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(Douze heures huit minutes)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Mesdames et messieurs, la commission des affaires sociales se
réunit pour poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi 53, Loi sur le bâtiment.
Apparemment, quand vous vous êtes quittés hier soir, vous
étiez rendus à l'article 39.
La Secrétaire: Les membres de la commission.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est vrai, il faut que
j'appelle les membres de la commission.
M. Beaumier (Nicolet), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M.
Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Blouin (Rousseau), M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Desbiens (Dubuc), M. Gravel (Limoilou), Mme
Lachapelle (Dorian), M. Lafrenière (Ungava), M. Laptante (Bourassa), M.
Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M.
Middlemiss (Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Paré (Shefford),
M. Pratt (Marie-Victorin), M. Sirros (Laurier), M. Rochefort (Gouin), ministre
de l'Habitation et de la Protection du consommateur.
Y a-t-il des remplaçants, Mme la Secrétaire?
La Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Beaumier
(Nicolet) est remplacé par M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Paradis
(Brome-Missisquoi) par M. O'Gallagher (Robert Baldwin) et M. Sirros (Laurier)
par M. Fortier (Outremont).
Qualification
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Parfait. J'appelle
l'article 39.
Application et interprétation (suite)
M. Rochefort: Mme la Présidente, cet article a pour effet
d'exempter ces entrepreneurs du présent chapitre car leur qualification
sera dorénavant assurée par leur corporation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des
questions?
M. Middlemiss: Non. C'est bien. M. Rochefort:
Adopté? Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 39 est
adopté. J'appelle l'article 40.
M. Rochefort: Cette disposition définit ce que l'on doit
entendre par faillite aux fins du présent chapitre. Elle étend la
notion de faillite contenue dans la loi actuelle en assimilant à une
faillite la cessation d'activités par un entrepreneur qui est insolvable
au sens de la Loi sur la faillite, c'est-à-dire qui n'est pas un failli,
mais qui est dans l'impossibilité de faire face à ses obligations
envers ses créanciers. Cette extension de la notion de faillite a pour
conséquence, entre autres, de rendre nulle la licence d'un tel
entrepreneur.
M. Middlemiss: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Lors des auditions de la semaine dernière,
l'APCHQ s'inquiétait du fait qu'au deuxième alinéa on
pourrait présumer qu'une personne a fait faillite parce qu'elle a
cessé ses activités sans qu'aucune cour compétente ne se
soit encore prononcée sur sa solvabilité. Est-ce que le ministre
a considéré cette inquiétude et, si oui, en
présumant qu'il n'y a pas eu de changement, est-ce qu'il a trouvé
que l'article tel quel ne soulevait pas d'appréhension dans ce sens?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre.
M. Rochefort: Effectivement, Mme la Présidente, dans les
faits, il s'agirait d'entrepreneurs qui, finalement, atteignent un niveau de
pauvreté tellement grand qu'il n'y a plus personne qui aurait
intérêt à les mettre carrément en faillite, mais
qui, dans les faits, sont incapables de faire face à leurs
responsabilités et de satisfaire aux critères de qualification,
notamment celui de la solvabilité.
M. Middlemiss: Oui ferait l'évaluation pour établir
que l'entrepreneur en est rendu
à ce point?
M. Rochefort: La commission, en vertu de ses
responsabilités de qualification.
M. Middlemiss: Est-ce que solvabilité, c'est
qualification, compétence? Solvabilité, c'est une...
M. Rochefort: On a cela à l'article 52, 2, dans les
critères pris en considération par la commission pour
délivrer une licence. À 2, la personne doit établir sa
solvabilité. L'article se lit comme suit: "Une licence est
délivrée à une personne physique qui satisfait aux
conditions suivantes:... 2 elle établit sa solvabilité... ".
Là-dessus, c'est le statu quo.
M. Middlemiss: Bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 40 est-il
adopté?
M. Rochefort: Adopté. Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 41.
M. Rochefort: II s'agit de définir ce que l'on doit
entendre par dirigeant aux fins du présent chapitre. Cette disposition
réunit les deux expressions sous un même vocable pour faciliter la
compréhension des dispositions du présent chapitre. Elle ajoute
quelque peu à la situation actuelle car un officier d'entreprise n'est
pas nécessairement un administrateur. Je dois souligner qu'on a eu des
représentations très favorables à cet article au cours de
nos auditions, la semaine dernière, précisément par les
associations.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des questions?
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, à l'article 41,
je veux poser une question découlant d'un amendement à l'article
46. On y inscrit "qui en est un dirigeant". C'est surtout pour la
compétence. (12 h 15)
M. Rochefort: C'est dans le processus de qualification. Il faut
s'assurer que la personne qui fait la demande, passe les examens, est une
personne en autorité dans l'entreprise et, par la définition que
nous donnons à l'article 41, vous avez par la suite l'amendement de
concordance pour nous permettre d'être en mesure d'appliquer la loi de
façon satisfaisante et rigoureuse.
M. Middlemiss: À l'article 41, ces personnes, comme
l'administrateur, l'actionnaire, peuvent déternir 20 % des actions, mais
pas nécessairement avoir toutes les compétences
nécessaires.
M. Rochefort: Non. Cela sera évalué par la
commission dans le processus de qualification, sauf que, par cet article, cela
éviterait, par exemple, théoriquement, qu'un employé
d'entretien ménager de l'entreprise puisse être celui qui subit
l'ensemble du processus de qualification au nom d'une entreprise, sans avoir
aucune autorité dans cette entreprise, sans avoir aucune
possibilité justement d'intervenir dans sa gestion, dans son encadrement
administratif, et cela pose des problèmes de respect, dans les faits, au
jour le jour, des différents critères de qualification qui
doivent être retenus.
M. Middlemiss: Est-ce qu'un directeur général
serait considéré comme une personne capable?
M. Rochefort: C'est qu'il faut s'assurer que la personne qui va
passer, au nom de l'entreprise, les examens de qualification, de
compétence, etc., est quelqu'un en autorité dans l'entreprise
concernée, sinon une entreprise pourrait demander à un de ses
employés d'aller subir tout le processus en son nom, et lui, par la
suite, retournerait s'occuper simplement des fonctions qui lui sont
dévolues dans l'entreprise. Comment pouvons-nous nous assurer que cette
personne est vraiment en autorité, par exemple, pour s'assurer que
l'ensemble du travail qui se fait dans cette entreprise correspond justement
aux préoccupations de la commission en matière de qualité,
donc d'expérience vérifiée par l'examen de qualification?
C'est une mesure qui est souhaitée par l'ensemble du milieu, justement
pour ajouter la rigueur souhaitée en matière de qualification des
entrepreneurs.
M. Middlemiss: Par exemple, une personne permanente dans une
entreprise et qui a une responsabilité, est-ce qu'elle est incluse comme
une possibilité, où la situe-ton dans cela? Elle n'est pas
l'adminstrateur, l'officier. S'il y a une entreprise qui a quelqu'un en
permanence, est-ce que cette personne...
M. Rochefort: Compte tenu des expériences vécues
par la Régie des entreprises en construction et à la suite de bon
nombre de représentations faites par le milieu, il faut vraiment
s'assurer que la personne habilitante est vraiment quelqu'un qui est en
autorité, qui a un poids dans l'entreprise, qui a des
responsabilités formelles et, donc, qui sera en mesure de suivre ce qui
se fera, à partir de la licence qu'elle aura aidé à
obtenir en participant intensément au processus de qualification.
M. Middlemiss: Ce qu'on peut constater,
c'est qu'on vient de passer l'article et que c'était
soulevé par la Corporation, des maîtres électriciens. Mais
ils ne sont pas couverts par cet article.
M. Rochefort: Oui, parce que tout le chapitre de la
qualification, quant aux critères, s'applique aux deux corporations.
M. Middlemiss: Même si ce sont eux qui font leur
propre...
M. Rochefort: C'est cela. Mais, au fond, ce qu'on fait pour les
deux corporations de métier, on ne leur dit pas: Occupez-vous de la
qualification, bonjour, bonne fin de semaine! Et on essaiera de savoir ce qui
se passe là. Ils vont quand même se qualifier à partir des
mêmes critères que ceux qu'appliquera la Commission du
bâtiment.
M. Middlemiss: C'est bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, d'autres questions? M. le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: Remarquez bien, je ne suis pas tellement familier
avec les règlements qui existent maintenant à la Régie des
entreprises en construction. Mais, dans le cas d'une compagnie qui
détient un permis d'entrepreneur, c'est la compagnie qui le
détient car le permis est donné au nom de la compagnie, je
présume. Maintenant, est-ce qu'il y a des règlements pour les cas
où les compagnies changent de propriétaire? Supposons que telle
ou telle compagnie est qualifiée à la Régie des
entreprises en construction suivant toutes les qualifications en ce qui a trait
à la solvabilité, etc., rien n'empêche que, le lendemain
matin, cela peut être vendu à une autre compagnie qui n'a pas
nécessairement le même degré de solvabilité. Alors,
c'est seulement pour savoir au point de vue des règlements.
M. Rochefort: II y a l'article 61 qui dit: "La fusion, la vente
ou la cession d'une société ou personne morale, la modification
de sa raison sociale ou de sa composition doit être notifiée
à la commission dans les 30 jours. " Pour que celle-ci puisse
justement...
M. O'Gallagher: D'accord. Merci.
M. Rochefort:... réexaminer la qualification de cette
entreprise. C'est le statu quo, c'est ce qui est appliqué actuellement
par la Régie des entreprises en construction.
M. O'Gallagher: Merci pour la clarification.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Je reviens encore un peu. C'est que je pense que
le ministre, dans sa réponse, me disait: On veut s'assurer que les
responsables ont la compétence et qu'ils font partie réellement
une entreprise. C'est un peu cela. Où se situe cette personne? Est-ce un
administrateur? Est-ce l'officier, ou l'actionnaire? Dans quelle
catégorie? Disons qu'on a une entreprise qui a des gens qui sont
permaments, qui ont toute la compétence nécessaire, comment
peuvent-ils obtenir une licence?
M. Rochefort: Comme le faisait le député
tantôt, il faut aller lire l'article 46 qui dit: "La licence d'une
société ou personne morale est demandée pour son compte
par une personne physique qui participe à sa gestion et qui satisfait
aux conditions des paragraphes 1°, 3°, 5°, 8° et 9° de
l'article 52. " Donc, on parle de personnes physiques qui participent à
sa gestion. C'est cela. Compte tenu de l'article 41 et de... Monsieur, il faut
lire l'article 46 avec l'amendement qu'on n'a évidemment pas
adopté et qui change justement "participe à sa gestion" par "qui
est un dirigeant", tel que défini è l'article 41 que nous
étudions actuellement.
Par l'amendement qu'on apporte à l'article 46, on resserre et
cela établit une concordance très solide entre l'article 41 et
l'article 46.
M. Middlemiss: Mais, est-ce qu'on n'est pas en train d'exclure le
permanent? C'est cela qui me chicote un peu. Disons qu'il y a un permanent qui
n'est pas nécessairement un dirigeant, mais qui a toute la
compétence nécessaire, est-ce que cela ne pourrait pas se
produire?
M. Rochefort: C'est cela. C'est que c'est vraiment une question
de compétence. Oui, un permanent peut l'avoir. Mais c'est aussi une
question de responsabilité. Il faut bien voir qu'il va se passer des
choses. D'ailleurs, il s'en passe beaucoup qui sont importantes, notamment, en
ce qui a trait à la solvabilité, ces choses-là. Par
exemple, avec les plans de garantie, cela prend quelqu'un qui a vraiment une
autorité, je dirais, pesante dans la compagnie pour vraiment que cette
qualification soit solide, que cela ne soit pas une qualification pour la
forme.
M. Middlemiss: Autrement dit, si une entreprise a un
employé qui est très compétent, on le nomme dirigeant de
l'entreprise et c'est lui qui demande...
M. Rochefort: Oui, mais pour le
nommer dirigeant d'entreprise, il faudra satisfaire aux conditions
qu'implique une telle nomination.
M. Middlemiss: Je pense qu'il y a des façons d'y arriver
si l'entreprise reconnaît qu'elle...
M. Rochefort: Oui, absolument.
M. Middlemiss:... a au sein de... C'est bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article... Est-ce qu'il
y a d'autres questions? L'article 41 est-il adopté?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 41 est
adopté. J'appelle l'article 42.
Licences
M. Rochefort: L'article 42 vise à interdire à
quiconque d'exécuter ou de faire exécuter par autrui les travaux
de construction d'un bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil, sans
être titulaire d'une licence d'entrepreneur; c'est le statu quo.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 42 est adopté. Je pense que vous ajoutez un nouvel
article...
M. Rochefort: C'est cela, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... 42. 1, qui se lit
comme suit: "Un organisme public, au sens de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels (L. R. Q., chapitre A-2. 1) ne peut être titulaire d'une
licence d'entrepreneur. Le présent article ne s'applique pas à la
Société immobilière du Québec. " M. le
ministre.
M. Rochefort: Mme la Présidente, ce nouvel article vise
à répondre è des demandes qui nous ont été
formulées au cours de la commission parlementaire. Cette nouvelle
disposition va dans le sens d'empêcher des organismes publics de
détenir une licence d'entrepreneur, c'est-à-dire
d'exécuter ou de faire exécuter des travaux de construction pour
autrui. Les organismes publics, ce sont le gouvernement, les communautés
urbaines, les organismes scolaires, les établissements de santé
ou de services sociaux, etc.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, Mme la Présidente. Pourquoi cela ne
s'applique-t-il pas à la Société immobilière du
Québec?
M. Rochefort: Parce qu'il est prévu dans la Loi sur la
Société immobilière du Québec qu'elle peut le faire
et que, effectivement, elle a besoin de le faire à l'occasion.
M. Middlemiss: Parce que c'est prévu dans...
M. Rochefort: Dans sa loi. M. Middlemiss:... sa loi?
M. Rochefort: Et, effectivement, il y a des situations où
elle doit le faire.
M. Bordeleau: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Je voudrais savoir, M. le ministre, avec l'article
42. 1, est-ce que cela voudrait dire que, en pratique, un centre hospitalier
n'aurait pas le droit de faire jusqu'à ses propres travaux...
M. Rochefort: Non.
M. Bordeleau:... ou il n'aurait simplement pas le droit de faire
des travaux pour d'autres?
M. Rochefort: On parle de travaux pour autrui. C'est
évident que, à partir d'une licence de
constructeur-propriétaire, il peut réaliser ses propres travaux,
mais ne pas en développer une expertise telle qu'il deviendrait un
entrepreneur exécutant des travaux pour autrui.
M. Bordeleau: D'accord. C'est déjà pas mal.
M. Rochefort: Je pense que c'était une demande bien
fondée.
M. Bordeleau: Merci.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'autres questions?
M. Middlemiss: Je reviens encore à la
Société immobilière du Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Middlemiss: Est-ce que la Société
immobilière du Québec pourrait faire construire des
bâtiments en obtenant une licence et en mettant ainsi de
côté les entrepreneurs? Est-ce que cela pourrait lui en donner le
droit, en les excluant?
M. Rochefort: Ce n'est pas à cela qu'on pense. Par
exemple, pour les travaux faits en régie, la société
immobilière, à l'occasion, dans des édifices qui ne lui
appartiennent pas, peut faire ses propres travaux et, souvent, le
propriétaire de l'édifice va lui demander de compléter
quelques travaux sur cet édifice pendant que ces gens sont à
l'oeuvre. Il ne s'agit pas de permettre à la société
immobilière de développer un nouveau secteur d'activité.
On pense que...
M. Middlemiss: Est-ce qu'elle le pourrait? Est-ce que ceci lui en
donnerait le droit?
M. Rochefort: Évidemment, il ne faut pas oublier qu'il
demeurera toujours que la Société immobilière du
Québec, pour faire une telle chose, devra avoir sa licence de
constructeur-propriétaire et, donc, être qualifiée en
conséquence.
M. Middlemiss: On ne pourrait pas finir encore avec le
problème qui a été soulevé, si je me souviens bien,
par la FCQ, concernant le centre universitaire?
M. Rochefort: Mme la Présidente, c'est exactement dans le
mille. C'est ce problème que nous allons éliminer, à
l'avenir.
M. Middlemiss: Pour tout le monde, sauf la Société
immobilière du Québec.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: Elle va avoir te droit de le faire.
M. Rochefort: Oui, mais, compte tenu de l'utilisation qu'elle a
faite du droit qu'elle possède déjà, je pense, M. le
Président -Mme la Présidente, je devais sentir venir le
président en disant monsieur - que c'est satisfaisant ainsi. Je pense
qu'on a une bonne assurance.
M. Middlemiss: Est-ce que le ministre a eu le temps de consulter
les intervenants à savoir s'ils avaient des objections à ce que
la Société immobilière du Québec ait les
privilèges qu'ils ont reprochés et les problèmes que cela
a occasionnés? L'exemple qu'ils avaient donné, c'est le centre
hospitalier de Sherbrooke. (12 h 30)
M. Rochefort: Non, Mme la Présidente, je n'ai pas eu le
temps de consulter des intervenants sur cette question. J'avoue que les
périodes de consultations successives, à la commission
parlementaire, la semaine dernière, avec les intervenants, ont
plutôt porté sur des sujets jugés un peu plus fondamentaux
par tout le monde, avec les succès que l'on connaît, de par les
amendements qui ont été déposés. Toutefois, je
dirai que la préoccupation des intervenants à cet égard
était justement que ceux qui ont une mission de santé et de
services sociaux s'occupent de santé et de services sociaux. Je pense
que cet article correspond entièrement à leur demande et
qu'aucune représentation n'avait été faite, par exemple,
quant à l'utilisation que fait la Société
immobilière de son droit. Il faut bien voir que l'on change quelque
chose ici.
M. Middlemiss: Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Je crois qu'on a fait référence au
domaine de la santé et des affaires sociales parce que le cas
soulevé était rattaché à ce
ministère. Mais j'ai eu l'impression qu'on voulait éliminer
toutes les possibilités que des organismes de ce genre puissent, du jour
au lendemain, obtenir une licence d'entrepreneur et offrir des services en
dehors de leur domaine, parce que cela crée une concurrence qui n'est
certainement pas loyale. Je croyais qu'on voulait responsabiliser le milieu et
que ces entrepreneurs qui seront à la Commission du bâtiment
soient protégés. Mais on fait encore exclusion de la
Société immobilière. Qu'est-ce qui nous dit que la
Société immobilière n'aura pas, un jour, l'intention ou le
désir de s'embarquer dans de telles choses?
M. Rochefort: Ce n'est pas le mandat de la Société
immobilière du Québec...
M. Middlemiss: Ce n'était pas le mandat de
l'Université de Sherbrooke non plus, mais elle l'a fait.
M. Rochefort: Vous avez raison. Elle l'a fait et il y a eu des
représentations pour qu'elle ne puisse pas le refaire et la
Société immobilière du Québec ne semble pas avoir
posé de gestes répréhensibles puisque personne n'est venu
nous faire des représentations particulières sur le droit qu'elle
possède à l'heure où nous nous parlons.
M. Middlemiss: D'accord. Je pense que c'est comme en toutes
choses: on est tous innocents jusqu'à preuve du contraire...
M. Rochefort: Non, pas jusqu'à la preuve du contraire,
jusqu'à ce que nous ayons commis des gestes illégaux.
M. Middlemiss: Oui, mais ne sommes-nous pas mieux de
prévenir que plutôt de tenter de guérir après? Je
pense que c'est le sens. Ils ne l'ont pas fait, mais qu'est-ce qui
nous dit qu'à l'avenir ils ne le feront pas? Je suis convaincu
que c'était la position. On a cité l'exemple du Centre
universitaire de Sherbrooke. 11 ne faudrait plus que des cas semblables se
représentent.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: Donc, vous voulez encore laisser la porte ouverte
à la société immobilière au cas où, un jour,
elle décide de s'embarquer dans un tel projet. C'est bien. Elle le fera,
mais de quelle façon l'arrêterons-nous, l' empêcherons-nous
de le faire?
M. Rochefort: Je pense que le passé est garant de
l'avenir. Cette société a ce pouvoir, cette possibilité et
il semble qu'elle l'ait utilisé avec beaucoup de sens des
responsabilités, avec beaucoup de respect, non seulement de la lettre,
mais aussi de l'esprit des lois qui nous régissent, puisque personne n'a
soulevé de cas où il y avait vraiment une situation qui
nécessitait de corriger une situation de fait. D'autre part...
M. Middlemiss: Regardez, cela fait à peine un an que cette
société immobilière existe. Donc, cela ne veut pas
dire...
M. Rochefort: Elle en a fait des travaux, la
société immobilière, depuis un an au Québec, vous
savez.
M. Middlemiss: Oui, d'accord.
M. Rochefort: Elle en a un volume assez considérable.
M. Middlemiss: En tout cas, vous ne m'avez pas convaincu, M. le
ministre, que vous accédez aux demandes, aux appréhensions des
gens qui sont venus nous le dire - et voici un cas que nous avons. On
n'était certainement pas pour créer un cas pour la
société immobilière si on n'en avait pas.
M. Rochefort: Je suis d'accord, mais il faut reconnaître
que la société immobilière est une société
qui possède beaucoup d'édifices, mais qui occupe aussi un grand
nombre d'édifices où elle est locataire. Donc, la licence de
constructeur-propriétaire - tu n'es pas propriétaire, tu es
locataire régulièrement, elle fait des travaux importants dans
des édifices où elle est locataire.
M. Bordeleau: M. le ministre?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Pour continuer dans cette même veine... Cela
m'inquiète un peu, moi aussi. M. le ministre, tout ce que cela ferait,
dans le fond, si on enlevait le dernier paragraphe, c'est que la
Société immobilière du Québec devrait faire comme
tout le monde et aller en appel d'offres lorsqu'elle a des travaux à
faire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Elle continuerait
d'être vertueuse, M. le ministre.
