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(Dix heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission permanente
des affaires sociales est réunie pour l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Affaires sociales. Nous avons le
quorum et je vais faire l'appel des membres. M. Beaumier (Nicolet), Mme
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M.
Blouin (Rousseau), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Desbiens (Dubuc), M.
Gravel (Limoilou), Mme Lachapelle (Dorion), M. Lafrenière (Ungava), M.
Laplante (Bourassa), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M.
Leduc (Fabre), M. Middlemiss (Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Paré (Shefford), M. Pratt (Marie-Victorin), M. Sirros (Laurier).
Je remarque que nous avons aussi la présence du
député de Deux-Montagnes et, si tout le monde est d'accord, on
peut...
M. de Bellefeuille: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député.
M. de Bellefeuille:... je n'ai pas besoin de l'accord de tout le
monde en vertu de l'article 129, deuxième paragraphe: "Cette permission
n'est pas requise lorsqu'une commission étudie les crédits. "
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, vous êtes le
bienvenu alors.
M. de Bellefeuille: Merci. Dans ces conditions, je suis heureux
de l'accueil que me font mes collègues.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mme la secrétaire,
y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire: Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On m'a priée
d'indiquer que, selon les règles de la présidence ou je ne sais
trop, le ministre auquel on s'adresse doit normalement siéger à
la table des témoins. Sans demander le consentement de mes
collègues, pour être bien sûr qu'on le voie... Ah,
là, je n'avais aucune arrière-pensée. C'est vous
qui...
M. Chevrette: Vous allez me comprendre, en tout cas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... je l'ai prié de
se joindre à nous à cette table-ci. Je pense que tout le monde
est d'accord. Nous pouvons maintenant procéder à l'étude
des crédits, mais auparavant j'aimerais demander au ministre et
peut-être au porte-parole de l'Opposition officielle s'ils ont des
remarques préliminaires à faire.
M. Chevrette: Mme la Présidente, j'avais sollicité
un consentement la semaine dernière, dans le cadre des engagements
financiers, pour demain après-midi, à 16 h 30. Il faudrait
peut-être prendre tout de suite l'orientation. La période des
questions est à 15 heures; donc, avec les motions non annoncées,
cela veut dire 16 h 15. Il faudrait peut-être demander au leader
immédiatement de ne pas convoquer la commission pour demain, mais bien
pour jeudi, 10 heures. Cela ne donnerait rien, pour une demi-heure à
peine, de faire déplacer des gens pour les crédits.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si tout le monde est
d'accord, cela m'apparaît raisonnable.
M. Chevrette: Je rappelle que c'est pour aller annoncer la
politique des personnes âgées devant l'Association des centres
d'accueil du Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
Exposés préliminaires M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: Merci. Je vais me permettre quelques remarques
préliminaires, tout en faisant un petit bilan, en parlant d'abord du
secteur social et, ensuite, de la santé avant de commencer à
étudier les crédits programme par programme ou
élément par élément, nous dit-on. Tout d'abord,
dans le domaine social, l'année 1984-1985 nous aura permis d'injecter 39
000 000 $ dans le développement sans pour autant, bien sûr,
minimiser les problèmes qui nous sont posés puisque, au cours de
l'année 1984-1985, nous avons eu certains problèmes au niveau du
cadre de partage des CLSC et des CSS, opération qui, au moment où
je vous parle, est fort avancée. Nous devrions, au cours des deux ou
trois prochaines semaines, réaliser qu'il ne restera qu'à
régler la grande région montréalaise.
Également, il y a eu, au cours de l'année 1984-1985, la
terminaison du transfert des effectifs des DSC aux CLSC. Cela a permis dans
bien des cas de venir grossir les effectifs de nos CLSC déjà en
place et mon prédécesseur avait annoncé douze nouveaux
CLSC pour compléter le réseau. Aussi, l'an passé, nous
avons réglé la question des services de laboratoire en CLSC - il
n'y aura plus de facturation à compter du 1er avril 1985 - et nous avons
régularisé la pratique des services dentaires en implantant le
salariat au lieu du paiement à l'acte. Nous vivons également une
expérience dans les CLSC, au niveau du salariat, dans les centres
d'accueil d'hébergement où nous avons environ 500 médecins
salariés et non payés à l'acte. C'est une entente
signée avec la FMOQ que nous appliquons présentement.
Pour les organismes bénévoles - on constate, bien
évidemment, que les demandes sont passablement élevées;
c'est peut-être le double par rapport aux sommes qu'on peut y injecter -
l'an dernier, nous avons quand même injecté quelque chose comme 3
700 000 $ d'argent neuf, ce qui nous permet, pour la promotion et les services
à la communauté, maintenant, d'avoir un budget de 4 421 022 $;
pour les services aux femmes en difficulté, de 5 937 162 $ et, pour le
service de la jeunesse, de 4 804 516 $.
II est bien évident que, si nous pouvions en mettre davantage,
cela correspondrait aux attentes. Probablement, le fait qu'on ne puisse indexer
automatiquement les subventions et le fait que l'on puisse difficilement
rehausser leur plancher crée des problèmes et, au niveau des
attentes, cela crée des déceptions, c'est certain.
Pour les femmes en difficulté, nous devrions être capables
d'annoncer très prochainement la politique officielle du
ministère, politique qui, également, contiendra la politique de
financement. Le document est terminé au moment où on se parle et,
d'ici quelques semaines à peine, il sera rendu public
officiellement.
Pour ce qui est des maisons de jeunes, la plus grande attente, c'est
d'avoir une politique de financement. Ce document n'est malheureusement pas, au
moment où on se parle, en préparation et fixer un
échéancier à ce stade-ci serait
prématuré.
Pour les CSS, les montants nouveaux injectés ont
été de 3 000 000 $ en termes de développement, en
particulier pour les familles d'accueil et la réadaptation où on
a, bien sûr, instauré cette ressource plus légère:
quatre bénéficiaires au maximum, ce qui permet
véritablement, je pense, une réadaptation correcte, une
réadaptation plus conforme, en tout cas, aux besoins des
bénéficiaires. Cela permet des soins de qualité
accrue.
Pour ce qui est de la Loi sur les jeunes contrevenants, c'est un dossier
qui se déroule normalement et sur lequel il y a une collaboration
franche avec le ministère de la Justice. L'application va bon train au
moment où on se parle.
Il y a une autre dossier sur lequel nous avons travaillé,
également, au cours de l'année 1984-1985: c'est toute la question
des requérants en attente de statut. Je peux vous dire qu'au moment
où on se parle nous avons quand même allégé de
beaucoup les listes d'attente dans ce secteur.
On pourra parler, au cours de l'étude des crédits, de la
désinstitutionnalisation qui fait l'objet de beaucoup de discussions.
Cela a même fait l'objet d'un colloque pratiquement complet des
psychiatres du Québec et dernièrement, également, les
centrales syndicales nous annonçaient qu'elles voulaient travailler
à ce dossier de la désinstitutionnalisation et nous pourrons
entrer dans le détail de cette désinstitutionnalisation, puisque
ce mouvement n'est quand même pas neuf si on pense aux jeunes qui ont des
déficiences. Vous savez que nous avions, en 1977, il n'y a même
pas dix ans, 30 000 jeunes en institution, alors qu'au moment où on se
parle il y a à peine 20 000 jeunes, c'est-à-dire qu'on a
réussi à réduire du tiers le nombre de
bénéficiaires en institution. Je pense que c'est pour le plus
grand bien des bénéficiaires, d'ailleurs.
Pour ce qui est de la réadaptation, nous avons injecté des
sommes importantes en toxicomanie, dans les régions 01, 03 et 6C, pour
vivre des expériences à ce niveau. Cela s'avère
très heureux. Au moment où on se parle, il se dépense
au-delà de 567 000 000 $ dans le domaine de la réadaptation au
Québec: pour l'acoolisme et la toxicomanie: 14 000 000 $; pour la
déficience mentale: 190 000 000 $; pour les handicapés physiques:
54 000 000 $; pour les mésadaptés socio-affectifs: 204 000 000
$
Dans les centres d'accueil d'hébergement, pour l'alourdissement
des clientèles, nous nous sommes vu octroyer, en 1984-1985, la somme
"annualisée" de 27 000 000 $. Nous sommes conscients qu'il nous faudra
faire des efforts additionnels au cours des prochaines années à
cause de l'alourdissement de nos clientèles. Il y a des choses cependant
que nous avons réussi à faire et qui contribuent au meilleur
fonctionnement, comme le système d'admission régionale que nous
avons mis sur pied. Également, nous avons une grille d'évaluation
de tous nos bénéficiaires qui est en train de se faire, qui va
nous permettre une meilleure équité d'une région à
l'autre et de mettre l'accent là où les besoins l'exigent.
Nous avons également fait, dans le
cadre de l'entente avec la FMOQ, comme je le disais tantôt, dans
27 centres d'accueil d'hébergement, une expérience de salariat
pour les médecins. Nous notons cependant qu'il reste toujours, sur nos
listes d'attente, 7418 personnes. Nous escomptons pouvoir y consacrer des
ressources financières nous permettant, dès cette année,
de franchir un autre pas assez important.
Dans le domaine de la santé, nous avons travaillé
énormément à des mesures incitatives pour amener les
médecins en régions éloignées. C'est ce qui a
donné naissance à la formule des 115 % et 120 %, soit 120 % pour
les spécialistes et 115 %, pour les omnipraticiens. Nous avons
dégagé des sommes importantes pour les équipements et nous
avons donné des budgets additionnels pour des services professionnels
connexes. Nous avons accordé une période plus longue de
ressourcement pour les médecins qui allaient s'implanter dans les
régions éloignées et nous sommes à travailler
à une prime à l'établissement, prime qui, nous
l'espérons, sera non imposable et permettra d'influer encore plus sur la
venue de jeunes médecins en régions éloignées. Tout
cela nous aura fait débourser 17 500 000 $ "annualisés" pour les
mesures incitatives que nous avons mises de l'avant.
Nous avons également annoncé une somme de 6 300 000 $ pour
les urgences, à Montréal, ce qui nous faisait ajouter 100 lits de
longue durée, 30 lits d'urgence sociale, une partie budget étant
consacrée à l'amélioration fonctionnelle des urgences,
pour pouvoir répondre plus adéquatement aux demandes de la
clientèle, tout en ajoutant également des sommes pour les
services à domicile. Il est à noter que, si nous pouvions en
finir avec les cours de justice en ce qui concerne les hôpitaux
Sainte-Jeanne-d'Arc et Reddy Memorial, nous pourrions ajouter plusieurs
centaines de lits pour le bénéfice de nos malades chroniques, de
nos cas lourds.
En ce qui concerne la technologie, le rehaussement, de la qualité
de nos équipements, nous avons alloué 4 000 000 $ et 1 000 000 $
additionnels, en fonctionnement, pour les scanners et les différents
équipements spécialisés que nous avons consentis à
certains centres hospitaliers.
Pour les soins spécialisés à domicile, nous avons
ajouté en 1984-1985 également 4 000 000 $. Une dizaine
d'unités gériatriques, je crois, nous ont fait débourser 1
500 000 $ sur une base annuelle. Également, au niveau de la santé
mentale, nous avons ajouté des ressources alternatives pour 2 000 000
$.
Plusieurs centres hospitaliers se sont vu octroyer des sommes assez
importantes. Je pense au CHRDL, dans ma région comme telle, qui s'est vu
octroyer 1 200 000 $ pour la dialyse et la santé mentale et 40 lits pour
malades chroniques. Bien souvent, on pense que Montréal est
engorgé parce que la périphérie ne dispensait pas ou
pouvait difficilement dispenser les services. Il y a eu un effort de consenti
en périphérie de Montréal; on a ajouté à Le
Gardeur 2 400 000 $; à Pierre-Boucher, 2 000 000 $; à Gatineau, 2
500 000 $. Il y a aussi Sainte-Thérèse qui sera touché et,
bientôt, Lachute également. On va essayer de garder le plus
possible nos malades dans nos propres régions et ainsi contribuer
à décongestionner l'agglomération montréalaise. Il
y a Saint-Jérôme où on ajoute 37 lits de longue
durée. C'est une mesure concrète afin d'éviter que nos
malades ne s'expatrient toujours vers Montréal et ne créent un
terrible engorgement. On pourrait parler du Mont-Sinaî qui s'est
également vu octroyer 4 200 000 $.
Depuis que nous avons procédé à l'embauche d'un
coordonnateur pour les régions éloignées, nous avons de
plus en plus de résultats tangibles. Ce coordonnateur nous aura permis
d'instaurer un système de dépannage pour aider les régions
éloignées, de procéder à un certain jumelage de
centres hospitaliers. Cela nous aura permis également d'avoir des
ressources de l'extérieur dans ces régions et de minimiser
l'impact négatif que vivaient les bénéficiaires et le
personnel médical de ces régions.
Au cours de l'année, nous avons réglé le
problème des ambulanciers de Montréal. Je peux vous dire que nous
sommes sur le point de parafer si cela n'est déjà fait, et de
signer une entente avec l'ensemble des ambulanciers du Québec. Il
restera un problème important auquel il nous faudra faire face, et ce,
dans les prochaines semaines, c'est la question des déficits dans les
centres hospitaliers. Nous anticipons 80 000 000 $ de déficit au niveau
des centres hospitaliers du Québec pour 1984-1985. On doit être
à la veille d'avoir tous les derniers chiffres. À ce rythme, on
pourrait se retrouver avec un déficit de 120 000 000 $ en 1985-1986. Il
y a donc là un problème concret auquel il nous faut faire face,
puisqu'il y a des centres hospitaliers qui respectent les cadres
budgétaires et d'autres qui ne les respectent pas. Quels sont les moyens
que nous devrions prendre afin que ces cadres financiers soient
respectés? C'est le défi que nous avons dans les prochaines
semaines.
Nous avons parlé à plusieurs reprises, au cours soit de
l'interpellation ou des engagements financiers, des certificats de
conformité pour les établissements. Après
vérification, nous constatons que 76 % de nos centres hospitaliers et de
nos centres d'accueil ont un certificat de conformité et que 24 % ne
l'ont pas. Nous avons réussi à présenter au Conseil du
trésor et à aller chercher, pour une période de deux ans,
ce que nous croyons être l'ensemble des
rénovations qui s'imposent dans le cadre de la
sécurité et de la vétusté et nous nous sommes vu
accorder 120 000 000 $ sur deux ans, ce qui nous permettra de programmer
à partir des urgences et des travaux qui peuvent être
concrètement faits cette année et l'an prochain afin de pouvoir
compléter ce dossier fort important et fort urgent, c'est le cas de le
dire.
En ce qui concerne les immobilisations, en 1984-1985, il s'est
dépensé 135 000 000 $ sur 158 000 000 $ prévus. Cette
année, nous aurons 217 000 000 $ en travaux de parachèvement.
Donc, vétusté et sécurité, je le disais
tantôt, 120 000 000 $ sur deux ans; rénovations fonctionnelles, 58
000 000 $ et augmentation de la capacité 37 000 000 $, pour 1985-1986.
(10 h 45)
Je prends deux minutes, maintenant, pour vous dire quels sont les grands
dossiers qui devraient faire l'objet d'une discussion dans les prochaines
semaines, les prochains mois. Il y aura sans doute la commission d'étude
que j'ai annoncée la semaine dernière; aujourd'hui c'est
terminé, à mon niveau et ce sera envoyé au Conseil des
ministres d'ici à la fin de la semaine. Cette commission d'étude
devra se pencher sur une analyse rétroactive de ce qui se fait depuis
1972-1973; elle a pour objectif de dégager les orientations à
venir dans le domaine de la santé et des services sociaux.
Également, la politique sur les personnes âgées sortira
officiellement publiquement demain. Il y a la politique sur les femmes en
difficulté qui devrait sortir incessamment, puisque c'est terminé
au moment où l'on se parle. Il y aura une politique à très
court terme, d'ici à un mois ou deux, au maximum, en
périnatalité - je l'espère, en tout cas - parce que le
document de travail est prêt. Il y aura également un document de
consultation sur une politique de la jeunesse qui devrait sortir dans les
prochains mois.
Au niveau de la santé mentale, tel que je l'ai annoncé
à quelques reprises, ce sera un avant-projet de politique et non pas une
politique, pour permettre un débat de fond dans tout le Québec
parce qu'on assiste encore, malheureusement, à du braquage dans certains
milieux de la part de différents groupes de notre société.
Je pense que l'importance de ce débat est incontestable en ce sens qu'on
doit enlever aux salariés leurs craintes relatives à la
désinstitutionnaiisation et sensibiliser la population aussi. La semaine
dernière encore, dans le journal La Presse, on parlait d'un centre
d'accueil de réadaptation pour déficients mentaux, qui est
carrément contesté par un milieu et cela, en pleine ville de
Montréal, dans le comté de Sainte-Marie. On a
énormément de sensibilisation à faire auprès de nos
concitoyens pour les préparer à procéder d'une
façon beaucoup plus forte à la désins- titutionnaiisation.
Plutôt que de braquer des gens et de faire en sorte qu'on se ramasse ici
et là avec des contestations, je préfère marquer le pas
à ce moment-ci, susciter le débat au niveau de la population et
faire en sorte qu'on puisse procéder correctement à ce grand
processus de désinstitutionnaiisation.
Il y aura également la révision de la politique sur les
services à domicile. Je peux vous dire qu'on travaille également
à la décentralisation de la gestion financière ou à
la gestion financière régionalisée, car, qu'on le veuille
ou non, la décentralisation s'impose dans ce grand ministère. Nos
réflexions sont déjà amorcées, les discussions se
font périodiquement avec les CRSSS et nous allons continuer à le
faire pour en arriver, j'espère, à un consensus sur le sujet.
Nous procéderons cette année, également, à
la consolidation de plusieurs CLSC, puisque nous avons obtenu des
crédits additionnels; j'ose espérer que je pourrai, de plus,
procéder à une tranche additionnelle de création de
nouveaux CLSC.
Là-dessus, je vais m'arrêter, sachant que les questions ne
manqueront point et que j'aurai à faire face à plusieurs
interventions des deux côtés de cette table. Donc, Mme la
Présidente, je suis tout ouïe, tout oreilles en vous disant que
j'ai avec moi une grande équipe du ministère. Si je pouvais
savoir, d'ailleurs, si aujourd'hui vous vous contenterez du côté
social et jeudi de la santé, cela nous permettrait d'en dégager
quelques-uns. Ne sachant pas par quoi on pouvait commencer, ils sont tous
requis et vous avez vu qu'ils ont tous l'air de bonne humeur.
Je vais vous présenter les principaux directeurs, sachant que je
ne les connais pas tous au moment où je vous parle.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je les connais plus que
vous.
M. Chevrette: C'est fort possible, madame. À ma droite,
c'est M. Deschênes, Jean-Claude, qui est mon sous-ministre en titre; M.
Lamonde, Jacques, qui est sous-ministre adjoint à la santé, Mme
Vaillant, qui est sous-ministre adjointe aux services sociaux, M. Germain
Halley, qui est sous-ministre adjoint aux finances et à
l'administration. Il y a plusieurs directeurs. Je pourrais vous mentionner M.
D'Astous qui a occupé des fonctions intérimaires. À ma
gauche, c'est M. André Racine, qui est mon chef de cabinet. Les autres
vont se présenter peut-être à 13 heures, s'il vous fait
plaisir de les rencontrer et de leur serrer la main. C'est du personnel
compétent et dévoué qui est prêt à fournir
tous les éléments de réponse à vos questions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Merci, M. le ministre. Est-ce que le député
de Brome-Missisquoi veut faire ses commentaires
préliminaires?
M. Pierre-J. Paradis
M. Paradis: Quelques commentaires préliminaires, Mme la
Présidente. Je tiens d'abord à saluer le ministre des Affaires
sociales, à titre de nouveau titulaire de ce portefeuille. J'ai eu
l'occasion de le faire avec son prédécesseur, l'an passé,
à peu près dans les mêmes termes. Je lui souhaite toutes
les chances possibles et tiens à l'assurer de toute ma collaboration
pour le temps probablement court qu'il passera dans ses fonctions. J'en profite
pour saluer les officiers du ministère et les remercier d'être ici
avec nous.
Nous sommes réunis ici, aujourd'hui, pour procéder
è l'étude des crédits accordés au ministère
des Affaires sociales pour l'exercice financier allant du 1er avril 1985 au 31
mars 1986. Cet exercice d'étude du budget des dépenses du
ministère des Affaires sociales est un rite annuel dans notre
système parlementaire. Chaque année, le gouvernement du
Québec décide des sommes qui seront dépensées par
le ministère et convie les députés à en faire
l'examen. Le ministre y présente ses orientations pour les mois à
venir et les députés en profitent pour questionner et
vérifier les arbitrages gouvernementaux.
Or, cet exercice annuel prend cette année un aspect un peu
spécial en ceci qu'il se déroule dans un contexte très
particulier. Tout ce qui se passe ou qui ne se passe pas dans et autour du
secteur de la santé et des services sociaux au Québec comporte un
aspect d'état critique qui contribue à rendre le contexte
particulièrement pénible: pénible pour les
bénéficiaires face à l'avenir de la santé au
Québec, pénible pour l'ensemble de la société, y
compris nous, les représentants élus, qui vivons dans l'attente
de décisions gouvernementales qui ne viennent pas.
Or, ce contexte pénible est à la fois alimenté et
encouragé par deux éléments importants. Il y a d'abord
l'instabilité ministérielle que nous vivons maintenant depuis
plus d'un an. Nous en sommes, en effet, à notre quatrième
titulaire depuis les quinze derniers mois. Il y a, certes, toutes sortes de
considérations qui peuvent être évoquées, sinon pour
justifier, du moins pour expliquer ce va-et-vient constant du côté
gouvernemental. Mais vous conviendrez avec nous que ces changements
fréquents n'aident en rien la stabilité des idées, des
politiques et des projets. On a à l'esprit de nombreux cas de
ministères engagés dans des projets d'importance qui, à la
suite d'un changement de titulaire, ont eu à reprendre toute la
démarche d'étude et d'analyse de tel ou tel projet. Or, ces
modifications aux leaderships administratif et politique n'ont rien de bon pour
le milieu et sont d'autant plus néfastes dans un secteur comme celui de
la santé et des services sociaux où la stabilité est
requise et nécessaire à la gestion et au développement
d'un réseau d'une si grande envergure.
Il n'est pas de notre intention de faire grief à l'actuel
titulaire du ministère des Affaires sociales de tous ces changements
trop fréquents. Nous savons que, tout comme nous, il doit, en quelque
sorte, les subir. Toutefois, nous voudrions lui souligner que ces modifications
fréquentes à la direction du ministère inquiètent
le milieu et les observateurs du milieu.
Dans un éditorial du 9 avril 1985, Jean Francoeur disait - je
vais le citer au complet; il parlait de la désinstitutionnalisation, Mme
la Présidente, à ce moment -"Mais, si le mot est aussi
malaisé à prononcer que la chose paraît délicate
à réaliser, quant aux ministres des Affaires sociales, ils se
succèdent à un tel rythme à Québec que c'est tout
juste si M. Lévesque leur laisse le temps d'en maîtriser
l'orthographe". On parlait de l'orthographe du mot
"désinstitutionnalisation".
Le second élément qui nous apparaît significatif
dans le contexte actuel, c'est toute la question des coupures
budgétaires. Nous en sommes aujourd'hui à l'an 5 du programme de
coupures budgétaires de ce gouvernement. Les décisions de
1980-1981 visant à couper dans le gras, disait-on à
l'époque, en sont à leur cinquième année d'effet.
Or, de plus en plus d'éléments d'information, de faits et de
situations démontrent que toute cette opération de restrictions
budgétaires a été menée maladroitement, sans
véritable perspective de conservation du minimum essentiel de
qualité dans les services de santé et les services sociaux au
Québec. Les faits et les situations évoqués depuis des
mois par les médias, par les travailleurs et travailleuses, par le
milieu dans son ensemble, laissent peu de doute sur les véritables
résultats de toutes ces coupures.
C'est donc dans un contexte d'urgence que nous sommes appelés
à examiner les crédits du ministère des Affaires sociales,
urgence caractérisée par l'instabilité
ministérielle qui, depuis quinze mois maintenant, remet les
interventions et les décisions d'ensemble; urgence
cataractérisée surtout par l'inquiétude des
bénéficiaires et des intervenants du milieu.
On se souviendra qu'avant 1980 l'universalité,
l'accessibilité et la qualité de nos services sociaux et de
santé étaient garanties et reconnues par tous. Les
bénéficiaires vous diront: Jusqu'à cette époque,
les services sociaux et de santé étaient tels que nous pouvions,
en tant que société, en être fiers. C'était
même une période où les gouvernements des autres
provinces et d'autres pays nous enviaient de pouvoir compter sur une
telle organisation.
Mais nous parlons ici d'une autre époque. De fait, depuis 1980,
la situation s'est dégradée au point que l'accessibilité,
la qualité et l'universalité de nos services sociaux et de
santé se sont détériorées et que ce n'est plus la
fierté qui nous anime lorsqu'on s'intéresse à
l'état de notre système, mais un sentiment de honte, honte de
voir qu'en 1985 notre société ne parvient plus à assurer
les soins suffisants et de qualité è nos plus
défavorisés; honte de voir que tant d'efforts ont
été détruits sur l'autel de la supposée
rationalité budgétaire; honte aussi de constater que nos
gouvernements ont pu sabrer ainsi dans l'échelle de nos
priorités.
En fin de compte, s'il y avait un bilan à tracer de cette
époque d'après 1980, on pourrait dire que nous sommes
passés dans les faits d'une société humaine à une
société qui a perdu le sens de l'humanité dans la
manière de dispenser des services sociaux et de santé, d'une
société qui "prorisait" ses efforts dans le domaine des affaires
sociales à une autre qui les néglige et, finalement, d'un
système de santé marqué au coin de l'excellence à
un autre marqué au coin de l'insuffisance.
Mais toute cette question des coupures budgétaires et, surtout,
de leurs effets concrets sur la qualité et la suffisance des services
sociaux et de santé au Québec a mis du temps à être
reconnue. Présentées de la façon dont elles l'ont
été en 1980-1981, les coupures budgétaires
n'annonçaient pas beaucoup de difficultés. Les chantres
péquistes de la rationalisation budgétaire nous disaient qu'il ne
s'agissait que de faire disparaître le superflu, sans effet direct sur la
qualité des services et leur suffisance.
Or, à l'époque, un certain nombre d'individus et de
groupes, dont le Parti libéral du Québec, se sont
élevés rontre l'approche. On les a bien vite accusés
d'exagération et d'alarmisme. Toutefois, à peine les coupures
mises en branle, les indications nous parvinrent que le plan de rationalisation
budgétaire donnait d'autres résultats que ceux escomptés
par les programmes d'ordinateurs gouvernementaux. De plus en plus de groupes
représentatifs du milieu, et de plus en plus fréquemment,
lançaient des avertissements sur la situation que l'on était en
train de créer dans le secteur de la santé et des affaires
sociales. Ils mettaient en garde contre le toit que l'on causait à
l'ensemble du système et avertissaient que la qualité et la
suffisance des services étaient déjà remises en cause et
que poursuivre dans cette voie était inacceptable. Ces réactions
et toutes ces dénonciations ont été, jusqu'à tout
récemment encore, qualifiées d'alarmistes par le
gouvernement.
Quant à nous, nous avions suffisamment d'indications pour nous
inquiéter. C'est pourquoi, dans le but d'en savoir davantage, nous avons
entrepris une tournée qui nous a menés dans l'ensemble des
régions du Québec. Nous devons vous dire que nos constatations
dépassèrent largement les pires de nos appréhensions.
C'est ainsi qu'un centre hospitalier de l'Abitibi n'avait pas, lors de notre
visite, de certificat de conformité pour les gicleurs et les escaliers
de sauvetage. Le même centre fonctionnait avec 23 omnipraticiens, dont
quatre d'entre eux devaient quitter et ce, malgré un plan d'effectif
prévoyant 30 omnipraticiens.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avons été
sensibilisés au cas d'un centre hospitalier où le manque de lits
psychiatriques oblige le placement de patients sur les étages de lits de
courte durée. Ces patients sont alors traités par du personnel
non spécialisé, sous surveillance souvent défaillante. Ce
même centre a transmis une liste de 3 000 000 $ au CRSS5 pour
l'amélioration de ses équipements médicaux insuffisants ou
trop vieux.
Il y a le cas de cette institution hospitalière de la Mauricie
dont les salles d'urgence sont encombrées, où une dizaine de
patients sont quotidiennement installés sur des civières dans les
corridors, dont la liste d'attente pour hospitalisation et chirurgie est longue
de 800 patients, où une trentaine de cas de soins prolongés
occupent des lits actifs. La situation de ce centre hospitalier fait l'objet de
représentations auprès du CRSSS et du ministère depuis
près de deux ans. (11 heures)
Nous nous sommes rendus dans un centre hospitalier de l'Estrie où
la situation financière est telle que les fournisseurs demeurent
impayés plus de 100 jours. La commission régionale des achats a
même menacé d'exclure ce centre. Il y a des cas, comme ce centre
hospitalier de la région de Québec, où environ 40
patientes atteintes du cancer du sein doivent attendre jusqu'à quatre
mois pour se faire soigner. Il ne s'agit là que de quelques cas parmi
ceux qui nous ont été rapportés par les administrateurs,
par les travailleurs et les travailleuses et les usagers de nombreuses
institutions visitées. Nous pouvons donc témoigner en toute
expérience que les coupures budgétaires ont eu un impact direct
et négatif sur la qualité et la suffisance des services sociaux
et de santé au Québec.
Les témoignages recueillis à l'occasion de cette
tournée des députés de l'aile parlementaire
libérale du Québec à l'Assemblée nationale
s'ajoutent à ceux qui, nombreux, vont dans le même sens. Encore
récemment, des travailleurs et travailleuses du secteur rendaient public
un document sur le sujet. Vous vous souviendrez certainement
que ce dossier noir, publié il y a trois semaines et
intitulé "La santé est malade", mettait en relief des cas
malheureux et inadmissibles et pointait du doigt les coupures
budgétaires comme cause de cette détérioration
évidente et dramatique des services. Il s'agit d'un autre cri d'alarme
du milieu qui, adressé au gouvernement, vient s'ajouter à tous
ceux reçus depuis 198D-1981. En fait, nous sommes passés des
rumeurs prétendues à l'horreur des réalités
cruellement vécues.
Face à ces nombreuses dénonciations de toute provenance,
le gouvernement est passé des plus fermes démentis pour ensuite
tenter de ridiculiser les allégations portées à sa
connaissance et, finalement, finir par admettre et annoncer la mise sur pied
d'une commission d'étude chargée de faire le point sur
l'état de la situation dans les services sociaux et de santé au
Québec.
Que doit-on penser d'une telle annonce? D'abord, on doit noter qu'une
telle commission d'étude comme outil d'administration est
généralement utilisée en début de mandat. La
majorité des gouvernements se servent d'un tel moyen pour se donner un
portrait le plus exact possible qui permet par la suite d'établir un
plan d'action. Or, dans le cas qui nous occupe, c'est-à-dire celui du
Parti québécois, c'est en fin de mandat, après huit ans et
plus d'administration péquiste, qu'on déclenche une commission
d'étude. Nous sommes en droit de nous demander où étaient
ces gens au cours des huit dernières années. Sauf erreur, ce sont
eux qui étaient à la tête des affaires du Québec et,
donc, habilités à diriger et à gérer le
développement des affaires sociales au Québec.
L'autre élément qu'il est possible d'évoquer en
regard de cette commission d'étude, c'est toute la
crédibilité que peut y mettre l'actuel gouvernement. Il ne faut
pas oublier que c'est lui qui, en 1980, a enclenché la poussée
des coupures budgétaires qui nous a précipités
carrément et inexorablement dans ce que nous vivons actuellement. 11
faut aussi se rappeler qu'il a agi froidement, malgré tous les
avertissements qui lui ont été servis quant aux
conséquences qui en découleraient. Or, maintenant que la boucle
est bouclée, que la supposée rationalité budgétaire
nous a menés à une détérioration inadmissible des
services, le responsable de tout, le gouvernement, se tourne vers le milieu et
dit maintenant: On est prêt à vous écouter. Dites-nous ce
qui ne va pas.
Cette annonce gouvernementale comporte également deux dangers
majeurs. D'abord, tous et toutes savent, pour l'avoir
expérimenté, que la consultation sous ce gouvernement prend plus
souvent qu'autrement des dimensions de longueur hors de proportion. Or, c'est
aujourd'hui et même hier qu'un état de la situation aurait
dû être fait. Peut-on se permettre, dans l'état actuel des
choses, de s'embarquer dans un échéancier de consultation de
douze mois et plus?
L'autre danger qui nous guette quant à la mise en place de cette
commission, c'est celui de s'en remettre à cette commission pour la
solution de problèmes qui ne peuvent souffrir d'attente. Actuellement,
le ministre et son gouvernement ont devant eux une liste importante de
problèmes. Une majorité de ceux-ci exige une solution
immédiate, sachant très bien qu'ils affectent le bien-être
des bénéficiaires. On ne peut humainement permettre que le
gouvernement laisse perdurer ces problèmes jusqu'à ce que la
commission d'étude ait produit ses conclusions. Le ministre doit
éviter la tentation de se ranger derrière ce projet de commission
pour ne pas remplir les responsabilités administratives qui sont les
siennes. Cette commission d'étude se doit d'être pour la
santé des Québécois et non pour la santé politique
du Parti québécois.
L'examen des chiffres fournis par le gouvernement du Québec nous
indique que la part occupée dans l'ensemble du budget par les
crédits du ministère des Affaires sociales est passée de
29, 4%, en 1979-1980, à 27, 5% en 1985-1986. Il s'agit donc d'une baisse
d'environ 2% de l'importance accordée par ce gouvernement, en termes
d'argent, aux activités du ministère des Affaires sociales. Donc,
contrairement à ce que soutenait le ministre en Chambre
récemment, il s'agit davantage d'un budget de 7 500 000 000 $ que de 7
800 000 000 $ représentant 27, 5% du budget du Québec et non 30
%.
Mais, au-delà des chiffres tels qu'ils sont, ce qu'indique cette
constatation, c'est qu'au minimum depuis 1979-1980 les affaires sociales ont
été négligées par le gouvernement et ne sont certes
pas considérées comme une priorité. Les effets de cette
situation se reflètent, d'ailleurs, dans le réseau où les
ressources humaines attitrées à des fonctions
particulières, surtout à celles des services aux
bénéficiaires, sont insuffisantes. Nos équipements
médicaux ont été laissés à l'abandon. Bon
nombre d'institutions souffrent d'avoir à fonctionner avec de vieux
équipements usés et dont la date de remplacement est échue
depuis des mois, sinon des années. À ce chapitre, on estime,
d'ailleurs, à cinq ans notre retard sur des sociétés qui,
elles, ont maintenu leurs équipements médicaux à un niveau
satisfaisant pour répondre aux besoins de leur population.
Du côté des immobilisations, la situation n'est
guère plus encourageante. C'est, d'ailleurs, l'Association des
hôpitaux du Québec qui déclarait dans un document:
"De l'avis général, les immeubles et équipements du
réseau sont actuellement dans un état très avancé
de détérioration et de désuétude. "Nous avons
démontré, en utilisant les standards les plus
généralement acceptés, que le maintien et le remplacement
des immeubles et équipements du réseau nécessitent, en
fait, des investissements de l'ordre de 225 000 000 $ par année, alors
qu'au cours des dix dernières années les établissements
n'ont eu à leur disposition qu'environ 70 000 000 $ par année
pour le renouvellement des immobilisations.
Devant cette situation, certains établissements ont même
été contraints d'utiliser des fonds provenant de leur budget
d'exploitation pour maintenir l'état de leurs immobilisations à
un minimum vital. D'autres, au contraire, aux prises avec une situation
financière plus difficile et/ou une forte pression de la demande ont
dû diminuer l'entretien et les réparations même courantes de
leurs immeubles et équipements. "
Une telle situation mérite une sérieuse réflexion.
Des immeubles en état très avancé de
détérioration et de désuétude, des
équipements vieux et usés et des ressources humaines
chroniquement insuffisantes, voilà le seul tableau que l'on peut
honnêtement dégager des données dont on dispose. La
question est maintenant d'établir si les crédits qui sont devant
nous peuvent être considérés comme suffisants pour,
à tout le moins, stopper l'érosion et la
détérioration de nos services sociaux et de santé. Il
serait illusoire de penser qu'en un seul exercice financier nous pourrions
corriger l'ensemble des situations qui ont mis des années à se
créer. Toutefois, nous pourrions au moins espérer voir, dans ces
prévisions de dépenses, le signe d'une volonté de relance
de la santé au Québec. Or, sauf démonstration contraire
qui reste à faire, ces crédits budgétaires disent non
à la relance de la santé au Québec.
Le bilan est là, net et clair. Après huit ans
d'administration du gouvernement du Parti québécois, les services
sociaux et de santé au Québec souffrent de maux énormes.
L'accessibilité, l'universalité, la qualité et la
suffisance des services n'existent plus en termes humains et sociaux. Le parc
immobilier en désuétude, des équipements
dépassés et des ressources humaines insuffisantes grèvent
plus de 20 ans d'efforts à doter le Québec d'un système de
santé et de services sociaux parmi les meilleurs au monde.
Les solutions, quant à elles, sont moins nettes et moins claires.
On ne distingue pas dans les crédits qui nous sont fournis le moindre
indice d'une volonté de régler les graves difficultés qui
sont rapportées depuis quelques années et qui sont connues pour
la plupart et maintenant admises par le gouvernement lui-même. Il y a
bien cette annonce de commission d'étude, mais force nous est de
reconnaître qu'il s'agit là d'un moyen qui, malgré toutes
ses vertus propres, a le fâcheux mérite de se pencher longtemps
sur l'avenir à long terme d'un secteur qui, par ailleurs, a des besoins
immédiats et criants. Nous aurions espéré que cet aspect
de la question n'échappe pas à ce gouvernement et qu'il nous
transmette dans ses crédits la volonté politique, celle qu'aucune
commission d'étude ne peut nous transmettre, de s'attaquer à la
résolution des problèmes qui sont le quotidien des
bénéficiaires et des intervenants du milieu.
On ne peut donc qu'espérer qu'au cours de cette étude des
crédits le nouveau titulaire du ministère des Affaires sociales
nous surprenne avec quelques orientations nouvelles et intéressantes.
Mais, d'ici là, on ne peut que conclure avec les travailleurs et
travailleuses que la santé est malade. Le défi humain que
comporte la relance de la santé au Québec semble être
perçu par tous, sauf par le gouvernement qui, lui, hésite
à "prioriser" la santé comme il se doit. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Merci, M. le
député de Brome-Missisquou M. le député de
Deux-Montagnes avait demandé la parole.
M. de Bellefeuille: Merci, Mme la Présidente. Je
céderais volontiers mon tour de parole au ministre, s'il
préfère commenter immédiatement les observations du
député de Brome-Missisquoi. Je pourrais revenir après.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il ne
s'agissait pas de commentaires préliminaires à l'étude des
crédits?
M. de Bellefeuille: Oui, oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui?
M. de Bellefeuille: J'avais quelques remarques
préliminaires à faire, mais si le ministre veut commenter
immédiatement les observations qui viennent d'être faites, je n'ai
absolument aucune objection.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Préférez-vous entendre le député de
Deux-Montagnes?
M. Chevrette: Je suis prêt à répondre sur un
tas de choses.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre.
M. Guy Chevrette (réplique) M. Chevrette: D'abord, Mme
la
Présidente, je suis surpris et stupéfait de voir que le
député de Brome-Missisquoi s'oppose à une commission
d'étude parce que son parti, supposément, en réclame une
depuis trois ou quatre ans.
M. Paradis: Question de règlement.
M. Chevrette: Là, on l'accorde et il ne sont pas plus
fiers.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Pardon, M. le...
M. Paradis: Peut-être que le ministre n'a pas compris, je
peux lui remettre une copie du texte.
M. Chevrette: J'ai compris le texte que vous avez lu,
monsieur.
M. Paradis: Cela va peut-être faciliter sa
compréhension.
M. Chevrette: Oui, oui, j'ai compris le texte qu'il a lu.
M. Paradis: II a entendu, il n'a pas compris.
M. Chevrette: Je me suis rendu compte que, lorsqu'on fait quelque
chose, cela ne marche pas plus. Donc, ce n'est pas grave; on est
habitués à cette chanson et à cette rengaine. Je peux vous
dire une chose: Quelqu'un qui est responsable prend ses responsabilités
indépendamment des contextes électoraux, que ce soit à la
fin ou au début d'un mandat. Si vous êtes si sûrs que cela
de gagner, comme vous l'avez dit dans votre exposé, pour un court laps
de temps, vous devriez vous réjouir qu'on soit en train de faire votre
"job"; vous aurez le portrait immédiatement et vous pourrez commencer
à travailler plus vite, si jamais cela arrivait. Je ne vois pas en quoi
une commission d'étude puisse, Mme la Présidente, être
nocive dans les circonstances.
