelés en juillet, mais ce serait plutôt de
l'ordre de 12 %. Donc, on a utilisé un argument qui n'est pas correct.
Je pense qu'on n'a pas le droit de faire ça, mais c'est une autre
affaire... En tout cas, l'argument était suffisamment fort et la
façon de procéder suffisamment incorrecte pour que le juge
décide que le règlement ne peut pas s'appliquer. Sur le fond du
règlement, à ce moment-là, on disait: Encore une fois,
ça va amener plus de pauvreté parce que, quand on agit de cette
façon-là, on rend les gens pauvres encore plus pauvres et on fait
plus de ménages pauvres parce qu'on divise les familles. C'était
ça, en gros, le règlement. Je ne voudrais pas qu'on aille sur le
fond, on en a assez discuté, sauf qu'on sait maintenant qu'il ne
s'applique plus, suite au jugement et comme la date du 8 février est
passée... Jusqu'au 7, le 8 est passé et vous avez
décidé de ne pas aller en appel. Je dois vous dire que j'en suis
très heureux. Je vous l'avais demandé, d'ailleurs. Comme vous
n'êtes pas allé en appel, ça veut dire qu'au moment
où on se parte le règlement ne s'applique pas.
Quelques questions là-dessus qui sont techniques, mais qui vont
toucher du monde, puis qui vont nous orienter un peu parce qu'on ne sait pas
pour le moment où on va. On sait qu'il ne s'applique pas, on sait qu'il
y a des gens qui ont été pénalisés, on sait qu'on
devra rembourser et on sait qu'il n'y a pas de règlement au moment
où on se parle. Le discours il y a une année: ça presse,
il faut se dépêcher parce qu'on ne peut pas rester sans
règlement. Là, on est encore une fois devant une situation
où il n'y a pas de règlement uniforme et général
qui s'applique à travers le Québec.
Ma première question: II a été
déclaré par un communiqué que vous avez émis et que
j'ai lu qu'effectivement on ne va pas en appel, mais qu'on va rembourser les
gens. J'aimerais savoir un peu, techniquement, et comprendre comment on va
rembourser ça et s'il y a eu une évaluation de faite par rapport
aux gens qui dans les HLM vont voir baisser leur loyer et se voir rembourser
une partie. Est-ce qu'ils vont être remboursés par un montant
forfaitaire? Comment est-ce prévu au moment où on se parle?
M. Ryan: avant d'en venir aux considérations techniques,
je voudrais faire quelques observations générales sur le
règlement. il est vrai que le règlement a été
déclaré invalide par le juge landry de la cour supérieure.
le principal motif invoqué par le juge landry pour déclarer le
règlement invalide portait sur l'argument d'urgence. le gouvernement
avait décidé de ne pas faire la prépublication en
s'appuyant sur le fait qu'une majorité des baux devant expirer le ou
autour du 1er juillet il fallait agir immédiatement parce que,
autrement, on perdait une année à peu près
complète. alors, la preuve déposée devant le tribunal a
induit le juge à conclure qu'il y avait seulement 12 % des baux qui
venaient à expiration le 1er juillet. à sa face même, cette
conclusion-là soulève des doutes dans l'esprit de toute personne
familière avec l'univers du logement locatif et, suivant nos
données les plus récentes et les plus fiables, le
véritable chiffre est autour de 60 % des baux qui expirent le 1er
juillet. si vous ajoutez ceux qui expirent en juin et en août, vous
arrivez probablement à 70 %, 75 %.
Or, la position du gouvernement: il y a peut-être eu des
défaillances dans les statistiques qui ont été soumises
à l'attention du juge à ce moment-là. Je ne porte pas de
jugement là-dessus, mais les renseignements dont je dispose au moment
où nous nous parlons indiquent que la réalité, c'est celle
dont on vient de parler et, à ce moment-ci, nous sommes capables d'en
faire la preuve d'une manière incontestable. Ça, c'est un
premier point qui est important. Ça veut dire que ce qui a
été fait, même s'il y a eu un vice de forme constaté
par le tribunal et nous autres, nous l'acceptons aussi; la preuve c'est qu'il
n'y a pas eu d'appel. Mais ça ne veut pas dire que le problème
est réglé, et les motifs qui ont justifié la
rédaction de ce projet de règlement devenu caduc demeurent et j'y
reviendrai tantôt.
