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(Dix heures seize minutes)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère des Affaires sociales.
Les membres de la commission sont M. Beaumier (Nicolet), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Blouin (Rousseau),
M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Desbiens (Dubuc), M. Gravel (Limoilou),
Mme Lachapelle (DoRIon), M. LafreNIère (Ungava), M. Laplante (Bourassa),
M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M.
Middlemiss (Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Paré (Shefford),
M. Pratt (Mane-VictoRIn), M. Sirros (Laurier) et le ministre des Affaires
sociales qui vient répondre aux questions des membres de la commission.
On me dit qu'il n'y a pas de remplacements.
Nous sommes rendus au programme 3. Le programme 5 a été
adopté, n'est-ce-pas?
Des voix: Non, il est suspendu également.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-il suspendu pour une
raison particulière ou si...
M. Paradis: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui?
Une voix: Le valet de la santé...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le volet de la
santé.
M. Paradis: On n'a pas voulu l'adopter, Mme la Présidente,
parce que vous n'étiez pas ici.
M. Chevrette: On nous avait dit que vous aviez des questions.
M. Paradis: Pas nécessairement. On n'a pas voulu
l'adopter...
M. Chevrette: Donc, si vous n'en avez pas, on est prêt
à l'adopter. C'est vrai que cela a été dit hier, n'est-ce
pas? Vous étiez là.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon!
S'il n'en dépend que de moi, on peut l'adopter.
M. Chevrette: Adopté, madame. M. Paradis:
Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté.
Je proposerais qu'on entende immédiatement la Régie de
l'assurance-maladie avant de passer au programme 3. Est-ce que cela vous va, M.
le ministre?
M. Chevrette: On pourrait peut-être... M. Mockel est
là. C'est un homme disponible.
M. Paradis: On suspend le programme 3 et on y revient
après.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On reviendra au programme
3.
M. Chevrette: II n'est pas adopté? M. Paradis:
Non.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous ne l'avez même
pas commencé?
M. Paradis: Oui, oui, il avait été commencé,
le programme 3.
Régie de l'assurance-maladie du
Québec
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah!
Ilavait été commencé? Ah bon! Je m'excuse.
Pour le moment, on suspend le programme dont l'étude avait
commencé hier pour étudier les crédits de la Régie
de l'assurance-maladie.
M. Chevrette: D'accord, madame. Régie de
l'assurance-maladie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions,
Pierre?
M. Paradis: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bonjour, M. Mockle. Je ne
sais pas si vous avez des remarques préliminaires ou si le ministre en
a. Sinon, ceux qui ont des questions peuvent intervenir.
M. Chevrette: Non, je pense que... À moins que M. Mockle
n'ait... Non? Donc, on va procéder immédiatement aux questions,
d'autant plus que je sais qu'il reste de moins en moins de temps, et le
programme 3 est à peine amorcé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, cela me
rappelle qu'il y a deux heures hier après-midi qui ont dû sauter.
Il y a également quelques moments de retard ici et là qui ont
abrégé le temps normalement alloué. J'ai demandé
à la secrétaire d'évaluer à la fin de la
matinée combien de temps nous devrons récupérer, de toute
évidence, la semaine prochaine. D'accord? Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Paradis: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. M. le
député de Brome-Missisquoi.
Effectifs médicaux au Québec
M. Paradis: La première question traite des effectifs
médicaux...
M. Chevrette: Au Québec?
M. Paradis:... au Québec. Le problème des effectifs
médicaux au Québec comporte des éléments
contradictoires. D'abord, en volume, au total, certains prétendent qu'il
y a trop de médecins au Québec; ensuite, malgré ce fait,
il y a des régions où il y a pénurie de médecins
spécialistes et de médecins de médecine
générale. Le gouvernement a pris certaines mesures, telle la loi
27 sur le comité provincial de recrutement et de placement. Quels en
sont les résultats pratiques, compte tenu des efforts du gouvernement
dans ce domaine?
M. Chevrette: D'abord, en ce qui a trait aux effectifs, pour le
bénéfice des membres de la commission, en 1985, nous comptons
6819 omnipraticiens inscrits au registre et 6344 médecins
spécialistes, pour un total de 13 163. Les efforts que nous avons faits
concernant les régions éloignées: vous savez qu'on a
parlé de zones désignées avec la
rémunération majorée de 115% pour les omnipraticiens et
120% pour les médecins spécialistes. Nous avons également
négocié une période de ressourcement de 20 jours. Nous
avons procédé à des jumelages. Nous avons
procédé à un système de dépannage. C'est une
équipe qui va sur place pour aider là où il y a des
manques. Également, nous discutons avec la FMOQ et la FMSQ d'une prime
d'établissement de 10 000 $, qui serait non imposable, pour les jeunes
médecins ou pour tout médecin qui voudrait changer d'endroit et
aller dans une région dite éloignée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse de vous
interrompre, M. le ministre. Pour la compréhension du Journal des
débats, on me fait remarquer que je n'ai pas identifié le fait
que nous étudions le programme 1 touchant la Régie de
l'assurance-maladie. Merci. Je m'excuse.
M. Chevrette: Donc, ce sont là les principaux points
actuellement en discussion. Les zones désignées, c'est
réglé. Je crois qu'il reste quelques discussions à faire
sur la prime d'établissement, cependant, parce qu'il faut passer par le
ministère du Revenu, et vous comprendrez... Sauf qu'on sait qu'il y a un
précédent au niveau fédéral dans d'autres
provinces; donc, on ne devrait pas avoir de difficultés de ce
côté non plus.
M. Paradis: Lorsque vous dites que c'est réglé, on
retrouve encore de pleines pages d'annonces où le ministre...
M. Chevrette: Quand je dis que c'est réglé, c'est
réglé dans les discussions avec la FMOQ et la FMsQ.
M. Paradis: Parce que ce n'est pas réglé sur le
terrain. Dans la Presse du samedi 30 mars, on pouvait retrouver: Cette offre
s'adresse aux médecins résidents et internes provenant du
Québec ou de l'étranger. La région de
l'Abitibi-Témiscamingue est à la recherche de médecins
omnipraticiens et spécialistes pour compléter des équipes
médicales oeuvrant dans les centres hospitaliers, les centres de
santé et les centres locaux de services communautaires. Seulement les
établissements de cette région désirent accueillir 38
omnipraticiens, 12 psychiatres, 9 internistes, 8 radiologistes, 5
spécialistes en santé communautaire, 4 pédiatres, 4
gynécologues, 3 chirurgiens généraux, 3
oto-rhtno-laryngologistes, 2 anesthésistes, 2
hémato-oncologistes, 2 neurologues, 2 opthalmologis-tes, 2 urologues, 1
dermatologiste, 1 orthopédiste, 1 chirurgien plasticien, 1 pathologiste,
1 microbiologiste.
M. Chevrette: Oui et tout cela, M. le député de
Brome-Missisquoi, est simplement conforme à ce qu'on a demandé
à toutes les régions, soit de procéder à un plan
d'effectif. Même la publicité que vous avez là était
prévue dans le plan d'action, qu'on puisse faire de la publicité
en fonction du plan d'effectif qu'on devait définir sur le plan
régional.
M. Paradis: Je ne comprends pas votre réponse parce que
c'est marqué, au bas de la page: "Cette page est payée par la
Chambre de commerce de Rouyn-Noranda régionale".
M. Chevrette: C'est possible, mais je
vous dis que cela répond au plan d'effectif médical qui a
été pensé par les CRSSS, je suppose.
M. Paradis: Mais cela ne fait pas partie de votre plan de
publicité.
M. Chevrette: Bien non, dans notre plan de construction ou de
mise sur pied d'un plan d'effectif médical, il est même
prévu que les CRSSS puissent faire du recrutement par voie d'avis
publics ou autres.
M. Paradis: Allez-y.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M.
Lamonde.
M. Lamonde (Jacques): Dans notre programme, relativement aux
régions éloignées, il était prévu
effectivement de décentraliser certaines tâches. Au lieu que ce
soit le ministère des Affaires sociales qui fasse tout le recrutement,
on s'est dit: C'est préférable que ce soient tes régions
qui le fassent et qui travaillent à attirer les médecins chez eux
en leur montrant les avantages de ces régions. Les régions se
sont organisées de différentes façons. On subventionne des
groupes d'appoint dans les régions pour qu'ils procèdent à
cela. Dans ces groupes d'appoint, on retrouve des ressources du réseau
des Affaires sociales, des chambres de commerce, des organismes
intermédiaires de toutes les sortes qui travaillent à amener des
médecins dans leurs régions. C'est pour cela que, par exemple, la
chambre de commerce en question fait cette publicité et c'est dans ce
contexte. C'est à l'intérieur du programme et on subventionne ces
gens-là pour le faire.
M. Chevrette: J'ai oublié un autre élément
tantôt dans la réponse. Il y a aussi le système boursier
par lequel on accorde deux, trois ou quatre bourses, selon les régions,
en tenant compte, bien sûr, des besoins tes plus criants.
M. Paradis: Je veux peut-être profiter de l'occasion pour
souligner deux problèmes, qui nous ont été
rapportés par l'ensemble des établissements au cours de la
tournée que nous avons effectuée dans les centres
régionaux, spécialement dans les régions
périphériques. On peut quasiment généraliser,
surtout en ce qui a trait aux médecins spécialistes et à
certaines spécialités comme la radiologie, l'anesthésie,
etc.
Les centres hospitaliers nous disent qu'il y a de plus en plus de pools
qui se forment dans les grands centres et qu'il faut quasiment adhérer
exclusivement à ces pools si on veut s'assurer d'un service, ce qui
contrevient à la pratique dans le champ, à la politique du
ministère qui veut faire en sorte que les médecins
spécialistes aillent s'établir dans ces régions de
façon à donner les services.
On nous dit que c'est plus coûteux et que l'établissement
de ces pools maintient en fin de compte la carence de ces
spécialités dans les régions. Est-ce que le ministre est
au courant de la situation des fameux pools dans certaines
spécialités? Est-ce que le ministre endosse une telle pratique?
Sinon quel moyen compte-t-il prendre pour s'assurer que cela ne fonctionne pas
à rencontre de sa politique, mais par pools, comme cela se fait
présentement?
M. Chevrette: Je peux vous dire que les pools existent depuis
fort longtemps.
M. Paradis: Mais cela s'accentue.
M. Chevrette: Cela s'est accentué pour répondre
à des besoins spécifiques. On croît qu'avec les nouvelles
mesures incitatives on pourra précisément, non pas organiser ce
va-et-vient ou ce processus de travail d'itinérants - parce que c'est
vrai que cela pourrait avoir pour effet de les retenir dans les centres urbains
- mais y aller sur la base d'un calendrier quelconque.
J'espère que les nouvelles mesures vont rendre beaucoup plus
incitatif l'établissement en régions.
On a aussi d'autres...
M. Paradis: Quelles sont les nouvelles mesures, depuis celles
qu'a annoncées votre prédécesseur, le Dr Laurm? On nous a
dit que ces mesures que votre prédécesseur a annoncées
contenaient des éléments positifs, que ce n'était pas
suffisant et que ce n'était pas suffisamment souple, c'est-à-dire
qu'il faut ajuster les mesures incitatives ou le budget qu'on y a alloué
aux besoins de chacun des individus. Sur le plan local, les gens nous disent
que les mesures vont dans la bonne direction, qu'elles sont insuffisantes parce
qu'elles ne traduisent pas de résultat concret et que maintenant les
programmes du ministère manquent de souplesse.
M. Chevrette: En tout cas, tout ce que je peux vous dire
là-dessus, c'est qu'on a négocié avec la FMOQ et la FMSQ
la période de ressourcement, parce que les médecins disaient:
Dans les régions éloignées, si on ne peut pas participer
aux congrès ou aux colloques, on ne peut être à la page et
cela nous intéresse d'être le plus au courant possible des
nouvelles techniques, etc. De sorte qu'on a négocié 20 jours.
C'est relativement nouveau. On s'est entendu là-dessus. La prime
à l'établissement, c'est également nouveau. Nous avons
négocié avec le ministère du Revenu, nous avons eu des
pourparlers au niveau fédéral. Cela, c'est nouveau. Ce que mon
prédécesseur avait
annoncé, c'était, en particulier, !a
rémunération majorée. Les bourses d'études, cela
n'a pas changé, cela existait, mais on a mis l'accent, bien sûr,
là où les besoins étaient les plus criants pour les aider
à court terme. Cependant, on a multiplié le nombre des bourses
par deux. M. Lamonde voudrait ajouter quelque chose.
M. Lamonde: Concernant les bourses, auparavant l'étudiant
avait l'obligation d'aller en région éloignée. S'il ne le
faisait pas... On a introduit, à leur requête, un système
de souplesse dans le régime pour ceux qui voulaient être boursiers
et avoir le choix, par la suite, de ne pas y aller si, trois ans après
avoir fait la demande et obtenu la bourse, ils étudient, toutes sortes
de conjonctures se produisent et ils ne veulent plus y aller. Il y a un
système par lequel ils peuvent se désengager et compenser
financièrement. Les médecins souhaitaient cela et on leur a
donné cette souplesse additionnelle.
M. Paradis: Est-ce que la fameuse pénalité de 50
000 $ - si je me souviens bien - est encore appliquée?
M. Chevrette: La pénalité? Le décret
punitif, vous parlez des 70%?
M. Paradis: Non. M. Chevrette: Non?
M. Paradis: En 1983 ou 1984, je n'oserais citer la date.
M. Chevrette: Ah! pour les médecins immigrants?
M. Paradis: Oui.
M. Lamonde: C'est cela, et cela s'applique pour les
médecins immigrants.
M. Paradis: D'accord. Maintenant, M. le ministre, parmi les
représentations qui nous ont été faites par les
médecins qui se sont déplacés pour aller oeuvrer en
région, je veux vous mentionner... (10 h 30)
M. Chevrette: Me permettez-vous d'ajouter quelque chose? J'ai
oublié quelque chose qui est quand même important sur la
rémunération majorée. Il faut que cela soit relié
au partage du boulot qui se fait en institution. En d'autres mots, un individu
qui s'en irait faire du cabinet privé à Dolbeau, nouvelle zone
désignée, n'aurait pas une rémunération
majorée s'il n'acceptait pas de partager le travail de garde à
l'hôpital. La même chose s'applique aux médecins en CLSC:
ils peuvent bénéficier de la rémunération
majorée pour autant qu'ils partagent le travail en institution.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Excusez-moi de vous interrompre. Tous les médecins qui sont
payés à salaire dans les CLSC peuvent en plus faire de la
pratique privée.
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on a des
statistiques sur les revenus de ces médecins?
M. Mockle (Auguste): Je les ai sûrement chez moi. Je n'ai
pas cela ici, mais je pourrai...
M. Chevrette: D'accord. On vous les fera parvenir.
M. Mockle: Un médecin à salaire, c'est 35 heures
à temps plein et 17 heures et demie à mi-temps. Or,
évidemment, à 35 heures, il y a des temps libres dans la semaine.
Il peut donc faire toutes sortes de salaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui. Je le
comprends. On n'est pas pour l'arrêter de travailler après 35
heures s'il veut en travailler 45.
M. Mockle: D'accord. C'est cela que je...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais quand
même savoir ce que cela représente.
M. Mockle: C'est une affaire d'heures... J'ai les renseignements
cumulés là-dessus.
M. Paradis: Parmi les représentations qui nous ont
été faites, un des éléments sur lequel il ne semble
pas y avoir d'étude ou de travail effectué, mais qui nous
provient des médecins qui, parfais, sont allés tenter
l'expérience en zone périphérique... Je pourrais faire
référence au cas de Rimouski, où on a manqué
d'anesthésistes et où deux anesthésistes sont allés
s'établir; le directeur général a présentement sur
son bureau les lettres de démission des deux anesthésistes.
Le problème qu'on soulève à cet endroit, comme
à de nombreux autres endroits, c'est ta place ou les programmes pour le
conjoint. Un des phénomènes qui se produisent, c'est que, lorsque
ces médecins arrivent en région périphérique,
généralement, les heures qu'ils ont à passer dans
l'établissement sont supérieures è 35 heures ou à
17 heures et demie. C'est 80, 85, 90 et parfois plus. Il paraît que la
situation devient intolérable pour le conjoint qui était dans un
grand centre, dans le milieu de
l'enseignement, s'il est à l'emploi du gouvernement, etc.
Les milieux nous disent qu'eux sont prêts à faire des
efforts, si la formation du conjoint est quelque chose qui s'apparente bien au
secteur privé. Le secteur privé est prêt à faire les
efforts qu'il faut pour accommoder ou même faire en sorte que le conjoint
se sente bien dans ta région, et utile.
On nous dit qu'il y a des complications énormes lorsque le
conjoint ou la conjointe travaille dans le secteur public à cause des
fameuses conventions collectives. Est-ce que le gouvernement s'est
penché sur cet élément qui, nous dit-on, est un des
éléments dissuasifs importants pour ceux et celles qui tentent
l'expérience et ceux et celles qui auraient envie de tenter
l'expérience?
M. Chevrette: S'il y avait des cas précis on aimerait les
savoir parce que, à notre connaissance, le secteur public ne constitue
pas une difficulté. Il est très possible et on se penchera quand
même sur les cas bien précis... Au contraire, le ministère
incite précisément le milieu comme vous le dites, et les groupes
à inventorier les possibilités pour que le conjoint puisse
précisément, s'il est déjà sur le marché du
travail ailleurs, se réintégrer dans un travail sur le plan
régional. Donc, si vous aviez des cas précis, ce n'est pas
porté à notre connaissance présentement.