D'ailleurs, il faut peut-être dédramatiser ce que le
député de Brome-Missisquoi dit. Je ne sais pas qui le renseigne
mais il parle des coupures budgétaires comme étant un fait
tellement monstrueux que c'est comme si on avait amputé les budgets de
la santé d'une façon épouvantable. Je vais vous donner un
exemple seulement sur les trois dernières années: 1983-1984, 16
000 000 $ de compressions; en 1984-1985, 17 000 000 $ de compressions; en
1985-1986, aucune coupure, aucune compression budgétaire. C'est facile
de dramatiser; c'est facile, bien sûr, de dire n'importe quoi parce qu'on
a visité un centre hospitalier, mais il aurait pu parler de celui de
Maniwaki. Au moment où il l'a visité, j'en revenais.
M. Paradis: Dans quel état l'avez-vous trouvé?
M. Chevrette: C'est drôle que le député de
"Maskinongé" n'avait pas grand écho à donner lorsqu'il est
revenu de Maniwaki. Le député de Brome-Missisquoi, excusezl Je ne
voudrais pas l'insulter, quand même.
M. Paradis: Ce n'est pas une insulte!
M. Chevrette: Tant qu'à citer M. Francoeur, vous auriez
dû le citer jusqu'au bout, il trouvait cela fort habile et fort
intéressant, une commission d'étude. Quand vous citez des bouts
d'éditoriaux, lisez-les au complet. C'est important. Il disait que cela
s'imposait. M. Francoeur soulignait même, si ma mémoire est
fidèle, que la commission des affaires sociales s'était
penchée sur ce sujet. On répond à un voeu de la commission
des affaires sociales. Il n'est pas encore content. À la commission des
affaires sociales, M. le député de Brome-Missisquoi, il y a des
députés des deux partis. S'ils avaient été contre,
on les aurait battus parce qu'on a la majorité. C'est parce qu'on
était en faveur qu'on a voté pour. On réalise un voeu
majoritaire et unanime même, dans ce cas-ci, de la commission des
affaires sociales. Donc, je ne vois pas en quoi on pourrait être
jugés incorrects là-dessus.
En plus de cela, Mme la Présidente, il faudrait peut-être
dire au député de Brome-Missisquoi ou à ceux qui
rédigent ses textes que la moyenne canadienne, l'effort moyen
canadien...
M. Paradis: Le député les rédige
lui-même.
M. Chevrette:... est de 7, 4 % dans tous les budgets des
provinces canadiennes, alors qu'au Québec l'effort des contribuables est
de 8, 5 % du produit intérieur brut. C'est déjà beaucoup
mieux qu'ailleurs. S'il avait lu le Devoir de ce matin, les Américains
qui se promènent dans le décor, les six "panthères" - vous
lirez l'article - n'en reviennent pas comment on a un pas pire système
ici. Mais il est bien sûr que, lorsqu'on s'est engagé pour
noircir...
M. Paradis: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Mme la Présidente, le ministre a-t-il le droit
de conter des demi-vérités comme cela? Il ne l'a pas lu,
l'article; elles viennent d'arriver. Elles sont ici en tournée; elles
sont arrivées...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Brome-Missisquoi...
M. Paradis: Voyons donc!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... le ministre est
responsable des paroles qu'il...
M. Leduc (Fabre): On l'a écouté, lui; qu'il nous
permette donc d'écouter le ministre! On n'a rien dit devant ses
élucubrations.
M. Laplante: II fait penser à un petit avocat en culottes
courtes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La parole est au ministre
des Affaires sociales.
M. Chevrette: Mme la Présidente, il est facile de toujours
dénigrer et de rapetisser, quand c'est le propre de certaines formations
politiques de vouloir toujours rapetisser ce qu'on fait au Québec. Je
pourrais lui relater tous les chiffres que nous avons sortis dans le cadre du
mini-débat et démontrer qu'en pleine crise économique le
Québec a consenti des efforts magistraux. Dans le domaine de
l'immobilisation, par exemple, il vient de dire qu'il ne se fait presque rien.
Au-delà 200 000 000 $, l'an dernier, d'immobilisations, si on regarde
les crédits réguliers et les crédits ajoutés.
Disons que ce n'est rien. On annonce 120 000 000 $ sur deux ans pour la
vétusté et la sécurité. Ce n'est rien. Pourtant, il
y avait mis une emphase épouvantable la semaine dernière sur la
vétusté. On lui annonce qu'on va régler cela; ce n'est pas
correct! (11 h 15)
On annonce des ajouts de 37 000 000 $, des rénovations
fonctionnelles, de 58 000 000 $, ce n'est rien; pour le parachèvement,
quelque 200 000 000 $. On va se ramasser avec environ 400 000 000 $ de travaux,
cette année. Ce n'est rien! Ce n'est rien, mais nous, on n'a pas
l'impression qu'on pourra faire croire aux gens que l'argent, on le pige du
ciel. On peut faire des petits soupers avec 40 personnes, à 1000 $, pour
recevoir un chef, mais la santé, ce n'est pas ainsi que cela fonctionne.
On prend l'argent dans la poche des contribuables. Les contribuables, c'est
l'effort qu'on leur demande d'injecter dans le domaine de la santé et je
pense que c'est considérable.
Quant au dossier noir, j'ai dit qu'en temps et lieu on y
répondra. On a des dossiers sur chacun des cas soulevés. Vous
n'avez pas besoin d'avoir peur; si vous voulez nous questionner, vous nous
questionnerez. On n'a pas assisté à des coupures
budgétaires ou à des compressions, froidement, sans que cela
fasse quelque chose. Il faudrait être irresponsable pour faire cela. Au
contraire, on y est allé, je pense, avec tout le doigté dont on a
été capable dans les circonstances, sauf qu'il y a une question
de mentalité et d'approche dans le domaine de la santé.
J'aimerais que le député de Brome-Missisquoi pense à
l'approche qu'on veut donner à la santé au Québec. Est-ce
que, quand on a un bobo, le premier réflexe doit être
l'institution ou si on ne doit pas injecter des sommes en ressources
alternatives et en ressources légères qui permettent aux gens de
vivre leur autonomie maximale dans leur propre milieu? Ne pas toujours penser
"béton". Anciennement, on pensait "béton" et c'était
"injection dans les caisses électorales". Ce n'est pas le cas
aujourd'hui. Aujourd'hui, on pense à trouver des ressources alternatives
qui font en sorte que nos concitoyens puissent bénéficier le plus
longtemps possible, en dehors de l'institution, de services adéquats
à domicile en urgences sociales, par exemple. Non, on pense
"béton" parce que notre clientèle, c'est souvent des bailleurs de
fonds. Je pense qu'il y a un manque de perspectives d'avenir dans les propos du
député de Brome-Missisquoi, M. le Président.
Si on consulte longuement, c'est parce qu'on cherche des consensus.
C'est bien sûr que vous ne pouvez pas connaître cela, vous n'avez
jamais consulté et la concertation, vous ne connaissiez pas cela. Ce
n'est pas de notre faute si on a introduit la notion de sommet
économique, de concertation sociale et de concertation
économique. On en a fait, oui, on en a fait. Il s'en est
dégagé des consensus et cela a été pour le
mieux-être des régions. On va continuer à en faire parce
que je pense que les organismes recherchent cette consultation et cette
concertation.
Donc, Mme la Présidente, on ne s'en remet pas bêtement
à une commission d'étude pour enterrer tous les autres
problèmes. On dit commission d'étude et, simultanément,
budget à l'immobilisation, vétusté et
sécurité, budget accru dans le développement des
ressources alternatives; c'est cela qu'on dit. Je ne vois pas en quoi en
essaierait de minimiser les efforts des Québécois qui,
déjà, à 8, 5 % du produit intérieur brut par
rapport à 7, 4 % dans l'ensemble canadien, font des efforts accrus. Il
faut le reconnaître, il faut être capable de le dire. C'est notre
collectivité, c'est notre contribuable, c'est notre payeur
d'impôts, c'est le petit salarié à 300 $ et à 400 $
par semaine qui paie de ses impôts pour cela, quotidiennement. Il a
compris et vous ne lui ferez plus croire qu'on peut baisser les impôts,
réduire les déficits et essayer d'accroître les services.
Vous pouvez prendre peut-être auprès d'une clientèle, mais
pas auprès de l'ensemble des Québécois.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Deux-Montagnes.
M. Pierre de Bellefeuille
M. de Bellefeuille: Merci, Mme la
Présidente. Je ne vais pas reprendre nécessairement les
mêmes termes que le député de Brome-Missisquoi parce que je
pense que je ne serais pas tout à fait d'accord avec lui. D'ailleurs, je
me demande comment son parti peut, en même temps, reprocher au
gouvernement d'avoir fait des coupes sombres dans le budget des affaires
sociales et proposer la réduction des dépenses gouvernementales.
Autrement dit, je n'envie pas la situation dans laquelle se trouve le ministre
où il faut concilier, à la fois, ces deux objectifs, celui de
réduire les dépenses gouvernementales et celui de maintenir -
pardonnez-moi l'expression - les services essentiels, dans un sens plus large.
Le ministère des Affaires sociales aide à fournir à la
population des services qui sont vraiment essentiels. Il faut faire bien
attention lorsqu'on coupe là-dedans.
Je me souviens qu'il y a bientôt quatre ans je faisais partie d'un
groupe de députés ministériels qui s'appelait le
comité du budget, communément appelé le comité des
onze, Deux membres de ce comité, le député de Sainte-Marie
et moi - curieusement nous sommes tous les deux maintenant indépendants,
c'est une coïncidence - avaient été chargés, entre
autres ministères, d'examiner le budget du ministère des Affaires
sociales et nous avons passé de longues heures avec le sous-ministre qui
était le même qu'à l'heure actuelle. Quant à moi -
je pense que le député de Sainte-Marie avait le même
sentiment - j'avais été très favorablement
impressionné, non seulement par les explications que nous avait
données le sous-ministre, mais aussi par son attitude face aux
responsabilités de son ministère et face à cette
espèce d'enquête menée par des députés. Dans
un tel contexte, il aurait pu un peu se rebeller contre cette intervention du
législatif dans l'exécutif. Cela n'a pas été du
tout son attitude. Il m'a convaincu que, dans le cas de ce ministère, au
moins, on était résolu à contenir le mieux possible les
dépenses gouvernementales, tout en respectant à la fois les
priorités du ministère et les choix faits au niveau politique. Je
n'ai donc pas de reproches d'ensemble à faire au ministre, ni à
son ministère à cet égard.
D'autre part - ma prochaine remarque sera de portée
générale; j'en aurai d'autres à faire, plus
particulières - la remarque de portée générale que
je veux faire, c'est celle-ci. Il me paraît extrêmement important
de mettre de plus en plus l'accent - et le ministre y a fait allusion - sur la
responsabilisation des gens face à la maladie. On voit continuellement
autour de soit des gens dont le comportement personnel est la cause principale
de leur problème de santé. Les gens qui fument, les gens qui
s'alimentent mal, les gens qui boivent trop, les gens qui mettent du sel
partout dans tous les aliments, les gens qui mangent trop de sucre, trop de
matières grasses, les gens qui ne font pas d'exercice, ce sont des gens
qui nous coûtent très cher. Ce sont ces gens qui viennent grever
les budgets de l'aide sociale, du côté de la santé. Ce sont
ces gens qui se retrouvent régulièrement à
l'hôpital. À part le fait qu'ils nous coûtent très
cher, ils portent eux-mêmes directement atteinte à leur
santé et, bien sûr, quand ils sont malades, il faut les soigner.
Mais, avant de se retrouver à l'hôpital, ils pourraient
peut-être eux-mêmes et elles-mêmes faire l'essentiel pour
éviter, justement, d'avoir à aller à l'hôpital.
Alors, si les gens se prennent en main, si les gens adoptent un régime
de vie sain, le budget des affaires sociales sera grevé moins
lourdement. Je voudrais que le ministre nous dise dans quelle mesure et par
quels moyens son ministère va pouvoir concrètement accentuer
cette responsabilisation des gens.
À voir ce qui se passe dans mon comté, le comté de
Deux-Montagnes, je vois bien que le CLSC est un des instruments par lesquels
nous pouvons accentuer cette responsabilisation des gens dans te domaine de la
santé. Le CLSC de Saint-Eustache, je crois, fait du très bon
travail à cet égard, mais je constate en même temps que le
CLSC de Saint-Eustache fait partie d'un groupe de CLSC qui, dans le processus
de budgétisation des CLSC, a été en quelque sorte
désavantagé, en ce sens que des CLSC créés plus
récemment que celui de Saint-Eustache se sont vu octroyer des budgets
plus généreux. Alors, il y a un rattrapage qui n'a pas
été fait dans le cas du CLSC de Saint-Eustache et j'aimerais bien
que le ministre nous assure qu'il va pouvoir se faire. Le résultat,
c'est que le CLSC de 5aint-Eustache est forcé de limiter son action aux
responsabilités qui lui ont été transférées
sans pouvoir mettre sur pied des services plus nouveaux, des services,
justement, de prévention qui visent la responsabilisation des gens
à cause de ce budget insuffisant. Je voudrais que le ministre se penche,
comme on dit, très attentivement sur ce problème pour y apporter
une véritable solution.
Les deux autres questions plus particulières que je voudrais
soulever - j'en ai déjà soulevé une, celle du CLSC de
Saint-Eustache - c'est au sujet de l'hôpital de Saint-Eustache et au
sujet des maisons de jeunes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse de vous
interrompre, M. le député de Deux-Montagnes. Je pense qu'il
s'agit, a ce moment-ci, de remarques générales sur l'ensemble du
budget. Si on tombe dans les cas particuliers, normalement ils devraient
revenir aux différents éléments. Sans cela, si chaque
député faisait la même chose, je ne
sais pas où l'on se retrouverait. On s'en va dans des directions
un peu trop précises.
M. de Bellefeuille: Je comprends votre préoccupation, Mme
la Présidente, mais vous devez sûrement reconnaître que le
ministre, dans ses propres remarques liminaires, a parlé des maisons de
jeunes, qu'il a parlé des problèmes de vétusté dans
les hôpitaux.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De façon
générale.
M. de Bellefeuille: Ce sont ces questions-là que je veux
commenter. Il arrive que le particulier est souvent la seule façon
d'illustrer le général. Je sais que le député de
Brome-Missisquoi a fait un brillant tour d'horizon de plusieurs cas un peu
partout au Québec. C'est parce qu'il est le porte-parole de son parti en
ces matières. Moi, je ne suis le porte-parole que des électeurs
de Deux-Montagnes, c'est pour cela que mes exemples sont tous tirés du
comté de Deux-Montagnes. Je veux soulever, au moyen de ces cas
particuliers, des questions de portée générale comme je
l'ai fait dans le cas de la responsabilisation des gens face à la
maladie. Je pense que c'est tout à fait légitime, Mme la
Présidente, et je suis sûr que le ministre souhaite
répondre aux questions que je désire poser. Vous m'autorisez
à continuer?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Écoutez! Je suis
un peu mal placée pour vous dire: Je vous le défends. Je vous
ferais remarquer, quand même, que c'est une façon peut-être
habile selon le raisonnement que vous avez fait, mais un peu inhabituelle de
procéder parce que, là, on étudie le problème du
CLSC de Saint-Eustache à qui il manque 100 000 $ ou qui devra avoir 100
000 $ de plus.
M. de Bellefeuille: Ce n'est pas le seul CLSC dans cette
catégorie-là, je pourrais citer aussi celui de
Saint-Jérôme. Je ne me souviens pas quels autres...
M. Chevrette: La Petite Patrie.
M. de Bellefeuille:... sont dans la même situation
exactement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): (Bon, d'accord.
M. de Bellefeuille: Je vais y aller vite, cela va peut-être
régler le problème.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
M. de Bellefeuille: Au sujet de l'hôpital de
Saint-Eustache, il y a un problème de vétusté. Je crois
que c'est comme cela qu'on doit le décrire. Je voudrais signaler au
ministre, qui est au courant, que son prédécesseur, à ma
demande, est venu constater lui-même sur place quelle est la situation
à l'hôpital de Saint-Eustache. Il est sorti de cette visite
convaincu de la nécessité d'approuver, dans les plus brefs
délais, le programme de modernisation de l'hôpital de
Saint-Eustache. J'aimerais que le ministre prenne un engagement
là-dessus.
Je passe à la question des maisons de jeunes. Là, on n'est
pas dans le particulier, on est dans le très général, Mme
la Présidente, au sujet des maisons de jeunes. Moi aussi, M. le
ministre, j'ai lu le Devoir de ce matin. Vous, votre attention a
été retenue par la première page, mais moi, c'est la
dernière page qui a retenu mon regard.
M. Chevrette: Je n'ai pas pu me rendre là.
M. de Bellefeuille: On y parle de la "journée d'action du
Regroupement des maisons de jeunes du Québec pour sensibiliser les
députés à leurs problèmes de financement. " J'ai
écouté attentivement les propos liminaires du ministre qui nous a
dit, à propos des maisons de jeunes, que la plus grande attente, c'est
d'avoir une. politique de financement. C'est ce que le ministre a dit, je le
cite textuellement. Il nous a aussi expliqué que cette politique n'est
pas prête et il a ajouté, si j'ai bien compris - je crois avoir
bien compris - que fixer maintenant un échéancier serait
prématuré. Mme la Présidente, cela m'étonne. Que la
politique n'ait pas déjà été annoncée, c'est
déjà un peu inquiétant parce que les maisons de jeunes ont
commencé à apparaître il y a déjà quelques
années; il me semble que le ministre et le ministère ont eu le
temps de se retourner et de formuler une politique de financement des maisons
de jeunes. Non seulement le ministre nous dit-il que la politique de
financement n'est pas encore prête, il nous dit encore que fixer un
échéancier serait prématuré. Je ne comprends pas le
sens du mot "prématuré" dans ce contexte. (11 h 30)
Les gens de ce regroupement, je crois, ont fait la démonstration
que le financement des maisons de jeunes, en général, est
insuffisant. Je pense que, dans ces circonstances, vu l'importance que tout le
monde unanimement donne aux problèmes des jeunes dans notre
société, il ne serait pas du tout prématuré de
fixer un échéancier. Au contraire, c'est le moins qu'on puisse
attendre du gouvernement, du ministère et du ministre qu'ils fixent et
annoncent un échéancier pour la formulation d'une politique de
financement des maisons de jeunes.
Je reviens, Mme le Présidente, sur cette unanimité au
Québec de tous les partis politiques quant au problème des
jeunes. Il n'y a à peu près pas de discours politiques importants
tenus par quelque homme ou femme politique que ce soit où il n'y a pas
un couplet sur les jeunes, sur la nécessité de venir en aide aux
jeunes, d'aider les jeunes à trouver leur place au soleil. Ce couplet
est devenu une partie obligée de tout discours politique.
C'est sans doute une bonne chose, mais il ne faut pas que ce soient
là des paroles creuses. On a ici une question à propos de
laquelle les jeunes sont en droit d'attendre que le gouvernement
détermine une politique, annonce une politique et fasse face à sa
responsabilité. Le gouvernement a déjà accepté la
responsabilité de financer les maisons de jeunes. La question est
urgente. Je pense, Mme la Présidente, que le ministre devrait revenir
sur ce qu'il nous a dit et reconnaître que fixer un
échéancier pour annoncer une politique de financement des maisons
de jeunes, non seulement ce ne serait pas prématuré, mais c'est
devenu absolument urgent. Et le ministre devrait prendre devant nous, devant
cette commission, aujourd'hui même, un engagement clair, comportant
échéancier, sur la question du financement des maisons de jeunes.
Voilà, Mme la Présidente, c'est tout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je vous remercie, M. le
député des Deux-Montagnes.
Réponse du ministre
M. Chevrette: Mme la Présidente, je
préférerais faire les remarques immédiatement, tout
d'abord, en commençant pas le dernier sujet, les maisons de jeunes.
Faire connaître un échéancier précis, à ce
stade-ci, serait prématuré, c'est ce que j'ai dit. Je n'ai pas
dit qu'on ne travaillait pas là-dessus. On est à préparer
un document de consultation qui sera rendu public au cours de
l'été et dans lequel, il y aura des éléments d'une
politique de financement.
Mais, au moment où je vous parle, faire connaître un
échéancier pour dire: En juin, publier le rapport; en juillet, ce
sera un document qui sera soumis à consultation, vous allez être
le premier à me dire: Oui, mais on est rendu au 15 juillet et, si j'ai
un retard de quinze jours, pendant quinze jours, je vais me faire tomber dessus
exprès, parce que je n'ai pas respecté un
échéancier très précis. Au cours de la
présente année, il y aura un document de consultation sur une
politique sur la jeunesse dans lequel il y aura des éléments
d'une politique de financement. Première réponse.
 votre deuxième question, Saint-Eustache fait partie -
j'espère qu'en vous annonçant cela vous ne nous quitterez pas,
parce que vous aurez réponse à vos questions - de la liste
incluse dans la vétusté et la sécurité. Ce sera aux
CRSSS à dire lequel est en priorité. Est-ce que c'est la
première année ou la deuxième année? Parce qu'on va
demander au niveau régional de nous faire des recommandations
concrètes pour savoir qui la première année et qui la
deuxième année.
Les CLSC, oui, il y aura consolidation, en particulier, bien sûr,
pour ceux qui ont été implantés avec un budget de 100 000
$, dont vous faites partie. Celui de Saint-Jérôme est un cas
similaire, je crois, et dimanche, à Saint-Jérôme, j'ai
annoncé officiellement qu'il y aurait consolidation.
M. de Bellefeuille: Qu'il y aurait? M. Chevrette:
Consolidation.
M. de Bellefeuille: Dans tous les cas semblables?
M. Chevrette: Dans tous les cas semblables. Donc, vous pourrez
repartir heureux.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): S'il n'y a pas d'autres
remarques préliminaires, je suggérerais qu'on procède
à l'étude des crédits. Est-ce que...
M. Paradis: Juste avant qu'on commence, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Paradis:... peut-être sur la même longueur d'onde,
j'aimerais reprendre très brièvement quelques commentaires du
ministre dans sa réplique, sans susciter de débat. Lorsque le
ministre mentionne qu'il n'y a à peu près pas eu de compressions,
je voudrais l'inviter - je le comprends; il vient d'arriver au ministère
et je lui dis que je ne lui en tiendrai pas rigueur - à reprendre la
lecture d'un rapport des conférences socio-économiques du
Québec qui s'intitule "Les compressions budgétaires dans les
secteurs de l'Éducation et des Affaires sociales" et qui a
été rédigé en juin 1981. À ce
moment-là, il y en a eu des compressions. Pour vous citer seulement
quelques chiffres, je vais vous parler de ceux qui sont contenus dans le
rapport et qui viennent d'une intervention du président de l'Association
des hôpitaux du Québec à l'époque, M. Marc Leclerc.
Il disait au gouvernement en juin 1981: "Quant aux objectifs de
décroissance, on demande au gouvernement qu'il les détermine. On
veut savoir quels sont les programmes qu'il prévilégie par
rapport à ceux qu'il ne privilégie pas, quelles sont les
régions qu'il
voudra juger défavorisées par rapport à celles qui
sont censées êtres favorisées. Enfin, on lui demande, dans
ses objectifs de décroissance, de tenir compte de la performance des
hôpitaux. " C'étaient des mises en garde à l'époque,
en juin 1981. Il ajoutait: "Tout le monde l'a reconnu et on a
déjà été félicités par le
précédent ministre, à un moment donné, et par un
sous-ministre adjoint d'avoir su trouver 125 000 000 $ en quatre ans dans le
réseau hospitalier - et là on est en 1981 - en demander 200 000
000 $ en un an, c'est un peu rêver, il ne faut pas s'attendre à
des miracles, on n'en a jamais demandé au gouvernement. Il n'y a aucune
mesure dans une administration qui fasse sentir ses effets avant six mois, peu
importe le genre d'entreprises que vous gérez. " Il conclut en disant:
"II y a plusieurs années, on avait déjà demandé -
on le demande encore - un sommet sur la santé où tous les
intervenants auraient été invités. " On était en
1981, en début de mandat, et c'est là qu'on situe un sommet sur
la santé pour que le gouvernement ait une certaine
crédibilité avec l'ensemble des intervenants pour que cela puisse
fonctionner rondement.
Quant à la remarque du ministre que l'argent vient des poches des
contribuables, des travailleurs, des travailleuses et des employeurs,
également, qui participent à ce régime de santé,
c'est exact, M. le ministre. Ce qu'on vous reproche comme formation politique
au sujet du gâteau que représente l'ensemble des dépenses
du gouvernement, c'est d'avoir diminué au cours des dernières
années l'apport qui revient au secteur de la santé et des
affaires sociales. C'est passé, comme je l'ai indiqué dans mes
remarques préliminaires M. le ministre, de tout près de 30 % -
29, 4 % - de l'ensemble des dépenses publiques à 27, 5%. Il y a 2
% de moins. Vous avez choisi comme gouvernement - et là c'est un choix
qui vous appartient, c'est vous qui gouvernez - de donner davantage à
d'autres secteurs qu'à celui des affaires sociales et de la
santé. C'est cela qu'on vous reproche comme formation politique. On dit
que le secteur de la santé, pour nous, c'est une priorité et,
dans l'ensemble des dépenses, c'est là où on met la
priorité. C'est ce qu'on vous dit. Vous mentionnez qu'on ne peut pas
à la fois dire qu'on va baisser les taxes, augmenter les services,
diminuer le déficit, etc. Vous avez raison mais, lorsque vous avez le
gâteau devant vous, est-ce que, pour le gouvernement dont vous faites
partie, la santé et les affaires sociales sont importantes? Est-ce que
vous leur donnez la priorité? Leur donnez-vous une part plus ou moins
importante de ce gâteau? Les chiffres qu'on a devant nous concluent au
fait que vous leur accordez dans l'ensemble des dépenses
gouvernementales une part moins importante et vous préférez aller
au ministère des Communications pour la propagande, etc. C'est un choix
que vous faites et c'est sur ces choix-là qu'un gouvernement est
jugé par ses électeurs.
M. Chevrette: Mme la Présidente, si j'ai parlé des
années 1985, 1984 et 1985 c'est parce que vous aviez affirmé dans
votre exposé qu'on était dans l'an cinq d'un plan de
compressions. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas eu de compressions, j'ai
donné des exemples de compressions durant les trois dernières
années. Je ne veux pas soulever un débat non plus. C'est parce
que vous aviez affirmé que c'était la cinquième
année d'un plan de compressions, c'est pour cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À moins qu'il n'y
ait des représentations de faites pour qu'on procède autrement,
je proposerais que nous suivions l'ordre des programmes tels qu'ils
apparaissent aux crédits pour l'année 1985-1986. Il y aura
peut-être une dérogation pour la Régie de
l'assurance-maladie, quoique je dois dire qu'on m'avait déjà
demandé de faire une dérogation ce matin et, là, ce ne
fait plus leur affaire. Je ne sais pas jusqu'à quel point on peut faire
des dérogations. Ils viendront quand nous y serons rendus.
M. Chevrette: On les attendait nous aussi ce matin. J'ai appris
à 8 h 45 qu'ils étaient en conseil d'administration ce matin.
Donc, ils passeront à leur rang.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. J'appelle le programme 1, Services des centres locaux de
services communautaires, élément 1. Je rappellerai aux membres de
la commission qu'il est très difficile de s'en tenir strictement
à l'élément 1 sans toucher quelquefois aux
éléments 2 et 3. II ne faudrait pas se formaliser si les
questions ou les réponses recoupent les trois éléments. Je
rappellerai aux membres de la commission que nos règlements
prévoient que, pour chaque élément, vous avez droit
à 20 minutes. Votre droit de parole est de 20 minutes. L'an dernier,
nous avions procédé de la façon suivante: le temps de
réponse du ministre était calculé dans les 20 minutes de
celui qui l'interrogeait. Je pense qu'on pourrait peut-être montrer plus
de flexibilité. C'est peut-être à nous de s'ajuster au fur
et à mesure pour être certains qu'on couvre tous les programmes du
ministère des Affaires sociales.
Centres locaux de services communautaires
J'appelle immédiatement, s'il n'y a pas d'autres remarques, le
programme 1 sur les centres locaux de services communautaires, frais
d'exploitation, service de la dette,
loyers, équipement et rénovations. M. le ministre,
avez-vous des remarques?
M. Chevrette: Non, on va y aller purement et simplement. J'en ai
fait lors des remarques préliminaires; donc, on va y aller tout de suite
avec les questions.
M. Paradis: Concernant la question globale qui touche le
parachèvement du réseau des CLSC, le 22 octobre dernier, un de
vos prédécesseurs, le ministre Laurin, annonçait que le
réseau des CLSC serait parachevé en avril 1986, soit un ajout de
46 CLSC pour un total de 116. Il ajoute de plus que la mise en place de 25
à 30 d'entre eux sera entreprise avant mars 1985. Les
déboursés pour l'implantation des 46 CLSC seront de 10 000 000 $
à 15 000 000 $ -c'est toujours votre prédécesseur. Le 23
novembre 1984, le ministre Laurin a annoncé la création de douze
nouveaux CLSC dans la région de Montréal, ceux de Ahuntsic,
Anjou, Mercier-Est, Mercier-Ouest, Saint-Léonard et Saint-Michel.
Ailleurs dans la province, Chicoutimi, Rivière-du-Loup,
Shawinigan-Grand-Mère, Magog, 5ainte-Adèle, Amos.
Le 25 février dernier, vous confirmiez l'implantation prochaine
de douze nouveaux CLSC. En avril 1985, alors que le gouvernement avait promis
que 25 à 30 CLSC seraient déjà, à cette date, en
processus d'implantation, sur les douze annoncés certains ne sont
même pas encore sûrs d'être implantés, dont le cas de
Magog. De plus, les crédits annoncés pour la consolidation du
réseau en 1985-1986 ne sont que de 7 000 000 $, alors que les
déboursés nécessaires étaient évalués
de 10 000 000 $ à 15 000 000 $.
Une question précise au ministre: Le ministre peut-il encore nous
assurer que le réseau sera complété d'ici avril 1986?
Est-ce qu'il respectera d'ici peu son engagement face aux douze CLSC dont il
avait annoncé la création, incluant celui de Magog, et quel est
le budget total prévu en 1985-1986 pour l'implantation des nouveaux
CLSC, incluant les crédits qui ont été
périmés à ce titre en 1984-1985? À combien se
chiffrent les crédits périmés dans l'année
financière antérieure?
M. Chevrette: D'abord, pour les 12 CLSC annoncés par mon
prédécesseur, j'ai personnellement avisé tout le monde que
tout était conforme; donc, c'est officialisé au moment où
on se parle. Pour la consolidation, j'ai même une proposition sur mon
bureau de 4 200 000 $, ce qui laisse donc 2 800 000 $ pour l'implantation.
J'aurai des propositions à déposer au Conseil du trésor
d'ici à une semaine. La proposition est déjà sur nos
bureaux pour l'annonce.
Cependant, je n'ai pas vu les propositions concrètement devant
moi, au moment où on se parle. Ce que je peux vous dire, c'est que
j'espère qu'on pourra suivre un peu la politique antérieure
là-dessus, compléter les régions là où il en
reste à implanter. Je prends l'exemple de l'Estrie, il reste Coaticook.
Dans Laurentides-Lanau-dière, il en reste trois. Il en reste trois dans
la Mauricie: La Tuque, Maskinongé et Grand-Mère. Dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, si ma mémoire est fidèle, il en reste
deux. Dans la région de Québec, c'est douze et, dans la
région de Montréal, dix-huit, je crois.
Vous avez à peu près le portrait. Si tout fonctionne bien,
on devrait procéder d'ici à un mois, et j'espère bien
être capable de rendre ça public.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est sur 2 500 000 $ que
vous avez...
M. Chevrette: 2 800 000 $. Je vous donne un exemple pour
expliquer ce qui arrive. Par exemple, le CRSSS Laurentides-Lanaudière
dit: Jusqu'au 1er avril 1987, si vous annonciez l'implantation, il vous en
coûterait 180 000 $ en logement pour procéder à
l'implantation définitive. On sait que ces trois-là ne
coûtent que 180 000 $ jusqu'au 1er avril 1987, ce qui nous permettrait
d'en annoncer davantage parce qu'ils ont des réserves ou des sommes
disponibles qu'ils peuvent mettre au profit de l'implantation, et on le ferait.
Par exemple, la région de Québec nous a dit: On en aurait 12 pour
environ 1 000 000 $. La région de la Mauricie, si ma mémoire est
fidèle, cela roule dans les 200 000 $ environ. Donc, à partir de
ces chiffres que nous avons obtenus de chacune des régions, il nous sera
possible de faire une annonce d'ici à un mois. (11 h 45)
M. Paradis: Mais, plus précisément, est-ce que vous
pouvez nous assurer que le réseau va être complété
d'ici à avril 1986 avec les crédits dont vous disposez
présentement?
M. Chevrette: II me resterait à ce moment-là...
Théoriquement juste sur l'île de Montréal, si ma
mémoire est fidèle, les besoins seraient de 33 000 000 $ ou de 34
000 000 $. Ce sont douze CLSC mais la consolidation, d'après
l'étude que le CRSSS a déposée, ce sont quelque 30 000 000
$. C'est évident que je ne peux pas annoncer que le réseau sera
terminé le 1er avril 1986 si on ne me donne pas des crédits de 36
000 000 $. C'est clair.
M. Paradis: Ils ne sont pas dans les crédits qu'on a
à approuver présentement. C'est sujet à des crédits
additionnels.
M. Chevrette: Additionnels, oui.
M. Paradis: La deuxième question, les
douze CLSC dont vous avez déjà annoncé la
création, est-ce qu'on peut compter dessus? Plus spécifiquement,
et je le fais à la demande de mon collègue, le
député d'Orford, en ce qui concerne te CLSC de Magog, quelle est
la situation?
M. Chevrette: Je peux vous donner la situation exacte de Magog.
Donc, le budget récurrent sur une base annuelle affecté au
fonctionnement et à la location: 267 000 $; budget non récurrent
destiné à l'achat d'équipement: 30 400 $. Donc, vous avez
la programmation et les ressources disponibles dans le district: programmes de
santé préventive, santé maternelle et infantile,
santé scolaire, santé au travail, santé dentaire,
périnatalité, soins à domicile et aide à domicile;
budget initial: 606 557 $, provenant essentiellement des transferts des CSS,
des CLSC, des CH et des DSC. Effectif: 20 postes.
M. Paradis: L'an passé, est-ce que vous aviez des
crédits périmés à ce chapitre?
M. Chevrette: Très peu.
Mme Vaillant (Jean-d'Arc): Très peu. Il y en a
quelques-uns.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Voulez-vous vous identifier, s'il vous plaît, pour le Journal des
débats?
Mme Vaillant: Mme Jeanne-d'Arc Vaillant. Cette année nous
avons au programme 1 un total de 1 611 700 $ de crédits
périmés.
M. Paradis: Voulez-vous répéter le chiffre, s'il
vous plaît, je m'excuse?
Mme Vaillant: 1 611 700 $. Cela chevauche différents
détails comme réserve pour l'indexation des syndiqués, des
cadres, la stabilité et les activités de formation et aussi un
gel de crédits concernant les crédits requis pour l'implantation
des nouveaux CLSC.
M. Paradis: Comment expliquez-vous qu'en plein
développement d'un réseau on en arrive à des
crédits périmés à la fin de l'année alors
que ce qu'on nous prétend toujours dans l'implantation de ce
réseau-là c'est qu'on manque de crédits? Le
ministère n'est-il pas prêt quand l'argent est là? Et il se
plaint qu'il manque d'argent?
M. Chevrette: Pour une partie, quand vous avez "réserve
pour indexation de syndiqués" ou encore "réserve pour indexation
de cadres" ou "réserve pour révision d'indexation", c'est tout
simplement parce que les calculs ou les facturations n'ont pas encore
été faites ou encore les personnels ne sont pas
nécessairement embauchés à temps plein ou à poste
plein. Cela peut être une explication, mais il peut y avoir une autre
explication précise qu'on peut donner au niveau de tous les programmes.
Lorsqu'il arrive, par exemple, à un mois ou un mois et demi de la fin de
l'année budgétaire, le Conseil du trésor peut nous faire
une demande de crédits gelés d'un montant X répartis dans
l'ensemble des programmes. C'est possible.
M. D'Astous, qui est notre spécialiste en finances, va vous
expliquer ce cas précis.
M. D'Astous (André): Je pense qu'il y aurait avantage
à déposer maintenant les crédits périmés
1984-1985 qu'on devait vous fournir lors du dépôt des autres
documents. À partir de ce document, on pourrait expliquer un peu les
crédits périmés de l'ensemble du ministère parce
qu'il y a une logique à cela, et c'est la dernière page qui va
vous donner l'ensemble des crédits qu'on peut appeler
périmés. Soit qu'il y ait une différence entre...
M. Paradis: Mme la Présidente, si vous permettez qu'on
procède de la sorte, cela peut régler toutes les questions sur
les crédits périmés dans chacun des
éléments.
M. D'Astous: 5i vous prenez le tableau de l'avant-dernière
page, vous voyez un grand chiffre de 20 782 000 $ de crédits qui vont
demeurer au livre des crédits sans dépense. On peut les appeler
périmés, mais ce grand montant, à la dernière page,
se décortique de la façon suivante, et c'est le même
problème que l'an passé. Vous avez un montant de 11 000 000 $,
crédits réservés aux fonds de la santé. Vous savez
qu'il y a le 3 % de cotisation pour les services de santé; la
moitié est à la RAMO et l'autre moitié aux Affaires
sociales. Mais il y a une mécanique qui veut qu'on ne puisse pas
dépenser au chapitre des crédits en provenance de ces fonds plus
d'argent que les revenus ainsi générés.
Encore cette année, il y a eu 22 000 000 $ de revenus de moins au
chapitre de la taxe du 3 % des fonds des services de santé; la
moitié à la RAMQ et l'autre moitié au ministère.
Donc, comme les dépenses des services de santé, si elles
étaient de 3 000 000 000 $, il faut toujours dépenser 3 000 000
000 $ n'est-ce pas, mais à un poste particulier qui s'appelle
"Crédits permanents, fonds de services" de santé, on est
limité au montant inscrit de 700 000 000 $, approximativement, moins 11
000 000 $. Donc, il faut aller au fonds de suppléance pour remettre
à la bonne activité les crédits qui nous permettent de
dépenser.
Donc, les 11 000 000 $ qui sont là
sont inutilisables, c'est bien certain. Ils sont périmés,
mais on n'avait pas -d'autre choix que de les périmer, compte tenu de la
logique que je viens de vous expliquer. Il y a eu un fonds de suppléance
de 11 000 000 $ qui est venu alimenter le programme 3 au niveau des
dépenses d'exploitation. D'accord? L'autre montant. Il y a souvent des
transferts qu'on doit faire entre programmes, si on pense aux CSS, CLSC, D5C.
Comme on ne peut virer d'un programme à l'autre, il y a une technique
qui veut qu'on appelle au fonds de suppléance et qu'on gèle.
Alors, les deux éléments de 4 300 000 $ et de 5 454 000 $ sont
deux effets de ce jeu de geler des crédits, donc de les périmer,
et on fait un recours au fonds de suppléance. Globalement, le
gouvernement ne dépense pas plus que les crédits votés
pour les Affaires sociales, ce qui fait qu'en termes de crédits
périmés que le ministère pourrait utiliser demain matin,
c'est-à-dire le 31 mars qui vient de passer, c'est zéro.
M. Paradis: C'est-à-dire qu'effectivement il s'agit de la
mécanique comptable que les montants ont été
dépensés comme tels...
M. D'Astous: On a eu...
M. Paradis: On les a envoyés au fonds de suppléance
pour respecter les normes d'administration financière et on est
allé les rechercher.
M. D'Astous: On a reçu du fonds de suppléance des
montants d'argent neufs et on a gelé ceux du ministère pour ne
pas faire deux fois la dépense de 20 000 000 $, par exemple.
D'accord?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions?
M. Paradis: Mme la Présidente, je suis un peu
embêté. Je pense que cela va prendre l'autorisation de tout le
monde si je vais dans une autre question. Cela touche les transferts entre les
CLSC, CSS. On peut les toucher à ce moment-ci ou on peut les toucher au
moment où on arrivera...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que cela fait
partie des CLSC de toute façon. Ils sont rendus dans les CLSC.
M. Paradis: Sur ces paroles, Mme la Présidente, le
ministre a annoncé que des ententes sur les transferts d'effectifs
avaient été conclues dans huit régions. Il appert, suivant
les données fournies par les CSS au début du mois d'avril, que
seules les régions Estrie et Laurentides-Lanaudière ont conclu
des ententes tripartites.