J'ajoute juste un mot. Il n'y a pas de vacuum actuellement parce que le
règlement qui était en vigueur jusqu'à l'adoption de celui
qui a été déclaré invalide reste en vigueur. C'est
lui qui continue de s'appliquer. Par conséquent, il n'y a pas de drame
en la demeure immédiatement. Il y a un problème pour le
gouvernement parce que les revenus accrus qui devaient découler de ces
contributions accrues des locataires ne sont pas encaissés et, par
conséquent, les déficits des offices municipaux d'habitation sont
plus grands et la part que nous devons assumer augmente en conséquence.
C'est ça qu'est la conséquence. De ce
côté-là, je pense que nous nous entendons très
bien.
Moi, j'envisage la possibilité de revenir au gouvernement dans un
avenir plutôt rapproché avec une nouvelle proposition. Là,
ça va poser la question de fond. Un des éléments majeurs
du nouveau règlement, c'était la prise en compte des revenus
accrus dont disposent certains membres d'un ménage dont les ressources
n'étaient pas comptées jusque-là, en particulier les
personnes qui touchent maintenant des prestations d'aide sociale plus
élevées, la fameuse question du nombre de personnes à
revenu dans un ménage pour le calcul des dépenses de logement.
Alors, je pense bien que ce principe-là va rester. J'aime autant le dire
en toute franchise, il va rester. On va voir si les modalités avaient
été arrêtées de manière vraiment
satisfaisante et, dans les propositions que je compte soumettre au
gouvernement, je reprendrai cette idée parce qu'elle traduisait non pas
un caprice de la Société d'habitation ou de qui que ce soit, mais
une politique approuvée par le gouvernement, excepté que je vais
faire une autre remarque qui est assez significative, du moins, dans mon humble
esprit. Avant de faire des propositions au gouvernement, nous avons
décidé d'examiner l'ensemble du tableau de l'aide au logement au
Québec, de l'aide aux locataires, je ne parle pas des
propriétaires. Vous savez que nous avons bien des formes d'aide aux
locataires. Il y a des programmes d'habitation à caractère
social, public ou privé. Il y a le programme
fédéral-provincial de supplément au logement. Il y a
l'allocation qui est versée à travers l'aide sociale aux
ménages ou aux personnes en difficulté. Il y a l'allocation de
logement instaurée par le gouvernement ces dernières
années pour apporter un supplément de revenu aux personnes qui
sont sur l'aide sociale mais dont l'allocation n'est pas suffisante. Il y a
Logirente, évidemment, pour les personnes âgées.
Alors, tout compte fait, il se débourse au Québec en aide
au logement au-delà de 1 300 000 000 $ par année. C'est un champ
d'action extrêmement important. De ce total, la part du gouvernement du
Québec est, à peu près, d'un peu plus de la moitié,
je pense. Alors, ça vaut la peine que nous nous interrogions pour savoir
où va cet argent-là. Est-ce qu'il est bien employé? Est-ce
que nous pourrions l'employer d'une manière plus utile parce qu'il y a
des choses qui pourraient être faites même dans le cadre du
prochain budget? J'ai commencé un exercice avec M. Arsenault et ses
collaborateurs. Quand j'aurai complété cet exercice qui est
avancé je serai en mesure de soumettre des recommandations au
gouvernement et à propos des mesures que comportait le règlement
devenu caduc ou invalidé par le tribunal et à propos d'autres
aspects qui nous préoccupent aussi dans le souci de faire en sorte que
l'aide au logement soit peut-être plus équitablement
répartie. Actuellement, selon que vous émergiez de tel ou tel
programme, si vous êtes dans un HLM par exemple, l'aide qui vous est
fournie sous forme de supplément au logement va aller chercher au moins
350 $. L'aide moyenne dans les HLM, combien est-ce?
