Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission des
affaires sociales se réunit pour continuer l'étude des
crédits des Affaires sociales.
Les membres de la commission sont: M. Beaumier (Nicolet), Mme
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M.
Blouin (Rousseau), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Desbiens (Dubuc), M.
Gravel (Limoilou), Mme Lachapelle (Dorion), M. Lafrenière (Ungava), M.
Laplante (Bourassa), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M.
Leduc (Fabre), M. Middlemiss (Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Paré (Shefford), M. Pratt (Marie-Victorin) et M. Sirros (Laurier).
Évidemment, nous avons un invité spécial, le
ministre des Affaires sociales, qui doit répondre de ses crédits
devant la commission. Il n'y a pas de modification ou de changement?
La Secrétaire: Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pas de remplacement?
La Secrétaire: Pas de remplacement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Je pense
qu'hier soir nous avions terminé, au programme 5, ce qui touchait les
services des centres d'accueil d'hébergement. Est-ce que j'avais bien
compris?
Précision sur un article de journal
M. Paradis: Une seule précision, Mme la Présidente.
Le ministre a devant lui le même article publié ce matin dans le
journal Le Soleil qui dit: L'État paie à peine 65 % des besoins
pour ce qui est des centres pour personnes âgées. L'article
reprend à son compte une discussion qu'on a eue hier soir où je
mentionnais un autre article qui disait: Crise dans les foyers pour
aînés, et qu'il manquait à peu près 200 000 000 $
suivant une étude des technocrates du ministère des Affaires
sociales et des CRSSS. L'article de ce matin est un peu plus précis. Il
mentionne que cette étude est en cours...
M. Chevrette:... tout de suite, si je peux éviter tout le
discours au député.
M. Paradis: Je voulais donner la chance au ministre.
M. Chevrette: Ce n'est pas parce que je ne le veux pas; si vous
voulez continuer, cela ne me dérange pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre.
M. Paradis: D'accord. Allez-y.
M. Chevrette: C'est parce que je sais que le temps raccourcit et
que les heures rapetissent pour le nombre de questions. Nous allons faire
parvenir au journaliste Damien Gagnon les propos exacts, puisque nous avons le
texte intégral de l'exposé de Mme Langlois, et M. Damien Gagnon
comprendra qu'on parlait de 65 % à ce jour des
bénéficiaires évalués. C'est exactement ce que je
vous disais hier, qu'on finira à la fin d'avril ou au début de
mai l'étude qui est en cours. Vous nous demandiez si on avait des
études. On a dit: Non, c'est en mai qu'on termine. La phrase est bien
simple, c'est: 65 % des bénéficiaires hébergés en
centres d'accueil; un bénéficiaire requiert en moyenne deux
heures. Elle parlait du nombre des bénéficiaires
évalués et non du pourcentage de besoins financiers.
Concernant les besoins financiers, la phrase était la suivante,
et il n'y avait pas de pourcentage. Mme Langlois disait bien: "L'assiette
budgétaire qui n'augmente pas au rythme des besoins. " Elle n'a jamais
parlé de pourcentage, le pourcentage était cité pour le
nombre de bénéficiaires. Nous allons remettre le texte à
M. Gagnon, que je connais depuis fort longtemps, en espérant qu'il
corrige lui-même son article en fonction de ce qui a été
dit.
M. Paradis: On ajoute, et j'aimerais faire confirmer par le
ministre si c'est exact ou inexact: "Selon les informations que le Soleil a
obtenues, les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires sociales
auraient recommandé au Conseil du trésor d'augmenter de 124 000
000 $ le budget des centres d'accueil d'hébergement pour l'année
1985-1986. " Est-ce que cette recommandation a effectivement été
faite?
Mme Vaillant (Jeanne-d'Arc): Non. On n'a pas recommandé
124 000 000 $ dans le cadre de la revue de programmes. On a
fait des recommandations concernant l'alourdissement des
clientèles, mais les 124 000 000 $, ce n'est pas une recommandation
touchant l'alourdissement des clientèles pour les personnes
âgées.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a eu une recommandation des
fonctionnaires?
M. Chevrette: 124 000 000 $, si vous voulez y faire
référence, j'ai eu à soutenir le dossier devant le
Comité des priorités et il y avait bien plus que cela, il y avait
quelque 230 000 000 $ devant le Comité des priorités. Il y avait
106 000 000 $ de disponibles pour 28 ministères. Vous comprendrez qu'on
n'est pas allé chercher... Je pourrais décortiquer les 237 000
000 $: 50 000 000 $ pour la santé mentale, centres hospitaliers...
Une voix:...
M. Chevrette: Pardon? Alourdissement de clientèles, 20 000
000 $, etc. Je ne sais pas d'où tout cela sort. Je comprends qu'il y en
a qui ont peut-être intérêt à brouiller les cartes,
mais, si vous voulez les documents, c'est public, je vous remettrai tout cela.
Il n'y a rien là, il n'y a pas de cachette là-dedans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Donnez-les-nous.
M. Paradis: Si c'est le cas, est-ce qu'on pourrait obtenir le
texte dont M. le ministre nous...
M. Chevrette: Cela me fera plaisir. Vous étiez au courant
hier soir, avant que le journaliste lui-même publie son article ce matin,
et il me fera plaisir de le lui remettre et de vous le remettre. La prochaine
fois que vous m'interrogerez, je vous en donnerai à tous deux en
même temps.
M. Paradis: Est-ce que le ministre peut nous remettre les
données pour huit des dix régions du Québec, étant
donné qu'il y a huit...
M. Chevrette: Oui, mais là-dessus, je précise tout
de suite que ce n'est pas terminé dans huit des dix. Il y a eu des
projections de faites parce que c'étaient des
bénéficiaires comparables dans plusieurs régions. Ce n'est
pas fini par établissement. Je l'ai dit, je l'ai annoncé pour
mai.
M. Paradis: C'est fini dans combien de régions?
M. Chevrette: C'est fini dans huit régions. Il y en a
où c'est basé sur des projections, par exemple, mais par
établissement, ce n'est pas fini.
M. Paradis: C'est ce qu'on appelle de la planification. Est-ce
qu'on pourrait obtenir ce qui est terminé? On va attendre en mai pour
les deux autres, comme on dit.
M. Chevrette: Non, pas pour les deux autres, établissement
par établissement.
M. Paradis: Oui, mais, maintenant, l'étude qui devrait
être rendue publique une fois terminée - on possède les
données pour huit des dix régions du Québec - vient
confirmer l'analyse de l'Association des centres d'accueil du Québec,
à savoir que les services aux personnes âgées dans les
centres d'accueil d'hébergement ont été réduits au
minimum, à un point tel que ces institutions ne sont plus en mesure
d'assumer pleinement leurs responsabilités. Cela existe ou cela n'existe
pas, ces études, et, si elles existent et si vous les possédez,
comme vous voulez faire preuve d'ouverture, on vous demande de nous communiquer
ce qui est terminé.
M. Chevrette: Vous aurez au complet tout le ballot.
M. Paradis: De ce qui est terminé.
M. Chevrette: Vous l'aurez au complet, quand on aura fini toute
notre étude. On ne peut pas vous donner des bribes pour que vous
redonniez à Damien d'autres bribes qu'on sera obligé de
rectifier. On n'aura pas des commissions parlementaires tous les jours.
Mme Vaillant: Ce qui est complété dans huit
régions, c'est la grille d'évaluation des
bénéficiaires, c'est-à-dire le nombre des
bénéficiaires qui sont en centres d'accueil d'hébergement.
Ceux-là ont été évalués. Maintenant, il y a
une compilation de statistiques à faire et une analyse de cela. Pour
faire cela, on a besoin de l'ensemble des données pour toutes les
régions du Québec et on a demandé cela aux conseils
régionaux pour le mois de mai, pour par la suite savoir de façon
exacte combien nous aurons besoin pour l'alourdissement de la clientèle.
À ce moment, on pourra rendre disponibles les données que nous
avons, l'analyse que nous en faisons et combien.
M. Paradis: Cela veut dire que les crédits que nous avons
devant nous ont été faits, finalement, ont été
préparés sans les résultats de cette étude. Il est
fort possible qu'il y ait des réajustements à faire au niveau des
crédits.
M. Chevrette: C'est très possible qu'on soit obligé
d'aller au fonds de suppléance
selon les gestes qu'on aura à poser, les urgences qui se
présenteront.
M. Paradis: Cela va, Mme la Présidente.
Contribution maximale dans les centres
d'accueil
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Puisque mon
collègue de Brome-Missisquoi a rouvert les questions sur ces sujets, une
courte question: Est-ce que vous pourriez nous dire le maximum que l'on demande
dans les centres d'accueil - cela s'applique aussi aux soins prolongés,
j'imagine - pour les bénéficiaires qui peuvent payer quelque
chose? On est rendu à combien par mois que les patients eux-mêmes
doivent assumer? Il y en a qui paient jusqu'à 600 $, 700 $, B00 $.
M. Chevrette: Privé, semi-privé et autres.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je parle du secteur
public.
M. Chevrette: Privé, 24, 59 $; semi-privé, 20, 57
$; et le dortoir, plus ou moins, 15, 27 $ par jour.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le dortoir, c'est
combien?
M. Chevrette: 15, 27 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est 15, 27 $. Je
voudrais savoir quelle est la contribution maximale qu'on demande par mois
présentement ou par jour. Qu'est-ce que vous vouiez, je ne suis pas pour
me mettre à faire des multiplications. Les gens nous disent: À un
moment donné, on est passé de 200 $, à 400 $, à 500
$, à 600 $; c'est ça que je veux savoir,
M. Chevrette: Mme Vaillant.
Mme Vaillant: C'est toute la question du règlement de
contribution qui est ajustée au 5RG, à l'aide sociale et à
ceux qui peuvent contribuer. Je n'ai pas les données exactes au moment
où on se parle. Je vais vous faire un tableau qu'on pourra vous
déposer demain avec la contribution exacte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je vais vous poser une
deuxième question.
M. Chevrette: De 532 $ è 555 $ pour le conjoint d'un
adulte hébergé; de 267 $ à 279 $ pour chaque enfant
à charge, âgé de 18 ans et plus, qui fréquente
à temps plein une institution d'enseignement; de 213 $ à 222 $
pour chaque enfant âgé de moins de 18 ans. L'allocation pour
dépenses personnelles est fixée à 115 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, le maximum...
M. Chevrette: Le maximum, c'est 555 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... c'est 555 $ par mois.
Maintenant, est-ce qu'on a des chiffres en pourcentage de la
contribution...
M. Chevrette: Par rapport au revenu?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, de la
contribution personnelle des individus dans nos centres d'accueil...
M. Chevrette: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et de
réadaptation - parlons des centres d'accueil pour personnes
âgées - comparativement au montant global? Est-ce que cela
représente - je donne les chiffres à peu près - 1 %, 2 %,
4 %?
Mme Vaillant: La contribution des bénéficiaires est
à peu près de l'ordre - de mémoire - de 50 000 000 $ ou 55
000 000 $. Je vais vous donner les chiffres; 130 000 000 $ en
hébergement.
Une voix: Revenu autonome.
M. Chevrette: Pour l'ensemble des revenus autonomes, c'est 130
000 000 $ sur 402 000 000 $.
Une voix: Les dépenses, c'est 402 000 000 $.
M. Chevrette: 402 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 402 000 000 $ et 133 000
000 $.
M. Chevrette: J'ai 130 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, 130 000 000 $.
M. Chevrette: Cela veut dire à peu près 25 %, 30
%.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, 30 %, qui est
versé directement par les bénéficiaires.
M. Chevrette: Les bénéficiaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Maintenant,
l'allocation qui est versée, pour ceux qui n'ont pas d'autres revenus,
aux bénéficiaires dans les centres
d'accueil et dans les hôpitaux de soins prolongés est de
115 $. Ce matin, revenait à la surface le problème d'institutions
ou d'établissements qui se font tirer l'oreille pour verser ce montant
ou qui n'informent pas les patients. Je l'ai entendu à la radio et j'ai
eu connaissance que dans d'autres endroits, par exemple, des gens qui sont sur
la Curatelle publique, n'ont pas leur argent. Je trouve que c'est grave parce
que c'est du vol. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Vous n'avez pas
l'air d'être sûr, mais...
M. Chevrette: C'est-à-dire que sur la Curatelle
publique.,.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quand quelqu'un a droit à 115 $, qu'on ne les lui donne pas et
qu'on les garde pour l'institution, j'appelle cela du vol.
M. Chevrette: En ce qui nous concerne, nous avons envoyé
une circulaire en 1984 à tous les directeurs généraux des
établissements de santé et de services sociaux et des conseils
régionaux et on le dit très bien: Les prix des chambres et les
déductions... On leur explique que les gens ont le droit à leurs
déductions. Ce à quoi vous faites allusion, Mme la
Présidente, c'est à Robert-Giffard, si j'ai bien compris.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non.
M. Chevrette: L'ombudsman de Robert-Giffard.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas à
cela que je pensais. Je pensais à d'autres, à des gens de
Montréal où le problème a été
apporté.
M. Chevrette: Mais, sur la Curatelle publique, il y a des
inspecteurs qui peuvent vérifier toutes les comptabilités et
vérifier si l'argent est versé ou pas et l'utilisation de
l'argent. On ne peut pas présumer de vol, entre vous et moi, quand cela
relève de l'administration publique et qu'il y a des
vérifications de faites. Je ne peux pas affirmer cela tout en disant que
c'est fort possible. Je ne le nie pas, mais c'est fort possible qu'on ne se
soit pas empressé d'aviser des bénéficiaires qu'ils ont
droit à une indemnité de X par mois, mais je peux vous dire une
chose, c'est que cela est censé être vérifié
régulièrement, annuellement, pour savoir où l'argent va
expressément.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Que ce soient des
bénéficiaires sur la Curatelle publique ou que ce soient des
bénéficiaires ordinaires, est-ce que l'argent, chaque mois, est
remis à la personne ou si, finalement, c'est gardé en fiducie
quelque part?
M. Deschênes (Jean-Claude): Juste au préalable, Mme
la Présidente, je voudrais rappeler que la contribution des revenus
autonomes de 130 000 000 $ est à ajouter aux crédits de 402 000
000 $, quand on veut faire le pourcentage. Ce n'est pas 130 sur 402, mais c'est
130 sur 540... (10 h 30)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah! bon. Vous avez
raison.
M. Deschênes: Tantôt, j'ai entendu cela et je voulais
juste rectifier la compréhension. Quant au contrôle des
bénéficiaires, il y a les états financiers. C'est un
mandat du vérificateur externe de rapporter, lorsque les règles
disant que cela appartient au bénéficiaire ne sont pas
respectées, de l'inscrire dans son rapport comme vérificateur
externe et ces rapports sont reçus au ministère. Il y eu des
erreurs. Dans le cas de Louis-Il. Lafontaine, cela avait été
rapporté comme une affaire un peu douteuse et cela faisait partie du
mandat du commissaire-enquêteur que le ministère a
délégué pour aller voir l'administration de la caisse et
des avoirs de chacun des bénéficiaires. On a vu là des
difficultés d'usage et parfois des interprétations plus ou moins
correctes. Nous avons des rapports avec le Curateur public, parce que le
Curateur public a aussi une responsabilité là-dedans. Si nous
avons la responsabilité que les établissements gèrent
adéquatement et respectent les circulaires à cet effet, le
curateur qui a une responsabilité comme curateur doit s'assurer que les
biens de ses pupilles - c'est le vocabulaire précis - soient
respectés. Nous avons donc des échanges avec le Curateur public
pour qu'il nous signale lorsqu'il découvre de mauvaises gestions ou de
l'irrespect des circulaires ou du bien du bénéficiaire. Vice
versa, nous travaillons, lorsque nous décelons à l'occasion d'une
enquête ou sur la base d'un éclat comme celui qu'on a entendu
hier, à corriger la situation. C'est donc en conjonction avec le mandat
du curateur et à partir des vérificateurs et des états
financiers que nous agissons pour assurer que l'avoir du
bénéficiaire est vraiment à lui et que c'est lui qui en a
le bénéfice.
Il y a certains problèmes d'interprétation qui se
présentent dans cet avoir. Par exemple, est-ce qu'un
bénéficiaire qui a de l'argent accumulé au cours de
certains mois... Si un certain nombre de bénéficiaires veulent se
payer ensemble quelque chose qui n'est pas possible ou quelque chose qui n'est
pas fourni par l'établissement, ils peuvent le faire; disons, une
télévision en couleur au lieu d'une télévision en
noir et blanc. Mettre collectivement les avoirs, supposons, de huit
bénéficiaires dans un secteur pour acheter une
télévision en couleur, est-ce que c'est
quelque chose qu'ils s'achètent comme bénéficiaires
ou si c'est quelque chose que l'établissement doit fournir? Vous voyez
le genre de problèmes qui glissent, en fait, avec l'évolution des
moeurs. À un moment donné, la télévision en
couleur, cela devient standard. Autrefois, c'était un luxe. Les gens
disaient: On peut se payer ce luxe si on se met ensemble. Aujourd'hui, on dit:
Bien, les télévisions sont en couleur. C'est très concret,
mais des questions comme cela se soulèvent et là interviennent
des discussions au niveau local. On essaie de ne pas réglementer cette
question tout le temps. On essaie de voir à ce que, localement, il y ait
des décisions et des gens qui s'entendent.
Je dois rappeler que, lorsque j'ai entendu, moi aussi, l'ombudsrnan,
hier, faire cette déclaration, cela m'a frappé. C'est un
problème qu'on rencontre occasionnellement et je me dis: Voilà
quand même un établissement qui a justement créé un
ombudsman pour protéger ces choses. L'ombudsman est
rémunéré par l'établissement; il vise justement
à protéger le bénéficiaire et fait rapport à
la gestion pour dire: Écoutez, l'établissement est incorrect dans
tel secteur, corrigeons cela. Donc, il y a des mécanismes, même
locaux, d'autocontrôle, je dirais. Je ne vois pas cela comme un
problème, je vois cela comme une bonne solution locale. Alors, c'est ce
qui se passe.
M. Chevrette: Sans minimiser ce que M. Deschênes fait...
Effectivement, dans nos bureaux de comté, on nous rapporte souvent des
faits. Lundi dernier, moi-même, j'ai eu un fait avant même de poser
le geste de mettre une personne sur la Curatelle publique. On a
énormément de difficultés localement à exercer un
contrôle sauf qu'avec le vérificateur externe, normalement, on
devrait être à l'abri, en tout cas, de fraudes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ma première
question, ou peut-être la deuxième: Les
bénéficiaires ordinaires, est-ce qu'on leur remet...
Évidemment, les chèques leur arrivent directement et ils le
remettent à l'institution, quand ils reçoivent leur
sécurité de vieillesse, etc. Est-ce qu'on leur remet le 115 $
ou...
M. Deschênes: C'est géré de façon
séparée, chaque bénéficiaire a ses avoirs.
Évidemment, cela ne circule pas, ce n'est pas dans le tiroir, vous
comprenez, du petit meuble à l'intérieur de la chambre. C'est en
caisse, en banque...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Chaque
bénéficiaire a un compte à son nom.
M. Deschênes:... chaque bénéficiaire a son
compte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
M. Chevrette: C'est supposé être cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est supposé
être celai Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions sur les centres
d'accueil d'hébergement? Oui.
M. Paradis: Dans le cas des centres d'accueil
d'hébergement, en décembre dernier, on rendait public le cas du
fouillis de l'hébergement dans la région de Québec. Un
article du journal Le Soleil, encore une fois - mais ce n'est pas Damien qui
l'a écrit cette fois-là, c'est Monique Giguère
dévoilait: Les fouillis d'hébergement des personnes
âgées dans la région de Québec. 40 % des personnes
hébergées - suivant l'article - ou hospitalisées
n'étaient pas à leur place. Le CRSSS a
révélé par la suite que 7 000 000 $ seraient
injectés pour établir un système adéquat. Est-ce
que ces 7 000 000 $ font partie des crédits de 1985-1986? Si c'est le
cas, est-ce qu'on peut en obtenir la ventilation?
