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(Vingt heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Lafrenière): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission permanente des affaires sociales reprend
ses travaux dans le but d'entreprendre l'étude détaillée
du projet de loi 53, Loi sur le bâtiment. Y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. Paradis (Brome-Missisquoi) est
remplacé par M. O'Gallagher (Robert Baldwin).
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce tout? Les
membres de cette commission sont: M. Beaumier (Nicolet), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Blouin (Rousseau),
M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Desbiens (Dubuc), M. Gravel (Limoilou),
Mme Lachapelle (Dorion), Lafrenière (Ungava), M. Laplante (Bourassa), M.
Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoîe-Roux (L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M.
Middlemiss (Pontiac), M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Paré
(Shefford), M. Pratt (Marie-Victorin), M. Sirros (Laurier) et M. Rochefort
(Gouin), ministre de l'Habitation et de ta Protection du consommateur.
La Secrétaire: Avec votre permission, M. le
Président, M. Bordeleau (Abitibi-Est) remplacera M. Beaumier (Nicolet)
pour cette séance.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires?
Une voix: Non.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Non.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce qu'on...
M. Rochefort: Quant à nous, nous sommes prêts
à commencer.
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
1.
M. Rochefort: Comment allons-nous procéder, M. le
Président? Voulez-vous que je présente chacun des articles ou
que, dans la mesure où il n'y a pas de question, on procède
à un article subséquent?
Le Président (M. Lafrenière): Un article à
la fois, oui.
M. Rochefort: Comment le député de Pontiac veut-il
procéder? À chaque article, on en dispose ou doit-on le
présenter à chaque fois?
Le Président (M. Lafrenière): On doit le
présenter et l'adopter.
M. Middlemiss: On doit le présenter et l'adopter. Il y
aura certainement parfois des discussions sur certains articles.
M. Rochefort: C'est cela. Dans l'hypothèse où il
n'y a pas de discussion, quand le président appelle, on adopte sans
expliquer quel est l'article. C'est cela? Compte tenu des documents que tout le
monde...
M. Middlemiss: On verra. On jouera au pif. S'il y en a qui...
Application et interprétation
M. Rochefort: D'accord. Évidemment, M. le
Président, l'article 1 est très clair. Il s'agit des objectifs
généraux du projet de loi.
Application
M. Middlemiss: Ici, à la suite de la demande de
l'Association des consommateurs du Québec, est-ce qu'on ne pourrait pas
ajouter à l'article 1 un troisième paragraphe qui se lirait comme
suit: "D'accorder une meilleure protection aux consommateurs qui
acquièrent des bâtiments ou qui font exécuter des travaux
de construction"?
M. Rochefort: M. le Président, comme on a eu l'occasion
d'en discuter au moment de la participation de l'Association des consommateurs
du Québec aux auditions de notre commission la semaine dernière,
cette demande est justifiée en ce qui a trait à l'amendement
qu'elle souhaite voir apporter à la Loi sur le ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur. Il y a un volet additionnel
intéressant qui nous a été suggéré par cette
association et que nous ajouterons effectivement en amendement au cours de
l'étude du projet de loi. Toutefois,
il faut quand même reconnaître que la loi qui est
discutée ici, même si elle contient, vers la fin, des dispositions
concernant à la fois le courtage immobilier et la protection du
consommateur, une fois adoptée, ces deux volets seront retirés de
la Loi sur le bâtiment et on se retrouvera avec une loi du bâtiment
qui ne regroupera que les différents éléments concernant
le bâtiment.
Compte tenu aussi que le président de l'Association des
consommateurs du Québec avait donné son accord en commission
parlementaire pour que cela se fasse plutôt par le biais d'un amendement
è la Loi sur le ministère de l'Habitation et de la Protection du
consommateur, je ne vois pas la nécessité d'ajouter un amendement
comme celui-là d'autant plus que, tel que je le lis devant moi, c'est un
amendement qui est beaucoup plus large que ce qui concerne directement les
plans de garantie financière qui sont compris dans le projet de loi sur
le bâtiment.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est une affaire d'interprétation.
Accorder une meilleure protection, est-ce que ce n'est pas cela qu'on dit,
qu'on aura un meilleur plan de garantie que celui qui existe
présentement en obligeant tous et chacun, sauf ceux qui refuseraient de
le prendre? L'un des trois objets du projet de loi, c'est d'assurer une
meilleure protection au consommateur qui acquiert un bâtiment. Si on a
pris la peine d'avoir un programme de garantie qui va s'étendre à
tous les consommateurs qui vont acheter des bâtiments, je ne vois
pourquoi on refuserait de le mettre ici.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Rochefort: M. le Président, il est évident que
ce qu'a dit le député de Pontiac est juste, à savoir que
les articles qui resteront dans la Loi sur le bâtiment comprennent un
certain nombre d'articles qui prévoient les plans de garantie
financière. 5auf que, si je lis le texte précis qui nous est
soumis, "accorder une meilleure protection aux consommateurs qui
acquièrent des bâtiments ou qui font exécuter des travaux
de construction", je dois indiquer que, d'abord, ce n'est pas parfaitement
intégré et harmonisé avec les articles qui concernent les
plans de garantie financière puisqu'on part de constructions neuves, de
rénovations et de petits bâtiments résidentiels appartenant
à des personnes physiques. Déjà là, il y aurait
lieu d'apporter un sous-amendement pour éviter que des groupes, avec
raison, croient que l'introduction d'une telle disposition pourrait faire en
sorte qu'éventuellement, par exemple, les plans de garantie
financière soient plus larges et couvrent même des édifices
publics appartenant à des sociétés et tout cela.
Je rappelle aussi, M. le Président, que quand l'Association des
consommateurs du Québec nous a fait une telle demande, c'est qu'elle
croyait qu'une fois adopté l'ensemble de ce projet de loi conserverait
les dispositions du courtage immobilier et de la Loi sur la protection du
consommateur. Ces dispositions concernant le courtage immobilier et l'extention
de la Loi sur la protection du consommateur à l'immobilier seront
détachées du projet de loi une fois que celui-ci sera
adopté pour s'ajouter à des textes refondus que sont la Loi sur
le courtage immobilier, la Loi sur l'Office de la protection du consommateur et
ce qui restera dans ce qui deviendra la Loi sur le bâtiment concernant
directement les consommateurs. Ce sont uniquement nos plans de garantie qui
sont moins larges que l'article lui-même qui nous est proposé,
comme le député le mentionne. Il faut quand même aussi bien
distinguer, pour éviter toute confusion éventuelle, qu'il s'agit
là de la Loi sur le bâtiment et non pas d'une loi de protection du
consommateur.
D'autre part, M. le Président, de telles dispositions pourraient
peut-être se retrouver plus ailleurs. Il y a des choses qui concernent le
Code civil dans cela et qui viendront probablement éventuellement
à l'automne, comme je l'ai dit, et qui ne sont comprises dans aucune des
lois qu'on étudie. Seulement pour des fins de cohérence, de
clarté législative, ce n'est pas une opposition de principe de ma
part, mais l'un des principes fondamentaux qu'on a tous retenus et auxquels les
députés de l'Opposition ont souscrit, c'est celui de rationaliser
et de simplifier les instruments législatifs et réglementaires
encadrant l'industrie, l'activité professionnelle de l'industrie du
bâtiment au Québec. J'avoue que d'ajouter cela à l'article
1 d'un projet de loi qui concerne le bâtiment, qui concerne la
qualité des travaux, la sécurité des édifices et de
mettre sur le même pied cette disposition, alors que seulement quelques
articles sont reliés directement à un tel alinéa, ne
rendrait pas service et qu'on n'irait pas dans le sens de cette simplification,
de cette rationalisation et de cette clarté législative qui est
souhaitée par le milieu en général et qui est,
évidemment, fondée.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le ministre, à la suite de votre
argument, est-ce que vous pouvez me dire pourquoi... Je lis les notes
explicatives: "Ce projet de loi a pour objet
d'assurer, d'une part, la qualité des travaux de construction et,
d'autre part, la sécurité des personnes qui ont accès aux
bâtiments. Il vise aussi à accorder une meilleure protection aux
consommateurs qui acquièrent des bâtiments ou qui font
exécuter des travaux de construction. "
Si on veut le faire, qu'on le dise. On dit: a pour objet. Qu'a-t-elle
pour objet cette loi? La présente loi a pour objet, ta, ta, ta... On l'a
dans les notes explicatives.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'on va se
comprendre facilement. D'une certaine façon, le projet de loi 53 est un
projet de loi omnibus pour 90 % de son contenu; c'est un projet de loi qui
deviendra une loi sur le bâtiment. Deuxièmement, dans ce projet de
loi omnibus, il y a un certain nombre de dispositions qui amende une loi qui
existe déjà et qui sont les amendements à la Loi sur le
courtage immobilier. Une fois adoptés, ils seront retournés et
refondus dans le texte qui sera celui de la Loi sur le courtage immobilier du
Québec.
Dans un troisième temps, il y a des articles, dans le projet de
loi 53, qui amende la Loi sur la protection du consommateur du Québec et
qui, une fois adoptés, s'en iront dans la Loi sur la protection du
consommateur et seront intégrés dans la Loi sur la protection du
consommateur. Je dois même ajouter qu'il y a un bon nombre d'articles du
projet de loi 53 qui, une fois adoptés, iront s'intégrer, seront
refondus dans la loi de la CMEQ et d'autres dans la loi de la CMMTQ, sauf que,
compte tenu qu'il s'agit d'un projet de loi, d'une certaine façon,
omnibus, les notes explicatives doivent expliquer l'entièreté du
contenu du projet de loi 53.
Je le répète, une fois ce projet de loi adopté, si
jamais on devait, dans nos lois, maintenir des notes explicatives - je ne parle
pas des projets, je parle des lois, une fois adoptées par
l'Assemblée nationale - le volet qui sera la Loi sur le bâtiment
ne pourrait être chapeauté d'une présentation en notes
explicatives comme celui-là puisque l'essentiel des mesures qui
accordent une meilleure protection aux consommateurs qui acquièrent des
bâtiments ou qui font exécuter des travaux de construction
seraient non pas compris dans la Loi sur le bâtiment, mais bien plus dans
les amendements apportés à la Loi sur la protection du
consommateur puisque, au-delà des plans de garantie contenus dans la Loi
sur le bâtiment, les amendements qu'on apporte à la Loi sur le
courtage immobilier, à la Loi sur la protection du consommateur sont
nombreux et là, c'est vraiment beaucoup plus relié au contenu de
la proposition qui nous serait faite par le député à
l'article 3.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Rochefort: Est-ce que c'est clair?
M. Middlemiss: Est-ce que la partie des plans de garantie va
demeurer dans la Loi sur le bâtiment ou si cela va s'en aller dans la Loi
sur la protection du consommateur? Si cela y demeure, c'est l'outil dont vous
vous servez pour expliquer vos notes explicatives. C'est cette partie, ce sont
les garanties qui vont vous assurer une meilleure protection pour le
consommateur dans le domaine de la construction ou des travaux de
bâtiment. C'est cela qui va vous le donner. On dit qu'on veut maintenir
une meilleure qualité; on l'a déjà. Vous avez dit maintes
et maintes fois qu'on a de la bonne qualité, mais, si c'est le but et
qu'on garde les garanties dans ce projet de loi... (20 h 30)
M. Rochefort: Oui, M. le Président, il est certain que les
articles concernant les plans de garantie financière demeureront dans (a
Loi sur le bâtiment puisqu'ils font partie intégrante de toutes
les mesures de responsabilisation que nous mettons en place et qui devront
s'appuyer sur des plans de garantie financière. On s'entend bien
là-dessus.
Puisque le député se réfère au» notes
explicatives, je l'inviterai à lire le quatrième paragraphe de
ces notes explicatives, qui se lit comme suit: "Ce projet de loi prévoit
aussi la mise sur pied de plans de garantie pour indemniser les consommateurs
en cas de manquements, par un entrepreneur, à ses obligations
contractuelles. " Si ce qui incite le député à ajouter un
troisième alinéa à l'article 1, qui présente le
projet de loi, qui présente les objets du projet de loi, est
relié à la question des plans de garantie financière, je
pense que ce qu'il faudrait rédiger, c'est un texte qui soit beaucoup
plus près de celui qu'on retrouve au quatrième paragraphe des
notes explicatives. Ce paragraphe introduit directement la question des plans
de garantie, alors que la dernière partie du premier paragraphe des
notes explicatives introduit toutes les dispositions contenues au projet de loi
53 qui concernent la protection du consommateur, donc, l'ensemble des
amendements apportés à la Loi sur le courtage immobilier et
l'ensemble très varié des amendements apportés à la
Loi sur la protection du consommateur.
M. Middlemiss: Est-ce que, réellement, le but d'avoir un
plan de garantie de maisons neuves et de l'étendre à tous ceux
qui vont acheter des maisons, sauf ceux qui le refusent, n'est pas... On ne
parle pas d'atteindre le but de mieux protéger le consommateur dans le
domaine de la construction. Le courtage immobilier et tout cela, c'est autre
chose. On parle de
bâtiment, on parle de construction. Cela se réfère
directement à ceux qui acquièrent des bâtiments ou qui font
exécuter des travaux de construction. Est-ce qu'on remet toujours cela
à la protection du consommateur? Donc, les entrepreneurs vont devenir
des vendeurs itinérants.
M. Rochefort: Pardon?
M. Middlemiss: Non? Mais si on met tout cela, la protection du
consommateur est laissée àla Loi sur la protection du
consommateur.,. Est-ce qu'on veut mettre le domaine de la rénovation, de
la construction è l'article 6, a, b, c, d? Est-ce que c'est là
qu'on va mettre cela?
M. Rochefort: M. le Président, d'abord, on va travailler
fonctionnellement. Est-ce que nous avons là une proposition d'amendement
formelle?
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que vous
proposez un amendement?
M. Middlemiss: Oui, il est proposé.
M. Rochefort: Donc, on en discute déjà depuis une
dizaine de minutes? M. le Président, je conteste la recevabilité
de cet amendement.
Le Président (M. Lafrenière): Vous avez vingt
minutes, cela fait dix minutes.
M. Middlemiss: J'ai dix minutes? C'est bien. M. le
Président...
M. Rochefort: Excusez, M. le Président...
M. Middlemiss: II est recevable. Il m'a dit que j'avais dix
minutes.
M. Rochefort:... j'ai dit que je contestais la
recevabilité. Vous dites qu'il est recevable? Or, si tel est le cas, je
vais au moins souhaiter avoir l'occasion de me faire entendre par vous, M. le
Président.
M. Middlemiss: Dites-moi pas que vous allez commencer à
"filibuster". Après cela, vous allez mettre le blâme sur nous
autres.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, le ministre veut parler. Laissez-le
aller.
M. Rochefort: Votre décision, M. le Président?
Le Président (M. Lafrenière): Je vais
écouter vos arguments et je déciderai.
M. Rochefort: D'accord.
M. Middlemiss: Le ministre ne veut pas parler?
Le Président (M. Lafrenière): Oui, mais c'est
à vous à parler en premier, si vous voulez. Si le ministre le
conteste... Je vais écouter vos arguments et je déciderai par la
suite.
M. Middlemiss: Oui, c'est bien. S'il est recevable?
Le Président (M. Lafrenière): Oui.
M. Middlemiss: M. le Président, le projet de loi... C'est
bien cela, il est recevable, ou vous voulez qu'on en débatte...
Le Président (M. Lafrenière): Oui.
M. Middlemiss:... pour justifier s'il est recevable ou non?
Le Président (M. Lafrenière): C'est cela. Je vais
attendre les arguments avant de décider s'il est recevable.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): De part et
d'autre.
M. Middlemiss: M. le Président, dans les notes
explicatives mêmes du projet de loi, on prend la peine d'indiquer - je ne
sais pas si c'est de la grande publicité qu'on veut faire pour dire
à tout le monde: Vous allez avoir tout ce que vous voulez, tout le monde
va avoir ce qu'il veut dans ce projet de loi -on prend la peine de dire: "II
vise aussi à accorder une meilleure protection aux consommateurs qui
acquièrent des bâtiments ou qui font exécuter des travaux
de construction. " À même le projet de loi, M. le
Président, si on regarde les articles 71 à 79, Plans de garantie,
le but d'un plan de garantie, c'est d'atteindre l'objectif qui est d'assurer au
consommateur que, s'il achète une maison ou s'il fait faire des travaux
de construction, parce qu'on a même étendu le plan de garantie
à des rénovations, aujourd'hui... Donc, si, M. le
Président, on prend la peine de le mettre dans les notes explicatives et
que cela va demeurer è même le projet de loi 53, après
qu'on aura enlevé les éléments qui touchent à la
Loi sur la protection du consommateur et certaines pratiques dans le domaine
immobilier, lorsqu'on dit que "la présente loi a pour objet", il ne
faudrait pas le cacher, mais bien le dire. Si, dans sa présentation, le
ministre croit qu'il est trop large et qu'il cause des problèmes, je
suis certainement prêt è l'amender pour qu'il dise exactement
que le consommateur qui fera faire des travaux de construction ou des
travaux de rénovation, que le but de cette loi est de protéger le
consommateur. Pour le protéger, on utilise le programme de garantie
qu'on va étendre à tous et chacun.
Donc, M. le Président, je n'ai pas besoin d'argumenter plus
longtemps que cela: si on prend la peine de le mettre ici et qu'on met des
dispositions dans le projet de loi pour nous assurer d'atteindre ce but,
d'après moi, c'est assez clair.
Le Président (M. Lafrenière): Merci. M. le
ministre.
M. Rochefort: M. le Président, rapidement, sur la
recevabilité, je me raccrocherai à la dernière partie de
l'intervention du député de Pontiac. Justement, s'il
reconnaît qu'il devrait y avoir des amendements d'apportés
à sa proposition, non seulement je trouverai qu'elle est recevable, mais
je trouverai qu'on peut même l'adopter, si, par exemple - ce n'est pas
une proposition mot à mot que je fais - sa proposition était de
dire, après la qualité et la sécurité des travaux,
qu'il y a un troisièmement qui est de mieux protéger les
consommateurs par l'introduction de plans de garantie financière;
là, je pense qu'on serait carrément relié au projet de loi
53. Mais tel que libellé, cela veut aussi dire d'accorder une meilleure
protection au consommateur quant aux pratiques interdites dans les techniques
de vente ou la publicité trompeuse. Ce sont des dispositions qui sont
contenues au projet de loi de l'Office de la protection du consommateur et qui
s'en iront, après l'adoption, dans ces lois plutôt que dans la Loi
sur le bâtiment.
Encore une fois, je pense qu'il faut respecter le principe que le
législateur ne doit pas parler pour rien dire. Or, si c'est vraiment
relié aux plans de garantie, rédigeons un amendement qui
présente comme un objectif une meilleure protection du consommateur par
l'introduction de plans de garantie financière. C'est tout ce que j'ai
à dire sur la recevabilité, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Avez-vous décidé que c'était
recevable?
Le Président (M. Lafrenière): En vertu de l'article
244, l'amendement est recevable. On va en débattre. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Donc, j'ai dix minutes?
Le Président (M. Lafrenière): Vingt minutes.
M. Middlemiss: M. le Président, mon but, ce n'est pas de
perdre du temps, mais de m'assurer... Il y a une chose qui me préoccupe,
c'est que, tout au long du projet de loi, on parle du
constructeur-propriétaire. On dit qu'il va être capable de
construire et qu'il ne sera pas soumis aux normes de sécurité et
à des choses comme celles-là. Si, un jour, il décide de
vendre, quelle protection aura le consommateur? Est-ce qu'on ne peut pas
trouver une façon de dire qu'au moins, par la Loi sur la protection du
consommateur, l'acquéreur aura une attestation selon laquelle la maison
satisfait aux normes du Code du bâtiment? Je pense que c'est un des cas
qui peut survenir. Si le ministre est prêt, avec son équipe,
à nous rédiger quelque chose qui va dire exactement que le projet
de loi a pour objet de protéger les consommateurs dans l'achat de
maisons neuves ou dans les travaux de rénovation et de
réparation... Il faudrait couvrir cette partie où le
constructeur-propriétaire construit, pas parce qu'il avait l'intention
de vendre, mais, un jour, s'il décide de vendre sa maison, est-ce qu'on
ne peut pas protéger le consommateur qui va l'acheter et s'assurer
qu'elle est conforme? Le constructeur-propriétaire n'est pas
obligé de se fournir à lui-même une attestation de
conformité. Ce serait une chose, lorsqu'on dit qu'il acquiert un
bâtiment... S'il n'a pas de certificat de conformité, on laisse
cela aller dans ce cas-là? Comment allons-nous régler ce
problème? Tout le monde, sauf le constructeur-propriétaire... Je
trouve que ce serait ridicule de lui demander de s'en fournir une, mais est-ce
qu'il n'y aurait pas des modalités, des moyens d'assurer le nouveau
propriétaire qui va acheter la maison qu'elle est conforme?