M. Paradis: D'accord. Je vous...
M. Chevrette: On n'a pas eu de demande expresse.
M. Paradis: Je vous le dis parce que cela nous a
été souligné, je dirais, dans 75 % des régions, cet
élément du conjoint qui, finalement, effectue des pressions sur
celui qui a accepté l'éloignement et, au bout de 12 mois, 18 mois
à se tourner les pouces à la maison, les pressions finissent par
l'emporter.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est un problème
de vieille date. Cela a toujours été une plainte.
M. Chevrette: Cela doit être clairsemé quand
même, parce que, si cela n'est pas porté à notre
attention... Cela dépend, bien sûr. Prenez le cas où ce
sont deux médecins: c'est facile parce qu'ils entrent tous les deux
dans... On en a à plusieurs endroits. Quand c'est une pharmacienne qui a
épousé un médecin, cela aussi va relativement bien. Quand
vous tombez, par exemple, avec une enseignante - je vous donne un exemple -
s'il y a un surplus de personnel dans une région donnée, c'est
évident que cela crée un problème additionnel. Si,
surtout, il n'y a pas mobilité, c'est-à-dire désir de
faire autre chose que d'exercer sa propre profession, il peut y avoir des
difficultés concrètes, mais ces cas précis n'ont pas
été portés à mon attention.
M. Paradis: C'est peut-être la façon de le
régler. Je vous en soumettrai, M. le ministre, pour faire en sorte qu'on
puisse améliorer le système dans ce sens. Je pense que c'est ce
que tout le monde vise autour de la table.
M. Chevrette: D'accord.
M. Paradis: II y aurait peut-être d'autres questions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y a une question que
le député de Westmount voulait poser sur les effectifs
médicaux, je pense.
M. Chevrette: M. French est arrivé avec son journaliste,
il a sa question et, après cela, on va le perdre de vue tout de
suite.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II ne sera pas le seul
à avoir fait cela.
M. Chevrette: Non, il va y en avoir deux.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II va y en avoir
deux.
Médecins immigrants
M. French: Mme la Présidente, je dois informer le ministre
que le journaliste m'a demandé une rencontre et que j'ai reçu un
appel téléphonique qui m'a invité ici. C'est ainsi qu'il
se trouve ici. La question que j'ai à poser concerne probablement plus
le ministère que la RAMQ, mais elle touche effectivement la question de
la main-d'oeuvre médicale. Le gouvernement du Québec a une
politique de contingentement pour les permis de pratique. Je pense que personne
ne remet en question la valeur et la nécessité de cette politique
de contingentement. Un des aspects importants de cette politique, c'est une
attitude très serrée face aux médecins immigrants, surtout
les médecins, je présume, venant de l'extérieur du pays.
On sait que cela a créé plusieurs problèmes dans plusieurs
domaines. Je voudrais en soulever un que je trouve particulièrement
important.
Je veux assurer le ministre que je ne soulève pas la question
pour gaspiller du temps. Je sais fort bien qu'il y aura une commission
parlementaire. Je soulève des questions parce qu'il y a des choses
importantes, des urgences qui sont survenues
entre-temps. Pour enseigner dans les hôpitaux et les écoles
de médecine québécoises, un professeur médecin
devrait normalement avoir un permis de pratique, puisqu'il a un contact avec
les patients. On sait que, pour assurer l'excellence de nos institutions
enseignantes dans le domaine de la médecine, nos écoles de
médecine recrutent au niveau mondial. Cependant, les écoles font
face à un problème extrêmement sérieux chaque fois
qu'il s'agit de convaincre un fonctionnaire du ministère des Affaires
sociales du bien-fondé de la nécessité de faire entrer un
Américain, un Belge ou un Français ici au Québec et de lui
donner un permis de pratique afin qu'il puisse enseigner convenablement et
maintenir, bien sûr, les standards de recherche et d'enseignement que
nous recherchons tous, je pense, dans nos institutions.
D'une part, nous avons besoin d'une certaine spécialité
médicale et nous allons l'accepter volontiers, c'est assez facile
à faire fonctionner de façon bureaucratique par un fonctionnaire
assez bas dans la hiérarchie. Le problème, c'est que, lorsqu'il
s'agit de recruter quelqu'un qui est vraiment excellent au niveau mondial, pour
l'Université McGill ou l'Université Laval, ce n'est pas aussi
facile pour le fonctionnaire d'apporter un jugement efficace et de savoir si,
oui ou non, il y a déjà quelqu'un dans la province qui est
capable de remplir le besoin. D'ailleurs, j'irai aussi loin que de dire que ce
fonctionnaire n'a aucune espèce de capacité de faire ce jugement,
puisque le jugement de l'excellence dans un domaine comme celui-là
relève exclusivement des expertises qui n'existent probablement que dans
les grands hôpitaux et les écoles de médecine
québécoises. Donc, il y a un problème au ministère
des Affaires sociales. Cela prend un temps indûment long, pour ne pas
dire plus, et cela crée des problèmes extrêmement
difficiles dans le processus de recrutement.
L'université identifie son candidat. Elle fait les
démarches nécessaires. Elle le convainc de venir ici et commence
le processus de faire passer le dossier au sein du ministère. Je sais
qu'il y a au moins six ou sept cas à l'Université McGill,
à l'Université Laval, à l'Université de Sherbrooke,
à l'Université de Montréal qui sont en suspens
actuellement- Je veux inviter le ministre à ne compromettre d'aucune
façon la décision ultime à la suite de la commission
parlementaire qu'il y aura et à nous assurer qu'il va trancher ces cas
rapidement afin de régler le problème de recrutement qui continue
et qui va continuer jusqu'à ce qu'il y ait une politique plus
définie et plus précise en ce sens.
M. Chevrette: Tout d'abord, je vois que vous parlez d'un cas
spécifique, mais vous introduisez le sujet en parlant des
médecins immigrants. Sur les 63 demandes pour lesquelles un avis a
été formulé par le ministère, il y a eu 32 avis
favorables et 31 avis défavorables dans un premier temps, ce qui veut
dire à peu près 50 %.
Cependant, il y a eu révision et, à la suite des pressions
des employeurs, il y a eu 16 des 31 avis qui ont été
transformés de défavorables à favorables. Donc, sur les 63
avis, demandez au MAS, les trois quarts ont été
acceptés.
Pour le cas plus spécifique dont vous parlez...
M. French: C'est plus que cela, M. le ministre.
M. Chevrette: Je sais, j'ai vu le dossier, vous me l'avez
donné en Chambre derrière le trône.
M. French: Oui, mais ce ne sont pas seulement ces quatre
personnes, il y en a d'autres maintenant dans d'autres écoles.
M. Chevrette: Vous parlez des enseignants et des "top-notch"
qu'ils sont allés chercher.
M. French: Oui, c'est cela.
M. Chevrette: C'est un problème qui est quand même
différent, mais pour lequel on n'a pas encore donné d'avis,
effectivement, mais ce n'est pas seulement à McGill.
Sainte-Justine...
M. French: C'est ce que j'ai dit, M. le ministre, si vous m'avez
entendu. C'est exactement ce que j'ai dit...
M. Chevrette:... également s'est vu refuser un enseignant
du genre spécialisé pour les enfants, le Dr Fessier. Donc,
actuellement, il y a des pourparlers entre M. Lamonde, mon sous-ministre
adjoint à la santé, et les universités. Je vais lui
demander de vous dire où cela en est rendu à son niveau. Quant
aux médecins immigrants, Mme la Présidente, on s'en parle
très régulièrement et on l'a inscrit
précisément à la commission parlementaire de mai puisqu'on
sait que c'est un problème. Il y avait 104 noms, je pense, sur la liste
au 1er janvier... La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ils
étaient 104, mais ils en ont fait entrer d'autres entre-temps.
M. Chevrette:... 1984 et il y en a probablement d'autres
d'inscrits, effectivement. Mais c'est un débat qu'il va falloir faire
avec les intervenants parce que, dans un premier temps - et là-dessus,
je vais
me permettre une intervention - on dit qu'il y a environ 1000
médecins de trop et qu'en l'an 2000 il y aura probablement 2000
médecins de trop au Québec.
M. French: M. le ministre, est-ce que vous me permettez? Est-ce
que vous abordez maintenant toute la question des médecins immigrants ou
uniquement celle des médecins qui sont recrutés par les
écoles de médecine?
M. Chevrette: Oui, mais je suis bien obligé de vous
répondre par l'argumentation qui circule chez certains groupes ou
certains corps médicaux parce que les médecins immigrants, cela
fait quand même partie d'un surplus si, à un moment donné,
il y a un surplus. Si j'en reconnais 104 et qu'il y en a déjà
1000 de trop, je monte à 1104 et 1104 qui engendrent des salaires, parce
que je ne pense pas qu'il y ait un médecin qui accepte de dire:
Même si je suis de trop, je vais me contenter de 10 000 $ par
année. On peut facilement imaginer une moyenne de 100 000 $ par
année; 100 000 $ par année pour 1000, et 100 000 $ par
année pour 2000 ou 125 000 $ - parce qu'on sera rendu à l'an 2000
- ou 135 000 $, ce sont des coûts extrêmement élevés.
Il va falloir faire la discussion avec les corps intéressés, avec
les universités, avec les corporations médicales, avec les
fédérations médicales. C'est clair.
Une voix: Et le ministère de l'Immigration.
M. Chevrette: Probablement aussi. Donc, là-dessus, je
m'arrête quand même pour vous montrer qu'il y a des
problèmes sérieux. Je vais demander à M. Lamonde de vous
dire quel est l'état des discussions avec les universités.
M. Lamonde: Un complément de réponse en ce qui
concerne les médecins sélectionnés, comme on les appelle,
par les milieux universitaires pour faire de l'enseignement au Québec
qui sont des médecins qui viennent de l'étranger. Il y a eu, il y
a quelque temps, une rencontre qui avait été sollicitée
par l'Université McGill et à laquelle a participé le doyen
Rochon comme représentant des groupes de doyens au Québec; avec
le ministère, on a discuté de cette situation. Il y avait deux
problèmes qui se posaient: un qui était les critères
retenus par le ministère pour se prononcer positivement ou
négativement sur le sujet; l'autre problème était un
problème que vous avez aussi soulevé, qui était le
problème des délais et dont on a aussi discuté; donc, qui
impliquait la procédure à suivre ou la procédure suivie.
En ce qui concerne la procédure, les universités et le
ministère ont convenu qu'effectivement il fallait revoir cette
procédure et que la procédure qui existait faisait en sorte que
le ministère se trouvait informé continuellement en fin de piste.
Autrement dit, l'établissement faisait sa démarche à
l'étranger, faisait faire toute sa démarche au niveau
d'Immigration Canada et Immigration-Québec et, postérieusement
à cela, on s'amenait au ministère des Affaires sociales. Dans une
semaine ou dans quinze jours, l'individu entrait. C'est là qu'on
était rendu et on nous demandait alors des avis, dans la mesure
où on prenait un délai que nous jugions raisonnable et que
d'autres pouvaient juger non raisonnable pour évaluer le cas;
évidemment, on pouvait dépasser la date limite. (10 h 45)
Ce qu'on a convenu de faire avec eux, c'est de revoir la
procédure de sorte que le ministère des Affaires sociales soit
impliqué beaucoup plus tôt dans le processus. C'est en cours
actuellement. Dans la mesure où ce processus sera modifié de la
part des milieux universitaires, nous pourrons évidemment causer moins
de préjudices aux individus en termes de délai.
Sur le fond des critères de sélection, nous devons
essentiellement tenir compte de notre politique de main-d'oeuvre
médicale au Québec. On doit aussi tenir compte des secteurs de
spécialités, à savoir non pas si l'individu est un
spécialiste ou non, mais si cette spécialité est bien
desservie au Québec ou insuffisamment desservie. Aussi, on doit tenir
compte d'un autre facteur qui est très important. Est-ce que le milieu
universitaire, qui peut être l'université seulement ou
l'hôpital seulement ou les deux ensemble, a fait les efforts suffisants
pour recruter au Québec? II pourrait arriver que, dans cette
spécialité, il y ait des gens au Québec qui soient
compétents en la matière, mais que des efforts suffisants n'aient
pas été faits pour les recruter. Ce que je dis, c'est qu'on prend
aussi en considération ce critère.
À partir de cela, on porte nos jugements dans le sens qu'on pense
que le médecin ne devrait pas être accepté ou devrait
être accepté. On a aussi discuté de ces critères
avec les gens des milieux universitaires. Une des caractéristiques dont
on s'est rendu compte au moment de cette discussion avait trait à la
qualité de l'information qui était véhiculée.
Là aussi, on prenait l'information qui nous était
véhiculée. On s'est rendu compte qu'il y avait aussi des
corrections à faire là-dedans. Je pense que cela aussi est en
cours de correction.
Si on additionne ces différents éléments, je pense
que le résultat d'une opération semblable, qui viserait à
changer la procédure pour qu'on soit impliqué plus tôt, qui
viserait à nous donner une information d'une meilleure qualité,
ferait qu'il y aurait de moins en moins de préjudices, en
supposant qu'il y en ait déjà eu, au sujet des
médecins et des universités en question. Notre intention n'est
absolument pas de réduire la qualité de l'enseignement au
Québec. C'est de prendre en considération les facteurs dont on
vient de parler. Si on nous fait la démonstration que c'est
justifié sur ces critères, on dit oui.
M. French: Mme la Présidente, je remercie le ministre et
le sous-ministre adjoint de leurs réponses qui sont valables. J'aurais
deux ou trois commentaires. Je n'ai toujours pas d'engagement de la part du
ministre pour régler les cinq ou six cas qui existent toujours et qui ne
peuvent attendre la commission parlementaire. Est-ce que le ministre peut
entreprendre, peut-être après consultation avec son sous-ministre
adjoint, de régler ces cas d'ici dix jours? Est-ce possible? Parce qu'il
s'agit dans ces cas de savoir s'ils vont accepter ou non un job à
Harvard, à Paris ou à Montréal ou à Québec?
Je pense qu'il est important de régler cela, tout en sachant qu'on va
avoir éventuellement une bien meilleure information, une meilleure
procédure, etc.
M. Chevrette: Effectivement, je pense qu'on peut régler
les cinq ou six cas d'ici une quinzaine de jours. En tout cas, on va les
regarder et on va vous donner une réponse. Je ne veux pas
présumer de la réponse, mais on vous en donnera une.
M. French: Je dirai seulement une autre chose au ministre. C'est
une question plus générale, mais je pense que c'est une question
importante. Pour ma part, je ne vois pas très bien pourquoi un
hôpital québécois ou une école de médecine
québécoise irait aux États-Unis, en France ou en
Angleterre, s'il y avait quelqu'un dans la province qui était capable de
répondre aux exigences. Ce n'est pas un anesthésiste qui
égale un autre anesthésiste, etc. Ce n'est pas l'enjeu de
l'éducation médicale. C'est peut-être l'enjeu des services
donnés par un hôpital par rapport à un autre.
Dans le monde universitaire, personnellement, je verrais très
mal, tant dans le domaine de la médecine que dans n'importe quel autre
secteur, que le gouvernement dise à une institution ou sache mieux qui
est qualifié pour le poste. Je présume que toutes les
écoles de médecine aimeraient mieux recruter è
Québec, à Montréal, à Sherbrooke, etc., si elles le
pouvaient. À moins d'avoir une preuve d'une espèce de favoritisme
patent que tous les gens dans un département d'une école de
médecine viennent du même département d'une école de
médecine des États-Unis ou d'Angleterre ou de France, à
moins d'avoir un tel pattern, je ne vois pas très bien pourquoi ou
comment on peut se permettre - je ne prétends pas que cela se passe, je
dis que cela ne devrait pas se passer - de dire à une école de
médecine: Non, vous n'avez pas fait votre processus de recrutement, on
connaît mieux que vous ce dont vous avez besoin.
Dans le monde universitaire, il faut que l'évaluation soit faite
par les pairs de la personne dans la spécialité dont il est
question. Je mettrai simplement le ministère en garde contre la
tentation que, s'il y a quelqu'un qui possède une telle
spécialité au Québec, ce devrait être lui, le chef
du département à Laval, par exemple. Ce serait absolument
inacceptable si le gouvernement se laissait aller comme cela. Je ne dis pas que
cela s'est passé, je dis que cela ne devrait pas se passer.
M. Lamonde: À ce sujet, je peux dire que nous ne portons
pas de jugement sur la qualité du spécialiste, sa qualité
personnelle, professionnelle. Le jugement ou l'analyse qu'on fait, c'est:
Est-ce qu'il existe quelqu'un, au Québec, qui a le nom et la
qualification générique de cette spécialité? C'est
un orthopédiste pédiatrique, disons. S'il existe, je ne pose pas
de jugement à savoir s'il est bon ou pas. On ne pose jamais ce jugement,
on se dit: Est-ce qu'il existe, dans cette spécialité, quelqu'un
au Québec? Oui ou non? '
M. French: Et si la réponse est oui?
M. Lamonde: Est-ce que celui de France ou de je ne sais trop
où est meilleur? On ne porte jamais ce jugement de qualité sur
les individus. Tout ce qu'on fait, c'est identifier s'il est spécialiste
ou s'il ne l'est pas, c'est tout. Cela nous est donné par les
corporations professionnelles.
M. French: Ce qui n'est pas clair dans la réponse du
sous-ministre adjoint, c'est la question suivante. Supposons que
l'Université Laval recrute en France un orthopédiste
pédiatrique et que le ministère décide, suivant ses
propres recherches, qu'il en existe trois au Québec, quelle est la
conséquence de cette constatation? Qu'est-ce que vous faites quant
à l'école de médecine de Laval qui a décidé
que le gars de France serait son choix?
M. Chevrette: II y a un incitatif dans les directives, il y a un
incitatif à dire: Faites l'effort de recrutement local quand vous avez
les compétences locales.