Une voix: L'aide moyenne au locataire, pour l'ensemble, à
peu près 350 $.
M. Ryan: La moyenne est à peu près 350 $. Si vous
êtes sur l'allocation-logement, c'est 50 $, à peu près 42 $
ou 43 $. Si vous êtes sur le supplément au logement qui est
financé en partie par le gouvernement fédéral, ça
va chercher 220 $. C'est une affaire qui s'en va comme ça. On a de
l'ordre à mettre là-dedans.
Comme je vous le disais, on a entrepris le travail et je compte avoir
des propositions à faire au gouvernement dans le cadre du prochain
exercice budgétaire. C'est pour ça que je vous reviendrai
là-dessus. Mais le sujet est tout à fait sur la table. Le livre
est ouvert. Si vous avez des suggestions à nous faire quant à des
améliorations possibles dans tous ces programmes, ce serait le bon temps
pour le faire. Je le dis avec une attention spéciale pour mes
collègues du côté ministériel avec qui je serai
volontiers disposé à tenir des séances privées
à ce sujet. S'ils ont des idées à me communiquer... Le
député de Shefford m'a fait l'autre jour un compliment que j'ai
énormément apprécié. Il m'a dit: Comment ça
se fait que vous êtes toujours disponible aussi vite? Alors, je
répète cette disponibilité à son endroit. Je suis
toujours heureux de communiquer avec lui et de recevoir ses communications.
M. Paré: Justement, par rapport à l'ouverture de
maintenant et de tantôt, par rapport à une consultation...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paré:... voilà non seulement l'occasion
rêvée de passer des paroles aux gestes, mais, avec tout ce que
vous venez de dire, par rapport à ce que le règlement va
impliquer comme modification où ça risque de toucher d'autres
programmes, j'espère qu'il va y avoir une consultation sur le
règlement, mais une véritable, qui soit môme une commission
parlementaire. On a la chance de prouver maintenant qu'on veut écouter
le monde- Les modifications que vous voulez apporter sont majeures, elles sont
générales, elles ne touchent pas juste les gens des HLM
maintenant, puisque vous dites que vous êtes prêts à
regarder l'ensemble de la disparité d'aide donnée aux citoyens
par rapport à leur lieu de résidence. Surtout que c'est une
demande, il ne faut pas l'oublier. Les membres de la table de concertation ont
demandé ça. Par résolution, la ville de Hull, la ville de
Châteauguay, je pense, la ville de Montréal et la ville de
Québec ont demandé qu'il y ait consultation là-dessus.
Là, je pense que le règlement... Il faut se donner le temps et il
faut surtout se donner l'obligation d'écouter, de consulter par rapport
au règlement, spécialement si le règlement déborde
les HLM.
NI. Ryan: Je n'ai pas dit que le règlement déborderait les
HLM. Je ne voudrais pas que vous me fassiez dire des choses que je n'ai point
dites II y a bien des mesures qui peuvent être envisagées en vue
du prochain exercice budgétaire, qui ne passent pas
nécessairement par ce règlement-là. Il y en a qui peuvent
comporter des modifications législatives, d'autres qui peuvent comporter
des décisions ministérielles ou des décrets
gouvernementaux. On va regarder tout ça. Mais, étant donné
le cadre temporel très limité dans lequel certaines
décisions initiales devront être envisagées, je ne peux pas
donner l'assurance qu'il pourrait y avoir une consultation publique; ce serait
impossible. Mais il est sûr que le règlement lui-même devra
faire l'objet d'une publication; à ce moment-là, il y aura des
réactions. Si la commission parlementaire veut l'examiner, il lui sera
loisible de le faire. C'est peut-être le cadre qui se prêterait le
mieux. Je l'ai déjà fait à propos de règlements,
dans le secteur de l'éducation, que nous avions
prépubliés, et ça a donné des résultats
très intéressants.
