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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
pour l'étude du projet de loi 170, Loi sur la taxe de vente du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives d'ordre
fiscal. Est-ce qu'il y a, M. le secrétaire, des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Claveau
(Ungava) remplacera M. Boisclair (Gouin), M. Tremblay (Rimouski) remplacera M.
Chagnon (Saint-Louis) et M. Gendron (Abitibi-Ouest) remplacera Mme Marois
(Taillon).
Fourniture exonérée Service de
santé (suite)
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Nous en étions à l'article 103 et la parole était à
M. le ministre si je me souviens bien.
M. Savoie: On n'était pas rendus à 103, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Non? Ah bon! Nous avions
adopté 102, je crois.
M. Savoie: Ah non! Non, non! On était rendus, M. le
Président, à 113.
Une voix: ...l'article 112.
Le Président (M. Lemieux): Ah! L'article 112? Pardon,
l'article 113. Vous avez raison. Vous avez raison, c'est une erreur. Vous
êtes éveillé, M. le ministre. L'article 113.
M. Filion: Est-ce que vous êtes revenu avec ma
réponse, M. le ministre?
M. Savoie: Vous allez l'avoir, votre réponse.
M. Filion: L'avez-vous?
M. Savoie: Sur la fin de l'avant-midi.
M. Filion: Ah! Sur la fin de l'avant-midi. C'était
tellement clair.
M. Savoie: Oui. Il faut être raisonnable.
M. Filion: II faut être raisonnable. C'était
très clair, M. le ministre.
M. Savoie: Quand on n'est pas raisonnable, on paie pour.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il n'y a pas
d'intervention sur 113?
M. Filion: Ah! Mais on en attend la lecture, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Je peux vous faire
ça, moi.
M. Filion: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): "La fourniture,
effectuée par un médecin d'un service de consultation, de
diagnostic ou de traitement ou d'un autre service de santé rendu
à un particulier est exonérée. Toutefois, cette fourniture
ne comprend pas la fourniture d'un service chirurgical ou dentaire
exécuté à des fins esthétiques et non à des
fins médicales ou restauratrices."
M. Savoie: Adopté, M. le Président. M. Filion:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 114: "La fourniture de services infirmiers rendus par une
infirmière ou un infirmier autorisé, par une infirmière ou
un infirmier auxiliaire autorisé ou par une infirmière ou un
infirmier titulaire d'un permis exerçant à titre privé est
exonérée si, selon le cas, le service est rendu à un
particulier dans un établissement de santé ou à son
domicile; le service consiste en des soins privés; la fourniture est
effectuée à un organisme du secteur public."
M. Filion: À part tes services infirmiers, il n'y aurait
pas d'autre type de services autour de... Quand on dit infirmière ou
infirmier, ça comprend des auxiliaires, aussi?
M. Savoie: Oui, bien, ils disent: Ou un infirmier, ou une
infirmière auxiliaire.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Lemieux): C'est beau?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 114 est
adopté. Nous passons à 115. "La fourniture d'un service
d'audiologie, de chiropodie, de chiropratique, d'ergothérapie,
d'optométrie, d'or-
thophonie, d'ostéopathie, de physiothérapie, de podiatrie
et de psychologie rendu à un particulier, est exonérée si
elle est effectuée par un praticien." De chiropodie. Chiropodie,
chiropodie, chiropodie. Alors, je m'excuse. Chiropodie.
M. Savoie: C'est comme du chianti. Il faut le savoir. Ça
me faisait penser à quelqu'un qui appelait du chianti du chianti.
Le Président (M. Lemieux): Ha, ha, ha! Oui. L'erreur est,
en effet, de même nature, M. le ministre.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 116. "La fourniture d'un service d'hygiéniste
dentaire est exonérée."
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 117.
"La fourniture d'un bien ou d'un service est exonérée dans la
mesure où la contrepartie de la fourniture est payable ou
remboursée par le gouvernement du Québec en vertu de la Loi sur
l'assurance-maladie ou de la Loi sur la Régie sur l'assurance-maladie du
Québec ou par le gouvernement d'une autre province, des Territoires du
Nord-Ouest et du territoire du Yukon en vertu d'un régime de services de
santé institué par une loi d'une telle province ou de tels
territoires pour ses assurés." Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Filion: Est-ce qu'il y a des choses qui sont couvertes
à l'article 117 et qui n'étaient pas couvertes avant au niveau de
l'exonération? Comme quoi, par exemple?
M. Bouchard (Serge): Tous les biens ou les services qui sont
acquis, mais qui sont payables ou remboursés en vertu du régime
d'assurance-maladie.
M. Filion: Comme les services d'un médecin qui sont
payables, c'est remboursé, c'est assuré par la Régie de
l'assurance-maladie du Québec. Je veux voir, là, pourquoi vous
l'avez mis aussi général et que vous l'ayez quand même
exclu de façon spécifique avant. Est-ce qu'il y a d'autres choses
que vous n'auriez pas couvertes?
M. Bouchard: Oui. Ça pourrait être, par exemple,
l'achat de biens en pharmacie par une personne, mais qui est payable ou
remboursable par le gouvernement du Québec.
M. Filion: Mais il faut qu'elle soit prescrite.
M. Bouchard: II faut qu'elle soit visée par la Loi sur
l'assurance-maladie ou les règlements qui sont adoptés en vertu
de la Loi sur l'assurance-maladie ou la Loi sur la Régie de
l'assurance-maladie.
M. Filion: Mais on l'a prévu, ça, la
médication.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'on va voir, un peu plus loin,
que les médicaments qui sont fournis sur prescription constituent,
généralement, des fournitures détaxées.
M. Filion: Ici, un médicament ou une substance biologique.
C'est parce que j'essaie de voir à quoi sert celui-là. J'ai
l'impression qu'on a tout couvert ce qui touche le monde de la santé. On
l'a exonéré partout. J'essaie de voir, à cet
article-là, ce qu'on va aller chercher de plus. Vous parlez de
médicaments, mais, pour moi, les médicaments, on les a vus.
M. Bouchard: Ce qu'on a couvert, jusqu'à maintenant,
finalement, c'est les services de soins particulièrement. On a couvert
les services de soins en établissement, donc, dans les hôpitaux
généralement. On a couvert également les services rendus
par les médecins.
M. Filion: Oui, et les services rendus à domicile par les
infirmières...
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: ...et les médecins. Qu'est-ce qu'il reste?
M. Bouchard: II reste les achats de biens, finalement, qui sont
remboursables en vertu de la
Loi sur l'assurance-maladie. Ça peut être, dans certains
cas, des appareils médicaux.
M. Filion: Ça, on l'a vu. Il faut qu'ils soient par ordre
d'un médecin. On a vu que le médecin pouvait prescrire ces
choses-là. Ici, l'article 111: "La fourniture par louage,
effectuée par l'administrateur d'un établissement de
santé, d'équipement médical ou de matériel
médical, à un consommateur sur l'ordre écrit d'un
médecin est exonérée."
M. Bouchard: Non. L'article 111 vise uniquement les fournitures
par louage.
M. Filion: Uniquement par louage.
M. Léonard: II va y avoir la réciproque aussi.
Une voix: Oui.
M. Léonard: Est-ce que vous allez être
obligés de signer des ententes avec ces gouvernements-là?
M. Savoie: Ça existe déjà.
M. Léonard: Ça existe déjà. Le fait
que vous...
M. Savoie: II y a des ententes avec les autres provinces et des
choses comme ça.
M. Léonard: C'est dans le cadre des ententes que vous
allez être obligés de renégocier.
M. Savoie: C'est renégocié constamment, je pense,
par exemple avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick.
M. Léonard: Et c'était déjà couvert.
Excusez.
M. Savoie: Oui, par exemple, les soins des
Québécois qui se rendaient du côté de l'Outaouais.
Il y avait même des facteurs d'équivalence.
M. Léonard: C'est parce que la question qui a
été posée par mon collègue est à savoir:
Est-ce qu'il y a des choses qui n'étaient pas couvertes et que l'on
couvre par cet article?
M. Filion: C'est ça que j'essaie de voir.
M. Léonard: Qui n'étaient pas couvertes
avant...
M. Filion: J'aimerais avoir des exemples d'application.
M. Léonard: ...ou ailleurs dans la loi. C'est à
deux sens.
M. Bouchard: En vertu de la Loi sur l'assurance-maladie et des
règlements qui sont adoptés en vertu de cette loi-là, il y
a un ensemble de biens, finalement, qui peuvent être achetés par
des particuliers et qui sont payables ou remboursables par le gouvernement du
Québec. Alors, lorsque ces biens sont acquis, ni la TVQ ni la TPS ne
s'appliquent dans ces circonstances.
M. Filion: Un exemple de ces biens-là, ce serait quoi? (10
h 30)
M. Bouchard: Ça peut être des prothèses,
ça peut être des orthèses dans certains cas.
M. Savoie: Même des rayons X, si tu vas te faire faire des
rayons X du côté de l'Ontario. Il y a bien des
Québécois qui demeurent du côté de l'Outaouais qui
vont chercher leurs soins de santé du côté de l'Ontario, et
vice versa.
M. Filion: Mais ils n'auront pas de problème avec le
Québec, il n'y a pas de TPS, il n'y aura pas de TVQ. Ils ne
s'harmonisent pas, eux autres.
M. Savoie: Ils vont s'harmoniser.
M. Filion: Je ne suis pas sûr, moi, M. le ministre. Vous
allez avoir un problème avec ça, je vous le dis. Ils ne suivent
pas.
M. Savoie: Vous n'avez pas la bonne information, M. le
député.
M. Filion: Pour moi, vous ne parlez pas aux bonnes personnes, M.
le ministre. Ils ne suivent pas.
M. Savoie: II y a des choses qui dépassent le
gouvernement. Un gouvernement, ce n'est qu'un instrument parmi d'autres dans
l'évolution de la société. Il y a des choses qui
dépassent la compétence gouvernementale. L'exemple que j'ai
souvent utilisé pour démontrer ce point-là,
c'était, par exemple, le développement de
l'hydroélectricité dans le Nord. C'est bien sûr sur
l'initiative, sur la propulsion de M. Bourassa, mais il reste quand même
que c'était une orientation qui était en préparation
depuis une quinzaine d'années, qui était déjà
enclenchée avant les années 1965-1966, et qui était
inévitable. C'est un peu aussi comme le démantelle-ment de
l'Union Soviétique qu'on vort aujourd'hui. Ça avait
été prévu longtemps d'avance. Les gens disaient qu'ils
n'étaient pas capables de tenir le coup. Il y a des volumes qui ont
été préparés par des soviétologues.
M. Filion: Comme la souveraineté du Québec, au
fond. C'est le même principe.
M. Savoie: Non, mais les gens constatent qu'il y a des mouvements
et...
M. Filion: On va y arriver, c'est inévitable.
M. Savoie: ...la taxe de vente, par exemple, une TVA sur
l'ensemble des démocraties est inévitable.
M. Filion: Oui. Mais il reste... Vous admettrez avec moi, M. le
ministre, que vous aviez trois provinces qui s'étaient engagées
et de ces trois provinces-là, elles sont toutes disparues une
derrière l'autre. La dernière ça a été la
Sas-katchewan.
M. Savoie: C'est simplement des éléments de
conjoncture politique, c'est tout. C'est temporaire.
M. Filion: Mais c'est plus profond que ça. Le raisonnement
qu'ils font, c'est qu'ils disent et vous regarderez la TPS, vous allez avoir un
autre projet de loi qui s'en vient, qui est ça d'épais
d'amendements. Eux autres disent: On va attendre qu'ils fassent le
ménage, puis quand ils auront fait le ménage à Ottawa, on
embarquera.
Pourquoi se payer un dédoublement de complications inutiles? On
va laisser faire le ménage par Ottawa et quand ce sera fait, on pourra
s'harmoniser, on regardera.
M. Savoie: En Ontario, il y a une taxe de vente provinciale.
Quand ils vont voir les avantages que procure la notion d'intrant, vous allez
voir que ce ne sera pas long.
M. Filion: Vous pensez? M. Savoie: Oui.
M. Filion: Normalement, ça devrait être
déjà fait, si c'était comme ça.
M. Savoie: II y a aussi un autre phénomène. Il y a
plusieurs éléments qui... Il y a la récession que
connaît actuellement l'Ontario. C'est certainement un facteur important.
Il y a aussi le fait que les taxes...
M. Filion: Vous pensez qu'on n'est pas en récession, nous
autres?
M. Savoie: C'est ça que je suis en train de dire. C'est
des éléments qui font que les gens sont très
hésitants à s'embarquer dans des changements structurels.
M. Filion: Ouais. Je pense qu'on aurait dû hésiter
nous autres aussi.
M. Savoie: Ce n'est pas ce que vous avez écrit.
M. Filion: Ah non!
M. Léonard: Ils sont plus proches de leurs citoyens, alors
ça les a fait hésiter.
M. Savoie: Ce n'est pas ce que vous avez écrit, M.
le député.
M. Filion: Ce que j'ai écrit, M. le ministre, c'est qu'on
devait s'harmoniser si ça ne se compliquait pas, puis, effectivement,
tout le monde s'harmonisait et ne compliquait pas inutilement.
M. Savoie: II n'y avait pas de conditionnel, là.
M. Filion: C'est parce que vous ne l'avez pas lu comme il faut.
C'est moi qui l'ai écrit, M. le ministre.
M. Savoie: Ha, ha, ha! Scripta manent. On est rendu que ça
veut dire que les écrits mentent, au lieu de dire que les écrits
restent.
M. Filion: Sortez-le, on va vous le lire.
C'est très clair. Je l'ai même dit en Chambre, je l'ai
expliqué en Chambre. J'ai pris 10 minutes pour l'expliquer, mot pour
mot.
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Filion: Bon. Alors, l'article 117 couvre l'achat de biens par
le gouvernement, c'est ça?
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 118: "La fourniture d'un service de diagnostic, de
traitement ou d'un autre service de santé prescrit, lorsqu'elle est
effectuée sur l'ordre d'un médecin ou d'un praticien est
exonérée." Est-ce qu'il y a des commentaires, M. le ministre?
M. Savoie: Non, je ne pense pas, M. le Président. Je pense
que c'est clair.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui. Le mot "praticien", je voudrais juste
savoir une définition. Je suppose que ça colle à certaines
corporations, mais encore, de façon plus précise, est-ce que
ça a été défini ailleurs dans la loi,
antérieurement?
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: À quel article?
Le Président (M. Lemieux): À l'article 109, il est
défini.
M. Savoie: On l'a traité à l'article 109 hier. Les
biens circonscrits.
M. Filion: Les biens quoi? M. Léonard:
Circonscrits.
M. Filion: Ça exclut un denturologiste, parce que...
M. Savoie: Non, ça n'exclut pas un psychologue. Non.
M. Léonard: Non. Il est inclus. Il est inclus, le
psychologue.
M. Filion: Oui.
M. Léonard: C'est le dernier listé.
M. Savoie: Denturologiste, il est détaxé, il n'est
pas exonéré.
M. Filion: L'opticien, denturoligiste, ce sont des
détaxés et non pas des exonérés.
M. Savoie: Pardon? Oui. Quand vous pariiez de radiologiste, hier
soir, c'est à ça que vous faisiez référence. Il y a
beaucoup de gens qui appellent ces techniciens en radiologie des radiologistes.
Il y a souvent une confusion qui existe entre le médecin, qui...
M. Filion: Est-ce que vous cherchez à rejoindre, au fond,
la définition que vous avez dans la loi de l'impôt des... Quand on
a droit à une déduction pour frais médicaux, on peut dire,
à toutes fins pratiques, qu'on va être exempté de la TVQ
pour le commun des mortels? Oui, M. le ministre, c'est ça...
M. Savoie: Oui. Oui. Les frais de santé sont
exonérés.
M. Filion: Les frais de santé sont exonérés.
M. Savoie: Comme les frais de médication.
M. Filion: On n'est pas rendu aux frais de médication, M.
le ministre. Il ne faut pas aller trop vite.
M. Savoie: Non, mais je donnais ça comme exemple,
là.
M. Filion: Oui. Et ça, ça a été
recopié intégralement, hein, ces articles-là, 78?
Une voix: C'est la loi fédérale.
M. Filion: Oui. Des fois, on copie, des fois, on ne copie pas.
Ça dépend. On a vu...
M. Léonard: II reste que c'est la loi
fédérale qu'on a. On s'hamomise.
M. Filion: Oui. On s'harmonise à la TPS
fédérale.
M. Léonard: Donc, c'est la loi fédérale,
c'est une TPS québécoise, en fait.
M. Filion: C'est une TPS québécoise, sauf que nous,
on l'appelle TVQ.
M. Savoie: Sauf qu'il y a harmonisation.
M. Filion: On n'est pas allé taxer le multistade, on s'est
différencié avec des non taxables.
M. Savoie: II faut savoir reconnaître le vocabulaire qui
est utilisé. Ce n'est pas une photocopie de la TPS
fédérale.
M. Filion: Un plagiat, qu'on devrait dire.
Principe d'harmonisation
M. Savoie: Ce n'est pas un plagiat, non plus. C'est une
harmonisation.
M. Léonard: Un plagiat circonstanciel.
M. Savoie: Et une harmonisation, si vous avez fait un peu de
grec...
M. Filion: Allez-y donc, M. le ministre, avec votre grec.
M. Savoie: ...signifie bien non pas un dédoublement.
M. Filion: Ah non? M. Savoie: Non.
M. Filion: Vous pensez, vous? Vous demanderez au praticien qui
remplit deux formules, voir si ce n'est pas dédoublé. Il va vous
en reparier, de votre harmonisation.
M. Savoie: II va avoir un formulaire. C'est ça l'avantage
de l'harmonisation.
M. Filion: Alors, vous êtes en train de me garantir qu'il
va y avoir un formulaire pour tous les choix. C'est ça que vous me
dites, là.
M. Savoie: Dans toutes les cas où ça va être
possible, il va y avoir un formulaire.
M. Filion: Répétez ça tranquillement,
là, qu'on le prenne en note. Où ça va être
possible.
M. Savoie: Dans tous les cas où ça va être
possible. Par exemple, dans vos rapports...
M. Filion: Est-ce que vous en avez plusieurs en tête,
où ça va être possible.
M. Savoie: Bien, je pense, pour la majorité des
mandataires, par exemple, le rapport mensuel. Il va être capable de
faire...
M. Filion: Vous ne pourriez pas... On produit aux trois mois, au
fédéral. Vous n'êtes pas harmonisé sur
ça.
M. Savoie: Le gars pourra, tout simplement, à ce
moment-là, le faire sur le trois mois, mais ça va se faire sur le
même formulaire.
M. Filion: Qu'est-ce que vous allez faire? Vous allez rajouter
sur le fédéral ou si c'est le fédéral qui va
rajouter sur vous?
M. Savoie: II va y avoir une petite fleur de lys à gauche,
puis... c'est-à-dire, une petite feuille d'érable à
gauche, puis une petite fleur
de lys à droite. Le même formulaire.
M. Filion: Pourquoi vous mettez le fédéral à
gauche? Du côté du coeur, hein?
M. Savoie: Le coeur est au centre.
M. Filion: Ah oui? Le coeur n'est pas à gauche?
M. Savoie: Non.
M. Filion: J'ai toujours pensé qu'il était à
gauche.
M. Savoie: Le coeur est au centre. M. Filion: Ah!
M. Savoie: Protégé par le sternum, d'ailleurs.
M. Filion: Au centre gauche, qu'on dit, hein? C'est
ça?
M. Savoie: Centre, à gauche.
M. Léonard: II y a deux oreilles et il y en a une qui ne
marche pas.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Filion: Ceci étant
dit...
M. Léonard: Au fond, les seuls qui avaient une
expérience là-dedans, c'était quand même le
Québec et c'est nous qui nous harmonisons avec le
fédéral.
M. Filion: Oui.
M. Léonard: Vous allez avoir des problèmes
là. hein.
M. Savoie: Non. Bien, on ne s'est pas harmonisé là
où on croyait qu'il y avait des problèmes importants.
M. Filion: Alors, on s'harmonise ou on ne s'harmonise pas, M. le
ministre? Allez-y.
M. Savoie: On s'harmonise d'une façon... M. Filion:
Partielle.
M. Savoie: Je pense que d'une façon aussi complète
que possible. Et. par contre...
M. Filion: C'est un voeu pieux, ça.
M. Savoie: Non, c'est pas un vieux pieu.
M. Filion: Un voeu pieux.
M. Savoie: Ce n'est pas un vieux pieu non plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Et l'argumentation de voeu pieux, c'est un vieux pieu.
Oui. C'est substantiel, l'harmonisation et c'est dans l'intérêt
des Québécois et des Québécoises, alors on y va de
l'avant. Ça a été applaudi par tous et toutes, hein.
M. Filion: Ah non, non. Il n'a jamais été applaudi,
M. le ministre.
M. Savoie: II n'y a pas eu d'opposition à la notion
d'harmonisation.
M. Filion: Ça a été contesté à
l'échelle de la population, dans son ensemble.
M. Savoie: Ça, ce n'est pas vrai.
M. Filion: Bien voyons donc. Vous avez eu des sondages par-dessus
sondages, vous aviez 75 %, 77 % de la population qui ne voulaient pas de la
TPS.
M. Savoie: Ça, ce n'est pas vrai.
M. Filion: Bien, voyons donc. À moins que vous ne lisiez
pas les mêmes affaires que moi. Quand vous avez lu mon article, vous ne
l'avez pas lu comme il faut. Pour moi vous ne lisez pas pareil certain. Je
pourrais vous sortir des sondages...
M. Savoie: La pertinence de votre article est...
M. Filion: La population ne voulait pas de cette
taxe-là.
M. Savoie: La pertinence de votre article est quand même
limitée, hein. Il faut s'entendre.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
ministre, la parole est à M. le député de Montmorency.
M. Savoie: Si ce n'est que pour votre opinion.
Deuxièmement, je pense que la majorité des experts sont d'accord
pour dire...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Savoie: ...que l'harmonisation a été bien
reçue. Ce que les gens...
M. Filion: Mais, vos experts là...
M. Savoie: Ce sur quoi les gens s'opposent essentiellement, c'est
le fait que, la perception
du public c'est qu'il y a une taxe additionnelle qui s'ajoute au niveau
de la population...
M. Filion: C'est vrai.
M. Savoie: ...au niveau des services, qui n'était pas
là auparavant. Et la perception est en partie vraie à ce
moment-là. Et les gens s'opposent à cet
élément-là.
M. Filion: Ils s'opposaient à la TPS. M. Savoie: Je
pense que...
M. Filion: Vous avez eu, et si vous aviez participé aux
réunions de fiscalistes canadiens, à des réunions
où la politique a pris une décision contre même les experts
qui leur disaient de ne pas avancer dans cette taxe-là. Et je pourrais
vous en citer des experts. Et, même la Chambre de commerce canadienne est
allée contre. Et tout le monde allait contre cette taxe-là.
M. Savoie: Je pourrais vous dresser une liste de tous les
intervenants québécois qui, par écrit, ont appuyé
le projet d'harmonisation avec le gouvernement fédérai, que ce
soient des associations de consommateurs... On a eu l'occasion de faire le
débat avec votre collègue de Labelle, l'an passé.
M. Filion: Mais, vous avez certainement listé des noms
à gauche et à droite, parce que vous avez 75 % de la population
qui était contre l'application de la TPS.
M. Savoie: On parle de tous les intervenants majeurs sur le plan
économique au Québec.
M. Filion: C'est qui, vos intervenants majeurs?
M. Savoie: Tous. Je n'ai pas la feuille ici là, est-ce
qu'on a la feuille ici, là, sur ceux qui nous ont écrit des
lettres d'appui, ou qui sont d'accord avec le projet d'harmonisation?
M. Filion: Les économistes en général
étaient d'accord avec ça, mais les praticiens étaient tous
contre. C'est très clair.
M. Savoie: Le fait de ne pas appuyer l'harmonisation, c'est un
débat stérile, qui a été mis de côté,
en 1990, au printemps 1990. Mais la décision a été prise
d'aller de l'avant, et cette décision-là a été
appuyée. Tout le monde est d'accord que s'il faut y aller, il faut y
aller d'une façon, en respectant le moins d'interventions
gouvernementales, alors c'est d'éviter le dédoublement. C'est
d'éviter qu'il y ait par exemple deux interprétations, deux
rédactions. C'est...
M. Filion: Mais, à partir du "s'il faut y aller", je suis
d'accord avec vous qu'on peut regarder la possibilité de s'harmoniser,
comme je l'expliquais dans l'article, dans la mesure où on ne conclut
pas d'une façon à son summum l'application de la
fiscalité.
Mais, ce qui est clair, c'est que le "s'il faut y aller", c'était
là la vraie question. Et, à mon avis, on ne devait pas y
aller.
M. Savoie: Bon, ça c'est un autre débat. Là,
vous êtes d'accord pour dire que l'harmonisation c'est une bonne affaire.
Je pense que vous reconnaissez là, il faut le reconnaître, que
vous le reconnaissiez ou pas, ça a peu d'importance là.
M. Filion: C'est ça.
M. Savoie: Mais, la majorité des intervenants
honnêtes, comme vous l'avez fait dans votre article, avant de faire de la
politique, étaient d'accord pour reconnaître l'harmonisation.
M. Filion: J'étais, hé, hé, hé! M.
Savoie: Bien non, Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): La parole est au
député de Montmorency. M. le député de Labelle m'a
demandé la parole.
M. Léonard: Le ministre laisse entendre qu'il est
malhonnête depuis qu'il fait de la politique.
M. Savoie: Non, non, mais c'est-à-dire dans le sens
où avant il avait un parti pris. Il était d'accord, il a
écrit un article pour dire qu'il était d'accord avec
l'harmonisation. Et...
M. Filion: J'ai dit, écoutez, non, non, arrêtez de
dire...
M. Savoie: Non, non, laissez-moi terminer, laissez-moi terminer.
Laissez-moi terminer.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, M. le
ministre.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Lemieux): La parole est à M. le
député de Montmorency. M. le député de Labelle m'a
demandé aussi la parole. Je vous laisse terminer votre intervention. Si
vous voulez laisser intervenir votre collègue, je vais lui permettre.
Mais, permettez, M. le ministre, au député de Montmorency de
terminer son intervention.
M. Filion: C'est ça. Je pense que c'est très clair.
Arrêtez de galvauder que j'étais d'accord
sur l'harmonisation. D'abord, j'ai simplement dit qu'effectivement, on
peut être pour ou on peut être contre la TPS. Une fois qu'on a la
TPS dans les jambes, il faut regarder si effectivement l'harmonisation peut
nous aider, et, dans la mesure où ça ne complique pas inutilement
l'application de nos lois.
Et, je peux vous dire que, comme on s'harmonise actuellement, ma
conclusion est effectivement à l'effet qu'on va se compliquer la vie
d'une façon magistrale. Et on dédouble, de toute façon on
va dédoubler l'administration et une complexité pour le citoyen
en général. C'est très clair. C'est très,
très clair. Alors, arrêtez de dire que j'étais d'accord
avec l'harmonisation. J'étais d'accord dans la mesure où on
arrivait à simplifier l'application. Mais, je ne pense pas qu'on ait
réussi à simplifier l'application. Alors, c'est très
clair.
Le Président (M. Lemieux): Bon, M. le ministre. Et
après la parole est à M. le député de Labelle. (10
h 45)
M. Savoie: Merci, M. le Président. Il faut bien comprendre
la nature du débat. Au niveau de l'harmonisation, tout le monde est
d'accord. C'est-à-dire qu'on dit si on y va, comme vous l'avez dit
vous-même, tout le monde est d'accord. C'est-à-dire qu'on n'a pas
eu de représentations nous disant ne vous harmonisez pas, de personne.
Je n'ai pas vu une représentation par une personne digne de foi. Je ne
veux pas dire que ça n'existe pas. Je veux dire que je n'en ai pas vu.
Je n'ai pas vu une présentation par une personne digne de foi, parlant
à l'encontre de la notion d'harmonisation. Là où la
contestation existe, c'est au niveau de la taxe elle-même.
C'est-à-dire, est-ce qu'on doit étendre une taxe sur les
services? Le débat a porté là.
Aujourd'hui, on est dans une situation où ça a
été reporté de six mois pour des motifs de conjoncture
économique. Et ça c'est un autre débat. Il y a deux choses
là-dedans. Le "go", "no go" est une décision autre qu'une
décision d'harmonisation. Le "go" doit se prendre toutefois dans un
contexte d'harmonisation. Et déjà au niveau des biens, par
exemple, ça fait quand même 14 mois que je suis ministre du
Revenu, je n'ai eu aucune représentation, mais alors aucune
représentation à l'effet contraire, me disant que le fait d'avoir
étendu la taxe sur les biens, comme nous avons fait en 1991 - et
là je ne parle pas évidemment de la question du linge -
crée une structure plus lourde qu'elle n'existait auparavant.
Tout le monde au niveau de l'harmonisation sait que ça a
été la bonne décision et ce n'est pas contestable. Comme
le fait, par exemple, d'en faire la gérance. Et la liste des organismes
ayant réclamé au gouvernement du Québec l'harmonisation de
la taxe provinciale et l'administration conjointe des deux taxes. Donc deux
élé- ments: l'harmonisation et l'administration conjointe. On a
la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, le
Conseil du patronat, le Conseil canadien du commerce de détail,
l'Association des manufacturiers canadiens, l'Institut CD. Howe, le Conseil
canadien des chefs d'entreprise, l'Institut canadien des comptables
agréés, la Chambre de commerce du Québec - pas de
Québec, du Québec - l'Association des voyageurs de commerce du
Canada, The Canadian Organization of Small Business Inc., l'Association
canadienne de l'industrie du caoutchouc, l'Association canadienne des
producteurs d'acier, l'Institut canadien du chauffage, de climatisation, de
réfrigération, sans parler des associations de consommateurs.
Ça vous donne une idée. C'est qu'il faut bien - et c'est
ce qu'on a discuté longuement avec le député de Labelle,
l'an passé, à peu près à ce temps-ci, d'ailleurs,
quasiment jour pour jour - la discussion portait non pas sur la notion
d'harmonisation, ni sur la notion que nous devons faire l'administration. Le
débat n'est pas là. Le débat est: Est-ce qu'on
procède avec une taxe sur les produits et services? Est-ce qu'on
continue à suivre l'orientation qui a été donnée?
Et là-dessus, là encore, le gouvernement, tout au moins pour le
moment - parce qu'il peut toujours changer d'idée au cours des six
prochains mois - pour le moment la réponse est oui, et on continue. Et
personnellement, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, je
suis personnellement convaincu qu'il y a un intérêt
évident, pour la société québécoise d'y
aller jusqu'au bout au niveau de la taxe des produits et services.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle. J'ai laissé aller le député de Montmorency, M. le
ministre. Mais j'aimerais attirer quand même votre attention sur la
règle de la pertinence en vertu de l'article 118. Parce que le
débat que vous venez de faire, vous pouvez le faire à chacun des
articles. Alors, s'il vous plaît, essayez de vous préoccuper de
l'article 118. M. le député de Labelle, la parole est à
vous.