M. French: Sauf que, M. le ministre, si c'est un poste dans un
hôpital enseignant ou dans une école de médecine, on ne
peut pas se permettre de présumer que je suis un démographe, que
lui est aussi démographe et que vous, le gouvernement, disiez: Puisque
je suis Québécois et que lui ne l'est pas, alors
un démographe est égal à un démographe. Ce
n'est pas le cas, il y a des démographes qui sont meilleurs que
d'autres.
M. Chevrette: Bien sûr.
M. French: Alors, de quel droit...
M. Chevrette: M. Lamonde vous a clairement dit qu'on ne porte pas
de jugement de valeur sur un démographe français par rapport
à un démographe québécois.
M. French: Bon, mais mon problème, M. le ministre...
M. Chevrette: À partir de là, on demande si les
gens ont fait des efforts de recrutement. Est-ce qu'il y a eu un effort de
recrutement, oui ou non? Si oui, ils vont nous dire: Oui, mais on juge que
c'est inopportun parce que le démographe français, lui, a deux
diplômes additionnels qui nous permettent de juger qu'il est le
meilleur.
M. French: Ou un article publié qui vaut une centaine
d'articles publiés par un autre gars. C'est souvent le cas.
M. Chevrette: C'est possible qu'il y ait des dossiers... C'est un
excellent sujet à discuter précisément en commission
parlementaire, lorsqu'on assistera à la commission
spécifique.
M. French: La seule chose qui m'échappe, c'est pourquoi on
s'occupe d'aller chercher les autres spécialités si cela n'a pas
de conséquence sur les décisions du ministère quant
à l'admission de la personne recrutée au niveau mondial, de
l'extérieur du Québec. On a identifié un excellent
candidat parisien dans un domaine; on prend ce domaine, on va vers l'ordinateur
de M. Mockle, on trouve 56 gars comme cela au Québec. Pourquoi ces 56
n'ont-ils pas été recrutés? Parce qu'ils ne font pas de
recherche, ils pratiquent exclusivement. Ils n'ont pas d'expérience dans
l'enseignement, ils n'ont pas publié dans leur spécialité,
qui est la spécialité de l'hôpital et de l'école de
médecine dont il est question. Il peut y avoir 56 facteurs, mais aucun
de ces facteurs ne devrait être évalué par le
ministère. Ce sont toutes des choses qui devraient être
évaluées par l'école de médecine.
M. Lamonde: Et on ne les évalue pas, d'ailleurs.
M. French: La question qui m'échappe est: Pourquoi un
inventaire québécois? Pourquoi cela entre-t-il en ligne de
compte?
M. Lamonde: Pour savoir s'il y a des spécialistes de cette
nature au Québec.
M. French: Mais, qu'est-ce que cela a à voir avec la
décision d'accepter ou non le candidat français ou belge? Quelle
conséquence cela a-t-il qu'il en existe 56 ou qu'il n'en existe pas?
M. Lamonde: Si vous avez 300 chirurgiens généraux
de trop au Québec - je prends un exemple peut-être simpliste - ou
300 pédiatres de trop au Québec et que vous allez en chercher un
en France, il me semble que je suis justifié de dire à
l'université: Écoutez, messieurs de l'université, la
statistique nous dit qu'au Québec il y en a 300 de trop et vous voulez
en embaucher un de l'extérieur. Est-ce que cette position ne devrait pas
être revue? Je ne porte pas de jugement à savoir si le
pédiatre français est meilleur que les 300
Québécois ou s'il y a 25 Québécois qui sont
meilleurs que le pédiatre français. Tout ce que je dis, c'est en
termes de main-d'oeuvre et, plus que cela, je parle du nombre de postes de
professeurs.
Là, je vais ajouter une information additionnelle pour nous
éclairer. On a demandé, entre autres, à
l'Université McGill de nous fournir un portrait complet de ses
professeurs pour savoir quels étaient les besoins de remplacement qu'ils
avaient, effectivement. On n'avait rien de tout cela. Personne ne nous donnait
d'informations et on nous demande, en fin de piste, de juger des cas. Ils vont
nous donner de l'information et on sera plus en mesure de juger.
M. French: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, j'ai
l'impression que vous fonctionnez à deux niveaux différents. Il y
en a un qui le fait en fonction d'une préoccupation de main-d'oeuvre,
qui est légitime compte tenu d'un surplus de main-d'oeuvre dans le
domaine médical, mais il y a aussi l'autre qui fonctionne à un
autre niveau qui est celui de l'enseignement universitaire. Les critères
généraux qui sont retenus pour la pratique générale
ne sont peut-être pas nécessairement ' ceux qui s'appliquent au
niveau de l'enseignement universitaire. C'est pour cela que vous ne pouviez
jamais vous rencontrer. Cela me semble être...
M. Chevrette: Ce n'est pas pour rien qu'on demande de modifier la
procédure et d'avoir des informations dès le départ du
processus de recrutement.
M. Lamonde: On se rencontre dans 80% des cas.
M. Chevrette: Ce n'est pas si mal.
M. French: Mme la Présidente, je vais terminer la
discussion.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, terminez, M. le
député de Westmount.
M. French: Je voudrais simplement dire qu'à mon avis le
seul et unique critère qui devrait être appliqué dans ces
cas d'écoles de médecine et hôpitaux enseignants, c'est
l'excellence de l'individu. Quelle que soit sa citoyenneté, quelle que
soit son origine, c'est l'excellence et seulement l'excellence, et la seule
personne habilitée à juger l'excellence, c'est le doyen ou le
chef de département dans l'école de médecine même et
la communauté internationale dans la spécialité dont il
est question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord.
M. French: Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Chevrette: Bienvenue.
M. French: Je ne veux pas disparaître tout de suite.
M. Chevrette: Entrevue dans dix minutes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On ne vous verra pas, M.
le député de Westmount.
M. le député de Brome-Missisquoi, vous avez d'autres
questions?
M. Paradis: Oui, Mme la Présidente, j'en aurais. Je veux
demander une directive concernant les soins dentaires et l'hygiène
dentaire. J'aurais également des questions d'application
générale sur des documents d'information qui nous ont
été remis. Je peux procéder dans l'ordre que vous voulez
bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Commencez par le document général et, ensuite, on
procédera par...
M. Paradis: Sur le document général qui nous a
été remis, à la première page, on retrouve, au
sujet de la publicité, huit placements dans les médias, 14 000 $.
Est-ce que cela comporte le coût de la conception de la publicité
ou est-ce strictement le coût de l'impression ou de la diffusion s'il
s'agit de médias électroniques?
M. Mockle: La diffusion.
M. Paradis: La conception à l'interne et les coûts
ne sont pas là.
M. Mockle: Cela fait partie des frais d'administration du service
des communications.
M. Paradis: Est-ce que vous avez une ventilation pour savoir
combien la conception a coûté?
M. Mockle: Je pourrais vous obtenir la ventilation. Je ne l'ai
pas ici dans mes dossiers. Je ne pensais pas que cette question allait
m'être posée.
M. Paradis: D'accord. Dans la deuxième page qui
s'intitule: Frais de déplacement à l'extérieur du Canada
pour la période du 1er janvier 1984 au 31 décembre 1984, on a une
liste de voyages effectués à l'extérieur du pays par des
gens de votre régie. J'ai une question concernant une mission en
Amérique du Sud sur les régimes de santé,
effectuée, j'imagine, par quelqu'un qui est à l'interne chez
vous, au coût de 7920, 60 $, 8000 $. Qu'est-ce qu'on est allé
apprendre en Amérique du Sud sur les systèmes de
santé?
M. Mockle: Cela faisait partie d'une mission
générale. On nous avait demandé de désigner
quelqu'un de chez nous. On a donc désigné la personne qui
s'occupe de ce qu'on appelle le développement administratif des
programmes. C'était dans un cadre d'échange. Ces gens ont
parcouru quatre pays en Amérique du Sud. Donc, on a répondu
à l'invitation qui avait été faite parce qu'on pensait
qu'on pouvait s'enrichir mutuellement.
M. Paradis: L'invitation était faite par qui?
M. Mockle: Je ne l'ai pas en mémoire, mais cela entrait
dans le cadre d'une mission globale.
M. Paradis: D'accord. Est-ce qu'on pourrait avoir des
détails sur cette mission-là? Quel était l'organisme qui
vous a invités? Quel était le but de la mission ainsi que le
rapport de la mission? Comparativement aux autres voyages, je pense que l'autre
plus dispendieux est tout près de 4000 $. C'est le double. À
quelle période de l'année cela a-t-il été
effectué?
M. Mockle: Cela a été pas mal long parce qu'ils ont
fait plusieurs pays.
M. Paradis: D'accord.
M. Mockle: Alors qu'en France ils vont à Paris et ils
reviennent.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que l'objet de
la question, c'est que, peut-être à partir de
préjugés non fondés, on a l'impression que ce n'est
peut-être pas en
Amérique du Sud que vous pouvez apprendre le plus pour
améliorer nos services de santé au Québec. Écoutez!
C'est peut-être à partir de préjugés que...
M. Deschênes: Mme la Présidente, je pourrais
apporter un éclairage à cela.
M. Paradis: Y êtes-vous allé?
M. Deschênes: Non, je n'y suis pas allé, je ne suis
pas sorteux, c'est bien connu. Il faut qu'il y en ait qui restent à la
maison pour garder les petits. (11 heures)
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On m'a dit qu'il y en
avait d'autres qui étaient allés en Israël.
M. Deschênes: Il y a bien d'autres places, quant à
cela. Ne commencez pas la liste, parce que vous allez avoir une couple de
surprises...
Une voix: Où?
M. Deschênes: En Amérique du Sud. Cela fait partie
de la volonté gouvernementale d'accroître les échanges avec
certains pays. Il y a eu, notamment, une délégation au Venezuela
et les ministères du Commerce extérieur et des Relations
internationales, lorsqu'ils veulent favoriser des échanges, font ce que
l'on appelle non seulement un échange commercial mais, parfois, du
donnant donnant. Et, comme nous avons des expertises très
développées dans l'organisation de la santé et des
services sociaux - la fabrication de vaccins, etc. - la dimension de la
santé accomp. agne une mission commerciale où on essaie de faire
des échanges, de sorte que cela stimule les échanges entre le
Québec et ce pays. Prenons un cas concret: s'il y a des besoins de
vaccination très importants au Brésil, ce serait une maudite
bonne affaire - excusez l'expression non parlementaire - que le Brésil
achète ses vaccins à l'Institut Armand-Frappier qui est un
producteur important! Autant sur des échanges concrets comme celui d'un
vaccin que sur l'attrait qu'offre l'organisation sociosanitaire du
Québec à l'égard des autres pays, cela fait partie de la
monnaie d'échange intergouvernementale. À cela on associe donc
parfois quelqu'un de la santé publique, de l'organisation de la RAMQ et
cela fait partie d'une mission globale pour favoriser les échanges "at
large", au sens large du terme et non pas seulement un échange
sociosanitaire entre les gouvernements.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On pouvait avoir
l'impression que c'était nous qui étions allés chercher
l'expertise en Amérique du Sud. Cela semble être le contraire.
M. Deschênes: Ce n'est pas une bonne impression.
Là-dedans, habituellement, on est offrant de services.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ce que je
pensais.
M. Paradis: Mais on maintient les questions posées pour
avoir l'information, pour s'assurer que la pratique est conforme a la
théorie développée par le sous-ministre.
M. Chevrette: Sûrement.
M. Paradis: À la page suivante, les contrats de moins de
25 000 $ octroyés à des professionnels pour la période du
1er janvier 1984 au 31 décembre 1984, j'ai deux séries de
questions. Dans un premier cas, concernant les conseillers en information,
Atkinson, Tremblay et Associés: un contrat de 8942 $, un contrat de 5625
$ et un contrat de 5914, 29 $. De quelle façon cette firme a-t-elle
été sélectionnée?
M. Mockle: Nous avons plusieurs firmes telles que Biro Inc.,
Atkinson, Tremblay et Associés, DMR, etc. Par conséquent,
habituellement, on y va sur appel. On demande un profil particulier et une
spécialité dans le domaine. Si la firme ne l'a pas ou nous dit
qu'elle ne l'aura pas avant trois mois, on va à l'autre firme et,
finalement, on s'entend pour trouver un candidat qui correspond au profil qu'on
recherche.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela ne se fait pas
toujours par soumissions?
M. Mockle: On procède par contrats ouverts avec toutes les
firmes.
M. Paradis: Ce n'est jamais par soumissions, si on s'entend
bien.
M. Mockle: C'est-à-dire que, si jamais on a un projet
spécifique, on va y aller par soumissions. Mais on a, avec les
différentes firmes - et c'est la pratique en milieu gouvernemental - ce
qu'on appelle des contrats ouverts, avec toutes les firmes du
Québec.
M. Paradis: Mais vous n'êtes pas allé en soumissions
dans le cas de Atkinson, Tremblay et Associés pour...
M. Mockle: Pas plus que pour Biro Inc. et les autres, non.
M. Paradis: D'accord. Maintenant, vous
avez, avec Biro Inc.
M. Mockle: C'est parce qu'on cherchait une personne qui avait tel
profil pour telle activité particulière.
M. Paradis: Vous avez, avec Biro Inc., justement, au bas de la
même page, cinq contrats; un de 18 600 $, un autre de 12 600 $, un de 11
300 $, un de 25 200 $ et un autre de 7 800 $ en services d'analyse. Les
contrats supérieurs à 25 000 $ doivent passer par les engagements
financiers. Ceux qui sont inférieurs à 25 000 $ ne passent pas
par les engagements financiers.
M. Chevrette: II y en a un qui aurait dû passer.
M. Paradis: II y en a un qui aurait dû passer, cela saute
aux yeux celui de 25 200 $. Mais, est-ce que c'est la procédure, lorsque
vous donnez plusieurs contrats à une même firme, de les ventiler
pour ne pas avoir besoin de passer par les engagements financiers?
M. Mockle: Cela dépend comment... On parle d'un contrat de
moins de 25 000 $. Quand on fait un contrat pour un projet en particulier,
c'est un contrat. Si, avec la même firme, un peu plus tard, on fait un
contrat avec un autre projet, c'est un autre contrat. C'est dans ce sens qu'on
prend les choses. Donc, on n'a pas ce qu'on appelle un contrat stipulant qu'on
aura besoin de douze personnes dans l'année qui vient. Cela, c'est
différent. Mais, on y va selon les besoins. Donc, on va négocier
pour avoir une personne. Cela devient un contrat particulier.
M. Paradis: Oui, oui, mais...
M. Mockle: C'est dans ce sens-là.
M. Paradis: Oui, mais j'imagine qu'à titre
d'administrateur vous connaissez vos besoins. Mon inquiétude, je vais
vous la livrer très spontanément: Pour un contrat
supérieur à 25 000 $, les règles ne sont pas les
mêmes. Pour les contrats inférieurs à 25 000 $, vous avez
une marge discrétionnaire. Comme vous le dites,, vous fonctionnez par
contrats ouverts. Lorsque vous le faites à partir de cinq contrats qui
totalisent beaucoup plus de 25 000 $, est-ce que vous ne contournez pas,
finalement, les directives du Conseil du trésor? 0e vous dis que,
techniquement, sauf pour le contrat de 25 200 $, vous êtes à
l'intérieur des normes et des directives.
M. Mockle: Cela n'est pas...
M. Paradis: Mais cela me paraît un excellent
procédé pour diviser un contrat de 98 000 $ ou de 100 000 $ qu'on
voudrait donner à quelqu'un. On le divise en quatre tranches, on n'a pas
besoin de suivre les normes et tout va très bien, Mme la marquise.
M. Chevrette: Cela peut être différents types
d'analyse. Ce n'est pas le même sujet. Si c'était sur le
même sujet et par étapes vous auriez raison de dire que ce serait
une façon.
M. Mockle: Nous sommes fortement informatisés.
Actuellement, on vit ce qu'on appelle une pénurie dans les "seniors". On
a beaucoup de "juniors" chez nous. Or, on a des projets fondamentaux de
modifications à nos systèmes et, par conséquent, on ne
peut pas donner cela à des "juniors" parce qu'on va rater et on va avoir
des problèmes. Donc, il faut chercher les spécialités
où elles sont et les experts où ils sont. C'est actuellement un
problème pour l'ensemble de tout.
Ce qu'on fait, c'est que... On ne peut pas prévoir les choses
dans une année. Par conséquent, on les prend selon notre plan de
développement et on dit: D'accord, on cherche. Si on n'est pas capable
à l'interne, on va chercher à l'externe. Et on donnera un contrat
spécifique à une firme pour un spécialiste dans tel
domaine.
M. Paradis: On va continuer à la page suivante. Centre de
formation et de consultation, trois contrats, un de 19 000 $, un de 4700 $ et
un de 2800 $. Là, on répète le même mode de
fonctionnement. C'est l'addition. C'est ce qui m'a surpris. À la page
suivante, Ducros, Meilleur, Roy et Associés, 1, 2, 3, 4, 5, 6 contrats,
11 000 $, 18 500 $, 4600 $, 8300 $, 19 782 $. Cela semble être une
pratique. On pourrait dire la même chose à la page suivante.
L'Industrielle, services techniques, trois contrats, un de 24 360 $, l'autre de
24 360 $, l'autre de 11 362 $. Cela me semble être une pratique assez
bien établie chez vous. Il y en a même un autre à la
dernière page, Systématix, services d'analyse. Cela confirme ce
que vous dites, que vous avez des besoins. Mais les besoins, vous les prenez
avec des contrats qui frisent les 24 360 $ plus 24 360 $, puis cela vous
évite de passer à travers les normes qui sont
décrétées par le Conseil du trésor pour s'assurer
que chaque fournisseur de services a une chance égale, finalement.
M. Mockle: Oui, mais ce n'est pas là le but qu'on
poursuit, M. le député.
