Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mercredi 3 février 2021
-
Vol. 45 N° 97
Étude détaillée du projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt et une minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, bonjour à tous et toutes. À l'ordre, s'il vous
plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 65,
loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement en
matière de consigne et de collecte sélective.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Charbonneau (Mille-Îles) est remplacée par
M. Benjamin (Viau). Et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), par
M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement de
nos travaux, hier, M. le député de Jonquière souhaitait proposer un amendement
à l'article 3. M. le député, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Et je le souhaite toujours, déposer l'amendement. Donc,
d'abord, bonjour à tous et à toutes. Donc, l'amendement est déjà déposé
sur le système Greffier. Donc, l'article 3. Dans l'article 3 du
projet de loi n° 65 :
Dans le paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 3 :
Ajouter avant le sous-paragraphe a le
suivant :
0.a) par le remplacement des mots «peuvent
notamment» par les mots «doivent minimalement» à la suite des mots «Ces
règlements».
Alors, Mme la Présidente, je pense qu'on en
a quand même abondamment parlé. Lors du… des travaux, hier, de l'étude
détaillée hier. Dans le fond, c'est de permettre au ministre de lui garder son
pouvoir réglementaire. Parce que je vous rappelle que, si on retourne au texte
proposé versus le texte actuel, à 53.30 de la LQE, on dit : «Le gouvernement peut, par règlement, régir sur tout ou en partie du
territoire du Québec la récupération et la valorisation des matières
résiduelles.»
D'accord, on est d'accord avec ça, le
gouvernement peut faire un règlement. Mais là où, moi, j'arrive avec un amendement,
c'est sur la phrase qui suit, de ce premier alinéa de 53.30 : «Ces
règlements doivent minimalement». Et là, on décolle la nomenclature avec
plusieurs sous-paragraphes incluant des conditions, des obligations, etc., bon.
Alors, pourquoi je dis «doivent
minimalement»? C'est que je pense, puis j'ai eu l'occasion de le dire, hier,
que nous sommes rendus là…
M. Gaudreault : ...la nomenclature
avec plusieurs sous-paragraphes, incluant des conditions, des obligations,
etc., bon.
Alors, pourquoi je dis «doivent
minimalement»? C'est que je pense, puis j'ai eu l'occasion de le dire hier, que
nous sommes rendus là, au Québec, de mettre des obligations dans la
responsabilité élargie des producteurs. Et c'est pour ça... Ça, c'est un grand
classique en droit parlementaire, là, changer un peu par «doit», mais ça
demeure quand même fondamental. Et c'est pour ça aussi que j'ai enlevé le
«notamment», parce que, par définition, «notamment», c'est un choix, c'est des
options. Je veux manger notamment des pois, du poulet puis du chow mein, bon,
ça fait que j'ai le choix. Alors là, vous avez compris l'allusion au buffet
chinois. Alors là, j'ai... Mais si c'est «doit», je dois manger des pois, du
poulet puis du chow mein, c'est une obligation, alors...
Mais en même temps, je peux comprendre que
le ministre pourrait ajouter des choses supplémentaires dans son règlement.
Alors, c'est pour ça qu'on dit : Ces règlements doivent minimalement,
donc, minimalement inclure la liste qui suit, et, si jamais le ministre veut ajouter
une condition supplémentaire, ou quoi que ce soit, évidemment, l'aspect de la
loi habilitante, bien là il pourrait le faire. Alors, c'est pour ça qu'on dit
«minimalement», au lieu que «notamment». Il faut que minimalement, je mange des
pois, du poulet et du chow mein, mais je pourrais m'ajouter une soupe won-ton.
Donc, c'est ce que cet amendement-là permet au ministre de faire.
Alors, c'est ce que je propose, Mme la
Présidente. Je pense que ça correspond aux questions soulevées par la députée
de Verdun également, précédemment, hier, quand elle est intervenue sur cette
question-là, parce qu'elle disait : Bien, c'est comme il n'y a pas
d'obligation, tu sais. Moi, je suis d'accord avec ça parce que c'est un énoncé
de principe, c'est une volonté. Cet article, tel qu'il est proposé, pas le
mien, là, mais l'article de base, tel qu'il est proposé, vient énoncer une
volonté gouvernementale dont la finalité précise est laissée à la discrétion du
ministre.
Déjà, Mme la Présidente, que nous avons un
projet de loi devant nous qui laisse place beaucoup, beaucoup, qui laisse
beaucoup place à de la... au pouvoir réglementaire du ministre, déjà. Le
ministre nous dit : Je ne peux pas vous déposer tous nos projets de
règlement...
M. Gaudreault : ...déjà, Mme la
Présidente, que nous avons un projet de loi devant nous qui laisse place beaucoup,
beaucoup... qui laisse beaucoup place au pouvoir réglementaire du ministre,
déjà, le ministre nous dit : Je ne peux pas vous déposer tous nos projets
de règlements parce qu'ils ne sont pas complétés, on ne les a pas encore tous,
etc. Bon. Nous, on fait un petit peu de la législation, là, comme députés de
l'opposition, à vue, tu sais, parce qu'on n'a pas l'ensemble des projets de
règlements, le ministre, dans son projet de loi, s'arroge un gros pouvoir
réglementaire.
Alors, là, au moins, en changeant un
«peut» par un «doit», comme celui que je propose, on vient encadrer encore plus
le pouvoir réglementaire. Donc, c'est important. Puis nous, c'est normal qu'on
le fasse comme députés de l'opposition, parce qu'on n'a pas tous les textes
réglementaires sur lesquels le gouvernement est en train de travailler
présentement. Alors, on n'a pas... Il n'y a pas de problème, M. le député de
Bourget. Alors, on n'a pas tous les textes... les projets de textes
réglementaires qui sont abordés par le... qui sont présentement travaillés par
le gouvernement. Donc, nous, notre pouvoir est d'encadrer, de limiter... bien,
pas limiter, mais d'encadrer, c'est le meilleur terme, ce pouvoir réglementaire
du ministre. Et, en transformant le «peut» par «doit», c'est ce qu'on propose
de faire ici.
Et, de toute façon, le ministre, il a
encore... Même en adoptant mon amendement, là, le ministre a encore un grand
pouvoir discrétionnaire. D'abord, c'est celui d'aller par voie réglementaire ou
pas en matière de récupération et de valorisation des matières résiduelles. Ça,
c'est la première chose. Autrement dit, le gouvernement pourrait dire :
Non, nous autres, on ne fait pas de règlement sur la récupération puis la
valorisation des matières résiduelles. O.K. L'article 53.30 le permet.
Mais nous, ce qu'on dit, c'est, à partir du moment où, dans son pouvoir
discrétionnaire, le gouvernement dit : Oui, oui, on va faire un règlement
pour la récupération et la valorisation des matières résiduelles, ah!, là, ça
enclenche le processus obligatoire que je propose.
• (11 h 30) •
Mais, une fois rendu là, même dans ce
processus obligatoire, le gouvernement a encore beaucoup de discrétion. Parce
que, quand on prend la liste des picots, là, qui suivent sur 53.30, on dit, par
exemple, en haut, premier paragraphe : «...répartir en catégories les
matières résiduelles à récupérer ou à valoriser...» Alors, répartir en catégories,
il peut répartir les catégories comme il veut. Il faut qu'il le fasse, parce
que je transforme mon «doit» en «peut»... l'inverse, mon «peut» en «doit», il
faut qu'il le fasse. Mais il reste qu'à la limite il pourrait faire une catégorie,
il peut en faire 10, beaucoup de pouvoirs discrétionnaires, mais il faut qu'il
les fasse.
Ensuite, deuxième paragraphe :
«...prescrire ou prohiber, relativement à une ou plusieurs de ces catégories,
tout mode de récupération ou de valorisation...
11 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …à la limite,
il pourrait faire une catégorie, il peut en faire 10, beaucoup de pouvoirs
discrétionnaires, mais il faut qu'il les fasse.
Ensuite, deuxième paragraphe,
prescrire ou prohiber relativement à une ou plusieurs de ces catégories tout
mode de récupération ou de valorisation. Ça fait qu'encore là, il y a beaucoup
de marge de manoeuvre parce qu'il pourrait dire : Je prescris, mais il
pourrait dire, aussi : Je prohibe. Donc, d'une certaine manière, en
prohibant, c'est comme s'il vient, indirectement, s'enlever… il vient, comme,
indirectement, prendre la décision de ne pas prescrire, parce qu'il prohibe, ça
fait que c'est… il y a, encore, beaucoup de pouvoirs.
Si vous suivez bien ce que je veux dire,
là, c'est que, dans le fond, mon… je trouve que mon amendement, il est minimal,
c'est le cas de le dire. Il faut, absolument, qu'il respecte tous les critères,
mais, même dans ces critères-là, il y a d'autres pouvoirs discrétionnaires qui
lui permettent d'agir comme bon lui semble. Ça fait que mon… j'ai l'air drôle,
parce qu'on dirait que je suis en train de ne pas plaider en faveur de mon
amendement, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas… tu sais, ce n'est
pas la Révolution française, là, je veux dire, on ne tranchera pas de tête avec
cet amendement-là, dans le sens que ça donne, quand même, un signal où il faut
qu'il respecte, obligatoirement, toute la liste, mais même dans cette liste-là,
il peut prescrire ou prohiber, alors, c'est, déjà là, un gros pouvoir
discrétionnaire.
Puis là, ça continue. Quand on dit :
Prescrire l'obligation, au troisième paragraphe, puis là, j'inclus la
proposition faite par le ministre dans le projet de loi n° 65, prescrire
l'obligation pour toute municipalité ou pour toute personne de récupérer ou de
valoriser les catégories de matières résiduelles, encore là, si un gouvernement
dit : Moi, ça me fatigue, de prescrire, obligatoirement, aux Costco de ce
monde, puis aux Walmartde ce monde, même avec mon «doit», le paragraphe 3°
lui permet de dire : Je vais le faire pour telle personne et pas d'autres.
Donc, c'est un… ce que j'amène, c'est un «doit» qui envoie un signal fort qui
l'oblige à se justifier, le gouvernement, sur les picots qui suivent, mais
néanmoins, il a quand même beaucoup de marge de manoeuvre dans ses picots. Ça
fait que, moi, je pense que le gouvernement aurait tout avantage à accepter mon
amendement pour dire : O.K., en matière de responsabilité élargie des
producteurs, on va loin, là. Après ça, quand il va arriver dans sa rédaction de
règlement, bien, il aura à justifier ses choix, mais ça, c'est une autre
affaire.
Bon, puis là, je pourrais continuer toute
la liste, là, déterminer les… le quatrième paragraphe, déterminer les
conditions de prohibition applicables à l'établissement, l'exploitation, la
fermeture de toute installation… Je pourrais me répéter, le gouvernement a son
pouvoir discrétionnaire…
M. Gaudreault : ...règlement,
bien, il aura à justifier ses choix, mais ça, c'est une autre affaire. Puis là
je pourrais continuer toute la liste, là, déterminer... le quatrième paragraphe,
«déterminer les conditions ou prohibitions applicables à l'établissement, à
l'exploitation ou la fermeture de toute installation». Je pourrais me répéter.
Le gouvernement a son pouvoir discrétionnaire là-dedans. Même chose avec
cinquième, déterminer, les conditions ou prohibitions applicables à l'utilisation»,
etc.
Donc, vous voyez, monsieur... Mme la Présidente,
pardon, mon «doit» au lieu du «peut» envoie un signal où on encadre un peu plus
la discrétion du ministre dans son pouvoir réglementaire, on l'oblige à
répondre de chacun des critères énoncés à 5330 puis après ça, bien, il aura à
se justifier s'il choisit, disons, de prescrire ou de prohiber. Mais ça, c'est
une autre affaire. Mais on veut au moins qu'il se justifie. On ne veut pas
qu'il fasse du «cherry picking» dans l'ensemble des conditions du 5330. On veut
qu'il réponde nécessairement à toutes les conditions. Et c'est ça que vient
dire le «doit» au lieu du «peut». Et le «minimalement», si jamais le
gouvernement dit : O.K., on a répondu à tous ces critères-là, mais on
s'aperçoit qu'on pourrait peut-être ajouter un élément, il pourra le faire,
tout en respectant évidemment la loi habilitante, là, qui est la Loi sur la
qualité de l'environnement, à cet égard.
Donc, voilà, Mme la Présidente, je ne vois
pas comment le ministre peut ne pas consentir à cet incroyable plaidoyer que je
viens de faire qui va rester dans les annales du droit parlementaire et de ne
pas accepter mon amendement qui vise à encadrer davantage le pouvoir
discrétionnaire du ministre tout en envoyant un signal politique qui est très
fort. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le député. Peut-être, juste avant de céder la parole au ministre et à
la députée de Verdun, Mme la députée de Mercier, vous n'êtes pas toujours dans
mon champ de vision, donc si vous souhaitez intervenir, là, faites-moi des
grands signes. Merci.
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Merci. Donc, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. C'est vrai que le plaidoyer était impressionnant, mais je vais
devoir malgré tout mentionner rapidement qu'on ne pourra pas appuyer l'amendement.
Et ce n'est pas faute d'essayer, d'avoir essayé de comprendre sa portée. D'ailleurs,
hier, on s'est réunis, avec les légistes au dossier, on a voulu d'abord bien
comprendre la portée, et, par la suite, réalisé, là, que ça ne pouvait pas. Et
ce n'est pas faute de volonté politique, c'est réellement une problématique
juridique. Et d'entrée de jeu, je vais mentionner que...
M. Charette : …avec des
légistes au dossier. On a voulu d'abord bien comprendre la portée et, par la
suite, réaliser, là, que ça ne pouvait pas… et ce n'est pas faute de volonté politique,
c'est réellement une problématique juridique. Et, d'entrée de jeu, je vais
mentionner que je ne suis ni légiste ni juriste. D'ailleurs, avec consentement
dans quelques instants, notre légiste au dossier pourra compléter ma réponse.
Mais dans la formulation et dans l'esprit, il y a un problème à partir du
moment où on mentionne «doivent minimalement», ce que ça veut dire, c'est que
ce sont tous les éléments qui suivent qui doivent être pris en compte. Cependant,
certains de ces éléments peuvent entrer en contradiction les uns, les autres.
Donc, au niveau de la formulation, il y a
une problématique, l'application serait rendue impossible ou incohérente par la
suite. Mais là où je peux rassurer le collègue et suite à nos échanges d'hier,
on a poursuivi notre discussion, notamment avec RECYC-QUÉBEC qui nous appuie au
niveau de la réglementation. Je peux vous confirmer que les grandes surfaces
auront des contraintes au niveau de la récupération des contenants. Ce sera
précisé naturellement dans la réglementation, mais, oui, il y a des attentes
particulières, là, qui leur seront faites à ce sujet-là par rapport aux
différents contenants qu'ils mettent en marché. Donc, j'y suis allé de la
réponse ou de la partie la plus facile, mais, au niveau juridique, avec
consentement, on pourrait apporter un éclairage beaucoup plus poussé, là, si
les collègues le veulent bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que nous avons consentement? Oui. Donc,
madame, s'il vous plaît, je vous invite à vous présenter d'abord.
Mme Fortin (Hélène) : Bonjour.
Hélène Fortin, avocate légiste à la Direction des affaires juridiques du ministère
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Avec
respect pour M. le député de Jonquière, certains éléments ont été expliqués,
qui soulèvent, disons-le, des questionnements, par exemple, là, au niveau de la
marge de manoeuvre que pourrait donner le verbe «doit minimalement».
Premièrement, le «minimalement» étant lié au verbe devoir, cela signifie que,
si l'on ajoutait des obligations de réglementation, il faudrait les voir
apparaître quelque part. Il ne s'agit pas de pouvoir par la suite, mais
d'obligations qui ne sont pas présentes, donc on ne sait pas ce à quoi le
gouvernement serait obligé de viser par sa réglementation.
Le deuxième élément, puis M. le ministre
l'a bien expliqué, ces règlements doivent porter sur l'ensemble de chacune des
matières qui est visé par les paragraphes de l'article 53.30. Donc, est-ce
qu'on pourrait interpréter la disposition comme signifiant que chacun des
règlements que le gouvernement devra prendre…
Mme Fortin (Hélène) : …l'ensemble
de chacune des matières qui est visé par les paragraphes de l'article 53.30.
Donc, est-ce que l'on… on pourrait interpréter la disposition comme signifiant
que chacun des règlements que le gouvernement devra prendre devra viser chacun
des règlements, devra viser chacune des matières visées par chacun des
paragraphes de l'article 53.30, ce qui me semble poser des problèmes
d'application, à tout le moins.
• (11 h 40) •
Par ailleurs, ce genre d'article
d'habilitation confie au gouvernement des pouvoirs sur différentes matières, si
le besoin se fait sentir de réglementer. Or, si le gouvernement a besoin de
réglementer, par exemple, dans le cas qui nous occupe, en matière de consigne
ou de collecte sélective et que l'on confie aux entreprises ou aux producteurs
des obligations de se responsabiliser, il faut que le règlement que l'on prend
porte sur cet élément de responsabilisation. Or, si l'on donnait suite à
l'amendement du député de Jonquière, cela signifie que dans ce même règlement
il faudrait, par exemple, en application du paragraphe 3, prescrire
l'obligation de récupérer ou de valoriser, aux conditions fixées, des
catégories de matières résiduelles désignées. Donc, on devrait, dans ce même règlement,
obliger des personnes à se responsabiliser pour récupérer ou valoriser des
matières résiduelles, et, en même temps, le gouvernement va lui-même prescrire
tout le cadre juridique entourant ces matières-là, donc on dédoublerait les
éléments de réglementation. D'une part, c'est le gouvernement qui va les fixer
au complet, mais dans l'autre partie du règlement, là le gouvernement va
encadrer les obligations qui seraient fixées aux producteurs, et en leur
laissant une souplesse. Donc, on voit qu'il y a des contradictions, déjà, que
le verbe «devoir» soulève. J'ajouterai que les marges de manoeuvre sont minces
avec le verbe «devoir». Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Me Fortin. Donc, y a-t-il d'autres
interventions? Il y avait, donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Me Fortin… désolée… Me Fortin, merci pour l'éclairage que
vous nous donnez, là, juridique, parce qu'on n'est pas des juristes ici.
Cependant, vous avez dit quelque chose de tellement intéressant. Vous avez dit…
Mme Melançon : …Me Fortin…
désolée. Me Fortin, merci pour l'éclairage que vous nous donnez, là,
juridique, parce qu'on n'est pas des juristes ici. Cependant, vous avez dit quelque
chose de tellement intéressant. Vous avez dit, je l'ai noté : On ne sait
pas à quoi on est obligé. Bien, savez-vous? C'est ça le problème de la loi
habilitante qu'on a entre les mains actuellement. On ne sait pas sur quoi on
est en train de légiférer. Puis je vais reprendre un peu les propos du député
de Jonquière puis je suis persuadée qu'il va me pardonner parce que, moi, je
vais dire l'inverse de ce qu'il a dit. Il a dit : On est en train de
légiférer à vue. Moi, je dirais qu'on est en train de de légiférer à l'aveugle parce
qu'on ne sait pas qu'est-ce qui aura dans les règlements. Et, c'est vous qu'il
l'avez comme légiste, là, on ne sait pas à quoi on est obligé. Mettez-vous dans
notre position, puis là je vais parler directement au ministre. Mettez-vous
dans notre position. Je me rappelle de vous à l'opposition, M. le ministre.
Une voix
: Ah! Oui,
mais comment?
Mme Melançon : Ah! On ira
prendre un café, mais on va l'inviter, hein, parce qu'on va se raconter de
belles vieilles histoires, quoi.
Une voix
: …
Mme Melançon : Ah! Bien là,
vous allez pouvoir nous rentrer dans votre secret. Moi, j'avais tellement peur
que votre premier emploi soit en lien avec le striptease dont vous nous parliez
hier. Je n'étais plus certaine, là. J'ai eu un malaise hier. Mais, blague à
part, vous comprenez, M. le ministre, que ce que vous nous demandez,
aujourd'hui, à nous les oppositions, c'est de dire : Bien, vas-tu y avoir
des obligations? Vous nous dites : Oui, oui, dans le règlement. Oui, oui,
il va y avoir quelque chose sur les grandes surfaces, mais on ne peut pas
parler d'obligation actuellement. On se demande qu'est-ce qui va y avoir pour
ce qui est de la matière, pour ce qui est… Ah! Mais là vous allez voir. O.K.,
les seuils. Ah! Ça va être dans le règlement. Les seuils minimaux, là, seront
dans le règlement selon la matière. On ne sait pas c'est quoi la matière puis
on ne sait pas c'est quoi les seuils. Comprenez-vous le malaise que nous avons
actuellement? Moi, là, je suis une femme qui fait confiance dans la vie, mais
je ne suis pas naïve. Ça ne me tente pas d'arriver puis de réaliser après la
prochaine élection parce que c'est ça qui va arriver aussi. Hein, on a été
capable de repousser cette loi-là pour après le prochain rendez-vous électoral.
Puis de dire : Mme Melançon, vous étiez là-dessus. Vous avez voté
pour ça. Puis qu'on soit face à un flop monumental. Là, j'ai beaucoup, beaucoup
de difficultés. Puis je vous le dis, là, je suis persuadée… puis,
Me Fortin, je vous le dis, soyez prête…
Mme Melançon : ...puis de
dire : Bien, Mme Melançon, vous étiez là-dessus, vous avez voté pour
ça, puis qu'on soit face à un flop monumental? Là, j'ai beaucoup, beaucoup de
difficultés. Puis je vous le dis, là, je suis persuadée... Puis,
Me Fortin, je vous le dis, soyez prête, d'après moi, on va déposer quelques
amendements aujourd'hui. Puis peut-être que vous allez nous dire : Bien,
ça ne peut pas fonctionner selon... comme juriste, puis c'est votre devoir,
puis c'est correct que vous le fassiez. Je tiens à le dire ici.
Mais vous comprenez que moi... Puis vous
avez dit, M. le ministre, ça aussi je l'ai noté : Ce n'est pas faute de
volonté politique que je n'accepte pas l'amendement du député de Jonquière.
Mais c'est de faute de volonté politique si vous ne voulez pas revenir ici,
devant la commission, avec vos règlements. Ça, vous avez la capacité, vous avez
cette capacité-là de dire à votre leader : Je veux retourner face à mes collègues
pour pouvoir discuter au sujet des règlements.
Moi, je ne demande qu'à être rassurée.
Puis, depuis hier matin... Puis vous le voyez, là, je suis totalement en
collaboration. Mais moi, depuis hier matin, on se fait dire : Ah! bien
non, ah! bien non, non, non, on ne peut pas mettre ça à l'intérieur parce que
ça, ça va être dans le règlement. Ah! bien, ça, on ne peut pas vous l'accorder
parce que ça va être dans le règlement. Mais voulez-vous voter sur l'article 2,
l'article 3? Attendez qu'on arrive à l'article 4 puis attendez qu'on
arrive à l'article 6 où les vides sont monumentaux.
C'est ça, une loi habilitante, mais
comprenez-vous qu'on est en train de transformer complètement, mais
complètement, dans le fond, le visage de la collecte sélective puis de la
consigne, puis vous nous dites : Bien, savez-vous quoi? Moi, avec mes
comités, on est en train de travailler ça, puis ça va être dans le règlement.
Moi, j'ai vraiment un immense malaise, Mme la Présidente, actuellement. Puis je
pense qu'il va falloir qu'on trouve une voie de passage parce qu'on a 19 articles,
puis là on est à l'article 3. Puis attendez, là, je vous le dis, là, l'article 4,
l'article 6, ça va être l'enfer, ça va être vraiment terrible. Puis j'ai
des centaines de questions.
Mais je ne peux pas, au moment où on se
parle, donner un chèque en blanc au ministre de l'Environnement. Ce n'est pas
possible. Donc, moi, j'irais en appui avec le député de Jonquière parce que ça
nous prend, minimalement, certaines obligations, minimalement. Puis
actuellement… puis là on se fait dire...
Mme Melançon : …un chèque en
blanc au ministre de l'Environnement. Ce n'est pas possible. Donc, moi, j'irais
en appui avec le député de Jonquière parce que ça nous prend, minimalement,
certaines obligations, minimalement. Puis actuellement… puis là on se fait dire
qu'on ne peut pas à cause, bien sûr, du droit, puis j'en suis, mais comprenez
la situation dans laquelle, nous, on se retrouve comme législateurs.
C'est important, le travail qu'on fait,
c'est très important. Puis à chaque fois, je le dis, là, à chaque fois qu'on
prend des décisions, ce n'est pas pour aujourd'hui, c'est pour demain. Puis les
générations futures, elles comptent sur nous. Moi, j'ai eu trop de mauvaises
surprises dans et/ou des projets de loi et/ou des règlements… puis qui ne
livraient pas la marchandise. Alors, il va falloir qu'on trouve une voie de
passage.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. La collègue a dit qu'elle n'était pas naïve, j'en suis convaincu,
et le projet de loi n'est pas du tout un appel à la naïveté. D'ailleurs… bon,
elle n'était pas des consultations, je ne peux pas lui reprocher, mais la
quasi-totalité des groupes se sont montrés extrêmement enthousiastes par
rapport au projet de loi. Tous ont reconnu que la réglementation sera
importante. Parce que oui, qu'on apprécie ou pas, c'est un projet de loi
habilitant.
La collègue a fait mention, laissant
peut-être entendre que c'était volontaire que l'entrée en vigueur intervienne
après les élections, ce n'est d'aucune façon le cas. Vous voyez à quel point
c'est une réforme qui est colossale. C'est une réforme qui prend du temps à se
préparer. Certains groupes en consultations, d'ailleurs, rappelaient, là, que,
dans telle ou telle législation, c'était telle ou telle période d'implantation
qui avait été retenue. Donc, on n'aurait pas pu… même si le projet de loi était
adopté aujourd'hui même, on ne pourrait pas implanter un système de consigne de
cette nature-là du jour au lendemain. On ne pourrait pas changer du tout au
tout le système de collecte sélective du jour au lendemain. Donc, c'est la
raison pour laquelle on parle de délais d'implantation. Donc, il ne faut pas y
voir aucun, aucun lien avec l'échéancier électoral.
• (11 h 50) •
C'est à ce point vrai que les comités ont
commencé à travailler avant même le dépôt du projet de loi, avant même la
consultation elle-même. Et c'est la raison aussi pour laquelle, suite aux
consultations, on a déposé des amendements, parce que nous sommes à l'écoute de
ce qu'il s'est dit. Et déjà, au niveau de l'aspect habilitant du projet de loi,
on voulait apporter des changements.
Ceci dit, lorsque l'on parle… par exemple,
hier, c'était évoqué, l'exemple de l'Europe pour les plastiques, les contenus
minimaux, bien, là aussi, c'est dans la réglementation que ce type de détail
figure, ce n'est pas dans le projet de loi. Mais par rapport à…
M. Charette : ...changement.
Ceci dit, lorsque l'on parle... par exemple, hier, c'était évoqué, l'exemple de
l'Europe pour les plastiques, les contenus minimaux, bien, là aussi, c'est dans
la réglementation que ce type de détails figure, ce n'est pas dans le projet de
loi. Mais par rapport à l'amendement que nous discutons, moi, à partir du
moment où les légistes, qui sont les mieux formés et les plus compétents pour
interpréter les conséquences d'un article sur un autre, nous disent : Il y
a une incohérence, il y a des conflits potentiels avec le libellé qui est
retenu, moi, honnêtement, n'étant ni légiste ni juriste, je ne peux pas aller à
l'encontre de ces recommandations-là.
Et pour ce qui est du comment, même si le
fin, fin détail n'est pas connu, à travers nos échanges, on en sait suffisamment
pour deviner quelle sera la portée du projet de loi. Je donne un exemple, ça a
été dit non seulement lors des consultations, ça le sera certainement à
certains articles, lorsqu'on évoque les contenants qui seront consignés, ce
détail-là, ce fin, fin détail là n'est pas toujours inscrit dans le projet de
loi, mais c'est du domaine public, ce sont des éléments qu'on répète, qu'on a
répétés sur toutes les tribunes. Le premier ministre lui-même les a mentionnés.
Mais on sait que le projet de loi ne peut pas tout inclure ces détails-là.
Mais même au niveau des types de
contenants, si on devait, dans le projet de loi, arrêter, de façon très, très
précise, ces détails-là, et je ne veux pas laisser entendre que quiconque est
de mauvaise foi, mais dans l'industrie, on pourrait se dire : Ah! le projet
de loi ne vise pas tel type de contenant, donc on va... plutôt que
commercialiser notre produit dans un contenant qui est consigné, on va le faire
dans un autre type de contenant, donc on aura le champ libre. Et c'est là où
c'est extrêmement dangereux, c'est là où le règlement, qui est beaucoup,
beaucoup plus souple, pourra s'adapter. Là, on sait déjà, on parle de tous les
contenants à boire de tel format... de tel à tel format, mais je ne voudrais
pas, par exemple, que soudainement on voie apparaître d'autres types de formats
qui, eux, échapperaient à la loi, alors que le règlement sera beaucoup plus
souple dans son application.
Donc, ce n'est pas un chèque en blanc, ce
n'est pas naviguer à la vue, ce n'est pas non plus un appel à la naïveté. Au
contraire. Ça a été souligné, et je pourrais... Je ne sais pas si lui
l'accepterait, je ne veux pas prendre de décision à sa place, mais je me
souviens, au moment de la consultation... Et là c'est le nom de l'association,
ce n'est pas Karel... Qui prenait la place de Karel dans les consultations? Bref,
l'association qui...
M. Charette : ...je ne veux pas
prendre de décision à sa place, mais je me souviens au moment de la consultation...
Et là c'est le nom de l'association, pas Karel... Qui prenait la place de Karel
dans les consultations? Bref, l'association qui s'occupe de la gestion, là, des
matières résiduelles...
Une voix
: ...
M. Charette : Mais ce n'était
pas lui qui était là, c'était son collègue. Mais, dans un échange de courriel
par la suite, il laissait entendre... il ne pensait pas qu'on allait aussi loin
que ça. Donc, je ne veux pas parler à sa place, mais c'est dire que ces
éléments-là ont été précisés. On n'est plus du tout, du tout dans ce qui avait
été... Le mandat d'initiative a fait un travail formidable, qui a servi de base
formidable, mais on est à des lieux des recommandations en ce sens qu'on va
beaucoup, beaucoup plus loin.
Mais non, n'en déplaise aux oppositions,
et je comprends la volonté dans savoir plus, mais ça va être précisé à travers
nos échanges. Mais non, on ne peut pas, dans une loi, se confiner à un type de
contenant en particulier parce que le marché est très habile, le marché est
très agile et pourrait se soustraire de la loi sans trop de difficultés.
Donc, moi, je dis aux collègues, et ce
n'est pas un appel à la confiance aveugle : Prenons le temps d'échanger,
prenons le temps de poser les questions, et moi d'y répondre, et, dans bien des
cas, j'ai beaucoup plus compétent que moi autour de moi, et j'inviterai les
collègues à donner le consentement pour leur céder la parole. Mais la vision
est très, très, très claire, c'est une évolution d'un système ou de deux
systèmes qui n'ont pas évolué depuis des décennies, qui vont nous permettre
réellement, là, de faire un pas de géant.
Et, pour ce qui est de l'amendement, je
pense, j'ai essayé, bien, bien humblement, même si c'était moins éloquent que
le collègue de Jonquière, mais avec les précisions apportées par la légiste, je
pense qu'on y voit un petit peu plus clair, là, au niveau des lacunes de
l'amendement qui est proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : ...Pour revenir,
bien, à l'amendement du député de Jonquière, et dans le fond, j'entendais ce
que Mme la juriste mentionnait, parce que je n'ai pas l'impression que c'est
question uniquement juridique, et de droit nouveau, et tout ça, là, ou... Juste
par la logique, ce que je comprends, c'est «peuvent notamment», ça veut dire
que tout ce qui est écrit ici pourrait ne pas se retrouver dans les règlements.
Ils peuvent, ça veut dire ne pourraient pas, ce n'est pas obligatoire. Et le
«notamment», ça veut que... Ça, je ne suis pas sûre de comprendre, le «peuvent
notamment». Qu'est-ce que ça fait? Ça veut dire que ça pourrait être juste dans
le règlement, pourrait contenir uniquement le premier point, pourrait contenir
uniquement le quatrième point...
Mme Ghazal : ...et le «notamment»,
ça veut dire que... Ça, je ne suis pas sûre de comprendre, le «peuvent notamment»,
qu'est-ce que ça fait. Ça veut dire que ça pourrait être juste dans... le règlement
pourrait contenir uniquement le premier point, pourrait contenir uniquement le
quatrième point, bien, pourrait contenir uniquement le troisième. Et là avec
l'amendement du député de Jonquière, c'est «doivent minimalement». Donc, il
faudrait que tous ces éléments-là, d'un à... je ne sais pas c'est combien, six,
sept, huit, je pense... huit, oui, puisque les autres, on les a effacés. Donc,
jusqu'à huit, ils doivent se retrouver dans les règlements, et c'est ce que je
comprends de l'amendement du député de Jonquière.
Mais après, Mme la juriste avait
mentionné... mais la question s'adresse quand même à M. le ministre, là...
avait mentionné... c'est que, si on dit «doivent minimalement», bien, si on
ajoute d'autres éléments, ça va devenir une obligation aussi que ce sera dans
les règlements. Mais ça, ça pourrait être changé après. Par exemple, s'il y a
un autre projet de loi, puis on veut ajouter d'autres éléments dans le projet
de loi, ça pourrait être formulé différemment pour que les éléments qui ne
soient pas obligatoires soient dits explicitement qu'ils ne sont pas
obligatoires.
M. Charette : La problématique
est davantage au niveau... lorsque l'on dit que tous ces éléments doivent
s'appliquer à tout, alors que tous ces éléments-là ne peuvent pas s'appliquer à
tout. Dans certains cas, il y a des dédoublements. Dans certains cas, il y a
des contradictions. Donc, c'est là l'enjeu de l'amendement, et c'est ce qui
justifie malheureusement le fait qu'on ne pourra pas l'appuyer.
Mais ce que je peux proposer aux
collègues... On a un document de travail qui a été remis aux groupes, et
autres. Je pourrais le déposer à la commission, et ça clarifie beaucoup la
finalité. Et certains de ces éléments-là de finalité vont se retrouver dans les
règlements. Donc, avec consentement, là, le dépôt pourrait se faire au niveau du
secrétariat. Et dans l'interprétation, pour encore rassurer les collègues et
les convaincre qu'on ne navigue pas à vue ou qu'on leur demande un chèque en
blanc, bien, on pourra interpréter aussi cette loi-là, si elle est adoptée, en
vertu du contenu de ce document-là.
Donc, avec le consentement, là, dès les
prochains instants, on pourra déposer le document, et s'il y a des questions
qui émanent du document en question, naturellement, ça va nous faire plaisir,
là, d'y répondre également.
La Présidente (Mme
Grondin) : Si j'ai bien compris, M. le ministre, donc, nous
avons consentement. Et, M. le ministre, vous allez le déposer sur le Greffier?
M. Charette : Dans les
prochains instants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Sur le Greffier, c'est ce que j'ai bien compris?
M. Charette : C'est déjà
envoyé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci.
• (12 heures) •
Mme Ghazal : Pour revenir à
l'amendement et à l'article, si on prenait l'exemple, par exemple, de l'alinéa
3°, celui qui est modifié par le projet de loi, de prescrire l'obligation, pour
toute municipalité, et là on ajoute «pour toute personne...
12 h (version non révisée)
La Présidente (Mme
Grondin) : …et M. le ministre vous allez le déposer sur le
greffier?
M. Charette : Dans les
prochains instants…
La Présidente (Mme
Grondin) : …sur le greffier, c'est ce que j'ai bien compris.
M. Charette : C'est déjà
envoyé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci.
Mme Ghazal : Pour revenir à
l'amendement et à l'article, si on prenait l'exemple, par exemple, de l'alinéa 3.
Celui qui est modifié par le projet de loi de prescrire l'obligation pour toute
municipalité et là on ajoute «pour toute personne de récupérer, valoriser,
etc.» Qu'est-ce que ça change l'amendement, si on dit que ça doit minimalement
couvrir tous ces éléments-là, notamment celui-là?
M. Charette : En fait, c'est
qu'il faut oublier le «notamment». Justement, selon l'amendement, donc, c'est
minimalement, c'est-à-dire qu'on ne peut pas en isoler un. C'est dire que tous
les éléments de cette énumération-là devront être pris en compte. Donc, dans
certains cas, pour certaines finalités, le premier volet, aucun problème.
Dans d'autres, un, deux, trois, aucun
problème. Dans d'autres, c'est peut-être la combinaison de un et trois, je dis
ça pour ne pas nous mêler, là, sans référer aux éléments précis. Donc, c'est
dire que dorénavant, tous les éléments de cette série-là devront systématiquement
être pris en compte, alors que dans certains cas ça ne s'applique pas et dans
d'autres cas, il y a des dédoublements entre un mandat qui reviendrait au
gouvernement versus à l'OGD ou versus au détaillant ou dans certains cas, c'est
carrément où ça pourrait être contradictoire.