Mme Vaillant: Là-dessus... M. Paradis: Oui,
allez-y.
Mme Vaillant:... sur cette question, au moment où
l'article est sorti, Québec était en processus
d'évaluation de ses bénéficiaires. L'opération est
complétée à Québec et le CRSSS de Québec
doit nous faire connaître, en même temps que les autres, ses
besoins. Il n'y a pas eu d'ajustements comme tels de 7 000 000 $. Dans le cadre
des 27 000 000 $ de développement que nous avons donnés l'an
dernier, Québec a eu, sur la part des 27 000 000 $, 4 857 332 $, qui lui
ont été donnés dans le cadre du développement pour
1984-1985.
M. Paradis: Est-ce que c'est après cela? Est-ce que c'est
en début d'année 1985? Parce que cet article fait état
d'une situation au 28 décembre 1984; donc, à la toute fin de
l'année. On mentionne que le système est bloqué, mais
qu'il y a quand même assez de lits dans la région de
Québec. On donne la cause de l'inaccessibilité aux soins
prolongés. Donc, ce n'est pas le manque de lits. Le problème,
soutiennent les auteurs du document, c'est l'absence de coordination et de
complémentarité entre les services offerts, ainsi que
l'insuffisance, voire l'inexistence de certains services.
M. Chevrette: Ici, je dois vous dire...
M. Paradis: Est-ce que cela a été fait après
cela? Parce que si c'est la même situation et qu'il n'y a rien cette
année, cela va se...
M. Chevrette: Cela a été fait au cours de
l'année et les 13 000 000 $ qu'on a versés pour 1984-1985, c'est
cela qu'on parle d'annualiser à 27 000 000 $. Donc, les 4 000 000 $ pour
la région de Québec correspondaient à ces demandes,
à ce moment-là.
M. Paradis: Ce qui m'intéresse finalement, c'est de savoir
si le fouillis est réglé. Est-ce que les personnes sont à
la bonne place? Quand on me dit qu'on a suffisamment de ressources en termes de
lits dans une région - c'est ce que l'article indique - parce qu'il
manque de complémentarité, qu'on est face à un fouillis,
qu'il y a des gens qui sont sur des listes d'attente, etc., est-ce que cette
situation est réglée dans le champ?
M. Chevrette: On vous a donné un exemple, on a dit que
Québec avait été à l'avant-garde, à part
cela, hier, de tout le processus d'évaluation et d'admission. On a
passé la liste d'attente de 1200 à 200. On a
évalué, bien sûr, les besoins en alourdissement. Parce que,
lorsqu'on a envoyé un représentant du ministère avec un
représentant du CRSSS au centre d'accueil de Portneuf, par exemple, il y
a eu des rectificatifs d'apportés sur le plan administratif. Il y a des
endroits où c'est purement administratif. À d'autres endroits,
c'est vraiment de l'alourdissement, donc cela peut prendre de l'immobilisation
sur le plan fonctionnel pour rendre plus adéquat soit... Cela peut
être aussi minime que l'élargissement de portes pour laisser
passer des civières, des chaises roulantes ou l'installation d'un
ascenseur parce que la clientèle s'est alourdie, pour éviter que
des personnes soient quasiment des prisonnières dans un deuxième
étage, qu'on puisse avoir un fonctionnement plus rapide, par exemple,
pour les repas, etc. Cela fait partie des 27 000 000 $ qui ont
été donnés en cours d'année 1984-1985, nous rendant
compte de l'alourdissement; c'est annualisé à 27 000 000 $.
M. Paradis: L'article ajoutait: "Parmi les services jugés
insuffisants ou carrément inexistants figurent les services à
domicile, les services de consultation externe gériatrique, de courte
durée gériatrique, de psychogériatrie, de
dépannage, d'hôpital et de centre de jour, de même que les
services sociaux et communautaires. Actuellement, souligne-t-on, le
réseau offre des services aux extrémités de la
chaîne: à un bout, il y a des services à domicile et,
à l'autre, le centre hospitalier de soins prolongés. Il manque
toute une gamme de services intermédiaires entre les deux. " Est-ce
qu'on a remédié à cette situation?
M. Chevrette: La région de Québec est en train de
régler le problème. Elle a mis sur pied onze équipes
multidisciplinaires dans les CLSC.
M. Paradis: C'est en voie de règlement, selon ce que vous
me dites.
M. Chevrette: Oui, monsieur.
M. Paradis: Au moment où on se parle.
M. Chevrette: Oui.
M. Paradis: Et elle dispose de combien d'argent pour ce faire,
dans les crédits que vous nous demandez d'adopter?
M. Chevrette: Dans les crédits qu'on vous demande
d'adopter, on a ajouté 4 000 000 $ pour l'alourdissement et en ce qui
concerne les CLSC, cela fait partie du développement et de la
consolidation qu'on va faire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez d'autres
questions, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Pour ce qui est de l'alourdissement des
clientèles, l'an dernier, le ministère décidait de
consacrer - vous corrigerez le chiffre s'il n'est pas exact -13 500 000 $ aux
centres d'accueil. Ce montant a été porté sur une base
annuelle de 27 000 000 $, ce qui est excellent, soit dit en passant. Par
contre, lorsqu'on divise ce montant dans les 472 centres d'accueil, chacun ne
reçoit approximativement que 57 000 $ par année. Je fais une
règle générale, ce qu'il ne faut pas faire. Vous allez
avoir des études qui donnent le cas par cas. Le ministre croit-il
réellement que c'est avec une telle somme qu'on réussira à
régler les problèmes de manque de personnel, si ce n'est qu'en
personnel infirmier. Dans plusieurs centres d'accueil, c'est de cinq à
six postes de plus, au minimum, qu'il faudrait.
Je vais vous donner un exemple: le cas du foyer Jeanne-Mance, à
Lac-Mégantic, M. le ministre.
M. Chevrette: Tout d'abord, est-ce que vous parlez de l'ensemble
des centres d'accueil, privés et publics?
M. Paradis: Lorsqu'on parle de 472, c'est public.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr. On
va vous le donner. Il y a 270 centres d'accueil publics. Pour ce qui est
des centres privés qui doivent faire des réfections
fonctionnelles, ce ne sont que des autorisations de procéder aux
travaux, Donc, quand vous parlez de l'extrapolation des 27 000 000 $ sur
environ 400, c'est 27 000 000 $ sur les... excepté là où
c'est conventionné. Si cela s'aggrave, il est bien évident que le
per diem n'est pas le même.
M. Paradis: Pour bien se comprendre, prenons un cas un peu plus
particulier, le foyer Jeanne-Mance, à Lac-Mégantic. Suivant les
informations qu'on a obtenues, dans le cas du foyer Jeanne-Mance de
Lac-Mégantic, on a accordé 37 210 $ pour l'alourdissement des
clientèles, en 1984-1985, soit l'année dernière, et, en
même temps, on lui a imposé une compression de 10 000 $ et ce,
même si une étude du ministère et du CRSSS a
récemment conclu que, compte tenu des besoins de sa clientèle, ce
centre d'accueil ne dispose pas du personnel suffisant pour répondre aux
services infirmiers et d'assistance requis.
M. Chevrette: Quels sont les chiffres que vous avez pour
1984-1985?
M. Paradis: Pour 1984-1985, dans le cas du foyer Jeanne-Mance de
Lac-Mégantic, 37 210 $.
M. Chevrette: C'est cela.
M. Paradis: En même temps, on nous dit qu'il y avait une
compression cachée de 10 000 $ dans le fonctionnement.
M. Chevrette: II y a eu une compression budgétaire de 10
000 $?
M. Paradis: De 10 000 $.
M. Chevrette: II n'y a pas eu de compression budgétaire
dans les CAS. Il devait y en avoir et il y a eu un renversement de
décision en cours d'année et il n'y en a pas eu. Les deux seules
compressions, c'est en ce qui concerne les cadres, dans les CSS et en
réadaptation.
M. Paradis: Strictement en ce qui concerne les cadres et non en
ce qui concerne le personnel affecté à la prestation de services
ou de soins aux bénéficiaires, comme tels. Est-ce que, dans le
cas de ce foyer, on dispose du personnel suffisant, au moment où on se
parle, pour répondre aux services infirmiers d'assistance requis.
M. Chevrette: On va faire venir l'état complet de la
situation dans ce foyer.
M. Paradis: Dans un autre cas - et j'ai eu l'occasion d'assister
à une rencontre, tôt un matin, avec le ministre - le centre
d'accueil de Saint-Raymond de Portneuf, le ministre peut-il nous dire si ce
centre d'accueil bénéficiera d'un ajout de personnel à la
suite de la situation désastreuse qui a été
révélée par le syndicat des travailleurs et des
travailleuses?
M. Chevrette: Nous avons envoyé des personnes sur place,
nous avons réaffecté certains bénéficiaires et nous
avons apporté des correctifs administratifs avec des rapports
réguliers à chaque mois. Pour le moment, on peut vous dire que
cela semble se tasser, sans ajout de ressources financières.
M. Paradis: La situation qu'ils nous ont décrite semble
s'améliorer au moment où on se parle, à partir des
rapports mensuels que vous recevez?
M. Chevrette: Oui. On exige des rapports mensuels. Il y avait des
problèmes administratifs, effectivement, cependant. D'après ce
qu'on nous avait dit, il y avait véritablement des problèmes
administratifs. Le rapport que j'ai eu fait suite à la demande du
comité des parents des bénéficiaires. Le rapport qui m'a
été fourni démontrait des lacunes administratives. Avec
les réaménagements, les jumelages, peut-être pas le
jumelage, mais comment dirais-je, l'entente de collaboration entre le centre
d'accueil et le CH de la région nous a permis de faire un
départage qui améliorait la situation. Les correctifs
administratifs, l'exigence d'avoir des rapports mensuels nous permettent
d'espérer que ça va se tasser. Cela ne veut pas dire qu'il n'y
aura pas de développement éventuellement. Je dis pour le moment,
au moins, c'est potable. (10 h 45)
M. Paradis: Sur un autre sujet, Mme la Présidente.
À chaque crédit, chaque année, la question des foyers
illicites revient. Est-ce que le ministre connaît l'état de la
situation. Je sais que lorsqu'on pose une question sur les foyers illicites,
c'est délicat pour le ministre de dire: Oui, je connais l'état de
la situation complètement. Est-ce que vous pouvez nous tracer rapidement
un bilan de la situation en ce qui concerne ce genre de foyer.
M. Chevrette: On va vous déposer un état de
situation sur l'ensemble. C'est bien sûr qu'on s'attendait à la
question parce qu'elle est posée annuellement. On a
préparé un état de situation sur l'ensemble. On va vous le
déposer.
M. Paradis: Cela va.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. Y a-t-il d'autres questions? Je suggérerais qu'on
laisse en suspens les centres hospitaliers de soins de longue durée - on
ne pourra pas adopter le programme immédiatement - et de passer au
programme 6, les services des centres de réadaptation. M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques?
M. Chevrette: Non, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, tout va bien. M. le
député de Brome-Missisquoi.
Services des centres de réadaptation
M. Paradis: Oui, madame. Centre d'accueil et de
réinsertion pour les jeunes mésadaptés sociaux. En
novembre 1982, la commission parlementaire spéciale sur la protection de
la jeunesse soumettait son rapport. Dans ce document, on retrouvait un certain
nombre de recommandations qui s'adressaient à votre ministère.
L'une d'entre elles indiquait: "Le ministère des Affaires sociales
complète rapidement la mise en oeuvre de la politique d'autosuffisance
régionale de façon que chaque région dispose de la
diversité et de la qualité des ressources requises dans une
région de sorte que les besoins des jeunes soient suffisamment
prévus et périodiquement réévalués. " Cette
recommandation de la commission a-t-elle été mise en
application?
M. Chevrette: C'est en voie de réalisation dans deux
régions. La région é-C où on bâtira un centre
d'accueil de 84 places et dans la région A-7 avec CAJO, le Centre
d'accueil des jeunes de l'Outaouais qui sera construit également. C'est
en voie de réalisation dans deux régions.
M. Paradis: Vous me dites que c'est en voie de réalisation
dans deux régions. Cela veut dire que dans les autres régions, il
n'y a rien qui est fait. Dans ces régions, il n'y a encore rien qui est
fait, mais vous allez faire quelque chose. C'est cela que ça veut dire
en voie de réalisation?
M. Chevrette: Cela veut dire que dans les autres régions
on est capable de faire face à la musique sans construction, avec des
ressources en place. C'est très différent.
M. Paradis: D'accord.
M. Chevrette: Dans l'Outaouais et dans la 6-C. Vous savez
d'ailleurs que dans la 6C il y a une pénurie évidente, on est
obligé de procéder à la construction après les
inventaires faits.
M. Paradis: Quelle est, selon vos échéanciers, la
date prévue pour le début des travaux et la fin des travaux?
M. Chevrette: Le début des travaux dans 6-C, on est en
train de faire les plans et devis. Après cela c'est le processus normal.
Cela peut être en 1986. 11 a été accepté en
1983-1984 pour la même formation. Laissez-moi finir ma réponse,
Mme la Présidente.
M. Paradis: C'est comme les routes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Allez-y. M. le ministre. Je voudrais juste vous faire remarquer que je
comprends votre impatience, c'est la première fois que vous faites les
crédits des affaires sociales. Mais nous, cela fait plusieurs
années et quand on voit que les dossiers, surtout dans le cas
particulier qui est soulevé, restent non solutionnés... Il y a
toujours des problèmes, hier, on parlait de zonage, celui-là,
ça a été une autre querelle de clocher...
M. Chevrette: Parlez d'un cas précis.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais c'est quand
même le...
M. Chevrette: On ne parle pas de ceux qui vont bien, par exemple,
jamais.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien oui, mais on peut
vous faire des compliments pour ceux qui vont bien, M. le ministre, si vous
voulez.
Une voix: On laisse aux députés de faire cela.
M. Chevrette: Non, mais on peut vous les donner les raisons. Vous
n'êtes pas obligée de les partager. Prenez un exemple: c'est
accepté en 1983-1984. On était prêt à fonctionner,
tout était en place, sauf que vous vous rappellerez que la population de
Saint-Hilaire a refusé qu'on transforme le foyer Savoie. Donc, on a
été obligé d'apporter des modifications et de dire: On
construit à Saint-Bruno. C'est cela qui arrive. Ce n'est pas toujours la
faute de ceux qui... Pensez-vous que ce n'est pas plus plaisant de... Je suis
surpris de voir votre réaction parce qu'en politique vous aimez pas mal
mieux couper le ruban que répondre à des questions de
l'Opposition. Pensez-vous qu'on n'a pas hâte que ce soit construit,
surtout que les sommes sont dégagées, que c'est autorisé
et tout le "kit"?
Je comprends peut-être votre impatience, mais vous devriez,
après avoir passé quelques années dans ce charmant
Parlement, comprendre que ce n'est pas toujours la faute de ceux qui sont dans
le
salon bleu quand les travaux ne se font pas.
M. Paradis: C'est toujours pas la faute de l'entrepreneur, il n'a
pas été engagé.
M. Chevrette: Ce n'est toujours pas la faute de l'entrepreneur,
ni la vôtre, mais vous devriez, après quelques années
d'expérience en politique, comprendre qu'on fait face à des
difficultés dans le milieu. Tout le monde est pour la vertu. Je prenais
des exemples, cette semaine. Qui n'est pas pour la réadaptation? Il y a
des populations entières dans des quartiers qui se rebellent et qui
disent: On n'en veut pas. Qu'est-ce que t'es obligé de faire? Dans
certains cas, on va être obligé de fermer des centres d'accueil et
de réadaptation parce que la population s'est braquée contre
cela. Vous le savez très bien cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, je
regrette, mais dans le cas particulier qui est soulevé, c'est vrai que
l'an dernier on nous a parlé de la maison Savoie et qu'il y avait des
difficultés, cela ne fonctionnait pas, mais c'est un problème qui
est soulevé depuis avant les années quatre-vingt et qui ne trouve
pas... Peut-être que cette fois-ci il va commencer en 1986. Alors, le cas
Savoie ou la maison Savoie, cela a été l'an dernier, et je pense
que je n'ai pas l'habitude de vous blâmer pour les millions qui manquent.
Si vous ne les avez pas, vous ne pouvez pas les prendre dans vos poches. Vous
ne les avez pas non plus, enfin je présume, mais de toute façon
il reste que dans ce cas... Évidemment, vous êtes mal placé
parce que c'est vous qui êtes là à ce moment-ci, mais je
pense que les gens de votre ministère vous diraient en toute
honnêteté que cela fait un bon nombre d'années que cela
traîne. L'élément Savoie ou l'incident Savoie, si on peut
parler ainsi, est relativement récent par rapport aux besoins qui
avaient été déterminés dans la région 6-C
pour les mésadaptés socio-affectifs. Je veux bien comprendre
votre indignation, mais dans ce cas la nôtre aussi, je pense, devient de
plus en plus justifiée.
M. Chevrette: Sauf qu'entre-temps, madame, il y a des ententes de
services et des contrats pour desservir la population de la
Montérégie. Il y a une entente avec le Centre d'accueil des
Laurentides, 24 places de garde ouverte. Il y a une entente avec le Centre
d'accueil la cité des Prairies, 24 places de garde fermée et de
détention provisoire. Il y a une entente avec le centre d'accueil
Cartier, 12 places en détention provisoire. Il y a une entente avec
l'école Mont-Saint-Antoine, 12 places de garde ouverte. Il y a des
gestes, quand même, concrets qui ont été posés.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, j'imagine
qu'on est obligé d'en poser des gestes concrets parce qu'à un
moment donné on avait retrouvé des enfants dans un motel. Je
pense que je vois votre sous-ministre qui... Alors, qu'à un moment
donné on ait fait des arrangements, j'imagine que c'était la
seule chose qu'on pouvait faire avec de Lanaudière et tout cela, mais le
résultat concret a été que des enfants se sont
retrouvés dans la région de Valleyfield, ils se sont
retrouvés vraiment dans des coins qui n'étaient pas les leurs
avec les problèmes que cela entraînait. Qu'on revienne à la
charge là-dessus pour entendre dire: Là, c'est 1986, la
construction n'a pas commencée, je pense qu'il faut le signaler.
M. Paradis: Sur un ton doux, M. le ministre.
M. Chevrette: Je n'ai pas de leçon à recevoir de
personne ici, surtout pas de vous.
M. Paradis: Combien de centres de ce genre sont actuellement en
fonction au Québec et combien l'étaient au cours des deux
dernières années?
M. Chevrette: Des centres d'accueil?
M. Paradis: Les centre d'accueil de réinsertion...
M. Chevrette: De réinsertion.
M. Paradis:... pour les jeunes mésadaptés
sociaux.
M. Chevrette: Le nombre de centres d'accueil et de
réadaptation, il y en a 49. Le nombre de places internes avec des permis
en bonne et due forme, il y en a 4440; la clientèle externe, 1899; le
personnel qui est relié à ces établissements, 4208.
M. Paradis: Sans retomber dans l'histoire, est-ce qu'il y a eu
une progression dans le nombre d'établissements au cours des... Si on
pouvait avoir la progression, vous nous donnez l'an passé, les deux
années précédentes, si vous l'avez...
M. Chevrette: Sauf que... je vais vous le remettre. Sauf que
l'objectif fondamental dans la réadaptation, vous savez pertinemment, ce
n'est pas de penser exclusivement en nombre de places. C'est beaucoup plus
d'être capable de garder avec un certain encadrement les jeunes dans leur
propre milieu naturel et qu'ils soient suivis. J'ignore quelle est
l'évolution. On va vous la remettre. Je serais très heureux que
ce soit l'inverse qui se produise. Au lieu d'augmenter le nombre de places
précisément, c'est qu'on
ait de plus en plus de cliniques externes dans cela et un encadrement
correct plutôt que des places en foyer d'accueil et de
réadaptation.
M. Paradis: Sauf là où il y a lacune importante,
les régions que vous avez mentionnées.
M. Chevrette: Oui, cela est correct. Je le reconnais cela. De
toute façon, on sait que les priorités de développement
iront nécessairement là.