Dans les régions de Québec, Saguenay-
Lac-Saint-Jean et de la Montérégie, les CLSC sont en
complet désaccord avec l'entente conclue entre le CRSSS et les CSS. Pour
la Montérégie, le ministère s'oppose aussi à
l'entente parce qu'elle implique un développement de postes. Il n'y a
absolument aucune entente, suivant les mêmes informations, en Abitibi,
dans la Mauricie, sur la Côte-Nord, en Gaspésie-Bas-Saint-Laurent.
En Outaouais, il y avait une entente, mais le CRSSS est revenu sur sa
décision. Dans la région de Montréal, l'entente devait
être conclue au 1er avril. Le 1er mars, le comité de travail ne
fonctionnait pas encore; les CLSC étaient en désaccord avec la
philosophie de base.
Est-ce que vous pouvez nous faire un bilan, finalement, de l'état
du dossier dans chacune des régions en lui apposant non pas des voeux,
mais l'état réel de la situation au moment où on se
parle?
M. Chevrette: Oui, je vais essayer de vous faire un rapport le
plus complet possible. Quand j'ai dit huit ententes, c'est probablement une
erreur de ma part parce que j'aurais dû dire huit décisions ou
ententes parce que j'avais envoyé les lettres, effectivement, ou j'avais
tranché dans des cas. Donc, il serait peut-être plus précis
de dire huit décisions ministérielles qui comprennent des
ententes et qui comprennent, également, des... Dans certains cas, cela a
été le voeu de reconnaître la recommandation du CRSSS, pas
nécessairement entente au niveau CSS et CLSC. Sur cela, vous avez
raison. Donc, on va les prendre l'un après l'autre.
Dans le cas de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, il
y a deux CSS. Il y en a un où la décision est déjà
prise, c'est le Bas-du-Fleuve, 48, 3 postes, et, par rapport à
l'objectif fixé, cela représente 87 % de ce qu'on avait selon la
méthodologie et le cadre de partage. Dans le cas de la Gaspésie
et des Îles-de-la-Madeleine - je crois que c'est hier, ce n'est pas
encore parti mais c'est signé en tout cas, à mon niveau - j'ai
pris une décision et, à ce niveau, je peux vous dire que j'ai
nommé un enquêteur pour le CSS-GIM. Dans le cas du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, 71 postes, pour un objectif de 87, 5 %
également. Effectivement, le CSS est plutôt en désaccord
avec notre prise de décision.
M. Paradis: Qu'est-ce qui arrive de façon pratique?
M. Chevrette: Ce qui arrive, c'est qu'on applique la
décision. C'est une décision ministérielle; elle doit
s'appliquer.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quels sont les points de vue qu'ils ont fait valoir pour être en
désaccord?
M. Chevrette: Pour être en désaccord? Au niveau de
ce CSS du Saguenay, en particulier, au départ, il y avait un monde de
différence entre la position du CSS et celle des CLSC. J'ai
parlementé à plusieurs reprises avec le président du
CRSSS, qui nous a fait une recommandation à 68, mais il y avait trois
postes qui devaient être transférés d'une façon
concrète et qui ont été ajoutés; selon nous, 87, 5
%, cela correspondait à un effort décent qui devait se faire,
compte tenu de la méthodologie et des cadres de partage qui avaient
été appliqués un peu partout.
M. Paradis: Est-ce que le CRSSS était d'accord avec cette
décision?
M. Chevrette: Avec le CRSSS, il y a deux versions - on va
être franc sur toute la ligne; je ne cacherai rien: officieusement, oui,
officiellement, non. Cela ne sert à rien de vous cacher la
vérité. Je ne les laisserai pas dire ce qu'ils veulent bien dire.
Officieusement, c'était oui. Je n'ai pas écrit la lettre sans
savoir ce que je disais mais, officiellement, ils ont dû faire non.
À Québec, 176 postes dont 27 en fiducie au CRSSS, pour un
total de 203, ce qui correspondrait à l'application intégrale de
la méthodologie et du cadre de partage.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le cas de
Québec - si mon collègue de Brome-Missisquoi me permet - il y
avait un problème à la suite du transfert des effectifs touchant
les personnes âgées où le nombre d'effectifs qui restaient
- si je vous avançais un chiffre, ce serait de mémoire - pour
s'occuper d'une couple de milliers de personnes âgées
placées en famille d'accueil était absolument ridicule. Je n'ai
pas les chiffres en tête mais je voulais savoir si cela avait
été corrigé. Quelles sont les personnes qui restent
responsables du CSS? Combien de personnes restent responsables? Il y a combien
de personnes âgées?
M. Chevrette: On va vous répondre d'une façon
spécifique. Je dois vous dire que la question des personnes
âgées, c'est un des arguments qu'on a retrouvé à peu
près partout dans l'ensemble des régions. Effectivement, quand
ils calculent le "case load" des employés, ils ne disent pas
nécessairement que les dossiers se ferment au fur et à mesure
qu'il y a placement. C'est ce qui fait qu'il y a des chiffres astronomiques qui
sont cités en première ligne et qui, au fur et à mesure du
placement, diminuent complètement. Avec la grille d'évaluation
des bénéficiaires, je peux vous dire que c'est simplifié.
S'il y a un endroit où ils ont fait un excellent travail sur les listes
d'attente, c'est bien à Québec. C'est passé de 1200
à 200 seulement.
(12 heures)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je le savais. D'ailleurs,
c'est depuis plusieurs années parce que ce sont eux qui ont
développé le premier service...
M. Chevrette: C'est exact.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... d'admission - je ne
me rappelle plus comment on les appelle. Si ces personnes sont placées
en centre d'accueil, je comprends que le dossier puisse être fermé
mais, si elles sont placées en famille d'accueil ou en foyer de groupes,
il n'est pas fermé pour le CSS.
M. Chevrette: Au CSS, il restera 14, 7B employés, c'est
tout près de 15 postes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour s'occuper de combien
de personnes? Je comprends que cela peut varier, mais elles ont quand
même...
M. Chevrette: Le ratio personnes-service, c'est 1 par 107.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous pensez que cela est
adéquat.
M. Chevrette: Justement, il y en a 27 en fiducie
précisément pour évaluer la situation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À ce moment, si
vous vous retrouvez avec des abus dans des foyers illicites ou ailleurs, vous
aurez la réponse. Si on ne fait que les parquer, il n'y a pas de
problème. Je comprends qu'elles ne sont pas en foyer, elles sont en
famille d'accueil, mais, même là, les familles d'accueil ont
besoin d'une surveillance.
M. Chevrette: Je vais demander à Mme Vaillant de vous
donner l'explication du 107. Ce ne sont pas nécessairement des
bénéficiaires. Il y a différentes catégories de
services.
Mme Vaillant: Ce n'est pas un "case load" au sens où on
l'entend. C'est un ratio pour être capable de départager
l'ensemble des interventions qui ont été faites pour les
personnes âgées au niveau de l'accueil, de l'évaluation et
de l'orientation (AEO) et également au niveau de la prise en charge
touchant les personnes âgées. Donc, on n'a pas pris des personnes
comme telles et nous n'avons pas un "case load" individualisé. Pour
faire le partage, on a tenu compte de l'ensemble des interventions, à la
fois pour l'accueil, l'évaluation et l'orientation et à la fois
pour la prise en charge. Dans le cadre du transfert, ce que cela nous donne
pour
départager ce service, c'est un ratio 1-147 par intervention en
CL5C. On transfère 40 ressources en CLSC, on en laisse 15 au niveau du
CSS. Un autre élément important est qu'on a laissé au
conseil régional une banque de 27 ressources pour 27 postes pour que le
conseil régional puisse, l'opération de transfert se faisant,
regarder les besoins de la clientèle. Effectivement, Québec est
la région qui a été l'initiatrice d'une grille
d'évaluation et tant le conseil régional de Québec que le
CSS de Québec avaient la préoccupation de faire en sorte qu'on ne
mette pas en péril les bénéficiaires. C'est pour cela que
le transfert n'est pas fait intégralement comme proposé par la
méthodologie. Il y a là une banque de postes et le CRSSS de
Québec va regarder les besoins en termes de
bénéficiaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je comprends qu'ils sont
en fiducie mais vous n'avez quand même pas mis le monde en fiducie.
Où opèrent-ils, dans les CLSC ou dans le CSS?
Mme Vaillant: Ils travaillent actuellement au CSS de
Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ils sont restés au
CSS.
Mme Vaillant: Ils sont restés et ils donnent des services
au CSS de Québec.
M. Chevrette: Cela veut dire que c'est 27 postes non
transférés pour le moment dont les montants... La décision
ultime reviendra au CRSSS avec...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À ce moment, cela
donnerait quoi comme ratio s'ils restaient au CSS?
M. Chevrette: Cela dépend du nombre
transféré.
Mme Vaillant: Cela va dépendre de la recommandation. Une
chose est certaine au sujet de la clientèle âgée à
Québec, avec l'effort qui a été fait, il faut savoir qu'il
y a des CLSC qui se sont impliqués depuis plusieurs années avec
le CSS de Québec pour mettre sur pied certaines ressources
intermédiaires pour les personnes âgées dans la
région de Québec. Donc, au niveau des ratios, on attend de voir
la recommandation que le CRSSS de Québec va nous faire. Il y a une
équipe au CRSSS de Québec qui suit de très près
toute cette opération de transfert pour faire en sorte qu'il n'y ait pas
de bénéficiaires entre deux chaises et pour qu'on leur garantisse
des ressources.
M. Chevrette: Pour les CSS dans la région du centre du
Québec, 121, 6 postes transférés, 2, 5 en fiducie, pour
124, 1, ce qui correspond exactement à la procédure et à
la méthodologie à 100 %. L'Estrie, il y a une entente... J'ai dit
centre du Québec, excusez, c'est 47, 94 et 11, 06 postes en fiducie,
pour un total de 59 qui correspondrait à 86% de l'objectif. Il y a une
entente des trois parties au centre du Québec. Dans l'Estrie,
également, il y a une entente, mais je n'ai pas les chiffres
précis ici. Montréal, j'y reviendrai tantôt.
Lanaudière, il y a une entente: 87, 6 et 14, 4 en fiducie, pour 102.
Richelieu, j'ai pris la décision, la semaine dernière, vendredi,
je crois. L'objectif était de 213, la conclusion sera 202, 8, dont 7 en
fiducie, mais j'ignore le pourcentage exact. Il y a eu un réajustement
de 9 postes à cause du scolaire et il y a 20 postes de placés en
fiducie au CRSSS pour six mois parce qu'on a parlé de listes d'attente
énormes en Montérégie et on a laissé 20 postes
précisément pour six mois pour régler ce
problème-là au niveau de la Montérégie comme telle.
En Abitibi-Témiscamingue, la décision a été prise
hier, je crois, ou avant-hier. Le président du CRSSS est en
désaccord, mais, me dit-on, il ne s'opposera pas à l'application
de cette décision. La Côte-Nord, 33, 7 postes
transférés, pour 90% de l'objectif. Je pense que tout le monde,
dernièrement, est tombé d'accord.
Quant à Montréal, pourquoi je n'ai pas enclenché -
parce que cela faisait partie de la question du député de
Brome-Missisquoi -à Montréal, c'est purement et simplement parce
que j'ai décidé d'aller au Conseil des ministres avec un
mémoire. On sait très bien que le problème n'est pas de
même nature, qu'il y a des intervenants du milieu qui ne sont pas
nécessairement impliqués dans les CSS et dans les CLSC mais qui
ont un oeil plus ouvert sur le dossier. Avant de poser quelque geste que ce
soit, je préférerais présenter ma perception au Conseil
des ministres pour en avoir l'aval certain et, par la suite, commencer à
faire travailler les groupes sur les hypothèses concrètes qu'on
leur proposera.
À Montréal, il y a toute la dimension linguistique, vous
le savez autant que moi; il y a toute la question de la communauté juive
qui a également un CSS mais qui peut être à la fois
considéré comme un CLSC; il y a la dimension des protocoles
d'entente entre les deux CSS, soit Ville-Marie et Montréal
métropolitain. On sait que les groupes d'Alliance Québec, eux,
réclament une intervention législative dans ce cas alors que dans
ces domaines on a préconisé, jusqu'à maintenant, une
intervention administrative, signer des protocoles d'entente, puis dire:
Montréal métropolitain fera desservir sa clientèle
anglophone à partir de protocoles d'entente avec Ville-Marie et
l'inverse pourrait être aussi vrai,
sur le territoire de Ville-Marie, avoir des protocoles pour que
Montréal métropolitain desserve la clientèle francophone.
Il y a plusieurs aspects très différents, d'ailleurs. Il y a un
point qui est certain, c'est que le droit de recevoir des services de
santé, des services sociaux dans sa langue, c'est reconnu et cela sera
reconnu. Il s'agit maintenant de trouver la formule qui pourrait rallier le
plus grand nombre d'adhésions possible, en étant bien conscients
que cela sera toujours un petit peu contentieux à Montréal, parce
qu'il y a des valeurs qui sont en jeu autres que celles de dispenser des
services comme tels.
M. Paradis; Sur cette question-là, M. le ministre, vous
étiez intervenu en Chambre et vous aviez affirmé le droit aux
services dans la langue de l'usager. Vous aviez, dans une première
déclaration - j'y vais de mémoire, je n'ai pas le Journal des
débats pour vous citer - affirmé que cela s'arrêtait
là. Dans un deuxième temps, vous avez semblé amoindrir
votre première déclaration en disant qu'au niveau de
l'institution comme telle le dossier n'était pas fermé, si j'ai
bien compris le sens.
M. Chevrette: Quand vous me disiez tantôt que les CSS ne
sont pas d'accord, ce n'est pas précis. Je pourrais rectifier
moi-même et vous dire que les CSS seraient peut-être d'accord. Un
des deux CSS pourrait être d'accord pour autant qu'il n'ait pas un
traitement différent de l'autre. C'est là qu'est le dilemme. En
fait, si les deux CSS ont le même traitement, il y en a au moins un qui
serait d'accord, je suis sûr de cela. Au moment où je vous parle,
étant donné qu'on ne leur a pas fait de proposition
concrète, les deux peuvent se retrancher et dire: On est contre, pour le
moment. Mais, en discutant avec eux, on verra bien que...
M. Paradis: Votre propre orientation, votre propre philosophie,
est-ce qu'elle dépasse...
M. Chevrette: À prime abord, je dois vous dire
personnellement que je ne vois pas d'intervention législative,
même si j'ai rencontré Alliance Québec, même si j'ai
rencontré les CSS. J'ai parlé au CRSSS. À mon avis, c'est
le genre de problème qu'on est capable de régler, comme partout
ailleurs, sur le plan administratif. Répondre au voeu et au droit, en
particulier, de n'importe quel individu de recevoir les soins et les services
dans sa langue, je pense qu'on peut régler cela administrativement. On
ne m'a pas encore fait la démonstration ou la preuve concrète
qu'il fallait que j'y aille sur le plan législatif au moment où
je vous parle. Je ne suis pas quelqu'un qui est...
M. Paradis: Justement, sur le plan administratif, la garantie des
institutions comme telles, est-ce que cela fait partie de ce que vous allez
présenter au Conseil des ministres?
M. Chevrette: Au Conseil des ministres, je vais leur proposer des
hypothèses concrètes que j'ai l'intention d'aborder avec les
groupes pour qu'on ne dise pas, par la suite: As-tu pensé au
législatif? Oui, j'y ai pensé, voici ce que cela donne si c'est
législatif. As-tu pensé au plan administratif? Oui, c'est ce que
cela donne, si on règle de façon administrative.
Au moment où on se parle, c'est évident que je n'ai pas
à dévoiler la recommandation qui sera prise par le Conseil des
ministres, d'autant plus que le mémoire n'est acheminé que depuis
quelques jours ou il est sur le point de l'être.
M. Paradis: II va être pris en considération par le
Conseil des ministres quand?
M. Chevrette: Le plus tôt possible, pour commencer les
travaux. Je pense que je me devais d'aller faire confirmer ma position, parce
qu'on ne se le cachera pas, ce sont des décisions politiques importantes
sur l'île de Montréal.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Sur la question des...
Est-ce que le député de Fabre m'avait demandé la parole?
Je voudrais revenir strictement sur les chiffres. C'est pour cela que j'ai
interrompu mon collègue. On a parlé du ratio pour les personnes
âgées dans le cas de Québec. Est-ce qu'on a les ratios pour
les autres régions du Québec pour les personnes
âgées?
Une autre question concernant les services sociaux scolaires. Une
appréhension que les gens avaient et qui, à première vue,
semblait fondée, mais peut-être qu'aujourd'hui, elle ne
s'avère pas exacte, les ressources étant tellement
limitées au plan des services sociaux scolaires. On craignait beaucoup,
finalement, que le transfert de ces effectifs cause une dilution, à
toutes fins utiles, des services aux - je ne sais pas si on peut les appeler
bénéficiaires - intéressés. Je voudrais savoir ce
qui s'est produit dans cela pour chaque CLSC, pour le service social scolaire,
s'il y a eu des transferts, combien d'effectifs ont été
transférés à chacun des CLSC. Est-ce qu'on se retrouve
véritablement devant un phénomène de dilution du
personnel, comme on l'avait appréhendé?
M. Chevrette: Tout d'abord, je vais laisser répondre Mme
Vaillant d'une façon plus technique. Mais, le fait qu'on procède
à des transferts d'un CSS à un CLSC, j'ai
toujours répété et je le maintiens, qu'on ne
partage pas une richesse là où il y a pauvreté. On partage
des ressources en fonction de ce qu'on a. Cela a donné l'impression,
dans plusieurs milieux... Entre vous et moi, c'était d'ailleurs un des
points d'accrochage quand arrivait la négociation entre un CLSC et un
CSS.
Le CLSC disait: Moi, je suis receveur. Il n'y a rien de plus facile que
de recevoir et je veux en recevoir le plus possible. Le CSS disait: Moi, je
suis donneur et plus j'en donne, plus je détériore,
supposément, ma situation, alors que le partage en fonction de la grille
et de la méthodologie, c'était le partage des
responsabilités et de joindre le personnel selon les quantifications
qu'on a à décider dans la méthodologie, en fonction du
partage des nouvelles responsabilités.
Donc, on ne partage que ce qu'on a. En Montérégie, cela ne
les rend pas plus riches en effectifs parce qu'on procède à des
effectifs, sauf que le CRSSS de la Montérégie avait fait une
recommandation qui disait: Écoutez, allez-y sur le développement.
Je sais que le député de Brome-Missisquoi en a fait une allusion
tantôt. Effectivement, si on va en développement en priorisant les
régions les plus démunies en effectifs la
Montérégie demeure la région la plus pauvre en effectifs
et cela, je le maintiens, sauf que cela ne doit atténuer, selon nous,
d'aucune façon le nombre d'effectifs en fonction des clientèles,
parce que les juridictions sont accolées aux clients. (12 h
15)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais quand
même spécifier au ministre des Affaires sociales que, dans le cas
des services sociaux scolaires, je vous avouerai franchement que je ne suis pas
très concernée par le fait que quelques-uns en reçoivent
plus ou moins ou que d'autres en donnent plus ou moins. Cela n'a jamais
été ma préoccupation. Notre préoccupation a
été de voir si les services qui sont donnés et qui sont
déjà parcimonieux dans cette activité particulière
ne seront pas davantage diminués, compte tenu d'une dilution parmi un
plus grand nombre d'établissements. C'est là le sens de ma
question.
M. Chevrette: Je vais laisser Mme Vaillant vous répondre.
Les CRSSS ont une responsabilité concrète dans cela et on va vous
dire à quel niveau.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les
CRSSS ont une responsabilité concrète, mais la
décision a été prise par le ministère des Affaires
sociales.
M. Chevrette: La décision de transfert...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II faut bien se le dire,
la responsabilité est aux Affaires sociales.
M. Chevrette: Oui, pour le transfert, pour la décision
ultime, oui, madame. D'ailleurs, on ne s'en cache pas, je vous l'ai dit,
"rapport détaillé". Ce n'est pas cela que je dis, je dis que le
CRSSS, après qu'on a décidé du nombre global de transferts
en fonction de la grille d'analyse, doit nous produire un plan de
réallocation des ressources au sein de chacun des CLSC de son
territoire. Donc, Mme Vaillant peut...
Mme Vaillant: Sur votre première question, sur les
personnes âgées, j'ai ici le ratio CSS par CSS.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Pouvez-vous nous le remettre?
Mme Vaillant: Je peux vous le déposer, il n'y a aucun
problème. Je vais le déposer.
M. Paradis: L'avez-vous pour tous les types de clientèles
ou strictement pour les personnes âgées?
M. Chevrette: On n'a pas le plan de réallocation au moment
où je vous parle. On a le plan de transfert enfance et adulte.
M. Paradis: D'accord.
M. Chevrette: Cela, vous l'avez.
M. Paradis: II est dans le tableau que vous déposez.
M. Chevrette: Oui.
Mme Vaillant: Le tableau que je dépose touche les adultes
et les personnes âgées, d'accord?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On retrouve là le
ratio que je vous demande.
Mme Vaillant: Vous avez le ratio CLSC et CSS, CSS par CSS, avec
le total provincial. Je vais le déposer. On va en faire des copies.
Sur votre deuxième question concernant le scolaire, la
première chose qu'il faut rappeler, c'est qu'il y a déjà
depuis les transferts des CHDSC vers les CLSC des équipes
d'infirmières scolaires, ce qu'on appelait les anciennes unités
sanitaires. Vous avez donc, implantée dans chacun des CLSC, une
équipe de santé scolaire qui oeuvre aux niveaux primaire et
secondaire. C'est le premier élément.
Pour les services sociaux, nous avons demandé aux conseils
régionaux de faire, à partir du nombre d'effectifs qui
étaient
transférés dans chacun des CSS pour les services sociaux
scolaires, une proposition de réallocation entre les CLSC. Je vais
prendre la région que...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... les effectifs qui
devaient être réalloués entre les CLSC en dépit des
recommandations que la commission vous avait fait ici d'étudier les
répercussions et, ensuite, à ce moment-là, prendre votre
décision. Vous avez pris la décision qu'ils seraient
réalloués aux CLSC de toute façon.
Mme Vaillant: La décision a été prise par le
ministre des Affaires sociales de ce moment.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On va en étudier
les résultats maintenant.
Mme Vaillant: D'accord. La décision a été
prise par le ministre des Affaires sociales. Il y a eu, Mme la
Présidente, une évaluation qui a été faite au
niveau de la santé scolaire et cette étude faite dans le
Bas-du-Fleuve est connue; l'un des fondements de la décision est
celle-là.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): A-t-elle
été publiée, cette étude sur la santé?
Mme Vaillant: Cela a été fait dans un CHDSC. On
peut aussi vous la communiquer.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux}: Cela semble
intéressant.
Mme Vaillant: Quant aux services sociaux scolaires, les CRSSS ont
la responsabilité, connaissant le nombre de travailleurs dans le secteur
scolaire de les réallouer par CLSC. Quand vous parlez de dilution,
l'expérience que nous avons au niveau des CLSC - je vais parler de la
région que je connais le mieux qui est celle de l'Outaouais - les
équipes scolaires étant déjà en place au niveau des
infirmières scolaires, elles sont déjà dans les
écoles, tant au primaire qu'au secondaire, à ce moment-là,
l'équipe des travailleurs sociaux en milieu scolaire va se joindre
à cette équipe. Il y a des programmes scolaires dans certains
CLSC, pas partout, mais là où ils sont implantés, et vous
avez également une jonction qui s'est faite par le truchement des
organisateurs communautaires, par exemple concernant les maisons de jeunes ou
les ressources communautaires jeunesse.
Donc, pour éviter justement cette dilution, il y a une
orientation pour baliser cela à l'intérieur d'un programme
jeunesse qui met ensemble les ressources à la fois de santé, les
ressources des travailleurs, les travailleurs sociaux, les services sociaux
scolaires et également, là où il y en a, des organisateurs
communautaires qui oeuvrent auprès des groupes jeunesse. Donc,
l'orientation, c'est celle-là.
Maintenant, on a è peu près deux ou trois conseils
régionaux qui nous acheminent maintenant les plans de
réallocation de ressources entre les différents CLSC.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez répondu
en partie à ma question, mais pas vraiment à ma question. Ma
question, c'était de vous demander... Vous avez été
où il manque de travailleurs sociaux dans les CLSC, parce qu'ils ont
été divisés, vous avez trouvé une nouvelle
orientation qui a été de dire: On va consolider davantage
l'approche de santé et de services sociaux en "rebloquant", excusez
l'expression, les infirmières, les travailleurs sociaux et les agents
communautaires qu'il peut y avoir dans le milieu.
La question que je vous ai posée, c'est: Pouvez-vous me dire
exactement combien d'effectifs en travailleurs sociaux par CLSC, par
région, ont été transférés dans chacun des
CLSC. Que vous décidiez d'une autre approche, d'une autre orientation,
on décide, à ce moment-là, de minimiser l'approche sociale
et, d'une certaine façon, privilégier l'approche santé,
pas nécessairement privilégier; faire une meilleure jonction, ce
n'est pas mauvais en soi, c'est bon, mais il reste que, quand même, c'est
pour essayer d'effacer... vous diminuez la qualité des services sociaux
qui sont offerts.
Mme Vaillant: Premièrement, de façon
précise, je ne peux pas vous dire, aujourd'hui, combien de travailleurs
sociaux seront alloués dans chacun des CLSC. On peut vous dire, au
niveau régional, combien de travailleurs sociaux dans chacun...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela, ce n'est pas le
problème, ils étaient aux CSS et on les envoie aux CRSSS, vous
allez avoir le même nombre, il n'y a pas de problème.
Mme Vaillant: Exactement. Maintenant, les conseils
régionaux sont en train de faire la répartition: les
décisions sur le partage viennent d'être prises, pour la plupart,
par le ministre. Les conseils régionaux, maintenant, procèdent
à un plan de réallocation et à déterminer de
façon très précise combien de travailleurs sociaux il va y
avoir dans chacun des CLSC.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on a
étudié l'impact, puisque la décision est prise, de cette
dilution par rapport à des programmes et des approches qui
étaient organisés à l'intérieur des services
sociaux scolaires?
Mme Vaillant: Quant à nous, il n'y a
pas de dilution. Au contraire, le fait que les travailleurs sociaux ou
l'intervention psycho-sociale soient dans une équipe multidisciplinaire,
ça va, quant à nous, renforcer l'intervention des travailleurs
sociaux en milieu scolaire puisque l'infirmière qui est en milieu
scolaire constate déjà un certain nombre de problèmes.
À ce moment-là, elle sera tout de suite en jonction avec la
travailleuse sociale ou le travailleur social qui va oeuvrer au sein de
l'école. Elle ne sera pas toute seule, elle sera au sein de
l'équipe.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ils travaillent ensemble,
quand même, Mme Vaillant, il ne faut pas exagérer non plus. Les
infirmières et les travailleurs sociaux travaillent ensemble dans les
commissions scolaires.
Mme Vaillant: C'est exact, et ils seront dans le même
établissement, et s'il y a un besoin de réallocation de
ressources à l'intérieur d'un CLSC, à ce moment-là,
les CLSC, la clientèle jeunesse étant une clientèle
prioritaire...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous dites qu'elles
seront dans le même établissement, est-ce que les travailleurs
sociaux ne fonctionnent pas à l'intérieur des écoles
plutôt qu'à l'intérieur d'un établissement, qu'il
soit un CSS ou un CLSC. C'est simplement un rattachement administratif.
Mme Vaillant: C'est un rattachement administratif, c'est comme la
santé scolaire, sauf qu'il y a des discussions au niveau de
l'équipe comme telle, au niveau du CLSC, c'est comme la santé
scolaire. Ils travaillent au sein de l'école et ils vont mettre en
commun les informations qu'ils ont pour intervenir.
M. Chevrette: Sur cette discussion, Mme la Présidente, il
y a beaucoup d'appréhension, et je pense que c'est même normal.
Vous vous rappellerez le transfert du personnel du personnel de DSC aux CLSC,
pourtant, cela s'est fait sans heurt. Les commentaires qu'on en reçoit
sont très positifs et il y a même un meilleur engagement du
personnel, parce qu'il travaille dans des équipes multidisciplinaires.
Il y met du coeur et on peut dire que ces transferts ont été
extrêmement positifs et bénéfiques.
Qu'il y ait de l'appréhension au départ parce qu'on n'est
pas certain où on peut se brancher, je pense que c'est un
phénomène normal, mais il faudrait peut-être souligner que
c'est une première, parce que, depuis 1972, je ne crois pas qu'il y ait
eu des protocoles de signés entre les centrales, le
MAS, les CLSC ou les CSS, mais, après avoir discuté avec
les centrales syndicales impliquées: le SCFP, la FAS et les deux autres
syndicats dits indépendants, il y a eu signature de protocoles en
sachant très bien que cette volonté de rapprocher les services
des gens dans une structure beaucoup moins anonyme est partagée
même par nos employés présentement. Dans certains CSS, si
on n'avait pas autant créé cette appréhension, cette
crainte, on savait que, dans certains CSS, il y avait plus de gens qui
voulaient être transférés que le nombre à
transférer, précisément à cause de ce goût,
de ce désir de vouloir fonctionner dans une équipe
multidisciplinaire et près du monde.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, est-ce qu'on pourrait avoir les chiffres une fois les
opérations faites?
M. Chevrette: Oui, madame,
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je ne voudrais pas qu'on
l'oublie.
M. Chevrette: Ce sera fait.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. Il est malheureusement 12 h 30. On recommence à 14
heures cet après-midi. Alors, on va ajourner les travaux sine die
jusqu'à ce qu'on ait un autre ordre de la Chambre pour siéger
après la période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 15 h 48)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission des
affaires sociales reprend ses travaux et poursuit l'étude des
crédits du ministère. Au moment où nous nous sommes
quittés, nous étions à l'étude du programme 1
touchant les centres locaux de santé et de services communautaires. Le
député de Fabre m'avait demandé la parole. Je ne le vois
pas, mais peut-être qu'il va arriver. J'aurais d'autres questions
à poser, à moins que d'autres collègues aient des
questions également.
M. Paradis: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'aimerais demander au ministre ce qu'il considère comme montant
qui doit être alloué à un CLSC qui fonctionne d'une
façon maximale, je dirais.
M. Chevrette: Dans votre question, Mme la Présidente,
est-ce que vous tenez compte du nombre de personnel transféré des
DSC à un CLSC et les CSS à un CLSC?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, du tout. Le sens de
ma question est le suivant: on a vu dans les journaux une déclaration -
je ne voudrais pas me tromper - je pense que c'était de la
Fédération des CLSC selon qu'il y avait de vrais CLSC et qu'il y
avait de prétendus CLSC. Ce n'est pas le terme qu'on ' a utilisé,
mais cela voulait dire la même chose. J'aimerais savoir, quand on parle
de développement de CLSC, quelle somme on envisage pour le
fonctionnement qu'on considère optimal d'un CLSC, peu importe que les
gens soient transférés ou non? Quand un CLSC fonctionne, quels
sont vos objectifs de fonctionnement pour un CLSC devrais-je demander? Enfin,
ce que je voudrais qu'on ait, c'est une estimation. On sait que les CLSC ne
fonctionnent pas tous au même rythme, compte tenu des ressources qu'ils
ont, mais on dit; II y a des CLSC qui ont un développement maximum
à ce moment-ci. Cela, c'est ma première question.
M. Chevrette: Donc, il y a une foule de facteurs. Je ne saurais
vous dire qu'il y a une solution miracle, vous dévoiler un chiffre
magique qui vous dirait, par exemple: À 1 500 000 $, un CLSC baigne dans
l'huile. Non, je pense que ce serait faux de vous donner un tel chiffre. Cela
dépend è la fois des populations, des problèmes que vit
une population, parce qu'il y a des services qu'on peut donner, par exemple,
dans un quartier montréalais du bas de la ville qu'on ne donnerait pas
en Gaspésie. Il est difficile de décréter une norme
officielle pour un CLSC.
D'autre part, il y a des services de base qui se donnent un peu partout
dans le domaine de la santé, et également des services sociaux.
On pourrait dire qu'il y a trois volets: santé, communautaire et social.
Cela "peut actuellement aller chercher entre $400 000 et un peu plus de $1 000
000, cela dépend des CLSC. Je pense, au départ, que votre
question s'adressait surtout aux CLSC qui ont connu un départ prime, si
vous voulez, ou un budget d'implantation de $100 000. Même s'ils ont
hérité de quelques effectifs, effectivement, ces CLSC sont en
phase de consolidation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je ne veux même pas
discuter du fait qu'il y en a qui sont plus ou moins développés.
On connaît l'état actuel des choses. Mais il reste que, quand
même, dans des prévisions de développement, puisqu'on parle
d'un parachèvement des CLSC, il ne s'agit pas de mettre strictement des
squelettes en place. On veut leur mettre un peu de chair. On veut qu'ils
fonctionnent pour répondre aux besoins de... Est-ce qu'on a fait des
projections à moyen terme, disons, de ce que serait le coût de
parachèvement des CLSC?
M. Chevrette: Oui, on a inventorié les besoins des CLSC et
les intentions de développement de chacun d'eux. Je peux vous dire que
si j'avais 14 000 000 $ ou 15 000 000 $ au lieu de 7 000 000 $, ce serait
préférable. Car je crois que, avec 13 000 000 $ ou 14 000 000 $,
on pourrait répondre à la presque totalité des demandes
actuelles, si on regarde les demandes qui ont été
formulées. Mais on a obtenu 7 000 000 $ de consolidation. Donc, il est
évident que je ne peux pas répondre à l'ensemble des
demandes de développement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ma question n'est
même pas dans ce sens. Ce n'est pas le fait que vous ayez eu 7 000 000 $
et qu'il aurait été souhaitable que vous ayez eu 15 000 000 $.
J'imagine que le ministère a des objectifs précis, non seulement
quant au développement, mais quant au fonctionnement éventuel des
CLSC.
Je vais peut-être rendre cela un peu plus concret. On sait, par
exemple, qu'une part importante des fonctions des CLSC est d'assurer des
services à domicile. On sait, par contre, que ces services à
domicile sont loin - je ne voudrais pas que vous le preniez comme un
blâme, je connais la réalité des choses - d'être
conformes aux besoins existants. J'aimerais que vous me disiez si vous avez
tenté d'évaluer, pour une région rurale ou pour un grand
centre urbain, ce qui serait l'objectif souhaitable et son coût pour un
CLSC qui répondrait d'une façon vraiment adéquate, non
seulement aux services de maintient à domicile - c'est que je pense en
particulier aux services de maintient à domicile - mais à toute
l'autre gamme de services qu'un CLSC doit offrir. Est-ce qu'on a fait une
évaluation de cela? Est-ce qu'on s'en va au petit bonheur en se disant:
Quand on a 2 000 000 $, on va mettre des petits squelettes ici et on
consolidera un peu là. Si on a 2 000 000 $ l'an prochain, on ajoutera un
peu? Je voudrais savoir si on a un plan d'ensemble et ce qu'il faut
prévoir comme montant.
M. Chevrette: Selon les populations et les
caractéristiques, on peut facilement dire que cela se situe dans une
fourchette entre 1 000 000 $ et 2 000 000 $. Je vais vous donner un ordre de
grandeur. Avec 1 000 000 $, dans certains milieux, ce serait suffisant pour
assurer une qualité des services, compte tenu des demandes et des
besoins qui sont exprimés, alors que pour d'autres milieux, cela
pourrait atteindre 2 000 000 $ facilement. Cela, c'est clair.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Quel est le budget de
l'ensemble des CLSC? Il est ici quelque part mais...
M. Chevrette: Les CLSC, on va vous le
dire précisément, cela doit être environ 300 000 000
$. C'est 363 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce que je ne comprends
pas, et c'est cela que vous allez éclaircir, c'est que vous me dites: On
peut prévoir une fourchette, quelque part entre 1 000 000 $ et 2 000 000
$, mettons 2 000 000 $. Vous en avez 160 de prévus...
M. Chevrette: Oui, 166.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En tout cas, je mets 160,
cela va être toujours plus facile pour l'étude.
M. Chevrette: II y en a 120, au moment où on se parle, je
crois, de reconnus.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous me dites que pour un
bon fonctionnement du CLSC - et je suis libérale en parlant en le
mettant à 2 000 000 $ - avec 160 CLSC -je mets 166, bon - cela fait 332
000 000 $ et vous me dites que vous avez déjà un budget de 323
000 000 $...
M. Chevrette: On va vous décortiquer le budget des 363 000
000 $ qui comptent non seulement...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 363 000 000 $ même,
oui.
M. Chevrette: II y a des CH qui s'ajoutent à cela, des
petits centres de santé. Il y a également, dans certains
endroits, ni plus ni moins que des genres d'urgence sociale de
décrétés. Il y a des ententes. En Gaspésie, il y
aura une entente prochainement; ce sera un point de service, à toutes
fins utiles, de dépannage et d'urgence. Il y a vingt centres qui
s'ajoutent à cela au réseau des CLSC.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si vous prenez
strictement ce qu'est la vocation... Je ne suis pas contre le fait que,
à un moment donné, il y ait des centres rattachés aux CLSC
si cela correspond aux besoins et aux ressources. Ce n'est pas là-dessus
que je veux discuter. Si on prenait strictement le CLSC, dans sa vocation
originale, quelle est la part des 363 000 000 $ qui lui est
consacrée?
M. Chevrette: Je vais vous faire préparer, d'ici deux,
trois minutes à peine, comment se répartissent les 363 000 000 $,
pour qu'on ait une marge exacte du budget.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je reviens à ma
question initiale. Vous me dites que le fonctionnement d'un CLSC - mis à
part ce qui pourrait y être rattaché - peut varier entre 1 000 000
$ et 2 000 000 $. Est-ce que, à ce moment-là vous me dites,
compte tenu des autres ressources aux alentours ou des besoins des milieux, que
si on avait un budget strictement pour le CLSC lui-même de 330 000 000 $
- c'est probablement même 300 000 000 $ puisque je les mets tous à
2 000 000 $ - les CLSC, à votre point de vue, fonctionneraient d'une
façon satisfaisante, que les services à domicile seraient
satisfaisants, que les services de prévention seraient satisfaisants et
évidemment que les services de première ligne aussi, sur le plan
médical, seraient satisfaisants? Est-ce que c'est cela, l'objectif du
ministère?
M. Chevrette: L'objectif du ministère est bien sûr
d'avoir des services de première ligne qui correspondent exactement aux
besoins parce que je suis convaincu que c'est là qu'on réussirait
à régler une foule d'autres problèmes qui découlent
de ce fait. C'est évident. On est toujours porté à
regarder le problème et de dire: Bon, iI manque de l'argent ici. Le fait
qu'il manque de l'argent ici nous oblige à régler d'autres
problèmes ailleurs; c'est évident. Ce n'est pas pour rien qu'on
réfléchit depuis au moins trois, quatre mois - en tout cas,
à mon niveau - pour la commission d'étude que j'ai
annoncée. On se rend compte que cela devient un cul-de-sac si on ne
procède pas à une réaffectation d'argent,
concrètement, qui va régler non seulement un problème
à une place mais qui va avoir des incidences à d'autres places.
C'est cela qui est le dilemme dans toute structure. De toute façon, sur
le plan administratif, qu'on soit de l'Opposition ou du pouvoir, on constate
bien qu'on est porté naturellement à vouloir atténuer la
portée d'un problème à une place. On dit: Bon, bien on a
dégonflé la balloune là, maintenant, c'est quelle autre?
Je pense que vous avez raison de dire que si on avait des sommes suffisantes
pour les services de première ligne, automatiquement, on aurait des
répercussions très positives ailleurs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que c'est un
chiffre de 300 000 000 $ dont il faut parler?
M. Chevrette: Si vous parlez de 160 CLSC et...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mme
Vaillant a les réponses.
M. Chevrette:... si on parle de 360 000 000 $ ou à peu
près 320 000 000 $ dont vous parliez - c'est évident que si ce
n'était qu'exclusivement les 160 CLSC, on aurait une qualité de
services extrêmement imposante et importante.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À combien
estime-t-on... On a quand même des statistiques sur le vieillissement de
la population, sur les soins qu'on estime ordinairement entre 8 % et 10 % qui
vont éventuellement... Non, c'est pour ceux qui iraient en institution.
Pour le maintien à domicile de ces personnes âgées, on a
quand même des statistiques. Est-ce qu'on a estimé il faut tenir
compte des personnes handicapées aussi - les montants que cela
requerrait pour justement... Qu'est-ce que cela coûte du point de vue
strictement des services à domicile, tous les services, auxiliaires
familiales, infirmières, intervenants? Est-ce que c'est... (16
heures)
M. Chevrette: C'est plus ou moins 50 000 000 $ pour cette partie,
sur le 363 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ce qui existe
présentement.