M. Paradis: Je n'en doute pas, mais la pratique...
M. Moekle: C'est l'impression que cela
peut donner. Ce qu'on cherche, c'est l'efficacité pour combler
les postes vacants, combler les congés de maternité, combler le
manque d'expertise interne. On va donc chercher l'expertise où elle est.
Alors, on fait des contrats pour une personne, pour un projet particulier. On a
toute une procédure bien établie. D'ailleurs, le directeur
général la regarde à chaque année, à ce
point de vue. Ce n'est pas fait dans le but de morceler...
M. Chevrette: II y a un bon éventail, en tout cas, de
consultants. On n'a pas plus de consultants.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais dans le
même sens que...
M. Chevrette: Et, à ce que je sache, ils n'ont pas encore
publié une liste à laquelle il faudrait faire
référence.
M. Paradis Je suis sûr que si...
M. Chevrette: J'ai déjà vu cela avec des avocats
chez vous, dans votre temps.
M. Paradis: Bien...
M. Chevrette: Pour l'OCQ il fallait faire partie de tel bureau si
on voulait avoir des contrats.
M. Paradis: Écoutez, M. le ministre. J'ai
été deux ans critique au Conseil du trésor. N'embarquez
pas là-dedans.
M. Chevrette: Ah! bon. On pourrait s'embarquer.
M. Paradis: Parce que, si on veut s'en aller dans les fournitures
de professionnels, ils ne passent pas par Rosalie. Vous savez par où ils
passent, n'est-ce pas? Lorsqu'on adressait les questions au président du
Conseil du trésor, il nous disait: On a fait un choix. On sait ce que
cela veut dire. Cela fait que, si vous voulez embarquer dans la discussion, je
vais embarquer. Je vais aller chercher mes cahiers d'engagements financiers et
on passera. Ce sont des contrats intéressants.
M. Chevrette: On s'en passera. M. Paradis: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le président de
la régie, dans le même sens que mon collègue de
Brome-Missisquoi, il reste que vos six conseillers ou, enfin, les six contrats
de conseillers en informatique qu'on retrouve sont toujours dans la même
maison. Il doit y en avoir d'autres.
M. Mockle: C'est-à-dire que... Vous avez vu qu'on a Biro,
DMR, Atkinson, Tremblay. Cela, c'est dans le centre d'informatique. Il me
semble que j'en ai d'autres aussi.
M. Paradis: Non, non. Ce n'est pas le même objet. Les
autres, vous avez des conseillers en gestion, des conseillers en
information...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Puis, là, ce sont
des conseillers en...
M. Paradis: Vous avez l'air d'avoir des tiroirs bien
codés.
M. Mockle: Mais cela dépend des secteurs. Si on veut
avoir, par exemple, au niveau des ressources humaines, un plan de
développement des ressources humaines, on va aller chercher ce qu'on
appelle des conseillers dans le domaine, mais cela s'appelle conseillers en
information. Cela s'appelle comme cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais, en informatique, il
doit y avoir beaucoup de boîtes qui font du conseil en informatique.
M. Mockle: Oui, oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est parce que c'est
toujours la même, surtout...
M. Mockle: C'est-à-dire qu'on va chercher les
spécialités. J'ai indiqué tantôt qu'on regarde, on
appelle les compagnies et on dit: Écoutez un peu, voici le profil qu'on
aimerait avoir pour tel ou tel projet. Alors, on nous dit: Écoutez un
peu, on n'en a pas. Donnez-nous du temps. On va essayer d'en trouver un. Si
vous essayez d'en trouver un, on va essayer d'en trouver un également.
À ce point de vue, on va chercher comme vous. Alors, on va voir à
d'autres firmes puis on essaie de retenir la personne pour le temps dont on a
besoin pour faire le travail. C'est donc dans ce sens qu'on peut retomber sur
une firme et il peut arriver que la firme ne l'a pas. Cela ne veut pas dire
que, parce qu'il y a une firme qui n'est pas là, on n'est pas satisfait.
Cela ne veut pas dire qu'on ne l'a pas appelée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas là le
sens de ma question.
M. Mockle: C'est parce qu'elle n'avait pas la compétence
pour l'avoir. Je ne sais pas si cela répond à votre question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non. Le sens de ma
question... En tout cas, écoutez, je ne veux prêter d'intentions
à qui que ce soit, mais c'est six fois la même
firme.
M. Mockle: Mais, ce sont des contrats différents. C'est
parce que c'est pour...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui. Je sais bien
que ce sont des contrats différents, mais c'est...
M. Mockle: D'accord.
M. Chevrette: Je comprends votre question dans le sens
suivant.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Chevrette: S'il existe six firmes en informatique au
Québec...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas
nécessaire que ce soient les six qui en aient, mais...
M. Chevrette:... comment se fait-il que c'est toujours la
même firme d'informatique qui a l'ensemble des contrats?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela.
M. Chevrette: C'est là la question. M. Mockle: On a
Atkinson, on a Biro...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas pour la
même fonction.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas pour la même fonction.
M. Mockle: Cela dépend.
M. Chevrette: Pour l'informatique, la direction du personnel,
c'est cela qu'elle veut savoir.
M. Mockle: D'accord. Quand on parle de conseiller en informatique
et quand on parle de service d'analyse, on prend la terminologie des firmes
pour pouvoir embaucher nos gens.
Deuxièmement, cela dépend, par exemple, si on veut avoir
un conseiller qui va travailler sur un plan. Nous avons travaillé sur un
plan de développement informatique de trois ans. On est allé
chercher des experts conseillers en informatique pour nous donner l'orientation
qu'on va faire pour les trois années qui viennent. D'autre part,
lorsqu'on a à faire du travail de développement de système
ou d'amélioration majeure de système, là on va chercher ce
qu'on appelle des services d'analyse. Cela dépend de ce qu'on
recherche.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je n'ai pas encore de
réponse à ma question. Je pense qu'on ne se comprend pas. Ce
n'est pas plus grave que cela.
M. Mockle: Peut-être que je pourrais vous voir et vous
pourrez m'en parler, j'essaierai de comprendre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est moi qui ne vous
comprends pas. Je pense que le ministre l'a très bien traduite. Il reste
que vous ne leur avez pas donné les mêrne9 fonctions, à
toutes ces firmes. C'est vrai que vous avez plusieurs firmes dans vos cinq
pages. Il y a un service que vous demandez, soit des conseillers en
informatique. On sait qu'il y a beaucoup de firmes de conseillers en
informatique. C'est toujours la même qui se retrouve sur vos listes.
C'est cela qu'on ne comprend pas, que ce soit toujours la même qui soit
sur les listes.
M. Mockle: Non, ce qui arrive, c'est ceci: Vous avez des firmes
qui sont spécialisées dans tel ou tel aspect alors que d'autres,
dans d'autres aspects. Les firmes ne sont pas polyvalentes. Les firmes
polyvalentes sont rares. Ce sont des firmes internationales.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Là-dessus, vous
connaissez cela mieux que moi.
M. Paradis: Les soins dentaires, Mme la Présidente.
M. Mockle: Si c'est une matière politique, je vais la
passer au ministre; si c'est une matière administrative, je vais y
répondre. C'est parce que des fois il y a des éléments que
je ne peux pas...
Programme de relève des cadres
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est une question
d'ordre général avant qu'on tombe dans les services
professionnels. Je voyais qu'au chapitre des ressources humaines, c'est la page
39 de votre rapport annuel, vous dites: Pour une seconde année, la
régie a maintenu son programme de relève des cadres. Ce programme
a permis à un groupe de seize professionnels, dont deux femmes, de se
préparer à exercer des fonctions de cadres supérieurs.
Est-ce qu'il y a des raisons pratiques qui font que seulement deux femmes sur
seize ont été préparées à prendre la
relève comme cadres supérieurs? Il se peut qu'il n'y en ait pas
eu d'autres. C'est pour cela que je pose la question.
M. Mockle: Cela a été sur une base volontaire et on
a fait appel à tout le monde. Il est arrivé qu'il y a deux
femmes
qui étaient intéressées parmi les personnes qui se
sont présentées. On a ouvert cela et on a un objectif
spécifique chez nous d'égalité en emploi et on
privilégie autant que possible les femmes. On a même un projet de
formation d'agent de maîtrise pour les femmes, afin qu'elles puissent
devenir cadres. Là-dedans, c'étaient des professionnels. Par
conséquent, on a ouvert le concours aux professionnels, on a fait une
ouverture, on a fait de l'information aux gens et on a dit: Maintenant, ceux
qui veulent s'inscrire, inscrivez-vous. Il est arrivé qu'il y a deux
femmes qui se sont inscrites.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y avait
beaucoup plus de femmes qui auraient pu s'inscrire?
M. Mockle: C'est-à-dire que...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Au point de
départ, il y a beaucoup moins de femmes que d'hommes.
M. Mockle: On l'a limité à 20, mais on a pris les
femmes dans les personnes qui se sont inscrites.
M. Chevrette: Mais, le potentiel?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le potentiel.
M. Mockle: Écoutez, chez nous on a un personnel
féminin qui est très fort et, dans le domaine des professionnels,
sûrement au moins la moitié. Par conséquent...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y en a au moins la
moitié. Il aurait pu y avoir autant de femmes que d'hommes qui se sont
présentées comme candidates.
M. Mockle: Si j'inclus, par exemple, les femmes analystes en
informatique, elles ne sont pas intéressées à la gestion.
Elles veulent faire une carrière comme analyste en informatique. J'ai un
personnel féminin très fort d'analystes en informatique. On les
invite à venir, mais elles ne veulent pas venir dans la gestion. On ne
peut pas les forcer. Elles veulent faire une carrière dans le domaine de
l'informatique. Est-ce que vous comprenez?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela m'intéresse
de voir comment...
M. Mockle: On a un programme d'information. On envoie la
documentation aux gens. On a des conseillers en gestion qui les rencontrent
pour voir leurs carrières, établir le profil de carrière
et quand les employés, par exemple les employées, nous disent:
Mon profil, je ne veux pas aller en gestion; cela ne m'intéresse pas; je
veux faire telle et telle chose, forcément, on ne peut pas les forcer
à venir dans le programme des cadres.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Combien avez-vous eu de candidatures pour ces 20 postes?
M. Mockle: On a eu 26 candidatures.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans les six qui n'ont
pas été retenues...
M. Mockle: On a eu 26 candidatures, mais ce n'est pas tout le
monde qui répond à cela. Cela prend quand même certains
critères. Il y en a quelques-uns qui ont posé leur candidature
comme cela parce qu'on envoie cela aux professionnels "at large"; les gens ont
répondu. Là, on regarde à partir de certains
critères, cela prend quand même un certain nombre
d'expériences dans tel domaine pour arriver à cela. On ne
voudrait pas commencer à zéro. On veut partir avec un programme
de 20.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Les gens qui ont
été rejetés, enfin, je ne le dis pas d'une façon
péjorative, est-ce que c'était pour une moitié des hommes
et pour l'autre, des femmes? C'étaient surtout des hommes, surtout des
femmes? (11 h 15)
M. Mockle: Cela n'a été que des hommes. Les femmes,
on les a privilégiées. Cela fait partie de notre politique de
privilégier les femmes autant que possible. Évidemment, vous ne
m'amènerez pas à choisir une personne incompétente face
à la politique favorisant l'emploi des femmes...
Une voix: C'est une action positive.
M. Mockle:... mais je dois dire qu'à la régie il
n'y a personne d'incompétent, tout le monde est compétent. C'est
à cause de cela qu'on est efficace.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est un refrain.
M. Mockle: De mon prédécesseur.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'ailleurs qui, je pense,
est bien mérité.
M. Chevrette: Bravo! c'est bien, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je n'hésite pas
à dire aux gens qu'ils font bien.
M. Chevrette: Je vous félicite, Mme la
Présidente. C'est la première fois que j'entends cela en
huit ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est parce que vous
n'avez pas siégé avec moi avant.
M. Chevrette: Cela prouve, madame, que... Non, je ne le dirai
pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On continue.
Soins dentaires
M. Paradis: Les soins dentaires chez les jeunes et les personnes
âgées. Dans un rapport rendu public récemment, le
comité provincial de santé dentaire de l'Association des
directeurs de département de santé communautaire dévoilait
les résultats d'une enquête menée auprès de 26 000
jeunes de six à quatorze ans. Cette enquête, la plus importante du
genre en Amérique du Nord et menée en collaboration avec le
ministère des Affaires sociales, indique que, malgré une
légère amélioration par rapport à 1977 - le chiffre
était de 30 % - la santé dentaire des jeunes
Québécois demeure en retard de douze ans par rapport è
celle de nos voisins de l'Ontario et elle est loin d'atteindre celle des
enfants des autres provinces canadiennes et des États-Unis.
Pour le coordonnateur de cette enquête, le Dr Martin Paillette, la
seule façon de rattraper progressivement ce retard serait de fluorer
notre eau. Le ministère des Affaires sociales a collaboré
à cette enquête. Le ministre doit donc être au courant des
résultats et ceux-ci doivent être analysés.
En conséquence, le ministre peut-il nous indiquer s'il a fait des
recommandations au Conseil des ministres sur cette question et quels sont les
mesures et moyens qu'entend prendre son ministère pour améliorer
cette situation?
M. Chevrette: Je vais vous demander une minute, s'il vous
plaît, parce que je connais le dossier, mais je veux avoir des
précisions.
On a même une loi au Québec sur la fluoration des eaux qui
remonte au ministre Forget, qui a été appliquée avec
beaucoup de modération, pour ne pas dire davantage. Depuis 1978, fort
probablement, il y a un genre de moratoire non décrété,
d'une certaine façon.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Par le Dr Lazure.
M. Chevrette: Par le Dr Lazure, effectivement. Comme
ministère, nous essayons de convaincre le plus passible, mais vous savez
que les municipalités ont une décision à prendre dans un
tel cas. Si elles décident positivement, nous collaborons, nous
participons. Actuellement, le pourcentage est d'à peu près 17 %
de la population par rapport è 85 % en Ontario pour la fluoration.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quelle est votre position, M. le ministre, là-dessus?
M. Chevrette: Ma position, je ne peux pas faire autrement que
d'être en accord avec des décisions antérieures, en ce sens
que ce serait un geste positif en fonction des résultats observés
et observables ailleurs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce votre intention de
stimuler un peu cela?
M. Chevrette: C'est mon intention. J'en ai tellement de choses
à stimuler, Mme la Présidente, je vous avoue que je manque de
temps. Je mentirais en disant que j'y ai mis des énergies depuis quatre
mois. Seulement répondre à l'Opposition, cela prend 98 % de mon
temps.
M. Paradis: Un autre rapport, M. le ministre sur le même
sujet. Nos informations nous indiquent qu'il y aurait un taux anormalement
élevé de problèmes de dentition chez les personnes
âgées. Cela se comprend.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II n'ont plus de
dents.
M. Chevrette: Mais chez les jeunes, il y a un réel
progrès, par exemple. Nous allons vous produire un rapport sur
l'amélioration des bienfaits de nos programmes pour les jeunes avec les
pourcentages.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela m'intéresse
beaucoup.
M. Chevrette: Les pourcentages? À la toute veille, je
devais même rendre cela public à Montréal, il y a quinze
jours. Il est prêt. Donc, je vais vous le donner très
prochainement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Remettez-le aujourd'hui.
M. Chevrette: Cela me ferait plaisir, mais je ne l'ai pas ici.
Il faudrait que je...
Je vais le donner prochainement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous pouvez
nous l'apporter la semaine prochaine?
M. Chevrette: II me ferait plaisir de vous le déposer.
J'aurais dû l'apporter ce matin. Cela vous aurait permis de dire une
deuxième fois: Bravo! Je suis d'accord.
M. Paradis: On va attendre de le voir avant de dire bravo, M. le
ministre et si c'est le cas, on dira bravo.
M. Chevrette: Cela me surprendrait que vous attendiez de le voir
parce que vous avez le don d'émettre vos télégrammes avant
même que vous parliez ici.
M. Paradis: Sur les choses qu'on dit, nous autres, oui.
M. Chevrette: Oui et d'analyser les choses des autres aussi.
M. Paradis: Sur les choses qu'on dit. Pour en revenir aux
personnes âgées, M. le ministre - c'était là
l'aspect des jeunes - il y aurait de plus en plus de personnes
âgées qui sont édentées, si vous me permettez
l'expression, ce qui se traduirait par des problèmes digestifs en
relation avec une mastication insuffisante. Le ministère peut-il
infirmer ou confirmer ces informations, nous dire s'il a en main un rapport des
officiers du ministère sur la question, nous préciser, si
possible, l'état réel du problème et nous indiquer si la
situation a fait l'objet d'analyses qui permettent de dégager un certain
nombre de moyens d'action?
M. Chevrette: Voulez-vous répéter la question, s'il
vous plaît, parce que notre spécialiste est ici.
M. Paradis: Oui. Vous aussi, vous y êtes, M. le ministre.
Nos informations nous indiquent qu'il y aurait un taux anormalement
élevé de problèmes de dentition chez les personnes
âgées. Il y aurait de plus en plus de personnes âgées
qui sont édentées, si vous me permettez l'expression, ce qui se
traduirait par des problèmes digestifs en relation avec une mastication
insuffisante. Le ministre peut-il infirmer ou confirmer ces informations, nous
dire s'il a en main un rapport des officiers du ministère sur la
question, nous préciser, si possible, l'état réel du
problème et nous indiquer si la situation a fait l'objet d'analyses qui
permettent de dégager certains moyens d'action?
M. Chevrette: Oui. Il y a une étude qui a
été faite en collaboration avec l'Université Laval.
Effectivement, on y relève des problèmes évidents,
sérieux...
Une voix: Évidents? M. Chevrette: Oui.