M. Paradis: Quelles sont les sommes qui sont consenties
spécifiquement au titre de l'activité de centres d'accueil et de
réinsertion pour les jeunes mésadaptés sociaux pour
1985-1986?
M. Chevrette: Le budget pour 1985-1986. Oui, je vous le donne
à l'instant. Le budget pour les jeunes mésadaptés
socio-affectifs, 1985-1986... Le global est de 560 739 200 $. C'est sur tous
les centres de réadaptation, par exemple. Plus spécifiquement
pour la réadaptation, cela s'en vient.
M. Paradis: Selon les chiffres, c'était 200 000 000 $ l'an
passé.
M. Chevrette: L'an dernier, c'était 200 000 000 $.
M. Paradis: Et cette année?
M. Chevrette: On va vous le décortiquer et on vous le
donnera tantôt.
M. Paradis: Dans sa recommandation, la même commission
parlementaire, spéciale indiquait...
M. Chevrette: Juste une minute, je pourrais peut-être vous
donner une idée, par exemple, dans la réadaptation, de
l'évolution des budgets. Si vous prenez, en 1976-1977, c'était
235 119 000 $ et aujourd'hui c'est 539 808 000 $. C'est plus que le double.
M. Paradis: Au total, là. D'accord, cela va. Mais je
maintiens la question précise pour les autres...
M. Chevrette: Mais je trouve que la réponse avait de
l'importance.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous tenez compte de
l'inflation, M. le ministre, avant de faire les calculs.
M. Chevrette: C'est plus que le double.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais de combien a
été l'inflation?
M. Chevrette: Pas en huit ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le temps, on peut
aller chercher 60 % d'inflation, au moins...
M. Chevrette: Oui, mais c'est 140 % d'augmentation.
M. Paradis: Dans sa recommandation, la commission parlementaire
spéciale demandait que les besoins des jeunes soient
précisément prévus et périodiquement
réévalués. Dans cette perspective, le ministre peut-il
nous indiquer si cette prévision des besoins des jeunes en ce domaine
s'est faite et si ces besoins ont été périodiquement
réévalués? Comme on ne doute pas que la réponse
à cette question soit oui, le ministre peut-il transmettre à la
commission les résultats de cette prévision et des
réévaluations périodiques successives?
M. Chevrette: Oui, on pourrait préparer l'état de
la situation avec l'évolution...
M. Paradis: Est-ce que cela a été fait?
M. Chevrette: Sûrement et je puis vous dire que là
où on manque le plus d'argent, c'est évident, c'est dans le
soutien aux organismes bénévoles qui font de la
prévention. C'est évident que ce serait peut-être là
une des clés aussi dans les années qui viendront parce qu'on se
rend compte que beaucoup de jeunes qui ont des points de rencontre à
partir d'intérêts bien communs, précis... Le taux de "drop
out"... Les arcades, en tout cas, se vident un peu plus rapidement. C'est
vraiment efficace. (11 heures)
D'autre part aussi, je pense qu'il y a des points de loi qu'il nous
faudra regarder dans un avenir rapproché et je vous donne un exemple.
Lorsque le DPJ prend en charge certains jeunes, on sait très bien que la
responsabilité civile lorsque ce même jeune en surveillance est
confié à un organisme bénévole ou... Prenons par
exemple, l'exemple concret que j'ai vu, à Laval, le garage communautaire
où les jeunes travaillent. Les directeurs ou le personnel d'encadrement,
qui n'est pas partie de ia fonction publique, craignent beaucoup pour la
responsabilité civile, de sorte que cet aspect, il va falloir le gratter
concrètement, parce qu'il y a beaucoup d'organismes qui sont
intéressés à travailler auprès de ces jeunes, mais
ils ont des craintes. S'il y a un feu, qu'est-ce qui arrive? qui est
responsable? S'il arrive un événement qui encourt des
coûts, où est la responsabilité civile à ce
moment-là du groupe responsable qui, à toutes fins utiles, est
bénévole en plus? Donc, il y a un problème là.
On vous fera part aussi du résultat de
l'opération qui a été faite dans tous les centres
d'accueil et de réadaptation dans le cadre de la loi sur les jeunes
contrevenants. On vous fera parvenir l'état de la situation.
M. Paradis: Un autre souhait exprimé par la commission
spéciale était en ce sens que les services psychiatriques
suscitent la motivation chez le jeune et sa famille par des techniques
originales et appropriées. Est-ce que le ministre peut nous dire et nous
transmettre, le cas échéant, les directives qui auraient
été émises pour amener les services psychiatriques
à modifier leur attitude et à répondre aux recommandations
de la commission spéciale?
M. Chevrette: Mme Vaillant va vous répondre plus
spécifiquement.
Mme Vaillant: Là-dessus, il n'y a pas eu de directive
spécifique, sauf que dans certains centres d'accueil, où se sont
posés des problèmes par rapport à des attitudes ou des
comportements, nous sommes intervenus pour évaluer avec le conseil
régional l'état de la situation et faire un certain nombre de
recommandations. Mais il n'y a pas eu de directive par voie de lettre, de
circulaire ou autres.
M. Paradis: Est-ce que le ministre peut nous indiquer combien de
cliniques de protection des enfants maltraités ont été
établies au Québec depuis le dépôt du rapport de la
commission spéciale et, le cas échéant, combien y en
aura-t-il d'implantées au cours de la prochaine année?
M. Chevrette: La politique du ministère là-dessus
n'a pas été de créer des cliniques pour en faire - c'est
peut-être péjoratif, ce que je vais dire - des genres de ghetto;
cela a été plutôt de placer les enfants en familles
d'accueil. Cela a été à un rythme... On pourra vous donner
exactement le portrait en ce qui concerne les régions. À chaque
année, il y a un accroissement dans certaines régions, un
maintien dans d'autres, une diminution même dans certaines
régions. Cela m'a frappé de regarder les statistiques. Il y a
environ un mois, je regardais l'ensemble de ce dossier; il y a deux
régions, en particulier, où peut-être il y a eu
accroissement, c'est peut-être dans Montérégie; si je me
fie aux statistiques - je ne sais pas si c'est tout vérifié
à la lettre -mais il y a également au CSS juif de
Montréal, où il y a eu un accroissement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'autres questions?
M. Paradis: Oui. Concernant le dossier jeunesse toujours, Mme la
Présidente, mais plus spécifiquement la question des abus sexuels
chez les jeunes. S'il existe un phénomène social difficile
à accepter et contre lequel on devrait s'attaquer et lutter de toutes
nos forces, c'est bien la question des enfants victimes d'abus sexuels.
Malgré l'absence de données précises et exactes sur le
phénomène, nous savons tous et toutes qu'il a tendance à
augmenter de manière significative et inquiétante au cours des
dernières années.
Quels sont les efforts accomplis par le ministère des Affaires
sociales, seul ou en collaboration avec d'autres ministères ou
organismes du réseau, pour prendre action dans le but de prévenir
et contrer ce phénomène et aussi de venir en aide aux enfants
victimes de tel phénomène?
M. Chevrette: Je vais vous faire part d'une fiche
préparée à cette fin. Donc, l'ampleur du
phénomène d'abus physiques et d'abus sexuels. Je donne un
portrait de l'évolution: en 1982, le nombre d'enfants victimes d'abus
physiques ou d'abus sexuels était de 1654; en 1983, de 1751; en 1984, de
2014.
M. Paradis: On avait raison de dire que c'est en...
M. Chevrette: Ce sont les cas déclarés, c'est
évident. La responsabilité première relève du DPJ,
le Directeur de la protection de la jeunesse.
Voici les interventions ou les actions du MAS. Tout d'abord, on a fait
une expérience de concertation dans la région de Montréal
entre les intervenants sociaux et judiciaires, de même qu'entre les
intervenants sociaux et ceux du monde médical.
Il y a eu une élaboration et une expérimentation d'un
programme de traitement des enfants abusés sexuellement, par le CSS
Laurentides-Lanaudière, zone de Repentigny. Ce sont des individus qui se
sont regroupés. Eux-mêmes, je crois, comme parents, avaient
été victimes d'abus sexuels. Ils ont mis sur pied une
équipe qui est allée étudier, je crois, à Los
Angeles - je ne suis pas certain de l'endroit - aux États-Unis et ils
font un travail passablement intéressant dans leur milieu. C'est
peut-être par le biais des parents, justement, qu'on peut réussir
à faire le meilleur travail dans ce secteur.
Il y a eu l'élaboration de projets d'information et de
prévention visant l'ensemble de la population et en particulier les
jeunes. Le MAS s'est impliqué dans la production de douze courts
métrages et la réalisation d'une campagne provinciale dans ce
sens est prévue pour cette année.
Il y a eu des rapports de comités et également des
recommandations concrètes de plusieurs comités de travail que
nous allons appliquer au cours de l'année.
M. Paradis: Quelles applications concrètes allez-vous
mettre de l'avant au cours de l'année?
M. Chevrette: Au cours de l'année, j'ai parlé de la
campagne de publicité.
M. Paradis: Cela va.
M. Chevrette: II y a quelques recommandations de comités
de travail que nous mettrons en pratique également, au chapitre du
dépistage en particulier. Donc, on a toutes les ressources sanitaires et
sociales, en incluant les infirmières et les travailleurs sociaux en
milieu scolaires qui peuvent y contribuer. Il y a un programme de
prévention et d'information que le ministère des Affaires
sociales mettra sur pied également. Pour les victimes, il y a la
consultation psychosociale qui sera faite par les services sociaux. Il y a un
service de placement. On pourrait déposer l'ensemble de la fiche,
probablement. D'accord? Une vingtaine de mesures, si vous...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On va en faire faire des
copies. Celles que vous pouvez nous donner, donnez-les-nous tout de suite parce
qu'après on n'en reverra pas beaucoup d'autres...
Une voix: Ah!...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est une accusation
injuste? Bien, je la retire.
M. Chevrette: Je peux vous dire, madame, qu'on vous la donne en
liasses. Peut-être que ce n'est pas mis à votre disposition, mais
c'est rendu chez vous.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bien, alors, je retire
mes paroles.
M. Chevrette: C'est bien. Faites comme moi, hier soir.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je ne me fais pas prier,
moi. Comme je le disais hier soir, il y a des questions d'ordre
général que je voudrais poser. Je vais les poser à partir
d'un dossier, celui d'Anne LeSeigneur. D'abord, est-ce qu'il serait possible
d'avoir le rapport final du tuteur?
M. Chevrette: Je vais regarder, madame. Il y a une question de
noms, dans cela, que je veux vérifier. Le rapport en soi et les
recommandations de ce rapport, je ne vois pas pourquoi, mais je vais
vérifier au moins, avant, s'il ne peut pas y avoir préjudice pour
certaines personnes qui peuvent être citées. D'accord? En soi, je
n'ai pas d'objection du tout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on peut me dire
si...
M. Chevrette: On peut donner l'information tout de suite. Vous
vouliez avoir le résultat pour les mésadaptés
socio-affectifs; c'est 209 000 000 $. D'accord?
M. Paradis: D'accord.
Une voix: Cela exclut les frais de scolarité.
M. Paradis: C'était 209 000 000$ l'an passé, c'est
209 000 000 $ cette année et cela exclut les frais de
scolarité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que le directeur
général qui était en place est toujours à Anne
LeSeigneur? Je sais qu'il n'est plus à Anne LeSeigneur. Je ne sais pas
pourquoi je vous pose la question.
M. Chevrette: On a répondu à la question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Où est-il
rendu?
Mme Vaillant: Au CRSSS de la Montérégie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans quelle fonction?
Mme Vaillant: Conseiller-cadre... M. Chevrette: À
la programmation.
Mme Vaillant: Conseiller cadre en programmation et en
planification au CRSSS de la Montérégie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans un domaine
particulier?
Mme Vaillant: Dans le secteur de la réadaptation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La déficience
mentale.
Mme Vaillant: La déficience mentale et les autres. Dans la
réadaptation, vous avez quatre grands secteurs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on peut
m'infirmer ou me confirmer -il se peut que l'information que j'ai eue ne soit
pas exacte - qu'au moment de son départ d'Anne LeSeigneur il aurait
reçu une prime de séparation?
M. Chevrette: S'il en a eu une, on va le vérifier, madame.
S'il en a eu une, elle aurait été attribuée
conformément à l'arrêté
en conseil qui se retrouvait dans la Gazette officielle de 1983, comme
pour tous ceux qui bénéficient de primes. On a eu un
sous-ministre adjoint, nous, un nommé Rivard, qui est parti avec une
prime de séparation. On en a d'autres.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On a eu l'occasion d'en
parler ici. On a eu l'occasion d'interroger votre prédécesseur
là-dessus.
M. Chevrette: Cela me fera plaisir de vous donner les chiffres
justes, moi, si vous les voulez.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'apprécierais avoir cette information avant la fin des travaux.
Quel a été le montant de cette prime de séparation s'il y
en a eu une?
M. Chevrette: Certainement, madame. Je pourrais vous dire que
c'est environ 40 000 $, mais la sienne je ne me la rappelle pas.
Une voix: Pour aller aux îles-de-la-Madeleine.
M. Chevrette: On peut entrer n'importe où. Ce n'est pas
une cachette. C'est conformément à un décret.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est la question que je
veux poser au ministre. Cela se peut que ce soit conformément au
décret. C'est sûrement conformément au décret. Je
n'ai aucun doute là-dessus. Est-ce que le ministre trouve normal que
quelqu'un qui reste dans le réseau, à moins qu'il n'ait eu un
arrêt d'emploi pendant, je ne sais pas, peut-être un an ou
davantage - je pourrais comprendre qu'il ait alors une prime de
séparation - qui est dans le réseau et qui s'en va dans une autre
institution du réseau - et là cela m'a l'air d'être pas mal
près, le conseil régional et un centre d'accueil de cette
région - on lui donne une prime de séparation? Est-ce que le
ministre ne croit pas qu'il y aurait là un point à
réviser?
M. Chevrette: Madame, je suis bien prêt à regarder
cela. Je dois vous dire que c'est toute la question de l'autonomie des
institutions qui décident de congédier quelqu'un ou pas. Dans ce
cas, on pourrait réviser globalement. Plus que cela, on a des gens,
effectivement - vous avez connu cela sous votre règne et on le
connaît sous notre règne - qui sont devenus des pensionnés,
par exemple, de l'État, et qui sont également salariés;
ils sont à la fois pensionnés et salariés du même
État. Dans le réseau, c'est la même chose. Il peut y avoir
des gens qui bénéficient d'une prime dans un secteur
d'activité du ministère et qui s'en vont se faire
réembaucher dans un autre secteur. Dans le cas précis que vous
soulevez, vous dites que cela s'apparente à un centre d'accueil par
rapport au CRS5S?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je veux dire dans la
même région.
M. Chevrette: Dans la même région, je le
reconnais.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Écoutez, ce sont toutes les deux des institutions du
réseau. Elles sont toutes les deux payées par les contribuables
à même les fonds des Affaires sociales. Moi, en tout cas, je
déteste prendre le cas d'un individu, je ne l'ai pas nommé
d'ailleurs à dessein, parce que c'est lui qui accidentellement va
devenir un peu la "victime" d'un débat comme celui-là. Je pense
qu'à un moment donné il faut s'ouvrir les yeux. On ne sait pas
encore s'il a eu une prime de séparation. Il en a eu une. De
combien?
Mme Vaillant: On est parti le vérifier.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le temps d'arrêt
entre le moment... Est-ce qu'il a été congédié ou
quoi?
M. Chevrette: II a remis sa démission. (11 h 13)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II a remis sa
démission. C'est parce que là, si vous m'aviez dit qu'il a
été congédié, j'aurais trouvé
étonnant qu'on le reprenne dans un organisme du réseau parce que
j'imagine qu'on ne congédie pas sans cause, quoiqu'il faille bien donner
des chances aux gens, mais enfin je ne veux pas entrer dans un autre
débat.
Je voudrais savoir le moment où il a été
congédié, où il a cessé d'être payé au
centre d'accueil et où il a repris un emploi au CRSSS.
M. Chevrette: On va vous donner aussi les deux dates exactes. Je
suis prêt à regarder cela, madame, en particulier dans les cas
suivants: s'il y avait eu cause, par exemple. Je comprends qu'on peut sourire
quand on parle de démission, effectivement...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je n'ai pas souri,
monsieur.
M. Chevrette: Non, non, mais il y en a autour de la table qui ont
souri. Ce que je veux dire, c'est que, pour ce qui est des ententes entre un
conseil d'administration ou un DG et un conseil d'administration, on n'est
même pas là, vous le savez fort bien, pour savoir si c'est
véritablement une démission ou non. Dans certains cas,
effectivement, on est porté à croire que la
démission c'était mieux, mais je ne parle pas de ce cas
spécifiquement. Cela peut se répéter dans plusieurs
établissements, cette histoire.
Il y aurait peut-être lieu, effectivement, de regarder,
après deux ou trois ans d'expérience de ce décret, quelles
sont les modifications qu'on pourrait y apporter. Je serais prêt è
le regarder parce que, dans certains cas, on pourrait bonifier ce décret
qui, en soi, est assez correct parce qu'il peut éviter des poursuites au
civil, dans le cas des cadres en particulier. On sait pertinemment qu'au sujet
des cadres il s'était dégagé une jurisprudence devant les
tribunaux civils. On a essayé d'adapter le décret, pour
éviter qu'il y ait justement ces procès qui gâchent, bien
souvent, l'atmosphère de plusieurs établissements et qui obligent
des gens à aller témoigner sans arrêt. Mais de là
à rendre cela automatique au lieu d'introduire, peut-être, une
notion pour cause, éventuellement, on pourrait avoir certains cas qui
pourraient se retrouver... Je suis prêt à le regarder dans ce
sens.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. Maintenant, en ce qui a trait à l'institution
elle-même, apparemment, on est dans un processus de
désinstitutionnalisation de la clientèle d'Anne LeSeigneur.
Est-ce que les recommandations qui étaient contenues au rapport - il y a
eu deux rapports, en fait -étaient dans le sens d'une
désinstitutionnalisation ou est-ce qu'il y avait eu des reproches
adressés aux gens qui oeuvraient directement auprès de la
clientèle ou des bénéficiaires dans ce cas?
M. Chevrette: Oui, Mme Vaillant, vous pouvez répondre.
Mme Vaillant: Dans le dossier Anne LeSeigneur, les orientations
préconisées allaient dans le sens de la
désinstitutionnalisation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le rapport?
Mme Vaillant: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est pour cela que
j'aimerais bien voir le rapport.
Mme Vaillant: L'orientation qui est donnée actuellement
par cet établissement va dans le sens d'une
désinstitutionnalisation. Il y a à peu près 205
bénéficiaires, grosso modo et on évalue, d'après
les évaluations qui sont faites, qu'il y aurait à peu près
de 25 à 30 bénéficiaires qui pourraient demeurer en
internat. La programmation est faite sur une base de trois ans. Pour faire en
sorte que cette désinstitutionnalisation ou cette réinsertion
sociale se fasse correctement, cela prend un certain temps parce que cela s'en
va dans des ressources plus légères. Donc, la clientèle
serait prise en charge dans quatre lieux: Chambly, Longueuil, Saint-Hubert et
Saint-Bruno.
M. Chevrette: Saint-Bruno.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans quel genre
d'hébergement?
Mme Vaillant: Dans certains cas en milieu naturel; dans d'autres
cas, cela peut être dans des familles d'accueil de réadaptation.
Le plan de désinstitutionnalisation s'échelonne sur une
période de trois ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Maintenant, est-ce que l'évaluation formelle de tous les
bénéficiaires qui sont là a été faite?
Mme Vaillant: À ma connaissance, oui, une
évaluation des bénéficiaires a été
faite.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a eu une
consultation générale et particulière des parents?
Mme Vaillant: À ma connaissance, il y a eu plusieurs
rencontres avec les parents avant ta mise en tutelle.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, depuis qu'on parle
de désinstitutionnalisation. Avant la mise en tutelle, cela remonte
à assez longtemps.