M. Chevrette: Ah bon! Vous parlez d'estimations.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, de ce qui serait
souhaitable.
M. Chevrette: Les estimations! Si on suit la courbe
d'évolution de...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De la population.
M. Chevrette:... la démographie, de la population, je peux
vous dire une chose, c'est qu'on prévoit, en l'an 2001, qu'il y aura 12
% de la population qui auront 65 ans et plus, alors qu'on est à quelque
8 % au moment où l'on se parle. Les personnes de 75 ans et plus auront
augmenté de 53 %; les personnes de 80 ans et plus auront augmenté
de 107 %. Il est évident que le coût est difficilement estimable.
Mais on peut facilement ajouter 25 000 000 $ additionnels sans doute
là-dessus.
Une voix: Juste là-dessus!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Juste sur les services
à domicile?
M. Chevrette: Bien sûr. Parce que cela ne veut pas dire que
parce que tu as 80 ans, que tu es nécessairement... Tu es
peut-être plus disposé à entrer en institution, mais pas
nécessairement. Il y a des gens de 82 ans... Chez nous, on garde notre
belle-mère; elle a 82 ans, elle n'a même pas besoin, au moment
où l'on se parle, de soin à domicile. Ce n'est pas le propre de
toutes les personnes, c'est clair.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, c'est
évident. Mais je voudrais quand même savoir quelle sorte de
planification le ministère fait. Parce que... Ceci, encore une fois,
n'est pas un reproche au gouvernement actuel. Je pense qu'on n'a pas vu venir
d'assez loin, même si on disait... En tout cas, peut-être que
penser dix ans à l'avance, c'est très loin, ou quinze ou vingt
ans. Mais j'ai l'impression que du point de vue du vieillissement de notre
population, peut-être que les prévisions avaient été
faites mais on a pris du temps à s'ajuster; en tout cas, la
planification, pour ma part, n'a pas été satisfaisante. C'est
pour cela qu'on se retrouve avec de gros problèmes, compte tenu que la
population vieillit encore plus vite qu'on ne l'avait prévu. Parce qu'on
ne parlait pas de 12 % pour l'an 2000 dans ce temps-là.
Je me dis: Aujourd'hui, est-ce qu'on est capable de chiffrer? Là,
je le circonscris strictement aux services à domicile. Qu'est-ce qu'il
faut prévoir comme montant de services à domicile d'ici l'an 2000
pour que les gens soient servis d'une façon satisfaisante, qu'on
réduise l'hébergement et qu'on garde les gens autonomes plus
longtemps, etc. ?
M. Chevrette: On peut facilement imaginer le double.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce serait 100 000 000
$.
M. Chevrette: Le double de la situation actuelle.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, dans le moment, pour les services à domicile, qu'est-ce
qu'on a? Est-ce 72 000 000 $?
M. Chevrette: C'est 81 000 000 $, mais qui se
répartissent... En 1985-1986, c'est 83 000 000 $...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: II faut ajouter 50 000 000 $ aux 83 000 000 $.
Excusez, c'est moi qui ai fait erreur.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela. C'est pour
cela que je ne comprenais pas...
M. Chevrette: D'accord, je comprends.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon. Cela, ce serait dans
une projection jusqu'à l'an 2000.
M. Chevrette: Environ, 2000 ou 2001. La Présidente (Mme
Lavoie-Roux): Oui.
Et si on voulait agir immédiatement, il faudrait augmenter de
combien pour que les services soient adéquats?
M. Chevrette: Pour les personnes âgées exclusivement
toujours ou si vous parlez...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien non, les services
à domicile dans les CL5C parce que...
M. Chevrette: Nous avions fait... Écoutez, on va vous dire
ce qu'on avait prévu, on ne vous parle pas de ce qu'on a obtenu...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. M.
Chevrette:... ce qu'on avait prévu.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, c'est cela.
M. Chevrette: Ce qu'on avait prévu, c'est que ça
nous prenait 7 000 000 $ pour les personnes âgées...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En services à
domicile.
M. Chevrette:... personnes handicapées, 4 000 000 $;
familles en difficulté, 2 000 000 $; physiothérapie,
ergothérapie, 2 000 000 $. On avait fait une demande à cette fin
de 15 200 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et vous avez obtenu 8 000
000 $, je pense.
M. Chevrette: On a obtenu 7 000 000 $, mais dont 4 000 000 $ pour
les CLSC. Alourdissement, c'est 5 000 000 $ que l'on doit rechercher à
l'intérieur de nos crédits.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'alourdissement, c'est dans vos centres d'acceuil, c'est une autre
chose.
M. Chevrette: Oui, mais on peut s'en servir pour les soins
à domicile aussi. On a 5 000 000 $ de possibles où je peux
prendre 3 000 000 $ pour les soins à domicile...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette:... et 2 000 000 $ pour les organismes
bénévoles.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais peu importe la
source où vous puiserez, c'est que pour répondre d'une
façon satisfaisante aujourd'hui...
M. Chevrette: On est loin du compte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... c'est 8 000 000 $
qu'il faudrait ajouter. Je ne vous fais pas de reproche de ne pas
l'ajouter...
M. Chevrette: Non, non, 7 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... si vous ne l'avez pas,
vous ne l'avez pas.
M. Chevrette: C'est 7 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Donc, 7 000 000 $, au moment où l'on se parle. Bon. Oui?
M. Paradis: Mme la Présidente, un peu sur le même
sujet, pour parler strictement des auxiliaires familiales, dans la
région de Montréal. Elles sont 340 présentement dans la
région de Montréal, celles qui travaillent dans le secteur des
CLSC et des CSS, soit cinq fois moins que les besoins estimés en 1979
par le ministère des Affaires sociales. Le gouvernement - et vous en
êtes - dit: Il faut investir au maximum dans les soins à domicile.
Compte tenu qu'actuellement suivant cette étude de 1979 - à moins
que vous en possédiez une autre qui va dans le sens de
l'allégement des besoins des bénéficiaires - les postes
sont comblés à 20 % strictement des besoins estimés en
1979, est-ce que vous avez un plan visant à combler ces besoins? Est-ce
que ce sont encore les mêmes besoins? Est-ce qu'ils ont augmenté?
Si on tient pour acquis qu'ils sont au moins aussi importants qu'ils
l'étaient en 1979, quel est votre plan pour passer de 20 % à 100
%?
M. Chevrette: Pour passer de 100 %, je vous ai dit...
M. Paradis: Ou à 30 %, ou à 40 %.
M. Chevrette:... ce que nous avions comme objectif par rapport
aux besoins. Cette année, la part que nous allons faire pour
améliorer la question des aides...
M. Paradis:... auxiliaires familiales.
M. Chevrette:... auxiliaires familiales, cela fait partie de la
phase consolidation pour laquelle il y aura 4 200 000 $.
M. Paradis: Avec les 4 200 000 $, suivant vos estimations - on a
340 personnes qui oeuvrent à Montréal dans ce domaine comme
auxiliaires familiales - le nombre se chiffre à combien?
M. Chevrette: Je ne peux pas affirmer d'un seul coup que ce sont
automatiquement tous des auxiliaires familiales dans la consolidation. Les
besoins estimés des
auxiliaires familiales, c'est combien?
Globalement, ce serait quoi par rapport aux 340 existants? Il faudrait
au moins augmenter de 50 %, me dit-on.
M. Paradis: Dans l'année qui vient?
M. Chevrette: Dans l'année qui vient, cela veut dire... Je
ne peux pas affirmer dans l'année qui vient parce que, lorsqu'on
consolide et qu'on ne se rend pas à l'objectif précis de
consolidation, ce n'est pas sûr que le chiffre magique de 50 % qu'on vise
à court terme soit atteint parce que dans certains milieux on va
préférer mettre l'accent sur un autre service qui est plus en
demande dans l'immédiat, selon les milieux. Si l'on parle du milieu
urbain, ce ne sont pas tout à fait les mêmes services que cela
peut demander qu'en milieu rural, vous le savez.
M. Paradis: Je parle de Montréal strictement dans le cas
que je vous cite, M. le ministre. C'est assez important comme population, c'est
quasiment la moitié de la population de la province de Québec.
Vos propres estimations de 1979 disent que les 340 personnes comblent 20 % des
besoins estimés à l'époque, en 1979. Sauf indication
contraire, ce dont on s'aperçoit, c'est que ces besoins se sont accrus,
que les prévisions étaient conservatrices, si on peut utiliser un
tel terme. Si on tient pour acquis que cela couvre 20 % des besoins maintenant
et que le ministère a comme philosophie, comme orientation ou comme
politique de mettre l'accent, en vue de régler d'autres
problèmes, sur le maintien à domicile des
bénéficiaires dans le réseau, est-ce qu'on a un
échéancier qui vise à obtenir 100 % dans trois ans, dans
cinq ans, dans dix ans?
M. Chevrette: Si on nous dégageait de l'argent, ce serait
l'an prochain, mon cher monsieur, au plus tard, c'est bien évident.
M. Paradis: Mais avec l'argent qu'on retrouve dans les
crédits cette année?
M. Chevrette: Avec l'argent qu'on retrouve, voici ce qu'on fait:
on dit à notre réseau, à Montréal: Nous avons tant
d'argent à mettre en consolidation. Faites-nous les propositions
où vous voulez affecter ces sommes. C'est la façon normale de
procéder. En sachant pertinemment au départ et sans se compter de
mensonges de part et d'autre que, si c'est un besoin aussi criant, on va mettre
l'accent sur cela. Si ce n'est pas un besoin prioritaire, on va le mettre sur
autre chose.
M. Paradis: M. le ministre, vous avez parlé tantôt
de volonté politique, de volonté ministérielle
d'intervenir à un moment donné. Vous avez dit que ce qui vous
préoccupe, c'est de les maintenir à domicile le plus possible
pour un paquet de facteurs humains et, également, j'imagine, pour des
facteurs budgétaires. Cela coûte moins cher une personne qui est
maintenue à domicile qu'une personne qu'on a en centre d'accueil ou en
centre hospitalier de longue durée. Est-ce que vous donnez des
directives ou vous remettez l'argent et vous dites aux gens: Si vous autres,
dans telle région, vous privilégiez l'option
d'institutionnaliser, de garder en institution, allez-y, ma politique de
maintien à domicile, je n'y tiens pas?
M. Chevrette: Non, l'an dernier, on a indiqué que nous
étions prêts à donner un coup de barre dans le maintien
à domicile pour les personnes âgées, par exemple. Dans la
région 6-A, on a mis 855 600 $ à Montréal exclusivement
pour cela. Pour les personnes handicapées, il y a eu, dans la 6-A,
toujours pour le maintien à domicile, 609 374 $. Donc, en tout, il y a
eu 1 500 000 $ l'an dernier sur 5 000 000 $ environ, à Montréal.
Cette année, quelle sera la proportion entre les deux secteurs? On
pourra l'annoncer plus en détail lorsqu'on fera la distribution de
l'argent de consolidation.
M. Paradis: Est-ce que vos directives aux CRSSS, c'est de dire:
Moi, comme ministre, ma politique, c'est de maintenir les personnes à
domicile autant que faire se peut, avec des services sociaux et de santé
satisfaisants et je vous demande, dans les choix que vous avez à faire,
non pas de privilégier ou de prioriser l'institutionnalisation des
individus, mais de les maintenir à domicile au maximum, ou est-ce que
vous les laissez complètement... On connaît les pressions qui
s'exercent dans le réseau et les gens qui ont des institutions à
gérer ont des besoins criants et pressants présentement.
L'enveloppe peut être toute engloutie et l'orientation que vous souhaitez
donner ne peut absolument pas se produire, et on va se retrouver, ici ou
ailleurs, dans un an, avec des résultats qu'on n'aura peut-être
pas souhaités.
M. Chevrette: Toutes nos discussions avec les CRSSS... On n'a pas
besoin d'imposer tellement de directives de ce côté-là
parce que les besoins et les pressions, ils les ont eux aussi et, dans ce
sens-là, vous avez absolument raison.
M. Paradis: Oui, mais est-ce que les pressions...
M. Chevrette: Oui, on favorise la ressource alternative qu'est le
maintien à domicile parce qu'on sait très bien qu'on rend service
à une plus grande partie de la population, à des coûts
beaucoup moindres
qu'en institution. C'est évident.
M. Paradis: Vous me permettrez d'être - comme le disait mon
ami, le capitaine Bonhomme - un peu sceptique face aux chiffres que je
retrouve. Si, en 1979, on détermine des besoins à
Montréal, qu'en 1985, sur le plan strictement des auxiliaires familiales
qui contribuent au maintien à domicile, on a atteint des objectifs de
20% et que les besoins vont en augmentant, je ne peux pas voir vraiment de
volonté politique et de volonté gouvernementale d'y aller
à fond de train dans ce dossier pour, justement, comme vous le disiez,
aller régler des problèmes ailleurs finalement au niveau des
institutions parce qu'on aura fait un choix politique à ce niveau et
qu'on se sera assuré comme gouvernement responsable qu'il sera
appliqué. Vous me dites que vous avez des enveloppes et que vous les
envoyez aux CRSSS, mais on sait ce qui va arriver: les institutions en ont
besoin et elles sont mieux placées, finalement, que la personne à
domicile pour demander ces sommes d'argent et effectuer ces pressions. C'est
pourquoi on fait ces pressions autour de la table, ici, aujourd'hui.
M. Chevrette: Ce sont des enveloppes fermées. Ce que vous
dites, c'est que si j'envoyais de l'argent aux CRSSS, dans dix ans, vous allez
l'attribuer comme vous le voulez. Quand on leur envoie une enveloppe en disant:
On vous donne 1 500 000 $ ou 2 000 000 $ pour les services à domicile,
ils ne peuvent pas les donner aux autres hospitaliers, ce sont des enveloppes
fermées. Donc, sur cela, on a cette garantie.
La deuxième soupape pour démontrer la volonté
politique, c'est au niveau des organismes bénévoles qui oeuvrent
dans le service à domicile également. Ce n'est pas le
Pérou, avec 5 000 000 $ ou quelque 4 000 000 $, tout près de 5
000 000 $, pour les organismes; il y a 200 organismes de
subventionnés.
M. Paradis: Pour être un petit peu plus direct et pratique:
l'an passé, combien de postes en service à domicile ont
été créés au Québec? Juste pour
vérifier, comment cela s'est-il traduit?
M. Chevrette: Je fais faire la vérification et je vous le
dis. Il faudra sortir les statistiques par rapport à ce qui existait et
comment cela est rendu.
M. Paradis: Les postes en service à domicile, pour voir si
vraiment il y a eu une évolution ou si on est en période de
stagnation.
M. Chevrette: On s'engage à vous fournir ces
informations-là.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: M. le ministre, tant qu'à faire des chiffres
sur l'évolution, pourriez-vous lui donner depuis 1976 l'évolution
à partir...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je peux vous les fournir,
moi.
M. Laplante:... du maintien à domicile, avec le nombre de
postes qui existaient dans ce temps-là?
M. Chevrette: Bien, il y a un chiffre...
M. Laplante: Moi, je comprends le député de
Brome-Missisquoi là-dessus. C'est qu'il y a des urgences dans le
maintien à domicile. C'est une politique qu'on a favorisée
énormément, nous autres. Les objectifs qu'on s'était
donnés ne sont pas remplis, c'est vrai, à cause du manque
d'argent.
Maintenant, Mme la Présidente parlait tout à l'heure d'un
espèce de manque de planification pour l'avenir sur le vieillissement au
Québec. Cela ne me surprend pas parce que au mois d'octobre 1976 le
premier document du parti au pouvoir, à ce moment-là, est sorti
sur le vieillissement au Québec, une politique sur les personnes
âgées au Québec. On a voulu le sortir à la toute
hâte, mais on n'a pas pu le sortir parce qu'il n'était pas complet
à ce moment-là. Je ne dis pas cela pour faire des reproches au
gouvernement antérieur, mais je pense que cela part des années
1970, sur le vieillissement au Québec. J'aimerais avoir ces états
comparatifs, M. le ministre, pour voir jusqu'où on peut voir
l'évolution dans le budget d'aujourd'hui. (16 h 15)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, j'ai
essayé, justement, de ne pas faire de partisanerie avec cela. Quand j'ai
parlé d'un manque de planification, j'ai parlé d'un manque de
planification qui remontait à fort longtemps. Il y a eu une
planification, mais elle n'a pas été satisfaisante, compte tenu
des besoins qu'on sent aujourd'hui.
M. Laplante: Ce n'est pas tout à fait vous que je
questionne actuellement; c'est le ministre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien, votre approche
était plutôt... D'accord, M. le ministre, si vous voulez
répondre au député de Bourassa.
M. Chevrette: Oui, Mme la Présidente. Tout d'abord, au
niveau des organismes bénévoles, si on veut faire la comparaison
avec 1976, il n'y en avait pas. Cela
n'existait pas. On est à peu près à 4 800 000 $, je
ne sais pas. J'oublie le chiffre précis, 4 821 000 $ pour 485
organismes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... des organismes
bénévoles pour le maintien à domicile, il faut faire
attention; pas les organismes bénévoles d'une façon
générale.
M. Chevrette: Non, les organismes pour le maintien à
domicile.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est de cela qu'il
parle.
M. Chevrette: Ils recevaient zéro et ils reçoivent
4 821 000 $. Cela, c'est un point. Le deuxième point: les services
à domicile eux-mêmes, combien on leur consacrait d'argent en 1976.
C'était 16 000 000 $ par rapport à 83 000 000 $ actuellement. Il
y a eu de l'urgence sociale qui empêchait de placer une personne en
institution, parce que, souvent, c'était pour des choses temporaires. Il
y a des centres de santé aussi, des centres de jour, qui ont
été institués pour essayer de ne pas placer en
institution, d'une façon prolongée, certains individus qui
méritaient des soins légers. Ce sont des efforts assez imposants
dans la conjoncture économique actuelle, mais, avec plus de
liquidité financière, c'est clair qu'on pourrait en faire plus,
parce que les besoins sont illimités et les ressources, elles, sont
très limitées, et vous le savez.
M. Paradis:... on pourrait faire plus qu'avec 27 500 000 $.
M. Laplante: Mais ce à quoi je voudrais, par exemple, vous
sensibiliser, M. le ministre, c'est que c'est à cause du manque
d'argent. On a des cas, je pense, dans chacun de nos comtés,
actuellement, où cela prend énormément de temps avant d'en
faire l'évaluation, d'abord, à partir du moment où il y a
une demande de placement pour ces gens-là. Il y a des cas où il y
a des services à domicile qu'on peut donner, suivant la capacité
du CLSC, avec les équipements qu'on a et au point de vue des personnes
pour aller distribuer ces services qui sont nettement insuffisants pour
maintenir à domicile des gens qui, souvent sont réellement
devenus, chroniques.
Quand on prend les A-3, A-4, jusqu'aux chroniques, il y a très
peu de différence. Du jour au lendemain, souventefois, ils deviennent
chroniques. Je me demande si, dans vos politiques à venir, il n'y a pas
des gestes qui peuvent être posés pour essayer de faire une
révision de ces cas-là, en attente actuellement, qui sont pris
dans des familles où les personnes qui les gardent sont rendues
elles-mêmes dans les 60 ans avancés.
Elles ont de la misère elles-mêmes à faire leurs
journées. Des fois, c'est le couple qui est là, le vieux ou la
vieille qui est un petit peu plus en santé que l'autre et qui se rend
malade à appliquer des soins à ces personnes. Y a-t-il quelque
chose qui s'en vient là-dessus?
M. Chevrette: Actuellement, il y a eu un effort de fait tout
d'abord pour les grilles d'évaluation. On est en train d'évaluer
les bénéficiaires: cela pourra fonctionner beaucoup plus
rapidement et cela se fait dans toutes les régions du Québec.
Deuxièmement, il y a également toute la question des listes
d'attente qui ont été révisées et Québec a
été l'instigateur, la région de Québec, ici, a fait
passer une liste d'attente de 1200 à 200, précisément
parce qu'on a fait des évaluations et qu'on a travaillé fort sur
chacun des dossiers pour en arriver à dire: Ce n'est pas un placement en
centre d'accueil, si c'est tel type de soins, telle nature de soins qu'il faut
donner. Ce modèle sera sans doute transporté dans l'ensemble de
nos régions, parce que cela semble d'une très grande
efficacité.
Maintenant, quel type d'autres... Ce ne sont pas les idées qui
manquent à ce niveau, c'est bien plus l'argent. Il y a
énormément de travail qui se fait. On se sert
présentement, par exemple, du programme des travaux communautaires. Les
vingt heures par semaine que doivent effectuer des jeunes de 18 à 30 ans
qui veulent doubler leurs prestations d'aide sociale... On en a 4000 qui
oeuvrent au niveau des services à domicile. Cela aussi, c'est d'aller
chercher les ressources qui sont disponibles et notre réseau des
affaires sociales est un des principaux centres pour ces jeunes, c'est
évident. J'en ai rencontré à Montréal et le travail
est très positif. J'ai rencontré un groupe de jeunes qui
effectuaient ces travaux et ils apprécient énormément le
genre de travail qu'ils font, sauf que, bien sûr, ils aimeraient
améliorer leur sort d'une façon un peu plus tangible encore,
disant qu'ils pourraient travailler 30 heures, 35 heures, 36 heures par semaine
si on les payait en conséquence, c'est bien évident.
Donc, c'est là autant d'efforts. Pour vous donner des exemples,
il y a eu 759 projets d'acceptés au niveau des jeunes pour des travaux
communautaires. Que font-ils? Ils font de l'accompagnement, ils aident à
divers travaux domestiques, ils font de l'animation, du gardiennage, de la
popote roulante et de la réinsertion sociale d'une clientèle
cible.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'an passé, on a tenté de
récupérer tous les chiffres de ce qui servait pour le maintien
des personnes à domicile et
ce sont des chiffres qui nous ont été communiqués
par le gouvernement. Le budget total consacré aux services à
domicile était d'à peu près 82 000 000 $...
M. Chevrette: 81 434 900 $.
M. Paradis: On est proche, entre 81 000 000 $ et 82 000 000 $;
celui concernant les personnes handicapées, 1 800 000 $?
M. Chevrette: Je vous le donne: c'était 2 000 000 $ de
développement... Il y avait plus que cela, à ce moment-là.
Le total, pour les handicapés, le budget de base plus le
développement? Vous ne l'avez pas? C'est une partie des 81 000 000 $,
c'est peut-être là...
M. Paradis: Cette année, à combien
s'élève le budget consacré aux services à domicile,
en tout et partout?
M. Chevrette: 83 718 900 $.
M. Paradis: D'accord. Est-ce qu'on a la ventilation pour les
personnes âgées et les personnes handicapées?
Mme Vaillant: Non.
M. Paradis: Est-ce qu'elle est disponible?
Mme Vaillant: On ne peut pas l'avoir.
M. Chevrette: Pas tant et aussi longtemps que la
distribution...
M. Paradis: Vous allez les obtenir à quelle époque?
Ces gens-là, il faut qu'ils le sachent pour fonctionner, j'imagine.
M. Chevrette: Je vais demander à Mme Vaillant de vous
répondre, à savoir, concrètement, comment cela fonctionne
dans la distribution de l'argent.
Mme Vaillant: Sur les 83 000 000 $, ce qu'on donne aux CLSC,
c'est une enveloppe globale, on ne l'identifie pas par clientèle. Un
CL5C de 1 000 000 $ a à peu près 300 000 $. À ce
moment-là...
M. Paradis: 5elon les besoins.
Mme Vaillant: Oui. Vous comprenez fort bien qu'on ne peut pas,
s'il y a un handicapé ou une personne âgée qui se
présente au CLSC, lui refuser le service parce qu'il n'y a plus
d'argent. C'est un budget global.
M. Paradis: Les vases communicants. Mme Vaillant: Ce sont des
vases communicants, c'est ça. Nous savons de façon certaine que,
de ces 83 000 000 $ de budget pour les services à domicile, les CLSC ont
à même leur budget global augmenté cette somme d'un tiers.
Cela, on le sait de façon certaine parce qu'on a vérifié
l'imputation au niveau des états financiers. Les 83 000 000 $ que vous
avez là, il faut majorer cela du tiers, dans les faits, au niveau des
services. Les 83 000 000 $, pour nous, c'est un budget protégé,
c'est-à-dire qu'il ne peut pas être utilisé pour autre
chose que pour des services à domicile.
M. Paradis: Les autres budgets peuvent être utilisés
pour augmenter les services à domicile.
Mme Vaillant: Oui, parce que c'est la priorité
numéro un.
M. Chevrette: C'est ce qui arrive souvent à plusieurs
endroits, d'ailleurs.
M. Paradis: L'an passé, combien y a-t-il eu de nouveaux
organismes de services à domicile qui ont pris naissance?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Là, on parle des
organismes bénévoles, on n'est plus aux CLSC. C'est l'autre
programme, je regrette.
M. Paradis: Le service à domicile...
La Présidente (Mme Lavoîe-Roux): Si on le fait
maintenant, on ne le fera pas tantôt, d'accord.
M. Paradis: Je la poserai tantôt.
M. Chevrette: 458 en 1983-1984, 485 en 1984-1985; donc, 27 de
plus.
M. Paradis: Cela va.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une dernière
question que je voudrais poser à Mme Vaillant sur les services à
domicile. Vous m'avez donné une estimation de ce que vous
prévoyez être nécessaire, qui serait de l'ordre 50 000 000
$ additionnels dans les prévisions jusqu'à l'an 2000. Je suis
sûre que vous avez dû le faire. Je trouvais même presque
étrange quand il y a eu le transfert des effectifs de voir comme tout
était chiffré du point de vue de chaque acte posé selon
qu'on fonctionnait à l'intérieur d'un CSS ou d'un CLSC, toutes
les fonctions du travailleur social à l'intérieur du CSS. Alors,
j'imagine que vous avez dû faire la même chose pour les services
à domicile. En moyenne, parce que je sais bien que, selon la condition
de la personne, cela varie, combien estimez-vous être le nombre d'heures
qui
doivent être consacrées, que ce soit pour les soins
infirmiers, d'auxiliaires familiales ou autres, en services à domicile
pour une personne que l'on veut garder à domicile et qui peut rester
à domicile plutôt que de l'entrer en institution? Est-ce qu'on a
une moyenne de ce que vous concevez comme nombre d'heures satisfaisant pour
répondre aux besoins?
Mme Vaillant: Ce que nous savons depuis ta politique de 1979 de
façon certaine, c'est qu'il y a un alourdissement des services à
domicile. Au début des années quatre-vingt, on avait besoin, par
exemple, d'une auxiliaire familiale une demi-journée par semaine pour
une personne qu'on voulait maintenir à domicile; c'était à
peu près le standard. J'étais à ce moment-là dans
le réseau et, dans les CLSC, c'était à peu près
notre barème. Actuellement, il y a un alourdissement de la
clientèle au niveau des services à domicile et cela
nécessite au niveau des auxiliaires familiales plus d'une
demi-journée. Cela varie, cela peut être une journée pour
l'auxiliaire familiale et deux ou trois heures-soins par semaine pour les
infirmières. Pour être capable de le savoir de façon
précise et pour que ce soit la même chose en Abitibi, dans
l'Outaouais ou à Montréal et qu'il n'y ait pas de disproportion,
on est en train de faire faire la grille d'évaluation pour les personnes
âgées. C'est une grille qui prévoit le nombre d'heures dont
on a besoin à la fois pour les soins et l'aide pour tout le maintien
à domicile. On est en train d'implanter cela dans toutes les
régions et dans tous les CLSC. Donc, avec un plan d'intervention, on va
savoir de façon plus précise quels sont nos besoins en services
à domicile. Actuellement, ce que nous avons comme données, parce
qu'on n'a pas un système d'information complètement
implanté, c'est très fractionné, c'est sur une base de
sondage, mais nos données opérationnelles ne sont pas aussi
raffinées que cela actuellement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, lorsque vous faites votre prévision de
développement de l'ordre de 50 000 000 $, c'est approximatif.
Mme Vaillant: C'est approximatif, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Parce que ce n'est pas basé sur quelque chose de rigoureux.
Mme Vaillant: Non.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est au fur et à
mesure qu'on répond aux besoins, dans le fond, ou qu'on est capable de
répondre aux besoins»
Mme Vaillant: C'est très moyen, c'est basé sur un
historique, mais on est en train de faire systématiquement cette
évaluation parce qu'on a des données. Actuellement, nous avons
dans chaque terrritoire de CLSC des données démographiques. On
connaît pour chaque territoire de CLSC le pourcentage des 65 ans et plus
et on a les indicateurs sociaux aussi, le taux de dépendance, le taux
d'inoccupation, si vous voulez. De plus, avec l'évaluation des
bénéficiaires, on sera capable de dire de façon beaucoup
plus sûre quels seront nos besoins. Notre base sera plus certaine.
Actuellement, c'est une projection.
M. Chevrette: Cela va nous permettre sans doute de
découvrir des choses aussi, lorsqu'il existera des disproportions
régionales. On se rendra compte que dans certains milieux c'est
peut-être du développement en nombre de lits additionnels qu'il
nous faudra. Dans d'autres, ce sera purement et simplement l'accroissement de
services à domicile plus concrets, plus précis et plus
diversifiés. Mais, quand on envisage que par rapport à 1981, en
l'an 2000, par exemple, on aura environ 300 000 personnes de plus de 65
ans...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez mis presque
cela de 1976 à 1985, une différence de 300 000. Vous êtes
passé de 350 000 et vous êtes rendu à 600 000?
M. Chevrette: On est rendu à 570 000...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est presque cela.
M. Chevrette:... et on sera à 873 000 en l'an 2001. Donc,
il va falloir adapter en fonction de cette courbe-là. (16 h 30)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Maintenant, je
ne vous demanderai pas des chiffres, mais il faudrait quand même ici,
puisque notre rôle est de faire part des besoins des gens et je suis
consciente des limites qui existent, mais je dois vous dire qu'avec les
services actuels, tels qu'ils existent au chapitre des soins à domicile,
je ne veux pas faire de drame ici, mais je pourrais vous relater - dans le
dernier mois et demi ou moins que cela, dans le dernier mois, strictement dans
mon comté - deux ou trois cas où vraiment les services à
domicile étaient nettement insuffisants et déficients.
Aussi, il y a un autre problème auquel il faut
réfléchir, je pense que tout le monde dit: Maintenons les gens
à domicile le plus longtemps possible, c'est plus humain, etc., tous les
grands principes. On est tous pour la
vertu. Il arrive qu'il se fait un tel marchandage - l'expression est
peut-être mauvaise - dans un sens, une négociation tellement
serrée à savoir si on va admettre quelqu'un à
l'hôpital ou si on va le laisser à domicile, que finalement les
bénéficiaires en font les frais. Quelqu'un m'a parlé
d'écrire une lettre ouverte, à propos d'un cas très
précis, celui d'une personne en phase terminale pour un cancer du
duodénum -apparemment, c'est assez pénible à la fin -qui
dans les quinze derniers jours de sa vie, a été
transférée quatre fois: service à domicile, séjour
à un hôpital, puis à un autre hôpital de soins
prolongés. Finalement, elle est morte. De toute façon, elle
devait mourir. Je ne veux pas dire que cela a occasionné sa mort, mais
ce sont des conditions qui sont absolument inadmissibles, parce que le CLSC n'a
pas détecté le problème assez... même si on y allait
pour lui donner des soins. Le sérieux de la situation est qu'il
s'agissait d'un homme âgé, avec sa femme qui était aussi
âgée. Quand je dis que, même en phase terminale, à un
moment donné, il se fait une négociation extrêmement
serrée, qu'on force les gens à reprendre les malades chez eux, il
y a quelque chose qui... Ce n'est pas de la démagogie que je fais, ce
sont des faits, je peux vous donner les noms, les adresses, ce serait
confirmé.
Je me dis: Autant il faut essayer de maintenir les gens à
domicile, autant, je pense, il faut aussi qu'il y ait une espèce de bon
sens ou de jugement, je ne sais pas si on doit parler de jugement à base
de prudence ou de sagesse qui s'exerce, parce que, finalement, je pense que ce
n'est pas correct pour les citoyens qui ont quand même droit à des
services essentiels en institution quand le temps est venu d'être
reçu en institution ou hospitalisé.
M. Chevrette: D'ailleurs, vous avez passablement raison, les
services à domicile, cela ne doit pas devenir de l'institutionnalisation
à domicile, c'est clair. Je pense que, d'autre part, on est en train de
corriger certaines situations dans plusieurs centres hospitaliers dans le bloc
ambulatoire à la salle d'urgence. Maintenant, le DSP a un comité
restreint d'évaluation rapide et, pour éviter les cas que vous
soulignez, il peut faire un diagnostic très rapide, pas
nécessairement garder des personnes. La règle des 48 heures doit
jouer le plus possible, mais il faut permettre un véritable diagnostic
de la personne pour détecter si vraiment c'est rendu à la phase
terminale et qu'on doit absolument la garder. À ce moment il y a des
priorités à établir dans l'accessibilité des lits
disponibles. Cela se fait de plus en plus dans la majorité des centres
hospitaliers au Québec. Le DSP a formé des équipes
souples, capables de poser un diagnostic rapide et d'éviter qu'il se
passe des choses comme vous dites.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ma dernière
question, sur les quelque 7000 cas que vous avez évalués comme
étant en attente d'hébergement, c'est ce que j'ai cru comprendre
au moment de votre...
M. Chevrette: Sur les listes d'attente, pas nécessairement
en hébergement, mais...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ils peuvent être
aussi en attente pour les services à domicile.
M. Chevrette: Ils sont en processus d'admissibilité, mais
d'après l'évaluation du bénéficiaire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Combien là-dessus, seraient en attente pour de
l'hébergement en soins prolongés?
M. Chevrette: Les proportions peuvent être très
difficiles à établir parce que chaque cas fait l'objet d'une
évaluation personnelle.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II reste que, dans la
région de Montréal, à un moment donné, quand ils
sont en attente pour un centre d'accueil ou en attente en soins
prolongés, c'est que c'est devenu des cas... Tous ceux qui ne
répondaient pas à la grille - comme vous l'appelez - ont
été mis sur une autre liste pour autre chose, mais pour
ceux-là, vous devriez avoir les chiffres.
M. Chevrette: Mme Vaillant.
Mme Vaillant: Sur les 3000 cas qui sont en attente à
Montréal, on a fait, au niveau administratif, le tour de toute la
question de la liste d'attente de Montréal pour savoir exactement
où était le problème. Là-dessus, il y en a une
bonne moitié des gens qui sont actuellement hospitalisés, soit
qu'ils se retrouvent dans les CHCD pour une certaine partie, il y en a
d'autres, il y en a à peu près - je vous donne cela de
mémoire - 800 à 1000 qui sont des gens qui sont à
domicile. Il y en a aussi un certain pourcentage qui demandent de passer d'une
institution à l'autre. Pour la région de Montréal, il y en
a une centaine qui viennent de l'extérieur de Montréal.
Donc, quand on regarde la situation de la liste d'attente à
Montréal, il y aurait - je vous dis cela comme une évaluation
très sommaire, puisque le processus d'évaluation est en cours,
ils sont en train d'appliquer la grille d'évaluation - il y aurait
peut-être environ 800 à 1000 personnes qui pourraient à
très court terme s'en aller à domicile...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ou plutôt de s'en
aller en institution.
Mme Vaillant:... s'en aller en institution. C'est cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
Mme Vaillant: J'ai ici la provenante des demandes dans le
détail. En CHCD, on en a 1505 cas; à domicile, il y en a 1000;
à d'autres institutions, comme les CHSLD et les CAH, les gens qui
veulent transiter d'un établissement à l'autre, c'est 176 en
région et 92. À ce moment-là, on a à peu
près actuellement 1500 cas de soumis et d'acceptés par le
comité d'admission, parmi ceux qui auraient besoin de services.
Là-dessus, vu de façon très sommaire, je pense qu'il y en
aurait environ 800 à 1000 qui seraient des cas d'hébergement et
le restant pourrait être des cas à domicile. C'est d'après
ce que nous connaissons de façon très sommaire, parce que
l'évaluation pour la région de Montréal est en train de se
faire. Elle n'est pas complétée actuellement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On a l'impression, en
tout cas, peut-être parce que cela fait trop longtemps que je fais ces
crédits, qu'on est constamment en évaluation. On est toujours...
Ce n'est pas un reproche que je vous fais à vous autres, mais j'ai
l'impression que, d'année en année, on
réévalue...
Une voix: C'est vrai, c'est une qualité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Pardon?
Une voix: C'est vrai, c'est une qualité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela dépend de ce
qu'on évalue. Si on est toujours à évaluer les nombres
pour que les gens disparaissent de leur belle mort, entre-temps, c'est
peut-être une moins grande qualité.
Mme Vaillant: Nous avons...
M. Chevrette: On pourrait vous donner le détail de la
liste d'attente, d'ailleurs. Nous l'avons ici.
Mme Vaillant: Par région.
M. Chevrette: Les 7188 cas. Région 01, 205; région
02, 738; région 03, 998; région 04, 692; région 05, 100;
région 06-A - et celles-là, c'est en date du 24 mars -
région 06-A, 2796; région 6-B, 340; région 06-C, 696;
région 07, 299; région 08, 298 et région 09, 26.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, c'est toute la région de Montréal qui reste la
région vraiment problématique.
Mme Vaillant: II y a 800 places qui sont en construction
actuellement, selon le plan d'immobilisation pour la région de
Montréal. On pourra vous donner cela de façon plus
précise.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord, tantôt.
M. Chevrette: En fait, pour toutes ces listes, il y a quand
même un bassin de 45 000 places possibles au Québec en
institution. C'est bien évident que si on avait réglé le
Memorial et Sainte-Jeanne-d'Arc, ce serait 400 ou 500 cas qui pourraient
être facilement transposés et ce serait un allégement
évident.
M. Paradis: Le ministre cite souvent le cas de Reddy Memorial et
Sainte-Jeanne-d'Arc. Je fais appel au règlement. Ce sont des causes qui
sont présentement devant les tribunaux et il y a un article dans notre
règlement qui dit que, comme politiciens, on n'a pas à traiter de
ces sujets. Je vous demande d'appliquer le règlement, Mme la
Présidente.
M. Chevrette: C'est bien clair que c'est devant les
tribunaux...
M. Paradis:... et que le règlement de l'Assemblée
nationale...
M. Chevrette: Le besoin est là et la population n'est pas
devant les tribunaux pour savoir où il y a des possibilités.
M. Paradis: Mme la Présidente, c'est une violation directe
de notre règlement. Je peux peut-être en faire lecture.
M. Chevrette: Non, je le sais par coeur.
M. Paradis: Bon, respectez-le, monsieur. C'est un appel au
règlement et j'insiste, Mme la Présidente, pour qu'il soit...
M. Chevrette: Si c'était la seule chose qu'on ne
respectait pas ici, ce ne serait pas grave.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Monsieur le sous-ministre.
M. Deschênes (Jean-Claude): S'il vous plaît, pas de
confusion semblable. Je voudrais ajouter un renseignement, Mme la
Présidente, par rapport à Montréal. Il est évident
que, dans le cas des services à domicile comme dans le cas de
l'hébergement, dans le cas de la santé
comme dans le cas des services sociaux, l'évaluation et les
statistiques à Montréal sont toujours une chose non seulement
plus lourde mais plus difficile. C'est souvent là qu'interviennent
d'ailleurs de longues discussions, ce qui fait qu'on ne réalise pas les
programmes la même année. Quant à savoir quelle grille ou
quelle méthode on devrait utilisé, souvent, Montréal a
refusé d'appliquer des grilles d'évaluation et on pouvait passer
un certain temps avec différentes instances à Montréal
pour savoir quel outil serait le plus approprié. On se rend compte que
parfois des statistiques, une fois qu'on a réglé le
problème méthodologique, sont dégonflées, sont
rendues comparables aux autres régions et nous avons des
difficultés de fonctionnement avec la région
métropolitaine. On le comprend, c'est normal. C'est plus facile d'avoir
une information d'un petit hôpital que d'un hôpital de la
complexité de celui de Notre-Dame, par exemple.
C'est à prendre en considération dans l'évolution
de l'historique des évaluations et ce, pour n'importe quel de nos
secteurs: santé, social, cas lourds ou cas à domicile. Il y a des
difficultés à convaincre les gens d'utiliser une méthode
standard d'une région à l'autre pour nous permettre ensuite
d'avoir des données valides et comparables.