M. Rochefort: M. le Président, un seul
élément additionnel à tous ceux qu'on a fournis
jusqu'à maintenant pour justifier notre opposition à
l'introduction d'un amendement aussi large à un projet de loi qui
concerne le bâtiment. Quand le député, dans l'argumentation
qu'il vient de faire, parle d'attestation de conformité, parle de
conformité au code, bien, mon Dieu! la conformité au code,
l'instrument qui est une attestation de conformité est relié
directement aux deux objets présentés aux alinéas 1 et 2
de l'article 1 du projet de loi qui parlent premièrement d'assurer la
qualité des travaux de construction d'un bâtiment et, dans
certains cas, d'un équipement destiné à l'usage du public
ou d'une installation non rattachée à un bâtiment;
deuxièmement, d'assurer la sécurité du public qui
accède à un bâtiment ou à un équipement
destiné à l'usage du public ou qui utilise une installation non
rattachée à un bâtiment. C'est relié directement
à cela. Ce ne sont pas, à proprement parler, au sens même
qu'y donnait l'Association des consommateurs du
Québec, des dispositions pour la protection des consommateurs,
mais plutôt des dispositions pour la protection du public. Si le
législateur a toujours distingué la protection du public de ta
protection du consommateur, on en a un bon exemple. On a une Loi sur la
protection du consommateur au Québec, mais on a ici une loi, quant aux
alinéas 1 et 2, qui parle de la protection du public, de la
qualité des travaux, de la sécurité du public qui
accède à un bâtiment et, en conséquence, M. le
Président, devant un texte aussi large, je pense qu'on ajouterait de la
confusion et que, finalement, on laisserait entendre à qui lirait
l'introduction du projet de loi qu'il y a là bon nombre
d'éléments de protection du consommateur, alors que ces
éléments se retrouveront essentiellement dans la Loi sur la
protection du consommateur.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le ministre est
en train de me dire... Est-ce qu'il peut me donner une définition d'un
bâtiment? Est-ce qu'une maison peut être définie comme un
bâtiment, ou est-ce que "bâtiment" ici ne veut pas dire une
maison?
M. Rochefort: C'est évident qu'une maison, c'est un
bâtiment.
M. Middlemiss: Bien oui! De la façon que vous venez d'en
parler, cela ne touche pas à cela du tout. Cela touche au public et
à la sécurité, mais une maison... Je pense que je vous ai
donné un exemple concret. Un constructeur-propriétaire construit
une maison. Il ne donne pas de certificat de conformité parce que ce
n'est pas exigé par la loi. Il décide, dans quatre ou cinq ans,
de vendre. Cela veut dire que l'acheteur n'aura pas de certificat de
conformité et qu'on ne voudra pas qu'il soit assuré que la maison
est conforme. Je pense que ce sont des choses comme celle-là qu'il
faudrait... De toute façon, M. le Président, la protection du
consommateur, dans la loi, ne se fait pas seulement par l'entremise des plans
de garantie. Les attestations de conformité et les programmes de
contrôle sont aussi reliés aux alinéas 1 et 2 de l'article
1, mais, par leur application, ils protégeront davantage le consommateur
à la base, lors de la construction. Est-ce que vous avez quelque
chose... Ce que je vous dis, c'est si on peut inclure quelque chose qui...
C'est certainement le but que de le faire. Dans les notes explicatives, on dit
aux gens: Au lieu de lire tout le projet de loi, voici ce qu'on veut faire avec
cela. On vise aussi à accorder une meilleure protection aux
consommateurs qui acquièrent des bâtiments ou qui font
exécuter des travaux de construction. Si ce n'est pas valable, pourquoi
l'avoir mis dans les notes explicatives?
Le Président (M. Lafrenière}: M. le ministre.
M. Rochefort: Une courte intervention, M. le Président,
sur la première partie de la dernière intervention du
député de Pontiac qui nous demande qui va attester de la
conformité au code de construction de la maison unifamiliale construite
par le propriétaire. M. le Président, il y a des articles du
projet de loi qui traitent de ces questions qu'on pourra étudier au
moment où on sera rendu à ces différents articles. Si
jamais il devait y avoir des amendements à apporter, c'est là
qu'on fera les amendements et non à l'article 1. M. le Président,
je répète qu'à des fins de clarté
législative, de simplification et de rationalisation d'un texte
législatif, ce qui nous est proposé vient justement ajouter de la
confusion et non introduire de la clarté. (20 h 45)
M. Middlemiss: Oire qu'on veut accorder une meilleure protection
aux consommateurs qui acquièrent des bâtiments ou qui font
exécuter des travaux de construction, cela n'éclaire pas, cela
complique? M. le Président, c'est une chose ou l'autre. Pour être
clair, dans les notes explicatives, on l'utilise, mais dans le projet de loi on
ne le dit pas comme objet.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac? Est-ce que l'amendement proposé
à l'article 1 est adopté?
M. Rochefort: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière}: Rejeté.
L'article 1 est adopté?
M. Middlemiss: Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté sur
division. Article 2?
M. Rochefort: L'article 2 a pour but de rendre la loi applicable
aux bâtiments, aux équipements destinés à l'usage du
public, ainsi qu'aux installations non rattachées à un
bâtiment.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
2 est adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 3?
M. Rochefort: Cette disposition a pour
but de maintenir la situation législative actuelle en limitant
l'application du présent projet de loi en ce qui concerne les mines
régies par la Loi sur les mines aux règles de qualification et
aux dispositions régissant les travaux de construction relatifs à
une installation sous pression située sur une mine énoncée
dans ce projet de loi.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 3 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 4?
M. Rochefort: Cette disposition a pour but de permettre au
gouvernement de soustraire par règlement la totalité ou une
partie du territoire nordique du Québec de l'application totale ou
partielle du présent projet de loi. Je crois que c'est relié
notamment à l'entente avec les Inuit et les Cris dans le cadre de la
Convention de la Baie James.
M. Middlemiss: Dans le cas de ces constructions, probablement que
ce sont des normes à la hausse dont on a besoin à cause du
climat, à cause du - comment appelle-ton cela - en anglais, on dit le
"permafrost" -et ainsi de suite. Est-ce qu'on aura un code spécial pour
cela ou est-ce qu'on a déjà un code qu'on applique?
M. Rochefort: D'une part, c'est pour éventuellement nous
permettre d'exempter la qualification puisque c'est un coin très
particulier, avec beaucoup de caractéristiques très
spéciales. Deuxièmement, c'est pour nous permettre de
peut-être soustraire une partie ou la totalité du territoire de
l'application de certaines dispositions du code qui, justement, seraient
difficilement applicables dans ces régions.
Le Président (M. Lafrenière): J'aurais une
question.
M. Rochefort: Bien oui, M. le Président. D'ailleurs, vous,
comme le député d'Abitibi-Est, pourriez sûrement faire un
bien meilleur débat que moi et que le député de Pontiac
là-dessus. Excusez-moi, M. le député de Pontiac, mais, en
tout cas, sûrement mieux que moi.
Le Président (M. Lafrenière): Mot, la question que
je veux poser ici, c'est qu'on parle de la totalité ou d'une partie du
territoire. Est-ce qu'on inclut les municipalités enclaves du territoire
ou est-ce qu'on les exclut? Je parle de Quévillon, Matagami,
Chibougamau, Chapais, Radisson, éventuellement.
M. Rochefort: M. le Président, l'article fait mention
directement de la convention. Il faudrait voir exactement quels sont les
territoires concernés par la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, parce que ce sont de ces territoires dont on parle, et
du Nord-Est québécois. Il faudrait voir, mais j'imagine, M. le
Président, que Lebel-sur-Quévillon...
Le Président (M. Lafrenière): Ces
municipalités sont sur le territoire de la Baie James?
M. Rochefort: Elles sont sur le territoire, mais elle n'y sont
pas contenues dans l'entente, couvertes par la convention, j'imagine?
Le Président (M. Lafrenière): II y a certainement
des parties de la convention qui les concernent.
M. Bordeleau: Si je peux apporter un surplus d'éclairage,
je pense que cela fait référence, effectivement, à la
Convention de la Baie James et à la Convention du Nord-Est
québécois également, qui est une autre entente venue
subséquemment. Mais, selon cet article, cela n'a pas d'application dans
les villes, même l'enclave de la muncipalité de la Baie-James,
parce que la Convention de la Baie James définit des territoires
donnés, des catégories de terres, mais pas sur l'ensemble du
territoire de la municipalité de la Baie-James.
Le Président (M. Lafrenière): En tout cas, je suis
sceptique. J'aimerais qu'on fasse une vérification.
M. Rochefort: M. le Président, je veux quand même
ajouter qu'il s'agit là d'une demande du SAGMAI, justement, pour nous
permettre de respecter cette convention. Est-ce que vous proposez qu'on aille
aux informations?
M. O' Gallaghers: Suspendre...
M. Middlemiss: Suspendre l'article et aller aux informations.
M. Rochefort: On va suspendre l'article, M. le Président,
et on va demander au légiste d'aller aux informations.
Le Président (M. Lafrenière): On suspend l'article
4. Article 5?
M. Rochefort: Évidemment, M. le Président, je pense
que l'article est plus clair que les explications sur la disposition: "La
présente loi lie le gouvernement, ses ministères et les
organismes qui en sont mandataires".
Le Président (M. Lafrenière): L'article 5,
adopté?
M. Middlemiss: Une minute! Excusez. Quels sont les organismes
mandataires dont il est question ici?
M. Rochefort: Par exemple, M. le Président, la
Société d'habitation du Québec. Le député de
Pontiac, ainsi que moi-même savons bien ce qu'est un mandataire du
gouvernement. Ce sont des organismes comme celui-là.
M. Middlemiss: On n'a nulle part une liste qui dit
lesquels...
M. Rochefort: Une liste? Oui, j'imagine qu'une liste... Mais, je
ne sais, M. le Président... Cela évolue fréquemment,
j'imagine, compte tenu de l'addition, souvent, des mandataires. Mais, c'est un
article qu'on retrouve, par exemple, dans la loi 125 sur l'aménagement
et l'urbanisme et qu'on retrouve dans un certain nombre de lois
déjà adoptées par l'Assemblée nationale du
Québec au fil des années.
M. Middlemiss: Donc, une fois que la loi va être
adoptée, quelqu'un regardera ou s'informera pour savoir de quel
organisme il pourrait être mandataire dans ce qui le concerne. Est-ce
que, par exemple, il y a des sociétés d'État aussi
visées par cet article?
M. Rochefort: Cela veut dire, M. le Président, que cela
s'applique à tout le monde qui est lié, d'une façon ou de
l'autre, à l'État.
M. Middlemiss: Est-ce que cela inclurait les municipalités
aussi? Est-ce que c'est lié?
M. Rochefort: Je ne croirais pas, non. Les municipalités
ne sont pas des mandataires du gouvernement.
M. Middlemiss: Elles ont des pouvoirs
délégués.
M. Rochefort: Ce sont des organismes
délégués, c'est cela.
M. Middlemiss: Cela peut être vaste; c'est pour cela qu'on
ne prend pas la peine de les énumérer.
M. Rochefort: M. le Président, je suis convaincu que si
nous énumérions tous les mandataires possibles et existants du
gouvernement, d'abord nous nous retrouverions avec un projet de loi volumineux
qui ne serait sûrement plus un effort de rationalisation et de
clarification, deuxièmement, on se retrouverait sûrement avec un
projet de loi qui serait amendé probablement tous les mois,
troisièmement avec un projet de loi très contraignant. Car si
jamais on a oublié des organismes, ils choisiront, compte tenu de cet
oubli, de ne pas se sentir liés par cette loi. Nous croyons qu'il est
essentiel que tous les organismes soient liés et respectent les
dispositions de la Loi sur le bâtiment.
M. Middlemiss: Est-ce que je peux présumer que cet article
vient de projets de loi qui existent depuis nombre d'années et qu'on le
répète? Est-ce que, au tout début de l'utilisation de cet
article, on avait fait...
M. Rochefort: M. le Président, peut-être que je peux
référer le député, à qui j'ai d'ailleurs
remis, comme à l'ensemble des membres de la commission, les documents
qui sont à ma disposition pour comprendre et présenter les
différents articles...
Or, M. le Président, ce que l'on me dit c'est qu'actuellement les
seules lois non applicables au gouvernement sont la Loi sur la
sécurité des édifices publics et la Loi sur la
qualification professionnelle des entrepreneurs en construction qui, par cet
article évidemment, le deviendront.
On nous dit que c'est le système coutumier, la façon de
faire les lois maintenant.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est bien, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 5 est
adopté. L'article 6?
Interprétation
M. Rochefort: M. le Président, cet article de
définition vient préciser le sens des mots
"constructeur-propriétaire, entrepreneur, gaz et installation sous
pression".
M. Middlemiss: M. le Président, peut-être que le
ministre peut me répondre. Il y a des gens, entre autres la FTQ, qui ont
comparu devant la commission et qui s'inquiètent du fait que les
définitions de constructeur-propriétaire et d'entrepreneur ne
spécifient pas le rôle joué par les salariés et
l'obligation d'y recourir afin d'enrayer le travail au noir.
Est-ce que le ministre a pris note de cela? Est-ce qu'il croyait qu'il
pouvait éliminer ce problème qui semble exister?
M. Rochefort: Oui, M. le Président, j'ai pris bonne note
de ces demandes très intéressantes qui nous ont été
faites par la
Fédération des travailleurs du Québec et j'en ai
discuté notamment avec mon collègue, le ministre du Travail, qui
réfléchit, comme vous le savez, actuellement à l'ensemble
de ces questions. Comme il l'a annoncé, il est à préparer
un document, en consultation avec l'ensemble des intervenants, notamment avec
la Fédération des travailleurs du Québec. C'est
plutôt dans les travaux qui sont menés actuellement au
ministère du Travail de façon plus complète et mieux
intégrée que ces décisions pourront être prises avec
l'ensemble du milieu.
M. Middlemiss: M. le Président, n'y aurait-il pas moyen
d'inclure le terme "salarié" et de le définir?
M. Rochefortr Dans quel but, M. le Président?
M. Middlemiss: C'est dans le but exactement - ce qui
préoccupe tous et chacun, si c'est vrai qu'i! y a autant de travail au
noir qui se fait - de tenter de définir ce qu'est un salarié? Je
suis convaincu que quelqu'un qui travaille au noir est payé probablement
pour son travail. Donc, le mot "salarié" c'est quelqu'un qui se fait
payer normalement pour ses services. Mais, ne pourrait-on pas lui donner une
définition qui le relie aux lois de l'OCQ pour qu'ensuite il y soit
reconnu?
M. Rochefort: M. le Président, je crois que le
député donne lui-même d'une certaine façon une
réponse à sa question. Il y a la loi de l'OCQ, j'imagine, qui
définit ce qu'est un salarié. Je répète, M. le
Président, que si des révisions de l'ensemble de ces dispositions
législatives doivent être effectuées, je pense que,
plutôt que d'y aller à la pièce et au fil d'un projet de
loi qui ne concerne d'aucune façon les relations du travail dans
l'industrie de la construction au Québec, il est
préférable que cela se fasse dans le cadre des travaux que
mène à l'heure où nous vous parlons le ministre du Travail
et député de Sherbrooke, en relation et en consultation avec
l'ensemble des intervenants dont la FTQ. Il a eu l'occasion de l'affirmer
à l'Assemblée nationale, je croîs: il est à
préparer un document avec le milieu, lequel concernera l'ensemble de ces
questions.
M. Middlemiss: M. le Président, le ministre trouve que ce
n'est pas important de donner une définition du salarié et que ce
sera réglé dans un autre contexte. Est-ce que cette loi va par
elle-même forcer le constructeur-propriétaire à être
soumis et de quelle façon?
M. Rochefort: Je m'excuse, M. le Président?
M. Middlemiss: J'ai dit: Dans le cas d'un
constructeur-propriétaire, est-ce que la loi que votre collègue,
le député de Chauveau, est en train de préparer, va
éliminer et empêcher le constructeur-propriétaire
d'utiliser, s'il le fait, des gens qui travaillent au noir?(21
heures)
M. Rochefort: M. le Président, d'abord ce n'est pas un
projet de loi. Je pense que le ministre du Travail a plutôt fait allusion
à une préparation de livre vert. Je n'ai pas vu le document et il
n'est pas prêt, il n'est pas définitivement
complété, loin delà, nous a-t-il dit... J'imagine que dans
les différentes discussions qui suivront ce document, on verra ce qu'il
contient, ce qu'il aurait dû contenir et on connaîtra les positions
de chacun.
Je répète que le projet de loi 53, d'aucune façon,
ne doit intervenir dans les législations actuelles concernant les
relations du travail dans le domaine de la construction et que l'ensemble de
ces discussions se feront plutôt autour d'une table et à
l'occasion de discussions concernant l'ensemble de ces questions, notamment
suivant la commission parlementaire qu'a tenue le ministre du Travail au cours
du mois d'août 1984, ici même à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est bien. Une autre chose, M. le
Président. La loi réfère tout au long è l'usage
public. Ne serait-il pas bon de définir le mot "public"?
M. Rochefort: C'est le sens usuel du dictionnaire qu'utilise un
juge normalement lorsqu'il est appelé à rendre une
décision autour d'une telle expression. Je crois que commencer à
définir cela pourrait être redondant avec ce qui existe
déjà. Ajouter encore des dispositions à un projet de loi
qui ne sont pas utiles pour les fins d'application de ces lois... Il ne faut
pas oublier que cette expression "public", "édifices publics", etc.,
existe déjà dans les lois qui nous occupent aujourd'hui depuis
plusieurs décennies. D'aucune façon on a eu des
représentations visant à clarifier, à préciser
cette expression. Il semble que cela fonctionne de façon très
satisfaisante à l'heure où nous nous parlons.
M. Middlemiss: II y a deux autres termes, M. le Président,
qu'on retrouve tout au long du projet de loi et qui sont fondamentaux:
"bâtiment" et "bâtiment résidentiel".
M. Rochefort: Encore là, M. le Président, il me
semble que "bâtiment" et
"bâtiment résidentiel" sont des termes très clairs
à partir des dictionnaires qui existent. Je ne vois pas tellement ce que
nous ajouterions en définissant ces termes dans notre loi.
M. Middlemiss: M. le Président, si on prend un
raisonnement comme cela, je pense que le terme "entrepreneur", tout le monde
sait ce qu'est un entrepreneur.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Pour vous donner un exemple, M. le ministre, on va
retourner à l'article 2 où on dit: "à un bâtiment
utilisé ou destiné à être utilisé pour
abriter ou recevoir des personnes, des animaux ou des choses, y compris aux
matériaux, aux installations et aux équipements de ce
bâtiment".
Il y a aussi tes bâtiments, disons, les travaux de génie
civil. Dans ce cas-là, le code s'appliquerait-il sur ces
bâtiments? Est-ce que les travaux de génie civil sont inclus comme
un bâtiment?
M. Rochefort: Les travaux de génie civil? Non, ils ne sont
pas couverts par cela.
M. Middlemiss: Au fur et à mesure qu'on avance, M. le
Président, si on prend l'article 37: "Le présent chapitre
s'applique à l'entrepreneur et au constructeur-propriétaire qui
exécutent et font exécuter les travaux de construction d'un
bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil réalisés sur
les lieux mêmes du chantier et à pied d'oeuvre, y compris les
travaux préalables d'aménagement du sol. "
M. Rochefort: M. le Président, je voudrais attirer
l'attention du député au titre du chapitre qui concerne la
qualification. Là, la qualification doit se faire pour tous les
entrepreneurs, autant ceux qui s'occupent de la construction de bâtiments
que d'ouvrages de génie civil, tel que le fait actuellement la
Régie des entreprises en construction du Québec.
M. Middlemiss: Donc, on peut conlure que cela ne s'applique pas
aux ouvrages de génie. "Un bâtiment" ne s'applique pas aux travaux
de génie.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: En aucune circonstance?
M. Rochefort: Non.
M. Middlemiss: C'est bien.
Le Président (M. Lafrenière): Article 6.
Adopté?
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 7?
M. Rochefort: M. le Président, cet article établit
deux présomptions ayant pour effet d'imposer à une personne qui
ne pourrait pas les écarter les obligations que la loi impose aux
entrepreneurs, c'est-à-dire: conformité au Code de construction,
détenir une licence etc. Cette présomption a pour but de
faciliter la preuve dans certains cas.
M. Middlemiss: M. le Président, dans le deuxième
alinéa, è quoi pourrait se rapporter l'expression
"nouveaux travaux de construction"? Qu'est-ce qu'on veut dire par "nouveaux
travaux de construction"?