Donc… et je comprends la finalité de… en
fait, je jase depuis tantôt avec mon masque, je comprends la finalité de
l'amendement, de dire : Faut imposer. Bien, on va imposer, c'est clair et
je le mentionnais là, on va se faire plus contraignant à l'égard, notamment,
des grandes surfaces qui n'ont pas l'enjeu de l'espace comme bien d'autres types
de commerce, mais ça sera précisé.
En fait, je n'ai même pas à dire
malheureusement, parce que c'est d'usage dans un projet de loi habilitant, ça
sera précisé dans le règlement, mais je le dis à micro ouvert : Oui. Et
même, je le mentionnais hier, avant même que l'amendement soit déposé, certains
commerçants nous ont laissé entendre, au cours de la dernière année, qu'ils y
voyaient presque une façon de s'échapper à leurs obligations.
Bien, non, il n'y a pas d'occasion de
s'échapper à l'obligation de ramasser. Ceux qui ramassent déjà vont continuer à
ramasser et on va espérer qu'ils ramassent encore davantage, et on revient au
concept de responsabilité élargie des producteurs, on revient aux objectifs
eux-mêmes. Si le système qui est mis en place ne performe pas, c'est
l'industrie elle-même qui va se trouver pénalisée compte tenu de la
responsabilité élargie. Donc, elle n'a aucun, aucun intérêt à ne pas mettre
tous les bons moyens pour y parvenir, mais c'est vrai que sur une base…
M. Charette : …c'est
l'industrie elle-même qui va se trouver pénalisée compte tenu de la
responsabilité élargie, donc elle n'a aucun, aucun intérêt à ne pas mettre tous
les bons moyens pour y parvenir, mais c'est vrai que, sur une base
individuelle, un commerçant ou une commerçante pourrait dire : Ah! moi, je
veux… ça ne me tente pas de m'embarquer là-dedans. Bien, c'est là où il y a des
obligations qui leur seront fixées, parce qu'on ne peut pas, et ça je ne me
souviens plus, je pense que c'est Karel ou… pas Karel, mais son collègue, qui
avait évoqué ce concept-là auquel je crois, celui du prix juste d'un contenant.
On paye, oui, un prix X pour acheter un contenant Y, cependant, souvent le prix
qui est demandé au consommateur n'est pas le prix juste, parce que ça n'inclut
pas la charge que ce contenant-là va représenter pour le système par la suite,
et ça, on corrige ça avec la notion de consigne. Il faut pouvoir, non seulement
pour un commerçant, bénéficier du profit lié à la vente d'un produit, et c'est
dans leur plein droit de faire des profits, c'est ce que l'on souhaite, que
notre économie soit performante, mais en même temps il y a une responsabilité,
il ne peut pas y avoir que l'avantage, c'est-à-dire l'avantage du profit sans
avoir l'avantage… sans avoir la responsabilité, là, qui l'accompagne.
Mme Ghazal : Parce que, dans
le fond, est-ce que, selon comment c'est écrit ici : «ces règlements
peuvent notamment», c'est possible que certains des éléments 1 jusqu'à 8 ne
soient pas prescrits par règlement, c'est ce que je comprends. Ça pourrait être
prescrit autrement, ou je ne sais trop, parce que, par exemple, si je reviens
au numéro 3 : «prescrire l'obligation pour toute municipalité ou toute
personne de récupérer et de valoriser les catégories de matières résiduelles
désignées ou l'obligation d'en assurer la récupération et la valorisation, ces
obligations devant être exécutées aux conditions et selon les modalités fixées
par le règlement.» Donc, ça, ça va être… il va y avoir un règlement qui va dire
tous ces détails-là, qui vont être basés sur un rapport qui va être remis par
l'industrie dont on ne sait pas ça va être quoi, puis s'ils vont vouloir le
rendre public. Parce que le ministre a dit : S'ils ne se conforment pas,
ils vont être pénalisés. Mais on ne veut pas que ça échoue encore une fois, ce
système-là. On n'a plus le choix, on ne peut plus encore une fois, dans 10 ans,
se retrouver avec d'autres scandales, là, ça ne sera plus la Chine, ça va être
autre chose, où les gens font l'effort, surtout que la SAQ, par exemple, ne
veut pas ramasser chez elle. Puis, là, on va se rendre compte peut-être, là, je
ne le sais pas, je ne veux pas prêter de mauvaises intentions, la P.D.G. nous a
dit ça va être 80 %, j'ai hâte de voir, parce qu'il n'y a pas d'obligation.
Elle peut très bien dire un chiffre comme ça, c'est une évaluation, puis dire
après : On s'est trompés. Et là, les gens, ils font l'effort d'aller
ailleurs pour porter leurs contenants, et après se rendent compte que ça ne
fonctionne pas. On ne peut pas se permettre un autre… En ce moment, au moment
où on se parle, oui, tout le monde a accueilli ça à bras ouverts, c'est normal…
Mme Ghazal : …puis dire
après : On s'est trompés. Et là, les gens, ils font l'effort d'aller ailleurs
pour porter leurs contenants, et après se rendent compte que ça ne fonctionne
pas. On ne peut pas se permettre un autre… En ce moment, au moment où on se
parle, oui, tout le monde a accueilli ça à bras ouverts, c'est normal. Puis là,
je ne veux vraiment pas… mon objectif, ce n'est pas de faire de la
partisanerie, c'est un fait. Il y a eu plein, plein de ministres, avec toute la
bonne volonté qu'ils avaient, qui voulaient mettre ça, ce système-là, et le
moderniser, et ils n'ont pas été capables, par toutes sortes de lobbys. Et ça,
c'est la réalité, c'est un fait, ces gens-là sont venus, puis maintenant ils ne
parlent plus fort, mais ils sont quand même… là, ils sont très alentour des
tables, on n'a pas le choix. Et donc c'est cette inaction-là qui fait que tout
le monde a dit : Ah! Mon Dieu! Il y a un projet de loi qui va moderniser
la consigne. Mais c'est extraordinaire! Ça fait 10 ans, ça fait 15 ans qu'on en
parle. Donc, n'importe quoi, c'était mieux que tout ce qui se faisait avant.
Donc, c'est pour ça que ça a été aussi bien accueilli et que les gens de… les
collègues de Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion
écologique des déchets, mais je ne me rappelle pas du nom non plus du président
qui était venu, il n'est pas écrit non plus dans son mémoire… Et c'est pour ça
que tout le monde a accueilli ça, puis ils n'en revenaient pas qu'enfin ça va
avancer. Il y a eu la commission sur le verre qui a été acceptée. Je veux dire,
c'est moi qui l'ai demandée, mais on le sait, comment ça fonctionne. Le gouvernement
a la majorité, il aurait très bien pu dire, comme pour beaucoup d'autres
commissions qui sont demandées d'initiative, là, par les oppositions, il aurait
pu dire : Non, on ne veut pas, puis elle n'aurait pas eu lieu. Elle a eu
lieu parce que le gouvernement a décidé d'agir, mais on ne le savait pas, ce
n'était pas clair. Donc, aussi peu, n'importe quelle action, c'était déjà mieux
que rien.
Maintenant qu'on a quelque chose, est-ce
qu'on peut préciser, pour ne pas se retrouver dans la même situation plusieurs
années plus tard? C'est exactement ce qu'on est en train de dire. Et là, il y a
beaucoup de flou, il y a beaucoup… Bien, il y a des gens qui sont en train de
discuter, on ne sait pas qu'est-ce qu'ils vont faire. Au début, on parlait de
400 centres de dépôt. Le ministre, après ça, il a arrêté de dire que c'est 400
centres de dépôt, je vais laisser l'industrie décider. Mais l'industrie,
qu'est-ce qu'elle va décider? Oui, ce n'est peut-être pas profitable pour elle,
elle va payer des pénalités, mais on ne veut pas que ça arrive, il ne faut
absolument pas que ça arrive, et en ce moment, moi, je n'ai pas de moyen pour
dire que ça n'arrive pas. Par exemple, un des éléments d'analyse que j'avais
faite lors de… quand le projet de loi a été déposé, il y a plusieurs choses que
j'ai accueillies avec joie en disant : Bien, on parle d'économie
circulaire, on modernise, et, oui, l'industrie trouvait qu'on leur mettait des
objectifs, mais on ne leur donnait pas les moyens. Mais un des éléments qui n'étaient
pas présents, c'était qu'il n'y avait pas de cibles. Là, ça va être… les cibles
vont être plus tard, à un autre moment dans un règlement.
La REP aussi, si je comprends bien, aussi
va être modernisée dans un règlement. Est-ce que c'est possible au moins, même
si le ministre ne va déposer les projets de règlement parce qu'ils ne sont pas
prêts, parce qu'il y a encore d'autres décisions, de nous dire c'est quoi, ses
intentions un peu plus précisément? Quand on dit ici, par exemple dans cet
article-là, «exécuté aux conditions et selon les modalités fixées dans le
règlement», ça va être quoi, ces conditions? Au moins, s'il…
Mme Ghazal : …dire c'est quoi,
ses intentions un peu plus précisément. Quand on dit ici, par exemple, dans cet
article-là, «exécutées aux conditions et selon les modalités fixées dans le règlement»,
ça va être quoi, ces conditions? Au moins, s'il le précisait ici, dans la commission,
au micro, au moins, on aurait quelque chose sur quoi se rabattre… nous rabattre.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
• (12 h 10) •
M. Charette : Ma collègue
mentionnait ne pas vouloir faire de partisanerie, puis je pense qu'on est tous
dans un bon esprit à ce niveau-là, mais je me dois de peut-être faire quelques
correctifs. Le sujet, ce n'est pas depuis 15 ans, c'est depuis le début des
années 80 qu'on évoque une modernisation de la consigne. Il y a eu énormément
de comités, groupes de travail, réflexions, livres blancs, peu importe, sur le
sujet, mais il n'y a aucun, aucun, aucun gouvernement qui est allé au-delà de
cette réflexion-là, chacun s'étant fait ralentir, on peut le penser, par des
groupes aux intérêts très, très marqués.
Donc, on n'est pas du tout dans une situation
comparable aux réflexions passées. Il y a non seulement un projet de loi qui
est déposé, il nous revient à nous de l'adopter ou pas. Donc, déjà, déposer un projet
de loi, il n'y a pas d'équivalent. Si on l'adopte, parce qu'il y a bien des projets
de loi qui, malheureusement, finissent par mourir au feuilleton, mais dans les
prochaines semaines, si on l'adopte, ce sera encore une étape nettement
remarquable. Et la collègue fait référence à la REP et, en l'entendant, j'ai eu
la réflexion suivante, pour tenter de rassurer les collègues, depuis décembre
dernier, depuis quelques semaines à peine, il y a une REP qui s'applique sur
les électroménagers. Avons-nous fait un projet de loi là-dessus? Non. Le
règlement nous permettait de l'élargir ou de l'adapter pour intégrer ce type de
contrainte là. Et là aussi, je peux vous dire que, sans faire de
partisanerie, ça faisait des années que cette possibilité-là était évoquée
parce que tous reconnaissent que les types de gaz qui se retrouvent dans les
appareils réfrigérants sont parmi les plus dommageables en termes d'émissions
au niveau de la couche d'ozone. Donc, sans projet de loi, on a mis en place un
règlement qui ajoutait cette contrainte supplémentaire là. Donc, le pouvoir
réglementaire, ce n'est pas des sauf-conduits, le pouvoir réglementaire, au
contraire, c'est, faire en sorte qu'on peut élargir le pouvoir d'une loi de
façon remarquable, sans avoir à recommencer tout le processus législatif. Donc,
on est exactement au même endroit. Je pense que l'exemple des appareils
électroménagers est bon, là, pour rassurer les collègues. Et la collègue de
Mercier mentionnait…
M. Charette : …d'une loi de
façon remarquable, sans avoir à recommencer tout le processus législatif. Donc,
on est exactement au même endroit. Je pense que l'exemple des appareils
électroménagers est bon, là, pour rassurer les collègues. Et la collègue de
Mercier mentionnait : Est-ce qu'on peut être rassuré sur… Oui, à travers
les questions-réponses, puis, comme je vous dis, je suis entouré de gens plus
compétents que moi, donc si je n'ai pas la réponse, avec l'autorisation, on
pourra toujours compléter les informations fournises. Je ne sais pas… Fournies,
c'est-à-dire.
Je ne sais pas si vous avez pu prendre
connaissance du document, là, qui a été déposé au secrétariat, donc il y a
beaucoup de ces éléments-là qui ne sont pas dans le projet de loi. Mais si on
le met sur papier, si c'est un document qui est en circulation, bien, ça veut
dire que la réglementation va devoir se calquer là-dessus.
Donc, moi, la dernière... en fait, ce qui
me rendrait le plus malheureux, c'est de penser qu'on essaie de se négocier un
sauf-conduit puis de demander un chèque en blanc, ce n'est pas du tout, du tout
le cas. Mais il faut distinguer la nature du projet de loi, encore une fois,
qui en est un habilitant, mais les intentions du gouvernement, elles, ne
peuvent pas être plus claires. Mais il y a de fins détails qui seront précisés,
effectivement, soit dans la réglementation ou au gré des amendements qui seront
proposés. Nous-mêmes, on en a mis quelques-uns en jeu, et les oppositions sont
dans leur droit d'en déposer de nouveaux, là, sans problème.
La Présidente (Mme
Grondin) :Peut-être, avant de céder la
parole au député de Jonquière, le document auquel le ministre fait référence
est donc dans le… sur le Greffier, dans le dossier des documents distribués.
Donc, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors, je
ne veux pas allonger, inutilement, le débat, mais s'il y avait de l'ouverture,
de la part du ministre, pour avoir un élément un petit peu plus contraignant…
Puis je ne remets pas en question son… sa volonté, à lui, là, ce n'est pas ça,
du tout. Moi, je veux, juste, faire un projet de loi, le mieux possible, et
pour les gouvernements futurs, parce qu'il n'y a rien qui nous dit que, dans un
futur gouvernement, ils ne voudront pas reculer sur la consigne, par exemple.
Alors, moi, je veux mettre des obligations. Puis, je suis sensible à… aux…
évidemment, aux commentaires de Mme Fortin, de la légiste, qui fait part
de contradictions… Bon. Alors, si on disait… bon, si c'est juste d'enlever le
«minimalement», on pourrait l'enlever, le «minimalement», là, mais les autres
éléments, ça serait de dire : Dans les conditions, là, il y en a, on va
dire, huit, là, si… avec l'amendement, genre, huit conditions, on est-tu
capable de départager, de…
M. Gaudreault : ...on pourrait
l'enlever, le «minimalement», là. Mais les autres éléments, ce serait de
dire : Dans les conditions, là, il y en a, on va dire, huit, là, avec l'amendement,
là, huit conditions, on est-u capables de départager, de faire comme un tableau
en deux colonnes, là, la première colonne, celle qu'on pourrait vraiment mettre
comme obligatoire, comme «doit», le gouvernement... ces règlements doivent...
mettons qu'il y en a quatre, un, deux, trois, quatre. Puis deuxième colonne, le
gouvernement peut notamment, en ces matières, toc, toc, toc, un, deux, trois,
quatre, faire un partage. Puis, des fois, ça peut être dans le même paragraphe,
là, puis je le comprends, là. Je pense que, Mme Fortin, faisait référence
au troisième paragraphe, bon, qu'il y avait des contradictions. Je veux dire,
si c'est juste de suspendre l'étude de l'article 3 pour se donner le temps
de faire le découpage en fonction de ce qui est une obligation qu'on veut
mettre pour tout gouvernement, et enlever «minimalement», je serais prêt à ça.
Puis, après ça, de faire le départage dans les picots, là, entre ce qui
pourrait être une obligation de base et le reste étant un «peut», au lieu d'un
«doit», on va le dire comme ça. Autrement dit, dans ma tête, là, c'est comme si
je voyais cet article-là en deux colonnes. Une colonne «doit», puis une colonne
«peut», bon. Alors, on est-u capables d'aller faire une dissection, là, comme
une grenouille en biologie, secondaire 3, pour sortir les morceaux qu'on
mettrait dans la colonne «peut» puis dans la colonne «doit». Et d'arriver, en
bout de ligne, avec un projet de loi où on aurait «minimalement»… je m'excuse
de reprendre ça, là. On aurait au moins une base d'obligation qui enverrait un
signal fort.
Alors, moi, si le ministre dit : On…
Parce que, là, moi, je veux dire, moi, mon ministère, il est là, là. Ça fait
que le ministre à plus de ressources, là. Si le ministre dit : Oui, O.K.,
on est prêt à le regarder puis on vous reviendra cet après-midi, ou demain, ou
la semaine prochaine, bien, on va le suspendre l'article, puis on y reviendra
plus tard, puis on avancera. Mais, moi, moi, c'est la main que je tends pour
dire : Essayons, au moins, de mettre un petit plus de contraintes. Puis je
le répète, c'est… évidemment, je ne remets pas en question la bonne foi du
ministre puis je reconnais qu'il a fait des très grandes avancées, mais, nous,
on n'a pas son pouvoir réglementaire qu'il a là, là. Donc, on pourrait
peut-être faire cette dissection-là, la répartir entre une portion «peut» et
une portion «doit», puis démêler le bon grain de l'ivraie et permettre ainsi de
trouver la voie de passage…
M. Gaudreault : ...pas son
pouvoir réglementaire qu'il a, là. Donc, on pourrait peut-être faire cette
dissection-là, la répartir entre une portion «peut» puis une portion «doit»,
puis démêler le bon grain de l'ivraie et permettre ainsi de trouver la voie de
passage satisfaisant les légistes, mais en même temps rehaussant un petit peu
plus l'obligation.
Alors, moi, c'est ce que je peux faire
comme proposition. Je ne sais pas si les collègues vont m'appuyer là-dessus.
Puis si, pour faire ça, il faut battre mon amendement, on le battra. Mais
j'aimerais ça au moins être capable de dire : Oui, on va revenir avec une
proposition qu'on vous fera. Puis on suspendra à ce moment-là l'étude de l'article.
Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : ...Mme la
Présidente. Merci au collègue aussi pour l'ouverture à trouver, quand c'est possible,
un terrain d'entente. Malheureusement, non, par contre, pour une raison assez
simple, c'est qu'il y a beaucoup trop de cas de figure qui amèneraient pour
chacun des réponses différentes. Donc, ce ne serait pas un simple tableau à
deux colonnes, il y a... c'est un vaste chantier avec énormément de cas de
figure. Donc, non, ce ne sera pas possible.
Et là où je ne veux pas paraître cynique
ni négatif, mais le collègue dit : Il faut empêcher un autre gouvernement,
peu importe sa couleur, de revoir la réforme de la consigne, ce qui est...
bien, en fait, on ne peut pas dire que la démocratie, c'est malheureux, mais il
n'y a strictement rien qui empêcherait ça. Peu importe, même si on le mettait
dans la loi, un gouvernement majoritaire ou un gouvernement avec l'appui d'une
majorité de députés pourrait défaire n'importe... pas juste cette loi-là, mais
pourrait défaire n'importe quelle loi. Donc, il n'y a aucune... l'expression de
mon collègue de Bourget, la ceinture puis les bretelles, il n'y a même pas la
possibilité d'avoir toutes les précautions nécessaires pour empêcher que cette
loi-là ne soit jamais modifiée. C'est la beauté de la démocratie, mais en même
temps, ça peut faire naître des craintes, je le pense. Mais ce qui me permet
d'être très, très optimiste par contre, c'est que la population est rendue là.
Moi, je ne vois pas un gouvernement qui aurait le culot, parce que là, ça ne
serait pas du courage, ça serait le culot, de reculer sur cette réforme-là.
• (12 h 20) •
Petite anecdote, hier, la collègue de Verdun
parlait, à juste titre, de la grande marche qu'il y a eu à Montréal, là, il y a
un petit peu plus d'une année maintenant, qui a réuni 500 000 personnes.
Naturellement, ce sont 500 000 personnes qui sont interpellées par
l'environnement. Mais moi, j'étais là, je l'ai fait, la marche, et j'ai pris
plaisir à échanger avec les gens qu'on côtoyait. Puis il y avait tellement du
monde qu'on n'avançait pas vite, ça fait que ça laissait le temps de jaser en
masse avec nos voisins. Je pense qu'on a fait, avec mon collègue de Bourget et
les collègues du cabinet aussi, je pense qu'en deux heures je ne sais même pas
si on a avancé de 500 mètres. Donc, mon entourage...
M. Charette : ...la marche, et
j'ai pris plaisir à échanger avec les gens qu'on côtoyait, puis il y avait tellement
du monde qu'on n'avançait pas vite, ça fait que ça laissait le temps de jaser
en masse avec nos voisins. Je pense qu'on a fait, avec mon collègue de Bourget
et les collègues du cabinet aussi, je pense qu'en deux heures je ne sais même
pas si on a avancé de 500 mètres, donc, mon entourage, on a eu le temps de
jaser, puis la réponse n'était pas la même pour tout le monde. Il y en a qui
sont très, très interpellés par les enjeux de l'eau. Il y en a d'autres, c'est
les GES. Il y en a d'autres que c'est tout ça. Il y en a d'autres, c'est la
biodiversité. Mais il y en a plusieurs, cette journée-là, et je vous l'affirme,
il y en a plusieurs, c'était justement consigne, déchet, quelque chose de
concret, ils veulent être sûrs que leur geste fait une différence.
Ça fait que je ne pense pas qu'il y ait de
gouvernement honnêtement qui aurait le culot de reculer sur cette réforme-là.
Mais la possibilité, peu importe la loi qui est adoptée à l'Assemblée
nationale, peu importe dans quel domaine, c'est une loi qui est susceptible
d'être modifiée ou renversée par un gouvernement futur.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Vous aviez terminé, M. le
député de Jonquière? Mme la députée de Verdun, s'il vous plaît.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Je vais rappeler, en tout respect au ministre, que le voisin du
Sud, on ne pensait jamais qu'il aurait le culot de faire bien des affaires.
Puis on a été quatre ans sur le bout de notre siège, hein, on s'en rappelle.
Mais je ne dis pas que vous n'avez pas raison à dire que, peu importe le
gouvernement, si c'est d'une loi ou d'un règlement, ils vont pouvoir aller
revoir, là, je fais juste vous dire... Mais malheureusement l'histoire... Puis
on a un prof d'histoire qui est avec nous en cette salle, là. L'histoire nous a
rappelé que, malheureusement, il y en a qui sont prêts à revirer bien des
choses en l'envers.
Bref, moi, je voulais revenir, parce que
c'est important, puis on parlait d'obligation, puis on est exactement, dans cet
amendement-là, à vouloir parler d'obligation. Et j'ai entendu le ministre tout
à l'heure parler des obligations pour ceux qui vont devoir reprendre la
consigne. Et je veux juste éclaircir quelque chose, parce qu'hier le ministre a
dit peut-être... au début, là, ce n'était pas clair, aussi fort qu'aujourd'hui,
qu'on était avoir une obligation pour les grandes surfaces. Hier, vous sembliez
dire : Bien, oui, on va regarder ça, on travaille là-dessus. Ce matin,
vous êtes plus ferme avec cette idée-là, et c'est tant mieux.
Cependant, j'ai... Est-ce que c'est la
même fermeté qui va exiger... Parce qu'hier j'ai posé la question, là. Dans
l'ancienne loi, qu'on est en train d'abroger actuellement, là, c'était :
Tu vends, tu reprends. Est-ce qu'on s'en vient avec des obligations comme
celles-là pour les dépanneurs, les pharmacies, les Canadian Tire? Est-ce que
cette obligation-là... Est-ce que vous êtes en train de dire qu'il va y avoir
une obligation pour tous ces détaillants-là?
M. Charette : Non. Et c'est un
des principes, là, qui nous a permis d'aller...
Mme Melançon : ...pour les
dépanneurs, les pharmacies, les Canadian Tire, est-ce que cette obligation-là...
est-ce que vous êtes en train de dire qu'il va y avoir une obligation pour tous
ces détaillants-là?
M. Charette : Non, et c'est un
des principes, là, qui nous a permis d'aller chercher des alliés improbables,
jusqu'à il y a un an et demi, notamment la SAQ. La SAQ, je le mentionnais, il y
a de minisuccursales, dans certains cas, des points de dépôt, littéralement, à
des points de vente... Et on le fait tous, là, à travers nos fonctions, pour
parcourir le Québec, des fois, le point de vente est déjà dans un petit
dépanneur. Donc, déjà, le dépanneur est petit, le point de vente est encore
plus petit. Donc, non, on ne peut pas obliger tous les types de commerce à
récupérer. Ce serait physiquement et matériellement impossible.
Mais cependant, ce que je mentionnais,
c'est qu'on a... il n'y a aucun commerce qui va pouvoir se décharger de cette
responsabilité-là. Donc, si, lui, son espace physique ne le permet pas, bien,
il devra s'associer à une initiative dans le secteur, qui, elle, va permettre
la collecte. Et effectivement, depuis hier... Nous, c'est une réflexion qui est
en continuelle évolution. Et je vous disais, à juste titre, moi, je ne sais
pas, par respect pour leur travail, ce qui se dit, ce qui se fait dans les
comités. Mais là je comprends, là, que pour les grandes surfaces, l'intention,
elle est ferme de l'exiger, parce que l'argument de l'espace ne tient plus.
Cependant... j'anticipe peut-être une
question de la collègue... ceci étant dit, on ne l'ajoutera pas plus dans le
projet de loi parce que le règlement devra définir qu'est-ce qui est considéré
comme une grande surface, et autres, et ce n'est pas un projet de loi, là, qui
nous permet d'arriver à ce type de détail là. Mais tout commerçant devra être
impliqué dans le système.
Puis là je pèse mes mots, là, et je veux
bien rassurer les collègues... ce n'est pas partisan, ce que je dis là, mais
l'expression «tu vends, tu reprends», la loi n'a pas été changée à ce
niveau-là. La réglementation n'a pas été changée à ce niveau-là. Mais les
gouvernements passés y ont, avec le temps, accordé moins d'importance au niveau
de l'application. Donc, ce n'est pas... et puis je ne jette pas le blâme à qui
que ce soit, là.
Puis quand je dis que les mentalités
évoluent, elles évoluent dans le bon sens dans ce domaine-là, mais la
réglementation et la législation n'ont pas été modifiées. Donc, techniquement,
c'est encore ça qui devrait s'appliquer. Cependant, depuis que le principe est
dit, il y a une multitude de types de commerces qui se sont développés, et là
on se rend compte que ça ne peut pas s'appliquer uniformément partout et par
tout le monde.
Mme Melançon : Puis moi, je
n'étais pas...
M. Charette : …le principe est
dit. Il y a une multitude de types de commerces qui se sont développés, et là,
on se rend compte que ça ne peut pas s'appliquer, uniformément, partout, et par
tout le monde.
Mme Melançon : Puis moi, je
n'étais pas à vous demander de le rentrer dans la loi, je me doutais bien de
votre réponse, M. le ministre.
Non, c'est… cette question-là vient du
fait que vous avez eu un échange intéressant avec la députée de Mercier, hier,
avec Les Valoristes. Et vous disiez, justement, s'il y a des endroits… Puis je
vais prendre l'exemple de Verdun. Je vais prendre ma rue Wellington, où je n'ai
pas beaucoup d'espace, puis où est-ce que j'ai une SAQ, où j'ai des épiceries,
puis que tout le monde se mette ensemble, puis, finalement, bien, on fait affaires
avec un valoriste. Parce que vous avez dit que ça pouvait devenir possible, ça,
hier, c'était possible qu'on demande, qu'on mandate, dans le fond, Valoristes à
être là pour ramasser les contenants. Si tel est le cas… Comprenez-moi bien,
là, je suis en appui total au projet, mais, moi, je n'ai pas envie qu'à cause
du manque de place, puis avec ce que vous avez dit, hier, que mes petites
familles de Verdun, mes mamans qui sont monoparentales, puis qui ont de la
misère à arriver, à chaque mois, là, qui vont aller acheter des boîtes à boire
pour les petits, pour l'école, puis qui vont acheter du lait, sur lesquels il
va y avoir des consignes, puis qui vont s'acheter des bouteilles d'eau, peut-être,
puis qu'il va, aussi, y avoir une consigne, bien, elles vont amener ça chez…
aux… chez Les Valoristes. Puis, vous savez, là, pour Les Valoristes, dans le
fond, la façon dont ça fonctionne, c'est que c'est de l'économie sociale, donc
ils prennent, bien sûr, les canettes, ils vont prendre tout ce qui s'appelle la
consigne pour pouvoir se financer. Il n'y a pas de retour, directement, au
consommateur.
Moi, ce que j'ai besoin de savoir,
c'est : Ma maman, là, qui va aller faire ses achats, là, chez l'épicier,
là… Puis s'il n'y a pas de place, puis si c'est avec un valoriste, qu'on
redonne ça… Puis, comprenez-moi bien, je suis d'accord avec Les Valoristes, là,
ça n'a rien à voir. Mais, moi, je veux juste m'assurer que, pour ma famille de
Verdun, ce ne sera pas une taxe déguisée.
M. Charette : Là-dessus, et la
question est excessivement pertinente, lorsqu'on parle d'un opérateur externe,
Les Valoristes, par exemple, il n'est pas dit que la consigne ne sera pas
remboursée au consommateur, donc il n'y a pas de taxe déguisée.
• (12 h 30) •
Ce que l'opérateur peut devenir, c'est un
gestionnaire de lieu pour lequel il est rémunéré, notamment, à travers la
manutention du nombre de contenants. Donc, sa source de revenus ne sera pas le
remboursement de la consigne, donc la situation décrite ne priverait pas le
citoyen de se voir rembourser sa consigne.
L'exemple que je donnais, hier…
12 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …et rémunérer,
notamment à travers la manutention du nombre de contenants. Donc, sa source de
revenus ne sera pas le remboursement de la consigne, donc la situation décrite
ne priverait pas le citoyen de se voir rembourser sa consigne. L'exemple que je
donnais hier, les containers qui sont un petit peu… Là, la personne qui ferait
le choix, si ce système-là persiste, de mettre ça là-bas, sans… là, il y a une
perte de consigne. Mais les opérateurs, leur revenu sera à travers la
manutention, le montant par contenant, et par les frais de gestion qui leur
seront reconnus. Et l'exemple qui pourrait s'appliquer au quartier que la
collègue décrit, c'est très, très, très malheureux, mais il n'y a jamais eu
autant de locaux commerciaux vides, notamment à cause de la pandémie. C'est
bien malheureux, mais déjà, certaines artères commerciales, au fil des ans,
lorsque les habitudes des consommateurs changent, donc, quand je dis ça, c'est
que, pour un opérateur, ce serait tout à fait possible de louer un de ces
locaux vides là pour… donc, au coeur de la vie de quartier, pour en faire un
lieu de dépôt, et c'est un petit peu ce que reproduit l'exemple du projet
pilote de Granby, qu'on a évoqué hier. On a… Cette fois, c'est une épicerie,
qui n'a pas installé son système de collecte directement dans ses murs, mais
qui a loué un local tout juste à côté. Donc, ça, c'est un cas de figure qu'on
risque de retrouver, là, dans bien, bien des cas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. On doit prendre l'habitude avec le masque.
En tout respect, M. le ministre, je veux
juste vous rappeler, si vous pensez qu'il y a beaucoup, beaucoup de locaux,
actuellement, à louer, sur la rue Wellington, là, je vous fais une vraie,
vraie, vraie invitation. Venez prendre un café, là, je vais vous montrer la
Wellington, comment elle est ces temps-ci, et le coût de ces loyers-là.
J'essaie de faire ouvrir des places en CPE à Verdun, actuellement, je suis en
lien avec le ministère de la Famille pour tenter d'ouvrir des CPE, puis on
n'est pas capables d'avoir des lieux à cause des coûts, parce que ça ne devient
plus un projet rentable ou possible, puis je le sais qu'il y a différents
ministres de votre gouvernement qui se cassent la tête, justement, avec ces
problèmes-là. Même chose pour les logements sociaux, là, si seulement j'avais
des terrains de disponibles ou non contaminés, et là je vous envoie aussi un
message subliminal. Si on est capables d'avoir des sous supplémentaires pour ces
10 terrains contaminés, parce qu'il y a des beaux projets, actuellement, qui
dorment sur les tables de travail parce que, justement, je n'ai plus de place.
Verdun est un endroit…
Mme Melançon : …là, je vous
envoie aussi un message subliminal. Si on est capables d'avoir des sous supplémentaires
pour cesdits terrains contaminés, parce qu'il y a des beaux projets,
actuellement, qui dorment sur les tables de travail parce que, justement, je
n'ai plus de place. Verdun est un endroit qui est formidable pour les jeunes
familles. C'est formidable aussi pour les commerçants, mais, malheureusement,
actuellement, Wellington est pas mal, pas mal, pas mal occupée.
Cela étant dit, donc, je vous entends bien
sur Les Valoristes et sur cette disposition-là. Moi, je veux surtout m'assurer
qu'on puisse… puis d'empêcher, justement… puis je pense que c'est Clarissa qui
en parlait lors des auditions, qui disait : La proximité est
superimportante si on veut que tout puisse bien fonctionner, là, sans quoi, si
je suis obligée de prendre le métro avec mes bouteilles de vin vides, là, puis
m'en aller à ville Saint-Laurent pour aller faire un dépôt, ça ne fonctionnera
pas. Et là ça pourrait avoir l'air d'une taxe déguisée.
Et je tiens aussi à vous mentionner… vous
avez parlé de la SAQ, puis de dire que c'est surprenant… Moi, je pense que la
SAQ… on parle souvent de devoir d'exemplarité, j'ai vraiment hâte de voir ce
plan-là de déploiement, là, pour la SAQ. Hier, j'étais agréablement surprise,
tenez, je vais terminer ça comme ça, là, j'étais agréablement surprise de ce
que vous nous disiez.
Mais ça aussi, si jamais vous avez des
documents supplémentaires, moi, je vais encore penser à vous sur l'heure du
lunch. Voyez, je n'arrête pas. Je vais pouvoir lire le document que vous nous
avez déposé sur le Greffier. On pourra voir si on a des questions.
Mais je continue à croire que la
proposition du député de Jonquière, sur son amendement… je comprends, là, que
c'est difficile, mais entendez-nous bien. On a besoin de sentir l'obligation
ferme. On a besoin d'entendre et de lire et d'encadrer toutes ces belles
paroles qu'on entend. Je vous le dis, là, moi, j'ai envie de ne pas être déçue
à la fin du processus. Et le processus, actuellement, bien, c'est de l'étude
détaillée, article par article, mais qui nous laisse, encore une fois, dans un
vaste monde de flou mou. Et c'est pour ça que j'aimerais ça sentir un peu plus
de fermeté et d'obligation à l'intérieur du projet de loi. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée de Verdun. Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. J'ai regardé le document du ministre puis j'avais quelques
questionnements. Mais juste avant, un point sur Les Valoristes. Faire affaire
avec Les Valoristes, ce n'est pas de la charité, là, juste pour que… Mais juste
pour être certaine, c'est vraiment de l'économie sociale. Il y a le mot
«économie» dans économie sociale. Puis, en ce moment, ils font déjà un travail
qui ressemble aux détaillants. Il y a même eu des détaillants qui voulaient que
Les Valoristes, dans le fond, pendant la…
Mme Ghazal : ...faire affaire
avec Les Valoristes, ce n'est pas de la charité, là, juste pour que...
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Mais juste pour
être certaine, c'est vraiment de l'économie sociale. Il y a le mot «économie»
dans économie sociale. Puis, en ce moment, ils font déjà un travail qui
ressemble au détaillant. Il y a même eu des détaillants qui voulaient que Les
Valoristes, dans le fond, pendant la COVID où c'était un peu plus difficile
d'avoir des clients à l'intérieur, d'avoir une entente avec Les Valoristes pour
qu'ils fassent leur même travail et qu'ils puissent leur transférer la
redevance — parce qu'en ce moment, Les Valoristes, même s'ils font le
même travail, ils sont rémunérés moindrement avec la redevance par contenant — et
parce que le système est extrêmement rigide, extrêmement rigide. On ne peut pas
faire ça, ils ne peuvent pas faire ci, c'est interdit, etc.
On a vu avec la COVID, avec le nombre de
décrets, tout ce qui est possible de faire quand on le veut. Et là, tout d'un
coup, c'est très, très rigide et c'est là que vient notre inquiétude. Parce
qu'ils font affaire avec RECYC-QUÉBEC et d'autres intervenants, et c'est
inquiétant pour le futur parce que c'est les mêmes acteurs qui vont rester
présents, et c'est très, très rigide. Donc, je voulais faire cet aparté.
Mais pour le document, vu que le ministre
nous a dit : Bien, vous êtes inquiet de... avec l'amendement du député de Jonquière,
qu'est-ce qui va avoir dans le règlement, j'ai regardé les éléments qui vont
être dans le règlement versus qu'est-ce qui est dans le projet de loi qui est
plus habilitant. Et là j'ai regardé les dates, qui sont les dates, j'imagine,
actualisées depuis la pandémie, et je me suis rappelée, quand on dit, par
exemple, «le plein déploiement du système de collecte sélective modernisé en
2025», parce que c'est long et tout ça. Puis je me suis rappelé aussi tous les
contenants. C'est toutes des intentions du gouvernement, les contenants, à
partir de quand ils vont être... ils vont commencer à être consignés. Par
exemple, je pense au Tetra Pak, c'est vers la fin, parce que c'est le moins
évident. Et c'est normal que ça prenne du temps, mais tout ça pourrait changer.