M. Paré: J'espère que l'invitation que vous venez
de faire à l'ensemble des membres de la commission va être
reçue, quitte à ce que ce soit un mandat d'initiative ou quelque
chose d'autre. Mais il va falloir absolument qu'on s'assoie pour que la
discussion qui va avoir lieu par rapport au règlement que vous allez
déposer, ce ne soient pas justement des consultations
privées.
M. Ryan: Mais je ne voudrais pas que vous confondiez encore une
fois le règlement avec l'ensemble du problème que je viens
d'évoquer, qui déborde beaucoup le cadre du règlement.
Autour du problème plus large, il y a l'équilibre dans les
programmes d'aide au logement. Moi, je reconnais volontiers qu'il faudra que
nous ayons une forme de consultation. O. K. ?
M. Paré: J'en prends bonne note. Mais il y a deux choses,
il y a la consultation par rapport à l'ensemble des programmes d'aide -
je vais me permettre d'utiliser le mot "politique" parce que je sais ce que je
vais dire - mais il y a aussi le règlement comme tel qui, lui...
M. Ryan: Mais il n'y aura pas de...
M. Paré:... si je vous entends bien, va être plus
rapide.
M. Ryan: Oui, oui, c'est sûr. Et là, je ne prends
pas l'engagement de tenir une consultation parlementaire préalable
à la présentation d'un projet de règlement au
gouvernement.
M. Paré: Mais je vous lance quand même
l'invitation...
M. Ryan: Non, pas du tout.
M. Paré:... en vous disant que des municipalités
l'ont demandée, des groupes et des associations l'ont demandée.
Le règlement, même s'il était prépublié - 45
jours - et que là, on recevait des lettres, des pétitions et les
demandes des gens, mais qu'on n'en discutait pas, je trouverais ça
très malheureux. J'aimerais ça que, sous la forme que vous
voudrez bien proposer, il y ait discussion au moins entre nous, quitte à
ce que ce soit la commission qui prenne un mandat.
M. Ryan: II faudrait d'abord, comme je le disais, qu'un
règlement soit présenté au gouvernement,
prépublié. À ce moment-là, je pense bien qu'on
pourra voir ensemble la forme de consultation la plus appropriée.
Ça va?
M. Paré: O. K. Je reviens sur le côté
très technique, par rapport... Maintenant, comment va-t-on être
obligé de s'ajuster? Est-ce que ça veut dire que ce qu'on va
demander aux offices municipaux d'habitation, c'est de rembourser à
l'ensemble des gens tous les montants des augmentations qui étaient
contenues dans le règlement, c'est-à-dire le stationnement, les
climatiseurs, ce que les assistés sociaux étaient
présumés gagner même s'ils ne le gagnaient pas, plus
l'augmentation due aux enfants de 18-25 ans? (18 h 45)
M. Ryan: M. le Président, je vais vous donner lecture
d'une communication qui a été adressée aux offices
municipaux d'habitation, en
date du 8 février. Nous sommes le 13 aujourd'hui. Je dois rendre
hommage à M. Arsenault et à son équipe, il y a une
qualité que j'apprécie beaucoup chez eux, c'est qu'ils sont
très expedites. On s'est quittés, hier soir, il était
minuit. Ce matin, j'étais à mon bureau, je pensais avoir la paix
un petit peu. Vers 8 h 10, le téléphone sonne, c'était
encore M. Arsenault qui était à son bureau. Je dois lui dire...
Je lui avais demandé des statistiques, hier, à propos d'une
discussion que nous avons eue. Là, il me dit: "J'ai envoyé
ça à votre bureau cet après-midi." Je le remercie parce
que c'est la manière dont il essaie de servir le ministre qui a charge
d'exercer une surveillance sur l'activité de la Société,
et je le souligne.