M. Rochefort: "Qui entreprend des nouveaux travaux de
construction...
M. Middlemiss:... moins d'un an à compter de la fin des
premiers travaux. "
M. Rochefort: C'est un nouveau chantier.
M. Middlemiss: Est-ce que cela veut dire que, même s'il n'a
pas fait de travaux pendant un an, s'il retourne sur un chantier où il
avait travaillé l'an passé, il est encore un entrepreneur? Est-ce
cela que ça veut dire?
M. Rochefort: Non, M. le Président. L'objet de cet article
vise à éviter le problème décrit à l'article
6 concernant le "développeur" oeuvrant sous une licence de
constructeur-propriétaire et le délai pour entreprendre de
nouveaux travaux. C'est qu'on veut s'assurer justement que quelqu'un ne
détiendra pas une licence de constructeur-propriétaire et qu'il
construira très souvent dans la même année.
Par exemple, la personne qui dirait: "Moi, je n'ai pas besoin
d'être qualifié, je n'ai besoin d'aucune licence, je construis ma
propre maison, mais je fais cela quatorze fois dans la même année,
" cela s'appellerait passer carrément à côté non
seulement de la lettre, mais aussi de l'esprit de la loi. Avec une disposition
comme celle-là, nous nous assurons d'une balise qui nous permet
d'être en mesure de faire appliquer l'ensemble des dispositions.
M. O'Gallagher: Peut-on dire "à un autre endroit"?
M. Rochefort: Pardon?
M. O'Gallagher: Pour que ce soit plus
clair, on pourrait ajouter: "à un autre endroit".
M. Rochefort: Des nouveaux travaux... M. O'Gallagher: Sur
le même... M. Rochefort:... de construction...
M. O'Gallagher: Sur le même terrain... Il pourrait bien
faire une construction sur son propre terrain.
M. Rochefort: M. le Président, l'article 26 de la Loi sur
la qualification professionnelle des entrepreneurs en construction comporte de
semblables présomptions et ne pose aucun problème d'application
d'aucune façon. En aucun temps, on ne s'est retrouvé dans des
situations telles qu'elles auraient pu se présenter, comme le dit le
député de Robert Baldwin, et qui auraient justifié
d'ajuster de façon à s'assurer que notre loi soit bien
rédigée, qu'elle soit bien utilisable par les tribunaux, par ceux
qui ont à travailler avec. Mais on n'a eu aucune demande à cet
effet. Cette définition, ce texte fonctionne très bien.
M. Middlemiss: Est-ce que le but de donner une définition
à l'entrepreneur, c'est pour le distinguer...
M. Rochefort: Est-ce que le but...
M. Middlemiss: Le but de donner une définition d'un
entrepreneur, c'est de faire la différence entre un
propriétaire-constructeur et un entrepreneur? Est-ce que c'est le
but?
M. Rochefort: Excusez-moi, M. le Président.
M. Middlemiss: Est-ce que le but de cet article...
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss:... est de faire une distinction entre ce qu'on
appelle un entrepreneur et un propriétaire-constructeur ou un
constructeur-propriétaire? 11 me semblerait, d'après votre
explication, que c'est un peu d'empêcher que quelqu'un commence à
bâtir quatorze maisons.
M. Rochefort: Déjà, M. le Président,
à l'article 6, on définit le constructeur-propriétaire,
l'entrepreneur, etc. Ce que vient faire l'article 7, au fond, c'est apporter
des précisions qui, justement, comportent deux présomptions qui
ont pour but de faciliter la preuve dans certains cas, afin justement de nous
permettre de bien faire appliquer les distinctions qui existent entre les
deux.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: En d'autres mots, si quelqu'un travaille en dedans
d'un an, s'il ne fait pas de construction pendant un an. Est-ce que c'est cela
qu'on veut dire? - s'il ne fait pas de construction pendant un an, il n'est
plus considéré comme entrepreneur? Est-ce que c'est cela?
M. Rochefort: Non, non, pas du tout.
M. O'Gallagher: Oui, il pourrait construire une nouvelle maison
à tous les ans.
M. Rochefort: Théoriquement, ce serait cela, sans
détenir de permis pour lui-même.
M. O'Gallagher: Oui, mais il ne pourrait pas en construire deux
dans la même année.
M. Rochefort: C'est cela.
M. O'Gallagher: Cela, c'est un petit peu à
côté, M. le Président, mais le même bonhomme
pourrait-il prendre avantage - on sait que la loi fédérale a
changé sur les gains de capital - pour éviter les gains de
capital à tous les ans en vendant sa maison à profit?
M. Rochefort: J'imagine, M. le Président, que le
ministère du Revenu fédéral va produire, va publier
prochainement des guides d'interprétation et qu'on pourra
peut-être trouver des réponses là.
M. O'Gallagher: Je pense qu'avec le nouveau budget
fédéral, il peut faire un profit allant jusqu'à 500 000
$.
M. Rochefort: Essentiellement, à l'article 6 comme
à l'article 7, et notamment à l'article 7, on veut s'assurer que
quelqu'un qui effectue des travaux de construction doit être
licencié, doit obtenir un permis: à l'heure où nous nous
parlons, c'est de la Régie des entreprises en construction mais à
partir de l'adoption du projet de loi ce sera de la Commission du
bâtiment. Sauf qu'on veut quand même permettre à quelqu'un
qui, par exemple, construit sa propre maison, de pouvoir le faire sans
être qualifié, donc sans avoir de permis; mais on veut justement
s'assurer qu'il ne construit pas trop souvent de fois par année sa
propre maison.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Middlemiss: II me semble, de la
façon dont je le lis, que si une personne, pour une raison ou
pour une autre, est entrepreneur et construit, mais commence un an et demi plus
tard à construire autre chose, il n'est plus considéré
comme un entrepreneur.
M. Rochefort: II est toujours entrepreneur à l'article 7,
premier alinéa, s'il offre en vente ou en échange un
bâtiment ou un ouvrage de génie civil, à moins qu'il ne
prouve que les travaux de construction de ce bâtiment ou ouvrage n'ont
pas été exécutés dans le but de vente ou
d'échange, donc pour lui-même. Deuxièmement, s'il
entreprend de nouveaux travaux de construction moins d'un an à compter
de la fin de ces premiers travaux. C'est vraiment pour fermer.
Le Président (M. Lafrenière}: M. le
député de Beauharnois?
M. Lavigne: M. le Président, si je comprends bien, ce
n'est pas pour définir ce qu'est un entrepreneur, c'est pour
éviter qu'un entrepreneur-propriétaire le devienne par la bande.
(21 h 15)
M. Rochefort: Pas un entrepreneur-propriétaire. Quelqu'un
qui construit sa propre maison.
M. Lavigne: C'est cela. Ceci veut dire que si, moi, qui ne suis
pas un entrepreneur, je décidais de construire une maison une fois tous
les ans, je n'aurais pas le droit de faire cela en n'étant pas
entrepreneur. C'est cela que cela veut dire. Si j'en bâtis une, une fois
à tous les ans et demi, même si je ne suis pas entrepreneur, je
pourrais. Si j'interprète cela, si je comprends bien le texte.
M. Rochefort: À la limite, oui. C'est vraiment une
présomption.
M. Lavigne: C'est une présomption.
M. Rochefort: Pour être bien capable de bien faire
appliquer la loi; mais, il faut aussi lire le premier paragraphe qui dit -c'est
bon en tout temps -: "qui offre en vente ou en échange un bâtiment
ou un ouvrage de génie civil, à moins qu'il ne prouve que les
travaux de construction de ce bâtiment ou ouvrage n'ont pas
été exécutés dans un but de vente ou
d'échange; ". C'est fondamental.
M. Lavigne: L'un et l'autre?
M. Rochefort: Oui. C'est l'un et l'autre.
M. Lavigne: Ah bon! D'accord.
M. Rochefort: La présomption vaut pour les deux è
la fois.
M. Lavigne: Ce n'est pas l'un ou l'autre!
M. Rochefort: Non.
M. Lavigne: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lafrenière}: M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Qu'est-ce que vous voulez dire par l'un et
l'autre? Je n'ai pas compris.
M. Rochefort: II y a deux alinéas.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 7 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Je comprends mal cela, moi aussi. Si les deux
marchent ensemble, et au bout d'un an, quelqu'un n'a pas construit, que lui
arrive-t-il? Perd-il son... Excusez-moi une minute, c'est moi qui ai la parolel
D'accord?
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Je comprends mal: Si cela va ensemble, si une
personne ne construit pas pendant un an, c'est un peu cela qu'on dit au
deuxième alinéa, il faut qu'elle construise quelque chose moins
d'un an depuis la fin de l'autre construction qu'elle a exécutée.
Est-ce que c'est cela que cela dit?
M. Rochefort: On va recommencer tranquillement, M. le
Président. Article 6: "Dans la présente loi, à moins que
le contexte n'indique un sens différent, on entend par - et allons au
deuxième -"entrepreneur": une personne qui, pour autrui, - donc, pour
quelqu'un d'autre - exécute ou fait exécuter des travaux de
construction ou fait ou présente des soumissions, personnellement ou par
personne interposée, dans le but d'exécuter ou de faire
exécuter, à son profit de tels travaux; ". On va à
l'article 7: "Est présumé être un entrepreneur la personne
- et, là, je répète que c'est une présomption pour
faciliter la preuve dans certains cas - 1 qui offre en vente ou en
échange un bâtiment ou un ouvrage de génie civil, à
moins qu'il ne prouve que les travaux de construction de ce bâtiment ou
ouvrage n'ont pas été exécutés dans le but de vente
ou d'échange; 2 qui entreprend de nouveaux travaux de construction moins
d'un an à compter de la fin des premiers travaux. " C'est vraiment
relié à l'article 6. Évidemment, s'il a sa
licence, il peut entreprendre autant de travaux qu'il veut, mais c'est
dans le cas où il n'a pas de licence. On veut s'assurer que cela ne
devienne pas une façon de passer à côté de la loi:
sans être obligée de détenir une licence, cette personne
pourrait construire un grand nombre d'unités dans le but de vente ou
d'échange, tel que prévu à l'article 7,
premièrement, avec les conséquences que l'on sait. Il y aurait
deux régimes. Il n'y aurait plus grand-monde qui serait qualifié
à la Régie des entreprises en construction, avec les
conséquences que l'on sait pour la qualité des constructions et
la sécurité des édifices qu'on peut imaginer, au
minimum.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Beauharnois.
M. Lavigne: Pour être sûr que je comprends bien et
que tout le monde comprend bien, cela veut dire que la personne qui
exécuterait, comme on le dit à l'article 7, serait un
entrepreneur. C'est cela que cela veut dire, M. le ministre?
M. Rochefort: C'est cela: Est présumé être un
entrepreneur.
M. Lavigne: Est présumé être un entrepreneur,
cela veut dire que la personne qui n'a pas ses licences, qui n'est pas reconnue
comme étant un entrepreneur et qui ferait comme on le dit à
l'article 7, serait fautive.
M. Rochefort: C'est cela,
M. Lavigne: C'est cela qu'on veut éviter.
M. Rochefort: C'est cela. Ces deux alinéas ont pour but,
justement, de faciliter la preuve dans certains cas.
M. Lavigne: C'est cela. C'est pour faire la distinction entre les
vrais et les faux.
M. Rochefort: Ce sont des dispositions qui existent
déjà dans la Loi sur la qualification professionnelle des
entrepreneurs de construction et qui nous permettent d'atteindre les
résultats que l'on sait.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 8?
M. Rochefort: M. le Président, cet article définit
ce que l'on doit entendre par travaux de construction en élargissant le
sens commun de cette expression, notamment en considérant les travaux de
démolition d'un bâtiment comme des travaux de construction. Les
travaux visés constituent les travaux de construction
généralement reconnus par l'industrie de la construction.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que cet article s'applique également
aux articles modifiant la Loi sur la protection du consommateur?
M. Rochefort: Non, M. le Président.
M. Middlemiss: Cela ne s'applique pas. En ce qui me concernait,
si cela s'applique, le nouvel article 6. 1 de ce projet de loi ferait en sorte
que, non seulement la construction mais également la rénovation
et la réparation y seraient assimilables.
M. Rochefort: Est-ce que le député peut
répéter, s'il vous plaît?
M. Middlemiss: Si cet article s'applique également aux
articles modifiant la Loi sur la protection du consommateur, on vient à
l'article 6. 1.
M. Rochefort: L'article 6. 1 de quoi?
M. Middlemiss: De la Loi sur la protection du consommateur.
M. Rochefort: De la Loi sur la protection du consommateur.
M. Middlemiss: Si c'est le cas, cette loi ferait en sorte que non
seulement la construction, mais la rénovation et la réparation y
seraient assimilables.
M. Rochefort: Ce sont deux lois différentes, M. le
Président. Il faudrait reprendre cet article dans la Loi sur la
protection du consommateur, si tel...
M. Middlemiss: Non, non. Si cela s'applique.
M. Rochefort: Cela ne s'applique pas.
M. Middlemiss: "Good". Ma préoccupation est que si, par
hassard, cela s'appliquait, on irait toucher d'autres choses qui, je pense,
deviendraient un problème pour les entrepreneurs en construction. Ils
seraient considérés comme des vendeurs itinérants et des
choses comme cela.
M. Rochefort: On ne parle pas du tout des mêmes choses, M.
le Président.
M. Middlemiss: Vous me rassurez, M. le
ministre. On va prendre votre parole.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
8 est adopté? L'article 8 est adopté. À l'article 9 nous
avons un amendement.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. C'est plutôt un
nouvel article qu'on ajoute, M. le Président. On peut disposer de
l'article 9 et il y aura un nouvel article 9. 1 qui est le papillon que vous
avez.
Le Président (M. Lafrenière}: L'article 9 demeure,
plus l'article 9. 1.
M. Rochefort: Oui, l'article 9 demeure. On ajoute un nouvel
article qui sera l'article 9. 1 pour les fins du projet de loi.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9.
M. Rochefort: L'article 9. M. le Président, cet article
identifie les équipements destinés à l'usage du public qui
sont assujettis à la loi et prévoit également que le
gouvernement pourra ajouter à cette liste par voie de
règlement.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Pourquoi cet article est-il nécessaire si
l'on conserve de la Loi sur la sécurité dans les édifices
publics l'article 2 qui décrit ce qui est assimilable à un
édifice public?
M. Rochefort: M. le Président, ce que nous conservons de
la définition des édifices publics, dans notre loi, c'est
uniquement pour les fins d'application de la Loi sur les architectes et la Loi
sur les ingénieurs qui existent depuis un bon moment. Mais, dans le cas
de la Loi sur le bâtiment, l'article 9 est nécessaire pour nous
permettre de couvrir de façon formelle l'ensemble des équipements
qui sont mentionnés à l'article 9.
M. Middlemiss: Si on regarde l'article 2...
M. Rochefort: L'article 2 de quoi?
M. Middlemiss: La Loi sur la sécurité dans les
édifices publics. C'est pas mal long.
M. Rochefort: M. le Président, par la Loi sur le
bâtiment, le projet de loi 53, on couvre tous les bâtiments, alors
que, pour les fins de l'application de quatre lois particulières, tel
que défini à l'article 264, à la page 70 du projet de loi
53, la Loi sur les architectes, la Loi assurant l'exercice des droits des
personnes handicapées, la Loi sur les ingénieurs et des
dispositions de la Charte de la ville de Québec, nous conservons
l'article 2 de la Loi sur la sécurité dans les édifices
publics uniquement pour, justement, aller dans le sens de cette rationalisation
législative, pour ne pas avoir à refaire l'ensemble de ces
différentes législations. Par exemple, dans le cas qui nous
occupe concernant les architectes et les ingénieurs, dans le cadre des
travaux qui seront menés à l'Office des professions, si des
révisions étaient faites éventuellement, il pourrait
même être possible qu'on n'ait pas a y référer. Mais,
pour l'instant, nous ne voulions pas intervenir dans ce qui existe
déjà dans la loi des architectes et celle des ingénieurs,
par exemple, sauf que, en ne conservant l'article 2 que pour ces quatre lois,
il faut absolument que nous puissions avoir l'énumération,
à l'article 9, de ce qu'est un équipement destiné a
l'usage du public, pour être en mesure de bien appliquer notre loi.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9 est
adopté.
M. Middlemiss: Attendez! Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 9. 1?
M. Rochefort: M. le Président, il y a un papillon qui est
entre les mains des membres de la commission et qui se lit comme suit: Ajouter,
après l'article 9, le suivant: 9. 1 La présente loi n'a pas pour
effet de limiter les obligations autrement imposées à une
personne visée par la présente loi. Il s'agit, M. le
Président, d'une nouvelle disposition qui a pour but de s'assurer que
les obligations des entrepreneurs, architectes, ingénieurs ou
propriétaires, en vertu, notamment, d'un contrat ou du Code civil, ne
seront pas diminuées par le projet de loi. C'est à la suite d'une
opinion du ministère de la Justice demandée par le Comité
de législation.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Pourquoi l'amène-t-on à ce stade-ci?
Y a-t-il un rapport assez direct entre les articles 9 et 9. 1?
M. Rochefort: Non.
M. Middlemiss: Pourquoi a-t-on décidé de l'amener a
ce stade-ci?
M. Rochefort: C'est une question de chapitre, M. le
Président. Comme c'est une disposition d'interprétation, on la
retrouve au chapitre de l'interprétation.
M. Middlemiss: II n'y a aucune relation avec l'article 9. (21 h
30)
M. Rochefort: Non. D'ailleurs, une fois qu'on sera rendu à
notre dernier article et qu'on adoptera une proposition de
renumérotation, cet article 9. 1 deviendra probablement l'article 10 et
non pas l'article 9. 1, pour bien distinguer l'article 9 de l'article 10.
M. Middlemiss: Maintenant, je comprends.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
9. 1 est adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Travaux de construction
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 10?
Application
M. Rochefort: M. le Président, cet article
détermine les travaux de construction visés au présent
chapitre, qui est le chapitre des travaux de construction.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait me dire ce que l'on veut couvrir? Pouvez-vous nous donner des exemples
d'installations non rattachées à un bâtiment?
M. Rochefort: Une piscine publique... Non? C'est mon oreille de
droite qui m'a dit cela, je vais aller à mon oreille gauche.
M. Middlemiss:... vous ne vous tromperez pas d'oreille.
M. Rochefort: On peut même se référer
à l'article 2 du projet de loi, que nous avons déjà
adopté, au troisième alinéa. Cela peut être une
installation électrique, un lampadaire; cela peut être une
installation destinée à utiliser du gaz et une installation sous
pression. Ce sont là des installations qui ne sont pas
nécessairement rattachées à un bâtiment, mais qui
doivent être couvertes par ce texte législatif.
M. Middlemiss: Bien.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 10 est
adopté? Adopté. L'article 11?
Code de construction
M. Rochefort: M. le Président, l'article 11 crée
une obligation pour le gouvernement d'adopter un code de construction et
précise les objectifs de ce code, soit d'assurer que les travaux de
construction offrent une qualité et une sécurité
satisfaisantes pour le public.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord, M. le Président. On a eu des
discussions, la semaine dernière, au moment des auditions, pour tenter
de savoir quel serait le code utilisé. J'ai noté, hier, que le
ministre dans son intervention n'a pas parlé du Code national du
bâtiment. Il a parlé d'un code québécois. Si c'est
réellement cela qu'on veut adopter, si c'est le Code national du
bâtiment - je suggérerai un amendement après - qu'on le
dise clairement.
M. Rochefort: M. le Président, je crois qu'on a eu
l'occasion de débattre justement cette question au moment de la
présentation d'un organisme, à l'occasion des auditions de la
semaine dernière. Oui, telle est notre intention, d'autant plus que nous
n'avons pas attendu le projet de loi sur le bâtiment pour entreprendre
une telle façon de procéder, sauf qu'il faut absolument que nous
nous gardions une certaine souplesse, de façon à nous permettre
de faire les adaptations, les amendements nécessaires et que nous ayons
l'occasion d'en discuter avec le milieu. Notamment, nous nous sommes
engagés à en discuter aussi avec le monde municipal. Il faut se
rappeler qu'on a dû ajouter au Code national du bâtiment, lorsque
nous l'avons adopté, les dispositions, par exemple, concernant
l'accessibilité aux édifices publics pour les personnes
handicapées. Or...
M. Middlemiss: L'économie d'énergie. Oui, c'est
toujours possible de le faire.
M. Rochefort: Vous allez présenter votre amendement ou
quoi?
M. Middlemiss: Oui, peut-être que je viendrai avec
l'amendement après.
M. Rochefort: D'accord. C'est parce que, tel que
rédigé - on parle d'un amendement qui n'est pas
déposé...