Dans le cas de Québec, lorsqu'ils ont appliqué le
système PECA il y a trois ans, Mme Vaillant l'a dit ce matin, les listes
ont tombé de 1200 à 200 et la période d'attente est
passée de deux ans à trois mois. Il a fallu mettre un peu le pied
à terre, je dois vous le dire, pour qu'à Montréal il se
fasse des évaluations autant sur les cas d'hébergement que sur
les cas à domicile; sans cela, on a des belles images impressionnistes,
des données extraordinaires, mais un vocabulaire qui n'est pas le
même d'une région a l'autre ou entre le ministère et une
région. C'est pourquoi c'est si long, et nous tâchons toujours de
procéder de façon à convaincre les gens que l'outil est
meilleur plutôt que d'imposer une méthode par voie
réglementaire. C'est pourquoi cela prend du temps, c'est pourquoi on en
reparle d'une année à l'autre, mais c'est pourquoi on progresse
aussi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le dernier jugement, on
ne le commentera pas. Espérons qu'on progresse un peu.
M. Chevrette: On progresse, c'est certain.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais il reste qu'on
est...
M. Chevrette: On regarde les chiffres, on regarde aller le nombre
de places, on regarde ce qui s'est fait, on part de zéro pour se rendre
à cinq. Il y a un pas. Si on part de 16 000 000 $ pour se rendre
à 83 000 000 $, c'est parce qu'il y a un pas de franchi. Si le nombre de
places a augmenté de 12 000, c'est un maudit pas de franchi et cela en
pleine crise économique comparativement à ce que j'ai connu en
pleine croissance économique, évolution très lente, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Écoutez, on pourrait relativiser les 16 000 000 $, les 84 000 000
$ et tenir compte du coût de l'inflation et d'un tas d'autres
facteurs...
M. Chevrette: Tout se relativise, vous avez raison.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et tenir compte aussi
de l'augmentation du nombre de personnes âgées. Cela serait un
autre facteur aussi qui servirait à relativiser les choses, mais je ne
veux pas entrer dans ce débat.
M. Laplante: Mais est-ce qu'on peut tenir compte, M. le ministre,
du vieillissement en termes de longévité et le comparer aux
années 1970?
M. Chevrette: Bien oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien, c'est bien plus
grand.
Une voix: Vous posez la question et vous donnez la
réponse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est évident.
M. Chevrette: Les dames sont rendues à 78 ans et les
hommes à 70 ans.
M. Laplante: C'était combien à ce moment?
M. Chevrette: C'était de 68 ans et 75 ans, je crois.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est pour cela qu'il
faut...
M. Paradis: J'espère que vous n'avez rien contre cela.
M. Laplante: Non, pas du tout. C'est un autre
phénomène.
Loyers, équipement et
rénovations
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je vous remercie pour ces
réponses. Est-ce qu'il y a d'autres questions sur les
éléments 2 ou 3 touchant les services locaux, les CLSC?
J'aurais une question touchant les loyers, l'équipement et les
rénovations.
M. Chevrette: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est peut-être
à la veille de devenir...
M. Chevrette: Rénovations, dites-vous?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En fait, c'est le
troisième élément.
M. Chevrette: Loyers, équipement et
rénovations.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Loyers, équipement, je ne pense pas aux rénovations en
particulier.
M. Chevrette: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quelles sont les mesures qui sont prises, étant donné
qu'on est à établir un certain nombre de nouveaux CLSC, pour
utiliser les équipements en place et qui appartiennent
déjà au réseau? Je vais vous donner un exemple. Je n'ai
pas consulté ma collègue de Mégantic-Compton et elle
pourra me contredire, je ne me sentirai pas du tout mal à l'aise, mais
un exemple me vient à l'esprit: on parle d'établir un CLSC
à Coaticook. Je n'ai rien contre, c'est très bien, mais où
va-t-on établir le CLSC à Coaticook? Combien va-t-on payer de
loyer? Vous avez dans cette ville un petit centre hospitalier - je connais bien
l'endroit, je pense que je parle en connaissance de cause - qui ne
répond qu'aux urgences mineures parce que, dès que les
problèmes sont un peu plus compliqués, on s'en va dans les
hôpitaux de Sherbrooke. C'est normal, les gens s'en vont à
Sherbrooke. Est-ce que, à partir de ce petit centre hospitalier, on ne
pourrait pas créer un CLSC, faire une conversion ou trouver une nouvelle
formule plutôt qu'aller se loger à côté, payer de
nouveaux équipements en chirurgie mineure, etc? Quelle est la politique
du ministère à cet égard? Je m'excuse de prendre un cas du
comté de ma collègue de Mégantic-Compton... (16 h 45)
Mme Bélanger: Du comté d'Orford.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... du comté
d'Orford, vous avez raison. Je pourrais donner d'autres exemples, mais je vais
m'en tenir à celui-ci parce qu'on en a parlé ce matin. Je trouve
qu'on n'a pas assez d'argent et qu'on n'a pas assez de ressources pour
multiplier non seulement les coûts de location, mais également les
coûts d'équipements. Comme on rend des services de première
ligne dans ces endroits, cela veut dire qu'on va à côté
faire un renouvellement d'équipements. Je vois que le sous-ministre
n'est pas tout à fait d'accord avec moi. Les femmes de Coaticook vont
m'en vouloir mais, en tout cas, je pose la question parce que je pense qu'il
faut poser honnêtement les questions.
M. Chevrette: Mme la Présidente, je ne pense pas que
personne en veuille à qui que ce soit, on se pose des questions pour
essayer d'éclairer les situations. Vous avez là un des articles
qui est soumis è la décentralisation complète. C'est le
CRSSS qui a le mandat de nous préparer les endroits où on doit
loger nos différents organismes, c'est clair. Cela relève des
CRSSS cette responsabilité. Donc, c'est un mandat qui est dévolu
au CRSSS donc un mandat décentralisé par rapport au
ministère comme tel. On préfère les écoles libres,
oui, partout où on peut en trouver.
Je peux vous dire qu'il y a des endroits qui sont contestés,
peut-être pas par tout le monde, cela dépend des milieux. Prenez
par exemple, les endroits où il y avait des centres commerciaux et des
locaux nouveaux. Il y en a qui disent: Bon, moi, allez suivre un traitement ou
aller faire une visite dans un centre commercial, ce n'est pas suffisamment
confidentiel, on y passe au vu et au su de tout le monde. Cela ne
m'intéresse pas trop de faire cela. C'est un argument qu'on retrouve
chez ceux qui sont contre les endroits dits publics. D'autre part, il y en a
qui disent: Un centre hospitalier, c'est mieux; il y a peut-être une aile
dans un centre hospitalier ou dans un foyer d'accueil ou de
réadaptation. Je pense à Joliette, par exemple. On est
installé provisoirement au Centre d'accueil et de réadaptation
Saint-Joseph. Cela ne crée pas de problème, il n'y a eu aucune
réaction. Mais d'autres vont dire: Écoutez, ce n'est pas en
institution qu'on veut notre CLSC, c'est un service de première ligne,
un service de prévention et on ne doit pas donner l'image d'un service
curatif. C'est vraiment de la prévention, un CLSC, et il faut mettre
l'accent sur cela.
Je vous donne l'ensemble des arguments. Mais celui qui est chargé
de nous faire une recommandation sur cela, c'est le CRSSS et, d'un endroit
à l'autre, on peut diverger d'opinion. C'est évident que, dans la
période de compression budgétaire que nous traversons, on demande
aux gens de trouver les endroits les moins dispendieux possible à
même les ressources disponibles du milieu.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je le présente
pour la nième fois, évidemment, il n'y a pas de locaux, il n'y a
pas d'autres types d'établissements, le problème ne se pose pas
dans le sens de faire un choix. Il faut héberger les gens et il faut
leur donner l'équipement dont ils ont besoin. Je pense
que c'est une mauvaise utilisation des fonds publics quand, sur une base
idéologique, on refuse tel type de location plutôt que tel autre.
L'argent est rare. Je ne veux pas vous en faire un reproche, mais quand je
regarde l'augmentation des services à domicile, c'est 83 000 000 $ et
c'est beaucoup. Il y a quand même, juste cette année, une
augmentation de 1 500 000 $ grosso modo, peut-être 2 000 000 $.
M. Chevrette: C'est 2 200 000 $
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est quand même
minime et ce n'est pas un reproche que je vous fais. Mais quand on regarde ce
que donneraient 2 000 000 $ d'économisés dans des histoires qui
vraiment ne visent pas les services aux bénéficiaires et que l'on
fait des dépenses non nécessaires alors qu'elles pourraient y
être appliquées, vous auriez peut-être pu mettre 4 000 000 $
au lieu de 2 000 000 $. Je trouve que ce n'est pas admissible, M. le
ministre.
M. Chevrette: Mme la Présidente, quand vous dites 2 200
000 $ ou quelque chose du genre, c'est même faux de le prétendre,
parce que, dans les 4 200 000 $ de consolidation, il va y en avoir une partie
aussi qu'on ne peut pas évaluer au moment où l'on se parle et je
l'ai explicité tantôt. II reste qu'il va y en avoir
également là.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais vous en auriez
mis 6 000 000 $, si vous voulez, peut-être que vous en auriez mis 6 000
000 $. Vous avez dit que vous auriez souhaité en avoir 15 000 000 $ au
lieu de 8 000 000 $.
M. Chevrette: C'est bien sûr, mais non pas pour l'ensemble
exclusivement des personnes...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non.
M. Chevrette: Pour l'ensemble des clientèies.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, là je suis
d'accord. J'admets mal qu'alors que le ministère ne se gêne pas
pour donner des directives administratives... Quand vous avez
décidé de faire du redressement financier dans les
hôpitaux, vous avez envoyé des directives et je crois que
c'était correct. Mais tout à coup, c'est la grande
liberté, quand on pourrait peut-être faire des économies,
quand on pourrait administrer d'une façon un peu plus rigoureuse.
M. Chevrette: On va vous faire la liste parce que c'est ce qu'on
a fait dans les régions 01, 08, 09. C'est exactement ce qu'on fait. On
leur demande même de partager avec d'autres organismes. Il y a des
endroits, on ne se le cachera pas, où on peut frapper un noeud à
certains endroits. Indépendamment du côté de la Chambre, il
y a même des députés qui vont dire: Écoutez, il y a
eu un trou béant dans le centre-ville et i! se construit un
édifice pour du regroupement communautaire, des services
gouvernementaux. Il y a des pressions à la fois des
députés, du maire, des échevins, des citoyens, puis, quand
ce sont des députés libéraux, on ne les écouterait
pas plus?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Puis vous venez
dire...
M. Chevrette: Je vous écoute, je viens de le prendre en
note, madame. Vous allez voir que ma réponse, vous me connaissez, va
être directe.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si j'ai bien compris,
vous avez des pressions...
M. Chevrette: On va donner des directives dans le même sens
que vous l'avez dit, parce qu'on le fait déjà. Cela ne nous
forcera pas de continuer à le faire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, alors, continuez
à le faire, mais je n'en vois pas beaucoup les résultats parce
que, dans mon comté, je pourrais vous donner deux exemples patents.
M. Chevrette: Bien, deux exemples patents, vous les sortirez et
vous nous direz le pourquoi et ce qu'on aurait dû faire également.
S'il y a des correctifs à apporter, on va les apporter, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. On ne reviendra pas sur la petite histoire d'en
arrière. Maintenant, est-ce qu'on peut nous dire ce qui arrive au CLSC
de Saint-Gabriel-de-Brandon?
M. Chevrette: Bon, Albert n'y est pas. Ma décision n'est
pas prise, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non?
M. Chevrette: Le dilemme qui existe au CLSC de
Saint-Gabriel-de-Brandon, c'est qu'il y a un fort mouvement dans la population
pour me demander de maintenir le CLSC à Brandon alors que dans cette
petite MRC, si grande en territoire mais petite en population, il y aurait deux
CLSC: un CLSC à Berthierville et un CLSC à Brandon. On a fait
énormément de pressions, soulevé beaucoup de gens dans le
milieu pour leur maintien, sous prétexte que la qualité des
services était mise en cause.
On sait très bien qu'avec des points de service, cette dimension
du maintien de la
qualité des services, c'est plus ou moins vrai. On peut avoir un
excellent CLSC dans une MRC avec des points de service et qui dessert la
population exactement comme avant. Ce n'est que l'autorité
administrative qu'on ne retrouve pas au même point, mais c'est tout. Pour
la population, ce n'est pas l'autorité administrative qui importe, c'est
la dispensation des services comme tels qui importe.
Je ne sais pas quelle décision je prendrai. J'ai à la
prendre d'ici peu parce qu'on m'en demande une à tour de bras. J'avais
promis de la rendre à la fin de mars mais j'ai besoin de
réfléchir encore. Si je suivais la logique de la
présidente, je n'écouterais personne et j'irais carrément
selon la logique du service aux bénéficiaires.
La Présidente (Mme Lavoïe-Roux): Je pense que c'est
un bon principe.
M. Chevrette: Merci madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On ne se trompe pas avec
celui-là, il se défend bien à part cela.
M. Chevrette: Vous viendrez m'aider, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II va falloir que vous me
fassiez la démonstration que c'est vraiment cela. Moi, je suis
prête à croire que votre décision n'est pas rendue, mais je
trouve assez étranges des directives qui sont données par un
dénommé Jean-Pierre Perreault - ce n'est pas dans mon habitude,
mais ce sont tous des gens du réseau qui sont ici - le directeur du
service de la planification et de la programmation du CRSSS
Lanaudière...
Une voix: Laurentides-Lanaudière?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, c'est bien cela
Laurentides-Lanaudière, qui écrit à M. Ferland, qui est
directeur général du Centre d'accueil Brassard...
M. Chevrette: Son petit nom, M. Ferland?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Aristide. Ce n'est pas un compagnon de classe?
M. Chevrette: Les rires ne sont pas enregistrés en
grecî
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon! Ils
s'écrivent en fonction de l'extension des services du centre de jour:
"Cependant, en regard des territoires touchés et de la programmation
type, nous insistons pour que vous amorciez une concertation avec le CLSC
Joli-Mont. Comme vous le savez, le découpage de la MRC de Matawinie fait
en sorte que les municipalités touchées par l'extension du centre
de jour seront éventuellement desservies par le CLSC Joli-Mont. C'est
pourquoi il est essentiel que vous amorciez des discussions avec ce CLSC dans
le cadre de la planification et de l'extension des centres de services de jour,
afin d'assurer une bonne coordination, etc. "Il nous apparaît
également très important dans un contexte de rénovation et
de ressources d'effectuer cette planification en concertation avec le CLSC de
votre territoire, afin d'éviter le dédoublement des services
visant le maintien à domicile. "
Est-ce que ceci...
M. Chevrette: C'est-à-dire que le CRSSS s'est
embranché, lui, par rapport au nombre de CLSC dans la région, par
MRC. Il est tout à fait cohérent qu'un fonctionnaire du CRSSS
dise: La partie qui est desservie par Brandon et qui sera desservie par
Joli-Mont - parce qu'il y a quelques municipalités du nord du
comté de Berthier, comme Saint-Michel-des-Saints, Saint-Zénon,
Sainte-Émilie-de-l'Énergie, je pense, que c'est cela,
Sainte-Émilie-de-l'Énergie - qui font partie de la MRC D'Autray
devraient l'être par la MRC de la Matawinie, donc, par Joli-Mont, parce
que le CLSC Joli-Mont est situé à Chertsey et c'est lui qui
devrait desservir les gens de la Matawinie.
Donc, ce qu'ils demandent, eux, è toutes fins utiles, c'est:
Concertez-vous en fonction de l'orientation prise, sachant que c'est moi qui
aurai le dernier mot dans cela, c'est évident.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais, nous nous attendons
que ces commentaires vous permettent de réévaluer votre
planification de l'extension des services du centre de jour et nous
espérons que vos échanges avec le CLSC Joli-Mont seront des plus
fructueux. Moi, je ne sais pas au juste comment cela fonctionne, qui
reçoit les lettres, qui les lit, mais cela m'apparaît assez clair
que cela indique une décision qui est prise. Vous dites: Elle est prise
par le...
M. Chevrette: Au niveau du CRSSS, ses recommandations sont
rendues. Il tient pour acquis, lui, qu'il y aura un point de service à
Saint-Jean-de-Matha, qu'il y en aura un de maintenu à Saint-Damien,
qu'il y en aura un à Saint-Gabriel-de-Brandon et que ce sera Joli-Mont
qui aura un point de service à Saint-Michel-des-Saints, au lieu de
Brandon. En d'autres mots, ils maintiennent tous les points de service qu'il y
a, mais, dans l'esprit du CRSSS... D'ailleurs, la chicane est bel et bien prise
entre le CRSSS Laurentides-Lanaudière et Brandon. Si vous aviez vu les
petites lettres, vous en auriez beaucoup plus épais que cela, parce que
j'en
ai lu à peu près l'épaisseur de votre document
bleu, plus l'autre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'en ai d'autres, mais
j'ai pris juste celle-là.
M. Chevrette: Ce que clairement démontre la lettre, c'est
que, pour le CRSSS, la décision va de soi et c'est cela. Mais moi,
personnellement, ils sont venus me voir, avec le député de
Berthier, qui a deux CLSC dans son comté et qui est pour le maintien des
deux. Qui est contre la vertu? Je comprends que notre ami de Berthier est mal
pris. S'il y a des points de service... Je ne voudrais pas le faire
compromettre en commission parlementaire; je l'aurais invité et lui
aurais demandé ce qui le préoccupe le plus, si c'est le maintien
de la qualité des services ou si c'est le maintien de deux CLSC. Mais,
cela, je pense que ce serait mesquin de ma part. Je n'ose pas faire cela.
J'essaierai de prendre une décision qui, Mme la Présidente,
saura...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Respecter les grands principes.
M. Chevrette: Respecter le principe fondamental que vous avez mis
de l'avant.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, je
voudrais quand même... Vous me dites: Eux, leur décision est
presque prise; ils fonctionnent. Est-ce que ces gens qui ont reçu la
lettre vont commencer à agir selon une décision du CRSSS ou s'ils
doivent attendre la décision du ministre?
M. Chevrette: Normalement, ils doivent attendre la
décision ultime du ministre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, cela, ça ne les engage pas du tout. Ils peuvent la mettre
dans la boîte d'à côté pour le moment.
M. Chevrette: Ils peuvent la mettre et la ressortir une semaine
après ou la classer définitivement. Mais ce que je dois vous
dire, c'est que le CRSSS tient pour acquis que le ministère serait
cohérent avec ses orientations, à l'effet de mettre un CLSC par
MRC. On ne peut pas blâmer le CRSSS d'agir à l'intérieur de
son mandat et d'agir à l'intérieur des orientations du
ministère qui, lui, disait: C'est un CLSC par MRC, d'autant plus que la
paroisse de Saint-Michel-des-Saints, la municipalité de
Saint-Michel-des-Saints, la plus grosse au nord du comté de Berthier,
veut être desservie par Joli-Mont. On va avoir des problèmes tout
à l'heure à expliquer des choses, mais on va se les expliquer,
Mme la Présidente. Je vous répète que je retiens - je vais
le faire sortir en 30 copies - le principe que vous avez mis de l'avant et je
le fais véhiculer dans mon milieu.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez bien beau. Je
n'en ai pas honte.
M. Chevrette: Au contraire, vous devriez en être
fière, je l'appuie!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais encore faudra-t-il
établir d'une façon objective...
M. Chevrette: Bien oui. Ne vous cherchez pas de porte, là,
Mme la Présidente, pour vous échapper!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, je ne m'en cherche
pas. Mais quel est vraiment le bien-être des bénéficiaires?
11 faut être bien sûr que ce soit établi. (17 heures)
M. Chevrette: La qualité des soins aux
bénéficiaires maintient des services; vous avez raison. Je
respecte tout cela. On pourra peut-être vous démontrer, au
contraire, que si ma décision allait dans le sens d'un seul CLSC,
j'aurai le fardeau de la preuve de démontrer qu'il y aura une
augmentation de soins et de la qualité des soins.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions? Mme la députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Je n'ai pas compris la réponse pour
le CLSC de Coaticook. Étant donné que, lors du sommet
socio-économique de Compton, il a été promis
fermement...
M. Chevrette: Ce qui va se faire, parce qu'on tient nos
promesses. Avez-vous hâte de l'avoir?
Mme Bélanger: Mais la réponse que vous m'avez
donnée m'a semblé assez vague, vous avez dit que c'était
la politique du ministère d'instaurer des CLSC un peu partout dans la
province et que, si les budgets le permettaient, il y en aurait sûrement
un... Vous l'avez promis...
M. Chevrette: Sûrement, madame, le seul qui reste dans la
région de l'Estrie, c'est le vôtre, c'est Coaticook. Il n'en reste
qu'un, bien sûr, vous allez l'avoir, mais je vais me garder le
privilège d'aller l'annoncer au moment précis.
Mme Bélanger: À Coaticook, ça ne me
dérange pas, ce n'est pas dans mon comté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que ce sera avant
la prochaine élection, M. le ministre?
M. Paradis: II y en a qui ont été
annoncés...
M. Chevrette: Me pensez-vous assez bête pour attendre
après, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, ça indique
que vous devriez l'avoir au moins d'ici un an.
Mme Bélanger: À Coaticook, on me disait que le
ministre l'annoncerait en commission parlementaire.
M. Chevrette: C'est-à-dire que le ministre s'est
mouillé en commission parlementaire et il vous réserve la
surprise de venir vous voir. C'est une région que j'aime bien,
ça.
Mme Bélanger: Est-ce que vous l'annoncez officiellement?
Est-ce que je peux leur dire la date à laquelle vous allez les
visiter?
M. Chevrette: Je vous le dirai juste avant, juste avant mon
départ.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que les trois
éléments du programme 1 sont adoptés?
M. Paradis: Sur division.
Soutien des organismes bénévoles
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Sur division. Nous
passons maintenant au programme 2, Soutien des organismes
bénévoles. Je pense qu'on en a déjà parlé
pas mal, mais je vais quand même l'appeler. Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Paradis: Oui, Mme la Présidente, une première
question concerne la politique du ministère quant à la
prévention du suicide. La politique est prévue dans ce domaine
depuis l'automne 1982. Cette politique devait être connue en 1984.
Qu'arrive-t-il de cette intention gouvernementale annoncée en 1982?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas...
M. Paradis: Je peux...
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut attendre à la discussion
sur la santé, parce qu'ils ne sont pas ici pour le moment.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est vraiment
pas...
M. Paradis: Je peux garder la question pour la santé.
M. Chevrette: Ils seront ici ce soir. M.Paradis:
D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions?
M. Paradis: Maisons de jeunes et centres d'hébergement
pour femmes en difficulté. Un des principaux problèmes de ces
deux types d'organismes, c'est le caractère non stable du financement.
Combien de maisons de jeunes et de centres d'hébergement pour femmes en
difficulté feront l'objet de l'attention du ministère cette
année? Quelle somme cela implique-t-il? Est-ce qu'on peut avoir les
listes des subventions pour l'année dernière?Le ministère
peut-il nous donner une évaluation des besoins dans ce secteur? Le
ministère a-t-il l'intention de répondre au milieu en ce qui a
trait au financement de tels organismes?
M. Chevrette: Tout d'abord, la liste, vous allez l'avoir, c'est
48 maisons pour femmes en difficulté sur 72? il existe 72 ressources et
48 sont subventionnées? Non?Excusez! Il y a en 72 au total
dont 48 sont des maisons pour femmes en difficulté pour un budget total
de 5 937 162 $ cette année. L'an dernier, c'était 4 810 500 $, ce
qui veut dire 1 000 000 $ de plus, environ. Pour les maisons de jeunes, j'aurai
aussi la liste.
Il en existe 119 de différents genres ressources, 72 maisons de
jeunes au sens du programme, pour un budget, cette année, de 4 804 516 $
comparativement à 4 473 000 $, donc environ 400 000 $ de plus au moment
où on se parle. Je cherche à dégager des sommes à
ce niveau-là pour accroître... Je pense que je peux en trouver
dans une enveloppe qu'on a déjà détectée. J'en
parlerai au Conseil du trésor, je la montrerai et après je vous
le dirai.
M. Paradis: Est-ce que le ministère possède une
évaluation des besoins dans ce secteur?
M. Chevrette: Oui, on va vous dire cela. Les demandes seraient de
12 984 925 $.
M. Paradis: Pour les deux? Pour les jeunes?
M. Chevrette: Pour les jeunes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II le demandait.
M. Chevrette: 12 984 000 $, !es demandes
comptabilisées.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
C'est-à-dire pas ce qu'eux demandent?
M. Chevrette: Ce que les jeunes demandent. Nous avons un budget
de 4 773 000 $ et il y aura une somme additionnelle de débloquée
avec réaménagement budgétaire que je suis en train de
faire faire.
Une voix: Pour les femmes?
M. Chevrette: Pour les femmes, il y a des demandes de
comptabilisées pour 10 879 580 $ et nous avons un budget... C'est pour
l'an passé ce que je vous dis. Oui, parce que 4 800 000 $ c'est pour
l'an passé, 4 810 500 $. Cette année, je vous ai donné les
nouveaux chiffres: 5 937 000 $, un million de plus.
M. Paradis: Avez-vous des critères au ministère
lorsqu'un groupe de bénévoles vous demande de l'assistance
financière pour que cela demeure vraiment un groupe de
bénévoles? Par exemple, comme député de
comté cela m'est arrivé de recevoir des organismes dans mon
bureau de comté et les budgets qu'il proposait et les demandes je ne les
ai même pas acheminés directement au ministère parce que
cela ne devenait plus du bénévolat à un moment
donné à partir de la liste salariale qui était
déposée. Donc, finalement, on créait quasiment une
fonction publique parallèle en payant tous les
bénévoles.
M. Chevrette: Oui, il y a des critères.
M. Paradis: Est-ce que vous avez des ratios pour vraiment
conserver le bénévolat dans ces organismes-là?
M. Chevrette: Peut-être que ce serait intéressant
qu'on remette copie à l'Opposition du programme de soutien aux
organismes communautaires, où vous avez des critères qui exigent
nécessairement du bénévolat. On pourrait faire des
photocopies. D'accord.
Effectivement, il y a des organismes qui s'essaient par le biais du
bénévolat parce qu'ils sont en difficulté
financière. C'est ce qu'on appelle des listes de paie. On vit
probablement le même problème dans toutes les circonscriptions
actuellement.
M. Paradis: Cela va.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une des plaintes que nous
recevons, et vous également parce que je pense que cela va à tous
les députés, c'est le fait que les organismes sont toujours
financés sur une base annuelle...
M. Chevrette: C'est vrai.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et sollicitent
d'être financés sur une base triennale, si on veut, ou au moins
tous les deux ans si c'était possible, parce que cela leur rend
difficile une planification à plus long terme. Est-ce qu'il y a eu une
décision de prise dans ce sens-là ou, quitte à ce qu'il y
ait quand même un contrôle rigoureux d'administration des budgets,
des services rendus, etc. ?
M. Chevrette: Ce matin, dans l'exposé initial, je disais
que nous sommes à travailler sur un document de consultation qui
comprendra des éléments d'une politique de financement.
Effectivement, dans tous les groupes, et d'ailleurs c'est la même chose
pour les femmes, dans la politique qui devra paraître prochainement, il y
aura des éléments de politique de financement dedans. Tous les
groupes maintenant, parce qu'on a connu cela dans le monde du loisir... Vous
vous souviendrez dans le domaine des loisirs il y a deux ans, je crois, nous
avons publié une politique de financement des organismes nationaux de
loisir. C'est répandu de plus en plus parce que cela leur permet... Dans
la conjoncture actuelle, ce sont des budgets qui pourraient ne pas
réapparaître, de sorte qu'il y a énormément de
crainte de la part des organismes de signer des contrats de services, de louer
des services ailleurs pour le bénéfice de leur clientèle,
les bénéficiaires, parce qu'ils se disent: On ne peut pas se lier
tellement longtemps. C'est trois mois qui nous restent. On ne sait pas encore
si on aura la même subvention. Sera-t-elle indexée ou non?
Effectivement, je pense que, de plus en plus, il nous faudra aller vers des
politiques de financement des organismes, mais avec des critères encore
très serrés parce que autrement il s'en créera pour la
forme, comme on le sait, et cela pourrait être difficile... mais la
dimension de bénévolat ne disparaîtra sûrement
pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Est-ce que le programme 2 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le programme 3, je ne
sais pas, M. le ministre, si vous préférez qu'on le remette
à ce soir, compte tenu que ce sont les hôpitaux et la
santé...
M. Chevrette: Oui, ce serait préférable.
Services des centres de services sociaux
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et
qu'on passe au programme 4 peut-être,
M. Chevrette: Aussi bien le passer tout de suite.
La Présidente (Mme Lavoïe-Roux): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Paradis: Oui. Ma question, Mme la Présidente, touche le
mouvement
Retrouvailles. Le 18 mars dernier, le ministre a annoncé la tenue
d'une commission parlementaire sur la question pour laquelle milite le
mouvement Retrouvailles, mais cette commission ne se tiendra qu'à
l'automne. Entre-temps, un comité se penchera sur la question.
Considérant que le gouvernement a eu deux ans et demi pour
mandater un comité sur cette question et qu'il est probable que la
commission parlementaire ne pourra avoir lieu en raison des élections,
si elles n'ont pas encore eu lieu, comment le ministre justifie-t-il cette
annonce du 18 mars dernier?
M. Chevrette: Purement et simplement pour les motifs suivants. On
ne pouvait pas se présenter en commission parlementaire sans qu'il y ait
une certaine forme d'harmonisation entre les ministères
impliqués. On sait très bien que les articles litigieux sont les
articles sur la confidentialité et également le droit à
l'information. Les approches, si on regarde le mouvement des parents adoptifs
par rapport au mouvement Retrouvailles, les deux ont des arguments de fond
suffisamment sérieux pour que le ministère de la Justice soit
partie prenante à un comité et, également, la ministre
déléguée à la Condition féminine parce qu'il
y a beaucoup de femmes impliquées, de sorte que cela m'apparaissait tout
à fait irréaliste d'essayer de la faire en juin, par exemple. La
seule façon, c'était de dire a l'automne. Quand bien même
j'aurais voulu annoncer une date plus avancée, je pense qu'on n'aurait
pas suffisamment cheminé entre les ministères pour arriver
à quelque chose de concret et de réaliste, d'autant plus que vous
allez me dire: Vous avez pris deux ans.
Je dois vous dire que le problème, lui, ne remonte pas à
deux ans. C'est à la suite des jugements de cour que le problème
est devenu plus aigu. Je ne me souviens pas du nom du jugement parce qu'on
attribue souvent le nom du jugement au nom du juge qui a
délibéré sur la cause, mais il y a des jugements qui ont
interprété les articles du code comme étant plus
libéraux que certains groupes voudraient le faire sentir, en disant que
la confidentialité n'excluait pas le droit à l'information.
Donc, à partir de là, je pense qu'il y avait deux
principes fondamentaux qu'il faut gratter. La notion de consentements
bilatéraux, si vous voulez, d'une part, le consentement des deux
personnes impliquées, parce qu'il s'est fait de la sollicitation. C'est
vrai que j'ai rencontré le mouvement Retrouvailles, j'ai
rencontré également l'exécutif des parents adoptifs et les
deux nous présentent des dossiers, bien sûr, en fonction de
l'argumentation qu'ils développent. Cela, je pense que c'est tout
à fait normal. Mais quand tu vois, dans AIlo Police, un enfant de treize
ans qui fait de la sollicitation, je ne pense pas que ce soit l'esprit de la
loi et surtout pas l'esprit des débats qui avaient entouré
l'adoption de cette loi. Je me souviens très bien. (17 h 15)
Je me suis permis une lecture d'une discussion entre le ministre de la
Justice d'alors, M. Bédard, et le critique de votre formation politique.
Il y avait eu beaucoup d'attention portée sur la dimension
confidentialité, le seuil d'âge, 18 ans. Le droit à
l'information, cependant, n'a peut-être pas été aussi
gratté qu'il aurait dû l'être. Cette dimension, je pense que
maintenant, on en est arrivé à pouvoir faire dialoguer les deux
mouvements, les deux groupes et de faire en sorte qu'on clarifie d'une
façon beaucoup plus précise la portée de l'article en
fonction des jugements rendus et peut-être adopter cela et l'encadrer,
s'il le faut, aller jusqu'à l'encadrement, parce que je vous avoue que
je pourrais même vous remettre copies des dossiers, si vous ne les avez
point, des deux groupes, des dossiers qu'ils nous remettent. Il y a eu des
gestes regrettables de posés.
D'autre part, il y a eu des jugements d'appel retardés,
même la demande pratiquement de consentement des deux parties. Je pense
qu'il y a moyen de tirer une ligne pour autant que les deux ou trois
ministères impliqués arrivent avec une suggestion qui clarifie
les articles. Ces débats deviennent facilement très
émotifs. Si, au niveau gouvernemental et même peut-être, il
serait bon, au moment où le comité accouchera de données,
on réunisse la commission avant de lancer un débat qui risquerait
d'être explosif pour le plaisir de l'être. Je pense que ce sont des
dossiers - je pense que vous en êtes très conscient - aussi
"patchés", comme on se permet de le dire, il faut que l'ensemble des
législateurs soient vraiment d'accord sur une formule qui clarifie et
qui règle des points précis.
M. Paradis: Oui, mais à condition que cela aboutisse, M.
le ministre.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Paradis: II y a quand même des délais. Je ne veux
pas vous en tenir rigueur, vous êtes nouvellement arrivé au
ministère,
mais les délais perdurent et c'est toujours la même
réponse qu'on a à transmettre, justement, à des gens qui
sont très humainement et sentimentalement impliqués dans ces
dossiers. On ne peut se permettre, comme législateurs, d'un
côté comme de l'autre de la table, de toujours répondre: II
va se produire quelque chose. Et finalement, on n'accouche de rien. C'est la
situation qu'ont vécue ces gens depuis trop longtemps
déjà. Vous manifestez votre compréhension de l'importance,
je vous souligne l'urgence de régler cette question.
Une deuxième question, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
M. Paradis:... concernant le secrétariat à
l'adoption. À combien s'élevait le budget du secrétariat
pour 1984-1985 et combien sera-t-il en 1985-1986? Je peux peut-être
pendant qu'on cumule les données...
M. Chevrette: On va vous les sortir. Vous pouvez continuer. C'est
environ 175 000 $...
M. Paradis: En 1984-1985 et en 1985-1986.
M. Chevrette: En 1985-1986, sauf qu'il y a des demandes de
prêts de services de faites présentement au CSSMM.
M. Paradis: D'accord. Combien d'employés travaillent au
secrétariat présentement?
M. Chevrette: C'est cinq.
M. Paradis: Concernant l'adoption internale, combien y a-t-il eu
d'adoptions internationales en 1984-1985?
M. Chevrette: On va vous donner cela. Adoption, nombre d'enfants
adoptés au 31 mars 1983, 31 mars 1984 et 31 mars 1985. Donc les trois
années... Cette année, c'est 361...
M. Paradis: Dans l'international ou...
M. Chevrette: Dans l'international seulement.
M. Paradis: Dans l'international. Quand vous dites cette
année, c'est 1984-1985.
M. Chevrette: Oui. En 1983-1984, c'est 209 et en 1982-1983, c'est
363. Mais, il y a eu des régulières et des spéciales en
1982-1983. Il y en a eu un bon paquet. Régulières, 518 et
spéciales, 1356. International...
M. Paradis: Les régulières - excusez -ce sont des
adoptions en tout au Québec ou...
M. Chevrette: Oui. Cela doit.
M. Paradis: Y inclus l'international?
M. Chevrette: Non, l'international, 363.
M. Paradis: À part l'international, maintenant, est-ce que
vous pourriez répéter les chiffres?
M. Chevrette: Régulières, 518; spéciales,
1356. Les spéciales, ce sont les conjoints qui se remarient et qui
adoptent l'enfant.
M. Paradis: Cela va.
M. Chevrette: Internationales, 363.
M. Paradis: 360...
M. Chevrette: 363.
M. Paradis: Vous avez, dans le cas de l'adoption internationale,
d'après la correspondance que j'ai devant moi, reçu un
échange de correspondance d'une dénommée
Marie-Andrée Gouin, dans un dossier d'adoption. Quelqu'un à votre
cabinet...
M. Chevrette: Et Dufour..
M. Paradis:... et Dufour. Quelqu'un à votre cabinet a
répondu, et la conclusion de la lettre est: "Sans prétendre que
vous serez pleinement satisfaite des informations fournies, nous tenons
à vous assurer que M. Chevrette a pris bonne note de vos demandes et
qu'il suivra le dossier de près pour que nous puissions répondre
aux aspirations d'un grand nombre de citoyens. "
M. Chevrette: Avec quel pays? On a des difficultés...
M. Paradis: Salvador. Quelle est la position du ministère
étant donné que vous avez suivi cela de très
près?
M. Chevrette: J'ai convoqué è mes bureaux deux des
cinq employés, parce que Mme Gervais, la présidente, est en
convalescence au moment où on se parle, j'ai fait venir quelqu'un du
contentieux, celui qui assume l'intérim à toutes fins utiles, M.
Laurin, je croîs. Nous avons discuté longuement des
difficultés de chacun des pays. Il y a l'adoption simple et l'adoption
totale. Quelqu'un va à l'étranger, choisit un enfant, veut
l'adopter, c'est toujours selon la loi de l'autre pays. Présentement, on
a énormément de difficultés au Québec avec
certaines lois du Brésil, du Salvador parce que ces deux lois ne
donnent jamais l'adoption complète. Il y a toujours le droit complet des
parents naturels dans les lois du pays. L'enfant a toujours, par
réciproque, dans ces législations, les droits et les devoirs
rattachés à ses parents naturels, ce qui ne permet pas, au sens
de la législation ou de l'interprétation qu'on en fait ici, une
adoption totale. Cela crée énormément de
difficultés devant les tribunaux.
Au moment où on se parle, il y en a qui essaient de faire
sanctionner devant la Cour supérieure leur cas d'adoption internationale
et le secrétariat, par l'intermédiaire de son contentieux, a
présenté des brefs de mandamus pour dire que ce n'était
pas la bonne cour, que ce devrait plutôt être au Tribunal de la
jeunesse à se pencher et à se prononcer sur ces cas
d'adoption.
C'est un des points que j'essaie de régler présentement,
parce que ce n'est pas un cadeau. Pour les parents, dans bien des cas, ils nous
ont déclaré, entre vous et moi, que l'enfant n'était pas
arrivé, qu'il était en attente, mais dans les faits il est sur
place depuis X temps et lorsque l'enquête se fait, on peut
peut-être le camoufler, mais on ne le camoufle pas tout le temps. Cela
crée des problèmes au niveau du secrétariat versus ces
parents. Il faudrait qu'on se branche sur le fait qu'il y ait une seule
structure juridique qui puisse statuer. Les discussions se font dans ce sens au
moment où je vous parle.
M. Paradis: J'aime bien cela, encore une fois, que les
discussions se fassent et qu'on ait l'éclairage le plus complet avant
d'arrêter les décisions. Encore là, si je regarde les dates
sur l'échange de correspondance, autant dans le cas de la personne que
j'ai mentionnée avec sa permission, soit dit en passant, dans le cas de
Mme Simpson qui est la présidente de Familles pour enfants, etc., cela
aussi semble traîner en longueur. Quelles sont les
échéances que vous prévoyez?
M. Chevrette: Je ne peux pas me fixer d'échéance,
parce que ce n'est pas à moi de trancher au niveau de la justice et de
la législation. Vous savez très bien que cela appartient au
Parlement. Si cela devait prendre un amendement législatif pour dire que
les cas d'adoption relèveront dorénavant de tel type de
tribunal... c'est là qu'est toute la question. Encore là, il s'en
trouverait pour contester devant la Cour supérieure.
M. Paradis: À partir du moment où vous
décidez que les cas qui vous ont été soumis sont des cas
sur lesquels il devrait y avoir une intervention législative, vous, en
tant que ministre, parrainez... M. Chevrette: Pas tous.
M. Paradis:... pas tous, mais dans les cas où vous pouvez
rédiger le texte de loi pour tenir compte des préoccupations que
vous êtes prêt à accepter en tant que gouvernement et de les
traduire dans un texte législatif et vous pouvez le déposer, en
tout temps, à l'Assemblée nationale du Québec... Est-ce
qu'on peut s'attendre au dépôt d'un projet de loi d'ici la fin de
la présente session?
M. Chevrette: Si cela devait se faire, cela devrait se faire via
le projet de loi omnibus,
M. Paradis: De fin de session?
M. Chevrette: Si cela devait se faire, oui. Si on arrive à
un consensus, parce que je vous avoue que c'est contesté très
régulièrement devant les tribunaux.
M. Paradis: Vous recherchez...
M. Chevrette: On a des discussions, au moment où on se
parle, pas seulement entre nous, ici, au Québec, entre le Québec
et le Canada aussi, pour essayer d'harmoniser les interventions, que ce
soit...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II faut qu'il y ait une
entente avec les pays d'origine.