M. Rochefort: Oui, mais, justement, il s'agit là de
représentations et de discussions que nous avons eues avec la
société immobilière et, compte tenu que c'est souvent sur
des cas à la marge qu'elle doit intervenir, on pense qu'il s'agit
là d'une protection qu'on doit se donner et donner à cette
société qui a un volume d'activités assez
considérable.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on ne pourrait pas d'abord le dire, si
la préoccupation du ministre est dans le sens qu'ils sont obligés
d'exécuter des travaux dans les édifices où ils sont
locataires, à savoir que cela ne s'applique pas, pour les empêcher
de...
M. Rochefort: Oui, je vais donner un deuxième exemple au
député, Mme la Présidente. C'est là, justement,
jusqu'où on va se rendre dans la définition. Il y a des
édifices où la société n'est pas impliquée
du tout et où, par exemple, un ministère, lui, est locataire dans
cet édifice et c'est la Société immobilière du
Québec qui va réaliser pour le ministère des travaux dans
l'édifice où ce dernier est locataire.
M. Middlemiss: Le ministère va contrecarrer toutes ces
choses-là en passant par la Société
immobilière.
M. Rochefort: Pas contrecarrer... M. Middlemiss: Bien oui, on
dit...
M. Rochefort:... c'est cela qui se fait, actuellement, c'est le
même gouvernement.
M. Middlemiss: Oui. Mais est-ce qu'on ne veut pas que les
entrepreneurs aient accès à plus de travaux ou est-ce qu'on veut
garder cela pour la Société immobilière du
Québec?
M. Rochefort: Quand la société entreprend des
travaux importants de par son fonctionnement quotidien, elle va en appel
d'offres. Elle fait donc appel à des entrepreneurs.
M. Middlemiss: Le Centre universitaire de Sherbrooke faisait la
même chose jusqu'au moment où il a décidé de sortir
des permis et de commencer à faire des travaux è
l'extérieur.
M. Rochefort: Oui. Mais puisque le
Centre hospitalier de l'Université de
Sherbrooke... Prenons donc un autre exemple, compte tenu...
M. Middlemiss: Bien, c'est celui-là qu'on a.
M. Rochefort:... que je ne sais pas si les poursuites judiciaires
sont complétées.
M. Middlemiss: Ah!
M. Rochefort: Prenons donc un autre exemple. Puisqu'un centre
hospitalier n'a pas pour mission première justement de gérer des
édifices, d'y faire des aménagements, de les rendre conformes aux
besoins, aux attentes de ministères clients, il était absolument
anormal qu'un centre comme cela puisse se lancer dans quelque projet de
construction à l'extérieur de ses édifices et dans des
édifices dont il n'est pas propriétaire. Sauf que la
5ociété immobilière du Québec, c'est son lot
quotidien de faire de telles choses. Je répète, quand il s'agit
de travaux importants, les entrepreneurs le savent tout aussi bien que nous,
elle va en appel d'offres et fait affaire avec des entrepreneurs.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, mon but, c'est d'enlever
la tentation que pourrait avoir la Société immobilière du
Québec de vouloir faire la même chose. Est-ce qu'il n'y a pas un
moyen par lequel on peut y arriver? Est-ce qu'on pourrait mettre cet article en
suspens et laisser une chance au ministre et à son équipe de
penser à un moyen afin qu'on soit tous réassurés, surtout
les gens du milieu, les entrepreneurs - c'est leur loi - et que ces derniers
soient protégés?
M. Rochefort: Est-ce que, Mme la Présidente, compte tenu
de l'importance de la préoccupation du député, il n'aurait
pas un amendement à nous soumettre?
M. Middlemiss: J'ai fait une suggestion tout à l'heure,
mais je n'ai pas d'amendement, non. Mais j'ai suggéré que,
peut-être, on pourrait la limiter aux édifices où elle est
locataire et propriétaire. Cela veut dire qu'on va éliminer
certains ministères.
M. Rochefort: Mme la Présidente, je suis prêt
à faire une proposition au député de Pontiac. 5uspendons
jusqu'à ce qu'il nous ait fait une proposition, laquelle on
étudiera attentivement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. L'article 42. 1
est suspendu. J'appelle l'article 43.
M. Rochefort: II s'agit ici d'interdire à quiconque
d'exécuter pour son propre compte des travaux de construction d'un
bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil sans être titulaire
d'une licence de constructeur-propriétaire. Cela fait suite, je pense,
à un bon nombre de discussions que nous avons eues.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
M. Middlemiss: Mme la Présidente, encore durant nos
auditions, la FCQ demandait que ce soit spécifié que "les
propriétaires d'édifices publics ne peuvent obtenir de licence de
constructeur-propriétaire pour des trauvaux autres que l'entretien et la
réparation". Est-ce que le ministre s'est penché sur cette
demande? Si oui, il ne l'a pas trouvée suffisamment importante?
M. Rochefort: Vous savez, le constructeur-propriétaire qui
peut réaliser des travaux, c'est, par exemple, l'Alcan. Est-ce que le
député nous suggère de retirer le droit à l'Alcan
de faire des travaux dans ses propres édifices?
M. Middlemiss: Non. M. Rochefort: Ah!|
M. Middlemiss: Je vous ai demandé: Est-ce que cela ne vous
a pas préoccupé?
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: En d'autre mots, vous n'y voyez pas de danger.
M. Rochefort: C'est justement le genre de réponses que
j'ai trouvées en cours de route et qui m'ont convaincu.
M. Middlemiss: Mais je ne crois pas que c'était...
Normalement, si l'Alcan sort un permis, c'est parce qu'elle a une grosse
construction à faire, mais ce n'est peut-être pas visé. Il
y en a peut-être d'autres dans le domaine, des
constructeurs-propriétaires, qui pourraient être touchés.
En d'autres mots, si cela ne préoccupe pas le ministre, s'il est certain
que cela ne causera pas de problème... Parce que c'est une
appréhension qui a été soulevée.
M. Rochefort: II y a déjà un article identique dans
les lois actuelles qui a le même effet.
M. Middlemiss: Et on est sûr, jusqu'à
présent, qu'il n'y a pas eu de problème.
M. Rochefort: Cela fonctionne bien.
M. Middlemiss: Tout fonctionne bien. Je n'ai pas d'autres
questions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 43 est-il
adopté?
M. Rochefort: Adopté. M. Middlemiss:
Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 44 et je pense qu'il y a un amendement à cet article.
Voulez-vous que je lise l'amendement?
M. Rochefort: On va le changer, Mme la Présidente, compte
tenu des différentes corrections apportées. On va plutôt
proposer un nouvel article dans lequel les corrections seront refondues.
Une voix: À l'article 44?
M. Rochefort: Oui, c'est cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, il s'agit de
remplacer l'article 44 par le suivant.
M. Rochefort: C'est cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 44 se lirait
comme suit...
M. Middlemiss: En avez-vous d'autres?
M. Rochefort: Je vous en ai donné un, M. le
député.
M. Middlemiss: Oui, mais je l'ai passé là-bas. Je
n'en ai pas d'autres.
M. Rochefort: Ah! bon, excusez-moi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): "Aucune licence... " Il
n'y a pas d'autres copies? Comme il s'agit d'un remplacement complet d'article,
je pense qu'on devrait avoir des copies avant d'en discuter.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait suspendre, le temps d'en
faire faire des copies, s'il vous plaît, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui, je suis
d'accord.
M. Rochefort: On peut faire l'article 45.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Allez-y, M. le
député d'Outremont. Écoutez une minute, j'avais dit qu'on
avait suspendu la séance. Alors, la commission reprend ses travaux.
Allez-y, M. le député d'Outremont.
M. Fortier: J'avais deux points, Mme la Présidente.
J'avais une question sur l'article 44, mais, avec le consentement de la
commission - j'aurais voulu être ici hier, lorsqu'on a discuté des
articles 22, 23 et 24 - est-ce que ce serait le moment de faire état de
ce que je crois être d'intérêt public? À quel
moment?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): S'ils sont
adoptés, il faudrait un consentement des membres de la commission pour
rouvrir les articles.
M. Fortier: Non, ce n'est pas tellement de rouvrir les articles,
je crois qu'il devrait y avoir un autre article qui couvrirait un aspect de la
situation qui n'est pas couvert.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais c'est quand
même un amendement que vous proposez à des articles qui sont
adoptés.
M. Fortier: Je pourrais, sans demander de rouvrir aucun article,
évoquer la situation à laquelle je fais référence
et la commission jugera si c'est nécessaire ou non.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): II semble y avoir
consentement pour que vous exposiez vos...
M. Fortier: On parle ici de canalisation de gaz. Je vous dirai
que j'ai eu personnellement de la correspondance à ce sujet avec la
Régie de l'électricité et du gaz qui assumait cette
responsabilité et qui n'a jamais voulu l'assumer pleinement, d'ailleurs,
lorsqu'il y avait des explosions de gaz. Alors, on parle
d'événements qui impliquent des explosions de gaz dans des
domiciles. D'ailleurs, on a vu des incidents, récemment, où
même des maisons qui n'étaient pas branchées au
réseau gazier ont explosé. Il s'agit de savoir si la loi qui nous
régit va permettre à la nouvelle commission soit de
réglementer, soit de faire des vérifications, d'inspecter des
situations comme celles-là.
Il y a un amendement qui a été apporté et qui parle
de la construction d'un nouveau réseau. La question qui se pose, et
c'est ma première question: Réellement, dans des cas d'incidents
ou d'accidents, comme il en est arrivé à Montréal,
malheureusement -et je ne veux pas les souligner pour en faire un plat, mais
tout simplement je me pose la question - est-ce que la commission, qui,
éventuellement, aurait un pouvoir d'enquête, pourra faire des
enquêtes sur des cas comme ceux-là? {12 h 45)
Le deuxième sujet qui se réfère à cela et
qui est un peu différent, c'est qu'on parle ici de distribution par
canalisation. Le phénomène qui s'est produit depuis deux ans
au Québec et qui est contraire à toutes les provinces
canadiennes, c'est que SOQUIP a commencé à faire de la
distribution par camion-citerne pour alimenter des points qui étaient
plus loin que la canalisation gazière existante. Chose assez curieuse,
en ce qui concerne les distributeurs de gaz propane en particulier, ils sont
régis par le Code d'installation des appareils et équipements
fonctionnant au propane, et je vous référerai en particulier
à l'article 13. 1. 13 de ce code qui dit: Lorsqu'un camion-citerne, une
remorque ou une citerne autoportante est utilisée comme réservoir
d'emmagasinage au point d'utilisation, les exigences suivantes s'appliquent...
b) Lorsque le camion-citerne, la remorque et la citerne autoportante sont mis
en place, toute charge sur les roues, l'essieu ou la suspension doit être
enlevée.
Ce qu'on dit ici dans le cas du gaz propane, et les compagnies qui
distribuent le gaz propane au Québec sont sujettes à la
réglementation du Code d'installation des appareils et
équipements fonctionnant au propane, c'est que, lorsqu'ils arrivent
à un point de livraison, ils sont obligés de s'assurer que le
camion-citerne n'est plus sur ses roues. Dans le cas du gaz naturel, comme il
s'agit d'un phénomène nouveau, il n'y a aucune
réglementation qui régit ces dispositions. La question que je
voulais pour au ministre la suivante: Est-ce que la nouvelle loi va
prévoir cela? Étant donné qu'on parle de canalisation,
est-ce que la distribution par camion-citerne va... Je crois qu'elle devrait
être réglementée éventuellement parce que cela
serait tout de même ridicule qu'il y ait une réglementation dans
le cas du gaz propane et qu'il n'y en ait pas dans le cas du gaz naturel.
M. Rochefort: Mme la Présidente, nous avons apporté
hier deux ajouts, de nouveaux articles, 22. 1 et 23. 1, correspondant à
la préoccupation du député d'Outremont.
Deuxièmement, quant à sa première intervention, je le
référerai à l'article 35 du projet de loi qui dit que
l'entreprise de distribution de gaz doit s'assurer que les installations ou
véhicules qui servent à l'entreposage ou à la distribution
d'un gaz sont conformes aux normes de sécurité prévues par
règlement du gouvernement.
Sur sa première préoccupation, quant à des
situations que nous avons...
M. Fortier: Est-ce que le ministre pourrait me dire comment
l'article 22. 1 répond à ma préoccupation de la livraison
de gaz par camion-citerne, étant donné que le règlement
concernant le gaz propane spécifie bien clairement que le camion-citerne
ne doit pas être laissé sur ses roues pendant la période
où il est laissé, disons, pour servir une usine?
M. Rochefort: À l'article 35, on parle de véhicules
qui servent à l'entreposage ou à la distribution d'un gaz.
M. Fortier: D'accord. Je crois que cela répond à ma
question. En ce qui concerne la réglementation touchant des explosions
possibles ou les pouvoirs d'enquête, est-ce que vous êtes certain
que les articles de la loi vous donnent les pouvoirs nécessaires?
M. Rochefort: Quand on lit l'article 35: aux normes de
sécurité prévues par...
M. Fortier: À l'article 35, oui, pour les camions.
M. Rochefort: Non, non, pas seulement pour les camions, pour les
installations aussi.
M. Fortier: Les installations ou véhicules.
M. Rochefort:... à l'entreposage ou à la
distribution d'un gaz sont conformes aux normes de sécurité
prévues par règlement.
M. Fortier: D'accord. Je crois que vous avez raison, M. le
ministre. Je vous remercie.
La Président (Mme Lavoie-Roux): Nous revenons à
l'article 44. Je pense que tout le monde a maintenant sa copie. Je vais le
lire: Remplacer l'article 44 par le suivant: "Aucune licence de
constructeur-propriétaire n'est nécessaire: "1° pour celui
qui fait exécuter des travaux de construction par un entrepreneur
titulaire d'une licence, qui a pour activité principale l'organisation
ou la coordination des travaux de construction dont l'exécution est
confiée à d'autres; "2° pour la personne physique qui
exécute ou fait exécuter des travaux de construction d'une maison
unifamiliale ou d'un ouvrage de génie civil destinés à son
usage personnel ou à celui de sa famille, sauf les travaux de
construction à une installation destinée à utiliser du gaz
ou à une installation électrique. "
M. Rochefort: Oui, Mme la Présidente. Il s'agit, d'une
part, d'une disposition qui détermine les cas où la licence de
constructeur-propriétaire n'est pas requise. Elle précise
également que les travaux à une installation destinée
à utiliser du gaz ou à une installation électrique d'une
maison unifamiliale ne peuvent être exécutés sans une
licence de constructeur-propriétaire.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 44?
M. Middlemiss: Les notes originales qui
étaient à l'article 44 sont-elles les mêmes qui
s'appliquent? Est-ce que c'est pour les mêmes raisons?
M. Rochefort: Non, il faut tenir compte aussi des notes qui
étaient sous la proposition d'amendement. Il faut fondre non seulement
les deux textes, mais aussi les deux notes.
M. Middlemiss: Donc, le but principal était de permettre
aux clients d'un entrepreneur qui n'obtient pas de licence de faire annuler le
contrat et d'éliminer les privilèges qu'il aurait peut-être
enregistrés sur le bâtiment.
M. Rochefort: Non.
M. Middlemiss: Non?
M. Rochefort: M. le Président, c'est que le
député fait référence à l'article...
M. Middlemiss: Je m'excuse.
M. Rochefort:... 44. 1, qui sera un nouvel article tout de suite
après l'article 44.
M. Middlemiss: Quelles sont les raisons pour lesquelles on a
enlevé le "général" qu'on avait en premier lieu et
pourquoi ne l'a-t-on plus dans le nouveau?
M. Rochefort: C'est la définition qui a pour objet
principal l'organisation ou la coordination des travaux de construction dont
l'exécution est confiée à d'autres. On l'a
intégrée.
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Étant donné - j'espère que mon
assertion est vraie - qu'Hydro-Québec n'est pas sujette à la
loi... Est-ce que mon assertion est vraie? Est-ce qu'Hydro-Québec doit
engager des entrepreneurs qui ont des licences ou, étant donné
qu'Hydro-Québec n'est pas sujette à la loi, pourrait-elle engager
des entrepreneurs qui n'ont pas de licence?
M. Rochefort: Hydro-Québec est assujettie
entièrement à la loi. Il y a uniquement une exception qui a
déjà été discutée en commission article par
article...
M. Fortier: L'article 36.
M. Rochefort:... qui a trait à son propre réseau de
distribution.
M. Fortier: D'accord. C'est un bon exemple. Je parle du
réseau de distribution.
M. Rochefort: Là, non.
M. Fortier: Elle n'est pas sujette à la loi.
M. Rochefort: Non, c'est cela.
M. Fortier: Étant donné qu'Hydro-Québec ne
fait pas elle-même ses travaux, est-ce qu'elle peut engager des
entrepreneurs qui n'ont pas de licence, étant donné qu'elle n'est
pas sujette à la loi? M. le Président, j'aurais argumenté
hier à l'article 36 qu'Hydro aurait dû être assujettie
à la loi, mais, comme cela est déjà décidé,
je ne reviens pas sur la décision; mais je soulève la question,
à savoir si les entrepreneurs, puisque Hydro-Québec donne
à 100 % des travaux, surtout en ce qui concerne la distribution
électrique...
M. Rochefort: On parle de conformité aux normes de
sécurité, justement, à l'article 36. On dit: "L'entreprise
de distribution d'électricité doit s'assurer que les
installations de production ou de distribution d'électricité sont
conformes aux normes de sécurité prévues par
règlement du gouvernement. "
M. Fortier: Oui, d'accord.
M. Rochefort: Oui, mais les normes de sécurité ne
sont pas les normes de construction.
M. Fortier: La question qui se pose: on parle de licence à
l'article 44...
M. Rochefort: C'est cela.
M. Fortier: Est-ce que Hydro a le loisir...
M. Rochefort: Or, quand il y a...
M. Fortier: ... d'engager des entrepreneurs qui ne sont pas
licenciés?
M. Rochefort:... de la construction, non.
M. Fortier: Hydro pourrait engager des entrepreneurs non
licenciés.
M. Rochefort: Pas pour de la construction. On parle à
l'article 36 de conformité aux normes de sécurité. C'est,
au fond, pour s'assurer que Hydro, vu l'expertise qu'elle possède dans
la sécurité de ses installations, de son réseau de
distribution, poursuit le travail qu'elle fait pour s'assurer de la
conformité aux normes de sécurité de l'ensemble de son
réseau de distribution. On croit qu'elle connaît cela mieux que
quiconque au Québec et qu'elle a fait ses preuves amplement en la
matière. Je parle
toujours de normes de sécurité. C'est évident.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Dans l'article 44, dans le deuxième
alinéa, on dit: "destinée à utiliser du gaz". On n'a
besoin d'aucune licence. Mais est-ce qu'on va exiger...
M. Rochefort: Non, non. C'est le contraire. Lisons l'article 44:
"Aucune licence de constructeur-propriétaire n'est nécessaire:
2° pour la personne physique qui exécute ou fait exécuter des
travaux de construction d'une maison unifamiliale ou d'un ouvrage de
génie civil destinés à son usage personnel ou à
celui de sa famille, sauf les travaux de construction à une installation
destinée à utiliser du gaz ou à une installation
électrique. "
Donc, le "sauf" dit que cela annule "aucune licence". Donc, quand il y a
des travaux de construction à une installation destinée à
utiliser du gaz ou à une installation électrique, cela prend une
licence de constructeur-propriétaire.
M. Middlemiss: Donc, la personne va être obligée de
démontrer qu'elle a la compétence dans le domaine du gaz et de
l'électricité.
M. Rochefort: Plus que cela. Dans le domaine de
l'électricité et du gaz aussi, elle ne peut le faire
elle-même. Elle doit faire appel à un spécialiste, à
un membre de la corporation.
M. Middlemiss: Donc, c'est couvert. C'est sûr et certain
qu'en ayant une licence de constructeur-propriétaire...
M. Rochefort: C'est le statu quo. Théoriquement, la
personnne pourrait faire elle-même des travaux
d'électricité sur sa maison, mais, pour ce faire, il faut qu'elle
soit qualifiée par la corporation et qu'elle ait une licence
d'entrepreneur en électricité.
M. Middlemiss: D'accord, mais c'est...
M. Rochefort: Donc, quelqu'un ne peut pas le faire
lui-même, à moins d'être compétent. J'imagine qu'un
membre de la Corporation des maîtres électriciens du
Québec, qui construit sa propre maison, qui est qualifié et
membre en règle de sa corporation, lui, a autorité.
M. Middlemiss: Et si, par hasard, il doit installer le gaz
aussi?
M. Rochefort: C'est le même principe quant au gaz.
M. Middlemiss: Je comprends que nous sommes toutes des personnes
humaines, avec de grandes qualités et aussi des défauts.
Même au sein de l'Ordre des ingénieurs, je sais qu'il y en a
parfois qui sont prêts à faire des choses....
M. Fortier: Non, non, non. Une voix: Pas les
ingénieurs!
M. Middlemiss: Quelqu'un fait l'installation...
M. Rochefort: On va suspendre les travaux pour assister è
un caucus d'ingénieurs...
M. Middlemiss: Les ingénieurs, les architectes, vous
savez...
M. Rochefort:... et de technologues. M. Middlemiss: Les
personnes...
M. Fortier: II va se faire rabrouer par son ordre.
M. Middlemiss: Non. Je pense qu'au moment des auditions ils ont
mentionné qu'il y en a toujours, parmi des groupes, qui font des choses
qu'ils ne sont pas censés faire. Ici, on ouvre un peu la porte en
donnant une licence même si on n'a pas la compétence. On fait les
travaux et, par la suite, quelqu'un signe.