M. Middlemiss: Oui. Vous ne l'avez pas passé?
M. Rochefort: C'est qu'on se lierait automatiquement... Je l'ai,
mais est-ce qu'il est déposé ou pas, officiellement?
M. Middlemiss: Non, non. D'accord, je vais vous poser des
questions.
M. Rochefort: Parce que je ne voudrais pas qu'on se lie
automatiquement, sans même que la Commission du bâtiment et que le
gouvernement aient eu l'occasion de réfléchir un petit peu s'il y
a des ajustements. On ne peut pas présumer des changements qui
pourraient être apportés au Code national du bâtiment, des
amendements qui pourraient y être apportés. Je pense qu'il faut
toujours se garder cette mesure de souplesse qui nous permettra de le revoir au
niveau de la Commission du bâtiment, au niveau du gouvernement, avec les
intervenants, pour voir quels sont les éléments d'ajustement
qu'on veut apporter au code pour être bien certains que le Québec
a un code qui est conforme à ses caractéristiques, à ses
besoins, aux attentes du milieu en général.
Je répète que notre intention est de maintenir la pratique
que nous avons amorcée l'an dernier, qui est celle de partir avec, comme
base, essentiellement le Code national du bâtiment, une solide base.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, le ministre me semble bien
moins convaincu que son prédécesseur qui, je pense que cela va
faire à peine un an et un mois le 15 juin, dans sa déclaration
ministérielle disait: Cela fait des années que les gens du milieu
nous demandent d'adopter le Code national du bâtiment. Et après
avoir fait une étude dans le Québec ou un sondage à savoir
qui utilisait quoi, il est venu à une conclusion, qui était
très évidente, que le Code national du bâtiment
était désiré par tous. Son hésitation à
vouloir dire que c'est le Code national du bâtiment, cela
m'inquiète un peu. On peut procéder de la même façon
que ceJa a été fait l'an passé, que le gouvernement puisse
inclure à cet égard tout autre règlement propre à
la construction au Québec, mais qu'on le dise. Le ministre semble moins
convaincu que son prédécesseur parce qu'il nous a fait tout un
chiard avec cela.
M. Rochefort: Moi!
M. Middlemiss: Votre prédécesseur.
M. Rochefort; Je ne fais jamais de chiard.
M. Middlemiss: II a dit: On a réalisé après
six ans que le milieu le voulait. Je n'ai entendu personne du milieu, qui est
venu la semaine dernière nous dire: On ne veut pas avoir le Code
national du bâtiment. Au contraire, il y en a qui ont dit: C'est
celui-là qu'on devrait adopter pour maintes et maintes raisons.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, je pense qu'on se
retrouve, nos préoccupations et nos objectifs sont les mêmes, sauf
qu'il faut le faire de façon responsable et s'assurer de conserver des
mesures de souplesse. Par exemple, qu'est-ce qui nous dit que le Code national
du bâtiment prévoira toujours la possiblité d'utiliser
pleinement des matériaux qui sont faits chez nous? Qu'est-ce qui nous
dit que l'adoption intégrale, automatique du Code national du
bâtiment n'impliquerait pas des coûts additionnels
éventuellement qu'on souhaiterait évaluer avant de l'adopter?
Je pense, M. le Président, que c'est vraiment une mesure de
souplesse et une mesure qui nous assure que le milieu québécois
sera pleinement associé à cette décision et, aussi, compte
tenu de la pratique que nous aurons vécue dans l'année qui
viendra de s'écouler...
Je répète: Nous devons, comme nous avons dû le
faire, ajouter des dispositions concernant l'accessibilité aux
édifices publics des personnes handicapées, concernant
l'économie d'énergie. On devra sûrement associer le monde
municipal, les associations d'entrepreneurs, les architectes, les
ingénieurs et les professionnels. C'est vraiment une mesure de
souplesse. Je pense que c'est se contraindre inutilement que de dire
qu'automatiquement le Code de construction du Québec sera le Code
national du bâtiment, point au bout de la ligne.
M. Middlemiss: Non. Mon but, ce n'est pas de...
M. Rochefort: Je ne prétends pas que c'est votre but, mais
j'ai peur que l'effet de l'article que nous adopterions produise une telle
situation.
M. Middlemiss: D'abord, si c'est cela, si on est inquiet que le
Code national du bâtiment ne satisfasse pas à nos objectifs,
est-ce que c'est un autre mandat qui va être confié à la
Commission du bâtiment de monter toute une structure afin que cette
dernière puisse nous sortir un autre code?
M. Rochefort: M. le Président, on verra un peu plus loin
dans le projet de loi que la normalisation demeurera la responsabilité
du ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur, mais,
évidemment, responsabilité qui sera assumée en
consultation étroite avec non seulement la commission, mais les
associations d'entrepreneurs, les professionnels du bâtiment.
M. Middlemiss: M. le Président, cette hésitation du
ministre, est-ce que c'est parce que le milieu lui a laissé
sous-entendre que les gens n'était pas heureux avec le Code
national du bâtiment?
M. Rochefort: M. le Président, il n'y a pas d'objection,
il n'y a pas de campagne, il n'y a pas de croisade anti-Code national du
bâtiment nulle part actuellement au Québec, en tout cas pas
à ma connaissance, sauf qu'on veut - oui, le milieu, j'ai eu l'occasion
d'en discuter avec des gens du milieu - et je pense qu'il semble pour la
majorité que cela tombe sous le sens qu'il faut se garder une mesure de
souplesse, une mesure qui va nous permettre d'avoir au moins l'occasion de le
regarder une fois avant de l'adopter, plutôt que de se lier
automatiquement à une adoption du Code national du bâtiment.
M. Middlemiss: Dans ce cas-là, M. le Président, je
pense qu'on pourrait parler toute la soirée. Je vais présenter
mon amendement à l'article 11: l'article 11 est remplacé par le
suivant: "11. Le gouvernement adopte comme code de construction le Code
national du bâtiment ainsi que ses versions amendées afin
d'assurer que les travaux de construction offrent une qualité et une
sécurité satisfaisantes pour le public. "Le gouvernement pourra
aussi inclure, à cet égard, tout autre règlement propre
à la construction au Québec. "
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il est recevable, M. le
Président?
Le Président (M. Lafrenière): Oui.
M. Middlemiss: Le but de cela, c'est de traduire, dans les faits,
les paroles que le ministre a prononcées ici devant les gens, pour dire
que son intention était d'adopter le Code national du bâtiment. Je
lui ai demandé: Est-ce que les gens du milieu semblent avoir
indiqué qu'ils ne sont pas satisfaits du code? Il m'a dit: Non. Si,
réellement, le but, c'est d'adopter le Code national du bâtiment,
mais qu'on est inquiet parce qu'on voudrait ajouter ou faire des choses, je
pense que le deuxième paragraphe de notre amendement "... le
gouvernement pourra aussi inclure à cet égard... " comme il l'a
fait l'an passé, en incluant l'économie d'énergie. Je
pense aussi au cas de la plomberie et aux édifices pour les personnes
handicapées. Si c'est ça, notre but, qu'on le fasse.
Je pense que le milieu le voulait depuis longtemps. Cela a pris six ans
avant de l'avoir. Est-ce qu'après un an, on est encore en train de
repenser cela? J'espère que ce n'est pas cela, surtout après le
virage que le gouvernement a fait vis-à-vis de la
Confédération l'automne dernier. Cela me surprendrait que cela
arrive à ce stade-ci.
M. Rochefort: M. le Président, quels que soient les
virages politiques qui se soient faits au Québec, le Québec sera
toujours le Québec, et le gouvernement du Québec aura toujours la
responsabilité de défendre les intérêts des
Québécois et de s'assurer que ses lois et ses règles de
fonctionnement comme société soient conformes à ses
caractéristiques propres. On n'a d'aucune façon proposé de
fusionner et de fondre le Québec comme - je ne le sais pas là -
un nouveau département fédéral et de réduire le
nombre des provinces à neuf. On veut demeurer ce que nous sommes et
probablement beaucoup plus que ce que nous sommes. Je pense que ce n'est
lié d'aucune façon à ces virages.
D'autre part, j'ai fait connaître tantôt mes arguments.
J'ajouterais simplement que, justement, ce qui nous distingue aussi le
député de Pontiac et moi, c'est, par exemple, l'introduction du
deuxième paragraphe de son amendement qui dit: Le gouvernement pourra
aussi inclure, à cet égard, tout autre règlement propre
à la construction au Québec. " Là, on va se retrouver avec
encore une panoplie de règlements alors que, notre proposition, c'est de
prendre le code national, lui ajouter les quelques éléments que
nous voulons lui ajouter et d'en faire un code de construction.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Sur l'amendement. Le but du projet de loi, c'est
de rationaliser et de simplifier les lois et règlements qui dominent
dans l'industrie de la construction, etc., et cela pour la protection du
public. Je pense que le but de notre amendement, c'est aussi de simplifier pour
le public et les utilisateurs de l'industrie de la construction au
Québec, de rendre cela plus simple. (21 h 45)
Cela a été dit par les intervenants qu'on a
rencontrés la semaine passée, en particulier les architectes et
les ingénieurs, qui ont dit que c'était le temps de simplifier en
adoptant le Code national du bâtiment, pas seulement pour les
utilisateurs comme les ingénieurs, les architectes et les constructeurs,
mais aussi pour les manufacturiers. Leurs produits ne sont pas seulement au
Québec, mais partout au Canada. Le Québec représente une
forte partie de leur production, par exemple. Mais, voici, cela leur donne un
plus vaste débouché pour leurs produits dans tout le Canada.
C'est plus simple pour eux comme pour les ingénieurs, les architectes,
de travailler
quand ils ont quelque chose de plus clair et simple.
Cela n'empêche pas d'ajouter à ce code national n'importe
quel autre règlement qui pourrait être, dans l'opinion du
gouvernement, préférable pour l'utilisation au Québec.
C'est seulement pour simplifier.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 11 est adopté?
M. Rochefort: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je pense que le ministre
nous a dit qu'il avait l'intention de l'adopter. Si c'est le cas, pourquoi ne
pas dire: D'accord, le Code de construction du Québec va être
essentiellement le Code national du bâtiment auquel on pourra greffer ces
choses, parce que, sans cela, dans le projet de loi, à quel moment et de
quelle façon le milieu va-t-il être sensibilisé au fait que
c'est le Code national du bâtiment qu'on utilise?
Si je peux déduire de ce qu'a dit le ministre tout à
l'heure, est-ce que le but visé serait les matériaux qui ne
seraient peut-être pas inclus par l'organisme qui prépare le Code
national du bâtiment, que ce serait des matériaux qui sont
seulement disponibles ici au Québec et qu'on monterait tout, à
partir du bureau de la normalisation du Québec? Est-ce qu'on exigerait
encore d'autres façons de vérifier que les matériaux sont
acceptables ou est-ce qu'on utiliserait l'agence qui prépare le Code
national du bâtiment pour nous certifier que ces matériaux ont la
qualité que l'on cherche?
Parce que, M. le Président, je pense que les architectes ont
certainement fait un plaidoyer. Ils nous ont donné des exemples sur le
fait que l'organisme qui prépare le Code national du bâtiment est
un organisme qui, depuis nombre d'années, a des spécialistes dans
ce domaine. Cela m'inquiète un peu de voir l'attitude du ministre de ne
pas vouloir dire: Essentiellement, notre Code du bâtiment va être
celui que l'on croit et que le milieu croit - du moins, que le milieu croyait
il y a un an passé - être le meilleur code à utiliser et
pour rationaliser.
Donc, je comprends mal, sauf s'il y a des raisons que le ministre ne
veut pas nous donner. J'ai entendu dire que, même durant les discussions
préliminaires à ce projet de loi, on ne parlait jamais du Code
national du bâtiment. Au contraire, on aurait même laissé
soupçonner que, peut-être, ce n'était pas ce code qu'on
voulait, que, peut-être, ce n'est pas celui-là qu'on veut.
On voudrait peut-être se créer un propre code à
nous. C'est de retourner encore en arrière, M. le ministre, et cela me
surprend, parce que, l'an passé, votre prédécesseur
semblait être fier. Il venait de découvrir les boutons à
quatre trous après nombre d'années que les intervenants du milieu
lui disaient: C'est cela qu'on veut; on travaille et c'est une vraie tour de
Babel. On est pris avec le Code de la construction, avec le code de la ville de
Montréal et ceux de plusieurs villes, et aussi avec le Code national du
bâtiment. La majorité des gens utilisaient et connaissaient mieux
le Code national du bâtiment. J'espère que...
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Là-dessus, M. le Président, il
faudrait prendre en considération les délais, des fois, quand il
y a un changement dans le Code national du bâtiment. Ils vont sortir des
bulletins de correction ou de simplification, ou d'autres articles qui sont
ajoutés à telle ou telle partie du code. Il va toujours y avoir
un délai dans l'adoption du code du Québec pour l'année,
en conformité avec le code national. Il y a toujours ce danger. Et un
délai ce n'est pas au bénéfice du public ni au
bénéfice des consommateurs du Québec.
S'il y a une amélioration dans le code national et que ce
n'est pas automatiquement adopté dans un code du Québec, je ne
vois pas l'utilité et je vois un danger que le consommateur soit mal
protégé.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Rochefort: M. le Président, j'ajouterai peut-être
un élément. Je pense qu'on ne peut pas s'engager automatiquement
à adopter un code, sur lequel d'ailleurs au niveau de l'organisme qui le
prépare nous sommes peu représentés actuellement... Je
pense qu'il faudra avoir des discussions là-dessus pour justement
peut-être diminuer les ajustements, les nuances, les amendements que l'on
devra apporter au Code national du bâtiment. Mais, d'autre part, je
rappellerai que, si le gouvernement du Québec a amorcé,
l'année dernière, l'utilisation du Code national du
bâtiment comme code québécois, ce n'est pas pour revenir en
arrière un an après. Au contraire. Et j'ai d'ailleurs
affirmé encore à l'occasion de la commission parlementaire que,
la nouvelle version du Code national du bâtiment étant maintenant
connue, nous sommes justement à regarder quelles sont les modifications
que nous devrons y apporter pour être en mesure d'effectuer une
consultation et, ensuite, de l'adopter comme code.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je suis tenté de
rafraîchir la mémoire du ministre. C'est bien beau de dire: Je
l'ai dit, mais je ne veux pas l'écrire: les paroles s'envolent et les
écritures demeurent. Si tout le milieu s'attend que c'est le Code
national du bâtiment, pourquoi pas l'indiquer? Qu'on fasse les
amendements nécessaires pour s'assurer qu'on puisse faire ce que l'on
veut faire et qu'on est d'accord. Il y a des choses particulières au
Québec dont on veut s'occuper. Qu'on s'en occupe.
Qu'est-ce qu'on a fait? Il y a un article qu'on vient d'adopter pour le
territoire en haut. On fait les changements; on l'inclut là et on dit:
Pour ces endroits-là, on peut dévier du code. Mais je ne
comprends pas que l'on ne veuille pas l'écrire. Je suis convaincu que si
on n'avait pas abordé le sujet, on n'aurait jamais entendu parler du
Code national du bâtiment. C'est nous qui avons soulevé la
question. À ce moment, il a dit: Oui, mais je veux attendre. Pourquoi on
veut attendre? Pourquoi? Pourquoi ne pas être clair et précis, et
dire: Mes paroles, mes discours, je vais les traduire par écrit et cela
va demeurer. Vos paroles vont être dans le Journal des débats
alors que je serai peut-être parti» vous aussi, M. le ministre.
Je pense que le but de cela, c'est de rationaliser et d'utiliser les
meilleurs outils qui sont à notre disposition. Est-ce qu'on a peur
d'identifier le meilleur outil à notre disposition et de faire tout ce
qui est nécessaire pour nous assurer qu'on puisse inclure ce qui nous
est propre au Québec. Sans cela, je doute que le corps, le coeur de ce
Code du bâtiment sera nécessairement le Code national du
bâtiment tel qu'on le connaît. Qui va s'en occuper? Peut-être
que c'est l'intention du ministre de laisser sortir le Code national du
bâtiment, de monter une équipe, de le réviser, de prendre
ce qui fait l'affaire et de mettre cela de côté. Mais ce ne sera
plus le Code national du bâtiment. Cela va prendre des heures et des
heures d'ouvrage et beaucoup de personnel pour s'assurer que, si on
enlève quelque chose et qu'on le remplace par autre chose, ce soit en
concordance avec le vrai Code national du bâtiment. Cela
m'inquiète de voir que le ministre ne traduise pas ses discours par
écrit.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
Est-ce que l'amendement à l'article 11 est adopté?
M. Rochefort: Rejeté.
Le Président (M. Lafrenière): Rejeté.
M. Middlemiss: Sur division, M. le Président.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut suspendre pour quelques minutes,
M. le Président?
Le Président (M. Lafrenière): On va régler
l'article 11 et on va suspendre ensuite.
M. Rochefort: Ah oui! Sûrement, M. le Président, je
m'excuse.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
11 est adopté?
M. Middlemiss: Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté sur
division.
La commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 22 h 1)
Le Président (M. Lafrenière): La commission
permanente des affaires sociales reprend ses travaux. J'appelle l'article
12.
M. Rochefort: M. le Président, l'article 12 a pour but de
tenir l'entrepreneur, y compris le sous-entrepreneur, responsable de la
conformité au Code de la construction des travaux de construction
relevant de sa responsabilité.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
12... M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Qu'arrive-t-il quand les travaux de construction
ne sont pas effectués sous la responsabilité d'un
entrepreneur?
M. Rochefort: M. le Président, on peut se
référer à l'article suivant, par exemple, qui dit que "...
le constructeur-propriétaire qui exécute lui-même les
travaux de construction doit se conformer au Code de construction. "
M. Middlemiss: Si c'est fait par quelqu'un d'autre que ces
deux-là?
M. Rochefort: Qui pourrait être ce quelqu'un d'autre?
M. Middlemiss: En d'autres mots, M. le Président, est-ce
que le ministre est satisfait? Si cela n'est pas fait par un entrepreneur et si
ce n'est pas fait par un... C'est-à-dire qu'il y a des gens qui peuvent
faire des accords, et cela devient un problème de surveillance. Il faut
s'assurer que tout est couvert.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
ministre.
M. Rochefort: Excusez-moi. Oui, M. le député?
M. Middlemiss:... est-ce qu'on est satisfait qu'avec les articles
12 et 13, on a tout couvert et qu'il n'y a pas de possibilité?
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 12 est-il
adopté
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 13?
M. Rochefort: M. le Président, on vient d'en discuter. Cet
article vise à tenir responsable le constructeur-propriétaire de
la conformité au Code de construction des travaux de construction qu'il
exécute lui-même.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté?
M. Middlemiss: Dans le cas où un
constructeur-propriétaire fait exécuter des travaux de
construction par d'autres et qu'il n'est pas nécessairement...
M. Rochefort: À ce moment-là, c'est un
entrepreneur.
M. Middlemiss: On couvre tous les cas. Donc, s'il y a du travail
au noir, les gens ne sont pas obligés de se conformer. Est-ce que c'est
cela que vous me dites?
M. Bordeleau: La réalité, c'est cela. Cela
existe.
M. Middlemiss: Non, mais peut-être qu'ils ne se conforment
pas aux lois de l'OCQ, etc. Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas
censés se conformer au Code de construction et au Code de
sécurité.
M. Rochefort: C'est-à-dire que tout le monde doit
respecter toutes les lois, M. le Président, y compris celle-ci.
M. Middlemiss: J'admire la confiance du ministre.
M. Rochefort: Sinon, à quoi sert le processus
législatif?
M. Middlemiss: Je pense que si tout le monde... On n'aurait pas
besoin de lois, M. le Président, en réalité, si tout le
monde était respectueux, même seulement de son voisin. Cela
couvrirait tout et on n'aurait même pas besoin de lois. Peut-être
qu'on serait mal pris et qu'on n'aurait pas de travail, mais on aurait besoin
de législateurs. D'accord.
M. Rochefort: Peut-être dans la construction.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 13 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Article 14?
M. Rochefort: L'article 14. M. le Président, il y a un
amendement à l'article 14. Est-ce qu'on va disposer de l'amendement,
c'est cela?
Le Président (M. Lafrenière): Oui.
M. Rochefort: II s'agit de remplacer, dans la dernière
ligne du premier alinéa, les mots "et de salubrité" par les mots
"de salubrité, d'économie de l'énergie et d'accès
pour les personnes handicapées". Cette modification ajoute deux autres
éléments au Code de construction sur lesquels l'attestation de
l'entrepreneur doit porter, à savoir l'économie de
l'énergie et l'accès pour les personnes handicapées. Il
s'agit d'ailleurs de la suite directe, M. le Président, de la commission
parlementaire tenue il y a une dizaine de jours, ici même.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Middlemiss: D'accord, oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 14, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Middlemiss: Une seconde, j'aurais une question sur l'article
14. Est-ce qu'il y a un autre endroit où on parle du
constructeur-propriétaire? À l'article 14, on dit que "...
l'entrepreneur atteste uniquement de la conformité des travaux aux plans
et devis d'un architecte ou d'un ingénieur pour les travaux qui ont fait
l'objet de plans et devis. " Même à l'article 14, tel qu'il est,
qui aura la responsabilité de l'attestation?