M. Chevrette: En plus.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quant à moi, cela me semble extrêmement important de
respecter cela, parce que...
M. Chevrette: C'est exact.
M. Paradis: Suivant les informations contenues, Mme la
Présidente, dans les missives, dans le dossier que j'ai, d'autres
provinces ont des ententes avec le pays d'origine. La province de
Québec...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le
Québec en a avec d'autres pays.
M. Paradis: Non, mais je parle du Salvador. D'autres provinces
ont des ententes avec le Salvador et le Québec ne semblerait pas en
avoir.
M. Chevrette: C'est toujours le problème de l'adoption
simple versus l'adoption complète qu'on retrouve, à cause des
lois. Tu pourrais avoir une entente, mais si cela va à l'encontre de
leurs propres lois là-bas, ce n'est pas l'adoption totale,
complète. Cela devient une adoption simple, quand même.
Il y a des parents qui vont là qui disent: Bien oui, mais je ne
veux pas me faire enlever un enfant que j'ai moi-même adopté, j'ai
payé pour le faire venir et j'ai payé les soins, qu'on vienne me
l'enlever après, parce que la loi dudit pays prévoit que l'enfant
et les parents conservent des droits et des devoirs... ce n'est pas simple dans
ces fameux cas de droit, parce que c'est du droit international.
M. Paradis: C'est du droit international et je comprends. Mais,
dans le cas du dossier que je vous soulève, étant donné
que votre attaché politique a dit que vous aviez vous-même, M. le
ministre, pris bonne note des demandes et que vous suivez le dossier de
très près...
M. Chevrette: J'ai lu à peu près tout le courrier
là-dessus. J'ai questionné et j'ai réussi à me
faire faire un portrait des difficultés rencontrées avec chacun
des pays. Effectivement, dans certains pays, il y a une entente parce que,
là où il y a absence de législation, où la
législation est muette, de sorte que l'adoption peut être totale,
cela va vite. Mais, on a de la difficulté aussi à obtenir les
textes législatifs de certains pays, soit dit en passant. Dans un pays,
entre autres, cela fait des mois qu'on demande les textes législatifs et
qu'on veut le faire, bien sûr, avec l'imprimatur du gouvernement.
Il y a des gouvernements qui sont plus ou moins stables dans certains
pays. Vous savez que ce n'est pas facile à obtenir un imprimatur
officiel d'une législation.
M. Paradis: Dans certaines provinces aussi.
M. Chevrette: Cela dépend. Je trouve cela assez stable,
moi, huit ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je trouve que c'est trop
stable!
M. Paradis: En terminant, je vais adresser de nouveau la demande
au ministre, dans le cas de ce pays, le Salvador, ce n'est pas le seul cas qui
a été porté à mon attention. Est-ce que vous
pourriez accorder une attention...
M. Chevrette: Dans le cas précis du Salvador, je vais vous
faire sortir la situation de fait juridique et je vous la ferai parvenir.
M. Paradis: D'accord, cela va.
M. Chevrette: Même, on pourra peut-être en profiter,
si tout le tableau est fait, pour montrer les difficultés qu'on
rencontre, parce que cela devrait être connu. Même, cela
permettrait à nos députés... On pourrait l'envoyer
à-l'ensemble des députés.
M. Paradis: Parce qu'on a ces cas-là dans nos bureaux de
comté, finalement.
M. Chevrette: Exact. Dans les bureaux de comté, cela va
vous permettre de répondre. On va le faire, parce que c'est même
préparé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Paradis: Oui, c'est une question qui découle,
finalement - je m'étais quasiment engagé à ne pas y
revenir et à le traiter à l'élément CLSC - des
chiffres que j'ai en face de moi. Ils m'incitent à poser une
question. Le budget 1984-1985 pour les CSS, les centres de services sociaux,
était de 238 500 000 $. Pour 1985-1986, il s'agit d'un budget de 255 000
000 $, quasiment 256 000 000 $, finalement. Il y a une augmentation du budget,
alors que vous transférez les effectifs au niveau du CLSC. Comment
expliquez-vous, de façon pratique, une augmentation au niveau des frais
d'exploitation, du service de la dette, des loyers, équipement et
rénovations, alors que, si on comprend bien la volonté
gouvernementale, vous avez décidé de transférer au niveau
des CLSC?
M. Chevrette: On va vous expliquer la combinaison comptable, pour
en arriver à cela. Il y a sûrement 4 500 000 $ qui s'ajoutent...
(17 h 30)
Mme Vaillant: Je peux même vous remettre un état de
la situation de toutes les allocations budgétaires concernant le partage
CSS-CLSC.
M. Paradis: D'accord.
Mme Vaillant: D'accord, et ce qui est dans le programme 1 et ce
qui est dans le programme 4. Dans le programme 4, vous retrouvez les
crédits modifiés pour 1984-1985, il faut que vous fassiez la
comparaison avec les crédits de 1983-1984. On a laissé, dans le
programme 4, 25 077 700 $ qui est le budget pour toute la région de
Montréal pour le cadre de partage. On a pris 44 459 100 $ qui
étaient dans le programme 4, qui correspondent au transfert des
effectifs pour toutes les régions du Québec, sauf
Montréal...
Une voix: Sauf Montréal.
Mme Vaillant:... pour mettre cela dans le programme 1.
M. Paradis: Oui, est-ce que vous avez
fait la même opération pour l'année
précédente?
Une voix: C'est-à-dire qu'on a modifié
l'année précédente.
M. Paradis: Vous avez modifié...
Une voix: On a modifié la base des deux années pour
garder l'écart.
M. Paradis: Autrement dit, si je regardais mon livre des
crédits de l'an passé, ce n'est pas...
Mme Vaillant: Vous verriez, c'est cela.
Une voix: Non, il a été modifié pour avoir
une base comparable à cette année.
M. Paradis: D'accord, cela va.
Une voix: Vous ne le retrouverez pas.
M. Paradis: D'où la question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'aimerais demander au ministre s'il y a des plans de
développement pour les centres de services sociaux quant à leurs
fonctions et leurs responsabilités? Soit dit en passant, j'aurais
aimé que préalablement à l'étude des crédits
- c'est ce qu'on fait au ministère de l'Éducation et, pour la
nième fois, je vais le redemander - si on avait, pour chaque programme,
un exposé des orientations du ministère, je pense que cela
simplifierait aussi les choses. On se retrouve toujours avec... Quoique cette
année on nous a donné beaucoup plus de chiffres sur les
immobilisations, mais...
M. Chevrette: II y a effectivement 3 000 000 $ en
développement qu'on a eus et qui se répètent,
c'est-à-dire que c'est de l'argent récurrent. On a les 3 000 000
$ de l'an dernier qu'on a eus en développement et, au moment où
on se parle, il y a une mission, un groupe de travail à l'interne qui
évalue la possibilité de faire jouer un rôle aux CSS, par
exemple, en santé mentale au niveau des ressources alternatives, un
groupe de réorientation qui se penche sur la vocation même des
CSS, C'est dans ce sens qu'on travaille à l'interne.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela n'explique quand
même pas un développement de 3 000 000 $ et plus, parce que c'est
une mini-commission d'étude.
M. Chevrette: Non, non, les 3 000 000 $ étaient pour des
services accrus l'an passé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans quel domaine?
M. Chevrette: L'an dernier, c'est la famille d'accueil et
ressources intermédiaires et santé mentale.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Qu'est-ce qu'on a fait dans le domaine de la santé mentale?
D'abord, est-ce qu'on a augmenté le nombre de familles d'accueil?
M. Chevrette: Oui, de combien à combien, je vous donne
cela.
Mme Vaillant: Je vais vous donner cela. J'ai un tableau.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord.
Mme Vaillant: J'ai un tableau par... Oui, cela a augmenté
le nombre de places. La majeure partie a été consacrée
à la santé mentale, parce qu'on pense que les CSS ont un
rôle important en santé mentale et pour l'intervention
psychosociale en jonction avec les CHCD. Donc, on a mis le "focus" sur les
familles d'accueil de réadaptation et il y a eu 2 000 000 $ pour
l'ensemble des familles d'accueil et 1 000 000 $ en santé mentale. On a
créé 479 nouvelles places dans le développement de l'an
dernier au niveau des centres de services sociaux. Actuellement, il y a un
document de consultation auprès de l'association des CSS et
auprès des intervenants sur toute la question qui est importante, au
niveau des services sociaux, de la catégorisation des familles
d'accueil.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est la loi 27,
cela.
Mme Vaillant: Oui, c'est à la suite de la
réglementation sur la loi 27. Qu'est-ce qui arrive? Quel rôle on
fait jouer à la famille d'accueil, de réadaptation? Est-ce qu'on
ne la rémunère pas de la même façon qu'une famille
d'accueil régulière, parce que ce sont des cas beaucoup plus
lourds et il doit y avoir un plan d'intervention?
Donc, on est en consultation actuellement pour définir des
orientations beaucoup plus précises dans ce type de ressources qui, au
niveau de la santé mentale, vont jouer un rôle important.
M. Paradis: Si vous permettez, Madame. Est-ce que ce n'est pas
plus avancé que la consultation? N'avez-vous pas commencé dans le
champ à appliquer, au niveau d'une famille d'accueil en
réadaptation, des tarifs différents et imposer des maximums
finalement aux bénéficiaires?
Mme Vaillant: Effectivement.
M. Paradis: Mais là, ce n'est plus en consultation, c'est
en implantation.
Mme Vaillant: Les familles d'accueil, on est en train de les
mettre sur pied. Quand je parle de 479 places, c'est en train de se faire. Il y
a un barème majoré qui est de 14 $ de plus que la famille
régulière. Cela, c'est en train de se faire. Quand je vous parle
d'orientation, c'est toute la jonction entre la famille d'accueil de
réadaptation et le CS5, le lien, parce qu'il faut qu'il y ait un plan
d'intervention, il faut qu'il y ait une jonction sur le plan professionnel
entre le CSS et la famille d'accueil. D'autre part, comme il y a une
activité de réadaptation, il y a aussi une jonction avec un
centre d'accueil de réadaption puisque si vous avez des personnes
handicapées ou multihandicapées, ou des mésadaptés
socio-affectifs qui ont besoin d'intervention plus spécifique, à
ce moment-là, cela nécessite au niveau du service une jonction
avec des professionnels au niveau d'un centre d'accueil de réadaptation.
C'est ce qui est en consultation. C'est comment faire en sorte que les
bénéficiaires qui sont en famille d'accueil de
réadaptation puissent avoir des services qui sont plus que le gîte
et le couvert, il y a un service spécialisé. C'est le sens de la
consultation actuellement.
M. Paradis: Là, on parle en même temps de
consultation et on applique le système dans le champ, si je peux
utiliser cette expression.
Mme Vaillant: Sur le plan juridique, il y a un règlement
qui a été adopté. Sur cette base-là, nous
implantons les familles d'accueil. Ce qui est en consultation et qui n'est pas
explicité dans le règlement comme tel, le règlement
définit chacune des familles d'accueil, c'est la
complémentarité au niveau du réseau entre les centres de
services sociaux, les centres d'accueil de réadaptation et la famille
d'accueil de réadaptation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous auriez un
tableau du nombre de familles d'accueil dans l'ensemble du Québec,
c'est-à-dire par région, les familles d'accueil pour enfants et
les familles d'accueil pour adultes? Si vous avez d'autres catégories
également, enfin, j'aimerais qu'on nous le remette, parce que même
si vous nous lisiez cela, vous comprenez que...
Mme Vaillant: Je l'ai sur quatre années, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. Maintenant, les 400 nouvelles familles d'accueil, est-ce que
ce sont surtout pour des familles adultes? Est-ce que ce sont des places? Ah,
ce sont des places, ce ne sont même pas des familles d'accueil... M.
Chevrette: C'est 479 places. La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Oui.
Mme Vaillant: C'est majoritairement pour adultes. Cela vise
surtout les expatients psychiatriques, ce type de clientèle.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Maintenant, dans les familles d'accueil, quel est le maximum d'enfants
ou d'adultes qu'elles peuvent recevoir?
Mme Vaillant: Dans une famille d'accueil régulière,
c'est neuf.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas un foyer
ça, c'est une famille?
Mme Vaillant: C'est neuf, si ma mémoire ne me trahit
pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ils peuvent recevoir neuf
enfants dans une famille d'accueil?
Mme Vaillant: D'après la réglementation actuelle.
Pour la famille d'accueil de réadaptation, on a mis un plafond à
quatre, parce que cela n'avait pas de sens qu'il y en ait plus de quatre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le fond, je
comprends qu'ils peuvent être un peu plus vieux, mais ce n'est pas
nécessairement moins de problèmes. Dans les garderies
familiales... comment les appelle-to n?
Mme Vaillant: Les agences de garde en milieu familial.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les gardes en milieu
familial, à moins qu'on soit deux, le maximum est quatre. Pour se rendre
à neuf, il faut qu'il y ait deux personnes.
Mme Vaillant: Oui.
M. Chevrette: La moyenne nationale est de 1, 4 dans les faits,
même si la réglementation dit un à neuf.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous en avez
qui en ont neuf?
M. Chevrette: On en a eu certaines à six, sept, rarement
neuf. C'est peut-être arrivé pour un moment X, dépannage,
mais...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais est-ce que six ou
sept, c'est régulier?
M. Chevrette: Non, la moyenne est 1, 4,
entre vous et moi...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela ne peut pas
être régulier, je l'admets, mais est-ce que c'est en assez grand
nombre, quand même? Parce que ça commence à compter, six ou
sept enfants.
M. Chevrette: II faut que la très grande majorité
soit à un pour avoir 1, 4.
M. Paradis: En région, on a tendance à augmenter la
moyenne, Mme la Présidente.
M. Chevrette: Pour vous donner une idée, on a 12 000
familles d'accueil et 13 000 enfants. Il ne doit pas y en avoir à la
tonne.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais, qu'est-ce qui vous
empêche de changer la réglementation pour la baisser?
M. Chevrette: On va le faire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Parce que, si dans les faits, c'est 1, 4 ou 2, je trouve que... Bon,
d'accord.
Du côté des centres de services sociaux, je pense qu'il y
avait eu des recommandations de faites non pas par la Commission des affaires
sociales, mais par des CRSSS, entre autres, de leur confier davantage de
responsabilités de recherche. Est-ce que ceci a été fait?
Dans le fond...
Mme Vaillant: Dans le groupe de travail que nous avons
constitué - vous le retrouvez également dans le cadre de partage
- il y a des activités de recherche qui ressemblent un peu à ce
qui se fait dans les CHDSC, pour le côté social. Je ne parlerai
pas d'épidémiologie sociale, mais on souhaite qu'au niveau des
centres de services sociaux ils puissent connaître la
problématique sociale et qu'il y ait des activités de
recherche-action, si vous voulez, entre un CSS et les chercheurs. Qu'on pense
aux problématiques comme la prostitution, la violence.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Actuellement, est-ce qu'il y a des crédits qui ont
été prévus pour ça ou si c'est un statu quo? II
s'en est toujours fait un peu.
Mme Vaillant: II s'en est toujours fait un peu, mais il n'y a pas
d'action accentuée actuellement. C'est un mandat qu'on regarde à
l'intérieur du groupe de travail pour que les CSS puissent s'impliquer.
Pour toute la question de la recherche, le Conseil québécois de
la recherche sociale donne des subventions ou des commandites pour tout le
volet de la recherche sociale.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On pourra y revenir plus
tard. D'autres questions? Le programme 4 est adopté?
M. Paradis: Adopté. M. Chevrette:
Adopté.
Services des centres d'accueil
d'hébergement et des centres
hospitaliers
de soins de longue durée
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Programme 5. Services des centres d'accueil d'hébergement et des
centres hospitaliers de soins de longue durée.
M. Chevrette: Donc, centres d'accueil d'hébergement et
centres de longue durée. Budget 1984-1985. Comme il reste à
peine... est-ce qu'on peut suspendre?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On peut bien suspendre
jusqu'à 20 heures.
M. Chevrette: II faut faire la distinction entre les centres
d'accueil d'hébergement et les centres de longue durée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les soins
prolongés et les autres. Je pensais seulement à
l'hébergement.
M. Chevrette: On peut suspendre jusqu'à 18 heures.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On peut bien suspendre
jusqu'à 20 heures.
M. Chevrette: Merci, Mme la Présidente.
M. Paradis: Jusqu'à 20 heures, parce qu'à 18 heures
on sera pris pour manger des sandwichs.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 20 h 11)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À l'ordre, s'il
vous plaît! On va être indulgent, on n'attendra pas d'avoir le
quorum pour commencer. Nous allons poursuivre l'étude des crédits
du ministère des Affaires sociales. Nous sommes maintenant rendus, je le
répète, au programme 5. Nous nous limiterons ce soir à
examiner les services des centres d'accueil et d'hébergement,
réservant les centres hospitaliers de soins de longue durée quand
les fonctionnaires responsables plus particulièrement du domaine de la
santé seront avec nous, c'est-à-dire demain matin, à ce
qu'on m'a dit.
Est-ce qu'il y a des questions sur les
éléments 1, 2, 3 ou 4 du programme 5 relatif aux centres
d'accueil et d'hébergement?
Mme la députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Est-ce qu'on pourrait connaître les
projets de centres d'accueil qui ont été réalisés
en 1984-1985?
M. Chevrette: Oui, madame, on va vous fournir la liste
complète.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et ceux qui sont
prévus pour 1985-1986.
M. Chevrette: Dans le budget d'immobilisations pour 1985-1986,
oui c'est ce qu'on appelle le PAI, le programme d'immobilisations. Le
coût de la construction, 53 931 000 $...
M. Paradis: Pour 1984-1985?
M. Chevrette: Pour 1984-1985. Je vais vous donner l'heure juste.
En 1984-1985, le budget d'immobilisations dans les centres d'accueil...
Mme Bélanger: En 1985-1986.
M. Chevrette: En 1985-1986, c'est 53 931 000 $.
Mme Bélanger: Vous aviez dit que c'était pour
1984-1985, 53 931 000 $.
M. Chevrette: On me dit que ce n'est pas 1984-1985, donc ce doit
être 1985-1986. Vous voulez savoir pour 1984-1985?
Mme Bélanger: Oui.
M. Chevrette: On va faire l'addition, madame, et on va vous le
donner. C'est parce qu'on a les détails, un à un. On va vous
donner cela dans quelques minutes. D'accord? Pour 1985-1986, la projection est
de 53 931 000 $.
Mme Bélanger: Est-ce que vous pourriez nous parler de
l'état des dossiers des centres d'accueil Groulx, Sainte-Trinité
et Berri qui étaient prévus pour 1983-1984?
M. Chevrette: Oui. Centre d'accueil Lionel-Groulx, nouvelle
construction. Nombre de places: 96. Coût: 4 606 000 $. Fin des travaux:
octobre 1986. Géré par l'hôpital Sainte-Justine. Centre
d'accueil Berri...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Excusez-moi. Est-ce que vous avez dit que le centre Lionel-Groulx
était commencé? Est-ce qu'il est en construction?
M. Chevrette: Les appels d'offres sont- ils faits? La fin des
travaux est prévue pour octobre 1986, mais la construction n'est pas
commencée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, je dois vous dire, M. le ministre, que ce serait le temps que
vous donniez avis pour qu'on mette votre nom sur la fiche. Ce sera le
cinquième ministre.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui accroche dans le dossier?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Chaque année, il y a une bonne raison.
M. Chevrette: On va vous donner celle qui existe
présentement. Ce sera déjà un début.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est surtout que c'est
dans le comté d'Outremont.
M. Chevrette: Quelle est la raison fondamentale?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est le club de
chasse!
M. Chevrette: Les principales taisons, madame, qui motivent le
retard sont les suivantes, non pas ce que vous dites.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, il ne faudrait
pas.
M. Chevrette: C'est vraiment de la présomption. Les
raisons qu'on me donne et dont je n'ai pas de raison de douter sont les
suivantes. Tout d'abord, le règlement de zonage, le règlement sur
les monuments historiques parce qu'il y en a un dans le décor...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui, je l'ai dit, M.
le ministre. Vous ne m'avez pas écoutée. Je l'ai dit.
M. Chevrette: Donc, ce n'est pas parce que c'est à
Outremont alors?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais on aurait pu,
depuis sept ans, trouver un autre site si on ne pouvait pas construire sur
celui-là.
M. Chevrette: Ah! mais vous savez qu'il y a des HLM qui devraient
être construits depuis huit ans, madame. On se chicane au sujet des
endroits.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, on ne se chicane
pas. C'est que le gouvernement n'a jamais posé de geste pour trouver un
autre site. C'est différent.
M. Paradis: Non, non. Pour les HLM, il y a des besoins. On ne se
chicane pas strictement au sujet des emplacements, M. le ministre, on se
chicane à propos de la circonscription électorale.
M. Chevrette: Je n'ai aucune raison de croire que c'est une
question de circonscription.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En tout cas, on va
être indulgent. Ce n'est pas votre faute. Mais on voudrait quand
même la réponse. Ce n'est pas encore commencé.
M. Chevrette: Bon, en tout cas, la fin des travaux est
prévue pour octobre 1986. Vous voulez avoir des informations sur le
centre Berri maintenant?
Mme Bélanger: Sainte-Trinité?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela fait plusieurs
années qu'il est fini.
Mme Bélanger: II va nous le dire.
M. Chevrette: J'ajouterais un élément d'information
en ce qui concerne Groulx. Les plans et devis sont faits et
déposés, mais la ville argumente encore quant à
l'opportunité de construire sur ce terrrain.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais, M. le ministre, si
ma collègue veut bien m'excuser.
M. Chevrette: Tout vous est permis, vous êtes
présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais quand
même.
M. Chevrette: Le président a tranché cet
après-midi. Vous avez le droit de tout faire et on n'a pas un mot
à dire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela. Mais je vous
ai quand même permis de parler aussi longuement que vous le vouliez, M.
le ministre. Blague à part, c'est que, finalement, même en donnant
toute la bonne foi possible au gouvernement, il semble qu'on pourrait
être un peu plus imaginatif. On nous dit toujours que le DSC
Sainte-Justine a besoin de places, où la population âgée,
j'oublie le pourcentage par coeur, etc. Cela fait huit ans. Je n'exagère
pas. Vous demanderez à votre sous-ministre. Cela fait huit ans. Et
même il avait été prévu sous l'ancien gouvernement,
si je ne m'abuse...
M. Chevrette: Donc, cela fait plus de huit ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela fait plus de huit
ans dans la planification qui avait été déposée en
avril 1976. D'année en année, le zonage... Écoutez, si la
ville ne veut pas régler après huit ans, il serait temps qu'on
pense à autre chose, non?
M. Chevrette: Donc, vous me conseillez de déplacer le
centre...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien, si vous n'avez pas
de solution après huit ans...
M. Chevrette: Non, non, mais... Vous auriez compris que
c'était déplacer le lieu de construction, madame. Prendre une
décision pour déplacer le lieu de construction?
Mme Bélanger: Oui, mais ils ne vous donnent pas la
permission de construire là.
M. Chevrette: On va aller ailleurs. Il y a peut-être
d'autres circonscriptions, comme L'Acadie, qui en voudraient.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien oui. Nous avons du
terrain.
M. Laplante: Chez nous on en a besoin.
M. Chevrette: J'ai pensé que c'était quelque chose
comme cela qui vous animait.
M. Laplante: Vous me l'apporterez chez nous, nous en avons
besoin.
M. Chevrette: Bon. D'accord. En tout cas, j'ai compris votre
message et je vais regarder si on ne peut pas trancher cela de façon
définitive parce que les plans et devis étant faits et tout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les plans et devis, cela
se transporte.
M. Chevrette: Oui, madame. Cela se déplace comme
décision. Donc, centre d'accueil manoir Trinité,
réaménagement, fonctionnement et ajout de dix lits. Le
coût, 1 930 700 $. Fin des travaux, octqbre 1985. C'est un peu plus vite.
Les travaux sont en cours depuis plusieurs mois. Berri. C'est cela le
troisième?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Centre d'accueil Berri, nouvelle construction,
nombre de places, 160. Le coût, 6 733 000 $. Fin des travaux, avril 1986.
Vous vous rappellerez que votre collègue, M. Sirros, m'a posé des
questions en Chambre, à savoir de le déplacer alors que les
fondations étaient faites. Il y avait déjà une aile
debout. Cela était plus dur à déplacer, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II est situé
où exactement?
M. Chevrette: Huguette pourrait vous dire les coins de rue
précis.
Mme Lachapelle: Vous voulez dire le centre d'accueil à
Berri?
M. Chevrette: Berri.
Mme Lachapelle: II est au coin de Bélanger et Berri.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II est dans le
comté de Dorion.
Mme Lachapelle: C'est bien cela. M. Chevrette: C'est bien
cela.
Mme Lachapelle: C'est le comté où il y a le plus de
personnes âgées à Montréal.
M. Chevrette: D'ailleurs, tout le monde a écrit
là-dessus, madame, et on a dû s'expliquer longuement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le centre d'accueil
Dorchester, est-ce que le nouveau est ouvert?
M. Chevrette: C'est une rénovation?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, c'est un
déplacement.
M. Chevrette: C'est ouvert depuis le 7 novembre, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le 7 novembre. Il y a
combien de bénéficiaires?
M. Chevrette: 200.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Qu'est-ce qu'ils ont fait des autres bénéficiaires?
M. Chevrette: Ils sont tous transférés.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y en avait 200?
M. Deschênes: La capacité antérieure de la
résidence Dorchester avait été ramenée à
200, la nouvelle construction ayant une capacité de 200, le transfert
s'est fait.
M. Chevrette: On en fait des choses. Avez-vous d'autres
questions, Mme Bélanger?
Mme Bélanger: II y avait aussi ceux prévus pour
1984-1985, Notre-Dame-du-Rosaire, la résidence Dorchester - vous avez
répondu à la question - Pierre-Joseph-Triest et Foyer
Farnham.
M. Chevrette: Pierre-Joseph-Triest, construction dont le nombre
de places est 276. Le coût, 12 997 000 $. Fin des travaux, début
1987.
Une voix: Le début des travaux?
M. Chevrette: Le début des travaux... Cela suit son cours
tout à fait normal. Il n'y a pas de problème de zonage et
d'enguirlandage avec la ville. Quel était l'autre, madame?
Mme Bélanger: La construction du Foyer Farnham?
M. Chevrette: Farnham? Farnham, s'il n'est pas sur notre liste,
cela doit être parce qu'il est terminé.
Mme Bélanger: Terminé?
M. Chevrette: Terminé. Il n'est pas sur la liste.
Iberville.
Mme Bélanger: Et Notre-Dame-du-Rosaire?
M. Chevrette: Notre-Dame-du-Rosaire: Reconstruction, nombre de
places: 96; coût: 4 100 000 $. Fin des travaux... Le terrain n'est pas
encore retenu, donc la fin des travaux est non définie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pas de problème de
zonage?
M. Chevrette: ND, non défini.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Notre-Dame-du-Rosaire, cela devait être dans quel bout?
M. Chevrette: Dans l'Est.
M. Deschênes: C'était autrefois au coin de Viau et
Notre-Dame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah oui! oui! Je sais
lequel.
M. Chevrette: Dans le bas de la ville.
M. Deschênes: C'était très vieux et il
fallait construire pour faire comme la résidence Dorchester...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'autres questions, Mme la députée?
Mme Bélanger: Oui. J'aimerais savoir quand les projets
suivants seront prêts: Windsor, Sacré-Coeur-de-Magog,
Longueuil-Ouest et La Pêche.
M. Chevrette: Sacré-Coeur-de-Magog, nombre de places: 108;
coût: 4 112 000 $. Fin des travaux: avril 1986. C'est un projet
géré par l'hôpital la Providence de Magog. Quel autre
m'avez-vous dit? Windsor?
Mme Bélanger: Windsor.
M. Chevrette: Le centre d'accueil Saint-Louis-de-Windsor, nombre
de places: 32; coût: 2 560 000 $. Fin des travaux: août 1986. C'est
géré par le Centre hospitalier de Windsor.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si
Mme la députée de Mégantic-Compton me le permet,
où était le centre d'accueil de Windsor dans les priorités
du CRSSS de Sherbrooke?
M. Chevrette: Du CRSSS de Sherbrooke? On va vérifier parce
que vous nous posez là une bonne question. On va le vérifier,
madame. Dans quel comté est Windsor?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le comté de
Mme la députée de Johnson.
M. Chevrette: Ah! Vous vous enquérez du fait qu'on
pourrait avoir violé l'ordre des priorités.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est déjà
arrivé dans le passé.
M. Chevrette: Bien voyons, madamel On est des gens
d'église de ce côté-ci de la table.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ne faites pas de faux
serment.
M. Chevrette: Je n'en ai fait aucun, madame.
M. Laplante: On n'a même pas osé y penser.
M. Chevrette: Non, mais on le vérifiera. Je ne peux pas
vous dire cela ce soir. Effectivement, cela arrive dans des dossiers, on
appelle cela les priorités d'immobilisation. On n'a pas les dossiers
ici. Mais on vous répondra, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Par rapport aux
priorités établies par le CRSSS...
M. Chevrette: Oui, oui. J'ai bien compris que...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... pas celles de votre
ministère.
M. Chevrette:... vous vouliez savoir la priorité
donnée par le CRSSS à ce centre d'accueil. Et on vous dira ce que
nous avons donné comme priorité, nous. C'est clair.
Longueuil-Est, m'avez-vous dit? Fatima. Nombre de places: 128 originalement,
avec une possibilité de 96 lits additionnels. Le coût des 128
places est de 5 421 000 $; le coût des 96 lits additionnels de 2 500 000
$. La fin des travaux, c'est fin 1986 aussi.
Mme Bélanger: Les travaux sont en cours?
M. Chevrette: Les travaux ne sont pas commencés.
Mme Bélanger: Comment pouvez-vous savoir qu'ils seront
terminés en 1986, s'ils ne sont pas commencés? Est-ce que vous
connaissez la date à laquelle ils vont commencer?
M. Chevrette: Parce qu'on sait... Non, mais...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'an prochain, ce n'est
pas 1987.
M. Chevrette: Tous les gouvernements font cela, madame. On n'a
pas inventé les boutons à quatre trous quand on vous
répond cela. Vous nous avez répondu cela pendant six ans, de 1970
à 1976. Quand on est rendu à telle étape du processus de
construction, on dit: C'est à peu près le temps qu'il faut, et on
vous donne une réponse. Si on ne vous donne pas de date, vous dites
qu'on est insignifiant et qu'on ne vous répond pas. Si on vous en donne
une, vous dites: Comment savez-vous cela?
Mme Bélanger: Oui, mais c'est parce que vous nous donnez
la date de la fin des travaux et que vous ne nous donnez pas la date où
ils vont commencer.
M. Chevrette: Au moment où on est rendu, à ce
stade-ci dans l'élaboration des plans et devis ou dans le processus
d'appel d'offres ou quoi que ce soit, à l'étape où on est
rendu, on vous donne l'échéance approximative qu'on pense
correcte.
M. Paradis: Vous me permettrez, M. le ministre. Pour avoir
été critique aux engagements financiers pendant deux ans je sais
que, habituellement, les ministères ont les dates du début des
travaux et de la fin des travaux. Le ministère des Affaires sociales est
celui qui a la date de la fin des travaux, ce qui lui permet de la reporter
parce que la date du début des travaux est généralement -
et vous le comprendrez aisément - plus rapprochée. Ce qui permet
aussi de suivre les dossiers d'une façon beaucoup plus continue et de
vérifier si
vraiment les réponses que vous nous donnez, l'année
prochaine... Vous nous parlez d'un projet qui va être terminé en
1986, si vous êtes encore là... On peut vous questionner. 5i vous
nous parlez strictement de la fin des travaux, je vous dirai que c'est une
procédure qui est celle du ministère des Affaires sociales et qui
n'est pas celle de l'ensemble des autres ministères du gouvernement.
M. Chevrette: Donc, pour le dernier, le début des travaux,
c'est l'automne.
Mme Bélanger: En 1985.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour être
terminé quand?
M. Chevrette: À la fin de l'année 1986, comme je
l'ai dit tantôt. Je vais répéter la même chose.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse de vous faire
répéter.
M. Chevrette: Non, non, cela ne m'offusque pas, madame. C'est
pour vous montrer qu'on est très cohérent dans nos informations.
Elles sont écrites noir sur blanc.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. D'autres questions?
Mme Bélanger: La Pêche?
M. Chevrette: La Pêche? On va aller à la
pêche, madame. Je vais vous répondre.
Mme Bélanger: Vous devez connaître cela, vous, le
ministère...
M. Chevrette: Centre d'accueil La Pêche. Nombre de places!
32; coût des travaux: 1 700 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce en
Gaspésie?
M. Chevrette: Un instantl Si on prévoit la fin vers le
milieu de 1986, ce n'est que pour 32 lits. Cette fois, cela devrait être
cet automne également, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est tout, Mme la
députée...
M. Chevrette: La Pêche? C'est dans l'Outaouais.
Mme Bélanger: C'est la municipalité de La
Pêche.
Mme Vaillant: C'est une municipalité en soi, la
municipalité de La Pêche.
M. Chevrette: La Pêche.
Une voix: Cela s'appelle La Pêche.
Mme Bélanger: C'est le nom de la ville, La Pêche,
dans le comté de Gatineau.
Une voix: C'est moins connu que Windsor.
Mme Bélanger: Est-ce qu'il y a du monde qui reste
là ou s'il y a juste des poissons?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mme la
députée de Mégantic-Compton, avez-vous d'autres questions?
(20 h 30)
Mme Bélanger: Cela va.
Une voix: Moi, j'en ai quelques-unes.
M. Paradis: Oui, concernant les centres de jour.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Voulez-vous, on va finir
avec les centres d'accueil?
M. Paradis: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'aimerais demander si,
au ministère, vous avez changé votre norme pour
l'hébergement des personnes en centre d'accueil. Plus clairement,
à un moment donné, une norme avait été
établie qui était de l'ordre - je la donne de mémoire - de
5, 6 par 100 personnes âgées. Est-ce toujours la même norme?
Est-ce qu'il y a eu modifications.
M. Chevrette: De personnel? Quelle norme? De quoi?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De lits.
M. Chevrette: Ah! de lits.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour 100 personnes
âgées. C'était à un moment donné, je pense,
5, 6 %. Je pense que je ne me trompe pas. Est-ce qu'elle a été
changée ou si elle est toujours la même?
M. Chevrette: Je vais demander à Mme Vaillant de vous
répondre.
Mme Vaillant: Nous n'avons pas cette norme; actuellement, on ne
l'utilise pas parce qu'à partir de la situation de la population
âgée on a adopté une approche basée surtout sur les
structures d'âge, c'est-à-dire qu'on a réalisé que
chez les 65 ans à 75 ans il y avait un plus fort pourcentage à
domicile et que le placement intervenait beaucoup plus pour la tranche des 75
ans et
plus. Ceci fait que notre norme de 6 % était plus ou moins
adéquate.
Ce sur quoi nous nous basons actuellement, c'est beaucoup plus, d'une
part, une évaluation - on en a parlé précédemment
dans les autres programmes - l'évaluation des
bénéficiaires qui est faite avec la grille d'évaluation.
On a fait une espèce de bilan théorique à partir des
structures d'âge pour dire approximativement combien de places pourraient
se retrouver dans une région. On est obligé de bâtir notre
approche en tenant compte, dans une sous-région, par exemple, des
services à domicile, des services en centres de jour, des ressources
alternatives de type famille d'accueil et, également, des places en CAH
et en CHSLD.
Autre chose qu'on est aussi en train de faire par rapport aux
immobilisations, c'est ce qu'on appelle une opération place
réelle. C'est-à-dire qu'on va faire le tour de tous les centres
d'accueil et de tous les CHSLD pour vérifier si les espaces physiques,
les lieux, sont adéquats, compte tenu de l'alourdissement de la
clientèle. C'est cette approche qu'on a développée
plutôt que d'avoir une norme qu'on applique sur une population.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je l'admets fort bien et
c'est pour cela que je vous avais demandé si la norme avait
été modifiée de toute façon parce qu'il serait
normal, au fur et à mesure que les services à domicile se
développent... Par contre, il y a l'augmentation de la population
âgée. Il reste que la norme qui était fixée en
fonction de 100 pourrait diminuer et c'est pour cela que je vous le demandais.
Il reste que vous devez quand même faire des prévisions au point
de vue du développement de places d'hébergement, soit dans les
hôpitaux de soins prolongés, soit dans les centres d'accueil. Je
me demandais quelles étaient vos prévisions à ce
moment-ci. Pour commencer, combien de places en centres d'accueil et
d'hébergement avez-vous dans le secteur public et dans le secteur
privé et en tenant compte aussi des pavillons?
M. Chevrette: Les centres privés, les CA publics. En tout,
on en a 52 439; en centres publics, 22 540; en centres privés
conventionnés, 3440; en pavillons, CAH, 2867; en pavillons, CH...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Excusez, le dernier, je l'ai perdu.
M. Chevrette: 2867. En pavillons, CH centres hospitaliers,
1577.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 2000?
M. Chevrette: 1577.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est dans les
hôpitaux de courte durée?
M. Chevrette: Oui, ce sont des pavillons à
l'intérieur de centres hospitaliers.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela.
M. Chevrette: CA et CH, centres d'accueil et centres
d'hébergement, 3797; CHSLD publics, 14 065...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le sigle du dernier, je
ne le comprends pas,
M. Chevrette: Centre hospitalier de soins de longue
durée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord; 14 065?
M. Chevrette: 14 065; centres hospitaliers de longue durée
mais privés conventionnés, CHLD, 2488; centres d'accueil
d'hébergement à taux fixe, 420 places; et centres d'accueil
autofinancés, 4292. Pour un total de 52 439.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le secteur
privé, vous avez...
M. Chevrette: Secteur privé autofinancé: 4292.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce que vous appelez
autofinancé c'est, comme par exemple, la résidence qu'il y a
à Mont-Royal ou le centre d'accueil à Westmount; c'est cela que
vous appelez centre d'accueil privé?
M. Chevrette: Ce sont les gens qui paient tout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est vraiment
privé, la résidence Sainte-Geneviève, etc. Alors, ce sont
288 places qui appartiennent strictement...
M. Chevrette: 4292. Il y en a quatorze comme cela. Â taux
fixe il y en a 21 pour 420 places. En soins hospitaliers de longue durée
privés et conventionnés il y en a 38 pour 2488. En centres
hospitaliers des soins de longue durée publics il y en a 88...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Moi, c'était le
privé par rapport au public.
M. Chevrette: Privés conventionnés, il y a les
centres...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'ensemble du privé et l'ensemble du public.
M. Chevrette: D'accord. On va faire le privé seulement et
cela va vous donner une idée. Centres d'accueil d'hébergement
privés conventionnés, il y en a 3440. C'est un premier
privé. Deuxièmement: privés conventionnés, centres
hospitaliers de soins de longue durée, 38 pour 2488, 11 y a une erreur
là, c'est peut-être plus que cela. Ce ne sont pas quatorze centres
privés autofinancés, madame, il y en a 111 au Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Autofinancés.
M. Chevrette: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour 4292 places.
M. Chevrette: Pour 4292, cela vous donne donc à peu
près 11 000 places en privé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Autofinancées.
M. Chevrette: Non.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, en tout.
D'accord.
M. Chevrette: En tout, vous parliez du secteur privé
tantôt.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Parfait. Entre 11 000 et 12 000.
M. Chevrette: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Sur 52 000.
M. Chevrette: C'est cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est quand même
assez important.
M. Chevrette: Oui.
M. Laplante: Privés versus publics, quelle est la
différence au point de vue des coûts?
M. Chevrette: Privés complètement,
autofinancés?
M. Laplante: Non.
M. Chevrette: Privés conventionnés?
M. Laplante: Versus publics.
M. Chevrette: Privés conventionnés, Mme Vaillant,
quel est le per diem payé pour chaque lit? Ici on a un montant
global.
C'est à peu près 80 %? En immobilisation on ne paie rien.
C'est la grande différence dans le fond parce, qu'au point de vue des
coûts de fonctionnement c'est un contrat qui équivaut à peu
près à ce que l'on paie dans le secteur public.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Avec des services
è peu près identiques?
M. Chevrette: À peu près identiques. Je dirais que
dans certains endroits c'est même avantageusement comparable. Cela
dépend du centre, bien sûr. On pourra donner l'état de
situation qu'ils ont déposé eux-mêmes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est vraiment au niveau
des immobilisations qu'il y a des avantages par rapport aux dépenses du
secteur public...
M. Chevrette: C'est tout un avantage parce que, si vous
débloquez 100 places, le lendemain matin vous prévoyez tout de
suite 2 000 000 $, 2 500 000 $ au minimum, même 3 000 000 $. Donc, tu
n'as pas à payer cela et à l'équiper, c'est un contrat...