M. Léonard: C'est parce que le débat s'est
engagé sur l'harmonisation. Il y a peut-être un échange
qu'il faut faire là-dessus. Moi, je pense effectivement qu'à
partir du moment où il y a une taxe, une réalité qui
s'appelle la TPS dans le décor, tout le monde essaie d'économiser
les frais au maximum. Mais je peux dire que ça pose des
problèmes, même l'harmonisation. Parce que votre
prédécesseur qui a démissionné justement sur un de
ces points, en ce qui concerne la TPS et l'application ici, en tout cas, il l'a
bien démontré. Moi, je pense que ce débat c'est un
débat de court terme. Et effectivement il faut harmoniser, se simplifier
la vie. Au fond, c'est la vertu. Il faut se simplifier la vie dans la mesure
où on peut se la simplifier. Parce qu'en réalité, les
gens, ce qu'ils voudraient c'est une taxe. Et
il me semble que le gouvernement qui a avancé ces choses en
cachette a évité te débat public, et il en aurait
peut-être tiré son profit du débat public, parce que
là on aurait peut-être convenu que c'est le Québec qui
administre la taxe de vente, comme c'est dans la Constitution canadienne, alors
que le fédéral s'est ingéré là-dedans, et
c'est pratiquement ça une taxe de vente bien qu'il dise: Non, ce n'en
est pas une. Mais en réalité, ça devrait être le
Québec qui la perçoive et en verse une partie au
fédéral, tant que le fédéral est là.
L'option de mon parti politique, vous la connaissez, c'est qu'il y a une
taxe, il y a un gouvernement qui la perçoit, et il y a une source et
ça s'arrête-là. Ça c'est de la simplification. C'est
pas mal mieux que de l'harmonisation, pas mal mieux. On n'a pas à
s'harmoniser quand il y a un rapport à faire, il n'y a pas
d'harmonisation à faire. Et en réalité, les rapports, s'il
y avait le moindrement de confiance entre les deux niveaux de gouvernement
à l'heure actuelle, le fédéral se fierait à ce que
le Québec fait en termes de perception, et il prendrait globalement sa
part, parce que ça se calcule très facilement, ce qui reviendrait
au fédéral, d'après les rapports de tous les
détaillants, de tous les mandataires, et puis on lui enverrait un
chèque par mois, plutôt que d'obliger tout le monde à
envoyer ses taxes là-bas, justement dans un domaine où
constitu-tionnellement ça a été reconnu comme étant
du domaine des provinces.
Alors, moi je pense que vous avez raté le débat. C'est un
problème majeur. Vous avez conduit votre voiture avec du frimas en
dehors et du frimas en dedans, et là le char est parti, et on va se
ramasser, on va essayer d'éviter les accidents le plus possible, c'est
ça votre sens d'harmonisation. On essaie d'éviter les accidents.
Très bien, là-dessus on va être d'accord, qu'est-ce que
vous voulez, vous êtes partis là-dessus, on ne peut pas faire
autrement. Notre option, nous, c'est qu'il y a une source de perception,
ça va être le gouvernement du Québec, point. Ça va
être beaucoup plus simple, il n'y aura pas ces
problèmes-là. C'est des discussions stériles,
effectivement, parce que vous êtes dans un pétrin, un cahot
épouvantable, et là à chaque article on est obligés
de voir ce qui appartient au fédéral, ce qui appartient au
Québec.
Bref, vous avez vous-même à réfléchir sur
cette question, et je suppose même que le rapport Allaire, qui veut
simplifier les choses, pourrait très bien soulever ce
problème-là aussi. Je pense même qu'il l'a soulevé,
la perception des revenus. Il pourrait au moins le soulever, les sources de
revenus, et qu'il y ait une taxe de vente, des sources de revenus très
bien identifiés selon les niveaux de gouvernements. Je pense qu'il faut
arriver à ça et non pas en mettre deux dans le même
domaine, et c'est ce qu'on fait présentement. Dans le temps ça va
être épouvantable. Alors, vous vous êtes commis
là-dessus, vous allez vivre avec vos problèmes, mais ce ne sera
pas les nôtres, parce que les nôtres ne seront pas ceux-là,
sûrement pas. Ça c'en est un coût du
fédéralisme que vous faites, l'harmonisation à la
pièce.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Savoie: II y a plusieurs des éléments qu'il a
soulevés, M. le Président, vous l'avez certainement reconnu
vous-même, qui sont erronés dans son discours. C'est très
difficile de répondre...
M. Léonard: La vérité sur tout,
là.
M. Savoie: Non, mais ils sont erronés dans les faits, les
faits sont loin d'être exacts et c'est exactement le contraire. Le
gouvernement fédéral intervient et il a le droit d'intervenir au
niveau de ces taxes-là, même si ça a été
contesté, ça n'a pas été retenu, ni par les
tribunaux, ni par d'autres. Il est intervenu, il a le droit de percevoir. La
décision qui a été prise par le Québec est la
meilleure possible, compte tenu des circonstances. Le rapport Allaire, je vous
inviterais à le lire, ce serait certainement un ajout pour vous.
M. Léonard: Je l'ai lu.
M. Savoie: Je vous inviterais à le relire dans ce
cas-là, en portant beaucoup d'attention à ce qui est dit. Vous en
apprendrez des choses. Au niveau des taxes, effectivement, on maintient une
taxation distincte pour Ottawa et pour le Québec. Pour ce qui est de
votre approche, elle est erronée parce que, effectivement, vos
prémisses sont fausses, les prémisses sur lesquelles vous
construisez votre argumentation n'ont rien à faire avec la
réalité. C'est des demi-vérités mal
attachées, cousues comme on peut, ça ne résiste pas
à l'analyse. Et parce que je veux respecter l'orientation que donne le
président de la pertinence et de m'en tenir au texte, je vais
m'abstenir, et parce que nous avons déjà discuté
l'année passée aussi et j'ai eu le temps de...
M. Léonard: Juste un mot là-dessus. Quand vous
dites: On en a discuté longuement, je vous rappellerais qu'on n'en a pas
discuté longuement l'an dernier, on s'est fait imposer un bâillon
très rapidement sur ce projet de loi, pour éviter que ça
fasse de la houle.
M. Savoie: Êtes-vous d'accord qu'on en a discuté
pendant au moins une trentaine d'heures?
M. Léonard: Pas de ce point-là. Du projet de
loi...
M. Savoie: De la question de l'harmonisation...
M. Léonard: ...25 heures, peut-être, je ne sais
pas.
M. Savoie: Non, je pense...
M. Léonard: On peut revoir, on peut aller voir dans les
débats.
M. Savoie: Je parle seulement de la question de l'harmonisation.
En tout cas, M. le Président, ce ne sera pas loin, si ce n'est pas 25
heures.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Oui, histoire de mettre fin un peu au débat, je
voudrais préciser des choses au ministre, parce qu'il a soulevé
un élément qui est son goût, nos goûts. Moi, je peux
vous dire que vous ne pouvez pas continuer à vous harmoniser dans un
esprit où vous n'arriverez pas à créer une libre
circulation des biens, des capitaux et des services dans une compétition
loyale. Quand vous arrivez dans vos zones frontalières, vous avez une
problématique majeure. Une harmonisation sans tenir compte d'une
problématique de circulation des biens et des capitaux, sans
créer de compétition déloyale, vous ne pouvez pas vous
harmoniser. Vous devez vous harmoniser pour permettre toujours de rester
compétitif et la fiscalité ne doit pas venir jouer pour vous
nuire. Quand vous regardez toutes les zones au niveau de l'Outaouais, du
comté de Bonaventure avec le Nouveau-Brunswick...
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Filion: Qu'est-ce qu'il y a? Ça vous fait rire?
M. Savoie: Oui, ça me fait rire. Ah oui!
M. Filion: Mais écoutez, allez voir ces
gens-là.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: II y a des millions de dollars de chiffre d'affaires
qui se sauvent et qui s'en vont en Ontario et au Nouveau-Brunswick...
M. Savoie: Mon Dieu!
Une voix: Ou aux États-Unis.
M. Filion: ...parce que vous vous harmonisez avec des
oeillères en ne regardant pas ce qui se passe autour de vous. Vous ne
pouvez pas être le seul à avoir le pas et dire: Je suis le
meilleur et c'est moi qui ai raison. Ça ne marche pas comme ça en
matière de taxation et il faut vous assurer que vos règles de
base vont pouvoir stimuler l'économie de façon juste et
équitable et ne pas prendre ta fiscalité comme étant un
boulet pour les gens qui vivent dans les zones frontalières. Vous leur
créez une fausse compétition.
Quand vous voulez vous harmoniser dans un esprit comme celui-là,
vous faites fausse route, carrément fausse route parce que vous allez
devoir venir régler vos problèmes de zone frontalière et,
là, vous allez commencer à faire comme l'essence au niveau des
espèces de catégories, où on se retrouve dans cinq ou six
catégories possibles et où on ne se retrouve plus personne. Si
c'est ça votre harmonisation, je peux bien vous dire que vous faites
carrément fausse route parce que vous avez un problème majeur
à ce niveau-là et vous ne pouvez pas le régler tant et
aussi longtemps que les gens ou les provinces autour ne s'harmoniseront pas.
Ça, ça vient créer un problème économique
majeur. C'est des problèmes de fond et, là, votre harmonisation,
vous faites fausse route également. Vous auriez pu vous harmoniser. Vous
le dites vous-même, vous êtes une province différente qui
occupiez le terrain. Vous ne les taxiez pas les meubles, les vêtements,
les appareils électriques, les chaussures. Pourquoi êtes-vous
venus les taxer? Vous auriez pu garder cette distinction-là comme vous
avez gardé la distinction des fournitures non taxables. C'est quoi, le
problème? Pourquoi avez-vous gardé juste le livre? Qu'est-ce qui
m'explique pourquoi le livre par rapport au reste? Le reste était aussi
fondamental pour l'économie.
Alors, c'est là que vous manquez de profondeur dans votre
harmonisation, M. le ministre. Vous manquez carrément de profondeur. Si
vous n'aviez pas juste limité ça à vos livres, ce serait
peut-être plus intéressant de discuter de l'harmonisation dont
vous parlez, mais vous manquez des problèmes majeurs. Alors, c'est dans
ce sens-là que je voulais apporter un petit aparté, M. le
Président, pour démontrer que dans l'harmonisation, là,
quant à moi, il manque beaucoup d'éléments.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que...
M. Savoie: Pour terminer et clôturer... Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Savoie: ...l'intervention, l'aparté que nous venons de
faire, il est très clair, suite à vos interventions, que vous ne
comprenez pas ce que nous sommes en train de faire ici. C'est-à-dire que
vous pouvez bien "picosser" sur des articles en demandant de comprendre, mais
vous n'avez aucune, mais alors aucune vision d'ensemble. C'est ce que je
constate. Je reviens encore sur...
Une voix: ...ramener le ministre à une
vision d'ensemble. (11 heures)
M. Savoie: Moi, j'ai une vision d'ensemble. Je parle toujours de
l'impact global de la taxe et les bénéfices qu'elle va apporter.
Et on a commencé ce débat en disant que ce n'était qu'une
question de temps avant que les autres provinces se rallient. Ce n'est qu'une
question de temps. Et ce temps-là est relativement court. Si vous pensez
que les entreprises québécoises vont être
désavantagées à cause de l'introduction de ce
système, vous ne savez pas ce que vous dites, parce que je peux vous
démontrer noir sur blanc les avantages que ça procure aux
entreprises. Ce que nous sommes en train de faire, c'est de détaxer tout
ce qui est travail, tout ce qui est produit par le travail, tout ce qui est
nécessaire pour produire du travail et cet avantage-là devrait
nous permettre de mieux exploiter, développer nos ressources, exporter
ce qu'on doit faire et non pas le contraire. Alors, votre position ne
résiste d'ailleurs à aucune analyse. Ce n'est que de la
démagogie pure et simple qui, finalement, joue sur des notions de
désinformation. Ce n'est pas vrai, ce que vous présentez. Ce
n'est pas du tout vrai. Ce n'est même pas... On ne peut même pas
s'en servir comme base d'argumentation tellement vous êtes loin de la
réalité. La preuve est relativement claire. C'est que vous ne
mettez pas le doigt sur le problème. Moi, je sais où il est, le
problème.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Oui. Et vous ne l'abordez pas, ce
problème-là. Et ça, c'est une autre paire de manches.
M. Filion: Le problème que j'aborde, c'est celui de
l'économie où votre taxation déplace l'économie de
place. Elle l'envoie en Ontario et elle l'envoie au Nouveau-Brunswick sur
certains biens de...
M. Savoie: Ce n'est pas vrai, ça.
M. Filion: Allez parler aux gens de l'Outaouais, vous allez voir
ce qu'ils vont vous dire.
M. Savoie: Allez parler aux...
M. Filion: C'est eux les commerçants... Vous avez beau
donner un beau système de crédit sur intrants, mais si mes ventes
n'arrivent pas, qu'est-ce que vous voulez que ça me foute votre
taxation, moi, si je perds mes ventes parce que je ne suis plus
compétitif?
M. Savoie: Ça...
M. Filion: Vous n'êtes plus dans le débat.
M. Savoie: Ça n'a...
M. Filion: C'est là que vous n'allez pas assez loin dans
votre profondeur. Vous n'avez pas regardé ce qui se passe. Votre jeu
d'intrants, c'est au niveau de l'interne. Moi, la vente, il faut qu'elle
rentre. Il faut que ça fasse "gueding-guedang" dans le "cash". Si
ça ne fait pas "gueding-guedang" dans le "cash" parce que l'impôt
me rend déloyal au niveau d'une compétition, c'est là que
vous faites fausse route. Et je peux vous dire que vous faites fausse
route.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Moi, je suis allé voir les gens de la
réserve, autour de la réserve à Pointe-à-la-Croix
et dans l'Outaouais. Allez voir ce qui se passe là-bas. Les gens
traversent les ponts et vont acheter leur consommation l'autre
côté.
M. Savoie: Non, je ne suis pas à ma première visite
en Gaspésie et...
M. Filion: Bon.
M. Savoie: ...ne suis pas à mes premiers
balbutiements...
M. Filion: Mais j'espère que vous allez y retourner pour
régler le problème.
M. Savoie: ...avec les Micmacs de Res-tigouche.
M. Filion: Non.
M. Savoie: II faut bien s'entendre.
M. Filion: ...quoi?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Je comprends. Alors, tout ça pour vous
dire...
M. Savoie: Ça fait longtemps que je les connais, les
Micmacs et la situation de la Gaspésie...
M. Filion: ...que votre zone frontalière, c'est une
problématique économique...
M. Savoie: ...vis-à-vis Campbellton.
M. Filion: ...créée de toute pièce, de toute
pièce par l'application et l'harmonisation de votre TVQ.
M. Savoie: Non, c'est faux. Ça démontre que vous ne
connaissez pas votre dossier. Une argumentation semblable démontre que
vous ne connaissez pas votre dossier.
M. Filion: En tout cas, M. le Président, on
peut continuer.
Le Président (M. Lemieux): L'article 118 est
adopté? Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 119. "La fourniture d'aliments ou de boissons, y compris un service
de traiteur, effectué à un administrateur d'un
établissement de santé en vertu d'un contrat visant à
donner des repas de façon régulière aux patients ou aux
résidents de l'établissement est exonérée."
M. Filion: On l'avait prévu, ça? Quand on parlait
des repas? Oui, on a prévu ça hier ensemble.
M. Savoie: Je ne crois pas, non. L'article exonère
plutôt les services consistant à fournir des repas à un
établissement de santé lorsque les services sont rendus en vertu
d'un contrat dans le cadre duquel les repas sont offerts de façon
régulière aux patients ou aux résidents.
M. Filion: Quelle différence y a-t-il entre la
définition à la page 369 de vos affaires ou à l'article 1,
109. L'article 109, quand on définit le mot "service de santé",
l'alinéa 7, on parle des repas, c'est quoi ces repas-là par
rapport aux repas que vous me parlez ici?
M. Bouchard: Alors, l'article 109, la transaction entre
l'administrateur et le patient ou le résident alors qu'à
l'article 119, c'est la transaction qui intervient entre l'établissement
de santé, donc entre l'administrateur et le traiteur.
M. Filion: Un contrat actuel extérieur? M. Bouchard:
C'est ça.
M. Filion: Qui ne serait pas un employé de
l'établissement. Est-ce que j'avais besoin vraiment de l'article 119? Je
n'aurais pas pu le couvrir automatiquement par la définition?
M. Bouchard: Non, parce que pour que la définition puisse
jouer, que la définition joue par la suite a l'article 110 et on dit que
c'est la fourniture effectuée par l'administrateur d'un
établissement de santé.
M. Filion: À l'article 110...
M. Léonard: Actuellement, est-ce que c'est
détaxé? Ça, c'est un service. Ce n'est pas encore
harmonisé. La fourniture d'aliments et de boissons, ça c'est de
la fourniture, ce n'est pas un service. Ça, ce sont des biens.
M. Savoie: ...c'est un service...
M. Léonard: Donc, c'est harmonisé. Ça
devrait...
M. Savoie: Ce sont des services relatifs aux repas. Ce ne sont
pas des biens. C'est ça? C'est un service relatif aux repas.
M. Bouchard: On a les deux, finalement. On a la fourniture de
l'aliment et de la boisson, mais on a également le service de
traiteur.
M. Léonard: Actuellement vous avez la fourniture de biens
et vous avez la fourniture de services. Alors, la fourniture de services n'est
pas taxée, mais la fourniture de biens l'est.
M. Savoie: Bien, de façon globale, oui, mais pas au niveau
des soins de santé.
M. Filion: Bien, actuellement, c'est exonéré, les
soins de santé, dans ce sens-là.
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Enfin, le problème va être autre
à partir du 1 er juillet prochain.
M. Savoie: Le problème va être autre. Bien, il n'y
en aura plus, là, dans le sens que l'ensemble du service est
exonéré. On a terminé 119, M. le Président, sauf
erreur.
Le Président (M. Lemieux): L'article 119 est
adopté? Bien, je n'ai pas eu encore le O.K. Oui, ça va, O.K.
L'article 119, adopté.
L'article 120. "La fourniture d'un service de psychanalyse
effectué par une personne est exonérée si cette personne,
à la fois: "1° a reçu pour la prestation de services de
psychanalyse, la même formation qu'un médecin qui rend de tels
services, de la même institution de formation; "2° est un membre en
règle de la société professionnelle à
l'égard de la prestation de services de psychanalyse au Canada qui,
à la fois: "a) fixe et maintient les mêmes normes de pratique et
de conduite pour tous ses membres; "b) compte au moins 300 membres au Canada
dont les deux tiers au moins sont des médecins."
M. Filion: Qu'est-ce que ça veut dire, ça, dans le
1er alinéa, "a reçu pour la prestation de services de
psychanalyse, la même formation qu'un médecin qui rend de tels
services, de la même institution de formation." Ça veut dire quoi?
Ça peut être n'importe qui, qui fait de la psychanalyse?
M. Savoie: Non. C'est justement ce qu'on cherche à...
M. Filion: Oui, mais comment faites-vous pour le rendre identique
à un médecin? J'essaie de voir ça, là.
M. Bouchard: II doit avoir reçu, finalement, la même
formation qu'un médecin, de la même catégorie
d'institution, mais sans être médecin. Parce qu'il y a des
médecins, finalement, qui...
M. Savoie: En psychanalyse, et non pas en médecine.
M. Filion: Oui, faire de la psychanalyse. Est-ce que ça
implique la formation universitaire?
M. Savoie: Je ne pense pas. Je pense que ce sont des cours
spécialisés. Je ne pense pas que c'est... Je pense que c'est des
instituts, la, je ne pense pas, je ne sais pas.
M. Léonard: Oui, mais ce sont des instituts de niveau
universitaire?
M. Savoie: Pardon?
M. Léonard: Ce sont des instituts de niveau
universitaire.
M. Savoie: Ça pourrait l'être.
M. Léonard: On n'a pas de psychanalyse... Quelqu'un qui
fait un cégep ne devient pas psychanalyste.
M. Savoie: Non, c'est sûr et certain. On ne parle pas de
ça. On ne parle pas d'une école secondaire renforcée,
là.
M. Léonard: Bien, donc, ils passent par le niveau
universitaire.
M. Savoie: On parle, par exemple, en termes de gens qui ont une
formation en psychologie, à titre d'exemple, qui ne sont pas
médecins, qui ne sont pas psychiatres, et qui se spécialisent en
psychanalyse. Je pense à des psychanalystes qui utilisent, par exemple,
Lacan, la technique lacanienne pour traiter des enfants. Je ne sais pas si leur
formation en traitement lacanien est issue d'une institution universitaire ou
d'un institut de recherche qui dispose de cette formation-là. On
pourrait obtenir l'information et vous la remettre, mais j'imagine que c'est
comme ça.
M. Léonard: Bien, je ne sais pas. A priori, je veux bien
qu'on vérifie, mais des instituts comme ceux-là sont
habituellement affiliés aux universités...
M. Savoie: Oui, ça peut l'être.
M. Léonard: ...et, donc, dispensent un diplôme de
niveau universitaire.
M. Savoie: Ça peut l'être, oui.
M. Léonard: Ce n'est peut-être pas constitué
sous un régime de facultés, ça peut être sous forme
d'institut, mais c'est affilié généralement aux
universités.
M. Savoie: Oui. Ça peut être des instituts ou
des...
M. Léonard: Ça m'étonnerait qu'il y en ait
d'autres.
M. Savoie: ...écoles ou des affaires comme Ça-
M. Filion: Au Québec, qu'est-ce qui régit la
psychanalyse? Qu'est-ce qui régit ça au niveau des professions?
Est-ce qu'il y a quelque chose?
M. Savoie: II n'y a pas de corporation professionnelle de
psychanalystes au Québec. C'est une école de pensée,
finalement, qui s'est développée un peu en parallèle
à la psychiatrie, à la psychologie, et qui a suivi, par exemple,
et qui développe des orientations. Je me demande si... Je pense à
Lacan, parce que c'est certainement un des derniers grands mouvements qui est
né en Europe au niveau de la psychanalyse et qui comprend toute la gamme
de Freud jusqu'à...
M. Filion: Deuxième alinéa, je suppose, "est un
membre en règle de la société professionnelle à
l'égard de la prestation des services de psychanalyse au Canada".
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Au Canada, on régit ça?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Qu'est-ce qu'il y a au Canada? Il y a une
société professionnelle qui régit... Comment est-ce que
ça fonctionne, ça?
M. Savoie: II n'y a pas de corporation au Québec, en tant
que telle.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: II n'y a pas d'association professionnelle reconnue
encore. Alors, Me Bouchard, je ne sais pas si...
M. Bouchard: Ils sont regroupés dans une association, mais
pas dans une corporation...
M. Savoie: C'est ça.
M. Bouchard: ...régie par une loi québécoise
telle qu'on les connaît, les corporations de cette...
M. Filion: Ils sont dans une association, mais pas dans une
corporation professionnelle.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Et, au Canada, ils sont dans... Est-ce qu'il y a une
corporation professionnelle au Canada? Oui? "Est un membre en règle de
la société professionnelle à l'égard de la
prestation des services de psychanalyse, au Canada".
M. Bouchard: Je ne pourrais pas vous dire, je n'ai pas le
renseignement ce matin.
M. Filion: Mais qu'est-ce que ça veut dire le
deuxième alinéa?
M. Savoie: Est un membre en règle de la
société professionnelle, c'est-à-dire qu'il y a une
organisation au niveau canadien.
M. Filion: Qui est une association sans être une
corporation professionnelle.
M. Savoie: Non, pas une corporation, une association
professionnelle.
M. Filion: La personne qui va vouloir être
exonérée, il va falloir qu'elle démontre qu'elle a le
permis du Canada. C'est ça?
M. Savoie: Que?
M. Filion: Qu'elle a un permis du Canada, qu'elle est membre.
M. Savoie: Bien, qu'elle est un membre en règle de la
société canadienne. C'est un peu comme les psychologues, le cas
que nous avons examiné hier soir pour les psychologues.
M. Filion: Même principe.
M. Savoie: Oui. C'est le même genre de choses.
M. Filion: Quelqu'un qui fait de l'hypnotisme pour endormir un
patient, est-ce que ça devient un service de santé?
M. Savoie: Ça pourrait. Si c'est, par exemple, un
psychiatre qui utilise l'hypnotisme.
M. Filion: Mais ça pourrait être Yvon Iva, à
la limite. Je veux dire, est-ce qu'il pourrait...
M. Savoie: Oui, mais, à ce moment-là, ce n'est pas
un praticien ou un médecin.
M. Filion: Alors, lui, il ne serait pas bon. Ses services ne
seraient pas bons.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: S'il rentre dans un établissement, ça
serait bon?
M. Savoie: S'il est à salaire d'un établissement de
santé, oui, ça pourrait être...
M. Filion: Là, il se qualifierait. M. Savoie: C'est
ça.
M. Filion: Dans un bureau de médecin aussi?
M. Savoie: Dans un bureau de médecin, ce n'est pas un
établissement de santé. Il y aurait peut-être moyen de
s'organiser.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: II y aurait peut-être moyen de s'organiser.
M. Savoie: Mais, pour le moment, la réponse est non. Il
faudrait qu'il obtienne, par le biais d'un ordre écrit d'un
médecin... Vous savez, l'ordre écrit.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Filion:
Adopté, M. le Président. Service d'enseignement
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 120 est
adopté. Nous passons à l'article 121.
M. Savoie: On a une modification, M. le Président, pour
l'école de formation professionnelle.
Le Président (M. Lemieux): Puis-je en avoir une copie,
s'il vous plaît?
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Parlant d'amendement, M. le Président, on
devait revenir sur la décision à l'article 79, ce matin, au
niveau de l'acceptation d'en débattre, à savoir si ma motion
d'amendement était acceptable.
Le Président (M. Lemieux): O.K. C'est M. Gautrin. (11 h
15)
M. Filion: M. Gautrin, oui. On est rendus où avec
ça?
Le Président (M. Lemieux): Alors, on va essayer de
s'organiser pour que M. Gautrin, le député de Verdun, soit ici.
Je ne suis pas au courant, nécessairement, de ce qui s'est...
M. Filion: II devait venir, ce matin, nous présenter cette
décision-là.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, je vais
vérifier, M. le député de Montmorency.
M. Filion: L'article 121.
Le Président (M. Lemieux): L'article 121 de ce projet de
loi est modifié par le remplacement de la définition de
l'expression "école de formation professionnelle" par la suivante:
"École de formation professionnelle signifie une institution
établie et administrée principalement afin de donner à un
étudiant un cours par correspondance ou un cours de formation qui
développe ou améliore ses compétences professionnelles et
comprend un établissement d'enseignement reconnu par le ministre pour
l'application du sous-paragraphe 4° du paragraphe a de l'article 337 de la
Loi sur les impôts LR.Q. chapitre I-3."
Je ne peux pas, M. le député de Montmorency, forcer le
député de Verdun à rendre sa décision ce matin,
parce qu'en vertu de l'article 41, il peut la rendre au moment où il le
jugera opportun.
M. Filion: Ah oui!
Le Président (M. Lemieux): Je peux vérifier tout de
même.
M. Filion: Écoutez! La question n'était pas
là. C'est parce qu'on nous avait dit hier que, ce matin, il n'y aurait
pas de problème. Alors...
Le Président (M. Lemieux): Je vais vérifier tout de
même.
M. Filion: Moi, le but, ce n'est pas de l'obliger, c'est parce
que je ne veux pas non plus qu'on s'écarte trop loin du sujet. Vous
savez ce que c'est. La loi étant ce qu'elle est, d'une
complexité, quand même pour des spécialistes, on a tendance
à oublier le débat d'un article si on s'en éloigne
trop.
Le Président (M. Lemieux): Je vais vérifier si,
pour lui, le moment opportun est arrivé.
M. Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous sommes à
l'amendement.
M. Savoie: Oui, j'approuve, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Un instant! Je vais attendre
pour voir...
M. Savoie: Je suis en faveur de l'amendement.
M. Filion: Avant de l'approuver, il faudrait expliquer
l'amendement. Qu'est-ce qu'on a changé, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de...
M. Savoie: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Léonard: II faudrait expliquer ce qu'est
l'amendement.
M. Savoie: L'amendement, c'est qu'on change l'article
fédéral par notre loi sur les impôts.
M. Filion: Oh! Monsieur, vous avez fait un saut, là! C'est
quoi qui justifie ça?
M. Savoie: Tout simplement le bon sens.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Mais, M. le ministre...
M. Léonard: Ça veut dire qu'auparavant, ça
n'avait pas grand sens ce que vous aviez fait.
M. Savoie: C'est-à-dire que ce n'était pas
nécessaire dans la loi sur l'impôt sur le revenu canadien parce
qu'on pouvait faire référence à notre propre loi.
M. Léonard: Oui. Quand même, c'est vrai que c'est
étonnant que, dans les lois du Québec, on fasse
référence à des lois fédérales. On l'avait
souligné, ça, dans le débat d'origine, que ça
n'avait pas grand bon sens.
M. Filion: Oui, oui.
M. Léonard: Là, vous vous êtes rendus
à notre argumentation là-dessus.
M. Savoie: II faut voir qu'il y a quand même une tradition.
Il y a une histoire, il y a un contexte. Même, M. le député
de Labelle, le député de Montmorency préfère
travailler dans la loi fédérale plutôt que dans la loi
québécoise.
M. Filion: Ah! Ah! Ah!
M. Léonard: Restons-en à l'argumentation.
Non, non, vous avez l'art de l'esquive, mais, au fond, ça nous
donne raison sur le point que nous avions soulevé à l'origine,
sur le fait que, dans une loi québécoise, on ne devait pas faire
des références aux lois fédérales comme telles,
parce que les lois du Québec, dans leur ensemble, doivent constituer un
tout.
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: C'est ça. Vous nous donnez raison.
M. Savoie: Dans la mesure du possible.
M. Léonard: II faudrait voir ce que vous aviez dit
à rencontre de ce que nous avions dit.
M. Savoie: Dans la mesure du possible, évidemment, et
lorsque cela relève du bon sens. C'est ce qu'on fait.
M. Léonard: Alors, vous êtes rendus au bon sens.
J'ai bien pris note de votre réponse. Maintenant, j'ai quand même
une autre question.
M. Filion: Sauf que je n'y crois pas, M. le député
de Labelle.
M. Savoie: Bien, il est d'accord qu'on est rendus au bon
sens.
M. Léonard: C'est lui qui s'est rendu au bon sens.
M. Filion: C'est lui.
M. Léonard: C'est exactement sa réponse. Il
faudrait quand même l'enregistrer. C'est exactement ce qu'il a dit. Je
lui ai dit qu'en faisant ça, il nous donnait raison. L'autre question
c'est: Quand vous dites dans votre amendement "par le ministre"...
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: ...ça veut dire quel ministre du
gouvernement du Québec? Par le ministre du Revenu?
M. Savoie: Je me posais également la même question
quand je l'ai vu. Je ne me rappelais plus de mes notes, mais, effectivement,
reconnu par le ministre du Revenu.
M. Léonard: Mais, alors pourquoi dans la loi,
antérieurement, au Canada on se référait au ministre de
l'Emploi et de l'Immigration, que ce n'était pas le ministre du Revenu,
parce que, normalement, vous faisiez référence à la loi du
ministre du Revenu qui appliquait la loi fédérale?
M. Savoie: Non, c'était un établissement
d'enseignement reconnu par le ministre de l'Emploi et je pense que si vous
allez voir dans les définitions à l'article 1, nous avons la
définition d'établissement d'enseignement.
M. Filion: À l'article 1?
M. Savoie: Non, c'est "administration scolaire", excuse-moi.
M. Filion: Vous vous êtes trompé, M. le ministre,
hein? On va vous excuser, M. le ministre.