M. Rochefort: Non, on n'ouvre pas la porte, on dit que, si on
procède à des travaux destinés à l'utilisation du
gaz ou à une installation électrique, on ne peut pas le faire
comme constructeur-propriétaire, à moins d'obtenir une licence de
maître électricien ou... C'est en tuyauterie, pour le gaz? Donc,
il faut être qualifié aussi bien que quelqu'un qui le ferait dans
n'importe quel édifice qui n'est pas sa propriété ou sa
maison unifamiliale. Justement, on veut éviter de se retrouver, pour ces
deux types de travaux de construction et d'installation, avec les situations
qu'appréhende le député.
M. Middlemiss: La licence qu'on donne à un
constructeur-propriétaire, est-ce qu'il y en aura de toutes sortes de
catégories, une pour le gaz, une pour l'électricité, une
pour la plomberie? 11 va y en avoir une série. Le
constructeur-propriétaire...
M. Rochefort: M. le Président, si vous me permettez, je
veux seulement corriger le député. Ce n'est pas "il va y en
avoir", "il va être obligé", c'est la situation qui existe
à 12 h 58, la loi n'étant pas encore adoptée. On ne
change pas le régime.
M. Middlemiss: Le régime continuera d'exister tel
qu'il est aujourd'hui?
M. Rochefort: Avec les mêmes sécurités.
M. Middlemiss: Vous pouvez m'assurer qu'il n'y a rien qui se
passe dans ce domaine pouvant lui permettre de le faire? Si on ne lui donne pas
de licence de constructeur-propriétaire, il ne peut pas exécuter
de travaux. Il est forcé d'aller chercher quelqu'un qui est
réellement qualifié et compétent.
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, je parle du
paragraphe 2° toujours. On parle de travaux de construction pour une maison
unifamiliale, entre autres. Est-ce que le député propose qu'un
personne ne puisse pas être constructeur-propriétaire de sa maison
unifamiliale?
M. Middlemiss: Non. Tout ce dont je veux m'assurer, c'est que la
personne ait toutes les compétences et qu'on ne lui donne pas la chance
de faire des travaux pour qu'à la fin quelqu'un dise oui, sans avoir
pris le temps de vérifier si tout a été fait selon les
normes. C'est cela qui me préoccupe.
M. Rochefort: C'est pour cela qu'on dit qu'il faut détenir
une licence dans ces cas-là.
M. Middlemiss: Si une personne a une licence pour construire une
maison, va-t-elle être obligée d'en avoir une pour tous les corps
de métiers ou bien si elle va avoir une licence disant: Vous avez le
droit, comme constructeur-propriétaire, de construire votre maison,
voici la licence qu'on vous donne? Est-ce que cela couvre tout?
M. Rochefort: Pour sa maison unifamiliale, elle n'a pas besoin
d'une licence de constructeur-propriétaire; c'est le sens de l'article
44, sauf que, pour l'installation électrique et l'installation du gaz,
ou bien elle ira chercher un volet constructeur-propriétaire en cette
matière et elle devra être qualifée à partir des
même critères qu'un membre permanent des deux corporations, ou
bien elle fera affaire avec un membre de ces corporations.
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
à l'article 44 est adopté?
M. Rochefort: C'est un nouvel article, M. le
Président.
Le Président (M. Paré): Oui, mais il faut
procéder comme pour un amendement. L'amendement est-il adopté?
Est-ce que l'article 44, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc,
à moins d'un consentement, il est 13 heures, il faudrait suspendre les
travaux. D'accord? De consentement, les travaux sont suspendus jusqu'à
14 h 30, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 36)
Le Président (M. Lafrenière): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 53, Loi sur le
bâtiment. J'appelle l'article 45.
M. Rochefort: L'article 44. 1.
Le Président (M. Lafrenière): C'était
suspendu? On est à l'article 44. 1.
Une voix: L'article 44. 1, c'est un nouvel article.
M. Rochefort: C'est un nouvel article.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 44. 1.
M. Rochefort: M. le Président, il s'agit d'ajouter,
après l'article 44, le nouvel article suivant qui se lit comme suit:
"44. 1 La personne qui n'est pas elle-même un entrepreneur qui a conclu
un contrat pour l'exécution de travaux de construction avec un
entrepreneur qui n'est pas détenteur de la licence appropriée
peut en demander l'annulation. "Le propriétaire d'un immeuble contre
lequel un privilège a été enregistré par un
entrepreneur qui n'est pas détenteur de la licence appropriée
peut en demander la radiation. "
Il s'agit d'une nouvelle disposition qui permet au client d'un
entrepreneur qui ne détient pas une licence de faire annuler le contrat
et d'éliminer les privilèges qui auraient pu être
enregistrés contre le bâtiment par l'entrepreneur ou par des
tiers. Les tribunaux auraient ensuite à déterminer les effets de
cette nullité sur la base de la remise en état des parties et de
l'enrichissement en cause. Cela fait suite à la discussion sur l'ordre
public que nous avons eue en commission et à l'Assemblée, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontlac.
M. Middlemiss: Oui. Merci, M. le Président. Je pense que
cela règle quelque peu la question de l'ordre public, mais cela la
règle pour ceux qui n'ont pas de licence. Qu'est-ce qui arrive à
ceux qui sont licenciés? La raison pour laquelle je soulève cette
question, c'est qu'il y a eu un mémoire de la Corporation des
maîtres électriciens, mais cela ne les vise certainement pas. Cela
visait surtout ceux qui n'ont pas de licences. Bien oui! Je m'excuse, M. le
ministre, mais s'il faut vous rafraîchir la mémoire...
M. Rochefort: Oh, elle est fraîche, au temps qu'il fait
dehors.
M. Middlemiss: On va commencer avec la Fédération
de la construction du Québec. Je vais vous citer des extraits ici et
là.
M. Rochefort: Ne faites pas la lecture, on va faire le
débat.
M. Middlemiss: Je pense que vous venez d'affirmer que ce n'est
pas vrai qu'ils n'étaient pas concernés par ceux qui avaient des
licences d'entrepreneur. Si c'est nécessaire de vous prouver que cela ne
vient pas du député, mais bien des appréhensions des
intervenants... C'est pour cela que je soulève la question d'une loi
d'ordre public. Dans le mémoire, on lit: "Nous avions alors
mentionné notre satisfaction devant l'intention manifestée - je
crois que, déjà, on disait que c'était une loi d'ordre
public - par le gouvernement de faire de la Loi sur le bâtiment une loi
d'ordre public même si cela impose des contraintes additionnelles et fait
supporter des risques importants aux entrepreneurs. " Un peu plus loin, on lit:
"On constate à regret que ce n'est pas là. L'existence d'une
telle disposition combinée à l'article 42 du projet de loi aurait
pour effet de contrer le développement du travail au noir - une
préoccupation. L'absence d'un article rendant la loi 53 d'ordre public
aura pour effet, nous en sommes convaincus, d'introduire dans les
différents contrats liant l'entrepreneur et le consommateur, surtout
dans le cadre des travaux non visés par les plans de garantie, une
multitude de clauses libérant l'entrepreneur de suivre les règles
du code en raison du prix demandé ou payé. " Donc, ce ne sont pas
les paroles du député.
Ensuite, dans le mémoire de la Corporation des maîtres
électriciens, on lit: "... un resserrement du rattachement de la
personne habilitante à l'entreprise titulaire de la licence, un
règlement devant... " Un peu plus loin: "... il apparaît
nécessaire pour la CMEQ que l'on cristallise sous forme
législative le statu quo pour ce qui est des travaux susceptibles
d'être légalement effectués par le
constructeur-propriétaire en matière d'installation
électrique, à savoir les travaux de réfection, de
modification et de réparation sur leurs installations existantes. Compte
tenu des nouvelles responsabilités qui lui sont maintenant
dévolues, la corporation estime qu'elle devrait posséder des
pouvoirs d'enquête adéquats en matière disciplinaire ainsi
que des pouvoirs suffisants pour obtenir le respect de ses décisions.
"
Si on prend aussi le mémoire de la CMMTQ: "Ce projet de loi, s'il
devenait loi, pourrait donc être déclaré par les tribunaux
comme étant d'ordre public. Malheureusement, cela n'est cependant pas
certain. Si cette loi n'était pas déclarée d'ordre public,
il pourrait en découler qu'il y aurait possibilité pour les
entrepreneurs, en accord avec leurs clients, d'y déroger. " C'est la
raison pour laquelle on demandait que cela soit d'ordre public. Maintenant, ici
on ne touche pas les entrepreneurs licenciés, on touche seulement ceux
qui ne sont pas licenciés.
M. Rochefort: Dans un premier temps, quant aux craintes
exprimées par le député, il faut bien voir qu'il ne peut y
avoir d'entente libérant l'entrepreneur du respect d'une des
différentes... Il ne peut y avoir d'entente entre l'entrepreneur et son
client quant à des clauses contenues au projet de loi. Par exemple,
l'article 12 dit que l'entrepreneur doit se conformer au Code de construction
pour les travaux de construction sous sa responsabilité et des amendes
sont prévues dans le cas où il ne respecte pas le code. Donc, il
ne peut y avoir d'entente. Tout tribunal jugerait cela irrecevable.
D'autre part, quant à la demande qui nous était faite de
déclarer toute la loi d'ordre public, le problème que
créerait une telle décision, c'est qu'on risquerait d'avoir
là des dispositions qui pourraient desservir l'intérêt des
consommateurs ou même, à l'occasion, des entrepreneurs
eux-mêmes. Par exemple, si l'entrepreneur n'a pas fait de
déclarations de travaux dans un cas où il devait en faire,
qu'arrive-t-il? Le contrat est nul et il ne sera pas payé pour ce qu'il
a fait. Si l'attestation de conformité n'a pas été remise,
la même chose.
D'autre part, vous me permettrez de lire un paragraphe d'un jugement
récent de la Cour d'appel qui illustre bien quelles seraient les
conséquences d'une déclaration d'ordre public pour la cour. Le
juge dit: De plus, je suis d'avis que la fin recherchée, soit la
protection du propriétaire, est inconciliable avec la nullité de
plein droit du contrat d'entreprise passé avec une personne qui ne
possède pas la licence requise. Un contrat nul ab initio ne l'est pas
que pour l'une des parties contractantes. Il l'est à l'égard de
tous, soit ici le propriétaire-entrepreneur et même les tiers.
Chacun peut
l'invoquer et ce, en tout temps, contrairement à la règle
de l'article 41 de la Loi d'interprétation ci-haut citée. Une
telle nullité non seulement en l'espèce n'aura pas pour effet de
procurer au propriétaire quelque avantage, mais pourrait lui causer un
tort considérable, voire irréparable, même s'il a agi de
toute bonne foi.
Je pense qu'on a là un paragraphe, et on pourrait en citer. Le
juge a développé longuement le type de situations que pourrait
créer une déclaration générale d'ordre public de la
loi, l'objet étant, quant au travail au noir et quant à autre
chose, de bien protéger le consommateur. Par un article comme celui que
nous proposons, nous répondons aux objectifs sans créer
automatiquement les inconvénients appréhendés. Ce sera aux
tribunaux de jouer leur rôle, quant au reste, pour s'assurer que les
décisions sont toujours prises dans le respect de la loi et dans
l'intérêt des intimés. Nous avons d'ailleurs une
disposition semblable dans la Loi sur la protection du consommateur.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut conclure qu'avec cet article...
Qu'est-ce qui arrive dans le cas où l'entrepreneur détient une
licence appropriée? Est-ce qu'une personne pourrait demander
l'annulation ou la radiation du contrat avec cet article?
M. Rochefort: Non.
M. Middlemiss: Même s'il y a consentement de part et
d'autre?
M. Rochefort: S'il y a consentement, on ne le demande plus. On
s'entend pour annuler le contrat.
M. Middlemiss: Oui, mais est-ce qu'on ne crée pas une
situation... (14 h 45)
M. Rochefort: Vous dites: S'il y a consentement. Vous et moi, on
fait un contrat ensemble et, tout à coup, on consent à l'annuler.
On n'a pas besoin d'aller nulle part pour l'annuler, on l'annule. Il n'y a plus
de contrat qui nous lie.
M. Middlemiss: Ce que les entrepreneurs voyaient dans cela, c'est
qu'il y aurait une possibilité que des gens puissent faire cela et
disent: On va s'entendre. Si vous mettez de côté la
possibilité d'annuler et ainsi de suite, je vais vous donner un meilleur
prix.
M. Rochefort: Mais la loi continue d'exister.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Rochefort: La loi dit: Vous devez...
M. Middlemiss: Regardez...
M. Rochefort:... construire conformément au code, vous
devez attester de la conformité, vous devez être appuyé par
un plan de garantie, donc c'est l'ensemble des dispositions que vous connaissez
tout aussi bien que moi.
M. Middlemiss: Si le problème est soulevé par des
gens qui vivent dans le milieu, je suis convaincu qu'ils ne l'ont pas fait de
façon théorique.
M. Rochefort: Non.
M. Middlemiss: Ils l'ont soulevé parce que ce doit
être une réalité qui existe. Ils nous demandent, en
adoptant un projet de loi, de trouver un moyen pour que ces petits jeux de
passe-passe ne se produisent plus. Je suis pleinement d'accord avec vous qu'on
veuille responsabiliser et tout cela, mais il y a toujours des exceptions
à la règle.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: Ce sont les gens du milieu qui le demandent. Cela
va certainement aider à l'autocontrôle. Sinon...
M. Rochefort: Croyez-vous que cela aiderait l'autocontrôle
si justement l'entrepreneur, qui aurait omis de transmettre l'attestation de
conformité, perd tous ses droits vis-à-vis de son client pour qui
il aurait réalisé tous les travaux prévus au contrat?
M. Middlemiss: Non. Je pense que, dans les deux sens... Je pense
que l'entrepreneur et le consommateur, on les met tous les deux dans une
position ou l'un ou l'autre pourrait souffrir, selon les circonstances ou les
décisions. C'est cela que je voudrais éviter.
M. Rochefort: Non. Mais ici...
M. Middlemiss: C'est que, sans vouloir favoriser l'un ou l'autre,
je dis: Regardez, on va établir des règles qui vont vous forcer
peut-être à être un peu plus vigilants dans vos
affaires.
M. Rochefort: Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'arrêt
auquel j'ai fait allusion tantôt a sûrement créé un
émoi dans l'industrie. Je pense qu'il est compréhensible que
l'industrie ait réclamé ce qui semblait être le plus ferme,
te plus simple, le plus solide, qui est la déclaration
générale d'ordre public. Mais il faut bien voir que toutes les
différentes doctrines en la matière ont été
étudiées et confrontées. Et, compte tenu du
jugement justement du dernier tribunal qui s'est penché
sérieusement sur cette question et compte tenu d'ailleurs de
dispositions qui existent déjà dans la Loi sur la protection du
consommateur, on croit qu'avec cette disposition nous atteignons les objectifs
essentiels qui étaient visés, sans créer automatiquement
les problèmes que pourrait soulever une telle déclaration d'ordre
public.
M. Middlemiss: D'accord. Si le ministre croit qu'il n'y a pas de
problème et que les gens qui l'ont soulevé n'ont pas raison de le
faire et qu'on veut responsabiliser ces derniers, on va l'adopter et le
ministre vivra avec.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 44,
1...
M. Rochefort: L'État québécois vivra
avec.
Le Président (M. Lafrenière):... est-il
adopté? Adopté. L'article 45?
M. Rochefort: L'article 45. Cela indique la façon de
formuler une demande de licence.
M. Middlemiss: Adopté.
M. Rochefort: L'article 46?
Le Président (M. Lafrenière): L'article 45,
adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 46?
M. Rochefort: II y a un amendement, M. le Président.
M. Middlemiss: Ah!
M. Rochefort: II s'agit de remplacer, dans la deuxième
ligne, les mots "qui participe à sa gestion" par les mots "qui en est un
dirigeant". Je pense qu'on a fait une longue discussion en corollaire
tantôt des articles 41 et 46. On a eu l'occasion d'expliquer les
motivations de cet amendement et de cet article même.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 46 est adopté?
M. Middlemiss: Juste une question, puisqu'on en a discuté
longuement. Est-ce qu'on a réellement établi... Pour quelle
raison a-t-on changé cela? Est-ce que c'est quelque chose dont on s'est
aperçu... Est-ce que cela a été demandé par
quelqu'un en particulier?
M. Rochefort: Cela a été demandé,
effectivement. Cela a été aussi suggéré par ceux
qui ont à administrer la loi sur la RECQ actuellement.
M. Middlemiss: Ce ne sont pas nécessairement les
intervenants du milieu qui ont demandé cela.
M. Rochefort: Les deux.
M. Middlemiss: Les deux.
M. Rochefort: Les deux à la fois.
M. Middlemiss: Cela, c'était à la suite des
audiences...
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss:... ou avant?
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement est adopté? Est-ce que l'article 46 tel qu'amendé
est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'aVticle 46 tel
qu'amendé est adopté. Article 47?
M. Rochefort: II s'agit ici d'indiquer les renseignements qui
doivent être fournis à la commission par une société
ou une personne morale qui désire obtenir une licence.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 47 est-il
adopté?
Une voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 48?
M. Rochefort: L'article 48, comme plusieurs autres, est une
disposition identique à celle qui existe actuellement. Il établit
une restriction à savoir qu'une personne physique ne peut demander une
licence pour le compte de plus d'une société ou personne morale
ou détenir une licence tout en demandant une licence pour le compte
d'une société ou personne morale, sauf si un règlement de
la commission le permet.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 48 est-il
adopté?
M. Middlemiss: J'aurais juste une question, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: N'y en a-t-il pas qui avaient soulevé des
points sur cela durant les auditions à savoir que peut-être, dans
certaines circonstances, si on pensait à des gens qui créaient un
genre de consortium, on devrait leur permettre...
M. Rochefort: C'est par l'article 57, notamment, qu'on
répondait à cette demande qui venait, je crois, de l'APCHQ.
L'article 48 le permet par un règlement de la commission.
M. Middlemiss: C'est bien.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 48 est
adopté. Article 49?
M. Rochefort: Cela établit qu'une licence doit être
délivrée par la commission si les conditions prescrites par la
présente loi et les règlements de la commission sont
remplies.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 49 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière}: Adopté.
Article 50?
M. Rochefort: L'article 50, M. le Président, une simple
lecture nous dit ce que c'est. La commission demeure propriétaire de la
licence et le titulaire d'une licence ne peut la céder.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 50 est-il
adopté? L'article 50 est adopté. Article 51?
M. Rochefort: Oui, il y a un amendement, M. le Président,
qui est de remplacer "un an" par "deux ans" quant à la durée de
la licence. Je pense qu'il y a là aussi une mesure de simplification qui
permettra sûrement de rationaliser administrativement les frais encourus
par la commission.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 51 est adopté?
M. Middlemiss: Juste une petite question. Qu'est-ce qui a
décidé le ministre à prolonger cette période
à deux ans? Est-ce juste une pratique...
M. Rochefort: C'est une pratique de plus en plus
générale de prolonger les périodes de durée des
licences, d'autant plus qu'ici on est probablement plus justifié que
dans bien d'autres cas où on l'a fait puisque, avec la Loi sur le
bâtiment, il y aura un processus continu de qualification bien
appuyé par des plans de garantie financière et avec des pouvoirs
de suspension, d'annulation que nous connaissons tous.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le ministre
prévoit, dans cette période d'un an ou deux, qu'il y aura une
certaine vérification à savoir si ces gens seront encore
qualifiés?
M. Rochefort: Oui, l'ensemble des mécanismes qui joue
actuellement continue de jouer, même à l'heure où nous nous
parlons, dans le cadre de la durée d'un an. La RECQ peut intervenir en
tout temps au cours de l'année et aller vérifier les bilans
financiers et des choses comme cela. Là, on dit qu'on va pouvoir encore
mieux le faire par la communion qui va exister entre la DGI et la RECQ dans la
nouvelle Commission du bâtiment par les plans de garantie
financière, évidemment. Je pense qu'on ajoute les
possibilités de surveiller en cours de route. Donc, cela ne pose aucun
problème de prolonger d'un an cette période et cela va permettre
d'économiser de façon importante.
Le Président (M. Lefrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 51 est adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté. Est-ce
que l'article 51 tel qu'amendé est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
Article 52?
M. Rochefort: M. le Président, c'est une simple
modification de concordance. Il s'agit de remplacer les mots "à
l'article 73" par les mots "aux articles 71 et 72". C'est de la concordance par
rapport au caractère obligatoire des plans de garantie de l'entrepreneur
pour le client, plans qu'on verra un peu plus tard, mais dont on a longuement
discuté en commission et à l'Assemblée
elle-même.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement à l'article 52 est adopté?
M. Middlemiss: Vous voulez dire... Oui, d'accord.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 52 tel qu'amendé est
adopté?
M. Middlemiss: J'aurais des questions, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: À l'alinéa 1, à quoi se
réfère-t-on lorsqu'on y mentionne "ou par tout autre moyen que la
commission juge approprié"?
M. Rochefort: Vous me corrigerez si je me trompe, mais, par
exemple, cela peut viser entre autres un entrepreneur qui ne sait pas lire ou
ne sait pas écrire. Cela n'empêche pas que cette personne puisse
être très compétente pour assumer ses fonctions
d'entrepreneur. Il est clair que cela ne peut pas se faire par un examen
prévu au règlement, mais par tout autre moyen. J'ai
déjà eu des cas de comté que j'ai
référés à la Régie des entreprises en
construction. Il y a une procédure établie qui permet quand
même d'établir un processus tout aussi rigoureux de qualification
de l'entrepreneur, mais qui, par ce fait, ne le prive pas de pouvoir
détenir une licence.
M. Middlemiss: C'est un examen oral, une discussion...
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss:... pour tenter d'évaluer la
compétence de l'individu.