Mme Vaillant: Depuis qu'on parle de
désinstitutionnalisation - il faudrait que je vérifie de
façon précise - je présume qu'il a dû y avoir des
échanges entre les parents et l'établissement, mais
personnellement je n'en ai pas une connaissance précise. Je vais
vérifier cela.
M. Chevrette: II y en a eu, en tout cas, peut-être pas en
ce qui concerne directement des hauts fonctionnaires du ministère, mais
en ce qui concerne les élus du coin. Effectivement, il y a des parents
qui s'inquiètent du fait que leur enfant ne peut pas être en
dehors d'un centre d'accueil sous prétexte que c'est un
tempérament ou une déficience tellement grave qu'il ne peut pas
être placé en famille d'accueil, mais il doit être
placé nécessairement dans un autre centre. Dans ce sens, il est
clair qu'il y aura réaffectation des bénéficiaires dans
certains milieux, pour ceux qui ne peuvent pas être en dehors des
institutions. C'est clair.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quand je parlais de consultation, ce n'était pas de la
consultation des hauts
fonctionnaires du ministère avec tes parents, C'est vraiment dans
quelle mesure les parents, dans ces cas-là, parce qu'il s'agit d'une
clientèle lourde quand même, je pense, dans la majorité des
cas... Celle qui est moins lourde est ordinairement une clientèle qui a
des handicaps multiples. Par exemple, vous avez des épileptiques, vous
avez des... Alors, ceux-là sont peut-être un peu moins
déficients, mais, par contre, ils ont des problèmes connexes qui
rendent la situation difficile. Je voulais m'assurer que ces choses
étaient faites dans des conditions qui assurent la
sécurité des enfants ou des adultes, parce que ce sont des
adultes.
M. Chevrette: Le CRSSS est en train de regarder, d'ailleurs,
toutes les hypothèses pour faire l'évaluation et nous faire des
recommandations précises.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, est-ce qu'elle est
commencée quand même, la désinstitutionnalisation?
M. Chevrette: Oui, madame. Il en reste, combien, 25
bénéficiaires? On prétend qu'il va en rester 25.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Maintenant, quand on les
désinstitutionnalise - par exemple, je sais qu'il y en a qui sont rendus
en appartement - est-ce qu'on prend toutes les mesures pour leur faciliter la
vie?On m'a rapporté - à tort ou à raison, je
peux seulement prendre la parole des gens -qu'il y a, par exemple, un adulte
avec une déficience motrice, en chaise roulante, dans un appartement
sans aucune installation d'accès et dont l'accès dépend de
l'habilité de ses pairs, qui eux aussi ont des déficiences
intellectuelles et d'autres types de déficiences, à aider cette
personne. Je veux bien qu'on les désinstitutionnalise, mais on ne peut
pas les désinstitutionnaliser dans n'importe quelles conditions.
Ces personnes qui doivent prendre des médicaments, qui en
prenaient en institution et qui sont obligées de continuer d'en prendre,
quelle est la surveillance qui leur est donnée? II ne faut pas
s'imaginer que la désinstitutionnalisation peut se faire à moins
que nous n'ayez les appuis nécessaires pour permettre que cela soit plus
satisfaisant du point de vue des personnes que lorsqu'elles étaient en
institution. Je suis loin d'être certaine que toutes ces mesures sont
prises.
M. Chevrette: Elles sont suivies et elles sont également
visitées régulièrement par des professionnels. Il y a un
plan d'intervention qu'on a échelonné dans le temps, sur trois
ans pour la désinstitutionnalisation, pour que cela se passe dans des
conditions tout à fait normales et correctes. S'il se glisse des
aberrations, cela nous fera plaisir de connaître les sujets, les cas
précis parce que, si on l'a échelonnée dans le temps,
c'est pour que cela se fasse correctement, qu'on prenne le temps de choisir les
endroits appropriés et qu'on assure le suivi et la visite de ces
personnes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Maintenant, il y a de ces
personnes qui sont placées en foyers d'accueil. Est-ce que vous avez
toujours la norme de neuf dans un foyer d'accueil ou... Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Chevrette: Pour les normes de désinstitutionnalisation,
par rapport au décret dont on parlait hier, la réglementation,
cela peut aller jusqu'à neuf.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous faites
une différence entre le foyer de groupe et le foyer d'accueil? Famille
d'accueil, j'entends. Bon, c'est cela. C'est la famille d'accueil, c'est moi
qui me suis trompé.
M. Chevrette: En famille d'accueil, c'est quatre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est quatre.
M. Chevrette: Dans le règlement, en famille d'accueil et
de réadaptation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, avec une personne
ou deux, selon le cas, mais cela peut être une personne.
Vous avez fait une expérience semblable avec l'institution
Butters à Magog où vous avez désinstitutionnalisé
un grand nombre de personnes. Cela s'appelait le Butters Home, mais cela a
dû être francisé à un moment donné.
C'était à Austin, le Cecil Butters Home à
l'époque.
Là, il y avait des enfants, pas seulement des adultes. Je ne sais
pas si, dans le cas d'Anne LeSeigneur il y a des enfants ou si c'est seulement
des adultes? À Anne LeSeigneur?
M. Chevrette: "At large", enfants et adultes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et
Anne LeSeigneur aussi! Bon.
Dans le cas des enfants qui sont placés en famille d'accueil,
évidemment, j'imagine que vous avez le nombre de quatre aussi. Cela
remonte à combien d'années, je ne le sais pas. Est-ce qu'il y a
des statistiques sur le roulement et le changement de foyers ou le changement
alternatif entre le foyer et l'institution?
M. Chevrette: Cela, madame, nous
allons demander un rapport aux autorités régionales. On va
vous le faire parvenir.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est parce que le
problème de ta désinstitutionnalisation, cela fait longtemps que
j'y pense, mais là, il devient de plus en plus aigu, au fur et à
mesure qu'elle se fait. Je pense qu'il ne faut pas l'aborder d'une façon
démagogique, mais je voudrais quand même qu'on ait des
données. C'est bien beau de dire: La désinstitutionnalisation,
c'est une grande vertu; nous sommes tous d'accord avec cela. Mais il faut
savoir dans quelles conditions cela se fait ou quels sont les prérequis
pour qu'elle soit satisfaisante et que cela profite aux
bénéficiaires, que ce ne soit pas à leur détriment.
II ne faut pas non plus que ce soit au détriment des familles. En tout
cas, j'aurai l'occasion de revenir sur ce sujet.
M. Chevrette: D'ailleurs, avec la loi 27, on a
précisément permis, par réglementation, de figer le nombre
à quatre, au maximum, pour éviter qu'on se retrouve tous azimuts
dans le décor.
Mais sur la désinstitutionnalisation même...
Une voix: C'était bien écrit dans l'article...
M. Chevrette: Non, c'est parce que, lorsqu'on veut le dire vite,
on accroche.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Désinstitutionnalisation...
M. Paradis: Ils changent les ministres avant qu'ils apprennent
à le prononcerl
M. Chevrette: Oui. Je dois vous dire que cela va prendre un
débat public beaucoup plus large que celui qui peut avoir eu lieu dans
nos structures. Je répète qu'il nous faut sensibiliser à
la fois la population et les salariés à l'intérieur. Il y
a une crainte, d'une part, des salariés parce qu'ils disent que c'est
une perte d'emplois; d'autre part, selon les clientèles qu'on voit
arriver comme par hasard dans un quartier ou dans un village, il peut y avoir
braquage complet de la part de la population. La victime dans tout cela, c'est
le bénéficiaire. De sorte que je songe à lancer un
débat public sur la désinstitutionnalisation et vraiment faire en
sorte que les gens soient sensibilisés; que la population soit
sensibilisée, que les travailleurs le soient également et qu'on
puisse procéder avec des normes correctes. Il se fait des
expériences ici et là, effectivement, dans les CH, dans les
centres d'accueil. Je ne suis pas certain qu'avec toute la bonne volonté
qu'on a démontrée dans le milieu et toute la bonne foi partout
où cela s'est fait on n'ait pas quand même assisté à
des problèmes qui ont fait en sorte que c'est vu d'un très
mauvais oeil, la désinstitutionnalisation, alors que, sur le principe,
je pense que personne n'est contre. Il faudra accentuer nos efforts
là-dessus. Je songe très prochainement à lancer un
débat public beaucoup plus vaste.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Remarquez bien que le
mandat d'initiative que la sous-commission des affaires sociales s'est
donné va toucher forcément un peu ces choses-là.
M. Chevrette: Je l'ai vu dans... D'ailleurs, il y a la
convocation d'une commission parlementaire...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, au mois de...
M. Chevrette:... au mois de mai.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela va être au
mois de mai, éventuellement. Mais il reste qu'on avance assez rapidement
dans l'action concrète de désinstitutionnaliser, sans avoir
l'assurance que cela se fait dans des conditions convenables. Les
déficients mentaux en particulier... J'ai assez travaillé avec
eux dans ma vie, ce n'est pas une question de les surprotéger, mais j'ai
vu des déficients mentaux auxquels on attribuait des quotients de 40 et
qui travaillaient régulièrement en usine. Alors, il n'y a pas de
vérité absolue dans ces choses-là.
Je pense qu'on a une responsabilité comme législateurs
de... Là, j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de "va comme je te
pousse" et on n'est pas tout à fait sûr, exactement, de toutes les
motivations derrière ce phénomène de
désinstitutionnalisation. Il peut y avoir des motivations
économiques aussi. Il peut y avoir... Je pense qu'il faut regarder les
choses en face et on se rendra peut-être compte que, au point de vue
économique, c'est très coûteux aussi et, à ce
moment-là, on décidera que c'est peut-être quand même
mieux, et c'est cela qu'on fait. Mais j'ai l'impression qu'on y va un peu au
pifomètre dans le moment.
M. Chevrette: On y va sur des bases expérimentales-La
Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et si vous avez des
études...
M. Chevrette:... mais je peux vous dire-La Présidente
(Mme Lavoie-Roux): Mais quand vous avez complètement
désinstitution-
nalisé...
M. Chevrette:... qu'en ce qui concerne les institutions et les
régions, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... ce n'est plus sur une
base expérimentale. (11 h 30)
M. Chevrette:... il y a eu manque de dialogue dès le
départ, à l'intérieur même de l'institution, d'abord
- on s'en rend compte -où il y a eu des durcissements de part et d'autre
lors de l'annonce de cette volonté de vivre une expérience de
désins-titutionnalisation. D'autre part, il y a des endroits où
le dialogue est excellent entre à peu près toutes les
catégories de personnel, où on a pris le temps d'expliquer, de
recruter des familles d'accueil et de procéder è la formation de
ces gens également. II y a des équipes volantes qui ont
été mises sur pied pour vérifier, visiter, soutenir
même ces familles d'accueil. Je pense qu'avec un débat public
d'envergure sur le sujet on pourra vraiment en arriver à quelque chose
de bon.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Apparemment, il y a des
offres d'achat pour Anne LeSeigneur.
M. Chevrette: Oui, mais on n'a pas sauté sur l'offre
d'achat parce que le montant proposé était dérisoire par
rapport à l'évaluation. Je vais vous donner les chiffres, si vous
voulez.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Une première offre d'achat a
été adressée à la division des transactions
immobilières du ministère. Le montant de cette première
offre était de 995 000 $. À la suite de cette offre, une lettre
était adressée à un groupe intéressé, lui
rappelant que la valeur marchande de la bâtisse était d'environ 2
700 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'imagine que vous allez
surveiller les intérêts des contribuables, là-dedans.
M. Chevrette: On en a une deuxième de 1 200 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas assez non
plus.
Une voix: Mais cela monte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais cela monte.
M. Chevrette: Tant que cela monte, il y a de l'espoir.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est une institution qui
avait été achetée du célèbre... J'allais
dire Burnstein, son vrai nom, mais Anbar... Vous avez raison, cela s'appelait
les maisons Anbar, mais le nom du propriétaire, c'était le Dr
Burnstein. Combien d'argent a été consacré à la
rénovation, dans cette institution, pendant les deux dernières
années?
M. Chevrette: Je vous le ferai connaître. On ne l'a
pas...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'aimerais bien savoir ce
qu'on a payé...
M. Chevrette: Ce qu'on a payé et ce qu'on a donné
pour rénover...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... par année.
M. Chevrette:... par année. Oui, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Parfait! Avant
la fin de l'étude des crédits.
M. Chevrette: J'espère. Jeudi? Oui, on a le temps de
trouver cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si vous ne l'avez pas
trouvé jeudi, vous ne l'aurez pas plus lundi.
M. Chevrette: C'est effrayant, madame, comme vous doutez de notre
capacité de produire. J'ai l'impression qu'on ne vous remet certainement
pas tous les documents que vous nous demandez, parce qu'on n'arrête pas
de vous en envoyer.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Quand on voit la
rapidité avec laquelle on peut vérifier les noms de tous les
porte-parole de la condition féminine dans le reste du Canada,..
M. Chevrette: On est capable de vous produire les chiffres aussi
vite.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'imagine que cela va
être au moins aussi rapide que cela jusqu'à demain,
M. Chevrette: N'en demandez pas trop! On n'a pas seulement cela
à faire, vous fournir des documents.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, mais celui-là
peut avoir une importance.
M. Chevrette: Bien sûr! Surtout à la veille d'une
campagne électorale. Cela peut vous donner du jus.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'ailleurs, cela vous
permet de vérifier des choses vous-même, M. le ministre. L'autre
problème...
M. Chevrette: La partie qui relève du CRSSS, je ne peux
pas m'engager à vous la fournir pour jeudi. Mais, ce qui relève
de nous, ce qu'on a dans nos livres, vous allez l'avoir. Ce qui relève
du CRSSS, on va essayer de l'avoir aussi, mais vous comprendrez qu'il y a
peut-être des bouts qui nous échappent parce que les transactions
sont directes avec le CRSS et les établissements, dans leur
région.
Toxicomanie et alcoolisme
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais aborder le
problème relié à la toxicomanie et aux centres
Domrémy. D'abord, je pense que si on y touche ici, on n'y touchera pas
ailleurs. On peut, apparemment, retrouver d'autres éléments quand
on va toucher les centres hospitaliers, etc. Il y a d'abord une première
question plus générale que je vaudrais vous poser. Est-que votre
politique touchant...
M. Chevrette: Voulez-vous m'accorder 30 secondes, s'il vous
plaît?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, d'accord. C'est M.
le ministre qui m'a demandé de lui donner quelques secondes. La
première question générale que je voulais poser touche la
politique du ministère des Affaires sociales en matière de
toxicomanie et d'alcoolisme. Est-ce qu'il y a une politique à ce sujet?
S'en vient-elle, parce qu'on avait dit qu'il y en aurait une? Où en
est-on rendu, parce que, si elle a été publiée ou rendue
publique, je ne l'ai pas vue?
M. Chevrette: Elle n'est pas rendue publique. Effectivement, le
groupe de travail n'a pas terminé. Je n'ai pas encore sur mon bureau le
document de politique.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y a des critiques qui
sont faites à l'endroit des ressources en toxicomanie et relativement
à l'insuffisance de ressources spécifiques,
particulièrement dans la région du Nord-Ouest, dans les
régions éloignées et même dans les grandes
régions. Il en existe, mais elles ne sont pas facilement accessibles. Il
y aurait également une insuffisance de personnel entraîné.
La question précise que je voudrais vous poser: Dans la politique que
vous êtes à élaborer, est-ce que vous vous acheminez vers
un réseau public d'unités hospitalières de
désintoxication? Quelles sont les orientations que vous prenez parce
que, entre-temps, il faut qu'on réponde aux problèmes? La
façon dont on procède dans ce domaine ne semble pas être
toujours cohérente.
M. Chevrette: Vous avez affirmé vous-même et j'ai
répondu qu'on n'avait pas de politique effectivement, qu'on
répondait d'une façon ponctuelle. Il y a une expérience
pilote qui se mène avec la maison Jean-Lapointe. Il y a eu des
interventions. Il y a des ententes dans certains CSS avec des centres
hospitaliers, par exemple è Joliette, au Centre hospitalier
régional de Lanaudière, il y a, je crois, trois travailleurs
sociaux qui oeuvrent avec l'équipe médicale dans le domaine de la
toxicomanie et de l'alcoolisme.
Dire qu'il y a suffisamment de ressources... Plus on regarde les
crédits, plus on regarde les demandes qui sont faites, plus on se rend
compte que les besoins sont illimités dans tous les secteurs et que,
malheureusement, les ressources sont limitées. On constate cela assez
facilement. Je suis convaincu que cette politique va nous donner au moins un
cadre de travail et une cohérence de travail pour une intervention
beaucoup plus globale et l'atteinte d'objectifs beaucoup plus précis
également.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Quand comptez-vous la
rendre publique?
M. Chevrette: Si tout se déroule normalement, nous
pourrions la rendre publique à la fin de l'été.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais revenir d'une
façon plus spécifique -si on se réfère aux journaux
et j'aimerais peut-être davantage me référer à une
lettre qui a été adressée au ministre des Affaires
sociales lui-même par Domrémy-Montréal, le 2 avril 1985; il
ne s'agira plus de qu'en-dira-t-on de journaux - sur l'orientation qu'on veut
donner au Centre de désintoxication Domrémy, qui suscite,
semble-t-il, beaucoup d'objections.
On en avait parlé l'an dernier à l'étude des
crédits. Je pense qu'en alcoolisme, il peut y avoir différentes
approches. À ce moment-ci, les gens ont l'impression que ce qui est de
plus en plus uniquement privilégié ou serait uniquement
privilégié, c'est l'approche des Alcooliques anonymes. Mais
là, je pourrai revenir sur un cas que j'ai discuté avec le
ministre, même si cela ne donne pas toujours une réponse non plus.
Il reste que les cliniques Domrémy avaient développé une
approche qui était la leur. Là non plus, je n'ai pas de
statistiques sur les résultats, les échecs, ainsi de suite. Comme
d'ailleurs on n'a pas de statistiques non plus sur les résultats des
centres comme la maison Jean-Lapointe ou d'autres maisons plus petites du
même genre, sur le succès, sur les récidives, etc. Je me
demande si votre ministère a
quelque chose sur cela qui nous permettrait de discuter d'une
façon raisonnable de ce dossier.
M. Chevrette: II y a eu un rapport d'évaluation en 1982,
je ne sais pas si vous êtes au courant ou si vous l'avez eu. C'est
à partir de ce rapport que nous sommes en train de poser des gestes au
niveau de l'institution et cela a créé des problèmes. Nous
sommes conscients des problèmes que cela a créés. C'est
changer des habitudes et changer une programmation. Ce n'est pas tout le monde
qui peut être d'accord et ce n'est pas tout le monde en ce qui concerne
les cliniques par rapport au conseil d'administration, par exemple. L'inverse
est peut-être aussi vrai.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II reste que, pour
être plus précis - sauf que je sais que tout le monde n'est jamais
toujours d'accord - ce que je veux savoir, c'est quelle est votre orientation.
Qu'est-ce que vous privilégiez? À ce moment, vous posez des
gestes qui donnent l'impression que vous privilégez certaines avenues
plutôt que d'autres. Je voudrais savoir où le ministère se
situe avant même que vous rendiez votre politique publique, pour qu'on
sache à quoi s'en tenir.
M. Chevrette: Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas une seule
façon de traiter les gens au sujet de l'alcoolisme. C'est une
diversité de moyens qui fait qu'un traitement ou une forme de traitement
peut être très efficace avec un individu et non pas avec un autre.
Les orientations que nous avons, c'est de reconnaître le milieu naturel
comme milieu d'intervention privilégié, de favoriser
l'implication de bénévoles et de groupes d'entraide AA et autres,
de susciter des actions visant le développement de modèles de
comportement appropriés à l'égard des psychotropes et de
respecter le caractère biophysico-social de l'usage des psychotropes.
Ces sont les orientations de base pour bâtir notre politique.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'une façon plus précise, avec les centres Domrémy,
est-ce que vous vous acheminez vers une élimination de l'approche qu'eux
appellent une programmation psychosociale, qui était établie
depuis 1976 que le mariage est loin de se faire heureusement et que cela semble
s'apparenter plus à des décisions arbitraires qu'à des
décisions fondées sur des données scientifiques? C'est
cela, il n'y a pas d'étude.