M. Léonard: Et recommencer.
M. Savoie: L'administration scolaire. Alors, ce n'est pas
ça. Je m'excuse, parce qu'on arrivait et on disait: Comprend un
établissement d'enseignement reconnu par le ministre, pour l'application
du sous-paragraphe 4 du paragraphe a de l'article 337. Il n'y a pas de
difficulté avec ça.
M. Léonard: Pourquoi ce n'est pas par le ministre de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle?
M. Savoie: Parce que l'article 337 de la Loi sur les
impôts...
M. Léonard: Oui, il relève de vous.
M. Savoie: ...c'est le ministre du Revenu.
M. Léonard: Est-ce que dans l'article 337, on a la
définition de "établissement d'enseignement"?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Je vais vous lire l'article 337,
si ça peut vous faire plaisir. D'accord. "Une maison reconnue par le
ministre comme étant un établissement dispensant un enseignement
autre que celui dispensé aux fins de l'octroi de crédits
universitaires qui permettent d'acquérir ou d'améliorer les
connaissances nécessaires à une occupation." Lorsqu'on parle de
ministre, dans les définitions de la Loi sur les impôts, on dit:
"Le ministre signifie le ministre du Revenu."
M. Léonard: O.K. C'est beaucoup plus simple,
effectivement. C'est le bon sens, comme vous voyez. Et, au fond, quand on vous
parie d'une autorité unique sur l'administration de la taxe de vente,
vous voyez très bien, c'est le bon sens.
M. Filion: Mais au fédéral, est-ce que l'article
118.5 est identique?
M. Savoie: L'article 118.5 de la loi sur l'impôt sur le
revenu?
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Je ne sais pas. Je présume que oui. On me dit
que c'est la même chose, on a tout simplement fait le transfert. Je sais
qu'au niveau de la partie 3, l'article 1, c'est exactement le même texte,
"établissement d'enseignement reconnu par le ministre de l'Emploi et de
l'Immigration comme offrant des cours, sauf des cours permettant d'obtenir des
crédits universitaires qui visent à augmenter la
compétence nécessaire à l'exercice d'une activité
professionnelle."
M. Filion: C'est la même affaire.
M. Savoie: La loi sur les impôts du Québec est une
harmonisation avec la loi fédérale sur les impôts, en bonne
partie.
M. Filion: Oui, mettons. Comme votre TVQ, d'ailleurs.
M. Savoie: II faut le savoir.
M. Filion: Vous ne devriez plus utiliser le mot "harmonisation",
M. le ministre. C'est rendu indécent d'utiliser cette expression. Vous
vous écartez trop. Encore une fois, vous avez un exemple. Vous vous
référez à une loi différente du
fédéral.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Vous mélangez le fond et la forme là.
C'est une constante.
M. Filion: Dans le fond et dans la forme, l'harmonisation, je
pense que c'est dans les deux sens.
M. Savoie: C'est une constante chez vous, mon collègue de
Montmorency, de mélanger le fond et la forme.
M. Filion: Vous ne pouvez pas penser à harmoniser
uniquement dans un sens, quand même.
M. Savoie: Mais il y a une différence entre le fond et la
forme. D'ailleurs, c'est peut-être un problème qui est plus
général de l'autre côté de la table.
M. Filion: C'est différent, mais c'est important la forme.
C'est là qu'on comprend ou qu'on ne comprend pas une loi.
M. Léonard: Lui, il peut peut-être jouer sur les
deux, mais vous, vous ne faites pas la différence entre les deux. C'est
pire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Bon. Alors,... M. Savoie: Soyons
sérieux.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Mais, vraiment, vous m'étonnez avec un
amendement comme celui-là.
M. Savoie: Ça vous étonne? Pourquoi ça vous
étonne?
M. Filion: Là, vraiment, depuis le début que je
vous demande de faire des changements.
M. Savoie: Non, non, M. le député, quand vous
avez... Ça, ce n'est pas vrai et c'est de la désinformation,
ça aussi.
M. Filion: Aussi, évidemment.
M. Savoie: Et je peux le reprendre item par item, ce soir, puis
faire sortir le Verbatim de tout ce qui s'est passé ici...
M. Filion: Faites donc ça, voir.
M. Savoie: ...et ça va vous démontrer...
M. Filion: Faites-le.
M. Savoie: ...très clairement que votre opinion est de la
désinformation.
M. Filion: Sortez-le, M. le ministre, on va le regarder. Je suis
prêt à le regarder. Êtes-vous prêt là à
le sortir?
M. Savoie: Ha, ha, ha! Vous pouvez être sûr
deçà.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que le ministre
dépose son amendement après avoir relu le rapport Allaire?
M. Filion: Ha, ha, ha!
M. Savoie: M. le Président, le député de
Labelle est en train de donner une opinion sur quelque chose qu'il ne
connaît point.
M. Léonard: Le rapport Allaire, M. le Président,
j'ai lu ça d'un bout à l'autre.
Je peux vous le dire. Très intéressant, d'ailleurs.
M. Filion: C'est dommage qu'il ne soit pas partagé par
tout le gouvernement en place.
M. Savoie: C'est...
M. Filion: Au moins, vous auriez fait un pas
dans la bonne direction. Une voix: Un pas.
M. Savoie: Est-ce que ça vous fait penser un peu à
Platon, le discours dans les cavernes. Les gens jugent à partir des
ombrages, cherchent à comprendre à partir des ombrages. Ça
dégage une... Entendre parier...
M. Filion: Alors, je ne veux pas vous brouiller, M. le ministre.
Les ombrages, ça peut brouiller, ça, faites attention.
M. Savoie: Entendre parler le député de Labelle et
le député de Montmorency du rapport Allaire...
M. Léonard: Allaire, Allaire.
M. Savoie: ...alors qu'il est fort probable qu'une lecture en
diagonale a été tout au plus...
M. Léonard: Non, ça, mettre notre parole en doute,
M. le ministre.
M. Filion: Vous n'avez pas de mérite. Je peux juste vous
dire que vous n'avez pas de mérite. Moi, je l'ai lu dans les moindres
détails et vous avez copié la Chambre de commerce du
Québec.
M. Savoie: Ah!
M. Filion: Et je peux vous dire que vous avez à peu
près repris tout ce qui était écrit dans ça, M. le
ministre. Alors, je ne m'en vanterais pas. Ça a été assez
simple pour vous autres, de faire votre rapport Allaire.
M. Léonard: Et...
Le Président (M. Lemieux): Si on en revenait à
l'amendement?
M. Savoie: Bien, je pense que compte tenu de l'allégation
du député de Montmorency, qui est assez gratuite...
Le Président (M. Lemieux): Si on en revenait à
l'amendement, en vertu de la règle de la pertinence.
M. Filion: Ha, ha, ha! Vous, vous n'avez probablement pas eu la
Chambre de commerce de Québec. Alors, je peux comprendre.
Une voix: Vous ne comprenez pas.
M. Léonard: M. le Président, je trouve que la
discussion est particulièrement pertinente, parce que c'est une des
grandes politiques gouvernementales, dit-on, de rapatrier les pou- voirs de la
main-d'oeuvre et de l'immigration. Une voix: C'est vrai.
M. Léonard: Et en l'occurence, le fond de la
pensée, si j'ai bien compris le rapport Allaire, c'est justement en
matière de main-d'oeuvre et d'immigration, de rapatrier les pouvoirs au
Québec. Alors, je pense que le ministre, peut-être, vient de le
relire une dernière fois, son rapport, puis il a compris un certain
nombre de choses qu'il n'avait pas comprises auparavant.
M. Savoie: Incohérent.
M. Léonard: Pas du tout incohérent. Au contraire,
nous sommes cohérents.
M. Savoie: Incroyable.
M. Léonard: Alors, vous avez dit que votre amendement,
c'était le simple bon sens. Je vous remercie, je vous félicite
d'avoir réfléchi sur votre première rédaction, puis
d'avoir corrigé, à la lumière de l'évolution de la
pensée politique libérale, au Québec.
M. Filion: Et d'avoir confiance ainsi dans vos lois du
Québec. C'est important.
M. Savoie: Bien, vous qui utilisez la loi fédérale,
ça fait drôle de vous entendre dire ça. Ha, ha, ha!
M. Filion: Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: J'utilise la loi fédérale parce que je
suis pris avec, hein. Je n'ai pas le choix.
M. Savoie: Oui, oui. C'est ça, oui.
M. Filion: II faut bien que je l'utilise, je suis pris avec, M.
le ministre.
M. Savoie: On parle des deux côtés de la bouche en
même temps, là, hein, M. le député de
Montmorency?
M. Filion: Bien non. Je parte d'un seul côté.
M. Savoie: Ah, moi, si j'étais séparatiste
indépendantiste, comme je l'étais en 1973, alors que je ne voyais
pas clair. Je ne jurais que par les choses québécoises, M.
Filion.
M. Filion: Vous l'étiez, vous. Ah, oui? Dommage que vous
ayez changé, M. le ministre.
M. Savoie: Je me mettais de côté, je ne me faisais
pas embaucher par le gouvernement fédéral non plus.
M. Filion: Non?
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, s'il
vous plaît, voulez-vous en venir à l'amendement.
M. Savoie: Oui, on y va.
M. Léonard: Vous avez changé d'idée pour
avoir un poste. Il y en a qui...
M. Filion: Ah oui! Évidemment. Il a vendu son âme,
le...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, s'il
vous plaît, s'il vous plaît. L'amendement, s'il vous
plaît.
M. Savoie: Connaissez-vous l'histoire des petits chatons?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, M. le ministre.
Batêche!
M. Savoie: Connaissez-vous cette histoire-là, des petits
chatons?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Savoie: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): 'Bien, allez-y. Allez-y avec
les petits chatons.
M. Savoie: Merci, M. le Président. C'est très
important, M. le Président, parce que ça concerne
l'enseignement...
Le Président (M. Lemieux): Allons-y avec les petits
chatons. Tout à l'heure, on ira avec les petits moutons. (11 h 30)
M. Savoie: L'histoire est à peu près comme suit.
C'est un étudiant qui rencontre sa maîtresse et qui dit à
l'enseignante en question: J'ai eu des petits chatons péquistes. La
maîtresse dit: Aie! C'est intéressant, ça. Lorsque
l'inspecteur de l'école se présentera, tu lui présenteras
tes petits chatons péquistes. Alors, quelques semaines plus tard,
l'inspecteur se présente et la maîtresse dit: Monsieur
l'inspecteur, l'étudiant a quelque chose pour vous. Elle dit: Bien oui,
elle dit... C'est-à-dire, l'étudiant dit: Bien oui, monsieur
l'inspecteur, j'ai une chatte et elle a eu des petits chatons libéraux.
La maîtresse dit: Bien non: Ce n'étaient pas des libéraux,
c'étaient des péquistes. Ah bien non! Il dit: Quand ils sont
nés, ils étaient aveugles, ils ne voyaient rien, c'étaient
des petits péquistes. Là, aujourd'hui, leurs yeux sont
ouverts.
M. Léonard: Arrogance, arrogance.
M. Savoie: Je la trouvais pas pire.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'il y en a
d'autres.
M. Savoie: Non, M. le Président.
M. Filion: J'ai essayé de la rire, je n'étais pas
capable, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): O.K. L'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, adopté?
M. Filion: Adopté.
M. Savoie: Pour une fois qu'on va dans le bon sens, on va
l'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 121 est
adopté, lui, tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
M. Léonard: Qu'est-ce qui arrive dans le cas de la
formation professionnelle dispensée, par exemple, par les polyvalentes?
Est-ce que ça rentre sous le coup de ces
définitions-là?
M. Bouchard: Sûrement.
M. Léonard: Dans le cas de formation professionnelle qui
serait dispensée par des organismes privés, ou de la formation
professionnelle réalisée en entreprise, c'est compris ou
ça n'a pas lieu de l'être dans le cas de cette définition?
C'est parce que, il me semble que si on aborde cette question de formation
professionnelle, il y a des institutions du réseau, mais il y a aussi
tout ce qu'il y a en dehors, et ce qui se fait dans l'entreprise. Est-ce que,
évidemment elle est détaxée d'une autre façon,
parce que s'il y a des taxes, c'est des intrants là, mais quand
même...
M. Bouchard: C'est ça. Alors, pour le privé il est
visé finalement par la disposition. Pour ce qui est de la formation
professionnelle qui est réalisée en entreprise, bien vous avez
donné effectivement la réponse, à savoir qu'il n'y a pas
de disposition particulière. Donc, ça pourrait constituer une
fourniture taxable, mais l'entreprise aurait droit au remboursement de la
taxe.
M. Léonard: Au détaxement, oui.
M. Bouchard: Où il y a le remboursement de la taxe sur les
intrants.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il est adopté
tel qu'amendé?
M. Léonard: L'organisme de réglementation, ce sont
les ordres professionnels dont il s'agit?
M. Savoie: Les... Excusez-moi.
M. Léonard: "Organisme de réglementation signifie
un organisme habilité par une loi du Québec à
réglementer l'exercice d'une profession". C'est donc les ordres
professionnels?
M. Savoie: Oui, oui, c'est ça, "qui accordent des permis
autorisant l'exercice de la profession au Québec", des permis.
M. Léonard: Pourquoi, dans la loi...
M. Savoie: "Ou qui inscrit les personnes exerçant cette
profession". C'est les corporations professionnelles, oui.
M. Léonard: Pourquoi on ne dit pas simplement les ordres
professionnels, ou qu'on ne réfère pas à la loi.
M. Savoie: C'est parce qu'on peut avoir, on peut exercer au
Québec en vertu d'un permis, ou en vertu d'une corporation
professionnelle. C'est soit l'un, soit l'autre.
M. Léonard: Est-ce qu'il y en a beaucoup qui exercent en
vertu d'un permis?
M. Savoie: Nous en avons discuté hier soir, et il y en a
quelques-unes, oui, qui fonctionnent en vertu d'un permis, parce qu'il n'y a
pas, par exemple, de corporation au Québec, ou elle n'est pas de... qui
sont autorisées par exemple par des établissements de
santé et des choses comme ça.
M. Filion: Mais là, on est dans l'enseignement. On n'est
pas dans la santé on est dans...
M. Savoie: Oui, on est dans les organismes de
réglementation, là.
M. Filion: Oui, mais là on est dans renseignement, on
n'est pas dans la santé.
M. Savoie: Oui, mais ça ne fait rien. C'est le même
principe là au niveau des permis, ou des corporations
professionnelles.
M. Léonard: C'est quand même des permis qui sont
accordés à des institutions d'un certain niveau. Là, on ne
s'adresse pas, par exemple, aux cours de formation, aux cours de conduite
automobile là, c'est autre chose.
M. Savoie: Là on parle des personnes ici, là. On
dit "organisme...
M. Léonard: Bien "organisme" ce n'est pas des
personnes.
M. Savoie: Pardon?
M. Léonard: C'est "organisme". Ce n'est pas des
personnes.
M. Savoie: On parle de "Organisme, signifie un organisme
habilité par la loi du Québec et qui accorde des permis
autorisant l'exercice de la profession au Québec ou qui inscrit les
personnes exerçant cette profession au Québec".
M. Léonard: Alors, l'élément important c'est
plutôt "profession".
M. Savoie: Euh...
M. Léonard: C'est-à-dire c'est ça qui
circonscrit l'organisme.
M. Savoie: Oui, c'est l'exercice d'une profession au
Québec.
M. Léonard: Ça va amener tout ce qui se fait en
termes de profession à s'orienter à l'intérieur de, tout
ce qui se fait en matière de formation à se canaliser par une
profession, ou quelque chose d'assimilé. Mais si on est, au plan de la
formation professionnelle, comme on l'entend de façon
générale, je ne pense pas que ce soit le sens du mot profession.
Un plombier, c'est une corporation de métier, ce n'est pas une
profession. Est-ce que ça serait touché par ça? Par
exemple, je prends électricien, plombier...
M. Savoie: Ça, ce sont des écoles de formation
professionnelle?
M. Léonard: Qui ne sont pas touchés ici.
M. Brochu (André): Ils rentrent dans la première
définition.
M. Savoie: Ils rentrent en...
M. Léonard: Ils rentrent dans la première.
École de formation professionnelle.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: C'est parce que là le sens du mot
"professionnelle" c'est autre chose que celui qu'il y a en bas, si je
comprends. Quand on parle de profession.
M. Savoie: C'est ça. On ne dit pas les métiers.
M. Bouchard: C'est ça. On va voir plus tard que
l'organisme de réglementation est une expression utilisée pour
permettre d'exonérer les cours et les examens nécessaires pour
faire partie de la corporation.
M. Léonard: Ah, bon! O.K. Vous avez votre propre
définition.
M. Bouchard: On l'utilise un peu plus loin dans certains articles
pour accorder des exonérations.
M. Filion: À quel article vous voyez ça? M.
Léonard: Toujours à 121... M. Filion: IIdit
que...
M. Bouchard: Les métiers finalement, c'est l'article
128.
M. Filion: Article 128? M. Bouchard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Est-ce que
l'article 121 est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Est-ce qu'on a adopté l'amendement?
Le Président (M. Lemieux): Nous avons adopté
l'amendement. Il me semble que le député de Montmorency a dit que
c'était adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté tel
qu'amendé. Nous passons à l'article 122. La fourniture...
M. Filion: J'ai adopté seulement l'école de
formation professionnelle.
Le Président (M. Lemieux): Alors vous voulez
l'appeler.
M. Filion: Je suis toujours... Parce que j'ai...
Le Président (M. Lemieux): O.K.
M. Filion: Parce que je suis toujours avec...
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de
problème.
M. Filion: ...les élèves du primaire et du
secondaire.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. O.K.
Alors, élèves du primaire et du secondaire ça
signifie un particulier inscrit.
M. Filion: On se souvient qu'on a vu que les enfants en garderie,
c'est une espèce de situation qu'on n'avait pas couvert au niveau des
exemptions. Ça ne serait pas à ce niveau-ci qu'on devrait penser
à amender la loi, au niveau des définitions pour venir chercher
les enfants en garderie?
M. Bouchard: II est couvert par l'article 137. Les garderies sont
couvertes par l'article 137.
M. Filion: À l'article 137, au niveau de
l'exonération?
M. Bouchard: C'est ça. La fourniture d'un service de garde
d'enfants est exonérée.
M. Filion: Quand on parle des administrations scolaires ou d'un
service d'enseignement équivalent, on réfère à
quoi?
M. Bouchard: Administration scolaire est défini à
l'article 1.
M. Filion: Vous avez dit que c'était défini
où?
M. Bouchard: L'article 1 du projet de loi. M. Filion: Plus
loin?
M. Bouchard: Non, l'article 1 du projet de loi.
M. Filion: Un service d'enseignement équivalent se
définit à l'article 1.
M. Bouchard: Administration scolaire. Alors on dit:
Administration scolaire c'est une commission scolaire ou une institution
dispensant les services d'enseignement au primaire ou au secondaire
régie par la Loi sur l'enseignement privé.
M. Filion: Je comprends, mais quand vous ajoutez "ou un service
d'enseignement équivalent", ça veut dire quoi?
M. Bouchard: Ce serait tout établissement qui satisferait
aux normes d'enseignement qui sont établies par le Québec, qui
offrirait le même cours.
M. Filion: Est-ce que vous référez à
l'enseignement... Quand vous dites "ou un service d'enseignement
équivalent", vous référez au service d'enseignement au
secondaire?
M. Bouchard: Oui, oui.
M. Filion: Dispensé par une administration scolaire. C'est
parce que je me demandais si vous référiez à un
établissement équivalent ou à des services
équivalents. C'est l'établissement qui est équivalent?
M. Bouchard: Non, je n'ai pas d'exemple précis, mais il
faut que le programme satisfasse aux normes du gouvernement du Québec
qui mène finalement aux diplômes.
M. Filion: Donc, c'est le programme. C'est beau.
Le Président (M. Lemieux): Alors, organisme de
réglementation.
M. Savoie: Tout à l'heure, on a eu des questions sur
l'organisme de réglementation. Je pense qu'on a répondu au
questionnement de la part du député de Labelle.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté tel
qu'amendé. Alors, l'article 121 est adopté tel qu'amendé.
Nous passons à l'article 122.
M. Filion: La partie postsecondaire est prévue plus
loin?
M. Bouchard: Oui, il y a des règles particulières
pour les... C'est-à-dire les règles pour les étudiants
postsecondaires sont prévues un peu plus loin dans les articles,
collèges publics et universités.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 122 est
adopté. Nous appelons l'article 123. "La fourniture d'aliments, de
boissons, d'un service ou d'un droit d'entrée, effectuée par une
administration scolaire, principalement à un élève du
primaire ou du secondaire dans le cadre d'une activité parascolaire
qu'elle a autorisée et dont elle a la responsabilité est
exonérée."
M. Filion: Ça vise quoi comme activité ça?
Ça veut dire tout ce qui se dépense dans une activité
parascolaire. C'est comme si c'était dépensé par la
commission scolaire?
M. Bouchard: C'est n'importe quel frais finalement qui est
exigé des étudiants pour les activités parascolaires qui
sont organisées par l'administration scolaire. Exemple, si une
école organise la visite d'un musée et demande 10 $, les 10 $
vont constituer une fourniture exonérée.
M. Filion: Mais on va quand même payer le droit avec la
taxation au niveau de l'activité. Si on paie un droit, le droit à
l'activité va être taxable quand même. (11 h 45)
M. Bouchard: C'est également pour les repas ou le service
ou le droit d'entrée.
M. Filion: Un droit d'entrée ou d'un droit d'entrée
à quoi? Aux aliments, boissons et services?
M. Bouchard: Non, ça pourrait être un droit
d'entrée, finalement, au musée.
M. Filion: Mais ce droit d'entrée là, il est
déjà taxable.
M. Bouchard: Les droits d'entrée peuvent être
taxables, oui.
M. Filion: Alors, c'est quoi qui n'est pas taxé,
là? C'est le droit d'entrée ou...
M. Bouchard: C'est qu'on vient l'exonérer ici par cette
disposition particulière, 123. Alors, l'exemple ici...
M. Filion: Mais on vient exonérer tout droit
d'entrée à une activité parascolaire, ça veut dire
qu'on n'a pas le droit de charger de taxe ou de droit d'entrée.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Savoie: J'aurais pensé que le parascolaire fait
référence ici à des activités de l'ordre de la
gymnastique, par exemple, ou de sport comme l'équipe de football, par
exemple. Pour ces éléments-là, ça ne serait pas
couvert par 123.
M. Bouchard: C'est de l'activité
particulière...
M. Savoie: Toute activité parascolaire, on pourrait
entendre, par exemple, le club de baseball...
M. Bouchard: ...qui est organisée par l'école, mais
qui est à l'extérieur.
M. Savoie: C'est ça. Alors, pour ces déplacements,
tout ce qui sera... C'est beau.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
124. "La fourniture, effectuée par une administration scolaire, d'un
service rendu par un élève du primaire ou du secondaire ou par
son enseignant dans le cadre du programme d'études de
l'élève est exonérée."
M. Filion: Les services d'un orienteur qui serait rendu à
l'extérieur de l'établissement, est-ce que ce serait un service
exonéré en vertu de 124?
M. Bouchard: Non, 124, finalement, vise la fourniture par
l'administration scolaire, mais d'un service rendu par un élève.
Alors, on peut penser, dans une école secondaire, à la coiffure,
les services de coiffure, finalement...
M. Filion: Ah! O.K. C'est ça.
M. Bouchard: ...rendus par l'étudiant.
M. Léonard: Quel est le sens, dans 122, du mot
"principalement". Pourquoi dites-vous "principalement"? Parce que le mot
"principalement"...
Le Président (M. Lemieux): ...revenir à 122, vu que
122 a été adopté.
M. Léonard: Ah! Il est adopté?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Nous sommes à
l'article 123.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? À 124,
pardon. Nous sommes à 124. Oui.
M. Léonard: II a été adopté.
Une voix: Principalement aux élèves du primaire ou
du secondaire. Il y a toujours place à interprétation, hein?
C'est comme le mot "raisonnable", mais ça... À chaque fois que je
pose des questions, on répond que c'est raisonnable.
M. Filion: Mais, même s'il est adopté, on peut quand
même donner une idée pour fins de...
Le Président (M. Lemieux): S'il y a consentement. Est-ce
qu'il y a consentement pour revenir...
M. Filion: ...de précision d'interprétation,
non.
Le Président (M. Lemieux): ...à 122?
M. Savoie: Je n'ai pas de misère, là, pour
éclairer 124, évidemment.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, consentement pour
revenir à 122.
M. Filion: Alors, le mot "principalement" aurait quel sens
à 122?
M. Bouchard: À 122, le mot "principalement" permettrait
d'ajouter les fournitures effectuées par les administrations scolaires
et qui s'adresseraient à des élèves autres que du primaire
ou du secondaire. Par exemple, la maternelle serait visée par cette
ligne-là.
M. Filion: O.K. 124.
Le Président (M. Lemieux): L'article 124, oui.
M. Filion: ...Alors ça c'est les écoles de
métiers qui rendent des services, comme par exemple la mécanique,
les gens font réparer leur voiture parce que les étudiants sont
en train d'avoir un cours pratique, si j'ose dire.
M. Bouchard: Exactement. Le Président (M. Lemieux):
Adopté? M. Filion: Un seconde, M. le Président. Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Par exemple, dans le cas d'une école de
formation de cuisine, en cuisine, qui opérerait son propre restaurant
à l'endroit du public, ce serait exonéré, comme
ça.
M. Filion: L'école d'hôtellerie, à
Montréal?
M Brochu:. L'école d'hôtellerie c'est du niveau de
cégep.
Une voix: Ce n'est pas primaire ou secondaire.
M. Brochu: Mais Wilbrod-Bherer. M. Léonard: C'est
un bon exemple. M. Brochu: Wilbrod-Bherer, à Québec.
M. Léonard: C'est parce que ça existe à
plusieurs endroits, les écoles de formation de cuisiniers...
M. Brochu: Elles seraient couvertes.
M. Léonard: Ce serait couvert là-dedans. Ça
peut aller loin, effectivement.
M Brochu: En autant que c'est de niveau secondaire. Comme
l'école d'hôtellerie de Montréal...
M. Léonard: Je reviens au programme de formation
professionnelle en dehors des cours. Quand vous êtes au secondaire, vous
avez le secondaire général, assumé en réseau, mais
à partir du moment où on introduit là-dedans la formation
professionnelle après la formation académique, par exemple, dans
l'hypothèse où il
y a beaucoup plus de formation professionnelle que quelqu'un dispense
à des gens qui ont perdu leur emploi. Là on embarque dans tout un
autre modèle, en tout cas ça pourrait se produire comme cela.
Est-ce que, si on fait des travaux dans ce cadre-là ce serait
exonéré aussi?
M. Bouchard: Une des conditions, il faut que ce soit fait dans le
cadre du programme d'études de l'élève,
premièrement. Deuxièmement, ce qu'il faut noter également
c'est que l'exonération ne s'applique qu'à l'égard du
service rendu par l'élève. Alors, si on reprend l'exemple de tout
à l'heure du cours de mécanique automobile, qui existe dans
certaines polyvalentes, ce qui est exonéré à ce
moment-là c'est le service, c'est l'installation de la pièce ou
du matériel, et non pas la valeur de la pièce en soi.
M. Léonard: Oui, ça je comprends, mais dans le
cadre de la formation continue, de ce concept-là, où des gens
après 10 ans de travail, dans le milieu de l'emploi, reviennent à
l'école, et le font aussi par des stages en entreprise. Là, on
est très proche de l'intégration ou de la réinsertion du
travailleur en industrie, et il peut faire des stages importants, une partie
importante de sa formation dans l'entreprise. Comment couvrez-vous ça?
On peut s'imaginer, si on regarde l'Allemagne de l'Ouest, ou l'Autriche, en
termes de masse globale, il y a cinq fois plus d'argent mis dans les programmes
de recyclage et de formation professionnelle, formation continue, qu'il y en a
dans le chômage. Je vous dis que ça prend une grande extension.
Donc, dans ce contexte-là, comment couvrez-vous cela? Parce qu'ils sont
vraiment à cheval entre la formation et la réinsertion dans le
milieu de l'industrie. C'est là qu'on est.
M. Savoie: Ce n'est pas ce qui est visé par l'article 124,
là.
M. Léonard: Bien...
M. Filion: Bien, c'est ça qu'on demande comme
question.
M. Léonard: ...je ne sais pas, c'est la question que je
pose.
M. Savoie: À l'article 124 c'est primaire et secondaire,
effectué par une administration scolaire d'un service rendu par
un...
M. Léonard: On n'est pas au primaire, M. le
Président, on est au secondaire, et...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Léonard: ...au postsecondaire, mais assimilable au
secondaire.
M. Savoie: Ah! Bien, ici c'est dans le secondaire, mais ce n'est
pas au niveau collégial ou au niveau de...
M. Léonard: Non, mais ce n'est pas nécessairement
au niveau collégial ma question.
M. Savoie: Oui, mais c'est postsecondaire, votre question
surtout.
M. Filion: C'est un métier.
M. Savoie: C'est ça, c'est une école de
métier et qui se retrouve surtout au niveau du postsecondaire.
M. Léonard: Je pense, M. le Président qu'en termes
de formation continue, la démarcation entre postsecondaire, secondaire,
c'est un peu académique, parce que... Je crois que ce sont des
activités de niveau secondaire, mais c'est, comme je dirais en anglais,
"irrelevant". Ce n'est pas ça, mais c'est quand même de la
formation et de la formation à la jonction de la réinsertion dans
l'entreprise et des institutions scolaires. Je crois que l'évolution va
nous amener à beaucoup de flexibilité là-dedans. Je ne
sais pas, là. La question que je pose: Est-ce que 124 couvre ou bien
s'il y a un autre article qui couvre?
M. Savoie: Oui, il y a d'autres articles qui couvrent. On va le
voir à 128 et suivants, je pense que ça pourrait répondre
à votre questionnement.
M. Léonard: O.K.
M. Filion: Alors, ça serait couvert à 128, cette
situation-là?
M. Léonard: À 128 et suivants, dit-on.
Le Président (M. Lemieux): L'article 124 est
adopté?
M. Savoie: Oui. Je pense que c'est couvert un petit peu plus
loin, effectivement, après 128 et autres. C'est parce que, ici, ce qui
est visé, c'est vraiment le primaire et le secondaire uniquement. Alors,
le cas où, effectivement, un élève, un étudiant
rend un service... On pense, par exemple à l'école de coiffure,
je pense que c'est un exemple type, lorsqu'on va, bien, se faire traiter, 4 $.
On pense également à d'autres services qu'un élève
peut rendre ou que l'enseignant peut rendre vis-à-vis d'un consommateur.
Ce n'est pas aussi précis que vous voulez voir dans l'article 124 et je
pense que si vous allez voir dans tes articles 128 et suivants, je pense que
ça approche ce que vous nous présentez là.
M. Filion: O.K. On va voir ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 124 est
adopté. Nous passons a l'article 125.
M. Filion: L'article 125.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Nous passons à
l'article 125.
M. Savoie: Je pense que les articles sont...
M. Filion: Plus clairs, M. le ministre.
M. Savoie: ...plus courts.
M. Filion: Plus clairs.
M. Savoie: Sont plus courts.
M. Filion: Beaucoup plus clairs.
M. Savoie: Plus courts, hein. Quatre lignes, trois lignes, quatre
lignes, trois lignes. Ça soulève moins de difficultés, M.
le député, pour certains.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: II faut croire que le contenant indique le
contenu.