M. Rochefort: Avec la même rigueur.
Mme Bélanger: Est-ce que cela veut dire qu'il peut prendre
quelqu'un qui sait lire et écrire pour aller passer l'examen avec
lui?
M. Rochefort: Cela n'empêche pas que c'est cette personne
qui doit être qualifiée, donc qui doit avoir la
compétence.
Mme Bélanger: D'accord. Il y en a un qui donne les
réponses et l'autre les écrit.
M. Rochefort: Dans le cas qui s'est produit et que je connais,
c'est un cas de ma circonscription électorale, il y a eu une rencontre
entre l'entrepreneur en question et quelqu'un de la régie. Il a
passé oralement l'ensemble des...
M. Laplante: Même la femme de l'associé peut y
aller?
M. Rochefort: Si sa femme, comme on l'a dit aux articles
précédents, a un rôle, a une autorité, est un
dirigeant au sens de la loi, comme on en a discuté tantôt, cela
est possible.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
52 tel qu'amendé est adopté?
M. Middlemiss: Non, il ne l'est pas.
Le Président (M. Lafrenière}: Est-ce que l'article
52 tel qu'amendé est adopté?
M. Middlemiss: Non. J'ai encore des questions sur l'article
52.
Le Président (M. Lafrenière): C'est bien, M. le
député de Pontiac. Allez.
M. Middlemiss: Aux paragraphes 6 et 7, est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu de spécifier que l'entrepreneur doit soit adhérer au
plan de garantie, soit fournir un cautionnement?
M. Rochefort: Non. Ce sont deux choses différentes, M. le
Président. Le paragraphe 6 parie du plan de garantie et le paragraphe 7
parle du cautionnement. Ce sont les deux à la fois, mais il faut voir
que, dans le cas des plans de garantie, par exemple, ce n'est pas vrai pour
ceux qui font du génie civil. II y a simplement le cautionnement qui
intervient au paragraphe 7. Par exemple, les membres de l'ACRGTQ n'ont pas
à être accrédités à un plan de garantie
financière. Ils ne font pas de petits bâtiments
résidentiels, sauf qu'ils doivent fournir le cautionnement qui existe
actuellement.
M. Middlemiss: Au moment des auditions, est-ce qu'il n'y a pas
quelqu'un qui avait soulevé qu'on avait déjà un
cautionnement de 5000 $ et que...
M. Rochefort: C'est à l'article 82. M. Middlemiss:
C'est à l'article 82.
M. Rochefort: Le quantum, le montant? C'est cela. C'est à
l'article 82. Je peux y répondre immédiatement. Ce n'est pas plus
fixé dans cette loi-ci que dans la loi actuelle de la RECQ, c'est par
règlement. La commission pourrait éventuellement très bien
décider de monter ce cautionnement. Mais, c'est à l'article 82 et
c'est par règlement, comme la loi actuelle.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 52 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 52 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 53.
M. Rochefort: Ici, c'est une disposition qui modifie la situation
actuelle en prévoyant des cas additionnels où la commission peut
refuser de délivrer une licence à une personne physique. Entre
autres, la commission pourra refuser de délivrer une licence à
une personne dont la licence aurait été annulée ou non
renouvelée depuis moins
de trois ans pour un des motifs prévus à l'article 64 du
projet de loi: un exemple, pour le motif d'avoir enfreint la loi, un code ou un
règlement-La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous n'avez pas
de questions sur l'article 53?
M. Middlemiss: Non. Je n'ai pas de question.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'appelle l'article 54. Il y a un amendement.
M. Rochefort: C'est de la concordance. On a fait le même
amendement il y a quelques minutes pour un autre article. C'est de la
concordance.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On va simplement le lire
pour le Journal des débats.
M. Rochefort: D'accord, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'ai appris cela de
certains des autres présidents que j'ai vu faire dans le
passé.
M. Rochefort: Le député de Bourassa, par exemple,
j'imagine?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. L'article 54,
4°. Remplacer les mots "à l'article 73" par les mots "aux articles
71 et 72". Y a-t-il des questions? (15 heures)
M. Middlemiss: Si je comprends bien cela...
M. Rochefort: Cela se réfère toujours à
l'amendement que nous allons apporter à l'article 75, qui est de rendre
obligatoires pour les clients les plans de garantie. Donc, c'est de la
concordance avec cette décision que nous avons aussi longuement
discutée en commission parlementaire, lors de l'audition des
intervenants.
M. Middlemiss: À l'article 54, je veux juste demander au
ministre s'il s'est penché...
M. Rochefort: C'est pour l'amendement?
M. Middlemiss: Non, pour l'amendement cela va.
M. Rochefort: L'amendement est-il adopté?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'amendement est adopté, oui.
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui; sur l'article
amendé, est-ce qu'il y a des questions?
M. Middlemiss: Oui. Je crois que c'est la FTQ qui avait
soulevé un point sur le sixième alinéa. On trouve qu'il
est plus clément à l'égard des entrepreneurs que ne l'est
l'article 26 de la loi sur les relations du travail envers les
représentants syndicaux et les délégués du
chantier. Est-ce que le ministre a eu l'occasion de le vérifier et
quelle est son appréciation?
M. Rochefort: Ce n'est pas mon appréciation, Mme la
Présidente. C'est la Charte des droits et libertés de la personne
du Québec qui fait en sorte qu'on doit rédiger cet article de
cette façon. Si la loi à laquelle se référait la
Fédération des travailleurs du Québec est
rédigée comme telle, c'est qu'elle a été
rédigée avant l'adoption de la charte.
M. Middlemiss: Très bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? L'article amendé est-il adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. J'appelle l'article 55.
M. Rochefort: II s'agit de dispositions modifiant la situation
actuelle en ajoutant de nouveaux cas où la commission peut refuser de
délivrer une licence à une société ou personne
morale. Entre autres, la commission pourra refuser de délivrer une
licence à une société ou personne morale dont la licence
est suspendue ou qui aurait été annulée ou non
renouvelée pour l'un des motifs prévus, mentionnés
à l'article 64 du présent projet de loi. Par exemple, pour le
motif d'avoir enfreint la loi, un code ou un règlement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a des
questions, M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article est-il adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 55 est adopté. J'appelle l'article 56.
M. Rochefort: II s'agit de prévoir ici un autre cas
où une société ou une personne morale pourrait se voir
refuser une licence par la commission.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a
des questions?
M. Middlemiss: Pourquoi cette situation? Est-ce qu'on a
déjà vécu des problèmes? Quelle est la...
M. Rochefort: Particulièrement, on prévoit qu'une
société ou une personne morale pourrait se voir refuser une
licence si la personne physique qui la sollicite pour le bénéfice
de cette société ou personne morale a déjà
sollicité pour le compte d'une autre société ou personne
morale une licence qui a été annulée ou non
renouvelée depuis moins de trois ans. C'est une question de
responsabilisation de cette personne habilitante dont on a parlé
précédemment.
M. Middlemiss: Je n'ai pas de question. M. Rochefort:
Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 56 est adopté. J'appelle l'article 57.
M. Rochefort: Ici, nous modifions la situation actuelle en ce que
non seulement une personne physique, mais également une
société ou personne morale ne peut détenir plus d'une
licence.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des
questions?
M. Middlemiss: J'ai des commentaires, Mme la Présidente.
Selon l'APCHQ, la loi devrait indiquer plus précisément les cas
où une société ou une personne peut être titulaire
de plus d'une licence.
M. Rochefort: Si c'est prévu par le pouvoir
réglementaire, compte tenu, justement, de l'évolution que
connaissent les associations et les consortiums, l'évolution que
connaît souvent la structure de gestion des entreprises, on atteindra nos
objectifs avec plus de souplesse par un pouvoir réglementaire qui se
fera par ceux et celles qui produisent et connaissent cette
évolution.
M. Middlemiss: Cela va être la réglementation qui va
encore permettre les "joint ventures" et ces choses-là qu'on a
discutées?
M. Rochefort: C'est cela.
M. Middlemiss: On ne trouvait pas que c'était
nécessaire de l'indiquer ici.
M. Rochefort: Si on le met dans le projet de loi et que cela
évolue encore, dans deux ans, il faudra recorriger le projet de loi.
M. Middlemiss: Est-ce que la législation elle-même
ne devrait pas indiquer ce qui se passe lorsqu'on a affaire à des
sociétés de coentreprise et de coparticipation pour la
réalisation de projets?
M. Rochefort: On a déjà des dispositions semblables
dans la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs de
construction et cela fonctionne.
M. Middlemiss: Vous ne croyez pas que ce soit nécessaire
d'indiquer cela dans la législation? C'est couvert à tous points
de vue.
M. Rochefort: Non, non.
M. Middlemiss: Cela ne pourrait pas causer de problème
à l'avenir?
M. Rochefort: C'est ça. C'est vraiment pour permettre au
milieu, à chaque fois qu'évoluera le marché,
qu'évoluera ce type de besoin, d'être en mesure d'intervenir au
niveau du processus réglementaire et de la commission
elle-même.
M. Middlemiss: On présume que la commission aura
peut-être toujours un esprit favorable à cette chose-là et
elle ne pourrait pas...
M. Rochefort: Dans la mesure où la commission, un jour,
déciderait que son esprit est moins favorable qu'il ne l'était,
par son pouvoir réglementaire, elle pourra restreindre la portée
de tels articles, justement, compte tenu de l'évolution que
connaîtra le milieu et compte tenu aussi des cas vécus.
M. Middlemiss: Très bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, l'article 57 est-il adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. J'appelle l'article 58.
M. Rochefort: Ici, il s'agit de maintenir la situation actuelle
en ce que la personne située hors du Québec doit obtenir une
licence temporaire pour exécuter ou faire exécuter des travaux au
Québec. Toutefois, elle ne sera plus tenue d'élire domicile au
Québec, mais uniquement d'y maintenir une
place d'affaires. Enfin, elle devra adhérer au pian de garantie
et verser tout cautionnement exigible, évidemment.
M. Middlemiss: J'ai une question, Mme la Présidente. Si
l'entrepreneur peut, tel que libellé, soit adhérer à un
plan de garantie, soit déposer un cautionnement, est-ce que le
troisième alinéa devrait indiquer cette possibilité, en
remplaçant "71 à 79 et à l'article 82"...
M. Rochefort: Non, parce que, justement, les articles 71 à
79 indiquent dans quel cas il doit adhérer au plan de garantie et
l'article 82, dans quel cas il doit fournir un cautionnement.
M. Middlemiss: Vous ne m'avez pas laissé finir: Remplacer
"aux articles 71 à 79 et è l'article 82" par "71 à 79 ou
à l'article 82".
M. Rochefort: Non, cela serait un et/ou parce qu'il y a des
situations où ils devront faire les deux. Or, rédiger de cette
façon-ci, ils doivent se conformer, au fond, à l'ensemble de ces
dispositions selon celles qui s'appliquent.
M. Middlemiss: Bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
J'aimerais poser une question au ministre. Quand on dit: "le
requérant doit maintenir une place d'affaires au Québec", ce
n'est pas une disposition nouvelle, cela existait déjà?
M. Rochefort: Sauf erreur, ce qui existe actuellement, c'est
qu'il fallait même qu'il réside au Québec, qu'il ait son
domicile au Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Domicile au Québec.
M. Rochefort: Maintenant, cela va être limité
à une place d'affaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À une place
d'affaires. D'accord, merci. L'article 58 est-il adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 59.
M. Rochefort: II y a un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'amendement se lirait
comme suit: Supprimer les deuxième et troisième alinéas.
Alors, c'est ça, c'est de supprimer les deuxième et
troisième alinéas.
M. Rochefort: Tel qu'indiqué, cela vise à supprimer
le recours à la Cour provinciale dans le cas où la commission
excède le délai de 30 jours pour une demande de licence. La
personne qui demande la licence en l'absence d'un tel recours pourra demander
à la Cour supérieure un mandamus suivant les nouvelles
règles de procédure prévues au Code de procédure
civile. Cela fait suite à une demande du juge en chef de la Cour
provinciale. C'est un élément qui permettra quand même
d'avoir une procédure très rapide, compte tenu des nouvelles
règles de procédure de la Cour supérieure.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'amendement?
M. Middlemiss: Oui. J'y reviens, je pense qu'on avait eu des
représentations au moment des auditions par l'APCHQ qui s'interroge sur
la compétence de la Cour provinciale à rendre les ordonnances sur
la demande de délivrance, de renouvellement et de modification d'une
licence. Est-ce que, en changeant ce qu'on vient de faire, cela va
régler le problème alors que ce n'est qu'un transfert de la Cour
provinciale vers la Cour supérieure?
M. Rochefort: Oui, c'est cela. L'APCHQ parle du pouvoir d'appel
d'une décision de la commission. Dans le cas qui nous occupe, c'est dans
le cas où la commission ne rendrait pas sa décision dans un
délai de 30 jours, cela permettra à un candidat entrepreneur de
demander à la Cour supérieure d'émettre un mandamus pour
forcer la commission à rendre une décision. Cela n'enlève
aucune compétence à la commission. Cela fait seulement la forcer
à travailler plus vite.
M. Middlemiss: Peut-être que je fais erreur, mais, au
moment de ces discussions, l'APCHQ n'avait-elle pas demandé que cela
soit plutôt transféré à un tribunal du travail?
Est-ce que c'était dans ce contexte-là?
M. Rochefort: Cela est un recours judiciaire régulier. On
ne peut pas demander au Tribunal du travail de décider de forcer une
institution ou une commission à accélérer son travail.
Cela n'entre pas dans le contenu, dans le processus de qualification. C'est
juste que, dans la mesure où le délai de 30 jours pour rendre une
réponse à la commission n'est pas respecté, cela donne un
recours au candidat entrepreneur de forcer une décision et non pas
d'indiquer si elle doit être positive, négative ou de la faire
prendre par quelqu'un d'autre. On verra cela plus loin.
M. Laplante: Seulement une question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Lorsque vous parlez de renouvellement des permis, y
a-t-il des dates fixes avant la fin de... Oisons que mon permis se renouvelle
le 1er juillet, dois-je le faire 45 jours ou 90 jours avant? Parce qu'il y
aurait un vide entre les deux, entre la date de l'émission du permis et
celle du renouvellement.
M. Rochefort: C'est la procédure de la régie qui
est en cause; il existe tout un système de procédure qui permet
justement qu'il n'y ait pas vide.
M. Laplante: Qu'il n'y ait pas de vide... Cela se fera par
réglementation où les délais seront...
M. Rochefort: Je ne sais si c'est par réglementation, mais
déjà, actuellement, la régie administre une loi semblable
et, évidemment, elle s'organise pour faire en sorte...
M. Laplante: Y a-t-il une réglementation qui suit cela?
S'il n'y a pas de réglementation, c'est qu'il y a un vide juridique
à ce moment-là.
M. Rochefort: II n'y a pas de vide là.
M. Laplante: Si mon permis est échu le 30 juin et que mon
nouveau permis n'est pas renouvelé, qu'est-ce qui arrive? On aurait le
droit de fermer ma boutique, quoi? Je ne le sais pas.
M. Rochefort: Non, mais, de toute façon, la régie
actuellement et la commission éventuellement ne peut pas refuser le
renouvellement d'une licence pour une raison comme celle-là. De toute
façon, déjà dans les règles, on peut refuser le
renouvellement uniquement pour des raisons identiques à celles de
l'annulation de la licence, par exemple.
M. Laplante: On le fait à la Société des
alcools.
M. Rochefort: Ce n'est pas la même nature.
M. Laplante: C'est une société gouvernementale
aussi.
M. Rochefort: Oui, mais ce n'est pas de même nature.
M. Laplante: II y a une protection là-dessus. Ce sont des
centaines de milliers de dollars, des fois, qu'il y a là-dedans.
M. Rochefort: Des centaines de milliers...
M. Laplante: Oui, pour les entrepreneurs.
M. Rochefort: Oui, mais je viens de le dire: La régie,
donc, éventuellement la commission, ne peut pas refuser de renouveler
une licence pour d'autres raisons que des motifs d'annulation ou de suspension.
Donc, la personne ne pourrait pas se faire refuser un renouvellement de licence
compte tenu des délais, par exemple.
M. Laplante: D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'ai l'impression que la
discussion a chevauché l'amendement et l'article principal, mais on va
commencer par adopter...
M. Rochefort: On n'a pas disposé de l'amendement?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, on ne l'a pas...
M. Rochefort: Ah! Excusez-moi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'est pas grave. On va
commencer par adopter l'amendement. L'amendement est-il adopté?
Une voix: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Maintenant, y a-t-il discussion sur l'article amendé ou... Je
pense que cela a été fait. L'article, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Parfait. J'appelle l'article 60.
M. Rochefort: Ici, il s'agit de demander à la commission
de tenir un registre des titulaires de licences. La commission ne sera pas
tenue de tenir un registre des personnes qui demandent une licence.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 60 est adopté. J'appelle l'article 61. (15 h 15)
M. Rochefort: Ici, il s'agit de maintenir l'obligation actuelle
pour une société ou personne morale d'aviser la commission dans
les 30 jours de sa fusion, de sa vente ou de sa cession ainsi que du changement
de sa
raison sociale ou de sa composition. On a discuté de cet article,
je crois, avec te député d'Outremont, ce matin. C'est
Outremont?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, c'est avec le
député d'Outremont.
M. Rochefort: On a eu l'occasion d'en discuter, de toute
façon. Devant tous les autres, pas à huis clos.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 61 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'appelle l'article
62.
M. Rochefort: Cette disposition reprend les mentions qu'une
licence doit comporter actuellement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac, adopté?
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Article
63?
M. Rochefort: Ici, il s'agit de maintenir la situation actuelle.
Seul le délai d'avis a été modifié, passant de 15
à 30 jours.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des
questions?
M. Middlemiss: Pas de question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Cela ne revient-il pas un peu? N'est-ce pas un
corollaire à ce que je disais tantôt? Le délai n'est pas
là?
M. Rochefort: Là, c'est pour la suite. C'est dans le cas,
par exemple, où le détenteur d'une licence
décéderait. Donc, c'est pour permettre un délai à
la succession pour informer la commission du décès et pour faire
en sorte que des procédures en conséquence soient prises pour
maintenir la qualification.
M. Laplante: Merci.
Suspension, annulation, refus de renouvellement d'une
licence
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 63 est
adopté. J'appelle l'article 64 et je crois qu'il y a un amendement. Il
s'agit, au deuxième paragraphe, de remplacer, dans la première
ligne, le mot "les" par les mots "l'un de".
M. Rochefort: "L'une des", excusez-moi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah oui, "l'une des". Vous
avez raison.
M. Rochefort: Oui, ici, c'est simplement une correction de
clarification dans la formulation du texte.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des questions
sur l'amendement? On va parler de l'amendement. L'amendement est-il
adopté? Nous revenons à l'article amendé.
M. Middlemiss: Les commentaires surviennent de l'audition.
L'APCHQ demande que le législateur s'assure que ces pouvoirs sont
assortis de toutes les dispositions nécessaires afin d'éviter
qu'ils ne donnent lieu à une situation abusive ou arbitraire de la part
de la future commission.
M. Rochefort: Pour éliminer l'arbitraire, je reprendrai
une des explications que j'ai fournies à la commission lors de
l'audition, après la première lecture. D'abord, c'est: "La
commission peut suspendre... " et, par exemple, à 1°, on lit: "...
si la gravité ou la fréquence des infractions le justifie selon
la commission". Il y a là des mesures de souplesse et je pense, encore
une fois, que, par les amendements qui ont été apportés
à la composition de la commission, il faut faire un peu confiance
à la commission.
M. Middlemiss: Je suis bien prêt à faire confiance
à la commission, mais c'est un point qui a été
soulevé. Peut-être que ça touche plus le 4 et le 5. Il
semble qu'il n'y ait pas grand-chose. On regarde à gauche au lieu de
regarder à droite. Est-ce que c'est possible qu'on...
M. Rochefort: On va regarder si l'article 115 parle de regarder
à gauche ou à droite. L'article 115 dit: "La commission peut
rendre une ordonnance enjoignant une personne de se conformer à la
présente loi et fixer un délai pour y parvenir. "Cette personne
doit y donner suite dans le délai imparti et informer la commission des
mesures précises qu'elle entend prendre. " C'est vraiment dans les cas
de tout le chapitre qu'il faudrait relire. Les cas où, vraiment, la
sécurité ou la qualité est en danger.
M. Middlemiss: Si on regarde à 5°, est-ce que ces
deux-là ne seraient pas couverts automatiquement par le plan de
garantie?
M. Rochefort: Non, pas nécessairement.
M. Middlemiss: Oui, mais dans le cas de 5°, par exemple, si
un entrepreneur abandonne, il y a une garantie.
M. Rochefort: Dans le petit bâtiment résidentiel ou
dans le reste?
M. Middlemiss: Le plan de garantie ne toucherait certainement pas
les gros édifices.
M. Rochefort: C'est cela. Alors que 5° est
rédigé plus largement; 5° ne couvre pas uniquement
l'entrepreneur qui oeuvre dans le petit bâtiment résidentiel.
M. Middlemiss: D'accord. Mais, dans ce cas-là, est-ce
qu'on ne devrait pas préciser que c'est une question de jugement de la
commission? Vous êtes dans le résidentiel, donc il y a un plan de
garantie; si cela prenait trop de temps, quelqu'un d'autre va s'occuper
d'achever les travaux.
M. Rochefort: C'est cela. Dans les plans de garantie,
actuellement, c'est jusqu'à 20 000 $. D'autre part, les plans de
garantie ne sont pas faits pour faire en sorte que les gens puissent commettre
toutes sortes d'infractions en se disant que, de toute façon, c'est le
plan de garantie qui va payer. Un entrepreneur qui serait fautif parce qu'il
abandonne des travaux, je pense que cela pourrait être dans des cas
où la gravité est évaluée assez
élevée pour justifier la commission de suspendre ou d'annuler une
licence, sinon on pourrait se retrouver souvent avec les mêmes
entrepreneurs fautifs et des plans de garantie payés par tout le
monde.