M. Chevrette: Pardon?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'ai dit...
M. Chevrette: Actuellement, le CRSSS supervise ce qui se passe
à Domrémy, cela est clair. Nous sommes pour une implication des
bénéficiaires, oui, sans pour autant, par exemple, dire qu'ils
doivent conduire tout le bateau. Si la situation perdure au moment où on
se parle, on aura un groupe d'interventions, qui va aller analyser toute la
situation; cela est clair. Mais on laisse les autorités
régionales d'abord faire leur bouleau et le MAS intervient au
besoin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le cas qui nous
préoccupe, dans le cas de Domrémy-Montréal, quand vous
voyez que... Encore une fois, cela va être un individu qui va être
touché. Mais je vous lis la lettre que vous avez devant vous, M. le
ministre. "Nous aimerions porter à votre attention certains faits qui
nous inquiètent profondément. "Est-il normal que, pendant la
période de crise que nous vivons, notre directeur général
prenne actuellement des vacances de trois mois? Est-il normal qu'étant
absent depuis déjà un mois notre directeur général
ne soit officiellement remplacé par personne? Est-il normal de ne plus
savoir qui dirige notre établissement?"
Pourquoi je vous pose ces questions, c'est parce que vous venez de dire:
On laisse les gens aller.
M. Chevrette: Par exemple, "est-il normal que, pendant la
période de crise que nous vivons, notre directeur général
prenne actuellement des vacances de trois mois?" Il est malade. Que voulez-vous
que je vous dise! Il est malade.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas moi qui vais le traiter, il a le droit
d'être malade ce gars-là, c'est un droit, la maladie,
malgré qu'on cherche à ne pas en avoir et à ne pas
être malade. "Est-il normal qu'étant absent depuis
déjà un mois notre directeur général ne soit pas
officiellement remplacé par personne?" Il y a un conseil
d'administration qui voit à pourvoir au remplacement, cela n'appartient
pas au ministre des Affaires sociales. S'il fallait que je remplace tout le
monde dans les 900 établissements au Québec, vous diriez:
Écoute donc! tu ne laisses pas d'autonomie aux institutions. C'est au
conseil d'administration. S'ils ne prennent pas leurs responsabilités
après l'intervention du CRSSS, etc., là, le ministre, en vertu de
ses pouvoirs discrétionnaires accordés par la loi, peut
intervenir. (11 h 45)
Je pourrais répondre à toutes les questions. "Est-il
normal qu'un conseil d'administration ne consulte jamais son CCPC en des
matières aussi importantes que
l'adoption d'un nouvel organigramme, l'engagement successif de deux
directeurs de services professionnels et de réadaptation?" Je ne connais
pas la constitution du centre. Est-ce que ce sont des juridictions qui sont
dévolues au conseil d'administration ou pas? Est-ce que ce comité
consultatif des bénéficiaires a un rôle juridictionnel dans
la corporation? Cette lettre, telle que je la perçois, cela sent une
opposition sur la perception même de la façon dont les soins sont
donnés. Ils ne sont pas d'accord sur des programmations, sur des
perceptions de traitements. Ce sont des écoles de pensée qui
s'opposent et on aura toujours cela; dans toute institution, il y a des
écoles de pensée qui se développent. Il y en a qui disent:
Nous, ce sont les bénéficiaires, on veut être
traités par des cliniciens bénéficiaires. D'autres disent:
Minute! Cela prend quand même des connaissances scientifiques assez
importantes pour certains traitements.
Il y a ceux qui siègent au conseil d'administration et qui
disent: Nous, on doit présenter... La programmation sera
déposée le 16 avril prochain au CRSSS. Donc, elle est
déposée. C'est le 16, c'est la date d'aujourd'hui?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le 17, je pense.
M. Chevrette: Donc, ils ont déposé hier au CRSSS
leur programmation. C'est là qu'on va savoir et qu'on va
découvrir un peu quelles sont les oppositions de perception, parce que
cela va rebondir. L'autre école de pensée qui n'est pas d'accord
avec cela, ça va rebondir immédiatement. Là, on sera en
mesure, au moins, de voir les différences.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre,
peut-être y a-t-il divergence d'opinions, y a-t-il guerre de chapelles et
tout cela, j'en conviens. Mais il reste qu'il y a quand même des choses
objectives. Quand on parle du CCPC, je vous assure, n'allez pas consulter les
médecins dans les hôpitaux parce qu'ils vont regimber, avec
raison, d'ailleurs.
Alors, cela n'a plus d'importance et vous qui avez quand
même...
M. Chevrette: Je n'ai pas dit que cela n'avait pas d'importance.
J'ai dit: Est-ce qu'ils doivent être obligatoirement consultés? Et
je n'ai pas pu vérifier. On vient de me dire que oui, ils doivent
être obligatoirement consultés. Donc, si oui, en vertu de la
constitution - j'avais pris cette réserve dans mes propos - il y a un
manque. C'est clair qu'il y a un manque; cela, je le reconnais.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): "Est-il normal qu'un CCPC
ne puisse lui-même juger de la participation de ses membres à l'un
de ses comités? Deux cliniciens ont, en effet, récemment
été exclus d'un comité par la direction. " Vous n'allez
pas me rétorquer: Je ne sais pas les raisons pour lesquelles ils ont
été exclus.
M. Chevrette: Je m'en doute très bien. Pas besoin de faire
une enquête longtemps. Cela doit être que les cliniciens sont en
parfait désaccord avec le conseil d'administration. Donc, le conseil
d'administration a décidé qu'il choisissait des
bénéficiaires autres que des cliniciens au comité
consultatif.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais il reste que,
quand même...
M. Chevrette: Ou des cliniciens qui pourraient faire leur
affaire, mais cela ne marche pas de même, un CCPC.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela. Alors, je
pense qu'il y a beaucoup de fondement à la lettre. Ce n'est pas juste
au-delà des querelles possibles de philosophie.
M. Chevrette: Non, il y a sûrement, sur le plan
administratif, des choses sur lesquelles il faut s'interroger très
sérieusement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, c'est juste une
illustration du malaise et du manque de politique qui existe dans ce domaine
depuis trop longtemps, parce que ce n'est pas la première année
qu'on en parle, Dieu merci! Là, on dit: On va laisser aller cela et,
tout à coup, si cela éclate, on verra. Mais je pense qu'on change
d'orientation, quand on peut baser un changement d'orientation sur des
données. Là, on a l'impression qu'il n'y en a pas, parce que,
vous-même, M. le ministre, vous dites: Écoutez, il y a eu le
rapport de 1982. Peut-être que vous me l'avez remis, je ne m'en souviens
pas. Je serais bien prête à le relire. Mais j'ai l'impression
qu'on va un petit peu au pifomètre, sans savoir exactement...
Alors que les gens qui travaillent depuis dix ans dans un domaine
donné disent: Écoutez, avant de faire le ménage
là-dedans, peut-être qu'on n'est pas assez efficaces,
peut-être qu'il faudra changer un peu d'orientation. Mais qu'ils
regimbent, je pense que cela m' apparaît justifié.
M. Chevrette: Oui, mais je suis convaincu que, même avec
une politique, on aura quand même ces choses qui vont se produire, parce
que ce n'est pas parce qu'on a une politique que les idées ne continuent
pas à évoluer et que les écoles de pensée ne se
développent pas, que les moyens de formation ne sont pas
révisés, parce que
c'est cela la richesse d'un système. C'est qu'on remette en
question continuellement nos méthodes et nos procédés.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que personne n'a
d'objection à cela, M. le ministre, mais il faut que cela se fasse dans
un cadre établi...
M. Chevrette: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... et selon des
paramètres que tout le monde peut voir. Il y en a qui sont capables de
s'adapter et il y en d'autres qui ne sont pas capables de s'adapter. Mais,
avant de changer, il faut savoir pourquoi on change. Là, j'ai
l'impression qu'on ne le sait pas. Sauf qu'il y a, tout à coup... Les
Alcooliques anonymes ont fait du bon travail et il vont continuer d'en faire.
D'ailleurs, je vous ai fait des représentations très fortes pour
un groupe d'Alcooliques anonymes ou une maison d'Alcooliques anonymes qui est
toujours refusée, je pense, au moment où on se parle, par votre
ministère.
Alors, moi, je ne n'y oppose pas, mais je me dis: Avant de faire table
rase d'une chose pour la remplacer par une autre, qu'on nous dise sur quoi cela
s'appuie. C'est dans ce sens, la représentation, et aussi qu'on tienne
compte des revendications dans les établissements. Il y a d'autres fois
que cela vous gêne moins d'intervenir dans les conseils d'administration,
n'est-ce pas? Cela dépend.
Est-ce que M. le sous-ministre voulait dire quelque chose?
M. Chevrette: Oui. M. Deschênes voudrait ajouter...
M. Paradis: Quand le ministre est au pied du mur, c'est le
sous-ministre.
M. Chevrette: Absolument pas, je ne saurais pas quoi dire. Je lui
fais confiance. Je ne le dénoncerai pas non plus.
M. Paradis: Pas encore.
M. Chevrette: Je vais demander au Petit Robert de ne pas vous
dénoncer.
M. Paradis: II n'y a pas de problème. M. Bourassa...
M. Deschênes: Mme la Présidente, le cas que vous
soulevez comporte beaucoup d'aspects et un aspect sur lequel je voulais faire
un commentaire, c'est la notion de politique du ministère dans des
questions comme celles-là. On a affaire à des pratiques
professionnelles très diversifiées. Il n'y a personne qui
s'attend que le ministère promulgue quelque chose qui serait comme une
politique du traitement du cancer de l'estomac. Le genre de politique que l'on
peut faire, c'est sur l'accessibilité à des services, sur
l'organisation de quelques structures.
Et l'accès à ces services est pour nous une affaire
prioritaire. On a effectivement des travaux sur l'usage et l'abus des drogues,
que ce soit sur l'importance accordée à la prévention,
mais, même là, on n'aura pas qu'une seule façon d'agir. Si
c'est vrai pour le cancer du sein, pour le cancer de l'estomac, pour la jambe
cassée, qu'il n'y a pas de politique, il faut comprendre alors qu'il
s'agit de spécialités médicales où,
néanmoins, les connaissances sont souvent un peu plus avancées,
et combien à plus forte raison dans les domaines comme l'alcoolisme qui
sont des problèmes de civilisation au fond et qui sont des
problèmes relatifs au bonheur et à la façon de vivre des
individus.
La politique du ministère des Affaires sociales ne visera jamais
à priviléger un mode de traitement, à moins que les
connaissances ne soient assez avancées pour vraiment exclure certaines
fantaisies. Il y a une très grande tolérance nécessaire de
la part du ministère quant au mode d'intervention, quant au type
d'approche professionnelle. D'ailleurs, les structures législatives en
affaires sociales le permettent et l'appuient. Il y a des corporations
professionnelles, des établissements autonomes et des professionnels qui
ont des pouvoirs individuels là-dedans. Ce sera toujours avec beaucoup
d'attention et de prudence que le ministère va pouvoir avancer dans des
politiques qui ont trait à des compétences professionnelles.
Je voulais simplement ajouter ce complément pour qu'il n'y ait
pas une espèce d'attente que le ministère, genre "Dieu le
Père à Québec", sait comment traiter les affaires et
comment les diagnostiquer. On est très loin de là et
particulièrement dans des dossiers aussi larges et flous que
l'alcoolisme ou la toxicomanie. C'est une mise en garde que je voulais faire
quant à l'attente d'une politique de "Dieu te Père qui est
à Québec".
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je suis tout à
fait d'accord avec la remarque de M. le sous-ministre et je pense qu'elle est
fort pertinente, mais il reste qu'on peut aussi indirectement, dans ces
domaines-là, et plus qu'en médecine, influencer une orientation
plutôt qu'une autre, soit par les budgets. Il y a d'autres moyens aussi
pour le ministère d'exercer cette influence, même s'il n'ira pas
dire carrément: C'est tel type d'approche rigide que vous avez
vis-à-vis de telle problématique ou telle autre. Mais je pense
qu'il faut quand même que le ministère soit conscient des choses
qui se passent, et ce que je demande au ministère, et cela a
été ma première question: Avez-
vous des études qui indiquent qu'il faut faire un virage qui,
pour plusieurs, apparaît comme un virage assez radical? Mais
peut-être ne l'est-il pas à ce moment-ci et qu'il est moins
important que ce que les journaux nous ont transmis ou que ces lettres...
M. Deschênes: Mais il s'agit, d'un conflit local, de
querelles à l'intérieur d'un établissement. Nous
favorisons beaucoup la diversité dans ces questions à telle
enseigne qu'on peut parler d'alcoolisme et de toxicomanie. Lorsqu'on parlera de
santé mentale, on pourra en parler dans les hôpitaux de courte
durée, dans les unités de désintoxication, dans les
centres d'accueil de réadaptation. On peut parler de toxicomanie ou de
programme antialcoolisme dans certains CLSC. La diversité est une chose
que Ton protège. Alors, il ne faut pas se surprendre si,
là-dedans, il y a quelqu'un qui, à un moment donné que
cela va mal, est sûr qu'il a trouvé une façon de
régler le problème et que la couverte tire un peu fort, mais on
prend garde pour qu'un conflit de désaccord professionnel demeure un
problème local auquel on va tâcher de remédier pour que les
structures et les individus fonctionnent comme du monde et pensent aux
bénéficiaires avant toute chose. Mais, on n'en déduira pas
ce que parfois des groupes nous amènent ou souhaitent: que le
ministère mette tout son poids dans une école de pensée,
dans une façon de diagnostiquer ou de traiter.
Nous protégeons la diversité non seulement des approches,
mais vous voyez que, dans ce domaine-là, plusieurs types
d'établissements sont même actifs comme plusieurs types de
professionnels. Nous oeuvrerons sûrement avec beaucoup de prudence pour
protéger cette caractéristique de notre régime et non pas
une méthode totalitaire d'approcher une problématique
compliquée.
M. Chevrette: J'ajouterai, pour Domrémy en particulier,
qu'il est suivi quotidiennement. Je peux vous dire que, même ce matin, on
a eu encore un rapport. Il y aura des recommandations du CRSSS et, si la
situation devait perdurer, il y aura un groupe d'intervention pour l'analyser
complètement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela va. Oui.
M. Paradis: Sur l'alcoolisme, en 1978, dans un rapport du Conseil
du statut de la femme qui était intitulé "Pour les
Québécoises, égalité et indépendance", on
retrouvait les recommandations suivantes: Que le ministère des Affaires
sociales réalise ou subventionne une recherche sur l'alcoolisme chez les
femmes au Québec, portant particulièrement sur ses causes et sur
le développement des thérapies adaptées aux
problèmes spécifiques des femmes; que le ministère des
Affaires sociales voit à ce que les services adéquats, y compris
l'hébergement temporaire, soient accessibles aux femmes alcooliques.
Dans quelle mesure ces recommandations du conseil ont-elles
été reçues par le MAS?
M. Chevrette: L'étude a été faite. Elle est
disponible, au moment où on se parle.
M. Paradis: Quelles interventions ont été
menées à la suite de cette étude?
M. Chevrette: II y a une expérience qui est menée
à Trois-Rivières.
M. Paradis: II y a une expérience à
Trois-Rivières.
M. Chevrette: II y a beaucoup de centres qui reçoivent les
deux clientèles, hommes et femmes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une dernière
question touchant le dossier que je vous avais soumis en ce qui concerne le
Bas-du-Fleuve. Est-ce qu'il y a eu une décision de prise finalement?
M. Chevrette: Dans le cadre budgétaire de 1984-1985, il
était impossible de dégager quelque somme que ce soit.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous sommes rendus en
1985-1986.
M. Chevrette: En fonction des besoins, nous allons
réanalyser cela avec la programmation 1985-1986. Â
l'intérieur du programme, les sommes qu'on peut dégager, on va
les regarder. Mais, en 1984-1985, il est impossible de trouver quelque sou que
ce soit.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Un dernier
point touchant les déficients mentaux adultes. Il reste qu'il y a tout
le problème des CRA, des CTA, etc., qui sont nettement insuffisants. Ne
me renvoyez pas au ministre qui s'occupe des personnes handicapées,
parce qu'il va m'envoyer au ministère des Affaires sociales de toute
façon. C'est vous qui les financez. Est-ce qu'il y a des nouvelles
places qui sont prévues? Pour le ministre des Affaires sociales,
très rapidement, on a augmenté la scolarité de ces
personnes jusqu'à 21 ans et on met passablement d'efforts,
financièrement...
M. Chevrette: Nous avons 6 000 000 $ en frais de
scolarité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela, mais,
après cela, ils tombent, pour un bon nombre d'entre eux, dans un "no
man's land" et ils se rassoient è la maison à se bercer. Je ne
caricature pas tellement. Je me dis qu'on a été, dans les
dernières années, assez parcimonieux sur... Ce ne sont pas des
sommes énormes, parce que ce sont des gens qui vivent chez eux. C'est
vraiment l'établissement de places supplémentaires dans les
centres qui existent, Je ne comprends pas qu'on ne réussisse pas
à débloquer un peu de ce côté.
M. Chevrette: Par la désinstitutionnalisation,
effectivement, on a ajouté des nouvelles places. On va vous donner
l'évolution de l'ouverture de ces places.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que je peux avoir
un tableau de cela?
M. Chevrette: Oui. C'est plus 47, 6 % de places, de 1980 à
1984. Elles sont passées de 2006 à 3850.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Cette année, est-ce que vous en ouvrez des nouvelles? Je ne vous
parle pas des problèmes; tant mieux si vous en avez réglé,
quoiqu'ils n'aient pas tous été réglés.
M. Chevrette: 46 % dans quatre ans, c'est quand même un
effort.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais c'est...
M. Chevrette: Cette année, on va continuer le travail, via
la désinstitutionnali-sation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a un
développement de prévu?
M. Chevrette: II y avait un montant de 10 000 000 $, pas
nécessairement exclusivement pour cela, et on ne l'a pas obtenu, au
chapitre des crédits de développement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, vous n'avez rien
obtenu pour le développement.
M. Chevrette: Non, mais, dans le cadre de la
désinstitutionnalisation, on est capable de procéder - pas aussi
rapidement qu'on le voudrait - à des ajouts.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais, là, vous
parlez de ceux qui sont en institution et à qui vous voulez donner des
places à l'extérieur. Parfait! Mais, ce dont je vous parle, ce
sont ceux qui sont chez eux et dont les familles - les autres auraient pu aussi
avoir du courage, parfois cela dépend des circonstances - ont fait
énormément de sacrifices pour s'occuper de ces personnes adultes
depuis leur enfance. Le problème est un peu différent de celui de
vos places créées par la désinstitutionnalisation. (12
heures)
M. Chevrette: Ce sera possible dans l'exemple que vous donnez,
madame. On a même une expérience à Longueuil. Nous allons
procéder même pour ceux qui sont dans une famille. Donnez
l'exemple.
Mme Vaillant: Un des exemples de désinstitutionnalisation.
Vous avez parlé tantôt du centre d'accueil de réadaptation
de Butters. Actuellement, on est en train de regarder les disponibilités
budgétaires qui ont été faites dans le cadre d'une
désinstitutionnalisation, d'aménager un SAHT, de dégager
des sommes pour aménager un SAHT et de faire en sorte qu'on tienne
compte de la clientèle qui est en institution, mais, également,
de celle qui est à domicile, que l'on doit récupérer
après 21 ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous avez des
statistiques sur le nombre de ces adultes qui sont en attente d'une place en
centre? En général, il n'y en a pas beaucoup qui sont dans le
travail adapté; en général, Us sont dans des SAHT. Est-ce
que vous avez des statistiques là-dessus?
Mme Vaillant: Oui, on a des statistiques, on pourra vous les
déposer.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Excusez-moi un
instant.
M. Chevrette: Est-ce que vous considérez le programme
adopté, pour qu'on passe à la santé?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Est-ce qu'il y a
d'autres questions? Alors, est-ce que le programme 6, Services des centres de
réadaptation, est adopté?