M. Rochefort: Pourriez-vous peut-être préciser votre
question?
M. Middlemiss: D'accord. On dit: Toutefois, l'entrepreneur
atteste uniquement de la conformité des travaux aux plans et devis d'un
architecte ou d'un ingénieur. Qui aura la responsabilité totale?
Dans les cas où
les professionnels ne font pas nécessairement la surveillance,
qui va se préoccuper de la chose? Cela va venir avec le programme
d'autocontrôlé, que l'entrepreneur atteste qu'il a suivi les plans
et devis? II n'y a pas eu de surveillance de part ou d'autre, par les
professionnels qui pourraient être impliqués dans la construction?
Cette responsabilité est la sienne? Est-ce qu'on prévoit des
façons de faire une vérification ou est-ce une autre étape
qu'on laissera à la commission le soin d'établir, dans ses
méthodes d'autocontrôlé, qu'il devrait y avoir, de la part
de l'entrepreneur, une certaine certification que cela a été
exécuté tel quel?
M. Rochefort: C'est cela. Dans le cas de plans et devis,
l'entrepreneur devra fournir une attestation de conformité à ces
plans et devis. Donc, l'obligation, elle est là.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Si on lit bien l'article 14, l'entrepreneur qui
contracte avec une personne autre qu'un entrepreneur et qui vend ou
échange un bâtiment qu'il a construit ou fait construire doit, au
plus tard 90 jours après la fin des travaux de construction ou
après la vente ou l'échange, transmettre au cocontractant ou
à l'acquéreur une attestation de la conformité des travaux
aux normes de sécurité, de solidité, de salubrité
et on y ajoute...
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallaghen Cet article, peut-être que le ministre
pourrait me le préciser un petit peu. L'attestation, cela vient de
l'entrepreneur, je présume, qui donne cela à quelqu'un qui
achète le bâtiment ou même à une compagnie qui
emprunte de l'argent sur le bâtiment. Mais quelle valeur a ce
papier?Tous les entrepreneurs vont dire: Oui, on a suivi tous les
plans, point à la ligne. Ce n'est pas comme un certificat d'un
ingénieur. Prenons, par exemple, la charpente en béton.
L'entrepreneur va dire: Oui, on a suivi les plans de l'ingénieur Untel
et, en fin de compte, on a employé des matériaux de telle et
telle sorte venant de tel et tel endroit et il signe son nom en bas. Cela ne
vaut pas cher. Par exemple, si vous venez d'acheter un édifice ou que
vous êtes en train de négocier pour l'acheter et que vous voulez
présenter ce certificat à une compagnie prêteuse, cela ne
vaut pas cher. Mais si vous aviez un certificat de l'ingénieur qui dit:
Oui, on a examiné les travaux tels que construits à tel ou tel
endroit et je certifie, par la présente, que la charpente est suivant
les plans et devis que nous avons préparés à telle et
telle date et annexés à la présente; c'est une
certification professionnelle sur les travaux et non seulement un papier venant
de l'entrepreneur. Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Rochefort: Oui,oui.
M. O'Gallagher: Le premier document ne protège
l'acquéreur en aucune façon.
M. Rochefort: Non, mais pour les professionnels, il y a l'article
16 qui dit; "L'architecte ou l'ingénieur qui prépare des plans et
devis pour des travaux de construction doit se conformer au Code de
construction". Ils doivent - les professionnels - attester que ces plans et
devis, avant leur utilisation, ils sont conformes à ce code. (22 h
15)
M. O'Gallagher: Oui. Mais il n'était pas
nécessairement là pendant la construction.
M. Rochefort: Non.
M. O'Gallagher: L'ingénieur n'était pas
nécessairement...
M. Rochefort: Le professionnel, à l'article 16, atteste
non pas que la construction qui a été faite est conforme au code,
il atteste que les plans et devis qu'il a fournis à l'entrepreneur sont
conformes au code. Et, dans un deuxième temps, si on remonte à
l'article 14, deuxième paragraphe, quand il y a présence de plans
et devis, l'entrepreneur atteste que les travaux qu'il a effectués sont
conformes à ces plans et devis qui lui ont été fournis par
un professionnel et que celui-ci avait attestés "conformes au code".
M. O'Gallagher: Ce n'est pas grand-chose. Cela n'apporte pas une
protection. Je me mets à la place d'une personne ou d'une compagnie
prêteuse, qui va prêter 200 000 $ ou 500 000 $ pour un
édifice; elle n'est pas experte elle-même, elle demande vraiment
une expertise, elle dit: Prouvez-moi que votre bâtisse ou tous les
éléments de cette bâtisse sont conformes au code? La
compagnie donne sa parole que les travaux sont faits suivant les normes du Code
du bâtiment. Point à la ligne. La compagnie peut disparaître
demain matin ou faire faillite... Dans deux ans, elle n'est plus là.
Mais s'il y a un papier, un certificat de l'ingénieur ou de
l'architecte, c'est un certificat qui garantit au propriétaire que la
construction, telle qu'elle existe aujourd'hui, a été faite
suivant les plans et devis préparés à telle date, que la
construction est conforme au Code de la construction. C'est un peu pareil dans
le cas de ma profession aussi; je suis arpenteur-géomètre, on
donne des certificats de localisation, comme pour les édifices, avant
que les compagnies
prêteuses prêtent l'argent. Là, on atteste et on
certifie que la maison est construite suivant les règlements de
construction de la municipalité, quant à la position de
l'édifice, qu'il n'y a pas de servitude sur le terrain ou d'homologation
municipale qui peuvent réduire la valeur du terrain, qu'il n'y a pas
d'empiétement de voisins, et bien d'autres choses. Cela ne vient pas de
l'entrepreneur. Ce dernier va dire: Oui, tout est au mieux dans le meilleur des
mondes.
M. Rochefort: Oui, tout est beau dans le meilleur des mondes. M.
le Président, je pense qu'il faut quand même ajouter à la
préoccupation du député justement l'introduction des plans
de garantie financière. Cette attestation de conformité ne
restera pas une patte en l'air, elle est solidement appuyée par des
plans de garantie financière dans le petit bâtiment
résidentiel, selon les articles 71 et suivants. Alors, cela va
être sérieux.
Une voix: II y a toujours la responsabilité de
l'entrepreneur.
M. Rochefort: Ce n'est pas une profession de foi comme cela. Il y
a les plans de garantie financière, lesquels vont jouer pleinement leur
rôle.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
14 est adopté?
M. Middlemiss: On dit que l'entrepreneur qui contracte avec une
personne autre qu'un entrepreneur ou qui vend ou échange un
bâtiment qu'il a construit ou fait construire doit, au plus tard...
Lequel des deux? Est-ce l'entrepreneur qui construit ou l'entrepreneur qui fait
construire qui donne l'attestation, ou les deux conjointement?
M. Rochefort: C'est toute la mécanique, M. le
Président. Si c'est l'entrepreneur qui construit, ayant
exécuté lui-même les travaux, il peut attester
lui-même de la conformité des travaux qu'il a
réalisés aux éléments les plus importants du code.
Si l'entrepreneur fait construire par des sous-traitants, ceux-ci, ayant
exécuté les travaux, doivent attester à l'entrepreneur de
la conformité des travaux qu'ils ont effectués.
M. Middlemiss: Chaque sous-traitant va soumettre une
attestation.
M. Rochefort: Sur demande, évidemment, et selon les
travaux qu'ils auront effectués, quand il y a des normes dans le code.
Il n'y a pas de normes pour la peinture ou pour tout cela. C'est pour cela
qu'on introduit la notion "sur demande. "
Mme Bélanger: Mais c'est l'entrepreneur
général qui donne l'attestation, après avoir eu
l'attestation des sous-traitants.
M. Rochefort: C'est cela. L'attestation de conformité va
lier ceux qui sont liés par un contrat. Donc, le sous-traitant est
lié è l'entrepreneur par un contrat. L'entrepreneur sera
lié à l'acheteur par contrat. C'est comme cela que le lien se
fait.
Mme Bélanger: C'est l'entrepreneur général
qui donne l'attestation.
M. Rochefort: L'acheteur n'a aucun lien contractuel avec le
sous-traitant.
Mme Bélanger: C'est l'entrepreneur général
qui donne l'attestation.
M. Rochefort: C'est cela. C'est ce qu'on retrouve ici.
M. Middlemiss: Sur la foi des attestations de chacun des
sous-traitants, il en émet une. Il va garder les attestations des cinq
ou six entrepreneurs qu'il peut avoir, mais on va l'obliger, lui; et il ne
pourra prendre les attestations des autres et dire: Tiens, voici tous ceux qui
ont travaillé là, et toi tu t'arrangeras avec le paquet.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: C'est aussi clair que cela.
M. Rochefort: L'entrepreneur qui contracte avec une autre
personne qu'un entrepreneur ou qui vend ou échange un bâtiment
qu'il a construit ou fait construire doit, au plus tard 90 jours après
la fin des travaux de construction ou après la vente ou
l'échange, transmettre au cocontractant ou à l'acquéreur
une attestation de la conformité des travaux aux normes de
sécurité, solidité, et salubrité contenues au Code
de construction, auxquelles nous avons ajouté l'amendement à
l'article 14 adopté précédemment.
M. Middlemiss: C'est de là que vient la deuxième
question que j'ai soulevée tout a l'heure. Vous me dites que c'est
l'autocontrôlé des entrepreneurs qui va assurer cette
qualité. Là on rend l'entrepreneur juge et partie de tout cela.
Est-ce qu'il va y avoir des éléments, est-ce qu'on prévoit
qu'il va y avoir des éléments de vérification de temps en
temps pour s'assurer que ces choses sont faites?
M. Rochefort: Question intéressante et de fond. Tout
entrepreneur... Ça va?
Le Président (M. Lafrenière): M. le
ministre.
M. Rochefort: Tout entrepreneur devra, premièrement,
être qualifié par le processus prévu au projet de loi.
Deuxièmement, fait important à ne pas oublier, pour être
qualifié, en plus de rencontrer ce qui se fait actuellement, il devra
être accrédité à un plan de garantie
financière. Troisièmement, la loi fait en sorte - et on a
adopté l'article en conséquence tantôt - que tout
entrepreneur qui construit doit construire conformément à tout le
code. Nous sommes à discuter du fait que, quand il construit, il doit en
plus remettre une attestation de conformité à la personne avec
qui il est lié contractuellement - donc la personne qui achète -
quant aux éléments principaux du code. Mais, pour en arriver
à émettre cette attestation de conformité, il devra mettre
en place un programme d'autocontrôle qui peut être une liste de
vérification, un peu comme je l'ai expliqué à l'occasion
de la première phase de la commission, après la première
lecture. Tout cela est appuyé, je le répète, par des plans
de garantie financière.
En plus, il est évident, comme je l'ai expliqué à
plusieurs reprises, qu'indépendamment de ce qui pourrait se produire au
cours des cinq prochaines années en termes d'effectifs, compte tenu des
résultats qu'on observera en termes de qualité et de
sécurité, il demeurera que la commission aura toujours,
j'imagine, des services d'inspection et des services de vérification.
Parce que, par exemple, je réfléchis un peu tout haut,
l'entrepreneur dont les contrats, dont les chantiers, dont les constructions
seront un peu trop souvent sur la table du plan de garantie, va sûrement
faire l'objet d'une attention particulière, d'abord de l'administrateur,
des gestionnaires du plan de garantie financière - ils ne seront pas
intéressés à intervenir à tout bout de champ - et
aussi de la Commission du bâtiment. Comme je l'expliquais, par la fusion
RECQ-DGI on a, à partir de maintenant, un processus continu de
qualification. Donc, par les inspections qu'on aura faites, il y aura le lien
direct avec la qualification. Et là, tous les éléments
évoqués et qu'on reverra un peu plus loin, de possibilité
de suspension ou d'annulation de licence pourront intervenir. Par exemple, s'il
ne paie pas le plan de garantie pour les coûts qu'il lui a
occasionnés, il pourra là aussi être soumis à une
annulation ou à une suspension de licence.
Je pense qu'il faut justement voir cela comme un tout très
cohérent. Du moins, je le pense.
M. Middlemiss: Au deuxième paragraphe, on dit: Toutefois,
l'entrepreneur atteste uniquement... Ce n'est peut-être pas ici, mais
dans le cas où il y aurait un litige entre l'entrepreneur et les
professionnels, est-ce qu'on a prévu un véhicule pour tenter de
régler les litiges? Dans le cas où un ingénieur ou un
architecte a fait les plans et devis et où l'entrepreneur atteste
seulement que tout est conforme, s'il y a un litige entre les deux, est-ce
qu'on a prévu, plus loin, un peu de quelle façon on va
régler cela?
M. Rochefort: Je pense qu'il faut se référer au
lien contractuel pour bien se comprendre. Le lien contractuel avec le
consommateur est établi avec l'entrepreneur. Mais l'entrepreneur, lui, a
un lien contractuel avec le professionnel. Donc dans la mesure où le
professionnel aurait, par exemple, réalisé des plans et devis qui
n'étaient pas conformes au code, l'entrepreneur aura toujours une
possibilité de recours contre le professionnel, mais c'est
l'entrepreneur qui a le lien contractuel avec le consommateur et qui est
appuyé par le plan de garantie financière.
M. Middlemiss: D'accord. Maintenant, lorsqu'on parle de la
responsabilité, dans le deuxième paragraphe, est-ce qu'on
retourne à l'article 1688 du Code civil qui définit le lien entre
le professionnel et l'entrepreneur?
M. Rochefort: On me dit que l'article 1688 parle de
solidarité entre les deux, alors qu'ici, article 14, deuxième
paragraphe cela n'a rien à voir avec la solidarité. C'est
vraiment un lien contractuel.
M. Middlemiss: C'est seulement pour l'émission d'un
certificat de conformité. Mais je pense que, dans le code, à
l'article 1688, si je ne me trompe, il y a un partage des
responsabilités dans cela. Ceci ne veut rien y changer, en soi, c'est la
façon dont on procède. Toi, tu émets cela et... D'accord.
Je soulève ici un point qui avait été soulevé par
des architectes. Ce n'est peut-être pas l'endroit pour le faire. Pour
atteindre la qualité, est-ce que le ministre n'a pas vu qu'on devrait
être plus sévère dans l'exécution de la conception.
Mon but n'est certainement pas de faire dépenser plus d'argent que
nécessaire, mais quand on a les gens qualifiés pour le faire...
Si, pour une raison ou une autre, l'entrepreneur est de la meilleure foi
possible, mais que ses plans ne correspondent pas nécessairement au
code, qu'il les exécute comme un professionnel, mais qu'on
s'aperçoit, après, que cela n'a réellement pas
été bien préparé, ça, ça va...
M. Rochefort: Si les plans n'ont pas été bien
préparés?
M. Middlemiss: Oui. Parce qu'on commence avec la conception, on
part avec cela, on est bien intentionné, on veut
construire et tout le monde fait son travail, sauf qu'à la base,
on est parti avec quelque chose qui n'était pas... Dans le but
d'éliminer cette possibilité, je pense que les architectes
avaient suggéré, sans spécifier que ce soient
eux-mêmes qui le fassent, qu'on puisse s'assurer qu'un niveau de la
conception...
M. Rochefort: II y a deux choses dans ce que soulève le
député. Dans un premier temps, s'il y a plans et devis, ils
devront être attestés conformes au code. Évidemment, aussi,
éventuellement, j'imagine que nous avons à mettre en place des
programmes d'autocontrôle et tout cela. (22 h 30)
Deuxièmement, quant à la question posée par les
architectes lors de leur participation à notre commission parlementaire,
finalement, si j'ai bien compris leur proposition, et le député
me corrigera si nous n'avons pas compris la même chose, leur proposition
visait à étendre l'obligation pour que tout bâtiment soit
construit à partir de plans d'architecte ou de professionnels du
bâtiment. Comme je l'ai indiqué d'une part, il y a des travaux qui
sont menés actuellement à l'Office des professions, avec
l'ensemble des professionnels du bâtiment, et qui permettront d'aborder
ces questions. Je pense qu'il faut voir la pratique que nous connaissons depuis
plusieurs décennies. Je crois aussi que, justement avec l'ensemble des
dispositions du projet de loi sur le bâtiment, notamment ces dispositions
dont on vient de parler tantôt et qui vont de la qualification aux
programmes d'autocontrôle, aux attestations de conformité et aux
plans de garantie financière, nous aurons des mesures satisfaisantes
quant aux qualités de la construction et à la
sécurité dés édifices publics qui sont
réalisés.
M. Middlemiss: Une dernière sur ce sujet. M. le
Président, le ministre a eu des discussions avec les
représentants des municipalités et de l'Union des
municipalités régionales de comté. Il leur a posé
une question à savoir s'ils sont prêts à exiger pour les
travaux où on exige la préparation de plans et devis par des
professionnels qu'on n'émette pas un permis de construction pour ces
travaux. Peut-être que ce n'est pas le bon endroit, mais est-ce que le
ministre a l'intention de l'inclure? Il me semble que je ne l'ai vu nulle
part.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Rochefort: M. le Président, je vais demander de
nouvelles informations parce qu'il y a des discussions qui ont eu lieu encore
aujourd'hui entre les différents intervenants concernés,
notamment avec les deux unions de municipalités et le ministère
des Affaires municipales. Il y a des objections en ce qui a trait aux
conséquences légales d'une telle demande, et voilà un beau
sujet qui doit être discuté à nouveau entre les partenaires
en présence du gouvernement éventuellement à la fois
à la table Québec-municipalités et aussi autour de travaux
qu'on pourra mener au ministère de l'Habitation et aussi peut-être
avec la Commission du bâtiment. Il n'y a pas d'objection de principe de
la part du monde municipal. On est en mesure tous ensemble de constater
l'ouverture d'esprit qui existait par rapport à cette demande, sauf
qu'évidemment on a des craintes quant aux implications légales.
Si jamais la solution retenue était celle qui nous a été
demandée par les ordres professionnels, ce sont des dispositions qui
iraient plutôt par exemple dans l'omnibus municipal donc, dans une loi du
ministère des Affaires municipales, puisque cela concerne directement le
monde municipal quant à son fonctionnement et quant à ses
responsabilités.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que ces choses vont
être décidées avant? En d'autres mots, il n'y a pas de
chance que ce soit inclus dans le projet de toi.
M. Rochefort: Non, parce que si une décision positive
devait être prise, si cela devait se faire au cours de cette session,
cela irait dans un projet de loi municipal. Il y en a un qui est un omnibus
municipal qui est actuellement étudié dans une autre commission,
je crois. Je veux quand même dire la vérité au
député, je pense qu'on ne sera pas en mesure de régler
cela d'ici huit jours, c'est-à-dire d'ici la fin de la session, compte
tenu de toutes les implications légales et juridiques que pourrait
comporter une telle disposition législative. Notamment si, par exemple,
une municipalité émet un permis de construction et que ses plans
et devis n'ont pas été oblitérés du sceau du
professionnel concerné, est-ce que le permis de construction tombe? Que
se produit-il? Les unions de municipalités et le ministère des
Affaires municipales lui-même tiennent vraiment, toujours en étant
d'accord au niveau des principes, à observer de façon très
rigoureuse, très responsable quelles sont les différentes
implications juridiques que pourrait avoir une telle disposition
législative. Je pense qu'il faut que cela se fasse, justement, avec les
intervenants.
D'ailleurs, on se rappellera que le député d'Outremont
lui-même avait soulevé cette question des sanctions, donc des
conséquences que cela aurait, et c'est ce qu'il faut trouver. Les
discussions sont bien amorcées, il faut voir que c'étaient des
discussions toutes récentes, finalement, entre
les deux ordres professionnels et le monde municipal. Je crois qu'il
faut que cela se poursuive de façon rigoureuse et responsable pour
être bien certain que nous ne créons pas plus de problèmes
que nous n'en résolvons en retenant une position ou l'autre.
M. Middlemiss: En d'autres mots, est-ce que c'est la loi des
professions qui exige que tout...
M. Rochefort: Ce sont les lois professionnelles qui exigent que
tout bâtiment d'au-delà de 100 000 $ de travaux implique des plans
et devis.
M. Middlemiss: Donc, si cela cause un problème au niveau
municipal, au point de vue de ce que seront leurs responsabilités s'ils
émettent un permis de construction sans avoir le sceau, etc., est-ce
qu'on va tenter de trouver ou de donner une certaine responsabilité
à cette nouvelle commission du bâtiment? Si on a passé
cela, c'est parce qu'on voulait certainement assurer les gens d'une
qualité de construction lorsqu'on dépasse les 100 000 $. Donc, il
nous manque un véhicule pour s'assurer que cela soit fait.