Ça peut être un château de cartes qui
pourrait tomber, puis, après ça, on est rendus en 2025. Finalement, on ne peut
pas parce qu'on n'a pas terminé de toute finaliser la consigne, ça ne marche
pas dans les 102 dépôts, etc. C'est des risques qui existent. Qu'est-ce que le
ministre a mis en place, puis c'est un peu ça l'idée de l'amendement du député
de Jonquière, pour mettre des... comme une clôture ou mettre des... bretelles
et ceinture et tout le reste, là, et des plexiglas, et des masques, etc.?
Bientôt, on va peut-être porter les masques même en parlant. Non, non, il ne
faut pas que je donne des idées.
Donc, ce qui est important, c'est ça,
c'est de... qu'est-ce qui peut... qu'est-ce que le ministre peut nous donner
pour ne pas que, quelques années plus tard, on dise : Ah! ça n'a pas
marché parce que telle, telle chose? Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas exiger
qu'est-ce qui peut se retrouver minimalement dans les règlements? Et d'autres,
pas obligatoires, ça peut être un peu plus flou. C'est ça qu'on a besoin.
M. Charette : Naturellement,
là, je ne répéterai pas tout ce que j'ai mentionné à ce sujet-là. Mais dès le
départ, chaque comité de travail s'est vu confirmer un calendrier très, très,
très précis. Je ne vous dis pas que dans certains cas, certains groupes
n'auraient pas aimé des délais plus longs ou des aménagements sur le
calendrier, mais on est... et on a été très accommodants, là, sur les impacts
de la...
M. Charette : …chaque comité de
travail s'est vu confirmer un calendrier très, très, très précis. Je ne vous
dis pas que dans certains cas, certains groupes n'auraient pas aimé des délais
plus longs ou des aménagements sur le calendrier, mais on est, et on a été très
accommodants, là, sur les impacts de la pandémie et autre.
• (12 h 40) •
Malgré tout, le calendrier, les livrables
pour ces comités-là est clair. Je vous disais, là, tout à l'heure, d'ici la fin
du mois, il y a un premier rapport d'étape d'un groupe parmi d'autres. Donc,
chaque groupe sait où il s'en va, chaque groupe connaît l'échéancier ultime.
Les dates d'entrée en vigueur, 2022 pour la plupart des contenants consignés,
fin 2022 versus 2025 pour Tetra Pak, c'est du domaine public. Ce sont tous des
éléments avec lesquels on travaille comme base de référence et les projets
pilotes aussi, dans les prochaines semaines au printemps.
Donc, on a un parcours qui est assez bien
défini devant nous et je vous dirai, parce qu'il faut être humble par moment,
et je parle de la société québécoise, souvent on se targue d'être des champions
en environnement, mais sur cet enjeu-là on est clairement en retard. Donc, la
beauté de la chose quand on est en retard, on peut se coller ou s'inspirer de
ce qui a déjà été testé et de ce qui est déjà en vigueur en quelque sorte.
Donc, on a suffisamment de modèles pour
tracer notre propre route en quelque sorte, pour nous assurer que la réforme
est bien en scelle, que la réglementation soit en place et d'aucune façon je
veux jeter quelques blâmes que ce soit sur les oppositions. C'est très
constructif nos échanges, mais si par exemple, l'adoption de la loi ou du
projet de loi devait prendre, puis je ne veux pas nous mettre de pression en
disant ça, là, mais si ça devait prendre plusieurs semaines ou plusieurs mois,
c'est là où il y a peut-être des décalages qui devront se faire.
Moi, très, très confiant, là, on n'est pas
à une journée près, mais on ne pourrait pas, par exemple, adopter ce projet de
loi là dans quelques mois. On ne pourrait pas se dire : Ah, bon, on n'a
pas suffisamment d'éléments, on ramène ça à l'automne prochain. C'est clair,
clair, clair que là, il y aurait un jeu de domino qui ferait en sorte que
l'échéancier 2022 ne serait pas respecté et par la suite, il y aurait un
décalage, là, sur les différentes composantes, là, du projet de loi.
Donc, on n'est pas à une journée près,
mais on ne peut pas l'étudier sur de longs mois, là, je vous le dis en toute
honnêteté, si on peut maintenir le même échéancier. Si cet échéancier-là nous
importe peu puis là on remet ça aux calendes grecques, bien, là, c'est une
autre chose.
Mme Ghazal : Bon, mon objectif
de parler de calendrier n'était pas de… d'amener le ministre vers ça. Moi, ce
que je… en fait, je vais préciser ma question. Quand je regarde le document où
c'est écrit que dans le projet de règlement…
M. Charette : …nous importe
peu, puis là on remet ça aux calendes grecques, alors c'est une autre chose.
Mme Ghazal : Bon. Mon objectif
de parler de calendrier n'était pas d'amener le ministre vers ça, moi, ce que…
en fait, je vais préciser ma question. Quand je regarde le document où c'est
écrit que, dans le projet de règlement pour le système de consigne, parce qu'il
y a comme deux tableaux, le système de consigne de la collecte sélective, c'est
écrit… ça va être écrit «les contenants visés, la valeur de la consigne et entreprise
assujettie». Mais, moi, j'ai déjà tout lu ça, dans des articles de journaux
puis dans des communiqués du gouvernement, tout ça est déjà su et connu, donc
c'est un engagement du gouvernement d'aller vers là. Pourquoi attendre de le
mettre dans quelque chose de réglementaire, que ce soit un projet de loi ou un règlement,
pourquoi ne pas le mettre tout de suite, ces contenants-là, de les copier, des
communiqués puis des articles de journaux puis de les mettre dans le projet de
loi, au lieu d'attendre au projet de règlement, on les connaît déjà?
M. Charette : Bien, c'est ce
qui devrait peut-être rassurer les collègues, mais malheureusement ce n'est pas
comme ça qu'on fait un projet de loi, une loi, ça, ce sont les principes, mais
des principes qui doivent être dans la réglementation, définis avec plus… de
dire, tel, tel, tel élément, là, il faut l'encadrer, ce pouvoir réglementaire,
là, il faut le définir. C'est pour ça que, je vous le mentionnais, on ne veut
pas rentrer dans le détail sur le nom d'un contenant, le type de contenant ou
même trop de détails sur les formats des contenants, parce qu'on a une industrie,
puis je ne veux pas dire qu'elle est de mauvaise foi, c'est la nature même
d'une industrie d'être agile ou c'est ce qui leur permet, là, de contourner
certains éléments. Moi, je ne voudrais pas mettre dans la loi quelque chose
qui, par la suite, pourrait les soustraire de la consigne, parce qu'ils
auraient pensé à telle ou telle avenue.
C'est là où la réglementation prend tout
son sens, puis je reviens sur l'exemple des électroménagers, c'est une
réglementation qui nous a permis de corriger une situation qui prévalait depuis
des années, qui était extrêmement dommageable pour l'environnement. Si je vous
remets dans le portrait, là, nous, on a fait ça, c'est applicable depuis
décembre dernier, je ne me souviens plus exactement quand le règlement avait
été déposé, quelques mois auparavant, mais imaginez-vous la séquence, là, à ce
moment-là, on avait le projet de loi n° 44 qui était déposé, qui n'était
pas adopté. On avait le 46 qui était déposé qui n'était pas adopté. On avait le
65 qui s'en venait. Donc, s'il avait fallu introduire une nouvelle loi pour
uniquement régler cette question-là, bien, on se serait privé probablement des
belles avancées qu'on a faites au niveau du 46. On se serait privé des avancées
qu'on fait maintenant sur le 65. Donc, la réglementation nous offre une
souplesse et, si pour chaque élément on devait se fier sur une loi, bien, ma
foi…
M. Charette : …privés, probablement,
des beaux… des belles avancées qu'on a faites au niveau du 46. On se serait
privés des avancées qu'on fait maintenant sur le 65. Donc, la réglementation
nous offre une souplesse et si, pour chaque élément, on devait se fier sur une
loi, bien, ma foi, on ne pourrait pas avancer au rythme que l'on souhaite
avancer.
Mme Ghazal : Il y a des lois
qui sont beaucoup plus précises. Je mentionnais des projets de loi, je
mentionnais, par exemple, le projet de loi, j'oublie le n°,
c'est incroyable, le n° 46. On… C'était écrit, finalement,
la cible était écrite. On aurait pu dire : Bien, non, c'est écrit ailleurs
ou ça a été un engagement.
M. Charette : Le n° 44, le n° 44…
Mme Ghazal : N° 44,
oui. Oui, oui, n° 44, merci. Et, des fois, il y a des
éléments qui sont ajoutés qui ressembleraient, ils sont tellement détaillés,
moi, j'ai déjà vu ça, que ça ressemblerait quasiment à de la réglementation.
Maintenant, pour ce qui est des contenants
qui ont été annoncés, sans aller dans le détail, tous les aspects. Je veux
dire, un contenant, je ne sais pas, moi, un contenant de la SAQ ou un
contenant… si c'est un contenant de la SAQ, il n'a pas besoin que ça soit
ultradéfini, de façon très, très précise puis attendre que ça soit dans le règlement.
Est-ce que c'est une question politique ou une question juridique qui fait
qu'on ne peut pas le mettre dans le p.l.?
M. Charette : Pas du tout,
c'est qu'il y a une multitude de contenants avec un contenu qui peut varier.
Nous, on dit, ça va être le 100 ml à deux litres. Mais je ne prête pas
d'intention à l'industrie, mais l'industrie…, mais je vais faire un
2,1 litres, donc je n'aurai plus de deux litres. Je vais faire un
2,1 litres ou mes contenants à boire de 100 ml, ils vont devenir du
98 ml du jour au lendemain, c'est dans cet esprit-là. Donc, je ne dis pas
que l'industrie s'apprête à faire ça, je ne veux pas leur prêter de mauvaises
intentions, mais c'est là où il faut se garder une capacité de réaction à
travers la réglementation qui est beaucoup, beaucoup plus souple qu'une loi
avec toutes les étapes, que prend l'adoption d'une loi.
Mme Ghazal : C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement proposé par le député de Jonquière, à l'article 3? Je
vais, donc, procéder à sa mise aux voix, par appel nominal. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et,
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 3
est rejeté.
Nous revenons…
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et,
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 3 est rejeté.
Nous revenons donc à l'article 3.
Nous en sommes toujours au premier paragraphe, donc 1a. Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, hier, on a discuté ensemble, on a parlé gobeuse ensemble.
Et je voulais simplement savoir, parce qu'hier le ministre m'a même dit :
Oui, il y a un programme, il reste 6 millions de dollars, je crois, à
l'intérieur où vous payez jusqu'à 65 %, si ma mémoire m'est fidèle, avec
un maximum de 7 500 $. Est-ce que c'est le même programme qui est
reconduit?
M. Charette : En fait, deux
choses là-dessus. Le programme est là. Le programme est là, vraisemblablement,
pour rester. Cependant, ce ne sont pas uniquement des subventions de cet
ordre-là qui va faciliter l'acquisition de matériel. N'oublions pas, on a un
OGD qui aura la responsabilité de vendre et de mettre en valeur les contenants
consignés, donc une source de revenus très, très importante qui va découler de
ça. Donc, c'est un système qui est appelé à se financer. Donc, oui, il y a des
subventions qui existent, qui continueront d'exister, mais il y aura aussi, à
travers l'OGD, des argents pour faire fonctionner le système. Donc, dans
certains cas, l'acquisition, si c'est un centre de dépôt, par exemple,
l'acquisition de ces appareils-là se fera vraisemblablement à travers les argents
engendrés par ce système-là. Donc, oui, aux subventions, mais ce n'est pas la
seule façon, là, de s'assurer de l'acquisition du matériel adéquat.
• (12 h 50) •
Mme Melançon : Donc, si je
comprends bien, il va y avoir, par les OGD, il va y avoir l'argent qui va se
créer dans le système, va payer, justement, pour pouvoir munir, dans le fond,
les restaurateurs… Hier, on a parlé des ICI, là, dans le fond, parce qu'il y a
beaucoup, beaucoup d'entreprises. Est-ce qu'on a une idée de combien, totales,
d'entreprises vont avoir besoin de combien de gobeuses actuellement?
M. Charette : Non, en fait,
c'est l'évaluation qui se fait maintenant. C'est pour ça, au départ, on disait
400 centres de dépôt, ce qui a inquiété bien, bien des gens. Les gens se
disaient : Maintenant, les 4 milliards de contenants…
Mme Melançon : …total d'entreprises
vont avoir besoin de combien de gobeuses actuellement?
M. Charette : Non. En fait,
c'est l'évaluation qui se fait maintenant. C'est pour ça, au départ, on disait
400 centres de dépôt, ce qui a inquiété bien, bien des gens, les gens se disaient :
Maintenant, les 4 milliards de contenants devront être amassés uniquement
à travers 400 sites. Ce n'est pas le cas. Moi, je prends pour acquis que les
commerces qui recueillent… une majorité d'entre eux le font, une majorité de
commerces recueillent déjà ce qu'ils mettent en marché dans… Non, hein? C'est facilement
démontrable, là. Il y a… Une majorité de ceux qui mettent en marché
recueillent. Donc, moi, je prends pour acquis que ces centres de collecte là,
on ne les perd pas. Donc, on évoque la possibilité d'ajouter potentiellement
quelques centaines d'autres. Donc, ce n'est pas 400 au total, c'est les acquis
actuels plus le nombre qui servira, là, le système. Donc, on est en train, à
travers les différents travaux qui se font, de préciser avec une plus grande
acuité, là, ces besoins-là. Mais non, je ne serais pas en mesure de vous dire aujourd'hui :
Est-ce que c'est 350? Est-ce que c'est 450? Est-ce que c'est 500? Ce sont des
éléments, là, qui sont en réflexion actuellement et en analyse.
Mme Melançon : Parce qu'à vue
de nez, là, comme ça, je regardais hier, j'imagine… Moi, je suis… je me mets à
la place de mon ami restaurateur, là. Je vais penser à Thierry, du Prieuré,
qui, lui, va dire : O.K. Le ministre s'en vient avec ça, je sais qu'il va y
avoir une obligation puis il va y avoir maintenant une consigne sur la
bouteille de vin, par exemple. Donc, il va vouloir se munir rapidement.
J'imagine qu'il va vouloir aller, puis c'est possible, là, qu'il se réveille
aujourd'hui en se disant : Là, je vais me munir tout de suite d'une
gobeuse. Ce sera fait, il y a un programme qui est là pour le moment, puis je
peux y aller. Tu sais, des restaurants, il y en a beaucoup au Québec, là, quand
même; il y en a beaucoup, puis plusieurs ne vont pas bien actuellement. Donc,
là, ça va être une sortie d'argent, puis je comprends qu'on va jusqu'à hauteur
de 65 %, mais l'autre 35 %, au moment où on se parle, là, je pense
que ça fait un trou important. Cela étant dit, j'espère que ça va se passer
bientôt avec l'actuelle pandémie que nous vivons. Mais c'est aussi vrai pour
les hôteliers, les hôteliers qui parfois ont des restaurants, hein, ils ont de
la restauration à même leur hôtel.
Puis on regardait hier, puis j'ai fait un
calcul qui n'est pas savant, là, je vous le dis, mais on est allé à peu près,
là, avec les 20 000 restos qu'il y a au Québec. Je comprends que La patate
Chez Henri, ils ne vendent pas nécessairement de bouteilles de vin, là, mais il
y a quand même une large proportion où on propose de vendre du vin. Sur les
20 000 restaurants…
Mme Melançon : ...mais on est
allés à peu près, là, avec les 20 000 restos qu'il y a au Québec. Je
comprends que la patate chez Henri ne vend pas de bouteilles de vin, là, mais
il y a quand même une large proportion où on propose de vendre du vin. Sur les
20 000 restaurants, on comprend qu'il va y avoir quand même pas mal de
demandes. J'imagine que la SAQ, avec les plans de dépôt, il va y avoir quand
même pas mal, pas mal de... dans le plan de déploiement, il va y avoir pas mal
de succursales qui vont devoir se prémunir justement de gobeuses. Et j'imagine
que ce ne sera pas une par succursale, là, j'imagine qu'il va y en avoir plus
qu'une. Plus les 7 500 points de dépôt, ça commence à faire beaucoup,
beaucoup, beaucoup. Puis hier je faisais un calcul rapide, j'étais entre 200
puis 300 millions, facilement, de dollars.
Donc, le jour un, là, où le système va
être mis en branle, l'OGD n'aura pas fait encore de sou, là, l'argent ne sera
pas encore en route, mais on va devoir faire des... en tout cas, on va devoir
débourser des sommes d'argent importantes. Comment ça va fonctionner? Ça a
peut-être l'air un peu technique, là, mais...
M. Charette : Oui, très, très,
très pertinent. Et, Mme la Présidente, c'est très constructif, mais on s'entend
qu'on n'est pas directement sur l'article qu'on étudie. J'espère juste qu'on
emmagasine des réponses pour plus tard. Ça fait que je le prends comme ça, mais
on est un petit peu loin. Mais la question, elle est très, très pertinente.
Il faut savoir, pour les ICI, donc
l'institution, commerce, industrie, ce n'est pas forcément chacun et, en fait,
je dirais, probablement par la majorité qui vont s'installer des systèmes de
gobeuses, parce que l'OGD va y aller avec sa dynamique de collecte et autres.
Donc, dans bien des cas, si, par exemple, le restaurant dit sur l'OGD... Bien,
ce n'est pas le restaurant qui va avoir à planifier tout ça ou à coordonner qui
vient chercher quoi, quelle date, mais si... Parce que l'OGD a à gérer les
opérations de ce système-là, donc l'OGD va déterminer les routes des camions de
collecte.
Un petit peu, en fait, le meilleur
exemple, c'est la consigne privée de la bière. Le dépanneur, ce n'est pas lui
qui se charge de ramener sa bouteille chez Molson, ou chez Labatt, ou chez
autre, c'est le système qui prend en charge cette dynamique-là. Donc, il y a
bien des ICI qui vont avoir, sur leurs lieux, un petit lieu d'entreposage, puis
le camion de collecte va venir le récupérer. Donc, tout ne passera pas par des
gobeuses.
Mais oui, c'est un système qui va prendre
des sous à se mettre en place. Mais pour les ICI, là, je vous dirais...
M. Charette : …un petit lieu
d'entreposage, puis le camion de collecte va venir le récupérer, donc tout ne
passera pas par des gobeuses, mais oui, c'est un système qui va prendre des
sous à se mettre en place. Mais pour les ICI, là, je vous dirais, compte tenu
de la variété d'institutions que ça représente, je dis institutions, mais
commerces et industries, ce ne sera pas, principalement, des gobeuses, là, tout
comme les dépanneurs, actuellement, qui gèrent la consigne privée de la bière,
n'ont pas de gobeuses. C'est, mettons, le camion de… du futur… même si c'est
une consigne privée, là, c'est le système qui vient et se charge, là, de
collecter toute cette matière-là sans qu'il y ait de gobeuse pour autant.
Mme Melançon : La différence
entre la consigne privée puis ce qu'on vit actuellement, c'est qu'actuellement,
la consigne privée, dans les… je vais le dire, là, dans les épiceries,
principalement, ils ont quand même plus d'espace que mon petit restaurant dont
on parlait hier, qui n'aura pas l'espace, puis justement, vous dites, pour
gagner de l'espace : Achetez une gobeuse, parce que peut-être qu'une fois
par semaine ça va vous prendre beaucoup d'espace pour garder votre bouteille de
vin. Donc, il va y avoir de la vente, quand même, il va… je ne sais pas à
quelle hauteur, là, puis on pourra voir, puis je m'imagine, puis quand on sera
rendus à l'article, on en reparlera, mais n'ayez crainte, je ne ferai pas du
temps pour faire du temps, c'est vraiment par intérêt. Parce que pour moi, la
suite, là, ça va être quand même de se dire : O.K., il va y avoir pas mal
de gobeuses, à la fin de la semaine, bon, la route va fonctionner. Ça, c'est
une chose. Il y a combien de vendeurs ou de producteurs de gobeuses au Québec?
M. Charette : Je peux me
tromper. Moi, j'en connais deux, des producteurs, là, des détaillants, deux
principaux, dont un de calibre mondial, là qui… je ne veux pas les nommer. Moi,
personnellement, j'en connais minimalement deux. Je ne sais pas s'il y a en a
plus que ça, là, je ne pourrais pas vous dire, là, mais on est
vraisemblablement à deux.
Mme Melançon : Donc, si on
veut faire des sous vous et moi, M. le ministre, on peut peut-être s'ouvrir une
succursale pour vendre des gobeuses aux différents restaurants et…
• (13 heures) •
M. Charette : Bien, en fait…
En fait, les deux entreprises en question, malheureusement pour la collègue,
n'ont pas de succursale, ne vendent pas de franchise, mais c'est des
entreprises qui approvisionnent le marché mondial. Comme je vous dis, on est en
retard sur les autres, donc la capacité de produire cet équipement-là, c'est
un… ça roule depuis des années. L'avantage, en arrivant en retard dans la
marche, comme c'est le cas présentement, on va avoir des…
13 h (version non révisée)
M. Charette : …approvisionnent
le marché mondial. Comme je vous disais, on est en retard sur les autres. Donc,
la capacité de produire cet équipement-là, c'est un… ça roule depuis des
années. L'avantage en arrivant en retard dans la marche, comme c'est le cas présentement,
on va avoir des machines beaucoup, beaucoup plus performantes que ceux qui se
sont équipés, par exemple, il y a cinq, 10, 15 ans.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci cher collègue. Je vous remercie grandement
pour votre collaborateur.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 h 30 aujourd'hui.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 35)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur
la qualité de l'environnement en matière de consigne et de collecte sélective.
Lors de la suspension de nos travaux cet avant-midi, la discussion portait
toujours sur l'article 3. Est-ce qu'il y a des interventions ou d'autres
interventions sur cet article? Nous en étions au paragraphe 1a. Mme la députée
de Verdun.
Mme Melançon : J'étais à
discuter avec le ministre avant de nous quitter, avant de continuer à lui
pendant mon heure de dîner, comme je lui disais un peu avec le sourire, parce
que je suis allée voir les documents, puis ça, on va pouvoir y revenir un peu
plus tard, parce que je ne pense pas et je ne veux pas interpréter les paroles
du ministre, mais je pense qu'il a dit qu'à un moment donné, si on a des
questions par rapport à ce qu'il a déposé sur le Greffier un peu plus tôt, on
pourra y revenir tout au long de l'étude du projet de loi. Ce que j'étais en
train d'exprimer au ministre, c'est qu'il y a peu…
Mme Melançon : ...par rapport à
ce qu'il a déposé sur le Greffier un peu plus tôt, on pourra y venir tout au
long de l'étude du projet de loi. Ce que j'étais en train d'exprimer au
ministre, c'est qu'il y a peu, donc, de manufacturiers pour les gobeuses. Et je
me rappelle qu'à l'intérieur du... Pardonnez-moi, je vais juste prendre mon
document, eh voilà! À l'intérieur du programme qui avait été mis sur pied, il y
avait des types de gobeuses qui devaient être reconnus, qui étaient identifiés
pour être admissibles, donc, à l'aide gouvernementale.
Je lui ai demandé si tel était le cas,
parce qu'on va avoir beaucoup, beaucoup de demandes de gobeuses dans les
prochains mois, prochaines années. Et, comme le disait le ministre, il s'agit
de deux manufacturiers étrangers, donc on est bien loin du Panier bleu. Je ne
sais pas si on sera en mesure d'avoir des joueurs québécois à un moment donné
qui pourront être sur les lignes de départ, ce serait intéressant. Et je repose
quand même la question à savoir : Est-ce qu'on peut avoir une estimation
du nombre de gobeuses qui seront exigées à l'intérieur du processus?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Peut-être juste
une petite précision avant de répondre davantage à la question. Parmi les
éléments qu'on se promettait de fournir, au 31 mars dernier, c'est les
chiffres les plus récents, là, que j'ai à ce niveau-là, il y a 1 200
gobeuses qui ont été financées par le programme auquel je faisais allusion. Ça
touche plus de 500 détaillants. Donc, c'est déjà, là, un mécanisme qui est bien
en branle.
Sinon, pour les fabricants de gobeuses, en
fait, c'est une technologie qui s'est passablement modernisée au cours des
dernières années. C'est un créneau quand même de niche. Il n'y a pas des
milliers de compagnies à travers le monde qui se sont spécialisés dans ce
créneau-là. On en a deux importants au Québec, qui sont installés au Québec. Et
je ne dis pas que la fabrication se fait au Québec, mais des entreprises qui
sont présentes au Québec, dont une qui est de calibre encore davantage mondial,
qui alimente beaucoup, beaucoup de systèmes de gobeuses tantôt au Canada,
tantôt en Europe, tantôt aux États-Unis.
Donc, pour ce qui est de la disponibilité
éventuelle de ces appareils-là, il n'y a pas d'inquiétude, le Québec va
demeurer un marché soit intéressant, mais un petit marché compte tenu, là, de
la clientèle qui est présente à travers le monde. Et, comme je le mentionnais,
étant donné qu'on est dans les derniers à prendre cette tangente-là, bien, on
va bénéficier des avancées qui se sont faites avec les projets déjà existants.
Je ne sais pas si je réponds suffisamment à la question de la collègue...
M. Charette : …compte tenu, là,
de leur clientèle, qui est présente à travers le monde. Et comme je le
mentionnais, étant donné qu'on est dans les derniers à prendre cette
tangente-là, bien, on va bénéficier des avancées qui se sont faites avec les
projets déjà existants. Je ne sais pas si je réponds, suffisamment, à la
question de la collègue.
Mme Melançon : Bien, dans le
fond, je revenais, tout simplement, à la charge à savoir si on a une idée du
nombre d'appareils qui seront nécessaires, tu sais. Tu sais, j'imagine qu'à
quelque part, on a fait… en tout cas, j'imagine, j'espère que RECYC-QUÉBEC,
qui, avec Sonia, qui est, quand même, une femme de chiffres, là, j'imagine
qu'on a eu, dans le passé… Parce que je me rappelle, quand on avait fait,
justement, le programme, lorsque j'étais ministre de l'Environnement, ce
programme dont il est question, on avait des chiffres, à savoir : Voici,
combien il y en a, voici, il y en a combien, qui sont désuets, voici, dans
quelle direction on s'en va. Là, est-ce qu'on navigue en eau connue ou
inconnue?
• (15 h 40) •
M. Charette : Comme je
mentionnais, tout à l'heure, on a un portrait de la situation sur le nombre
d'appareils sur le territoire québécois, mais on ne fait pas… on n'est pas en
mesure, actuellement, de préciser le nombre. Et il faut, peut-être, distinguer
ce choix des mots, ce n'est pas tant le nombre de gobeuses que de lieux de
dépôt. Un lieu de dépôt peut avoir plus d'une gobeuse, en fait, la majorité des
lieux de dépôt ont plus d'une gobeuse, donc l'évaluation, elle est à se faire,
notamment, au niveau du nombre de lieux de dépôt.
Ce que je disais, au départ, ceux qui en
ont déjà vont, assurément, poursuivre dans cette lignée-là, donc tous les
commerces, épiceries et autres, qui ont déjà une série de gobeuses, vont
maintenir leurs responsabilités. C'est de voir combien de centres de dépôt
supplémentaires qu'il faudra ajouter à ces plusieurs, plusieurs centaines de
centres de dépôt déjà existants. Et c'est là où, je veux dire, on avait évalué,
au départ, 400 centres de dépôt supplémentaires. Est-ce qu'en bout de
ligne, on sera… au jour 1, est-ce qu'on sera à 300, 350? À 450?
À 500? C'est un chiffre que je ne suis pas en mesure, là, de confirmer, à
ce moment-ci.
Mme Melançon : Et j'imagine
que c'est la même chose pour les restaurants?
M. Charette : En fait, bien,
comme je le mentionnais, pour les ICI, notamment les restaurants, ce n'est pas,
forcément, la formule gobeuse qui sera systématiquement retenue. Hier, dans une
autre salle, je montrais une imprimante… On en a… en avoir une ici… qui est
dissimulée, là-bas. Donc, ça, c'est un format qui est, presque, portatif, qui
est possible, mais ce sera à l'OGD, aux restaurants de déterminer, un petit
peu, là, leurs besoins. Est-ce que le restaurant, qui ne vend pas, par exemple,
du tout de canettes… Les canettes, souvent, on va les retrouver dans des
restaurants-comptoirs, où on… où le client se présente au comptoir…
M. Charette : …qui est
possible, mais ce sera à l'OGD, au restaurant de déterminer un petit peu leurs
besoins. Est-ce que le restaurant qui ne vend pas, par exemple, du tout de
cannette… Les cannettes, souvent, on va les retrouver dans des restaurants
comptoirs où le client se présente au comptoir, se fait servir sa commande et
va s'asseoir par la suite. Donc, les cannettes, on en retrouve dans ce type de
restaurant là. Les bouteilles de vin, c'est un autre type de restaurant. Donc
c'est selon le besoin que la solution sera identifiée avec l'OGD. Et, si le
restaurant a beaucoup de bouteilles de vin, ce sera peut-être son initiative de
dire : Je vais me prendre une… en fait, je dis une gobeuse, mais, dans le
cas de la machine portative, c'est davantage… on vient compacter le verre, donc
le verre est broyé, littéralement. Donc, le restaurant va peut-être vouloir se
dire… va s'équiper de la machine en disant : Bien, moi, ça va être une
réduction d'espace puis ça va être une gestion plus simple. Donc, il y a autant
de l'initiative du restaurateur que le système qui sera là pour s'assurer, là,
que la démarche est bien implantée.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres commentaires
sur le paragraphe 1a?
Nous allons donc poursuivre avec le paragraphe
1b. M. le ministre, je vous invite à lire les commentaires d'abord, parce que
nous n'avions pas fait.
M. Charette : Parfait, donc,
je m'y rends : En ce qui a trait aux modifications proposées au texte qui
précède le sous-paragraphe a du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article
53.30, elle vise, en premier lieu, à remplacer l'expression «catégories de personnes»
par le terme «personne» puisque ce terme couvre cette dernière expression et
permet de clarifier le libellé de cette partie de l'habilitation.
Par ailleurs, le remplacement de
«établissement à caractère industriel et commercial» par «établissement à
caractère industriel ou commercial» vise à préciser que l'un ou l'autre de ces
types d'établissements peut être visé par une disposition réglementaire adoptée
en vertu du paragraphe 6°, et également qu'un établissement à caractère
industriel est différent d'un établissement commercial, contrairement à ce que
laisse entendre le libellé actuel de la disposition.
Concernant la modification proposée au paragraphe
b du paragraphe 6°, l'ajout des termes, et selon les modalités, est motivé par
les mêmes explications que celles fournies pour le paragraphe 3°. Quant à
l'ajout du mot «des», il s'agit d'une modification de nature syntaxique. Quant
à la suppression du paragraphe b1, du paragraphe 6°, prévoyant la possibilité
pour le gouvernement d'obliger, par règlement, toute catégorie de personne à
obtenir un certificat attestant la conformité d'un programme ou d'une mesure
visée au sous-paragraphe b. Elle s'explique par le fait que…
M. Charette : ...du paragraphe
b.1°, du paragraphe 6° prévoyant la possibilité pour le gouvernement d'obliger,
par règlement, toute catégorie de personne à obtenir un certificat attestant la
conformité d'un programme ou d'une mesure visée au sous paragraphe b.
Elle s'explique par le fait que ce pouvoir
n'a jamais été utilisé et qu'il ne constitue pas une option efficace de
réglementation en matière de responsabilité élargie des producteurs. Si le
gouvernement utilisait ce pouvoir, cela créerait une obligation qui ne serait
pas adaptée aux objectifs visés par un règlement ayant pour objectif... pour
objet, plutôt, de responsabiliser les personnes qui génèrent des matières
résiduelles par leurs activités et de les obliger à trouver elles-mêmes des
moyens d'atteindre les objectifs de récupération et de valorisation qui
seraient fixés par le règlement. Il est important de laisser à ces personnes
toute la flexibilité nécessaire pour leur permettre de modifier leur façon de
faire pour atteindre ces objectifs.
La modification proposée au sous-paragraphe
c, qui concernes les mots «le cas échéant», est de nature terminologique. En
effet, cette expression ne renvoie à rien dans ce paragraphe et n'est d'aucune
utilité puisqu'aucun cas échéant n'est prévu dans l'article 53.30 à l'égard de
ce paragraphe.
Par ailleurs, l'ajout des mots «et selon
les modalités fixées», est motivée par les mêmes explications que celle
fournies pour le paragraphe 3°.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur le paragraphe 1bi? En fait, si vous souhaitez, on peut fonctionner point
par point ou sur l'ensemble du paragraphe 1b.
Mme Ghazal : ...un peu mêlée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous sommes à l'article 3, paragraphe 1b.
Mme Ghazal : Ah! O.K., c'est
1b et non pas 6b. Je ne vois pas de 1. Ce n'était pas 6b, non?
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien, dans le projet de loi, c'est l'article 3. On
vient de faire le paragraphe 1a, nous sommes rendus à 1b. Effectivement, ça
porte... les modifications vont porter sur le paragraphe 6°...
Mme Ghazal : ...de l'article
53. C'est ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...de l'article 53, mais dans le projet de loi...
Mme Ghazal : C'est ça, 53...
Parfait.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il des interventions sur 1b? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pouvez enlevez votre masque.
M. Benjamin : Ah, bien, oui.
On s'habitue, hein?
La Présidente (Mme
Grondin) : On s'habitue.
M. Benjamin : En fait,
première question d'éclaircissement, Mme la...
La Présidente (Mme
Grondin) : …donc y a-t-il des interventions sur 1b? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente…
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pouvez enlever votre masque.
M. Benjamin : …ah, bien oui.
On s'habitue, hein.
La Présidente (Mme
Grondin) : On s'habitue.
M. Benjamin : En fait,
première question d'éclaircissement, Mme la Présidente. Est-ce que les
interventions, vous les prenez sur… ce qui commence par le sixièmement, donc,
dans le projet de loi actuel? Donc, là où il y a des changements.
La Présidente (Mme Grondin) :
En fait, on est toujours dans le projet de loi actuel, c'est ça?
M. Benjamin : Oui, en fait, je
veux dire dans le texte proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Dans le texte proposé, c'est l'article 53.30
qui est modifié et nous sommes rendus, les modifications c'est au sixième pico.
M. Benjamin : Parfait. Sixième
pico, parfait, excellent. Donc… les changements qu'on a dans ce segment de
l'article, Mme la Présidente, j'aurais aimé demander, ma première question au
ministre, peut-il nous préciser exactement dans le changement de texte,
qu'est-ce qui change précisément par rapport à l'ancien texte?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Qu'est-ce qui
change au niveau de la portée de l'article?
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Bien, en fait,
c'est un petit peu ce que j'ai lu à travers le commentaire. Naturellement, dans
le b, il y a différents éléments. Le premier, et dans bien des cas, là, sans
rien enlever à la pertinence de cet élément-là de l'article, on parle d'une
certaine concordance, on parle de modifications de nature syntaxique.
Dans le dernier volet, c'était quelque
chose qui était tout simplement inutile, dans ce sens qu'il n'avait pas été
utilisé et on expliquait, là, un petit peu, l'incongruité, là, de le maintenir
là.
C'est un petit peu ce que je viens de lire
à travers le commentaire, là, pour chacun des éléments, là, du point b.
• (14 h 50) •
M. Benjamin : Par exemple, Mme
la Présidente, parce que je lis le texte et j'ai entendu, j'ai écouté avec
attention le commentaire du ministre et puis j'essaie de voir, en fait,
qu'est-ce qui va changer, c'est quoi la portée de cet article-là. Par exemple,
on va essayer de les faire, élément pas élément.
Dans l'ancien texte, on parlait, dans la
première ligne, d'obligation, «obliger toute catégorie de personne», là on
parle d'obliger «toute personne.» Est-ce que le ministre peut nous dire
qu'est-ce que… c'est quoi la différence entre les deux? Qu'est-ce que ça veut
dire précisément?
M. Charette : Bien, en fait,
c'est là où j'ai le sentiment de me répéter, mais dans le premier paragraphe du
commentaire, c'est dit textuellement. Donc, on remplace l'expression «catégorie
de personne» par le terme «personne» puisque ce terme…
M. Benjamin : ...c'est quoi, la
différence entre les deux? Qu'est-ce que ça veut dire précisément?
M. Charette : Bien, en fait,
c'est là où j'ai le sentiment de me répéter, mais dans le paragraphe... dans le
premier paragraphe du commentaire, c'est dit textuellement. Donc, on remplace
l'expression «catégories de personnes» par le terme «personnes», puisque ce
terme couvre cette dernière expression et permet de clarifier le libellé de
cette partie de l'habilitation. Par ailleurs, le remplacement de «étaient»...
Bien, ça, c'est un autre volet, peut-être la prochaine question que vous allez
me poser, mais le paragraphe expliquait déjà très bien, là. On est réellement au
niveau de la précision des termes pour éviter qu'il y ait confusion. Donc, le
terme «personnes» est plus adapté que «catégories de personnes», là, pour la
raison que je viens de mentionner.
M. Benjamin : C'est parce que,
Mme la Présidente, en fait, on essaie de comprendre, vous savez. J'ai entendu
souvent le ministre nous dire, et puis avec raison, d'ailleurs, que chaque
mot... et on a vu le débat un peu plus tôt, avant qu'on se quitte, chaque mot
avait une portée, donc. Il y a le «peut», il y a le «doit», et... mais il y a
«personnes», il y a «catégories de personnes». Moi, je veux savoir ici...