M. Middlemiss: Oui, d'accord.
M. Rochefort: IIy a des dispositions vraiment aux
mêmes effets actuellement dans la loi.
M. Middlemiss: D'accord. Cela va pour celui-là. Mme la
Présidente, si on regarde l'alinéa 7°, est-ce que
l'infraction, si on regarde la sentence par rapport à l'infraction,
est-ce que cela ne semble pas être un peu disproportionné?
M. Rochefort: Parce qu'il faut lire le dernier membre de phrase:
"... sans que ce titulaire n'ait remboursé l'administrateur du plan". On
parle du plan de garantie financière puisque le plan de garantie
financière, au-delà de toutes les vertus très nombreuses
et très importantes qu'il comporte, est aussi une mesure essentielle de
responsabilisation car il ne paiera pas à la place de l'entrepreneur.
Quand l'entrepreneur crée des déboursés au plan de la
garantie, le plan paie; mais l'entrepreneur doit rembourser le plan de
garantie. Donc, c'est justement pour s'assurer qu'on ne se dit pas: Je m'assure
une fois par année et, même si je suscite beaucoup de cas de
réclamation, le plan de garantie s'organisera avec et moi, je ne paierai
pas une prime plus élevée que les autres. Cela serait vraiment
une mesure de "déresponsabilisation".
M. Middlemiss: C'est bien. Mme la Présidente, est-ce que
le ministre pourrait nous donner une idée des critères
utilisés par la commission pour évaluer la gravité et la
fréquence dont il est question?
M. Rochefort: Le jugement, Mme la Présidente.
Gravité, fréquence des infractions, c'est une question de
jugement, j'imagine.
M. Middlemiss: Ce n'est pas... Le jugement, d'accord. Mais,
lorsqu'on commence à parler de fréquence, ainsi de suite, ce sont
des statistiques. Ce n'est plus le jugement.
M. Rochefort: Oui, mais c'est un jugement.
M. Middlemiss: Oui, oui.
M. Rochefort: C'est du jugement. Est-ce que deux...
M. Middlemiss: Basé sur des statistiques des gens qui ont
violé...
M. Rochefort: Pour la fréquence, mais pour la
gravité, ce n'est pas une statistique.
M. Middlemiss: C'est bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 64
amendé est adopté? Adopté. J'appelle l'article 65. Il y a
un amendement: Insérez, après le paragraphe 4°, le suivant:
4°. 1 "II n'a pas avisé la commission conformément à
l'article 61; ". Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement?
M. Rochefort: II s'agit d'une modification qui vise à
sanctionner par la nullité de la licence le défaut par un
entrepreneur d'aviser la commission de la fusion, de la vente ou de la cession
d'une société ou corporation ou de la modification de sa raison
sociale et de sa composition. C'est conforme à la situation existante en
vertu de la loi sur la RECQ.
Quant à l'article 61, on a eu l'occasion d'en débattre
justement tantôt, ce matin.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
L'amendement est adopté? Adopté. Il semble que je me parle
à moi-même.
M. Rochefort: Non, Mme la Présidente.
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, d'accord.
Maintenant, l'article...
M. Rochefort: 65.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... 65 amendé est
adopté?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. J'appelle l'article 66.
M. Rochefort: À l'article 66, il y a un amendement. Une
erreur d'orthographe est corrigée.
M. Middlemiss: Administrateur.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est vraiment... C'est
à peine des amendements quand il s'agit d'erreur d'orthographe. En tout
cas, on va le prendre comme amendement.
M. Rochefort: On veut faire une bonne loi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Pas de question sur
l'amendement. Alors, l'amendement est adopté. Est-ce que l'article
amendé est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 66 est adopté. J'appelle l'article 67.
M. Rochefort: II y a un papillon, Mme la Présidente. Je le
lis pour vous. Il s'agit de remplacer, dans les troisième et
quatrième lignes, les mots "de participer à sa gestion" par les
mots "d'en être un dirigeant". Modification de concordance, à la
suite des discussions de ce matin sur toute la question de la notion de
dirigeant. Adopté?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des
questions?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 67 est adopté. J'appelle l'article 68. Pardon?
M. Middlemiss: On vient d'adopter l'amendement?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est l'amendement.
M* Rochefort: L'amendement est adopté et l'article est
amendé. C'est cela?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article amendé est adopté. D'accord. Article 68?
M. Rochefort: À l'article 68, il s'agit d'obliger
l'entrepreneur qui désire continuer ses activités à
renouveler sa licence auprès de la commission, dans les 60 jours,
après qu'il cesse d'être membre de l'association ou de l'une des
associations du groupe d'associations qui a vérifié sa
qualification. Cette disposition oblige également l'association ou le
groupe d'associations à aviser la commission de la démission de
l'entrepreneur ou, le cas échéant, des motifs d'expulsion dudit
entrepreneur. C'est un article qui concerne éventuellement la
délégation de la qualification que pourrait faire la Commission
du bâtiment.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions? L'article
68 est-il adopté?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. Article 69?
M. Rochefort: IIs'agit d'obliger la commission à
permettre au titulaire d'une licence de se faire entendre - là, on a le
droit d'appel - avant de suspendre, d'annuler ou de refuser de renouveler
ladite licence. Cela oblige également la commission è motiver ses
décisions par écrit. Il s'agit de deux règles de justice
fondamentale qui devront être appliquées par la commission.
À l'heure où nous nous parlons, la RECQ n'est tenue d'appliquer
ces règles que dans la mesure où elle en fait des règles
de pratique. Cela formalise le tout. Bonne justice.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 69 est adopté. Article 70?
M. Rochefort: II ya un amendement qui se lit comme suit:
Remplacer, dans la deuxième ligne, les mots "temporaire d'entrepreneur"
par les mots "pour au plus 90 jours". Cela fait suite è des
représentations qui nous ont été faites en commission
parlementaire. Cela vise è limiter la durée au cours de laquelle
un syndic peut remplacer l'entrepreneur.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions? Oui, M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Qu'est-ce qui arrive, par exemple, si on est rendu
à la moitié d'un immeuble de dix étages? Est-ce que c'est
renouvelable? À ce moment-là, est-ce que le syndic est
obligé d'obtenir...
M. Rochefort: Non. Il n'est pas obligé de terminer les
travaux, sauf qu'il a 90 jours... Il faut bien voir que, le jour où la
faillite survient, les travailleurs du chantier, le lendemain matin, n'ont plus
de patron et plus d'encadrement. Cela lui donne une souplesse. On pense que 90
jours, c'est suffisant pour embaucher un entrepreneur afin que celui-ci
poursuive les travaux. Il y a quand même une limite à permettre
à un syndic d'agir...
M. Laplante: II y a le cas d'un sous-entrepreneur
d'Hydro-Québec qui est arrivé la semaine dernière. Ils se
sont retrouvés sans paie et c'est le syndic qui a pris le...
M. Rochefort: C'est cela. Maintenant, il va y avoir un
délai.
M. Laplante: D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions? M. le député de... Alors, l'amendement est
adopté. L'article 70, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Middlemiss: Non. J'aurais une question, toutefois. Je
comprends qu'on peut délivrer une licence à un syndic. Quelles
modalités avons-nous pour nous assurer que le syndic a la
compétence nécessaire? Est-ce qu'il devient dirigeant, à
ce moment-là? Est-ce que c'est un peu cela qui se produit?
M. Rochefort: Il n'y a pas de clause particulière, sauf
que, évidemment, le processus d'inspection va probablement intervenir un
peu plus dans ces cas-là.
M. Middlemiss: Bien. Autrement dit, la compétence du
syndic n'entre pas en ligne de compte du tout. Est-ce que, dans ce cas, je
pourrais soumettre un amendement?
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss: II se lit comme suit: Que soit ajouté,
à la fin de l'article 70, ce qui suit: "S'il fait la
démonstration, à la satisfaction de la commission, qu'il
détient les compétences nécessaires à la
réalisation de ces travaux ou qu'il fait appel aux services d'un
entrepreneur général détenteur d'une licence
appropriée. "
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Avez-vous des copies de votre amendement?
M. Middlemiss: Non, je n'en ai pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On va en donner une au
ministre.
M. Rochefort: On l'ajoute à l'article 70 amendé,
par exemple?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais...
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... il peut
présenter un autre amendement. (15 h 30)
M. Rochefort: Oui, c'est que j'essaie de relire les deux textes
ensemble.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 70 amendé était: "La Commission peut
délivrer au syndic de faillite ou au liquidateur une licence
temporaire...
M. Rochefort: Quand même, le texte de l'article 70 avec la
balise de 90 jours qu'on vient d'adopter a pour but de tenir compte du fait que
l'entrepreneur qui fait faillite laisse des employés sur le chantier. Si
cet entrepreneur est immédiatement remplacé par un nouvel
entrepreneur, ce sont tous des employés qui perdent leur emploi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une minute, on va essayer
de procéder par ordre. Est-ce qu'on le reçoit comme amendement,
celui-là? Il semble qu'il n'y ait pas de contestation. D'accord?
M. Rochefort: C'est sûrement recevable.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'amendement de M. le député de Pontiac est recevable et
on en discute. Vous pouvez continuer, M. le ministre, mais, si on ne veut pas
se mêler dans nos papiers...
M. Middlemiss: Est-ce que je pourrais, Mme la Présidente,
expliquer?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Middlemiss: Je pense que le but de cela est de responsabiliser
et de s'assurer que tout le monde qui travaillera dans le domaine de la
construction est bien qualifié. Depuis le début du projet,
l'émission des licences, tous les gens sont obligés de
démontrer leur compétence. Dans un cas comme celui-ci, je pense
que cela n'empêche pas un syndic qui prend en main une entreprise qui
possède déjà la compétence... C'est un peu comme je
le disais ce matin; peut-être qu'à ce moment-là il peut
nommer une personne compétente au sein de l'entreprise; il la nomme
dirigeant et celui-ci sort une licence temporaire. Sinon, si on juge
à propos qu'au sein de cette entreprise il n'y a personne, ni le
syndic, qui ait les compétences nécessaires, on dit: La solution
pour terminer tout cela, c'est de donner cela à un entrepreneur
licencié. Ce n'est pas pour enlever une chance. Si l'entrepreneur peut
démontrer qu'il est sur le point de faire faillite, qu'il a un syndic et
qu'au sein de l'organisation les gens ont toute la compétence
nécessaire, qu'on utilise le projet de loi. C'est un peu dans ce
sens.
On exige que tout le monde ait la compétence nécessaire
pour obtenir une licence, mais, lorsqu'on arrive au syndic, on présume
qu'au sein de l'organisation, après que le propriétaire ou la
personne responsable... Dans le cas où la personne responsable ou le
directeur général est encore au sein de l'entreprise,
probablement que la licence serait émise, non pas au nom du syndic, mais
au nom de ce dirigeant. C'est un peu dans ce sens, Mme la
Présidente.
M. Rochefort: Oui, je comprends l'argumentation du
député de Pontiac, Mme la Présidente. Je pense qu'elle est
assez fondée. Toutefois, il faut au moins un délai. Le syndic
arrive un matin. Il n'a trouvé personne qui devient personne habilitante
du jour au lendemain et qui peut aller se faire qualifier par la commission. Il
faut au moins prévoir un délai. C'est un peu le but de
l'amendement dont on vient de disposer tantôt. On prévoyait donc
une période de 90 jours qui faisait qu'après c'était le
processus habituel qui intervenait.
Dans la mesure où le syndic ne trouve pas immédiatement,
sur-le-champ, dans les jours ou les semaines qui suivent, une personne
habilitante au sens qu'on connaît, c'est tout le chantier qui
arrête, avec les conséquences économiques, les
délais, les coûts additionnels, alors que ce n'est pas pour
quelques semaines ou même quelques mois que... Et il y a aussi
l'inspection. Je répète que les inspecteurs en bâtiment,
j'imagine que la commission va leur faire jouer leur rôle,
particulièrement sur ce type de chantier.
Est-ce que le député ne serait pas au moins prêt
à accorder un délai? Là, tel que lu, c'est du jour au
lendemain. Trouver une personne habilitante, en faire un dirigeant
d'entreprise, le faire qualifier par la Commission du bâtiment, cela va
être une nuit bien occupée.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, je comprends très
bien. Mais c'est tout le sens de la Loi sur le bâtiment, on dit que c'est
pour nous donner une meilleure qualité, c'est pour nous responsabiliser,
c'est pour donner une meilleure sécurité au public. Laisser une
journée des personnes qui ne sont pas compétentes travailler sur
un chantier, je pense que ce n'est pas réellement satisfaire à
l'esprit de la loi. Je comprends qu'il y a des conséquences
économiques au retard d'un chantier, j'ai eu l'occasion de vivre dans ce
domaine durant 20 ans, mais le but principal de ce projet de loi... Partout on
exige, de tous bords et de tous côtés, de la compétence,
mais on est prêt à dire: 90 jours, ce n'est pas grave. J'ai
l'impression qu'un ou deux jours, si réellement on est sérieux,
si ce sont la sécurité et la qualité qu'on recherche... Je
pense qu'on a un point ici, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Mais qu'est-ce qui arrive, par exemple, si une
banque...
M. Rochefort: Pardon?
M. Laplante:... une banque...
M. Rochefort: Une banque?
M. Laplante:... à un moment donné, dit: Tu ne me
paies pas, je prends tout cela? Avec des billets à demande, cela arrive
couramment. La banque s'empare du chantier sans que ce dernier fasse faillite.
Qu'est-ce qui arrive?
M. Rochefort: II faut que la banque, à ce
moment-là, prenne un entrepreneur.
M. Laplante: Y a-t-il quelque chose là-dedans qui...
M. Rochefort: Mais là, on n'est pas dans une situation de
faillite; elle a vu venir le coup et tout cela, alors que là...
M. Laplante: Mais, si on fait comme en 1982, où une banque
est arrivée et, du jour au lendemain, elle a fermé 600 petites
industries au Québec, sans avertissement. Cela est arrivé, on a
vécu cela.
M. Rochefort: Oui.
M. Laplante: Sur un rappel de crédit, 600.
M. Rochefort: Oui, oui, d'accord. M. Laplante: Oui.
M. Rochefort: Mais ce que je dis, c'est que là, elle va
voir venir le coup. Si elle veut que l'investissement en cours de
réalisation soit poursuivi...
M. Laplante: N'y a-t-il pas un article qui pourrait couvrir
cela?
M. Rochefort: Bien, c'est...
M. Lapiante: II y a des requins là-dedans comme
ailleurs.
M. Rochefort: Oui, oui, mais compte tenu justement que ce doit
être un entrepreneur... Là, on parle bien d'une situation
où il n'y a pas de faillite...
M. Lapiante: Non, il n'y a pas de faillite...
M. Rochefort:... donc, cela se voit venir d'avance.
M. Lapiante:... mais cela change de main quand même.
M. Rochefort: Oui, mais...
M. Lapiante: Le syndic, cela change de main.
M. Rochefort: C'est justement. Nous, c'est seulement dans le cas
de présence d'un syndic qu'il y a une procédure
particulière pour un certain temps; sinon, c'est le régime
régulier. C'est le régime régulier, si ce n'est pas par
une procédure de faillite. Donc, cela prend un entrepreneur
qualifié, comme pour n'importe quel autre chantier, qui poursuit les
travaux.
Je reviens à l'argumentation du député de Pontiac,
Mme la Présidente. Je maintiens qu'il faut un délai, d'autant
plus que j'imagine... C'est une phrase qui a échappé au
député, il a dit: Oui, mais le chantier va se poursuivre avec des
personnes qui n'ont pas la compétence.
M. Middlemiss: Ah non!
M. Rochefort: Ce sont les mêmes travailleurs qui
étaient sur le chantier la veille avec un entrepreneur qualifié
qui vont se retrouver sur le chantier le lendemain matin de l'arrivée du
syndic. Je dis: Oui, je trouve intéressante la proposition qui nous est
faite, mais cela prend un délai minimal. Se retourner de bord, pas plus
dans le monde de la construction que dans un autre monde, cela ne se fait pas
en dix minutes; si on veut justement être sérieux et que cela soit
utile, utilisable, fonctionnel et applicable, cela prend un délai.
D'autre part, on pourrait biffer aussi à partir de "ou qu'il fait
appel aux services d'un entrepreneur général détenteur
d'une licence appropriée", parce qu'à partir de ce
moment-là ce n'est plus le syndic, c'est l'entrepreneur
général qui doit être qualifié pour assumer les
travaux. C'est le régime régulier, on n'a pas besoin de le
mentionner.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, je pense qu'on
soulève un cas particulier. Pour répondre un peu au ministre, si
c'est vrai qu'il y a des gens qui sont compétents au sein de
l'organisation qui est maintenant dirigée par un syndic, qu'on le nomme
dirigeant et qu'on lui fasse sortir la licence. Il n'y a pas de
problème, je l'ai mentionné.
M. Rochefort: Oui. Mais, est-ce que vous reconnaissez qu'on
devrait peut-être accorder un délai pour ce faire?
M. Middlemiss: Peut-être pas 90 jours, mais un
délai, certainement.
M. Rochefort: Soixante jours?
M. Middlemiss: Regardez, c'est que...
M. Rochefort: Trente jours? Non, mais discutons du
délai.
M. Middlemiss: Pour arriver au nombre de jours, il faut peser
tout le projet de loi. On dit: C'est pour la sécurité et pour
s'assurer qu'on a une qualité. Mais, si on ne prend pas les moyens pour
s'assurer qu'au sein de tout cela il y a une personne, est-ce qu'on ne court
pas un risque? On va laisser avancer cela pendant 30 jours et on peut se
réveiller, un peu plus tard, avec 30, 60 ou 90 jours.
M. Rochefort: Je répète qu'il y a des inspecteurs
en bâtiment qui, j'imagine, seront affectés prioritairement
à ce type de travaux, de chantiers. D'autre part, je rappellerai au
député... J'ai rencontré récemment un syndic qui,
professionnellement, fait cela à temps plein depuis quinze ans.
M. Middlemiss: II va avoir de la compétence, d'abord.
M. Rochefort: Non, non, ce n'est pas un entrepreneur. Il
relève des entrepreneurs qui ont fait faillite. Justement, j'ai
abordé cette question parce que cela me préoccupait. Il nous a
dit qu'il était absolument nécessaire qu'il y ait un
délai, sinon bon nombre de personnes vont être
pénalisées: les travailleurs, les petits entrepreneurs qui
pouvaient être des sous-entrepreneurs, les fournisseurs... Il faut quand
même qu'on puisse se retourner de bord. D'autre part, le
député nous parle de personnes habilitantes. Dans le projet de
loi, tantôt, on a adopté qu'il y a un délai de 30 jours
à la commission pour rendre une décision sur une demande de
qualification. Reconnaissons au moins ce même délai dans cette
situation-ci.
M. Middlemiss: Regardez, mon but dans tout cela...
M. Rochefort: Donc, vous seriez d'accord pour dire: "S'il fait la
démonstration, à la satisfaction de la commission, qu'il
détient les compétences nécessaires à la
réalisation de ces travaux dans un délai de 30 jours. "
Point.
M. Middlemiss: Oui, d'accord. C'est pour s'assurer que...
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon. Écoutez...
Attendez une minute. On avait déjà adopté...
M. Rochefort: Ah bien oui! Mme la Présidente. Si, tout
simplement, on sous-amendait l'amendement qu'on a fait tantôt...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, oui.
M. Rochefort:... par "30 jours" au lieu de "90 jours", tout
serait réglé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et on ajouterait le
sous-amendement: "S'il fait la démonstration...
M. Rochefort: Non, non. En lui laissant le délai de 30
jours, après les 30 jours, il doit absolument, donc, avoir trouvé
quelqu'un de qualifié, ou bien c'est la personne habilitante de
l'entreprise ou c'est un nouvel entrepreneur. On s'entend là-dessus?
M. Middlemiss: Oui, d'accord. C'est le minimum qu'on puisse
faire.
M. Rochefort: C'est cela. Au fond, on réduit de 90 jours
à 30 jours et, après 30 jours, le 31e jour, cela lui prend une
qualification formelle par le choix qu'il aura fait, par la personne
habilitante, par un nouvel entrepreneur, par un entrepreneur
général ou quoi que ce soit.
M. Middlemiss: Je pense que c'est pour être pratique que je
le fais, Mme la Présidente, parce que le ministre assume, une fois que
la commission va être en place, qu'immédiatement on va savoir
qu'il y a un chantier qui est sous la gouverne d'un syndic et non plus d'un
entrepreneur licencié et compétent. Je pense que le passé
nous a démontré que, dans d'autres domaines, on a eu,
malheureusement, des accidents de chantier où, normalement, on
était censé avoir des inspecteurs et on ne les a pas eus. Les
inspecteurs sont arrivés après les faits. Donc, cela veut dire
qu'il va falloir avoir une batterie d'inspecteurs et un sens de la
communication réellement à la pointe pour s'assurer, selon les
voeux et le désir du ministre, que ces chantiers, si par hasard ils sont
sous la gouverne d'un syndic, auront une inspection encore plus rigide que des
chantiers ordinaires.