M. Rochefort: Un volet.
M. Middlemiss: Si cela ne se règle pas au niveau
municipal, cela pourrait devenir une responsabilité de s'assurer que
tout édifice de 100 000 $ et plus a été construit par des
professionnels.
M. Rochefort: Effectivement, M. le Président, je pense que
c'est un sujet qui devra être discuté à la commission du
bâtiment et, même, cette commission pourrait demander aux
professionnels et aux représentants des municipalités d'en
discuter entre eux. Cela devra se faire aussi à la table
Québec-municipalités, qui est la table de concertation entre les
municipalités et le gouvernement du Québec qui donne les
résultats positifs que l'on connaît au niveau de la
concertation.
Évidemment, aussi, j'imagine que dans le cadre des travaux
réalisés par l'Office des professions on se questionnera
là-dessus puisque, finalement, à moins que je n'aie pas bien
compris, le syndic de l'Ordre des ingénieurs du Québec nous dit:
Écoutez, j'ai une loi qui est contraignante, mais j'ai de la
difficulté à la faire appliquer, à la faire respecter.
J'imagine que cela ne pourra sûrement pas être mis de
côté dans l'ensemble des discussions qui seront menées
avec, par exemple, les ingénieurs ou les architectes dans des travaux
qui sont menés quant è une révision éventuelle de
leurs lois.
Je pense qu'il y a au moins trois lieux où cela va être
discuté, mais il n'en demeure pas moins que, dans la situation qui est
maintenue, il faut que ces lois soient appliquées et respectées.
Elles existent.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
14 est adopté?
M. Middlemiss: Oui, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
14 est adopté tel qu'amendé?
M. Middlemiss: M. le Président, excusez-moi. Je sais qu'on
a adopté l'article 13, mais il y a une chose que je voulais
soulever.
M. Rochefort: Justement, M. le Président. Je voudrais
juste qu'on s'assure que l'article 14 est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Lafrenière): Tel
qu'amendé.
M. Rochefort: Tel qu'amendé. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): À l'article
15, on a un amendement.
M. Rochefort: Non, mais je crois que le député veut
revenir è l'article 13.
M. Middlemiss: J'ai une question sur l'article 13. Le
constructeur-propriétaire qui exécute lui-même les travaux
de construction doit se conformer au Code de construction. S'il les fait
exécuter, la responsabilité est encore la sienne. N'y aurait-il
pas une façon où il pourrait dire: Regarde, cela dit clairement
que c'est moi qui les ai exécutés, mais je les ai fait
exécuter et c'est pour cela que je ne suis pas responsable. Je les ai
fait exécuter; c'est pour cela que je ne suis pas conforme au code.
Est-ce que c'est une possibilité que vous voyez, cela?
M. Rochefort: S'ils sont exécutés par un
entrepreneur, l'entrepreneur doit exécuter les travaux
conformément au code et attester de leur conformité quant aux
principaux éléments du code.
M. Middlemiss: Là, on ferme la porte si on remet la
responsabilité au constructeur-propriétaire qui n'utilise pas les
normes; ce n'est pas moi qui les ai exécutés. L'article dit bien,
ici: Si c'est moi qui les ai exécutés. C'est pour être
certain que quelqu'un ne pourrait pas s'en sortir en disant: Je ne les ai pas
exécutés moi-même, je les ai fait exécuter.
M. Rochefort: II les a fait exécuter par un entrepreneur;
donc, conformément au code, attesté et appuyé par un plan
de garantie.
M. Middlemiss: D'accord. Peut-être que je m'en fais avec
ça, mais n'étant pas un avocat, c'est la preuve qu'on exigerait.
S'il ne les a pas exécutés, qui les a exécutés?
S'il ne peut pas prouver qui les a exécutés, c'est bien dommage,
il en assume la responsabilité. Est-ce que c'est une façon de
juger cette chose-là? Il y aurait nécessité de dire "a
fait exécuter". Est-ce que quelqu'un pourrait éviter de
satisfaire aux exigences?
M. Rochefort: Non, parce que de deux choses l'une: s'il les fait
exécuter, ça doit être par un entrepreneur, avec les
différentes obligations que j'ai énumérées à
quelques reprises.
Le Président (M. Lafrenière): À l'article
15, on a un amendement?
M. Rochefort: Un amendement, M. le Président. Il s'agit de
remplacer, dans la troisième ligne du premier alinéa, les mots
"et de salubrité" par les mots "de salubrité, d'économie
d'énergie et d'accès pour les personnes handicapées".
C'est le même amendement que celui que nous avons adopté à
l'article 14, par concordance.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 15 est adopté?
M. Middlemiss: L'amendement pour rajouter ces choses-là,
oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement est
adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté. Est-ce
que l'article 15 tel qu'amendé est adopté?
M. Middlemiss: Une seconde. Ici, on dit que le sous-entrepreneur
doit transmettre à l'entrepreneur qui le lui demande une attestation.
Pourquoi ne dit-on pas qu'il devrait obligatoirement transmettre copie de
l'attestation de conformité de ses travaux à l'entrepreneur? On
dit que le sous-entrepreneur doit transmettre à l'entrepreneur qui le
lui demande.
M. Rochefort: C'est sur demande. Un peu plus loin; on dit: doit
transmettre à l'entrepreneur qui la lui demande.
M. Middlemiss: Oui. Pourquoi ne dit-on pas qu'il devrait
obligatoirement le faire?
M. Rochefort: Pour le consommateur, ça ne change rien,
c'est à l'entrepreneur, compte tenu de l'attestation que, lui, devra
fournir quant aux grands éléments, quant aux principaux
éléments du code de construction, quant à l'attestation de
conformité qu'il devra transmettre, qu'il choisit quelles sont les
attestations qu'il doit demander à ses différents
sous-entrepreneurs. Là aussi, pourquoi rendre obligatoire et automatique
une mesure qui doit être appliquée avec souplesse, jugement, bon
sens?
M. Middlemiss: En d'autres mots...
M. Rochefort: Qu'est-ce que Mme la députée de
Mégantic-Compton a dit? J'avais cru entendre qu'elle me disait que
c'était vrai.
M. Middlemiss: Au deuxième paragraphe, on fait un lien
entre le sous-entrepreneur et l'architecte, un lien qui n'existe pas;
l'architecte fait directement affaires avec l'entrepreneur, parce que c'est
pour lui qu'il a préparé les plans, et il n'y a pas de lien
direct entre le sous-entrepreneur et l'architecte. (22 h 45)
M. Rochefort: Ce n'est pas un lien, M. le Président, qu'on
crée, c'est qu'on lui dit: Vous attesterez uniquement de la
conformité des travaux aux plans et devis d'un architecte pour les
travaux qui ont fait l'objet de plans et devis.
M. Middlemiss: Le lien direct, c'est...
M. Rochefort: On ne crée pas de lien entre le
sous-entrepreneur et l'architecte et l'ingénieur, mais c'est un lien
entre l'attestation et les plans et devis. Alors, ce n'est pas un lien, la
relation est là.
Mme Bélanger: Mais pourquoi dites-vous que le
sous-entrepreneur doit attester uniquement de la conformité des travaux
qui demandent des plans et devis?
Dans le premier paragraphe, on dit que c'est l'entrepreneur. Si
l'entrepreneur ne demande pas l'attestation, il est obligé de la donner
quand même à l'acheteur. Là, vous dites ici que si cela
fait partie de travaux avec des pians et devis le sous-entrepreneur doit...
M. Rochefort: Non, mais il faut lire l'article en entier. On dit:
"Le sous-entrepreneur doit transmettre à l'entrepreneur qui la lui
demande une attestation de la conformité des travaux de construction aux
normes de sécurité, de solidité et de salubrité
contenues au Code de construction dans les 60 jours de la fin de ces travaux.
Toutefois, le sous-entrepreneur atteste uniquement - on restreint dans le cas
où l'entrepreneur la lui demande - de la conformité des travaux
aux plans et devis d'un architecte ou d'un ingénieur pour les travaux
qui ont fait l'objet de plans et
devis. " Mais c'est uniquement dans le cas où l'entrepreneur
demande au sous-entrepreneur son attestation. Ce qu'on dit au
sous-entrepreneur: Si vous avez effectué des travaux à partir de
plans et devis, l'attestation que vous fournirez seulement si elle vous est
demandée, vous la fournirez à partir de ces plans et devis
plutôt que du code. C'est la cohérence avec les autres
dispositions qu'on a vues précédemment.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 15, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière}: Adopté tel
qu'amendé. Article 16?
M. Rochefort: L'article 15 est adopté. Article 16. Cet
article impose l'obligation aux architectes et aux ingénieurs de
s'assurer que leurs plans et devis sont conformes aux normes de construction,
contenues au Code de construction et d'attester la conformité des plans
et devis à ce code, encore là par cohérence en fonction de
ce qu'on a vu précédemment.
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 16 est
adopté. Article 17?
M. Rochefort: C'est le papillon qui vient d'être
distribué, je pense.
M. Middlemiss: Oui.
M. Rochefort: Oui, cela. va, c'est distribué. Il s'agit
donc de remplacer le deuxième alinéa par les suivants: II doit,
au plus tard 60 jours après la livraison du bâtiment, transmettre
à la personne autre qu'un entrepreneur qui acquiert ce bâtiment
une attestation de la conformité des travaux de construction aux normes
de sécurité, de solidité, de salubrité,
d'économie d'énergie et d'accès pour les personnes
handicapées contenues au Code de construction. Lorsque
l'acquéreur du bâtiment est un entrepreneur, l'attestation doit
être transmise à la demande de ce dernier.
M. le Président, cet amendement a pour but essentiellement de
donner suite à des représentations de l'Association des
manufacturiers d'habitations qui avaient été
présentées lors de la commission parlementaire par l'Association
provinciale, des constructeurs d'habitation du Québec.
Le Président (M. Lafrenière):
L'amendement à l'article 17 est-il adopté?
M. Middlemiss: L'amendement? Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 17, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Middlemiss: Une seconde, une seconde... C'est bien, M. le
Président, cet amendement supprime la question que je voulais poser.
Dans le dernier, on...
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
17 est adopté tel qu'amendé?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 18?
M. Rochefort: Article 18. En vertu de cette disposition, les
personnes tenues de produire des attestations de conformité:
entrepreneurs, architectes, ingénieurs, doivent conserver copie de ces
attestations pendant cinq ans et les rendre accessibles au nouvel
acquéreur ou à la commission sur demande, évidemment.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 18 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière):. M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Concernant la conservation de ces documents, une
compagnie qui fait faillite ou... Y a-t-il quelque chose de prévu
quelque part à la Commission du bâtiment, y a-t-il une clause qui
prévoit qu'on en garde la responsabilité pour la période
restante des cinq ans?
M. Rochefort: Non, sûrement pas. Peut-être le syndic,
je ne le sais pas. Non, on ne fera pas de service des archives à la
Commission du bâtiment pour les entreprises qui feraient faillite. On
veut diminuer la paperasse. Cela va?
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Dans le cas d'une maison qui se vend une ou deux
fois avant l'expiration des cinq ans, est-ce que c'est l'entrepreneur qui va
être obligé de livrer cette chose-là ou le
propriétaire original qui passe cela au nouveau propriétaire? Je
ne pense pas que l'entrepreneur y soit obligé à tout bout de
champ. La maison est vendue deux ans après; on lui demande: Veux-tu me
donner une autre attestation? Est-ce que cela ne serait pas plutôt le
devoir du vendeur?
M. Rochefort: II est prévu plus loin dans le pouvoir
réglementaire que
l'entrepreneur pourrait exiger des frais à quelqu'un, au
deuxième acquéreur qui viendrait lui demander une copie de
l'attestation de conformité, auquel cas je pense que cela aura pour
effet que le deuxième acquéreur s'assurera que le premier lui
transmet copie de cette attestation, d'autant plus que cela servira à
quoi à ce premier acquéreur qui ne sera plus propriétaire
de cette maison?
M. Middlemiss: C'est peut-être un cas extrêmement
hypothétique...
M. Rochefort: Vous savez qu'en politique il ne faut jamais
répondre aux questions hypothétiques.
M. Middlemiss: Non, c'est que celui que je vais vous
présenter...
M. Rochefort: Même dans le domaine de la construction, pas
seulement en politique.
M. Middlemiss: Qu'est-ce qui arrive dans le cas où cette
attestation est perdue? Est-ce que vous dites que c'est perdu et que cela finit
là?
M. Rochefort: Vous savez, on l'a exprimé à maintes
reprises, nous ne voulons pas que cela ajoute de la paperasse. Nous avons dit
que l'attestation de conformité pourrait être sur la facture ou
sur le plan de garantie. J'imagine que ce sont deux éléments
qu'on ne voudra jamais perdre.
M. Middlemiss: D'accord. Maintenant, concernant le plan de
garantie, est-ce que ce sera comme les plans de garantie quand on achète
une auto, etc., est-ce que cela s'applique à l'acheteur original ou
est-ce que cela va s'appliquer pour ceux qui vont acheter après?
M. Rochefort: Cela va aller selon la couverture du plan de
garantie. Si, par exemple, les plans de garantie parlent de vices majeurs pour
cinq ans, alors, cela va être des vices majeurs pour cinq ans. Cela fait
justement partie des discussions qui devront intervenir entre le vendeur et
l'acquéreur; l'acquéreur, le demandeur, le vendeur: Tu as bien
ton plan de garantie, il n'est pas terminé, bon, et tout ça.
M. Middlemiss: Est-ce que je pourrais demander au ministre s'il
va préférer qu'on ait une politique où c'est seulement le
premier acheteur qui est protégé ou est-ce qu'on voudrait
s'assurer que les acheteurs dans la période de cinq ans soient tous
couverts?
M. Rochefort: C'est cela que je dis. Le plan de garantie va
continuer de vivre pour le deuxième acheteur pour la période de
couverture, l'objectif étant justement de bien protéger les
consommateurs. Évidemment, il peut y avoir des choses qui courent sur
une plus longue période que la période de propriété
du premier acheteur. Il faut que cela suive.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
18 est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 19?
M. Rochefort: M. le Président, je ferais aussi bien de le
dire, mon chef de cabinet me suggère à l'oreille que, hier, lors
de la discussion sur la motion de scission, on nous avait dit qu'on
était prêt à adopter les articles de 1 à 82 sur le
champ. Après trois heures de travaux, on est rendu à l'article
19. "Cette disposition oblige l'entrepreneur et le fabricant...
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Rochefort: M. le Président, c'est une petite farce,
à 10 h 55. Je ne veux froisser personne.
M. Middlemiss: Si le ministre veut passer le projet de loi sans
qu'on en prenne connaissance ou sans qu'on soulève les points qui nous
préoccupent, il peut bien le prendre pour lui-même. Je pense qu'on
n'est pas ici pour perdre notre temps ou pour tout arrêter. Le ministre
et son prédécesseur ont un avantage. Cela fait deux ans et demi
qu'ils travaillent sur cela. Si, plus tard, il arrive quelque chose, personne
ne se souviendra que nous avons eu à peine un mois pour devenir
familiers avec ce projet de loi. Lorsqu'il y aura des problèmes, tout le
monde va y passer. Si on fait notre travail consciencieusement, on ne devrait
pas nous le reprocher.
M. Rochefort: M. le Président, je n'aurais jamais
osé faire de l'humour è cette heure-ci si j'avais su que cela
aurait été mal pris. L'objet de cette phrase n'avait pour but de
faire des reproches en aucune façon au député. Il assume
ses responsabilités comme bon lui semble. Elle avait tout simplement
pour but de lui rappeler qu'hier j'avais cru comprendre que les 82 premiers
articles étaient parfaits, que cela allait. Si c'est une boutade, M. le
Président, qui n'est vraiment pas de mise, je la retire.
M. Middlemiss: M. le Président, je voudrais vous dire
qu'au moment où on a fait cet énoncé, on n'avait pas eu
ici ce paquet d'amendements.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre...
M. Rochefort: Qui ont été demandés.
Le Président (M. Lafrenière):... article 19.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): Oui, M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: J'ai une simple remarque à faire
là-dessus. J'espère que M. le ministre ne nous accuse pas de
faire de l'obstruction à ce projet de loi. Je pense que tous les
députés pourraient être d'accord pour poser seulement des
questions d'ordre pratique et dans le but d'essayer de bonifier la loi.
M. Rochefort: Je répète, M. le Président,
que je ne referai plus de boutade d'ici à la fin des travaux de notre
commission.
M. Middlemiss: Promis?
M. Rochefort: C'est un engagement.
Le Président (M. Lafrenière): Article 19.
M. Bordeleau: On va demander au ministre d'écouter son
chef de cabinet.
M. Rochefort: II faut que je l'écoute, parce qu'il ne me
fait pas penser seulement à des boutades.
Le Président (M. Lafrenière): Article 19.
M. Rochefort: Donc, cette disposition oblige l'entrepreneur et le
fabricant d'un bâtiment usiné à établir un programme
de contrôle de la qualité, dans les cas prévus par
règlement de la commission.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que le ministre pourrait m'indiquer quels
pourraient être le contenu ou les éléments de ce programme
de contrôle? De quelle façon va-t-on réussir à
atteindre notre but? A-t-il des idées sur cela?
M. Rochefort: Oui, M. le Président, je referai
référence à ce à quoi j'ai toujours fait
référence jusqu'à maintenant, à titre
d'illustration. Je ne veux pas prendre la place de la future Commission du
bâtiment. Par exemple, actuellement, nos inspecteurs en
électricité ont une fiche de 8 1/2 x 14, recto verso, qu'ils
doivent suivre quand ils vont faire l'inspection de travaux électriques
sur chacun des éléments qui leur permettent, une fois
complétés, de voir quels sont les problèmes qui se posent
et quels sont les éléments qui sont bien réalisés
et qui, dans le cas qui nous occupe, permettront de bien remplir l'attestation
de conformité. Alors, c'est quelque chose de simple que nous souhaitons,
mais qui est vraiment un processus complet et organisé de
vérifications qui doivent être faites par l'entrepreneur, avant
qu'il émette cette attestation de conformité, si nous voulons que
celle-ci ait une valeur réelle.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait croire que la surveillance
exercée par un architecte ou une autre personne correspond à ce
programme?
M. Rochefort: Dans les cas où ils effectuent la
surveillance formelle des travaux?
M. Middlemiss: Oui.
Une voix: S'ils sont là tout le temps.
M. Rochefort: Évidemment, s'ils sont là tout le
temps, oui.
Une voix: C'est rare.
M. Middlemiss: Je crois que, dans le cas des professionnels,
normalement, ils ne sont pas prêts à...
M. Rochefort: Je pense que cela fait partie des choses que pourra
évaluer la Commission du bâtiment.
M. Middlemiss: Est-ce que cela pourrait être une chose qui
serait considérée de façon... (23 heures)
M. Rochefort: C'est évident que si cela est jugé
satisfaisant, on ne se compliquera pas la vie inutilement. Mais il faudra que
cela soit satisfaisant.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
19 est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 20?
M. Rochefort: L'article 20. Sa disposition impose au
constructeur-
propriétaire l'obligation d'établir un programme de
contrôle de la qualité dans les cas prévus par
règlement de la commission. Cette obligation n'existe pas dans le cas
d'une maison unifamiliale.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'un constructeur-propriétaire
pourrait ainsi construire des maisons unifamiliales à la chaîne
sans jamais avoir élaboré un programme de contrôle? Des
maisons unifamiliales à la chaîne. On dit: Cela ne s'applique pas
aux travaux de construction d'une maison unifamiliale. Mais, des maisons
à la chaîne, est-ce que cela couvre tout?
M. Rochefort: Seulement quand c'est pour son propre compte. S'il
fabrique des maisons à la chaîne, il ne les fabrique pas pour son
propre compte. C'est un entrepreneur et il doit... Justement, c'est la
présomption de l'article 7 qu'on a abordé longuement
tantôt, et là il doit tester la conformité et il doit donc
avoir un programme d'autocontrôle.
Le Président (M. Lafrenière): Mme la
députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Avec le règlement sur le permis de
travail dans la construction, je peux vous dire que plusieurs menuisiers qui
n'ont pas leur permis de travail, pour se créer du travail, vont se
construire une maison et l'habiter quelque temps. Ils ont le droit de se
construire eux-mêmes. Ils vont la vendre et ils vont recommencer à
construire. C'est cela que mon collègue veut dire quand il parle de
maisons unifamiliales construites à la chaîne par un
constructeur-propriétaire.