C'est-à-dire, «catégories de personnes» faisait bien référence, dans le texte
actuel, à quelque chose. À quoi fait référence «personnes» maintenant?
C'est-à-dire, en changeant «personnes» pour... à la place de «catégories de
personnes», qu'est-ce qui change?
M. Charette : Honnêtement,
comment le dire autrement? On vient préciser ce qui est entendu. On veut éviter
la confusion. En fait, l'expression «catégories de personnes» était davantage
sujette à des interprétations peut-être multiples, alors que le terme
«personnes» est beaucoup mieux circonscrit, et ça permet de clarifier le
libellé, là, de l'habilitation, tout simplement.
M. Benjamin : Dans le
commentaire, Mme la Présidente... Et là je vais demander au ministre de
commenter le commentaire qu'il nous a lu, donc. Et dans le commentaire qu'il
nous a lu, à la fin du... En fait, je suis à la... où il dit : «Il est
important de laisser à ces personnes toute la flexibilité nécessaire pour leur
permettre de modifier leur façon de faire pour atteindre ces objectifs.» Donc,
j'aimerais bien entendre le ministre sur... j'aimerais bien entendre le
ministre commenter quand il dit : Il est important de leur laisser toute
la flexibilité nécessaire.
M. Charette : Donc là, on
parle de la fin du troisième paragraphe du commentaire?
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Parfait. En
fait, ce que j'ai eu l'occasion, ici, de mentionner à quelques reprises, on est
en présence d'un projet de loi qui va viser l'atteinte d'objectifs précis.
Cependant, ces...
M. Charette : …la fin du
troisième paragraphe du commentaire?
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Parfait. En
fait, ce que j'ai eu l'occasion, ici, de mentionner à quelques reprises :
On est en présence d'un projet de loi qui va viser l'atteinte d'objectifs
précis. Cependant, ces objectifs-là à travers l'OGD, vont prendre… vont être
réalisés de différentes façons en quelque sorte, il n'y a pas de voie unique.
La collègue de Mercier réitérait, à juste titre, l'importance de ne pas faire
de mur-à-mur. Donc, le but, c'est d'atteindre un objectif, mais la solution x,
ce ne sera pas la même à tous les niveaux et dans toutes les circonstances.
M. Benjamin : Merci. Mme la
Présidente, si vous permettez, j'aurais aimé comprendre. Par exemple, prenons
une circonscription comme la mienne où le cadre bâti, c'est un cadre bâti qui
est… il n'y a pas de place pour construire rien de neuf, là, chez nous.
Je ne… Ce qu'on a, on a deux grands
supermarchés aux deux extrémités de la circonscription, du quartier. Donc, il y
en a un sur… J'en parle parce que je sais que le ministre connaît très bien ma
circonscription — parce qu'il le visite régulièrement, donc… Et j'ai
un Super C, pour ne pas le nommer, et Maxi à l'autre
bout — circonscription très dense, densité de population importante.
Quelle va être, par exemple… Et on a quelques dépanneurs au centre de la
circonscription. Pour quelqu'un qui nous écoute, quelqu'un de la
circonscription de Viau qui nous écoute, et, je présume, je pense que je
connais quelques circonscriptions, notamment la région montréalaise, ne sont
pas si différentes de la mienne. Comment ça va se personnaliser, tout ça, ces
responsabilités-là, pour que ce soit les grandes surfaces et les petits
commerces et les petits dépanneurs, comment ça va se personnaliser?
M. Charette : Je sais que le
collègue ne le prendra pas mal parce qu'il sait toute l'affection que j'ai pour
lui, et on a chacun nos horaires et nos obligations. Mais ces éléments-là ont
été largement discutés ce matin, alors que le collègue avait certainement de
très bonnes raisons de participer à d'autres échanges.
Mais la proximité, l'étroitesse de
certains locaux, la possibilité de recourir à des mandataires qui peuvent être
des OBNL, on en a largement discuté ce matin. Mais pour le bénéfice du
collègue, ce que je dirai : C'est certain, ça nous a été rappelé à
plusieurs reprises pendant les consultations, le secret de la réussite va
beaucoup reposer sur la proximité du… pour le consommateur, la…
M. Charette : …ce matin, mais
pour le bénéfice du collègue, ce que je dirai, c'est certain, ça nous a été
rappelé à plusieurs reprises pendant les consultations, le secret de la
réussite va beaucoup reposer sur la proximité du… pour le consommateur, la
consommatrice, de pouvoir ramener ces contenants consignés. Donc, là, le cas de
figure illustre deux grandes surfaces potentielles avec de petits commerces de
proximité. Donc, on peut penser que les grandes surfaces ont déjà un service de
récupération, qu'ils vont maintenir dans le nouveau système. Est-ce que
l'organisme de gestion désigné va souhaiter ajouter, à travers tout ça, je dis mandataire
mais, à tout le moins, un centre de dépôt? C'est l'organisme de gestion qui va
le déterminer, mais les lieux de collecte actuels demeureront des lieux de
collecte. Donc, si les gens vont faire leur épicerie aux deux endroits
mentionnés par le collègue et qu'ils ont déjà l'habitude de ramener leurs
contenants là, on peut penser qu'ils vont continuer, en allant faire leurs
emplettes, d'en profiter pour déposer les contenants, là, qui seraient
consignés.
M. Benjamin : Merci, M. le
ministre. Et rassurez-vous tout de suite, non, je ne le prends pas mal, au
contraire, je pense que c'est un projet de loi trop important pour les
Québécoises et les Québécois, pour les citoyens, donc à chaque fois qu'on pose
une question au nom des citoyens, je pense qu'elle n'est jamais de trop, donc,
et question de permettre à chacun, à chaque Québécois et chaque Québécoise de
pouvoir s'approprier de ce qui s'en vient, de ce qui est dit dans ce projet de
loi et de ce qui n'est pas dit non plus. Et parlant de… Je reviens encore à ce
texte que nous avons devant nous, Mme la Présidente, ici, à la fin de la
proposition de modification, donc c'est le texte qui est en vert, que nous
propose comme modification le ministre. Donc, et je lis, Mme la
Présidente : «mais sur le marché on distribue autrement des contenants,
des emballages, des matériaux d'emballage». Donc, on parle de toute personne,
donc toute entreprise qui mettrait en marché des matériaux d'emballage.
Actuellement, M. le ministre, donc, j'aimerais savoir, pour ce qui a trait aux
entreprises qui mettent sur le marché des matériaux d'emballage, et quelles
sont les balises auxquelles ces entreprises-là tiennent et qu'est-ce qui va
changer pour ces entreprises-là dans le cadre de ce nouveau projet de loi?
• (15 heures) •
M. Charette : C'est sans doute
un des éléments qui a la portée la plus intéressante du projet de loi.
D'ailleurs, on a reçu l'appui autant… je le disais, les fédérations municipales
nous appuyaient. Alors, on aurait pu penser que le milieu producteur serait
réticent, mais il y trouve son compte, aussi. …entreprise Québec était à nos
côtés au moment de l'annonce, parce que depuis longtemps…
15 h (version non révisée)
M. Charette : …autant, je le
disais, les fédérations municipales nous appuyaient. Alors, on aurait pu penser
que le milieu producteur serait réticent, mais il y trouve son compte aussi.
Éco Entreprises Québec était à nos côtés au moment de l'annonce, parce que,
depuis longtemps, ces producteurs-là de contenant paient pour un système, dont
ils savent fort bien qu'il n'est pas superperformant, qui ne produit pas les
résultats escomptés et, malgré tout, ils y apportent une contribution, là, on
parle de centaines de millions de dollars au fil des ans. Donc, maintenant, le
producteur, c'est le principe de la responsabilité élargie des producteurs, le
producteur va avoir une responsabilité dès la mise en marché du contenant parce
qu'il sait qu'à la fin, une fois sa vie utile comme contenant de produit, il
sait qu'il sera redevable de ce qui en sera fait, à savoir : Est-ce qu'il
peut être valorisé ou pas? Et le producteur n'aura pas intérêt à mettre en
marché un contenant qui ne peut pas être valorisé sous peine de payer une contribution
encore plus importante au système en question.
Donc, c'est là où non seulement le
producteur finance un système, mais il pense à ce qu'il met dans ce système-là
pour s'assurer qu'à la toute fin, lorsqu'il arrivera, par exemple, au centre de
tri, ce contenant-là, s'il n'est pas consigné, il s'assurera qu'on puisse y
trouver plus facilement des débouchés. Et, déjà, on le voit sur le marché, il y
a des changements de comportement. Hier, j'en faisais mention jusqu'à tout,
tout récemment, les barquettes de fruits et de légumes à l'épicerie, c'était ce
qu'on appelle communément, là, du «styrofoam» en quelque sorte, quelque chose
qui peut difficilement être valorisable, mais vous remarquerez que, de plus en
plus, et ça devient, sans dire la norme, mais ce sera rapidement la norme, on
voit que ce sont maintenant des contenants qui sont 100 % faits de
matières recyclées et qui peuvent être 100 % recyclables aussi. Donc,
c'est une belle illustration du potentiel d'une responsabilité élargie.
Donc, le producteur sait qu'il aura à
assumer l'impact du produit qu'il met en marché. Donc, déjà, il s'assure que ce
produit-là ait la possibilité d'être valorisé le plus facilement possible.
M. Benjamin : Merci. Donc, le
ministre vient d'évoquer Éco Entreprises Québec donc dans ses réponses. Donc,
on va rester sur Éco Entreprises Québec un instant, M. le ministre, si vous le
permettez, puisqu'Éco Entreprises a formulé, au moins, une douzaine de
recommandations dans son mémoire lors des consultations particulières. Et une
de ces recommandations, M. le ministre, Éco Entreprises, et vous avez
recommandé que soit désigné, le plus rapidement possible, un organisme de
gestion pour transiger… un organisme unique de gestion pour…
M. Benjamin : ...formulé au
moins une douzaine de recommandations et dans son mémoire lors des consultations
particulières. Et une de ses recommandations, M. le ministre, Éco Entreprises
vous avait recommandé que soit désigné le plus rapidement un organisme de
gestion pour transiger... un organisme unique de gestion pour transiger avec la
municipalité durant la période préparatoire de transition. Où est-ce que vous
en êtes là-dessus?
M. Charette : En fait, on le
mentionne aussi depuis le début, c'est un projet de loi à deux têtes en quelque
sorte, le volet consigne, le volet modernisation de la collecte sélective. Les
deux têtes sont appelées à voir cet organisme de gestion désigné, un organisme
qui aura un rôle capital, c'est-à-dire non seulement une obligation de résultat
quant aux objectifs à atteindre, mais aussi un rôle de logistique, c'est-à-dire
appuyer, dans le cas de la collecte sélective, les centres de tri pour
s'assurer qu'ils soient suffisamment performants pour assurer une qualité
déterminée de matière minimale.
Consigne, cet OGD là aura aussi un volet
de logistique. Par exemple, on parlait des routes pour la collecte des
contenants, et tout ça, dans les centres de dépôt. Donc, ce sont deux organismes
à la mission fondamentale. Et les travaux, là, des comités actuellement, se
penchent déjà sur la forme que devrait prendre les OGD en question.
M. Benjamin : Vous savez,
chaque fois que vous abordez les centres de tri, vous savez où est-ce que je me
situe par rapport aux enjeux des centres de tri, M. le ministre. Donc, nous
avons cette obligation-là de faire mieux, donc... Et c'est pour cette raison
que j'espère que ce projet de loi là, donc, nous permettra d'arriver à cette
fin.
Une autre recommandation d'Éco Entreprises
Québec qui m'intéresse particulièrement, puisque vous avez parlé des enjeux de
la consigne et de la collecte sélective, la 12e recommandation d'Éco
Entreprises Québec qui recommandait que des ajustements au projet de loi soient
apportés afin d'améliorer la cohérence, parce qu'il y avait effectivement
quelques incohérences qui avaient été soulignées entre le système de consigne
et de collecte sélective et l'alignement d'articles régissant la récupération
et la valorisation des matières résiduelles. Est-ce que vous êtes prêt, au
cours de cette étude détaillée, à travailler en ce sens?
M. Charette : ...ce qu'il faut
savoir, c'est qu'il y a déjà quelques amendements qui ont été déposés en début
de séance hier. Mais, par moment, les groupes que l'on reçoit, et ce n'est pas
un reproche, chacun a sa spécialité ou son expertise, c'est la nuance entre
projet de loi qui deviendra loi et règlement qui n'est pas toujours claire.
Mais c'est bien certain que la réglementation qui va découler de l'adoption du
projet de loi visera à une intégration la plus complète possible, parce que les
deux...
M. Charette : …ou son
expertise, c'est la nuance entre projet de loi qui deviendra loi et règlement,
qui n'est pas toujours claire. Mais c'est bien certain que la réglementation
qui va découler de l'adoption du projet de loi visera à une intégration la plus
complète possible, parce que les deux systèmes sont parallèles mais sont,
surtout, très complémentaires.
Les contenants consignés qui avaient
l'habitude, dans bien des cas… bien, c'est-à-dire les nouveaux contenants qui
seront consignés avaient l'habitude jusqu'à… et ce sera le cas jusqu'à l'entrée
en vigueur de la loi, de se retrouver dans les centres de tri. Une bonne
quantité de ces contenants-là ne s'y retrouveront plus, à l'exception… et ce
sera le choix des citoyens, des citoyennes, et je l'évoquais hier, s'ils
décident… parce que, bon, pour x raisons que ce soit, leurs canettes de boisson
gazeuse qu'ils consomment, ils ne font pas de détour parce que c'est une
consommation occasionnelle puis, bon, ils la mettent au bac de recyclage, bien,
ce 0,10 $ là va devenir non pas… ne fera pas l'objet d'un remplacement
pour le citoyen mais va devenir un objet de financement pour le centre de tri.
Donc, déjà, il y a un arrimage entre
collecte sélective et consigne, mais, ultimement, la matière qui ne cheminera
plus par le centre de tri parce qu'elle sera maintenant consignée, elle va
passer directement sous la gestion de l'OGD qui aura la responsabilité de la
mettre en valeur. Donc, dans certains cas, on peut penser qu'un conditionneur
va dire, sur un territoire donné : Moi, je vais acheter toutes les
canettes d'aluminium qui auront été récupérées. Donc, le centre de tri n'aura
pas à s'occuper de gérer ce flot-là. Donc, les deux… bien, en fait, il y aura
plus que deux règlements, vraisemblablement, mais les deux têtes du projet de
loi sont en étroite collaboration pour s'assurer de la cohérence de tout ça.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : …M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? Mme
la députée de Mercier et, par la suite, M. le député de Jonquière.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Étant donné qu'on est ici dans la section où on parle des
éléments qui pourraient être définis par règlement, oui, toujours un petit peu
certaines questions…
Tout à l'heure, j'avais demandé pourquoi
est-ce qu'on ne mettait pas les contenants, et le ministre avait dit :
Bien, c'est parce que, des fois, ça peut changer, les formats peuvent changer.
On ne peut pas mettre ça dans la loi, il faut le mettre dans le règlement.
Donc, ça, je comprends. Il y a d'autres éléments que je veux m'assurer qu'ils
sont dans les règlements. Je vais les nommer.
Il y en a une, c'est sur… pour fixer les
cibles de recyclage de chaque matière. Est-ce que… toutes les matières, il va y
avoir un taux de recyclage, et non pas de récupération, dans le règlement?
Parce que, quand on en a parlé, le ministre a parlé beaucoup de la stratégie
plastique, parce que je comprends que c'est la prochaine chose qui s'en vient,
mais là, ça inclut l'écoconception. Mais moi, je parle de…
Mme Ghazal : …matière. Est-ce
que toutes les matières, il va y avoir un taux de recyclage, et non pas de récupération,
dans le règlement? Parce que, quand on en a parlé, le ministre a parlé beaucoup
de la stratégie plastique, parce que je comprends que c'est la prochaine chose
qui s'en vient, mais là ça inclut l'écoconception. Mais, moi, je parle de
recycler. Est-ce que dans le règlement, ça va être écrit les objectifs de
recyclage pour le contenant consigné? De la même façon, de toute façon, dans le
plan de gestion des matières résiduelles, je pense qu'on le fait pour le bac
bleu, la collecte sélective. Chacune… Et comment est-ce qu'on va s'assurer de
la traçabilité? Parce qu'un des problèmes qu'on avait, c'est : Il n'y
avait pas de qualité, mais on n'avait pas la traçabilité. À la sortie du centre
de tri, les matières allaient dans un trou noir, et dans les statistiques de RECYC-QUÉBEC,
c'était écrit «Matières acheminées pour fins de recyclage». Maintenant, à la
question : Est-ce que ça a été recyclé?, la réponse, c'est : Point
d'interrogation. Donc, ces deux éléments là, est-ce qu'ils vont être dans le règlement
défini? Et comment, sans me dire précisément, puisque ce n'est peut-être pas
encore prêt?
• (15 h 10) •
M. Charette : Bon. L'idée est
déjà assez précise, comme pour à peu près tous les REP. Les REP, on l'a dit tout
à l'heure, il y en a maintenant pour les gros appareils électroménagers, mais
il y a les batteries, il y a… Hein? Au fil des ans, il y a plusieurs REP qui se
sont ajoutés, les écrans de télévision, écrans d'ordinateur. Donc, il y a plusieurs
REP comme ça. Il y a un objectif sur le taux de récupération par rapport à ce
qui est mis en marché. Donc, ce sera la même chose pour les cannettes de toutes
sortes, bouteilles et autres, on va s'attendre à ce que tel pourcentage, puis
c'est un pourcentage qui augmente au fil du temps, on va s'attendre par exemple
que x pourcentages de cannettes d'aluminium soient récupérées. C'est là où le
producteur et l'OGD sont intimement liés, parce que les montants… Pardon.
Une voix : Récupérées ou
modifiées?
M. Charette : Récupérées dans
un premier temps, récupérées. Ceci dit, étant donné qu'on parle ensuite de
matières relativement homogènes, c'est-à-dire toutes les cannettes d'aluminium
en même temps à la même place, avec toutes les bouteilles de verre à la même
place, toutes les bouteilles de plastique à la même place, on va avoir une
valeur ajoutée très, très importante à ces ballots-là, ce qui fait qu'on ne les
donne pas, on les vend, et, vu que la qualité, elle est bonne, le prix va
monter. Donc, l'acheteur qui achète ça, il n'achète pas ça pour faire de
l'épandage avec, là, il achète ça à valeur ajoutée, parce que, lui,
l'aluminium, c'est clair, il va refaire de l'aluminium avec; le verre, ça va
vraisemblablement être du verre avec. Donc, la matière issue des produits
consignés, je n'ai aucune, aucune, aucune inquiétude qu'elle sera utilisée à
bon escient, parce qu'elle sera achetée à fort prix, elle sera achetée à valeur
ajoutée. Donc, ce n'est pas comme si on voulait se débarrasser. C'est un petit
peu le problème avec le verre, entre nous. On le sait, on se défend en se
disant : Ça devient du produit d'épandage. Mais je dis tout le temps à la
blague : Au lieu d'épandre pour les besoins réels, qui seraient de deux
pouces, on en…
M. Charette : …parce qu'elle
sera achetée à fort prix, elle sera achetée à valeur ajoutée, donc ce n'est pas
comme si on voulait se débarrasser. C'est un petit peu le problème avec le
verre, entre nous. On le sait, on se défend en se disant : Ça devient du
produit d'épandage. Mais je dis tout le temps à la blague : Au lieu
d'épandre pour les besoins réels, qui seraient de deux pouces, on en épand pour
10 pouces d'épaisseur puis on se dit : On l'a valorisé, on en fait de
l'épandage. Mais, vu que, là, c'est à valeur ajoutée, payé avec possible
surenchère, l'OGD, si, par exemple, il a deux acheteurs, pas… je dis deux, ça
peut être trois, ça peut être plus, plusieurs acheteurs pour un type de matière x,
bien, c'est le jeu du marché, cette valeur-là… cette matière-là va prendre
encore plus de valeur. Donc, celui qui l'achète volontairement — parce
qu'il n'est pas contraint, c'est sa job de faire rouler son entreprise — bien,
il n'a aucun intérêt à acheter quelque chose pour l'envoyer au site
d'enfouissement, là, par la suite.
Mme Ghazal : Donc, je
comprends qu'il va y avoir une cible de taux de récupération dans le règlement
pour chaque matière. Mais il n'y aura pas de cible de recyclage, puisqu'on est
sûr que 100 % va être recyclé, étant donné que ça a une valeur?
M. Charette : En fait, pour
plastique, verre, aluminium, il y a des débouchés très, très naturels pour ça,
moi, je ne suis pas inquiet, et, même, on a des conditionneurs au Québec qui,
depuis l'annonce du projet de loi, ont décidé… J'ai une entreprise, on parle de
plusieurs millions, qui…
Mme Ghazal : Donc, il n'y aura
pas de cibles? Moi, ma question : Est-ce que dans le règlement il va y
avoir une cible pour le recyclage?
M. Charette : Pour la récupération?
Bien, en fait, pour la matière… Parce qu'il faut distinguer deux…
Mme Ghazal : Oui ou non?
M. Charette : …il faut
distinguer deux choses. Pour la matière…
Mme Ghazal : Elle dit oui,
elle dit oui. Donc, c'est-u oui? Non? O.K., c'est bon.
M. Charette : Pour la matière…
Pour la matière consignée, donc, cette matière-là à valeur ajoutée, honnêtement,
je ne suis pas inquiet. La personne qui achète quelque chose, la personne, l'entreprise
qui achète quelque chose, elle l'achète pour en faire quelque chose, elle ne
l'achète pas pour s'en départir par la suite. Mais il y a un défi encore pour
certains types de contenants. Les Tetra Pak, on l'a mentionné, c'est la raison
pour laquelle on se donne un laps de temps plus grand, parce que, si on devait
l'implanter aujourd'hui, bien, je ne suis pas sûr qu'on aurait le même taux de…
non seulement de récupération, mais de revalorisation. Mais, avec les produits
consignés, honnêtement, ceux qui vont l'acheter…
Mme Ghazal : De revalorisation
ou de recyclage, hein?
M. Charette : En fait, non,
c'est… Pour les produits consignés, il y aura, oui, cible de récupération, mais
je suis… je veux dire, c'est… je suis certain, là, que ce sera 100 % dédié
à la revalorisation, étant donné qu'on ne le donnera pas, là. Il y a des entreprises
qui vont l'acheter, cette matière-là.
Mme Ghazal : Juste pour
comprendre, ça va être… quand vous dites «revalorisation», c'est à la façon
qu'on l'utilise, là, mais c'est du recyclage qui va être fait.
M. Charette : Oui. Bien, on
peut…
Mme Ghazal : O.K. Non, mais
c'est important, parce que c'est écrit dans la LQE puis ça fait partie de l'éducation.
On dit… Là, on parlait hier qu'il fallait faire l'éducation à la population,
puis il faut aussi que, nous, on utilise les bons termes si on veut que ça se
rende à la population. Donc, il n'y aura pas de taux de recyclage, ni à court
terme, ni à très…
Mme Ghazal : …c'est important parce
que c'est écrit, même dans la LQE, puis ça fait partie de l'éducation. On dit…
on a parlé, hier, qu'il fallait faire l'éducation à la population. Il faut
aussi que, nous, on utilise les bons termes si on veut que ça se rende à la population.
Donc, il n'y aura pas de taux de recyclage ni à court terme ni après long
terme, quand on va être sûr de taux de recyclage comme cible dans les
règlements. Il va juste en avoir pour la récupération. C'est ce que je
comprends, puis je voulais aussi en savoir plus sur la traçabilité.
M. Charette : On m'indique… Et
c'est, je pense, une bonne nouvelle.
Mme Ghazal : O.K.
M. Charette : Ce serait
préciser qu'il y aurait aussi des objectifs pour revalorisation recyclage pour
les contenants. Mais, comme je vous…
Mme Ghazal : Quels contenants?
M. Charette : Les contenants
consignés, donc on parle, là, dans un premier temps, verre, aluminium et
plastique, ultimement Tetra Pak dans quelques trois ans, là, après l'entrée en
vigueur, là, de la première phase de la consigne.
Mme Ghazal : Mais, c'est un petit
peu… Moi, je m'étais pris des notes. Je veux m'assurer qu'est-ce qui va être
dans les règlements, puis ça en faisait partie d'avoir les taux… les taux de
récupération, ça, je pense qu'on en a même pour… peut-être pas pour la
consigne. Ça, je ne le sais pas. Je ne me rappelle pas de ce qui existe
actuellement comme cible. Vous savez, les fameuses cibles qu'on ne respecte
jamais, là, comme il y en a pour le compostage, etc. Mais je pense que c'est
des cibles de récupération. Mais des cibles de recyclage, est-ce
qu'actuellement il y en a pour les matières? Est-ce qu'il y en a? Et est-ce
qu'avec le nouveau projet de loi, il va y en avoir? Là, le ministre me dit que
oui, il va y en avoir finalement. C'est ce que je comprends.
M. Charette : Mais, il n'y en
a pas en vigueur présentement…
(Consultation)
Mme
Ghazal : Pour les contenants consignés du privé?
M.
Charette : Oui, il y a déjà cette obligation-là, mais actuellement,
non, étant donné que la…
Mme
Ghazal : Les matières ne le sont…
M.
Charette : …le projet de loi n'est pas encore adopté puis les produits
consignés élargis ne sont pas encore…
(Consultation)
M.
Charette : Cette même rigueur-là s'appliquerait également, là, à ce
qui sera recueilli par la cueillette sélective.
Mme
Ghazal : C'est ça. C'était mon autre question. Parce que, j'essaie de
me rappeler, il y a aussi des cibles pour… il y a des cibles aussi pour la
recollecte sélective qui existe, mais je pense que c'est des cibles de récupération
aussi, et non pas de recyclage, je crois en ce moment. Est-ce que dans la
réglementation… parce que ce qui est écrit dans le napperon, là, qui a été
déposé, toute la réglementation va être terminée en décembre 2021. Est-ce
qu'en décembre 2021 pour le plastique, verre, métal… je ne sais pas quel
autre, peut être, Tetra Pak, là, il va y avoir des cibles de recyclage aussi et
de récupération? Il va y avoir une cible de récupération, et normalement, le
taux de recyclage, c'est quoi? Ça va être 100 % ou il va y avoir des
cibles précisément?
M.
Charette : En fait…
Mme Ghazal : ...verre, métal,
je ne sais pas quel autre, peut-être Tetra Pak, là, il va avoir des cibles de
recyclage aussi et de récupération. Il va avoir une cible de récupération, et
normalement, le taux de... le recyclage, c'est quoi, ça va être 100 % ou
il va y avoir des cibles, précisément?
M. Charette : En fait, là, je
regarde un petit peu les informations qui me parviennent, pour les taux de
recyclage, on serait à 75 % comme cible visée. Cependant...
Mme Ghazal : Pour tout le...
pour le PVM, plastique, verre, métal?
M. Charette : Pour le recyclage
et donc, c'est-à-dire, pour contenants consignés et pour ce qui va transiger
par les centres de tri. Cependant, ce n'est pas un objectif qui sera atteint à
la première année. Pour, toutes les REP, je regardais, et la collègue disait, à
juste titre : Bien souvent, on se fixe un objectif, on ne l'atteint pas,
mais c'est étonnant de voir à quel point les REP sont efficaces.
Mme Ghazal : Tout à fait.
M. Charette : On a les
chiffres pour les écrans de télévision, écrans d'ordinateur, batteries et tout
ça. On a des chiffres qui, dans bien des cas, là, sont supérieurs à ce qui
avait été anticipé comme résultat. Donc, le phénomène ou le principe de la REP,
c'est réellement un outil, là, qui a fait ses preuves, là, de façon assez
remarquable.
Mme Ghazal : Oui, absolument,
parce qu'on va se fixer des taux de récupération, ça, ça va être dans les règlements
qui vont être prêts en décembre 2021. Et, pour chaque matière, à côté, il va
avoir aussi une cible de taux de recyclage, et là, je comprends que c'est 75 %,
je ne parle même pas d'atteindre ou pas atteindre, là, je parle de la cible de
taux de recyclage, parce que ça, on n'en a pas, en ce moment, de cible de… je
veux dire, on avait des cibles de récupération, mais on ne savait pas ce qui arrivait,
et c'est là qu'on disait : Bien, c'est bien beau d'avoir des objectifs de
récupération, on est très bon puis on récupère puis on a l'air très, très bon,
mais on ne recycle pas, on jette ou on ne sait pas où ça s'en va. Et c'est ça
qu'il faut régler, c'est ça, là, j'essaie de retrouver dans le rapport des
recommandations de la commission sur la crise du verre, qu'est-ce qu'on disait
par rapport aux cibles, je vais le retrouver tantôt. Et là, le ministre me
confirme que, dans les règlements qui vont être prêts d'ici la fin de l'année,
il va avoir une cible pour le plastique, verre, métal… toutes les matières de
75 %, d'ici, on ne sait… quelle échéance?
• (15 h 20) •
M. Charette : En fait, c'est
le gros, gros avantage que j'ai d'être bien entouré, donc j'ai les précisions
qui m'arrivent. Donc, autant pour collecte sélective que pour consigne, ce qui
sera prévu, c'est le taux de récupération et le taux de recyclage à atteindre
et les pénalités applicables, parce que lorsque l'objectif n'est pas atteint de
pénalité, comme c'est le cas avec les REP déjà en place, et un élément
supplémentaire, celui de la traçabilité de la matière, donc on aura ces
composantes-là.
Mme Ghazal : Puis pour la
traçabilité… mais si c'est déjà prêt, sans avoir le projet de règlement, tout
ce qui va être dedans…
M. Charette : En fait, ce
n'est pas que le règlement est prêt, c'est que les principes, il y a plusieurs
principes qui ont déjà…
M. Charette : ...un élément supplémentaire,
celui de la traçabilité de la matière. Donc, on aura ces composantes-là.
Mme Ghazal : Puis pour la
traçabilité... Mais, si c'est déjà prêt, on ne peut pas avoir, sans avoir le
projet de règlement, tout ce qui va être dedans...
M. Charette : Bien, en fait,
ce n'est pas que le règlement est prêt. C'est que les principes... il y a plusieurs
principes qui ont déjà été arrêtés, et c'est des éléments qui vont se traduire
dans le règlement. Mais le règlement... Même, dans le tableau, vous avez...
c'est prévu pour la fin de la présente année. Mais il y a des principes
auxquels on tient, et c'est des principes, là, que je vous partage, là, à
l'instant.
Mme Ghazal : C'est ça. Je ne
me rappelle pas, dans le napperon, si on disait que ces éléments-là allaient
être là. Je me rappelle qu'il y avait les matières, et tout ça. Parce qu'on
vient de le recevoir, ça fait que je n'ai pas tout étudié ça parfaitement. Je
ne pense pas que c'était écrit. Traçabilité, il va y avoir quelque chose. Qu'est-ce
qu'il va y avoir par rapport à la traçabilité? Parce que ça, c'était
vraiment... Et ça l'est encore, là. On n'a pas à parler du passé, là. Rien n'a
été fait, tout est encore sur papier. En ce moment, c'est... la traçabilité,
c'est extrêmement problématique. RECYC-QUÉBEC nous dit : Je ne le sais
pas, où est-ce que les choses vont, je n'en ai aucune idée.
M. Charette : Bien, en fait,
l'OGD va savoir à qui la matière est vendue. Donc, déjà, on saura qui est
l'acheteur et on saura quelle est la finalité. Si c'est, par exemple... je ne
veux pas... je n'aime pas citer directement trop d'entreprises en particulier,
mais étant donné qu'elle est assez unique au Québec... On parlait d'OI. Si, par
exemple, Owens-Illinois est l'acheteur, un, on va le savoir, puis, deux, bien,
on sait ce qu'OI fait avec le verre. Et OI le disait notamment au mandat
d'initiative, c'est un petit peu ahurissant, et c'est là où je vous dis :
On parle de valeur ajoutée à une matière qu'on considère trop peu actuellement.
Mais OI le disait ouvertement, là, son
verre recyclé ou sa fibre de verre, actuellement, l'entreprise est contrainte
de l'acheter, plus souvent qu'autrement, à l'extérieur du Québec, parce que le
marché québécois, qui, pourtant, consomme énormément, énormément de contenants
de verre, n'arrive pas à l'alimenter, pour les raisons que l'on a mentionnées,
là, de qualité, et tout ça.
Mme Ghazal : Donc, on va être
capables de savoir, à travers l'OBV, où ça s'en va, si c'est comme... dit, OI
ou un autre. Et est-ce que ça va arriver que le gouvernement dise : Oui,
bien là vous avez vendu à Untel, il a des mauvaises pratiques... Ou, par
exemple, on a vendu à Untel, c'est un «broker», il a des mauvaises pratiques,
ou je ne sais pas quoi. Donc, le gouvernement refuse que... ou vous dit :
Vous ne devriez plus faire affaire avec ça parce qu'ils ne respectent pas les
critères. Est-ce qu'il va y avoir une surveillance à ce niveau de détail?
Je parle, par exemple, des masques
recyclables. Il y a des entreprises qui ont commencé à dire : Oui, oui,
nous, on recycle, nous, on recycle, mais quand on pose des questions, on n'a
aucune réponse. RECYC-QUÉBEC a essayé d'avoir les réponses. C'est les
compagnies de recyclage, donc, qui vendent leurs boîtes à gros prix, boîtes presque
vides, parce que, hein, c'est très, très léger, ça, ces masques-là, pour les
écoles, pour les institutions. Et quand on dit...
Mme Ghazal : ...pose des questions,
on n'a aucune réponse. RECYC-QUÉBEC a essayé d'avoir les réponses. C'est les
compagnies de recyclage, donc, qui vendent leurs boîtes à gros prix, boîtes
presque vides parce que, hein, c'est très, très léger, ça, ces masques-là, pour
les écoles, pour les institutions. Et, quand on dit : Est-ce que c'est sûr
que cette compagnie-là recycle? RECYC-QUÉBEC nous dit : Bien, c'est ce
qu'ils m'ont dit, puis ils ont tout compilé ça dans un document puis qu'ils ont
mis sur le site Internet, mais les gens pensent que ça a été vérifié puis que
ces matières sont réellement recyclées. On ne veut pas savoir ce que les entreprises,
ou les brokers qui achètent, ou les clients, ce qu'ils nous disent, on veut
savoir s'ils vont vraiment le faire. Est-ce qu'il va y avoir des critères
d'approbation et de validation de la part de RECYC-QUÉBEC à ces clients-là qui
achètent la matière?
M. Charette : En fait.,
la question de la collègue me permet de lui un petit, petit clin d'oeil. Pour
les masques, la solution n'est pas aussi simple qu'elle n'y parait, mais c'est
très différent...
Mme Ghazal : Je n'ai
jamais dit le contraire.
M. Charette : ...c'est
très, très différen. Par contre, là, on parle de gens qui paient pour se
débarrasser des masques. Hein, il y a certaines compagnies qui prétendent bien
les recycler, mais là, le système, c'est plutôt l'inverse. On ne paie pas des
gens pour s'en débarrasser, il y a des gens qui vont payer pour acheter la
matière. Donc, c'est très, très différent. L'acheteur va avoir une vision
intéressée. L'acheteur ne paiera pas le gros prix pour uniquement le faire
brûler, là, on comprend, et c'est la même chose au niveau du centre de tri.
C'est certain que la qualité sera toujours
plus grande à travers les contenants consignés, hein. La qualité, elle est...
la pureté... ou la contamination sera beaucoup, beaucoup, beaucoup moins grande
à travers les contenants consignés qu'à travers ce qui passe par les centres de
tri. Mais là cette matière-là va prendre de la valeur et elle sera achetée à
véritable prix et non pas vendue. C'est là où ça va faciliter...
Mme Ghazal : J'ai
compris. Je comprends. En fait, moi, mon point, c'était... quand j'ai à parler
de ça, je sais qu'on... que ce n'est pas la même logique parce qu'il y en a un
qu'on paie pour se débarrasser, l'autre, on vend.
Moi, j'ai déjà travaillé dans des
entreprises où je vendais même le papier, puis c'était cher. Je regardais la
Bourse, là, de New York, puis c'était... c'est fou comment il y a eu un
compacteur qu'on a acheté, puis ça a été rentabilisé comme ça. Ça fait que...
avant que le prix descende. Donc ça, je comprends le principe.
Moi, mon point, c'est RECYC-QUÉBEC ne fait
pas les vérifications et se fie. Là, je dis «RECYC-QUÉBEC», là, mais, l'OBV,
quand elle va faire affaire avec des entreprises. Je comprends que l'intérêt
financier de ces entreprises-là d'acheter des OBV n'est pas pour, après ça,
aller jeter. Parce qu'ils achètent, donc ils veulent faire quelque chose. Mais
est-ce qu'on va quand même... parce qu'on ne sait jamais qu'est-ce qui peut
arriver, est-ce qu'on va quand même s'assurer et valider que ces
entreprises-là, aussi, moi, j'appelle ça les brokers, là, qui achètent la
matière puis après ça la revendent ailleurs, là. Eux autres, ils ne vont pas
aller l'amener dans une usine, puis faire le recyclage puis produire un nouveau
produit, ils vont la vendre. C'est comme des...