M. Filion: Ah! là, c'est très clair. Si vous aviez
tout écrit ça comme ça, M. le ministre, je vous
féliciterais. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 126.
M. Savoie: Ici, une complication entre deux paragraphes.
M. Filion: Mais il n'y a pas de référence à
d'autres articles. Alors, ça va peut-être se lire un peu mieux.
Vous voyez, c'est possible de faire des articles sans se référer
à d'autres articles. Ça se fait ça, M. le ministre.
M. Savoie: Oui. On parle de formulaire prescrit, par contre.
M. Filion: Ça ne fait rien. Il n'y a pas d'article au
moins.
M. Savoie: Avez-vous déjà vu ça une
étude qui porte sur l'anthropomorphisme des articles de loi?
M. Filion: Non.
M. Savoie: Non?
M. Filion: Je n'ai pas vu ça, non.
M. Savoie: Alors, ils ont une vie, sem- ble-t-il.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Ça se développe. Ça fait des
petits. Ça fait toute sorte de choses. L'article était
particulièrement intéressant.
M. Filion: Ah oui? M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est à peu près comme les virus dans
les ordinateurs, ça.
M. Savoie: Oui, ça pourrait ressembler à ça
vaguement, mais...
M. Filion: Ça ressemble à ça beaucoup.
M. Savoie: Mais un article, en vieillissant, ça se
développe.
M. Filion: Alors, c'est quoi le sens de l'article, M. le
ministre?
M. Savoie: M. le Président, le présent article
exonère les frais de scolarité ou d'examen chargés pour
les entités mentionnées dans l'article, pour les cours fournis
à des particuliers, afin de leur permettre d'obtenir, de conserver ou
d'améliorer un titre professionnel ou une accréditation, sauf si
le fournisseur a produit un choix au ministère du Revenu, du
présent article.
M. Filion: C'est quoi le but du choix? M. Savoie:
Pardon?
M. Filion: C'est quoi le but visé par le choix?
M. Savoie: C'est d'être exonéré ou
d'être taxé, parce qu'il y en a qui pourront décider, par
exemple, d'être taxé dans le but justement de profiter des
intrants.
M. Filion: Mais ça leur donne quoi de faire ça?
M. Savoie: Les intrants, ça augmente ton profit.
M. Filion: Ça augmente mon profit? Je vais avoir plus
d'intrants que la taxe que je vais payer.
M. Savoie: C'est-à-dire que non, les intrants
remboursent...
M. Filion: La taxe? (12 heures)
M. Savoie: La taxe.
M. Filion: Mais si je n'ai pas de taxe à payer, puis je
paie une taxe et que je rembourse la taxe, c'est quoi la différence?
M. Savoie: La différence est considérable,
dépendant de la nature de ton opération.
M. Filion: Oui, mais dans ce cas-là, c'est quoi ma
différence?
M. Bouchard: Parce que ça devient avantageux dans la
mesure où les élèves sont des inscrits. Alors, si les
élèves sont des inscrits, le fait qu'ils paient la taxe, pour eux
c'est neutre puisqu'ils vont obtenir le remboursement de la taxe sur les
intrants, sauf que pour l'organisme professionnel, l'organisme professionnel va
être considéré rendre des fournitures taxables, donc il va
pouvoir demander le remboursement de la taxe sur les intrants à
l'égard de ses propres achats. Si elle ne fait pas le choix,
l'activité qu'elle exerce à ce moment-là, c'est de rendre
les fournitures exonérées. Donc, elle ne peut pas réclamer
les RTI à l'égard de ses propres achats. C'est dans ce
sens-là que c'est avantageux pour l'association.
M. Filion: C'est pour l'association. Mais l'exemple d'un
étudiant qui est un inscrit, ce serait quoi? Ce serait un professionnel?
Le choix se fait individuellement entre la corporation ou l'organisme à
qui on fournit la fourniture. Ça se fait les deux conjointement?
M. Bouchard: Non. Le choix se fait par le fournisseur, donc par
l'organisme professionnel.
M. Filion: Mais il ne peut pas le faire seul, il va rendre la
situation taxable à celui qui bénéficie de la... Oui, mais
il ne peut pas le rendre unilatéralement, si le gars, ça le
pénalise, si je n'ai pas de crédit.
M. Bouchard: Présentement, l'expérience
révèle que les associations professionnelles font le choix,
effectivement.
M. Filion: Au détriment de celui à qui on rend le
service?
M. Bouchard: Ce n'est pas au détriment, dans la mesure
où la personne est une personne inscrite.
M. Filion: Oui, mais, écoutez, un étudiant qui suit
un cours, qui passe un examen, vous le taxez. Lui, il n'en aura pas de
crédit sur intrants. Puis vous allez le taxer au détriment de
l'organisme qui, lui, va réclamer ses crédits sur intrants, parce
qu'il a rendu un produit taxable. Ça n'a pas de bon sens. Ça va
contre l'esprit même de la loi, M. le ministre.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Bien, voyons donc.
M. Bouchard: Dans le fond, les associations qui ont exercé
le choix présentement dans le régime de la TPS qu'on m'indique,
évidemment le choix est pris en fonction de la clientèle de
l'organisme.
M. Filion: Je ne sais pas, mais moi ce que je trouve de bizarre,
c'est que vous permettez un choix unilatéral à l'organisme, que
ce soit l'école, que ce soit la corporation, au détriment de
celui à qui on rend le service qui normalement reçoit un service
d'enseignement, entre guillemets, où on veut exonérer ces
taxations-là. Je me demande comment se fait-il que lui n'a pas son mot
à dire, à savoir s'il a à payer une taxe ou pas.
M. Brochu: Souvent, les lois du marché enseignent que
même celui qui paie la taxe y trouve son bénéfice, parce
que l'organisme ayant ces remboursements sur intrants peut offrir ces
services-là à meilleur coût. C'est souvent les lois du
marché qui dictent la conduite.
M. Filion: Mais, moi je vais vous dire que si on est deux
professionnels et que moi je paie la taxe et mon voisin ne la paie pas, j'ai
l'impression que j'ai un déséquilibre inéquitable et que
je n'ai rien à dire là-dedans. Pourtant, on suit des cours et on
passe des examens, qui, normalement, devraient rentrer dans le cadre de
l'enseignement et ne pas être taxables, et mon voisin, lui, va la payer
et moi je ne la paierai pas. Je trouve que c'est une forme d'application qui
est injuste. On devrait impliquer les deux. Le choix devrait être
conjoint, il y a des conséquences pour le bénéficiaire
autant que pour l'organisme.
M. Savoie: C'est demandé par exemple par l'école du
Barreau.
M. Filion: Oui, oui.
M. Savoie: Qui demande d'avoir le droit de faire ce
choix-là.
M. Filion: Je peux comprendre que certains organismes ça
va.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Mais il y a des organismes qui, ou des
étudiants qui ne sont pas des inscrits, et qui ne peuvent pas
bénéficier d'un crédit sur intrants de leur
côté. C'est là le problème.
M. Savoie: Non, ça ne fonctionne pas ça.
M. Bouchard: Dans le fond, ce qu'on va voir un peu plus loin,
c'est que le même choix existe au niveau des cotisations
professionnelles, ou aux associations professionnelles, et que, encore
là, la plupart des associations ont effectué le même choix.
Mais, à ce moment-là, pour ce qui est des employés, la TVQ
qui est payée est remboursable, tout comme la TPS, au niveau des
cotisations professionnelles, j'entends. Donc, le 126 se limite vraiment aux
cours qui sont...
M. Filion: Aux examens.
M. Bouchard: ...suivis afin d'obtenir le titre professionnel. Aux
examens, c'est ça.
M. Filion: C'est ça, mais à ce moment-là...
M. Bouchard: Donc c'est d'application de ...
M. Filion: ...dans l'autre situation je ne suis pas
pénalisé. Mais pourquoi ici je me pénalise pour
l'examen?
M. Bouchard: Bien, ça ne fait que répéter
finalement que l'association va tenir compte de sa clientèle. Si c'est
une clientèle qui est totalement des inscrits, il n'y a aucune
difficulté.
M. Filion: Mais elle, l'association, est-ce qu'elle fait un choix
global, ou si elle fait un choix par individu ou par service?
M. Bouchard: Non, elle fait le choix par service, pas par
individu.
M. Filion: Ça veut dire que si j'ai 5000 examens, on va
faire 5000 choix.
M. Bouchard: Non, on va faire le choix pour cette
catégorie-là d'examen, et ça m'apparaîl assez
évident que si l'examen s'adresse principalement à des
étudiants, donc qu'ils ne sont pas en affaires, qu'elle n'exercera pas
le choix.
M. Filion: Oui, mais, vous savez très bien, comme moi que,
prenez l'exemple des étudiants qui s'inscrivent à l'examen de
l'Ordre des comptables agréés. Ils travaillent, ce sont des
employés dans des bureaux de comptables, ou des employés chez
vous, n'importe où. Les gens n'ont pas de crédits sur
intrants.
M. Bouchard: Parce que les frais d'examen leurs sont
remboursés par leur employeur.
M. Filion: Ah, indépendamment du remboursement là,
prenons l'hypothèse de base que ce n'est pas remboursé, alors
vous créez un préjudice aux étudiants qui ne sont pas des
inscrits.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'il faut croire que
l'association qui offre un cours, qui s'adresse majoritairement à des
étudiants qui ne pourraient obtenir le remboursement de la taxe sur les
intrants, n'a pas à effectuer le choix.
M. Filion: Comment vous dites ça, là?
M. Bouchard: Je veux dire, une association qui offre un cours qui
s'adresse aux étudiants, n'a pas à exercer le choix dans cette
situation-là.
M. Filion: Oui, mais là je ne parle pas du cours
là, je parle de l'examen.
M. Bouchard: Même chose, cours ou examen.
M. Filion: Oui, mais dans quel cas vous faites le choix?
M. Bouchard: L'association devrait faire le choix dans la mesure
où les personnes qui suivent le cours, ou les personnes qui passent
l'examen, sont des inscrits.
M. Filion: Mais le choix de le faire, qu'ils soient inscrits ou
pas?
M. Bouchard: Elle peut le faire. C'est juste...
M. Filion: Bien c'est là que je vous dis que vous
créez un préjudice. Puis là, vous me dites, qu'elle fait
un choix pour tout le monde, et non pas un choix individuel. Le choix est-ce
qu'il est individuel ou collectif?
M. Bouchard: Non, c'est un choix pour le service rendu, et non
pas par individu.
M. Filion: Pour l'examen, pour le type d'examen.
M. Bouchard: Pour l'examen, c'est ça.
M. Filion: Pourquoi vous ne donnez pas la possibilité?
Moi, c'est ça que je n'arrive pas à comprendre, que vous ne
donnez pas la possibilité à celui qui reçoit, ou qui subit
l'examen de s'exclure de ce choix-là. Si pour lui ce n'est pas
avantageux.
M. Bouchard: Je pense que sur le plan administratif ça
pourrait devenir très complexe pour l'association à gérer
finalement.
M. Savoie: Les étudiants qui choisissent s'ils paient la
taxe ou non. On n'en sort pas.
M. Filion: Bien je comprends là, sauf que...
M. Savoie: C'est l'institution qu'il faut protéger, ici,
dans son fonctionnement, et non pas...
M. Filion: II faut protéger le payeur de taxe aussi, M. le
ministre.
M. Savoie: ...l'évaluation. Oui.
M. Filion: Celui qui paie la taxe, c'est l'étudiant qui a
suivi le cours, c'est lui qui paie la taxe.
M. Savoie: Ah, c'est ça.
M. Filion: Vous tirez direct dans le pied du démuni
là.
M. Savoie: Mais ici, on ne parle pas d'une école primaire
ou secondaire, on parle d'une association professionnelle.
M. Filion: Qui passe un examen.
M. Savoie: Un collège public, une école de
formation professionnelle. Donc, un gouvernement, un organisme de
réglementation, ou une université.
M. Filion: Oui. Vous parlez d'étudiants
là-dedans.
M. Savoie: Oui, on parle d'étudiants là-dedans. Et,
par contre, on parle aussi de mode de fonctionnement pour une institution.
Alors, l'institution pourra choisir.
M. Filion: L'institution, en principe... D'abord, je trouve que
vous pénalisez les étudiants pour favoriser une institution.
M. Savoie: Ah, bien non!
M. Filion: Parce qu'en principe une institution c'est une
personne exonérée. Et, là, vous la rendez taxable pour
qu'elle prenne des crédits sur intrants.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Parce que vous tirez sur les étudiants.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Voyons donc.
M. Savoie: Bien non.
M. Filion: C'est ce que vous faites avec ça.
M. Savoie: Ce qu'on dit c'est qu'on donne le choix. Ce n'est pas
la même chose.
M. Filion: Vous donnez le choix à l'organisme au
détriment de l'étudiant, peu importe sa situation, parce que vous
voulez la rendre taxable pour donner des crédits sur intrants, quand en
principe, les fournitures d'enseignement c'est exonéré et
ça n'a pas droit à des intrants. C'est ça le principe de
la loi. Et là vous la rendez taxable pour donner des intrants, en tirant
sur l'étudiant. C'est ça que vous faites. Parce que vous ne
donnez pas la possibilité, à lui, d'être
exonéré de cette taxe.
M. Savoie: Je pense que vous allez le voir ailleurs.
M. Filion: Je ne sais pas si je vais le voir ailleurs, mais au
moment où on passe là-dessus... Est-ce qu'il y a autre chose
ailleurs où l'étudiant va pouvoir éviter cette taxe sur
ses examens? Si l'organisme fait le choix? C'est grave, ça, M. le
ministre.
M. Savoie: Je ne crois pas, non.
M. Filion: Écoutez, est-ce que j'ai raison quand je dis:
Vous favorisez un organisme au détriment des étudiants parce que
vous leur faites payer la taxe pour qu'un organisme puisse avoir ses intrants.
Parce que, normalement, il ne devrait pas l'avoir, il est
exonéré. Est-ce que c'est ça le raisonnement?
M. Bouchard: Ce qu'il faut comprendre c'est que si l'association
obtient le remboursement de la taxe sur les intrants, c'est qu'elle va pouvoir,
finalement, fournir le service à bien meilleur coût.
M. Filion: Écoutez, on ne commencera pas à utiliser
la loi de l'impôt pour faire une question de rentabilité de
coût. Ça n'a pas de bon sens. C'est le principe de la taxation
même dont on parle. Le principe même de la taxation...
M. Savoie: Finalement, ce qu'on a dit à l'institution
c'est: Vous pouvez fonctionner de deux façons. L'institution, elle, qui
doit accorder le cours...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...va le faire justement dans le but de desservir le
public qu'elle doit desservir.
M. Filion: Oui, l'examen, ça je comprends ça, M. le
ministre.
M. Savoie: Alors au niveau collégial, au niveau, par
exemple, des cours donnés par l'école du Barreau, au niveau, par
exemple, de cours donnés par les architectes au Québec, ils
décideront du modèle qu'ils voudront suivre.
M. Filion: Sauf que le modèle qu'ils voudront suivre,
pénalise déjà, parce que vous changez la vocation
même que vous avez donnée
d'exonération à l'institution. Vous la rendez taxable au
détriment d'étudiants que vous allez taxer.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Mais oui, c'est ça que vous faites. Vous la
rendez taxable pour qu'elle réclame des crédits sur intrants,
quand en réalité l'enseignement devrait être
exonéré et ne pas avoir de crédits sur intrants. Mais
ça, vous le faites en taxant des étudiants. C'est ça que
vous faites.
M. Savoie: Absolument pas. On donne le choix à
l'institution de procéder par le moyen qui est, finalement, le plus
avantageux pour cette institution.
M. Filion: Au détriment de l'étudiant.
M. Savoie: Non. Parce que si l'association professionnelle en
question, si l'école de formation professionnelle en question, si
l'organisme de réglementation fonctionne selon la méthode qui lui
coûte le moins cher, quitte à elle de transférer ces
épargnes, ces avantages-là à ses étudiants. Ce
n'est pas plus dur que ça. Alors le gouvernement ne taxe pas. On donne
le choix. Vous pouvez, ou vous ne pouvez pas. Mais de toute façon, il y
a remboursement sur les intrants. Ce n'est pas une taxe à la
consommation.
M. Filion: L'organisme. À l'organisme il y a remboursement
sur intrants, mais pas l'étudiant.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Généralement l'étudiant n'aura
pas de remboursement sur intrants, là-dessus.
M. Savoie: Non, non. Mais, par exemple, lorsque tu es un avocat
et tu es en pratique, tu peux, par exemple, charger la taxe lorsque c'est un
cours offert par l'école du Barreau, puisque de toute façon, il y
a remboursement pour le professionnel qui suit le cours. Alors ça ne
change rien.
M. Filion: Ça, j'en conviens.
M. Savoie: On peut à ce moment-là l'accorder ou le
refuser. Ça me surprendrait bien gros qu'un collège, un
cégep, puisse commencer à utiliser la taxe, compte tenu du fait
de sa structure. Mais le Barreau, c'est une autre paire de manches.
M. Filion: Je vous suis.
M. Savoie: Oui.
(12 h 15)
M. Filion: Mais l'étudiant du Barreau qui passe son
examen, lui, il va payer la taxe. Et il n'aura pas de retour d'intrants sur la
taxe qu'il va payer sur l'examen du Barreau.
M. Savoie: Ah, bien je m'excuse! Oui, je m'excuse.
M. Filion: Ah oui? Comment est-ce qu'il va faire ça?
M. Savoie: C'est la première année que ça va
comprendre ses frais professionnels.
M. Filion: Pardon?
M. Savoie: Dans sa première année, là.
M. Filion: Non, mais, on va lui charger la taxe sur ses frais
d'examen, au Barreau.
M. Savoie: Qui sont admissibles.
M. Filion: Ha! Pas un crédit sur intrants.
M. Savoie: Ah oui!
M. Filion: Comment est-ce qu'il va avoir un crédit sur
intrants? Il travaille généralement pour une firme
d'avocats...
M. Savoie: C'est ça. Il a des revenus.
M. Filion: ...où il était un employé. Bien,
il n'a pas de crédit sur...
M. Savoie: Ses frais professionnels sont déductibles.
M. Filion: Bien oui, mais pas ses crédits sur intrants,
qu'on parle, là. La taxe de vente. Il n'en aura pas. Il n'en a pas.
M. Savoie: À ce moment-là, ça se fait...
M. Filion: C'est un employé. Il n'est pas sujet à
ça. Alors, là, il paie la taxe...
M. Savoie: Je suis certain que l'école du Barreau, par
exemple, qui va devoir tenir des... qui tient des cours d'une façon
constante pour assurer, là, une...
M. Filion: Moi, je parle de l'examen, M. le ministre. Je ne parle
pas des cours.
M. Savoie: Ah là, tu parles de l'examen de l'école
du Barreau.
M. Filion: Oui. Et je parle de l'examen de l'Ordre des comptables
agréés.
M. Savoie: Oui. Ça me surprendrait, qu'à ce
moment-là, ils chargent de la taxe sur l'examen.
M. Filion: Bien, la question, ce n'est pas que ça me
surprendrait. C'est que vous donnez le choix à l'organisme de la
charger, la taxe.
M. Savoie: C'est ça. C'est pour qu'elle demeure flexible.
Il ne faudrait pas voir tout de suite qu'elle va basculer dans des illogismes
au point de vue administratif.
M. Filion: Bien écoutez...
M. Savoie: Elle n'en gagne pas.
M. Filion: Vous le faites... Pourquoi l'organisme, lui, s'en
priverait. Vous lui donnez le choix de le faire. L'étudiant va
être pénalisé.
M. Savoie: Je suis certain que l'organisme va être en
mesure de présenter à l'étudiant le meilleur choix
possible.
M. Filion: Mais je vais...
M. Savoie: C'est dans son intérêt.
Une voix: Allez-y.
M. Filion: Alors, je continue mon exemple. Au niveau de
l'examen... En tout cas, je trouve que donner un choix qui pénalise des
gens, sans leur demander s'ils sont d'accord, je trouve que ça ne se
fait pas, dans une loi de l'impôt.
M. Savoie: Oui. Je sais. Normalement, dans le contexte auquel
vous pensez, vous avez raison.
M. Filion: Bon!
M. Savoie: Mais ici, là, ce n'est pas le cas.
M. Filion: Bien oui, c'est le cas.
M. Savoie: Bien non, ça n'est pas le cas.
M. Filion: C'est le cas. L'étudiant...
M. Savoie: C'est que vous, vous pensez au principe, par exemple,
de taxer un étudiant au niveau universitaire, qui est inscrit, par
exemple, dans un cours. Ce n'est pas ça qui est visé par
ça. C'est plutôt... Ce n'est pas ça qui va se produire.
M. Filion: Oui, mais, ça peut se produire, avec le choix
que vous faites.
M. Savoie: Ah! Ça peut se produire. Le ciel peut nous
tomber sur la tête, techniquement, demain matin...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...sauf que je pense que sur papier, ça n'a
aucun bon sens de défendre ce que vous présumez.
M. Filion: Mais moi, je vous dis: Vous donnez un choix à
un organisme qui pénalise des étudiants, s'il veut se favoriser
sur un plan fiscal.
M. Savoie: Oui. Mais sauf que ça ne se produira pas pour
un étudiant au niveau collégial ou au niveau universitaire. On
pense surtout en termes de cours donnés par des associations
professionnelles.
M. Filion: Je le comprends, mais mon...
M. Savoie: Par une école de formation professionnelle.
M. Filion: ...mais mon universitaire, lui, qui passe des examens,
il va être taxé.
M. Savoie: Je ne crois pas, non, parce qu'on ne chargera pas la
taxe. Ça va être trop compliqué...
M. Filion: Bien oui, mais vous présumez agir au nom de
l'organisme...
M. Savoie: Ça va être trop compliqué pour une
structure, à moins qu'elle donne des cours professionnels, qui ne visent
que des professionnels en exercice. C'est bien évident.
M. Filion: Ce qui est évident, c'est que ça ne se
donne pas, le choix de pénaliser quelqu'un quand il n'a pas un mot
à dire. C'est ça qui est évident.
M. Savoie: Oui, mais ça, c'est parce que vous comprenez
mal l'application de l'article 126.
M. Filion: Je comprends très bien l'application de
l'article...
M. Savoie: Bien...
M. Filion: ...puis vous laissez la possibilité à
l'organisme de taxer des étudiants sous l'égide de dire que je
vais lui charger moins cher l'an prochain. Aie! Arrêtez-moi
ça!
M. Savoie: Ce n'est certainement pas un ...
M. Filion: Voyons donc! Ça n'a pas de bon sens! Même
si ce n'est qu'un petit détail aussi simple que celui-là, c'est
que vous avez fait un concept que des universités puis des
collèges, c'étaient des organismes qui étaient
exonérés.
M. Savoie: Ils sont exonérés.
M. Filion: Oui, mais, là, vous les rendez taxables. Vous
les sortez du concept.
M. Savoie: Uniquement pour les fins d'une association
professionnelle ou une école de formation professionnelle. Mais c'est
ça qui est visé. Il faut faire la distinction.
M. Filion: Vous visez également l'université.
Vous visez tout le monde, ici, là. Vous visez une école de
formation professionnelle, un gouvernement, un organisme de
réglementation...
M. Savoie: Oui, techniquement. M. Filion: ...une
université.
M. Savoie: C'est comme je vous dis, là. Demain matin, le
ciel pourrait nous tomber sur la tête. Mais, par contre, là, une
lecture correcte... Vous allez concevoir que, dans les faits, un collège
public ou une université ne peut pas s'embarquer dans cette
structure-là.
M. Filion: Est-ce qu'elle peut, oui ou non?
M. Savoie: Demain matin, le ciel peut te tomber sur la
tête.
M. Filion: Est-ce qu'une université peut, oui ou
non...
M. Savoie: Elle pourrait, au terme...
M. Filion: Moi, j'ai vu des universités s'embarquer dans
des projets de recherche et développement dans lesquels on ne
s'attendait pas qu'elles embarqueraient, non plus.
M. Savoie: En tant que fournisseur, à ce moment-là,
elle pourrait produire un choix.
M. Filion: Alors, est-ce qu'une université peut
s'embarquer dans la taxation, comme ça, avec un choix? C'est ma
question.
M. Savoie: Mmm...
M. Filion: Oui ou non.
M. Savoie: Oui, elle pourrait...
M. Filion: Si c'est oui, alors, elle peut créer
préjudice à des étudiants.
M. Savoie: Je vais vérifier, M. le Président,
l'article 6. Oui, c'est ça. C'est la fourniture effectuée par une
association professionnelle, un collège, une école de formation,
un gouvernement, un organisme dans le gouvernement ou une université,
consistant à donner à un particulier un service d'enseignement
où un examen y afférent. Alors, afférent à une
association professionnelle. Alors, c'est circonscrit, ici; ça ne vise
pas que le cours universitaire d'une façon... Ça ne vise pas le
baccalauréat en anthropologie, ici. C'est ça?
M. Filion: Non, mais ça va viser tous les cours au niveau
des comptables, au niveau des avocats, etc.
M. Savoie: Alors, ça vise, par exemple, la
quatrième année du Barreau, qui se donne à
l'université, ou la Chambre des notaires. La quatrième
année au niveau de la corporation professionnelle. Et c'est ça,
sur lequel on dit qu'il y a un choix. Donc, votre allégation qu'un
collège, qu'une université pourrait, dans la mesure où,
ici, on vise l'année de l'association... On vise, effectivement, des
cours ou des examens qui mènent à l'accréditation ou
à un titre professionnel reconnu par l'organisme provincial de
règlement et qui permettent de conserver ou d'améliorer
l'accréditation ou un tel titre. Alors, ce sont vraiment des cours
liés à un exercice professionnel. Donc, dans la mesure où
ça pourrait occasionner un avantage pour l'étudiant qui est
rendu, soit à sa quatrième année, soit, par exemple,
à un niveau de cours de perfectionnement, soit qu'il est rendu à
des cours de spécialisation, à ce moment-là on pourra...
la fourniture, à ce moment-là, pourra faire l'objet d'un choix ou
pas.
Et j'imagine, ce qu'on va tenir compte... le facteur déterminant,
là-dedans, va être le traitement des intrants en faveur de
l'élève et non pas en faveur de l'institution. C'est pour
ça qu'on offre le choix.
M. Filion: Mais de façon générale,
l'étudiant qui est en formation professionnelle, pour aller passer ses
examens professionnels, lui, n'a aucun avantage à être
taxé.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: II n'a aucun avantage à être
taxé.
M. Savoie: Bien, ça tu ne le sais pas. Peut-être
qu'il y a avantage. Moi, je peux facilement voir les cas où il y a
avantage. Et ça dépend encore du cas que tu utilises. Et on
prétend que le choix est toujours meilleur...
M. Filion: De façon générale, il ne peut pas
y avoir avantage à un étudiant en formation professionnelle de
faire ses examens... c'est un étudiant qui n'est pas un Inscrit. Et s'il
n'est pas un inscrit, il ne pourra pas aller se chercher de crédits sur
intrants. Alors, lui, il va toujours être défavorisé dans
ce choix-là.
M. Savoie: Pas nécessairement.
M. Filion: Bien, écoutez, généralement oui.
M. Savoie: Pas nécessairement... M. Filion: Alors,
expliquez-moi ça.
M. Savoie: ...et je calcule que si ce n'est pas avantageux
à un étudiant, on n'effectuera pas de choix, à ce
moment-là.
M. Filion: Mais, vous présumez que l'organisme ne le fera
pas. Mais l'organisme peut le faire au détriment et l'étudiant
n'a rien à dire. C'est ça que je soulève ici.
M. Savoie: Ha, ha, ha! Moi, des étudiants qui n'ont rien
à foutre, je n'ai pas vu ça souvent.
M. Filion: Dans le choix, il n'a rien à dire.
M. Savoie: Je pense que les étudiants sont capables de se
faire entendre et de se défendre. Et souvent c'est pris par le conseil
d'administration où les étudiants sont présents. Et, vous
ne pensez qu'en termes d'étudiants, à ce moment-ci, qui terminent
leur quatrième année. Pensez, par exemple, aux cours de
perfectionnement. Pensez, par exemple, à des cours de
spécialisation...
M. Filion: Oui, mais...
M. Savoie: ...où, effectivement, on peut avoir un choix ou
pas. À ce moment-là, votre argumentation n'est pas très
forte.
M. Filion: À la limite, dans les cours de
spécialisation, je vous donnerais raison, si c'était écrit
comme ça. Mais, ce n'est pas écrit comme ça. Ça
inclut également les étudiants qui passent leur examen ou leur
dernière année qui, eux, vont être sujets à une
taxation pour favoriser un organisme à leur détriment. Ça,
je ne peux pas en démordre, M. le ministre. C'est écrit de cette
façon-là et vous ne donnez aucune possibilité à
l'étudiant d'être protégé.
M. Savoie: Je ne suis pas d'accord.
M. Filion: Vous n'êtes pas d'accord sur quoi,
là?
M. Savoie: Sur votre point de vue. M. Filion: Mais
écoutez...
M. Savoie: On donne le choix justement dans le but de permettre
au professionnel qui reçoit un cours de formation additionnelle d'avoir
le meilleur positionnement possible pour payer le moins de taxes possible ou
avoir le coût le moins élevé possible.
M. Filion: Quand l'organisme fait le choix, ses crédits
sur intrants se limitent à quoi?
M. Bouchard: Si l'association fait le choix, il n'y a pas de
limites sur les remboursements de taxes sur intrants.
M. Filion: II n'y a pas de limites, ça veut dire que ses
crédits sur intrants vont se limiter, quoi, à l'activité
de l'examen ou...
M. Bouchard: Non. Si l'association professionnelle ne fait que
rendre les fournitures taxables, elle va pouvoir obtenir le remboursement de
toute la taxe sur les intrants, la totalité de la taxe.
M. Filion: Oui, mais l'organisme professionnel qui fait un examen
- je prends l'examen de l'Ordre des comptables agréés -
l'organisme qui rend cette activité-là taxable, est-ce que tous
les intrants de l'organisme qu'elle a à payer vont pouvoir être
déductibles?
M. Bouchard: C'est ça. Le calcul des intrants se fait de
façon globale, à chaque mois.
M. Filion: Mais ça veut dire que, s'il y a eu des
activités qui étaient exonérées, qu'il y a eu des
intrants pour payer sur d'autres activités, est-ce que tous ces
intrants-là vont être déductibles?
M. Bouchard: Donc, tout ce qui est relatif, finalement, aux
activités commerciales donnent droit au plein RTI. Si l'association
exerce des activités commerciales et rend des fournitures
exonérées, à ce moment-là, il y a un prorata qui va
être fait.
M. Filion: Entre la fourniture taxable et les fournitures
exonérées.
M. Bouchard: Exonérées, c'est ça.
M. Filion: Alors, écoutez. Moi, M. le Président,
c'est certain qu'on va aller à un vote sur ça. Ne bougez pas,
deux secondes.
Le Président (M. Audet): Alors, compte tenu de
l'heure...
M. Filion: On suspend?
Le Président (M. Audet): On ajourne puisqu'on n'a pas eu
ordre de la Chambre de procéder davantage aujourd'hui. Alors, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Audet): La séance de la commission
du budget et de l'administration reprend ses travaux. Je déclare la
séance ouverte. Nous en étions à l'article 126 du projet
de loi 170, Loi sur la taxe de vente du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives d'ordre fiscal. Alors, nous en sommes à
l'article 126, est-ce que la lecture de l'article 126 aurait été
faite?