M. Rochefort: On doit se référer à l'article
7 qu'on a débattu longuement tantôt où, justement, il est
dit qu'il ne faut pas que ce soit dans un but de vente ou d'échange et
qu'il ne faut pas non plus que cela se fasse plus qu'une fois par
année.
Mme Bélanger: M. le ministre, cela se fait très
couramment.
M. Rochefort: Oui, oui. Mais...
Mme Bélanger: Une fois par année. Il a droit
à une maison par année.
M. Rochefort: Non, revenons à l'article 7. L'article 7
dit: "Est présumé être un entrepreneur, la personne: 1 qui
offre en vente ou en échange un bâtiment ou un ouvrage de
génie civil, à moins qu'il ne prouve que les travaux de
construction de ce bâtiment ou ouvrage n'ont pas été
exécutés dans un but de vente ou d'échange... ".
Mme Bélanger: Je suis d'accord qu'ils n'ont pas
été exécutés dans ce but là, mais à
un moment donné, le...
M. Rochefort: Oui, je comprends que cela pourrait se produire une
fois ou deux, mais si, tout en n'étant jamais dans des visées de
vente ou d'échange, il en fait 40 par année, là je pense
que...
Mme Bélanger: Non, il a droit à une par
année, en autant qu'il l'habite quelques mois.
M. Rochefort: Même pas.
Mme Bélanger: Mais il faut dire que cela se fait.
M. Rochefort: C'est possible, mais la loi... Relisez l'article 7,
premièrement et deuxièmement.
M. Middlemiss: Qui va s'occuper de s'assurer que cela ne se passe
pas? Est-ce qu'il va y avoir un genre de police pour aller vérifier si
le monsieur qui a construit, qui n'avait pas l'intention de vendre, vend au
bout de deux ans? Il recommence à neuf et il vend.
M. Rochefort: Je crois, M. le Président, que le meilleur
contrôle de ce type de situation se fera par les entrepreneurs
eux-mêmes. Écoutez, je pense que...
M. Middlemiss: Je n'ai pas dit non. Mme Bélanger:
J'ai dit non.
M. Rochefort: Vous dites oui, vous dites non. Je regarde un
à la fois. Je regardais Mme Bélanger. Chacun son tour. Je pense
que les entrepreneurs vont voir ce qui se passe autour d'eux, et cela est
probablement le meilleur contrôle qu'on peut avoir, plutôt que...
Ce n'est peut-être pas suffisant, d'accord, mais, justement, on discutera
au sujet de la commission du bâtiment de l'effectif qu'elle doit avoir
à sa disposition pour remplir ses mandats.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
20 est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 21?
M. Rochefort: L'article 21. M. le Président, cette
disposition crée une obligation à l'entrepreneur et au
constructeur-propriétaire de déclarer les
travaux qu'ils ont exécutés ou qu'ils entendent
exécuter dans les cas prévus par règlement de la
commission. Le projet de loi ne prévoit plus, par ailleurs, l'obligation
d'obtenir un permis avant d'effectuer des travaux, ce qui est
concrètement une mesure de déréglementation.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 21 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Non, monsieur, pas immédiatement.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Quelle est l'utilité de la
déclaration des travaux que la commission pourrait imposer?
M. Rochefort: Cela pourrait être, par exemple, pour
planifier les inspections ou pour, justement, s'assurer d'être en mesure
de bien surveiller ce qui était appréhendé à
l'article 20 par Mme la députée de Mégantic-Compton. Il se
pourrait très bien, théoriquement - je réfléchis
tout haut - que la commission dise "tous ceux qui construisent de
l'unifamiliale devront obligatoirement faire des déclarations de
travaux", ce qui nous permettrait de vérifier combien ils en font dans
la même année et tout cela, par exemple. Mais cela peut aussi
avoir pour but de pouvoir planifier l'inspection. Par exemple, j'imagine, dans
un domaine particulièrement dangereux, des travaux peut-être
reliés au gaz ou des choses comme cela, la commission pourrait
très bien dire "pour ce type de travail, vous devrez toujours,
obligatoirement, déclarer à l'avance les travaux que vous
entendez effectuer", de façon que les fonctionnaires de la commission
puissent accorder une surveillance particulière è ce type de
construction, à ce type d'activité.
M. Middlemiss: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac,
M. Middlemiss: M. le Président, il semble que ceci peut
avoir un effet très large. Est-ce que ce n'est pas en contradiction avec
l'objectif de la déréglementation dans le cas
d'entrepreneurs?
M. Rochefort: Non, M. le Président, parce que c'est par
règlement qu'on va définir dans quel cas ils doivent
déclarer les travaux plutôt que de dire que tous les travaux
doivent toujours automatiquement être déclarés à la
commission. Deuxièmement, c'est la commission qui va définir
quels sont les travaux sur lesquels elle souhaite être informée
par déclaration de travaux. Encore là, je fais confiance au
milieu qui va administrer la Commission du bâtiment, je pense qu'ils ne
parleront pas pour vouloir rien dire, qu'ils ne demanderont pas des
déclarations de travaux simplement pour garnir des classeurs au service
des archives.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Cela fait un petit peu peur, si vous voulez. Il
me semble qu'on est en train de créer un monstre. Une journée,
ils vont adopter un règlement qui va exiger de demander un autre permis
de construction. En plus de demander le permis de construction de la
municipalité impliquée, il va falloir en demander un de la
Commission du bâtiment. Cela va entraîner de la bureaucratie, ce
qu'on essaie d'éviter. Je ne vois pas la raison de l'article de la loi,
je ne vois pas le souci du ministre ou du ministère. Qu'est-ce que cela
vise à protéger? C'est trop large, cela donne trop
d'idées... On ne sait jamais, un bon jour - ce ne sera pas toujours le
même bureau de direction qui sera là - quelqu'un pourra faire un
règlement, pour demander un deuxième permis de construction
à la Commission du bâtiment. Je ne vois pas la
préoccupation. Pour quelle raison est-ce que...
M. Rochefort: D'accord. Premièrement...
M. O'Gallagher:... c'est là, pour protéger quelle
partie de l'industrie?
M. Rochefort:... il ne s'agit pas de permis de construction.
Deuxièmement, quand le député nous dit que ce ne sera pas
toujours le même monde qui va être à la Commission du
bâtiment, c'est très juste. Mais avec les amendements que j'ai
apportés en ce qui a trait à ta composition de la Commission du
bâtiment, ils devront toujours provenir des mêmes milieux.
Troisièmement, il faut savoir qu'à l'heure où nous nous
parlons jusqu'à l'adoption et à l'entrée en vigueur de
certaines dispositions du projet de loi, pour effectuer des travaux
d'électricité et de tuyauterie, il faut obligatoirement aller
chercher à l'avance un permis à la Direction
générale de l'inspection. Alors, que cela tombe, ce sera
uniquement dans les cas spécifiés par règlement et cela
pourra même se faire après les travaux. Alors, c'est une mesure
concrète de déréglementation.
M. Middlemiss: M. le Président...
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss:... est-ce que je comprends que, même si une
municipalité a émis un permis de construction, il se pourrait que
la commission l'exige aussi pour savoir ce qui se passe.
M. Rochefort: II y a l'article 279 qui, justement, donne le
mandat à la Commission du bâtiment d'étudier la
possibilité d'implanter un système intégré de
déclarations de travaux de construction, de façon à
éviter qu'on ait à demander toutes sortes de permis, à
faire toutes sortes de déclarations; une seule pourrait être
transmise à tous ceux qui en ont besoin pour assumer leurs
responsabilités.
M. O'Gallagher: M. le Président, je pense que j'ai mal
compris le ministre. Pourriez-vous m'expliquer le problème des tuyaux de
gaz que vous venez de citer? Expliquez-moi cela encore au point de vue des
permis?
M. Rochefort: Ce que j'ai dit -évidemment, il faut
toujours faire attention aux exemples - c'est que, par exemple, si la
commission en arrive à la conclusion que ce qui s'effectue comme travaux
concernant les réseaux de distribution de gaz est
particulièrement dangereux - on sait qu'il faut que ce soit fait avec
beaucoup de professionnalisme, de compétence et tout cela - dans ces
cas, la commission - et je le répète - plutôt que de dire
qu'il faut toujours, tout le temps et dans tous les cas, transmettre une
déclaration, elle dira: Dans ces cas spécifiques, nous demandons
une déclaration de travaux avant que les travaux ne soient entrepris. Ce
qui lui permettrait peut-être de s'assurer que ses inspecteurs vont aller
surveiller l'exécution des travaux. C'est un exemple. Cela serait
uniquement dans les cas où la commission juge essentiel d'être
informée au préalable ou dans l'autre cas où elle juge
que, tout en étant nécessaire qu'elle soit informée, cela
peut se faire après que les travaux auront été
exécutés. Cela, c'est vraiment une mesure de souplesse et de
déréglementation - je le répète - par rapport non
pas à une situation théorique, mais à la situation qui
prévaut à l'heure où nous nous parlons.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que ces renseignements ne pourraient pas
être obtenus de la municipalité qui émet le permis de
construction?
M. Rochefort: J'ai fait allusion, M. le Président,
à l'article 279, qui parle de donner le mandat à la Commission du
bâtiment d'étudier la possibilité de mettre en place un
système intégré de déclaration de travaux.
M. Middlemiss: En d'autres mots, où on pourra avoir le
système, cela va se faire directement avec ceux qu'on veut
responsabiliser aussi. Les municipalités pourront donner les
renseignements nécessaires.
M. Rochefort: Oui, oui.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
21 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 22? On a un papillon.
Entreprises de distribution
d'électricité ou de gaz
M. Rochefort: À l'article 22, effectivement, il
s'agît d'insérer è la quatrième ligne, après
le mot "construction" les mots "de cette installation". Cette correction est
destinée à clarifier la formulation du texte pour préciser
que les travaux de construction dont on parle sont les travaux de construction
d'une installation électrique ou d'une installation destinée
à utiliser du gaz.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 22 est adopté?
M. Middlemiss: Oui, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté. Est-ce
que l'article 22 tel qu'amendé est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 22 est
adopté tel qu'amendé. Article 23?
M. Rochefort: M. le Président, juste un instant. L'article
22 a-t-il été adopté, M. le Président?
Le Président (M. Lafrenière): L'article 22 est
adopté. Article 22. 1?
M. Rochefort: L'article 22. 1, c'est un nouvel article qui serait
le suivant: "L'entreprise de distribution de gaz ne peut alimenter une nouvelle
installation destinée è utiliser du gaz que si les travaux de
construction de cette installation ont été exécutés
par un entrepreneur ou un constructeur-propriétaire titulaire d'une
licence. "
Cette nouvelle disposition vise è obliger un distributeur de gaz
qui le distribue
autrement que par canalisation à vérifier, dans le cas
d'une nouvelle installation, que les travaux de construction ont
été faits par un entrepreneur ou un
constructeur-propriétaire titulaire d'une licence, comme l'exige le
projet de loi 53.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
22. 1 est adopté?
M. le député de Pontiac. (23 h 15)
M. Middlemiss: Cela veut donc dire que le
constructeur-propriétaire doit avoir une licence reliée aux
travaux spécifiques qui sont faits.
M. Rochefort: C'est toujours le cas, oui. Une licence de
constructeur propriétaire n'est pas générale, elle est
spécifique.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 22. 1
est-il adopté? J'appelle l'article 23.
M. Rochefort: C'est un nouvel article. On le fera plus tard.
Excusez-moi, M. le Président. Les dispositions de l'article 23
créent une obligation à l'entreprise de distribution
d'électricité ou de gaz par canalisation de ne pas raccorder une
installation à son réseau lorsque la commission l'avise qu'un
raccordement ne peut être effectué sans son autorisation.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
23 est adopté?
M. Middlemiss: Voulez-vous dire l'article 23. 1?
Le Président (M. Lafrenière): Non.
L'article 23.
M. Rochefort: L'article 23, ensuite on fera l'article 23. 1.
M. Middlemiss: Dans l'article 23, qu'est-ce que la commission
pourrait exiger? Qu'est-ce qu'on vise, là, est-ce que vous avez des
exemples? De quelle autorisation requise s'agit-il?
M. Rochefort: C'est pour des installations importantes pour
lesquelles, justement, la commission pourra juger qu'avant d'autoriser le
raccordement il doit y avoir une inspection.
M. Middlemiss: Mais qu'est-ce qui pourra être jugé
important? C'est vastel Est-ce que ce n'est pas défini?
M. Rochefort: Oui, effectivement. Cela pourrait être, par
exemple, un réseau dans un endroit très fréquenté
par le public, où les dangers sont évalués comme
particulièrement grands. On veut doublement s'assurer de la
qualité des travaux effectués à cet endroit, notamment au
niveau de la sécurité.
M. Middlemiss: Présentement, est-ce qu'on a des articles
de ce genre où on a des exigences semblables?
M. Rochefort: On a cela pour la distribution de
l'électricité, mais on ne l'a pas pour la distribution de gaz,
mais on pense que cela va bien.
M. Middlemiss: Je ne m'y oppose pas, c'est...
M. Rochefort: Je comprends.
M. Middlemiss: Je voulais savoir ce que cela englobe. Cela doit
certainement avoir des limites.
M. Rochefort: Le bon sens.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
23 est adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 23. 1.
M. Rochefort: II s'agit d'insérer, après l'article
23, l'article 23. 1. "L'entreprise de distribution de gaz doit refuser
d'alimenter une nouvelle installation destinée à utiliser du gaz
si la commission l'avise que son autorisation est requise. " Là aussi,
le but est de permettre à la commission d'empêcher une entreprise
de distribution de gaz, qui le distribuait autrement que par canalisation,
d'alimenter une installation de gaz qui, de l'avis de la commission, n'est pas
conforme ou présente un risque pour la sécurité.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
23. 1 est adopté?
M. Middlemiss: Est-ce qu'on vise un peu les gens qui ne
distribuent pas le gaz par canalisation? La distribution pour les bonbonnes de
propane, des choses comme cela?
Le Président (M. Lafrenière): L'article 23. 1
est-il adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 24.
M. Rochefort: II s'agit ici de faire en sorte qu'une entreprise
de distribution de gaz par canalisation établisse et soumette à
l'approbation de la commission un programme
de contrôle de la qualité dans les cas prévus par
règlement de la commission. Encore là, plutôt que de dire
que, dans tous tes cas, il y aura un programme de contrôle de la
qualité, on dit que cela sera uniquement dans les cas prévus par
le règlement de la commission pour, justement, dans la mesure du
possible, restreindre...
Le Président (M. Lafrenière): L'article 24 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Sécurité du public Application
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 25.
M. Rochefort: Les dispositions de l'article 25 indiquent les
bâtiments qui ne sont pas régis par le chapitre 3 du
présent projet de loi; toutefois, elles prévoient que les
installations électriques, de plomberie et de gaz situées dans
ces bâtiments sont visées.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que les problèmes de
sécurité ne se posent pas autant dans les petits immeubles
locatifs que dans les édifices publics concernant ces choses?
Le Président (M. Lafrenière): II faut d'abord
mentionner que c'est le statu quo, que c'est la situation qui prévaut
à l'heure où nous nous parlons avant l'adoption du projet de loi
53 lui-même. Deuxièmement, il est évident que, compte tenu
justement du moins grand nombre d'unités, donc, du moins grand nombre de
personnes, du moins grand nombre d'étages, les problèmes de
sécurité ne sont pas les mêmes. D'autre part, bon nombre de
municipalités accordent une attention particulière justement
à ces petits bâtiments résidentiels. Finalement, vous me
permettrez quand même de souligner qu'il y a 2 100 000 unités de
logements au Québec et il faut quand même tenir compte du volume
que cela pourrait représenter. Essentiellement, ce n'est vraiment pas le
même type de problèmes de sécurité qui se posent,
compte tenu de l'importance du nombre d'étages, du nombre de personnes
qui circulent dans un même édifice. Par exemple, évacuer
quelqu'un du deuxième étage, c'est un peu moins compliqué
que de l'évacuer du 32e étage.
M. Middlemiss: D'accord. Mais la sécurité cela
devrait couvrir tout le monde.
Qu'on soit nombreux ou non, qu'on ait...
M. Rochefort: Oui, mais on ne dit pas que, dans les
édifices exclus par l'application de cet article, il faut que ce soit le
moins sécuritaire possible. Je répète que c'est la
situation présente et que, déjà, bon nombre de
municipalités jouent un rôle dynamique et actif en cette
matière.
M. Middlemiss: La raison pour laquelle je soulève ce
point, c'est que, si on se souvient, la CORPIQ, je crois, se posait des
questions à savoir pourquoi les bâtiments résidentiels sont
exclus du Code de sécurité. Ils nous ont donné des
exemples. 11 y a des édifices malheureusement qui, dans le passé,
ont été construits et, aujourd'hui, on veut appliquer les normes
de sécurité et cela cause des problèmes.
M. Rochefort: Justement, les édifices auxquels faisait
allusion la CORPIQ ne sont pas ceux qui sont exclus à l'article 25, car
ils ne le sont pas à l'heure où nous nous parlons. Ils parlent
donc des édifices publics au-delà de deux étages et de
huit logements.
M. Middlemiss: Non, ils se posaient la question sur les autres
aussi.
M. Rochefort: La question portait sur la discrimination des deux
types d'édifices. La question qu'ils ont posée est: Pourquoi y
a-t-il des règles pour les édifices plus importants et pas
de règles pour les édifices ou pas les mêmes règles
pour les édifices moins gros?
M. Middlemiss: Troisièmement, quel genre de
bâtiments d'une catégorie est exclu par le règlement du
gouvernement en raison de son usage? Pouvez-vous me donner des exemples?
M. Rochefort: Cela pourrait être, par exemple, un
bâtiment auquel le public n'a jamais accès et pour lequel les
critères de sécurité ne sont pas les mêmes; les
préoccupations de sécurité ne sont pas les
mêmes.
M. Middlemiss: Une station de pompage, des choses comme
ça?
M. Rochefort: Oui, par exemple.
M. Middlemiss: Occasionnellement, quelqu'un va faire des visites
pour voir si ça fonctionne, mais il n'est pas là de façon
permanente.
M. Rochefort: Cela pourrait être cela. M. Middlemiss:
Bien, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 25 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière}: Adopté.
L'article 26?
M. Rochefort: Â l'article 26, nous établissons que
l'exploitant d'un bâtiment ou d'un équipement est soumis aux
mêmes obligations et devoirs auxquels un propriétaire est tenu en
vertu du présent chapitre. Il en est de même pour l'occupant d'un
bâtiment non résidentiel, mais uniquement pour les installations
et les équipements du bâtiment dont il est propriétaire.
L'occupant est de plus tenu aux obligations du Code de sécurité
relatives à l'utilisation du bâtiment non résidentiel qu'il
occupe.
Le Président (M. Lafrenière}: L'article 26 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Une seconde.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
M. Middlemiss: Une seconde. Je n'ai pas dit "adopté".
Le Président (M. Lafrenière): Je m'excuse, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que le propriétaire d'un
bâtiment de ferme est visé par ce chapitre?
M. Rochefort: II n'est pas exclu. M. Middlemiss: II n'est
pas exclu.
M. Rochefort: Ah! On m'indique que ce pourrait être le type
d'exclusion qui pourrait être fait à l'article 25
troisièmement, dont on a parlé tantôt. Le bâtiment de
ferme c'est un bâtiment que le public fréquente très
peu.
M. Middlemiss: Cela pourrait être... Est-ce que le
gouvernement a un règlement qui dit que ces bâtisses ne sont pas
exclues?
M. Rachefort: C'est cela. Actuellement elles ne sont pas incluses
à cause de la définition d'édifices publics qui là
est changée pour tous les bâtiments.
M. Middlemiss: Merci.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 27?
Code de sécurité
M. Rochefort: L'article 27 crée l'obligation pour le
gouvernement d'adopter un code de sécurité et précise les
objectifs de ce code, soit d'assurer la sécurité de toute
personne qui accède à un bâtiment ou è un
équipement destiné à l'usage du public ou qui utilise une
installation non rattachée à un bâtiment.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
27 est adopté?
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le ministre
peut nous donner une idée de ce que serait le contenu de ce Code de
sécurité?
M. Rochefort: Par exemple, les principaux éléments
dont sera composé ce code pourraient être le règlement sur
la sécurité dans les édifices publics qui existe
actuellement, celui sur la sécurité dans les bains publics, celui
sur les mécaniciens de machines fixes. On pourrait y retrouver aussi le
règlement sur le gaz et la sécurité publique. On pourrait
aussi retrouver des articles ou sections du règlement sur les appareils
sous pression, du code de plomberie, du code électrique, du
règlement sur les ascenseurs, les monte-charges, les petits
monte-charges, les escaliers roulants et les tapis roulants et du
règlement sur les remontées mécaniques.