Mme Ghazal : …parce qu'on ne
sait jamais qu'est-ce qui peut arriver, est-ce qu'on va quand même s'assurer et
valider que ces entreprises-là, aussi, moi, j'appelle ça les brokers, là, qui
achètent la matière puis après ça la revendent ailleurs, là. Eux autres, ils ne
vont pas aller l'amener dans une usine, puis faire le recyclage puis produire
un nouveau produit, ils vont la vendre, c'est comme des brokers, là, des
«middleman». Est-ce qu'on est capables de savoir après, eux, quand ils vont l'acheter,
puis après ça, à qui ils vont la donner pour s'assurer où est-ce que ça s'en
va, est-ce qu'il va y avoir une validation, une vérification jusqu'au bout, de
la matière, ou on se fie que l'OBV va la vendre. Comme la matière, ça vaut
cher, donc c'est sûr, on s'attend à ce qu'une compagnie qui achète, c'est sûr
que, pour son propre intérêt, elle ne va pas jeter. Est-ce qu'on est dans cette
logique-là, du laisser-faire, ou de plus de contrôle, et quand j'ai amené le
point du masque, c'est parce qu'on s'est rendu compte qu'il n'y en avait pas,
de contrôle, donc est-ce que c'est la même logique?
M. Charette : Bien, en fait,
pour les masques, non seulement il n'y a pas de garantie, mais c'est le
recyclage lui-même qui pose de grandes, grandes questions et de sérieuses
problématiques. Donc, il n'y a pas de recyclage facile de ces masques-là. Mais
sinon, sinon, comme je vous disais, il y aura un système de traçabilité.
Comment celui-ci va s'opérer, je ne serais pas en mesure de le préciser à ce
moment-ci, déjà il y a des données qui rentrent, juste pour répondre à la
question précédente, désolé, je ne veux juste pas manquer de fournir
l'information. Pour les obligations de recyclage, 75 % d'ici 2025 et
90 % d'ici 2030, donc on parle d'obligations de recyclage assez
importantes.
Mme Ghazal : Pour toutes les
matières, toutes les matières, c'est le même pourcentage pour toutes les
matières.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, pour ce qui est consigné et centre de tri, à ce moment-ci, donc
ça n'inclut pas toutes les matières, mais ce qui transige par ces systèmes-là
et qui doivent transiger par ces systèmes-là, normalement on devra atteindre
ces objectifs-là avec un principe de traçabilité, mais je ne pourrais pas vous
dire jusqu'à quel point on va aller loin dans la chaîne. Ce qui se dessine
comme scénario le plus probable, ce que des conditionneurs nous disent, il y a
certains conditionneurs qui, déjà aujourd'hui, nous disent — il
faudra voir si ça se traduit, là, dans la réalité — mais certains
conditionneurs nous disent : On serait prêts à acheter à 100 % du
verre que vous allez récupérer à travers la consigne, ou 100 % de
l'aluminium. Bon, reste à savoir si c'est le cas, et s'il y a plus qu'un
acheteur potentiel, c'est là où les prix seront encore meilleurs, mais
plusieurs de ces conditionneurs-là, je reprends l'exemple d'O-I, bien, on sait
qu'O-I, ce n'est pas un broker, là. S'il achète, il va refaire du verre avec
son verre. On sait que c'est le cas avec l'aluminium, en fait, l'aluminium, il
n'y a aucun…
M. Charette : …c'est là où les
prix seront encore meilleurs, mais plusieurs de ces conditionneurs-là, je
reprends l'exemple d'OI, bien, on sait qu'OI ce n'est pas un broker, là. S'il
achète, il va refaire du verre avec son verre.
On sait que c'est le cas avec l'aluminium,
en fait, l'aluminium, il n'y a aucun, aucun intérêt à faire autre chose que de
l'aluminium avec ça. Ça se recycle de façon quasiment infinie.
Pour le plastique, il y a plusieurs
propriétés aux marchés potentiels. Faudra voir dans quelles conditions et pour
quelles fins, là, ce plastique-là serait acheté, mais verre, aluminium, la
question elle est répondue d'avance, il n'y a aucun, aucun intérêt à faire
autre chose avec ces matières-là dans bien des cas.
Mme Ghazal : C'est ça, mais de
ce que je comprends, on ne va pas juste se fier aux intérêts de ces
personnes-là, en disant : Bien, logiquement, l'intérêt. On va avoir des
cibles contraignantes avec des pénalités parce que ça faisait partie d'une des
recommandations de la commission, s'assurer que toutes les matières du bac qui
sont couvertes par… puis là c'est le bac, là, on parle peut-être des deux
choses, moi, c'était la consigne dont je parlais, mais c'est la même chose,
c'est les matières, on veut qu'elles soient recyclées.
Donc, s'assurer que toutes les matières du
bac sont couvertes par une vraie responsabilité élargie et le gouvernement doit
fixer les objectifs de taux de recyclage par matière et imposer des pénalités
lorsque les entreprises n'atteignent pas les seuils.
Bien, moi, c'est un peu ça, je veux dire,
j'aurais d'autres questions, mais je veux laisser les collègues, aussi,
intervenir par rapport à d'autres éléments qui vont être dans le règlement et
là je vois que le ministre a quand même des réponses qui arrivent au
compte-gouttes.
Donc, peut-être si c'était possible puis,
comme le ministre l'a dit, si c'était possible de dire qu'est-ce qui va avoir
comme éléments importants suite aux discussions puis aux questions qu'on pose
qui vont être dans le règlement puis que ça soit peut-être écrit dans un
document puis que ça soit déposé, parce que là je prends en note : Ah,
oui, taux de recyclage 70 %, 2025. Ah, oui, 90 %, 2030.
Si c'est connu, bien, qu'on nous le dise
maintenant. Pourquoi faire durer le suspense aussi longtemps?
M. Charette : Le but, c'est
toujours de ne pas commettre d'impair et ne pas transmettre un document qui ne
peut être transmis à ce moment-ci. En fait, le but de l'exercice, c'est
beaucoup questions-réponses. C'est difficile pour nous d'anticiper toutes les
questions qui peuvent être posées, là, de façon très, très légitime par les
oppositions. Donc, avec les questions, on se charge de trouver la réponse
lorsque la réponse existe.
• (15 h 30) •
Le premier document qui a été transmis ce
matin, je pense, offre des éléments de réponse intéressants. Mais je serais
prêt à en déposer un autre dans les prochains instants, là, à travers le
secrétariat, qui sont d'autres éléments. Et ça, c'est un document de travail,
en ce sens que ce n'est pas un document officiel…
15 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …transmis ce
matin, je pense, offre des éléments de réponse intéressants. Mais je serais
prêt à en déposer un autre dans les prochains instants, là, à travers le secrétariat,
qui sont d'autres éléments. Et ça, c'est un document de travail, en ce sens que
ce n'est pas un document officiel, mais ce sont des objectifs que l'on souhaite
atteindre avec la réglementation. Et là je précise d'entrée de jeu, ce n'est
pas exclusif. Ce n'est ni exhaustif, mais ce sont les grands, grands principes,
là, que l'on souhaite retrouver dans la réglementation. Donc, c'est peut-être
des données, là, qui peuvent être utiles, là, pour les collègues.
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce qu'il y a consentement,
j'imagine, pour le dépôt de ce document?
Mme Ghazal : Oui,
consentement. Oui, mais ça commence à ressembler à un striptease. Un morceau à
la fois déposé, et le ministre nous a confirmé que ce n'était pas une bonne chose,
ça ne lui allait pas bien.
M. Charette : Que je n'ai
aucun talent là-dedans.
Mme Ghazal : Je veux confirmer
la même chose, mais bon. Il y avait un autre élément aussi dans le rapport,
c'était adopter une des recommandations, c'est la c12, adopter un cadre
réglementaire contraignant pour s'assurer l'acquisition de données et la
traçabilité des matières. Donc, ça aussi ça va être important de s'en assurer.
Là, je comprends qu'on n'a pas le mécanisme puis les détails dans le projet de
loi, mais au moins, là, là… Puis c'est encore flou. On ne le sait pas comment.
Parce qu'on parle de la consigne puis on le sait que la matière elle est
parfaite puis très, très belle, et c'est pour ça que tant de gens se sont
battus pour que la consigne ait lieu, parce qu'advienne et soit élargie, parce
qu'ils savent ça depuis très, très longtemps. Dans les centres de tri, ça va
continuer. Et il va y avoir la matière. On le sait, là, le pot de cornichon
dans le bac de recyclage ne sortira pas en pot de cornichon, ne sera pas de
bonne qualité et ne pourra pas, par exemple être vendu à Owens-Illinois, mais
peut-être d'autres. Et c'est là qu'il pourrait arriver que la matière, bien, sa
valeur ne sera pas bonne parce que les matières vont être contaminées, ça ne
sera pas très pur. Et là on va dire que c'est recyclé à l'extérieur du centre
de tri. Je comprends qu'on aura nettoyé passablement avec la consigne, le bac
bleu, mais, quand même, la valeur est moindre. Et donc ça peut arriver qu'on
dise que les taux de recyclage ne soient pas vraiment atteints. Donc, c'est là
aussi le problème, d'où la traçabilité va être extrêmement, extrêmement
importante et faire… et répondre à cette recommandation de la commission sur la
crise du verre, d'avoir des méthodes contraignantes, là, pour s'assurer… et non
pas juste dire : Ah! Oui, ils nous ont dit que ça a été recyclé. Parfait,
on va… ils nous ont dit que ça a été recyclé. Non, non, il faut vérifier.
M. Charette : Alors, tout à
fait, et peut-être un élément qui moi me rassure beaucoup, et je le mentionnais
rapidement hier, l'aide aux centres de tri, dorénavant, sera d'autant plus
conditionnée à des résultats. Et les résultats se mesurent comment dans un
centre de tri? C'est avec la qualité de matière que le centre de tri est en
mesure de livrer. Au fil des ans, puis ce n'est pas un jugement, là, loin de
là, il y a énormément d'argent qui a été confié ou remis aux centres de tri
sous forme de subvention, mais c'était vraiment là… on patchait puis on savait
qu'on…
M. Charette : ...dans un centre
de tri, c'est avec la qualité de matière que le centre de tri est en mesure de
livrer. Au fil des ans, puis ce n'est pas un jugement, là, loin de là, il y a
énormément d'argent qui a été confié ou remis aux centres de tri sous forme de
subvention, mais c'était vraiment, là, on patchait puis on savait qu'on
gagnait, dans les faits, là, on gagnait six mois, là. On n'avait rien, rien,
rien réglé, mais on gagnait quelques mois pour s'assurer que le système ne
s'effondre pas au complet.
Et dorénavant, les centres de tri, avec la
supervision de l'OGD, auront une qualité minimale à livrer, notamment pour le
papier, papier mixte et autre. C'est une grosse, grosse problématique parce que
les centres de tri sont littéralement inondés de ce type de contenant-là ou de
matériau-là. Mais il y aurait une exigence de qualité, et, si le centre de tri
ne répond pas à cette exigence-là, bien, il va se marginaliser du système, en
quelque sorte, donc il va se couper des subventions, il va se couper de l'appui
de l'OGD. Ce n'est plus l'OGD qui aura à chercher un débouché à vendre la
matière pour ces centres de tri là. Donc, c'est... les mauvais joueurs qui ne
veulent pas... ou les mauvais élèves qui ne veulent pas s'améliorer, bien, ils
seront graduellement mis de côté et ce sera tout simplement plus viable pour
eux.
Mme Ghazal : C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, Mme la députée pour le moment?
Mme Ghazal : Oui, merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui.
Mme Ghazal : Oui, c'est bon.
Je vais laisser...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Jonquière, et, par la suite, Mme
la députée de Verdun.
M. Gaudreault : Oui. Alors, merci,
Mme la Présidente. Moi, je voudrais juste comprendre un élément. Parce que le ministre,
dans son projet de loi, retire le sous-paragraphe b.1 de l'article 53.30.
Dans les notes, il nous dit que «cette modification s'explique par le fait que
ce pouvoir n'a jamais été utilisé, qu'il ne constitue pas une solution... une
option, c'est-à-dire, efficace». J'aimerais juste savoir pourquoi ça n'a jamais
été une option efficace, pourquoi ça n'a jamais été utilisé. Et ce paragraphe b.1,
c'est d'«obtenir du ministre ou de RECYC-QUÉBEC un certificat attestant la
conformité de tout programme ou mesure visé au sous-paragraphe b avec des
prescriptions réglementaires applicables». C'est ce que je comprends. Alors,
j'aimerais ça que le ministre nous explique un petit peu plus pourquoi il
retire ça.
M. Charette : Avec le
consentement des collègues, on pourrait se référer à la légiste pour cette question-là
en particulier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement?
M. Gaudreault : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Me Fortin.
Mme Fortin (Hélène) : Alors,
rien de plus à mentionner que le besoin ne s'est jamais fait sentir
d'obtenir... d'obliger, en fait, des personnes qui sont visées au paragraphe 6°
à obtenir un tel certificat...
Mme Fortin (Hélène) :
Alors, rien de plus à mentionner que le besoin ne s'est jamais fait sentir
d'obtenir... d'obliger, en fait, des personnes qui sont visées au paragraphe 6°
à obtenir un tel certificat, là. Il n'y avait pas nécessité jusqu'à présent.
En fait, l'application de ce paragraphe a
été utilisée pour un règlement qui s'appelle le règlement sur la valorisation
et la récupération de produits par les entreprises. Et il n'y avait pas... on
n'avait... Le gouvernement n'a pas jugé utile de se servir du pouvoir prévu au
paragraphe b.1 pour l'application de son règlement, là. Il n'y a pas
d'autre réponse que ça.
• (15 h 40) •
Puis le certificat, en fait, comme nous
sommes dans une approche, avec le paragraphe 6°, une approche REP, le
certificat en question ne va pas dans la ligne d'un régime de responsabilité
élargie des producteurs. Donc, ça s'inscrit mal dans un régime où on laisse aux
producteurs le soin de déterminer certains paramètres pour en arriver aux
objectifs prévus, là, par le règlement. Donc, ça s'inscrit mal dans cette
dynamique, c'est la raison principale pour laquelle ça n'a pas été utilisé. Et
ça ne le sera pas non plus dans l'approche préconisée par le projet de loi pour
les systèmes de collecte sélective et de consigne, là, qui vont être prévus en
application de ce paragraphe 6° et d'autres nouvelles dispositions qui vont
venir un peu plus tard.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député.
M. Gaudreault : Oui. Pourquoi
on l'avait mis d'abord? Je veux dire... Puis on a fait quand même une grosse
réforme de la LQE en 2017. Je veux dire, si... Puis là je ne suis pas dans le Journal
des débats de quand cet article-là a été adopté à l'origine, mais il devait
avoir un but quand ça a été mis là. Et est-ce que c'est parce que le gouvernement
n'a pas proposé cette procédure ou c'est parce qu'elle n'a pas été sollicitée
par les entreprises, là, concernées ou les personnes concernées? Je ne
comprends pas qu'on ait mis quelque chose, comme, quand même, un certificat
pour attester de la conformité, puis ça n'a jamais été utilisé ou à peu près
pas.
M. Charette : En fait,
les légistes pourront compléter au besoin, mais ce qu'on m'indique, c'est un
vieux résiduel qui date de 1999 et de 2002, donc qui n'est tout simplement plus
au goût du jour, en quelque sorte. Et, en 2007, c'est surtout le régime d'autorisation
qui avait été revu, et ce n'était pas un aspect qui traitait ou qui...
M. Charette : ...résiduel qui
date de 1999 et de 2002, donc qui n'est tout simplement plus au goût du jour, en
quelque sorte. Et, en 2017, c'est surtout le régime d'autorisation qui avait
été revu et ce n'était pas un aspect qui traitait ou qui interférait avec le
régime d'autorisation, c'est pour ça qu'en 2017, ça n'avait pas été retiré.
Mais c'est une disposition, là, c'est un résiduel, là, qui date de plusieurs
années.
M. Gaudreault : Donc, c'est
une matière résiduelle, c'est ça que le ministre nous dit, là. Moi, j'ai le projet
de loi n° 102 ici. À l'article 105 du projet de loi n° 102, on
dit : L'article 53.30 de cette loi est modifié, dans le paragraphe 6°
du premier alinéa, par l'insertion, dans le sous-paragraphe b1, après
«ministre», de «ou la Société québécoise de récupération et de recyclage» et
par l'insertion, dans le sous-paragraphe c, après «ministre», de «ou à la
société le cas échéant». Autrement dit, en 2017, au projet de loi n° 102,
c'est là qu'on a inclus RECYC-QUÉBEC. Alors, à moins que ce soit moi qui aie
une mauvaise lecture, là.
Mais pourquoi... Si on l'a modifié en
2017, pourquoi ça n'a pas été utilisé depuis ce temps-là? C'est quand même
récent, là, 2017. J'essaie juste de comprendre, là, c'est quoi qui s'est passé
ou ce qui ne s'est pas passé justement pour que ça devienne une matière
résiduelle.
M. Charette : La disposition
elle-même ne date pas de 2017, elle date de 1999 et 2002. Mais la révision de
2017 ne concernait pas ce domaine-là. Mais, encore là, je suis loin d'être
familier avec tout l'historique.
M. Gaudreault : Bien, je sais,
moi, j'ai passé 86 heures avec David Heurtel, là, sur le projet de loi
n° 102. Mais je ne me souviens pas précisément de cet article-là. Mais
visiblement le 105, l'article 105 du projet de loi n° 102 venait
modifier 53.30. Alors, on ne peut pas dire que c'était juste une matière
résiduelle, puis on ne l'a pas touchée parce que ça visait le régime
d'autorisation.
Je veux juste savoir pourquoi on... En
tout cas, je ne suis pas convaincu, là. Je veux juste savoir pourquoi ça n'a
pas été utilisé. Pourquoi le gouvernement a dit : Finalement, on ne
l'utilisera pas, cette option-là? Outre le fait de dire : Ça n'a pas été
utilisé. O.K., ça n'a pas été utilisé, mais pourquoi? Pourquoi... On pensait
que c'était bon, puis finalement ça n'a pas été bon.
M. Charette : Non, je
comprends. Et d'emblée je ne suis pas la meilleure personne pour répondre à la
question. Donc, avec consentement, on pourrait se référer, là, à de nouveaux
légistes.
M. Gaudreault : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement, j'imagine. Et, Me Fortin,
je vous invite à vous présenter. J'avais oublié de vous le demander. Merci.
Mme Fortin (Hélène) : Alors,
Hélène Fortin, avocate légiste à la Direction des affaires juridiques du
ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
En réponse à votre question, en 2017...
La Présidente (Mme
Grondin) : …Me Fortin, je vous invite à vous présenter.
J'avais oublié de vous le demander. Merci.
Mme Fortin (Hélène) : Alors,
Hélène Fortin, avocate légiste à la Direction des affaires juridiques du ministère
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
En réponse à votre question, en 2017, pour
le souligner, il s'agissait d'un contexte particulier pour l'étude du projet de
loi 2017, à tout le moins pour les légistes au dossier. Par ailleurs, ces
dispositions ont été ajoutées à la demande de RECYC-QUÉBEC qui voulait obtenir
des fonctions supplémentaires à certains égards.
Maintenant, en réponse plus précise à
votre question pour les certificats. Les certificats dont il est question au
paragraphe b.1, en fait, ils ne sont pas nécessaires pour vérifier la
conformité d'une personne à un programme ou à une mesure. Ce n'est pas un
document qui va en soi permettre au gouvernement de s'assurer que les personnes
visées par le règlement vont agir conformément à ce règlement. Donc, c'est un
document qui n'est pas utile en fait et c'est la raison pour laquelle on abroge
le paragraphe b.1,
M. Gaudreault : Mais, est-ce
qu'il y en a eu des certificats d'émis?
Mme Fortin (Hélène) : Pas à
ma connaissance.
M. Gaudreault : O.K. puis
cette procédure-là, selon b.1, avec les certificats, avant même de modifier en
2017 pendant la grève des légistes, là, on s'en souvient, là, est-ce que depuis
la création de cette disposition, depuis l'introduction de cette disposition
dans la LQE, est-ce qu'il y en a eu des certificats? C'est ça ma question.
Est-ce qu'on est capable d'avoir cette réponse-là?
Mme Fortin (Hélène) : On
m'indique que non, il n'y en a pas eu de certificats d'émis et on m'indique
aussi que la disposition a été introduite en 2010, sous réserve de
vérification, ce que je pourrais faire ultérieurement. Pour l'instant, c'est ce
que j'ai, là, comme information de la part du client.
M. Gaudreault : O.K.
Mme Fortin (Hélène) : Il n'y
a pas eu de certificats d'émis.
M. Gaudreault : O.K. ça va
aller pour l'instant, mais je vais revenir tout à l'heure, Mme la Présidente.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le député. Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Je voulais juste revoir avec le ministre, concernant la
traçabilité, si c'est un dossier sur lequel j'ai été fière de travailler ça été
notamment pour la traçabilité des sols. On avait présenté à l'époque un projet
pilote…
Mme Melançon : …avec le
ministre, concernant la traçabilité. Si c'est un autre dossier sur lequel j'ai
été fière de travailler, ça a été notamment pour la traçabilité des sols. On
avait présenté, à l'époque, un projet pilote qui a été vraiment très bien
accueilli, et vous l'avez vu, là, c'était dans votre coin, là, je pense qu'il y
avait eu malheureusement, là, des sols contaminés qui avaient été déversés.
Puis j'avais donné un mandat, à ce moment-là, à Réseau Environnement puis je
sais qu'il y avait eu des projets aussi. On a annoncé un projet pilote du côté
d'Outremont, et on était en train de regarder… J'avais annoncé aussi avec Angus
des projets, là, justement, pour la traçabilité. Est-ce que ce n'est
pas pensable d'essayer de regarder? Parce qu'il va y avoir ces routes que vous
parliez tout à l'heure, hein, des routes. Et je trouve qu'il pourrait être
intéressant de savoir de la part des OGD, là, lorsque les routes seront faites.
Ce n'est pas super complexe, hein? C'est des puces, maintenant, ce n'est pas
très coûteux non plus.
Mais j'ai… je partage avec la députée de Mercier,
on le sait que ça ne coûte rien malheureusement enfouir actuellement au Québec.
C'est ça, hein,il y a aussi cette cohérence-là qu'on va devoir revoir à un
moment donné. Vous avez annoncé, justement, c'est pour Sainte-Sophie, là,
l'augmentation, je pense que c'est 15 millions de tonnes, si ma mémoire
m'est fidèle. C'est beaucoup, puis on sait que ça coûte moins cher
malheureusement faire de l'enfouissement que de faire de la récupération,
actuellement.
• (15 h 50) •
Or, moi, j'ai juste envie d'éviter que,
justement, puis je vais reprendre, si ça ne vous dérange pas,
Mme la députée de Mercier, là, votre exemple de tout à l'heure, là,
où on fait de la récupération, on va vendre à un broker XYZ, puis que lui,
après ça, là, bon, O.K., check, c'est fait, puis on va partir des affaires… tu
sais, ça va revenir moins cher. On le sait, là, on le sait qu'il y a des
marchés parallèles. Alors, moi, je veux juste vérifier si c'est possible de
parler de traçabilité, justement des camions pour les routes pour la suite des
choses.
M. Charette : Traçabilité, je
le mentionnais tout à l'heure, c'est dans le projet. Cependant, il ne faut pas
qu'il y ait confusion de genre, en ce sens que cette matière-là, elle sera
vendue, donc elle coûtera plus cher. Celui qui l'achète ne paiera pas en plus
pour l'enfouir. Déjà, il aura payé le plein prix pour l'acheter. Donc, on est
dans un cas de figure différent, mais toute la dynamique des centres
d'enfouissement, des lieux d'enfouissement…
M. Charette : ...plus cher.
Celui qui l'achète ne paiera pas en plus pour l'enfouir. Déjà, il aura payé le
plein prix pour l'acheter. Donc, on est dans un cas de figure différent, mais
toute la dynamique des centres d'enfouissement, des lieux d'enfouissement
techniques a été notamment abordée par le mandat d'initiative. Et c'est clair
que quand une solution... et celle de l'enfouissement est moins dispendieuse,
le premier réflexe, c'est d'aller vers cette solution-là. Mais autant au niveau
de la matière organique que des différentes politiques qu'on a confirmées au
cours des derniers mois, parallèlement à tout ça, il y aura une hausse marquée
du coût de l'enfouissement. Donc, la solution économique ne sera plus aussi
attrayante, et, deux, lorsque le conditionneur va acheter, il va déjà l'acheter
plus cher que si la matière était enfouie, donc il ne pourra pas se retourner
vers le site d'enfouissement par la suite.
Mais clairement la notion de traçabilité
est considérée, mais ça ne pourra pas prendre, a priori, la forme proposée par
la collègue, pour une raison fort simple. Celui qui va, par exemple, faire la
route pour récupérer le verre consigné ici et là va vraisemblablement amener le
verre chez le conditionneur, mais ça ne veut pas dire que ça va être le dernier
endroit ou la fin de la ligne. Donc, ce ne serait pas l'information juste.
Nous, ce qu'on va souhaiter savoir, c'est à qui que c'est vendu puis,
ultimement, pour quelle fin. Donc, tout simplement suivre le premier parcours
du verre, mais du plastique, de l'aluminium et autre ne serait pas une garantie
de finalité en soi. Mais clairement celui qui achète et qui va acheter plus
cher qu'il n'en coûterait que d'enfouir, il ne l'achètera pas pour l'enfouir,
là, ça, c'est certain.
Mme Melançon : Merci.
Concernant l'aluminium, tout à l'heure, vous avez parlé de la capacité justement
de l'aluminium de se récupérer presque à l'infini, là, puis vous avez raison.
Puis moi, j'ai été très, très, très surprise de savoir... parce que je veux
qu'on parle, à un moment donné, des marchés, l'ouverture des marchés qu'on a,
pour démontrer à la population... on parle de la confiance de la population, actuellement,
là, pour démontrer à la population que justement les taux de recyclage, on va
pouvoir les atteindre, puis qu'on les a déjà identifiés, les marchés.
Là, vous allez me dire : Bien sûr,
là, ça va être dans la REP, je comprends, mais moi, j'ai besoin quand même
qu'on puisse dire aux gens que ce qu'on est en train de faire aujourd'hui,
là... bien on va pouvoir les atteindre, les objectifs parce qu'on les connaît,
les marchés. Puis je ne suis pas sûre qu'on les connaisse tant que ça tout le
temps. Puis je vais donner un exemple, juste pour que les gens qui sont à la
maison et qui nous suivent, parce que je pense qu'il y en a plusieurs, plus
qu'on le pense, je ne pense pas qu'il y ait juste ma mère...
Mme Melançon : ...qu'on est en
train de faire aujourd'hui, là... bien on va pouvoir les atteindre, les
objectifs, parce qu'on les connaît, les marchés. Puis je ne suis pas sûre qu'on
les connaisse tant que ça tout le temps. Puis je vais donner un exemple, juste
pour que les gens qui sont à la maison et qui nous suivent, parce que je pense
qu'il y en a plusieurs, plus qu'on le pense. Je ne pense pas qu'il y ait juste
ma mère qui soit en train d'écouter la commission parlementaire, du moins,
j'espère que non. Alors, je salue ma mère. Mais plus sérieusement, pour
l'aluminium, là, moi, j'étais tellement surprise de savoir que les pucks
d'aluminium... Aïe! tu sais, au Québec, on est au Québec, là, on en produit, on
avait la vallée de l'aluminium. Je vais regarder mon collègue de Jonquière,
hein? Hein? Bon.
M. Gaudreault : ...
Mme Melançon : Mais actuellement,
là, les pucks d'aluminium pour faire des cannettes de bière, on les achète aux États-Unis.
Et il faut le dire, ça, il faut pouvoir nommer ça pour pouvoir exprimer la
volonté de faire... C'est ça, de l'économie circulaire. Moi, je pense que c'est
en donnant des exemples comme ça, là, concrètement comme ça.
Puis là, bien, la bouteille d'eau
gazéifiée, là, que j'ai bue tout à l'heure, si on passe de 2 milliards de
contenants à 4,3 milliards de contenants qu'on va pouvoir aller
rechercher, parce qu'il y a, malheureusement, dans ça, des contenants qui
n'avaient pas de valeur, donc qui étaient mis aux déchets, donc, on espère
qu'on va être capables d'avoir plus de matières à récupérer. C'est ça qu'on
veut faire.
Mais je veux juste qu'on puisse prendre
deux minutes puis bien l'expliquer aux gens, mais j'ai besoin d'entendre le ministre
sur les marchés. J'aimerais ça qu'il nous parle des marchés pour le verre, des
marchés... Puis juste pendant que je l'ai, là, dans ma tête, puis que c'est
clair, là, tout ce qui s'appelle le multicouche, bien que ça va rentrer en
2025, hein, c'est pas mal ce que vous aviez dit tout à l'heure, là, est-ce
qu'on va, de 2022 ou à peu près, là, quand la loi va... et les règlements vont
entrer en vigueur, est-ce que 2022 à 2025, on va... qu'est-ce qu'on va faire
avec le multicouche? Est-ce qu'on va aller enfouir ou est-ce qu'on va le mettre
de côté? Parce que vous avez dit, hier : Les marchés là-dessus, c'est
moins sûr, on n'est pas... Ça fait que je veux vous entendre, s'il vous plaît,
sur les marchés.
M. Charette : Effectivement,
c'est...
La Présidente (Mme
Grondin) : Mais juste pour... il vous reste un peu moins de
cinq minutes.
Mme Melançon : Parfait, merci.
M. Charette : En fait, c'est
effectivement central puis c'est à la base de la réforme en question. Je vous
le mentionnais tout à l'heure, tout ce qui est et qui sera consigné, c'est
probablement les marchés pour lesquels on n'a le moins d'inquiétudes. On a déjà
même, au niveau du Tetra Pak, je ne donnerai pas de nom d'usine parce qu'il y a
des stratégies, on peut le penser, là, de… commerciales, à travers ça, même
pour le Tetra Pak, qui sera en vigueur pleinement, là, à travers la consigne,
dans quelques années seulement...
M. Charette : …on a le moins
d'inquiétudes. On a déjà, même au niveau du Tetra Pak, je ne donnerai pas de
nom d'usine, parce qu'il y a des stratégies, on peut le penser, là, de…
commerciales, à travers ça. Même pour le Tetra Pak, qui sera en vigueur
pleinement, là, à travers la consigne, dans quelques années seulement, on a une
entreprise québécoise — bien, quoi que ça a fait l'objet de quelques
reportages, de mémoire — qui a décidé d'investir déjà des sommes
colossales, et pourquoi? Bien, si, actuellement, j'avais un gros, gros, gros
problème d'approvisionnement, là je le sais que cet approvisionnement-là sera
davantage garanti, donc j'investis au Québec. O-I, on le mentionnait tout à
l'heure, importe du verre qui a été collecté dans d'autres marchés. Pour
l'aluminium, on pourrait avoir le même constat. Donc, dans les faits, ce que
l'on nous dit, au niveau de plusieurs industries, c'est que le problème
d'approvisionnement est à ce point complexe, pour une qualité déterminée de
matière, que soit on retarde des projets d'investissements, soit qu'on importe
de l'étranger. Donc, pour ce qui est de ces marchés-là, bien honnêtement, on
est en selle en quelque sorte, là, il y a beaucoup d'entreprises qui attendent
après ça pour réellement incarner pleinement le principe, là, de l'économie
circulaire, donc de récupérer, mais aussi valoriser, recycler ces contenants.
Pour le Tetra Pak, qu'est-ce qu'on fait
entre 2022 et 2024, bien, ce sont des contenants qui, déjà, se retrouvent, pour
plusieurs, dans le bac bleu. Donc, ce n'est pas forcément l'enfouissement,
directement, mais c'est certain que le centre de tri qui hérite de ces
contenants-là, s'il n'a pas de débouchés pour la qualité qu'il est en mesure de
fournir, c'est là où ça devient difficile d'être vendu. Mais à partir du moment
où la qualité est assurée, on a des acheteurs maintenant, québécois, qui
développent leurs entreprises pour recevoir cette matière-là. Donc, c'est, au
final, on l'illustrait au moment des consultations, je perds les images, là,
que l'on donnait, mais 4 milliards de contenants, ce que ça représentait, je
sais qu'on avait des graphiques à côté d'un stade olympique puis tout ça, là,
ou combien de stades olympiques on remplissait avec les contenants qui,
actuellement, malheureusement, c'est des quantités incroyables, incroyables,
incroyables. Mais on sait que la consigne et la qualité de matière qu'elle va
offrir va régler les problèmes d'approvisionnement, là, qui nous sont partagés
par beaucoup, beaucoup d'entreprises actuellement.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Donc, petite information : Le document
auquel le ministre faisait référence est maintenant sur le Greffier, dans les
documents distribués. Y a-t-il d'autres interventions sur le paragraphe 1B?
Nous allons donc poursuivre avec…
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme
Grondin) : …donc petite information, le document auquel le
ministre faisait référence est maintenant sur le Greffier, dans les documents
distribués. Y a-t-il d'autres interventions sur le paragraphe 1b? Nous
allons donc poursuivre avec le paragraphe 1c. Ça, c'est… nous sommes à
l'article 3, paragraphe 1c, dans le projet de loi. Mais, en fait, si
on retourne au projet… à la loi actuelle, donc, c'est l'article 56.3,
paragraphe 7°. Donc, y a-t-il des interventions?
M. Charette : En fait, je n'ai
pas lu le commentaire pour le c.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous ne l'avez pas lu, le commentaire,
effectivement, M. le ministre. Merci de me…
M. Charette : Mais si ce n'est
pas nécessaire de le lire… Quoique c'est moins long. Ce ne sera pas si
douloureux pour les collègues de m'entendre, là, ça va être assez bref.
Les modifications proposées au texte qui précède
le sous-paragraphe a du paragraphe 7° vise à exclure de ce paragraphe
toute personne qui pourrait être visée par un règlement qui serait pris en application
du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30 et, selon le cas, l'article
53.30.1 ou 53.30.2. En effet, ces personnes seront régies par un régime
différent de celui visé au paragraphe 7°, au regard du fait de confier à
un organisme certaines responsabilités auxquelles elles seraient autrement
tenues. La disposition permettant au gouvernement de prévoir un tel régime est,
pour ces dernières, prévue au nouvel article 50.30.3 de l'article 4 du projet
de loi qui propose d'ajouter à la Loi sur la qualité de l'environnement.
Les modifications proposées au sous-paragraphe a
du paragraphe 7 du premier alinéa de l'article 50.30 visent, d'une part, à
préciser qu'un système de récupération, de valorisation de matières résiduelles
prévu dans ce sous-paragraphe est une mesure au sens du sous-paragraphe b du paragraphe
6 — et je comprends soit la mère de la députée de Verdun ou mes
propres parents de s'y perdre facilement, moi-même, c'est un défi, ne serait-ce
que de lire — du premier alinéa de cet article, permettant ainsi de
faire un lien plus clair entre les deux paragraphes et, d'autre part, que l'élaboration
et la mise en oeuvre ou le soutien financier de l'élaboration ou de la mise en
oeuvre de ce système de récupération ou de valorisation de matières résiduelles
doit se faire non seulement conformément à une entente conclue avec l'organisme
visé à ce paragraphe 7 et la Société québécoise de récupération et de
recyclage, ce qui constitue le droit actuel, mais aussi conformément aux dispositions
qui sont prévues au règlement pris en application de ce paragraphe.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions...
M. Charette : ...mais aussi conformément
aux dispositions qui sont prévues au règlement pris en application de ce paragraphe.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Ça va? Je peux poursuivre au prochain... avec le prochain paragraphe? Donc, Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, je vous
confirme qu'il n'y a pas que ma mère qui suit nos travaux. Mon père est avec ma
mère. Mais non, blague à part, il y a des groupes, qui vous saluent, d'ailleurs,
M. le ministre, et qui suivent nos travaux avec beaucoup d'importance.
Paragraphe c, parce qu'on parle encore de
tenir des registres, hein, c'est bel et bien ça, et de fournir au ministre ou à
la société, aux conditions selon... Ces registres-là vont être déposés
uniquement à l'organisme?
M. Charette : Réponse très,
très simplifiée, et la légiste au dossier, là, pourrait, avec plus d'acuité, y
répondre, en fait, il y a un OGD, il y a naturellement un objectif, des
objectifs à atteindre, mais le plan de match, et j'emploie un vocabulaire, là,
nettement plus simplifié, le plan de match ne peut pas s'établir sans la
reconnaissance, en quelque sorte, et la participation de RECYC-QUÉBEC, et
RECYC-QUÉBEC va continuer à en faire le suivi. Donc, ce n'est pas parce
qu'il y a un OGD, ce n'est pas parce qu'il y a une responsabilité élargie des
producteurs qu'il n'y a plus de suivi qui se fait. Donc, je le dis de façon
extrêmement, extrêmement simplifiée, mais en lien avec cet élément-là de
l'article en particulier, notre collègue légiste pourrait apporter plus de
précisions.
Mme Melançon : Bien, écoutez,
en tout respect, j'aimerais bien tout de même juste voir... Donc, il va y avoir
des documents, parce que, là, on vise des objectifs, donc on a devoir... on va
demander, on va exiger, dans le fond, des comptes qui seront remis, bien sûr, à
l'organisme, mais aussi, vous me dites, à RECYC-QUÉBEC. Parce que c'est
important de savoir ça va être vérifié par qui. Ça ne peut pas être juste l'OGD
qui dit : Oui, oui, je vous dis : Voici, tout est bien fait.