Les bénéficiaires rentrent et là on commence à
payer pour le per diem.
M. Laplante: Est-ce qu'on donne encore des permis
actuellement?
M. Chevrette: Oui. Au moment où on se parle j'en ai
même débloqué quelques-uns dernièrement dans
certaines régions où on sait qu'il y a un besoin criant de lits
et qu'il y a eu des offres privées qui ont déjà,
d'ailleurs, un bon standard reconnu par le ministère. Dans la
majorité des cas ce sont des agrandissements, cependant, et non pas des
constructions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Combien de personnes
âgées sont-elles placées en familles d'accueil? Est-ce que,
là aussi, vous avez une norme quant au nombre de personnes qui doivent
ou qui peuvent s'y retrouver?
M. Chevrette: II s'agit de 9000 personnes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Quant aux normes prescrites, on me dit que ce sont
les normes, comme ailleurs, qui s'appliquent.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, cela peut aller jusqu'à neuf? Est-ce que vous avez la
même moyenne que... La moyenne de 1, 4 % que vous m'avez donnée
tout à l'heure, est-ce c'était, à la fois pour les...
M. Chevrette: C'était pour les enfants.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
C'était pour les enfants. Quelle est la moyenne pour les
personnes âgées?
M. Chevrette: On va faire le calcul et on va vous donner la
réponse.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous jugez que
neuf personnes dans une maison, c'est peu? C'est beaucoup?
M. Chevrette: Je voudrais apporter une distinction ici.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est beaucoup?
M. Chevrette: Oui, c'est beaucoup. Mais je pense qu'il faut faire
la distinction entre les foyers où deux personnes sont à temps
plein par rapport à ceux où il y a une seule personne-ressource.
Dans les amendements que vous demandiez d'apporter au règlement, on
tiendra compte de cette dimension, parce que effectivement il y a des endroits
où le couple accepte de travailler...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, les deux
comme...
M. Chevrette: Les deux. À ce moment-là, il peut y
avoir un plus grand nombre de personnes reçues.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Un peu comme lorsqu'on
parlait des garderies. Quand il y a deux personnes, elles ont droit à
neuf enfants. Quand il n'y a qu'une personne, je pense qu'elle a droit à
quatre enfants...
M. Chevrette: Quatre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... plus son enfant, ou
son enfant compris -j'ai oublié.
M. Chevrette: Oui, c'est cela.
M. Paradis: Mme la Présidente. À propos de la norme
dont on a parlé tantôt, j'ai eu le temps d'y repenser. Je voudrais
dire qu'il faut également être prudent dans les changements pour
ne pas briser des liens qui peuvent s'être créés entre les
enfants qui sont dans cette unité. Il faut peut-être
prévoir pour l'avenir. Mais dans la situation existante, ce
problème est délicat. Si on applique une norme et qu'on dit que
c'est sept plutôt que neuf, quels sont les deux enfants, finalement, qui
seront déplacés? Je voulais seulement apporter...
M. Chevrette: Effectivement. D'autant plus qu'il ne doit pas y en
avoir beaucoup. M. Paradis: Exactement.
M. Chevrette: Donc, il pourrait y avoir une clause
transitoire.
M. Paradis: Je voulais seulement apporter cet
élément.
M. Chevrette: Une clause grand-père, comme on dit.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse de tous ces
détails. Ma deuxième question: Quelles sont vos prévisions
en besoins de lits? C'est vrai, je comprends que vous êtes à
évaluer des choses. Cela dépend des régions, etc. Mais,
globalement, avez-vous une estimation des lits d'hébergement dont on
pourrait avoir besoin pour les personnes âgées sur une
période de dix ans, par exemple?
M. Chevrette: Je peux répondre à une partie de la
question et je demanderai à Mme Vaillant de compléter. Il est
difficile de faire des projections au moment où le gouvernement prend
une orientation afin de rechercher d'autres formules. C'est bien évident
que les efforts consentis présentement portent beaucoup plus sur
l'inventaire de formules qui pourraient s'offrir, compte tenu des
disponibilités financières. Maintenant, est-ce que le
ministère a pensé, si on demeurait dans un statu quo
d'orientation, quels sont les besoins dont on aurait... On peut toujours parler
d'un besoin qui pourrait s'apparenter, quand on regarde les listes d'attente
actuelles, è une projection dans le temps, On disait, cet
après-midi, qu'il y avait environ 7188 personnes sur la liste
d'attente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pas tous pour
l'hébergement.
M. Chevrette: Pas nécessairement tous pour
l'hébergement. Peut-être à 50 %.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Donc, on pourrait, è court terme en tout
cas, définir le chiffre qui serait requis pour du court terme, mais
toujours en disant: Nous, on a pris l'orientation de la recherche
alternative.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais il reste, M. le
ministre... Je vous ferai remarquer que ce n'est quand même pas d'hier
qu'on parle de services de maintien à domicile. Cela fait quand
même plusieurs années qu'une orientation est prise en ce sens
puisque, quand on regarde les crédits, cela remonte à 1974-1975
ou même à 1972-
1973. On les a vus cet après-midi. Il reste que c'est une
opération qui dure depuis plus de dix ans. Il me semble que cela devrait
permettre de faire une certaine projection pour l'avenir. Mais, pour le moment,
vous n'êtes pas capable de nous la donner.
M. Chevrette: Je vais demander à Mme Vaillant. (20 h
45)
Mme Vaillant: Écoutez, on a le nombre de lits qui ont
été installés depuis les dix dernières
années. Actuellement, comme la norme a été
modifiée, on ne peut pas prévoir avec justesse ce qui est requis
parce que cela dépend des orientations et les orientations actuelles
sont beaucoup plus axées sur les services à domicile, moins
l'institutionnalisation. Quand on fait l'évaluation des
bénéficiaires, c'est une donnée qui va être un petit
peu plus sûre pour nous. On va savoir de façon plus certaine
combien vont aller en centre d'accueil, parce qu'il y a déjà eu
une évaluation qui a été faite conjointement avec le
Conseil du trésor, il y a quelques années, où on disait
qu'il y avait peut-être le tiers des bénéficiaires qui
étaient en centre d'accueil d'hébergement qui, normalement,
auraient pu être maintenus à domicile. C'est pour cela que je
n'ose pas avancer un chiffre au moment où on se parle, tant qu'on n'aura
pas complété les études.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais ce que vous
prévoyez, sans pouvoir même en donner une estimation, c'est qu'il
y a encore des besoins de création de places d'hébergement.
Mme Vaillant: Nettement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et à peu
près dans toutes les régions du Québec. Peut-être
moins dans la Beauce.
M. Chevrette: II y a peut-être des endroits plus criants
que les autres si vous regardez, par exemple, les projections de vieillissement
dans certaines régions. Qu'on pense à Trois-Rivières, par
exemple, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et... II y a deux ou trois régions
où c'est plus pathétique qu'ailleurs, le vieillissement,
effectivement. Je pense que l'autre, c'est la Côte-Nord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Mme la Présidente, on parle de
développement. On est confronté à des crédits et
des chiffres qu'on me demande d'adopter, en passant d'un budget qui
était, l'an passé, de 568 500 000 $ à 586 000 000 $, cette
année, ce qui est une augmentation légère, finalement.
Là-dedans, il y a du développement, d'après ce que le
ministre nous dit. Au même moment, on se retrouve dans une situation
où, comme député, on a reçu, comme l'ensemble des
députés de l'autre côté de la table aussi, des
centres d'accueil dans nos comtés respectifs des lettres qui nous
décrivent une situation. Dans un article publié dans le Soleil,
aujourd'hui, sous la plume de Damien Gagnon...
M. Chevrette: Damien Gagnon du Soleil.
M. Paradis:... on résumait l'ensemble de la correspondance
qu'on a reçue et dont copie a été adressée au
ministre. L'article s'intitulait "Crise dans les foyers pour
aînés: Services insuffisants" dans ce qui existe
présentement, dans ce qui est en place. "Les centres d'accueil
d'hébergement - je cite à partir de l'article - pour personnes
âgées au Québec sont dans une véritable situation de
crise. Les services aux personnes âgées dans ces institutions ont
été réduits au minimum. Les services de pharmacie,
d'ergothérapie et de physiothérapie sont tout à fait
insuffisants. Certains programmes et services externes ou semi-externes
souffrent d'un manque de ressources humaines, matérielles et
financières qui les empêche de remplir adéquatement leur
rôle auprès des bénéficiaires qu'ils desservent.
"Les technocrates du ministère des Affaires sociales - je les prends
à témoin, ils sont ici aujourd'hui - et des conseils
régionaux des services sociaux et de santé, à partir
d'études qu'ils ont effectuées, conviennent qu'il faudrait
injecter près de 200 000 000 $ - 200 000 000 $, M. le ministre - dans le
réseau des centres d'accueil et d'hébergement, afin de les rendre
capables d'assumer pleinement leurs responsabilités. "
Le journaliste continue un peu plus loin: "Assailli de questions
à l'Assemblée nationale par des députés de
l'Opposition sur les graves lacunes du système de santé
dénoncées dans le dossier noir, le ministre des Affaires
sociales, M. Guy Chevrette, accusait l'Opposition libérale de se livrer
à de l'électoralisme tout en précisant qu'il existait
beaucoup de ragots de corridor sur la situation dans les centres d'accueil et
d'hébergement. "
Le journaliste poursuit: "Si l'on s'en remet au jugement de
l'Association des centres d'accueil du Québec - après les
travailleurs et les travailleuses qui y oeuvrent, l'association, les gens qui
sont appelés à administrer - il y a plus que des ragots. Les
centres d'accueil d'hébergement font vraiment face à une
situation financière difficile. "
Dans ce contexte, M. le ministre, en regardant les crédits, j'ai
une question qui me vient à l'esprit. Est-ce exact que les technocrates
du ministère évaluent à quelque
200 000 000 $ les montants d'argent qu'il faudrait injecter pour assurer
aux bénéficiaires des services décents dans les centres
d'accueil existants? Si c'est le cas, où sont les 200 000 000 $ dans les
crédits que vous nous demandez d'adopter? Est-ce qu'en parlant de
développement, de fin de construction en 1988, en 1987, en 1986,
finalement, vous ne jetez simplement pas un écran de fumée?
Pourquoi pas une commission d'étude? Cela prendrait 200 000 000 $, etc.
Est-ce que ce n'est pas cela que vous faites, finalement? Je ne doute pas de
vos intentions comme nouveau titulaire, mais si c'est exact que ça
prendrait 200 000 000 $, que ces 200 000 000 $ ne sont pas dans les
crédits et qu'on va en construire d'autres, est-ce qu'on le fait pour
aller - et je m'excuse du terme que je vais utiliser - parquer des
bénéficiaires, finalement, ou est-ce qu'on le fait vraiment avec
la vocation pour laquelle les centres d'accueil ont été
conçus?
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Mégantic-Compton, avant de répondre
à cette première partie, pour bien comprendre...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De
Brome-Missisquoi ou de Mégantic-Compton?
M. Chevrette: De Brome-Missisquoi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord, s'il y consent.
M. Paradis: Ce sont deux comtés qui ont vécu des
expériences politiques à des moments similaires et qui vivent en
harmonie.
M. Chevrette: Est-ce à dire que vous mettriez la
priorité sur l'alourdissement au lieu de la construction?
M. Paradis: Je vous demande tout simplement, M. le ministre des
Affaires sociales, s'il est exact - et je vous invite à répondre
à la question, vous avez les informations... L'article du journal tient
les propos suivants: Les technocrates du ministère des Affaires sociales
- ils sont ici - et des conseils régionaux des services sociaux et de
santé à partir d'études - il y a des études,
paraît-il, auxquelles on n'a pas accès; est-ce qu'on pourrait y
avoir accès? -qu'ils ont effectuées conviennent qu'il faudrait
injecter près de 200 000 000 $ dans le réseau des centres
d'accueil d'hébergement afin de les rendre capables d'assumer pleinement
leurs responsabilités.
Est-ce que c'est une affirmation qui est exacte? Est-ce qu'il y a une
étude qui existe? Si c'est le cas, où se retrouvent les 200 000
000 $? Avant de parler de développement, est-ce qu'on peut s'assurer que
ce qu'on possède fonctionne? À partir du moment où cela
fonctionne, je trouve cela très convenable, mais qu'on ajoute sans
s'assurer de ce qu'on possède déjà, que les gens qui sont
déjà là reçoivent des soins adéquats, je
m'interroge sur la façon de fonctionner du ministère. Je me dis:
Est-ce que ce sont, encore une fois, des écrans de fumée qu'on
tente de lancer à la veille d'élections générales
au Québec?
M. Chevrette: II n'y a pas d'écran de fumée quand
on a injecté nous-mêmes 27 000 000 $...
M. Paradis: Je parle de 200 000 000 $, là.
M. Chevrette: Est-ce que je peux répondre? Je vous ai
laissé poser toutes les questions que vous avez voulu poser, mon cher
monsieur. Donc, on a dit qu'on avait injecté 27 000 000 $ dans une
conjoncture économique très difficile. On est très
conscient qu'il manque encore de l'argent, mais quant aux 200 000 000 $, au
moment où on est à faire l'évaluation de l'ensemble des
bénéficiaires, on ne s'improvisera pas en petit Jos. Connaissant
où, avec une plume, on essaie de faire miroiter des chiffres mirobolants
qui servent très bien l'Opposition... On va finir nos travaux...
M. Paradis: Vous me permettez? On me dit qu'il y a une
étude. Je ne veux pas vous...
M. Chevrette: On est en train de faire l'analyse complète.
Vous nous demandez ce qu'on peut faire. On vous dit que, oui, il manque de
l'argent. Cela est clair. On pourrait prétendre, nous, et vous dire ce
soir qu'on prétend que c'est peut-être la moitié de cela
qu'il nous faudrait. On a injecté 27 000 000 $, selon la capacité
de payer des contribuables québécois. Dans cet article...
M. Paradis: Est-ce qu'il y a des études, M. le ministre -
c'est simple comme question - qui ont été
effectuées...
M. Chevrette: II y a des travaux, oui, qui se font. Je vous dis
que cela pourrait être la moitié moins cher. Je ne suis pas assez
certain pour lancer des chiffres. Non, on ne le fera pas. On vous dit: II
manque de l'argent.
M. Paradis: Ce que vous me dites, finalement, c'est qu'il n'y a
pas d'étude au ministère des Affaires sociales effectuée
par les technocrates des conseils régionaux des services sociaux et de
la santé qui conviennent qu'il faut injecter
200 000 000 $. C'est cela que vous me répondez ce soir. L'article
n'est pas fondé.
M. Chevrette: II n'y a pas eu d'opération spéciale
pour dire combien il manque d'argent au niveau de l'alourdissement des
clientèles en foyer d'accueil, non. Il n'y a pas eu d'étude
spécifique.
M. Paradis: Ni par les CRSSS ni par le ministère.
M. Chevrette: II se peut qu'il y en ait eu dans certaines
régions. On vous dit qu'on n'a pas cette étude de 200 000 000 $.
D'accord? Deuxièmement...
M. Paradis: Est-ce que vous en avez une autre?
M. Chevrette: Dans l'article de Damien Gagnon, quant à
rectifier les choses on va le faire...
M. Paradis: C'est pour cela que je vous l'ai apporté, M.
le ministre. C'est pour avoir la vérité.
M. Chevrette: M. Damien Gagnon mêle l'approche de l'ACAQ
qui dit qu'il y a un alourdissement avec lequel on est d'accord. On l'a reconnu
nous-mêmes en injectant 27 000 000 $ dès cette année. Je
vais vous lire deux petites lettres qu'on a reçues quant au dossier
noir, parce que vous y avez fait allusion. L'article y fait allusion. Vous avez
lu le passage. "Nous, les membres de l'exécutif syndical de la FTQ,
local 1227, vous avisons de notre volonté sincère de prendre en
main notre dossier présentement en litige. La lettre est adressée
à M. Maurice Dallaire, directeur général du foyer
Joseph-Denys, Trois-Rivières. M. André Messier responsable
principal de ce dossier, a été rejoint d'urgence ce matin pour
l'aviser que nous ne voulons en aucun temps que notre dossier serve à
des fins d'ordre politico-syndical - je ne sais pas si c'est comme cela qu'ils
l'ont écrit. Jamais notre intention n'a été de voir la
situation prendre cette ampleur disproportionnée à nos
problèmes internes. Nous ne voulons pas faire revivre aux
bénéficiaires les expériences du passé. Sachez que
nous allons mettre tout en oeuvre pour retrouver un climat d'entente et
d'harmonie à l'intérieur de notre centre. Nous vous
réitérons notre confiance et notre respect. " C'était
adressé à leur propre directeur général. Dans le
même centre...
M. Paradis: II n'y a pas de négation des faits qui sont
contenus dans le dossier noir, finalement. Ils disent: On ne veut pas que cela
serve à des fins politico-syndicales...
M. Chevrette: Ils corroborent exactement la mise en garde que je
faisais en Chambre de jouer avec le nom des institutions, quant à
l'impact que cela pourrait avoir sur les bénéficiaires. Dans ce
même...
M. Paradis: Mais ils ne nient pas la situation, M. le
ministre.
M. Chevrette: Non, non. Ce n'est pas cela que j'essaie de
démontrer...
M. Paradis: D'accord, cela va.
M. Chevrette:... c'est votre irresponsabilité.
M. Paradis: Pardon, M. le ministre?
M. Chevrette: C'est votre irresponsabilité que j'essaie de
démontrer.
M. Paradis: Vous traitez l'Opposition d'irresponsable...
M. Chevrette: La vôtre!
M. Paradis:... d'avoir cité en Chambre...
M. Chevrette: II y a une différence entre Pierre Paradis,
député de Brome-Missisquoi, et l'Opposition en Chambre.
M. Paradis: De Pierre Paradis, député de
Brome-Missisquoi...
M. Chevrette: C'est à vous-même que je parle!
M. Paradis:... qui a cité un dossier noir en Chambre..
M. Chevrette: Oui et je vais continuer...
M. Paradis:... et qui, aujourd'hui, vous a fait état, sans
mentionner le nom des centres hospitaliers et des centres d'accueil, de
situations pénibles qu'on a vues au cours d'une tournée au
Québec.
M. Chevrette: Je vous ai laissé parler tout le temps que
vous avez voulu.
M. Paradis: Écoutez...
M. Chevrette: Vous allez me laisser parler à mon tour. Mme
la Présidente, s'il vous plattl
M. Paradis: Vous allez suivre le règlement si vous voulez
parler. Je demande à Mme la Présidente d'appliquer le
règlement. Les propos que vient de tenir...
M. Chevrette: Je vais les maintenir, à part cela.
M. Paradis:... le ministre ne sont pas conformes à notre
règlement et je vous demanderais de lui demander de les retirer, Mme la
Présidente. Il y a un article très clair dans notre
règlement qui prévoit qu'un ministre ou un député
autour d'une table...
M. Chevrette: Mme la Présidente, je vais me reprendre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Écoutez une minute, une minute!
M. Paradis:... ne peut tenir le genre de propos que le ministre
vient de tenir. Je vous demande de demander au ministre des Affaires sociales
de retirer les propos qu'il a tenus à mon égard.
M. Chevrette: Mme la Présidente, je vais vous aider...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que...
Écoutez une minute...
M. Chevrette:... à résoudre le problème.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui?
M. Chevrette: Je vais lire la lettre et vous jugerez...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah!
Je n'ai pas de jugement à porter, moi, si je joue mon rôle
strict de présidente.
M. Paradis: Vous avez dit et vous avez déclaré que
vous vous foutiez du règlement, cet après-midi. On a un
règlement pour siéger, Mme la Présidente, et je vous
demanderais d'appliquer l'article 35 de notre règlement et de demander
au ministre de retirer ses paroles.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La seule question que je
me pose, c'est...
M. Chevrette: Bon. J'aimerais entendre la lecture de l'article 35
avant de retirer quoi que ce soit, parce que c'est trop pareil à ce que
je lis dans la lettre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): "Le député
qui a la parole ne peut: 1° désigner le président ou un
député autrement que par son titre. " Excusez! 6 et 7,
paraît-il. Attendez une minute: "... ne peut attaquer la conduite d'un
député, si ce n'est pas une motion mettant sa conduite en
question; imputer des motifs indignes à un député ou
refuser d'accepter sa parole; se servir d'un langage violent, injurieux ou
blessant à l'adresse de qui que ce soit; employer un langage grossier ou
irrespectueux... "
M. Paradis: Mme la Présidente, ce sont trois articles. On
en a suffisamment pour que le ministre retire les paroles qu'il a
prononcées.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je me demande si ce n'est
pas à l'Assemblée nationale que cela doit être
soulevé.
M. Paradis: Non, on peut le soulever en commission, Mme la
Présidente, et vous avez à trancher. La jurisprudence des
commissions... Si vous reprenez les termes utilisés par le ministre, ce
sont des termes antiparlementaires.
M. Laplante: Sur la même question de règlement, Mme
la Présidente. Je voudrais savoir de la part du député
quels mots antiparlementaires ont été dits? Qu'est-ce que le
ministre a dit? Je voudrais bien entendre cela de la part du
député.
M. Paradis: Irresponsable, si vous voulez le savoir; c'est ce que
le ministre a dit.
M. Laplante: Le mot "irresponsable"...
M. Paradis: Le mot "irresponsable" est un mot qui, dans notre
jurisprudence, est qualifié d'antiparlementaire. Il a attaqué ma
conduite et il m'a imputé des motifs indignes.
M. Laplante: Je ne suis pas sûr du tout, pas du tout.
M. Paradis: Si vous n'êtes pas sûr, taisez-vous!
M. Laplante: Je ne suis pas sûr... M. Chevrette: Mme
la Présidente...
M. Laplante: Mme la Présidente, écoutez... Surtout
venant de ce député-là, madame!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Écoutez, là, j'en ai assez d'un!
M. Paradis: Je suis prêt à retirer les mots
"taisez-vous" qui étaient antiparlementaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on pourrait
suspendre pour une couple de minutes?
(Suspension de la séance à 20 h 59)
(Reprise à 21 h 3)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous
reprenons les travaux, pour le Journal des débats. M. le ministre
des Affaires sociales.
M. Chevrette: Toute personne, Mme la Présidente, quelle
qu'elle soit, députée, critique, n'importe, qui se sert
indûment de situations pour alarmer des personnes
bénéficiaires, il est dit par un syndicat lui-même dans une
lettre que cela n'a pas de bon sens de faire revivre aux
bénéficiaires une telle atmosphère. Je qualifie ces gestes
d'irresponsables, quelle que soit la personne, quel que soit le titre ou le
représentant de quelque circonscription électorale que ce soit,
bien identifié dans cette salle.
M. Paradis: Dans le contexte où le ministre utilise ces propos,
il vise toute personne et avec ce qui a été dit avant, je me sens
particulièrement visé à cause des propos qui ont
été tenus. Je vous demande encore une fois d'appliquer notre
règlement et de demander au ministre... Et je vais vous suggérer
une formule, dans le but d'accélérer nos travaux. Habituellement,
puisque ce n'est pas la première fois que cela arrive en commission
parlementaire, le ministre impliqué ou le député de
l'Opposition impliqué - parce que cela peut arriver à un
député de l'Opposition également...
Des voix: Ha! Ha!
M. Paradis:... accidentellement, Mme la Présidente - s'en
tire en disant: J'ai dit ce que je pensais; maintenant, je retire mes paroles
et je laisse le député face à ses actes. C'est
suffisant.
M. Laplante: II confirme.
M. Paradis: Non, non, ce n'est pas...
M. Chevrette: Je crois tellement à ce que j'ai dit...
M. Paradis: M. le député de Bourassa, c'est une
question d'application de notre règlement de l'Assemblée
nationale...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À l'ordre!
À l'ordre! À l'ordre, M. le député! À
l'ordre!
M. Paradis: Vous avez présidé des commissions et,
si vous riez de notre règlement, vous méritez le sort qui vous
attend.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La parole est au ministre
des Affaires sociales.
M. Chevrette: Mme la Présidente, compte tenu que je viens
d'être très clair dans ma deuxième expression, je retire la
première.
M. Paradis: Cela va, Mme la Présidente, en
gentilhomme.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon! En tout cas,
j'apprécie les efforts qui sont faits des deux côtés pour
en arriver à...
M. Paradis: Un compromis.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... un compromis. Vous en
étiez, M. le ministre...
M. Chevrette: J'étais à vous dire, Mme la
Présidente, avant une première escapade, doublée d'une
deuxième, qu'un DG du foyer Joseph-Denys avait reçu de son
personnel autant infirmier que d'entretien général et de soutien
général... Il se plaignait énormément du fait qu'on
amplifie des cas spécifiques identifiés, dont les
bénéficiaires peuvent subir certains traumatismes. J'ose
espérer qu'on sera capable de soulever des cas particuliers sans
identifier les endroits, quitte à ce qu'on puisse en parler lors de
commissions afin que les bénéficiaires...
M. Paradis: Est-ce que...
M. Chevrette: Je n'ai pas fini.
M. Paradis:... vous me permettez une question?
M. Chevrette: C'est aussi bien, vous allez la poser pareil.
M. Paradis: Est-ce que vous admettrez, M. le ministre, que c'est
exactement ce qu'on a fait lorsqu'on a révélé les
constatations de notre tournée, ce matin, dans le document que j'ai lu
comme notes introductives à cette commission parlementaire?
M. Chevrette: J'ai fait référence aux questions que
vous m'avez posées directement en Chambre.
M. Paradis: Au dossier noir de la FTQ.
M. Chevrette: De cinq ou six députés. Donc, que
vous vous serviez d'un instrument et que cela ait des effets qui sont
contestés par des travailleurs qui oeuvrent eux-mêmes
auprès des bénéficiaires, n'essayez pas de vous abrier
avec un autre document. Quand vous l'avez utilisé en Chambre, vous
saviez ce que vous faisiez.
M. Paradis: Oui.
M. Chevrette: Et comme vous m'avez quasiment forcé
à dire que vous étiez "responsable", entre guillemets, des gestes
que vous posiez, vous êtes responsable des gestes que vous avez
posés et les effets sur
ces syndiqués, non pas quant au ministre des Affaires sociales,
mais les effets sur le personnel infirmier, sur le personnel
général de l'hôpital font qu'ils disent qu'ils ne veulent
pas servir d'appâts pour des actes ou des débats de partisanerie
politique, d'autant plus que cela a un effet négatif sur la
clientèle. Ils nous disent qu'ils ne veulent pas de cela.
S'ils ne veulent pas de cela, pourquoi maintenez-vous - vous le ramenez
dans le débat chaque fois que vous en avez l'occasion...
M. Paradis: Relisez donc la lettre. Si j'ai bien retenu le terme,
c'était "syndico-politique"...
M. Chevrette: Politico-syndical. Des voix:
Politico-syndical.
M. Paradis: Politico-syndical, l'inverse. Est-ce que cela ne
visait pas quelqu'un d'autre que l'Opposition, lorsque vous parliez de
politico-syndical, vous qui êtes versé dans le domaine?
M. Chevrette: Si vous n'aviez pas posé de question,
pensez-vous que j'aurais répondu à une absence de question?
Rentrez-vous cela dans la tête aussi, voyons!
M. Paradis: Vous n'auriez pas répondu au dossier noir sur
la santé?
M. Chevrette: On l'aurait fait dans les normes et avec qui de
droit.
M. Paradis: Mais pas à l'Assemblée. Ce n'est pas la
place, hein?
M. Chevrette: Non. M. Paradis: Ah! Bon!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Brome-Missisquoi, vous avez d'autres questions?
M. Paradis: La même, Mme la Présidente. Les
technocrates du ministère des Affaires sociales, des conseils
régionaux et des services sociaux de santé, à partir
d'études qu'ils ont effectuées, conviennent qu'il faudrait
injecter près de 200 000 000 $ dans le réseau des centres
d'accueil et d'hébergement afin de les rendre capables d'assumer
pleinement leurs responsabilités. Est-ce que le ministre dispose
d'études qui contredisent ces faits et ces chiffres et est-ce qu'il peut
les déposer?
M. Chevrette: On n'a pas d'étude, des évaluations
se font. On a une croissance de 8, 1 % dans ce secteur. On est conscient qu'il
y a des cas lourds, qu'il y a un alourdissement de la clientèle. On en
est tellement conscient que dans une période de crise économique
on a ajouté un nombre de lits incomparable par rapport à une
formation politique qui a siégé en pleine croissance
économique, la vôtre, qui comptait 2000 lits additionnels durant
les belles années de croissance économique alors que nous, en
pleine crise économique, avons ajouté 12 000 lits au moins.
On en est tellement conscient qu'on est passé, dans les services
è domicile, de 16 000 000 $, tel que le gouvernement libéral
l'avait laissé, à 83 000 000 $ au moment où on se parle.
On en est tellement conscient que vous ne donniez rien aux organismes
bénévoles pour les services à domicile, quand vous
étiez au pouvoir, alors que nous sommes rendus à tout près
de 5 000 000 $! On en est tellement conscient qu'on va continuer à
trouver des formules alternatives en famille d'accueil, en pavillonnement et on
va continuer' nos efforts. On pense même à de l'hébergement
temporaire dans certains cas pour aider notre clientèle
âgée. Oui, monsieur, on est conscient de cela.
On est conscient, par exemple, qu'on n'a pas le droit de faire
rêver les Québécois en lançant toutes sortes de
ballounes de 200 000 000 $ ici et de 300 000 000 $ là, en leur faisant
croire en même temps qu'on va baisser les impôts, réduire
les déficits et accroître les services. On veut être plus
responsables que vous l'avez été.
M. Paradis: M. le ministre, je vous permets de ne pas
répondre à la question mais je vais revenir à la charge.
Est-ce que vous avez des chiffres qui peuvent contredire ceux qui sont
avancés par les technocrates du ministère des Affaires sociales,
des conseils régionaux et des services sociaux de la santé qui
disent que cela prendrait une injection de 200 000 000 $ dans les
crédits qui sont devant nous, et qu'on ne retrouve pas, pour rendre les
centres d'accueil capables d'assumer pleinement leurs responsabilités.
D'un côté, vous avez les administrations qui établissent le
montant à 200 000 000 $; de l'autre côté, vous avez les
représentants des travailleurs et des travailleuses des centres
d'accueil, que vous insultez - cela ne vous dérange pas - qui ont
produit un dossier noir et qui vous ont apporté des cas. Vous avez
commencé par dire que ce sont des ragots. Là, ce sont moins des
ragots; c'est confirmé par à peu près tout le monde qui
intervient. Est-ce que vous avez ces sommes?
Est-ce que vous êtes conscient des problèmes dans les
centres d'accueil existants? Je remarque, aux crédits que vous nous
demandez d'adopter, qu'on ne retrouve pas ces sommes qui sont
nécessaires pour
faire fonctionner adéquatement les centres d'accueil, suivant les
travailleurs et les travailleuses qui y oeuvrent, suivant les administrations,
suivant les technocrates du ministère et suivant les
représentants du CRSSS.
Vous n'avez pas ces sommes et vous dites: On va continuer à faire
du développement. On n'a pas d'augmentation de crédits. Lorsque
vous dites: L'argent ne pousse pas dans les arbres. On ne peut pas, à la
fois - c'est votre rengaine - diminuer les impôts, augmenter les services
et diminuer le déficit.
On vous a dit, ce matin, que la part du gâteau qui revient aux
services de santé aux Affaires sociales au Québec a baissé
comme pourcentage dans l'assiette globale gouvernementale.
Vous avez choisi d'accorder la priorité à d'autres
services, d'autres ministères, dont celui des Communications, à
vos fins de propagande. Est-ce que vous ne pensez pas que là est toute
la question, qu'il faut d'abord et avant tout, lorsqu'on a une santé qui
est malade au Québec, donner priorité à la santé et
peut-être aller couper ailleurs, dans d'autres services qui servent
à vos fins de propagande. Vous ne pensez pas que c'est là la
réponse? Est-ce que vous n'êtes pas d'accord que cela prend les
sommes d'argent qui sont mentionnées par l'association...
M. Chevrette: Vous mêlez tous les problèmes.
M. Paradis: Mme la Présidente, je n'ai pas fini. Le
ministre me dit...
M. Chevrette: La prochaine fois que je parlerai, vous ferai la
même chose, d'accord? C'est oeil pour oeil, dent pour dent, mon cher
garçon!
M. Paradis: Si vous voulez, on va procéder comme cela, M.
le ministre. Cela ne me fait rien, je suis prêt à procéder
sur tous les tons, aimables, courtois et gentils, arrogants, autrement...
M. Chevrette: Je sais que vous épousez la forme de tous
les coins.
M. Paradis:... je peux vous répondre comme vous le voulez.
Quand vous dites que ce n'est pas exact... J'aimerais que vous disiez: II n'y a
pas eu d'étude au ministère, cela va bien dans les centres
d'accueil qu'on a présentement. Ce qu'on a comme augmentation de budget
est prévu pour du développement, et nos personnes
âgées sont bien traitées, bien soignées dans nos
centres d'accueil présentement. Est-ce que vous pouvez nous dire cela?
Est-ce que vous pouvez nous dire que cela fonctionne bien? Est-ce que vous
pouvez dire que les cas que les travailleurs et travailleuses ont
dénoncés sont faux? Est-ce que vous pouvez nous dire que les
dirigeants des centres d'accueil ne vous disent pas la vérité et
qu'ils n'ont pas besoin de ces 200 000 000 $ pour les rendre capables d'assumer
pleinement leurs responsabilités?
Est-ce que vous pouvez nous dire que ce que chacun des directeurs
généraux des centres d'accueil a écrit à l'ensemble
des députés, ce sont des documents qui sont complètements
faux dans notre société? Est-ce que vous n'êtes pas
plutôt prêt à faire front commun avec les travailleurs et
les travailleuses, avec les administrateurs, avec vos technocrates, avec les
directeurs des CRSSS, avec l'Opposition officielle pour demander à votre
gouvernement de consacrer le chiffre que vous avez mentionné
vous-même à l'Assemblée nationale du Québec:
peut-être 30 % de notre budget total à ces services parce que
notre santé est malade?
Est-ce que vous êtes prêt à faire cela ou est-ce que
vous allez continuer à vous fermer les yeux, à dire qu'il s'agit
simplement de ragots de l'Opposition, des travailleurs, de vos technocrates,
des CRSSS et que vous êtes le seul en possession de la
vérité? C'est là que se situe tout le problème.
Ce qui m'inquiète, c'est que, lorsqu'on vous adresse une question
et que vous reconnaissez qu'il y a un problème, vous semblez
disposé à prendre les moyens pour le régler mais là
où on a des problèmes avec vous comme ministre, c'est que, dans
certains cas, vous dites: II n'y a absolument pas de problème; cela
n'existe pas, les problèmes que vous soulevez. Là, vous
choisissez volontairement de fermer les...
M. Laplante: Mme la Présidente, question de
règlement. C'est la première fois que j'assiste à une
commission parlementaire où il y a deux, trois discours d'ouverture. On
est supposé, élément par élément, de poser
des questions...
M. Paradis: Une minute là! Ce n'est pas une question de
règlement. Je vous demanderais de retirer la parole au
député.
M. Laplante:... là-dessus, on a vingt minutes par...
M. Paradis: Par intervention. (21 h 15)
M. Laplante: Si c'est cela que cela prend par intervention...
Non, par élément...
M. Paradis: Oui, par intervention, M. le
député.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Bourassa, est-ce que je peux vous répondre?
M. Laplante: On est là pour entendre des questions, pas
des sermons, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous sommes à
étudier le programme 5 dans lequel il y a 4 éléments.
Chaque député a un droit de parole de 20 minutes par
élément, ce qui fait 80 minutes. Je ne crois pas que le
député...
M. Laplante: Cela fait combien de minutes qu'il parle?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nou9 sommes
arrivés ici à 20 h 15.
M. Laplante: Oui, il parle depuis ce temps-là.
Il est 21 h 15.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député, si vous voulez qu'à partir de ce moment-ci...
M. Laplante: C'est exagéré.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... chacun soit
minuté, je pense qu'on va avancer moins rapidement qu'on ne l'a fait. Je
pense que...
M. Laplante: II y a une limite au chantage.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... les propos peuvent
nous plaire ou ne pas nous plaire d'un côté comme de l'autre mais
je pense qu'il parle de la situation des centres d'accueil et c'est ce que nous
sommes à discuter. Je redonne la parole au député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, Mme la Présidente. En conclusion je
demanderai au ministre de reconnaître l'existence du problème
parce que c'est vrai, quand il reconnaît l'existence du problème,
il a tendance humainement à vouloir agir et à le régler.
Le problème majeur auquel on fait face dans le cas des centres d'accueil
et d'hébergement, c'est que le ministre nous dit qu'il n'y a pas de
problème, mais il ne peut pas déposer d'étude sur la table
pour contredire les chiffres avancés par tous les intervenants du
réseau et du milieu.
Si le ministre nous dit: J'ai des études, on a analysé la
situation, c'est 100 000 000 $. Ils ont exagéré, on peut le
régler avec 100 000 000 $. S'il peut nous le démontrer, nous
allons aller de l'avant avec lui mais quand il nous dit simplement: Vous
exagérez,, il n'y a pas de problème, la situation est sous
contrôle, j'ai suffisamment d'argent, j'en ai même suffisamment
pour aller en développement alors que la situation dont on a
été témoin, dont on est témoin que vivent à
chaque jour nos aînés, que vivent les travailleurs et
travailleuses, des administrateurs et des technocrates est pénible. Je
pense que, si on veut une relance de la santé, Mme la Présidente,
une relance au niveau des centres d'accueil et d'hébergement au
Québec, il faut, premièrement, admettre que le problème
existe et trouver ensemble les solutions pour y remédier. Si on n'admet
pas qu'il y a un problème, je ne vois pas comment on peut le
régler.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Avant de vous donner la
parole, M. le ministre, pour ne pas que le député de Bourassa
pense que je lui ai donné une réponse arbitraire, on vient de me
faire part que, depuis que nous avons repris nos travaux, l'Opposition a
parlé 24 minutes -nous sommes peut-être rendus à 26 minutes
-et le côté ministériel a eu 37 minutes. M. le ministre des
Affaires sociales.
M. Chevrette: Ou le député de Brome-Missisquoi
n'assiste pas aux mêmes périodes des questions ou le
député de Brome-Missisquoi, critique officiel de l'Opposition
libérale, n'écoute pas les réponses et songe à
préparer ses questions complémentaires.
J'ai carrément dit en Chambre à une question du même
député que, si j'avais 1 000 000 000 $, il y aurait moyen de le
placer. C'est parce que je reconnaissais un manque à gagner, c'est
clair.
J'ai carrément dit aussi, à plusieurs reprises, qu'il y a
des besoins, des alourdissements puisqu'on le reconnaît nous-mêmes
en y injectant 27 000 000 $, mais le député voudrait que je
réponde oui à une étude qui n'existe pas. On n'en a pas de
travaux officiels tenus au ministère là-dessus.
Deuxièmement, on n'a pas reçu non plus l'étude des
CRSSS si les CRSSS en ont fait une. Je ne suis pas pour dire oui pour lui faire
plaisir. Non, Mme la Présidente, d'autant plus qu'on est à
procéder à l'évaluation des bénéficiaires,
qui se terminera en mai. On n'est pas une formation politique qui lance 200 000
000 $ pour les urgences, qui veut vendre de l'eau potable alors qu'on annonce
que, dans 30 ans, il n'y en aura pas aux États-Unis. Que voulez-vous que
je vous dise? On n'est pas fait comme ça, on attend les résultats
des travaux sérieux que l'on mène, des analyses concrètes
pour savoir exactement où on va. Je ne suis pas pour faire plaisir au
député en disant qu'il existe des études, il n'y en a pas
et on ne promettra pas de balloune. On pourrait bien dire en mai par exemple
qu'il nous manque 60 000 000 $ et non pas 200 000 000 $. C'est peut-être
40 000 000 $ qu'il nous manque et non pas 200 000 000 $ après l'analyse,
l'évaluation des bénéficiaires. On n'est pas pour lancer
des chiffres pour le plaisir d'en lancer, Mme
la Présidente. Je ne suis pas pour faire de fausses promesses et
être rabroué par mon chef et par ma formation politique. Voyons,
je n'oserais pas faire ça.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions touchant le programme no 5?
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Je ne prendrai peut-être pas 20 minutes mais
peut-être 19. Je voudrais savoir à propos des centres d'accueil
tels que Judith-Jasmin, Jean-de-Lalande, la Visitation, Paul-Lizotte,
Ovila-Légaré, Chevalier de Delorimier... C'est drôle, j'ai
à peu près visité tous ces centres-là, j'ai
rencontré des travailleurs là-dedans, je n'ai jamais entendu dire
que les patients n'étaient pas satisfaits des traitements qu'ils y
recevaient. Avez-vous des endroits actuellement... Dans les centres qui vont
bien, est-ce qu'on se plaint de certains traitements?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, on vous
adresse une question.