Des voix: Ah! Ah!
M. Chevrette: Je m'excuse, ce n'était pas
délibéré. Ce sont souvent les meilleures. Dans le cadre
des programmes généraux, il y aura des rectifications à y
apporter.
M. Paradis: Quand?
M. Chevrette: Dans les meilleurs délais. On vient de
prendre connaissance de l'enquête.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, il y
avait déjà... Vous dites que vous venez de prendre
connaissance... Vous, sûrement, vous venez de prendre connaissance de
l'enquête, forcément, mais la revue Carrefour, il y a maintenant
près de deux ans ou pas loin de deux ans - on pourrait vous donner la
date exacte - avait déjà publié les résultats d'une
enquête qui révélait - là, c'est vraiment de
mémoire, parce que cela fait deux ans que je l'ai regardée - que,
chez les personnes de 65 ou 70 ans, il y en avait peut-être 10 % à
qui il restait trois dents et...
M. Chevrette: Effectivement, j'ai lu...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... chez les autres, il
leur en restait une.
M. Chevrette: Ah! Ah! Mais là, je vous avoue,
madame...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, ce que je veux
dire, c'est que les données, on les a depuis assez longtemps.
M. Chevrette: Non, mais il y a plus que cela. Il y a aussi les.
prothèses. Dans l'étude - j'en ai lu une certaine partie, en tout
cas - on parle même de prothèses mal ajustées, de
disparition pratiquement. de gencives. Ils ont même de la
difficulté sur le plan de la digestion, y compris ceux qui ont des
prothèses parce qu'elles sont mal ajustées ou mal-en-point. J'ai
lu un bon bout là-dessus. Mais dans le cas des personnes en foyer
d'accueil, par exemple, ou en soins de longue durée, effectivement, il y
a un travail qui se fait là-dessus. Ce n'est qu'à
l'intérieur des programmes réguliers, cependant. On ne
crée pas de programmes particuliers pour régler cette situation.
Est-ce que, dans la politique du vieillissement au Québec, il y aura des
programmes plus spécifiques face à cet aspect concret? Nous
verrons.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'aux centres
d'accueil il y a quand même - évidemment, je ne veux pas tomber
dans les services dentaires gratuits pour les personnes âgées, on
n'en a pas les moyens, je pense - des dentistes sur appel ou
rattachés aux centres d'accueil? M. Chevrette: Oui,
madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui? D'accord.
M. Paradis: Un peu dans la même veine, Mme la
Présidente, le dossier du remboursement des soins d'orthodontie. Qui n'a
pas eu, comme député de comté, la visite, à son
bureau, de personnes qui étaient économiquement
défavorisées ou faibles, qui étaient aux prises avec ce
genre de problème? Est-ce qu'il y a une décision au
ministère qui est sur le point de se prendre quant au remboursement des
soins d'orthodontie? Si on parle de prévention, d'améliorer la
santé de la population, est-ce que vous avez une analyse de la
situation?
M. Chevrette: On a une analyse de la situation, il n'y a pas de
cachette, à part cela. On avait fait une demande très
précise en ce qui concerne les priorités, cette année.
À cause de la faible marge de manoeuvre, on n'a pas obtenu les
crédits qu'on voulait obtenir sur ce point très
précis.
M. Paradis: Combien aviez-vous demandé, pour nous donner
un ordre de grandeur?
M. Chevrette: De 3 000 000 $.
M. Paradis: Et le mode de fonctionnement du programme, parce que
si vous avez demandé des crédits, vous aviez une idée
du...
M. Deschênes: La désignation de certains centres qui
ont déjà de l'expertise dans ce domaine.
M. Paradis: Mais cela s'appliquait à quelle
clientèle?
M. Deschênes: Trois sortes de clientèle,
particulièrement: les cas de cancer de la bouche, de fissure
palatine...
M. Chevrette: Fissure.
M. Deschênes:... et de malocclusion handicapante.
M. Paradis: Et ce n'est pas pour cette année que...
M. Chevrette: Non.
M. Deschênes: Cela ne sera pas réalisé cette
année.
M. Paradis: Dans le dossier de l'hygiène dentaire ou des
hygiénistes dentaires dans les
CLSC, le gouvernement a déjà indiqué son intention
de créer un certain nombre de postes d'hygiénistes dentaires pour
s'occuper de prévention. Il s'agit de savoir si l'objectif du
gouvernement, quant au nombre de postes d'hygiéniste dentaire à
créer dans les CLSC, a été atteint.
M. Chevrette: II n'a sûrement pas été atteint
parce que...
M. Paradis: Manque de CLSC...
M. Chevrette:... tout d'abord, il y avait manque
déjà de CLSC, au départ; deuxièmement, il y en
avait une série dans...
M. Paradis: Mais dans les CLSC existants?
M. Chevrette: Dans les existants?
M. Paradis: Dans les CLSC qui sont supposés exister.
M. Chevrette: Nous avons 113, 8 postes d'hygiénistes
dentaires permanents, 130 hygiénistes à temps partiel; on en a 90
en centres d'hébergement, en CHDSC - cela veut dire exactement... les
sigles à notre ministère, on n'en a pas! - en centres
hospitaliers de soins de courte durée. Il y a cinq pages de sigles, pour
votre information, je devrais vous les envoyer. Quelqu'un qui passe le
test!
M. Paradis: II peut prononcer désinstitutionnalisation
sans difficulté.
M. Chevrette: À l'aise. La
désinstitu-tionnalisation
M. Paradis: J'aurais une question à poser au ministre ou
au président de la régie. Je remarque qu'à
l'administration le budget ou les crédits pour l'année 1984-1985
étaient de 43 311 700 $ et qu'en 1985-1986 on les retrouve à 41
933 400 $. C'est une diminution sur le plan des crédits alloués
à l'administration. Je tiens à le souligner. Dans le livre des
crédits, je pense que c'est le seul endroit au ministère
où on a réussi ce tour de force. C'est peut-être, comme Mme
la Présidente l'a souligné, parce qu'on parle de transfert de
crédits, de plus en plus, aux gens qui donnent les soins ainsi qu'aux
patients, aux bénéficiaires du réseau. Je vous
félicite d'aller dans cette direction. C'est votre administration
interne.
M. Mockle: On essaie de faire beaucoup par l'informatique, par
conséquent, de contrer nos dépenses administratives, tout en
maintenant notre efficience et notre efficacité.
M. Paradis: Je tiens à le souligner parce que c'est trop
rare qu'on retrouve cela dans les régies et offices de toutes
sortes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il...
M. Chevrette: Aux Affaires sociales, on donne le ton à
tout.
M. Paradis: M. le ministre, avant de généraliser,
regardez les autres postes administratifs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions d'autres membres de la commission? Parce que j'aurais quelques
questions à poser.
La première vous concerne, M. le ministre...
M. Chevrette: Allez, madame. (11 h 30)
La reconnaissance des sages-femmes
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Comme on parle d'effectifs médicaux et paramédicaux, je ne
savais pas au juste où l'introduire. Je pense que c'est probablement
ici. C'est la question des sages-femmes. La première question: Quand
avez-vous l'intention de rendre public le dossier des sages-femmes? Je vous
ferai remarquer que celui-ci m'a été remis par un ministre; je ne
l'ai pas eu en clandestinité.
M. Chevrette: Cet après-midi, à 15 heures
précisément, je rencontre l'équipe interne de mon
ministère qui doit me présenter une version finale d'une
politique en périnatalité qui touche, bien sûr, le volet
des sages-femmes. Donc, cela s'en vient.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est assez
étrange comme on a toujours le don de poser les questions au moment
où...
M. Chevrette: Je suis heureux que vous me la posiez. C'est
intéressant que vous posiez la question effectivement parce que demain,
d'abord, on doit avoir une rencontre avec la ministre
déléguée à la Condition féminine. Il est
évident qu'il fallait regarder une dernière fois le document
avant d'échanger des opinions entre ministères; donc, c'est un
hasard, mais heureux. Je suis content que vous posiez la question. Cela
démontre jusqu'à quel point on travaille
régulièrement, d'une façon soutenue, sur l'ensemble des
sujets sur lesquels vous nous interrogez.
M. Paradis: II faut dire que cela revient chaque année
aussi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais simplement
faire remarquer au ministre, afin qu'il conserve sa modestie, que ce rapport
devait être prêt...
M. Chevrette: C'est la mode, madame!
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... en 1982. Il
était prêt en 1983, nous sommes rendus en 1985 et il n'a pas
encore été rendu public. On avance, mais on avance lentement. Du
moment qu'on avancera sûrement.
M. Chevrette: II me semblait que j'avais dit, je ne sais pas si
c'est hier ou mardi, quant au dossier des sages-femmes comme tel, sur lequel
une question avait été posée...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non.
M. Chevrette: Oui, parce que j'ai répondu que j'avais
rencontré le groupe des infirmières qui m'avait donné une
version, l'approche quant à la formation exigible pour devenir
sage-femme et comment régler la question, par exemple, de celles qui
n'ont pas nécessairement la formation demandée aujourd'hui et
comment reconnaître par une clause, soit grand-père... Vous vous
rappelez? J'ai même utilisé la clause grand-père ici,
à la table; donc, j'en ai sûrement parlé. Mais je crois que
c'est au moment où vous avez dû quitter, quand vous avez
été remplacée par M. Lafrenière. C'est
peut-être cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, parce que...
Même si parfois on a des distractions, au moins...
M. Chevrette: Pour autant que ceux qui ont à
répondre ont une bonne mémoire et se le rappellent, c'est
déjà pas pire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela.
M. Chevrette: C'est la modestie... La Présidente (Mme
Lavoie-Roux): Mais vous n'avez quand même pas répondu à
ma première question.
M. Chevrette: Je vais vous dire...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Quand allez-vous rendre public ce document?
M. Chevrette:... que j'ai la version finale et j'ai l'intention
de la rendre publique d'ici la fin de mai, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'ici la fin de mai.
M. Paradis: Encore mai.
M. Chevrette: Bien, c'est le mois de Marie. Je ne vois pas ce que
vous avez contre le mois de mai.
M. Paradis: Cela va. C'est parce que c'est un mois qui est revenu
souvent dans les réponses.
M. Chevrette: C'est parce qu'on travaille. Il y a des
échéances qui arrivent et on ne se privera pas de produire des
documents. D'ailleurs, ce que je trouve drôle dans vos réactions,
messieurs et mesdames, c'est lorsque vous critiquez les dates. Chaque fois que
je propose une date, vous dites: Ah! On attend depuis deux ans, depuis trois
ans. Quand je dis que ce sera en mai, vous dites: Ah! En mai. Comme si vous
aviez peur de quelque chose qui va arriver en mai. Cela me fait penser à
la commission d'étude qu'on a annoncée en Chambre. Après,
on a dit: Ah! Ils ont volé cette idée chez notre formation
politique. Dans l'exposé du député de Brome-Missisquoi,
cela n'a quasiment plus d'allure que j'aie décidé maintenant.
Voyons!
M. Paradis: II y avait des mises en garde.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui se passe?
M. Paradis: II y avait des mises en garde, M. le ministre, et si
vous faites votre travail sérieusement, vous allez le relire
attentivement pour prendre en considération les mises en garde, si vous
les jugez opportunes. Si vous les jugez inopportunes, vous ne les prendrez pas
en considération. On a déjà donné des
avertissements au gouvernement dans ces dossiers.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si la commission me le
permet, je vais me redonner le droit de parole.
Bon, vous allez rendre cela public au mois de mai. Mais quelles sont vos
intentions quant à la reconnaissance des sages-femmes? Est-ce que vous
êtes plus avancé qu'il y a un an? Je ne parlerai pas d'il y a deux
ans, mais est-ce que vous êtes plus avancé qu'il y a un an quant
aux pourparlers et aux négociations que ceci peut signifier avec
d'autres professions médicales ou paramédicales? Je vais
commencer par cela, je poserai d'autres questions après.
M. Chevrette: Oui, on est avancé et il y a des
décisions à prendre, que je devrai prendre probablement
dès aujourd'hui, entre autres, sur la formation, l'approche sur la
formation, c'est évident. Je ne m'attends pas à un consensus
complet là-dessus, c'est évident. Si on attend un consensus
général, on va attendre plusieurs années avant de publier
le document. Le document sera publié en mai.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, cela, c'est sur la
publication du document. Je dois comprendre que vous parlez de formation
éventuelle; pour quel moment prévoyez-vous des programmes de
formation? Au moment où on instaure des programmes de formation, c'est
évidemment une reconnaissance des activités des sages-femmes.
À cet égard, est-ce que vous prévoyez un projet de loi
spécial?
M. Chevrette: Oui. À votre question précise,
à savoir quand il y aura des programmes de formation...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est vous qui en avez
parlé.
M. Chevrette: Oui, j'ai dit que j'aurais une décision
à prendre parce que c'est le ministère de l'Éducation qui,
à toutes fins utiles...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Votre recommandation au ministère de l'Éducation sera dans
quel sens?
M. Chevrette: Je ne peux pas dire dans quel sens, parce que j'ai
une décision è prendre entre deux options. C'est clair. Un groupe
me présente l'idée que ce soit ia formation équivalente
à un baccalauréat. D'autres me diront qu'un DEC suffirait. Il me
faudra faire concrètement des recommandations aux endroits
appropriés.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je vous remercie de ces
détails; mais voici le sens de ma question. Que vous optiez pour A ou
pour B, vous opterez quant à une recommandation au ministère de
l'Éducation en faveur d'une formation appropriée à quelque
niveau que ce soit. En d'autres termes, officiellement, on reconnaîtra au
Québec ia profession de sage-femme. Est-ce que vous préparez un
projet de loi précis pour elles ou des modifications à la loi
existante pour leur permettre justement de pouvoir être reconnues?
M. Chevrette: Nous préparons la politique globalement, on
la fait adopter. Ensuite, chacun des ministères qui a une implication
dans cette politique doit s'ajuster en fonction de cette politique. Je ne peux
pas vous donner de date précise quant à
l'échéancier de l'application. Je vous donne un exemple. Le
ministère de l'Éducation pourrait décider... Je pense que
ce n'est même pas une question législative en ce qui regarde le
ministère de l'Éducation, c'est purement et simplement de la
programmation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour nous autres, cela
pourrait être...
M. Chevrette: Pour nous autres, cela pourrait aller
jusqu'à du législatif. Cela ira nécessairement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le
Code des professions je suppose?
M. Chevrette: Le Code des professions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela.
M. Chevrette: Exact.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez l'intention
d'aller dans cette direction-là?
M. Chevrette: Oui. Ce ne sera nécessairement pas avant la
session d'automne puisque, à cause des dates. Vous savez qu'on doit
déposer tel type de législation, je croîs, le 15 mai. Donc,
on ne sera sûrement pas prêt, sur le plan législatif, d'ici
à la fin de juin. Il faudrait que ce soit à la session
d'automne.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La position du
ministère des Affaires sociales...
M. Chevrette: Sera connue.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À ce moment-ci, on
siège quand même publiquement. Est-ce que je dois conclure qu'elle
va dans le sens d'une reconnaissance officielle de la pratique des
sages-femmes?
M. Chevrette: Oui, on peut conclure ainsi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. À ce
propos, je ne sais pas si le ministre...
Une voix:...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous voulez dire que vous
venez de prendre la décision?
M. French: Pourquoi attendre à demain ce que vous pouvez
décider aujourd'hui?
M. Chevrette: Vous allez être les premiers à refuser
un consensus législatif.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On pourra peut-être
faire une petite motion.
Le nombre de césariennes
Je voudrais simplement faire remarquer au ministre... S'il ne l'a pas
vu, je suis sûre que ses fonctionnaires l'ont vu. Je regardais dans le
rapport de la régie et dans le rapport, non public encore, mais je pense
que même si je rendais les statistiques publiques il s'agit de retourner
au rapport de la régie pour les trouver... Je voyais que les
césariennes au Québec ont augmenté. Depuis 1971, elles
sont passées de 5300 à 14 759 pour l'année 1983, ce qui
veut dire une augmentation en pourcentage de 5, 65 % qu'elles étaient en
1971 à 17 % pour les statistiques de 1983. Est-ce que le ministre trouve
qu'il s'agit là d'une chose... Il y a une progression continue
d'année en année dans la pratique des césariennes.
Qu'est-ce que le ministère entend faire? Ou est-ce qu'on
considère que c'est normal, aujourd'hui, que c'est la façon
d'accoucher? Qu'est-ce que vous entendez faire?
M. Chevrette: Je vais demander à M. Deschênes de
vous donner une réponse précise sur les trois volets, les trois
types d'accouchements. Est-ce que vous ayez des statistiques pour les trois
devant vous?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, j'en ai juste
une.
M. Deschênes: II y a deux éléments de
réponse. En ce qui concerne les profils de pratique, vous mentionnez ces
diagnostics. Il y en a bien d'autres sur lesquels on s'interroge. Il y a
effectivement des travaux qui ont été entrepris à la
direction de l'évaluation - et je pense même l'avoir dit hier -
pour pouvoir dessiner les profils de pratique dans certains cas. Il y a
certains diagnostics dont l'évolution surprend à première
vue. Il peut y avoir différentes causes, mais il faut d'abord les
dégager et ensuite analyser pourquoi. Il y a certains diagnostics, dont
ceux-là, qui font l'objet d'études. Ce que nous voulons, c'est
aussi évaluer non pas massivement une orientation, mais voir si, dans
chaque région, c'est le même pattern ou non. S'il y a des
différences d'une région à l'autre, cela fait l'objet de
bonnes questions sur les volets professionels et on ira discuter avec
les groupes concernés.
Nous voulons faire dire à ces statistiques tout ce qu'elles
peuvent dire. L'un des éléments, c'est de faire des comparaisons
interrégionales. Je sais qu'aux États-Unis, on a fait certains
travaux de ce genre et cela a entraîné certaines corrections.