M. Savoie: Je crois que oui, M. le Président. La lecture
de l'article a été faite et on avait engagé un
débat de forme sur l'article 126...
Le Président (M. Audet): O.K.
M. Savoie: ...et ensuite, on avait examiné...
Le Président (M. Audet): Oui, ça va.
M. Savoie: ...quelques questions de fond mais d'une façon
à en tordre le sens.
Le Président (M. Audet): Nous en étions, je crois,
au deuxième...
M. Savoie: On était rendu au deuxième... L'article
était presque terminé.
Le Président (M. Audet): C'est ça.
M. Savoie: Ça faisait une vingtaine de minutes.
M. Lazure: M. le Président, étant donné que
mon collègue de Montmorency a dû s'absenter pour environ une heure
et que je le remplace, est-ce que je peux demander au ministre du Revenu s'il
veut bien avoir l'obligeance de répéter l'explication qu'il a
dû fournir à mon collègue de Montmorency sur l'objectif de
cet article 126.
M. Savoie: Alors, le but de l'article 126 c'est lorsqu'on
parle... Si vous avez votre document, si vous allez à la page 401 de
votre document...
M. Lazure: Oui, 401.
M. Savoie: Ah, on n'a pas les mêmes pages d'abord.
M. Lazure: À 403, j'ai l'article 126...
M. Savoie: Oui. Allez à l'article 121, s'il vous
plaît.
M. Lazure: Oui.
M. Savoie: On va vous situer ça. Vous êtes dans la
section III du chapitre troisième où on parle dans chacune des
sections des fournitures exonérées. On a fait les soins de
santé dans la section II. Dans la section III, ce sont les services
d'enseignement. Fourniture exonérée, ça veut dire qui
n'est pas sujet à la taxe. Alors, il y a les définitions à
121; à 122, ce sont les cours du primaire, secondaire; à 123, ce
sont les activités parascolaires; à 124, ce sont les services par
un élève; à 125, c'est un service de transport scolaire.
Et 126, des cours afin d'obtenir un titre professionnel. Donc, pour les
corporations professionnelles, des cours de cette nature-là, de
métier, de formation. Et on dit qu'effectivement, ces cours-là
sont exonérés aussi, qui sont donnés, par exemple,
après un diplôme universitaire, la quatrième année
des cours de perfectionnement qui peuvent être donnés par l'Ordre
des médecins et ce qui ne présente pas de difficulté en
soi, le fait qu'ils soient exonérés. Par contre, le
deuxième alinéa dit: "Le présent article ne s'applique pas
si le fournisseur a produit au ministre, au ministre du Revenu bien sûr,
un choix à cet effet effectué en vertu du présent article
au moyen d'un formulaire prescrit concernant les renseignements prescrits.
Par cela, on veut dire - et là, on fait référence
évidemment au premier alinéa - que finalement, le fournisseur
peut produire au ministre un choix disant que non, il veut être sujet
à la taxe de vente dans le but justement d'aller chercher les intrants
parce qu'il peut y avoir des cas où ça va être avantageux
pour l'établissement et l'institution d'aller chercher des intrants,
plutôt que d'être simplement exonéré à cause
des impacts. Alors, ça donne le choix à l'institution
financière.
M. Lazure: Je comprends le sens de l'article. Le premier
alinéa ne pose pas de problème, c'est l'exonération,
hein?
M. Savoie: C'est le fait que l'institution
financière...
M. Lazure: C'est l'exception au choix, deuxième
alinéa qui...
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: ...me pose un problème. Et c'est là,
où, je voudrais avoir un peu plus de renseignements. Ça voudrait
dire ça, comme le ministre l'a dit, que le fournisseur du service - une
association professionnelle, disons, un collègue, une université
- pourrait dire au ministre du Revenu: Voici, moi, j'ai choisi d'imposer la
taxe...
M. Savoie: De vente.
M. Lazure: ...à mes étudiants et, ça c'est
sous-entendu, ça pourrait faire l'affaire du
fournisseur...
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: ...mais ça pourrait ne pas faire l'affaire de
l'étudiant en question. Peut-être dans certains cas, oui...
M. Savoie: Oui.
M. Lazure: ...dans d'autres cas, non. On pourrait peut-être
distinguer deux sortes d'étudiants, à ce moment-là. Un
étudiant qui, présumons, serait déjà en affaires.
Ça peut arriver.
M. Savoie: Oui. Des cours de perfectionnement, par exemple...
M. Lazure: C'est ça, pour un diplôme
supérieur en affaires, peu importe...
M. Savoie: ...ou tout simplement une fin de semaine de cours.
M. Lazure: ...qui a une raison sociale et qui, lui, pourrait
être avantagé du fait ou, du moins, ça ne le
pénaliserait pas du fait qu'il serait taxé, il pourrait
réclamer ensuite.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: Mais l'autre étudiant qui, lui, n'a pas de
raison sociale, n'a pas d'affaires, est un étudiant à temps plein
si je peux dire, se verrait imposer une taxe, si je comprends bien le sens du
deuxième alinéa...
M. Savoie: C'est exact.
M. Lazure: ...et ça, ça ne me paraît pas tout
à fait acceptable. Je vois qu'il y a... Pour l'étudiant qui
n'aurait pas de possibilité, lui, de réclamer, qui n'aurait pas
d'intrants autrement dit, il serait pénalisé par rapport à
son collègue étudiant, son voisin de classe qui, lui, a une
raison sociale et peut réclamer ce qu'il a payé en taxe.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: Mais comment le ministre compte-t-il résoudre
ce deuxième alinéa qui, au fond, présente deux poids, deux
mesures, selon que l'étudiant est étudiant à temps plein,
n'a pas d'autres revenus, n'a pas de raison sociale et l'étudiant qui a
une raison sociale?
M. Savoie: II faut bien comprendre que nous ne parlons pas d'un
étudiant, par exemple, qui fait des études académiques au
niveau collégial ou universitaire.
M. Lazure: Non.
M. Savoie: On parle d'un étudiant qui a terminé sa
formation académique et qui, là, s'embarque au niveau d'une
profession. Je pense, par exemple, à la dernière année du
Barreau, à la dernière année de droit. Après trois
ans de droit à l'université, la quatrième année,
c'est un cours qui est donné par l'école du Barreau et non pas
par l'université. Ça peut être également...
M. Lazure: Oui, mais justement... M. Savoie: Oui.
M. Lazure: ...si on s'arrête à cet
exemple-là...
M. Savoie: Bon.
M. Lazure: ...comment pourrait-il être remboursé
celui-là? Il ne pourrait pas être remboursé,
l'étudiant de quatrième année du Barreau. Et si on lui
impose une taxe, comment va-t-il réclamer le remboursement?
M. Savoie: C'est-à-dire que, à ce moment-là,
c'est l'institution, l'école du Barreau, par exemple, qui décide
que pour son fonctionnement il vaut mieux fonctionner avec un système
d'intrants que sans système d'intrants. On ne pense pas que ça va
jouer beaucoup sur des cours d'un an. L'impact n'est pas là. L'impact va
être surtout au niveau, par exemple... Il faut penser en termes, par
exemple, des architectes qui se réunissent en fin de semaine et on donne
des cours de perfectionnement. À ce moment-là, l'association
professionnelle peut décider qu'il serait à son avantage, donc
moins cher pour ses membres, de fonctionner ainsi, de fonctionner avec le
remboursement sur les intrants que sans le remboursement sur les intrants et,
en conséquence, ils vont charger la taxe, à ce moment-là,
pour leur cours.
M. Lazure: Oui, mais là...
M. Savoie: On laisse le choix, finalement.
M. Lazure: ...on s'est éloigné de l'étudiant
de quatrième année en droit.
M. Savoie: Bien, c'est un peu la même chose.
M. Lazure: C'est ça, qui n'est pas membre de sa
corporation encore.
M. Savoie: Non. Il s'inscrit comme membre. M. Lazure:
Oui.
M. Savoie: II se présente comme membre de cette
corporation et doit réussir avec succès les
examens.
M. Lazure: Mais je veux être sûr que le ministre
comprend bien mon objection.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Lazure: Encore une fois, il y a des cas où on peut
facilement imaginer que la personne est déjà membre de sa
corporation ou encore, elle a déjà un commerce, une entreprise.
Elle a une raison sociale et elle peut très bien se voir imposer la taxe
à ce moment-là. Elle a un recours, elle va réclamer ce
déboursé-là, il n'y a pas de problème.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Lazure: C'est neutre, disons, pour cette
personne-là.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: On imagine aussi d'autres cas. Et l'étudiant en
droit de quatrième année est peut-être un bon exemple
là, où, lui, il n'a pas de raison sociale et ça ne fait
pas son affaire de se voir imposer une taxe. Comment réagissez-vous
à ce qui me paraît être...
M. Savoie: En réalité...
M. Lazure: ...deux poids, deux mesures?
M. Savoie: Ce n'est pas vraiment deux poids, deux mesures parce
qu'on parle surtout des cours de perfectionnement, des congrès, des
colloques de fin de semaine, surtout de cela et également la
dernière année professionnelle pour l'entrée à la
corporation professionnelle comme, par exemple, pour une école.
J'imagine également une école de métiers de type
collégial. Là aussi, il pourrait y avoir des frais relevant de...
Mais ça, ça devrait être voté par l'ensemble des
membres.
M. Lazure: Oui, mais l'étudiant de quatrième
année...
M. Savoie: Ça devrait être une décision...
M. Lazure: ...il n'est pas membre encore.
M. Savoie: Non, mais l'ensemble des membres pourront alors
prendre cette décision. Et si c'est plus intéressant pour la
corporation professionnelle à ce moment-là de procéder de
cette façon, les charges évidemment vont être moins
élevées pour l'étudiant qui suit le cours. Il va y avoir
un impact. Il y a une relation effet qui existe à cause du choix qui est
effectué.
M. Lazure: Oui, il me semble que là, disons, les
dés tombent toujours du côté du fournisseur de services.
C'est lui qui décide. Si ça fait son affaire, il va pouvoir
imposer la taxe. Si ça ne fait pas son affaire, il n'en impose pas. Mais
le consommateur du service en question, surtout encore une fois celui qui ne
sera pas remboursé, il n'a pas voix au chapitre là-dedans. Est-ce
qu'il n'y aurait pas moyen...
M. Savoie: Bien...
M. Lazure: ...d'avoir un mécanisme par lequel il aurait
droit au chapitre?
M. Savoie: C'est-à-dire que je pense qu'il serait
relativement facile de concevoir que pour des cours de fin de semaine, des
cours organisés pour des professionnels, il y en a certains qui vont
évaluer qu'il vaut mieux exercer le choix et, en conséquence,
rendre imposable le cours de perfectionnnement. Il y en a d'autres qui vont
arriver à des conclusions que ce n'est pas nécessaire de charger
la taxe. Où le problème est peut-être un petit peu plus
épineux, c'est vos étudiants de quatrième année au
Barreau. Et là, si je prends, par exemple, l'exemple du Barreau, si ma
mémoire est fidèle, c'est que ces cours-là, je pense, se
donnent souvent en affiliation avec un centre universitaire. Je pense, par
exemple, à la Chambre des notaires qui continue à donner les
cours à même les structures universitaires. Donc, c'est un contrat
global qui est passé avec le centre universitaire.
M. Lazure: Mais je peux demander au ministre pourquoi il met
cette exception au choix.
M. Savoie: Pourquoi quoi?
M. Lazure: Pourquoi il introduit cette exception, cette option de
donner au fournisseur de services le choix?
M. Savoie: Pour offrir...
M. Lazure: Pourquoi ne pas maintenir l'exonération?
M. Savoie: Pour offrir les meilleurs coûts à ceux
qui veulent suivre le cours, les coûts les plus bas pour les cours de
perfectionnement.
M. Lazure: Oui, ça... M. Savoie: Si on peut...
M Lazure: ...je le comprends pour des gens qui sont
déjà tous diplômés, qui font partie de la
Corporation ou, encore une fois, qui peuvent réclamer ce qu'ils vont
débourser.
M. Savoie: Ça pourrait être également
pour
les étudiants en quatrième année dont on discute.
C'est un cas hypothétique.
M. Lazure: Oui, mais on l'a vu tantôt. Cet
étudiant-là ne pourra pas être remboursé.
M. Savoie: II pourrait avoir des cours à moindre
coût, par exemple.
M. Lazure: Est-ce que, vraiment, ça va changer quelque
chose d'important pour le coût?
M. Savoie: II semble que ça pourrait... Évidemment,
ils n'exerceront pas le choix. Ils vont dire: C'est exonéré et
c'est tout.
M. Lazure: M. le Président, ce à quoi je veux en
venir, moi, c'est que je trouve que c'est ouvrir la porte large aux
fournisseurs de services. Le fournisseur de services, lui, que ça
pénalise ou pas 20 %, ou 10 %, ou 50 % de ces étudiants,
ça ne le dérangera pas. Si ça fait son affaire, il va y
aller, mais il me semble que ça devrait être
tempéré. Ce choix-là, pour le fournisseur de services,
devrait être tempéré par un mécanisme quelconque.
Là, ça dit: Le présent article ne s'applique pas si le
fournisseur a produit au ministre un choix à cet effet. Mais le ministre
n'a rien à dire sauf de recevoir le choix.
Une voix: C'est tout.
M. Lazure: Moi, je trouve que c'est une porte trop grande ouverte
aux fournisseurs. Le ministre devrait se laisser le loisir d'examiner le
bien-fondé et devrait avoir à donner une autorisation.
M. Savoie: Vous pensez qu'on devrait. Si l'Ordre des
médecins nous dit, par exemple, que les cours de perfectionnement,
maintenant, vont être sujets à la taxe parce que ça
coûte moins cher, vous pensez que le ministre devrait intervenir et dire:
Non, non, les petits gars, ça suffit, là. Vous allez être
exonérés, c'est tout, même si ça vous coûte
plus cher.
M. Lazure: Je pense qu'il doit y avoir un mécanisme. Ce
n'est pas parce que c'est des médecins - l'Ordre des médecins -
ce n'est pas parce que je ne me fierais pas à leur jugement, mais c'est
parce, justement, ils peuvent ne pas tenir compte que certains, encore une
fois, n'étant pas membres de la Corporation ou encore, si on laisse les
médecins de côté, dans d'autres domaines, n'ayant pas de
commerce, de raison sociale, n'ayant pas de façon d'ouverture pour
réclamer cette dépense-là, se trouveraient
pénalisés. Le pourquoi de la suggestion que je fais que le
ministre se réserve un droit d'intervenir, c'est pour qu'il n'y ait pas
d'abus et que des élèves, entre guillemets, qui seraient sujets
à cette taxe ne soient pas pénalisés par rapport à
d'autres élèves qui sont mieux placés, qui ont leur
commerce.
M. Savoie: Oui, mais il est difficile de défendre cette
position-là sans sourire.
M. Lazure: À ce moment-là, le ministre serait aussi
bien de dire: On donne carte blanche à la corporation en question. Elle
pourra toujours décider.
M. Savoie: La corporation professionnelle, c'est une
entité démocratique avec des représentants élus qui
prennent des décisions sur des bases commerciales d'une façon
constante pour ses membres. Elle charge, par exemple, les tarifs d'admission;
elle charge des amendes à défaut.
M. Lazure: Pour ses membres, M. le Président, mais les
gens que j'ai en tête, ils ne sont pas membres de corporations.
M. Savoie: Y compris ceux qui veulent... Elle établit les
conditions et les coûts pour être membre, pour ces
étudiants, par exemple. (16 h 30)
M. Lazure: Non, mais c'est ça qui est la grosse
différence, justement.
M. Savoie: Pour être étudiant, la corporation peut
décider que, telle année, ça va coûter tant pour
suivre les cours, pour être admis et elle peut décider que, cette
année, les coûts sont de 2000 $ et que, l'année suivante,
les coûts seront de 3000 $.
M. Lazure: Mais je parle d'étudiants qui ne sont pas
encore membres de la corporation. Revenons à l'exemple de
l'étudiant...
M. Savoie: Oui elle peut décider...
M. Lazure: ...en droit de quatrième année, il n'est
pas membre de la corporation.
M. Savoie: Non, mais elle peut établir les coûts
pour suivre le cours, par exemple, qui est offert par le Barreau. Et elle peut
décider si ce sera taxable ou pas. Il faut avoir confiance dans nos
institutions et dans nos élus.
M. Lazure: Oui, le ministre est un élu aussi. M.
Savoie: Le député de l'Opposition aussi. M. Lazure:
Oui.
M. Savoie: Alors, il faut avoir confiance dans le processus
électoral. Et lorsque les gens décident de dire, par exemple, que
ça coûte moins cher d'y aller, par exemple avec
l'exonération, alors l'exonération va être suivie. Mais
s'ils
décident plutôt d'y aller en ajoutant le coût de la
taxe, parce que ça représente des avantages majeurs, ils peuvent
décider de charger la taxe, ce qui devrait être pour eux des
épargnes, à cause du remboursement des intrants, à cause
d'un examen, d'une étude de coûts-bénéfices pour
eux, et tout ce qu'on dit finalement, c'est que le choix est à
l'association, l'école de formation professionnelle, le gouvernement ou
l'université qui fait cette évaluation-là.
On me dit qu'il y a déjà certaines corporations
professionnelles qui, pour leur cours de formation continue, chargent
déjà la taxe, parce qu'elles trouvent que ça fonctionne
sur une meilleure analyse coûts-bénéfices. Alors, c'est
à elles de faire ce choix-là, et ce n'est pas au
gouvernement.
M. Lazure: Est-ce que le ministre a eu des représentations
nombreuses?
M. Savoie: On n'en a eu aucune, et ça fonctionne,
ça, depuis un an, du côté fédéral. Nous
n'avons eu aucune indication contraire.
M. Lazure: Non, mais des représentations demandant
d'inclure cette exception-là, parce qu'elle est prévue dans la
législation fédérale.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'elle est déjà
opérationnelle depuis un an, et à ma connaissance il n'y a...
M. Lazure: Ça, c'est calqué sur la
législation fédérale.
M. Savoie: Fédérale, et c'est déjà en
fonction depuis un an.
M. Lazure: Ce n'est pas toujours automatiquement
nécessaire de dire la même chose.
M. Savoie: Vous avez absolument raison, et on cherche à
utiliser notre jugement dans ce genre de situation-là. Et, ici, notre
jugement nous dit qu'il n'y a absolument aucune raison pourquoi on n'offrirait
pas les mêmes avantages, dans ce cas-ci, pour l'institution qui
présente cette fourniture-là.
M. Lazure: Je suis prêt à reconnaître qu'il y
aurait avantage et puis que dans bien des cas se serait juste et raisonnable.
La seule suggestion que je faisais au ministre c'est de se garder quand
même un droit de regard, parce que c'est large, ça. Si une
association professionnelle ou un collège public, ou une école de
formation, un gouvernement, un organisme de réglementation ou une
université se mettait à exagérer, et à imposer
cette taxe-là...
M. Savoie: À ce moment-là il y a d'autres
mécanismes...
M. Lazure: ...à des étudiants qui ne sont pas du
tout en mesure de se faire compenser pour la taxe, de quelle façon le
ministre pourrait-il intervenir à ce moment-là, à supposer
qu'il y aurait des abus?
M. Savoie: Ce qu'on discutait, c'est effectivement si on devait
nous présenter un choix, et que le choix était manifestement de
mauvaise foi, à ce moment-là il y a toujours possibilité
de l'intervention du ministre. Mais...
M. Lazure: De quelle façon? C'est quoi, dans le texte, qui
permettrait au ministre de le dire?
M. Savoie: Ah! Tout simplement par les principes
généraux d'administration publique. Un ministre peut toujours
intervenir lorsqu'il y a manifestement mauvaise foi. Alors, ce qu'il faut
comprendre, c'est que le principe est que, évidemment, c'est
exonéré. Mais, par contre, lorsque l'institution
préfère aller chercher les remboursements sur les intrants, donc
charger la taxe sur l'opération, parce que le remboursement sur Cintrant
présente des avantages marqués au niveau
coûts-bénéfices, ce sera la décision de cet
organisme-là, de prendre cette décision-là. Et, compte
tenu qu'il ne s'agit pas d'étudiants, par exemple, au niveau
collégial, dans le sens de cours de formation générale,
même de formation qui est donnée à l'intérieur du
cadre d'un cégep ou d'une université, à ce
moment-là... Ce n'est pas 127, hein? Je vous inviterais à prendre
connaissance de 127.
M. Lazure: Oui, bien, juste encore quelques instants, si vous
permettez.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Lazure: Vous avez dit: Si un fournisseur de services
était de mauvaise foi, le ministre pourrait intervenir. D'accord. Mais
à supposer... Il ne serait pas nécessairement de mauvaise foi. Il
peut être de bonne foi, et c'est à son avantage à lui et,
disons, à l'avantage de plusieurs de ces étudiants, mais au
désavantage d'un certain nombre d'entre eux...
M. Savoie: Là, c'est un système
démocratique, ce n'est pas... Vous savez, si c'est à l'avantage
de la majorité des étudiants, si c'est à l'avantage de
l'institution, je veux dire, le fait que ce soit exonéré,
ça va certainement en offusquer plusieurs.
M. Lazure: Et, si c'était au désavantage de la
majorité et que le fournisseur n'était pas de mauvaise foi,
est-ce que le ministre pourrait intervenir quand même?
M. Savoie: Bien, ils sont élus. Ces gens-là
sont élus. C'est des politiques qui sont démocratiques,
hein? Je ne connais pas d'institutions, dans ce groupe-là, qui ne sont
pas démocratiques. Alors, à ce moment-là...
M. Lazure: L'université?
M. Savoie: L'université, c'est démocratique.
M. Lazure: Dans le sens très, très large du terme,
hein?
M. Savoie: Bien, c'est démocratique. M. Lazure:
Excessivement large.
M. Savoie: L'université qui donne des cours de... Je veux
dire, les chefs de direction, le recteur, c'est tous des gens qui sont
élus, ça.
M. Lazure: Le recteur n'est pas vraiment élu. Non, il
n'est pas vraiment élu, le recteur, hein?
M. Savoie: Le doyen de faculté est élu.
M. Lazure: Non plus, il n'est pas élu non plus.
M. Savoie: Ah! Bien oui.
M. Lazure: Par un corps tellement restreint qu'on ne peut pas
appeler...
M. Savoie: Mais il est élu. Il est élu. C'est quand
même un élu.
M. Lazure: Pas dans l'acceptation générale du
terme.
M. Savoie: II est élu par ses pairs. M. Lazure: Par
ses pairs, oui.
M. Savoie: II est élu. Il n'est pas élu au vote
universel. Il ne faudrait pas non plus...
M. Lazure: Bon! Alors, M. le Président, moi, je ne veux
pas prolonger indéfiniment le débat. Je sais que le
député de Montmorency collabore de façon
expéditive, d'habitude, à l'acceptation des articles en question.
Alors, je vais garder son style, la bonne tradition et je suis prêt
à passer à l'autre. Mais, moi, je regrette que le ministre ne se
réserve pas de façon plus claire un droit d'intervenir. A cause
de ça, ce sera sur division, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 126 est
adopté sur division. L'article 127: La fourniture, effectuée par
une administration scolaire, un collège public ou une université,
consistant à donner à un particulier un service d'enseigne- ment
ou un examen y afférent qui permet d'obtenir des crédits ou des
unités menant à l'obtention d'un diplôme est
exonérée. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article
127, M. le ministre?
M. Savoie: Ah non! M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Audet): Ça parle de
lui-même.
M. Savoie: ...ça parle de lui-même ipso facto.
Le Président (M. Audet): Ipso facto. M. Lazure:
Oui, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Ça va. L'article 127 est
adopté. L'article 128: La fourniture, effectuée par une
administration scolaire, une école de formation professionnelle, un
collège public ou une université, consistant à donner
à un particulier un service d'enseignement ou un examen y
afférent menant à un certificat, à un diplôme,
à un permis ou à un acte semblable ou à une classe ou
à un grade conféré par un permis, visé par un
règlement fédéral ou provincial et attestant la
compétence d'un particulier à exercer un métier, est
exonérée. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Savoie: Peut-être, tout simplement, pour dire que le
présent article exonère les frais de scolarité ou un
examen payé par un particulier à une administration scolaire, une
école de formation professionnelle, un collège public ou une
université, à l'égard de cours menant à un
certificat, à un diplôme, à un permis ou à tout
autre acte qui atteste de sa compétence à exercer un
métier.
M. Lazure: "Un acte semblable", est-ce que vous pourriez
illustrer, "un acte semblable"?
M. Savoie: Ah, ce qui n'est pas couvert par certificat ou
diplôme, permis.
M. Lazure: C'est très large finalement le libellé,
hein?
M. Savoie: Oui.
M. Lazure: Bon, ça va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 128 est
adopté. L'article 129: La fourniture à un particulier d'un
service d'enseignement consistant à lui donner un cours particulier
conforme soit à un programme d'études établi ou
approuvé par le ministre de l'Éducation, soit un cours
équivalent prescrit est exonérée. Commentaires?
M. Savoie: Mon Dieu, un cours particulier, un programme
d'études établi ou approuvé par le ministère de
l'Éducation, ça ne présente pas de difficulté
ça non plus, M. le Président.
M. Lazure: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 129 est
adopté. L'article 130: La fourniture d'un service d'enseignement
consistant à donner à un particulier un cours préalable
à un autre cours conforme soit à un programme d'études
établi ou approuvé par le minsitre de l'Éducation, soit un
cours équivalent prescrit est exonérée. Commentaires? M.
le ministre, des commentaires?
M. Savoie: Non, je n'ai pas de commentaire. Je pense que c'est
très clair.
M. Lazure: M. le Président, j'ai un commentaire. Le projet
de loi, en tout, a...
M. Savoie: II a 688 articles.
M. Lazure: 688 articles. Je commence à comprendre pourquoi
il y en a tant, M. le Président. Est-ce que c'était vraiment
nécessaire de détailler à ce point-là la
description de chaque sorte de services d'enseignement, chaque sorte de cours?
Est-ce que les experts à la législation n'ont pas pu trouver une
formulation qui aurait embrassé tous ces articles-là? Je trouve
que c'est incroyable.
M. Savoie: Qui trop embrasse, mal étreint, c'est
ça?
M. Lazure: Oui, oui.
Le Président (M. Audet): Oui qui trop embrasse, manque le
train.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Vaut mieux être mal étreint de temps en
temps et être mieux embrassé.
M. Savoie: Alors, M. le Président...
M. Lazure: M. le Président, sérieusement, j'ai
rarement vu une description aussi minutieuse de chaque sorte de cours
d'enseignement. Moi, j'ai du mal à croire qu'on ne pouvait pas trouver
une espèce de formule omnibus qui aurait couvert tous ces
enseignements-là. Bref, je voulais simplement dire que je
commençais à comprendre pourquoi il y a 688 articles, maintenant.
Et je déplore qu'il y ait 688 articles. Je le déplore
amèrement.
M. Savoie: C'est ce que j'ai constaté là.
M. Lazure: Je déplore que la formulation et le style des
688 articles soient de nature tellement rébarbative pour le commun des
mortels.
M. Savoie: Ah, c'est tout nouveau. Il faut comprendre qu'on est
dans les articles les plus simples et les moins difficiles à date, je
pense, dans le projet de loi. Il faut comprendre que nous sommes dans le
domaine des lois fiscales et, en conséquence, une grande
précision s'impose. Les points en discussion doivent être clairs.
Alors, il faut bien comprendre que c'est nécessaire.
Deuxièmement, et je pense que c'est très important, ce n'est pas
le projet de loi en tant que tel, c'est la façon dont il a
été décidé de le traiter.
C'est la première fois, je crois, que je traite un projet de loi
de cette façon-là, depuis que j'ai eu une entente au tout
début de mon mandat avec l'Opposition, de ne pas procéder de
cette façon-là. J'ai souligné à plusieurs reprises
pendant la commission que nous avions préparé les documents qui
font en sorte qu'on aurait pu traiter sur une base thématique qui,
évidemment, facilite grandement le travail et qui évite une
lecture assez laconique, Spartiate, article par article jusqu'aux petites
heures du matin, qui finalement ne débouche pas sur grand-chose. (16 h
45)
À date, je tiens à vous souligner que nous avons fait 130
articles, avec à peu près quelque 50 heures de travail et
qu'à travers ces 130 articles, il n'y a eu aucune objection, aucune
modification sur le fond. On a apporté des modifications sur la forme,
à la demande du député de l'Opposition, pour faire
évidemment suite à certaines recommandations qui chevauchaient la
ligne, particulièrement, par exemple, quelques clarifications au niveau
des définitions: l'article 15 qui disait que c'était plus une
définition. Alors, bons joueurs, nous l'avons transposé au niveau
des définitions, mais au-delà de 50 heures, nous ne sommes rendus
qu'à l'article 130 et qu'il n'y a eu aucune opposition à date sur
le fond, il faut bien s'entendre. Il n'y a pas eu d'opposition sur le fond. On
a eu des oppositions sur la forme que nous traitons article par article, non
pas dans le but de comprendre le texte, non pas dans le but d'y apporter, par
exemple, nécessairement des corrections, ni quant à son
organisation, ni quant à sa présentation, mais tout simplement
pour chercher à comprendre la nature du texte et de voir si ça
s'appliquait. Il faut comprendre aussi l'autre contrainte que nous avions,
l'harmonisation.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Oui, bien je ne peux pas laisser le ministre s'en
sortir aussi facilement, parce qu'il dit quelque chose d'assez gros. Il dit: II
n'y a pas eu d'objection sur le fond, et on vient tout juste de finir une
discussion d'à peu près 10
minutes sur l'article 126, où j'ai exprimé une opposition
sur le fond. L'article a été voté, mais sur division. Il
tombe bien mal. Je ne sais pas, je n'ai pas assisté aux discussions sur
les autres articles qui ont été adoptés, mais sur
celui-là qu'on vient d'adopter il y a quelques minutes sur division, M.
le Président, vous êtes témoin, et les autres membres de la
commission sont témoins que j'avais une objection sur le fond. Et je
soupçonne que mon collègue de Montmorency en a eu des objections
sur le fond, mais je soupçonne aussi que le ministre du Revenu n'est pas
ouvert à des modifications sur le fond. Il n'est pas ouvert. Il ne fait
pas preuve d'ouverture du tout.
Et quand il dit: On a déjà passé 50 heures et il y
a seulement 130 articles d'adoptés, je lui fais remarquer qu'il y a
d'autres de ses collègues ministres qui sont beaucoup plus ouverts aux
consultations et puis aux échanges. Par exemple, son collègue de
la Santé a passé beaucoup plus d'heures que ça sur son
projet de loi. Non seulement il a passé beaucoup plus d'heures que
ça avec l'Opposition, mais aussi il a consenti à entendre des
porte-parole de différents groupes qui sont venus en commission
parlementaire.
Le député de Charlesbourg et ministre de la Santé a
fait preuve d'une grande souplesse comparé au ministre du Revenu.
Ça peut paraître surprenant pour bien des gens, mais il faut le
dire. Même chose pour son collègue de la Justice. Le Code civil,
ça fait combien d'heures? Je ne les ai pas comptabilisées, mais
ça fait sûrement bien plus que 50 heures que la commission
étudie le projet de loi concernant le Code civil. Et je n'ai pas entendu
le ministre de la Justice se plaindre comme le ministre du Revenu le fait. Je
ne vois pas pourquoi il se plaint, le ministre du Revenu. Mais moi je pense que
si le ministre du Revenu avait fait preuve d'une plus grande ouverture, avait
accepté de rencontrer des groupes, comme on lui a proposé,
dès la première séance.