M. Paradis: Adopté. M. Chevrette:
Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté.
M. Chevrette: Merci, madame. Le programme 5 n'est pas
adopté, n'est-ce pas?
Une voix: Le programme 7...
Une voix: Il faut finir le programme 5.
M. Chevrette: II faut finir le programme 5.
M. Deschênes: Parce qu'on a fait la moitié du
programme 5. 11 reste le programme 5, les soins prolongés.
M. Chevrette: Lequel abordons-nous?
Services des centres hospitaliers de courte
durée et psychiatriques
Le Président (M. Lafrenière): On va revenir au
programme 3, soins de courte durée. On revient au programme 3, Services
des centres hospitaliers de courte durée et psychiatriques. Est-ce qu'on
a des questions?
M. Chevrette: Je n'ai pas de déclaration
préliminaire, j'ai touché un peu hier à l'ensemble...
Voulez-vous demander le silence?
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce qu'on pourrait
avoir un peu de silence?
M. Chevrette: Hier, ayant fait un exposé global au
début, je préfère qu'on passe immédiatement
à la période de questions puisque le temps file.
M. Paradis: Une première question au ministre quant
à la politique de prévention du suicide. Je l'ai placée au
secteur de la santé; on pourrait peut-être me dire qu'on pourrait
la placer ailleurs, mais, si on la règle, ce sera réglé.
Une politique est prévue dans ce domaine quant à la
prévention du suicide, M. le ministre, depuis l'automne 1982. Cette
politique devait être connue, suivant les énoncés
gouvernementaux, en 1984. Qu'en est-il de cette intention gouvernementale?
M. Chevrette: Je vais laisser M. Lamonde faire le portrait de
cette situation.
M. Lamonde (Jacques): Il n'y a toujours pas de politique sur la
prévention du suicide. Le problème qu'on affronte dans ce
domaine, c'est le bon mode d'intervention. Un peu partout, pas juste au
Québec, les gens ont plutôt une approche à tâtons
là-dedans. Il n'y a pas de politique ou de remède ou d'approche
miracle. Un peu tout le monde a des attitudes différentes. Ici, au
Québec, ce qu'on a fait pour l'instant, c'est qu'on a mis en place
certains services dans les régions qui...
M. Paradis: Est-ce à partir des CLSC ou...
M. Lamonde:... peuvent être autonomes, qui sont, dans
certains cas, des ressources complètement autonomes, des ressources
alternatives et des fois ils sont rattachés à des institutions du
réseau que ce soit un CSS ou un CLSC. Donc, il y a une certaine
quantité de ressources qu'on a mises en place au cours des
dernières années dans le réseau pour se préoccuper
de cela. Notre intention, c'est de faire un pas additionnel au moment de la
politique de la santé mentale, parce que le problème du suicide
est largement un problème de santé mentale.
Santé de la femme au Québec
M. Paradis: Cela va. J'ai une série de questions qui
touchent spécialement la santé de la femme au Québec et je
reviens au rapport que j'ai cité tantôt, du Conseil du statut de
la femme de 1978, qui est intitulé: "Pour les Québécoises,
égalité et indépendance". Parmi les recommandations, vous
en retrouvez une qui dit: "Le ministère des Affaires sociales
subventionne la recherche en contraception féminine afin de mettre au
point des méthodes efficaces qui ne comportent pas de risque pour la
santé des femmes et subventionne également la recherche en
contraception masculine. " Qu'est-ce qui s'est produit dans ce domaine depuis
que ce rapport a été déposé?
M. Lamonde: À ma connaissance, on n'a pas
subventionné de recherches dans ces matières, mais je pourrais
vérifier pour un complément de réponse. À ma
connaissance, on en n'a pas subventionné.
M. Paradis: Une autre recommandation: "Les centres locaux de
services communautaires offrent des services de soutien aux femmes, notamment
aux adolescents qui choisissent de garder un enfant non prévu et qui
doivent faire face à des problèmes particuliers. " Quelle suite
avez-vous donnée à cette recommandation?
M. Lamonde: C'est dans le domaine des CLSC, je ne sais pas s'il y
a eu des mesures...
M. Chevrette: Je vais demander à Mme Vaillant de revenir
à la table.
M. Paradis: Je le traite dans le secteur de la santé parce
que cela touche la santé, mais il y a un aspect...
M. Chevrette: Effectivement, c'est la "completion" des
réseaux. Voulez-vous répéter votre question?
M. Paradis: Je vais répéter la recommandation du
Conseil du statut de la femme en 1978: "Les centres locaux de services
communautaires offrent des services de soutien aux femmes, notamment aux
adolescents qui choisissent de garder un enfant non prévu et qui doivent
faire face à des problèmes particuliers. "
Mme Vaillant: Ce qui a été fait dans les CLSC,
c'est qu'il y a, dans une très grande majorité de CLSC, un
programme de planning familial, une équipe impliquant un travailleur
social, une infirmière, un médecin; et le support qui est
donné, il l'est par le communautaire. Vous avez, par exemple, dans le
communautaire, l'association des familles monoparentales. Dans les territoires
des CLSC, vous avez des regroupements soit de femmes qui s'appellent centres de
santé pour les femmes ou soit des associations monoparentales et le CLSC
va intervenir auprès de ces groupes par l'intermédiaire de son
équipe de planning familial. Concrètement, c'est ce qui a
été fait.
M. Paradis: Une autre recommandation se lisait comme suit: "Le
ministère des Affaires sociales assure, par l'intermédiaire des
centres locaux de services communautaires" - peut-être que Mme
Vaillant... - "des services aux femmes qui ont des problèmes pendant
leur grossesse afin de leur assurer l'aide psychologique nécessaire" -
j'imagine que c'est la même réponse que vous allez me donner quant
à cet aspect - "et des services à domicile aux femmes qui en ont
besoin et qui auront été référées par des
infirmières en obstétrique, des médecins ou d'autres
personnes concernées. " Est-ce qu'il y a des programmes dans les CLSC
qui s'appliquent directement à cela?
Mme Vaillant: Oui, c'est la même réponse. Concernant
la grossesse, vous avez tout le programme de périnatalité et la
politique qui est en révision actuellement concernant la
périnatalité.
M. Paradis: Sur la question - et c'est une autre recommandation
du Conseil du statut de la femme - des accouchements à domicile avec
équipe médicale volante en cas de complication... On peut relier
à ce problème le cas des sages-femmes qui revient. Quelle est
l'orientation du ministère?
M. Chevrette: Justement, nous avons le groupe de travail qui est
à terminer ses travaux très prochainement sur toute la politique
de périnatalité, incluant le volet "sages-femmes".
Également, j'ai rencontré dans ce cadre le groupe des
infirmières qui ont fait valoir leur point de vue sur le sujet des
sages-femmes plus particulièrement. Cela fera partie des
décisions très prochainement.
M. Paradis: Quand vous dites très prochainement, cela se
lit bien dans les notes, mais...
M. Chevrette: Si ma mémoire est fidèle,
l'échéancier, c'est en mai que le travail devrait être
terminé.
M. Paradis: Une autre recommandation du Conseil du statut de la
femme: "Que l'Office de la protection du consommateur adopte un
règlement interdisant toute publicité sur les régimes
amaigrissants tant qu'ils n'auront pas reçu l'approbation de la
profession médicale. " Quelle intervention avez-vous faite dans ce
dossier?
M. Chevrette: Je vais demander à mon sous-ministre. Vous
comprendrez que je ne suis pas un usager.
M. Deschênes: Nous sommes intervenus sur ce sujet en termes
de publicité, autant auprès des ordres professionnels comme
l'Ordre des pharmaciens et l'Ordre des médecins qu'auprès de
l'Office des professions et de l'Office de la protection du consommateur, de
même qu'auprès des ministères fédéraux qui
sont impliqués dans la publicité, afin de diminuer cette
publicité. Nous avons fait plusieurs interventions, mais nous tombons
dans des juridictions fédérales-provinciales et aussi dans celle
du ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur. Quant
à nous, nous faisons toutes les représentations que je viens de
décrire en les répétant auprès des ihstances que je
viens de nommer.
M. Paradis: L'autre recommandation du Conseil du statut de la
femme qui s'adressait au ministère des Affaires sociales: "Que le
ministère des Affaires sociales assure aux femmes l'accessibilité
aux services de diagnostic dans des délais très brefs pour les
femmes qui détectent une anomalie au sein, la reconnaissance de leur
droit à l'information sur les options d'intervention en cas de cancer du
sein et le respect de leur choix lorsque celui-ci est possible; une information
et un soutien psychosocial à celles qui subissent une mastectomie, qu'il
subventionne à cet effet des services d'entraide de groupe. "
Je pose la question, M. le ministre, dans le contexte de mes remarques
d'ouverture d'hier matin, où je signalais que, dans la région de
Québec, plus d'une quarantaine de patientes dans un centre hospitalier,
qui étaient atteintes, où on avait détecté un
cancer du sein, avaient à attendre sur la liste élective, qu'on
appelle, d'opération plus de quatre mois avant d'être
traitées. Est-ce qu'il y a eu des efforts de faits dans le but que les
interventions soient faites plus rapidement dans le respect des choix des
femmes dans ce domaine?
M. Chevrette: II y a eu des cliniques de détection et il y
a eu des efforts de faits dans ce secteur de la prévention. Au sujet des
listes opératoires des centres hospitaliers,
je vais demander à M. Lamonde d'intervenir. Je sais qu'il y a
certains centres hospitaliers... Mais je vais lui demander d'intervenir.
M. Lamonde: Ce qu'on a fait, c'est de subventionner certains
centres de dépistage et, particulièrement à Québec,
par exemple, l'hôpital Saint-Sacrement. Aussi, en termes de recherche et
de développement en cette matière, on travaille sur le carnet de
santé avec un projet de recherche à l'hôpital
Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, de façon justement
à intégrer au carnet de santé cet aspect de la
santé des femmes.
M. Paradis: Une fois que la détection d'un cancer a
été effectuée à travers les mécanismes,
est-ce que vous considérez normal un délai minimum de quatre mois
sur les listes d'attente électives pour être traitées?
Est-ce que vous considérez cela acceptable dans notre
société? {12 h 15)
M. Lamonde: Les délais de traitement sont de
compétence médicale. Les médecins - cela est bien connu -
ne veulent surtout pas que le ministère des Affaires sociales se
mêle de gérer la médecine.
M. Paradis: Non, mais je vous dirai que les plaintes viennent des
médecins qui n'ont pas les disponibilités nécessaires pour
procéder à des interventions qu'eux jugent professionnellement
urgentes; que le système ne met pas à leur disposition les
possibilités pour le faire. Ce n'est pas par plaisir que le
médecin... Les plaintes nous viennent justement des médecins.
M. Lamonde: Par rapport à cela...
M. Paradis: Pour ne pas dire des bénéficiaires
également, dans certains cas.
M. Lamonde: D'accord. Par rapport à cela, il s'agit de
tout le phénomène de l'accès aux hôpitaux de courte
durée ou de l'accès aux soins de courte durée qui est mise
en question par ce volet. Par rapport à cela, je pense que le
ministère, d'une part, fait plusieurs efforts présentement.
À Montréal, on a une étude particulière dont on
attend le résultat, qui est faite par l'Université McGill, sur
les problèmes d'accessibilité en soins de courte durée aux
urgences.
M. Paradis: Vous attendez des résultats pour à peu
près quelle période?
M. Lamonde: Cela va être en mai. On prévoyait en
avril, mais les messages qu'on a vont maintenant dans le sens que cela sera
plutôt en mai. D'une part, on fait certains efforts, on a fait certains
efforts dans les urgences. Je suppose que vous allez nous en reparler un petit
peu plus tard. Mais, par rapport à cela, il y a une problématique
qui est la suivante et qu'il ne faut pas négliger. Notre conception
à nous, au ministère, c'est qu'un hôpital est d'abord fait
pour desservir les urgences. Si les médecins, dans un
établissement, considèrent un cas urgent, c'est bien
évident qu'ils doivent prendre toutes les dispositions
nécessaires pour que ce cas urgent soit admis et traité.
Les politiques d'admission des établissements, que ce soit sur
base élective, que ce soit sur base d'urgence, ne relèvent pas de
la compétence du ministère; elles relèvent de la
compétence des conseils d'administration des établissements.
M. Paradis: Qui fonctionnent quand même à partir de
budgets qui leur sont alloués. Il y a des départements qui
ferment complètement pendant plusieurs périodes pour placer
l'hôpital ou le centre hospitalier en situation d'équilibre
budgétaire; c'est connu.
M. Lamonde: On retrouve toutes sortes de situations en ce
domaine. Dans la région de Québec ou ailleurs, des
établissements se retrouvent présentement avec des taux, disons,
d'admission d'environ 70 % ou 80 % par l'urgence; d'accord?
M. Paradis: On peut même monter.
M. Lamonde: On en trouve d'autres, à l'inverse, qui ont
des admissions d'à peu près 40 % par l'urgence. 11 y en a 60 % en
électif. J'oserais même dire qu'il y en a quelques-uns qui
s'occupent du cancer du sein qui ont ce pattern d'admission, surtout en
électif. Conséquemment, d'une part, ce n'est pas à nous,
au ministère, de juger de l'urgence du cas, je répète
cela; d'autre part, si le cas est urgent, le médecin et
l'établissement ont le devoir de traiter l'individu.
M. Paradis: Sans mentionner le nom de l'établissement,
j'ai mentionné hier, dans la région de Québec... Vous
êtes suffisamment bien renseigné pour savoir, probablement, quel
est l'établissement concerné'. Ce que je vous demande, c'est
peut-être de fouiller un petit peu plus à fond pour pouvoir
expliquer pourquoi des femmes atteintes du cancer du sein sont obligées
d'attendre un minimum de quatre mois, ici, dans la région de
Québec, pour être traitées; et aussi d'apporter des
solutions à ce problème. C'est le sens de mon intervention.
M. Lamonde: On va s'en préoccuper.
M. Paradis: Une autre recommandation du Conseil du statut de la
femme, en 1978 encore, est que le ministère des Affaires
sociales demande à la Corporation professionnelle des
médecins d'évaluer les indications et les taux par région
des pratiques chirurgicales, hysterectomies et césariennes au
Québec, comme cela se fait en Saskatchewan. Est-ce que cela a
été fait? Excusez, est-ce que je peux répéter? Une
autre recommandation, en 1978, du Conseil du statut de la femme allait dans le
sens que le ministère des Affaires sociales demande à la
Corporation professionnelle des médecins d'évaluer les
indications et les taux par région des pratiques chirurgicales,
hysterectomies et césariennes au Québec, comme cela s'est fait en
Saskatchewan. Est-ce que cela a été fait?
M. Deschênes: Nous sommes en train de le faire au sein
même du ministère par la direction de l'évaluation,
à partir de la Régie de l'assurance-maladie. D'autre part, it y a
des travaux importants qui ont été faits en matière de
cancer, notamment le cancer du sein, parce que cela atteint la femme dans une
grande proportion, afin d'améliorer constamment ce qu'on connaît
comme le fichier des tumeurs.
Le fichier des tumeurs, en collaboration avec la corporation des
médecins, est devenu l'un des meilleurs fichiers au Canada, où
toute activité diagnostique ou thérapeutique reliée
à des cancers est intégrée progressivement, avec de plus
en plus de validité, de sorte que l'on pourra mieux se fier aux
statistiques régionales sur l'évolution du taux de tel type de
cancer ou tel autre type de cancer et le degré de succès.
Alors, l'organisation même des données...
M. Paradis: Juste une question de règlement, Mme la
Présidente. Je n'ai pas d'objection à ce que le sous-ministre
réponde de là-bas, mais je ne sais pas ce que cela donne pour le
Journal des débats.
Une voix: Cela enregistre.
M. Paradis: Cela va. Plus précisément, vous avez
traité du cancer. La question s'adressait aux cas d'hystérectomie
et de césarienne. Est-ce que cette recommandation du Conseil du statut
de la femme, vous y avez donné suite? Vous me dites que vous êtes
à la veille. C'est quoi...
M. Deschênes: La direction de l'évaluation est en
train, particulièrement, de relever ces données, sur ces
diagnostics.
M. Chevrette: Par la RAMQ.
M. Paradis: Quels sont les délais, parce que la demande de
recommandation date de 1978? On est en 1985.
M. Deschênes: Ce n'est que récemment qu'on a
entrepris cette étude; elle prendra quelques mois.
M. Chevrette: Par la RAMQ.
M. Paradis: Dans quelques mois. Une autre recommandation du
Conseil du statut de la femme se lit comme suit: "Que le ministère des
Affaires sociales subventionne des recherches sur l'utilisation des services
médicaux et la consommation des médicaments,
particulièrement en regard des problèmes spécifiques aux
femmes, et qu'à la suite de ces recherches une information leur soit
transmise afin de les rendre plus circonspectes dans leur recours aux
médicaments. "
Spécifiquement, dans le cas des femmes, est-ce que vous avez
donné suite à cette recommandation?
M. Chevrette: Oui, on a subventionné une étude et
je crois qu'elle est même diffusée au moment où on se
parle.
M. Lamonde: Pour les médicaments.
M. Paradis: Qui s'adresserait à l'ensemble de la
population...
M. Chevrette:... féminine.
M. Paradis: J'ai capté, à un moment donné,
mais... Non, non, mais sur l'abus des médicaments, etc., on a entendu ou
on a vu de la publicité, mais, dans le cas des problèmes
spécifiquement reliés aux femmes...
M. Deschênes: C'est cela.
M. Paradis: Strictement pour les femmes?
M. Deschênes: Spécifiquement pour les femmes.
M. Paradis: Spécifiquement pour les femmes, cela va. "Que
le ministère des Affaires sociales et c'est encore une fois une
recommandation du Conseil du statut de la femme - demande à la
Corporation professionnelle des médecins, à la Corporation des
psychologues et à la Corporation des travailleurs sociaux de collaborer
à une évaluation de la formation des psychiatres, des
psychologues et des travailleurs sociaux, en regard des
stéréotypes sexistes, et qu'à la suite de cette
évaluation des mécanismes soient prévus afin de
sensibiliser ces praticiens à la condition féminine. " Avez-vous
donné suite à cette recommandation?
M. Chevrette: Contingentement. Je pense que, pour la
première fois, il y a une majorité féminine qui
étudie la médecine, en tout cas. Pour ce qui est du
contingentement dans les 1800 nouvelles admissions, je sais que, cette
année, il y a plus de femmes que d'hommes à l'université
en médecine. Déjà, c'est un progrès si on regarde
ce qui s'est déjà fait. Quant à l'étude
spécifique...
M. Lamonde: Ce qui a été fait, c'est qu'on a
écrit pour demander que cette recommandation soit prise en
considération par les gens impliqués.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut avoir une copie de la lettre?
M. Lamonde: Certainement.
M. Paradis: M. le ministre, vous avez répondu par
anticipation à ma prochaine question qui concernait les admissions aux
facultés de médecine.
M. Chevrette: On va en parler plus à fond lors de la
commission parlementaire des 16, 17 et 18 mai prochains, je crois.
Loyers, équipement et
rénovations
M. Paradis: Si vous le permettez, M. le ministre, on va traiter
des immobilisations, des équipements et des certificats de
conformité aux normes de sécurité du Code du
bâtiment dans le réseau hospitalier.
Dans un document daté de novembre 1983 et dont vous avez
certainement pris connaissance, l'Association des hôpitaux du
Québec indiquait que le remplacement et le maintien en bon état
de fonctionnement des immeubles de notre parc immobilier s'estimaient à
125 000 000 $ par année et les équipements à 100 000 000
$. Cela nécessite un montant annuel de 225 000 000 $, ce qui est fort
éloigné -vous me permettrez de le souligner - des montants
disponibles au cours de la dernière décennie. Depuis 1976, on
peut évaluer à environ 50 000 000 $ les efforts du gouvernement
dans ce domaine, alors que l'AHQ prétend avoir des besoins, à
partir d'études, de 250 000 000 $ pour ce qui concerne et les
immobilisations et les équipements.