J'imagine qu'il va y avoir des suivis qui seront faits chez RECYC-QUÉBEC...
Mme Melançon : ...à l'organisme,
mais aussi, vous me dites, à RECYC-QUÉBEC. Parce que c'est important de savoir
ça va être vérifié par qui. Ça ne peut pas être juste l'OGD qui dit : Oui,
oui, je vous dis : Voici, tout est bien fait. J'imagine qu'il va y avoir
des suivis qui seront faits chez RECYC-QUÉBEC. Et, si tel est le cas, on va
avoir besoin de combien de personnes supplémentaires du côté de RECYC parce que
souvent, et là ce n'est pas une critique envers le ministère de l'Environnement...
peut-être que oui. Bref, je vais le dire quand même. Souvent, on a beaucoup
d'exigences, on demande beaucoup de choses et aux municipalités, et aux propriétaires,
et aux... puis là on sait qu'il y a plein, plein, plein d'informations dans le
ministère de l'Environnement mais qu'il n'y a pas un chat qui vérifie parce
qu'on manque de monde puis qu'à un moment donné il y a eu beaucoup, beaucoup
d'exigences, puis savez-vous quoi? On se retourne puis on se dit : Qui devait
vérifier ça? Oui, ça fait des années, là. Puis je me tourne un peu vers le
collègue de Jonquière, là, tantôt, qui posait la question, et avec justesse,
sur le fameux registre ou, en tout cas, ce qui était exigé depuis 2002,
finalement, on apprend qu'il n'y a jamais rien qui a été émis, là. À chaque
fois... Oui, on pouvait faire des certifications, mais là on n'a pas eu le
temps puis on a travaillé sur d'autres choses.
Moi, je veux savoir qui va faire la
vérification de ce qui sera mis en place, combien d'ETC ça va prendre, combien
d'employés supplémentaires pour faire ça? Parce que, là, il va y avoir du
travail, puis ça, c'est nouveau dans leurs cartons.
M. Charette : Oui, deux
éléments. Je pense, c'est difficile de faire une comparaison avec les
certificats qui ont été discutés tout à l'heure. Ce n'était pas par manque
d'effectifs, ou autres, c'est que le besoin ne se manifestait tout simplement
pas.
Pour ce qui est du suivi, effectivement,
l'OGD aura des rapports à fournir à périodes déterminées. RECYC-QUÉBEC aura le
mandat de s'assurer de la conformité et de l'atteinte, ultimement, des
objectifs.
À ma connaissance... et, si vous avez une
information que je n'ai pas, n'hésitez pas à me le faire savoir, mais moi, je
n'ai pas encore eu de demande d'ETC de la part de RECYC-QUÉBEC à ce niveau-là.
Je ne sais pas si ça a été évalué de leur part oui pas, mais...
(Consultation)
M. Charette : On me
confirme, en fait... Non, l'information est connue, c'est moi qui ne l'avais
pas. Il n'y aura pas besoin d'effectifs à temps... les fameux ETC pour autant
parce qu'étant donné qu'actuellement déjà RECYC-QUÉBEC s'occupe de plusieurs
volets de la consigne de façon éparse, mais que là ça va être concentré, que ça
va être colligé par l'organisme de gestion désigné, ça va leur sauver du
travail, en quelque sorte. Et, avec les effectifs actuels, les suivis pourront
se faire, donc il y a une série de mandats qui...
M. Charette : ...la consigne de
façon éparse, mais que là ça va être concentré, que ça va être colligé par l'organisme
de gestion désigné, ça va leur sauver du travail, en quelque sorte. Et, avec
les effectifs actuels, les suivis pourront se faire. Donc, il y a une série de
mandats qu'ils ont à faire actuellement de façon éparse qui seront regroupés et
assumés en partie par l'OGD. Donc, ultimement, RECYC-QUÉBEC va devenir... je
dis le contrôleur, ce n'est peut-être pas le bon terme, mais celui qui va
valider l'exactitude des données. Donc, ça va représenter une charge de travail
moindre. Et, avec les effectifs actuels, il devrait en mesure, là, de bien s'en
acquitter.
• (16 h 10) •
Mais, depuis le départ... Et je vous
confirme, même la P.D.G. de RECYC-QUÉBEC est avec nous en ligne et elle me
confirme, effectivement, qu'à court terme, là, il n'y a pas de besoin à ce
niveau-là. Mais ce qu'on a dit depuis le départ, BAPE, RECYC-QUÉBEC, quand qu'il
y a des besoins d'effectifs, et on l'a vu dans les derniers budgets, là, on a
répondu à ces besoins-là.
Bref, rien de confirmé pour le moment ou
de demande à ce moment-ci. Mais, à court terme, c'est davantage une économie de
travail qu'autre chose. Donc, avec les effectifs actuels, là, il sera en mesure
d'assumer le travail. Sur le moyen terme, s'il y a des besoins particuliers, on
saura y répondre, naturellement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée, il vous reste
une minute.
Mme Melançon : Bien, ça va me
permettre de saluer Sonia Gagné, qui est donc avec nous, et je l'apprends.
Donc, salutations à Sonia et à son équipe du côté de chez RECYC-QUÉBEC.
Mais permettez-moi tout de même d'apporter
ici une proposition bien humble. Je crois... Et je comprends que les OGD vont
devenir des partenaires puis je ne veux pas qu'on joue à la police avec un
partenaire, mais je pense que ça va prendre quand même des vérifications à un
moment donné puis qu'on ait vraiment mesuré. Parce que là on parle de
traçabilité, on parle... Il y a tellement d'éléments nouveaux, je vous le dis,
là, je pense qu'on va devoir rester très, très, très à l'écoute. C'est un
nouveau moyen de fonctionnement, je ne suis pas sûre que ça va enlever
tellement de travail du côté de RECYC-QUÉBEC, du moins, je nous invite à la
prudence. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions sur... Non. Donc, nous pouvons poursuivre avec le paragraphe d.
M. le ministre.
M. Charette : Parfait. Donc,
le commentaire, et je m'en excuse déjà, est un petit peu plus long cette
fois-ci.
Donc, les modifications proposées visent
enfin à remplacer les paragraphes 8° à 13° du premier alinéa de
l'article 53.30 portant sur la possibilité d'adopter des dispositions
réglementaires visant la mise en place d'un système de consigne ainsi que sur
les modalités de son fonctionnement. Le contenu bonifié de ces paragraphes
se...
M. Charette : …les paragraphes
8° à 13° du premier alinéa de l'article 53.30 portant sur la
possibilité d'adopter ds dispositions réglementaires visant la mise en place
d'un système de consigne ainsi que sur les modalités de son fonctionnement. Le
contenu bonifié de ces paragraphes se retrouve dans le nouvel
article 53.30.2 que l'article 4 du projet de loi propose d'ajouter à
la Loi sur la qualité de l'environnement.
Le déplacement du contenu de ces
paragraphes permettra au gouvernement d'obliger certaines personnes qui
génèrent des matières résiduelles par leur activité à élaborer, à mettre en
oeuvre et à soutenir financièrement un système de consigne. Les paragraphes
actuels ne lui permettent pas de se faire… puisque les pouvoirs qui y sont
prévus sont confiés au gouvernement lui-même.
Quant au nouveau paragraphe
8° proposé, qui remplace les paragraphes 8° à 13° actuels du premier
alinéa de l'article 53.30, il permettra au gouvernement de prévoir les
renseignements et les documents qu'une personne, une municipalité, un
groupement de municipalités ou une communauté autochtone représentée par son
conseil de bande devra transmettre à une personne, par exemple, un organisme de
gestion qui serait tenu par règlement, pris en application du sous-paragraphe b
du paragraphe 6 du premier alinéa de l'article 53.30, d'élaborer, de
mettre en oeuvre et de soutenir financièrement une mesure ou un programme de
réduction, de récupération, de valorisation des matières résiduelles générées
par les produits qu'elle ou qu'il fabrique, commercialise ou distribue, autrement,
qu'elle ou qu'il génère par ses activités. Il permettra également, si les
renseignements ou les documents ne sont pas transmis, de prévoir des sanctions
en conséquence. Enfin, les modifications apportées au deuxième alinéa de
l'article 53.30 ont deux objectifs. D'une part, clarifier que la
délégation par le ministre à la Société québécoise de récupération et de
recyclage de diverses responsabilités relativement à l'application d'une
disposition réglementaire prise en vertu du paragraphe 6° du premier
alinéa de l'article 53.30 ne peut se faire que par un règlement. D'autre
part, la suppression de la première phrase est une modification de concordance
nécessaire en raison de la suppression du sous-paragraphe b1 du
paragraphe 6 du premier alinéa de l'article 55.30 proposé par le
sous-paragraphe… Un jour, je demanderai au secrétariat comment prononcer
ces lettres-là, ça me mystifie à chacune des fois. Est-ce que c'est iii, trois
i? Je n'ai aucune idée comment le prononcer… du sous-paragraphe b du paragraphe 1
de l'article 3 du projet de loi. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des commentaires ou
interventions sur le paragraphe 1d? M. le député de Viau…
M. Charette : ...de l'article 3
du projet de loi. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des commentaires ou interventions
sur le paragraphe 1.d? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Ma première question, en fait, sur le commentaire que vient de
nous lire le ministre, donc, dans le premier paragraphe qu'il nous a lu, là où
il dit : Le déplacement du contenu de ces paragraphes permettra au gouvernement
d'obliger certaines personnes, donc, à... Pourquoi certaines personnes, ici, et
à quel genre de personnes fait-il référence ici quand il parle de certaines personnes?
M. Charette : Réponse
relativement générale, à travers la réglementation, c'est le gouvernement qui
va déterminer, naturellement, quelles sont les personnes qui auront des responsabilités
à assumer et, du coup, quelles sont les obligations en termes de transmission
d'information qui seront nécessaires. Je vous le résume très, très
sommairement, et on précise, dans le paragraphe 2, également, les obligations,
là, pour la transmission d'information. On parle toujours... personne, également,
une municipalité, un regroupement de municipalités, une communauté autochtone
et autre. Donc, c'est ce que couvre l'article.
Et enfin, il y avait un élément, là, qui
était un petit peu plus... qui était un petit peu moins conséquent dans le
troisième paragraphe, lorsqu'on parle de la suppression, là, de la dernière
phrase, c'est essentiellement une modification de concordance. Là, on vient
réellement, selon les responsabilités qui seront confiées par règlement à des
entités, déterminer un petit peu les obligations, là, en matière de
transmission d'information.
M. Benjamin : Est-ce que je
dois comprendre que ces entités... pour le moment, on ne les a pas encore
définies, ces entités-là?
M. Charette : Bien, en fait,
et c'est l'esprit beaucoup du projet de loi, on... c'est un projet de loi qui
permet beaucoup de pouvoirs ultimes... ultimement, au gouvernement, mais c'est
la réglementation qui va venir délimiter la portée de ce qui est attendu des
différentes parties prenantes...
M. Charette : ...c'est un projet
de loi qui permet beaucoup de pouvoirs ultimes ultimement au gouvernement, mais
c'est la réglementation qui va venir délimiter la portée de ce qui est attendu
des différentes parties prenantes. Et c'est la raison pour laquelle on parlait
d'un projet de loi qui était habilitant, donc on rouvre les possibilités, mais
ces possibilités-là vont prendre, par la suite, forme de règlements. Donc, je
ne pourrais pas vous dire aujourd'hui tout ce que pourrait représenter le mot «personne»
ou les partenaires de cette dynamique-là.
M. Benjamin : Il se pourrait
qu'effectivement vous n'ayez pas une idée, donc, sur ces personnes-là, donc.
Mais toujours est-il que, dans le commentaire, M. le ministre, vous parlez des
activités à élaborer, à mettre en oeuvre et soutenir financièrement un système
de consigne. Pouvez-vous m'expliquer cette partie-là?
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, on rouvre plein de possibilités. Tout à l'heure, on
évoquait, là, une disposition, un vieux résiduel qui permettait, là, par
exemple, l'émission de certificats. Au fil du temps, les gouvernements qui se
sont succédé ne se sont pas prévalus de cette porte ouverte là. Donc là, ici,
plutôt que d'ouvrir une porte avec des éléments extrêmement, extrêmement
précis, on vient dire : Le gouvernement aura la possibilité de déterminer les
parties prenantes, de déterminer leur responsabilité, de déterminer leurs
obligations. On n'y va pas de façon précise pour éviter que ce soit ou que ça
devienne ultimement un résiduel, là, qui n'aurait pas de portée ou qui n'aurait
pas d'utilité dans le projet de loi. C'est là où la réglementation va faire
effectivement toute la différence.
M. Benjamin : Et, quand vous
parlez de «selon les modalités fixées», est-ce que... à quoi faites-vous
référence à ce moment-là?
M. Charette : Ça, c'est dans
le premier paragraphe? Juste pour être certain.
M. Benjamin : C'est dans le paragraphe
qui commence par : «à élaborer, mettre en oeuvre et soutenir
financièrement aux conditions et selon les modalités fixées».
M. Charette : En fait, je pense
ne pas avoir le même découpage que vous, parce que je n'ai pas de paragraphe
dans le commentaire qui commence...
M. Benjamin : Non, ce n'est
pas dans le commentaire, c'est plutôt dans le texte proposé.
• (16 h 20) •
M. Charette : Ah! d'accord, d'accord.
Parfait. Donc, de respecter les obligations qui sont visées ainsi que les
autres conditions et modalités de cette transmission?
M. Benjamin : Non...
Une voix
: ...
M. Benjamin : Voilà : «à
élaborer, mettre en oeuvre et soutenir financièrement aux conditions et selon
les modalités fixées».
M. Charette : Parce que moi,
j'ai le projet de loi...
M. Charette : ...les obligations
qui sont visées ainsi que les autres conditions et modalités de cette
transmission?
M. Benjamin : Non, on
n'a...
M. Gaudreault : ...
M. Benjamin :
Voilà : «à élaborer, mettre en oeuvre et soutenir financièrement aux
conditions et selon les modalités fixées».
M. Charette : Parce que
moi, j'ai le projet de loi sous les yeux, je n'ai pas la loi intégralement sous
les yeux. Je veux juste être certain, là, de me référer au bon endroit.
M. Benjamin : Oui.
(Consultation)
M. Charette : Mon premier
souci est de ne pas transmettre de fausses informations au collègue. Lorsqu'on
parle de modalités, c'est réellement la façon d'y parvenir. Donc, il y a des...
Il peut y avoir des conditions, mais il peut y avoir des modalités. Les
modalités, c'est là où c'est plus les moyens d'y parvenir.
M. Benjamin : Et actuellement
est-ce que vous avez une idée de ces modalités-là?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
on sait, à travers les objectifs visés, on sait, à travers les éléments que
l'on souhaite voir inscrits au règlement quelle forme ça pourra prendre, c'est
bien certain, mais il va y avoir des modalités différentes selon que l'on parle
de la consigne, que l'on parle des centres de tri, selon que l'on parle d'une
matière en particulier versus une autre. Donc, il va y avoir naturellement
plusieurs modalités, là, retenues.
M. Benjamin : Dans le...
toujours dans le texte des commentaires que vous nous avez lu il y a quelques
minutes, M. le ministre, dans ce segment, on parle des... Quand on parle ici
d'un groupement de municipalités, vous faites allusion aux MRC ou... vous
faites allusion à d'autres types de regroupement de municipalités?
M. Charette : Oui, c'est
les...
M. Benjamin : Donc, c'est
exclusivement les MRC?
M. Charette : C'est les
municipalités, les MRC. Lorsqu'on parle de regroupement de municipalités, là, on
parle des MRC.
M. Benjamin :
Regroupement de municipalités, c'est vraiment exclusivement les MRC. Donc, par
exemple, deux, trois municipalités ne pourraient pas...
M. Benjamin : ...donc, c'est
exclusivement les MRC?
M. Charette : C'est les municipalités
et les MRC. Lorsqu'on parle de regroupements de municipalités, là, on parle des
MRC.
M. Benjamin : Regroupements
puis municipalités, c'est vraiment exclusivement les MRC. Donc, par exemple,
deux, trois municipalités ne pourraient pas... Si vous me dites, c'est
exclusivement les MRC, donc, à ce moment-là, deux, trois municipalités ne
pourraient pas se coaliser, donc.
M. Charette : En fait, les
plans... ce qu'on appelle, dans le jargon, les PGMR, les plans de gestion de
matières résiduelles, c'est par MRC pour avoir une certaine uniformité, là,
pour s'assurer que le territoire est bien desservi, parce qu'autrement il
pourrait y avoir, dans une même MRC, deux, trois municipalités qui partent d'un
côté en laissant une seule ou davantage. Donc, c'est réellement, là, à travers
les MRC pour s'assurer d'une couverture complète.
M. Benjamin : Merci. Dans le
cas des... Toujours, on est toujours dans le même paragraphe, M. le ministre.
Dans le cas des communautés autochtones, donc c'est très bien de le prévoir.
Mais la question que je me pose, en fait, c'est représenté par son conseil de
bande. Donc, est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une autre entité mandatée par
le conseil de bande pour les représenter? Ou, du moins, est-ce que c'est... ce
que vous prévoyez, c'est exclusivement le conseil de bande?
M. Charette : En fait, au même
titre que les municipalités, MRC, on s'adresse à une instance élective, on
s'adresse à des élus, c'est l'équivalent pour les conseils de bande pour les
communautés autochtones.
M. Benjamin : Mais est-ce...
Je comprends effectivement, en fait, l'idée de s'adresser à une entité élue,
c'est bien. Mais est-ce que, par exemple, ce conseil de bande là pourrait
mandater aussi éventuellement une autre instance pour travailler à ce
moment-là?
(Consultation)
M. Charette : On en apprend
tous les jours grâce aux questions qui sont posées, toutes très, très
légitimes. En fait, c'est les instances qui sont déjà visées, déjà
responsables, là, de la collecte, que ce soit municipalités, regroupements de
municipalités, communautés autochtones représentées par le conseil de bande.
Pourquoi cette distinction-là? C'est que certaines communautés autochtones,
dans le traitement, dans l'interprétation de cette loi...
M. Charette : ...de la
collecte, que ce soit municipalité, regroupement de municipalités, communautés
autochtones représentées par le conseil de bande. Pourquoi cette
distinction-là? C'est que certaines communautés autochtones, dans le
traitement, dans l'interprétation de cette loi, sont considérées comme des municipalités.
Donc, on couvre l'ensemble du spectre, en quelque sorte, pour ce qui est de la
collecte elle-même, et on reconnaît les mêmes interlocuteurs, là, que ce qui
est appliqué présentement à ce niveau-là.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ce que je vous propose, c'est une pause de
10 minutes. Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 41)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos
travaux. Nous étions donc rendus à l'article 3, paragraphe 1d. Y
a-t-il d'autres commentaires sur ce paragraphe?
Je vais donc poursuivre avec… toujours à
l'article 3, mais cette fois-ci paragraphe 2°. M. le ministre.
M. Charette : Ça ne sera pas
long, je vais juste voir où... Un instant, ça ne sera pas long.
(Consultation)…
M. Charette : ...ça ne
sera pas long, je veux juste voir où... Juste un instant, ça ne sera pas long.
(Consultation)
M. Charette :
...une très bonne nouvelle à partager aux collègues, Mme la Présidente, j'ai
déjà lu le commentaire pour cet élément-là, parce que le 2° lui-même est très,
très bref : Dans le deuxième alinéa :
a)
par l'insertion de... après «peut» de «, par règlement,»; et
b)
par la suppression de la dernière phrase.
Donc,
dans le fond, c'est le troisième paragraphe du commentaire qui constitue le
commentaire pour cet élément-là, et c'est déjà lu.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc,
est-ce que tout le monde suit? Oui, ça va? Donc, y a-t-il des commentaires ou
des interventions sur ce deuxième paragraphe de l'article 3, qui, en fait,
modifie le deuxième alinéa de l'article 56.30? Ça va? Donc, nous pourrions
procéder à l'appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire
: Oui, Mme la Présidente. Pour, contre, abstention.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
La
Secrétaire
: Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La
Secrétaire
: Pour les membres du groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon :
Pour.
La Présidente (Mme Grondin) : Parfait.
Donc, l'article 3 est adopté.
Nous
poursuivons avec l'article 4. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, article 4, première lecture, je fais la
déclinaison complète avec les différents numéros, puis ensuite, pour l'étude,
on pourra y aller numéro par numéro.
La Présidente (Mme Grondin) : Oui. Est-ce
que ça vous convient? C'est un peu ce qu'on avait fait avec le 3°.
Mme Melançon :
Dans le fond, juste un éclaircissement, si vous me permettez, Mme la
Présidente, puis je pense que c'est ce qui avait causé un peu de confusion, là,
tout à l'heure, j'imagine que vous allez lire l'article au complet, puis, par
la suite, on va y aller paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa, avec
l'explication qui viendra par la suite. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Charette :
Oui, effectivement, j'ai... Oui... la lecture dans un premier temps puis les
commentaires, là, par la suite, par paragraphe.
Mme Melançon :
Ce serait parfait pour... en tout cas, pour moi, là.
M. Charette :
Parfait.
Mme Melançon :
Je ne veux pas parler au nom de mes collègues, mais je pense qu'elle est
d'accord. Ah oui! Elle est d'accord.
Une
voix
: Oui...
Mme Melançon : …par la suite.
C'est bien ça, M. le ministre?
M. Charette : Oui,
effectivement, j'ai… Oui. Bien, en fait, la lecture, dans un premier temps puis
les commentaires, là, par la suite, par paragraphe.
Mme Melançon : Ce serait
parfait, en tout cas, pour moi, là, je ne veux pas parler au nom de mes
collègues.
M. Charette : Parfait.
Mme Melançon : Mais je pense
qu'elle est d'accord. Ah oui! elle est d'accord.
Une voix
: Oui, je suis
d'accord.
M. Charette : Je sens
l'enthousiasme. Donc, article 4 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 53.30, des suivants :
«53.30.1. Un règlement pris en application
du sous-paragraphe bdu paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 53.30
qui oblige certaines personnes à élaborer, à mettre en oeuvre et à soutenir
financièrement, à titre de mesure, un système de collecte sélective de
certaines matières résiduelles, comprenant la collecte, le transport, le tri et
le conditionnement de ces matières en vue d'en assurer la récupération et la
valorisation, et ce, en tenant compte des principes qui forment la base de
l'économie circulaire, peut, notamment :
«1° déterminer les produits visés par ce
système;
«2° prévoir les délais, les conditions et
les modalités applicables à la conclusion, le cas échéant, de contrats entre
les personnes, les municipalités, les groupements de municipalités ou toute
communauté autochtone représentée par son conseil de bande qui y sont
déterminés ainsi que le contenu minimal de ces contrats;
«3° déterminer les conditions et les
modalités applicables à la collecte, au transport, au tri et au conditionnement
des produits visés au paragraphe 1°, lorsqu'ils sont considérés comme des
matières résiduelles au sens de la présente loi;
«4° outre les personnes tenues aux
obligations d'élaboration, de mise en oeuvre et de soutien financier du
système, déterminer les autres personnes, municipalités, groupements de
municipalités ou communautés autochtones représentées par leur conseil de bande
qui sont visés par ce dernier;
«5° déterminer les obligations, les droits
et les responsabilités des personnes, des municipalités, des groupements de
municipalités et des communautés autochtones représentées par leur conseil de
bande qui sont visés par ce système — et enfin;
«6° prévoir un mécanisme de règlement des
différends qui peuvent survenir lors de la conclusion ou de l'exécution de
contrats visés au paragraphe 2° ou l'obligation de prévoir un tel mécanisme
dans ces contrats.»
Il y a peut-être un commentaire général.
Donc, le nouvel article 53.30.1 que l'article 4 du projet de loi
propose d'ajouter à la Loi sur la qualité de l'environnement prévoit
l'encadrement général de ce qui pourrait être contenu dans un règlement visant
à obliger certaines personnes à élaborer, à mettre en oeuvre et à soutenir
financièrement, à titre de mesure, un système de collecte sélective de
certaines matières résiduelles, comprenant la collecte, le transport, le tri…
M. Charette : ...prévoit
l'encadrement général de ce qui pourrait être contenu dans un règlement visant
à obliger certaines personnes à élaborer, à mettre en oeuvre et à soutenir
financièrement, à titre de mesure, un système de collecte sélective de
certaines matières résiduelles comprenant la collecte, le transport, le tri, le
conditionnement de ces matières en vue d'en assurer la récupération et la
valorisation.
Il prévoit qu'un tel règlement doit tenir
compte des éléments qui forment la base de l'économie circulaire.
Enfin, il établit qu'un tel règlement
devra être pris à la fois en application du paragraphe b du paragraphe 6° du
premier alinéa de l'article 53.30 de cette loi et en application de ce
nouvel article.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Peut-être, avant d'amorcer les échanges, je
dois avoir un consentement pour qu'on puisse enregistrer mon vote à
l'article 3, vote que j'ai oublié de faire à l'article 3. Donc, y
a-t-il consentement?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article est toujours adopté.
Et, si je comprends bien, dans le fond,
nous sommes rendus à l'article 4, qui introduit quatre nouveaux articles,
et nous allons procéder article par article, dans un premier temps, à la fois à
la lecture, lecture du commentaire et échange. Ça vous convient? C'est comme ça
qu'on fonctionne? Parfait.
Donc, y a-t-il des commentaires sur le premier
article qui est introduit, donc le 53.30.1? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Est-ce que le ministre peut nous dire... J'aimerais vous entendre
dans vos mots, M. le ministre, m'expliquer cet article-là, 53.30.1.
M. Charette : Qui peut
paraître complexe.
• (16 h 50) •
M. Benjamin : Je me fie vraiment
sur vos talents de vulgarisateur.
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait. Et moi, ce qui me rassure tout le temps, je peux être appuyé par des collègues
pour encore mieux vulgariser que moi au besoin.
Dans les faits, c'est relativement simple.
Ça indique, en quelque sorte, ce que pourrait contenir un règlement, là, visant
à obliger certaines personnes ou communautés à élaborer et à mettre en oeuvre
le système. Donc, c'est un règlement, là, si on reprend les différents points,
les 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, ce sont des éléments qui pourraient être contenus
dans la réglementation.
Comme je le mentionnais tout à l'heure, on
n'a pas intérêt à y mettre trop de détails dans la loi parce que ces détails
peuvent devenir caducs. On a eu un bel exemple avec les émissions de
certificats, mais on dit, à tout le moins, le règlement pourrait prévoir ces
éléments-là et avec toujours comme objectif d'arriver à des résultats les plus
concrets, les plus précis...
M. Charette : ...la loi parce
que ces détails-là peuvent devenir caduques, on a eu un bel exemple avec les
émissions de certificat, mais on dit : À tout le moins, le règlement
pourrait prévoir ces éléments-là, et avec toujours comme objectif d'arriver à
des résultats les plus concrets, les plus précis possible. Donc, vous pouvez
être assuré que les règlements qui seront en élaboration vont nous donner tous
les outils et les moyens nécessaires, là, pour y parvenir.
M. Benjamin : Ici, vous dites
«en tenant compte des principes qui forment la base de l'économie circulaire».
Quels sont... quels seront, à ce moment-là, ces principes-là de la base de l'économie
circulaire que vous allez évoqués?
M. Charette : En fait,
l'article ou l'aspect de l'article que l'on aborde, actuellement, là, ça vient
réellement jeter les bases du système de collecte sélective. Et naturellement il
y a une visée, il y a des objectifs d'économie circulaire, et c'est pour ça que
le règlement va pouvoir prévoir des éléments sur la récupération, c'est bien
certain, mais également recyclage, valorisation de ces matières recueillies.
Parce que collecter, ce n'est pas un tout en soi, on le collecte dans une
finalité bien, bien précise, pour non seulement avoir de bons taux de
récupération, mais également s'assurer, là, d'un recyclage et d'une
valorisation adéquate de ces matières-là. Et c'est ce qui nous permet, là, de
parler d'économie circulaire. Naturellement, ça va viser différents marchés, ça
va viser différentes possibilités. Avec de l'aluminium, on a tel ou tel
débouché possible, avec le verre, on en a d'autres, avec les plastiques, on en
a d'autres. À chacune des fois, lorsqu'on parle de donner une deuxième vie, de
transformer, de revaloriser ces matières-là, on s'inscrit, là, pleinement, là,
dans le principe d'économie circulaire. Et l'économie circulaire... en énergie,
il y a un système, il y a une phrase qui est très, très utile, qui dit :
L'Énergie la moins chère est l'énergie qu'on ne consomme pas. Et dans le cas
présent, on pourrait dire : La matière la plus intéressante demeure la
matière qui est recyclée. On ne parle pas de fibre vierge, on parle de fibre
recyclée, donc on vient réellement donner deuxième vie, troisième vie pour
réellement, là, incarner pleinement le principe d'économie circulaire.
M. Benjamin : Et sur l'enjeu
de... puisque vous faites allusion aussi à cet enjeu-là, dans cet article que
j'ai sous les yeux, donc le conditionnement de ces matières, quel est votre
approche, là-dessus parce que... En fait, j'aimerais vous entendre sur cet
enjeu-là parce que je rappelle encore, que ce soit pour le tri ou le
conditionnement, c'est un enjeu véritable. Alors, j'aimerais vous entendre particulièrement
sur les enjeux de conditionnement des matières.
M. Charette : En fait, le
conditionneur, dans toute cette opération-là, est celui qui a un intérêt
envers... on parle souvent, là, dans le jargon, de...
M. Benjamin : ...je le
rappelle encore, que ce soit pour le tri ou le conditionnement, c'est un enjeu
véritable. J'aimerais vous entendre particulièrement sur les enjeux de
conditionnement des matières.
M. Charette : En fait, le
conditionneur dans toute cette opération-là est celui qui a un intérêt
envers... on parle souvent, là, dans le jargon, de gisements, en quelque sorte.
Il y a des gisements verts, des gisements d'aluminium, et autres. Donc, le
conditionneur est celui qui a un intérêt pour un gisement, souvent un gisement
particulier, qui sait ce qu'il va en faire. Dans certains cas, le conditionneur
sera intéressé à s'approprier, en achetant le... je donne n'importe quel
matériau, mais le verre... tout à l'heure, on parlait de Tetra Pak, pourquoi
pas ne pas reprendre cet exemple-là, donc de s'approprier, d'acheter le Tetra
Pak, qui sera passé soit par le centre de tri, soit par la consigne, ultimement.
Donc, il va se le procurer et le conditionneur va lui-même procéder dans
certains cas à une transformation pour lui donner un nouveau cycle de vie, souvent
vers un produit de nouveau fini, ou ce conditionneur-là peut faire une étape, c'est-à-dire,
procéder à une partie du processus de transformation de la matière. Donc, le
conditionneur est un peu notre acheteur et occupe une place très, très
importante dans ce mécanisme-là.
M. Benjamin : Vous parlez
de la base de l'économie circulaire, M. le ministre, mais un des enjeux, on l'a
vu, par exemple, au niveau du papier, du carton qu'on a, c'est toute la question
de débouchés des marchés, mais... Et j'aimerais peut-être vous entendre sur cet
enjeu-là, un aspect aussi important quand on parle d'économie circulaire, sur
les débouchés de marchés. Où est-ce qu'on en est?
M. Charette : Au niveau
de l'économie circulaire, il y a le fait de donner une nouvelle vie. Il y a le
fait également, on en a parlé à quelques reprises, d'impliquer dans certains
cas les organismes à but non lucratif, les organismes communautaires, mais,
dans ce principe-là, dans tous les cas, il faut qu'il y ait des débouchés. Et
c'est là — et je le répète avec plaisir, là — c'est là où,
si on veut donner une valeur réelle à la matière, il faut s'assurer d'une
qualité minimale. Donc, dans tous les aspects du règlement, là, notamment ceux
que l'on énumère en 4°, on va aider à s'assurer d'une qualité minimale pour qu'il
y ait un marché. Un papier qui est contaminé à x pour cent, on peut maintenant,
avec des bons procédés, là, avoir un papier, là, avec des taux de contamination
1 %, 2 %. Mais, dans certains cas, et on le savait déjà...
M. Charette : ...qu'il y ait un
marché. Un papier qui est contaminé à x %, on peut maintenant, avec des
bons procédés, là, avoir un papier, là, avec des taux de contamination à
1 %, 2 %. Mais, dans certains cas, et on le savait déjà, on savait,
au fil des ans, par exemple, la Chine ou les marchés asiatiques acceptaient de
taux de contamination, je dis des barèmes, là, qui ont pu changer avec les
années, là, mettons, de 5 % à 10 %. Mais maintenant même ces degrés
de contamination là pour les marchés asiatiques ne suffisent plus à donner de
la valeur à ce papier, ce qui fait les marchés se sont fermés. Dans certains
cas, certains containers nous ont été retournés littéralement. Donc, c'est
réellement la qualité, dans tous les cas de figure, qui va permettre de trouver
un débouché à la matière.
Et c'est pour ça que le système de
consigne est si important, il va réellement ajouter une valeur substantielle à
la matière, parce que ceux qui seront passés, les 4 milliards de
contenants qui seront passés par le système de consigne, on peut penser qu'ils
seront exempts de presque toutes les formes de contamination. À tout le moins,
on aura une pureté réelle parce que notre système, avec les gobeuses
intelligentes, va faire en sorte que le verre va se retrouver uniquement avec
le verre, le plastique uniquement avec le plastique, l'aluminium uniquement
avec l'aluminium. Donc, déjà avec ce tri à la source là, on va éviter, là, plusieurs
sources de contamination potentielles.
M. Benjamin : Une des
conditions gagnantes, M. le ministre, de toute cette opération, c'est autour de
la fiabilité et de la qualité de la matière. Qu'est-ce que... J'aimerais vous
entendre sur comment vous compter travailler pour améliorer ou renforcer la
fiabilité, la qualité de la matière?
• (17 heures) •
M. Charette : On revient, là,
à des éléments que je mentionnais il y a quelques instants à peine. La consigne
est sans doute la meilleure formule pour assurer une qualité de très, très
haute... bien, en fait, une qualité qui se rapproche de la pureté pour les
marchés de la revente parce qu'on évite la contamination croisée. Mais même au
niveau des centres de tri, le projet de loi va nous permettre des avancées
très, très importantes pour s'assurer d'une qualité de matière minimale, parce
que les centres de tri seront intégrés dans un système qui aura une vision
nettement plus globale que ce n'est le cas présentement. L'appui du système
sera conditionnel, justement, à l'atteinte de cette qualité.
Donc, autant au niveau du système de
consigne qu'au...
17 h (version non révisée)
M. Charette : ...dans un système
qui aura une vision nettement plus globale que ce n'est le cas, présentement.
L'appui du système sera conditionnel, justement, à l'atteinte de cette qualité.
Donc, autant au niveau du système de consigne qu'au niveau de la modernisation
de la collecte sélective, on a des visées pour obtenir une qualité nettement
supérieure à celle qui est actuellement acquise, là, par le chemin traditionnel
du bac de recyclage et du centre de tri.
M. Benjamin : Merci, M. le
ministre. Lors des consultations particulières, nous l'avions entendu, les
municipalités ont émis des craintes, et notamment pour ce qui a trait aux
territoires éloignés, entre autres, ou une meilleure desserte, une desserte
correcte, notamment en matière de collecte sélective. Comment vous allez...
comment entendez-vous vous assurer, à ce niveau-là...
M. Charette : En fait, les
municipalités, à la base, étaient des partenaires de la démarche, étaient à nos
côtés lorsque les différentes annonces ont été faites, ont salué le projet de
loi, parce que les municipalités sont gagnantes à tous les points de vue au
niveau de la transformation du système de collecte sélective. Les municipalités
auront toujours le mandat de collecter, mais elles seront moins seules dans
tout le processus qui s'ensuit. Et même financièrement parlant, les
municipalités vont s'en retrouver gagnantes.
Ceci dit, il est vrai que le territoire québécois
est très, très vaste. On parle des régions qui sont éloignées et on a des
programmes qui sont disponibles pour répondre à ces réalités-là. Au cours de la
dernière année, dernière année et demie, même, on a signé avec, par exemple,
les Îles-de-la-Madeleine, avec le Nord québécois, et dans chacune de ces
illustrations-là, il y a des montants d'argent somme toute substantiels qui
étaient en jeu pour leur permettre de bien s'acquitter, là, de cette
responsabilité de collecte de la matière en question.
Donc, on parle, là, pour les
Îles-de-la-Madeleine... et là je ne veux pas induire en erreur, je pense que
c'était 5 millions pour les Îles, uniquement. Et je ne pourrais pas, de
mémoire, vous rappeler le montant de chacune des ententes, mais les municipalités
éloignées ou les régions éloignées ont des appuis financiers possibles pour
leur permettre d'atténuer les surcoûts. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, les
Îles-de-la-Madeleine n'ont pas d'infrastructure sur les Îles pour traiter la
matière. Souvent, c'est de la matière qui est envoyée par bateau vers d'autres
centres de traitement, donc il y a des coûts nettement plus importants qui leur
reviennent, et c'est là où des ententes sont possibles, comme celle qui a été
signée, là, il y a quelques mois, à hauteur de plus ou moins 5 millions...