Alors, nous avons adopté cette politique de profils de pratique pour les
mettre en évidence et faire des comparaison interrégionales et
faire un peu un effet miroir en disant à ceux qui sont experts et qui
sont impliqués là-dedans: Trouvez-vous cela normal? Si cela
varie, pourquoi pensez-
vous que cela varie? Si cela double, pourquoi pensez-vous que cela
double? On aurait intérêt à savoir pourquoi et cela a
habituellement des effets.
Dans le deuxième volet, effectivement, les statistiques que vous
mentionnez sont des données qu'on a dans notre document pour
consultation, document sur la politique de périnatalité. II y a
plusieurs aspects, dont celui-là, dont celui des sages-femmes, etc., qui
font l'objet d'une consultation pour bâtir une politique. Nous avons
noté aussi une augmentation très dramatique de l'activité
chirurgicale pour une activité que, par ailleurs, tout le monde qualifie
de normale. C'est un peu étonnant. Cela fait l'objet de certaines
questions. Dans la consultation, nous demanderons à tous les groupes qui
seront l'objet de cette consultation: Que pensez-vous de cet
élément? Est-ce qu'on "chirurgicalise" plus alors qu'on fait un
discours vers l'humanisation? C'est un peu étonnant. C'est l'un des
volets développés dans notre document sur la politique de
périnatalité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord. Je pense que mon collègue de Westmount voulait vous
poser une question.
M. French: Oui. Je voudrais m'adresser è M.
Deschênes et lui demander s'il a bien dit que l'analyse de profils de
pratique a commencé aux États-Unis.
M. Deschênes: II y en a aux États-Unis. J'ai lu des
études, par exemple dans l'État du Maine ou celui du
Massachussets, etc. II va falloir étudier différents
États. Mais prenons le Maine, où on compare les taux de n'importe
quoi, le taux de césariennes, si on veut, le taux d'épisistomies,
le taux de chirurgies. C'est sur l'activité chirurgicale qu'on se
questionne le plus là-dessus. Par exemple, on sait qu'il y a une
évolution dans la pratique sur les cancers d'estomac. J'en parlais hier
lorsqu'on discutait de la difficulté des politiques concernant les
maladies ou les problèmes de santé difficiles. Si, pour un cancer
de l'estomac, une région du Maine procède par chirurgie dans 40 %
des cas mais que, dans une autre, on procède par chirurgie dans 12 % des
cas, ou bien, il y a plus de cas, ou on les traite différemment. On
compare ensuite. Est-ce que, face à ces données, on peut
s'apercevoir que, là où il y a 12 %, c'est parce qu'on utilise -
je ne veux pas donner de noms de médicaments ou faire de la
publicité avec ce que j'ai dit hier là-dessus - une
médication, un traitement de médecine interne plutôt que
chirurgical? L'effet, c'est que, lorsqu'on a renvoyé aux
différentes régions d'un État de la Nouvelle-Angleterre
des pratiques différentes et qu'on a refait l'exercice deux ans
après, la pratique s'était standardisée et, là
où habituellement il y avait plus de chirurgie, la chirurgie
était tombée, c'est-à-dire que la chirurgie est toujours
le dernier moyen. Lorsqu'on envoie une statistique du simple au double avec des
professionnels semblables, une population de même statut
socio-économique, ayant les mêmes habitudes alimentaires, il y a
quelque chose de drôle dans l'intervention professionnelle. L'effet de
cette méthode, c'est-à-dire seulement de leur renvoyer les
données interrégionales, c'est que la pratique professionnelle
s'est ajustée et, généralement, c'est vers la baisse de
l'activité chirurgicale pour favoriser plutôt la médecine
de type interne. (11 h 45)
À partir de telles notions, de tels effets, on a tout ce qu'il
faut avec les banques de données. C'est pour cela que j'ai donné
un mandat à la direction de l'évaluation de savoir comment on
peut récupérer cette idée et travailler avec les milieux
professionnels à ajuster les pratiques en fonction de ce qui semble
être la meilleure solution, c'est-à-dire la moins
envahissante.
Les électrochocs
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'aimerais poser une question au ministre, mais probablement que c'est
M. Deschênes qui me répondra. Vous dites: On s'intéresse
à différents problèmes qui, à un moment
donné, vous semblent présenter un caractère au plan des
statistiques, un peu déséquilibré par rapport à ce
que peut-être autrefois on considérait une pratique normale.
D'année en année, j'ai toujours soulevé la question des
électrochocs, des traitements psychiatriques.
M. Deschênes: Suivant des diagnostics retenus.
La Présidente (Mme Lavoîe-Roux): Bon! C'est parce
que, M. Deschênes...
M. Deschênes: Mais regardez la difficulté.
La Présidente (Mme Lavoîe-Roux): ... vous
conviendrez que cela fait plusieurs années que... Et là, quand
est-ce qu'on va avoir des études un peu significatives sur ces
choses?
M. Deschênes: Il y a eu des travaux à cet
égard et on a posé des questions dans les milieux. On s'est
aperçu que la pratique de Québec était très
différente de celle de Montréal, par exemple. Une des
difficultés, c'est d'abord de régionaliser ces données.
Quand vous les régionalisez, il y a un petit problème qui pointe.
C'est que si un type d'activité n'est fait que par un professionnel dans
une région, si je prends le Bas-du-
Fleuve, que cela se fait seulement à Rimouski, et qu'on sait que,
dans le département à Rimouski, il y a seulement un professionnel
qui pratique cela, vous venez d'avoir un problème de
confidentialité qui n'est pas de cinq cents. Comment pourrait-on
regrouper des régions pour éviter cela? Cela dépend du
volume d'activités. Il faut donc bâtir la statistique en fonction
des régions et avoir ce type de préoccupation à l'esprit.
Ce n'est pas cela qui va arrêter de faire le profil. Cela fait partie des
problèmes dans cet exercice.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le problème des
électrochocs est quand même plus généralisé
que...
M. Deschênes: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II y a tellement peu de
psychiatres dans les régions éloignées. Je comprends que
cela puisse se présenter, mais il reste que c'est le problème
global qu'on a toujours abordé. Est-ce qu'il y a une diminution en fait
ou si cela se maintient? Je n'ai pas regardé les statistiques cette
année.
M. Deschênes: II faudrait que je les vérifie moi
aussi. Disons que cet élément était un focus à la
suite du rapport du Conseil du statut de (a femme. Il y avait eu des travaux
là-dessus particulièrement. Nous avons fait des
représentations et, plutôt que d'avancer sur ce seul point, alors
qu'on s'en pose plusieurs autres, dont ceux que vous avez mentionnés
tantôt, on a développé l'opération pour dire: Voici
une série de diagnostics sur lesquels on s'interroge. Je n'ai pas les
dernières données. II faudrait que je fasse le point sur ces
projets, pour savoir où actuellement ils en sont. Je ne peux pas vous
répondre aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je vous remercie. M. le
ministre, est-ce que vous vouliez ajouter quelque chose?
M. Chevrette: Oui. Je profiterais peut-être de
l'occasion...
M. Deschênes: On me dit... Mon collègue qui
travaille dans la direction de l'évaluation, M. Pierre Bergeron, me dit
qu'effectivement, dans les dernières données, il y a une
diminution appréciable des électrochocs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais est-ce qu'il y a
toujours autant de traitements psychiatriques pour les femmes dans un rapport
de un à deux comparativement aux hommes?
M. Deschênes: C'est là une autre chose.
C'est comme l'étude sur l'usage des psychotropes par exemple.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que M. Bergeron
sait que l'écart est toujours d'à peu près un à
deux?
M. Deschênes: Oui, mais cela est assez compliqué. Il
ne faudrait pas conclure qu'il y en a trop chez les femmes. C'est
peut-être que les hommes refusent certaines choses.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui.Il y a
eu des nuances.
M. Deschênes: Oui, oui. Il y a des gens qui attendent
d'être morts avant de savoir qu'ils sont malades. C'est le comportement
masculin traditionnel.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ces hommes forts!
M. Chevrette: Mme la Présidente, si vous concluez sur le
sujet, je voudrais peut-être profiter de la commission parlementaire pour
inviter tous les groupes de femmes, les corporations professionnelles,
dès la parution de la politique en périnatalité, qui
contient le volet des sages-femmes, à faire connaître leur point
de vue pour qu'on puisse avoir véritablement une sensibilisation
publique à ce phénomène, cette option qui sera
nécessairement dans la politique ministérielle de sorte qu'on
puisse véritablement, au Québec, s'interroger d'une façon
très sérieuse.
Je sais que vous avez déjà participé à
plusieurs discussions sur le débat. Je pense qu'on se doit d'inviter les
intervenants à nous livrer vraiment leur perception, car on a
l'obligation d'évoluer dans ce dossier et ce, rapidement.
La chiropratique
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une dernière
question pour le président de la régie et le ministre,
peut-être davantage le ministre. Elle est peut-être un petit peu
politique celle-là aussi. C'est sur la chiropratique, M. le
ministre.
M. Chevrette: IIy a des hasards, madame. Je viens de
rencontrer les chiropraticiens à neuf heures, à mon bureau, ce
matin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II n'y a pas à
dire, n'est-ce pas? Pourtant, ils ne m'ont pas téléphoné
pour me dire qu'ils vous voyaient. D'ailleurs c'est un problème que j'ai
soulevé à plusieurs reprises. Il y a une Loi sur la chiropratique
au Québec. On se retrouve un peu... La situation est un peu confuse. Les
chiropraticiens pouvaient prendre des patients, par exemple, des
bénéficiaires, comme on les appelle, de la Commission des
accidents du travail. Maintenant - et je ne veux pas discuter de la
chiropratique dans son ensemble - il semblerait que, depuis l'avènement
de la CSST, on ait reculé. Ils sont venus présenter un
mémoire au moment de la loi 42. Sur la loi 42, c'est un peu de
mémoire, le ministre, M. Fréchette a dit: Écoutez, il
faudrait vous adresser au ministère des Affaires sociales. Le
ministère des Affaires sociales renvoie la balle au ministère du
Travail.
Apparemment, on pourrait régler le problème. Il n'y a pas
besoin de loi, puisqu'il y en a une qui existe. Vous ne la connaissez
peut-être pas parce que cela ne fait pas longtemps que vous êtes
arrivé, mais on a reconnu spécifiquement des fonctions aux
chiropraticiens et moi, je voudrais savoir où en est le ministre dans
ses réflexions là-dessus. Il a dû réfléchir,
puisqu'il les a rencontrés ce matin.
M. Chevrette: Effectivement, c'est un des sujets de la discussion
que j'ai eue avec eux ce matin. Ce qu'ils nous demandent, c'est que la loi
rende permissible le paiement des soins. Il va falloir cependant que je
vérifie avec M. Fréchette, parce que les représentants de
l'association m'ont dit ce matin que M. Fréchette leur avait
répondu: Pour autant que le ministre des Affaires sociales soit
d'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est dans le Journal des
débats.
M. Chevrette: Je n'ai pas eu d'échange avec le ministre du
Travail sur le sujet comme tel. Si tout est vrai et que tout confirme que
c'était payé avant, cependant, je pense que cela
n'enlèvera pas l'obligation dans la conjoncture actuelle d'avoir une
référence par un omni, si j'ai bien compris.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce qui n'existe pas dans
la loi; dans la loi, ils sont habilités sans référence
à un omni à poser des gestes, à l'article 6: "Constitue
l'exercice de la chiropratique tout acte qui a pour objet de pratiquer des
corrections à la colonne vertébrale, aux os, au bassin et autres
articulations du corps humain. " On ne parle pas de référence
à une autre profession. Par contre, sauf dans les cas d'examens
radiologiques, c'est un autre aspect.
M. Paradis: Pour ajouter à l'argumentation de fait, sauf
erreur et minime, il y a 50 États américains concernant les
accidents du travail qui reconnaissent...
M. Chevrette: 50 États américains et sept provinces
canadiennes.
M. Paradis:... et sept provinces canadiennes. À ce
moment-là, si votre collègue du Travail relance la balle dans
votre cour, qu'est-ce que vous faites avec la balle?
M. Chevrette: On m'a véritablement sensibilisé ce
matin à ce dossier. Je vais rencontrer M. Fréchette dans les
prochains jours. Si la question m'est posée par M. Fréchette, on
va en discuter, effectivement, s'il n'y voit pas d'objection. Je ne vois pas en
quoi je reculerais par rapport à ce qui a déjà
été fait à la CAT. Je vais le regarder dans ce sens.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Évidemment, le point que vous souleviez tout à l'heure,
quand vous avez été interrompu, c'est la nécessité,
avez-vous dit, que les actes soient autorisés par les
omnipraticiens.
M. Chevrette: Cela peut être des règlements, par
exemple, sur...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est un jugement qui a
été rendu une fois.
M. Chevrette: C'est un jugement de cour, c'est vrai. Vous avez
raison, on en a parlé ce matin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Qui n'a évidemment
jamais été porté en appel ou quoi que ce soit.
Peut-être qu'il n'y avait pas moyen de le porter en appel. Cela
dépend quelle cour l'avait rendu, je ne le sais pas.
M. Chevrette: On m'a donné la référence. Je
vais regarder.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Si on doit toujours faire
référence aux jugements, il va falloir modifier la loi.
M. Chevrette: C'est exact.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le moment, la loi
dit que cela n'existe pas. Mot je ne sais pas quelle est
l'interprétation que le juge a faite. Je ne suis certainement pas
familière avec cela.
M. Chevrette: Moi non plus.
M. Paradis: La loi 42, Mme la Présidente, parce que j'ai
eu l'occasion de siéger à cette commission parlementaire, exige
dans son libellé actuel de le référer par un omnipraticien
pour que les traitements en chiropratique soient remboursés. C'est
l'état actuel de la loi et de la jurisprudence. Cela prend une
modification législative de la loi 42 pour que cette
référence disparaisse si c'est le voeu
du ministre des Affaires sociales, parce que le ministre du Travail lui
dit: Moi, je n'ai pas d'objection, c'est mon collègue des Affaires
sociales qui aura à trancher.
M. Chevrette: J'ai eu passablement toutes les données ce
matin, je vais sans doute dans les prochaines heures ou les prochains jours
rencontrer M. Fréchette et faire la discussion qui s'impose, parce
qu'ils m'ont donné des références. Ils m'ont parlé
du jugement. Ils m'ont parlé de tout le dossier.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela. Merci. Le
programme 1 de la Régie de l'assurance-maladie du Québec est-il
adopté?
La liste des médicaments admissibles
M. Paradis: J'aurais une question, Mme la Présidente, sur
la liste des médicaments. Au cours de l'exercice financier qui s'est
terminé, avez-vous ajouté des médicaments admissibles ou
si vous en avez soustrait?
M. Mockle: Les médicaments qui ont été
soustraits à la liste l'ont été au cours de 1982, en deux
temps, parce que la liste est publiée deux fois par année, le 1er
janvier et le 1er juillet. Dans un premier temps, un certain nombre de
médicaments ont été retirés de la liste en janvier
et en juillet.
Depuis ce temps, il n'y a pas eu de retrait, si ce n'est des retraits
volontaires de la part de la compagnie qui abandonne des produits ou encore
à la suite d'études sur des produits qui se
révèlent non efficaces. Le Conseil de pharmacologie recommande
cela au ministre et suggère de le retirer. Il y a des additions ou des
mises à jour, parce que c'est dynamique, la médication. Par
conséquent, il n'y a pas eu, depuis 1982, ce qu'on appelle des retraits
massifs. Il n'y a eu que des ajustements à cause du marché ou des
fabricants de produits pharmaceutiques. Est-ce que cela répond à
votre question?
M. Paradis: Ce que vous me dites, c'est que, depuis 1982, il n'y
a pas eu de...
M. Mockle: II y a eu des soustractions et des additions. Cela
fait partie...
M. Paradis: Strictement attribuables à la
modification...
M. Mockle:... de la liste. Ou un fabricant abandonne, par
exemple, une série de produits ou encore la compagnie a perdu ce
qu'on appelle...
M. Paradis: Est-ce que vous ne substituez pas un
médicament à un autre à ce moment-là, s'il y a eu
avancement en ce qui touche la technologie, si tel médicament qui
était reconnu est devenu désuet ou s'il y a eu des avancements,
etc. ? Est-ce que vous ajoutez automatiquement le produit nouveau qui en
remplace un autre ou si vous l'abandonnez parce que cela aide les chiffres?
M. Mockle: C'est très nuancé. Lorsque vous dites
vous, ce n'est pas la Régie de l'assurance-maladie qui ajoute et qui
retire. D'accord?
M. Paradis: Le ministre.
M. Mockle: Oui, et c'est le Conseil de...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le
Conseil de pharmacologie.
M. Mockle:... de pharmacologie, qui est indépendant de la
régie, qui fait la recommandation au ministre. Donc, je vous parle de la
connaissance que j'ai du secteur et non pas comme artisan des décisions.
Ce que je sais, étant donné qu'on applique le programme des
médicaments, c'est qu'on fait des ajustements à la liste de six
mois en six mois à la suite des observations qu'on a du
fédéral, parce que le droit de mettre un médicament sur le
marché relève du fédéral et non pas du provincial.
Par conséquent, il peut arriver qu'une compagnie pharmaceutique perde
son droit de fabriquer, et c'est arrivé. On a avisé les
pharmaciens de retrancher toute une série de produits d'une même
compagnie. Forcément, cela fait partie des règles du jeu. Ou
encore, à la suite de...
M. Paradis: À ce moment-là, et c'est là ma
question précise...