Le programme 3 totalise 3 562 956 000 $. Il s'agit d'une augmentation de
1, 93 % par rapport à l'année précédente. Or, nos
estimations nous indiquent que, si le ministre avait répondu à la
demande de l'Association des hôpitaux du Québec, il aurait
dû consentir, à ce seul titre, une somme de 175 000 000 $ et ainsi
augmenter le budget du programme 3 de 6, 84 %, au lieu de 1, 93 % prévu.
Aussi, le programme 3 comporte un certain nombre d'engagements qui ne sont pas
exempts des effets de l'inflation. Or, si l'on fixe cette inflation à 4,
5 %, la variation, en termes réels, du budget 3 serait davantage une
baisse de 2, 57 % au lieu et à la place d'une augmentation apparente -
qui ne tient pas compte de l'inflation - de 1, 93 %. Le ministre peut-il nous
indiquer comment, dans ces conditions, les centres hospitaliers pourront
assurer le remplacement des équipements et maintenir en bon état
de fonctionnement des immeubles?
M. Chevrette: Vous parlez de parachèvement, de
vétusté et de sécurité dans l'approche globale que
vous avez donnée. Tout d'abord, en travaux de parachèvement - si
ma mémoire est fidèle -c'est de... Je vais vous dire exactement
le montant consacré à ces travaux. Les travaux qui seront
parachevés cette année et qui sont commencés, c'est 146
000 000 $.
M. Paradis: Qu'on se comprenne bien, ce sont des travaux qui sont
commencés à partir de crédits...
M. Chevrette: Octroyés.
M. Paradis:... qui - vous me corrigerez si ce n'est pas exact -
ont été adoptés en 1984-1985, possiblement en 1983-1984 et
possiblement, pour les travaux d'envergure et plus longs, en 1982-1983.
M. Lamonde: Je peux corriger. Les dépenses
d'immobilisation, dans le réseau des Affaires sociales, ne sont pas
subventionnées par mode de crédits directs, mais bien par mode de
service de dette. Ce qui signifie que, quand l'Assemblée nationale
adopte les crédits d'une année, elle adopte les crédits
nécessaires au paiement du service de la dette et, conséquemment,
pour des choses qui ont été faites dans le passé beaucoup
plus que pour des choses de l'avenir. Il peut y en avoir dans l'année en
cours, mais certainement pas pour les choses de l'avenir. Donc, les
crédits adoptés portent généralement sur le
passé à cause du mode de subvention, ce qui me fait apporter une
correction, dans votre introduction, quand vous dites - sans contester, pour
l'instant, l'opportunité des 175 000 000 $ - qu'il aurait fallu voir
cela dans les crédits du ministère pour y donner suite, ce qui
aurait signifié une augmentation d'environ 6 % - je ne me souviens
pas...
M. Paradis: À peu près la même relation avec
le service de la dette.
M. Lamonde: Ce que je veux dire, c'est que, pour faire 175 000
000 $ de travaux, on n'a pas besoin d'augmenter les crédits du
ministère des Affaires sociales de
175 000 000 $. L'année où on les fait, on pourrait les
faire cette année, disons...
M. Paradis: Cela se répercuterait, l'an prochain, sur le
service de la dette.
M. Lamonde: Dans les années à venir, les
crédits de cette année pourraient être presque semblables
à ce qu'ils sont présentement, selon le moment où vous
commencez les travaux, où vous allez en émission d'obligations et
ainsi de suite. Donc, il n'y a pas de relation directe entre le quantum
d'immobilisations et le quantum des crédits. C'est-à-dire, dans
l'avenir, oui, mais...
M. Paradis: Dans l'avenir, oui, cela se suit.
M. Lamonde: Cela a des conséquences dans l'avenir, sauf
que, pour répondre aux besoins d'immobilisation, on n'avait pas besoin
d'augmenter les crédits d'autant.
M. Paradis: D'accord. Je pose ma question différemment,
à ce moment-là. En termes d'immobilisations et
d'équipements, l'an dernier, vous avez, comme ministère des
Affaires sociales, dépensé combien et vous prévoyez
dépenser combien au cours de l'exercice financier qu'on vient
d'entreprendre?
M. Chevrette: On va le scinder en trois ou en quatre,
plutôt.
M. Paradis: Oui, si on peut le ventiler...
M. Chevrette: II y a la sécurité et la
vétusté; il y a la rénovation fonctionnelle; il y a
l'ajout d'espaces, ressources additionnelles; on pourrait parler de
l'équipement proprement dit, à part.
M. Paradis: D'accord. Prenons les immeubles.
M. Chevrette: Les immeubles, pour la sécurité et la
vétusté, c'est 56 000 000 $, cette année,
d'autorisés et 56 000 000 $ déjà pour l'an prochain.
C'est-à-dire qu'ils nous ont accordé, globalement, 120 000 000 $
pour la sécurité et la vétusté, sur deux ans.
M. Paradis: D'accord, mais, l'an dernier, en
sécurité et vétusté, vous avez
dépensé combien?
M. Lamonde: Les chiffres que j'ai, pour l'instant, en
dépenses d'immobilisations, en 1984-1985, dans le domaine de la
santé, c'est 53 000 000 $. Je n'ai pas, présentement, la
ventilation entre les catégories vétusté et
sécurité.
M. Paradis: Cela va. C'est le ministre qui en avait offert plus
que le client n'en demandait dans la première réponse. Vous
prévoyez, sur le plan des immobilisations, pour l'année qu'on
entreprend, dépenser combien d'argent?
M. Lamonde: On parle de nouvelles initiatives ou de la
répercussion de ce qui a été commencé? Est-ce que
vous voulez distinguer?
M. Paradis: Je distingue. L'an dernier, vous avez affecté,
au cours de l'année, tant d'argent à l'immobilisation, à
la rénovation, à la vétusté, etc. À
l'immobilisation, vous me dites que vous avez affecté 53 000 000 $. En
1985-1986, vous allez affecter combien de millions? (12 h 30)
M. Lamonde: Sur les projets qui étaient déjà
commencés, qu'on appelle parachèvement, on va dépenser
encore 53 000 000 $; c'est un ordre de grandeur.
M. Paradis: D'accord.
M. Lamonde: Maintenant, il y a toute une série de
nouvelles initiatives qu'on va amorcer.
M. Paradis: Pour un montant de?
M. Lamonde: Si je prends vétusté,
sécurité et les autres nouvelles initiatives, comme coût
total des projets, cela va être de l'ordre de 170 000 000 $; les
dépenses en 1985-1986 vont être inférieures à
cela.
M. Paradis: Parce qu'il va y avoir des projets qui vont
être commencés et que les travaux ne seront pas terminés.
Vous allez...
M. Lamonde: C'est cela. Il y en a qui sont au stade des plans et
devis; les étapes où on en est sont différentes. On va
dépenser exactement combien...
M. Paradis: Est-ce que ces 170 000 000 $ incluent les 53 000 000
$ ou est-ce qu'il faut les additionner?
M. Lamonde: On les additionne.
M. Paradis: On additionne en parachèvement...
M. Lamonde: C'est cela.
M. Paradis:... les 53 000 000 $.
M. Lamonde: Les 53 000 000 $, ce sont des travaux
d'immobilisation qui vont s'effectuer en 1985-1986. Les 170 000 000 $
dont je parle, c'est une valeur de travaux qui vont commencer en
1985-1986 et qui vont s'étaler sur plus d'une année.
M. Paradis: Je comprends, mais vous voyez où je veux en
venir. Je vais essayer d'établir des bases comparables.
M. Lamonde: Oui.
M. Paradis: C'est plus facile avec une année
terminée. On ferme les livres, on sait combien on a
dépensé. Vous nous dites: On a dépensé 53 000 000 $
l'année passée, cela va bien. Cette année, vous en
entreprenez pour 170 000 000 $...
M. Lamonde: Et, là-dessus, on espère
dépenser environ 45 000 000 $ en 1985-1986, ce qui signifierait, les
deux ensemble, environ 100 000 000 $.
M. Chevrette: Et la différence fondamentale...
M. Paradis: Et on ajoute les 53 000 000 $...
M. Chevrette:... c'est qu'on a l'autorisation... Pour
accélérer les travaux de l'an prochain, on a déjà
l'autorisation de prévoir, donc d'aviser les établissements qui
sont dans la programmation. Parce que, si tu les avises seulement l'an
prochain, les travaux ne seraient que reportés d'un an. Donc, c'est la
souplesse qu'on a obtenue cette année par rapport à l'an
dernier.
M. Paradis: D'accord. Dans la centaine de millions de dollars,
pour faire un chiffre rond, que vous prévoyez dépenser cette
année, est-ce que vous avez, pour cette année, la ventilation,
c'est-à-dire ce qui va s'appliquer à la vétusté,
à des ressources...
M. Lamonde: Aux nouvelles initiatives.
M. Paradis:... aux nouvelles initiatives, ce qui va...
M. Lamonde: C'est-à-dire que les nouvelles initiatives se
ventilent comme suit: 56 000 000 $ sur les..
M. Paradis: Cela donne 98 000 000 $...
M. Lamonde: C'est 56 000 000 $ de vétusté et
sécurité...
M. Chevrette: Et 39 000 000 $ en ajout...
M. Lamonde:... je pense que c'est 39 000 000 $ en
rénovation fonctionnelle, si je me souviens bien...
M. Chevrette: Ou l'inverse. Il y a 57 000 000 $ en ajout... Vous
l'avez?
M. Lamonde: Tantôt, je vous ai dit qu'on dépenserait
environ 45 000 000 $ en 1985-1986 pour les nouvelles initiatives. Je voudrais
rectifier pour dire que c'est environ 53 000 000 $, plus les autres 53 000 000
$, ce qui fait à peu près 106 000 000 $, disons une centaine de
millions de dollars. La ventilation du deuxième montant de 53 000 000 $,
c'est-à-dire les nouvelles initiatives, ce serait qu'on
dépenserait à peu près 43 000 000 $ en
sécurité et vétusté, 2 000 000 $ en augmentation de
capacité et 8 000 000 $ en rénovation fonctionnelle; ici, j'ai
arrondi les chiffres.
M. Paradis: Combien avez-vous dépensé, l'an
dernier, pour la sécurité et la vétusté? Vous ne
l'avez pas?
M. Lamonde: On peut vous le fournir.
M. Paradis: Avez-vous dépensé beaucoup, peu? Parce
que vous semblez, cette année, mettre l'accent là-dessus. Je vous
pose la question. Je vais jouer à livre ouvert, comme on dit, à
visière levée. L'an passé, le sous-ministre en titre m'a
donné des statistiques, à ma demande, à savoir qu'à
peu près 24 % des centres hospitaliers et 25 % ou 26 % des centres
d'accueil ne détenaient pas leur certificat de conformité. La
question revient cette année et j'obtiens les mêmes
pourcentages.
M. Lamonde: D'accord. Il y a différents types de
réponses.
M. Paradis: Oui.
M. Lamonde; D'une part, on a fait environ pour 25 000 000 $
à 30 000 000 $ pour la vétusté et la
sécurité en 1984-1985. Quant à l'évolution du
chiffre, ce qu'il faut bien reconnaître, c'est qu'au fur et à
mesure que vous faites des choses les codes varient rapidement, qu'ils soient
municipaux ou provinciaux. D'autre part, à l'occasion, quand vous ne
faites rien, vous savez que vous êtes conformes, mais, quand vous
commencez à faire des travaux d'agrandissement ou quelque chose comme
cela, l'inspecteur passe et il va vous trouver de nouvelles affaires. Il y a
des fluctuations de ce genre-là qui existent. Ce que je veux dire par
rapport à ce problème des 24 % ou 25 % de non-conformité,
l'évaluation qu'on a faite cette fois... Je pense qu'on a bien fait nos
devoirs, on a fait cela avec les conseils régionaux dans toute la
province, on a fait faire une investigation complète qu'on demandait
exhaustive de tout ce domaine de la vétusté et de la
sécurité. Ce que les conseils régionaux nous ont fourni
comme...
M. Paradis: Mais, à partir de quelles normes...
M. Lamonde: C'est-à-dire que ce que vous avez
là-dedans, c'est que vous savez que l'inspecteur est passé et
qu'il vous a dit qu'il vous fallait avoir une lumière quelque part;
d'ailleurs, il n'y en a pas ici.
M. Paradis: Ici, on sait quand on y entre, mais pas quand on y
sort.
M. Lamonde: II vous dit que votre escalier est insuffisamment
large; c'est une série de choses que vous pouvez évaluer,
c'est-à-dire le...
M. Paradis: Vous n'avez pas de mur antifeu, pas de gicleurs,
c'est cela.
M. Lamonde: II y a toutes sortes de choses, d'accord? Bon.
M. Laplante: L'évaluation des escaliers...
M. Lamonde: II y a eu une évaluation de ces remarques, si
on veut, et l'estimation qu'on a et qui nous est parvenue des conseils
régionaux du côté de la santé est que, avec un
budget de l'ordre de 120 000 000 $ à 150 000 000 $ - pas un budget, mais
des dépenses d'immobilisation de cet ordre - on réglerait ce
problème-là, selon la conjoncture prévue. Par rapport
à cela, la réponse qu'on vous fait là-dessus, c'est qu'on
a obtenu environ 60 000 000 $ cette année 56 000 000 $ plus
spécifiquement - pour le secteur de la santé pour des travaux
pouvant commencer cette année. On a déjà une autorisation
pour pouvoir commencer l'autre moitié l'année prochaine. Ce qu'on
pense, c'est qu'en plus d'une partie des revenus que les établissements
et les conseils régionaux ont avec leurs revenus de chambres ils sont
capables de faire un bout... En tout cas, on peut peut-être
compléter; si on met 120 000 000 $ pendant deux ans, il leur en reste
beaucoup moins à faire. Il faut savoir qu'il y a plusieurs de ces
projets-là qui peuvent représenter 3000 $ ou 5000 $ dans un
établissement et vous êtes non conformes, de toute
façon.
M. Paradis: Mais, dans un autre, cela peut représenter un
montant...
M. Lamonde: 1 000 000 $ ou 2 000 000 $, bon.
M. Chevrette: II y en a même plus que cela. Si vous allez
aux Îles-de-la-Madeleine, c'est quelque chose comme 13 000 000 $ aux
livres et la décision qu'on a à prendre, c'est: Est-ce qu'on
construit un édifice neuf à 20 000 000 $ ou si on le refait
à 15 000 000 $? C'est le genre de décision qu'il va falloir
prendre à un moment donné.
M. Lamonde: Du côté de la vétusté et
de la sécurité, on pense qu'avec l'évaluation qu'on a fait
faire dans les conseils régionaux et le programme de financement qu'on a
on devrait régler le problème sur deux ans, si les codes ne se
modifient pas plus vite.
M. Paradis: Au moins, on devrait prendre de
l'accélération, c'est-à-dire que la statistique avec
laquelle on est aux prises à chaque année devrait, à un
moment donné, avoir un signal vers la baisse sans que cela
atteigne...
M. Lamonde: Tout à fait.
M. Chevrette: II y en a déjà d'octroyés
quand même. On est allé à l'Hôtel-Dieu de
Saint-Jérôme, c'est fait. Je peux vous dire que c'est
autorisé, il y en a déjà qui... Oui, mais je veux dire
qu'au moins les autorisations sont données; donc, c'est
déjà beaucoup. Si on autorise déjà en produisant la
programmation de 1985-1986, il y a un arbitrage qui va se faire en
région où on aura commandé prioritairement les travaux
suivants en 1985-1986 et les autres en 1986-1987. Mais, le sachant, le
processus se met en branle et on a des chances de réaliser beaucoup plus
annuellement le montant des travaux qui est autorisé.
M. Lamonde: Si je peux ajouter un complément de
réponse. D'une part, quand on fait des travaux qui ne sont pas comme
tels identifiés vétusté et sécurité, que ce
soient des travaux d'agrandissement ou de rénovation fonctionnelle, par
la même occasion, on corrige des situations et des établissements
deviennent... D'accord?
Un autre élément de réponse, c'est que tous les
établissements du Québec doivent avoir une espèce de plan
d'intervention d'urgence. Pour les établissements qui n'ont pas de
certificat de conformité, on exige pendant la période où
ils n'ont pas leur certificat de conformité que, dans ce plan d'urgence,
ils prennent en considération le fait qu'ils ont un problème de
sécurité quelque part. Les établissements prennent cela en
considération dans leur plan d'urgence.
M. Paradis: Autrement dit, on améliore le plan d'urgence
en tenant compte de nos lacunes.
M. Lamonde: On est plus exigeant pour qu'ils aient des mesures
spécifiques étant donné les anomalies qu'ils auraient.
M. Paradis: Au niveau de l'équipement, à la page 25
du cahier explicatif des crédits,
on retrouve une somme de 5 324 200 $.
M. Lamonde: Le cahier explicatif. Celui-là, d'accord.
M. Paradis: Cette somme de 5 324 200 $ est prévue au titre
des équipements spécialisés. Le ministre peut-il nous dire
de quels équipements spécialisés il s'agît? Dans
quels centres hospitaliers de quelles régions se retrouveront ces
équipements spécialisés?
M. Chevrette: On va vous fournir la liste détaillée
par région.
M. Paradis: Et dans quels centres hospitaliers ils vont se
retrouver.
M. Chevrette: Exact. Les arbitrages se font dans les CRSSS, ils
nous arrivent sous forme de recommandation et, compte tenu des sommes
disponibles que nous avons, nous allons faire la répartition que nous
allons vous faire connaître.
M. Paradis: Le ministre peut-il nous indiquer si son
ministère dispose d'une évaluation sur l'état des
équipements médicaux au Québec, tant ceux de base que ceux
spécialisés? Est-ce que vous avez un portrait d'ensemble?
M. Chevrette: Oui, nous avons effectivement une évaluation
et je vais demander à M. Lamonde de vous dire comment cela se
présente.
M. Lamonde: D'accord. Là-dessus il y a deux parties; vous
avez appelé cela équipement de base, je reprends ce vocabulaire
en disant le renouvellement de l'équipement de base. Notre
évaluation est dans le sens que le parc d'équipement est d'une
valeur d'environ 600 000 000 $ présentement. La durée de vie
actuelle qu'on escompte est de l'ordre de dix ans, ce qui signifierait que,
pour maintenir le parc, règle de trois, il faudrait investir 60 000 000
$ par année.
Commentaires sur la durée de vie. Quels sont les facteurs de
désuétude de l'équipement? Jusqu'à il n'y a pas
tellement longtemps, le principal facteur de désuétude,
c'était l'équipement lui-même qui était mort. Ce
n'était plus possible, il était dysfonctionnel. Cela, c'est un
élément de désuétude. À ce moment...
Une voix:...
M. Lamonde:... pendant une certaine période, l'avancement
technologique a été relativement stable. Il y a des
périodes tranquilles, il y a des périodes excitées
là-dedans. Depuis quelques années, il y a une excitation...
M. Paradis: C'est arrivé avec le nouveau ministre.
M. Chevrette: Ce serait une maudite bonne chose si c'était
le cas!
M. Lamonde: Cela bouge de partout. Ce que je veux dire, c'est
que, pendant la période où le développement technologique
était assez stable, la durée de vie qu'on escomptait était
plutôt de l'ordre de quinze ans, ce qui signifait que la ressource
nécessaire pour assurer le remplacement était de l'ordre de 40
000 000 $ plutôt que de 60 000 000 $. Maintenant, avec cet apport
additionnel où la technologie se développe à un point tel
qu'à un moment donné un appareil devient dépassé -
il est encore opérant, mais il est dépassé
technologiquement - l'hypothèse qu'on fait, c'est que la durée de
vie est plutôt de dix ans et cela nécessiterait 60 000 000 $.
Par rapport à cela, maintenant, si on passe du côté
du financement, on se rend compte d'une chose, c'est que, depuis - je ne me
souviens plus combien d'années plusieurs années, le mode de
financement prévu à cet effet était des revenus de
chambres des établissements, soit par la tranche que les CH
conservaient, la tranche des CRSSS et la tranche que le ministère avait.