Par conséquent, la décision a été prise de
ne pas aller en appel, lundi dernier. Dès ie lendemain, une lettre
était adressée aux offices municipaux qui se lit ainsi:
"L'annulation du règlement mentionné, c'est-à-dire le
règlement sur les conditions de location des logements à loyer
modique, implique que l'ancien règlement est celui qui est en vigueur
à toutes fins utiles", comme je le disais tantôt. "De plus, tous
les baux signés depuis le 15 mars 1990 et ayant comme base de calcul le
règlement annulé doivent être recalculés et des
remboursements devront être effectués dans plusieurs cas. En plus
d'une copie du règlement en vigueur, vous trouverez avec la
présente les procédures à suivre concernant les baux et le
calcul des remboursements, lorsqu'il y a lieu, ainsi qu'un formulaire que nous
vous suggérons d'utiliser pour le calcul des remboursements. Les OMH
informatisés recevront sous peu les informations nécessaires
à cette fin. Les formulaires de baux 1991, parties 1 et 2, ainsi que les
avis de détermination de loyer suivront sous peu."
D'autres communications... Y a-t-il eu d'autres communications depuis le
8, M. Arsenault? Évidemment, eux autres vont rembourser. Ça,
ça va faire partie du résultat financier de l'office à la
fin de l'année. Comme vous le savez, le déficit de fonctionnement
est pris en charge par les trois ordres de gouvernement. Le
fédéral, je pense que c'est 59 %, nous autres 31 % et la
municipalité 10 %. Est-ce que ça complète l'information
pour ce sujet-là?
M. Paré: Ça complète, sauf... J'aimerais
ça que vous me précisiez... Les HLM vont devoir rembourser par
rapport à la différence du loyer et des coûts des gens dans
les HLM. Qu'est-ce qui arrive des 800, approximativement, dont on parle, qui
ont décidé, à la suite de cette augmentation, de
quitter?
M. Ryan: Là, il va falloir examiner les dossiers un
à un. Ceux qui ont quitté et dont le problème est
réglé, je pense bien qu'on ne courra pas après. Ce n'est
pas mon habitude. Mais ceux qui vont avoir des dossiers à présen-
ter, on va les examiner avec toute la compréhension
nécessaire.
M. Paré: Est-ce qu'il pourrait être envisageable
pour ces gens-là qui ont quitté à cause d'un loyer trop
important pour leur capacité de payer qu'ils aient priorité sur
les listes des HLM?
M. Ryan: Ce n'est pas une chose à exclure, sur les listes
d'admission. Oui, ce n'est pas une chose à exclure, M. Arsenault, s'ils
répondent aux conditions d'admissibilité, par ailleurs.
M. Paré: En fonction de l'ancien règlement...
M. Ryan: Oui.
M. Paré: ...ou du règlement en vigueur.
M. Ryan: Oui, c'est sûr, du règlement actuel,
là. Oui, je ne le sais pas... On s'est posé la question. Moi, je
n'anticipe pas qu'il devrait y avoir beaucoup de cas de cette nature; les
quelques-uns qui se présenteront, on va les examiner avec toute
l'attention voulue et dans un souci de justice et d'équité.
M. Paré: II ne me reste, malheureusement, pas grand
temps.
Le Président (M. Garon): La place à peu près
pour une question, parce que...
M. Paré: La place pour une question. Je ne sais pas si
vous pouvez y répondre. Je n'irai pas sur les coopératives parce
que vous me dites que, de toute façon, ça va être rendu
public bientôt, je vous laisse...
Il y a un cas, ça regarde effectivement la Régie du
logement, c'est pour çà qu'on a commencé avec, on va finir
avec. Lors de notre audition, le 30 novembre ou le 31 novembre - je ne sais pas
combien il y a de jours, mais le dernier jour du mois de novembre 1990 - en
commission, je vous avais amené un cas du programme PARCQ à la
ville de LaSalle. Selon les indications que j'avais, on aurait donné une
subvention de 203 000 $ à une entreprise qui s'appelle le Domaine du
fleuve, boulevard LaSalle, à Montréal. Donc, on leur donne une
subvention pour du logement locatif et, selon les indications, c'est pour
vendre en copropriété. Le programme dit que quand on transforme
du volet locatif, c'est pour transformer et, ensuite, ça demeure locatif
au moins pour cinq ans. À ce moment-là, vous m'avez dit que vous
étiez pour vérifier. Vous aviez commencé. J'aimerais
savoir si, effectivement, il y a eu quelque chose de pas correct dans ce
dossier-là et, si on a demandé remboursement, s'il y avait
quelque chose de pas correct?