M. Mockle: Ah! les autres produits!
M. Paradis: Suivant vos observations -je comprends que ce n'est
pas vous qui décidez, que cela passe par tout un autre cheminement, mais
vous appliquez la décision - lorsqu'une décision est prise qu'un
produit doit être abandonné à quelque palier que ce soit,
que ce soit par décision du fédéral, du conseil ou du
ministre, etc., est-ce que vous le substituez, parce que,
généralement, lorsqu'un produit est abandonné, il y a
quelque chose d'autre qui le remplace ou qui s'y substitue, est-ce vous, vous
l'ajoutez automatiquement, est-ce que vous avez observé un ajout
automatique du substitut?
M. Mockle: Dans la liste des médicaments, habituellement,
les médicaments qui sont retranchés sont ceux fabriqués
par plusieurs manufacturiers. Il y a toujours, par conséquent, des
médicaments disponibles.
D'autre part, la Loi sur la pharmacie permet au pharmacien de substituer
un produit à un autre, mais c'est surtout en fonction du prix que le
choix est fait. Le mécanisme, c'est qu'on veut prendre le
médicament qui coûte le moins cher possible. Par
conséquent, ce qui avait été suggéré -on
incite les pharmaciens à le faire - c'est que, lorsque vous avez un
produit que le Conseil de pharmacologie a reconnu comme étant efficace,
indentique et moins cher, c'est de donner le moins cher. Évidemment, il
y a là tout un mécanisme. 11 faut que le médecin indique
vraiment de sa main: Ne pas substituer. Deuxièmement, dans certains cas
il faut que le pharmacien demande l'avis et l'approbation du
bénéficiaire. Il y a un tas de choses. Il y a tout un
mécanisme. Je n'irai pas là-dedans. Pour répondre à
votre question, c'est que la liste des médicaments subit une dynamique
d'ajustement de médicaments qui sont ajoutés et qui sont
retranchés en vertu d'un tas de circonstances, mais, en
général, les médicaments, sauf pour ceux qui ont
été retirés en 1982, parce que ce sont des
médicaments qu'on peut obtenir sans ordonnance... Il n'y a pas de
médicaments efficaces sur le marché qui exigent, selon la loi
fédérale, une ordonnance qui ont été retirés
de la liste. Par exemple, un antiacide pour des brûlures d'estomac, tout
le monde peut avoir cela n'importe où, mais c'était dans la liste
parce qu'on voulait alléger le poids financier des
bénéficiaires. Compte tenu des contraintes budgétaires, il
y a eu un ajustement de fait, si bien que, comme on peut avoir ces produits
sans ordonnance, on les a retirés de la liste, mais tous les
médicaments d'ordonnance, c'est-à-dire en vertu de la loi
fédérale sur les ordonnances, sont dans la liste. Est-ce que cela
répond à votre question, M. Paradis? (12 heures)
M. Paradis: Oui, cela va.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une dernière
question, parce que mon collègue a parlé de la pharmacie, est-ce
que vous avez des statistiques séparées sur le montant des
médicaments qui sont consommés par les personnes de 65 ans et
plus qui n'ont uniquement pour revenu que la sécurité de
vieillesse et le supplément de revenu et ceux qui ne tombent pas dans
cette catégorie, qui seraient...
M. Chevrette: On a toutes ces données, madame. Oui, on les
a demandées et on vous les fera parvenir. J'avais demandé
à M. Mockle dans le cadre de l'élaboration de notre budget toutes
ces données. Par exemple, on peut même aller jusqu'à
définir le nombre de prescriptions par personne âgée
et...
M. Mockle: Le plus difficile, c'est le statut en termes de
sécurité du revenu, parce que ce sont des données qu'on a
du gouvernement fédéral. Donc, nous, on a ce qu'on appelle... On
sait qu'à peu près le tiers des personnes âgées -
les quelque 600 000 de 65 ans et plus - sont au maximum du supplément de
revenu. L'autre tiers a le supplément et le dernier tiers...
M. Chevrette: Ne l'a pas.
M. Mockle: D'accord. Bon! C'est le reste.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous...
M. Mockle: Mais pour vous donner ce qu'on appelle la
répartition, il faudrait que le ministère de la Santé du
gouvernement fédéral me dise quelles sont les personnes qui ont
le supplément, quelles sont les personnes qui ont le maximum; moi, je ne
l'ai pas. D'accord?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, je ne veux pas
que vous...
M. Mockle: Ce n'est pas ce que vous voulez avoir?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je veux strictement le
dernier tiers. Les deux autres tiers, est-ce que vous les avez en gros, de
mémoire? Le sauriez-vous, pour les 121 000 000 $, c'est-à-dire la
partie qui est consommée par le dernier tiers ou ceux qui ont des
revenus et qui n'ont pas de supplément de revenu, partiellement ou
totalement, et ceux qui en reçoivent partiellement ou totalement?
M. Mockle: Je pourrais vous le donner par déduction et
extrapolation. C'est cet ordre de grandeur, mais comme je n'ai pas
l'identification des personnes, je vais aller voir lorsqu'on a institué
cela. Le ministère a mis cela en trois temps. Il faut dire que le
programme de médicaments aux personnes âgées a
commencé en 1974 pour le maximum, en 1975, pour l'autre tiers et
finalement, en 1977, pour le dernier tiers. Donc, en fonction de ce qu'on
appelle extrapoler les coûts, on peut dire quel est l'impact de la
dernière tranche, par exemple, sur les coûts.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ce que je veux
savoir.
M. Mockle: On peut décoder cela, étant donné
qu'on n'a pas l'identification des personnes. On peut donc y aller par
déduction extrapolative. Ce sont des ordres de grandeur qu'on peut
donner. Ce ne sont
pas des chiffres précis.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Les avez-vous dans
le moment, ces ordres de grandeur?
M. Mockle: Non, je ne les ai pas avec moi. Il faut que j'aille
les chercher. Je ne les ai pas avec moi, forcément.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon! De
mémoire...
M. Mockle: Je ne m'attendais pas que la question serait
posée. Sans cela, je l'aurais préparé à l'avance.
Je m'excuse, mais...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, c'est parfait. Je
vous remercie. Alors, vous allez nous les faire parvenir, de toute
façon?
M. Chevrette: Oui, on va vous faire parvenir les données
qu'on a.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que le programme 1
de la Régie de l'assurance-maladie est accepté?
M. Paradis: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté.
Avant de revenir au programme 3, qui a été suspendu, hier,
nous avions demandé deux ou trois choses et on devait nous remettre les
réponses aujourd'hui. J'avais demandé, entre autres -
c'était peut-être avant-hier - la place qu'occupait le centre
d'accueil de Windsor dans les priorités du CRSSS de la région
touchée. Est-ce qu'on a cette réponse-là? La
deuxième touchait la question - je ne veux pas y revenir dans le
détail - de Anne-LeSeigneur. Si on avait les réponses, est-ce
qu'on pourrait nous les remettre?
Nous retournons au programme 3. J'imagine que le député de
Brome-Missisquoi avait déjà commencé. Est-ce qu'il
désire continuer?
M. Paradis: Oui, on avait un échange intéressant
avec M. Lamonde.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le député
de Brome-Missisquoi n'a pas encore adressé au ministre ses
félicitations.
M. Chevrette: Non et soyez sans crainte, madame, je ne m'y
attends pas.
M. Paradis: Je ne comprends pas, Mme la Présidente. J'ai
été celui qui a fait remarquer ce matin qu'en ce qui a trait aux
frais d'administration de la régie...
M. Chevrette: Je retire mes paroles.
M. Paradis:... j'avais des félicitations à adresser
à la régie de l'assurance...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, on parle du
ministre, là.
M. Paradis: Ah! le ministre en aura lorsqu'il en
méritera.
M. Chevrette: Par ricochet, c'est le ministre.
Services des centres hospitaliers de courte
durée et psychiatriques (suite)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous continuons. M. le
député de Brome-Missisquoi, j'ignore quelle était la
nature de votre échange, mais...
M. Paradis: Nous parlions des questions d'immobilisations et
d'équipements. M. Lamonde, pour résumer un peu et pour qu'on se
replace dans le contexte, nous expliquait que ce que l'on retrouve finalement
dans nos crédits, à ce chapitre, ce ne sont pas les
dépenses d'immobilisation comme telles qui sont effectuées mais
plutôt le service de la dette, occasionné par les dépenses
antérieures qui ont été effectuées. C'est à
peu près cela, M. Lamonde.
On retrouve dans les informations qui nous ont été
fournies dans le cahier additionnel, à la page 9, une ventilation des
crédits. À la catégorie entreprises, c'est assez simple.
Le transporteur ambulancier, à cause des événements qui
sont survenus, à cause de la loi spéciale, de ce que le ministre
s'apprête à faire en région, j'imagine, au Québec,
on voit une augmentation des crédits de 95, 3 %. Cela découle de
la loi spéciale et de ce qui s'en vient. Je tiens cela pour acquis et le
ministre peut me corriger, s'il y a erreur.
M. Chevrette: Oui, exactement. Je pense qu'il y a une entente de
principe qui est acceptée par les transporteurs ambulanciers. La semaine
prochaine, on devrait procéder à la signature officielle.
M. Paradis: D'accord. Ensuite, pour ventiler les crédits
encore une fois, à la catégorie des établissements de
santé et des services sociaux en ce qui a trait au fonctionnement des
centres d'accueil et d'hébergement, il y a une augmentation
budgétaire de 6 %; pour les centres de réadaptation, 4 %; les
centres de services sociaux, 7, 2 %; pour les centres hospitaliers - je le
souligne - l'augmentation budgétaire dans le fonctionnement est
inférieure à l'inflation, 3, 4 %.
M. Chevrette: On vous a expliqué, hier, si ma
mémoire est fidèle, que l'augmentation de 3, 4 % serait
normalement une augmentation de 6 %. On vous a expliqué qu'il s'ajoute
au pourcentage de 3, 4 %, les 42 000 000 $ de cette année provenant de
l'assurance automobile qui ont été soustraits du montant. Il y a
eu les trois mois de non-indexation de la masse des salaires, puisque cela se
termine le 31 décembre 1985 et qu'il n'y a pas de provision dans le
budget pour les trois derniers mois. Il y a un changement de vocation, pour un
montant d'environ 15 000 000 $ ou 16 000 000 $, des CH qui sont devenus...
M. Lamonde:... dans un cas qui est devenu un centre de
santé et dans deux cas qui sont... C'est-à-dire que, quand on
parlait de centres à courte durée hier, il y en a deux qui sont
passés de courte durée à soins prolongés. Il y
avait aussi le rectificatif postbudgétaire d'environ 25 000 000 $ qui
est voté au budget supplémentaire, évidemment. C'est dans
le budget de 1984-1985, mais ce n'est pas dans le budget de 1985-1986.
M. Paradis: Ah bon! En ce qui a trait aux centres locaux de
services communautaires, c'est 6, 5 % d'augmentation. Dans le cas des conseils
régionaux de services sociaux et de santé, l'augmentation est de
15, 6 %. J'aimerais avoir quelques petites précisions. Parce que c'est,
dans tout le tableau qui nous est soumis, sauf "autres organismes", le plus
fort pourcentage d'augmentation. Généralement, sauf exception
dans le cas de Montréal, ce ne sont pas des dispensateurs de services
à la clientèle; ce sont strictement des administrateurs de
programmes.
M. Chevrette: On pourrait le regarder plus spécifiquement
au programme 8.
M. Paradis: D'accord. Cela va. Je suis prêt à le
mettre en banque. Si on parle des investissements, et c'est peut-être
là qu'on va revenir plus précisément là où
on en était, pour les centres d'accueil et d'hébergement, on
diminue les investissements de 14, 1 %. J'aimerais avoir une explication.
M. Lamonde: Les centres d'accueil et d'hébergement sont au
programme 5.
M. Paradis: D'accord, mais on parle des immobilisations. Si on
peut l'examiner tout de suite, soit, mais je peux y revenir au programme 5.
M. Chevrette: Reposez donc la question.
M. Lamonde: C'est parce que le programme 5 a été
adopté. Je m'excuse.
M. Paradis: D'accord, mais il y avait...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah!
Il y aura sûrement de petits écarts semblables. À
moins qu'un des membres de la commission soulève des objections.
M. Lamonde: D'accord. Correct.
M. Paradis: C'est parce que, quand on l'a étudié,
je l'ai peut-être laissé passer. Quant aux centres d'accueil et
d'hébergement, on a une diminution du budget de 14, 1 %, comparativement
à l'an dernier, sur le plan des investissements. Je me demande comment
cela s'explique. J'essaie de concilier les explications que le sous-ministre
Lamonde nous a données hier et je n'y arrive pas. J'arrive à un
total de diminutions dans le cas des centres d'accueil et
d'hébergement.
M. Chevrette: On va vous donner la réponse en
détail.
M. Lamonde: On est en train de chercher la réponse sur les
centres d'accueil. Pendant qu'on la cherche, je veux juste dire que, quand je
suis intervenu hier - vous venez de le dire - je suis intervenu sur les centres
hospitaliers et non pas sur les centres d'accueil.
M. Paradis: Oui, mais j'imagine - vous me corrigerez si je fais
erreur - que le même principe en termes d'investissements immobiliers
s'applique en ce qui concerne les centres d'accueil et d'hébergement et
les centres hospitaliers. Si c'est une façon de calculer qui est
différente...
M. Lamonde: On est en train de chercher la réponse.
M. Chevrette: On peut suspendre une couple de minutes, madame,
à moins que vous en ayez une autre.
M. Paradis: Je peux aller directement aux centres
hospitaliers.
M. Chevrette: On reviendra là-dessus.
M. Paradis: C'est une diminution de 4, 7 % des investissements.
Est-ce que je peux demander des explications?
M. Chevrette: Entre-temps, Mme la Présidente, je vais
déposer trois documents que vous nous aviez demandés hier. Tout
d'abord, les dépenses du Centre Anne-LeSeigneur, l'état de la
situation au Foyer Jeanne-Mance. Il y a quelqu'un qui a
demandé cela, je ne me souviens pas qui. Je pense que c'est Mme
la députée de Mégantic-Compton. J'ai également un
état de la situation à propos des interventions de l'État
québécois à l'égard des enfants victimes d'abus
physiques et sexuels.
M. Paradis: À partir des explications...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Excusez-moi, M. le député, mais ce ne sont pas les
informations complètes qu'on a demandées là-dessus.
M. Chevrette: Non, mais je vous donne ce que j'ai ce matin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Parce que, dans le cas du Centre Anne-LeSeigneur, ce n'est pas complet.
Au sujet de Windsor, on ne l'a pas encore? D'accord.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas complet.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
D'accord, parfait.
M. Chevrette: Je vous remets tout de suite ce que l'on a.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Merci.
M. Paradis: Hier, vous comprendrez que j'ai tenté de
dégager, à partir des chiffres contenus dans le livre bleu
foncé ou noir des crédits, comment on s'en allait vers des
diminutions d'investissements. Vous m'avez expliqué que c'était
strictement le service de la dette, des choses qui avaient été
faites dans les années antérieures.
Maintenant, j'ai une autre page un peu plus explicative, me dit-on, qui
me donne une diminution des investissements dans les centres d'accueil et
d'hébergement de 14, 1 % et dans les centres hospitaliers de 4, 7 %.
Là, avec toutes les annonces que vous faites, j'ai de la misère
à concilier les chiffres et les annonces.
M. Lamonde: La réponse est à la page 44 du document
explicatif sur les crédits. En ce qui concerne le programme 3,
c'est-à-dire ce que vous appelez les centres hospitaliers, à la
page 44, vous allez constater que vous avez des activités, à 1,
2, 3, 4, et 5, la première étant les loyers; la deuxième,
les loyers au Nouveau-Québec, la péréquation, etc. Ce
qu'on appelle les investissements, à la page 9, que vous nous montriez
antérieurement, c'est cet article, sauf les loyers. Donc, si vous prenez
les chiffres qui sont là et que vous soustrayez les activités 1
et 2, vous allez retrouver les chiffres que vous trouvez à la page 9,
qui sont carrément de nature "investissements", à savoir la
péréquation interrégionale des programmes de santé,
travaux de sécurité inférieurs à des projets de 1
000 000 $ et de l'équipement spécialisé. Vous constatez
que l'écart entre 1984-1985 et 1985-1986 qui entraîne une baisse
dans ces artictes-là, ce sont les travaux de sécurité
inférieurs à 1 000 000 $. Où il y avait 1 862 000 $ en
1984-1985, l'activité 4 est ramenée à 0, parce qu'on
refait financer les projets inférieurs à 1 000 000 $ par les
CRS5S et les budgets des établissements tels que prévus,
étant donné qu'on investit...
M. Paradis: Attendez un peu, je veux bien comprendre.
Inférieurs à 1 000 000 $ dans la norme que vous m'avez
donnée au début, la règle générale c'est que
cela était payé parce qu'on ne voulait pas brasser trop de
papiers, aller en obligations, etc. Pour des raisons d'économie et de
saine administration, on les payait, donc on ne les retrouvait pas au service
de la dette l'année d'après.
Si je comprends bien, s'il y a 0 cette année, c'est parce qu'on
n'en fera pas?
M. Lamonde: Non, ce n'est pas parce qu'on n'en fera pas.
M. Paradis: On va les financer maintenant.
M. Chevrette: Le service de la dette à partir de 250 000
$. Est-ce cela?
M. Lamonde: Non, c'est inexact.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça non plus.
M. Lamonde: Ce qui va se passer en santé cette
année c'est que tous les projets inférieurs à 1 000 000 $
de cette nature-là, vétusté et sécurité,
sont finançables par la partie des revenus de chambres que les conseils
régionaux vont y consacrer régionalement. D'accord? Je dois vous
dire qu'avant 1984-1985, la somme de 1 862 000 $ n'existait pas. À cause
de toute la négociation d'urgence ou de je ne sais pas quoi de
1984-1985, on a introduit un montant pour régler quelques cas. Cette
année on est revenu à notre approche en disant: On continue ce
qui existait avant, c'est-à-dire que tous les projets inférieurs
à 1 000 000 $, on ne les subventionne pas, nous, ministère. Ce
qu'on subventionne, ce sont les projets supérieurs à 1 000 000 $.