Je crois que, dans la pratique, le passé nous a
démontré que, malheureusement, on a eu des circonstances
où it n'y avait pas suffisamment d'inspecteurs ou ils étaient
surchargés. Il me semble que, dans la direction où on s'en va
avec ce projet de loi, pour qu'au bout de cinq ans cela puisse s'autofinancer,
cela pourrait vouloir dire une diminution du personnel qu'on a
présentement si on veut s'autofinancer et si on laisse le milieu devenir
responsable de l'exécution des travaux. Donc, ce désir ou cette
confiance que le ministre a qu'aussitôt qu'il y aura un chantier sur
lequel il y a un syndic qui n'a peut-être pas la compétence on va
s'assurer d'avoir une inspection encore plus ridige, dans les faits, Mme la
Présidente, j'ai des doutes que cela puisse se faire. Je voudrais bien
que cela se fasse, mais à quel prix, à quel coût et quel
genre de contrôle va-t-on avoir pour être avisé
immédiatement que tel ou tel chantier n'a peut-être pas un
détenteur de licence qui, lui, est compétent? C'est toute cette
préoccupation qui est dans la pratique.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Écoutez...
M. Rochefort: On substitue 30 jours à 90 jours.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une minute! M. le
ministre, je comprends que vous êtes pressé, mais...
M. Rochefort: Non, non. Je veux être fonctionnel.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour être
fonctionnel, il faudrait s'occuper du sous-amendement qu'on a reçu. Je
vais demander au député de Pontiac s'il est prêt à
retirer son sous-amendement et, à ce moment, il y aura un nouveau
sous-amendement qui serait fait et qui remplacerait le chiffre 90 par 30.
M. Rochefort: Exactement.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, si j'avais la même
rigueur que celle qu'on veut atteindre avec ce projet de loi, je dirais non. Si
j'avais la même rigueur que celle qu'on veut atteindre, je dirais non,
mais il faut que je sois un peu pratique dans ce contexte parce que si,
réellement, on cherche la qualité, la sécurité et
tout cela... Une journée sur un chantier où on n'est pas
satisfait, où les gens n'ont pas la compétence, c'est qu'on est
en train d'être moins sévères ou d'être moins rigides
que nous le sommes. Même si le milieu se
responsabilise, le syndic ne fait pas partie de ce milieu. Il ne sera
pas représenté è la commission. Les gens qui vont se
responsabiliser vont avoir plusieurs raisons dont, entre autres, le coût
de fonctionnement de toutes ces choses, mais, au point de vue de la
sécurité, j'ai l'impression qu'on met une personne, un syndic
qui, lui, n'est pas touché du tout par cela. Je crois que je devrais
être pratique. Comme le dit le ministre, ce n'est pas du jour au
lendemain qu'on peut trouver quelqu'un de compétent. Il faut regarder
les conséquences...
M. Rochefort: Les conséquences économiques.
M. Middlemiss:... économiques d'un chantier
arrêté pendant 30 jours ou 15 jours.
M. Rochefort: Température.
M. Middlemiss: Si on arrête cela, il y a tous les
travailleurs. Cela enchaîne toutes sortes de choses qui peuvent
réellement... Au minimum, on va dire 30 jours, mais, même
là, c'est peut-être risqué; donc, on devrait s'assurer,
dans des cas semblables, que le désir du ministre d'avoir une inspection
encore plus rigide, on trouve les moyens de le réaliser. Dans ce
contexte, je suis prêt à l'accepter.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le député
de Pontiac accepte de retirer son sous-amendement. Il en fait un nouveau qui
remplace, dans l'amendement qui a été adopté, le chiffre
"90" par le chiffre "30".
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. C'est le
sous-amendement. Est-ce que la proposition ou l'article amendé et
sous-amendé est adopté?
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté.
M. Middlemiss: M. le ministre?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, il semble que oui.
Cela a été retiré. L'article amendé et
sous-amendé est adopté. D'accord.
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, est-ce qu'on pourrait
prendre deux minutes?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. C'est suspendu
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 51)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission reprend ses
travaux. J'appelle l'article... À l'ordre, s'il vous plaît!
J'appelle l'article 71. Il y a des amendements: Remplacer les articles 71
à 73 par les suivants. Ce n'est pas cela?
Garanties financières Plans de garantie
M. Rochefort: Oui, Mme la Présidente, je voudrais
simplement attirer votre attention sur le fait que, pour des raisons de
rédaction, sur les textes que vous avez entre les mains, il y a deux ou
trois corrections à apporter. Je croyais que je pourrais tout simplement
y faire allusion dans la lecture plutôt que de refaire de nouveaux textes
d'amendement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Parfait! On va les
intégrer.
M. Rochefort: Voulez-vous que je lise en omettant le mot et la
phrase qu'on doit enlever?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord, parfait.
Allez-y.
M. Rochefort: Vous êtes d'accord?
M. Middlemiss: Est-ce que c'est dans le sens que vous ne voulez
pas qu'on comprenne si vous enlevez les mots?
M. Rochefort: Suivez, vous allez voir combien ce sera encore plus
transparent.
M. Middlemiss: Est-ce possible?
M. Rochefort: On fait des efforts. Remplacer les articles 71
à 73 par les suivants: "71. Le gouvernement peut, par règlement,
obliger tout entrepreneur à adhérer à un plan qui garantit
l'exécution de ses obligations légales et contractuelles,
notamment celle de respecter le Code de construction, résultant d'un
contrat conclu avec une personne physique, un organisme sans but lucratif ou
une coopérative, pour la vente ou la construction d'un bâtiment
résidentiel neuf. "Le règlement visé au premier
alinéa détermine - on saute "notamment" - les cas, les conditions
et les modalités de la garantie reliés è
l'exécution des obligations légales et contractuelles de
l'entrepreneur, ainsi que la catégorie de bâtiment
résidentiel neuf à laquelle il s'applique. "
"72. Le gouvernement peut, par règlement, obliger tout... "
Pourquoi passe-t-on à l'article 72 tout de suite? On pourrait-La
Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, on pourrait commencer par
l'article 71.
M. Rochefort: Bien oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est la façon
dont votre amendement est préparé: Articles 71 à....
M. Rochefort; C'est parce que les trois articles étaient
tellement bien intégrés ensemble.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, allons-y pour l'article... À moins qu'il n'y ait
nécessité de lire les deux autres, parce que les gens ne les ont
pas lus, pour comprendre l'article 71? Non. C'est è vous de nous dire
cela.
M. Rochefort: Oui, ce serait peut-être utile.
M. Middlemiss: On va en faire la lecture et, ensuite, on va y
revenir?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est cela. On les
reprendra l'un après l'autre.
M. Rochefort: Donc, on reprend l'article 72: "Le gouvernement
peut, par règlement, obliger tout entrepreneur à adhérer
à un plan qui garantit... " On se rend à "l'exécution";
donc, on saute: "dans les cas, et selon les conditions et modalités
déterminés par ce règlement".
Je relis: "Le gouvernement peut, par règlement, obliger tout
entrepreneur à adhérer à un plan qui garantit
l'exécution de ses obligations légales et contractuelles,
notamment celle de respecter le Code de construction, résultant d'un
contrat conclu avec une personne physique, un organisme sans but lucratif ou
une coopérative, pour l'exécution de travaux de
rénovation, de réparation, d'entretien ou de modification d'un
bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil. "Le règlement
visé au premier alinéa détermine - on saute "notamment" -
les cas, les conditions et les modalités de garantie reliés
à l'exécution des obligations légales et contractuelles de
l'entrepreneur. "
Article 73: "L'entrepreneur obligé d'adhérer à un
plan de garantie doit remettre à la personne physique, à la
coopérative ou è l'organisme sans but lucratif, le contrat par
lequel le plan garantit les obligations prévues à l'article 71 ou
72. "
Mme la Présidente, ces différentes modifications font
suite à des représentations qui nous ont été faites
en commission parle- mentaire, rendant obligatoire pour le client de
l'entrepreneur l'adhésion à un plan de garantie et
précisant que le plan peut garantir, en plus des obligations
contractuelles de l'entrepreneur, ses obligations légales.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous allons commencer par
l'article 71. Y a-t-il des questions?
M. Middlemiss: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Quelle est la portée des obligations
légales et contractuelles?
M. Rochefort: Elles seront définies, justement, par le
règlement mentionné au deuxième paragraphe qui dit: Le
règlement visé au premier alinéa détermine les cas,
les conditions et les modalités de la garantie reliés è
l'exécution des obligations légales et contractuelles de
l'entrepreneur ainsi que la catégorie. Plutôt que de parler
simplement des obligations légales et des obligations contractuelles, il
y aura un règlement qui déterminera, à l'intérieur
de cela, ce qui est couvert. C'est pour faire suite à une demande. La
rédaction initiale de l'article 71 était trop large.
M. Middlemiss: C'est donc le règlement qui va encore nous
donner la portée des obligations légales? Est-ce que le ministre
pourrait nous donner des exemples?
M. Rochefort: De quoi?
M. Middlemiss: De la portée de ces obligations. Qu'est-ce
que cela va toucher? Bonjour, M. le leaderî
M. Rochefort: Évidemment, les obligations sont les
obligations contenues au projet de loi, le respect des codes, les attestations
de conformité, les plans de garanties et les garanties du Code civil,
ces choses-là.
M. Middlemiss: J'ai trouvé que cela aurait
été plus explicite si on avait précisé quelles sont
les obligations contractuelles.
M. Rochefort: Parmi les obligations contractuelles, il y a les
acomptes versés, l'exécution des travaux au niveau du
parachèvement, tout cela. On souhaite qu'à partir des plans de
garanties qui existent présentement, compte tenu de la volonté
ferme du gouvernement de faire en sorte que le milieu continue à offrir
des plans de garanties, compte tenu aussi des expériences que nous avons
vécues, notamment au cours de Corvée-habitation où ces
plans ont joué
pleinement leur rôle, qu'ils continuent de jouer encore
aujourd'hui, nous souhaitons élaborer un règlement avec le milieu
qui définira quelles seront les couvertures minimales de base, uniformes
de tout plan de garantie reconnu par le ministre de l'Habitation et de la
Protection du consommateur aux fins des articles 71 à 73, quelles seront
donc ces obligations. Je pense qu'il faut élaborer cela avec le milieu
au niveau de la Commission du bâtiment en observant vraiment comment les
plans ont fonctionné dans Corvée-habitation et dans d'autres cas
que le député connaît bien, de façon qu'on ait un
peu de souplesse pour, à l'intérieur de ces grands
paramètres, élaborer un règlement satisfaisant, suffisant
et qui corresponde aussi aux besoins.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, le ministre a dit que
des plans de garanties étaient exigés dans
Corvée-habitation. Est-ce que, dans ce qui existe présentement,
on a de telles obligations légales et contractuelles?
M. Rochefort: Oui. Dans les plans actuels, au niveau du
bâtiment neuf, on couvre les acomptes jusqu'à 20 000 $,
l'achèvement des travaux indiqués au certificat de
parachèvement lors de la prise de possession. On garantit les vices
cachés et les défauts majeurs apparus dans un certain
délai après la vente. Pour le neuf, c'est cela.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut présumer que...
M. Rochefort: J'imagine qu'on va sûrement partir avec cela.
On n'ira certainement pas en deçà de ce qui existe, de ce qui a
fonctionné. Compte tenu des différentes évaluations qui
auront pu être faites, des besoins, des discussions que nous aurons avec
l'ensemble des intervenants tout au cours de l'élaboration du
règlement - d'ailleurs, en passant, on se donne un an pour
élaborer ce règlement; je pense que c'est fondamental -cela nous
permettra de consulter et d'en arriver à un règlement vraiment
bien élaboré, qui comprenne vraiment des couvertures de base
uniformes pour chacun des plans qui pourront être autorisés en
vertu des articles 71 à 73. Évidemment, cela n'empêchera
pas un plan de garantie d'offrir plus que ce que prévoit le
règlement.
M. Middlemiss: Ce sera une base par rapport à ce qu'on a
présentement.
M. Rochefort: La couverture minimale de base.
M. Middlemiss: Si quelque chose s'ajoute, cela sera à la
hausse, pour être un peu plus exigeant...
M. Rochefort: Cela pourrait être possible, effectivement.
Je pense qu'il faudra vraiment aller sur le terrain pour voir comment ces plans
ont réussi dans certains cas précis.
M. Middlemiss: Sans dépasser toutefois la capacité
financière des gens qui veulent devenir propriétaires.
M. Rochefort: C'est cela. Je pense qu'il faut tenir compte du bon
sens et des coûts que cela entraînera au niveau des primes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 71 est-il
adopté? Il a été remplacé, c'est un nouvel
article.
M. Middlemiss: Oui.
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adapté. J'appelle
l'article 72.
M. Rochefort: L'article 72 est l'équivalent de l'article
71, mais pour la rénovation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
M. Middlemiss: Excusez-moi, Mme la Présidente, j'avais
d'autres questions sur l'article 71.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Allez-y, M. le
député. (16 heures)
M. Middlemiss: Je pensais que c'était un amendement, je
m'excuse. Ceci s'applique seulement au secteur résidentiel. Est-ce qu'on
va penser couvrir d'autres genres de bâtiments? Il me semble que, dans
Corvée-habitation, on était limité à des
condominiums d'une certaine hauteur. Il y en avait, c'était possible
d'avoir des condominiums. Est-ce qu'on a l'intention d'élargir cela? Il
me semble qu'il y a eu des cas où des gens ont acheté des
condominiums c'étaient de gros édifices - qui, malheureusement,
après le dépôt, ont été pris avec rien.
Est-ce qu'on va songer même à de gros bâtiments?
M. Rochefort: Tant qu'on est dans le secteur
résidentiel...
M. Middlemiss: Le secteur résidentiel, cela peut couvrir
tout cela.
M. Rochefort: C'est cela. J'y faisais allusion et le
député met le doigt directement sur un élément qui,
je pense,
expliquaient, c'est qu'avant de construire un souterrain de métro
on visite sans exception tous les bâtiments qui se retrouvent au-dessus
et aux alentours du tunnel à construire. On prend même à
l'occasion des photos des lieux. À la suite de la construction, du
dynamitage, si des gens portent plainte, la communauté est
assurée pour ces choses. Elle va comparer ce qu'elle avait
observé au moment de l'inspection préalable à la situation
qui fait suite aux travaux de construction, d'excavation, de dynamitage, et
elle est protégée par des assurances solides en cette
matière.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Alors, les gens poursuivent...
M. Rochefort: C'est ça, les gens sont couverts et ils
poursuivent ceux qui sont nettement responsables. Ce n'est pas l'entrepreneur
en construction qui est responsable.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non.
M. Rochefort; C'est vraiment ce qui s'est produit dans le cas de
ta construction des corridors, des couloirs, des tunnels.
M. Middlemiss: J'aimerais revenir sur cela. Je connais un cas qui
est survenu è Ottawa. La construction d'un égout peut-être
cinq ans avant a eu pour effet de rabattre la nappe d'eau et les circonstances
ont voulu qu'une certaine année il y a eu une sécheresse et le
phénomène qu'on connaît à Montréal s'est
produit. Toutefois, ce que vous allez couvrir, c'est l'effet instantané
durant la période de la construction, mais il peut y avoir un effet
à long terme qu'on peut mesurer ou si c'est un cas...
M. Rochefort: Non, j'ai dit, dans la réponse que je
fournissais à Mme la députée de L'Acadie, que ce n'est pas
uniquement au lendemain ou dans les semaines qui suivent la construction parce
que même, théoriquement, la vibration est très faible dans
le métro, mais elle pourrait produire de telles situations -
théoriquement, je le répète, je ne suis pas
ingénieur - et ce n'est pas uniquement dans les semaines qui suivent.
Toute réclamation due è un changement intervenu par la
présence de ce tunnel est couvert par la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Middlemiss: Je voudrais pousser un autre cas à
l'extrême. On a dit que l'entrepreneur serait protégé dans
un cas comme celui que j'ai soulevé. Je ne voudrais pas que cela se
produise encore, mais je vais me servir de l'exemple de Saint-Jean-Vianney. Des
choses comme cela peuvent se reproduire. Est-ce que la responsabilisation,
à savoir qu'on ne devrait pas construire sur des terrains qui ont un
potentiel d'instabilité où un jour il pourrait y avoir un
glissement...
M. Rochefort: C'est vraiment un sinistre... À
Saint-Jean-Vianney, il n'y a aucune...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'hôpital
Notre-Dame à Nicolet.
M. Middlemiss: Bien non; maintenant, il y a des endroits qui sont
fort bien indiqués. Ce qui survient dans un cas comme celui-là,
c'est que l'entrepreneur construit et le phénomène se reproduit.
Souvent, les accidents arrivent... On fait l'émission d'un permis et
peut-être qu'on ne devrait pas le faire. C'est un peu comme dans les
zones inondables. Dans des cas comme cela, est-ce que cela va être
couvert?
M. Rochefort: II y a l'intervention du monde municipal. Les
municipalités sont dotées de pouvoirs maintenant qui leur
permettent justement par leur zonage de zoner des territoires comme ceux
décrits, maintenant identifiés, de ne pas autoriser de
constructions sur ces terrains, dans ces zones. Je pense que c'est de cette
façon que l'on peut répondre è la préoccupation du
député. On ne peut pas, je pense, aller trop loin dans la
discussion que nous faisons actuellement. Je comprends l'intérêt
et c'est évident, mais justement, conscient de tout cela, le
gouvernement se donne un an, il donne un an à la Commission du
bâtiment pour préparer en concertation un règlement sur les
plans de garanties pour justement s'assurer qu'on a des plans de garanties qui
fonctionnent, mais qui ne couvrent pas autant de choses, comme celles dont on
vient de parler, pour que cela n'entraîne pas des coûts
astronomiques pour tout le monde inutilement, ce qui rendrait ces plans de
garanties tout à fait embêtants plutôt que pratiques et
souhaitables par les consommateurs.
M. Middlemiss: Souvent, des choses comme cela, cela peut finir
par une poursuite. D'accord.
M. Rochefort: Cela n'en finit plus, c'est cela.
M. Middlemiss: C'est bien, l'article 71 est adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 71 est
adopté.
M. Rochefort: Article 72?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'ap-
pelle l'article 72. Adopté?
M. Rochefort: II s'agit de la rénovation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions, M. le
député de Pontiac?
M. Middlemiss: Le Code de sécurité s'applique-t-il
aux rénovations?
M. Rochefort: Non, c'est le Code de construction. Si on
rénove, il faut le faire selon le Code de construction.
M. Middlemiss: N'y a-t-il pas un Code de sécurité
aussi dans le domaine des rénovations? N'y a-t-il pas des choses, si on
fait une rénovation, qui peuvent avoir un effet sur la
sécurité?
M. Rochefort: Oui, mais justement, en respectant le Code de
construction, on s'assure que ce qui est construit conformément è
ce code est solide et sécuritaire.
M. Middlemiss: D'accord. Je vais vous poser la question suivante:
Quelle est la différence entre le Code de sécurité et le
Code du bâtiment lui-même? Si on prend la peine de faire deux
codes...
M. Rochefort: Oui.
M. Middlemiss:... c'est qu'il y a la
sécurité...
M. Rochefort:.. qui lie le propriétaire par le Code de
sécurité, alors que le Code de construction lie l'entrepreneur,
le constructeur.
M. Middlemiss: Automatiquement, tout ce qu'il fait...
M. Rochefort: On a d'ailleurs adopté ces dispositions
hier.
M. Middlemiss: Doit-on inclure dans cela tout type d'ouvrage de
génie civil?
M. Rochefort: Pour le génie civil, pensons, par exemple,
au pavage d'un stationnement en asphalte. Compte tenu des expériences
vécues, des plaintes déposées à l'Office de la
protection du consommateur ou à la Régie des entreprises de
construction, c'est utile. Moi-même, j'en ai eu à mon bureau de
comté. C'est utile pour ce genre de travaux de quelques milliers de
dollars que ce soit couvert par un plan de garantie financière. Je pense
à cela, entre autres.
M. Middlemiss: C'est bien.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 72 est
adopté. Y a-t-il des questions sur l'article 73? Adopté?
M. Rochefort: Adopté.
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 74.
M. Rochefort: Cela fait suite à la discussion que nous
avons eue. On dit que le plan doit être conforme aux critères
établis par règlement et être approuvé par le
ministre de l'Habitation et de la Protection du consommateur. Chaque plan de
garantie devra être autorisé par le ministre lui-même
puisqu'il ne s'agit pas de plans gouvernementaux, mais de plans offerts par le
milieu, et c'est le ministre qui, ultimement, aura la responsabilité de
s'assurer qu'ils sont conformes aux règlements et de les autoriser.
D'ailleurs, il y aura des renseignements qui devront être fournis
à cette fin. Il y a un amendement un peu plus loin qui est prévu
pour les renseignements de nature confidentielle qui, eux, seront soumis au
ministre puisque c'est à lui è autoriser les plans à
partir de ces renseignements. Adopté?
M. Middlemiss: Adopté. '
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. M. le
député, l'article 75: proposition pour supprimer.
M. Rochefort: C'est cela. On vient d'adopter des dispositions de
concordance tantôt. On ne veut pas laisser le loisir à un citoyen
de refuser ce plan de garantie. Cela va nous donner de bien meilleures
garanties, un bien meilleur fonctionnement et sûrement beaucoup de
simplification pour l'ensemble des citoyens, des consommateurs et des
gestionnaires de plans.
M. Middlemiss: Mme la Présidente. La Présidente
(Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Rochefort: Et même, éventuellement, cela pourrait
diminuer les coûts parce que ce sera sur une grande quantité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
(16 h 15)
M. Middlemiss: II me vient à l'idée des maisons de
grande valeur où on engage une équipe: un architecte, un
ingénieur et on choisit un entrepreneur qui se spécialise dans ce
domaine. Avec toutes ces garanties et de la façon qu'on procède,
est-ce que c'est réellement nécessaire? Ce sont les cas où
les gens sont probablement les plus protégés. Ils prennent la
peine d'engager des professionnels et ils font affaire directement
avec l'entrepreneur. Normalement, ils choisissent un entrepreneur qui a
une grande réputation dans ce domaine.