M. Chevrette: Je m'excuse. J'avais trois questions en même
temps. Dans la liste des centres que vous avez donnée, si j'ai bien
compris, ce sont des centres relativement récents...
M. Laplante: Oui.
M. Chevrette:... qui ont ouvert leurs portes avec...
M. Laplante: Il y a un gros là-dedans,
Jean-de-Lalande.
M. Chevrette: Oui, je comprends, mais on me dit que ce sont des
centres récents, qui ont ouvert leurs portes ayant le personnel requis
pour démarrer et qui vont bien, effectivement. On n'a pas de plaintes
émanant de ces milieux. Ce n'est pas partout qu'il y a des plaintes. De
toute façon. C'est bien facile à comprendre que le rôle de
l'Opposition est de parler exclusivement de ce qui va mal et de ne pas parler
de ce qui va bien. C'est bien clair. C'est la théorie du verre à
moitié vide. Il est toujours à moitié vide; il n'est
jamais à moitié plein. Il y a toujours quelque chose qui va mal.
Qu'est-ce que vous voulez? Qu'ils le disent. C'est leur rôle et leur
façon de procéder.
Moi aussi, j'en ai visité, des centres d'accueil et j'ai
visité des centres hospitaliers. C'est vrai qu'il y a une
sous-budgétisation à certains endroits. Il n'y a pas de cachette
la-dedans. On le reconnaît. Quand on écoute les réponses,
on ne peut pas dire qu'on ne le reconnaît pas. Je le reconnais. Mais je
ne suis pas capable non plus du même souffle de faire croire que c'est
200 000 000 $ qu'il faut. On est en train de faire des analyses qui vont se
terminer en mai. C'est évident.
L'alourdissement... Dans un centre d'accueil, quelqu'un qui
connaît vraiment ses dossiers, sait très bien qu'un cas A-2 peut
devenir un cas A-3 ou A-4 en l'espace de quelques mois et que cela change
l'évaluation à l'interne même. Donc, automatiquement, il
est difficile d'être constamment "up-to-date", comme disent les Anglais,
dans la façon de répondre adéquatement aux services.
N'importe qui peut comprendre cela quand il connaît la mécanique
et l'évolution de santé à l'intérieur même.
Il y a des foyers d'accueil - sans en nommer aucun - qui, il y a à peine
deux ans, avaient un taux de sénilité de la clientèle de
30 % ou de 35 % et qui sont rendus à 50 %. Cela change le portrait,
c'est évident. Cela change la nature des soins, c'est évident.
Cela change la nature de surveillance des soins, c'est évident.
Mais on ne fera pas croire au monde ce soir, qui que nous soyons, que...
Tout en étant conscient de cela, on n'ira pas piger en l'air, ici et
là, l'argent des contribuables. Ce sont eux qui paient. On n'a pas les
moyens actuellement d'aller en chercher davantage. Ce n'est pas pour rien qu'on
dit qu'on est un peu dans une sorte de cul-de-sac et qu'il nous faut
réaffecter des sommes d'argent dans ce secteur pour aller chercher ce
qu'il nous faut pour donner des soins de qualité. On l'a
annoncé.
M. Laplante: Mais les effets de jumeler les administrations d'un
centre d'accueil avec un CLSC ou avec un hôpital, quels sont-ils? Est-ce
que cela a diminué la qualité des soins? Quels sont les effets de
cela?
M. Chevrette: Cela fait partie de la rationalisation. Il est bien
évident que si on sauvegarde un poste de DG, un poste administratif, une
gestion de personnel, tout l'ensemble de l'appareil de gestion... On le
retrouve à beaucoup d'endroits. II y a eu fusion de centres d'accueil
également. Seulement dans ma circonscription électorale, on a
fusionné deux centres d'accueil, même plus. À deux
endroits. On est rendu à deux officiellement, alors que c'était
cinq auparavant. Le Centre hospitalier régional de Lanaudière
administre le centre d'accueil Saint-Eusèbe. Cela a été
une économie d'échelle. C'est bien évident.
Automatiquement, coûtant moins cher, cela nous permet d'avoir des
disponibilités financières pour accroître les services
à d'autres endroits.
M. Laplante: Mais cela n'a pas eu d'effets sur les services
à la clientèle.
M. Chevrette: Cela n'a pas fait les manchettes. Même si on
avait épargné 100 000 000 $, cela n'aurait pas fait pas les
manchettes.
M. Laplante: II y a certains centres d'accueil actuellement dans
les... Je le vois dans les nouveaux; vous me corrigerez si cela se fait
actuellement dans des centres d'accueil beaucoup plus anciens de construction.
Il y a des centres d'accueil qui n'ont pas des lits courants, mais où on
garde deux ou quatre espaces pour donner une chance, justement, à des
familles qui gardent des personnes âgées et qui voudraient prendre
des vacances, pour qu'on puisse les garder une semaine ou deux moyennant...
M. Chevrette: C'est ce qu'on appelle l'hébergement
temporaire dont j'ai parlé tout à l'heure.
M. Laplante: Oui.
M. Chevrette: Et on vise au moins 400 places en centres
d'hébergement temporaire au Québec. Également...
M. Laplante:... dans tous les sens?
M. Chevrette: Oui. Et je pourrais ajouter qu'il y a eu
énormément de protocoles d'entente entre des centres d'accueil
privés ou publics et un centre hospitalier. Je prends, par exemple,
à Dolbeau. Il fallait libérer les lits de courte durée.
Qu'est-ce qu'on a fait? On s'est arrangé avec un centre d'accueil. On a
"pavillonné". On a fait en sorte qu'on puisse sortir les malades
chroniques des lits de soins de courte durée pour pourvoir
précisément à un meilleur fonctionnement de
l'hôpital. On fait donc une pierre deux coups.
Ce sont là des choses qui coûtent beaucoup moins cher
effectivement que si on avait été dans l'optique de celui qui ne
rêve que béton. C'est évident. On l'a fait à
plusieurs endroits. Il y a beaucoup d'ententes présentement. Même
à Montréal, quand on a parlé d'urgence, qu'est-ce qu'on a
fait? On a fait des ententes avec des centres d'accueil, on a fait des centres
de jour pour permettre à des gens d'aller dans des urgences au niveau
d'un centre d'accueil de jour. On a permis l'urgence sociale. Ce sont autant de
gestes qu'on a posés à partir des moyens ou des capacités
financières qu'on avait à notre disposition, mais on a
posé des gestes concrets là-dessus.
Ce n'est peut-être pas magistral, ce n'est peut-être pas
énorme, mais c'est saprernent mieux que de critiquer et de ne rien faire
et d'avoir donné la preuve qu'ils n'étaient pas capables de rien
faire à part cela.
M. Laplante: On devrait augmenter le budget des communications
pour publiciser ces choses, ce qui se fait de bien dans les centres
d'accueil.
M. Paradis: Incroyable.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Rousseau.
M. Blouin: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que vous aviez
demandé la parole.
M. Blouin: Oui, Mme la députée de L'Acadie. Merci,
Mme la Présidente. Très rapidement puisque nous sommes en train
d'étudier cette partie des crédits du ministère des
Affaires sociales, j'aimerais que le ministre, qui est très au courant
du fait que dans un secteur de notre région et du comté que je
représente il y a une carence d'équipement pour pouvoir
accueillir les personnes âgées qui ne sont plus capables de
demeurer à domicile... Je sais que le ministère des Affaires
sociales fait un effort et qu'il s'oriente vers les services à domicile
pour que tous ceux et celles qui peuvent demeurer chez elles ou chez eux avec
des services adéquats puissent le faire. Mais il reste qu'il y a une
certaine clientèle qui, elle, ne peut pas demeurer chez elle et qui a
besoin de soins plus importants, qui doit donc être
intégrée dans des centres d'accueil.
Le ministre se doute bien que je fais allusion à un projet de
centre d'accueil qui est dans l'air depuis un certain moment, pour employer un
euphémisme. C'est celui qui serait éventuellement situé
à Sainte-Julienne. Je répète qu'il s'agit d'un des
secteurs les plus mal desservis probablement de tout le territoire
québécois. Ce que je voudrais savoir du ministre c'est si, dans
les prévisions du ministère des Affaires sociales, on peut
m'indiquer à quel moment on prévoit pouvoir répondre
à ce besoin en procédant à l'établissement de
services additionnels.
M. Chevrette: Effectivement, cette région située au
nord de ma circonscription électorale - parce que cela a
déjà fait partie, en 1976, de la circonscription
électorale Joliette-Montcalm - il y a vraiment un besoin, parce que vous
avez une foule de résidents à la retraite et il y a un
veillis-sement au niveau de la population qui est très marqué.
Nous avons fait un effort è court terme pour des lits
conventionnés à Rawdon, mais on sait très bien qu'il y a
un besoin au niveau de la région nord-ouest en ce moment dans les
environs de Sainte-Julienne ou à Sainte-Julienne même.
Cela pourrait être ou dans la programmation 19B6-1987 ou, encore,
il est
possible - je ne vous dis pas que ce sera cela - qu'une ressource
privée puisse accepter de procéder à des immobilisations
et qu'on retienne le projet beaucoup plus rapidement si on se trouvait
quelqu'un d'intéressé à ouvrir un nombre de lits pour
personnes en foyers d'accueil et d'hébergement. Les deux
hypothèses sont sur la table.
Pour être très concret, on a même des offres
d'individus qui sont présentement à l'étude parce que leur
centre d'accueil situé à un endroit est trop vétuste et
ils ne peuvent plus procéder à de la réfection. Ils
n'attendent que le signal ou l'indication d'aller où on leur
suggérera. (21 h 30)
M. Blouin: Très bien. M. le ministre, puisque je vous
avais envoyé une lettre assez récemment pour vous exposer ce
problème, j'espère que les réflexions vont pouvoir
s'accélérer et qu'on pourra assez rapidement renseigner les gens
de ce secteur. Maintenant, quant à un autre problème que je vous
avais souligné, c'est celui des services de santé à
Saint-Donat cette fois-ci. Vous savez que nous vous avons
présenté une hypothèse visant à faire en sorte que
les services de santé, les services médicaux de première
ligne puissent être dispensés de façon plus
adéquate...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse...
M. Blouin: Ce n'est pas tout à fait.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Rousseau, je n'ai pas d'objection personnellement, mais
nous avons discuté des CLSC très longuement ce matin. Pas ce
matin, cet après-midi. Si vous avez fini votre question peut-être
que le ministre peut répondre rapidement lui aussi.
M. Blouin: Ah oui, c'est fini. Est-ce qu'on va avoir des
possibilités de concrétiser ces projets rapidement?
M. Chevrette: Si j'ai bien compris le dossier, c'est un projet
pilote visant à répondre à des besoins de santé
dans des populations qui quintuplent au cours de la période estivale. Le
projet - en tout cas, je peux dire que je n'ai pas de décision de prise
- est un projet fort intéressant parce que, si vraiment on est capable
de développer au niveau de nos structures de première ligne que
représentent les CLSC certains services à la population, c'est
d'autant d'acquis d'autant plus que, si j'ai bien compris le dossier, la
municipalité est prête à s'impliquer financièrement,
chose qu'on ne retrouve pas partout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est- ce que le
député de Gatineau avait une question?
M. Chevrette: Non, il bougonnait comme d'habitude.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je dois vous dire que
j'ai un ministre qui est indiscipliné un peu. Une toute petite
question.
M. Blouin: En concluant. Est-ce que le ministre peut être
un peu plus précis quant à l'échéancier?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II va peut-être
aller faire une visite dans le comté bientôt.
M. Chevrette: Mon père demeure là.
Cela ne me forcera pas d'y aller, madame, j'y vais une fois par mois.
Cela va être avant le 30 mai.
M. Blouin: Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, le...
M. Chevrette: J'ai dit au député de Pontiac que
j'irais avant le 15 mai. Quand je prends un engagement, je le respecte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Bourassa m'a dit qu'il avait une très courte
question.
M. Laplante: Ce sont les visites de médecins aux centres
d'accueil. Y a-t-il des visites régulières qui se font une fois
par mois ou au besoin seulement?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une canne de vers.
M. Laplante: C'est parce qu'il y a un autre programme pour les
médecins aussi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Là ça
touche les centres d'accueil. C'est relié aux centres d'accueil. M. le
ministre.
M. Chevrette: Dans 27 centres d'accueil, nous avons
l'expérience du salariat, comme je vous ai expliqué. Je crois que
c'est cet avant-midi ou cet après-midi, peu importe. Dans d'autres
centres d'accueil, c'est le médecin de médecine familiale,
souvent, qui va voir sa cliente. À d'autres occasions, c'est sur appel
du centre comme tel. Il n'y a pas de médecin nécessairement.
M. Laplante: Vous me direz si je viole le règlement. Vous
savez, je suis très discipliné.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Laplante: C'est parce que cela m'amène aux
résidences privées, cette question.
M. Chevrettes II faut être un peu plus précis, M. le
député, avant que vous posiez votre sous-question. Le nombre de
médecins à salaire, c'est 39; à vacation, 22; à
l'acte, 814, pour un total de 875 médecins qui vont dans les centres
d'accueil. Dans l'expérience pilote que l'on a conclue avec la FMOQ, le
projet de démonstration, il y a 92 médecins qui oeuvrent dans 27
centres d'accueil.
M. Laplante: Vous me corrigerez. Cela m'amène aux
résidences privées qui se spécialisent dans l'allocation
de personnes âgées avec des services de centre d'accueil à
l'intérieur...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Votre question est tout à fait recevable, monsieur.
M. Laplante: Actuellement, il y a un net abus de "castonguette"
là-dedans, ce qu'on appelle la carte de santé. C'est que, dans
ces maisons, on fait venir les patients au moins une fois par mois, qu'ils
aient besoin d'un examen ou non. Il y en a même que c'est par des menaces
qu'on les fait venir...
M. Chevrette: Je voudrais vous conseiller de garder votre
question pour la RAMQ.
M. Laplante: Pour la RAMQ?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Oui. On aurait plus de statistiques. Ils vont
pouvoir définir combien il y a d'appels dans ces...
M. Laplante: Je vous remercie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Relié à la
question du député de Bourassa - ce n'est pas la première
fois que je pose cette question - sur le choix par le
bénéficiaire de son médecin, j'ai eu plusieurs plaintes.
J'en ai eu à chaque année, j'en ai eu d'autres récemment
où on refuse aux bénéficiaires le choix de consulter un
autre médecin que celui de la maison. Si on s'en rapporte à la
loi, ceci n'est pas correct. Je me demande dans quelle mesure une directive -
je ne dis pas d'envoyer la directive aux bénéficiaires, parce
qu'il ne faudrait pas non plus... mais au moins à la direction des
établissements...
M. Chevrette: Oui, madame. C'est un droit qu'on respecte si bien
que dans le projet de démonstration on a cette liberté du
bénéficiaire de choisir son médecin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il une directive
dans ce sens-là aux...
M. Chevrette:... médecins visiteurs?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ...
établissements?
Mme Vaillant: Dans le projet de démonstration, on a dans
le programme-cadre une spécification pour ce qu'on appelle le
médecin visiteur, parce que le programme-cadre, c'est une entente avec
la FMOQ pour que la médecine soit à honoraires fixes ou à
vacation et non pas à l'acte, pour que cela s'inscrive dans l'ensemble
des services qui sont donnés en centre d'accueil. On a introduit la
possibilité pour les bénéficiaires d'avoir accès
à leur médecin sous l'article "médecin visiteur".
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est déjà
dans les centres d'accueil.
Mme Vaillant: Et c'est dans les 27 centres d'accueil qui ont le
programme-cadre actuellement, qui sont à l'intérieur du
programme-cadre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, c'est un bon
début. Mais ce que je vous demande, c'est s'il y a possiblité...
Je ne sais pas si votre démonstration va aller dans tous les centres
d'accueil...
Mme Vaillant:... de la répandre par des circulaires...
Oui, cela va se faire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... au moyen de
circulaires, pour que cette directive soit répandue. Je m'étonne
que ce ne soit pas déjà le cas parce que cela fait au moins
quatre ou cinq fois que je pose cette question à l'étude des
crédits.
M. Chevrette: Je ne comprends pas qu'il y ait des
problèmes de ce côté-là parce qu'il y en a 810
à l'acte. Automatiquement, le bénéficiaire, c'est son
propre médecin. C'est pour cela que je suis surpris que...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pourrai vous envoyer
les plaintes.
M. Chevrette: On va les vérifier.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Y a-t-il
d'autres questions?
M. Chevrette: II ne peut pas y avoir de directive contraire quand
c'est à l'acte, et c'est la majorité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions sur les centres d'accueil? Sinon, j'aimerais poser une question
supplémentaire. On a parlé tout à l'heure de
l'alourdissement des clientèles et vous avez prévu des montants
pour tenter de corriger un tant soit peu la situation. Mais, eu égard
aux rénovations qui doivent être faites aux centres d'accueil plus
anciens pour permettre de servir adéquatement des clientèles plus
lourdes, il y avait un plan, ou du moins je suis restée avec
l'impression qu'il y avait un plan de rénovation pour ces centres
d'accueil. Est-ce qu'on pourrait déposer ce plan et savoir quelles sont
les priorités, le nom des centres d'accueil qui seront
rénovés, etc? Je dois vous dire que dans mon comté je me
trouve dans une situation assez ambiguë. J'ai déjà
parlé au ministre, pour tout le coin, en partant de Sacré-Coeur,
etc., des centres d'accueil.
M. Chevrette: On va le clarifier.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y a le centre
d'accueil de Saint-Laurent pour lequel on m'a dit il y a quelques
années: II est sur la liste; s'il n'est pas prévu pour cette
année, il le sera pour l'an prochain-Là, on retourne en 1982.
L'année suivante, on leur a dit: Cela coûte trop cher, on ne peut
pas vous rénover, et l'année d'après on dit: Oui, vous
serez rénové et, dernièrement, une lettre leur arrive en
disant: Cela coûte trop cher, on ne peut pas vous rénover.
M. Chevrette: Bon!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je trouve que...
M. Chevrette: Oui, madame, on a clarifié cela la semaine
dernière avec le Conseil du trésor. Effectivement, on a un plan
triennal: 9 900 000 $ par année. Cela peut déplaire que ce soit
un plan triennal, mais on annonce déjà les couleurs et on le dit
parce que la décision, c'est 9 900 000 $ par année. On a obtenu
également 15 000 000 $ d'alourdissement. Cela veut dire que dans
certains endroits, à cause des cas lourds, on sait qu'il y a des
rénovations qui doivent s'effectuer. Par exemple, un centre qui avait
exclusivement des cas légers...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je comprends très
bien cela. Ma question...
M. Chevrette: II y a 15 000 000 $ en plus pour cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Ce que je voudrais,
c'est qu'on nous dépose votre liste et votre plan, vos
priorités...
M. Chevrette: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et qu'on nous dise
quels sont les centres qui seront servis en premier. Je voudrais savoir si le
centre d'accueil ou le foyer de Saint-Laurent est sur la liste prioritaire,
puisque cela fait trois ou quatre ans qu'on nous en parle.
M. Chevrette: D'accord.
M. Deschênes: II y a eu des projections pour 1986. Elles
vont être complétées après avoir revu les avis du
conseil régional dans lesquels on demande quelles sont les
priorités des années 1985-1986 et 1986-1987. C'est sûrement
dans la liste, et c'est chaque conseil régional...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On m'avait fait cette
réponse il y a déjà deux ou trois ans.
M. Chevrette: On vous remettra, madame, l'état de la
situation et la recommandation du CRSSSMM.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On aura cela assez
prochainement?
M. Chevrette: Oui, oui, aussitôt que ce sera
prêt.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon! Parfait. Oui, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui. C'est un cas spécifique également:
le Foyer du bonheur à Hull, qui est l'un des plus importants sur le plan
du nombre de bénéficiaires. Quelle suite avez-vous donnée
aux demandes de réaménagement interne de la bâtisse
strictement pour répondre aux besoins des
bénéficiaires?
M. Chevrette: Cela a été déposé, nous
dit-on, cette année. C'est dans le plan annuel...
M. Paradis: De cette année? Quand vous dites que c'est
dans le plan annuel...
M. Chevrette:... 1986-1987, puisqu'il a été
déposé cette année. Il vient d'être
déposé.
M. Paradis: Dans l'autre année. Qu'est-ce qui est
prévu exactement?
M. Chevrette: Ils ont déposé les demandes de
réfection. L'évaluation: vous voulez avoir exactement le montant
de réfection demandé? On va vous fournir cela.
M. Paradis: Je demande le montant et
la nature...
M. Chevrette: Jeudi matin, on vous le remettra.
M. Paradis: Cela va.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une dernière
question ou plutôt un dernier dossier que j'aimerais soulever, c'est
celui d'Anne-LeSeigneur. Je pense que votre sous-ministre est familière
avec ce dossier.
M. Chevrette: En réadaptation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est un centre
d'accueil.
M. Chevrette: Oui, et de réadaptation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De réadaptation?
Bon! D'accord. Les centres Domrémy, vous les placez dans les centres de
réadaptation aussi?
Une voix: Toxicomanie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Toxicomanie? Alors, c'est plus tard. Y a-t-il d'autres questions sur les
centres d'accueil?
M. Paradis: Non. On tomberait dans les centres de jour, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah, bon! Allez-y. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, en ce qui concerne les centres de jour - le
ministre me corrigera si nos informations ne sont pas exactes - il y en aurait
actuellement 78 dans la province.
M. Chevrette: 85.
M. Paradis: 85. J'ai bien fait de faire la mise en garde. Selon
la politique du troisième âge non encore publiée, ce nombre
passerait à 200 d'ici quelques années. Combien d'ouvertures de
centres de jour sont prévues au cours de l'année 1985-1986 et
combien d'argent y sera consacré?
M. Chevrette: Dans les centres de jour, l'objectif, c'est de
viser un par territoire de CLSC.
M. Paradis: Combien d'ouvertures de centres de jour
prévues pour cette année?
M. Chevrette: II y en a eu huit en 1984-1985. Cette année,
nous allons faire connaître nos décisions très
prochainement.
M. Paradis: Mais j'imagine, M. le ministre, que cela doit quand
même être inscrit dans vos crédits. Les décisions que
vous allez faire connaître sont quand même...
M. Chevrette: Oui, on a un chiffre rond dans les crédits.
Nous allons décortiquer ce chiffre rond pour vous faire connaître
nos décisions formelles.
M. Paradis: Vous avez un chiffre rond de combien?
M. Chevrette: C'est un chiffre rond de 7 000 000 $. Je vous l'ai
dit ce matin, les CLSC.
M. Paradis: Pour les centres de jour comme tels.
M. Chevrette: Non, non. Je n'ai pas dit pour les centres de jour,
7 000 000 $.
M. Paradis: Ah! Excusez-moi. Vous avez combien d'argent? Ma
question s'adressait... J'ai bien spécifié, je pense, le cadre de
ma question. Je traitais des centres de jour. Vous avez combien d'argent qui y
est consacré dans les crédits que vous nous demandez d'adopter,
et cela peut comporter l'ouverture de combien de centres de jour cette
année? On est quand même rendu au mois de mars. Vous devez savoir
où vous vous en allez avec cela.
M. Chevrette: Je vous ai répondu en fonction des CLSC
où il y aura 7 000 000 $ pour une phase de consolidation et une phase
d'implantation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En égard aux
centres de jour?
M. Chevrette: Aux centres de jour, cela rentre dans
l'alourdissement des clientèles. 27 000 000 $ plus 2 500 000 $, soit 29
500 000 $.
M. Paradis: 29 500 000 $ pour l'ouverture...
M. Chevrette: Pas nécessairement exclusivement pour les
centres de jour, pour l'alourdissement des clientèles dont une partie
servira à des centres de jour.
M. Paradis: D'accord. Vous avez vos crédits. J'imagine que
dans la préparation des crédits vous n'avez pas demandé de
l'argent pour rien, vous savez où vous allez comme ministre. Strictement
dans les centres de jour, combien d'argent...
M. Chevrette: On va faire connaître... M. Paradis:
Écoutez, j'ai des crédits
devant moi. Il y a des sommes d'argent qui sont indiquées et vous
me dites: On va faire connaître... On nous demande, comme
parlementaires...
M. Chevrette: Les crédits, on va vous expliquer comment
cela marche, cela va peut-être vous servir. Quand on obtient des
crédits, quand on demande 50 000 000 $ et qu'on en obtient 30 000 000 $,
ce n'est pas la même répartition à laquelle on avait
songé quand arrive le temps de séparer l'enveloppe; elle n'est
plus la même. (21 h 45)
M. Paradis: Je comprends cela, M. le ministre, mais là
vous savez que vous en avez 30 000 000 $.
M. Chevrette: Oui, je le sais, on a 30 000 000 $ et on est
à faire nos devoirs sur la répartition, la même chose que
pour les CLSC dont je vous ai parlé ce matin.
M. Paradis: Ce n'est pas fait?
M. Chevrette: Je vous ai dit que j'avais sur mon bureau une
proposition d'implantation de X CLSC pour la somme que j'ai maintenant. Donc,
les 4 200 000 $ que j'ai pour la consolidation des CLSC, ce n'est pas la
même chose que si j'avais obtenu 15 000 000 $ pour les CLSC. Vous
comprendrez cela.
M. Paradis: Je comprends votre réponse, ne vous choquez
pas.
M. Chevrette: Non, non, je ne suis pas choqué, c'est mon
tempérament qui est de même. Je vous réponds.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, cela nous
rassure.
M. Paradis: Si vous ne le savez pas, M. le ministre, dites: Je ne
sais pas combien de centres de jour seront ouverts cette année et je ne
sais pas combien d'argent...
M. Chevrette: M. le député de Brorne-Missisquoi,
vous avez le don d'essayer d'arracher une réponse que je ne veux
même pas vous donner. Je vous ai dit que ce n'était pas dans ma
nature. Quand je le sais, je le sais; quand je ne le sais pas, je ne le sais
pas.
M. Paradis: Ou bien vous ne le savez pas, ou bien vous le savez
et vous allez nous le dire, ou bien vous le savez et vous ne voulez pas nous le
dire.
M. Chevrette: Soyez sans crainte, quand je vais le savoir, cela
va me faire plaisir de le dire.
M. Paradis: Là, vous ne le savez pas? M. Chevrette:
Non. M. Paradis: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Excusez-moi. Vous n'avez pas fait de ventilation de ces 29 000 000
$?
M. Chevrette: Oui, on avait des ventilations de faites, madame.
Comme je vous l'ai expliqué tantôt, mon objectif -prenons
l'exemple des CLSC - était de tous les reconnaître. Cela
coûtait tant de millions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Laissons de côté les 7 000 000 $ des CLSC...
M. Chevrette: C'est la même chose.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... je parle de la
ventilation des 29 000 000 $.
M. Chevrette: C'est la même chose pour les 29 000 000
$.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y en a une partie qui
pourrait aller, par exemple, à un ajout de personnel, une autre partie
à la création de centres de jour...
M. Chevrette: Oui, si on avait obtenu, par exemple, 60 000 000 $
pour l'alourdissement de la clientèle - je vous donne un exemple - il
aurait pu y avoir 30 000 000 $ pour les réfections qui s'imposaient, il
aurait pu y avoir 10 000 000 $ pour les centres de jour et 5 000 000 $ pour un
autre aspect. Mais au moment où on se parle, quand les chiffres ont
changé, ce que j'ai demandé aux fonctionnaires, c'est de
préparer des propositions en fonction des nouveaux chiffres.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En fait, ce sont des
disponibilités financières que vous avez obtenues du Conseil du
trésor...
M. Chevrette: Exact.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... affectées
quand même à certaines rubriques.
M. Chevrette: Oui. Je ne dis pas que dans la grille... Il y a une
grille qu'on a présentée au Conseil du trésor, y compris
dans l'immobilisation, mais vous comprendrez que, quand le gâteau est
moins gros que celui que l'on espérait, il faut partager en fonction de
critères peut-être un peu
différents. Il faut "prioriser", à ce moment-là,
c'est tout à fait normal.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Avez-vous d'autres
questions sur les centres de jour?
M. Paradis: Non, mais peut-être sur la politique du
troisième âge, Mme la Présidente.
Une voix: Madeleine.
M. Paradis: Madeleine. Voulez-vous y aller, madame? Allez-y, ma
voix devient rauque. Allez-y.
Politique du troisième âge
Mme Bélanger: Le ministre a annoncé qu'il y aurait
une politique du troisième âge. Pourrait-il nous dire quand elle
sera rendue publique?
M. Chevrette: Demain après-midi, 16 h 30.
Mme Bélanger: Est-ce que...
M. Paradis: Là, il le sait. Vous voyez la
différence?
M. Chevrette: Quand je le sais, cela prouve une chose, je
répondsi
M. Paradis: C'est rare.
Mme Bélanger: Est-ce que cette politique inclura une
politique de services à domicile?
M. Chevrette: La politique trace les orientations précises
de nos intentions sur les soins à domicile.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les orientations
précises de vos intentions.
M. Chevrette: C'est clair. Une politique, c'est quoi? C'est une
volonté politique, précisément, d'oeuvrer à ce
niveau. Comment on entend livrer la marchandise? C'est par la révision
d'une politique de soins à domicile, c'est par l'implication de
nouvelles approches.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que ce seraient
les orientations précises de vos intentions arrêtées?
M. Chevrette: Je vous invite demain après-midi, à
16 h 30.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): De vos intentions
arrêtées?
M. Chevrette: De mes intentions arrêtées.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord.
M. Paradis: Est-ce que je pourrais, Mme la Présidente,
poser une question additionnelle au ministre, sur le même sujet? Mis
à part les crédits qu'on a dans le présent volume que vous
nous demandez d'étudier, dans la politique que vous allez rendre
publique, officielle, demain après-midi, est-ce qu'il y a des
crédits additionnels qui ne sont pas contenus dans ce livre ou est-ce
que tous les crédits y sont contenus et que votre politique, que vous
allez rendre publique, se rattache aux crédits qui sont
déjà dans ce livre?
M. Chevrette: Un énoncé de politique, c'est un
ensemble d'éléments d'orientations précises qu'on entend
développer et "prioriser". Il y a un plan d'action qui se greffe
à cela. Comment le réaliser, maintenant, cet énoncé
de politique?
M. Paradis:...
M. Chevrette: Je n'ai pas fini de répondre.
M. Paradis: Excusez, je pensais que... Allez-y, je m'excuse.
M. Chevrette: Au niveau du plan d'action, oui, on annonce notre
volonté d'injecter des sommes. Il y a des sommes qui sont dans les
crédits actuels et il y a des sommes qui vont s'ajouter en termes de
réaménagements budgétaires qui ne figurent pas
nécessairement dans les crédits.
M. Paradis: On les retrouve où dans l'ensemble des
crédits? Si on ne les retrouve pas aux Affaires sociales, j'imagine...
On s'en va vers un budget de dépenses de 27 000 000 000 $. On les
retrouve où? Est-ce que le gouvernement va dépenser plus que ce
qui est prévu dans l'ensemble de ces crédits cette
année?
M. Chevrette: Le réaménagement budgétaire,
vous savez ce que c'est?
M. Paradis: Oui.
M. Chevrette: Donc, vous avez les crédits, là.
M. Paradis: Oui.
M. Chevrette: Vous en avez qui sont officiellement connexes
à des thèmes bien précis: services à domicile,
environ 83 000 000 $. Je vous ai dit que,
également, on cherche des réaménagements
budgétaires pour ajouter à ces points précis.
M. Paradis: Je veux bien comprendre, M. le ministre...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des
réaménagements budgétaires à partir des budgets qui
sont là?
M. Chevrette: À partir des budgets qui ne sont pas
nécessairement aux services à domicile, cela peut être dans
autre chose.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, mais qui sont
à l'intérieur du budget des Affaires sociales.
M. Chevrette: Qui sont à l'intérieur des
crédits qu'il y a là, d'accord.
M. Paradis: Vous voulez nous dire que vous nous demandez
d'adopter, aujourd'hui, des éléments de programme, etc., qu'on
les étudie ensemble et qu'on les adopte et que, demain, vous allez
annoncer quelque chose qui fera en sorte que ce qu'on aura adopté, si on
est rendu là, va être déménagé? Est-ce que je
vous comprends bien?
M. Chevrette: Non, c'est faux. Vous savez très bien que
cela se fait régulièrement en cours d'année. Je
m'aperçois que vous avez...
M. Paradis: On n'est pas en cours d'année. On est en
début d'année. On procède à un examen
sérieux des crédits du ministère et vous nous dites que
demain vous allez faire des réaménagements à partir des
choses qu'on aura adoptées aujourd'hui et demain dans la
journée.
M. Chevrette: Bon! Avez-vous fini?
M. Paradis: Bien, si j'ai une réponse j'ai peut-être
fini, mais cela demande des éclaircissements.
M. Chevrette: Oui. Je vais vous en donner si vous voulez
écouter et arrêter de me bloquer.
M. Paradis: Je vous écoute, M. le ministre.
M. Chevrette: Merci. Vous savez très bien que le Conseil
du trésor peut carrément dire, dans des décisions
formelles: Nous autorisons le ministre à nous soumettre des
hypothèses de financement, par exemple, qui vont permettre une
récupération de X milliers de dollars pour l'affecter à
telle clientèle. Cela se fait très régulièrement.
Vous l'avez fait pendant six ans. Vous pourriez demander à vos
prédécesseurs. J'ai demandé la même autorisation de
pouvoir dégager des sommes d'argent additionnelles pour
l'alourdissement. J'en ai demandé aussi pour les organismes
bénévoles. Et je peux vous dire qu'au moment où je vous
parle ce n'est pas sanctionné par le Trésor. Après qu'on a
obtenu le principe ou le droit de le faire, il faut aller présenter sa
recette pour la faire sanctionner. Cela se fait couramment en administration
publique.
M. Paradis: Je comprends que cela puisse se faire en cours
d'année, M. le ministre, mais là on est en début
d'année...
M. Chevrette: Il n'y a rien de comique dans ça.
M. Paradis: Je ne sais pas qui rit sauf vous. On est au
début de l'année, M. le ministre, et vous nous présentez
des crédits avec des programmes et des éléments de
programme. Corrigez-moi si j'ai tort, j'accepte d'être corrigé,
vous nous dites que demain, à l'intérieur des mêmes
crédits, en annonçant une politique vous allez en prendre
ailleurs pour le mettre dans la politique que vous allez annoncer alors que
vous nous demandez la veille et la journée même d'adopter des
programmes et des éléments de programme. Là, je mets en
doute votre sérieux et sans rire.
M. Chevrette: II n'y a aucune chose frivole dans ça. Il
arrive très fréquemment qu'on prend des décisions au
Conseil du trésor, qui sont les suivantes: Je vous dis tout de suite
que, quand on se présente et que les crédits doivent être
publiés à une date fixe, le Comité des priorités
dispose d'une enveloppe. Supposons que c'est 106 000 000 $, comme
c'était le cas, et que le ministère des Affaires sociales va
chercher environ 30 000 000 $ parmi cette caisse disponible. Il est
évident que chaque ministre concerné dans son ministère
fait la preuve de ses besoins. On fait des suggestions, On dit au Conseil du
trésor: Si on trouvait telle solution à l'intérieur des
crédits que vous m'avez donnés, est-ce que je pourrais transposer
ces sommes ainsi économisées par l'hypothèse que je fais
sur l'alourdissement des clientèles et les organismes
bénévoles? C'est le genre de questions qu'on pose et le
Trésor nous dit oui ou non. Il nous dit un oui de principe. On part,
comme tout ministère, on va faire nos devoirs et on arrive avec des
hypothèses et on dit au Trésor: Voici, nous avons
dégagé, par cette hypothèse-là ou par celle-ci, 9
000 000 $, 5 000 000 $ ou 4 000 000 $ qu'on peut affecter au moment où
ta décision est prise.
M. Paradis: Je comprends très bien le mécanisme que
vous m'expliquez, M. le
ministre, mais, aujourd'hui, on a adopté, comme commission
parlementaire ici, des programmes et des éléments de programme.
Vous connaissez, je n'ose pas en douter, ce que vous allez annoncer demain.
Est-ce que vous nous avez demandé d'adopter des choses où vous
savez déjà que vous avez puisé et qui sont rendues
ailleurs pour la politique du troisième âge? C'est finalement
ça, ma question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le sous-ministre.
M. Deschênes: Je pense, M. le député, qu'il
faut rappeler ici que le vote en commission se fait par programme et
élément de programme. Nous sommes au programme 5,
élément 1, il y a 402 000 000 $. Le vote de la commission se fait
sur 402 000 000 $ et l'argent pour réaménagement... On me dit
même ici réaménagement budgétaire de 5 200 000 $. Le
vote se prend donc en respectant le programme et l'élément de
programme. Ensuite, la programmation budgétaire, l'étape
suivante... Par exemple, c'est réparti parmi 400 budgets
d'établissements. Il y a des réaménagements qui se font
tout au long de l'année.
M. Paradis: Je comprends, M. le sous-ministre, mais si vous me
permettez...
M. Deschênes: C'est un... On ne change pas le vote
après.
M. Paradis: Au moment où on l'étudie... M.
Deschênes: Oui.
M. Paradis:... si on a ces informations qu'on
réaménage, je considérerais normal, lorsque Mme la
Présidente appelle l'élément du programme, que le ministre
nous informe s'il les possède. Je ne veux pas qu'il nous informe de ce
qui va arriver dans trois mois ou dans six mois. Je comprends ces
procédés de fonctionnement. Mais il annonce une politique demain,
M. le ministre. Je lui ai adressé deux questions à ce sujet:
Est-ce qu'il y a d'autre argent que celui qu'on retrouve dans ces
crédits? La réponse, si j'ai bien compris, c'est: Non, il n'y a
pas d'autre argent. Mais, à l'intérieur des programmes et des
éléments de programme, il en met probablement davantage - cela ne
doit pas être en moins s'il fait une annonce - dans cette politique. Je
me dis: Est-ce que dans les éléments de programme, on a
négligé, omis ou oublié de nous transmettre une
information qu'on possédait déjà pour agir de la
façon la plus éclairée possible?
M. Chevrette: Tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas de
décision prise au Conseil du trésor, c'est le volume des
crédits qui s'applique. Vous le savez.
M. Paradis: Autrement dit, demain, lorsque vous allez annoncer
votre politique du troisième âge, on peut se fier au fait que les
seuls montants qui sont commis, qui sont engagés, sont des montants qui
paraissent sous ces rubriques.
M. Chevrette: Oui, tout en informant, comme je l'ai fait ici, de
mon intention de...
M. Paradis: Par la suite, vous allez chercher des...
M. Chevrette: Bien sûr.
M. Paradis: Et votre intention...
M. Chevrette: À part cela, je pourrais ajouter qu'il y a
une autre formule en cours d'année où on peut avoir un budget
complémentaire et aller chercher des sommes additionnelles.
M. Paradis: Vous pouvez même aller au fonds de
suppléance.
M. Chevrette: Bien sûr. Donc, un autre, voyez-vous? On
n'est pas démuni.
M. Paradis: Je voulais seulement vous orienter parce que le
domaine de la santé est censé être une priorité. Je
pensais vous indiquer une autre voie possible, au cas où vous n'y
penseriez pas. Mais vous y aviez pensé. Je m'en excuse, M. le ministre.
Mais, dans la politique que vous allez rendre publique demain, quels montants
d'argent sont impliqués dans les crédits qu'on a devant nous?
M. Chevrette: Une politique sur le troisième âge -
une politique, je dis bien -et des plans d'action, ce n'est pas automatique, ce
n'est pas vrai. Je m'excuse, ce n'est pas comme cela que cela marche.
M. Paradis: D'accord.
M. Chevrette: Une politique pour les personnes du
troisième âge, cela peut être carrément des
énoncés de principe précis qui guident les actions
gouvernementales ou le ministère, en l'occurrence, parce que c'est une
politique ministérielle dans tous ses développements à
venir. C'est cela, une politique.
M. Paradis: Vous voulez nous dire que cela ne sera pas
chiffré.
M. Chevrette: Cela veut dire que je n'ai pas l'intention de
patauger dans les chiffres à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je ferai remarquer aux
membres de la commission qu'il est 22 heures. Alors, à moins qu'il n'y
ait consentement pour poursuivre les travaux, nous allons ajourner. Je pense
qu'il n'y a pas de consentement. Tout le monde attend pour aller voir les
résultats de la partie de hockey.
Une voix: C'est 5-3 pour Buffalo. Une voix:Cela va
mal.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission des
affaires sociales poursuivra, suivant l'ordre de la Chambre, l'étude des
crédits du ministère des Affaires sociales demain matin, de 10
heures à 13 heures, en cette salle.
(Fin de la séance à 21 h 58)