M. Savoie: Aucune demande de rencontre de groupes.
M. Lazure: Oh! La première séance j'étais
là, M. le Président.
M. Savoie: Aucune demande de rencontre de groupes.
M. Lazure: À la première séance
j'étais là, et je pense que le ministre ne se sent pas à
l'aise pour recevoir des groupes.
M. Savoie: Non il n'y a eu aucune demande.
M. Lazure: Je ne sais pas s'il a un problème pour la
fonction qu'il occupe, le poste qu'il occupe actuellement, mais il me semble
que c'est normal. Quand on a un projet de loi aussi considérable, 688
articles, il est normal que le ministre accepte, à la demande de
l'Opposition, de rencontrer certains groupes qui ont des choses à dire
sur son projet de loi. Je ne vois pas pourquoi le ministre est en train de nous
dire tout d'un coup, là, que l'Opposition prend trop de temps.
Le Président (M. Audet): Je veux simplement vous rappeler,
MM. les députés, que nous en sommes a l'article 129, alors...
L'article 130, excusez-moi.
M. Lazure: L'article 130, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Et à l'article 130 on
parle de "La fourniture d'un service d'enseignement consistant". Je peux
permettre qu'il y ait échange entre deux parlementaires de deux
formations différentes sur certains points qui ne touchent pas
directement le...
M. Lazure: Alors, je reviens au projet de loi, à l'article
130.
Le Président (M. Audet): C'est ça M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: Moi je n'ai pas d'objection. Si ça n'a pas
été possible de combiner plusieurs de ces articles-là pour
en faire un article omnibus, je le regrette, mais on est d'accord avec
l'exonération pour ces gens-là, à l'article 130.
Le Président (M. Audet): Alors l'article 130 est
adopté. L'article 131: La fourniture, effectuée par une
administration scolaire, un collège public, une université ou un
établissement d'enseignement établi et administré
principalement afin de donner des cours de langue, d'un service d'enseignement
consistant à donner de tels cours ou des examens y afférents dans
le cadre d'un programme d'enseignement de langue seconde en anglais ou en
français est exonérée. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article 131?
M. Savoie: Non, il n'y a pas de commentaires.
Le Président (M. Audet): Ça va. M. le
député de La Prairie?
M. Lazure: Alors, ça c'est seulement pour les programmes
d'enseignement qui touchent la langue seconde, anglais ou français.
Est-ce qu'on en a un pour la langue tertiaire, plus loin?
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Non, mais sérieusement, pourquoi est-ce qu'on
n'a pas dit: Tous les programmes d'enseignement pourront être
exonérés, sauf
quelques exceptions, puis, on fait la liste. En tout cas, moi, je suis
en faveur... Je ne sais pas si le ministre s'attend à ce que durant la
période d'absence du député de Montmorency, on adopte les
400 et quelques articles qui restent, les 500 articles, là.
J'espère que non. Mais je veux bien qu'on adopte celui-là, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 131 est
adopté. Article 132: La fourniture d'aliments ou de boissons
effectuée dans la cafétéria d'une école primaire ou
secondaire, principalement aux élèves de l'école, est
exonérée, sauf si elle est effectuée pour une
réception, une réunion, une fête ou une activité
semblable à caractère privé. Le présent article ne
s'applique pas aux aliments ou aux boissons prescrits ou ceux fournis au moyen
d'un distributeur automatique. Des commentaires?
M. Savoie: Bien, enfin... Je ne pense pas que ça
mériterait des commentaires, sauf pour le distributeur automatique. Le
distributeur automatique, on le sait, nécessite une taxe de vente.
M. Lazure: C'est la même population qui est visée,
les mêmes clients?
M. Savoie: Oui. C'est exact.
M. Lazure: Dans le cas du distributeur...
M. Savoie: C'est la même population qui est
visée.
M. Lazure: Pourquoi? Pourquoi l'exonération ne
s'appliquerait pas, là aussi?
M. Savoie: C'est parce que, au niveau des distributeurs
automatiques, il y a, effectivement, une taxe qui va être chargée.
Ça va être plus facile de gestion et ça va coûter
moins cher pour faire fonctionner les distributeurs automatiques.
M. Lazure: Moi, j'ai un petit problème. Mais là,
moi, j'ai un petit problème, parce que c'est la même
clientèle, ce sont les mêmes étudiants, là.
M. Savoie: Oui, effectivement, ce sont les mêmes
étudiants, mais vous comprendrez que...
M. Lazure: Mais là, est-ce qu'on veut protéger les
propriétaires de distributeurs de boissons, là?
M. Savoie: On les protège. Il faut bien comprendre que,
pour un distributeur automatique, avoir droit au remboursement sur les intrants
et organiser l'ensemble de ses machines et la flexibilité de ses
machines automatiques nécessitent une certaine uniformité et en
conséquence, la taxe sera chargée sur ces biens-là. On ne
pense pas qu'il va y avoir de hausse et ça ne présente pas de
difficulté. On pense que, par exemple, si une machine à
l'extérieur de l'école, une distributrice automatique à
l'extérieur de la cafétéria va continuer à charger
0,35 $, mon Dieu, pour un café.
M. Lazure: M. le Président, je pense que le ministre se
fait des illusions. Le ministre est en train de dire qu'il n'y aura pas
d'augmentation?
M. Savoie: Non, ça c'est certain, ça.
M. Lazure: Je pense que le ministre est un...
M. Savoie: II n'y a pas d'augmentation parce qu'il y a
également le remboursement, M. le député, en
conséquence, étant donné qu'il y a le remboursement,
normalement, ces entreprises-là devraient voir un accroissement de leurs
bénéfices.
M. Lazure: Moi, je trouve que c'est dommage parce que là
on est préoccupé par... de rendre la tâche plus facile,
d'uniformiser pour les gens qui sont propriétaires des distributrices
automatiques, ça je veux bien, mais il me semble qu'on le fait un peu
aux dépens de la clientèle, des jeunes, des étudiants qui,
lorsqu'ils vont consommer, la boisson qu'ils vont consommer, si elle est servie
dans la cafétéria, bon là, c'est exonéré,
mais si ça sort de la machine distributrice, ce n'est pas
exonéré.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: Alors, il va payer plus cher si ça sort de la
machine.
M. Savoie: Non, il ne paiera pas plus cher. C'est ce qu'on est en
train de vous expliquer, M. le député.
M. Lazure: Je ne vois pas de quelle façon il pourrait
payer le même prix, s'il a à payer la taxe.
M. Savoie: M. le député, ça va avec les
mécanismes au niveau de la taxe de vente et la TPS qui font en sorte
que, finalement, ces opérations-là sont plus compétitives
étant donné qu'ils ont effectivement le remboursement sur les
intrants.
M. Lazure: L'argumentation du ministre, on est en train de me
dire: Je vous assure, ça ne voudra pas dire une augmentation du prix de
la denrée qui va sortir de la distributrice, je suis sûr de
ça. Ça ne tient pas, M. le Président. Ça ne tient
pas du tout parce que l'effet inflation-naire de la TPS, il n'y a personne qui
conteste ça maintenant, ça fait assez de mois que c'est
vérifié et que c'a été bien analysé.
Je pense qu'il y a seulement le ministre qui oserait soutenir que ça
n'aura pas d'effet d'augmentation sur les prix. Est-ce que je comprends qu'il
demande un ajournement, le ministre, là?
Le Président (M. Audet): Non, pas du tout, M. le
député de La Prairie. Le ministre est en consultation.
M. Savoie: Oui, je m'excuse, M. le député, c'est
parce qu'on est en train de vérifier un petit point, là, pour
vous donner des éclaircissements additionnels. Je m'excuse, ce
n'était pas par manque de considération.
M. Lazure: Oui. Alors, j'attends les informations
additionnelles?
M. Savoie: Oui. Les informations additionnelles portaient, par
exemple, sur les coûts actuels. On sait que, actuellement, quelqu'un qui
achète, par exemple, une barre de chocolat ou un sandwich dans une
distributrice paie exactement le même prix qu'avant l'introduction de la
taxe sur les produits et services. Donc, avant, une taxe de 7 % sur l'ensemble
de ces biens-là. Il n'y a pas eu de hausse dans le coût des
distributrices. Et là, on vérifiait, s'il y avait l'ajout de la
TVQ, si on avait ici même des études qui démontraient que,
effectivement, il n'y aurait pas de hausse non plus au niveau des
distributrices malgré la hausse additionnelle.
Il faut bien comprendre que, normalement, pour ces opérateurs de
machines-là, étant donné qu'ils ont droit aux intrants,
leur coût de production ne leur coûte pas plus cher, coûte
moins cher. Ceux qui opèrent ces distributrices, M. le
député, vont avoir des coûts d'opération moins
élevés qu'auparavant à cause de la taxe. C'est ça,
la nature même de la taxe. C'est qu'on ne taxe plus le travail ou ce qui
est nécessaire pour la production du travail. Et en conséquence,
il ne devrait pas y avoir d'impacts sur le coût, par exemple, d'une pinte
de lait - 250 millilitres, par exemple - qui est vendue au comptoir, à
la cafétéria. Elle va se vendre au même coût dans la
distributrice qu'elle se vend actuellement. Il n'y aura pas de hausse ou de
baisse.
M. Lazure: Moi, je pense que le ministre aurait de la
difficulté à vendre cette idée-là à des
groupes de parents, par exemple, des comités d'écoles, des
comités de parents. Moi, je trouve que c'est insoutenable de dire: Parce
que c'est plus commode pour les propriétaires de distributrices
automatiques, nous allons leur permettre donc, d'imposer la taxe lorsqu'ils
vendent la boisson non alcoolisée aux distributeurs. Alors que la
commission scolaire elle-même ne pourra pas le faire quand elle vend
derrière le comptoir, à la cafétéria. C'est
ça, l'esprit.
M. Savoie: Une cafétéria d'une commission scolaire
est exonérée. Et parce qu'elle est exonérée,
à ce moment-là, par exemple, pour une unité de lait - 250
millilitres, un berlingot - il n'y aura pas de taxe. Pour ce qui est des
distributrices automatiques, c'est comme je vous dis, il n'y aura pas de hausse
de coût, en toute probabilité. Il n'y a absolument rien qui nous
l'indique et ça va permettre une standardisation pour les
opérateurs de ces machines-là.
M. Lazure: Mais, dans le réseau scolaire, par exemple...
Prenons juste le réseau scolaire ou le réseau des hôpitaux,
peu importe, là, où il y a beaucoup de cafétérias,
beaucoup de distributrices automatiques. Est-ce qu'il y a eu une étude
faite par le ministère, là, sur l'impact de la TPS depuis qu'elle
est en vigueur, depuis un an?
M. Savoie: Non, pas par notre ministère. M. Lazure:
Mais c'est ça...
M. Savoie: Mais nous avons accès à des
données, à des statistiques, par exemple, qui nous permettent
d'évaluer...
M. Lazure: Oui, mais est-ce que le fédéral en a
fait?
M. Savoie: II y a des entreprises qui l'ont fait.
M. Lazure: Ce serait intéressant, M. le Président,
d'avoir ces études-là, si le ministre en a en sa possession?
M. Savoie: M. le Président, si on a des études, des
documents qui concernent les distributrices automatiques et les
cafétérias, il nous fera plaisir de les déposer
auprès de la commission.
Le Président (M. Audet): D'accord. (17 heures)
M. Lazure: Moi, je pense que ça, c'est justement,
là... C'est un autre exemple, dans l'espace de quelques articles - c'est
le deuxième exemple - où l'Opposition n'est pas d'accord sur une
question de fond. On n'est pas d'accord que pour accommoder les
propriétaires de distributeurs automatiques, on va imposer la taxe aux
jeunes de ces écoles-là. Alors, je demanderais un vote nominal
sur cet article-là.
Le Président (M. Audet): Alors, un vote sur l'article 132?
M. le secrétaire
Le Secrétaire: M. Savoie (Abitibi-Est)?
M. Savoie: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Audet): Pour.
Le Secrétaire: M. Lazure (La Prairie)?
M. Lazure: Contre. Parce que tout ce qu'on a ce sont des
affirmations du ministre. Il veut qu'on le croit sur parole et j'ai de la
misère, moi.
Le Président (M. Audet): M. le député,
êtes-vous pour ou contre? Ça va.
Le Secrétaire: Pour: 4. Contre: 1.
Le Président (M. Audet): D'accord, alors l'article 132 est
adopté. L'article 133, maintenant: La fourniture d'un repas dans une
université ou un collège public à un étudiant est
exonérée si le repas est procuré selon un régime en
vertu duquel l'étudiant achète d'un fournisseur pour une
contrepartie unique, une fourniture d'au moins 10 repas par semaine pour une
période d'au moins un mois.
M. le ministre.
M. Savoie: Je vais vous l'expliquer, si vous voulez bien. Le
présent article exonère les carnets de tickets-repas vendus par
une université ou un collège ou autre, aux étudiants, dans
la mesure où ils comprennent au moins 10 repas par semaine pour une
période d'au moins un mois.
M. Lazure: Mais, c'est quoi, la motivation
deçà?
M. Savoie: La?
M. Lazure: La raison de ça, exiger qu'il y ait au moins 10
repas par semaine. Donc, d'habitude c'est cinq... ça fait deux repas par
jour. S'il y a seulement neuf repas par semaine, il ne sera pas
exempté?
M. Savoie: Les billets, les carnets en question pourraient
contenir plus qu'un mois. Ça ne présente pas de
difficulté. Mais, si on vend de trop petites unités, ça
risque d'être difficile à gérer.
M. Lazure: Mais, M. le Président, est-ce que le ministre
sait qu'il y a beaucoup d'étudiants dans les collèges et
universités qui n'ont pas de cours tous les jours. Est-ce qu'il se rend
compte qu'il y a beaucoup d'étudiants qui peuvent être des
étudiants réguliers, mais qui n'ont à se rendre à
l'université, je ne sais pas, moi, que trois jours par semaine? Et donc,
ils ne rempliraient pas le critère de 10 repas par semaine. Et on
pourrait, à ce moment-là, leur imposer la taxe. Est-ce que c'est
ça que ça veut dire?
M. Savoie: Non, M. le Président, ce n'est pas ça
que ça veut dire. Pouvez-vous, Me Bouchard, donner des explications pour
le nombre de repas et d'articles?
Le Président (M. Audet): Vous voulez vous identifier?
M. Bouchard: Oui, Serge Bouchard. Alors, ce que l'article
prévoit, finalement, c'est un minimum de repas qui doivent être
pris par les universitaires afin qu'ils puissent avoir droit à
l'exonération.
M. Lazure: Bien, c'est ce que je dis. M. le Président,
c'est exactement l'objection que je venais de formuler et le ministre me disait
non. Je pense que le ministre ne m'a pas compris. S'il veut m'écouter
attentivement, là, je vais lui reposer la question. Est-ce qu'il se rend
compte qu'il y a beaucoup d'étudiants, surtout dans les
universités, qui ne vont pas cinq jours par semaine à
l'université, tout en étant réguliers. Ils y vont trois
jours, quatre jours, deux jours et que, par conséquent, pour être
exonérés de la taxe, les obliger à prendre 10 repas par
semaine c'est abusif. Est-ce que le ministre connaît son texte de la loi?
Est-ce qu'il...
M. Savoie: Oui, le ministre connaît son texte de la
loi.
M. Lazure: ...ou est-ce qu'il se fie entièrement aux
légistes qui l'ont préparé?
M. Savoie: Non, je peux vous assurer que... C'est ça.
C'est justement ce que je suis en train de faire, d'aller voir dans la loi
fédérale. Et dans la loi fédérale, effectivement,
une fourniture d'au moins 10 repas par semaine pour une période d'au
moins un mois.
M. Lazure: Mais, c'est un bel exemple, justement, où on
copie textuellement, pour ne pas dire autre chose. On copie textuellement, sans
se donner la peine... Est-ce que c'est approprié pour notre situation,
oui ou non? On copie le texte fédéral.
M. Savoie: Non, loin de nous de vouloir copier...
M. Lazure: Bon, le ministre et ses experts vont essayer de
trouver une explication, là, une réponse valable. Parce
qu'à date, on n'a pas
entendu de réponses valables.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Verdun sur la...
M. Gautrin: Pourquoi 10 repas? Franchement, je connais un peu les
universités... Vous dites qu'il va falloir que l'étudiant
achète des paquets de 10 repas à la fois?
M. Savoie: Non, ce n'est pas ce que nous sommes en train de dire,
M. le député.
M. Gautrin: Alors, je n'ai pas compris. Mais, comment va-t-il
faire pour être exonéré?
M. Savoie: C'est-à-dire que si l'université vend
des paquets de dîners, c'est les carnets de tickets de repas vendus par
l'université ou un collège public aux étudiants, il faut
bien comprendre que ces paquets de tickets de repas doivent contenir,
évidemment, l'accès à 10 repas par semaine et, en plus de
ça, pour une période d'au moins un mois.
M. Gautrin: O.K. Moi, j'ai une question à vous poser. Vous
me permettez, M. le Président?
M. Savoie: C'est ça.
M. Gautrin: Là, les universités qui passent, parce
qu'on a une politique à l'intérieur et certaines
universités suivent notre politique de faire en sorte de sous-traiter.
Alors, imaginons qu'une université - je prends l'exemple de
l'Université de Montréal - sous-traite, je pense que c'est
Versabec inc, la gestion des cafétérias. Alors, est-ce que c'est
l'université? De fait, pour l'étudiant, il ne le sait pas, mais
la pratique réelle, c'est parce qu'on ne voulait pas que ce soit du
personnel de l'université qui avait un degré de permanence
important, on a sous-traité tout notre régime de
cafétérias à un professionnel des
cafétérias. Est-ce que ce sera couvert ou non là-dedans?
Alors, est-ce qu'on va pénaliser indûment les étudiants,
par exemple, de l'Université de Montréal où
l'université a suivi ce qui était un peu les politiques de notre
formation politique, c'est-à-dire de sous-traiter ce qui n'est pas
réellement l'objet principal de l'activité?
M. Savoie: Alors, c'est un fournisseur. Ça peut être
n'importe quelle personne à ce moment-là. On parle de fournisseur
d'une façon générale.
M. Gautrin: Donc, si l'université a passé un
contrat en bonne et due forme avec quelqu'un, c'est clair, ça.
M. Lazure: Moi aussi, je pense que c'est clair. C'est la
fourniture du repas, que ce soit le sous-traitant ou l'université.
M. Gautrin: O.K. Ça, ça va.
M. Lazure: Mais revenons aux 10 repas.
M. Savoie: Oui.
M. Lazure: Le minimum de 10 repas me paraît tout à
fait rigide et inacceptable. Je suis content de voir que le
député de Verdun soit de mon avis.
M. Savoie: Oui.
M. Lazure: II l'a exprimé.
M. Savoie: Je ne suis pas sûr que...
M. Lazure: Je pense qu'il s'exprime de plus en plus, le
député de Verdun, même, parfois, ça coïncide
avec les idées de l'Opposition.
M. Gautrin: Écoutez! Ne me prenez pas pour un
souverainiste, s'il vous plaît.
M. Lazure: C'est bien, ça. C'est bien. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Lazure: M. le Président, je pose la question au
ministre. Qu'est-ce qui va arriver si l'étudiant en question ne prend
que neuf repas par semaine?
M. Savoie: II n'y a pas de difficultés avec neuf repas. Il
faut que le carnet...
M. Lazure: Mais votre expert était en train de me dire le
contraire tantôt.
M. Savoie: ...donne accès à au moins 10 repas par
semaine.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Si vous me permettez une remarque, j'ai l'impression
que, ça, c'est un article qui vient de la loi
fédérale...
M. Savoie: Oui, oui.
M. Gautrin: ...et qui m'a l'air tout à fait adapté
pour le fonctionnement des universités et collèges du type
où les étudiants vivent en étant pensionnaires...
M. Savoie: Voilà! C'est ça.
M. Gautrin: ...et qui sont réellement impliqués
dans leur collège.
M. Savoie: Internes.
M. Gautrin: Mais dans le fonctionnement de nos
universités, dans la vie que je vois de nos universités où
les étudiants sont beaucoup plus libres et n'y mangent pas
régulièrement, ils ne sont pas virtuellement pensionnaires, du
moins dans les cas d'universités montréalaises - je ne connais
peut-être pas celle de Rouyn-Noran-da - j'ai l'impression que ça
ne correspond pas au vécu des étudiants dans nos
universités.
M. Savoie: Ce qu'on dit, c'est qu'il faut que la fourniture soit
accessible pour 10 repas par semaine, pour une période d'au moins un
mois. Ça ne veut pas dire que tu es obligé de manger les 10 repas
par semaine dans cette cafétéria-là. Il faut que tu sois
en mesure d'être capable de manger au moins 10 repas.
M. Gautrin: Autrement dit, pour avoir l'exonération, il
faut qu'il mange 10 fois dans son mois.
M. Savoie: Non, ce n'est pas vrai, ça. M. Gautrin:
Ce n'est pas ça.
M. Savoie: Ce n'est pas ça. C'est qu'il faudrait qu'il
soit capable de manger 10 fois.
Une voix: II faut que le potentiel...
M. Savoie: II faut que le potentiel soit là, pour au moins
un mois.
M. Lazure: Mais, M. le Président, ça dit bien
que...
Le Président (M. Audet): Un instant! Un instant! M. le
ministre, continuez donc.
M. Savoie: Celui avec qui nous traiterons, ça va
être le fournisseur de bouffe pour l'institution d'une façon
constante, c'est-à-dire celui qui offre au moins 10 repas par semaine
pour une période d'un mois. C'est tout. Ça ne veut pas dire que
tu vas être obligé d'acheter 10 repas par semaine pour un mois. Il
faut que tu sois capable d'y aller au moins 10 fois par semaine.
M. Lazure: Bien, c'est ça, M. le Président. Le mot
clé, c'est au moins 10 fois par semaine.
M. Savoie: Au moins 10 repas par semaine... M. Lazure: Au
moins 10 repas par semaine.
M. Savoie: ...pour une période d'au moins un mois.
M. Lazure: C'est ça.
M. Savoie: Ça peut être plus.
M. Lazure: Bien, oui, je comprends que ça peut être
plus, mais si c'est moins, ça ne s'applique pas. Et, autant le
député de Verdun que moi-même, on s'objecte, parce que
ça va pénaliser l'étudiant qui, lui, ne prendra pas 10
repas par semaine pendant une période d'au moins un mois.
M. Savoie: C'est ça. C'est-à-dire qu'à ce
moment-là la carte demeure valable. Ce n'est pas parce que vous sautez
un repas, que vous perdez le billet que vous avez payé. Ce serait un
contresens. Mais c'est absurde.
M. Lazure: C'est ça. Mais, M. le Président, moi, et
le député de Verdun pourra nous éclairer là-dessus,
lui qui est encore proche de l'université...
M. Gautrin: Toujours.
M. Lazure: Je ne pense pas que ce soit une pratique courante dans
nos collèges, nos universités, d'avoir des cartes de repas comme
ça.
M. Savoie: Ah oui.
M. Lazure: Non, non, le député de Verdun semble de
mon avis, M. le Président. Demandez-lui donc, s'il vous plaît!
Le Président (M. Audet): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Écoutez, je ne sais pas, mais je vous dis
honnêtement qu'à l'Université de Montréal il n'y a
pas de carte de repas.
M. Lazure: II n'y a pas de pratique comme ça, du tout.
M. Gautrin: Ça, je peux vous le dire. Non, non, McGill que
je connais aussi, non. L'Université du Québec, je ne sais pas
comment ça fonctionne à l'Université du Québec.
Ça, je ne le sais pas. C'est-à-dire qu'en général,
les gens paient directement en monnaie normale.
M. Lazure: Je sais, M. le Président, qu'à Laval, il
n'y en a pas non plus de système de carte.
M. Gautrin: Je connais moins l'Université Laval.
M. Lazure: Mais c'est quand même deux grandes
universités du Québec. Je ne vois pas pourquoi le ministre se
sent obligé de reprendre de façon un peu servile, je m'excuse
d'employer le mot...
M. Gautrin: Non, non.
M. Lazure: Je me suis excusé d'employer... textuellement
ce qui vient du fédéral, parce que ça vient du
fédéral.
M. Savoie: Non, non, je ne sais pas de quoi vous parlez.
M. Lazure: Bien, écoutez-nous et vous allez savoir de quoi
on parle.
M. Savoie: Par exemple, les Ursulines vendent des repas aux
étudiantes. Tu achètes un petit carnet là...
M. Lazure: On est en train de dire, M. le Président, au
ministre que ce n'est pas une pratique.
Le Président (M. Audet): Un instant! Un instant,
là. Un instant.
M. Savoie: Je suis en train de terminer.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le ministre.
M. Savoie: Pour 40 $, tu achètes un petit carnet et
ça donne droit à 10, 15 ou 20 repas. Je ne me rappelle pas.
Ça, c'est chez les Ursulines. On n'est pas à Calgary,
là.
Le Président (M. Audet): Un collège.
M. Savoie: Alors, c'est une constante. Moi, j'ai
été longtemps à l'Université Laval comme
étudiant et comme enseignant, d'ailleurs pendant neuf ans de temps, je
peux vous dire que c'était en existence à ce moment-là.
Maintenant, face à vos interrogations, et dans le but justement de
m'assurer que l'article ne donne pas un contresens, on va le suspendre et on va
le vérifier. On reviendra à la commission.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va pour les
membres de la commission? M. le député de La Prairie.
M. Lazure: Écoutez, je suis un peu mal à l'aise, M.
le Président.
Le Président (M. Audet): Non, mais si on suspend
l'article.
M. Lazure: Même si on suspend, je suis mal à l'aise
et je vais vous expliquer pourquoi.
Le Président (M. Audet): Allez-y.
M. Lazure: Parce que les dernières rumeurs qui circulent
dans les corridors du Parlement, aujourd'hui, sont à l'effet que le
gouvernement s'apprête à bâillonner l'Opposition. Et vous
savez comme moi, et le ministre doit le savoir, que si les règles
habituelles sont abolies, s'il y a bâillon d'imposé, qu'on
suspende l'article ou pas, ici, l'article va être adopté
automatiquement, j'ai l'impression. Est-ce que vous pourriez apaiser mon
inquiétude? Qu'est-ce qui va arriver dans l'hypothèse où
il y aurait adoption par l'Assemblée nationale, avec l'abolition des
règles? Qu'est-ce qui arrive dans ce temps-là à un article
qu'on a gardé en suspens?
Le Président (M. Audet): Vous pourriez demander de le
statuer...
M. Savoie: M. le Président, je vais répondre
à cette question-là, si vous me le permettez.
Le Président (M. Audet): Oui, allez-y. S'il y a lieu,
j'ajouterai. Allez-y.
M. Savoie: Ça pourrait peut-être répondre...
Le Président (M. Audet): Allez-y.
M. Savoie: ...au questionnement du député de...
Le Président (M. Audet): La Prairie. M. Savoie:
C'est ça, La Prairie.
M. Lazure: La Prairie, fondée en 1667, 25 ans après
Montréal.
Le Président (M. Audet): M. le ministre. C'est M. le
ministre qui fait le débat.
M. Savoie: 1667, 25 ans après Montréal?
Le Président (M. Audet): M. le ministre, allez-y sur la
question, ou je vais donner la réponse, puis on va poursuivre.
M. Savoie: Alors, ce qui se produit c'est qu'effectivement on
soulève un cas qui, en tout cas, d'après ce que je peux
constater, ne dit pas qu'il faut consommer 10 repas par semaine pour au moins
un mois, sans ça le carnet n'est pas valable. Ça semble
être clair. Dans ce sens-là, ce que je vais faire, c'est que je
suspends l'article, et indépendamment du fait qu'il pourrait y avoir un
bâillon, je vais faire les vérifications et si, effectivement,
c'est le cas, je vais le modifier en conséquence.
M. Lazure: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Moi, je préfère qu'il n'y ait pas de
malentendu, qu'on ne risque pas de malenten-
du et je souhaiterais qu'on prenne un vote nominal là-dessus, sur
la façon...
Le Président (M. Audet): Ouais, mais ici, si on
prend...
M. Lazure: Comme il est rédigé, là...
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie, si on prend un vote nominal... (17 h 15)
M. Lazure: Député de Verdun.
Le Président (M. Audet): ...on peut prendre pour acquis
que l'article va être adopté, tel qu'il est là. S'il est
suspendu et que le ministre effectue certaines vérifications, à
ce moment-là, on pourra peut-être, déposer des amendements
et tout ça pour changer l'article.
M. Lazure: Oui, c'est ça. Moi, je voudrais quand
même que le ministre nous donne cette garantie-là qu'il va
déposer un amendement. Si, après avoir fait ses recherches,
il...
Le Président (M. Audet): Mais et nous...
M. Lazure: ...s'avère que nos inquiétudes sont
fondées...
M. Savoie: Si vos craintes sont fondées, on va y
revenir.
M. Lazure: ...il s'engage à déposer un
amendement.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Lazure: Merci de son engagement.
M. Savoie: Je vous donne ma parole là-dessus, M. le
député.
Le Président (M. Audet): Alors, ça vous va pour
ça. Alors, l'article est suspendu. J'appelle l'article 134: La
fourniture d'aliments ou de boissons, y compris un service de traiteur,
effectuée à une administration scolaire, à un
collège public ou à une université en vertu d'un contrat
visant à procurer des aliments ou des boissons, soit à des
étudiants selon un régime visé à l'article 133,
soit dans la cafétéria d'une école primaire ou secondaire
principalement aux élèves de l'école, est
exonérée.
Le présent article ne s'applique pas dans la mesure où les
aliments, les boissons ou le service sont procurés pour une
réception, une conférence ou une autre occasion ou
événement spécial.
Est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus?
M. Savoie: Je pense que ça s'explique par
soi-même.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Ça va pour le premier alinéa. Mais c'est
le deuxième qui demande réflexion. Le présent article ne
s'applique pas si c'est dans le cadre d'une réception, d'une
conférence ou d'un événement spécial, c'est
ça? À ce moment-là, il y a taxe.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: C'est ce que ça veut dire?
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: Si c'est un... Un cas hypothétique, le
comité des parents, justement, le comité d'école...
M. Savoie: Oui, oui.
M. Lazure: ...des parents fait une réunion le soir...
Le Président (M. Audet): Ou le comité
étudiant.
M. Lazure: ...le comité étudiant, c'est ça,
ça voudrait dire qu'à ce moment-là, la taxe va
s'appliquer. Encore là, M. le Président, je trouve que c'est
vraiment pas correct. C'est faire des distinctions trop rigides, trop
arbitraires. Si c'est le jour, pas de problème. Si c'est le soir,
même si c'est la même clientèle, les mêmes jeunes, les
mêmes parents des jeunes...
M. Savoie: Non, non, non.
M. Lazure: ...là, vous allez être taxés.
M. Savoie: Non, non, non.
M. Lazure: Bien, vous dites: réception, conférence
ou toute occasion ou événement spécial. Une rencontre
mensuelle, par exemple, d'un comité d'école où il y a des
parents et des jeunes, ça serait taxé.
Le Président (M. Audet): Si, par exemple, en fin
d'année scolaire, le comité d'étudiants décide
d'organiser son bal...