À cet effet, je vous ai expliqué hier, je pense, qu'on avait fait
faire toute une étude sur vétusté et
sécurité, qu'on estimait le coût pour régler le
problème d'un CH de 120 000 000 $ à 150 000 000 $, qu'on avait
obtenu des autorisations sur deux ans pour faire au moins 120 000 000 $, qu'en
plus,
dans les travaux qu'on faisait de rénovation fonctionnelle et
d'augmentation de capacité, par la même occasion, effectivement,
on faisait des travaux de correction à la sécurité et, en
plus, si on ajoutait la part que les conseils régionaux et les
établissements pourraient faire à même leurs revenus de
chambres, dans ce cas-là, ce qu'il fallait comprendre, c'était
pour les projets inférieurs à 1 000 000 $. On mettait tout cela
ensemble sur deux ans et on pensait régler le problème, sur deux
ans, des 25 % d'établissements qui n'ont pas de certificat de
conformité, vous vous rappellerez.
Ce qui signifie... (12 h 15)
M. Paradis: C'est-à-dire que ces 1 800 000 $ cette
année - supposons que ce serait du même ordre de grandeur, c'est
absolument théorique - seront effectués immédiatement,
factures acquittées et payées par les CRSSS à partir de
leur proportion de revenus de chambres privées, semi-privées,
etc..
M. Lamonde: Exact.
M. Paradis:... et que l'on ne les retrouvera pas l'an prochain
comme cumulatif..
M. Lamonde: Au service de la dette.
M. Paradis:... au service de la dette. Bon. À partir de ce
principe-là, comment pouvez-vous m'expliquer - et là je vous
interroge sur le service de la dette comme tel - alors qu'on est supposé
avoir fait beaucoup au cours des dernières années, que le service
de la dette est en diminution de 104 090 400 $ à 86 333 200 $ alors
qu'il devrait augmenter.
M. Lamonde: À la page 9, on a toujours la même
indication...
M. Paradis: Non, là je suis à 4. 4 du livre noir et
bleu. J'essaie de concilier cela.
M. Lamonde: De quel programme s'agit-il?
M. Paradis: Programme 3, élément 2. Si on a fait
des travaux et que l'année suivante, on retrouve au service de la dette
des travaux faits au cours de l'année antérieure, normalement, il
aurait dû augmenter, s'il y a eu des travaux de faits. On a vu beaucoup
de pancartes.
M. Chevrette: Quand il y a des pancartes, c'est parce qu'il y a
des travaux.
M. Lamonde: Je pense que le spécialiste en matière
de service de la dette devrait répondre.
M. Chevrette: On va faire répondre notre
spécialiste en service de la dette.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Comment
s'appelle-t-il?
M. Gauvreau (John): John Gauvreau. M. Chevrette: John.
M. Paradis: II a un emploi à long terme au
ministère, lui!
M. Chevrette: II a toujours eu un emploi à ce niveau parce
que jamais personne ne l'a fait.
M. Gauvreau: C'est quoi, exactement, votre question?
M. Paradis: D'après tes explications - je peux la
répéter, je suis à l'aise avec la question - que M.
Lamonde nous a fournies, les travaux en immobilisation effectués au
cours d'une année sont financés à partir d'un service de
dette qu'on retrouve l'année suivante et dans les années
postérieures dans l'élément 2 du programme qui s'appelle
Service de la dette. On tient donc pour acquis que, si on effectue plusieurs
travaux pendant une année, on s'est endetté de X millions ou de
centaines de millions de dollars et que notre service de la dette va en
augmentant. Les données que j'ai devant moi pour 1984-1985,
comparativement à 1985-1986, ne vont pas en augmentant mais en
diminuant. J'essaie de concilier l'affirmation du sous-ministre Lamonde avec
les chiffres que je vois à cet élément.
M. Gauvreau: Si on prend le stock de la dette réelle au 31
mars 1985 par rapport au 31 mars 1984, il y a eu une augmentation du stock et
il serait rendu approximativement à 590 000 000 $ dans le programme 3.
Par exemple, l'impact en crédits peut varier. Il y a eu une
décision de ne pas procéder au refinancement entre 500 000 $ et 1
000 000 $... C'est-à-dire qu'on va procéder au refinancement
entre 500 000 $ et 1 000 000 $, ce qui libère des crédits qui,
autrement, auraient servi à cette fin. Cela veut dire qu'il y a une
augmentation du stock mais, en même temps, une décision de
procéder au refinancement entre 500 000 $ et 1 000 000 $ et amener une
diminution du coût net en crédits.
M. Paradis: À cause des taux d'intérêt?
M. Gauvreau: Non, c'est qu'au lieu de faire un paiement des
échéances obligataires entre 500 000 $ et 1 000 000 $, on les
refinance.
M. Paradis: Si je peux utiliser un terme
vulgaire...
M. Gauvreau: Et, à ce moment-là, l'impact en
1985-1986 fait que cela va coûter 9 000 000 $ de moins.
M. Paradis: Si je peux utiliser un terme vulgaire en
comptabilité, on capitalise des intérêts à ce
moment-là lorsqu'on refinance des intérêts? On ajoute.
»
M. Gauvreau: Ce ne sont pas les intérêts qui
viennent à échéance, c'est le capital.
M. Paradis: Oui, le capital vient à
échéance. Mais si on a un capital - je vais prendre le chiffre
totalement arbitraire de 100 000 000 $ - qui vient à
échéance au début de l'année, qu'on effectue des
travaux pour 100 000 000 $ dans l'année en cours, normalement, tout
étant stable, les taux d'intérêt, les coûts de
financement, etc., on devrait avoir le double dans notre service de la dette au
bout de l'année.
M. Gauvreau: Oui, mais il faut tenir compte aussi...
M. Paradis: Sauf si on ne paie pas au bout de
l'année...
M. Gauvreau:... des remboursements qui sont faits en cours
d'année et qui ont pour effet de diminuer la dette. C'étaient des
pressions à la hausse ou des pressions à la baisse... ?
M. Paradis: Parmi les engagements financiers qu'on a eu
l'occasion d'étudier au cours de l'année, on se rend compte que
des remboursements de capital en cours d'année, c'est zéro ou
à peu près, sauf quelques petites exceptions marginales, si on
prend l'ensemble des engagements financiers de l'année en cours. On ne
rembourse pas de capital, on rembourse, chaque fois que cela vient à
échéance, la partie des intérêts et on maintient le
capital intégral.
M. Gauvreau: Non. Il y a eu des remboursements de capital
d'effectués en 1984-1985.
M. Paradis: Dans les engagements financiers dont on vient de
faire l'étude de trois mois la semaine passée, je crois, j'ai
mentionné au ministre les quelques exceptions et je l'ai même
interrogé sur le remboursement de capital. C'était totalement
exceptionnel. Cela n'explique pas l'ordre de grandeur de ces chiffres.
M. Gauvreau: Si on prend, par exemple, pour le programme 3,
l'impact du montant de 500 000 $ à 1 000 000 $, on va aller en
refinancement plutôt que de débourser effectivement en 1985-1986,
ce qui représenterait près de 9 000 000 $. En ce sens...
M. Paradis: Pour cette proportion, vous allez en refinancement.
Je veux bien comprendre. Ces paiements sont à échéance et
au lieu de les payer, vous les financez à long terme,
c'est-à-dire qu'à ce moment vous convertissez des paiements
à court terme en paiements à long terme. Il ne s'agit plus
là d'immobilisations mais de services d'intérêts qu'on
transforme à long terme.
M. Gauvreau: Non. C'est une échéance... Pour mettre
cela plus simplement, on a une émission d'obligations et il y a une
tranche de 750 000 $...
M. Paradis: Qui arrive à échéance.
M. Gauvreau:... sur quatre ans à 12 %. Â
l'échéance des quatre ans, le capital vient en refinancement, 750
000 $. À ce moment, on a le choix entre le payer ou ne pas le payer. Si
on le paie on se trouve à avoir amorti notre dépense sur quatre
ans et si on décide d'amortir notre dépense sur une plus longue
période de temps on dit qu'on la refinance. Et on la refinance. C'est le
retour à l'emprunt sur 750 000 $. Je vais vous donner une similitude.
C'est un peu comme un prêt hypothécaire. À l'arrivée
du terme...
M. Paradis: Je comprends la pratique. On ne le fait pas seulement
au ministère des Affaires sociales. On le fait au ministère de
l'Éducation, on le fait dans l'ensemble des ministères qui sont
aux prises...
M. Gauvreau: C'est cela. La différence c'est qu'on a
ramené le seuil de 1 000 000 $ à 500 000 $ en 1985-1986. C'est
qu'auparavant on faisait cela seulement pour 1 000 000 $ et plus et à
partir de 1985-1986 on fait cela à partir de 500 000 $.
M. Paradis: On a augmenté la dette à long terme de
combien en faisant cela, strictement pour les opérations?
M. Gauvreau: Cela n'augmente pas la dette à long terme.
Vous avez le même stock.
M. Lamonde: Est-ce que je peux ajouter un complément de
réponse, s'il vous plaît?
M. Paradis: À un moment donné, il faut que cela se
paie. On va partir de ce principe. Les édifices s'amortissent
tranquillement. Même le gouvernement vient de décider d'une
politique de remboursement de capital de 3 % par année selon ce que
le
ministre nous a dit la semaine passée. L'argent ne
disparaît pas.
M. Lamonde: Non, non. Je vais compléter. À la page
40 du document explicatif sur les crédits, vous avez une explication du
calcul du coût du service de la dette pour les centres hospitaliers de
courte durée pour 1985-1986. Je ne passerai pas en détail tout le
paquet de chiffres qui est là mais disons que les motifs de baisse sont
les suivants: D'un part - ce qu'on vient d'expliquer - le refinancement avant
cela, quand il était inférieur à 1 000 000 $, on le
payait. Quand on arrivait à une échéance d'une
émission d'obligations inférieure à 1 000 000 $, on la
payait comptant.
M. Chevrette: II fallait prévoir les crédits au
budget pour cela.
M. Lamonde: Maintenant, ce qu'on fait, c'est que jusqu'à
250 000 $, on paie comptant. La tranche qui était de 250 000 $ à
1 000 000 $...
M. Paradis: On ne paie plus.
M. Lamonde:... on continue à la payer sur le service de la
dette, c'est-à-dire à la refinancer, donc, à payer les
intérêts.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La dette augmente au plan
du capital.
M. Lamonde: La valeur des émissions d'obligations n'est
pas augmentée. Elle est la même que ce qu'il y avait avant. 750
000 $ étaient déjà financés en obligations de cinq
ans qui venaient à échéance.
M. Paradis: On va prendre un cas facile: 100 000 $
financés sur quatre ans, pour prendre votre chiffre. Au bout de quatre
ans, quand cela arrive à échéance, vu qu'il n'y a pas un
sou de capital qui a été payé les 100 000 $ de capital
sont encore là, on additionne le coût des intérêts
pendant ces quatre ans.
Lorsque cela arrive à échéance, si on paie les
intérêts, c'est ce qu'on devrait retrouver dans nos
crédits, et on refinance le même capital pour une autre
période de quatre ans par émission d'obligations. Cela est une
des possibilités. L'autre possibilité, c'est qu'on prend le
capital, on additionne les intérêts et on refinance l'ensemble du
capital et des intérêts sur une autre émission
d'obligations.
M. Gauvreau: Les intérêts sont payés au fur
et à mesure,
M. Lamonde: On paie les intérêts au fur et à
mesure. On ne capitalise pas les intérêts.
M. Paradis: Ce que vous me dites, c'est que vous avez moins
d'intérêts à payer au cours de 1985-1986 à cause de
votre opération.
M. Chevrette: Je vais vous dire ce que je comprends.
M. Paradis: Allez-y, vous avez l'air de deux bons
spécialistes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous avez plus
d'intérêts à payer?
M. Chevrette: Si nous avions eu à payer les dettes, par
exemple, nous aurions dû prévoir une dette de 750 000 $. Comme la
décision a été prise avant la préparation du budget
de refinancer le capital de 750 000 $, on n'a plus à prévoir les
intérêts de ces 750 000 $ dans le budget.
M. Lamonde: C'est qu'on n'a plus à payer le capital, on
n'a à payer que les intérêts de cela.
M. Chevrette: C'est ce qui explique le coût.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): En fin de compte, cela va
coûter plus cher.
Une voix: On reporte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On reporte parce que
quand vous éliminiez votre dette de 1 000 000 $ - automatiquement quand
c'est en bas de 1 000 000 $ - à ce moment...
M. Gauvreau: Antérieurement, on n'avait pas de fonds
d'amortissement. Maintenant, on a un fonds d'amortissement.
M. Lamonde: En plus, il fallait emprunter pour payer.
M. Paradis: L'amortissement, c'est les 3 % dont parlait M. le
ministre? D'accord.
M. Gauvreau: Alors qu'auparavant il n'y avait pas de fonds
d'amortissement. Ce qui veut dire que...
M. Paradis: Si vous comparez l'impact des 3 % du fonds
d'amortissement au jeu comptable que vous avez fait de 1 000 000 $ à 250
000 $, combien cela pèse-t-il dans les plateaux de la balance? Est-ce
que cela s'équivaut ou est-ce qu'on reporte, pour rejoindre la question
de Mme la Présidente, à plus long terme des dettes qu'on avait
l'habitude de payer?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À la fin, on va
avoir plus d'intérêts.
M. Lamonde: On n'a pas fait ce calcul, mais je dois dire qu'il
faut prendre en considération dans ce calcul, en supposant qu'on le
fasse, les coûts encourus pour emprunter la somme - si je devais payer
les 750 000 $, j'aurais un programme d'emprunt, par ailleurs - pour ce qui est
de la dette provinciale.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Lamonde: D'accord? Pour payer les immobilisations, on
emprunte. On avait eu un coût d'emprunt pour les payer. Si on ajoute ce
coût d'intérêt dans tout le calcul, etc., quelle serait la
hauteur relative des plateaux? Je ne le sais pas, mais il faudrait y ajouter
cela, parce que, lorsque vous dites qu'on le reporte, je vous dis que lorsqu'on
qu'on paie comptant en matière de crédits du ministère des
Affaires sociales, on l'emprunte à l'État.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela aussi. Est-ce
strictement à qui vous payiez l'intérêt qui est la
différence? Soit que vous payez de l'intérêt parce que vous
empruntez le capital pour rembourser, soit que vous payiez de
l'intérêt sur les 750 000 $ que vous n'avez pas
remboursés.
M. Gauvreau: Mais si on prend les remboursements de capital, en
1984-1985, ils sont de l'ordre d'à peu près 28 000 000 $,
payés comptant.
Une voix: D'accord.
M. Paradis: Autrement dit, les dépenses...
M. Gauvreau: 5ur un volume de dettes d'à peu près 1
000 000 000 $, s'il y avait un fonds d'amortissement à la place, de 3, 3
%, on aurait déboursé 33 000 000 $, ce qui veut dire que, si on
prenait l'expérience 1984-1985...
M. Paradis: Si on veut des plateaux.
M. Gauvreau:... avec un fonds d'amortissement, on aurait
déboursé plus qu'avec le régime du 1 000 000 000 $ et
moins.
M. Paradis: Où retrouve-t-on dans les crédits qui
sont devant nous de cette nouvelle politique - parce que cela peut être
ailleurs au ministère des Finances, je le comprends aussi, cela ne
disparaît pas, comme on le dit - ces 3, 3 %? Est-ce dans les
crédits ou si ce n'est absolument pas dans les crédits et que
c'est cela qui explique finalement...
M. Gauvreau: C'est dans les crédits.
M. Paradis: À quelle place? M. Gauvreau: Cela se trouve
dans... M. Lamonde: Le calcul de la page 40. La Présidente
(Mme Lavoie-Roux): Bien.
M. Paradis: Le calcul de la page 40, c'est que, tantôt, mes
plateaux s'équilibraient et j'ai suivi jusqu'à l'équilibre
des plateaux.
Une voix: Environ 80 000 000 $.
M. Paradis: Là, il est en déséquilibre
complet avec ce que j'avais l'an passé, parce que, l'an passé,
j'étais à 104 000 000 $ et là, je tombe à 86 000
000 $.
M. Lamonde: Je m'excuse. Puis-je continuer à donner les
explications qui font varier d'une année à l'autre? Il y a cette
technique de financement dont on vient de parler...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je m'excuse de vous
interrompre, M. le sous-ministre. J'espère que vos explications seront
brèves. Je comprends que la question est complexe mais on...
M. Paradis: Peut-on avoir un tableau pour notre prochaine
séance qui nous explique ce changement-là cette année
parce qu'il y a quelqu'un à quelque part qui a hérité de
quelque chose.
M. Chevrette: On va en préparer pour la prochaine
séance, Mme la Présidente.
M. Paradis: II n'est peut-être pas fier d'avoir eu
l'idée...
Une voix: Pas de problème!
M. Chevrette: Une chose était certaine - pour conclure
là-dessus, Mme la Présidente, on va apporter des calculs
précis pour la prochaine séance - on a cherché par tous
les moyens à pouvoir obtenir le maximum en immobilisations à
cause, par exemple, du fait qu'on avait 24 % des institutions qui
présentaient des problèmes de vétusté et de
sécurité. On a voulu mettre le paquet à ce niveau et on
nous a demandé d'inventorier des mesures. C'est l'une des mesures qu'on
a mises sur la table et on va vous donner les chiffres précis.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 31)