M. Charette : ...traiter
la matière. Souvent, c'est de la matière qui est envoyée par bateau vers
d'autres centres de traitement, donc il y a des coûts nettement plus importants
qui leur reviennent, et c'est là où des ententes sont possibles, comme celle
qui a été signée, là, il y a quelques mois, à hauteur de plus ou moins 5 millions.
M. Benjamin : Est-ce que
je comprends qu'actuellement... est-ce que vous avez un plan à ce niveau-là, au
niveau de l'accompagnement de ces municipalités qui sont dans les régions
éloignées? Est-ce que vous avez un plan? Si oui, pouvez-vous partager ce plan
avec nous?
M. Charette : Bien, en
fait, comme je le mentionnais, oui, il y a des programmes qui s'adressent à ces
municipalités. On a prévu actuellement un budget de 20 millions qui est à
la disposition des régions plus éloignées. Donc, selon les besoins qui nous
sont communiqués, c'est là où la discussion s'initie, là, pour accompagner les territoires
en question.
M. Benjamin : Et quelle
est votre stratégie, M. le ministre, pour accélérer et diversifier réellement
les marchés?
M. Charette : Bien, en
fait, la première, première, première condition, on revient toujours au même
débat, c'est la qualité. Donc, la stratégie, l'ensemble du projet de loi, là,
qui est à l'étude vise à améliorer la qualité de cette matière pour ultimement...
On parle des centres d'enfouissement. La collègue de Verdun tout à l'heure
demandait : Pourquoi avoir renouvelé sur une période de 10 ans, par
exemple, un site d'enfouissement comme celui de Sainte-Sophie? À terme, le but,
une fois que toutes les modalités de cette loi-là seront applicables, le but,
c'est de recourir de moins en moins aux centres d'enfouissement parce qu'on
aura donné de la valeur à cette matière, on aura trouvé des débouchés, donc des
acheteurs pour cette matière-là.
Donc, la stratégie ultime, oui, qualité,
revente, revalorisation, donc économie circulaire, mais la finalité en bout de
ligne, c'est de recourir de moins en moins aux lieux d'enfouissement technique,
et c'est là où... ça n'est pas en lien direct avec le projet de loi, mais on
peut y voir une finalité partagée, c'est là où on a parlé de stratégie pour la
matière organique. Dans les prochains mois, on parlera d'une stratégie pour le
plastique aussi. Donc, tous ces éléments-là ont une finalité ultime, c'est de
recourir de moins en moins aux sites d'enfouissement et donner une valeur à
cette matière. Parce que cette matière-là, d'une façon ou d'une autre, lorsqu'elle
se retrouve dans l'environnement, devient une source de contamination potentielle.
Lorsqu'on parle de matière organique, on parle même de source d'émission de gaz
à effet de serre, donc il y a réellement... on a tout intérêt, même de façon économique,
à réduire notre dépendance aux lieux d'enfouissement.
M. Benjamin : Je sais que
ma collègue la députée de Verdun...
M. Charette : …on parle même de
sources d'émissions de gaz à effet de serre. Donc, il y a réellement… on a tout
intérêt, même de façon économique, à réduire notre dépendance aux lieux
d'enfouissement.
M. Benjamin : Je sais que ma
collègue la députée de Verdun vous a posé la question, mais je n'ai pas entendu
la réponse parce que… à ce moment-là. Mais vous comprendrez, M. le ministre,
que vous avez… il y a de grandes attentes, notamment en ce qui a trait, par
exemple, aux enjeux de la traçabilité. Je sais qu'on a eu l'occasion d'en
discuter à quelques reprises, et ne soyez pas étonnés qu'à chaque fois qu'on a
la chance de débattre dans cette commission que c'est un enjeu important qui
reviendra.
Où est-ce qu'on en est sur le dossier de
la traçabilité? Où est-ce qu'on en est?
M. Charette : Dans l'optique,
naturellement, des deux volets du projet de loi, consigne et collecte
sélective, le but, on le mentionnait, et avec… on a eu l'occasion d'échanger
sur la question aussi avec la collègue de Mercier. Donc, il y aura des
objectifs au niveau de la récupération, il y aura des objectifs de fixés au
niveau du recyclage, valorisation et il y aura aussi une finalité, là, au
niveau de la traçabilité.
Quelle forme… c'est un peu ce que je
disais au collègue, quelle forme exactement ce volet-là en particulier va
prendre? Impossible pour moi de vous le dire, mais on sait qu'on veut, dans la
réglementation, inclure des éléments pour permettre de savoir qu'est-ce qu'il
advient de cette matière-là, qu'est-ce qu'on en fait. Donc, on va introduire
des éléments de traçabilité. Mais ce que je disais à la collègue de Verdun, ça
ne pourra pas prendre la même forme que la traçabilité pour les sols
contaminés, en ce sens que le camion qui va avoir le mandat de récupérer, sur
son chemin, le verre va l'amener à un endroit x, très, très certainement, mais
c'est probablement chez le conditionneur, donc ce n'est pas forcément l'arrêt
du circuit. Donc, on ne pourra pas penser à un système calqué sur celui des
terres contaminées, mais on va s'assurer de savoir quel est le résultat, là, de
toute cette démarche-là.
M. Benjamin : Quand vous
dites : Impossible pour moi de nous le dire, c'est parce que vous ne le
savez pas pour le moment ou, du moins, vous ne voulez pas partager
l'information avec nous pour le moment?
M. Charette : C'est-à-dire,
non, on est, je pense, depuis le début, là, les plus transparents possible dans
la compréhension du projet de loi. Quand je dis que c'est impossible de le
calquer sur le modèle des terres contaminées, c'est que la terre contaminée,
dans le système de traçage qui est prévu, elle se retrouve à un endroit x
ultimement, et c'est sa destination finale, c'est là où la terre est traitée,
alors que pour le verre, plastique et autre, le camion qui va se charger du
ramassage n'amènera pas forcément cette matière-là à cette destination x. Donc,
on ne pourra pas utiliser une application…
M. Charette : ...destination
finale, c'est là où la terre est traitée, alors que pour le verre, plastique et
autre, le camion qui va se charger du ramassage n'amènera pas forcément cette
matière-là à cette destination x. Donc, on ne pourra pas utiliser une
application technologique comme celle pour les terres contaminées.
Pour ce qui est de l'ensemble des
modalités de la... que l'on souhaitera retrouver en matière de traçabilité, on
ne retient et ne cache aucune information, c'est des éléments, là, qui vont se
définir, là, graduellement. Mais clairement, les trois objectifs, c'est-à-dire
récupération, recyclage, valorisation et traçabilité, seront incarnés, là, dans
notre réglementation à venir.
• (17 h 10) •
M. Benjamin : On va revenir
aux municipalités, M. le ministre. Une des craintes qui est clairement
affichée, c'est... notamment en matière d'aménagement du territoire, c'est à
l'effet que des OGD puissent imposer leur site, leur site pour la collecte. Qu'est-ce
que… Premièrement, j'aimerais vous entendre là-dessus. Et qu'est-ce que vous
avez prévu, donc, pour empêcher que cela arrive?
M. Charette : Je ne suis pas
certain, en toute honnêteté, de comprendre la question. Vous laissez… ou vous
pensez que quelle instance serait portée ou tentée d'imposer…
M. Benjamin : Bien, en fait,
il y a une crainte que les OGD, donc, imposent un site pour la collecte.
M. Charette : Imposent quel
site? De quelle étape vous parlez, quand vous parlez de site? Au niveau du
ramassage ou…
M. Benjamin : Bien, on parle
de certains sites qui pourraient être réservés par les OGD, et que ces OGD-là
imposeraient carrément aux municipalités quand viendra le temps de faire… pour
la collecte.
M. Charette : Bien, en fait,
non, les municipalités vont demeurer responsables de cette étape-là. Donc, la
collecte va se faire comme elle se fait déjà précisément.
Tout à l'heure, on cherchait la
signification du mot «modalité», déjà, ça va être plus simple… du mot
«modalité». Il faut voir le mot «modalité» comme un cahier de charges, en
quelque sorte, qui devra être respecté, mais à l'étape de la collecte
elle-même, donc sur le bord des rues, là, pour la majorité des foyers
québécois, c'est encore les municipalités qui vont se charger de cette
étape-là.
Donc, l'implication concrète dans l'action
des municipalités va rester essentiellement la même. Le principe de REP va
s'incarner en amont, c'est-à-dire au niveau de la production même des contenus,
mais également après coup, donc une fois que cette matière-là sera rendue au
centre de tri, parce qu'on aura droit à des centres de tri aux exigences plus
pointues pour garantir une qualité renouvelée…
M. Charette : …s'incarner en
amont, c'est-à-dire au niveau de la production même des contenus, mais
également après coup, donc une fois que cette matière-là sera rendue au centre
de tri, parce qu'on aura droit à des centres de tri aux exigences plus
pointues, pour garantir une qualité renouvelée et relevée, et l'OGD aura la
responsabilité, ensuite, de trouver des marchés pour la matière qui va sortir,
donc après son passage au centre de tri. Donc, l'OGD n'aura pas son… comment
dire, ne pourra pas dire aux municipalités : Bien, vous ne ramassez plus
les déchets. La collecte va demeurer une responsabilité foncièrement municipale.
M. Benjamin : Donc, vous nous
confirmez, donc, il ne pourrait pas y avoir d'imposition d'un site par les OGD?
M. Charette : En fait, je veux
être bien certain de comprendre, parce qu'il y a peut-être confusion entre la
tête du volet collecte sélective et la tête du volet consigne. Au niveau de la
consigne, les OGD, là, auront certainement un mot à dire sur l'emplacement de certains
sites de dépôt. On parle de non seulement deux étapes différentes, mais deux
systèmes différents.
Pour ce qui est de la consigne, on se le
disait, les sites actuels qui collectent vont continuer à collecter, mais pour
bien desservir le territoire québécois qui est, encore une fois, très vaste, il
y aura un certain nombre de centres de dépôt, de collecte qui seront ajoutés.
Et là, oui, l'OGD va avoir un rôle au niveau, là, de la désignation du lieu
potentiel, la gestion du lieu en question. Donc, c'est à ce niveau-là que l'OGD
aurait une responsabilité.
M. Benjamin : Donc, l'OGD
aurait cette responsabilité-là, donc, pourrait, au niveau de la consigne,
imposer un territoire.
M. Charette : En fait, le but,
c'est que… Encore une fois, on revient, là, à des concepts qui ont été aussi
mentionnés au moment de la consultation, s'assurer que pour les usagers, les
usagères le chemin vers le dépôt de leurs contenants soit le plus naturel et le
plus court possible. Donc, près de l'endroit, sinon à l'endroit où ils ont
acheté leurs contenants initialement ou sinon dans l'environnement de ce lieu
d'achat là.
On parlait tout à l'heure, et à quelques
reprises, même, hier, d'un partenariat possible avec certains organismes,
notamment Les Valoristes. Donc, Les Valoristes deviendraient, dans pareil cas
de figure, un opérateur, mais un opérateur pour l'OGD avec tout l'appui
logistique de l'OGD en question.
M. Benjamin : Et dans le…
quand vous dites qu'on prévoit un mécanisme de règlement de différends, donc les…
M. Charette : …un
opérateur pour l'OGD, avec tout l'appui logistique de l'OGD en question.
M. Benjamin : Et dans
le... Quand vous dites qu'on prévoit un mécanisme de règlement de différend,
donc on parle des différends qui pourraient survenir entre les municipalités et
un OGD, par exemple, c'est ça?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, il peut y avoir des différends à différentes étapes, une
incompréhension de certains rôles dans toute la chaîne, et c'est là où l'OGD va
avoir à s'assurer, là, de la médiation nécessaire pour s'assurer du bon
fonctionnement du système. À l'inverse, peut-être qu'il y aura des problèmes
d'interprétation entre l'OGD, par rapport à ses obligations envers
RECYC-QUÉBEC... et là aussi, il faudra résoudre ces problèmes d'interprétation.
Mais les différends peuvent intervenir à
différentes étapes de la chaîne. En ayant une réglementation claire, en ayant
une réglementation qui soit réellement axée sur l'atteinte des résultats, c'est
là où on va s'aider et c'est là où on va diminuer de beaucoup, là, les risques
de différend. Le but... Tout à l'heure pour les modalités, je parlais de cahier
de charges. On veut que ça soit le plus clair possible pour chacun des membres
de cette chaîne-là, pour que chacun connaisse son rayon d'action mais aussi sa
responsabilité à l'égard du système.
M. Benjamin : Et,
advenant un différend, M. le ministre, entre un OGD et une municipalité... qui
fera... qui agira comme médiateur à ce moment-là?
M. Charette : Un
différend entre...
M. Benjamin : Entre un
OGD et une municipalité.
M. Charette : ...puis une
municipalité. Bien, bien honnêtement, ça peut prendre différentes formes. Dans
certains cas, on peut... le ministère peut aider à l'interprétation du
règlement. RECYC-QUÉBEC peut aider à l'interprétation du règlement. Donc, selon
le différend, on saura accompagner... Parce que, dans toute cette mécanique-là,
ce sont des partenaires. Donc, on s'assurera, là, qu'il y ait l'accompagnement
nécessaire, là, pour résoudre le problème ou le défi d'interprétation, là, qui
pourrait ressurgir.
M. Benjamin : Donc, vous
allez prévoir clairement, au moins, si rien n'est dit dans ce projet de loi, au
moins, vous allez prévoir clairement dans votre règlement l'entité qui agira
comme médiateur, je présume.
M. Charette : En fait...
et c'est difficile, pour chaque cas de figure, d'avoir identifié au préalable
le médiateur. Dans bien des cas, tout dépendant où le différend survient, l'OGD
sera en mesure d'accompagner les différents partenaires, là. Et j'essaie de
trouver des cas de...
M. Charette : …d'avoir
identifié au préalable le médiateur. Dans bien des cas, tout dépendant où le
différend survient, l'OGD sera en mesure d'accompagner les différents
partenaires, là. J'essaie de trouver des cas de figure ou des exemples. On a un
système qui demeure une référence, qui demeure une source d'inspiration. La
consigne privée pour la bière, notamment, lorsqu'il y a un problème d'interprétation,
lorsqu'il y a un différend entre un commerçant et un partenaire de la chaîne,
le système est assez mature, le système est assez rodé pour bien souvent
identifier la solution.
Mais, par moment, quand qu'il y a un
joueur qui est en défaut, c'est là où RECYC-QUÉBEC peut intervenir.
RECYC-QUÉBEC a autorité sur les résultats à obtenir, en quelque sorte, sur les obligations
des commerçants, et pas uniquement... Là, je parlais de la consigne privée, là,
je ne vais... je ne veux pas ajouter à la confusion, mais au niveau même des
contenants boissons gazeuses et autres, si un commerçant ne s'acquitte pas de
son mandat, RECYC-QUÉBEC a des enquêteurs.
D'ailleurs, les derniers mois
spécialement, ça s'est passablement rétabli, là, avec le milieu de l'été, vers
la fin d'été. Mais, je vous dirais, de mars à juin, juillet, il y a eu beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'interventions de la part de RECYC-QUÉBEC. Le cabinet, le ministère,
moi personnellement, j'ai eu à intervenir aussi. Donc, des lieux de rencontre
pour régler des différends, là, il peut y en avoir de multiples, selon la
nature du différend, naturellement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va? Donc, Mme la députée de Mercier.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'écoutais aussi l'échange, très intéressant... C'est dur
avec le masque. Oui. Donc là, ici, on parle du règlement avec toutes les
obligations, là, qui... tout ce qui va être déterminé par rapport au système de
collecte sélective.
Je voulais savoir... à la fin, là, du
premier paragraphe, «et ce, en tenant compte des principes qui forment la base
de l'économie circulaire», il y a eu une discussion sur l'économie circulaire
avec le collègue le député de Viau.
Pourquoi est-ce que... Moi, j'ai salué ça,
cet ajout-là. Puis souvent on dit que, quand on met des concepts dans la loi, il
faut que ça soit défini, il faut que ça veuille dire quelque chose. Pourquoi est-ce
que le ministre a trouvé important de l'inclure? Qu'est-ce que ça apporte de
plus de l'inclure? Parce que ça fait quand même quelques années qu'on en
parle... beaucoup. Moi, des fois, j'ai l'impression qu'on en parle, mais on ne
l'applique pas vraiment. Peut-être nous en parler un peu.
M. Charette : La
conception du gouvernement de toute cette... À partir du moment...
Mme Ghazal : ...est-ce que le ministre
a trouvé important de l'inclure? Qu'est-ce que ça apporte de plus de l'inclure?
Parce que ça fait quand même quelques années qu'on en parle beaucoup. Moi, des
fois, j'ai l'impression qu'on en parle mais on ne l'applique pas vraiment. Peut-être
nous en parler un peu.
M. Charette : : La
conception du gouvernement de toute cette... À partir du moment où on veut
s'assurer qu'il y ait une belle récupération, valorisation, que ce soit
matières organiques, que ce soient les plastiques, que ce soient les contenants
consignés, c'est dans le but de leur donner une nouvelle vie, en quelque sorte.
Donc, déjà, pour moi, ça ne ferait pas de sens de parler de récupération, donc
uniquement le fait de récupérer des contenants, si ce n'était pas dans le but
de leur donner une deuxième, troisième, quatrième vie.
Et à chacune des étapes, il y a une valeur
ajoutée qui est donnée, donc, pour moi, c'est un phénomène proprement économique.
Et souvent, en ajoutant le mot «économique», c'est comme si on voulait
dévaloriser le geste. Au contraire, l'économie circulaire, c'est une forme
essentielle de l'économie, au Québec, et donner une vie nouvelle à un objet, ou
un contenant, ou une matière que l'on considèrerait autrement comme un déchet,
c'est l'incarnation même de l'économie circulaire, et on y ajoute encore une
valeur ajoutée lorsque l'on dit que l'on va multiplier les partenaires
potentiels en ouvrant la porte notamment au milieu communautaire. Donc, il y a
une valeur ajoutée à ce concept-là. Mais dès qu'on parle de revalorisation,
pour moi, on est déjà les pieds bien, bien ancrés, là, dans le principe
d'économie circulaire.
Mme Ghazal :
...revalorisation.
M. Charette : Bien, en fait,
c'est vrai que ça peut porter à confusion. Certains vont dire recyclage,
valorisation. C'est faire en sorte la matière qu'on considérait comme un déchet
ait... qu'on lui donne une nouvelle valeur.
Mme Ghazal : Une valeur, c'est
ça. Je comprends.
M. Charette : En quelque
sorte. Mais parlons de recyclage.
Mme Ghazal : Non, non, mais je
comprends, c'est juste parce que... parce que ce n'est pas revalorisation,
c'est valorisation, par exemple, quand on brûle puis on récupère l'énergie,
mais ça peut aussi être utilisé dans le... comme un mot de la vie de tous les
jours. Donc, je voulais juste être sûre que ce n'était pas utilisé dans un
objectif particulier, mais je comprends que c'est lui donner de la valeur.
Exactement.
Puis qu'est-ce que ça change, avec le fait
dans le mettre dans la loi? C'est écrit «en tenant compte», puis après ça, on ne
le retrouve pas, nulle part. Est-ce que ça change quelque chose, concrètement?
Parce qu'on parle aussi des principes. Je suis allée voir sur le site de
RECYC-QUÉBEC, et ils ne nomment pas les principes. Il y a une définition, bien,
on nomme l'écoconception, l'écologie industrielle. Là, ils disent recyclage,
compostage. Je ne sais pas si ça fait partie des principes, et je suis allée
voir dans un autre article, c'est les sept principes de l'économie circulaire.
Donc, je ne sais pas si...
Mme Ghazal : ...les
principes, il y a une définition. Bien, on nomme l'écoconception, l'écologie
industrielle. Là, ils disent recyclage, compostage. Je ne sais pas si ça fait
partie des principes. Puis je suis allée voir dans un autre article. C'est les
sept... Il y a les sept principes de l'économie circulaire. Donc, je ne sais
pas si l'article de loi... du projet de loi fait référence à ces sept principes
là ou des principes qui ont été développés par RECYC-QUÉBEC, qui sont un petit
peu autres.
Je vais nommer ceux que j'ai vus sur un
site Internet, je pense que c'est un site de l'économie sociale et solidaire.
Je pense que c'est français. J'ai juste fait une recherche Google. Donc, les
sept principes, c'est l'écoconception, l'écologie industrielle, l'économie de fonctionnalité,
le réemploi, la réparation, la réutilisation et le recyclage. Est-ce que c'est
de ça qu'on parle?
Quand je vais sur le site de RECYC-QUÉBEC,
ils ne sont pas nommés comme ça, mais il y a beaucoup choses. On parle de
consommation et approvisionnement responsable, optimisation des opérations,
entretien et réparation. De quoi on parle exactement quand on dit économie
circulaire dans ce projet de loi? Ça, c'est une chose. Et qu'est-ce que ça
vient ajouter comme obligations supplémentaires par rapport au fait qu'on
l'utilisait tout le temps, ce terme-là, dans tous les documents officiels du
gouvernement, bien, les communiqués des sites Internet, mais c'est la première
fois que c'est dans la loi? Qu'est-ce que ça change?
M. Charette : En fait,
sans pouvoir tout révéler, parce que tout ne relèvera pas de l'environnement,
mais nos collègues au MEI, au ministère de l'Économie, autant à travers le
député de Terrebonne que la députée, c'est le défaut de souvent connaître le
nom et prénom de nos collègues, mais la ministre responsable du Développement
régional, donc, c'est...
Une voix
: Côte-du-Sud.
M. Charette :
Côte-du-Sud. Merci, de la précision. Ils sont à développer tout le concept
d'économie circulaire qu'ils veulent mettre de l'avant. Donc, dans les
prochains mois, on devrait en savoir un petit peu plus. Donc, à partir du
moment où on introduit ces concepts-là dans la législation, c'est là où on peut
y voir des liens par la suite.
Mais sinon on a au niveau de
l'environnement la définition qui est celle, en fait, de l'Office québécois de
la langue française. Et on reconnaît cette définition-là. Donc, c'est
réellement l'organisation d'activités économiques et sociales recourant à des
modes de production, de consommation et d'échange fondées sur l'écoconception,
c'est un concept, aussi, tout à fait important au niveau de la mécanique de
consigne et au niveau de notre réforme de la collecte sélective, mais également
réparation, réemploi, recyclage et visant à diminuer les ressources utilisées
ainsi que les dommages causés à l'environnement. Donc, c'est la définition
qu'on fait nôtre de ce concept-là.
Tout à l'heure, je faisais un parallèle
avec l'énergie. L'énergie la moins chère est celle qu'on n'utilise pas. Mais au
niveau de la fibre, c'est la même chose. La fibre qui est la plus intéressante
à utiliser, c'est la...
M. Charette : …environnement,
donc c'est la définition qu'on fait nôtre de ce concept-là. Tout à l'heure, je
faisais un parallèle avec l'énergie, l'énergie la moins chère est celle qu'on
n'utilise pas, mais au niveau de la fibre, c'est la même chose, la fibre qui
est la plus intéressante à utiliser, c'est la fibre recyclée, parce que ça
limite de beaucoup l'impact au niveau de l'environnement.
Mme Ghazal : Donc, ça ne
change rien pour le moment, le fait de l'avoir inclue concrètement, parce qu'il
n'y a pas d'obligation, mais vous dites qu'il y a deux ministres du MEI,
développement régional, qui sont en train de travailler à la définir, ou ils
sont en train de travailler à des programmes. Parce que, concrètement, on
parlait… il y avait la députée de Verdun qui avait apporté un amendement pour
imposer un taux de… l'écoconception, c'est-à-dire, je ne me rappelle pas
comment elle la nommait, là, mais il y avait un taux…
M. Charette : Un seuil, un…
Mme Ghazal : …de 25 %
pour que les produits soient faits de matière recyclée. Est-ce que ça, ça
serait une façon de mettre en pratique l'économie circulaire?
M. Charette : En fait, le MEI
va avoir à développer ce concept-là au niveau de programmes, pour que les
programmes puissent mieux y répondre, mais c'est déjà dans la mission de
RECYC-QUÉBEC, donc c'est clair que la réglementation qui va découler du projet
de loi pourra se référer à l'économie circulaire. C'est clair. À partir du
moment où la réglementation... Et on disait qu'on avait mandaté un des comités
à ce niveau-là, voir comment faire des milieux communautaires des partenaires,
c'est aussi une façon d'incarner des principes d'économie circulaire. Et à
partir du moment où ces partenaires communautaires là auront un rôle à jouer,
et un rôle qu'ils pourront jouer, bien, la réglementation va s'en ressentir,
là, la réglementation va le permettre ou l'encourager. Donc, c'est tous des
éléments, là, qui vont incarner le concept d'économie circulaire.
Mme Ghazal : La
réglementation. Laquelle? Est-ce qu'on parle de cette réglementation qui est
citée ou dont on parle à l'article 53.3.1? Ce règlement-là va aller définir un
peu plus l'économie circulaire puis dire concrètement c'est quoi, les
obligations, avec des objectifs, avec des taux? Est-ce que ça va aller dans ce
niveau de précision là?
• (17 h 30) •
M. Charette : Bien, en fait,
il ne faut pas tout, comment dire... l'application ne pourra pas être la même
pour tous les types de contenants, comme on le mentionnait, mais à terme, on
l'évoquait déjà, hier, au niveau de la stratégie plastique, on va avoir des
seuils minimaux pour la conception, là, de nouveaux contenants. Mais ce n'est
pas forcément, uniquement à travers… à travers… Comment répondre...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …au niveau de la
stratégie plastique, on va avoir des seuils minimaux pour la conception, là, de
nouveaux contenants. Mais ce n'est pas forcément, uniquement à travers… à
travers… Comment répondre à la question? Il y a des règlements qui ont, soit
été adoptés ou qu'ils le seront, qui ne découleront pas forcément de l'adoption
du projet de loi, mais qui vont pouvoir incarner ces concepts-là, également,
d'économie circulaire.
Moi, je redonne l'exemple, ne serait-ce
que les électroménagers, ça ne découle pas de l'application de cette loi-là. On
vient incarner plusieurs, plusieurs éléments de l'économie circulaire dans ce
règlement-là. Donc, plusieurs règlements pourront incarner le concept sans
qu'ils ne découlent, pour autant, là, du projet de loi.
Mme Ghazal : Donc, ça ne sera
pas un règlement en… Dans le fond, ce n'est pas le projet de loi n° 65 et ses règlements qui vont aller en détail dans ce
qu'est l'économie circulaire? Ça va être d'autres réglementations qui vont
venir de d'autres ministères ou d'autres projets de loi, c'est ce que je
comprends.
M. Charette : En fait, je veux
bien répondre à la question, mais je ne suis pas certain de bien la saisir.
Mme Ghazal : C'est que… Je
vais, peut-être, être un peu plus, comme, précise. C'est qu'on en parle, le
concept, il y a, peut-être, des initiatives, à gauche et à droite qu'on salue,
parce qu'on utilise l'économie circulaire. Que ce soit, je n'ai pas d'exemples
concrets comme ça, là, quand on parle d'économie industrielle ou... Je suis
sûre qu'il existe des exemples, là, je ne les ai pas, tout de suite, comme ça,
mais quand on parle de recyclage, etc. Je veux dire juste, souvent,… l'usine où
je travaillais… bien, eux, ils participent à l'économie circulaire, d'une
certaine façon, ça, c'est un exemple simple, où les déchets de l'un deviennent
la matière première de l'autre. Donc, tout ça existe et je comprends qu'il va
avoir des programmes qui vont être développés, encore plus, pour financer.
Probablement, que c'est déjà le cas, ça existe probablement, je ne les connais
pas, je ne sais pas, je dis «probablement», peut-être que je lance des fleurs
alors que ce n'est pas mérité. Peut-être le ministre peut me dire : Oui,
oui, en ce moment, il y a des programmes pour des projets qui s'inscrivent dans
les principes de l'économie circulaire.
Donc, c'est là, un petit peu, mais ça n'a
jamais été mis dans la loi. Qu'est-ce que ça change de plus de le mettre ici?
Pourquoi le ministre trouve important de le mettre ici? Si, dans le fond, ça va
être défini par d'autres. Parce que, moi, je pense, à ma connaissance, c'est la
première fois que le terme «écologie circulaire» est dans un texte de loi. Si
c'est le cas, qu'est ce que ça change de plus, concrètement, autre que ce qui
se fait déjà ou qui se serait déjà fait de toute façon, notamment, les
programmes qui sont en train d'être définis dans d'autres ministères pour
l'économie circulaire? C'est ça ma question.
M. Charette : En fait, je
confirme, c'est la première fois que, dans la législation québécoise, pas
uniquement à travers la LQE, là, mais dans la législation québécoise que
l'expression est retenue. Pour moi, ce que ça veut dire, c'est une avancée. Souvent,
nos…
Mme Ghazal : …pour l'économie
circulaire. C'est ça, ma question.
M. Charette : En fait, je
confirme, c'est la première fois que, dans la législation québécoise, pas
uniquement à travers la LQE, là, mais dans la législation québécoise que
l'expression est retenue. Pour moi, ce que ça veut dire, c'est une avancée.
Souvent, nos lois sont plus lentes à s'adapter que la société, hein, on le dit
souvent. Maintenant que l'inscription sera formelle dans une loi, ce sera
d'autant plus facile de s'y référer et ce sera plus facile d'adapter aussi la réglementation
en conséquence.
Mais pour ce qui est de toute la mécanique
récupération, recyclage, on était déjà pleinement dans l'incarnation de ce que
peut être l'économie circulaire. C'est déjà dans la mission de RECYC-QUÉBEC que
de parler de promouvoir l'économie circulaire. Là, on passe à une étape supplémentaire
où c'est dûment inscrit dans la loi, donc un règlement qui découlera de cette
loi-là. Un règlement qui découlera d'une autre loi pourra toujours se référer à
cette inscription-là dans une loi en bonne et due forme. Donc, on renforce une
idée qui a pris de plus en plus de place, là, dans la société québécoise.
Et quand je parlais de mes collègues au
MEI, je ne veux pas non plus engendrer de confusion, ils n'attendent pas
l'adoption du projet de loi ici ou quoi que ce soit. C'est réellement une
réflexion qu'ils ont et qu'ils partageront le moment venu au niveau de
l'économie circulaire pour reconnaître la place que cette économie-là joue et
l'importance de l'économie circulaire dans l'économie québécoise. Donc, oui, on
peut penser qu'il y a des mesures, il y a des programmes qui viendront
renforcer ces concepts-là, mais c'est les collègues du MEI, au bon moment, là,
qui pourront préciser leurs intentions à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Donc, dans le
fond, ça vient renforcer, c'est ce que le ministre dit, mais il n'y a de... je
vais utiliser un mot négatif, mais il ne faut pas parce que l'économie
circulaire, ça doit être positif, mais de contrainte à ce que... par rapport à
ce concept-là. Le fait qu'il soit dans la loi, souvent, on dit qu'il faut que
quelque chose soit dans la loi dans un règlement parce que ça devient
obligatoire. Ici, on en tient compte.
Tenir compte, je ne sais pas, dans la
vraie vie, on en tient compte, mais je ne sais pas si dans la loi c'est aussi
faible que dans la vie de tous les jours quand on dit : Ah! je vais en
tenir compte, de ce que tu me dis. Mais, après ça, est-ce que vraiment la
personne va faire qu'est-ce que je dis? Est-ce que tenir compte ici, dans la
loi, c'est oui, c'est un beau principe qu'on introduit, mais il n'y a pas
d'obligation?
Et j'avais un autre élément. Est-ce que
c'est possible de définir... Le ministre a lu une définition...
Mme Ghazal : ...mais, après ça,
est-ce que vraiment la personne va faire qu'est-ce que je dis? Est-ce que tenir
compte ici, dans la loi, c'est oui, c'est un beau principe qu'on introduit,
mais il n'y a pas d'obligation?
Et j'avais un autre élément. Est-ce que c'est
possible de définir... Le ministre a lu une définition. Moi, j'ai celle... peut-être
que c'est la même, là, celle sur le site de RECYC-QUÉBEC, et la source, c'est
le Pôle québécois de concertation sur l'économie circulaire. Ils disent que
«l'économie circulaire se définit comme un système de production, d'échange — et
je pense que c'est la même — et de consommation visant à optimiser
l'utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d'un bien ou
d'un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l'empreinte
environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des
collectivités». Est-ce que c'est la même définition?
M. Charette : En fait, tout à
l'heure, ce que je lisais, c'était celle de l'Office québécois de la langue
française. Mais, et je le mentionnais tout à l'heure, la P.D.G., là, de RECYC-QUÉBEC
nous suit à distance à défaut d'être physiquement avec nous, mais elle me
confirme, là, que RECYC-QUÉBEC emploie davantage celle du pôle, donc exactement
celle que la collègue de Mercier vient de lire.
Mme Ghazal : Et comme ce
terme-là est souvent utilisé, puis là il y a cette définition-là où on parle
d'analyse de cycle de vie, hein, du berceau au tombeau, on parle de réduire
l'empreinte environnementale, etc., donc il y a des concepts que je trouve très
intéressants. Peut-être qu'on peut dire : Mais, si le concept est utilisé
dans la loi, donc on n'a pas besoin de le définir dans la loi.
Que pense le ministre du fait de mettre la
définition de l'économie circulaire dans la loi? Est-ce que c'est quelque chose...
Est-ce qu'ils vont répondre : Le législateur n'aime pas parler pour ne
rien dire, et tout ça? Parce que, quand on le lit comme ça, déjà qu'on dit
juste qu'il faut en tenir compte et non pas... il n'y a pas d'élément de
contrainte puis il n'y aura pas des règlements qui vont suivre pour
contraindre... pas contraindre, mais en tout cas vous comprenez ce que je veux
dire, exiger, disons, que les principes soient vraiment appliqués, donc
peut-être qu'en définissant un peu plus dans la loi ça vient amener d'autres
concepts, comme réduire l'empreinte environnementale, toutes les étapes du
cycle de vie, là. Ce n'est pas écrit «analyse du cycle de vie», mais c'est ce
qu'on en comprend. Que pense le ministre de ça?
M. Charette : Honnêtement,
moi, je le vois comme une forme de préambule. Si on se réfère au projet de loi
n° 46, qu'on a travaillé ensemble, on avait un préambule qui donnait les
grandes orientations. Lorsqu'on réfère au principe d'économie circulaire, pour
moi, c'est une forme de préambule. C'est-à-dire toute cette dynamique-là doit
s'inscrire en ayant en tête, là, les principes de l'économie circulaire. Les
définitions, là, on a lu celle du...
M. Charette : ...d'économie
circulaire, pour moi, c'est une forme de préambule, c'est-à-dire toute cette
dynamique-là doit s'inscrire en ayant en tête, là, les principes de l'économie
circulaire. Des définitions, là, on a lu celles du pôle, mais des définitions,
ça peut évoluer, ça peut être bonifié. Donc, je serais réticent, à tout dire,
là, d'intégrer une définition formelle de l'économie circulaire.
Mme Ghazal : Bien, des gens
disaient tout le temps qu'il y a beaucoup de vagues dans le projet de loi. On
n'a pas les règlements, on les a comme... on a des éléments qui vont être dans
les règlements au compte-gouttes, et je ne suis pas la seule à le dire, mais
mes deux autres collègues aussi le disaient. Donc là, on a un principe, oui, il
est utilisé, donc là est-ce qu'on peut le définir dans la loi? Ça reste vague,
ce n'est pas la première fois qu'on définit des concepts dans des projets de
loi, en tout cas, à ma connaissance. Moi, je trouve que ce serait apport supplémentaire
d'amener une définition, et dans ce sens-là je vais déposer un amendement, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Vous avez transmis déjà l'amendement à Mme
la secrétaire?
Mme Ghazal : C'est en train
de.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 40)
(Reprise à 17 h 49)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous sommes rendus
à l'article 4. Mme la députée de Mercier, vous proposez un amendement. Il y a
eu une petite correction de forme. Donc, je vous invite à en faire la lecture.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, à l'article 53.30.1 proposé… tel que proposé à l'article
4 :
Dans le premier alinéa, après «économie
circulaire», ajouter «qui se définit comme un système de production, d'échange
et de consommation visant à optimiser l'utilisation des ressources à toutes les
étapes du cycle de vie d'un bien ou d'un service dans une logique circulaire
tout en réduisant l'empreinte environnementale et en contribuant au bien-être
des individus et des collectivités».
• (17 h 50) •
Et, pour que ce soit plus simple, il y a
le tableau en bas, où on voit l'ajout, et la beauté de la chose de faire toute
la discussion avant, c'est que dans le fond je n'ai fait que faire ce que je
proposais au ministre, c'est-à-dire de définir, de mettre la définition qui est
utilisée par RECYC-QUÉBEC, qui est la même que celle de l'Office québécois de
la langue française, qui est la même que celle du Pôle québécois de
concertation sur l'économie circulaire, et ça a été confirmé aussi par la P.D.G.
au ministre. C'est ça que veut dire «économie circulaire» au Québec, et donc pourquoi
ne pas l'écrire dans le projet de loi, vu qu'on y est et que c'est une
première, c'est la première fois que c'est utilisé, donc c'est une bonne chose?