M. Savoie: Allez voir le...
Le Président (M. Audet): ...de finissants, par exemple,
dans l'école même, dans la grande salle...
M. Savoie: C'est parce qu'on change constamment de joueurs.
Le Président (M. Audet): ...est-ce que...
M. Savoie: Allez voir à l'article 123, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Audet): O.K. Vous avez raison, M. le
ministre. On va changer de joueurs. Alors, ils ne poseront pas de questions.
Ha, ha, ha!
M. Savoie: On ne veut pas qu'on ouvre de restaurants dans les
écoles.
M. Lazure: Alors, avec l'article 123 comme base, cet article
permet l'exonération pour des activités du soir aussi?
M. Savoie: Parascolaires. Parascolaires, ça comprend
évidemment...
M. Lazure: Peu importe si c'est le jour ou le soir ou la fin de
semaine.
M. Savoie: Oui, oui, ça n'a aucune importance. Tout ce
qu'on ne veut pas faire ici, M. le député de La Prairie, qui
existe depuis 1667...
M.Lazure: 1667.
M. Savoie: ...ce qu'on vise ici évidemment, c'est qu'une
école primaire n'essaie pas de faire concurrence au restaurant du coin
là, donc, en servant des repas détaxés,
exonérés.
M. Lazure: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 134 est adopté.
Alors, l'article 134 est adopté. J'appelle l'article 135.
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle donc
l'article 136.
M. Lazure: Je vais trop vite pour le ministre? Est-ce que je vais
trop vite?
M. Savoie: Pardon?
M. Lazure: Est-ce que je vais trop vite pour le ministre?
M. Savoie: C'est étourdissant, M. le Président.
C'est étourdissant.
Le Président (M. Audet): II n'a pas été
habitué à ce rythme évidemment par votre
collègue...
M. Savoie: On comprend que...
Le Président (M. Audet): ...que vous rempla- cez.
M. Savoie: ...la menace d'un bâillon a fait
accélérer la compréhension.
M. Lazure: On la prend au sérieux, cette
menace-là.
M. Savoie: Elle est directement proportionnelle à
l'intérêt. Ha, ha, ha! D'ailleurs...
M. Lazure: On mobilise...
M. Savoie: ...le député de Montmorency, il est
où?
M. Lazure: ...toutes les troupes.
M. Savoie: Oui, mais le député de Montmorency
était censé être ici à 17 heures, je crois.
M. Lazure: Oui, M. le Président, mon collègue de
Montmorency doit être en route au moment où on se parle.
M. Savoie: Ah bon!
M. Lazure: C'est que le ministre du Revenu a hâte de le
revoir devant lui. Qu'il soit patient, ce ne sera pas long.
M. Savoie: Excellent.
Le Président (M. Camden): Vous comprendrez bien qu'on a
été en mesure de constater...
M. Savoie: Ce n'est pas parce qu'on n'apprécie pas
votre...
Le Président (M. Camden): ...l'attachement du ministre du
Revenu au député de Montmorency.
M. Savoie: Ce n'est pas parce qu'on n'apprécie pas votre
présence, il faut bien s'entendre.
M. Lazure: Je suis rassuré, merci.
M. Savoie: Je trouve même que c'est rafraîchissant
d'avoir le député de La Prairie à la table pour poser des
questions tout à fait pertinentes a un projet de loi fort difficile.
Le Président (M. Camden): Excellent! Alors, est-ce que je
peux faire une suggestion de revenir à l'article 136, peut-être,
pour accélérer le débat?
M. Savoie: Mais heureusement, M. le Président, on est
tombés sur des articles qui sont relativement faciles et qui se traitent
rapidement.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez des
commentaires à formuler sur l'article 136, M. le ministre?
M. Savoie: C'est le dernier article, M. le Président, de
la section. On tombe dans un autre groupe de fournitures
exonérées. Ici, évidemment, on parle de cours
collégial ou universitaire ne menant pas à un diplôme,
finalement, pour des fins de culture. Alors, dans ce cas, on stipule que: La
fourniture, effectuée par un collège public ou une
université, d'un service d'enseignement consistant à donner
à un particulier un cours ou un examen y afférent est
exonérée si le service fait partie d'un programme
constitué d'au moins deux cours et est soumis à l'examen et
à l'approbation du collège ou de l'université.
Donc, ça ne peut pas être des cours, comme ça, qu'on
donne par intérêt; à ce moment-là, c'est un service
de consommation qu'on offre à la population et parce que c'est de la
consommation, évidemment, la taxe devrait s'appliquer.
M. Lazure: M. le Président, pourquoi "deux cours"?
M. Savoie: C'est parce que trois, ça en fait trop.
M. Lazure: Non, non, on dit: "au moins deux cours".
M. Savoie: Oui, "d'au moins deux cours". Alors, il faut qu'il y
ait une suite avec un test. Il faut que ce soit, bon, Psychanalyse I,
Psychanalyse II, des choses comme ça.
M. Lazure: Mais si c'est valable d'exonérer
l'étudiant qui prend deux cours, pourquoi ce ne serait pas valable pour
celui qui ne prend qu'un cours?
M. Savoie: C'est parce que souvent... M. Lazure: S'il n'a
besoin que d'un cours.
M. Savoie: Les universités n'offrent qu'un cours, par
exemple, pour des cours d'intérêt général qui n'ont
pas de suivi, qui ne se situent pas dans un ensemble, qui sont là comme
ça pour aller chercher une consommation de cours, le soir ou
l'après-midi. Alors...
M. Lazure: C'est le texte fédéral, je suppose?
M. Savoie: Je l'ignore, je n'ai pas vérifié.
M. Lazure: Est-ce que vous pouvez vérifier pour voir si
c'est le texte fédéral? Est-ce que le ministre pourrait me dire
si c'est le texte fédéral?
M. Savoie: Oui, je pourrais vous le dire si c'est le texte
fédéral. La fourniture effectuée par un collège
privé ou une université, le service constituant... à
partir d'un programme constitué d'au moins deux cours et soumis à
l'examen et l'approbation d'un conseil, d'une commission, d'un comité de
l'université ou du collège, établi en vue d'examiner et
d'approuver les cours offerts. Alors, c'est...
M. Lazure: Si j'ai bien compris, c'est le texte intégral
du texte fédéral.
M. Savoie: Effectivement, dans le texte
fédéral...
M. Lazure: Dans le texte.
M. Savoie: On parle également de deux cours.
M. Lazure: On ne se pose pas la question si c'est pertinent ici
au Québec ou pas?
M. Savoie: Oui, bien sûr, qu'on se pose la question...
M. Lazure: Non, mais...
M. Savoie: ...si c'est pertinent, parce que quand ce n'est pas
pertinent, on ne suit pas.
M. Lazure: ...à date, chaque fois que la question a
été posée au ministre, il m'a répondu que
c'était le texte fédéral, oui.
M. Savoie: Non, non.
M. Lazure: "Collège public", on dit ici. Est-ce que
ça veut dire que si les deux cours sont suivis dans un collège
privé, ce ne sera pas exonéré?
M. Savoie: C'est-à-dire que collège public ne veut
pas dire collège privé, il faut bien s'entendre. Pardon?
Ça comprend collège privé.
M. Lazure: Dans la définition de votre loi, collège
public veut dire aussi collège privé?
M. Savoie: C'est ça.
M. Lazure: Je trouve ça un peu, pour le moins bizarre, M.
le Président, que collège public veut dire collège
privé.
M. Bouchard: C'est défini à l'article 1 comme
signifiant un collège régi par la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel ou une institution
déclarée d'intérêt public, ou reconnue aux fins des
subventions pour des services d'enseignement au collégial en vertu de la
Loi sur l'enseignement privé. C'est
l'article 1 du projet de loi.
M. Lazure: Bon alors, "effectué par un collège"?
Est-ce qu'il y a d'autres collèges que les collèges publics et
les collèges privés?
M. Bouchard: C'est-à-dire que dans la rédaction du
projet de loi, nous avons utilisé le même vocabulaire que celui
retenu dans la Loi sur la taxe d'accise afin d'éviter la confusion.
Alors, au niveau des concepts de base, c'est le même vocabulaire qui est
utilisé pour décrire la même réalité.
M. Lazure: Mais je pose la question pour mon édification
personnelle. Est-ce que ça couvre tous les collèges existants
cette expression-là "collège public"?
M. Bouchard: Non, il peut y avoir des collèges,
finalement, qui ne sont pas reconnus par... Si on reprend la définition.
Il peut y avoir des collèges qui ne sont pas déclarés
d'intérêt public ou qui ne sont pas reconnus aux fins de
subvention, à ce moment-là, ce ne seront pas des collèges
publics.
M. Lazure: II y en a? Ça existe, oui? M. Bouchard:
Oui.
M. Lazure: Alors, moi, si je fréquente un tel
collège qui n'est ni public, ni privé, mais qui existe, comme
vous venez de le dire, je vais payer de la taxe.
M. Bouchard: C'est exact.
M. Lazure: Est-ce que le ministre est conscient de ça, M.
le Président?
M. Savoie: Oui, M. le Président, le ministre est
conscient.
M. Lazure: Comment expliquer cette différence? Votre
enfant fréquente un collège qui n'est pas privé, ni
public, mais qui existe.
M. Savoie: Comme quoi, là?
M. Lazure: Comme monsieur le conseiller vient de le dire.
M. Savoie: Donnez-moi un exemple.
M. Bouchard: C'est un collège qui n'est ni
déclaré d'intérêt public, ni reconnu aux fins de
subvention par le ministère de l'Éducation.
M. Savoie: Alors, qui n'est pas reconnu par le ministère
de l'enseignement.
M. Lazure: Mais il y en a des collèges comme ça au
Québec?
M. Savoie: Ah, oui! Comme.
M. Lazure: C'est ce que monsieur vient de me dire.
M. Savoie: Donnez-moi un exemple.
M. Lazure: Bien, c'est monsieur qui vient de...
M. Savoie: Oui, je sais, tout existe au Québec,
finalement, mais comme quoi?
M. Lazure: Je vais demander à votre conseiller, c'est lui
qui m'a dit qu'il y en avait.
M. Savoie: Je pense qu'il y avait un groupe qui a
été très contesté, je pense que c'était
attaché à... Comment est-ce qu'il s'appelle? Le groupe de
Moïse, une affaire comme ça.
M. Lazure: Où les gens... Avec le député de
Beauce, le ministre des Approvisionnements et Services, qui avait...
M. Savoie: Est-ce que c'était un collège?
M. Lazure: ...une association assez étroite avec un
groupe, à un moment donné.
M. Savoie: Est-ce que c'était un collège,
ça?
M. Lazure: Je ne sais pas.
M. Savoie: Est-ce que c'était un collège? Mais un
collège qui n'est pas reconnu par le ministère de l'enseignement,
a ce moment-là, on paie la taxe.
M. Lazure: Moi, je peux attendre la réponse de votre
conseiller, qui est en train d'étudier ça.
M. Savoie: Comme l'Académie internationale de la mode et
du design, n'est pas reconnue. Par exemple, un collège dans le style
atelier de danse moderne de Montréal, à ce moment-là, il
faut payer la taxe. C'est un collège parce qu'il est dans le
Répertoire des établissements d'enseignement collégial
privé, qui fonctionne sous forme de permis et non pas en vertu d'une
déclaration. C'est un bel exemple.
M. Lazure: Mais encore là, on tient compte...
M. Savoie: L'atelier de danse moderne.
M. Lazure: M. le Président, j'ai l'impression que le texte
de loi tient plus compte de qui est propriétaire de quel service, en
l'occurrence un
collège privé, plutôt que de tenir compte de la
clientèle. Le jeune ou la jeune qui va à cette école de
danse, qui n'est pas dans les catégories publiques, ce jeune paiera une
taxe, ou ses parents paieront une taxe. L'autre jeune, qui va dans un
collège public, lui, les parents ne paieront pas de taxe. Moi...
M. Savoie: Ici, on a l'École nationale du cirque.
M. Lazure: II me semble que c'est un peu discriminatoire par
rapport à la clientèle.
M. Savoie: Ici on a...
M. Lazure: II me semble que les gens qui sont
pénalisés, c'est la clientèle, ce n'est pas les
propriétaires du collège.
M. Savoie: II y en a plusieurs ici. Écoutez, on a quelque
chose comme, mon Dieu...
M. Lazure: La question a été utile, elle fait
prendre connaissance au ministre d'un tas de choses.
M. Savoie: Non, non, mais je vous donne ça comme exemple.
Vous voyez, on a quelque chose comme... Mon Dieu! Il y en a donc bien. Des
collèges...
M. Lazure: On peut ajourner, M. le Président, pour laisser
le ministre prendre...
M. Savoie: ...qui ne sont pas reconnus, on en a 14 pages.
M. Lazure: ...prendre connaissance de ça.
Le Président (M. Camden): Je préférerais,
vous savez, qu'on suspende plutôt qu'ajourner.
M. Lazure: Suspendre, oui, c'est ce que je veux dire. Pardon.
Surtout que le président fait son entrée.
Une voix: Le président est de retour. On salue
évidemment le député de Vanier qui fait son
entrée.
M. Lazure: On salue le député de Vanier,
président de la commission.
Le Président (M. Camden): Et le député
Audet, qui également vient de se joindre à nous.
M. Savoie: II y a...
M. Lazure: On a suspendu, pour saluer votre arrivée.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
(Reprise à 17 h 40)
Le Président (M. Lemieux): La commission reprend ses
travaux pour l'étude du projet de loi 170, Loi sur la taxe de vente du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives d'ordre
fiscal. Nous en étions à l'article?
M. Savoie: L'article 137.
Le Président (M. Lemieux): L'article 137 et la parole
était à M. le ministre.
M. Lazure: L'article 136, pardon.
Le Président (M. Lemieux): L'article 136. Le ministre a
l'habitude de m'induire en erreur.
M. Savoie: Alors, nous sommes rendus à la section IV,
Service de garde d'enfants et de soins personnels.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 136. M.
Lazure: Non, l'article 136. M. Savoie: On avait fait 136, je crois.
M. Lazure: Non.
Le Président (M. Lemieux): II n'est pas adopté, M.
le ministre.
M. Savoie: Ah! Il n'est pas adopté? Le Président
(M. Lemieux): Non. M. Lazure: M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
La Prairie?
M. Lazure: L'article 136, c'était la question des
collèges non reconnus...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Lazure: ...et le ministre avait reconnu, lui, qu'il ignorait
l'existence de ce type de collèges-là.
M. Savoie: Non.
M. Lazure: II a demandé une suspension...
M. Savoie: Ce n'est pas ça, là.
M. Lazure: ...pour prendre connaissance d'une longue liste de
tels collèges et il devait revenir avec une réponse. Et moi,
j'avais plaidé que les jeunes qui vont dans ces
collèges-là, qu'ils soient reconnus ou pas reconnus, c'est les
jeunes qui seront pénalisés s'ils sont dans un
collège de danse qui n'est pas reconnu. Leurs parents devront
payer la taxe et les parents du jeune qui va dans un collège de danse
reconnu public, eux, ne paieront pas de taxe. Alors, je voyais un
côté discriminatoire dans cette clause-là. Qu'est-ce que le
ministre a à dire sur ça?
M. Savoie: Ce n'est pas ça du tout, là. Il faut
bien s'entendre. On pariait de collèges publics, vous avez parlé
des collèges privés. On avait dit, à ce moment-là,
qu'un collège public était reconnu comme une institution par le
ministère de l'enseignement. Et ça couvrait le cas des
collèges publics. Il existait par exemple... Vous avez demandé
des types d'exemples et là, je n'en avais pas. On m'a transmis un
répertoire dans lequel... Et c'est en tournant les pages que j'ai
constaté qu'il y en avait beaucoup plus que je pensais, dans le sens des
collèges qui fonctionnaient sur une base de permis. On avait
donné comme exemple l'Atelier de danse moderne de Montréal inc.
qui fonctionne sur une base de permis, le collège de photographie Marsan
inc. qui fonctionne, lui aussi, sur une base de permis. Sans doute, des
institutions toutes très valables, mais qui, n'étant pas
reconnues par le ministère, à ce moment-là, lorsqu'on y
suit des cours, évidemment, on doit payer la taxe de vente.
M. Lazure: Mais, M. le Président, je répète
la question. Le ou la jeune qui va dans ce collège non reconnu, mais qui
pourra aller chercher une formation comparable à celle qu'il aurait dans
un collège qui, lui, est reconnu, pourquoi ses parents, à ce
jeune-là, auront à payer la taxe alors que les autres parents
n'auront pas à la payer?
M. Savoie: La réponse est très simple.
L'institution qui offre ces cours-là n'étant pas reconnue et
parce qu'il n'y a pas, effectivement, de reconnaissance publique, à ce
moment-là, elle va être sujette à la taxe.
M. Lazure: Est-ce qu'il ne serait pas plus équitable que
l'exonération s'applique, encore une fois, à la clientèle
et non pas au fournisseur du service? C'est la clientèle qui doit
être en cause, là, et non pas le caractère juridique...
M. Savoie: De reconnaissance? M. Lazure: ...du
propriétaire.
M. Savoie: Bien, évidemment, si vous pensez que tout ce
qui donne des cours au Québec, indépendamment du fait que ce soit
reconnu ou pas, puisse donner des cours sans taxe, il y a là un autre
débat et ce n'est pas le débat que nous abordons aujourd'hui,
là.
M. Filion: Ce n'est pas prévu ailleurs, ça, dans la
loi, que les cours soient... Les program- mes, ça va de soi. Il me
semble que, auparavant, on a prévu que les cours qui étaient
donnés ailleurs... Pourquoi vient-on prévoir ça ici, des
cours qui sont exonérés? Puis qu'est-ce qu'on vise, par l'article
136?
M. Savoie: L'article 136, c'est que les universités qui
offrent, par exemple, un cours d'intérêt général qui
finalement ne répond qu'à des intérêts d'ordre
très général, n'est pas construit dans un programme ou une
partie de programme, à ce moment-là, va faire l'objet d'une taxe.
C'est pour ça qu'on parle "d'au moins deux cours et est soumis à
l'examen et à l'approbation du collège..." À ce
moment-là, il n'y en a pas de taxe. Or, si vous suivez un cours, par
exemple, qui s'appelle - je ne sais pas - "Repassage I" et "Repassage II", mais
qui est sujet à un examen et à l'approbation du collège,
à ce moment-là, il n'est pas sujet à la taxe. Mais le
cours, tout simplement, "Repassage I", "Repassage" tout court, ne pourrait pas
ne pas faire l'objet d'une taxe.
M. Filion: Ça, c'est le même texte que dans la loi,
oui? Au fédéral, je suppose, c'est pareil? Avez-vous
changé quelque chose?
M. Bouchard: Non, c'est le même texte que dans la Loi sur
la taxe d'accise.
M. Filion: Les activités parascolaires ne font pas partie
de l'exception ici?
M. Savoie: Non, pas dans l'article 136.
M. Filion: Ça veut dire que ces genres de cours-là
seraient taxables? Les cours ayant trait à des sports, jeux ou autres
loisirs?
M. Savoie: Le présent article ne s'applique pas à
des cours ayant trait à des sports, jeux ou autres loisirs, qui sont
conçus en...
M. Filion: Ils ne sont pas exonérés? M. Savoie:
C'est ça.
M. Filion: S'ils ne sont pas exonérés, ils sont
taxables?
M. Savoie: C'est-à-dire que oui, c'est ça, ils sont
taxables.
M. Filion: Les cours d'éducation physique, c'est
taxable?
M. Savoie: Non, ça c'est faux.
M. Filion: Alors, c'est quoi un cours ayant trait à des
sports qui va être taxable?
M. Savoie: C'est-à-dire qu'il faut voir qu'il
ne s'agit pas d'un cours qui est soumis à un examen ou à
une approbation d'un collège ou d'une université. Des cours
d'intérêt public, finalement. Par exemple, un cours de bridge qui
serait offert dans le contexte d'un collège.
M. Filion: Hum! Un cours de bridge, là, ça peut
être un jeu, mais moi, je parle des sports.
M. Savoie: Bon, c'est ça, badminton.
M. Filion: Un cours de badminton serait taxable?
M. Savoie: Oui, à l'extérieur d'un programme normal
d'activités, d'une structure de cours collégial ou
universitaire.
M. Filion: Ça veut dire que, moi, je m'inscris au
PEPS.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: À un cours au niveau des sports, je paie la
taxe?
M. Savoie: Peut-être. M. Filion: Oui ou non?
M. Savoie: Ça dépend. Est-ce que vous êtes
inscrit uniquement à un cours de badminton le soir et vous n'avez aucun
autre sport, vous n'avez aucune autre activité?
M. Filion: Moi, je travaille le jour et puis je fais du sport au
PEPS.
M. Savoie: Bon, vous suivez un cours qui est donné par
l'Université Laval au niveau d'un cours de badminton, un cours, c'est
tout. Oui, à ce moment-là, vous payez la taxe. Vous consommez un
bien qui n'est pas exonéré.
M. Filion: Ce serait quoi la circonstance où je ne la
paierais pas? Il faudrait que j'en suive, quoi? Deux, trois, non?
M. Savoie: C'est-à-dire qu'il faudrait que, par exemple,
vous soyez inscrit à l'Université Laval.
M. Filion: Un étudiant inscrit?
M. Savoie: C'est ça, des choses comme ça, oui.
M. Filion: On dit: "Est exonéré si le service fait
partie d'un programme constitué d'au moins deux cours et soumis à
l'examen ou à l'approbation"... À des sports. L'étudiant
qui s'inscrit à des sports, il va être exonéré.
M. Bouchard: Oui.
M. Filion: Alors, on vise quoi? On vise l'étudiant qui
n'est pas inscrit?
M. Savoie: C'est ça. M. Filion: Uniquement.
M. Savoie: Des cours de soir, un cours de loisir, par exemple.
Comment ça s'appelle, les cours de gymnastique, pas de gymnastique, mais
de danse aérobique...
Une voix: "Workout".
M. Savoie: ..."workout", oui.
M. Filion: M. le Président, on m'informe qu'actuellement,
il y aurait une motion qui serait déposée pour arrêter
notre travail constructif à cette commission. Est-ce que c'est possible
de vérifier ça?
Une voix: Quorum.
M. Savoie: C'est un quorum.
Une voix: C'est un quorum.
M. Filion: Oui, mais semble-t-il qu'on est sur le point de
déposer une motion pour suspendre la commission. On est en train de la
présenter. J'aimerais qu'on vérifie si c'est exact. Si c'est
exact, on va arrêter de travailler efficacement et on va s'en remettre
à cette forme de travail que j'appelle de guillotine où, au fond,
on n'a plus le droit de parole et que les lois soient ce qu'elles soient et que
le législateur se ferme la bouche et ne dise rien. Alors, c'est
ça qu'on fera, mais si c'est ça, je voudrais bien qu'on le
vérifie.
Le Président (M. Camdem): M. le député
de
Montmorency, si vos intentions sont bonnes, vous allez être en
mesure de vous fier à vos collaborateurs, je présume.
M. Filion: Je ne sais pas. Moi, on me dit ça.
Le Président (M. Camden): Alors, jusqu'à avis
contraire, cette commission a un ordre de poursuivre ses travaux jusqu'à
18 h 30 et c'est ce que nous allons faire.
M. Filion: Bon. Étant donné, M. le
Président, que c'est mon premier projet de loi, c'est quoi le but de
mettre fin à nos travaux comme ça? Est-ce que quelqu'un peut
m'expliquer ça.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le
député, d'abord vous présumez des choses.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Camden): Dans le moment, on a un travail.
Vous formulerez cette question en Chambre. Vous l'adressez à ce
moment-là à votre leader ou au leader du gouvernement ou vous en
ferez une question à ce moment à la présidence de la
Chambre.
M. Filion: Mais indépendamment de la présidence de
la Chambre...
M. Savoie: On me dit que la motion est déposée,
mais n'est pas encore adoptée.
M. Filion: La motion est déposée, mais n'est pas
encore adoptée.
M. Savoie: C'est exact.
M. Filion: Et là, on demande quorum pour l'adopter, c'est
ça?
Le Président (M. Camden): Or, comme on ne peut
présumer de la décision de la Chambre, on doit poursuivre nos
travaux.
M. Savoie: Là, il demande quorum.
Le Président (M. Camden): Tel est le sens de notre
règlement. Or, je vous suggère et je suggère aux membres
de cette commission de poursuivre leur travaux. Ça va être
davantage constructif et ça fera en sorte de le faire cheminer davantage
et de le bonifier si telle était la...
M. Filion: Comment voulez-vous que ça soit constructif? Il
nous reste... Il y a 686 moins 136, grosso modo, il nous reste 550 articles
à voir dans cette loi-là.
Le Président (M. Camden): M. le député, on
est constructif dans notre esprit.
M. Filion: Et à toutes fins pratiques, M. le
Président, environ dans cinq minutes, on va avoir suspendu les
travaux.
Le Président (M. Camden): Vous présumez, M. le
député. Le règlement vous l'interdit.
M. Filion: De présumer?
Le Président (M. Camden): Le règlement vous
interdit de présumer...
M. Filion: Ah oui? Quel article dit ça?
Le Président (M. Camden): ...de cette façon.
M. Filion: Je ne présume rien, M. le Président. Je
vous mets face à un constat.
Le Président (M. Camden): Alors, si vous n'avez
présumé de rien, vous ne vous êtes donc pas
exprimé.
M. Filion: Donnez-moi donc l'article. Je vais au moins apprendre
ça de constructif de cette commission-là. C'est quoi, l'article
de "présumer", M. le Président?
Le Président (M. Camden): Bien non.
M. Filion: C'est décevant. On est rendu à l'article
136 et on va s'arrêter. On va s'arrêter, surtout qu'on avait
jusqu'au mois de juillet. Je trouve ça inadmissible, M. le
Président. Vraiment là.
Le Président (M. Camden): On n'a pas le droit de
présumer pareil. Est-ce qu'il est adopté, l'article 136, M. le
député?
M. Filion: Ce n'est pas adopté. On cherche l'article du
"présumer" pour ma culture personnelle.
Une voix: L'article du?
M. Filion: "Présumer", on me dit que je n'ai pas le droit
de présumer. Alors, je veux savoir quel article m'empêche
de...
Une voix: De présumer. M. Filion: ...de
présumer.
Le Président (M. Camden): Est-ce que je peux vous demander
si c'a une incidence sur l'article 136?
M. Filion: C'a une incidence sur nos...
Le Président (M. Camden): On pourra poursuivre. On vous
donnera l'article...
M. Filion: Mais, M. le Président, vous avez dit que je
n'ai pas le droit de présumer, je veux savoir quel article. Dites-moi
ça, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui. Il y en a un, M. le
secrétaire.
M. Filion: Voulez-vous qu'on suspende, M. le
Président?
Le Président (M. Camden): Non, je vous suggérerais
de poursuivre le débat. De toute façon, vous savez, le
président de la séance n'a pas à statuer sur une question
hypothétique.
M. Filion: C'est hypothétique ou c'est
présumé que c'est hypothétique? Nous allons dire que c'est
hypothétique. Bon, continuons nos travaux, pour ce qu'il en reste, M. le
Président.
Nous étions à l'article 136. Est-ce qu'on peut demander le
vote, M. le Président, sur l'article?
Le Président (M. Camden): Certainement, M. le
député. Un vote nominal, si je comprends bien?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Camden): M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Savoie,
Abitibi-Est?
M. Savoie: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget, Prévost?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Audet, Beauce-Nord?
M. Audet: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden, Lotbinière?
Le Président (M. Camden): Abstention.
Le Secrétaire: M. Filion, Montmorency?
M. Filion: Contre le bâillon, M. le Président.
Le Secrétaire: Le vote: 3 pour, 1 contre et 1
abstention.
Une voix: C'est bien ça, M. le député. M.
Filion: Vous en avez oublié un.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Saint-Louis, je vous informe que vous avez été remplacé ce
matin par le député de Rimouski.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Vous n'avez plus d'affaire là...
Des voix: Ha, ha, ha)
Le Président (M. Camden): Comprenez bien qu'on
apprécie quand même votre présence ici.
M. Chagnon: Vous comprendrez que c'est toujours mieux de se
représenter soi-même.
Le Président (M. Camden): De fait. M. Filion:
Ça ne vaut pas grand-chose.
M. Chagnon: Et que le remplacement par soi-même est
toujours préférable.
Le Président (M. Camden): Absolument. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 136 est
adopté. Sur ce j'appelle l'article 137.
M. Filion: Vous lisez l'article, M. le Président?
Service de garde d'enfants et de soins
personnels
Le Président (M. Camden): Oui, avec plaisir. L'article
137: La fourniture d'un service de garde d'enfants qui consiste principalement
à assurer la garde et la surveillance d'enfants de 14 ans ou moins pour
des périodes d'une durée normale de moins de 24 heures par jour
est exonérée.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à
formuler?
M. Savoie: Non, pas vraiment, M. le Président.
M. Filion: II n'y a rien au niveau de l'intention du
législateur?
M. Savoie: La note explicative? La note explicative dit: Le
présent article stipule que la fourniture d'un service de garde
d'enfants qui consiste principalement à assurer la garde et la
surveillance d'enfants de 14 ans ou moins pour des périodes d'une
durée normale de moins de 24 heures par jour est
exonérée.
M. Filion: Pourquoi moins de 24 heures?
M. Savoie: Pourquoi, moins de 24 heures? J'imagine que si
c'était plus que 24 heures ça pourrait être assimilé
à des camps et ça, ce n'est pas exonéré sauf pour
les personnes handicapées.
M. Filion: Oui, mais si l'enfant, on le fait garder parce qu'on
part en voyage une semaine, ce n'est pas...
M. Savoie: Aie, monsieur! Après ça, on se pose des
questions sur une motion de clôture.
M. Filion: M. le ministre. M. Savoie: M. le
député.
M. Filion: Vous n'avez pas le droit d'émettre
d'hypothèse autour de cette discussion.
M. Savoie: Non, mais vous avez de la misère à ne
pas sourire. Ha, ha, ha!
M. Filion: Vous n'avez pas le droit d'émettre
d'hypothèse, M. le Président, vous devez faire respecter le
règlement pour tout le monde,
M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je rappelle donc le ministre
à l'ordre.
M. Savoie: Vous avez raison, M. le Président. Je
m'excuse...
Le Président (M. Camden): Je vous remercie...
M. Savoie: ...si le député de Montmorency a
souri.
Le Président (M. Camden): ...j'espère qu'il en sera
ainsi dans les correspondances que je vous adresserai, même
réponse, j'aurai raison. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: II se discute des choses qu'on n'a pas le
contrôle, là.
M. Savoie: Non, qui ne se discutent pas sur la place publique,
d'ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha! (18 heures)
M. Filion: Alors, moins de 24 heures, expliquez-moi ça.
Moi, je veux comprendre ça.
M. Savoie: Normalement, le service de garderie, ce qu'on vise,
c'est des services de garderie ordinaire, normale, c'est-à-dire moins de
24 heures. Quand c'est plus de 24 heures, c'est un autre genre de service.
M. Filion: Alors je ne peux pas faire garder mon enfant plus de
24...
M. Savoie: 24 heures, c'est un autre genre de service.
M. Filion: Alors, je ne peux pas faire garder mon enfant plus de
deux jours consécutifs?
M. Savoie: Oui, monsieur, tu peux.
M. Filion: Je vais être considéré comment, au
niveau de la taxe de vente?
M. Savoie: Ça se pourrait, oui.
M. Filion: Je vais être considéré comment? Ce
ne serait pas une fourniture exonérée?