Chacun avait sa tranche du morceau. Disons que ces sommes représentent
environ 50 000 000 $ qui peuvent être consacrés à cela,
sauf que, là-dessus, ces 50 000 000 $ n'étaient pas
entièrement consacrés aux équipements.
M. Paradis: Tantôt on en consacrait dans l'immeuble. Elles
se diluent.
M. Lamonde: J'y arrive. Il y en a une partie qui était
consacrée, qui devait l'être et qui l'est toujours, à des
rénovations mineures dans l'immeuble: des toits qui coulent, des
urgences, des choses comme cela. Ceci fait qu'il y avait environ, sur les 50
000 000 $, 30 000 000 $; cela pouvait varier d'une année à
l'autre selon les urgences et les besoins, qu'ils soient en équipement
ou en problèmes physiques d'immeuble. Ces arbitrages se faisaient au
niveau des conseils régionaux et des établissements en ce qui
concerne leur tranche à eux. Donc, les établissements devaient
normalement choisir leurs priorités entre les équipements et les
immobilisations pour leurs tranches.
Au niveau du conseil régional, on faisait le même genre
d'arbitrage interétablissements et interéquipements ou
immobilisations. Nous, avec la tranche qu'on avait, qu'on appelle ici
péréquation, on venait régler des cas que les gens
n'avaient
pas pu régler et qui étaient des problèmes parce
que certains établissements génèrent peu de revenus de
chambres, mais peuvent avoir des problèmes quand même. (12 h
45)
Donc, environ 30 000 000 $ sur un besoin de 40 000 000 $. Mais
là, avec le réajustement de durée de vie auquel on en est
arrivé où cela prendrait plutôt 60 000 000 $, ce que les
études récentes que nous avons faites nous confirment, on
constate qu'il faut réajuster notre tir sur le mode de financement. Dans
ce sens, sans confirmer les chiffres de l'AHQ en termes d'amplitude, on est
tout à fait d'accord qu'il faut réajuster le mode de financement
des équipements. On est en train présentement de faire une
étude à l'intérieur du ministère à ce sujet
et on "investigue" des modes de financement qui seraient plus adaptés au
quantum nécessaire pour assurer le renouvellement de
l'équipement.
M. Paradis: Pour cette étude, quels sont les délais
que vous vous êtes donnés?
M. Lamonde: C'est incessant. Ce printemps, on va
être...
M. Paradis: Au mois de mai? M. Chevrette: Au mois de
Marie.
M. Lamonde: Au mois de mai ou de juin, dans ce coin-là;
d'accord?»
L'autre partie, ce sont les nouvelles technologies. Sur ce sujet,
j'espère que vous me pardonnerez un peu, sinon je vais faire intervenir
les spécialistes sur ce que sont toutes ces technologies, mais disons
qu'on peut vulgariser cela entre nous. II y en a toute une série comme,
par exemple, la scanographie, la radiothérapie, la résonance
magnétique nucléaire, la thérapie au laser, la
géographie numérique, l'hypothrepsie, la médecine
nucléaire. Lorsqu'on prend ces sept technologies, on vient de faire pas
mal le tour de l'horizon des nouvelles technologies avec lesquelles on doit
vivre. On est toujours à analyser ces situations et à voir quels
sont les besoins, quelles sont les ressources en place. Est-ce qu'il y a un
manque? Est-ce qu'il y en a suffisamment? Dans certains cas, pour des
technologies qui sont connues depuis un peu plus longtemps, on avait
déjà des programmes.
M. Paradis: Prenons l'exemple de la scanographie. On me dit que -
je ne suis peut-être pas plus spécialiste dans le domaine que vous
pouvez l'être; on va tenter de vulgariser, si vous voulez...
M. Lamonde: C'est cela.
M. Paradis:... aux États-Unis - pour prendre un exemple -
un hôpital qui ne dispose pas de cet appareil et où il arrive des
conséquences fâcheuses est quasiment obligatoirement
condamné pour négligence en ce qui a trait au système
judiciaire. On considère cela maintenant comme un équipement de
base dont doit disposer un centre hospitalier. Ici, on est loin de le
considérer - suivant les échanges que j'ai eus, à faire la
tournée des hôpitaux - comme un équipement de base. On le
considère encore comme un équipement surspécialisé.
D'après vos évaluations, est-ce qu'on a un retard comme
société?
M. Lamonde: C'est ce que je vais vous dire. Effectivement, dans
les différentes sociétés il y a une approche
différente sur cela. Les Français, les Américains ont des
approches différentes, les Canadiens en ont même une
différente pour l'instant et qui va peut-être changer avant
longtemps. Disons qu'au Canada on fonctionne vraisemblablement avec une norme
qui est d'environ 1 scanotomographe axial pour 250 000 personnes. Ceci
signifierait au Québec, pour la population qu'on a, environ 25 appareils
de ce type. Présentement, il y en a 22, ou en place ou qu'on a
déjà décidé de mettre en place.
M. Paradis: Là, il y a toute la question de la
disparité régionale et des éloignements au Québec;
il faut pondérer cette population.
M. Lamonde: C'est pour cela qu'on en ajoute et que nous pensons
que le programme, au lieu d'être de 25, devrait être de 30 et
plus.
M. Chevrette: Au moins doter les capitales régionales.
M. Paradis: Les centres régionaux.
M. Chevrette: C'est cela. Je pense à la région de
Laurentides-Saint-Jérôme, à la région de Joliette,
au CHRDL, à Rimouski...
M. Lamonde: À Rimouski, c'est déjà
là. Notre démarche est là. Ceci signifie pour nous qu'en
termes de programmes de mise en place de scanographie, avec les
réajustements qu'on a pu faire entre autres en 1984-1985 et ceux qu'on
espère faire en 1985-1986... On pense que, sous l'angle de la
scanographie par rapport à la norme canadienne ou au guide canadien
existant, on n'est pas en retard, on serait maintenant en bonne situation.
Maintenant, c'est sûr que, si ces guides ou ces normes sont
modifiés pour devenir ce que c'est chez les Français, par
exemple, on va être en retard, sauf qu'il faut savoir que les
Français sont producteurs de "scan". C'est une société
d'État qui les fait. Il y a beaucoup d'incitatifs à augmenter
la norme.
M. Chevrette: Si cela était exclusivement le coût de
l'appareil, mais on sait très bien que cela entraîne des budgets
de fonctionnement. Vous vous rappellerez qu'en décembre, dans le cadre
de la loi 15, on a voté un amendement en disant que les
équipements ultraspécialisés devront avoir l'aval du
ministère. On pensait aussi aux disparités régionales -
comme vous l'aviez souligné, je pense, a l'époque - et nous
étions placés devant des situations de fait. On pouvait se
retrouver dans une même région avec des demandes pour deux ou
trois scanners.
M. Paradis: II y a même des institutions ou des fondations
privées attachées à l'hôpital...
M. Chevrette: Sauf que, lorsque arrivait le budget de
fonctionnement, s'il en coûte 250 000 $, 300 000 $ en fonctionnement, on
était placé, évidemment, devant des situations de
fait.
M. Paradis: Si je prends le budget de fonctionnement de cette
année et que je tente de le marier avec les efforts que vous semblez
vouloir faire, je me dis: On ne pourra pas en ajouter tellement.
M. Chevrette: Mais, quand on vous dit qu'on en a pour à
peu près 6 000 000 $, 7 000 000 $, c'est évident qu'il n'y aura
pas un ajout substantiel. Au moment où l'on se parle, prenez l'exemple
du fonctionnement, un hôpital qui veut se doter d'un équipement
ultra-spécialisé doit d'abord déposer sa demande au CRSSS.
Le CRSSS fait l'analyse, étudie quel est le meilleur endroit dans sa
région pour dispenser ce type de services et on a, à ce
moment-là, une recommandation. Par exemple, ces gens vont nous dire: Tel
équipement devrait aller à l'hôpital de
l'Énfant-Jésus de Québec plutôt que d'aller -je ne
sais pas - au CHUL, à cause du type de pratique, de vocation même.
Effectivement, si les centres hospitaliers ne suivent pas cette
procédure, c'est regrettable, mais ils seront obligés de garder
bien emballés certains types d'équipements s'ils n'ont pas
reçu l'aval; sinon, on pénaliserait nos populations
régionales, justement, de services parce que, quand on nous arrive avec
un budget de fonctionnement en cours d'année de 300 000 $, vous
comprendrez que c'est autant de ressources qu'on ne peut pas distribuer
ailleurs.
M. Paradis: C'est justement ce qui m'inquiète. Dans les
frais d'exploitation, si on prend le budget de l'an passé
comparativement au budget de cette année, on passe, au niveau des
centres hospitaliers de courte durée et psychiatriques, de 3 376 000 000
$ à 3 462 000 000 $. Si on prend strictement le pourcentage
d'augmentation que cela représente, les coûts fixes qui augmentent
en tenant compte de l'inflation, ce n'est pas une augmentation qu'on a, c'est
une diminution. Est-ce qu'il y a une espèce de mariage entre cet achat
d'équipement un peu plus sophistiqué et les frais d'exploitation?
Moi, j'ai de la difficulté à le retrouver, è moins qu'on
ne me fournisse une explication, dans les chiffres que j'ai devant moi.
M. Chevrette: C'est 2, 54 %.
M. Lamonde: C'est ça. Je peux expliquer deux
réponses à cela: une qui touche l'ensemble des crédits et
l'autre qui touche les budgets associés aux équipements et
à leur fonctionnement. En ce qui concerne l'ensemble des crédits,
l'augmentation de 2, 54 %, je voudrais juste faire état des choses
suivantes; c'est qu'il s'agit des crédits nets des
établissements, donc, de la subvention gouvernementale. La
dépense de l'établissement s'enrichit des revenus reconnus comme
faisant partie, étant utilisables pour faire son exploitation. Cette
année, vous savez qu'au niveau de la courte durée il y a un
revenu additionnel de 31 000 000 $ qui va être injecté dans les
établissements à partir de la RAAQ. D'accord? 31 000 000 $ sur ce
montant, on est tout près de 1 %.
Une voix: D'accord.
M. Chevrette: Ce sera annualisé à 90 après,
90 000 000 $.
M. Paradis: Là, il est semi-annualisé. M.
Chevrette: C'est ça.
M. Lamonde: Par ailleurs, il faut savoir qu'il y a eu certains
changements - je n'entrerai pas dans tous les détails mais, disons, les
grandes masses - certains changements de vocation d'établissements. Par
exemple: le Centre hospitalier Saint-Jean-Eudes qui devient un centre de
santé. Il passe donc du programme 3 vers le programme 1. Il y a au moins
deux hôpitaux, dont je pourrais avoir les noms, le Centre hospitalier
thoracique et celui d'Armagh, qui étaient considérés comme
des centres de courte durée et qui deviennent des soins de longue
durée. Ces trois sommes mises ensemble représentent de 15 000 000
$ à 16 000 000 $ qui transitent de ce programme vers d'autres
programmes. Si vous prenez 31 000 000 $ plus 16 000 000 $ - je prends seulement
ces exemples-là - ce qui fait 47 000 000 $, 47 000 000 $ sur ce qui
est là, cela représente 1, 5 % ou pas loin, quelque chose
comme cela, vous ajoutez cela et vous êtes rendus à 4 %.
Ce que je veux dire, c'est que, si on reconstituait tout le dossier
comme cela pour le programme des centres hospitaliers...
M. Paradis: Je suis d'accord qu'on est rendu à 4 %, mais
j'ai un problème d'inflation. Il y a des coûts qui augmentent
normalement dans le fonctionnement. Si je prends strictement le chiffre de
l'inflation annuelle, je suis à 4, 5 %.
M. Chevrette: Oui, mais...
M. Paradis: Deuxièmement, j'ai un problème: les
centres hospitaliers qui ne sont pas en équilibre budgétaire
présentement. Suivant différentes informations, ce qu'on
reçoit du champ, il y en a qui disent que cela va être un minimum
de 75 000 000 $, il y en a d'autres qui nous parlent de 100 000 000 $ de
déficits accumulés et il y en a d'autres qui vont au-dessus de
100 000 000 $. Entendons-nous sur 75 000 000 $, le chiffre minimum qu'on a
atteint. Cela s'efface tout, les chiffres que vous additionnez.
M. Chevrette: Si on décide de le payer, le
déficit.
M. Paradis: Oui, mais, à un moment donné, si on
décide de payer...
M. Chevrette: C'est là qu'est toute la question.
M. Paradis: Je vais prendre le problème à l'envers.
La banque va vouloir être payée; le centre hospitalier va vouloir
payer, à partir des ressources de ses frais d'exploitation de cette
année, si vous dites que vous ne le faites pas. Et, si vous le faites,
à partir de quels fonds le faites-vous?
M. Chevrette: Je vous ai dit, je pense, dans l'exposé
d'ouverture, qu'il y avait 80 000 000 $ anticipés et j'ai même dit
qu'à ce rythme, si on ne prenait aucune mesure, cela pourrait
être, en 1965-1986, de l'ordre de 120 000 000 $. Donc, il y a des mesures
administratives qui s'imposent, tout au moins, sinon législatives. On ne
paiera pas ceux qui ne respectent pas les cadres financiers,
c'est-à-dire qu'on ne pénalisera pas les centres hospitaliers qui
se conforment aux enveloppes budgétaires qui leur sont allouées
au détriment de ceux qui ne respectent pas ces dites enveloppes.
M. Paradis: M. le ministre, est-ce que vous avez une
réserve sur le plan de la performance?
M. Chevrette: Nécessairement, la performance, on en tient
compte dans l'analyse des budgets, oui.
M. Paradis: Parce qu'un centre hospitalier peut se retrouver
sous-budgétisé et avoir une performance. 11 ne peut pas fermer la
porte à la clientèle; il n'y a pas de contrôle sur la
clientèle qui y entre.
M. Chevrette: C'est exact, mais, encore là, faut-il que
ces gens fassent la démonstration qu'ils n'ont pas ouvert de services
sans autorisation et qu'ils ont fait les efforts qui s'imposaient sur le
plan...
M. Paradis: Sur le plan de la performance.
M. Lamonde: Complément de réponse relativement aux
taux: J'ai déjà dit que, d'une part, il y avait une variation des
revenus de quelque 30 000 000 $ ou 31 000 000 $ strictement pour la RAAQ. J'ai
déjà dit qu'il y avait des transferts de juridiction qui
changeaient des choses. Je voudrais aussi dire que là-dedans, en
1985-1986, vous n'avez pas l'augmentation des salaires pour les
syndiqués, à compter du 31 décembre 1985, ce qui veut dire
que vous avez les neuf douzièmes de l'année sur la masse
salariale des syndiqués, les trois douzièmes ne sont pas
là, ce qui est très gros, alors qu'en 1984-1985 ils y
étaient.
En plus, il existe, évidemment, dans notre réseau, toute
une procédure de rectificatifs postbudgétaires, une fois que les
états financiers sortent. Il s'agit là de prévisions de
revenus et de dépenses. Il y a des dépenses admissibles, des
revenus admissibles, etc. Quand les états financiers arrivent, il y a
des démonstrations qui sont faites par les établissements disant
qu'on leur doit de l'argent sur certains points ou qu'ils nous doivent de
l'argent sur certains points.
Le net de cette opération pour 1984-1985 a été
d'environ 24 000 000 $. Il est au budget 1984-1985. Cela se règle en
budget supplémentaire, ces choses-là. Il n'est évidemment
pas là pour le budget 1985-1986, parce que...
M. Paradis: S'il a à être réglé, il va
se régler en budget supplémentaire.
M. Lamonde: C'est cela.
M. Chevrette: Dans les faits, cela fait plus que 6 %, à ce
moment-là, si on faisait la comptabilisation de toutes ces
données qu'on vient de vous livrer.
M. Paradis: Étant donné qu'il est 12 h 55 et qu'on
sait que le ministre va annoncer cet après-midi une politique sur le
troisième
âge, il y avait eu des ententes en ce sens que la commission ne
siégeait pas. Mais j'aurais, quant à cette annonce
peut-être, une question qui relève de l'endroit où ce genre
de politique - il s'agit vraiment d'une politique majeure - devrait être
annoncée et je l'adresse au ministre.
Est-ce que vous ne considérez pas, si vous avez une politique
majeure en termes de troisième âge à annoncer, que
l'endroit privilégié pour annoncer une telle mesure, c'est
l'Assemblée nationale par voie de déclaration
ministérielle? On le voit souvent, les politiciens allaient annoncer des
mesures, des orientations à l'occasion de forums ou d'assemblées,
etc. Je vous le souligne, M. le ministre des Affaires sociales, parce que, s'il
s'agit véritablement d'une orientation qui vise l'ensemble de la
population du Québec, vous avez encore le temps, au moment où on
se parle, si c'est vraiment une politique de fond où il y a des nouveaux
crédits, où il y a quelque chose de substantiel, si cela
constitue un tournant important et une vision de l'avenir... Est-ce que vous ne
considérez pas que l'Assemblée nationale est le forum
privilégié?
Comme on siège cet après-midi, moi, je vous fais cette
remarque dans le sens du respect de notre institution.
M. Chevrette: M. le Président, de tout temps, à
l'Assemblée nationale, lorsque c'est une politique ministérielle
et non gouvernementale, il n'y a pas une formule unique. On peut choisir les
bénéficiaires mêmes d'une mesure ministérielle; on
peut choisir un colloque, un congrès. On peut même choisir d'aller
à Washington lancer un livre de grandes orientations de
développement économique. Je veux dire qu'il n'y a pas une
formule unique, M. te député de Brome-Missisquoi. On peut choisir
les tribunes qu'on veut et j'ai choisi l'Association des centres d'accueil, qui
pouvait facilement convoquer à la fois les retraités et la FADOQ,
la Fédération de l'âge d'or du Québec. Ce sont des
orientations ministérielles, sur lesquelles toutes nos actions futures
seront basées. Je pense que ce n'est pas faire outrage à
l'Assemblée nationale que d'aller devant ces bénéficiaires
leur faire part des réflexions que nous avons faites, de nos intentions
de bâtir par nos programmes, des gestes concrets à poser.
M. Paradis: Je le faisais strictement dans le but du respect de
l'institution et peut-être pour vous donner une chance de l'annoncer
à deux places, si c'est vraiment quelque chose d'important que vous
annoncez. Mais s'il n'y a pas de crédits additionnels, si c'est ce que
vous nous avez expliqué hier, finalement, simplement des
réaménagements à l'intérieur de ce qu'on a
déjà...
M. Chevrettes: Bien, là, préparez votre... De toute
façon...
M. Paradis: Si c'est cela, M. le ministre, à ce
moment-là, cela devient un discours électoral et vous pouvez
aller le prononcer à Juliette...
M. Chevrette: Oui, mais de toute façon...
M. Paradis:... même, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Chevrette:... M. le député de Brome-Missisquoi,
vous savez très bien que, quel que soit le contenu, votre texte est
probablement préparé d'avance pour y riposter d'une façon
négative. Je ne me fais pas de bile là-dessus. Je comprends cette
"game" depuis huit ans.
M. Paradis: Je vous demanderais d'appliquer le règlement,
on n'a pas le droit d'imputer...
M. Chevrette: De prêter des intentions...
M. Paradis:... des intentions. Et je peux assurer le ministre -
il est obligé de prendre ma parole en vertu du règlement - qu'il
n'y a pas de texte...
M. Chevrette: Je prends la parole du député, M. le
Président.
M. Paradis:... et de réplique de préparés
d'avance...
M. Chevrette: M. le Président, je prends la parole du
député, mais je suis bien obligé d'avoir certains doutes
de temps en temps sur ses propos, quand, hier soir, il a introduit
lui-même l'article de Damien Gagnon; ce matin... Il ne faudrait pas nous
prendre pour des naïfs. On a vu neiger un petit peu et, surtout, on
commence à le connaître beaucoup.
M. Paradis: Damien Gagnon?
M. Chevrette: Non, le député de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Lafrenière): À moins d'un
consentement, on ajourne les travaux sine die.
M. Paradis: Sine die? M. Chevrette: Sine die.
(Fin de la séance à 13 h 3)