Donc, pourquoi ne pas l'ajouter de façon claire, simple pour que tout le monde
sache de quoi on parle? Déjà qu'il n'y a pas vraiment de contrainte spécifique,
ça ne change pas légalement quelque chose, cet ajout-là dans la loi, mais c'est
un début, disons.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Charette : Et je ne veux certainement
pas décevoir la collègue, mais, malheureusement, on ne pourra pas retenir l'amendement,
et on l'a bien…
Mme Ghazal : ...mais c'est un début,
disons.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Charette : Et je ne veux certainement
pas décevoir la collègue, mais malheureusement, on ne pourra pas retenir l'amendement,
et on l'a bien évalué. En fait, pour différentes raisons, puis la plus simple,
après vérification, RECYC-QUÉBEC emploie, dans son mandat, effectivement, la
définition du pôle. Cependant, cette définition-là du pôle est différente de
celle de l'Office québécois de la langue française, et l'Office québécois de la
langue française a comme mandat d'évaluer la portée de chaque mot dans une
définition, en quelque sorte. Donc là, on se retrouve devant deux définitions
qui sont valables, mais laquelle retenir? Une qui est validée par l'office,
avec une évaluation, là, précise de la portée de chaque mot, une autre qui est davantage
pour l'usage courant. Donc, déjà, on a un enjeu de savoir à quelle définition
se référer.
Un deuxième élément, c'est que ce serait
la première fois, comme je le mentionnais, qu'on définirait dans la législation
québécoise le concept d'économie circulaire. Donc, du coup, la définition qu'on
intégrerait au projet de loi serait maintenant celle pour tous les ministères.
Donc, il y aurait une portée plus large que la seule inscription dans la Loi
sur la qualité de l'environnement, ce qui peut poser problème. Je vous disais
tout à l'heure que d'autres ministères, notamment celui de l'Économie,
travaillent actuellement sur ces concepts-là. Ils ne sont pas aussi avancés au
point de pouvoir en faire quelque annonce que ce soit, mais si on définit
nous-mêmes sans qu'eux aient eu à participer à la réflexion, peut-être qu'ils
vont... en fait, pas peut-être, ils vont nous dire : Ah! bien là, vous
n'avez pas considéré tel ou tel élément dans la définition.
Et peut-être, le troisième point, à partir
du moment où la définition est inscrite dans la loi, on vient la figer dans le
temps. Moi, ce qu'on me laisse entendre, c'est qu'au niveau du pôle c'est une
définition qui évolue, donc c'est une définition qui ne sera pas forcément la
même, avec le même libellé indéfiniment.
Donc, pour ces trois éléments-là, malheureusement,
l'amendement ne pourrait pas être accepté. Mais sur le fond, sans parler
d'inscription dans la loi, moi, quand je lis ce que la collègue propose, donc,
la définition du pôle, je veux dire, c'est ça, le projet de loi n° 65. Ce
n'est que ça, le projet de loi n° 65. Donc il l'incarne bien dans toutes
ses dispositions...
M. Charette : ...sans
parler d'inscription dans la loi, moi, quand je lis ce que la collègue propose,
donc, la définition du pôle, je veux dire, c'est ça, le projet de loi n° 65.
Ce n'est que ça, le projet de loi n° 65. Donc il l'incarne bien dans
toutes ses dispositions. Cependant, il y a trois éléments, là, qui font en
sorte que, malheureusement, l'amendement ne pourrait être reçu favorablement.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'entends les trois éléments que le ministre me nomme.
Moi, ce n'est toujours pas clair dans le
fond qu'est-ce que le ministère de l'Économie est en train de faire, et de
l'Innovation. Ils sont en train de travailler à définir l'économie circulaire
selon leur conception à eux? Il n'y aura pas une conception, la même pour tout
le gouvernement? Certaines pratiques vont être considérées comme de l'économie
circulaire par le ministère de l'Économie, alors que, selon ce que RECYC-QUÉBEC
promeut, ça ne le sera pas, ou ça va être une conception unique et qui sera la
même dans tout l'appareil gouvernemental?
Et peut-être m'expliquer un peu plus
qu'est-ce que le ministère de l'Économie et de l'Innovation est en train de
faire. Moi, j'avais l'impression qu'ils sont en train de développer des
programmes pour financer ou subventionner des initiatives d'économie
circulaire. Peut-être que ça se fait déjà, je ne le sais pas. Moi, je me dis,
ça ne se peut pas que ça ne se fasse pas. Le ministre va pouvoir me le
confirmer s'il est au courant. Est-ce que ça se fait en ce moment? Est-ce qu'il
y a des programmes qui financent... Je ne parle pas de RECYC-QUÉBEC qui en fait
la promotion. Je parle de compagnies qui mettent en pratique certaines
pratiques... en pratique l'économie circulaire, et qu'il y ait des projets, et
que ces projets-là sont financés. Est-ce que c'est le cas? Si ce n'est pas le
cas...
Et aussi : Qu'est-ce que le ministère
est en... sur quoi il est en train de travailler exactement? Et est-ce que le
ministère de l'Économie et de l'Innovation a été consulté par le fait que
l'économie circulaire allait être ajoutée aussi dans le projet de loi
n° 65?
M. Charette : ...différents
volets. Il y a déjà des programmes d'aide, puis on en a sans doute dans chacune
de nos circonscriptions. Moi, je pense à un, entre autres, au niveau... on
parle d'économies circulaires, d'économies sociales qui sont financées.
Ce que je dis, au niveau du ministère de
l'Économie et de l'Industrie, et je ne veux pas parler en leur nom, c'est une
réflexion, là, qu'ils conduisent actuellement, c'est qu'ils cherchent à mettre
davantage en valeur cet élément-là de notre économie au Québec. Donc, ça va
prendre, j'imagine, différentes formes, mais je ne serais pas en mesure de vous
préciser à ce moment-ci quelles sont leurs intentions.
Quand j'évoquais cet élément-là pour le
deuxième point de ma réponse, c'est qu'étant donné que d'autres ministères
travaillent et réfléchissent au concept d'économie circulaire ils vont à juste
titre vouloir participer à la réflexion sur la définition à retenir, parce que
cette...
M. Charette : ...c'est qu'étant
donné que d'autres ministères travaillent et réfléchissent au concept d'économie
circulaire, ils vont, à juste titre, vouloir participer à la réflexion sur la
définition à retenir, parce que cette définition-là, puisqu'elle sera la
première ou elle serait la première dans une loi québécoise, viendrait
s'appliquer à l'ensemble, en quelque sorte.
Puis, pour ce qui est des programmes, oui,
économie sociale. Mais RECYC-QUÉBEC aussi finance des projets en économie
circulaire depuis quelques années d'ailleurs. Donc, il y a déjà des mesures.
Là, on inscrit le concept pour la première
fois dans une loi, mais la définition qu'on retiendrait aujourd'hui... et déjà
on est en présence de deux définitions différentes, mais la définition qu'on
retiendrait aujourd'hui deviendrait la définition pour l'ensemble des lois qui
s'y référeraient, à ce concept-là. Donc, on n'a sans doute pas à nous à
déterminer. Déjà, il y en a deux, puis je suis convaincu que, si on chercherait
un petit peu, on pourrait aisément en trouver une troisième, une quatrième.
L'important, c'est réellement les fondements.
Et, au niveau des fondements, on se
rejoint, là, entièrement sur une ou l'autre des définitions, là, le concept est
bien incarné, là, dans les différentes dispositions sur ce concept-là, donc.
Mme Ghazal : Merci. Est-ce que
c'est possible d'avoir peut-être un juriste qui m'explique la portée d'avoir
mis «économie circulaire» ou les principes qui forment la base de l'économie
circulaire dans la loi pour comprendre qu'est-ce que ça change? Parce que tout
ce que le ministre me dit, je le vois, je le comprends. Et, de toute façon,
qu'on l'ait mis ou pas, tout ce qu'il dit aurait eu lieu de toute façon, et le
ministère de l'Économie et de l'Innovation aurait travaillé sur ce sur quoi il
travaille de toute façon. Qu'est-ce que ça change? Parce que moi, j'ai
l'impression que ça ne change rien, pour le moment, quand j'entends le
ministre.
M. Charette : Avec
consentement, là, volontiers, on pourrait céder la parole à un collègue
légiste.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vous invite à vous présenter... Il y a
consentement, évidemment, hein? J'ai pris pour acquis, je suis désolée. Donc,
je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Woitrin (Pierre) : Oui,
bonjour. Pierre Woitrin, je suis avocat légiste à la Direction des affaires
juridiques du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques.
Le fait d'insérer ce concept d'économie
circulaire à cet endroit-là, et vous le verrez d'ailleurs dans la disposition
suivante aussi, fait en sorte que, lorsque le gouvernement exercera et s'il
exerce cette habilitation-là, il devra prendre en compte les principes qui
forment la base de l'économie circulaire. C'est une obligation qui est insérée
dans ces dispositions-là, d'en tenir compte. On ne vient pas le définir.
• (18 heures) •
Puis pour répondre à votre question,
effectivement, le MEI a été consulté sur le fait d'insérer...
18 h (version non révisée)
M. Woitrin (Pierre) : ...devra
prendre en compte les principes qui forment la base de l'économie circulaire.
C'est une obligation qui est insérée dans ces dispositions-là d'en tenir
compte. On ne vient pas le définir. Puis pour répondre à votre question, effectivement,
le MEI a été consulté sur le fait d'insérer le concept à cet endroit-là, mais
il n'a pas été consulté sur une définition, par exemple.
Mme Ghazal : Merci. Merci
beaucoup. Puis s'il avait été consulté puis qu'il a été d'accord, on aurait pu
l'inclure.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
comme je vous dis, on est en présence, seulement nous, en quelques minutes, de
deux définitions différentes. La portée se ressemble, mais la définition
demeure différente, donc éventuellement on aura, j'imagine, à réfléchir sur la question.
Et la solution va peut-être nous venir, à terme, de RECYC-QUÉBEC. Tout à
l'heure, je vous disais : RECYC-QUÉBEC finance, depuis quelques années,
des programmes, mais RECYC-QUÉBEC anime aussi une table interministérielle au
niveau de l'économie circulaire. Donc, à terme, on sera peut-être en mesure de
reconnaître, pour le corps... tout le corps législatif québécois, une seule et
même définition. Donc, c'est le rôle de Québec... j'allais dire Québec
solidaire, mais RECYC-QUÉBEC, Québec solidaire peut participer à la réflexion
aussi, sans problème, mais RECYC-QUÉBEC anime cette table interministérielle, actuellement,
sur tous les concepts liés à l'économie circulaire.
Mme Ghazal : Puis sur cette
table, il y a le MEI, j'imagine, le ministère du Développement, plusieurs. O.K.
M. Charette : Bien, les
différents ministères interpelés, les plus naturels, effectivement,
Environnement et Économie, là, des incontournables.
Mme Ghazal : Donc, il va
falloir en tenir compte dans les règlements. O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va?
Mme Ghazal : Ça va, moi, oui,
oui. Je vais laisser peut-être...
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien,
écoutez, moi, je voulais aussi arriver avec une définition qui était
globalement la même que celle proposée par la députée de Mercier. Et mon grand
souci était de trouver une manière, par le projet de loi n° 65,
de venir modifier le chapitre I du titre I de la LQE, qui comprend une tralée
de définitions. Juste pour vous donner un exemple, là, c'est l'article 1, ce
n'est quand même pas banal. Dans la présente loi, parce que, là, on vient
modifier, par le projet de loi n° 65, on vient
modifier la LQE. Donc, moi, ce que j'essayais de faire... j'aurais peut-être dû
être plus vite sur la gachette, c'est moi qui aurais déposé l'amendement, mais
j'essayais trop de trouver la twist pour venir modifier la section des
définitions.
Donc, à la LQE, à l'article 1, on définit
«agent vecteur d'énergie», on définit «atmosphère», on définit «champ», on
définit «contaminant...
M. Gaudreault : …déposer
l'amendement, mais j'essayais trop de trouver la twist pour venir modifier la
section des définitions. Donc, à la LQE, à l'article 1, on définit «agent
vecteur d'énergie», on définit «atmosphère», on définit «champ», on définit
«contaminant», on définit «eau», élimination de matières résiduelles,
environnement, matières dangereuses, matières résiduelles, ministre, municipalité,
onde matérielle, personne, plasma, polluant, pollution, rayonnement, rejet de
contaminants, sol, source de contamination, valorisation de matières
résiduelles, véhicule automobile. Dans la Loi sur la qualité de
l'environnement, on définit «véhicule automobile». Bon, et on dit : De
plus, dans la présente loi, l'utilisation de l'expression «activité» s'entend
également de travaux, constructions ou ouvrages, à moins que le contexte
n'indique un sens différent.
Donc, ce n'est pas la première fois qu'on
amène une définition, surtout dans la LQE. Alors, je comprends la députée de
Mercier de l'avoir insérée là, parce que c'est compliqué à partir du projet de
loi n° 65 et l'article 4, oui, 4, de trouver le bon chemin pour venir modifier
l'article 1 de la LQE. Mais je pense que c'est là que ça devrait aller, parce
qu'on vient insérer une notion d'économie circulaire dans la LQE, et là on
viendrait modifier le chapitre des définitions de la LQE, parce qu'on amène une
nouvelle dimension, puis on fait ça souvent. Alors, moi, je pense qu'il faut le
faire. Si le gouvernement dit : Oui, mais ce n'est pas à la bonne place,
bien, on va enlever l'amendement de la députée de Mercier, puis on va s'en
faire un pour venir modifier l'article 1 de la LQE, parce que, quand on met une
série de définitions comme ça au début d'une loi aussi fondamentale et
importante que la LQE, d'ordre public, bien, on vient aider les juges éventuels
ou les arbitres, ou ceux qui auront à traiter de l'interprétation de la loi, on
vient dire c'est quoi. Alors, moi, je pense qu'il faut mettre une définition.
Moi, je suis heureux de voir que, pour une première fois dans une loi, on amène
la notion d'économie circulaire, donc raison de plus pour être capables de la
définir, puis venir outiller les futurs juges ou les avocats, les avocates, les
juristes, pour dire : Voilà, ce que dans… au sens de la LQE, signifie
«économie circulaire».
Maintenant, il faut bien comprendre que
c'est une définition pour la loi dont on traite. L'article 1 commence en disant
«dans la présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens différent».
Donc, dans la…
M. Gaudreault : …de la LQE
signifie économie circulaire.
Maintenant, il faut bien comprendre que
c'est une définition pour la loi dont on traite. L'article 1 commence en
disant : Dans la présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens
différent. Donc, dans la présente loi. On ne vient pas définir économie
circulaire pour l'ensemble du corpus législatif du gouvernement du Québec puis
modifier la Constitution canadienne, en passant. Je veux dire, on fait une
définition à l'intérieur de la loi pour interpréter la LQE.
Puis, l'argument du ministre, qui nous
dit : Bien, c'est parce que c'est la définition… il faut faire attention,
parce que c'est le ministère de l'Économie, qui a, aussi, une gestion à faire
avec l'économie circulaire, puis là, bien, on n'a pas le ministre de l'Économie
avec nous, donc il faudrait qu'on fasse une consultation avec le ministère de
l'Économie. Bien, j'ai des petites nouvelles pour lui, parce que, sur le site
du ministère de l'Économie, ça reprend, en bonne partie, la proposition
d'amendement de la députée de Mercier.
Alors, je vais aller rechercher son
amendement. Dans… sur le site du ministère de l'Économie et de l'Innovation, on
dit : «L'économie circulaire. L'économie circulaire est un système de
production, d'échange et de consommation visant à optimiser l'utilisation des
ressources à toutes les étapes du cycle de vie d'un bien ou d'un service dans
une logique de circulation en boucle des matières dans l'économie. Il s'agit
d'une réponse aux problématiques causées par le modèle d'économie linéaire,
c'est-à-dire extraire, fabriquer, consommer et jeter. L'économie circulaire
tente de répondre à trois objectifs…» Bon, puis là, il y a les
trois objectifs.
On s'entend que… Puis, je n'ai pas lu
l'amendement de la députée, là, j'ai lu la définition du site du ministère de
l'Économie, c'est, quand même, assez fort de café. Ça fait que, que le ministre
ne peut pas nous dire : Ah! bien c'est parce que je ne peux pas inclure
votre argument… votre amendement parce qu'on n'a pas consulté le ministre de
l'Économie. Le ministre de l'Économie, sur sa propre page Web, il définit de la
même manière. Ça fait que, si c'est juste ça, on pourrait, même, aller plus
loin, parce que la définition d'économie circulaire du ministère de l'Économie
va encore plus loin, parce que, là, je vous ai épargné les trois picots qui
répondent aux trois objectifs de l'économie circulaire. Donc, ça ne marche
pas, les arguments du ministre.
Alors, moi, ce que je propose… Bien, moi,
c'est sûr, je suis d'accord avec la manière dont la députée de Mercier amène
l'amendement, pour le définir, mais ce que je propose, c'est de trouver une
façon de modifier l'article 1 de la LQE via le projet de loi n° 65.
Ici, là, on est capable de tout faire, là, O.K., de tout faire. Puis, c'est
juste de dire : On l'amènera à la fin pour dire qu'on modifie le…
l'article 1 de la LQE, on le fera. Puis, moi, j'ai tout vu, là, en
législation…
M. Gaudreault : ...de modifier l'article
1 de la LQE via le projet de loi n° 65. Ici, là, on est capables de tout faire
puis c'est juste de dire : On l'amènera à la fin pour dire qu'on modifie l'article
1 de la LQE. On le fera puis moi, j'ai tout vu, là, en législation, ça fait
qu'on va être capables de s'entendre pour venir modifier l'article 1 de la LQE.
Et j'insiste sur le préambule de cet article 1, qui commence par quatre mots,
qui viennent tranquilliser tout le monde : «Dans la présente loi...».
• (18 h 10) •
Alors, on va venir définir l'économie
circulaire dans la présente loi, la présente loi étant la loi sur la LQE, qui
est modifiée, de toute façon, par le projet de loi n° 65. Et si éventuellement,
ça peut aider le ministre de l'Économie, qui va peut-être intégrer le concept d'économie
circulaire dans une loi éventuelle, il y a un député qui pourrait dire :
Aïe, on pourrait consulter, voir la définition de la LQE puis là, ils vont
l'avoir. Ça va faire une belle référence, ils vont peut-être l'ajuster dans la
loi qu'ils vont traiter à ce moment-là.
Moi, je ne vois pas de problème, ça arrive
très souvent qu'on dit : Ah! il y a-t-u une autre loi quelque part qui a
telle définition qui pourrait nous inspirer pour la loi qu'on est en train
d'étudier. Alors, moi, ce que je propose, c'est soit qu'on adopte tout de suite
l'amendement de la députée de Mercier ou soit qu'on l'insère à quelque part
d'autre puis quand on va faire la fameuse motion finale de nos travaux, qui
parle de réajustement et tout ça, elle va se glisser par la voix du
Saint-Esprit législatif, là, à la bonne place, à l'article 1, là, où il faut le
mettre entre «eaux» et «élimination de matières résiduelles».
Alors, moi, c'est... Moi, je pense que
c'est là qu'il faut le mettre puis bien de camper que c'est dans la présente
loi, la présente loi, bien c'est la LQE.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. M. le
ministre.
M. Charette : Merci. Malheureusement,
la réponse demeure la même puis ce n'est réellement pas sur les concepts ou les
principes qui sont invoqués dans cette définition-là et ce n'est pas non plus
un enjeu sur l'emplacement. Ce ne serait pas mauvais de le mettre en 1, on
pourrait le mettre plus tard, ça n'est pas du tout, du tout le point. On est en
présence... en fait, on était en présence de deux définitions. Le collègue de
Jonquière disait qu'il avait une définition qui était semblable à celle de la
députée de Mercier, mais laisse entendre que ce n'est pas exactement la même
chose. Donc, peut-être une troisième définition. Au niveau du ministère de l'Économie,
ce n'est pas dans la loi, mais ils retiennent effectivement une définition qui
n'est pas exactement la même. Donc, on est en présence de plusieurs
définitions.
Moi, ce que je dis pour rassurer les
collègues, au niveau de l'esprit, le projet de loi correspond entièrement au
principe de l'économie circulaire, mais on n'a pas la...
M. Charette : …qui n'est pas
exactement la même. Donc, on est en présence de plusieurs définitions.
Moi, ce que je dis pour rassurer les
collègues, au niveau de l'esprit, le projet de loi correspond entièrement au
principe de l'économie circulaire, mais on n'a pas la définition qui est
unanimement reconnue. Et RECYC-QUÉBEC, dans son cadre quotidien, emploie celle
du pôle, mais ce n'est pas celle qui est retenue par l'Office québécois de la
langue. Puis souvent, dans le corpus législatif, on retient une définition qui
a ce test-là de l'Office québécois de la langue française.
Donc, ce n'est pas du tout, et je rassure
les collègues en le disant, ce n'est pas du tout une question d'emplacement,
c'est une question de définition comme telle. Et étant donné que ce serait la
première fois, dans une loi québécoise, qu'on intégrerait une définition, bien,
c'est comme si on venait geler un petit peu le concept, alors que c'est un
concept qui est en évolution. Donc, j'apprécie les commentaires du collègue,
c'est très éclairant.
Et je vous dis, moi, j'ai pris, et vous
m'avez sans doute vu, j'ai pris la peine de vérifier au niveau des légistes.
Bon, on a travaillé ensemble déjà sur d'autres projets de loi. Quand les amendements
sont possibles, je suis le premier à vouloir les reconnaître, mais là, il y a
réellement un enjeu au niveau légistique.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière, ça va? Donc, il y avait
Mme la députée de Verdun et, par la suite, Mme la députée de Mercier? Parfait.
Mme Melançon : J'entends le
ministre. Là, on est en train de faire… Bien, on est dans des nouveaux
concepts, qui ne sont plus si nouveaux que ça, où on fait un peu de rattrapage,
je vais dire ça comme ça. Puis je pense qu'on va devoir gagner un peu en
souplesse. Qu'on ne soit pas capables… Puis moi, je vais voter pour, je tiens à
le dire d'entrée de jeu. Il faut qu'on puisse définir, surtout avant de se
faire définir par les gens de l'Économie uniquement… Je pense que c'est à vous,
M. le ministre, justement, de donner le pas dans le gouvernement caquiste sur
un aussi important concept.
Et si on va toujours dans la LQE, toujours
à l'article 1, ça m'a titillée un peu, là, j'ai même souri. Là, je vais
être obligée de mettre mes lunettes parce qu'il est rendu 6 h 15,
bon. Je nous invite à aller lire la définition de ministre…
Mme Melançon : …ça m'a titillée
un peu, là, j'ai même souri, là, je vais être obligé de mettre mes lunettes
parce qu'il est rendu 6 h 15 min. Bon. Je nous invite à aller
lire la définition de ministre, ministre : Le ministre du Développement
durable de l'Environnement et des Parcs. Quel est le titre du ministre?
Ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Il y a de la souplesse là aussi, je le sais pourquoi c'est inscrit ainsi, puis
là je vois les légistes, je connais la réponse, je vous le dis, là, cherchez pas,
je la connais. Ce que j'essaie de vous exprimer ici, c'est que, si on n'est pas
capable, dans la LQE, de parler d'une définition aussi importante, qui va le
faire? Puis j'entends le ministre, depuis hier, nous dire : Vous savez, je
suis ouvert, je veux bien, puis à chaque fois que le micro s'ouvre de son côté,
c'est : Bien là, je ne peux pas, le ou la députée ne seront pas contents.
Moi, je vous le dis, M. le ministre, je
pense que vous avez cette opportunité-là. On peut l'appeler, Fitz, on va le
mettre en ligne, on a tous les outils maintenant, là, on va le mettre en ligne
puis on va le négocier. C'est une blague.
M. Charette : Un peu de
sérieux, là, s'il te plaît, là.
Mme Melançon : Ce que je veux
dire, c'est qu'on a la possibilité de le faire, on peut se donner le temps pour
le faire, comme le député de Jonquière l'a dit, s'il faut qu'on le reporte un
peu, mais ce n'est pas vrai qu'on va laisser définir ce concept-là uniquement
du côté de l'économie. Merci.
M. Charette : En fait, il y a
plusieurs choses que la collègue ne semble pas avoir saisies. J'ignore comment
ça se passait…
Mme Melançon : Ah! ça
commence.
M. Charette : …du côté du
gouvernement libéral, mais un niveau du gouvernement de la coalition, il n'y a
aucune opposition entre économie et environnement. Donc, si elle dit : Il
ne faudrait pas laisser l'économie prendre le pas, de notre côté, ça ne
fonctionne pas de cette nature-là. Et peut-être réitérer ce que j'ai mentionné,
ce n'est pas une question d'emplacement, c'est une question de définition.
Entre nous, nous avons déjà trois, quatre ou cinq définitions qui semblent
toutes aussi bonnes les unes que les autres. Donc, quelle serait… à partir du
moment où on s'entend pour dire : On introduit une définition, laquelle on
retient?
Donc, c'est ça l'enjeu, c'est un des trois
enjeux que je mentionnais. Mais non, il n'y a pas d'opposition entre l'économie
et l'environnement, cependant, on n'est pas en mesure de trancher, même entre
nous, sur la définition à retenir. Donc, déjà, cet élément-là nous aide…
M. Charette : …c'est un des
trois enjeux que je mentionnais, mais non il n'y a pas d'opposition entre
l'économie et l'environnement. Cependant, on n'est pas en mesure de trancher,
même entre nous, sur la définition à retenir. Donc, déjà cet élément-là nous
aide à voir dans quelle mesure l'amendement devient difficile à être accepté.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions sur l'amendement? Mme la
députée… pardon, Mme la députée de Mercier, j'avais oublié, M. le député de
Viau souhaite intervenir. J'en suis désolé.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt à la fois l'amendement
de la collègue de Mercier ainsi que les arguments du collègue de Jonquière
ainsi que les éléments de réponse du ministre.
Je ne sais pas si c'est permis encore de
poser une ou deux questions à l'avocat qui nous a répondu tout à l'heure. Donc,
je pense qu'il est encore possible, je crois. Est-ce que je dois demander le
consentement de tout le monde? Donc…
M. Charette : …sans problème
M. Benjamin : Parce que je
trouvais très intéressant ce que le député de Jonquière nous disait comme
élément d'information. Confirmez-moi, donc, dans un texte de loi, lorsqu'on a
des définitions au début de ce texte de loi, donc, la définition se rapporte
qu'à l'élément de la loi ou du moins est-ce que ça se rapporte à l'ensemble des
lois québécoises?
• (18 h 20) •
M. Woitrin (Pierre) : Il y a
peut-être deux sens à donner à la réponse finalement. Il y a un sens où on va…
je ne me suis pas présenté, je présume que ça vaut toujours, c'est la même
réponse que tantôt. Le premier volet de la réponse, c'est sur le fait qu'effectivement
il est courant dans une loi qu'on trouve des définitions en début de loi, mais
aussi à l'intérieur de la loi en question pour venir clarifier et donner un
sens particulier à un terme qu'on a et qu'on retrouve dans cette loi ou dans
cette section, dans ce chapitre.
Mais, par ailleurs, lorsque, et c'est
notre travail de faire la recherche sur ces définitions. Ce concept-là
existe-t-il dans d'autres règlements ou lois à l'échelle du gouvernement du
Québec? Lorsque la réponse est non, bien, si on vient de définir ce concept-là,
il faut le faire avec énormément de rigueur parce qu'on vient imprimer une
forme de pression sur l'ensemble du gouvernement et sur, éventuellement, des
législatures suivantes qui vont s'inspirer énormément d'une première définition
sur un exercice qui a été fait de définition.
Ça fait que ce n'est pas un exercice
anodin et comme le disait le ministre : On a juste à ouvrir nos laptops,
trois, quatre définitions comme ça à la volée. Je pense que c'est un
exercice dont la complexité n'est pas à négliger.
M. Benjamin : Donc…
M. Woitrin (Pierre) : ...ça
fait que ce n'est pas un exercice anodin. Et, comme le disait le ministre, on a
juste à ouvrir nos «laptops», trois, quatre définitions comme ça, à la volée,
je pense que c'est un exercice dont la complexité n'est pas à négliger.
M. Benjamin : Donc, il me
semble, corrigez-moi, donc, vous êtes l'expert, il me semble avoir déjà vu dans
d'autres textes de loi, au tout début, on dit : Aux fins d'interprétation
et d'application de cette loi, voici la définition. Est-ce que ça, ça se peut?
M. Woitrin (Pierre) : Eh
bien, c'est exactement ce qui se retrouve dans la LQE. En l'occurrence, actuellement,
dans la présente loi : «À moins que le contexte n'indique un contexte
différent, les mots et expressions qui suivent signifient ou désignent...», et
on a une panoplie de...
M. Benjamin : Donc, les
définitions qu'on a actuellement dans la LQE ne s'appliquent qu'à
l'interprétation, donc, ou a l'application de la LQE, c'est bien ça?
M. Woitrin (Pierre) : Oui.
Bien, c'est là où, effectivement, il y a deux degrés de lecture à la réponse à
apporter. Il y a le degré de... lorsqu'on prend la LQE toute seule et qu'on la
regarde toute seule, effectivement, les définitions ont un sens particulier,
mais lorsqu'on regarde le travail du législateur ou le travail du gouvernement
ou d'un ministre qui se doit d'adopter des règlements par la suite, celui-là,
dans un cadre de cohérence des lois et règlements du gouvernement du Québec, se
doit de regarder ce qui se fait dans les autres corpus réglementaires ou
législatifs. Donc, il y a comme deux degrés vraiment sur la portée d'une définition,
lorsqu'il s'agit d'un terme ou d'un concept nouveau dans une loi ou un règlement.
M. Benjamin : Actuellement, le
texte que nous avons devant nous, en fait, dans l'amendement qui est proposé
par le ministre, donc, et je lis le dernier... dans le paragraphe, la dernière
ligne : «en tenant compte des principes qui forment la base de l'économie
circulaire». Donc, c'est dans le texte de loi qui nous est proposé. Est-ce que,
advenant que ce texte de loi soit adopté tel quel et devienne loi, à ce moment-là,
est-ce que quelqu'un, une entité, une personne pourrait intenter une poursuite
pour une partie de la loi, par exemple, que...reprochant à quelqu'un que la
base de l'économie circulaire n'a pas été respectée? Ça se peut?
M. Woitrin (Pierre) : C'est
un cas extrêmement hypothétique de mon point de vue. On se trouve dans le cadre
d'une habilitation. Le gouvernement est habilité, en vertu de cette
disposition, à prendre des règlements, le gouvernement est habilité à prendre
des règlements, et la manière dont le législateur dicte qu'ils prennent ces règlements,
c'est en tenant compte des principes qui forment la base de l'économie
circulaire. Le gouvernement, bien avisé en adoptant ces règlements, devrait
tenir compte des principes qui forment la base de l'économie circulaire.
M. Benjamin : Et, à ce
moment-là, donc, c'est toujours... nous sommes toujours dans un cas
hypothétique, donc, vous avez raison. Et advenant qu'il y ait une poursuite de
cet ordre-là, donc, sous les motifs que les bases de l'économie circulaire
n'ont pas été...
M. Woitrin (Pierre) :
...dans ses règlements devrait tenir compte des principes qui forment la base
de l'économie circulaire.
M. Benjamin : Et à ce
moment-là, donc c'est toujours... nous sommes toujours dans un cas
hypothétique, donc vous avez raison. Et advenant qu'il y ait une poursuite de
cet ordre-là donc sur les motifs que les bases de l'économie circulaire n'ont
pas été respectées, il appartiendra à qui, à quelle entité de définir, à ce
moment-là, ce qu'est une économie circulaire aux fins du jugement?
M. Woitrin (Pierre) : Le
juge tiendrait compte, s'il ne trouve pas d'autres définitions, de la
définition qu'on devrait... qu'on trouve le plus couramment possible, et probablement
que le réflexe du juge serait d'aller vers une définition... la définition la
plus courante et celle qu'il jugerait à propos de l'utiliser dans le contexte
où le litige a eu lieu. Mais je ne peux pas présumer, bien évidemment, de la
lecture qu'en ferait un juge, là, qui serait saisi d'un litige, là.
M. Benjamin : Parfait, et
merci beaucoup donc. Et c'est là que je trouve encore... je trouve, Mme la
Présidente, tout le bien-fondé de l'amendement apporté par la collègue de
Mercier. Ça évite évidemment... ça éviterait fortement que de se référer à des
définitions lorsqu'on serait face à rendre un jugement.
Et je pense que c'est un concept, c'est un
concept. Je pense qu'il y a une base de définition, donc la nuance lliance
qu'il y a entre celle que la collègue de Mercier a apportée et la définition du
ministère de l'Économie puisque je pense que 5le premier argument évoqué par le
ministre c'était au fait que le ministère de l'Économie était sur le dossier.
Bon. Le ministère de l'Économie, sur son site Web — merci au collègue
de Jonquière d'avoir partagé l'information avec nous — a une
définition qui est sur son site qui est public. Donc, j'essaie de voir de
comment est-ce qu'on peut parler d'un concept, dans un texte de loi, sans avoir
ce réflexe presque normal, cette responsabilité même de... c'est faire preuve
de responsabilité que de proposer une définition, et je crois que, dans les
circonstances, on ne peut pas s'en remettre au ministère de l'Économie ou à
n'importe quel ministère du gouvernement. Donc, moi, ce que j'invite le
ministre à regarder, c'est il y a une définition qui est là, M. le ministre.
Donc, est-ce que c'est la définition qui ne vous convient pas?
M. Charette : En fait,
vous avez identifié une quatrième définition, donc laquelle retenir à la base?
Comme, M. le légiste le mentionnait, nous sommes en présence de plusieurs
définitions dont vous... en fait, je ne voulais pas vous interrompre, mais le
simple exemple que vous donnez me réconforte...
M. Charette : …en fait, vous
avez identifié une quatrième définition. Donc, laquelle retenir à la base,
comme le Légis le mentionnait, nous sommes en présence de plusieurs
définitions. Donc, vous…en fait, je ne voulais pas vous interrompre, mais ça…
le simple exemple que vous donnez me réconforte dans la position qui est la
nôtre. On ne peut pas introduire… et peut-être le collègue serait-il tenté de
faire l'allusion au niveau des changements, en fait, ce projet de loi n° 46, je
pense qu'on avait introduit une définition dans un préambule, et c'était une
définition et on référait à celle de l'UICN, donc c'était une définition qui
faisait consensus. Là, on n'a pas de définition de cette
nature-là — pardon pour le masque — et, encore une fois, ce
n'est pas les principes inclus dans les différentes définitions, le projet de
loi traduit intégralement chacun de ces principes-là. C'est juste qu'on n'a pas
de définition qui fait office de référence ultime, et c'est la raison pour
laquelle on n'introduira pas, mais je respecte les propos. J'ai bien essayé de
regarder dans quelle mesure on pouvait donner suite à l'amendement, mais ce
n'est malheureusement pas possible.
Et la collègue, et j'ai moins apprécié, de
Verdun, lorsqu'elle parlait d'ouverture, sinon de fermeture. Ce n'est pas une
question d'ouverture ou de fermeture, on a une expertise qui est autour de la
table, et moi, je me ferai toujours un devoir d'écouter cette expertise-là,
spécialement lorsqu'il y a un doute ou un problème sérieux qui est évoqué. On
ne fait pas de la législation pour le plaisir d'en faire, les décisions qu'on
prend ici ont une importance, ont une incidence, on parle d'une loi,
ultimement, qui serait adoptée en bonne et due forme. Donc, on ne peut pas
s'amuser à tirer à pile ou face, est-ce qu'on prend la définition du pôle,
est-ce qu'on prend la définition de l'Office québécois de la langue française,
est-ce qu'on prend telle définition se retrouvant sur tel site Internet. Pour
moi, l'exercice de légiférer est beaucoup plus important que de lancer un 25
sous dans les airs, mais sur le fond, sur les éléments évoqués dans chacune de
ces définitions-là, on se rejoint à 100 % et le projet de loi le traduit
très bien.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, nous étions ensemble, donc incluant le ministre, lors des
consultations particulières, et je me rappelle, il y a au moins cinq ou six
groupes qui sont venus nous parler des enjeux d'économie circulaire. Et
j'entendais tout à l'heure le ministre qui évoquait cette belle complicité,
donc, dit-il, dans l'action de son gouvernement, donc où, nous dit-il, le
ministère de l'Économie et le ministère de l'Environnement travaillent la main
dans la main. Bien, écoutez, M. le ministre, puisque le ministère de l'Économie
a une définition, vous pouvez toujours vous rabattre sur celle du ministère de
l'Économie, si c'est public.
M. Charette : Et cette
définition-là, avoir un concept exposé…
La Présidente (Mme
Grondin) :Messieurs, je dois…
• (18 h 30) •
M. Charette : …dans un site
internet versus un texte de loi…
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre…
18 h 30 (version non révisée)
M. Benjamin : …dit-il le ministère
de l'Économie et le ministère de l'Environnement travail la main dans la main.
Bien, écoutez, M. le ministre, puisque le ministère de l'Économie a une
définition, vous pouvez toujours vous rabattre sur celle du ministère de
l'Économie puisque c'est public.
M. Charette : Et cette
définition-là…
La Présidente (Mme
Grondin) :Messieurs, je dois…
M. Charette : …avoir un
concept exposé dans un site Internet versus un texte de loi…
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : …c'est deux
choses complètement différentes.
La Présidente (Mme
Grondin) :Je dois malheureusement interrompre
votre échange. Je vous remercie pour votre collaboration.
Et donc, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)