M. Savoie: À ce moment-là, ça va
dépendre des conditions qui entourent la garde de votre enfant pour une
période de plus de 24 heures.
M. Filion: Oui, mais ça va être traité
comment?
M. Savoie: Oui, mais là, tout ce qu'on fait, c'est qu'on
stipule la norme. Si on continue à tourner les pages, vous allez voir,
là, ce qui est compris et ce qui n'est pas compris.
M. Filion: Non, mais je veux bien, avant de tourner la page,
savoir ce qui se passe sur l'article 137, parce que si vous ne l'avez pas
prévu après, là, je ne serai pas plus avancé, je
vais l'avoir adopté.
M. Savoie: Ah bon!
M. Filion: Alors, il faudrait bien que je sache tout de suite ce
qui se passe après. Et si je le fais garder plus que 24 heures, il
arrive quoi, avec mes frais de garde d'enfant, au niveau de la TVQ?
M. Savoie: Si, par exemple, tu amènes ton enfant se faire
garder pour plus de 24 heures, normalement, tu paies la taxe. Les
circonstances, là, tu sais... C'est une question dans les airs.
M. Filion: Elle n'est pas dans les airs...
M. Savoie: Qui garde l'enfant, à ce moment-là?
M. Filion: D'ailleurs, vous, M. le ministre, vous deviez me
revenir sur l'expression "raisonnable". J'espère que vous allez au moins
répondre à ça avant le boycott...
M. Savoie: Ah oui! Je vais vous donner ça.
M. Filion: ...avant le bâillon. Vous avez réussi,
oui?
M. Savoie: Oui. Non, ce n'est pas un problème.
M. Audet: II va falloir donner des explications en Chambre,
monsieur. Il va y avoir un débat.
M. Filion: Tout un débat en Chambre! M. Savoie:
Oui, on va voir.
M. Filion: C'est une farce, si vous voulez mon opinion.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Je dis que c'est une farce.
M. Audet: Bien non!
M. Savoie: Bien non!
M. Filion: Bien non!
M. Audet: II peut se déposer des amendements et...
Excusez, M. le Président.
M. Savoie: On a fait combien d'heures, à date,
là-dessus? On a fait plus de 51 heures, à date, et on est rendus
à l'article 137.
M. Filion: Je vais vous poser une question, vous, M. le ministre.
Combien ont-ils fait d'heures, en commission, avec le Code civil?
M. Savoie: Le Code civil, c'est une réforme qui est
centenaire.
M. Filion: Puis, ce n'est pas une réforme, ça?
M. Savoie: Une fois par cent ans.
M. Filion: Puis, ce n'est pas une réforme, ça, ce
que vous faites là?
M. Savoie: C'est une harmonisation.
M. Filion: Prenez ça calmement et dites-moi que ce n'est
pas...
M. Savoie: C'est une harmonisation.
M. Filion: C'est une réforme au niveau de la taxation
comme on n'en a jamais vue.
M. Savoie: Oui, mais qui est établie en deux parties. La
première partie a été adoptée l'automne
passé, l'autre partie cette année.
M. Filion: Bien, savez-vous c'était quoi, la
première partie? Comparez le projet de loi. Vous n'avez presque rien, au
niveau des articles.
M. Savoie: Écoutez, si on continue au même rythme,
vous en avez encore pour quatre mois, seulement vous: vingt minutes par
article.
M. Filion: Puis, même si ça prenait quatre
mois...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...il faut le faire pour les besoins...
M. Savoie: Bien, on n'a pas le temps, là.
M. Filion: ...d'une législature décente et un
respect de la collectivité.
M. Savoie: On aurait pu fonctionner autrement.
M. Audet: M. le Président, une question de
règlement. À quel article du projet de loi on en est,
là?
Le Président (M. Camden): À l'article 137.
Permettez-moi...
M. Filion: L'article 137, M. le député.
M. Audet: Parce qu'il me semble que, en vertu de la règle
de la pertinence, on est un peu loin, là, de l'article 137.
M. Filion: On n'est pas loin, j'attendais une réponse sur
mes 24 heures.
M. Savoie: Je vous ai répondu que ça dépend
des circonstances, que je vous ai répondu.
M. Filion: Moi, je laisse mon enfant...
M. Savoie: Est-ce que la personne qui garde votre enfant...
est-ce qu'on peut présumer, par exemple, que votre enfant n'est pas une
personne handicapée, qu'il n'est pas gardé dans un
établissement de soins? On peut présumer, par exemple, que votre
enfant se fait garder par une gardienne privée. Si cette
gardienne-là a moins de 30 000 $ de revenus provenant de ses services de
garderie, à ce moment-là, elle est exonérée. Donc,
pas de taxe. Si elle a plus de 30 000 $, là, il y a de la taxe.
M. Filion: Ne mélangez pas les exemptions, là.
M. Savoie: Mais non, mais...
M. Filion: Prenez pour acquis que c'est une garderie qui est
inscrite et moi, je laisse mon enfant à une garderie pendant deux jours
parce que je m'en vais à Montréal.
M. Savoie: Vous allez payer la taxe, monsieur.
M. Filion: Je vais payer la taxe? M. Savoie: Oui, monsieur.
M. Filion: Mais qu'est-ce qui justifie ça? C'est quoi,
l'histoire? Pourquoi? Je ne comprends pas. Qu'est-ce que ça vient faire?
Si je laisse mon enfant deux jours de suite à la garderie, je vais payer
la taxe et si je le laisse jour par jour... Je ne comprends pas. C'est quoi,
l'idée?
M. Savoie: C'est dans le but de vous faciliter, par exemple, le
travail, que c'est détaxé et non pas dans le but de vous
faciliter vos vacances.
M. Filion: Oui, mais ça ne veut pas dire que je suis en
vacances si je suis deux jours à Montréal. Je m'en vais
travailler à Montréal. Je suis appelé à me
déplacer et mon fils - ou ma
fille - il faut que je le fasse garder. Qu'est-ce que ça vient
faire, ça, cette affaire-là? Ça n'a absolument ni queue ni
tête, ça, ce raisonnement-là. Il faut que je me
déplace dans mon occupation. Je ne suis pas chez moi, je fais garder mon
enfant plus de 24 heures consécutives et vous me dites que ce n'est plus
du service de garde. Voyons donc! Ils l'ont écrit comme ça,
à Ottawa?
M. Savoie: Oui, M. le député.
M. Filion: Ça n'a pas de bon sens! Plus ça avance,
plus c'est criant, M. le ministre.
M. Savoie: C'est parce que, M. le député, si vous
envoyez votre enfant a un camp d'été...
M. Filion: Je ne parle pas d'un camp d'été,
là, moi.
M. Savoie: C'est une forme de garderie, M. le
député.
M. Filion: Si vous voulez viser les camps, dites-le. C'est un
camp. Mais si je fais garder mon enfant, je fais garder mon enfant. Ce n'est
pas un camp, là, ce dont je vous parle, moi, c'est pour faire garder mon
enfant.
M. Savoie: Que voulez-vous?
M. Filion: Que voulez-vous quoi?
M. Savoie: Que voulez-vous? C'est cela.
M. Filion: Alors, qu'on le change, qu'on le modifie, qu'on fasse
une motion d'amendement.
M. Savoie: M. le député, je ne pense pas
qu'à ce moment-ci... Vous allez voir qu'il y a toutes sortes d'autres
exceptions. Il y a toutes sortes d'autres modalités. Ici, tout ce qu'on
fait, c'est qu'on stipule le principe que pour les services de garde d'enfants
- ce n'est pas une pension qu'on est en train de créer - les services de
garde d'enfants, pour les services de garde d'enfants, on dit, c'est moins de
24 heures. C'est assez large. On dit que dans un cas comme ça, il n'y a
pas de taxe. Il n'y en a pas de taxe. Vous, vous êtes rendu que vous
abandonnez votre enfant, pendant je ne sais combien de jours, chez quelqu'un
d'autre et, en plus de renoncer à vos devoirs parentaux, vous voulez, en
plus de ça, ne pas payer la taxe. Il y a quand même des
limites.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui, M. le
député.
M. Filion: II y a des insinuations un peu... douteuses de la part
du ministre. Je lui parle d'une situation où un enfant peut se faire
garder deux jours consécutifs et, il me dit que ce ne sont plus des
services de garde. Ça n'a pas de bon sens et il amène les devoirs
paternels et familiaux à travers ça.
M. Savoie: Parentaux.
M. Filion: Parentaux, paternels.
M. Savoie: Parentaux.
M. Filion: Paternels.
M. Savoie: Paternel, c'est sexiste, M. le
député.
M. Filion: Vous trouvez, vous?
M. Savoie: Oui. Pater, ça fait référence au
père.
M. Filion: Pater.
M. Savoie: Pater noster.
M. Filion: Pater noster, je suis d'accord avec vous, M. le
ministre.
M. Savoie: Bon! On peut parler de...
M. Filion: Mais c'est inadmissible de disqualifier les services
de garde si je laisse mon enfant plus de 24 heures. Ce ne sera plus le service
de garde. Alors, je vais vous écrire une motion d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Nous l'attendons.
M. Filion: Ce ne sera pas très long.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous souhaitez qu'on
suspende quelques instants?
M. Savoie: Oui, M. le Président. Moi, je propose qu'on
suspende pendant qu'il rédige son règlement, M. le
Président.
M. Filion: L'amendement.
Le Président (M. Camden): L'amendement.
M. Filion: Un règlement, non, non.
M. Savoie: Ah! votre amendement. Excusez.
M. Filion: L'amendement, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): Alors, de consentement, nous
allons donc suspendre quelques instants.
M. Filion: Nous suspendons. (Suspension de la séance
à 18 h 8)
(Reprise à 18 h 11)
Le Président (M. Camden): Nous allons reprendre nos
travaux et j'invite le député de Montmorency à faire la
lecture de son amendement.
M. Filion: Bien sûr, avec plaisir, M. le Président,
mais je ne présume pas, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Excellent. Ça n'a rien
d'hypothétique, non plus.
M. Filion: L'article 137. La motion d'amendement sur l'article
137 doit être retirée et remplacée par les mots suivants:
"La fourniture d'un service de garde d'enfants qui consiste principalement
à assurer la garde et la surveillance d'enfants de quatorze ans ou moins
est exonérée." Ça, c'est clair.
Le Président (M. Camden): Non. Alors, je vous indique, M.
le député de Montmorency, que votre amendement me paraît,
à sa face même, être irrecevable, en vertu de l'article 192
qui est le suivant: "Seul un ministre peut présenter une motion visant
l'engagement de fonds publics, l'imposition d'une charge aux contribuables, la
remise d'une dette envers l'État, l'aliénation de biens
appartenant à l'État."
M. Filion: Ah! Ah!
Le Président (M. Camden): Et je fonde également ma
décision sur la jurisprudence à l'égard de laquelle la
motion d'amendement proposée par le député de l'Opposition
est irrecevable, car elle aurait pour effet de priver l'État de certains
revenus. La jurisprudence québécoise considère que cette
privation a pour effet d'engager des fonds publics, puisque le gouvernement
devra combler ce manque à gagner par quelque autre moyen.
M. Filion: Je ne suis pas d'accord.
Le Président (M. Camden): Seul un ministre peut proposer
une motion visant l'engagement de fonds publics et, évidemment, on
retrouve ça dans le recueil des décisions concernant la
procédure parlementaire. Alors, je suis disposé à vous
entendre.
M. Filion: Bien sûr, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je ne veux pas vous priver de
votre opportunité de vous expri- mer.
M. Filion: Écoutez, voyons, on est dans une mesure
d'exonération. On n'est pas dans une mesure de taxation.
J'exonère quelqu'un ou je ne l'exonère pas. Alors, moi, je
précise ici, que l'exonération devrait enlever les mots "moins de
vingt-quatre heures", M. le Président, parce que ça n'a pas de
bon sens de disqualifier les frais de garde à cause du vingt-quatre
heures.
M. Savoie: M. le Président, je pourrais peut-être
éclaircir...
M. Filion: Un instant, M. le ministre, c'est moi qui parle.
Le Président (M. Camden): II faudrait peut-être le
laisser terminer, M. le ministre, et on vous entendra par la suite.
M. Savoie: Je veux bien, je veux aussi ajouter des affaires
pour...
M. Filion: M. le ministre, ça va être le bout de
toutes les lois. Si on fait des exonérations de telle sorte qu'on taxe
davantage, ça ne va pas du tout. Moi, je suis dans une mesure
d'exonération pour exonérer des gens. J'apporte un amendement
pour préciser l'exonération parce que ça n'a pas de bon
sens, les frais de garde, M. le Président. J'aurais des frais de garde
admissibles à 23 h 59 et à 24 h 01, je suis disqualifié.
Ça n'a pas de sens.
M. Audet: M. le Président...
M. Filion: C'est une mesure d'exonération, pas de
perception d'impôt.
M. Audet: ...sur une question de règlement seulement. Je
ne veux pas empêcher le député de Montmorency de parler,
mais...
Le Président (M. Camden): Question de
règlement.
M. Audet: ...je comprends que vous avez...
Le Président (M. Camden): Question de règlement du
député de Beauce-Nord.
M. Audet: ...rendu votre... Vous venez de rendre une
décision, si j'ai bien compris, sur la recevabilité de
l'amendement proposé.
Le Président (M. Camden): Effectivement.
M. Audet: Puisque votre décision est rendue, pourquoi on
en discute là?
M. Filion: Mais j'en discute parce que je ne comprends pas sur
quoi...
M. Audet: Non, non, mais le... M. Filion: ...ça
été rendu.
M. Audet: Mais M. le député de Montmorency, c'est
que M. le Président vient de décider de la
non-recevabilité de votre amendement.
M. Filion: Oui.
M. Audet: À partir de l'instant même où il
décide de la non-recevabilité de l'amendement, vous n'avez plus
à en discuter, il a dit qu'il était non-recevable.
M. Filion: Oui, mais il n'y a pas de possibilité de
contester ça...
M. Audet: Alors, on doit passer à autre chose.
M. Filion: ...si ça n'a pas de bon sens? M. Audet:
On doit passer à autre chose.
M. Filion: Non, non, écoutez, moi, je m'informe des
procédures en même temps. On va en profiter d'ici la fin...
Le Président (M. Camden): Je veux simplement vous
préciser, M. le député, que...
M. Filion: ...de la session. Écoutez donc! Il faut
arrêter de rire des gens là.
Le Président (M. Camden): Excusez là. Là,
vous n'avez pas le droit de prêter des motifs et des intentions à
vos collègues députés. Tout de même.
M. Filion: Oui, mais écoutez là. Il faut
arrêter de rire des gens, M. le Président. Je n'ai pas
mentionné personne.
M. Audet: Mais est-ce que je peux...
Le Président (M. Camden): C'est tout comme.
M. Audet: ...avoir une réponse, M. le Président,
sur la question de règlement que je viens de soulever?
Le Président (M. Camden): Alors, vous avez absolument
raison, M. le député de Beauce-Nord. La décision, elle est
à mon sens, annoncée. Elle sera maintenue en se fondant sur la
jurisprudence qui a été établie ici même en cette
Chambre. Je pense, M. le député, que vous êtes en mesure
de... Vous connaissez la nature même du mot jurisprudence et toute sa
portée. Il en a été ainsi avant même votre
arrivée ici comme député et il en sera ainsi probablement
tout au cours des années que vous passerez ici. Et à l'occasion,
la jurisprudence vous servira probablement aussi à invoquer, justifier,
défendre et plaider votre cause.
M. Filion: C'est une farce, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Dans le cas qui nous
préoccupe... Pas du tout. Il ne faudrait quand même pas...
M. Filion: C'est une farce. Je vous le dis là. C'est une
farce.
Le Président (M. Camden): Qu'est-ce qui est une farce, M.
le député?
M. Filion: La situation générale, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Excellent, parce que je vais
vous dire que ma décision n'a rien d'une farce.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Écoutez, c'est une farce. Allons-y.
Le Président (M. Camden): Elle est tout à fait
sérieuse.
M. Filion: Ha, ha, ha! Ça n'a pas de bon sens.
M. Savoie: M. le Président, je pourrais peut-être
lire aussi le guide...
Le Président (M. Camden): Est-ce que c'est lié
directement à...
M. Savoie: Oui, directement.
M. Filion: Mais non. Vous n'avez pas le droit de parler vous non
plus, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): Si...
M. Filion: Si moi je n'ai pas le droit, vous non plus, vous
n'avez pas le droit.
M. Savoie: À titre d'information pour le
président.
Le Président (M. Camden): Or, il faudra donc qu'on...
M. Filion: Pas plus, M. le Président. Est-ce que j'ai le
droit de parler ou si je n'ai pas le droit?
Le Président (M. Camden): Juste un instant, si vous le
permettez.
M. Filion: Alors, le ministre...
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons donc revenir
à l'article 137 et c'est à l'égard de l'article 137 que
vous désirez vous faire entendre, M. le ministre.
M. Savoie: M. le Président, je voulais souligner...
Le Président (M. Camden): Nous vous entendons.
M. Savoie: ...que dans le guide, on nous indique que si les
services de garde d'une période de 24 heures consécutives
constituent une exception et ne sont donnés qu'à l'occasion, les
services de la gardienne sont considérés comme
exonérés dans ce cas-là.
M. Filion: Ça, c'est quel règlement, M. le
ministre?
M. Savoie: Ce n'est pas un règlement. C'est un guide
d'interprétation de l'ICCA.
M. Filion: De l'ICCA. M. Savoie: L'ICCA.
M. Filion: Oui, mais ils ont pris ça où, eux
autres?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: C'est pris où ça? C'est donc une
référence de bulletin d'information, d'interprétation d'un
ministère.
M. Savoie: Bien oui, c'est ça. Ça a
été publié par CCHSM et ça constitue une
règle d'interprétation. Alors, il faut voir que,
occasionnellement, lorsque ça sera nécessaire, lorsque c'est
moins de 24 heures, ça représente...
M. Filion: Alors, l'exemple que je vous donnais, j'étais
correct. Si vous m'aviez dit oui tout de suite, je n'aurais pas fait
d'amendement.
M. Savoie: Bien c'est parce que... Lorsqu'on reçoit des
cas comme ça, il faut toujours poser des questions pour avoir le plus
d'information possible parce que ça change la nature d'une façon
constante. Si vous faites ça toutes les semaines, ce n'est plus
d'occasion. Si vous faites ça une fois de temps en temps, mais
là, ça pourrait être considéré d'occasion.
Mais ça dépend aussi. Peut-être que l'enfant tombe sur
d'autres... Je ne sais pas moi.
M. Filion: De toute façon, la notion de 24 heures dans mon
livre à moi, elle ne devrait pas apparaître là.
M. Savoie: Non?
M. Filion: Non. Je ne vois pas ce qu'elle vient faire là.
Tu fais garder ton enfant ou tu ne le fais pas garder. Si vous jugez à
un moment donné que ce n'est plus des frais de garde, vous le
disqualifierez. La notion de 24 heures, moi, je trouve que ça n'a pas de
place. Moins de 24 heures, vous imaginez-vous là, 23 heures 59 minutes
59 secondes, c'est bon. Ça, ça serait bon, M. le ministre, mais
24 heures... C'est une notion qui n'a pas de sens pratique. C'est une notion
tirée en l'air.
Et toujours dans le même article, M. le Président,
l'article 137...
Le Président (M. Camden): Oui, M.le
député de Montmorency.
M. Filion: ...le mot "principalement", M. le ministre, quel sens
a-t-il ici?
M. Savoie: Me Bouchard, peut-être, le mot
"principalement".
M. Bouchard: Ce qu'il faut comprendre, finalement, c'est que le
service qui est offert doit constituer principalement à assurer la garde
et la surveillance d'enfants. Donc, il pourrait s'accompagner accessoirement de
la prestation d'autres services que des services de garde.
M. Filion: Comme? C'est vraiment dommage, vous faisiez un bon
travail. Ça n'a pas de bon sens, c'est criant. Oui?
M. Bouchard: Alors, ça pourrait être un service,
absolument, qui est lié à la garde ou à la surveillance
des enfants comme, par exemple, un service d'éducation.
M. Filion: Est-ce que je peux vous poser une question, M. le
Président?
Le Président (M. Camden): Vous pouvez me poser une
question. Je verrai si je peux y répondre.
M. Filion: Dites-moi, est-ce que je pourrais l'amender cet
article-là sans que je me retrouve dans une situation où vous le
refuseriez?
Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Camden): C'est une question tout à
fait hypothétique, encore une fois. Vous n'avez qu'à vous livrer
à l'exercice si tel est votre souhait et je verrai si elle est recevable
ou non.
M. Filion: Vous ne pouvez pas l'accepter, c'est impossible. C'est
sûrement impossible. Mais dans les procédures, quand vous rendez
une
décision, M. le Président, il n'y a rien à faire
face à une décision comme ça? Qu'est-ce qu'il y a à
faire?
Le Président (M. Camden): II n'y a rien à
faire.
M. Filion: Mais vous rendez une décision! Le
Président (M. Camden): Hum! Hum!
M. Filion: Moi, je ne suis pas d'accord. Je n'ai rien à
faire avec ça? Ça s'arrête là, il n'y a plus rien
qui se passe?
Le Président (M. Camden): Non, c'est votre droit le plus
strict de ne pas être en accord.
Cependant, vous devez accepter ma décision et composer.
M. Filion: Mais est-ce qu'il y a une procédure que je peux
suivre pour l'amener en arbitrage ou quelque part là-dedans?
Le Président (M. Camden): Vous pouvez mettre ma conduite,
en Chambre, en question.
M. Filion: Je peux remettre votre conduite, en Chambre, en
question?
Le Président (M. Camden): Absolument.
M. Filion: Vous n'êtes pas sérieux, vous?
Le Président (M. Camden): Oui.
M. Filion: Ah oui?
Le Président (M. Camden): Oui.
M. Filion: Quel article dit ça, M. le Président?
Donnez-moi ça, on va passer quelques heures. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Je vais vous inviter à
faire appel à vos conseillers à ce moment-là et ils vous
indiqueront les procédures.
M. Filion: Conduite en Chambre... Bon, toujours sur l'article
137. Alors là, je suis correct si je fais un voyage à
Montréal par... Je trouve ça intéressant, c'est l'Institut
des comptables agréés qui me permet ça, c'est merveilleux.
C'est l'Institut des comptables agréés qui me permet de pouvoir
faire un voyage à Montréal. Ils m'ont donné une
référence de l'Institut comme explication
d'interprétation, M. le Président, c'est plaisant hein? Vraiment
là, vraiment! Il reste six minutes, M. le Président? Alors, ce
qu'on va faire, on va procéder au vote, on va l'enregistrer.
Le Président (M. Camden): C'est-à-dire que vous
demandez qu'il y ait un vote nominal.
M. Filion: Un vote nominal, bien entendu. Vous savez, M. le
Président, moi je demande un vote quand ça n'a pas de bon sens.
J'aime que les gens se compromettent vraiment parce que quand ça n'a pas
de bon sens, il faut qu'ils le disent. Ils sont pour que ça n'aie pas de
bon sens, alors je vais demander à ce qu'ils disent qu'ils soient pour
que ça n'aie pas de bon sens. Moi, je vais voter contre, bien entendu et
M. le ministre va voter pour.
M. Savoie: Voter contre l'article?
M. Filion: On va appeler le vote nominal.
M. Savoie: Pour le projet de loi dans son ensemble.
M. Filion: Non, ça, M. le ministre, on va avoir largement
l'occasion d'en discuter après cette commission.
M. Savoie: Oh!
M. Filion: Ça va être très
intéressant, d'ailleurs.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons donc
procéder au vote. M. le secrétaire, si vous voulez appeler les
députés?
Le Secrétaire: M. Savoie (Abitibi-Est)?
M. Savoie: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
M. Audet: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
Le Président (M. Camden): Je m'abstiens.
Le Secrétaire: M. Filion (Montmorency)?
M. Filion: Est-ce que vous avez le droit de voter, M. le
Président?
Le Président (M. Camden): Non, mais écoutez, il
faut préserver l'intégrité de la présidence.
M. Filion: Le président ne vote jamais?
Le Président (M. Camden): II pourrait, à la
rigueur.
Une voix: On est au vote, M. le Président, il ne devrait
pas y avoir de commentaires.
Le Président (M. Camden): Non, non, il n'y a pas de
commentaires. Alors, vous avez voté contre ou pour? M. le
député, vous votez contre ou pour.
M. Filion: Contre.
Le Président (M. Camden): Contre. Excellent. Alors, c'est
à noter.
M. Filion: Contre le baîllon, M. le Président.
Le Président (M. Camden): 3 pour, 1 contre, 1
abstention.
M. Filion: Allons-y.
Le Président (M. Camden): Adopté sur une
abstention. Alors, j'appelle donc l'article 138.
M. Filion: Est-ce que vous nous faites la lecture, M. le
Président, s'il vous plaît?
Le Président (M. Camden): Avec plaisir, M. le
député de Montmorency. La fourniture, effectuée par une
personne, d'un service qui consiste à assurer la garde et la
surveillance d'un résident d'un établissement constitué et
exploité par cette personne afin d'offrir de tels services, ainsi qu'un
lieu de résidence, à des enfants ou à des personnes
handicapées ou défavorisées, est exonérée.
Point à la ligne.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à
formuler?
M. Savoie: Alors, ça fait suite, M. le Président,
à ce que je vous disais, au sujet de l'article 137, que le
député n'a pas voulu m'écou-ter lorsque je lui ai dit: On
n'a qu'à regarder, par exemple, à l'article 138. Je suis certain
que ça fournirait une partie des explications dont il avait besoin.
Alors, on constaté, M. le Président, que, à l'article 138,
on dit: La fourniture effectuée par une personne, d'un service qui
consiste à assurer la garde et la surveillance d'un résident d'un
établissement constitué et exploité par cette personne
afin d'offrir de tels services, ainsi qu'un lieu de résidence, à
des enfants ou à des personnes handicapées ou
défavorisées, est exonérée.
M. Filion: Ce n'est pas tout à fait ça, M. le
ministre, quand même. Je vous ferai remarquer, ici, que vous n'avez pas
repris vos 24 heures, en passant, là. Mais ici, on parle vraiment
d'enfants... "À des enfants ou des personnes handicapées ou
défavorisées". On parle de soins.
M. Savoie: À des enfants ou à des person- nes
handicapées ou défavorisées.
M. Filion: Alors, pourquoi ne pas reprendre les 24 heures, ici?
C'est quoi, l'affaire? Si c'est bon d'un bord, ça doit être bon de
l'autre?
M. Savoie: Ici, c'est la notion d'une résidence.
M. Filion: La surveillance d'un résident d'un
établissement.
M. Savoie: C'est la notion de résidence qui est
développée, ici. C'est ça?
M. Filion: Assurer la garde et la surveillance d'un
résident d'un établissement. C'est quoi, ça, un
résident d'un établissement? Alors, d'abord, pourquoi il n'y a
pas la règle des 24 heures et c'est quoi, un résident d'un
établissement?
M. Bouchard: Alors, on vise finalement les personnes qui
demeurent dans un établissement, donc un établissement qui est
exploité par un organisme. Exemple: une société d'aide
à l'enfance ou des organismes qui sont chargés d'exploiter des
maisons d'accueil pour des enfants ou d'autres particuliers en
difficulté. Donc, ça peut être des enfants ou des
adultes.
M. Filion: Bon. Alors, mais il faut que l'enfant réside
dans l'établissement. C'est ça?
M. Bouchard: C'est exact.
M. Filion: Un enfant dans un hôpital... Ce n'est pas
ça, là, mais ça pourrait ressembler à autre chose,
là. Et quand on dit: Constitué et exploité par cette
personne afin d'offrir de tels services ainsi qu'à un lieu de
résidence, ça veut dire qu'il faut que l'enfant soit
interné?
M. Bouchard: Et qu'il doit résider dans
rétablissement, effectivement.
M. Filion: II doit être interné à
l'établissement en question.
M. Bouchard: C'est que la personne qui exploite
l'établissement doit garder et surveiller le résident de
l'établissement.
M. Filion: Mais ça, ce ne sont pas des garderies "at
large", là.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'on vise des
Situations bien particulières d'enfants qui sont en
difficulté, soit des enfants handicapés ou
défavorisés.
M. Filion: C'est ça. Alors, ce n'est pas du tout
ça, M. le ministre. Ce que vous me disiez,
là, ça ne complète absolument pas l'article 137.
Ici, là, on parle d'enfants internés dans des
établissements.
M. Savoie: Non, pas internés. M. Filion: Ah non?
M. Savoie: Non.
M. Filion: On ne me donne pas les mêmes réponses des
deux bords, là.
M. Savoie: Oui. On parle de la garde et la surveillance d'un
résident.
M. Filion: Dans une situation où l'enfant réside
dans un établissement à quelque part.
M. Savoie: C'est ça. M. Filion: Bon, etc.
M. Savoie: C'est ce que je vous ai souligné. C'est que
ça relevait la notion de résidence.
M. Filion: Je comprends mais moi, je parle de frais de garde,
là, je ne parle pas que mon enfant est défavorisé,
handicapé et qu'il faut qu'il soit surveillé dans une institution
où on va le garder pendant des jours et des jours, là.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: Ce n'était pas ça que je soulevais, tout
à l'heure.
M. Savoie: Là, vous revenez à l'article 137, si je
comprends bien?
M. Filion: Bien oui parce que vous avez dit que l'article 137, au
fond... La réponse que vous me donniez...
M. Savoie: Non.
M. Filion: ...ici complétait. Bien, vous avez parti votre
préambule de cette façon-là.
M. Savoie: J'ai dit que ça pourrait expliquer que certains
cas que vous soulevez en vertu de l'article 138 pourraient présenter des
solutions.
M. Filion: Oui, mais des cas bien particuliers, là...
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: ...pas des cas régulièrement
vécus tous les jours.
M. Savoie: Alors, la réponse, en réalité,
à votre question, c'est que nous l'avons eue alors que j'ai lu la petite
note dans le ICCA où on disait que, effectivement, sur des cas
d'occasion, là, il y avait une tolérance qui était
accordée. Alors, à ce moment-là, il n'y aurait pas de taxe
pour le cas que vous avez soulevé, au cas de l'article 137. L'article
138 prévoit autre chose. C'est un cas de résidence,
ça.
M. Filion: C'est ça. Alors, ça n'a rien...
M. Savoie: C'est ce que j'ai soulevé au tout début,
là.
M. Filion: Oui, mais ça n'a pas de rapport avec ce qu'on
soulevait à l'article 137.
M. Savoie: Mais ça pourrait en avoir parce que vous avez
soulevé un cas hypothétique. Bon, vous dites: Est-ce que c'est un
enfant handicapé, c'est quoi, les conditions?
M. Filion: C'est quoi, pour vous, un enfant
défavorisé?
Le Président (M. Camden): Alors, si vous le permettez,
à moins qu'il y ait consentement, je vous informe qu'il est 18 h 30 et
que, en conformité avec l'avis qui nous a été donné
par la Chambre, nous devons mettre fin à nos travaux à moins que
vous décidiez par voix de consentement de poursuivre. Si on est
respectueux de l'ordre de la Chambre, on met donc fin à nos travaux.
M. Savoie: Malheureusement, M. le Président, j'ai un
rendez-vous à 18 h 30 avec des gens de la Beauce.
Le Président (M. Camden): Alors, if n'y a donc pas de
consentement. Alors, les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 18 h 31)