M. Rochefort: Si on y va pour l'entrepreneur, tous les
entrepreneurs devront obligatoirement être accrédités
è des plans de garanties pour être qualifiés. Donc, il n'y
aura pas de problème. L'entrepreneur auquel fera appel l'individu
concerné par l'exemple du député sera
accrédité è un plan. Deuxièmement, si on commence
à faire trop de distinctions sur les catégories de maisons, de
coûts, tout cela, c'est là qu'un plan commence à être
difficile à gérer et qu'on se retrouve avec des situations
où, quand cela va bien, on n'en entend pas parler, mais le jour
où, même pour une construction unifamiliale de 200 000 $, les
problèmes se posent au niveau de vices cachés ou de n'importe
quoi de cette nature, la personne vient nous voir et nous dit: Oui, je
n'étais pas assurée. Quand même, c'était normal que
moi... Là, on n'en sort jamais.
M. Middlemiss: Non, mais dans des cas comme cela, je pense que la
personne s'est organisée, qu'elle est allée voir des gens pour la
conception et pour l'exécution. Elle a déjà
dépensé de l'argent pour prévenir une telle situation. Je
suis convaincu que, rendu à ce prix, le coût de l'assurance de
garantie de certification de maison neuve va être d'un montant plus
élevé. Le but de la garantie, c'est de protéger les gens
les plus démunis. Ceux qui ont la capacité financière, qui
ont les connaissances ou qui sont avisés... Si la personne prend la
peine d'engager un architecte, un ingénieur et tout ça, c'est
qu'elle a été conseillée par quelqu'un de le faire. Elle
le fait. Elle met ses oeufs, au tout début, dans le panier et dit:
Regarde, la conception va être ça, l'exécution va
être ça. Est-ce que cette catégorie devrait y être
aussi soumise parce qu'elle a des recours vis-à-vis des professionnels,
elle a des recours pour autre chose? C'est juste un cas que je
soulève.
M. Rochefort: À l'article 71 qu'on a adopté
tantôt, on dit; Le règlement visé au premier alinéa
détermine les cas, conditions, modalités, garanties, etc., ainsi
que la catégorie de bâtiments résidentiels neufs à
laquelle il s'applique. Ce serait possible.
M. Middlemiss: J'ai juste voulu le soulever...
M. Rochefort: Ce serait possible.
M. Middlemiss: Dans un contexte comme celui-là, ce n'est
peut-être pas nécessaire parce que ce ne sont pas les gens...
M. Rochefort: Ce serait possible.
M. Middlemiss: Je pense que la garantie, c'est pour les plus
démunis qui arrêtent... Ce sont eux qui ont les problèmes,
oui.
M. Rochefort: Ce serait possible. L'article 75 est-il
adopté?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 75 est
adopté. Il est supprimé. L'article 76 est également
supprimé.
M. Rochefort: Oui, l'article 76... C'est ça, c'est
prévu au règlement que j'ai lu tantôt, justement, l'article
171, 10°.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il des questions
sur l'article 76?
M. Rochefort: II est supprimé.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, d'accord.
Adopté. Article 77? Il y a un amendement: Insérer dans la
deuxième ligne et après les mots "électriciens" et
"tuyauterie" les mots "du Québec".
M. Rochefort: Oui, c'est pour respecter la dénomination
des deux corporations, celle des maîtres électriciens et celle des
maîtres mécaniciens en tuyauterie.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions, M. le
député de Pontiac?
M. Rochefort: Sur l'amendement?
M. Middlemiss: Non, pas sur l'amendement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'amendement est adopté. Alors, c'est sur l'article
amendé.
M. Rochefort: Oui, excusez.
M. Middlemiss: II faut appeler les choses par leur nom. Quel
genre de personnes pourraient être autorisées à administrer
un plan de garantie tel que prévu à l'alinéa 1°?
M. Rochefort: Ce sera prévu par règlement du
gouvernement. Normalement, ce sera une personne qui, justement, a la
capacité et la solvabilité pour administrer un plan de garantie
financière conforme aux règlements définissant ce que
devront être les plans de garanties financières. En l'occurrence,
j'imagine que ceux qui le font actuellement auront de bonnes chances
d'être parmi ces personnes.
M. Middlemiss: Oui, il semble qu'il y
ait un organisme qui le fait présentement et qui a soulevé
un point, soit l'APCHQ: L'alinéa 1 laisse la porte ouverte au
gouvernement pour s'immiscer dans le domaine du cautionnement des entreprises
de construction.
M. Rochefort: Vous êtes sûr que cela concerne
l'article 77, 1°?
M. Middlemiss: Une personne autorisée, est-ce que...
M. Rochefort: Ce commentaire n'irait pas ailleurs?
M. Middlemiss: Est-ce que vous l'avez ailleurs?
M. Rochefort: Oui, oui. C'est à l'article 80, je pense,
que cela s'applique. On a apporté un amendement qu'on discutera
tantôt.
M. Middlemiss: D'accord. Il y en a un autre, je pense, des
maîtres entrepreneurs en réfrigération qui avaient
demandé d'avoir le même pouvoir d'administrer leur propre plan de
garantie.
M. Rochefort: Théoriquement, la loi ne l'empêche
pas.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on les
élimine? On dit: Théoriquement, ils ne sont pas là, mais
ils ne sont...
M. Rochefort: Non, non...
M. Middlemiss:... pas inclus dans...
M. Rochefort:... on ne les élimine pas. Il faut bien
distinguer. Dans le cas du 2°, on fait allusion particulièrement aux
deux corporations de métier. C'est que ces deux corporations se voient
confier formellement par la loi la qualification et les plans de garanties qui
doivent en découler alors qu'à 1 on fait référence
à tous les autres, finalement, qui pourraient vouloir s'en doter.
D'autre part, il faut quand même... J'ai dit que j'étais
prêt à regarder cela. La commission devra nous faire des
recommandations formelles là-dessus. Il faut voir qu'un plan de garantie
financière pour environ 230 entrepreneurs... J'aurais un certain nombre
de craintes quand à la viabilité financière d'un tel plan
de garantie. Mais si jamais la Commission du bâtiment fait une
étude de cette question et nous prouve que c'est pertinent...
Évidemment, c'est relié à la qualification parce qu'on
veut déléguer la qualification à des organismes
unidisciplinaires, à des associations unidisciplinaires outre les deux
corporations qui, elles, sont des corporations obligatoires, ce qui n'est pas
le cas des autres. Je pense que c'est une question de fond qui devra être
débattue à la commission et avec le gouvernement, le
ministère de l'Habitation, éventuellement.
M. Middlemiss: Donc, il y aurait peut-être
possibilité que les entrepreneurs en réfrigération avec
les autres, les électriciens ou les... Parce qu'il y a une
certaine...
M. Rochefort: C'est clair que... Au fond, la loi laisse cette
question ouverte. Mais il est clair que...
M. Middlemiss: Et la porte est ouverte aussi. Je pense que
l'Ordre des ingénieurs avait mentionné cela aussi, que te
programme de garantie serait ouvert aussi pour...
M. Rochefort: C'est par leur propre loi professionnelle. Ce sont
les codes de déontologie qui interviennent là-dessus, dans les
professions. Rien n'empêcherait, à l'heure où nous nous
parlons, aux architectes et aux ingénieurs de se doter de
systèmes de garanties financières, de protections de garanties
financières, mais à partir de leurs lois professionnelles.
M. Middlemiss: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. J'appelle l'article 78. Il y a un amendement, soit
remplacer, dans les quatrième et cinquième lignes, les mots
"contractuelles d'un entrepreneur et la conformité au Code de
construction d'" par les mots "légales et contractuelles d'un
entrepreneur, notamment celle de respecter le Code de construction pour".
M. Rochefort: C'est de la concordance avec les dispositions qu'on
a adoptées tantôt.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
M. Middlemiss: Pas de question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Adopté. J'appelle l'article 79. Y a-t-il des questions?
M. Rochefort: L'article 78, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est de l'article 78
qu'on vient de discuter.
M. Rochefort: L'amendement.
M. Middlemiss: C'est l'amendement, cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est l'amendement, je
m'excuse.
M. Middlemiss: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'amendement est-il
adopté?
M. Middlemiss: Oui.
M. Rochefort: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. L'article
amendé, dans son entier, est-il adopté?
M. Middlemiss: Mme Bélanger dit oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 79. Y a-t-il...
M. Rochefort: II s'agit d'un article qui permet au ministre de
l'Habitation et de la Protection du consommateur de retirer son autorisation de
gérer un plan de garantie et ainsi d'empêcher que soit offert
à un client un contrat de garantie offert par une personne qui n'est pas
suffisamment solvable. Ceci s'applique à la fois au contrat de garantie
rendu obligatoire en vertu des articles 71 et 72 et à ceux offerts sur
une base volontaire. C'est pour s'assurer de la solvabilité des plans
qui sont en activité.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté?
M. Middlemiss: Oui, Mme la Présidente,
Constitution d'une société de
gestion
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 80. 11 y a Un amendement. Insérer, dans la troisième
ligne du premier alinéa et après le mot "garantie", les mots
"lorsqu'il estime que les plans de garanties, administrés par une des
personnes visées aux paragraphes 1 et 2 de l'article 77, ne permettent
pas aux entrepreneurs d'offrir une protection suffisante". La discussion sur
l'amendement.
M. Rochefort: Cette modification vient préciser que le
gouvernement n'interviendra pas... Ah oui! C'est un amendement important
souhaité par un certain nombre d'intervenants.
C'est pour s'assurer que le gouvernement n'interviendra pour constituer
un plan de garantie que si le milieu ne se donne pas des plans de garanties qui
permettent è tous les entrepreneurs de se conformer aux garanties qu'ils
doivent donner à leurs clients en vertu du projet de loi 53. C'est
vraiment pour répondre à une demande, notamment celle de
l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec,
afin de baliser l'intervention par l'article 80, pour que le gouvernement,
n'importe quand, en tout temps, ne puisse tout à coup se lancer dans des
plans de garanties. C'est une balise pour que nous ne puissions mettre en place
des plans de garanties gouvernementaux, à partir de l'article 80, dans
n'importe quelle situation. C'est un article qui se réfère un peu
à la loi actuelle sur la RECQ. C'est seulement lorsqu'il estime que les
plans de garanties, administrés par une des personnes visées aux
paragraphes 1 et 2 de l'article 77, ne permettent pas aux entrepreneurs
d'offrir une protection suffisante.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il discussion sur
l'amendement?
M. Middlemiss: Non, sauf que cela fait un peu un
parallèle. Le ministre a accédé aux demandes de l'APCHQ et
d'autres associations, dans le milieu, pour s'assurer que le gouvernement ne
peut pas s'immiscer dans ce domaine. Toutefois, on a eu une discussion ce matin
et il n'y avait pas le même point de vue concernant la SIQ. C'est
exactement dans ce contexte que je soulevais ce point, ce matin.
M. Rochefort: Mme la Présidente, on a suspendu l'article
en question. Si le député veut y revenir, on peut y revenir
maintenant. J'ai trouvé, je pense, des réponses
convaincantes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, alors on va traiter
d'une chose à la fois.
M. Middlemiss: C'est cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous êtes d'accord,
l'amendement est adopté. Est-ce que l'article amendé est
adopté?
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté.
Adopté, M. le député?
M. Middlemiss: Adopté, oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Article 81?
M. Rochefort: II s'agit de dispositions qui permettraient,
justement, dans le cas où le gouvernement devrait mettre en place des
plans de garanties en vertu de l'article 80, au ministère des Finances
d'avancer des sommes pour le départ ou de garantir des emprunts.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Des questions?
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a une raison particulière
pour avoir des choses entre parenthèses, à la fin? Pourquoi
a-t-on mis cela entre parenthèses, "Les sommes que le gouvernement peut
être appelé... "?
M. Rochefort: Quand on parle du fonds consolidé, c'est
toujours entre parenthèses.
M. Middlemiss: Pourrait-on savoir pourquoi?
M. Rochefort: Je peux envoyer chercher quelqu'un du comité
de législation.
M. Middlemiss: Non, non.
Une voix: C'est pour attirer votre attention sur le fait que des
fonds peuvent être dépensés...
M. Rochefort: C'est bien fait, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 81 est-il
adopté? Adopté. À l'article 82, il y a un amendement qui
se lit comme suit: Le gouvernement peut...
Cautionnement
M. Rochefort: On remplace l'article, c'est cela?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. On remplace
l'article 82. Il se lit comme suit: "Le gouvernement peut exiger, par
règlement, de tout entrepreneur un cautionnement dans le but
d'indemniser les clients de l'entrepreneur dans le cas de fraude, de
malversation ou de détournement de fonds, pour des travaux de
construction qui ne sont pas couverts par un plan de garantie visé
à l'article 74. "
M. Rochefort: Mme la Présidente, il s'agit du
cautionnement qui existe actuellement en vertu de la Loi sur la Régie
des entreprises en construction du Québec. On l'avait
rédigé de façon trop large è l'article 82 du projet
de loi 83. Nous revenons au texte même de la Loi sur la qualification
professionnelle des entrepreneurs de construction. (16 h 30)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac?
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a un lien assez direct entre les
articles 82, 71 et 72?
M. Rochefort: Oui, le lien, c'est que l'article 82 ne couvre pas
les choses couvertes par les articles 71 et 72.
M. Middlemiss: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, adopté?
M. Rochefort: Adopté. M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous passons à
l'article...
M. Middlemiss: Juste une question.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
M. Middlemiss: Quel serait le montant de cautionnement?
M. Rochefort: Actuellement, il est de 5000 $. C'est par
règlement que c'est établi. Il y a eu des recommandations
auxquelles vous avez fait référence un peu plus tôt durant
la journée et qui nous ont été faites au cours de la
commission parlementaire. Il sera intéressant de voir les propositions
que la Commission du bâtiment nous fera à cet effet.
M. Middlemiss: Oui. Il semblait y avoir des
préoccupations, à un certain moment, et on avait l'intention
d'enlever ce cautionnement.
M. Rochefort: Effectivement, à un moment donné,
dans une des versions préliminaires des avant-projets de loi, cela n'y
était pas. Nous avons décidé de le réintroduire,
mais nous l'avions réintroduit un peu trop largement et on revient au
texte actuel de la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs
de construction.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, alors adopté,
M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: Oui.
Commission du bâtiment
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. J'appelle
l'article 83. Cela semble clair, est-ce qu'il y a des questions?
Constitution et organisation
M. Rochefort: Oui, je n'ai pas l'intention d'en dire plus long
que la ligne qui est là.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, c'est rare qu'on en
voit un si court que cela. M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: Mme la Présidente, je pense que c'est l'un
des articles du projet de loi qui nous préoccupent le plus. La
question
qu'on se pose c'est que, réellement - et ce n'est pas que je
n'aie pas confiance qu'on veuille responsabiliser les gens du milieu -faut-il
l'instituer? Je sais que cela fait deux ans ou deux ans et demi que le
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur a eu des
échanges avec les gens du milieu et, à la suite de ces
échanges, il a décidé que le meilleur véhicule
qu'on pourrait utiliser serait cette Commission du bâtiment. Ce sont
peut-être les expériences passées de certaines commissions
qui nous rendent un peu plus songeurs et qui nous portent à croire qu'on
est mieux de prévenir que de guérir. Si c'est la seule et unique
façon pour atteindre le but visé par ce projet de loi,
énormément de questions vont être soulevées sur son
financement.
Que, dans la composition de la commission, les gens du milieu, surtout
les entrepreneurs, soient en majorité représentés, je
pense que cela ne cause pas de problème du tout. Il reste è
savoir si ces gens ensemble, au sein de cette commission, réussiront
à avoir une concertation. Même si ce sont des entrepreneurs en
construction, ils proviennent de différentes disciplines et font
différents genres de travaux, et cela ne veut pas dire
nécessairement qu'ils seront capables de s'entendre, car chacun d'eux
aura ses propres préférences et ses propres - je ne voudrais pas
dire intérêts - mais il voudra s'assurer que tout fonctionne bien
dans le domaine où il oeuvre.
Je me demande si, réellement, c'est l'instrument qui pourrait le
mieux responsabiliser les intervenants sans créer plus de
problèmes qu'auparavant. Toute cette question est réellement
inconnue et je pense qu'il ne faudrait pas blâmer l'Opposition si elle se
pose des questions, car, malheureusement, on n'a pas eu l'avantage de
participer à toutes les discussions qui ont eu lieu. C'est
peut-être l'un des problèmes lorsqu'on arrive avec un projet de
loi si important et qu'on est pris par le temps.
Je sais que le projet de loi n'était pas prêt, sauf que le
prédécesseur du ministre de l'Habitation et de la Protection du
consommateur, il y a un an, le 18 avril 1984 - je me trompais de date hier, je
parlais du mois de mai - lorsqu'il nous a présenté sa
déclaration ministérielle sur l'adoption du Code national du
bâtiment, nous a dit: D'ici deux semaines, je vais déposer un
projet de loi à l'Assemblée nationale. Peut-être que, si le
projet de loi avait été présenté avant, on aurait
pu faire toutes les vérifications nécessaires pour s'assurer que
les appréhensions qu'on a... Les appréhensions ne viennent pas
des membres de l'Opposition comme individus, ce sont des appréhensions
qui ont été soulevées, même la semaine
dernière, et d'autres encore aujourd'hui. Je sens qu'on a une
responsabilité comme législateurs; le gouvernement a une
responsabilité: gouverner, c'est prévoir.
Pour ces raisons, n'ayant pas bénéficié de tous ces
échanges et considérant que, dans tout cela, il peut y avoir un
intérêt de part et d'autre, qui n'est pas mauvais, de tous les
entrepreneurs, à savoir que le projet de loi va leur donner quelque
chose qu'ils n'ont pas aujourd'hui, que ceci semble être mieux que te
statu quo... Ce que je recherche, c'est m'assurer, lorsqu'on va adopter un
projet de loi aussi important que celui-là, qu'on aura fait tous les
efforts nécessaires pour livrer un projet de loi qui réellement
atteindra tous les objectifs.
Mme la Présidente, c'est dans ce sens-là qu'on a pris les
moyens, au moment de l'adoption du principe du projet de loi, pour dire:
Gardons les choses qui nous tracassent le plus, qu'on peut adopter et qu'il est
normal de faire, de regrouper en une seule loi? Mais le véhicule qu'on
veut utiliser, où s'en va-t-on? Ceci n'est pas douter de la
sincérité et de la façon consciencieuse dont cela a pu
être fait de part et d'autre, mais c'est qu'on voudrait bien s'assurer
que, si on devient participant à cette chose, on a été
suffisamment éclairé pour dire: D'accord, on a
exécuté notre travail comme législateurs et on va
finalement livrer au milieu, aux intervenants de la construction, ce dont ils
ont besoin pour réellement atteindre cette excellence qu'on recherche un
peu partout.
Ce sont les commentaires, Mme la Présidente, que je voulais faire
concernant la Commission du bâtiment.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord.
M. Rochefort: Mme la Présidente, je n'ai pas l'intention
d'être long sur cette question; je crois que nous avons eu l'occasion de
consacrer presque une journée entière de nos débats sur
cette question à l'Assemblée nationale. Je ne porte pas de
jugement sur cela. Chaque député a ses droits et tous ses droits
à l'Assemblée nationale. Mais ces questions ont été
longuement soulevées à l'Assemblée nationale, on les a
débattues presque au cours d'une journée entière. Nous
avons eu l'occasion aussi d'interroger formellement chacun des intervenants qui
se sont présentés devant nous, il y a une dizaine de jours, en
commission parlementaire, lors des auditions. La très grande
majorité de ceux-ci ont dit souhaiter l'institution d'une Commission du
bâtiment.
Je dirai, quant à moi, dans un premier temps, que, si on met en
place une loi comme celle-ci, il est absolument essentiel qu'il y ait quelqu'un
qui soit responsable de l'appliquer. Si nous maintenons la situation qui
prévaut à l'heure où nous nous parlons, il y a deux
organismes dans lesquels le milieu
n'est pas représenté, sauf à la RECQ et pour des
questions très particulières, qui sont loin de l'essentiel des
activités de cette dernière. Deuxièmement, ce sont deux
organismes gouvernementaux qui ne sont pas interreliés directement,
formellement, structurellement l'un à l'autre, avec les
conséquences que j'ai décrites en ce qui a trait à
l'absence de liens suffisamment formels, suffisamment suivis entre la
qualification et la vérification, l'inspection qui se fait sur le
terrain. Troisièmement, quant à moi, dans la mesure où
nous décidons de responsabiliser un milieu, je ne peux concevoir que
nous Je responsabilisions, par des mesures très précises,
très concrètes, très nombreuses aussi, en confiant
l'ensemble de l'encadrement de cette responsabilisation à des
fonctionnaires qui sont sous la responsabilité d'autres fonctionnaires
et uniquement, ultimement, d'un ministre.
Je pense qu'à partir du moment où on décide de
responsabiliser, d'imposer des obligations, d'aller dans le sens de cette
responsabilisation du milieu, il faut associer le milieu aux décisions
qui encadrent son activité professionnelle. Je répète que
ce que nous faisons, par l'introduction de la Commission du bâtiment,
c'est que nous en arrivons à un meilleur partage, à un meilleur
équilibre entre l'État et ses partenaires en matière de
qualité de travaux de construction, en matière de
sécurité des édifices publics. Quant à mot, il est
absolument essentiel qu'une telle commission soit instituée, si nous
voulons vraiment atteindre les objectifs qui sont dans les 82 articles que nous
avons adoptés jusqu'à maintenant.