M. Middlemiss: Par le fait qu'on ne précise pas les objets
du Code de sécurité, est-ce qu'on ne peut pas créer un
genre de confusion entre le Code de sécurité et le Code de
construction? On a deux codes dans le même projet de loi.
M. Rochefort: On en a actuellement 19, je crois. C'est un bel
effort!
M. Middlemiss: D'accord. Mais si on pouvait faire un plus grand
effort pour ne pas qu'il y ait de confusion entre le Code de
sécurité et le Code de...
M. Rochefort:... le seul des deux?
M. Middlemiss: Non, pas nécessairement.
M. Rochefort: C'est vraiment.
M. Middlemiss: En précisant les objets, on dit, d'accord
cela...
M. Rochefort: En précisant à quoi cela s'applique,
c'est une bonne façon de distinguer l'un de l'autre.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
27 est adopté?
M. Middlemiss: Je crois que c'est clair.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 28?
M. Rochefort: L'article 28. Cette disposition a pour but de tenir
le propriétaire responsable de la conformité au Code de
sécurité de son bâtiment, de son équipement ou de
son installation.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
28 est adopté? L'article 28 est adopté. L'article 29?
M. Rochefort: L'article 29. Cet article donne discrétion
à la commission d'exiger du propriétaire d'un bâtiment une
attestation de solidité ou de sécurité.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 29... M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Excusez, une attestation de solidité cela
comprend quoi? De quelle façon le fait-on et qu'est-ce que cela touche?
(23 h 30)
M. Rochefort: À l'heure où nous nous parlons, M. le
Président, par exemple, la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics exige que le propriétaire fournisse à
l'inspecteur, lorsque des changements importants sont apportés à
un édifice public, un certificat d'architecte constatant la
solidité et la sécurité de cet édifice; et lorsque
l'édifice change de destination, par exemple, de manière à
exiger plus de solidité, un certificat d'architecte constatant cette
solidité.
M. Middlemiss: En quoi est-ce différent de l'attestation
de conformité des travaux aux normes de solidité et de
sécurité mentionnée à l'article 14?
M. Rochefort: L'article 14 c'est pour la construction neuve,
l'article 29 c'est pour les bâtiments existants. Mais effectivement, le
député a raison de faire un lien entre les deux, c'est de la
cohérence.
M. Middlemiss: Est-ce que cela voudrait dire qu'il y aurait deux
attestations semblables qui seraient préparées... l'une pour
l'article 14?
M. Rochefort: Non, je pense que ce seraient vraiment deux
documents différents, d'autant plus qu'à l'article 14 on dit que
cela pourrait se faire sur la facture ou le plan de garantie. Il n'y a pas de
facture, on ne vient pas de construire l'édifice à l'article 29,
et il n'y a pas de plan de garantie. Je pense que cela ne peut pas être
la même attestation, d'autant plus que cela ne vise pas les mêmes
fins: Produire un certificat de solidité pour un immeuble existant
depuis un certain nombre d'années, ce n'est sûrement pas la
même chose que d'attester que les travaux que nous venons de
réaliser sont conformes à l'aspect sécurité du Code
de construction.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il va y avoir une période de
temps durant laquelle la personne devrait garder cette attestation?
M. Rochefort: Non, sauf qu'il faut quand même voir que,
compte tenu que cela occasionnera des coûts à la personne à
qui cette attestation sera demandée, j'imagine bien qu'elle la
conservera précieusement. Cela fera partie, j'imagine,
d'éléments qui pourront être pris en considération
au moment de la vente de l'immeuble. Par exemple, quelqu'un sera heureux de
voir qu'en achetant un immeuble, en plus il a une attestation de
conformité quant à la solidité qui date de deux ans. Ici,
on m'indique que, puisque c'est dans des cas prévus, suite à la
demande de la commission, il y a de bonnes possibilités que la
commission choisisse de les conserver aussi.
M. Middlemiss: Quelles seraient les personnes reconnues par la
commission pour remplir ces attestations?
M. Rochefort: Son personnel, par exemple. Les inspecteurs de la
commission.
M. Middlemiss: Oui produirait l'attestation?
M. Rochefort: Non, c'est vrai, cela pourrait être un
architecte. Ce serait plutôt un professionnel du bâtiment,
j'imagine, une firme privée.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est quelque chose qui va être
spécifié? Une fois que la commission va être formée,
est-ce qu'on va identifier quels sont les intervenants qui pourraient fournir
cela?
M. Rochefort: C'est ça, quelles sont les personnes
autorisées par la commission à produire de telles
attestations.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
29 est adopté?
M. Middlemiss: Oui, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 30?
M. Rochefort: Ici, il s'agit d'accorder
une discrétion à la commission d'exiger du
propriétaire d'un équipement ou d'une installation, une
attestation de sécurité. Au lieu de penser à la
solidité, maintenant c'est à la sécurité, c'est
ça.
Le Président (M. Lafrenière): Article 30...
M. Middlemiss: Cela comprend quoi? On atteste quoi? M. le
Président...
Le Président (M. Lafrenière): Oui, M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Est-ce qu'on inclut là-dedans, les
manèges comme à la Ronde ou à l'Exposition de
Québec, etc.
M. Rochefort: Oui.
M. O'Gallagher: II y a des manèges aussi qui sont
portatifs, qui vont en région. Dans le moment, de quelle façon
sont-ils inspectés ces manèges?
M. Rochefort: C'est le personnel de la Direction
générale de l'inspection du ministère qui effectue ces
différentes inspections pour s'assurer qu'ils sont conformes à la
réglementation existante, au Code de sécurité, ces
choses-là.
M. O'Gallagher: Est-ce qu'il y a un code existant en particulier
pour ces manèges?
M. Rochefort: Au niveau des manèges, ce sont des normes
qui sont utilisées par le personnel de la Direction
générale de l'inspection.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
30 est adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Une seconde, je pense
que M. le député de Pontiac avait quelque chose à
dire.
M. Middlemiss:... Non.
Le Président (M. Lafrenière): Ah bon! Est-ce que
l'article 30 est adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 31?
M. Rochefort: L'article 31 oblige le propriétaire à
établir, dans les cas prévus par règlement de la
commission, un programme de contrôle de conformité de son
bâtiment au Code de sécurité, à faire constater la
conformité de son bâtiment à ce code et à aviser la
commission d'un accident ou d'un incendie qui y est survenu.
Le Président (M. Lafrenière): Article 31? M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Pourquoi demander au propriétaire
d'établir un programme de contrôle, alors que l'entrepreneur en a
déjà produit un lors de la construction?
M. Rochefort: C'est pour les bâtiments existants, M. le
Président. J'allais faire une boutade, mais je ne la ferai pas.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est aussi clair que cela qu'il s'agit
d'anciennes constructions?
M. Rochefart: Oui, c'est le Code de sécurité,
ça s'applique aux bâtiments existants.
M. Middlemiss: Le propriétaire d'un bâtiment, d'un
équipement destiné à l'usage du public ou d'une
installation non rattachée à un bâtiment doit, dans les cas
déterminés par règlement de la commission: 1°
établir un programme de contrôle visant à s'assurer que son
bâtiment, son équipement ou son installation est conforme au Code
de sécurité.
M. Rochefort: Au Code de sécurité, alors que les
attestations de conformité vues précédemment avaient trait
au Code de construction.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 31 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Est-ce qu'on n'a pas un autre lien avec l'article
29? Si on regarde l'article 29, est-ce que ce n'est pas une deuxième
attestation qu'on demande?
M. Rochefort: À l'article 31, il s'agit d'un programme
d'autocontrôle; cela, c'est continu, c'est permanent, alors qu'à
l'article 29, c'est une mesure ponctuelle: Nous vous demandons aujourd'hui de
nous produire une attestation de solidité de votre édifice, par
exemple; c'est ponctuel, alors que le programme d'autocontrôle, c'est
continu.
M. Middlemiss: Cela ne touche pas tellement... D'accord,
ça va. Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 31 est
adopté. L'article 32?
M. Rochefort: L'article 32 vise à ce que le
propriétaire d'un bâtiment existant
maintenant se conforme aux normes de construction et non au Code de
sécurité lorsqu'il voudra changer l'usage de son bâtiment,
sauf si, à la suite d'un changement d'usage du bâtiment, ce
dernier devient un bâtiment qui n'est pas assujetti au Code de
sécurité, comme, par exemple, une maison unifamiliale.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est bien, cela marche. Le Président
(M. Lafrenière): Adopté? M. Rochefort:
Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Article 33?
Dispositions particulières
M. RocheforU À l'article 33, il s'agit d'une disposition
qui interdit la mise en marché d'une installation sous pression qui
n'aurait pas été approuvée préalablement par la
commission. Aussi, cette disposition prévoit-elle les cas où la
mise en service d'une telle installation doit être approuvée par
la commission.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 33 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 34?
M. Rochefort: L'article 34 a pour objet d'imposer à une
entreprise de distribution de gaz de s'assurer, avant d'alimenter une
installation destinée à utiliser du gaz, qu'elle est en bon
état de fonctionnement.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 34 est-il
adopté?
M. Middlemiss: L'entreprise de distribution est-elle
obligée de faire une vérification pour s'assurer que c'est
défectueux? Comment est-ce déterminé?
M. Rochefort: Si c'est apparent, M. le Président,
l'entreprise peut effectivement refuser. Sinon, elle peut, si ce n'est pas
évident, demander justement qu'une attestation soit fournie, qu'une
vérification soit faite par un expert compétent.
M. Middlemiss: II est obligé de faire l'évaluation
lui-même.
M. Rochefort: C'est une question de jugement, oui, une question
de responsabilité.
Souvent, M. le Président, quand vient le moment de mettre en
alimentation une installation, pour qui est du domaine, il peut être
facile d'identifier des défectuosités ou de donner des
indications que cela pourrait produire des accidents dans une
éventualité de mise en service. C'est une question d'utliser le
jugement de cette personne qui a une certaine expérience, qui est
compétente et qui est en contact direct avec l'installation
concernée.
M. Middlemiss: Lorsque vous parlez d'installation, est-ce que
quelqu'un a fait cette installation ou si vous parlez d'une vieille
installation? Si quelqu'un venait de la faire, cette personne n'est-elle pas
responsable et ne devrait-elle pas s'assurer?...
M. Rochefort: II est évident que, si cela vient
d'être fait, cela a été fait par un entrepreneur
qualifié conformément aux différents codes. De toute
façon, en ces matières, il n'est pas mauvais que celui qui doit
alimenter cette installation, étant sur place, puisse jeter un oeil et
demander...
M. Middlemiss: II n'a pas toujours accès à
l'intérieur. Le raccordement se fait...
M. Rochefort: On ne lui demande pas de faire l'inspection, on lui
dit: Si vous jugez que cette installation est défectueuse ou qu'elle
présente, à votre connaissance, un risque d'accident, ne branchez
pas. Cela s'ajoute à d'autres types de contrôle. Ce n'est pas un
contrôle exclusif, mais c'est une méthode intéressante.
M. Middlemiss: Si c'est un appareil utilisé à
l'intérieur qui est défectueux, cela pourrait-il le forcer
à ne pas faire le raccordement? Un poêle à
l'intérieur de la maison. (23 h 45)
M. Rochefort: Sûrement.
M. Middlemiss: Mais comment peut-il vérifier le
poêle? Est-ce que cela...
M. Rochefort: Non, non, mais il n'y a pas...
M. Middlemiss:... fait partie... Est-ce le gars qui fait
l'installation?
M. Rochefort: Non, l'installateur n'a pas la
responsabilité de l'inspection complète. On lui dit: Quand vient
le temps d'alimenter cette installation, si vous détectez des
défectuosités, ou que vous jugez que cette installation peut
produire des accidents, ne l'alimentez pas.
M. Middlemiss: Est-ce que cela se
limite seulement au raccordement?
M. Rochefort: C'est toujours à sa connaissance, c'est
cela?
M. Middlemiss: Est-ce qu'on limite cela...
M. Rochefort: On est dans le gaz, n'est-ce pas?
M. Middlemiss: Oui. Est-ce qu'on limite cela au raccordement
qu'il vient faire, à l'installation existante? Est-ce que cela finit
là? Il examine que ce qui sort est acceptable, quant à lui?
M. Rochefort: Effectivement, tel que je le disais, c'est un peu
une mesure de déréglementation. Plutôt que d'y aller par
des inspections systématiques, on dit: On va utiliser ce que peuvent
observer sur le terrain ceux qui ont la responsabilité d'alimenter ces
différentes installations de gaz, compte tenu du degré de
spécialisation qu'ils doivent posséder. Ils peuvent facilement,
dans bon nombre de cas, observer des défectuosités ou des risques
d'accident, auquel cas, on dit: Ne vous fermez pas les yeux, ne branchez pas et
faites-nous-le savoir.
M. Middlemiss: Non, d'après ce que je peux voir, cela peut
être vaste. Si on le limite au raccordement qu'il fait, parce que c'est
la compagnie de distribution de gaz qui vient faire cela et, normalement, elle
ne fait pas l'intérieur, il raccorde à quelque chose. Est-ce que
c'est seulement ce à quoi il raccorde que cela se limite?
M. Rochefort: J'ai le goût d'y aller d'un exemple et je
vais demander à mon sous-ministre de m'arrêter si j'erre. Je me
souviens, et j'imagine que c'est encore le cas, que, par exemple, dans le cas
d'un chauffe-eau au gaz, si jamais le pilote automatique, la flamme qui reste
allumée, s'éteint, je me souviens qu'il y a déjà eu
des installations où c'était compliqué à rallumer
et que les gens appelaient Gaz Métropolitain pour demander à un
proposé de Gaz Métropolitain de venir remettre en état de
fonctionnement ce chauffe-eau. J'imagine que, si l'employé de Gaz
Métropolitain vient pour remettre en fonction ce chauffe-eau et qu'il
observe que ce chauffe-eau présente des dangers ou comporte un certain
nombre de défectuosités, il ne faut pas qu'il le remette en
fonction et qu'il s'assure qu'il soit remis en état.
Le Président (M. Lafrenière): J'aurais une
question, M. le ministre.
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière}: Cela peut être
n'importe quelle personne qui travaille pour l'entreprise de distribution de
gaz qui va là, qui regarde cela et qui dit: Ce n'est pas correct, je ne
raccorde pas. Un autre employé peut dire: C'est beau, je le fais. Qui va
définir si c'est bon ou si ce n'est pas bon, parce qu'il n'y a pas deux
employés qui peuvent penser la même chose?
M. Rochefort: Oui. J'ai le goût de dire, M. le
Président, qu'il ne s'agit pas de gris pâle ou de gris
foncé. On parle d'installation de gaz, donc, on parle de
défectuosités apparentes ou de dangers apparents. J'imagine qu'il
n'y a pas beaucoup place à interprétation. Évidemment, le
personnel doit subir un certain entraînement qui est uniforme, qui fait
en sorte que tout le personnel possède un peu les mêmes
compétences.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 34 est-il
adopté? Adopté. L'article 35?
M. Rochefort: L'article 35 a pour but de tenir l'entreprise de
distribution de gaz responsable de la conformité aux normes de
sécurité existantes de ses installations ou véhicules
servant à l'entreposage ou à la distribution d'un gaz.
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 35 est
adopté. L'article 36?
M. Rochefort: À l'article 36, M. le Président, il y
a un amendement qui se lit comme suit: Remplacer dans la deuxième ligne
du deuxième alinéa les mots "visée à" par les mots
"constituée en vertu de".
Cette modification vise à s'harmoniser avec un autre projet de
loi présenté à l'Assemblée nationale, Loi sur la
coopérative régionale de l'électricité de
Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville et abrogeant la Loi pour favoriser
l'électrification rurale par l'entremise de coopératives
d'électricité, projet de loi 61 de 1985.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 36 est adopté?
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait me dire pourquoi cela ne
s'applique pas à une municipalité?
M. Rochefort: C'est à l'article qu'on va aborder cela, M.
le Président.
M. Middlemiss: Excusez-moi.
M. Rochefort: Cela va? On peut disposer de l'amendement? Cela a
toujours été ainsi. Il y a encore des municipalités
qui
ont des réseaux de distribution d'électricité.
C'est à ces municipalités qu'on pense.
M. Middlemiss: II y a Buckingham?
M. Rochefort: N'y a-t-il pas Sherbrooke?
M. Middlemiss: Buckingham?
M. Rochefort: II me semble qu'il y a au moins Sherbrooke.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 36 est...
M. Middlemiss: On va adopter l'amendement et on va revenir
à l'autre question.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement à
l'article 36 est-il adopté? Adopté. Est-ce que l'article 36, tel
qu'amendé, est adopté? M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Y a-t-il un programme qui nous assure - dans le
cas d'Hydro-Québec, c'est assez gros - dans le cas des
municipalités, la conformité aux normes de
sécurité? Est-ce qu'il y a quelque chose de ce genre qui se
fait?
M. Rochefort: Oui, elles doivent s'assurer, justement... Elles
ont des normes à suivre et une expertise, compte tenu du nombre
d'années, depuis le temps qu'elles ont à gérer un
réseau de distribution d'électricité.
Qualification
Le Président (M. Lafrenière): L'article 36 est
adopté tel qu'amendé. Article 37?
M. Rochefort: Vous avez appelé l'article 37, M. le
Président?
Le Président (M. Lafrenière): Article 37. On
a....
Application et interprétation
M. Rochefort: Un amendement. Il s'agit de remplacer, dans la
deuxième ligne, les mots "qui exécutent ou font exécuter"
par le mot "pour". Il s'agit d'une correction qui est destinée à
clarifier la formulation du texte de l'article 37.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 37 est adopté?
M. Middlemiss: Adapté.
Le Président (M. Lafrenière): L'amende- ment est
adopté. L'article 37, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 38?
M. Rochefort: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): Un amendement.
M. Rochefort: Voilà un exemple de ce que je disais au
député de Pontiac avant le début de nos travaux ce soir.
Le ministère des Affaires municipales nous a demandé de changer
l'expression "organisme municipal, local ou régional" par
"municipalité locale, municipalité régionale de
comté ou communauté urbaine ou régionale". C'est une
modification de concordance. On la retrouvera, sauf erreur, à seize
endroits du projet de loi.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 38 est adopté?
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté. Est-ce
que l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
M. Middlemiss: Lorsqu'on dit: "Le présent chapitre ne
s'applique pas à l'entrepreneur ou au constructeur-propriétaire
qui exécute... ", au troisième paragraphe de l'article qu'on
vient d'amender, on lit: "des travaux de construction de canalisation d'eau ou
d'égouts, de construction de trottoirs de même que des travaux de
pavage et autres travaux de même nature exécutés par les
salariés d'un organisme... ", est-ce qu'on ne pourrait pas,
peut-être, après "constructeur-propriétaire", ajouter: "qui
exécute"? C'est "exécutés par les salariés d'un
organisme, mais en haut, ici, cela "ne s'applique pas à l'entrepreneur
ou au constructeur-propriétaire... "
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Rochefort: À la place du mot "exécutés",
M. le Président? Relisons la phrase, si on suivait la suggestion qui
vous est faite.
M. Middlemiss: Non, je n'ai pas changé d'idée. Il
semble y avoir quelque chose.
M. Rochefort: C'est ce que j'ai dit, mais relisons la phrase avec
la suggestion qui vous est faite.
M. Middlemiss: Le mot "exécuter" revient deux fois, en
soi! "qui exécute" et, ensuite, "de même nature
exécutés".
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Rochefort: On relit tout cela ensemble: "Le présent
chapitre ne s'applique pas à l'entrepreneur ou au
constructeur-propriétaire qui exécute - allons au
troisième paragraphe - 3° des travaux de construction de
canalisation d'eau ou d'égouts, de construction de trottoirs, de
même que des travaux de pavage et autres travaux de même nature -
qui exécute... par les salariés? Non - exécutés par
les salariés d'un organisme municipal... "
M. Middlemiss: C'est "exécutés par les
salariés d'un organisme municipal" et, en haut, tout cela dit que cela
ne s'applique pas à l'entrepreneur ou à un constructeur. On
ajoute, on dit les travaux exécutés par les salariés de
ces organismes-là aussi.
M. Rochefort: C'est cela.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 38, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Rochefort: C'est cela. M. Middlemiss: C'est bien.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 38, tel
qu'amendé, est adopté. Je constate qu'il est 23 h 59, minuit;
à moins de consentement, je...
M. Rochefort: Oui, M. le Président. C'est ce que j'avais
l'intention d'offrir à mon collègue de Pontiac, qu'on pourrait
peut-être poursuivre encore un peu. On a les idées claires. On a
un bon nombre d'intervenants qui nous soutiennent.
M. Middlemiss: M. le Président, je m'excuse, mais depuis
deux semaines les heures de sommeil sont très appréciées,
mais très rares.
Le Président (M. Lafrenière): La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 59)