M. Ryan: Selon les renseignements qui m'avaient été
fournis, en décembre - je n'ai pas eu l'occasion de revenir sur ce
dossier-là depuis le mois de décembre - il n'y avait pas eu de
choses contraires au règlement ou à la discipline qui devait
être observée après que nous eûmes examiné
tous les aspects du dossier. Maintenant, on me- communique que des
vérifications ont été effectuées le 11
février, c'est-à-dire il y a deux jours, l'une auprès du
mandataire et l'autre auprès du procureur de ces gens, pour voir s'il y
avait eu de nouvelles démarches entreprises de la part du
propriétaire ou du notaire au dossier pour vendre l'immeuble.
De ces vérifications, il ressort qu'il n'y a pas eu de
développements nouveaux portés à la connaissance de la
Société ou de son mandataire. Il n'y a pas eu de transaction, par
conséquent.
M. Paré: quand vous dites qu'il n'y a pas eu de
transaction, est-ce à dire que la société n'a pas fourni
la subvention de 203 000 $? c'est ça?
M. Ryan: La subvention a été versée, mais le
propriétaire a respecté, selon nos vérifications, les
conditions auxquelles il s'était engagé.
M. Paré: C'est que j'ai de la misère à
comprendre - peut-être que je ne suis pas correct, qu'on
m'explique - qu'on prenne un édifice à logements, qu'on le
transforme grâce au PARCQ, volet locatif, avec presque 203 000 $ de
subventions et que, dans les journaux et devant la bâtisse, il y ait des
panneaux pour dire: À vendre en copropriété. Est-ce qu'il
n'y a pas quelque chose de pas correct là-dedans?
M. Ryan: Selon nos vérifications, il n'y a pas eu de
transaction.
M. Paré: Donc, il n'y aurait pas eu vente de ces
appartements-là, mais est-ce que ce n'est pas en soi un geste...
M. Ryan: là, moi, je n'ai pas comme responsabilité
de censurer les affiches qui paraissent partout à montréal. ma
responsabilité, c'est de veiller...
M. Paré: Mais ce n'est même pas de la censure,
là.
M. Ryan: Oui, mais je ne peux pas courir les champs pour savoir
s'ils patient de logements ici ou là. Ce n'est pas dans mes attributions
de faire ça. Eux autres ont pu avoir cette idée-là. Il y
en a qui font des actions des fois qui ne sont pas conformes à leurs
obligations. En ce qui nous touche, nous n'avons pas reçu de
requête d'autorisation de transaction. Les vérifications que nous
avons faites indiquent qu'il n'y a pas eu de transaction.
M. Paré: est-ce à dire que si jamais ils
réussissaient à vendre un ou deux ou dix condominiums, à
ce moment-là, il y aurait des mesures de prises?
M. Ryan: Automatiquement, il y aurait intervention pour les
rappeler à l'ordre. Ils ont déjà été
prévenus à part ça que, s'ils procèdent à
des transactions, ils devront rembourser la subvention qui leur fut
versée. Ça va?
M. Paré: Ça répond, merci.
Le Président (M. Garon): Alors, la période de temps
prévue pour l'étude des engagements financiers du ministre des
Affaires municipales responsable du dossier de l'habitation étant
achevée, je demande si les engagements des mois de janvier à
décembre 1990 sont adoptés?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Garon): S'ils sont
vérifiés, pardon.
M. Paré: Ils sont vérifiés. Le
Président (M. Garon): lis sont vérifiés? Une voix:
Ils sont vérifiés et adoptés. Le Président
(M. Garon): Ils sont vérifiés. Une voix:... M. le
Président...
Le Président (M. Garon): Alors, je voudrais remercier les
députés ministériels, le député de Shefford
et le ministre de l'habitation de leur collaboration J'ajourne les travaux de
la commission jusqu'à 9 h 30, demain matin.
(Fin de la séance à 18 h 54)