J'ajoute qu'on n'est pas en train d'instituer une commission
additionnelle à tout ce qui existe actuellement. On prend deux groupes
pour en faire un seul. Donc, je pense, Mme la Présidente, qu'on a
là la solution qui me semble la plus intéressante, qui a
été étudiée sous toutes ses coutures depuis plus de
deux ans et demi et qui a fait l'objet de nombreuses consultations à
chacune des étapes avec l'ensemble des intervenants du milieu, encore
une fois, à l'occasion de la commission parlementaire, récemment,
et à l'occasion d'un débat à l'Assemblée nationale
avec les résultats qu'on connaît. Je pense qu'il faut aller de
l'avant avec l'institution d'une Commission du bâtiment pour nous
permettre vraiment de donner un sens réel et une portée
véritable à toute la Loi sur le bâtiment.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, les
échos que j'ai eus de votre projet de loi ou les réticences qui,
à ma connaissance, ont été exprimées au sujet de
votre projet de loi semblent surtout - enfin, pour une partie - à
l'égard de la création de cette commission et de l'ampleur que
cette commission pourrait prendre. Évidemment, c'est toujours facile de
dire qu'on en fusionne deux, qu'au lieu d'en avoir deux, on en a une, et que,
normalement, cela ne devrait pas être plus coûteux et
peut-être même moins coûteux.
M. Rochefort: D'autant plus que c'est le milieu qui va la
gérer.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
Peut-être que cela va être moins coûteux, mais, par
contre, ce sont aussi des obligations nouvelles qui sont créées
pour Je milieu. Est-ce que vous avez des projections? Je comprends que vous
avez un conseil d'administration de quinze membres, etc., mais est-ce que c'est
un organisme qui, à un moment donné, peut prendre une ampleur
quand même assez considérable? Je pense que, non pas les
entrepreneurs...
M. Rochefort: Ni les associations non plus.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense que les
employeurs en général - je ne parle plus de la construction
particulièrement ont l'impression, des fois, que les
responsabilités financières ou autres qui leur ont
été données, par exemple, par la CSST, ne devaient pas
être, au point de départ, aussi considérables que celles
que, finalement, ils ont dû assumer. Je pense qu'il faut comprendre leur
appréhension devant une nouvelle commission. Comme le disait le
député de Pontiac, on ne met pas en doute les intentions, la
bonne foi de ceux qui y ont pensé, mais est-ce qu'il y a une
façon de voir? Enfin, vous avez dû faire certaines projections.
Comment voyez-vous le développement de cette commission? Compte tenu de
ses responsabilités, qu'est-ce que cela pourrait vouloir dire comme
responsabilités supplémentaires pour les employeurs? Je pense que
c'est cela qui les tracasse dans le fond et on ne peut pas, je pense, ignorer
cela parce que, autour de cette table, on reconnaîtrait, par exemple,
qu'en dépit des objectifs, bons en soi, de la CSST, cela s'est
révélé beaucoup plus considérable que ce qui avait
été prévu au point de départ.
M. Rochefort: Mme la Présidente, dans un premier temps, je
répéterai ce que je n'ai pas cessé de
répéter depuis le tout début de nos discussions sur la
Commission du bâtiment. Je ne crois pas que ce soit le lieu pour faire le
procès de la Commission sur la santé et la sécurité
du travail...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, ce n'est pas
mon intention non plus. (16 h 45)
M. Rochefort:... d'autant plus que les
gens qui pourraient nous permettre de faire un débat constructif
et fondé sur cette question ne sont pas parmi nous. De toute
façon, selon les différentes interventions et les
différents discours qu'on entend, les positions diffèrent
à l'occasion.
Je rappellerai, dans un premier temps, que les pouvoirs de la Commission
du bâtiment sont très précis dans le projet de loi,
à l'article 104. Je me souviens de deux interventions du
député d'Outremont à notre commission, il y a une dizaine
de jours. Il a posé des questions à un, sinon à deux
groupes, pouvoir par pouvoir, responsabilité par responsabilité,
en demandant lesquels on pourrait éliminer. Ces groupes ont
répondu qu'ils croyaient que les responsabilités, les fonctions
qui étaient inscrites là étaient justifiées et
nécessaires.
J'ajouterai que les projections que nous pouvons faire, c'est
qu'éventuellement la Commission du bâtiment, par les succès
escomptés de l'ensemble des programmes de responsabilisation des
mesures, des mécanismes d'autocontrôle, d'attestation de
conformité, d'appui de l'ensemble de ces mesures, par des plans de
garantie financière, par la simplification et la modernisation des
règles, des lois, donc de l'ensemble du cadre d'activités
professionnelles de ce milieu, devrait nous permettre de réduire les
activités que connaissent déjà ces différentes
fonctions qui seront regroupées à la Commission du
bâtiment.
D'autre part, quant au financement, je pense qu'on aura l'occasion
tantôt, dans les dispositions du projet de loi concernant le financement,
d'avoir une discussion très constructive, très
intéressante, qui nous fera voir jusqu'à quel point c'est bien
encadré, quand on tient compte de ce qui est déjà
autofinancé par la commission, par les intervenants au niveau des
coûts générés par l'un ou l'autre des deux
organismes qui deviendront parties constituantes de la commission. Et quand on
tient compte des amendements que nous apportons, je pense qu'on répond
à l'essentiel, sinon à toutes les demandes du milieu. J'ai eu
l'occasion encore ce matin de rediscuter avec des intervenants qui ont pris
connaissance des amendements. Je pense que la discussion que nous aurons
tantôt sur les amendements nous permettra d'avoir une idée
très concrète, très précise et un débat
constructif autour de ces questions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais juste
rectifier une chose que le ministre a dite tout à l'heure. Je ne veux
pas utiliser le mot "procès", mais faire le procès de la CSST, je
pense que ce n'est pas l'intention des gens qui sont ici du côté
de l'Opposition. C'était une analogie. Je n'en discuterai même
pas. Même si tout était absolument vertueux et sans faille de la
part de la CSST, tenons cela pour acquis, il reste que les coûts... Et je
ne fais même pas allusion au débat qui a lieu présentement
en Chambre. Même avant ceci... On a tout à coup
réalisé que c'était beaucoup plus coûteux que ce qui
avait été prévu. C'est dans ce sens que les gens expriment
une inquiétude à l'endroit de la nouvelle commission. On peut
dire, à ce moment-là, qu'on essaie de restreindre, de faire deux
dans un, il y a des balises; mais, en tout cas, vous allez peut-être
apporter des détails un peu plus concrets...
M. Rochefort: Je pense que c'est en avançant...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... que simplement votre
bonne parole, qui était probablement celle aussi de celui qui a
été la parrain de la CSST et que personne n'a voulu mettre en
doute à ce moment-là. C'est par la suite des
événements qu'on s'est rendu compte que c'était...
M. Rochefort: Juste une dernière intervention à la
suite de vos propos. D'abord, il y a une différence considérable
entre les deux conseils d'administration. On ne se retrouvera pas à la
Commission du bâtiment avec un conseil d'administration paritaire dans
lequel le président a un vote prépondérant et des pouvoirs
formellement attribués par la loi. Les pouvoirs du président de
la Commission du bâtiment sont ceux d'un président-directeur
général. Ses pouvoirs sont ceux que lui confiera la Commission du
bâtiment, qui sera la commission de l'industrie du bâtiment au
Québec. Je pense que vous avez probablement raison et que c'est en
étudiant les articles du projet de loi que nous allons en arriver
à une conclusion satisfaisante et commune quant à cette
commission.
Je répète qu'on ne crée rien de neuf. L'ensemble de
ces choses est appliqué par deux organismes, mais deux organismes dans
lesquels les entrepreneurs, ceux qui sont concernés, n'ont aucun mot
à dire, y compris ceux qui participent partiellement à
l'autofinancement de ces activités. À l'heure où nous nous
parlons, la RECQ transfère une facture, carrément, au milieu, et
le milieu n'a pas à dire: Oui, mais on pourrait peut-être revoir
comment telle chose est faite ou tout cela. La même chose, par exemple,
pour l'inspection électrique et l'inspection du gaz. Là, c'est le
milieu qui va discuter comment cela va se faire et comment cela va se
répartir, à partir des balises que le projet de loi va
amener.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: À la suite des commentaires du ministre
disant qu'on veut faire ici le procès de la CSST...
M. Rochefort: Je n'ai pas affirmé qu'on voulait le faire;
j'ai dit: Je ne le voudrais pas.
M. Middlemiss: Je me suis retenu. J'ai parlé au tout
début et j'ai dit: certaines commissions. Je me suis retenu de
mentionner la CSST exactement pour ça.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est moi qui l'ai
nommée, c'est moi qui l'ai mentionnée.
M. Middlemiss: Oui, vous l'avez nommée, mais j'ai
parlé de commissions.
M. Rochefort: Faites un caucus.
M. Middlemiss: Non, ce n'est pas cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce n'était pas
dans cet esprit.
M. Middlemiss: Dans ses remarques, le ministre n'excluait pas mon
intervention.
M. Rochefort: Je n'ai nommé personne.
M. Middlemiss: Non, non. Je veux juste vous dire que, si j'avais
voulu réellement commencer un débat sur la CSST, je ne me serais
pas gêné pour le mentionner. J'ai juste dit: II y a des
commissions qui nous ont apporté des surprises, et on ne voudrait
certainement pas s'embarquer encore dans ces mêmes surprises. Une des
préoccupations, si on avait pu nous présenter
réellement... Parce qu'en fin de compte c'est le coût.
M. Rochefort:... au financement.
M. Middlemiss: Oui d'accord, on va y arriver, mais, si on avait
eu ça dès le début, je suis convaincu que, si les
intervenants avaient tous été rassurés, on aurait eu
peut-être un consensus et même l'unanimité sur cela. Si vous
vous souvenez bien, M. le ministre - je ne sais pas si c'est le manque de temps
- il y a eu les entrepreneurs en construction, les associations et les
corporations qui ont passé devant nous - il y en a eu trois et j'ai
toujours posé des questions sur Je coût. Je viens de l'entreprise
privée et j'y ai été pendant 20 ans. Une chose primordiale
dans l'entreprise privée, c'est de s'assurer qu'on va faire les choses
au coût le plus bas possible. À tous et chacun qui ont
passé devant nous, devant nous, j'ai posé la question: En fin de
compte, si cela coûte plus cher, qui paie la note? Tous ont
répondu: C'est le consommateur. Alors, il n'y a rien de mauvais dans
ça. C'est toujours cela qui survient. Si on avait voulu nous rassurer en
disant que, réellement, on ne s'embarque pas dans une commission et dans
un financement qui auraient en fin de compte l'effet de transmettre une note
plus élevée au consommateur... On n'a même pas atteint
l'objectif ici de mieux protéger le consommateur. D'accord, pour une
meilleure qualité et une meilleure sécurité, on peut
s'attendre à payer un peu plus, mais combien plus, peut-on le
justifier?
Peut-être que, si nous avions eu ces chiffres, nous ne poserions
pas autant de questions que nous en posons présentement. C'est
malheureux. Peut-être qu'au fur et à mesure - comme disait Mme la
Présidente -qu'on va avancer, le ministre pourra nous assurer que
réellement aujourd'hui, avec ce qu'on connaît... Pour l'avenir, on
peut toujours tenter de prévoir et de faire des projections, mais on
n'est jamais assuré que ces projections vont se réaliser.
J'espère qu'au fur et à mesure qu'on va avancer on pourra nous
rassurer.
Sur cela, Mme la Présidente, je dois, à ce stade-ci,
l'adopter sur division. La raison pour ça est que, tant et aussi
longtemps qu'on n'est pas assuré du coût... Je ne voudrais pas
qu'on dise oui à une Commission de bâtiment, à un
véhicule, et qu'un peu plus loin on dise non à son financement.
On ne pourrait pas fonctionner. Pour être cohérent, je voudrais
l'adopter sur division.
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 83 est
adopté sur division. J'appelle l'article 84.
M. Rochefort: II n'y a pas de commentaire particulier.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce adopté sur
division?.
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'article 84 est
adopté sur division. J'appelle l'article 85.
M. Rochefort: II n'y a pas de commentaire particulier.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, est-ce que le ministre
aurait une idée de l'endroit où pourrait être le
siège social?
M. Rochefort: Puis-je ne pas respecter un engagement que j'ai
pris hier soir? Elle a dit: Je ne ferai pas de boutade.
M. Middlemiss: Non, non, envoyez fort.
M. Rochefort: Puis-je en faire une? À Montréal, ce
serait une bonne idée.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le comté de
Gouin?
M. Rochefort: Non, il n'y a pas de place. Il n'y avait pas de
place pour faire de la construction non plus; c'est pour cela qu'on a quand
même des bonnes relations ensemble, les constructeurs et moi. Une chance
que je suis devenu ministre de l'Habitation, sans cela on n'aurait jamais eu
l'occasion de travailler ensemble vraiment. On ne fait pas de constructions
dans mon comté, c'est déjà tout construit.
M. Middlemiss: Donc, la ville de Montréal serait choisie
pour l'endroit du...
M. Rochefort: Non, non, Mme la Présidente. Je n'ai pas de
décision de prise. Je pense que, compte tenu de la façon que j'ai
travaillé avec le milieu jusqu'à maintenant, je ne ferai jamais
de recommandation au Conseil des ministres avant d'avoir consulté
formellement la Commission du bâtiment quant à l'endroit qu'elle
nous suggérera pour le siège social de la commission. Ce que je
dis, c'est que, si jamais elle me suggérait Montréal, je ne
ferais aucune opposition.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon.
M. Middlemiss: La raison de ma question, c'est qu'il y a
certainement des endroits qui sont plus logiques que d'autres. Je crois que
Montréal serait certainement un...
M. Rochefort: À l'heure où on se parle, la RECQ a
son siège social à Montréal, par exemple, c'est
évident.
M. Middlemiss: Donc, Montréal, au point de vue... C'est
à cause de sa population et tout cela...
M. Rochefort: C'est à cause du bassin, tout cela.
M. Middlemiss: Montréal devient un endroit qui...
M. Rochefort: Cela fait un meilleur équilibre avec
Québec au niveau de l'appareil gouvernemental.
M. Middlemiss: Non, ce n'est pas que je voudrais mettre
Québec et Montréal en concurrence. Si, par hasard, on choisit
Montréal, c'est à cause de sa grande importance par rapport au
reste de la province.
M. Rochefort: C'est évident. M. Middlemiss:
D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On pourrait
peut-être mettre cela dans le comté de Pontiac aussi.
M. Rochefort: Oui, mais, si on a une demande de Pontiac, je crois
qu'on va en avoir une de Mégantic-Compton, de Val-d'Or, de La Baie, de
Granby...
Une voix: De Limoilou.
M. Rochefort:... Limoilou, c'est Québec. Là, je
pense que cela fait le tour.
Une voix: Saint-Jérôme.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, ce n'est pas que je
n'aimerais pas avoir quelque chose de ce genre dans le comté de Pontiac,
mais...
M. Rochefort: Ou peut-être à Mont-Rolland.
M. Middlemiss:... demander d'avoir cela dans le comté de
Pontiac, j'ai bien l'impression qu'on ne serait pas en train d'atteindre les
buts visés, l'un des objectifs de tout cela...
M. Rochefort: Bon, on se retrouve bien.
M. Middlemiss:... mais ce n'est pas que je ne voudrais pas
l'avoir. Je pense qu'il faut analyser cela de façon très
objective et dire: On veut atteindre le but visé et non pas satisfaire
l'un ou l'autre.
M. Rochefort: Chose certaine, Mme la Présidente, c'est
qu'il faut qu'on soit d'accord pour qu'il y ait une commission pour pouvoir
revendiquer l'établissement du siège social chez soi.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ça. Alors,
l'article 85 est-il adopté?
M. Middlemiss: Sur division.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 85 est adopté sur division. J'appelle l'article 86 qui
est remplacé par le suivant. "86. La commission est administrée
par un conseil d'administration de quinze membres dont un président. Le
président et dix membres du conseil siègent avec droit de vote,
les quatre autres membres siègent sans droit de vote. Le
président du conseil remplit les fonctions de président-directeur
général de la commission. "
En fait, c'est un remplacement d'article. Je vous invite à le
discuter,
messieurs, mesdames.
M. Rochefort: Mme la Présidente, cet article a pour but
dans le fond de donner suite aux articles qui vont suivre, aux amendements qui
vont suivre, notamment l'article 87. Cela maintient une Commission du
bâtiment composée de quinze membres tel que prévu, dont un
président; sauf que, par mesure de souplesse et aussi de
représentation, on prévoit que onze des membres de la commission
siégeront avec droit de vote, que quatre autres siégeront sans
droit de vote et que le président quant è lui remplit les
fonctions de président-directeur général de cette
commission.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, Mme la Présidente. Je vois qu'on a
maintenu le nombre à quinze, tel que prévu dans le projet de loi,
même si on a eu des représentations qui nous suggéraient
peut-être un nombre moindre; je pense qu'on avait eu neuf, onze. Je me
pose la question à savoir quelle est la raison pour laquelle, sur les
quinze membres, il y en a seulement dix...
M. Rochefort: Onze.
M. Middlemiss:... dix, plus le président qui...
M. Rochefort:... qui ont droit de vote.
M. Middlemiss: D'accord, parce que le président va
être, lui aussi, choisi, mais pas nécessairement dans le milieu,
pour empêcher les conflits.
M. Rochefort: II est nommé par le gouvernement.
M. Middlemiss: D'accord. Pourquoi a-ton choisi cette formule? Je
regarde cela et j'ai bien l'impression qu'on a voulu faire plaisir à
tout le monde. On a mis à la commission des gens qui n'ont pas droit de
vote, des gens dont la plupart des intervenants on dit: On ne veut pas de ces
gens-là à la commission. Est-ce qu'on a voulu satisfaire son
père, sa mère et tout le monde en même temps?
M. Rochefort: Mme la Présidente, j'ai deux commentaires
rapides. Je pense qu'on est peut-être en train de faire la discussion de
l'article 87. J'irais même jusqu'à suggérer, s'il le faut,
de suspendre l'article 86; on fera l'article 87 et on reviendra à
86.
Deuxièmement, il n'est absolument pas question de satisfaire le
père, la mère et tout le monde en même temps. On aurait
alors un amendement qui dirait: La commission est administrée par un
conseil d'administration composé de 92 personnes.
M. Middlemiss: Excusez-moi, Mme la Présidente, mais je
crois que 92... On disait qu'on voulait que ce soient les gens du milieu, les
gens qui ont une responsabilité...
M. Rochefort: Non. Vous me dites: Est-ce que vous avez voulu
satisfaire tout le monde en même temps? Je dis non, parce que, si j'avais
voulu satisfaire toutes les demandes, on aurait un conseil d'administration
à peu près équivalent à l'Assemblée
nationale. Donc, on n'a pas fait que des heureux. De toute façon,
l'objectif n'était pas de faire des heureux ou des malheureux, il
était de constituer le conseil d'administration d'une commission qui
serait de la bonne façon pour lui permettre d'assumer entièrement
ses responsabilités, de façon satisfaisante et responsable.
M. Middlemiss: Peut-être est-ce hors du sujet, vous me le
direz, Mme la Présidente. Ce n'est peut-être pas à cet
article-ci, mais, lorsqu'on arrivera à l'article concernant le
président ou ce genre de choses, je voudrais poser quelques questions.
Je pense qu'il serait déplacé de le faire présentement.
Là, c'est juste sur la composition. On dit: II y a dix ou quinze
membres...
M. Rochefort: C'est cela. Réglons la composition et on
regardera les fonctions et responsabilités de tout le monde en cours de
route.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Bon, alors
l'article...
Mme Bélanger: Mme la Présidente, étant
donné que le sujet a l'air très litigieux, est-ce qu'on pourrait
ajourner les travaux? Il est 17 heures.
M. Rochefort: Mme la Présidente, cela va bien. Pourquoi ne
continuons-nous pas un petit peu, au moins jusqu'à 17 h 15 ou 17 h 30?
Il me semble qu'on l'a faite, dans le fond, entre nous, la discussion sur la
commission. Je pense qu'on peut avancer et qu'on trouvera des réponses
aux questions soulevées. Il me semble que toute la discussion qui a
duré au moins quinze minutes tantôt, sur la raison d'une
commission et tout cela... Si on reprend cela lundi, je ne suis pas sûr
qu'on ne la reprendra pas entièrement.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, si on a demandé
de terminer à 17 heures, c'est que la demande est venue de part et
d'autre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, je pense que tout le
monde est d'accord.
M. Middlemiss: Regardez tout le monde ici; peut-être qu'on
pourrait prendre un vote. Ce serait intéressant.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Tout le monde a l'air
d'accord.
Mme Bélanger: Tout le monde est prêt à
partir.
M. Middlemiss: Je m'engage personnellement, Mme la
Présidente, à ne pas revenir sur toute la discussion qui est
déjà enregistrée sur la commission.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Qui n'a pas
été longue, M. le ministre.
M. Middlemiss: Je pense qu'elle n'a pas été
longue.
M. Rochefort: Mais non, ce n'était pas de l'impatience;
c'était un constat. Quinze minutes sur un article de trois mots...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais vous savez que
chaque membre a le droit de parler durant 20 minutes...
M. Rochefort: Ah oui! Je sais cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):... 20 minutes sur chaque
paragraphe. Vous en êtes quitte pour quinze minutes. Franchement, vous
êtes chanceux!
M. Rochefort: Est-ce moi qui suis chanceux ou le milieu? C'est le
milieu qui attend le projet de toi.
M. Bordeleau: Mme la Présidente, avec l'assurance que
vient de nous donner le député de Pontiac, je pense que cela
n'enlèverait pas nécessairement de temps si on terminait
maintenant. Cela nous permettrait de prendre nos avions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, mais j'aimerais
quand même qu'on dispose de l'article 86. L'article 86 est-il
adopté?
M. Rochefort: Adopté.
M. Middlemiss: Sur division.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux):
L'article 86 est adopté sur division et la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 3)